2012 in review

31 décembre, 2012

Les lutins statisticiens de WordPress.com ont préparé le rapport annuel 2012 de ce blog.

En voici un extrait :

Environ 55.000 touristes visitent le Liechtenstein chaque année. Ce blog a été vu 170 000 fois en 2012. S’il s’agissait du Liechtenstein, 3 ans seraient nécessaires pour que chacun y accède, votre blog a été plus visité qu’un petit pays Européen!

Cliquez ici pour voir le rapport complet.


Fin du monde/183e: L’astronomie nous a appris que l’univers n’était pas éternel (In the 20th century, the fear of man replaced the fear of God)

20 décembre, 2012
Plusieurs faux prophètes s’élèveront, et ils séduiront beaucoup de gens. Jésus (Matthieu 24: 11)
C’est un très gros canular, mais l’on peut dire la même chose de toutes les prédictions qui ont précédé – 182 depuis la chute de l’Empire romain selon mon décompte. La dernière en date était celle de 2008, quand deux astrophysiciens avaient prédit que la mise en route du méga accélérateur de particules du Centre européen de physique nucléaire, à Genève, entraînerait un énorme trou noir qui avalerait la Terre. (…)  Il y en a un tas d’autres qui suivent. A vrai dire, on a autant de prédictions de fin du monde devant nous que derrière. (…) La fin du monde existe depuis le commencement du monde. C’est une permanence historique. Dans une perspective biblique, elle est même un mythe fondateur de l’humanité, puisque nous serions tous des rescapés du Déluge, c’est-à-dire d’une fin du monde. La fin du monde est étroitement liée aux religions monothéistes, qui ont une conception linéaire du temps, et non pas cyclique, comme c’est le cas des Mayas par exemple (qui soit dit en passant n’ont jamais prophétisé la fin du monde). L’Antiquité ne craignait pas non plus l’apocalypse, puisque les dieux du Panthéon grec faisaient partie du monde. Ils ont été engendrés par lui et non l’inverse. Pour les religions monothéistes, il y a la Genèse et le Jugement dernier. Dieu a créé le monde, Dieu le détruira. La peur de la fin du monde, c’est la peur du châtiment divin. (…) Au XXe siècle, la peur de l’homme se substitue à la peur de Dieu. Avec les deux guerres mondiales et l’apparition de la bombe atomique, l’homme a pris conscience du fait qu’il pouvait lui-même provoquer sa perte. La destruction de la planète est de l’ordre du possible. C’est le syndrome Hiroshima. La guerre froide a poussé à son paroxysme la peur de l’apocalypse nucléaire. (…)  Avec la chute de l’URSS (…) On est passé à une peur de la nature, du dérèglement climatique, amplifiée par la télévision qui nous inonde d’images apocalyptiques. Le tsunami de 2004, le séisme à Haïti, le cyclone Sandy, le séisme au Sichuan… On a l’impression que le monde est en catastrophe perpétuelle. En réalité, il n’y a pas plus de catastrophes qu’avant. Le tremblement de terre de Tangshan, en Chine, en 1976, ou l’éruption du Krakatoa, près de Sumatra, en 1883, ont été par exemple des catastrophes majeures, que l’on a relativement oubliées. (et) l’astronomie nous a appris que l’univers n’était pas éternel. Le soleil a une fin. Une supernova peut nous exploser sur le coin de la figure la semaine prochaine. Bref, le cosmos est un milieu hostile. La fin du monde s’est d’ailleurs déjà produite, il y a 65 millions d’années, quand un astéroïde tombé au Mexique (déjà !) a provoqué la disparition de plus de 70% des espèces, dont les dinosaures. (…) Si l’on parle de la disparition de la Terre, au plus tard dans cinq milliards d’années, quand elle se retrouvera dans le brasier solaire et ne sera plus qu’une boule de lave. Si l’on parle de la disparition de l’humanité, bien avant. Dans un milliard d’années, il fera dans les 100°C sur Terre. Luc Mary

A la veille d’une énième fin du monde annoncée (183e depuis la chute de l’empire romain) …

Retour, avec Luc Mary, sur la longue histoire d’un mythe vieux comme le monde …

Mais dont la possibilité divine ne date en fait que de la perspective linéaire introduite par la Bible, les autres traditions étant cycliques …

Avant, au siècle dernier, sa redécouverte cette fois astronomique (entre la disparition des dinosaures il y a 70 millions d’années et le Big crunch final dans 5 milliards d’années) ou purement humaine (avec la bombe atomique et nos capacités toujours plus grandes de perturbation de la planète) comme nous le rappelle chaque jour un peu plus clairement la science moderne et les unes de nos journaux …

« La fin du monde s’est déjà produite »

17 décembre 2012

Cordelia Bonal

Le 21 décembre 2012 ne sera jamais que la 183e fin du monde depuis la chute de l’Empire romain, a calculé Luc Mary. Historien des sciences, il est l’auteur du Mythe de la fin du monde, de l’Antiquité à 2012 (ed. Trajectoire, 2009).

Le 21 décembre, gadget médiatique ou vraie peur ?

Jamais une prédiction de fin du monde n’avait été aussi médiatisée. Le 21 décembre est d’ores et déjà une date dont on se souviendra. L’important est moins que la fin du monde survienne vraiment que le fait que certains y croient, qu’on en parle. Dans le cas présent, ce phénomène a été largement amplifié par Internet, bien sûr, mais aussi par les producteurs du film 2012. C’est un très gros canular, mais l’on peut dire la même chose de toutes les prédictions qui ont précédé – 182 depuis la chute de l’Empire romain selon mon décompte. La dernière en date était celle de 2008, quand deux astrophysiciens avaient prédit que la mise en route du méga accélérateur de particules du Centre européen de physique nucléaire, à Genève, entraînerait un énorme trou noir qui avalerait la Terre.

Et la prochaine ?

Le 10 avril 2014. Celle-là, c’est une prédiction des adeptes de la Kabbale, qui assurent que ce jour-là ce sera la revanche du diable. Il y en a un tas d’autres qui suivent. A vrai dire, on a autant de prédictions de fin du monde devant nous que derrière.

L’homme a-t-il toujours craint la fin du monde ?

La fin du monde existe depuis le commencement du monde. C’est une permanence historique. Dans une perspective biblique, elle est même un mythe fondateur de l’humanité, puisque nous serions tous des rescapés du Déluge, c’est-à-dire d’une fin du monde. La fin du monde est étroitement liée aux religions monothéistes, qui ont une conception linéaire du temps, et non pas cyclique, comme c’est le cas des Mayas par exemple (qui soit dit en passant n’ont jamais prophétisé la fin du monde). L’Antiquité ne craignait pas non plus l’apocalypse, puisque les dieux du Panthéon grec faisaient partie du monde. Ils ont été engendrés par lui et non l’inverse. Pour les religions monothéistes, il y a la Genèse et le Jugement dernier. Dieu a créé le monde, Dieu le détruira. La peur de la fin du monde, c’est la peur du châtiment divin.

N’est-ce pas l’espoir, aussi, d’un monde nouveau ? La fin d’un monde plutôt que la fin du monde ?

Oui, la fin du monde a deux faces. Elle est toujours d’un côté appréhendée comme un châtiment et de l’autre attendue comme une récompense, c’est toute son ambivalence. Le jugement dernier est un préambule à la résurrection des morts. Il y a donc l’idée du peuple élu. L’idée aussi de l’avènement d’un monde meilleur, plus juste, débarrassé de ses impuretés, de la luxure. C’était très présent notamment au moment des croisades. Au XIIe siècle, Joachim de Flore, un moine cistercien, prédit ainsi la fin du monde pour 1260. Inutile de dire que ça ne s’est pas produit. Dans les trois grandes religions monothéistes, il est question d’un âge d’or de l’humanité après le jugement dernier.

Y a-t-il dans l’histoire des pics de peurs de la fin du monde ?

Les périodes de crise sont bien sûr propices au prophétisme apocalyptique : famines, peste noire… Cela dit, tous les siècles sont égaux en matière eschatologique, tous ont eu leur lot de prédictions. Mais les XVIe et XXe siècles sont champions. Pour le XVIe siècle, cela s’explique par la crise de l’Eglise, doublée d’un mouvement de revendications sociales. Cela a alimenté l’aspiration à un monde créé sur d’autres bases. Pour les courants millénaristes allemands de cette époque, la révélation (apokalupsis signifie «la mise à nu, le dévoilement») rimait avec révolution. Le nouveau monde serait un monde juste, sans nobles ni nantis. La fin du monde se nourrit aussi d’utopies.

Au XXe siècle, la peur de l’homme se substitue à la peur de Dieu. Avec les deux guerres mondiales et l’apparition de la bombe atomique, l’homme a pris conscience du fait qu’il pouvait lui-même provoquer sa perte. La destruction de la planète est de l’ordre du possible. C’est le syndrome Hiroshima. La guerre froide a poussé à son paroxysme la peur de l’apocalypse nucléaire. Cela se retrouve dans les films de science-fiction des années 70. Mad Max, la Planète des Singes… Tous mettent en scène un monde postatomique.

Avec la chute de l’URSS, cette peur est retombée – il y a bien toujours la menace iranienne mais elle n’est pas de même nature. On est passé à une peur de la nature, du dérèglement climatique, amplifiée par la télévision qui nous inonde d’images apocalyptiques. Le tsunami de 2004, le séisme à Haïti, le cyclone Sandy, le séisme au Sichuan… On a l’impression que le monde est en catastrophe perpétuelle. En réalité, il n’y a pas plus de catastrophes qu’avant. Le tremblement de terre de Tangshan, en Chine, en 1976, ou l’éruption du Krakatoa, près de Sumatra, en 1883, ont été par exemple des catastrophes majeures, que l’on a relativement oubliées.

A girl plays at the Tangshan Earthquake Memorial in Tangshan, Hebei province, some 180 km (112 miles) east of Beijing, July 21, 2006. The Tangshan earthquake on July 28, 1976 struck in the dead of night and within seconds levelled the city of 1 million and killed more than 240,000. Thirty years on, the rebuilt coal mining centre bustles with traffic and commerce, but residents say memories of the earthquake still profoundly affect the city and its people. Photo taken July 21, 2006. REUTERS/Claro Cortes Le mémorial du tremblement de terre du 28 juillet 1976 à Tangshan, en Chine. (Photo Claro Cortes. Reuters)

Y a-t-il des constantes dans les scénarios de fin du monde ?

Oui, grosso modo l’apocalypse vient toujours du ciel ou des entrailles de la Terre. Tremblements de terre, éruptions volcanique, raz-de-marée, bolides divers qui foncent sur la Terre… Le 21 décembre, la planète Nibiru est ainsi censée nous tomber dessus. Je note qu’à l’heure qu’il est, on devrait déjà la voir puisqu’elle est censée faire cinq fois la Terre. Tout cela renvoie à la peur de l’inconnu, de l’invisible, de ce qu’on ne contrôle pas.

Ces croyances n’ont-elles pas reflué avec le développement de la science et le déclin des religions ?

Pas du tout, c’est même le contraire. D’abord parce que force est de constater que l’éducation scientifique n’est pas un acquis pour tout le monde, en tout cas pas pour nombre de prophètes de mauvais augure. Ensuite parce que l’astronomie nous a appris que l’univers n’était pas éternel. Le soleil a une fin. Une supernova peut nous exploser sur le coin de la figure la semaine prochaine. Bref, le cosmos est un milieu hostile. La fin du monde s’est d’ailleurs déjà produite, il y a 65 millions d’années, quand un astéroïde tombé au Mexique (déjà !) a provoqué la disparition de plus de 70% des espèces, dont les dinosaures.

L’humanité a-t-elle besoin de se faire peur ?

Oui, parce que dramatiser l’avenir est une façon de l’exorciser. Plutôt que d’imaginer le futur, on préfère le détruire.

La vraie fin du monde, c’est pour quand ?

Si l’on parle de la disparition de la Terre, au plus tard dans cinq milliards d’années, quand elle se retrouvera dans le brasier solaire et ne sera plus qu’une boule de lave. Si l’on parle de la disparition de l’humanité, bien avant. Dans un milliard d’années, il fera dans les 100°C sur Terre. Mais, d’ici là, l’homme aura peut-être trouvé le moyen de s’exiler ailleurs dans l’espace et nos lointains descendants auront peut-être oublié l’existence même de la Terre…


Polémique Depardieu: L’Etat a été fait pour l’homme et non l’homme pour l’Etat (Why can’t France’s top actor get at 64 his well-deserved rest in Belgium ?)

20 décembre, 2012

Le sabbat a été fait pour l’homme, et non l’homme pour le sabbat. Jésus (Marc 2: 27)
Pourquoi vois-tu la paille qui est dans l’oeil de ton frère, et n’aperçois-tu pas la poutre qui est dans ton oeil? Ou comment peux-tu dire à ton frère: Laisse-moi ôter une paille de ton oeil, toi qui as une poutre dans le tien? Hypocrite, ôte premièrement la poutre de ton oeil, et alors tu verras comment ôter la paille de l’oeil de ton frère. Jésus (Matthieu 7: 3-5)
Ce projet a causé la désertion de 80 à 100 000 personnes de toutes conditions, qui ont emporté avec elles plus de trente millions de livres ; la mise à mal de nos arts et de nos manufactures. (…) Sire, la conversion des cœurs n’appartient qu’à Dieu … S. Le Prestre de Vauban (« Mémoire pour le rappel des Huguenots », 1689)
Le taux des prélèvements obligatoires supportés par les Français va atteindre son plus haut niveau historique en 2013 à 46,3%, selon le projet de loi de programmation des finances publiques. Ce taux va monter à 46,7% en 2015 puis diminuer légèrement à 46,3% en fin de quinquennat. (…) Avec ce taux de prélèvements obligatoires de 46,3%, la France prendrait la deuxième place du classement des pays de l’OCDE (Organisme de coopération et de développement économique). Jusqu’ici 5ème de cette hiérarchie, la France dépasserait notamment la Belgique (43,8% en 2010) et l’Italie (43%) et même la Suède (44,2% du PIB en 2012). Ce niveau reste cependant encore éloigné de celui du Danemark, de 48,2% en 2010. Thibaut Lamy
Il avait annoncé avec fracas qu’il quitterait la France si Nicolas Sarkozy devenait président de la République. Mais, bien avant cette élection, Yannick Noah avait déjà élu domicile à l’étranger, pour des raisons qui semblent plus financières que… politiques ! S’il reste la personnalité préférée des Français, selon un sondage Ifop, Yannick Noah n’est pas forcément une icône sur le plan fiscal. En effet, l’ancien numéro un français du tennis claironne régulièrement qu’il ne profite pas des lois fiscales suisses, beaucoup plus avantageuses que la législation française, contrairement à d’autres sportifs. Mais il oublie de dire qu’il en a, lui aussi, profité pendant des années. De 1988 à 1993, le champion se déclarait en effet résident fiscal suisse, comme nous l’assurait vendredi encore son avocat Me Alain Sarrazin, du barreau de Rouen. Ainsi échappait-il à nos impôts. Sauf que le fisc français, lui, estime que cette domiciliation était fictive. Résultat : les impôts lui réclament, depuis 1993, le versement d’un million d’euros, ramenés depuis à 500.000 €. France Soir
Si je suis parti à Los Angeles, c’est évidemment pour planquer mon fric. Omar Sy
Les politiques c’est de la merde, j’aime bien Nicolas Sarkozy, il a osé faire des choses incroyables, et tous les mecs qui sont là derrière, ou Martine Aubry, haleine de bière, ils sont un peu limite, submergés… Gérard Depardieu (Grand Journal, septembre 2010)
Je trouve ça assez minable. C’est une grande star, tout le monde l’aime comme artiste, mais se mettre juste de l’autre côté de la frontière, il y a quelque chose d’assez minable, tout ça pour ne pas payer d’impôt. Jean-Marc Ayrault
Minable, vous avez dit « minable »? Comme c’est minable. Je suis né en 1948, j’ai commencé à travailler à l’âge de 14 ans comme imprimeur, comme manutentionnaire puis comme artiste dramatique. J’ai toujours payé mes taxes et impôts quel qu’en soit le taux sous tous les gouvernements en place. À aucun moment, je n’ai failli à mes devoirs. Les films historiques auxquels j’ai participé témoignent de mon amour de la France et de son histoire. Des personnages plus illustres que moi ont été expatriés ou ont quitté notre pays. Je n’ai malheureusement plus rien à faire ici, mais je continuerai à aimer les Français et ce public avec lequel j’ai partagé tant d’émotions!Je pars parce que vous considérez que le succès, la création, le talent, en fait, la différence, doivent être sanctionnés. Je ne demande pas à être approuvé, je pourrais au moins être respecté. Tous ceux qui ont quitté la France n’ont pas été injuriés comme je le suis. Je n’ai pas à justifier les raisons de mon choix, qui sont nombreuses et intimes. Je pars, après avoir payé, en 2012, 85% d’impôt sur mes revenus. Mais je conserve l’esprit de cette France qui était belle et qui, j’espère, le restera. Je vous rends mon passeport et ma Sécurité sociale, dont je ne me suis jamais servi. Nous n’avons plus la même patrie, je suis un vrai Européen, un citoyen du monde, comme mon père me l’a toujours inculqué. Je trouve minable l’acharnement de la justice contre mon fils Guillaume jugé par des juges qui l’ont condamné tout gosse à trois ans de prison ferme pour 2 grammes d’héroïne, quand tant d’autres échappaient à la prison pour des faits autrement plus graves. Je ne jette pas la pierre à tous ceux qui ont du cholestérol, de l’hypertension, du diabète ou trop d’alcool ou ceux qui s’endorment sur leur scooter : je suis un des leurs, comme vos chers médias aiment tant à le répéter. Je n’ai jamais tué personne, je ne pense pas avoir démérité, j’ai payé 145 millions d’euros d’impôts en quarante-cinq ans, je fais travailler 80 personnes dans des entreprises qui ont été créées pour eux et qui sont gérées par eux. Je ne suis ni à plaindre ni à vanter, mais je refuse le mot « minable ». Qui êtes-vous pour me juger ainsi, je vous le demande monsieur Ayrault, Premier ministre de monsieur Hollande, je vous le demande, qui êtes-vous? Malgré mes excès, mon appétit et mon amour de la vie, je suis un être libre, Monsieur, et je vais rester poli. Gérard Depardieu
Là-bas, je ne suis pas un salaud qui a gagné de l’argent!  Gérard Depardieu
Le problème, Gérard, c’est que tes sorties de route vont toujours dans le même fossé: celui du « je pense qu’à ma gueule », celui du fric, des copains dictateurs, du pet foireux et de la miction aérienne, celui des saillies ultralibérales… Phillipe Torreton
Pour l’exemple, je pense que nous devrions confisquer les biens de ce monsieur, lui qui mord la main de la patrie qui l’a nourri et fait prospérer. Ce ne serait que justice après un tel comportement honteux (…) Quand on a autant d’argent qu’un homme comme lui, argent gagné grâce aux Français et à la France qui aide tant le cinéma et la création sur son territoire, il est parfaitement honteux de fuir au moment où l’on a besoin de toutes les énergies et contributions pour redresser notre pays si mal en point », justifie-t-il. « Je ne supporte pas ce comportement de la part d’un homme qui doit tout à la France et aux Français.  Jérome Lambert (député PS)
Est-ce-que vous avez interrogé quelqu’un lorsque Alain Delon est parti, quand Guy Forget est parti, quand toutes ces stars sont parties? Louis Nicollin (président du Montpellier Hérault Football Club)
C’est un emblème Gérard Depardieu. C’est le plus grand acteur du siècle. Phillipe Torreton à tort d’écrire ça, son discours est déplacé. Gérard fait ce qu’il fait et écrit ce qu’il veut. Moi je ne partirai en Belgique, mais lui si il a envie de le faire, il faut le laisser faire… Josée Dayan
Pourquoi il fallait crucifier Depardieu? Déjà parce qu’il a la prétention d’y être arrivé « tout seul » (non pas en Belgique mais dans « la vie »), de prétendre donc d’avoir du « talent » (mot en effet banni comme le « don ») alors que « Depardieu » ne serait « que » le « produit » de « la  » République en général, de « l’exception culturelle française » en particulier, mais oui, vous avez bien lu (il en est de même pour l’Allemagne qui, la « minable » a fait ses réformes « toute seule » et donc en a bénéficié -l’ingrate !- quand « la bise fut venue ») sauf que l’on ne comprend pas TRÈS bien pourquoi il n’existe pas dans ce cas des milliers de Depardieu, pourquoi le cinéma français va en fait bien mal malgré l’énorme subvention, pourquoi les grandes chaînes de salles font le chiffre d’affaires en majorité sur les friandises et boissons… Mais peu importe pour les excommuniateurs qui voulaient le déchoir le Depardieu avant qu’il ne le fasse lui-même et qu’il rende aussi sa carte vitale, ce que peu de médias ont relaté craignant que cela sache : mais quoi ? Qu’il est possible de choisir la sécurité sociale de son choix en Europe, mais la France refuse d’appliquer cette directive européenne (ce que démentiraient cependant et la France et la Commission européenne bien sûr)… En tout cas, cette chasse au Depardieu dévoile mieux que mille livres (qui existent cependant) son pesant de (faux) sterlings tirés sur la planche à billets idéologiques émis par la banque centrale de l’égalitarisme français actionnée, comble de l’absurde, par les plus élitistes « d’entre-nous », enfants à la meilleure école (l’Alsacienne, puis Henri IV ou Louis le Grand), ENA, Polytechnique, Sciencepo bien sûr, hormis ceux qui comme Depardiou (comme cela se dit aux USA) sont issus du peuple alors qu’il s’agit de répandre l’idée qu’il y a des riches uniquement parce qu’il y a des pauvres comme le dit cette « pauvre » Clémentine Hautain(e) (alors que cela n’a rien à voir et que cela peut s’inverser : il y a beaucoup de pauvres parce qu’il y a peu de riches…). Lucien Oulahbib
A sa décharge, contrairement à beaucoup d’autres qui n’avaient pas attendu tout ce temps après avoir fait fortune, Gérard Depardieu âgé de 64 ans a longtemps « résisté ». Certes, le moment n’est certainement pas très bien choisi, mais est-ce là la seule explication à cette ire si forte et généralisée? (…) Contrairement à ce que l’on peut penser, les meilleures explications se trouvent souvent à la périphérie. En l’espèce, on peut se demander si au delà du problème fiscal, sa nouvelle domiciliation en Belgique, juste à la frontière, qui plus est dans un ancien poste de douane, n’a pas sonné comme une provocation. Une sorte de bras d’honneur qui serait conforme à une personnalité sans nuance. Il y aurait là une certaine cohérence avec l’explication que lui-même a donnée à son départ en Belgique: « J’en avais mare d’être traité de salaud ». Un autre immense comédien parmi ceux qui l’ont soutenu, très très peu nombreux il est vrai, a été dans le même sens. Michel Galabru a dit sur France 5: « Si vous donnez un coup de pied au c…à un chien, il s’en va. » Il n’est pas impossible que les questions d’argent ne soient pas les seules en cause dans cette affaire. Peut-être ne savons-nous plus suffisamment honorer ou soutenir ceux qui comme Gérard Depardieu, artistes, sportifs, chefs d’entreprises, créateurs, donnent à la France, au-delà de l’aspect matériel des choses, une image qui contribue à sa grandeur. Les temps ne sont pas si lointains où des hommes de toutes conditions considéraient comme un honneur, le fait de donner leur vie pour leur pays, simplement par amour de la patrie. Aujourd’hui, il n’est plus question de donner sa vie, pas même son argent, même si l’on en possède beaucoup. Est-ce par égoïsme ou en réaction à un manque de considération dont ces hommes se sentent victimes, voire même d’un ressentiment qui pourrait exister à leur endroit, sans que l’on sache trop pourquoi? Peut-être faudrait-il alors mieux s’interroger sur les causes de ces départs qui devraient nous attrister au lieu de nous rendre agressifs. Un vent mauvais souffle sur la France. Il est le résultat d’une crise économique plus profonde qu’elle ne paraît. Il ne faudrait pas qu’à cette crise économique succède une crise morale. Gérard Pancrazi
Monsieur Lambert, (…) Qu’on ait de l’argent ou pas, on a jusqu’à nouvel ordre le droit d’aller résider où on le souhaite. Cet argent, il l’a gagné lui-même. Certes, l’État aide le cinéma et la création artistique, et bien d’autres choses encore, et je le déplore au moins autant que vous. Mais avez-vous pensé à le dénoncer plus tôt ? L’État a besoin de toutes les énergies et contributions, mais cela ne lui donne aucun droit sur la vie ou la richesse des Français. Au cas où vous l’auriez oublié, ce sont les impôts des Français qui financent l’État et non l’inverse. Les Français ne doivent rien à l’État et doivent tout à eux-mêmes ; l’État doit, lui, tout aux Français. Le pays est mal en point à cause de gens comme vous qui n’avez jamais su compter assez bien pour refuser de voter des budgets déficitaires. C’est vous qui mordez la main de ceux qui vous ont longtemps nourri par l’impôt et refusent aujourd’hui de le faire. Pensiez-vous que l’argent gratuit tombait du ciel, que les poches des Français seraient toujours à proximité pour que vous puissiez vous servir à l’envi ? L’expropriation que vous proposez est une remise en cause des principes fondateurs de la France, que vous prétendez pourtant aimer. Baptiste Créteur

Et pourquoi, au vénérable âge de 64 ans (pour un acteur tout au moins), le comédien le plus titré de France (170 films, 2 césars au compteur!) n’aurait pas droit lui aussi à un repos bien mérité en Belgique?

Non coloré (comme un certain fraudeur fiscal nommé Noah planqué à New York ou un Omar Sy à Los Angeles), non de gauche (Noah et Sy encore) et ayant de plus ouvertement soutenu Sarkozy …

A l’heure où, des apprentis-sorciers qui nous servent actuellement de gouvernants aux pensionnaires des théâtres subventionnés et de la télévision d’Etat ou du Conseil PS de Paris à la Torreton et à de rares exceptions près, tout le monde y va de son fiel …

Sur le dernier exilé fiscal en date qui a le mahleur non seulement d’avoir mal choisi son moment mais, pas toujours propre sur lui, d’avoir soutenu le président précédent …

Après les sportifs (Alési, Boetsch, Clément, Escudé, Forget, Gasquet, Killy, Leconte, Loeb, Mathieu, Moreau, Mauresmo, Peterhansel, Pioline, Santoro), les chanteurs (Aznavour, Halliday jr., Kaas, Laforêt, Pagny, Polnareff), les acteurs/auteurs: (Auteil, Béart, Casta, Delon, Garcia, Martin, Jacq, Lévy, Clavel) et enfin les patrons (Arnault, Grimaldi, Mulliez, Peugeot, Baud, Miram, Castel, Nonancourt, Cohen, Pigozzi, Payre, Darty, Hersant, Bouygues, Bich, Berda, Defforey, David, Hechter, Reybier, Zacharias, Guerlain, Badin, etc.) …

Comment ne pas voir, derrière la victime de la pathétique attaque de l’ancien professeur qui nous sert actuellement de premier ministre, le profil idéal de bouc émissaire?

Mais surtout l’inquiétant aveuglement, comme le rappelle si justement Baptiste Créteur sur le site Contrepoints, de toute une partie de notre classe politique …

Qui semble avoir oublié l’une des fondations de nos démocraties, à savoir que … « ce sont les impôts des Français qui financent l’État et non l’inverse » ?

Depardieu : la paille, la poutre et le député Jérôme Lambert

Jérôme Lambert, élu charentais, donne aux Français, par sa réaction au départ de Gérard Depardieu, l’occasion de comprendre la rhétorique étatiste dans toute sa splendeur.

Baptiste Créteur.Contrepoints

19/12/2012

Le député Jérôme Lambert, élu charentais, donne aux Français l’occasion de comprendre la rhétorique étatiste dans toute sa splendeur.

« C’est la surenchère chez les députés socialistes au sujet de l’exil fiscal de Gérard Depardieu. Plus fort que son collègue qui propose de lui retirer son passeport, qu’il a de toute façon décidé de rendre, Jérôme Lambert a une autre idée: « pour l’exemple, je pense que nous devrions confisquer les biens de ce monsieur, lui qui mord la main de la patrie qui l’a nourri et fait prospérer. Ce ne serait que justice après un tel comportement honteux », écrit l’élu charentais sur son mur Facebook.

« Quand on a autant d’argent qu’un homme comme lui, argent gagné grâce aux Français et à la France qui aide tant le cinéma et la création sur son territoire, il est parfaitement honteux de fuir au moment où l’on a besoin de toutes les énergies et contributions pour redresser notre pays si mal en point », justifie-t-il. « Je ne supporte pas ce comportement de la part d’un homme qui doit tout à la France et aux Français. » »

Monsieur Lambert, souffrez que j’apporte à votre propos quelques corrections. J’espère qu’elle vous aideront à vous rendre compte de l’ampleur de votre bêtise au moment où vous avez écrit ces quelques lignes.

Qu’on ait de l’argent ou pas, on a jusqu’à nouvel ordre le droit d’aller résider où on le souhaite. Cet argent, il l’a gagné lui-même. Certes, l’État aide le cinéma et la création artistique, et bien d’autres choses encore, et je le déplore au moins autant que vous. Mais avez-vous pensé à le dénoncer plus tôt ?

L’État a besoin de toutes les énergies et contributions, mais cela ne lui donne aucun droit sur la vie ou la richesse des Français. Au cas où vous l’auriez oublié, ce sont les impôts des Français qui financent l’État et non l’inverse. Les Français ne doivent rien à l’État et doivent tout à eux-mêmes ; l’État doit, lui, tout aux Français. Le pays est mal en point à cause de gens comme vous qui n’avez jamais su compter assez bien pour refuser de voter des budgets déficitaires. C’est vous qui mordez la main de ceux qui vous ont longtemps nourri par l’impôt et refusent aujourd’hui de le faire. Pensiez-vous que l’argent gratuit tombait du ciel, que les poches des Français seraient toujours à proximité pour que vous puissiez vous servir à l’envi ?

L’expropriation que vous proposez est une remise en cause des principes fondateurs de la France, que vous prétendez pourtant aimer. J’espère que vous rougissez à l’heure qu’il est et vous fendrez, comme nombre de vos amis l’ont fait à demi-mot, d’excuses. Cela ne suffira pas.

Les Français, Monsieur, ne vous rendront pas leur passeport, ils vous le jetteraient à la figure s’ils n’en avaient tant besoin pour partir.

Voir aussi:

« Pourquoi tant de haine envers Gérard Depardieu ? »

Gerard Pancrazi

L’Express

18/12/2012

Pour notre contributeur Gerard Pancrazi, l’ire suscitée par le départ de Gérard Depardieu en Belgique trouve ses racines dans la crise financière, voire morale, que travers la France. Explications.

Pour notre contributeur Gerard Pancrazi, l’ire suscitée par le départ de Gérard Depardieu en Belgique trouve ses racines dans la crise financière, voire morale, que travers la France. Explications.

Il est des sujets qu’il vaut mieux ne pas aborder. Ils sont déplaisants par quelque bout qu’on les prenne. Celui concernant Gérard Depardieu en fait partie. Soit on l’accable et l’on rejoint la cohorte des accusateurs qui ont surgi de toutes parts, ce qui serait facile mais sans grand panache, soit on prend le parti de s’interroger sur son comportement, et aussi, par la même, sur celui des innombrables artistes, comédiens, hommes d’affaires, sportifs, qui ont pris le chemin de l’exil fiscal. Le hic, c’est que l’on court très vite le risque d’être accusé de les soutenir.

En y allant sur la pointe des pieds, je ne résiste cependant pas à poser une question qui fait grand débat depuis le 10 décembre, date de la diffusion de l’information du départ du comédien français pour la Belgique. Pour quelle(s) raison(s) Gérard Depardieu a-t-il suscité une colère si forte, alors que la plupart des quelques 2000 autres exilés fiscaux qui l’ont précédé dans ce pays, quelle que soit leur notoriété, ont été épargnés – sauf quelques uns qui furent tancés, mais sans commune mesure avec ce qui se passe à l’heure actuelle pour l’interprète sacré du cinéma français?

Cette question paraît d’autant plus pertinente, qu’à sa décharge, contrairement à beaucoup d’autres qui n’avaient pas attendu tout ce temps après avoir fait fortune, Gérard Depardieu âgé de 64 ans a longtemps « résisté ». Certes, le moment n’est certainement pas très bien choisi, mais est-ce là la seule explication à cette ire si forte et généralisée?

Si Gérard Depardieu est reconnu comme un immense comédien, il n’est pas de ceux qui suscitent la sympathie. On peut encore noter qu’il a eu lors des dernières présidentielles, un engagement politique qui l’a desservi. D’une façon générale, les Français n’aiment pas le mélange des genres, sauf exceptions, surtout lorsque le candidat soutenu a perdu. Mais est-ce suffisant?

Aujourd’hui, il n’est plus question de donner sa vie, pas même son argent, même si l’on en possède beaucoup.

Contrairement à ce que l’on peut penser, les meilleures explications se trouvent souvent à la périphérie. En l’espèce, on peut se demander si au delà du problème fiscal, sa nouvelle domiciliation en Belgique, juste à la frontière, qui plus est dans un ancien poste de douane, n’a pas sonné comme une provocation. Une sorte de bras d’honneur qui serait conforme à une personnalité sans nuance.

Il y aurait là une certaine cohérence avec l’explication que lui-même a donnée à son départ en Belgique: « J’en avais mare d’être traité de salaud ». Un autre immense comédien parmi ceux qui l’ont soutenu, très très peu nombreux il est vrai, a été dans le même sens. Michel Galabru a dit sur France 5: « Si vous donnez un coup de pied au c…à un chien, il s’en va. »

Il n’est pas impossible que les questions d’argent ne soient pas les seules en cause dans cette affaire. Peut-être ne savons-nous plus suffisamment honorer ou soutenir ceux qui comme Gérard Depardieu, artistes, sportifs, chefs d’entreprises, créateurs, donnent à la France, au-delà de l’aspect matériel des choses, une image qui contribue à sa grandeur. Les temps ne sont pas si lointains où des hommes de toutes conditions considéraient comme un honneur, le fait de donner leur vie pour leur pays, simplement par amour de la patrie. Aujourd’hui, il n’est plus question de donner sa vie, pas même son argent, même si l’on en possède beaucoup. Est-ce par égoïsme ou en réaction à un manque de considération dont ces hommes se sentent victimes, voire même d’un ressentiment qui pourrait exister à leur endroit, sans que l’on sache trop pourquoi?

Peut-être faudrait-il alors mieux s’interroger sur les causes de ces départs qui devraient nous attrister au lieu de nous rendre agressifs. Un vent mauvais souffle sur la France. Il est le résultat d’une crise économique plus profonde qu’elle ne paraît. Il ne faudrait pas qu’à cette crise économique succède une crise morale.

Voir également:

Pourquoi il fallait crucifier Depardieu

Lucien SA Oulahbib

Resilience tv

17/12/2012

Déjà parce qu’il a la prétention d’y être arrivé « tout seul » (non pas en Belgique mais dans « la vie »), de prétendre donc d’avoir du « talent » (mot en effet banni comme le « don ») alors que « Depardieu » ne serait « que » le « produit » de « la  » République en général, de « l’exception culturelle française » en particulier, mais oui, vous avez bien lu (il en est de même pour l’Allemagne qui, la « minable » a fait ses réformes « toute seule » et donc en a bénéficié -l’ingrate !- quand « la bise fut venue ») sauf que l’on ne comprend pas TRÈS bien pourquoi il n’existe pas dans ce cas des milliers de Depardieu, pourquoi le cinéma français va en fait bien mal malgré l’énorme subvention, pourquoi les grandes chaînes de salles font le chiffre d’affaires en majorité sur les friandises et boissons… Mais peu importe pour les excommuniateurs qui voulaient le déchoir le Depardieu avant qu’il ne le fasse lui-même et qu’il rende aussi sa carte vitale, ce que peu de médias ont relaté craignant que cela sache : mais quoi ? Qu’il est possible de choisir la sécurité sociale de son choix en Europe, mais la France refuse d’appliquer cette directive européenne (ce que démentiraient cependant et la France et la Commission européenne bien sûr)…

En tout cas, cette chasse au Depardieu dévoile mieux que mille livres (qui existent cependant) son pesant de (faux) sterlings tirés sur la planche à billets idéologiques émis par la banque centrale de l’égalitarisme français actionnée, comble de l’absurde, par les plus élitistes « d’entre-nous », enfants à la meilleure école (l’Alsacienne, puis Henri IV ou Louis le Grand), ENA, Polytechnique, Sciencepo bien sûr, hormis ceux qui comme Depardiou (comme cela se dit aux USA) sont issus du peuple alors qu’il s’agit de répandre l’idée qu’il y a des riches uniquement parce qu’il y a des pauvres comme le dit cette « pauvre » Clémentine Hautain(e) (alors que cela n’a rien à voir et que cela peut s’inverser : il y a beaucoup de pauvres parce qu’il y a peu de riches…).

Mais l’Idéologie reste droite dans ses bottes en avançant que ceux qui sont des « produits », acteurs, médecins (le mois dernier) doivent payer, expier le fait d’avoir du talent, (bientôt les grands et les belles devront payer une taxe comme l’avait proposé sans succès un Japonais). C’est cela qui se joue : le fait de faire payer celui qui a réussi parce qu’il y est arrivé par « inégalité » volontaire ou involontaire peu importe puisque la volonté dans ce schéma là n’existe plus.

Il n’y a donc pas qu’en économie et en démocratie que la France a des années de retard (élections à l’UMP) : en sciences humaines et sociales aussi. Elle est même de plus en plus la risée du monde. Mais, chut ! ne dites pas aux Français qu’ils ont du retard car leur papa-maman (et leur maman-papa) leur ont dit que ce n’était « même pas vrai ». Du tout.

Voir encore:

A French paradox: multicultural celebrities are popular, but so is Le Pen

John Lichfield

2 January 2012

Racist? The French? Hardly, if a popular annual poll of the most admired celebrities in France is to be believed.

The survey, published each New Year in the Journal du Dimanche, has produced a remarkable result: two of the top seven celebrities are black; two are Jewish; and two are of North African origin. Only one person in the top seven is ethnically French: the actor Jean Dujardin, whose silent movie The Artist has been a triumph worldwide.

Paradoxically, another poll shows that Marine Le Pen, the leader of the xenophobic National Front, now has the support of one in five French people ahead of the two rounds of presidential elections in April and May.

In the celebrity poll, conducted by IFOP, a sample of 1,018 French people was asked to select their ten most favoured names from a list of 56 film, TV and sports stars and politicians.

The tennis star-turned-singer Yannick Noah, of French Caribbean (sic) origin, topped the poll for the eighth year in succession. The retired footballer Zinedine Zidane, born in Marseilles of Algerian parents, came second.

Third place went to a newcomer to the poll, Omar Sy, the actor and comedian who stars in the most successful French movie of 2011, Les Intouchables. Sy was born in a poor western Paris suburb to Senegalese parents.

Fourth was Simone Veil, 84, the Auschwitz survivor, former health minister and former president of the European parliament. Fifth was another French Jew, the Moroccan-born comedian Gad Elmaleh. Sixth was Dujardin and seventh was the Franco-Morroccan actor Jamel Debbouze.

The highest-placed active politicians were the Socialist presidential challenger François Hollande (48th) and President Nicolas Sarkozy (49th). Another IFOP poll yesterday made Mr Hollande favourite to win the first round of the presidential poll with 27.5 per cent, followed by Mr Sarkozy on 24 per cent and Ms Le Pen on 20 per cent.

The sociologist Jean Viard said the results of the celebrity poll should be treated with caution but suggested that France was « far less racist than people sometimes assume ».

Frédéric Dabi of IFOP said the result reminded him of the popularity of the « brown-white-black » French football team which won the World Cup in 2008. « But don’t forget that four years later, Jean-Marie Le Pen [Marine’s father] reached the second round of the presidential election, » he added.

Voir enfin:

Alors, Gérard, t’as les boules ?

Philippe Torreton

Libération

17 décembre 2012

Tu ne veux plus être français…? Tu quittes le navire France en pleine tempête ? Tu vends tes biens et tu pars avec ton magot dans un pays voisin aux cieux plus cléments pour les riches comme toi ? Evidemment, on cogne sur toi plus aisément que sur Bernard Arnault ou les héritiers Peugeot… C’est normal, tu es un comédien, et un comédien même riche comme toi pèse moins lourd ! Avec toi, on peut rattraper le silence gêné dont on a fait preuve pour les autres… C’est la nature de cette gauche un peu emmerdée d’être de gauche.

Mais Gérard, tu pensais qu’on allait approuver ? Tu t’attendais à quoi ? Une médaille ? Un césar d’honneur remis par Bercy ? Tu pensais que des pétitions de soutien de Français au RSA allaient fleurir un peu partout sur la Toile ? Que des associations caritatives allaient décrocher leur abbé Pierre, leur Coluche encadrés pour mettre ta tronche sous le plexi ? Le Premier ministre juge ton comportement minable, mais toi, tu le juges comment ? Héroïque ? Civique ? Citoyen ? Altruiste ? Dis-nous, on aimerait savoir…

Le Gérard «national», le rebelle de Châteauroux, le celui qui, s’il n’avait pas rencontré le cinéma, serait en taule à l’heure qu’il est comme tu le disais, le poète de l’écran la rose à la main quand ça devait faire bien d’en avoir une, qui nous sort un «c’est celui qui le dit qui y est»… Tu prends la mouche pour un petit mot et tu en appelles au respect, comme le fayot dans la cour de récré… Tu en appelles à tes gentils potes de droite pour que le grand méchant de gauche arrête de t’embêter… Tu voudrais avoir l’exil fiscal peinard, qu’on te laisse avoir le beurre et l’argent du beurre et le cul de la crémière qui tient le cinéma français… Tu voudrais qu’on te laisse t’empiffrer tranquille avec ton pinard, tes poulets, tes conserves, tes cars-loges, tes cantines, tes restos, tes bars, etc.

Et nous faire croire en tournant avec Delépine qu’un cœur social vibre encore derrière les excès et les turpitudes de l’homme… Nous faire avaler à coups de «han» de porteur d’eau que tu sèmes dans tes répliques trop longues, que l’homme poète, l’homme blessé, l’artiste est encore là en dépit des apparences… Le problème, Gérard, c’est que tes sorties de route vont toujours dans le même fossé : celui du «je pense qu’à ma gueule», celui du fric, des copains dictateurs, du pet foireux et de la miction aérienne, celui des saillies ultralibérales…

Tout le monde ne peut pas avoir l’auréole d’un Rimbaud qui, malgré ses trafics d’armes, fut et restera un poète… à jamais. Toi, tu resteras comme un type qui a fait une belle opération financière sur le cinéma français, un coup de Bourse, une OPA… Tu as transformé tes interprétations les plus réussies en stratégie de défiscalisation. Il doit y en avoir un florilège de répliques que tu as jouées et qui résonnent bizarrement maintenant !

Des répliques de poète, d’homme au grand cœur, d’yeux grands ouverts sur la misère du monde, orphelines de pensée et violées par leur interprète, parce que l’homme a les rognons couverts, mais l’acteur a fait faillite… L’homme est devenu riche mais sa fortune lui a pété à la gueule. Tu sais, ces gros pets foireux dont tu te vantes et que tu lâches sur les tournages en répondant à tes 12 téléphones au lieu de bosser ?

Tu votes pour qui tu veux, et tu fais ce que tu veux d’ailleurs, mais ferme-la, prends ton oseille et tire-toi, ne demande pas le respect, pas toi ! Sors de scène, Montfleury, «ce silène si ventru que son doigt n’atteint pas son nombril !» Et puisqu’on est dans Cyrano, te rappelles-tu de cette réplique, mon collègue, qu’il adressait à De Guiche sauvant sa peau au combat en s’étant débarrassé de son écharpe blanche ? Il demande à Cyrano ce qu’il pense de sa ruse et ce dernier lui répond… «On n’abdique pas l’honneur d’être une cible.» Tu t’en souviens ? Tu devrais… En ce temps-là, tu apprenais ton texte…

On va se démerder sans toi pour faire de ce pays un territoire où l’on peut encore, malgré la crise, se soigner correctement, où l’on peut accéder à la culture quelle que soit sa fortune, où l’on peut faire des films et monter des spectacles grâce à des subventions obtenues en prélevant l’impôt… Un pays que tu quittes au moment où l’on a besoin de toutes les forces, en plein siège d’Arras, sous les yeux des cadets médusés… Adieu.


Féminisme: Pas de galanterie, s’il vous plait, nous sommes des femmes ! (The bad news is that gentlemanly behavior makes people happy)

19 décembre, 2012
Dicksee-Chivalry-1885Apprenez à faire le bien, recherchez la justice, protégez l’opprimé; faites droit à l’orphelin, défendez la veuve. Esaïe 1: 17
Je vous le dis en vérité, toutes les fois que vous avez fait ces choses à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous les avez faites. Jésus (Mattieu 25: 40)
La religion pure et sans tache, devant Dieu notre Père, consiste à visiter les orphelins et les veuves dans leurs afflictions, et à se préserver des souillures du monde. Jacques 1: 27
Une civilisation est testée sur la manière dont elle traite ses membres les plus faibles. Pearl Buck
Cette chose absurde et magnifique, entre haut mal et bien suprême, qu’on nomme si légèrement amour. Denis de Rougemont
Ce qui m’a choqué, c’est de voir que des hommes ne laissaient pas monter les femmes et les enfants en premier dans les chaloupes. Michel Pavageau (naufragé du Concordia, 2012)
Les femmes et les enfants d’abord ? Cet adage semble ne pas se vérifier lors des naufrages. Des scientifiques suédois ont ainsi analysé 18 catastrophes maritimes et ont publié leurs conclusions lundi 30 juillet. Il en ressort qu’au cours de ces accidents, les hommes se sont principalement préoccupés de leur propre survie avant celle des autres passagers. Mikael Elindera et Oscar Erixson, de l’Université d’Uppsala, en Suède, ont ainsi étudié le taux de survie de 15 000 naufragés entre 1852 et 2011. Il en ressort que le naufrage le plus célèbre du siècle dernier, celui du Titanic, fait figure d’exception à la règle, en comptant 70% des femmes et des enfants qui ont survécu contre 20% des hommes. Terrafemina
The real big issue is that Mitt Romney is a terrible, terrible date, and single women, who are forced into the perpetual ghastly state of potential date appraisal, sensed that immediately. (…) chivalry is the opposite of good manners. It’s infantilizing. It’s contempt masquerading as politeness. The chivalrous guy is establishing roles; he is the protector, you are Limoges. Your job is to let him be masterful. In my experience, when you are standing on a pedestal, there’s not much room to move around. That’s by design. Gina Barreca
Previous research suggests that benevolent sexism is an ideology that perpetuates gender inequality. But despite its negative consequences, benevolent sexism is a prevalent ideology that some even find attractive. To better understand why women and men alike might be motivated to adopt benevolent sexism, the current study tested system justification theory’s prediction that benevolent sexism might have a positive linkage to life satisfaction through increased diffuse system justification, or the sense that the status quo is fair. A structural equation model revealed that benevolent sexism was positively associated with diffuse system justification within a sample of 274 college women and 111 college men. Additionally, benevolent sexism was indirectly associated with life satisfaction for both women and men through diffuse system justification. In contrast, hostile sexism was not related to diffuse system justification or life satisfaction. The results imply that although benevolent sexism perpetuates inequality at the structural level, it might offer some benefits at the personal level. Thus, our findings reinforce the dangerous nature of benevolent sexism and emphasize the need for interventions to reduce its prevalence. Kathleen Connelly and Martin Heesacker
Madame, by tipping my hat I was telling you several things. That I would not harm you in any way. That if someone came into this elevator and threatened you, I would defend you. That if you fell ill, I would tend to you and if necessary carry you to safety. I was telling you that even though I am a man and physically stronger than you, I will treat you with both respect and solicitude. But frankly, Madame, it would have taken too much time to tell you all of that; so, instead, I just tipped my hat. Samuel Proctor (pastor of Harlem’s Abyssinian Baptist Church in the 1970s and 1980s)
I don’t think most women actually want to live in a world where men don’t offer to help them lug heavy suitcases up staircases or hold doors for them or propose marriage — never mind going down with the Titanic. Katherine Connell
When social scientists discover something that increases life satisfaction for both sexes, shouldn’t they at least consider the possibility that they have come across something that is positive? Healthy? Something that might even conceivably be grounded in the nature of Homo sapiens? Charles Murray
We should have a clear notion of what chivalry is. It was a form of preferential treatment that men once accorded to women generations ago, inspired by the sense that there was something special about women, that they deserve added respect, and that not doing so was uncouth, cowardly and essentially despicable. Pier Massimo Forni
Chivalry arose as a response to the violence and barbarism of the Middle Ages. It cautioned men to temper their aggression, deploying it only in appropriate circumstances—like to protect the physically weak and defenseless members of society. As the author and self-described « equity feminist » Christina Hoff Sommers tells me in an interview, « Masculinity with morality and civility is a very powerful force for good. But masculinity without these virtues is dangerous—even lethal. » Chivalry is grounded in a fundamental reality that defines the relationship between the sexes, she explains. Given that most men are physically stronger than most women, men can overpower women at any time to get what they want. Gentlemen developed symbolic practices to communicate to women that they would not inflict harm upon them and would even protect them against harm. The tacit assumption that men would risk their lives to protect women only underscores how valued women are—how elevated their status is—under the system of chivalry. Emily Esfahani Smith

A l’heure, où après leur démolition en règle pendant des décennies et au nom de l’abolition de toute différence en laquelle est en train de dégénérer notre passion de l’égalité,  le mariage et la maternité (pardon: la procréation) sont maintenant devenues des valeurs à imposer à tous …

Retour, avec quelques attardés sociaux, sur une autre des valeurs promise, elle aussi, aux poubelles de l’histoire …

A savoir la galanterie, issue, comme l’indique bien le mot anglais, du code multiséculaire de la chevalerie …

Lui-même inspiré de cette singulière et étrange obsession judéo-chrétienne du souci du plus faible et de la victime …

The bad news is that gentlemanly behavior makes people happy

Charles Murray

November 29, 2012

Here’s the latest from the Psychology of Women Quarterly. It’s an abstract of an article by Kathleen Connelly and Martin Heesacker on benevolent sexism. If you’re wondering what “benevolent sexism” is, think gentlemanly behavior. I offer the abstract partly as a window onto the wonderful, wacky world of modern sociological prose and partly in despair at the use of the word “thus” to open the final sentence. I have put the key passages in bold.

