Printemps persan: Le moment le plus dangereux pour un mauvais gouvernement (Trump effect: will Iran finally bring its own confirmation to Tocqueville’s law ?)

31 décembre, 2017
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En politique, ce qu’il y a souvent de plus difficile à apprécier et à comprendre, c’est ce qui se passe sous nos yeux. Tocqueville
Le désir d’égalité devient toujours plus insatiable à mesure que l’égalité est plus grande. Tocqueville
Ce n’est pas toujours en allant de mal en pis que l’on tombe en révolution. Il arrive le plus souvent qu’un peuple qui avait supporté sans se plaindre, et comme s’il ne les sentait pas, les lois les plus accablantes, les rejette violemment dès que le poids s’en allège. Le régime qu’une révolution détruit vaut presque toujours mieux que celui qui l’avait immédiatement précédé, et l’expérience apprend que le moment le plus dangereux pour un mauvais gouvernement est d’ordinaire celui il commence à se réformer. Il n’y a qu’un grand génie qui puisse sauver un prince qui entreprend de soulager ses sujets après une oppression longue. Le mal qu’on souffrait patiemment comme inévitable semble insupportable dès qu’on conçoit l’idée de s’y soustraire. Tout ce qu’on ôte alors des abus semble mieux découvrir ce qui en reste et en rend le sentiment plus cuisant : le mal est devenu moindre, il est vrai, mais la sensibilité est plus vive. La féodalité dans toute sa puissance n’avait pas inspiré aux Français autant de haine qu’au moment elle allait disparaître. Les plus petits coups de l’arbitraire de Louis XVI paraissaient plus difficiles à supporter que tout le despotisme de Louis XIV. Le court emprisonnement de Beaumarchais produisit plus d’émotion dans Paris que les dragonnades. Tocqueville (L’ancien régime et la révolution, 1856)
La révolution à plus de chances de se produire quand une période prolongée de progrès économiques et sociaux est suivie par une courte période de retournement aigu, devant laquelle le fossé entre les attentes et les gratifications s’élargit rapidement, devenant intolérable. La frustration qui en résulte, dès lors qu’elle s’étend largement dans la société, cherche des modes d’expression dans l’action violente. James Chowning Davies
De nombreux sociologues contemporains reprennent cette analyse de Tocqueville, en expliquant les conflits sociaux par la frustration résultant de l’écart croissant « entre ce que les gens désirent et ce qu’ils ont ». Pour Ted Gurr (Why men rebel, 1970), la révolution de 1917 serait due au contraste entre les attentes suscitées par les progrès accomplis depuis les années 1880 et la situation réelle de la paysannerie, du prolétariat naissant ou de l’intelligentsia. Pour James Davies (Toward a theory of Revolution, 1962), le concept de frustration relative trouvé chez Tocqueville a une plus grande portée que celui de frustration absolue attribué à Marx; il explique en effet que les révoltes naissent rarement dans les populations écrasées de misère mais chez ceux qui relèvent la tête et réalisent ce qui leur manque car ils ont plus. (…) Les grands conflits sociaux ou les changements révolutionnaires s’expliquent donc moins par des mécontentements à propos de grandes inégalités que par des sentiments « relatifs » basés sur des différences minimes, ou réduites par l’égalisation des conditions. Jean-Pierre Delas
Une opposition classique met en vis-à-vis la lecture marxienne, selon laquelle la dégradation des conditions de vie agirait comme facteur déterminant et explicatif des soulèvements révolutionnaires, à celle de Tocqueville, pour qui, au contraire, l’amélioration des situations économiques serait à l’origine des évènements révolutionnaires. James Chowning Davies, sociologue américain, tente une synthèse des deux points de vue dans un modèle associant l’idée d’une genèse progressive (liée à l’amélioration des conditions de vie sur plusieurs décennies) d’aspirations sociales longtemps contenues et la thèse des frustrations surgissant plus brutalement à l’occasion de retournements de conjonctures. Le modèle psycho-sociologique de James C. Davies (« Toward A Theory of Revolution » …) tente d’expliquer les renversements de régimes politiques par l’augmentation soudaine d’un écart entre les attentes de populations motivées par des progrès économiques et les satisfactions réelles brutalement réduites par un retournement de conjoncture économique (ex. : mauvaises récoltes, récession économique…) ou politique (ex. : répression brutale, défaite militaire…). (…) James C. Davies schématise sa théorie par une courbe devenue fameuse, dite « courbe de Davies » formant comme un « J » Inversé (…), qui pointe la période « t2 » comme début probable de la dynamique révolutionnaire. La première étude James C. Davies porte sur la rébellion conduite par Thomas W. Dorr – dite « Rébellion Dorr » – au milieu du 19e siècle à Rhode Island dans le nord-est des Etats-Unis. Durant la première moitié du 19e siècle l’industrie du textile se développe et prospère, attirant vers la ville des populations rurales jusqu’en 1835/1840 quand s’amorce une période déclin. La Rebellion Dorr, en 1841/1842 fut durement réprimée. A partir de cette étude de cas, l’auteur construit sont modèle et l’utiliser pour interpréter la Révolution française de 1789, la révolution du Mexique de 1911, la révolution russe de 1917, le coup d’état nassérien de 1952. L’exemple de la révolution russe lui permet de montrer que l’écart est d’autant plus fort que des progrès économiques importants marquèrent le XIXe siècle : à partir du milieu du 19e siècle les serfs s’émancipèrent, l’exode rural entraîna une processus d’urbanisation, le nombre d’ouvriers travaillant en usine augmenta en leur apportant des salaires supérieurs à ce qu’ils gagnaient comme paysans et des conditions de vie également améliorées. Ainsi la période allant de 1861 à 1905 peut être considérée comme celle d’une progression des aspirations sociales jusqu’à une conjoncture de frustrations qui intervient au début du XXe siècle dans différents groupes sociaux : intelligentsia choquée par la répression brutale des manifestations de 1905, paysannerie affectée par les effets des réformes et par une succession de mauvaises récoltes, armée humiliée par la défaite dans la guerre contre le Japon. La détresse et la famine qui affectent la majorité de la population pendant la Première Guerre mondiale achèvent d’agréger ces frustrations de préparer ainsi la révolution de 1917. Jérome Valluy
Le régime des mollahs perd pied: il a ouvert une fenêtre pour aérer le système (…) et une bourrasque est entrée dans la maison. Iran-Resist
Bizarrement, je pense qu’Obama joue la montre et espère que les manifestants seront écrasés avant que la honte d’avoir fermé les yeux – parfois par son silence et parfois par ses banalités d’équivalence morale – sur la brutale théocratie iranienne ne devienne trop lourde, même pour lui, à supporter. (…) Personne ne demande qu’on envoie la cavalerie ou l’aviation mais juste un certain encouragement moral pour ne pas inciter des gens à descendre dans la rue et puis les abandonner à leur sort au moment où ils ont le plus besoin de notre soutien (comme en Hongrie ou pour les Chiites à Bagdad en 1991), mais à la place accorder notre reconnaissance à ceux qui d’eux-mêmes ont déjà pris cette décision dangereuse et méritent notre admiration en termes bien plus forts que ce que nous avons jusqu’ici vu de la Maison Blanche. (…) Cette crainte d’offenser des théocrates sanguinaires qui soutiennent le terrorisme est évidemment tout à fait ahurissante: un président de l’espoir et du changement se révèle faible et cynique à un moment critique où les pires racailles de la Corée du Nord au Venezuela nous observent attentivement et tentent d’évaluer nos capacités de réaction. Victor Davis Hanson
En une sorte d’ironie perverse, la menace la plus sérieuse que la République islamique ait jamais connue depuis sa création arrive au moment même où le premier président américain à accepter explicitement la légitimité du régime se trouve à la Maison Blanche. Quelque crédibilité que les mollahs aient perdue dans la rue, ils l’ont récupérée à Washington, où le président semble bizarrement moins enthousiaste pour un changement de régime en Iran que nombre d’Iraniens eux-mêmes. La timidité d’Obama témoigne d’une mauvaise conscience. À un certain niveau, il prend pour argent comptant la critique post-coloniale de l’Occident comme source des problèmes du monde en voie de développement et pense que nous n’avons pas l’autorité morale pour juger les gouvernements non-occidentaux qui nous en veulent et nous envient. Obama est parfaitement capable de lancer des attaques cinglantes et moralisantes uniquement contre son propre pays, particulièrement sous les mandats de son prédécesseur. Qui sommes-nous pour condamner ds exactions contre des manifestants pacifiques quand nous avons nous-mêmes torturé trois terroristes ? S’il n’y a aucun coût à payer pour la violation des normes internationales consistant à écraser des manifestants de chair et de sang, pourquoi y en aurait-t-il pour le non-respect flagrant des contraintes de papier de l’Agence internationale de l’énergie atomique? Rich Lowry
C’est aux Iraniens qu’il appartient de décider. Nous n’allons pas nous en mêler. (…) Mon approche c’est: attendons de voir. (…) Je pense qu’il est important de comprendre que la différence en terme de politique réelle entre MM. Ahmadinejad et Moussavi n’est peut-être pas aussi grande qu’on ne l’a dit. Obama (16 juin 2009)
On tue et on bat les gens dans les rues de Téhéran et dans tout l’Iran et nous devrions les défendre. Comme nous l’avions fait pour les ouvriers polonais à Dantzig ou pour le peuple tchèque lors du printemps de Prague et comme nous avons défendu la liberté dans chaque partie du monde. Ce n’est pas ça que nous faisons en ce moment. John McCain
Those who do not observe the Islamic dress code will no longer be taken to detention centers, nor will judicial cases be filed against them. Gen. Hossein Rahimi (Tehran police chief)
Police in Iran’s capital said Thursday they will no longer arrest women for failing to observe the Islamic dress code in place since the 1979 revolution. The announcement signaled an easing of punishments for violating the country’s conservative dress code, as called for by the young and reform-minded Iranians who helped re-elect President Hassan Rouhani, a relative moderate, earlier this year. But hard-liners opposed to easing such rules still dominate Iran’s security forces and judiciary, so it was unclear whether the change would be fully implemented. (…) The semi-official Tasnim news agency said violators will instead be made to attend classes given by police. It said repeat offenders could still be subject to legal action, and the dress code remains in place outside the capital. For nearly 40 years, women in Iran have been forced to cover their hair and wear long, loose garments. Younger and more liberal-minded women have long pushed the boundaries of the official dress code, wearing loose headscarves that don’t fully cover their hair and painting their nails, drawing the ire of conservatives. Iran’s morality police— similar to Saudi Arabia’s religious police— typically detain violators and escort them to a police van. Their families are then called to bring the detainee a change of clothes. The violator is then required to sign a form that they will not commit the offense again. (…) Last year, police in Tehran announced plans to deploy 7,000 male and female officers for a new plainclothes division — the largest such undercover assignment in memory – to monitor public morality and enforce the dress code. AP
Anti-government protests broke out in Iran for the third day running on Saturday as separate state-sponsored rallies were staged to mark the end of unrest that shook the country in 2009, according to Iranian news agencies and state media. (…) Iranian authorities have arrested 50 people since protests erupted across the country on Wednesday. (…) State-sponsored mass rallies were scheduled in more than 1,200 cities and towns, state TV said – events held annually to commemorate the end of months of street protests that followed Mahmoud Ahmadinejad’s disputed re-election as president. (…) The Iranian government declared that trains and schools will be closed on Sunday because of the protests. Social Media reported in Farsi and Arabic that the protesters were shouting slogans that included “Not Gaza, Not Lebanon, my soul for Iran” and ”Leave Syria, think of how we are doing.”  Videos on social media showed Mashhad, the second largest city in Iran, where residents shouted “death to the president” and “death to the dictator.” In Qom, a holy city to Shi’ite Muslims and one of the most religious cities in Iran, residents also joined the protest against the Islamic republic. The Jerusalem Post
A durable truth about dictatorships is that their surface stability disguises discontent that needs only a spark to ignite. The world saw such an eruption in Iran in 2009 after a stolen election, and the last two days have seen outbursts in Iranian cities that again reveal simmering unhappiness with clerical rule. The protests started Thursday in Mashhad, Iran’s second-most populous city, ostensibly as a revolt against rising prices, corruption and unemployment. The demonstrations soon spread across the country and have grown into a broader display of discontent with Supreme Leader Ali Khamenei and President Hassan Rouhani’s repressive regime. Twitter has been a venue for videos of the protests in various cities, with demonstrators shouting slogans like “Death to the dictator!” One notable theme are denunciations of the Islamic Republic’s foreign adventurism. People in Mashhad shouted, “No Gaza, no Lebanon, our lives are devoted in Iran.” And in Kermanshah, an ethnic Kurdish city, they shouted “forget about Syria, think about us.” More than 500 people died in Kermanshah last month in an earthquake as buildings collapsed. Iran’s rulers promised that the financial windfall from the 2015 nuclear deal would rebuild the country after years of struggling under nuclear sanctions. Iran’s economy is growing again, but youth unemployment still exceeds 40%. And much of the growth is coming from foreign investment in energy development that isn’t benefiting the larger population. Iran’s Revolutionary Guard Corps, the regime’s paramilitary arm, is heavily involved in the economy and uses business to finance its operations and elite lifestyle. Iranians are also frustrated that the mullahs are spending so much of their national wealth to build a Shiite version of the Persian empire to dominate the Middle East. The Revolutionary Guards are financing the Hezbollah troops fighting as mercenaries to prop up Bashar Assad in Syria. They’re also financing militias in Yemen against the Saudis and in Iraq to guarantee Iranian influence in Baghdad. Religious imperialism is expensive, as is the ballistic-missile development the regime continues despite the nuclear deal. The regime is worried enough that it is blaming foreigners for the protests and sending basiji militia to make arrests. But videos from Tehran show protesters sitting down in front of police in defiance of a crackdown. Iranians need to know that the world supports their demands for freedom. Barack Obama shamed America when he stayed mute during the 2009 protests to curry favor with the regime. So full marks to the State Department Friday for condemning “the arrest of peaceful protesters” and calling for “all nations to publicly support the Iranian people and their demands for basic rights.” President Trump shouldn’t make Mr. Obama’s mistake. The WSJ
Many reports of peaceful protests by Iranian citizens fed up with regime’s corruption & its squandering of the nation’s wealth to fund terrorism abroad. Iranian govt should respect their people’s rights, including right to express themselves. The world is watching! President Donald Trump
Le monde entier comprend que le bon peuple d’Iran veut un changement, et qu’à part le vaste pouvoir militaire des Etats-Unis, le peuple iranien est ce que ses dirigeants craignent le plus. Donald Trump
Les régimes oppresseurs ne peuvent perdurer à jamais, et le jour viendra où le peuple iranien fera face à un choix. Le monde regarde ! Donald Trump
Iran’s leaders have turned a wealthy country with a rich history and culture into an economically depleted rogue state whose chief exports are violence, bloodshed, and chaos. As President Trump has said, the longest-suffering victims of Iran’s leaders are Iran’s own people. Heather Nauert (State Department)
There are many reports of peaceful protests by Iranian citizens fed up with the regime’s corruption and its squandering of the nation’s wealth to fund terrorism abroad. The Iranian government should respect their people’s rights, including their right to express themselves. Sarah Huckabee Sanders (Press secretary)
The ayatollahs still can’t provide for the basic needs of their own people-perhaps because they’ve funneled so much of that money into their campaign of regional aggression in Syria, Lebanon, Iraq, and Yemen. The protests in Mashhad show that a regime driven by such a hateful ideology cannot maintain broad popular support forever, and we should support the Iranian people who are willing to risk their lives to speak out against it. Senator Tom Cotton
Theories such as the J-curve — which argue that “revolution is most likely to occur when a long period of rising expectations and gratifications is followed by a period during which gratifications … suddenly drop off while expectations … continue to rise” — seek to explain popular mobilization in the face of contemporary poverty by linking it to previous levels of wealth for the same group. Accordingly, “the majority of revolutionaries thus are likely to be poor people at loose ends who have made some progress toward a new and better life and see themselves now failing to do so.” Here, the impact of oil price fluctuations on the shah’s regime is highly instructive. The shah’s vast, state-led development plans induced by the spike in oil revenue in the early 1970s radically increased money supply, causing spiraling inflation. Indeed, the average inflation between 1973 and 1977 was 15.66%, five times that of the preceding five-year period. When oil prices receded between 1975 and 1979, Iran suddenly experienced an economic contraction that forced the government to cut down on services even as inflation remained high. Consequentially, the relative position of the working and middle classes in Iranian society remained static, with members of these key groups seeing their ambitions thwarted as inflation eradicated anticipated socio-economic gains. That the shah, through radical measures, managed to contain inflation in 1978, one year before his fall, was evidently too little too late. As such, applied in the Iranian context, the J-curve theorem explains the revolutionary potential and fermentation of political opposition as a result of thwarted expectations of continuing increases of living standards. As such, inflation in itself is not likely to have ignited the protests in Iran. What should rather be considered is the element of thwarted expectations as a powerful and potentially motivating factor in the broader equation. To reiterate, drastically reduced inflation and the return of economic growth under Rouhani have not yet translated into sufficient job creation. This has occurred in an environment where higher anticipations about the future are clashing with a reality in which the promised dividends of the nuclear deal — which while greatly strengthening state finances — have yet to trickle down to the average Iranian. If parliament passes the Rouhani administration’s proposed budget bill for the Iranian year beginning March 21, 2018, citizens will not only face the prospect of higher fuel costs but also potentially being cut off from monthly cash subsidy payments. Despite these serious conundrums, both revolutionary theory and the Iranian experience show that although low living standards are a constant preoccupation, they are not a constant threat. Neither should socio-economic discontent be equated with effective political resistance. Without necessary resources to maintain autonomous collective organization(s) and form popular opposition that is channeled into effective political action, change remains a remote prospect. This is not to mention the absence of a forward-looking ideology that is understandable to the wider population, capable of providing a powerful alternative vision of societal order and narrative of state identity. Lastly, it should be noted that the protests come on the eve of the ninth of Dey in the Iranian calendar, marked by conservatives as the day when supporters of the political establishment decisively put an end to the protests after the 2009 elections by coming out in force. It is certainly a curious time for Ayatollah Ali Khamenei to be reminded of which constituency is the « real » bedrock of the Islamic Republic in times of crisis. Conversely, it could also serve as a reminder that the faction that is willing to put its own interests ahead of those of the broader political establishment has run its course. Regardless of the latter, given the current circumstances and the socio-economic realities of contemporary Iran, it is only a matter of when, and not whether, the protests will end. Al Monitor
Protests against high unemployment, a stagnant economy with inflationary prices and expensive overseas military interventions are spreading unpredictably fast in several cities in Iran. On Friday, protests spread to Kermanshah in the west, Tehran, Esfahan in central Iran, Rasht in the north, Ahvaz in the southwest and even Qom, the religious capital of Shiite clergy in Iran. Some of the protesters, at least, chanted for a return of “Reza Shah,” the dynasty that was overthrown by the mullahs in 1979. We remember 2009, when Barack Obama, hell-bent on a fanciful alliance with the mullahs, shamefully betrayed the Iranians who rose up, expecting to be supported by us. The Trump administration’s response is of course a welcome contrast. But one wonders: why are Iranians rebelling now? Certainly they have economic grievances, but are these really new? What has happened, recently, to explain the current uprising? I wonder whether the Iranian rebellion has been incited, at least in part, by a conviction that there finally is an administration in Washington prepared to support them, at least morally and perhaps materially. Why would Iranians think that? No doubt they have paid close attention to President Trump’s willingness to stand up to their oppressors. And perhaps Trump’s recognition of Jerusalem as Israel’s capital sent a signal that there has been a changing of the guard in Washington… maybe the fact that we now have a president who is pro-United States and pro-freedom, instead of anti-United States and pro-mullahs/Muslim Brotherhood, etc., has inspired Iranians to march for liberation. It will be interesting to see how events play out in the days to come. John Hinderaker
One thing is certain: these demonstrations would already be over, and may never have begun, if Hillary Clinton were President of the United States right now. Confronted with those 2009 demonstrations that did not go as far or demand as much, Barack Obama betrayed the demonstrators to every grisly fate that the mullahs could devise for them in their torture chambers. Bent on concluding the disastrous nuclear deal that lined their oppressors’ pockets with billions and set the world on a path to a catastrophic nuclear attack, Obama ensured that the U.S. government didn’t lift a finger or offer a word of support for the protesters, even as they were being gunned down in the streets. What a difference a presidential election makes. President Trump has already made it clear in so many ways, most notably by recognizing Jerusalem as Israel’s capital, that he has a willingness his predecessors have not possessed to stand up to violent intimidation rather than to give in to it. Clinton, Bush, and Obama all spoke about Jerusalem being the capital of Israel, but backed off from recognizing the fact as official U.S. policy, for fear that Muslims would riot and kill innocent people, and that such a recognition would jeopardize the chimerical and fruitless “peace process.” Trump, by contrast, grasped the nettle, just as he has done so in confronting an establishment media bent on discrediting and destroying him, and a Democrat and Republic political establishment determined to do the same thing. He is a rare man of courage, and courage is inspiring. The Iranians who are risking their freedom and their very lives to stand up also against violent intimidation and take to the streets all over Iran the last few days are likewise manifesting immense courage, such that the world rarely sees these days. Yet as they stand for their freedom, if they are abandoned again, as Barack Obama abandoned the Iranian protesters in 2009, it will all come to naught. But Barack Obama is gone, and Donald Trump is President. For the people of Iran, have the man and the moment met? Robert Spencer

Vous avez dit effet Trump ?

Armée et Etat menacés de surengagement militaire (URSS, 1989), conflit ouvert y compris militaire avec ses voisins sunnites soutenus par la première puissance mondiale (Reagan, 1989), présence à la Maison Blanche d’un président qui contrairement à son prédécesseur et comme en témoigne sa toute récente reconnaissance de Jérusalem n’a plus peur (Reagan, 1989) du chantage à la violence de la rue arabe, inflation et chômage qui ne baissent toujours pas, population toujours plus frustrée de la corruption endémique de sa classe dirigeante et surtout de la non-matérialisation de retombées concrètes d’un accord nucléaire qui a pourtant débloqué des dizaines de milliards de dollars, annonce d’assouplissement de ses lois vestimentaires, fermeture des écoles, suspension des liaisons ferroviaires …
A l’heure où, énième ironie de l’histoire, l’anniversaire de l’écrasement de la tentative de soulèvement …
Qui dans la plus grande indifférence d’un Monde libre dont le leader préparait alors son tristement fameux accord nucléaire avec le régime …
 Avait failli un moment déborder la fausse révolution du Mouvement vert du printemps 2009 …
Se trouve coïncider avec un ensemble de manifestations dans tout le pays contre la vie chère et le chomage …
Mais aussi à certains endroits contre le régime islamique lui-même et son lot de corruption et d’aventurisme militaire …
Comment ne pas voir …
Même si l’on connait la particulière perversité d’un régime passé maitre dans la récupération de toute contestation
Et, aujourd’hui comme alors, la tout aussi grande naïveté de l’Occident et de ses innombrables idiots utiles
Les conditions peut-être enfin réunies d’une possible révolution après bientôt 40 ans d’oppression …
Comme une nouvelle application de la loi de Tocqueville
Ou avec sa courbe en J inversé, de sa mise à jour de 1962 par le sociologue américain James Chowning Davies (toujours pas de notice Wikipedia en français ?) …
Qui, à commencer par la Tunisie et avant la confiscation que l’on sait, avait lancé le Printemps arabe il y a justement huit ans …
A savoir que « le moment le plus dangereux pour un mauvais gouvernement est d’ordinaire celui où il commence à se réformer » ?

Robert Spencer: The End of the Islamic Republic?
Robert Spencer
Pamgeller.com
December 30, 2017

There is no way to tell now what will be the outcome of the massive protests that are sweeping Iran, but that they are undeniably momentous, despite the cavalier treatment they have received from the establishment media in the West. They have already led to the Tehran Police announcing that they will no longer enforce the dress codes for women that were imposed after the Islamic Revolution of 1979, and more could be coming, including the downfall of the Islamic regime itself – although the mullahs are mobilizing their military, and will not go down without a fight.

Whatever happens next, what has already happened is extraordinary. Unlike the 2009 Green Movement protests, which featured protesters shouting “Allahu akbar,” signaling that all they wanted was reform of the Islamic regime, not the end of the regime itself, the protesters over the last few days have been clear, chanting: “We don’t want an Islamic Republic!” “Clerics shame on you, let go of our country!” Some have even chanted: “Reza Shah, bless your soul!”

Reza Shah was the Shah of Iran from 1925 to 1941 and the father of Mohammed Reza Pahlavi, the Shah who was overthrown in the Islamic Revolution in 1979. Reza Shah admired Turkey’s Ataturk and set Iran on a similar path of Westernization and secularization. In chanting this, the protesters are emphasizing that they do not want an Islamic Republic, and demonstrating yet again that these protests are not just about government corruption or food prices.

One thing is certain: these demonstrations would already be over, and may never have begun, if Hillary Clinton were President of the United States right now. Confronted with those 2009 demonstrations that did not go as far or demand as much, Barack Obama betrayed the demonstrators to every grisly fate that the mullahs could devise for them in their torture chambers. Bent on concluding the disastrous nuclear deal that lined their oppressors’ pockets with billions and set the world on a path to a catastrophic nuclear attack, Obama ensured that the U.S. government didn’t lift a finger or offer a word of support for the protesters, even as they were being gunned down in the streets.

What a difference a presidential election makes. Trump has come out strongly in favor of the protesters, tweeting: Many reports of peaceful protests by Iranian citizens fed up with regime’s corruption & its squandering of the nation’s wealth to fund terrorism abroad. Iranian govt should respect their people’s rights, including right to express themselves. The world is watching!”

State Department spokesperson Heather Nauert said: “Iran’s leaders have turned a wealthy country with a rich history and culture into an economically depleted rogue state whose chief exports are violence, bloodshed, and chaos. As President Trump has said, the longest-suffering victims of Iran’s leaders are Iran’s own people.” Press secretary Sarah Huckabee Sanders added: “There are many reports of peaceful protests by Iranian citizens fed up with the regime’s corruption and its squandering of the nation’s wealth to fund terrorism abroad. The Iranian government should respect their people’s rights, including their right to express themselves.”

President Trump has already made it clear in so many ways, most notably by recognizing Jerusalem as Israel’s capital, that he has a willingness his predecessors have not possessed to stand up to violent intimidation rather than to give in to it. Clinton, Bush, and Obama all spoke about Jerusalem being the capital of Israel, but backed off from recognizing the fact as official U.S. policy, for fear that Muslims would riot and kill innocent people, and that such a recognition would jeopardize the chimerical and fruitless “peace process.”

Trump, by contrast, grasped the nettle, just as he has done so in confronting an establishment media bent on discrediting and destroying him, and a Democrat and Republic political establishment determined to do the same thing. He is a rare man of courage, and courage is inspiring. The Iranians who are risking their freedom and their very lives to stand up also against violent intimidation and take to the streets all over Iran the last few days are likewise manifesting immense courage, such that the world rarely sees these days. Yet as they stand for their freedom, if they are abandoned again, as Barack Obama abandoned the Iranian protesters in 2009, it will all come to naught.

But Barack Obama is gone, and Donald Trump is President. For the people of Iran, have the man and the moment met?

Robert Spencer is the director of Jihad Watch and author of the New York Times bestsellers The Politically Incorrect Guide to Islam (and the Crusades) and The Truth About Muhammad. His new book is Confessions of an Islamophobe. Follow him on Twitter here. Like him on Facebook here.

Voir aussi:

Iranians Revolt. Why Now?

John Hineraker

Powerline

Demonstrations against that country’s regime have broken out across Iran. Radio Farda reports:

[P]rotests against high unemployment, a stagnant economy with inflationary prices and expensive overseas military interventions are spreading unpredictably fast in several cities in Iran….
***
On Friday, protests spread to Kermanshah in the west, Tehran, Esfahan in central Iran, Rasht in the north, Ahvaz in the southwest and even Qom, the religious capital of Shiite clergy in Iran.

Some of the protesters, at least, chanted for a return of “Reza Shah,” the dynasty that was overthrown by the mullahs in 1979.

https://www.radiofarda.com/embed/player/0/28946293.html?type=video

Senator Tom Cotton urged support for the protesters:

Referring to the “billions in sanctions relief the Islamic republic secured through the nuclear deal”, Arkansas Republican senator Tom Cotton wrote on his Twitter account, the ayatollahs still can’t provide for the basic needs of their own people-perhaps because they’ve funneled so much of that money into their campaign of regional aggression in Syria, Lebanon, Iraq, and Yemen”.

Senator Cotton has also insisted, “The protests in Mashhad show that a regime driven by such a hateful ideology cannot maintain broad popular support forever, and we should support the Iranian people who are willing to risk their lives to speak out against it.”

We certainly should, and the Trump administration has. Via InstaPundit, this is the strong statement released by the State Department’s spokeswoman:

We remember 2009, when Barack Obama, hell-bent on a fanciful alliance with the mullahs, shamefully betrayed the Iranians who rose up, expecting to be supported by us. The Trump administration’s response is of course a welcome contrast. But one wonders: why are Iranians rebelling now? Certainly they have economic grievances, but are these really new? What has happened, recently, to explain the current uprising?

I wonder whether the Iranian rebellion has been incited, at least in part, by a conviction that there finally is an administration in Washington prepared to support them, at least morally and perhaps materially. Why would Iranians think that? No doubt they have paid close attention to President Trump’s willingness to stand up to their oppressors. And perhaps Trump’s recognition of Jerusalem as Israel’s capital sent a signal that there has been a changing of the guard in Washington.

This is pure speculation, but maybe the fact that we now have a president who is pro-United States and pro-freedom, instead of anti-United States and pro-mullahs/Muslim Brotherhood, etc., has inspired Iranians to march for liberation. It will be interesting to see how events play out in the days to come.

Voir également:

Tehran police: No more arrests for flouting dress code

TEHRAN, Iran (AP) — Police in Iran’s capital said Thursday they will no longer arrest women for failing to observe the Islamic dress code in place since the 1979 revolution.

The announcement signaled an easing of punishments for violating the country’s conservative dress code, as called for by the young and reform-minded Iranians who helped re-elect President Hassan Rouhani, a relative moderate, earlier this year.

But hard-liners opposed to easing such rules still dominate Iran’s security forces and judiciary, so it was unclear whether the change would be fully implemented.

“Those who do not observe the Islamic dress code will no longer be taken to detention centers, nor will judicial cases be filed against them.” Tehran police chief Gen. Hossein Rahimi was quoted as saying by the reformist daily Sharq.

The semi-official Tasnim news agency said violators will instead be made to attend classes given by police. It said repeat offenders could still be subject to legal action, and the dress code remains in place outside the capital.

For nearly 40 years, women in Iran have been forced to cover their hair and wear long, loose garments. Younger and more liberal-minded women have long pushed the boundaries of the official dress code, wearing loose headscarves that don’t fully cover their hair and painting their nails, drawing the ire of conservatives.

Iran’s morality police— similar to Saudi Arabia’s religious police— typically detain violators and escort them to a police van. Their families are then called to bring the detainee a change of clothes. The violator is then required to sign a form that they will not commit the offense again.

Men can also be stopped by the police if they are seen wearing shorts or going shirtless.

Last year, police in Tehran announced plans to deploy 7,000 male and female officers for a new plainclothes division — the largest such undercover assignment in memory – to monitor public morality and enforce the dress code.

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Associated Press writer Aya Batrawy in Dubai, United Arab Emirates contributed to this report.

Voir encore:

Iran Pulse
Protests in Iran unlikely to bring about change
Despite their sudden spread, protests in Iran are unlikely to instigate the change that demonstrators desire.
Mohammad Ali Shabani
Al Monitor
December 29, 201

Following months of scattered, issue-specific protests across Iran over matters such as unpaid wages and lost deposits amid bankruptcies of unlicensed credit and financial institutions, the northeastern city of Mashhad saw protests on Dec. 28, mainly over “high prices,” with smaller rallies held in regional towns like Neyshabur and Birjand. The day after, similar protests were also held in other cities around the country. So far, the protests appear provincial: The security deputy of Tehran’s governor said fewer than 50 people gathered at a public square in the capital on Dec. 29.

Iranian authorities have stated that the protests were organized via the popular smartphone app Telegram, pointing the finger at “counter-revolutionaries.” Meanwhile, the administration of President Hassan Rouhani believes that its conservative foes are the culprits behind the unrest.

It has not been lost on observers that the initial protests featured relatively rare chants, such as “Death to Rouhani.” Mashhad is home to conservative cleric Ebrahim Raisi, Rouhani’s main rival in the May 2017 presidential election, and Raisi’s father-in-law, radical cleric Ahmad Alamolhoda, who has defied governmental authority on matters such as the holding of concerts. In this vein, the protests erupted one day after the Tehran police chief announced, in a seismic policy shift, that women would no longer be arrested over “improper veiling” but rather sent to educational classes.

Referring to Rouhani’s conservative rivals, First Vice President Eshaq Jahangiri said, “When a social and political movement is launched on the streets, those who started it will not necessarily be able to control it in the end.” He added, “Those who are behind such events will burn their own fingers. They think they will hurt the government by doing so.”

Apart from targeting high prices, chants at the rallies have also included criticism of Iran’s involvement abroad. But these slogans are not new; they predate Iran’s involvement in Iraq and Syria. Such slogans also clash with surveys that show the Iranian public strongly supports the deployment of military personnel to aid the regime of Bashar al-Assad.

Thus, rather than focusing on the idea of a conservative ploy to undermine Rouhani or that foreign policy is the driver of discontent, one should perhaps focus on the main grievance of the protesters — namely, « high prices. »

It is often assumed that low living standards and desperation will induce political mobilization. Yet protests are rarely triggered by the level of poverty in itself — namely, absolute poverty — but rather poverty on a relative contextual basis.

Enter the role of inflation. Theories such as the J-curve — which argue that “revolution is most likely to occur when a long period of rising expectations and gratifications is followed by a period during which gratifications … suddenly drop off while expectations … continue to rise” — seek to explain popular mobilization in the face of contemporary poverty by linking it to previous levels of wealth for the same group. Accordingly, “the majority of revolutionaries thus are likely to be poor people at loose ends who have made some progress toward a new and better life and see themselves now failing to do so.”

Here, the impact of oil price fluctuations on the shah’s regime is highly instructive. The shah’s vast, state-led development plans induced by the spike in oil revenue in the early 1970s radically increased money supply, causing spiraling inflation. Indeed, the average inflation between 1973 and 1977 was 15.66%, five times that of the preceding five-year period.

When oil prices receded between 1975 and 1979, Iran suddenly experienced an economic contraction that forced the government to cut down on services even as inflation remained high. Consequentially, the relative position of the working and middle classes in Iranian society remained static, with members of these key groups seeing their ambitions thwarted as inflation eradicated anticipated socio-economic gains. That the shah, through radical measures, managed to contain inflation in 1978, one year before his fall, was evidently too little too late. As such, applied in the Iranian context, the J-curve theorem explains the revolutionary potential and fermentation of political opposition as a result of thwarted expectations of continuing increases of living standards.

In post-revolutionary Iran, inflation has stubbornly remained in the double digits, with few exceptions. During the Iran-Iraq War, from 1980-88, inflation averaged 17.8%. In the subsequent reconstruction era, under then-President Akbar Hashemi Rafsanjani (1989-97), it averaged 25.28%, with a record peak of 49.4% in the Iranian year ending March 1996. Under Reformist President Mohammad Khatami (1997-2005), inflation was contained at an average of 15.76%. Then, under conservative President Mahmoud Ahmadinejad (2005-13) — who oversaw unprecedented oil revenues and a massive increase in money supply with his signature Mehr Housing Scheme, not to mention a 300% devaluation of the rial triggered by sanctions — inflation averaged 17.66%, peaking above 30% in his final year in office.

When Rouhani first took office in August 2013, annual inflation ran at 34.7%. Discounting this annus horribilis, Iran has experienced an average inflation of 11.9% since March 2014 — the lowest under any Iranian president. In the previous Iranian year ending March 20, 2017, it averaged 8.9%.

Yet while he has slashed inflation by 70% since taking office, living costs have still risen under Rouhani amid increased unemployment, which has particularly hit women, the young and the educated. Despite strong economic growth, joblessness is projected by the International Monetary Fund to remain around 12% in coming years, partly due to the large number of job market entrants, given Iran’s demographic profile. Bloomberg has an excellent graphic on the dynamic between the cut in inflation and the rising cost of living.

As such, inflation in itself is not likely to have ignited the protests in Iran. What should rather be considered is the element of thwarted expectations as a powerful and potentially motivating factor in the broader equation.

To reiterate, drastically reduced inflation and the return of economic growth under Rouhani have not yet translated into sufficient job creation. This has occurred in an environment where higher anticipations about the future are clashing with a reality in which the promised dividends of the nuclear deal — which while greatly strengthening state finances — have yet to trickle down to the average Iranian. If parliament passes the Rouhani administration’s proposed budget bill for the Iranian year beginning March 21, 2018, citizens will not only face the prospect of higher fuel costs but also potentially being cut off from monthly cash subsidy payments.

Despite these serious conundrums, both revolutionary theory and the Iranian experience show that although low living standards are a constant preoccupation, they are not a constant threat. Neither should socio-economic discontent be equated with effective political resistance. Without necessary resources to maintain autonomous collective organization(s) and form popular opposition that is channeled into effective political action, change remains a remote prospect. This is not to mention the absence of a forward-looking ideology that is understandable to the wider population, capable of providing a powerful alternative vision of societal order and narrative of state identity.

Lastly, it should be noted that the protests come on the eve of the ninth of Dey in the Iranian calendar, marked by conservatives as the day when supporters of the political establishment decisively put an end to the protests after the 2009 elections by coming out in force. It is certainly a curious time for Ayatollah Ali Khamenei to be reminded of which constituency is the « real » bedrock of the Islamic Republic in times of crisis. Conversely, it could also serve as a reminder that the faction that is willing to put its own interests ahead of those of the broader political establishment has run its course. Regardless of the latter, given the current circumstances and the socio-economic realities of contemporary Iran, it is only a matter of when, and not whether, the protests will end.

Mohammad Ali Shabani is Al-Monitor’s Iran Pulse Editor and a doctoral researcher at SOAS, University of London, where he focuses on Iranian foreign policy. His work has appeared in outlets such as the New York Times, National Interest and BBC World News. He has also offered commentary on CNN and Al Jazeera English among other leading channels. On Twitter: @mashabani

Voir de plus:

Iranian protests escalate, government cancels schools and trains

Social Media in Farsi and Arabic reported that the protesters are shouting the slogan not Gaza, Not Lebanon, my soul for Iran.’
Reuters, Yasser Okbi/Maariv
The Jerusalem Post
December 30, 2017

DUBAI – Anti-government protests broke out in Iran for the third day running on Saturday as separate state-sponsored rallies were staged to mark the end of unrest that shook the country in 2009, according to Iranian news agencies and state media.

State television showed a rally in the capital Tehran as well as marchers carrying banners in support of Supreme Leader Ayatollah Ali Khamenei in Mashhad, Iran’s second largest city where protests over prices turned political on Thursday.
Iranian authorities have arrested 50 people since protests erupted across the country on Wednesday.

US President Donald Trump Tweeted that « the good people of Iran » want change.

State-sponsored mass rallies were scheduled in more than 1,200 cities and towns, state TV said – events held annually to commemorate the end of months of street protests that followed Mahmoud Ahmadinejad’s disputed re-election as president.

The Iranian government declared that trains and schools will be closed on Sunday because of the protests.

Social Media reported in Farsi and Arabic that the protesters were shouting slogans that included “Not Gaza, Not Lebanon, my soul for Iran” and ”Leave Syria, think of how we are doing.”

Videos on social media showed Mashhad, the second largest city in Iran, where residents shouted “death to the president” and “death to the dictator.”

In Qom, a holy city to Shi’ite Muslims and one of the most religious cities in Iran, residents also joined the protest against the Islamic republic.

The Iranian authorities warned citizens not to take part in any “unlawful assemblies” and cautioned that people who take part in protests might cause problems to themselves and others.

Openly political protests are rare in the Islamic Republic, where security services are omnipresent.

But there is considerable discontent over high unemployment, inflation and alleged graft. Some of the new protests have turned political over issues including Iran’s costly involvement in regional conflicts such as those in Syria and Iraq.

Joblessness has risen and annual inflation is running at about 8 percent, with shortages of some foods contributing to higher prices and hardship for many families.

Voir de même:

http://www.tabletmag.com/scroll/252332/why-cant-the-american-media-cover-the-protests-in-iran »>Why Can’t the American Media Cover the Protests in Iran?
Because they have lost the ability to cover real news when it
Lee Smith
Tabletmag
December 30, 2017

As widespread anti-regime protests in Iran continue on into their third day, American news audiences are starting to wonder why the US media has devoted so little coverage to such dramatic—and possibly history-making—events. Ordinary people are taking their lives in their hands to voice their outrage at the crimes of an obscurantist regime that has repressed them since 1979, and which attacks and shoots them dead in the streets. So why aren’t the protests in Iran making headlines?

The short answer is that the American media is incapable of covering the story, because its resources and available story-lines for Iran reporting and expertise were shaped by two powerful official forces—the Islamic Republic of Iran, and the Obama White House. Without government minders providing them with story-lines and experts, American reporters are simply lost—and it shows.

It nearly goes without saying that only regime-friendly Western journalists are allowed to report from Iran, which is an authoritarian police state that routinely tortures and murders its political foes. The arrest and nearly two-year detention of Washington Post reporter Jason Rezaian drove this point home to American newsrooms and editors who might not have been paying attention. The fact that Rezaian was not an entirely hostile voice who showed “the human side” of the country only made the regime’s message more terrifying and effective: We can find you guilty of anything at any time, so watch your step.

The Post has understandably been reluctant to send someone back to Iran. But that’s hardly an excuse for virtually ignoring a story that threatens to turn the past eight years of conventional wisdom about Iran on its head. If the people who donned pink pussy hats to resist Donald Trump are one of the year’s big stories, surely people who are shot dead in the streets in Iran for resisting an actual murderous theocracy might also be deserving of a shout-out for their bravery.

Yet the Post’s virtual news blackout on Iran was still more honorable than The New York Times, whose man in Tehran Thomas Erdbrink is a veteran regime mouthpiece whose official government tour guide-style dispatches recall the shameful low-point of Western media truckling to dictators: The systematic white-washing of Joseph Stalin’s monstrous crimes by Times Moscow correspondent Walter Duranty.

Here’s the opening of Erdbrink’s latest dispatch regarding the protests:

Protests over the Iranian government’s handling of the economy spread to several cities on Friday, including Tehran, in what appeared to be a sign of unrest.

“Appeared”? Protests are by definition signs of unrest. The fact that Erdbrink appears to have ripped off the Iran’s government news agency Fars official coverage of the protests is depressing enough—but the function that these dispatches serve is even worse. What Iranians are really upset about, the messaging goes, isn’t the daily grind of living in a repressive theocratic police state run by a criminal elite that robs them blind, but a normal human desire for better living standards. Hey, let’s encourage European industry to invest more money in Iran! Didn’t the US overthrow the elected leader of Iran 70 years ago? Hands off—and let’s put more money in the regime’s pocket, so they can send the protesters home in time for a hearty dinner, and build more ballistic missiles, of course. Erdbrink is pimping for the regime, and requesting the West to wire more money, fast.

Selling the protesters short is a mistake. For 38 years Iranian crowds have been gathered by regime minders to chant “Death to America, Death to Israel.” When their chant spontaneously changes to “Down with Hezbollah” and “Death to the Dictator” as it has now, something big is happening. The protests are fundamentally political in nature, even when the slogans are about bread. But Erdbrink can hardly bring himself to report the regime’s history of depredations since his job is to obscure them. He may have been a journalist at one point in time, but now he manages the Times portfolio in Tehran. The Times, as Tablet colleague James Kirchik reported for Foreign Policy in 2015, runs a travel business that sends Western tourists to Iran. “Travels to Persia,” the Times calls it. If you’re cynical, you probably believe that the Times has an interest in the protests subsiding and the regime surviving—because, after all, anyone can package tours to Paris or Rome.

Networks like like CNN and MSNBC which have gambled their remaining resources and prestige on a #Resist business model are in even deeper trouble. Providing media therapy for a relatively large audience apparently keen to waste hours staring at a white truck obscuring the country club where Donald Trump is playing golf is their entire business model—a Hail Mary pass from a business that had nearly been eaten alive by Facebook and Google. First down! So it doesn’t matter how many dumb Trump-Russia stories the networks, or the Washington Post, or the New Yorker get wrong, as long as viewership and subscriptions are up—right?

The problem, of course, is that the places that have obsessively run those stories for the past year aren’t really news outfits—not anymore. They are in the aromatherapy business. And the karmic sooth-sayers and yogic flyers and mid-level political operators they employ as “experts” and “reporters” simply aren’t capable of covering actual news stories, because that is not part of their skill-set.

The current media landscape was shaped by years of an Obama administration that made the nuclear deal its second-term priority. Talking points on Iran were fed to reporters by the White House—and those who veered outside government-approved lines could expect to be cut off by the administration’s ace press handlers, like active CIA officer Ned Price. It’s totally normal for American reporters to print talking points fed to them daily by a CIA officer who works for a guy with an MA in creative writing, right? But no one ever balked. The hive-mind of today’s media is fed by minders and validated by Twitter in a process that is entirely self-enclosed and circular; a “story” means that someone gave you “sources” who “validate” the agreed upon “story-line.” Someone has to feed these guys so they can write—which is tough to do when real events are unfolding hour by hour on the ground.

The United States has plenty of real expertise about Iran—not just inside think-tanks but throughout the country. The Los Angeles area alone hosts some 800,000 people of Iranian heritage, none of whom are among the “Iran experts” who are regularly featured in the press. Most of the “experts” tapped by the media to comment on Iranian matters have been credentialed and funded by pro-Iran deal organizations like Trita Parsi’s National Iranian American Council. They are propagandists for the regime. Others, like Hooman Majd and Hussein Moussavian, were actually regime functionaries, who now distribute a more sophisticated brand of pro-regime propaganda inside the US.

The election of Rouhani represents a moderate trend in Iranian politics that the United States should encourage. The cash windfall that will come to the regime as a result of sanctions relief will be spent to repair the economy and address the needs of the Iranian people. Etc Etc.

Americans were systematically bombarded by craven regime “talking points” on mainstream and elite media throughout the Obama presidency—because the president had his eye on making a historic deal with Iran that would secure his “legacy.” Anyone who suggested that there was no real difference between Iranian moderates and hardliners, that the regime will spend its money on its foreign wars, not its own people, was shouted down. Anyone who also belonged to the pro-Israel community—meaning that they cared, among other things, about democratic governance in the Middle East—was denounced as a deceitful dual loyalist who thirsted to send innocent American boys off to war. You know, like those hook-nosed banker cartoons that once enlivened the pages of German newspapers.

Of course it’s difficult to understand what’s happening in Iran now—the Obama White House and the press sidelined anyone who was not on board with the president’s main political goal. To sell the public on the Iran Deal, the Obama administration promoted hack “reporters” and “experts” who would peddle its fairy-tale story-lines, while setting social media mobs on whoever was brave or stupid or naïve or well-informed enough to cast doubt on its cock-eyed picture of Iran—including independent reporters like David Sanger of the Times, as well as the president’s entire first-term foreign policy cabinet.

The current coverage of the protests sweeping across Iran is bad by design. The Obama administration used the press to mislead the American public in order to win the president’s signature foreign policy initiative. The bill for that program of systematic misinformation is still coming in, and the price is much higher than anyone could have imagined, including more than 500,000 dead in Syria and an American press incapable of understanding, never mind reporting, that this death toll was part of Obama’s quid pro quo for the nuclear deal.

And what was gained? America enriched and strengthened a soon-to-be nuclear regime that murders its neighbors abroad while torturing, oppressing, and impoverishing its own citizens. Whether the current wave of protests is successful or not, they show that the Iranian people are heartily sick of the regime that Obama and his servants spent eight years of his Presidency praising and propping up.

Lee Smith is the author of The Consequences of Syria.

Voir enfin:

Les Temps Modernes

2011/3 (n° 664)


« Il aimait flâner dans l’attente de l’imprévisible. […] La pensée d’affronter les autorités l’emplissait même d’une singulière allégresse. […] La fureur était bannie de cette foule qui se mouvait dans l’éternité ; elle semblait animée d’une joie savante, qu’aucune torture, aucune oppression ne parvenait à éteindre. »

Albert Cossery, Mendiants et Orgueilleux, 1955

L’étude comparée des révolutions et des changements de régime livre des enseignements précieux pour comprendre les révoltes arabes actuelles et les dynamiques politiques en cours au Moyen-Orient. La loi primordiale des révolutions est qu’il n’y a pas de lois des révolutions [1][1] Charles Tilly, Les Révolutions européennes, 1492-1992,…. Tout processus révolutionnaire contient un élément d’imprévisibilité pour ses protagonistes, y compris les plus actifs, qui voient s’ouvrir heure après heure, au fil de ce qu’ils qualifient alors d’événements, des possibles inédits. De cette ouverture en cascades d’horizons nouveaux vient l’impression, partagée, y compris par des observateurs lointains, du caractère inouï — d’une improbabilité radicale — de la révolte.

Dans le cas des récents soulèvements arabes, ce sentiment s’est exprimé de deux manières. D’un côté, par l’exaltation enthousiaste de la puissance intemporelle de la rébellion — juste reconnaissance, il est vrai, du courage et de la résolution déployés par les insurgés et les manifestants. De l’autre, par l’étonnement, presque automatique lui aussi — et teinté de scepticisme —, face à des actions jugées impensables dans un espace et des sociétés où l’on tenait jusqu’alors la soumission pour un trait culturel et la démocratie pour une impossibilité structurelle. Que des Arabes ou des musulmans se révoltent, ce devait être inconcevable ou bien louche. Et gare sinon aux avancées discrètes et dangereuses des factions islamistes …

Révolutions inéluctables ou sinon héroïques ? Ou bien révolutions impossibles ou pour le moins douteuses ? Quels que soient les temps et les lieux, ce sont là les images les plus courantes pour se représenter ces conjonctures d’effervescence politique. Sur le terrain des analyses historiques également, il y a ceux qui voient ces ruptures comme le produit de forces contenues dans l’épaisseur du temps : lois immanentes d’engendrement des moments critiques, permanence quasi ontologique d’une disposition au refus. Mais il y a aussi ceux qui partent au contraire avec l’idée que les révoltes collectives sont naturellement rares et fragiles à cause du coût élevé des engagements — la mort parfois — au regard de la faiblesse des espérances de gains. A moins que n’existe déjà une avant-garde du commun pour compenser cette propension à faire cavalier seul en dehors des mouvements sociaux : des hommes, des femmes, des groupes littéralement « extraordinaires », résistants de la première ou de la dernière heure, capables d’en entraîner d’autres ou de continuer le combat par-delà les défaites [2][2] Entre autres formulations plus ou moins sophistiquées….

Rien n’est par conséquent plus difficile, face aux phénomènes vécus ou observés de révoltes populaires, que d’éviter ces jeux de miroir ou de balancier allant de l’enchantement au désenchantement, ces hésitations entre représentations héroïques et conceptions déterministes de l’histoire. C’est que de telles oscillations constituent la matière même des crises politiques [3][3] Michel Dobry, Sociologie des crises politiques, Paris,…. Toutes les grandes ruptures historiques sont en effet tissées d’expériences cruciales où la peur et l’espérance changent de camp, où la courbure des affects et des jugements inverse son cours et prend soudainement une direction opposée. Identifier, localiser ces points d’inflexions dans les fils entremêlés des révoltes arabes actuelles est ce qui permet de situer leur singularité historique et la manière dont elles bouleversent nos connaissances préalables sur les mobilisations et les révolutions.

Bien que les soulèvements réussis ne suivent, dans l’histoire, aucune loi générale, il n’est pas impossible de rechercher leurs conditions d’apparition. Dans la tradition des études politiques, ces conditions des révoltes et des révolutions ont été généralement rapportées à plusieurs facteurs plus ou moins indépendants : la structure sociale, le système politique, l’économie, la géographie, la démographie, la psychologie des populations, la culture ou même le climat, etc. Dans le cas des révoltes tunisiennes ayant conduit à la chute du Président Zine El Abidine Ben Ali le 14 janvier 2011, et des mobilisations égyptiennes ayant provoqué moins d’un mois plus tard l’abandon du pouvoir par Hosni Moubarak, la plupart de ces causes ont été convoquées après coup pour rendre compte, comme si leur force avait toujours déjà été anticipée, de la propension particulière de ces deux sociétés à changer de régime.

On a noté ainsi, sur le plan démographique, qu’il existait une corrélation forte entre les demandes démocratiques et trois facteurs indépendants : la hausse de l’alphabétisation, la baisse de la fécondité — particulièrement faible en Tunisie et est passée au Maghreb de six enfants par femmes au début des années 1980 à un peu plus de deux aujourd’hui — et la baisse de l’endogamie qui se traduirait par une extension des chaînes de confiance entre les individus et leurs groupes [4][4] Youssef Courbage, Emmanuel Todd, Le Rendez-vous des…. A ces tendances de longue durée, on pourrait ajouter des éléments de conjoncture économique comme la flambée récente des prix agricoles appauvrissant des populations qui, dans la moyenne durée, sont moins rurales qu’autrefois, même en Egypte, et parfois urbanisées, comme dans les monarchies pétrolières. Les régimes autoritaires qui ont été renversés, ou qui sont en crise actuellement, ont déjà connu par le passé des émeutes de la faim réprimées dans le sang. La période actuelle se caractérise aussi par une pauvreté absolue encore importante et croissante dans plusieurs pays, puisqu’elle touche par exemple plus d’un cinquième de la population en Egypte et près de la moitié au Yémen. Alors que la jeunesse de moins de vingt-cinq ans est majoritaire dans la plupart des pays du Moyen-Orient, les taux de chômage de cette tranche d’âge sont très importants, atteignant environ 30 % en Egypte, selon les sources, ou 32 % au Maroc, avec de fortes disparités géographiques qui font que près de deux tiers des habitants sont sans emploi dans certaines régions tunisiennes. L’immolation dans ce pays le 17 décembre 2010, à Sidi Bouzid, de Mohamed Bouazizi, jeune marchand de fruits et légumes, est symptomatique du désespoir de la jeunesse de plusieurs pays arabes. Mais la paupérisation absolue ou relative d’une population plus alphabétisée n’est que la première pierre des explications des révoltes arabes actuelles.

La situation spécifique des jeunes diplômés fait apparaître un autre facteur. Dans le cas tunisien — exemplaire de ce point de vue — 60 000 diplômés de l’enseignement supérieur arrivent chaque année sur le marché du travail, alors que plusieurs dizaines de milliers sont inscrits à l’Agence nationale de l’emploi et du travail indépendant (ANETI). Selon une étude réalisée par Carnegie Moyen-Orient, ces jeunes diplômés sont plus affectés par le chômage que la moyenne des Tunisiens : tandis que l’absence d’emploi formel concerne 13,3 % de la population, 21,1 % des jeunes ayant obtenu une qualification sont chômeurs. En Algérie, les jeunes diplômés sans emploi sont deux fois plus nombreux que dans des pays ayant le même niveau de revenu par habitant. Nombreux sont les commentateurs ayant eu recours à l’image de la bombe à retardement lorsqu’ils évoquaient ces données sur la jeunesse.

L’étude des révolutions, depuis Tocqueville, considère en effet ce type de situations comme explosives. Il est en fait courant d’interpréter les situations révolutionnaires non pas comme le produit d’une frustration absolue liée par exemple à la paupérisation, mais comme celui d’une « frustration relative » où des réalités sociales négatives viennent briser la course des anticipations positives de l’avenir [5][5] James C. Davies, « The J-Curve of Rising and Declining…. Les jeunes diplômés de la société tunisienne auraient ainsi nourri des aspirations d’ascension sociale par l’investissement éducatif, aspirations qui sont aujourd’hui désajustées par rapport aux opportunités effectives offertes par le marché de l’emploi national [6][6] C’est le principal schème explicatif déployé dans Pierre…. Or, cet investissement dans l’enseignement supérieur avait été réalisé par leurs parents au prix d’importantes privations. Le désespoir de la jeunesse diplômée constitue donc une cause d’emblée intergénérationnelle et en partie interclassiste concernant une grande partie de la population.

La déception au sujet des rendements de l’investissement éducatif touche principalement les classes moyennes. Ces groupes ont, depuis plusieurs générations, le sentiment d’un profond déclassement qui aurait agi dans le « printemps arabe » comme un ressort supplémentaire de la révolte. N’a-t-on pas souligné le rôle des professions libérales — avocats mais aussi médecins — dans les mobilisations d’Egypte, mais également en Iran pendant les grandes révoltes de l’hiver 2009 ou au Maroc avec les jeunes journalistes le 25 mars dernier, et encore en Libye, à Benghazi par exemple ? Le processus de la révolte a rendu possible localement, dans les assemblées populaires ou les places publiques occupées par les mouvements, des jonctions improbables et parfois inédites entre fractions éduquées des classes moyennes et lumpenprolétaires urbains. Or il n’existe pas de moments révolutionnaires sans ce type de coalitions entre groupes qui, en temps ordinaire, ne se rencontrent pas, ni sans la mobilisation d’une fraction d’intellectuels déclassés. C’est aussi la raison pour laquelle la rencontre des étudiants et des prolétaires insatisfaits reste, depuis 1968 en Occident, l’horizon imaginaire des révoltés. Et dans les mouvements arabes actuels, le déclassement partagé par des jeunes issus de milieux sociaux différents aurait favorisé cette alliance improbable.

Il reste que toutes ces données psychologiques et sociologiques au sujet des espérances déçues et des convergences éphémères d’intérêts entre groupes sociaux ne deviennent agissantes que dans la mesure où le système politique est incapable d’en canaliser la charge éventuelle. La sociologie comparée des révolutions est ici catégorique : il n’existe pas de ruptures révolutionnaires ayant eu lieu dans des démocraties entendues comme des régimes non autoritaires où la compétition politique est pluraliste [7][7] Jeff Goodwin, No Other Way Out. States and Revolutionary… ; les révolutions de l’après-guerre dans le monde, singulièrement dans les pays du Sud, ont presque toujours eu lieu face à des régimes qui concentraient les pouvoirs [8][8] John Foran, Taking Power : On the Origins of Third…. Les révoltes arabes en cours ne font pas exception à cette règle. Dans plusieurs de ces sociétés, les moins de trente ans ont connu un seul dirigeant politique dans leur vie. Or Ben Ali, avant ses derniers jours de pouvoir, n’avait donné aucune limite au nombre potentiel de ses réélections. Quant à Moubarak, il avait prévu d’instituer une dynastie familiale. En tenant compte de leur âge, ces projets témoignaient de la fermeture durable de l’espace politique.

Les révoltes arabes ont lieu dans des systèmes politiques à la fois plébiscitaires et sécuritaires où les groupes qui monopolisent la coercition violente ont un rôle considérable dans la société : la police en Tunisie, les forces de sécurité en Egypte, la Garde républicaine, les forces de sécurité centrales et la Garde spéciale du Président au Yémen, des forces civiles armées dans les deux premiers pays (comme les pasdarans en Iran) et des forces paramilitaires ou des mercenaires étrangers, parfois, comme en Libye. Dans tous ces pays, la force du complexe sécuritaire a été renforcée par les politiques américaines et occidentales postérieures au 11 septembre 2001 et par les croisades antiterroristes. On estime ainsi qu’une personne sur cent en Tunisie travaillait d’une manière ou d’une autre pour le ministère de l’Intérieur.

La pénétration de l’Etat sécuritaire et de ses réseaux dans les sociétés arabes doit également être mise en relation avec le reflux de l’Etat dans les domaines sociaux, éducatifs et de santé. L’Egypte, la Tunisie et plusieurs pays qui connaissent aussi une crise politique ont appliqué docilement, depuis les années 1980, les recettes néo-libérales du « Consensus de Washington ». Mais ce qu’on appelle néo-libéralisme n’est pas un retrait simple de l’Etat. C’est plutôt le produit d’un mouvement contradictoire d’intervention active et permanente pour diminuer ses prérogatives et les transférer auprès d’opérateurs privés [9][9] Michel Foucault, Naissance de la biopolitique, Paris,…. C’est dans ce contexte qu’il faut interpréter la croissance notable du nombre des ONG au Moyen-Orient, comme en Egypte, par exemple, où elles sont aujourd’hui 20 000, mais également en Syrie, en Tunisie, au Maroc. Le développement de ce tissu est politiquement ambivalent. La formule politique axiomatique du néo-libéralisme est la mise en concurrence. Dans les pays du Sud, cela s’est traduit depuis les années 1990 par une promotion de la part des institutions internationales comme la Banque mondiale, d’organes de la société civile qui se substituent à l’Etat pour l’action publique et de règles du jeu politique formellement plus démocratiques [10][10] Nicolas Guilhot, The Democracy Makers. Human Rights…. Les régimes autoritaires du monde arabe se sont donc « mis à jour » : ils ont répondu à ces injonctions en autorisant des partis, en organisant des élections, en incitant au développement des ONG [11][11] Steven Heydemann, « Upgrading Authoritarianism in the…. Ces nouveaux acteurs civils ne sont souvent que des sous-traitants ou des auxiliaires de l’Etat. Il serait d’ailleurs possible de situer ainsi l’importance des confréries musulmanes et leur rôle dans l’éducation et la santé des populations en Egypte. Voilà pourquoi la concentration des fonctions sécuritaires se juxtapose à l’éclatement de la régulation politique de la société. Mais ce hiatus de plus en plus criant depuis dix ans a certainement été de nature à renforcer la propension à la révolte.

