Rien en fait de sagesse n’est plus détestable que d’excessives subtilités. Edgar Poe (attribuée à Senèque)
Il n’a jamais cru probable ou possible que le ministre eût déposé sa lettre juste sous le nez du monde entier, comme pour mieux empêcher un individu quelconque de l’apercevoir. (…) Le ministre, pour cacher sa lettre, avait eu recours à l’expédient le plus ingénieux du monde, le plus large, qui était de ne pas même essayer de la cacher. Edgar Poe (La lettre volée)
L’ensemble de l’opération pourrait avoir comme titre : La nouvelle lettre volée. La police croit tout voir, et elle est aveugle. Philippe Sollers
Vous avez une belle métaphore pour ça, l’écrit fameux d’Edgar Poe qui s’appelle La Lettre volée. C’est un magnifique petit récit où la police, chargée de retrouver une lettre très importante qui a été volée, fouille l’appartement, défonce les murs ou peu s’en faut, fouille sous les parquets, et ne trouve pas quelque chose qui se trouve sous ses yeux. C’est que le type a simplement retourné l’enveloppe, et l’écriture, et l’a mise bien en évidence. Bon, vous voyez tout de suite la puissance de cette fiction : c’est dire que ce qui est le plus proche, le plus évident, le plus visible, n’est pas vu, pas entendu. Le plus proche… Nous passons sans cesse à côté du plus proche sans le voir, sans l’entendre, sans le sentir. Voilà. Philippe Sollers
Nous avons mis en place, je pense, l’organisation de la fraude électorale la plus vaste et la plus inclusive de l’histoire de la politique américaine. Joe Biden
L’élection du 3 novembre a été la plus sûre de l’histoire des Etats-Unis. CISA (communiqué des autorités électorales du gouvernement Trump)
Lorsqu’un Sanhédrin s’est déclaré unanime pour condamner, l’accusé sera acquitté. Le Talmud
Ce n’est pas en refusant de mentir que nous abolirons le mensonge : c’est en usant de tous les moyens pour supprimer les classes. (…) Tous les moyens sont bons lorsqu’ils sont efficaces. Aujourd´hui, c´est le meilleur moyen. (Un temps.) Comme tu tiens à ta pureté, mon petit gars ! Comme tu as peur de te salir les mains. Eh bien, reste pur ! A qui cela servira-t-il et pourquoi viens-tu parmi nous ? La pureté, c´est une idée de fakir et de moine. Vous autres, les intellectuels, les anarchistes bourgeois, vous en tirez prétexte pour ne rien faire. Ne rien faire, rester immobile, serrer les coudes contre le corps, porter des gants. Moi j´ai les mains sales. Jusqu´aux coudes. je les ai plongées dans la merde et dans le sang. Et puis après ? Est-ce que tu t´imagines qu´on peut gouverner innocemment? Jean-Paul Sartre (Les mains sales, 1948)
That’s our motto. We want freedom by any means necessary. We want justice by any means necessary. We want equality by any means necessary. Malcom Little alias X
The revolution will not be televised, the revolution will be live. Gil Scott-Heron
Vous semblez … considérer les juges comme les arbitres ultimes de toutes les questions constitutionnelles; doctrine très dangereuse en effet, et qui nous placerait sous le despotisme d’une oligarchie. Nos juges sont aussi honnêtes que les autres hommes, et pas plus. Ils ont, avec d’autres, les mêmes passions pour le parti, pour le pouvoir et le privilège de leur corps. Leur maxime est boni judicis est ampliare jurisdictionem [un bon juge élargit sa compétence], et leur pouvoir est d’autant plus dangereux qu’ils détiennent leur fonction à vie et qu’ils ne sont pas, comme les autres fonctionnaires, responsables devant un corps électoral. La Constitution n’a pas érigé un tribunal unique de ce genre, sachant que, quelles que soient les mains confiées, avec la corruption du temps et du parti, ses membres deviendraient des despotes. Il a plus judicieusement rendu tous les départements co-égaux et co-souverains en eux-mêmes. Thomas Jefferson (lettre à William Charles Jarvis, 28 septembre 1820)
Si le juge avait pu attaquer les lois d’une façon théorique et générale ; s’il avait pu prendre l’initiative et censurer le législateur, il fût entré avec éclat sur la scène politique ; devenu le champion ou l’adversaire d’un parti, il eût appelé toutes les passions qui divisent le pays à prendre part à la lutte. Mais quand le juge attaque une loi dans un débat obscur et sur une application particulière, il dérobe en partie l’importance de l’attaque aux regards du public. Son arrêt n’a pour but que de frapper un intérêt individuel ; la loi ne se trouve blessée que par hasard. Tocqueville
Qu’on y prenne garde, un pouvoir électif qui n’est pas soumis à un pouvoir judiciaire échappe tôt ou tard à tout contrôle ou est détruit. (…) L’extension du pouvoir judiciaire dans le monde politique doit donc être corrélative à l’extension du pouvoir électif. Si ces deux choses ne vont point ensemble, l’État finit par tomber en anarchie ou en servitude. Tocqueville (1835)
Est-ce qu’une erreur humaine, des bugs informatiques, un piratage ou d’autres problèmes ont modifié l’issue du vote ? Même si, à ce stade, il n’existe aucune preuve, les informations sur le hack [de la campagne démocrate] et l’interférence délibérée [de la Russie] font que cela vaut le coup d’enquêter. Ron Rivest et Philip Star (professeurs au MIT et à l’université de Californie, USA Today, 2016)
Voici un scénario possible. D’abord, les instigateurs enquêtent sur les bureaux de vote très en amont pour trouver comment pénétrer dans les ordinateurs. A l’approche de l’élection, quand les sondages montrent dans quels états les résultats seront serrés, ils diffusent un logiciel malveillant dans certaines machines de vote pour favoriser un candidat. Ce logiciel est conçu pour rester inactif pendant les tests pré-élection, fait son sale boulot le jour du scrutin, puis s’auto-efface quand le bureau ferme. Les machines à voter américaines ont de sérieux problèmes de sécurité informatique. Cela fait des années que nous soulignons que ces machines sont des ordinateurs, avec des logiciels reprogrammables, et que si des pirates peuvent les modifier en infectant la machine avec un programme malveillant, ils peuvent lui faire dire absolument ce qu’ils veulent. (…) Je crois que l’explication la plus plausible est que les sondages étaient systématiquement erronés, non que le système électoral a été manipulé. John Alex Halderman (2016)
Pendant l’élection, ils essayaient de créer la discorde entre les Américains, la plupart du temps dirigée contre Clinton. Après l’élection, vous avez vu des groupes et des organisations liés à la Russie qui essayaient de saper la légitimité du président Trump. Est-ce que c’est ce que vous avez vu sur Facebook ? Sénateur Lindsey Graham (R-S.C.)
Leur objectif est de créer de la confusion et de la dissidence. La cible est les États-Unis et l’OTAN, pas un candidat en particulier. Ils veulent juste le chaos. Ils sont passés d’une rancune à l’égard de Clinton à ce qu’ils considéraient comme une occasion inestimable de faire du mal. James Lewis (Centre d’études stratégiques et internationales)
Et si l’élection surprise de Donald Trump s’expliquait par une fraude ciblée à la machine électronique ? C’est l’hypothèse qu’avancent plusieurs experts aux Etats-Unis, dont l’avocat en droit électoral John Bonifaz et le professeur en informatique de l’université du Michigan John Alex Halderman. Selon un article du New York Magazine du 22 novembre, l’entourage de Hillary Clinton a été alerté de possibles manipulations dans les états du Wisconsin, du Michigan et de Pennsylvanie, et pressé de déposer un recours pour contester les résultats. Selon leurs analyses, dans le Wisconsin, la candidate démocrate a obtenu en moyenne 7 % de voix de moins dans les bureaux de vote équipés de machines électroniques que dans les bureaux pratiquant le décompte manuel. Un écart équivalent à 30 000 électeurs, dans un état où l’ancienne première dame des Etats-Unis n’a été battue que de 27 000 voix. Or, plusieurs observateurs relèvent que quelques centaines de bureaux de vote suffisent à faire changer l’issue d’un scrutin serré. Les machines de vote électronique américaines ne sont pas réputées pour leur niveau de sécurité drastique. Comme le rappelle l’ingénieure et mathématicienne Emily Gorcenski sur Twitter, alors qu’un simple capteur de pouls nécessite pas moins d’une dizaine d’étapes de certification, il n’y a ni évaluation du code informatique, ni recherche de faille, ni suivi des versions du logiciel pour les urnes électroniques. Pirater les systèmes informatiques des machines à voter n’a dès lors rien d’impossible, détaille le spécialiste en sécurité informatique John Alex Halderman dans une tribune sur le réseau social Medium (…) Pour cela, la machine n’a pas besoin d’être connectée à Internet : il suffit que l’ordinateur à partir duquel elle a été configurée pour le scrutin du jour soit infecté pour qu’elle puisse l’être à son tour, par l’actualisation de ses données par carte mémoire ou clé USB. (…) Ces doutes se font jour dans un contexte particulièrement tendu, où non seulement la victoire de Donald Trump a fait beaucoup de mécontents, mais aussi où des soupçons d’interventions russes ont pesé dès la primaire démocrate. Des irrégularités et cyberattaques combinées aux positions pro-russes du candidat républicain ont rapidement suscité des suspicions d’une interférence de Moscou en faveur de Donald Trump. John Alex Halderman le reconnaît, ce scénario aurait encore relevé de la science-fiction il y a quelques années. Mais pas en 2016, notamment depuis le piratage du Comité national démocrate et de la messagerie électronique de John Podesta, le responsable de campagne de Hillary Clinton. Donald Trump, lors d’une interview en juillet, a publiquement invité la Russie à « fouiller » les e-mails de Mme Clinton afin de révéler au grand jour ceux qu’elles n’auraient pas transmis au FBI. Washington a affirmé voir la main de la Russie derrière ces intrusions, ce dont Moscou s’est défendu. Par ailleurs, dès octobre, l’administration Obama a accusé Moscou d’avoir piraté le système informatique électoral. « Ces vols et ces piratages ont pour but d’interférer dans le processus électoral américain », ont affirmé le département de la sécurité intérieure (DHS) et la direction du renseignement américain (ODNI) dans un communiqué commun. Lors des élections elles-mêmes, des dysfonctionnements ont rapidement été observés dans plusieurs états. Dans certains bureaux de la banlieue de Pittsburgh, en Pennsylvanie, plusieurs machines ont notamment inversé les votes qui leur étaient soumis. Ce dysfonctionnement a toutefois touché indifféremment les deux partis, et la source du problème a rapidement été identifiée, puis corrigée. D’autres alertes concernant des machines en panne ou défectueuses ont également été signalées dans l’Utah et le Colorado. Même si ce ne furent que des événements courts et isolés, ils ont suffi à éveiller la méfiance des républicains, persuadés que le système leur était hostile et essayerait de leur barrer la route. Certains organes de presse d’extrême droite, comme OnlineMagazin, ont pour leur part diffusé des vidéos de dysfonctionnement de machines de vote en Pennsylvanie, et suggéré un complot ourdi par le milliardaire George Soros. Le jour du scrutin, à l’antenne de Fox News, Donald Trump lui-même s’était montré inquiet des vulnérabilités du vote électronique, quelques heures avant d’apprendre qu’il avait remporté l’élection. « Est-ce qu’une erreur humaine, des bugs informatiques, un piratage ou d’autres problèmes ont modifié l’issue du vote ? Même si, à ce stade, il n’existe aucune preuve, les informations sur le hack [de la campagne démocrate] et l’interférence délibérée [de la Russie] font que cela vaut le coup d’enquêter », affirment à leur tour dans une tribune parue sur USA Today Ron Rivest et Philip Star, professeurs au MIT et à l’université de Californie, et membres du comité d’assistance technique aux élections américaines. Alors que Hillary Clinton a jusqu’à vendredi 25 novembre pour déposer un recours, faut-il croire à une cyberattaque ? A priori non, affirme Nate Silver, analyste et prévisionniste électoral réputé, fondateur du site FiveThirtyEight, à partir d’une analyse non pas informatique ou géopolitique du scrutin, mais sociologique et démographique. Pour tenter d’isoler l’éventuelle influence du système de vote, manuel ou électronique, le statisticien a rapporté les différences de vote dans les comtés du Wisconsin à d’autres critères plus classiques : couleur de peau, niveau d’éducation et revenu. Les résultats, observe-t-il, ne sont généralement pas significativement différents lorsque le bureau fonctionne avec des appareils électroniques et lorsque le vote et le dépouillement se font à la main. Mais alors, pourquoi 7 % de différence dans le vote Clinton, d’un type de vote à un autre ? Là encore, pour Nate Silver, ce sont les différences démographiques entre les comtés équipés de systèmes électroniques et les autres qui pourraient expliquer les écarts de résultats. Selon l’analyste américain, un seul cas de figure très précis pourrait expliquer cette absence de corrélation sans invalider l’hypothèse d’un piratage : que les pirates aient anticipé les variables électorales par couleur de peau, par niveau d’éducation et par revenu, et choisi précisément de viser les bureaux de vote où la sociologie des électeurs rende mathématiquement indétectable l’effet d’une intrusion informatique. Par exemple, si la forte proportion d’individus peu diplômés augmente le score républicain, et que seuls les bureaux de vote de ce type sont piratés, l’impact du piratage est indétectable. Le scientifique J. Alex Halderman lui-même reste prudent, en dépit des multiples indices de vulnérabilité des machines à voter. « Je crois que l’explication la plus plausible est que les sondages étaient systématiquement erronés, non que le système électoral a été manipulé », estime-t-il. Il réclame néanmoins une enquête pour en avoir le cœur net et rappelle que seul le vote papier peut prémunir les électeurs contre le risque d’un détournement du système électronique. Le Monde (25.11.2006)
Plusieurs sites d’extrême droite français ont repris une rumeur sur la supposée découverte d’un ancien enquêteur du FBI censée prouver une triche organisée par le candidat démocrate. Un système de fraude massive à l’occasion de l’élection présidentielle américaine aurait-il été découvert par deux enquêteurs, dont un ancien du FBI ? C’est la rumeur reprise, sans le moindre élément de preuve, par plusieurs médias français pro-Trump. Ce que dit la rumeur. Deux enquêteurs américains, dont un ancien employé du Federal Bureau of Investigation (FBI), auraient découvert, avec « des preuves vidéo, des documents et des témoins » pour l’attester, l’existence d’une « opération illégale de récolte de bulletins de vote [qui] pourrait détourner 700 000 bulletins ». Cette affirmation a notamment été popularisée par les sites d’extrême droite Resistances 2020 et Europe Israël. Cette accusation, très populaire dans les cercles trumpistes américains, s’appuie sur une attestation sur l’honneur qui existe bel et bien. Signée par un détective privé républicain, Charles F. Marler, elle date du mois de septembre. Celui-ci y expliquait qu’un système de fraude avait été mis en place par les démocrates dans le comté de Harris, dans le Texas. Problème : le détective privé prétend posséder de nombreuses preuves et témoignages, mais n’en produit aucun. L’attestation, jugée vague et dépourvue de fondements suffisants, a donc été estimée peu crédible par les responsables du comté, relate le site de vérification américain Snopes. Faute d’élément, rien ne permet d’affirmer que des manipulations électorales ont eu lieu au Texas. Du reste, l’issue du vote n’accrédite pas l’idée qu’une triche de grande ampleur aurait profité au Parti démocrate. L’état a en effet été remporté par Donald Trump avec 52,8 % des votes. Les décodeurs du Monde (06.11.2020)
Des soutiens de Donald Trump profitent de l’incertitude qui entoure l’issue du scrutin pour accuser Joe Biden et les démocrates de fraude. (…) L’élection présidentielle américaine de 2020, dont le résultat n’était pas encore connu vendredi 6 novembre dans l’après-midi, a apporté son lot de rumeurs et suspicions sur la bonne tenue du scrutin. Celles-ci vont toutes dans le même sens : reprenant un argumentaire lancé très en amont par Donald Trump, elles accusent le camp démocrate de truquer l’élection pour faire perdre l’actuel président. (…) Une rumeur sur Facebook affirme que les listes électorales dans l’état du Michigan, remporté mercredi 4 novembre par le candidat démocrate, Joe Biden, sont frauduleuses. Des soutiens de Donald Trump partagent sur les réseaux sociaux une image diffusée à la télévision américaine, pour confirmer les allégations du président sortant qui dénonce un supposé « vol » du scrutin. La capture d’écran, qui provient de la chaîne locale Fox 2 Detroit, indique qu’une action en justice a été ouverte pour enquêter sur les électeurs de la plus grande ville du Michigan. Elle détaille les irrégularités observées sur les listes électorales : « 4 788 inscriptions en double, 32 519 électeurs inscrits de plus que ce que l’état en compte, 2 503 personnes décédées inscrites, un électeur né en 1823. » Pourquoi c’est faux. L’image est authentique, et les informations aussi. Sauf que cette action en justice n’a pas été intentée pendant les élections américaines de 2020. Elle a été initiée en 2019 par la Public Interest Legal Foundation, une organisation conservatrice proche de Donald Trump, et hostile au vote par correspondance, qui a intenté des poursuites judiciaires dans le pays pour s’assurer de la mise à jour des listes électorales, comme l’explique le site américain Politifact. En décembre 2019, la Public Interest Legal Foundation a attaqué la ville de Détroit, l’accusant de détenir des listes électorales frauduleuses. Six mois plus tard, en juin 2020, les poursuites judiciaires ont été abandonnées, car l’organisation a estimé que les listes électorales avaient été finalement corrigées. En résumé, l’image date de 2019 et n’a donc pas été diffusée à la télévision pendant l’élection présidentielle actuelle. De plus, les listes électorales à Détroit ont été mises à jour avant l’élection. A l’heure où nous écrivons ces lignes, aucun soupçon de fraude électorale n’a été documenté dans le Michigan en ce qui concerne le scrutin du 4 novembre. (…) Dans un court extrait vidéo d’une vingtaine de secondes, repris notamment en France par le site de « réinformation » Dreuz, Joe Biden en personne déclare face caméra (la traduction est de Dreuz) : « Deuxièmement, nous sommes dans une situation où nous avons mis en place – et vous l’avez fait pour notre administration, celle du président Obama, avant celle-ci – nous avons mis en place, je pense, l’organisation de fraude électorale la plus étendue et la plus inclusive de l’histoire de la politique américaine. » L’extrait provient d’un podcast diffusé fin octobre, dans lequel Joe Biden répond aux questions de Crooked Media, un média de gauche fondé par des proches de Barack Obama. Sorti de son contexte, il ressemble à un aveu. Remis dans son contexte, il est tout le contraire : le candidat démocrate explique comment son équipe compte lutter contre les tentatives du camp républicain pour dissuader les électeurs démocrates. Cette stratégie de « suppression des électeurs », fort bien expliquée par Franceinfo, consiste par exemple à refuser les cartes d’étudiants mais à accepter les permis de port d’arme comme pièce d’identité à l’entrée des bureaux de vote pour favoriser les électeurs républicains. Face à ces techniques, qui visent notamment les électeurs noirs, traditionnellement enclins à voter démocrate, Joe Biden explique que son équipe a mis en place un site pour faciliter les démarches des électeurs concernés, Iwillvote.com (Je vais voter). Ce qu’il décrit [au-delà de son lapsus] n’est donc pas un système de fraude, mais au contraire un système de lutte contre la fraude électorale que l’ancien vice-président attribue à son adversaire. (…) 700 000 bulletins en faveur de Joe Bien « seraient apparus miraculeusement ». Selon cette infox, née en août et ravivée depuis début novembre, respectivement 500 000 et 200 000 bulletins auraient été attribués frauduleusement à des personnes mortes et des animaux de compagnie en Virginie et au Nevada. La rumeur s’est diffusée sur les réseaux sociaux en France, où l’on peut lire, par exemple, que « même les morts ont voté pour Biden ». Faux. Ce qui est vrai, c’est que 700 000 bulletins ont été envoyés de manière incorrecte. D’une part, en Virginie, 500 000 bulletins comportaient l’adresse du mauvais bureau de vote sur l’enveloppe de retour : les électeurs étaient encouragés à envoyer leur courrier à la ville de Fairfax, et non au comté de Fairfax, entité administrative compétente pour l’élection. Le comté de Fairfax s’est excusé pour cette erreur et s’est engagé à prendre à ses frais le transport des bulletins vers le bon bureau de vote. Absolument rien ne permet d’affirmer que les votes en question allaient dans le sens du candidat Joe Biden ou de Donald Trump. La seconde erreur s’est produite au Nevada, où des bulletins avaient été envoyés systématiquement à tous les électeurs en raison de la pandémie. 226 000 enveloppes de vote ont été renvoyées aux autorités en charge du processus électoral, car elles étaient arrivées à des adresses où ne résidaient plus leurs destinataires, pour une raison ou une autre (décès, déménagement, erreur administrative, etc.). Certains, dans le lot, ont donc pu arriver chez des personnes mortes. Deb Wake, présidente de la ligue des électrices de Virginie, interrogée par la radio WTop, explique que quelqu’un lui a rapporté qu’un mort et un animal de compagnie avaient reçu un courrier électoral. Le site de vérification américain Politifact rappelle toutefois qu’il s’agit d’un cas de figure très fréquent dans une élection. « Si on envoie un bulletin de vote aujourd’hui et que l’électeur meurt demain, il recevra quand même le courrier », explique Wayne Torley, secrétaire adjoint aux élections du Nevada. Cela ne constitue pas une fraude, sauf si une personne remplit le bulletin au nom du mort – mais rien ne permet d’affirmer que cela a été le cas. (…) La courbe des votes en faveur du candidat démocrate Joe Biden est caractérisée par des envolées abruptes, à la verticale, signe que le scrutin a été truqué pour le faire remonter d’un coup. C’est du moins ce qu’estiment les relais français du candidat républicain. « Les démocrates, quand vous fraudez soyez discrets svp », interpelle ainsi Damien Rieu, figure de la fachosphère française. Le magistrat Charles Prats, ancien soutien de François Fillon, suggère lui aussi un trucage, « ni vu ni connu », dans un Tweet qui reprend les mêmes graphiques. Trompeur. Ces deux graphiques affichant une remontée spectaculaire sont authentiques. Ils ont été publiés par les journalistes de FiveThirtyEight, un site américain d’analyse politique reconnu, sur leur blog de suivi en direct de l’élection. Cette courbe est due à un biais statistique : au lieu d’égrener progressivement les scrutins au fur et à mesure de la journée, certains états publient les résultats par à-coups, en faisant remonter en même temps un très grand nombre de votes dépouillés, d’où ce bond. Mais ces augmentations soudaines ne profitent pas au seul camp démocrate, explique Curt Villarosa, responsable des affaires publiques d’ABC News, le média propriétaire de FiveThirtyEight, au site de vérification américain Politifact : « Tous n’étaient pas 100 % pour Biden. Sous la ligne bleue, il y a aussi une ligne rouge représentant les milliers de votes pour Trump. Il y a par ailleurs des contre-exemples où la courbe de Trump explose soudainement quand un lot de scrutins favorables est pris en compte. » En effet, d’autres graphiques publiés par FiveThirtyEight permettent de retrouver le même phénomène d’envolée soudaine de la courbe. Celui-ci est décorrélé du candidat. Ainsi dans Iowa (IA sur le graphique), Biden comme Trump ont vu leur nombre de votes exploser dans des proportions quasi égales en milieu de journée, et relativement similaires en début de journée dans le Kansas (KS). Dans le Montana (MT), les lots tardifs ont plutôt été en faveur de Trump, se traduisant par des bonds à la verticale dans la courbe du président sortant. (…) Alors que l’issue de l’élection américaine demeure incertaine, rien n’est en mesure de corroborer les accusations de fraude de Donald Trump. Les exemples cités plus haut, relayés en nombre par les supporteurs du président américain sortant, sont faux. Comme la vidéo d’un homme qui brûle fièrement des bulletins de vote pro-Trump. En réalité, ces bulletins sont des échantillons qui ne sont pas utilisés pour le vote. Eric Trump, lui, n’a toujours pas supprimé son Tweet. La rumeur sur les 40 000 bulletins de votes non pris en compte en Géorgie est également une infox. Sur Twitter, le comté de DeKalb a qualifié cette information d’« erronée » et expliqué que seuls 200 bulletins, et non pas 40 000, avaient été mis de côté provisoirement. Chacun des électeurs concernés sera contacté afin de confirmer les votes, a assuré le comté. (…) Un autre élément de discours récurrent consiste à s’étonner que des lots entiers de votes soient intégralement en faveur de l’ancien vice-président, comme dans le Michigan, où Joe Biden s’est vu créditer de plus de 138 339 voix d’un coup. Une anomalie statistique qui prouverait une magouille électorale. (…) Vrai, mais l’erreur a été corrigée. La carte qui circule est celle de Decision Desk HQ, une entreprise d’agrégation de résultats électoraux. Celle-ci a reconnu une erreur de saisie dans les données envoyées par l’état du Michigan. L’origine précise de l’erreur a été repérée par un internaute : dans le comté de Shiawassee (68 122 habitants), Joe Biden a été crédité de 153 710 votes (notez le zéro à la fin) au lieu de 15 371. Entre les deux chiffres, un différentiel de 138 339, soit pile le nombre de scrutins erronés attribués au niveau du Michigan à Joe Biden. « Cela arrive les nuits d’élection et nous pensons que d’autres agrégateurs de votes du Michigan ont rencontré la même erreur et l’ont corrigée en temps réel comme nous l’avons fait », s’est justifié un porte-parole à BuzzFeed. Les résultats ont depuis été corrigés. Malgré cela, le candidat démocrate a tout de même remporté d’une courte tête les 16 grands électeurs du Michigan. L’actuel locataire de la Maison Blanche a annoncé qu’il déposerait un recours pour contester le résultat. Les décodeurs du Monde
Une autre question entourant le VPC [vote par correspondance] est de savoir s’il augmente la fraude électorale. Il y a deux caractéristiques principales du VPC qui soulèvent ces préoccupations. Premièrement, le vote est déposé hors de la vue du public, et donc les possibilités de coercition et d’usurpation d’identité des électeurs sont plus grandes. Deuxièmement, le mode de transmission des bulletins de vote VPC n’est pas aussi sûr que pour les bulletins de vote en personne traditionnels. Ces préoccupations concernent à la fois les bulletins de vote interceptés et les bulletins de vote demandés sans la permission de l’électeur. Comme pour toutes les formes de fraude électorale, les cas documentés de fraude liés au VPC sont rares. Cependant, même les nombreux chercheurs qui soutiennent que la fraude est généralement rare conviennent que la fraude avec le vote VPC semble être plus fréquente qu’avec le vote en personne. Deux des cas les plus connus de fraude électorale impliquant le vote par correspondance se sont produits en 1997 en Géorgie et à Miami. Plus récemment, un directeur de campagne politique du 9e district du Congrès de Caroline du Nord a spolié les électeurs en recueillant des bulletins de vote non remplis, puis en remplissant le reste pour favoriser le candidat de la campagne, ce qui a conduit à une nouvelle élection. Enfin, les sceptiques quant aux méthodes de vote de commodité telles que le VPC soutiennent qu’elles encouragent les électeurs à voter avant que toutes les informations de la campagne ne soient révélées, mettant ainsi les premiers électeurs dans une situation de désavantage civique. En réponse, on peut affirmer qu’à mesure que de plus en plus d’électeurs votent tôt par courrier ou en personne, les campagnes sont moins incitées à conserver des informations négatives sur leurs opposants dans l’espoir d’obtenir un avantage grâce à une surprise d’octobre. Empiriquement, il est important de noter que les premiers électeurs ont tendance à être les plus motivés et sont donc moins susceptibles d’être influencés par des informations de dernière minute. MIT
Les habitants de ce pays ont besoin d’une pièce d’identité avec photo pour leurs activités quotidiennes, qu’il s’agisse de remplir une ordonnance ou d’encaisser des chèques. Vous devez présenter une pièce d’identité pour acheter une bière ou des cigarettes; aller à l’hôpital ou à l’hôtel; demander une aide publique; obtenir une licence de mariage ; acheter une arme à feu; prendre un avion… ou même juste pour entrer dans le bâtiment qui abrite le ministère américain de la Justice. Est-ce vraiment trop demander que d’exiger une pièce d’identité lorsqu’il s’agit d’exercer quelque chose d’aussi important que le droit de vote ? Ne méritons-nous pas d’avoir des élections justes et sûres qui ne soient pas volées par des votes frauduleux ? L’identification des électeurs n’est pas la seule étape nécessaire pour améliorer l’intégrité de notre processus électoral, mais c’est une étape fondamentale qui n’est ni discriminatoire ni inconstitutionnelle. C’est juste du bon sens. Hans von Spakovsky
Les lois sur l’identification des électeurs sont un gaspillage de l’argent des contribuables. Les États encourent des coûts importants lors de la mise en œuvre des lois sur l’identification des électeurs, y compris le coût de l’éducation du public, de la formation des agents électoraux et de la fourniture de pièces d’identité aux électeurs. Le Texas a dépensé près de 2 millions de dollars pour l’éducation des électeurs et les efforts de sensibilisation après l’adoption de sa loi sur l’identification des électeurs. L’Indiana a dépensé plus de 10 millions de dollars pour produire des cartes d’identité gratuites entre 2007 et 2010. ACLU
La fraude électorale existe. Mais les lois sur l’identité ne visent pas la fraude dont vous entendrez parler. La plupart des lois d’identification actuelles (le Wisconsin est une rare exception) ne sont pas conçues pour arrêter la fraude avec les bulletins de vote par correspondance (en effet, les lois exigeant une pièce d’identité aux urnes poussent plus de personnes vers le vote par correspondance, où il existe de nombreux et réels dangers). Ou l’achat de votes. Ou la coercition. Ou les faux formulaires d’inscription. Ou le voter à la mauvaise adresse. Ou le bourrage d’urnes par des fonctionnaires de mèche. Dans le document de 243 pages que le sénateur de l’État du Mississippi, Chris McDaniel, a déposé lundi avec des preuves de votes prétendument illégaux lors de la primaire républicaine du Mississippi, il n’y avait aucune allégation du type de fraude que l’identité peut arrêter. Au lieu de cela, les exigences de présentation d’une pièce d’identité aux urnes sont conçues pour à peu près une seule chose : les personnes qui se présentent aux urnes en se faisant passer pour quelqu’un d’autre afin de déposer chacune un faux bulletin de vote supplémentaire. C’est une façon lente et maladroite de voler une élection. C’est pourquoi cela arrive rarement. Je surveille les allégations de fraude depuis des années maintenant, y compris les lois sur la fraude en matière d’identité q’elles sont conçues pour arrêter. … Jusqu’à présent, j’ai trouvé environ 31 incidents différents (dont certains impliquent plusieurs scrutins) depuis 2000, partout dans le pays. Justin Levitt (Loyola Law School, Los Angeles, 2014)