Previous research suggests that benevolent sexism is an ideology that perpetuates gender inequality. But despite its negative consequences, benevolent sexism is a prevalent ideology that some even find attractive. To better understand why women and men alike might be motivated to adopt benevolent sexism, the current study tested system justification theory’s prediction that benevolent sexism might have a positive linkage to life satisfaction through increased diffuse system justification, or the sense that the status quo is fair. A structural equation model revealed that benevolent sexism was positively associated with diffuse system justification within a sample of 274 college women and 111 college men. Additionally, benevolent sexism was indirectly associated with life satisfaction for both women and men through diffuse system justification. In contrast, hostile sexism was not related to diffuse system justification or life satisfaction. The results imply that although benevolent sexism perpetuates inequality at the structural level, it might offer some benefits at the personal level. Thus, our findings reinforce the dangerous nature of benevolent sexism and emphasize the need for interventions to reduce its prevalence.

When social scientists discover something that increases life satisfaction for both sexes, shouldn’t they at least consider the possibility that they have come across something that is positive? Healthy? Something that might even conceivably be grounded in the nature of Homo sapiens?

Voir aussi:

Let’s Give Chivalry Another Chance

Emily Esfahani Smith

The Atlantic

It’s been unfairly maligned as sexist, but women and men alike would benefit from bringing it back.

College Humor

This past spring marked the 100th anniversary of the sinking of the Titanic. On April 14, 1912, as the ship was on its maiden journey from Southampton, UK, to New York City, it hit an iceberg in the North Atlantic. About three hours later, it sank. Three-quarters of the women on the ship survived; over three quarters of the men, by contrast, died. In Washington DC, there is a memorial to these men. The inscription on it reads: « To the brave men who perished in the wreck of the Titanic…They gave their lives that women and children might be saved. »

About a year ago, a group of today’s men were tested the way that the men on board the Titanic were. When the cruise ship Costa Concordia hit a rock and capsized off the coast of Isola del Giglio, Tuscany, last January, men pushed women and children out of the way to save themselves. One Australian woman on board reported at the time:

The people that pushed their way on to the boat were then trying to tell them to shut the door, not to let any more people on the [life] boat after they had pushed their way on…We just couldn’t believe it—especially the men, they were worse than the women.

This contrast is indicative of a larger trend—the decline of chivalry and the rise of boorish behavior among men. According to a 2010 Harris poll, 80 percent of Americans say that women are treated with less chivalry today than in the past. This is a problem that all women—especially feminists—should push back against.

***

After the women’s liberation movement of the 1960s, which insisted on the equal treatment of women in all domains of life, feminists dismissed chivalry as sexist. They still do. A new study, published in the feminist journal Psychology of Women Quarterly, questions the entire enterprise of male chivalry, which, in an Orwellian flourish, it calls « benevolent sexism. »

Chivalrous behavior is benevolent because it flatters women and leads to their preferential treatment. But it is sexist because it relies on the « gendered premise » that women are weak and in need of protection while men are strong. « Benevolent sexism, » Kathleen Connelly and Martin Heesacker of the University of Florida write in the study, « is an ideology that perpetuates gender inequality. » They advocate interventions to reduce its prevalence, even though, they found, chivalry is associated with greater life satisfaction and the sense that the world is fair, well-ordered, and a good place.

Charles Murray, the libertarian social scientist at the American Enterprise Institute, summed up the study with tongue-in-cheek, writing « the bad news is that gentlemanly behavior makes people happy. » He goes on to ask, « When social scientists discover something that increases life satisfaction for both sexes, shouldn’t they at least consider the possibility that they have come across something that is positive? Healthy? Something that might even conceivably be grounded in the nature of Homo sapiens? »

In an interview, Connelly tells me that despite Murray’s points, the problem with chivalry is that it assumes « women are wonderful but weak. » This assumption of female weakness puts women down, Connelly says.

Perhaps because of women’s ambivalence about chivalry, men have grown confused about how to treat women. Will holding doors open for them or paying for the first date be interpreted as sexist? Does carrying their groceries imply they’re weak? The breakdown in the old rules, which at one extreme has given rise to the hookup culture, has killed dating and is leaving a lot of well-meaning men and women at a loss.

***

Historically, the chivalry ideal and the practices that it gave rise to were never about putting women down, as Connelly and other feminists argue. Chivalry, as a social idea, was about respecting and aggrandizing women, and recognizing that their attention was worth seeking, competing for, and holding. If there is a victim of « benevolent sexism, » it is not the career-oriented single college-aged feminist. Rather, it is unconstrained masculinity.

« We should have a clear notion of what chivalry is, » argues Pier Massimo Forni, an award-winning professor of Italian literature and the founder of the Civility Institute at Johns Hopkins. « It was a form of preferential treatment that men once accorded to women generations ago, inspired by the sense that there was something special about women, that they deserve added respect, and that not doing so was uncouth, cowardly and essentially despicable. »

Chivalry arose as a response to the violence and barbarism of the Middle Ages. It cautioned men to temper their aggression, deploying it only in appropriate circumstances—like to protect the physically weak and defenseless members of society. As the author and self-described « equity feminist » Christina Hoff Sommers tells me in an interview, « Masculinity with morality and civility is a very powerful force for good. But masculinity without these virtues is dangerous—even lethal. »

Chivalry is grounded in a fundamental reality that defines the relationship between the sexes, she explains. Given that most men are physically stronger than most women, men can overpower women at any time to get what they want. Gentlemen developed symbolic practices to communicate to women that they would not inflict harm upon them and would even protect them against harm. The tacit assumption that men would risk their lives to protect women only underscores how valued women are—how elevated their status is—under the system of chivalry.

A story from the life of Samuel Proctor (d. 1997) comes to mind here. Proctor was the beloved pastor of Harlem’s Abyssinian Baptist Church. Apparently, he was in the elevator one day when a young woman came in. Proctor tipped his hat at her. She was offended and said, « What is that supposed to mean? »

The pastor’s response was: « Madame, by tipping my hat I was telling you several things. That I would not harm you in any way. That if someone came into this elevator and threatened you, I would defend you. That if you fell ill, I would tend to you and if necessary carry you to safety. I was telling you that even though I am a man and physically stronger than you, I will treat you with both respect and solicitude. But frankly, Madame, it would have taken too much time to tell you all of that; so, instead, I just tipped my hat. »

***

Some women are trying to bring back chivalry. Since 2009, for instance, a group of women at Arizona State University have devoted themselves to resuscitating gentlemanly behavior and chivalry on a campus whose social life is overwhelmingly defined by partying, frat life, and casual sex. Every spring for the past three years, these women have gathered for the « Gentlemen’s Showcase » to honor men who have acted chivalrously by, for example, opening the door for a woman or digging a woman’s car out of several feet of snow.

The event has spread to campuses nationwide. Its goal is « to encourage mutual respect between the sexes, » Karin Agness tells me in an interview. Agness is the founder and president of the Network of Enlightened Women, the organization that hosts Gentlemen’s Showcases at colleges each spring.

« The current framework is not generating healthy relationships, » Blayne Bennett, the organizer of ASU’s first Gentlemen’s Showcase, has said. « I believe that chivalry provides the positive framework to maximize the overall happiness of men and women. »

Women, she said, « want to be treated like ladies. »

Bennett and her fellow chivalry advocates have the right idea. « If women give up on chivalry, it will be gone, » Sommers tells me. « If boys can get away with being boorish, they will, happily. Women will pay the price. »

If feminists want to level the playing field between men and women, they should find common cause with traditionalist women, like those at ASU, on the issue of chivalry. Both groups are concerned with how men treat women. They just differ in what that means: Feminists want men to treat women as equals; traditionalists want men to treat women like ladies. Are the two mutually exclusive?

Chivalry is about respect. It is about not harming or hurting others, especially those who are more vulnerable than you. It is about putting other people first and serving others often in a heroic or courageous manner. It is about being polite and courteous. In other words, chivalry in the age of post-feminism is another name we give to civility. When we give up on civility, understood in this way, we can never have relationships that are as meaningful as they could be.

If women today—feminists and non-feminists alike—encouraged both men and women to adopt the principles of civil and chivalrous conduct, then the standards of behavior for the two sexes would be the same, fostering the equality that feminists desire. Moreover, the relations between the sexes would be once again based on mutual respect, as the traditionalists want. Men and women may end up being civil and well-mannered in different ways, but at least they would be civil and well-mannered, an improvement on the current situation.

Through a tragic event that occurred last summer, our nation was jolted into recognizing chivalry’s enduring power. During a screening of the Dark Knight, a deranged gunman opened fire in an Aurora, Colorado, theater, murdering twelve innocent people. Three men, all in their twenties, were in the audience that day with their girlfriends. When the shots rang out across the theater, these men threw themselves over their girlfriends, saving the women’s lives. All three of the men died.

At the time, Hanna Rosin noted that what these men did was « deeper » than chivalry. It was heroic. I agree. But heroism and chivalry share a basic feature in common—the recognition, a transcendent one, that there is something greater than the self worth protecting, and that there is something greater than the self worth sacrificing your own needs, desires, and even life for. If we can all agree that the kind of culture we should aspire to live in is one in which men and women protect and honor each other in the ways that they can—and not one in which men are pushing past women and children to save their own lives—then that is progress that women everywhere should support.

Voir aussi:

A Plan to Reboot Dating

Emily Esfahani Smith

A lot of women and men are dissatisfied with hook-up culture. Here’s a way to encourage an alternative.

In the spring of 2008, when I was a junior in college, I was sitting in the student center, waiting to meet up with a friend—let’s call her Nicole—for coffee. Nicole was a freshman girl who had graduated from an elite northeastern high school at the top of her class. She came to school hoping to study economics. In the nine months that had passed since she first stepped foot on campus, she had become a different person. She talked less. She stopped exercising. And she started walking around with her eyes to the ground. The lively girl I had known in the fall, who reminded me of so many freshman girls I had met as editor of a campus publication and vice president of my sorority, had recently been placed on suicide watch by the university health clinic.

What had happened?

Not long after she arrived on campus in September, Nicole had started hooking up with a guy who belonged to one of the more popular fraternities on campus. As she explained to me over coffee that day, one night in the fall, she got drunk and ended up having sex with this guy in his dingy frat room, which was littered with empty cans of Keystone Light and pizza boxes. She woke up the next morning to find a used condom tangled up in the sheets. She couldn’t remember exactly what had happened that night, but she put the pieces together. She smiled, looked at the frat brother, and lay back down. Eventually, she put her clothes on and walked back to her dorm. Mission accomplished: She was no longer a virgin.

This was a routine she repeated for months. Every weekend night, and on some weekday nights, she would drink so heavily that she could remember only patches of what happened the night before and then would have sex with the same fraternity brother. One night, she was talking with someone else at the frat when the brother interrupted her and led her upstairs to have sex. On another occasion, they had sex at the frat, but Nicole was too drunk to find her clothes afterward, so she started walking around the house naked, to the amusement of all of the other brothers. She was too drunk to care. Eventually, everything went dark. Next weekend, she returned to the frat.

On that spring day, as Nicole told me these stories, she didn’t make eye contact with me.

When I asked Nicole if she was still hooking up with the same frat boy, she shook her head. She explained that the entire time she was having sex with him he never once spoke to her or acknowledged her outside of his fraternity’s basement. Not in the library, not in the dining hall, not at the bookstore.

« One time, I waved at him in front of the food court and said hi, but he just ignored me. »

« Was he with anyone? » I asked—as though that would make a difference.

« A bunch of his friends. »

I later told Nicole’s story to a close guy friend. « What a jerk, right? » My friend, also a frat brother, objected: « After the first time, it starts becoming the girl’s fault, too. » Nicole and the frat brother were just hooking up, after all—what didn’t I get?

***

In her Atlantic article « Boys on the Side » (September 2012), Hanna Rosin argues that the social progress of women depends on the hook-up culture. Women in their 20s and 30s are, for the first time, more successful than their male peers. These alpha females not only outnumber men on college campuses, they have also overtaken men as the majority of the work force. This would not have been possible without sexual liberation, which has let women delay marriage and child-rearing to pursue their educational and career ambitions without worrying about the emotional burdens of a relationship. Women are better off in part because of the hook-up culture, the argument goes.

But are they really?

On most college campuses, the hook-up culture is the norm; there is little to no dating. Various academic studies have found that anywhere between 65 to 75 percent of undergraduates nationwide have participated in the hook-up culture. Part of the reason the culture is so widespread is, as Rosin correctly notes, because women are choosing to have casual sex. But in another respect, they don’t have a choice. Women make the hook-up culture possible, but men are the beneficiaries of it.

The balance of power in the hook-up culture lies with the men, an issue that has become more pronounced as women outnumber men on campuses, creating a surplus of girls and a scarcity of guys. According to a 2010 report by the American Council on Education, 57 percent of all undergraduates are female. Robert Epstein, a professor of psychology at Harvard and an expert in relationships, said in an interview with me that the more women there are on campus, the more prevalent the hook-up culture is: « You have a situation in which relationships are bound to fail and men keep switching off from one woman to the next, » he told me. What motivation do men have to ask women out on a date when sex is so widely and easily available?

The feminist sociologist Lisa Wade, based at Occidental College, who did a qualitative study of 44 of her freshman students (33 of them women), found that most of them were « overwhelmingly disappointed with the sex they were having in hook ups. This was true of both men and women, but was felt more intensely by women. » College women today, as Wade points out, feel « disempowered instead of empowered by sexual encounters. They didn’t feel like equals on the sexual playground, more like jungle gyms. » According to a 2010 study by Carolyn Bradshaw of James Madison University, only 2 percent of women strongly prefer the hook-up culture to a dating culture.

Miriam Grossman, author of the 2006 book Unprotected, reports that women long for emotional involvement with their partner twice as often as men following a hook up; 91 percent of women experience regret; 80 percent of women wish the hook-up hadn’t happened; and 34 percent of women hope the hook-up develops into a relationship. NYU sociologist Paula England, whom Rosin cites, says that 66 percent of women and 58 percent of men want their hook up to develop into « something more. »

When it doesn’t, problems arise. A 2010 psychology study out of Florida State University found that students who have casual sex experience more physical and mental health problems, defined as eating disorders, alcohol use, stress, depression, suicidal feelings, than those who are in committed long-term relationships. Put bluntly, the ethos of the culture is: « Hook up now; get therapy later, » as one of my fellow students, writing in the campus newspaper her sophomore year, declared.

Rosin admits that the hook-up culture is not satisfying to all college women, who eventually want relationships, not just a string of meaningless sexual encounters. But overturning the hook-up culture comes at too great a price, says Rosin: « The hookup culture is too bound up with everything that’s fabulous about being a young woman in 2012—the freedom, the confidence, the knowledge that you can always depend on yourself. »

As a young woman in 2012—and as a feminist—I think that the hook-up culture has the opposite effect as that described by Rosin. Sexual liberation may be indispensable to female progress, but the hook-up culture is not empowering for all women. This isn’t to say that early marriage or abstinence is the solution. But these are not the only alternatives to the hook-up culture, either. There is a middle way: meaningful sex in the context of a non-marital relationship.

In other words, the solution is a dating culture, which still allows women to delay marriage and pursue their careers, and also lets them have those intimate relationships with men that they don’t want to delay. « I’ve tired of hookup culture’s dictatorial reign over modern courtship. It doesn’t feel so free when it doesn’t feel like an intentional choice, » writes Tracy Clark-Flory in Salon. Clark-Flory, who spent her 20s hooking up, has discovered that courtship is not such a bad deal: « I’m a feminist, but I really like flowers. Next time, I’m getting him some, » she says, referring to a guy who asked her out on a date and brought her a bouquet. While Clark-Flory is not interested in getting rid of the hook-up culture, she wishes that traditional courtship were more of an option for young women and men. As she writes, « I’m an outspoken defender of casual sexual culture, but there are times—like when encountering more traditional courtship—that it seems less about a pursuit of pleasure than an avoidance of actual intimacy. »

The problem today is that it’s not clear how to get a dating culture now that the hook-up culture is the entrenched norm. Should women ask the guys they like out on dates? Should they wait for men to ask them out?

***

Curious about how campus authorities view the hook-up culture, I spoke to a woman who works at the Center for Women and Gender at Dartmouth (where I went to college) and acts as an advisor to female students. Her official line is that the point of hooking up is « for both people to get something out of it. If it’s to get off, then that’s great. . . . If it’s to work some issue out—like sexual assault—then that’s great. It’s basically to get pleasure and enjoyment out of it . . . the hook-up culture is good for experimentation, and what someone does for experimentation is up to them. »

I ask her, « What role does love play? »

She said, « I don’t think [love is] necessary. Yeah, you know—it’s nice. But if you’re talking about sex and the hook-up culture, it’s not needed. The point of the hook-up culture is not to get attached—no strings attached. »

« Is that possible? »

« I know people who think it is. My personal experience—no. » Then she added apologetically, « but I might be different. The point of sex is to get something out of it. For me, hooking up was not the best way to do it, if you’re asking me personally. » She added: « When I have that kind of a bond with somebody, I’m not capable of not thinking ‘I don’t want him to be with somebody else.' »

She concluded on a different note: « Women need to take some responsibility—they’re allowing themselves to be used. It can lead to sexual assault. »

Hooking up, in fact, shares the defining feature of a sexual assault: using another person for your own sexual gratification, without any regard as to what that person wants or how he or she feels. The philosopher Immanuel Kant—who warns against using another person as a mere means to some end—was closer to the truth than many of today’s sexual health experts when he wrote that sex « taken by itself … is a degradation of human nature. »

While sex necessarily involves another person, in the hook-up culture, it is predicated on the disregard of another person. « If all you are is your sexual nature, » a male student tells me, « you’re not a human anymore. You have no dignity. » If you only think of your hook-up buddy as a sexual object, then you have deprived that person of dignity, too.

***

Is it possible to move beyond the hook-up culture? Not back to 1950s-style courtship, parietal rules, and early marriage—but forward, to sex founded on friendship, dating, and relationships?

Most of the women I spoke to have resigned themselves to the fact that the hook-up culture is here to stay. They don’t see the social and cultural landscape of college campuses changing anytime soon.

One friend tells me that the girls on campus would prefer a culture of dating to one of hooking up, but they would never admit it or ask for it. If girls demanded dating before hooking up, guys would be unmoved, she explained. « There are always going to be other girls for them to hook up with so we’ll just get left behind. »

These women are looking at the problem the wrong way, I think. They need to realize that, in spite of campus sex ratios and prevailing cultural trends, they hold the power when it comes to the hook up culture. They hold the power when it comes to sex.

This was the insight of Lysistrata, the shrewd heroine of Aristophanes’ marvelous play by the same name. Lysistrata was able to diagnose a problem in her society and to take actions and overcome obstacles to solve it.

In the heat of the Peloponnesian War, Lysistrata gathered the women of various Greek city-states at a meeting and proposed that they withhold sex from their husbands until these men end the war. The women, though reluctant at first, agree. Throughout the play, though they desire sex just like the men do, they resist the temptation to break their oath with Lysistrata. The Athenian and Spartan men eventually become so desperate for sex that they begin peace talks. The women’s strategy works.

Lysistrata, a tough and independent woman, understood how the sexual marketplace works, and harnessed that knowledge to get what she wanted. Many men want sex with women. As Lysistrata knew, women have the power to say yes—or no (assuming men respect their wishes, of course. There are far too many examples of times men disregard women’s « no »s). They set and execute the terms to which the men surrender.

Today’s American women have reached a stage where they can be sexually free, and also selective and strategic in how they deploy their sexuality. But many of them are missing this critical second piece.

If women refused to spend time with men who disrespect women, if they refused to hook up with guys who don’t acknowledge them the next day—then they could begin to resurrect a culture where dating and romance, not casual sex, are the norm.

The question is, will they?

Editor’s note: Two Dartmouth administrators have responded to this story here.

Voir également:

No Chivalry, Thanks!

Nerdy feminist

January 25, 2012

This post is a part of my “Out of the Kitchen” weekly column at The Progressive Playbook in which various news and pop culture items will be examined through a feminist lens.

Those of us who openly identify as feminist must be prepared to encounter misconceptions and stereotypes. The « f-word » has been unfortunately dragged through the mud in an attempt to break the strength our message has. In this spirit, I’d like to take a moment to focus on a specific realm of anti-feminism: chivalry. The two biggest criticisms I see thrown at feminists regarding chivalry fall into two camps:

The « cake and eat it too » complaint: This anti-feminist argument says that women want to be independent and strong when it’s convenient for them, but they don’t want to lose the option for men to buy them dinner, open doors, and all around make them feel special. We want all the rights afforded to men, but that we also want to be treated better than men. Feminists want special, not equal, treatment, or in other words, they want their cake and to eat it too.

The « feminists hate manners! » complaint: Other anti-feminists have chosen to smack-talk feminism by claiming that any stance which truly speaks out against chivlary is actually an affront to good manners. (At this point I was going to link to a « men’s rights » group–which was actually an anti-woman group–and quote them. However, they way they offhandedly referred to women bitches made me realize, I have no interest in contributing anything to their page views, even if it would substantiate my claims.)

I’d like to dismantle these complaints. I, of course, cannot speak for all of « feminism » as a monolith, because no such truly unified theory exists. However, I can speak to my perspective on these issues.

The core of my disdain for chivalry is that it’s rooted in a gendered premise. Its very notion is that women need special assistance and wooing, which I flat out disagree with. Given this, I can say fully that I do not want or expect chivalry. In that way, the « cake and eat it too » complaint is nonsense to me. I do not want any person to look at me and treat me differently based off of my gender, even if that treatment is favorable. The same goes for stereotypes of all sorts–just because something is « nice » (ie Asians are so smart!) doesn’t make it any less racist. So with chivalry, just because it’s « friendly, » doesn’t make it any less sexist.

The second complaint (feminists hate manners!) is equally nonsensical to me. There is a big difference between behaving in a generally polite and respectful manner to your fellow human being and chivalry, which is rooted in that gendered premise. I’d like to use the opening-a-door-for-someone example to illustrate the differences as I see them.

Scenario 1, opening a door for someone to be polite: Two people, a man and a woman, approach a door. The person who gets to the door first opens it for both of them. They both enter. Versus, scenario 2, opening a door for someone as chivalry: Two people, a man and a woman, approach a door. Despite the woman being closer to the door, the man reaches out in front of her to open it for her. She enters, he follows. And scenario 3, again opening a door for someone as chivalry: Two people, a man and a woman, approach a door. The woman is closer to the door so she opens it for both of them. The man will not enter, but instead grabs the door and says « No. After you, » waiting for the woman to enter.

In these cases, I’m saying that scenario 1 is fine. Scenario one is polite and displays manners and supports a kind, respectful society. Scenario one has no gender charge. However, scenarios 2 and 3 are sexist (and sometimes annoying.) I have scenario 3 happen to me regularly and it is just weird. I mean, I try to do something polite for another person and we end up having to go through some production of him eventually taking control of the door. I think that’s one thing that really gets me about chivalry; it’s manifested in a way which reinforces male control of the situation. He’s driving the actions and the woman is passive–receiving his gestures and being coddled or protected.

I know that talking about door holding at length seems nitpicky and meaningless, but these small examples are tied to bigger issues. As Jill said at Feministe several years ago in a very detailed account of chivalry,

There’s a difference between being chivalrous and being nice or polite. Opening a door for someone because you got to the door first is both nice and polite; making a huge production of opening a door for a woman in the hopes that she’ll see what a chivalrous dude you are and fuck you (and then getting all pissy when she doesn’t respond how you want her to) is not polite or nice. And that’s the thing with chivalry: It always demands something in return. If you’re being nice to me because you like me and you’re the kind of person who is nice to people you like, then that’s great. If you’re being nice to me because you’re hoping to get something out of it, or if you think you’re entitled to sex or a relationship with me because you were nice and “chivalrous,” you can go fuck yourself. See how that works?

She’s brought up a great point. Often chivalry is founded on a quid pro quo/entitlement mentality, which carries expectations that were not welcomed by the woman involved. That’s a huge problem which further illustrates both the gendered nature and differentiates it from pure politeness (which doesn’t demand something in return.)

One last thing I would like to make clear is that asking for the end of chivalry is not the same thing as ending romance. In my view, healthy romantic relationships are reciprocal and equal in nature. Both parties should make loving gestures for the other, and that’s great! Most of us want to be treated romantically by a significant other, but why should the favorable treatment only flow in in one direction? There is great happiness that can be achieved by giving. A traditionally chivalrous situation would result in a female partner who would be robbed of the joy of making gestures for her male partner. (It would also rest on the premise that the woman is lesser and deserving of protection, which puts things at an unequal balance from the start.) I advocate for relationships which don’t rest on predetermined roles and allow each person to express their feelings naturally and individualistically. Besides–there are clearly many relationships which do not contain one man and one woman, and they are equally valid and romantic.

All in all, I simply feel that chivalry and feminism are inherently incompatible. I would never expect to be treated both equally and special. That’s an oxymoron. In fact, I’m not entirely sure that there are women who actually are advocating for both. Yes, some women want chivalry, but I would suspect they do not typically identify as feminists. To me, it seems a to be a straw man situation, as is the claim that feminists are really attacking manners. Nevertheless, it is important for us to understand the arguments used against our viewpoints, no matter how trivial.

But seriously friends, if I impart nothing else, let it be this: just hold a door for someone when you can. And when it makes sense to have the door held for you, walk through it.


Crimes de guerre: Le monde va-t-il se rétrécir pour Obama le criminel de guerre ? (Will Obama’s world shrink too after assassinations revelations?)

18 décembre, 2012
Les tortionnaires peuvent courir, mais ils ne peuvent pas se cacher. Et peu importe qui ils sont ou aussi puissants soient-ils, ils seront montrés du doigt et à jamais poursuivis. En février 2011, l’ancien président américain George W Bush a annulé un voyage en Suisse, où les victimes présumées de torture avaient l’intention de déposer une plainte pénale à son encontre. Une enquête mettant en cause des responsables américains dans la torture est en cours en Espagne. Tout à coup et contre toute attente, Bush et des membres clés de son administration trouvent le monde un endroit beaucoup plus petit et hostile. Human Rights International (février 2011)
Les drones américains ont liquidé plus de monde que le nombre total des détenus de Guantanamo. Pouvons nous être certains qu’il n’y avait parmi eux aucun cas d’erreurs sur la personne ou de morts innocentes ? Les prisonniers de Guantanamo avaient au moins une chance d’établir leur identité, d’être examinés par un Comité de surveillance et, dans la plupart des cas, d’être relâchés. Ceux qui restent à Guantanamo ont été contrôlés et, finalement, devront faire face à une forme quelconque de procédure judiciaire. Ceux qui ont été tués par des frappes de drones, quels qu’ils aient été, ont disparu. Un point c’est tout. Kurt Volker
Qu’est donc devenu cet artisan de paix récompensé par un prix Nobel, ce président favorable au désarmement nucléaire, cet homme qui s’était excusé aux yeux du monde des agissements honteux de ces Etats-Unis qui infligeaient des interrogatoires musclés à ces mêmes personnes qu’il n’hésite pas aujourd’hui à liquider ? Il ne s’agit pas de condamner les attaques de drones. Sur le principe, elles sont complètement justifiées. Il n’y a aucune pitié à avoir à l’égard de terroristes qui s’habillent en civils, se cachent parmi les civils et n’hésitent pas à entraîner la mort de civils. Non, le plus répugnant, c’est sans doute cette amnésie morale qui frappe tous ceux dont la délicate sensibilité était mise à mal par les méthodes de Bush et qui aujourd’hui se montrent des plus compréhensifs à l’égard de la campagne d’assassinats téléguidés d’Obama. Charles Krauthammer
I’m betting that Dick Cheney will love the new movie “Zero Dark Thirty.” Who could have predicted that? Hollywood, after all, is supposed to be a West Coast annex of the Democratic National Committee, and the makers of this gripping thriller, about the hunt for Osama bin Laden, were expected to repay the Obama administration for its indulgence of them with a tribute to the current president’s wisdom and grit. But the movie of the year is also the political conundrum of the year, a far, far cry from the rousing piece of pro-Obama propaganda that some conservatives feared it would be. “Zero Dark Thirty,” which opens in theaters on Dec. 19 and presents itself as a quasi-journalistic account of what really happened, gives primary credit for the killing of Bin Laden to neither the Bush nor the Obama administrations but to one obsessive C.I.A. analyst whose work spans both presidencies. And it presents the kind of torture that Cheney advocated — but that President Obama ended — as something of an information-extracting necessity, repellent but fruitful. Even as David Edelstein, the film critic for New York magazine, named “Zero Dark Thirty” the best movie of 2012 in a recent article, he digressed to say that it “borders on the politically and morally reprehensible,” because it “makes a case for the efficacy of torture.” The NYT
She was a real-life heroine of the CIA hunt for Osama bin Laden, a headstrong young operative whose work tracking the al-Qaeda leader serves as the dramatic core of a Hollywood film set to premiere next week. Her CIA career has followed a more problematic script, however, since bin Laden was killed. The operative, who remains undercover, was passed over for a promotion that many in the CIA thought would be impossible to withhold from someone who played such a key role in one of the most successful operations in agency history. The WP

Attention: un crime de guerre peut en cacher un autre !

Bombardements aériens, raids nocturnes, assassinats ciblés, attaques de drones en Afghanistan, camp de Guantanamo toujours ouvert …

Barack Obama va-t-il devoir renoncer à voyager dans tous les pays ayant signé la Convention des Nations unies contre les crimes de guerre ?

Alors que s’apprête à sortir aux Etats-Unis le nouveau film de Kathryn Bigelow sur la traque et l’élimination de Ben Laden (« Zero Dark Thirty ») confirmant des informations précédentes sur l’apport décisif de la torture contre des agents d’Al-Qaïda pour la localisation du cerveau du 11/9 …

Et que nos médias continuent leur campagne de désinformation contre un ancien président Bush livré à la vindicte planétaire

Alors que chaque jour qui passe le plus rapide prix Nobel de la paix de l’histoire qui avait tant dénoncé les mesures antiterroristes de son prédécesseur et s’était engagé à fermer Guantnamo, n’a non seulement fait ni l’un ni l’autre mais a, via les assassiants ciblés, radicalement réglé le problème de la détention préventive et de la torture en faisant plus de victimes que le nombre total de prisonniers de Guantanamo

Comment ne pas voir l’étrange deux poids deux mesures de médias qui, du temps de l’Administration précédente, n’avait jamais eu de mots assez durs pour dénoncer « Bush le tortionnaire »?

Torture : le film sur la mort de Ben Laden fait déjà polémique

François Krug

Rue89

13/12/2012

« Zero Dark Thirty », récit de la traque et de la mort d’Oussama Ben Laden, ne sort que la semaine prochaine aux Etats-Unis, mais il a déjà rouvert le débat sur les méthodes utilisées par la CIA. En cause : des scènes laissant penser que Ben Laden a été localisé et tué grâce à la torture d’agents d’Al-Qaïda.

La réalisatrice, Kathryn Bigelow, est connue pour son sens du réalisme. En 2009, elle avait déjà exploré les suites du 11-Septembre dans « Démineurs », qui suivait, comme le titre l’indique, une équipe de démineurs américains en Irak. Ce film avait triomphé aux Oscars avec six récompenses.

Dans « Zero Dark Thirty », qui sortira en France le 23 janvier, elle raconte donc la longue traque d’Oussama Ben Laden. Le film est fondé sur de nombreux témoignages et documents : une fiction d’apparence journalistique.

Les scènes de torture d’agents d’Al-Qaïda n’occupent qu’une petite partie du film, mais ce sont elles qui ont retenu l’attention des médias américains. Ces scènes-là relèvent-elles de la réalité ou de la fiction ?

Dans les jours qui avaient suivi la mort de Ben Laden, des défenseurs républicains de la torture affirmaient déjà que la torture avait prouvé son utilité : sans elle, la cachette du leader d’Al-Qaïda n’aurait jamais été découverte. Le problème, c’est qu’aujourd’hui encore, rien ne permettrait de le prouver.

« Un test de Rorschach national »

La torture n’a pas été « une composante centrale » dans l’opération, assure par exemple au New York Times la sénatrice démocrate Dianne Feinstein, présidente de la commission du renseignement au Sénat. La commission vient pourtant de boucler un rapport de… 6 000 pages sur les interrogatoires de la CIA.

Les militants anti-torture sont eux aussi dubitatifs. Le film peut faire croire à « un rapport de cause à effet » entre la torture et la mise hors d’état de nuire de Ben Laden, regrette dans le même article du New York Times un des dirigeants de l’American Civil Liberties Union (ACLU). Le quotidien résume :

« “Zero Dark Thirty” […] est devenu un test de Rorschach national sur la question polémique de la torture. »

La version officielle, elle, ne fournit toujours que peu de détails. Après près de dix ans de recherches, les Etats-Unis auraient localisé Ben Laden après avoir identifié et pisté son messager. Comment ont-ils fait ? Secret défense.

La fin de « Zero Dark Thirty » devrait en revanche mettre tous les Américains d’accord (attention, spoiler). Le 1er mai 2011, en pleine nuit, un commando de Navy Seals, un corps d’élite de la marine, fait irruption dans la maison où se cachait Ben Laden à Abbottabad (Pakistan).

Quarante minutes plus tard, le leader d’Al-Qaïda était mort, et Barack Obama pouvait célébrer cette victoire à la télévision. En espérant peut-être que le douloureux débat sur la torture allait enfin être clos.

Voir aussi:

Ben Laden retrouvé grâce à la torture ? Les pro-Bush jubilent

Pierre Haski

Rue89

04/05/2011

Quel rôle l’usage de la torture a-t-il joué dans la localisation d’Oussama Ben Laden, conduisant à l’élimination de l’ennemi public numéro un des Etats-Unis ? Selon le New York Times, l’un des prisonniers d’Al Qaeda aux mains des Américains a été soumis 183 fois au supplice du « waterboarding », la torture par la noyade, afin de lui faire avouer l’identité du « courrier » qui a finalement permis l’opération de dimanche.

Le débat est relancé aux Etats-Unis, et jette une ombre polémique sur le succès du président Obama. Il est lancé notamment par John Yoo, un homme qui fait partie des « treize tortionnaires », accusés d’avoir décidé ou couvert l’usage de la torture – le mot n’est évidemment jamais prononcé – au temps de l’administration Bush.

Vice-Attorney General adjoint de 2001 à 2003, Yoo a rédigé les premiers mémorandums établissant les règles de la torture, et déterminant les pouvoirs illimités du Président en temps de guerre. Il a aussi rédigé les textes garantissant l’impunité pour les auteurs de ces actes.

« La politique de l’administration Bush confortée »

Sur le site conservateur National Review, John Yoo souligne que l’essentiel du crédit pour l’élimination de Ben Laden va à Obama, mais il ajoute :

« Cela conforte aussi la politique de l’administration Bush sur le terrorisme, et montre que le succès vient de la poursuite de cette politique, pas de leur rejet (comme Obama a tenté de le faire depuis deux ans). »

John Yoo est évidemment dans une démarche d’autojustification d’une politique qui a été décriée par les opposants à la guerre d’Irak, mais aussi par Barack Obama lui-même avant d’être Président. Même démarche de Peter King, élu républicain de New-York et président de la commission sur la sécurité intérieure à la Chambre des représentants.

Les détracteurs de l’administration Bush estimaient que l’Amérique perdait son âme dans la torture, et dénigraient également l’efficacité de cette méthode d’extorsion d’aveux, à Guantanamo ou dans les prisons secrètes de la CIA à l’étranger. Le cas de la guerre française d’Algérie était régulièrement cité en contre-exemple de l’inutilité de la torture des prisonniers.

Le retour du « waterboarding », dégât collatéral du succès Obama

Dans l’enquête qui a conduit à l’opération pakistanaise et à la mort annoncée dimanche soir de Ben Laden, le recours à ces méthode n’a semble-t-il pas été refusé par la nouvelle administration, malgré ses états d’âme passés.

Khalil Cheiikh Mohammed, un des chefs militaires d’Al Qaeda arrêté en 2003, a ainsi été soumis 183 fois au « waterboarding », technique dite de la « noyade », qui fait suffoquer le suspect sous l’eau pour l’amener à des aveux.

Cette « technique coercitive », selon l’euphémisme en vigueur à l’époque de Bush, avait été reconnue par ce dernier dans ses Mémoires, publiés l’an dernier, bien après son départ de la Maison Blanche, mais l’ancien Président avait nié qu’il s’agissait de « torture ». Comme l’écrivait alors sur Rue89 Jean-François Lisée :

« On ne peut lui reprocher d’esquiver sa responsabilité. Dans son livre autobiographique, “ Decision Points ”, l’ex-président George W. Bush admet – non, se vante – d’avoir autorisé la pratique dite de la noyade simulée dans les interrogatoires de membres présumés d’Al Qaeda par la CIA. »

Barack Obama, pour sa part, avait promis en janvier 2009 que les Etats-Unis ne pratiqueraient plus la torture.

Selon le New York Times, malgré l’intensité de ces pressions, Khalil Cheikh Mohammed n’aurait rien lâché, conduisant ses interrogateurs sur de fausses pistes. D’autres sources affirment au contraire que ses renseignements ont joué un rôle crucial.

Un autre chef militaire d’Al Qaeda soumis aux mêmes traitements dans cette affaire est Abu Faraj al-Libi, capturé en 2005. C’est en fait l’accumulation de renseignements qui a conduit les services américains sur la piste du « courrier » qui a mené, à son tour, à la résidence de Ben Laden au Pakistan.

La polémique sur la torture n’est pour l’instant qu’un dégât collatéral du succès de Barack Obama qui a réussi là où George W. Bush avait échoué. Mais il est clair qu’au-delà de l’euphorie qui a gagné une partie importante des Américains, et du booster de moral qu’a représenté la disparition de « l’homme du 11-Septembre “, la question des ‘moyens’ reste posée.

Le camp de Guantanamo toujours ouvert

Barack Obama avait promis de fermer le camp d’internement de Guantanamo, situé à Cuba et soumis à des législations particulières. Il a échoué, et, comme l’ont rappelé les documents rendus publics il y a quelques jours à peine par WikiLeaks, des dizaines de prisonniers y sont toujours gardés sans procès depuis des années, soumis à des traitements que l’actuel Président critiquait avant son élection.

Cette question ne menace pas de ternir le succès d’Obama au sein de l’opinion américaine qui estime, majoritairement, que la fin justifie les moyens, et cette fin-là – la mort de Ben Laden –, justifiait tout.

Parmi les minoritaires, la militante des droits de l’Homme Kathy Kelly qui, sur le Huffington Post cité par Lexpress.fr, rejette cette autosatisfaction des conservateurs :

‘Les bombardements aériens, raids nocturnes, assassinats et attaques de drones en Afghanistan des dix ans passés ont-ils été bénéfiques au peuple américain ? Ces bains de sang ont-ils aidé à retrouver Oussama Ben Laden ? Avons-nous mis fin au terrorisme ou au contraire avons-nous créé plus d’animosité contre nous ?’

Et de citer Matt Daloisio, responsable de la campagne ‘Témoins contre la torture’ :

‘Plus de 6 000 soldats tués ; des milliards de dollars gaspillés, la mort de centaines de milliers de civils […] et nous sommes supposés célébrer le meurtre d’une personne ? Non, je ne suis pas enthousiaste ; je suis profondément triste.’

Mais c’est surtout à l’extérieur des Etats-Unis, dans le monde arabo-musulman, que la question des moyens peut handicaper l’explication de texte américaine, après tous les efforts de diplomatie de Barack Obama, après son élection, pour ‘vendre’ une rupture avec l’ère Bush.

Voir encore:

Bin Laden, Torture and Hollywood

Frank Bruni

The New York Times

December 8, 2012

I’m betting that Dick Cheney will love the new movie “Zero Dark Thirty.”

Who could have predicted that? Hollywood, after all, is supposed to be a West Coast annex of the Democratic National Committee, and the makers of this gripping thriller, about the hunt for Osama bin Laden, were expected to repay the Obama administration for its indulgence of them with a tribute to the current president’s wisdom and grit.

But the movie of the year is also the political conundrum of the year, a far, far cry from the rousing piece of pro-Obama propaganda that some conservatives feared it would be. “Zero Dark Thirty,” which opens in theaters on Dec. 19 and presents itself as a quasi-journalistic account of what really happened, gives primary credit for the killing of Bin Laden to neither the Bush nor the Obama administrations but to one obsessive C.I.A. analyst whose work spans both presidencies. And it presents the kind of torture that Cheney advocated — but that President Obama ended — as something of an information-extracting necessity, repellent but fruitful.

Even as David Edelstein, the film critic for New York magazine, named “Zero Dark Thirty” the best movie of 2012 in a recent article, he digressed to say that it “borders on the politically and morally reprehensible,” because it “makes a case for the efficacy of torture.”

Edelstein isn’t the only critic in a morally complicated swoon over “Zero Dark Thirty.” Last week the New York Film Critics Circle awarded it the best movie of the year. So did the National Board of Review. Surprises atop surprises: not only does “Zero Dark Thirty” decline to toe a conventionally liberal line, but it is being embraced by many cultural arbiters who are probably at some level horrified by the conclusions it seems to reach.

Will they wrestle honestly with that, as Edelstein did? Or will they elect unsullied rapture for “Zero Dark Thirty” and either ignore or come up with a selective interpretation of its policy implications? That will be one of the fascinating wrinkles of the imminent debate about a movie that demands close examination.

With ample reason, we often dismiss what comes out of the commercially minded dream factory of Hollywood as simplistic, candied, trivial. Yet “Zero Dark Thirty” and “Lincoln,” another of the year-end movies at the center of the unfolding Oscar race, are dedicated to the ethical ambiguities and messy compromises of governing — to the muck and stink that sometimes go into the effort of keeping this mighty country of ours intact and safe.

“Lincoln” looks at that through the prism of our 16th president and the legislative art and chicanery by which he and his allies passed the 13th Amendment, ending slavery. “Zero Dark Thirty” uses the war on terror as its lens and raises big, complicated questions about whether one brand of evil excuses another and the preservation of freedom hinges on targeted applications of savagery. From Hollywood during the holiday season, we’re getting not just “The Hobbit” and the inevitable Tom Cruise vehicle. We’re getting a civics lesson.

“Zero Dark Thirty” takes its title from a military term for half past midnight, which is when Navy SEALs raided Bin Laden’s compound in Pakistan. It’s the work of the director Kathryn Bigelow and the screenwriter Mark Boal, who previously collaborated on “The Hurt Locker.” As they researched their new movie, they got considerable cooperation from the C.I.A. and the Defense Department, provoking complaints from some conservatives, who smelled an Obama hagiography in the making.

They smelled wrong. Obama isn’t a character in the movie but, rather, a part of the backdrop to a narrative about the bloody drama and bloodless tedium of intelligence gathering over the course of nearly 10 years between 9/11 and the killing of Bin Laden. It’s about finding a needle in a uniquely messy and menacing haystack. “Enhanced interrogation techniques” like waterboarding are presented as crucial to that search, and it’s hard not to focus on them, because the first extended sequence in the movie shows a detainee being strung up by his wrists, sexually humiliated, deprived of sleep, made to feel as if he’s drowning and shoved into a box smaller than a coffin.

The explicit detail with which all of this is depicted could, I suppose, be read as the moviemakers’ indictment of it, and to some extent “Zero Dark Thirty” will function as a Rorschach test, different viewers seeing in it what they want to see. But the torture sequence immediately follows a bone-chilling, audio-only prologue of the voices of terrified Americans trapped in the towering inferno of the World Trade Center. It’s set up as payback.

And by the movie’s account, it produces information vital to the pursuit of the world’s most wanted man. No waterboarding, no Bin Laden: that’s what “Zero Dark Thirty” appears to suggest. And the intelligence agents involved in torture seem not so much relieved as challenged by Obama’s edict that it stop. Their quest for leads just got that much more difficult.

That’s hardly a universally accepted version of events. “Some of the F.B.I. agents and C.I.A. officers involved in this program at the really gritty, firsthand level were the ones who blew the whistle on it, because they were really horrified,” said Jane Mayer, the author of the best-selling book “The Dark Side,” which is widely considered the definitive account of the interrogation program.

“Zero Dark Thirty” doesn’t convey that, nor does it reflect many experts’ belief that torture is unnecessary, yielding as much bad information as good. “The military, the F.B.I., the C.I.A. itself — along with G.O.P. hawks like McCain, who was himself tortured — say there’s no justification, no need and no excuse,” Mayer said.

And for the drone attacks that have been a favored tactic of the Obama administration, leading to the assassinations of people never tried or convicted? Is there ample justification for that? The end of “enhanced interrogation” wasn’t the end of methods seemingly outside the usual precepts of American law, and as “Zero Dark Thirty” reminds us, Obama ordered the raid that led to Bin Laden’s death without any guarantee that Bin Laden would be there and that the bullet-riddled bodies in that Pakistan compound would be his and his associates’.

In the name of our democracy, we have long done and we continue to do some ruthless cost-benefit analyses and some very ugly things, to which we should never turn a blind eye. Whatever “Zero Dark Thirty” gets wrong, it gets that much right.

Voir enfin:

In ‘Zero Dark Thirty,’ she’s the hero; in real life, CIA agent’s career is more complicated

Greg Miller

The Washington Post

December 10, 2012

She was a real-life heroine of the CIA hunt for Osama bin Laden, a headstrong young operative whose work tracking the al-Qaeda leader serves as the dramatic core of a Hollywood film set to premiere next week.

Her CIA career has followed a more problematic script, however, since bin Laden was killed.

The operative, who remains undercover, was passed over for a promotion that many in the CIA thought would be impossible to withhold from someone who played such a key role in one of the most successful operations in agency history.

She has sparred with CIA colleagues over credit for the bin Laden mission. After being given a prestigious award for her work, she sent an e-mail to dozens of other recipients saying they didn’t deserve to share her accolades, current and former officials said.

The woman has also come under scrutiny for her contacts with filmmakers and others about the bin Laden mission, part of a broader internal inquiry into the agency’s cooperation on the new movie and other projects, former officials said.

Her defenders say the operative has been treated unfairly, and even her critics acknowledge that her contributions to the bin Laden hunt were crucial. But the developments have cast a cloud over a career that is about to be bathed in the sort of cinematic glow ordinarily reserved for fictional Hollywood spies.

The female officer, who is in her 30s, is the model for the main character in “Zero Dark Thirty,”a film that chronicles the decade-long hunt for the al-Qaeda chief and that critics are describing as an Academy Award front-runner even before its Dec. 19 release.

The character Maya, which is not the CIA operative’s real name, is portrayed as a gifted operative who spent years pursuing her conviction that al-Qaeda’s courier network would lead to bin Laden, a conviction that proved correct.

At one point in the film, after a female colleague is killed in an attack on a CIA compound in Afghanistan, Maya describes her purpose in near-messianic terms: “I believe I was spared so I could finish the job.”

Colleagues said the on-screen depiction captures the woman’s dedication and combative temperament.

“She’s not Miss Congeniality, but that’s not going to find Osama bin Laden,” said a former CIA associate, who added that the attention from filmmakers sent waves of envy through the agency’s ranks.

“The agency is a funny place, very insular,” the former official said. “It’s like middle-schoolers with clearances.”

The woman is not allowed to talk to journalists, and the CIA declined to answer questions about her, except to stress that the bin Laden mission involved an extensive team. “Over the course of a decade, hundreds of analysts, operators and many others played key roles in the hunt,” said agency spokeswoman Jennifer Youngblood.

Friction over mission, movie

The internal frictions are an unseemly aspect of the ongoing fallout from a mission that is otherwise regarded as one of the signal successes in CIA history.

The movie has been a source of controversy since it was revealed that the filmmakers — including director Kathryn Bigelow and writer Mark Boal — were given extensive access to officials at the White House, the Pentagon and the CIA.


Citations: Rendre à Mary ce qui est à Mary (Did John Lennon ever know he was ripping off his quote from Mary Worth ?)

