Je suis un peu dépassé en ce qui concerne Reagan. Je me suis trompé sur son compte à tous les coups ! Je n’ai pas cru qu’il obtiendrait l’investiture (…) Je me sens disqualifié pour parler de Reagan. Je l’ai d’abord traité de tête de linotte. Mais, quand il a obtenu l’investiture, j’ai dû réviser mon jugement, et je l’ai appelé la super-tête de linotte, Après le débat avec Carter, j’ai pensé que c’était un acteur de troisième catégorie. Cet homme a du mal à retenir même les mots qu’on utilise en politique. Quant à comprendre les idées politiques, cela le dépasse. (…) Si Reagan était démocrate, je crois que je le préférerais à Carter. S’il partageait la philosophie de Carter, ce serait un gain non négligeable puisqu’un homme doué d’une personnalité malheureuse a été remplacé par un homme qui a une personnalité agréable. Mais il y a aussi des problèmes politiques véritables, et je ne pense pas que Reagan soit équipé pour les affronter. Il faudra attendre. (…) Je pense que nous allons connaître la loi martiale. Non pas demain, mais dans quelques années.(…) Une autre chose m’inquiète en Amérique, c’est que les gens deviennent non pas fascistes, mais qu’ils se rapprochent de plus en plus des phases qui précèdent le fascisme. Norman Mailer (1980)
Le candidat républicain n’est pas qualifié pour être président. Je l’ai dit la semaine dernière. Il n’arrête pas de le démontrer. Le fait que Donald Trump critique une famille ayant fait des sacrifices extraordinaires pour ce pays, le fait qu’il ne semble pas avoir les connaissances de base autour de sujets essentiels en Europe, au Moyen-Orient, en Asie, signifient qu’il est terriblement mal préparé pour ce poste. Barack Hussein Obama
Les Américains en ont marre de vos satanés e-mails, parlons des vrais problèmes aux Etats-Unis. Bernie Sanders
Pour paraphraser Bernie Sanders, les Américains en ont marre des satanés toilettes des progressistes. Mark Lilla
Vous allez dans certaines petites villes de Pennsylvanie où, comme ans beaucoup de petites villes du Middle West, les emplois ont disparu depuis maintenant 25 ans et n’ont été remplacés par rien d’autre (…) Et il n’est pas surprenant qu’ils deviennent pleins d’amertume, qu’ils s’accrochent aux armes à feu ou à la religion, ou à leur antipathie pour ceux qui ne sont pas comme eux, ou encore à un sentiment d’hostilité envers les immigrants. Barack Obama (2008)
Pour généraliser, en gros, vous pouvez placer la moitié des partisans de Trump dans ce que j’appelle le panier des pitoyables. Les racistes, sexistes, homophobes, xénophobes, islamophobes. A vous de choisir. Hillary Clinton
Pour généraliser, en gros, vous pouvez placer la moitié des partisans de Trump dans ce que j’appelle le panier des pitoyables. Les racistes, sexistes, homophobes, xénophobes, islamophobes. A vous de choisir. Hillary Clinton
Notre pays est en colère, je suis en colère et je suis prêt à endosser le manteau de la colère. Donald Trump
Aujourd’hui, le monde marque le passage d’un dictateur brutal qui a opprimé son propre peuple pendant près de six décennies. L’héritage de Fidel Castro, ce sont les pelotons d’exécution, le vol, des souffrances inimaginables, la pauvreté et le déni des droits de l’homme. Même si les tragédies, les morts et la souffrance provoquées par Fidel Castro ne peuvent pas être effacées, notre administration fera tout ce qu’elle peut pour faire en sorte que le peuple cubain entame finalement son chemin vers la prospérité et la liberté. Même si Cuba demeure une île totalitaire, mon espoir est que cette journée marque un éloignement avec les horreurs endurées trop longtemps et une étape vers un avenir dans lequel ce magnifique peuple cubain vivra finalement dans la liberté qu’il mérite si grandement. Donald Trump
Dans une époque où des nations opprimées sont privées des droits humains fondamentaux, de la justice et de la liberté, il reste heureusement des hommes libres qui restent dans la lutte jusqu’à leurs tout derniers jours. Hassan Rohani
J’adresse mes condoléances au gouvernement révolutionnaire et à la nation de Cuba après la mort de son excellence Fidel Castro, le dirigeant de la Révolution cubaine et personnalité centrale de la lutte contre le colonialisme et l’exploitation et symbole de la lutte pour l’indépendance des nations opprimées. Mohammad Javad Zarif
Fidel Castro était un exemple stimulant pour beaucoup de pays. Fidel Castro était un véritable ami de la Russie. Vladimir Poutine
Fidel a défendu son territoire et affermi son pays alors qu’il subissait un blocus américain éprouvant. Malgré cela, il a mené son pays sur la voie de l’autosuffisance et du développement indépendant. Mikhail Gorbatchev
Le peuple chinois a perdu un camarade proche et un ami sincère. Xi Jinping
Cuba, notre amie, a réussi sous sa conduite à résister aux sanctions et aux campagnes d’oppression les plus fortes jamais vues dans notre histoire récente, devant un flambeau de la libération des peuples d’Amérique du Sud et du monde entier. Le nom de Fidel Castro vivra à jamais dans l’esprit des générations et inspirera ceux qui aspirent à une véritable indépendance et à une libération du joug du colonialisme et de l’hégémonie. Bachar Al Assad
L’Histoire sera comptable et jugera de l’impact énorme de cette figure singulière sur le peuple et le monde qui l’entourent. Barack Hussein Obama
Rosalynn et moi partageons nos sympathies avec la famille Castro et le peuple cubain à la mort de Fidel Castro. Nous nous souvenons avec tendresse de nos visites avec lui à Cuba et de son amour pour son pays. Nous souhaitons aux citoyens cubains la paix et la prospérité dans les années à venir. Jimmy Carter
C’est avec une profonde tristesse que j’ai appris aujourd’hui la mort du président cubain ayant le plus longtemps exercé cette fonction. Fidel Castro, leader plus grand que nature, a consacré près d’un demi-siècle au service du peuple cubain. Révolutionnaire et orateur légendaire, M. Castro a réalisé d’importants progrès dans les domaines de l’éducation et des soins de santé sur son île natale. Bien qu’il était une figure controversée, ses supporters et ses détracteurs reconnaissaient son amour et son dévouement immenses envers le peuple cubain, qui éprouvait une affection profonde et durable pour “el Comandante”. Je sais que mon père était très fier de le considérer comme un ami, et j’ai eu l’occasion de rencontrer Fidel lorsque mon père est décédé. Ce fut aussi un véritable honneur de rencontrer ses trois fils et son frère, le président Raúl Castro, au cours de ma récente visite à Cuba. Au nom de tous les Canadiens, Sophie et moi offrons nos plus sincères condoléances à la famille et aux amis de M. Castro ainsi qu’aux nombreuses personnes qui l’appuyaient. Aujourd’hui, nous pleurons avec le peuple de Cuba la perte d’un leader remarquable. Justin Trudeau
Fidel Castro était une des figures historiques du siècle dernier et l’incarnation de la Révolution cubaine. Avec la mort de Fidel Castro, le monde perd un homme qui était pour beaucoup un héros. Il a changé le cours de l’histoire et son influence s’est propagée bien au-delà. Fidel Castro demeure une des figures révolutionnaires du XXe siècle. Il appartiendra à l’histoire de juger son héritage. Jean-Claude Juncker
Il y a dix ans, au moment des atteintes très graves aux droits de l’homme, je n’aurais pas rencontré Fidel (il l’a rencontré en 2015, ndlr). (Mais) citez-moi un nom de prisonnier politique, il n’y en a pas. Des gens qui fuient, il y en a, des gens retenus en prison aussi. J’ai dit aux associations des droits de l’homme : ‘Donnez-moi des noms…’ François Hollande
Fidel Castro était une figure du XXe siècle. Il avait incarné la révolution cubaine, dans les espoirs qu’elle avait suscités puis dans les désillusions qu’elle avait provoquées. Acteur de la guerre froide, il correspondait à une époque qui s’était achevée avec l’effondrement de l’Union soviétique. Il avait su représenter pour les cubains la fierté du rejet de la domination extérieure. François Hollande
Grâce à Fidel Castro, les Cubains ont récupéré leur territoire, leur vie, leur destin. Ils se sont inspirés de la Révolution française sans pour autant connaître la terreur qu’il y a eue pendant la Révolution française. […] Ecoutez, il y a beaucoup de désinformation, ce que j’observe c’est que jamais les relations diplomatiques n’ont été coupées avec Cuba, y compris de la part de certains responsables politiques qui me critiquent, qui critiquent la France, jamais. Il y a toujours du positif et du négatif dans les histoires, mais certains ne vont pas se rhabiller à bon compte au nom des droits de l’homme alors qu’on sait qu’ici, quand on demande des listes de prisonniers politiques, on n’en a pas. Eh bien fournissez-moi des listes de prisonniers politiques, à ce moment-là on pourra faire quelque chose. Donc il faut savoir regarder les choses positivement même si ça dérange. La France n’a pas à donner de leçon [à Cuba]. Je sais que ça dérange parce que justement voilà un pays insulaire qui protège son patrimoine, qui interdit les prédateurs, qui a réussi aussi à faire en sorte qu’il y ait une propreté, une sécurité vraiment remarquables, que l’on n’atteint pas dans beaucoup de pays qui donnent aujourd’hui des leçons de droits de l’Homme. Ségolène Royal (Cuba)
Fidel Castro était un géant de la scène internationale. Aux yeux des militants de ma génération, il incarnait l’esprit de résistance à l’impérialisme américain et la volonté de construire par la révolution une société plus juste. (…) Son oeuvre contrastée sera longtemps discutée ou contestée. Mais on ne peut oublier qu’il restera pour des milliers de latinos américains le Libertador, celui qui aura réussi à faire face opiniâtrement à la toute puissance américaine. Jack Lang
Fidel ! Fidel ! Mais qu’est-ce qui s’est passé avec Fidel ? Demain était une promesse. Fidel ! Fidel ! L’épée de Bolivar marche dans le ciel. Jean-Luc Mélenchon
Avec la mort de Fidel Castro disparait une énorme figure de l’histoire moderne, de l’indépendance nationale et du socialisme du XXe siècle. De la construction d’un système de santé et d’éducation de premier ordre à l’impressionnant bilan de sa politique étrangère, les réalisations de Castro ont été nombreuses. Malgré tous ses défauts, le soutien de Castro à l’Angola a joué un rôle crucial pour mettre fin à l’Apartheid en Afrique du Sud et il restera dans l’histoire comme à la fois un internationaliste et un champion de la justice sociale. Jeremy Corbyn
Ernesto Che Guevara de la Serna (1928 – 1967) représente une combinaison remarquable d’actions et d’idées datant de la deuxième moitié du XXe siècle mais à jamais inscrites dans la pensée politique en Amérique Latine. Incarnation de l’intellectuel organique, ce révolutionnaire ne connait pas de frontières dans sa recherche sans fin d’une stratégie pour émanciper les dépossédés du monde, ce qui explique la nature profondément universelle de son vaste héritage et son influence au-delà du Tiers-Monde. Sa contribution à l’action et à la théorie révolutionnaire, visible dans ses ouvrages théoriques, ses essais, mais aussi ses articles et ses discours, est d’une valeur extraordinaire, du fait de sa profondeur et de son étendue. C’est le résultat d’une analyse rigoureuse qui lui a permis d’intégrer des éléments créatifs, antidogmatiques et humanistes à la théorie marxiste, grâce à une systématisation conceptuelle en avance sur son temps. Il a notamment étudié avec un esprit analytique et réfléchi la réalité socio-politique en Amérique Latine et dans d’autres continents exploités, les mécanismes du pouvoir, les relations entre les systèmes économiques et les structures politiques, et a formulé des propositions concrètes. Ses journaux de son premier tour d’Amérique du sud et de son expérience dans les guérillas à Cuba, au Congo (anciennement Zaïre) et en Bolivie sont considérés comme des œuvres littéraires, de par leur style travaillé et leur valeur historique. Le Journal de Bolivie de Che Guevara est un document essentiel pour comprendre une période de l’histoire de la Bolivie et de l’Amérique latine. La grande variété des thèmes abordés dans ses écrits en font un philosophe de la praxis qui élabore une théorie de l’action révolutionnaire imprégnée des valeurs de solidarité, de dignité, de justice et de liberté. C’est l’expression d’une recherche continue qui a débuté dans sa jeunesse et l’a poussé à suivre sa vocation de révolutionnaire. Sa sociologie de la révolution est conçue de façon innovante et radicale, dans le cadre traditionnel de la gauche marxiste de son époque. Toute sa réflexion, essentiellement développée lors de ses années à Cuba et en Amérique Latine, a une portée universelle du fait de l’influence de ses écrits et de son expérience à travers le monde. Il est devenu un symbole de la libération, de l’internationalisme, du révolutionnaire sans frontières, surtout parce qu’il pratiquait ce qu’il prônait être la foi révolutionnaire. Des éditions de sa biographie, de son œuvre et de ses journaux ont été publiées dans différentes langues et continuent d’être reproduites partout dans le monde. Elles ont aussi inspiré plusieurs œuvres littéraires, cinématographiques et photographiques, entre autres. L’original du Journal de Bolivie est conservé dans un coffre-fort dans les archives de la Banque Centrale de Bolivie. Du fait de la nature exceptionnelle de son héritage théorique et pratique, l’héritage documentaire historique écrit par le Che ou à propos de lui découvert au Centre d’études Che Guevara est d’une valeur et d’une validité extraordinaires. Il souligne son évolution à travers une méthodologie qui suit les étapes essentielles de son développement intellectuel et révolutionnaire, renforcé par des documents originaux qui constituent la Mémoire historique de l’institution. C’est l’importance de la figure du Che, sans précédent dans l’histoire du XXe siècle, qui pousse Cuba et la Bolivie à proposer l’inscription de la collection de documents « La vie et l’œuvre d’Ernesto Che Guevara : des manuscrits originaux de son adolescence et sa jeunesse au Journal de campagne en Bolivie » au Registre Mémoire du Monde, sous le patronage de l’UNESCO. UNESCO (registre international de la mémoire du monde, février 2013)