Ce qui est vraiment stupéfiant, c’est l’hubris qui se reflète dans le Putsch judiciaire d’aujourd’hui. Antonio Scalia
J’ai été commis au juge Scalia il y a plus de 20 ans, mais les leçons que j’ai apprises résonnent toujours. Sa philosophie judiciaire est aussi la mienne: un juge doit appliquer la loi telle qu’elle est écrite. Les juges ne sont pas des décideurs politiques, et ils doivent être résolus à mettre de côté toutes les opinions politiques qu’ils pourraient avoir. Amy Coney Barrett
Le traitement par la Cour de l’importante question constitutionnelle soulevée par cette affaire a créé inutilement des conditions qui pourraient conduire à de graves problèmes post-électoraux. La Cour suprême de Pennsylvanie a publié un décret qui modifie complètement une importante disposition législative promulguée par la législature de Pennsylvanie conformément à son autorité en vertu de la Constitution des États-Unis d’établir des règles régissant la conduite des élections pour un poste fédéral. (…) Dans une loi appelée loi 77, le législateur a autorisé tous les électeurs à voter par correspondance, mais a exigé sans ambiguïté que tous les bulletins de vote par correspondance soient reçus avant 20 heures le jour des élections. (…) Il a également précisé que si cette disposition était déclarée invalide, une grande partie du reste de la loi 77, y compris sa libéralisation du vote par correspondance, serait nulle. (…) Le législateur a par la suite précisé que, dans son jugement, la pandémie de COVID-19 n’appelait aucune modification du délai le jour du scrutin. Dans une loi promulguée en mars 2020, le législateur a abordé les problèmes liés aux élections causés par la pandémie, mais il a choisi de ne pas modifier le délai de réception des bulletins de vote par correspondance. (…) Face au délai de la loi 77, la Cour suprême de Pennsylvanie, par quatre voix contre trois, a décrété que les bulletins de vote par correspondance ne devaient pas être reçus avant le jour du scrutin. (…) Au lieu de cela, elle a imposé une règle différente : les bulletins de vote doivent être considérés comme valides s’ils sont oblitérés le jour du scrutin ou avant et sont reçus dans les trois jours qui suivent. (…) En outre, le tribunal a ordonné qu’un bulletin de vote sans cachet de la poste ou illisible soit considéré comme valide s’il est reçu à cette même date. (…) Le tribunal a expressément reconnu que la disposition légale imposant la réception au plus tard le jour du scrutin était sans ambiguïté et que son abrogation de cette règle n’était pas fondée sur une interprétation de la loi. (…) Il a en outre admis que le délai légal était constitutionnel à première vue, mais il a revendiqué un large pouvoir pour faire ce qu’il jugeait nécessaire pour répondre à une ‘catastrophe naturelle’, et il a justifié son décret comme étant nécessaire pour protéger les droits des électeurs en vertu de la clause d’élections libres et égales de la Constitution de l’état. (…) Il y a un mois, le Parti républicain de Pennsylvanie et les dirigeants du Sénat de Pennsylvanie ont demandé à cette Cour de suspendre la décision de la Cour suprême de Pennsylvanie en attendant le dépôt et le règlement d’une requête en certiorari. (…) Ils ont fait valoir que la décision du tribunal de l’état violait les dispositions constitutionnelles précédemment citées, ainsi que la loi fédérale fixant une date uniforme pour les élections fédérales. (…) Mis en cause, le Parti démocrate de Pennsylvanie (DPP), a convenu que la constitutionnalité de la décision de la Cour suprême de l’état était une question d’importance nationale et nous a exhortés à accorder un examen et à trancher la question avant les élections. (…) Au lieu de faire ce que l’une ou l’autre des parties demandait, la Cour a simplement refusé la suspension. Bien qu’il y ait eu quatre votes pour inscrire une suspension, la demande a échoué à un vote également divisé. Maintenant, dans une ultime tentative pour empêcher les élections en Pennsylvanie de se dérouler sous un nuage, on nous a demandé d’accorder une requête pour un mémoire de certiorari, d’accélérer la révision et de trancher la question constitutionnelle avant les élections. Il serait hautement souhaitable de se prononcer sur la constitutionnalité de la décision de la Cour suprême de l’état avant les élections. Cette question a une importance nationale et il est fort probable que la décision de la Cour suprême de l’état viole la Constitution fédérale. Les dispositions de la Constitution fédérale conférant aux législatures des états, et non aux tribunaux des états, le pouvoir d’établir des règles régissant les élections fédérales n’auraient aucun sens si un tribunal d’état pouvait outrepasser les règles adoptées par le législateur simplement en prétendant qu’une disposition constitutionnelle de l’état donne aux tribunaux l’autorité d’établir les règles qu’il juge appropriées pour la conduite d’une élection équitable. (…) Pour ces raisons, la question posée par la décision de la Cour suprême de Pennsylvanie appelle un examen par cette Cour – comme l’ont convenu les partis républicain et démocrate de l’état lorsque le premier a demandé une suspension. Mais je conclus à contrecœur qu’il n’y a tout simplement pas assez de temps à cette date tardive pour trancher la question avant les élections. Justice Samuel Alito (28 octobre, 2020)
Quelques semaines avant une élection nationale, un juge de district fédéral a décrété que la loi du Wisconsin enfreignait la Constitution en obligeant les électeurs absents à retourner leur bulletin de vote au plus tard le jour du scrutin. Le tribunal a rendu sa décision même si plus de 30 états appliquent depuis longtemps la même date limite de vote par procuration – et pour des raisons compréhensibles: les élections doivent se terminer à un moment donné, une seule date limite fournit un avis clair et l’exigence que les bulletins de vote aient lieu le jour du scrutin met tous les électeurs sur le même pied. «Le bon sens, ainsi que le droit constitutionnel, obligent à la conclusion ce gouvernement doit jouer un rôle actif dans la structuration des élections », et les états ont toujours exigé des électeurs« qu’ils agissent en temps opportun s’ils souhaitent exprimer leur point de vue dans l’isoloir ». Burdick v. Taku-shi, 504 US 428, 433, 438 (1992). Pourquoi le tribunal de district a-t-il cherché à saborder une tradition si ancienne dans ce domaine? COVID. En raison de la pandémie actuelle, le tribunal a suggéré qu’il était libre de substituer sa propre date limite électorale à celle de l’état. Peu importe qu’en réponse à la pandémie, la Commission électorale du Wisconsin ait décidé d’envoyer par courrier aux électeurs inscrits une demande de vote par correspondance et une enveloppe de retour au cours de l’été, de sorte que personne n’ait eu à en demander une. Qu’importe que les électeurs soient également libres de rechercher et de renvoyer les bulletins de vote par correspondance depuis septembre. Peu importe que les électeurs puissent renvoyer leurs bulletins de vote non seulement par la poste, mais aussi en les apportant au bureau du greffier du comté ou dans diverses boîtes de dépôt «sans contact» organisé localement ou dans certains bureaux de vote le jour du scrutin. N’oubliez pas que ceux qui ne sont pas en mesure de voter le jour du scrutin ont encore d’autres options dans le Wisconsin, comme voter en personne pendant une période de vote de deux semaines avant le jour du scrutin. Et n’oubliez pas que le tribunal lui-même a trouvé que la pandémie constituait une menace insuffisante pour la santé et la sécurité des électeurs pour justifier la refonte des procédures du vote en personne de l’état. Il est donc incontestable que le Wisconsin a fait des efforts considérables pour accueillir le vote anticipé et répondre à la COVID. Le seul grief possible du tribunal de district est que l’état n’a pas fait assez. Mais à quel moment en a-t-on fait assez ? Si le délai légal de vote par procuration du Wisconsin peut être écarté du fait du statut de l’état en tant que «hotspot» COVID, qu’en est-il des délais identiques dans 30 autres états? Dans quelle mesure un état (ou peut-être une partie de celui-ci) doit-il être un «point chaud» avant que les juges décident d’improviser une nouvelle législation ? Ensuite, il y a la question de savoir ce que devraient être ces nouvelles échéances ad hoc. Le juge dans cette affaire a ajouté 6 jours à la date limite des élections de l’état, mais pourquoi pas 3, 7 ou 10, et qu’est-ce qui empêcherait différents juges de choisir (comme ils le feraient sûrement) des délais différents dans différentes juridictions? Une politique étatique largement partagée cherchant à concrétiser le jour des élections céderait la place à une Babel de décrets. Et comment empêcher les tribunaux de modifier également les règles du vote en personne? Ce juge a refusé d’aller aussi loin, mais les plaignants pensaient qu’il aurait dû le faire, et il n’est pas difficile d’imaginer que d’autres juges acceptent des invitations à élargir les cartes de la circonscription et à décider si les états devraient ajouter des bureaux de vote, réviser leurs horaires, réorganiser les isoloirs en leur sein, ou peut-être même compléter les protocoles existants de distanciation sociale, de lavage des mains et de ventilation. La Constitution dicte une approche différente de ces questions d’où on met la barre. La Constitution stipule que les législatures des états – et non ni les juges fédéraux, ni les juges des états, ni les gouverneurs des états, ni les autres représentants de l’état – portent la responsabilité principale de l’établissement des règles électorales. Art. I, §4, cl. 1. Et la Constitution offre également un deuxième niveau de protection. Si les règles de l’état doivent être révisées, le Congrès est libre de les modifier. Ibid. («Les heures, les lieux et les modalités de tenue des élections des sénateurs et des représentants sont prescrits dans chaque état par la législature de celui-ci; mais le Congrès peut à tout moment par la loi établir ou modifier de tels règlements…»). Rien dans notre document fondateur n’envisage le type d’intervention judiciaire qui a eu lieu en l’espèce, et il n’y a pas non plus de précédent en 230 ans de décisions de cette Cour. Et avec raison. Les législateurs peuvent être tenus responsables par les citoyens des règles qu’ils écrivent ou ne parviennent pas à rédiger; mais généralement, pas les juges. Les législatures élaborent des politiques et mettent en œuvre la sagesse collective de tout le peuple lorsqu’elles le font, tandis que les tribunaux ne rendent le jugement que pour une seule personne ou une poignée d’individus. Les législatures disposent de ressources beaucoup plus importantes pour la recherche et l’établissement des faits sur les questions de science et de sécurité que celles qui peuvent habituellement être réunies dans un litige entre des parties distinctes devant un juge unique. En prenant leurs décisions, les législateurs doivent faire des compromis pour parvenir au large consensus social nécessaire pour promulguer de nouvelles lois, ce qui n’est pas facilement reproductible dans les salles d’audience où généralement une partie doit gagner et l’autre perdre. Bien entendu, les processus démocratiques peuvent s’avérer frustrants. Parce qu’ils ne peuvent pas facilement agir sans un large consensus social, les législatures sont souvent lentes à réagir et tièdes quand elles le font. La clameur pour que les juges interviennent et abordent les problèmes émergents, et la tentation pour les juges individuels de combler le vide de l’inaction perçue peut être grande. Mais ce qui semble parfois être une faute dans la conception constitutionnelle était une caractéristique pour les rédacteurs, un moyen de garantir que tout changement du statu quo ne serait pas fait à la hâte, sans délibération minutieuse, consultation approfondie et consensus social. Nous ne pouvons pas non plus annuler cet arrangement simplement parce que nous pourrions être frustrés. Notre serment de respecter la Constitution est mis à l’épreuve par les temps difficiles, pas par les temps faciles. Et céder à la tentation de contourner les règles constitutionnelles habituelles n’est jamais gratuit. Cela porte atteinte à la foi en la Constitution écrite en tant que loi, au pouvoir du peuple de superviser son propre gouvernement et à l’autorité des législatures, car plus nous assumons leurs devoirs, moins ils sont incités à les remplir. Les modifications de dernière minute des règles électorales de longue date risquent également de générer d’autres problèmes, suscitant la confusion et le chaos et érodant la confiance du public dans les résultats électoraux. Personne ne doute que la tenue d’élections nationales en période de pandémie pose de sérieux défis. Mais rien de tout cela ne signifie que les juges individuels peuvent improviser avec leurs propres règles électorales à la place de celles que les représentants du peuple ont adoptées. Justice Neil Gorsuch (October 26, 2020)
U.S. Supreme Court Justice Samuel Alito on Friday night ordered county election boards in Pennsylvania to comply with a state directive to separate mail-in ballots received after 8 p.m. on Election Day from other ballots. The order came in a case pending before the justices to invalidate a September decision by the state’s highest court that allowed election officials to count mail-in ballots postmarked by Tuesday’s Election Day that are delivered through Friday. Alito granted the request by Pennsylvania Republicans to separate the ballots without first referring the request to the other justices. The decision comes as Democrat Joe Biden edged closer to winning the White House on Friday, expanding his narrow leads over President Donald Trump in battleground states including Pennsylvania. The Supreme Court had twice rebuffed Pennsylvania Republicans in the case, rejecting a request in October to block the lower court ruling and later refusing to fast-track their consideration of an appeal. The justices said they might revisit the case after Nov. 3. In its request on Friday, the Republican Party of Pennsylvania said it was unclear whether all 67 county election boards were complying with Secretary of the Commonwealth Kathy Boockvar’s Oct. 28 directive to separate late-arriving ballots. Late-arriving ballots are a tiny proportion of the overall vote in the state, Boockvar has said. Reuters
Tout au long de l’été, plusieurs cours suprêmes étatiques ont en effet pris des mesures autorisant la réception et le comptage des bulletins de vote même arrivés jusqu’à plusieurs jours après le 3 novembre. Au motif que l’extension permettrait une meilleure prise en compte des votes à distance en période de pandémie, la cour de Pennsylvanie a ainsi autorisé les votes arrivant jusqu’au 6 novembre. Dans le Nevada, le délai court jusqu’au 10 novembre. En Caroline du Nord, c’est jusqu’au 12 novembre que les votes envoyés peuvent être réceptionnés. Environ vingt états ont vu cette tolérance mise en place, parfois contre l’avis des parlements. Des décisions qui avaient été très controversées : pour le parti républicain, le contexte sanitaire ne justifiait en rien une extension du délai de vote à distance, de toute façon sans risque. De plus, selon les équipes de campagne du président en exercice, les cours suprêmes locales outrepassaient leurs pouvoirs, car le choix des modalités de vote revient normalement aux assemblées législatives de chaque état. Les possibilités de fraude électorale par ce biais avaient également été soulevées : dans le Minnesota, les avocats du parti républicain, cités par MPRNews, avaient souligné que les modalités locales «[autorisaient] les votes reçus jusqu’à huit jours après le scrutin et sans cachet postal à être pris en compte». En réponse, plusieurs médias soulignaient que, le vote à distance étant traditionnellement plutôt utilisé par les électeurs démocrates aux États-Unis, les Républicains refusaient un mécanisme défavorable pour eux. Consultée sur la mesure de ce type prise en Pennsylvanie, la Cour suprême des États-Unis a botté en touche le 28 octobre, refusant de bloquer la décision, tout en indiquant qu’elle se réservait le droit de revenir sur sa position après l’élection. Dans le détail, quatre juges conservateurs (Clarence Thomas, Samuel Alito Jr, Neil Gorsuch et Brett Kavanaugh) avaient défendu la requête républicaine, tandis que quatre autres juges (les libéraux Stephen H. Breyer, Sonia Sotomayor et Elena Kagan et le président conservateur de la Cour John Roberts) souhaitaient la rejeter. Précision d’importance, la nouvelle juge Amy Coney Barrett, tout juste nommée par Donald Trump, n’avait pas pris part à ce débat, selon CNN. Hier mardi, Donald Trump est revenu sur l’affaire et a déclaré dans un tweet que la décision de la Cour suprême était «TRÈS dangereuse […]. Cela va permettre une triche effrénée et incontrôlée et saper l’ensemble de notre État de droit. (…) Donald Trump et son équipe de campagne avaient déjà prévenu qu’ils pourraient entamer une action juridique pour interdire la prise en compte de ces bulletins postaux en retard, en interrogeant la capacité des cours suprêmes locales à imposer ces mécanismes, au regard de la Constitution américaine. Justin Clark, gestionnaire de campagne de Trump, affirmait dès lundi : «Ne vous y trompez pas, le président et son équipe continueront de se battre pour des élections libres et équitables et des résultats fiables que tous les Américains méritent». Selon The Hill , les actions juridiques de contestation devront commencer au niveau local avant d’atteindre, éventuellement, la Cour suprême. Si les votes pris en compte malgré leur retard s’avèrent déterminants pour l’élection, cela pourrait rallonger d’autant la période d’incertitude commencée cette nuit. Luc Lenoir
Contrairement à certaines observations, les protestations de Donald Trump ne se concentrent pas tant sur l’avantage politique du vote par courrier, que sur les risques de fraude. Et il semble qu’il y ait quelques raisons d’organisation à cela. L’actuel président n’est en effet pas opposé à la procédure à distance, mais pourfend la procédure du « mail-in ballot », qu’on peut traduire par scrutin postal, lui préférant l' »absentee ballot » ou vote par procuration. Les détails peuvent varier en fonction des états, mais généralement, le vote par procuration requiert d’abord une demande de vote à distance, puis un renvoi de son bulletin. Dans le scrutin postal, tous les électeurs reçoivent sans la demander une enveloppe, qu’ils doivent simplement renvoyer avec leur choix électoral. Une procédure qui pourrait selon Donald Trump encourager les fraudes : dans une interview à Fox News, le président citait un problème sur des courriers de vote spontané en Virginie avec «500.000 lettres envoyées à n’importe qui. À des chiens, à des morts… Personne ne sait ce qui est arrivé». Ses opposants ont répondu que les lettres frauduleuses ne l’étaient pas et n’étaient viciées que par des erreurs sur l’adresse de retour en cas de problème, différente de l’adresse du destinataire. Si la plupart des états pratiquent avec plus ou moins de restrictions le vote par procuration, cinq d’entre eux utilisent déjà le scrutin postal, et quatre nouveaux (Californie, Nevada, New-Jersey et Vermont) envisagent de le faire. Inscrit sur les listes électorales en Floride mais ne pouvant se rendre sur place le 3 novembre, Donald Trump a défendu le vote par procuration en août, en insistant sur la distinction avec les scrutins postaux, qui «encouragent la fraude électorale». (…) Une affaire récente pourrait donner un écho aux inquiétudes du camp présidentiel : le New York Post a en effet publié la « confession » d’un fraudeur engagé à gauche, qui affirme avoir truqué de nombreuses élections fédérales. C’est en évoquant le scrutin postal que le témoin du New York Post affirme que la fraude y « est plus une règle qu’une exception ». À l’appui de sa démonstration, un véritable mode d’emploi de la fraude, avec plusieurs procédés possibles. (…) Le doute subsiste en outre sur les listes utilisées dans le cadre d’un scrutin postal, et l’utilisation qui pourrait être faite d’adresses frauduleuses ou inventées. Sur les réseaux sociaux, des partisans de Donald Trump relèvent des différences visibles entre les enveloppes envoyées aux électeurs enregistrés au parti démocrate et celles des républicains, y voyant des « manœuvres », tandis que plusieurs journalistes soulignent que les fraudes au scrutin postal restent statistiquement faibles. L’affaire du vote par courrier semble donc surtout illustrer le fossé politique et la méfiance qui règne désormais entre camps d’opinion aux États-Unis… et qui pourraient amener à des controverses sérieuses en novembre prochain. Luc Lenoir
Le vol de suffrages est en quelque sorte légalisé depuis l’institution du vote par correspondance et les abus commis en son nom. Joseph Tramoni (maire communiste de Sartène, 1975)
C’est un système qui permet totalement la fraude, car vous n’êtes sûr ni de l’émetteur ni du récepteur. Jean-Pierre Camby (université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines)
Je pense qu’il est également essentiel de comprendre que, comme je l’ai dit aux candidats qui sont venus me voir, vous pouvez mener la meilleure campagne, vous pouvez même devenir le candidat et vous pouvez vous faire voler l’élection. Hillary Clinton (6 mai 2019)
Joe Biden ne devrait en aucun cas reconnaitre sa défaite, car je pense que cela va s’éterniser, et finalement je crois qu’il gagnera si nous ne cédons pas un pouce, et si nous sommes aussi concentrés et implacables que l’autre partie. Je pense qu’ils envisagent plusieurs scénarios. Le premier est de gâcher le vote par correspondence. Ils pensent que cela les aide à obtenir un avantage limité au collège électoral le jour du scrutin. Nous devons donc avoir une opération légale massive, et je sais que la campagne Biden y travaille. Hillary Clinton (25 août 2020)
J’espère que tout le monde va déménage en Géorgie, vous savez, dans un mois ou deux, et s’inscrire pour voter et voter pour ces deux sénateurs démocrates. Thomas Friedman (NYT)
Evelyn et moi déménageons en Géorgie pour aider @ossoff et @ReverendWarnock à gagner ! Andrew Yang
These run-offs will decide which party controls the Senate, and this, whether we’ll have any hope of a large stimulus/climate bill. If you have the means and fervor to make a temporary move to GA, believe anyone who registers by Dec 7 can vote in these elections.Eric Levitz (New York Magazine)
I will go to GA to help win these Senate seats. I will get a Covid test every day. I will live at Tyler Perry’s movie studio. I will get re-bar mitzvah’ed at whichever synagogue Jon Ossoff and his wife attend. We MUST win these Senate seats. I WILL DO WHAT NEEDS TO BE DONE! U in? Billy Eichner (Hollywood actor)
Nous allons continuer ce processus sur tous les plans permis par la loi pour garantir que le peuple américain ait confiance en notre gouvernement. Je ne renoncerai jamais au combat pour vous et pour notre nation. Président Trump
I won the largest share of non-white voters of any Republican in 60 years, including historic numbers of Latino, African American, Asian American, and Native American voters — the largest ever in our history. We grew our party by 4 million voters, the greatest turnout in Republican Party history. Democrats are the party of the big donors, the big media, the big tech, it seems. And Republicans have become the party of the American worker, and that’s what’s happened. And we’re also, I believe, the party of inclusion. (…) Democrat officials never believed they could win this election honestly. I really believe that. That’s why they did the mail-in ballots, where there’s tremendous corruption and fraud going on. That’s why they mailed out tens of millions of unsolicited ballots without any verification measures whatsoever. And I’ve told everybody that these things would happen, because I’ve seen it happen. I watched a lot of different elections before they decided to go with this big, massive election with tens of millions of ballots going out to everybody — in many cases, totally unsolicited. This was unprecedented in American history. This was by design. Despite years of claiming to care about the election security, they refuse to include any requirement to verify signatures, identities, or even determine whether they’re eligible or ineligible to vote. (…) In Pennsylvania, partisan Democrats have allowed ballots in the state to be received three days after the election, and we think much more than that. And they are counting those without even postmarks or any identification whatsoever. So you don’t have postmarks; you don’t have identification. (…) I want every legal vote counted. We want openness and transparency — no secret count rooms, no mystery ballots, no illegal votes being cast after Election Day. You have Election Day, and the laws are very strong on that. You have an Election Day. And they don’t want votes cast after Election Day, and they want the process to be an honest one. It’s so important. We want an honest election, and we want an honest count, and we want honest people working back there because it’s a very important job. (…) I have been talking about this for many months with all of you. And I’ve said very strongly that mail-in ballots are going to end up being a disaster. President Trump
Bon, nous voilà encore dans la position inhabituelle de devoir non seulement interrompre le président des États-Unis, mais aussi de le corriger. Il n’y aucun vote illégal selon nos informations. Il n’y a pas non plus de victoire pour Monsieur Trump. Brian Williams (MSNBC)
Quelle triste nuit pour les États-Unis d’Amérique de voir leur président faussement accuser les gens d’essayer de voler l’élection, d’essayer d’attaquer la démocratie de cette façon avec son tissu de mensonges. Jake Tapper
Notre travail est de diffuser la vérité, pas des théories du complot infondées. Nicole Carrol (USA Today)
Il a fait mieux qu’à mon avis, il aurait dû faire avec les hommes noirs et hispaniques, ce qui signifie qu’il faut que nous réfléchissions vraiment dans la communauté des droits civiques, à la fois du côté latino et afro-américain, à une vraie conversation dans nos communautés sur ce que signifie d’être différent en termes de cette aspiration à l’esprit d’entreprise et à l’équité. Al Sharpton
C’est tellement dévastateur pour moi: le vote des hommes noirs pour Trump est passé de 13% en 2016 à 18% cette année. Le vote des femmes noires pour Trump a doublé, passant de 4% en 2016 à 8% cette année. De plus, une fois de plus, les sondages de sortie des urnes montrent qu’une majorité de femmes blanches votent pour Trump. De plus, le pourcentage de LGBT votant pour Trump a doublé par rapport à 2016. DOUBLÉ !!! C’est pourquoi les personnes LGBT de couleur ne font pas vraiment confiance aux homosexuels blancs. Oui, j’ai dit ce que j’ai dit. Un point, c’est tout. En outre, le pourcentage de Latinos et d’Asiatiques votant pour Trump a augmenté par rapport à 2016, selon les sondages de sortie des urnes. Encore plus de preuves que nous ne pouvons pas compter sur le «brunissement de l’Amérique» pour démanteler la suprémacie blanche et effacer l’anti-noirceur. Charles Blow (NYT)
Depuis 2017, David Faris, politologue à l’Université Roosevelt de Chicago, martèle ce message dans des articles, des entrevues et un livre intitulé It’s Time to Fight Dirty. Au cours des 20 dernières années, fait-il valoir, les républicains ont utilisé tous les moyens nécessaires pour renforcer leur représentation au Congrès et à la Cour suprême. Ils ont adopté des mesures pour réduire la participation électorale des minorités, des pauvres et des étudiants, qui tendent à voter pour les démocrates. Ils ont maximisé leur propre vote en découpant les circonscriptions électorales de certains états de façon hyper partisane. Ils ont privé les démocrates d’un siège à la Cour suprême en refusant d’examiner la nomination du juge Merrick Garland pour remplacer Antonin Scalia en 2016. La liste ne s’arrête pas là. Mais ce siège « volé » à la Cour suprême a convaincu David Faris que les démocrates devaient envisager des mesures de représailles. Dans It’s Time to Fight Dirty, publié en 2018, il leur a proposé une série d’actions pour assurer que le système de gouvernement américain reflète la volonté d’une majorité d’électeurs. Figurent parmi ces actions : l’ajout de sièges à la Cour suprême ; l’attribution du statut d’État à la capitale fédérale (le district de Columbia) et à Porto Rico ; l’abolition du « filibuster », technique d’obstruction parlementaire permettant à une minorité de 40 sénateurs de bloquer l’adoption d’un projet de loi. Les propositions de David Faris ont vite gagné des adeptes au sein de la gauche démocrate. Mais elles semblaient d’emblée trop radicales pour les plus modérés. Deux ans plus tard, ce n’est plus tout à fait le cas. Et la détermination des républicains de confirmer la nomination de la juge Amy Coney Barrett à la Cour suprême avant même l’élection présidentielle n’est pas étrangère à ce changement. (…) Mais David Faris se garde aussi de se réjouir trop vite. Pour que l’une ou l’autre de ses idées se concrétisent, Joe Biden doit succéder à Donald Trump en tant que président, Chuck Schumer doit remplacer Mitch McConnell comme chef de la majorité au Sénat et Nancy Pelosi doit rester présidente de la Chambre des représentants. (…) Comment expliquer la différence entre la façon dont les républicains et les démocrates mènent leurs combats ? (…) David Faris évoque d’abord la menace existentielle que font peser sur le Parti républicain les changements démographiques. Il soulève ensuite la question de la polarisation politique, qui a contribué à son avis à une plus grande radicalisation des républicains que des démocrates. (…) De leur côté, a-t-il ajouté, les démocrates ont tendance à croire que « le temps joue en leur faveur » et que « le public punira l’hypocrisie ». (…) la Chambre des représentants à majorité démocrate a adopté fin juin un projet de loi destiné à donner le statut d’État à la capitale fédérale. Barack Obama s’est pour sa part montré favorable à l’idée d’abolir le « filibuster » pour permettre l’adoption de nouvelles mesures pour protéger le droit de vote. « Si tout cela demande d’éliminer l’obstruction systématique, une autre relique de Jim Crow, afin de garantir les droits de chaque Américain, alors c’est ce que nous devrions faire », a déclaré l’ancien président lors des funérailles de la figure des droits civiques John Lewis, fin juillet. Il n’y a pas longtemps, Joe Biden écartait la plupart de ces idées du revers de la main, disant notamment se méfier des conséquences imprévues. Aujourd’hui, il qualifie de « légitimes » les questions sur le sujet, mais refuse d’y répondre. Richard Hétu