16 décembre, 2012
next page mary worth, color.
Le christianisme disparaitra. Il s’évaporera, rétrécira. Je n’ai pas à discuter là-dessus. J’ai raison, il sera prouvé que j’ai raison. Nous sommes plus populaires que Jésus désormais. Je ne sais pas ce qui disparaitra en premier, le rock’n’roll ou la chrétienté. John Lennon (The Evening Standard, 1966)
Christ, tu sais que ce n’est pas facile! Tu sais comme ça peut être dur ! Vu comment ça se passe, ils vont finir par me crucifier ! John Lennon (The ballad of John and Yoko, 1969)
Life is what happens to us while we are making other plans. (La vie, c’est ce qui nous arrive pendant qu’on est en train de faire d’autre plans) Allen Saunders (Reader’s digest, 1957)
Life is what happens to you while you’re busy making other plans. « Beautiful Boy (Darling Boy) »; similar expressions were used by others prior to Lennon’s use of this line, and have been attributed to Betty Talmadge, Thomas La Mance, Margarate Millar, William Gaddis, and Lily Tomlin, but the earliest known published occurrence was the 1957 attribution of « Life is what happens to us while we are making other plans. » to Allen Saunders in Reader’s Digest, according to The Quote Verifier : Who Said What, Where, and When (2006) by Ralph Keyes. Wikipedia
I can’t even read it, let alone write it. (…) Laboring over the continuity, I chanced upon a happy idea one day. Instead of treacly melodrama, why not do stories of the sort that were used in popular magazines for women? No current story strip dealt with romance and psychological drama instead of action. … To test the idea of a story with which women readers could better identify, I wrote a sequence in which a passenger plane made a forced landing in a meadow. Conveniently, [Apple] Mary Worth lived nearby. One of the passengers to whom kindly Mary gave shelter was Leona Stockpool, the daughter, naturally, of a Wall Street stockbroker. The father hires Mary to help him cope with the headstrong Leona. (…) Soon after our team took over, we changed the name of the strip to Mary Worth’s Family. Later, it took on its present title, Mary Worth. In her new role, the old street merchant [Apple Mary] obviously was not usable. So Ken Ernst gave her a beauty treatment, some weight loss and a more appropriate wardrobe…. We put her applecart in storage, where it will remain, even in the event of another economic slump. Our Mary has more timely things to do than peddle pippins. Allen Saunders
I [always] thought Apple Mary was some standard-issue Depression bag lady who subsequently came into a little money and improved herself. Turns out she was a woman of refinement and breeding the whole time, a once-wealthy individual who had been cheated out of her properties and reduced to apple-selling to keep together body and soul. Apparently, at least early on, her efforts to restore herself to her accustomed station in life provided much of the heart-tugging drama of the thing. You live, you learn. Jay Maeder
She’s always been a force of compassion and wisdom, someone you can rely on. She does show human traits, like jealousy, self-doubt, fear and remorse. But she always handles herself with dignity. (…)  it’s easy to poke fun at a character who promotes ideals like compassion. This isn’t a very idealistic world, and some people gravitate toward characters that are sarcastic or bitter. Karen Moy
Who reads Mary Worth? The Simpsons

Attention: une citation peut en cacher une autre !

Qui sait (et probablement pas John Lennon lui-même lorsqu’il la reprit dans l’une de ses chansons) que l’une des plus célèbres et profondes citations du »working class hero » autoproclamé qui se prenait pour le Christ avant de se faire « crucifier » par le premier fan venu (lecteur un peu trop assidu lui-même du « Catcher in the rye« ) …

Venait en fait du père du genre, méprisé parmi les méprisés, de la « bande dessinée soap opera »?

Un certain Allen Saunders qui, victime lui aussi de la crise, se vit contraint de reprendre la bande dessinée « Apple Mary », qui tirait son surnom de l’emploi de vendeuse de pommes que l’héroïne et véritable chroniqueuse du coeur ambulante s’était vue contrainte de prendre par la Grande Dépression.

Et eut l’idée de remplacer le « mélodrame sirupeux » par des histoires tirées des magazines féminins, donnant naissance ainsi, sous le nom de « Mary Worth’s family » puis de « Mary Worth » (repris aujourd’hui par Karen Moy) …

A ce qui reste, près de 80 ans plus tard et dans quelque 350 quotidiens, à la fois la plus moquée et la plus appréciée des bandes dessinées américaines ?

One Good Apple Proves a Barrel’s Worth

R.C. Harvey
Jan 30, 2012

One of the commonly accepted tatters of cartooning lore is that Mary Worth began syndicated life as Apple Mary. At first blush, this seems an unlikely evolution. Mary Worth is a fashionably-attired little old gray-haired lady who is forever becoming involved in the romances of young men and women she meets as she rambles on through life. Apple Mary is a somewhat raggedy little old gray-haired lady who sells apples from a cart on a Chicago street corner during the early days of the Depression in the 1930s. She fusses around in other people’s lives, too, but is mostly absorbed with mere survival for her grandson Denny, who is crippled, and a cantankerous middle-aged hanger-on named Bill Biff.

The version of history that inspires this diatribe claims that Martha Orr, a niece of Chicago Tribune editorial cartoonist Carey Orr, started the comic strip that has always been dubbed the first soap opera strip. But she didn’t start it as a soaper; and it isn’t the first anyhow. Orr’s strip is the aforementioned Apple Mary, and it was launched in October 1934 and owed its being, doubtless, to a 1933 Frank Capra movie, Lady for a Day, which also starred a little old gray-haired lady who eked out a living during those hard times by selling apples from a cart she wheeled down the streets, broad and narrow. In her spare time, she helped everyone who stumbled into her path.

Orr had been born and raised, the third of six children, in Hillyard, Washington, where her father was a broker in lumber. Her uncle, recognizing her talent, brought her to Chicago and paid her way through the Art Institute. Soon thereafter, the Depression descended upon the nation, and Orr, after a decent interval, launched the apple-cart lady.

Martha Orr was not the first woman to draw a syndicated comic strip, but Apple Mary may have been the first comic strip with an all-girl orchestra. It was written and inked by Orr, pencilled by Dale Conner, and lettered by Ruth Belew, a retired ballet dancer. Orr eventually married a man named Hassel, and in 1939, she decided to give up the strip to devote her energies full-time to raising her family. Conner took over the drawing chores, and the syndicate recruited a new writer for the strip, a columnist on Ohio’s Toledo News-Bee named Allen Saunders, who, in his off-hours, was writing Big Chief Wahoo (eventually re-titled Steve Roper), and Saunders turned the strip into Mary Worth. In the fall of 1942, Conner left and Ken Ernst came on board to do the drawing, which he continued to do until he died in August 1985.

That’s the way the history books have it, but when Martha Orr died at the age of 92 on July 27, 2001, she unintentionally launched a minor ripple of controversy in the backwater of investigative comics research. In preparing Orr’s obituary, the Chicago Tribune reporter who wrote it had the presence of mind to phone King Features, the syndicate currently distributing the strip, where he talked to an unnamed official who denied, oddly, that the two strips were at all related. Mary Worth, so this personage claimed, was a replacement strip that was offered to client newspapers when Mrs. Hassel retired in 1939. This bland denial immediately got comics scholars’ wattles into an uproar: Apple Mary not Mary Worth? Who sez?

Well, we don’t know who said. Rick Hepp, the Tribune reporter, was somewhat puzzled by the syndicate assertion: he took pains to point out in his Orr obit that “several sources, including The Encyclopedia of American Comics” by Ron Goulart, record that Orr’s strip was Mary Worth’s precursor. Later, in the tiny flurry that resulted from the King Features’ claim, the truth, in all its various guises, emerged. And it is with the object of nailing that truth firmly to the wall for all to see that I take up the issue, again, here.

Allen Saunders never had any doubts about the matter: the two Marys are the same person. And he, if anyone, should know. His autobiography was published serially in Nemo magazine several years ago, and in No. 9 of that periodical, Saunders rehearses the details of his inheriting Apple Mary. When the syndicate (then Publishers, which distributed Big Chief Wahoo) asked Saunders to take on the writing task, he was nonplussed. “I can’t even read it,” Saunders responded, “let alone write it.” But since the Toledo News-Bee had recently sunk, taking Saunders’ writing berth with it, he had no regular newspaper gig anymore, so he agreed to take on the scripting.

“Laboring over the continuity,” he wrote, “I chanced upon a happy idea one day. Instead of treacly melodrama, why not do stories of the sort that were used in popular magazines for women? No current story strip dealt with romance and psychological drama instead of action. … To test the idea of a story with which women readers could better identify, I wrote a sequence in which a passenger plane made a forced landing in a meadow. Conveniently, [Apple] Mary Worth lived nearby. One of the passengers to whom kindly Mary gave shelter was Leona Stockpool, the daughter, naturally, of a Wall Street stockbroker.” The father hires Mary to help him cope with the headstrong Leona.

After some weeks of this sort of thing, the syndicate urged Saunders to keep on with it, and Leona marries a candidate for governor named John Blackston, which permitted Saunders to dabble in politics. The rest, as they say, is history (whether the unnamed King official likes it or not). But here’s the crucial passage from Saunders’ autobiography:

Soon after our team took over, we changed the name of the strip to Mary Worth’s Family. Later, it took on its present title, Mary Worth. In her new role, the old street merchant [Apple Mary] obviously was not usable. So Ken Ernst gave her a beauty treatment, some weight loss and a more appropriate wardrobe…. We put her applecart in storage, where it will remain, even in the event of another economic slump. Our Mary has more timely things to do than peddle pippins.

No one ever expects to get any closer to the horse’s mouth than this. Apple Mary is Mary Worth. And when I phoned the late Jay Kennedy, then King’s editor-in-chief, he was as dumbfounded by the obit’s claim to the contrary as I and all the rest of us dusty-shouldered delvers into comics history had been. Every history he’s ever read, he said, has Mary Worth morphing out of Apple Mary. So somebody in the King shop just goofed. It happens. And now that everything is sorted out satisfactorily, all is forgiven.

Still, a few doubters lingered at the fringes of this archival expedition. And then, happily, we got inside the horse’s mouth, right there amongst the molars and bicuspidors. At the New York Daily News, Jay Maeder, writer of Annie in her last days, was rummaging in his personal stash of old comic strip clippings and found some Apple Marys from 1935 and sent me copies, which are on display in this vicinity. From these strips, dated February, it is clear beyond quibble that Apple Mary is Mary Worth—and was from the very beginning. These February strips, appearing within four months of the strip’s debut, set the conditions of Mary Worth’s apple-peddling occupation before us. Maeder wrote me: “I [always] thought Apple Mary was some standard-issue Depression bag lady who subsequently came into a little money and improved herself. Turns out she was a woman of refinement and breeding the whole time, a once-wealthy individual who had been cheated out of her properties and reduced to apple-selling to keep together body and soul. Apparently, at least early on, her efforts to restore herself to her accustomed station in life provided much of the heart-tugging drama of the thing. You live, you learn.”

As have we all.

You may have noticed that the “team” Saunders refers to when they changed the strip’s name the first time evidently didn’t include Dale Conner. In the history of the feature, it did; but in Saunders recollection, she wasn’t there. Probably he knew that she didn’t want to be there.

Everyone seemed happy with Saunders’ transformation of Apple Mary into Mary Worth—with the restoration of the protagonist to her former station in life, that is—except Conner, who was then drawing the strip with a liquid line that sharply defined the milieu and the characters. She didn’t like Saunders’ changes to the strip. Writing to Milton Caniff, she said: “I’m so heart-sick over what Apple Mary has turned out to be. Working on it has become a chore. There’s no action to draw, only dull and childish conversation, and the plot is so inane that I gag as I try to make something of it. I dread seeing the proofs each week for my feeling shows in them.”

Conner preferred adventure stories—like Caniff’s Terry and the Pirates. By 1942 she was married and had endured Saunders’ scripts enough: her husband, Herb Ulrey, teamed with her to write a new strip that she drew, Hugh Striver, a epic about a high school athlete. It lasted until February 1945 whereupon the team concocted an airplane strip, Ayer Lane, which lasted only a little longer than their other effort.

Meanwhile, back for another Saunders’ Worth, we can report that the strip is still lunging along. It is so often published adjacent to Judge Parker and Rex Morgan on the funnies page that I am tempted to think the three come as a matched set. I half expect to open the paper someday and find Mary leaning over the windowsill panel border of her strip to give Rex or the Judge down below the benefit of her advice.

Mary, by the way, never married during the run of the strip. She came close once, though. In 1949 she meets a charming old coot named Drum Greenwood, who has piled up a fortune with his successful bubble-gum business. When he promises to endow in her name a slum clearance project, she agrees to the nuptials. But on her way to the church, the taxi gets in an accident, and Mary suffers amnesia. She is still, apparently, under its influence because she has never married old Greenwood.

Her grandson Denny, on the other hand, advanced in life. He lost his crutches along the way and earned himself a respected slot in a Neiman-Marcus sort of establishment, where he eventually married the fashion designer named September Smith. Lovely name.

Oh—when I said Mary Worth wasn’t, actually, the first soap opera, I was thinking of an earlier strip that oozed heartthrob and psychic agony: Sidney Smith’s The Gumps, which began its sudsy strain in the early 1920s. The strip started February 12, 1917, but it didn’t get genuinely soapy until four years later when Andy Gump’s rich Uncle Bim almost falls into the matrimonial clutches of the avaricious Widow Zander. But that’s another story for another day.

Voir aussi:

The Next Page: Every little thing she does

Barry Alfonso

The Pittsburgh Post-Gazette

March 4, 2007

Mary Worth seems to have always been with us. Generations have followed her activities (« adventures » seems too strong a word) in the pages of U.S. newspapers. She’s dispensed advice to her friends and neighbors since FDR was in the White House, remaining in the same 60-ish age range as wars and recessions have come and gone outside the confines of her two-panels-a-day world. Somehow, she’s survived the Darwinian laws of American entertainment that usually kill off the old, lame and slow. Lately, I’ve been wondering why.

The Post-Gazette readers’ poll conducted last fall helped crystallize my thinking about « Mary Worth. » It seems that her strip came in dead last in popularity — an achievement of sorts, considering how innocuous most comic strips are. As I’ve subsequently learned, other newspapers have discovered how Mary polarizes their readerships.

Last year, for instance, the Akron Beacon Journal received a flurry of angry letters after they dropped the strip. It’s clear that, despite her sweetness, the lady has both advocates and enemies. (About 350 papers carry the strip at present, incidentally.) Ever since I was a youngster, « Mary Worth » has been the butt of jokes. Forty years ago, Carol Burnett used to do skits on her TV program about « Mary Worthless »; more recently, « The Simpsons » has invoked her name as a symbol of stodginess. This sort of mockery only proves that she is a symbol — or more properly, an archetype.

The slightly doughy but innately elegant Mary embodies a civility that is fading out of real life. Moreover, the very pace of the strip conveys something profound: that time is a variable concept, regulated by perception. In this sense, the comic strip « Mary Worth » is more interactive and transformative than the most cutting-edge IT entertainment. Stories take months or entire seasons to unfold; a single afternoon inside Mary’s condo complex can translate to a week’s worth of strips. The reader must slow down — almost on a metabolic level — to get in sync with the proceedings.

Even by comic strip standards, « Mary Worth » moves at a leisurely pace — by comparison, the likes of « Rex Morgan, M.D. » hit the eyeballs with the velocity of a Jerry Bruckheimer action film. Like a Kabuki play, Mary Worth’s stories unfold rather formally, marked by ritualized speech and poses.

The strip’s characters are almost always shown from the waist up, contributing to the still-life portrait look of each panel. Plots advance by a sort of peristaltic motion toward crisis points — the strip is, after all, a soap opera. Emotional gales buffet the pale walls of the Charterstone Condominium Complex and swirl around Mary, sometimes nearly engulfing her. Last fall, the drama level picked up a bit — a confrontation with a Captain Kangaroo-lookalike stalker named Aldo Kelrast led to his death in a drunken driving accident.

But it’s hard to imagine many people reading the strip for excitement. The effects of following « Mary Worth » are more subtle, more cumulative, like those of a time-released pill or a blow to the head that takes days to register.

As the decades have passed, Mary Worth has truly become sui generis. There is nothing else in American entertainment quite like it. In this era of quick spurts of hype and flash, when an « interactive Web-based serial » like « lonelygirl15 » can become the Flavor of the Nanosecond, Mary Worth stands apart as a true exotic. More than anything, it impresses by just continuing to continue.

Change doesn’t come easily to this hermetically sealed world — when it does, it’s definitely noticed. Joe Giella recalls what happened when he started drawing the strip in 1991: « My editor said, ‘Take out some of the lines in Mary Worth’s face.’ So I streamlined her. A lot of fans got upset — the L.A. Times ran a headline asking, ‘Who gave Mary Worth a face-tuck?’ I thought it was the end of my job. » Giella restored some of Mary’s wrinkles and weathered the firestorm.

« It was hard for me to get used to doing this strip, » he continues. « I’d been drawing super-heroes for a long time, and I don’t think anyone has thrown a punch in Mary Worth in 30 years. I said, ‘There’s nothing going on here.’ But now I’m into it. »

Giella follows a template that was largely established some 70 years ago. That’s the secret of the strip’s longevity, he feels: « It’s consistent — Mary doesn’t change. She’s just a good-hearted, helpful person. People are just used to seeing the strip and they stay loyal to it. »

It might surprise some to know that the recent stories in « Mary Worth » are fast-paced compared with those featured in past strips. John Saunders, son of the strip’s co-creator, would sometimes take up to 18 months to resolve a plot. After his death in 2004, Karen Moy took over the writing duties and began to pick up the tempo — about three stories are now completed each year, she says.

With Moy at the helm, « Mary Worth » has gingerly ventured into new territory. Traditionally, the focus of the strip has been on Mary’s friends, not Worth herself. Lately, though, her shadowy inner world has been explored — besides fending off a stalker, she’s dealt with feelings of resentments toward a new neighbor (nonagenarian psychic Ella Byrd) and proven her long-simmering affection for widowed doctor Jeff Corey by standing by him during a life-threatening illness at a clinic in Vietnam. Moy promises further plot twists and unexpected revelations in the future.

Whatever spice is added to the stories, the essential « Mary Worth » formula will continue to be adhered to. In my opinion, the plots are almost beside the point — the strip is read because of who Mary is, not for what she does. Moy doubtlessly speaks for longtime readers when she describes Mary’s appeal as a person: « She’s always been a force of compassion and wisdom, someone you can rely on. She does show human traits, like jealousy, self-doubt, fear and remorse. But she always handles herself with dignity. »

There’s a glow to Moy’s words that suggests she’s describing a saint, not a matronly condo-dweller. As is often true of revered personages, Mary has attracted loyalists who remain devoted over a lifetime. « It’s like a cult, » says Giella. « They watch everything I do — I get over 12-15 letters a month and they aren’t always complimentary. »

Conversely, Mary’s saint-like qualities are what make her a punch line: « Maybe it’s because it’s easy to poke fun at a character who promotes ideals like compassion, » says Moy. « This isn’t a very idealistic world, and some people gravitate toward characters that are sarcastic or bitter. »

I suspect that Mary’s selflessly giving nature is directly related to the pacing of her strip. In her world, there is time for long pauses between thoughts and actions, to carefully consider the needs of others before offering the right words of advice or solace. There is time to linger at your front door if a neighbor is in trouble — who cares if the conversation drags on for a week or two?

ll this goes against the grain of our age, of course. But I would suggest that reading « Mary Worth » can be a wake-up call as well as an act of daily meditation. We dismiss her at our peril.

Just as the glacial ice of the polar regions is melting under the effects of human-induced global warming, so the glacial pace of « Mary Worth » may be doomed in today’s overheated entertainment climate. And, as the great ice shelves are assets we cannot afford to lose, so the anachronistic tempo and quaint sense of decency in « Mary Worth » are something not lightly thrown away.

Here’s at least one reader who wishes Mary to remain right where she is, a little window into a lost world of torpid motion and gentle spirits.

« In every situation, I always try to do the kindest thing possible »

— Mary Worth

Like an angel, she exists on a higher plane, hovering on the edges of private thought and collective memory. She is a Presence in mass American culture, more enduring than typical three-dimensional celebrities and more familiar than most of our presidents. Millions have encountered her repeatedly and many would recognize her on sight. Some think she’s ridiculous; quite a few others consider her a comforter, a friend.

Barry Alfonso is a journalist and author living in Swissvale. (louminatti@earthlink.net)The Next Page is different every week.


Diplomatie: C’est avec les beaux sentiments qu’on fait de la mauvaise diplomatie (If you treat him like a statesman, he’ll be one)

12 décembre, 2012
https://jcdurbant.files.wordpress.com/2012/12/4e622-gide-urss.jpgC’est avec les beaux sentiments qu’on fait de la mauvaise littérature. André Gide
Je doute qu’en aucun autre pays aujourd’hui, fut-ce l’Allemagne de Hitler, l’esprit soit moins libre, plus courbé, plus craintif, terrorisé qu’en URSS. André Gide
Deux éléments expliquent le succès et la force du Retour de l’URSS. En premier lieu, il s’agit d’un témoignage à la fois critique et dépourvu de hargne – et d’autant plus efficace dans la critique que l’auteur y parlait de son « amour » pour l’URSS. Surtout, ce petit livre venait de celui qui était reconnu comme le plus grand écrivain français vivant, ou autant vaut. Le Staline de Souvarine, paru l’année précédente, et qui était la première biographie critique du dictateur, était autrement solide et précis, mais il n’était que de Souvarine, dont le nom ne parlait pas à grand monde. Qu’est-ce qui avait poussé Gide à cracher dans le bortsch ? On pourrait interpréter son audace comme un joli coup stratégique : il obtenait un grand succès de librairie, compensait la perte de ses lecteurs d’extrême gauche par la conquête d’un lectorat de tous bords, retrouvait cette tranquillité que son statut de compagnon de route n° 1 lui avait fait perdre… Et puis, last but not least, il soignait une nouvelle fois son image d’anticonformiste imprévisible, champion de la sincérité, intraitable défenseur de la vérité en toutes choses. Un tel jugement, même s’il y entre quelque vérité, ne prendrait pas en compte les risques encourus. Gide avait trouvé, par son adhésion au communisme, une famille, une espérance, le respect des petits et la haine du bourgeois qui ne pouvait que lui plaire. Plutôt qu’un calcul sur son sort personnel et sur la fin de sa carrière, c’est – comme toujours – une impulsion qui le porte à dire ce qu’il sait et ce qu’il a vu. Le Retour de l’URSS n’est pas un pamphlet. On y rencontre de nombreuses louanges à l’adresse des réalisations du régime… Mais, de chapitre en chapitre, se trouvent entassés tous les attributs – ou presque – de la société totalitaire : « l’inertie de la masse », la « dépersonnalisation », le conformisme général, l’idéologie d’État répétée chaque matin par la presse, le «façonnement de l’esprit [qui] commence dès la plus tendre enfance », l’étanchéité du pays avec les autres pays, la disparition de l’esprit critique (« et je doute qu’en aucun autre pays aujourd’hui, fût-ce dans l’Allemagne de Hitler, l’esprit soit moins libre, plus courbé, plus craintif (terrorisé), plus vassalisé. »), le culte de la personnalité (« l’effigie de Staline se rencontre partout»), dictature non du prolétariat mais d’un homme… Une seule réalité, terrible, a échappé à Gide : l’existence du goulag. (…) Retour de l’URSS était devenu un événement. La presse de droite se réjouissait, c’était de bonne guerre. Il fallait à Gide démontrer qu’il n’était pas récupérable de ce côté-là. Pourtant, les critiques qui portèrent sur le fond de son ouvrage, sur son manque de connaissances économiques, sur ses « naïvetés », l’agaçaient. Il s’employa dès lors à le compléter par un autre, plus documenté, plus chiffré, qu’il appellera Retouches à mon Retour de l’URSS. Ce furent mêmes louanges et mêmes critiques de tous les côtés. Chacun avait son siège fait. Pour les uns, Gide était un apostat, un traître, un ennemi de classe retourné à son vomissement ; pour les autres, c’était un modèle de courage intellectuel, refusant de soumettre l’impératif de la vérité aux intérêts et à l’esprit de parti. Pour André Gide, le dilemme n’était pas si subtil, il ne fallait pas accepter les sommations de ceux pour qui tel témoignage n’était pas « opportun ». car il n’est jamais opportun de dire la vérité en face de la tyrannie. Au fond. Gide illustrait la théorie du clerc selon Julien Benda : vérité toujours, quoi qu’il en coûte’. Le prix de la vérité pouvait aussi être élevé pour la collectivité. En cas d’affrontement armé avec les fascismes, devait-on discréditer l’allié potentiel soviétique ? C’est sans doute la question que se posait Malraux. Mais ne pouvait-on pas, en s’alliant avec le diable, garder en tête que c’était le diable ? Michel Winock
Dans l’expression ‘gouvernement islamique’, pourquoi jeter d’emblée la suspicion sur l’adjectif ‘islamique’ ? Le mot ‘gouvernement’ suffit, à lui seul, à éveiller la vigilance. Foucault (dec. 1978)
Khomeini est une sorte de figure à la Gandhi. William Sullivan (ambassadeur américain à Téhéran)
Khomeini (…) n’est pas un ‘mujahid fou », mais un homme d’une intégrité et d’une honnêteté impeccables. James Bill (conseiller de Carter, Newsweek, February 12, 1979)
Supposer que l’Ayatollah Khomeiny est un dissimulateur est presque iconcevable. Son style politique est d’exprimer son point de vue réel d’une manière provocante  et sans concession. Peu importe les conséquences. Il a peu d’incitations pour devenir brusquement sournois pour flatter l’opinion publique américaine. Ainsi, le dépeindre comme fanatique, réactionnaire et porteur de préjugés bruts apparait heureusement et certainement faux. Aussi, ce qui est encourageant, c’est que son entourage de proches conseillers est uniformément composé d’individus modérés et progressistes. (…) En dépit de ces turbulences, beaucoup d’Iraniens non religieux parlent de cette période comme l’heure de gloire de l’Islam. Après avoir créé un nouveau modèle de révolution populaire fondée, pour l’essentiel, sur les tactiques nonviolentes, l’Iran pourrait bien finalement nous fournir le modèle de gouvernance humaine dont ont désespérément besoin  les pays du tiers-monde. Richard Falk (universitaire de Princeton et conseiller de Carter, « Trusting Khomeini », NYT, February 16, 1979)
Nombre des déclarations [de l’Iran] sont certes répréhensibles, mais elles ne constituent pas une incitation au génocide. Personne ne les a mises en oeuvre. Kenneth Roth (président de Human Rights Watch)
L’ex-otage britannique au Liban, Terry Waite, a effectué une visite à Beyrouth la semaine dernière, 25 ans après son enlèvement par le Jihad islamique, un groupe pro-iranien proche du Hezbollah, rapportait dimanche un journaliste du Sunday Telegraph qui l’a accompagné durant son voyage. (…) Au cours de sa visite, M. Waite, 73 ans, s’est réuni lundi dernier avec le responsable des relations internationales au sein du Hezbollah, Ammar Moussawi, pour des « discussions de réconciliation ». La réunion a duré près de deux heures. Il a affirmé au journal britannique avoir demandé au parti islamiste libanais d’aider les réfugiés chrétiens syriens qui ont fui les violences dans leur pays. Terry Waite est un ancien émissaire du chef de l’Église anglicane de l’époque, Robert Runcie. Il a été enlevé au Liban en 1987 alors qu’il tentait de négocier la libération de quatre otages occidentaux. Accusé d’être un espion, il a été détenu par le Jihad islamique pendant 1 760 jours avant d’être libéré en 1991. (…) Au cours de sa réunion avec M. Moussawi, le Britannique s’est montré très critique vis-à-vis des soulèvements en cours dans le monde arabe, dénonçant l’islamisation des révolutions. « Le Printemps arabe s’est transformé en un pouvoir d’oppression et non de liberté », a-t-il dit au responsable du Hezbollah qui l’a en retour qualifié de « grand homme ». L’Orient du jour
Lors de la crise des missiles de Cuba, les États-Unis n’ont pas été confrontés à Cuba, mais à l’Union Soviétique. Israël n’a pas été confronté à Gaza, mais à l’Iran. Michael B. Oren (ambassadeur israélien aux États-Unis et historien militaire)
Même pour les normes de l’Afrique des années 1990, le RUF avait mis la barre très haut pour la brutalité. Ses soldats étaient principalement des enfants enlevés à leurs parents, nourris à la cocaïne et aux amphétamines. Son financement provenait des diamants du sang. Il s’était fait une véritable réputation pour l’amputations des membres de ses victimes. Ses campagnes militaires portaient des noms comme « tout doit disparaitre ». En janvier 1999, six mois avant le témoignage de Mme Rice du Sénat, le RUF fit le siège de la capitale, Freetown. « Le RUF a incendié des maisons avec leurs occupants toujours à l’intérieur, découpé à la machette les membres ou arraché les yeux au couteau de ses victimes, violé les enfants et abattu de nombreuses personnes dans la rue, » a écrit Ryan Lizza dans The New Republic. « En trois semaines, le RUF tué quelques 6 000 personnes, principalement des civils. » Que faire avec un tel groupe? L’Administration Clinton a eu une idée. Amorcer un processus de paix. Il n’a pas semblé  faire problème que Sankoh était manifestement irrécupérable et probablement psychotique. Ni qu’il avait violé les accords antérieurs pour mettre fin à la guerre. « Si vous traitez Sankoh comme un homme d’État, il le deviendra », telle était la théorie opératoire au Département d’Etat, selon un membre du personnel du Congrès cité par M. Lizza. Au lieu de traiter Sankoh comme une partie du problème, sinon le problème lui-même, le Département allait le traiter comme faisant partie de la solution. Un représentant du RUF fut donc invité à Washington pour des entretiens. Jesse Jackson fut nommé au poste d’envoyé spécial du président Clinton. (…) Un mois plus tard, les voeux de Mme Ricefurent exaucés avec la signature de l’Accord de paix de Lomé. C’était un incroyable Il s’agissait d’un document. Au nom de la réconciliation, les combattants du RUF furent amnistiés. Sankoh devint vice-président de la Sierra Leone. Pour adoucir l’affaire, il était également chargé de la commission chargée de surveiller le commerce des diamants du pays. Tout cela fut imposé au Président Kabbah. En septembre 1999, Mme Rice salua les efforts de »pratiques » du pasteur Jackson, de l’ambassadeur américain Joe Melrose « et de beaucoup d’autres » pour avoir contribué à la signature de l’accord de Lomé. Pendant des mois par la suite, Mme Rice célèbra les accords à chaque occasion. le pasteur Jackson, dit-elle, avait « joué un rôle particulièrement important, » comme l’avait fait Howard Jeter, son adjoint au Département. Lors d’une séance de questions-réponses avec des journalistes africains le 16 février 2000, elle défendit la participation de Sankoh au gouvernement, notant que « il y a plusieurs cas où des accords de paix dans le monde ont envisagé la conversion de mouvements rebelles en partis politiques ». Qui plus est, les États-Unis étaient même prêts à donner un coup de main à Sankoh, pourvu qu’il se tienne bien. « Parmi les institutions de gouvernement que nous sommes prêts à aider, » dit-elle, « il y a bien sûr la Commission des ressources quel dirige M. Sankoh. » Bien entendu. Trois mois plus tard, le RUF prenait 500 casques bleus des Nations Unies en otage et menaçait à nouveau Freetown. L’Accord de Lomé était devenu lettre morte. Bret Stephens
La croissance économique qui a suivi la révolution était agitée et insoutenable, note Gaidar, reprenant un thème de son ouvrage précédent, « L’effondrement d’un Empire ». Dans « Russie: une vision à long terme, » il se tourne rapidement vers les mois qui ont suivi l’effondrement soviétique, citant les notes de service catastrophiques sur la famine imminente et la désintégration sociale qui s’entassaient sur son bureau en novembre 1991. Il réfute plusieurs idées sur ce qui s’est passé à cette époque, y compris l’affirmation fausse que la réforme économique avait provoqué la crise – i.e., que la stabilisation monétaire, la privatisation et la libéralisation des prix avaient entraîné une chute catastrophique de production. Une telle revendication, pour Gaidar, vient du fait de regarder le problème du mauvaise côté. L’argent soviétique n’était pas de l’argent réel, tout comme la production soviétique n’était pas de la vraie production. L’économie avait créé des produits et services dont personne ne voulait, par l’intermédiaire de processus qui détruisaient la valeur au lieu de le créer. L’arrêt des fausses incitations à produire ne pouvait que provoquerque l’effondrement de la production enregistrée. La réforme était nécessaire parce que les dirigeants soviétiques avaient hérité d’une crise qui menaçait l’existence même du pays. Gaidar conclut en évaluant les dirigeants actuels de la Russie. « Il n’est pas difficile d’être populaire et avoir un soutien politique », écrit-il, « lorsque vous disposez de dix années de croissance du revenu réel à 10 pour cent par an ». Mais cette époque est révolue. Le régime doit maintenant choisir entre répression (« tentant mais suicidaire ») et ce qu’il appelle « la libéralisation réglementée ». En particulier, il soutient que la Russie doit rétablir la liberté d’expression, ouvrir son processus de prise de décision, instituer un système judiciaire indépendant et mener une « guerre contre la corruption ». Taiwan, l’Espagne et le Chili sont pour lui des exemples à suivre. Edward Lucas
Reuel Marc Gerecht, de la Fondation pour la défense des démocraties et Brian Katulis du Center for American Progress soutenaient « Plutôt des islamistes élus que des dictateurs » (…) Katulis a accusé les dictatures d’encourager « les sortes d’idéologies » qui ont conduit au 9/11 et Gerecht a insisté que ce sont les juntes militaires, pas les islamistes, qui sont généralement « le véritable danger. … Le seul moyen d’obtenir un ordre plus libéral au Moyen-Orient, c’est par l’intermédiaire des électeurs croyants » qui portent les islamistes au pouvoir. Katulis a soutenu que les islamistes élus changent et deviennent moins idéologiques et plus pragmatiques ; que pris dans la mélée de la politique au jour le jour ils évoluent pour se concentrer sur les « besoins fondamentaux », tels que la sécurité et l’emploi.(…) En seulement trois mois, Morsi a montré qu’il aspire à des pouvoirs dictatoriaux supérieurs à ceux de Moubarak et que son règne laisse présager une encore plus grande calamité pour l’Égypte que Moubarak. Il a parfaitement justifié notre point de vue à Jasser et à moi qu’il vaut mieux des dictateurs que des islamistes élus. Comme je l’ai indiqué au cours du débat, les Occidentaux doivent fermer avec détermination la porte aux dictateurs idéologiques comme les islamistes tout en faisant pression sur les dictateurs avides pour qu’ils fassent place à la société civile. Telle est la la seule porte de sortie de ce faux choix entre deux formes de tyrannie. Daniel Pipes

A l’heure où, avec les missiles de Gaza, la révolution iranienne vient pour la énième fois de confirmer tout le potentiel qu’avait laissé escomter il y a plus de 40 ans son lancement franco-américain sur les fronts baptismaux  …

Et où, de l’ONU à l’ex-otage du Hezbollah Terry Waite, la même bien-pensance occidentale est repartie pour un tour avec l’adoubement d’organisations qui continuent à appeler à l’annihilation d’un de leurs voisins …

Comment ne pas être attendri avec l’islamologue Daniel Pipes commentant la nouvelle expérience en cours et en direct de l’Egypte

Par la confondante et indéfectible constance avec laquelle les belles âmes qui nous gouvernent …

Continuent à ignorer pour la diplomatie la leçon de Gide sur la littérature ?

Better Dictators than Elected Islamists

Daniel Pipes

The Washington Times

December 11, 2012

Washington Times title: « Islamists are worse than dictators »

Who is worse, President Mohamed Morsi, the elected Islamist seeking to apply Islamic law in Egypt, or President Husni Mubarak, the former dictator ousted for trying to start a dynasty? More broadly will a liberal, democratic order more likely emerge under Islamist ideologues who prevail through the ballot box or from greedy dictators with no particular agenda beyond their own survival and power?

Morsi’s recent actions provide an answer, establishing that Islamists are yet worse than dictators.

This issue came up in an interesting debate for Intelligence Squared U.S. in early October when Reuel Marc Gerecht of the Foundation for the Defense of Democracies and Brian Katulis of the Center for American Progress argued « Better elected Islamists than dictators, » while Zuhdi Jasser of the American Islamic Forum for Democracy and I argued the counter-argument. Well, no one really argued « for » anyone. The other team did not endorse Islamists, we certainly did not celebrate dictators. The issue, rather, was which sort of ruler is the lesser of two evils, and can be cudgeled to democracy.

Katulis blamed dictatorships for fostering « the sorts of ideologies » that led to 9/11 and Gerecht insisted that military juntas, not Islamists, generally are « the real danger. … The only way you’re going to get a more liberal order in the Middle East is through people of faith » who vote Islamists into office. Katulis argued that elected Islamists change and morph, becoming less ideological and more practical; they evolve in response to the rough and tumble of politics to focus on « basic needs » such as security and jobs.

President Mohamed Morsi meeting with Australia’s Prime Minister Julie Gillard in Sept. 2012.

In Iraq, Gerecht professed to find that « a tidal wave of people who were once hard core Islamists who … have become pretty profound democrats, if not liberals. » As for Egypt, he noted approvingly but inaccurately that « The Muslim Brotherhood is having serious internal debates because they haven’t figured out how to handle [their success]. That’s what we want. We want them to fight it out. »

Jasser and I replied to this catalogue of inaccuracies (military juntas led to 9/11?) and wishful thinking (true believers will compromise on their goals? a tidal wave of Iraqi Islamists became liberals?) by stating first that ideologues are « dictators on steroids » who don’t moderate upon reaching power but dig themselves in, building foundations to remain indefinitely in office. Second, ideologues neglect the very issues that our opponents stressed – security and jobs – in favor of implementing Islamic laws. Greedy dictators, in contrast, short on ideology and vision, do not have a vision of society and so can be convinced to move toward economic development, personal freedoms, an open political process, and rule of law (for example, South Korea).

Lo and behold, Morsi and the Muslim Brotherhood have followed exactly our script. Since taking power in August, Morsi (1) sidelined the military, then focused on entrenching and expanding their supremacy, most notably by issuing a series of orders on Nov. 22 that arrogated autocratic powers to him and spreading Zionist conspiracy theories about his opponents. He then (2) rammed through an Islamist-oriented constitution on Nov. 30 and called a snap referendum on it Dec. 15. Consumed with these two tasks, he virtually ignored the myriad issues afflicting Egypt, especially the looming economic crisis and the lack of funds to pay for imported food.

Morsi’s power grab stimulated anti-Islamist Egyptians to join forces as the « National Salvation Front » and confront Islamists in the most violent street clashes in six decades, forcing him partially to retreat from his Nov.22 orders. Ironically, after deftly sidelining the military in August, Morsi’s overreach created circumstances that returned ultimate authority to the generals, who can intervene for or against him. By choosing Islamist sympathizers as top officers and offering the military enhanced privileges in the proposed constitution, he has in all likelihood won their support. Martial law appears likely next.

In just three months, Morsi has shown that he aspires to dictatorial powers greater than Mubarak’s and that his rule portends to be an even greater calamity for Egypt than was Mubarak’s. He has neatly vindicated Jasser’s and my point: better dictators than elected Islamists. As I noted in the debate, Westerners should slam the door hard on ideological dictators like Islamists while pressuring greedy dictators to allow civil society. That offers the only exit from the false choice of two forms of tyranny.

Mr. Pipes (www.DanielPipes.org) is president of the Middle East Forum.

Voir aussi:

The Other Susan Rice File

How to embrace psychotic murderers and alienate a continent.

Bret Stephens

The WSJ

December 11, 2012

The trouble with a newspaper column lies in the word limit. Last week, I wrote about some of Susan Rice’s diplomatic misadventures in Africa during her years in the Clinton administration: Rwanda, Ethiopia, the Democratic Republic of Congo. But there wasn’t enough space to get to them all.

And Sierra Leone deserves a column of its own.

On June 8, 1999, before the Senate Foreign Relations Committee, Ms. Rice, then the assistant secretary of state for African affairs, delivered testimony on a range of issues, and little Sierra Leone was high on the list. An elected civilian government led by a former British barrister named Ahmad Kabbah had been under siege for years by a rebel group known as the Revolutionary United Front, led by a Libyan-trained guerrilla named Foday Sankoh. Events were coming to a head.

Even by the standards of Africa in the 1990s, the RUF set a high bar for brutality. Its soldiers were mostly children, abducted from their parents, fed on a diet of cocaine and speed. Its funding came from blood diamonds. It was internationally famous for chopping off the limbs of its victims. Its military campaigns bore such names as « Operation No Living Thing. »

In January 1999, six months before Ms. Rice’s Senate testimony, the RUF laid siege to the capital city of Freetown. « The RUF burned down houses with their occupants still inside, hacked off limbs, gouged out eyes with knives, raped children, and gunned down scores of people in the street, » wrote Ryan Lizza in the New Republic. « In three weeks, the RUF killed some 6,000 people, mostly civilians. »

What to do with a group like this? The Clinton administration had an idea. Initiate a peace process.

It didn’t seem to matter that Sankoh was demonstrably evil and probably psychotic. It didn’t seem to matter, either, that he had violated previous agreements to end the war. « If you treat Sankoh like a statesman, he’ll be one, » was the operative theory at the State Department, according to one congressional staffer cited by Mr. Lizza. Instead of treating Sankoh as part of the problem, if not the problem itself, State would treat him as part of the solution. An RUF representative was invited to Washington for talks. Jesse Jackson was appointed to the position of President Clinton’s special envoy.

It would be tempting to blame Rev. Jackson for the debacle that would soon follow. But as Ms. Rice was keen to insist in her Senate testimony that June, it was the Africa hands at the State Department who were doing most of the heavy lifting.

« It’s been through active U.S. diplomacy behind the scenes, » she explained. « It hasn’t gotten a great deal of press coverage, that we and others saw the rebels and the government of Sierra Leone come to the negotiating table just a couple of weeks ago, in the context of a negotiated cease-fire, in which the United States played an important role. »

A month later, Ms. Rice got her wish with the signing of the Lomé Peace Accord. It was an extraordinary document. In the name of reconciliation, RUF fighters were given amnesty. Sankoh was made Sierra Leone’s vice president. To sweeten the deal, he was also put in charge of the commission overseeing the country’s diamond trade. All this was foisted on President Kabbah.

In September 1999, Ms. Rice praised the « hands-on efforts » of Rev. Jackson, U.S. Ambassador Joe Melrose « and many others » for helping bring about the Lomé agreement.

For months thereafter, Ms. Rice cheered the accords at every opportunity. Rev. Jackson, she said, had « played a particularly valuable role, » as had Howard Jeter, her deputy at State. In a Feb. 16, 2000, Q&A session with African journalists, she defended Sankoh’s participation in the government, noting that « there are many instances where peace agreements around the world have contemplated rebel movements converting themselves into political parties. »

What was more, the U.S. was even prepared to lend Sankoh a helping hand, provided he behaved himself. « Among the institutions of government that we are prepared to assist, » she said, « is of course the Commission on Resources which Mr. Sankoh heads. »

Of course.

Three months later, the RUF took 500 U.N. peacekeepers as hostages and was again threatening Freetown. Lomé had become a dead letter. The State Department sought to send Rev. Jackson again to the region, but he was so detested that his trip had to be canceled. The U.N.’s Kofi Annan begged for Britain’s help. Tony Blair obliged him.

« Over a number of weeks, » Mr. Blair recalls in his memoirs, British troops « did indeed sort out the RUF. . . . The RUF leader Foday Sankoh was arrested, and during the following months there was a buildup of the international presence, a collapse of the rebels and over time a program of comprehensive disarmament. . . . The country’s democracy was saved. »

Today Mr. Blair is a national hero in Sierra Leone. As for Ms. Rice and the administration she represented, history will deliver its own verdict.

Voir également:

Dancing Around Genocide

David Feith

The WSJ

December 5, 2012

Is promoting genocide a human-rights violation? You might think that’s an easy question. But it isn’t at Human Rights Watch, where a bitter debate is raging over how to describe Iran’s calls for the destruction of Israel. The infighting reveals a peculiar standard regarding dictatorships and human rights and especially the Jewish state.

Human Rights Watch is the George Soros-funded operation that has outsize influence in governments, newsrooms and classrooms world-wide. Some at the nonprofit want to denounce Iran’s regime for inciting genocide. « Sitting still while Iran claims a ‘justification to kill all Jews and annihilate Israel’ . . . is a position unworthy of our great organization, » Sid Sheinberg, the group’s vice chairman, wrote to colleagues in a recent email.

But Executive Director Kenneth Roth, who runs the nonprofit, strenuously disagrees.

Asked in 2010 about Iranian President Mahmoud Ahmadinejad’s statement that Israel « must be wiped off the map, » Mr. Roth suggested that the Iranian president has been misunderstood. « There was a real question as to whether he actually said that, » Mr. Roth told The New Republic, because the Persian language lacks an idiom for wiping off the map. Then again, Mr. Ahmadinejad’s own English-language website translated his words that way, and the main alternative translation— « eliminated from the pages of history »—is no more benign. Nor is Mr. Ahmadinejad an outlier in the regime. Iran’s top military officer declared earlier this year that « the Iranian nation is standing for its cause that is the full annihilation of Israel. »

Mr. Roth’s main claim is legalistic: Iran’s rhetoric doesn’t qualify as « incitement »—which is illegal under the United Nations Genocide Convention of 1948—but amounts merely to « advocacy, » which is legal.

« The theory » to which Human Rights Watch subscribes, he has written in internal emails, « is that in the case of advocacy, however hateful, there is time to dissuade—to rebut speech with speech— whereas in the case of incitement, the action being urged is so imminently connected to the speech in question that there is no time to dissuade. Incitement must be suppressed because it is tantamount to action. »

Mr. Roth added in another email: « Many of [Iran’s] statements are certainly reprehensible, but they are not incitement to genocide. No one has acted on them. »

Really? What about the officials, soldiers and scientists behind Iran’s nuclear program? Mostafa Ahmadi Roshan was a senior nuclear scientist until his death in a car explosion this year. His widow afterward boasted: « Mostafa’s ultimate goal was the annihilation of Israel. »

Hezbollah, the Lebanese terror group founded by the Tehran regime, is also unabashed about its motivations. Then there’s Hamas, the Tehran-backed Palestinian terror group whose founding charter declares that « Israel will exist and will continue to exist until Islam will obliterate it, just as it obliterated others before it. »

If building nuclear weapons and deploying Hezbollah and Hamas aren’t « action » in Mr. Roth’s view, what is? « Incitement to genocide did occur in Rwanda, » he has written to colleagues. « Radio Milles Collines identified the locations of Tutsis and directed organized gangs to hunt them down, which they promptly did, in real time. »

So if genocidal talk isn’t causing genocidal action in « real time, » Human Rights Watch must sit on its hands. That approach seems to miss the purpose of both the Genocide Convention—to stop genocide before it happens, not simply litigate it afterward—and of human-rights activism generally.

For decades Human Rights Watch has done brave reporting behind the Iron Curtain, in Saddam Hussein’s Iraq, communist China and other dark corners. Yet its silence on Iran’s genocidal rhetoric fits a pattern toward Israel.

Mr. Roth, when asked to comment for this article, said that a Human Rights Watch committee may review Iran’s rhetoric, but in his view Tehran isn’t inciting genocide and claims to the contrary are « part of an effort to beat the war drums against Iran. » In other words, Tehran will continue to call for Israel’s obliteration—and Human Rights Watch will continue to sit back and watch.

Mr. Feith is an assistant editorial features editor at the Journal

Voir de plus:

Democracy Promotion or Islamist Promotion?
Bruce Thornton
Frontpage Magazine

December 12, 2012

The hope that democracy would bloom in Egypt following our collusion in removing Hosni Mubarak looks more and more delusional every day. Even our foreign policy wishful thinkers are no longer peddling the canard that the Islamist Muslim Brotherhood is “secular” and “moderate,” thus proving that Muslims devoted to the global expansion of Islam and illiberal Sharia law can be liberal democrats friendly to our interests. But despite being mugged by the Islamist reality, too many democracy promoters in the West still refuse to acknowledge that the Iranian Revolution, not the American Revolution, is the likely model for the so-called “Arab Spring.”

The latest moves by president Mohammed Morsi to aggrandize Muslim Brotherhood power in Egypt would not surprise anyone even casually familiar with that organization’s aims and ideology. But even those presumably in the know still cling to the Western narrative predicated on Western assumptions. For example, New York Times Cairo bureau chief David Kirkpatrick recently said, “The Brotherhood, they’re politicians. They are not violent by nature, and they have over the last couple of decades evolved more and more into a moderate — conservative but religious, but moderate — regular old political force.” It takes just such a massive failure of imagination to ignore the illiberal and Islamist implications of Morsi’s recent autocratic behavior, which is consistent with nearly 90 years of Muslim Brotherhood jihadist goals like “the Koran is our law” and “death for the sake of Allah is the highest of our aspirations.” Is that not an aim “violent by nature”? What other global “regular old political force” endorses such illiberal aspirations? Like many Westerners, Kirkpatrick confuses pragmatism for moderation.

And don’t be fooled by the fact that Morsi’s November 22 decree insulating his actions from judicial review has been partially rescinded. The decree already has served its purpose. The Islamist-dominated assembly has finished writing the new constitution that enshrines Sharia law, and a referendum on it will be held on Saturday. Ominously, Morsi has deployed the army as “security,” giving it the right to arrest civilians. As the Wall Street Journal reports, “If voters pass the constitution on Saturday, it could give Islamists a nearly free hand to redraft the architecture of Egypt’s nascent democracy.” Andrew McCarthy last week quoted Morsi adviser Khairat al-Shater to give us a hint at what purpose that new constitutional structure would serve: “to subjugate people to God on earth” and “to organize our life and the lives of the people on the basis of Islam,” which is “our main and overall mission as Muslim Brothers.” As for Kirkpatrick’s old-fashioned pol Morsi, Freedom Center Shillman Fellow Raymond Ibrahim recently reported that a Muslim Brotherhood official said on Egyptian television that “Supreme Guide” Muhammed Badie “rules Morsi.” If true, this means an Egyptian government hostile to Israel and supportive of the terrorist gang Hamas, which like Badie explicitly endorses genocide, and committed to the “Grand Jihad” of subverting Western civilization from within.