L’affaissement préalable de l’Etat est une autre condition absolue de déclenchement des processus révolutionnaires [12][12] « Pour que la révolution éclate, écrivait Lénine, il…. Au Yémen, par exemple, l’Etat est en proie depuis longtemps à des conflits armés. En Jordanie, il est appauvri. En Libye, il n’a jamais été constitué comme entité relativement autonome par rapport aux intérêts du clan de Kadhafi. De ce point de vue, la configuration libyenne exprime à l’extrême un des traits saillants des régimes qui sont actuellement contestés, comme la Syrie ou l’Algérie : l’appropriation par les dirigeants et leur proche entourage des revenus de l’Etat, le degré élevé de corruption à son plus haut niveau. Ici encore cette tendance a été renforcée par les politiques néolibérales, dans la mesure où elles favorisent les collusions entre hauts fonctionnaires ou ministres et acteurs privés qui bénéficient de la démonopolisation de certaines activités antérieurement publiques. Dans certains cas, comme en Tunisie et une partie de l’Egypte, l’expérience de la corruption des pouvoirs publics est presque quotidienne car la protection d’intérêts particuliers par l’Etat existe à tous les niveaux de la machine bureaucratique, y compris coercitive [13][13] Béatrice Hibou, La Force de l’obéissance. Economie….

Le sentiment d’avoir été abandonné par les pouvoirs publics et la colère contre l’appropriation des ressources nationales par de petites cliques sont des éléments fondamentaux des révoltes actuelles. En Tunisie, en Egypte, en Syrie, au Maroc, des figures d’hommes d’affaires ou bien de membres de la famille au pouvoir, comme les Trabelsi en Tunisie — clan de la seconde épouse du Président déchu —, ou bien ayant bénéficié des largesses de celle-ci, comme Rami Makhlouf en Syrie — cousin de Bachar Al-Assad —, ont été dénoncées publiquement pendant les mobilisations. Dans les jours qui ont accompagné la chute des régimes, les biens et les résidences de ces nouveaux accapareurs et de ces trafiquants ont constitué des cibles de choix pour les manifestants. Le gel et la récupération des fonds des dirigeants et de leur entourage font partie d’une des premières revendications des mouvements victorieux.

Que l’universalité supposée de l’Etat soit autant bafouée explique aussi l’importance, constatée par plusieurs observateurs, de l’identification nationale dans les mouvements égyptiens et tunisiens ainsi que dans d’autres révoltes arabes encore indécises [14][14] Olivier Roy, « Révolution postislamiste », Le Monde,…. L’agitation des drapeaux nationaux sur les places publiques occupées et dans les affrontements de rue permet d’affirmer une unité collective perdue — les nationalismes sont en reflux au Moyen-Orient depuis la fin des années 1960 — et d’opposer l’image idéalisée d’un peuple indivis à la réalité brutale d’un Etat privatisé. En Libye, les insurgés ont ainsi ressuscité le drapeau que s’était donné le pays avant que Kadhafi n’y conquière le pouvoir il y a quarante deux ans. Car c’est une autre condition nécessaire, quoique insuffisante, des processus révolutionnaires que de ménager un espace d’identification commun, au sein duquel il devient possible ensuite de s’affronter, même violemment, mais dans les limites d’un attachement primordial partagé.

L’étiologie des révoltes arabes ne peut donc faire l’économie d’une réflexion sur les rebelles et leurs communautés. Il n’y a jamais eu de révolutions sans l’existence ou la formation d’une culture d’opposition politique au régime en place [15][15] John Foran, op. cit.. Or la plupart des experts et des commentateurs occidentaux ont insisté sur la faiblesse des forces politiques de contestation des autorités arabes : partis d’opposition fantoches, leaders réprimés ou exilés, espaces publics muselés, société civile sous contrôle ou, dans le cas libyen, défaut d’organisation des mouvements spontanés de résistance, etc. Avec l’invocation de l’importance des moyens coercitifs des Etats, cette déploration représente toujours la raison principale du scepticisme vis-à-vis du mouvement historique en cours : elle justifiait hier les pronostics pessimistes quant à la probabilité d’une chute de régime en Tunisie et surtout en Egypte ; elle explique aujourd’hui les éventuelles déceptions de demain quant au caractère plus ou moins démocratique de la transition. Il reviendra aux historiens du futur de préciser, dans chaque cas national, la logique de formation de ces cultures d’opposition et la part exacte qu’ont tenue les événements les plus récents par rapport à des tendances plus profondes. D’ores et déjà cependant, la surprise généralisée provoquée par ces mouvements permet de souligner la limite du discours sceptique et de soulever quelques problèmes intéressants pour l’analyse des processus révolutionnaires.

Le premier concerne la formation des réseaux qui ont rendu possibles les mobilisations du Moyen-Orient. Si l’époque incline à l’explication réticulaire ou médiacentrée du monde social, cette tendance est ici renforcée par le fait que la mise en valeur, dans les analyses sociales et politiques du monde arabe, des contre-sociétés à fort « esprit de corps » (asabiyya) est une constante depuis Ibn Khaldoun. L’insistance des commentateurs porte surtout sur les nouveaux médias et les réseaux sociaux comme Facebook ou de chaînes de télévision comme Al Jazeera. N’est-ce pas le chef du marketing de l’entreprise multinationale Google au Proche-Orient, Waël Ghonim, qui a créé en 2009 la page Facebook « Nous sommes tous des Khaled Saïd », après la mort de ce jeune homme tabassé par la police à Alexandrie devant un cybercafé ? C’est un slogan analogue qui est repris après la mort de Mohamed Bouazizi en Tunisie. Et Ghonim fut également l’un de ceux qui ont lancé l’idée d’une manifestation publique de rue le 25 janvier dernier, dix-huit jours seulement avant la chute du régime de Moubarak. Si l’action des réseaux sociaux de la jeunesse éduquée et d’autres médias intervient certainement dans la mobilisation collective du monde arabe, elle dépend néanmoins du taux d’équipement des populations (inférieur à 10 % en Egypte et moindre encore pour les téléphones portables) et des usages socialement très différenciés de ces médias.

Les nouveaux médias se superposent à des réseaux plus anciens qui structurent depuis longtemps les sociabilités du Moyen-Orient : syndicats, comme l’UGTT (Union générale des travailleurs tunisiens) ; groupes d’ouvriers grévistes, comme ceux des usines textiles de Mahallah El-Kubra dans le nord de l’Egypte, mobilisés en 2007 ; universités ; cercles des notabilités locales périphériques plus puissantes qu’autrefois à cause du retrait de l’Etat et du gonflement des classes intermédiaires ; quartiers des villes moyennes de province et des grandes métropoles, dont la mixité sociale est souvent beaucoup plus importante qu’en Occident, comme dans certaines parties du Caire, etc. Et s’il est vrai qu’il n’existe pas d’« alternative associative » aux partis et aux mouvements d’opposition souvent inexistants [16][16] Michel Camau, « Sociétés civiles “réelles” et téléologie…, le développement des ONG a pu toutefois représenter une infrastructure mobilisable dans les révoltes en cours — en particulier dans certains mouvements de défense des droits de l’homme, comme la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’homme, ou chez leurs avocats et des organisations semblables en Syrie, au Maroc, en Iran. Absente des débuts du mouvement égyptien, la confrérie des Frères musulmans représente aussi un des plus puissants réseaux de solidarité, bien qu’il ait été politiquement dominé sous le pouvoir antérieur.

Autre approche de la révolte : est-il possible de la relier à des actes de la vie quotidienne, des engagements locaux ou à peine perceptibles, des discours cachés critiquant le pouvoir et ses représentants, des passions culturelles apparemment sans visée publique ou politique, bref à tout un continent pratique qualifié parfois d’« infrapolitique », dont les sociétés arabes seraient porteuses depuis plusieurs années, particulièrement chez les jeunes [17][17] James C. Scott, La Domination et les arts de la résistance…. ? Dans le cas égyptien, le politiste Asef Bayat insiste par exemple sur l’importance des « pratiques sans mouvements » (non movements practices) à côté de mouvements sociaux défendant la démocratie comme « Kefaya » en 2005 : auto-organisation de prolétaires urbains mettant en place un service de parkings, indépendance relative de certaines femmes musulmanes vis-à-vis du port du hijab, arrangements de la jeunesse avec la morale religieuse pour se retrouver dans des fêtes ou pour partager une sexualité, fraternité entre chrétiens et musulmans dans plusieurs banlieues du Caire, etc [18][18] Asef Bayat, Life as Politics : How Ordinary People…. Selon Bayat, les transformations sociales et politiques en cours depuis les années 1990 s’appuient sur ces cultures diffuses, minoritaires et postislamistes. Les militants de la place Tahrir avaient pour slogan « Notre révolution est civile, ni violente, ni religieuse », remarque-t-il.

Mark Levine a trouvé récemment des signes de ce postislamisme en examinant la culture de la musique Heavy Metal dans dix pays du Moyen-Orient [19][19] Mark Levine, Heavy Metal Islam, New York, Three Rivers…. « Nous jouons du Heavy Metal, parce nos vies sont heavy metal », c’est-à-dire oppressantes, lui expliquait Reda Zine, une des célébrités marocaines du genre. Dans son enquête, Levine a découvert la même jeunesse que celle dont il est question lors des dernières révoltes arabes : éduquée, anglophone, se donnant des rendez-vous clandestins sur Internet, en lutte contre la censure et le jugement des autorités et des pouvoirs religieux, non représentative aussi … A Dubaï comme à Téhéran, Rabat et Le Caire, elle conçoit les musiques occidentales extrêmes comme un asile. En Egypte, elle n’est pas condamnée par les fractions les plus jeunes des Frères musulmans qui revendiquent une « élasticité » morale et culturelle. Depuis 2005 ces militants, eux-mêmes plus éduqués que leurs pairs, sont souvent favorables à la démocratie politique dans la mesure où la défense des droits des musulmans face au régime ne semblait pas envisageable sans défendre les droits de tous. Les événements récents apparaîtront peut-être dans quelques mois comme le résultat de ce nouveau parti pris de la confrérie. Il n’empêche que les liens idéologiques ou sociaux unissant les contre-cultures passées à la révolte présente sont un des mystères les plus épais des événements en cours. Concevoir l’orchestration éventuelle qui a fédéré des pratiques très éparses, et peut-être différents pays, sera une tâche encore plus ardue. Plus radicalement alors, c’est à l’idée d’un terreau antérieur favorable aux mobilisations qu’il faudra en définitive renoncer. Car l’histoire des révolutions livre également une autre leçon qui n’a pas encore été évoquée : ce ne sont pas les révolutionnaires qui font les révolutions, mais les révolutions qui font les révolutionnaires [20][20] Timothy Tackett, Par la volonté du peuple. Comment….

Avant de tester la validité de cette leçon, il faut souligner l’importance des contextes sociaux et politiques nationaux dans lesquels tous les facteurs qui viennent d’être mentionnés sont plus ou moins présents avec des poids relatifs différents sur les événements. Le clivage le plus pertinent pour approcher la probabilité que les révoltes entraînent des changements de régime paraît être la rente pétrolière. Certes, dans les monarchies du Golfe aussi, les jeunes connaissent un déclassement dû en partie au boom immobilier des années 2000 et à la hausse des prix du logement. Le monde des élites politiques et économiques qui envoie leurs enfants étudier à l’étranger est par ailleurs extrêmement clos. Les inégalités économiques et sociales sont gigantesques. Bahreïn, Oman, Iran, Arabie saoudite, Algérie : dans ces pays, les révoltes sont durement réprimées. Mais l’importance des ressources pétrolières disponibles offre toujours une marge de man œuvre, celle de la redistribution économique d’urgence dans le but de calmer la contestation. Signe éventuel de l’importance de ce volant d’apaisement : les révoltes ont été plus fortes à Bahreïn où les réserves financières sont les plus faibles.

Une autre ligne de clivage sépare les Etats en fonction de leur dépendance économique envers l’Occident, en particulier les Etats-Unis. On oublie parfois que les révolutions et les changements de régime sont fortement dépendants des rapports de force internationaux. Dans son étude comparée des révolutions du tiers monde depuis 1945, John Foran a identifié l’absence de changement de comportement du système international vis-à-vis du pays en révolte comme un des deux seuls facteurs d’échec certain des processus révolutionnaires (avec l’absence d’une culture politique d’opposition) [21][21] John Foran, op. cit., p. 243.. Les révoltes arabes n’auraient probablement pas conduit à des renversements de régime sans l’inversion des positions américaines et européennes envers les leaders concernés. Une comparaison avec les émeutes les plus importantes des décennies précédentes en Egypte (1986, 2008) ou en Tunisie (1984, 2008) pourrait le confirmer. Des puissances régionales sont également intervenues, comme le Qatar qui finance des pans importants du secteur humanitaire en Libye ou la chaîne Al Jazeera, l’Iran, ou bien l’Arabie saoudite dont l’armée a servi la répression des révoltes au Bahreïn. Les crises ont été plus fortes dans les sociétés qui bénéficient d’une aide importante de la part des Etats-Unis, comme l’Egypte, le Yémen, la Jordanie. En Libye et en Tunisie, c’est l’aide européenne qui semble avoir fragilisé les régimes en place. Et lorsque ces soutiens financiers extérieurs sont moins importants, comme en Iran, au Maroc, en Syrie, les régimes semblent au contraire plus solides jusqu’à ce jour.

La liste des facteurs externes ou internes des révoltes arabes de 2011 pourra toujours être allongée, affinée, corrigée ou spécifiée selon les sociétés. Mais les explications produites ainsi risqueront toujours de manquer l’essentiel : les raisons d’activation à un moment précis du cours de l’histoire des différentes variables de structure sociale et politique qui ont été mentionnées. Seule la dynamique endogène des séquences critiques permet de comprendre que des facteurs déjà présents dans le passé des révoltes ne restent pas constants dans le temps, qu’ils soient eux-mêmes métamorphosés, recomposés, propulsant, dans certains cas, les premiers mouvements qu’ils ont déclenchés au-delà d’eux-mêmes. Pourquoi dès lors s’appesantir autant sur l’étiologie des révoltes arabes ? C’est que les schèmes explicatifs proposés jusqu’ici ne sont pas l’apanage des experts. Sous des formes plus ou moins simplifiées, ils sont aussi mobilisés par les journalistes, les commentateurs et les protagonistes des révoltes qui bricolent leurs anticipations quotidiennes avec des bouts de toutes ces théories. Pendant des événements critiques dont « le résultat est rarement net », comme dit Sartre, les analyses et les jugements portés sur ce qui se passe ne se réduisent pas en effet à de simples décorations des faits [22][22] « Par la raison que [dans la Révolution française]…. Ce sont des forces vives dans le jeu de l’histoire, capables de faire basculer les motivations ainsi que les conduites des acteurs. L’ambiguïté est ce qui définit l’événement, la rupture historique, l’effervescence révolutionnaire. Dans ces moments d’exception, les jugements habituels peuvent s’inverser et ce qui était perçu en temps normal comme une raison de retrait ou de fuite apparaît alors comme une raison d’engagement et de lutte. Il y a eu, dans les révoltes tunisiennes et égyptiennes, au moins une séquence identifiable où les anticipations collectives oscillaient jusqu’à s’inverser. C’est ce qu’illustrent les réactions à certains discours télévisés de Ben Ali et de Moubarak. Appelons points d’inflexion de tels moments. Toute théorie de la révolution se doit de comprendre la logique d’apparition et de disparition de ces points.

Le 28 décembre dernier, onze jours après le début des manifestations de Sidi Bouzid, le Président tunisien intervient pour dénoncer des « agitateurs extérieurs », puis il limoge quatre ministres le lendemain. Deux jours plus tard, il fait de nouvelles concessions à la télévision, en matière sociale notamment. Le 10 janvier, il s’en prend au terrorisme qui percerait derrière les manifestations et parle de créer 300 000 emplois. Trois jours plus tard, une dernière intervention en arabe dialectal promet pêle-mêle sa non-représentation aux élections de 2014, la liberté de la presse, l’arrêt de la répression, la levée de la censure sur Internet, l’abaissement du prix des denrées alimentaires de base ainsi que la création de commissions d’enquête sur les « dépassements » et la corruption. Mais le lendemain, le 14 janvier, le chef d’Etat tunisien n’a pas d’autre choix que de quitter le pays.

La séquence égyptienne est plus rapide encore. Trois jours après la chute du régime tunisien, des Egyptiens tentent à leur tour de s’immoler. Les 25 et 28 janvier, des manifestations sont organisées dans plusieurs villes du pays qui prennent une ampleur inattendue, compte tenu de l’Etat d’urgence permanent. Fin janvier, dans une première allocution télévisée, le raïs annonce qu’il dissout le gouvernement et qu’il nomme son chef des services de renseignements, Omar Souleiman, comme vice-président. Quelques jours plus tard, il dénonce l’influence pernicieuse des islamistes et de forces étrangères, promet qu’il ne se représentera pas aux prochaines élections présidentielles de septembre et que son fils ne lui succèdera pas. Le jeudi 3 février, il intervient auprès d’une journaliste américaine à qui il se dit « fatigué du pouvoir », mais craignant le « chaos ». Souleiman engage parallèlement des discussions avec des forces d’opposition dont les Frères musulmans, alors que cette organisation avait été pénalisée pendant plusieurs décennies et disqualifiée aux dernières élections à cause des fraudes du pouvoir. Le 10 février, Moubarak fait une dernière intervention télévisée où il délègue ses pouvoirs « constitutionnellement » à son vice-président, mais il doit pourtant quitter son poste le lendemain.

Ces deux récits ont des différences, mais ils se caractérisent par le fait que les concessions publiques faites par le pouvoir n’entraînent pas une diminution de la mobilisation, comme l’espèrent les dirigeants. La révolte s’étend malgré les « gestes » des présidents. Leur calcul ne fonctionne pas alors qu’il est identique dans d’autres pays de la zone. Le Maroc a doublé ses subventions aux produits de première nécessité (gaz, sucre, farine). L’Arabie saoudite a débloqué 36 milliards de dollars d’aides sociales aux fonctionnaires, aux chômeurs, aux étudiants et promis 400 milliards de dollars pour la santé et l’éducation dans les années qui viennent. La Jordanie a annoncé des hausses de salaires, des retraites et des baisses des prix de première nécessité. La Syrie a limogé fin mars son Premier ministre et fait miroiter une levée de la loi d’urgence en vigueur depuis quarante-huit ans. Mais en Tunisie et en Egypte, l’exposition publique des concessions politiques et économiques a davantage conforté les manifestants qu’elle ne les a apaisés. Elle a même étendu la contestation. On s’est demandé récemment pourquoi, dans des pays où les services de renseignements et le complexe sécuritaire étaient si développés, l’ampleur de la révolte n’avait pu être anticipée [23][23] Gilles Kepel, « Vers un nouveau monde arabe », Le Monde,…. C’est bien que les révoltés arabes d’aujourd’hui n’avaient rien avant ces événements de révoltés typiques. Comment dès lors interpréter cette transition soudaine, manifeste — on se souvient des chaussures brandies de la place Tahrir lors du dernier discours de Moubarak —, de l’obéissance à la défiance ?

De tels points d’inflexion peuvent être formalisés comme les résultats de jeux complexes dans lesquels les choix tactiques des protagonistes sont interdépendants. Ces situations, que l’on retrouverait dans les crises financières ou bien dans les concours de beauté — selon la parabole de Keynes —, sont telles que les comportements d’un individu sont déterminés par l’idée qu’il se fait de ce que seront les comportements des autres joueurs. Dans ces conjonctures de grande incertitude, il faut anticiper sur les anticipations d’autrui. La Grande Peur de 1789 est un exemple connu de ce mimétisme des attitudes en situation révolutionnaire. A son sujet, l’historien Georges Lefebvre a montré, comme le remarquait Sartre, que les offensives populaires de l’été 1789 étaient « fondamentalement des journées défensives [24][24] Jean-Paul Sartre, op. cit., p. 83. ». Le peuple parisien craignait d’être massacré par une armée de contre-révolutionnaires et la rumeur d’un complot aristocratique entraîna des pillages et des jacqueries antiféodales dans toute la France. Même si la thèse de Lefebvre est aujourd’hui contestée [25][25] Timothy Tackett, « La Grande Peur et le complot aristocratique…, on peut faire l’hypothèse que la défiance soudaine et déterminée envers les dirigeants égyptiens et tunisiens est en partie liée à une « grande peur » semblable.

Avant d’être le résultat d’une rumeur, cette peur s’appuie sur l’expérience concrète de la répression. Déjà forte avant les mobilisations récentes, elle s’est accrue pendant celles-ci, faisant plusieurs centaines de morts et entraînant des arrestations et des emprisonnements par milliers. Les concessions apparentes des discours présidentiels étaient contredites par la réalité des actions policières du régime. Ensuite, faute de libertés de l’information, les rumeurs prévalaient quant au nombre de morts, de blessés et d’incarcérés. Et chaque promesse ostentatoire de la part du dirigeant pouvait sembler dissimuler le véritable complot répressif. Enfin, l’action ordinaire de la police ou de ses forces auxiliaires était également prolongée par des citoyens complices (ou par des mercenaires étrangers comme en Libye) et parfois par d’anciens policiers en civil inquiets pour leur futur — on se souvient des miliciens pro-Moubarak attaquant la place Tahrir le 2 février —, défendant le régime jusqu’aux derniers jours, voire après sa chute comme en Tunisie. D’où cette question : et si les révoltes arabes étaient devenues offensives en se croyant avant tout défensives ? N’est-ce pas la peur qui leur a conféré la force de ne pas céder aux concessions, d’avancer alors même que le pouvoir attendait qu’elles reculent ? Les formalisations contemporaines sur les croyances collectives en situation d’incertitude confirment que l’emprise de la peur sur celles-ci est bien plus mobilisatrice que ne peut l’être l’espérance [26][26] Jon Elster, Explaining Social Behavior. More Nults….

En Libye, la promesse télévisée de Kadhafi de plonger sa population dans un « bain de sang » a sans doute aussi servi le camp des insurgés. Mais dans ce cas, comme en Syrie, les signaux émis par le pouvoir sont trop contradictoires et imprévisibles pour faire basculer les citoyens. Fin mars, juste après l’engagement militaire occidental en Libye, on rapportait même que les opposants armés ne savaient plus « si c’était la fête ou si c’était la guerre ». La désorientation est alors totale et les possibilités d’inflexion de la révolte maximales. Les citoyens et les dirigeants manquent d’informations et d’appuis pour asseoir leur choix. Car si les discours présidentiels à la télévision ont certainement infléchi, en Tunisie et en Egypte, l’obéissance aux régimes, ils ne suffisent pas à faire basculer les comportements vers la révolte ou vers le soutien aux manifestants. D’autres signaux sont également nécessaires pour diminuer le sentiment d’incertitude des protagonistes et pour aligner leurs anticipations.

Plusieurs des ressorts complexes de cet « alignement » ont été identifiés dans les analyses les plus récentes des changements de régime [27][27] Ivan Ermakoff, Ruling Oneself Out. A Theory of Collective…. L’un d’entre eux peut venir, dans certaines conditions, des prises de position de porte-parole reconnus comme légitimes pour représenter un groupe et capables, à ce titre, d’incarner l’inflexion nécessaire de l’histoire. Dans des pays où les forces d’opposition ont été muselées, décimées ou discréditées, ces individus sont souvent venus de l’étranger : anciens exilés de partis interdits, figures internationales comme Mohamed El-Baradei, le prix Nobel égyptien de la Paix de 2005, participant au Caire aux premières grandes manifestations de révoltes de son pays. Cette distance offre toutefois un crédit fragile, toujours susceptible d’être contesté par des personnalités de l’espace politique intérieur. C’est pourquoi les défections de ministres, de militaires, de diplomates ou de dignitaires variés, issus des hauts rangs des régimes contestés, sont une autre information susceptible d’offrir des repères aux indécis. Le refus du général Rachid Ammar, le 13 janvier, de tirer sur la foule tunisienne participe de ces choix qui encouragent d’autres refus. Au Yémen, lorsque le général Ali Mohsen, demi-frère du président Ali Abdallah Saleh, rejoint la contestation avec les partis d’opposition, des parlementaires, des diplomates, des cheikhs tribaux, il offre un second souffle aux manifestants. Sur le seul plan stratégique, le retrait progressif de la police tunisienne et surtout le ralliement des armées aux manifestations populaires en Tunisie et en Egypte ont été décisifs. A contrario, dans les pays où l’armée et la police ne paraissent pas divisées, les chances de rupture historique sont, à ce stade, beaucoup plus faibles. Dans les autres cas, l’identification à des porte-parole n’est pas toujours suffisante, car leur crédibilité est elle-même incertaine et leurs prises de position pas toujours diffusées à l’intérieur des pays.

Les arènes sociales sont un autre ressort capable de produire la résorption des incertitudes et l’alignement des croyances [28][28] Voir l’analyse des dynamiques de groupe de la place…. L’occupation des places publiques a ainsi constitué un répertoire d’action quasi systématique des révoltes arabes. Des capitales comme Sanaa ou Tripoli ont subitement été partagées entre deux centres politiques, celui des opposants et celui des manifestants pro-régime. La première jonction, place Tahrir au Caire, de mouvements scindés par la police, le jour où le gouvernement égyptien avait intégralement coupé les communications par le réseau Internet et par les téléphones portables, a constitué un moment important pour la survie du mouvement. Surtout, l’ajustement sur ces places des différents jugements individuels au sujet de la situation agit comme un ressort des engagements (et des désengagements). Au point que ces places libérées sont elles-mêmes devenues un acteur politique à part entière, s’autodésignant comme porte-parole du peuple à elles seules.

La chaîne de télévision Al Jazeera a certainement contribué à légitimer ces nouveaux espaces et ces acteurs politiques dans les pays en crise et à l’étranger. Elle a également servi, au jour le jour, de canal des anticipations nouvelles pour ses seuls spectateurs, rendant envisageable leur passage à l’action. Même si, comme ces chaînes, Facebook ou Twitter ne touchent qu’une faible minorité de la population, ils occupent aussi avec d’autres réseaux sociaux une fonction dans le processus d’alignement des croyances et de construction de crédibilités alternatives à celles des détenteurs de pouvoir. Car ces réseaux ne servent pas seulement d’outils de communication et de mobilisation, comme il a été souvent dit. Les différentes listes qu’ils abritent fonctionnent comme des pétitions. Elles ont pu servir à comparer les forces en présence avant de manifester dans la rue. Elles offraient une anticipation des anticipations d’autruis et permettaient aux indécis de choisir leur camp. Est-ce la raison pour laquelle Robert Gibbs, porte-parole de la Maison Blanche, critiqua ouvertement son allié égyptien le 29 janvier dernier, quand ce dernier avait coupé l’accès à Internet la veille ? Nous n’en saurons rien. Mais il lui demanda instamment de rétablir les connexions. Une telle intervention de la puissance américaine pourrait bien être significative de la place stratégique accordée, dans ces moments critiques, aux arènes d’alignement des opinions les plus larges mais également les plus protégées. Une autre image des réseaux sociaux ressort de ces analyses : plus que des pourvoyeurs d’information, ce sont des simulateurs des forces engagées dans la bataille politique et des espaces moins risqués que la rue où rendre publiques ses prises de position.

S’est-on jamais demandé pourquoi les grandes mobilisations libéraient la parole ? Bien entendu, les révoltes, même en régimes autoritaires, ouvrent de nouveaux espaces de communication. Mais si l’on parle tant pendant ce type d’événements, c’est qu’il n’y a guère d’autres moyens de savoir comment définir la situation ou bien que faire et pourquoi le faire. La « prise de parole » ne témoigne pas nécessairement de la croyance, dont parlait de Certeau à propos de Mai 68, qu’avec elle on peut faire l’histoire et prendre la Bastille [29][29] Michel de Certeau, La Prise de parole et autres écrits…. Mais elle est bien cette ressource ultime, et quasiment inépuisable, qui limite dans les moments d’effervescence politique l’expérience de l’incertitude et l’oscillation des sentiments.

Et maintenant ? Maintenant qu’ont été soulignés quelques mécanismes par lesquels l’imprévisible de ces révoltes est devenu possible et à quelles conditions ils pourraient s’étendre au-delà de la Tunisie, de l’Egypte et des autres pays où une crise politique est en cours. Maintenant que sont mieux connus les ressorts qui ont infléchi le sentiment des peuples arabes au point de leur donner le courage de vouloir la chute de leur régime. Que reste-t-il ? Les porte-parole, les arènes, les mesures de l’opinion ne se sont-ils pas depuis multipliés ? Même si ses règles ont changé, le jeu politique ordinaire n’a-t-il pas repris ses droits ? Après l’euphorie, l’hésitation n’a-t-elle pas à nouveau gagné les esprits ? La courbe de l’histoire du Moyen-Orient ne risque-t-elle pas de connaître rapidement, si ce n’est déjà fait, une nouvelle inflexion ? Et ces révoltes seront-elles alors vraiment des révolutions ?

Ici encore, l’analyse comparée des grandes crises politiques peut offrir un critère intéressant d’appréciation de ces questions : les processus révolutionnaires sont longs, ils prennent souvent plusieurs années, mais il n’en est pas un qui n’ait débouché sur une issue révolutionnaire sans passer par une polarisation politique au sein des forces contestataires [30][30] Timothy Tackett, op. cit., pp. 284-285.. Il y a bien, à l’heure actuelle, des divisions importantes au sein des révoltes tunisienne et égyptienne. Dans les deux pays, les anciennes élites administratives et politiques sont loin d’avoir disparues. Ce qui était le Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD) de Tunisie, ou bien les hiérarques de l’armée égyptienne participent à la transition. Derrière les clivages entre anciens et modernes, les partages générationnels sont flagrants. Combien de temps des porte-parole âgés pourront-ils représenter des révoltes portées par des populations jeunes ? Les divisions entre classes paraissent, elles aussi, plus accusées encore qu’avant la révolution, comme en témoignent les vagues de grève qui se sont poursuivies après le départ des dirigeants en Egypte et en Tunisie. Il ne faut pas oublier enfin que les révoltes n’ont nulle part été confinées aux capitales, qu’elles ont connu une ampleur territoriale souvent sans précédent. Dans des pays où les mégalopoles et les grandes villes côtoient des régions très rurales et des déserts, les divisions territoriales ne sont pas mortes avec les événements, comme le montrerait sans doute la situation libyenne, puisque le Conseil de transition national y est organisé en régions. Il reste qu’aucune de ces divisions n’est en soi, ni à elle seule, un antagonisme politique, a fortiori si aucune organisation n’en transfère les oppositions dans les arènes de la transition : places publiques, assemblées constituantes éventuelles, « Instance nationale pour la réalisation des objectifs de la révolution » tunisienne, institutions et entreprises politiques traditionnelles, etc. En outre, alors que la peur était mobilisatrice juste avant la chute du régime, elle représente aujourd’hui plutôt un frein à la politisation des différences sociales dont certains craignent qu’elle fasse sombrer le pays dans le chaos.

On peut alors se demander pourquoi ces révoltes ont été si rapidement qualifiées de révolutions. « Ce n’est pas une affaire de prix du pain », affirmèrent d’abord les manifestants tunisiens et égyptiens, rejetant d’emblée la comparaison, imposée par les régimes en place, de leurs premiers rassemblements avec les émeutes de la faim. « Ce qu’on veut, c’est une transition totale », ont poursuivi quelques autres. Une « transition totale » plutôt qu’une transition partielle ou bien simplement démocratique ? Une « transition totale » plutôt qu’une révolution ? C’est bien de cela qu’il s’agit : inventer une dénomination inédite pour le processus en cours. Ne pas laisser la définition des événements par les acteurs internationaux, les médias, les détenteurs du pouvoir, l’emporter sur les événements. Trop d’incertitude entrave l’action dans le temps de la révolte. Mais trop de certitude ferme la situation et interdit toute inflexion. Rien n’est plus puissant en effet qu’une qualification d’événements portée avec suffisamment de légitimité ou de force pour limiter l’ouverture de l’histoire. L’étiquette de « révolution », si contestée lorsqu’il fallait caractériser la chute du bloc soviétique après 1989, s’est pourtant banalisée pour parler de ces révoltes arabes. Elle les aura peut-être privées de leur élan, si bien que la « révolution » y paraît déjà comme quelque chose à conserver plutôt qu’à construire, et la forme politique de l’Assemblée constituante un « moindre mal » plutôt qu’une arme du changement [31][31] « M. Essebsi, “heureux d’avoir contribué à l’avènement…. Quant à la « transition totale », nul ne sait encore de quoi il s’agit et c’est très bien ainsi : rien n’est plus conforme à l’indétermination des moments de révoltes que de les désigner par un signifiant vide.

Le 6 avril 2011

Notes

[1]

Charles Tilly, Les Révolutions européennes, 1492-1992, Paris, Le Seuil, coll. « Faire l’Europe », 1993, p. 366.

[2]

Entre autres formulations plus ou moins sophistiquées de ce « paradoxe de l’action collective », voir la plus célèbre : Mancur Olson, Logique de l’action collective, Paris, Presses universitaires de France, 1971 [1966].

[3]

Michel Dobry, Sociologie des crises politiques, Paris, Presses de la Fondation nationale des sciences politiques, 2e édition, 1992.

[4]

Youssef Courbage, Emmanuel Todd, Le Rendez-vous des civilisations, Paris, Le Seuil, coll. « La République des Idées », 2007.

[5]

James C. Davies, « The J-Curve of Rising and Declining Satisfactions as a Cause of Revolution and Rebellion », in Hugh D. Graham, Ted R. Gurr (ed.), Violence in America. Historical and Comparative Perspective, Beverly Hills (Ca.)/London, Sage, 1979, pp. 415-436.

[6]

C’est le principal schème explicatif déployé dans Pierre Bourdieu, Homo Academicus, Paris, Minuit, 1984.

[7]

Jeff Goodwin, No Other Way Out. States and Revolutionary Movements, 1945-1991, Cambridge, Cambridge University Press, 2001, pp. 300-301.

[8]

John Foran, Taking Power : On the Origins of Third World Revolutions, Cambridge, Cambridge University Press, 2005.

[9]

Michel Foucault, Naissance de la biopolitique, Paris, Le Seuil/ Gallimard, 2004.

[10]

Nicolas Guilhot, The Democracy Makers. Human Rights and the Politics of Global Order, New York, Columbia University Press, 2005.

[11]

Steven Heydemann, « Upgrading Authoritarianism in the Arab World », Analysis Paper, 13, The Saban Center for Middle East Policy at Brookings Institution, october 2007, 38 p.

[12]

« Pour que la révolution éclate, écrivait Lénine, il ne suffit pas que la “base ne veuille plus” vivre comme auparavant, mais il importe encore que le “sommet ne le puisse plus”. » Dans Theda Skocpol, Etats et révolutions sociales. La révolution en France, en Russie et en Chine, Paris, Fayard, coll. « L’espace du politique », 1985 [1979].

[13]

Béatrice Hibou, La Force de l’obéissance. Economie politique de la répression en Tunisie, Paris, La Découverte, 2006.

[14]

Olivier Roy, « Révolution postislamiste », Le Monde, 12 février 2011 ; Jean-Pierre Filiu, « L’intifada démocratique arabe est un mouvement de libération nationale », Le Monde, 10 mars 2011.

[15]

John Foran, op. cit.

[16]

Michel Camau, « Sociétés civiles “réelles” et téléologie de la démocratisation », Revue internationale de la politique comparée, vol. 2, n° 9, 2002, pp. 212-232.

[17]

James C. Scott, La Domination et les arts de la résistance. Fragments du discours subalterne, Paris, éditions Amsterdam, 2008 [1992].

[18]

Asef Bayat, Life as Politics : How Ordinary People Change the Middle East, Stanford, Stanford University Press, 2009.

[19]

Mark Levine, Heavy Metal Islam, New York, Three Rivers Press, 2008.

[20]

Timothy Tackett, Par la volonté du peuple. Comment les députés de 1789 sont devenus révolutionnaires, Paris, Albin Michel, coll. « L’Evolution de l’humanité », 1997 [1996].

[21]

John Foran, op. cit., p. 243.

[22]

« Par la raison que [dans la Révolution française] chaque comportement d’un groupe dévoilé dépasse le comportement du groupe adverse, se modifie par tactique en fonction de celui-ci et, en conséquence, modifie les structures du groupe lui-même, l’événement, dans sa pleine réalité concrète, est l’unité organisée d’une pluralité d’oppositions qui se dépassent réciproquement. […] A partir de là […], il faut considérer l’événement comme un système en mouvement qui entraîne les hommes vers son propre anéantissement, le résultat est rarement net […]. » Dans Jean-Paul Sartre, Critique de la raison dialectique, Paris, Gallimard, 1960, pp. 83-84.

[23]

Gilles Kepel, « Vers un nouveau monde arabe », Le Monde, 4 avril 2011.

[24]

Jean-Paul Sartre, op. cit., p. 83.

[25]

Timothy Tackett, « La Grande Peur et le complot aristocratique sous la Révolution française », Annales historiques de la Révolution française, no 335, janvier-mars 2004, pp. 1-17.

[26]

Jon Elster, Explaining Social Behavior. More Nults and Bolts for the Social Sciences, Cambridge, Cambridge University Press, 2007, pp. 384-385.

[27]

Ivan Ermakoff, Ruling Oneself Out. A Theory of Collective Abdication, Durham (NC), Duke University Press, 2008.

[28]

Voir l’analyse des dynamiques de groupe de la place de la Kasbah de Tunis proposée dans ce numéro par Choukri Hmed.

[29]

Michel de Certeau, La Prise de parole et autres écrits politiques, Paris, Le Seuil, coll. « Points-Essais », 1994.

[30]

Timothy Tackett, op. cit., pp. 284-285.

[31]

« M. Essebsi, “heureux d’avoir contribué à l’avènement de la IIe République” en Tunisie », Le Monde, 11 mars 2011.


Reconnaissance de Jérusalem/Trump: Quand la condamnation est unanime (From Lincoln to Ike, Reagan or Bush, almost all GOP presidents have been stereotyped as not very bright and guess who got to have the last laugh in the end ?)

29 décembre, 2017

Lorsqu’un Sanhédrin s’est déclaré unanime pour condamner, l’accusé sera acquitté. Le Talmud
George Orwell disait,  je crois dans 1984, que dans les temps de tromperie généralisée, dire la vérité est un acte révolutionnaire. David Hoffmann
Le langage politique est destiné à rendre vraisemblables les mensonges, respectables les meurtres, et à donner l’apparence de la solidité à ce qui n’est que vent. George Orwell
Il n’y a pas un racisme, mais des racismes : il y a autant de racismes qu’il y a de groupes qui ont besoin de se justifier d’exister comme ils existent, ce qui constitue la fonction invariante des racismes. Il me semble très important de porter l’analyse sur les formes du racisme qui sont sans doute les plus subtiles, les plus méconnaissables, donc les plus rarement dénoncées, peut-être parce que les dénonciateurs ordinaires du racisme possèdent certaines des propriétés qui inclinent à cette forme de racisme. (…) Tout racisme est un essentialisme et le racisme de l’intelligence est la forme de sociodicée caractéristique d’une classe dominante dont le pouvoir repose en partie sur la possession de titres qui, comme les titres scolaires, sont censés être des garanties d’intelligence et qui ont pris la place, dans beaucoup de sociétés, et pour l’accès même aux positions de pouvoir économique, des titres anciens comme les titres de propriété et les titres de noblesse. Pierre Bourdieu
Reagan, je l’ai trouvé comme il est : habité de certitudes. Américain typique, il n’est pas très exportable. Mitterrand (sommet d’Ottawa, 1981)
Son étroitesse d’esprit est évidente. Cet homme n’a que quelques disques qui tournent et retournent dans sa tête. Mitterrand (sommet de Williamsburg, 1983)
Il est temps de tuer le président. Monisha Rajesh
Trump c’est le candidat qui redonne aux Américains l’espoir, l’espoir qu’il soit assassiné avant son investiture. Pablo Mira (France Inter)
This is a message to Trump the idiot. You idiot, your promise to Israel will not be successful. You idiot, Jerusalem is the capital of Palestine for all eternity. Idriss
The Palestinians could have issued a low-key response, saying simply that no one, not even Trump, could decide the future of Jerusalem without their agreement. They could have kept their channels to the United States open and waited to see if anything would come of the much-vaunted Trump peace proposal. Instead, they declared “days of rage” that quickly fizzled, and then effectively severed ties with the Americans by announcing they would be boycotting any scheduled meetings with administration officials. This is idle talk based on wishful thinking. No other country has the resources, the skilled and experienced diplomatic corps, the investment in the region and the credibility to become the brokers of the process. The European Union is mired in a near-existential crisis, with Brexit cutting off one of its major members; its unofficial leader, German Chancellor Angela Merkel, is struggling to build a coalition at home; and its unofficial leader-in-waiting, French President Emmanuel Macron, lacks the experience and attention span to devote himself properly. Russia has ulterior motives and does not really wish to help bring peace, just enhance its influence. China, which launched a Mideast conference this past week, is too far away – physically and mentally – to be much more than a bystander. And, most important, Israel can and will veto any other partner besides the Americans. Haaretz
Securing national borders seems pretty orthodox. In an age of anti-Western terrorism, placing temporary holds on would-be immigrants from war-torn zones until they can be vetted is hardly radical. Expecting “sanctuary cities” to follow federal laws rather than embrace the nullification strategies of the secessionist Old Confederacy is a return to the laws of the Constitution. Using the term “radical Islamic terror” in place of “workplace violence” or “man-caused disasters” is sensible, not subversive. Insisting that NATO members meet their long-ignored defense-spending obligations is not provocative but overdue. Assuming that both the European Union and the United Nations are imploding is empirical, not unhinged. Questioning the secret side agreements of the Iran deal or failed Russian reset is facing reality. Making the Environmental Protection Agency follow laws rather than make laws is the way it always was supposed to be. Unapologetically siding with Israel, the only free and democratic country in the Middle East, used to be standard U.S. policy until Obama was elected. (…) Expecting the media to report the news rather than massage it to fit progressive agendas makes sense. In the past, proclaiming Obama a “sort of god” or the smartest man ever to enter the presidency was not normal journalistic practice. (…) Half the country is having a hard time adjusting to Trumpism, confusing Trump’s often unorthodox and grating style with his otherwise practical and mostly centrist agenda. In sum, Trump seems a revolutionary, but that is only because he is loudly undoing a revolution. Victor Davis Hanson
Donald Trump is on course to win re-election in 2020, senior British diplomats believe, as he approaches his first full year in office. They think that despite a string of negative headlines the US president has largely kept his support base onside since entering White House. Possible Democratic contenders are seen as either too old – such as Bernie Sanders and Joe Biden – or lacking in the name recognition needed to defeat Mr Trump. There is also a belief the US president has curbed some of his most radical policy instincts since taking office, such as ignoring Nato or pulling out of Afghanistan. The Telegraph
Nearly a year into his presidency, Mr. Trump remains an erratic, idiosyncratic leader on the global stage, an insurgent who attacks allies the United States has nurtured since World War II and who can seem more at home with America’s adversaries… He has assiduously cultivated President Xi Jinping of China and avoided criticizing President Vladimir V. Putin of Russia — leaders of the two countries that his own national security strategy calls the greatest geopolitical threats to America. NYT
A website archiving all of Donald Trump’s tweets calculated that he “stupid-tweeted” 183 times since Oct. 7, 2011. That’s a whole lot of stupid. It’s over 30 stupids per year for the past 6 years, not to mention his oral stupids. In fact, calling people stupid is probably Donald Trump’s crowning example of staying on message. And I suspect he’ll continue to use this art form for as long as his mouth works and his fingers – or even just his middle ones – can gesticulate. But stupid-speak does not stupid make. In fact, his stupid strategy can be called insightful, crafty, and productive. His bullying paid off. He has earned the title America’s stupid-caller-in-chief. Stupid people can’t do that. But what’s impeccably good for the goose is not necessarily good for those of us who would love a gander at his impeachment. And the principal difference between him calling us stupid and us returning the favor is that he is in power. (…) Speaking from experience, no single political party or their voters has a lock on stupid. (…) While it may be good for a chuckle, calling or even thinking someone else stupid is virtually guaranteed to give them the last laugh. Jason Lorber (Vermont Democrat)
This time one year ago, the assumption dominating political coverage was that the only people more stupid than Donald Trump were the deplorables who elected him. Since then, of course, President-elect Trump has become President Trump. Over his 11 months in office, he has put Neil Gorsuch on the Supreme Court and four times as many judges on the appellate courts as Barack Obama did his first year; recognized Jerusalem as the capital of Israel; withdrawn from the Paris climate accord; adopted a more resolute policy on Afghanistan than the one he’d campaigned on; rolled back the mandate forcing Catholic nuns, among others, to provide employees with contraception and abortifacients; signed legislation to open up drilling for oil in the Arctic National Wildlife Refuge; initiated a bold, deregulatory assault on the administrative state—and topped it all off with the first major overhaul of the tax code in more than 30 years. And yet that Mr. Trump is a very stupid man remains the assumption dominating his press coverage. Add to this the sorry experience America had recently had with men, also outside conventional politics, who ran successfully for governorships: former pro wrestler and Navy SEAL Jesse Ventura in Minnesota and actor Arnold Schwarzenegger in California. Their respective administrations each began with high enthusiasm but ended in defeat and disillusionment. What would make anyone think Mr. Trump would do better? In one sense he is not unique: Almost all GOP presidents are stereotyped as not very bright. Ask Ike, or George W. Bush, or even Lincoln. Nor is it uncommon, in the headiness of a White House, for even the lowliest staffer to come to regard himself as the intellectual superior of the president he works for. In Mr. Trump’s case, critics equate lowbrow tastes (e.g., well-done steaks covered in ketchup) as confirmation of a lack of brainpower. It can make for great sport. But starting out with the assumption that the president you are covering is a boob can prove debilitating to clear judgment. Quick show of hands: How many of those in the press who continue to dismiss Mr. Trump as stupid publicly asserted he could never win the 2016 election—or would never get anyone decent to work for him in the unlikely miracle he did get elected? The WSJ
Jérusalem est, évidemment, et depuis toujours, la capitale d’Israël. Et il y a quelque chose, non seulement d’absurde, mais de choquant dans le tollé planétaire qui a suivi la reconnaissance, par les Etats-Unis, de cette évidence. (…) D’où vient, alors, mon malaise ? (…) Et, deux semaines après cette annonce que j’attendais, moi aussi, depuis des années, pourquoi cette inquiétude qui m’étreint ? (…) D’abord Trump. Je sens trop le côté gros malin, acculé par des défaites diverses et consécutives, qui a trouvé là son coup fumant de fin de première année de mandat. Ami des juifs, dit-il ? Protecteur et saint patron d’Israël ? Pardon, mais je n’y crois guère. Je ne pense absolument pas que Donald Trump soit mû par le sentiment d’une union sacrée de l’Amérique et d’Israël ou, comme on disait déjà du temps des Pères pèlerins des Etats-Unis, de la nouvelle et de l’ancienne Jérusalem. Je n’imagine pas l’âme de Trump disponible, de quelque façon que ce soit, à la reconnaissance de la singularité juive, à la célébration des paradoxes de la pensée talmudique ou au goût de l’aventure qui animait la geste ardente, lyrique et héroïque des pionniers laïques du sionisme. Et je ne pense pas davantage que les fameux néo-évangélistes qui forment, paraît-il, ses bataillons d’électeurs les plus solides aient la moindre idée de ce qu’est, en vérité, cet Etat nommé par des poètes, bâti par des rêveurs et poursuivi jusqu’à aujourd’hui, dans le même souffle ou presque, par un peuple dont le roman national est semé de miracles rationnels, d’espérances sous les étoiles et de ferveurs logiques. Eh bien ? Eh bien l’Histoire nous apprend qu’un geste d’amitié abstrait, insincère, délié de l’Idée et de la Vérité, amputé de cette connaissance et de cet amour profonds qu’on appelle, en hébreu, l’Ahavat Israël, ne vaut, finalement, pas grand-chose – ou, pire, elle nous enseigne comment, en vertu d’une mauvaise chimie des fièvres politiques dont le peuple juif n’a eu que trop souvent à endurer l’épreuve et les foudres, il y a tous les risques que ce geste, un jour, se retourne en son contraire. (…) M. Trump a-t-il pensé à tout cela quand il a mis ses petites mains dans le dossier «Jérusalem» ? Bernard-Henri Lévy
Je partage l’attachement à Israël, de tous les juifs, mais d’un autre côté, la décision de Trump me paraît catastrophique parce qu’elle risque d’embraser la région, parce qu’elle risque d’empêcher la reprise des négociations entre les Palestiens et les Israéliens. Les Américains auraient dû procéder tout autrement. Benyamin Netanyahu ne propose rien aux Palestiniens. Il les pousse au désespoir et à l’extrémisme. Alain Finkielkraut
Sur Jérusalem, Trump met fin à des décennies de déni diplomatique, de novlangue, d’antisémitisme implicite et explicite – ou de schizophrénie pure et simple. Une « révolution copernicienne » dans laquelle une partie du monde arabe, et non la moindre, est prête à s’engager elle aussi. Michel Gurfinkiel
BHL n’a pas besoin des éditoriaux du Monde, ni même de ceux de Ha’aretz, car il sait déjà. Il sait ce qui est bon pour Israël et ce qui ne l’est pas. Il sait que Jérusalem est la capitale d’Israël, mais il sait aussi que Trump ne peut pas faire quelque chose de bon pour les Juifs. Ainsi BHL peut écrire dans son dernier éditorial que “Jérusalem est, évidemment, et depuis toujours, la capitale d’Israël” et qu’il “y a quelque chose, non seulement d’absurde, mais de choquant dans le tollé planétaire qui a suivi la reconnaissance, par les Etats-Unis, de cette évidence”. Mais dans la même foulée, il va convoquer A. B. Yehoshua, Amos Oz et même le rav Steinman z.l. pour nous expliquer doctement pourquoi la reconnaissance de la capitale d’Israël par les Etats-Unis n’est pas bonne pour les Juifs. (…) Dans son envolée lyrique sur tout ce que “l’âme de Trump” est incapable de saisir des subtilités du judaïsme, BHL commet une double erreur. La première est d’opposer de manière caricaturale la grandeur d’Israël et des Juifs et les basses motivations qu’il attribue (sans aucune preuve) à Donald Trump. En cela, il rejoint les pires adeptes du “Trump bashing”, qu’il prétend ne pas imiter. La seconde, plus grave encore, est de croire qu’en politique – et en politique internationale surtout – les intentions priment sur les actes. Or rien n’est plus faux. Car en réalité, peu nous importe ce que pense Trump, en son for intérieur, des Juifs. Après tout, l’histoire récente est pleine d’exemples de dirigeants politiques qui appréciaient les Juifs et le fameux “génie juif” célébré par BHL, et qui ont été les pires adversaires de l’Etat d’Israël. Ce qui compte ce sont les actes envers Israël, Etat et peuple. A cet égard, la reconnaissance de notre capitale Jérusalem est un acte fort et riche de signification, qui n’engage pas seulement le président Trump et les Etats-Unis, mais le reste du monde, qui s’engagera lui aussi sur cette voie, comme c’est déjà le cas. Cette reconnaissance est une décision politique capitale, qui n’obéit pas à un calcul passager et mesquin, comme le prétend BHL, car elle engage les Etats-Unis de manière ferme, et quasiment irréversible. Peu nous importe, dans ces circonstances, de savoir si Trump apprécie la “pensée talmudique” ou l’esprit juif viennois… L’attitude de BHL et d’autres intellectuels juifs vis-à-vis de Trump (et de Nétanyahou) ressemble à celle des rabbins non sionistes (et des Juifs assimilés) à l’égard de Theodor Herzl, qui n’était pas assez “casher” (ou trop Juif) à leurs yeux. Dans son mépris pour Donald Trump et pour l’Amérique qu’il incarne (ces “fameux néo-évangélistes” dont il parle avec dédain), BHL montre qu’il ne comprend rien à ce pays et à l’identification spirituelle et charnelle des chrétiens américains, sionistes ou évangélistes, au peuple et à la terre d’Israël. En réalité, BHL sait très bien que la reconnaissance de notre capitale par le président Trump est une bonne chose pour Israël. Seulement voilà, il éprouve comme il l’avoue un sentiment de “malaise”. Pour la simple et bonne raison que depuis des mois, depuis l’élection de Trump et même avant, BHL explique à qui veut l’entendre que Trump n’est pas un ami des Juifs. Il l’a dit à maintes reprises, sur CNN où il expliquait en février dernier que “Trump a un problème avec les Juifs” et dans le New York Times où il appelait les Juifs à se méfier du président américain. La seconde erreur de BHL est de croire qu’en politique internationale, les intentions priment sur les actes. “Trump, Dioclétien et le gardien de cochons” : sous ce titre quelque peu mystérieux, BHL s’était livré il y a presqu’un an à une attaque au vitriol contre le nouveau président des Etats-Unis, Donald Trump, accusé par avance de trahison envers Israël et de mépris envers les Juifs. Et pour mieux asséner ses coups, BHL conviait en renfort Freud, le Talmud, Kafka, Rachi et Proust… Après avoir pronostiqué pendant des semaines que Trump allait perdre car “l’Amérique de Tocqueville” n’élirait pas un tel homme, BHL annonçait alors l’inéluctable trahison de Trump envers Israël. C’est pourtant le même BHL qui avait, avec une certaine dose de courage intellectuel, et contrairement à d’autres, reconnu le danger de la politique d’Obama envers Israël à l’occasion du vote de la Résolution 2334 au Conseil de Sécurité. (“Mais voir cette administration qui a tant concédé à l’Iran, tant cédé à la Russie… se rattraper en donnant de la voix, in extremis, contre ce mouton noir planétaire, ce pelé, ce galeux, qu’est le Premier ministre d’Israël, quelle misère !” écrivait-il alors.) Entretemps, Trump a été élu, il est devenu le président américain le plus pro-israélien depuis 1948, comme l’ont prouvé non seulement sa dernière décision sur Jérusalem, mais aussi son attitude à l’ONU et face au président de l’Autorité palestinienne (ce sinistre has-been que même les pays arabes ont fini par lâcher et que seule la France continue de soutenir). Trump est en train de promouvoir une véritable “révolution copernicienne” au Moyen-Orient, pour reprendre l’expression de Michel Gurfinkiel, en reléguant au second plan le conflit israélo-arabe et en abandonnant la politique désastreuse du soutien à “l’Etat palestinien” et aux concessions israéliennes. Mais tout cela est trop simple et limpide pour notre amateur de “paradoxes talmudiques”. Aussi BHL s’évertue à démontrer, faisait feu de tout bois, que cela n’est pas bon pour Israël. Peu importe si les faits lui donnent tort, puisque lui-même est persuadé d’avoir raison. Pierre Lurçat
Toute unanimité est suspecte. Le Talmud stipule que si une condamnation est unanime, le tribunal doit gracier l’accusé. (…) Depuis 70 ans Jérusalem est la capitale en activité d’Israël et les Etats qui ont reconnu Israël ont reconnu cette réalité. N’est-ce pas à la résidence du Président à Jérusalem que leurs Ambassadeurs déposent leurs lettres de créance ? N’est-ce pas dans la Knesset à Jérusalem que Nicolas Sarkozy et François Hollande ont prononcé leurs importants discours ? Jérusalem est pour les diplomates le sein que l’hypocrite Tartuffe ne saurait voir. Déterminer sa capitale est un acte de souveraineté nationale : l’Allemagne réunifiée a choisi Berlin et malgré les souvenirs sinistres, personne n’a protesté. Ne pas admettre Jérusalem capitale d’Israël, c’est sous-entendre que bien que l’Etat d’Israël existe, il n’est pas totalement légitime. C’est ouvrir un boulevard à ceux qui espèrent la destruction du pays. La décision de Trump avait été actée il y a vingt-cinq ans par le Congrès américain et réitérée par l’ensemble des candidats à la Présidence, dont Barack Obama à l’Aipac en juin 2008. Sommes-nous si habitués à ce que les promesses n’engagent que ceux qui y croient, que nous trouvions choquant qu’elles soient respectées ? D’autant que les mots prononcés avec la reconnaissance n’écartent aucune évolution géopolitique ultérieure. Le problème de cette déclaration n’est pas son contenu mais le haro général qu’elle a suscité. Si l’accusé n’a trouvé personne pour le soutenir, disent les commentateurs du traité Sanhedrin, un soupçon pèse sur le travail des juges. Le soupçon est ici celui du panurgisme : montrer qu’on est un partisan de la paix, comme « l’ensemble de la communauté internationale», cette paix que recherchent, c’est un axiome, les dirigeants palestiniens. Ce discours lénifiant a conforté l’ambiguïté et n’a rien apporté à la résolution du conflit. Depuis que l’Unesco a déclaré, dans une résolution qui a bénéficié de beaucoup de lâchetés et de silences, que Jérusalem n’avait historiquement à voir qu’avec l’Islam, les dernières illusions sont tombées sur la validité de ces institutions internationales, perverties par le jeu des majorités automatiques et des pressions qui les accompagnent. Négliger les réalités présentes, discourir sur Jérusalem « capitale de la paix », ce qu’elle n’a malheureusement presque jamais été, voire rêver à un « corpus separatum », probablement défendu par des soldats népalais et bangladais, c’est rêver. La situation aurait été différente si les États arabes n’avaient pas déclenché la guerre en 1947, si les Jordaniens avaient écouté les objurgations israéliennes en juin 1967, et a fortiori si les Israéliens avaient perdu l’un ou l’autre de ces conflits. On ne refait pas le passé. Esquiver la vérité sous prétexte de ne pas heurter les sensibilités des ennemis d’Israël a fait suppurer la plaie qu’est devenu le conflit israélo-palestinien. Craindre de dire la vérité sous prétexte que cela pourrait « entraîner l’enfer sur la terre » (dixit le Hamas), c’est fortifier la menace terroriste. Les marionnettistes qui attisent les braises sont iraniens ou islamistes sunnites et pas américains. Ceux qui l’ignorent regardent le doigt quand le sage désigne la lune. C’est ce que dit non pas la Guemara, mais un proverbe chinois… Richard Prasquier

Rira bien qui rira le dernier !

Insultes, moqueries, appels à l’assassinat, condamnations, imprécations …

A l’heure où se confirme chaque un peu plus…

L’étendue des mensonges  que le précédent leader du Monde libre était prêt à couvrir …

Pour finaliser, avant la déjudaïsation de Jérusalem des derniers jours de son mandat, son tristement fameux accord nucléaire …

Avec, entre trafic de drogue et assassinats politiques, l’Etat terroriste iranien et ses affidés libanais ou argentins …

Et au lendemain d’une reconnaissance de Jérusalem

Véritable, selon le mot d’un toujours aussi lucide mais bien seul Michel Gurfinkiel, « révolution copernicienne au MoyenOrient »

Qui a fait à nouveau le plein d’unanimité contre le président Trump …

Y compris – ô combien significativement ! – par ceux-là mêmes …

Qui comme notre BHL national ou même, plus étonnament, notre Finkielkraut l’appelaient depuis longtemps de leurs voeux …

Comment ne pas repenser …

Avec l’un de nos rares dirigeants à avoir sauvé l’honneur, le président du CRIF Richard Pasquier …

Et au-delà du racisme de l’intelligence si caractéristique justement de nos intelligentsias …

Au fameux avertissement du Talmud contre les verdicts trop unanimes …

Mais aussi ne pas déjà entrevoir …

Avec les plus lucides de ses critiques …

Comme les conseillers mêmes de la Première ministre britannique …

Que la plaisanterie pourrait bien un jour se retourner contre eux ?

Johnny, Trump et Jérusalem. Que dit la Guemara ?
Richard Prasquier
CRIF
15/12/2017

Cette semaine, l’actualité impose son contenu. Pour Johnny, respect. Il a rendu service en amortissant par l’impact médiatique de son décès le déchaînement de critiques qui a accueilli la déclaration du Président américain sur Jérusalem. Belle conclusion pour cet homme qui fut un authentique ami d’Israël.

L’unanimité des dithyrambes adressés au rocker français, qui n’avait pourtant pas que des admirateurs, fait pendant à l’unanimité des blâmes adressés au président américain. Toute unanimité est suspecte. Le Talmud stipule que si une condamnation est unanime, le tribunal doit gracier l’accusé. Cette décision saugrenue, je la comprends mieux aujourd’hui.

Laissons les arguments juridiques et historiques qui soulignent que l’illégalité de la décision du président américain n’est pas si flagrante que cela. Ils confortent les convaincus, mais glissent malheureusement sur les autres. Les considérations religieuses et mystiques ne sont pas recevables, laïcité oblige.

Limitons-nous aux faits. Depuis 70 ans Jérusalem est la capitale en activité d’Israël et les Etats qui ont reconnu Israël ont reconnu cette réalité. N’est-ce pas à la résidence du Président à Jérusalem que leurs Ambassadeurs déposent leurs lettres de créance ? N’est-ce pas dans la Knesset à Jérusalem que Nicolas Sarkozy et François Hollande ont prononcé leurs importants discours ?

Jérusalem est pour les diplomates le sein que l’hypocrite Tartuffe ne saurait voir. Déterminer sa capitale est un acte de souveraineté nationale : l’Allemagne réunifiée a choisi Berlin et malgré les souvenirs sinistres, personne n’a protesté. Ne pas admettre Jérusalem capitale d’Israël, c’est sous-entendre que bien que l’Etat d’Israël existe, il n’est pas totalement légitime. C’est ouvrir un boulevard à ceux qui espèrent la destruction du pays.

« Ne pas admettre Jérusalem capitale d’Israël, c’est sous-entendre que bien que l’Etat d’Israël existe, il n’est pas totalement légitime.»

La décision de Trump avait été actée il y a vingt-cinq ans par le Congrès américain et réitérée par l’ensemble des candidats à la Présidence, dont Barack Obama à l’Aipac en juin 2008. Sommes-nous si habitués à ce que les promesses n’engagent que ceux qui y croient, que nous trouvions choquant qu’elles soient respectées ? D’autant que les mots prononcés avec la reconnaissance n’écartent aucune évolution géopolitique ultérieure.

Le problème de cette déclaration n’est pas son contenu mais le haro général qu’elle a suscité. Si l’accusé n’a trouvé personne pour le soutenir, disent les commentateurs du traité Sanhedrin, un soupçon pèse sur le travail des juges. Le soupçon est ici celui du panurgisme : montrer qu’on est un partisan de la paix, comme « l’ensemble de la communauté internationale», cette paix que recherchent, c’est un axiome, les dirigeants palestiniens. Ce discours lénifiant a conforté l’ambiguïté et n’a rien apporté à la résolution du conflit.

Depuis que l’Unesco a déclaré, dans une résolution qui a bénéficié de beaucoup de lâchetés et de silences, que Jérusalem n’avait historiquement à voir qu’avec l’Islam, les dernières illusions sont tombées sur la validité de ces institutions internationales, perverties par le jeu des majorités automatiques et des pressions qui les accompagnent.

Négliger les réalités présentes, discourir sur Jérusalem « capitale de la paix », ce qu’elle n’a malheureusement presque jamais été, voire rêver à un « corpus separatum », probablement défendu par des soldats népalais et bangladais, c’est rêver. La situation aurait été différente si les États arabes n’avaient pas déclenché la guerre en 1947, si les Jordaniens avaient écouté les objurgations israéliennes en juin 1967, et a fortiori si les Israéliens avaient perdu l’un ou l’autre de ces conflits. On ne refait pas le passé.

Esquiver la vérité sous prétexte de ne pas heurter les sensibilités des ennemis d’Israël a fait suppurer la plaie qu’est devenu le conflit israélo-palestinien. Craindre de dire la vérité sous prétexte que cela pourrait « entraîner l’enfer sur la terre » (dixit le Hamas), c’est fortifier la menace terroriste. Les marionnettistes qui attisent les braises sont iraniens ou islamistes sunnites et pas américains. Ceux qui l’ignorent regardent le doigt quand le sage désigne la lune. C’est ce que dit non pas la Guemara, mais un proverbe chinois…

Voir aussi:

The ‘Stupidity’ of Donald Trump

He’s had far more success than Arnold Schwarzenegger or Jesse Ventura

This time one year ago, the assumption dominating political coverage was that the only people more stupid than Donald Trump were the deplorables who elected him.

Since then, of course, President-elect Trump has become President Trump. Over his 11 months in office, he has put Neil Gorsuch on the Supreme Court and four times as many judges on the appellate courts as Barack Obama did his first year; recognized Jerusalem as the capital of Israel; withdrawn from the Paris climate accord; adopted a more resolute policy on Afghanistan than the one he’d campaigned on; rolled back the mandate forcing Catholic nuns, among others, to provide employees with contraception and abortifacients; signed legislation to open up drilling for oil in the Arctic National Wildlife Refuge; initiated a bold, deregulatory assault on the administrative state—and topped it all off with the first major overhaul of the tax code in more than 30 years.

And yet that Mr. Trump is a very stupid man remains the assumption dominating his press coverage.

Let this columnist confess: He did not see Mr. Trump’s achievements coming, at least at first. In the worst sense, populism means pandering to public appetites at the expense of sound policy. Too often populists who get themselves elected find either that they cannot implement what they promised, or that when they do, there are disastrous and unexpected consequences.

Add to this the sorry experience America had recently had with men, also outside conventional politics, who ran successfully for governorships: former pro wrestler and Navy SEAL Jesse Ventura in Minnesota and actor Arnold Schwarzenegger in California. Their respective administrations each began with high enthusiasm but ended in defeat and disillusionment. What would make anyone think Mr. Trump would do better?

Start with Mr. Ventura. His populism, like Mr. Trump’s, featured open ridicule of the press. At one point he issued press cards listing them as “official jackals.” Also like Mr. Trump, he was treated as simple-minded because he was not a professional pol. When David Letterman listed his top 10 campaign slogans for Mr. Ventura, No. 1 was “it’s the stupidity, stupid.”

In his first year Mr. Ventura’s approval rating soared to 73%, and while in office he did manage to push through tax rebates and a property-tax reform. By his last year, however, his vetoes were regularly overridden, spending had shot up, and the magic was gone. In the end, he decided against seeking a second term.

Next came Mr. Schwarzenegger, who in 2003 announced his run for governor on “The Tonight Show.” Mr. Schwarzenegger’s pitch was essentially Mr. Trump’s: The state’s politics had been so corrupted by the political class that Californians needed a strongman from the outside to shake it up.

The Governator did succeed in getting himself re-elected three years later, which is more than Mr. Ventura did. In the end, however, he was defeated by those he’d denounced as the “girlie men” of Sacramento, and his package of reforms went nowhere. The man who entered office promising to cut spending and revive the state’s economy ended up signing a huge tax increase, while debt nearly tripled under his watch.

Now we have President Trump. In one sense he is not unique: Almost all GOP presidents are stereotyped as not very bright. Ask Ike, or George W. Bush, or even Lincoln. Nor is it uncommon, in the headiness of a White House, for even the lowliest staffer to come to regard himself as the intellectual superior of the president he works for.

In Mr. Trump’s case, critics equate lowbrow tastes (e.g., well-done steaks covered in ketchup) as confirmation of a lack of brainpower. It can make for great sport. But starting out with the assumption that the president you are covering is a boob can prove debilitating to clear judgment.

Quick show of hands: How many of those in the press who continue to dismiss Mr. Trump as stupid publicly asserted he could never win the 2016 election—or would never get anyone decent to work for him in the unlikely miracle he did get elected?

The Trump presidency may still go poof for any number of reasons—if the promised economic growth doesn’t materialize, if the public concludes that his inability to ignore slights on Twitter is getting the best of his presidency, or if Democrats manage to leverage his low approval ratings and polarizing personality into a recapture of the House and Senate this coming November. And yes, it’s possible to regard Mr. Trump’s presidency as not worth the price.

But stupid? Perhaps the best advice for anti-Trumpers comes from one of their own, a Vermont Democrat named Jason Lorber. Way back in April, in an article for the Burlington Free Press, the retired state politician wrote that “while it may be good for a chuckle, calling or even thinking someone else stupid is virtually guaranteed to give them the last laugh.”

Is that not what Mr. Trump is now enjoying at the close of his first year?

 Voir également:

Trump, the Insurgent, Breaks With 70 Years of American Foreign Policy
President Trump has transformed the world’s view of the United States from an anchor of the international order into something more inward-looking and unpredictable.
Mark Landler
New York Times
Dec. 28, 2017

WASHINGTON — President Trump was already revved up when he emerged from his limousine to visit NATO’s new headquarters in Brussels last May. He had just met France’s recently elected president, Emmanuel Macron, whom he greeted with a white-knuckle handshake and a complaint that Europeans do not pay their fair share of the alliance’s costs.

On the long walk through the NATO building’s cathedral-like atrium, the president’s anger grew. He looked at the polished floors and shimmering glass walls with a property developer’s eye. (“It’s all glass,” he said later. “One bomb could take it out.”) By the time he reached an outdoor plaza where he was to speak to the other NATO leaders, Mr. Trump was fuming, according to two aides who were with him that day.

He was there to dedicate the building, but instead he took a shot at it.

“I never asked once what the new NATO headquarters cost,” Mr. Trump told the leaders, his voice thick with sarcasm. “I refuse to do that. But it is beautiful.” His visceral reaction to the $1.2 billion building, more than anything else, colored his first encounter with the alliance, aides said.

Nearly a year into his presidency, Mr. Trump remains an erratic, idiosyncratic leader on the global stage, an insurgent who attacks allies the United States has nurtured since World War II and who can seem more at home with America’s adversaries. His Twitter posts, delivered without warning or consultation, often make a mockery of his administration’s policies and subvert the messages his emissaries are trying to deliver abroad.

Mr. Trump has pulled out of trade and climate change agreements and denounced the 2015 nuclear deal with Iran. He has broken with decades of American policy in the Middle East by recognizing Jerusalem as the capital of Israel. And he has taunted Kim Jong-un of North Korea as “short and fat,” fanning fears of war on the peninsula.

He has assiduously cultivated President Xi Jinping of China and avoided criticizing President Vladimir V. Putin of Russia — leaders of the two countries that his own national security strategy calls the greatest geopolitical threats to America.

Above all, Mr. Trump has transformed the world’s view of the United States from a reliable anchor of the liberal, rules-based international order into something more inward-looking and unpredictable. That is a seminal change from the role the country has played for 70 years, under presidents from both parties, and it has lasting implications for how other countries chart their futures.

Mr. Trump’s unorthodox approach “has moved a lot of us out of our comfort zone, me included,” the national security adviser, Lt. Gen. H. R. McMaster, said in an interview. A three-star Army general who served in Iraq and Afghanistan and wrote a well-regarded book about the White House’s strategic failure in Vietnam, General McMaster defined Trump foreign policy as “pragmatic realism” rather than isolationism.

“The consensus view has been that engagement overseas is an unmitigated good, regardless of the circumstances,” General McMaster said. “But there are problems that are maybe both intractable and of marginal interest to the American people, that do not justify investments of blood and treasure.”

Mr. Trump’s advisers argue that he has blown the cobwebs off decades of foreign policy doctrine and, as he approaches his first anniversary, that he has learned the realities of the world in which the United States must operate.

They point to gains in the Middle East, where Crown Prince Mohammed bin Salman is transforming Saudi Arabia; in Asia, where China is doing more to pressure a nuclear-armed North Korea; and even in Europe, where Mr. Trump’s criticism has prodded NATO members to ante up more for their defense.

The president takes credit for eradicating the caliphate built by the Islamic State in Syria and Iraq, though he mainly accelerated a battle plan developed by President Barack Obama. His aides say he has reversed Mr. Obama’s passive approach to Iran, in part by disavowing the nuclear deal.

While Mr. Trump has held more than 130 meetings and phone calls with foreign leaders since taking office, he has left the rest of the world still puzzling over how to handle an American president unlike any other. Foreign leaders have tested a variety of techniques to deal with him, from shameless pandering to keeping a studied distance.

“Most foreign leaders are still trying to get a handle on him,” said Richard N. Haass, a top State Department official in the George W. Bush administration who is now the president of the Council on Foreign Relations. “Everywhere I go, I’m still getting asked, ‘Help us understand this president, help us navigate this situation.’

“We’re beginning to see countries take matters into their own hands. They’re hedging against America’s unreliability.”

Few countries have struggled more to adapt to Mr. Trump than Germany, and few leaders seem less personally in sync with him than its leader, Chancellor Angela Merkel, the physicist turned politician. After she won a fourth term, their relationship took on weighty symbolism: the great disrupter versus the last defender of the liberal world order.

In one of their first phone calls, the chancellor explained to the president why Ukraine was a vital part of the trans-Atlantic relationship. Mr. Trump, officials recalled, had little idea of Ukraine’s importance, its history of being bullied by Russia or what the United States and its allies had done to try to push back Mr. Putin.

German officials were alarmed by Mr. Trump’s lack of knowledge, but they got even more rattled when White House aides called to complain afterward that Ms. Merkel had been condescending toward the new president. The Germans were determined not to repeat that diplomatic gaffe when Ms. Merkel met Mr. Trump at the White House in March.
Trump’s Way

At first, things again went badly. Mr. Trump did not shake Ms. Merkel’s hand in the Oval Office, despite the requests of the assembled photographers. (The president said he did not hear them.)

Later, he told Ms. Merkel that he wanted to negotiate a new bilateral trade agreement with Germany. The problem with this idea was that Germany, as a member of the European Union, could not negotiate its own agreement with the United States.

Rather than exposing Mr. Trump’s ignorance, Ms. Merkel said the United States could, of course, negotiate a bilateral agreement, but that it would have to be with Germany and the other 27 members of the union because Brussels conducted such negotiations on behalf of its members.

“So it could be bilateral?” Mr. Trump asked Ms. Merkel, according to several people in the room. The chancellor nodded.

“That’s great,” Mr. Trump replied before turning to his commerce secretary, Wilbur Ross, and telling him, “Wilbur, we’ll negotiate a bilateral trade deal with Europe.”

Afterward, German officials expressed relief among themselves that Ms. Merkel had managed to get through the exchange without embarrassing the president or appearing to lecture him. Some White House officials, however, said they found the episode humiliating.

For Ms. Merkel and many other Germans, something elemental has changed across the Atlantic. “We Europeans must really take our destiny into our own hands,” she said in May. “The times in which we can fully count on others — they are somewhat over.”

Mr. Trump gets along better with Mr. Macron, a 40-year-old former investment banker and fellow political insurgent who ran for the French presidency as the anti-Trump. Despite disagreeing with him on trade, immigration and climate change, Mr. Macron figured out early how to appeal to the president: He invited him to a military parade.

But Mr. Macron has discovered that being buddies with Mr. Trump can also be complicated. During the Bastille Day visit, officials recalled, Mr. Trump told Mr. Macron he was rethinking his decision to pull out of the Paris climate accord.

That prompted French diplomats to make a flurry of excited calls to the White House for clarification the following week, only to find out that American policy had not changed. White House officials say that Mr. Trump was merely reiterating that the United States would be open to rejoining the pact on more advantageous terms.

But the exchange captures Mr. Trump’s lack of nuance or detail, which leaves him open to being misunderstood in complex international talks.

There have been fewer misunderstandings with autocrats. Mr. Xi of China and King Salman of Saudi Arabia both won over Mr. Trump by giving him a lavish welcome when he visited. The Saudi monarch projected his image on the side of a hotel; Mr. Xi reopened a long-dormant theater inside the Forbidden City to present Mr. Trump and his wife, Melania, an evening of Chinese opera.

“Did you see the show?” Mr. Trump asked reporters on Air Force One after he left Beijing in November. “They say in the history of people coming to China, there’s been nothing like that. And I believe it.”

Later, chatting with his aides, Mr. Trump continued to marvel at the respect Mr. Xi had shown him. It was a show of respect for the American people, not just for the president, one adviser replied gently.

Then, of course, there is the strange case of Mr. Putin. The president spoke of his warm telephone calls with the Russian president, even as he introduced a national security strategy that acknowledged Russia’s efforts to weaken democracies by meddling in their elections.

Mr. Trump has had a bumpier time with friends. He told off Prime Minister Theresa May on Twitter, after she objected to his exploitation of anti-Muslim propaganda from a far-right group in Britain.

“Statecraft has been singularly absent from the treatment of some of his allies, particularly the U.K.,” said Peter Westmacott, a former British ambassador to the United States.

Mr. Trump’s feuds with Ms. May and other British officials have left him in a strange position: feted in Beijing and Riyadh but barely welcome in London, which Mr. Trump is expected to visit early next year, despite warnings that he will face angry protesters.

Aides to Mr. Trump argue that his outreach to autocrats has been vindicated. When Crown Prince Mohammed bin Salman visited the White House in March, the president lavished attention on him. Since then, they say, Saudi Arabia has reopened cinemas and allowed women to drive.

But critics say Mr. Trump gives more than he gets. By backing the 32-year-old crown prince so wholeheartedly, the president cemented his status as heir to the House of Saud. The crown prince has since jailed his rivals as Saudi Arabia pursued a deadly intervention in Yemen’s civil war.

Mr. Trump granted an enormous concession to Prime Minister Benjamin Netanyahu when he announced this month that the United States would formally recognize Jerusalem as the capital of Israel. But he did not ask anything of Mr. Netanyahu in return.

That showed another hallmark of Mr. Trump’s foreign policy: how much it is driven by domestic politics. In this case, he was fulfilling a campaign promise to move the American Embassy to Jerusalem from Tel Aviv. While evangelicals and some hard-line, pro-Israel American Jews exulted, the Palestinians seethed — leaving Mr. Trump’s dreams of brokering a peace accord between them and the Israelis in tatters.

With China, Mr. Trump’s cultivation of Mr. Xi probably persuaded him to put more economic pressure on its neighbor North Korea over its provocative behavior. But even the president has acknowledged, as recently as Thursday, that it is not enough. And in return for Mr. Xi’s efforts, Mr. Trump has largely shelved his trade agenda vis-à-vis Beijing.

“It was a big mistake to draw that linkage,” said Robert B. Zoellick, who served as United States trade representative under Mr. Bush. “The Chinese are playing him, and it’s not just the Chinese. The world sees his narcissism and strokes his ego, diverting him from applying disciplined pressure.”

Mr. Trump’s protectionist instincts could prove the most damaging in the long term, Mr. Zoellick said. Trade, unlike security, springs from deeply rooted convictions. Mr. Trump believes that multilateral accords — like the Trans-Pacific Partnership, from which he pulled out in his first week in office — are stacked against America.

“He views trade as zero-sum, win-lose,” Mr. Zoellick said.

For some of Mr. Trump’s advisers, the key to understanding his statecraft is not how he deals with Mr. Xi or Ms. Merkel, but the ideological contest over America’s role that plays out daily between the West Wing and agencies like the State Department and the Pentagon.

“There’s a chasm that can’t be bridged between the globalists and the nationalists,” said Stephen K. Bannon, the president’s former chief strategist and the leader of the nationalist wing, who has kept Mr. Trump’s ear since leaving the White House last summer.

On the globalist side of the debate stand General McMaster; Secretary of Defense Jim Mattis; Secretary of State Rex W. Tillerson; and Mr. Trump’s chief economic adviser, Gary D. Cohn. On the nationalist side, in addition to Mr. Bannon, stand Stephen Miller, the president’s top domestic adviser, and Robert Lighthizer, the chief trade negotiator. On many days, the nationalist group includes the commander in chief himself.

The globalists have curbed some of Mr. Trump’s most radical impulses. He has yet to rip up the Iran nuclear deal, though he has refused to recertify it. He has reaffirmed the United States’ support for NATO, despite his objections about those members he believes are freeloading. And he has ordered thousands of additional American troops into Afghanistan, even after promising during the campaign to stay away from nation-building.

This has prompted a few Europeans to hope that “his bark is worse than his bite,” in the words of Mr. Westmacott.

Mr. Trump acknowledges that being in office has changed him. “My original instinct was to pull out,” he said of Afghanistan, “and, historically, I like following my instincts. But all my life I’ve heard that decisions are much different when you sit behind the desk in the Oval Office.”

Yet some things have not changed. Mr. Trump’s advisers have utterly failed to curb his Twitter posts, for example. Some gamely suggest that they create diplomatic openings. Others say they roll with the punches when he labels Mr. Kim of North Korea “Little Rocket Man.” For Mr. Tillerson, however, the tweets have severely tarnished his credibility in foreign capitals.

“All of them know they still can’t control the thunderbolt from on high,” said John D. Negroponte, who served as the director of national intelligence for Mr. Bush.

The tweets highlight that Mr. Trump still holds a radically different view of the United States’ role in the world than most of his predecessors. His advisers point to a revealing meeting at the Pentagon on July 20, when Mr. Mattis, Mr. Tillerson and Mr. Cohn walked the president through the country’s trade and security obligations around the world.

The group convened in the secure conference room of the Joint Chiefs of Staff, a storied inner sanctum known as the tank. Mr. Mattis led off the session by declaring that “the greatest thing the ‘greatest generation’ left us was the rules-based postwar international order,” according to a person who was in the room.

After listening for about 50 minutes, this person said, Mr. Trump had heard enough. He began peppering Mr. Mattis and Mr. Tillerson with questions about who pays for NATO and the terms of the free trade agreements with South Korea and other countries.

The postwar international order, the president of the United States declared, is “not working at all.”

Voir enfin:

Analysis The Palestinians Just Gave Netanyahu What He Always Wanted for Christmas

If there is one goal the Israeli premier has devoted his entire career to, it is trying to sever ties between the Americans and the Palestinians – and Abbas has handed it to him wrapped with a bow
Anshel Pfeffer

Haaretz

Dec 27, 2017

Ever since President Donald Trump announced the United States’ decision to recognize Jerusalem as Israel’s capital, the focus has been almost entirely on the global chorus of condemnation, the overwhelming votes against Trump’s proclamation in the UN Security Council and General Assembly, and the – so far – tiny handful of countries supporting the move.

But while attention has largely been on these symbolic moves, something that escaped notice is that, in the aftermath of the recognition gesture, Prime Minister Benjamin Netanyahu has accomplished one of his most cherished policy goals: Finally driving a massive wedge between the United States and the Palestinians.

When last Friday Palestinian President Mahmoud Abbas published his Christmas message, announcing that the Palestinians “will not accept the U.S. as the mediator in the peace process, nor are we going to accept any plan from the U.S. side,” he could not have come up with a better Christmas present for Netanyahu.
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If there is one goal Netanyahu has devoted his career to – from the days when he was a Zionist student activist at MIT in the early 1970s – it is trying to sever ties between the Americans and the Palestinians. And Abbas gave it to him, just like that.

The battle against the U.S. administration recognizing the PLO and entering official talks with it dominated Israeli foreign policy throughout the 1980s, when Netanyahu was a diplomat in Washington and at the UN.

Thirty years ago, when leaving the diplomatic service to enter politics full-time with the Likud party, Netanyahu timed his resignation to follow a meeting between then-Secretary of State George P. Shultz and PLO-affiliated Palestinian academics, to portray it as an act of protest against the talks. Between 1988 and 1991, as deputy foreign minister his brief was mainly devoted to appearing in the American media, advocating against U.S.-PLO ties.

As prime minister (initially from 1996-1999 and then from 2009), Netanyahu had to contend with the new realities of the post-Oslo era – and, of course, with the administrations of Bill Clinton and Barack Obama, which openly supported a Palestinian state. But every engagement of his with the Palestinians was slow, grudging and through gritted teeth.

He has never given up on his stated intent to convince the world – and when Netanyahu thinks of the world, it will always be the world as it looks from the Oval Office – that the Palestinian issue is a sideshow and its leadership does not deserve an equal place at the table.
U.S. President Donald Trump and Prime Minister Benjamin Netanyahu in Jerusalem, May 23, 2017.
U.S. President Donald Trump and Prime Minister Benjamin Netanyahu in Jerusalem, May 23, 2017.Stephen Crowley/NYT

Netanyahu has never really cared about Jerusalem, beyond its symbolic significance. His government has not made any real efforts to solve the everyday problems of Israel’s poorest city. And even the much-beloved canard of moving the U.S. Embassy from Tel Aviv to Jerusalem was never that high on his priority list. But the support for recognizing Jerusalem among Trump’s evangelical base, and the fact the U.S. president was willing to go ahead with the recognition as a low-cost (from his perspective) way of signaling he was keeping his election promises and showing how different he was from Obama, was a wonderful opportunity for Netanyahu.

He didn’t expect the world to suddenly fall in line with the U.S. president’s proclamation. Quite the opposite. He saw how much anger and opposition it would provoke, and therefore stoked Trump’s ego with encouragement and praise.

Netanyahu played the cards dealt to him brilliantly. The bigger the hoopla around Trump’s empty gesture, the bigger the insult to the Palestinians – an insult not delivered by Israel, but directly by the White House.

Trump himself made it clear the recognition of Jerusalem was not meant to prejudice the outcome of future negotiations between Israel and the Palestinians. He even emphasized that the United States was not recognizing any specific borders of Israel’s capital. The United States hasn’t even changed its policy on not writing “Israel” in the passports of U.S. citizens born in Jerusalem, much less made any concrete steps for actually moving the embassy. But Netanyahu still declared that Trump’s announcement was an event of great historical importance, on a par with the Balfour Declaration and King Cyrus’ decree to rebuild the Jewish temple in Jerusalem.

The Palestinians could have issued a low-key response, saying simply that no one, not even Trump, could decide the future of Jerusalem without their agreement. They could have kept their channels to the United States open and waited to see if anything would come of the much-vaunted Trump peace proposal.

Instead, they declared “days of rage” that quickly fizzled, and then effectively severed ties with the Americans by announcing they would be boycotting any scheduled meetings with administration officials.

No one has any illusions that this a favorable presidency as far as they are concerned. But, let’s face it, every single U.S. presidency has always been much more pro-Israel than pro-Palestinian. The “honest broker” label has always been a myth. The only reason the United States has been mediating between the two sides for so long is that it’s the world’s sole superpower and has been invested in the region for so many years.

There is always talk of another government stepping in as a potential mediator between Israel and the Palestinians. This is idle talk based on wishful thinking. No other country has the resources, the skilled and experienced diplomatic corps, the investment in the region and the credibility to become the brokers of the process.

The European Union is mired in a near-existential crisis, with Brexit cutting off one of its major members; its unofficial leader, German Chancellor Angela Merkel, is struggling to build a coalition at home; and its unofficial leader-in-waiting, French President Emmanuel Macron, lacks the experience and attention span to devote himself properly. Russia has ulterior motives and does not really wish to help bring peace, just enhance its influence. China, which launched a Mideast conference this past week, is too far away – physically and mentally – to be much more than a bystander. And, most important, Israel can and will veto any other partner besides the Americans.

All of this may change in the future if successive administrations follow Obama and Trump’s example by retreating from America’s traditional role in the region. But it will take decades for a new player to grow into the role of ultimate patron of the diplomatic process. By the time that happens, Abbas and Netanyahu will no longer be on the stage themselves.

It is much more likely that a new U.S. administration will reassert itself within a few years. When that happens, the Palestinians will have to rebuild their relationship with Washington and, depending on the views of that administration, it may be a better one than they had in the past. But for now at least, they have given Netanyahu what he’s always wanted for Christmas.
read more: https://www.haaretz.com/israel-news/1.831169


Noël/2017e: Un film de Noël qui parle de Jésus ? (You know something’s wrong when truth is the new fake news or hate speech)

25 décembre, 2017
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Voici, je ferai de Jérusalem une coupe d’étourdissement pour tous les peuples d’alentour, et aussi pour Juda dans le siège de Jérusalem. En ce jour-là, je ferai de Jérusalem une pierre pesante pour tous les peuples; tous ceux qui la soulèveront seront meurtris; et toutes les nations de la terre s’assembleront contre elle. Zacharie 12: 2-3
La pierre qu’ont rejetée ceux qui bâtissaient est devenue la principale de l’angle. C’est de l’Éternel que cela est venu: C’est un prodige à nos yeux. Psaume 118: 22-23
N’avez-vous jamais lu dans les Écritures: La pierre qu’ont rejetée ceux qui bâtissaient est devenue la principale de l’angle; c’est du Seigneur que cela est venu, et c’est un prodige à nos yeux? C’est pourquoi, je vous le dis, le royaume de Dieu vous sera enlevé, et sera donné à une nation qui en rendra les fruits. Celui qui tombera sur cette pierre s’y brisera, et celui sur qui elle tombera sera écrasé. Jésus (Matthieu 21: 43-44)
Mais, quand le Fils de l’homme viendra, trouvera-t-il la foi sur la terre? Jésus (Luc 18: 8)
Les nations (occidentales) voudraient réduire les revendications d’Israël sur la Judée et la Samarie à un problème politique. Mais pour Israël, le problème n’est pas politique, il est essentiellement moral, celui de la reconnaissance de son identité historique et métahistorique. (…) Le combat d’Israël contre la prétention palestinienne est en fait le combat de l’histoire contre l’anti-histoire, de la mémoire contre l’anti-mémoire, de l’homme contre l’illusion et le mensonge politiques. (…) Le temps du Retour est aussi un temps de rupture et de cassure… le monde nouveau du Retour surgit ainsi lentement du sein de la dégradation d’un monde moralement désemparé. (…)  La libération du Retour ne concerne d’ailleurs pas seulement le peuple juif. Au-delà d’Israël, elle concerne l’ensemble des peuples. Car le Retour d’Israël est, en vérité, l’espérance du monde. Avraham Livni
Le monde moderne n’est pas mauvais : à certains égards, il est bien trop bon. Il est rempli de vertus féroces et gâchées. Lorsqu’un dispositif religieux est brisé (comme le fut le christianisme pendant la Réforme), ce ne sont pas seulement les vices qui sont libérés. Les vices sont en effet libérés, et ils errent de par le monde en faisant des ravages ; mais les vertus le sont aussi, et elles errent plus férocement encore en faisant des ravages plus terribles. Le monde moderne est saturé des vieilles vertus chrétiennes virant à la folie.  G.K. Chesterton
L’inauguration majestueuse de l’ère « post-chrétienne » est une plaisanterie. Nous sommes dans un ultra-christianisme caricatural qui essaie d’échapper à l’orbite judéo-chrétienne en « radicalisant » le souci des victimes dans un sens antichrétien. (…) Jusqu’au nazisme, le judaïsme était la victime préférentielle de ce système de bouc émissaire. Le christianisme ne venait qu’en second lieu. Depuis l’Holocauste , en revanche, on n’ose plus s’en prendre au judaïsme, et le christianisme est promu au rang de bouc émissaire numéro un. (…) Le mouvement antichrétien le plus puissant est celui qui réassume et « radicalise » le souci des victimes pour le paganiser. (…) Comme les Eglises chrétiennes ont pris conscience tardivement de leurs manquements à la charité, de leur connivence avec l’ordre établi, dans le monde d’hier et d’aujourd’hui, elles sont particulièrement vulnérables au chantage permanent auquel le néopaganisme contemporain les soumet. René Girard
Ce grand changement de population est particulièrement vrai en ce qui concerne la Seine-Saint-Denis, au nord de la capitale. Un grand nombre de juifs en sont partis en raison de l’insécurité ressentie après de multiples incidents de harcèlement, de pressions ou d’agressions physiques pures et simples. Partout dans la zone, en particulier au cours de la seconde Intifada en Israël [2001-2005], il y a eu des incendies de synagogues, des agressions de rabbins, des voitures béliers qui fonçaient sur les fidèles quittant la synagogue à Kippour, des bus scolaires incendiés. Les incidents continuent et, dans la majorité de ces lieux, le phénomène de l’antisémitisme de banlieue doit beaucoup au fait que les maires de nombre de ces localités étaient des communistes qui poussaient les Arabes à soutenir les Palestiniens. La Seine-Saint-Denis est le premier département musulman de France [environ 40 % sur 1,6 million d’habitants] avec des mosquées qui peuvent accueillir 6 000 à 8 000 fidèles. (…) Conséquence des tensions inévitables dans un tel environnement, les communautés juives de banlieues telles que La Courneuve, Aubervilliers, Stains, Pierrefitte-sur-Seine, Trappes, Aulnay-sous-Bois, Le Blanc-Mesnil et Saint-Denis sont en train de disparaître. En raison de l’insécurité, dans des endroits comme La Courneuve où il y avait 600 à 700 familles juives, il y en a maintenant moins de 100. Et, à Saint-Denis même, là où il y avait 500 familles juives, ils ont de la difficulté à réunir un minyan pour Kippour. Dans quelques années, il n’y aura plus un seul juif dans le département. Sammy Ghozlan (Bureau national de vigilance contre l’antisémitisme)
Plus de 70 % du demi-million estimé de juifs de France sont des Séfarades, débarqués entre 1956 et 1962, au moment où leurs terres ancestrales d’Algérie, du Maroc et de Tunisie obtiennent leur indépendance. Souvent sans le sou à leur arrivée, beaucoup s’installent dans les banlieues relativement défavorisées du nord et de l’est de Paris, où ils créent d’importantes communautés juives fortes de dizaines de synagogues et de centres communautaires. Mais les Arabes musulmans les rejoignent, fuyant les difficultés économiques de ces mêmes pays qu’ils ont quittés. Rapidement, ils les dépassent en nombre. On estime aujourd’hui à quelque six millions les musulmans de France, soit environ 10 % des 66 millions d’habitants du pays. Si les premiers immigrants arabes, en général, s’engageaient peu en politique et préféraient ne pas s’attirer d’ennuis, beaucoup de leurs enfants n’ont pas eu de tels scrupules : nés sur le sol français, ils bénéficient automatiquement de la nationalité et ne peuvent être expulsés. En désaccord avec la société française dans son ensemble, se sentant victimes de discriminations en tous genres, nombre d’enfants d’immigrants arabes musulmans des deuxième et troisième générations ont eu à cœur de venger la cause palestinienne, lorsque la seconde Intifada a éclaté en Israël et dans les territoires palestiniens en 2000. Ils n’ont depuis cessé de rendre la vie misérable à nombre de juifs vivant autour d’eux. Résultat : beaucoup de juifs français ont fait le choix de venir en Israël. Pour la première fois, en 2014, la France a pris la tête des pays d’origine des nouveaux immigrants, avec près de 7 000 arrivées, soit le double des 3 400 enregistrées en 2013. Entre le 1er janvier 2001 et le 31 décembre 2014, 36 800 juifs français ont fait leur aliya. Et près de 8 000 pour la seule année 2015. Des chiffres qu’il faut toutefois mettre en balance avec les estimations officieuses selon lesquelles ils seraient jusqu’à 30 % à repartir en France dans les cinq ans qui suivent leur arrivée, généralement en raison de difficultés d’intégration. Parallèlement, environ 4 000 juifs français se dirigent chaque année vers d’autres destinations, comme la province canadienne de langue française du Québec. Environ 20 000 des 93 000 juifs de Montréal sont des Séfarades d’Afrique du Nord, immigrés de France. Londres constitue une autre porte de sortie. Ces derniers temps, elle attire des milliers de jeunes juifs hautement qualifiés qui y trouvent des emplois dans le secteur financier. La capitale britannique et son économie dynamique agissent comme un aimant sur les jeunes Français, toutes origines confondues, et compte aujourd’hui entre 300 000 et 400 000 expatriés français. Selon Albert Myara, militant de la communauté juive, sur quelque 350 000 juifs de la région parisienne, environ 60 000 ont déménagé ces dix-quinze dernières années, soit pour quitter leurs voisins arabes, soit tout simplement parce qu’ayant étoffé leurs revenus, ils peuvent désormais se permettre d’habiter des secteurs plus aisés. L’exceptionnel succès économique et professionnel de nombreux juifs séfarades, et leur ascension au sein de la société française ont fait que certains quartiers cossus de Paris accueillent de nouvelles communautés juives sans cesse croissantes. En particulier dans le très chic 17e arrondissement, à proximité de l’avenue des Champs-Elysées et de l’Arc de Triomphe.  (…) Deux récents lauréats français du prix Nobel de physique, Claude Cohen-Tannoudji (1996), né à Alger, et Serge Haroche (2014), né à Casablanca, sont des Séfarades installés en France. L’un des philosophes français vivants les plus connus n’est autre que Bernard-Henri Lévy, né en Algérie. Et les noms juifs séfarades abondent dans l’industrie du film et dans les universités. (…) Si le 17e compte désormais la plus grande concentration de juifs de France, d’autres secteurs ont récemment engrangé d’importantes minorités juives. C’est le cas de l’adjacent 16e arrondissement, avec près de 25 000 juifs, de la banlieue ultra-bourgeoise de Neuilly-sur-Seine, ou encore des localités de Boulogne et Levallois, toutes situées à l’ouest de Paris. Et le caractère juif de la zone devrait encore s’intensifier en 2017 avec l’ouverture du Centre européen du judaïsme, une structure de 10 millions d’euros, qui combinera centre communautaire et synagogue sur une superficie de 5 000 mètres carrés sur l’animée rue de Courcelles, là encore, dans le 17e arrondissement. (…) Une présence juive accrue est également à noter dans les banlieues sud-est que constituent Saint-Mandé, Saint-Maur, Vincennes et Charenton, où des dizaines de milliers de juifs se sont regroupés ces dernières années. Ainsi que dans le 12e arrondissement voisin, proche de la porte de Vincennes où s’est déroulé l’attentat de l’Hypercacher en janvier 2015. A Saint-Mandé, banlieue verdoyante en bordure du bois de Vincennes, les dirigeants communautaires estiment qu’environ 40 % des habitants de la ville sont juifs. Les incidents antisémites ne sont pas les seuls moteurs de ces mouvements géographiques. Dans certains cas, les juifs font le choix de quitter les quartiers où les populations arabes musulmanes et originaires d’Afrique noire ont considérablement augmenté. C’est le cas du Kremlin-Bicêtre, une banlieue vivante du sud de Paris (…)  L’avenue de Fontainebleau, axe principal qui mène à Paris, est maintenant bordé de cafés et restaurants arabes. (…) On estime à 100 000 le nombre de jeunes juifs en âge d’être scolarisés en France. Un tiers fréquente les écoles juives. Mais selon Elbaz, certains parents redoutent désormais d’y scolariser leurs enfants, inquiets de la présence de soldats et de policiers qui accentuent la visibilité de ces établissements. Un second tiers est inscrit dans des établissements publics laïques, généralement dans des zones aisées où ils ne seront pas pris pour cible par des adolescents arabes. Et le reste étudie dans des écoles privées catholiques, souvent dans des endroits sans structures scolaires juives, et où les institutions publiques comptent de nombreux musulmans. Ces établissements catholiques sont également fréquentés par les enfants d’une certaine classe moyenne arabe émergente, qui veut assurer à ses enfants un diplôme et une scolarité sans problème. Car il faut dire que nombre de jeunes musulmans des écoles publiques abandonnent le système scolaire en cours de route, et se retrouvent sans emploi. En outre, selon les statistiques officielles, près des trois quarts des détenus français sont d’origine musulmane. Mais si une grande partie de la communauté juive a prospéré, environ 10 % sont encore trop pauvres pour quitter les zones potentiellement dangereuses où ils résident. La communauté en a toutefois aidé des centaines à déménager vers des quartiers plus sûrs, en coordination avec les services sociaux du gouvernement français. The Jerusalem Post
L’assemblée générale (…) considère que le sionisme est une forme de racisme et de discrimination raciale. Résolution 379 (ONU, le 10 novembre 1975)
L’assemblée générale décide de déclarer nulle la conclusion contenue dans le dispositif de sa résolution 3379 (XXX) du 10 novembre 1975. Résolution 4686 (ONU, le 16 décembre 1991)
Les États-Unis ont essuyé jeudi à l’Assemblée générale de l’ONU une large condamnation de leur reconnaissance de Jérusalem comme capitale d’Israël, après avoir multiplié les menaces financières contre les pays opposés à leur position. Sur les 193 pays membres des Nations unies, 128 ont voté en faveur d’une résolution condamnant la décision annoncée le 6 décembre par Donald Trump sur Jérusalem, à rebours de la position américaine traditionnelle et du consensus de la communauté internationale qui n’a jamais reconnu l’annexion de la partie orientale de la ville par l’État hébreu. De nombreux alliés de Washington ont approuvé la résolution, dont la France et le Royaume-Uni. Neuf pays, parmi lesquels les États-Unis et Israël, mais aussi le Guatemala et le Togo, ont voté contre ce texte qui répond à une initiative des Palestiniens. Signe que les menaces et pressions de Washington ont pesé ? Trente-cinq États, dont le Canada, le Mexique, l’Argentine, la Pologne ou la Hongrie, se sont abstenus et 21 n’ont pas pris part au scrutin. Avant le vote, plusieurs ambassadeurs interrogés par l’AFP tablaient pour une adoption plus large, avec un score oscillant entre 165 et 190 votes pour. Le vote n’est pas contraignant et l’administration américaine a fait savoir qu’elle ne changerait pas d’avis. (…) Les États-Unis ne cachent pas leur colère depuis un premier vote, lundi, au niveau du Conseil de sécurité. Ce vote « est une insulte que nous n’oublierons pas », avait lancé, l’œil noir, Nikki Haley à ses 14 partenaires du Conseil, dont ses alliés européens, qui avaient unanimement approuvé la condamnation de la décision américaine. In fine, cette résolution-là n’avait pas été adoptée, les États-Unis ayant utilisé leur veto de membre permanent, mais l’unité des autres membres avait résonné comme un cinglant désaveu pour Washington. À l’Assemblée générale de l’ONU, aucun pays n’a de droit de veto. Le Devoir
Alors que l’administration américaine a décidé de récompenser l’injustice et de menacer ceux qui ne la soutiennent pas, nous continuerons notre chemin vers la liberté et l’indépendance. Nous appelons les chrétiens du monde à écouter les vraies voix des chrétiens autochtones de Terre Sainte. Les mêmes voix qui ont fermement rejeté la reconnaissance américaine de Jérusalem comme capitale d’Israël à travers leurs chefs d’églises. Ils sont les descendants des premiers disciples de Jésus-Christ et font partie intégrante du peuple palestinien. Nous sommes inspirés par le message de Jésus, qui a refusé l’injustice et répandu une parole d’espoir. Heureux ceux qui ont faim et soif de justice, car ils seront comblés. Mahmoud Abbas
Âgée de 17 ans, la jeune activiste palestinienne a comparu aujourd’hui devant un tribunal militaire israélien. Son crime? Avoir bousculé et provoqué des soldats qui patrouillaient dans le village de Nabi Saleh, sous occupation israélienne. L’affront avait été filmé et la vidéo est rapidement devenue virale sur les réseaux sociaux. Les faits filmés se seraient déroulés devant la maison de la famille Tamimi, en marge d’une manifestation contre la décision américaine de reconnaître Jérusalem comme la capitale d’Israël, vendredi dernier. Ahed et sa cousine Nour s’approchent de deux soldats israéliens appuyés sur un muret, les bousculent et leur donnent quelques coups pour les faire partir. Les soldats, armés et casqués, restent impassibles aux coups assenées et s’éloignent à reculons. Dans la nuit de lundi à mardi, à 4h du matin, des soldats israéliens entrent dans la maison familiale de la jeune fille pour l’embarquer au poste de garde militaire, près de Ramallah. Ahed Tamimi a comparu ce mercredi 20 décembre devant un tribunal militaire. Sa mère et sa cousine Nour, qui étaient avec elle au moment des faits, auraient également été arrêtées. (…) Derrière l’apparence angélique de Ahed se cache une redoutable activiste qui n’a pas froid aux yeux. Elle se fait connaître, depuis son plus jeune âge, pour ses actes de résistance face à l’occupation israélienne. En 2012, une photo d’elle brandissant son poing sous le nez de soldats israéliens lui ont valu d’être reçue en 2012 par Recep Tayyip Erdogan, alors Premier ministre turc. En 2015, d’autres photos d’elle font le tour du monde et suscitent la curiosité des médias. On y voit l’adolescente et sa mère qui tentent de faire lâcher prise à un soldat plaquant son petit frère contre un rocher. Elle devient alors un symbole de la lutte contre l’occupation israélienne. Aujourd’hui, elle risque sept ans de prison, selon Naftali Bennett, ministre israélien de l’Éducation. De quoi mobiliser la twittosphère où les messages de soutien se multiplient. Huff Post Maroc
#nycattack Expect more Muslims driving into crowds. This is the easiest way for them to kill multitudes. And they will not stop until they kill us all or we surrender. The solution is to declare Islam a terrorist creed and ban its practice. Faithfreedom.org
La journaliste de Canal + : Que pensez-vous de l’islam « modéré »? Moi: L’islam n’est pas arrivé à ce stade et on ne peut pas parler d’islam modéré. Journaliste: Mais j’ai des amis musulmans qui boivent de l’alcool et n’ont pas de problèmes. Comment ne pas les appeler « musulmans modérés »? Moi: Ce sont des musulmans pacifiques à ce stade, ni plus ni moins. Regardez les terroristes qui ont endeuillé Paris il y a deux ans. Vous auriez pu dire qu’ils étaient modérés, car ils fréquentaient les boites de nuits et buvaient de l’alcool jusqu’à quelques semaines avant de basculer et de commettre le massacre. Ils ont basculé dès que l’opportunité leur était offerte car ils ont reçu la violence à travers l’éducation islamique. Le problème c’est que l’islam est violent par définition, il est violent dans ses textes sacrés. Aujourd’hui, cette conversation a été coupée à l’antenne. Censure, crainte ou complaisance? Peu importe, le résultat est le même. On enterre la tête dans le sable pour ne pas voir le problème et continuer à dire qu’il n’existe pas. Al-Husseini Waalid
Le média politique américain Politico a publié lundi une enquête approfondie sur les efforts qui auraient été déployés par l’administration de l’ancien président Barack Obama, pour mettre des bâtons dans les roues d’une opération d’investigation de grande envergure, baptisée Projet Cassandra, ciblant les activités illégales du Hezbollah en matière de trafic de drogues, d’armes et de blanchiment d’argent sur la scène internationale. Selon Politico, la mise en veille du projet Cassandra aurait été décidée par l’Administration Obama pour permettre l’aboutissement des négociations sur le nucléaire iranien, et la conclusion de l’accord de Vienne, le 14 juillet 2015. (…) Selon Politico, des agents issus de 30 agences de sécurité américaines et étrangères ont coopéré dans le cadre de ce projet, menant notamment des opérations d’infiltration et de mises sur écoute. Les agents « ont suivi des cargaisons de cocaïne, certaines allant d’Amérique latine vers l’Afrique de l’ouest ou vers l’Europe et le Moyen-Orient, d’autres partant du Venezuela ou du Mexique, vers les Etats-unis. Ils ont suivi des rivières d’argent sale dont le blanchiment passait par l’achat de véhicules américains d’occasion envoyés en Afrique. Et avec l’aide de témoins clés coopératifs, les agents ont pu mettre en lumière la vaste conspiration remontant, selon eux, au premier cercle des responsables du Hezbollah et à l’Iran », écrit Politico. L’Orient du jour
When Donald Trump made good this month on his campaign promise to recognize Jerusalem as the capital of Israel, it changed almost nothing on the ground: The reality is that Jerusalem has been Israel’s capital for decades. Likewise for the United Nations’ vote Thursday to condemn the U.S. for the move. It changes nothing, because the U.N. doesn’t get to decide which capitals America recognizes and where it puts its embassies. But the resolution is a reminder of how deep anti-American and anti-Israel sentiment runs at Turtle Bay. Only seven countries—Guatemala, Honduras, Togo, Nauru, Palau, Micronesia and the Marshall Islands—were willing to stand with Uncle Sam and Israel and vote against the resolution. Thirty-five nations abstained, including Canada and the Czech Republic, which is at least better than outright condemnation. But 128 countries voted yes, with Britain, France, Japan and Germany joining Iran, Russia, China and North Korea to condemn the U.S. The question is what comes next. Before the measure passed, Nikki Haley, the U.S. Ambassador to the U.N., delivered a speech reminiscent of Daniel Patrick Moynihan’s rebuttal in 1975 when he was the American Ambassador and the U.N. passed a resolution declaring Zionism a form of racism. These are welcome reminders to an assembly that has long been an embarrassment to its founding principles. Ms. Haley was joined in her reaction to this insult by some members of Congress. Sen. Marco Rubio (R., Fla.) also said the U.S. ought to reconsider the money the U.S. pays to keep the U.N. going. The feeling is understandable, and we hope the Trump Administration finds ways to make clear its displeasure to the friends who abandoned the U.S. A complete pullout from the U.N. is unlikely, if only because the U.S. is a member to serve America’s interests, not the U.N.’s. Without the U.S. as a check, the United Nations would allow the Palestinians and others to write their own terms for the Middle East, and denunciations of America would be as common as denunciations of Israel. This is the reason Israel remains in the body, notwithstanding the routine insults from countries with obscene human-rights violations. The best way for America to show the hollowness of this U.N. stunt is by proceeding with its plans to build an Embassy in Jerusalem—and demonstrate to the U.N. that America is one nation that stands by its friends. The WSJ
Trois heures à peine après que le président américain Donald Trump a informé le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas de son intention de transférer l’ambassade américaine de Tel Aviv à Jérusalem, un certain nombre de reporters et de photographes palestiniens ont été conviés à Bethléem. Un « événement important » allait s’y produire. A Bethléem, les journalistes ont découvert que « l’événement » en question consistait en une poignée d’« activistes » palestiniens qui réclamaient d’être filmés en train de brûler des affiches de Trump. Les « activistes » ont patiemment attendu que photographes et cameramen installent leur équipement. Ce n’est qu’ensuite que l’ « événement important » a commencé. Aussitôt l’évènement mis en boite, les médias ont été bombardés d’images « de manifestants palestiniens en colère descendus dans les rues pour protester » contre le transfert de l’ambassade américaine à Jérusalem et contre la reconnaissance de Jérusalem comme capitale d’Israël. Cet incident illustre la collusion qui existe de longue date entre les Palestiniens et les médias. Une fois de plus, les journalistes ont été heureux de jouer les porte-voix de la machine de propagande palestinienne, et de répandre aussi haut et fort que possible les menaces des Palestiniens à l’encontre d’Israël et des Etats-Unis. (…) les militants palestiniens (…) savent combien les correspondants locaux et étrangers sont avides de sensationnel – et que rien ne peut mieux les satisfaire que la mise à feu des affiches de Trump sur le lieu de naissance de Jésus, à la veille de Noël quand des milliers de pèlerins chrétiens et de touristes convergent sur la ville. (…) Cette stratégie d’intimidation par médias interposés n’est pas nouvelle. Le scénario dure depuis des décennies ; il repose sur l’adhésion des grands médias occidentaux. (…) Récemment, plus de 300 fidèles musulmans ont été massacrés par des terroristes islamiques alors qu’ils priaient dans une mosquée du Sinaï, en Égypte. Cette tragédie a probablement été couverte par moins de journalistes que l’autodafé de Trump à Bethléem. Le monde arabe et islamique a-t-il réagi ? Ces mêmes Arabes et musulmans qui parlent de « jours de rage » contre Trump ont-ils émis une quelconque protestation ? Où sont les « jours de rage » arabes et islamiques quand plus de 300 fidèles, dont de nombreux enfants, sont assassinés un vendredi de prière ? (…) Des centaines de milliers de musulmans et de chrétiens ont été massacrés depuis le début du « printemps arabe » voilà six ans. Ils ont été tués par des terroristes musulmans et par d’autres Arabes. L’effusion de sang se poursuit à ce jour au Yémen, en Libye, en Syrie, en Irak et en Egypte. Mais que l’on ne s’y trompe pas : les « rivières de sang » que l’on nous promet coulent déjà. Mais c’est le couteau que les Arabes et les musulmans lèvent contre d’autres Arabes et musulmans qui est à l’origine de ce fleuve cramoisi. Et pas la déclaration d’un président américain. Ne serait-il pas temps que les correspondants en poste au Moyen Orient s’intéressent réellement à ce qui se passe dans la région ? Bassam Tawil
Once again, the Palestinians are disappointed with their Arab brothers. A declaration of war on the US, in the Palestinians’ view, would have been the appropriate response to US President Donald Trump’s December 6 announcement recognizing Jerusalem as Israel’s capital. (…) All they have gotten so far from the Arab and Islamic leaders and governments are demonstrations on the streets and statements of condemnations. Moreover, it does not look as if the Palestinians should be expecting more from their Arab and Muslim brothers. (…) Welcome to the Palestinian mindset, where an Arab leader who talks about peace with Israel is a traitor, while an Arab leader who talks about destroying Israel or launching rockets at it, like Saddam Hussein, is a « hero. » (…) The Palestinians have placed themselves on a collision course not only with the US, but also with the Arab world. The question now is: How will the Arab regimes respond to this latest charge of fratricide leveled against them by their Palestinian brothers? Khaled Abu Toameh
Les peuples de toute l’humanité ou presque se liguent pour interdire à Israël, au petit peuple d’Israël (cependant – on le voit- grand, très grand, immense, par son nom) pour lui interdire toute légitimité et toute légalité, tout antécédent et tout futur à Jérusalem: pour lui interdire de resurgir dans l’histoire des hommes sous les traits de l’Israël éternel, d’un peuple de 30 siècles d’histoire, matrice des religions qui ont été adoptées par la majeure partie de l’humanité et qui avait déjà Jérusalem pour capitale au temps où Paris n’était qu’un bourg du bout du monde. Objectivement, sur le plan des rapports de forces, on ne comprend pas que toute la planète ait à se prononcer contre Jérusalem et la décision de Trump. Il n’y a dans cette question aucun enjeu réel si ce n’est la crainte diffuse (notamment dans l’Union Européenne) du djihad, quoique l’Etat du monde musulman ne semble pas la rendre crédible. Et pourtant Israël existait déjà depuis bientôt 70 ans, régissant Jérusalem depuis 51 ans! (…) L’Occident avait fini par accepter l’idée d’une résurgence du peuple d’Israël, certes, mais dans ses habits de deuil, à titre d’Etat-refuge, d’Etat dans les limites d’une cause humanitaire. La décision de Trump l’a fait se lever désormais dans ses habits de lumière. C’était plus que le concert des nations pouvait supporter. Trump a révélé au monde que cet Israël n’était pas le reste misérable d’un Israël pourchassé et coupable, mais le surgeon d’une histoire de 30 siècles. Il y a là des données de grande signification, d’une ampleur spirituelle considérable: comme un air d’”histoire sainte” , qui souligne aussi la dimension profondément religieuse et métaphysique de l’inimitié envers Israël, dans ses déclinaisons différentes dans les mondes chrétien, musulman, voire confucianiste et bouddhiste, déclinaisons clairement lisibles au prisme de la concurrence identitaire et spirituelle de ces univers avec l’Israël éternel. Un oracle du prophète Zacharie (12) revient naturellement à l’esprit: il se fait l’écho de la Divinité “qui déploie les cieux, fonde la terre et crée le souffle de l’Homme en son sein“: “Je ferai de Jérusalem une coupe de poison pour tous les peuples alentour, et aussi pour Juda, il y aura le siège de Jérusalem. En ce jour-là, je ferai de Jérusalem une pierre pesante pour tous les peuples. Tous ceux qui la soulèveront s’écorcheront. Toutes les nations de la Terre s’assembleront contre elle“. La cause avouée de ce branle-bas de combat mondial est aussi étrange et démesurée. On oppose à la légitimité d’Israël un peuple qui n’existait pas il y a 40 ans, qui n’a jamais constitué une entité dans l’histoire, un peuple qu’il faudrait à tout prix lier à l’existence d’Israël pour que celui ci soit légitime. En fait, il s’agit de marquer à jamais Israël de la petitesse et de la banalité du peuple le plus favorisé par les nations. Shmuel Trigano
Ouf ! On a évité le pire : des enfants auraient pu apprendre l’origine d’une des traditions les plus importantes de notre pays. Heureusement que les enseignants ont réagi à temps… Léo Castellote
Le 13 décembre, un groupe scolaire de 83 écoliers du Langonnais assistait à une projection du film d’animation américain « L’Étoile de Noël » au cinéma Le Rio de Langon quand celle-ci a été interrompue à la demande des enseignantes. Elles se sont en effet aperçues qu’il y avait un problème de thématique et qu’il ne correspondait pas au choix qu’elles avaient fait. Il est vrai que le synopsis de ce film de Timothy Reckart parle avant tout d’une histoire d’animaux : « Un petit âne courageux, Bo, rêve d’une vie meilleure loin du train-train quotidien du moulin du village. Un jour, il trouve le courage de se libérer pour vivre enfin la grande aventure avec une brebis, une colombe, trois chameaux déjantés et des animaux de la ferme, très excentriques… » Mais on se rend compte au fil de l’histoire qu’il ne s’agit pas d’un film sur une légende de Noël mais sur l’histoire de la nativité, de la naissance de Jésus, du périple de Marie et Joseph jusqu’à Bethléem… Le film puise d’ailleurs son contenu dans les Évangiles, ce qui n’est pas laïque… Le Républicain-sud-Gironde

Attention: une énormité peut en cacher une autre !

En cette nouvelle fête de la Nativité

Qui ressemble toujours plus étouffée par sa gangue de guimauve et de papas Noël …

A un enterrement de première classe …

De l’énormité du décalage que 2 000 après l’on peine encore à mesurer …

Entre l’incroyable humilité d’une naissance de « pierre rejetée » et le véritable statut de « pierre angulaire »

Que paradoxalement à travers l’extrême abjection de sa mise à mort celle-ci a fini par acquérir …

Jusque dans ses dérives pour nos sociétés désormais mondialisées …

Tout en se demandant lucidement si à la fin des temps il « trouverait de la foi sur la terre » …

En ce monde étrangement inversé …

Où le président de la première puissance mondiale se voit mis au pilori …

Par la même ONU qui nous avait donné il y a  42 ans (et abrogée 16 ans après) sa tristement fameuse résolution sionisme = racisme

Abandonné par ses soi-disant alliés, Grande-Bretagne, France, Japon et Allemagne, se joignant pour cela à ses pires ennemis, Iran, Chine et Corée du nord …

D’abord pour avoir voulu, contrairement à son prédécesseur, préserver son territoire du terrorisme …

Quand nombre de pays musulmans peuvent interdire tout Israélien de leur sol pour leur simple appartenance nationale …

Puis sur Jérusalem avoir reconnu la simple réalité …

Et pointé les habits neufs du président Abbas …

Où le même empereur nu revendique haut et fort son inspiration de Jésus

Tout en redoublant, avec nos médias en mal d’images fortes, dans son incitation quotidienne à la violence

Pendant qu’entre Syrie, Yémen, Libye, Irak et Egypte et depuis six ans, c’est par centaines de milliers que se comptent les victimes des musulmans entre eux …

Où les seuls pays qui refusent de hurler avec les loups onusiens …

Se  font pour cause de fascisme présumé mettre au ban de l’Europe …

Où se voit traitée en victime une jeune Palestinienne prise en flagrant délit de gifle à un soldat israélien …

Qui lui tend christiquement l’autre joue …

Où pour avoir osé dire à la télévision, à l’instar d’un twitter américain, la vérité violente de l’islam …

Un dissident musulman réfugié au Pays des droits de l’homme voit ses paroles coupées au montage …

Où après avoir nettoyé ethniquement le Moyen-Orient de la quasi-totalité de ses juifs et chrétiens d’origine …

La Religion de paix vide, soutenue par ses idiots utiles, les banlieues françaises de leurs juifs

Pendant que dans un magazine pour les petits l’on apprend que comme la Corée du nord, Israël n’est « pas un vrai pays »

Quel meilleur et plus révélateur conte de Noël …

Que celui de ces écoliers d’une petite ville du sud-ouest de la France …

Qui sans l’incroyable sang froid et présence d’esprit de leurs enseignantes et projectionniste …

Auraient pu découvrir que le film de Noël que celles-ci par mégarde les avaient amenés voir …

Parlait en fait… de la naissance de Jésus ?

Langon : le film « L’Étoile de Noël » arrêté en pleine séance scolaire

Une séance scolaire du film d’animation américain sur la nativité « L’Étoile de Noël » a été stoppée en pleine projection au cinéma Le Rio à Langon.
Le Républicain-sud-Gironde
22 Déc 2017

Le 13 décembre, un groupe scolaire de 83 écoliers du Langonnais assistait à une projection du film d’animation américain « L’Étoile de Noël » au cinéma Le Rio de Langon quand celle-ci a été interrompue à la demande des enseignantes.

Elles se sont en effet aperçues qu’il y avait un problème de thématique et qu’il ne correspondait pas au choix qu’elles avaient fait.

Il est vrai que le synopsis de ce film de Timothy Reckart parle avant tout d’une histoire d’animaux : « Un petit âne courageux, Bo, rêve d’une vie meilleure loin du train-train quotidien du moulin du village. Un jour, il trouve le courage de se libérer pour vivre enfin la grande aventure avec une brebis, une colombe, trois chameaux déjantés et des animaux de la ferme, très excentriques… »

L’histoire de la nativité

Mais on se rend compte au fil de l’histoire qu’il ne s’agit pas d’un film sur une légende de Noël mais sur l’histoire de la nativité, de la naissance de Jésus, du périple de Marie et Joseph jusqu’à Bethléem… Le film puise d’ailleurs son contenu dans les Évangiles, ce qui n’est pas laïque…

« J’avoue que je n’avais pas vu le film avant, il vient d’un grand studio américain », reconnaît le responsable du Rio, Emmanuel Raymond, qui a remboursé la séance.

Les écoliers sont retournés en classe et une autre séance de cinéma aura lieu l’an prochain.

Voir aussi:

Jérusalem: le retour des temps bibliques

Shmuel Trigano

Nous sommes aujourd’hui les témoins et les acteurs d’une histoire vraiment fascinante quand on l’approche à la lumière de l’histoire juive.

Je fais référence, bien sûr, à ce qui se passe sur le plan international, autour de la reconnaissance de Jérusalem comme capitale d’Israël par le pays le plus puissant du monde, les Etats-Unis.

En soi, cette reconnaissance est déjà un fait majeur, mais ce qui est encore plus impressionnant, c’est l’unité de la planète contre cette décision, comme on a pu la constater au Conseil de sécurité et à l’Assemblée générale de l’ONU.

Réfléchissons à l’énormité de cet événement.
Reformulons-le objectivement: les peuples de toute l’humanité ou presque [1]se liguent pour interdire à Israël, au petit peuple d’Israël (cependant – on le voit- grand, très grand, immense, par son nom) pour lui interdire  toute légitimité et toute légalité, tout antécédent et tout futur à Jérusalem: pour lui interdire de resurgir dans l’histoire des hommes sous les traits de l’Israël éternel, d’un peuple de 30 siècles d’histoire, matrice des religions qui ont été adoptées par la majeure partie de l’humanité et qui avait déjà Jérusalem pour capitale au temps où Paris n’était qu’un bourg du bout du monde.

Objectivement, sur le plan des rapports de forces, on ne comprend pas que toute la planète ait à se prononcer contre Jérusalem et la décision de Trump.

Il n’y a dans cette question aucun enjeu réel si ce n’est la crainte diffuse (notamment dans l’Union Européenne) du djihad, quoique l’Etat du monde musulman ne semble pas la rendre crédible.

Et pourtant Israël existait déjà depuis bientôt 70 ans, régissant Jérusalem depuis 51 ans!  Il y avait sans doute méprise sur son sens.

Et pas seulement auprès des non Juifs  – essentiellement les Occidentaux car le déni islamique est entier sur ce point-là – mais aussi de cette frange du peuple juif qui conçoit I’aventure israélienne comme une rupture avec l’histoire juive et la civilisation judaïque.

L’Occident avait fini par accepter l’idée d’une résurgence du peuple d’Israël, certes, mais dans ses habits de deuil, à titre d’Etat-refuge, d’Etat dans les limites d’une cause humanitaire.

La décision de Trump l’a fait se lever désormais dans ses habits de lumière. C’était plus que le concert des nations pouvait supporter. Trump a révélé au monde que cet Israël n’était pas le reste misérable d’un Israël pourchassé et coupable, mais le surgeon d’une histoire de 30 siècles.

Il y a là des données de grande signification, d’une ampleur spirituelle considérable: comme un air d’”histoire sainte” , qui souligne aussi la dimension profondément religieuse et métaphysique de l’inimitié envers Israël, dans ses déclinaisons différentes dans les mondes chrétien, musulman,  voire confucianiste et bouddhiste, déclinaisons clairement lisibles au prisme de la concurrence identitaire et spirituelle de ces univers avec l’Israël éternel.

Un oracle du prophète Zacharie (12) revient naturellement à l’esprit: il se fait l’écho de la Divinité “qui déploie les cieux, fonde la terre et crée le souffle de l’Homme en son sein“:

Je ferai de Jérusalem une coupe de poison pour tous les peuples alentour, et aussi pour Juda, il y aura le siège de Jérusalem. En ce jour-là, je ferai de Jérusalem une pierre pesante pour tous les peuples. Tous ceux qui la soulèveront s’écorcheront. Toutes les nations de la Terre s’assembleront contre elle“.

La cause avouée de ce branle-bas de combat mondial est aussi étrange et démesurée. On oppose à la légitimité d’Israël un peuple qui n’existait pas il y a 40 ans, qui n’a jamais constitué une entité dans l’histoire, un peuple qu’il faudrait à tout prix lier à l’existence d’Israël pour que celui ci soit légitime. En fait, il s’agit de marquer à jamais Israël de la petitesse et de la banalité du peuple le plus favorisé par les nations.

Mais c’est ce peuple, l’Etat fantoche de Palestine, qui mobilisent la scène internationale et obtiennent l’assentiment de super-puissances pour faire d’Israël un hors-la-loi universel. Ici, c’est la figure d’Amalek qui resurgit dont le tradition nous dit qu’il avait fédéré toutes les nations de la terre pour détruire Israël au moment même où il se constituait, au sortir de la servitude égyptienne…

Le fait que tant de nations se liguent contre la réapparition d’Israël dans son lieu électif, celui où son existence prend tout son sens historique, a, certes, quelque chose d’accablant et d’inquiétant pour ce qu’il révèle de la haine à l’encontre des Juifs, mais si l’on reste dans l’esprit de cette philosophie de l’histoire, l’oracle biblique nous donne à privilégier une tout autre attitude: il nous enjoint, face à ce défi métaphysique, symbolique autant que politique, à ne pas abandonner nos habits de lumière.

*À partir d’une chronique sur Radio J, le 22 décembre 2017.

[1] 128 nations sur 193 (35 abstentions)

Voir également:

Next Year in Jerusalem
The U.N. reveals the depth of its anti-U.S., anti-Israel politics.
The Wall Street Journal
Dec. 22, 2017

When Donald Trump made good this month on his campaign promise to recognize Jerusalem as the capital of Israel, it changed almost nothing on the ground: The reality is that Jerusalem has been Israel’s capital for decades.
Likewise for the United Nations’ vote Thursday to condemn the U.S. for the move. It changes nothing, because the U.N. doesn’t get to decide which capitals America recognizes and where it puts its embassies. But the resolution is a reminder of how deep anti-American and anti-Israel sentiment runs at Turtle Bay.

Only seven countries—Guatemala, Honduras, Togo, Nauru, Palau, Micronesia and the Marshall Islands—were willing to stand with Uncle Sam and Israel and vote against the resolution. Thirty-five nations abstained, including Canada and the Czech Republic, which is at least better than outright condemnation. But 128 countries voted yes, with Britain, France, Japan and Germany joining Iran, Russia, China and North Korea to condemn the U.S.
The question is what comes next. Before the measure passed, Nikki Haley, the U.S. Ambassador to the U.N., delivered a speech reminiscent of Daniel Patrick Moynihan’s rebuttal in 1975 when he was the American Ambassador and the U.N. passed a resolution declaring Zionism a form of racism.
“We will remember [this vote],” Ms. Haley said, “when we are called upon to once again make the world’s largest contribution to the United Nations. And we will remember it when so many countries come calling on us, as they so often do, to pay even more and to use our influence for their benefit.” President Trump said something similar at his cabinet meeting, that “we’ll save a lot” by cutting aid to countries that went against us.

These are welcome reminders to an assembly that has long been an embarrassment to its founding principles. Ms. Haley was joined in her reaction to this insult by some members of Congress. Sen. Marco Rubio (R., Fla.) also said the U.S. ought to reconsider the money the U.S. pays to keep the U.N. going.
The feeling is understandable, and we hope the Trump Administration finds ways to make clear its displeasure to the friends who abandoned the U.S. A complete pullout from the U.N. is unlikely, if only because the U.S. is a member to serve America’s interests, not the U.N.’s. Without the U.S. as a check, the United Nations would allow the Palestinians and others to write their own terms for the Middle East, and denunciations of America would be as common as denunciations of Israel. This is the reason Israel remains in the body, notwithstanding the routine insults from countries with obscene human-rights violations.

The best way for America to show the hollowness of this U.N. stunt is by proceeding with its plans to build an Embassy in Jerusalem—and demonstrate to the U.N. that America is one nation that stands by its friends.

Voir encore:

Statut de Jérusalem: les États-Unis condamnés à l’ONU malgré les menaces de Trump
Francesco Fontemaggi – Agence France-Presse à Washington
Carole Landry – Agence France-Presse aux Nations unies

Le Devoir
21 décembre 2017

Le vote n’est pas contraignant et l’administration américaine a fait savoir qu’elle ne changerait pas d’avis.

« Les États-Unis se souviendront de cette journée qui les a vus cloués au pilori devant l’Assemblée générale pour le seul fait d’exercer notre droit de pays souverain », a déclaré l’ambassadrice américaine à l’ONU, Nikki Haley. « Nous nous en souviendrons quand on nous demandera encore une fois de verser la plus importante contribution » financière à l’ONU, a-t-elle lancé, menaçant à nouveau de « mieux dépenser » l’argent des Américains à l’avenir.

Donald Trump avait pris les devants mercredi. « Ils prennent des centaines de millions de dollars et même des milliards de dollars et, ensuite, ils votent contre nous », avait tempêté le président américain. « Laissez-les voter contre nous, nous économiserons beaucoup, cela nous est égal. »

Un deuxième désaveu en moins d’une semaine

Les États-Unis ne cachent pas leur colère depuis un premier vote, lundi, au niveau du Conseil de sécurité.

Ce vote « est une insulte que nous n’oublierons pas », avait lancé, l’œil noir, Nikki Haley à ses 14 partenaires du Conseil, dont ses alliés européens, qui avaient unanimement approuvé la condamnation de la décision américaine.

In fine, cette résolution-là n’avait pas été adoptée, les États-Unis ayant utilisé leur veto de membre permanent, mais l’unité des autres membres avait résonné comme un cinglant désaveu pour Washington.

À l’Assemblée générale de l’ONU, aucun pays n’a de droit de veto.

Les États-Unis se souviendront de cette journée qui les a vus cloués au pilori devant l’Assemblée générale pour le seul fait d’exercer notre droit de pays souverain.

Les États-Unis ont essuyé jeudi à l’Assemblée générale de l’ONU une large condamnation de leur reconnaissance de Jérusalem comme capitale d’Israël, après avoir multiplié les menaces financières contre les pays opposés à leur position.

Sur les 193 pays membres des Nations unies, 128 ont voté en faveur d’une résolution condamnant la décision annoncée le 6 décembre par Donald Trump sur Jérusalem, à rebours de la position américaine traditionnelle et du consensus de la communauté internationale qui n’a jamais reconnu l’annexion de la partie orientale de la ville par l’État hébreu.

De nombreux alliés de Washington ont approuvé la résolution, dont la France et le Royaume-Uni.

Neuf pays, parmi lesquels les États-Unis et Israël, mais aussi le Guatemala et le Togo, ont voté contre ce texte qui répond à une initiative des Palestiniens.

Signe que les menaces et pressions de Washington ont pesé ? Trente-cinq États, dont le Canada, le Mexique, l’Argentine, la Pologne ou la Hongrie, se sont abstenus et 21 n’ont pas pris part au scrutin. Avant le vote, plusieurs ambassadeurs interrogés par l’AFP tablaient pour une adoption plus large, avec un score oscillant entre 165 et 190 votes pour.

Le texte adopté jeudi affirme que toute décision sur le statut de Jérusalem « n’a pas de force légale, est nulle et non avenue et doit être révoquée ». Il souligne que cet épineux statut doit faire partie d’un accord de paix final entre Israéliens et Palestiniens, ces derniers voulant établir à Jérusalem-Est la capitale de l’État auquel ils aspirent.

Menaces et pressions américaines

À l’approche du scrutin, Washington, qui assure que sa décision ne préjuge pas de l’issue de futures négociations de paix, a multiplié menaces et pressions. Des avertissements qui ont sidéré nombre de diplomates onusiens.

En réponse à la menace de Nikki Haley de « noter les noms » de ceux qui ont voté la résolution, le ministre palestinien des Affaires étrangères, Riyad al-Malki, a estimé que « l’Histoire note les noms » de « ceux qui défendent ce qui est juste » et de « ceux qui mentent ».

Le président turc Recep Tayyip Erdogan, parmi les opposants les plus virulents à la position américaine malgré l’alliance entre Washington et Ankara, avait lui exhorté la communauté internationale à ne pas se « vendre » pour « une poignée de dollars » face aux menaces de Donald Trump de couper des aides financières.

L’impact des pressions américaines était diversement apprécié après le vote.

Les Palestiniens ont salué un « revers cinglant » pour les États-Unis. Cela « réaffirme que la juste cause des Palestiniens bénéficie du soutien du droit international », a réagi le porte-parole du président palestinien Mahmoud Abbas, qui espère ainsi maximiser son poids lors d’une éventuelle reprise du processus de paix.

Le premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, rejetant la décision de l’Assemblée générale de l’ONU, qualifiée de « maison des mensonges », a lui au contraire réagi « avec satisfaction face au nombre important de pays qui n’ont pas voté en faveur » de la résolution.

« Il est clair que de nombreux pays ont donné la priorité à leur relation avec les États-Unis par rapport à une tentative vaine de nous isoler », s’est aussi réjoui un porte-parole de la mission américaine à l’ONU à la lecture des résultats détaillés du vote.

 Voir de plus:

Abbas: “Nous sommes inspirés par le message de Jésus ..”

Le chef de l’entité terroriste “Autorité palestinienne”, Mahmoud Abbas, a présenté vendredi Jésus comme une source d’inspiration pour les Palestiniens luttant contre la reconnaissance américaine de Jérusalem comme capitale d’Israël.

“Alors que l’administration américaine a décidé de récompenser l’injustice et de menacer ceux qui ne la soutiennent pas, nous continuerons notre chemin vers la liberté et l’indépendance”, a déclaré le dirigeant palestinien dans ses vœux de Noël adressés aux Chrétiens.

“Nous appelons les chrétiens du monde à écouter les vraies voix des chrétiens autochtones de Terre Sainte. Les mêmes voix qui ont fermement rejeté la reconnaissance américaine de Jérusalem comme capitale d’Israël à travers leurs chefs d’églises. Ils sont les descendants des premiers disciples de Jésus-Christ et font partie intégrante du peuple palestinien”, a-t-il expliqué

“Nous sommes inspirés par le message de Jésus, qui a refusé l’injustice et répandu une parole d’espoir”, a-t-il poursuivi. “Heureux ceux qui ont faim et soif de justice, car ils seront comblés”, a cité le dirigeant palestinien, en référence au Sermon sur la montagne prononcé par Jésus.

En 2015, un prêtre orthodoxe israélien, le Père Gabriel Naddaf, avait fustigé l’instrumentalisation politique de Jésus par les Palestiniens.

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Qui est Ahed Tamimi, l’activiste palestinienne jugée pour avoir giflé des soldats israéliens

PALESTINE – Âgée de 17 ans, la jeune activiste palestinienne a comparu aujourd’hui devant un tribunal militaire israélien. Son crime? Avoir bousculé et provoqué des soldats qui patrouillaient dans le village de Nabi Saleh, sous occupation israélienne. L’affront avait été filmé et la vidéo est rapidement devenue virale sur les réseaux sociaux.

Les faits filmés se seraient déroulés devant la maison de la famille Tamimi, en marge d’une manifestation contre la décision américaine de reconnaître Jérusalem comme la capitale d’Israël, vendredi dernier. Ahed et sa cousine Nour s’approchent de deux soldats israéliens appuyés sur un muret, les bousculent et leur donnent quelques coups pour les faire partir. Les soldats, armés et casqués, restent impassibles aux coups assenées et s’éloignent à reculons.

Dans la nuit de lundi à mardi, à 4h du matin, des soldats israéliens entrent dans la maison familiale de la jeune fille pour l’embarquer au poste de garde militaire, près de Ramallah. Ahed Tamimi a comparu ce mercredi 20 décembre devant un tribunal militaire. Sa mère et sa cousine Nour, qui étaient avec elle au moment des faits, auraient également été arrêtées.

Selon l’agence de presse palestinienne Maan, les soldats israéliens ont saisi des téléphones cellulaires, des organisateurs portables et des appareils photos au domicile de la jeune fille. D’après son père, Bassem Tamimi, les militaires auraient fait irruption dans la maison familiale avec « une extrême brutalité », auraient frappé Nariman Tamimi, la mère d’Ahed, ainsi que ses frères et sœurs, avant d’embarquer la jeune fille sans leur préciser où elle serait emmenée.

Le père a ajouté sur Facebook que sa fille était visée depuis qu’elle avait été attaquée par les médias israéliens, pour avoir protesté contre les soldats qui avaient abattu un adolescent de 14 ans d’une balle enrobée de caoutchouc à Nabi Saleh. Elle aurait pris la défense du jeune garçon, Mohammed Tamimi, plongé actuellement dans un coma artificiel.

Derrière l’apparence angélique de Ahed se cache une redoutable activiste qui n’a pas froid aux yeux. Elle se fait connaître, depuis son plus jeune âge, pour ses actes de résistance face à l’occupation israélienne. En 2012, une photo d’elle brandissant son poing sous le nez de soldats israéliens lui ont valu d’être reçue en 2012 par Recep Tayyip Erdogan, alors Premier ministre turc.

En 2015, d’autres photos d’elle font le tour du monde et suscitent la curiosité des médias. On y voit l’adolescente et sa mère qui tentent de faire lâcher prise à un soldat plaquant son petit frère contre un rocher. Elle devient alors un symbole de la lutte contre l’occupation israélienne.

Aujourd’hui, elle risque sept ans de prison, selon Naftali Bennett, ministre israélien de l’Éducation. De quoi mobiliser la twittosphère où les messages de soutien se multiplient.

Voir par ailleurs:

La vraie réponse palestinienne au discours de Jérusalem de Trump
Bassam Tawil
Gatestone institute
21 décembre 2017
Traduction du texte original: The Real Palestinian Response to Trump’s Jerusalem Speech

Trois heures à peine après que le président américain Donald Trump a informé le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas de son intention de transférer l’ambassade américaine de Tel Aviv à Jérusalem, un certain nombre de reporters et de photographes palestiniens ont été conviés à Bethléem. Un « événement important » allait s’y produire.

A Bethléem, les journalistes ont découvert que « l’événement » en question consistait en une poignée d’« activistes » palestiniens qui réclamaient d’être filmés en train de brûler des affiches de Trump.

Les « activistes » ont patiemment attendu que photographes et cameramen installent leur équipement. Ce n’est qu’ensuite que l’ « événement important » a commencé. Aussitôt l’évènement mis en boite, les médias ont été bombardés d’images « de manifestants palestiniens en colère descendus dans les rues pour protester » contre le transfert de l’ambassade américaine à Jérusalem et contre la reconnaissance de Jérusalem comme capitale d’Israël.

Cet incident illustre la collusion qui existe de longue date entre les Palestiniens et les médias. Une fois de plus, les journalistes ont été heureux de jouer les porte-voix de la machine de propagande palestinienne, et de répandre aussi haut et fort que possible les menaces des Palestiniens à l’encontre d’Israël et des Etats-Unis.

Si les photographes et les cameramen avaient boycotté l’embrasement « spontané » de la rue palestinienne et la mise à feu de l’effigie de Trump, les activistes palestiniens auraient tranquillement battu en retraite en direction de l’un ou l’autre des excellents cafés de Bethléem.

Mais les militants palestiniens n’avaient aucune inquiétude : ils savent combien les correspondants locaux et étrangers sont avides de sensationnel – et que rien ne peut mieux les satisfaire que la mise à feu des affiches de Trump sur le lieu de naissance de Jésus, à la veille de Noël quand des milliers de pèlerins chrétiens et de touristes convergent sur la ville.

En laissant croire que la « cérémonie » du bucher de Trump était l’expression de la rage palestinienne, les médias internationaux ont à nouveau agi en complices des propagandistes palestiniens. Les dirigeants palestiniens et leurs porte-paroles veulent faire croire que la décision de Trump concernant Jérusalem va enflammer la région. Ils cherchent également à faire croire au peuple américain que la politique de leur président met leur vie de citoyens en danger. Là, encore et toujours, les médias se mettent au service des campagnes d’intimidation palestiniennes. Et l’écho qu’ils ont donné à la farce des affiches de Bethléem n’est que le début.

Maintenant que les Palestiniens ont réussi, avec l’aide des médias, à incruster ces images dans l’esprit de millions d’Américains, ils envisagent des manifestations plus importantes. L’objectif : terrifier le public américain et faire reculer Trump sur le statut de Jérusalem. Cette stratégie d’intimidation par médias interposés n’est pas nouvelle. Le scénario dure depuis des décennies ; il repose sur l’adhésion des grands médias occidentaux.

Aujourd’hui, journalistes palestiniens et occidentaux ont été invités à couvrir une série de manifestations que les Palestiniens ont organisé pour les jours et les semaines à venir. Photographes et reporters de télévision se sont vu remettre la liste et les horaires détaillés des événements prévus en différents endroits de la Cisjordanie et de la bande de Gaza. Les Palestiniens leur ont promis encore plus d’effigies de Trump et de drapeaux américains en flammes. Certains journalistes ont été informés des meilleurs « affrontements » entre émeutiers palestiniens et soldats des Forces de défense israéliennes. En d’autres termes, ils savent exactement ou se rendre pour filmer des Palestiniens en train de lapider les soldats – avec la riposte prévisible de Tsahal.

Le plus drôle est que si, pour une raison ou une autre, les caméras sont absentes, les « activistes » ne se montreront pas non plus. Dans le monde palestinien, il s’agit seulement d’enrôler et de manipuler les médias pour une cause unique : dénigrer Israël – et Trump avec.

Oui, les Palestiniens vont manifester contre Trump. Oui, ils descendront dans les rues et lanceront des pierres sur les soldats de Tsahal. Oui, ils vont brûler des images de Trump et des drapeaux américains. Oui encore, ils tenteront des attaques terroristes contre les Israéliens.,

Mais quand, confortablement installés ans nos salons nous verrons les « informations » en provenance de Cisjordanie et de la bande de Gaza, nous devrons nous poser la question : ces « événements » ne sont-ils pas en réalité des farces médiatiques ? Une question qui entraîne d’autres questions. Pourquoi les journalistes se laissent-ils duper par la machine de propagande palestinienne, qui crache haine et violence du matin au soir ? Et, pourquoi les journalistes amplifient-ils et aggravent-ils les menaces de violence et d’anarchie proférées par les Palestiniens ?

La première réponse à ces questions est que de nombreux journalistes répondent à la demande de leurs lecteurs et rédacteurs en chef en proposant des articles négatifs sur Israël. Certains journalistes sont également convaincus qu’une couverture anti-israélienne représente une voie royale pour obtenir les trophées et récompenses que décernent diverses organisations bien pensantes. Troisièmement, de nombreux journalistes pensent que des articles anti-israéliens leur donne la possiblité de copiner avec la gauche intellectuelle et de fréquenter des coteries soi-disant « éclairées » persuadées d’être dans « le sens de l’histoire ». Ils ne veulent surtout pas voir que, depuis plusieurs décennies, 21 États musulmans tentent de détruire un État juif ; ces plumitifs « de gauche » et à l’ « esprit ouvert » préfèrent se raconter l’histoire qu’il est de leur devoir de soutenir l’« opprimé », qui est selon eux « le Palestinien ». Enfin, la plupart des journalistes réduisent le conflit a une opposition entre les méchants (les Israéliens) et les gentils (les Palestiniens) ; ils croient de leur devoir de se ranger du côté des « gentils », peu importe que ces « gentils » pratiquent la violence et le terrorisme.

Récemment, plus de 300 fidèles musulmans ont été massacrés par des terroristes islamiques alors qu’ils priaient dans une mosquée du Sinaï, en Égypte. Cette tragédie a probablement été couverte par moins de journalistes que l’autodafé de Trump à Bethléem. Le monde arabe et islamique a-t-il réagi ? Ces mêmes Arabes et musulmans qui parlent de « jours de rage » contre Trump ont-ils émis une quelconque protestation ? Où sont les « jours de rage » arabes et islamiques quand plus de 300 fidèles, dont de nombreux enfants, sont assassinés un vendredi de prière ?

Il serait temps que les médias se livrent à un minimum d’introspection : veulent-ils vraiment continuer à « servir la soupe » aux Arabes et aux musulmans qui intimident et terrorisent l’Occident ?

Les journalistes entrent en collusion avec l’Autorité palestinienne et le Hamas pour créer la fausse impression que la troisième guerre mondiale va éclater si l’ambassade américaine est déplacée à Jérusalem. Des centaines de milliers de musulmans et de chrétiens ont été massacrés depuis le début du « printemps arabe » voilà six ans. Ils ont été tués par des terroristes musulmans et par d’autres Arabes. L’effusion de sang se poursuit à ce jour au Yémen, en Libye, en Syrie, en Irak et en Egypte.

Mais que l’on ne s’y trompe pas : les « rivières de sang » que l’on nous promet coulent déjà. Mais c’est le couteau que les Arabes et les musulmans lèvent contre d’autres Arabes et musulmans qui est à l’origine de ce fleuve cramoisi. Et pas la déclaration d’un président américain. Ne serait-il pas temps que les correspondants en poste au Moyen Orient s’intéressent réellement à ce qui se passe dans la région ?

Bassam Tawil est un musulman basé au Moyen-Orient.

Voir aussi:

Voir de plus:

400 attaques contre des Israéliens ont été déjouées en 2017 (Shin Bet)


Police israélienne
Selon la sécurité intérieure, le Hamas tente par tous les moyens de mener des attaques en Cisjordanie

Près de 400 attaques terroristes contre des Israéliens ont été déjoués en 2017, a indiqué dimanche le chef du service de sécurité intérieure (Shin Bet), Nadav Argaman.

« Le Hamas tente par tous les moyens de mener des attaques en Judée et en Samarie (Cisjordanie) et de porter atteinte à la stabilité » dans la région, a affirmé le responsable sécuritaire israélien lors d’une réunion de la commission des Affaires étrangères et de la Sécurité du Parlement.

« Le calme relatif que nous vivons est un calme trompeur. Sous la surface, les choses sont préoccupantes », a souligné Nadav Argaman.

Selon le chef du Shin Bet, 400 attaques terroristes significatives contre des Israéliens ont été déjouées en 2017, dont treize attentats-suicides, huit enlèvements et 94 attentats « sacrifices », qui désignent ceux au terme desquels les terroristes savent que leurs chances d’être encore en vie sont faibles.

Près de 100 terroristes isolés potentiels ont été neutralisés, et seulement 54 sont parvenus à mener une attaque, contre 108 l’année dernière.

« La période à venir va être très difficile », a conclu Argaman. « Il y a des troubles sur le terrain et une incitation à la violence de l’Autorité palestinienne qui fait descendre les Palestiniens dans la rue ».

« Il faut analyser la signification de l’échec du processus de réconciliation », a-t-il affirmé, faisant allusion au difficile rapprochement entre le Hamas et le Fatah, qui laisse présager ‘ »une période instable dans les prochains mois ».

Depuis l’annonce de la décision de Donald Trump de reconnaître Jérusalem comme capitale d’Israël le 6 décembre dernier, des affrontements quasi-quotidiens entre émeutiers palestiniens et soldats israéliens ont eu lieu en Cisjordanie et à la frontière entre Israël et la bande de Gaza, faisant des centaines de blessés.

Onze Palestiniens ont perdu la vie au cours de ces violences, et des dizaines d’autres ont été arrêtés.

Lors d’une rare apparition télévisée, le chef du Hamas à Gaza, Yahya Sinwar, a exhorté jeudi les Palestiniens à attaquer les soldats israéliens et les civils qui vivent en Cisjordanie.

Cependant, malgré les appels à une troisième intifada des dirigeants du Hamas, les affrontements restent limités et le nombre d’émeutiers ne constituent pas une menace sérieuse pour l’instant, selon l’appareil sécuritaire israélien.

Voir encore:

L’Administration Obama a tenté d’entraver une vaste opération d’investigation visant le Hezbollah, assure Politico

Le magazine américain publie une grande enquête dans laquelle il explique pourquoi l’ancienne administration américaine a mis des bâtons dans les roues d’une vaste investigation visant les « activités criminelles » du Hezbollah à travers le monde.

L’Orient le jour

18/12/2017

Le média politique américain Politico a publié lundi une enquête approfondie sur les efforts qui auraient été déployés par l’administration de l’ancien président Barack Obama, pour mettre des bâtons dans les roues d’une opération d’investigation de grande envergure, baptisée Projet Cassandra, ciblant les activités illégales du Hezbollah en matière de trafic de drogues, d’armes et de blanchiment d’argent sur la scène internationale. Selon Politico, la mise en veille du projet Cassandra aurait été décidée par l’Administration Obama pour permettre l’aboutissement des négociations sur le nucléaire iranien, et la conclusion de l’accord de Vienne, le 14 juillet 2015.

Politico, fondé en 2007, est un grand média américain qui se concentre sur l’actualité de la Maison Blanche, du Congrès américain et de la politique gouvernementale des États-Unis.

Le résultat de cette enquête, menée par Josh Meyer, est un long article divisé en trois parties. Dans la première, intitulée « L’émergence d’une menace mondiale », le journaliste décrit l’évolution du Hezbollah, la présentant comme une milice agissant principalement, dans un premier temps, pour des raisons politiques au Moyen-Orient, avant de se transformer en une plateforme de trafic de drogues et d’armes, finançant son expansion et blanchissant ses rentrées financières via un trafic de voitures en direction de plusieurs pays d’Afrique.

Dans cette première partie, Politico évoque notamment le Projet Cassandra, une campagne lancée en 2008, « après que la Drug Enforcement Administration (DEA) ait rassemblé des preuves que le Hezbollah s’était transformé d’organisation militaire et politique focalisée sur le Moyen-Orient en organisation criminelle internationale dont certains enquêteurs estimaient qu’elle tirait d’opérations de trafic de drogue, d’armes, de blanchiment et d’autres activités criminelles un bénéfice d’un milliard de dollars par an ».

Selon Politico, des agents issus de 30 agences de sécurité américaines et étrangères ont coopéré dans le cadre de ce projet, menant notamment des opérations d’infiltration et de mises sur écoute. Les agents « ont suivi des cargaisons de cocaïne, certaines allant d’Amérique latine vers l’Afrique de l’ouest ou vers l’Europe et le Moyen-Orient, d’autres partant du Venezuela ou du Mexique, vers les Etats-unis. Ils ont suivi des rivières d’argent sale dont le blanchiment passait par l’achat de véhicules américains d’occasion envoyés en Afrique. Et avec l’aide de témoins clés coopératifs, les agents ont pu mettre en lumière la vaste conspiration remontant, selon eux, au premier cercle des responsables du Hezbollah et à l’Iran », écrit Politico.

Des bâtons dans les roues
La seconde partie de l’article, intitulée « Partout et nulle part », revient sur l’expansion des réseaux criminels du Hezbollah en Amérique latine, en Afrique, en Europe et aux Etats-Unis et sur les moyens déployés par le Projet Cassandra pour en découvrir toutes les ramifications.

Dans la troisième et dernière partie de son article, M. Meyer explique en détail les différents moyens mis en œuvre par l’administration Obama pour freiner l’avancée des enquêtes menées dans le cadre du Projet Cassandra, notamment en rejetant les demandes de poursuites criminelles contre des personnalités-clés du parti chiite libanais ou en refusant de mettre en place des stratégies pour les attirer vers des pays où ils auraient pu être arrêtés.

Les réticences de Barack Obama et de son administration étaient surtout liées à leur volonté de ne pas mettre à mal les négociations, alors en cours, avec Téhéran concernant le nucléaire, et qui ont mené, en juillet 2015 à la signature d’un accord entre les cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l’Onu (Etats-Unis, Chine, Royaume-Uni, France et Russie), l’Allemagne et l’Iran. Les obstacles placés par l’administration américaine de l’époque visaient également, selon des sources, la plupart anonymes, interrogées par Politico, à faciliter les pourparlers en cours pour la libération d’Américano-iraniens détenus par l’Iran. Politico évoque enfin le fait que l’Administration Obama voulait pouvoir compter sur l’Iran dans la lutte contre le groupe Etat islamique en Syrie et en Irak.

Kerry réfute
L’ancien secrétaire d’Etat, John Kerry, qui a supervisé tout le processus de négociations avec l’Iran, rejette les conclusions de l’enquête. « Les négociations nucléaires se sont faites de façon indépendante, aucune discussion n’a jamais eu lieu sur les liens existant entre ces négociations et d’autres dossiers », affirme-t-il. Mais un ancien officier de la CIA, qui était basé à l’époque au Moyen-Orient, assure à Politico que « très tôt dans les négociations, les Iraniens ont dit +Écoutez, vous devez relâcher la pression sur le Hezbollah+, ce que l’administration Obama a accepté de faire ». « Il s’agissait d’une décision stratégique visant (pour les Américains) à faire preuve de bonne volonté envers les Iraniens dans le cadre de la recherche d’un accord (sur le nucléaire iranien), ajoute-t-il. Et l’équipe d’Obama voulait vraiment, vraiment, vraiment, cet accord ».

Cet article intervient alors que l’Administration de Donald Trump est en passe de renforcer les sanctions contre le Hezbollah, et alors que le président américain dénonce régulièrement l’accord sur le nucléaire iranien, le « pire » conclu par les Etats-unis selon lui. Le 13 octobre dernier, il avait refusé d’endosser son application. S’il avait, à cette occasion, prononcé un discours virulent aux accents de déclaration de guerre contre Téhéran, M. Trump n’était cependant pas allé jusqu’à « déchirer » l’accord, comme il s’y était engagé pendant la campagne.

Lire ici l’intégralité de l’enquête de Politico

Voir de plus:

Israël «pas un vrai pays» : le magazine Youpi retiré des ventes

Le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) s’était ému auprès du groupe Bayard d’une carte du monde ne reconnaissant pas l’État hébreu comme un «vrai pays». L’éditeur a choisi de retirer la publication des kiosques dès mardi.
Le Figaro
25/12/2017

Le numéro de janvier du magazine pour enfants Youpi va être retiré de la vente mardi, après avoir écrit qu’Israël n’était «pas un vrai pays», a annoncé lundi le groupe Bayard, répondant favorablement à la requête du président du Crif, Francis Kalifat. L’édition de janvier du mensuel contient une carte du monde avec la légende suivante: «On appelle ces 197 pays des États, comme la France, l’Allemagne ou l’Algérie. Il en existe quelques-uns de plus, mais tous les autres pays du monde ne sont pas d’accord pour dire que ce sont de vrais pays (par exemple l’État d’Israël ou la Corée du Nord)».

«Une maladresse»

«On reconnaît une erreur, une maladresse, nous ne voulions évidemment en aucun cas contester l’existence de l’État d’Israël», a déclaré Pascal Ruffenach, président du groupe Bayard, qui édite le magazine Youpi. «Nous faisons acte de bonne volonté, c’est important de contribuer à l’esprit de pacification et d’apaisement», a-t-il ajouté. Contacté un peu plus tôt par l’AFP, le président du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) Francis Kalifat avait annoncé qu’à sa demande, le groupe Bayard allait retirer le numéro 352 de Youpi de la vente. Francis Kalifat avait été avisé par des lecteurs de cette «contrevérité historique livrée à l’esprit de jeunes enfants entre 5 et 10 ans. Je me suis empressé d’écrire au rédacteur en chef du magazine et au président du groupe Bayard sur cette erreur flagrante qui y figurait et leur demander de rétablir les choses».

Francis Kalifat estime désormais qu’il s’agit d’«un non-évènement», jugeant qu’il n’y avait «plus matière à polémique». Le Crif a en outre demandé la publication dans le prochain numéro d’un «rectificatif ainsi qu’un article expliquant ce qu’est Israël et comment et pourquoi il est né», indique-t-il sur Facebook. Pascal Ruffenach n’a pas dit s’il donnerait suite à cette requête. «On a sorti le numéro de décembre dans lequel on expliquait les religions aux enfants. Nos publications suivent le rythme d’enfants de six ans, on verra comment faire au mieux pour les prochaines fois», a-t-il réagi.

L’État d’Israël a été proclamé en mai 1948 à la suite d’un vote de l’ONU sur le partage de la Palestine. Israël est membre de l’ONU depuis mai 1949.

Voir enfin:

A l’université, attention à « la banalisation de l’antisémitisme »
Dans une tribune au « Monde », un collectif d’intellectuels s’indigne de la multiplication de colloques à visées militantes. Un nouvel antiracisme assimile juifs et oppresseurs et ravive ainsi des clichés antisémites.
Alain Policar (Sociologue) et Emmanuel Debono (Historien)
Le Monde
30.11.2017

« Comment dès lors s’étonner que l’antisémitisme soit relativisé voire invisibilisé, les juifs étant assimilés, dans la pensée indigéniste, à un groupe auxiliaire des « dominants » et à des colonialistes ? » (Université de La Rochelle).

Tribune. Nous souhaitons vivement attirer l’attention sur certains ­processus de banalisation de l’antisémitisme à l’université depuis quelques années. Fin 2012, à l’université de La Rochelle, des étudiants voulant critiquer la marchandisation du monde montaient une pièce de théâtre dans laquelle le prétendu rapport des juifs à l’argent était présenté comme une évidence. Malgré les protestations, l’université était restée impassible.

L’invitation d’Houria Bouteldja à l’université de Limoges, le 24 novembre, obéit à une logique semblable. Pour en défendre l’opportunité, le président de l’université – qui a dû, face aux protestations, se résoudre à annuler l’événement – a argué que « les séminaires de recherche doivent être l’occasion de discuter sans préjugés de l’ensemble des idées aujourd’hui présentes dans notre société et, si elles sont contraires à nos valeurs, c’est aussi l’occasion de les combattre, mieux que par la censure ».

Discuter de tout est une chose. La question est de savoir avec qui et dans quel but. Quand approfondit-on la recherche et la visée de connaissance ? A partir de quand bascule-t-on dans l’idéologie et la propagande ? Peut-on suggérer, pour une prochaine rencontre, un débat entre un représentant du créationnisme et un théoricien de l’évolution ? Ou ­entre un négationniste et un historien de la Shoah ?

Car après avoir officiellement soutenu la « résistance du Hamas », déclaré, en 2012, « Mohamed Merah, c’est moi », après avoir fièrement posé à côté d’un graffiti « Les sionistes au goulag » et ­condamné les mariages mixtes, Houria Bouteldja a pu, dans son dernier livre, Les Blancs, les Juifs et nous (La Fabrique, 2016), renvoyer à longueur de pages les Blancs à leur indépassable « blanchité » et exprimer son obsession des juifs.

Elle se dit capable de reconnaître les juifs « entre mille », par leur « soif de vouloir se fondre dans la blanchité ». L’antisémitisme serait l’apanage des Blancs, l’antisionisme étant au contraire un instrument d’émancipation : « L’antisionisme est notre terre d’asile. Sous son haut patronage, nous résistons à l’intégration par l’antisémitisme tout en poursuivant le combat pour la ­libération des damnés de la terre. » Propos présentant l’intérêt d’être discutés « sans préjugés » ou appels caractérisés au mépris sinon à la haine ?

L’université et certains de ses acteurs ne distinguent plus la recherche scientifique de l’activisme

Certains chercheurs ont répondu à cette question en trouvant quelque vertu à la pensée de la présidente du Parti des indigènes de la République (PIR). Déjà le 19 juin, sur Le Monde.fr, ils furent quelques-uns à lui témoigner leur soutien dans ce qui se voulait une vi­goureuse défense de l’antiracisme politique. La pensée de la militante était alors promue comme le début d’un travail d’émancipation à l’égard des catégories oppressives.

Critiquer cette perspective, c’était se détourner de la lutte en faveur des plus démunis, « prolétaires, paysans, chômeurs, laissés-pour-compte, sacrifiés de l’Europe des marchés et de l’Etat ». Qui trop embrasse… On voit mal pourtant comment concilier la mixophobie revendiquée et la « politique de l’amour ­révolutionnaire » chantée par l’auteure. Aveuglés, nous avions osé penser qu’il s’agissait là d’idées incompatibles !
D’étranges syndicalistes

La banalisation de l’antisémitisme emprunte le chemin d’une confusion des genres, d’un refus de hiérarchiser, lorsque l’université et certains de ses acteurs ne distinguent plus la recherche scientifique de l’activisme. La multi­plication, depuis quelque temps, de ­colloques ou de journées d’études à visées militantes, faisant intervenir des proches du PIR ou des partisans de ses théories, a de quoi inquiéter.

Le phénomène a son pendant dans l’enseignement secondaire, où d’étranges syndicalistes ont tenté d’organiser des ateliers « en non-mixité raciale ». Car ce nouvel « antiracisme » a la particularité de réinvestir la pensée essentialisante et racisante, en circonscrivant la pro­blématique du racisme dans un rapport dominants-dominés que nourriraient l’ethnocentrisme, le capitalisme et les survivances du colonialisme.

Comment dès lors s’étonner que l’antisémitisme soit relativisé voire invisibilisé, les juifs étant assimilés, dans la pensée indigéniste, à un groupe auxiliaire des « dominants » et à des colonialistes ? Force est alors de constater que les antisémites sont légion, mais que l’antisémitisme a disparu.

Lire aussi : En France, l’antisémitisme « du quotidien » s’est ancré et se propage

Il y a des chercheurs pour lesquels l’obsession d’une « question juive », l’idée d’un affrontement émancipateur entre « sionistes » et « indigènes », le recours à la racialisation et à la séparation en fonction des origines constitueraient des bases d’échange acceptables dans l’espace universitaire ou l’institution scolaire. Aussi ne sait-on plus vraiment si les propos antisémites, sexistes, homophobes ou encore xénophobes font partie des « opinions » ouvertes à la discussion ou, à l’opposé, sont condamnables au nom de la loi et des principes de la démocratie.

Le texte publié ce 24 novembre par ­Libération (« Contre le lynchage médiatique et les calomnies visant les anti­racistes ») participe de ce brouillage. Il ne serait pas permis de condamner, comme nous venons de le faire, les vecteurs de l’antisémitisme ordinaire sans être englobés dans la sphère identitaire fondamentalement xénophobe. Nous ne sommes pas de ceux-là : notre combat contre les idéologies d’exclusion profondément antirépublicaines, lesquelles témoignent de l’intolérance à la diversité visible, est sans concession.

Sont également co-signataires de cette tribune : Joëlle Allouche (psychosociologue), Claudine Attias-Donfut (sociologue), Martine Benoit (historienne), Antoine Bevort (sociologue), Claude Cazalé Bérard (italianiste), Vincenzo Cicchelli (sociologue), André Comte-Sponville (philosophe), Claudine Cohen (philosophe et historienne), Patricia Cotti (psychopathologue), Stéphanie Courouble Share (historienne), Laurence Croix (psychologue), Danielle Delmaire (historienne), Gilles Denis (historien et épistémologue), Michel Dreyfus (historien), Alexandre Escudier (historien et politiste), Christian Gilain (mathématicien), Yana Grinshpun (linguiste), Valérie Igounet (historienne), Gunther Jikeli (historien), Yann Jurovics (juriste), Andrée Lerousseau (germaniste), Jean-Claude Lescure (historien), Françoise Longy (philosophe), Marylène Mante Dunat (juriste), Céline Masson (psychopathologue), Isabelle de Mecquenem (philosophe), Sylvie Mesure (sociologue et philosophe), Denis Peschanski (historien), Christine Pietrement (pédiatre), Valéry Rasplus (sociologue), Bernard Reber (philosophe), Myriam Revault d’Allonnes (philosophe), Sophie Richardot (psychosociologue), Maryse Souchard (sciences de la communication), Christophe Tarricone (historien), Francis Wolff (philosophe), et Paul Zawadzki (politiste).


Education: Trop intelligents pour être heureux (Harvard’s new Jews: How Ivy League schools’ fear of over-representation, stereotyping or preferences for athletes, large donors, alumni and under-represented groups sublty discriminate against Asian students)

17 décembre, 2017

The image of Asian-Americans as a homogeneous group of high achievers taking over the campuses of the nation’s most selective colleges came under assault in a report issued Monday.

The report, by New York University, the College Board and a commission of mostly Asian-American educators and community leaders, largely avoids the debates over both affirmative action and the heavy representation of Asian-Americans at the most selective colleges.

But it pokes holes in stereotypes about Asian-Americans and Pacific Islanders, including the perception that they cluster in science, technology, engineering and math. And it points out that the term “Asian-American” is extraordinarily broad, embracing members of many ethnic groups.

“Certainly there’s a lot of Asians doing well, at the top of the curve, and that’s a point of pride, but there are just as many struggling at the bottom of the curve, and we wanted to draw attention to that,” said Robert T. Teranishi, the N.Y.U. education professor who wrote the report, “Facts, Not Fiction: Setting the Record Straight.”

“Our goal,” Professor Teranishi added, “is to have people understand that the population is very diverse.”

The report, based on federal education, immigration and census data, as well as statistics from the College Board, noted that the federally defined categories of Asian-American and Pacific Islander included dozens of groups, each with its own language and culture, as varied as the Hmong, Samoans, Bengalis and Sri Lankans.

Their educational backgrounds, the report said, vary widely: while most of the nation’s Hmong and Cambodian adults have never finished high school, most Pakistanis and Indians have at least a bachelor’s degree.

The SAT scores of Asian-Americans, it said, like those of other Americans, tend to correlate with the income and educational level of their parents.

“The notion of lumping all people into a single category and assuming they have no needs is wrong,” said Alma R. Clayton-Pederson, vice president of the Association of American Colleges and Universities, who was a member of the commission the College Board financed to produce the report.

“Our backgrounds are very different,” added Dr. Clayton-Pederson, who is black, “but it’s almost like the reverse of what happened to African-Americans.”

The report found that contrary to stereotype, most of the bachelor’s degrees that Asian-Americans and Pacific Islanders received in 2003 were in business, management, social sciences or humanities, not in the STEM fields: science, technology, engineering or math. And while Asians earned 32 percent of the nation’s STEM doctorates that year, within that 32 percent more than four of five degree recipients were international students from Asia, not Asian-Americans.

The report also said that more Asian-Americans and Pacific Islanders were enrolled in community colleges than in either public or private four-year colleges. But the idea that Asian-American “model minority” students are edging out all others is so ubiquitous that quips like “U.C.L.A. really stands for United Caucasians Lost Among Asians” or “M.I.T. means Made in Taiwan” have become common, the report said.

Asian-Americans make up about 5 percent of the nation’s population but 10 percent or more — considerably more in California — of the undergraduates at many of the most selective colleges, according to data reported by colleges. But the new report suggested that some such statistics combined campus populations of Asian-Americans with those of international students from Asian countries.

The report quotes the opening to W. E. B. Du Bois’s 1903 classic “The Souls of Black Folk” — “How does it feel to be a problem?” — and says that for Asian-Americans, seen as the “good minority that seeks advancement through quiet diligence in study and work and by not making waves,” the question is, “How does it feel to be a solution?”

That question, too, is problematic, the report said, because it diverts attention from systemic failings of K-to-12 schools, shifting responsibility for educational success to individual students. In addition, it said, lumping together all Asian groups masks the poverty and academic difficulties of some subgroups.

The report said the model-minority perception pitted Asian-Americans against African-Americans. With the drop in black and Latino enrollment at selective public universities that are not allowed to consider race in admissions, Asian-Americans have been turned into buffers, the report said, “middlemen in the cost-benefit analysis of wins and losses.”

Some have suggested that Asian-Americans are held to higher admissions standards at the most selective colleges. In 2006, Jian Li, the New Jersey-born son of Chinese immigrants, filed a complaint with the Office for Civil Rights at the Education Department, saying he had been rejected by Princeton because he is Asian. Princeton’s admission policies are under review, the department says.

The report also notes the underrepresentation of Asian-Americans in administrative jobs at colleges. Only 33 of the nation’s college presidents, fewer than 1 percent, are Asian-Americans or Pacific Islanders.

Voir aussi:

Data check: Why do Chinese and Indian students come to U.S. universities?

Two new reports document the continued growth in the overall number of students coming to the United States from other countries. Those pursuing undergraduate degrees in so-called STEM (science, technology, engineering, and mathematics) fields make up 45% of the undergraduate total, and their share of the graduate pool is even larger. But within that broad picture are some surprising trends involving China and India, the two countries that supply the largest number of students (see graphic, above).

One is that the flow of Chinese students into U.S. graduate programs is plateauing at the same time their pursuit of U.S. undergraduate degrees is soaring. Another is the recent spike in graduate students from India occurring despite a continuing small presence of Indian students at the undergraduate level.

In August, ScienceInsider wrote about a report from the Council of Graduate Schools (CGS) on the most recent acceptance rates for foreign students at U.S. graduate programs. Last week the report was updated to reflect this fall’s actual first-time enrollment figures. And yesterday the Institute of International Education (IIE) issued its annual Open Doors report, which covers both undergraduate and graduate students from elsewhere enrolling in the United States as well as U.S. students studying abroad.

According to IIE, 42% of the 886,000 international students at U.S. universities in 2013 to 2014 hailed from China and India. China makes up nearly three-fourths of that subtotal. In fact, the number of Chinese students equals the total from the next 12 highest ranking countries after India.

This year’s IIE report also includes a look at 15-year trends. For example, foreign students compose only 8.1% of total U.S. enrollment, but their numbers have grown by 72% since 1999, making international students an increasingly important part of U.S. higher education.

Their presence has long been visible within graduate programs in science and engineering fields, of course. But the new Open Doors report documents a surge in undergraduate enrollment from China, to the point where it almost equals the number of graduate students in the country—110,550 versus 115,727. In 2000, the ratio was nearly 1-to-6.

Trying to understand such trends keeps university administrators up at night. And the more they know, the better they can be at anticipating the next trend. That’s why ScienceInsider turned to Peggy Blumenthal. She’s spent 30 years at IIE, most recently as senior counselor to its current president, Allan Goodman, and that longevity has given her a rich perspective on the ebb and flow of international students. Here is her perspective on what’s moving the needle for Chinese and Indian students.

An explosion of Chinese undergraduates

The numbers: Chinese undergraduate enrollment in the United States has grown from 8252 in 2000 to 110,550 last year. Almost all of that growth has occurred since 2007, and there has been a doubling since 2010.

The reasons: A high score on China’s national college entrance examination, called the gaokao, enables a Chinese student to attend a top university and can punch their ticket to a successful career. It requires years of high-stress preparation, however. A growing number of parents choose to remove their children from that pressure cooker, Blumenthal says, and look for alternatives abroad. The chance for a liberal arts education at a U.S. university is an attractive alternative to the rigid undergraduate training offered by most Chinese universities, she adds.

The U.S. system of higher education, Blumenthal says, offers Chinese families “a unique opportunity to shop” based on the price, quality, and reputation of the institution. The cost of out-of-state tuition at a top public U.S. university is a relative bargain for China’s growing middle class, she notes, and community colleges are dirt cheap.

Recent changes in immigration policies have made the United Kingdom and Australia less desirable destinations among English-speaking countries, according to Blumenthal. She also thinks that U.S. colleges have built a sturdy support system based on their decades of experience in hosting foreign students. “In Germany or France you’re pretty much on your own” in choosing classes, completing the work, and earning a degree, she says. “Nobody is there to help if you’re having trouble.”

Flat Chinese graduate enrollment

The numbers: The CGS report says that the number of first-time graduate students this fall from China fell by 1%, the first time in the decade that it has declined. Thanks to that dip, the growth in the overall number of Chinese graduate students on U.S. campuses slowed to just 3% this fall, compared with double-digit increases in recent years. U.S. academic scientists may not be aware of this emerging trend because of the sheer number of Chinese graduate students on U.S. campuses. IIE puts the number last year at 115,727, and the CGS report says they represent one-third of all foreign graduate students.

The reasons: Chinese graduate students have more options at home now. “China has pumped enormous resources into its graduate education capacity” across thousands of universities, Blumenthal says. An increasing proportion of the professors at those universities have been trained in the United States and Europe, she says, and upon their return they have implemented Western research practices. “They are beginning to teach more like we do, publish like we do, and operate their labs like we do.”

At the same time, she says, the added value of a U.S. graduate degree has shrunk in relation to a comparable Chinese degree. “That’s not true for MIT [the Massachusetts Institute of Technology] or [the University of California,] Berkeley, of course—those degrees still carry a premium in the job market,” she says. “But for the vast majority of Chinese students, it’s not clear that an investment in a U.S. degree is worth it, especially when the rapid growth of the Chinese economy has created such a great need for scientific and engineering talent.”

In the United States, a tight job market often translates into more students attending graduate school in the hope that it will give them an edge. But high unemployment rates among college graduates in China haven’t created a potentially larger pool of applicants to U.S. graduate programs, she says, because those students are not competitive with their U.S. peers.

“They are probably not English speakers and would have trouble passing the TOEFL [an assessment of English language skills],” she surmises. “So they might only get into a fourth-rate U.S. graduate program.” In contrast, she says, U.S. graduate programs have historically gotten “the cream of the crop” from China. And if a larger proportion of those students can build a career in China, fewer need apply to U.S. graduate programs.

Few Indian undergraduates

The numbers: India barely registers on a list of originating countries for U.S. undergraduates. Compared with China, home to 30% of all U.S. international undergrads, Indian students compose only 3% of the pool. And the overall total for 2013—12,677—actually reflects a drop of 0.5% from 2012.

The reasons: Top-performing Indian students are well-served at the undergraduate level by the country’s network of elite technology institutes, known as IITs. India has also never had a strong connection to the United States at the undergraduate level, according to Blumenthal. In addition, she says, “many Indian parents are reluctant to send their girls abroad, especially at the undergraduate level.” By contrast, she says, China’s one-child-per-family rule has meant that they have “one shot at success, male or female.”

Soaring graduate enrollment from India

The numbers: The incoming class of Indian students for U.S. graduate programs is 27% larger this year than in 2013, according to CGS’s annual survey. And that increase follows a 40% jump in 2013 over 2012. However, CGS officials note that the Indian numbers have historically been more volatile than those from China; the increases for 2011 and 2012 were 2% and 1%, respectively.

The reasons: U.S. graduate programs have benefited from several recent developments that, together, have opened the floodgates for Indian students. For starters, India’s investment in higher education hasn’t yet had much effect on graduate education, Blumenthal says. Unlike in China, she says, “in India there’s been very little effort to upgrade the quality of the faculty.”

At the same time, it’s becoming harder for graduates of India’s universities to follow the traditional path of doing their further training in Britain or Australia, as many of their professors had done in previous generations. For the United Kingdom, tuition increases, visa restrictions, and a tightening of rules for those seeking work permits after college have all created greater barriers to entry, Blumenthal says. “It sends a message from the U.K. government that [it’s] not really interested in international students,” she says. “They are now regarded as simply another category of immigrants” rather than a valuable future source of intellectual capital.

In Australia, Blumenthal notes, there’s a growing backlash against earlier government attempts to recruit more international students. “People think they let in too many,” she says. “They didn’t fit in, they didn’t speak English, and there was a perception that they were taking away jobs from Australians.”

A recent strengthening of the rupee against the U.S. dollar has made U.S. graduate education more affordable for the middle class, she adds. And sluggish economic growth in India has meant fewer jobs for recent college graduates.

Foreign Student Dependence

New report provides breakdown on international enrollments by discipline and institution, showing that there are graduate STEM programs in which more than 90 percent of students are from outside the U.S.

Elizabeth Redden
July 12, 2013

International students play a critical role in sustaining quality science, technology, engineering and mathematics (STEM) graduate programs at U.S. universities, a new report from the National Foundation for American Policy (NFAP) argues.

It will come as no surprise to observers of graduate education that the report documents the fact that foreign students make up the majority of enrollments in U.S. graduate programs in many STEM fields, accounting for 70.3 percent of all full-time graduate students in electrical engineering, 63.2 percent in computer science, 60.4 percent in industrial engineering, and more than 50 percent in chemical, materials and mechanical engineering, as well as in economics (a non-STEM field). However, the report, which analyzes National Science Foundation enrollment data from 2010 by field and institution, also shows that these striking averages mask even higher proportions at many individual universities. For example, there are 36 graduate programs in electrical engineering where the proportion of international students exceeds 80 percent, including seven where it exceeds 90. (The analysis is limited to those programs with at least 30 full-time students.)

Graduate Electrical Engineering Programs With More Than 90 Percent International Enrollment

University Number of U.S. Citizens or Permanent Residents Enrolled Full-Time Number of International Students Enrolled Full-Time Percent International Enrollment
University of Texas at Arlington 16 229 93.5
Fairleigh Dickinson University 3 42 93.3
Illinois Institute of Technology 31 400 92.8
University of Houston 16 180 91.8
State University of New York at Buffalo 19 189 90.9
New Jersey Institute of Technology 21 201 90.5
Rochester Institute of Technology 11 105 90.5

    National Foundation for American Policy analysis of National Science Foundation data from 2010.

“International students help many universities have enough graduate students to support research programs that help attract top faculty and that also thereby help U.S. students by having a higher-quality program than they otherwise would have,” said Stuart Anderson, NFAP’s executive director and author of the report. Without them, he said, “you’d see a shrinking across the board where you’d have just certain schools that are able to support good programs. That would lead to a shrinking of U.S. leadership in education and technology if you have many fewer programs with high-quality research and top-level professors.”

“To some extent this reflects some of what’s going on in our society within the U.S. in terms of trying to push for more interest in STEM fields,” said Jonathan Bredow, professor and chair of the electrical engineering department at the University of Texas at Arlington, a program with more than 90 percent international enrollment.  “Domestic students tend to be more interested in going out and getting a job right after a bachelor’s degree. Some see a value of getting a master’s degree but in terms of the Ph.D., I think it’s largely seen as unnecessary.”

“There’s a relatively small number of high-quality domestic students who can be accepted into our master’s and Ph.D. programs,” said Leonid Tsybeskov, professor and chair of the electrical and computer engineering department at the New Jersey Institute of Technology. He added that those domestic students who are strong candidates typically apply to higher-ranked programs than NJIT’s.

Indeed, said Anderson, “You talk to the professors, they say, ‘O.K., if we were MIT or Stanford we could get all the top U.S. students,’ but by definition there are only a few of those schools. Obviously everyone can’t be MIT or Stanford. » At the Massachusetts Institute of Technology, the proportion of international students in graduate electrical engineering programs is 52.5 percent and, in computer science, 35.3 percent. At Stanford, 56 percent of graduate electrical engineering students and 43.7 percent of graduate computer science students are international.

The report also emphasizes the value that international students can bring to the U.S. economy after graduation as researchers and entrepreneurs. Measures that would make it easier for STEM graduate students to obtain visas to work in the U.S. after graduation – measures that many in higher education see as crucial to the U.S. maintaining its edge in attracting international graduate students — are pending in Congress (and are included in the comprehensive immigration bill recently passed by the Senate).

« This report is very well-timed,” said Julia Kent, director of communications and advancement for the Council of Graduate Schools. “Obviously, for the policy reasons — the pending legislation about STEM visas — and second because there is data out there right now which suggests that we have some cause for concern in this country about the flow of international graduate students to the United States which we have always counted on. There is now more competition for international graduate students. Other countries are developing policies to promote the influx of foreign students to their shores, and there are also ways in which the current economy in the United States has reduced funding support for graduate students, which makes it more difficult to attract students to U.S. programs with attractive funding packages.”

CGS data on applications to U.S. graduate schools released in April show that total international applications grew by a meager 1 percent this year and that there were actually drops in applications from certain key sending countries, including China (-5 percent), South Korea (-13 percent) and Taiwan (-13 percent). On the plus side, applications from India increased 20 percent.

« It’s too soon to know how this data will actually affect enrollments, but the preliminary data show that there is some cause for concern,” Kent said.

Graduate Computer Science Programs With More than 90 Percent International Enrollment

University Number of U.S. Citizens or Permanent Residents Enrolled Full-Time Number of International Students Enrolled Full-Time Percent International Enrollment
San Diego State University 13 160 92.5
Texas A&M University-Corpus Christi 6 70 92.1
Illinois Institute of Technology 35 392 91.8
University of Missouri at Kansas City 8 81 91
University of New Haven 5 49 90.7
San Jose State University 35 323 90.2
Fairleigh Dickinson University 6 55 90.2

     National Foundation for American Policy analysis of National Science Foundation data from 2010.

Voir par ailleurs:

The Chosen The Hidden History of Admission and Exclusion at Harvard, Yale and Princeton By Jerome Karabel Illustrated. 711 pages. Houghton Mifflin. $28.

Nick Carraway and Sherman McCoy went to Yale. Amory Blaine and Doogie Howser went to Princeton. Oliver Barrett IV and Thurston Howell III went to Harvard. Charles Foster Kane was thrown out of all three. What these fictional characters all have in common, of course, is that they are all white, privileged males — completely representative figures, until the late 1960’s and early 70’s, of the student population at those three Ivy League schools.

In his informative but often vexing new book, Jerome Karabel, a professor of sociology at the University of California, Berkeley, looks at the admissions process at the so-called Big Three and how the criteria governing that process have changed over the last century in response to changes in society at large. His book covers much of the same ground that Nicholas Lemann covered — a lot more incisively — in his 1999 book « The Big Test: The Secret History of the American Meritocracy, » and it also raises some of the same questions that Jacques Steinberg, a reporter for The New York Times, did in his 2002 book, « The Gatekeepers: Inside the Admissions Process of a Premier College. »

Mr. Karabel writes that until the 1920’s, Harvard, Yale and Princeton, « like the most prestigious universities of other nations, » admitted students « almost entirely on the basis of academic criteria. » Applicants « were required to take an examination, and those who passed were admitted. » Though the exams exhibited a distinct class bias (Latin and Greek, after all, were not taught at most public schools), he says that « the system was meritocratic in an elemental way: if you met the academic requirements, you were admitted, regardless of social background. »

This all changed after World War I, he argues, as it became « clear that a system of selection focused solely on scholastic performance would lead to the admission of increasing numbers of Jewish students, most of them of eastern European background. » This development, he notes, occurred « in the midst of one of the most reactionary moments in American history, » when « the nationwide movement to restrict immigration was gaining momentum » and anti-Semitism was on the rise, and the Big Three administrators began to worry that « the presence of ‘too many’ Jews would in fact lead to the departure of Gentiles. » Their conclusion, in Mr. Karabel’s words: « given the dependence of the Big Three on the Protestant upper class for both material resources and social prestige, the ‘Jewish problem’ was genuine, and the defense of institutional interests required a solution that would prevent ‘WASP flight.’ « 

The solution they devised was an admissions system that allowed the schools, as Mr. Karabel puts it, « to accept — and to reject — whomever they desired. » Instead of objective academic criteria, there would be a new emphasis on the intangibles of « character » — on qualities like « manliness, » « personality » and « leadership. » Many features of college admissions that students know today — including the widespread use of interviews and photos; the reliance on personal letters of recommendation; and the emphasis on extracurricular activities — have roots, Mr. Karabel says, in this period.

Despite the reformist talk of figures like the Harvard president James Bryant Conant, Mr. Karabel contends, the admissions policy of the Big Three remained beholden to « the wealthy and the powerful. » And despite changes wrought by the G.I. Bill and the growing influence of faculty members, the Big Three still looked in 1960 much as they had before World War II: « overwhelmingly white, exclusively male and largely Protestant. »

Mr. Karabel reports that on the eve of President John F. Kennedy’s election, the three schools were « still de facto segregated institutions — less than 1 percent black and, in the case of Princeton, enrolling just 1 African-American freshman in a class of 826. » And while anti-Semitism was officially taboo, he notes, « Harvard rejected three-quarters of the applicants from the Bronx High School of Science and Stuyvesant that year (compared to just 31 percent from Exeter and Andover) while Yale limited the Jewish presence in the freshman class to one student in eight. »

All that changed in the 1960’s and 70’s, with new admissions policies pioneered by reformers like the Yale president Kingman Brewster and his dean of admissions, R. Inslee Clark Jr., known as Inky. With federal research money and foundation grants pouring into the Big Three, the schools became less dependent on the largess of their alumni, and a radically altered social environment — galvanized by the civil rights and student protest movements — spurred the impetus for change.

« By the mid-1970’s, » Mr. Karabel writes, « the formula — that is, the new admissions criteria and practices — used by the Big Three had been fully institutionalized: need-blind admissions, no discrimination against women or Jews, and special consideration for historically underrepresented minorities as well as athletes and legacies. »

It is Mr. Karabel’s thesis that these sorts of changes were adopted by the Big Three out of a desire « to preserve and, when possible, to enhance their position in a highly stratified system of higher education. » The institutions were « often deeply conservative » and « intensely preoccupied with maintaining their close ties to the privileged, » he writes, arguing that when change did come it almost always derived from one of two sources: because « the continuation of existing policies was believed to pose a threat either to vital institutional interests » (i.e., Yale and Princeton decided to admit women when they realized that their all-male character was hobbling them in their efforts to compete with Harvard for the very best students) or « to the preservation of the larger social order of which they were an integral — and privileged — part » (i.e., the Big Three’s adoption of vigorous race-based affirmative action after the race riots of 1965-68).

Although Mr. Karabel’s narrative becomes mired, in its later pages, in a Marxist-flavored philosophical questioning of the very idea of meritocracy, his account of changing admissions policies at Yale, Harvard and Princeton serves a useful purpose. It puts each school’s actions in context with the others’ and situates those developments within a broader political and social context. While at the same time it shows, in minute detail, how the likes of Nick Carraway, Oliver Barrett IV and Amory Blaine went from being typical students at the Big Three to being members of just one segment of coed, multicultural and increasingly diverse student bodies — if, that is, they could even manage to be admitted today.

 Voir aussi:

Why the SAT Isn’t a ‘Student Affluence Test’
A lot of the apparent income effect on standardized tests is owed to parental IQ—a fact that needs addressing.
Charles Murray
WSJ
March 24, 2015
… The results are always the same: The richer the parents, the higher the children’s SAT scores. This has led some to view the SAT as merely another weapon in the inequality wars, and to suggest that SAT should actually stand for “Student Affluence Test.”

It’s a bum rap. All high-quality academic tests look as if they’re affluence tests. It’s inevitable. Parental IQ is correlated with children’s IQ everywhere. In all advanced societies, income is correlated with IQ. Scores on academic achievement tests are always correlated with the test-takers’ IQ. Those three correlations guarantee that every standardized academic-achievement test shows higher average test scores as parental income increases.

But those correlations also mean that a lot of the apparent income effect is actually owed to parental IQ. The SAT doesn’t have IQ information on the parents. But the widely used National Longitudinal Survey of Youth contains thousands of cases with data on family income, the mother’s IQ, and her children’s performance on the math and reading tests of the Peabody Individual Achievement Test battery, which test the same skills as the math and reading tests of the SAT.

For the SAT, shifting to more than $200,000 of family income from less than $20,000 moved the average score on the combined math and reading tests to the 74th percentile from the 31st—a jump of 43 percentiles. The same income shift moved the average PIAT score to the 82nd percentile from the 30th—a jump of 52 percentiles.

Now let’s look at the income effect in the PIAT when the mother’s IQ is statistically held constant at the national average of 100. Going to a $200,000 family income from a $1,000 family income raises the score only to the 76th percentile from the 50th—an increase of 26 percentiles. More important, almost all of the effect occurs for people making less than $125,000. Going to $200,000 from $125,000 moves the PIAT score only to the 76th percentile from the 73rd—a trivial change. Beyond $200,000, PIAT scores go down as income increases.

In assessing the meaning of this, it is important to be realistic about the financial position of families making $125,000 who are also raising children. They were in the top quartile of income distribution in 2013, but they probably live in an unremarkable home in a middle-class neighborhood and send their children to public schools. And yet, given mothers with equal IQs, the child whose parents make $125,000 has only a trivial disadvantage, if any, when competing with children from families who are far more wealthy.

Why should almost all of the income effect be concentrated in the first hundred thousand dollars or so? The money itself may help, but another plausible explanation is that the parents making, say, $60,000 are likely to be regularly employed, with all the things that regular employment says about a family. The parents are likely to be conveying advantages other than IQ such as self-discipline, determination and resilience—“grit,” as this cluster of hard-to-measure qualities is starting to be called in the technical literature.

Families with an income of, say, $15,000 are much more likely to be irregularly employed or subsisting on welfare, with negative implications for that same bundle of attributes. Somewhere near $100,000 the marginal increments in grit associated with greater income taper off, and further increases in income make little difference.

Let’s throw parental education into the analysis so that we can examine the classic indictment of the SAT: the advantage a child of a well-educated and wealthy family (Sebastian, I will call him) has over the child of a modestly educated working-class family (Jane). Sebastian’s parents are part of the fabled 1%, with $400,000 in income, and his mother has a college degree. But her IQ is only average. Jane’s family has an income of just $40,000 and mom has only a high-school diploma. But mom’s IQ is 135, putting her in the top 1% of the IQ distribution.

Which child is likely to test higher? Sebastian is predicted to be at the 68th percentile on the PIAT. Jane is predicted to be at the 78th percentile. If you want high test scores, “choose” a smart but poor mother over a rich but dumb one—or over a rich and merely ungifted one.

One way of analyzing the effect of “privilege” — wealth and parental investment — on test scores and outcomes as adults would be to check how much an only child is advantaged relative to a child in a larger family.

For example, consider my wife v. myself. Harvard social scientist Robert D. Putnam’s new book Our Kids uses a super-simplified definition of class based solely on parents’ educational levels. By Putnam’s standards, my wife, whose mother and father both had masters degrees, would have grown up upper middle class. In contrast, my father had a junior college 2-year diploma and my mother had only a high school diploma, so I’d be lower middle class, I guess.

On the other hand, I was an only child, while my wife has three siblings. So, growing up, I never felt terribly strapped for money nor, especially, for parental time and energy, while my wife’s upbringing was more exigent.

Although you don’t hear about it much now that small families are the norm, back in my Baby Boom childhood, the privileged nature of being an only child — only children were widely said to be spoiled — was a frequent subject of conversation. This was especially true since I went to Catholic schools for 12 years, where very large families were common. For example, one friend, the class clown and best singer (his rendition of “MacNamara’s Band” in 4th grade remains a vivid memory), had eight siblings in his Irish family.

How privileged was I by being one of a family of three rather than one of a family of eleven?

My friend from the huge family has had a long, successful career as a TV sportscaster, along with some TV and movie credits as a comic actor. If you live in L.A., you’ve seen him on TV dozens of times over the last 30 years. So, growing up in a huge family didn’t ruin his life.On the other hand, if he’d been an only child with a real stage mother for a mom, I could imagine somebody with that much presence (his affect is reminiscent of that of the late Philip Seymour Hoffman or of a straight Nathan Lane) becoming a semi-famous character actor with maybe one or two Best Supporting Actor nominations.

Back during my more egalitarian childhood, people didn’t think that much about tutoring and Tiger Mothering, but, to some extent it works.

For example, I have had a pleasant life, but looking back I can see wasted opportunities. After my freshman year at Rice I came home and got a summer job at Burger King. After my sophomore year, I repaired dental equipment. Finally, after my junior year I worked as the assistant to the Chief Financial Officer of a big weedwacker manufacturing company. But what did the Burger King and repair jobs do for me other than teach me not to be a fry cook or repairman? These days I would have plotted to get internships in Silicon Valley or D.C. or Wall Street and had my parents pay my rent.

So, yes, I do think I was privileged to have the extra resources I was afforded by being an only child, even if I didn’t exploit my privileges as cunningly as I could have.

Quantifying how big a privilege that was seems challenging but doable. In fact, I’m sure somebody has done it already, and I invite commenters to link to studies.

It seems to me that measuring the effects of being an only child ought to be the first thing we do when we decide to theorize about Privilege.

By the way, however, there are other factors that may matter more in determining how Privileged you are. For example, my parents happened to turn out to be winners in the Great American Random Lottery of choosing a neighborhood to buy a home in during the 1950s — the demographics of their neighborhood have barely changed since the 1950s.

In contrast, my in-laws had the bad luck to draw what nightmarishly turned out to be one of the shortest straws in America: the Austin neighborhood on the West Side of Chicago. It was almost all white until Martin Luther King came to Chicago in 1966 to demand integration. Being good liberals, my in-laws joined a pro-integration group of neighbors who all swore to not engage in white flight. But after three years and three felonies against their small children, my in-laws were pretty much financially wiped out by trying to make integration work in Austin. And thus after they finally sold out at a massive loss, they wound up living in a farmhouse without running water for the next two years.

Bizarrely, while the once-pleasant street where my wife grew up in Austin looks nowadays like a post-apocalyptic wasteland, a couple of miles to the west is Superior Street in Oak Park, IL where my father grew up in the 1920s. It looks like an outdoor Frank Lloyd Wright museum today. The Wright district was saved by Oak Park’s secret, illegal, and quite effective “black-a-block” racial quota system imposed on realtors to keep Oak Park mostly white (and, these days, heavily gay).

So a not insignificant fraction of White Privilege in 2015 actually consists of whether or not the Eye of Sauron turned upon your parents’ neighborhood or not.

Voir également:

Les raisons du succès scolaire des jeunes d’origine asiatique

Lucile Quillet

Le Figaro étudiant

13/06/2013

La spectaculaire réussite des enfants d’immigrés asiatiques se confirme au bac. Et pourtant, leurs parents s’impliquent peu dans leurs devoirs, mais ils veillent à leurs horaires, les placent souvent dans le privé et jouent à fond la carte du bilinguisme.

À force d’entendre «si j’avais eu ta chance…», ils sont d’autant plus motivés. Leurs parents sont venus de loin et ont choisi la France pour offrir à leur progéniture un meilleur avenir.

Les jeunes Asiatiques ont particulièrement bien compris la leçon et fusent comme des comètes au-dessus du lot. Lycée, bac, études supérieures, ils se montrent performants à chaque étape. «Petits déjà, ils redoublent peu à l’école», assure Yaël Brinbaum, co-auteure de l’étude Trajectoires et Origines conduite par l’Insee et l’Ined. Plus de 60% d’entre eux seront orientés dans des filières généralistes. Plus que la moyenne nationale (50%).

Parmi les enfants de non bacheliers, les jeunes d’origine asiatiques se distinguent tout particulièrement. Ils seront encore 60% à décrocher le bac ,contre 50% pour les autres. Un quart iront jusqu’à bac+3 voire plus lorsque seulement 16,5% des descendants d’immigrés y accèdent.

Moins de télé, plus de bibliothèques

Paradoxalement, les familles d’origine asiatique sont celles qui s’impliquent le moins dans les devoirs, réunions de parents d’élèves et rencontres avec les professeurs. «Les mères ne parlent pas très bien français, les pères ont des métiers très prenants. Par contre, ces familles croient fortement à l’école et investissent énormément sur la scolarité de leur enfant. Ils sont très exigeants», explique Jean-Paul Caille, ingénieur de recherche au ministère de l’Enseignement supérieur.

Les parents ne se mettent pas au bureau de leur enfant, mais s’assurent qu’il est sérieux dans son travail. «Ils contrôlent plus le temps devant la télévision, les horaires du coucher. Il faut aussi que les loisirs soient compatibles avec l’école, comme des cours d’apprentissage de leur langue maternelle». Ce bilinguisme est un trésor qu’ils soignent. Les mères d’Asie du Sud-Est sont celles qui parlent le plus leur langue maternelle à la maison (57%). D’après Jean-Paul Caille, les jeunes d’origine asiatique fréquentent plus que les autres les bibliothèques et sont deux fois plus que la normale à prendre des cours particuliers à l’entrée en sixième.

Travail rigoureux et autorité parentale stricte et aussi une meilleure naissance. Les parents d’origine asiatique investissent plus sur la scolarité car ils en ont les moyens. Là où environ 75% des jeunes d’origine turque ou portugaise ont des parents ouvriers, employés de service ou inactifs, ceux d’origine asiatique ne sont que 58% à exercer dans ces fonctions. «Souvent, leurs parents sont artisans, commerçants, tiennent des bars tabac et gagnent bien leur vie. Ils sont les enfants d’immigrés qui bénéficient des conditions socio-économique et origines sociales les plus favorables». Ce portefeuille plus fourni leur permet d’être 15% à fréquenter un collège privé, soit deux fois plus que les enfants d’origine marocaine ou turque.

Pourtant moins d’un tiers des jeunes d’origine turque a le bac

Les autres enfants d’immigrés tentent aussi de se distinguer. À classe sociale équivalente, ils feront mieux que le reste des Français. Mais les parcours sont inégaux selon le pays d’origine des parents, tout comme le traitement des élèves à l’école. 14% des enfants d’immigrés -trois fois plus que la moyenne- déclarent «avoir été moins bien traités» lors des décisions d’orientation. Une discrimination dont ne semblent pas souffrir les jeunes originaires d’Asie du Sud-Est, qui s’en déclarent à peine plus victimes que la moyenne.

Les 10 raisons du succès des Chinois en France

Dans cet article je vais expliquer les principales raisons qui font que la communauté chinoise en France réussit mieux que les autres communautés immigrées d’une manière générale.

Le constat

Selon la seule étude disponible sur le sujet, publiée par l’Insee et l’Ined,

  • 27% des descendants de parents asiatiques occupent aujourd’hui un poste de cadre,
  • contre 14% en moyenne pour les Français toutes origines confondues,
  • 9% pour les fils de Maghrébins
  • 5% pour ceux d’Afrique subsaharienne.

48% des Français d’origine asiatique décrochent un diplôme du supérieur, contre 33% en moyenne en France. Enfin une autre statistique remarquable de l’étude : 27% des enfants d’immigrés chinois sont cadres, contre 14% en moyenne pour les Français

Cette réussite des asiatiques en France est particulièrement frappante pour la deuxième génération des 50 000 Indochinois arrivés dans les années 1950, au moment de l’indépendance, et des 250 000 « boat people » vietnamiens qui ont fui leurs pays dans les années 1970 et dont la majorité était en fait d’origine chinoise. Mais les fils de migrants venus de Chine populaire à partir des années 1980 s’en sortent plutôt bien aussi.

Comment expliquer une telle percée, alors que tant d’autres immigrés – et de Français de souche – peinent à gravir l’échelle sociale  ?

Les 10 facteurs clés de succès de la communauté chinoise en France :

  1. Le travail
  2. Une communauté soudée
  3. Un système de financement efficace
  4. Une hyperfocalisation sur la réussite scolaire des enfants
  5. L’enrichissement de la Chine
  6. La méconnaissance de la culture chinoise
  7. Une communauté peu politisée
  8. L’accent mis sur le pragmatisme dans la culture chinoise
  9. Une volonté de réussir (La « Face »)
  10. Le sens des affaires chinois

Le travail

C’est un peu le grand cliché : le chinois est bosseur. Un cliché qui comme tous devrait être sérieusement relativisé notamment par des français qui aiment à s’adonner à une forme d’auto critique. Mais comme tout cliché il y a peut être une part de vérité.

Aujourd’hui on compte 600 000 Français d’origine chinoise. Certes plusieurs dizaines de milliers d’entre eux travaillent encore sans papiers comme petites mains dans la confection, la maroquinerie ou le bâtiment, pour des salaires de misère. On a tous en tête le passage de la vérité si je mens dans la fabrique chinoise clandestine.

Mais, après des années de labeur, beaucoup ont fini par s’en sortir en reprenant un commerce – restaurants, épiceries, fleuristes ou bars-tabacs. Ils en détiendraient désormais près de 35 000 ! Certains commencent même à créer des chaînes de magasins (la plus connue d’entre elles, l’enseigne Miss Coquine, compte près de 80 boutiques en France), ou encore à lancer leurs propres marques (Miss Lucy, par exemple).

Une communauté soudée

Contrairement à la majorité des étrangers présents en France – et en particulier aux Maghrébins, dont les différentes nationalités et ethnies ne s’apprécient guère – la plupart des chinois peuvent compter sur le soutien de leurs compatriotes.

Un système de financement très efficace

Les Chinois pratiquent un système de prêts proche de la « tontine » Africaine  : les membres de la famille et les proches mettent une partie de leurs économies dans un pot commun, dans lequel les membres de la diaspora puisent pour monter leur affaire. Il n’y a pas d’intérêt ni même durée de remboursement fixe. La tontine repose sur la confiance, confortée par la réciprocité des dons  : ceux qui reçoivent doivent eux-mêmes offrir de l’argent aux autres, notamment à l’occasion de leur mariage. Ces prêts informels, qui peuvent facilement atteindre plusieurs dizaines de milliers d’euros, sont une clé essentielle dans la réussite de la diaspora chinoise.

Après avoir économisé en moyenne 160 000 euros pendant une dizaine d’années, de nombreuses familles chinoises peuvent s’acheter un commerce sans passer par la case prêt bancaire ce qui ne manque pas d’alimenter le débat sur l’origine des fonds.

Une hyperfocalisation sur la réussite scolaire des enfants

Depuis plus de mille ans, les élites de Chine sont recrutées par un système d’examen national accessible à tous, qui permet aux plus pauvres de se hisser tout en haut de la pyramide. Résultat  : même lorsqu’ils quittent leur patrie, les adultes s’échinent au turbin et ils poussent leur progéniture à en faire autant à l’école. La focalisation sur la réussite scolaire fait partie des valeurs familiales chinoises. Ceci est vrai pour l’ensemble des asiatiques en France :

L’enrichissement de la Chine

Si la Chine n’avait pas connu un boom économique depuis la fin des années 70, les migrants ne s’en sortiraient pas de façon aussi spectaculaire. La montée en puissance de l’empire du Milieu leur a en effet ouvert des opportunités immenses notamment dans l’import-export. En fait, les Chinois de France ont procédé exactement comme des multi­nationales  : ils ont créé des comptoirs commerciaux pour vendre les produits fabriqués en Chine.

La méconnaissance de la culture chinoise

Pour beaucoup de français la culture chinoise reste un mystère. L’ignorance est souvent totale vis-à-vis d’un peuple qui suscite autant d’intérêt que de craintes. Et cette ignorance est un atout sur lequel les chinois peuvent jouer. Il connaissent les codes des chinois avec qui ils négocient. Certains réseaux commerciaux à la limite de la mafia profitent de cette opacité de la communauté chinoise.

Une communauté peu politisée

Il y a une communauté assez puissante de français d’origine chinoise en France mais qui est très discrète et qui réussit. Le communautarisme chinois a longtemps été un communautarisme de séparation. Les chinois pour parler de façon brutale n’ont jamais emmerdé les français, jamais fait dans le communautarisme victimaire. Ils ne reprochent pas la colonisation à la France, ils réussissent économiquement ce qui fait qu’il y a très peu de racisme anti chinois.

En fait souvent les chinois en France ne prétendent pas vraiment être assimilés mais ne posant pas de problèmes finalement on ne leur demande que l’intégration. C’est le contraire du communautarisme victimaire des autres minorités avec des institutions politiques telles que le CRAN (Conseil Représentatif des Association Noires) ou encore le CRIF (Conseil Représentatif des Institutions Juives de France).

Néanmoins aujourd’hui avec la création du CRAF (Conseil Représentatif des Associations Asiatiques de France) ont peut s’interroger pour savoir si une forme de communautarisme victimaire asiatique ne va pas être mis en place.

Certains estiment à tort selon moi que le succès économique des chinois en France tire profit de leur retard dans leur reconnaissance politique. Ce serait un succès en trompe l’œil. Voici un exemple de revendications antiracistes qu’on peut entendre ces temps-ci provenant de représentant souvent auto-proclamé de la communauté asiatique :

L’accent mis sur le pragmatisme dans la culture chinoise

Les chinois contrairement à l’image de sagesse teinté d’exotisme de beaucoup de français sont sans doute le peuple le plus pragmatique du monde. L’accent est toujours mis sur le consensus et l’efficacité (le maximum d’effets pour un minimum de coût) ce qui facilite leur intégration. Ce pragmatisme chinois est selon moi tout entier contenu dans la phrase célèbre de Deng Xiaoping au moment du virage réformiste des années 80 : « peu importe que le chat soit gris ou noir pourvu qu’il attrape les souris ».

Une volonté de réussir (La « Face »)

Les chinois ont une volonté de réussir qui est d’abord assez matérialiste. Réussir c’est d’abord devenir riche. Mais cela renvoie aussi à la notion de « face  » en Asie. On peut le traduire par l’honneur, la volonté de ne pas déchoir. C’est particulièrement vrai pour les membres de la diaspora dont on attend qu’ils ramène le plus de devises étrangère possible. C’est l’oncle d’Amérique sauce chinoise…

Le sens des affaires chinois

Les chinois sont avant tout un peuple de commerçants. Leurs réseaux sont issus de la diaspora, forme de solidarité au fond assez proche de ce qu’a pu être la communauté juive dans la France d’avant guerre. Souvent les membres de la diaspora qui ont le mieux réussi sont approchées par de riches Chinois, désireux d’investir en France, notamment dans l’immobilier.

Alors les chinois : enfants modèles de l’intégration Républicaine à la française ? Le débat est ouvert

Voir encore:

Last week, the New York Times revealed that Attorney General Jeff Sessions is investigating a civil rights complaint against Harvard University. The complaint, filed by a coalition of 64 Asian-American organizations in 2015, alleges a pattern of bias against Asian Americans.

“Over the last two decades, Asian-American applicants to Harvard University and other Ivy League colleges have increasingly experienced discrimination in the admissions process,” reads the complaint. “Many Asian-American students who have almost perfect SAT scores, top 1% GPAs, plus significant awards or leadership positions in various extracurricular activities have been rejected by Harvard University and other Ivy League Colleges while similarly situated applicants of other races have been admitted.”

The lawsuit alleges that Harvard and others are covertly using race as a factor in admissions in order to keep Asian Americans out. A separate Princeton study found that students who identify as Asian need to score 140 points higher on the SAT than whites to have the same chance of admission to private colleges.

In briefs to the Supreme Court, Harvard defended itself, claiming that its reliance on subjective admissions criteria is a model of assessment that does not rely on quotas.

But the subjective criteria are precisely how Harvard once enforced its quotas against another minority. Indeed, for Jews, this scenario is all too familiar.

As I reported in City Journal last year, Asian Americans are facing the exact same discrimination that was once used to keep Jews out of Harvard. In both cases, when an upstart, achievement-oriented minority group was too successful under objective admissions standards, the response was to instead emphasize highly subjective and “holistic” measures of “character” and “leadership” under which the group’s enrollment numbers plunged.

The anti-Semitic history is mind-boggling. Beginning in the 1890’s, Harvard began to make entry requirements more rigorous. This shift to a more academic emphasis coincided with the arrival in America of increasing numbers of Jewish immigrants, and Jews quickly began to make up a significant share of the student population. Harvard was already 7% Jewish by 1900, a number that grew to over 21% by 1922. If you think about the fact that in 1918, only 3.5% of Americans were Jews, you can see the disproportion.

This trend did not sit well with some Harvard alumni and staff. As one alumnus wrote after attending the Harvard-Yale game, “To find that one’s University had become so Hebrewized was a fearful shock. There were Jews to the right of me, Jews to the left of me.”

These concerns found a sympathetic ear in President A. Lawrence Lowell. In 1922, he proposed a 15% cap on Jewish enrollment, along with other policies to limit “Hebrew” admissions. The proposals included emphasizing subjective measures of “aptitude and character,” like recommendation letters and interviews, rather than objective measures of academic achievement, such as grades and exam scores. The faculty rejected the proposals then, but adopted the new holistic criteria, including a personal interview requirement to assess “character and fitness,” after the Jewish numbers continued to increase to 27.6% in 1925.

The impact was immediate and drastic. The percentage of Jews in Harvard’s freshman class plummeted from over 27% in 1925 to just 15% in 1926, and remained virtually unchanged at about that level until the 1940’s. During this time, Harvard reinforced the de facto quota by adding additional holistic admissions criteria, requiring personal essays and descriptions of extracurricular activities in an attempt to further glean “leadership” skills.

Jewish numbers at Harvard did not begin to rebound until after World War II. But while discrimination against Jews in the Ivies is no longer a problem, admissions records at Harvard and other elite colleges over the past quarter century reveal an uncannily similar treatment of Asian Americans.

In an exhaustive 2012 article, Ron Unz looked at acceptance rates at top schools since 1980 and found that the Asian numbers “exactly replicate the historical pattern … in which Jewish enrollment rose very rapidly, leading to imposition of an informal quota system.”

Asian enrollment at Harvard increased from about four percent to ten percent during the early and mid-1980’s. It then spiked after the federal Department of Education began an investigation in 1988 into an earlier discrimination complaint, peaking at 20.6% in 1993. However, beginning in 1994, several years after the investigation was closed, the numbers reversed and then stagnated, remaining at about 16% for almost two decades.

The parallel with the Jewish experience seventy years earlier is starkly illustrated in the chart below comparing Harvard’s Jewish enrollment for the period from 1908 to 1942 with its Asian enrollment for the corresponding period from 1976 to 2010:

Similar patterns in Asian enrollment can be seen at other Ivy League colleges, with figures declining sharply and then holding constant in the mid to upper teens – even though Asian Americans constitute a quarter of the applicants to these schools, and 45% of the applicants with the top SAT scores.

And these figures actually understate the decline in Asian representation in the Ivies, as they do not take into account that it has occurred while Asians have been the fastest-growing racial group in the United States.

By contrast, Asian Americans do account for their expected 40% of the student body at the California Institute of Technology, the only top school which rejects the use of racial preferences and selects students based largely on academic merit. This is also true at the most selective University of California campuses, where racial preferences were barred by the passage of Proposition 209 in 1996. (Asian enrollment at Harvard and the other Ivies has increased in recent years, though it is still far below that at the California schools.)

Anecdotal evidence of prejudiced attitudes about Asians among otherwise devoutly antiracist college officials backs up the statistical inference of discrimination. Wall Street Journal reporter Daniel Golden chronicled some of these anecdotes in a 2006 book on college admissions. There he wrote of the MIT Admissions Dean who suggested that an applicant was “yet another textureless math grind … like a thousand other Korean kids,” and the Vanderbilt administrator who said that Asian Americans don’t provide a stimulating intellectual environment. A recent investigation of a discrimination complaint against Princeton found notations such as “defies the stereotypes, thinks and feels deeply” in Asian application files.

“Asians are typecast in college admissions offices as quasi-robots programmed to ace math and science tests,” Golden writes. Corroborating this, a Yale student commenting on the Princeton complaint suggested that top-tier schools “look not only for good grades but for an interesting student who will bring something of value to the community.” A Boston Globe columnist noted that the comment “sounds a lot like what admissions officers say, but there’s a whiff of something else, too.”

The something else smells a lot like the attitude towards Jews ninety years ago.

Dennis Saffran is a Queens, NY-based appellate attorney and writer. You can follow him on Twitter @dennisjsaffran. He has written about this topic for City Journal.

Voir enfin:

Jews in Second Place

When Asian-Americans become the « new Jews, » what happens to the Jews?

Slate, June 25, 1996

Remember the scene in Philip Roth’s Portnoy’s Complaint where the newly teen-aged Alex Portnoy goes to a frozen pond in his hometown of Newark to gaze upon gentile girls ice-skating?

So: dusk on the frozen lake of a city park, skating behind the puffy red earmuffs and the fluttering yellow ringlets of a strange shikse teaches me the meaning of the word longing. It is almost more than an angry thirteen-year-old little Jewish Momma’s Boy can bear. Forgive the luxuriating, but these are probably the most poignant hours of my life I’m talking about–I learn the meaning of the word longing, I learn the meaning of the word pang.

This scene often involuntarily flitted across my mind during the past winter, when I spent a lot of time watching people glide across expanses of ice on skates. The reason is that my 11-year-old son, also an Alex, was playing in a hockey league. Having grown up in the Deep South, I was entirely innocent of ice matters when I first got into this. At my inaugural hockey-parents’ meeting, I realized that I had wandered into a vast and all-encompassing subculture. Two, three, four times a week, we had to drive our children 30, 60, 80 miles to some unheated structure for a practice or a game. Often these were held at 6 o’clock in the morning. South Kent, Conn. West Point, N.Y. Morristown, N.J. We parents would stand at the edge of the rink in a daze drinking Dunkin Donuts coffee and griping that they weren’t hustling enough out there.

For Alex Portnoy, athleticism was something alien. It was part of a total package that included not only the golden shiksas but their brothers (« engaging, good-natured, confident, clean, swift, and powerful halfbacks »), their fathers (« men with white hair and deep voices »), their mothers who never whined or hectored, their curtained, fireplaced houses, their small noses, their lack of constant nagging worry–in short, the normalcy and confidence that go along with belonging, with being on the inside.

In the Portnoy household nobody played sports–bodies existed only to generate suffering–and there was only one thing that really went well. That, needless to say, was Alex’s performance in school. « Albert Einstein the Second, » his mother called him, and thought it may have been embarrassing, he didn’t really disagree. By the time Portnoy’s Complaint came out, in 1969, it was clear–and this was part of the joke of the ice-skating scene–that people like awkward Alex were going to wind up ahead of the gliding shiksas and their halfback brothers, because they were more book-smart. The goyim were wasting their time with all those sports. What the Jews had was the real ticket. Alex’s overwhelming insecurity wouldn’t have been so funny if it hadn’t been unjustified.

In my many hours standing next to hockey rinks last winter, I sometimes engaged in one of the Jews’ secret vices: Jew-counting. All over the ice were little Cohens, little Levys, their names sewed in block letters on the backs of their jerseys. It was amazing how many there were. Occasionally, an entire front line would be Jewish, or even the front line and the defensemen. (Green–is he one? Marks?) The chosen people were tough competitors, too.

In fact, a Portnoy of the present, a kid with his nose pressed up against the window (to borrow the self-description of another ghetto-bred Jewish writer, Theodore H. White) would surely regard these stick-wielding, puck-handling lads as representing full, totally secure membership in the comfortable classes of American society. Some Lysenkoist suburban biological deviation, or else intermarriage, has even given many of the hockey-playing Jewish boys blond hair and even blue eyes.

More to the point, these Jewish kids and their parents have decided to devote endless hours of childhood to an activity with no career payoff. Do you think they’re going to 6 a.m. practices for a shot at the National Hockey League? Of course not. They’re doing it–mastering hockey, and every conceivable other sport–to promote « growth, » « teamwork, » « physical fitness, » « well-roundedness, » « character, » and other qualities that may be desirable in a doctor but don’t, as a practical matter, help you get into medical school.

What all the hockey-playing Jewish kids in America are not doing, during their hundreds of hours hustling to, on, and from the ice rink, is studying. It’s not that they don’t study at all, because they do. It’s that they don’t study with the ferociousness and all-out commitment of people who realize (or who have parents who realize) that outstanding school performance is their one shot at big-time opportunity in America.

Meanwhile, there is another ethnic group in America whose children devote their free time not to hockey but to extra study. In this group, it’s common for moms to march into school at the beginning of the year and obtain several months’ worth of assignments in advance so their children can get a head start. These parents pressure school systems to be more rigorous and give more homework. This group is Asian-Americans.

At the front end of the American meritocratic machine, Asians are replacing Jews as the No. 1 group. They are winning the science prizes and scholarships. Jews, meanwhile, at our moment of maximum triumph at the back end of the meritocracy, the midlife, top-job end, are discovering sports and the virtues of being well-rounded. Which is cause and which is effect here is an open question. But as Asians become America’s new Jews, Jews are becoming … Episcopalians.

The one extracurricular venue where I run into a lot of Asian-Americans is a Very Serious music school in Scarsdale, the suburban town in the New York area that (because of its famous school system) has the most name-brand appeal for transferred Japanese executives. Music is a form of extracurricular activity that Mrs. Portnoys approve of, and the atmosphere at this school would be familiar to earlier generations of American Jews. In the lobby, children waiting for music lessons bend over their homework, mom perched at their shoulder. Musical exercises drift through the air, along with snatches of conversation about AP courses, recommendations, test prep, tracking, and nursery-school admissions.

The hockey ethos is to be elaborately casual and gruff about competitive achievement: Outstanding performance gets you a little slap on the helmet, a good-natured insult. At the music school they take the straightforward approach. At my younger son’s first piano lesson, his teacher, Mrs. Sun, explained the rules. « Every week, Theo, at the end of the lesson, I give you stamps, » she said. « If you’re a good boy, I give you one stamp. If you’re a very good boy, I give you two stamps. And if you’re a very, very good boy, I give you three stamps! Then, every time you get 25 stamps, I give you a statue of a great composer. » Watching 7-year-old Theo take this in, I could see that he was hooked. Ancient imperatives had kicked in. When he hit 25 stamps for the first time, Mrs. Sun gave him a plastic statuette of Mozart. « Do you know how old he was when he composed his first piece of music, Theo? » A look of rapt anticipation from Theo. « Four years old! Three years younger than you. » Theo, get to work.

My mother grew up in New Jersey, not too far from Philip Roth. I was raised on the story of her crushing disappointment over being only the salutatorian of her class at Perth Amboy High School, when she had been valedictorian of her junior high school class. Her father, a small-town pediatrician, had somehow gone to medical school without having gone to college, or possibly even (here we begin to slip into the realm of Marquez-like fable) finishing high school. Every relative in my grandparents’ generation seems to have graduated from high school at some improbable age like 14 or 12. Then, for the most part, at least as the story was received by the young me, life turned disappointing. Why? Because school is the only part of American society that’s fair. Afterward, a vast, subtle conspiracy arranges to hold you back in favor of those more advantaged by birth.

Even by my school days, the academic hunger had begun to wane. By now, it is barely producing a pulse, except among Jews who are within one generation of the immigration cycle. Jews have not become notable as academic underachievers. But something is gone: That old intense and generalized academic commitment, linked to sociological ambition, is no longer a defining cultural characteristic of the group.

What has replaced it is a cultural insider’s sort of academic preoccupation: a task-specific, in-the-know concern with successfully negotiating the key junctures–mainly, college admission. Jews are now successful people who want to move the levers of the system (levers whose location we’re quite familiar with) so as to ensure that our children will be as successful as we are. This is quite different from being yearning, not-successful-enough people who hope, rather than know for sure, that study will generate dramatic upward mobility for our children.

Jews’ new second-place status in the strivers’ hierarchy is most noticeable in places with good public school systems like Westchester County, N.Y., (where I live) and the San Gabriel Valley, outside of Los Angeles. The same is true of super-meritocratic public educational institutions like Lowell High School in San Francisco, the University of California at Berkeley, and Bronx High School of Science and Stuyvesant High School in New York, which are all now Asian-plurality.

By contrast, the Asian presence is noticeably less, and the Jewish presence noticeably more, in private schools. In these, no matter how great the meritocratic pretenses, the contest is always less completely open than it is in public institutions. Just at the moment when Harvard, Yale, and Princeton have presidents named Rudenstine, Levin, and Shapiro, those institutions are widely suspected of having informal ceilings on Asian admissions, of the kind that were imposed on Jews two generations ago.

Asian achievement is highest in areas like science and classical music, where there is no advantage from familiarity with the culture. This also once was true of Jews (why do you think my grandfather become a doctor?) but isn’t any more. Several years ago, Asian-American groups in California successfully lobbied to keep an essay section out of the Scholastic Aptitude Test. It’s impossible to imagine organized Jewry caring.

In his famous 1958 book, The Rise of the Meritocracy, British sociologist Michael Young proposed the following formula: IQ plus effort equals merit. Young, like many theorists of meritocracy, assumed that ethnicity would become a nonissue (should be nonissue) under such a system. Instead, it’s an overwhelming issue. Accounting for ethnicity, you might amend Young this way (to the extent that « merit » and academic performance are the same thing): an ethnic group’s long-term cultural orientation to education, plus its level of sociological ambition in American society at the moment, will equal its members’ merit. The cultural connection seems so obvious that it amazes me how often ethnic differences in the meritocracy are explained in terms of genes.

By these standards, Asian-Americans today have two advantages over Jews. They have a lower average income, and so are more motivated. And most back-home Asian cultures rival or surpass Jewish culture in their reverence for study. Therefore Jews are going to have to get used to being No. 2.

In the past, when this fate has befallen the reigning ethnic group in American society, the group’s standard response has been to redefine merit. It’s not academic performance (or whatever the prevailing measure of the moment was) after all! It’s something else, which we happen to possess in greater measure than the upstart group. Jews know all too well what the alternate form of merit that we didn’t have used to be: a certain ease, refinement, and grace. This may be what has led today’s generation of Jewish parents to athleticize our children. We want them to have what Alex Portnoy longed for: a deeper sort of American comfort and success than SAT scores and music lessons can provide.

But Jews are not alone in having this thought. Recently, I’ve been interviewing Asian-Americans for a book on meritocracy in America. A sentiment that emerges consistently is that meritocracy ends on graduation day, and that afterward, Asians start to fall behind because they don’t have quite the right cultural style for getting ahead: too passive, not hail-fellow-well-met enough. So, in many of the Asian-American families I met, a certain Saturday ritual has developed. After breakfast, mom takes the children off to the juku for the day, and dad goes to his golf lesson.

The final irony is that golf and tennis are perceived by the Asian-Americans not as aspects of an ethos adapted from the British landowning classes (which is the way Jews used to perceive them), but as stuff that Jews know how to do. The sense of power and ease and comfort that the playing field symbolizes is now, to non-Jews, a Jewish trait. The wheel of assimilation turns inexorably: Scratching out an existence is phase one, maniacal studying is phase two, sports is phase three. Watch out for Asian-American hockey players in about 20 years.

Nicholas Lemann is national correspondent for the Atlantic Monthly and the author, most recently, of The Promised Land: The Great Black Migration and How It Changed America (Knopf). He is now at work on a history of meritocracy in the United States.


Reconnaissance de Jérusalem: Le NYT veut-il la paix au Moyen-Orient ? (Its track record so far gives little evidence that it has the temperament or skill to navigate such a nuanced position)

8 décembre, 2017

The Old City of Jerusalem. The United States, like the rest of the world, hasn’t recognized the city as Israeli territory (NYT)

Jews leaving a section of Jerusalem’s Old City in 1948 (NYT)

al Aqsa

Spot the error: Praying with their behinds towards their holy Muslim site?

Si je t’oublie, Jérusalem, Que ma droite m’oublie! Que ma langue s’attache à mon palais, Si je ne me souviens de toi, Si je ne fais de Jérusalem Le principal sujet de ma joie! Psaume 137: 5-6
Voici, je ferai de Jérusalem une coupe d’étourdissement pour tous les peuples d’alentour, et aussi pour Juda dans le siège de Jérusalem. En ce jour-là, je ferai de Jérusalem une pierre pesante pour tous les peuples; tous ceux qui la soulèveront seront meurtris; et toutes les nations de la terre s’assembleront contre elle. Zacharie 12: 2-3
When the Muslims in Jerusalem pray in their mosques, even in the « Al Aktza » mosque built on the edge of Temple Mount, they actually stand with their back turned to Temple Mount. And, when they bow down in their prayers they show their behind to the site of the Holy Temple. How consistent is that with considering it a Muslim holy site? Holyland
Je partage l’attachement à Israël, de tous les juifs, mais d’un autre côté, la décision de Trump me paraît catastrophique parce qu’elle risque d’embraser la région, parce qu’elle risque d’empêcher la reprise des négociations entre les Palestiens et les Israéliens. Les Américains auraient dû procéder tout autrement. Benyamin Netanyahu ne propose rien aux Palestiniens. Il les pousse au désespoir et à l’extrémisme. Alain Finkielkraut
If nothing else, Donald Trump’s decision on Wednesday to recognize Jerusalem as Israel’s capital shows how disenthralled his administration is with traditional pieties about the Middle East. It’s about time. (…) What Jerusalem is is the capital of Israel, both as the ancestral Jewish homeland and the modern nation-state. When Richard Nixon became the first American president to visit the country in 1974, he attended his state dinner in Jerusalem. It’s where President Anwar Sadat of Egypt spoke when he decided to make peace in 1977. It’s what Congress decided as a matter of law in 1995. When Barack Obama paid his own presidential visit to Israel in 2013, he too spent most of his time in Jerusalem. So why maintain the fiction that Jerusalem isn’t the capital? The original argument, from 1947, was that Jerusalem ought to be under international jurisdiction, in recognition of its religious importance. But Jews were not allowed to visit the Western Wall during the 19 years when East Jerusalem was under Jordanian occupation. Yasir Arafat denied that Solomon’s Temple was even in Jerusalem, reflecting an increasingly common Palestinian denial of history. Would Jews be allowed to visit Jewish sites, and would those sites be respected, if the city were redivided? Doubtful, considering Palestinian attacks on such sites, which is one of the reasons why it shouldn’t be. The next argument is that any effort by Washington to recognize Jerusalem as Israel’s capital would set the proverbial Arab street on fire and perhaps lead to another intifada. But this misapprehends the nature of the street, which has typically been a propaganda tool of Arab leaders to channel domestic discontent and manipulate foreign opinion. And it also misrepresents the nature of the last intifada, which was a meticulously preplanned event waiting for a convenient pretext (Ariel Sharon’s September 2000 walk on the Temple Mount) to look like a spontaneous one. (…) Then again, recognition does several genuinely useful things. It belatedly aligns American words with deeds. It aligns word as well as deed with reality. And it aligns the United States with the country toward which we are constantly professing friendship even as we have spent seven decades stinting it of the most basic form of recognition. Recognition also tells the Palestinians that they can no longer hold other parties hostage to their demands. East Jerusalem could have been the capital of a sovereign Palestinian state 17 years ago, if Arafat had simply accepted the terms at Camp David. He didn’t because he thought he could dictate terms to stronger powers. Nations pay a price for the foolhardiness of their leaders, as the Kurds recently found out. (…) For the international community, that means helping Palestinians take steps to dismantle their current klepto-theocracy, rather than fueling a culture of perpetual grievance against Israel. Mahmoud Abbas is now approaching the 13th anniversary of his elected four-year term. Someone should point this out. Hamas has run Gaza for a decade, during which it has spent more time building rockets and terror tunnels than hotels or hospitals. Someone should point this out, too. It is indicative of the disastrous political choices that help explain 70 years of Palestinian failure. Meantime, Jerusalem is the capital of Israel. For those who have lived in denial, it must be some sort of shock. Bret Stephens
Although Israel’s government has been located in Jerusalem since its founding in 1948, the United States, like the rest of the world, hasn’t recognized the city as Israeli territory, even after the Arab-Israeli War in 1967, when Israel drove back Jordan from East Jerusalem and occupied it. Under the Oslo Accords, Israel promised to negotiate Jerusalem’s future as part of a peace agreement. It has been assumed that under any deal, the city would remain its capital. Palestinians anticipated being able to locate their capital in East Jerusalem and to have access to Muslim holy sites there. East Jerusalem was exclusively Arab in 1967, but Israel has steadily built settlements there, placing some 200,000 of its citizens among the Arab population and complicating any possible peace agreement. Mr. Trump boasts of being a consummate dealmaker, but dealmakers don’t usually make concessions before negotiations begin, as the president has here. The big winner is Prime Minister Benjamin Netanyahu of Israel, whose hard-line government has shown no serious interest in peace, at least not a two-state solution that could win Palestinian support. The blowback was swift. The Palestinian president, Mahmoud Abbas, warned of “dangerous consequences” to the peace process, while Jordan’s King Abdullah II, the royal palace said, cautioned against the move, “stressing that Jerusalem is the key to achieving peace and stability in the region and the world.” Turkey threatened to cut diplomatic ties with Israel; other criticism came from Egypt, the Arab League and France. King Salman of Saudi Arabia told Mr. Trump a decision on Jerusalem before a final peace deal would hurt talks and increase regional tensions. (…) But some analysts doubt Mr. Trump really wants a peace agreement and say any possible proposal may be intended as political cover so Israel and the Sunni Arabs, once enemies, can intensify their incipient collaboration against Iran. The constituency Mr. Trump is most clearly courting is his own political base of evangelicals and other pro-Israel hard-liners. His predecessors had also made pandering campaign promises in support of moving the American Embassy to Jerusalem. But once in office they chose not to prioritize their domestic politics over delicate peace diplomacy, and they put that promise on hold. Some optimists think that Mr. Trump could lessen the harm of a decision on Jerusalem by making clear he will not prejudge the future of East Jerusalem or other core questions like the borders of a Palestinian state. His track record so far gives little evidence that he has the temperament or skill to navigate such a nuanced position. The NYT
Seul contre tous. Donald Trump a ignoré tous les avertissements, polis ou pressants selon les dirigeants, toutes les suppliques, jusqu’à celle du pape François, avant d’annoncer, mercredi 6 décembre, sa décision de reconnaître officiellement Jérusalem comme capitale d’Israël. Les réactions d’alarme et d’indignation qui ont accueilli cette décision au sein de la communauté internationale – à l’exception du premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, qui a applaudi des deux mains – confirment, pour ceux qui en doutaient encore, que le président américain n’hésite à transgresser aucun tabou. Il est clair à présent que les Etats-Unis de Donald Trump ne se contentent pas de décider de façon unilatérale, en faisant fi de l’avis de leurs partenaires les plus proches. Ils ont entrepris le démantèlement d’un système de relations internationales qu’ils ont eux-mêmes édifié après la deuxième guerre mondiale. L’annonce de M. Trump sur Jérusalem est, tout simplement, un viol de la diplomatie comme mode de règlement des conflits. En vertu des accords d’Oslo, signés sous les auspices des Etats-Unis en 1993, Israël s’était engagé à négocier le statut futur de Jérusalem dans le cadre d’accords de paix. Le roi de Jordanie, l’un des dirigeants les plus modérés du Moyen-Orient, a souligné que la question de Jérusalem « est cruciale pour parvenir à la paix et la stabilité dans la région et dans le monde ». Le processus de paix lancé à Oslo est malheureusement aujourd’hui au point mort : il n’y a pas, à l’heure actuelle, de négociations de paix entre Israéliens et Palestiniens. Mais en rallumant l’étincelle de Jérusalem, le président américain prend ouvertement le risque d’accroître les tensions et de provoquer de nouvelles violences dans une région toujours au bord de l’explosion, sans pour autant préciser ses projets sur une relance d’un processus de paix. L’envoi du vice-président Michael Pence au Proche-Orient ne fait guère illusion à cet égard. Pis, par sa décision, M. Trump consacre la politique du fait accompli de M. Nétanyahou. Si le gouvernement israélien a été installé à Jérusalem dès 1948, Jérusalem-Est était entièrement arabe jusqu’à 1967. [sic] Depuis, à la faveur de colonies de peuplement construites par Israël, quelque 200 000 Israéliens se sont installés parmi les Palestiniens, rendant la question du statut de la ville encore plus complexe. Jérusalem capitale de l’Etat d’Israël est « une réalité », clame Donald Trump, évitant soigneusement de mentionner Jérusalem-Est comme possible capitale d’un Etat palestinien. Logiquement, ce raisonnement entérine aussi les colonies de peuplement dans les territoires occupés comme « une réalité », au mépris du droit international. Mais, pas plus que l’art de la diplomatie, le droit international n’entre visiblement pas dans les paramètres de la politique étrangère trumpienne, tout entière guidée par son obsession de rompre avec ses prédécesseurs et ses impératifs de politique intérieure – en l’occurrence le souci de satisfaire les chrétiens évangéliques et les lobbys pro-israéliens. La liste des engagements internationaux auxquels M. Trump a tourné le dos depuis son entrée en fonctions, en janvier, s’allonge (…) Le moment est venu de prendre acte de cette réalité. Comme cela se fait déjà pour l’accord sur le climat, il faut apprendre à contourner une administration fédérale américaine engagée dans une dangereuse déstabilisation de la communauté internationale. Le Monde
Amidst some questionable journalism about the American move to acknowledge the location of Israel’s capital, a passage in yesterday’s New York Times editorial stands out as particularly stunning and perverse. The editorial, titled « Does Trump Want Peace in the Middle East, » effectively ratifies the cleansing of Jews from Jerusalem’s Old City and other formerly Jewish areas of Jerusalem during the 1948 Independence War. In a paragraph criticizing the return of Jews to what the newspaper describes as « settlements » in those parts of Jerusalem, the editorial bases its disapproval on the fact that « East Jerusalem was exclusively Arab in 1967. » It is true that this section of Jerusalem was exclusively Arab in 1967. This is because Jews, long a majority and plurality in these parts of the city, were forced out in 1948, when the area was seized by Jordanian troops. Jerusalem neighborhoods like the Jewish Quarter, Shimon Hatzadik, and Silan indeed became Jew-free, their synagogues razed and their cemeteries desecrated. To consider the 19-year period during which Jews were exiled from the Old City and surrounding areas as the starting point of history, and to use it as a bludgeon to attack Israel and delegitimize the presence of Jews in eastern Jerusalem, effectively communicates the newspaper’s acceptance of the expulsion of the Jews and seeming endorsement of an ethically cleansed eastern Jerusalem. In 1948, the New York Times published the following account of Jews pouring out from the Old City walls: Thus the Jews have been eliminated from the City of David for the first time since the sixteenth century. Except for sixty years in the sixteenth century they are believed to have been there continuously since the return from the Babylonian captivity. New Jerusalem was largely created in the last seventy years. All last night and early today the noncombatants were trekking out through the Zion Gate over Mount Zion and through the Valley of Hinnon to the Yemin Moshe quarter from where they were driven to billets in the Katamon quarter. They are mostly orthodox and poor. This is why « east Jerusalem was exclusively Arab in 1967, » as today’s editorial writers who represent the voice of The New York Times know. To omit the purge of Jews from their neighborhoods and holy places while approvingly citing the ethnically « exclusive » nature of eastern Jerusalem amounts to the promotion of a revisionist history by The Times. Camera

Attention: un nettoyage ethnique peut en cacher un autre !

 Au lendemain de la décision historique du Président Trump …
De reconnaitre enfin en Jérusalem une réalité juive plus que multi-millénaire …
Quelle meilleure illustration comme le montre bien la réponse du site de réinformation Camera
De la mauvaise foi d’une communauté occidentale largement hostile à toute réelle avancée de situation dans la région …
Que cet ultime éditorial du quotidien de référence américain …
Suivi le lendemain de son homologue parisien
Mettant en cause la veille même de ladite annonce la volonté et la compétence de leur président sur la question …
Et lui attribuant de sombres projets d’expulsion de la présence arabe de la Ville sainte …
A l’instar de la photo illustrant l’article …
En contredisant d’ailleurs une autre d’un article précédent lui aussi hautement révisionniste
Sur la base justement d’une présentation tronquée et trompeuse de ladite réalité sur le terrain …
 Omettant notamment de préciser que la réalité « exclusivement arabe » de la ville en 1967  (Vieille ville et Quartier juif compris) …
Sans compter la prière face à la Mecque et donc fesses à Al Aqsa
N’a non seulement duré que 19 ans …
Mais résultait d’une éviction forcée de sa population juive par l’Armée jordanienne ?
Does President Trump Want Peace in the Middle East?
The editorial board
NYT
Dec. 5, 2017
In the debate over a potential Israeli-Palestinian peace agreement, no issue is more charged with emotion than the future of Jerusalem. Should the holy city be the capital of the Israelis alone or shared with the Palestinians?
Yet now, with no serious peace talks underway, President Trump is reportedly planning to grant the Israelis’ wish and confound the Palestinians by recognizing Jerusalem as Israel’s capital and moving the American Embassy there from Tel Aviv, thereby tossing aside decades of American diplomacy. Why?
Mr. Trump insists he is committed to achieving the “ultimate” Middle East peace agreement that eluded his predecessors. But his decision to tip the scales toward Israel on this critical matter, communicated to Arab and Israeli leaders on Tuesday, almost certainly will make an agreement harder to reach by inflaming doubts about America’s honesty and fairness as a broker in negotiations, raising new tension in the region and perhaps inciting violence.
Although Israel’s government has been located in Jerusalem since its founding in 1948, the United States, like the rest of the world, hasn’t recognized the city as Israeli territory, even after the Arab-Israeli War in 1967, when Israel drove back Jordan from East Jerusalem and occupied it. Under the Oslo Accords, Israel promised to negotiate Jerusalem’s future as part of a peace agreement. It has been assumed that under any deal, the city would remain its capital.
Palestinians anticipated being able to locate their capital in East Jerusalem and to have access to Muslim holy sites there. East Jerusalem was exclusively Arab in 1967, but Israel has steadily built settlements there, placing some 200,000 of its citizens among the Arab population and complicating any possible peace agreement.
Mr. Trump boasts of being a consummate dealmaker, but dealmakers don’t usually make concessions before negotiations begin, as the president has here. The big winner is Prime Minister Benjamin Netanyahu of Israel, whose hard-line government has shown no serious interest in peace, at least not a two-state solution that could win Palestinian support. The blowback was swift. The Palestinian president, Mahmoud Abbas, warned of “dangerous consequences” to the peace process, while Jordan’s King Abdullah II, the royal palace said, cautioned against the move, “stressing that Jerusalem is the key to achieving peace and stability in the region and the world.” Turkey threatened to cut diplomatic ties with Israel; other criticism came from Egypt, the Arab League and France. King Salman of Saudi Arabia told Mr. Trump a decision on Jerusalem before a final peace deal would hurt talks and increase regional tensions.
That Saudi warning might be expected, given that Jerusalem is home to the Aqsa Mosque and that the Saudi king holds the title of custodian of Islam’s two other holiest mosques, in Mecca and Medina. A Saudi-sponsored Arab peace initiative still on the table calls for a full Israeli withdrawal from East Jerusalem as part of a far-reaching deal. Yet the Saudis may well be edging away from that position. Mohammed bin Salman, the crown prince, has close ties to Jared Kushner, Mr. Trump’s son-in-law and Middle East adviser, who is drafting a comprehensive peace plan.
While that plan is not yet public, Crown Prince Mohammed is said to have outlined a proposal to Mr. Abbas last month that favored the Israelis more than any proposal previously embraced by the American government. Palestinians would get limited sovereignty over a state that covers only noncontiguous parts of the West Bank. Most Israeli settlements in the West Bank, which most of the world considers illegal, would remain. The Palestinians would not get East Jerusalem as their capital, and there would be no right of return for Palestinian refugees and their descendants.
No Palestinian leader could accept such a plan and retain popular support, and the White House and Saudis denied they are working on such ideas. But some analysts doubt Mr. Trump really wants a peace agreement and say any possible proposal may be intended as political cover so Israel and the Sunni Arabs, once enemies, can intensify their incipient collaboration against Iran.
The constituency Mr. Trump is most clearly courting is his own political base of evangelicals and other pro-Israel hard-liners. His predecessors had also made pandering campaign promises in support of moving the American Embassy to Jerusalem. But once in office they chose not to prioritize their domestic politics over delicate peace diplomacy, and they put that promise on hold.
Some optimists think that Mr. Trump could lessen the harm of a decision on Jerusalem by making clear he will not prejudge the future of East Jerusalem or other core questions like the borders of a Palestinian state. His track record so far gives little evidence that he has the temperament or skill to navigate such a nuanced position.

Voir aussi:

Ignoring Exile of Jews, NY Times Approvingly Notes East Jerusalem « Was Exclusively Arab in 1967 »
Gilead Ini
Camera
December 7, 2017

Amidst some questionable journalism about the American move to acknowledge the location of Israel’s capital, a passage in yesterday’s New York Times editorial stands out as particularly stunning and perverse.

The editorial, titled « Does Trump Want Peace in the Middle East, » effectively ratifies the cleansing of Jews from Jerusalem’s Old City and other formerly Jewish areas of Jerusalem during the 1948 Independence War.

In a paragraph criticizing the return of Jews to what the newspaper describes as « settlements » in those parts of Jerusalem, the editorial bases its disapproval on the fact that « East Jerusalem was exclusively Arab in 1967. »

new york times exclusively arab editorial

It is true that this section of Jerusalem was exclusively Arab in 1967. This is because Jews, long a majority and plurality in these parts of the city, were forced out in 1948, when the area was seized by Jordanian troops. Jerusalem neighborhoods like the Jewish Quarter, Shimon Hatzadik, and Silan indeed became Jew-free, their synagogues razed and their cemeteries desecrated.

To consider the 19-year period during which Jews were exiled from the Old City and surrounding areas as the starting point of history, and to use it as a bludgeon to attack Israel and delegitimize the presence of Jews in eastern Jerusalem, effectively communicates the newspaper’s acceptance of the expulsion of the Jews and seeming endorsement of an ethically cleansed eastern Jerusalem.

In 1948, the New York Times published the following account of Jews pouring out from the Old City walls:

Thus the Jews have been eliminated from the City of David for the first time since the sixteenth century. Except for sixty years in the sixteenth century they are believed to have been there continuously since the return from the Babylonian captivity. New Jerusalem was largely created in the last seventy years.

All last night and early today the noncombatants were trekking out through the Zion Gate over Mount Zion and through the Valley of Hinnon to the Yemin Moshe quarter from where they were driven to billets in the Katamon quarter. They are mostly orthodox and poor.