For four years now, Democrats and their media allies have tarred President Trump as a reprehensible white supremacist leading a dying party. The Trumpian, populist GOP, they claimed, was doomed to become a regional rump party, whose electoral prospects were tied to a shrinking share of bitter, downscale whites. That narrative was always bunk. It finally died, once and for all, on Tuesday evening. Team Trump and Republicans nationwide made unprecedented inroads with black and Hispanic voters. Nationally, preliminary numbers indicated that 26 percent of Trump’s voting share came from nonwhite voters — the highest percentage for a GOP presidential candidate since 1960. In Florida’s Miami-Dade County, the heartland of Cuban America, Trump turned a 30-plus-point Hillary Clinton romp in 2016 into a narrow single-digit Joe Biden win. Texas’ Starr County, overwhelmingly Mexican American and positioned in the heart of the Rio Grande Valley, barely delivered for the Democrats. Biden’s Hispanic support in other key swing states, like Ohio and Georgia, tailed off from Clinton’s 2016 benchmarks. Overall, exit polls indicated that 32 to 35 percent of Latinos voted for the president. And young black men are gravitating to the GOP at a remarkable pace (given the baseline). It turns out that minorities aren’t so infatuated with the brand of unrepentant progressive “woke-ism” now peddled by the Alexandria Ocasio-Cortez wing of the Democratic Party. The political, legal, media, corporate and academic establishments have gone all-in on the woke agenda, peddling a toxic brew of intersectionality, socialism lite and Black Lives Matter anarchism. Latinos and many blacks aren’t buying it. (…) The progressive elites are genuinely incapable of understanding why it is that their nostrums have been rejected by a growing share of the populace. They can’t come to grips with the fact that their shambolic policy initiatives — and their unjust and fundamentally anti-American identity politics — are simply not all that popular with the fly-over country rubes, including “country rubes” of color. The 2020 election, in which the GOP defied the odds by maintaining the Senate and actually picking up seats in the House, was an emphatic rejection of the left-wing vision for America. No one wants AOC’s “Squad” — including Hispanic and black voters. (…) The GOP, which already has its strong base of support among non-college-educated white voters, must learn to govern like a working-class, multiethnic, multiracial party. This more populist variety of conservatism will be unabashedly traditionalist, humbler in its approach to America’s role on the world stage and economically attuned to the aspirations and needs of ordinary Americans — not those of Wall Street, Hollywood or Silicon Valley. It is a vision with real crossover appeal — a vision that can, and will, win. Republicans have every reason to be optimistic about the future. The hectoring “demography-is-destiny” dolts have been shot down. A substantial chunk of minority voters rejected the lies that GOP populism is rooted in racism. They rejected the slanders that the president himself is a white supremacist. The media establishment won’t admit it anytime soon, but the GOP’s future is bright — and browner than many may have previously thought possible. Josh Hammer
In an ideal world, political parties would be about different approaches to governing. Yet too often in our nation’s history they’ve been about tribalism along regional, economic and, most divisively, racial lines. Then came 2020: This Election Day, President Trump garnered the highest percentage of non-white votes for a Republican presidential candidate in 60 years. This movement toward balance should be celebrated by all, but not surprisingly, that is not what is happening. Take MSNBC anchor Joy Reid, who claims that the election showed a “great amount of racism, anti-blackness and anti-wokeness.” Or The New York Times’ Charles Blow, who somehow sees this election as confirming the power of the “White Patriarchy.” Writer Bree Newsome Bass conceded that some white voters had chosen Joe Biden but voted Republican down ballot to preserve “white rule. » These people view everything through a racial lens. They’re convinced Trump is a racist and regard his broad support — half the country voted for him — as proof that the nation, as a whole, is likewise hopelessly racist. A kind way to describe such reactions would be “unhinged.” Another way: terrified. Between 2004 and 2016, black men and women gave between 88 percent and 95 percent of their votes to the Democratic candidate for president. This year, Trump won 18 percent of the vote among black men — a staggering number for a Republican. To put that in visceral terms, of every six black men who voted, one voted for Trump. He also made significant gains with Hispanic voters and even Muslim voters. Trump has had significant accomplishments as president — halting the liberal, activist tilt of the courts, standing up to China, striking peace treaties that offer fresh hope in the Middle East peace, firing up the economy — but perhaps none is as important or has more far-reaching implications than his transformation of the GOP into a multiracial party. For all of his high principles and good hair, the last Republican candidate for president, Mitt Romney, could never have dreamed of such success among non-white voters. So why are so many progressive and black intellectual elites so upset about the American political parties achieving so much more racial balance? Some cynics might see it as simply sour grapes over the left’s loss of power and influence. Democrats assumed only they could speak for minorities, who it now turns out have their own ideas. But it also reflects a fundamental difference between how Americans view race and racism. Over the past few decades, progressives have insisted racism is built into the system and the system must change (in progressive ways) to curb it — though it’s never been clear if they think it can ever be satisfactorily defeated. Those on the right, meanwhile, view racism as an issue of individuals holding irrational beliefs regarding minorities, which can be organically overcome. In the 2020 election, we now see that millions of minority voters rejected the idea that their votes should be bound by identity politics, or as Joe Biden put it, that if you don’t vote Democratic, you ain’t black. That remark didn’t come out of nowhere. He was simply saying out loud what many on the left have long believed. Fact is, Trump made the most direct appeal to non-white voters we’ve seen from a Republican in most of our lifetimes. And it worked. This is also good news for America, and especially minorities. We now have a GOP that will be eager to maintain these gains, and a Democratic Party that can no longer take minority votes for granted. And we can now stop believing the color of a person’s skin gives us certainty about their political affiliation — and that in and of itself strikes a blow at racism. It’s exciting: Individuals can be treated as individuals, rather than lumped into political boxes based on their racial group. Some may find it ironic that it was Trump, of all people, who’s most responsible for this. But what matters is that the body politic has landed in a better, more equal and more promising place. David Marcus
Pennsylvania, Michigan and Wisconsin pose particular challenges because of their ballot-counting rules. None have yet begun tallying millions of mail-in ballots, as other states have done, and election officials in these states say they may report results on Wednesday and beyond. Election law experts warn that any period of uncertainty over the election’s winner could spark legal fights. Adding to the focus on Pennsylvania, Wisconsin and Michigan: They are all split between Democratic governors and Republican-run legislatures, teeing up a partisan clash over counting votes. (…) In a year when Covid-19 upended the rules for ballots, partisan disputes over voting rules and deadlines have resulted in lawsuits in at least 44 states, according to the Stanford-MIT Healthy Elections Project. Minnesota has also emerged as a potential postelection field of battle after a federal appeals court suggested Thursday that its extension of a mail-in vote deadline was unconstitutional. But Pennsylvania, Wisconsin and Michigan stand out for their distinct rules for counting mail-in ballots. All three have received a record number of mail-in ballots, but laws in Pennsylvania and Wisconsin prohibit officials from counting them until Election Day. In Michigan, election officials in larger districts can process ballots—meaning opening and sorting them—during a 10-hour window on Nov. 2. Election officials have said the vote-counting rules mean they won’t know who won the state until the next day or later in the event of a close result. Meanwhile, states like Florida have been tabulating absentee ballots for weeks and will disclose those results on Tuesday evening. In recent weeks, a lawsuit filed by Pennsylvania Republicans reached the U.S. Supreme Court. A 4-4 order let stand a state Supreme Court decision allowing officials to count mail-in ballots received up to three days after Election Day. The court on Wednesday refused Republicans’ second request to hear the case before Election Day, but left open the possibility for postelection litigation. Justice Samuel Alito, who backed the Pennsylvania Republicans’ position, suggested in a statement accompanying the order that considering those mail-in votes valid would allow state courts to undercut election rules set by the state’s GOP-controlled Legislature. Newly sworn-in Justice Amy Coney Barrett could be a decisive vote when she begins hearing cases. Pennsylvania’s attorney general, a Democrat, has directed county election boards to separate ballots received after Nov. 3. Meanwhile, the U.S. Supreme Court rejected Democrats’ request to extend Wisconsin’s ballot-receipt deadline past Election Day. In Michigan, a state appeals court ruled in Republicans’ favor earlier this month and blocked a 14-day extension for votes postmarked by Nov. 2. Lawyers are gaming out what happens if prolonged ballot battles cause Pennsylvania, Wisconsin and Michigan to have no clear result before Dec. 8, the deadline for states to appoint presidential electors, and the Electoral College vote on Dec. 14. If vote counting collides with these deadlines, it is possible for a governor and state legislature to send different electors to Congress. “We’re in uncharted legal territory,” said Mark Medish, co-founder of Keep Our Republic, a nonprofit formed this summer to preserve election integrity. Wall Street Journal
In a week of surprises, California’s rejection of a ballot measure that would have allowed the state to resume its affirmative action program was among the most significant. The measure, known as Proposition 16, wasn’t defeated by shy Trump voters. Polling showed Hispanic and other minority voters evenly split on the measure, and on Tuesday it was defeated in California’s most Latino counties. California’s result is just one piece of the mounting evidence that voters on Tuesday threw a wrench in the progressive plan to leverage a « coalition of the ascendant » and an « emerging Democratic majority » to turn the country into a woke utopia. The 2020 election was in large part a referendum on Democrats’ race baiting and pandering, starting with the party’s own elevation of Biden to the top of the ticket. Democrats’ rejection of Sens. Elizabeth Warren, Bernie Sanders, and Kamala Harris was a leading indicator that the media missed. Millions of voters of all races made clear that they instead prefer the old ideals: equality of opportunity, economic freedom, and a society that judges its citizens not by the color of our skin, but the content of our character. Beyond that, the president whom Democrats have lambasted for four years as a racist and a xenophobe turned out more minority voters than any Republican candidate in decades. It’s not just that right-wing Cubans handed Trump a surprise victory in south Florida; he clinched some of the nation’s most Latino counties, improved his margins with black men and women, and even earned commanding majorities in some Native American counties. And that exit poll data does not account for the shy Trump voters, an effect we presume may well be exaggerated among black and Hispanic voters. Senate races yielded more bad news for the progressive left. Even if Joe Biden wins the White House, Sen. Mitch McConnell (R., Ky.), who easily overcame an $80 million challenge, will serve as a check on the ascendance of socialists such as Sens. Bernie Sanders (I., Vt.) and Elizabeth Warren (D., Mass.) to the Biden cabinet. Voters may have wanted Biden, but there’s a whole wing of his party they’d prefer to do without. Some House Democrats can see the writing on the wall. Rep. Abigail Spanberger (D., Va.) reportedly told her caucus that the progressive push to defund the police and embrace « socialism » almost cost them the majority. Rep. Ruben Gallego (D., Ariz.) advised Democrats to drop the woke speak, starting with the bizarre « Latinx. » Tuesday’s results should shatter the Democratic presumption that their party is destined to command the overwhelming and eternal support of minority voters—but it won’t. The politics fueled by racial grievance and personified by the « squad » of Alexandria Ocasio-Cortez, Ilhan Omar, and Rashida Tlaib is a cancer on the Democratic Party that it indulges at its own peril. Free Beacon
Until Donald Trump’s arrival, the globalist revolution was almost solidified and institutionalized—with the United States increasingly its greatest and most “woke” advocate. We know its bipartisan establishment contours. China would inherit the world in 20 or 30 years. The self-appointed task of American elites—many of whom had already been enriched and compromised by Chinese partners and joint ventures—was to facilitate this all-in-the-family transition in the manner of the imperial British hand-off of hegemony to the United States in the late 1940s. Our best and brightest like the Biden family, Senator Dianne Feinstein (D-Calif.), Bill Gates, or Mark Zuckerberg would enlighten us about the “real” China, so we yokels would not fall into Neanderthal bitterness as they managed our foreordained decline. We would usher China into “the world community”—grimacing at, but overlooking the destruction it wrought on the global commercial order and the American interior. We would politely forget about Hong Kong, Taiwan, Tibet, and the Uyghurs. Hollywood would nod as it put out more lucrative comic-book and cartoonish films for the Chinese markets, albeit with mandated lighter-skinned actors. The NBA would nod twice and trash a democratic United States, while praising genocidal China—becoming richer and more esteemed abroad to make up for becoming boring and poorer at home. The universities would nod three times, and see a crime not in Chinese espionage and security breaches, but in the reporting of them as crimes. So our revolutionary role would be to play stuffy and snooty Athenian philosophers to the new muscular Roman legions of China. Given our elites’ superior morality, genius, and sense of self, we would gently chide and cajole our Chinese masters into becoming enlightened world overseers and democrats—all the easier, the richer and more affluent Chinese became. For now, Trump has stopped that revolution. Until Trump’s arrival, Big Tech was three-quarters home on the road to Nineteen Eighty-Four. Five or six companies monopolized most American—and indeed the world’s—access and use of the internet. In cynical fashion, Silicon Valley grandees patronized naïve conservatives that they were the supposed embodiment of Milton Friedman libertarianism and 19th century robber baron daring. Yet to their leftist kindred, the moguls of Menlo Park simultaneously whispered, “Don’t worry about such necessary disinformation: we will enrich only your candidates, only your agendas, only your foundations, only your universities—in exchange for your exemptions.” Antitrust legislation was as much an anathema to good liberals as rigging searches, institutionalizing the cancel culture, and censoring thoughts and ideas were welcomed. For now Trump, almost alone, is battling that revolution. Until Trump’s arrival, there was increasingly no border at all. Fifty-million foreign-born resided, both legally and illegally, in the United States. Nearly a million annually walked northward across the border with ease and without legal sanction or invitation. To object to illegal immigration and decry its deleterious effects on the entry-level wages of our working poor, on the social safety net of the American needy, and on the sanctity of the law was to be smeared as racist, xenophobic, and nativist. More than a quarter of California’s current resident population were not born in the United States. That desirous “new demography” since 1988 had flipped California into a caring blue state. Open borders and the end of immigration law enforcement had pushed Nevada, New Mexico, and Colorado into just Democratic societies, and was supposedly soon to transform Texas and Arizona into enlightened states. For now, Trump—with his soon-to-be 400-mile wall, his beefed up ICE, and his war on sanctuary nullification zones—has nearly stopped the revolution to end borders. Until Trump, the American interior was loser country. In-between the two gilded coasts resided the deplorables, irredeemables, clingers, the smelly Walmart patrons decried in the Page-Strzok text echanges, those John McCain called “crazies,” and Joe Biden has variously called the “dregs,” the “chumps” and the “ugly folks.” They were written off as Morlocks, who were occasionally seen poking about the rotting, rusting skeletons of abandoned steel plants, and for some reason never had proper orthodontics as children. (…) on the eve of the Chinese takeover, our clueless deplorables never learned to code, or to borrow $200,000 to get a woke-studies education, and so deserved the opioids they took and the trailers they crashed in. Few apostates said, “Wait a minute! The United States has cheaper energy than anywhere on earth, a skilled workforce, a huge domestic market, and a still-viable infrastructure. There was a reason why Michigan, Ohio, and Pennsylvania once led the world and why they can again.” Through tax reform, deregulation, trade rebooting, a new foreign policy, and loud jawboning, Trump for a while has stopped the revolution that was destroying our once greatest states. Until Trump, the woke cultural wars were just about won by the elites. Seeking unity was dead; chest-pounding diversity, often the spark that had ignited history’s multiracial societies, was ascendent. The melting pot that sought to make race incidental was deemed racist; the salad bowl that made our superficial appearances essential was celebrated. Quite affluent, self-appointed minority leaders, with their quite wealthy white liberal counterparts, established who is, and who “ain’t,” “really” black—the definition resting on whether one was loyally left-wing or disloyally independent-minded. The success of civil rights was not to be calibrated by black unemployment figures, household income, family businesses, dignity in having leverage over employers, access to competitive parochial and charter schools, or descending abortion rates, but in electing more activists as progressive mayors, liberal city councilmembers, and leftist district attorneys to garner more redistributive state money to hire more careerists like themselves. Trump, branded a bigot and racist, for now has sought to end that revolution, and measure race relations not by how many minority elites have choice jobs and high incomes, but by how well the entire minority community reaches income and employment parity with the general population—an idea that will earn the “racist” Trump far greater minority support than was expressed for John McCain and Mitt Romney. We are in the midst of a cultural revolution, for the most part driven by angry middle-and upper-class white youth of Antifa and its sympathizers, wannabes, and enablers. Many are humiliated that they have college pedigrees, lots of multi thousand-dollar debt, plenty of woke-studies classes to their credit, but still have no real jobs, no real knowledge, and no real immediate chances of buying a house, marrying, and raising a family in their 20s. Nothing in history is more dangerous than the underemployed wannabe intellectual or college graduate, whose cultivated sense of superiority is not matched by his income or standard of living, but who blames “them” for his own self-inflicted miseries and unappreciated genius. The revolution toppled statues, renamed what it did not like, Trotskyized the past, photoshopped the present, and used language, government, and cultural intimidation to do its best to make America into Animal Farm. Corporate CEOs in terror washed the feet of the woke. University presidents, fearful for their status and careers, wrote incomprehensible memos admitting their past sins and asking how best to do present penance. Hollywood studio owners promised race and gender quotas, with ample provisions that—in the manner of NBA and NFL owners—adjustments and exceptions could be worked out for themselves. Somewhere, somehow graduations, dorms, and campus spaces, all segregated by race, became “liberal.” Intermarriage, integration, and assimilation were shamefully illiberal. Standing for the National Anthem was unpatriotic; sitting in disdain for it, cool. Donald Trump fought that revolution too. What tools did Donald Trump have to wage these many counterrevolutions? The media? America’s Fortune 400? Academia? The great foundations? The nation’s think tanks? The bipartisan government establishment? The international community? The banks? Wall Street? Corporate CEOs? Silicon Valley? Professional sports? The entertainment industry? Hollywood? The intelligence community? The current and retired top military brass? (…) Against all that money and clout, the counterrevolutionary Trump had only one asset, the proverbial people. He had solely the under-polled and the written-off. They came out to his rallies in the tens of thousands, deluded the pollsters, and told the media less than nothing, but voted and will vote in waves to save America from what it was becoming. Victor Davis Hanson
When a man takes on the role of the gunslinger arriving in the town to clean up the mess, one must expect that his methods and comportment will offend his supporters as much as they terrified his adversaries, all the more so as he succeeds and thus the beneficiaries see an end on the horizon to their embarrassing need to have called in the unorthodox to do what their own polite conventionality should have done, but choose not (or did not have the courage) to do. We can sense the viability of Trumpism by the current lack of coherent attacks on its principles and achievements. (…) Biden most certainly would raise taxes, restore cumbersome regulations, strangle the fossil fuel industry, and return to identity politics pandering. But after the 2017-20 Trump boom, he would do so without any expectation that the economy would grow or the country would heal or the world would suddenly cool down and the seas cease to rise. (…) And what about the NeverTrumper (…) At the end of Trump, whether in 2020 and 2024, (…) Elite Republicanism would fail because the white working classes would return either to political hibernation in the swing states or rejoin the Democratic Party. Growing minority support would vanish because blacks and Latinos would see platitudinous and pandering Republicans as far more injurious to their futures than was a crudely talking, Queens-accented populist Trump. Trumpism did not dismantle Republican conservatism. It simply enhanced conservative appeal by closing the border, confronting China, demanding fair trade, avoiding optional military expeditions, emphasizing the concerns of the working class, and redefining presidential behavior as boisterously honoring promises rather than mellifluously reneging on them. Whatever Trump’s fate, the NeverTrump faction will not succeed in rebuilding a new-old Republican Party under the Bush-McCain-Romney paradigm. Biden and his leftist masters would not be able to lower minority unemployment to Trump levels. Neither would they declare an end to containing China and claim such past confrontation was an unnecessary provocation. Like it or not, Trump hit on a great truth that no leader can write off his country’s vast industrial interior, destroy his nation’s borders, willingly cede global leadership to a Communist dictatorship, manipulate intelligence agencies to destroy political opponents, prefer to manage decline rather than to seek renewal, and meanwhile, as he did all that, call himself moral and presidential. Victor Davis Hanson
Le décalage entre les attentes grandioses d’une vague bleue annoncée par les sondages à grand renfort de médias comme en 2016 et l’incertitude caractérisée qui a régné hier rapporte la preuve éclatante qu’aucune des leçons de l’élection de 2016 n’ont été apprises. Pire, le zèle appliqué à ne pas comprendre ce qui s’est passé il y a quatre ans a conduit tous les leviers d’influence gravitant autour du Parti démocrate à se persuader qu’ils pouvaient propulser au-delà de la ligne d’arrivée un candidat sans programme, sans faire campagne et à la faveur de la seule détestation de Trump. Faut-il le rappeler? Trump a été élu en tant qu’incarnation d’un rejet d’une grande partie d’Américains de la corruption d’une classe dirigeante fondant son titre à gouverner sur une expertise technocratique, et compensant son manque de légitimité par une revendication de plus en plus stridente d’expertise morale. Contrairement aux craintes maintes et maintes fois exprimées, Trump n’a pas troqué sa dépouille d’animateur de téléréalité pour celle de dictateur, pas même de dictateur d’opérette. De dictature nous n’avons point vu venir. En revanche, nous avons vu la classe dirigeante destituée du bien qu’elle croyait lui revenir de droit se comporter comme un «gouvernement impérial en exil» se drapant dans sa supériorité morale pour se lancer dans une inquisition prolongée mêlant espionnage politique, mensonges constants au public sur des complots inexistants, et remise au goût du jour d’expressions maccarthystes comme la «déloyauté au pays». De toutes les institutions abîmées non pas par Trump, mais plutôt par le sentiment de panique collective des élites nommé «Trump Derangement Syndrome», nulle n’en ressort moins affaiblie que les médias d’informations. Pour preuve du caractère endémique et banal du mensonge installé au cœur d’institutions hier saluées comme des modèles d’éthique journalistique, on citera les propos édifiants d’un chroniqueur du Washington Post à propos des révélations du New York Post sur l’affaire Hunter Biden: «Nous devons traiter les fuites sur Hunter Biden comme s’il s’agissait d’une opération menée par des services de renseignement étrangers – même si ça n’est probablement pas le cas.» (…) le rôle de la presse avait été reformulé dès l’entre-deux-guerres sous l’impulsion de l’intellectuel néolibéral Walter Lippmann comme une mission de «manufacture du consentement des masses» à des choix publics décidés de façon de plus en plus technocratique du fait de la complexité croissante de la «grande société» advenue avec l’ère industrielle. A une presse d’opinion très marquée au XIXe siècle et au début du XXe siècle succédait une presse se revendiquant de l’autorité de la science, organisée autour d’une éthique de «neutralité objective» qui a survécu cahin-caha jusqu’en 2016. La victoire de Trump à la primaire républicaine de 2016 a fait voler cet équilibre en éclats pour des raisons autant éthiques que commerciales. Sur le plan éthique, ce changement est méthodiquement explicité dans un article de Jim Rutenberg paru dans le New York Times le 7 août 2016 intitulé «Trump met à l’épreuve les normes d’objectivité dans le journalisme». Selon Rutenberg, la perspective d’une présidence Trump était si dangereuse que le rôle du journaliste n’était plus de présenter les faits de façon neutre, mais «de se conformer aux attentes de vérité de ses lecteurs et spectateurs, et à la vérité factuelle, d’une façon qui tienne face au jugement de l’histoire.» Il s’agissait d’un abandon pur et simple du critère de la neutralité objective au profit de celui de la clarté morale. Ce choix éthique était d’autant plus facile à faire qu’il se justifiait commercialement pour des médias alors menacés existentiellement du fait de l’éclatement du paysage médiatique en bulles cognitives partisanes consécutif à l’apparition de l’information en continu et de l’internet. Traiter copieusement du phénomène Trump tout en dénonçant l’installation de l’Antéchrist à la Maison-Blanche s’est révélé un extraordinaire gisement de contenus et de profits pour les médias mainstream. Un autre article du New York Times daté du 23 juin 2020 signé de Wesley Lowery titré «Une redéfinition de l’objectivité, dirigée par des journalistes noirs», permet d’en comprendre les aboutissants. Son auteur expose que l’objectivité est toujours jugée à l’aune d’un hypothétique lecteur impartial, invariablement assumé comme étant blanc. Appliquant ce traitement à l’Administration Trump, Lowery en déduit que Trump étant ontologiquement un raciste entouré de suprémacistes blancs, la clarté morale impose de traiter toute information concernant la Maison-Blanche, non pas sous l’angle de l’objectivité factuelle ou encore moins du respect d’institutions elles-mêmes souillées par le racisme, mais en prenant en compte à tout moment le racisme indélébile de l’homme occupant la fonction et du parti le soutenant. Complétant les pièces du puzzle, c’est au nom de ce même principe de clarté morale que deux sénateurs démocrates, Mark Warner et Mazie Hirono, ont eu la brillante idée, après les révélations du scandale Cambridge Analytica, de menacer les grandes entreprises de la Silicon Valley de réglementation, à moins qu’elles ne s’engagent à «débusquer» les contenus fomentant la «discorde». Une recommandation que Twitter et Facebook ont appliqué à la lettre en censurant moins de deux semaines avant l’élection les contenus du New York Post rapportant des faits de corruption allégués à l’encontre de Hunter et Joe Biden, alors qu’ils se sont fait depuis quatre ans la chambre d’écho des allégations non vérifiées les plus folles concernant l’influence russe dans la vie politique américaine. Plus que le choix de la personne qui occupera la Maison-Blanche à partir de janvier prochain, c’est cette question du rapport à la vérité que Trump, à la fois le plus grand bonimenteur de l’histoire américaine et la personne sur laquelle on a le plus menti, est parvenu à inviter au cœur des débats de la dernière ligne droite. Quoi qu’il se passe, tous les Américains sont les perdants de cette dialectique tragique. Renaud Beauchard