But what about the protesters in Tahrir Square? Don’t they represent a significant liberal opposition to an Iran-like state arising in Egypt? We will know after Saturday, when a postponement of the referendum, or a result rejecting the constitution, will demonstrate that the thousands protesting in Cairo we see on the news represent the preferences of 83 million Egyptians we don’t see. But as Andrew Bostom reports, research by Vote Compass Egypt suggests that 70% of Egyptians will vote for a constitution that legalizes religious intolerance and ignores fundamental human rights, an outcome consistent with several years of polling in Egypt that consistently has found widespread support for Sharia law. Perhaps that’s why the liberals are trying to postpone the vote and are calling for a boycott. They understand that “democracy” understood only as popular sovereignty will lead to illiberal and tyrannical results. If you don’t believe them, listen to influential cleric Sheik Yasser Borhami, who said of the new constitution, “This constitution has more complete restraints on rights than ever existed before in any Egyptian constitution. This will not be a democracy that can allow what God forbids, or forbid what God allows.”

Meanwhile, another venue of revolution against a brutal dictator, Syria, also looks more and more likely to result in chaos favorable not to liberal democracy, but to the Muslim Brotherhood and the more explicitly jihadist gangs fighting against Assad. According to the New York Times, the al-Qaeda franchise Al-Nusra Front “has become one of the uprising’s most effective fighting forces” since “its fighters, a small minority of the rebels, have the boldness and skill to storm fortified positions and lead other battalions to capture military bases and oil fields. As their successes mount, they gather more weapons and attract more fighters.” Other Islamist groups were recently seen in a video leading a sing-along extolling terrorism, the destruction of the World Trade Center, and the Taliban. More frightening still, another video has surfaced that — assuming it’s authentic — shows the Free Syrian Army killing rabbits with some sort of poison gas.

But don’t worry, the new “opposition alliance” endorsed by France and the US is lead by Moaz al–Khatib. As J.E. Dyer reports, Khatib is “a Muslim Brotherhood member with a history of anti-Semitic, anti-Western statements, who has castigated as ‘revisionists’ fellow Muslims (like Alawites) whose beliefs differ on the margins, and who believes that the bombing of Israelis is ‘evidence of God’s justice.’” Yet despite all the signs that, as Frontpage’s Daniel Greenfield wrote recently, “Syria is coming down to a race between the Iranian allied Syrian government, the Muslim Brotherhood and Al Qaeda,” according to the London Sunday Times, “The United States is launching a covert operation to send weapons to Syrian rebels for the first time,” including “mortars, rocket-propelled grenades and anti-tank missiles.” Some of the weapons come from “the stockpiles of Muammar Gaddafi” and “include SA-7 missiles, which can be used to shoot down aircraft.” It’s looking more and more like a reprise of the debacle in Libya, where US military power was used to arm and empower jihadist gangs like the one that assassinated 4 Americans in Benghazi.

So this is what ten years of democracy promotion in the Middle East have brought us: illiberal states increasingly dominated by unstable mixtures of jihadist terrorists and more tactically savvy Islamists like the Muslim Brotherhood who both share the goal of creating some version of Iran’s Islamic government. In short, we will have colluded in creating states hostile to our interests and security, and those of our closest ally in the region, Israel. Such are the fruits of foreign policy wishful thinking.

Voir enfin:

Shock Therapy’s Unsung Hero

Edward Lucas

The WSJ

December 11, 2012

The causes of modern economic growth are one great mystery, the sources of Russia’s plight another. Only someone with the intellectual ambition of Yegor Gaidar would try to penetrate both mysteries in a single volume.

Gaidar was for two decades one of the most important intellectual forces in Russia. As deputy prime minister he launched the country’s sprint to a market economy in November 1991, amid the ruins of the Soviet system. Personally austere and intellectually rigorous, he despised the corruption and cronyism that took root in Russia in the 1990s. But he was still more disillusioned by the authoritarian course plotted by Vladimir Putin after he became president in 2000. Gaidar died in 2009, at age 53.

« Russia: A Long View » synthesizes this remarkable man’s thinking about economics, history and politics. It ranges from the puzzles of slowing GDP per capita in the agrarian societies of the Neolithic Age to the quirks of alcohol consumption in 19th-century Germany. It is an uncompromising tombstone of a book, first published in Russia in 2005 but only posthumously in English, in an exemplary translation by Antonina W. Bouis.

Despite its Russo-centric title, Anders Åslund, the Swedish economist, describes « Russia: A Long View, » in the book’s foreword, as one of the best single-volume economic histories of the world ever written.

It opens with a survey of Marxist analysis of economic growth. Gaidar has some sympathy for Karl Marx himself, who in Gaidar’s view saw the weaknesses in his own theories more clearly than his followers did. But he blasts the Marxist simplicities that surrounded much Soviet-era thinking about economic development—in particular the Marxian assumption that economies conform to « the iron laws of history. » Far from obeying iron laws, Gaidar says, modern economies find themselves subject to « an incomplete, continuing process of dynamic transformations without precedent in world history. »

Having established his theoretical framework, Gaidar turns to the root causes of Russia’s backwardness. He places special emphasis on the eclipse of the self-governing medieval republic of Novgorod in northern Russia, a polity akin, he says, to Italy’s then-thriving city-states.

When Novgorod was subjugated by Moscow in the 15th century, becoming part of Russia’s vast feudal apparatus, Russia became separated « culturally, religiously, politically and ideologically from the center of innovation that Western Europe was rapidly becoming. » Whereas elements of a « taxpayers’ based democracy » were becoming entrenched in Europe, Russia’s system was of the « Eastern despotic type, » based on maximizing the resources that the state could extract from the peasant population.

In the years before the Russian Revolution, Gaidar argues, the country was beginning to shed the burden of its past, with urbanization and fast economic growth narrowing the gap with Europe. But communist economics brought a sharply different course, marked by the state ownership of property, the bureaucratic allocation of resources, forced industrialization, militarism and ruthless political repression.

The economic growth that followed the revolution was fitful and unsustainable, Gaidar notes, recapitulating a theme of his earlier book, « Collapse of an Empire. » In « Russia: A Long View, » he turns quickly to the months after the Soviet collapse, citing the graphic memorandums about impending famine and social breakdown that piled up on his desk in November 1991. He rebuts several ideas about what happened at that time, including the bogus claim that economic reform caused the crisis—i.e., that price liberalization, monetary stabilization and privatization resulted in a catastrophic fall in output.

Such a claim, Gaidar says, comes from viewing the problem the wrong way round. Soviet money wasn’t real money, just as Soviet output wasn’t real production. The economy created goods and services that nobody wanted via processes that destroyed value rather than creating it. Ending phony incentives to produce was bound to send recorded output crashing down. Reform was necessary because the Soviet leadership had bequeathed a crisis that threatened the country’s very existence.

Gaidar concludes by assessing Russia’s current leadership. « It is not hard to be popular and have political support, » he writes, « when you have ten years of growth of real income at 10 percent a year. » But that era is over. The regime must now choose between repression (« tempting but suicidal ») and what he calls « regulated liberalization. »

In particular, he argues that Russia needs to restore freedom of speech, open up its process of decision- making, institute an independent judiciary and wage a « war on corruption. » Taiwan, Spain and Chile, he says, offer examples of how to do it. It would be a task worthy of Gaidar’s own talents, if only he were around to offer them.

Mr. Lucas is the author of « Deception, » a new book on Russian espionage, and « The New Cold War: Putin’s Russia and the Threat to the West. »

Voir enfin:

André Gide au pays des soviets

Il y a soixante ans, André Gide, écrivain mondialement connu et « compagnon de route » du PCF, revenait d’un voyage en URSS. On l’y avait reçu royalement, attendant de lui un panégyrique du régime. Il publia une dénonciation argumentée qui fit scandale.

Depuis le début des années 1930, André Gide proclamait ses espérances dans le communisme. Sans doute sa sympathie pour l’URSS, son désir sincère de s’initier au marxisme (il avait l’habitude de se promener avec une édition du Capital dans sa poche, même s’il était douteux qu’il en lût beaucoup), tout cela n’était ni feinte ni pose, mais son ami Roger Martin du Gard, sagace, écrivait : « Il faut que le Parti ait été bien confiant, ou bien mal renseigné, lorsqu’il a misé sur Gide ! […] Quelle imprudence d’attacher tant de prix à l’affiliation d’un esprit aussi naturellement inapte à la conviction, toujours ailleurs que là où il semblait s’être fixé la veille ! Je crains fort que, à la longue, et malgré son authentique bonne volonté, il ne déçoive un jour ses nouveaux amis1. »

Au début de 1936, enfin décidé à la visite à laquelle on le conviait depuis longtemps, Gide se choisit des compagnons de voyage. Outre son ami Pierre Herbart, déjà là-bas, il invite Eugène Dabit, l’auteur d’Hôtel du Nord, avec lequel il avait lié amitié depuis plusieurs années ; Louis Guilloux, qui venait tout juste de connaître un beau succès grâce a son roman, Le Sang noir ; Jacques Schiffrin, l’inventeur de « La Pléiade » chez Gallimard, d’origine russe, parlant russe, et qui est ravi de revoir les lieux de son enfance ; et le communiste hollandais Jef Last, que Gide avait déjà emmené avec lui, dans une autre équipée, au Maroc.

Le voyage de Gide dura neuf semaines : Moscou, Lé-ningrad, le Caucase (Tiflis), la mer Noire. Programme classique du tourisme révolutionnaire, mis au point, réglé, surveillé, balisé, accompli sous le contrôle d’un accompagnateur officiel, d’une interprète… Ce qui n’empêcha nullement Gide d’avoir quelques aventures éro-tiques – à moins que celles-ci ne fussent elles-mêmes programmées par le Guépéou…

La réception des personnalités éminentes, et au premier chef les écrivains, est tout un art de la propagande soviétique, où se mêlent l’hospitalité traditionnelle de la Russie, le luxe des conditions d’accueil, le camouflage des réalités quotidiennes, la visite des sites exemplaires, les éloges sous lesquels on ne peut dire mais. Gide, invité par l’Union des écrivains, disposa à Moscou d’une suite de six chambres à l’hôtel Métropole, il fut gavé de nourritures, de vins et de vodka, choyé par ses hôtes, loué par la presse qui lui consacra de nombreux articles, applaudi par les foules, devant lesquelles il se déplaçait dans sa Lincoln officielle. Tout cela ! pouvait griser… En échange de . ces faveurs orientales, on atten- j dait du prestigieux voyageur de beaux discours à la gloire du j régime, qui seraient transcrits | dans toutes les langues, et, peut-être, à son retour, un livre où il décrirait avec emphase la marche glorieuse de la Russie vers le communisme. On le photographiait sous tous les angles, rieur si possible, familier, enthousiaste, comme un élu entré au Royaume des cieux : caviar et poudre aux yeux résumaient la méthode2.

Caviar et poudre aux yeux ?

A peine débarqué, Gide est prié de prendre la parole. Maxime Gorki vient de mourir, et ses funérailles officielles, sur la place Rouge, ont lieu le 20 juin. Après cette cérémonie qui l’avait ému, Gide entra avec ses compagnons dans la ronde des obligations, des visites, des réceptions, des banquets, des toasts, des bouquets de fleurs brandis par des petites filles qu’on remercie d’une double bise… A Tiflis, ville natale de

Staline, il y alla d’un message flatteur au chef de l’URSS, mais il fut jugé insuffisamment obséquieux par les accompagnateurs, et Staline ne lut certainement jamais ce morceau de politesse. De Tiflis, Guilloux et Schiffrin, qui devaient avoir eu leur comptant de blablabla, de banderoles de bienvenue à l’identique et de visites d’usines modèles, éprouvant le mal du pays, décident de rentrer en

France, via Moscou. C’est la qu’ils apprennent l’insurrection militaire en Espagne.

La suite du voyage fut gâchée par la maladie d’Eugène Dabit, atteint de « scarlatine ». Le diagnostic était approximatif, mais la maladie sans pitié : Dabit mourut le 21 août dans un hôpital de Sébastopol. A Moscou, où ils étaient revenus, Gide et Herbart tombèrent en plein procès des Seize – le premier des « procès de Moscou »3 -, scandé par des réunions d’ouvriers qui appelaient à la mort de ces « chiens enragés ». Le jour où Gide, Herbart et Last se rembarquèrent pour Paris, La Pravda annonçait que Zinoviev et Kame-nev étaient condamnés à mort, ainsi que les autres accusés.

Rentre a Pans, Gide décide très vite de narrer son voyage. Dans son Journal, il nous confie son « immense », son « effroyable désarroi » (3 septembre). Dès le 21 octobre, il donne son manuscrit à imprimer. Le 26, l’écrivain soviétique Ilya Ehrenbourg, mis en alerte, lui rend visite et lui fait valoir que la publication d’un pareil témoignage est inopportune, alors que la guerre civile ravage l’Espagne depuis quelques mois4. Les amis commencent, eux aussi, au moment de la correction des épreuves, à mettre Gide en garde sur l’opportunité du livre. N’importe ! Il s’opiniâtre. Malgré toutes les pressions, au premier rang desquelles celle d Aragon, le Retour de l’URSS était mis en vente le 13 novembre 1936. Considéré comme une bombe, le livre compta neuf tirages jusqu’en septembre 1937, atteignant près de 150 000 exemplaires, et fut traduit dans une quinzaine de langues.

Le livre n’était pas sans faiblesse. Martin du Gard le dit sans ambages : «L’admirable préface reste pour moi un imposant portique qui s’ouvre sur peu de chose. La promesse du début n’est pas tenue. […] Ce livre ne sera jamais lu par quelqu ‘un de sérieux qui veut se documenter sur les défauts du régime soviétique et étayer ses griefs. Et je craignais que cette insuffisance du fond ne compromette et le succès du livre et la réputation de Gide. Là-dessus, il semble bien que je me sois totalement trompé. Je n ‘ai pensé qu ‘au livre, à son contenu. Par un merveilleux hasard, l’opinion publique ne paraît tenir compte que du geste. […] C’est le geste seul qui semble compter. On le porte au crédit de Gide, avec respect et sympathie, partout5. »

Était-ce vraiment un « hasard » ? Deux éléments expliquent le succès et la force du Retour de l’URSS. En premier lieu, il s’agit d’un témoignage à la fois critique et dépourvu de hargne – et d’autant plus efficace dans la critique que l’auteur y parlait de son « amour » pour l’URSS. Surtout, ce petit livre venait de celui qui était reconnu comme le plus grand écrivain français vivant, ou autant vaut. Le Staline de Souva-rine, paru l’année précédente, et qui était la première biographie critique du dictateur, était autrement solide et précis, mais il n’était que de Souva-rine, dont le nom ne parlait pas à grand monde.

Qu’est-ce qui avait poussé Gide à cracher dans le bortsch ? On pourrait interpréter son audace comme un joli coup stratégique : il obtenait un grand succès de librairie, compensait la perte de ses lecteurs d’extrême gauche par la conquête d’un lectorat de tous bords, retrouvait cette tranquillité que son statut de compagnon de route n° 1 lui avait fait perdre… Et puis, last but not least, il soignait une nouvelle fois son image d’anticonformiste imprévisible, champion de la sincérité, intraitable défenseur de la vérité en toutes choses. Un tel jugement, même s’il y entre quelque vérité, ne prendrait pas en compte les risques encourus. Gide avait trouvé, par son adhésion au communisme, une famille, une espérance, le respect des petits et la haine du bourgeois qui ne pouvait que lui plaire. Plutôt qu’un calcul sur son sort personnel et sur la fin de sa carrière, c’est – comme toujours – une impulsion qui le porte à dire ce qu’il sait et ce qu’il a vu.

Le Retour de l’URSS n’est pas un pamphlet. On y rencontre de nombreuses louanges à l’adresse des réalisations du régime… Mais, de chapitre en chapitre, se trouvent entassés tous les attributs – ou presque – de la société totalitaire : « l’inertie de la masse », la « dépersonnalisation », le conformisme général, l’idéologie d’État répétée chaque matin par la presse, le «façonnement de l’esprit [qui] commence dès la plus tendre enfance », l’étanchéité du pays avec les autres pays, la disparition de l’esprit critique (« et je doute qu’en aucun autre pays aujourd’hui, fût-ce dans l’Allemagne de Hitler, l’esprit soit moins libre, plus courbé, plus craintif (terrorisé), plus vassalisé. »), le culte de la personnalité (« l’effigie de Staline se rencontre partout»), dictature non du prolétariat mais d’un homme… Une seule réalité, terrible, a échappé à Gide : l’existence du goulag.

« L’URSS en a vu bien d’autres ! »

Attendue, inévitable, la réplique des Soviétiques ne tarda pas. Le 3 décembre, La Pravda donnait le signal. Gide avait été manipulé par les agents antisoviétiques, et ses origines bourgeoises l’avaient désarmé. Pour le cinéaste Eisenstein, mobilisé comme les autres membres de l’intelligentsia communiste, l’auteur du Retour était devenu un valet des « fascistes » et des « trotskistes ». On en arriva, le 5 janvier 1937, à une lettre de Romain Rolland, toujours dans La Pravda, et reproduite par L’Humanité du 18 janvier suivant sous le titre : « L’URSS en a vu bien d’autres ! » Au pire, Gide était devenu un ennemi ; au mieux, il n’était qu’un « ami débile ». A Paris, le parti communiste s’appliqua à organiser dare-dare diverses réunions d’information sur le livre scandaleux, pour en désamorcer les effets. Gide reçut, en revanche, l’approbation de nombreux membres notoires de la gauche non communiste, des trotskistes et de Trotski lui-même.

Retour de l’URSS était devenu un événement. La presse de droite se réjouissait, c’était de bonne guerre. Il fallait à Gide démontrer qu’il n’était pas récupérable de ce côté-là. Pourtant, les critiques qui portèrent sur le fond de son ouvrage, sur son manque de connaissances économiques, sur ses « naïvetés », l’agaçaient. Il s’employa dès lors à le compléter par un autre, plus documenté, plus chiffré, qu’il appellera Retouches à mon Retour de l’URSS. Ce furent mêmes louanges et mêmes critiques de tous les côtés. Chacun avait son siège fait. Pour les uns, Gide était un apostat, un traître, un ennemi de classe retourné à son vomissement ; pour les autres, c’était un modèle de courage intellectuel, refusant de soumettre l’impératif de la vérité aux intérêts et à l’esprit de parti.

Pour André Gide, le dilemme n’était pas si subtil, il ne fallait pas accepter les sommations de ceux pour qui tel témoignage n’était pas « opportun ». car il n’est jamais opportun de dire la vérité en face de la tyrannie. Au fond. Gide illustrait la théorie du clerc selon Julien Benda : vérité toujours, quoi qu’il en coûte’1. Le prix de la vérité pouvait aussi être élevé pour la collectivité. En cas d’affrontement armé avec les fascismes, devait-on discréditer l’allié potentiel soviétique ? C’est sans doute la question que se posait Malraux7. Mais ne pouvait-on pas, en s’alliant avec le diable, garder en tête que c’était le diable ?


Prix Nobel de la paix: Après le plus rapide prix Nobel de l’histoire, l’Europe reçoit elle aussi son étoile du courage (Guess who gets the gold star for grown-ups this time?)

10 décembre, 2012
C’est un terrible avantage de n’avoir rien fait, mais il ne faut pas en abuser. Rivarol
Quand Alfred Nobel créa ses prix, à la fin du XIXe siècle, la Suède et la Norvège étaient confédérés sous un seul et même monarque. L’inventeur de la dynamite, Suédois, voulut confier aux Norvégiens l’une de ses distinctions. Ce fut le prix de la paix. Mais Oslo n’ayant pas d’Académie prestigieuse, analogue à l’Institut Karolinska de Stockholm, le choix des lauréats fut confié à un comité de cinq membres élu par le parlement local. A parlement de gauche, comité de gauche, et inversement : il en va ainsi depuis plus d’un siècle. Et le Nobel de la paix s’en ressent. Le comité actuel est dirigé par Thorbjorn Jagland, ancien premier ministre socialiste et ancien ministre des Affaires étrangères, dont les passages au pouvoir ont tous été entachés de scandales, de gaffes diverses et de prises de position anti-américaines ou anti-israéliennes. On sait également aujourd’hui qu’il était considéré par le KGB, tout au long des années 1970 et 1980, comme un « contact confidentiel ». Voilà qui explique beaucoup de choses, on en conviendra. Michel Gurfinkiel
Les Israéliens ne savent pas que le peuple palestinien a progressé dans ses recherches sur la mort. Il a développé une industrie de la mort qu’affectionnent toutes nos femmes, tous nos enfants, tous nos vieillards et tous nos combattants. Ainsi, nous avons formé un bouclier humain grâce aux femmes et aux enfants pour dire à l’ennemi sioniste que nous tenons à la mort autant qu’il tient à la vie. Fathi Hammad (responsable du Hamas, mars 2008)
Nous sommes réunis ici parce que nous avons reconnu le potentiel de la jeunesse de Palestine. Contre toute attente, ils continuent à apprendre, travailler, rêver et aspirer à un avenir meilleur. Et le jour où nous nous souvenons de ces jeunes qui ont été tués dans toutes sortes de circonstances terribles – les enfants belges ayant perdu la vie dans une tragédie terrible, et quand on pense à ce qui s’est passé à Toulouse aujourd’hui, quand on se rappelle ce qui s’est passé en Norvège il y a un an, quand on sait ce qui est en train de se passer en Syrie, quand on voit ce qui est en train de se passer à Gaza et dans différentes parties du monde – nous nous souvenons des jeunes gens et des enfants qui perdent la vie. Voici des jeunes gens qui demandent de ne pas être des leaders dans l’avenir, mais d’être pris au sérieux en tant que leaders d’aujourd’hui. Et c’est vers eux que nous devons tourner nos regards et eux que nous devons écouter et c’est à eux que je rends hommage. Catherine Ashton (Haute représentante pour les affaires étrangères et la politique de sécurité‎ pour l’Union européenne, Bruxelles 19.03.12)
C’est (…) le prix du courage, de l’audace, de la solidarité. François Hollande
Awarding the Nobel Peace Prize to the European Union certainly puts the prize given to Barack Obama in 2009 in perspective. Apparently, the once-significant award has become the self-esteem builder for undeserving underachievers, a sort of gold star for grown-ups. These days every kid gets a t-ball trophy so now every anti-American pseudo-intellectual can get a Nobel Peace Prize. Jennifer Rubin
What kind of a society consciously and purposely sacrifices its own youth for political gain and tactical advantage? Today the overwhelming majority of Palestinian Arabs nurture a blind hatred of Israel. They created a cultural milieu of vengeance, violence and death – preparing their children to be sacrifices in a death cult. Proud parents dress up their toddlers not in clown costumes, but with suicide belts, and countless others celebrate their children’s deaths with traditional sweet holiday cakes and candies. Indeed, Palestinian children continue to learn, work, dream and aspire for a better future – but that future is void of the state of Israel and the Jewish people. Only when their textbooks cease to preach hate and stop using gruesome examples of killing Jews can we even begin to think of a promising future for these children, and for the region as a whole. Eli E. Hertz

Alors qu’après le plus rapide prix Nobel de l’histoire et au lendemain d’avoir encore sauvé puis fait adouber les tueurs d’enfants à l’ONU, l’Europe reçoit elle aussi son étoile du « courage » …

Retour, avec Hélène Keller-Lind, sur l’un des récents hauts faits de sa représentante pour les affaires étrangères  et la sécurité, Catherine Ashton

Qui dans une phrase qui en disait long sur le dit courage de l’Europe …

Réussissait l’exploit de non seulement louer le « potentiel » des enfants palestiniens, comme vient d’ailleurs de le confirmer il y a un mois à Gaza le Hamas lui-même, mais de comparer leur sort à celui des enfants juifs abattus par le jihadiste de Toulouse

Mondo Cane: Catherine Ashton et le Conseil des droits de l’homme se discréditent totalement

Hélène Keller-Lind

CRIF

21 mars 2012

Catherine Ashton a tenu des propos honteux mais significatifs en s’adressant à des jeunes Palestiniens le 19 mars 2012 à Bruxelles. Même si elle s’en défend aujourd’hui, elle osait la comparaison entre les assassinats barbares d’enfants juifs dans une école Ozar Hathorah à Toulouse ce jour-là et « ce qui se passe à Gaza » selon elle, oubliant au passage les enfants du sud d’Israël, soumis, il y a quelques jours encore à une vague de terreur venant de la Bande de Gaza. Quant au Conseil des droits de l’homme, ce jour-là il recevait un responsable du Hamas. Vives réactions israéliennes.

« Ce qui s’est passé à Toulouse et…ce qui est en train de se passer à Gaza »

« Nous sommes réunis ici parce que nous avons reconnu le potentiel de la jeunesse de Palestine. Contre toute attente, ils continuent à apprendre, travailler, rêver et aspirer à un avenir meilleur. Et le jour où nous nous souvenons de ces jeunes qui ont été tués dans toutes sortes de circonstances terribles – les enfants belges ayant perdu la vie dans une tragédie terrible, et quand on pense à ce qui s’est passé à Toulouse aujourd’hui, quand on se rappelle ce qui s’est passé en Norvège il y a un an, quand on sait ce qui est en train de se passer en Syrie, quand on voit ce qui est en train de se passer à Gaza et dans différentes parties du monde – nous nous souvenons des jeunes gens et des enfants qui perdent la vie. Voici des jeunes gens qui demandent de ne pas être des leaders dans l’avenir, mais d’être pris au sérieux en tant que leaders d’aujourd’hui. Et c’est vers eux que nous devons tourner nos regards et eux que nous devons écouter et c’est à eux que je rends hommage ».

C’est par cette déclaration que Catherine Ashton, Haute Représentante de l’Union européenne, terminait son intervention prononcée devant « de jeunes représentants des réfugiés palestiniens », rencontre organisée par l’UNWRA – organisme ad hoc créé pour les seuls réfugiés palestiniens sont la condition est héréditaire, autre particularité et privilège -, l’Union européenne et le gouvernement belge.

Cela est confondant qu’elle puisse ainsi mettre dans le même sac un accident de la route, aussi terrible ait-il pu être, ou l’assassinat délibéré de petits enfants juifs dans une école. Confondant qu’elle puisse mettre au présent ce qui se passe, selon elle, à Gaza et serait donc aussi terrible que ces assassinats. Confondant qu’elle oublie de mentionner les quelques jours de terreur auxquels ont été soumis les enfants du sud d’Israël alors que des terroristes palestiniens, qu’elle ne saurait voir, ont lancé des centaines de roquettes, missiles et obus de mortier sur un million d’Israéliens au rythme d’un tir toutes les 20 minutes.

On s’interroge quant à savoir quel qualificatif conviendrait pour qualifier cette « responsable » européenne ?

Israël outré

Israël a réagi, bien entendu. Le 20 mars, le Premier ministre qualifiait ainsi cette tuerie : « la tragédie et le caractère impitoyable de cet acte frappent ; son inhumanité et sa barbarie sont indescriptibles » et commentait ainsi la déclaration de Catherine Ashton : « ce qui m’a le plus touché c’est cette comparaison entre le massacre délibéré en France et les frappes défensives et précises de Tsahal contre des terroristes qui prennent des enfants comme bouclier humains ».

La veille Benjamin Netanyahou avait souligné dans un communiqué qu’il n’y avait pas encore eu de « condamnation d’un des organes de l’ONU, mais que …le Conseil des droits de l’homme, a invité ce jour un haut représentant du Hamas – ce jour où nous avons eu cet assassinat sauvage, ils ont choisi d’inviter un membre du Hamas. Cet individu-là a condamné les Etats-Unis pour avoir éliminé ce meurtrier par excellence, Ben Laden, et il représente une organisation qui vise indistinctement les enfants et les adultes, les femmes et les hommes. Les innocents sont leur cible privilégiée. Ils tuent des Juifs partout – c’est dans leur nature – tuer des Juifs partout où on les trouve – c’est ce qu’ils font. Et c’est ce que le Conseil des droits de l’homme a décidé de faire aujourd’hui – inviter cher lui un membre du Hamas. Donc, je n’ai qu’une chose à dire au Conseil des droits de l’homme de l’ONU : Qu’avez-vous à faire avec les droits de l’homme ? Vous devriez avoir honte de vous ».

Quant au ministre de la Défense d’Israël, Ehoud Barak, il condamnait également fermement les comparaisons faites par la Haute Représentante entre ces assassinats à Toulouse et ce qui se déroule en Syrie ou dans la Bande de Gaza, où, dit-il, « Tsahal agit avec les plus grandes précautions pour protéger la vie des innocents ».

Depuis Chengdu en Chine le ministre des Affaires étrangères Avigdor Liberman déclarait que les remarques de Catherine Ashton sont « indignes et qu’il espérait qu’elle allait les réviser et se rétracter ». Il ajoutait : « Israël est le pays le plus moral au monde et bien que nous soyons contraints de combattre des terroristes qui opèrent à partir de zones de population, Tsahal tout son possible pour ne pas porter atteinte aux civils bien qu’ils protègent des terroristes. Aucune armée au monde n’est plus morale que Tsahal qui met ses propres soldats en danger pour minimiser les risques pour les populations civiles ». Il ajoutait que les enfants o qui Mme Ashton devrait penser sont ceux du sud d’Israël qui vivent dans la peur constante des attaques lancées depuis Gaza ».

Quant à Catherine Ashton, le 20 mars, elle affirmait que ses propos avaient été déformés….Or, ses propos peuvent être vérifiés ci-dessus.

Les millions d’€ de l’UE pour les Palestiniens et les salaires versés aux terroristes

Elle disait en préambule de son discours à quel point « la région est un élément clé de la politique » de l’UE, ajoutant qu’elle est et a été aussi « une priorité clé » pour elle-même « dès le début de son entrée en fonction ». Et soulignait que cela se traduisait en gestes pendant toute cette semaine. Ainsi, l’Union européenne a-t-elle signé un accord avec le Premier ministre palestinien, Salam Fayyad, attribuant 35 millions d’€ à l’Autorité palestinienne. Ce qui fait partie des 300 millions annuels qui lui sont donnés par la seule Union européenne, « le donateur le plus important et le plus loyal. Dont l’activité a commencé en 1971 avec, depuis 11 ans, plus d’un milliard 300 millions de soutien apporté à l’UNRWA et des contributions de membres de l’EU qui ont représenté près de 40 % de l’apport total », se félicitait Catherine Ashton dans ce même discours.

Subventions accordées aujourd’hui alors que le Fonds Monétaire International vient de constater dans un Rapport qu’il manque 500 millions d’€ à l’Autorité palestinienne. Certains donateurs sont en retard pour les versements attendus. Mais il faut également souligner que les bailleurs de fonds arabes ne font pas preuve d’une grande générosité ou que le budget de l’Autorité palestinienne est grevée par des dépenses telles que les « salaires » payés aux terroristes palestiniens jugés et emprisonnés – plus de 4 millions d’€ mensuels – ou le soutien apporté aux campagnes anti-israéliennes, comme la campagne BDS.

Angélisme confondant

Évoquant le rôle joué par une jeunesse courageuse dans les révolutions arabes et en Syrie, Catherine Ashton prenait en exemple ses hôtes palestiniens en en faisant un éloge dithyrambique entièrement déconnecté de la réalité, emprunt d’un angélisme confondant. Traduire une grande partie de ses déclarations s’avérait donc nécessaire. La Haute représentante de l’Union européenne déclarait en effet : « Comme les jeunes qui nous ont rejoint aujourd’hui, ils veulent la liberté, ils veulent avoir leurs chances, ils veulent des emplois, ils veulent une éducation, ils veulent un avenir, ils veulent un pays. Ils veulent un endroit où ils peuvent vivre dans la paix et la sécurité, où ils peuvent grandir et se développer, et avoir leur propre famille, un avenir et un lieu qui leur appartienne. Je veux affirmer que les jeunes gens qui sont ici sont des membres à part entière de cette conférence. Nous avons le privilège d’être avec eux et de bénéficier de leur inspiration.

Au cours des deux prochains jours nous allons écouter les voix des futurs leaders de leurs communautés et les futurs dirigeants d’un Etat palestinien. Lors de ma dernière visite à Gaza j’ai eu le privilège de rencontrer un groupe de jeunes: Yasmeen qui est ici avec nous aujourd’hui, mais j’ai également rencontré Ali, et Motaz, Smaher, Sahar et ils m’ont dit un certain nombre de choses au cours de cette réunion et je vais les citer.

« Nous ne pouvons pas attendre, nous avons besoin de prendre l’avenir entre nos mains et de le faire en travaillant ensemble ».

« Nous avons besoin de voir le monde et le monde a besoin de nous voir parce que nous sommes comme d’autres jeunes dans le monde, nous avons les mêmes préoccupations, nous avons les mêmes rêves ».

« Même si je vis dans la Bande de Gaza, qui est une prison, je vais continuer à aimer et à expliquer sa beauté et l’énergie et l’espoir de tous les jeunes autour de moi ».

« Nous ne nous plaignons, nous ne pouvons pas nous plaindre, nous avons besoin de susciter l’espoir et la passion au sujet de Gaza et de sa communauté ».

«La liberté viendra à travers l’éducation et la connaissance, Internet est notre fenêtre sur le monde. Nous avons besoin de créer de la curiosité et faire connaître nos droits ».

Je soutiens que ces citations parlent d’elles-mêmes et nous ne pouvons pas les décevoir. Ils n’ont pas cherché d’excuses. Nous ne devrions pas chercher d’excuses non plus. Quand j’étais dans la Bande de Gaza, lorsque j’ai visité la Palestine et la Cisjordanie, j’ai vu le rôle que les jeunes jouent dans leurs communautés et comme je l’ai déjà dit un certain nombre de fois, en particulier le rôle des jeunes femmes, parce que le sort des droits des femmes dans un certain sens dicte le destin de l’avenir du Printemps arabe. Les femmes qui ont été au centre des changements qui sont en cours et restera en leur centre. Ce n’est pas seulement une question de politique ou de morale, c’est aussi une question économique. L’engagement de tous dans l’avenir est crucial ». http://www.consilium.europa.eu/uedocs/cms_Data/docs/pressdata/EN/foraff/129054.pdf

Catherine Ashton ne voit pas les véritables problèmes des Palestiniens

Il semble que Catherine Ashton n’ait jamais entendu parler des violences faites aux femmes palestiniennes par leur mari. Pourtant, le 8 mars dernier le Bureau Central des Statistiques Palestinien nous apprenait que 37 % des femmes palestiniennes subissent des violences de la part de leur mari. Le chiffre étant de 58,1 % dans la Bande de Gaza que la Haute Représentante décrit en termes si élogieux. Des femmes souvent illettrées – 7,1 % – et sans emploi – 24,7 % -, mariées dès l’âge de 15 ans.

http://www.pcbs.gov.ps/DesktopModules/Articles/ArticlesView.aspx?tabID=0&lang=en&ItemID=2097&mid=12235 Sans parler de la loi palestinienne qui exonère les hommes des violences, meurtres y compris, contre les femmes soupçonnées d’avoir sali « l’honneur de la famille ». Des réalités effroyables que Catherine Ashton feint de ne pas voir.

Quant à prétendre que les Palestiniens ne se plaignent pas, c’est ne pas voir que devenus des pleureuses professionnelles leurs dirigeants sont parvenus à se faire verser des subsides bien plus importantes qu’aucun autre peuple. Subsides détournées en grande partie dans une corruption endémique.

Toujours dithyrambique, Catherine Ashton, évoque dans ce discours les « records Guiness » des enfants palestiniens de Gaza coachés par l’UNRWA : « le plus grand nombre de personnes qui prennent part à des jeux de parachute ; la plus grande impression à la main ; le plus de ballons de football driblés simultanément ; le plus de cerf-volants que l’on fait voler simultanément ». Et si l’on ne peut qu’applaudir et se réjouir pour ces enfants gazaouis, le reste du discours laisse sans voix : « j’ai un cerf-volant de Gaza dans mon bureau. Si on leur en donne l’occasion, les enfants de Gaza peuvent réussir tout ce qu’ils veulent. C’est ce que je dis au Premier ministre Netanyahou chaque fois que je le rencontre ». In reste sans voix. D’autant que c’est la seule fois, dans ce discours, que la Haute Représentante fera la moindre allusion à quoi que ce soit d’israélien….

Voir aussi:

The E.U. gets a Nobel Peace Prize

Jennifer Rubin

The Washington post

10/15/2012

Awarding the Nobel Peace Prize to the European Union certainly puts the prize given to Barack Obama in 2009 in perspective. Apparently, the once-significant award has become the self-esteem builder for undeserving underachievers, a sort of gold star for grown-ups. These days every kid gets a t-ball trophy so now every anti-American pseudo-intellectual can get a Nobel Peace Prize.

But in fairness, President Obama has killed Osama bin Laden and numerous drone-targeted jihadists so he’s done more (albeit after his award) to keep the peace and secure the West than Europe has done in all the years since 1945.

Now, the nations of Eastern Europe formerly dominated by the Soviet Union have accomplished something, throwing off the yoke of communism in peaceful revolutions, forming democratic governments and, in large part, embracing free markets. Perhaps the Nobel Peace Prize should have gone to just a few of the E.U. members ( e.g., the Czech Republic, Poland).

As for the rest of the E.U., these countries don’t even warrant a Miss Congeniality trophy. Albert Schweitzer, Lech Walesa and the E.U. — which is not like the others?

Western E.U. countries have severely cut their defense spending, off-loading their defense and the defense of others to the United States, which has continued to do the heavy lifting everywhere from Bosnia to Afghanistan. Instead of peace, the E.U. has given us economic implosion and social unrest. Greece, Spain and France have had more riots than has anywhere else on the planet, and the riots have been for entirely selfish ends. People grown dependent on the state and bereft of the work ethic are having serial temper tantrums in country after country as they face the reality that one must repay what you borrow.

In sum, the E.U. is getting a pat on the back for just showing up, or hanging on long enough to grab the prize. (It can use the prize money, to be sure.) To be rewarded for survival (or for not attacking your neighbor), of course, misses the point. The Nobel Prize is for those who extend peace, promote human rights and do something for others. Where has the E.U. promoted peace? It’s flopped as an interlocutor in the Middle East. It’s come up empty in defanging the Iranian nuclear menace.

And what about human rights? In Europe anti-Semitism is on the rise. An Anti-Defamation League survey this year found “particularly high levels of anti-Semitism in three nations. ‘In Hungary, Spain and Poland, the numbers for anti-Semitic attitudes are literally off the charts and demand a serious response from political, civic and religious leaders,’ said [ADL head Abe] Foxman.”

Immigrants? In May, the Wall Street Journal reported: “Ipsos MORI’s global poll of 24 countries on attitudes to immigration included nine EU member states. In seven of them, the majority of those surveyed regard immigration as having had a negative impact on their country; Sweden and Poland were the only exceptions. Most citizens think there are too many immigrants in their country, and this tends to correlate most strongly with the perception that immigrants place a burden on public services. . . . Compared to countries elsewhere in the world, our survey shows that European citizens are the least willing to accept that immigrants make their country a more interesting place to live.”

You see the problem? The Nobel Peace Prize is supposed to go to “the person who shall have done the most or the best work for fraternity between nations, for the abolition or reduction of standing armies and for the holding and promotion of peace congresses.” In a sane world George W. Bush, whose President’s Emergency Plan for AIDS Relief saved millions of lives in Africa, or the U.S. Marines, who have liberated tens of millions from barbarous rule, would get the prize. But in the nest of moral insanity occupied by intellectual elites it goes to the E.U. How fitting. How tragic.

Voir enfin:

Children Dying To Kill

Eli E. Hertz

Purposely Sacrificing Children

« … We can forgive the Arabs for killing our children. We cannot forgive them for forcing us to kill their children…. We will only have peace with the Arabs when they love their children more than they hate us. »

Golda Meir, former Israeli Prime Minister, 1972

What kind of a society consciously and purposely sacrifices its own youth for political gain and tactical advantage? Suicide bombers are an escalation of a small-arms war introduced during the first Intifada (1987-1993 Palestinian’s uprising) and championed by Palestinian leaders, even prior to Arafat’s arrival from Tunis in July 1994. Today the overwhelming majority of Palestinian Arabs nurture a blind hatred of Israel. They created a cultural milieu of vengeance, violence and death – preparing their children to be sacrifices in a death cult. Proud parents dress up their toddlers not in clown costumes, but with suicide belts,1 and countless others celebrate their children’s deaths with traditional sweet holiday cakes and candies.

Protecting our children is a universal trait that unites the Family of Man. But in Palestinian society, that standard has been turned on its head

Around the world, children are precious gifts to their parents and keys to the future. The loving care we invest in our own children is a human trait that unites different cultures: rich and poor, traditional and hi-tech. The toughest job parents have is to raise their children while making everyday sacrifices and decisions for them. We hug them, love them and watch them grow up, praying that they will come to no harm, and doing everything we can to ensure that.

From the poorest barrios in South America to the most wretched slums of Cairo, parents strive to make sure there is food for their children and money for their children’s education. Parents everywhere walk a fine line between the need for parental guidance and youthful independence, setting rules for what their children can and cannot do, trying to ensure that their children will not make mistakes that endanger them. Parents raise their children with the hope that they will grow into happy, responsible, caring, and contributing members of society. That is what unites the Family of Man from Caracas to the Caucuses, from Timbuktu to Katmandu.

It is clear that in Palestinian society something has gone dreadfully wrong. Children in Palestinian communities in the West Bank and Gaza are turned into ‘self-destructing human bombs’ capable of carrying out casualty terrorist attacks in the struggle between Palestinians and Israelis – a phenomenon whose seeds can be traced to the first Intifada.

It happened because Arab communities within the civil jurisdiction of self-rule under the Palestinian Authority (which includes 97 percent of the Arab residents in the West Bank and 100 percent of those in Gaza) foster a culture that prepares children for armed conflict, consciously and purposely putting them in harm’s way for political gain and tactical advantage in their war against Israel. The PA buses children to violent flashpoints far from their neighborhoods and Arab snipers often hide among the young during battle, using children as human shields. Teenaged perpetrators of suicide attacks have become the norm.2

In the first Intifada, a similar pattern surfaced, in which women and children led riots while young men in their late teens and early 20s, armed with rocks, sling shots, Molotov cocktails and grenades operated from the rear.3

There were thousands of Molotov cocktail attacks, more than 100 hand grenade attacks and more than 500 attacks with guns or explosive devices over the course of the first Intifada. Children in elementary and junior high school were encouraged to stone Israelis using rocks and slingshots, knowing that Israeli soldiers could do little beyond taking the youngsters into custody and fining their parents in the hopes they would ground their children. Instead, Palestinian parents sent their children back onto the streets. Some were killed. Others were maimed.

Palestinian society praised the transformation of its children into combatants during the first Intifada, dubbing them fondly “the children of the rocks.” Mahmud Darwish, the Palestinian national poet laureate, wrote a poem after the outbreak of the first Intifada, which sanctioned and sanctified their deaths, and praised “Arab youth on the road to victory, each with a coffin on his shoulder.”4 The poem eventually was set to music, encouraging countless Palestinian children to endanger themselves as a form of socially-condoned conduct that would bring them fame and prestige should they be hurt. This nihilistic bent took an even more destructive path in the second Intifada, as the ‘weapons of choice’ moved from rocks to explosives and the role of the children moved from reckless life-threatening behavior to conscious premeditated suicidal acts.

Clearly horrified by the use of children in armed conflict, Israeli author and peace advocate Aharon Megged wrote during the first Intifada:

“Not since the Children’s Crusade in 1212 … has there been a horror such as this – no people, no land where adults send children age 8-9 or 14-15 to the front, day-after-day, while they themselves hide in their houses or go out to work far-far away. They continue, and send them time-after-time, and don’t stop them even when they know they are liable to be killed, maimed, beaten or arrested.”

But the use of children to fight grownup battles, which germinated in the first Intifada in 1987, has run the full course – not only teaching and training children to kill, a crime shared by those behind an estimated 300,000 child soldiers around the world, but indoctrinating their own offspring to take their own lives.5

Palestinian society abuses its children, teaching them to hate and kill themselves to kill others

Under self-rule on the West Bank and Gaza, child sacrifice has turned into a normative part of the socialization process as the phenomenon of suicide bombers has escalated to epidemic proportions.6

From an early age, children are fed anti-Zionist, anti-Jewish and anti-Western hate propaganda. Mosques, schools, summer camps, and even children’s television programs are exploited to encourage children to become martyrs in an act that will bring them respect and parental pride:

In Hamas-run kindergartens, signs on the walls read: “The children of the kindergarten are the shahids (holy martyrs) of tomorrow.”7

A television show called “The Children’s Club” shows a young Palestinian, age 9 or 10 proclaiming, “When I wander into Jerusalem, I will become a suicide bomber.”8

The Palestinian Authority-controlled television,9 broadcasts MTV-style videos for teens that glorify suicide bombing and martyrdom.

A 6th grade Palestinian textbook, Our Beautiful Language, includes the “Shahid Song” that encourages death in war as a shahid or martyr. Other textbooks carry similar messages.

At a Palestine Authority summer camp in 2002, 25,000 children were trained in how to make firebombs, use firearms, and ambush and kidnap targeted enemies.10

An Islamic Jihad summer school massages the libidos of teenage boys by telling them they will “liberate Palestine from the Jews” by becoming martyrs, and promise the boys that they will be greeted by 72 virgins.11

Kindergartens, schools, summer camps, and school sports tournaments (and other institutions) are named after terrorists and young suicide bombers, who are used as pedagogic role models.12

One of the most chilling examples of Palestinian role modeling occurred in the case of Aziz Salha, age 20, a participant in the lynching of two Israelis at the Ramallah police station in October 2000.13 The London Telegraph reported how Salha “choked one of the soldiers while others beat him. When he saw that his hands were covered in blood, he went to the window and showed them to the crowd below.” This unforgettable scene, captured by a foreign news crew, is used as the focus for adoration and reenactment14 in Gaza kindergartens, much as children in American public school might reenact the signing of the Declaration of Independence.

Throughout the Palestinian territories, walls are plastered with posters of young martyrs who are idolized by Palestinian youth the way other teens worship rock stars.

Against such a backdrop, Wajdi Hatab, age 14, told his classmates days before being killed: “When I become a martyr, give out kannafa (traditional cake).”15

B’tselem, an Israeli human rights organization that monitors Israeli conduct toward Arabs in the West Bank and Gaza, sharply rebuked Palestinian leadership for making little effort to keep children away from potentially violent confrontations.16

Bassam Zakhour, a bereaved Palestinian father, was far more frank. He blamed Palestinian Authority television for enticing his 14 year-old son to run off with two other schoolmates ‘to kill Jews.’ The trio was chosen by Hamas handlers because their ‘innocent’ looks would not arouse suspicion. They entered a Jewish settlement with knives and explosives packed in their schoolbags.17

Indeed, the age of children volunteering for suicide missions is dropping from men in their 20s to children in their teens and preteens.

At the same time, the scope of violence between the first Intifada and the second has escalated. Where Palestinian children threw rocks in the 1980s, they began throwing firebombs in 2000. In more than three years of guerrilla warfare since 2000, Palestinian leaders use children in warfare against Israel in other ways as well.

Toddlers have served as cover for terrorist activity by hiding munitions in their clothing. Paramedics found an explosive belt with 21 kilograms of explosives hidden under the pad of an ambulance stretcher carrying an ill Palestinian child.18 The Hezbollah weekly journal reported19 that children had helped make weapons and ammunition in the Jenin refugee camp, and then clashed with Israeli forces after they were armed with grenades and explosives. In July 2003, two Palestinian assailants posed as a family, accompanied by a female accomplice with a 4-year-old child (her niece). The accomplice and child were used as bait in the knife-point kidnapping of a Jewish cab driver. Later, another child passed through Israeli checkpoints while carrying supplies to the kidnappers.20

In addition to growing more lethal, terrorist acts are also gradually involving more Palestinian teenagers, including girls.21 Some examples of these alarming trends:22

February 16, 2002. An 18-year-old boy blew himself up outside a pizzeria in the territories, killing three Israelis and wounding 30.

March 30, 2002. A 16-year-old girl walked into a Jerusalem supermarket and detonated a bomb concealed under her clothing, killing two Israelis and wounding 22 others.

April 23, 2002. Three teenagers from Gaza, armed with knives and explosives, were killed attempting to crawl under a perimeter fence to attack residents of a Jewish settlement.

May 2002. A 16-year-old boy with a suicide belt strapped to his body, was arrested in a taxi near Jenin

June 13, 2002. A 15-year old girl was arrested for throwing a firebomb at IDF soldiers. She admitted she was a recruit.

July 30, 2002. A 17-year-old boy from Beit Jala, an Arab suburb of Jerusalem, became disoriented after being dropped off by his adult handler, blew himself up outside a virtually empty falafel stand in the city and injured five Israelis.

The milieu that encourages hatred and revenge and glorifies death draws more and more children into violence. On January 11, 2003, two children, ages 8 and 14, who had armed themselves with knives, were apprehended in an Israeli settlement after trying to stab a Jewish passerby.23 Are these isolated incidents? A survey of 1,000 Palestinian children between the ages of 9 and 16, conducted by the Islamic University in Gaza, found that 73 percent of the children surveyed wanted to be martyrs.24

Countless Palestinian parents support, encourage and praise the sacrifice of their children in suicide bombings and other terrorist attacks.

Arab culture holds these child-soldiers in such high regard that parents accept the deaths of their children with pride. A June 2002 public opinion survey conducted by the independent Arab-polling institute Jerusalem Media and Communications Center, found 68 percent of Palestinian adults support suicide bombing operations.25 The father of a 13- year-old says, “I pray that God will choose him [to be a martyr].” The father of another youth who carried out a June 2002 attack outside a Tel Aviv disco declares: “I am very happy and proud of what my son did, and frankly, I’m a bit jealous.”26 Financial incentives to families of suicide bombers also provide parents with reason to acquiesce, especially given the poverty of a majority of Arabs in the West Bank and Gaza, where living standards have plummeted since September 2000.

The Palestinian Authority pays parents $2,000 for each child killed and $300 for each wounded child.

Saudi Arabia pledged $250 million as part of a billion-dollar fund established to aid families whose children are killed.

The Arab Liberation Front, a group loyal to former Iraqi President Saddam Hussein, was paying $10,000 to the parents of each child killed and $25,000 for suicide bombers.27

Moral support also comes from other Arab nations. The Saudi ambassador to Great Britain wrote an ode to a 17-year-old female suicide bomber. One of the most frightful messages among those who justify young suicides came from Dr. Adel Sadeq, chairman of the Arab Psychiatrists Association and head of the department of psychiatry at Ein Shams University in Cairo. He wrote an open letter to President George W. Bush entitled, “Class Isn’t Over Yet, Stupid” that declared:28

“Don’t you understand, stupid, that when a girl of 18 springs blows herself up, this means that her cause is right, and that her people will be victorious sooner or later?”

In an interview on Egyptian satellite TV Iqraa, Dr. Sadeq further clarified.

“Our culture is one of sacrifice, loyalty and honor. … Bush was mistaken when he said that the girl was killing the future when she chose to kill herself. On the contrary: She died so that others would live. … When the martyr dies a martyr’s death, he attains the height of bliss…. The message to Israel is that we will not cease. … It is very important to convey this message. … The child who threw a stone in 1993 today wraps himself in an explosive belt. … Either we will exist or we will not exist. Either the Israelis or the Palestinians – there is no third option.”29

Some parents and social organizations do protest the barbaric use of children as warriors, although not necessarily criticizing suicide bombing as a tactic. Unfortunately, they are small voices in the wilderness.

Some Arab parents have condemned the use of children as combatants, but their voices are isolated and they carry the risk of being ostracized and vilified. In December 2000, a local group of Palestinian women trade unionists called on the Palestinian Authority to stop using children as cannon fodder: “We don’t want to send our sons to the front line, but they are being taken by the Palestinian Authority,” said a mother of six from the West Bank city of Tulkarem.30 A nurse from Gaza who spoke out on television was condemned in the Arabic media as a traitor. Others reveal that they have been threatened by armed Fatah officials for discouraging their children from participating in clashes.31

While Palestinian leaders exhort the public into volunteering their children for suicide missions, they make sure their own children are not among the volunteers.

Many Palestinian leaders who tell parents that it is their patriotic duty to sacrifice their children32 have sent their own offspring abroad (as have other Palestinians with the financial means), while others keep their own children under close supervision to ensure their safety.

Past’s PA Chairman Yasser Arafat, for instance, sent his wife and young daughter to Paris, where they reportedly lived on a generous monthly PA allowance of $100,000, The Palestinians’ First Lady Suha endorsed suicide operations: “There would have been no greater honor” than watching her son take his own life for the Palestinian struggle for independence – if only she had a son, the Sorbonne graduate told a London-based Arabic paper.33

In October 2000, a London-based Lebanese columnist, Hodo Husseini, condemned Palestinian leadership in the pan-Arab daily Al Sharq al-Awsat by asking: “What kind of enlightened independence will rise on the blood of the children, while the leaders [and] their [own] children and grandchildren are sheltered?” She and other critics were branded as “too Westernized to understand” in an editorial published in the PA’s state-controlled daily Al Hayat al-Jadida.

One of the most poignant protests against turning children into warriors came from Abu Saber, a bereaved father. He wrote to the London Arabic daily Al-Hayat about his eldest son who had been convinced to become a shahid, and how he learned that his dead son’s friends “were starting to wrap themselves like snakes around my other son, not yet 17, to direct him down the same path … to avenge his brother’s death.” He asked in anguish:34

“By what right do these leaders send the young people, even young boys in the flower of their youth, to their deaths? Who gave them religious or any other legitimacy to tempt our children and urge them to their deaths?… Why until this very moment haven’t we seen one of the sons or daughters of any of these people don an explosive belt and go out to carry out in deed, not in words, what their fathers preach day and night?”

In his letter, Abu Saber cited by name sheikhs and leaders who had sent their sons abroad “the moment the Intifada broke out” – including the son of the past head of Hamas in Gaza – the late Dr. Abdul Al-Rantisi,35 whose wife, he charged, “has refrained from sending her son Muhammad to blow himself up. Instead, she sent him to Iraq, to complete his studies there.”

International law prohibits using children to fight

Article 38 of the United Nations Convention on the Rights of the Child (adopted in 1989) condemns the recruitment and involvement of children in hostilities and armed conflicts. In 2000, the UN General Assembly adopted a treaty that raises the age limit for compulsory recruitment and participation in combat to age 18. Article 36 of the same UN document calls on states to protect children against any kind of exploitation.36

United Nations Under-Secretary-General Olara Otunni condemned terrorist groups’ use of children as human shields, gunmen and suicide bombers. At a UN Security Council debate on January 14, 2003 devoted to measures to protect children in armed conflict, he said:

“We have witnessed child victims at both ends of these acts: Children have been used as suicide bombers and children have been killed by suicide bombings. Nothing can justify this. I call on the Palestinian authorities to do everything within their powers to stop all participation by children in this conflict.”37

The UN could do much more. Although the United Nations Relief and Works Agency (or UNRWA) funds nearly all PA-controlled schools in the West Bank and Gaza, UNRWA rejects criticism that it allows Palestinian pedagogues and educators to propagate hatred of Israel and identification with suicidal martyrdom, saying UNRWA has no mandate to set curricula or means to control terrorist activity within its camps.38

When Arab children are killed or injured, it makes headlines in Western media reports. But rather than investigate who is behind the participation of children in armed confrontation, Western journalists tend to report what they see on the streets.

Moreover, the age-old news adage, “If it bleeds, it leads,” is all the more true when the victims are children. No matter what the circumstances, the sight of a wounded or dead child is heartrending.

Journalists in Palestinian areas also are subject to threats and intimidation, and their film is confiscated if they take what Palestinian leadership considers “unflattering” footage that “undermines” the PA’s message.39 Aware that manipulation of children gives them a bad image abroad, Palestinian leaders have tried to hide their role in enticing children to endanger or kill themselves from Western cameras. The Palestinian Journalists Syndicate, a union of Arab journalists, forbids its news photographers from taking pictures of children who carry weapons or participate in activities sponsored by militant groups. Those who ignore the ban are threatened with disciplinary procedures.40

In the meantime, the cynical manipulation of Palestinian children continues unchecked.

Palestinians are killing their children because they make effective delivery systems for killing Israelis. They also sacrifice them because wounded or dead children paint Israelis as heartless and cruel in the eyes of the world and the Israelis themselves

Five months into the first Intifada in 1988, a Palestinian leader told an Israeli reporter: “We will make you cruel.” He said the use of women and children on the front lines, leading violent riots, would make Israelis look bad in the eyes of the world and make the Israelis hate themselves because Israel is morally sensitive.

In the first Intifada, the strategy of sending children into battle worked on both fronts: it produced painful headlines and anguished Israelis, leading to negative coverage of Israel abroad, including articles by American Jews who worried that Israel was losing its soul. The feeling of having been ‘tainted’ was reflected in a letter sent by an Israeli medic in the reserves to MK Haim Oron, writing that while his unit’s behavior was devoid of any case where “soldiers or officers stepped out of bounds,” the unpleasant task of apprehending rock-throwing youth was unbearable. “But now the Palestinians hate me and I hate myself. So what the hell do I do?”41

While the mobilization of children on the front lines did not have the effect Palestinians ultimately sought – a unilateral Israeli withdrawal without peace – Palestinians did note the success the strategy had in demonizing Israel in the eyes of the world and the Israelis themselves. This so-called success encouraged Palestinians to enlarge the role of their children by using them as human shields, direct combatants and suicide bombers and by glorifying, rather than mourning, their deaths.

As long as the deaths of children serve the Palestinian cause, Palestinian leaders will continue to employ this strategy. If deploying Palestinian children as combatants and targeting Israeli children is to halt, the world community must take a clear moral stand.

The death of Arab children on the front lines – extolled as shahids or martyrs – has become a cynical weapon in the arsenal of Arab leaders. They have learned that when their children are killed, they gain world sympathy, especially in Europe and North America – where the death of any child is viewed as a tragedy and portrayed as such in the media, regardless of circumstance.

In January 1990, at the close of the second year of the first Intifada, an Israeli journalist wrote of the sacrifice of Palestinian children and what seems to fuel it:42

“The numbers are horrendous. However these child victims of the Intifada are not targets. They are weapons. Few … in the West stop to ask – Who sends children to the front with coffins on their shoulders and potentially lethal projectiles in their hand? … The Intifada is unconventional warfare, using women and children as weapons, because it is a psychological war … [for] the hearts and minds of world opinion … to erode traditional support of Israel by the diaspora … to victimize Israelis by manipulating moral sensibilities inherent in Jewish ethics and Western society to undermine motivation and paralyze the Israeli body politic by systematic de-legitimization of our self-image … The only way to break this brutal and vicious circle and put an end to Palestinian moral-mental blackmail is to get to the source and recognize that the youthful victims and their elder victimizers hail from the same camp.”

Not much has changed since then except that the Palestinians’ exploitation of children has reached new heights. Their 1988 threat to Israel – “We will make you cruel” – hangs in the air. With sometimes 20 or more tips of planned terrorist attacks in their final stage of execution every day, Israelis are forced, against their will and against their humanitarian instincts, to take extreme measures to protect their own children from these onslaughts. Perversely, Israel is condemned for protecting herself from these lethal ‘children.’ To add insult to injury, the hapless victims are often not mentioned by name in the world press – not even in short obituaries – while the young perpetrators are the focus of compassionate coverage, with long, empathetic profiles like the one about the suicide bomber in The New York Times Sunday Magazine. It described the killer as a person who “raised doves and adored children.”43

A 2002 Washington Post editorial headlined “Death Wish,” following a conference in which 57 Islamic nations rejected the idea that Palestinian ‘resistance’ to Israel had anything to do with terrorism, said:

“In effect, the Islamic conference sanctioned not only terrorism but also suicide as a legitimate political instrument…. It is hard to imagine any other grouping in the world’s nations that could reach such a self-destructive and morally repugnant conclusion.”44

The Post castigated Muslim states and suggested their behavior was liable to be the seeds to their own destruction. It concluded:

“The Palestinian national cause will never recover – nor should it – until its leadership is willing to break definitely with the bombers.

IN A NUTSHELL

A criminal Palestinian Arab leadership, along with cowardly and intimidated Palestinian parents on the West Bank and Gaza, exploit their children to engage in armed conflict – in opposition to values held by the rest of the civilized world and in flagrant violation of international law and common decency.

There is no excuse – nor any widespread precedent among the wretched of the earth – for sacrificing the youth of any society for political gain and tactical advantage. If this is to stop, the culpability must be put squarely on the shoulders of Palestinian society and others who legitimize, support and ‘understand’ such child sacrifice.

1 “Baby Bomber Photo ‘Just Fun,’” BBC, June 29, 2002, at:

http://news.bbc.co.uk/1/hi/world/middle_east/2075072.stm. (10421)

2 The Times, London, March 15, 2002.

3 Reuven Koret, “Child Sacrifice, Palestinian Style,” Capitalism magazine”, November 13, 2002, at:

http://www.capmag.com/article.asp?id=2110. (10422)

4 January 1988, shown in footage of a documentary on the radicalization of Palestinian youth, Israel Broadcasting Authority.

5 “Child Soldiers,” BBC World Service, at:

http://www.bbc.co.uk/worldservice/people/features/childrensrights/childrenofconflict/soldier.shtml. (10425).

6 See Professor Gerald Steinberg, “Palestinian Child Sacrifice,” October 25, 2000, at:

http://www.cdn-friends-icej.ca/isreport/septoct00/sacrifice.html. (10426).

7 USA Today, July 5, 2001.

8 See: http://www.operationsick.com. (11605)

9 See Kenneth R. Timmerman, “Palestinian TV glorification of ‘martyrdom’ on upswing,” Insight magazine, December 19, 2002.

10 See: http://www.operationsick.com. (11605)

11 Jeremy Cooke, “School trains suicide bombers,” BBC, July 18, 2001, at:

http://news.bbc.co.uk/1/hi/world/middle_east/1446003.stm. (10430)

12 Among those memorialized, Dalal Mughrabi, who took part in the killing of 36 Israelis and Gail Rubin, the niece of U.S. Senator Abraham Ribicoff in 1978. See:

http://www.zoa.org/pressrel/20030313b.htm, (10799) and Wafa Idriss – the first female suicide bomber, at:

http://news.bbc.co.uk/2/hi/middle_east/3395973.stm.(11606)

For sports tournaments, see:

http://www.mfa.gov.il/MFA/Government/Communiques/2003/PA%20Soccer%20Tournament%20Named%20After%20Terrorists%20-%20Jan. (10595)

13 Alan Philips, “Lynch mob suspects held by Israelis,” Telegraph, June 26, 2001, at:

http://www.telegraph.co.uk/news/main.jhtml?xml=/news/2001/06/26/wisr26.xml. (10596)

14 The preschooler was photographed in a Hamas kindergarten holding up her palms – dipped in red paint, in front of a model of the el-Aqsa mosque.

15 Al-Hayah Al Jadida, Palestinian Authority newspaper, November 9, 2000.

16 USA Today, December 8, 2000.

17 Kenneth R. Timmerman, “Palestinian TV glorification of ‘martyrdom’ on upswing,” Insight magazine, December 19, 2002.

18 See “Indictment on Use of Ambulances for Terrorist Activities,” IDF Spokesperson, March 12, 2003 at:

http://www.mfa.gov.il/MFA/Government/Communiques/2003/Indictment+on+Use+of+Ambulances+for+Terrorist+Acti.htm. (11590) Jeff Forster and Mike Taigman, “We have no choices: EMS in Israel,” Emergency Medical Services Magazine, January 16, 2003.

19 “Palestinian children’s role in Jenin warfare,” IDF Spokesperson, November 25, 2002. See at:

http://www.kokhavivpublications.com/2002/israel/11/0211252319.html. (11607)

20 Amos Harel, “Rescued abductee Eliyahu Gurel tells of his ordeal,” Haaretz, July 24, 2003, at:

http://www.haaretz.com/hasen/pages/ShArt.jhtml?itemNo=318838&sw=taxi. (10434)

21 Partially using modesty as a means of preventing detection of the perpetrators.

22 See: “Chronology of suicide bombings” at:

http://www.hrw.org/reports/2002/isrl-pa/ISRAELPA1002-08.htm – P1295_378245. (10600)

23 See “Exploitation of Children for Terrorist Purposes,” Israel Action Committee, January 14, 2003 at:

http://www.mfa.gov.il/MFA/MFAArchive/2000_2009/2003/1/The+Exploitation+of+Children+for+Terrorist+Purpose.htm.

24 Ibid.

25 For further details, see: http://www.jmcc.org/publicpoll/results/2002/no45.htm. (10437)

26 Justus Weiner, “The Recruitment of Children in Current Palestinian Strategy,” Jerusalem Center for Public Affairs, October 1, 2002. See:

http://www.jcpa.org/brief/brief2-8.htm. (11609)

27 Ibid.

28 Special Dispatch #373 – Interview on Egyptian satellite TV, April 30, 2002, at:

http://memri.org/bin/articles.cgi?Page=archives&Area=sd&ID=SP37302. (10438)

29 Ibid.

30 USA Today, December 8, 2000. For a summary of the article see:

http://www.camera.org/index.asp?x_context=2&x_outlet=53&x_article=323. (11610)

31 Ibid.

32 For instance, Hafiz Barghouthi, editor of the PA daily Al Hayat al-Jadida, labeled those who refuse to endanger their children “traitors”; see David Schenker, “An Arab Debate on ‘Child Sacrifice,’” Jerusalem Post, November 15, 2000, at:

http://www.highbeam.com/library/doc3.asp?docid=1P1:37853485&refid=SEO. (11611)

33 See Michelle Malkin, “Sick: Kiddie Suicide Bomber Chic,” Capitalism magazine, April 17, 2002, at:

http://www.capmag.com/article.asp?id=1539. (10030)

34 Special Dispatch #426, MEMRI, October 8, 2002, at:

http://memri.org/bin/articles.cgi?Page=archives&Area=sd&ID=SP42602. (10439)

35 Dr. Abd Al-Rantisi was killed April 17, 2004 after an Israeli helicopter gunship attacked his car.

36 Convention on the Rights of the Child at:

http://www.unhchr.ch/html/menu3/b/k2crc.htm. (11613)

37 See, “Children and Armed Conflict” at:

http://157.150.184.6/OSRSGCAAC/East.cfm?CNT=174. (11612)

38 “Setting the Record Straight,” UNRWA, at:

http://www.un.org/unrwa/allegations. (10440)

39 For a radio documentary on the intimidation of Palestinian journalists, see the Australian Broadcasting Company transcript: Robert Bolton, “The State of the Media and Journalism in the Palestinian Territories,” February 4, 1999 at:

http://www.abc.net.au/rn/talks/8.30/mediarpt/mstories/mr990204.htm. (10441)

40 “Palestinian Group Warns Journalists,” Associated Press, August 26, 2002. See:

http://www.geocities.co.jp/SiliconValley-Oakland/1295/jews/news0827child.html. (10442)

41 Quoted in Daniella Ashkenazy, “An answer to a soldier’s letter,” The Nation, January 30, 1989.

42 Daniella Ashkenazy, “Small-arms Warfare,” Jerusalem Post, January 31, 1990.

43See Andrea Levin, “The Unbearable Urge to Sympathize,” CAMERA, February 22, 2002, at:

http://world.std.com/~camera/docs/oncamera/ocramin.html. (10443)

44 “Death Wish,” Washington Post, April 4, 2002, at:

http://www.mefacts.com/cache/html/icj/11482.htm. (11482)

December 11, 112


« Printemps arabe »: Pourquoi l’hiver est probablement inévitable (It’s the youth bulge, stupid!)

7 décembre, 2012
Le facteur clé est le facteur démographique. En règle générale, les gens qui vont tuer des gens sont les hommes de 16 à 30 ans. Samuel Huntington
As South Africa gears up to celebrate Youth Day this week, it might be worthwhile to consider the effect, and impact, a young population can have on a country. Today, our global village can be neatly divided between countries with growing (young) populations, and those with declining (ageing) populations. Countries with more than 40% of the population aged between 15 and 29 ­(Generation Y) are labelled as having a “youth bulge”. Youth bulges are usually associated with unrest, urban disturbance and, at the extreme end, revolts and revolution. They can set the stage for mass social change as we have witnessed in the Arab world: ­another global hotspot where youth bulges occur. The political revolts in Egypt, Tunisia and Libya were fuelled by relatively young citizens fed up with high rates of unemployment and the lack of democratic governments. (…) South Africa has an extreme youth bulge, with 65.8% of our population under the age of 30. This in itself should be a large red flag. But youth bulges do not always negatively affect a country. In fact, a youth bulge can be a country’s main asset, if – and only if – that country has two things in place: a brilliant education system and ample employment opportunities. South Africa, unfortunately, has neither. (…) Our internal youth bulges are growing in all the wrong places. Dion Chang
In a country with a youth bulge, as the young adults enter the working age, the country’s dependency ratio– that is, the ratio of the non-working age population to the working age population—will decline. If the increase in the number of working age individuals can be fully employed in productive activities, other things being equal, the level of average income per capita should increase as a result. The youth bulge will become a demographic dividend. However, if a large cohort of young people cannot find employment and earn satisfactory income, the youth bulge will become a demographic bomb, because a large mass of frustrated youth is likely to become a potential source of social and political instability. Therefore, one basic measure of a country’s success in turning the youth bulge into a demographic dividend is the youth (un)employment rate.  Unfortunately, the recent record has not been favorable. While unemployment rates are naturally higher for young people, given their limited work experience, the double digit unemployment rates presented in Figure 2 are worrisome. Typically, the prevailing youth unemployment rates are about twice the rate of the general workforce.  The situation in the Middle East and North Africa (MENA) and in the countries of Europe and Central Asia is particularly troubling: youth unemployment is on the order of 20 percent or even higher. In addition, informality is more prevalent among youth in MENA, so even for those who are employed, there may be problems with job quality. East Asian economies have been able to turn to the youth bulge into a demographic dividend. Take the Republic of Korea as an example. Over the past forty years, the dependency ratio declined substantially in Korea. In addition to dramatic GDP growth and rapid increases in average wages, youth unemployment has been below 12 percent and often in the single digits in recent years. The same is true for China. Its dependency ratio followed a similar pattern to Korea’s. Since initiating economic reforms since the late 1970, China has been able to generate millions of new jobs while also relocating young workers from lower productivity agricultural activities to higher productivity manufacturing—all without experiencing high unemployment among the youthful labor force. In recent decades, countries in North Africa have also experienced dramatic declines in the dependency ratio; however, as we saw above, youth unemployment has been a severe problem.(…) The youth unemployment issue has been in the news with respect to the “Arab Spring.”  Many youth protesting in the streets have relatively high education levels. A recent World Bank report finds that for oil importing countries in the Middle East and North Africa, government sector employment is oversized relative to other middle-income countries, while oil exporters have a high growth sector – oil production—that is not labor intensive. The report concludes “…the number of jobs created in the last decade was considerably less than the number needed to address key challenges, such as high youth unemployment, low labor force participation rates, especially among women, and fast –growing labor forces.” (…) First, for an economy to be competitive in both the domestic and international market, it should follow its comparative advantage, as determined by its endowment structure.  In the early stage of development, sectors that the economy has comparative advantage will be labor or resource intensive. Examples include light manufacturing, smallholder agriculture, fishing and mining. Only a few activities like mining are likely to be capital intensive in this early stage. In the later stages of development, the competitive sector will become increasingly capital intensive, as capital accumulates thus changing the country’s endowment structure. Justin Yufu Lin
L’erreur était que personne n’a fait attention à l’explosion de la population palestinienne. La population palestinienne a été multipliée par presque 6 dans les 50 dernières années. (…) au Liban, en Tunisie et en Algérie une femme a moins de deux enfants en moyenne. même si le Hamas devrait décider de tout signer tout, leurs jeunes hommes vont déchirer ces accords en morceaux. (…) La Palestine est un cas particulier. Ils n’ont jamais eu aucune chance de développement parce qu’ils ont toujours été sous soutien international. Gunnar Heinsohn
Une femme tunisienne a 1,7 enfant en moyenne. En France, elle en a bien souvent 6, parce que le gouvernement français la paie pour ça. Bien entendu, l’argent n’a jamais été destiné aux Tunisiennes en particulier, mais les Françaises ne sont pas intéressées par cet argent, tandis que les Tunisiennes ne sont que trop heureuses de le recevoir. (…) Dans les pays occidentaux, nous avons partout ce système d’allocations sociales qui est à peine utilisé par la population locale. D’un autre côté, il y a cette population immigrante dont les femmes ne peuvent être compétitives sur le marché du travail local. Pour les Danoises et les Allemandes, les allocations sont trop faibles pour être attractives. Pas pour les immigrants. Ce que l’on voit donc en Angleterre, en France, en Allemagne et aux Pays-Bas, ce sont des femmes issues de l’immigration qui complètent leur éventuel petit salaire par les deniers publics. Ce n’est pas un revenu extraordinaire, mais ça leur suffit. Et cela crée un genre de « carrière » réservé aux femmes, un modèle que leurs filles suivront. (…) Mais les fils n’ont pas ce choix. Ils ont grandi dans les basses couches de la société, sans les compétences intellectuelles nécessaires pour améliorer leur position. Ce sont ces garçons qui mettent le feu à Paris, ou dans des quartiers de Brême. Certains d’entre eux parviennent jusqu’à l’université et deviennent des leaders pour les autres – pas des pauvres, mais de jeunes hommes de rang social peu élevé, qui croient être opprimés à cause de leur confession musulmane, alors qu’en réalité c’est le système social qui a créé cette classe de perdants. Gunnar Heinsohn
Les chrétiens sont très largement surestimés dans les estimations, jusqu’à 12% —la CIA leur accorde 10%, plus de deux fois plus que notre estimation (4,6%). Il y a là comme une extrapolation à la démographie de la surreprésentation des chrétiens syriens dans le monde prestigieux des affaires et de la culture. Pourtant, ils sont parmi les premières victimes de leur succès en termes de transition démographique avancée, le payant par un recul de leur nombre en valeur relative, sinon absolue. Pour ces raisons démographiques, ils ne constituent qu’une force d’appoint qui pèse peu dans la balance: faible fécondité, tombée à quelque 1,8 enfant par femme, et forte émigration hors du pays. La ville d’Alep, la plus «chrétienne» de Syrie, illustre remarquablement ce déclin, des 30% (sans doute exagérés) de chrétiens dans les années 40 à 3,5% aujourd’hui. (…) Cette transition à deux vitesses signifie que la population majoritaire, déjà très nombreuse, est alimentée en sus par un flux de naissances très abondantes et en augmentation, là où la minorité ou les minorités (à l’exception notoire des Kurdes) voient leurs naissances s’atrophier et diminuer. Dans un contexte de conflit, la transposition des chiffres démographiques en chiffres militaires est automatique: tous les ans, à 18 ans ou un peu plus, des jeunes issus de la majorité vont se présenter de plus en plus nombreux sous les drapeaux, alors même qu’en face les jeunes issus des minorités sont de moins en nombreux. Le youth bulge syrien, l’explosion démographique des jeunes à l’âge d’entrée dans l’armée, est uniquement l’affaire de la majorité. Entre 1963 et 2012, leurs effectifs ont été multipliés par 5,3 dans la majorité sunnite, mais seulement par 2,4 dans la minorité chiite. (…) Dans l’ensemble de ce pays de 21,6 millions d’habitants, la transition démographique piétine. Malgré la baisse rapide de la mortalité infantile (18/1000), la fécondité reste élevée et constante, avec 3,5 enfants lors de l’enquête sur la santé de la famille de 2009, ce qui situe la Syrie au rang des pays arabes les plus féconds (70% de plus que la Tunisie, 60% de plus que le Maroc, deux fois plus que le Liban). Avec des différences régionales phénoménales: les gouvernorats de minorités, Lattaquié et Tartous, ou celui de Soueida, où la fécondité est désormais très basse, ne croissent qu’au rythme de 1,6%, l’an contre 2,5% pour le reste du pays. Youssef Courbage

Pourquoi l’hiver est probablement inévitable …

Populations éduquées (souvent christianisées – les Juifs ont été expulsés depuis longtemps) victimes, entre un meilleur contrôle des naissances et l’attrait de l’émigration, de leurs succès et en perte de vitesse démographique, populations arriérées encore en plein boum démographique …

A l’heure où une classe moyenne éduquée et plutôt urbaine ayant largement réussi sa transition démographique voit, de la Tunisie à l’Egypte, sa demande de liberté confisquée par des partis islamistes appuyés principalement sur des masses issus plutôt des classes populaires et des petites villes ou campagnardes et surtout, trop-plein de jeunes mâles (« youth bulge« ) intérieur ou régional oblige, nettement plus jeunes et plus nombreuses …

Pendant que, contraints par les menaces de massacres qui s’annoncent (à l’aide peut-être même d’ADM chimiques), l’Occident se retouve, tout en continuant à financer via l’ONU les véritables usines à bébés et terroristes palestinennes, à armer des masses d’islamistes fanatisées suceptibles, comme  avant eux en Tunisie ou en Libye, de métastaser le cancer jihadiste dans le reste de la région …

Tout en risquant de développer sur son propre sol, entre le chômage massif et un Etat-providence pris en otage par la démagogie et le politiquement correct, des masses de jeunes toujours plus déracinés et susceptibles d’être tentés par les certitudes des barbus …

Comment ne pas voir, avec la lumineuse analyse de la situation syrienne par Youssef Courbage sur Slate, que le dit « printemps arabe est très probablement, au moins à court et à moyen terme, voué à une inéluctable hiverisation?

Ce que la démographie nous dit du conflit syrien

Sunnites, alaouites, Kurdes, chrétiens, druzes… La guerre en cours depuis dix-huit mois se joue aussi dans le poids et la vitesse de croissance des différents groupes qui se partagent le territoire ou s’entredéchirent.

Youssef Courbage

Slate

15.10.12

Des enfants jouent dans des ruines, au nord de la Syrie, le 8 octobre 2012. REUTERS/Stringer.– Des enfants jouent dans des ruines, au nord de la Syrie, le 8 octobre 2012. REUTERS/Stringer. –

Avec 33.000 morts et 340.000 réfugiés hors des frontières, la démographie est évidemment présente dans le conflit qui ravage la Syrie depuis mars 2011, ce délicat bras de fer où l’on se contente souvent d’une vérité qui, pour n’être pas reconnue, est pourtant connue de tous: un groupe confessionnel minoritaire démographiquement, les alaouites (originaire du chiisme musulman), monopoliserait le pouvoir et ses multiples instruments. Ou, de manière plus nuancée: l’ensemble des minoritaires, peu ou prou unifiés, se seraient ralliés à ce pouvoir, s’opposant par là même à la majorité de la population.

La dimension démographique du conflit se joue aussi dans le poids et la vitesse de croissance des différents groupes qui se partagent le territoire ou s’entredéchirent, facteur décisif vis-à-vis du pouvoir central. En effet, la transition démographique —vecteur essentiel de la modernisation des sociétés— n’y avance pas au même rythme: si le conflit est inscrit dans l’état démographique des forces en présence, il se joue donc aussi dans le mouvement (natalité, mortalité, migrations…) qui différencie ou oppose ces populations, par leur natalité surtout [1].

D’abord, la question la plus simple: que pèsent démographiquement les différents groupes aujourd’hui? Malgré le mutisme officiel (recensement, état-civil, enquêtes…), les estimations abondent: plus de 40% de minoritaires selon certaines estimations très généreuses; beaucoup moins selon la nôtre, qui les amène à 27%.

Cette «bataille de chiffres» en serait restée à ce stade si elle n’avait dégénéré en conflit ouvert entre diverses factions de la population. Occultée par l’idéologie dominante de l’Etat-Nation syrien, la démographie communautaire [2] a repris des couleurs, comme sous le mandat français (1920-1944), qui avait divisé un temps la Syrie en Etats confessionnels, communautaires ou régionaux: alaouite, druze, sandjak d’Alexandrette, et même un Etat de Damas et un Etat d’Alep.

Les sunnites, dominants démographiquement, dominés politiquement

Démographie et pouvoir sont en porte-à-faux, les sunnites arabes (73% de la population) vivant depuis 1963 une situation d’éclipse politique. Mais s’agit-il vraiment d’un groupe? Plutôt d’un agrégat composite, urbain, rural, bédouin, très hétérogène, régionaliste, sans ossature réelle après la destruction du parti des Frères Musulmans en 1982, qui s’était fait fort —sans réussir— de rallier les sunnites de Syrie.

Les années 2011-2012 amorcent peut-être un semblant de regroupement, dans la mouvance d’une guerre qui pour la première fois n’épargne aucune des villes moyennes à dominante sunnite et rapproche symboliquement les deux capitales, Damas et Alep, longtemps rivales.

Pour autant, le pouvoir syrien ne manque pas d’y entretenir des groupes d’intérêt, des milieux d’affaires à la pègre, en passant par le souk de Damas, plus récemment celui d’Alep, qui lui sont obligés. Les allégeances ne sont jamais évidentes, il n’y a pas congruence parfaite entre le sunnisme syrien et l’opposition au régime.

Les Kurdes, minorité démographique politiquement dominée

Qu’en est-il des minorités? A défaut d’une unité nationale réelle, le pouvoir tente de les agréger au noyau dur alaouite. Il s’agit là d’un impératif démographique aux fortes connotations politiques et militaires.

Les Kurdes, qui représentent 8% de la population (certaines estimations vont jusqu’à 10%, ce qui en ferait la première minorité du pays devant les alaouites), principalement sunnites (95%), ne jouent pas la carte sunnite, mais ne penchent pas pour autant du côté d’un pouvoir qui les a privés de la majeure partie de ce qu’ils jugent être leurs droits nationaux, de la reconnaissance de leur langue, voire, pour de larges pans de la population, de la nationalité syrienne.

En 1962, un «recensement» de la région principalement kurdophone de la Jézira, a abouti à priver de la nationalité syrienne 120.000 Kurdes désormais considérés comme étrangers. Plus de 300.000 Kurdes apatrides vivaient en Syrie à la promulgation du décret d’avril 2011 de restitution de la nationalité syrienne aux Kurdes. Un geste destiné à les rallier à la cause du pouvoir après plusieurs décennies d’ostracisme, mais dont seulement 6.000 personnes auraient bénéficié.

Leur forte concentration géographique aux frontières de la Turquie et de l’Irak, jointe à leur croissance démographique —la plus élevée du pays—, favorise les penchants sécessionnistes, à l’écoute des Kurdes de Turquie ou d’Irak, un peu moins d’Iran. C’est pourquoi l’opposition syrienne, qui se méfiait des pulsions sécessionnistes kurdes, a tardé à enrôler des opposants de ce côté. Mais récemment, le Conseil national syrien a élu un Kurde, Abdelbasset Sida, à sa tête.

Pour ajouter à l’ambivalence de la situation de cette minorité à l’égard du pouvoir central, il faut souligner les liens entre une partie des Kurdes de Syrie et le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), anti-turc, occasionnellement pro-syrien et se retrouvant donc loyaliste par la force des choses.

Les yazidis, cette archi-minorité kurdophone non-musulmane, se distinguent eux par leur religion des Kurdes musulmans. Démographiquement et politiquement, ils pèsent d’un poids négligeable.

Les chrétiens, minoritaires proches du pouvoir?

Les chrétiens sont très largement surestimés dans les estimations, jusqu’à 12% —la CIA leur accorde 10%, plus de deux fois plus que notre estimation (4,6%). Il y a là comme une extrapolation à la démographie de la surreprésentation des chrétiens syriens dans le monde prestigieux des affaires et de la culture. Pourtant, ils sont parmi les premières victimes de leur succès en termes de transition démographique avancée, le payant par un recul de leur nombre en valeur relative, sinon absolue.

Pour ces raisons démographiques, ils ne constituent qu’une force d’appoint qui pèse peu dans la balance: faible fécondité, tombée à quelque 1,8 enfant par femme, et forte émigration hors du pays. La ville d’Alep, la plus «chrétienne» de Syrie, illustre remarquablement ce déclin, des 30% (sans doute exagérés) de chrétiens dans les années 40 à 3,5% aujourd’hui.

Les chrétiens se sont souvent retrouvés comme minoritaires mais proches du pouvoir —parfois à leur corps défendant—, un pouvoir qui tente, surtout depuis le conflit en cours, de les agréger encore plus au noyau dur. Mais ils ne sont unis ni sur le plan confessionnel ni sur le plan politique.

Leur présence au sein du parti au pouvoir, le Baath, ne date pas d’aujourd’hui et, faut-il le rappeler, l’un de ses fondateurs, Michel Aflak, était un Syrien chrétien. Une certaine continuité puisque le ministre de la Défense Daoud Rajha, tué dans l’attentat de Damas en juillet dernier, était chrétien. Et l’armement de miliciens chrétiens en soutien du régime a été tenté, mais certains groupes chrétiens —des Assyriens— ont pris les armes contre le pouvoir, tout en restant en marge de l’opposition.

Les dignitaires ecclésiastiques chrétiens ont, pour la plupart, mais avec des exceptions notables, prêté allégeance au pouvoir. Mais leurs voix sont largement compensées par celles des opposants chrétiens, qui siègent aux plus hautes instances du Conseil national syrien ou des autres groupes de l’opposition.

Les moins politisés des chrétiens vivent eux mal les visées du pouvoir sur le Liban, qui remontent surtout à 1975, alors qu’ils ont tissé depuis des temps immémoriaux des relations poussées, familiales notamment, avec le pays —ce qui n’est d’ailleurs pas un phénomène chrétien seulement, mais celui de Syriens de toutes confessions, pour qui le Liban reste une option comme pays-refuge.

Parmi les chrétiens, les Arméniens, pour la plupart originaires de Cilicie, se découvrent eux des affinités avec la république d’Arménie, qui pourrait bien devenir une autre patrie-refuge.

Attitude contrastée des autres minorités

Comme ceux des chrétiens, les effectifs des druzes, concentrés dans le Djébel Druze (gouvernorat de Soueida), sont largement surévalués: 500.000, voire 700.000, contre moins de 400.000 effectivement. Cela tient en partie à l’imprécision du décompte des Druzes expulsés du Golan à la suite de la guerre israélo-arabe de 1967.

L’ambivalence rencontrée chez les Kurdes ou les chrétiens se retrouve chez eux. Le réflexe minoritaire les pousserait à faire front avec les autres minorités, mais un long contentieux avec les pouvoirs successifs qui se sont succédés depuis l’Indépendance jusqu’au coup d’état de 1963 et l’éviction des officiers druzes de l’armée les inciterait à la méfiance vis-à-vis des autorités.

Ces druzes de Syrie —originaires pour la plupart du Mont-Liban après leur migration forcée au XVIIIe siècle— manquent d’un leadership national, qu’ils trouvent en partie au Liban en la personne de Walid Joumblatt, le leader du PSP libanais, un druze qui se fait fort d’encourager ses coreligionnaires de l’autre côté de la frontière à refuser de servir dans l’armée et dans les services de sécurité.

Pour les archi-minorités, qui comptent peu du point de vue démographique, les préférences politiques sont également contrastées. Cela va des Turkmènes, les plus opposants, car sunnites, turcophones et en symbiose avec la Turquie, aux chiites duodécimains, plus en phase avec l’Iran et son allié syrien.

Les Ismaéliens, des chiites non-duodécimains, seraient –modérément— proches du pouvoir. Les Tcherkesses, des sunnites non-arabes originaires du Caucase, semblent plutôt neutres dans le conflit en cours. Mais leur malaise se traduit par le fait que certains envisageraient le «retour» en «Russie».

En définitive, ces minoritaires dominés, si on agrégeait leurs effectifs, se retrouveraient à mi-chemin du pouvoir et de l’opposition, mais en aucun cas une force décisive ni pour les uns ni pour les autres.

Les alaouites: une minorité démographique politiquement dominante

Que les alaouites, de leur côté, soient la minorité au pouvoir ou celle du pouvoir importe peu. Comme mentionné plus haut, les cercles confessionnels et politiques ne se recoupent jamais intégralement. Et de la même façon que le pouvoir a réussi à fidéliser nombre de sunnites, l’opposition compte également de prestigieuses personnalités alaouites.

Les alaouites font corps avec la Syrie, mais leur présence déborde le cadre syrien: plus de 400.000 alaouites arabes (à ne pas confondre avec les 15 millions d’Alévis des turcophones chiites) vivent en Turquie. Près de 100.000 au Liban, paradoxalement le seul pays qui leur accorde une reconnaissance officielle, un état-civil et une représentation parlementaire comme alaouites. En revanche, en Turquie et en Syrie, ils sont officiellement musulmans, mais ne peuvent se réclamer de leur confession précise.

L’actualité brûlante a ravivé l’intérêt accordé à leur religion. Issue de l’islam chiite duodécimain, elle s’en est éloignée par son caractère trinitaire, initiatique, syncrétique. Que les alaouites croient à la transmigration des âmes (métempsycose) —ce qui n’est pas sans effet sur leur faible fécondité comme chez les druzes—, se passent de mosquées, tolèrent l’alcool, ne voilent pas leurs femmes, etc., les a mis au ban de l’islam officiel.

Toutefois, depuis 1936 et surtout depuis 1973, les alaouites tentent de s’insérer dans le giron de l’islam officiel chiite, voire sunnite. Mais plus que par leur religion, c’est par leur asabiyya, ce concept forgé au XIVème siècle par Ibn Khaldoun, une valorisation du réseau social où les liens sont surdéterminés par l’appartenance familiale, clanique ou communautaire, qu’ils se distinguent des autres Syriens. Cette asabiyya a été aiguisée par leur histoire conflictuelle avec le pouvoir central, de Saladin jusqu’aux Ottomans en passant par les Mamelouks, les plus féroces de leurs adversaires.

Une histoire faite aussi d’oppression socioéconomique, qui allait vivifier leur solidarité. Seul le mandat français, et pour une brève période (1922-1936), a tenté de les rallier au pouvoir central —avec des succès très mitigés— en leur concédant l’«Etat des Alaouites». Piètre consolation, puisque cette entité, selon le géographe Etienne de Vaumas, était «coupée du reste du monde… conservatoire d’une société condamnée à un dépérissement qui pour être lent n’en était pas moins certain».

De cette préhistoire antérieure au coup d’Etat de 1963, il est resté beaucoup de rancœurs. Les alaouites ont conservé la mémoire de leurs pères, métayers chez les seigneurs féodaux de la plaine et surtout de la ville-symbole sunnite de Hama. Celle aussi des petites filles que l’on «vendait» comme bonnes à tout faire, aux bourgeois et petits-bourgeois des villes de Lattaquié, Damas, Alep et jusqu’à Beyrouth.

Seul vecteur de l’ascenseur social, le parti Baath et la profession militaire. Ce fut d’abord le fait du mandat français, qui recruta, hors de toute relation de proportionnalité avec leur population, des alaouites dans ses bataillons du Levant, présence qui se perpétua après l’indépendance. La démographie militaire montre qu’en 1955, 65% des sous-officiers étaient alaouites et le Comité militaire, chargé du recrutement dans les académies militaires, entre leurs mains. Mais la majorité des officiers restaient sunnites.

De 1963 à 1970, le pouvoir confortera leurs positions au sein de l’appareil et de l’armée, allant crescendo jusqu’au coup d’état de 1970, avant la vigoureuse correction survenue entre 1970 et 1997, année où 61% des principales personnalités militaires et des forces de sécurité étaient alaouites et 35% sunnites.

Un mouvement correctif socioéconomique

Du «mouvement correctif» engagé en 1970, idéologique (abandon de la référence au socialisme), politique et militaire, naîtra un autre mouvement correctif socioéconomique de longue haleine, dont les effets laissent une empreinte forte sur les statistiques, celles du recensement de 2004 notamment.

Rurales avant l’indépendance à plus de 97%, les populations alaouites dominaient, dès 1990, les villes du littoral: 55% à Lattaquié, 70% à Tartous, 65% à Banias, villes, qui sous le mandat français, étaient encore des bastions sunnites (78% environ). L’ascension des alaouites dans l’armée, les services de sécurité, la fonction publique, les entreprises d’Etat et, plus récemment, dans le secteur privé, leur a également assuré une présence marquée à Damas, à Homs, à Hama, mais non à Alep. L’accès à la ville, à l’administration, à l’enseignement, notamment universitaire (avec un système de discrimination positive pour les bourses à l’étranger), a donné un coup de fouet à leur mobilité dans l’échelle sociale.

La rente de situation ainsi générée au profit des alaouites ressort parfaitement des données de 2003-2004. Leur niveau de vie est franchement plus élevé qu’ailleurs (sauf dans la capitale): la dépense mensuelle par personne atteignait 3.310 livres syriennes (un peu moins de 40 euros d’aujourd’hui) dans la région côtière, pour 2.170 seulement dans le gouvernorat d’Alep.

Tous les indicateurs vont d’ailleurs dans le même sens: faible proportion d’actifs dans l’agriculture, un secteur à basse productivité; faible taux d’analphabétisme des adultes, notamment féminin; faible proportion de filles de 5-24 ans non-scolarisées; enfin, une plus forte féminisation de la main-d’œuvre non-agricole, un autre et important critère de la modernité.

L’Etat a également fourni avec plus de générosité aux gouvernorats côtiers l’électricité, l’eau potable, les réseaux d’égouts. Ces statistiques ne signifient pas que les alaouites sont tous devenus aisés ou se sont tous métamorphosés de paysans sans terre en petits ou grands bourgeois: il existe naturellement plus d’un village ou un quartier de ville alaouites pauvres. Mais en moyenne, leur région a connu une progression sans pareil.

Les risques des transitions à deux vitesses

Les alaouites ne sont pas les seuls à connaître au fil des années cette érosion de leurs taux de natalité, solidaires par cette transition démographique des druzes (bien représentés par les gouvernorats de Soueida et de Quneitra) et des chrétiens (disséminés dans tout le pays). En 2004, le nombre moyen d’enfants par femme de la région côtière était tombé à 2,1, soit le seuil de renouvellement des générations (1,8 chez les druzes et autant chez les chrétiens).

La même année, et pour ne retenir que les lieux qui ont fait la une des journaux par l’intensité des combats, la fécondité était de 3,8 enfants par femme à Alep (presque deux fois plus), 3,1 dans le pourtour rural de Damas, 3,5 à Hama, 3,1 à Homs, 5,1 à Idleb, 6,2 à Deir el Zor. A Dera’a, qui a inauguré la série sanglante, elle était de 4,6.

Cette transition à deux vitesses signifie que la population majoritaire, déjà très nombreuse, est alimentée en sus par un flux de naissances très abondantes et en augmentation, là où la minorité ou les minorités (à l’exception notoire des Kurdes) voient leurs naissances s’atrophier et diminuer.

Dans un contexte de conflit, la transposition des chiffres démographiques en chiffres militaires est automatique: tous les ans, à 18 ans ou un peu plus, des jeunes issus de la majorité vont se présenter de plus en plus nombreux sous les drapeaux, alors même qu’en face les jeunes issus des minorités sont de moins en nombreux. Le youth bulge syrien, l’explosion démographique des jeunes à l’âge d’entrée dans l’armée, est uniquement l’affaire de la majorité. Entre 1963 et 2012, leurs effectifs ont été multipliés par 5,3 dans la majorité sunnite, mais seulement par 2,4 dans la minorité chiite.

L’impossible partition

Devant ce conflit qui s’éternise, d’aucuns en viennent à penser que l’ultime recours serait la partition du pays et la création d’un mini-état alaouite, d’un réduit ou d’une zone de repli dans la zone côtière —une nouveauté dans la région, où le Liban a connu seize ans de guerre civile et a réussi à échapper à la partition, de même que l’Irak malgré la région autonome kurde.

Mais ce sont surtout des raisons démographiques qui rendent ces projets chimériques. En 2012, le «réduit» alaouite compte 1,8 million d’habitants. Sa population se décompose en 1,2 millions d’alaouites et 665.000 non alaouites, dont 340.000 sunnites, les plus exposés aux transferts de population en cas d’aggravation du conflit. Les autres communautés des deux gouvernorats de Lattaquié et Tartous, chrétiens et ismaéliens, seraient moins exposés.

Mais en dehors de ces deux gouvernorats, la Syrie compte un million d’alaouites, presque autant qu’à Lattaquié et Tartous. Pour la plupart, ils sont désormais très enracinés dans leurs lieux de vie et n’entretiennent plus que des liens ténus avec leurs villages ou leurs villes d’origine. Ces chiffres imposants montrent bien toute la démesure d’un découpage de la Syrie, inimaginable du fait du brassage de ses populations.

Youssef Courbage


A lire sur le sujet, de Youssef Courbage: Christian and Jews under Islam (avec Philippe Fargues, Tauris, 1998); «La population de la Syrie: des réticences à la transition (démographique)», in Baudoin Dupret, Youssef Courbage et al., La Syrie au présent, reflet d’une société (Paris, Actes-Sud, 2007).

D’autres auteurs: Jacques Weulersse, Le pays des Alaouites (Tours, 1940); Etienne de Vaumas, «Le Djebel Ansarieh. Eude de géographie humaine», Revue de géographie alpine (1960); Hana Batatu, Syria’s peasantry, the descendants of its lesser notables, and their politics, (Princeton U.P., 1999); Fabrice Balanche, La région alaouite et le pouvoir syrien(Karthala, 2006).

[1] Dans l’ensemble de ce pays de 21,6 millions d’habitants, la transition démographique piétine. Malgré la baisse rapide de la mortalité infantile (18/1000), la fécondité reste élevée et constante, avec 3,5 enfants lors de l’enquête sur la santé de la famille de 2009, ce qui situe la Syrie au rang des pays arabes les plus féconds (70% de plus que la Tunisie, 60% de plus que le Maroc, deux fois plus que le Liban). Avec des différences régionales phénoménales: les gouvernorats de minorités, Lattaquié et Tartous, ou celui de Soueida, où la fécondité est désormais très basse, ne croissent qu’au rythme de 1,6%, l’an contre 2,5% pour le reste du pays. Revenir à l’article

[2] A l’époque ottomane, la population de la Syrie était recensée selon la religion: musulmane (sans distinction des confessions détaillées), chrétienne (confessions détaillées) et juive. Sous le mandat français, les recensements mentionnaient la confession précise. Les recensements ultérieurs de 1947 et de 1960 donnaient la religion, mais non la confession précise, habitude qui fut abandonnée avec le recensement de 1970. L’état civil, en revanche, a longtemps continué à mentionner la religion pour les musulmans et les chrétiens, précisant pour ces derniers leur confession détaillée.

Les estimations actuelles sont fondées sur des projections démographiques réalisées à partir de données anciennes, des évaluations effectuées par des spécialistes du milieu syrien (Balanche, de Vaumas, Weulersse) et sur des imputations de certains paramètres démographiques à partir de données régionales (par exemple les gouvernorats de Lattaquié et Tartous pour les alaouites, celui de Soueida pour les druzes). On a donc en main des ordres de grandeurs raisonnables, mais en aucun cas des chiffres irréfutables à 100% comme auraient pu l’être ceux de recensements qui mentionneraient la confession détaillée ou la langue maternelle.