With an impeccable instinct for venerating murderous thugs, the United Nations Educational, Scientific and Cultural Organization (UNESCO) has now added to its Memory of the World Register the writings of Cuba’s Ernesto « Che » Guevara. That means that the documents generated by Che during his bloody career will now be treated as historical treasures, protected and cared for with the help of UNESCO. What’s next? The teachings of Stalin and Pol Pot? For those who know nothing about Che except that he wore a beret, smoked cigars and continues to turn up as a splash of radical chic on t-shirts and adolescent wall posters, UNESCO’s move might sound reasonable. But if you bother to learn anything about who Che really was, or what he did, that impression curdles fast. (…) Che’s works were nominated for UNESCO’s special attentions by Cuba and Bolivia, and to be added to the UNESCO Register the nomination had to be endorsed by UNESCO’s director-general, Irina Bokova. You might suppose that as a former Bulgarian government functionary, from the days when Bulgaria orbited the Soviet Union, Bokova would be aware of the horrors behind Che’s radical « cool. » But Bokova appears to suffer from a longstanding infatuation with Cuba’s repressive regime. Just last November she dropped by Havana to sing the praises of Cuba’s educational system — either oblivious or indifferent to the censorship and dreary ideological indoctrination that are the hallmarks of Cuban schooling. Claudia Rossett
Sometimes I wonder if Jeremy Corbyn even knows what he’s saying half the time. So often, he appears to be operating on some kind of 1980s student-union auto-pilot. But this is no joke. The latest example of Corbyn’s arrested development is the most serious yet. We now have to recognise that a major political party in Britain is being led by a teenage romantic revolutionary who just happens to be in his sixties. Martin Bright
L’appareil de propagande de l’organisation terroriste Daech a diffusé une séquence vidéo mettant en scène un terroriste parlant français, qui appelle ceux qu’il a été convenu d’appeler les loups solitaires de l’organisation, de perpétrer des attaques au couteau et de poignarder les gens au hasard dans les lieux de grande affluence, dans les capitales et villes des pays qui participent à la coalition qui combat Daech au moyen orient. La vidéo appelle les éléments terroristes à se contenter des attaques à l’arme blanche et à ne pas s’encombrer des attaques aux armes lourdes. C’est, apparemment, ce qu’a décidé de faire l’homme qui a attaqué le campus d’Ohio, ce lundi. Tunisie numérique
Notre volonté, c’est qu’au terme de ses études, chaque étudiant du secondaire ait au minimum été confronté à l’histoire de la colonisation et de la décolonisation au Congo. Mais aussi à celle d’un autre pays ‘à la carte’, en fonction du public scolaire. Catherine Moureaux (députée PS Molenbeeck, Belgique)
Obama will be remembered by historians as the man who turned over the White House to Donald Trump, the man who let Putin unleash the forces of Hell in Syria and Ukraine, and the man who honored European values but made the world steadily less safe for them. That Putin took the occasion of Obama’s final tour to open a wide new air offensive in Syria and withdraw from the ICC even as his allies celebrated victories in Estonia, Moldova and Bulgaria only underlines what a foreign policy disaster the 44th President has been. Many world leaders like Obama; some pity him; few respect him as a leader (rather than as a man); none fear him. Most are too busy coping with the consequences of his failures to spend a lot of time thinking about him at this point in his presidency. Even Germany, whose cheering crowds once greeted Obama as an enlightened internationalist in the mold of John F. Kennedy, has gradually lost faith in the President.The early signs of struggle and factionalism in the Donald Trump transition, meanwhile, are leading many foreigners to suppose that the next American President will be another inconsequential bumbler. We must hope that they are wrong; not even the power of the United States can survive a long string of failed Presidents unscathed. Walter Russell Mead
Mon deuxième prénom est peut-être Hussein, mais je suis un véritable intellectuel américain. Ainsi s’est présenté Barack Obama lors de nombreuses réceptions à la Maison-Blanche, d’émissions à la télévision ou de voyages à l’étranger. Rarement un président des États-Unis aura abaissé son pays à ce point, permettant à la Russie de Vladimir Poutine de redevenir la puissance mondiale sur laquelle s’appuyer pour le XXIe siècle. Ce ne sont pas ses petites blagues placées au début de chaque discours, ses larmes forcées pour parler de l’interdiction des ventes d’armes ou ses manières de transformer la Maison-Blanche en passage obligé de la jet-set mondiale qui constituent le principal élément à mettre au passif de ce président adoré par la bien-pensance européenne. Il symbolise un triple échec : international, économique et politique. International d’abord, car il incarne la poursuite du repli de l’Amérique sur elle-même, l’abandon de son célèbre soft power, l’échec de la lutte contre Dae’ch (créature américaine destinée à détruire toutes les régions fondatrices de notre civilisation), le refus de sceller la paix avec l’Iran, et ce regard bêtement enamouré pour la Chine et ses différents satellites. Obama, célébré Prix Nobel de la paix moins d’un an après son entrée en fonctions, n’a pas cessé de semer les graines de conflits à venir en s’évertuant à détruire l’Europe. (…) rarement on a vu un président démocrate trahir autant ses électeurs en allongeant de manière abyssale l’échelle des inégalités. En l’espace de huit ans, ce président élu parce qu’il était noir est parvenu à créer plus de 10 millions de pauvres supplémentaires. Ils sont désormais 46,5 millions d’Américains à vivre sous le seuil de pauvreté. Ce qui représente 15 % de la population des États-Unis. De la même manière, l’an passé on dénombrait pas moins de 600 000 sans-abri. À New York, 22 000 enfants n’ont pas de toit. Un chiffre jamais vu depuis la crise de 1929. Le bilan des années Obama est en fait très favorable à tous ceux qui ont voté contre lui à deux reprises. C’est-à-dire l’Amérique des actionnaires, l’Amérique des entrepreneurs ou l’Amérique de ceux qui ont la capacité de prendre des risques. Mais en agissant ainsi avec cynisme, Obama a désespéré l’Amérique des “petits Blancs”. Cette Amérique faite de pionniers, de conquérants et d’aventuriers qui nourrissent une méfiance sans précédent jusqu’ici à l’égard de Washington, de la classe politique, des médias et de façon générale de l’élite. Au point d’être prête à voter pour un homme d’affaires corrompu, xénophobe et sexiste ou pour une intrigante dont la famille mélange allègrement depuis des années fonds publics et intérêts privés. Ce choix absurde que les Américains seront amenés à faire dans quelques jours en dit long sur la décrépitude morale de l’Amérique, sur la faillite de cette Babylone moderne qui a cru que l’individu et la famille pouvaient être sacrifiés au profit d’un matérialisme sans avenir, et finalement sur le déclin annoncé de l’empire américain. Yves de Kerdrel
Une statistique plus brutale marque pourtant mieux que les autres la marque de fabrique du vote républicain. C’est le vote du white male, de l’homme blanc. Seuls 37 % d’entre eux ont voté pour Kerry, contre 62 % pour Bush, un écart considérable qui est près du double de celui enregistré pour les femmes blanches. Bill Clinton avait lancé le concept des soccer moms, ces femmes qui emmènent leurs enfants au soccer(football au sens où nous l’entendons, mais qui est plus chic aux Etats-Unis que le football américain) et qui votent démocrate. Bush capture le vote du nascar dad, qu’on pourrait traduire par le « papa-bagnole, qui se passionne pour les courses automobiles d’Indianapolis et de Daytona. Dans le langage des stratèges électoraux, les nascar dads sont les électeurs mâles, sans études supérieures, qui votaient jadis pour les démocrates et votent désormais pour les républicains. Grâce au Watergate et à la diffusion des enregistrements faits à la Maison Blanche, on sait que Nixon avait clairement saisi l’opportunité de rallier à la cause républicaine les cols bleus choqués par Woodstock et autres manifestations du « déclin de la civilisation occidentale ». C’est Reagan qui pousse à son paroxysme cette capture du vote ouvrier, dont Bush junior récolte les fruits bien mieux que son père. Dans un article publié par la New York Review of Book, « The White Man Unburdened », l’homme blanc privé de son fardeau, l’écrivain Norman Mailer faisait la liste de tout ce que l’homme blanc a perdu au cours des trente dernières années : son statut, son salaire, son autorité, ses athlètes (blancs) préférés…, pour expliquer le ralliement à la guerre irakienne de Bush (voir aussi le texte d’Arlie Hochschild « Let them eat war » sur tomdispatch.com). Il n’est pas besoin d’une longue démonstration pour voir apparaître, derrière un langage différent (la religion, le droit au port d’armes…), les mêmes traits qui ont expliqué en France le vote ouvrier en faveur de Le Pen. Loin d’apparaître comme un continent bizarre, si loin désormais de l’Europe, l’Amérique est soumise à un processus identique. Les mots pour le dire ne sont pas les mêmes, mais c’est le même désamour entre la gauche et la classe ouvrière qui s’est joué des deux côtés de l’Atlantique, qui marque dans les deux cas l’aboutissement d’un long processus de déracinement du monde ouvrier. Daniel Cohen
Pour la première fois, le modèle mondialisé des classes dominantes, dont Hillary Clinton était le parangon, a été rejeté dans le pays qui l’a vu naître. Fidèles à leurs habitudes, les élites dirigeantes déprécient l’expression de la volonté populaire quand elles en perdent le contrôle. Ainsi, les médias, à travers le cas de la Pennsylvanie – l’un des swing states qui ont fait le succès de Trump -, ont mis l’accent sur le refus de mobilité de la working class blanche, les fameux « petits Blancs », comme cause principale de la précarité et du déclassement. Le « bougisme », qui est la maladie de Parkinson de la mondialisation, confond les causes et les conséquences. Il est incapable de comprendre que, selon la formule de Christopher Lasch, « le déracinement déracine tout, sauf le besoin de racines ». L’élection de Trump, c’est le cri de révolte des enracinés du local contre les agités du global. (…) La gauche progressiste n’a eu de cesse, depuis les années 1980, que d’évacuer la question sociale en posant comme postulat que ce n’est pas la pauvreté qui interdit d’accéder à la réussite ou à l’emploi, mais uniquement l’origine ethnique. Pourtant, l’actuelle dynamique des populismes ne se réduit pas à la seule révolte identitaire. En contrepoint de la protestation du peuple-ethnos, il y a la revendication du peuple-démos, qui aspire à être rétabli dans ses prérogatives de sujet politique et d’acteur souverain de son destin. Le populisme est aussi et peut-être d’abord un hyperdémocratisme, selon le mot de Taguieff, une demande de démocratie par quoi le peuple manifeste sa volonté d’être représenté et gouverné selon ses propres intérêts. Or notre postdémocratie oscille entre le déni et le détournement de la volonté populaire. (…) Au XIXe siècle, la bourgeoisie a eu recours à la loi pour imposer le suffrage censitaire. Aujourd’hui, les classes dominantes n’en éprouvent plus la nécessité, elles l’obtiennent de facto : il leur suffit de neutraliser le vote populiste en l’excluant de toute représentation par le mode de scrutin et de provoquer l’abstention massive de l’électorat populaire, qui, convaincu de l’inutilité du vote, se met volontairement hors jeu. Ne vont voter lors des élections intermédiaires que les inclus, des fonctionnaires aux cadres supérieurs, et surtout les plus de 60 ans, qui, dans ce type de scrutin, représentent autour de 35 % des suffrages exprimés, alors qu’ils ne sont que 22 % de la population. Ainsi, l’écosystème de la génération de 68 s’est peu à peu transformé en un egosystème imposé à l’ensemble de la société. Dans notre postdémocratie, c’est le cens qui fait sens et se traduit par une surreprésentation des classes favorisées aux dépens de la France périphérique, de la France des invisibles. (…) On est arrivé à une situation où la majorité n’est plus une réalité arithmétique, mais un concept politique résultant