Alors que la tension monte aux États-Unis autour de l’élection présidentielle, et des risques pesant sur le vote dans le contexte de lutte publique contre le coronavirus, le New York Post a (…) publié la «confession» d’un fraudeur engagé à gauche, qui affirme avoir truqué de nombreuses élections fédérales. Essentiellement dans le New Jersey, où il réside, mais en décrivant un système de manipulation existant dans de nombreux autres états. Le mobile du passage aux aveux ? Le militant serait un soutien acharné de Bernie Sanders et ne se voit pas soutenir la candidature de Joe Biden.Le récit est d’importance car, sous la pression de la lutte contre le coronavirus, de nombreux électeurs annoncent avoir choisi cette année le vote à distance. Celui-ci existe sous deux formes dans les états américains. La première est le vote par procuration, plébiscité par le Président actuel pour sa sécurité, nécessitant une demande de la part du votant. Le second est le scrutin postal, pour lequel il suffit de renvoyer un formulaire dans une enveloppe spécifique prédistribuée. Et c’est dans ce type de votes que le témoin du New York Post affirme que la fraude «est plus une règle qu’une exception». À l’appui de sa démonstration, un véritable mode d’emploi de la fraude, avec plusieurs procédés possibles. La première technique consiste à utiliser l’enveloppe d’un votant, pour y mettre un bulletin obligatoirement démocrate. Il faut au préalable faire le tour des domiciles et convaincre les citoyens de laisser les fraudeurs poster leur courrier de vote à leur place. Une mission «beaucoup plus facile qu’on ne le pense», d’après le fraudeur cité par le journaliste Jonathan Levine, en se faisant passer pour une association de service public. Ensuite, l’enveloppe est ouverte à la vapeur, puis on y glisse un nouveau bulletin en falsifiant la signature. Pour éviter toute suspicion, les enveloppes rouvertes sont ensuite disséminées dans toutes les boîtes postales de la ville. Les employés des postes peuvent également influer facilement sur l’élection, selon le témoin. «Vous avez un facteur qui est un type anti-Trump enragé et travaille à Bedminster ou dans un bastion républicain… Il peut prendre les bulletins de vote [remplis], et sachant que 95% sont en faveur d’un républicain, il peut simplement les jeter à la poubelle», explique-t-il. Un écho à l’histoire de certains lots de courriers électoraux retrouvés après le vote, lors d’élections locales à New York en 2017 ? Autre «mine d’or» de votes à disposition, les lieux de vie accueillant des personnes fragiles. «Il y a des maisons de retraite où l’infirmière est en fait un opérateur rémunéré. Et elle va pièce par pièce voir ces personnes âgées, qui souhaitent voter pour se sentir utiles», déclare ainsi le lanceur d’alerte. Il suffit alors de remplir le bulletin pour eux et de leur faire signer ce que l’on veut… Enfin, le témoin précise que, la plupart du temps, l’historique de participation aux élections est une information publique aux États-Unis. Une dernière technique, encore plus sauvage, consiste donc à aller voter, un jour d’élection, à la place d’un citoyen recensé comme abstentionniste, et qui ne risque pas de venir. Certains états ne demandent en effet pas de pièce d’identité. Une information déconcertante vue de France qui légitime la méfiance de certains observateurs pour ce type de scrutin. Le Figaro
Dans le secret du confessionnal médiatique, un fidèle citoyen américain, démocrate convaincu, est venu avouer au NewYork Post avoir truqué de nombreuses élections fédérales, relate Le Figaro. Le sacripant se prétend soutien inconditionnel de Bernie Sanders, candidat battu aux primaires par Joe Biden. Et plutôt tout révéler que suivre cet oiseau de malheur. Ainsi, coronavirus oblige, le bidouillage aurait sévi au sein du vote par correspondance, particulièrement massif en ces temps de contagion. Selon le faussaire repenti, le camp anti-Trump se serait livré à diverses combines que voici que voilà. La première triche aurait consisté, pour les fraudeurs, à faire la tournée des votants à distance en se faisant passer pour membres d’une association de service public, puis à les convaincre de poster leur enveloppe électorale à leur place. Opération qui serait « beaucoup plus facile qu’on ne le pense », d’après le traître démocrate. Il ne restait plus, à ces gens très serviables, qu’à falsifier la signature et remplacer l’éventuel vote Trump par un bulletin Biden. Et hop ! Pour éviter toute suspicion, les enveloppes trafiquées auraient été disséminées sur l’ensemble des boîtes à lettres des villes concernées. Le souci du détail. L’autre technique, plus directe, concerne les facteurs anti-Trump qui, travaillant dans un secteur républicain, se seraient contentés de jeter à la poubelle les enveloppes contenant, par définition, 95 % de bulletins en faveur du président en place. Pourquoi faire compliqué ? L’histoire ne dit pas si ces éboueurs électoraux de gauche prenaient soin de sauver la planète en déversant leur butin dans la poubelle papier-carton du pléonasmant « tri sélectif ». Par ailleurs, les lieux de vie accueillant des personnes fragiles auraient été particulièrement choyés. « Il y a des maisons de retraite où l’infirmière est en fait un opérateur rémunéré. Et elle va pièce par pièce voir ces personnes âgées, qui souhaitent voter pour se sentir utiles », affirme le délateur anonyme. Tour de passe-passe… Signez ici. Merci et bonjour chez vous. Re-hop ! Pour clore son inventaire des trucages utilisés lors de cette l’élection, le vengeur masqué de Bernie Sanders affirme qu’à partir de l’historique de participation consultable à loisir, de vaillants partisans de Joe Biden auraient usurpé l’identité d’abstentionnistes pour glisser les bulletins ad hoc « into the box ». La présentation d’une pièce d’identité n’étant pas demandée dans de nombreux états, ces ersatz d’électeurs s’en seraient donné à cœur joie. Boulevard Voltaire
Au moment d’écrire ces lignes, les états de la ceinture rouillée des États-Unis, Michigan, Pennsylvanie, Wisconsin, comptabilisaient leurs derniers bulletins pour départager un scrutin nettement plus serré que ne l’avaient prédit experts et sondeurs. Une fois de plus, l’élection sera déterminée par ces électeurs d’une classe ouvrière blanche autrefois acquise au Parti démocrate, victimes de la désindustrialisation, de la concurrence asiatique, qui avaient offert la victoire il y a quatre ans à Donald Trump, sensibles à son discours protectionniste et antiglobalisation, à rebours du consensus libre-échangiste des deux partis. Si Joe Biden est toujours plutôt favori pour remporter l’élection présidentielle américaine, les quatre dernières années et ce scrutin indécis légueront un héritage qui ne devrait pas laisser les Européens indifférents. Vainqueur ou vaincu, Donald Trump aura changé le monde et le rapport des États-Unis à celui-ci. Il aura servi d’accélérateur et de révélateur de tendances profondes. L’Amérique abandonne progressivement son universalisme, se comportant comme une puissance normale défendant ses intérêts sur une scène internationale morcelée, dans un système multilatéral inopérant, actant la fin des espoirs de la mondialisation triomphante et de l’après-guerre froide. Au Moyen-Orient, en Asie, dans la relation transatlantique, il aura fait voler en éclat mythes et antiennes des chancelleries diplomatiques. Dans un entretien au Financial Times, en 2018, Henry Kissinger décrivait Trump comme une de ces figures «qui apparaissent dans l’histoire de temps en temps pour marquer la fin d’une époque et la forcer à abandonner ses vieilles prétentions. Ça ne veut pas dire qu’il s’en rende compte ou qu’il ait envisagé des alternatives.» Sur de nombreux sujets, les années Trump lieront Biden. Joe Biden a fait campagne contre le bilan de politique étrangère de Trump, lui reprochant son hostilité aux alliances traditionnelles et sa proximité avec les adversaires autoritaires de l’Amérique, comme la Russie. À n’en pas douter, les prochaines semaines d’une Administration Biden marquerait une embellie des relations transatlantiques: retour dans l’accord de Paris sur le climat, grands discours sur les valeurs communes, l’Otan, etc. Le candidat Biden a même promis la tenue d’un «sommet des démocraties» dans les premiers mois de son mandat. Son Administration ne montrerait pas l’hostilité idéologique vis-à-vis de l’Union européenne manifestée par le président Trump. Si les différends commerciaux sur des sujets comme les Gafa perdureront, on ne verra probablement pas la même instrumentalisation de l’arme des tarifs douaniers dans la relation transatlantique. Pour autant, la nouvelle carte électorale américaine et le succès des candidats populistes des deux bords, de Trump à Bernie Sanders, ont forcé les élites américaines à prendre conscience des conséquences négatives des accords de libre-échange sur certaines régions. Le mandat de Trump aura mis fin au mythe de la «convergence» de la Chine, l’idée d’une ouverture politique qui aurait suivi la libéralisation économique du pays. C’était l’espoir de ceux qui, comme Joe Biden, avait soutenu l’intégration de la Chine dans l’OMC: faire de Beijing un acteur responsable (responsible stakeholder) des relations internationales. Le durcissement autoritaire du régime sous Xi Jinping, les ambitions géopolitiques annoncées par les «nouvelles routes de la soie», les abus dans le comportement commercial comme les mensonges des premières semaines de la pandémie ont fait voler en éclats ces espoirs. Biden, longtemps favorable à une coopération prudente avec Beijing, comme une grande partie de l’élite américaine, qualifie aujourd’hui le dirigeant chinois de «voyou». La doctrine stratégique de l’Administration Trump, qui assumait la «compétition de grandes puissances» avec Beijing, fait aujourd’hui l’objet d’un consensus bipartisan à Washington. Une Administration Biden placera elle aussi la rivalité stratégique avec la Chine au centre de ses priorités et attendra, à cet égard, un alignement des Européens sur le plan commercial, technologique ou militaire. Au Moyen-Orient, qui peut douter que la politique de Donald Trump a rebattu les cartes régionales? Joe Biden ne redéplacera certainement pas l’ambassade des États-Unis en Israël à Tel-Aviv. De nombreux commentateurs avaient prédit un embrasement régional en cas de reconnaissance de Jérusalem comme capitale d’Israël. Il n’en a rien été. Au contraire, l’Administration Trump a profité du rapprochement entre puissances arabes sunnites, autour de l’Arabie saoudite et des Émirats arabes unis, et d’Israël face à la menace commune iranienne pour faire signer des accords de reconnaissance mutuels, là aussi un bilan durable. Les experts avaient prédit l’impossibilité de tels accords sans processus de paix israélo-palestinien. La méthode transactionnelle et le rapport de force établi avec l’Iran (brutalement comme l’a montré la mort du général Soleimani) aura peut-être mieux fonctionné que les politiques de ses prédécesseurs. Au détriment peut-être durable de la cause palestinienne.Enfin, la présidence Trump aura révélé les limites de la relation transatlantique, là aussi un accélérateur du désintérêt marqué par Obama pour l’Europe et ses enjeux de sécurité, en Syrie par exemple. Il aura répété, avec brutalité, les critiques de ses prédécesseurs sur le partage de fardeau et le comportement «passager clandestin» vis-à-vis de la puissance américaine. Les Européens peuvent-ils vraiment laisser la sécurité de leurs citoyens entre les mains de quelques dizaines de milliers d’électeurs de Pennsylvanie tous les quatre ans? En Libye, en Méditerranée orientale face à la Turquie, face au terrorisme, l’Europe a ses propres enjeux de sécurité et doit se donner les moyens d’assumer sa puissance. Trump a changé le monde ; aux Européens de ne pas devenir les derniers gardiens du monde d’hier. Benjamin Haddad
Cela avait commencé comme un mauvais remake pour les démocrates. Celui qui ne pouvait pas être élu allait être réélu. Après une improbable remontée de Biden dans les états clés du Wisconsin et du Michigan, Trump pourrait finalement échouer à prolonger son bail à la Maison-Blanche. Mais, si défaite il y a, elle se sera jouée sur le fil au terme d’une des batailles électorales les plus disputées de ces cinquante dernières années. Et contre tous les pronostics, les Républicains devraient conserver leur majorité au Sénat, notamment grâce à l’élection de proches du président sortant. Une fois encore les sondeurs et les médias se sont donc trompés. Loin d’être rejeté par l’ensemble des Américains, Trump a été porté par une lame de fond qui a toutes les chances de s’avérer durable. D’autant qu’il est permis d’imaginer qu’elle a été atténuée par la crise sanitaire sans laquelle Donald Trump aurait probablement été aisément victorieux. Battu par Biden en termes de vote populaire, le président sortant progresse néanmoins en nombre de voix par rapport à 2016. Fait notable, il améliore ses scores auprès de toutes les «minorités», y compris les hommes et les femmes noirs, ce qui confirme les limites de la politique des identités démocrate et montre que le phénomène Trump n’est pas réductible à un vote de «petits blancs». Son élection de 2016, comme le Brexit en 2015, n’était pas un accident de l’Histoire et sera sans doute bien plus qu’une parenthèse dans la marche que d’aucuns pensent inéluctable vers un monde toujours plus globalisé. L’élection américaine est un nouveau symptôme de la recomposition politique occidentale, qui, depuis la crise financière de 2008 bouleverse les clivages traditionnels au sein des démocraties libérales et dont les mouvements dits «populistes» sont souvent la traduction. Au clivage droite-gauche se substitue l’opposition «Anywhere» – «Somewhere», théorisée par le politologue britannique David Goodhart, c’est-à-dire l’affrontement entre ceux qui sont à l’aise dans «le village global» et adhèrent au multiculturalisme et ceux pour qui la mondialisation est source d’insécurité économique et culturelle. Le fait que les électeurs de Biden aient massivement voté par correspondance tandis que ceux de Trump se déplaçaient physiquement dans les urnes sonne comme un symbole de cette séparation entre «mondialisés» et «enracinés». Dans son nouvel essai, Le Temps des gens ordinaires (Flammarion), Christophe Guilluy montre que les «invisibles» sont en train de devenir «incontournables». Ces derniers forment désormais, selon lui, «un bloc autonome, puissant et sûr de son diagnostic. Un socle solide né de l’implosion de la classe moyenne»… C’est ce dont semble témoigner la spectaculaire résistance du vote Trump. Il serait donc simpliste et illusoire de voir dans une éventuelle victoire de Biden le début de la fin de l’ère populiste et le retour à l’époque antérieure. Bien au contraire, la parenthèse de la mondialisation heureuse est définitivement refermée. D’autant que si la crise sanitaire, peut, à court terme, déstabiliser certains «populistes» au pouvoir, à moyen et long terme, elle débouchera sur une crise économique et sociale qui ne fera qu’exacerber les fractures. L’édito du Time ce jeudi résumait bien la situation: «Même si Joe Biden gagne, il gouvernera dans l’Amérique de Donald Trump ». Alexandre Devecchio
Quand vous avez réussi à corrompre la quasi totalité des grands médias, quand vous avez dans la poche les milliardaires de Wall Street, Hollywood et Silicon Valley, quand vous avez réussi à laver le cerveau des masses en vous faisant passer pour le camp du bien et de la générosité, quand pendant huit ans, sous la direction d’un Islamiste antisémite avoué qui s’est fait passer pour un Chrétien libéral, vous avez installé des agents dans toutes les administrations, créant de la sorte un « Etat Profond » impossible à contourner, il ne vous reste plus qu’à emporter les élections par tous moyens, au détriment du peuple et pour le plus grand profit de vos alliés. Les fascistes corrompus démocrates ont pu bénéficier, comme c’est étrange, d’une épidémie à l’échelle mondiale provoquée par leur allié principal, la Chine, pour infliger une peur panique quotidienne au peuple américain et leur faire croire que leur président légalement élu était responsable des morts qu’ils avaient eux-mêmes provoquées, parfois volontairement (gestion criminelle de la crise par Cuomo et De Blazio à New York par exemple), ou inventées. (Les chiffres officiels des morts dues au COVID19 restent sujets à caution). Ils ont évidemment créé un tel niveau de panique que l’économie américaine, en plein essort grâce au président Trump, s’est brusquement effondrée (avant de se reprendre et de remonter). Cette panique leur a permis de convaincre les Américains de rester chez eux et de voter par correspondance, sans preuve d’identité, ouvrant ainsi la porte à une fraude massive, préparée et organisée dans les moindres détails. (…) Ce vol de l’élection a ciel ouvert n’a pu être organisé que grâce à la complicité des médias et des GAFA, aux ordres des fascistes corrompus démocrates car c’est l’intérêt de leurs dirigeants de transformer la planète en un camp d’aliénés géant, au sein duquel seul leur groupe de privilégiés pourrait continuer à tirer des profits. Travaillez, rentrez chez vous, regardez les plus absurdes programmes télévisés, gavez vous de fausses nouvelles, payez vos impôts, de plus en plus d’impôts, métissez-vous, oubliez votre genre sexuel, sentez-vous honteux d’aller à l’église, construisez des mosquées, propagez l’antisémitisme dans les universités, acceptez la domination de la Chine, soyez indulgent avec l’Iran, crachez sur Israël, et, surtout, soyez soumis. (…) Si le président Trump ne parvient pas à démontrer l’ampleur de cette tricherie qui a pris la forme d’un coup d’état, les années à venir seront de plus en plus sombres tandis que le bien le plus précieux de chaque être humain sera progressivement confisqué : sa liberté. Pierre Rehov
Tout un ensemble de règles centenaires protégeant l’intégrité du scrutin …
Pendant 4 ans, les Démocrates ont pu impunément insulter, attaquer, mentir, voler, tout en vous préparant au plus grand vol d’élection de l’histoire du monde libre. Ils ont transformé tranquillement le système électoral américain et organisé, comme Joe le senile l’a annoncé lors d’une de ses fameuses gaffes, « la plus grande machine à tricher de l’histoire »
Pierre Rehov
Dreuz
7 novembre 2020
Quand vous avez réussi à corrompre la quasi totalité des grands médias, quand vous avez dans la poche les milliardaires de Wall Street, Hollywood et Silicone Valley, quand vous avez réussi à laver le cerveau des masses en vous faisant passer pour le camp du bien et de la générosité, quand pendant huit ans, sous la direction d’un Islamiste antisémite avoué qui s’est fait passer pour un Chrétien libéral, vous avez installé des agents dans toutes les administrations, créant de la sorte un « Etat Profond » impossible à contourner, il ne vous reste plus qu’à emporter les élections par tous moyens, au détriment du peuple et pour le plus grand profit de vos alliés.
Les fascistes corrompus Démocrates ont pu bénéficier, comme c’est étrange, d’une épidémie à l’échelle mondiale provoquée par leur allié principal, la Chine, pour infliger une peur panique quotidienne au peuple américain et leur faire croire que leur président légalement élu était responsable des morts qu’ils avaient eux-mêmes provoquées, parfois volontairement (gestion criminelle de la crise par Cuomo et De Blazio à New York par exemple), ou inventées. (Les chiffres officiels des morts dues au COVID19 restent sujets à caution).
Ils ont évidemment créé un tel niveau de panique que l’économie américaine, en plein essort grâce au président Trump, s’est brusquement effondrée (avant de se reprendre et de remonter). Cette panique leur a permis de convaincre les Américains de rester chez eux et de voter par correspondance, sans preuve d’identité, ouvrant ainsi la porte à une fraude massive, préparée et organisée dans les moindres détails.
Les fascistes corrompus démocrates auraient donc convaincu les Américains de voter pour eux parce qu’ils allaient :
- Augmenter les impôts
- Légaliser 11 millions d’immigrés illégaux (autant de votants pour eux)
- Arrêter l’exploitation des énergies fossiles et rendre de nouveau l’Amérique dépendante du pétrole étranger
- Reprendre date avec la Chine et laisser les emplois de nouveau s’évader dans les camps de travaux forcés communistes
- Arrêter le processus de paix au Moyen Orient et recommencer à financer les organisations terroristes dirigées par Mahmud Abbas
- Revenir à l’accord infernal qui autoriserait l’Iran à obtenir la bombe atomique dans moins d’une décennie tout en poursuivant son hégémonie régionale et en finançant le terrorisme
- Effacer le second amendement et confisquer les armes individuelles de sorte que plus personne ne puisse se défendre
Et il est vrai que des millions d’idiots utiles, au sens léninien du terme, se sont laissé suffisamment laver le cerveau pour tomber dans le panneau et accepter béatement de devenir un troupeau d’esclaves, avec le sentiment d’appartenir au camp du bien et de la générosité. Un peu comme certains allemands qui, dans les années 30, ont voté pour Hitler de bonne foi, sans comprendre à qui ils avaient affaire ni savoir ce qu’ils faisaient.
Biden n’est pas Hitler, c’est vrai. Ce n’est qu’un pantin corrompu jusqu’à la moëlle et sénile, qui s’est enrichi pendant 47 ans sur le dos des travailleurs américains. Le système qui le protège n’est pas un système nazi, même si le National Socialisme était une idéologie de gauche contrairement aux « libéraux » qui s’acharnent à réécrire l’Histoire à leur profit. Il ressemblerait plutôt aux systèmes qui ont été mis en place dans les républiques bananières d’Afrique ou d’Amérique du Sud avec la bénédiction des grands profiteurs et des partis communistes.
Malheureusement pour les fascistes corrompus démocrates, une fraude à telle échelle ne peut exister sans quelques couacs. Les racailles et les idiots utiles qui ont participé à cette fraude n’ont pas tous le cerveau d’Einstein. Ce n’est qu’un doux euphémisme… Quand on dit à une racaille qu’il a les mains libres pour tricher ou voler, le ciel est la limite de ce qu’il est capable de faire.
C’est la raison pour laquelle des tonnes d’erreurs ont été commises: de l’apparition magique du nombre exact de bulletins de votes dont les fascistes corrompus démocrates avaient besoin pour voler les élections dans certains états, au blocage d’observateurs républicains ou impartiaux malgré les jugements dans certains centres de tris, en passant par l’envoi massif de bulletins à des fausses adresses, au vote des morts, des plus que centenaires et des immigrés illégaux. Pour ne citer, évidemment, que quelques-unes des manipulations honteuses qui ont été découvertes.
Ce vol de l’élection a ciel ouvert n’a pu être organisé que grâce à la complicité des médias et du GAFA, aux ordres des fascistes corrompus Démocrates car c’est l’intérêt de leurs dirigeants de transformer la planète en un camp d’aliénés géant, au sein duquel seul leur groupe de privilégiés pourrait continuer à tirer des profits.
Travaillez, rentrez chez vous, regardez les plus absurdes programmes télévisés, gavez vous de fausses nouvelles, payez vos impôts, de plus en plus d’impôts, métissez-vous, oubliez votre genre sexuel, sentez-vous honteux d’aller à l’église, construisez des mosquées, propagez l’antisémitisme dans les universités, acceptez la domination de la Chine, soyez indulgent avec l’Iran, crachez sur Israël, et, surtout, soyez soumis.
« BIG BROTHER veille sur votre sécurité et sur bonheur. Nous sommes les Démocrates ! »
Si le président Trump ne parvient pas à démontrer l’ampleur de cette tricherie qui a pris la forme d’un coup d’état, les années à venir seront de plus en plus sombres tandis que le bien le plus précieux de chaque être humain sera progressivement confisqué : sa liberté.
Les multinationales ne veulent pas de la liberté d’entreprendre qui nuit à leurs profits.
Le GAFA ne veut pas de la liberté de s’exprimer qui nuit à leur main prise totale sur chaque humain hypnotisé par son ordinateur et son téléphone portable.
Les médias ne veulent pas de la liberté de penser qui nuit à leur traitement inique de l’information au profit de leurs commanditaires.
Les Démocrates ne veulent pas de la liberté tout court, qui nuit à leurs malversations, à leurs alliances avec les dictatures, à leur programme « social » destiné à provoquer davantage de soumission et de dépendance.
Contre cette « vague bleue » qui ressemble davantage au remugle vomi par l’antre infernal des privilégiés, il n’y a qu’un homme pour se battre envers et contre tous. Cet homme n’était pas un politicien mais un courageux patriote amoureux de son pays et de son peuple. Un homme qui s’était fait élire pour nettoyer le marécage infesté par les bactéries du parti de l’esclavage et qui était bien près d’y arriver.
Il reste encore une chance d’empêcher ce scénario catastrophe de se produire. Elle passe par un combat juridique avec le soutien de tout le peuple.
- Contre les médias
- Contre le GAFA
- Contre BLM et Antifa
- Contre le Big Tech
- Contre Wall Street
- Contre les Islamistes aux visages d’ange
- Contre les soit disant « bien-pensants »
Le peuple américain doit se dresser sur ses jambes et crier : LIBERTE
Voir aussi:
Donald Trump, Counterrevolutionary
Against all the money and clout of America’s revolutionary forces, the counterrevolutionary Trump had only one asset, the proverbial people.
Victor Davis Hanson
American greatness
November 1, 2020
Until Donald Trump’s arrival, the globalist revolution was almost solidified and institutionalized—with the United States increasingly its greatest and most “woke” advocate. We know its bipartisan establishment contours.
China would inherit the world in 20 or 30 years. The self-appointed task of American elites—many of whom had already been enriched and compromised by Chinese partners and joint ventures—was to facilitate this all-in-the-family transition in the manner of the imperial British hand-off of hegemony to the United States in the late 1940s.
Our best and brightest like the Biden family, Senator Dianne Feinstein (D-Calif.), Bill Gates, or Mark Zuckerberg would enlighten us about the “real” China, so we yokels would not fall into Neanderthal bitterness as they managed our foreordained decline.
We would usher China into “the world community”—grimacing at, but overlooking the destruction it wrought on the global commercial order and the American interior.
We would politely forget about Hong Kong, Taiwan, Tibet, and the Uyghurs. Hollywood would nod as it put out more lucrative comic-book and cartoonish films for the Chinese markets, albeit with mandated lighter-skinned actors.
The NBA would nod twice and trash a democratic United States, while praising genocidal China—becoming richer and more esteemed abroad to make up for becoming boring and poorer at home. The universities would nod three times, and see a crime not in Chinese espionage and security breaches, but in the reporting of them as crimes.
So our revolutionary role would be to play stuffy and snooty Athenian philosophers to the new muscular Roman legions of China.
Given our elites’ superior morality, genius, and sense of self, we would gently chide and cajole our Chinese masters into becoming enlightened world overseers and democrats—all the easier, the richer and more affluent Chinese became.
For now, Trump has stopped that revolution.
Internal Counterrevolutions
Until Trump’s arrival, Big Tech was three-quarters home on the road to Nineteen Eighty-Four. Five or six companies monopolized most American—and indeed the world’s—access and use of the internet. In cynical fashion, Silicon Valley grandees patronized naïve conservatives that they were the supposed embodiment of Milton Friedman libertarianism and 19th century robber baron daring. Yet to their leftist kindred, the moguls of Menlo Park simultaneously whispered, “Don’t worry about such necessary disinformation: we will enrich only your candidates, only your agendas, only your foundations, only your universities—in exchange for your exemptions.”
Antitrust legislation was as much an anathema to good liberals as rigging searches, institutionalizing the cancel culture, and censoring thoughts and ideas were welcomed. For now Trump, almost alone, is battling that revolution.
Until Trump’s arrival, there was increasingly no border at all. Fifty-million foreign-born resided, both legally and illegally, in the United States. Nearly a million annually walked northward across the border with ease and without legal sanction or invitation. To object to illegal immigration and decry its deleterious effects on the entry-level wages of our working poor, on the social safety net of the American needy, and on the sanctity of the law was to be smeared as racist, xenophobic, and nativist.
More than a quarter of California’s current resident population were not born in the United States. That desirous “new demography” since 1988 had flipped California into a caring blue state. Open borders and the end of immigration law enforcement had pushed Nevada, New Mexico, and Colorado into just Democratic societies, and was supposedly soon to transform Texas and Arizona into enlightened states. For now, Trump—with his soon-to-be 400-mile wall, his beefed up ICE, and his war on sanctuary nullification zones—has nearly stopped the revolution to end borders.
Until Trump, the American interior was loser country. In-between the two gilded coasts resided the deplorables, irredeemables, clingers, the smelly Walmart patrons decried in the Page-Strzok text echanges, those John McCain called “crazies,” and Joe Biden has variously called the “dregs,” the “chumps” and the “ugly folks.” They were written off as Morlocks, who were occasionally seen poking about the rotting, rusting skeletons of abandoned steel plants, and for some reason never had proper orthodontics as children.
Obama laughed about the “magic wand” needed to revive these unrevivable people. Larry Summers reportedly called such an idea a “fantasy.” He was said to have praised the meritocracy that properly gives to such losers what they justly deserve. Very caring and very humane elites felt very little for supposedly very expendable riffraff.
Translated, that meant on the eve of the Chinese takeover, our clueless deplorables never learned to code, or to borrow $200,000 to get a woke-studies education, and so deserved the opioids they took and the trailers they crashed in.
Few apostates said, “Wait a minute! The United States has cheaper energy than anywhere on earth, a skilled workforce, a huge domestic market, and a still-viable infrastructure. There was a reason why Michigan, Ohio, and Pennsylvania once led the world and why they can again.” Through tax reform, deregulation, trade rebooting, a new foreign policy, and loud jawboning, Trump for a while has stopped the revolution that was destroying our once greatest states.
Until Trump, the woke cultural wars were just about won by the elites. Seeking unity was dead; chest-pounding diversity, often the spark that had ignited history’s multiracial societies, was ascendent.
The melting pot that sought to make race incidental was deemed racist; the salad bowl that made our superficial appearances essential was celebrated. Quite affluent, self-appointed minority leaders, with their quite wealthy white liberal counterparts, established who is, and who “ain’t,” “really” black—the definition resting on whether one was loyally left-wing or disloyally independent-minded.
The success of civil rights was not to be calibrated by black unemployment figures, household income, family businesses, dignity in having leverage over employers, access to competitive parochial and charter schools, or descending abortion rates, but in electing more activists as progressive mayors, liberal city councilmembers, and leftist district attorneys to garner more redistributive state money to hire more careerists like themselves.
Trump, branded a bigot and racist, for now has sought to end that revolution, and measure race relations not by how many minority elites have choice jobs and high incomes, but by how well the entire minority community reaches income and employment parity with the general population—an idea that will earn the “racist” Trump far greater minority support than was expressed for John McCain and Mitt Romney.
Can the Revolution Be Stopped?
