A la résurrection des morts, les hommes ne prendront point de femmes, ni les femmes de maris, mais ils seront comme les anges dans les cieux. Jésus (Marc 12: 25)
Le monde moderne n’est pas mauvais : à certains égards, il est bien trop bon. Il est rempli de vertus féroces et gâchées. Lorsqu’un dispositif religieux est brisé (comme le fut le christianisme pendant la Réforme), ce ne sont pas seulement les vices qui sont libérés. Les vices sont en effet libérés, et ils errent de par le monde en faisant des ravages ; mais les vertus le sont aussi, et elles errent plus férocement encore en faisant des ravages plus terribles. Le monde moderne est saturé des vieilles vertus chrétiennes virant à la folie. G.K. Chesterton
L’inauguration majestueuse de l’ère « post-chrétienne » est une plaisanterie. Nous sommes dans un ultra-christianisme caricatural qui essaie d’échapper à l’orbite judéo-chrétienne en « radicalisant » le souci des victimes dans un sens antichrétien. René Girard
On a commencé avec la déconstruction du langage et on finit avec la déconstruction de l’être humain dans le laboratoire. (…) Elle est proposée par les mêmes qui d’un côté veulent prolonger la vie indéfiniment et nous disent de l’autre que le monde est surpeuplé. René Girard
Quand les riches s’habituent à leur richesse, la simple consommation ostentatoire perd de son attrait et les nouveaux riches se métamorphosent en anciens riches. Ils considèrent ce changement comme le summum du raffinement culturel et font de leur mieux pour le rendre aussi visible que la consommation qu’ils pratiquaient auparavant. C’est à ce moment-là qu’ils inventent la non-consommation ostentatoire, qui paraît, en surface, rompre avec l’attitude qu’elle supplante mais qui n’est, au fond, qu’une surenchère mimétique du même processus. Dans notre société la non-consommation ostentatoire est présente dans bien des domaines, dans l’habillement par exemple. Les jeans déchirés, le blouson trop large, le pantalon baggy, le refus de s’apprêter sont des formes de non-consommation ostentatoire. La lecture politiquement correcte de ce phénomène est que les jeunes gens riches se sentent coupables en raison de leur pouvoir d’achat supérieur ; ils désirent, si ce n’est être pauvres, du moins le paraitre. Cette interprétation est trop idéaliste. Le vrai but est une indifférence calculée à l’égard des vêtements, un rejet ostentatoire de l’ostentation. Le message est: « Je suis au-delà d’un certain type de consommation. Je cultive des plaisirs plus ésotériques que la foule. » S’abstenir volontairement de quelque chose, quoi que ce soit, est la démonstration ultime qu’on est supérieur à quelque chose et à ceux qui la convoitent. Plus nous sommes riches en fait, moins nous pouvons nous permettre de nous montrer grossièrement matérialistes car nous entrons dans une hiérarchie de jeux compétitifs qui deviennent toujours plus subtils à mesure que l’escalade progresse. A la fin, ce processus peut aboutir à un rejet total de la compétition, ce qui peut être, même si ce n’est pas toujours le cas, la plus intense des compétitions. (…) Ainsi, il existe des rivalités de renoncement plutôt que d’acquisition, de privation plutôt que de jouissance. (…) Dans toute société, la compétition peut assumer des formes paradoxales parce qu’elle peut contaminer les activités qui lui sont en principe les plus étrangères, en particulier le don. Dans le potlatch, comme dans notre société, la course au toujours moins peut se substituer à la course au toujours plus, et signifier en définitive la même chose. René Girard
L’asexualité, dans son sens le plus large, est l’état d’une personne (asexuelle) qui ne ressent pas ou peu d’attirance sexuelle pour une autre personne et/ou pour elle-même. L’asexualité a aussi été définie comme un désintérêt pour le sexe ou plus rarement comme une absence d’orientation sexuelle. Une étude couramment citée et publiée en 2004 estime la prévalence de l’asexualité à 1 % au Royaume-Uni. L’asexualité est distincte de l’abstinence sexuelle et du célibat qui sont généralement motivés par des facteurs tels que les croyances personnelles ou religieuses. L’orientation sexuelle d’une personne, à la différence des pratiques sexuelles, est souvent considérée comme étant « persistante ». De plus, certaines personnes asexuelles ont des rapports sexuels bien qu’elles ne ressentent pas d’attirance sexuelle. Les raisons qui peuvent motiver, pour une personne asexuelle, le choix d’avoir des relations sexuelles sont variées et peuvent inclure la volonté de satisfaire leurs partenaires dans le cadre d’une relation intime ou la volonté d’avoir des enfants. L’asexualité, qui n’a commencé à être reconnue comme une orientation sexuelle que récemment lors de la conférence des droits de l’homme de la WorldPride à Madrid le 28 juin 2017, suscite l’intérêt de la communauté scientifique, et un nombre croissant de travaux — issus pour la plupart de la sociologie et de la psychologie — voient le jour. Certains chercheurs contestent d’ailleurs l’idée que l’asexualité soit une orientation sexuelle. Depuis l’avènement d’internet, les personnes asexuelles se sont regroupées autour de sites ou de réseaux sociaux. Le plus connu et le plus prolifique d’entre eux est Asexual Visibility and Education Network (AVEN) fondé en 2001 par David Jay, dont la version francophone ouvre en mai 2005. Wikipedia
Ne pas avoir un mari, ça m’expose plutôt à ne pas être violée, ne pas être tuée, ne pas être tabassée. Alice Coffin (élue écolo lesbienne à la Mairie de Paris, 2018)
Le Tour de France continue à véhiculer une image machiste du sport. (…) Il n’est pas écoresponsable. Combien de véhicules à moteur thermique circulent pour faire courir ces coureurs à vélo? Combien de déchets engendrés? Grégory Doucet (maire Europe Écologie-Les Verts de Lyon)
Les gendarmes français qui ont obéi aux ordres de leurs supérieurs en mettant en œuvre la rafle du Vel’ d’Hiv’ sont les ancêtres de ceux qui, aujourd’hui, traquent les migrants, les sans-papiers. Patrick Chaimovitch (maire EELV de Colombes).