d’une application tronquée du principe majoritaire. Dans l’Assemblée élue en 2012 avec une participation de 55 %, la majorité parlementaire socialiste ne représente qu’un peu plus de 16 % des inscrits. La majorité qui fait et défait les lois agit au nom d’à peine plus de 1 Français sur 6 ! Nous vivons sous le régime de ce qu’André Tardieu appelait déjà avant-guerre le « despotisme d’une minorité légale ». On assiste, avec le système de l’alternance unique entre les deux partis de gouvernement, à une privatisation du pouvoir au bénéfice d’une partitocratie dont la légitimité ne cesse de s’éroder. (…) Plus les partis ont perdu en légitimité, plus s’est imposée à eux l’obligation de verrouiller le système de crainte que la sélection des candidats à l’élection présidentielle ne leur échappe. Avec la crise de la représentation, le système partisan n’a plus ni l’autorité ni la légitimité suffisante pour imposer ses choix sans un simulacre de démocratie. Les primaires n’ont pas d’autre fonction que de produire une nouvelle forme procédurale de légitimation. En pratique, cela revient à remettre à une minorité partisane le pouvoir de construire l’offre politique soumise à l’ensemble du corps électoral. Entre 3 et 4 millions de citoyens vont préorienter le choix des 46 millions de Français en âge de voter. Or la sociologie des électeurs des primaires à droite comme à gauche ne fait guère de doute : il s’agit des catégories supérieures ou moyennes, qui entretiennent avec la classe politique un rapport de proximité. Les primaires auront donc pour effet d’aggraver la crise de représentation en renforçant le poids politique des inclus au moment même où il faudrait rouvrir le jeu démocratique. (…) D’un tel processus de sélection ne peuvent sortir que des produits de l’endogamie partisane, des candidats façonnés par le conformisme de la doxa et gouvernés par l’économisme. Des candidats inaccessibles à la dimension symbolique du pouvoir et imperméables aux legs de la tradition et de l’Histoire nationale. Sarkozy et Hollande ont illustré l’inaptitude profonde des candidats sélectionnés par le système à se hisser à la hauteur de la fonction. Dans ces conditions, il est à craindre que, quel que soit l’élu, l’élection de 2017 ne soit un coup à blanc, un coup pour rien. D’autant que les hommes de la classe dirigeante n’ont ni les repères historiques ni les bases culturelles pour défendre les sociabilités protectrices face aux ravages de la mondialisation. En somme, ils ne savent pas ce qu’ils font parce qu’ils ne savent pas ce qu’ils défont. Quant au FN, privé de toute espérance du pouvoir, contrairement à ce qu’on voudrait nous faire croire, il offre un repoussoir utile à la classe dirigeante, qui lui permet de se survivre à bon compte. Il est à ce jour encore la meilleure assurance-vie du système. Patrick Buisson
Il n’y a de compétences que s’il y a des connaissances (…) la société française utilise la loi et le dogme républicains pour éviter toute transparence. La société française est malade de son rapport à la réalité. Tous ceux qui refusent les statistiques sont du côté de l’égalité formelle et veulent que rien ne change. Laurent Bigorgne (Institut Montaigne)
La vérité qui dérange, (…) c’est l’enquête de l’IFOP menée par l’Institut Montaigne sur les musulmans de France. Elle dérange tant que nul n’ose s’indigner. L’enquête est présentée avec une distance embarrassée. Rien à dire a priori sur un sondage réalisé en juin à partir d’un échantillon de 15 459 personnes et qui a isolé 874 personnes de religion musulmane. Et certains résultats laissent pantois. 29 % des musulmans interrogés pensent que la loi islamique (charia) est plus importante que la loi de la République, 40 % que l’employeur doit s’adapter aux obligations religieuses de ses salariés, 60 % que les filles devraient avoir le droit de porter le voile au collège et au lycée. 14 % des femmes musulmanes refusent de se faire soigner par un médecin homme, et 44 % de se baigner dans une piscine mixte. L’Institut Montaigne et leurs rédacteurs Hakim El Karoui et Antoine Jardin ressemblent un peu à Alain Juppé, qui rêve d’une identité heureuse, et affirment qu’« un islam français est possible ». Mais le constat est inquiétant sur la sous-catégorie musulmane la plus « autoritaire » : « 40 % de ses membres sont favorables au port du niqab, à la polygamie, contestent la laïcité et considèrent que la loi religieuse passe avant la loi de la République », écrit l’Institut Montaigne. Cette sous-catégorie représenterait 13 % de l’ensemble des musulmans. L’IFOP chiffrant les musulmans à 5,6 % de la population de plus de 15 ans, nous en déduisons que l’effectif concerné atteint plusieurs centaines de milliers de personnes. Le chiffre qui dérange. L’intégration correcte de la très grande majorité des musulmans ne doit pas non plus conduire à nier une réalité qui, si elle est minoritaire, ne semble pas marginale. (…) Les populations sont sages lorsqu’elles sont traitées en adultes. Les Britanniques multiplient à outrance les comptages ethniques. Le gouvernement allemand publie chaque année les statistiques de criminalité par nationalité. On y constate une surcriminalité des étrangers, mais dont les causes sont expliquées, et les Allemands se concentrent sur leur évolution. En France, on est livrés aux diatribes d’un Eric Zemmour, qui séduira tant qu’on sera incapable d’objectiver sereinement les faits. (…) Les élites ont perdu de leur crédibilité, en minimisant les inégalités délirantes aux Etats-Unis, tardivement mises en évidence par Thomas Piketty, et en ne prêtant pas attention aux perdants de la mondialisation. L’essentiel est de prendre à bras-le-corps les batailles de demain, pour que les populistes ne puissent pas dire « Je vous l’avais bien dit ». Ainsi, ne sous-estimons pas Nicolas Sarkozy, qui cherche pour des raisons électoralistes à évacuer le réchauffement climatique par une autre vérité qui dérange, l’explosion démographique de l’Afrique. Ne pas traiter ce sujet sérieusement, c’est redonner la main aux populistes. Arnaud Leparmentier (Le Monde)
Les élites qui apprécient le dynamisme et l’authenticité des quartiers ethniques avec leurs merveilleux restaurants (…) n’envoient pas leurs enfants dans les écoles pleines d’enfants immigrés qui ressemblent à des centres de détention juvénile. Matthew B. Crawford (Esprit, octobre 2016)
La tragique élection de Trump a l’avantage de clarifier la situation politique d’ensemble. Le Brexit n’était pas une anomalie. Autant qu’on le sache et qu’on se prépare pour la suite. Chacune des grandes nations qui ont initié le marché mondial se retire l’une après l’autre du projet. Le prolongement de cette démission volontaire est d’une clarté terrible : d’abord l’Angleterre ; six mois plus tard les Etats Unis, qui aspirent à la grandeur des années 1950. Et ensuite ? Si l’on suit les leçons de l’histoire, c’est probablement, hélas, au tour de la France, avant celui de l’Allemagne. Les petites nations se sont déjà précipitées en arrière : la Pologne, la Hongrie et même la Hollande, cette nation pionnière de l’empire global. L’Europe unie, ce prodigieux montage inventé après la guerre pour dépasser les anciennes souverainetés, se retrouve prise à contre-pied. C’est un vrai sauve-qui-peut : « Tous aux canots ! » Peu importe l’étroitesse des frontières pourvu qu’elles soient étanches. Chacun des pays qui ont contribué à cet horizon universel de conquête et d’émancipation va se retirer des institutions inventées depuis deux siècles. Il mérite bien son nom, l’Occident, c’est devenu l’empire du soleil couchant… Parfait, nous voilà prévenus et peut-être capables d’être un peu moins surpris. Car enfin, c’est bien l’incapacité à prévoir qui est la principale leçon de ce cataclysme : comment peut-on se tromper à ce point ? Tous les sondages, tous les journaux, tous les commentateurs, toute l’intelligentsia. C’est comme si nous n’avions aucun des capteurs qui nous auraient permis d’entrer en contact avec ceux que l’on n’a même pas pu désigner d’un terme acceptable : les « hommes blancs sans diplôme », les « laissés-pour-compte de la mondialisation » — on a même essayé les « déplorables ». C’est sans doute une forme de peuple, mais à qui nous n’avons su donner ni forme ni voix. Je reviens de six semaines sur les campus américains, je n’ai pas entendu une seule analyse un peu dérangeante, un peu réaliste sur ces « autres gens », aussi invisibles, inaudibles, incompréhensibles que les Barbares aux portes d’Athènes. Nous, « l’intelligence », nous vivons dans une bulle. Disons sur un archipel dans une mer de mécontentements. Bruno Latour
Un conseil aux candidats à la présidentielle en France : fuyez les artistes et les intellectuels. Ne leur demandez pas de faire campagne, ne les faites pas monter sur l’estrade. Surtout si vous avez envie de l’emporter. On doutait déjà qu’une actrice ou qu’un rockeur fassent gagner des voix. Mais on ne savait pas qu’ils pouvaient en faire perdre. C’est une leçon de l’élection de Donald Trump à la Maison Blanche. Jamais on n’a vu le monde culturel s’engager à ce point, en l’occurrence pour Hillary Clinton. Aucun candidat n’avait reçu autant d’argent. De cris d’amour aussi – sur scène, à la télévision, sur les réseaux sociaux. On a même eu droit à la chanteuse Katy Perry qui se déshabille dans une vidéo pour inciter à voter Clinton, ou Madonna promettre de faire une fellation aux indécis. En face, Trump n’avait personne ou presque. Il n’a reçu que 500 000 dollars (environ 470 000 euros) d’Hollywood contre 22 millions de dollars pour la candidate démocrate. Alors il a moqué ce cirque à paillettes, dénoncé le star system, donc le système. Et il a gagné. Clinton a joué à fond les étoiles les plus brillantes, et elle a perdu. Prenons sa fin de campagne. Le 4 novembre, elle monte sur scène avec le couple Beyoncé et Jay Z (300 millions d’albums vendus à eux deux), à Cleveland, dans l’Ohio. Le 5, Katy Perry chante pour elle à Philadelphie (Pennsylvanie). Le 7, veille du scrutin, elle apparaît dans un meeting/concert de Jon Bon Jovi et de Bruce Springsteen devant 40 000 personnes, toujours à Philadelphie, puis finit la soirée à minuit avec Lady Gaga à Raleigh, en Caroline du Nord. Dans tous ces Etats clés, elle a perdu. Dans le même temps, Donald Trump a multiplié les meetings sur les tarmacs d’aéroports en disant qu’il n’a pas besoin de célébrités, puisqu’il a « le peuple des oubliés » – du pays et de la culture – avec lui. L’historien américain Steven Laurence Kaplan s’est indigné des mots de Trump qualifiant untel de stupide, de débile, de névrosé ou de raté, et traitant des femmes de « grosses cochonnes ». Il a raison. Mais il aurait pu ajouter que des notables culturels ont qualifié le candidat républicain de brute (Chris Evans), d’immonde (Judd Apatow), de porc (Cher), de clown (Michael Moore) ou de psychopathe (Moby). Robert De Niro, avant le scrutin, voulait lui mettre son poing dans la gueule. Chaque injure a fait grossir le camp conservateur et fait saliver son candidat. Car deux mondes s’ignorent voire se méprisent, séparés par un Grand Canyon de haine. Non pas les riches face aux pauvres. La fracture est culturelle et identitaire. Ceux qui ont gagné se sentent exclus du champ culturel et universitaire, et souvent le méprisent. Les perdants leur rendent bien ce mépris, les jugeant réactionnaires, racistes, etc., sans même voir que le monde se droitise.(…) L’autocritique du vaste champ culturel pourrait aller plus loin, sur le terrain de l’hypocrisie. Celle des artistes d’abord, dont l’engagement, souvent imprégné de pathos, apaise leur conscience, mais est souvent perçu comme faisant partie de leur spectacle permanent, dont ils tirent profit, et dont ils se détachent aussi vite pour retrouver, une fois déculpabilisés, leur monde ultra-protégé. Le meilleur exemple est Madonna qui, durant la soirée qui précède le vote, s’est mêlée à des badauds new-yorkais (des convaincus) pour improviser un bref concert en finissant par « demain sauvez ce pays en votant Hillary ». Les intellectuels des campus, quant à eux, insupportent le vote Trump par leur façon de lui faire la morale, de défendre un modèle multiculturel comme s’il s’agissait d’un paradis de fleurs. Ils font culpabiliser les riches en leur disant d’être plus généreux et les pauvres en leur disant d’accepter leurs voisins étrangers, sans vraiment montrer l’exemple. (…) On l’aura compris, la France culturelle et multiculturelle – c’est la même – a beaucoup à apprendre de cette élection passée, et à craindre de celle de 2017. Si elle ne se bouge pas. Michel Guerrin
If progressives will not heed principle, then maybe they will heed arithmetic. Make identity politics the main operational model in a country that is two-thirds white and 50 percent or so male, and what do you expect? President-elect Trump might have some thoughts on that. Kevin D. Williamson
L’immigration massive ayant été érigée en dogme moral et en nécessité économique, les classes moyennes occidentales ont vu surgir au sein de leurs villes, de leurs quartiers et de leurs écoles, parfois jusqu’à les dominer, des populations dont la culture est certes respectable mais, dans le cas de l’islam, radicalement distincte de la leur, dans son rapport aux femmes, à la liberté de conscience, à la démocratie. Cette immigration, dans la réalité des faits, n’est pas choisie, mais subie. Quand, après trente années de ce régime migratoire, les mêmes « gens ordinaires » constatent que des candidats à la migration se pressent toujours plus nombreux à leurs frontières, ils se posent légitimement la question de la perpétuation de leur mode de vie. Comment s’étonner que le dogme de l’immigration anarchique soit rejeté ? Cela indépendamment de la question du terrorisme (alors qu’il est par exemple établi que dix des douze auteurs des effroyables attentats de Paris, le 13 novembre 2015, se sont inflitrés en Europe comme migrants, cfr. Le Figaro, 12 novembre 2016). Pour compléter la tableau, relevons la guerre culturelle qui est menée aux classes moyennes, sur la seule foi du sexe et de la couleur de la peau. Examinons les deux aspects de ce Kulturkampf. D’abord, la théorie du genre, selon laquelle la distinction des sexes masculin et féminin est une invention culturelle (Judith Butler, Anne Fausto-Sterling). Au nom de cette idéologie, dans l’infini chatoiement de ses variétés académiques et médiatiques, des minorités sexuelles en sont venues à exiger l’éradication de la référence à l’hétérosexualité, vécue comme oppressive et stigmatisante. La revendication est de brouiller les genres, en les multipliant à l’infini, et de quitter la notion — statistiquement incontestable — de « normalité » hétérosexuelle. D’où ces polémiques, souvent émaillées de violences, pour décider de la question de savoir si les « queer » et transgenres peuvent, ou pas, accéder aux vestiaires sportifs, scolaires et toilettes de leur sexe biologique, ou de leur sexe choisi, ou les deux, et comment vérifier ? Des parents se posent légitimement la question de savoir si leur petite fille de six ou sept ans risque de croiser dans les toilettes une « femme » de 45 ans avec ce que l’on appelait autrefois un sexe masculin entre les jambes. Se fédère à ces polémiques l’hostilité de principe témoignée au garçon hétérosexuel, institué en dépositaire de la sexualité « du passé », ce qui justifie qu’il soit rééduqué dès la plus tendre enfance — à l’école —, discriminé lors de son entrée éventuelle à l’université, et que le moindre de ses gestes et paroles soit justiciable des tribunaux. Cette guerre du genre est menée avec autant d’âpreté que d’efficacité : la grande majorité des diplômés de l’enseignement supérieur américain et européen sont des femmes, et la réalité biologique de la binarité sexuelle est battue en brèche jusque dans nos textes de loi (Convention d’Istanbul, Conseil de l’Europe, 2011). Vient enfin la résurgence du racisme. D’abord, il y eut le discours anti-raciste, réprouvant le rejet d’une personne sur la seule foi de sa race. L’écrasante majorité des Occidentaux ont acquiescé à ce discours. Toutefois une rhétorique subtile s’est enclenchée, particulièrement dans des pays comme les Etats-Unis et la France, jusqu’à permettre, puis encourager, la mise en accusation des populations blanches. Ainsi des « safe spaces » se sont-ils multipliés sur les campus américains, c’est-à-dire des espaces réservés aux minorités, pour leur permettre de se soustraire à la présence réputée suffocante des Américains « caucasiens ». Dit autrement, les étudiants blancs se voient refuser l’accès de certaines zones du campus sur la seule foi de la couleur de leur peau. Paradoxal retournement d’un discours anti-raciste qui en vient à légitimer, souvent par la violence, des pratiques racialistes au sens strict. Ainsi du discours sur le « white privilege », soit l’idée qu’un Américain blanc est privilégié du seul fait de la couleur de sa peau, quels que soient ses origines et milieu social, et que la loi doit donc discriminer en sa défaveur, toujours sur la seule foi de la couleur de sa peau. Considérons ce répertoire de journalistes récemment créé sous l’égide du gouvernement francophone belge, dont l’objet est d’inclure d’une part les femmes, d’autre part les « hommes et femmes issus de la diversité », ce qui exclut qui ? Les hommes blancs, avec pour seul critère la couleur de leur peau. Racisme, vous avez dit proto-fascisme ? Qui ne voit que ces discours et pratiques reposent sur les notions de responsabilité raciale collective, et de responsabilité à travers les âges, soit très exactement les concepts qui ont, de tout temps, fondé l’antisémitisme, comme Sartre l’a montré dans ses Réflexions sur la question juive ? Ce racisme au nom de l’anti-racisme, les classes moyennes occidentales n’y consentent plus. Il est à noter que cette guerre sexuelle et racialiste menace les gens ordinaires, non seulement dans leurs conditions d’existence (impôt, normes, quartiers), mais dans leur être naturel (sexe, couleur de la peau). Qu’un rejet radical — une révolution, selon Stephen Bannon, éminence grise du nouveau président américain — se dessine, est-ce surprenant ? Drieu Godefridi
Nous sommes devenus habités par l’idée que nous ne sommes pas des citoyens qui ont été modelés par un certain nombre de pratiques et de traditions que nous chérissons parce que nous sommes membres d’un Etat qui est notre maison. Nous nous voyons plutôt comme les porteurs de telle ou telle identité, qui serait la seule chose importante à dire sur nous. Si l’on suit ce chemin, le but de l’Etat n’est plus d’être le médiateur des intérêts des citoyens, mais le distributeur de ressources basées sur ce qui vous est dû, en raison de votre identité. (…) Si vous êtes afro-américain, ne mentionnez pas s’il vous plaît que vous croyez en Dieu et allez à l’église; la politique de l’identité ne laisse aucune place au christianisme – bien qu’elle s’incline devant une pureté imaginaire de l’islam. Femmes? Vous pouvez avoir des craintes sur la façon dont la prolifération des «identités» de genre pèse sur votre lutte unique pour équilibrer et pour donner un sens aux exigences conflictuelles de la vie familiale et professionnelle. Vous ne devez cependant rien dire. Toute identité de genre imaginée doit être respectée. Vous pensiez que vous étiez spéciales, mais vous ne l’êtes pas. Nous vivons dans un monde où tout est possible. Quiconque parle de limites, de contraintes, est «phobique» d’une manière ou d’une autre. L’esprit bourgeois qui a construit l’Amérique, l’intérêt de gagner beaucoup d’argent, d’avoir «réussi», de prendre des risques – avant tout la force de l’âme nécessaire pour affronter l’échec et revenir plus fort – sont méprisés. Personne n’ose parler dans un monde politiquement correct. Les sentiments pourraient être blessés; les gens peuvent se sentir «mal à l’aise». Les avertissements de contenus sensibles et les «espaces sûrs» occupent notre attention. La tâche dans le monde hautement chorégraphié de la «politique de l’identité» n’est pas de durcir mais de domestiquer. Pas de combats. Pas d’insultes auxquelles nous répondons avec force et confiance en soi et assurance. Même par le rire! Partout: les protections rendues possibles par le Grand Protecteur – l’Etat – car nous ne pouvons pas nous montrer à la hauteur de l’occasion. La grandeur importe; si nous voulons l’avoir, personnellement et en tant que pays, nous devons rejeter le discours politiquement correct qui, en nous protégeant de la souffrance, fait de nous sa victime à perpétuité. Sur chacune de ces questions – les frontières, l’immigration, l’intérêt national, l’esprit d’entreprise, le fédéralisme et le discours politiquement correct – Hillary Clinton répond avec la novlangue de « la mondialisation et de la politique de l’identité », le langage qui nous a donné un monde qui est à présent épuisé, vicié et irrécupérable. C’est contre ce genre de monde que les citoyens se révoltent. Et pas seulement aux États-Unis, mais aussi en Europe et en Grande-Bretagne. Les idées de «mondialisation» et de «politique de l’identité» qui nous ont fascinés après la guerre froide appartiennent maintenant à la poubelle de l’histoire. La question, plus importante que la question des personnalités de Hillary Clinton et de Donald Trump, est de savoir si nous aurons une nouvelle administration qui les autorise et essaie de résoudre nos problèmes à travers leur objectif. Joshua Mitchell
One of the many lessons of the recent presidential election campaign and its repugnant outcome is that the age of identity liberalism must be brought to an end. Hillary Clinton was at her best and most uplifting when she spoke about American interests in world affairs and how they relate to our understanding of democracy. But when it came to life at home, she tended on the campaign trail to lose that large vision and slip into the rhetoric of diversity, calling out explicitly to African-American, Latino, L.G.B.T. and women voters at every stop. This was a strategic mistake. If you are going to mention groups in America, you had better mention all of them. If you don’t, those left out will notice and feel excluded. Which, as the data show, was exactly what happened with the white working class and those with strong religious convictions. Fully two-thirds of white voters without college degrees voted for Donald Trump, as did over 80 percent of white evangelicals. (…) the fixation on diversity in our schools and in the press has produced a generation of liberals and progressives narcissistically unaware of conditions outside their self-defined groups, and indifferent to the task of reaching out to Americans in every walk of life. At a very young age our children are being encouraged to talk about their individual identities, even before they have them. By the time they reach college many assume that diversity discourse exhausts political discourse, and have shockingly little to say about such perennial questions as class, war, the economy and the common good. In large part this is because of high school history curriculums, which anachronistically project the identity politics of today back onto the past, creating a distorted picture of the major forces and individuals that shaped our country. (The achievements of women’s rights movements, for instance, were real and important, but you cannot understand them if you do not first understand the founding fathers’ achievement in establishing a system of government based on the guarantee of rights.) When young people arrive at college they are encouraged to keep this focus on themselves by student groups, faculty members and also administrators whose full-time job is to deal with — and heighten the significance of — “diversity issues.” Fox News and other conservative media outlets make great sport of mocking the “campus craziness” that surrounds such issues, and more often than not they are right to. Which only plays into the hands of populist demagogues who want to delegitimize learning in the eyes of those who have never set foot on a campus. How to explain to the average voter the supposed moral urgency of giving college students the right to choose the designated gender pronouns to be used when addressing them? How not to laugh along with those voters at the story of a University of Michigan prankster who wrote in “His Majesty”? This campus-diversity consciousness has over the years filtered into the liberal media, and not subtly. Affirmative action for women and minorities at America’s newspapers and broadcasters has been an extraordinary social achievement — and has even changed, quite literally, the face of right-wing media, as journalists like Megyn Kelly and Laura Ingraham have gained prominence. But it also appears to have encouraged the assumption, especially among younger journalists and editors, that simply by focusing on identity they have done their jobs. (…) How often, for example, the laziest story in American journalism — about the “first X to do Y” — is told and retold. Fascination with the identity drama has even affected foreign reporting, which is in distressingly short supply. However interesting it may be to read, say, about the fate of transgender people in Egypt, it contributes nothing to educating Americans about the powerful political and religious currents that will determine Egypt’s future, and indirectly, our own. (…) The media’s newfound, almost anthropological, interest in the angry white male reveals as much about the state of our liberalism as it does about this much maligned, and previously ignored, figure. A convenient liberal interpretation of the recent presidential election would have it that Mr. Trump won in large part because he managed to transform economic disadvantage into racial rage — the “whitelash” thesis. This is convenient because it sanctions a conviction of moral superiority and allows liberals to ignore what those voters said were their overriding concerns. It also encourages the fantasy that the Republican right is doomed to demographic extinction in the long run — which means liberals have only to wait for the country to fall into their laps. The surprisingly high percentage of the Latino vote that went to Mr. Trump should remind us that the longer ethnic groups are here in this country, the more politically diverse they become. Finally, the whitelash thesis is convenient because it absolves liberals of not recognizing how their own obsession with diversity has encouraged white, rural, religious Americans to think of themselves as a disadvantaged group whose identity is being threatened or ignored. Such people are not actually reacting against the reality of our diverse America (they tend, after all, to live in homogeneous areas of the country). But they are reacting against the omnipresent rhetoric of identity, which is what they mean by “political correctness.” Liberals should bear in mind that the first identity movement in American politics was the Ku Klux Klan, which still exists. Those who play the identity game should be prepared to lose it. (…) To paraphrase Bernie Sanders, America is sick and tired of hearing about liberals’ damn bathrooms. Mark Lilla (Columbia)
The death of Fidel Castro was the first foreign policy test for President-elect Donald Trump and he acquitted himself brilliantly. For anyone who thought that his tough talk was just campaign bluster, witness the incredibly strong statement made about the bloody Cuban strongman (…) For those of us used to President Barack Obama’s bland, milquetoast amorality on world affairs, and his practiced refusal to condemn evil, Trump’s words are a breath of fresh air and, God willing, portend a new American foreign policy based on the American principles of holding murderers accountable. Contrast Trump’s words with Obama’s perfection in saying absolutely nothing (…) This neutral nonsense betrays a cowardly refusal to condemn Castro as a tyrant. Most memorable is President Obama’s unique ability to make Castro’s death about himself and his own presidency. Perhaps President Obama forgot that he is leader of the free world and could have used the death of a dictator to say something about the importance of human liberty and human rights. But why, after eight years of Obama cozying up to Erdogan of Turkey and, worse, Ayatollah Khameini of Iran, should we expect anything else? (…) I have long said that President Obama’s greatest failure as a leader is his refusal to hate and condemn evil. Could there be any greater confirmation than this, and just six weeks before he leaves office? But while Trump distinguished himself as a leader prepared to bravely express his hatred of evil, virtually every other world leader followed President Obama instead, disgracing themselves to various degrees. I put them in three categories: brownnosers, appeasers, and suckups. Taking the pole position of brown-noser-in-chief is Canadian Prime Minister Justin Trudeau. His obsequiousness to the murderous Castro was so great that it read like parody (…) Here you have the leader of one of the Western world’s greatest democracies saying that an autocrat who murdered his people and ruled over them with an iron fist was loved by them. (…) Then there are the appeasers, those world leaders with no backbone, and who have probably set their sights on their countries opening up a beach resort in Cuba, or who will use Castro’s crimes to cover up their own. Bashar Assad of Syria, a man better known for gassing Arab children than writing eloquent eulogies said, “The name Fidel Castro will remain etched in the minds of all generations, as an inspiration for all the peoples seeking true independence and liberation from the yoke of colonization and hegemony.” U.N. Secretary-General Ban Ki Moon, a man who never met a dictator he couldn’t coddle, expressed how « at this time of national mourning, I offer the support of the United Nations to work alongside the people of the island. » I would never have thought Vladimir Putin of Russia a suckup, but how else to explain hailing Fidel Castro as a « wise and strong person » who was « an inspiring example for all countries and peoples.” Kind of stomach-turning. But perhaps the most disappointing comment came from Pope Francis who sent a telegram to Raúl Castro: « Upon receiving the sad news of the passing of your beloved brother, the honorable Fidel Castro … I express my sadness to your excellency and all family members of the deceased dignitary … I offer my prayers for his eternal rest.” If there is any spiritual justice in the world the only place Castro will rest is in a warm place in Hell. The Pope, to whom so many millions, including myself, look to for moral guidance, on this occasion can look to the president-elect of the United States for the proper response in the confrontation with evil. Shmuley Boteach
La réaction de Barack Obama, l’islamo-gauchiste encore présent à la Maison Blanche, au moment de l’annonce du décès de Fidel Castro a été digne d’un disciple de Fidel Castro : prétendre tendre la main au peuple cubain tout en évoquant le statut “historique” d’un abject dictateur est méprisable. Le peuple cubain souffre sous le joug totalitaire depuis près de six décennies et lui tendre la main ne passe pas par l’évocation du statut “historique” du principal responsable de la souffrance subie. La réaction de Donald Trump a été infiniment plus digne, et a été celle d’un vrai Président des Etats Unis. Donald Trump a appelé le dictateur par son nom de dictateur, a rappelé ses multiples crimes, et a dit souhaiter la liberté pour les Cubains. La presse internationale, tout particulièrement en France, a, de manière générale, usé de mots élogieux pour décrire le mort. Elle continue, ce qui n’est pas étonnant. (…) L’ »ouverture” voulue ces dernières années par le pape François, pratiquée par Barack Obama, et, aussi, par le crétin de l’Elysée, est une façon de renflouer les caisses de la dictature, sans que rien n’ait changé aux pratiques de la dictature : c’est donc une assistance à dictature en danger, et un crime supplémentaire contre le peuple cubain. (…) La nostalgie de ceux qui parlent de Fidel le “révolutionnaire” est obscène : mais les gens de gauche sont souvent obscènes et n’ont aucun sens des valeurs éthiques les plus élémentaires. Ils marchent chaque jour sur des millions de cadavres suppliciés. Ils détestent Trump, élu démocratiquement, mais admirent l’assassin Fidel Castro comme ils ont admiré tant d’autres assassins : Lénine, Ho Chi Minh, Arafat, etc. Guy Millière
Et si pour une fois c’était les peuples qui avaient vu juste ?
A l’heure où après les avertissements des peuples qu’ont constitué, coup sur coup et contre tous les pronostics, les résultats du référendum britannique comme du véritable plébiscite de Trump ou de Fillon …
Et la confirmation du véritable désastre qu’auront été, entre abandon criminel du Moyen-Orient et campagne aussi insignifiante que futile pour le mariage ou les toilettes pour tous, les politiques complètement déconnectées du réel de nos Obama, Hollande ou Merkel …
Nos donneurs de leçons en rajoutent sur l’incompétence du président-élu américain et, à défaut de pouvoir changer le peuple, appellent des deux côtés de l’Atlantique à contester dans la rue le résultat des urnes …
Et qu’entre première présentatrice de télévision voilée au Canada et première candidate à l’élection de Miss America en burkini (ou était-ce homosexuelle ?) …
Ou entre deux attaques à la voiture-bélier ou pyromanes de nos chers réfugiés – pardon – loups solitaires auto-radicalisés via les consignes numériques de l’Etat islamique …
Nos médias et nos élus (à quand après les cours islamiques anglaises, les cours d’histoire aménagée selon l’origine des élèves ?) continuent à coup de « premières » leur matraquage multiculturaliste …
Devinez qui parmi l’ensemble des dirigeants de la planète …
Contre l’incroyable déni et auto-aveuglement de toute une génération d’élites nourries au petit lait de la mondialisation et de l’identité heureuses …
Et les tomberaux d’hommages qui ont salué la mort d’un des plus notoires dictateurs de la planète ..
Aura eu le courage – ou le simple bon sens – d’appeler un chat un chat ?
Fidel Castro, criminel contre l’humanité
Guy Millière
Dreuz
29 novembre 2016
La réaction de Barack Obama, l’islamo-gauchiste encore présent à la Maison Blanche, au moment de l’annonce du décès de Fidel Castro a été digne d’un disciple de Fidel Castro : prétendre tendre la main au peuple cubain tout en évoquant le statut “historique” d’un abject dictateur est méprisable.
Le peuple cubain souffre sous le joug totalitaire depuis près de six décennies et lui tendre la main ne passe pas par l’évocation du statut “historique” du principal responsable de la souffrance subie. La réaction de Donald Trump a été infiniment plus digne, et a été celle d’un vrai Président des Etats Unis. Donald Trump a appelé le dictateur par son nom de dictateur, a rappelé ses multiples crimes, et a dit souhaiter la liberté pour les Cubains.
La presse internationale, tout particulièrement en France, a, de manière générale, usé de mots élogieux pour décrire le mort. Elle continue, ce qui n’est pas étonnant.
Il faut donc le souligner une fois de plus.
Fidel Castro a été un dictateur féroce, dès son arrivée au pouvoir en 1959. Il s’est emparé de Cuba par la force des armes, y a installé un régime destructeur et barbare à la solde de l’Union Soviétique (et je le souligne : d’emblée à la solde de l’Union Soviétique). Il a fait assassiner des milliers d’opposants, en usant au commencement d’un exécuteur des basses oeuvres cruel et sadique appelé Ernesto Che Guevara, parti ensuite pratiquer le terrorisme en Afrique et en Amérique latine. Il a ravagé une économie qui, avant lui, était prospère, a provoqué une chute vertigineuse du niveau de vie du pays, aboli toutes les libertés, suscité l’exode de centaines de milliers de Cubains vers les Etats-Unis, volé des propriétés immobilières et des entreprises par centaines, transformé l’île en une grande prison.
Il faut le rappeler, Fidel Castro a failli provoquer une guerre mondiale en octobre 1962 quand il a accepté (ce qui était logique puisqu’il était un agent soviétique) l’installation de missiles nucléaires soviétiques à Cuba, missiles braqués vers les Etats Unis en un temps où l’Union Soviétique affichait ses intentions destructrices vis-à-vis de la principale puissance du monde libre. Fidel Castro a demandé explicitement à l’époque à l’Union Soviétique d’utiliser les missiles nucléaires installés à Cuba pour détruire les Etats-Unis. Nikita Khrouchtchev a refusé.
Il faut le rappeler aussi, Fidel Castro est le seul et unique responsable de la rupture de toute relation commerciale ou autre entre Cuba et les Etats-Unis. A l’arrivée de Fidel Castro au pouvoir, les Etats-Unis ont eu une attitude neutre, voire positive, vis-à-vis du nouveau régime : l’antipathie est vite venue, avec les exécutions sommaires, l’instauration de la dictature, la confiscation de toutes les entreprises américaines, la transformation de l’île en base soviétique.
Et il faut le dire : l’absence de toute relation entre Cuba et les Etats-Unis n’a jamais empêché Cuba sous Castro de commercer avec le reste du monde. La ruine économique de Cuba a une cause et une seule : la destruction de l’économie de marché et des structures de production du pays par des criminels sanguinaires, incompétents, vicieux, et méprisants envers l’être humain. Des gens tels qu’Hugo Chavez au Venezuela ou Jean-Luc Mélenchon s’il arrivait au pouvoir en France. Le crétin de l’Elysée, après avoir qualifié (comme Obama) Fidel Castro de grande figure historique, a incriminé l’embargo américain. Il aurait mieux fait d’incriminer les causes de la ruine de Cuba et de demander comme Trump un retour à la liberté à Cuba, mais le crétin en question étant socialiste, ce serait trop lui demander.
Il faut le dire : l’expédition de la Baie des Cochons fut une expédition libératrice qui aurait pu permettre au peuple cubain de retrouver la liberté face à la férocité qui s’abattait déjà sur lui. Elle a échoué à cause de la pusillanimité de John Kennedy, qui a retiré aux forces cubaines libres les moyens logistiques et l’appui qui leur avait été promis, cela au moment même où elles débarquaient. Si John Kennedy n’était pas mort à Dallas en 1963, le monde aurait fini par s’apercevoir qu’il était, outre un obsédé sexuel, un mauvais Président. Les Cubains de Floride se souviennent et savent que les démocrates sont, en général, des traîtres.
Il faut l’ajouter : le discours qui imprègne les grands médias aujourd’hui disant que, sous Battista, Cuba était un lieu de débauche et de prostitution est particulièrement infect. Cuba sous Battista avait un niveau de vie équivalent à celui de l’Italie de l’époque, et La Havane était une ville de casinos où la prostitution existait, une sorte de Las Vegas tropical. Des clubs de vacance existaient, les salaires allaient aux employés. Ces dernières années, quand les frères Castro ont eu besoin d’argent, des clubs de vacance ont ouvert, les salaires sont versés par les entreprises qui ont ouvert les clubs au gouvernement cubain, qui donne une pitance (20 dollars) équivalant à deux pour cent des salaires aux employés cubains utilisés, qui n’ont pas l’autorisation de ramener de la nourriture jetée dans les poubelles des clubs à leurs familles qui crèvent de faim. Les jeunes filles se prostituent pour un prix modique parce qu’elles crèvent de faim elles aussi.
Il faut l’ajouter : Fidel Castro n’a rien apporté au peuple cubain, sinon la souffrance et la mort. La médecine cubaine pour les Cubains est digne de celle du pire pays du tiers-monde (même les médicaments de base tels l’aspirine sont rationnés) tandis que des hôpitaux traitent, pour des sommes élevées de riches clients étrangers, tous les bénéfices allant au régime. Cuba était un pays très alphabétisé avant Castro, la différence est que l’alphabétisation désormais est totalement imprégnée de propagande léniniste monolithique.
L’ »ouverture” voulue ces dernières années par le pape François, pratiquée par Barack Obama, et, aussi, par le crétin de l’Elysée, est une façon de renflouer les caisses de la dictature, sans que rien n’ait changé aux pratiques de la dictature : c’est donc une assistance à dictature en danger, et un crime supplémentaire contre le peuple cubain.
La joie des Cubains de Floride est très logique et pleinement légitime. Les Cubains encore à Cuba ne peuvent exprimer la moindre joie sans risquer d’avoir à le payer cher.
La nostalgie de ceux qui parlent de Fidel le “révolutionnaire” est obscène : mais les gens de gauche sont souvent obscènes et n’ont aucun sens des valeurs éthiques les plus élémentaires. Ils marchent chaque jour sur des millions de cadavres suppliciés. Ils détestent Trump, élu démocratiquement, mais admirent l’assassin Fidel Castro comme ils ont admiré tant d’autres assassins : Lénine, Ho Chi Minh, Arafat, etc.
Que les cendres de Fidel Castro soient destinées à reposer là où se trouve la sépulture de José Marti, qui était un libéral, un démocrate, un défenseur de la liberté de parole, et qui est mort lors de la décolonisation de Cuba, menée grâce aux Etats-Unis en 1895, est une insulte à la mémoire de José Marti, dont Fidel Castro a piétiné l’héritage.
Voir aussi:
Miami residents celebrate the death of Fidel Castro on November 26, 2016 in Miami, Florida. Cuba’s current President and younger brother of Fidel, Raul Castro, announced in a brief TV appearance that Fidel Castro had died at 22:29 hours on November 25 aged 90. (Gustavo Caballero/Getty Images)
Fidel Castro is dead at age 90. In power for more than a half century, his regime ruled the last planned socialist economy. (Unless we include quirky North Korea). In 1957, when Castro launched his Cuban revolution, Cuban GDP per capita equaled the Latin American average. On the day of Fidel’s death, it has fallen to less than half that average. Over the fifty years of Castro’s communist rule, Cuba went from being among the more prosperous countries of Latin America to being among its poorest. When Fidel marched victoriously into Havana, it had fifty-eight national newspapers. Now it has six, all published by the Cuban communist party and its affiliates.
When Communism fell in the Soviet Union and Eastern Europe, advocates of Communism throughout the world shrugged. They argued that the Communist system is sound. The problem is that Communist countries have had the wrong leaders. Communist true believers, the world over, had to put their faith in Fidel and to hope that his example would spread Communism beyond Cuba’s shores – to countries like Venezuela and Nicaragua. Communist true believers looked at Fidel’s Cuba and praised its health-care and education systems, its income equality, and the fact that Cuba survived the U.S. embargo. They ignored the fact the Fidel remained in power thanks to repression of political opponents, his willingness to lose his most ambitious citizens as boat people to the US, and cheap oil as a client state of the USSR and then Venezuela.
Two decades back, only ten percent of Americans viewed Cuba favorably. On the day of Fidel’s death, more than half of Americans have a positive view of Cuba. The party divide is enormous: Three quarters of Democrats and one third of Republicans hold positive views of Cuba. In the 1960s, the New Left, with its ubiquitous Che posters, was enraptured by Castro and the Cuban model. More recent assessments by socialists fret that Cuba is not striving for a true form of socialism.
The American Left views Fidel as a veteran, battle-scarred in his battle against a US imperialism, bent on Cuba’s destruction. Despite all these obstacles, as stated by Bernie Sanders in 1985, people “forget that Castro educated their kids, gave their kids healthcare, and totally transformed society” in a “revolution of values.” The American Right sees Fidel’s Cuba as an oppressive one-party state that permits no dissent. It is managed by a regime that has run the economy into the ground, despite accomplishments in education and health care. Equality in Cuba means an equal right to poverty.
An oppressive dictator who imprisons opponents and forces his best-and-brightest to flee or a heroic leader thumbing his nose in the face of the global hegemon while providing his people with education and health, one thing is clear: The Castro planned socialist economy has doomed the Cuban people to lives of poverty. If Cuba had simply matched the lackluster performance of Latin America, the Cuban people would have double the living standard they have today.
The rise in favorable American opinion about Cuba, especially among Democrats, reflects the leftward tilt of their thinking, and a naïve belief, as expressed by the Sanders campaign, that Democratic Socialism is possible. If so, let them give one real-world example, and not the phony Scandinavian model. Fidel knew otherwise and did not tinker with democracy, and he died in power. Gorbachev did not, and he was unceremoniously dumped from power. I imagine Raul Castro is aware of these facts.
Voir également:
The death of Fidel Castro is the perfect Rorschach test for our times.
Ryu Spaeth
The New Republic
November 26, 2016
What you thought of Castro, who died at the age of 90 on Friday, has always been a reflection of your politics, your nationality, and your age. He was a hero of the revolutionary left in Latin America, proving that a ragtag band of guerrillas could overthrow the Western Hemisphere’s hegemon. He was a communist stooge to the American officials who repeatedly tried to kill him, presiding over an outpost of the Soviet Union just off the coast of Florida. To Cubans themselves he was a dictator who impoverished the country, jailed and killed thousands of dissidents, and stripped citizens of their basic rights. And to those who came of age in the post-Cold War era, he was simultaneously a retro figure on a T-shirt and a cranky old man in an Adidas tracksuit.
The disintegration of the post-Cold War order—culminating in Brexit in Great Britain and the election of Donald Trump in the United States—has been mirrored in the chaotic response to Castro’s death. Jeremy Corbyn, the leader of Britain’s Labour Party, hailed Castro as a “champion of social justice,” which is decidedly more sympathetic than anything Tony Blair might have said. Paeans have poured in from predictable quarters (Brazil’s Dilma Rousseff, herself a one-time revolutionary) and those less so (Canada’s Justin Trudeau, the scion of a former prime minister). In the United States, a Democratic president who ushered in a new relationship with Cuba largely based on free market liberalization is being succeeded by a Republican businessman who has threatened to roll back this progress for a “better deal.”
What Trump and Cuban President Raul Castro plan to do now is the ultimate question hanging over Cuba in the wake of Fidel’s death. So far, Trump has indicated nothing more than that he is aware of the news, which we can all agree, even in these divided times, is a good start.
Voir encore:
Ne sont-ce pas les classes moyennes qui, par définition, dominent la scène depuis les Trente Glorieuses ? Certes, mais la spécificité de la situation actuelle est que ces « gens ordinaires » que désigne le sociologue canadien Mathieu Bock-Côté se comportent désormais de façon politiquement cohérente. Avec une solidarité, une conscience de classe, comme disent les marxistes. Bref, elles votent en masse et en tant que telles.
« La démocratie est lente », constatait le communiste espagnol Denis Fernandez Récatala. De la survenance d’un problème à sa résolution par le mode démocratique — appropriation de la problématique par un parti, accession de ce parti au pouvoir, mise en œuvre d’une politique — s’écoulent souvent de longues années. Particulièrement lorsque le diagnostic est lui-même disputé.
Toutefois, certaines réalités économiques et culturelles sont devenues si prégnantes qu’elles ne peuvent plus être niées. Je soutiens que la révolte des classes moyennes occidentales est le fruit de la détérioration de ses conditions d’existence, dont les motifs sont similaires des deux côtés de l’Atlantique.
La taxation, dans nos pays, est confiscatoire. Depuis 1945, la part de richesse prélevée par l’Etat n’a cessé de croître. Même s’ils ignorent l’aphorisme de Frédéric Bastiat selon lequel « L’État, c’est la grande fiction à travers laquelle tout le monde s’efforce de vivre aux dépens de tout le monde », les citoyens « sentent » que le système tourne à leurs dépens. Que l’Etat, pour octroyer telle prime, tel encouragement ou service, perçoit un impôt plus lourd que ne le serait le prix du service sans son intervention, car il doit rémunérer une pléthore d’agents, de partenaires et de clientèles. Cette réalité est d’autant moins tolérée qu’elle s’inscrit dans le contexte d’un « capitalisme de connivence » qui compense, avec l’argent des contribuables, et à coup de dizaines de milliards, les pertes abyssales d’un secteur financier dont les bénéfices sont privés.
Ayant payé son écot — de 50 à 65% de ses revenus, dans la plupart de nos pays — le citoyen dispose d’un capital résiduel. Ce capital, en principe il en use à sa guise, car nos régimes restent fondés sur le principe de l’autonomie de la volonté. Mais seulement en théorie. Car, à chaque instant le citoyen doit louvoyer et se glisser sous les clôtures électrifiées de normes toujours plus nombreuses. La gauche culturelle a longtemps soutenu, jusqu’à nos jours, que nous évoluons dans un univers capitaliste « dérégulé », dont la généalogie remonterait au règne de M. Reagan et de Mme Thatcher. Rien n’est plus faux. Que l’on regarde les chiffres de la production législative et réglementaire — disons normative — dans les pays européens et aux Etats-Unis, et l’on verra qu’aucun individu dans l’histoire de l’humanité ne s’est trouvé aussi étroitement sanglé de normes. L’Occidental est tel un Gulliver auquel on donne la liberté en titre, mais que l’on paralyse par mille liens. Ce n’est pas le lieu de produire des chiffres — je le ferai dans une étude comparative et historique à paraître — contentons-nous de relever que la France produit autant de normes chaque année que durant les cinq cent années qui vont du 13e siècle de Saint-Louis à la révolution de 1789. À ce formidable magma normatif en croissance exponentielle, vient encore s’agglutiner l’épaisse gangue des régulations que sécrètent les institutions européennes. Outre son caractère anti-économique, cette prolifération normative contraint, force et entrave les citoyens jusque dans les détails infimes et intimes de leur vie quotidienne.
La fiscalité et l’hyperinflation normative s’aggravent de la dégradation urbaine et scolaire. L’immigration massive ayant été érigée en dogme moral et en nécessité économique, les classes moyennes occidentales ont vu surgir au sein de leurs villes, de leurs quartiers et de leurs écoles, parfois jusqu’à les dominer, des populations dont la culture est certes respectable mais, dans le cas de l’islam, radicalement distincte de la leur, dans son rapport aux femmes, à la liberté de conscience, à la démocratie. Cette immigration, dans la réalité des faits, n’est pas choisie, mais subie. Quand, après trente années de ce régime migratoire, les mêmes « gens ordinaires » constatent que des candidats à la migration se pressent toujours plus nombreux à leurs frontières, ils se posent légitimement la question de la perpétuation de leur mode de vie. Comment s’étonner que le dogme de l’immigration anarchique soit rejeté ? Cela indépendamment de la question du terrorisme (alors qu’il est par exemple établi que dix des douze auteurs des effroyables attentats de Paris, le 13 novembre 2015, se sont inflitrés en Europe comme migrants, cfr. Le Figaro, 12 novembre 2016).
Pour compléter la tableau, relevons la guerre culturelle qui est menée aux classes moyennes, sur la seule foi du sexe et de la couleur de la peau. Examinons les deux aspects de ce Kulturkampf.
D’abord, la théorie du genre, selon laquelle la distinction des sexes masculin et féminin est une invention culturelle (Judith Butler, Anne Fausto-Sterling). Au nom de cette idéologie, dans l’infini chatoiement de ses variétés académiques et médiatiques, des minorités sexuelles en sont venues à exiger l’éradication de la référence à l’hétérosexualité, vécue comme oppressive et stigmatisante. La revendication est de brouiller les genres, en les multipliant à l’infini, et de quitter la notion — statistiquement incontestable — de « normalité » hétérosexuelle. D’où ces polémiques, souvent émaillées de violences, pour décider de la question de savoir si les « queer » et transgenres peuvent, ou pas, accéder aux vestiaires sportifs, scolaires et toilettes de leur sexe biologique, ou de leur sexe choisi, ou les deux, et comment vérifier ? Des parents se posent légitimement la question de savoir si leur petite fille de six ou sept ans risque de croiser dans les toilettes une « femme » de 45 ans avec ce que l’on appelait autrefois un sexe masculin entre les jambes. Se fédère à ces polémiques l’hostilité de principe témoignée au garçon hétérosexuel, institué en dépositaire de la sexualité « du passé », ce qui justifie qu’il soit rééduqué dès la plus tendre enfance — à l’école —, discriminé lors de son entrée éventuelle à l’université, et que le moindre de ses gestes et paroles soit justiciable des tribunaux. Cette guerre du genre est menée avec autant d’âpreté que d’efficacité : la grande majorité des diplômés de l’enseignement supérieur américain et européen sont des femmes, et la réalité biologique de la binarité sexuelle est battue en brèche jusque dans nos textes de loi (Convention d’Istanbul, Conseil de l’Europe, 2011).
Vient enfin la résurgence du racisme. D’abord, il y eut le discours anti-raciste, réprouvant le rejet d’une personne sur la seule foi de sa race. L’écrasante majorité des Occidentaux ont acquiescé à ce discours. Toutefois une rhétorique subtile s’est enclenchée, particulièrement dans des pays comme les Etats-Unis et la France, jusqu’à permettre, puis encourager, la mise en accusation des populations blanches. Ainsi des « safe spaces » se sont-ils multipliés sur les campus américains, c’est-à-dire des espaces réservés aux minorités, pour leur permettre de se soustraire à la présence réputée suffocante des Américains « caucasiens ». Dit autrement, les étudiants blancs se voient refuser l’accès de certaines zones du campus sur la seule foi de la couleur de leur peau. Paradoxal retournement d’un discours anti-raciste qui en vient à légitimer, souvent par la violence, des pratiques racialistes au sens strict. Ainsi du discours sur le « white privilege », soit l’idée qu’un Américain blanc est privilégié du seul fait de la couleur de sa peau, quels que soient ses origines et milieu social, et que la loi doit donc discriminer en sa défaveur, toujours sur la seule foi de la couleur de sa peau. Considérons ce répertoire de journalistes récemment créé sous l’égide du gouvernement francophone belge, dont l’objet est d’inclure d’une part les femmes, d’autre part les « hommes et femmes issus de la diversité », ce qui exclut qui ? Les hommes blancs, avec pour seul critère la couleur de leur peau. Racisme, vous avez dit proto-fascisme ? Qui ne voit que ces discours et pratiques reposent sur les notions de responsabilité raciale collective, et de responsabilité à travers les âges, soit très exactement les concepts qui ont, de tout temps, fondé l’antisémitisme, comme Sartre l’a montré dans ses Réflexions sur la question juive ? Ce racisme au nom de l’anti-racisme, les classes moyennes occidentales n’y consentent plus.
Il est à noter que cette guerre sexuelle et racialiste menace les gens ordinaires, non seulement dans leurs conditions d’existence (impôt, normes, quartiers), mais dans leur être naturel (sexe, couleur de la peau). Qu’un rejet radical — une révolution, selon Stephen Bannon, éminence grise du nouveau président américain — se dessine, est-ce surprenant ?
Tels sont les facteurs dont la conjugaison explique, selon moi, à la fois la détérioration des conditions de vie des classes moyennes occidentales, et leur révolte politique.
Voir de même:
The End of Identity Liberalism
Mark Lillanov
The New York Times
Nov. 18, 2016
It is a truism that America has become a more diverse country. It is also a beautiful thing to watch. Visitors from other countries, particularly those having trouble incorporating different ethnic groups and faiths, are amazed that we manage to pull it off. Not perfectly, of course, but certainly better than any European or Asian nation today. It’s an extraordinary success story.
But how should this diversity shape our politics? The standard liberal answer for nearly a generation now has been that we should become aware of and “celebrate” our differences. Which is a splendid principle of moral pedagogy — but disastrous as a foundation for democratic politics in our ideological age. In recent years American liberalism has slipped into a kind of moral panic about racial, gender and sexual identity that has distorted liberalism’s message and prevented it from becoming a unifying force capable of governing.
One of the many lessons of the recent presidential election campaign and its repugnant outcome is that the age of identity liberalism must be brought to an end. Hillary Clinton was at her best and most uplifting when she spoke about American interests in world affairs and how they relate to our understanding of democracy. But when it came to life at home, she tended on the campaign trail to lose that large vision and slip into the rhetoric of diversity, calling out explicitly to African-American, Latino, L.G.B.T. and women voters at every stop. This was a strategic mistake. If you are going to mention groups in America, you had better mention all of them. If you don’t, those left out will notice and feel excluded. Which, as the data show, was exactly what happened with the white working class and those with strong religious convictions. Fully two-thirds of white voters without college degrees voted for Donald Trump, as did over 80 percent of white evangelicals.
The moral energy surrounding identity has, of course, had many good effects. Affirmative action has reshaped and improved corporate life. Black Lives Matter has delivered a wake-up call to every American with a conscience. Hollywood’s efforts to normalize homosexuality in our popular culture helped to normalize it in American families and public life.
Have you changed anything in your daily life since the election? For example, have you tried to understand opposing points of view, donated to a group, or contacted your member of Congress? Your answer may be included in a follow up post.
But the fixation on diversity in our schools and in the press has produced a generation of liberals and progressives narcissistically unaware of conditions outside their self-defined groups, and indifferent to the task of reaching out to Americans in every walk of life. At a very young age our children are being encouraged to talk about their individual identities, even before they have them. By the time they reach college many assume that diversity discourse exhausts political discourse, and have shockingly little to say about such perennial questions as class, war, the economy and the common good. In large part this is because of high school history curriculums, which anachronistically project the identity politics of today back onto the past, creating a distorted picture of the major forces and individuals that shaped our country. (The achievements of women’s rights movements, for instance, were real and important, but you cannot understand them if you do not first understand the founding fathers’ achievement in establishing a system of government based on the guarantee of rights.)
When young people arrive at college they are encouraged to keep this focus on themselves by student groups, faculty members and also administrators whose full-time job is to deal with — and heighten the significance of — “diversity issues.” Fox News and other conservative media outlets make great sport of mocking the “campus craziness” that surrounds such issues, and more often than not they are right to. Which only plays into the hands of populist demagogues who want to delegitimize learning in the eyes of those who have never set foot on a campus. How to explain to the average voter the supposed moral urgency of giving college students the right to choose the designated gender pronouns to be used when addressing them? How not to laugh along with those voters at the story of a University of Michigan prankster who wrote in “His Majesty”?
This campus-diversity consciousness has over the years filtered into the liberal media, and not subtly. Affirmative action for women and minorities at America’s newspapers and broadcasters has been an extraordinary social achievement — and has even changed, quite literally, the face of right-wing media, as journalists like Megyn Kelly and Laura Ingraham have gained prominence. But it also appears to have encouraged the assumption, especially among younger journalists and editors, that simply by focusing on identity they have done their jobs.
Recently I performed a little experiment during a sabbatical in France: For a full year I read only European publications, not American ones. My thought was to try seeing the world as European readers did. But it was far more instructive to return home and realize how the lens of identity has transformed American reporting in recent years. How often, for example, the laziest story in American journalism — about the “first X to do Y” — is told and retold. Fascination with the identity drama has even affected foreign reporting, which is in distressingly short supply. However interesting it may be to read, say, about the fate of transgender people in Egypt, it contributes nothing to educating Americans about the powerful political and religious currents that will determine Egypt’s future, and indirectly, our own. No major news outlet in Europe would think of adopting such a focus.
But it is at the level of electoral politics that identity liberalism has failed most spectacularly, as we have just seen. National politics in healthy periods is not about “difference,” it is about commonality. And it will be dominated by whoever best captures Americans’ imaginations about our shared destiny. Ronald Reagan did that very skillfully, whatever one may think of his vision. So did Bill Clinton, who took a page from Reagan’s playbook. He seized the Democratic Party away from its identity-conscious wing, concentrated his energies on domestic programs that would benefit everyone (like national health insurance) and defined America’s role in the post-1989 world. By remaining in office for two terms, he was then able to accomplish much for different groups in the Democratic coalition. Identity politics, by contrast, is largely expressive, not persuasive. Which is why it never wins elections — but can lose them.
The media’s newfound, almost anthropological, interest in the angry white male reveals as much about the state of our liberalism as it does about this much maligned, and previously ignored, figure. A convenient liberal interpretation of the recent presidential election would have it that Mr. Trump won in large part because he managed to transform economic disadvantage into racial rage — the “whitelash” thesis. This is convenient because it sanctions a conviction of moral superiority and allows liberals to ignore what those voters said were their overriding concerns. It also encourages the fantasy that the Republican right is doomed to demographic extinction in the long run — which means liberals have only to wait for the country to fall into their laps. The surprisingly high percentage of the Latino vote that went to Mr. Trump should remind us that the longer ethnic groups are here in this country, the more politically diverse they become.
Finally, the whitelash thesis is convenient because it absolves liberals of not recognizing how their own obsession with diversity has encouraged white, rural, religious Americans to think of themselves as a disadvantaged group whose identity is being threatened or ignored. Such people are not actually reacting against the reality of our diverse America (they tend, after all, to live in homogeneous areas of the country). But they are reacting against the omnipresent rhetoric of identity, which is what they mean by “political correctness.” Liberals should bear in mind that the first identity movement in American politics was the Ku Klux Klan, which still exists. Those who play the identity game should be prepared to lose it.
We need a post-identity liberalism, and it should draw from the past successes of pre-identity liberalism. Such a liberalism would concentrate on widening its base by appealing to Americans as Americans and emphasizing the issues that affect a vast majority of them. It would speak to the nation as a nation of citizens who are in this together and must help one another. As for narrower issues that are highly charged symbolically and can drive potential allies away, especially those touching on sexuality and religion, such a liberalism would work quietly, sensitively and with a proper sense of scale. (To paraphrase Bernie Sanders, America is sick and tired of hearing about liberals’ damn bathrooms.)
Teachers committed to such a liberalism would refocus attention on their main political responsibility in a democracy: to form committed citizens aware of their system of government and the major forces and events in our history. A post-identity liberalism would also emphasize that democracy is not only about rights; it also confers duties on its citizens, such as the duties to keep informed and vote. A post-identity liberal press would begin educating itself about parts of the country that have been ignored, and about what matters there, especially religion. And it would take seriously its responsibility to educate Americans about the major forces shaping world politics, especially their historical dimension.
Some years ago I was invited to a union convention in Florida to speak on a panel about Franklin D. Roosevelt’s famous Four Freedoms speech of 1941. The hall was full of representatives from local chapters — men, women, blacks, whites, Latinos. We began by singing the national anthem, and then sat down to listen to a recording of Roosevelt’s speech. As I looked out into the crowd, and saw the array of different faces, I was struck by how focused they were on what they shared. And listening to Roosevelt’s stirring voice as he invoked the freedom of speech, the freedom of worship, the freedom from want and the freedom from fear — freedoms that Roosevelt demanded for “everyone in the world” — I was reminded of what the real foundations of modern American liberalism are.
Mark Lilla, a professor of the humanities at Columbia and a visiting scholar at the Russell Sage Foundation, is the author, most recently, of “The Shipwrecked Mind: On Political Reaction.”
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After Globalism and Identity Politics
Joshua Mitchell
Providence
August 29, 2016
Since the end of the Cold War, America has been mesmerized by two ideas that have given hazy coherence to the post-1989 world: “globalism” and “identity politics.” Formidable political movements in America and in Europe, still raucous and unrefined, now reject both ideas. Political and intellectual elites dismiss these movements because they believe the post-1989 world as they have understood it is still intact, and that no thoughtful person could think otherwise. Hence, the only-dumb-white-people-vote-for-Trump trope.
The “globalization” idea has expressions on both the Left and Right: on the Left, the emphasis has been on so-called “global norms” and culture; on the Right, the emphasis has been on so-called “free-trade” and democracy promotion through military means. Both sides believe in the inevitability of their idea of globalization. We live, however, in a world of states. In that world, the movement of cultural information and material goods has not been free-flowing, and really can never be. Regulatory agencies within the state, often captured by corporations who by virtue of economies of scale can afford large back-office compliance staff, determine what comes in and what stays out. NAFTA is hundreds of pages long. TPP is thousands of pages long. The real beneficiaries of these arrangements are state regulators and large corporations. They will always be in favor of so-called “free trade.” They both gain; but American workers generally do not. Consumers get cheaper goods, but a chasm opens up between those who are in on the game and those who are not. Standards of living fall for all but the few. Government grows. Corporations get rich. What happens to everybody else?
“Globalization” suggests a world where states matter little. If states matter little, then citizenship matters little. To assist in this diminishment of the importance of the state, we have become enthralled by the idea that we are not citizens who have been encultured into a certain set of practices and traditions that we hold dear because we are legal members of a state in which we find our home. Rather, we are bearers of this or that “identity,” which is the only really important thing about us. With this idea, the purpose of the state shifts from mediating the interests of lawful citizens (with a view to defending liberty and property) to disseminating resources based on what you deserve because of your “identity.” The “aggrieved” person is not an active citizen, encouraged to build a common world with his or her neighbors, but a passive victim who is to receive assistance from the state. The real debt of money does not matter, for the U.S. Government can go deeper into debt without cost. All that matters is that educators and politicians continue to chant about the debt you are owed because of your “identity.” In exchange, you, the identity-bearing citizen, must continue to chant about “global norms” and “free trade” that elites promise will redound to the benefit of all. And if it doesn’t, all is not lost, because even if the crony-capitalists and state regulators don’t do anything but line their own pockets, you will at least get the satisfaction that you are owed something because of your victim-status. They, who are getting rich while you are getting poor, tell you so. Indeed, the price of admission to their world, is that you should continue to be mesmerized by “globalization” and “identity politics.” Here, parenthetically, is the corruption at the heart of the American University, without which this configuration of ideas could not have come to prevail in the post-1989 world.
The upcoming Presidential campaign is about many things, not least the persons of Donald Trump and Hillary Clinton. In the midst of a world that longs for perfection, we find ourselves with two human-all-too-human candidates.
Beyond the lure or abhorrence of their character is the singular question: will the next Administration double-down on the mesmerizing configuration of “globalization” and “identity politics,” and in the process fortify the crony-capitalist class and those who think they profit from identity politics? Hillary Clinton and The Clinton Foundation are ground-zero for this configuration. Donald Trump opposes that configuration, on a good day gives inchoate expression of a genuine alternative, on a bad day blunders horribly, and will probably lose the upcoming national election.
The outlines of a genuine alternative involve the following correlated ideas, some of which have been clearly formulated in Trump’s campaign, while others have been lurking in it or are merely encouraged by it:
Because States are territories within which specific laws are enforced, borders matter. Borders mark where one set of laws begins and another set of laws ends. Tender-hearted sentiments about “universal humanity” cannot overrule this consideration. If mercy is shown, it is as an exception to generally-binding law, and not a repudiation of it. Borders matter.
Because the laws of States work only when people are acculturated to them and adopt them as their own, legal immigration of people from cultures not accustomed to the laws of the State and their practical foundation must proceed slowly, and with the understanding that it takes several generations to acculturate them. Immigration policy matters.
Because we live in a world of States, there will always be war. Therefore we must firmly establish who our allies are, and what we will do to defend them. In keeping with a somber view of the world, we cannot be driven by the dreamy ideals of universal world-around democracy in choosing our allies. Foreign policy is for the purpose of defending our own nation, not spending blood and treasure trying to persuade other nations to imitate our laws and ways. National interests, not so-called universal interests, matter.
Because the United States is composed of immigrants, admission into the Middle Class, made possible by robust economic growth, must be among the highest domestic priorities. Crony-capitalism diminishes growth by pre-determining permanent winners and permanent losers. So-called “free trade” agreements that benefit crony-capitalists eventually slow growth. Also slowing growth is the ever-increasing state regulation of nearly every aspect of daily life, which purports to protect us from harm. What good is such protection, however, when citizens cease to believe that they are responsible for themselves, their families, and their neighbors; and when the very spirit of entrepreneurship is undermined by it? The spirit of entrepreneurship, not just state-sponsored “care” of docile citizens, matters.
Because the sway of lobbyists in national politics grows in proportion to the growth of the federal government, the distorting power of lobbyists cannot be curtailed until the Constitutional limits on the federal government, established by the Founding Fathers, are observed anew. The federal government was set up to adjudicate certain issues, but not others. Those other issues—issues pertaining to the daily life of citizens—were to be adjudicated by state and local governments. When the purview of the federal government is extended beyond its original bounds, it becomes dysfunctional, and the power of the Executive and the Courts extends to compensate. This invites the tyranny of the Executive. The greater danger is not the person holding the Presidential office at any given time; the greater danger is the nature of the Executive office when the federal government grows disproportionally. Federalism and the decentralization of power matters.
Because “identity politics” undermines the idea of citizens who must engage one-another based not on their identity, but on “the content of their character” as Martin Luther King famously said, the politically correct speech that destroys citizenship and the possibility of any common accord about what personal and national greatness may involve must be roundly repudiated. PC speech is corrosive to the soul of America. It is humorless; it reduces all real “differences” to highly contrived, orchestrated, and controlled categories, the cost of straying from which is ostracism or worse. The Salem witch trials of 1692-93 have nothing on us today. America: ever involved in casting out the impure and the doubting. If you are African-American, please don’t mention that you believe in God and go to Church; identity politics allows no room for Christianity—though it bows before an imagined purity of Islam. Women? You may have apprehensions about how the proliferation of gender “identities” bears on your unique struggle to balance and to make sense of the conflicting demands of family and professional life. You, however, must say nothing. Every imagined gender identity is to be equally respected. You thought you were special, but you are not. We live in a world where all things are possible. Anyone who speaks of limits, of constraints, is “phobic” in one way or another. The bourgeois spirit that built America, the interest in making lots of money, in being “successful,” in taking risks—above all the strength of soul necessary to face failure and come back from it, stronger—these are held in contempt. No one dares speak up in a PC world. Feelings might be hurt; people may feel “uncomfortable.” Trigger warnings and “safe spaces” occupy our attention. The task in the highly choreographed world of “identity politics” is not to toughen up but to domesticate. No fights. No insults to which we respond with strength and self-assurance and overweening confidence. Indeed, with laughter! Everywhere: protections made possible by The Great Protector—the State—for by ourselves we cannot rise to the occasion. Greatness matters; if we are to have it, personally and as a country, we must cast off PC speech that in “protecting” us from suffering causes us to be its victim in perpetuity.
On each of these issues—borders, immigration, national interest, the spirit of entrepreneurship, federalism, and PC speech—Hillary Clinton responds with “globalization-and-identity-politics-SPEAK,” the language that has given us a world that is now exhausted, stale, and unredeemable. It is against this sort of world that citizens are revolting. And not just in the United States, but in Europe and Britain as well. The ideas of “globalization” and “identity politics” that mesmerized us in the aftermath of the Cold War now belong in the dust-bin of history. The question, bigger than the question of the personalities of Hillary Clinton and Donald Trump, is whether we will have one more Administration that authorizes them and tries to solve our problems through their lens.
Joshua Mitchell is a Professor of Government at Georgetown University. His most recent book is Tocqueville in Arabia: Dilemmas in a Democratic Age.
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« Conseil aux candidats à la présidentielle : fuyez les artistes et les intellectuels »
Aux Etats-Unis, les élites ignorent les partisans de Donald Trump. Mais sa victoire montre que le monde intellectuel a tout intérêt à faire une autocritique.
Michel Guerrin
Un conseil aux candidats à la présidentielle en France : fuyez les artistes et les intellectuels. Ne leur demandez pas de faire campagne, ne les faites pas monter sur l’estrade. Surtout si vous avez envie de l’emporter.
On doutait déjà qu’une actrice ou qu’un rockeur fassent gagner des voix. Mais on ne savait pas qu’ils pouvaient en faire perdre. C’est une leçon de l’élection de Donald Trump à la Maison Blanche.
Jamais on n’a vu le monde culturel s’engager à ce point, en l’occurrence pour Hillary Clinton. Aucun candidat n’avait reçu autant d’argent. De cris d’amour aussi – sur scène, à la télévision, sur les réseaux sociaux. On a même eu droit à la chanteuse Katy Perry qui se déshabille dans une vidéo pour inciter à voter Clinton, ou Madonna promettre de faire une fellation aux indécis.
En face, Trump n’avait personne ou presque. Il n’a reçu que 500 000 dollars (environ 470 000 euros) d’Hollywood contre 22 millions de dollars pour la candidate démocrate. Alors il a moqué ce cirque à paillettes, dénoncé le star system, donc le système. Et il a gagné.
Un Grand Canyon de haine
Clinton a joué à fond les étoiles les plus brillantes, et elle a perdu. Prenons sa fin de campagne. Le 4 novembre, elle monte sur scène avec le couple Beyoncé et Jay Z (300 millions d’albums vendus à eux deux), à Cleveland, dans l’Ohio. Le 5, Katy Perry chante pour elle à Philadelphie (Pennsylvanie). Le 7, veille du scrutin, elle apparaît dans un meeting/concert de Jon Bon Jovi et de Bruce Springsteen devant 40 000 personnes, toujours à Philadelphie, puis finit la soirée à minuit avec Lady Gaga à Raleigh, en Caroline du Nord.
Dans tous ces Etats clés, elle a perdu. Dans le même temps, Donald Trump a multiplié les meetings sur les tarmacs d’aéroports en disant qu’il n’a pas besoin de célébrités, puisqu’il a « le peuple des oubliés » – du pays et de la culture – avec lui.
L’historien américain Steven Laurence Kaplan s’est indigné des mots de Trump qualifiant untel de stupide, de débile, de névrosé ou de raté, et traitant des femmes de « grosses cochonnes ». Il a raison. Mais il aurait pu ajouter que des notables culturels ont qualifié le candidat républicain de brute (Chris Evans), d’immonde (Judd Apatow), de porc (Cher), de clown (Michael Moore) ou de psychopathe (Moby). Robert De Niro, avant le scrutin, voulait lui mettre son poing dans la gueule. Chaque injure a fait grossir le camp conservateur et fait saliver son candidat.
Car deux mondes s’ignorent voire se méprisent, séparés par un Grand Canyon de haine. Non pas les riches face aux pauvres. La fracture est culturelle et identitaire. Ceux qui ont gagné se sentent exclus du champ culturel et universitaire, et souvent le méprisent.
Les perdants leur rendent bien ce mépris, les jugeant réactionnaires, racistes, etc., sans même voir que le monde se droitise. Rudy Giuliani, l’ancien maire de New York et proche de Donald Trump, surfe sur cette fracture quand il dit que les campus américains sont truffés « de véritables crétins de gauchistes ».
Monde ultra-protégé
Dans une tribune publiée dès le 23 juillet sur le Huffington Post, le cinéaste Michael Moore a compris que hurler était contre-productif, et annoncé la victoire de Trump, en expliquant que le monde intellectuel vivait dans « une bulle ».
Dans nos pages, l’essayiste Paul Berman ajoute que cette élection traduit un « effondrement culturel » : les voix qui structurent une société ne sont plus écoutées. Toujours dans nos pages, le sociologue Bruno Latour a évoqué sa récente tournée des campus américains : « Je n’ai pas entendu une seule analyse un peu dérangeante, un peu réaliste sur ces “autres gens”, aussi invisibles, inaudibles, incompréhensibles que les barbares aux portes d’Athènes. Nous, “l’intelligence”, nous vivons dans une bulle. Disons sur un archipel dans une mer de mécontentements. »
L’autocritique du vaste champ culturel pourrait aller plus loin, sur le terrain de l’hypocrisie. Celle des artistes d’abord, dont l’engagement, souvent imprégné de pathos, apaise leur conscience, mais est souvent perçu comme faisant partie de leur spectacle permanent, dont ils tirent profit, et dont ils se détachent aussi vite pour retrouver, une fois déculpabilisés, leur monde ultra-protégé.
Le meilleur exemple est Madonna qui, durant la soirée qui précède le vote, s’est mêlée à des badauds new-yorkais (des convaincus) pour improviser un bref concert en finissant par « demain sauvez ce pays en votant Hillary ».
« Parler à des gens différents »
Les intellectuels des campus, quant à eux, insupportent le vote Trump par leur façon de lui faire la morale, de défendre un modèle multiculturel comme s’il s’agissait d’un paradis de fleurs. Ils font culpabiliser les riches en leur disant d’être plus généreux et les pauvres en leur disant d’accepter leurs voisins étrangers, sans vraiment montrer l’exemple.
Notre confrère Nicolas Truong racontait très bien cela dans Le Monde du 14 novembre. Il citait le philosophe Matthew B. Crawford (revue Esprit, octobre 2016), pour qui les élites « qui apprécient le dynamisme et l’authenticité des quartiers ethniques avec leurs merveilleux restaurants (…) n’envoient pas leurs enfants dans les écoles pleines d’enfants immigrés qui ressemblent à des centres de détention juvénile ».
On l’aura compris, la France culturelle et multiculturelle – c’est la même – a beaucoup à apprendre de cette élection passée, et à craindre de celle de 2017. Si elle ne se bouge pas.
Le directeur de la rédaction du New York Times, Dean Baquet, écrit qu’il faut aller sur le terrain pour « parler à des gens différents de ceux à qui nous parlons ». C’est vrai aussi, en France comme ailleurs, pour les gens de culture et les universitaires. D’autant qu’en France, nous avons une politique culturelle publique dont la priorité est de s’adresser à tous mais qui, toujours plus, bénéficie essentiellement aux riches. On l’a déjà écrit dans cette chronique. L’élection de Trump le confirme, hélas.
Voir de même:
Wasted Words
Certains résultats de l’enquête de l’IFOP menée par l’Institut Montaigne sur les musulmans de France « laissent pantois ». D’autres études devraient être menées pour savoir si une partie de la population est en « rébellion idéologique vis-à-vis du reste de la société française ».
Arnaud Leparmentier