We are in the midst of a cultural revolution, for the most part driven by angry middle-and upper-class white youth of Antifa and its sympathizers, wannabes, and enablers. Many are humiliated that they have college pedigrees, lots of multi thousand-dollar debt, plenty of woke-studies classes to their credit, but still have no real jobs, no real knowledge, and no real immediate chances of buying a house, marrying, and raising a family in their 20s.
Nothing in history is more dangerous than the underemployed wannabe intellectual or college graduate, whose cultivated sense of superiority is not matched by his income or standard of living, but who blames “them” for his own self-inflicted miseries and unappreciated genius.
The revolution toppled statues, renamed what it did not like, Trotskyized the past, photoshopped the present, and used language, government, and cultural intimidation to do its best to make America into Animal Farm.
Corporate CEOs in terror washed the feet of the woke. University presidents, fearful for their status and careers, wrote incomprehensible memos admitting their past sins and asking how best to do present penance. Hollywood studio owners promised race and gender quotas, with ample provisions that—in the manner of NBA and NFL owners—adjustments and exceptions could be worked out for themselves.
Somewhere, somehow graduations, dorms, and campus spaces, all segregated by race, became “liberal.” Intermarriage, integration, and assimilation were shamefully illiberal. Standing for the National Anthem was unpatriotic; sitting in disdain for it, cool. Donald Trump fought that revolution too.
What tools did Donald Trump have to wage these many counterrevolutions?
The media? America’s Fortune 400? Academia? The great foundations? The nation’s think tanks? The bipartisan government establishment? The international community? The banks? Wall Street? Corporate CEOs? Silicon Valley? Professional sports? The entertainment industry? Hollywood? The intelligence community? The current and retired top military brass?
In fact, none of them. All had joined or enabled the revolution, on the theory either that their wealth and influence would shield them and their own from its excesses, or like naïve Kerenskyites their status would impress and win over even those who targeted them, or they were inner revolutionaries themselves all along, just waiting to be freed at last by BLM and Antifa.
Against all that money and clout, the counterrevolutionary Trump had only one asset, the proverbial people. He had solely the under-polled and the written-off. They came out to his rallies in the tens of thousands, deluded the pollsters, and told the media less than nothing, but voted and will vote in waves to save America from what it was becoming.
Voir également:
What was, is, and will be the Trump agenda?
Against all odds, what elected Trump in 2016 was a recalibration of American foreign and domestic policy—and the art of politicking itself.
Doctrine and Policy
In foreign affairs, the United States would no longer adhere to every aspect of the 75-year-old postwar order it created—given the world now bore little resemblance to the world of 1945.
Prior bipartisan foreign policy had often ossified to the point of enhancing the power of our enemies, weakening our complacent friends, and terribly damaging our own power. When Trump entered office, ISIS was proving that it was hardly a “JV” organization. North Korea was recklessly testing missiles and bragging of its nuclear-tipped rockets pointed at our West Coast.
Israel and the moderate Arab regimes were ostracized as part of the insane Obama empowerment of theocratic Iran and its quest for a radical crescent encompassing Syria, Lebanon, Hezbollah, and Hamas.
Russian reset was an utter failure. Unhinged, we were hectoring Vladimir Putin on human rights while agreeing to dismantle missile defense in Europe, if he would just please behave for a bit, and give Obama space during his 2012 reelection bid. The Asian pivot was laughable. Our friendly and hostile trading partners praised the Obama Administration in direct proportion to their manipulation of it.
In the 1950s, it was understandable that the United States would spend blood and treasure abroad to resurrect the destroyed economies after World War II and contain Soviet Communism. Its policy of allowing recovering allies to run up huge trade deficits to reenter the world community was seen both as desirable and affordable, as was putting down Communist insurrections the world over to contain the Soviet Union.
Western Europe, Japan, Taiwan, and South Korea became powerhouses, often with wide open, one-sided access to U.S. markets. China would never have achieved its 40-year stunning ascendence had America applied to Chinese trade the same mercantilism that China applied to the United States.
By 2016, it was clear that a host of world and international trade and development organizations took for granted U.S. moral and financial support, while assuming wide open entrance for all into the U.S. market.
The result of the globalist project was the destruction of much of the American interior’s manufacturing and assembly industries. Those whose labor could not be so easily xeroxed—Silicon Valley, Wall Street, banking and insurance, big law, the media, entertainment, professional sports, and large research universities—saw their markets expand to 7 billion consumers. Coastal elites got rich. Interior deplorables and clingers were said to have deserved their fate by not going to college or failing to learn how to code.
They were lectured that not even a magic wand could save their jobs, or, in the words of Lawrence Summers, former Harvard president and the architect of President Obama’s team of economic advisers, they deserved their unfortunate fates, which in our meritocracy matched their meager abilities. “One of the challenges in our society is that the truth is a kind of disequalizer,” Summers reportedly once said. “One of the reasons that inequality has probably gone up in our society is that people are being treated closer to the way that they’re supposed to be treated.”.
Into that comfortable matrix of easing into decline, Trump stormed in. He damned globalists as elites who cared more about abstractions abroad than unfairness and the poor at home right under their noses.
To restore U.S. primacy, he greenlighted gas and oil production. When the United States became the largest producer of both, much of the world changed. The Middle East no longer had a political stranglehold over U.S. foreign policy. Russia, and illiberal regimes like Iran, lost hundreds of billions in carbon income. American consumers and industry enjoyed the cheapest energy prices in the Westernized world. And the elite dismissed all that as too damaging to the planet.
Tax reform and deregulation lured back to U.S. shores offshored money and opened up trillions of dollars for investment that had been inert—the owners of which had been understandably worried by the redistributionist rhetoric and policies of the increasingly leftwing second-term Obama Administration and its recalibration of the Democratic Party.
Closing the border with Mexico slowly tapered off the once-endless supplies of cheap imported labor. For the first time in a half-century, the American worker was courted by needy employers who paid record entry-level wages, as unemployment fell to near historic peacetime lows.
Minority youth were no longer begging employers for a chance of a job, but rather were being begged by them to come to work. Ancient fights over unions and minimum wages faded as an increasingly wealthy America saw middle-class income soar for the first time in years as employers paid whatever was necessary to land American workers.
Trump stopped most optional military interventions that did not pencil out in a cost-benefit advantage for the United States—or for regional stability. Instead, don’t-tread-on-me realism bombed ISIS out of existence and took out the terrorist Iranian mastermind Qasem Soleimani, or threatened Kim Jong-un with massive retaliation if he dared launch a missile toward the United States.
At no time did Trump think he should remove Bashar al-Assad and try to create a Western democracy in Syria, or invade and overthrow the Iranian regime—as opposed to slowly strangle them with sanctions, new alliances, and military deterrence. There was no desire to return to spend money or lives in Libya or Iraq to establish or reboot democratic institutions.
There were two final pillars of the new Trump foreign policy. One was to talk honestly to allies about investing in their own defense as promised. Most not only counted on U.S. protection but often loudly seemed to resent their ensuing dependence by opportunistically ankle-biting the United States for its global policeman role.
Western Europe and Asia, and especially Germany and Japan, were told that if Russia and China really were existential threats, then such front-line states had to commensurately invest in their own defense first—at least if they to expected 19-year-olds from rural Michigan or northern Florida to fly over to their defense.
Unpredictability was seen as safer deterrence in a dangerous world than predictable and ossified policy.
So, against all advice, Trump called China to account for its commercial cheating and insidious infiltration into Western banking, corporate, media, entertainment, and academic institutions. He cut off aid to Palestinians who refused to recognize Israel, moved the U.S. embassy to Jerusalem, reminded the Assad regime that it would never recover the Golan Heights to launch another war on Israel, encouraged the moderate Arab world to ally with Israel to protect against revolutionary Shiite Iran, and reminded Canada and Mexico that one reason why they had small militaries, and growing economies, was their proximity to the United States—and thus such magnanimity should be reciprocated with symmetry rather than seen as naïveté that explained its continuance.
Class, Not Race
The second pillar of Trumpism was a shift in Republican orthodoxy to reemphasize class differences and in radically different ways.
No longer was there talk of privatizing Social Security, institutionalizing free (but not fair) trade, or following international commercial accords against the interest of an increasingly hollowed out American middle class. Deregulation and cuts in corporate taxes galvanized the economy and indeed profits “trickled down” to the hoi polloi. But such necessary free-market reforms were not the be-all and end-all of Republican orthodoxy, which was now readjusted to be more in the interest of the factory worker, not just the Wall Street investor.
Closing the border cut off the easy supply of cheap labor for corporations. Only that way would wages of entry-level and largely minority workers rise. More radially, Trumpism did not see the middle classes as spent, addicted, eroding and doomed, much less as deplorables, clingers, irredeemables, dregs, and chumps as the coastal elites increasingly liked to smear them. And Trump certainly did not see poor whites, without much influence, as privileged, and thus in need of making atonement for supposed sins of the past or the present.
One reason why Trump is libeled as a racist is that he saw through the white elite con of blaming those without advantage for bias and prejudice, in order to win psychological exemption for the elite’s own near-monopoly on blue-chip university admissions, corporate, media and academic old-boy access and cultural influence.
Bull-in-the-China-Shopism
Aside from fundamental changes in foreign and democratic policy, and renewed emphasis on class instead of race, Trumpism changed the political dialectic.
Of course, Trump could be crude, even at times bullying and profane. But much of his braggadocio and vulgarity were designed as chemotherapy to kill the cancer of the administrative state and the lock-hold on permanent government by the revolving-door, bipartisan coastal elite.
The reasons why Trump just days after his inauguration faced a failed impeachment, or calls for his removal by the 25th Amendment, or even talk of a military coup, or the Steele dossier hoax that led to a $40 million, 22-month effort by progressives to destroy his presidency, his person and his family, were manifold. But one cause surely was that Trump was orphaned from the hard-Left Democratic Party and the Republican establishment and seemed either to welcome the ostracism or not be fully cognizant of the cost that it entailed.
True, Trump may have defined presidential comportment down with his “sleepy,” “crooked,” “lying,” and “low-energy” epithets and with his crowds cheering to “lock her up.” But then again, what was so moral in the past about mellifluously assuring Americans they would lose neither their doctor nor their health plan—to the amusement of the likes of Jonathan Gruber who knew all along that they would? Or ramming through the Iran Deal by bypassing the treaty duties of the U.S. Senate, while deluding the country with a “know-nothing” media echo chamber? If we learned anything from the Obama years, supposedly “scandal-free” presidents might do anything from weaponizing the IRS and siccing the FBI on opponents to dismantling viable allied missile defense to leverage foreign leaders to aid their reelection campaigns—and then call all that moral, with a chorus of media assent.
When a man takes on the role of the gunslinger arriving in the town to clean up the mess, one must expect that his methods and comportment will offend his supporters as much as they terrified his adversaries, all the more so as he succeeds and thus the beneficiaries see an end on the horizon to their embarrassing need to have called in the unorthodox to do what their own polite conventionality should have done, but choose not (or did not have the courage) to do.
The Fate of Trumpism
We can sense the viability of Trumpism by the current lack of coherent attacks on its principles and achievements. Would a President Mitt Romney demand that the U.S. embassy now leave Jerusalem? Would a President Nikki Haley cease the new containment of China? Would a President Marco Rubio return to the Bush-Obama coaxing of NATO partners to please, pretty please pay up what they had promised?
Or alternatively, would a President Joe Biden warn the Arab countries to cease their “destabilizing” new partnership with Israel?
Would he jawbone them to return the autocratic Palestinians to front and center of the Middle East “peace” plan? Would a President Biden begin dismantling 400 miles of border wall and return to open borders?
At home, Biden most certainly would raise taxes, restore cumbersome regulations, strangle the fossil fuel industry, and return to identity politics pandering. But after the 2017-20 Trump boom, he would do so without any expectation that the economy would grow or the country would heal or the world would suddenly cool down and the seas cease to rise.
Biden knows that under Obama a natural recovery stagnated, a uniter president ignited the country with his team of racial arsonists, and the government wasted billions of dollars in green boondoggles even as a hamstrung private sector did far more than Washington to expand the use of solar energy and electric cars.
And what about the NeverTrumper—always wrong that Trump would not be nominated or not be elected or be destroyed by “Russian collusion”? At the end of Trump, whether in 2020 and 2024, would they resurrect the Weekly Standard or return to the Sunday talk shows? Would the legions of handlers, operatives and advisors return to recalibrate all the party Senate and House races along the lines of a Mitt Romney or John McCain orthodoxy? Would the NeverTrump Phoenix arise to save the Republican Party from the ashes of Trumpism—on the principle that deplorables would always support RINO candidates, but RINOS would bolt the minute a deplorable candidate appeared. Could a Jeff Flake or a Ben Sasse or a John Kasich candidacy shatter the Blue Wall?
Probably not at all. Elite Republicanism would fail because the white working classes would return either to political hibernation in the swing states or rejoin the Democratic Party. Growing minority support would vanish because blacks and Latinos would see platitudinous and pandering Republicans as far more injurious to their futures than was a crudely talking, Queens-accented populist Trump.
Trumpism did not dismantle Republican conservatism. It simply enhanced conservative appeal by closing the border, confronting China, demanding fair trade, avoiding optional military expeditions, emphasizing the concerns of the working class, and redefining presidential behavior as boisterously honoring promises rather than mellifluously reneging on them.
Whatever Trump’s fate, the NeverTrump faction will not succeed in rebuilding a new-old Republican Party under the Bush-McCain-Romney paradigm. Biden and his leftist masters would not be able to lower minority unemployment to Trump levels. Neither would they declare an end to containing China and claim such past confrontation was an unnecessary provocation.
Like it or not, Trump hit on a great truth that no leader can write off his country’s vast industrial interior, destroy his nation’s borders, willingly cede global leadership to a Communist dictatorship, manipulate intelligence agencies to destroy political opponents, prefer to manage decline rather than to seek renewal, and meanwhile, as he did all that, call himself moral and presidential.
Présidentielle américaine : pourquoi Donald Trump veut-il saisir la Cour suprême ?
DÉCRYPTAGE – Après une journée de vote à l’issue très incertaine, le président américain a annoncé vouloir saisir la Cour suprême, pour que «la loi soit respectée et utilisée de manière appropriée». Explications.
«C’est une fraude contre le peuple américain» : l’accusation faite par Donald Trump, dans une conférence improvisée à deux heures du matin, est grave. «Franchement, nous avons gagné ces élections. Notre but est d’en assurer l’intégrité, nous allons gagner cela», attaquait le président américain, annonçant dans la foulée saisir la Cour suprême, pour que «la loi soit respectée et utilisée de manière appropriée». Mais de quoi parlait-il?
L’action juridique que s’apprête à entamer le camp républicain est très concrète : l’enjeu est de faire arrêter la réception des bulletins au jour du vote, dans le cadre de la procédure du vote par correspondance. «Nous souhaitons que les votes soient arrêtés, on ne veut pas qu’ils retrouvent des votes à 4 heures du matin», a ainsi détaillé le candidat dans sa prise de parole, évoquant une controverse juridique qui dure depuis plusieurs mois, et qui pourrait faire basculer l’élection.
Plusieurs cours locales ont autorisé la réception de votes en retard
Tout au long de l’été, plusieurs cours suprêmes étatiques ont en effet pris des mesures autorisant la réception et le comptage des bulletins de vote même arrivés jusqu’à plusieurs jours après le 3 novembre. Au motif que l’extension permettrait une meilleure prise en compte des votes à distance en période de pandémie, la cour de Pennsylvanie a ainsi autorisé les votes arrivant jusqu’au 6 novembre. Dans le Nevada, le délai court jusqu’au 10 novembre. En Caroline du Nord, c’est jusqu’au 12 novembre que les votes envoyés peuvent être réceptionnés. Environ vingt états ont vu cette tolérance mise en place, parfois contre l’avis des parlements.
Des décisions qui avaient été très controversées : pour le parti républicain, le contexte sanitaire ne justifiait en rien une extension du délai de vote à distance, de toute façon sans risque. De plus, selon les équipes de campagne du président en exercice, les cours suprêmes locales outrepassaient leurs pouvoirs, car le choix des modalités de vote revient normalement aux assemblées législatives de chaque État. Les possibilités de fraude électorale par ce biais avaient également été soulevées : dans le Minnesota, les avocats du parti républicain, cités par MPRNews, avaient souligné que les modalités locales «[autorisaient] les votes reçus jusqu’à huit jours après le scrutin et sans cachet postal à être pris en compte». En réponse, plusieurs médias soulignaient que, le vote à distance étant traditionnellement plutôt utilisé par les électeurs démocrates aux États-Unis, les Républicains refusaient un mécanisme défavorable pour eux.
Plusieurs actions juridiques à prévoir
Consultée sur la mesure de ce type prise en Pennsylvanie, la Cour suprême des États-Unis a botté en touche le 28 octobre, refusant de bloquer la décision, tout en indiquant qu’elle se réservait le droit de revenir sur sa position après l’élection. Dans le détail, quatre juges conservateurs (Clarence Thomas, Samuel Alito Jr, Neil Gorsuch et Brett Kavanaugh) avaient défendu la requête républicaine, tandis que quatre autres juges (les libéraux Stephen H. Breyer, Sonia Sotomayor et Elena Kagan et le président conservateur de la Cour John Roberts) souhaitaient la rejeter. Précision d’importance, la nouvelle juge Amy Coney Barrett, tout juste nommée par Donald Trump, n’avait pas pris part à ce débat, selon CNN.
Hier mardi, Donald Trump est revenu sur l’affaire et a déclaré dans un tweet que la décision de la Cour suprême était «TRÈS dangereuse […]. Cela va permettre une triche effrénée et incontrôlée et saper l’ensemble de notre État de droit. Cela va également entraîner des violences dans les rues. Quelque chose doit être fait!» ajoutait le président candidat.
Donald Trump et son équipe de campagne avaient déjà prévenu qu’ils pourraient entamer une action juridique pour interdire la prise en compte de ces bulletins postaux en retard, en interrogeant la capacité des cours suprêmes locales à imposer ces mécanismes, au regard de la Constitution américaine. Justin Clark, gestionnaire de campagne de Trump, affirmait dès lundi : «Ne vous y trompez pas, le président et son équipe continueront de se battre pour des élections libres et équitables et des résultats fiables que tous les Américains méritent». Selon The Hill , les actions juridiques de contestation devront commencer au niveau local avant d’atteindre, éventuellement, la Cour suprême. Si les votes pris en compte malgré leur retard s’avèrent déterminants pour l’élection, cela pourrait rallonger d’autant la période d’incertitude commencée cette nuit. Les résultats n’ont en effet pas encore été annoncés dans huit États.
La Cour suprême, déjà arbitre de l’élection en 2000
La situation actuelle rappelle naturellement le bras de fer qui avait suivi l’élection présidentielle de 2000, opposant George W. Bush à son rival démocrate Al Gore. Les résultats de la Floride avaient été contestés car l’écart ne dépassait pas quelques centaines de voix. Le code électoral de l’État avait alors permis de relancer de nouveaux décomptes pour vérification. Pendant 36 jours, plusieurs changements de vainqueur avaient eu lieu en fonction des dépouillements des comtés. La Cour suprême avait finalement, le 12 décembre 2000, rendu une décision donnant la victoire à George W. Bush, après avoir interrompu un énième décompte. Les juges s’étaient profondément divisés sur la question, cinq d’entre eux remportant la majorité, les quatre autres ayant fait état de leur dissidence dans le texte final. Le scénario pourrait-il se rejouer ces prochaines semaines ?
Voir de plus:
Aux États-Unis, les confessions d’un «fraudeur électoral» démocrate alimentent les soupçons
Dans un article du New York Post, un militant détaille ses techniques pour trafiquer le vote par correspondance. Des révélations mises en doute par des partisans démocrates.
Luc Lenoir
La démocratie américaine menacée ? Oui, mais par les démocrates ! Voilà une démonstration qui pourrait surprendre bien des spectateurs, habitués aux analyses sur les risques de confiscation du pouvoir par Donald Trump. Alors que la tension monte aux États-Unis autour de l’élection présidentielle, et des risques pesant sur le vote dans le contexte de lutte publique contre le coronavirus, le New York Post a en effet publié la «confession» d’un fraudeur engagé à gauche, qui affirme avoir truqué de nombreuses élections fédérales. Essentiellement dans le New Jersey, où il réside, mais en décrivant un système de manipulation existant dans de nombreux autres États. Le mobile du passage aux aveux ? Le militant serait un soutien acharné de Bernie Sanders et ne se voit pas soutenir la candidature de Joe Biden.
Le récit est d’importance car, sous la pression de la lutte contre le coronavirus, de nombreux électeurs annoncent avoir choisi cette année le vote à distance. Celui-ci existe sous deux formes dans les États américains. La première est le vote par procuration, plébiscité par le Président actuel pour sa sécurité, nécessitant une demande de la part du votant. Le second est le scrutin postal, pour lequel il suffit de renvoyer un formulaire dans une enveloppe spécifique prédistribuée.
Ouverture d’enveloppes à la vapeur, destruction de votes dans les quartiers républicains…
Et c’est dans ce type de votes que le témoin du New York Post affirme que la fraude «est plus une règle qu’une exception». À l’appui de sa démonstration, un véritable mode d’emploi de la fraude, avec plusieurs procédés possibles. La première technique consiste à utiliser l’enveloppe d’un votant, pour y mettre un bulletin obligatoirement démocrate. Il faut au préalable faire le tour des domiciles et convaincre les citoyens de laisser les fraudeurs poster leur courrier de vote à leur place. Une mission «beaucoup plus facile qu’on ne le pense», d’après le fraudeur cité par le journaliste Jonathan Levine, en se faisant passer pour une association de service public. Ensuite, l’enveloppe est ouverte à la vapeur, puis on y glisse un nouveau bulletin en falsifiant la signature. Pour éviter toute suspicion, les enveloppes rouvertes sont ensuite disséminées dans toutes les boîtes postales de la ville.
Les employés des postes peuvent également influer facilement sur l’élection, selon le témoin. «Vous avez un facteur qui est un type anti-Trump enragé et travaille à Bedminster ou dans un bastion républicain… Il peut prendre les bulletins de vote [remplis], et sachant que 95% sont en faveur d’un républicain, il peut simplement les jeter à la poubelle», explique-t-il. Un écho à l’histoire de certains lots de courriers électoraux retrouvés après le vote, lors d’élections locales à New York en 2017 ?
Autre «mine d’or» de votes à disposition, les lieux de vie accueillant des personnes fragiles. «Il y a des maisons de retraite où l’infirmière est en fait un opérateur rémunéré. Et elle va pièce par pièce voir ces personnes âgées, qui souhaitent voter pour se sentir utiles», déclare ainsi le lanceur d’alerte. Il suffit alors de remplir le bulletin pour eux et de leur faire signer ce que l’on veut…
Enfin, le témoin précise que, la plupart du temps, l’historique de participation aux élections est une information publique aux États-Unis. Une dernière technique, encore plus sauvage, consiste donc à aller voter, un jour d’élection, à la place d’un citoyen recensé comme abstentionniste, et qui ne risque pas de venir. Certains États ne demandent en effet pas de pièce d’identité. Une information déconcertante vue de France qui légitime la méfiance de certains observateurs pour ce type de scrutin.
L’investigation mise en doute par un observatoire progressiste
Interrogé par Fox News, le journaliste est revenu sur l’origine de l’article, soulignant que le fraudeur est venu à sa rencontre et a livré des «détails impressionnants» de crédibilité, requérant l’anonymat au vu des risques encourus. Rapidement, le camp républicain a mis en avant la publication. Les deux fils de Donald Trump ont tweeté un lien vers l’article, Eric Trump qualifiant le travail de «must-read».
Du côté de l’opposition, le témoignage semble plutôt gêner l’establishment démocrate. De même, les reprises de l’information viennent pour l’instant de médias à dominante pro-Trump. Media Matters for America (MMfA), une organisation progressiste spécialisée dans la veille des médias pro-républicains, s’est toutefois penchée sur le travail du New York Post. Elle liste d’abord une série de journalistes, activistes et personnalités républicaines en tout genre qui ont publié l’article sur leur compte twitter, soulignant que «les médias de droite et le GOP [Grand Old Party, parti Républicain] poussent depuis plusieurs années le mythe de la fraude électorale pour affaiblir la participation». Avant de citer une étude du «Brennan Center for Justice», un think-tank progressiste, qui certifiait en avril dernier que la fraude via «scrutin postal» est un «discours trompeur».
L’observatoire va jusqu’à questionner l’anonymat du témoin, un principe pourtant sacro-saint dans le journalisme d’investigation. En filigrane, une dénonciation de l’engagement partisan du New York Post, de ligne conservatrice et de Jonathan Levine, l’auteur de l’article. Sans donner d’éléments de réponse concrets, cette contre-offensive montre surtout la polarisation extrême atteinte par le système médiatique américain… et la méfiance régnant sur le scrutin du 3 novembre prochain.
Voir encore:
Woke Faced the Voters—and Lost
The 2020 election was a referendum on the progressive elite, and they were soundly defeated
In a week of surprises, California’s rejection of a ballot measure that would have allowed the state to resume its affirmative action program was among the most significant.
The measure, known as Proposition 16, wasn’t defeated by shy Trump voters. Polling showed Hispanic and other minority voters evenly split on the measure, and on Tuesday it was defeated in California’s most Latino counties.
California’s result is just one piece of the mounting evidence that voters on Tuesday threw a wrench in the progressive plan to leverage a « coalition of the ascendant » and an « emerging Democratic majority » to turn the country into a woke utopia.
The 2020 election was in large part a referendum on Democrats’ race baiting and pandering, starting with the party’s own elevation of Biden to the top of the ticket. Democrats’ rejection of Sens. Elizabeth Warren, Bernie Sanders, and Kamala Harris was a leading indicator that the media missed.
Millions of voters of all races made clear that they instead prefer the old ideals: equality of opportunity, economic freedom, and a society that judges its citizens not by the color of our skin, but the content of our character.
Beyond that, the president whom Democrats have lambasted for four years as a racist and a xenophobe turned out more minority voters than any Republican candidate in decades. It’s not just that right-wing Cubans handed Trump a surprise victory in south Florida; he clinched some of the nation’s most Latino counties, improved his margins with black men and women, and even earned commanding majorities in some Native American counties. And that exit poll data does not account for the shy Trump voters, an effect we presume may well be exaggerated among black and Hispanic voters.
Senate races yielded more bad news for the progressive left. Even if Joe Biden wins the White House, Sen. Mitch McConnell (R., Ky.), who easily overcame an $80 million challenge, will serve as a check on the ascendance of socialists such as Sens. Bernie Sanders (I., Vt.) and Elizabeth Warren (D., Mass.) to the Biden cabinet. Voters may have wanted Biden, but there’s a whole wing of his party they’d prefer to do without.
Some House Democrats can see the writing on the wall. Rep. Abigail Spanberger (D., Va.) reportedly told her caucus that the progressive push to defund the police and embrace « socialism » almost cost them the majority. Rep. Ruben Gallego (D., Ariz.) advised Democrats to drop the woke speak, starting with the bizarre « Latinx. »
Tuesday’s results should shatter the Democratic presumption that their party is destined to command the overwhelming and eternal support of minority voters—but it won’t. The politics fueled by racial grievance and personified by the « squad » of Alexandria Ocasio-Cortez, Ilhan Omar, and Rashida Tlaib is a cancer on the Democratic Party that it indulges at its own peril.
Voir aussi:
Despite ‘racist’ charges, Trump did better with minorities than any GOP candidate in 60 years
That narrative was always bunk. It finally died, once and for all, on Tuesday evening.
Team Trump and Republicans nationwide made unprecedented inroads with black and Hispanic voters. Nationally, preliminary numbers indicated that 26 percent of Trump’s voting share came from nonwhite voters — the highest percentage for a GOP presidential candidate since 1960.
In Florida’s Miami-Dade County, the heartland of Cuban America, Trump turned a 30-plus-point Hillary Clinton romp in 2016 into a narrow single-digit Joe Biden win. Texas’ Starr County, overwhelmingly Mexican American and positioned in the heart of the Rio Grande Valley, barely delivered for the Democrats. Biden’s Hispanic support in other key swing states, like Ohio and Georgia, tailed off from Clinton’s 2016 benchmarks.
Overall, exit polls indicated that 32 to 35 percent of Latinos voted for the president. And young black men are gravitating to the GOP at a remarkable pace (given the baseline).
It turns out that minorities aren’t so infatuated with the brand of unrepentant progressive “woke-ism” now peddled by the Alexandria Ocasio-Cortez wing of the Democratic Party. The political, legal, media, corporate and academic establishments have gone all-in on the woke agenda, peddling a toxic brew of intersectionality, socialism lite and Black Lives Matter anarchism. Latinos and many blacks aren’t buying it. As one Twitter wit quipped, Democrats may have won the “Latinx vote,” but they didn’t fare well with actual Latinos.