This is why « east Jerusalem was exclusively Arab in 1967, » as today’s editorial writers who represent the voice of The New York Times know. To omit the purge of Jews from their neighborhoods and holy places while approvingly citing the ethnically « exclusive » nature of eastern Jerusalem amounts to the promotion of a revisionist history by The Times.
Voir également:

New York Times Downplays Judaism’s Ties to Jerusalem
Ricki Hollander, Tamar Sternthal
Camera
December 7, 2017

In advance of President Trump’s official recognition of Jerusalem as Israel’s capital, The New York Times engaged in historical revisionism about Jerusalem with the publication of a lengthy background essay that minimizes historic Jewish ties to the city (« The Conflict in Jerusalem Is Dinstinctly Modern: Here’s the History« ). The article was filled with erroneous assertions, misleading quotes and belittling aspersions about Jewish belief.

The article’s historical departure point is « 1917-48: British Mandate, » and it begins with a quote, devoid of context, to imply that Jerusalem was relatively unimportant to Jews both before and during that time:

« It was for the British that Jerusalem was so important – they are the ones who established Jerusalem as a capital, » said Prof. Yeshoshua Ben-Arieh, a historical geographer at Hebrew University. « Before, it was not anyone’s capital since the times of the First and Second Temples. »

Not mentioned in the article is that the same professor noted in his book, Jerusalem in the Nineteenth Century, that under the Ottoman empire, in the 19th century, « Jerusalem became the principal town of Eretz Israel (or Palestine, as it was then known). » He wrote that the Jewish population comprised a majority in Jerusalem’s Old City, which prompted construction of new Jewish neighborhoods outside the walls of the Old City to accommodate the population growth. « By the start of the First World War, » Ben-Arieh wrote, « the Jewish community in Jerusalem numbered about 45,000, out of a population of 70,000 (with 12,000 Muslims and 13,000 Christians). »

Why would so many Jews want to live in Jerusalem, if it was unimportant to them? As the author explained in his book:

The basis for the great increase in the Jewish population of Jerusalem was the intense yearning for the eternal city and the flow of immigrants into it, which began, for religious motives, in the 1840’s. Jews continued to come to Jerusalem in the periods of the First and Second Aliyah as well.

During the period of early Zionism, Ben-Arieh acknowledged, Jews flocked more to Jerusalem than to the agricultural settlements outside the city because « many Jews preferred to come and settle in Jerusalem. »

Contrary to the article’s implication, Jerusalem remained the central focus of tradition, prayer, and yearning for the nearly two millenia after the destruction of the second Jewish Temple in 70 CE. Daily prayers (said while facing Jerusalem and the Temple Mount, Judaism’s holiest site) and grace after meals include multiple supplications for the restoration of Jerusalem and the temple. Jews observe the ninth day of the Hebrew month of Av, the date on which both the First and Second Temples were destroyed, as a day of mourning. The Jewish wedding ceremony concludes with the chanting of the biblical phrase, « If I forget thee, O Jerusalem, let my right hand forget its cunning, » and the breaking of a glass by the groom to commemorate the destruction of the Temples. And Yom Kippur services and the Passover Seder conclude each year with the phrase « Next Year in Jerusalem. »

While ignoring the inconvenient facts mentioned in Ben Arieh’s book, the article continues to offer quotes from those identified as experts to suggest that early Zionists did not care for Jerusalem.

« Zionism recoiled from Jerusalem, particularly the Old City…Jerusalem was regarded as a symbol of the diaspora… »

« Jerusalem was something of a backwater, a regression to a conservative culture that they were trying to move away from… »

And later:

The early Israeli state was hesitant to focus too much on Jerusalem, given pressure from the United Nations and from the European powers, according to Issam Nassar, a historian at Illinois State University.

Having accepted the idea of international control of Jerusalem, the early Israeli leadership sought alternatives for a capital, perhaps Herzliya or somewhere in the south. They also realized that not having control of Jerusalem’s holy sites might have some advantages, according to Dr. Ramon.

These quotes and paraphrases, however, are completely belied by the direct statements of Israel’s early leaders. Although they accepted the temporary exclusion of Jerusalem as part of the partition proposal, they did so very reluctantly, with the hope and belief that the status of the city would change in the intended referendum following the planned 10-year-period of internationalization. Below are excerpts from their statements, ignored by the article, which eloquently articulate Jerusalem’s place in pre- and early-state Zionist thinking:

Chaim Weizmann (Statement to Jerusalem’s Advisory Council, December 1, 1948):

Jerusalem holds a unique place in the heart of every Jew. Jerusalem is to us the quintessence of the Palestine idea. Its restoration symbolizes the redemption of Israel. Rome was to the Italians the emblem of their military conquests and political organization. Athens embodies for the Greeks the noblest their genius had wrought in art and thought. To us, Jerusalem has both a spiritual and a temporal significance. It is the City of God, the seat of our ancient sanctuary. But it is also the capital of David and Solomon, the City of the Great King, the metropolis of our ancient commonwealth.

To the followers of the two other great monotheistic religions, Jerusalem is a site of sacred associations and holy memories. To us it is that and more than that. It is the centre of our ancient national glory. It was our lodestar in all our wanderings. It embodies all that is noblest in our hopes for the future. Jerusalem is the eternal mother of the Jewish people, precious and beloved even its desolation. When David made Jerusalem the capital of Judea, on that day there began the Jewish Commonwealth. When Titus destroyed it on the 9th of Av, on that day, there ended the Jewish Commonwealth. But even though our Commonwealth was destroyed, we never gave up Jerusalem….

…An almost unbroken chain of Jewish settlement connects the Jerusalem of our day with the Holy City of antiquity. To countless generations of Jews in every land of their dispersion the ascent to Jerusalem was the highest that life could offer. In every generation, new groups of Jews from one part or another of our far-flung Diaspora came to settle here. For over a hundred years, we have formed the majority of its population. And now that, by the will of God, a Jewish Commonwealth has been re-established, is it to be conceived that Jerusalem – Jerusalem of all places – should be out of it?

David Ben Gurion (Statement to Knesset, December 5, 1949):

…Jewish Jerusalem is an organic and inseparable part of the state of Israel, as it is an inseparable part of the history and religion of Israel and of the soul of our people. Jerusalem is the very heart of the State of Israel. We feel pride in that Jerusalem is sanctified – also in the eyes of adherents of other faiths, and we freely and willingly are ready to make all the necessary arrangements to enable the adherents of the other faiths to enjoy their religious needs in Jerusalem. Moreover, we will give to the United Nations all our assistance to assure this. But we cannot conceive that the United Nations will try to tear Jerusalem form Israel or to impair the sovereignty of Israel in its eternal capital.

David Ben Gurion (Statement to Knesset, December 13, 1949):

From the establishment of the Provisional Government we made the peace, the security and the economic consolidation of Jerusalem our principal care. In the stress of war, when Jerusalem was under siege, we were compelled to establish the seat of Government in Ha’Kirya at Tel Aviv. But for the State of Israel there has always been and always will be one capital only – Jerusalem the Eternal. Thus it was 3,000 years ago – and thus it will be, we believe, until the end of time.

The article further deceives by suggesting that Jewish attachment to the city is an invention of recent decades, following Israel’s victory in the Six-Day-War. The article deceptively talks of a « new emphasis on Jerusalem as integral to Israel’s identity. »

This is obviously false. The newspaper’s current journalists authors and editors would be well-served by acquainting themselves with the history they purport to write about, perhaps even by reading archived editions of their own newspaper. Nearly seventy years ago, the New York Times, reporting on the expulsion of Jews from eastern Jerusalem, wrote:

Because it was important to religious Jews and also to many non-religious Zionists that Jews should live in the « City of David » at the spiritual center of Zion beside the Wailing [Western] Wall, which they consider to be part of the western wall of King Solomon’s Temple, the army of Israel was willing to pay a high price to defend this quarter. (May 30, 1948)

But apparently, the current crop of journalists at the New York Times prefer to rely on Rashid Khalidi, a Palestinian-American propagandist  and PLO associate under Yasir Arafat  who is quoted in support of their false assertion:

« [After 1967] Jerusalem became the center of a cult-like devotion that had not really existed previously, » said Rashid Khalidi, a professor of modern Arab studies at Columbia University. « This has now been fetishized to an extraordinary degree as hard-line religious nationalism has come to predominate in Israeli politics, with the Western Wall as its focus. »

« Cult-like? » « Fetishized? » « Not existed previously? » Not only is this quote outrageously dishonest, it diminishes and deprecates the reverence for Judaism’s holiest sites. It is hard to imagine the Times relying on similar slurs about Muslim devotion to Mecca, Medina or even the Al Aqsa Mosque.

But double standards and dishonesty apparently rule the day, even in a news article purporting to provide historical background of current events. It is all part of the revisionist history offered by the increasingly agenda-driven New York Times
Voir également:

Jerusalem Denial Complex

If nothing else, Donald Trump’s decision on Wednesday to recognize Jerusalem as Israel’s capital shows how disenthralled his administration is with traditional pieties about the Middle East. It’s about time.
One piety is that “Mideast peace” is all but synonymous with Arab-Israeli peace. Seven years of upheaval, repression, terrorism, refugee crises and mass murder in Libya, Egypt, Yemen, Iraq and Syria have put paid to that notion.
Another piety is that only an Israeli-Palestinian peace deal could reconcile the wider Arab world to the Jewish state. Yet relations between Jerusalem and Riyadh, Cairo, Abu Dhabi and Manama are flourishing as never before, even as the prospect of a Palestinian state is as remote as ever.
A third is that intensive mediation by the United States is essential to progress on the ground. Yet recent American involvement — whether at the Camp David summit in 2000 or John Kerry’s efforts in 2013 — has had mostly the opposite effect: diplomatic failure, followed by war.
Which brings us to Jerusalem, and the piety that pretending it isn’t what it is can be a formula for anything except continued self-delusion.
What Jerusalem is is the capital of Israel, both as the ancestral Jewish homeland and the modern nation-state. When Richard Nixon became the first American president to visit the country in 1974, he attended his state dinner in Jerusalem. It’s where President Anwar Sadat of Egypt spoke when he decided to make peace in 1977. It’s what Congress decided as a matter of law in 1995. When Barack Obama paid his own presidential visit to Israel in 2013, he too spent most of his time in Jerusalem.
So why maintain the fiction that Jerusalem isn’t the capital?
The original argument, from 1947, was that Jerusalem ought to be under international jurisdiction, in recognition of its religious importance. But Jews were not allowed to visit the Western Wall during the 19 years when East Jerusalem was under Jordanian occupation. Yasir Arafat denied that Solomon’s Temple was even in Jerusalem, reflecting an increasingly common Palestinian denial of history.
Would Jews be allowed to visit Jewish sites, and would those sites be respected, if the city were redivided? Doubtful, considering Palestinian attacks on such sites, which is one of the reasons why it shouldn’t be.
The next argument is that any effort by Washington to recognize Jerusalem as Israel’s capital would set the proverbial Arab street on fire and perhaps lead to another intifada.
But this misapprehends the nature of the street, which has typically been a propaganda tool of Arab leaders to channel domestic discontent and manipulate foreign opinion. And it also misrepresents the nature of the last intifada, which was a meticulously preplanned event waiting for a convenient pretext (Ariel Sharon’s September 2000 walk on the Temple Mount) to look like a spontaneous one.
Finally there’s the view that recognition is like giving your college freshman a graduation gift: a premature reward for an Israeli government that hasn’t yet done what’s needed to make a Palestinian state possible.
But this also gets a few things wrong. It will have no effect on whether or how a Palestinian state comes into being, whatever the current histrionics in Ramallah. And it’s not much of a bargaining chip, since most Israelis couldn’t care less where the embassy is ultimately located.
Then again, recognition does several genuinely useful things.
It belatedly aligns American words with deeds. It aligns word as well as deed with reality. And it aligns the United States with the country toward which we are constantly professing friendship even as we have spent seven decades stinting it of the most basic form of recognition.
Recognition also tells the Palestinians that they can no longer hold other parties hostage to their demands. East Jerusalem could have been the capital of a sovereign Palestinian state 17 years ago, if Arafat had simply accepted the terms at Camp David. He didn’t because he thought he could dictate terms to stronger powers. Nations pay a price for the foolhardiness of their leaders, as the Kurds recently found out.
Peace and a Palestinian state will come when Palestinians aspire to create a Middle Eastern Costa Rica — pacifist, progressive, neighborly and democratic — rather than another Yemen: by turns autocratic, anarchic, fanatical and tragic.
For the international community, that means helping Palestinians take steps to dismantle their current klepto-theocracy, rather than fueling a culture of perpetual grievance against Israel. Mahmoud Abbas is now approaching the 13th anniversary of his elected four-year term. Someone should point this out.
Hamas has run Gaza for a decade, during which it has spent more time building rockets and terror tunnels than hotels or hospitals. Someone should point this out, too. It is indicative of the disastrous political choices that help explain 70 years of Palestinian failure.
Meantime, Jerusalem is the capital of Israel. For those who have lived in denial, it must be some sort of shock.
Voir par ailleurs:
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An aerial view of Jerusalem’s Old City. Credit Ariel Schalit/Associated Press

In December 1917 — 100 years ago this month — the British general Edmund Allenby seized control of Jerusalem from its Ottoman Turkish defenders. Dismounting his horse, he entered the Old City on foot, through Jaffa Gate, out of respect for its holy status.

In the century since, Jerusalem has been fought over in varying ways, not only by Jews, Christians and Muslims but also by external powers and, of course, modern-day Israelis and Palestinians.

It is perhaps fitting that President Trump appears to have chosen this week to announce that the United States will recognize Jerusalem as Israel’s capital, despite concerns from leaders of Arab countries, Turkey and even close allies like France.

Conflicts over Jerusalem go back thousands of years — including biblical times, the Roman Empire and the Crusades — but the current one is a distinctly 20th-century story, with roots in colonialism, nationalism and anti-Semitism. The New York Times asked several experts to walk readers through pivotal moments of the past century.

1917-48: British Mandate

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British soldiers awaiting the arrival of Gen. Edmund Allenby at
Jaffa Gate in 1917. Credit Culture Club/Getty Images
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Palestinian prisoners in the Old City of Jerusalem during the British Mandate.
Credit Fox Photos, via Getty Images
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The British authorities deported Jewish immigrants from Haifa
in 1947. Credit Pinn Hans/Agence France-Press – Getty Images
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Haganah fighters in Jerusalem in April 1948.
Credit Israeli Government Press Office, via Getty Images

“It was for the British that Jerusalem was so important — they are the ones who established Jerusalem as a capital,” said Prof. Yehoshua Ben-Arieh, a historical geographer at Hebrew University. “Before, it was not anyone’s capital since the times of the First and Second Temples.”

The three decades of British rule that followed Allenby’s march on Jerusalem saw an influx of Jewish settlers drawn by the Zionist vision of a Jewish homeland, while the local Arab population adjusted to the reality of the collapse of the Ottoman Empire, which had ruled the city since 1517.

“Paradoxically, Zionism recoiled from Jerusalem, particularly the Old City,” said Amnon Ramon, senior researcher at the Jerusalem Institute for Policy Research. “First because Jerusalem was regarded as a symbol of the diaspora, and second because the holy sites to Christianity and Islam were seen as complications that would not enable the creation of a Jewish state with Jerusalem as its capital.”

Many early Zionists were secular European socialists, motivated more by concerns about nationalism, self-determination and escape from persecution than by religious visions.

“Jerusalem was something of a backwater, a regression to a conservative culture that they were trying to move away from,” according to Michael Dumper, professor in Middle East politics at the University of Exeter in England. “Tel Aviv was the bright new city on a hill, the encapsulation of modernity.”

For Arabs, he said: “There was still something of the shock at not being in the Ottoman Empire. There was a reordering of their society. The local Palestinian aristocracy, the big families of Jerusalem, emerged as leaders of the Palestinian national movement, which was suddenly being confronted by Jewish migration.”

Opposition to that migration fueled several deadly riots by Palestinians, while Jews chafed at British rule and at immigration restrictions imposed in 1939 — restrictions that blocked many Jews fleeing the Holocaust from entering. After the war, in 1947, the United Nations approved a partition plan that provided for two states — one Jewish, one Arab — with Jerusalem governed by a “special international regime” owing to its unique status.

1948-67: A Divided City

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David Ben-Gurion reading Israel’s Declaration of Independence
on May 14, 1948, in Tel Aviv.
Credit Zoltan Kluger/Israeli Government Press Office, via Getty Images
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Damaged buildings in Ben Yehuda Street in central Jerusalem
after car bombs in February 1948.
Credit Hugo H. Mendelsohn/Agence France-Presse — Getty Images
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Palestinians in Jerusalem leaving the Jewish sector to go to Arab
territory around 1948. Credit Three Lions/Getty Images
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Jews leaving a section of Jerusalem’s Old City in 1948. Credit John Phillips/The LIFE Picture Collection, via Getty Images

The Arabs rejected the partition plan, and a day after Israel proclaimed its independence in 1948, the Arab countries attacked the new state. They were defeated. Amid violence by militias and mobs on both sides, huge numbers of Jews and Arabs were displaced.

Jerusalem was divided: The western half became part of the new state of Israel (and its capital, under an Israeli law passed in 1950), while the eastern half, including the Old City, was occupied by Jordan. “For the Palestinians, it was seen as a rallying point,” Professor Dumper said.

Israel and Jordan, he said, were largely focused elsewhere. Israel built up its prosperous coastal areas — including Haifa, Tel Aviv and Ashkelon — into a thriving commercial zone, while the Jordanian king, Abdullah I, focused on the development of Amman, Jordan’s capital.

The early Israeli state was hesitant to focus too much on Jerusalem, given pressure from the United Nations and from the European powers, according to Issam Nassar, a historian at Illinois State University.

Having accepted the idea of international control of Jerusalem, the early Israeli leadership sought alternatives for a capital, perhaps Herzliya or somewhere in the south. They also realized that not having control of Jerusalem’s holy sites might have some advantages, according to Dr. Ramon.

While Israel moved many government functions to Jerusalem during the country’s first two decades, foreign governments largely avoided Jerusalem and opened embassies in Tel Aviv, in recognition of the United Nations resolution.

1967-93: Two Wars and an Intifada

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Israeli soldiers at the Aqsa Mosque during the Arab-Israeli War of 1967.
Credit Gilles Caron/Gamma-Rapho, via Getty Images
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After Israel seized East Jerusalem in 1967, its soldiers carried a
confiscated portrait of King Hussein of Jordan.
Credit Leonard Freed/Magnum Photos
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A wall dividing East and West Jerusalem, near the Damascus Gate,
in 1967. Credit Micha Bar-Am/Magnum Photos
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Palestinians and Israelis clashing in Jerusalem in 1993.
Credit Menahem Kahana/Agence France-Presse — Getty Images

No event has shaped the modern contest over Jerusalem as much as the Arab-Israeli War of 1967, in which Israel not only defeated invading Arab armies but also seized control of the Gaza Strip and the Sinai Peninsula from Egypt; the West Bank and East Jerusalem from Jordan; and the Golan Heights from Syria.

“The turning points in 1967 were two: the great victory, including the fast shift from fears of defeat before the war to euphoria and the feeling that everything was possible, and the emotional impact of occupying the Old City,” said Menachem Klein, a political scientist at Bar-Ilan University in Israel.

Images of Israeli soldiers praying at the Western Wall, to which they had been denied access during Jordanian rule, became seared into Israel’s national consciousness.

“Jerusalem became the center of a cultlike devotion that had not really existed previously,” said Rashid Khalidi, a professor of modern Arab studies at Columbia University. “This has now been fetishized to an extraordinary degree as hard-line religious nationalism has come to predominate in Israeli politics, with the Western Wall as its focus.”

The victory of the right-leaning party Likud in 1977, under the leadership of Menachem Begin, helped solidify this new emphasis on Jerusalem as integral to Israel’s identity. Religious settlers became more prominent in political life in Israel, beginning a long ascendance that has never really halted. Old-line socialists with roots in Russia and Eastern Europe gave way to a more diverse — and also more religious — population of Israelis with origins in the Middle East, North Africa and other regions.

As part of this shift, Jerusalem’s symbolic importance intensified. Its role in Jewish history was emphasized in military parades and curriculums, and students from across Israel were taken there on school visits. This process culminated in 1980, when lawmakers passed a bill declaring that “Jerusalem, complete and united, is the capital of Israel” — although Israel stopped short of annexing East Jerusalem, a move that would most likely have drawn international outrage.

1993-present: Oslo and Beyond

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Israeli soldiers refusing Palestinians entry into Jerusalem from
the West Bank in 2016. Credit Daniel Berehulak for The New York Times
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Palestinians hurling shoes at the Israeli police at the Aqsa Mosque
in 2001, during the second intifada. Credit Getty Images
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The scene after a Palestinian suicide bomber blew himself up in
West Jerusalem in 2001. Credit Getty Images
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Construction work in a Jewish settlement in the mainly Palestinian
eastern sector of Jerusalem in November.
Credit Ahmad Gharabli/Agence France-Presse — Getty Images

The 1993 Oslo accords provided for the creation of a Palestinian Authority to govern the West Bank and the Gaza Strip, while deferring a resolution on core issues: borders, refugees and Jerusalem’s status. In the nearly quarter-century since, the prospects for a lasting peace deal have seemed ever more elusive.

A visit by the right-wing politician Ariel Sharon in 2000 to the sacred complex known to Jews as the Temple Mount and to Muslims as the Noble Sanctuary — which contains Al Aqsa Mosque and the Dome of the Rock — set off violent clashes and led to a second Palestinian uprising that claimed the lives of about 3,000 Palestinians and 1,000 Israelis over five years.

Palestinians say that Jewish settlers have encroached on East Jerusalem, and that Israel has compounded the problem by revoking residency permits. Even so, the ethnic composition of Jerusalem’s population has remained about 30 percent to 40 percent Arab.

“The entire international community has been in accord that Israeli annexation and settlement of East Jerusalem since 1967 is illegal, and refuses to recognize Jerusalem as Israel’s capital,” Professor Khalidi said. “If Trump changes this position, given the importance of Jerusalem to Arabs and Muslims, it is hard to see how a sustainable Palestinian-Israeli agreement or lasting Arab-Israeli normalization is possible.”

Professor Ben-Arieh says the conflict over the city is likely to endure. “The Arab-Jewish conflict escalated into a nationalistic conflict, with Jerusalem at its center,” he said. “Jerusalem was a city holy to three religions, but the moment that, in the land of Israel, two nations grew — the Jewish people and the local Arab people — both embraced Jerusalem. More than Jerusalem needed them, they needed Jerusalem. »

 Voir enfin:

Donald Trump, seul contre tous

Editorial. En décidant de reconnaître officiellement Jérusalem comme capitale d’Israël, le président américain transgresse les règles de la diplomatie, piétine les accords passés et s’isole un peu plus.

Le Monde

Editorial du « Monde ». Seul contre tous. Donald Trump a ignoré tous les avertissements, polis ou pressants selon les dirigeants, toutes les suppliques, jusqu’à celle du pape François, avant d’annoncer, mercredi 6 décembre, sa décision de reconnaître officiellement Jérusalem comme capitale d’Israël. Les réactions d’alarme et d’indignation qui ont accueilli cette décision au sein de la communauté internationale – à l’exception du premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, qui a applaudi des deux mains – confirment, pour ceux qui en doutaient encore, que le président américain n’hésite à transgresser aucun tabou.

Il est clair à présent que les Etats-Unis de Donald Trump ne se contentent pas de décider de façon unilatérale, en faisant fi de l’avis de leurs partenaires les plus proches. Ils ont entrepris le démantèlement d’un système de relations internationales qu’ils ont eux-mêmes édifié après la deuxième guerre mondiale. L’annonce de M. Trump sur Jérusalem est, tout simplement, un viol de la diplomatie comme mode de règlement des conflits.

En vertu des accords d’Oslo, signés sous les auspices des Etats-Unis en 1993, Israël s’était engagé à négocier le statut futur de Jérusalem dans le cadre d’accords de paix. Le roi de Jordanie, l’un des dirigeants les plus modérés du Moyen-Orient, a souligné que la question de Jérusalem « est cruciale pour parvenir à la paix et la stabilité dans la région et dans le monde ». Le processus de paix lancé à Oslo est malheureusement aujourd’hui au point mort : il n’y a pas, à l’heure actuelle, de négociations de paix entre Israéliens et Palestiniens.

Mépris du droit international

Mais en rallumant l’étincelle de Jérusalem, le président américain prend ouvertement le risque d’accroître les tensions et de provoquer de nouvelles violences dans une région toujours au bord de l’explosion, sans pour autant préciser ses projets sur une relance d’un processus de paix. L’envoi du vice-président Michael Pence au Proche-Orient ne fait guère illusion à cet égard.

Pis, par sa décision, M. Trump consacre la politique du fait accompli de M. Nétanyahou. Si le gouvernement israélien a été installé à Jérusalem dès 1948, Jérusalem-Est était entièrement arabe jusqu’à 1967. Depuis, à la faveur de colonies de peuplement construites par Israël, quelque 200 000 Israéliens se sont installés parmi les Palestiniens, rendant la question du statut de la ville encore plus complexe. Jérusalem capitale de l’Etat d’Israël est « une réalité », clame Donald Trump, évitant soigneusement de mentionner Jérusalem-Est comme possible capitale d’un Etat palestinien. Logiquement, ce raisonnement entérine aussi les colonies de peuplement dans les territoires occupés comme « une réalité », au mépris du droit international.

Mais, pas plus que l’art de la diplomatie, le droit international n’entre visiblement pas dans les paramètres de la politique étrangère trumpienne, tout entière guidée par son obsession de rompre avec ses prédécesseurs et ses impératifs de politique intérieure – en l’occurrence le souci de satisfaire les chrétiens évangéliques et les lobbys pro-israéliens.

Contourner les Etats-Unis

La liste des engagements internationaux auxquels M. Trump a tourné le dos depuis son entrée en fonctions, en janvier, s’allonge : l’accord de libre-échange transpacifique ; l’accord de Paris sur le climat ; l’accord sur le nucléaire iranien ; l’Unesco, dont Washington et Israël ont annoncé leur retrait ; l’Organisation mondiale du commerce (OMC), où les délégués américains sont de plus en plus réfractaires, et, tout récemment, le pacte mondial sur la gestion des migrants et des réfugiés adopté à l’ONU. Sans parler du discours très offensif à l’égard du système multilatéral prononcé par M. Trump en septembre devant l’Assemblée générale des Nations unies et de la destruction de l’appareil diplomatique américain. Cette liste est suffisamment longue pour faire prendre conscience aux alliés des Etats-Unis que le monde est entré dans une nouvelle ère.

Le moment est venu de prendre acte de cette réalité. Comme cela se fait déjà pour l’accord sur le climat, il faut apprendre à contourner une administration fédérale américaine engagée dans une dangereuse déstabilisation de la communauté internationale.

Voir par ailleurs:

VIDÉO – Jérusalem, capitale d’Israël ? Pour Alain Finkielkraut, « la décision de Trump risque d’embraser la région »

PARTI PRIS – Invité de « L’Entretien d’Audrey » sur LCI ce dimanche, le philosophe Alain Finkielkraut a dénoncé la décision de Donald Trump de reconnaître Jérusalem comme la capitale d’Israël. Il a aussi jugé que le Crif avait outrepassé ses prérogatives en demandant à Emmanuel Macron de suivre la voie de son homologue américain.

« Catastrophique ». C’est l’adjectif employé par Alain Finkielkraut pour dénoncer la décision historique de Donald Trump de reconnaîre Jérusalem comme la capitale d’Israël. Invité ce dimanche de « L’Entretien d’Audrey » sur LCI, le philosophe et écrivain s’est prononcé contre le choix du président des États-Unis, qui a d’ailleurs ravivé les tensions autour de la bande de Gaza.

« Je partage l’attachement à Israël, de tous les juifs, mais d’un autre côté, la décision de Trump me paraît catastrophique parce qu’elle risque d’embraser la région, parce qu’elle risque d’empêcher la reprise des négociations entre les Palestiens et les Israéliens. Les Américains auraient dû procéder tout autrement », a-t-il regretté, fustigeant également la position du Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu : « Il ne propose rien aux Palestiniens. Il les pousse au désespoir et à l’extrémisme. »

Dans la foulée de cette prise de position par Trump, le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) et le Consistoire ont appelé dès jeudi le président français Emmanuel Macron à faire de même. Une déclaration qui ne fait pas l’unanimité au sein de la communauté juive, allant même jusqu’à la crisper, a estimé Finkielkraut. « Le Crif me semble sortir de ses prérogatives et je ne suis pas sûr qu’il soit répresentatif dans le monde juif. La plupart des juifs, pas tous, sont attachés à Israël, soucieux d’Israël et sont conscients de la vulnérabilité d’Israël (…). Il n’en reste pas moins que tous les juifs ne sont pas d’accord avec la politique de Netanyahu. Le Crif, au lieu de demander à Macron de s’aligner sur Trump, devrait lui ne pas s’aligner sur Netanyahu et le gouvernement d’Israël parce que ces décisions peuvent être et doivent être discutées.

Interrogé sur une (possible) montée de l’antisémitisme en France suite à ces deux décisions communes qu’il « dénonce », Alain Finkielkraut a estimé qu’il « était possible qu’elles alimentent cette haine ». « Aujourd’hui, il y a en effet un nouveau antisémiste qui prend prétexte de la situation faite aux Palestiniens pour attaquer, voire molester, des juifs comme on l’a vu tout récemment à Livry-Gargan (en Seine-Saint-Denis, ndlr). Ce prétexte palestinien ne doit pas être accepté. »


Reconnaissance de Jérusalem: Trump, le président qui tient ses promesses (Trump: Today, I am delivering)

6 décembre, 2017

Image result for Myriam j'enlève le basAvenir, l’afficheur qui tient ses promesses. Avenir

Les principaux extraits de l’annonce de Trump sur Jérusalem

Verbatim: Voici les annonces les plus importantes de l’allocution de Donald Trump mercredi, lorsque le président américain a déclaré qu’il reconnaissait Jérusalem comme capitale d’Israël

OLJ/AFP
06/12/2017

– ‘Jérusalem comme capitale d’Israël’ –

« Ce n’est rien de moins qu’une reconnaissance de la réalité », a-t-il ajouté pour justifier son choix.
« Après plus de deux décennies de dérogations nous ne sommes pas plus près d’un accord de paix entre Israël et les Palestiniens », a-t-il également assuré, en référence à une loi américaine de 1995 imposant le déplacement de l’ambassade.
Une clause permet cependant aux présidents de repousser son application pour six mois. Bill Clinton, George W. Bush et Barack Obama l’ont systématiquement actionnée.
« Ce serait une folie de penser que répéter la même formule permettrait maintenant de produire un résultat meilleur ou différent », a-t-il martelé, alors qu’il devait cependant lui aussi signer la dérogation, la nouvelle ambassade n’étant pas encore construite.

– ‘Déménagement de l’ambassade’ –

– « Je demande au département d’Etat de préparer le déménagement de l’ambassade américaine de Tel-Aviv vers Jérusalem », a annoncé le président républicain debout à son pupitre, devant un portrait du premier président américain George Washington.
« Cela va lancer un processus de recrutement d’architectes, d’ingénieurs et d’urbanistes pour que la nouvelle ambassade, lorsqu’elle sera finie, soit un magnifique hommage à la paix », a-t-il développé en évoquant sa construction dans la ville sainte.

– ‘Capitale du peule juif’ –

« Il y a 70 ans les Etats-Unis, sous le président Truman, ont reconnu l’Etat d’Israël. Depuis, Israël a établi sa capitale dans la ville de Jérusalem – la capitale choisie par le peuple juif dans les temps anciens. De nos jours, Jérusalem est le siège du gouvernement israélien moderne. C’est le siège du Parlement israélien, la Knesset, et de la Cour suprême israélienne », a déclaré le président américain.
« Jérusalem est aujourd’hui, et doit le rester, un endroit où les Juifs vont prier au mur des Lamentations, où les chrétiens suivent le Chemin de croix, et où les musulmans vont prier à la mosquée al-Aqsa », sur l’esplanade des Mosquées, a-t-il ajouté.

– ‘Solution à deux Etats’ –

« Les Etats-Unis restent déterminés à aider à faciliter un accord de paix acceptable pour les deux parties », a déclaré Donald Trump, en précisant: « J’ai l’intention de faire tout ce qui est en mon pouvoir pour aider à sceller un tel accord ».
Le milliardaire a également assuré que les Etats-Unis soutenaient une « solution à deux Etats », si les deux parties « se mettaient d’accord » sur cette question.
« En attendant, j’appelle toutes les parties à maintenir le statu quo sur les lieux sacrés de Jérusalem, dont le mont du Temple, aussi connu comme Haram Al-Sharif », une autre appellation donnée à l’esplanade des Mosquées, a-t-il conclu.

– ‘Appel au calme’ –

« Avec la déclaration d’aujourd’hui, je réaffirme l’engagement de longue date de mon administration en faveur de la paix et de la sécurité dans la région ».
« Aujourd’hui nous appelons au calme, à la modération, et à ce que les voix de la tolérance l’emportent sur les pourvoyeurs de haine », a-t-il enfin déclaré, en ajoutant que son vice-président Mike Pence se rendrait « dans la région dans les jours à venir ».
« Merci. Dieu vous bénisse. Dieu bénisse Israël. Dieu bénisse les Palestiniens. Et Dieu bénisse les Etats-Unis », a-t-il déclaré pour clore son discours.

Voir aussi:

Israël-Palestine
OLJ/Agences
06/12/2017

Suite à la déclaration du président américain, Donald Trump, qui a reconnu Jérusalem comme capitale d’Israël et annoncé le début des préparatifs pour le transfert de l’ambassade américaine de Tel Aviv à Jérusalem, les réactions ont fusé de toutes parts :

– Premier à réagir, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a salué mercredi comme un « jour historique » la reconnaissance par le président américain de Jérusalem comme capitale d’Israël. M. Netanyahu a aussi affirmé que la décision du président américain ne changerait rien en ce qui concerne les lieux saints des trois grandes religions monothéistes à Jérusalem, affirmant l’engagement israélien à maintenir le « statu quo ».

-Le président palestinien Mahmoud Abbas a, quant à lui, affirmé que les Etats-Unis ne pouvaient plus jouer leur rôle historique d’intermédiaire de la paix avec les Israéliens. « Par ces décisions déplorables, les Etats-Unis sapent délibérément tous les efforts de paix et proclament qu’ils abandonnent le rôle de sponsor du processus de paix qu’ils ont joué au cours des dernières décennies », a-t-il dit sur la télévision palestinienne. « Jérusalem est la capitale éternelle de l’Etat de Palestine », a-t-il ajouté.

– Le Hamas a, lui, déclaré, que Trump a ouvert « les portes de l’enfer » pour les intérêts américains dans la région. Ismaïl Radouane, un haut responsable du Hamas s’exprimant devant des journalistes dans la bande de Gaza, a appelé les pays arabes et musulmans à « couper les liens économiques et politiques » avec les ambassades américaines, et à expulser les ambassadeurs américains.

-Le secrétaire général de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), Saëb Erakat, a déclaré que le président américain avait « détruit » la solution dite à deux Etats en annonçant la reconnaissance de Jérusalem comme capitale d’Israël. M. Trump a aussi « disqualifié les Etats-Unis de tout rôle dans un quelconque processus de paix », a ajouté M. Erakat devant des journalistes.

– La décision du président américain de reconnaître « unilatéralement » Jérusalem comme capitale de l’Etat d’Israël est « regrettable », a déclaré, pour sa part Emmanuel Macron. « C’est une décision regrettable, que la France n’approuve pas et qui contrevient au droit international et aux résolutions du Conseil de sécurité de l’Onu », a déclaré le chef de l’Etat français lors d’une conférence de presse, à Alger. « Le statut de Jérusalem est une question de sécurité internationale qui concerne toute le communauté internationale, le statut de Jérusalem devra être déterminé par les Israéliens et les Palestiniens dans le cadre de négociations sous l’égide des Nations unies », a-t-il ajouté.
Le chef de l’Etat a rappelé « l’attachement de la France et de l’Europe à la solution de deux Etats, Israël et la Palestine, vivant côte à côte en paix et en sécurité dans des frontières internationalement reconnues avec Jérusalem comme capitale des deux Etats. »
« Pour l’heure je lance un appel au calme, à l’apaisement et à la responsabilité de tous, nous devons éviter à tout prix les violences et privilégier le dialogue », a-t-il dit. « La France est prête avec ses partenaires à prendre toutes les initiatives utiles en ce sens ».

– Le statut de Jérusalem ne peut être résolu que par une « négociation directe » entre Israéliens et Palestiniens, a déclaré, de son côté, le secrétaire général de l‘ONU, Antonio Guterres en rappelant avoir toujours été « contre toute mesure unilatérale ». « Il n’y a pas d’alternative à la solution de deux Etats » avec « Jérusalem comme capitale d’Israël et de la Palestine », a ajouté le patron des Nations unies.

-La Turquie a pour sa part qualifié d' »irresponsable », a décision de M. Trump. « Nous condamnons la déclaration irresponsable de l’administration américaine (…) cette décision est contraire au droit international et aux résolutions de l’ONU », a réagi le ministre turc des Affaires étrangères Mevlut Cavusoglu sur Twitter.

-« Le royaume exprime de profonds regrets après la décision de reconnaître Jérusalem comme capitale d’Israël. Il a déjà mis en garde contre les graves conséquences que peut avoir cette décision injustifiée et irresponsable », a souligné, dans un communiqué, l’Arabie saoudite.

-L‘Iran a, lui, prévenu que la décision de Trump provoquera une « nouvelle Intifada ». Le ministère des Affaires étrangères a dénoncé dans un communiqué une « provocation et une décision insensée de la part des Etats-Unis (…) qui va provoquer une nouvelle Intifada et pousser à des comportements plus radicaux, à davantage de colère et de violence ».

La présidence syrienne, sur page officielle Facebook, estime que « l’avenir de Jérusalem n’est pas déterminé par un Etat ou un président mais par son histoire, sa volonté et la détermination de ceux qui sont loyaux à la cause palestinienne ».

-La Jordanie a, quant à elle, dénoncé une violation du droit international. « La décision du président américain de reconnaître Jérusalem comme capitale d’Israël, et le transfert de l’ambassade des Etats-Unis vers cette ville, constitue une violation des décisions du droit international et de la charte des Nations unies », a estimé le porte-parole du gouvernement jordanien, Mohammed Moumeni, dans un communiqué.

– Le président libanais, Michel Aoun, a affirmé mercredi que la décision de Donald Trump « menace le processus de paix et la stabilité dans la région ». « La décision de M. Trump est dangereuse, a souligné le président Aoun. Elle menace la crédibilité des États-Unis en tant que parrain du processus de paix dans la région et torpille la situation particulière acquise par Jérusalem tout au long de l’histoire. Cette décision a ramené le processus de paix entre les Palestiniens et les Israéliens dix ans en arrière et a abattu toutes les tentatives de rapprocher les points de vue entre les deux parties ». M. Aoun a également mis en garde contre « les retombées que pourrait avoir cette décision sur la stabilité de la région et peut être sur le monde entier ». Le président libanais a appelé « les pays arabes à faire front pour rendre à Jérusalem son identité arabe et à faire pression pour rendre toute leur considération aux résolutions internationales et à l’initiative de paix arabe, seul moyen pour parvenir à une paix juste et globale ».

– Le Premier ministre libanais, Saad Hariri, a affirmé que la décision du président Trump est « une démarche rejetée par le monde arabe et augure de dangers qui menacent la région ». « Le Liban condamne et rejette cette décision et annonce en ce jour le plus haut degré de solidarité avec le peuple palestinien et son appui à son droit à l’édification d’un Etat indépendant avec pour capitale Jérusalem », a-t-il ajouté.

Le Royaume-Uni n’est « pas d’accord » avec la décision du président Trump, a déclaré la Première ministre britannique Theresa May. Elle a également estimé que cette décision n’était « d’aucune aide » pour les perspectives de paix dans la région.

– La cheffe de la diplomatie européenne Federica Mogherini a exprimé au nom de l’Union européenne sa « sérieuse préoccupation » après la décision du président Donald Trump. « L’Union européenne exprime sa sérieuse préoccupation à propos de l’annonce aujourd’hui du président des Etats-Unis Trump sur Jérusalem et les répercussions que cela peut avoir sur la perspective de paix », a affirmé Mme Mogherini dans un communiqué.

– Le Canada a estimé que le statut de Jérusalem dépend de la résolution du conflit israélo-palestinien. « La question du statut de Jérusalem ne peut être résolue que dans le cadre d’un règlement général du conflit israélo-palestinien », a affirmé Chrystia Freeland, ministre des Affaires étrangères.
« Nous demeurons fermement engagés envers l’objectif d’une paix juste, globale et durable au Moyen-Orient qui inclut la création d’un Etat palestinien vivant côte à côte avec l’Etat d’Israël dans la paix et dans la sécurité », a-t-elle ajouté dans un communiqué. Le gouvernement canadien, « allié indéfectible de l’Etat d’Israël », appelle l’ensemble des protagonistes au « calme » et fera son possible pour « soutenir la création de conditions nécessaires pour que les parties puissent trouver une solution ».

– La chancelière allemande Angela Merkel a déclaré mercredi que son gouvernement ne soutenait pas la décision du président américain. Le gouvernement allemand « ne soutient pas cette position car le statut de Jérusalem ne peut être négocier que dans le cadre d’une solution de deux Etats », a déclaré la chancelière, citée dans un tweet de son porte-parole, Steffen Seibert.

Voir également:

 

Russia Recognizes Jerusalem as Israel’s Capital. Why Can’t the U.S.?
Trump must soon decide whether to move the embassy. Doing so would help promote peace.
Eugene Kontorovich
May 14, 2017

President Trump’s visit to Israel next week is expected to lead to some announcement about his Jerusalem policy. The trip will coincide with celebrations of the 50th anniversary of the city’s reunification after the Six Day War. Only days after the visit, the president will have to decide between waiving an act of Congress or letting it take effect and moving the U.S. Embassy to Jerusalem from Tel Aviv—as he promised last year to do if elected.

Jerusalem is the only world capital whose status is denied by the international community. To change that, in 1995 Congress passed the Jerusalem Embassy Act, which mandates moving the U.S. Embassy to a “unified” Jerusalem. The law has been held in abeyance due to semiannual presidential waivers for “national security” reasons. President Obama’s final waiver will expire June 1.
There’s no good reason to maintain the charade that Jerusalem is not Israeli, and every reason for Mr. Trump to honor his campaign promise. The main arguments against moving the embassy—embraced by the foreign-policy establishment—is that it would lead to terrorism against American targets and undermine U.S. diplomacy. But the basis of those warnings has been undermined by the massive changes in the region since 1995.

While the Palestinian issue was once at the forefront of Arab politics, today Israel’s neighbors are preoccupied with a nuclear Iran and radical Islamic groups. For the Sunni Arab states, the Trump administration’s harder line against Iran is far more important than Jerusalem. To be sure, a decision to move the embassy could serve as a pretext for attacks by groups like al Qaeda. But they are already fully motivated against the U.S.
Another oft-heard admonition is that America would be going out on a limb if it “unilaterally” recognized Jerusalem when no other country did. An extraordinary recent development has rendered that warning moot. Last month Russia suddenly announced that it recognized Jerusalem as the capital of Israel.
Note what happened next: No explosions of anger at the Arab world. No end to Russia’s diplomatic role in the Middle East. No terror attacks against Russian targets. Moscow’s dramatic Jerusalem reversal has largely been ignored by the foreign-policy establishment because it disproves their predictions of mayhem.

To be sure, Russia limited its recognition to “western Jerusalem.” Even so, it shifted the parameters of the discussion. Recognizing west Jerusalem as Israeli is now the position of a staunchly pro-Palestinian power. To maintain the distinctive U.S. role in Middle East diplomacy—and to do something historic—Mr. Trump must go further. Does the U.S. want to wind up with a less pro-Israel position than Vladimir Putin’s ?
The American response to real attacks against U.S. embassies has always been to send a clear message of strength. After the 1998 al Qaeda bombings of U.S. embassies in Kenya and Tanzania, Washington did not shut down those missions. Instead it invested in heavily fortified new facilities—and in hunting down the perpetrators.

Moving the embassy to Jerusalem would also improve the prospect of peace between Israel and the Palestinians. It would end the perverse dynamic that has prevented such negotiations from succeeding: Every time the Palestinians say “no” to an offer, the international community demands a better deal on their behalf. No wonder no resolution has been reached. Only last week, Palestinian Authority President Mahmoud Abbas insisted that new negotiations “start” with the generous offer made by Israel’s Prime Minister Ehud Olmert in 2008. Relocating the embassy would demonstrate to the Palestinian Authority that rejectionism has costs.

If Mr. Trump nonetheless signs the waiver, he could do two things to maintain his credibility in the peace process. First, formally recognize Jerusalem—the whole city—as the capital of Israel, and reflect that status in official documents. Second, make clear that unless the Palestinians get serious about peace within six months, his first waiver will be his last. He should set concrete benchmarks for the Palestinians to demonstrate their commitment to negotiations. These would include ending their campaign against Israel in international organizations and cutting off payments to terrorists and their relatives.

This is Mr. Trump’s moment to show strength. It cannot be American policy to choose to recognize a capital, or not, based on how terrorists will react—especially when they likely won’t.

Mr. Kontorovich is a department head at the Kohelet Policy Forum and a law professor at Northwestern University.

Voir de même:

Sputnik

Moscou réitère sa position selon laquelle les peuples israélien et palestinien doivent former deux États indépendants avec leurs capitales à Jérusalem-Ouest et à Jérusalem-Est respectivement, et appelle les parties à revenir à la table des négociations.

Moscou considère que Jérusalem-Est doit être la capitale du futur État palestinien et Jérusalem-Ouest celle d’Israël, a déclaré jeudi le ministère russe des Affaires étrangères.

Jérusalem
« Nous confirmons notre attachement aux résolutions de l’Onu quant aux principes de règlement, y compris le statut de Jérusalem-Est en tant que capitale du futur État palestinien. Parallèlement, nous jugeons nécessaire de déclarer que dans ce contexte, nous considérons Jérusalem-Ouest comme la capitale de l’État israélien », lit-on dans un communiqué.Les paramètres du règlement des problèmes relatifs au statut définitif des territoires palestiniens, y compris celui de Jérusalem, doivent être concertés au cours de négociations directes entre les parties concernées, a encore souligné le ministère.

La Russie s’engage à poursuivre son assistance au processus de paix entre Palestiniens et Israéliens. Une attention soutenue sera accordée au libre-accès des croyants aux lieux saints de Jérusalem.

Jérusalem
Moscou considère toujours que la formule « deux Etats pour deux peuples » est optimale pour le règlement de ce conflit, et correspond aux intérêts des peuples israélien et palestinien comme des pays de la région et de la communauté internationale.En revanche, le vide dans les relations israélo-palestiniennes, alors que les deux parties ont suspendu les négociations politiques depuis déjà trois ans, aggrave la situation, souligne encore le communiqué.

Voir encore:

La Russie reconnait Jérusalem Ouest comme capitale d’Israël et Jérusalem est comme capitale des palestinien, quel est le contexte?

07 Avr 2017

La Russie est l’un des premiers pays à afficher cette position ; elle réaffirme que Jérusalem Est devrait être la capitale d’un futur état palestinien, pourquoi Poutine et le ministère des affaires étrangères russes ont-ils fait une tel choix?  L’article du Jerusalem Times en général favorable à la Russie se félicite de cette décision, dont nous tentons de voir les implications géostratégiques et de montrer en quoi le choix de l’intervention de Trump est susceptible de bouleverser une donne de négociation et d’équilibre au Moyen orient.  (note de Danielle Bleitrach)

TIMES OF ISRAEL STAFF

6 avril 2017

La Russie a annoncé jeudi qu’elle reconnaissait Jérusalem Ouest comme la capitale d’Israël, ce qui en fait l’un des premiers pays au monde à prendre cette décision.

Dans un communiqué publié sur son site internet, le ministère russe des Affaires étrangères indique qu’il pense que Jérusalem Est devrait être la capitale d’un futur état palestinien. Voici une rapide traduction de ce communique:

« Parallèlement, nous devons établir que dans ce contexte, nous voyons Jérusalem Ouest comme la capitale d’Israël », a indiqué le ministère.

Moscou continue de considérer la formule pour la négociation d’un règlement à deux Etats comme la meilleurs et la plus amicale  pour le peuple palestinien et le peuple  israélien, ainsi que favorable aux intérêts de tous les pays de la région et de  la communauté internationale dans son ensemble.
Nous réaffirmons notre attachement aux résolutions de l’ ONU sur les principes du règlement, y compris le statut de Jérusalem – Est comme capitale du futur Etat palestinien. En même temps, nous estimons qu’il est nécessaire de dire que dans ce contexte , nous considérons Jérusalem – Ouest comme la capitale de l’Etat d’Israël

Les paramètres spécifiques pour aborder l’ensemble des questions du statut final des territoires palestiniens, y compris le problème de Jérusalem, devraient être l’objet de  négociations directes entre les parties.

Commentaire de danielle Bleitrach:

Cette déclaration nous parait devoir être  doit être vue dans le contexte de la guerre contre la Syrie et les menaces que Donald Trimp a mis hier à exécution et que nous analysons également dans . le contexte des négociations de ce dernier avec la Chine.

.la déclaration reprend les anciennes déclarations de la Russie mais y inclut une  reconnaissance de la capitale jérusalem ouest mais la subordonne  à la création d’un Etat palestinien ( « dans ce contexte »)

Donc cette affirmation nouvelle doit être lue selon nous également comme une tentative de réduire les tensions en Syrie.  La pression sur le président Trump pour lancer une guerre contre le gouvernement de la Syrie ne cesse d’augmenter et l’accusation apparemment absurde et obsessionnelle d’une élection de Trimp qui serait le produit de l’intervention russe en fait partie, elle est même centrale, elle vise d’ailleurs non seulement la Syrie mais l’Iran.  Et l’affaire de l’attaque chimique attribuée au gouvernement syrien alors que l’on ne voit pas qu’elle serait son intérêt semble entrer dans ces manoeuvres. L’intervention cette nuit contre le gouvernement syrien témoignerait de la victoire de ce camp.

le ministre de la Défense israélien Lieberman, qui a toujours eu d’excellent rapport avec Poutine,  a accusé la Syrie et a relayé les accusations contre Bachar El assad.: :

Lieberman a dit que les avions syriens ont effectué les deux attaques chimiques, qui ont été « directement ordonné et planifié par le président syrien Bachar el-Assad. » Il a souligné qu’il était « 100 pour cent certain. » Le ministre de la Défense a dit qu’il ne savait pas si la Russie était impliqué dans l’attaque.
La Russie et la Syrie ont nié que l’un d’eux utilisé des munitions chimiques. Ils disent que la force aérienne syrienne a bombardé un dépôt de munitions d’Al-Qaïda qui, à leur insu, peuvent avoir inclus des armes chimiques.

Hier le premier ministre israélien Netanyahoo a appelé le président russe et on sait qu’il y a eu une discussion orageuse alors que jusqu’ici les relations étaient positives (Tel Aviv a même à l’inverse de paris été illuminée aux couleurs russes après l’attentat de saint Petesbourg) M. Poutine a souligné, en particulier, qu’il est inacceptable de faire des accusations sans fondement contre toute partie jusqu’à ce qu’une enquête internationale approfondie et objective ait été menée.A-t-il été question de l’évolution de la position russe sur Jérusalem Ouest? on l’ignore… En tous les cas c’est une offre qui légitimerait la décision parallèle de Trump d’installer l’ambassade des Etats-Unis à Jérusalem, même si la déclaration russe la subordonne à la reconnaissance d’un Etat palestinien. Ne pas oublier qu’en 2013, l’intervention russe aux côtés des Syriens a débuté par l’obtention de la démolition par la Syrie de son arsenal chimique sous contrôle international, par cet acte la Russie a marqué ce qui demeure sa position être le garant de l’existence de la Syrie mais aussi d’Israêl. On ne comprend rien au coup d’Etat peu de temps après en Ukraine si on ne le lie pas à ce relatif succès et à l’implication de la Russie dans une solution qui préserve l’existence des Etats et leur souveraineté. A la même époque, aux Etats-Unis la pression montait de la part d’une partie des juifs américains les plus à droite et des néo-conservateurs pour qu’il y ait intervention en Syrie. En tous les cas, le choix de Trump n’a pas été de saisir le rameau d’olivier mais bien d’affirmer la volonté des Etats-Unis d’intervenir partout ou les intérêts des Etats Unis et de ses alliés paraissaient menacés. C’est un choix qui remet en cause tout position internationale et qui revendique le rôle de gendarme sans la moindre caution internationale. Nul doute qu’elle ravisse l’aile la plus extrémiste partout mais elle est auto-suicidaire.

Un million d’Israéliens sont d’origine russe. Ils ont émigré en Israël dans les années 1980 et 90. Ils  votent en majorité pour les conservateurs. Ils admirent aussi et chérissent Poutine. C’est une raison pour laquelle aucun homme politique israélien, en particulier Netanyahoo,jusqu’ici ne pouvait se permettre un grand conflit politique avec la Russie. le cas Liberman est particulièrement illustrateur de ce groupe. Jusqu’à présent tout a été fait pour préserver l’équilibre de cette politique de la part des uns et des autres,et il est clair que ce qu’avait obtenu le gouvernement israélien avec cette reconnaissance est désormais éclipsé par l’intervention de Trump.Est-ce qu’elle a été accomplie avec l’accord ou sans l’aval du dit gouvernement israélien? Nul ne peut le dire mais il est clair qu’une bataille diplomatique a été perdue au profit de l’exercice de la force dont nul ne peut prévoir l’issue.

l’intervention hier de Domald Trump qui selon nous s’explique beaucoup plus dans le cadre des relations avec la Chine et les négociations entamées en Floride pourraient bien remettre en cause ce qui a été jusqu’ici un facteur d’équilibre tout à fait relatif  au Moyen orient dans une transaction permanente où les alliances étaient préservées et le donnant-donnant la règle. ici aussi la stratégie du fou de la nouvelle administration est devenue l’inauguration d’un nouveau far west. Apocalypse now!

Danielle Bleitrach

Voir de même:

Trump Exposes the Cause of Palestinian Rage

Jonathan S. Tobin

National Review

6 December, 2017

If recognizing Jerusalem as Israel’s capital leads to violence, that’s a rejection of any idea of peace. The reaction from the foreign-policy establishment and America’s European and Arab allies is unanimous. All are opposed to President Donald Trump’s decision to recognize Jerusalem as Israel’s capital. Moreover, the very real possibility of violence from the Palestinians, and perhaps even bloody riots throughout the Muslim world, in reaction to a statement scheduled to be delivered today has once again brought down a hail of criticism assailing the president’s judgment. But while this may complicate America’s position in the Middle East and further confuse an already muddled peace process between Israel and the Palestinians, the brickbats aimed at Trump are ignoring the most significant aspect of the controversy.

If Trump acknowledges something that has been a reality for nearly 70 years — Jerusalem has been Israel’s capital since the conclusion of its War of Independence in 1949 — but, as is likely, doesn’t immediately move the U.S. embassy from Tel Aviv or explicitly recognize Israel’s right to all of Jerusalem, then any resulting Arab or Muslim violence will make explicit something that most of those opposed to the president usually refuse to acknowledge. The anger about a change in U.S. policy won’t stem from its supposed negative impact on peace negotiations but from a desire to destroy the Jewish state.

The timing of Trump’s statement is curious given the fact that his son-in-law, Jared Kushner, has been trying to revive peace negotiations with Saudi help. But continuing America’s historic refusal to recognize Israel’s rights in Jerusalem would have meant continuing to allow U.S. policy to be held hostage by extremists who have no interest in peace on any terms.

While any mention of a shift on Jerusalem is being treated as demonstrating pro-Israel bias and a virtual Trump declaration of war on Middle East peace, the likely details of the statement contradict those assumptions. If Trump fails to refer to Jerusalem as a “united” city, he will actually be preserving the ambiguity in the U.S. position that peace-process advocates claim is necessary to keep the flagging hopes for a two-state solution alive.

The 1947 United Nations partition resolution, which called for the creation of Jewish and Arab states in what was then British Mandate for Palestine, set aside Jerusalem as an international zone. This impractical plan was a dead letter from the outset, since neither the Palestinian Arabs nor the rest of the Arab and Muslim world were prepared to accept the creation of a Jewish state even if it did not include even part of the holy city and was matched by a new Arab nation. But the lack of international sanction for Israeli sovereignty in Jerusalem that has served as the pretext for non-recognition of the city’s status as the capital is no bar to a two-state solution. In what must now be conceded as the unlikely prospect that the Palestinian Authority will ever agree to peace with Arab neighborhoods in the city serving as a capital for a second state, what possible reason could anyone have for opposing American recognition that western Jerusalem is Israeli?

The answer is painfully obvious.

The ceasefire that ended the first Arab–Israeli war in 1949 left Jerusalem split, with the western portion controlled by Israel and the rest, including the Old City and the most sacred Jewish shrines, occupied (illegally, as far as every nation in the world other than Britain and Pakistan were concerned) by Jordan. In 1967, the Six-Day War ended with the barriers dividing the city torn down as Israeli forces unified Jerusalem. The Jewish state soon annexed the portions that Jordan had occupied, but the international community still did not recognize Israel’s hold on the city and the continued presence of its government.

The conceit of a two-state solution is that both Israel and the putative Palestine would have their capital in Jerusalem. How the city would be repartitioned without reverting to its pre-1967 status, in which two armed enemies were separated only by ugly walls and a no man’s land, has never been made clear. Moreover, despite the constant criticism of Israel’s desire to keep the capital united — the only time in history that the holy places of the three monotheistic religions have been open to all has been during the last 50 years of Israeli sovereignty — or its building of new Jewish neighborhoods there or settlements elsewhere in the West Bank, the main reason why a Palestinian state has not been created is the Palestinians’ refusal to accept such a solution. Israel offered the Palestinians independence in a state that included a share of Jerusalem in 2000, 2001, and 2008 but was turned down each time (first by Yasir Arafat and then by his successor Mahmoud Abbas). That’s why Trump giving U.S. recognition to western Jerusalem as Israel’s capital is not even a theoretical bar to a two-state solution. Yet Palestinians consider even that minimal step, without moving the U.S. embassy to the place where Israel’s government actually sits, a flagrant insult to their national pride — and many of their supporters feel the same way. If their anger is expressed in riots, which might bring to mind the reaction to 2005 publication of satirical cartoons in a Danish newspaper, then Trump will be accused of fomenting violence.

But while all of Trump’s predecessors considered this threat reason enough to avoid recognizing Jerusalem as Israel’s capital — which entailed signing repeated waivers to a 1995 law that mandated moving the U.S. embassy there — what this does is essentially allow terrorists to dictate U.S. policy on a matter that wouldn’t preclude peace. What the foreign-policy establishment — including many State Department veterans responsible for decades of failure in the Middle East — also fails to see is that allowing that current situation to continue is itself a barrier to peace. As long as the Palestinians and their foreign enablers are allowed to hold on to the illusion that their century-old war on Zionism will eventually succeed, the sea change in their political culture that might enable peace will never happen.

While there is little chance that Trump’s attempt to jolt them into reality will succeed, such a change is a prerequisite for successful negotiations, not a barrier to them. That said, it should also be conceded that Trump’s entirely defensible stand on Jerusalem is at odds with the strategy his son-in-law is pursuing toward Middle East peace. Kushner’s “outside-in” approach, which rests on the assumption that the Saudis can bribe or bully an unwilling Palestinian Authority and its Hamas rivals into peace, is just as unlikely to succeed as any other plan. It’s hard to imagine the Saudis’ willingly allowing themselves to be construed as backing Israeli sovereignty over any part of Jerusalem even if Riyadh views the Jewish state as an ally against Iran and has little real sympathy for the addition of another unstable Arab nation to the region. That illustrates the uncoordinated and often confused attitude of a Trump administration that similarly can’t decide between its justified hostility toward Iran and its desire for détente with Russia. But no matter what happens after Trump’s Jerusalem statement, it is wrong to blame him for any violence or subsequent lack of progress toward peace between Israel and the Palestinians. The continued Palestinian refusal to accept the legitimacy of a Jewish state or Jewish ties to Jerusalem that is made manifest by their threats of a new intifada over a largely meaningless gesture by Trump remains the real problem. Trump may not be advancing a peace process that is already doomed, but he may give those willing to look clearly at the situation another demonstration of Palestinian intransigence.

— Jonathan S. Tobin is the editor in chief of JNS.org and a contributor to National Review Online.

Voir de même:

Donald Trump Strikes a Blow against International Anti-Semitism

By moving America’s embassy to Jerusalem, the U.S. confronts the bigoted double standards of the international community.

David French

National Review

December 6, 2017

President Trump’s decision to formally recognize that Jerusalem is the capital of Israel and to announce plans to move America’s embassy to the seat of Israel’s government is one of the best, most moral, and important decisions of his young administration. On this issue, he is demonstrating greater resolve than Republican and Democratic presidents before him, and he is defying some of the worst people in the world.

Think I’m overstating this? Think I’m too enthusiastic about an isolated diplomatic maneuver — especially when that maneuver, to quote the New York Times, “isolates the U.S.” and “has drawn a storm of criticism from Arab and European leaders”? Let’s consider some law, history, and context.

First, sovereign nations are entitled to name their capital, and it is the near-universal practice of other nations to locate their embassies in that same capital. I say “near-universal” because the nations of the world have steadfastly refused to recognize Israel’s capital. They’ve steadfastly placed their embassies outside of Jerusalem. They do so in spite of the Jewish people’s ancient connection to the City of David and in spite of the fact that no conceivable peace settlement would turn over the seat of Israel’s government to Palestinian control — even if parts of East Jerusalem are reserved for a Palestinian capital. Israel’s government sits on Israeli land, and it will remain Israeli land.

Yet the international community condemns America for recognizing reality, for treating Israel the way the world treats every other nation. Why?

Powered by From the birth of the modern nation-state of Israel, an unholy mixture of anti-Semites and eliminationists have both sought to drive the Jewish people into the sea and — when military measures failed — isolate the Jewish nation diplomatically, militarily, and culturally. Working through the U.N. and enabled by Soviet-bloc (and later) European allies, these anti-Semites and eliminationists have waged unrelenting “lawfare” against Israel. (Lawfare is the abuse of international law and legal processes to accomplish military objectives that can’t be achieved on the battlefield.)

The scam works like this: The U.N. and other international bodies establish rules that apply only to Israel, or they hold Israel to higher standards than any other nation on earth; then, when Israel (or its primary ally, America) object to those unjust rules and double standards, the Arab world threatens unrest, riots, or, at worst, renewed jihad. A cowardly European community goes along, perpetuating injustice in the name of “stability.”

The examples are legion. Time and again the U.N. Human Rights Council and the U.N. General Assembly dedicate more resolutions to condemning Israel than the rest of the world’s nations combined. The world’s Islamic countries vote in unified lockstep against Israel, in spite of the fact that many of these countries are thousands of miles from the Middle East. They’re often motivated by vile anti-Semitic bias, and their populations are shot-through with bigotry. According to a 2013 Anti-Defamation League survey, a whopping 74 percent of North African and Middle Eastern residents registered anti-Semitic beliefs. Even 61 percent of far-away Malaysians have anti-Semitic attitudes.

The U.N., moreover, adjusted its definition of refugees for the special and sole benefit of Palestinians. Contrary to conventional international law, the U.N. treats the descendants of Palestinian war refugees as refugees themselves. Thus, incredibly, the population of Palestinian “refugees” from the 1948 and 1967 conflicts is growing. The result is a perpetual, unique, and artificial crisis, one that is designed specifically to place pressure on one nation on planet Earth: Israel.

When it comes to the scrutiny placed on the Israeli military, one hardly knows where to begin. The IDF takes greater care than any other actively engaged military in the world (including the U.S.) to avoid civilian casualties. Its routine conduct of military operations goes above and beyond the requirements of the law of armed conflict. By contrast, Israel’s terrorist opponents violate the law of armed conflict not just as a matter of course but as a matter of strategy. They target civilians on purpose. They use human shields. They hide weapons in civilian locations like mosques and hospitals. Yet when armed conflict breaks out, the anti-Semitic legions cheer Hamas and condemn the IDF.

The bottom line is that to be Israeli in the world is to face unique challenges. In international competitions, athletes will sometimes forfeit rather than compete against Israelis. Universities will impose sanctions on Israeli academics that they’ll impose on no one else. You’ll find yourself barred from entering numerous countries. And when defenders of these double standards bleat about “Israeli occupation,” remember that they don’t impose the same penalties on nations with far worse records on human rights. That, friends, is textbook anti-Semitism.

If ‘stability’ means the perpetuation of double standards, the isolation of Israel, and continued kowtowing to threats of violence, then it’s time to call the Arabs’ bluff. If “stability” means the perpetuation of double standards, the isolation of Israel, and continued kowtowing to threats of violence, then it’s time to call the Arabs’ bluff. If the most powerful nation in the history of the world doesn’t have the moral strength to even properly recognize Israel’s capital, it gives aid and comfort to those who impose unique burdens on the Jewish state. Will America’s Arab allies — nations that depend on our alliances to confront a growing Iranian threat — forsake their own national security to protest an embassy location? It’s time to find out.

The Trump administration has made the right move. Now let’s see how the bigots respond.

Voir enfin:

Full Video and Transcript: Trump’s Speech Recognizing Jerusalem as the Capital of Israel, “The Recognition of Reality”

Today, President Trump officially recognized Jerusalem as the capital of Israel finally moving forward Jerusalem embassy act of 1995. This is a truly historic day. President Trump’s speech today is one for the ages. He is now a historical figure of monumental proportion.

Mr. Trump made the formal announcement during a speech in the Diplomatic Reception Room of the White House, with Vice President Mike Pence standing behind him.

_______

PRESIDENT TRUMP:

Thank you. When I came into office, I promised to look at the world’s challenges with open eyes and very fresh thinking.

We cannot solve our problems by making the same failed assumptions and repeating the same failed strategies of the past. All challenges demand new approaches.

My announcement today marks the beginning of a new approach to conflict between Israel and the Palestinians.

In 1995, Congress adopted the Jerusalem Embassy Act urging the federal government to relocate the American Embassy to Jerusalem and to recognize that that city, and so importantly, is Israel’s capital. This act passed congress by an overwhelming bipartisan majority. And was reaffirmed by unanimous vote of the Senate only six months ago.

Yet, for over 20 years, every previous American president has exercised the law’s waiver, refusing to move the U.S. Embassy to Jerusalem or to recognize Jerusalem as Israel’s capital city. Presidents issued these waivers under the belief that delaying the recognition of Jerusalem would advance the cause of peace. Some say they lacked courage but they made their best judgments based on facts as they understood them at the time. Nevertheless, the record is in.

After more than two decades of waivers, we are no closer to a lasting peace agreement between Israel and the Palestinians.

It would be folly to assume that repeating the exact same formula would now produce a different or better result.

Therefore, I have determined that it is time to officially recognize Jerusalem as the capital of Israel.

While previous presidents have made this a major campaign promise, they failed to deliver.

Today, I am delivering. I’ve judged this course of action to be in the best interests of the United States of America and the pursuit of peace between Israel and the Palestinians. This is a long overdue step to advance the peace process. And to work towards a lasting agreement.

Israel is a sovereign nation with the right, like every other sovereign nation, to determine its own capital. Acknowledging this is a fact is a necessary condition for achieving peace. It was 70 years ago that the United States under President Truman recognized the state of Israel.

Ever since then, Israel has made its capital in the city of Jerusalem, the capital the Jewish people established in ancient times.

Today, Jerusalem is the seat of the modern Israeli government. It is the home of the Israeli Parliament, the Knesset, as well as the Israeli Supreme Court. It is the location of the official residence of the prime minister and the president. It is the headquarters of many government ministries.

For decades, visiting American presidents, secretaries of State and military leaders have met their Israeli counterparts in Jerusalem, as I did on my trip to Israel earlier this year.

Jerusalem is not just the heart of three great religions, but it is now also the heart of one of the most successful democracies in the world. Over the past seven decades, the Israeli people have by the a country where Jews, Muslims and Christians and people of all faiths are free to live and worship according to their conscience and according to their beliefs.

Jerusalem is today and must remain a place where Jews pray at the Western Wall, where Christians walk the stations of the cross, and where Muslims worship at Al Aqsa Mosque. However, through all of these years, presidents representing the United States have declined to officially recognize Jerusalem as Israel’s capital. In fact, we have declined to acknowledge any Israeli capital at all.

But today we finally acknowledge the obvious. That Jerusalem is Israel’s capital. This is nothing more or less than a recognition of reality. It is also the right thing to do. It’s something that has to be done.

That is why consistent with the Jerusalem embassy act, I am also directing the State Department to begin preparation to move the American embassy from Tel Aviv to Jerusalem. This will immediately begin the process of hiring architects, engineers and planners so that a new embassy, when completed, will be a magnificent tribute to peace.

In making these announcements, I also want to make one point very clear. This decision is not intended in any way to reflect a departure from our strong commitment to facilitate a lasting peace agreement.

We want an agreement that is a great deal for the Israelis and a great deal for the Palestinians. We are not taking a position of any final status issues including the specific boundaries of the Israeli sovereignty in Jerusalem or the resolution of contested borders. Those questions are up to the parties involved.

The United States remains deeply committed to helping facilitate a peace agreement that is acceptable to both sides. I intend to do everything in my power to help forge such an agreement.

Without question, Jerusalem is one of the most sensitive issues in those talks. The United States would support a two-state solution if agreed to by both sides. In the meantime, I call on all parties to maintain the status quo at Jerusalem’s holy sites including the Temple Mount, also known as Haram al-Sharif. Above all, our greatest hope is for peace. The universal yearning in every human soul.

With today’s action, I reaffirm my administration’s longstanding commitment to a future of peace and security for the region. There will, of course, be disagreement and dissent regarding this announcement. But we are confident that ultimately, as we work through these disagreements, we will arrive at a peace and a place far greater in understanding and cooperation. This sacred city should call forth the best in humanity.

Lifting our sights to what is possible, not pulling us back and down to the old fights that have become so totally predictable.

Peace is never beyond the grasp of those willing to reach it.

So today we call for calm, for moderation, and for the voices of tolerance to prevail over the purveyors of hate. Our children should inherit our love, not our conflicts. I repeat the message I delivered at the historic and extraordinary summit in Saudi Arabia earlier this year: The Middle East is a region rich with culture, spirit, and history. Its people are brilliant, proud and diverse. Vibrant and strong.

But the incredible future awaiting this region is held at bay by bloodshed, ignorance and terror.

Vice President Pence will travel to the region in the coming days to reaffirm our commitment to work with partners throughout the Middle East to defeat radicalism that threatens the hopes and dreams of future generations.

It is time for the many who desire peace to expel the extremists from their midsts. It is time for all civilized nations and people to respond to disagreement with reasoned debate, not violence. And it is time for young and moderate voices all across the Middle East to claim for themselves a bright and beautiful future.

So today, let us rededicate ourselves to a path of mutual understanding and respect. Let us rethink old assumptions and open our hearts and minds to possible and possibilities.

And finally, I ask the leaders of the region political and religious, Israeli and Palestinian, Jewish and Christian and Muslim to join us in the noble quest for lasting peace.

Thank you. God bless you. God bless Israel. God bless the Palestinians and God bless the United States.

Thank you very much. Thank you.

COMPLEMENT:

Why Trump is right in recognizing Jerusalem as Israel’s capital

Alan Dershowitz
Washington Examiner

President Trump’s decision to recognize Jerusalem as Israel’s capital is a perfect response to former President Barack Obama’s benighted decision to change American policy by engineering the United Nations Security Council resolution declaring Judaism’s holiest places in Jerusalem to be occupied territory and a “flagrant violation under international law.” It was Obama who changed the status quo and made peace more difficult, by handing the Palestinians enormous leverage in future negotiations and disincentivizing them from making a compromised peace.

It had long been American foreign policy to veto any one-sided Security Council resolutions that declared Judaism’s holiest places to be illegally occupied. Obama’s decision to change that policy was not based on American interests or in the interests of peace. It was done out of personal revenge against Prime Minister Netanyahu and an act of pique by the outgoing president. It was also designed improperly to tie the hands of President-elect Trump. President Trump is doing the right thing by telling the United Nations that the United States now rejects the one-sided Security Council resolution.
So if there is any change to the status quo, let the blame lie where it should be: at the hands of Obama for his cowardly decision to wait until he was a lame-duck president to get even with Prime Minister Netanyahu. Trump deserves praise for restoring balance in negotiations with Israel and the Palestinians. It was Obama who made peace more difficult. It was Trump who made it more feasible again.
The outrageously one-sided Security Council resolution declared that “any changes to the 4 June 1967 lines, including with regard to Jerusalem,” have “no legal validity and constitutes a flagrant violation under international law.” This means, among other things, that Israel’s decision to build a plaza for prayer at the Western Wall — Judaism’s holiest site — constitutes a “flagrant violation of international law.” This resolution was, therefore, not limited to settlements in the West Bank, as the Obama administration later claimed in a bait-and-switch. The resolution applied equally to the very heart of Israel.
Before June 4, 1967, Jews were forbidden from praying at the Western Wall, Judaism’s holiest site. They were forbidden to attend classes at the Hebrew University at Mt. Scopus, which had been opened in 1925 and was supported by Albert Einstein. Jews could not seek medical care at the Hadassah Hospital on Mt. Scopus, which had treated Jews and Arabs alike since 1918. Jews could not live in the Jewish Quarter of Jerusalem, where their forbearers had built homes and synagogues for thousands of years.
These Judenrein prohibitions were enacted by Jordan, which had captured by military force these Jewish areas during Israel’s War of Independence, in 1948, and had illegally occupied the entire West Bank, which the United Nations had set aside for an Arab state. When the Jordanian government occupied these historic Jewish sites, they destroyed all the remnants of Judaism, including synagogues, schools, and cemeteries, whose headstones they used for urinals. Between 1948 and 1967, the United Nations did not offer a single resolution condemning this Jordanian occupation and cultural devastation.
When Israel retook these areas in a defensive war that Jordan started by shelling civilian homes in West Jerusalem, and opened them up as places where Jews could pray, study, receive medical treatment and live, the United States took the official position that it would not recognize Israel’s legitimate claims to Jewish Jerusalem.
It stated that the status of Jerusalem, including these newly liberated areas, would be left open to final negotiations and that the status quo would remain in place. That is the official rationale for why the United States refused to recognize any part of Jerusalem, including West Jerusalem, as part of Israel. That is why the United States refused to allow an American citizen born in any part of Jerusalem to put the words “Jerusalem, Israel” on his or her passport as their place of birth.
But even that ahistoric status quo was changed with Obama’s unjustified decision not to veto the Security Council Resolution from last December. The United Nations all of the sudden determined that subject to any further negotiations and agreements, the Jewish areas of Jerusalem recaptured from Jordan in 1967 are not part of Israel. Instead, they were territories being illegally occupied by Israel, and any building in these areas — including places for prayer at the Western Wall, access roads to Mt. Scopus, and synagogues in the historic Jewish Quarter — “constitutes a flagrant violation under international law.” If that indeed is the new status quo, then what incentives do the Palestinians have to enter negotiations? And if they were to do so, they could use these Jewish areas to extort unreasonable concessions from Israel, for which these now “illegally occupied” areas are sacred and non-negotiable.
Obama’s refusal to veto this one-sided resolution was a deliberate ploy to tie the hands of his successors, the consequence of which was to make it far more difficult for his successors to encourage the Palestinians to accept Israel’s offer to negotiate with no preconditions. No future president can undo this pernicious agreement since a veto not cast can never be retroactively cast. And a resolution once enacted cannot be rescinded unless there is a majority vote against it, with no veto by any of its permanent members, which include Russia and China, who would be sure to veto any attempt to undo this resolution.
Trump’s decision to officially recognize Jerusalem as Israel’s capital helps to restore the appropriate balance. It demonstrates that the United States does not accept the Judenrein effects of this bigoted resolution on historic Jewish areas of Jerusalem, which were forbidden to Jews. The prior refusal of the United States to recognize Jerusalem as Israel’s capital was based explicitly on the notion that nothing should be done to change the status quo of that city, holy to three religions. But the Security Council resolution did exactly that. It changed the status quo by declaring Israel’s de facto presence on these Jewish holy sites to be a “flagrant violation under international law” that “the U.N. will not recognize.”
Since virtually everyone in the international community acknowledges that any reasonable peace would recognize Israel’s legitimate claims to these and other areas in Jerusalem, there is no reason for allowing the U.N. resolution to make criminals out of every Jew or Israeli who sets foot on these historically Jewish areas. (Ironically, Obama prayed at what he regarded as the illegally occupied Western Wall.)
After the United Nations, at the urging of Obama, made it a continuing international crime for there to be any Israeli presence in disputed areas of Jerusalem, including areas whose Jewish provenance is beyond dispute, Trump was right to untie his own hands and to undo the damage wrought by his predecessor. Some have argued that the United States should not recognize Jerusalem because it will stimulate violence by Arab terrorists.
No American decision should ever be influenced by the threat of violence. Terrorists should not have a veto over American policy. If the United States were to give in to threat of violence, it would only incentivize others to threaten violence in response to any peace plan. So let’s praise Trump for doing the right thing by undoing the wrong thing Obama did at the end of his presidency. Alan Dershowitz

Diplomatie. Plusieurs pontes démocrates ont soutenu par le passé et soutiennent aujourd’hui la reconnaissance de la ville sainte comme capitale de l’État hébreu.

Valeurs actuelles

7 décembre 2017

La décision historique de Donald Trump de reconnaître Jérusalem comme capitale d’Israël a été condamnée quasi unanimement dans le monde entier, des chancelleries européennes aux pays arabes en passant par le pape François, mais a reçu toutefois des soutiens aux États-Unis, de la part des élus républicains mais aussi de plusieurs pontes démocrates du Capitole, alors que les parlementaires du parti de gauche restent divisés.

Le leader de la minorité démocrate au Sénat, Chuck Schumer, a ainsi conseillé en privé le président américain de déclarer la ville israélienne capitale “indivisible” de l’État hébreu. En 1995, une loi votée par le Congrès affirmait déjà que Jérusalem devait “rester une ville indivisible” et “être reconnue comme capitale de l’État d’Israël”, tout en autorisant le président à reporter le transfert de l’ambassade pour des raisons de sécurité nationale.

En octobre dernier, Chuck Schumer appelait encore Donald Trump à transférer l’ambassade de Tel Aviv à Jérusalem, arguant que cette décision allait “montrer au monde que les États-Unis reconnaissent définitivement Jérusalem comme la capitale d’Israël”. Le sénateur Ben Cardin, leader démocrate au sein de la commission aux Affaires étrangères, a lui aussi réitéré son soutien. “Jérusalem est la capitale d’Israël, il n’y a rien de nouveau”, a-t-il déclaré.

Les Clinton et Obama aussi

Par le passé, la candidate malheureuse à la Maison Blanche, Hillary Clinton, a elle-même défendu la position actuelle de Donald Trump. En 1999, alors First Lady, elle considérait ainsi Jérusalem comme la “capitale éternelle et indivisible d’Israël” et avait juré de se faire “un défenseur actif et engagé” du transfert de l’ambassade américaine, en cas d’élection au siège de sénateur de l’État de New York. Son mari Bill, alors candidat à la Maison Blanche, avait lui aussi promis, en 1992, de reconnaître Jérusalem comme capitale de l’État hébreu.

Plus récemment, le candidat démocrate Barack Obama avait, lui aussi, défendu l’actuelle décision du président Trump. “Tout accord négocié avec le peuple palestinien doit préserver l’identité d’Israël en tant qu’État juif, doté de frontières sûres, reconnues et défendables, déclarait-il, le 4 juin 2008, dans un discours prononcé devant l’AIPAC, principal lobby pro-israélien aux États-Unis. Et Jérusalem restera la capitale d’Israël et elle doit rester indivise.” Quelques heures, plus tard, le sénateur de l’Illinois en campagne rétropédalait face au tollé.


Antichristianisme: Ce qui reste de l’antisémitisme quand on a tout oublié (Will anti-christianism replace antisemitism as the new socialism of fools ?)

4 décembre, 2017

Fantastic Ruins with Saint Augustine and the Child (Francois de Nome aka Monsù Desiderio, 1623, The National Gallery, London)

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Mais, quand le Fils de l’homme viendra, trouvera-t-il la foi sur la terre? Jésus (Luc 18: 8)
Lorsque l’esprit impur est sorti d’un homme, il va par des lieux arides, cherchant du repos, et il n’en trouve point. Alors il dit: Je retournerai dans ma maison d’où je suis sorti; et, quand il arrive, il la trouve vide, balayée et ornée. Il s’en va, et il prend avec lui sept autres esprits plus méchants que lui; ils entrent dans la maison, s’y établissent, et la dernière condition de cet homme est pire que la première. Il en sera de même pour cette génération méchante. Jésus (Matthieu 12 : 43-45)
La civilisation atteindra la perfection le jour où la dernière pierre de la dernière église aura assommé le dernier prêtre. Attribué à Zola
Alors, l’abbé Marle sentit un monde finir et s’anéantir autour de lui. Ses complaisances n’avaient pu sauver la bourgeoisie menteuse, empoisonneuse, rongée du mal d’iniquité. Vainement il avait couvert son agonie du manteau de la religion, elle était morte en un dernier scandale. Et, de même, il avait eu beau se réfugier dans la lettre stricte du dogme, pour ne rien accorder aux vérités de la science dont il sentait le suprême assaut vainqueur en train de détruire le séculaire édifice du catholicisme. La science achevait de faire brèche, le dogme était finalement emporté, le royaume de Dieu allait être remis sur la terre, au nom de la justice triomphante. Une religion nouvelle, la religion de l’homme enfin conscient, libre et maître de son destin, balayait les anciennes mythologies, les symbolismes où s’étaient égarées les angoisses de sa longue lutte contre la nature. Après les temples des anciennes idolâtries, l’Église catholique disparaissait à son tour, aujourd’hui qu’un peuple fraternel mettait son bonheur certain en la seule force vivante de sa solidarité, sans avoir le besoin de tout un système politique de peines et de récompenses. Et le prêtre, depuis que le confessionnal et la sainte table étaient désertés, depuis que la nef se vidait de fidèles, entendait bien chaque jour, à sa messe les lézardes des murs s’agrandir, les charpentes des toits craquer davantage. C’était un continuel émiettement, un travail sourd de destruction, de ruine prochaine, dont il percevait les moindres petits bruits avant-coureurs. Puisqu’il n’avait pas réussi à convoquer les maçons, même pour les réparations urgentes, il lui fallait laisser l’œuvre de mort suivre son cours, aboutir à la fin naturelle de toutes choses  ; et il attendait simplement, il continuait à dire sa messe, en héros de la foi, seul avec son Dieu délaissé tandis que les voûtes se fendaient au-dessus de l’autel. Ce matin-là, l’abbé Marle remarqua qu’une immense crevasse nouvelle s’était produite, pendant la nuit, à la voûte de la nef. Et certain de l’effondrement attendu depuis des mois, il vint pourtant célébrer sa dernière messe, vêtu de ses habits sacerdotaux les plus riches. Très grand, très fort, avec son nez en bec d’aigle, il se tenait encore droit et ferme, malgré son grand âge. Il se passait de servants, il allait, il venait, disait les paroles sacramentelles, faisait les gestes consacrés, comme si une foule se fût pressée là, docile à sa voix. Et, dans l’abandon croissant, des chaises brisées gisaient seules sur les dalles, pareilles à ces sièges de jardin, lamentables noirs de moisissure, oubliés l’hiver sous la pluie. Des herbes poussaient au pied des colonnes, qui se couvraient de mousse. Tous les vents soufflaient par les vitres cassées, pendant que la grand-porte elle-même, descellée à demi, laissait pénétrer les bêtes du voisinage. Mais, par ce beau jour clair, le soleil surtout entrait en vainqueur, c’était comme un envahissement triomphal de la vie qui prenait possession de cette ruine tragique, où des oiseaux voletaient, où des avoines folles germaient jusque dans les manteaux de pierre des vieux saints. Et, dominant l’autel, un grand christ de bois peint et doré régnait encore, allongeait son corps blême et douloureux de supplicié, éclaboussé d’un sang noir, dont les gouttes ruisselaient comme des larmes. Pendant l’évangile, l’abbé Marle entendit un craquement plus fort. Des poussières, des débris de plâtre tombèrent sur l’autel. Puis, au moment de l’offertoire, le bruit recommença, déchirant d’une sécheresse sinistre, et il y eut un vacillement, comme si l’édifice oscillait quelques secondes, avant de s’écraser. Alors le prêtre, réunissant les forces dernières de sa foi, pour l’élévation, mit toute son âme à supplier Dieu de faire le miracle dont il attendait depuis tant de jours le resplendissement glorieux et sauveur. Si Dieu le voulait, l’église allait retrouver sa jeunesse vigoureuse, ses forts piliers soutenant la nef indestructible. Les maçons n’étaient point nécessaires, la toute-puissance divine suffisait, un sanctuaire magnifique renaîtrait, avec des chapelles d’or, des vitraux de pourpre, des boiseries merveilleuses, des marbres éclatants, tandis qu’un peuple de fidèles agenouillés chanterait le cantique de la résurrection, parmi des milliers de cierges, aux volées retentissantes des cloches. O Dieu de souveraineté et d’éternité, rebâtissez d’un geste votre maison auguste, vous seul pouvez la remettre debout, l’emplir de vos adorateurs reconquis, si vous ne voulez pas être anéanti vous-même sous ses décombres  ! Et, au moment ou le prêtre élevait le calice, ce ne fut pas le miracle demandé qui se produisit, ce fut l’anéantissement. Il se tenait là debout, les deux bras levés, dans un geste superbe d’héroïque croyance, provoquant son souverain Maître à mourir avec lui, si la fin du culte était venue. La voûte se fendit comme sous un coup de foudre, la toiture s’écroula dans un tourbillon de débris, avec un effroyable grondement de tonnerre. Ébranlé, le clocher oscilla, s’abattit à son tour achevant d’éventrer la nef, entraînant le reste des murailles disjointes. Et il ne demeura rien sous le clair soleil, qu’un tas énormes de gravats, dans lequel on ne retrouva même pas le corps de l’abbé Marle, dont les poussières de l’autel écrasé semblaient avoir mangé la chair et bu le sang. Et l’on ne retrouva rien non plus du grand christ de bois peint et doré, foudroyé lui aussi, tombé en poudre. Une religion encore était morte, le dernier prêtre disant sa dernière messe, dans la dernière église. Emile Zola (Travail, 1901)
Le monde moderne n’est pas mauvais : à certains égards, il est bien trop bon. Il est rempli de vertus féroces et gâchées. Lorsqu’un dispositif religieux est brisé (comme le fut le christianisme pendant la Réforme), ce ne sont pas seulement les vices qui sont libérés. Les vices sont en effet libérés, et ils errent de par le monde en faisant des ravages ; mais les vertus le sont aussi, et elles errent plus férocement encore en faisant des ravages plus terribles. Le monde moderne est saturé des vieilles vertus chrétiennes virant à la folie. Elles ont viré à la folie parce qu’on les a isolées les unes des autres et qu’elles errent indépendamment dans la solitude. Ainsi des scientifiques se passionnent-ils pour la vérité, et leur vérité est impitoyable. Ainsi des « humanitaires » ne se soucient-ils que de la pitié, mais leur pitié (je regrette de le dire) est souvent mensongère. G.K. Chesterton
Les athées ne commettent pas d’abominations au nom de l’athéisme. Richard Dawkins
Finally, there is the matter of atheism itself, Dawkins finds it incapable of belligerent intent — « why would anyone go to war for the sake of an absence of belief? » It is a peculiarity of our language that by war we generally mean a conflict between nations, or at least one in which both sides are armed. There has been persistent violence against religion — In the French Revolution, in the Spanish Civil War, in the Soviet Union, in China. In three of these instances the extirpation of religion was part of a program to reshape society by excluding certain forms of thought, by creating an absence of belief. Neither sanity nor happiness appears to have been served by these efforts. The kindest conclusion one can draw is that Dawkins has not acquainted himself with the history of modern authoritarianism. Marilynne Robinson
L’antisémitisme est le socialisme des imbéciles. Ferdinand Kronawetter  (attribué à August Bebel)
Le christianisme est une religion d’historiens. D’autres systèmes religieux ont pu fonder leurs croyances et leurs rites sur une mythologie à peu près extérieure au temps humain; pour livres sacrés, les chrétiens ont des livres d’histoire, et leurs liturgies commémorent, avec les épisodes de la vie terrestre d’un Dieu, les fastes de l’Eglise et des saints. Marc Bloch
L’inauguration majestueuse de l’ère « post-chrétienne » est une plaisanterie. Nous sommes dans un ultra-christianisme caricatural qui essaie d’échapper à l’orbite judéo-chrétienne en « radicalisant » le souci des victimes dans un sens antichrétien. (…) Jusqu’au nazisme, le judaïsme était la victime préférentielle de ce système de bouc émissaire. Le christianisme ne venait qu’en second lieu. Depuis l’Holocauste , en revanche, on n’ose plus s’en prendre au judaïsme, et le christianisme est promu au rang de bouc émissaire numéro un. (…) Le mouvement antichrétien le plus puissant est celui qui réassume et « radicalise » le souci des victimes pour le paganiser. (…) Comme les Eglises chrétiennes ont pris conscience tardivement de leurs manquements à la charité, de leur connivence avec l’ordre établi, dans le monde d’hier et d’aujourd’hui, elles sont particulièrement vulnérables au chantage permanent auquel le néopaganisme contemporain les soumet. René Girard
La vraie intégration, c’est quand des catholiques appelleront leur enfant Mohamed. Martin Hirsch
Le moyen le plus rapide de rendre l’Église d’Angleterre plus accueillante est de prier pour que le prince George soit béni un jour avec l’amour d’un beau jeune homme. Les chrétiens devraient prier pour que le prince George soit homosexuel afin de forcer l’Église d’Angleterre à soutenir le mariage entre personnes de même sexe. Un mariage royal pourrait régler les choses remarquablement facilement, bien que nous puissions devoir attendre 25 ans pour que cela se produise. Qui sait cela pourrait arriver plus tôt que par le succès par d’autres moyens? Rev. Kelvin Holdsworth
Raconte l’histoire de France. Comment sais-tu tout ça ? Si tu avais à résumer, en une phrase, une expression ou un mot l’histoire de France, qu’écrirais-tu personnellement ? Enquête Presses universitaires de Lyon
Particulièrement depuis les années 1970 et jusqu’à récemment en France, les instructions officielles, les manuels scolaires, les formations d’enseignants ont mis le récit à distance. (…) En dehors de la classe, en revanche, les élèves ont accès à un grand nombre de récits historiques de formes et de contenus variés, transmis dans le milieu familial, par la télévision, le cinéma, la littérature, des jeux vidéo, Internet, etc. Par ailleurs, le récit est redevenu central pour les historiens et pour ceux qui se préoccupent de l’apprentissage. Ricœur a, en 1983, souligné la dimension narrative des textes historiques et la place structurante de l’intrigue qui l’organise. La narratologie contemporaine a, de son côté, montré comment le récit est une stratégie de communication. Tandis que pour Jérôme Bruner, le récit est le moyen de donner forme à l’expérience, de comprendre le monde, de se l’approprier, de s’y projeter entre passé et devenir, à partir du monde présent. Il en conclut que le récit a à voir avec la culture car l’imitation dont il témoigne inscrit l’homme dans une culture. (…) Après avoir constitué une équipe de recherche internationale pluridisciplinaire (histoire, sociologie, narratologie, didactique), le recueil de récits de l’histoire nationale a été fait en 2011-2012 (…) Pour la France, le traitement quantitatif et qualitatif des 5823 récits recueillis a fait ressortir plusieurs thèmes. (…) Les thèmes finalement retenus ont été les personnages, le politique, les guerres, la religion, le territoire ainsi que l’origine, déclarée par les élèves, de leurs connaissances. (…) les jeunes, scolarisés en France, interrogés ont exprimé leur fierté de l’histoire nationale et une vision à la fois humaniste et optimiste de l’histoire de leur pays dans laquelle les guerres jouent un rôle décisif et le politique structure le sens de l’histoire tandis que le panthéon, marqué par certaines permanences, connaît aussi des évolutions et une mobilisation des personnages historiques de façon plus iconique que comme des acteurs aux actes bien identifiés. Par exemple, les élèves évoquant l’origine de l’histoire de France (tous ne le font pas), l’associent majoritairement aux Gaulois et à la Gaule (plus de 1700 récits) (…) Mais nombreux sont aussi ceux qui lui attribuent une autre origine (la Révolution française, la Première Guerre mondiale, par exemple) (…) La religion a par ailleurs une place limitée dans des récits très sécularisés montrant une méfiance à l’égard de la dimension temporelle du religieux. Enfin, contrairement à une de nos hypothèses, le territoire joue un rôle minime face à un récit très nationalisé. L’école, ses dispositifs et objets restent leur première source de savoir, d’après les élèves, mais la famille et certaines pratiques sociales jouent également un rôle. En revanche, Internet est peu identifié comme source de savoir historique. Françoise Lantheaume
On verra que, globalement, les élèves considèrent la religion comme un phénomène négatif. L’islam et le judaïsme sont beaucoup moins présents que le christianisme. Sébastien Urbanski
Michel Onfray se rend-il compte que presque tout ce qu’il dit ne provient d’aucune source, d’aucune archive, mais de mémoires ou d’écrits apocryphes pour la plupart publiés au XIXe siècle par l’historiographie catholique et royaliste ? (…) La récupération de ce patrimoine et des arguments de l’extrême droite est malhonnête car, comme auteur, Onfray exerce une certaine responsabilité : en l’absence de notes de bas de page et d’une bibliographie sérieuse, il ne donne jamais à ses lecteurs les moyens de vérifier ses affirmations. (…) Lorsqu’elles sont commises par un des auteurs les plus médiatiques et les plus aimés du grand public et qu’elles passent inaperçues dans la critique, ces révisions de l’Histoire et ces dérives idéologiques participent d’un lent travail de sape contre les valeurs démocratiques. Sans conduire à dénigrer l’ensemble des initiatives d’Onfray, elles doivent donc être dénoncées avec la plus grande fermeté. On ne peut être spécialiste de tout. Michel Onfray ferait bien d’en tirer quelques enseignements. Guillaume Mazeau
Un temps, avec les “cafés philo”, on a cru que la philosophie envahissait les bistrots. Ce Traité d’athéologie remet les pendules à l’heure : c’est bien le café du commerce qui a investi la philosophie. Laurent Dandrieu
La méthodologie s’appuie sur le principe de la préfiguration : tout est déjà dans tout avant même la survenue d’un événement. Cela lui a permis d’affirmer des choses extravagantes : qu’Emmanuel Kant était le précurseur d’Adolf Eichmann – parce que celui-ci se disait kantien (…) -, que les trois monothéismes (judaïsme, christianisme et islam) étaient des entreprises génocidaires, que l’évangéliste Jean préfigurait Hitler et Jésus Hiroshima, et enfin que les musulmans étaient des fascistes (…). Fondateurs d’un monothéisme axé sur la pulsion de mort, les juifs seraient donc les premiers responsables de tous les malheurs de l’Occident. A cette entreprise mortifère, M. Onfray oppose une religion hédoniste, solaire et païenne, habitée par la pulsion de vie. (…) il retourne l’accusation de « science juive » prononcée par les nazis contre la psychanalyse pour faire de celle-ci une science raciste : puisque les nazis ont mené à son terme l’accomplissement de la pulsion de mort théorisée par Freud, affirme-t-il, cela signifie que celui-ci serait un admirateur de tous les dictateurs fascistes et racistes. Mais Freud aurait fait pire encore : en publiant, en 1939, L’Homme Moïse et la religion monothéiste, c’est-à-dire en faisant de Moïse un Egyptien et du meurtre du père un moment originel des sociétés humaines, il aurait assassiné le grand prophète de la Loi et serait donc, par anticipation, le complice de l’extermination de son peuple. (…) Bien qu’il se réclame de la tradition freudo-marxiste, Michel Onfray se livre en réalité à une réhabilitation des thèses paganistes de l’extrême droite française. (…) On est loin ici d’un simple débat opposant les partisans et les adeptes de la psychanalyse, et l’on est en droit de se demander si les motivations marchandes ne sont pas désormais d’un tel poids éditorial qu’elles finissent par abolir tout jugement critique. Elisabeth Roudinesco
Hitler, disciple de saint Jean ! Michel Onfray
Gott mit uns procède des Écritures, notamment du Deutéronome, l’un des livres de la Torah. Michel Onfray
L’enseignement du fait religieux réintroduit le loup dans la bergerie : ce que les prêtres ne peuvent plus commettre ouvertement ils pourraient désormais le faire en douce, en enseignant les fables de l’Ancien et du Nouveau Testament, celles du Coran, et des Hadiths sous prétexte de permettre aux scolaires d’accéder plus facilement à Marc Chagall, à la Divine Comédie, à la Chapelle Sixtine ou à la musique de Ziryab. Michel Onfray
Enseigner le fait athée supposerait une archéologie du sentiment religieux : la peur, l’incapacité à regarder la mort en face, l’impossible conscience de l’incomplétude et de la finitude chez les hommes, le rôle majeur et moteur de l’angoisse existentielle. La religion, cette création de fiction, appellerait un démontage en bonne et due forme de ces placebos ontologiques – comme en philosophie on aborde la sorcellerie et la folie pour produire une définition de la raison. Michel Onfray
Trois millénaires témoignent, des premiers textes de l’Ancien Testament à aujourd’hui : l’affirmation d’un Dieu unique, violent, jaloux, querelleur, intolérant, belliqueux, a généré plus de haine, de sang, de morts, de brutalité que de paix. Michel Onfray
Les trois monothéismes, animés par une même pulsion de mort généalogique, partagent une série de mépris identiques : haine de la raison et de l’intelligence ; haine de la liberté ; haine de tous les livres au nom d’un seul ; haine de la vie ; haine de la sexualité, des femmes et du plaisir ; haine du féminin ; haine des corps, des désirs, des pulsions. En lieu et place de tout cela, judaïsme, christianisme et islam défendent : la foi et la croyance, l’obéissance et la soumission, le goût de la mort et la passion de l’au-delà, l’ange asexué et la chasteté, la virginité et la fidélité monogamique, l’épouse et la mère, l’âme et l’esprit. Autant dire la vie crucifiée et le néant célébré. (…) Les monothéismes n’aiment pas l’intelligence, les livres, le savoir, la science. À cela, ils ajoutent une forte détestation pour la matière et le réel, donc toute forme d’immanence. Michel Onfray
Des millions de morts, des millions de morts sur tous les continents, pendant des siècles, au nom de Dieu, la bible dans une main, le glaive dans l’autre : l’Inquisition, la torture, la question; les croisades, les massacres, les pillages, les viols, les pendaisons, les exterminations, les bûchers; la traite des noirs, l’humiliation, l’exploitation, le servage, le commerce des hommes, des femmes et des enfants; les génocide, les ethnocides des conquistadores très chrétiens, certes, mais aussi, récemment, du clergé rwandais aux côtés des exterminateurs hutus; le compagnonnage de route avec tous les fascismes du XXième siècle, Mussolini, Pétain, Hitler, Pinochet, Salazar, les colonels de la Grèce, les dictateurs d’Amérique du Sud; etc… Des millions de morts pour l’amour du prochain. Michel Onfray
A l’heure où se profile un ultime combat – déjà perdu… – pour défendre les valeurs des Lumières contre les propositions magiques, il faut promouvoir une laïcité post-chrétienne, à savoir athée, militante et radicalement opposée à tout choix de société entre le judéo-christianisme occidental et l’islam qui le combat. Ni la Bible, ni le Coran. Aux rabbins, aux prêtres, aux imams, ayatollahs et autres mollahs, je persiste à préférer le philosophe. A toutes ces théologies abracadabrantesques, je préfère en appeler aux pensées alternatives à l’historiographie philosophique dominante : les rieurs, les matérialistes, les radicaux, les cyniques, les hédonistes, les athées, les sensualistes, les voluptueux. Ceux-là savent qu’il n’existe qu’un monde et que toute promotion d’un arrière-monde nous fait perdre l’usage et le bénéfice du seul qui soit. Péché réellement mortel. Michel Onfray
On connaît les rapports entretenus par le Vatican avec le national-socialisme […] On connaît moins bien la défense faite par Adolf Hitler de Jésus, du Christ, du christianisme, de l’Église… La lecture de Mon combat suffit pour constater de visu la fascination du Führer pour le Jésus chassant les marchands du Temple et pour l’Église capable d’avoir construit une civilisation européenne, voire planétaire. Michel Onfray
La civilisation judéo-chrétienne se construit sur une fiction: celle d’un Jésus n’ayant jamais eu d’autre existence qu’allégorique, métaphorique, symbolique, mythologique. Il n’existe de ce personnage aucune preuve tangible en son temps. Michel Onfray
Il fallut, pour cette transmutation du concept de Jésus en or religieux, l’action d’un homme qui eut un corps véritable, lui, mais un corps défaillant. J’ai nommé Paul de Tarse. Paul fit de Jésus le doux un Christ à l’épée. Et le tranchant de cette épée ruisselle de sang pendant plus de mille ans. Michel Onfray
L’Etat chrétien, totalitaire (…) est également terroriste. Michel Onfray
Comme Mussolini, Hitler entend faire de l’Eglise catholique un partenaire pour ce projet antisémite. Elle ne dira pas non. Pie XII dira même plutôt oui. Michel Onfray
(Vatican II) est un camouflet pour Pie XII, certes, mais aussi, et surtout, pour plus d’un millénaire d’Eglise catholique, apostolique et romaine. Car, depuis l’empereur Constantin, elle a justifié: l’usage du glaive contre l’adversaire; le recours aux autodafés des livres non chrétiens; les pogroms antisémites (…). Ce concile était une bombe. Michel Onfray
Tout est fait pour que l’on ne soit pas adulte. Quand je vois ces grands adultes sur des trottinettes en train d’écouter des trucs avec des écouteurs et avec des tatouages partout, cela me déplaît. Plus personne n’est adulte aujourd’hui. (…) Quand on a des enfants aujourd’hui, on ne cherche plus à les cultiver, mais à les amuser. (…) les enfants sont faits pour devenir des adultes et les adultes ne sont pas faits pour rester des enfants. Michel Onfray
« Jésus, reviens ! » Étonnant trait d’ironie au cœur de Décadence. L’apostrophe tranche radicalement avec la ligne générale de Michel Onfray : d’abord parce que, selon lui, Jésus n’a pas existé. La naissance même du Christ est une fiction complète, le délire d’une secte qui haïssait tellement la sexualité qu’elle s’est imaginé pour Dieu un enfant né sans union. Cette affirmation catégorique, que l’auteur n’accepte de suspendre de façon hypothétique qu’une seule fois dans la suite du livre, est le point de départ qui ouvre sa démonstration : 600 pages d’une histoire dense, énergique, serrée… Le Point
Depuis plusieurs décennies, Michel Onfray, professeur de lycée reconverti en philosophe de salon, enchaîne les livres, les conférences et les plateaux télé avec un talent médiatique digne de tous les éloges : la voix onctueuse et le style fluide ont le don de réconcilier le grand public avec la philosophie ou du moins ce qu’il en dit. Au contraire des philosophes ordinaires, qui posent des questions, lui choisit d’asséner des certitudes. Dès 2005, il s’est attiré un réel succès avec son Traité d’athéologie (Grasset), dans lequel il répète à l’envi que tous les maux de la Terre viennent des monothéismes. Que lui-même cherche son épanouissement dans un athéisme éclairé, quoi de plus légitime ? Mais a-t-il pour autant besoin de noircir les opinions contraires ? Sa démarche est d’autant plus contestable qu’elle travestit l’Histoire de la façon la plus fantaisiste qui soit. Exalter dans ledit Traité d’athéologie les bienfaits de l’athéisme institutionnel sans dire un seul mot de ses grands zélateurs que furent Lénine, Staline, Mao, Pol Pot ou encore les radicaux mexicains relève d’un étrange oubli sélectif. Et qualifier les croisades d’il y a neuf siècles de « crime contre l’humanité » constitue un anachronisme de la pire espèce… Dans un nouvel essai, Décadence (Flammarion, 2017), l’auteur renouvelle ses assertions et même imagine d’hypothétiques compromissions entre Hitler et le pape Pie XII. Hérodote
La Torah contient une malédiction portée contre les pendus (Dt 21, 23 …); or la crucifixion était alors assimilée à une pendaison. Il est donc impensable que des Juifs aient pu forger le mythe d’un Messie « pendu » au bois de la croix, quand l’attente était celle d’un Messie royal ou sacerdotal. C’eut été pousser le défi un peu loin. Bernard Pouderon
Ce qu’il y a de plus contestable, méthodologiquement, c’est que la narration adopte un découpage chronologique mais que les chapitres sont de véritables fourre-tout, bourrés d’anachronismes au hasard d’associations d’idées. On s’étonne de voir la figure du Juif errant invoquée à l’appui de la thèse d’un antisémitisme daté de 130 et rapproché d’une malédiction de Jésus sur son Chemin de croix, sortie d’une « source évangélique » qu’on ne connait pas et qui n’est pas citée. Marie-Françoise Balez
La phrase (…) résonne comme en écho avec les fureurs actuelles: hier l’Eglise et la foi chrétienne, aujourd’hui les poseurs de bombes. Or, s’il es indéniable que l’Eglise médiévale était une contruction idéologique totale, englobante, objet de croyance en elle-même, et que la violence des châtiments terrestres était conçue comme exemplaire, les siècles de pastorale n’ont pas reposé uniquement sur la crainte. La seule lecture de quelques rares textes (principalement le Directoire des inquisiteurs d’Eymeric et le Marteau des sorcières) sans consultation d’autres sources ni de travaux d’historiens, mène à une accumulation d’erreurs: ainsi loin d’être une « justice de classe » (p. 254) la justice inquisitoriale n’épargna pas les élites et la chasse aux sorcières ne se limita pas à la persécution des guérisseuses ou des femmes insoumises: la répression de la déviance fut autant politique tout autant que religieuse, et les pouvoirs laïques y jouèrent un rôle majeur en usant de la force de l’aveu – mais de cela, Michel Onfray passe totalement à côté. Ludocvic Viallet
Les choses se gâtent lorsqu’Onfray commence à parler du fascisme. Il en fait, contre toute évidence historique, une version contre-révolutionnaire du bolchevisme, en fait inspirée du christianisme. Pour sauver le matérialisme athée malgré le goulag, il faut expliquer que l’anti-goulag s’est appuyé sur toute une histoire césaro-papiste, dans la lignée de Constantin. Les chrétiens ont dénoncé le racisme nazi bien avant la gauche, dans les années 1930, mais Onfray ne veut rien en savoir ; les chrétiens ont été décisifs dans la construction de réseaux de sauvetage de Juifs sur tout le territoire national (voir les travaux de Limore Yagil) mais notre prof expulse ce fait de sa construction intellectuelle. (…) Peu importent les faits pour Onfray. On connaît de mieux en mieux l’immense effort de sauvetage de Juifs persécutés par Pie XII ; il préfère affirmer que Pacelli n’a rien fait. On prend de plus en plus la mesure de l’antichristianisme hitlérien, fanatique, viscéral, qui devait rester dissimulé tant que la guerre n’était pas finie. Or Onfray tombe dans le panneau de la propagande hitlérienne ; il prétend faire de Hitler un catholique, un peu anticlérical mais héritier de Constantin, des croisades et de la doctrine de la « guerre juste ». C’est sans doute au nom de saint Augustin et de saint Thomas que Hitler voulait tuer tous les handicapés et les personnes atteintes de maladie mentale ? Que des milliers de prêtres et des centaines de milliers de chrétiens européens, à commencer par les Polonais, ont été persécutés, déportés, exterminés ? Que le commandement « Tu ne tueras pas » devait être éradiqué de la conscience occidentale, d’abord en tuant tous les Juifs puis en lançant l’arrestation du pape et une persécution généralisée de l’Église catholique ? Edouard Husson
Michel Onfray conteste l’existence historique de Jésus, une thèse qui a fait parler d’elle au XIXe siècle et au début du XXe, mais qui n’est plus soutenue par aucun historien. Le Jésus de Michel Onfray est tellement fantasmé – vu à travers des écrits apocryphes, des œuvres d’art très postérieures à l’époque de sa prédication… – qu’on a l’impression que tout a été retenu sauf, précisément, ce qui permet d’avoir des informations exploitables du point de vue de l’historien. C’est très curieux : cela consiste à prendre les sources les moins fiables ou ce qui n’a même pas le statut de source pour dire : « Voilà, il y a toute cette élaboration fictive autour de Jésus, donc Jésus n’existe pas. » Or des sources fiables existent bien, même si elles doivent être interprétées selon des méthodes scientifiques éprouvées. Par ailleurs, on peut très bien faire de l’élaboration fictive à partir d’un personnage qui a existé, c’est le cas de bien des figures historiques. Regardez Alexandre le Grand, Charlemagne… (…) Selon Onfray, le langage antisémite qui a servi aux nazis trouverait ses origines chez saint Paul. Historiquement, c’est totalement infondé. L’antijudaïsme chrétien a pu hélas ! contribuer chez certaines personnes à faire accepter l’antisémitisme nazi, mais la continuité massive que Michel Onfray affirme n’est appuyée sur aucune source. Ce n’est pas non plus de la philosophie de l’Histoire, puisqu’il n’y a aucun raisonnement digne de ce nom. On est dans le domaine de l’amalgame au service d’une propagande. Je ne me prononce pas sur la philosophie de l’Histoire d’Onfray en général, je dis simplement que sur cette affirmation précise, notamment lorsqu’il évoque Hitler comme un exemple de catholique, on passe dans le domaine de l’absurde. Le texte de Mein Kampf qu’il cite n’a strictement rien de chrétien : il témoigne d’une totale incompréhension du personnage de Jésus. Et puis, Onfray passe sous silence l’antichristianisme des nazis et l’engagement de nombreux chrétiens contre le nazisme. (…) Ces propos sont intégrés à une grande fresque épique. Décadence est le second volume de ce que Michel Onfray présente comme une « Brève encyclopédie du monde ». Le premier volume était Cosmos, le troisième devrait s’intituler Sagesse. ­Décadence est le volume dédié à la philosophie de l’Histoire. Ce livre a donc des dimensions et une construction qui peuvent donner l’impression qu’il s’agit d’un ouvrage d’érudition et de réflexion. Or, en ce qui concerne le christianisme antique – et je ne me prononce que sur ce domaine qui m’est familier, en ayant lu ce livre de très près, ligne à ligne, en mettant en fiches tout ce que j’y ai trouvé sur les premiers siècles chrétiens –, on est de toute évidence dans une démarche qui ne tient absolument pas compte des faits dans leur ensemble, des nuances, des sources, de l’état actuel des connaissances… L’ouvrage est volumineux, il est porté par un certain souffle rédactionnel, avec une très grande sûreté de ton, qui frise un peu le dogmatisme. Mais en ce qui me concerne, pour ma spécialité, on en est à un taux d’erreurs et d’affirmations insoutenables que, sans exagération, j’estime à environ 80%. Dans un livre, il y a toujours des erreurs. Mais ici, le nombre d’affirmations factuellement fausses ou abusivement générales, de rapprochements incongrus atteint des proportions inédites. Même lorsque certains faits évoqués par Onfray sont avérés, la manière de les présenter est tendancieuse. Prenez le meurtre ­d’Hypatie, cette philosophe d’Alexandrie assassinée en 415 par des chrétiens déchaînés. Cet épisode est honteux. Mais le problème, c’est qu’Onfray ne dit pas : « Des chrétiens ont tué Hypatie. » Il prétend que ce sont les chrétiens qui ont commis ce meurtre atroce. À chaque fois que certains chrétiens commettent des violences, il écrit « les chrétiens »?. (…)  ce que je reproche à Michel Onfray, ce n’est pas la critique du christianisme. Ce qui me gêne, c’est que ce qui se présente chez lui comme une critique n’en est pas une, car il fait abstraction de toutes les précautions méthodologiques qui s’imposent. Chez lui, dès que les chrétiens entrent en scène, tout est négatif. Ce qui est frappant dans Décadence, c’est qu’il n’y a pas la moindre nuance, aucune circonstance atténuante, pas de bénéfice du doute. Rien. Les chrétiens ont toujours tort. Lorsqu’il y a deux hypothèses historiques sur un sujet, Onfray prend toujours celle qui est défavorable aux chrétiens sans mentionner l’existence de l’autre. En travaillant sur son texte, je me suis dit : si j’étais totalement ignorant du christianisme, en lisant ce livre, je penserais que, vraiment, les chrétiens sont des salauds et ne valent pas mieux que les nazis. Je détesterais les chrétiens. [sur] les Pères de l’Église (…) Il dresse une sorte de catalogue de noms, de questions discutées par eux, de problèmes théo­logiques, pour conclure que, au fond, les Pères de l’Église, c’est nul. Il dit « trop de noms, trop de titres ». C’est le fameux « Too many notes ! » que l’empereur Léopold lance à Mozart dans le film de Miloš Forman. Michel Onfray se permet de juger les Pères en bloc, sans, de toute évidence, les avoir étudiés sérieusement. Ce qu’il prouve en faisant cela, c’est donc d’abord son ignorance. Il parle des Pères comme d’un trou noir dans l’histoire intellectuelle de l’Occident. « Tant d’intelligence au service de tant de bêtises », écrit-il. Pour lui, les questions théologiques ne sont que des bêtises. Méthodologiquement, c’est fâcheux. Je ne considère pas, moi, en lisant Onfray, que son antichristianisme rendrait son livre inutile. Je le lis d’abord scrupuleusement, avant de porter un jugement précis et argumenté. (…) Michel Onfray, en allant chercher des auteurs peu connus, en mettant en avant des anecdotes inattendues, semble exhumer des pans de connaissance cachés ou oubliés. Le grand public peut se laisser impressionner. Les spécialistes, eux, ne sont pas dupes. Jean-Marie Salamito

Vous avez dit nouveau socialisme des imbéciles ?

Affirmations factuellement fausses, généralisations abusives, rapprochements incongrus, présentation tendancieuse de faits avérés, confusions, extrapolations et interprétations arbitraires,  amplifications dramatiques, chiffres trompeurs, déformations de la réalité historique, anachronismes, grossiers amalgames, citations d’ouvrages franchement datés, absences de notes,  …

A l’heure où, charité chrétienne oblige, le même pasteur anglican écossais qui avait fait lire le Coran en plein service de l’Epiphanie …

Appelle à présent à prier, pour faire avancer la cause homosexuelle, pour que le petit prince George d’Angleterre soit homosexuel …

Quand il y a quelques années un haut fonctionnaire français appelait, intégration oblige, les catholiques à nommer leurs enfants Mohammed …

Et qu’un cadre du parti socialiste français se voit très justement  mis à pied pour un montage antisémite d’un autre âge …

Comment ne pas voir …

L’évident parallèle, hasard du calendrier  confirmé par  leur recension conjointe dans le dernier numéro de la revue chrétienne Codex …

Entre la parution d’une enquête sur les connaissances historiques des élèves français montrant la place non seulement limitée mais la véritable défiance dans le récit national de nos jeunes pour une religion associée au passé, au pouvoir et à l’intolérance  …

Et la nouvelle déconstruction en règle que sortait au même moment notre Michel Onfray  national contre 2 000 ans d’une civilisation chrétienne …

Réduite, comme son fondateur, à une pure mythologie juste bonne à justifier la domination d’un Occident fait d’antisémitisme, de mépris du corps et d’asservissement de la raison …

Mais aussi comme le confirme l’historien Jean-Marie Salamito …

Le plus parfait exemple de ce que disait René Girard du post-christianisme actuel …

Voué dès lors qu’Auschwitz en avait irrémédiablement condamné l’expression ouverte …

A remplacer l’antisémitisme de naguère non tant par un anti-christianisme …

Que par un ultra-christianisme toujours plus caricatural ?

Idées

Jean-Marie Salamito recadre Michel Onfray

Dans Monsieur Onfray au pays des mythes, Jean-Marie Salamito, professeur d’histoire du christianisme ancien à l’université Paris-IV-Sorbonne, s’inquiète des erreurs, approximations et généralisations de l’auteur de Décadence à propos du christianisme.

Spécialiste du christianisme antique, Jean-Marie Salamito est connu pour ses travaux académiques et éditoriaux, dont récemment, avec les professeurs Bernard Pouderon et Vincent Zarini, un volume de la Pléiade sur les Premiers écrits chrétiens. En 2009, il avait déjà interrogé dans les Chevaliers de l’apocalypse (DDB) les présupposés du documentaire de Jérôme Prieur et Gérard ­Mordillat, l’Apocalypse, diffusé sur Arte. Cette fois-ci, l’universitaire entreprend de regarder de plus près ce que Michel Onfray dit du christianisme ancien dans son dernier ouvrage, Décadence (Flammarion). Apparemment, le philosophe le plus médiatisé de France n’a pas beaucoup changé sa méthode depuis son fameux Traité d’athéologie (Grasset, 2005). Entretien.

Vous écrivez dans votre livre, à propos des considérations de Michel Onfray sur le christianisme antique, qu’il « s’attaque à des moulins qu’il a lui-même bâtis ». Que voulez-vous dire ?

Cette formule m’est venue très vite à l’esprit, quand je lisais les pages où Michel Onfray conteste l’existence historique de Jésus, une thèse qui a fait parler d’elle au XIXe siècle et au début du XXe, mais qui n’est plus soutenue par aucun historien. Le Jésus de Michel Onfray est tellement fantasmé – vu à travers des écrits apocryphes, des œuvres d’art très postérieures à l’époque de sa prédication… – qu’on a l’impression que tout a été retenu sauf, précisément, ce qui permet d’avoir des informations exploitables du point de vue de l’historien. C’est très curieux : cela consiste à prendre les sources les moins fiables ou ce qui n’a même pas le statut de source pour dire : « Voilà, il y a toute cette élaboration fictive autour de Jésus, donc Jésus n’existe pas. » Or des sources fiables existent bien, même si elles doivent être interprétées selon des méthodes scientifiques éprouvées. Par ailleurs, on peut très bien faire de l’élaboration fictive à partir d’un personnage qui a existé, c’est le cas de bien des figures historiques. Regardez Alexandre le Grand, Charlemagne…

Le nombre d’affirmations factuellement fausses ou abusivement générales atteint des proportions inédites.

À propos de la manière dont Michel Onfray aborde la question de l’antisémitisme, vous dites : « Ce n’est pas de l’histoire, ce n’est pas même de la philosophie de l’Histoire, c’est de la calomnie. »

Selon Onfray, le langage antisémite qui a servi aux nazis trouverait ses origines chez saint Paul. Historiquement, c’est totalement infondé. L’antijudaïsme chrétien a pu hélas ! contribuer chez certaines personnes à faire accepter l’antisémitisme nazi, mais la continuité massive que Michel Onfray affirme n’est appuyée sur aucune source. Ce n’est pas non plus de la philosophie de l’Histoire, puisqu’il n’y a aucun raisonnement digne de ce nom. On est dans le domaine de l’amalgame au service d’une propagande. Je ne me prononce pas sur la philosophie de l’Histoire d’Onfray en général, je dis simplement que sur cette affirmation précise, notamment lorsqu’il évoque Hitler comme un exemple de catholique, on passe dans le domaine de l’absurde. Le texte de Mein Kampf qu’il cite n’a strictement rien de chrétien : il témoigne d’une totale incompréhension du personnage de Jésus. Et puis, Onfray passe sous silence l’antichristianisme des nazis et l’engagement de nombreux chrétiens contre le nazisme.

Les critiques qu’adresse Michel Onfray au christianisme peuvent sembler convenues : antisémitisme, violence, mépris du corps… Pourquoi s’en émouvoir plus que d’habitude ?

Ces propos sont intégrés à une grande fresque épique. Décadence est le second volume de ce que Michel Onfray présente comme une « Brève encyclopédie du monde ». Le premier volume était Cosmos, le troisième devrait s’intituler Sagesse. ­Décadence est le volume dédié à la philosophie de l’Histoire. Ce livre a donc des dimensions et une construction qui peuvent donner l’impression qu’il s’agit d’un ouvrage d’érudition et de réflexion. Or, en ce qui concerne le christianisme antique – et je ne me prononce que sur ce domaine qui m’est familier, en ayant lu ce livre de très près, ligne à ligne, en mettant en fiches tout ce que j’y ai trouvé sur les premiers siècles chrétiens –, on est de toute évidence dans une démarche qui ne tient absolument pas compte des faits dans leur ensemble, des nuances, des sources, de l’état actuel des connaissances… L’ouvrage est volumineux, il est porté par un certain souffle rédactionnel, avec une très grande sûreté de ton, qui frise un peu le dogmatisme. Mais en ce qui me concerne, pour ma spécialité, on en est à un taux d’erreurs et d’affirmations insoutenables que, sans exagération, j’estime à environ 80%. Dans un livre, il y a toujours des erreurs. Mais ici, le nombre d’affirmations factuellement fausses ou abusivement générales, de rapprochements incongrus atteint des proportions inédites. Même lorsque certains faits évoqués par Onfray sont avérés, la manière de les présenter est tendancieuse. Prenez le meurtre ­d’Hypatie, cette philosophe d’Alexandrie assassinée en 415 par des chrétiens déchaînés. Cet épisode est honteux. Mais le problème, c’est qu’Onfray ne dit pas : « Des chrétiens ont tué Hypatie. » Il prétend que ce sont les chrétiens qui ont commis ce meurtre atroce. À chaque fois que certains chrétiens commettent des violences, il écrit « les chrétiens ».

Si j’étais totalement ignorant du christianisme, en lisant ce livre, je penserais que, vraiment, les chrétiens sont des salauds.

Vous évoquez d’ailleurs une « présomption de culpabilité à l’égard des chrétiens ». On pourrait vous objecter qu’on a bien le droit de critiquer les chrétiens et le christianisme…

Bien entendu ! Mais ce que je reproche à Michel Onfray, ce n’est pas la critique du christianisme. Ce qui me gêne, c’est que ce qui se présente chez lui comme une critique n’en est pas une, car il fait abstraction de toutes les précautions méthodologiques qui s’imposent. Chez lui, dès que les chrétiens entrent en scène, tout est négatif. Ce qui est frappant dans Décadence, c’est qu’il n’y a pas la moindre nuance, aucune circonstance atténuante, pas de bénéfice du doute. Rien. Les chrétiens ont toujours tort. Lorsqu’il y a deux hypothèses historiques sur un sujet, Onfray prend toujours celle qui est défavorable aux chrétiens sans mentionner l’existence de l’autre. En travaillant sur son texte, je me suis dit : si j’étais totalement ignorant du christianisme, en lisant ce livre, je penserais que, vraiment, les chrétiens sont des salauds et ne valent pas mieux que les nazis. Je détesterais les chrétiens.

Sur la manière dont il aborde la patristique, vous écrivez : « Il méprise ce qu’il ignore. »

Entendons-nous : je n’ai pas supposé a priori que Michel Onfray ne connaissait pas les Pères de l’Église, j’ai lu ce qu’il a écrit à leur propos. Que fait-il ? Il dresse une sorte de catalogue de noms, de questions discutées par eux, de problèmes théo­logiques, pour conclure que, au fond, les Pères de l’Église, c’est nul. Il dit « trop de noms, trop de titres ». C’est le fameux « Too many notes ! » que l’empereur Léopold lance à Mozart dans le film de Miloš Forman. Michel Onfray se permet de juger les Pères en bloc, sans, de toute évidence, les avoir étudiés sérieusement. Ce qu’il prouve en faisant cela, c’est donc d’abord son ignorance. Il parle des Pères comme d’un trou noir dans l’histoire intellectuelle de l’Occident. « Tant d’intelligence au service de tant de bêtises », écrit-il. Pour lui, les questions théologiques ne sont que des bêtises. Méthodologiquement, c’est fâcheux. Je ne considère pas, moi, en lisant Onfray, que son antichristianisme rendrait son livre inutile. Je le lis d’abord scrupuleusement, avant de porter un jugement précis et argumenté.

Je suis désolé de devoir dire que beaucoup de pages de Décadence relèvent du café du Commerce.

Une des clés du succès de Michel Onfray est peut-être justement d’oser dire clairement des choses que d’autres intellectuels, plus scrupuleux, n’affirmeraient jamais. C’est sa force…

Il y a, en effet, chez Onfray quelque chose de l’Hernani de Victor Hugo : « Une force qui va. » Mais si je m’en tiens à ce qu’il écrit sur ce que je connais, je constate que cette force, il l’utilise à dire des choses fausses. Si d’autres ne disent pas ces choses, ce n’est peut-être pas qu’ils n’osent pas, mais tout simplement qu’ils savent qu’elles sont fausses. Dire qu’après Marc Aurèle il n’y a plus de philosophie pendant mille ans est insoutenable. Quand on travaille sur des auteurs, la première chose qui s’impose est d’avoir d’eux une connaissance de première main : on les lit vraiment, on regarde de près et alors seulement on se prononce. Mais faire des grands raccourcis comme cela… À la limite, ne travaillons plus ! Allons au bistrot, refaisons le monde en jugeant l’Histoire, la culture, la philosophie et des civilisations entières… Je suis désolé de devoir dire que beaucoup de pages de Décadence relèvent du café du Commerce.

En attendant, Michel Onfray est un des rares intellectuels qui réussit à parler au grand public d’auteurs qu’on ne fréquente guère, en dehors des spécialistes. Il participe en quelque sorte à une entreprise d’éducation populaire, qu’il revendique.

Qui entend parler des Pères de l’Église ? Peu de monde, en effet… Michel Onfray, en allant chercher des auteurs peu connus, en mettant en avant des anecdotes inattendues, semble exhumer des pans de connaissance cachés ou oubliés. Le grand public peut se laisser impressionner. Les spécialistes, eux, ne sont pas dupes. En ce qui me concerne, c’est en pensant au grand public que j’ai écrit ce livre. Onfray lui-même, un jour, a expliqué dans une interview que ce qui l’intéressait, c’étaient « les gens ».

Je dis exactement la même chose. Je me sens absolument responsable, dans mon domaine, de la diffusion du savoir et des mises au point à faire pour le maximum de gens. C’est pour ça que j’ai écrit ce livre, Monsieur Onfray au pays des Mythes. Réponses sur Jésus et le christianisme, ce qui n’est pas forcément simple quand on est habitué aux travaux académiques. Moi non plus je n’ai pas envie de me retrouver parmi des intellectuels qui vivraient à l’écart du monde. Je suis intimement convaincu que le partage du savoir et de la réflexion est indispensable dans une démocratie. Et les raccourcis, les amalgames, les erreurs, les arguments d’autorité sont dangereux pour elle. Étant un enseignant-­chercheur, je plaide pour la diffusion de la connaissance, contre les livres qui éblouissent au lieu d’éclairer, qui subjuguent au lieu de libérer.

Le magicien du vide
Michel Onfray a changé. C’est du moins ce qu’on dit depuis que le philosophe le plus lu de France déplaît à ceux qui, autrefois, se délectaient de son audace « hédoniste » et « libertaire ». En gros, il était de gauche, le voici de droite. Certains s’en réjouissent, d’ailleurs. Rémi Lélian, lui, contemple le phénomène et tente de dégonfler la baudruche à la suite d’autres, comme Matthieu Baumier (Anti-Traité d’athéologie, 2005) ou Michael Paraire (Michel Onfray, une imposture intellectuelle, 2013). Quiconque se met à lire de près Onfray se persuade très vite que la soupe servie est, malgré son épaisseur, fort peu nourrissante. C’est qu’Onfray a réussi cette prouesse de faire passer les erreurs, ses approximations, voire l’absurdité, comme des vertus « puisqu’il écrit pour que le peuple le comprenne » ! Dès lors, la critique est désarmée. Onfray « répond café du commerce quand on lui parle philosophie et philosophie quand on lui parle café du commerce ». Sa soi-disant évolution n’est tout compte fait que le fruit d’un système qui ne peut prospérer que sur le vide. L’auteur de Cosmos et de Décadence sert ce que le peuple attend, précédant ses désirs avec un instinct d’une remarquable sûreté. Comme un magicien qui, lui aussi, se meut entre le vide de ses passes et le désir de son assistance. J.A.

> Michel Onfray, la raison du vide, de Rémi Lélian, éd. Pierre-Guillaume de Roux, 15,90€.

> À lire

Monsieur Onfray au pays des Mythes, de Jean-Marie Salamito, Salvator, 15 €.

Voir également:

Décadence

Edouard Husson

Hérodote

L’historien Édouard Husson, spécialiste de la Shoah et du nazisme, s’est penché sur le nouvel essai de Michel Onfray, Décadence (Flammarion, 2017). Avec quelques autres universitaires, il a livré son analyse au magazine Codex #03 (printemps 2017).

Nous reproduisons son texte ci-après avec son aimable autorisation…

Depuis plusieurs décennies, Michel Onfray, professeur de lycée reconverti en philosophe de salon, enchaîne les livres, les conférences et les plateaux télé avec un talent médiatique digne de tous les éloges : la voix onctueuse et le style fluide ont le don de réconcilier le grand public avec la philosophie ou du moins ce qu’il en dit. Au contraire des philosophes ordinaires, qui posent des questions, lui choisit d’asséner des certitudes.

Dès 2005, il s’est attiré un réel succès avec son Traité d’athéologie (Grasset), dans lequel il répète à l’envi que tous les maux de la Terre viennent des monothéismes. Que lui-même cherche son épanouissement dans un athéisme éclairé, quoi de plus légitime ? Mais a-t-il pour autant besoin de noircir les opinions contraires ? Sa démarche est d’autant plus contestable qu’elle travestit l’Histoire de la façon la plus fantaisiste qui soit.

Exalter dans ledit Traité d’athéologie les bienfaits de l’athéisme institutionnel sans dire un seul mot de ses grands zélateurs que furent Lénine, Staline, Mao, Pol Pot ou encore les radicaux mexicains relève d’un étrange oubli sélectif. Et qualifier les croisades d’il y a neuf siècles de « crime contre l’humanité » constitue un anachronisme de la pire espèce…

Dans un nouvel essai, Décadence (Flammarion, 2017), l’auteur renouvelle ses assertions et même imagine d’hypothétiques compromissions entre Hitler et le pape Pie XII. Voici ce qu’en dit l’historien Édouard Husson, spécialiste de la Shoah et du nazisme :

Édouard Husson : « Onfray tombe dans le panneau de la propagande hitlérienne »

Michel Onfray me rappelle mon professeur de philosophie de khâgne. Il mélangeait allègrement une information aux apparences encyclopédiques et des thèses passionnées qui relevaient de la croyance plus que de la raison. La religion d’Onfray se trouve dans le De Natura Rerum du poète épicurien Lucrèce.

Régulièrement, cet auteur pas antipathique mais un peu logorrhéeux se replonge avec délices dans la grande révolte intellectuelle contre le christianisme issue de la Renaissance et des Lumières. C’est le cœur du livre : il est évidemment précédé de la reprise, pas très originale, des milliers d’inexactitudes déversées par L’Encyclopédie de Diderot sur le christianisme.

S’accrochant à Lucrèce et Diderot, Onfray se rend bien compte qu’il doit expliquer l’horreur du totalitarisme, en partie fils du culte occidental de la Raison athée. En prof rusé, Onfray commence par dénoncer le caractère totalitaire du jacobinisme. Oui, concède-t-il, la Raison a trahi l’idéal de liberté, d’égalité et de fraternité de la Révolution commençante. Et il peut ensuite se mettre à souffler dans la trompette bruyante de l’anticommunisme en distinguant entre un bon matérialisme (Lucrèce) et un mauvais (Marx).

Les choses se gâtent lorsqu’Onfray commence à parler du fascisme. Il en fait, contre toute évidence historique, une version contre-révolutionnaire du bolchevisme, en fait inspirée du christianisme. Pour sauver le matérialisme athée malgré le goulag, il faut expliquer que l’anti-goulag s’est appuyé sur toute une histoire césaro-papiste, dans la lignée de Constantin. Les chrétiens ont dénoncé le racisme nazi bien avant la gauche, dans les années 1930, mais Onfray ne veut rien en savoir ; les chrétiens ont été décisifs dans la construction de réseaux de sauvetage de Juifs sur tout le territoire national (voir les travaux de Limore Yagil) mais notre prof expulse ce fait de sa construction intellectuelle.

Le sommet de la fantaisie est atteint lorsque l’auteur invente une nouvelle théorie de la conspiration. Au cas où vous l’ignoriez, Pie XI n’est pas mort de maladie mais vraisemblablement poussé vers la tombe par de mystérieux agents à la solde d’Hitler et de Mussolini désireux de placer Pie XII sur le trône pontifical. À quand la version co-écrite avec Dan Brown ou Robert Harris ?

Peu importent les faits pour Onfray. On connaît de mieux en mieux l’immense effort de sauvetage de Juifs persécutés par Pie XII ; il préfère affirmer que Pacelli n’a rien fait. On prend de plus en plus la mesure de l’antichristianisme hitlérien, fanatique, viscéral, qui devait rester dissimulé tant que la guerre n’était pas finie. Or Onfray tombe dans le panneau de la propagande hitlérienne ; il prétend faire de Hitler un catholique, un peu anticlérical mais héritier de Constantin, des croisades et de la doctrine de la « guerre juste ».

C’est sans doute au nom de saint Augustin et de saint Thomas que Hitler voulait tuer tous les handicapés et les personnes atteintes de maladie mentale ? Que des milliers de prêtres et des centaines de milliers de chrétiens européens, à commencer par les Polonais, ont été persécutés, déportés, exterminés ? Que le commandement « Tu ne tueras pas » devait être éradiqué de la conscience occidentale, d’abord en tuant tous les Juifs puis en lançant l’arrestation du pape et une persécution généralisée de l’Église catholique ?

Voir également:

L’histoire nationale racontée… par les élèves
Françoise Lantheaume
Professeure en sciences de l’éducation, sociologue, Université Lumière Lyon
The Conversation France
2 octobre 2016

Le débat public s’enflamme régulièrement en France sur la question de la transmission de l’histoire nationaleaux élèves. Pour les uns, l’histoire de France ne serait plus enseignée ou bien son enseignement oublierait des pans entiers de l’histoire forgeant une identité nationale en danger. D’autres critiques portent sur une reconnaissance insuffisante de certains groupes dans une histoire nationale qui ne leur ferait guère de place.

Ces critiques correspondent à des références idéologiques, à des projets politiques et à des conceptions de l’enseignement de l’histoire qui, pour légitimes qu’ils soient, ont le défaut de ne reposer sur aucune donnée empirique. Ce constat a présidé à l’enquête qui a donné lieu à un ouvrage collectif, Le récit du commun : l’histoire nationale racontée par les élèves, dont certains éléments seront relayés par The Conversation.

Choisissant de nous tourner vers ceux qui sont en phase d’apprentissage de l’histoire, nous avons souhaité étudier la réception que des jeunes scolarisés avaient des connaissances historiques qui leur sont transmises de différentes façons. L’enquête a ainsi été conduite auprès des élèves situés en fin de cycle scolaire, 11-12 ans ; 15-16 ans et 18-19 ans.

La persistance de la place de l’histoire nationale dans un contexte de mondialisation et de développement de niveaux de décision infra et supra nationaux, n’allait pas de soi.

Structurait-elle encore la vision historique de la jeunesse scolarisée ? Comment la diversité géographique, sociale et culturelle influait-elle sur la façon de restituer l’histoire nationale ?

Le recueil de récits de l’histoire nationale

Plutôt que de faire un Programme International pour le Suivi des Acquis des élèves des connaissances scolaires sur l’histoire nationale, nous avons pris un autre chemin : recueillir des récits d’élèves dans différents pays. Pourquoi des récits ? C’est en effet rarement sous cette forme que les connaissances des élèves sont sollicitées. Particulièrement depuis les années 1970 et jusqu’à récemment en France, les instructions officielles, les manuels scolaires, les formations d’enseignants ont mis le récit à distance. Il a rarement été conçu comme un moyen d’accéder à des savoirs historiques.

Ont été alors privilégiés la démarche historienne par l’étude de documents, leur mise en relation, et des exercices privilégiant des formes de rédaction courtes : réponse à des questionnaires par une ou quelques phrases, commentaire lapidaire d’un document, reproduction d’un bref résumé pour les plus jeunes, dissertation organisant le texte selon une forme attendue pour les plus avancés.

En dehors de la classe, en revanche, les élèves ont accès à un grand nombre de récits historiques de formes et de contenus variés, transmis dans le milieu familial, par la télévision, le cinéma, la littérature, des jeux vidéo, Internet, etc.

Par ailleurs, le récit est redevenu central pour les historiens et pour ceux qui se préoccupent de l’apprentissage. Ricœur a, en 1983, a souligné la dimension narrative des textes historiques et la place structurante de l’intrigue qui l’organise. La narratologie contemporaine a, de son côté, montré comment le récit est une stratégie de communication. Tandis que pour Jérôme Bruner, le récit est le moyen de donner forme à l’expérience, de comprendre le monde, de se l’approprier, de s’y projeter entre passé et devenir, à partir du monde présent. Il en conclut que le récit a à voir avec la culture car l’imitation dont il témoigne inscrit l’homme dans une culture.

S’intéresser aux récits des élèves n’était pas non plus complètement nouveau. En effet, Jocelyn Létourneau avait déjà réalisé en 2014 une enquête auprès de 4 000 jeunes Québécois de niveaux scolaires, de langues et de cultures variées vivant dans des villes et régions différentes, en leur demandant de raconter l’histoire du Québec.

Une enquête dans plusieurs pays

La construction d’États-nations en Europe ayant suivi des voies singulières, nous avons choisi de prendre comme terrains d’enquête des situations aussi variées que la France, l’Allemagne, la Suisse et la Catalogne afin d’identifier des invariants possibles dans les récits des élèves et de comprendre le sens de leurs variations.

Après avoir constitué une équipe de recherche internationale pluridisciplinaire (histoire, sociologie, narratologie, didactique), le recueil de récits de l’histoire nationale a été fait en 2011-2012 à partir d’une consigne simple dans un cadre garantissant l’anonymat. Pour la France : « Raconte l’histoire de France ».

Précisons qu’il ne s’agissait pas d’une évaluation scolaire et que l’enquête ne dit rien du travail des enseignants, ni même ce que des consignes plus précises auraient pu produire, mais l’enquête nous renseigne sur la façon dont les élèves restituent, sous la forme d’un récit, ce qui leur a été transmis par différents canaux à propos de l’histoire nationale. La première question était complétée par deux autres :

  • « Comment sais-tu tout ça ? »
  • « Si tu avais à résumer, en une phrase, une expression ou un mot l’histoire de France, qu’écrirais-tu personnellement ? ».

Pour la France, le traitement quantitatif et qualitatif des 5823 récits recueillis a fait ressortir plusieurs thèmes. D’autres ont été explorés par les chercheurs. Les thèmes finalement retenus ont été les personnages, le politique, les guerres, la religion, le territoire ainsi que l’origine, déclarée par les élèves, de leurs connaissances.

Des résultats inédits

L’ampleur et la diversité du corpus permettent d’étayer des résultats inédits et robustes qui vont à l’encontre de certaines de nos hypothèses et de bien des discours publics. Ils ouvrent aussi des pistes de réflexion et d’action pour la diffusion des savoirs historiques en milieu scolaire ou ailleurs.

La mise en regard des corpus des différents pays souligne une convergence concernant la tendance des jeunes à mélanger faits historiques scientifiquement établis et représentations sociales historiques circulant dans une société à un moment donné. Ils racontent l’histoire depuis le présent et y cherchent du sens. Les résultats montrent aussi des différences importantes, selon les pays.

La richesse de cette enquête, d’ampleur inhabituelle, permet de battre en brèche bien des idées reçues. Les élèves ont des connaissances, ils partagent un récit commun de l’histoire nationale. Les variations selon les pays montrent cependant des rapports différenciés à l’histoire et à la nation.

Face à la consigne intimidante qui leur était donnée, les jeunes, scolarisés en France, interrogés ont exprimé leur fierté de l’histoire nationale et une vision à la fois humaniste et optimiste de l’histoire de leur pays dans laquelle les guerres jouent un rôle décisif et le politique structure le sens de l’histoire tandis que le panthéon, marqué par certaines permanences, connaît aussi des évolutions et une mobilisation des personnages historiques de façon plus iconique que comme des acteurs aux actes bien identifiés.

Par exemple, les élèves évoquant l’origine de l’histoire de France (tous ne le font pas), l’associent majoritairement au Gaulois et à la Gaule (plus de 1700 récits), comme dans ce récit :

« Au tout début la France s’appelait la Gaule, pendant des siècles il y a eu des guerres et des empires mais c’était toujours la monarchie. Des siècles ont passé. Et finalement, à l’époque du roi Louis XVI il y a eu une révolution. Depuis nous élisons un président et c’est la république et la démocratie ». (récit n°1968)

Mais nombreux sont aussi ceux qui lui attribuent une autre origine (la Révolution française, la Première Guerre mondiale, par exemple) comme ces extraits de récits l’indiquent :

« L’histoire de France commence à la 1ère guerre mondiale qui a été la plus importante car, elle a changé beaucoup de choses. […] » (récit n°3857).

« L’histoire de la France débute lors de la Révolution avec la prise de la Bastille en 1789. […] » (récit n° 2669)

La religion a par ailleurs une place limitée dans des récits très sécularisés montrant une méfiance à l’égard de la dimension temporelle du religieux. Enfin, contrairement à une de nos hypothèses, le territoire joue un rôle minime face à un récit très nationalisé. L’école, ses dispositifs et objets restent leur première source de savoir, d’après les élèves, mais la famille et certaines pratiques sociales jouent également un rôle. En revanche, Internet est peu identifié comme source de savoir historique.

Le tableau dressé à l’issue de cette enquête peut être une source de réflexion pour l’enseignement de l’histoire et constituer un jalon pour que, dans quelques années, une autre enquête puisse comparer les résultats, alors que le récit est remis à l’honneur dans l’enseignement de l’histoire.

L’équipe, dirigée par Françoise Lantheaume, était composée, en France, de Vincent Chambarlhac (université de Bourgogne), Laurence De Cock et Sébastien Urbanski (université Lyon 2), Benoît Falaize (université Cergy-Pontoise), Bruno Garnier et Christelle Mazière (université de Corse), Raoul Lucas, Stéphane Guesnet et Mario Serviable (université de la Réunion), Angelina Ogier Cesari (ESPE de Lyon), Frédéric Mole (université de Saint-Étienne) ainsi que d’enseignants associés à l’Institut français de l’éducation (IFE-ENS) (Jacqueline Brégeard, Stéphane Clerc, Laurence de Cock, Églantine Wuillot) et de Valérie Fontanieu, statisticienne à l’IFE-ENS. En Allemagne, Peter Carrier (Institut Georg Eckert, centre de recherche internationale sur les manuels scolaires, Braunschweig). Pour la Catalogne, Neus González-Monfort, Joan Pagès-Blanch, Antoni Santisteban-Fernández (université autonome de Barcelone) et Edda Sant-Obiols (Manchester Metropolitan University). Et en Suisse, Charles Heimberg, Valérie Operiol et Alexia Panagiotounakos (université de Genève). Jocelyn Létourneau a joué un rôle de conseiller.

Voir par ailleurs:

Le pasteur de la cathédrale de Glasgow critiqué pour avoir autorisé la lecture du Coran lors de l’Epiphanie

Dans la tourmente pour avoir consenti à ce que la prestigieuse cathédrale Sainte-Marie de Glasgow résonne de versets coraniques choisis avec soin –  extraits de la sourate 19 « Maryam » dédiée à Marie, la mère de Jésus de Nazareth – le Révérend Kelvin Holdsworth, le pasteur attitré de ce phare de la foi chrétienne, plie mais ne rompt pas, convaincu du bien-fondé de sa décision.

Ce haut dignitaire religieux reste en effet stoïque dans la tempête qui s’abat sur lui, depuis le fameux office religieux célébré pour l’Epiphanie, au cours duquel il a non seulement ouvert grand les portes de son église à la communauté musulmane locale, mais a aussi souhaité que ses propres paroissiens entendent le récit coranique sur la place prépondérante de Jésus (Paix et bénédiction soient sur lui) dans l’islam, considéré comme l’un des prophètes les plus éminents et indulgents, mais pas comme le fils de Dieu à qui l’on voue un culte.

C’est à Madinah Javed, un étudiant musulman très impliqué dans le dialogue interreligieux, qu’a été confiée la noble mission de lire ces versets, au pupitre, devant un auditoire qui était tout ouïe. La voix claire et limpide, il n’a pas tremblé au moment de présenter Jésus sous un autre éclairage, sous le regard bienveillant du Révérend Kelvin Holdsworth.

Si certains paroissiens ont pleinement adhéré à la démarche de leur pasteur, heureux de l’opportunité qui leur était offerte de découvrir l’importance insoupçonnée de Jésus dans l’islam, d’autres ont eu, en revanche, les oreilles particulièrement heurtées par cette autre version religieuse, très éloignée de la leur, qui a retenti dans leur église.

Les critiques virulentes n’ont pas tardé non plus à fuser en haut lieu. Le pasteur incompris de la cathédrale Sainte-Marie de Glasgow, si désireux de promouvoir le dialogue et la compréhension entre le christianisme et l’islam, essuie aujourd’hui les remontrances de ses pairs, notamment de l’ancien évêque de Rochester qui a jeté l’anathème sur lui : « Les autorités de l’Église épiscopale écossaise doivent immédiatement condamner cette ouverture à l’islam très mal avisée et sanctionner sévèrement celui ou ceux qui l’ont autorisée ».

Aussi forte soit la tempête, elle ne parviendra pas à faire chanceler le Révérend Kelvin Holdsworth dans ses convictions profondes, et c’est la tête haute qu’il lui fait face, inébranlable.

« Ces lectures ont déjà eu lieu, dans le passé, dans d’autres églises. Elles ont, à chaque fois, permis de tisser des liens d’amitié pérennes entre chrétiens et musulmans à l’échelle locale, favorisé une réelle prise de conscience sur les valeurs que nous en avons en commun, tout en créant les conditions d’un dialogue enrichissant et serein », a-t-il déclaré avec une émotion palpable, en s’affirmant plus que jamais comme un bâtisseur de ponts au-dessus des torrents tumultueux.

Voir aussi:

Militantisme. C’est “le moyen le plus rapide de rendre l’Église d’Angleterre plus accueillante”, affirme un révérend homosexuel.

Valeurs actuelles

1 décembre 2017

Tout est bon pour faire avancer la cause LGBT. Un prêtre de l’Église épiscopale d’Écosse a appelé ses fidèles à prier pour que le prince George, fils du prince William et de son épouse Kate, âgé de quatre ans et troisième dans l’ordre de succession au trône britannique, soit homosexuel, afin d’accélérer l’acceptation du mariage gay par l’Église anglicane, rapporte l’AFP.

“Le moyen le plus rapide de rendre l’Église d’Angleterre plus accueillante est de prier pour que le prince George soit béni un jour avec l’amour d’un beau jeune homme”, a ainsi écrit le révérend Kelvin Holdsworth, recteur de la cathédrale St Mary de Glasgow, lui-même homosexuel et militant des droits LGBT, sur son compte Twitter.

Contrairement à l’Église d’Angleterre, qui s’oppose au mariage gay, l’Église épiscopale d’Écosse a décidé lors d’un vote en juin de retirer de sa doctrine la phrase affirmant que le mariage est une union “entre un homme et une femme” et même célébré plusieurs mariages homosexuels, s’attirant des sanctions de sa maison mère.

L’appel du recteur de la cathédrale St Mary à Glasgow a été qualifié d‘ »anti-chrétien » et de « mauvais sort de conte de fée » par l’ancien chapelain de la reine Elizabeth II, le révérend Gavin Ashenden. « Mieux vaut souhaiter au prince George… d’accomplir son devoir de prince en se mariant et en ayant des enfants », a-t-il dit vendredi au Times.

Voir encore:

Michel Onfray, le raisonneur du vide

Avec son Michel Onfray ou la raison du vide (Pierre-Guillaume de Roux, 2017) Rémi Lélian donne un pamphlet incisif, tout en saillies de haut vol : pour qu’il « advienne, qu’un tel surgissement de néant fût rendu possible, il fallait un peuple prêt à le recevoir, un peuple aux élites rompues depuis longtemps déjà au règne de l’opinion (…) Les premiers disciples du sorcier Onfray, ceux qui ont préparé le peuple à sa venue en corps de gloire médiatique, les grands prêtres de la bêtise moderne qui ont dressé la table de la cène en son honneur afin de l’accueillir dans le saint des saints, ce sont nos élites confondues à partir de l’instant où elles prirent ce bouffon au sérieux pour l’habiller des vêtements du prêtre royal ».

« Michel Homais »

Le pamphlet s’attaque à celui que Philippe Muray nommait « Michel Homais ». Monsieur Homais est l’archétype flaubertien de l’individu anticlérical, athée, ambitieux aux prétentions scientifiques et cherchant en permanence les feux de la rampe. La formule sonne juste. Pour Lélian, l’imposture Onfray dure car il s’adapte en permanence aux nouveautés du temps. Un produit formaté en fonction des évolutions de la consommation ambiante. Dans le Traité d’athéologie par exemple : « Il ressort les antiennes idiotes que chacun entend depuis qu’au lycée un abruti de section littéraire a eu le malheur d’ouvrir un livre de Nietzsche pour pavoiser devant la gent féminine et lui donner des rougeurs en prononçant « rien que la terre » : « Le-croyant-croit-parce-qu’il-a-peur-de-la-mort-et-les-religions-ne-sont-que-la-seule-invention-des-prêtres-qui-cherchent-à-dominer ! ».

Un faiseur?

Aucun doute à ce propos, aux yeux de Rémi Lélian. Peu de pensée, beaucoup de commerce. Certains diront de « la bonne vulgarisation ». Lélian : « Certes, le bonhomme est malin, il ne navigue pas radicalement à vue, choisit avec circonspection ses contradicteurs, on ne le verra pas jouter avec quelques intellectuels renseignés sur les questions qu’il aborde ». Pas fou. Michel Onfray ou la raison duvide est un livre à la fois enjoué et sérieux. Parti à la recherche de « l’œuvre » de l’essayiste, Lélian revient les mains vides. Il y a bien des titres mais pas d’œuvre, et guère de philosophie. Le livre de Lélian a le ton des pamphlets pétris de talent. L’art est difficile. La réputation de « faussaire » et de « faiseur » de l’essayiste médiatique n’est plus à faire. Plusieurs livres et articles ont détaillé par le menu les incohérences des pavés signés Onfray. Ainsi, Le Traité d’Athéologie, au sujet des religions monothéistes et principalement du christianisme, ou encore Le crépuscule d’une idole consacré à Freud. Des contradicteurs informés ont montré combien Onfray manipule les textes qu’il utilise au service de ses thèses, jouant à sa guise avec la réalité. De plus, Onfray, nous dit Lélian, suit le vent de l’époque. À gauche quand il faut, ailleurs quand c’est utile. À Noël, un cadeau. À Pâques, des chocolats. Deux fois par an, 500 pages d’Onfray. Vu chez Carrefour et sur BFM. L’essayiste est un excellent patron de sa propre PME, là-dessus rien à redire. Doublé d’un sophiste apte à faire passer des vessies pour des lanternes.

Partout, Onfray explique qu’il n’est nulle part

Lélian : « N’appartenant à rien ni à personne, sans fidélité pour aucune école, Onfray pouvait alors tranquillement se livrer à ces élites qui l’ont laissé pénétrer leur palais, et ont promu sa pensée comme si elle en était une, en lui ouvrant grande la porte des médias qu’il fréquente assidûment tout en arguant de les mépriser ». Rémi Lélian est courageux. En lançant en guise de premier livre un pamphlet dans la mare d’un essayiste à succès, il essuiera à coup sûr des accusations simplettes. Jalousie, volonté de faire un coup etc. Il faut oser s’attaquer au phénomène Onfray, soutenu par toutes les officines du milieu éditorialo-médiatique. Onfray l’affirme pourtant : il est anticapitaliste. Il serait aussi victime des médias et de l’idéologie dominante. On ne rigole pas au fond de la classe. En pile dans toutes les librairies et tous les supermarchés, en tête de gondole comme l’on dit à bon escient, Onfray passe de plateau télé en plateau télé, de chaîne d’information continue en studio de radio. On l’entend expliquer en direct combien il est tricard dans les médias. Un livre paraît, ce Décadence par exemple, finement démonté par Lélian, et Onfray fait la Une du Figaro. Cette Une est même devenue une habitude. Onfray ou l’anticapitalisme au Figaro. Pour Lélian, l’art de l’essayiste est celui du faussaire. Un exemple ? Aujourd’hui l’essayiste se plaint d’être maltraité dans les médias. Du fait de ses positions concernant l’Islam. Le vent l’a poussé par là. Pourtant, longtemps Onfray est passé à la télé. À la radio aussi. Un accident de voiture en Angleterre, hop ! France Info téléphonait à Onfray. Il officie d’ailleurs au quotidien sur France Culture depuis une douzaine d’années. Chaque été. Avec une émission de propagande athée où il réécrit l’histoire des religions. Un prêtre de l’athéisme militant en direct chaque soir durant un mois, en juillet.

Il est libre, Michel

On n’ose imaginer ce qu’il serait dit, par exemple, d’une émission quotidienne sur France Culture, chaque année, chaque soir, au mois de juillet, présentée par un prêtre catholique s’attaquant à coups de marteau à l’athéisme. Ou bien d’une émission quotidienne où un Imam réécrirait l’histoire de l’athéisme du point de vue de l’islam militant. Sans doute la France laïque se soulèverait-elle. À juste titre d’ailleurs. Des émissions vendues elles aussi en piles de CD enregistrés par France Culture. L’État, parfois c’est bon pour les affaires. Il est libre maintenant, Michel, il a sa webtélé. Sur abonnement. La révolution a besoin de fonds. Lélian : « Onfray ne désespère pas Billancourt, il l’instrumentalise, Onfray ne fortifie pas un système prétendu d’oppression, il le sert quand cela le sert ».

Michel Onfray ou la présence réelle du sophiste. Une présence qui, au-delà de la personnalité de l’essayiste, que chacun est libre d’apprécier ou non, dit beaucoup du temps où nous sommes : « Michel Onfray figure seulement la rencontre de l’époque avec le vide dont elle est issue », écrit Rémi Lélian. Situation qui lui permet de gérer sa petite entreprise. Pourquoi pas ? Dans un monde où le produit de masse est érigé au rang de divinité médiatique, le produit peut bien s’appeler Onfray. La marque déposée importe peu, elle est fumisterie de toutes les façons. L’entreprise économique Onfray, Lélian le signale à plusieurs reprises, a été nommée par Guy Debord. Elle s’appelle le Spectaculaire. Là, le démagogue peut s’épanouir et pratiquer l’anticapitalisme militant… oups… sans rire ? Je n’en crois rien. Je crois en l’humour d’un Michel Onfray pleinement conscient de la façon dont il abuse de la crédulité de son lectorat. Gageons que, démocratiquement, chaque médiathèque de France achètera un exemplaire du livre de Rémi Lélian : une médiathèque, c’est de gauche et c’est ouvert sur la pensée d’autrui. N’est-ce pas ?

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Entretien

Pierre-André Taguieff : « Dans la nouvelle judéophobie, les juifs sont assimilés non seulement à des racistes mais à des nazis »

Le philosophe et historien Pierre-André Taguieff revient sur l’affaire du tweet antisémite de Gérard Filoche et analyse les moments fondateurs de la haine des juifs dans le monde moderne.

Revue des Deux Mondes – Qu’avez-vous pensé du tweet de Gérard Filoche et de ses arguments pour se défendre ?

Pierre-André Taguieff – Si Gérard Filoche n’est pas l’auteur de ce montage à connotation antisémite (dû à Alain Soral), il a en tout cas immédiatement adhéré au message qu’il véhicule, un message mélangeant antisionisme radical et antiaméricanisme grossier. La centralité du motif antijuif n’est en effet pas niable : le drapeau israélien et le portrait de trois juifs supposés riches montrent l’assimilation des juifs à la finance. Dans le détail, ce visuel évoque trois amalgames polémiques : « Israël = sionisme = racisme », « juifs = argent » et « juifs = puissance de manipulation ». Les juifs sont accusés, d’après ce photomontage, d’être  des racistes, des prédateurs de la finance et des manipulateurs, Macron étant leur marionnette.

« Gérard Filoche a ici oublié toute responsabilité au profit de la diffusion de ses convictions profondes. »

Au-delà de l’image, l’homme lui-même est emblématique puisque Gérard Filoche représentait, jusqu’à son exclusion en cours, l’aile gauche du Parti socialiste. Manifestement, il a tweeté sous le coup de la séduction : il semble avoir retrouvé sa vision du monde dans ce photomontage anti-juif. Cette mixture douteuse ne l’a pas gêné, elle l’a séduit au point de lui faire négliger toute prudence, dans un domaine où des responsables politiques agissent, en principe, selon l’éthique de la responsabilité. Gérard Filoche a ici oublié toute responsabilité au profit de la diffusion de ses convictions profondes.

Cette affaire joue le rôle d’un dévoilement. Elle révèle des choses cachées depuis les origines du socialisme. Aujourd’hui, on pense souvent à l’antisémitisme nationaliste ou raciste, en oubliant la phase révolutionnaire, socialiste, anarchiste et communiste de l’antisémitisme au XIXe siècle. Or l’antisémitisme révolutionnaire et anticapitaliste, qui commence en France avec Fourier, Toussenel et Proudhon, a précédé l’antisémitisme nationaliste. Le mythe répulsif du juif comme parasite social et prédateur, cette invention de l’anticapitalisme révolutionnaire, y a pris place, à côté de la figure du juif comme principe de dissolution des nations. L’affaire du tweet de Gérard Filoche rappelle à ceux qui ne connaissent pas l’histoire des doctrines et des mentalités antijuives l’un des moments fondateurs de la haine des juifs dans le monde moderne.

Revue des Deux Mondes – Tweet de Gérard Filoche, deuxième profanation de la stèle dressée à la mémoire d’Ilan Halimi début novembre, vague d’antisémitisme sur fond de complot judéo-sioniste dans l’affaire Tariq Ramadan…  Qu’est-ce que ces épisodes récents nous disent du climat d’aujourd’hui ?

Pierre-André Taguieff – La vulgate antijuive est aujourd’hui bien installée, surtout à l’extrême gauche et dans les milieux islamistes. Il n’y a là rien de véritablement nouveau, mais simplement la confirmation de la grande diffusion des thèmes centrés sur la diabolisation des juifs, notamment grâce aux réseaux sociaux qui sont le principal vecteur des insultes et des menaces antijuives, et plus largement de tout ce qui est de l’ordre des rumeurs malveillantes et des récits de complot.

Il est intéressant d’observer que, dans la situation que nous connaissons en ce moment, l’extrême droite est assez peu mobilisée, notamment du fait qu’elle a le regard tourné vers l’immigration d’origine extra-européenne et ce qu’elle perçoit comme une islamisation des nations européennes. Si des marginaux de l’extrême droite, comme les réseaux d’Alain Soral ou les animateurs de l’hebdomadaire Rivarol, sont impliqués dans la mobilisation antijuive actuelle, l’extrême gauche, alliée avec les milieux islamistes dans l’agitation « antisioniste », joue un rôle infiniment plus important.

« Parmi les héritiers de l’utopie communiste, les trotskistes sont désormais les principaux défenseurs de Tariq Ramadan, présenté mensongèrement comme la cible d’une vaste campagne contre l’islam et les musulmans. »

Précisons par ailleurs qu’Alain Soral est un ex-communiste. S’il est le responsable du photomontage qu’a relayé Gérard Filoche, il exprime cette propagande communiste oubliée, violemment anti-israélienne et aux connotations antijuives, lancée dès 1952 au moment du procès Slánský suivi, en janvier-février 1953, par le prétendu « complot des blouses blanches » (celui des médecins juifs accusés de vouloir assassiner Staline et de hauts dirigeants soviétiques, complot parfaitement imaginaire). À l’époque, il y avait eu en France une vague très importante de soutien à Staline, les intellectuels communistes s’étaient mobilisés. Aujourd’hui, mutatis mutandis, on observe une vague de soutien à Tariq Ramadan, pseudo-victime d’un pseudo-complot. Parmi les héritiers de l’utopie communiste, les trotskistes sont désormais les principaux défenseurs de Ramadan, présenté mensongèrement comme la cible d’une vaste campagne contre l’islam et les musulmans.

Revue des Deux Mondes – Vous ne parlez pas de “nouvel antisémitisme” mais plutôt de “nouvelle judéophobie”. Quelle différence faites-vous entre ces deux termes ?

Pierre-André Taguieff – Au début des années 1980, je parlais de l’« antijudaïcisme contemporain » car je trouvais que l’expression « antisémitisme », créée par des antijuifs autour de 1879-1880, ne permettait pas de comprendre la vague antijuive observable dans la période post-nazie. Dans les interprétations de la « question juive », les mots ont une grande importance et une puissance symbolique. Or, à mes yeux, le terme « antisémitisme » ne symbolisait pas correctement ce qu’il se passait. La reconstitution d’une « question juive » en Europe ne se faisait pas autour du conflit racial entre Sémites et Aryens mais autour de l’opposition entre « sionistes » et « antisionistes ».

« Dans le cas de la nouvelle judéophobie, c’est au contraire au nom de l’antiracisme que les juifs sont stigmatisés et diabolisés, en tant que “racistes”. »

L’instrumentalisation de l’antiracisme m’a paru être un élément nouveau dans l’antisionisme radical. C’est pourquoi j’ai utilisé le vieux terme de « judéophobie » en le redéfinissant à ma manière. Dans la judéophobie « classique », qu’on appelle antisémitisme, nous sommes dans le racisme, au sens où les juifs étaient considérés comme une race hostile. Dans le cas de la nouvelle judéophobie, c’est au contraire au nom de l’antiracisme que les juifs sont stigmatisés et diabolisés, en tant que « racistes ». Dans un cas, on accuse les juifs d’être une race maudite, dans l’autre, on accuse les juifs d’être racistes. Les juifs sont considérés comme des sionistes, réels ou potentiels, et le sionisme est accusé d’être un racisme, à une « forme de discrimination raciale ».

Cette instrumentalisation de l’antiracisme va totalement brouiller les cartes. Ainsi beaucoup de gens de bonne foi penseront être antiracistes en s’affirmant farouchement anti-israéliens, en dénonçant le sionisme comme une « forme de racisme » et en érigeant la cause palestinienne en nouvelle cause universelle et absolue, justifiant tout. La cause palestinienne est un puissant catalyseur des convergences entre intellectuels et groupes idéologiquement hétérogènes. Elle réunit des islamistes et des trotskistes, des révolutionnaires professionnels et des intellectuels « humanistes », etc. Tariq Ramadan ou Carlos communient dans la grande Cause avec feu Stéphane Hessel, Edgar Morin, Étienne Balibar ou Judith Butler. Sans oublier Edwy Plenel et ses fans. La cause prolétarienne est derrière nous, la cause palestinienne l’a remplacée, mais elle risque d’être incorporée dans la cause islamique.

Revue des Deux Mondes – Quels sont les visages  de cette “nouvelle judéophobie” ?

Pierre-André Taguieff – La page raciste de la judéophobie a été tournée. Nous sommes passés à sa page antiraciste, ou pseudo-antiraciste. Dans ce cadre, les juifs sont assimilés polémiquement non seulement à des racistes mais à des nazis. C’est là la grande inversion victimaire, permettant de présenter les Palestiniens comme les nouveaux juifs et les Israéliens comme les nouveaux nazis. La nazification des juifs en tant que sionistes est au cœur de la propagande antisioniste.

Cette opération de propagande mensongère est liée à une transformation de la rhétorique judéophobe : l’islamisation croissante du discours antijuif et des mobilisations antijuives. Pour comprendre cette islamisation, qui fait que le vieil antijudaïsme chrétien est aujourd’hui un archaïsme, il faut percevoir et reconnaître le dynamisme international de l’islamisme sous ses différentes formes (Frères musulmans, salafisme séparatiste, salafisme jihadiste). Dans ce cadre de réflexion, l’affaire n’est plus franco-française, au sens où nous n’avons pas à chercher des origines proprement françaises de la nouvelle judéophobie. Celle-ci, telle qu’on l’observe en France, est seulement un cas particulier d’une grande vague judéophobe internationale.

« Nous sommes entrés dans une phase où le principal foyer de la haine antijuive est le monde musulman, et plus précisément les mouvances islamistes de l’islam mondial. »

Après l’orchestration d’un antisémitisme mondial par la propagande soviétique du début des années 1950 jusqu’au début des années 1980, nous sommes entrés dans une phase où le principal foyer de la haine antijuive est le monde musulman, et plus précisément les mouvances islamistes de l’islam mondial. À la fin des années 1980, avant même la chute de l’URSS, au moment où la première Intifada est lancée et le Hamas créé, la nouvelle judéophobie est centrée non plus seulement sur la nazification des juifs, mais sur l’islamisation des discours d’accusation. Des accusations traditionnelles que l’islam tranquille avait oubliées, et que des idéologues du djihad comme Sayyid Qutb ou le Palestinien Adallah Azzam, le maître à penser des fondateur d’Al-Qaida, ont ressuscitées et réinterprétées, notamment en termes conspirationnistes.

Les islamistes, qu’ils soient à visage souriant comme Tariq Ramadan ou à visage terroriste, reprennent des passages du Coran interprétés de telle ou telle façon, ou des hadîths qui font autorité dans la tradition musulmane, pour montrer que les juifs sont des comploteurs, des lâches, des traîtres, et sont par nature des ennemis de l’islam. Le juif n’est alors plus l’ennemi de la chrétienté, comme il l’a longtemps été. Il est devenu l’ennemi mondial de l’islam. C’est ce discours d’accusation qui, aujourd’hui, se diffuse massivement sur les réseaux sociaux.

Revue des Deux Mondes – Vous dites que la France n’est pas devenue antijuive mais qu’il existe une France antijuive dans la France contemporaine. Comment la caractériser ?

Pierre-André Taguieff – Cette nouvelle France antijuive n’est pas toute la France. Elle se concentre dans les populations issues de l’immigration de culture musulmane. Les faits sont là : depuis l’horrible assassinat de Sébastien Sellam par Adel Amastaibou le 20 novembre 2003 jusqu’au meurtre de Sarah Halimi, torturée et massacrée dans la nuit du 3 au 4 avril 2017 par Kobili Traoré, la plupart des agressions et massacres antijuifs sont le fait de djihadistes professionnels ou amateurs (c’est-à-dire des musulmans influencés par la propagande djihadiste).

Le principal foyer de la France antijuive est donc cette troisième France. Je m’inspire ici librement des analyses du géographe Christophe Guilluy. Il existe une France des grandes métropoles, celle des élites mondialisées, une France périphérique dont les populations sont relativement pauvres et marginalisées, et une France des banlieues à dominante culturelle musulmane où l’antisionisme est très virulent et joue même le rôle d’une véritable vision du monde : tout s’explique par le complot sioniste ou juif, la domination juive dans les médias, l’économie ou la politique, etc.

Revue des Deux Mondes – La violence antijuive est particulièrement présente en France mais est un phénomène mondial. Quels sont les moyens de lutte à mettre en œuvre pour combattre ces nouvelles formes de haine envers les juifs ?

Pierre-André Taguieff – Il faut d’abord bien poser le problème. Qu’on l’appelle « nouvel antisémitisme » ou « nouvelle judéophobie », il s’agit d’identifier son noyau dur sans le diluer dans le racisme ou l’antisémitisme. S’il y a certes de la xénophobie ou du racisme anti-immigrés dans certains pays européens, ce phénomène n’a rien à voir avec ce que j’appelle la nouvelle judéophobie. Cette dernière a une forte spécificité, qu’elle soit diffuse, diluée, d’ambiance, ou élaborée et relevant d’une haine antijuive très intellectualisée, où l’on rencontre toujours une forte imprégnation conspirationniste – j’allais dire « conspira-sioniste ».

« De Jean Genet à Alain Badiou, en passant par les négationnistes Roger Garaudy et Serge Thion, l’intellectualisation de la judéophobie est restée fixée à l’extrême gauche. »

De Jean Genet à Alain Badiou, en passant par les négationnistes Roger Garaudy et Serge Thion, l’intellectualisation de la judéophobie est restée fixée à l’extrême gauche. Le pourrissement intellectuel de l’extrême gauche attend d’être étudié d’une façon systématique.

Concernant la lutte directe, il s’agit bien sûr d’appliquer la loi, mais le plus important me semble être de corriger l’image d’Israël et du sionisme dans l’enseignement et les médias, en les responsabilisant. La diabolisation du sionisme et d’Israël a commencé quelques années après la création de l’État juif. La propagande soviétique, relayée ensuite par la propagande panarabe (Nasser) et palestinienne et, plus récemment, par la propagande islamiste ont diabolisé Israël, en construisant peu à peu une image intrinsèquement négative. Il faut tout faire pour redresser cette image et faire barrage au processus d’endoctrinement auquel on a affaire.

La lutte indirecte passe, elle, par une lutte contre l’islamisme en tant que doctrine, comme ensemble de représentations et de croyances, et contre la séduction qu’il exerce. Contrairement à ce que l’on peut penser, ce n’est pas facile. Nous avons trop pris l’habitude de traiter les islamistes comme de simples délinquants islamisés ou comme des déséquilibrés. Or il s’agit de croyants qui peuvent avoir un très fort effet de séduction, d’entraînement ou de fascination. Le fanatisme est contagieux.

Il faut reprendre la lutte intellectuelle contre le fanatisme qui, aujourd’hui, dérive principalement des mondes de l’islam. C’est regrettable car je ne suis pas de ceux qui assimilent l’islam tout entier aux divers islamismes qui prétendent le représenter. Sur ce point, je renvoie la question aux intellectuels et aux théologiens musulmans, mais aussi aux islamologues. Il leur appartient de balayer devant leur porte, ce qu’ils font assez peu en dépit des efforts très méritoires d’Abdennour Bidar et du regretté Abdelwahab Meddeb. Deux intellectuels qui ont montré qu’ils connaissaient les mondes de l’islam, les traditions musulmanes, leurs corruptions idéologiques et leurs dérives politiques, et qu’ils savaient faire la part des choses afin d’éclairer le débat.

 Voir de même:

France : Musulmans d’abord, Juifs dehors
Giulio Meotti
Gatestone institute
26 novembre 2017

  • Les banlieues sont le signe le plus visible de l’islamisation de la France. L’antisémitisme dévore la République française.
  • Les signes du judaïsme disparaissent, mais les symboles islamiques prolifèrent, du burkini sur la plage au voile en entreprise. Les Juifs qui n’ont pas fui la France jouent la carte de l’« invisibilité ».
  • Les banlieues françaises sont devenues des sociétés d’apartheid. La haine des Juifs est la porte d’entrée de « la France soumise » – la soumission de la France.

Les banlieues – loin des boulevards et des bistrots de Paris – forment « l’autre France ». La « France périphérique » comme la nomme le géographe Christophe Guilluy dans un livre important. Là où le « vivre ensemble » entre les communautés est testé quotidiennement.

En vingt ans, ces banlieues françaises se sont délestées de leurs populations juives. Elles sont devenues des « concentrés de pauvreté et d’isolement social » pour finir en « territoires perdus de la République », selon le titre que l’historien Georges Bensoussan a donné à son livre Les territoires perdus de la République .

Ces banlieues sont aujourd’hui le signe le plus évident de l’islamisation de la France.

L’antisémitisme, cette grande maladie européenne est de retour. La France accueille encore la plus grande communauté juive d’Europe, mais nombre de Juifs ont été contraints d’émigrer à l’étranger ou de déménager vers les quartiers embourgeoisés des grandes villes, où ils se sentent plus à l’abri. Ce qu’il adviendra des Juifs aura un effet sismique sur tout le continent.

A Bagneux, des inconnus ont de nouveau vandalisé la plaque commémorative d’Ilan Halimi, kidnappé, torturé et assassiné par le « gang des barbares » en 2006, simplement parce qu’il était juif. Ilan Halimi a représenté l’un des tout premiers cas d’antisémitisme meurtrier en France depuis la fin de la seconde guerre mondiale. Depuis, régulièrement, des islamistes assassinent des juifs comme ils l’ont fait en 2012 dans une école de Toulouse, puis en 2015 dans un supermarché casher à Paris.

Dans une effrayante enquête, Le Monde rapporte que l’antisémitisme est devenu pour les Français juifs un risque palpable au quotidien. En un authentique mouvement migratoire, les Français juifs ont dû quitter leurs banlieues : ils sont devenus des « réfugiés de l’ intérieur ».

Les Français juifs sont menacés dans leurs synagogues et leurs écoles, mais aussi dans leurs foyers. Une famille juive a récemment été attaquée, prise en otage, battue et volée à domicile en Seine Saint-Denis. Avant cela, Sarah Halimi, médecin et enseignante retraitée, a été battue à mort et défenestrée depuis son balcon, dans le quartier de Belleville à Paris. L’homme qui l’a assassinée aux cris de « Allahou Akbar » (« Allah est plus grand ») était son voisin musulman. Deux frères juifs ont été récemment menacés dans une rue de Paris par des hommes brandissant une scie à métaux. Ils criaient : « Sales juifs ! Vous allez mourir ».

Tout récemment, à Noisy-le-Grand, « Paul » a trouvé dans sa boite aux lettre des menaces de mort. La note disait « Allahou Akbar » et contenait une balle de 9mm. Une seconde lettre est arrivée le lendemain, accompagnée d’une balle de Kalachnikov. Elle disait : « vous mourrez tous ». De nombreuses familles juives dit Le Monde, vivent sous pression. A Garges-lès-Gonesse (Val-d’Oise), de jeunes juifs, occupés à construire une soucca dans la cour de leur synagogue pour la fête des Cabanes, ont été attaqués par des voyous aux cris de : « sales juifs ».

Les quartiers juifs historiques se sont vidés de leur population juive. Jérôme Fourquet et Sylvain Manternach, dans « L’an prochain à Jérusalem ? », expliquent que, pour des raisons de sécurité, les enfants juifs quittent l’enseignement public pour des écoles privées. Des associations d’entraide ont financé la réinscription de 400 familles juives dans des écoles privées.

Entre 2005 et 2015, les Français juifs ont subi 4 092 attaques antisémites. Selon une étude réalisée en septembre par la Fondation pour l’innovation politique, 60% des Français juifs se disent « inquiets d’être agressés physiquement dans la rue en tant que juifs ».

Après les attaques terroristes de Paris en 2015, l’Agence juive a mis en place un plan pour aider 120 000 Juifs français à émigrer en Israël. Cinq mille départs ont eu lieu en 2016 et 7 900 en 2015. Mais si 20 000 Juifs ont rejoint Israël au cours des trois dernières années, plus nombreux sont ceux qui ont opté pour la « mobilité interne ». Les juifs qui vivaient à l’est de Paris ont massivement quitté leur banlieue pour rejoindre l’ouest de Paris, y compris les seizième et dix-septième arrondissements de Paris pour les plus fortunés. Au cours des 10 dernières années, « 60 000 des 350 000 Juifs d’Île-de-France ont déménagé », indique Sammy Ghozlan, président du Bureau national de vigilance contre l’antisémitisme (BNVCA).

Le gouvernement français a lancé l’Opération Sentinelle pour protéger 800 synagogues, écoles et centres communautaires. Mais comme Le Monde lexplique, il n’y a pas grand-chose à faire pour protéger les Juifs dans la rues ou à domicile. L’antisémitisme musulman dévore la République française.

Selon une étude menée par l’Ifop , « l’exposition à la violence antisémite est fortement corrélée au port de la kippa ». La calotte juive a disparu du paysage urbain dans de nombreuses régions de France. A Marseille, très explicitement, au nom de la sécurité, un responsable communautaire a demandé aux juifs d’éviter le port de signes juifs en public. Alors que les signes du judaïsme disparaissent, les symboles islamiques, – du burkini sur la plage au voile islamique en entreprise -, prolifèrent. Les Juifs qui n’ont pas fui la France sont contraints à l’« invisibilité ».Jusqu’en 2000, la vie à Bondy, en banlieue parisienne, « était belle et tranquille, avec 250 à 300 familles juives et des synagogues complètes le jour du sabbat. Il ne reste plus aujourd’hui qu’une centaine de familles juives », a déclaré Alain Benhamou. Lui aussi, a fini par déménager après que les mots « sales juifs » ont été tagués sur les murs.L’antisémitisme a aussi obligé des familles juives à quitter Toulouse. L’ancien Premier ministre Manuel Valls parlait des banlieues comme d’un « apartheid territorial, ethnique et social ». Elles sont surtout devenues des sociétés d’apartheid.Il y a quelques jours, les autorités françaises ont condamné Abdelkader Merah, le frère du terroriste qui a assassiné quatre juifs à Toulouse, à 20 ans de prison pour participation à une conspiration terroriste criminelle. Gilles Kepel, expert français de l’islam, a parlé de ce procès comme d’une « radiographie » de « l’autre France »: la France islamisée, déjudaïsée, périphérique. « Il est frappant qu’après des décennies passées en France, la mère [Merah] parle encore très mal le français et que la cour fasse appel à un traducteur », a déclaré Kepel .En Seine-Saint-Denis, 40% des habitants sont désormais musulmans. Résultat ? Les communautés juives historiques de La Courneuve, Aubervilliers, Stains, Pierrefitte-sur-Seine, Trappes, Aulnay-sous-Bois, Le Blanc-Mesnil et Saint-Denis ont presque fini de disparaître. A La Courneuve, faute de sécurité, les 600 à 700 familles juives ont fondu à moins de 100. Pour beaucoup de ces juifs, il s’agit d’une seconde émigration.Sur le demi-million de Juifs vivant en France, 70% sont des séfarades – ceux qui ont été expulsés d’Espagne en 1492 et qui ont fui vers le Moyen-Orient, l’Afrique du Nord et la Turquie, plutôt que vers l’Europe. Ils sont venus en France entre 1956 et 1962, quand l’Algérie, le Maroc et la Tunisie ont accédé à l’indépendance – apportant en cadeau deux Prix Nobel de physique, Claude Cohen-Tannoudji (1996), né à Alger, et Serge Haroche (2014), né à Casablanca, au Maroc.Au sud de Paris, au Kremlin-Bicêtre, un quart de la population (25 000 personnes en tout) est musulman. Jusqu’en 1990, 10% de la population du Kremlin-Bicêtre était juive ; il n’y en a plus que la moitié aujourd’huiL’antisémitisme a révolutionné la France – sa géographie et sa démographie. La haine du juif est aujourd’hui la porte d’entrée de la « France Soumise » – la soumission de la France.

Giulio Meotti, journaliste culturel à Il Foglio, est un journaliste et auteur italien.

CANBERRA, Australia — On a Sunday afternoon in October, Rabbi Shmueli Feldman was hosting a small celebration at his home in a Canberra suburb. Suddenly, a car carrying four teenagers swerved in front of the house. One passenger leaned out the window and cursed Jews before the car sped off.

Rabbi Feldman reported the incident to the police and gave them the car’s license plate number, but nothing came of it.

“They said the men were drunk, and the driver wouldn’t tell them who yelled out the words, and there was nothing further they could do,” the rabbi said.

The list of anti-Semitic abuses directed at Rabbi Feldman and his community over the past year or two is long. He says he has been egged, and that a rock was thrown through his child’s bedroom window.

Objects have been hurled through the window of his Jewish center on several occasions: rocks, a chair and, in one instance, the building’s security camera. In May, he told the police that swastikas had been scrawled in a park near his synagogue, but the graffiti was not removed until August.

“For the first time in my life, I don’t feel safe in Australia,” said Rabbi Feldman, a fourth-generation Australian. “I have little children who don’t feel safe playing outside. They’ve already seen too much.”

His experiences are not isolated incidents. An annual report on anti-Semitism compiled by the Executive Council of Australian Jewry, released Sunday, found an increase of almost 10 percent in racially motivated incidents against Jews in the past year, and almost 20 percent over the past two years. The council represents about 200 Jewish groups.

Between October 2016 and September this year, the Australian Jewish council logged 230 incidents of anti-Semitism, an increase of 9.5 percent over the previous year. The incidents ranged from the distribution of leaflets expressing extreme views to street violence.

“It’s concerning to see this rise,” said Tim Soutphommasane, Australia’s race discrimination commissioner. “The difficulty with monitoring racism is that the vast majority of incidents go unreported. So if we’re seeing a 10 percent rise in the number of reported acts, then it’s a concerning development.”

In particular, the council and other Jewish groups are concerned by the rise of far-right activists who are singling out Jews. The group Antipodean Resistance, formed just over a year ago and claiming just a handful of members, has already caused alarm. On April 20 — Hitler’s birthday — the group put up posters at universities and near high schools in parts of Melbourne and Sydney that called for Australia to legalize the execution of Jews.

“That day, the reports of sightings came in early in the morning, and kept coming throughout the day,” recalled Julie Nathan, research officer for the Executive Council of Australian Jewry. “It was like an avalanche.”

Another study, conducted by Western Sydney University in 2015 and 2016, found that while 80 percent of respondents said that multiculturalism was a good thing, almost the same number said that racism existed in Australia.

And the Australian Reconciliation Barometer, which records attitudes toward indigenous groups, found that both indigenous and nonindigenous Australians believed that racism had increased in just the past two years.

“For a long time extremist racist organizations in Australia have operated largely underground,” said Mr. Soutphommasane, the race discrimination commissioner. “But in more recent times, they’ve shown greater confidence and a greater willingness to operate in public sight.”

For his part, Rabbi Feldman said he was trying to bridge the divide between the perpetrators and victims of racial abuse. After the police caught the young man who had hurled the security camera though the Jewish center’s window, the rabbi invited him to the center and explained the impact of his actions.

“We told him about the work we do,” Rabbi Feldman said. “We told him about Kristallnacht, and about the Holocaust survivors in our community. He was remorseful, paid for the damage and committed to changing his ways.”