La 5G, c’est pour regarder du porno sur votre téléphone, même quand vous êtes dans l’ascenseur. Éric Piolle (maire EELV de Grenoble)
Plus d’arbre de Noël, à Bordeaux, pour son maire, Pierre Humic (EELV): «Nous ne mettrons pas des arbres morts sur les places de la ville. C’est pas du tout notre conception de la végétalisation. Fin 2020, nous adopterons la charte des droits de l’arbre.» Le bêtisier des nouveaux élus écologistes s’enrichit chaque jour d’une couche supplémentaire. Et n’incriminez pas des bévues de néophytes, encore peu rodés à l’exercice de la communication politique. Notre drame, c’est qu’ils pensent ce qu’ils disent. Toute une mouvance, ultraminoritaire dans l’opinion, mais terriblement puissante dans l’université et les médias, est, comme eux, convaincue qu’il faut interdire les manifestations populaires «genrées» et imposer «l’écriture inclusive» ; que les forces de l’ordre sont contaminées par le «racisme systémique», au nom duquel déclarer qu’on est antiraciste est la preuve manifeste qu’on l’est bel et bien ; que la masculinité est «toxique» et l’hétérosexualité suspecte ; que le progrès technique est non seulement inutile, mais néfaste ; qu’il faut déconstruire notre histoire, tout entière coupable, déraciner nos coutumes et traditions. Nos écolos estiment que ni l’économie de marché, ni la démocratie ne sont aptes à mettre un terme à la dégradation, bien réelle, de notre environnement. L’écologisme à la française inculque la méfiance et la peur envers les progrès techniques qui améliorent et prolongent la vie des humains – vaccins, OGM, énergie nucléaire, 5G… Tournant le dos à l’optimisme des Lumières, qui avait constitué le socle intellectuel des forces de gauche, elle professe la régression tous azimuts. Alors que toute l’histoire de l’humanité est scandée par la découverte de nouvelles sources d’énergie, chaque fois plus efficaces- et moins émettrices de gaz à effet de serre! – les écologistes voudraient nous faire renoncer au nucléaire pour miser sur une version modernisée du moulin à vent, dévoreuse d’espaces. Rompant avec le programme progressiste et émancipateur, qui tend à ouvrir de nouveaux droits, à libérer les énergies et à élargir le champ des possibles, cette gauche triste a la passion de limiter, de contraindre, de censurer et d’interdire. Fondamentalement, nos écolos, à la différence des Grünen allemands, estiment que ni l’économie de marché, ni la démocratie ne sont aptes à mettre un terme à la dégradation, bien réelle, de notre environnement. C’est pourquoi beaucoup d’adversaires de toujours du capitalisme et de la «démocratie bourgeoise» les ont rejoints. Mais ce sont les régimes communistes qui portent la responsabilité des pires désastres environnementaux du XXe siècle – de la quasi-disparition de la mer d’Aral aux morts de Tchernobyl, en passant par les petites fonderies d’acier hyperpolluantes du «Grand bond en avant» chinois… Ils rêvent d’une forme de despotisme éclairé dont ils seraient les guides tout-puissants et se contentent, pour l’instant, d’une entreprise de rééducation de la population qui passe par des médias complaisants. Certes, EELV est arrivé en troisième position, avec 13,48 % des voix, aux élections européennes de l’an dernier. Cette progression témoignait déjà d’une redistribution des suffrages au sein de la gauche: La France insoumise et ce qui reste du PS culminaient péniblement aux alentours de 6 % chacun. La conquête de 8 villes de plus de 100 000 habitants (sur 42) a créé, aux municipales, l’illusion d’une «vague verte». Comme l’a montré la note de la Fondapol, «Tsunami dans un verre d’eau», les deux traits caractéristiques de cette élection n’ont pas tant été la poussée des écologistes, qu’un niveau d’abstention sans précédent dans ce type d’élection dont il fausse le résultat (55,3 % au premier tour, 58,4 % au second) et un simple redéploiement du vote de gauche en direction d’EELV. Dans les villes petites et moyennes, les résultats des écologistes sont loin de conforter la chimère d’une «vague verte». Emmanuel Macron semble éprouver quelque difficulté à retrouver le fil conducteur de son quinquennat: ni les «gilets jaunes», ni le Covid-19 n’avaient été prévus. Il a cru répondre aux critiques portant sur son «jupitérisme» par une expérience de «démocratie participative», la Convention citoyenne sur le climat. Noyautée par des militants, elle a débouché sur des prescriptions sans grand intérêt. Signe des temps, Édouard Philippe est devenu l’homme politique le plus populaire du pays, devançant l’inamovible Nicolas Hulot. Le pragmatique gestionnaire de l’épidémie, malgré les flottements initiaux de son gouvernement, dépasse le télégénique explorateur d’«Ushuaïa». Ce n’est pas en passant de nouveaux boulets aux pieds de notre appareil de production – l’un des moins polluants au monde – qu’Emmanuel Macron trouvera les réserves électorales qui lui manquent. L’écologisme et le progressisme ne sont pas compatibles. La gestion avisée de l’environnement est une affaire trop complexe pour être abandonnée à des idéologues loufoques. Elle réclame compétence et réalisme. Brice Couturier
J’ai entendu parler de l’asexualité pour la première fois il y a deux ans, à la radio. Je m’étais interrogée, mais sans plus. J’ai eu plusieurs relations sexuelles, j’ai voulu un peu tout tester, histoire d’être sûre. Ce n’est qu’après ma dernière relation que j’ai enfin accepté mon asexualité. Je me sens très bien comme je suis, et désormais je m’accepte pleinement. Je me sens même mieux dans mon corps depuis que j’ai admis cet état de fait. Judith (étudiante en droit et sciences politiques, 23 ans)
J’ai compris que j’étais asexuel en regardant un programme télé un soir. Julien (ingénieur-informaticien, 27 ans)
Nous sommes bien conscients que l’asexualité est une chose peu courante. Nous sommes bien conscients que statistiquement parlant, nous ne valons pas grand chose. Nous sommes à peine 1% de la population. Mais la question qui se pose n’est pas celle-là. La question qui se pose est: est-il légitime, sous prétexte que nous sommes peu nombreux, de nous dénigrer, de nous ridiculiser, de nous invisibiliser? Est-il légitime, parce que l’asexualité est peu courante, de nier son existence, sa valeur ou sa légitimité? Et à cette question nous répondons: non. » Baptiste Battisti
De plus en plus de personnes affichent leur asexualité, revendiquant leur désintérêt pour les activités charnelles. (…) Sur les forums qui leur sont dédiés, ils se surnomment les « A », comme asexuels. Et ils l’assurent, le sexe, tout bonnement, ne les intéresse pas. Ils ne supportent pas d’être perçus comme malades, frustrés ou en attente « de la bonne personne ». « Etre asexuel signifie ne pas ressentir le besoin ou l’envie d’avoir des relations sexuelles avec les autres. Un asexuel ne voit donc pas l’intérêt d’avoir des rapports sexuels et pourra passer sa vie entière sans relations sexuelles sans en souffrir », décrit ainsi le site « Asexuality.org », qui fait référence chez les « A ». Et de souligner la différence avec l’abstinence: « les abstinents se privent de sexe, alors que les asexuels n’en ressentent pas le besoin… » L’Express
Loin d’être les porte-parole d’une nouvelle mode dans une société obsédée par la chose, les asexuels ont toujours existé. Mais les « A » comme ils se nomment, commencent tout juste à s‘assumer. Si, dès les années cinquante, les travaux de Kinsey sur la sexualité des Américains révèlent qu’une frange de la population se désintéresse du sexe, peu d’études ont été entreprises sur la question. On compterait pourtant près d’1 % d’asexuels dans l’Hexagone, un chiffre non négligeable puisqu’à titre de comparaison, les homosexuels représenteraient 3,5 % des Français, d’après une enquête IFOP de 2011. Cela ne fait qu’une dizaine d’années que l’asexualité est sortie de l’ombre, principalement grâce à David Jay. Ce jeune Américain au physique avenant découvre sa « différence » au lycée. Face à l’absence d’informations sur le sujet, Jay, alors âgé de 19 ans, lance en 2001 le site web AVEN (Asexual Visibility and Education Network) pour faire reconnaître publiquement l’asexualité. Très vite, de nombreux individus, jusqu’ici isolés, se retrouvent dans sa définition et brisent le silence sur les forums où ils partagent leur vécu. Le réseau, étendu à travers le monde, rassemble aujourd’hui plus d’une dizaine de milliers de personnes – principalement des jeunes et des femmes – s’imposant comme la plus grande communauté asexuelle du net. Depuis, blogs, livres et documentaires – (A)sexual retraçant la genèse du mouvement est sorti en 2011 – se multiplient sur le thème. L’Association pour la Visibilité Asexuelle (AVA) a même vu le jour en France en 2010. Mais l’asexualité reste très méconnue. Et la communauté A se révèle diverse et complexe. Dénués d’intérêt pour la bagatelle, les asexuels ne sont pas pour autant forcément vierges. Judith, étudiante en droit et sciences politiques de 23 ans, n’a ainsi découvert son asexualité qu’après plusieurs expériences charnelles (…) Célibataire, la jeune femme ne désespère pas de trouver l’amour. Car être asexuel n’exclut en rien les sentiments amoureux. Seule une minorité de A, les « aromantiques », affirment n’éprouver aucun désir sentimental. Les autres se définissent comme hétéros-asexuels, homos-asexuels ou bi-asexuels. Ils peuvent nouer des amitiés amoureuses, vivre en couple, voire même se marier et avoir des enfants de façon naturelle… Comme Judith, certains asexuels sont ainsi prêts à « faire des compromis » si leur route croise celle d’un « S », un « sexuel ». Mais face aux difficultés qui ne manqueront pas de se poser, la plupart espèrent pouvoir partager leur vie avec un A. Des sites de rencontres spécialisés sont apparus sur la toile, tels asexualitic, et les asexuels français n’hésitent pas à délaisser leur ordinateur pour se retrouver lors de rendez-vous organisés principalement à Paris. Pour autant, il n’est pas simple de faire son « coming out ». Judith n’a pas encore « trouvé le bon moment » pour évoquer le thème en famille, mais s’en est ouverte à des amis, avec des réactions diverses. Difficile, en effet, d’avouer son désintérêt pour la chose sans être exposé à l’incrédulité (…) Les asexuels doivent, ainsi, constamment se battre contre les préjugés. Car il est très dur pour l’immense majorité des gens de concevoir qu’on peut vivre sans sexe. Anormaux, coincés, impuissants, voilà comment sont généralement catalogués les A. Or, s’ils n’éprouvent pas de désir sexuel envers autrui, ils peuvent parfaitement connaître le plaisir, se masturber… Pour David Jay, « contrairement à l’abstinence qui résulte d’un choix, l’asexualité est une orientation sexuelle », au même titre que les autres. Mais elle n’a pas encore été pleinement reconnue comme une catégorie à part entière. Jay milite ainsi pour que l’asexualité soit retirée du Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux – ouvrage de référence pour la psychiatrie américaine – où elle est définie comme « un trouble du désir sexuel hypoactif ». Sous son impulsion, le mouvement asexuel a pris de l’ampleur. La communauté s’est dotée d’un symbole – un triangle violet inversé – et d’un drapeau. Aux États-Unis, les asexuels défilent depuis 2009 lors de la Gay Pride de San Francisco, et affichent leur appartenance sans complexe. À Paris, la communauté a fait une incursion timide lors de la Marche des fiertés 2011. Mais au-delà des revendications identitaires, l’essentiel pour les asexuels est de faire comprendre qu’une vie sans sexe n’empêche pas d’être heureux. Carole Guisado
[Les] »asexuels » représenteraient 1 % de la population dans le monde, d’après les estimations d’un professeur canadien de la Brock University, Anthony Bogaert. Et ils commencent à s’organiser pour sortir de l’ombre. L’Asexual Visibility and Education Network (AVEN), fondé en 2001 par l’Américain David Jay, revendique 70 000 membres à travers le monde. En France, l’Association pour la visibilité des asexuels (AVA) revendique « la reconnaissance de l’asexualité comme une orientation sexuelle à part entière ». « La société présente le sexe comme une obligation », analyse Paul, vice-président de l’AVA, qui regrette que l’absence de vie érotique soit considérée comme une sorte de tare. « L’asexualité fait partie de la diversité des sexualités humaines et c’est bien plus important de reconnaître son existence que d’essayer de la critiquer », proclame-t-il. Pas simple de vivre cette différence dans une société qui fait de l’épanouissement sexuel l’une des clés du bien-être. Il y a deux ans, une journaliste parisienne, Sophie Fontanel, avait raconté qu’elle avait cessé de faire l’amour dans un roman intitulé l’Envie. Des critiques lui ont reproché de ne pas aimer les hommes, voire d’être dépressive. Son livre s’était tout de même bien vendu, jusqu’à 1 000 exemplaires par jour. Des lectrices lui ont su gré d’avoir mis des mots sur leurs propre absence de désir. (…) D’après Paul, le vice-président de l’AVA, beaucoup d’asexuels se mettent en couple avec d’autres asexuels. Pour le chercheur Anthony Bogaert, ils subissent aussi des discriminations: « Ils sont moins bien perçus par la moyenne des hétérosexuels que les gays et les lesbiennes. » Le mot a commencé à faire parler de lui avec l’émergence d’Internet et des forums spécialisés à la fin des années 1990. En 2010, une semaine de l’asexualité a été organisée avec des actions de sensibilisation, notamment aux Etats-Unis. Les organisateurs de la Journée de l’asexualité en France prévoient des initiatives modestes, comme l’envoi de poèmes sur un site spécialisé. Le Monde
Ils n’ont ni l’envie ni le besoin d’avoir des relations physiques, ne ressentent pas d’attirance sexuelle pour autrui et n’en souffrent pas
Loin d’être les porte-parole d’une nouvelle mode dans une société obsédée par la chose, les asexuels ont toujours existé. Mais les « A » comme ils se nomment, commencent tout juste à s‘assumer. Si, dès les années cinquante, les travaux de Kinsey sur la sexualité des Américains révèlent qu’une frange de la population se désintéresse du sexe, peu d’études ont été entreprises sur la question. On compterait pourtant près d’1 % d’asexuels dans l’Hexagone, un chiffre non négligeable puisqu’à titre de comparaison, les homosexuels représenteraient 3,5 % des Français, d’après une enquête IFOP de 2011.
Cela ne fait qu’une dizaine d’années que l’asexualité est sortie de l’ombre, principalement grâce à David Jay. Ce jeune Américain au physique avenant découvre sa « différence » au lycée. Face à l’absence d’informations sur le sujet, Jay, alors âgé de 19 ans, lance en 2001 le site web AVEN (Asexual Visibility and Education Network) pour faire reconnaître publiquement l’asexualité. Très vite, de nombreux individus, jusqu’ici isolés, se retrouvent dans sa définition et brisent le silence sur les forums où ils partagent leur vécu. Le réseau, étendu à travers le monde, rassemble aujourd’hui plus d’une dizaine de milliers de personnes – principalement des jeunes et des femmes – s’imposant comme la plus grande communauté asexuelle du net. Depuis, blogs, livres et documentaires – (A)sexual retraçant la genèse du mouvement est sorti en 2011 – se multiplient sur le thème. L’Association pour la Visibilité Asexuelle (AVA) a même vu le jour en France en 2010.
Mais l’asexualité reste très méconnue. Et la communauté A se révèle diverse et complexe. Dénués d’intérêt pour la bagatelle, les asexuels ne sont pas pour autant forcément vierges. Judith, étudiante en droit et sciences politiques de 23 ans, n’a ainsi découvert son asexualité qu’après plusieurs expériences charnelles : « J’ai entendu parler de l’asexualité pour la première fois il y a deux ans, à la radio. Je m’étais interrogée, mais sans plus. J’ai eu plusieurs relations sexuelles, j’ai voulu un peu tout tester, histoire d’être sûre. Ce n’est qu’après ma dernière relation que j’ai enfin accepté mon asexualité ». Célibataire, la jeune femme ne désespère pas de trouver l’amour. Car être asexuel n’exclut en rien les sentiments amoureux. Seule une minorité de A, les « aromantiques », affirment n’éprouver aucun désir sentimental. Les autres se définissent comme hétéros-asexuels, homos-asexuels ou bi-asexuels. Ils peuvent nouer des amitiés amoureuses, vivre en couple, voire même se marier et avoir des enfants de façon naturelle… Comme Judith, certains asexuels sont ainsi prêts à « faire des compromis » si leur route croise celle d’un « S », un « sexuel ». Mais face aux difficultés qui ne manqueront pas de se poser, la plupart espèrent pouvoir partager leur vie avec un A. Des sites de rencontres spécialisés sont apparus sur la toile, tels asexualitic, et les asexuels français n’hésitent pas à délaisser leur ordinateur pour se retrouver lors de rendez-vous organisés principalement à Paris.
Pour autant, il n’est pas simple de faire son « coming out ». Judith n’a pas encore « trouvé le bon moment » pour évoquer le thème en famille, mais s’en est ouverte à des amis, avec des réactions diverses. Difficile, en effet, d’avouer son désintérêt pour la chose sans être exposé à l’incrédulité : « Ne sachant comment aborder le sujet avec mon petit ami de l’époque, je lui ai indiqué le site d’AVEN. Il a commencé par rire, ne pas y croire. Il a fini par me poser quelques questions, mais il est resté dans les clichés et la caricature : tu n’as peut-être pasconnu la bonne personne, tu devrais aller consulter… Et comme il me faisait toujours des avances après mon explication, j’ai préféré couper court ».
Les asexuels doivent, ainsi, constamment se battre contre les préjugés. Car il est très dur pour l’immense majorité des gens de concevoir qu’on peut vivre sans sexe. Anormaux, coincés, impuissants, voilà comment sont généralement catalogués les A. Or, s’ils n’éprouvent pas de désir sexuel envers autrui, ils peuvent parfaitement connaître le plaisir, se masturber… Pour David Jay, « contrairement à l’abstinence qui résulte d’un choix, l’asexualité est une orientation sexuelle », au même titre que les autres. Mais elle n’a pas encore été pleinement reconnue comme une catégorie à part entière. Jay milite ainsi pour que l’asexualité soit retirée du Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux – ouvrage de référence pour la psychiatrie américaine – où elle est définie comme « un trouble du désir sexuel hypoactif ».
Sous son impulsion, le mouvement asexuel a pris de l’ampleur. La communauté s’est dotée d’un symbole – un triangle violet inversé – et d’un drapeau. Aux États-Unis, les asexuels défilent depuis 2009 lors de la Gay Pride de San Francisco, et affichent leur appartenance sans complexe. À Paris, la communauté a fait une incursion timide lors de la Marche des fiertés 2011.
Mais au-delà des revendications identitaires, l’essentiel pour les asexuels est de faire comprendre qu’une vie sans sexe n’empêche pas d’être heureux, comme l’indique Judith : « Je me sens très bien comme je suis, et désormais je m’accepte pleinement. Je me sens même mieux dans mon corps depuis que j’ai admis cet état de fait. »
Aven-France, www.asexuality.org/fr/
Les asexuels font leur coming-out
Les organisateurs de la journée de l’asexualité en France espèrent sensibiliser la population, dans une société qui fait de l’épanouissement sexuel l’une des clés du bien-être.
Julien n’a jamais éprouvé de désir physique, ni pour son ex-petite amie, ni pour les hommes d’ailleurs. À l’image de tous les « asexuels » qui ont décidé de sortir de l’ombre, ce vendredi 26 avril, qu’ils revendiquent comme une journée pour mieux faire connaître leur différence.
« J’ai compris que j’étais asexuel en regardant un programme télé un soir », explique cet ingénieur-informaticien de 27 ans qui, auparavant, ne se sentait « pas normal », mais avait tendance à « refouler ». Avec son ex-petite amie, Julien faisait bien l’amour, mais davantage pour lui faire plaisir que pour partager ses propres envies, désirs, fantasmes ou pulsions. Depuis, Julien a navigué sur quelques sites spécialisés, et rencontré une autre jeune femme, comme lui asexuelle, avec qui il partage une relation heureuse – et chaste.
« LA SOCIÉTÉ PRÉSENTE LE SEXE COMME UNE OBLIGATION »
Lui et ses semblables « asexuels » représenteraient 1 % de la population dans le monde, d’après les estimations d’un professeur canadien de la Brock University, Anthony Bogaert. Et ils commencent à s’organiser pour sortir de l’ombre. L’Asexual Visibility and Education Network (AVEN), fondé en 2001 par l’Américain David Jay, revendique 70 000 membres à travers le monde.
En France, l’Association pour la visibilité des asexuels (AVA) revendique « la reconnaissance de l’asexualité comme une orientation sexuelle à part entière ». « La société présente le sexe comme une obligation », analyse Paul, vice-président de l’AVA, qui regrette que l’absence de vie érotique soit considérée comme une sorte de tare. « L’asexualité fait partie de la diversité des sexualités humaines et c’est bien plus important de reconnaître son existence que d’essayer de la critiquer », proclame-t-il. Pas simple de vivre cette différence dans une société qui fait de l’épanouissement sexuel l’une des clés du bien-être.
Il y a deux ans, une journaliste parisienne, Sophie Fontanel, avait raconté qu’elle avait cessé de faire l’amour dans un roman intitulé l’Envie. Des critiques lui ont reproché de ne pas aimer les hommes, voire d’être dépressive. Son livre s’était tout de même bien vendu, jusqu’à 1 000 exemplaires par jour. Des lectrices lui ont su gré d’avoir mis des mots sur leurs propre absence de désir.
MOINS BIEN PERÇUS QUE LES HOMOSEXUELS
Dans l’intimité, les histoires d’amour avec les « sexuels » sont plus compliquées qu’une romance normale : « J’ai rencontré une femme il y a environ 5 mois et je suis tombé amoureux (…), mais le désir sexuel ne vient pas et je sens qu’elle prend ses distances, bien que ce soit très dur pour elle car elle m’aime profondément… Quelle souffrance… J’en pleure de rage… », écrit sur un site spécialisé un inconnu qui se présente sous le surnom d’Empatic de Lyon (centre-est).
D’après Paul, le vice-président de l’AVA, beaucoup d’asexuels se mettent en couple avec d’autres asexuels. Pour le chercheur Anthony Bogaert, ils subissent aussi des discriminations: « Ils sont moins bien perçus par la moyenne des hétérosexuels que les gays et les lesbiennes. »
Le mot a commencé à faire parler de lui avec l’émergence d’Internet et des forums spécialisés à la fin des années 1990. En 2010, une semaine de l’asexualité a été organisée avec des actions de sensibilisation, notamment aux Etats-Unis. Les organisateurs de la Journée de l’asexualité en France prévoient des initiatives modestes, comme l’envoi de poèmes sur un site spécialisé.
Voir également:
Movement towards a new sexual orientation
Stephen J. Betchen D.S.W.
Psychology today
Jun 08, 2014
Asexuality is a highly charged concept. One camp of sexologists’ claim that it is, and should be recognized as a major sexual orientation like heterosexuality, homosexuality and bisexuality are. The other camp sees it as nothing more than low libido or a generalized type of Hypoactive Sexual Desire Disorder (HSDD).
Definition
Asexuality is generally defined as a lack of sexual attraction to others or the lack of interest in sex. Bogaert (2004) claimed that there are two forms of asexuality: 1. People who have a sex drive but do not direct this towards others—they may masturbate; and 2. People who have no sex drive at all.
In his book Understanding Asexuality, Bogaert (2012) contended that asexuality is distinct from abstention from sexual activity and from celibacy, which are behavioral and motivated by an individual’s personal or religious beliefs. Many asexuals were sexually active during puberty or at some other time period but at the time they identify as asexual they do not experience sexual attraction. Some do however, want to form a long-term bond with a partner and may even desire to have children.
Kinsey, et al. (1948) rated individuals from 0-6 according to their sexual orientation from heterosexual to homosexual. Numbers 1-5 indicated bisexuality. But he also labeled 1.5% of the adult male population as X indicating asexuality. Most researchers indicated the prevalence of asexuality to be around 1.05% (approximately 70 million people); others like Bogaert (2004) believed it to be higher.
Characteristics
Bogaert (2004, 2006) identified some of the characteristics of asexuals as follows:
1. More women than men
2. Slightly older than sexuals
3. Low self-esteem
4. Low socioeconomic status
5. Weighed less
6. Poorer health
7. More religious and attended religious services more often
8. Asocial
10. Anxiety
11. Depression
While “less well-educated” was also cited, this finding was contradicted by Prause and Graham (2007). This was also not my experience, but my limited data could be a reflection of the educational and socioeconomic status of my clinical practice.
Variation
Not all asexuals are necessarily alike.
1. Many asexuals can see people as attractive but do not have any sexual need for them.
2. Some asexuals masturbate, but in most cases this is purely a physical experience void of fantasy. If they do fantasize about a person, they wouldn’t have the actual drive to be with that person.
3. Asexuals can get crushes on people but it is not sexual in nature. Asexuals are generally not turned on by others.
4. Some asexuals like hugging and kissing.
5. Some asexuals engage in sexual activity simply to please a romantic partner.
6. Some asexuals are romantic but not sexual.
7. Some asexuals are aromantic (i.e., not interested in romance).
8. Some asexuals are romantic toward a specific gender (i.e., the romantic aspect of heterosexuality).
9. Demiromantic (i.e., romantic after developing an emotional connection beforehand but not towards a specific gender).
10. Grey or Gray-romantic (i.e., vacillate between aromantic and romantic).
11. Asexuals can identify themselves as Gay, Straight, or Bisexual.
12. Some asexuals have no sexual feelings at all. These individuals are often referred to as non-libidoists.
13. I’ll add that most of the asexuals I’ve seen in my clinical practice like “control.” Avoiding sex with someone can serve to maintain a distance and in turn, serve to defend against the certain vulnerability that comes with closeness. Finding a partner with whom they could negotiate control with is vital to achieving a long-term partnership.
While asexuality is gaining some acceptance as “the fourth sexual orientation,” asexuals have not been the subject of legislation as have other sexual orientations. Here are some of the pros and cons regarding orientation:
Pro Orientation
1. While both generalized HSDD and asexuality imply a general lack of attraction to anyone, asexuality is not considered a disorder or sexual dysfunction, or the consequence of a medical or social problem.
2. Asexuals do not identify with being sick or demonstrate anxiety about being asexual per se.
3. Asexuality cannot be cured like a disorder.
4. Asexuality is not a problem-; the problem may be that society does not understand it.
5. Asexuals do not choose to have low sexual desire.
6. Many asexuals are unable to masturbate even though they reportedly have a normal sex drive.
7. Asexuality is a life-enduring characteristic.
8. Asexuality is a biologically determined orientation and that this will eventually be proven. Many who support this hypothesis cite Simon LeVay’s (1991) groundbreaking work in Science: “A difference in hypothalamic structure between heterosexual and homosexual men.” LeVay discovered that gay and straight men have differences in the hypothalamus.
Con Orientation
1. Asexuality is a lack of sexual orientation or sexuality, not an orientation.
2. Asexuality is a denial of one’s natural sexuality.
3. Asexuality is generalized low libido
4. Asexuality is the result of sexual anxiety or shame.
5. Asexuality is Sexual Aversion
6. Unlike the other major orientations, it is not known when asexuality is determined.
7. It is not known definitively whether asexuality is life-long or acquired.
AVEN
The largest community supporting asexuality as an orientation is, The Asexuality Visibility & Education Network (AVEN). With approximately 30,000 members, AVEN supports the notion that asexuality is biologically determined. Celibacy is viewed as a choice—asexuality is an orientation. Founded in 2001 by David Jay, the organization has two primary goals:
1. To create public acceptance and discussion of asexuality.
2. To facilitate the growth of an asexual community.
Conclusion
No matter where you stand on the issue of asexuality, asexuals do exist and therefore deserve a forum and a support system. AVEN offers this and it should be applauded. Too often those of difference are discriminated against in our society with too little knowledge and even less empathy. Perhaps continued research will one day lend to our much-needed understanding of the complexities of asexuality.
Voir encore:
Alors que plusieurs villes françaises ont rendu obligatoires le port du masque pour éviter un retour à la crise sanitaire, la question est posée.
Christophe de Brouwer
Contrepoints
28 juillet 2020
Il m’a été demandé d’aborder la problématique du port de masques dans des lieux non clos, en extérieur.
Je ne traiterai pas ici des autres gestes barrières (lavage des mains, distanciation, confinement, etc.).
Je voudrais aborder la question sous l’angle du risque.
Le risque se définit, sur le plan international, comme la probabilité d’un effet. En effet, le risque est la probabilité de contracter le covid, et le masque est un facteur du risque qui modifie, en la diminuant, la relation Sars-covid-2 avec la maladie. Nous sommes dans une analyse du risque classique.
Règle théorique simple : risque élevé, masque utile
Je vais essayer de faire simple :
Si le risque de contracter le virus est de 20 % et que grâce au masque chirurgical, ce risque chute de 80 %, le risque résiduel sera de 4 %. Par contre le détriment lié au masque (j’y viendrai après) pourrait être, par exemple de 1 % (estimation probablement basse chez des personnes âgées), le risque total résiduel de la probabilité d’un effet sera de 5 %. Le gain de sécurité théorique lié au masque est donc +15 %.
Si deux personnes en vis-à-vis portent un masque, le risque résiduel individuel pourrait être 0,8 %. Le risque résiduel total sera de 1,8 % et le gain de +18,2%.
Si le risque de contagion est de 0,5 % et que grâce au masque, le risque résiduel devient 0,1 %, alors que le détriment reste à 1 %, le risque total résiduel sera de 1,1 %. La perte de sécurité ici se rapproche de la neutralité (-0,1 %).
Actuellement, nous sommes à un étiage des cas infectés (~0,3 % de la population). Dès lors, le nombre de personnes capables d’infecter les autres dans notre environnement, (les super-propagateurs : environ 10 % des infectés selon la théorie de Lloyd-Smith), serait de 0,03 %. Dans ce cas, le risque avec le masque diminuerait à 0,006 %, soit un gain infime de 0,024 %. Par contre, le désavantage lié au masque, toujours identique, augmenterait en proportion, de sorte qu’il peut devenir principal.
La règle théorique est assez simple : là où le risque est élevé, l’apport d’un masque peut être un gain utile. Mais là où le risque est faible, l’apport du masque peut être inutile ou pire.
Il n’y a donc aucune contradiction entre affirmer la nécessité d’avoir des masques de protection en milieu hospitalier et en milieu communautaire, ou pour des personnes infectées, car le risque (la probabilité) de contamination pour soi ou les autres y est élevé, et de douter de cette utilité dans les autres situations.
À cette première ébauche théorique, vient une seconde couche : de quel risque parlons-nous ? Que l’on soit jeune ou âgé, la gravité du risque est très différente. Dans le premier cas, sauf très rare exception, le risque de maladie grave est quasi nul, dans l’autre cas c’est l’inverse.
Malheureusement, même logique, le détriment lié au port du masque augmentent avec l’âge. Je vais y venir maintenant.
Détriment lié aux masques
Il y a des études scientifiques qui investiguent cette dimension. Ici, ici, là et là…
Oui, le détriment existe. Il est généralement faible par rapport aux bénéfices en milieu hospitalier. Qu’en est-il en dehors de ces milieux potentiellement très contaminés ?
C’est bien cette question-là qui est posée.
Prenons l’étude récente, de juillet 2020, parue dans le Clinical Research in Cardiology, « Effets des masques chirurgicaux et FFP2/N95 sur la capacité fonctionnelle cardiopulmonaire » chez des adultes jeunes en bonne santé. Le désavantage est certain : on voit une diminution de 9 % et 14 % respectivement du volume expiratoire forcé, de 3 % et de 5 % sur la puissance maximale (watts), la capacité ventilatoire est également diminuée, par contre les données liées à la fonction cardiaque sont similaires.
Chez les travailleurs, on a également montré un dépassement des limites des normes en oxygénation, sans pour autant définir un désavantage si l’exposition au masque FFP2/N95 ne dépasse pas une heure.
Et qu’en est-il chez les personnes ayant une fonction pulmonaire moins efficace ?
Les asthmatiques, ceux qui souffrent d’une bronchopneumopathie obstructive chronique, d’une fibrose pulmonaire, d’emphysème, d’un cancer pulmonaire, d’une rigidité accrue du thorax acquise avec l’âge, d’une obésité ayant un impact sur la fonction respiratoire… bref beaucoup de personnes âgées, sinon la majorité avec l’âge avançant, ne devraient pas porter de masques où le désavantage apparaît effectivement supérieur au bénéfice dans les conditions actuelles.
Et donc certains préconisent de les enfermer à domicile. C’est tellement plus simple. Nous avons vu le résultat de cette stratégie : nos vieux sont morts, seuls, sans prise en charge, sans réel traitement, dans les établissements, notamment les ehpad, et parfois chez eux.
Non, évidemment, nos anciens ont besoin de sortir, prendre l’air, bouger, avoir une vie sociale, voir leurs enfants et petits-enfants, etc. C’est cela qui les maintient en bonne condition, les fait vivre et leur permet de résister au virus. Nous avons fait le contraire, beaucoup sont morts.
Enfin, porter un masque de qualité n’est pas si simple, nous l’avons vu. Il est encombrant, inconfortable, irrite la peau, on le touche tout le temps (regardez autour de vous), pour l’ajuster, prendre un peu d’air frais et non pas cet air humide, chaud et lourd propre à l’atmosphère confinée à l’intérieur du masque, pour manger et boire ; puis on le range dans sa poche, son sac, on le ressort, il tombe, on le dépose sur la banquette de la voiture ou ailleurs, on le réemploie, encore et encore, car pas de rechange à disposition, parce que cela coûte cher, qu’on n’y a pas pensé et que c’est obligatoire.
Bref, en quelques jours, beaucoup portent des masques qui sont devenus dangereux pour eux et les autres, et qui peuvent transporter des toxiques, y compris viraux, sur de longue distance. La compliance face à l’obligation n’est pas simple.
Résumons
- Nous sommes en situation post-épidémique, où les personnes infectées sont peu nombreuses et où la virulence est moindre. Donc le risque individuel de rencontrer un « super-contaminateur » est devenu vraiment très faible. C’est ce qu’on appelle le pré-test qui est ici la prévalence des infectés vrais et propagateurs dans une population.
- Dans ces conditions, le bénéfice attendu du port convenable d’un masque devient très faible (des fractions de pourcent). Et le détriment lié au masque peut, lui, devenir supérieur. Dès lors, porter un masque peut aggraver le risque résiduel total (bénéfice-avantage).
- Je ne suis pas convaincu du bénéfice, aujourd’hui, du port convenable d’un masque dans un espace fermé adéquatement ventilé.
- Encore moins en extérieur, où la dilution du toxique devient extrême. Là, me semble-t-il, le bénéfice tombe quasiment à rien et laisse le désavantage entier.
Donc, un masque dans un milieu potentiellement contaminé (hôpital, communauté) peut être réellement bénéfique, de même pour la personne infectée.
Ce port devrait être réalisé par les organismes eux-mêmes (hôpitaux, etc.) de façon à ce que le masque ne quitte pas le milieu potentiellement contaminé. Il doit être jeté à la sortie afin que le risque ne soit pas transporté ailleurs et que l’on puisse contrôler la qualité du masque et la durée de son utilisation au sein de l’institution. Le bénéfice est ainsi maximisé.
Et pour le reste, comme je viens de le développer, j’ai beaucoup de doutes, tout en laissant de côté la question de la proportionnalité du risque par rapport à d’autres risques.
Les personnes âgées, ainsi que celles dont les fonctions pulmonaires sont altérées, ne devraient pas porter de masques, certainement pas en extérieur et même en lieu couvert, si le temps de séjour, donc d’exposition, est raisonnable.
Pour les autres, je pense que la liberté devrait être laissée à chacun, car les bénéfices attendus sont vraiment très faibles, lorsque ce n’est pas l’inverse car le port du masque est inadéquat, défaillant. Or, la compliance pour un bonne utilisation n’est pas simple à obtenir.
L’éducation des personnes est certainement plus efficace dans ce cas que l’obligation avec menaces d’amendes et autres.
Voir enfin:
Historian Jessica Krug, who last week admitted to being white and faking being Black for her entire career, resigned from her associate professorship at George Washington University, effective immediately, the institution announced Wednesday.
But on the heels of her scandal comes another confession of racial fraud from a scholar. This time it’s a graduate student at the University of Wisconsin at Madison — where Krug got her own Ph.D.
The graduate student in question is CV Vitolo-Haddad, a Ph.D. candidate in journalism and mass communication. They (Vitolo-Haddad’s preferred pronoun) were outed last week via an anonymous post on Medium and subsequently wrote two posts of their own on the platform.
Vitolo-Haddad described their own actions as letting « guesses about my ancestry become answers I wanted but couldn’t prove » and allowing people to « make assumptions when I should have corrected them. »
“I am so deeply sorry for the ways you are hurting right now because of me,” Vitolo-Haddad wrote in their first public apology. “You have expressed confusion, shock, betrayal, anger, and mistrust. All of those things are a consequence of how I have navigated our relationships and the spaces we share.”
In the second, edited apology, Vitolo-Haddad described themself as « Southern Italian/Sicilian. » In trying to make sense of their experiences with race, « I grossly misstepped and placed myself in positions to be trusted on false premises. I went along with however people saw me. »
On social media, spanning years, however, Vitolo-Haddad has described themself as other than white — in various ways.
This summer, for instance, Vitolo-Haddad described themself as “italo habesha,” meaning of Italian and Eritrean or Ethiopian descent, and “lightskin,” according to screenshots included in the anonymous post outing them.
Several posts are also in Spanish, and allude to Latinx and/or Afro-Latinx ancestry. Tweeting about Krug just last week, they said that their mother described them as Cuban and that the “colorism we uphold and lean into to distance ourselves is actually why no one trusts.” Ironically, in retrospect, they called Krug a “Kansas cracker” who got a Ph.D. in “performing blackface.” They also described “transraciality” as “violence.”
In another 2017 post, Vitolo-Haddad wrote that their mother faulted them for not having enough burning sage to keep their dog “safe from los espíritus malignos,” or evil spirits. The post also seems to say that their mother is a “bruja,” or witch.
Other posts refer to their family’s history of being “colonized.”
The anonymous author of the Medium post says that Vitolo-Haddad is from a white, affluent Italian American family that lives in Florida. Haddad, according to the post, is a name Vitolo-Haddad kept from their past marriage. The author — described only as an affiliate of Madison — notes that Krug also described herself as having different nonwhite backgrounds, including North African and Afro-Latinx.
« Though their claim to a POC identity was vague, the one consistency was their insistence that they were a constant target of acts of racism and that they came from some kind of nonwhite background, » the anonymous author wrote, accusing Vitolo-Haddad of changing their appearance over time to appear nonwhite. « They referenced it frequently on social media and in interpersonal conversations. Their behavior was reminiscent of the way people who knew Krug have described her: perpetually in a victim status, but also perpetually shifting in terms of the specifics. Their stories lacked coherence, but they intimated an insider status that made (and makes) people hesitant to question them. »
Vitolo-Haddad’s initial apology said that they were stepping down from all positions of organizational power at Madison, including their co-presidency of the Teaching Assistants’ Association and their teaching position.
Vitolo-Haddad did not agree to an interview request. Asked via email whether they would remain at Madison as a student only, with no teaching responsibilities, they said, “Those I harmed will be the ones to determine the consequences.”
The now former George Washington professor, Krug, has blamed her actions on past trauma and mental health issues. She may have benefited from her mimicry academically, though, and her critics are demanding a full accounting of that. At Portland State University, where she earned her bachelor’s degree, for instance, she was part of the Ronald E. McNair Postbaccalaureate Achievement Program. The program is for underrepresented students, including first-generation and low-income, but also minority students.
Krug, who did not respond to an interview request, is from a white Jewish family and went to a private preparatory school near Kansas City, Mo. A former classmate of hers there, Quinton Lucas — now the mayor of Kansas City, Mo. — recently retweeted a yearbook photo of them together, writing, “One of the stranger person-in-your-yearbook-photo-did-this stories I’ve stumbled upon. Yes, Jessica graduated a few years ahead of me. She was interesting back then, but it is really surprising she’s tried to pass as Black for 20 years. Her apology in reflection is warranted.”
More Questions Than Answers
What about Vitolo-Haddad? They said Wednesday via email that while they benefited “socially” in certain ways from the situation, they never applied for scholarships, fellowships or awards for people of color or identified as Black on any forms asking about their identification. They also said they’d never represented themself as Black in their published scholarship, which includes work on the rhetorical strategies of far-right groups.
Vitolo-Haddad directed further questions to the second apology post, which says there were “three separate instances,” otherwise unspecified, when they were asked if they were Black but did not say no. They apologized for entering Black organizing spaces and for “failing to correct varied misconceptions about my identity over the years, and for everything I did to aid or advance those ideas.”
In particular, they said, “I want to apologize for ever taking lies about Cuban roots at face value,” though it’s unclear to what they are referring. “Additionally, I want to apologize for how my failure to own up to these harmful decisions publicly made every conversation on social media about the varied ways I’ve been racialized a source of confusion and deception.”
Meredith Mcglone, spokesperson for Madison, said that the university “expects that people represent themselves authentically and accurately in all aspects of their academic work.” She confirmed that Vitolo-Haddad is “not currently employed as a teaching assistant.”
Regarding Krug’s degree status, Mcglone said, « We have policies in place to investigate and address misconduct. » Federal student privacy law limits what the university is able to share about current and former students without their consent, she added.
Conversations about Krug have resurrected other stories about faking racial identities in the academy.
Andrea Smith, professor of ethnic studies at the University of California, Riverside, has long faced accusations that she is not really Native American, but she said in 2015 that she identifies as Cherokee even if she isn’t enrolled in the Cherokee Nation. That same year, Rachel Dolezal, former Spokane, Wash., NAACP chairperson and an adjunct instructor of Africana studies at Eastern Washington University, was outed as being white. Dolezal later wrote a memoir about how she still identified as Black. That wasn’t always the case, though; in 2002, Dolezal unsuccessfully sued Howard University for allegedly discriminating against her as a white master of fine arts student there.
In 2018, Senator Elizabeth Warren shared genetic test results showing that she is in fact part Native American while simultaneously insisting that she’s always been evaluated professionally, as a professor of a law, as a white person.
More recently, the family of the late Cuban writer H. G. Carrillo, who died of COVID-19, said he was not actually Cuban at all, but rather born to a non-Latinx Black family in Detroit. In a connection to the Krug case, Carrillo was an assistant professor of English at George Washington.
Actress Mindy Kaling’s brother, Vijay Chokal-Ingam, has written about why he faked being Black to get into medical school, which he eventually dropped out of. Chokal-Ingam says he benefited from affirmative action in admissions decisions but, to his surprise, faced discrimination in other areas of his life while he faked being Black.
Krug’s departmental colleagues called for her resignation or ouster. She had already ceased teaching prior to her resignation.
Vitolo-Haddad in the second confession post said, « What I know now is that perception is not reality. Race is not flat, it is a social construct rife with contradictions. Fighting racism never required dissociating myself from whiteness. In fact, it derailed the cause by centering my experience. »
While « most of the trust I destroyed cannot be rebuilt, » they said, they seek « redress that is appropriate for each individual I’ve harmed.” This will be a “long-term and ongoing process, prioritizing those most directly impacted. I won’t pretend to know what that looks like, but I am committed to being part of it until the end.”