The cognitive dissonance on the part of our bicoastal ruling class is, and will be over the ensuing months, astonishing. The ruling elite is incapable of processing the notion that the MAGA hat-clad Bad Orange Man is not, in fact, an avatar for racist whites and a harbinger of impending fascism.
“Racism is Trump’s brand — but he outperformed the polls in large part with Hispanic and some black votes,” noted the New York Times’ Paul Krugman — apparently incapable of processing the possibility that racism isn’t, in fact, Trump’s brand.
Similar lamentations are ubiquitous among the blue-checked Twitterati. Many have taken to rationalizing the Latino shift by asserting that recent immigrants from Latin America secretly pine for a caudillo-style “strong man” — a laughable and intellectually dishonest exercise in denialism.
The progressive elites are genuinely incapable of understanding why it is that their nostrums have been rejected by a growing share of the populace. They can’t come to grips with the fact that their shambolic policy initiatives — and their unjust and fundamentally anti-American identity politics — are simply not all that popular with the fly-over country rubes, including “country rubes” of color. The 2020 election, in which the GOP defied the odds by maintaining the Senate and actually picking up seats in the House, was an emphatic rejection of the left-wing vision for America. No one wants AOC’s “Squad” — including Hispanic and black voters.
It’s yet unclear whether Team Trump will get a second term. But the path forward for the Republican Party is clear, regardless. The GOP, which already has its strong base of support among non-college-educated white voters, must learn to govern like a working-class, multiethnic, multiracial party.
This more populist variety of conservatism will be unabashedly traditionalist, humbler in its approach to America’s role on the world stage and economically attuned to the aspirations and needs of ordinary Americans — not those of Wall Street, Hollywood or Silicon Valley. It is a vision with real crossover appeal — a vision that can, and will, win.
Republicans have every reason to be optimistic about the future. The hectoring “demography-is-destiny” dolts have been shot down. A substantial chunk of minority voters rejected the lies that GOP populism is rooted in racism. They rejected the slanders that the president himself is a white supremacist. The media establishment won’t admit it anytime soon, but the GOP’s future is bright — and browner than many may have previously thought possible.
Voir encore:
Trump won record minority support — yet the left is calling it ‘racism’
In an ideal world, political parties would be about different approaches to governing. Yet too often in our nation’s history they’ve been about tribalism along regional, economic and, most divisively, racial lines.
Then came 2020: This Election Day, President Trump garnered the highest percentage of non-white votes for a Republican presidential candidate in 60 years. This movement toward balance should be celebrated by all, but not surprisingly, that is not what is happening.
Take MSNBC anchor Joy Reid, who claims that the election showed a “great amount of racism, anti-blackness and anti-wokeness.” Or The New York Times’ Charles Blow, who somehow sees this election as confirming the power of the “White Patriarchy.”
Writer Bree Newsome Bass conceded that some white voters had chosen Joe Biden but voted Republican down ballot to preserve “white rule.”
These people view everything through a racial lens. They’re convinced Trump is a racist and regard his broad support — half the country voted for him — as proof that the nation, as a whole, is likewise hopelessly racist.
A kind way to describe such reactions would be “unhinged.” Another way: terrified.
Between 2004 and 2016, black men and women gave between 88 percent and 95 percent of their votes to the Democratic candidate for president. This year, Trump won 18 percent of the vote among black men — a staggering number for a Republican.
To put that in visceral terms, of every six black men who voted, one voted for Trump.
He also made significant gains with Hispanic voters and even Muslim voters.
Trump has had significant accomplishments as president — halting the liberal, activist tilt of the courts, standing up to China, striking peace treaties that offer fresh hope in the Middle East peace, firing up the economy — but perhaps none is as important or has more far-reaching implications than his transformation of the GOP into a multiracial party. For all of his high principles and good hair, the last Republican candidate for president, Mitt Romney, could never have dreamed of such success among non-white voters.
So why are so many progressive and black intellectual elites so upset about the American political parties achieving so much more racial balance?
Some cynics might see it as simply sour grapes over the left’s loss of power and influence. Democrats assumed only they could speak for minorities, who it now turns out have their own ideas. But it also reflects a fundamental difference between how Americans view race and racism.
Over the past few decades, progressives have insisted racism is built into the system and the system must change (in progressive ways) to curb it — though it’s never been clear if they think it can ever be satisfactorily defeated. Those on the right, meanwhile, view racism as an issue of individuals holding irrational beliefs regarding minorities, which can be organically overcome.
In the 2020 election, we now see that millions of minority voters rejected the idea that their votes should be bound by identity politics, or as Joe Biden put it, that if you don’t vote Democratic, you ain’t black. That remark didn’t come out of nowhere. He was simply saying out loud what many on the left have long believed.
Fact is, Trump made the most direct appeal to non-white voters we’ve seen from a Republican in most of our lifetimes. And it worked.
This is also good news for America, and especially minorities. We now have a GOP that will be eager to maintain these gains, and a Democratic Party that can no longer take minority votes for granted.
And we can now stop believing the color of a person’s skin gives us certainty about their political affiliation — and that in and of itself strikes a blow at racism. It’s exciting: Individuals can be treated as individuals, rather than lumped into political boxes based on their racial group.
Some may find it ironic that it was Trump, of all people, who’s most responsible for this. But what matters is that the body politic has landed in a better, more equal and more promising place.
May our parties now be about politics, not racial division, and may every American feel free, regardless of skin color, to embrace the party of their choice.
Voir de même:
TRIBUNE – La vague bleue annoncée par les sondeurs et espérée par des journalistes américains majoritairement anti-Trump n’a pas eu lieu, estime l’essayiste Renaud Beauchard*, qui regrette que la presse ait troqué l’objectivité pour le militantisme.
Leçons d’une élection américaine chaotique
Au terme d’une élection extraordinairement serrée, deux certitudes se dégagent: Trump n’était pas un accident de l’histoire, et l’intelligentsia prodémocrate qui a fait de sa détestation un programme a sous-estimé sa résilience. Benjamin Haddad dresse le bilan géopolitique du sortant contesté, tandis que Renaud Beauchard souligne que Trump est «à la fois le plus grand bonimenteur de l’histoire américaine et la personne sur laquelle on a le plus menti».
Le décalage entre les attentes grandioses d’une vague bleue annoncée par les sondages à grand renfort de médias comme en 2016 et l’incertitude caractérisée qui a régné hier rapporte la preuve éclatante qu’aucune des leçons de l’élection de 2016 n’ont été apprises. Pire, le zèle appliqué à ne pas comprendre ce qui s’est passé il y a quatre ans a conduit tous les leviers d’influence gravitant autour du Parti démocrate à se persuader qu’ils pouvaient propulser au-delà de la ligne d’arrivée un candidat sans programme, sans faire campagne et à la faveur de la seule détestation de Trump.
Faut-il le rappeler? Trump a été élu en tant qu’incarnation d’un rejet d’une grande partie d’Américains de la corruption d’une classe dirigeante fondant son titre à gouverner sur une expertise technocratique, et compensant son manque de légitimité par une revendication de plus en plus stridente d’expertise morale.
Contrairement aux craintes maintes et maintes fois exprimées, Trump n’a pas troqué sa dépouille d’animateur de téléréalité pour celle de dictateur, pas même de dictateur d’opérette. De dictature nous n’avons point vu venir. En revanche, nous avons vu la classe dirigeante destituée du bien qu’elle croyait lui revenir de droit se comporter comme un «gouvernement impérial en exil» se drapant dans sa supériorité morale pour se lancer dans une inquisition prolongée mêlant espionnage politique, mensonges constants au public sur des complots inexistants, et remise au goût du jour d’expressions maccarthystes comme la «déloyauté au pays».
De toutes les institutions abîmées non pas par Trump, mais plutôt par le sentiment de panique collective des élites nommé «Trump Derangement Syndrome», nulle n’en ressort moins affaiblie que les médias d’informations. Pour preuve du caractère endémique et banal du mensonge installé au cœur d’institutions hier saluées comme des modèles d’éthique journalistique, on citera les propos édifiants d’un chroniqueur du Washington Post à propos des révélations du New York Post sur l’affaire Hunter Biden: «Nous devons traiter les fuites sur Hunter Biden comme s’il s’agissait d’une opération menée par des services de renseignement étrangers – même si ça n’est probablement pas le cas.»
«Consentement des masses»
Quelques éclaircissements sont nécessaires pour montrer comment le journalisme américain a abandonné toute prétention à la vérité pour investir le champ moral et le rôle joué par l’accession de Trump à la présidence dans ce drame. Nous savions que le rôle de la presse avait été reformulé dès l’entre-deux-guerres sous l’impulsion de l’intellectuel néolibéral Walter Lippmann comme une mission de «manufacture du consentement des masses» à des choix publics décidés de façon de plus en plus technocratique du fait de la complexité croissante de la «grande société» advenue avec l’ère industrielle. une presse d’opinion très marquée au XIXe siècle et au début du XXe siècle succédait une presse se revendiquant de l’autorité de la science, organisée autour d’une éthique de «neutralité objective» qui a survécu cahin-caha jusqu’en 2016.
La victoire de Trump à la primaire républicaine de 2016 a fait voler cet équilibre en éclats pour des raisons autant éthiques que commerciales. Sur le plan éthique, ce changement est méthodiquement explicité dans un article de Jim Rutenberg paru dans le New York Times le 7 août 2016 intitulé «Trump met à l’épreuve les normes d’objectivité dans le journalisme». Selon Rutenberg, la perspective d’une présidence Trump était si dangereuse que le rôle du journaliste n’était plus de présenter les faits de façon neutre, mais «de se conformer aux attentes de vérité de ses lecteurs et spectateurs, et à la vérité factuelle, d’une façon qui tienne face au jugement de l’histoire.»
Il s’agissait d’un abandon pur et simple du critère de la neutralité objective au profit de celui de la clarté morale. Ce choix éthique était d’autant plus facile à faire qu’il se justifiait commercialement pour des médias alors menacés existentiellement du fait de l’éclatement du paysage médiatique en bulles cognitives partisanes consécutif à l’apparition de l’information en continu et de l’internet. Traiter copieusement du phénomène Trump tout en dénonçant l’installation de l’Antéchrist à la Maison-Blanche s’est révélé un extraordinaire gisement de contenus et de profits pour les médias mainstream.
Quoi qu’il se passe, tous les Américains sont les perdants de cette dialectique tragique
Un autre article du New York Times daté du 23 juin 2020 signé de Wesley Lowery titré «Une redéfinition de l’objectivité, dirigée par des journalistes noirs», permet d’en comprendre les aboutissants. Son auteur expose que l’objectivité est toujours jugée à l’aune d’un hypothétique lecteur impartial, invariablement assumé comme étant blanc. Appliquant ce traitement à l’Administration Trump, Lowery en déduit que Trump étant ontologiquement un raciste entouré de suprémacistes blancs,la clarté morale impose de traiter toute information concernant la Maison-Blanche, non pas sous l’angle de l’objectivité factuelle ou encore moins du respect d’institutions elles-mêmes souillées par le racisme, mais en prenant en compte à tout moment le racisme indélébile de l’homme occupant la fonction et du parti le soutenant.
Complétant les pièces du puzzle, c’est au nom de ce même principe de clarté morale que deux sénateurs démocrates, Mark Warner et Mazie Hirono, ont eu la brillante idée, après les révélations du scandale Cambridge Analytica, de menacer les grandes entreprises de la Silicon Valley de réglementation, à moins qu’elles ne s’engagent à «débusquer» les contenus fomentant la «discorde». Une recommandation que Twitter et Facebook ont appliqué à la lettre en censurant moins de deux semaines avant l’élection les contenus du New York Post rapportant des faits de corruption allégués à l’encontre de Hunter et Joe Biden, alors qu’ils se sont fait depuis quatre ans la chambre d’écho des allégations non vérifiées les plus folles concernant l’influence russe dans la vie politique américaine.
Plus que le choix de la personne qui occupera la Maison-Blanche à partir de janvier prochain, c’est cette question du rapport à la vérité que Trump, à la fois le plus grand bonimenteur de l’histoire américaine et la personne sur laquelle on a le plus menti, est parvenu à inviter au cœur des débats de la dernière ligne droite. Quoi qu’il se passe, tous les Américains sont les perdants de cette dialectique tragique.
* Professeur associé à l’American University Washington College of Law, à Washington DC, Renaud Beauchard est l’auteur de «Christopher Lasch. Un populisme vertueux» (Michalon, collection «Le bien commun», 2018).
Voir encore:
Lawyers Prepare for Court Battles in Pennsylvania, Michigan and Wisconsin
The Republican and Democratic parties have poured legal resources into three swing states where litigation could slow the tally of millions of mail-in ballots
Democrats, Republicans and voting-rights groups are readying for postelection legal battles in Pennsylvania, Michigan and Wisconsin—closely contested states where the late tallying of absentee ballots could result in litigation.
The Trump and Biden campaigns and the two major parties have poured legal resources into these three states, which President Trump crucially flipped from Democrats in his 2016 victory, and where he is closely trailing former Vice President Joe Biden, according to Real Clear Politics polling averages.
While other swing states are also seeing election litigation, Pennsylvania, Michigan and Wisconsin pose particular challenges because of their ballot-counting rules. None have yet begun tallying millions of mail-in ballots, as other states have done, and election officials in these states say they may report results on Wednesday and beyond.
Election law experts warn that any period of uncertainty over the election’s winner could spark legal fights. Adding to the focus on Pennsylvania, Wisconsin and Michigan: They are all split between Democratic governors and Republican-run legislatures, teeing up a partisan clash over counting votes.
Justin Riemer, the Republican National Committee’s chief counsel, said Pennsylvania is “certainly the epicenter, I think right now, for problems,” and a focus for both parties. The Republican Party has dozens of people deployed to Pennsylvania to monitor the situation and communicate with election officials at the state and county level, Mr. Riemer said.
Pennsylvania voters have requested a record number of more than 3 million absentee ballots this year. The state chapter of Common Cause, a left-leaning voting-rights advocacy group, has assigned 2,000 volunteers to voting sites in 11 counties that the group believes could have election-day problems. This army of poll watchers can funnel complaints to lawyers working with Common Cause, which has been involved in pre-election lawsuits over voting laws this year.
In Michigan, top Democratic attorneys will spend Election Day holed up in a “boiler room” at a hotel in Detroit, watching for problems across the state. Michigan has the country’s most decentralized election system, with different clerks and ballots in 1,600 districts. Each will have one poll watcher from each party, plus more for the absentee-ballot counting room. Republican lawyers said they would raise any issues with state officials, while bracing for possible litigation.
In Wisconsin, Democrats and Republicans have election-day litigation teams on standby. “If we have to document or challenge anything, we’ll do it,” said Wisconsin GOP Chairman Andrew Hitt.
Those efforts track with national moves by the Democratic and Republican parties, which have retained attorneys across the country with experience in election law, both nationally and at home. “We have been planning for any postelection litigation and recounts for well over a year,” said the RNC’s Mr. Riemer.
The Democratic Party began building what it calls voter-protection infrastructure much earlier than in previous election cycles, spreading tens of thousands of lawyers across the country and staffing programs in battlegrounds—like Pennsylvania, Wisconsin and Michigan—in early 2020.
“Our job is to make sure voters know all their options for voting and to protect their vote and make sure it’s counted,” said David Bergstein, director of battleground-state communications for the Democratic National Committee.
In a year when Covid-19 upended the rules for ballots, partisan disputes over voting rules and deadlines have resulted in lawsuits in at least 44 states, according to the Stanford-MIT Healthy Elections Project. Minnesota has also emerged as a potential postelection field of battle after a federal appeals court suggested Thursday that its extension of a mail-in vote deadline was unconstitutional.
But Pennsylvania, Wisconsin and Michigan stand out for their distinct rules for counting mail-in ballots. All three have received a record number of mail-in ballots, but laws in Pennsylvania and Wisconsin prohibit officials from counting them until Election Day. In Michigan, election officials in larger districts can process ballots—meaning opening and sorting them—during a 10-hour window on Nov. 2.
In recent weeks, a lawsuit filed by Pennsylvania Republicans reached the U.S. Supreme Court. A 4-4 order let stand a state Supreme Court decision allowing officials to count mail-in ballots received up to three days after Election Day. The court on Wednesday refused Republicans’ second request to hear the case before Election Day, but left open the possibility for postelection litigation.
Justice Samuel Alito, who backed the Pennsylvania Republicans’ position, suggested in a statement accompanying the order that considering those mail-in votes valid would allow state courts to undercut election rules set by the state’s GOP-controlled Legislature.
Newly sworn-in Justice Amy Coney Barrett could be a decisive vote when she begins hearing cases.
Pennsylvania’s attorney general, a Democrat, has directed county election boards to separate ballots received after Nov. 3.
Meanwhile, the U.S. Supreme Court rejected Democrats’ request to extend Wisconsin’s ballot-receipt deadline past Election Day.
In Michigan, a state appeals court ruled in Republicans’ favor earlier this month and blocked a 14-day extension for votes postmarked by Nov. 2.
Lawyers are gaming out what happens if prolonged ballot battles cause Pennsylvania, Wisconsin and Michigan to have no clear result before Dec. 8, the deadline for states to appoint presidential electors, and the Electoral College vote on Dec. 14. If vote counting collides with these deadlines, it is possible for a governor and state legislature to send different electors to Congress.
“We’re in uncharted legal territory,” said Mark Medish, co-founder of Keep Our Republic, a nonprofit formed this summer to preserve election integrity.
—Rebecca Davis O’Brien and Alexa Corse contributed to this article.
Voir enfin:
(New York) Le temps est venu pour les démocrates de se battre comme des républicains, c’est-à-dire de frapper en dessous de la ceinture.
Depuis 2017, David Faris, politologue à l’Université Roosevelt de Chicago, martèle ce message dans des articles, des entrevues et un livre intitulé It’s Time to Fight Dirty.
Au cours des 20 dernières années, fait-il valoir, les républicains ont utilisé tous les moyens nécessaires pour renforcer leur représentation au Congrès et à la Cour suprême.
Ils ont adopté des mesures pour réduire la participation électorale des minorités, des pauvres et des étudiants, qui tendent à voter pour les démocrates.
Ils ont maximisé leur propre vote en découpant les circonscriptions électorales de certains États de façon hyper partisane.
Ils ont privé les démocrates d’un siège à la Cour suprême en refusant d’examiner la nomination du juge Merrick Garland pour remplacer Antonin Scalia en 2016.
La liste ne s’arrête pas là. Mais ce siège « volé » à la Cour suprême a convaincu David Faris que les démocrates devaient envisager des mesures de représailles. Dans It’s Time to Fight Dirty, publié en 2018, il leur a proposé une série d’actions pour assurer que le système de gouvernement américain reflète la volonté d’une majorité d’électeurs.
Figurent parmi ces actions : l’ajout de sièges à la Cour suprême ; l’attribution du statut d’État à la capitale fédérale (le district de Columbia) et à Porto Rico ; l’abolition du « filibuster », technique d’obstruction parlementaire permettant à une minorité de 40 sénateurs de bloquer l’adoption d’un projet de loi.
Les propositions de David Faris ont vite gagné des adeptes au sein de la gauche démocrate. Mais elles semblaient d’emblée trop radicales pour les plus modérés. Deux ans plus tard, ce n’est plus tout à fait le cas.
Et la détermination des républicains de confirmer la nomination de la juge Amy Coney Barrett à la Cour suprême avant même l’élection présidentielle n’est pas étrangère à ce changement.
« Ils sont faibles »
David Faris se garde de se réjouir trop fort de la popularité soudaine de ses idées.
« Dans un sens, c’est décevant et, d’une certaine façon, effrayant que nous ayons atteint le point où nous devons en parler, dit-il en entrevue. Je pense que les républicains auraient pu endiguer ce mouvement en faveur de l’élargissement de la Cour suprême s’ils avaient fait preuve d’un peu plus de retenue dans la façon dont ils ont traité cette instance. »
D’un autre côté, c’est encourageant dans la mesure où, au moment d’écrire mon livre, je pensais moi-même que l’élargissement de la Cour suprême était improbable. Or, le fait de voir que des gens au Congrès comme Chuck Schumer et Jerry Nadler parlent aujourd’hui de ces idées signifie que nous avons parcouru beaucoup de chemin pour qu’elles deviennent réalité.
Mais David Faris se garde aussi de se réjouir trop vite.
Pour que l’une ou l’autre de ses idées se concrétisent, Joe Biden doit succéder à Donald Trump en tant que président, Chuck Schumer doit remplacer Mitch McConnell comme chef de la majorité au Sénat et Nancy Pelosi doit rester présidente de la Chambre des représentants.
Si ce trifecta devient réalité, les démocrates devront en outre prouver qu’ils en ont. Or, certains sont sceptiques à ce sujet.
« Ils sont faibles, ce sont des poules mouillées et ils ont peur », a déclaré l’analyste Jeffrey Toobin sur CNN lundi dernier. « Il y a une différence dans la façon dont les démocrates et les républicains mènent ces combats, et nous verrons si les démocrates apprennent quelque chose des républicains ici. Oui, c’est intéressant que Chuck Schumer ait dit que rien n’est exclu, mais ce n’est pas un engagement à faire quoi que ce soit. »
Comment expliquer la différence entre la façon dont les républicains et les démocrates mènent leurs combats ?
L’avis d’Obama
En répondant à cette question, David Faris évoque d’abord la menace existentielle que font peser sur le Parti républicain les changements démographiques. Il soulève ensuite la question de la polarisation politique, qui a contribué à son avis à une plus grande radicalisation des républicains que des démocrates.
« La droite comprend mieux à l’heure actuelle que certaines des choses qu’elle veut faire ne sont pas très populaires et qu’elle pourrait avoir besoin de violer les normes pour les faire passer au Congrès, ou pour faire en sorte que le pouvoir judiciaire ait l’apparence qu’elle souhaite », a-t-il dit.
De leur côté, a-t-il ajouté, les démocrates ont tendance à croire que « le temps joue en leur faveur » et que « le public punira l’hypocrisie ».
Cette attitude pourrait ne pas survivre à la confirmation de la juge Amy Coney Barrett, dont la philosophie juridique est aux antipodes de celle de Ruth Bader Ginsburg, icône féministe. Il y a même lieu de se demander si elle n’appartient pas déjà au passé, dans une certaine mesure. Après tout, la Chambre des représentants à majorité démocrate a adopté fin juin un projet de loi destiné à donner le statut d’État à la capitale fédérale. Barack Obama s’est pour sa part montré favorable à l’idée d’abolir le « filibuster » pour permettre l’adoption de nouvelles mesures pour protéger le droit de vote.
« Si tout cela demande d’éliminer l’obstruction systématique, une autre relique de Jim Crow, afin de garantir les droits de chaque Américain, alors c’est ce que nous devrions faire », a déclaré l’ancien président lors des funérailles de la figure des droits civiques John Lewis, fin juillet.
Il n’y a pas longtemps, Joe Biden écartait la plupart de ces idées du revers de la main, disant notamment se méfier des conséquences imprévues. Aujourd’hui, il qualifie de « légitimes » les questions sur le sujet, mais refuse d’y répondre. Sa prudence ne permet pas encore de conclure qu’il n’en a pas.
Voir par ailleurs:
Pour l’heure, le gouvernement a rejeté l’idée de rétablir ce système supprimé en 1975 à cause des nombreuses fraudes qu’il générait. Mais plusieurs personnalités appellent à le réactiver pour le 28 juin, en raison des incertitudes autour de l’épidémie de Covid-19.
Permettre au plus grand nombre de voter sans prendre le risque de relancer l’épidémie. Pour éviter l’abstention massive observée le 15 mars lors du premier tour des élections municipales, de plus en plus d’élus ou d’observateurs politiques militent pour la possibilité de voter par correspondance le 28 juin, date choisie par l’exécutif pour le second tour malgré les incertitudes sur l’évolution du Covid-19. Le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner s’est montré prêt à étudier cette possibilité, mardi 26 mai. Répondant à une question de la députée LR Josiane Corneloup sur le recours au vote par correspondance, Christophe Castaner a affirmé que l’objectif du gouvernement était de faire « en sorte qu’un maximum de Français puissent voter », dans « un cadre légal ou dans un cadre réglementaire qui peut évoluer d’ici au jour de l’élection« .
Si elle s’engageait dans cette voie, la France imiterait ainsi d’autres pays comme l’Allemagne, la Suisse ou les Etats-Unis. Pour l’heure, le gouvernement a rejeté l’idée de rétablir ce système supprimé en 1975 à cause des nombreuses fraudes qu’il générait. Pour ses promoteurs, le temps presse, puisque le scrutin doit se tenir dans seulement un mois.
Pourquoi certains demandent-ils la possibilité de voter à distance ?
« Si chacun d’entre nous peut décider en son âme et conscience de voter ou de ne pas voter, aucun d’entre nous ne saurait être empêché de voter. C’est ce qui s’est passé le 15 mars et c’est une injustice, une rupture du contrat démocratique », estime le maire de Nancy, Laurent Hénart, dans une interview au JDD. Le 15 mars, le premier tour du scrutin a en effet été marqué par une forte abstention (55,34%, contre 36,45% au premier tour des municipales 2014), liée en grande partie aux craintes face à l’épidémie de coronavirus.
Laurent Hénart demande donc, comme d’autres élus, « la possibilité d’expérimenter le vote par correspondance dans les communes volontaires ». Une solution qui permettrait selon lui « à chacun de s’exprimer sans risque ». Et qui éviterait aux communes d’organiser un scrutin physique. « Tous les bureaux de vote ne pourront pas respecter les préconisations du Conseil scientifique », explique-t-il à franceinfo. « A Nancy, j’ai 57 bureaux, 700 à 800 assesseurs dont les trois quarts ont plus de 65 ans. Comment faire fonctionner les bureaux dans ces conditions ? » s’interroge le patron du Mouvement radical.
Le maire de Nancy n’est pas le seul à plaider pour un vote par correspondance le 28 juin. « Je propose que – s’il y a des communes volontaires – l’on puisse expérimenter le vote par correspondance que l’on a utilisé en France pendant longtemps et qui a été abandonné, et le vote numérique, le vote par internet », a plaidé François Bayrou sur BFMTV. « On le fait pour les associations, les organisations syndicales, la totalité des consultations pour désigner des représentants notamment chez les enseignants », rappelle le patron du MoDem. Selon lui, « rien n’est plus facile que de garantir la sincérité du scrutin car toutes les listes électorales sont numérisées ».
Même demande du côté de Rachida Dati. Il faut que tous ceux qui veulent voter puissent voter. « Quel message on enverrait aux Français si on disait aux plus vulnérables qu’on n’a pas besoin d’eux pour la démocratie ? » a lancé l’ancienne garde des Sceaux sur RTL, réclamant entre autres « le rétablissement du vote par correspondance ».
Pour Sylvain Brouard, directeur de recherches à Science Po, « le risque, c’est qu’en faisant coûte que coûte un second tour dans les mêmes conditions et avec l’expérience du premier tour, le taux d’abstention sera encore plus fort ». Interrogé par franceinfo, il estime que le vote postal serait « la seule bonne solution ».
Le vote par correspondance, comment ça marcherait ?
Cette modalité de vote est actuellement possible en France pour l’élection des députés par les Français de l’étranger. Les partisans du vote par correspondance expliquent qu’il pourrait être mis facilement en oeuvre, par exemple via la propagande électorale.
Avant chaque scrutin, les électeurs reçoivent à domicile les professions de foi des candidats. Il suffirait d’y ajouter les bulletins de vote, l’enveloppe bleue que l’on met habituellement dans l’urne, ainsi que l’enveloppe permettant l’envoi postal, comportant le numéro de l’électeur et sa signature. « Ensuite, il y a plusieurs modalités de retour. Soit vous le faites par la poste, soit vous le déposez dans des boîtes dédiées », par exemple en mairie, détaille Sylvain Brouard.
Une fois reçus en mairie, les bulletins seraient alors mis dans des urnes, et le dépouillement serait organisé selon la procédure classique.
Dans quels pays est-il utilisé ?
La crise du Covid-19 a poussé certains pays à faciliter le recours au vote postal, mais la plupart d’entre eux l’utilisaient déjà auparavant. L’exemple le plus cité concerne les élections municipales en Bavière (Allemagne). Le premier tour, organisé le 18 mars en pleine épidémie, a enregistré une hausse de la participation, grâce à un plus fort taux de vote par correspondance. Un succès, à tel point que pour le second tour, le 29 mars, les bureaux de vote sont restés fermés, le vote postal devenant l’unique moyen d’accomplir son devoir de citoyen.
Instauré en 1957 en Allemagne pour faciliter le vote des personnes âgées ou handicapées, il a connu un succès grandissant à chaque élection, jusqu’à atteindre 28,6% des votes aux élections fédérales de 2017, note Le Monde.