Voir aussi:

Youth Bulge: A Demographic Dividend or a Demographic Bomb in Developing Countries?

Justin Yifu Lin World Bank, 2012-01-05
The youth bulge is a common phenomenon in many developing countries, and in particular, in the least developed countries.   It is often due to a stage of development where a country achieves success in reducing infant mortality but mothers still have a high fertility rate. The result is that a large share of the population is comprised of children and young adults, and today’s children are tomorrow’s young adults.
Figures 1 (a)-(b) provide some illustrative examples. Dividing the world into more and less developed groupings (by UN definitions) reveals a large difference in the age distribution of the population. The share of the population in the 15 to 29 age bracket is about 7 percentage points higher for the less developed world than the more developed regions. In Africa (both Sub-Saharan and North Africa), we see that about 40 percent of the population is under 15, and nearly 70 percent is under 30 (Figure 1(a)). In a decade, Africa’s share of the population between 15 and 29 years of age may reach 28 percent of its population.  In some countries in “fragile situations” (by World Bank definitions), almost three-quarters of the population is under 30 (examples in Figure 1(b)), and a large share of 15-29 year olds will persist for decades to come (Figures 1(c) and (d)).

Source: Author’s calculations based on data from United Nations, Department of Economic and Social Affairs, Population Division (2011). World Population Prospects: The 2010 Revision. Medium fertility scenario is used for the 2050 projections.
In a country with a youth bulge, as the young adults enter the working age, the country’s dependency ratio– that is, the ratio of the non-working age population to the working age population—will decline. If the increase in the number of working age individuals can be fully employed in productive activities, other things being equal, the level of average income per capita should increase as a result. The youth bulge will become a demographic dividend. However, if a large cohort of young people cannot find employment and earn satisfactory income, the youth bulge will become a demographic bomb, because a large mass of frustrated youth is likely to become a potential source of social and political instability1.Therefore, one basic measure of a country’s success in turning the youth bulge into a demographic dividend is the youth (un)employment rate.  Unfortunately, the recent record has not been favorable. While unemployment rates are naturally higher for young people, given their limited work experience, the double digit unemployment rates presented in Figure 2 are worrisome. Typically, the prevailing youth unemployment rates are about twice the rate of the general workforce.   The situation in the Middle East and North Africa (MENA) and in the countries of Europe and Central Asia is particularly troubling: youth unemployment is on the order of 20 percent or even higher. In addition, informality is more prevalent among youth in MENA, so even for those who are employed, there may be problems with job quality2.

Source: World Development Indicators and ILO Global Employment Trends for Youth. Two lines for MENA in recent years are for the separate sub-regions of the Middle East and North Africa by ILO definitions.
East Asian economies have been able to turn to the youth bulge into a demographic dividend. Take the Republic of Korea as an example. Over the past forty years, the dependency ratio declined substantially in Korea (Figure 4(a)). In addition to dramatic GDP growth and rapid increases in average wages, youth unemployment has been below 12 percent and often in the single digits in recent years (ILO data cited above). The same is true for China. Its dependency ratio followed a similar pattern to Korea’s (Figure 1(a)). Since initiating economic reforms since the late 1970, China has been able to generate millions of new jobs while also relocating young workers from lower productivity agricultural activities to higher productivity manufacturing—all without experiencing high unemployment among the youthful labor force. In recent decades, countries in North Africa have also experienced dramatic declines in the dependency ratio (Figure 3(b)); however, as we saw above (Figure 2), youth unemployment has been a severe problem.

Source: United Nations, World Population Prospects: the 2010 Revision.
 The Traditional Policy Response: Prepare the Youthful Supply of Labor
The conventional approach for dealing with youth bulge is to make young people job ready. The idea is that young people’s skills – or more broadly, human capital—needs to be increased to enhance their productivity in the labor market. The 2007 World Development Report, Development and the Next Generation, lays out the policy agenda by focusing on five key life transitions: learning, work, health, family, and citizenship. Three “lenses” are used to focus the policy discussion: opportunities, capabilities and second chances.   Basic skills and access to secondary and tertiary education, for example, are needed to create opportunities, while capabilities to make the right decisions for seizing opportunities can be enhanced through better information, access to credit and other factors. On the other hand, when outcomes are negative—for example, poor decisions lead to low levels of education or exposure to communicable diseases—young adults may need access to services that can help them re-start their economic and personal lives. The 2007 WDR emphasized both the skills upgrading and the institutional setting for improving economic outcomes for young people.
The above discussion provides a useful framework for mitigating youth unemployment issue from the supply side; however, demand for labor services is essential for absorbing new entrants to the workforce. Such a shift in demand can be achieved only by a dynamic change in economic structure. Countries that have been successful in this regard move from a high share of employment in agriculture towards an increasing share of employment in manufacturing first and then gradually to the service sector in the post industrialization stage. Generally, this structural change is accompanied by rural-urban migration, and it usually starts in labor intensive manufacturing.  On an aggregate level, one can look at the sectoral shift out of agriculture and into industry and services – both in terms of value-added and employment. For example, Egypt in 1980 had a GDP per capita (in constant 2005 PPP dollars) of $2,400, while China was only at $524 and Korea was already ten times higher at $5500 (WDI data).   Egypt had only a slightly higer share of agriculture and employment in GDP, compared to Korea; however, this structure largely stagnated in the case of Egypt in the ensuing decades (Figures 4(a) and (b)). Meanwhile, China now with a GDP per capita of $6800 (2005 constant PPP) has a lower share of agriculture in total value added and the employment share has declined continuously.  On a more micro level, countries like Korea have then moved up the industrial ladder to more sophisticated and more capital intensive goods, as capital has accumulated with high investment rates over time3. Throughout this process, shifting labor demand creates opportunities for working age population to be employed in jobs moving from lower productivity sectors to higher productivity sectors.

Source: World Development Indicators
The youth unemployment issue has been in the news with respect to the “Arab Spring.”   Many youth protesting in the streets have relatively high education levels. A recent World Bank report4 finds that for oil importing countries in the Middle East and North Africa, government sector employment is oversized relative to other middle-income countries, while oil exporters have a high growth sector – oil production—that is not labor intensive. The report concludes “…the number jobs created in the last decade was considerably less than the number needed to address key challenges, such as high youth unemployment, low labor force participation rates, especially among women, and fast –growing labor forces.”5 The emerging new leaders in the Middle East and North Africa are acutely aware of the urgent need to tackle youth unemployment.  Indeed, the WDR 2013 on jobs, which is being drafted now and is being shared in outline form with diverse stakeholders, will grapple with this issue, among others.
How the New Structural Economics (NSE) and the Growth Identification and Facilitation Framework (GIFF) can help put young people to work
A successful development strategy that will facilitate the structural change and create job opportunities for youth can be based upon the principles outlined in the New Structural Economics (NSE) and its policy implementation via the Growth Identification and Facilitation Framework6.  The NSE highlights that a country’s economic structure is endogenous to its endowment structure; however, the government needs to play a facilitating role in the process of structural change and this role needs to be structured according to clearly defined principles.
First, for an economy to be competitive in both the domestic and international market, it should follow its comparative advantage, as determined by its endowment structure.  In the early stage of development, sectors that the economy has comparative advantage will be labor or resource intensive. Examples include light manufacturing, smallholder agriculture, fishing and mining. Only a few activities like mining are likely to be capital intensive in this early stage. In the later stages of development, the competitive sector will become increasingly capital intensive, as capital accumulates thus changing the country’s endowment structure. In the industrial upgrading towards more capital intensive production, infrastructure needs to be improved simultaneously to reduce the firms’ transaction costs, and there is a clear role for government to play in this regard.
Secondly, if a country follows the above principle, its factor endowment upgrading will be fast (due to large profits and a high return to investment), and its industrial structure should be upgraded accordingly. The upgrading entails information (for example, which new industries to invest), coordination (improvement in “hard” (e.g., transport) and “soft” (institutional) infrastructure), and externalities (useful information generated by  “first movers”). All of these aspects involve externalities or public (semi-public) goods that the market will not automatically resolve on its own. The government needs to play facilitating role in help the private sector overcome these issues in order to achieve dynamic growth.
A practical approach for the government to operationalize the NSE is laid out in the six steps of the Growth Identification and Facilitation Framework.   Without getting into all the details, the six steps are: (i) identify the list of tradable goods and services that have been produced for about 20 years in dynamically growing countries with similar endowment structures and a per capita income that is about 100 percent higher than their own; (ii) among the industries in that list, the government may give priority to those in which some domestic private firms have already entered spontaneously, and try to identify the obstacles that are preventing these firms from upgrading the quality of their products or the barriers that limit entry to those industries by other private firms; (iii) some of those industries in the list may be completely new to domestic firms, and the government could adopt specific measures to encourage firms in the higher-income countries identified in the first step to invest in these industries; (iv) governments should pay close attention to successful self discoveries by private enterprises and provide support to scale up those industries; (v) in developing countries with poor infrastructure and an unfriendly business environment, the government can invest in industrial parks or export processing zones and make the necessary improvements to attract domestic private firms and/or foreign firms that may be willing to invest in the targeted industries; and (vi) the government may also provide limited incentives to domestic pioneer firms or foreign investors that work within the list of industries identified in step 1 in order to compensate for the non-rival, public knowledge created by their investments.
As above data reveal, the youth bulge will be an important demographic phenomenon in developing countries, and especially in Sub-Saharan African countries, in the coming decades. While it is important to increase the employability of young people themselves, it is also essential to facilitate dynamic structural change to create jobs for youth. By doing so, the youth bulge can be transformed into a demographic dividend, and the demographic bomb can be defused.

[3] There are numerous studies on the productivity of Korean firms. One recent paper studies the pattern of productivity catch-up between Korean and Japanese firms: Moosup Jung, Keun Lee, and Kyoji Fukao, “Total Factor Producitivity of the Korean Firms and Catching Up with the Japanese Firms,” Seoul Journal of Economics, 2008, Vol. 21 (1).
[4] World Bank, 2011, “Striving for Better Jobs: The Challenge of Informality in the Middle East and North Africa.”
[5] Ibid, page 48.
[6] See Justin Yifu Lin, “New Structural Economics: A Framework for Rethinking Development,” World Bank Research Observer, no. 2,   Vol. 26 (September 2011), pp. 193-221; Justin Yifu Lin and Celestin Monga, “Growth Identification and Facilitation: the Role of State in the Process of Dynamic Growth”, Development Policy Review, Vol. 29, No. 3 (May 2011), pp. 264-290; and Justin Yifu Lin, 2012, New Structural Economics: A Framework for Rethinking Development and Policy, Washington, DC: World Bank.

Palestine/ONU: Ils ont enlevé l’étoile du drapeau jordanien et d’un seul coup nous étions palestiniens (It’s the continuation of war on zionism by other means, stupid !)

5 décembre, 2012

Toutes personnes qui, nées en pays étranger, descendant, en quelque degré que ce soit, d’un Français ou d’une Française expatriés pour cause de religion, sont déclarés naturels français et jouiront des droits attachés à cette qualité s’ils reviennent en France, y fixent leur domicile, et prêtent le serment civique. (…) Les religionnaires fugitifs et autres dont les biens ont été confisqués pour cause de religion, et leurs héritiers sont appelés à recueillir (…) les biens qui se trouvent actuellement dans les mains des fermiers préposés à leur régie. Loi du 15 décembre 1790
Les descendants des familles proscrites, lors de la révocation de l’Edit de Nantes, continueront à bénéficier des dispositions de la loi du 15 décembre 1790, mais à la condition d’un décret spécial pour chaque demandeur. Ce décret ne produira d’effet que pour l’avenir. Loi du 26 juin 1889
Voulons et entendons que l’Edit du feu Roi de glorieuse mémoire, notre très honoré seigneur et père, du 23 avril 1615, soit exécuté dans nos îles, ce faisant, ordonnons à tous nos officiers de chasser hors de nos îles tous les juifs qui y ont établi leur résidence, auxquels, comme aux ennemis déclarés du nom chrétien, nous commandons d’en sortir dans trois mois, à compter du jour de la publication des présentes, à peine de confiscation de corps et de biens. Code noir (article 1, mars 1685)
Une Allemagne de l’Ouest tronquée après la seconde guerre mondiale a absorbé et réhabilité pas moins de 9,7 millions de personnes déplacées. La petite Autriche a reçu 178 000 réfugiés hongrois à la suite de la Révolution hongroise de 1956. L’Italie a recueilli 585 000 Italiens déplacés issus des territoire cédés à la Yougoslavie et de diverses régions d’Afrique. La France a donné l’asile permanent à 1,4 millions de réfugiés (y compris des musulmans algériens) déplacés par l’émergence de nouveaux États souverains en Afrique du Nord et en Indochine. Les Pays-Bas, petits et bondés, ont accueilli et intégré 230 000 réfugiés d’Indonésie. La Turquie a réinstallé 150 000 Turcs expulsés par le régime communiste de Bulgarie. Julius Stone (Self-determination and the Palestinian Arabs », in I. Howe and C. Gershman eds., Israel, the Arabs and the Middle East, 1972)
Ce qui m’étonne le plus, c’est qu’après 50 ans le droit au retour soit toujours un problème entretenu par le grand nombre de Palestiniens encore dans les camps de réfugiés. Pourquoi sont-ils toujours là après 50 ans ? Sur le plan personnel, ma famille et moi, avec des millions d’autres, ont perdu leurs terres et leurs biens à la suite de la partition de l’Inde en 1947. Nous étions réfugiés. Les gouvernements Indiens et pakistanais ont fourni peu d’aide, mais surtout les réfugiés eux-mêmes, après un certain temps, se sont recréés une nouvelle vie. Il n’y a pas de camps de réfugiés sur aucun des deux côtés de la frontière indo-pakistanaise remplis de millions de gens faisant valoir leur droit au retour. Deepak Lal (« In Praise of Empires, Globalization and Order », 2004)
Les conversions massives à l’époque grecque et romaine enlèvent au judaïsme toute signification ethnologique, et coupent tout lien physique (mais non pas spirituel) avec la Palestine […] La plupart des Juifs de Gaule ou d’Italie, sont le produit de ces conversions. Quant aux Juifs du bassin du Danube, ou du Sud de la Russie, ils descendent sans doute des Khazars. Ces régions contiennent de nombreuses populations juives qui probablement n’ont rien à voir, du point de vue ethnologique, avec les Juifs d’origine. Ernest Renan (« Le Judaïsme comme race et religion », 1883)
La grande majorité des fellahs ne tirent pas leur origine des envahisseurs arabes, mais d’avant cela, des fellahs juifs qui étaient la majorité constitutive du pays. Yitzhak Ben Zvi (second président de l’Etat d’Israël, 1929)
Pourquoi le soir du 4 juin 1967 j’étais Jordanien et le lendemain matin j’étais Palestinien ? (…) Nous n’étions pas trop gênés par le royaume jordanien. L’enseignement de la destruction de l’Israël était une partie intégrale du programme d’études. Nous nous sommes considérés « Jordaniens » jusqu’à ce que les Juifs soient revenus à Jérusalem. Alors soudainement nous étions des « Palestiniens »… ils ont enlevé l’étoile du drapeau jordanien et d’un coup nous avons eu un « drapeau palestinien ». (…) Le fait est que les « Palestiniens » sont des immigrés des nations environnantes ! Mon grand-père avait l’habitude de nous dire que son village était vide avant que son père ne s’y installe. Walid Shoebat, ancien terroriste islamiste de l’OLP, repenti et devenu sioniste chrétien)
Il n’y a aucune différence entre les Jordaniens, les “Palestiniens”, les Syriens et les Libanais. Nous faisons tous partie de la même nation. C’est seulement pour des raisons politiques que nous soulignons soigneusement notre identité “palestinienne”. L’existence d’une identité “palestinienne” distincte sert seulement un objectif tactique. La création d’un état “palestinien” est un nouvel outil dans la bataille continue contre Israël et pour l’unité arabe. Zuheir Muhsin (chef des Opérations militaires de l’OLP et membre du Conseil exécutif de l’OLP, Trouw, le 3 mars 1977)
Le peuple “palestinien” n’existe pas. La création d’un État “palestinien” est seulement un moyen de continuer notre lutte contre l’État d’Israël pour l’unité arabe. En réalité aujourd’hui il n’y a aucune différence entre les Jordaniens, les “Palestiniens”, les Syriens et les Libanais. Seulement, pour des raisons politiques et tactiques, nous parlons aujourd’hui de l’existence des “Palestiniens” pour des intérêts arabes exigeant la création d’un peuple “palestinien” pour nous opposer au sionisme. Zuheir Muhsin (interview au Pakistan, 2006?)
L’objectif du peuple palestinien est la réalisation de ses droits nationaux inaliénables dans son État indépendant de Palestine, avec Jérusalem-Est comme capitale, sur tout le territoire de la Cisjordanie, y compris Jérusalem-Est, et la bande de Gaza, occupée par Israël pendant la guerre de juin 1967, en conformité avec les résolutions de la légitimité internationale ainsi que la réalisation d’une solution juste et convenue à la question des réfugiés palestiniens conformément à la résolution 194, tel que stipulé dans l’Initiative de paix arabe, qui a présenté la vision consensuelle arabe pour résoudre le cœur du conflit israélo-arabe et de parvenir à une paix juste et globale. Mahmoud Abbas (ONU, 29.11.12)
Israël est un paradoxe intéressant: c’est une création artificielle récente et en même temps l’aboutissement d’une longue histoire, celle d’une communauté qui s’est pensée en exil. La langue illustre cette double dimension: on a repris une langue ancienne, uniquement consacrée à l’étude pendant deux mille ans, pour en faire une langue vernaculaire. Pour moi, comme pour mes collègues spécialistes d’autres domaines d’ailleurs, les nations sont toutes des constructions modernes. Ce n’est pas pour autant qu’elles doivent disparaître mais c’est pourtant cela qu’on sous-entend souvent avec Israël. Jacques Ehrenfreund
The myth of the 1966 Palestinian Convent that the « Palestinian people » was unjustly displaced by the Jewish invasion of Palestine in 1917 is widely disseminated and unquestioningly and dogmatically espoused in « studies » from the United Nations Secretariat. However, it is necessary to recall, not only the Kingdom of David and the succession of Jewish polities in Palestine down to Roman conquest and dispersion at the turn of the present era, but also that the Jews continued to live in Palestine even after that conquest, and were in 1914 a well-knit population there. Hundreds of thousands of other Jews, driven from the Palestine homeland by successive waves of Roman, Arab, and other conquerors, continued to live on for centuries throughout the Middle East, often under great hardship and oppression. And, of course, millions of others were compelled to move to other parts of the world where too often, as in pogrom-ridden Russia and Poland, they live in conditions of tyrannous and humiliating subjection and under daily threat to their lives… That the provision for a Jewish national home in Palestine was an application of the principle of self determination is manifest from the earliest seminal beginning of the principle. The Enquiry Commission, established by President Wilson in order to draft a map of the world based on the Fourteen Points, affirmed the right of the Jewish people that “Palestine should become a Jewish State” clearly on this ground. Palestine, the Commission said, was “the cradle and home of their vital race”, the basis of the Jewish spiritual contribution, and the Jews were the only people whose only home was in Palestine. It would be difficult to provide a more succinct statement of the essence of the self determination principle. (…) In fact the name Palestine had not for centuries (perhaps millennia) before 1917 referred to a defined political, demographic, cultural, or territorial entity. In the immediately preceding centuries it was a part of the Ottoman Empire designated as Southern Syria and governed from Damascus. In 1917, its northern part, from Safed almost to Jerusalem, was part of the Vilayet of Beirut and the whole of it was claimed to be part of Syria. The Arabs living there were not regarded by themselves or others as “Palestinians” or in any major respect as different from their brethren in Syria and Lebanon. This “Syrian” rather than “Palestinian” identification of Arabs living in Palestine underlay the request of the General Syrian Congress on July 2, 1919, that there should be no separation of the southern part of Lebanon, from Syrian country. A main argument thus made by Arabs in post-World War I negotiations was not that “Palestinians” would resent the loss of Palestinian identity by the establishment of the Jewish national home in Palestine, but rather that they would resent severance of their connection with their fellow Syrians… In the light of these facts, the notion that the Arabs living in Palestine regarded themselves in 1917, at the time when Woodrow Wilson’s seminal self-determination principle emerged, as a Palestinian Arab people in the sense required by the self-determination principle (or, as I may sometimes here call it, “the liberation of peoples principle” or “liberation principle”) is thus a figment of unhistorical imagination. To respect the historical facts is, therefore, not to impugn the liberation principle; it merely points out that the principle must be applied at the appropriate time to the facts of group life as they truly exist. These historical facts continue to reverberate today in Arab state circles. President Assad of Syria in 1974 stated that Palestine is a basic part of Southern Syria (New York Times, March 9 1974). On this on November 17, 1978, Yasser Arafat commented that Palestine is southern Syria and Syria is northern Palestine (Voice of Palestine, November 18, 1978 … (…) The distribution between Arabs and Jews after World War I was certainly implemented in succeeding decades as far as Arab entitlements were concerned. Arabs claims to sovereignty received extensive fulfillment in the creation of more than twenty sovereign states following World War I, not only in the Middle East but in Africa as well. Altogether this historical process included the following features: First, despite all the extraneous Great Power maneuverings, Jewish and Arab claims in the vast area of the former Ottoman Empire came to the forum of liberation together, and not (as is usually implied) by way of Jewish encroachment on an already vested and exclusive Arab domain. Second, the territorial allocation made to the Arabs, as now seen in about a dozen sovereignties in the Middle East (not to speak of many Arab sovereignties elsewhere) was more than a hundred times greater in area, and hundreds of times richer in resources than the Palestine designated in 1917 for the Jewish national home. Third, by successive steps thereafter, this already tiny allocation to Jewish claims was further encroached upon. Thus, already in 1922, a major part of it (namely 35,468 out of 46,339 square miles, including the more sparsely populated regions) was cut away to establish the kingdom of Transjordan (now known as the Hashemite Kingdom of Jordan). With so preponderant an Arab allocation capable, as events since 1973 now show, of threatening the economic existence of most of the rest of the world, it seemed reasonable to expect Arab acquiescence in the minute allotment to the Jews of Israel as their only national home. The extraordinary campaign against the State Of Israel in the General Assembly since the oil weapon was drawn from its scabbard in 1973 involves subversion both of basic international law principles, and of rights and obligations vested in states under them. It has also entailed rather grotesque reversals of the United Nations own position of the preceding quarter-century, as part of a wide and illicit rewriting of history. Considered in the context above sketched, this campaign is a kind of pilot operation in a remarkable venture in the detournement de pouvoir an assault with covert as well as overt elements, on the international legal order. It would follow that what is at stake are not only the range of state interests that lie within the lawful concern of the organs of the United Nations, but all interests of states that the General Assembly can by the ipse dixit of automatic majorities reach out to control, truncate or destroy. Julius Stone

Attention: une invention peut en cacher une autre !

Où l’on (re)découvre comment par un beau matin de juin 1967 et au prix d’une étoile en moins sur leur drapeau, une partie des Jordaniens se sont brusquement réveillés « palestiniens » …

Au lendemain d’un énième épisode de réécriture de l’histoire par le Machin

Avec le honteux soutien du Pays autoproclamé des droits de l’homme

Et alors que le Monde dit civilisé ne trouve pas de mots assez durs pour dénoncer l’annonce de la reprise de constructions israéliennes autour de Jérusalem …

Pendant qu’à Gaza comme à Ramallah, on appelle à une « troisième Intifada contre l’ennemi sioniste » ou « la prochaine fois bombarder Haïfa »

Petite remise des pendules à l’heure, sans parler de ceux qui ont probablement des racines juives, sur l’invention du peuple palestinien

Le mythe « palestinien »

JSS News
27 mai 2011

Le mois de septembre approchant à grands pas, l’article que vous allez lire, rédigé par « Durandal » le 10 avril 2006 pour le défunt blog « enpleindanslmille.blogspot.com », m’a semblé suffisamment complet et documenté pour ne pas prendre le risque de le voir disparaitre définitivement. Il est une réponse cinglante et parfaitement argumentée à la propagande éhontée qui est devenu la nouvelle histoire de notre monde à la 1984. Bonne lecture, et shabbat shalom à tous. – Gally

Les fausses « racines anciennes »

Les supporteurs de la « cause palestinienne » scandent à tour de bras que les Arabes « palestiniens » vivent depuis « des milliers d’années » en « Palestine ».

Des Arabes côtoient des Juifs dans cette région depuis des milliers d’années, ceci est vrai. Toutefois, ils n’ont jamais vécu en Terre d’Israël elle-même, ils étaient établis au sud et à l’est. Les Arabes en question sont les Nabatéens, une ancienne nation de chameliers-marchands.

Ces Arabes sont originaires de l’Arabie du Nord. Ils émigrèrent vers le territoire d’Édom (l’actuel désert du Néguev) 350 ans notre ère. Leur métropole fut Pétra, l’ancienne capitale des Édomites située à égale distance entre la Mer Morte et le Golfe d’Aqaba.

Peu à peu le Néguev fut connu sous le nom de Nabatène. Grâce à leurs caravanes allant d’un oasis à l’autre, ses habitants étendirent rapidement leur influence économique dans le Sinaï, l’est de la Jordanie actuelle, le sud de la Syrie actuelle et le nord-ouest de l’Arabie.

Voici une carte de la civilisation nabatéenne (prenez en compte que la partie en rouge ne correspond pas nécessairement à la région habitée par les Nabatéens, mais plutôt au centre de leurs activités commerciales).

La prochaine carte représente les routes commerciales terrestres des Nabatéens. Bien que leurs caravanes traversaient fréquemment la Terre d’Israël, celle-ci était habitée par les Juifs et les Samaritains.

Au cours de la guerre des Juifs contre les Helléniques en 166-142 av. J.-C., Juifs et Nabatéens furent alliés.

Le royaume nabatéen pris fin en l’an 106 lorsque la Nabatène est conquise par les Romains qui en font une province de leur empire.

Pendant les 2e, 3e et 4e siècles, les Nabatéens se convertirent au christianisme.

Au cours de leur histoire, les Nabatéens ne remplacèrent jamais les Juifs en tant qu’habitants de la Terre d’Israël, mais ils coexistèrent à côté d’eux sur un territoire distinct. Voici d’autres cartes de la province romaine d’Arabie :

Comme visible sur les cartes, les Nabatéens ne s’établirent pas à l’ouest du Jourdain. Ils s’installèrent toutefois à l’est du Jourdain et de la Mer Morte. Les Juifs attaquèrent les Nabatéens vivant en Pérée et en Moab en 90 av. J.-C. et en convertirent (de force) beaucoup au Judaïsme. En 32-31 av. J.-C., les Juifs attaquèrent encore les Nabatéens, cette fois en Décapole et en Ammon.

Les Arabes « palestiniens » ne sont donc pas des habitants millénaires de la « Palestine ».

La conquête arabo-musulmane

Les Arabes, dans le contexte des conquêtes islamiques, s’emparèrent de la Terre d’Israël en 638, la spoliant de leurs habitants Juifs et chrétiens.

Beaucoup de sources (dont plusieurs arabes) confirment le fait que la Terre d’Israël était encore judéo-chrétienne par la population et la culture malgré la diaspora juive et la domination islamique :

– L’historien James Parker a écrit : « Pendant le premier siècle après la conquête arabe [640-740], le Calife et les gouverneurs de la Syrie et de la Terre [Sainte] ont régné entièrement sur des sujets chrétiens et juifs. Mis à part des Bédouins lors des premiers jours [du règne arabe], les seuls Arabes à l’ouest du Jourdain étaient les garnisons. »
– En 985 l’auteur arabe Muqaddasi s’est plaint qu’« à Jérusalem la grande majorité de la population est juive », et dit que « la mosquée est vide des adorateurs… ».

Quoique les Arabes aient régné sur la Terre d’Israël de 638 à 1099, ils ne sont jamais devenus la majorité de la population. La plupart des habitants étaient des chrétiens (assyriens et arméniens) et des Juifs.

Tout le monde conviendra que les Arabes ne prospérèrent pas plus pendant la période des croisades allant de 1099 à 1289.

L’ère ottomane

La seconde période de règne islamique est la seule qui reste aux Musulmans qui veulent affirmer qu’une grande nation arabo-musulmane existait en Terre Sainte avant que les Juifs viennent recréer leur État.

Voyons voir si les Juifs s’emparèrent d’une « contrée bien établie, peuplée et verdoyante » en retournant en Terre d’Israël comme les Arabes l’affirment de nos jours. Tous les récits de voyage et rapports sur la Terre d’Israël de cette époque attestent au contraire d’une région vide de l’Empire ottoman. Voici ce que plusieurs personnes ayant voyagé dans cette région on constaté :

– Ibn Khaldun, un des historiens arabes les plus crédibles, a écrit en 1377 : « La souveraineté juive sur cette terre s’est prolongée sur 1 400 ans… C’est les Juifs qui ont implanté la culture et les coutumes en s’y étant installé de manière permanente ». Après 519 ans (non consécutifs) de domination musulmane sur la Terre d’Israël, Ibn Khaldun a certifié que la culture et les traditions juives étaient encore dominantes.

– Edouard Webbe en 1590 : « Il n’y a rien à Jérusalem mis à part des vieux murs ».

– Henry Maundrell en 1697 : Nazareth, « un village minuscule et sans importance », Jéricho, « une bourgade minable et sale », Acre, « une désolation ».

– L’archéologue britannique Thomas Shaw en 1738 : la Terre Sainte « VIDE, désolée et manquant de tout, qui manque d’habitants ».

– Le comte François Volney en 1785 : « Nous avons du mal à reconnaître Jérusalem, on y compte environ 12 000 habitants. Le pays est désolé et ruiné. »

– Commentaires par des Chrétiens dans les années 1800 : « Les Arabes ne peuvent pas être considérés comme autre chose que des résidents temporaires. Ils ont placés leurs tentes dans un pays ruiné. Ils n’ont rien créé en Terre Sainte. Puisqu’ils sont des étrangers sur cette terre, ils ne sont jamais devenus ses maîtres. »

– Alphonse de Lamartine en 1832 : Mis à part à Jérusalem, il ne rencontra pas âme qui vive et que la Terre d’Israël était « le tombeau de tout un peuple [les Hébreux] ».

– William Thackeray en 1844 : « La région est abandonnée. Nous n’avons vu aucun animal se déplacer parmi les pierres. »

– Alexandre Keith en 1844 : « La Terre Sainte est arrivée à l’état de désolation total décrit par les prophètes. »

– Le consul britannique en Terre d’Israël, James Pinn en 1857 : « Le pays est presque inhabité, il a grand besoin d’habitants. »

– Le cartographe britannique Arthur Penrhyn Stanley en 1862 : « Ni signes de vie ni habitations en Judée, sur des distances entières. »

– Mark Twain en 1867 : « Pas un seul village dans la Vallée de Jezréel, rien sur 30 miles dans les 2 sens. 2 ou 3 petits groupes de tentes bédouines, mais pas une seule habitation permanente. On peut voyager pendant 10 miles sans rencontrer 10 êtres humains. Déserts sans âme qui vive, collines VIDES, ruine mélancolique de Capharnaüm, stupide village de Tibériade, enterré sous six palmiers. Nous arrivâmes à Tabor sans rencontrer âme qui vive tout au long du chemin. Nazareth est désolée, Jéricho est en ruine, Bethléem et Béthanie, dans leur pauvreté et leur humiliation, ces endroits n’abritent pas une créature vivante. Un pays désolé, dont la terre serait peut-être assez riche si elle n’était abandonnée aux mauvaises herbes. Une étendue silencieuse, triste. À peine y a-t-il un arbre ou un arbuste, çà et là. Même les oliviers et les cactus, ces fidèles amis d’un sol sans valeur, ont quasiment déserté le pays. »

– Le consul américain à Jérusalem en 1880 rapporte que la région continuait son déclin : « La population et la richesse de la « Palestine » n’a pas augmenté pendant les 40 dernières années. »

– B. W. Johnson en 1892 : « Dans la partie de la plaine entre le mont Carmel et Jaffa on voit à peine quelques villages ou autres formes de vie humaine. Caesarea est maintenant entièrement abandonné. La désolation est partout autour de nous. »

– Compte-rendu de la commission royale Britannique de 1913 : « La région est sous-peuplée et est restée économiquement stagnante jusqu’à l’arrivée des premiers pionniers sionistes dans vers la fin des années 1880, qui sont venus pour reconstruire la terre juive. La route qui va de Gaza vers le nord n’est qu’une piste estivale tout juste bonne pour les chameaux et les charrettes. On ne voit ni bosquet d’orangers, ni verger, ni vigne, jusqu’à ce que l’on arrive en vue du village de Yavné. Les maisons sont des torchis. Il n’existe pas d’écoles. La partie orientale en direction de la mer est quasiment désertique. Les villages, dans cette région, sont rares et chichement peuplés. Beaucoup de villages sont désertés par leurs habitants. »

– Dawood Barakat, éditeur du journal égyptien Al-Ahram en 1914 : « Les Sionistes sont nécessaires pour le pays : l’argent qu’ils apporteront, leur connaissances, leur intelligence et l’industrialisation qui les caractérise contribueront sans aucun doute à la régénération du pays. »

Voilà pour le pays verdoyant et habité « envahi » par les Juifs. Fait historique : sous la domination turque, la terre était à l’abandon et dépeuplée. La terre s’est peuplée à la fois de Juifs et d’Arabes car les Juifs sont revenus et ont commencé à la réhabiliter.

Une seule ville arabe fut construite en Terre d’Israël : Ramleh. Toutes les autres sont des villes juives rebaptisées par eux. L’historien suisse Félix Bovet notait en 1858 : « C’est parce que les Arabes ne sont pas des autochtones qu’ils n’y construisent rien. »

Le mandat britannique

Après la Grande Guerre, les Britanniques héritèrent de ce morceau de l’Empire ottoman défait. Beaucoup de citations de l’époque attestent que le pays était désolé et qu’il n’existait pas d’entité dite « palestinienne ».

– Hussein Al-Qibla, gardien des lieux saints en Arabie Saoudite en 1918 : « Les ressources du pays et le sol vierge seront développés par les immigrés juifs. […] Nous avons vu les Juifs des pays étrangers venir en « Palestine » de Russie, d’Allemagne, d’Autriche, d’Espagne, d’Amérique. […] Ils ont su que le pays était pour ses fils d’origine, […] une patrie sacrée et aimée. Le retour de ces exilés à leur patrie s’avérera matériellement et religieusement [être] une expérimentation pour leurs frères [autres Juifs]. »

– Lewis French, le directeur britannique du développement de la « Palestine » en 1931 : « Nous l’avons trouvée [la « Palestine »] habitée par des Fellahs [agriculteurs arabes] qui vivent dans des taudis de boue et souffrent sévèrement de la malaria très répandue. De grands secteurs étaient non cultivés. […] Il n’y avait presque aucune sécurité publique, Les fellahs sont sans cesse soumis au pillage de leurs voisins nomades, les bédouins. »

Voici une carte des divisions administratives de la région sous domination ottomane. La mention de « Palestine » n’apparait nulle-part. La Terre d’Israël est divisée en trois secteurs, la Syrie à l’est, Beyrouth au nord-ouest et Jérusalem au sud-ouest.

Le représentant arabe en « Palestine » déclara en 1919 : « Nous considérons la « Palestine » comme faisant partie de la Syrie. »

Le dirigeant arabe en Terre d’Israël Awni Bey Abdul Haadi déclara en 1937 : « Il n’y a pas de pays tel que la « Palestine ». « Palestine » est un terme que les Sionistes ont inventé. Il n’y a pas de « Palestine » dans la Bible. Notre pays a fait partie de la Syrie pendant des siècles. « Palestine » nous est aliène, c’est les Sionistes qui l’ont introduits. »

Le professeur Philip Hitti, historien arabe, déclara en 1946 « Il n’y a pas de chose telle que la « Palestine » dans l’histoire, absolument pas. »

Le représentant du Haut Comité arabe aux Nations Unies déclara en 1947 : « La « Palestine » fait partie de la province de Syrie. Les Arabes vivant en Palestine ne sont pas indépendants dans le sens qu’ils ne constituaient pas une entité distincte. »

Le représentant de l’Arabie Saoudite aux Nations Unies déclara en 1956 : « C’est une connaissance générale que la « Palestine » n’est rien d’autre que la Syrie du sud. »

Le roi Hussein de Jordanie répéta plus d’une fois : « Il n’y a aucune distinction entre la Jordanie est la « Palestine ». »

Hafez Assad (ex-Président syrien) déclara : « Il n’y a pas de peuple « palestinien », il n’y a pas d’entité « palestienne ». »

Ahmed Shuqeiri (ex-président de l’OLP) déclara : « La « Palestine » ne fut jamais rien d’autre que la Syrie du sud. »

À cette époque, les Arabes (ainsi que tout le monde) n’ont jamais soulevé la question d’un État « palestinien » car les Arabes eux-mêmes n’exigeaient pas d’État pour un peuple qui n’existait PAS !

La « Palestine » n’a jamais constitué un pays et le concept même de « Palestine » n’existait pas dans l’Empire ottoman !

Le mot même de « Palestine » (ou mot équivalent désignant cette région) n’était quasiment pas utilisé chez les Turcs et les Arabes. Il n’y avait ni État ni peuple « palestinien ». Les Arabes vivant en Terre d’Israël se considéraient comme Syriens ou Égyptiens.

Une pseudo-nation créée le lendemain de la Guerre des Six jours

« Pourquoi le soir du 4 juin 1967 j’étais Jordanien et le lendemain matin j’étais Palestinien ? »

« Nous ne nous sommes pas en particulier occupés du règne jordanien. L’enseignement de la destruction de l’Israel était une partie intégrale du programme d’études. Nous nous sommes considérés « Jordaniens » jusqu’à ce que les Juifs soient revenus à Jérusalem. Alors soudainement nous étions des « Palestiniens »… ils ont enlevé l’étoile du drapeau jordanien et d’un coup nous avons eu un « drapeau palestinien ». »

« Le fait est que les « Palestiniens » sont des immigrés des nations environnantes ! Mon grand-père avait l’habitude de nous dire que son village était vide avant que son père ne s’y installe. »

Walid Shoebat, ancien terroriste islamiste de l’OLP, repenti et devenu sioniste chrétien

Zahir Muhsin, un ancien membre du comité exécutif de l’OLP et l’ancien commandant militaire de la même organisation, déclara en mars 1977 au journal néerlandais Trouw :

« Il n’y a aucune différence entre les Jordaniens, les « Palestiniens », les Syriens et les Libanais. Nous faisons tous  partie de la même nation. C’est seulement pour des raisons politiques que nous soulignons soigneusement notre identité « palestinienne ». L’existence d’une identité « palestinienne » distincte sert seulement un objectif tactique. La création d’un état « palestinien » est un nouvel outil dans la bataille continue contre l’Israël. »

Et encore en s’adressant à un hebdomadaire pakistanais en 2006 :

« Le peuple « palestinien » n’existe pas. La création d’un État « palestinien » est seulement un moyen de continuer notre lutte contre l’État d’Israël pour l’unité arabe. En réalité aujourd’hui il n’y a aucune différence entre les Jordaniens, les « Palestiniens », les Syriens et les Libanais. Seulement, pour des raisons politiques et tactiques, nous parlons aujourd’hui de l’existence des « Palestiniens » pour des intérêts arabes exigeant la création d’un peuple « palestinien » pour nous opposer au sionisme. »

Vérité historique : le peuple « palestinien » et le pays « Palestine » n’existaient pas avant que les Arabes les inventent de toutes pièces pour éventuellement ANÉANTIR Israël.

Cette affirmation peut sembler radicale, mais je vous conseille de lire l’article suivant :

Palestinians – « Peoplehood » Based on a Big Lie [Myths and Facts]

Voici quelques passages sélectionnés :

« There is no age-old Palestinian people. Most so-called Palestinians are relative newcomers to the Land of Israel.

Like a mantra, Arabs repeatedly claim that the Palestinians are a native people. The concept of a ‘Stateless Palestinian people’ is not based on fact. It is a fabrication.

Palestinian Arabs cast themselves as a native people in « Palestine » – like the Aborigines in Australia or Native Americans in America. They portray the Jews as European imperialists and colonizers. This is simply untrue.

Aerial photographs taken by German aviators during World War I show an underdeveloped country composed mainly of primitive hamlets. Ashdod, for instance, was a cluster of mud dwellings, Haifa a fishing village. In 1934 alone, 30 000 Syrian Arabs from the Hauran moved across the northern frontier into Mandate Palestine, attracted by work in and around the newly built British port and the construction of other infrastructure projects. They even dubbed Haifa Um el-Amal (« the city of work »).

The fallacy of Arab claims that most Palestinians were indigenous to Palestine – not newcomers – is also bolstered by a 1909 vintage photograph of Nablus, today an Arab city on the West Bank with over 121 000 residents. Based on the number of buildings in the photo taken from the base of Mount Gerizim, the population in 1909 – Muslim Arabs and Jewish Samaritans – could not have been greater than 2 000 residents.

Family names of many Palestinians attest to their non-Palestinian origins. Just as Jews bear names like Berliner, Warsaw and Toledano, modern phone books in the Territories are filled with families named Elmisri (Egyptian), Chalabi (Syrian), Mugrabi (North Africa). Even George Habash – the arch-terrorist and head of Black September – bears a name with origins in Abyssinia or Ethiopia, Habash in both Arabic and Hebrew.

Palestinian nationality is an entity defined by its opposition to Zionism, and not its national aspirations. This point is admirably illustrated in the following historic incident :

« In 1926, Lord Plumer was appointed as the second High Commissioner of Palestine. The Arabs within the Mandate were infuriated when Plumer stood up for the Zionists’ national anthem Hatikva during ceremonies held in his honor when Plumer first visited Tel Aviv. When a delegation of Palestinian Arabs protested Plumer’s ‘Zionist bias’, the High Commissioner asked the Arabs if he remained seated when their national anthem was played, ‘wouldn’t you regard my behavior as most unmannerly ?’ Met by silence, Plumer asked : ‘By the way, have you got a national anthem ?’ When the delegation replied with chagrin that they did not, he snapped back, ‘I think you had better get one as soon as possible’. » But it took the Palestinians more than 60 years to heed Plumer’s advice, adopting Anthem of the Intifada two decades after Israel took over the West Bank and Gaza in 1967 – at the beginning of the 1987 Intifada. »

Six décennies après la déclaration d’indépendance d’Israël, nous pourrions nous attendre à ce que les Arabes arrêtent de jouer les victimes qui se font dérober leurs terres, mais non, le mythe perdure. On nous rappelle sans cesse dans les médias que les « colons » israéliens « occupent » la Judée-Samarie, qu’ils volent la propriété des « Palestiniens » et qu’ils y construisent incessamment des nouvelles « colonies ».

En fait, de 1950 à 1967, plus de 250 colonies arabes ont été fondés en Judée-Samarie et de 1967 à 2002, 261 autres colonies furent fondées par les Arabes (incluant Jérusalem et Gaza). Durand cette seconde période, seulement 144 « colonies » juives ont été fondées (incluant Jérusalem et Gaza).

À ce jour, les Arabes continuent toujours à faire immigrer des milliers de colons en Israël. En 1998, Yasser Arafat déclare « Dans 5 ans, nous aurons 6 millions d’Arabes vivant en « Cisjordanie » et à Jérusalem. Nous pouvons importer des Arabes. » Le gouvernement israélien avoue avoir permis à 240 000 (mais le nombre réel est probablement beaucoup plus élevé) « travailleurs » arabes d’entrer dans les territoires depuis 1993, ces « travailleurs » sont restés dans les territoires et sont devenus des colons.

Gaza ne comptait pas plus de 80 000 habitants « indigènes » en 1951. Comment est-il possible qu’en seulement 54 ans la population ait augmenté de 80 000 à plus de 1 300 000 habitants ? Ces Arabes de Gaza sont-ils capables de procréer d’une manière surnaturelle ? L’immigration massive est la SEULE explication plausible pour une augmentation démographique si forte. L’occupation arabe entre 1948 et 1967 était une occasion avantageuse pour les chefs arabes. Ils favorisèrent l’immigration massive de prétendus « Palestiniens » en Judée-Samarie/Gaza. Les immigrés venaient de chaque pays arabe, principalement l’Égypte, la Syrie, le Liban, l’Irak et la Jordanie.

Il est impossible de connaître le nombre de colons arabes ayant immigrés en Judée-Samarie/Gaza depuis 1952, mais une chose reste certaine : la majorité ÉCRASANTE des « Palestiniens » n’ont aucun héritage en « Palestine » avant la guerre d’indépendance d’Israël (et le reste ont, pour la grande majorité d’entre eux, aucune racine dans la région avant 1917, et la faible minorité restante n’en a aucune avant le 19e siècle).

La « Palestine » n’est qu’une région géographique ; elle n’est ni un peuple, ni une nation, on ne peut donc en faire un État.

Mis en ligne par Gally – JSSNews

> Sources

The True Identity of the So-called Palestinians [Im Nin’alu]
Occupation and Settlement : The Myth and Reality [Front Page Magazine]
Sionisme et vérité : Plaidoyer pour l’État juif [Objectif Information]
Politically Motivated Mythology of « Palestine » [Ertz Yisroel]
Ancient Nabatean Empire

Voir aussi:

SIONISME ET VÉRITÉ: PLAIDOYER POUR L’ETAT JUIF

14/06/2009

Je remets en ligne un texte mettant les points sur les i concernant Israël et la Palestine. Merci à Karlomann.

Le monde doit se sortir des mensonges arabes sur Israël.

Emmanuel Navon, professeur de relations internationales à l’Université de Tel-Aviv, directeur d’un cabinet de conseil

Document paru dans la revue Outre-Terre N°9- « Israël en Israël » – novembre 2004- Revue française de géopolitique.

Lors de la venue du président israélien en France en février 2004, le porte-parole de l’Elysée publia un communiqué pour confirmer l’attachement de la France à la légitimité de l’Etat d’Israël[1]. Quatre mois plus tard, Michel Rocard déclarait lors d’un discours prononcé à la Bibliothèque d’Alexandrie : « L’origine du problème palestinien est la promesse donnée par les Anglais aux Juifs de fonder un Etat-nation . Ce fut une erreur historique »[2].

Ces deux déclarations prouvent que la légitimité même de l’Etat d’Israël ne va pas de soi pour les dirigeants français. Quelle eût été la réaction de la France si le porte-parole de la présidence israélienne avait publié un communiqué confirmant l’attachement d’Israël à la « légitimité » de la République française ? Et comment la France aurait-elle réagi si un ancien Premier ministre israélien avait situé l’origine des guerres franco-allemandes dans l’établissement de l’Etat-nation français ?

Pourquoi Israël est-il le seul Etat-nation dont la légitimité continue d’être mise en cause ?

Après tout, il existe aujourd’hui dans le monde des Etats à la fois récents, artificiels et instables dont la seule « contribution » à l’humanité consiste dans une série interminable de guerres et de massacres ethniques. Mais personne ne s’interroge sur la légitimité du Soudan, de la République démocratique du Congo ou du Rwanda. Ce qui ne signifie bien entendu pas que ces Etats soient illégitimes ou qu’il faille démanteler tous les Etats militairement violents, historiquement incohérents et culturellement muets. Mais on constate simplement que les Etats ratés, les Etats voyous et les Etats fantoches, eux, ne font pas l’objet d’une remise en question. Au contraire, la communauté internationale a récemment élu le Soudan à la commission des droits de l’homme des Nations unies, alors même que le gouvernement de Khartoum est en train de perpétrer un génocide à l’encontre des chrétiens soudanais. De même que la Syrie qui soutient le terrorisme chiite et occupe le Liban depuis trente ans est actuellement membre du Conseil de sécurité…

De l’autre côté, vous avez le plus ancien peuple du monde, un peuple persécuté, humilié et massacré pendant deux mille ans d’exil, auquel son pays sert d’unique refuge ; un peuple sans égal par son apport culturel à l’histoire de l’humanité ; le seul Etat fondé sur une tradition de plus de trois mille ans ; le seul pays où des réfugiés faibles et démunis ont fait fleurir le désert, fondé une démocratie dans une région totalitaire, gagné toutes les guerres provoquées par des coalitions de six pays arabes, développé des industries, des technologies et une recherche scientifique améliorant chaque jour la vie de millions d’individus dans le monde ; le seul Etat garant d’une culture, d’une religion et d’un message qui sont au fondement de la civilisation occidentale et de la foi partagée par deux milliards d’être humains; le seul Etat au monde à avoir renoncé à des gains territoriaux acquis dans des guerres d’autodéfense au nom de la paix avec ses voisins.

Cet Etat, c’est l’Etat d’Israël, mais lui, et il est seul dans ce cas, doit en permanence justifier de son existence.

Nationalisme et démocratie : il n’y a pas d’exception sioniste

Les Juifs eux-mêmes critiquent le sionisme, qui est le nationalisme juif. Certains courants du judaïsme ultra-orthodoxe s’opposent pour des raisons théologiques à l‘existence d’un Etat juif, mais cette position ne se cantonne pas aux mouvements ultra-orthodoxes. De nombreux intellectuels juifs estiment que le nationalisme juif est incompatible avec l’éthique juive : le peuple juif, tel est l’argument, ne peut pas être la « lumière des nations » et disposer à la fois de pouvoir, car le pouvoir corrompt. L’absence d’un Etat et d’une armée seraient l’ultime garant de la spiritualité et de la moralité juives. L’une des figures de proue de cet antisionisme juif est George Steiner, professeur de littérature comparée aux universités d’Oxford et de Cambridge et penseur de renommée internationale. Ni Juif honteux, ni « Juif antisémite », Steiner est fier de son identité juive, mais il considère que le peuple juif ne peut avoir pour rôle de témoigner de la moralité et de la justice universelles qu’en situation d’exil et d’éloignement du pouvoir. Le sionisme, en conférant aux Juifs du pouvoir, aurait liquidé ce statut de pureté morale et le destin historiquement assigné au peuple juif. Comme beaucoup d’autres intellectuels, Steiner abhorre le nationalisme, mais son opposition au sionisme ne découle pas d’un refus général du nationalisme. Que le nationalisme soit une maladie incurable de tous les peuples ou pas, le peuple juif est le seul peuple qui ne puisse se permettre d’y succomber. Steiner n’est bien entendu pas le seul penseur juif à décrier l’idée d’un pouvoir juif temporel. Dès le début du XXe siècle, les philosophes juifs allemands Hermann Cohen et Franz Rosenzweig avaient développé des théories hégéliennes du « destin » du peuple juif avant la Shoah. Ils pensaient sincèrement que cette même Allemagne qui allait décimer un tiers du peuple juif incarnait le sommet de la culture et qu’elle était, pour les Juifs, la Terre promise. Or, nous ne vivons pas dans un monde idéal, mais dans le monde où six millions de Juifs ont été massacrés : au cœur coeur de l’Europe et en plein cœur coeur du vingtième siècle. La question qui se pose aux Juifs est alors de savoir s’ils préfèrent être parfaitement moraux et morts ou imparfaitement moraux et vivants. Une recherche du délicat équilibre entre idéal et réalité qui est d’ailleurs au centre de la pensée juive : le rôle de l’homme est d’améliorer le monde, pas de s’en détacher. La halakha, la loi juive, vise à introduire un élément de sainteté et de moralité dans le monde réel.

On affirme dans certains milieux intellectuels israéliens que Theodor Herzl, le père fondateur, ne voulait pas d’un Etat juif, mais qu’il préconisait un Etat des Juifs. C’est pourquoi son ouvrage majeur se serait intitulé en allemand Der Judenstaat, l’ « Etat des Juifs ». Or, les traductions anglaise et française de 1896 portent les titres explicites The Jewish State et L’Etat juif, un choix qui n’avait rien de fortuit puisque l’auteur connaissait les deux langues[3]. Par ailleurs, Herzl utilisait dans ses écrits de façon interchangeable les préfixes Juden- (« des Juifs ») et jüdisch (« juif »). Mais que voulait en réalité Herzl au-delà de la sémantique : un Etat à caractère juif ou un Etat neutre où les Juifs seraient majoritaires ?

Herzl était un Juif assimilé qui revint progressivement à ses origines après l’affaire Dreyfus. Sa correspondance et ses mémoires révèlent son attachement au judaïsme : « Dieu n’aurait pas préservé notre peuple aussi longtemps si nous n’avions pas une destin dans l’histoire de l’humanité »[4].

Ce qui ne signifie pas qu’il prônait une théocratie : « Nous saurons confiner les [rabbins] dans les temples, de même que nous saurons confiner les soldats dans les casernes », note-t-il dans l’Etat juif. Parce que ce qui unit les Juifs, ce qui les caractérise en tant que nation, de même que les Allemands ont la langue et les Suisses un territoire, c’est leur foi : « Nous nous reconnaissons comme nation à travers notre foi »[5] ; « notre foi est la seule chose qui nous ait préservés ». C’est pourquoi la tradition juive est « sacrée »[6]. Et donc : « Les rabbins seront les piliers de mon organisation, et je les honorerai. Ils élèveront, instruiront et éclaireront le peuple »[7]. Où encore au troisième congrès sioniste de Bâle : les Juifs pauvres de Russie seront « les meilleurs sionistes, parce qu’il n’ont pas oublié nos traditions et parce que leurs sentiments religieux sont profondément ancrés »[8] .

Herzl ne voulait donc en aucun cas dissocier l’Etat juif du judaïsme. La Déclaration d’indépendance de l’Etat d’Israël qu’il a contribué à fonder fait référence à la Bible et proclame que l’Etat réalisera la prophétie biblique du rassemblement des exilés. Le symbole de l’Etat d’Israël est le Chandelier du Temple de Jérusalem ; les fêtes nationales sont les fêtes juives ; l’hébreu la langue du pays ; il y a sur le drapeau national et les avions de l’armée de l’air l’étoile de David ; l’hymne national chante le « peuple libre sur notre terre ».

Certains prétendent qu’un Etat ne peut être à la fois juif et démocratique. C’est faux. Un Etat peut être démocratique sans qu’il y ait complète neutralité quant à son identité culturelle, ethnique et religieuse. L’Etat juif est le seul Etat du Moyen-Orient où des députés arabes siègent dans un parlement démocratiquement élu et où des juges arabes siègent dans des tribunaux (dont la Cour suprême ) indépendants du pouvoir exécutif. Israël promeut, comme beaucoup d’autres Etats, une identité nationale spécifique sans qu’il y ait pour autant discrimination entre ses citoyens, Juifs ou Arabes. Le fait que les Arabes israéliens ne se reconnaissent pas dans le drapeau et l’hymne du pays ne les empêche pas d’être des citoyens à part entière et de participer pleinement à la vie politique de leur pays. Qu’ils soient relativement désavantagés, idéologiquement et culturellement, handicapés par rapport à la majorité juive renvoie exactement au statut des minorités dans tous les autres Etats-nation démocratiques.

L’un des fondements de l’État juif est la Loi du retour. D’aucuns la qualifient de discriminatoire et raciste parce qu’elle confère aux seuls Juifs le droit automatique d’immigrer en Israël et de devenir citoyens israéliens. Mais il n’y a là nulle discrimination : la loi israélienne accorde automatiquement la citoyenneté à tout enfant né en Israël de parents israéliens, que ceux-ci soient juifs, arabes, druzes ou bédouins. Par ailleurs, tout non-Juif peut faire une demande d’immigration et de naturalisation. Israël a comme chaque pays souverain le droit d’accepter ou de rejeter pareille demande. Il n’y a aucun pays qui accorde automatiquement le doit d’immigration et de citoyenneté à quiconque le demande.

Le principe de rapatriement dans un Etat-nation est reconnu par le droit international. La résolution des Nations unies qui approuvait en 1947 l’établissement d’un Etat juif était destinée entre autres à permettre aux Juifs de contrôler l’immigration dans leur propre pays. Israël n’est par le seul Etat qui entretienne des relations privilégiées avec une importante diaspora et disposant d’une « loi du retour ». Pas moins de neuf pays européens : l’Autriche, la Belgique, la Grèce, la Hongrie, l’Italie, la Roumanie, la Russie, la Slovaquie et la Slovénie ont des lois qui octroient un statut privilégié aux membres de leur groupe ethnique vivant en dehors du pays avec une nationalité étrangère. Par exemple le droit grec attribue des droits privilégiés aux « Grecs ethniques » ( article 108 de la constitution ) ; la Grèce est également à l’origine d’une initiative visant à offrir la citoyenneté grecque aux quelque 300 000 Albanais d’origine grecque vivant en Albanie. La Russie a voté une « loi du retour » en 1999 : tout russe de souche devient automatiquement citoyen russe lors de l’immigration en Russie.

Le Conseil de l’Europe a adopté les recommandations de la « commission de Venise » (à propos du statut des hongrois d’outre-frontières) : les relations normées et préférentielles entre pays d’origine et diaspora sont compatibles avec le droit international tant qu’elles ne portent pas atteinte à la souveraineté des pays hôtes. Autrement dit, l’Europe elle-même a récemment légitimé les principes d’appartenance nationale et ethnique.

Les Etats-nation démocratiques – et Israël parmi eux – favorisent donc les intérêts de leur majorité sans pour autant nier les droits de leur(s) minorité(s). Quiconque appelle au démantèlement de l’Etat juif parce que les Arabes y sont en position de relatif désavantage handicap se doit, au nom de la logique, de l’honnêteté et du bon sens, d’exiger celui de tous les Etats-nation où vivent des minorités et le remplacement de celles-ci par des fédérations bi- ou multinationales, voire par des Etats strictement indifférents à cet égard, tant au plan idéologique qu’au plan culturel.

Ceux d’entre les Européens qui affirment que le concept d’Etat juif est dépassé, mais appliquent le même raisonnement à leur propre pays, sont au moins logiques. Pour eux, c’est le concept même d’Etat-nation qui est périmé et qui doit faire place à celui de fédération européenne post- et supranationale. L’Europe aurait déjà atteint cette phase postnationale où la nation, tout comme l’Etat-nation, appartient déjà à l’histoire. Ce qui n’est à l’évidence pas l’opinion des Basques, des Catalans, des Corses, des Ecossais, des Wallons et des Flamands.

D’autres préfèrent s’inscrire dans la contradiction. C’est le cas député arabe à la Knesset Azmi Bishara lequel suit les « théories critiques » du modèle national d’un Benedict Anderson : la nation ne serait pas une « donnée naturelle » [9]. Et-ce à dire que tous les nationalismes seraient artificiels et illégitimes ? : « Non, l’idéologie et l’identité nationale font partie intégrante de la modernisation sociale. Je suis moi-même un nationaliste arabe »[10]. La critique ne vaut donc que pour le nationalisme juif ; tous les nationalismes sont égaux, mais certains le sont plus que d’autres.

Les fondements de l’Etat juif

Contrairement aux Anglais en Amérique ou aux Français en Algérie, les Juifs ne furent pas des colons. Ils n’avaient pas de métropole, vivaient comme des étrangers minoritaires dans tous les pays du monde, ne représentaient les intérêts d’aucune puissance coloniale, n’avaient jamais été souverains qu’en terre d’Israël et n’avaient jamais cessé de considérer cette terre comme la leur. Les puissances coloniales, par ailleurs, étaient opposées au projet sioniste et si les Britanniques publièrent la Déclaration Balfour en 1917, ce fut pour trahir leurs engagements dès 1922.

La vraie question est de savoir si l’émergence d’une nouvelle idéologie ou d’une nation nouvelle justifie la fondation d’un Etat lorque l’Etat à venir porte atteinte aux droits d’une autre nation. L’opinion la plus répandue à cet égard est à l’évidence que oui : personne n’irait remettre en cause l’existence des Etats-Unis parce que leurs fondateurs ont expulsé ou tué les Indiens autochtones. Et quant à la nouveauté des Etats, il n’est pas de pays qui ne soutienne aujourd’hui l’établissement d’un Etat palestinien alors que le concept même de peuple palestinien est récent. D’autant que le penseur et célèbre historien de l’orientalisme palestinien, Edward Saïd, le reconnaît lui-même : « Le nationalisme palestinien est fondé sur l’expulsion des Israéliens »[11].

Pourquoi donc remettre en question la légitimité du seul Etat juif ? La réponse la plus courante est que les Juifs ne peuvent se permettre de faire un « comeback » historique sur le dos des Arabes. Veulent-ils un Etat ? Qu’ils aillent s’installer sur un lopin de terre australien ou canadien , cela nous épargnera un conflit sans issue au Moyen-Orient. Il est compréhensible, tel est l’argument, que les Juifs, après la Shoah, aient besoin d’un pied-à-terre quelque part dans le monde, mais ils doivent aussi comprendre qu’on ne peut réclamer la propriété d’un bien abandonné depuis si longtemps et occupé entre-temps par de nouveaux locataires. Quitte à tolérer ce « fossile », comme le suggérait « plaisamment » l’historien Toynbee, que ce soit dans un musée d’histoire naturelle !

Une argumentation curieusement avancée par ceux qui se font en même temps les avocats zélés de « droit au retour » des Palestiniens et veulent que quiconque a été expulsé de sa maison doit pouvoir rentrer chez lui, quelle qu’ait été la durée de l’exil. Un raisonnement qui tiendrait donc pour les Palestiniens, mais pas pour les Juifs. Sans compter que ceux qui déclarent les Juifs étrangers en Terre Sainte ne les considèrent pas non plus comme de « vrais Français » ou de « vrais Russes ». Or, si les Juifs sont étrangers aussi bien en « Palestine » qu’en diaspora, on se demande où ils seront chez eux !

Certains français illustres comprirent que le retour des Juifs sur leur terre n’était que justice. Jean Racine « Réjouis-toi, Sion, et sors de la poussière. Quitte les vêtements de ta captivité. Et reprends ta splendeur première. Les chemins de Sion à la fin sont ouverts. Rompez vos fers, Tribus captives ; Troupes fugitives, Repassez les monts et les mers : Rassemblez-vous des bouts de l’univers » (Esther, Acte III, scène IX).

Jean-Jacques Rousseau « Je ne croirai jamais avoir bien entendu les raisons des Juifs, qu’ils n’aient un Etat libre, des écoles, des universités, où il puissent parler et disputer sans risque. Alors seulement nous pourrons savoir ce qu’il ont à dire » (La Profession de Foi du vicaire savoyard).

Napoléon Bonaparte en 1799 à quarante kilomètres de Jérusalem : « Réveillez-vous Israélites ! L’heure est venue de réaliser votre indépendance politique comme nation parmi les nations ! ».

Ces grands Français connaissaient leur histoire d’Israël. Ils savaient que le nom « Palestine » vient de Philistins, un peuple de la mer Egée qui s’était installé au douzième siècle avant l’ère chrétienne sur la côte orientale de la Méditerranée. Lorsque les Romains écrasèrent la révolte des Juifs au deuxième siècle de l’ère chrétienne, ils tentèrent d’effacer toute mémoire juive en rebaptisant justement la Judée Palestina, du nom de leurs ennemis. D’où le mot arabe Filastin..

Or, les Hébreux avaient conquis la terre de Canaan qu’ils rebaptisèrent Eretz Israel mille trois cents ans avant l’ère chrétienne. Ils y vécurent en confédération tribale jusqu’à l’unification sous la première royauté de Saül. David, établit la capitale d’Israël à Jérusalem mille ans avant l’ère chrétienne. Son successeur, Salomon, fils de David, construisit le Temple de Jérusalem ; il laissa un royaume centralisé et fermement établi.

Après la mort de Salomon, le pays était divisé entre le royaume du Nord (Israël) et celui du Sud (Judée). Le royaume d’Israël fut détruit par les Assyriens en l’an 722 et celui de Judée par les Babyloniens en 587 avant l’ère chrétienne. Un demi-siècle plus tard, le roi de Perse Cyrus permit aux Juifs de revenir en Israël et d’y rebâtir le temple de Jérusalem. Alexandre le Grand repoussa les Perses et conquit la Judée en 332 av. J.C. Les Juifs se révoltèrent en 167 contre la dynastie hellénistique et ils rétablirent un Etat autonome en 142. Rome conquit la Judée en 63 av. J.C. et y instaura un régime juif vassal. Le royaume d’Hérode était directement soumis à Rome et les Juifs se soulevèrent en l’an 66 de notre ère. La « Guerre des Juifs » relatée par Flavius Josèphe s’acheva avec la destruction du Second Temple par les Romains en 70. Bar Kokhba organisa une seconde révolte en 132 et celle-ci fut écrasée par les Romains en 135. Après la division de l’Empire romain deux siècles plus tard, Byzance règna sur les Juifs soumis jusqu’à l’invasion arabe de 634-640. Les croisés s’emparèrent de la Terre Sainte en 1099 pour la « libérer » des musulmans , mais le royaume franc s’effondra avec la victoire des Mamelouks en 1291.Les Ottomans prirent la région en 1517 et la dominèrent jusqu’à l’installation des Britanniques en 1917. Les Britanniques quittèrent eux-mêmes la Palestine en 1947 et les Juifs y établirent leur Etat la même année.

De tous les peuples qui se sont succédés en Judée depuis la destruction du Second Temple par les Romains, seuls les Juifs sont encore là. Après la conquête de Canaan, ils ont souvent été privés de leur indépendance, mais leur présence n’a jamais été effacée et ils ne se sont jamais départis d’un attachement viscéral, évoqués plusieurs fois par jour dans les prières, à ce pays. Même au lendemain de la révolte de Bar Kokhba et de la répression violente qui suivit, les Juifs continuèrent de constituer une majorité dans leur pays et ils y jouissaient encore d’une certaine autonomie. A preuve que lorsque l’empereur Caracalla décida en 212 d’octroyer la citoyenneté romaine à ceux de ses sujets qui avaient un pays, les Juifs l’obtinrent. Pas de doute à Rome, à l’époque, que la Palestine était le pays des Juifs. C’est à l’époque des Romains, puis de Byzance, que furent composés en Judée la Mishna et le Talmud de Jérusalem. Les Juifs ne cessèrent d’ailleurs pas de combattre pour leur indépendance puisqu’une force juive de Judée fut constituée en 614 pour lutter aux côtés des Perses contre les Byzantins[12].

C’est l’invasion arabe qui déracina vraiment les Juifs. Contrairement à leurs prédécesseurs, les Arabes pratiquèrent une politique de colonisation intensive, de confiscation des terres et de démolition des maisons. C’est ce nettoyage ethnique qui fit des Juifs, pour la première fois dans l’Histoire, une minorité en Judée. L’idée reçue, de nos jours, est que les Juifs ont chassé les Arabes de leur terre. Mais historiquement et chronologiquement, ce sont les Arabes qui les chassèrent. Ces derniers devinrent majoritaires au septième siècle, et ce jusqu’au processus de reconquête par les premiers au dix-neuvième siècle. La Reconquista de l’Espagne par les chrétiens mit huit cents ans à se produire. En quoi la reconquête de la Judée par les Juifs, parce qu’elle a pris quatre siècles de plus, aurait moins de légitimité ? Ce serait par ailleurs donner raison à Ben Laden qui attribue l’Espagne aux Arabes. Non que le droit civil de certains pays, entre autres le droit juif, ne reconnaisse pas l’idée de propriété par défaut. Le voleur peut devenir propriétaire du bien volé si la victime a perdu tout espoir de retrouver son bien. Or, les Juifs, précisément, ne cessèrent jamais d’espérer retourner dans leur pays. C’est pourquoi ils refusèrent au demeurant un Etat en Argentine, en Ouganda, au Birobidjan et en Mandchourie.

Cependant, en dépit des efforts déployés par les Romains, puis par les Arabes et les croisés, les Juifs se maintinrent en Judée/Palestine. Leurs principales communautés du premier au dix-neuvième siècle furent : Safed, Tibériade, Hébron, Gaza, Rafah, Ashkelon, Césarée, Jaffa, Acre et Jéricho. Parmi les habitants juifs de Jéricho au septième siècle, il y avait les rescapés des massacres perpétrés par Mahomet contre les tribus juives d’Arabie. Au onzième siècle, les croisés massacrèrent des milliers de gens et de nombreux Juifs de France, d’Angleterre, plus tard d’Espagne, de Lituanie, du Portugal, de Sicile, de Sardaigne, de Rhodes et de Naples s’installèrent en Judée. Dès le douzième siècle, la population juive allait croissant. Au moment de la conquête ottomane, à peu près 10 000 Juifs vivaient à Safed, le communauté de cette ville comptant 15 000 âmes et une académie rabbinique au seizième siècle[13]. D’importantes communautés vivaient à la même époque à Jérusalem, à Hébron et à Acre. Quand on procéda au premier recensement à Jérusalem à l’époque des Ottomans en 1858, il s’avéra que les Juifs y constituaient la majeure partie de la population, les musulmans en représentant moins du quart. Bien avant la première vague d’immigration (aliyah) des Juifs européens en 1882, Jérusalem, Safed et Tibériade étaient des villes (ou plutôt des villages) à majorité juive.

Durant l’occupation ottomane, la vie des Juifs en Judée était intolérable. William Tanner Young, consul britannique à Jérusalem, rapporte le 25 mai 1839 au Foreign Office qu’ils étaient massacrés à Hébron, battus, expropriés à Jérusalem et interdits de prière dans les Lieux saints. Si leurs coreligionnaires d’Europe, du Yémen, d’Irak, de Turquie et d’Afrique du Nord les rejoignirent à la fin du dix-neuvième siècle, c’est que les conditions de vie en diaspora étaient plus terribles encore et parce que ces mêmes Juifs n’avaient jamais perdu l’espoir de revenir dans leur pays.

Les Arabes affirment de nos jours que les Juifs s’emparèrent d’une contrée bien établie, peuplée et verdoyante. Tous les récits de voyage et rapports sur la Palestine du XVIIe au XIXe siècle attestent au contraire d’une région vide de l’Empire ottoman. Henry Maundrell en 1697 : Nazareth, « un village minuscule et sans importance » ; Jéricho, « une bourgade minable et sale » ; Acre, « une désolation »[14]. L’archéologue britannique Thomas Shaw en 1738 : la Terre Sainte «vide, désolée et manquant de tout »[15]. Le comte Volney en 1785 : Nous avons du mal à reconnaître Jérusalem…on y compte environ douze mille habitants »[16]. Alphonse de Lamartine qui visita la région en 1832 écrit dans le Voyage en Orient (1835) qu’à part Jérusalem, il ne rencontra pas âme qui vive et que la Palestine était « le tombeau de tout un peuple ». Ou encore Alexandre Keith en 1844 : « A l’époque de Volney, la Terre Sainte n’en était pas encore arrivée à l’état de désolation totale décrit par les prophètes »[17]. Et puis le consul britannique en Palestine ottomane, James Pinn en 1857 dans un rapport à Londres : « Le pays est à peu près inhabité »[18]. Le compte rendu le plus célèbre de l’état des lieux de la Palestine ottomane à la fin du XIXe siècle et à la veille de la première aliyah est le journal de Mark Twain, témoin oculaire en 1867 :

« Pas un seul village [dans la Vallée de Jezréel] –rien sur trente miles dans les deux sens. Deux ou trois petits groupes de tentes bédouines, mais pas une seule habitation permanente. On peut voyager pendant dix miles sans rencontrer dix êtres humains (…) Déserts sans âme qui vive, collines vides (…) ruine mélancolique de Capharnaüm, stupide village de Tibériade, enterré sous six palmiers (…). Nous arrivâmes à Tabor sans encombre et sans rencontrer âme qui vive tout au long du chemin. Nazareth est désolée (…) Jéricho est en ruine, comme inchangée depuis le miracle de Josué il y a plus de trois mille ans; Bethléem et Béthanie, dans leur pauvreté et leur humiliation, n’ont plus rien pour rappeler qu’elles furent honorées par la présence du Sauveur, ces endroits où les bergers chantaient « paix sur terre, grâce à l’homme » n’abritent pas une créature vivante (…) Bethesda et Horzine ont disparu et les déserts autour d’elles où des milliers d’hommes écoutèrent la voix du Sauveur et mangèrent le pain miraculeux, elles se sont endormies dans une solitude qui n’est plus habitée que par des oiseaux de proie et des renards qui rôdent[19]. »

On peut également citer le cartographe britannique Arthur Penrhyn Stanley : « ni signes de vie ni habitations en Judée, sur des distances entières » dans une oeuvre parue en 1862[20].

Voilà pour le pays verdoyant « envahi » par les Juifs en 1882. Au moment où passe Mark Twain, la population de la Palestine ottomane est de quelque 400 000 âmes – Juifs et Arabes confondus. La première vague d’immigration, en 1882, entraîna celle des Arabes de l’Empire ottoman qu’attiraient les perspectives d’emploi fournies par l’infrastructure juive en Palestine. Un fait attesté et durable : « L’immigration arabe en Palestine, depuis 1921, est nettement plus nombreuse que l’immigration juive », déclare par exemple le Président Roosevelt en 1939[21]. C’est que la « communauté juive palestinienne » a lancé une économie dynamique. En 1947, le salaire d’un ouvrier arabe de Jaffa multiplie par deux celui de son collègue de Naplouse. De 1922 à 1947, la population arabe croît dans les villes et régions où les Juifs sont majoritaires : de 290% à Haïfa, de 158% à Jaffa et de 131% à Jérusalem – pour une croissance de 50% en moyenne dans les régions où les Juifs ne sont pas installés[22]. Selon l’historien Ernst Frankenstein, au moins 25% des Arabes qui vivaient en Palestine en 1882 étaient des nouveaux venus ou les descendants des Egyptiens ayant conquis la région en 1831[23].

A la date où les Britanniques reçoivent de la Société des Nations en 1920 un mandat sur l’ensemble du territoire correspondant aujourd’hui à ceux d’Israël, de l’Autorité palestinienne et de la Jordanie, 900 000 personnes s’y trouvaient (dont 600 000 en Palestine occidentale, à l’ouest du Jourdain). Dès le début du XVIIIe siècle, les villages, en particulier le port de Jaffa, étaient peuplés non seulement de Juifs et d’Arabes, mais de Turcs, de Grecs, d’Arméniens, de Bosniaques, de Druzes, de Kurdes, de Perses, d’Egyptiens, de Templiers allemands…Les Arabes étaient pour l’essentiel nomades et ne constituaient qu’un groupe ethnique parmi d’autres. A l’époque de la partition par les Nations unies en 1947, les Juifs étaient majoritaires à l’Ouest : 538 000 contre 397 000 Arabes.

La Palestine n’a jamais constitué un pays et le concept même de Palestine n’existait pas dans l’Empire ottoman. Comme l’explique Bernard Lewis, le spécialiste du Proche-Orient : « Depuis la destruction de l’Etat juif dans l’Antiquité et jusqu’au Mandat britannique, le territoire connu sous le nom de « Palestine » n’avait pas de frontières…Cette région englobait des subdivisions administratives changeantes »[24]. La Syrie fut en 1887 divisée en deux vilayets : Beyrouth et Damas, et les sandjaks d’Acre et Naplouse rattachés à Beyrouth, celui de Jérusalem étant indépendant. Point de Palestine, donc, dans l’Empire ottoman, que ce soit au plan physique, administratif ou linguistique. Le mot même de Palestine n’était pas usité chez les Turcs et les Arabes. Ce furent les Britanniques qui « ressuscitèrent » la Palestina romaine. Il n’y avait ni Etat ni peuple palestinien. Comme le reconnut d’ailleurs le rapport Peel de 1937, qui n’était pourtant en rien favorable aux Juifs : « Durant les douze siècles qui se sont écoulés depuis l’invasion arabe, la pays a quasiment disparu de la scène historique (…) Il est resté en dehors de l’Histoire tant sur le plan économique que politique. Même sur le plan culturel et scientifique, sa contribution à la civilisation est nulle.»[25]. C’est, comme le notait déjà en 1858 l’historien suisse Félix Bovet, parce que les Arabes ne sont pas des autochtones, qu’ils n’y construisent rien[26]. Une seule ville arabe fut construite en terre d’Israël: Ramleh. Toutes les autres sont des villes juives rebaptisées par eux. La résolution du premier congrès islamo-chrétien de janvier-février 1919 à Jérusalem réuni afin de désigner les représentants locaux pour la Conférence de la paix est révélatrice: « Nous considérons la Palestine comme faisant partie de la Syrie arabe dont elle ne fut jamais séparée. Nous sommes liés à la Syrie par des liens nationaux, religieux, linguistiques, naturels, économiques et géographiques »[27]. Le dirigeant arabe palestinien Awni Abdul Haadi déclarait quant à lui déclarant à la Commission Peel en 1937 : « Il n’y a pas de Palestine. C’est un terme inventé par les sionistes. Notre pays a fait partie pendant des siècles de la Syrie »[28].

Les Arabes connaissaient ces faits et tous ne considéraient pas le retour des Juifs, contrairement à une opinion aujourd’hui répandue, comme une « invasion ». Personne n’allait à l’époque de la Conférence de la paix soulever la question d’un Etat palestinien, car les Arabes eux-mêmes n’exigaient pas d’Etat pour un peuple qui n’existait pas. L’émir Faysal, leader de la délégation arabe à Versailles, voulait un royaume arabe incluant la Syrie, le Liban, la Transjordanie, la Palestine, voire même l’Irak. Mieux : il existe toute une série de déclarations, évidemment conjoncturelles, de celui-ci allant dans le sens des sionistes. Par exemple l’accord officiel de coopération passé le 3 janvier 1919 avec Haïm Weizmann : les sionistes appuieraient l’émir dans son effort de construction nationale ; ce dernier, en revanche, encouragerait « les mesures adéquates » pour une « immigration massive des Juifs vers la Palestine ». Ou encore la lettre de Faysal datant de mars 1919 au juriste Felix Frankfurter : « Notre délégation d’ici à Paris est parfaitement au courant de la proposition soumise hier par l’organisation sioniste à la Conférence de la Paix et nous la considérons comme modérée et convenable. Nous ferons de notre mieux, en ce qui nous concerne, pour l’aider à réussir. Nous souhaiterons la plus cordiale bienvenue aux Juifs chez eux…Il (le docteur Weizmann) a été un grand soutien de notre cause et j’espère que les Arabes pourront bientôt être en mesure de rendre aux Juifs une partie de leur bonté ».

De fait, ce n’est pas avec le partage de l’ONU, approuvé par l’Assemblée générale en novembre 1947, que la communauté internationale reconnut aux Juifs le droit de disposer d’eux-mêmes dans leur patrie historique, c’est à la conférence de San Remo, en avril 1920, puisque la Puissance mandataire, la Grande-Bretagne, avait désormais pour mission explicite d’œuvrer d’oeuvrer à l’établissement en Palestine d’un foyer national juif. Les Juifs obtenaient leur droit à l’autodétermination à la sueur de leur front et après avoir asséché les marais, planté des arbres et construit des routes, des hôpitaux, et des écoles.

En juin 1922, le Livre blanc de Churchill séparait officiellement la Transjordanie de la Palestine et l’excluait du territoire ouvert à l’immigration juive. Les Arabes dont beaucoup s’étaient battus, contrairement à la Légion juive (unités britanniques ), du côté turc, se voyaient donc attribuer 80% de la Palestine originelle.

Quant aux Arabes de Palestine occidentale qui souhaitaient le rattachement à la Syrie, ils n’admirent jamais l’établissement d’un quelconque Etat juif.

D’où la vague de violences des années 20. Les Britanniques tentèrent d’apaiser la colère arabe en faisant désigner Hadj Amin al-Husseini comme mufti de Jérusalem à la mi-mai 1921. Cette erreur fut fatale : le personnage fit du rejet de l’autodétermination juive un devoir religieux et de l’assassinat de Juifs un acte légitime et louable. Avant al-Husseini, le partage de la Palestine occidentale entre un Etat juif et un Etat arabe était encore envisageable. Après lui, elle devint impossible. Ses incitations au meurtre trouveront une application extrême dans le massacre de Hébron en 1929 : soixante Juifs assassinés par les Arabes le 23 août sur encouragement et instructions, alors que la communauté sépharade vivait là depuis des générations ; c’était la première fois que la ville se vida de ses Juifs. 133 personnes massacrées dans une tuerie qui s’était étendue en particulier à Safed. Le mufti accusa d’ailleurs ses victimes d’avoir provoqué ces meurtres pour s’attirer la sympathie des Britanniques. Ceux-ci, au lieu de combattre le terrorisme racial, accédèrent néanmoins à la demande d’al-Husseini et baissèrent le quota de l’immigration juive en Palestine fin 1936. Un scénario qui allait faire ses preuves par la suite.

Hadj Amin al-Husseini rejeta vigoureusement les propositions de partition de la Commissioin Peel, en juillet 1937, qui recommandait d’accorder seulement un cinquième du territoire aux Juifs. Le rejet d’al-Husseini enterra le plan de partage et donc la création d’un refuge pour les Juifs alors même qu’Hitler était au pouvoir en Allemagne depuis quatre ans.

Peu après l’accession d’Hitler au pouvoir, le mufti avait écrit au consul d’Allemagne à Jérusalem : « Les musulmans de Palestine et d’ailleurs accueillent favorablement le nouveau régime en Allemagne et ils espèrent que le système fasciste et antidémocratique s’étendra aux autres pays »[29]. Il avait organisé des « scouts nazis » sur le modèle des Hitlerjungen. La swastika était devenu un symbole populaire parmi les Palestiniens, tout comme la chanson : « Plus de Monsieur, plus de Mister ! Au ciel Allah et sur terre Hitler ! ». Le terrorisme arabe, soutenu par l’Allemagne, s’en prenait systématiquement aux civils juifs, dans les hôpitaux, les théâtres, les magasins et les maisons. Al-Husseini, qui rencontra Hitler en 1941, a coopéré avec le régime nazi : il promit de fomenter une nouvelle révolte panarabe en échange de l’indépendance après la guerre et de l’abrogation du foyer national juif ; il suggéra par exemple l’envoi des enfants juifs de Hongrie en Pologne[30]. Le mufti visita Auschwitz et relate dans ses mémoires : « Notre condition sine qua non à une coopération avec l’Allemagne était d’obtenir une liberté d’action totale pour éliminer tout Juif de Palestine et du monde arabe. Je demandai à Hitler un engagement explicite nous permettant de résoudre le problème juif suivant nos aspirations nationales et raciales, et conformément aux méthodes scientifiques modernes des Allemands. Sa réponse fut : ils sont à vous ! »[31]. C’est al-Husseini qui forgea les expressions « Itbah al Yahud » (Tuez les Juifs) et « Nashrab dam al Yahud » (Nous boirons le sang des Juifs).

Son étroite collaboration avec les nazis le grandit encore dans le monde arabe : l’Egypte lui accorda un statut de réfugié politique et le conseil national palestinien l’élut à sa tête en 1948. Il continue de figurer comme grand personnage des Arabes palestiniens et Arafat ne cesse de faire référence à lui en tant que « héros » (interview à al-Quds du 2 août 2002).

Après la Seconde Guerre mondiale, les peuples ayant soutenu les Nazis furent punis pour leurs crimes: par exemple, les Sudètes furent expulsés de Tchécoslovaquie par les Alliés et envoyés en Allemagne. Les Arabes de Palestine, en revanche, eurent droit à un meilleur traitement. En dépit de leur combat commun avec les Nazis, l’ONU leur reconnu le droit à un État avec le Plan de partage de 1947, en plus de l’État établi sur 80% de la Palestine mandataire par la Grande-Bretagne en 1922. Après la Shoah, dans laquelle six millions de Juifs périrent, le droit des Juifs à un État allait de soi. Pas seulement pour les Juifs d’Europe rescapés des camps, mais également pour les Juifs des pays arabes qui étaient traités comme citoyens de deuxième classe (dhimmis) dans les régimes d’apartheid arabes.

On entend souvent dire que les victimes de la Shoah avaient droit à un État, mais que c’était aux Allemands de payer une réparation territoriale et pas aux Arabes palestiniens. Cet argument est spécieux pour deux raisons. D’abord, comme je l’ai montré plus haut, la Palestine n’était pas plus arabe que juive, le droit des Arabes à un État fut reconnu par le plan de partition (qu’ils rejetèrent), et il n’y eut jamais d’État arabe palestinien. Le dernier État souverain fut l’État juif détruit par les Romains en 70. Deuxièmement, dire que les Arabes palestiniens n’ont rien à voir avec la Shoah est complètement faux: leur dirigeant Al-Husseini fut un criminel de guerre nazi, les Arabes palestiniens soutinrent l’Allemagne nazie, et ils portent une responsabilité écrasante dans le génocide du peuple juif.

Les Arabes rejetèrent en 1947, tout comme dix ans auparavant, le plan de partage de l’ONU et se lancèrent dans une guerre d’extermination contre les Juifs. Ce conflit déclenchant une vague de réfugiés juifs et arabes. 850 000 Juifs furent expulsés du monde arabe et 700 000 Arabes s’enfuirent de Palestine en attendant la victoire, comme les y appelaient les pays frères. Certes, la Haganah encouragea dans certains cas le départ de la population ennemie, mais ce sont les hostilités provoquées par les Arabes qui furent la cause principale du processus[32].

Après leur défaite en 1949, les Arabes auraient pu établir un Etat en Cisjordanie et à Gaza, mais tel n’était pas leur but. Ils voulaient liquider l’Etat juif souverain : d’où les guerres déclenchées par eux en 1967 et en 1973. Après la Guerre des Six Jours, Israël accepta la Résolution 242 du Conseil de Sécurité et les pays arabes la rejetèrent sans appel (Conférence de Khartoum). Comme le dit très justement l’ancien ministre des Affaires étrangères Abba Eban, la guerre des Six Jours fut le premier conflit de l’Histoire où ce fut le vainqueur qui demanda la paix et les vaincus qui exigèrent une capitulation sans conditions.

Anouar al-Sadate, qui eut le courage de franchir le pas et d’accepter la Résolution 242 se vit d’ailleurs restituer tout le Sinaï, soit 90% des territoires dont les Israéliens s’étaient emparés en 1967.

Arafat, l’héritier d’al-Husseini, refuse, lui, de s’engager sur cette voie. La « reconnaissance » d’Israël à Genève en décembre 1988 et la ratification de l’accord d’Oslo par le biais d’une lettre, datée du 9 septembre 1993, ne sont chez le chef de l’OLP que stratagèmes. Abou Iyad, son bras droit, déclare dès le 11 février 1989 au journal koweïtien al-Watan qu’il n’y a pas eu reconnaissance à Genève. ? Le 13 septembre 1993, jour de la signature de l’accord d’Oslo, Arafat lui-même signifie à la télévision jordanienne que l’objectif reste d’exécuter le plan par étapes adopté par l’OLP en 1974, c’est-à-dire d’accepter un compromis provisoire pour détruire par la suite Israël. 10 mai 1994 : c’est toujours Arafat qui explique à Johannesburg qu’Oslo n’est qu’une version moderne de la convention d’al-Hudaybiya, conclue entre Mahomet et ses ennemis en 628, soit un stratagème en situation de faiblesse pour mieux se défaire ensuite de l’ennemi.

La guerre d’Arafat est une guerre injustifiée. Son but n’est pas de libérer un peuple, mais d’en détruire un autre. Médias et manuels scolaires de l’Autorité palestinienne promeuvent la mort comme valeur suprême et rejettent le droit des Juifs à un Etat. Exemple de sermon de Muhammad Ibrahim Madi diffusé sur la chaîne de télévision de l’Autorité palestinienne le 3 août 2001 :

« J’ai été ravi lorsqu’un enfant m’a dit : ‘Ô Cheikh, j’ai quatorze ans. Dans quatre ans je me ferai exploser parmi les ennemis d’Allah, je me ferai exploser parmi les Juifs.’ Je lui ai dit : ‘Ô, jeune enfant, puisse Allah te faire mériter la Shahâda [« martyr »] et me faire mériter la Shahâda (…) Toutes les armes doivent être tournées contre les Juifs, nation maudite dans le Coran, qu’Allah décrit comme des singes et des porcs, des adorateurs de veaux et d’idoles. Rien ne les arrêtera sinon la couleur du sang de leur sale nation, sinon notre volonté de nous faire exploser en leur sein. Puisse Allah faire en sorte que les Musulmans règnent sur les Juifs. Nous les ferons exploser à Hadera, à Tel-Aviv, à Netaniya, jusqu’à ce qu’à ce qu’Allah nous rende maîtres de ces ordures (…) Nous entrerons dans Jérusalem en conquérants, ainsi qu’à Jaffa, Haïfa et Ashkelon (…) Bénis soient ceux qui éduquent leurs fils dans la voie du Jihad et de la Shahâda ! [33].

Ce n’est pas un hasard si le nombre des attentats perpétrés par l’OLP et le Hamas a triplé après la signature d’Oslo II en septembre 1995 (retrait israélien de 98% de la population palestinienne et établissement d’un gouvernement palestinien sous la houlette de l’OLP). Les attentats-suicide ont commencé après le retrait israélien des territoires et le début de la propagande d’Arafat qui se situe dans la lignée directe de celle d’al-Huseini. La présence militaire israélienne dans les territoires contestés est la conséquence, pas la cause, du terrorisme palestinien. Ce terrorisme débuta dès les années 1920 sous l’impulsion d’al-Husseini bien avant l’existence même de l’Etat d’Israël.

La plus longue occupation de l’Histoire fut l’occupation de l’Inde par la Grande-Bretagne. Il n’y eut pas un seul attentat-suicide contre les Anglais durant toute cette période. L’occupation la plus cruelle et la plus injustifiée aujourd’hui est l’occupation du Tibet par la Chine. Les Tibétains ne se font pas exploser parmi les Chinois innocents et ne tirent pas à bout portant sur leurs enfants. Quant à la pauvreté, si elle est l’autre cause du terrorisme palestinien, comment se fait-il que des pays comme Haïti ou le Bangladesh ne soient pas des centres mondiaux du terrorisme ?

C’est précisément à l’apogée du processus d’Oslo qu’Arafat exposa sa stratégie à des diplomates arabes dans un hôtel de Stockholm le 30 janvier 1996 : « L’idée est d’éliminer l’Etat d’Israël et d’établir un Etat purement palestinien…Par une guerre psychologique et l’explosion populaire nous allons rendre la vie aux Juifs impossible. Dans cinq ans, nous aurons de six à sept millions d’Arabes en Cisjordanie et à Jérusalem et les Juifs ne voudront pas vivre parmi les Arabes… »[34].

Conclusion

Le but du sionisme était de faire des Juifs un peuple libre sur sa terre et de permettre à leur génie créateur et à leur culture se s’épanouir pleinement. Ce but a été atteint.

Mais le sionisme avait un autre but, lequel n’a pas été atteint. Herzl, qui mourut il y a exactement cent ans, conclut son livre l’État juif en termes suivants : « Je crois qu’une génération extraordinaire de Juifs va émerger. Les Maccabées se lèveront à nouveau. Je le répète : les Juifs qui veulent un État l’auront. Nous vivrons comme hommes libres sur notre propre terre, et mourrons en paix dans nos maisons. Le monde sera libéré par notre liberté, enrichi par notre richesse, grandi par notre grandeur. Et tout ce que nous essaierons d’accomplir pour notre propre bien aura des répercussions bénéfiques pour le reste de l’humanité. » Les Juifs qui le veulent peuvent vivre libres sur leur propre terre. Mais si certains meurent en paix dans leurs maisons, d’autres meurent dans leurs maisons assassinés de sang froid, ou meurent déchiquetés dans la rue. Et, bien que la haute-technologie israélienne enrichisse d’autres peuples et pays, le monde n’est pas libéré par notre liberté et n’est pas agrandi par notre grandeur.

L’État d’Israël est accusé d’être un État criminel, d’être le principal violateur des droits de l’homme dans le monde, d’être l’incarnation du nazisme, et d’être l’ultime obstacle à la paix au Proche Orient. Aux Nations-Unies et dans les universités américaines et européennes, Israël est plus condamné ou boycotté qu’aucun autre pays. Ses dirigeants sont menacés d’être poursuivis en justice pour crimes de guerre.

Il est effectivement lâche et absurde d’accuser d’antisémite toute critique d’Israël. Mais il est malhonnête et hypocrite d’appliquer deux poids-deux mesures à la critique d’Israël et des autres pays. Les Israéliens critiquent leur pays à longueur de journée et sans pitié. Mais il y a une différence entre critiquer et diaboliser. Entre dire que Sharon a tort sur telle ou telle décision et le comparer à Hitler. Entre dire que la présence militaire israélienne au-delà des lignes de cessez-le-feu de 1949 est illégale, et dire que l’existence même de l’État d’Israël est illégitime. Entre dire que le conflit israélo-arabe doit être résolu et dire qu’Israël est la cause de tous les maux. Entre dire que la politique des éliminations ciblées des leaders terroristes est contre-productive, et dire qu’elle est responsable de l’antisémitisme en France. Il est hypocrite de manifester son soutien pour les Arabes palestiniens sans jamais mentionner les Tibétains ou les Kurdes dont les droits nationaux sont autrement plus authentiques et anciens et qui, eux, ne jouent pas au football avec la tête décapitée de leurs victimes. Il est hypocrite d’accuser Israël de crimes de guerre lorsque son armée prend des mesures défensives ou punitives pour protéger sa population civile, et de fermer les yeux, les oreilles et la bouche sur le génocide du Soudan. Il est hypocrite de hurler d’indignation sur l’ « occupation israélienne » et de ne dire mot sur l’occupation du Liban par la Syrie, de Chypre par la Turquie, ou du Tibet par la Chine. Il est hypocrite de venir servir de bouclier humain pour Arafat lorsque Tsahal cherche à mettre la main sur ses protégés, et de ne jamais venir servir de bouclier humain devant les cafés et les cinémas israéliens pour empêcher l’entrée de bombes humaines.

Comme l’écrit Alan Dershowitz, immédiatement après qu’Arafat ait rejeté toutes les offres de paix de Camp David sans faire de contre-proposition, et après qu’il ait répondu à la paix par la guerre, l’opinion publique internationale était majoritairement derrière Israël. Dès l’instant où Arafat envoya des femmes et des enfants se faire filmer devant les tanks israéliens, l’opinion internationale tourna à nouveau (en particulier après la manipulation de « l’Affaire Al-Dura » diffusée par France 2). Mais cette même opinion internationale ne se contenta pas de tomber dans le piège d’Arafat. Elle devint littéralement folle. En essayant de comprendre les causes de ce retournement irrationnel et extrême, Dershowitz conclut que « Israël est l’État juif et le « Juif » parmi les États du monde. »[35] Ce ne sont plus « les Juifs » qui sont la cause de tous les maux et les vrais responsables de leurs propres malheurs, mais « Israël » et « Sharon. » Ce ne sont plus « les Juifs » qui contrôlent la finance mondiale, mais « Sharon et son entourage » qui contrôlent Bush et les néo-conservateurs.

Grâce à l’État juif, les Juifs ne sont plus à la merci des nations. Mais l’État juif n’a pas mis fin à la haine des nations envers les Juifs, au contraire. L’idée que les Juifs puissent être forts et se défendre fait horreur à ceux qui se sont habitués à les humilier pendant des siècles. Le sionisme ne peut pas et ne pourra pas mettre fin à la haine des Juifs, parce que cette haine n’a rien a voir avec les Juifs eux-mêmes mais avec idées qu’ils représentent depuis leur apparition sur la scène de l’Histoire.

Comme l’annonce le Prophète Isaïe, un jour viendra où tous les hommes seront frères, et l’agneau couchera près du loup (une plaisanterie israélienne ajoute que mieux vaudra être le loup que l’agneau). Mais nous en sommes loin. Et pour que cette prophétie se réalise, il faut que les Juifs soient libres et souverains. D’où la nécessité de l’État juif, tant pour les Juifs que pour l’humanité.

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[1] Le Monde, 16 février 2004.

[2] http://www.proche-orient.info, 22 juin 2004.

[3] Cf. Yoram Hazony, « Did Herzl Want a ‘Jewish State ‘ ? », Azure, 9 ,printemps 2000, p-44-45 : Herzl utilisait souvent le substantif Juden pour l’adjectif juif ; par exemple Judenkongress pour congrès juif ; l’usage des deux tournures est chez lui, comme d’ailleurs en allemand indifférent.

[4] Briefe und Tagebücher, Vol. 2, p. 128-129.

[5] The Complete Diaries of Theodor Herzl, Raphael Patai, trad. Harry Zohn, New York, Herzl Press,1960, p. 56.

[6] Diaries, Ibid., p.72.

[7] Ibid. , p. 104.

[8] 15 août 1899.

[9] Cf. Azmi Bishara, « Entre nationalité et nation » (hébreu), Teoria ubikoret 6, 1995, p.41.

[10] Ha’aretz (supplément du week-end), 29 mai 1998, pp.24, 27.

[11] Atlantic Unbound, 22 septembre 1999, http://www.theatlantic.com/unbound/interviews/ba990922.htm

[12] Cf. Samuel Katz, Battleground : Fact and Fantasy in Palestine, New York, Bantam, 1973, p.88.

[13] Palestine Royal Commission Report Presented by the Secretary of State for the Colonies to Parliament by Command of his Majesty, July 1937, Cmd. 5479, p.11-12.

[14] The Journey of Henry Maundrell from Aleppo to Jerusalem, 1697, Londres, Henry Bohn, 1848, pp. 428, 450, 477.

[15] Cf. Thomas Shaw, Travels, or Observations Relating to Several Parts of Barbary and the Levant (1694-1751), Londres, 1754.

[16] Cf. Constantin Volney, Travels Through Syria and Egypt in the Years 1783,1784, 1785, Londres, Peter Noster & Row, 1788, Vol. 2, p.36.

[17] Cf. Alexandre Keith, The Land of Israel, Edimbourg, William Whyte, 1844, p.465.

[18] Lettre à Harel McLardon, 15 septembre 1857, British Foreign Office, doc. 78/1294, n°36.

[19] Cf. Mark Twain, The Innocents Abroad , or, The new Pilgrim’s progress, New York, Oxford University Press, 1996, pp. 349, 366, 375, 441-442.

[20] Cf. Arthur Penrhyn Stanley , Sinai and Palestine, in connection with their history, Londres, John Murray, 1881, p.118.

[21] Cf. Franklin Delano Roosevelt, communiqué au secrétaire d’Etat, 17 mai 1939, in Foreign Relations of the United States : Diplomatic Papers , Washington DC, United States Government Press Office, 1955, Vol. 4, p. 457.

[22] Cf. Arieh Avneri, Haityashvut Hayehudit Vetaanat Hanishol, Tel-Aviv, Hakibbutz Hameuhad, 1980, p.221.

[23] cf. Ernst Frankenstein, Justice for my People, Londres, Nicholson & Watson, 1943, p.127.

[24] Cf. Bernard Lewis, « The Palestinians and the PLO : A Historical Approach », Commentary, janvier 1975. Et du même auteur, « Palestine : On the History and Geography of a Name », in Bernard Lewis, Islam in History, Chicago, Open Court, 1993, p. 153-165.

[25] Palestine Royal Commission Report, op.cit., ch. 1, p.6.

[26] Cf. Félix Bovet, Egypt, Palestine and Phoenicia : A Visit to Sacred Lands, Londres, 1882, p.384-385.

[27] Cf. Yehoshua Porath, The Palestine-Arab National Movement, 1929-1939 : From Riots to Rebellion, Londres, Frank Cass, 1977, Vol. 2, p. 81-82.

[28] Cité par Alan Dershowitz, The Case for Israel, Wiley, 2003, p.7.

[29] Cf. Benny Morris, Victimes Histoire revisitée du conflit arabo-sioniste, Editions Complexe, 2003, p. 143 = Righteous Victims A history of the Zionist-Arab Conflict, 1881-1999, New York, Alfred A. Knopf, 1999.

[30]Ibid., p.186.

[31] Cf. Sarah Honig, « Friendish Hypocrisy II : The Man from Klopstock St. », Jerusalem Post, 6 avril 2001.

[32] Cf. Benny Morris, The Birth of the Palestinian Refugee Problem, 1947-1949, Cambridge University Press, 1988.

[33] http://www.pmw.org.il

[34] Cf. Ephraim Karsh, Arafat’s War, New York, Grove Press, 2003, p. 57-58.

[35] The Case for Israel, p. 11.

Voir également:

 « L’histoire des Juifs est un miroir tendu à l’histoire européenne »

Sarah Scholl

Pour le professeur Jacques Ehrenfreund, l’histoire est un élément essentiel de la définition de l’identité juive.

DR

01 décembre 2012

INTERVIEW • Le professeur Jacques Ehrenfreund analyse le rapport entre judaïsme et histoire et montre comment se déploie dans ce cadre les notions de «peuple» ou de «nation».

Il est rare qu’un débat sur la question israélo-palestinienne fasse abstraction de la question historique et il n’y a pas une découverte archéologique en Terre sainte qui échappe à la publicité. Que se joue-t-il dans la relation entre les Juifs et leur histoire? Entre l’histoire des Juifs et celle du reste du monde?

Constituée en domaine d’étude depuis le début du XIXe siècle, l’histoire juive a aujourd’hui pleinement sa place dans les universités. Jeudi dernier, une journée d’étude était organisée à l’université de Lausanne sur la question: comment écrit-on l’histoire des Juifs? Coorganisateur de l’événement, le professeur Jacques Ehrenfreund n’hésite pas à aborder les questions de front. Il est soucieux d’éviter les anachronismes et les simplifications. Engagé à Lausanne depuis 2005, il est spécialiste du XIXe siècle et s’intéresse à la construction des groupes et des identités sociales, en lien aux héritages religieux. Interview.

L’histoire des Juifs est-elle une discipline à part?

Jacques Ehrenfreund: Non, elle fait bien sûr pleinement partie de l’histoire générale ou de l’histoire des religions. Elle s’occupe d’un groupe humain spécifique, qui se définit comme un peuple soumis à un ensemble de textes, Bible et Talmud. Tout tient ensemble: on ne peut parler du livre sans parler des gens, et inversement.

Que répondez-vous à ceux qui disent que les Juifs ne constituent pas un peuple mais une religion?

C’est pourtant très clair, les Juifs, historiquement, forment un peuple, mais attention, pas un peuple au sens moderne du terme. Avant le XIXe siècle, on ne peut pas parler de peuple souverain et les Juifs ne se pensent pas comme tel mais comme un peuple soumis à Dieu. Plus précisément, on peut les décrire comme un groupe de gens dispersés qui se sentent solidaires les uns des autres et soumis à la même loi [celle des textes sacrés], une forme de communauté politique ancienne. A cela s’ajoute l’idée, portée par les textes, d’être en exil. Cette situation, avant le mouvement sioniste, est interprétée exclusivement dans le registre de la pensée religieuse.

L’identité juive se construit-elle par l’histoire?

Au plus profond de sa tradition, le judaïsme est fondé sur un rapport singulier à l’histoire. Celle-ci est d’abord considérée comme providentielle, finaliste, dépendante du plan divin. Au point de départ, il y a une alliance avec la divinité: un engagement à respecter, des règles auxquelles se soumettre. L’ensemble a une vocation universelle: rendre témoignage de l’unicité de Dieu. Ce qui arrive, l’histoire, est perçu comme une preuve du respect ou du non-respect de l’engagement de ce peuple envers son Dieu.

La modernité transforme cela en faisant émerger une autre conception de l’histoire, interprétable rationnellement. Ce cheminement est parallèle dans le christianisme, sauf que les chrétiens, tout en reprenant un grand nombre d’éléments du judaïsme, ont abandonné l’aspect proprement politique ou collectif, l’idée de peuple.

Que se passe-t-il alors?

En fait, dans le judaïsme, la question de l’identité ne se pose pas vraiment avant la modernité: est Juif celui qui de filiation juive se soumet à la loi. A partir du XVIIe siècle et des grands questionnements philosophiques, de Spinoza par exemple, puis avec les Lumières, on se demande ce que cela signifie d’être Juif et on va avoir recours à l’histoire pour y répondre. Au XIXe siècle, les Juifs trouvent dans l’histoire un référent commun et une force pour se construire un avenir, dans le sionisme notamment mais pas seulement. L’histoire racontée est alors une histoire que l’on peut décrire comme lacrymale et héroïque, histoire des persécutions et des résistances, qui se décline dans des sommes érudites comme dans des manuels pédagogiques distribués aux enfants. Une histoire singulièrement longue d’ailleurs, de plusieurs millénaires, au-delà des ruptures colossales qui la marquent.

Quelle est la place de l’histoire des Juifs dans l’histoire européenne en général?

C’est une question difficile. Il est indispensable de faire une place à l’histoire des Juifs dans les différents contextes européens. Cette histoire est celle d’une petite minorité mais elle révèle des choses sur les sociétés dans lesquelles elle prend place. Il s’agit en effet d’une minorité singulière, qui ramène à une origine commune. Ce serait dommage de se priver de ce prisme-là.

Un exemple?

L’histoire des Juifs est comme un miroir tendu à l’histoire européenne en général. Elle permet par exemple d’éclairer la question des rapports entre politique et religieux. La place faite aux Juifs dit aussi quelque chose de l’invention des Etats nations au XIXe siècle. En Allemagne, l’intégration des Juifs passait principalement par la culture, la langue. En France, par contre, l’intégration se faisait par le politique, par l’Etat. On voit ainsi apparaître des compréhensions différentes de ce qu’est la nation.

Qu’en est-il de l’histoire de l’antisémitisme?

L’histoire de l’antisémitisme ne relève pas vraiment de l’histoire des Juifs. Plus exactement, il ne faut en aucun cas résumer l’histoire des Juifs à celle de l’hostilité exercée contre eux, même si on est en présence d’un phénomène considérable et qui n’a pas disparu. La polémique entre christianisme et judaïsme par exemple n’est pas réglée et elle n’est peut-être par réglable. La fonction de l’historien est justement de cerner ces questions, de les saisir, mais en aucun cas de les cacher ou de les euphémiser.

Quel est l’apport des recherches sur la Shoah?

La Shoah est devenue ces dernières années un sujet d’extrême spécialisation, presque un domaine en soi. Maintenant que les connaissances ont été accumulées, je crois qu’on peut faire le mouvement inverse et replacer cette histoire dans l’histoire européenne: recoller les morceaux des différentes histoires, celles des victimes, des bourreaux. La Shoah a bien sûr constitué une rupture civilisationnelle, mais elle ne résume pas pour autant l’entier de l’histoire des Juifs.

Israël est au cœur de nombre de controverses entre historiens, comment abordez-vous cette question?

Israël est un paradoxe intéressant: c’est une création artificielle récente et en même temps l’aboutissement d’une longue histoire, celle d’une communauté qui s’est pensée en exil. La langue illustre cette double dimension: on a repris une langue ancienne, uniquement consacrée à l’étude pendant deux mille ans, pour en faire une langue vernaculaire.

J’ai la volonté de dépasser cette dichotomie. Pour moi, comme pour mes collègues spécialistes d’autres domaines d’ailleurs, les nations sont toutes des constructions modernes. Ce n’est pas pour autant qu’elles doivent disparaître mais c’est pourtant cela qu’on sous-entend souvent avec Israël. Pour autant, il ne s’agit pas non plus d’une nation organique. Ses frontières par exemple doivent être le fruit de négociations.

Voir encore:

L’imposture Mahmoud Abbas

Guy Millière

La Mena…

Voici quelques jours à peine, Israël recevait une pluie meurtrière de roquettes et de missiles lancés depuis Gaza. Qu’ils n’aient pas fait davantage de morts et de destructions relève des capacités de défense d’Israël et non de la volonté de ses ennemis. L’Etat hébreu a répliqué comme il le fallait, en détruisant les caches d’armes dont disposaient les tireurs.

Israël s’est, bien sûr, attiré la réprobation du reste du monde, et les diplomates européens et américains se sont rendus à Jérusalem et au Caire afin que cessent les hostilités.

Le Hamas a bénéficié d’un armistice dont il sort conforté, puisque, désormais, des négociations sont menées avec lui et qu’il a obtenu des aménagements quant aux contrôles stricts exercés par Israël sur Gaza.

Mohammed Morsi, qui a joué les entremetteurs entre diplomates occidentaux et dirigeants du Hamas, est lui aussi sorti renforcé de la situation. Il s’est, depuis, arrogé les pleins pouvoirs en Egypte, et les émeutes qui en ont résulté ne recevront aucun soutien des Occidentaux, cela va de soi.

Mahmoud Abbas et l’Autorité Palestinienne ont été décrits comme affaiblis, ici ou là. Et il est exact qu’ils incarnent une version de la lutte contre l’existence d’Israël qui n’a pas semblé prédominante ces derniers temps.

Mais il ne faut pas en rester aux apparences : on peut compter sur le président de l’AP pour jouer sa propre partition.

Et il faudrait se décider à en finir avec le discours ressassé à l’envi, selon lequel Abbas et l’Autorité Palestinienne seraient les gentils « modérés » avec lesquels il serait possible de s’entendre, alors que le Hamas incarnerait le méchant « radical ».

Le Hamas est une organisation djihadiste, islamiste, terroriste, génocidaire, prônant la destruction d’Israël et l’anéantissement du peuple juif, c’est entendu. Mais Mahmoud Abbas et l’Autorité Palestinienne valent-ils mieux ?

Ils ne sont pas djihadistes et islamistes, tout au moins pas officiellement.

Ils n’ont rien contre le terrorisme et n’ont cessé de le pratiquer jusqu’à ce que, grâce à la barrière de sécurité, que les gauchistes européens détestent tant puisqu’elle les empêche de jouir du spectacle quotidien d’enfants juifs assassinés, les attentats suicides deviennent quasiment impossibles.

Ils sont génocidaires et usent simplement d’une stratégie différente : celle de la diabolisation d’Israël. Ils utilisent pour cela tous les moyens de propagande dont ils peuvent se doter et recourent à tous les relais dont ils peuvent disposer. Et ils rencontrent, grâce à cette stratégie et ces relais, un succès certain.

La plus récente étape de ce succès a été l’obtention, jeudi 29 novembre dernier, à l’Assemblée générale des Nations Unies, du statut d’Etat observateur, statut depuis lequel ils peuvent espérer obtenir davantage.

Ils ont reçu l’assentiment des deux tiers des pays de la planète, dont celui de la plupart des Etats européens, y compris de la France, qui s’est placée en chef de file.

Ils peuvent s’appuyer sur une horde imbécile de journalistes pratiquant docilement l’aveuglement volontaire, mais aussi sur un ramassis d’intellectuels « antisionistes » ou adeptes hypocrites d’un « processus de paix », qui, au fil des ans, s’est soldé par une guerre redoublée contre Israël.

Ils n’ont, faut-il le rappeler, jamais reconnu l’existence d’Israël en tant qu’Etat du peuple juif et n’ont jamais renoncé au « droit au retour » de « réfugiés » partis cinq cent mille il a soixante-cinq ans et qui veulent revenir cinq millions, ce qui signifierait la fin d’Israël.

Ils n’ont jamais abandonné ce qu’ils appellent la « résistance » et la « lutte armée ». Et nombre de rues de Ramallah portent le nom de « martyrs ».

Ils ne sont pas djihadistes et islamistes, certes. Mais ils sont aussi laïques que je suis bonne sœur et comptent dans leurs rangs une organisation appelée, précisément, la Brigade des martyrs d’al Aqsa.

Leurs media, presse écrite, radio, télévision, ne cessent d’appeler à la haine antijuive et au meurtre.

Les discours de Mahmoud Abbas, comme ceux des autres dirigeants de l’Autorité Palestinienne, sont porteurs d’une falsification de l’histoire selon laquelle le « peuple palestinien », qui n’a existé et n’a été cité nulle part avant la fin des années 1960, aurait été chassé de sa terre lors de la renaissance d’Israël. Ils emploient, pour désigner la naissance d’Israël, le mot naqba, calqué délibérément sur le mot Shoah, aux fins d’établir un répugnant parallélisme entre le sort des Juifs à Auschwitz et le sort du « peuple palestinien ».

Ni Mahmoud Abbas ni l’Autorité Palestinienne ne veulent d’un Etat à côté d’Israël. Lorsqu’ils disent paix en anglais, ils emploient un autre mot en arabe, le plus souvent houdna, qui ne signifie pas paix, mais désigne une trêve avant que le combat ne reprenne.

Sur les cartes géographiques de l’Autorité Palestinienne, Israël n’existe pas, sur son emblème non plus.

Ce que veulent Mahmoud Abbas et l’Autorité Palestinienne n’est même pas, sans doute, un Etat à la place d’Israël. Ils mènent leur entreprise de démolition et entendent continuer sur cette voie. Ils sont grassement rémunérés et subventionnés pour cela.

Ils sont même reçus avec les honneurs à Paris, à Washington et ailleurs, ce qui n’est pas le cas, pour le moment, des dirigeants du Hamas.

Il existe entre eux et les dirigeants du Hamas une vieille hostilité. Mais il existe aussi une forme de complémentarité. Le Hamas a joué le rôle du méchant « radical », et on l’a apaisé ces derniers jours. Mahmoud Abbas et l’Autorité Palestinienne sont affublés du rôle de gentils « modérés », et on vient de les apaiser aussi. Mais ils ne sont ni gentils ni modérés.

Mahmoud Abbas et l’Autorité Palestinienne servent, à ceux qui sont emplis de la haine des Juifs et d’Israël, à se doter d’un artifice qu’ils s’efforcent de décrire comme présentable.

Mais Mahmoud Abbas et l’Autorité palestinienne s’avèrent, en réalité, loin d’être pas présentables. Ils sont aussi ignobles et aussi hideux que les dirigeants du Hamas.

Ils ont entretenu des relations conflictuelles avec le groupuscule terroriste, mais si l’islam radical continue à s’étendre au Proche-Orient, et il est très vraisemblable qu’il en soit ainsi, je ne serais pas surpris si les deux entités venaient à se rapprocher.

Voir enfin:

INTERNATIONAL LAW AND THE ARAB-ISRAEL CONFLICT

Extracts from « Israel and Palestine – Assault on the Law of Nations »

by Julius Stone

EDITOR: Ian Lacey BA LL.B.

TABLE OF CONTENTS

ABOUT THE NOVEMBER 2001 EDITION– 3

PROFESSOR JULIUS STONE (1907 – 1985)— 4

1. SOVEREIGNTY IN THE ADMINISTERED TERRITORIES———– 5

The Self-Defence Principle 5

The Status of Competing Claims to Title 6

2. THE LEGAL STATUS OF JERUSALEM 7

The Effect of the Partition Plan– 7

The « Corpus Separatum  » Concept …………………………………………………………………………….8

Acquisition of Sovereignty ………………………………………………………………………………………..9

3. THE GENEVA CONVENTIONS AND THE LEGALITY OF THE SETTLEMENTS——— 9

Impairment of Racial Integrity of the Native Population of the Occupied Territory—– 10

Inhuman treatment of its own population—- 11

4.GENERAL PRINCIPLES——— 11

An Arab View- 11

A Jewish View- 11

The Doctrine of Self-determination 12

The Equity Principle—– 13

CONCLUSION——— 14

A SHORT CHRONOLOGY OF THE ADMINISTERED TERRITORIES——— 15

MAPS—- 18

The British Mandate 19

The UN partition Plan, 1947——— 20

The Armistice Agreement 1949— 21

Cease Fire Lines 1967——— 22

Israel and Members of the Arab League- 23

INDEX— 24

ABOUT THE NOVEMBER 2001 EDITION

The legality of Israel’s presence in Jerusalem, Judea, Samaria and Gaza has been the subject of heated argument since 1967. Some regard these areas as illegally occupied, others as disputed territories and there is an obvious need for clarity if the subject is to be discussed rationally in terms of facts rather than assumptions.

In searching for authoritative information on the subject, I came across a booklet entitled « International Law and the Arab Israel Conflict » by Australian lawyer, Ian Lacey, in which he brilliantly analyses a work by one of the twentieth century’s leading authorities on the Law of Nations, the late Professor Julius Stone,

Professor Stone’s book, « Israel and Palestine », which appeared in 1980 provides a detailed analysis of the central principles of international law relating to the Arab-Israel conflict and Mr. Lacey’s analysis provides a brief and very readable outline of the main points with extracts from the original work.

Mr. Lacey has expressed appreciation for the advice and assistance of David D. Knoll B.Com., LLB, LLM. in preparing his booklet. Mr. Knoll is the author of « The Impact of Security Concerns upon International Economic Law »

Ian Lacey is a practising lawyer and a former student of Professor Stone. He has given evidence before the Sub-Committee on the Middle East of the Australian Parliamentary Joint committee on Foreign Affairs and Defence. He is the author of « Zionism – A short Historical Introduction » and co-editor of a study guide on the Arab Israel conflict.

As Mr. Lacey’s booklet is out of print I wrote to him, asking for permission to distribute and to quote freely from it with acknowledgement. He has kindly agreed and I express my sincerest appreciation to him

I am grateful to Mr. Lacey, Patricia Carmel, Judy Hajag and Saville Kaufman for their assistance in producing this edition.

Maurice Ostroff

PROFESSOR JULIUS STONE (1907 – 1985)

The late Professor Julius Stone was recognised as one of the twentieth century’s leading authorities on the Law of Nations. His short work “Israel and Palestine”, which appeared in 1980, represents a detailed analysis of the central principles of international law governing the issues raised by the Arab-Israel conflict. This summary is intended to provide a short outline of the main points in the form of extracts from the original work. One of the rare scholars to gain outstanding recognition in more than one field, Professor Stone was one of the world’s best-known authorities in both Jurisprudence and International Law. His publications his activities and the many honours conferred on him are eloquent evidence of his high standing in these two fields.

Professor Stone was born in 1907 in Leeds, Yorkshire. He taught at Leeds Harvard, and the Fletcher School of Law and Diplomacy: he was a visiting professor of Colombia, Berkeley, Stanford and other universities in the United States, as well as the Indian School of International Affairs at Delhi, at Jerusalem and the Hague Academy of International Law. In 1963-64 he was a Fellow of the Center for Advanced Study in the Behavioral Sciences at Stanford University.

From 1942 until 1972 he was the Challis Professor of International Law and Jurisprudence at the University of Sydney. From 1972 until his death in 1985 Professor Stone held concurrently with his appointment as visiting Professor of Law at the University of New South Wales the position of Distinguished Professor of Jurisprudence and International Law at the Hastings College of Law, University of California. In 1956 he received the award of the American Society of International Law, and in 1962 he was made an honour life member of the society. In 1964 the Royal Society of Arts named him as a recipient of the Swiney Prize for Jurisprudence. In 1965 he received the World Research Award of the Washington Conference on the World Peace Through Law, the first award ever made.

His 26 major works include the authoritative texts « Legal Controls of International Conflict », « Aggression and World Order”, « The International Court and World Crisis »and « The Province and Function of Law ».

1. SOVEREIGNTY IN THE ADMINISTERED TERRITORIES

The principle ex iniuria non oritur ius operates in international law to the effect that no legal claim to territory can rise out of an illegal aggression. Professor Stone examines the application of this rule to the competing claims of Israel and Jordan in the administered territories. In his conclusion, he draws upon the writings of Professor Stephen Schwebel, now an eminent judge of the International Court of Justice

The Self-Defence Principle

The basic precept of international law concerning the rights of a state victim of aggression, which has lawfully occupied the attacking state’s territory in the course of self-defence, is clear. And it is still international law after the Charter, which gave to the UN General Assembly no power to amend this law. This precept is that a lawful occupant such as Israel is entitled to remain in control of the territory involved pending negotiation of a treaty of peace.

Both Resolution 242 (1967) and Resolution 338 (1973), adopted by the Security Council after respective wars of those years, expressed this requirement for settlement by negotiations between the parties, the latter in those words. Conversely both the Security Council and the General Assembly in 1967 resisted heavy Soviet and Arab pressures demanding automatic Israeli withdrawal to the pre-1997 frontiers. Through the decade 1966-67, Egypt and her Arab allies compounded the illegality of their continued hostilities by proclaiming the slogan “No recognition! No Peace! No negotiation!” thus blocking the regular process of international law for post-war pacification and settlement…

Israel’s territorial rights after 1967 are best seen by contrasting them with Jordan’s lack of such rights in Jerusalem and the West Bank after the Arab invasion of Palestine in 1948. The presence of Jordan in Jerusalem and elsewhere in cis-Jordan[1] from 1948 to 1967 was only by virtue of her illegal entry in 1948. Under the international law principle ex iniuria non oritur ius she acquired no legal title there. Egypt itself denied Jordanian Sovereignty; and Egypt never tried to claim Gaza as Egyptian territory

By contrast, Israel’s presence in all these areas pending negotiation of new borders is entirely lawful, since Israel entered them lawfully in self-defence. International law forbids acquisition by unlawful force, but not where, as in the case of Israel’s self-defence in 1967, the entry on the territory was lawful. It does not so forbid it, in particular, when the force is used to stop an aggressor, for the effect of such prohibition would be to guarantee to all potential aggressors that, even if their aggression failed, all territory lost in the attempt would be automatically returned to them. Such a rule would be absurd to the point of lunacy. There is no such rule….

International law, therefore, gives a triple underpinning to Israel’s claim that she is under no obligation to hand back automatically the West Bank and Gaza to Jordan or anyone else. In the first place, these lands never legally belonged to Jordan. Second, even if they had, Israel’s own present control is lawful, and she is entitled to negotiate the extent and the terms of her withdrawal. Third, international law would not in such circumstances require the automatic handing back of territory even to an aggressor who was the former sovereign. It requires the extent and conditions of the handing back to be negotiated between the parties.

The Status of Competing Claims to Title

Because the Jordanian entry onto the West Bank and East Jerusalem in 1948 was an unlawful invasion and an aggression, the principle ex iniuria non oritur ius beclouded even Jordan’s limited status of belligerent occupant. Her purported annexation was invalid on that account, as well as because it violated the freezing provisions of the Armistice Agreement. Conversely Israel’s standing in East Jerusalem after her lawful entry in the course of self-defence certainly displaced Jordan’s unlawful possession.

Once this position is reached, and it is remembered that neither Jordan nor any other state is a sovereign reversioner entitled to re-enter the West Bank, the legal standing of Israel takes on new aspects. She becomes then a state in lawful control of territory in respect of which no other state can show better (or, indeed, any) legal title. The general principles of international law applicable to such a situation, moreover, are well-established. The International Court of Justice, when called upon to adjudicate in territorial disputes, for instance in the Minquires and Echrehos case between the United Kingdom and France, proceeded “to appraise the relative strength of the opposing claims to sovereignty”. Since title to territory is thus based on a claim not of absolute but only of relative validity, the result seems decisive in East Jerusalem. No other state having a legal claim even equal to that of Israel under the unconditional cease-fire agreement of 1967 and the rule of uti possidetis, [2] this relative superiority of title would seem to assimilate Israel’s possession under international law to an absolute title, valid erga omnes…

The most succinct statement of this position is in Professor Stephen Schwebel’s “What Weight to Conquest?” published in 1970, before he entered U.S. government service. He points out that the answer to that question in terms of international law, after the Charter’s prohibitions of the use of force, makes necessary a vital distinction “between aggressive conquest and defensive conquest, between the taking of territory legally held and the taking of territory illegally held”:

”Those distinctions may be summarized as follows:

a) A state acting in lawful exercise of its right of self-defence may seize and occupy foreign territory as long as such seizure and occupation are necessary to its self-defence.

b) As a condition of its withdrawal from such territory, that state may require the institution of security measures reasonably designed to ensure that that territory shall not again be used to mount a threat or use force against it of such a nature as to justify exercise of self-defence.

c) Where the prior holder of the territory had seized that territory unlawfully, the state which subsequently takes that territory in the lawful exercise of self-defense has, against that prior holder, better title.”

2. THE LEGAL STATUS OF JERUSALEM

The Partition Plan of 1947 envisaged an international Jerusalem, separated from both Israel and the then proposed Palestinian State. After the 1948 war, East Jerusalem (which includes the holy places of Judaism, Christianity and Islam in the old city) came into Jordanian hands; and Jordan claimed sovereignty. In 1967, after Jordan launched an attack on West Jerusalem, the whole of Jerusalem came under Israeli rule; and Israel claims sovereignty over a united Jerusalem. Professor Stone examines the legal principles which apply, and considers the analysis of Professor Elihu Lauterpacht, the distinguished editor of the authoritative “Oppenheim’s International Law”.

The Effect of the Partition Plan

Elihu Lauterpacht concludes, correctly that the 1947 partition resolution had no legislative character to vest territorial rights in either Jews or Arabs. Any binding force of it would have had to arise from the principle pacta sunt servanda, that is, from the agreement of the parties concerned to the proposed plan. Such an agreement, however, was frustrated ab initio by the Arab rejection, a rejection underlined by armed invasion of Palestine by the forces of Egypt, Iraq, Lebanon, Syria and Saudi Arabia, timed for the British withdrawal on May 14, 1948, and aimed at destroying Israel and at ending even the merely hortatory value of the plan…

The State of Israel is thus not legally derived from the partition plan, but rests (as do most other states in the world) on assertion of independence by its people and government, on the vindication of that independence by arms against assault by other states, and on the establishment of orderly government within territory under its stable control. At most, as Israel’s Declaration of Independence expressed it, the General Assembly resolution was a recognition of the natural and historic right of the Jewish people in Palestine. The immediate recognition of Israel by the United States and other states was in no way predicated on its creation by the partition resolution, nor was its admission in 1949 to membership in the United Nations…

As a mere resolution of the General Assembly, Resolution 181(11) lacked binding force ab initio. It would have acquired the force under the principle pacta sunt servanda if the parties at variance had accepted it. While the state of Israel did for her part express willingness to accept it, the other states concerned both rejected it and took up arms unlawfully against it. The Partition Resolution thus never became operative either in law or in fact, either as to the proposed Jerusalem corpus separatum or other territorial dispositions in Palestine.

The « Corpus Separatum  » Concept

We venture to agree with the results of the careful examination of the corpus separatum proposal by E. Lauterpacht in his monograph “Jerusalem and the Holy Places”.

”(1) During the critical period of the changeover of power in Palestine from British to Israeli and Arab hands, the UN did nothing effectively to implement the idea of the internationalization of Jerusalem.

(2) In the five years 1948-1952 inclusive, the UN sought to develop the concept as a theoretical exercise in the face of a gradual realization that it was acceptable neither to Israel nor to Jordan and could never be enforced. Eventually the idea was allowed quietly to drop.

(3) In the meantime, both Israel and Jordan demonstrated that each was capable of ensuring the security of the Holy Places and maintaining access to and free worship at them-with the exception, on the part of Jordan, that the Jews were not allowed access to Jewish Holy places in the area of Jordanian control.

(4) The UN by its concern with the idea of territorial internationalization, as demonstrated from 1952 to the present date (1968) effectively acquiesced in the demise of the concept. The event of 1967 and 1968 have not led to its revival.

(5) Nonetheless there began to emerge, as long ago as 1950, the idea of functional internationalization of the Holy Places in contradistinction to the territorial internationalization of Jerusalem. This means that there should be an element of international government of the City, but only a measure of international interest in and concern with the Holy Places. This idea has been propounded by Israel and has been said to be acceptable to her. Jordan has not subscribed to it.”

Even if no notion of a corpus separatum had ever floated on the international seas, serious questions about the legal status of Jerusalem would have arisen after the 1967 War. Did it have the status of territory that came under belligerent occupation in the course of active hostilities, for which international law prescribes a detailed regime of powers granted to the occupying power or withheld it from in the interest of the ousted reversionary sovereign? Or was this status qualified in Israel’s favour by virtue of the fact that the ousted power, in this case, Jordan, itself had occupied the city in the course of an unlawful aggression and therefore could not, under principle of ex iniuria non oritur ius, be regarded as an ousted reversioner? Or was Jerusalem, as we will see that a distinguished authority thought at the time, in the legal status of res nullius modo juridico? That is, was it a territory to which by reason of the copies of international instruments, and their lacunae, together with the above vice in the Jordanian title, no other state than Israel could have sovereign title? The consequence of this could be to make the legal status of Jerusalem that of subjection to Israel sovereignty.

Acquisition of Sovereignty

This analysis, based on the sovereignty vacuum, affords a common legal frame for the legal positions of both West and East Jerusalem after both the 1948-49 and the 1967 wars. In 1967, Israel’s entry into Jerusalem was by way lawful self-defence, confirmed in the Security Council and General Assembly by the defeat of Soviet and Arab-sponsored resolutions demanding her withdrawal..

Lauterpacht has offered a cogent legal analysis leading to the conclusion that sovereignty over Jerusalem has already vested in Israel. His view is that when the partition proposals were immediately rejected and aborted by Arab armed aggression, those proposals could not, both because of their inherent nature and because of the terms in which they were framed, operate as an effective legal redisposition of the sovereign title. They might (he thinks) have been transformed by agreement of the parties concerned into a consensual root of title, but this never happened. And he points out that the idea that some kind of title remained in the United Nations is quite at odds, both with the absence of any evidence of vesting, and with complete United Nations silence on this aspect of the matter from 1950 to 1967?…

In these circumstances, that writer is led to the view that there was, following the British withdrawal and the abortion of the partition proposals, a lapse or vacancy or vacuum of sovereignty. In this situation of sovereignty vacuum, he thinks, sovereignty could be forthwith acquired by any state that was in a position to assert effective and stable control without resort to unlawful means. On the merely political and commonsense level, there is also ground for greater tolerance towards Israel’s position, not only because of the historic centrality of Jerusalem to Judaism for 3,000 years, but also because in modern times Jews have always exceeded Arabs in Jerusalem. In 1844 there were 7,000 Jews to 5,000 Moslems; in 1910, 47,000 Jews to 9,800 Moslems; in 1931, 51,222 Jews to 19,894 Moslems in 1948, 100,000 Jews to 40,00 Moslems; in 1967 200,000 Jews to 54,902 Moslems.

3. THE GENEVA CONVENTIONS AND THE LEGALITY OF THE SETTLEMENTS

It is often claimed that settlement by Jews in the administered territories, and the expulsion of individuals from those territories by Court order, is in breach of the Geneva Conventions. Professor Stone was the author of the treatise “Legal Controls of International Conflict”, which included an extensive commentary on the Geneva Conventions. Here he discusses their applicability in the administered territories.

Perhaps the central current criticism against the government of Israel in relation to its administration of the territories occupied after the 1967 War concerns its alleged infractions of the final paragraph (6) of Article 49, of the Fourth Geneva Convention Relative to the Protection of Civilian Persons in Time of War, of August 12, 1949. The preceding paragraphs deal with deportation or transfer of a population out of the occupied territory. The final paragraph (6) reads as follows. « The occupying Power shall not deport or transfer parts of its own civilian population into territory it occupies. »

It has been shown that there are solid grounds in international law for denying any sovereign title to Jordan in the West Bank, and therefore any rights as reversioner state under the law of belligerent occupation… Not only does Jordan lack any legal title to the territories concerned, but the Convention itself does not by its terms apply to these territories. For, under Article 2, the Convention applies “to cases of…occupation of the territory of a High Contracting Party, by another such Party. Insofar as the West Bank at present held by Israel does not belong to any other State, the Convention would not seem to apply to it at all. This is a technical, though rather decisive, legal point.

It is also important to observe, however, that even if that point is set aside, the claim that Article 49 of the convention forbids the settlement of Jews in the West Bank is difficult to sustain.

It is clear that in the drafting history, Article 49 as a whole was directed against the heinous practice of the Nazi regime during the Nazi occupation of Europe in World War II, of forcibly transporting populations of which it wished to rid itself, into or out of occupied territories for the purpose of liquidating them with minimum disturbance of its metropolitan territory, or to provide slave labour or for other inhumane purposes. The genocidal objectives, of which Article 49 was concerned to prevent future repetitions against other peoples, were in part conceived by the Nazi authorities as a means of ridding their Nazi occupant’s metropolitan territory of Jews – of making it, in Nazi terms, judenrein. Such practices were, of course, prominent among the offenses tried by war crimes tribunals after World War II.

If and insofar, therefore, as Israel’s position in Judea and Samaria (the West Bank) is merely that of an occupying power, Article 49 would forbid deportation or transfer of its own population onto the West Bank whenever this action has consequence of serving as a means of either

(1) impairment of the economic situation or racial integrity of the native population of the occupied territory; or

(2) inhuman treatment of its own population

Impairment of Racial Integrity of the Native Population of the Occupied Territory

The prominence of the question of legality of Jewish settlements on the West Bank reflects the tension of the peace process, rather than the magnitude of any demographic movement. Despite vociferous political warfare pronouncements on both sides, it seems clear, therefore, that no serious dilution (much less extinction) of the separate racial existence of the native population has either taken place or is in prospect. Nor do well-known facts of dramatic improvement in the economic situation of the inhabitants since 1967 permit any suggestion that the situation has been worsened or impaired..

Inhuman treatment of its own population

On that issue, the terms of Article 49(6) however they are interpreted, are submitted to be totally irrelevant. To render them relevant, we would have to say that the effect of Article 49(6) is to impose an obligation on the state of Israel to ensure (by force if necessary) that these areas, despite their millennial association with Jewish life, shall be forever judenrein. Irony would thus be pushed to the absurdity of claiming that Article 49(6) designed to prevent repetition of Nazi-type genocidal policies of rendering Nazi metropolitan territories judenrein, has now come to mean that Judea and Samaria the West Bank must be made judenrein and must be so maintained, if necessary by the use of force by the government of Israel against its own inhabitants.

4.GENERAL PRINCIPLES

Professor Stone considers that the Arab view of the State of Israel as « a deformed entity occupying Arab territory » and Jewish claims based on historical and religious connection. He notes that both claims are based on the principle of « self-determination », and he examines both the validity of the principle and its applicability to the conflict. He also considers the competing claims on the basis of the « equity » of the settlement which followed the First World War.

An Arab View

A letter dated February 20, 1980 to the secretary-General, transmitted for UN circulation to the General Assembly and the Security Council in connection with item 26 of A/35/11000-S/13816 (Situation in the Middle East) declared a propos of inclusion in the Charter of a principle of non-use of force:

« The principle of non-use of force shall apply to the relations of the Arab Nation and Arab States with the nations and countries neighbouring the Arab Homeland. Naturally, as you know, the Zionist entity is not included, because the Zionist entity is not considered a State, but a deformed entity occupying an Arab territory. It is not covered by these principles. »

A Jewish View

The myth of the 1966 Palestinian Convent that the « Palestinian people » was unjustly displaced by the Jewish invasion of Palestine in 1917 is widely disseminated and unquestioningly and dogmatically espoused in « studies » from the United Nations Secretariat. However, it is necessary to recall, not only the Kingdom of David and the succession of Jewish polities in Palestine down to Roman conquest and dispersion at the turn of the present era, but also that the Jews continued to live in Palestine even after that conquest, and were in 1914 a well-knit population there. Hundreds of thousands of other Jews, driven from the Palestine homeland by successive waves of Roman, Arab, and other conquerors, continued to live on for centuries throughout the Middle East, often under great hardship and oppression. And, of course, millions of others were compelled to move to other parts of the world where too often, as in pogrom-ridden Russia and Poland, they live in conditions of tyrannous and humiliating subjection and under daily threat to their lives…

That the provision for a Jewish national home in Palestine was an application of the principle of self determination is manifest from the earliest seminal beginning of the principle. The Enquiry Commission, established by President Wilson in order to draft a map of the world based on the Fourteen Points, affirmed the right of the Jewish people that “Palestine should become a Jewish State” clearly on this ground. Palestine, the Commission said, was “the cradle and home of their vital race”, the basis of the Jewish spiritual contribution, and the Jews were the only people whose only home was in Palestine. It would be difficult to provide a more succinct statement of the essence of the self determination principle.

The Doctrine of Self-determination

Whether the doctrine is already a doctrine of international law stricto sensu, or (as many international lawyers would still say) a precept of politics, or policy, or of justice, to be considered where appropriate, it is clear that its application is predicated on certain findings of fact. One of these is the finding that at the relevant time the claimant group constitutes a people of nation with a common endowment of distinctive language or ethnic origin or history and tradition, and the like, distinctive from others among whom it lives, associated with particular territory, and lacking an independent territorial home in which it may live according to its lights…

Palestine Liberation Organization (PLO) leaders have frankly disavowed distinct Palestinian identity. On March 3, 1977, for example, the head of the PLO Military Operations Department, Zuhair Muhsin, told the Netherlands paper Trouw that there are no differences between Jordanians, Palestinians, Syrians and Lebanese.

« We are one people. Only for political reasons do we carefully underline our Palestinian identity. For it is of national interest for the Arabs to encourage the existence of the Palestinians against Zionism. Yes, the existence of a separate Palestine identity is there only for tactical reasons. The establishment of a Palestinian State is a new expedient to continue the fight against Zionism and for Arab unity… »

In fact the name Palestine had not for centuries (perhaps millennia) before 1917 referred to a defined political, demographic, cultural, or territorial entity. In the immediately preceding centuries it was a part of the Ottoman Empire designated as Southern Syria and governed from Damascus. In 1917, its northern part, from Safed almost to Jerusalem, was part of the Vilayet of Beirut and the whole of it was claimed to be part of Syria. The Arabs living there were not regarded by themselves or others as “Palestinians” or in any major respect as different from their brethren in Syria and Lebanon. This “Syrian” rather than “Palestinian” identification of Arabs living in Palestine underlay the request of the General Syrian Congress on July 2, 1919, that there should be no separation of the southern part of Lebanon, from Syrian country. A main argument thus made by Arabs in post-World War I negotiations was not that “Palestinians” would resent the loss of Palestinian identity by the establishment of the Jewish national home in Palestine, but rather that they would resent severance of their connection with their fellow Syrians…

In the light of these facts, the notion that the Arabs living in Palestine regarded themselves in 1917, at the time when Woodrow Wilson’s seminal self-determination principle emerged, as a Palestinian Arab people in the sense required by the self-determination principle (or, as I may sometimes here call it, “the liberation of peoples principle” or “liberation principle”) is thus a figment of unhistorical imagination. To respect the historical facts is, therefore, not to impugn the liberation principle; it merely points out that the principle must be applied at the appropriate time to the facts of group life as they truly exist. These historical facts continue to reverberate today in Arab state circles. President Assad of Syria in 1974 stated that Palestine is a basic part of Southern Syria (New York Times, March 9 1974). On this on November 17, 1978, Yasser Arafat commented that Palestine is southern Syria and Syria is northern Palestine (Voice of Palestine, November 18, 1978 …

The problem of competing self-determination becomes, indeed, even more difficult, whether for purposes of determining aggression or for other purposes, where the competing claims and accompanying military activities, punctuated by actual wars, armistices, and cease-fire agreements, have been made over protracted historical periods. The test of priority of resort to armed force in Article 2 of the 1974 Definition presupposes a fixed point of time from which priority is to calculated. Does one fix the aggression in the Cyprus crisis of 1974 from the action of the Greek officers who led the coup d’etat, or the Turkish response by invasion, even assuming that the 1974 crisis can be severed from earlier struggles? Is the critical date of the Middle East crisis 1973 or 1967, or the first Arab states attack on Israel in 1948, or is it at the Balfour Declaration in 1917, or at the Arab invasions and conquest of the seventh century AD, or even perhaps at the initial Israelite conquest of the thirteenth century BC? The priority question, as well as the self-determination question, are difficult enough. They become quite baffling when, in the course of such a long span of time, a later developing claim of self-determination like that of the Palestinian people in the 1960s, arises, and claims to override retrospectively the sovereign statehood of another nation, here the Jewish people, already attained by right of self-determination.

The Equity Principle

The distribution between Arabs and Jews after World War I was certainly implemented in succeeding decades as far as Arab entitlements were concerned. Arabs claims to sovereignty received extensive fulfillment in the creation of more than twenty sovereign states following World War I, not only in the Middle East but in Africa as well. Altogether this historical process included the following features:

First, despite all the extraneous Great Power maneuverings, Jewish and Arab claims in the vast area of the former Ottoman Empire came to the forum of liberation together, and not (as is usually implied) by way of Jewish encroachment on an already vested and exclusive Arab domain.

Second, the territorial allocation made to the Arabs, as now seen in about a dozen sovereignties in the Middle East (not to speak of many Arab sovereignties elsewhere) was more than a hundred times greater in area, and hundreds of times richer in resources than the Palestine designated in 1917 for the Jewish national home.

Third, by successive steps thereafter, this already tiny allocation to Jewish claims was further encroached upon. Thus, already in 1922, a major part of it (namely 35,468 out of 46,339 square miles, including the more sparsely populated regions) was cut away to establish the kingdom of Transjordan (now known as the Hashemite Kingdom of Jordan).

With so preponderant an Arab allocation capable, as events since 1973 now show, of threatening the economic existence of most of the rest of the world, it seemed reasonable to expect Arab acquiescence in the minute allotment to the Jews of Israel as their only national home.

CONCLUSION

The extraordinary campaign against the State Of Israel in the General Assembly since the oil weapon was drawn from its scabbard in 1973 involves subversion both of basic international law principles, and of rights and obligations vested in states under them. It has also entailed rather grotesque reversals of the United Nations own position of the preceding quarter-century, as part of a wide and illicit rewriting of history. Considered in the context above sketched, this campaign is a kind of pilot operation in a remarkable venture in the detournement de pouvoir an assault with covert as well as overt elements, on the international legal order. It would follow that what is at stake are not only the range of state interests that lie within the lawful concern of the organs of the United Nations, but all interests of states that the General Assembly can by the ipse dixit of automatic majorities reach out to control, truncate or destroy.

A SHORT CHRONOLOGY OF THE ADMINISTERED TERRITORIES

1900 BCE – 135 CE The mountainous region known as Judea and Samaria (called the “West Bank” after 1950) is the centre of Jewish life for 2000 years. Gaza, on the other hand, is a Philistine city during the period of the Jewish kingdoms. After 200 years of intermittent warfare against the Romans, culminating in the defeat of the massive Jewish revolt of 135CE, the Jewish population is largely dispersed as slaves and refugees. However, a substantial Jewish population always remains.

638 – 1099 The Arabs capture Jerusalem in 638 and Palestine ceases to be part of the Byzantine Empire. Under the Arab Caliphate from 638 to 1099, the population adopts Arabic language and culture, and many are converted from Christianity to Islam.

1517 Palestine becomes part of the Turkish Empire in 1517, after its conquest by Suleiman the Magnificent. By the twentieth century the population is reduced to about 650,000.

1882 Organised Jewish settlement in Turkish Palestine begins, following the Russian pogroms and increasing European anti-Semitism.

1914-1918 Turkey is allied with Germany in the First World War and the Turkish Empire is distributed in the subsequent settlement.

1920 By the Treaty of San Remo, it is agreed that the League of Nations will give a Mandate to Britain over Palestine on the basis of the Balfour Declaration of 1917, under which Palestine is to be the “Jewish National Home”. The original mandated area of Palestine includes the territory now comprising Jordan, Israel, the West Bank, Gaza and the Golan Heights.

1947 – 1948 In the UN Partition Resolution of 1947, Judea and Samaria and Gaza are to be included in the proposed Arab State. The Arab State is to be in economic union with a Jewish State, with an internationalised Jerusalem. However the Arabs refuse to accept the resolution or to set up a provisional government of the proposed Arab Palestine. When Israel accepts the resolution and proclaims its independence in 1948, the forces of the Arab League invade.

1949 – 1950 After cease fire lines are established in 1949, The Kingdom of Transjordan purports to annex the “West Bank”, and changes its name to “Jordan”. The annexation is recognised only by Britain and Pakistan, but not be any Arab Government, or by the UN. Gaza comes under Egyptian control, but it is not annexed by Egypt, and its inhabitants are Stateless.

1967 Jordan places its forces under joint command with Syria and Egypt, with the declared aim of annihilating Israel. After Israeli warnings are conveyed to Jordan through UN representatives, Jordan attacks West Jerusalem. In the ensuing war Israel takes possession of East Jerusalem, the West Bank, Gaza, the Golan Heights and Sinai.

After the war, Israel offers to negotiate “territory for peace”. However in August 1967, the Arab League conference at Khartoum declares “No peace, no negotiation, no recognition, no compromise.”

In November 1967, Resolution 242 of the Security Council calls for Israel’s right to “live in peace within secure and recognised boundaries” and for Israeli withdrawal “from territories occupied in the recent conflict”.

1977 – 1982 Egypt recognises Israel in 1977 and Sadat visits Jerusalem. In 1979 the Camp David Accords provide for Israeli withdrawal from Sinai, and negotiations with Jordan to establish a self-governing authority in West Bank and Gaza. Israel offers Gaza to Egypt, but Egypt refuses. In 1982 Egypt and Israel sign a formal Peace Treaty, and Sinai is returned to Egypt.

1989 Shamir-Rabin Peace Initiative proposes elections in the administered territories, to be followed by self-government as envisaged by the Camp David Accords, and subsequent negotiation of a peace settlement.

1993 The Oslo Accords create a “Palestinian Interim Self-Governing Authority” with initial jurisdiction in Gaza and Jericho, to be extended by a phased re-deployment of Israeli forces from populated centers in the Territories. The Accords contemplate the eventual negotiation of a “final status agreement.”

1995 Oslo II agreement creates Areas A, B and C in the Territories, with Palestinian, shared and Israeli control respectively. The Palestinian Authority now has jurisdiction over more than 95% of the Palestinian population of the Territories. 1998 The Wye Memorandum contemplates further step-by-step withdrawals from the territorial area, in parallel with steps for security co-operation by the PA.

July 2000 Camp David II final status talks fail when the PA rejects offer of over 90% of the Territories and compensatory transfer of land from within Israel. Israel rejects PA demands for sovereignty over the Temple Mount in Jerusalem, and a right for all Arab refugees and their descendants to return to Israel.

September 2000 The “El Aqsa Intifada” begins with violent rioting and with calls for “an end to the occupation”, followed by random shootings, mortar attacks and suicide bombings. Cease-fire agreements are not implemented.

GLOSSARY

Ab Initio. From the beginning.

Corpus Separatum. An area excluded from a sovereign state. (lit. “a separated body.”)

Detournement de pouvoir. “Embezzlement” of power.

Erga Omnes. Against all.

Ex iniuria non oritur ius. A legal right cannot be created by an illegal wrong. (Lit. “Out of an injury arises no right”.)

Ipse dixit. Affecting rights by mere declaration. (Lit. “He says so himself”.)

Judenrein Empty of Jews. (Lit. “Jew-clean”.)

Lacunae. Gaps.

Pacta sunt servanda. “Treaties must be honoured” the first principle of international law.

Res Nullius Modo Juridico Territory under no recognised legal jurisdiction (Lit. “A nullity at law.”)

Stricto sensu. Strictly speaking.

Uti possidetis. Legal title arising from possession, where there is no competing title. (Lit. “By possessory use”)

Ian Lacey

MAPS

The British Mandate

The UN partition Plan, 1947

The Armistice Agreement 1949

Cease Fire Lines 1967

Israel and Members of the Arab League

INDEX

Arabs.. 7, 10, 13, 14, 16, 26

Arafat, Yasser….. 14, 26

Balfour Declaration 14, 16, 26

Corpus Separatum…….. 8, 9

Egypt 5, 7, 16, 26

Equity Principle. 2, 14, 26

Gaza 3, 5, 16, 26

General Assembly 5, 8, 9, 12, 15, 26

Geneva Convention….. 10, 26

Geneva Convention (Fourth) 10, 11, 14

Holy Places 8, 9, 26

International Court of Justice 5, 6, 26

International Law 3, 4, 7, 26

internationalization. 8, 9, 26

Jerusalem 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 13, 16, 26

Jewish Presence in Palestine 12

Jews 7, 8, 10, 12, 14, 15, 18, 26

Jordan 5, 6, 7, 8, 9, 10, 15, 16, 26

Lauterpacht, Professor Elihu 7, 8, 9, 26

Moslems.. 10, 26

Occupied territory 10, 11

Palestine Liberation Organization… 13, 26

Palestine, some background………. 13

Palestinian identity 13, 26

Palestinians 7, 12, 13, 17, 26

Partition Plan 2, 7, 8, 16, 26

PLO… 13, 26

Population of Jerusalem, (historical)………. 10

Resolution 242. 5, 17, 26

Resolution 338……. 5, 26

Schwebel, Prof. Stephen 5, 6, 26

Security Council 5, 9, 12, 17, 26

Syria… 7, 13, 17, 26

Transjordan 15, 16, 26

United Nations. 2, 5, 8, 9, 12, 15, 16, 21, 26

West Bank. 5, 6, 10, 11, 16, 26

Wilson, President 12, 13, 26

World War I 11, 14, 26

World War II….. 11, 26

[1] « On this side of  » the Jordan (Latin). As in Cis-Alpine Gaul

[2] [Ed. note: Under the rule of uti possidetis, where there is no valid competing claim to title, then lawful possession gives absolute title.]


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