En Suisse, chaque électeur est également libre de se rendre aux urnes ou de voter par correspondance, et même par voie électronique dans certains cantons. Aux Etats-Unis, où Donald Trump refuse sa généralisation à l’ensemble du territoire, l’Utah, l’Oregon, le Colorado, Hawaï et l’Etat de Washington sont passés depuis plusieurs années au vote postal à 100%, sans fraudes majeures.
Pourquoi la France l’a banni en 1975 ?
En France, le vote par correspondance a existé de l’après-guerre à 1975, date à laquelle une loi l’a interdit. Principale raison invoquée : les fraudes que ce système permettait. La presse de l’époque regorge d’histoires de scrutins truqués, notamment en Corse. Comme cette élection de 1973, dans une petite commune de l’île, où 200 votes par correspondance avaient été jugés irréguliers. « Trente-cinq d’entre eux avaient pu être décomptés grâce à des certificats médicaux établis par un médecin de Marseille décédé en 1971… deux ans plus tôt », relatait ainsi Le Monde.
Autre cas emblématique : le 2 novembre 1975, lors du premier tour des municipales à Ajaccio, la liste du parti bonapartiste avait recueilli 603 voix sur les 670 votes par correspondance. Mais en englobant le vote physique, ce même parti ne recueillait au total que 3 799 suffrages sur 11 308 suffrages exprimés
Quelques années plus tôt, des élus corses, principalement de gauche, avaient demandé l’abolition de ce système. « Le vol de suffrages est en quelque sorte légalisé depuis l’institution du vote par correspondance et les abus commis en son nom », critiquait ainsi le maire communiste de Sartène, Joseph Tramoni.
Fin 1975, un projet de loi est donc déposé pour mettre fin au vote par correspondance. Le 4 décembre, devant l’Assemblée nationale, le ministre de l’Intérieur de l’époque, Michel Poniatowski, détaillait le type de fraudes relevées aux quatre coins de la France : bourrages d’urnes, « oubli » de bulletins dans le pli envoyé aux électeurs, faux certificats médicaux (à l’époque nécessaire pour voter par correspondance), etc. La loi fut définitivement votée le 19 décembre.

Extrait d’une intervention du ministre de l’Intérieur, Michel Poniatowski, le 4 décembre 1975 devant l’Assemblée nationale. (ASSEMBLEE NATIONALE)
Entre les fraudes potentielles des électeurs eux-mêmes et celles réalisées une fois les bulletins arrivés en mairie, le vote par correspondance est jugé peu sécurisé par les spécialistes du droit électoral. « C’est un sytème qui permet totalement la fraude, car vous n’êtes sûr ni de l’émetteur ni du récepteur », tranche Jean-Pierre Camby, professeur associé à l’université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines, ancien haut fonctionnaire à l’Assemblée nationale et auteur de Bureau de vote, mode d’emploi (éditions Dalloz).
Y a-t-il des obstacles juridiques ?
Rétablir la possibilité de voter par correspondance nécessite le vote d’une loi. « Comme cette possibilité a déjà existé en 1975, il suffit d’un article de rétablissement », plaide Laurent Hénart. Début avril, la députée LR Josiane Corneloup a d’ailleurs déposé une proposition de loi en ce sens, proposition qui n’a aucune chance d’aboutir tant que le gouvernement s’y oppose.
Le vote d’une loi en un temps très resserré n’est en réalité pas un véritable obstacle, puisqu’il est toujours possible de légiférer en urgence. Le principal souci est plutôt d’ordre constitutionnel, du fait de la variation des modalités de vote entre le premier et le second tour d’une même élection, souligne Jean-Pierre Camby. Dans une note publiée sur internet, le professeur de droit public Romain Rambaud, met en avant « le principe de stabilité du droit électoral », qui consiste à ne pas changer les règles du scrutin trop peu de temps (par exemple moins d’un an) avant l’échéance.
Un risque d’inconstitutionnalité plus que relatif, selon le chercheur Sylvain Brouard. « Le Conseil constitutionnel a su se montrer assez coulant sur les derniers textes compte tenu de l’urgence sanitaire », remarque-t-il.
Les mairies seraient-elles capables de l’organiser ?
Laurent Hénart l’assure : centraliser les bulletins des 57 bureaux de vote de la ville de Nancy par courrier ne serait pas un problème. Pour Sylvain Brouard, c’est aussi « quelque chose de relativement simple, qui va plus vite que le déroulement d’un scrutin sur une journée dans les bureaux de vote ». D’ailleurs, avance le chercheur, les Etats américains qui l’ont adopté « l’ont fait avant tout pour des questions de coût ».
Si le vote par correspondance venait à être choisi pour le 28 juin, les agents territoriaux se verraient contraints d’appliquer des procédures bien différentes de celles qu’ils ont l’habitude de suivre scrutin après scrutin. « En termes de logistique, ce serait très lourd », estime un fonctionnaire rompu à l’organisation des élections dans sa commune, interrogé par franceinfo. « Il faudrait être sûr que les plis avec les professions de foi et les bulletins arrivent au moins deux semaines en amont afin d’être sûr qu’ils puissent être renvoyés dans les temps. » Le fonctionnaire rappelle en outre qu’une part non négligeable des électeurs n’habitent plus à l’adresse indiquée sur les listes électorales. « Et imaginez une grève de La Poste pile à ce moment-là ! »
Qu’envisage de faire le gouvernement ?
Le ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner, a évacué la possibilité de rétablir le vote par correspondance. A moins que la pression des élus et de l’opinion ne s’amplifie dans les jours à venir, il ne faudra donc compter que sur un assouplissement des règles de vote existantes.
L’idée d’autoriser un même électeur à disposer de deux procurations (au lieu d’une seule actuellement), donc à voter à la place de deux autres électeurs qui lui ont donné procuration, pourrait recevoir les faveurs du gouvernement. Cette idée est notamment soutenue par la droite sénatoriale. Dans une interview au Parisien, Christophe Castaner propose également « d’élargir le nombre de personnes habilitées à établir des procurations », par exemple les directeurs d’Ehpad.
Voir aussi:
Le vote par correspondance peut-il faire capoter la présidentielle américaine ?
On s’attend à un record de bulletins envoyés par la poste. Des voix qui pourraient être contestées, surtout si le résultat est serré entre Trump et Biden.
Le Point.fr avec AFP
La présidentielle américaine 2020 va sans doute battre un record : celui du nombre de votants par correspondance. Au 30 octobre, soit quatre jours avant le scrutin, près de 80 millions d’Américains avaient déjà voté, soit environ 60 % du total de 2016. Et en raison de la pandémie de Covid-19, le vote par correspondance explose, posant, potentiellement, de nombreux problèmes. Surtout si la course entre Joe Biden et Donald Trump est serrée le 3 novembre. La bataille juridique pourrait alors aller jusqu’à la Cour suprême.
Lors des dernières élections dans le pays, on estime qu’environ 1 % des bulletins postés ont été invalidés. Le chiffre devrait là encore être plus élevé cette année. Ce qui laisse planer la menace de multiples contestations possibles, et d’innombrables recours devant les tribunaux. Pour rappel, la présidentielle de 2000 et le bras de fer entre George W. Bush et Al Gore s’étaient joués en Floride à 537 bulletins près…
– Quel contexte général ?
En 2016, environ 139 millions d’Américains ont voté, dont 33 millions par correspondance. Cette année, les analystes estiment que la participation pourrait être plus élevée avec quelque 150 millions d’électeurs, dont jusqu’à la moitié par correspondance.
– Quelles règles pour voter par courrier ?
Cela dépend des États. Une poignée d’entre eux a automatiquement envoyé des bulletins de vote par correspondance à tous les électeurs, mais, dans la plupart, il faut les demander.
Par le passé, cette possibilité était notamment réservée à des cas particuliers, par exemple lorsqu’il était impossible pour une personne de se déplacer le jour du scrutin. Mais cette année, la plupart des États ont ouvert cette possibilité à tous en raison de la pandémie.
Une majorité d’États demande que le bulletin soit placé dans une enveloppe signée puis postée ou déposée dans un endroit dédié. Mais certains réclament l’utilisation d’une seconde enveloppe de « confidentialité », dans laquelle le bulletin est d’abord glissé avant d’être mis dans l’enveloppe de retour.
Dans certains États, il est également demandé qu’un témoin signe l’enveloppe extérieure et fournisse les informations nécessaires pour le contacter. Dans l’Alabama, deux témoins sont même requis.
– Qu’advient-il des bulletins ?
Les votes effectués en personne sont comptés automatiquement, et dans la plupart des cas annoncés dans les quelques heures (voire minutes) suivant la fermeture des bureaux de vote.
Au contraire, les bulletins par correspondance impliquent un laborieux travail de dépouillement et de vérification, et là encore, chaque État a ses propres règles.
Certains ne compteront que les bulletins reçus jusqu’au jour de l’élection, tandis que d’autres les accepteront jusqu’à 10 jours après la date du scrutin, s’ils ont été envoyés avant ou le 3 novembre. Ce délai a parfois été rallongé par rapport à celui habituellement admis, en prévision d’embouteillages dans les services postaux dus au flot de courrier.
Par la suite, les procédures de vérification des signatures, d’ouverture des enveloppes et de comptages diffèrent également en fonction des États.
Dans le Colorado, par exemple, elles sont ouvertes dès réception. Leur comptage (assuré par une machine) commence 15 jours avant l’élection, mais aucune donnée ne peut être livrée avant 19 heures le jour de l’élection.
– Quels ralentissements possibles ?
L’un des obstacles possibles au bon déroulement du vote est la capacité de la poste américaine (USPS) à gérer rapidement l’afflux de courrier. Des réformes censées redresser la trajectoire financière du service public ont eu pour effet de ralentir la distribution, selon certains, et les républicains sont accusés d’avoir voulu porter atteinte à ces suffrages par ce biais.
Un autre facteur de retards est la vérification des signatures. Dans certains États, elle est effectuée automatiquement, dans d’autres, ce sont des employés qui comparent visuellement la signature avec celle enregistrée dans les archives pour l’électeur en question.
Mais les signatures évoluent souvent avec le temps, et certaines personnes en ont plusieurs différentes. D’autres, plus jeunes, n’ont pas forcément de signature archivée par leur administration.
Pour les bulletins refusés, certains États tentent de contacter les électeurs afin qu’ils confirment leur signature et ainsi permettre que leur voix soit finalement prise en compte. Mais cela prend du temps.
Autre question : un bulletin doit-il être invalidé s’il n’est pas placé dans deux enveloppes lorsque cela est requis ? En Pennsylvanie, où ce cas pourrait concerner des dizaines de milliers de votes, il a été décidé que ces bulletins dits « naked » (nus) ne seraient pas acceptés. Mais certains États les prendront, eux, en compte.
Voir par ailleurs:
Election américaine : comprendre les soupçons de fraude électronique
Selon plusieurs avocats et scientifiques, l’issue de la présidentielle a pu être faussée par un piratage. Ils appellent Hillary Clinton à déposer un recours.
Et si l’élection surprise de Donald Trump s’expliquait par une fraude ciblée à la machine électronique ? C’est l’hypothèse qu’avancent plusieurs experts aux Etats-Unis, dont l’avocat en droit électoral John Bonifaz et le professeur en informatique de l’université du Michigan John Alex Halderman. Selon un article du New York Magazine du 22 novembre, l’entourage de Hillary Clinton a été alerté de possibles manipulations dans les Etats du Wisconsin, du Michigan et de Pennsylvanie, et pressé de déposer un recours pour contester les résultats.
Selon leurs analyses, dans le Wisconsin, la candidate démocrate a obtenu en moyenne 7 % de voix de moins dans les bureaux de vote équipés de machines électroniques que dans les bureaux pratiquant le décompte manuel. Un écart équivalent à 30 000 électeurs, dans un Etat où l’ancienne première dame des Etats-Unis n’a été battue que de 27 000 voix. Or, plusieurs observateurs relèvent que quelques centaines de bureaux de vote suffisent à faire changer l’issue d’un scrutin serré.
Des vulnérabilités connues
Les machines de vote électronique américaines ne sont pas réputées pour leur niveau de sécurité drastique. Comme le rappelle l’ingénieure et mathématicienne Emily Gorcenski sur Twitter, alors qu’un simple capteur de pouls nécessite pas moins d’une dizaine d’étapes de certification, il n’y a ni évaluation du code informatique, ni recherche de faille, ni suivi des versions du logiciel pour les urnes électroniques.
Pirater les systèmes informatiques des machines à voter n’a dès lors rien d’impossible, détaille le spécialiste en sécurité informatique John Alex Halderman dans une tribune sur le réseau social Medium :
« Voici un scénario possible. D’abord, les instigateurs enquêtent sur les bureaux de vote très en amont pour trouver comment pénétrer dans les ordinateurs. A l’approche de l’élection, quand les sondages montrent dans quels Etats les résultats seront serrés, ils diffusent un logiciel malveillant dans certaines machines de vote pour favoriser un candidat. Ce logiciel est conçu pour rester inactif pendant les tests préélection, fait son sale boulot le jour du scrutin, puis s’autoefface quand le bureau ferme. »
Pour cela, la machine n’a pas besoin d’être connectée à Internet : il suffit que l’ordinateur à partir duquel elle a été configurée pour le scrutin du jour soit infecté pour qu’elle puisse l’être à son tour, par l’actualisation de ses données par carte mémoire ou clé USB.
« Les machines à voter américaines ont de sérieux problèmes de sécurité informatique, reprend John Alex Halderman. Cela fait des années que nous soulignons que ces machines sont des ordinateurs, avec des logiciels reprogrammables, et que si des pirates peuvent les modifier en infectant la machine avec un programme malveillant, ils peuvent lui faire dire absolument ce qu’ils veulent. » Et de renvoyer vers les études universitaires sur le sujet, ainsi que sur une démonstration en dix minutes (en anglais, vidéo à l’appui).
L’ombre de l’intervention russe
Ces doutes se font jour dans un contexte particulièrement tendu, où non seulement la victoire de Donald Trump a fait beaucoup de mécontents, mais aussi où des soupçons d’interventions russes ont pesé dès la primaire démocrate. Des irrégularités et cyberattaques combinées aux positions prorusses du candidat républicain ont rapidement suscité des suspicions d’une interférence de Moscou en faveur de Donald Trump.
John Alex Halderman le reconnaît, ce scénario aurait encore relevé de la science-fiction il y a quelques années. Mais pas en 2016, notamment depuis le piratage du Comité national démocrate et de la messagerie électronique de John Podesta, le responsable de campagne de Hillary Clinton. Donald Trump, lors d’une interview en juillet, a publiquement invité la Russie à « fouiller » les e-mails de Mme Clinton afin de révéler au grand jour ceux qu’elles n’auraient pas transmis au FBI. Washington a affirmé voir la main de la Russie derrière ces intrusions, ce dont Moscou s’est défendu.
Par ailleurs, dès octobre, l’administration Obama a accusé Moscou d’avoir piraté le système informatique électoral. « Ces vols et ces piratages ont pour but d’interférer dans le processus électoral américain », ont affirmé le département de la sécurité intérieure (DHS) et la direction du renseignement américain (ODNI) dans un communiqué commun.
Dysfonctionnements dans les urnes
Lors des élections elles-mêmes, des dysfonctionnements ont rapidement été observés dans plusieurs Etats. Dans certains bureaux de la banlieue de Pittsburgh, en Pennsylvanie, plusieurs machines ont notamment inversé les votes qui leur étaient soumis. Ce dysfonctionnement a toutefois touché indifféremment les deux partis, et la source du problème a rapidement été identifiée, puis corrigée.
D’autres alertes concernant des machines en panne ou défectueuses ont également été signalées dans l’Utah et le Colorado. Même si ce ne furent que des événements courts et isolés, ils ont suffi à éveiller la méfiance des républicains, persuadés que le système leur était hostile et essayerait de leur barrer la route.
Certains organes de presse d’extrême droite, comme OnlineMagazin, ont pour leur part diffusé des vidéos de dysfonctionnement de machines de vote en Pennsylvanie, et suggéré un complot ourdi par le milliardaire George Soros. Le jour du scrutin, à l’antenne de Fox News, Donald Trump lui-même s’était montré inquiet des vulnérabilités du vote électronique, quelques heures avant d’apprendre qu’il avait remporté l’élection.
« Il y a quelque chose de vraiment bien avec le vieux système de vote à la main… On n’a pas à se soucier de piratage. »
« Est-ce qu’une erreur humaine, des bugs informatiques, un piratage ou d’autres problèmes ont modifié l’issue du vote ? Même si, à ce stade, il n’existe aucune preuve, les informations sur le hack [de la campagne démocrate] et l’interférence délibérée [de la Russie] font que cela vaut le coup d’enquêter », affirment à leur tour dans une tribune parue sur USA Today Ron Rivest et Philip Star, professeurs au MIT et à l’université de Californie, et membres du comité d’assistance technique aux élections américaines.
Pistes d’explication sociologique
Alors que Hillary Clinton a jusqu’à vendredi 25 novembre pour déposer un recours, faut-il croire à une cyberattaque ? A priori non, affirme Nate Silver, analyste et prévisionniste électoral réputé, fondateur du site FiveThirtyEight, à partir d’une analyse non pas informatique ou géopolitique du scrutin, mais sociologique et démographique.
Pour tenter d’isoler l’éventuelle influence du système de vote, manuel ou électronique, le statisticien a rapporté les différences de vote dans les comtés du Wisconsin à d’autres critères plus classiques : couleur de peau, niveau d’éducation et revenu. Les résultats, observe-t-il, ne sont généralement pas significativement différents lorsque le bureau fonctionne avec des appareils électroniques et lorsque le vote et le dépouillement se font à la main. Mais alors, pourquoi 7 % de différence dans le vote Clinton, d’un type de vote à un autre ? Là encore, pour Nate Silver, ce sont les différences démographiques entre les comtés équipés de systèmes électroniques et les autres qui pourraient expliquer les écarts de résultats.
Selon l’analyste américain, un seul cas de figure très précis pourrait expliquer cette absence de corrélation sans invalider l’hypothèse d’un piratage : que les pirates aient anticipé les variables électorales par couleur de peau, par niveau d’éducation et par revenu, et choisi précisément de viser les bureaux de vote où la sociologie des électeurs rende mathématiquement indétectable l’effet d’une intrusion informatique. Par exemple, si la forte proportion d’individus peu diplômés augmente le score républicain, et que seuls les bureaux de vote de ce type sont piratés, l’impact du piratage est indétectable.
Le scientifique J. Alex Halderman lui-même reste prudent, en dépit des multiples indices de vulnérabilité des machines à voter. « Je crois que l’explication la plus plausible est que les sondages étaient systématiquement erronés, non que le système électoral a été manipulé », estime-t-il. Il réclame néanmoins une enquête pour en avoir le cœur net et rappelle que seul le vote papier peut prémunir les électeurs contre le risque d’un détournement du système électronique.
Un système de fraude massive à l’occasion de l’élection présidentielle américaine aurait-il été découvert par deux enquêteurs, dont un ancien du FBI ? C’est la rumeur reprise, sans le moindre élément de preuve, par plusieurs médias français pro-Trump.
Ce que dit la rumeur
Deux enquêteurs américains, dont un ancien employé du Federal Bureau of Investigation (FBI), auraient découvert, avec « des preuves vidéo, des documents et des témoins » pour l’attester, l’existence d’une « opération illégale de récolte de bulletins de vote [qui] pourrait détourner 700 000 bulletins ». Cette affirmation a notamment été popularisée par les sites d’extrême droite Resistances 2020 et Europe Israël.
AUCUNE PREUVE
Cette accusation, très populaire dans les cercles trumpistes américains, s’appuie sur une attestation sur l’honneur qui existe bel et bien. Signée par un détective privé républicain, Charles F. Marler, elle date du mois de septembre. Celui-ci y expliquait qu’un système de fraude avait été mis en place par les démocrates dans le comté de Harris, dans le Texas.
Problème : le détective privé prétend posséder de nombreuses preuves et témoignages, mais n’en produit aucun. L’attestation, jugée vague et dépourvue de fondements suffisants, a donc été estimée peu crédible par les responsables du comté, relate le site de vérification américain Snopes.
Faute d’élément, rien ne permet d’affirmer que des manipulations électorales ont eu lieu au Texas. Du reste, l’issue du vote n’accrédite pas l’idée qu’une triche de grande ampleur aurait profité au Parti démocrate. L’Etat a en effet été remporté par Donald Trump avec 52,8 % des votes.
Des soutiens de Donald Trump profitent de l’incertitude qui entoure l’issue du scrutin pour accuser Joe Biden et les démocrates de fraude. Le vrai du faux.
L’élection présidentielle américaine de 2020, dont le résultat n’était pas encore connu vendredi 6 novembre dans l’après-midi, a apporté son lot de rumeurs et suspicions sur la bonne tenue du scrutin. Celles-ci vont toutes dans le même sens : reprenant un argumentaire lancé très en amont par Donald Trump, elles accusent le camp démocrate de truquer l’élection pour faire perdre l’actuel président. Voici, point par point, ce que l’on en sait.
- Cette accusation de « fraude massive » en faveur de Joe Biden ne s’appuie pas sur des preuves
- La télévision américaine n’a pas révélé de fraudes électorales dans le Michigan
- Joe Biden n’a pas admis que les démocrates ont établi « le plus grand système de fraude »
- Non, 200 000 morts n’ont pas voté pour Biden
- Une fausse carte donnait Donald Trump presque gagnant dès vendredi matin
- Des courbes de forme suspectes en faveur de Joe Biden
- Des bulletins en faveur de Donald Trump jetés ou brûlés
- Un afflux louche de votes à 100 % pour Biden
- Cette accusation de « fraude massive » en faveur de Joe Biden ne s’appuie pas sur des preuves
Ce que dit la rumeur
Deux enquêteurs américains, dont un ancien employé du Federal Bureau of Investigation (FBI), auraient découvert, avec « des preuves vidéo, des documents et des témoins » pour l’attester, l’existence d’une « opération illégale de récolte de bulletins de vote [qui] pourrait détourner 700 000 bulletins ». Cette affirmation a notamment été popularisée par les sites d’extrême droite Resistances 2020 et Europe Israël.
AUCUNE PREUVE
Cette accusation, très populaire dans les cercles trumpistes américains, s’appuie sur une attestation sur l’honneur qui existe bel et bien. Signée par un détective privé républicain, Charles F. Marler, elle date du mois de septembre. Celui-ci y expliquait qu’un système de fraude avait été mis en place par les démocrates dans le comté de Harris, dans le Texas.
Problème : le détective privé prétend posséder de nombreuses preuves et témoignages, mais n’en produit aucun. L’attestation, jugée vague et dépourvue de fondements suffisants, a donc été estimée peu crédible par les responsables du comté, relate le site de vérification américain Snopes.
Faute d’élément, rien ne permet d’affirmer que des manipulations électorales ont eu lieu au Texas. Du reste, l’issue du vote n’accrédite pas l’idée qu’une triche de grande ampleur aurait profité au Parti démocrate. L’Etat a en effet été remporté par Donald Trump avec 52,8 % des votes.
- La télévision américaine n’a pas révélé de fraudes électorales dans le Michigan
Ce que dit la rumeur
« Biden, tu vas le payer ! (…) C’est pas sérieux, tout doit être vérifié et le vent va tourner ! » Une rumeur sur Facebook affirme que les listes électorales dans l’Etat du Michigan, remporté mercredi 4 novembre par le candidat démocrate, Joe Biden, sont frauduleuses. Des soutiens de Donald Trump partagent sur les réseaux sociaux une image diffusée à la télévision américaine, pour confirmer les allégations du président sortant qui dénonce un supposé « vol » du scrutin.
La capture d’écran, qui provient de la chaîne locale Fox 2 Detroit, indique qu’une action en justice a été ouverte pour enquêter sur les électeurs de la plus grande ville du Michigan. Elle détaille les irrégularités observées sur les listes électorales : « 4 788 inscriptions en double, 32 519 électeurs inscrits de plus que ce que l’Etat en compte, 2 503 personnes décédées inscrites, un électeur né en 1823. »
POURQUOI C’EST FAUX
L’image est authentique, et les informations aussi. Sauf que cette action en justice n’a pas été intentée pendant les élections américaines de 2020. Elle a été initiée en 2019 par la Public Interest Legal Foundation, une organisation conservatrice proche de Donald Trump, et hostile au vote par correspondance, qui a intenté des poursuites judiciaires dans le pays pour s’assurer de la mise à jour des listes électorales, comme l’explique le site américain Politifact.
En décembre 2019, la Public Interest Legal Foundation a attaqué la ville de Détroit, l’accusant de détenir des listes électorales frauduleuses. Six mois plus tard, en juin 2020, les poursuites judiciaires ont été abandonnées, car l’organisation a estimé que les listes électorales avaient été finalement corrigées.
En résumé, l’image date de 2019 et n’a donc pas été diffusée à la télévision pendant l’élection présidentielle actuelle. De plus, les listes électorales à Détroit ont été mises à jour avant l’élection. A l’heure où nous écrivons ces lignes, aucun soupçon de fraude électorale n’a été documenté dans le Michigan en ce qui concerne le scrutin du 4 novembre.
- Joe Biden n’a pas admis que les démocrates ont établi « le plus grand système de fraude »
Ce que dit la rumeur
Dans un court extrait vidéo d’une vingtaine de secondes, repris notamment en France par le site de « réinformation » Dreuz, Joe Biden en personne déclare face caméra (la traduction est de Dreuz) :
« Deuxièmement, nous sommes dans une situation où nous avons mis en place – et vous l’avez fait pour notre administration, celle du président Obama, avant celle-ci – nous avons mis en place, je pense, l’organisation de fraude électorale la plus étendue et la plus inclusive de l’histoire de la politique américaine. »
TROMPEUR
L’extrait provient d’un podcast diffusé fin octobre, dans lequel Joe Biden répond aux questions de Crooked Media, un média de gauche fondé par des proches de Barack Obama. Sorti de son contexte, il ressemble à un aveu. Remis dans son contexte, il est tout le contraire : le candidat démocrate explique comment son équipe compte lutter contre les tentatives du camp républicain pour dissuader les électeurs démocrates.
Cette stratégie de « suppression des électeurs », fort bien expliquée par Franceinfo, consiste par exemple à refuser les cartes d’étudiants mais à accepter les permis de port d’arme comme pièce d’identité à l’entrée des bureaux de vote pour favoriser les électeurs républicains.
Face à ces techniques, qui visent notamment les électeurs noirs, traditionnellement enclins à voter démocrate, Joe Biden explique que son équipe a mis en place un site pour faciliter les démarches des électeurs concernés, Iwillvote.com (Je vais voter). Ce qu’il décrit n’est donc pas un système de fraude, mais au contraire un système de lutte contre la fraude électorale que l’ancien vice-président attribue à son adversaire.
- Non, 200 000 morts n’ont pas voté pour Biden
Ce que dit la rumeur
700 000 bulletins en faveur de Joe Bien « seraient apparus miraculeusement ». Selon cette infox, née en août et ravivée depuis début novembre, respectivement 500 000 et 200 000 bulletins auraient été attribués frauduleusement à des personnes mortes et des animaux de compagnie en Virginie et au Nevada. La rumeur s’est diffusée sur les réseaux sociaux en France, où l’on peut lire, par exemple, que « même les morts ont voté pour Biden ».
FAUX
Ce qui est vrai, c’est que 700 000 bulletins ont été envoyés de manière incorrecte. D’une part, en Virginie, 500 000 bulletins comportaient l’adresse du mauvais bureau de vote sur l’enveloppe de retour : les électeurs étaient encouragés à envoyer leur courrier à la ville de Fairfax, et non au comté de Fairfax, entité administrative compétente pour l’élection. Le comté de Fairfax s’est excusé pour cette erreur et s’est engagé à prendre à ses frais le transport des bulletins vers le bon bureau de vote. Absolument rien ne permet d’affirmer que les votes en question allaient dans le sens du candidat Joe Biden ou de Donald Trump.
La seconde erreur s’est produite au Nevada, où des bulletins avaient été envoyés systématiquement à tous les électeurs en raison de la pandémie. 226 000 enveloppes de vote ont été renvoyées aux autorités en charge du processus électoral, car elles étaient arrivées à des adresses où ne résidaient plus leurs destinataires, pour une raison ou une autre (décès, déménagement, erreur administrative, etc.). Certains, dans le lot, ont donc pu arriver chez des personnes mortes. Deb Wake, présidente de la ligue des électrices de Virginie, interrogée par la radio WTop, explique que quelqu’un lui a rapporté qu’un mort et un animal de compagnie avaient reçu un courrier électoral.
Le site de vérification américain Politifact rappelle toutefois qu’il s’agit d’un cas de figure très fréquent dans une élection. « Si on envoie un bulletin de vote aujourd’hui et que l’électeur meurt demain, il recevra quand même le courrier », explique Wayne Torley, secrétaire adjoint aux élections du Nevada. Cela ne constitue pas une fraude, sauf si une personne remplit le bulletin au nom du mort – mais rien ne permet d’affirmer que cela a été le cas.
- La carte qui donnait Donald Trump presque gagnant dès vendredi matin est fausse
Ce que dit la rumeur
Les cartes électorales des résultats dans la presse seraient « évidemment mensongères », selon une publication Facebook très populaire du comité Trump France. Ces soutiens du président sortant estiment que ce dernier aurait notamment remporté l’Arizona, la Géorgie et la Pennsylvanie, tandis que le résultat du Wisconsin serait indécis. Résultat : avec 264 grands électeurs déjà acquis, Donald Trump ne serait plus qu’à une marche de la réélection, qui sera acquise à celui qui obtiendra 270 grands électeurs.
FAUX
Vendredi 6 novembre au matin, le dépouillage des voix en Arizona, en Géorgie et en Pennsylvanie était encore en cours, et aucun candidat n’avait une avance suffisante pour sécuriser sa victoire. Quant au Wisconsin, il a été remporté d’une très courte tête par le candidat démocrate, Joe Biden. Donald Trump a annoncé vouloir y déposer un recours.
Lorsqu’on la regarde de plus près, on s’aperçoit que la carte diffusée par le Comité Trump France comporte le logo de 270toWin.com, un site américain qui recense des projections sur les résultats de l’élection et propose à ses utilisateurs de créer les leurs. C’est vraisemblablement via ce site que ces soutiens de Donald Trump ont créé leur carte. Les projections du site 270toWin.com au matin du 6 novembre, en revanche, étaient plutôt favorables au candidat démocrate.
A l’heure où nous écrivons ces lignes, l’actuel locataire de la Maison Blanche est devancé dans la course aux grands électeurs – 253 électeurs contre 214 –, comme en atteste également la carte en temps réel de Decision Desk HQ, un agrégateur de votes indépendant.
- Des courbes en faveur de Joe Biden ont une forme suspecte
Ce que dit la rumeur
La courbe des votes en faveur du candidat démocrate Joe Biden est caractérisée par des envolées abruptes, à la verticale, signe que le scrutin a été truqué pour le faire remonter d’un coup. C’est du moins ce qu’estiment les relais français du candidat républicain. « Les démocrates, quand vous fraudez soyez discrets svp », interpelle ainsi Damien Rieu, figure de la fachosphère française. Le magistrat Charles Prats, ancien soutien de François Fillon, suggère lui aussi un trucage, « ni vu ni connu », dans un Tweet qui reprend les mêmes graphiques.
TROMPEUR
Ces deux graphiques affichant une remontée spectaculaire sont authentiques. Ils ont été publiés par les journalistes de FiveThirtyEight, un site américain d’analyse politique reconnu, sur leur blog de suivi en direct de l’élection.
Cette courbe est due à un biais statistique : au lieu d’égrener progressivement les scrutins au fur et à mesure de la journée, certains Etats publient les résultats par à-coups, en faisant remonter en même temps un très grand nombre de votes dépouillés, d’où ce bond. Mais ces augmentations soudaines ne profitent pas au seul camp démocrate, explique Curt Villarosa, responsable des affaires publiques d’ABC News, le média propriétaire de FiveThirtyEight, au site de vérification américain Politifact : « Tous n’étaient pas 100 % pour Biden. Sous la ligne bleue, il y a aussi une ligne rouge représentant les milliers de votes pour Trump. Il y a par ailleurs des contre-exemples où la courbe de Trump explose soudainement quand un lot de scrutins favorables est pris en compte. »
En effet, d’autres graphiques publiés par FiveThirtyEight permettent de retrouver le même phénomène d’envolée soudaine de la courbe. Celui-ci est décorrélé du candidat.
Ainsi dans Iowa (IA sur le graphique), Biden comme Trump ont vu leur nombre de votes exploser dans des proportions quasi égales en milieu de journée, et relativement similaires en début de journée dans le Kansas (KS). Dans le Montana (MT), les lots tardifs ont plutôt été en faveur de Trump, se traduisant par des bonds à la verticale dans la courbe du président sortant.
- Des bulletins en faveur de Donald Trump n’ont pas été jetés ou brûlés
Ce que dit la rumeur
Alors que Donald Trump a dénoncé une « fraude massive » et affirmé qu’un « groupe de gens minables » cherchait à lui voler l’élection, des publications en ligne prétendent en détenir la preuve. Comme cette vidéo virale, tweetée par Eric Trump, le fils du président américain, montrant un homme en train de mettre délibérément le feu à 80 bulletins de vote pro-Trump.
Une autre rumeur affirmant que 40 000 bulletins de votes du comté de DeKalb (Géorgie) ont été écartés du scrutin a également circulé. Une autre vidéo extrêmement partagée dans les milieux complotistes américains montre des membres d’un bureau de vote américain en train de jeter des bulletins à la poubelle.
FAUX
Alors que l’issue de l’élection américaine demeure incertaine, rien n’est en mesure de corroborer les accusations de fraude de Donald Trump. Les exemples cités plus haut, relayés en nombre par les supporteurs du président américain sortant, sont faux. Comme la vidéo d’un homme qui brûle fièrement des bulletins de vote pro-Trump. En réalité, ces bulletins sont des échantillons qui ne sont pas utilisés pour le vote. Eric Trump, lui, n’a toujours pas supprimé son Tweet.
La rumeur sur les 40 000 bulletins de votes non pris en compte en Géorgie est également une infox. Sur Twitter, le comté de DeKalb a qualifié cette information d’« erronée » et expliqué que seuls 200 bulletins, et non pas 40 000, avaient été mis de côté provisoirement. Chacun des électeurs concernés sera contacté afin de confirmer les votes, a assuré le comté.
- Un afflux louche de votes à 100 % pour Biden
Ce que dit la rumeur
Un autre élément de discours récurrent consiste à s’étonner que des lots entiers de votes soient intégralement en faveur de l’ancien vice-président, comme dans le Michigan, où Joe Biden s’est vu créditer de plus de 138 339 voix d’un coup. Une anomalie statistique qui prouverait une magouille électorale.
Plusieurs comptes pro-républicain s’en sont scandalisés, comme Brandon Morse, contributeur au site conservateur Red State. « Bienvenue en Républicaire populaire de Michiganzuela, où mystérieusement, chacun des plus de 100 000 bulletins postaux comptabilisés étaient tous pour Joe Biden ! », ironise-t-il en affublant le Michigan d’un surnom de dictature pétrolière. Cette insinuation de fraude a été reprise en France par un influent site de désinformation extrême droite, Europe Israël, et son président Jean-Marc Moscowitz.
VRAI, MAIS L’ERREUR A ÉTÉ CORRIGÉE
La carte qui circule est celle de Decision Desk HQ, une entreprise d’agrégation de résultats électoraux. Celle-ci a reconnu une erreur de saisie dans les données envoyées par l’Etat du Michigan.
L’origine précise de l’erreur a été repérée par un internaute : dans le comté de Shiawassee (68 122 habitants), Joe Biden a été crédité de 153 710 votes (notez le zéro à la fin) au lieu de 15 371. Entre les deux chiffres, un différentiel de 138 339, soit pile le nombre de scrutins erronés attribués au niveau du Michigan à Joe Biden. « Cela arrive les nuits d’élection et nous pensons que d’autres agrégateurs de votes du Michigan ont rencontré la même erreur et l’ont corrigée en temps réel comme nous l’avons fait », s’est justifié un porte-parole à BuzzFeed.
Les résultats ont depuis été corrigés. Malgré cela, le candidat démocrate a tout de même remporté d’une courte tête les 16 grands électeurs du Michigan. L’actuel locataire de la Maison Blanche a annoncé qu’il déposerait un recours pour contester le résultat.
Want to Know if the Election was Hacked? Look at the Ballots
J. Alex Halderman
Nov 23, 2016
You may have read at NYMag that I’ve been in discussions with the Clinton campaign about whether it might wish to seek recounts in critical states. That article, which includes somebody else’s description of my views, incorrectly describes the reasons manually checking ballots is an essential security safeguard (and includes some incorrect numbers, to boot). Let me set the record straight about what I and other leading election security experts have actually been saying to the campaign and everyone else who’s willing to listen.
How might a foreign government hack America’s voting machines to change the outcome of a presidential election? Here’s one possible scenario. First, the attackers would probe election offices well in advance in order to find ways to break into their computers. Closer to the election, when it was clear from polling data which states would have close electoral margins, the attackers might spread malware into voting machines in some of these states, rigging the machines to shift a few percent of the vote to favor their desired candidate. This malware would likely be designed to remain inactive during pre-election tests, do its dirty business during the election, then erase itself when the polls close. A skilled attacker’s work might leave no visible signs — though the country might be surprised when results in several close states were off from pre-election polls.
Could anyone be brazen enough to try such an attack? A few years ago, I might have said that sounds like science fiction, but 2016 has seen unprecedented cyberattacks aimed at interfering with the election. This summer, attackers broke into the email system of the Democratic National Committee and, separately, into the email account of John Podesta, Hillary Clinton’s campaign chairman, and leaked private messages. Attackers infiltrated the voter registration systems of two states, Illinois and Arizona, and stole voter data. And there’s evidence that hackers attempted to breach election offices in several other states.
In all these cases, Federal agencies publicly asserted that senior officials in the Russian government commissioned these attacks. Russia has sophisticated cyber-offensive capabilities, and has shown a willingness to use them to hack elections. In 2014, during the presidential election in Ukraine, attackers linked to Russia sabotaged the country’s vote-counting infrastructure and, according to published reports, Ukrainian officials succeeded only at the last minute in defusing vote-stealing malware that was primed to cause the wrong winner to be announced. Russia is not the only country with the ability to pull off such an attack on American systems — most of the world’s military powers now have sophisticated cyberwarfare capabilities.
Were this year’s deviations from pre-election polls the results of a cyberattack? Probably not. I believe the most likely explanation is that the polls were systematically wrong, rather than that the election was hacked. But I don’t believe that either one of these seemingly unlikely explanations is overwhelmingly more likely than the other. The only way to know whether a cyberattack changed the result is to closely examine the available physical evidence — paper ballots and voting equipment in critical states like Wisconsin, Michigan, and Pennsylvania. Unfortunately, nobody is ever going to examine that evidence unless candidates in those states act now, in the next several days, to petition for recounts.
What’s to stop an attack like this from succeeding?
America’s voting machines have serious cybersecurity problems. That isn’t news. It’s been documented beyond any doubt over the last decade in numerous peer-reviewed papers and state-sponsored studies by me and by other computer security experts. We’ve been pointing out for years that voting machines are computers, and they have reprogrammable software, so if attackers can modify that software by infecting the machines with malware, they can cause the machines to give any answer whatsoever. I’ve demonstrated this in the laboratory with real voting machines — in just a few seconds, anyone can install vote-stealing malware on those machines that silently alters the electronic records of every vote.
It doesn’t matter whether the voting machines are connected to the Internet. Shortly before each election, poll workers copy the ballot design from a regular desktop computer in a government office, and use removable media (like the memory card from a digital camera) to load the ballot onto each machine. That initial computer is almost certainly not well secured, and if an attacker infects it, vote-stealing malware can hitch a ride to every voting machine in the area. There’s no question that this is possible for technically sophisticated attackers. (If my Ph.D. students and I were criminals, I’m sure we could pull it off.) If anyone reasonably skilled is sufficiently motivated and willing to face the risk of getting caught, it’s happened already.
Why hasn’t more been done about this? In the U.S., each state (and often individual counties or municipalities) selects its own election technology, and some states have taken steps to guard against these problems. (For instance, California banned the use of the most dangerous computer voting machines in 2007 as a result of vulnerabilities that I and other computer scientists found.) But many states continue to use machines that are known to be insecure — sometimes with software that is a decade or more out of date — because they simply don’t have the money to replace those machines.
There is one absolutely essential security safeguard that protects most Americans’ votes: paper.
I know I may sound like a Luddite for saying so, but most election security experts are with me on this: paper ballots are the best available technology for casting votes. We use two main kinds of paper systems in different parts of the U.S. Either voters fill out a ballot paper that gets scanned into a computer for counting (optical scan voting), or they vote on a computer that counts the vote and prints a record on a piece of paper (called a voter-verifiable paper audit trail). Either way, the paper creates a record of the vote that can’t be later modified by any bugs, misconfiguration, or malicious software that might have infected the machines.
After the election, human beings can examine the paper to make sure the results from the voting machines accurately determined who won. Just as you want the brakes in your car to keep working even if the car’s computer goes haywire, accurate vote counts must remain available even if the machines are malfunctioning or attacked. In both cases, common sense tells us we need some kind of physical backup system. I and other election security experts have been advocating for paper ballots for years, and today, about 70% of American voters live in jurisdictions that keep a paper record of every vote.
There’s just one problem, and it might come as a surprise even to many security experts: no state is planning to actually check the paper in a way that would reliably detect that the computer-based outcome was wrong. About half the states have no laws that require a manual examination of paper ballots, and most other states perform only superficial spot checks. If nobody looks at the paper, it might as well not be there. A clever attacker would exploit this.
There’s still one way that some of this year’s paper ballots could be examined. In many states, candidates can petition for a recount. The candidate needs to pay the cost, which can run into millions of dollars. The deadlines for filing recount petitions are soon — for example, this Friday in Wisconsin (margin 0.7%), Monday in Pennsylvania (margin 1.2%), and the following Wednesday in Michigan (margin 0.3%).
Examining the physical evidence in these states — even if it finds nothing amiss — will help allay doubt and give voters justified confidence that the results are accurate. It will also set a precedent for routinely examining paper ballots, which will provide an important deterrent against cyberattacks on future elections. Recounting the ballots now can only lead to strengthened electoral integrity, but the window for candidates to act is closing fast.
Much more needs to be done to secure America’s elections, and important new safeguards could be put in place by 2018. States still using paperless voting machines should replace them with optical scan systems, and all states should update their audit and recount procedures. There are fast and inexpensive ways to verify (or correct) computer voting results using a risk-limiting audit, a statistical method that involves manually inspecting randomly selected paper ballots. Officials need to begin preparing soon to make sure all of these improvements are ready before the next big election.
J. Alex Halderman is Professor of Computer Science & Engineering at the University of Michigan and Director of Michigan’s Center for Computer Security & Society. His course on election technology, Securing Digital Democracy, is available on Coursera. He was recently named by Popular Science as one of the “ten brightest minds reshaping science, engineering, and the world.”
Still time for an election audit: Column
This should be standard — and it’s easy, too.
USA TODAY
11.18.2016
A Washington Post–ABC News poll found that 18% of voters — 33% of Clinton supporters and 1% of Trump supporters — think Trump was not the legitimate winner of the election. Sen. Lindsey Graham, R-S.C., has called on Congress to investigate the Russian cyberattack on the Democratic National Committee and the election.
There are reasons for concern. According to the director of national intelligence, the leaked emails from the DNC were “intended to interfere with the U.S. election process.” The director of national intelligence, the Department of Homeland Security, and the National Security Agency concluded that the Russian government is behind the DNC email hack and that Russian hackers attacked U.S. voter registration databases.
We know that the national results could be tipped by manipulating the vote count in a relatively small number of jurisdictions — a few dozen spread across a few key states. We know that the vast majority of local elections officials have limited resources to detect or defend against cyberattacks. And while pre-election polls have large uncertainties, they were consistently off. And various aspects of the preliminary results, such as a high rate of undervotes for president, have aroused suspicion.
Computers counted the vast majority of the 130 million votes cast in this year’s election. Even without hacking, mistakes are inevitable. Computers can’t divine voter intent perfectly; computers can be misconfigured; and software can have bugs.
Did human error, computer glitches, hacking, or other problems change the outcome? While there is, as yet, no compelling evidence, the news about hacking and deliberate interference makes it worth finding out.
About 25% of voters used machines that do not generate a paper trail. Any hacking, glitches or other errors that affected their votes could be undetectable. But the other 75% of the vote, including the key states of Michigan and Wisconsin, could be double-checked in various ways.
A full manual recount of the paper records would be definitive, but that’s unnecessarily difficult, expensive and time-consuming if the results are actually right.
Electoral College is no way to show off democracy: Column
There’s an easier way: an audit that manually examines a random sample of the ballots in a way that has a large chance of detecting and correcting incorrect results. This is called a “risk-limiting” audit. If the reported winner of a contest really won, a risk-limiting audit generally needs to examine only a small fraction of the ballots. But if the reported winner actually lost, a risk-limiting audit has a large chance of indicating that a full hand count is needed to set the record straight.
Risk-limiting audits are a crucial check on election integrity and accuracy even when elections are not controversial and margins are wide. They have been endorsed by the Presidential Commission on Election Administration and many organizations concerned with election integrity. Colorado law requires risk-limiting audits starting in 2017, and California law requires them for deploying some new voting systems.
There is no federal law mandating election audits. A number of states perform some kind of audit, but our research shows those audits have little or no chance of detecting and correcting erroneous results. To audit this election effectively will require immediate legal action.
Auditing surprisingly few ballots could give 95% confidence that the results are correct in every state: about 1.5 million ballots in all, a bit over 1% of the ballots cast.
But if we just want to check whether Donald Trump won the election, an audit might examine even fewer ballots, because it could proceed in stages.
First it would check the results in the states Trump won. If auditing confirms those results, there’s no need to audit in the states Clinton carried: Trump really won. That means auditing about 700,000 ballots in the 29 states Trump won, about 0.5% of the ballots cast in this election.
Every American should vote on paper: Column
How could checking just 0.5% of the ballots give such high confidence?
States where the contest wasn’t close probably won’t have to check many ballots. If their results are right, even a small random sample is likely to have a majority for Trump that would be implausible if Clinton had actually won.
Missouri had such a wide margin that examining just 10 ballots should give high confidence. Texas would need to check about 700.
The few states where the contest was tight would have to do more work. Michigan had the smallest margin among states that Trump carried. To get 95% confidence there would require checking about 11% of the ballots.
It does not take much technology to conduct these audits: dice (to select random ballots), a pencil and paper, and access to the paper ballots. The calculations are simple addition and subtraction. They could be done by a fifth-grader. No programming would be required.
This is an assurance of democracy our nation can afford and should perform routinely. Electronic-only voting systems should be replaced with systems that generate a paper trail, and election results should be audited against the paper trail to ensure that election outcomes are correct.
There is still time to audit this election — barely. States only have until Dec. 13 to give their final results to the Electoral College.
Americans should demand this simple step to ensure that the machinery of democracy worked. To add your voice, please sign this petition.
Ron Rivest is Institute Professor at MIT and was a member of the U.S. Election Assistance Commission Technical Guidelines Development Committee. Philip Stark, associate dean of mathematical and physical sciences at the University of California, Berkeley,was appointed to the board of advisers of the U.S. Election Assistance Commission.
COMPLEMENT:
Democrats Openly Urge People To Commit Voter Fraud By Temporarily ‘Moving’ To Georgia
Jordan Davidson
The Federalist
November 11, 2020
Great news #yanggang – Evelyn and I are moving to Georgia to help @ossoff and @ReverendWarnock win! This is our only chance to clear Mitch out of the way and help Joe and Kamala get things done in the next 4 years. More details to come but let’s go!!!
Andrew Yang
ATLANTA — The two Senate runoff races under way in Georgia give Democrats a chance to flip seats currently held by Republicans, and some activists on social media have discussed the prospect of moving to the Peach State to vote in the Jan. 5 elections.
Former Democratic presidential candidate Andrew Yang already announced on Twitter that he and his wife are moving to Georgia to campaign for the Democratic candidates, Raphael Warnock and Jon Ossoff, against Republican Sens. David Perdue and Kelly Loeffler. He did not say whether he planned to register to vote in the state.
All the chatter raises the question: Is it legal?
The answer is: yes, but any potential voters would have to move quickly since the last day to be registered for the Jan. 5 contests is Dec. 7. And, the new resident also would have to stay in the state for a while or risk getting into trouble.
Under Georgia law, anyone with a legal primary residence in the state can register to vote with their county board of elections. The law does not specify a specific time limit.
A spokesman for the Georgia Secretary of State’s Office, which oversees voter registrations, declined to comment on how quickly someone could establish legal residency in Georgia, but cited state law that it is a felony to vote in Georgia elections if you are not a legal resident or if you are residing in the state briefly with the intention just to vote and then move away.
“These are sensitive issues, and election officials are going to pay attention to what is happening,” said Enrijeta Shino, a University of North Florida political science professor who has researched voting issues in Georgia. “People should be very careful about doing that.”
People moving to Georgia briefly can work on campaigns and canvass for candidates, but voting in the state without the intention of staying would be considered fraud, she warned.
Legal residents of Georgia that turn 18 between now and Dec. 7 would be eligible to register in the runoff, she added.
One of the main ways to establish proof of residency is to provide a valid Georgia driver’s license. People must bring proof of identification, Social Security number and a Georgia primary residence (such as a utility bill). The state Department of Driver Services sends information on new residents obtaining driver’s licenses to the Georgia Secretary of State’s Office for voter registration, unless the new driver specifically asks the department not to do so, said department spokeswoman Shevondah Leslie.
If drivers meet the state’s requirements, the county board of elections automatically registers new residents to vote. How soon that would take place is not clear.
A sudden influx of new residents could have some impact on what are expected to be close Senate runoff elections.
Meanwhile, the presidential election in Georgia is likely headed to a recount, with President-elect Joe Biden currently ahead of President Trump by about 10,000 votes out of almost 5 million cast. If Mr. Biden were to be declared the winner here, he would be the first Democratic presidential candidate to carry Georgia since 1992. An influx of new residents wouldn’t influence the recount.
Voir enfin:
Top lawyers from Facebook and Twitter said Tuesday that Russian-linked posts and advertisements placed on the social networks after Election Day sought to sow doubt about President Donald Trump’s victory.
Facebook general counsel Colin Stretch told a Senate Judiciary panel that content generated by a Russian troll farm known as the Internet Research Agency after Nov. 8 centered on “fomenting discord about the validity of [Trump’s] election.” That’s a change from Russia’s pre-election activity, which was largely centered on trying to denigrate Hillary Clinton, the Office of the Director of National Intelligence said in a January report.
“During the election, they were trying to create discord between Americans, most of it directed against Clinton. After the election you saw Russian-tied groups and organizations trying to undermine President Trump’s legitimacy. Is that what you saw on Facebook?” Sen. Lindsey Graham (R-S.C.) asked at the hearing.
Stretch and his Twitter counterpart, Sean Edgett, called that an “accurate” statement.
The disclosure opened a new wrinkle in the continuing investigation into Russian interference in the 2016 election, which has increasingly focused on the role of the biggest internet companies. Tuesday’s hearing marks the first time representatives of Facebook, Google and Twitter have testified publicly about what they’ve learned about Kremlin meddling on their platforms in the presidential campaign. The companies face additional lawmaker scrutiny Wednesday with back-to-back hearings by the Senate and House Intelligence committees.
James Lewis, an international cyber policy expert at the Center for Strategic and International Studies, said the revelation about Russian anti-Trump activity on social media post-election fits with typical Kremlin information – warfare efforts.
“Their goal is to create confusion and dissent. The target is the U.S. and NATO, not any particular candidate. They just want chaos,” Lewis said. “It went from being a grudge match against Clinton to what they thought was a priceless opportunity to inflict harm.”
The Silicon Valley giants have been slow to reckon with Russian use of social media to undermine American democracy. Days after the election — amid criticism that Facebook allowed the spread of hoax stories and misinformation — Facebook CEO Mark Zuckerberg said it was a “pretty crazy idea” that fake news on Facebook influenced the vote. But as reports have piled up about Russian manipulation, Zuckerberg last month said he regretted being dismissive about the concerns, though he continued to argue that Facebook had a “far bigger” positive effect by giving people and candidates a place to communicate.
Democrats at the hearing homed in on the harm done by online disinformation to their candidate, Clinton, when the election was still up for grabs.
Sen. Chris Coons (D-Del.) took Facebook’s general counsel to task for an ad featuring a kneeling soldier that ran during the campaign arguing that the Constitution should be amended to take control of the Army from Clinton should she be elected president.
“This ad is nothing short of the Russian government directly interfering in our elections, lying to American citizens, duping folks who believe they are joining and supporting a group that is about veterans and based in Texas when in fact it is paid for in rubles by Russians,” Coons said, adding, “Should Facebook be a platform that foreign adversaries can use to run political ads?”
Stretch said the “advertisement has no place on Facebook” and pledged the company is “committed to preventing that sort of behavior from occurring again on our platform.”
Sen. Al Franken (D-Minn.) also took aim at Facebook.
“How did Facebook, which prides itself on being able to process billions of data points and instantly transform them into personal connections for its user[s] , somehow not make the connection that electoral ads — paid for in rubles — were coming from Russia?” he said. “Those are two data points: American political ads and Russian money, rubles. How could you not connect those two dots?”
In a sign of how seriously the companies are taking this week’s hearings, Facebook, Twitter and Google all included in their testimony new disclosures about the extent of Russian activity on their sites. Facebook said up to 126 million people — a figure that represents nearly 40 percent of the U.S. population — viewed posts planted by the Internet Research Agency, a St. Petersburg, Russia-based troll farm. That’s more than 10 times the audience that was reached by Russian-linked Facebook paid ads the company earlier revealed to congressional investigators.
But the companies still appear eager to shield their top executives from the gathering storm in Washington. Facebook and Twitter sent their general counsels to Tuesday’s hearing, and Google sent its director of information security. Zuckerberg and Facebook Chief Operating Officer Sheryl Sandberg, who recently held a series of closed-door meetings with lawmakers on Capitol Hill, were not in attendance. Facebook scheduled its third-quarter earnings report for Wednesday, the same day as the Senate and House Intelligence hearings.
Here are five other key moments from the hearing:
1) First look at the fake Russian ads
Tuesday’s hearing offered the public its first look at political ads that Facebook and Twitter have identified as being purchased by the Russia-sponsored Internet Research Agency. The companies provided copies of the ads to congressional investigators earlier this month and revealed yesterday that they were seen by millions of users in the U.S. Sen. Richard Blumenthal (D-Conn.) showed an advertisement depicting an altered image of comedian Aziz Ansari holding a sign deceptively claiming voters could cast ballots via text from home. Meanwhile, Coons decried a sponsored image of a kneeling solider with the text “Hillary Clinton has a 69 percent disapproval rate among all veterans” overlaid on top. Facebook has said publicly that lawmakers should decide whether to make all 3,000 Russia-backed ads it has found available for public review.
2) Facebook not sure whether Russian ads swayed election
Facebook wasn’t able to offer much in the form of a definitive answer when Sen. Mazie Hirono (D-Hawaii) asked the company if it felt like content on its platform had an effect on the election. “In an election where a total of about 115,000 votes would have changed the outcome, can you say that the false and misleading propaganda people saw on your Facebook didn’t have an impact on the election?” Hirono asked. Stretch dodged in response. “We’re not well-positioned to judge why any one person or an entire electorate voted as it did,” he said.
3) Facebook won’t say no to accepting election-related foreign money
Franken, in an especially fiery exchange, asked Twitter, Google and Facebook if they would commit to not accepting foreign money payments on election-related advertisements, saying he wanted a simple “yes” or “no” answer from the platforms — and wanted to know why Facebook didn’t catch Russian agents purchasing ads sooner. Stretch said he hesitated on the foreign currency question because “it’s relatively easy for bad actors to switch currencies. So it’s a signal but not enough.” Edgett gave a quick “yes” to Franken, and Google Law Enforcement and Information Security Director Richard Salgado said Google would need to have a good enough “signal” that the transaction was illegal to keep it from going through. “Foreigners can’t use money in our campaign, you know that?” Franken said.
4) Democrats — allies of tech — attack their friends
For Democrats, who have for years had a largely warm and productive relationship with liberal-leaning Silicon Valley, the hearing represented a sharp break. Several members seized upon the chance to unleash on the company reps their simmering frustrations that the tech industry’s tools — so often pitched as the means for making the world a better place — had harmed their nominee, perhaps even fatally. Blumenthal highlighted widely shared posts on Twitter that incorrectly claimed that voters could cast ballots for Clinton simply by tweeting. “Do you know how many thought they voted but in fact were fooled?,” Blumenthal asked Edgett, who said he did not know.
5) No support for Honest Ads Act
Not a single one of the three tech giants would commit to supporting Sen. Amy Klobuchar (D-Minn.), Mark Warner (D-Va.) and John McCain (R-Ariz.)’s Honest Ads Act, which would require disclosures about political advertising on their platforms. All three have rolled out and touted work to independently address the issue of ads, following the introduction of the bill. “We certainly support the goals of the legislation and would like to work through the nuances to make it work for all of us,” Salgado said. Their answers prompted Klobuchar to draw attention to the lack of external oversight on these actions. “Just to clarify, while you are taking responsibility for a lot of what happened here, and trying to make some changes, there wouldn’t be an outside enforcer for any of these policies, right?”
Voir par ailleurs: