Londres 2012: Vous avez dit déclin? (London finally vindicates America’s decentralized entrepreneurial approach and reveals inherent limitations of Beijing consensus)

27 août, 2012
All-time Summer Olympics medals table 1896-2012You will find more statistics at Statista
Être sujet hellène libre, ni esclave, ni métèque. Serment olympique (1er point, 338 av. JC)
Il n’y a plus ni Juif ni Grec, il n’y a plus ni esclave ni homme libre, il n’y a plus ni homme ni femme; car tous vous êtes un en Jésus-Christ. Paul (55-56?)
Ne savez-vous pas que ceux qui courent dans le stade courent tous, mais qu’un seul remporte le prix? Courez de manière à le remporter. Tous ceux qui combattent s’imposent toute espèce d’abstinences, et ils le font pour obtenir une couronne corruptible; mais nous, faisons-le pour une couronne incorruptible. Paul
Un des grands problèmes de la Russie – et plus encore de la Chine – est que, contrairement aux camps de concentration hitlériens, les leurs n’ont jamais été libérés et qu’il n’y a eu aucun tribunal de Nuremberg pour juger les crimes commis. Thérèse Delpech
Le thème du déclin de l’Occident est utilisé de plus en plus fréquemment par ceux qui cultivent à son égard ressentiment, désir de revanche, ou franche hostilité : c’est le cas de la Russie, dont tous les Occidentaux cultivés intègrent pourtant le génie artistique dans le patrimoine occidental ; de la Chine, qui attend son moment historique avec une impatience qu’elle a du mal à dissimuler ; ou du régime de Téhéran, dépositaire autoproclamé d’une mission d’expansion de l’islam dans le monde. Quels que soient les arguments utilisés par ces pays, ils méritent qu’on leur fasse au moins une concession : ils disposent pour étayer leur thèse de solides appuis, et notamment de la répugnance croissante du monde occidental, Etats-Unis compris, à continuer d’être des sujets de l’histoire. En revanche, ces adversaires ignorent une chose aussi importante que ce qu’ils comprennent : le déclin est un des plus grands thèmes de la culture occidentale, depuis le récit d’Hésiode Les Travaux et les Jours à l’orée de la civilisation grecque, jusqu’à l’ouvrage, médiocre celui-ci mais beaucoup plus connu, d’Oswald Spengler au début du XXe siècle Le Déclin de l’Occident. (…) Il y a là une vraie supériorité des pays occidentaux, qui ont passé des décennies à tenter de comprendre l’abîme dans lequel ils ont plongé, sur la Chine et la Russie, qui auraient pourtant matière à réflexion. (…) La réflexion et le souvenir seuls peuvent donner la force de reconnaître dans la violence et la désorientation de l’époque le prélude potentiel de nouvelles catastrophes. Ils constituent même le premier pas pour tenter de les éviter. Si les massacres passés sont des sujets tabous, comment condamner ceux du présent ? Si les liens de Pékin avec le régime de Pol Pot sont censurés au moment du procès des Khmers rouges, si le nombre des victimes de la révolution culturelle ne fait l’objet d’aucun travail sérieux en Chine, si les archives du goulag ou de la guerre en Tchétchénie doivent être protégées des autorités russes, que penser de l’attitude de ces pays à l’égard de massacres à venir ? Thérèse Delpech
Tout se passe comme si, à l’heure actuelle, s’effectuait une distribution des rôles entre ceux qui pratiquent le repentir et l’autocritique – les Européens, les Occidentaux – et ceux qui s’installent dans la dénonciation sans procéder eux-mêmes à un réexamen critique analogue de leur propre passé (..). Tout indique même que notre mauvaise conscience, bien loin de susciter l’émulation, renforce les autres dans leur bonne conscience. Jacques Dewitte
Oui, on entend cela [que la Chine n’est pas faite pour la démocratie], et pas seulement en Chine, de la part d’occidentaux aussi. Que l’on arrête avec ces stupidités dégradantes pour notre peuple, pour moi, la démocratie, c’est tout simplement la justice et le parti unique conduit forcément aux injustices. Et quoi, la justice ne serait pas faite pour la Chine ? L’air, l’eau, le ciel ne conviennent pas à la Chine ? L’ordinateur ou le téléphone portable ne sont pas faits pour la Chine? Bao Tong (Ancien bras droit de Zhao Ziyang, le patron du PC au moment de Tiananmen)
Une théorie à la mode veut que le succès de la Chine ait donné naissance à un nouveau «consensus de Pékin», qui remettrait en cause l’importance de l’économie de marché et de la démocratie —les deux marques de fabrique du «consensus de Washington». Le consensus de Pékin proposerait ainsi un système économique pragmatique et une politique autoritariste prête à l’emploi.  Richard McGregor
Nous avons constaté que le sport était la religion moderne du monde occidental. Nous savions que les publics anglais et américain assis devant leur poste de télévision ne regarderaient pas un programme exposant le sort des Palestiniens s’il y avait une manifestation sportive sur une autre chaîne. Nous avons donc décidé de nous servir des Jeux olympiques, cérémonie la plus sacrée de cette religion, pour obliger le monde à faire attention à nous. Nous avons offert des sacrifices humains à vos dieux du sport et de la télévision et ils ont répondu à nos prières. Terroriste palestinien (Jeux olympiques de Munich, 1972)
Commencer le relais en Grèce et le terminer environ 2.400 kilomètres plus loin, à Berlin, renforçait l’idée d’un héritage aryen entre l’ancien et le nouveau pouvoir. Cela faisait également allusion à la conception d’Hitler d’une progression naturelle et civilisationnelle entre l’empire grec, romain et allemand. Max Fisher
Des pays comme la Jamaïque n’ont pas de programme aléatoire, ce qui fait qu’il se passe parfois des mois sans que personne ne soit contrôlé. Je ne dis pas que leurs athlètes sont sous substance, mais tout le monde devrait être logé à la même enseigne. Carl Lewis (2008)
60% des athlètes des JO sont dopés. Victor Conte
Je trouve ça plutôt amusant que les Australiens s’en offusquent. Parce que dans l’eau, si vous regardez Brenton Rickard (nageur australien) dans la ligne d’eau à côté de moi, il fait exactement la même chose (…) Si vous ne faites pas ce geste, vous rétrogradez. Moralement, ce n’est pas la chose à faire mais je ne vais pas sacrifier ma performance et quatre années de travail alors que quelqu’un va utiliser ce geste et repartir avec la médaille. Chaque nageur le fait, au point que pour moi, ce mouvement est légal. Cameron van der Burgh
Il n’y a pas de secret, il faut 10 ans et 10.000 heures de travail pour arriver au plus haut niveau. Michel Gadal, Directeur technique national (DTN) de la Fédération française de tennis de table (FFTT)
Les hommes ont fait appel après avoir été exclu des Jeux Olympiques d’été pour deux disciplines. Même s’il y a un nombre croissant de compétiteurs masculins, la natation synchronisée et la gymnastique rythmique, ne présenteront aucun homme en compétition. (…) Un groupe de nageurs synchronisés a écrit au CIO et à la FINA (Fédération Internationale de Natation, ndlr) au mois de juin dernier pour exprimer leur ressenti vis-à-vis de cette exclusion. Belinda Goldsmith
China’s projected medal decline points to a common post-host hangover and a more fundamental weakness in its approach to athlete development: the decline of the sports school. Over the past decade, the number of sports schools in China has decreased by 40%, according to state-run newspaper Global Times, as the country’s booming economy has created more career options for rural youth whose families once viewed sports schools as a meal ticket or the only means of social mobility. Now families are more likely to turn down an invitation to a sports school because other options exist.
The potency of the U.S. system is its ability to spread money and opportunity to the broadest spectrum of athletes. « You’ve got this competitive system of clubs and coaches and schools all looking for talent, » says Chris Welton, chief executive of Helios Partners, a sports-consulting firm that works with Olympic organizations around the world. « If you’ve got athletic talent in this country, it’s so much harder to be missed. » The system largely leaves training up to the athletes, forcing them (and their parents) to be hungry and entrepreneurial in their search for the best coaching and money to fund their training. The WSJ
 Les préleveurs ont éprouvé des difficultés à effectuer des contrôles inopinés sans que Lance Armstrong puisse bénéficier d’un délai de vingt minutes. Il a été prévenu avant tous les contrôles. Je repense à un prélèvement inopiné alors qu’il s’entraînait dans le sud de la France lors de son retour sur le Tour en 2009. Son entourage avait accumulé prétextes et palabres pour obtenir ce fameux délai. En vingt minutes, beaucoup de manipulations sont possibles. Il effectuait des perfusions de sérum physiologique pour diluer son sang. Il remplaçait sa propre urine par une urine artificielle. Il s’administrait l’EPO par petites doses. La substance était indécelable. (…) Sur le Tour 1999, Lance Armstrong a été contrôlé positif aux corticoïdes mais l’affaire a été étouffée. (…) Ces appuis débordaient sur l’UCI et sur le Comité international olympique. Aussi, Lance Armstrong s’était entouré de scientifiques physiologistes, dont certains se sont défaussés par la suite. (…) On ne savait qu’à la dernière minute dans quel hôtel il s’était installé. D’où ces nombreux barrages. Ce fut un vrai parcours du combattant car il était prévenu sur ses lieux de résidence. Il avait des moyens considérables pour se protéger et mettre en place une logistique. La rumeur voulait qu’il eût fait acheminer du sang depuis les Etats-Unis dans son jet privé. (…) En octobre 2009, Armstrong est convié à un déjeuner à l’Elysée. Derrière cette visite, on sait qu’il souhaitait obtenir le départ du président de l’AFLD, Pierre Bordry. Lequel a démissionné un an plus tard. En mars 2010, Armstrong a offert un vélo au chef de l’Etat. Quelques mois plus tard, le président de la République a profité d’une étape du Tour pour ériger Lance Armstrong en modèle pour la jeunesse. (…) Le cas Armstrong (…) n’est pas un cas isolé. Son auréole a été consolidée au fil des années. Lance Armstrong est le produit d’un système, celui du pognon, de la gagne à tout prix, du retour sur investissement. Michel Rieu (conseiller scientifique de l’Agence française de lutte contre le dopage)
Armstrong (…) se dope mieux que les autres, s’entoure des meilleurs médecins, comme le Dr Ferrari ; et, au sein de son équipe, les autres, à son service, se dopent pour lui », relate Antoine Vayer. Il prend principalement de l’EPO, substance qui permet d’oxygéner le sang et d’augmenter le transfert d’oxygène, mais pas uniquement, « en 1999 et même avant, il prenait un vrai cocktail de substances : des corticoïdes, de l’hormone de croissance, de la testostérone », poursuit le chroniqueur sportif. Ces substances dopantes lui permettent d’entrer « dans le trio majeur des recordmen de puissance. Sur les cols, il dépasse les 430 watts », précise Antoine Vayer. (…) Comment échappe-t-il aux contrôles antidopage ? « Armstrong avait de très bonnes relations avec l’Union cycliste internationale (UCI) et son président de l’époque Hein Verbruggen », raconte Antoine Vayer. Le champion était en effet l’un des principaux donateurs de l’UCI. (…) Armstrong, qui répète encore aujourd’hui qu’il n’a jamais été contrôlé positif de toute sa carrière, avait mis en place un protocole bien rôdé pour ne pas être pris par la patrouille. Michel Rieu évoque la « technique d’Armstrong » : « Il y avait toujours un délai de vingt minutes entre le moment où le médecin se présentait pour contrôler Armstrong et le moment où le champion se présentait, il postait notamment des vigies devant son immeuble pour augmenter ce délai », explique-t-il. « Pendant ces vingt minutes, poursuit Michel Rieu, un protocole était mis en place par des scientifiques pour que le contrôle soit négatif : on évacuait son urine et on la remplaçait par de l’urine artificielle, on diluait son sang et on perfusait du sang physiologique. (…) Quand les tests détecteurs de l’EPO ont été introduits, en 2000, des protocoles de fond ont été mis en place par son équipe pour empêcher la détection du produit miracle dans son sang. « Il faisait des cures d’EPO dans des lieux inaccessibles, puis s’en injectait des toutes petites doses, indétectables, pour entretenir l’effet du produit », relate Michel Rieu. Autre technique : « Le cumul de l’autotransfusion sanguine et d’EPO, qui permet de prolonger les effets de la substance », poursuit le membre de l’AFLD. (…) Il y a toujours des coureurs au-delà des performances humainement possibles. Par exemple, Contador sur le Tour d’Espagne fait du 420 watts très fréquemment, ce n’est pas possible sans dopage », note Antoine Vayer. Le spécialiste continue d’appliquer ses outils mathématiques pour mesurer la puissance des cyclistes et observe « des différences entre les résultats des tests et les performances sur le terrain en consommation maximum d’oxygène. Si l’on regarde les performances on sait donc qui triche, mais on laisse faire, comme pour Armstrong », analyse-t-il. Le Monde

Attention: un déclin peut en cacher un autre!

10 500 athlètes et 204 nations participantes (plus trois indépendants contre 241 athlètes et 14 nations en 1896 – manque plus que le Vatican!), accession  – certes au prix de l’apparition du voile islamique et de l’exclusion (par manque de pratiquants?) des hommes de la gymnastique rythmique et de la natation synchronisée – des femmes à tous les sports boxe comprise pour la première fois; logo censé dissimuler le mot Zion; refus de commémoration du 50e anniversaire du massacre de Munich;  quasi-incident diplomatique pour confusion de drapeaux;  exclusions ou retraits de médailles pour dopage, refus de jouer, manifestation nationaliste, propos racistes ou délit d’opinion par petit ami interposé!; demandes d’asile politique, « évasions » et autres « disparitions »; nouvelle et toujours aussi invraisemblable rafle jamaïcaine sur l’athlétisme (12 médailles dont 4 en or pour un pays de moins de 3 millions d’habitants!); jeune (Chinoise) de 16 ans nageant plus vite que les meilleurs hommes

Au lendemain de la mort de celui qui, en marchant le premier sur la lune (exploit répété par onze de ses compatriotes et toujours inégalé depuis un demi-siècle), avait finalement démontré au monde il y a plus de 40 ans la supériorité technologique du modèle occidental …

Comme de la révélation du secret de polichinelle de lincroyable système de dopage et surtout de complicités au plus haut niveau qui avaient permis à l’infâme homonyme du marcheur lunaire de gagner dans la plus grande impunité la bagatelle de sept tours de France …

Les Jeux olympiques d’été de Londres n’ont pas manqué de motifs de satisfaction comme de polémiques.

Pourtant avec la suprématie retrouvée (avec prédiction à l’avance du WSJ, s’il vous plait, malgré un suspense qui dura jusqu’au bout!) de l’équipe olympique américaine et sa plus grande moisson de médailles (104 dont 46 d’or) depuis Saint Louis 1904 (242 dont 79 d’or – transformé, du fait notamment de la distance, en véritable championnat national américain du fait de la présence de seulement 12 nations ou, après le boycott de Moscou 1980 suite à l’invasion soviétique de l’Afghanistan, Los Angeles 1984 (effet-hôte + boycott soviétique) …

Ne faisant en fait que confirmer son incontestable domination pour le total des médailles (2 406 médailles dont 978 d’or) depuis la réinvention, après leur interdiction avec les sordides jeux du cirque en 393-394 par l’empereur chrétien Théodose Ier, des jeux sacrés antiques en 1896 et ce même si ses grands rivaux ne se joignirent que bien plus tard à la compétition (1952 pour l’Union soviétique qui avec son satellite est-allemand trusta les 1ères places jusqu’en 1992 avant de laisser la place en 1996 à la Fédération russe, la Russie ayant précédemment fait deux petites apparitions en 1908 et 1912, et 1984 pour la Chine) …

Il est clair que ceux qui avaient un peu vite enterré les Etats-Unis depuis leur 2e place de Pékin (en médailles d’or – 51 contre 36 – et non en total de médailles – 110 contre 100) où effet-hôte oblige, la Chine avait pu un temps faire illusion (la Russie, elle pour la première fois, n’atteint même pas le podium derrière une Grande-Bretagne bénéficiant à fond de l’effet-hôte!), en sont malgré leurs éventuelles dénégations ou jérémiades pour leur argent.

Mais surtout, comme le rappelait dans un brillant article du Monde d’il y a trois ans la récemment décédée et regrettée Thérèse Delpech, que la vraie supériorité du modèle occidental (notamment le si décrié « Consensus de Washington ») sur le  « Consensus de Pékin » des bouchers toujours impunis du laogai et du goulag censé l’avoir détroné est justement sa formidable capacité d’autocritique

Le déclin de l’Occident

Le thème de l’effondrement civilisationnel n’est pas qu’une dérive nostalgique. C’est un trait majeur de notre culture qui lui permet de s’autocritiquer

Thérèse Delpech

Le Monde

23 novembre 2009

Le thème du déclin de l’Occident est utilisé de plus en plus fréquement par ceux qui cultivent à son égard ressentiment, désir de revanche, ou franche hostilité : c’est le cas de la Russie, dont tous les Occidentaux cultivés intègrent pourtant le génie artistique dans le patrimoine occidental ; de la Chine, qui attend son moment historique avec une impatience qu’elle a du mal à dissimuler ; ou du régime de Téhéran, dépositaire autoproclamé d’une mission d’expansion de l’islam dans le monde.

Quels que soient les arguments utilisés par ces pays, ils méritent qu’on leur fasse au moins une concession : ils disposent pour étayer leur thèse de solides appuis, et notamment de la répugnance croissante du monde occidental, Etats-Unis compris, à continuer d’être des sujets de l’histoire.

En revanche, ces adversaires ignorent une chose aussi importante que ce qu’ils comprennent : le déclin est un des plus grands thèmes de la culture occidentale, depuis le récit d’Hésiode Les Travaux et les Jours à l’orée de la civilisation grecque, jusqu’à l’ouvrage, médiocre celui-ci mais beaucoup plus connu, d’Oswald Spengler au début du XXe siècle Le Déclin de l’Occident.

Le fil du déclin court dans notre histoire comme un refrain lancinant, qui n’est nullement lié à l’horreur du changement, dont le monde occidental a au contraire considérablement accéléré le rythme, mais à une véritable obsession, qui est celle de la chute. Ce n’est pas simplement un héritage judéo-chrétien : avant la chute des mauvais anges du christianisme, il y avait déjà, dans la mythologie grecque, celle des Titans. Dans les deux cas, les héritiers de ces histoires conservent la mémoire d’une irrémédiable perte.

Les versions philosophiques ou littéraires de ce thème sont innombrables : Le Timée de Platon comprend le récit d’un temps circulaire où il n’est mis fin à la dégénérescence progressive de la création qu’avec l’intervention divine. Avant Platon, Socrate avait dénoncé un des signes du déclin de la pensée avec la montée des sophistes – Thrasymaque ou Calliclès – qui s’intéressaient beaucoup plus à la puissance qu’à la vérité. Au début du XVIIe siècle, John Milton donne de la lutte des anges une version si terrible dans Le Paradis perdu que Bernard Brodie choisira d’en retenir le récit pour introduire un de ses livres sur la bombe atomique.

A peu près au même moment, Miguel de Cervantès consacre son oeuvre la plus importante à la nostalgie du monde de la chevalerie : la triste figure de Don Quichotte exprime la tristesse d’un homme qui ne peut pas vivre dans un monde où l’héroïsme et les aventures n’ont plus de place que dans l’imagination. Quand l’illusion est devenue impossible à soutenir, il meurt de mélancolie sous le regard désespéré de son fidèle Sancho, prêt à reprendre seul les folles entreprises de son maître.

Douze ans avant Le Déclin de l’Occident (1918-1922) de Spengler,  Andrei Biely donne une version beaucoup plus puissante de l’incendie qui commence à saisir le monde d’hier au début du XXe siècle : « Les événements commencent ici leur ébullition. Toute la Russie est en feu. Ce feu se répand partout. Les angoisses de l’âme et la tristesse des individus ont fusionné avec le deuil national pour produire une horreur écarlate singulière. »

En somme, comme le disait Jacques Bainville, « tout a toujours très mal marché ». Les avenirs radieux, les lendemains qui chantent, ne sont que des épiphénomènes dans la culture occidentale, qui finissent d’ailleurs le plus souvent de façon catastrophique, ce dont témoigne amplement le XXe siècle. Comme quoi le pessimisme peut avoir du bon. C’est un avertissement que peu de grands esprits ont négligé.

Même les auteurs dont on cite à tort et à travers les propos enthousiastes sur l’histoire en ont souvent conservé précieusement une solide dose. Emmanuel Kant, par exemple, dont on vante volontiers le projet de paix perpétuelle, sans doute parce qu’il n’a jamais été aussi utopique et perdu dans le brouillard, affirmait qu’avec le bois tordu de l’humanité on ne saurait rien façonner de droit.

C’est une conclusion que les Européens ne sont jamais tout à fait parvenus à faire partager aux Américains, dont l’Eden semble manquer d’un acteur essentiel : le serpent. Cette absence est, si l’on peut se permettre cette expression, particulièrement frappante dans l’administration Obama, qui ouvre les bras à tous vents, sans craindre les tempêtes ou même les mauvais courants d’air à l’abord de l’hiver. Le président américain devrait relire Herman Melville, qui, pour avoir de solides racines écossaises, n’en est pas moins un des plus grands écrivains que l’Amérique ait produit.

Certes, il y a dans le thème du déclin un risque évident : le découragement face à toute entreprise humaine, voire, ce qui est pire, une forme de complaisance dans la chute, qui est, précisément, l’attitude du personnage de Jean-Baptiste Clamence dans l’oeuvre de Camus qui porte ce nom. Tout le monde est coupable dans un monde où la chute est la règle et la rédemption un leurre. Il n’y a plus ni valeurs, ni hiérarchie, ni jugement possibles. La différence entre le meurtrier et sa victime est une affaire de perspective, comme l’est celle qui sépare le « bon » du « mauvais » gouvernement dont une célèbre fresque de Sienne a représenté les caractéristiques. On peut se vautrer dans le déclin – public et privé – comme d’autres dans la fange et y trouver un certain confort : les choses sont ainsi, pourquoi s’en faire ?

Mais la force du thème est celle du retour sur soi et de la réflexivité, qui permet de mesurer les erreurs, les fautes, et de porter un jugement sur l’engourdissement éthique où le monde est plongé. Les peuples qui refusent de se pencher sur leur passé n’atteindront jamais la maturité historique. A bon entendeur, salut !

Il y a là une vraie supériorité des pays occidentaux, qui ont passé des décennies à tenter de comprendre l’abîme dans lequel ils ont plongé, sur la Chine et la Russie, qui auraient pourtant matière à réflexion. Les Européens ont, encore aujourd’hui, conscience de se trouver « au milieu des débris d’une grande tempête », comme l’écrivait Balzac des rescapés de la Révolution française. Il suffit pour en témoigner de suivre la production cinématographique allemande.

La réflexion et le souvenir seuls peuvent donner la force de reconnaître dans la violence et la désorientation de l’époque le prélude potentiel de nouvelles catastrophes. Ils constituent même le premier pas pour tenter de les éviter. Si les massacres passés sont des sujets tabous, comment condamner ceux du présent ? Si les liens de Pékin avec le régime de Pol Pot sont censurés au moment du procès des Khmers rouges, si le nombre des victimes de la révolution culturelle ne fait l’objet d’aucun travail sérieux en Chine, si les archives du goulag ou de la guerre en Tchétchénie doivent être protégées des autorités russes, que penser de l’attitude de ces pays à l’égard de massacres à venir ?

Certes, le retour sur soi, pour être nécessaire, n’est pas suffisant. Le monde occidental doit encore affronter d’épineux problèmes : la disparition progressive des grandes questions qui ont agité l’esprit au profit des « puzzles » ou des « minuties » dénoncées par Karl Popper dès 1945 traduit un rétrécissement de la vie intellectuelle au moment précis où la possibilité d’éclairer de nouveaux horizons a considérablement augmenté avec les moyens de communication contemporains ; la revanche du sacré, avec un retour fracassant de la religion sous des formes violentes et destructrices, renvoie au vide spirituel de nos sociétés : elle ne rencontre d’ailleurs aucune autre réponse que celle des armes. Le travail est à peine engagé sur ces sujets en Occident. Mais le don du souvenir est pour les peuples comme pour les individus le début de la cure psychique. D’où l’intérêt du thème du déclin.

Pour conclure donc, ce thème n’a pas pour fonction d’entretenir une culture crépusculaire ou d’annoncer sans trop de réflexion l’avènement de l’Asie sur la scène mondiale. De quoi parle-t-on au juste en évoquant un ensemble géographique aussi disparate ? Et qui peut dire ce que cet avènement nous réserverait ? L’avenir nous paraîtrait moins profondément déstructuré si nous tirions les conséquences d’une vérité toute simple : le seul moyen de participer à la réalisation d’un monde plus stable est d’en avoir une idée.

Ceux qui disposent des meilleurs outils pour la produire sont aussi ceux qui ont la conscience la plus aiguë du caractère tragique de l’histoire. Les grandes catastrophes du XXe siècle font partie de notre héritage. Nous sommes des êtres du déclin et du gouffre qui ont soif de renaissance et de salut. Beaucoup de peuples pourraient se reconnaître dans ce miroir.

Politologue et philosophe, chercheur associé au Centre d’études et de recherches internationales (CERI) et membre du conseil de direction de l’Institut international d’études stratégiques (IISS), elle a notamment écrit chez Grasset « L’Ensauvagement » (2005), « Le Grand Perturbateur : réflexions sur la question iranienne » (2007), et publiera en 2010 « Variations sur l’irrationnel ».

Voir aussi:

Get Ready for a U.S. Romp

London was supposed to be China’s moment to seize the Olympic medal count. But our projections suggest the U.S. will win—and win big.

MATTHEW FUTTERMAN, LORETTA CHAO AND GEOFFREY A. FOWLER

The WSJ

July 20, 2012

Time to unfurl Old Glory and break out the red, white and blue boxer shorts.

Four years after China became the first country since 1992 to win more Olympic gold medals than the U.S., The Wall Street Journal’s medal projections for London suggest the Star-Spangled Banner will once again play more often than any other anthem.

And for the fifth consecutive Summer Games, the U.S. should finish atop the overall medal table.

China’s victory in the gold-medal race in 2008 was supposed to herald the arrival of the newest Olympic superpower, a vast country with 1.3 billion people and a proven government-sponsored training program. Even at the U.S. Olympic Committee headquarters in Colorado Springs, there was a growing sense that China would win the most gold and overall medals in 2012.

And the Winner Is …

The top national teams ranked by projected gold-medal count at the London Olympics. Wall Street Journal projections are a product of the probabilities of success based on recent performance, interviews with experts and other factors.

How China’s Powerhouse Ran Out of Steam

Instead, London should vindicate America’s decentralized and entrepreneurial approach to developing the world’s best athletes. The Wall Street Journal’s projections show Team U.S.A.’s 530 athletes should leave London with 40 gold medals and 108 overall, topping the Chinese, who are projected to collect 38 gold medals and 92 overall.

The Journal’s forecasting system takes into account basic information such as interviews with experts and the performances of athletes in recent national and international competitions. But rather than simply anointing first-, second- and third-place finishers in each event and calling it a day, the model assigns probabilities to the top medal contenders, then uses those probabilities to project the most likely outcomes.

Can China’s Olympians keep up with U.S. Olympians in London 2012? Will they match the success they saw in Beijing 2008 when they hosted the event, or will the London 2012 be a bust? The WSJ’s Emily Veach makes a few predictions.

For instance, the U.S. women’s basketball team, which hasn’t lost a game at the Olympics since 1992, is an 80% favorite to win the gold by our count—while the next most likely winners come in at 10%. Serbian tennis star Novak Djokovic, who has to prevail over stiff competition from Roger Federer and hometown favorite Andy Murray, has just a 40% chance for gold. After tallying those probabilities, we enlisted sports actuary John Dewan, owner of Baseball Info Solutions, to run 1,000 simulations of the Games.

The results were emphatic: The U.S. won or tied for the most medals 998 times. And while the gold-medal race was less certain, the U.S. won it 746 times to 304 for China. There were 57 ties and seven scenarios in which Russia was a surprise winner.

Some events were so close they were tough to handicap. This year, there’s a cracker of a match before the Opening Ceremony even takes place, as the U.S. women’s soccer team takes on a talented French side in a rematch of their 2011 World Cup semifinal. We expect the U.S. to survive on the strength of deadly scoring duo Abby Wambach and Alex Morgan, and to earn a medal, but the match shouldn’t be missed.

Same goes for the showdown in the men’s 110-meter hurdles, where China’s Liu Xiang, Cuba’s Dayron Robles, and Jayson Richardson of the U.S. are all capable of winning gold and setting a world record. Wall Street Journal projections have Xiang and Robles in a dead heat. And only a fool would miss the men’s 200-meter freestyle, where American Ryan Lochte should beat France’s Yannick Agnel by a fingernail, but not more.

As for individual sports disciplines, the predictions show the U.S. dominating where it usually does—in medal-rich swimming and track and field. Those two sports should account for 57 U.S. medals, or 53% of the U.S. haul. Swimmer Michael Phelps isn’t chasing eight gold medals again, but he could easily win five gold and seven overall.

Chinese success in winning medals relies less on raw athletic talent than it does on intense training. The Chinese do best in the sorts of events where a tireless commitment to practice pays dividends. China, for example, should rack up medals in weightlifting (eight), diving (nine) and table tennis (six). In 2008, China won 16 medals in badminton and shooting and just two in swimming and track. Its swimming is improved, thanks to distance specialist Sun Yang, who is expected to win both the 1,500-meter and 400-meter freestyle races.

Britain’s Olympic improvement should continue, too, with the country’s hopes riding on a few key athletes, including distance runner Mo Farah, who may try to pull off the rare feat of winning both the 5,000- and 10,000-meter races. Meanwhile, Germany should continue to confound the experts, winning just 49 overall medals, far below what a country so populous, wealthy and successful at the Winter Olympics should.

On the other end of the spectrum: Jamaica. Led by Usain Bolt, the planet’s fastest man, and the world’s top sprint team, Jamaica should claim a dozen medals, four of them gold. Not bad for a country of just 2.9 million people.

Sore Ankles and Split Seconds

A return to U.S. Olympic supremacy would come at a time when the economy is lagging and when Americans are feeling somewhat less than superpower-like. It also arrives in the middle of a presidential race in which both candidates could use the outcome for their benefit: President Obama by noting that the triumph occurred on his watch and Mitt Romney by touting his credentials as the chief of the 2002 Winter Games in Salt Lake City.

Team U.S.A.’s projected success is subject to the whims of world-class athletic competition, of course—an environment where a sore ankle or a few hundredths of a second can make the difference between victory and defeat. Two American swimmers, Phelps and Missy Franklin, could help the U.S. win a dozen gold medals, or they could get the flu and leave empty-handed.

If probability becomes reality, however, a U.S. romp could presage more dominance in the future. The USOC receives no support from the federal government. But nothing gets Americans to reach into their pocketbooks on behalf of the Olympics more than seeing Americans win.

« The better we do, the more money we can raise, » says Scott Blackmun, chief executive of the USOC.

Olympic improvement tends to come with hosting the Games, as when China soared in 2008. Besides the psychological advantage of competing at home, host countries invest in facilities, coaching and athlete development. China poured money and effort into « Project 119, » a program to target the 119 potential gold medals in sports where China was traditionally weak, such as swimming, boxing and athletics. The Chinese won 51 gold medals and 100 overall in 2008, up from 28 and 63 in 2004.

The British have spent nearly $500 million to fund training and athletic-development programs since 2009. The Journal projects that Team GB, as it is known, will win 22 gold medals and 66 overall this year, a vast improvement from eight years ago, when Britain won nine gold medals and 31 overall.

The U.S. hasn’t hosted a Summer Olympics since 1996 and won’t host another one until at least 2024. It spends relatively little on athletes. The USOC shells out on average $106.2 million a year to train and treat its winter and summer athletes and maintain its training centers in Colorado Springs, Lake Placid, N.Y., and Chula Vista, Calif.

However, while the USOC has the ultimate power of naming the country’s Olympic team, it has relatively few resources and athletes under its direct control. The national governing body for each sport, such as USA Track & Field and USA Swimming, is largely responsible for developing future Olympians. In most cases, those groups rely largely on the U.S. collegiate, scholastic and recreational sports systems.

During the 2010-11 school year, the latest for which figures are available, U.S. college athletic departments spent $12.1 billion, according to U.S. Department of Education filings. High-school athletic departments spend several billion dollars more. U.S. parents dig deep also, spending hundreds of millions on training in hopes their kids become the next Abby Wambach or Nastia Luikin.

Compare that with China, where state-run sports schools comb through communities searching for the extremely tall to play basketball and the double-jointed to learn diving. The state oversees their training into adulthood.

That system, says Bill Martin, the former president of the USOC, wouldn’t work in the U.S. « It’s not part of the DNA of our country to have one controlling authority on sports, » he says. « The beauty of our system is that Olympians can come out of anywhere, and they do. »

China’s projected medal decline points to a common post-host hangover and a more fundamental weakness in its approach to athlete development: the decline of the sports school. Over the past decade, the number of sports schools in China has decreased by 40%, according to state-run newspaper Global Times, as the country’s booming economy has created more career options for rural youth whose families once viewed sports schools as a meal ticket or the only means of social mobility. Now families are more likely to turn down an invitation to a sports school because other options exist.

Chinese sports officials declined to comment for this story, but Susan Brownell, a professor of anthropology at the University of Missouri, St. Louis, who has written extensively about Chinese sports, says the country « is just really slowly moving toward a sports system that is more in line with what other countries have—very slowly. »

Hunting for Talent

The potency of the U.S. system is its ability to spread money and opportunity to the broadest spectrum of athletes. « You’ve got this competitive system of clubs and coaches and schools all looking for talent, » says Chris Welton, chief executive of Helios Partners, a sports-consulting firm that works with Olympic organizations around the world. « If you’ve got athletic talent in this country, it’s so much harder to be missed. »

The system largely leaves training up to the athletes, forcing them (and their parents) to be hungry and entrepreneurial in their search for the best coaching and money to fund their training.

Jesse Williams, the NCAA high-jump champion in 2006, failed to make the final at the 2008 Olympics. When his career continued to sputter, Williams switched coaches to train with Cliff Rovelto at Kansas State University. Rovelto overhauled his training and jumping style. Williams did away with his 300-meter repetitions and now never runs farther than 60 meters leading up to a major competition. His regimen is focused on reaching maximum speed in his final steps before his jump as he sprints toward the bar, clawing the track with his whole foot instead of bounding into his jump while running on his toes.

The changes helped Williams win the gold at the IAAF World Championships in South Korea last summer, and now he is headed for London. « I feel like I can jump over Times Square, » he said in a recent interview.

GENERATION NEXT

The decentralized U.S. approach produces elite talent like Gabrielle Douglas.

Then there is Gabrielle Douglas, the 16-year-old who won the U.S. Olympic Trials competition in gymnastics. Her family cobbled together enough money and support to send her from her home in Virginia at 14 to West Des Moines, Iowa, where she lived with a host family and trained with Liang Chow, coach of 2008 gold medalist Shawn Johnson.

Douglas is part of a U.S. Olympic gymnastics team that includes 2011 world all-around champion Jordyn Wieber (Michigan) and gold-medal hopeful Alexandra Raisman (Massachusetts).

The team is favored to win the women’s team gold medal in London, something few would have predicted eight years ago when the Chinese were ascendant.

Steve Penny, president of USA Gymnastics, says the relatively decentralized American approach has created « a system that has a pipeline that continues to bring new kids into the elite level. »

Mr. Futterman, a Wall Street Journal staff reporter in New York, can be reached at matthew.futterman@wsj.com. Contact Ms. Chao, a staff reporter in Beijing, at loretta.chao@wsj.com, and Mr. Fowler, a staff reporter in San Francisco, at geoffrey.fowler@wsj.com. Laurie Burkitt and Kersten Zhang contributed to this article.

Voir également:

The Comeback Country

How America pulled itself back from the brink—and why it’s destined to stay on top.

Daniel Gross

Newsweek

April 8, 2010

In the wake of the 2008 financial meltdown and the deep, long recession that followed, the decline of America has become the preferred intellectual preoccupation of the elite—left, right, and center. Joseph Stiglitz, the Nobel-winning economist, has argued that the Obama administration’s tepid response to the recession and the financial meltdown will sandbag the U.S. recovery. Historian Niall Ferguson has made the case that high debt and profligate spending will cause the downfall of a once mighty empire. Harvard economist Ken Rogoff frets that the U.S. could become the next Greece. In January, French President Nicolas Sarkozy, once dubbed l’Americain, delivered a blistering speech at the World Economic Forum in Davos that criticized the U.S.-led model of global capitalism.

After the failure of Lehman Brothers in September 2008, industries and institutions tethered to the easy-money era were nearly sliced in half. And so was America’s economic self-esteem. Between the end of 2007 and the first quarter of 2009, $9 trillion of wealth evaporated. The relentless boom of China, India, and Brazil, with their cheap labor and abundant natural resources, emerged as a frightening new threat. The collapse coincided with other foreboding omens: $4-a-gallon gas, the rise of the tea partiers, an ungovernable Senate, an oddly blasé White House, unrepentant banks, and stubbornly high unemployment. The broad measure that tallies frustrated part-timers and those who have given up remains at 16.9 percent. If the U.S. doesn’t tumble back into recession, the consensus holds, we’ll face a Japan-style lost decade. A 2009 NBC/Wall Street Journal poll found that only 27 percent were confident their children’s standard of living would be better than their own.

Bleak is the new black.

But the long-term decline of the U.S. economy has been greatly exaggerated. America is coming back stronger, better, and faster than nearly anyone expected—and faster than most of its international rivals. The Dow Jones industrial average, hovering near 11,000, is up 70 percent in the past 13 months, and auto sales in the first quarter were up 16 percent from 2009. The economy added 162,000 jobs in March, including 17,000 in manufacturing. The dollar has gained strength, and the U.S. is back to its familiar position of lapping Europe and Japan in growth. Among large economies, only China, India, and Brazil are growing more rapidly than the U.S.—and they’re doing so off a much smaller base. If the U.S. economy grows at a 3.6 percent rate this year, as Macroeconomic Advisers projects, it’ll create $513 billion in new economic activity—equal to the GDP of Indonesia.

So what accounts for the pervasive gloom? Housing and large deficits remain serious problems. But most experts are overlooking America’s true competitive advantages. The tale of the economy’s remarkable turnaround is largely the story of swift reaction, a willingness to write off bad debts and restructure, and an embrace of efficiency—disciplines largely invented in the U.S. and at which it still excels. America still leads the world at processing failure, at latching on to new innovations and building them to scale quickly and profitably. « We are the most adaptive, inventive nation, and have proven quite resilient, » says Richard Florida, sociologist and author of The Great Reset: How New Ways of Living and Working Drive Post-Crash Prosperity. If these impulses are embraced more systematically and wholeheartedly, the U.S. can remain an economic superpower well into the current century.

So what will our new economy look like once the smoke finally clears? There will likely be fewer McMansions with four-car garages and more well-insulated homes, fewer Hummers and more Chevy Volts, less proprietary trading and more productivity-enhancing software, less debt and more capital, more exported goods and less imported energy. Most significant, there will be new commercial infrastructures and industrial ecosystems that incubate and propel growth—much as the Internet did in the 1990s.

The current pessimism is part of a historical economic inferiority complex. To hear some critics tell it, things have been going south in this country since the cruel winter in Jamestown, Va., in 1609, when most of the settlers died. And for most of the 19th century, America was the immature, uncouth cousin that required huge infusions of European capital to build its railroads. The U.S. emerged from World War II as the globe’s industrial, financial, and technological leader by default—the rest of the developed world had destroyed much of its industrial capacity. Yet Americans were insecure about their rising status. In the 1920s, many Progressives returned from Mussolini’s Italy convinced that Il Duce had a superior economic model. During the New Deal, bankers and industrialists earnestly fretted that Franklin Roosevelt would ruin the nation’s prospects for growth by establishing a new safety net. The U.S.S.R.’s launch of the sputnik satellite in 1957 inspired fears that the Soviet Union’s presumed technological lead would allow it to triumph in the Cold War. And in the 1980s, Japan threatened the U.S. with exports of electronics and cars and by buying trophy properties like Rockefeller Center and the Pebble Beach golf resort. « The Cold War is over, and Japan won, » as Sen. Paul Tsongas put it in 1992.

Of course, the declinists were often wrong—Rockefeller Center and Pebble Beach returned to U.S. ownership within a decade. Just as exuberant projections are generally made precisely at the top (remember Dow 36,000?), prophecies of long-term decline usually gain traction after we’ve suffered a catastrophic fall. This time around, the chorus of naysayers reached its climax in March 2009, when Federal Reserve chairman Ben Bernanke was widely mocked for his identification of « green shoots » of recovery. In the first quarter of 2009, the economy was shrinking at a 6.4 percent annual rate. By the fourth quarter it was growing at a 5.9 percent rate. Consider the scope of that swing: the growth rate of a $14.5 trillion economy shifted by 12.3 percentage points in about nine months. Like a massive sailboat pivoting 180 degrees in choppy seas, this wrenching turnaround produced a massive wake, and induced nausea among many of its passengers.

The recovery came quickly because the public and private sectors reacted with great speed. In the 1990s, Japanese policymakers deliberated and delayed before embarking on a program that included interest-rate cuts, a huge stimulus program, expanded bank insurance, and the nationalization of failed institutions. In 2008 and 2009 it took the U.S. just 18 months to conduct the aggressive fiscal and monetary actions that Japan waited for 12 years to carry out. And the patient responded to the shock therapy, as the credit markets and financial sector bounced back. Since the announcements of the Treasury-imposed stress tests in May 2009, banks have raised more than $140 billion in new equity capital. In August 2009, not even the most cockeyed optimists could have projected that within four months, Bank of America, Citi, and Wells Fargo would return $100 billion in borrowed funds to the taxpayers. But they did.

CIT Group, the small-business lender that lost its way in an ill-timed foray into subprime, is a perfect example of those quick reflexes. It filed for Chapter 11 on Nov. 1, 2009. In five weeks it wiped out $10.4 billion in debt (including $2.3 billion of TARP funds) and emerged from bankruptcy. It has brought in a new CEO—John Thain, who had run the New York Stock Exchange and Merrill Lynch—and is now focusing on its core business of lending to small and midsize firms. « Restructuring, whether it is done out of court or bankruptcy, is an accepted genre in the U.S., whereas overseas it still carries much more of an onus, » says Stephen Cooper, a founder of Zolfo Cooper, which pioneered the business of administering triage to seriously wounded companies.

Fixing broken financial structures is only the beginning. In periods of slack demand, the single most important factor that drives profitability is the ability to do more with less. Here again, Americans seem to have an innate competitive advantage. Whether it was Frederick Taylor, the inventor of scientific management, walking around Victorian-era factories with stopwatches, timing workers’ motions; or Henry Ford perfecting the assembly line; or W. Edwards Deming developing total quality management; or Walmart’s insanely effective supply chains—the pursuit of efficiency is as American as apple pie. In this crisis, companies embraced cost cutting and efficiency. From the fourth quarter of 2008 to the fourth quarter of 2009, productivity rose 5.8 percent. In 2007 and 2008, productivity growth was 1.7 percent and 2.1 percent, respectively.

In the short term, the ruthless pursuit of efficiency translates into the uncomfortable—and unsustainable—dichotomy of rising profits and falling employment. But the focus on efficiency is creating new business opportunities for smart companies. At BigBelly Solar, a Needham, Mass.–based firm whose solar-powered trash compactors reduce the need for both labor and energy, sales doubled in both 2008 and 2009. « Cities and institutions like universities and park systems are eager to do more with less, » says CEO Jim Poss. Leasing 500 compacting units has allowed Philadelphia to cut weekly pickups from 17 to five, and will save it $13 million over 10 years. BigBelly employs fewer than 50 people, but like many businesses in fast-growing markets it indirectly supports a much larger number of jobs. At Mack Molding, an Arlington, Vt., contract manufacturer, 35 workers are kept busy on two shifts producing compactors. « When you add the employees at the more than 50 component suppliers, this work is supporting another 180 jobs, » says Joan Magrath, vice president of sales and engineering at Mack Molding. BigBelly compactors, which are entirely made in the U.S., have been exported to 25 countries. It’s a drop in the bucket. But thousands of startups and small businesses are trying to crack the markets developing at home and abroad.

In fact, since bottoming in April 2009, exports have risen smartly, from $121.7 billion in April 2009 to $142.7 billion in January 2010—an increase of 17.3 percent. Boeing will deliver about 460 commercial planes in 2010, up from 375 in 2008, with the vast majority going to non-U.S. buyers.

All well and good, the skeptics note, but we’ve got a long way to go. To recoup the 8.2 million jobs lost since December 2007, it’ll take four years of growth at 170,000 jobs per month. And by definition, it’s hard to identify the next transformative economic force—the next steam engine or interstate-highway system. White House economic adviser Larry Summers tells a story about the economic summit in Little Rock after the 1992 election. In the thousands of pages of briefing papers and policy briefs, one word didn’t appear: Internet.

Beyond creating jobs for those who built and maintain it, the Internet functions as a powerful platform on which all sorts of new businesses—and ways of doing business—can be rolled out. And constructing entirely new ecosystems is another discipline at which the U.S. excels. « In a reset, we get great individual innovation, » notes Richard Florida. But more important is the rise of systems innovation, like Thomas Edison and George Westinghouse building electrical systems. « That leads to new models of infrastructure and new kinds of consumption. »

Apple launched the iTunes Music Store in April 2003 with a single product: songs selling for 99 cents. Seven years later, iTunes is a much larger business: hardware like the iPhone, iPod Touch, and iPad; audiobooks, movies, ringtones, apps, and e-books. It’s a boon for retailers, movie studios, independent coders, analytics firms, and accessories makers—the market for cases, sleeves, and headphones for i-devices is north of $1.5 billion annually. In late March, the venture-capital firm Kleiner Perkins Caufield & Byers doubled the size of its two-year-old iFund, which backs app makers, to $200 million.

Now consider two interrelated systems: energy and auto manufacturing. In the past two years, the old policy of subsidizing housing and Wall Street has been replaced by a new one that seeks to boost national operating income through efficiency. Skepticism about the potential for millions of « green jobs » to materialize overnight is warranted. But in some areas, a process similar to the iTunes experience is developing. The Danish wind-turbine maker Vestas in recent years has announced investments of nearly $1 billion in wind-turbine-manufacturing plants in Colorado, which, when completed, will directly employ about 2,500 people. But Vestas has also attracted a dozen-odd suppliers, including components producers like Aluwind, PMC Technology, Bach Composite, and Hexcel. And it’s not just about the hardware. Renewable Energy Systems Americas, the largest manager of wind farms, moved its corporate headquarters to Broomfield, Colo., in 2008. Last month Colorado mandated that 30 percent of the state’s energy be produced from renewable sources by 2020.

A similar dynamic is playing out in the wounded auto industry, in which even small gains in efficiency can produce big economic gains. Simply improving the mileage of the U.S. fleet by one mile per gallon would save 6.1 billion gallons of gas per year, or $17 billion at today’s prices. To help the industry respond to a new mandate that the U.S. car and light-truck fleet reach average fuel efficiency of 35.5 miles per gallon by 2016, up from 20.5 today, the Energy Department is providing loans and loan guarantees to large companies—Ford has received $5.9 billion in loans to transform several factories—and to startups like Fisker Automotive.

Henrik Fisker, a veteran auto executive born in Denmark, started his eponymous company in August 2007 to produce a premium plug-in hybrid. « The U.S. is traditionally a nation of innovators, but the reason it makes the most sense to be here is because the consumer is also willing to take risks, » he says. Fisker raised $250 million in venture capital, snapped up engineering talent on the cheap, and has tapped into the automotive supply chain, which is eager for new business. Last October the company bought a recently shuttered General Motors plant in Wilmington, Dela., for the knockdown price of $18 million. Armed with a $528.7 million federal loan guarantee, Fisker plans to spend more than $150 million retooling the plant. It’s preparing to ship the first Karma (retail price: $87,000) to dealers by the end of this year. But the rollout of electric and plug-in hybrids also has the potential to create its own ecosystem—dealers, charging stations, accessories, software applications. Henrik Fisker says: « The development of this industry will influence how we make electricity in this country. »

Such Silicon Valley bravado may ring hollow in a period of diminished expectations. Yet even amid its historic humbling, the U.S. has shown an ability to bring new ideas to global scale rapidly. At Davos, where the world seemed to celebrate the demise of America as a vital economic force, the hottest ticket was the party thrown by Google. Elites elbowed for position at the bar, danced poorly, and tapped out text messages on their iPhones, made by?.?.?.?Apple. Google and Apple are the nation’s third- and ninth-largest companies by market capitalization, respectively, with a combined value of $398 billion. Now consider that in early 2002, in the wake of the last meltdown and the post-Enron crisis in American confidence, their combined value was a few billion, consisting mostly of Apple, which traded for less than the cash available on its balance sheet. Google was a privately held company with about 600 employees. Now both are iconic global brands, major exporters, and spurs to innovation and growth—they represent America the way Chevrolet and McDonald’s once did.

The last two expansions have been 120 months and 92 months, respectively. If the U.S. continues to adapt as it has, and if it produces a few more game changers like Google and Apple, there’s no reason that the expansion that started in July 2009, against all the odds and predictions, can’t last just as long.

Voir enfin:

China’s Silicon Ceiling

Free markets require free minds.

Daniel Gross

Newsweek

January 14, 2010

Google vs. China represents a clash of what may be the two most powerful forces of the first decade of the 21st century. Like China, Google has changed the terms of competition in several crucial markets, thanks to its advantages in hardware, productive capacity, and engineering brainpower. The juggernaut rolls into new industries—e-mail, GPS, smart phones, operating systems for netbooks—heedless of the competition, racking up profits and disheartening competitors.

But now one of the world’s most rapidly growing companies has threatened to pull up stakes from one of the world’s most rapidly growing markets. It’s a move that raises many questions about Google and its future—and a larger question about China. Can China get rich without becoming free?

History suggests it can’t. Until recently China, which was technologically more advanced than Europe in the middle of the last millennium, had been left behind. Historians, led by the magisterial David Landes of Harvard, have made a convincing case that the slow erosion of arbitrary authority—the Reformation, the Enlightenment, the rise of rights, constitutions, democracy—helped stoke the capitalist revolution. For the past few centuries, the developed world has been led economically by democratizing commercial empires—Britain in the 18th and 19th, and the U.S. in the 20th. Without free minds, it’s difficult to have free markets, and vice versa. Trying to develop economically while controlling the flow of information has generally been a losing bet. Either such regimes fail to grow and collapse (the Soviet bloc), or the forces of economic liberalism ultimately lead to political liberalism, as in Chile.

For the past 30 years China has been testing a new, inverted model: breakneck economic development while retaining strict limits on personal liberty. The Communist Party has wrenched the nation into the 21st century. The hardware is certainly impressive—the maglev trains, shiny new airports, and modern skyscrapers. China has displaced the U.S. as the world’s largest car market, and is about to surpass longtime rival Japan as the second-largest economy. Such growth has attracted American companies, which inevitably make a series of trade-offs when they decide to head east. They accept local joint-venture partners and the risk of intellectual property theft, and learn to negotiate a commercial culture in which the government may arrest and jail a key executive, as happened with Australian mining giant Rio Tinto. As a group, the Fortune 500 has overlooked or come to terms with the lack of political freedom. After all, General Motors or KFC are in the business of selling stuff, not principles. And they have to be in China because that’s where the action is. « If you don’t come to the Chinese markets, other countries will, » said Zheng Zeguang, director general of North American Affairs in China’s Ministry of Foreign Affairs.

That’s why Google came. Last summer, Google advertisements were ubiquitous in Shanghai. But Google is unlike other U.S. companies that have succeeded in China. It sells access to information. Its business model requires freedom of linking, surfing, and expression. And that’s why it, along with other media and New Economy companies, hasn’t done well in China. Google has 14.1 percent of the Chinese search market, compared to homegrown Baidu’s 62.2 percent. Worse for Google (motto: don’t be evil), doing business in Guangzhou means being complicit in activities that are antithetical to its mission. « How far do you go down the path to becoming a de facto adjunct to government control of information? » asks Zachary Karabell, author of Superfusion: How China and America Became One Economy.

Like Google, China is led by engineers—but the leaders were trained as civil engineers. Google’s software engineers became billionaires by devising a democratic algorithm. China’s civil engineers are turning the process on its head. They believe the nation is getting richer precisely because they are keeping democratic tendencies in check. In the two weeks I spent in China last November, I heard Westernized elites make all sorts of rationalizations for why the time isn’t right for democratization. The main argument: in a nation of 1.3 billion people, 56 ethnic groups, and unbalanced development, encouraging free elections, civil society, and political organizing would be a recipe for chaos—and an obstacle to growth. One senior bureaucrat pointed out that the growth rates of South Korea, Taiwan, and Indonesia declined once they became more democratic. « When you emphasize development and efficiency, then you have a problem with the system of democracy, » said Zhe Sun, director of the Tsinghua University Center for U.S.–China Relations in Beijing. For a regime whose legitimacy rests on economic progress, no such delays can be tolerated.

Yes, Shanghai feels a lot like New York. But don’t presume that just because Americans and Chinese share a consuming culture that they also share a political one. As I stood in Tiananmen Square on a chilly November day, I turned to my guide. « That was really something, what happened here 20 years ago, » I said. « Yes, » he responded in his near-fluent English. « Those terrorists really killed a lot of soldiers. »

Market forces prevail, but the government clearly has its hands on the steering wheel and its feet on the gas pedal and brakes—especially in information-intensive industries like Internet search. And so even as it welcomes investments by the Fortune 500, China engages in large-scale cyberattacks on the most technologically advanced company in the world. The crisis that plunged the world into recession has only given the Chinese more confidence in their model. In November, I met with Qian Xiao-qian, vice minister of the State Council for Information of China. « To say the Chinese government controls the Internet is exaggerated, » he said. (After the meeting, I fired up my laptop and was blocked from getting to Twitter, Facebook, and Andrew Sullivan’s blog.) Qian enumerated all the things people can’t do on the Internet: no online pornography, no attempts to incite racial discrimination, and no attempts « to violate the Chinese Constitution and subvert the state. » The rules, however, are arbitrary, opaque, and subject to change.

Qian ticked off the impressive numbers—China has 338 million Netizens as of June 2009, 700 million mobile subscribers, and 180 million blogs. That’s certainly enough users to build businesses around, with or without Google.

Can China continue to grow without allowing Google—and the next Googles of the world—free rein in China? It’s worked out well so far. But there are a few caveats to the story.

First, China still has a long way to go before it’s considered rich. And some sympathetic analysts argue that it’s not fair to hold China’s civic development to American standards. The U.S. had China’s present-day economic profile—per capita GDP of about $5,000, 40 percent of the workforce in agriculture, 30 years into the process of industrialization and urbanization—in 1900, a time when there were no direct elections for Senate, women couldn’t vote, and segregation reigned in the South.

Second, much of China’s extraordinary development has been based on moving peasants into manufacturing. The key to future job growth, says Stephen Green, chief economist at Standard Chartered Bank in Shanghai, will lie in the service sector. And the largest components of the services sector—financial services, entertainment, media—remain firmly in the grip of the state. Going forward, it will become more difficult for a services-based economy to prosper with restraints on communication and expression. China faces a fundamental paradox, says Damien Ma, an analyst at the Eurasia Group. « It needs to have fairly closed information flow for political stability purposes, but doing so stifles innovation. »

And that’s the rub. Any type of political system can produce excellent hardware; the Soviet Union, which ruled Russia when Google cofounder Sergey Brin was born there in 1973, managed to produce nuclear weapons and satellites. Likewise, China has built truly impressive hardware: some 67 bridges now span the Yangtze River, a superfast supercomputer made entirely from parts made in China, high-speed trains. But in the 21st century, a country needs great software in order to thrive. It has to have a culture that facilitates the flow of information, not just goods.


Antisémitisme/France: « Les juifs, ils ont tout, même Coca-Cola » (Will massive Muslim immigration definitely mark the end of « happy like a Jew in France »?)

23 août, 2012
Heureux comme Dieu en France. Traduction de l’expression allemande, à l’origine yiddish, wie Gott in Frankreich leben qui implique que dans un pays tôt déchristianisé, Dieu n’aurait d’autre souci que de profiter de la vie sans avoir à se soucier de ses ouailles. Wiktionnaire
Ils ont tout, c’est connu. Vous êtes passé par le centre-ville de Metz ? Toutes les bijouteries appartiennent aux juifs. On le sait, c’est tout. Vous n’avez qu’à lire les noms israéliens sur les enseignes. Vous avez regardé une ancienne carte de la Palestine et une d’aujourd’hui ? Ils ont tout colonisé. Maintenant c’est les bijouteries. Ils sont partout, sauf en Chine parce que c’est communiste. Tous les gouvernements sont juifs, même François Hollande. Le monde est dirigé par les francs-maçons et les francs-maçons sont tous juifs. Ce qui est certain c’est que l’argent injecté par les francs-maçons est donné à Israël. Sur le site des Illuminatis, le plus surveillé du monde, tout est écrit. (…) On se renseigne mais on ne trouve pas ces infos à la télévision parce qu’elle appartient aux juifs aussi. Si Patrick Poivre d’Arvor a été jeté de TF1 alors que tout le monde l’aimait bien, c’est parce qu’il a été critique envers Nicolas Sarkozy, qui est juif… (…)  Mais nous n’avons pas de potes juifs. Pourquoi ils viendraient ici ? Ils habitent tous dans des petits pavillons dans le centre, vers Queuleu. Ils ne naissent pas pauvres. Ici, pour eux, c’est un zoo, c’est pire que l’Irak. Peut-être que si j’habitais dans le centre, j’aurais des amis juifs, mais je ne crois pas, je n’ai pas envie. J’ai une haine profonde. Pour moi, c’est la pire des races. Je vous le dis du fond du cœur, mais je ne suis pas raciste, c’est un sentiment. Faut voir ce qu’ils font aux Palestiniens, les massacres et tout. Mais bon, on ne va pas dire que tous les juifs sont des monstres. Pourquoi vouloir réunir les juifs et les musulmans ? Tout ça c’est politique. Cela ne va rien changer. C’est en Palestine qu’il faut aller, pas en France. Karim
Ce sont les cerveaux du monde. Tous les tableaux qui sont exposés au centre Pompidou appartiennent à des juifs. A Metz, tous les avocats et les procureurs sont juifs. Ils sont tous hauts placés et ils ne nous laisseront jamais monter dans la société. « Ils ont aussi Coca-Cola. Regardez une bouteille de Coca-Cola, quand on met le logo à l’envers on peut lire : « Non à Allah, non au prophète ». C’est pour cela que les arabes ont inventé le « Mecca-cola ». Au McDo c’est pareil. Pour chaque menu acheté, un euro est reversé à l’armée israélienne. Les juifs, ils ont même coincé les Saoudiens. Ils ont inventé les voitures électriques pour éviter d’acheter leur pétrole. C’est connu. On se renseigne. (…) Si Mohamed Merah n’avait pas été tué par le Raid, le Mossad s’en serait chargé. Il serait venu avec des avions privés. Ali
En fait, tout est écrit dans le Coran. Le châtiment des juifs, c’est l’enfer. L’histoire de Moïse est belle. Dieu lui a fait faire des miracles. Il a coupé la mer en deux pour qu’il puisse la traverser. Mais après tous ces miracles, les juifs ont préféré adorer un veau d’or. C’est à cause de cela que ce peuple est maudit par Dieu. Je parle avec mon père de ces choses-là. Parce que parmi les autres musulmans, il y a des sectes, des barbus qui peuvent t’envoyer te faire exploser je ne sais où. Alors je mets des remparts avec eux. Je suis fragile d’esprit, je préfère parler de ça avec ma famille, elle m’apporte l’islam qui me fait du bien. Djamal
Je suis d’une génération pour qui l’antisémitisme était mort avec la Shoah. Je n’avais pas pensé qu’il reviendrait d’ailleurs. La première fois, c’était en 1998 dans une classe de 5e. Lorsqu’on a abordé le chapitre sur l’islam, une gamine a râlé : « On ne fait que quatre heures sur l’Islam, alors que l’année dernière, on a fait les Hébreux pendant au moins dix heures ! De toute façon, moi j’aime pas les juifs. » Je suis tombé des nues. Ce n’était que le début. Au tournant des années 2000, deux évènements ont libéré la parole : le 11 septembre et la seconde Intifada. Je me souviens précisément du 12 septembre 2001. La plupart de mes élèves étaient atterrés, mais l’un d’eux avait déjà une explication « complotiste » : « Il n’y avait pas un juif hier dans les tours, c’est eux qui l’ont fait. » Pour une minorité, c’était « bien fait pour les Américains et pour les juifs ». Presque toujours, ces propos viennent d’enfants issus de l’immigration et se réclamant de l’Islam. (…) En salle des profs, quand je soulevais le problème, on me parlait du malaise social et de la politique israélienne, quand on ne me prenait pas pour un réac de droite. Le déni est ce qui m’a le plus choqué. (…) On m’a dit que j’inventais, que je dramatisais, que je manipulais mes élèves pour leur faire dire des horreurs. Au motif qu’elle est au côté des opprimés, la gauche n’a pas voulu voir le problème. Ça a été une claque pour moi, que mes amis politiques ne réagissent pas. Ceux qui s’étaient levés sur Carpentras sont restés assis et muets. Pour eux, ces jeunes sont des victimes sociales et ne peuvent donc pas être antisémites. Comme si l’on ne pouvait être les deux à la fois. Et puis, j’ai l’impression que pour certains, l’idée que des juifs sont victimes est lassante. Du genre : « C’est bon, ils ont déjà la Shoah, de quoi se plaignent-ils encore ? » Avec la minute de silence après la tuerie de Mohamed Merah dans une école juive, les choses ont changé. Combien de jeunes ont refusé de respecter cette cérémonie, au motif qu’on n’en fait « pas autant pour les enfants palestiniens » ? Beaucoup de profs en Seine-Saint-Denis, et plus seulement les profs d’histoire dans le huis clos de leurs classes, ont découvert cet antisémitisme. (…) Ces enfants sont les premiers à dire « le racisme c’est pas bien », mais ils ont une vision communautariste de la société. Pour eux il y a d’un côté les « Français », c’est à dire les blancs et les juifs, et de l’autre, eux. Quand un garçon me dit « les racistes du PSG c’est que des juifs ! », il est dans un degré de confusion tel que l’incantation morale n’a aucun poids. Il entend probablement toute la journée que les juifs sont riches, puissants, racistes et tirent sur des enfants palestiniens, alors que Ben Laden et Merah sont des héros. Iannis Roder (professeur d’histoire-géographie, Saint-Denis)
The Toulouse massacre did not bring French anti-Semitism to a halt. It actually increased. (…) The immediate reason for Jewish pessimism in France (…) may be the Toulouse massacre last March: the murder in cold blood of three Jewish children and a Jewish teacher by Mohamed Merah, a Muslim terrorist, on their school’s premises. This crime, instead of instilling more compassion and understanding towards the Jewish community, has actually generated more anti-Jewish violence and hate talk, as if Merah was not seen as a vile thug but rather as a model by parts of the population. There were no less than six cases of aggravated assault on Jewish youths or rabbis in France from March 26 to July 5, including one case in Toulouse again. According to the Representative Council of French Jewish Organizations (CRIF), anti-Semitic incidents of all sorts have increased by 53% compared to the same period last year. (…) The connection between Muslim immigration — or Muslim-influenced Third World immigration — and the rise of a new anti-Semitism is a fact all over Europe. Muslims come from countries (or are culturally attuned to countries) where unreconstructed, Nazi-style Jew-bashing dominates. They are impervious to the ethical debate about the Holocaust and the rejection of anti-Jewish stereotypes that were gradually incorporated into the European political discourse and consciousness in the second half of the 20th century (to the point that lessons on the Holocaust are frequently dropped from the curriculum at schools with a plurality or a majority of Muslim pupils), and are more likely than non-Muslims to engage in assaults, attacks, or harassment practices directed at Jews. Moreover, Muslim anti-Semitism reactivates in many places a dormant, but by no means extinct, non-Muslim European anti-Semitism. Once Muslims are unopposed, or at least unprosecuted, when they challenge the historical veracity of the Holocaust or when they refer to the The Protocols of the Elders of Zion as an authentic document, a growing number of non-Muslims feel free to do the same. (…) Muslim immigration is nurturing European anti-Semitism in more surprising ways as well. One unintended and ironic consequence of European Islam’s demographic growth is that Jews are frequently amalgamated with Muslims. Many people use a widespread concern about a growing influence of Islam in Europe as a way to hurt Jews as well, or to hit them first. (…)  to wrest Europe or any historically Christian part of the world from Christianity; recognizes the supremacy of state law over religious law in non-ritual matters; and sees Western democracy — a polity based on the rule of law — as the most legitimate political system. But Europeans are not culturally equipped to understand such nuances or to keep them in mind (far less than the Americans, who are more religious-minded, more conversant in Biblical matters, and more familiar with the Jewish way of life). (…) And what usually originates as a reaction against difficulties linked to radical brands of Islam quickly evolves into a primarily anti-Jewish business. (…) Earlier this year in France, during the last months of the conservative Sarkozy administration, a debate about the rapidly growing halal meat industry led to attacks against the kosher meat industry as well, complete with uncomely remarks about “old-fashioned rituals” by then-Prime Minister François Fillon. While Fillon subsequently “clarified” his views, the Sarkozy administration upheld its support for some kind of “tagging” of “ritually slaughtered meat,” a European Union-promoted practice that would prompt commercial boycott of such food and thus make it financially unaffordable for most prospective buyers. Since kosher meat regulations are much stricter than halal meat regulations, religious Jews would be more hurt at the end of the day than religious Muslims. (…) In Germany, a rare case of malpractice by a German Muslim doctor in a Muslim circumcision led a court in Cologne to ban circumcision on children all over Germany on June 19, on the quite extravagant grounds that only legal adults may decide on issues irreversibly affecting their body, except for purely medical reasons. Which is tantamount, in the considered issue, to denying parents the right to pass their religion to their children. Conservative Chancellor Angela Merkel immediately filled a bill to make religious circumcision legal in Germany, and it was passed on July 19 by the Bundestag (somehow, German conservatives are nowadays more genuinely conservative than, say, their French counterparts). But according to a YouGov poll for the DPA news agency released at about the same moment, 45% of Germans support the ban, while only 42% oppose it. In an even more ominous instance, Judaism has been singled out in a protracted intellectual debate in France since early June, as the fountainhead, past and present, of totalitarianism and political violence and thus as a more dangerous religion than radical Islam. (…) The second half of the 20th century was a golden age for French Jews, both in terms of numbers (from 250,000 souls in 1945 to 700,000 in 1970 due to population transfers and natural growth) and in terms of religious and cultural revival. There was only one shadow: the French government’s anti-Israel switch engineered by Charles de Gaulle in 1966, in part as a consequence of a more global anti-American switch. The 21st century may however be a much darker age. After a first wave of anti-Jewish violence in the early 2000s, some Jews left for Israel or North America. Emigration never really ceased since then, and may soon reach much more important proportions. Michel Gurfinkiel

L’immigration massive de musulmans finira-t-elle par définitivement refermer la page du « heureux comme un juif en France »?

Alors que cinq mois après l’infâme tuerie de Toulouse, la déclassification partielle du dossier Mohamed Mérah semble contredire de plus en plus la thèse de l’ancien patron de la DCRI, Bernard Squarcini, d’un loup solitaire autoradicalisé en prison au profit de celle du membre d »une véritable  « mouvance salafiste radicale toulousaine » et « d’une fratrie d’islamo-délinquants » aux contacts multinationaux, autrement dit  l’arrivée d’une « nouvelle génération d’islamistes toulousains » …

Et qu’entre multiplication des incidents et agressions comme des graffitis ou tags à sa gloire, les mois qui ont suivi son équipée sanglante (sept victimes dont trois dans une école confessionnelle juive) continuent de démontrer la complaisance que semble encore susciter le djihadiste toulousain dans au moins une partie de la communauté et notamment de la jeunesse musulmane …

Retour, avec un dossier du mois dernier du Nouvel Observateur, sur ce nouvel antisémitisme dans lequel semble s’installer durablement la France (ou plus largement l’Europe) comme la violence qui en résulte et que doivent subir au quotidien de plus en plus de nos concitoyens d’origine juive …

Mais aussi plus inquiétant, alimenté par le flot continu d’antisionisme diffusé quotidiennement par nos médias et l’internet (mais nos intellectuels ne sont pas en reste) et sous-tendant tout cela …

L’incroyable degré de confusion mentale, comme le rappellent un professeur d’histoire de Saint-Denis ainsi que l’éditorialiste Michel Gurfinkiel, dans lequel semblent vivre, sans hélas exclure le reste de la population en général, nombre des membres de ces nouvelles générations d’immigrés d’origine musulmane …

« Les juifs, ils ont tout, même Coca-Cola »

04-07-2012

Sarah Diffalah

REPORTAGE – A écouter parler Karim, Djamal et Ali, l’hégémonie de la communauté juive sur le monde serait incontestable…

Nouvel Observateur

Devant le centre Petit Bois de Borny, un quartier à trois kilomètres de Metz, il y a Karim, 23 ans, Ali, 29 ans, et Djamal, 21 ans. Ils sont une dizaine à s’activer autour de leurs voitures pour installer un drapeau espagnol sur un capot : ce sont des supporters de la Roja, l’équipe de foot espagnole. Interrogés sur la communauté juive, ils n’éludent aucune question. Au contraire. Le flot de préjugés est incessant, le débit rapide, le ton emporté, parfois railleur. Des juifs, ils n’en côtoient pourtant pas, mais les certitudes sont enracinées, à chaque fois appuyées par des exemples aussi imaginaires que précis.

Lobby juif, théories du complot, conflit israélo-palestinien… Tout se mêle, en boucle, maladroitement, confusément. Pour eux l’hégémonie de la communauté juive sur le monde est incontestable. Extraits de la conversation.

– Karim : Ils ont tout, c’est connu. Vous êtes passé par le centre-ville de Metz ? Toutes les bijouteries appartiennent aux juifs. On le sait, c’est tout. Vous n’avez qu’à lire les noms israéliens sur les enseignes. Vous avez regardé une ancienne carte de la Palestine et une d’aujourd’hui ? Ils ont tout colonisé. Maintenant c’est les bijouteries. Ils sont partout, sauf en Chine parce que c’est communiste. Tous les gouvernements sont juifs, même François Hollande. Le monde est dirigé par les francs-maçons et les francs-maçons sont tous juifs. Ce qui est certain c’est que l’argent injecté par les francs-maçons est donné à Israël. Sur le site des Illuminatis, le plus surveillé du monde, tout est écrit.

– Ali : Oui, c’est vrai. Ce sont les cerveaux du monde. Tous les tableaux qui sont exposés au centre Pompidou appartiennent à des juifs. A Metz, tous les avocats et les procureurs sont juifs. Ils sont tous hauts placés et ils ne nous laisseront jamais monter dans la société. « Ils ont aussi Coca-Cola. Regardez une bouteille de Coca-Cola, quand on met le logo à l’envers on peut lire : « Non à Allah, non au prophète ». C’est pour cela que les arabes ont inventé le « Mecca-cola ». Au McDo c’est pareil. Pour chaque menu acheté, un euro est reversé à l’armée israélienne. Les juifs, ils ont même coincé les Saoudiens. Ils ont inventé les voitures électriques pour éviter d’acheter leur pétrole. C’est connu. On se renseigne.

– Karim : On se renseigne mais on ne trouve pas ces infos à la télévision parce qu’elle appartient aux juifs aussi. Si Patrick Poivre d’Arvor a été jeté de TF1 alors que tout le monde l’aimait bien, c’est parce qu’il a été critique envers Nicolas Sarkozy, qui est juif…

– Ali : Si Mohamed Merah n’avait pas été tué par le Raid, le Mossad s’en serait chargé. Il serait venu avec des avions privés.

– Djamal : En fait, tout est écrit dans le Coran. Le châtiment des juifs, c’est l’enfer. L’histoire de Moïse est belle. Dieu lui a fait faire des miracles. Il a coupé la mer en deux pour qu’il puisse la traverser. Mais après tous ces miracles, les juifs ont préféré adorer un veau d’or. C’est à cause de cela que ce peuple est maudit par Dieu. Je parle avec mon père de ces choses-là. Parce que parmi les autres musulmans, il y a des sectes, des barbus qui peuvent t’envoyer te faire exploser je ne sais où. Alors je mets des remparts avec eux. Je suis fragile d’esprit, je préfère parler de ça avec ma famille, elle m’apporte l’islam qui me fait du bien.

– Ali : Ici, il y a des salafistes, des « chameaux », ce sont des musulmans mais ils ont le cœur noir.

– Djamal : Les juifs devraient dire pardon à Dieu l’unique. Quel dieu ? Je ne sais même pas ce que c’est le judaïsme. Il faudrait leur demander.

– Karim : Mais nous n’avons pas de potes juifs. Pourquoi ils viendraient ici ? Ils habitent tous dans des petits pavillons dans le centre, vers Queuleu. Ils ne naissent pas pauvres. Ici, pour eux, c’est un zoo, c’est pire que l’Irak. Peut-être que si j’habitais dans le centre, j’aurais des amis juifs, mais je ne crois pas, je n’ai pas envie. J’ai une haine profonde. Pour moi, c’est la pire des races. Je vous le dis du fond du cœur, mais je ne suis pas raciste, c’est un sentiment. Faut voir ce qu’ils font aux Palestiniens, les massacres et tout. Mais bon, on ne va pas dire que tous les juifs sont des monstres. Pourquoi vouloir réunir les juifs et les musulmans ? Tout ça c’est politique. Cela ne va rien changer. C’est en Palestine qu’il faut aller, pas en France.

– Ali : Mais s’il y a des gens qui veulent engager le dialogue entre musulmans et juifs, c’est pour calmer les tensions. Dans les autres grandes villes, c’est pire. C’est vrai que certains Arabes foutent la merde, ils nous salissent. Nous, on n’ira jamais agresser des juifs. J’ai rien contre eux en fait, c’est contre les sionistes. J’ai déménagé il y a sept ans, mon voisin est un juif, mais je ne parle pas de cela avec lui. Ils nous boycottent. Dans le centre-ville, il y a une boîte tenue par une personne de la communauté juive, et bien elle ne veut pas d’Arabes dans son club. C’est comme ça.

– Karim : A Borny, il n’y a pas de juifs. C’est très bien comme ça, il n’y a pas de problème.

Voir aussi:

Le jour où une élève m’a dit : « Moi, j’aime pas les juifs »

05-07-2012

Iannis Roder

prof d’histoire-géo

Iannis Roder est professeur d’histoire-géographie à Saint-Denis. Les réflexions antisémites, il en entend régulièrement dans les salles de classe et s’interroge : comment expliquer un tel phénomène ? Le Nouvel Observateur publie cette semaine un dossier spécial « Antisémitisme : ce qu’on ne veut pas dire » (édition du 5 juillet), où vous pouvez retrouver ce témoignage.

Édité par Maxime Bellec Auteur parrainé par Isabelle Monnin

Je suis d’une génération pour qui l’antisémitisme était mort avec la Shoah. Je n’avais pas pensé qu’il reviendrait d’ailleurs.

« Il n’y avait pas un juif hier dans les tours »

La première fois, c’était en 1998 dans une classe de 5e. Lorsqu’on a abordé le chapitre sur l’islam, une gamine a râlé : « On ne fait que quatre heures sur l’Islam, alors que l’année dernière, on a fait les Hébreux pendant au moins dix heures ! De toute façon, moi j’aime pas les juifs. »

Je suis tombé des nues. Ce n’était que le début. Au tournant des années 2000, deux évènements ont libéré la parole : le 11 septembre et la seconde Intifada. Je me souviens précisément du 12 septembre 2001. La plupart de mes élèves étaient atterrés, mais l’un d’eux avait déjà une explication « complotiste » : « Il n’y avait pas un juif hier dans les tours, c’est eux qui l’ont fait. » Pour une minorité, c’était « bien fait pour les Américains et pour les juifs ».

Presque toujours, ces propos viennent d’enfants issus de l’immigration et se réclamant de l’Islam. En 2002, un garçon m’a expliqué que « Hitler aurait fait un bon musulman ». Cela fait dix ans que je sais que c’est là, latent chez certains. Dès qu’on évoque la Shoah ou qu’ils comprennent qu’un des personnages est juif, ça sort.

Par exemple, cette année, Ousmane, 15 ans, alors que je parlais de Léon Blum : « Il est juif, qu’il crève ! » Comme ça, direct. Je l’ai envoyé chez le proviseur qui a convoqué sa mère. Elle a pleuré et décidé de le changer d’établissement. Plus tard, des copains d’Ousmane m’ont rapporté ses propos : « Roder, il s’est énervé pour rien, un truc de fou. » Il ne voyait pas le mal.

Pourquoi nie-t-on cette réalité dramatique ?

En salle des profs, quand je soulevais le problème, on me parlait du malaise social et de la politique israélienne, quand on ne me prenait pas pour un réac de droite. Le déni est ce qui m’a le plus choqué.

Avant, dans les années 80, au moindre soupçon d’antisémitisme, l’indignation était immédiate. Je me souviens de la manifestation après la profanation du cimetière juif de Carpentras, en 1990, tout le monde était dans la rue. Là, personne, rien.

On m’a dit que j’inventais, que je dramatisais, que je manipulais mes élèves pour leur faire dire des horreurs. Au motif qu’elle est au côté des opprimés, la gauche n’a pas voulu voir le problème. Ça a été une claque pour moi, que mes amis politiques ne réagissent pas. Ceux qui s’étaient levés sur Carpentras sont restés assis et muets. Pour eux, ces jeunes sont des victimes sociales et ne peuvent donc pas être antisémites. Comme si l’on ne pouvait être les deux à la fois.

Et puis, j’ai l’impression que pour certains, l’idée que des juifs sont victimes est lassante. Du genre : « C’est bon, ils ont déjà la Shoah, de quoi se plaignent-ils encore ? »

Avec la minute de silence après la tuerie de Mohamed Merah dans une école juive, les choses ont changé. Combien de jeunes ont refusé de respecter cette cérémonie, au motif qu’on n’en fait « pas autant pour les enfants palestiniens » ?

Beaucoup de profs en Seine-Saint-Denis, et plus seulement les profs d’histoire dans le huis clos de leurs classes, ont découvert cet antisémitisme. Désormais, j’ai le sentiment que la communauté scolaire sait, et peut commencer à se demander comment lutter contre ces préjugés.

Que faire contre ce fléau ?

Ces enfants sont les premiers à dire « le racisme c’est pas bien », mais ils ont une vision communautariste de la société. Pour eux il y a d’un côté les « Français », c’est à dire les blancs et les juifs, et de l’autre, eux. Quand un garçon me dit « les racistes du PSG c’est que des juifs ! », il est dans un degré de confusion tel que l’incantation morale n’a aucun poids. Il entend probablement toute la journée que les juifs sont riches, puissants, racistes et tirent sur des enfants palestiniens, alors que Ben Laden et Merah sont des héros.

Voir encore:

Voyage au bout du nouvel antisémitisme

Isabelle Monnin

le Nouvel observateur

03-07-2012

Un jeune juif a été roué de coups dans un train entre Toulouse et Lyon. Dans la France de 2012, ils sont de plus en plus nombreux à subir cette violence au quotidien. L’enquête du « Nouvel Observateur ».

C’est une goutte. Le 11 juin à Paris, Elie M., 12 ans, a dit à ses parents qu’il faudrait changer de nom : au collège on l’avait traité de « sale juif ». Le 30 avril à Marseille, deux jeunes garçons ont été interpellés dans la rue : « Nous, on est pour la Palestine, on n’aime pas les juifs, on va tous vous tuer, on va tous vous exterminer, sales juifs que vous êtes. » Puis ils se sont fait casser la gueule. Le 8 juin à Sarcelles, un adolescent a été insulté par trois jeunes : « Ferme ta gueule, sale juif. » Il s’est défendu ; l’un d’eux l’a tenu au cou pendant que les deux autres le frappaient. Ça ne fait pas de bruit, une goutte, on ne l’entend que si on tend l’oreille.

Le 26 mars à Paris, un enfant de 11 ans portant tsitsits, ces franges traditionnelles, a pris des coups de poing au visage à quelques mètres de son école. « Sale juif », a dit son agresseur. Le même jour à Rillieux-la-Pape, dans le Rhône, en rentrant de la synagogue, un rabbin a été insulté par une bande de gamins de 12 ans environ. Ils lui ont jeté des pierres.

« J’aime pas les juifs, c’est comme ça »

Quatre jours plus tôt, Mohamed Merah avait été abattu par la police à l’issue d’une équipée sanglante dans laquelle il avait tué sept personnes dont trois enfants juifs et un rabbin dans une école confessionnelle. Chaque fois c’est pareil : on pense que l’horreur d’un crime éteindra les mauvais instincts. Mais l’émotion, pour être générale, n’est jamais unanime. Au contraire. Le djihadiste toulousain est devenu un genre de héros pour une petite minorité. Des tags à sa gloire, un peu partout, ont fleuri. Lors de la minute de silence imposée dans toutes les écoles en hommage aux victimes de l’école Ozar Hatorah, de nombreux incidents ont été répertoriés.

A Caussade, dans le Tarn-et-Garonne, une collégienne a dit : « Pour les juifs, je m’en fiche, mais s’il y a des Arabes, on peut le faire. J’aime pas les juifs, c’est comme ça. » Convoqués, ses parents l’ont soutenue : « Vous ne faites rien pour les Palestiniens. » A Marseille, une famille a été prise à partie par un doctorant en physique de 24 ans. Fils d’une universitaire et d’un ingénieur, il voulait « parler de la Palestine » avec le père de famille et lui a cassé la mâchoire. « J’ai vu à sa tête qu’il était sioniste », a expliqué à ses juges celui pour qui Mohamed Merah était un « résistant ». Il a été condamné à un an ferme.

« Un climat »

Une goutte dans un océan d’actualité. Une de plus. On aimerait l’oublier, la laisser tomber puis sécher dans son coin, la dédaigner. Mais elle revient toujours, avec une régularité de métronome. La France n’en a pas fini avec l’antisémitisme.

Bien sûr, les juifs n’ont pas le monopole de la crainte. Ils ne sont pas la seule communauté à souffrir d’agressions de toute sorte. Ils ont moins de soucis que d’autres pour trouver un logement ou un travail. Mais s’ils portent une kippa, ils ne peuvent plus se promener sans peur dans certains quartiers. Des rabbins se font chahuter, on leur pique leur chapeau en passant, quand on ne les insulte pas. Les jours de shabbat, où les plus pratiquants des juifs sont les plus visibles et aussi les plus vulnérables (se déplaçant à pied et sans téléphone portable, pour respecter le dogme), les incidents se multiplient.

Dans certains quartiers populaires des régions parisienne, marseillaise ou lyonnaise, il y a, comme on dit, « un climat ». Pas forcément une tension. Mais « un climat », malsain. Une vieille femme, vivant depuis toujours dans son immeuble à Marseille, trouve un matin la mention « sale juive » sur sa boîte aux lettres. Romy H., à Cannes, se demande si sa voisine, qui râle sans cesse contre ses « odeurs de cuisine » et trouve que la mezouzah qu’elle a mise au seuil de sa porte conformément à sa tradition religieuse dégrade les parties communes, n’a pas « un problème avec les juifs ».

La plupart des incidents ne vont pas jusqu’à la violence et ne se terminent pas dans le sang comme début juin à Villeurbanne lorsque trois juifs ont été attaqués par une bande. Ce jour-là, l’un d’eux a été frappé à la tête avec un marteau. En général, il n’y a même pas de quoi porter plainte : à quoi bon prendre le risque de représailles pour si peu ?

Grand défouloir

C’est obsédant, une goutte. Ca peut rendre fou. Le récit de ce nouvel antisémitisme, diffusé à la vitesse du clic, va plus vite que le cheval au galop du shtetl d’antan. Les médias sont accusés d’être les amis des Arabes et donc, par paresseuse et injuste translation, forcément antisémites. Dans les boîtes mail, les listes de diffusion, mayonnaise anxiogène, font tourner en boucle les incidents, les amplifient.

De l’autre côté, le Net charrie son torrent de haine loin de tous ces médias (les mêmes) accusés immanquablement d’être dans la main du « lobby juif ». Les modérateurs des sites internet le savent bien, qui doivent bloquer l’accès aux commentaires dès qu’il se passe quelque chose au Proche-Orient : la Toile est le grand défouloir des haines. Cette hypersensibilité se double parfois d’une maladresse, voire d’une tendance paranoïaque à faire de tout acte contre un juif une preuve indiscutable de l’antisémitisme rampant.

Le nombre d’acte antisémites flambe

Pour désamorcer les critiques en exagération, le Conseil représentatif des Institutions juives de France (Crif ) s’est doté en 2003 d’un outil de comptabilisation des actes antisémites validés par le ministère de l’intérieur. Le Service de Protection de la Communauté juive (SPCJ), enregistre et centralise toutes les plaintes.

Dans l’obs : Antisémitisme, ce qu’on ne veut pas dire, par Laurent Joffrin

En 2011, 389 actes ou menaces ont été recensés, contre 466 en 2010. Ce qui fait dire à Ariel Goldmann, vice-président du Crif et porte-parole du SPCJ, que « depuis dix ans on est systématiquement à plus de 300 actes par an ». Depuis le début de l’année 2012, et surtout depuis l’affaire Merah en mars, les chiffres flambent : fin mai, déjà 268 actes répertoriés, dont 78 actions violentes (dégradations, violences sur personne) et 190 menaces et actes d’intimidation (tracts, tags, injures).

La majorité des signalements se situent à Paris, en Ile-de-France, en banlieue lyonnaise et à Marseille. « L’antisémitisme d’extrême droite est plus organisé, selon le service juridique de la Ligue internationale contre le Racisme et l’Antisémitisme (Licra). Celui des banlieues semble plus spontané, non prémédité : ils se promènent, ils voient une kippa, ils se lâchent… » Comme si les uns disaient tout haut ce que d’autres pensent tout bas.

Un antisémitisme souvent le fait de jeunes se disant musulmans

Ca revient toujours sur le lieu de son crime, une goutte. Eternellement par le même chemin. Si l’antisémitisme aujourd’hui est souvent le fait de jeunes issus du Maghreb ou d’Afrique noire et se disant musulmans, il n’est pas éloigné de l’antisémitisme occidental, si banal et florissant dans les années 1930. S’y ajoute la mélasse politico-religieuse transposée du confit israélo-palestinien et de l’antiaméricanisme. Mis à l’envers, le logo de Coca-Cola voudrait dire : « Pas d’Allah, pas de Mecque » en arabe. « On m’a même expliqué très sérieusement que lorsqu’on débouche une bouteille de Coca, on entend le mot « juif » ! » sourit un professeur.

Ainsi, comme un démon increvable, l’antisémitisme renaît toujours, crachant les mêmes clichés (le-juif-est-riche-puissant-solidaire), grimaçant la même haine (éradiquons-le-juif), mélangeant sa mauvaise bouillie (le-juif-tue-les-Palestiniens). Pour Nicole Yardeni, du Crif de Midi-Pyrénées, ces jeunes perpétuent un antisémitisme très virulent dans le monde arabe, que les juifs issus d’Afrique du Nord ont connu autrefois et que les jeunes Arabes de France ont dans leurs mémoires. Le cliché du juif et de l’argent est plutôt fort dans le monde chrétien. Dans le monde arabe, on assimilerait plutôt le juif à la femme, c’est-à-dire à l’inférieur. »

Le 14 mai, dans le métro parisien, Roger O. a été agressé par un homme noir qui lui a dit : « Salope, tapette, tu es juif : tu as vu comment tu es habillé ? »

Qui est juif ? Qui est musulman ?

Des clichés, Isabelle Wekstein, avocate de confession juive, en a entendu depuis qu’elle fréquente les établissements scolaires avec Mohamed Ulad, un réalisateur d’origine marocaine. L’idée de départ est simple : demander aux élèves lequel des deux est juif, lequel est musulman. Un garçon, s’adressant à Mohamed Ulad :

– « Vous, monsieur, à 100%, vous êtes juif . A cause de votre coupe de cheveux. »

Combien y a-t-il de juifs en France, d’après vous ? demandent-ils ensuite aux adolescents.

– « Au moins 30 millions, répond une fille, mais ils se cachent, on ne le sait pas. »

Se souviennent-ils d’Ilan Halimi, ce jeune juif supplicié par le « gang des barbares » de Youssouf Fofana ?

– « Oui, c’était un Israélien qui a été tué parce qu’il avait de l’argent, les juifs sont riches. S’il aurait [sic] été juif, Fofana serait pas parti en prison à vie, les juifs s’en sortent mieux que les Noirs et les Arabes. »

« Il y a quelques années, l’antisémitisme de ces jeunes se référait a u confit israélo-palestinien, dit Isabelle Wekstein. Aujourd’hui, il ressemble de plus en plus à celui des années 1930. » Pour le président de la Licra, Alain Jakubowicz, « la ‘dieudonnisation’ des esprits qui gagne dans les banlieues n’est pas moins dangereuse que la lepénisation dont elle est le complément d’objet direct ».

La tentation du repli

C’est destructeur, une goutte. « Le grand trauma de la communauté juive reste la vague d’antisémitisme des années 2000-2002 dans les banlieues, analyse l’historien Tal Bruttmann. Une partie de la communauté s’est sentie abandonnée par le gouvernement Jospin et a basculé à droite. Elle reproche à la gauche de ne pas se détacher de cette idée bien-pensante selon laquelle une minorité ne pourrait pas elle-même se montrer raciste. Or c’est bien le cas, et c’est vrai dans les deux sens : la hausse de cet antisémitisme-là conforte le racisme et l’islamophobie d’un certain nombre de juifs. »

Depuis dix ans, le nombre d’enfants quittant l’école publique pour des écoles juives ne cesse d’augmenter. Ils sont 30.000 aujourd’hui (sur une communauté globale estimée à 600.000 juifs), repliés derrière les murs protégés de ces établissements. « Les gens se demandent s’ils doivent rester », assure Sammy Ghozlan, responsable du Bureau national de Vigilance contre l’Antisémitisme. Des jeunes s’inventent un avenir ailleurs, aux Etats-Unis, les plus anciens se disent qu’ils pourraient aller vivre en Israël. D’autres s’alarment d’une montée des tensions : « On ne sait plus comment tenir nos jeunes qui chaque samedi se font insulter en boîte de nuit, dit Michèle Teboul, responsable du Crif Marseille Provence. Notre équipe de foot ne peut plus participer aux compétitions, ça tournait chaque fois au pugilat. Mais nous ne pouvons pas les priver de tout. »

A Toulouse, les jeunes ont un numéro de téléphone où appeler pour obtenir de l’aide : des amis arrivent alors en scooter, « pour faire nombre ». Ariel Goldmann veut nuancer :

On vit très bien son judaïsme en France, mais il y a des endroits où c’est plus difficile. Ces endroits sont difficiles pour tout le monde, nous ne prétendons pas en être les seules victimes. »

Toujours la crainte d’en faire trop et d’alimenter cette idée ancrée qu’il n’y en a que pour les juifs. Alors beaucoup se taisent, effacent le graffiti sur la devanture du magasin casher, réparent la mezouzah dix fois dégradée, ne veulent pas faire de vagues.

« L’un d’eux l’a poignardé à plusieurs reprises »

David, lui, est corse. Il y a deux ans, il était avec un de ses amis sur un banc, dans un square du 13e arrondissement de Paris, quand une dizaine de jeunes gens les ont pris à partie. « Soudain l’un d’eux a crié : ‘Sale juif’. Je pense qu’il avait vu l’étoile de David autour du cou de mon ami. Ca a été comme un top départ. Ils l’ont roué de coups de pied et de poing et l’un d’eux l’a poignardé à plusieurs reprises dans le bras. Ils disaient : ‘On va te saigner, sale juif’. Avant cela, comme beaucoup de gens, je pouvais penser que les juifs sont dans la victimisation, qu’ils exagèrent. Depuis cela, je sais que l’antisémitisme existe. Ils l’auraient tué si je ne les avais pas finalement fait fuir. Juste parce qu’il est juif. Ils ont été arrêtés, ils avaient entre 15 et 17 ans. »

A Marseille, on raconte l’histoire de cette vieille dame de 83 ans. Cambriolée, elle a vu son voleur revenir après son forfait. « Il a dû voir sa mezouzah en sortant », souffle Michèle Teboul. Alors, il l’a violée. « Ne me fais pas ça, je suis tunisienne comme toi », suppliait la dame. « Tu n’es pas tunisienne, tu es juive », lui aurait dit le violeur. Confondu par son ADN, il a été arrêté. Il a 15 ans. C’est monstrueux, une goutte.

Voir enfin:

French Jews/ No Future

 The Toulouse massacre did not bring French anti-Semitism to a halt. It actually increased.

 Michel Gurfinkiel

 August 12, 2012

“Any time young people approach me in order to get married, I ask them various questions about their future. Eighty percent of them say they do not envision any future in France.” This is what one rabbi in Paris told me last week. I heard similar statements from other French rabbis and lay Jewish leaders: “We have a feeling the words are on the wall now,” one leader in the Lyons area confided to me. “It is not just our situation in this country deteriorating; it is also that the process is much quicker than expected.”

Even the chief rabbi of France, Gilles Bernheim, may be sharing that view now. A philosopher (holding a prestigious French agrégation degree in philosophy), a graduate of the French Rabbinical School in Paris, and a former student at some of the most orthodox yeshivoth (Talmudic academies) in Jerusalem, Bernheim was until recently very eager to reconcile traditional Judaism with Europe’s “open society.” He has just devoted a book to France as a nation and how Jews can contribute to France’s public debates (N’oublions Pas De Penser La France), and in 2008, the year he was elected chief rabbi, he coauthored a book on Judeo-Christian dialogue (Le Rabbin et le Cardinal) with Cardinal Philippe Barbarin.

Despite all that, Bernheim suddenly warned Jewish leaders a few weeks ago about a growing “rejection” of Jews and Judaism in France, something he linked to the global passing of “Judeo-Christian values” in French society as a whole.

The immediate reason for Jewish pessimism in France and for Bernheim’s change of heart may be the Toulouse massacre last March: the murder in cold blood of three Jewish children and a Jewish teacher by Mohamed Merah, a Muslim terrorist, on their school’s premises. This crime, instead of instilling more compassion and understanding towards the Jewish community, has actually generated more anti-Jewish violence and hate talk, as if Merah was not seen as a vile thug but rather as a model by parts of the population.

There were no less than six cases of aggravated assault on Jewish youths or rabbis in France from March 26 to July 5, including one case in Toulouse again. According to the Representative Council of French Jewish Organizations (CRIF), anti-Semitic incidents of all sorts have increased by 53% compared to the same period last year.

President François Hollande and Minister of the the Interior Manuel Valls must be credited for taking the present anti-Semitic crisis seriously, a noted departure from the ambivalent attitude of the last socialist administration of Prime Minister Lionel Jospin ten years ago. On July 22 — on the seventieth anniversary of the “grande raffle” (“great round-up”) of Jews by the Vichy government police in 1942 — Hollande drew a parallel between the Toulouse massacre and the deportation and mass murder of Jewish children during the Holocaust. As for Valls, he not only repeatedly acknowledged that “there was an upsurge of anti-Semitism in France,” but on July 8 went so far as to stigmatize the “most stupid, most dangerous new anti-Semitism” brooding among “young and not-so-young people” in the “neighborhoods” (a code word for Muslim enclaves). Quite a bold statement, since the Socialist party and the Left at large primarily derive their present electoral edge in France from the Muslim vote. Valls and his staff may also have inspired several no-nonsense reports on anti-Semitism that were recently published in the liberal, pro-socialist press.

The connection between Muslim immigration — or Muslim-influenced Third World immigration — and the rise of a new anti-Semitism is a fact all over Europe. Muslims come from countries (or are culturally attuned to countries) where unreconstructed, Nazi-style Jew-bashing dominates. They are impervious to the ethical debate about the Holocaust and the rejection of anti-Jewish stereotypes that were gradually incorporated into the European political discourse and consciousness in the second half of the 20th century (to the point that lessons on the Holocaust are frequently dropped from the curriculum at schools with a plurality or a majority of Muslim pupils), and are more likely than non-Muslims to engage in assaults, attacks, or harassment practices directed at Jews. Moreover, Muslim anti-Semitism reactivates in many places a dormant, but by no means extinct, non-Muslim European anti-Semitism. Once Muslims are unopposed, or at least unprosecuted, when they challenge the historical veracity of the Holocaust or when they refer to the The Protocols of the Elders of Zion as an authentic document, a growing number of non-Muslims feel free to do the same.

Muslim immigration is nurturing European anti-Semitism in more surprising ways as well. One unintended and ironic consequence of European Islam’s demographic growth is that Jews are frequently amalgamated with Muslims. Many people use a widespread concern about a growing influence of Islam in Europe as a way to hurt Jews as well, or to hit them first.

Clearly, there are outward similarities between Judaism and Islam. Both religions originated in the Near East, and are — as of 2012 — related to Near or Middle East countries. Both use Semitic languages. Both insist on rituals, particularly in terms of gender roles, family life, or food, that do not fit with the current mainstream European way of life

However, differences between Judaism and Islam may outweigh similarities. As far as Near Eastern or Middle Eastern countries are concerned, Muslims turn to Saudi Arabia and Pakistan, the strongholds of anti-Western hatred, while Jews turn to Israel, the super-Western “start-up nation.” In terms of ritual, kosher slaughtering — a quasi-surgical operation — is as remote from halal slaughtering as from secular slaughtering. Jewish circumcision is performed on newborn babies and is much closer to secular prophylactic circumcision (as it is largely practiced in the United States) than to Islamic circumcision, which is performed on boys in their preteens or early teens. And when it comes to relations between politics and religion, there is simply a chasm between the two religions. Judaism (including Orthodox Judaism) is not interested in mass conversion; does not seek to wrest Europe or any historically Christian part of the world from Christianity; recognizes the supremacy of state law over religious law in non-ritual matters; and sees Western democracy — a polity based on the rule of law — as the most legitimate political system.

But Europeans are not culturally equipped to understand such nuances or to keep them in mind (far less than the Americans, who are more religious-minded, more conversant in Biblical matters, and more familiar with the Jewish way of life). Jules Renard, an early 20th century French writer, wrote about his cat: “I keep telling him to hunt mice and let the canaries alone. Very subtle guidelines, I must admit. Even intelligent cats can get wrong on this issue.” And decide that eating canaries is easier and more satisfying than hunting mice. Regarding Judaism and Islam, most Europeans are like Renard’s cat. And what usually originates as a reaction against difficulties linked to radical brands of Islam quickly evolves into a primarily anti-Jewish business.

Earlier this year in France, during the last months of the conservative Sarkozy administration, a debate about the rapidly growing halal meat industry led to attacks against the kosher meat industry as well, complete with uncomely remarks about “old-fashioned rituals” by then-Prime Minister François Fillon. While Fillon subsequently “clarified” his views, the Sarkozy administration upheld its support for some kind of “tagging” of “ritually slaughtered meat,” a European Union-promoted practice that would prompt commercial boycott of such food and thus make it financially unaffordable for most prospective buyers. Since kosher meat regulations are much stricter than halal meat regulations, religious Jews would be more hurt at the end of the day than religious Muslims. The reason why French conservatives were so fond of tagging is that a 2009 poll shows a 72% rejection of “ritual slaughtering” writ large. And Marine Le Pen, the far-right presidential candidate, dwelled on that issue for a while.

In Germany, a rare case of malpractice by a German Muslim doctor in a Muslim circumcision led a court in Cologne to ban circumcision on children all over Germany on June 19, on the quite extravagant grounds that only legal adults may decide on issues irreversibly affecting their body, except for purely medical reasons. Which is tantamount, in the considered issue, to denying parents the right to pass their religion to their children.

Conservative Chancellor Angela Merkel immediately filled a bill to make religious circumcision legal in Germany, and it was passed on July 19 by the Bundestag (somehow, German conservatives are nowadays more genuinely conservative than, say, their French counterparts). But according to a YouGov poll for the DPA news agency released at about the same moment, 45% of Germans support the ban, while only 42% oppose it.

In an even more ominous instance, Judaism has been singled out in a protracted intellectual debate in France since early June, as the fountainhead, past and present, of totalitarianism and political violence and thus as a more dangerous religion than radical Islam.

The charge was made in Le Point, an important right-of-center newsmagazine, by Michel Onfray, a commercially successful dabbling philosopher and a long-time supporter of the radical Left, who himself reviewed and approvingly quoted Who Is God? (Qui est Dieu), an essay by another controversial author, the former diplomat Jean Soler.

In the 1970s Soler, who holds an agrégation degree in Greek and Latin classical studies but was never academically trained in anthropology, Semitics, or Near Eastern history, applied a structuralist approach to the study of Jewish rituals and won some polite applause from French, Israeli, and American scholars. Later on, when structuralism fell out of fashion, he sort of remixed his early work with neo-Marcionite currents in 19th century and early 20th century German and French Biblical criticism which claimed there was no spirituality at all, and indeed no real monotheism, in the Old Testament, a narrowly “tribalist” book. Or that everything spiritual in the Old Testament was a transplant from other cultures, either Pharaonic Egypt or Indo-European Iran.

Very few people in France realize what Soler’s later writing is really about, and that his approach or sources do not fit present academic standards. Even fewer people are aware that the neo-Marcionite hypothesis to which Soler has switched and which Onfray supports exerted a major influence on Nazi anti-Semitism (including the so-called “German Christian” movement) and remained after 1945 a major polemical tool in neo-Nazi or post-Nazi circles. So much so that the media had no qualms engaging for weeks in multifaceted debates and discussions about the Soler/Onfray contentions and thus, for all practical matters, promoted them.

The second half of the 20th century was a golden age for French Jews, both in terms of numbers (from 250,000 souls in 1945 to 700,000 in 1970 due to population transfers and natural growth) and in terms of religious and cultural revival. There was only one shadow: the French government’s anti-Israel switch engineered by Charles de Gaulle in 1966, in part as a consequence of a more global anti-American switch. The 21st century may however be a much darker age. After a first wave of anti-Jewish violence in the early 2000s, some Jews left for Israel or North America. Emigration never really ceased since then, and may soon reach much more important proportions.

Michel Gurfinkiel is the Founder and President of the Jean-Jacques Rousseau Institute, a conservative think-thank in France, and a Shillman/Ginsburg Fellow at Middle East Forum.

© Michel Gurfinkiel & PJMedia, 2012


Mariage pour tous: A quand les mères porteuses pour homosexuels remboursées par la sécu? (Looking back at the Socialists’ latest version of three men make a tiger)

21 août, 2012
Il suffit de trois hommes pour faire naitre un tigre. Proverbe chinois
Nous ne pouvons pas faire de distinction dans les droits, que ce soit la PMA, la GPA ou l’adoption. Moi je suis pour toutes les libertés. Louer son ventre pour faire un enfant ou louer ses bras pour travailler à l’usine, quelle différence ? C’est faire un distinguo qui est choquant. Pierre Bergé
The new rebel is a Sceptic, and will not entirely trust anything. He has no loyalty; therefore he can never be really a revolutionist. And the fact that he doubts everything really gets in his way when he wants to denounce anything. For all denunciation implies a moral doctrine of some kind; and the modern revolutionist doubts not only the institution he denounces, but the doctrine by which he denounces it. Thus he writes one book complaining that imperial oppression insults the purity of women, and then he writes another book (about the sex problem) in which he insults it himself. He curses the Sultan because Christian girls lose their virginity, and then curses Mrs. Grundy because they keep it. As a politician, he will cry out that war is a waste of life, and then, as a philosopher, that all life is waste of time. A Russian pessimist will denounce a policeman for killing a peasant, and then prove by the highest philosophical principles that the peasant ought to have killed himself. A man denounces marriage as a lie, and then denounces aristocratic profligates for treating it as a lie. He calls a flag a bauble, and then blames the oppressors of Poland or Ireland because they take away that bauble. The man of this school goes first to a political meeting, where he complains that savages are treated as if they were beasts; then he takes his hat and umbrella and goes on to a scientific meeting, where he proves that they practically are beasts. In short, the modern revolutionist, being an infinite sceptic, is always engaged in undermining his own mines. In his book on politics he attacks men for trampling on morality; in his book on ethics he attacks morality for trampling on men. Therefore the modern man in revolt has become practically useless for all purposes of revolt. By rebelling against everything he has lost his right to rebel against anything. Chesterton
La majorité elle-même n’est pas toute-puissante. Au-dessus d’elle, dans le monde moral, se trouvent l’humanité, la justice et la raison ; dans le monde politique, les droits acquis. La majorité reconnaît ces deux barrières, et s’il lui arrive de les franchir, c’est qu’elle a des passions, comme chaque homme, et que, semblable à eux, elle peut faire le mal en discernant le bien. (…) Qu’est-ce donc qu’une majorité prise collectivement, sinon un individu qui a des opinions et le plus souvent des intérêts contraires à un autre individu qu’on nomme la minorité ? Or, si vous admettez qu’un homme revêtu de la toute-puissance peut en abuser contre ses adversaires, pourquoi n’admettez-vous pas la même chose pour une majorité ? Les hommes en se réunissant, ont-ils changé de caractère ? Sont-ils devenus plus patients dans les obstacles en devenant plus forts ? Pour moi, je ne saurais le croire ; et le pouvoir de tout faire, que je refuse à un seul de mes semblables, je ne l’accorderai jamais à plusieurs. Tocqueville
La volonté du peuple signifie en pratique la volonté du plus grand nombre […] Il est donc possible que les « gens du peuple » soient tentés d’opprimer une partie des leurs ; aussi est-ce un abus de pouvoir dont il faut se prémunir au même titre qu’un autre. C’est pourquoi il demeure primordial de limiter le pouvoir du gouvernement sur les individus […] Ainsi range-t-on aujourd’hui, dans les spéculations politiques, la tyrannie de la majorité au nombre de ces maux contre lesquels la société doit se protéger. John Stuart Mill
Au début des années 50, [Solomon Asch]  fait connaître ses célèbres recherches sur le conformisme dans les groupes, dans lesquelles il montre qu’un sujet répondant après plusieurs compères qui se trompent unanimement peut répondre comme ces derniers en dépit d’une évidence objective. Wikipedia
Quand il s’agit du monde social, les mots font les choses, parce qu’ils font le consensus sur l’existence et le sens des choses, le sens commun, la doxa acceptée par tous comme allant de soi. Bourdieu
Le mot nomme et regroupe (catégorie), construit le phénomène (visibilité), permet de se compter ou de compter (statistique) et sollicite la prise en compte par les pouvoirs publics (problème). Martine Boisson
On a commencé avec la déconstruction du langage et on finit avec la déconstruction de l’être humain dans le laboratoire. (…) Elle est proposée par les mêmes qui d’un côté veulent prolonger la vie indéfiniment et nous disent de l’autre que le monde est surpeuplé. René Girard
C’est le sens de l’histoire (…) Pour la première fois en Occident, des hommes et des femmes homosexuels prétendent se passer de l’acte sexuel pour fonder une famille. Ils transgressent un ordre procréatif qui a reposé, depuis 2000 ans, sur le principe de la différence sexuelle. Evelyne Roudinesco
Sauf exception – les couples d’homoparents ne sont pas infertiles. Au nom de quoi alors leur refuser la médecine de confort que l’on propose aux couples classiques? Rapport Terra Nova
Il y a quarante ans, les pays qui ont organisé les premiers dons de sperme ont adopté spontanément un modèle Ni vu ni connu, conforme aux représentations familiales de l’époque. L’anonymat permettait d’oublier le don, d’effacer le donneur, et d’organiser une pseudo-procréation charnelle où tout était fait pour faire passer le mari stérile pour le géniteur. (…) C’est paradoxalement parce que l’on maquille en procréation à deux un engendrement qui a supposé le concours d’un tiers, qu’on peut s’appuyer ensuite sur cette falsification pour décréter “folle” la demande de ceux qui ne peuvent pas procréer.  Irène Théry (sociologue, également membre du groupe de travail Terra Nova)
La vraisemblance biologique ne peut servir de fondement à la réponse que la société donne aux parents exprimant le désir de fonder une famille. Groupe Homosexualités et Socialisme (association des socialistes LGBT, Lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres)
Il est assez étrange de considérer que des couples homosexuels doivent être concernés par la médecine procréative. Car l’homosexualité n’a aucun rapport avec la procréation. Un couple formé par deux personnes du même sexe (qui a toute sa raison d’être) n’est ni fécond ni stérile et, dans cette mesure, n’a aucun besoin de la médecine. Sylviane Agacinsky

A quand les mères porteuses pour homosexuels remboursées par la sécu?

Parenté/monoparenté, parenté/multiparenté/pluriparenté, parenté/parentalité/homoparentalité, parents/homoparents, bimaternité/bipaternité, accès à la parenté/accès à l’homoparentalité, droit au projet parental/droit au projet homoparental, droit à fonder une famille/droit de la filiation adoptive, droit de la filiation par AMP, droit de l’enfant à trouver une famille/droit de l’enfant à trouver une famille homoparentale, droit de l’enfant/droit à l’enfant, stérilité (physique)/stérilité sociale, parent d’intention, droit au désir d’enfant …

Alors que bien évidemment incapables, déficits obligent, de tenir  leurs innombrables promesses électorales les actuels dirigeants socialistes français ne vont pas manquer de se rabattre sur celles qui coûtent le moins cher (du moins sur le plan purement économique) …

A savoir les promesses sociétales telles que celles du mariage puis de l’adoption homosexuelles …

Retour, avec un article de Slate, sur la manière dont un certain nombre de chercheurs relayés notamment par le groupe de réflexion socialiste Terra Nova a réussi progressivement, en une sorte de coup de force symbolique, à imposer à tous leurs positions idéologiques particulières.

D’abord, dénoncer les inévitables ratés du système traditionnel et  jeter le doute sur la « fiction de la filiation biologique » …

Puis, brouiller les cartes et multiplier les glissements sémantiques en regroupant dans une même catégorie les situations les plus diverses (familles d’accueil, familles adoptives, familles recomposées, familles recourant à la procréation médicalement assistée et enfin familles homoparentales) …

Avant, sous couvert d’avancée juridique ou d’encadrement des pratiques nouvelles suscitées par les dernières possibilités médicales (technique de confort pour career women ou stars qui n’ont plus de temps à consacrer à la grossesse ou veulent garder le ventre plat) et sans compter l’inévitable « intérêt de l’enfant », …

De demander ingénument pourquoi serait refusé à certains ce qui est déjà accordé à d’autres …

L’homoparentalité, la reconnaissance de la famille sociale

Jean-Laurent Cassely

Slate

26/02/2011

Au centre des débats, la notion de droit à fonder une famille, qui englobe l’ensemble des revendications des actuels ou futurs homoparents.

La prochaine loi de bioéthique ne traitera pas du droit des couples homosexuels à fonder une famille. Quant au Conseil Constitutionnel, il vient de rendre une non-décision sur le mariage homosexuel et renvoie la question au législateur.

Si l’on s’en tient à l’agenda institutionnel, les revendications des couples homosexuels ne sont pas prêtes d’êtres entendues en France. Il n’en reste pas moins vrai que la question de la famille homoparentale agite les milieux universitaires, juridiques et associatifs; et les controverses ne manquent pas, y compris chez les membres du camp progressiste.Jean-Laurent Cassely

Au centre des débats, la notion de droit à fonder une famille, qui englobe l’ensemble des revendications des actuels ou futurs homoparents.

L’homoparentalité, néologisme créé par l’association des parents gays et lesbiens (APGL) à la fin des années 1990, a acquis une visibilité croissante depuis la reconnaissance légale de l’union homosexuelle sous la forme du Pacs.

Dans le débat qui oppose schématiquement conservateurs et libéraux en matière de choix sociétaux, un rapport publié par le think tank Terra Nova en 2010 a fait date.

Fort d’une centaine de pages, ce document rédigé sous l’égide de la psychanalyste Geneviève Delaisi de Parseval et de la juriste Valérie Depadt-Sebag, a le mérite d’englober l’ensemble des questions soulevées par l’homoparentalité (adoption et procréation assistée) à travers la problématique de l’«accès à la parenté».

Si ce rapport, consacré à la bioéthique, est loin de ne traiter que de la question homoparentale, ses propositions en la matière ont suscité de nombreuses réactions. Le sommaire suit une logique allant du plus consensuel au plus polémique en matière d’homoparentalité: de l’adoption à la gestation pour autrui.

En réalité, aucune de ces questions ne sera à l’ordre du jour de la révision parlementaire de la loi de bioéthique de 2004 qui a commencé le 8 février à l’Assemblée nationale.

Mais le rapport a pour ambition d’influencer à plus long terme les choix politiques et parlementaires. Et ce à la fois dans l’optique d’une alternance en 2012 (puisque Terra Nova se définit comme «fondation progressiste» et est proche du PS) mais aussi parce qu’à l’approche de la campagne présidentielle il ne faudra rien attendre de l’UMP sur ces sujets. Quelles sont les recommandations-propositions de ce rapport controversé?

L’adoption par les couples homo: vers un consensus?

Tout d’abord l’ouverture de l’adoption aux couples homosexuels. En pratique, de nombreux enfants adoptés sont aujourd’hui élevés par des couples homosexuels, mais ces couples ne peuvent faire une demande conjointe d’adoption: seuls un couple hétérosexuel et un(e) célibataire le peuvent. Les opposants à l’homoparentalité mettent en avant les risques concernant le développement de la personnalité et l’épanouissement de l’enfant.

Or, des études réalisées de longue date à l’étranger (et depuis la fin des années 1990 en France) ne montrent pas de problème particulier pour les enfants élevés dans ces familles.

Les conclusions sont peu alarmantes et mettent l’accent sur l’importance d’une «triangulation psychique»: le fait d’avoir deux parents pour éviter une fusion du parent biologique avec l’enfant. A l’étranger, plusieurs études ont invalidé une des «peurs» qui anime les opposants à l’adoption par les gays: les enfants élevés dans ces couples ne sont pas, par la suite, plus fréquemment homosexuels que la moyenne…

Les sondages réalisés en France témoignent d’une évolution des mentalités en faveur d’une conception élargie de la famille. Favorable, l’opinion l’est d’autant plus que l’adoption est perçue comme le droit de l’enfant à trouver une famille, plutôt que l’inverse.

L’aide médicale à la procréation et la vraisemblance biologique

Plus osée et plus controversée, une autre proposition du rapport concerne l’ouverture des techniques de l’assistance médicale à la procréation (AMP) aux couples homosexuels.

A l’appui de sa recommandation, Geneviève Delaisi de Parseval souligne que, dès son origine, l’AMP n’a eu de médical que le nom, sa vraie fonction étant celle d’une médecine de confort, qui vise à pallier l’infertilité mais non à en guérir.

Il s’agit donc d’un «support technique au projet parental» (sic), lequel projet parental doit être ouvert aux homosexuels puisque leur cas est finalement tout aussi artificiel que celui des couples hétérosexuels stériles si l’on s’en réfère à un ordre naturel souvent brandi par les conservateurs.

Le rapport indique aussi que «sauf exception – les couples d’homoparents ne sont pas infertiles. Au nom de quoi alors leur refuser la médecine de confort que l’on propose aux couples classiques?»

A ce stade, l’apport d’une autre spécialiste, la sociologue Irène Théry (également membre du groupe de travail Terra Nova), mérite attention. Dans un entretien accordé à la revue Esprit en novembre 2010, elle établissait un lien entre l’anonymat des donneurs de gamètes, la règle en France, et la réticence à ouvrir l’AMP aux homosexuels:

«Il y a quarante ans, les pays qui ont organisé les premiers dons de sperme ont adopté spontanément un modèle Ni vu ni connu, conforme aux représentations familiales de l’époque. L’anonymat permettait d’oublier le don, d’effacer le donneur, et d’organiser une pseudo-procréation charnelle où tout était fait pour faire passer le mari stérile pour le géniteur.»

Plus loin, elle ajoute:

«C’est paradoxalement parce que l’on maquille en procréation à deux un engendrement qui a supposé le concours d’un tiers, qu’on peut s’appuyer ensuite sur cette falsification pour décréter “folle” la demande de ceux qui ne peuvent pas procréer.»

Résumons: si on s’en réfère aux lois biologiques immuables de la reproduction pour en faire le principe directeur des lois de bioéthique, la procréation avec l’aide d’un tiers donneur ne se justifie pas plus pour les hétéros que pour les homos… Ou pour le dire autrement, la demande sociale des couples homosexuels est tout aussi légitime que celle des couples qui ne le sont pas.

Le Laboratoire des idées du PS a publié une note en décembre 2010 sur le sujet. Son groupe de travail sur la famille, dirigé par le président d’Homosexualités et Socialisme (HES), l’association des socialistes LGBT (Lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres), défend la même idée:

«La vraisemblance biologique ne peut servir de fondement à la réponse que la société donne aux parents exprimant le désir de fonder une famille.»

Le droit à fonder une famille, notion en débat à gauche

Un argumentaire relativiste que l’on retrouve convoqué par Terra Nova dont le président Olivier Ferrand qualifiait dans Slate.fr l’incapacité des homosexuels à avoir des enfants de «stérilité sociale».

L’idée générale est d’établir une rupture radicale entre l’ordre biologique et la notion de «parent d’intention» ou de projet parental, dans la perspective de ce fameux droit à fonder une famille.

Ainsi l’ADFH (Association des familles homoparentales) «milite pour que l’ouverture de l’adoption et de la procréation médicalement assistée ne soient plus subordonnées à l’orientation sexuelle des parents d’intention».

Le droit à la famille, qui a les faveurs des jeunes générations et de l’aile libérale à gauche, ne fait pas pour autant l’unanimité dans la famille progressiste.

Ainsi la co-présidente du groupe de travail sur la bioéthique de Terra Nova, Valérie Depadt-Sebag, consacre-t-elle un chapitre distinct à sa conception de l’AMP, qui n’inclut pas les couples homos:

«Etendre l’accès à l’AMP aux couples composés de deux hommes ou de deux femmes reviendrait à faire tomber les limites de la thérapeutique pour laisser place au vaste champ du désir. Mais alors, comment délimiter le domaine de l’AMP? Comment identifier le désir légitime, celui qui doit être reconnu par la société comme un progrès, du désir illégitime, contraire aux normes définies par l’ordre démocratique?»

Et plus loin:

«Au-delà de la question des couples homosexuels, si le projet parental devient la seule condition du recours à l’AMP, comment ne pas en admettre l’accès aux hommes célibataires, ainsi qu’aux femmes célibataires ou ménopausées?»

Le droit à fonder une famille serait dès lors opposable à toute volonté sociale et législative de borner les possibilités techniques offertes par la médecine.

Les «mères porteuses», le sujet qui fâche

On atteint ici les limites du consensus à gauche. La notion nouvelle de droit à fonder une famille, qui consacre une demande sociale croissante des couples homosexuels, se voit donc opposer d’autres principes, en particulier quand on entre dans le débat passionnel sur la gestation pour autrui (GPA). Car si un couple de femmes pourra recourir à l’insémination artificielle, le projet parental d’un couple d’hommes impliquerait le recours à une mère porteuse.

Or la GPA est le gros sujet qui fâche et qui divise les familles progressiste et féministe. Réagissant au début de l’année 2010 au rapport de Terra Nova et en particulier sur ce volet de la GPA, la philosophe Sylviane Agacinsky pointait les risques d’aliénation du corps de la femme et de dérives marchandes, le «baby business».

En outre, elle réfutait la notion de parent d’intention. «Les limites éthiques de la procréation assistée reposent avant tout sur le droit de l’enfant, non sur un droit à l’enfant», et «notamment le droit de l’enfant à ne pas être l’objet d’une convention ou d’un contrat».

Sur l’ouverture de la GPA aux couples homosexuels, elle ajoutait:

«Il est assez étrange de considérer que des couples homosexuels doivent être concernés par la médecine procréative. Car l’homosexualité n’a aucun rapport avec la procréation. Un couple formé par deux personnes du même sexe (qui a toute sa raison d’être) n’est ni fécond ni stérile et, dans cette mesure, n’a aucun besoin de la médecine.»

Débat dans le débat, ne recoupant que partiellement la question de l’homoparentalité, la GPA cristallise une bonne partie des tensions et consacre une rupture entre ceux qui entendent être du côté de la modernité (libéraux de gauche, soutiens à l’homoparentalité et une partie des féministes) et ceux qui cherchent, notamment, à ne pas être perçus comme des ringards.

L’ensemble des contributions des «pour» et des «contre» est à lire ici sur Terra Nova

Voir aussi:

Accès à la parenté : assistance médicale à la procréation et adoption

Geneviève Delaisi de Parseval

11/02/2010

Terra Nova publie le rapport final de son groupe de travail sur la bioéthique, présidé par Geneviève Delaisi de Parseval (psychanalyste) et Valérie Sebag-Depadt (juriste). La loi bioéthique doit être révisée en 2010. Au cœur de ces débats, il y a l’accès à la parenté. Comment, et dans quelles limites, répondre aux projets parentaux des familles contemporaines ?

« Mères porteuses », assistance médicale à la procréation (AMP), accès à la parenté des couples homosexuels, anonymat du donneur, transfert d’embryons post-mortem, double don de gamètes… Comment légiférer ? Il ne fera pas consensus, même au sein de la famille progressiste. Il a vocation à ouvrir le débat. Sa ligne directrice : fonder un droit global, le « droit à fonder une famille », reconnu dans la déclaration universelle des droits de l’homme, en l’étendant à tous les couples stériles et, à terme, aux couples homosexuels. Son originalité : rattacher le droit de la filiation par AMP au droit de la filiation adoptive.

Synthèse

La loi bioéthique, qui encadre l’ensemble des techniques biomédicales, doit être révisée en 2010. Les débats promettent d’être passionnés.

Au cœur de ces débats, il y a l’accès à la parenté. Comment, et dans quelles limites, répondre aux projets parentaux des familles contemporaines ? Comment notre société permet-elle de devenir parents à des couples qui ne peuvent pas donner naissance à un enfant par le processus naturel de la procréation ? « Mères porteuses », assistance médicale à la procréation (AMP), accès à la parenté des couples homosexuels, anonymat du donneur, transfert d’embryons post-mortem, double don de gamètes… Comment légiférer ?

Il ne fera pas consensus, même au sein de la famille progressiste. Il a vocation à ouvrir le débat. Sa ligne directrice : fonder un droit global, le « droit à fonder une famille », reconnu dans la déclaration universelle des droits de l’homme, en l’étendant à tous les couples stériles et, à terme, aux couples homosexuels. Son originalité : rattacher le droit de la filiation par AMP au droit de la filiation adoptive.

Le rapport est issu des travaux du groupe de Terra Nova sur la bioéthique. Le groupe était présidé par Geneviève Delaisi de Parseval (psychanalyste) et Valérie Depadt-Sebag (maître de conférences en droit). Il était composé de : Anne Cadoret, Monique Cerisier ben Guiga, Sylvie Epelboin, Véronique Fournier, Christine Frey, Martine Gross, Juliette Guibert, Serge Hefez, Dominique Mennesson, Jacques Milliez, Vincent Moisselin, Marie-France Morel, Dominique Neuman, Irène Théry et Pierre Verdier, ainsi que d’Aurélia Bardon et Eleonora Bottini (animatrices). Son rapporteur était Valérie Depadt-Sebag.

Les questions bioéthiques interrogent l’avenir de nos sociétés, jusqu’au cœur de notre identité humaine et de la vie, que nous sommes désormais capables de manipuler. Elles passionnent les Français et embarrassent les politiques.

Un nouveau débat national est prévu pour 2010, à l’occasion de la révision de la loi bioéthique de 1994, révisée une première fois en 2004, et qui encadre l’ensemble des techniques biomédicales appliquées à l’être humain.

Le rapport ne traite pas de toutes les questions bioéthiques. Il est centré sur ce qui sera le cœur du débat, l’accès à la parenté. Comment, et dans quelles limites, répondre aux projets parentaux des familles contemporaines ? Comment notre société permet-elle de devenir parents à des couples qui ne peuvent pas donner naissance à un enfant par le processus naturel de la procréation ?

Face à ces questions, le rapport a une première vertu : poser les enjeux, initier le débat.

Débattre, c’est le propre de la démocratie. Or en matière bioéthique, c’est souvent difficile, les arguments tournent vite au passionnel. Le rapport permet d’aborder le sujet de manière rationnelle, en partant de l’état du droit français. Et il interroge ce droit au regard des éléments nouveaux apparus ces dernières années.

Les nouvelles connaissances que nous apportent la médecine et la psychanalyse, tout d’abord. L’assistance médicale à la procréation (AMP) avec don (don de gamètes ou d’embryon) repose sur l’anonymat des donneurs. Or les enfants nés des premières AMP avec don sont aujourd’hui adultes. Ils font état de leur souffrance de ne pas connaître leur histoire personnelle. Ne faut-il pas faire droit à leur demande en levant, pour l’avenir, l’anonymat du donneur ?

Les nouvelles techniques médicales, ensuite. L’AMP peut désormais se faire par « don de gestation » : c’est la gestation pour autrui (GPA) – les « mères porteuses ». Elle a été interdite en France à partir de 1991, à la suite du scandale « Alma Mater », une association qui commercialisait le ventre des mères porteuses. Ne faut-il pas la légaliser aujourd’hui, à l’instar de nombreux pays étrangers ?

Les nouvelles demandes sociales, enfin. La volonté des couples homosexuels de fonder une famille en fait notamment partie. On le leur interdit aujourd’hui. Ils n’ont accès ni à l’adoption (sauf à mentir sur la réalité de leur couple), ni à la GPA. Ne faut-il pas revenir sur ces interdictions ?

Mais le rapport, bien sûr, ne se contente pas de poser les questions. Il y apporte des réponses fortes et originales.

1 – PROPOSITIONS A COURT TERME : UNE REFORME ORIGINALE ET REALISTE DU CADRE LEGAL, DANS LA PERSPECTIVE DE LA REVISION DE 2010

Une réforme réaliste : il est contre-productif, sur ces sujets, de faire des propositions qui vont très au-delà de ce que la société est prête à accepter. Elles seront d’autant plus ignorées que la classe politique est plus conservatrice en la matière que les Français.

Mais une réforme originale : il est possible, même dans ce cadre contraint, de faire des propositions volontaristes. Le débat public fait bouger les lignes, la parole politique peut convaincre. Le débat sur le « mariage homosexuel », en 2003, en témoigne. Lancé par Dominique Strauss-Kahn, relayé pendant plusieurs semaines par les médias, il avait convaincu les Français : à l’issue du débat, ils se déclaraient favorables au mariage pour les couples du même sexe dans un rapport de 60-40, alors qu’au départ, ils étaient contre, dans la même proportion de 60-40.

Les propositions du rapport, portées par Valérie Sebag, s’inscrivent dans cet équilibre. Le rapport propose quatre séries de réformes :

1.1 – UNE REFONTE DU DROIT DE LA FILIATION, VISANT A RAPPROCHER LA FILIATION PAR AMP DE LA FILIATION ADOPTIVE, EN SUPPRIMANT NOTAMMENT LE SECRET ET L’ANONYMAT DU DON

Le droit français connaît aujourd’hui deux catégories de filiation, chacune avec ses règles propres :

La filiation charnelle. Elle est fondée sur le lien biologique. Elle renvoie soit à la procréation naturelle, soit à la procréation médicalement assistée en cas d’infertilité. Elle s’établit à partir de l’acte de naissance.

La filiation adoptive. Réalisée hors du processus procréatif, elle est fondée sur la volonté des parents. Elle s’établit par décision judiciaire.

Le rattachement de l’AMP à la seule filiation charnelle faisait sens initialement. L’AMP était en effet, au départ, endogène : elle permettait à un couple d’avoir un enfant par ses propres moyens génétiques et biologiques, « aidé » par des moyens médicaux. Dans le cadre d’une fécondation in vitro, on assurait en laboratoire la fécondation de l’ovocyte de la mère avec le spermatozoïde du père, avant de réimplanter l’embryon pour une gestation par la mère.

Mais l’AMP a ensuite développé de nouvelles techniques médicales « exogènes », basées sur le don d’une tierce personne : don de gamètes (ovocyte ou spermatozoïde), don d’embryon, don de gestation. Avec l’AMP exogène, la filiation n’est plus exclusivement charnelle. Dans le cas d’un don de spermatozoïde (pour cause d’infertilité du père), le père dans le couple receveur n’est pas le père génétique. Dans le cas d’un don d’embryon (pour cause d’infertilité des deux parents), le couple reçoit un enfant conçu par d’autres, dans une sorte d’« adoption pré-natale ». Dans le cas de la GPA, la mère d’intention n’est pas la femme qui accouche – comme dans le cas de l’adoption.

Or aujourd’hui, la procréation médicale assistée avec don est assimilée à la procréation naturelle. La loi fait « comme si » l’enfant était né des forces reproductives naturelles de ses parents. L’intervention du tiers donneur est niée, couverte par l’anonymat. Le secret est gardé sur l’existence de l’AMP : rien n’est indiqué dans l’acte de naissance. Il y a là un « mensonge légal », qui crée de la souffrance chez les enfants, en recherche de leur vérité biographique. Pour constituer leur identité, et pouvoir se figurer leur propre narratif, ils ont besoin d’accéder à l’identité de leurs géniteurs. Ne pas y accéder leur est d’autant plus insupportable que l’information n’a pas été détruite : elle existe, conservée dans les CECOS , mais elle leur est refusée.

C’est pourquoi, dans l’intérêt de l’enfant, le rapport propose de reconnaître l’existence des tiers donneurs en rapprochant le droit de la procréation assistée par don (AMP exogène) de celui de la filiation adoptive. Le recours au don serait autorité par décision judiciaire indiquant l’identité du ou des donneurs (comme pour l’adoption). L’acte de naissance mentionnerait le jugement autorisant le don, mettant fin au secret. Le jugement serait conservé dans le registre de l’état civil, et accessible à l’enfant, mettant fin à l’anonymat (comme pour l’adoption).

1.2 – UNE FACILITATION DES CONDITIONS D’ACCES A LA PARENTE PAR AMP

Certaines restrictions méritent aujourd’hui d’être revues. Le rapport propose :

– La suppression de l’interdiction du double don de gamètes.

Aujourd’hui, en cas de double infertilité, un couple peut avoir recours à un don d’embryon, mais l’embryon doit être pré-existant. La logique de cette mesure est utilitariste : le déstockage des embryons surnuméraires existants. Nombre de parents font pourtant connaître leur préférence pour le double don de gamètes : il leur est plus facile psychologiquement d’adopter un embryon conçu « pour eux », par double don, plutôt que de récupérer un embryon « abandonné » par un autre couple. L’intérêt de l’enfant va dans le même sens : il est certainement préférable pour un enfant de savoir qu’il a été conçu pour ceux qui ont formé le projet de devenir ses parents, plutôt que pour un autre couple dont il a « failli » être l’enfant, place finalement prise par un autre.

– La suppression de l’exigence pour les couples non-mariés de la preuve de deux ans de vie commune.

Le législateur voulait ainsi s’assurer de la stabilité du couple non-marié. Cette condition, par ailleurs facile à contourner, n’a plus lieu d’être. Bien des couples mariés divorcent dans les deux premières années du mariage. A l’inverse, le concubinage ou le Pacs représente dans bien des cas, aujourd’hui, un engagement moral aussi fort que le mariage.

– L’admission du transfert d’embryons post-mortem.

Il ne s’agit en aucun cas d’ouvrir le protocole de l’AMP à une veuve et de « prévoir » ainsi la naissance d’orphelins de père. Il s’agit uniquement de permettre à la mère de continuer seule le projet parental dont la réalisation était en cours (embryons déjà constitués) lors du décès du père. Le droit actuel apparaît en effet particulièrement cruel envers la femme : à la perte de son époux ou compagnon, il impose également la perte de l’enfant à naître.

En revanche, le rapport ne propose pas, pour la révision de 2010, d’ouvrir l’AMP aux couples homosexuels. Dans le cadre légal actuel, l’AMP est destiné à remédier à la stérilité des couples, et non au désir d’enfant. L’AMP relève de la logique médicale. Faire tomber la barrière thérapeutique déplacerait l’AMP dans des champs éthiques qui ne sont pas susceptibles de faire consensus en 2010.

1.3 – LA RECONNAISSANCE – LIMITEE ET ENCADREE – DE LA GESTATION POUR AUTRUI

C’est la proposition la plus polémique : l’extension de l’AMP pour y intégrer le don de gestation. La gestation pour autrui permet en effet de pallier certaines formes de stérilité féminine (pathologies utérines), aujourd’hui non-traitées.

Les réticences collectives autour de la GPA sont intenses. Elles dénoncent une technique de confort pour career women qui n’ont plus de temps à consacrer à la grossesse, ou pour stars qui veulent garder le ventre plat. Une commercialisation du corps humain, un nouvel asservissement des pauvres qui louent leur ventre pour l’enfantement des enfants des riches. Une aliénation du corps de la femme, dont l’utérus est instrumentalisé et ravalé au rang de couveuse. La négation de la grossesse et du lien fondamental créé entre la femme et l’enfant à naître qu’elle porte. Enfin, au plan moral, la violation de l’ordre naturel et la manipulation de la vie. Les dérives constatées aux Etats-Unis montrent que ces réticences sont légitimes.

Ce qui est proposé ici est une reconnaissance limitée et encadrée de la GPA. La GPA serait dédiée, comme toutes les techniques d’AMP en France, à un objet strictement médical, pour pallier la stérilité utérine. Elle bannirait la commercialisation : il n’y à là aucune fatalité, la plupart des pays étrangers où elle a été légalisée ne révèlent aucune dérive mercantile. Elle s’inscrirait dans un protocole médical sécurisant le bien-être psychologique de la mère porteuse. Les travaux des psychanalystes étrangers sur les mères porteuses montrent que, sous certaines conditions (avoir déjà eu un enfant, ne pas être aussi la mère génétique de l’enfant…), ces femmes peuvent être heureuses de leur grossesse : elles aident des couples en détresse, souvent des amis ou des parents, dont elles sont le dernier espoir, là où la médecine a échoué, et elles en tirent une forte valorisation personnelle. Le lien entre la mère porteuse et l’enfant est reconnu, avec la suppression de l’anonymat.

Le rapport propose aussi de reconnaître les GPA réalisées légalement à l’étranger. Le refus actuel menace gravement l’intérêt des enfants concernés.

1.4 – LA FACILITATION DES CONDITIONS D’ACCES A LA PARENTE PAR ADOPTION

Le rapport propose deux avancées :

– L’ouverture de l’adoption aux couples non-mariés.

L’adoption est la seconde modalité, avec l’AMP, permettant à un couple de mener à bien un projet parental par des voies autres que naturelles. Or les conditions d’accès y sont plus restrictives : l’adoption n’est autorisée qu’aux couples mariés, contrairement à l’AMP où elle est aussi ouverte aux concubins. Pour les mêmes raisons que l’exigence de deux ans de vie commune dans le cas de l’AMP, cette restriction n’a plus de sens dans notre société contemporaine. Le projet parental est, en soi, un gage de la stabilité du couple.

– L’ouverture de l’adoption aux couples homosexuels.

Un tel accès n’est pas proposé pour l’AMP, dont l’objectif est de remédier à la stérilité des couples. Mais l’adoption ne permet pas seulement à un couple infertile de fonder une famille ; elle permet aussi de donner une famille à un enfant qui n’en a pas. L’adoption par des couples homosexuels est conforme à l’évolution des mentalités et à la conception diversifiée de la famille dans notre société. La psychanalyse confirme qu’elle est dans l’intérêt de l’enfant : le fait que le couple soit composé de deux personnes du même sexe n’est pas un obstacle à son épanouissement dès lors que ce couple a accompli le travail psychique de ce que la psychanalyse appelle la parentalité.

Pour les auteurs, à l’inverse, la psychanalyse montre que l’enfant a besoin de deux parents afin de structurer au mieux son identité (« triangulation psychique »). Cette réalité tendrait à restreindre l’adoption aux seuls couples. Le rapport ne le propose pas. Car il ne s’agit pas là de préférer une famille biparentale à une famille monoparentale, mais d’offrir une famille à ceux qui n’en ont pas. L’adoption a d’ailleurs été ouverte après-guerre aux célibataires pour cette raison : les orphelins y étaient nombreux et l’objectif était de leur trouver une famille, fût-elle monoparentale.

2 – PROPOSITIONS A LONG-TERME : UNE VISION PROGRESSISTE, LE « DROIT DES COUPLES A FONDER UNE FAMILLE »

Avec Geneviève Delaisi, le rapport se place dans une démarche plus visionnaire, au-delà de l’exercice de révision prévu en 2010. Il milite pour l’émergence d’un droit nouveau : l’accès à la parenté, le « droit à fonder une famille ».

Ce droit est posé dans son principe à l’article 16 de la Déclaration universelle des droits de l’homme : « l’homme et la femme (…) ont le droit de se marier et de fonder une famille ». Mais son exercice est limité pour les couples stériles. Et il n’est pas reconnu pour les couples homosexuels.

Ce droit est et sera contesté : la société n’a pas à faire droit au « désir d’enfant ». On ne fait pas un enfant comme on achète un sac à main !

Pourtant, un tel droit nouveau fait sens. Il répond à une demande sociale qui, d’un point de vue anthropologique, est légitime. Les besoins humains fondamentaux, après la survie individuelle, passent par assurer une descendance. C’est pourquoi il n’est pas absurde que fonder une famille relève des droits de base de nos sociétés modernes.

Ce droit s’inscrit également dans l’intérêt de l’enfant. Il ne s’agit pas de donner libre cours à un désir superficiel et passager, mais de faire droit à un projet parental, une décision profonde et souvent murie de longue date. N’est-il pas dès lors dans l’intérêt de l’enfant de naître dans une famille aimante, une famille dont il est le projet ? C’est pourquoi, au nom de l’intérêt de l’enfant, ce droit ne répondrait pas à toutes les demandes sociales mais serait limité aux couples.

Le « droit à fonder une famille » permettrait un accès à la parenté aux couples qui ne peuvent pas avoir d’enfant par voie naturelle. D’abord pour cause de stérilité : c’est l’objet des réformes proposées pour 2010. Ensuite, à terme, pour cause d’orientation sexuelle.

Cela signifie, au-delà des réformes déjà proposées, l’accès à l’AMP pour les couples homosexuels. Notamment, la gestation pour autrui permettrait aux couples gays de devenir parents. L’AMP sortirait donc du strict remède à la stérilité, pour servir de support technique au projet parental de parents qui souhaitent conserver un lien corporel avec leur enfant. L’argument est que la médecine de la reproduction, et notamment l’AMP, ne guérit pas les couples infertiles. Pour ces couples aussi, il s’agit de répondre à un projet parental, de prendre en compte le besoin de « faire famille » de nos contemporains. Pourquoi, dès lors, le refuser aux couples homosexuels ?

On voit bien les objections éthiques majeures que ne manquera pas de susciter une telle vision. En particulier vis-à-vis du droit à créer un enfant de novo pour les hommes. Elle ne dérive en revanche en aucun cas ni vers la marchandisation du corps, ni vers une quelconque « médecine de confort » : seuls les couples ne pouvant pas procréer naturellement y auraient accès – ni les career women pressées, ni les femmes ménopausées, encore moins les célibataires qui voudraient « faire des enfants tous seuls ».

Au total, l’accès à la parenté serait garanti par deux voies :

– l’AMP : elle permettrait aux couples, stériles mais aussi homosexuels, de conserver un lien biologique avec leur enfant ;

– l’adoption : son accès serait ouvert à tous les couples, y compris homosexuels.

Vers un droit à fonder une famille ? De nombreux pays prennent cette direction. La France n’en est pas encore là. En prendra-t-elle le chemin en 2010 ?

Pour aller plus loin :

Irène Thery, sociologue, membre du groupe de travail de Terra Nova sur la bioéthique : « Des humains comme les autres, bioéthique, anonymat et genre du don » (éditions de l’Ecole des hautes études en sciences sociales).

Voir également:

Mères porteuses : extension du domaine de l’aliénation

Note Par Olivier Lyon-Caen, René Frydman et alii.

Terra Nova

22/11/2010

Note de réflexion en réaction au rapport de Terra Nova favorable à la légalisation de la gestation pour autrui

La gestation pour autrui (GPA) est un sujet difficile et passionnel. Dans la perspective du débat bioéthique qui doit s’ouvrir au Parlement, et dans l’opinion, Terra Nova a publié, au printemps, un rapport signé Geneviève Delaisi de Parseval et Valérie Sebag-Depadt, intitulé « Accès à la parenté : assistance médicale à la procréation et adoption ». Issu d’un groupe de travail réunissant une quinzaine de personnalités du monde bioéthique – psychanalystes, médecins, obstétriciens, anthropologues, historiens, juristes… -, le rapport se prononçait pour l’ouverture, progressive et régulée, de la GPA. Le rapport préparatoire du Parti socialiste sur la bioéthique, coordonnée par Najat Belkacem et Bertrand Monthubert, va dans le même sens. Cette proposition, rejetée à droite, fait polémique à gauche. De nombreuses personnalités progressistes, y compris au sein du conseil scientifique de Terra Nova, rejettent toute légalisation de la GPA. Le PS doit prendre position lors d’un bureau national mardi 30 novembre. Pour permettre à chacun de se faire une opinion raisonnée, et en conformité avec notre vocation de plateforme de tous les progressistes, nous avons décidé de mettre en scène le débat des progressistes et de donner la parole aux pro- et aux anti-GPA. Cette note de réflexion détaille les arguments des opposants à la légalisation de la GPA. Portée par les professeurs René Frydman (gynécologue) et Olivier Lyon-Caen (neurologue), elle est signée par une trentaine de grandes personnalités politiques, intellectuelles et économiques, au premier rang desquelles deux anciens Premiers ministres, Lionel Jospin et Michel Rocard.

Tous les signataires : Laure Adler, Sylviane Agacinski, Jean-Marc Ayrault, Danièle Bousquet, Laurent Bouvet, Nicole Bricq, Alain Christnacht, Alain Claeys, Dominique de Combles de Nayves, Caroline De Haas, Laurence Dumont, Caroline Eliacheff, René Frydman, Roger Godino, Elisabeth Guigou, Gisèle Halimi, Benoit Hamon, Lionel Jospin, Danièle Jourdain-Menninger, Hakim El Karoui, Bruno Laforestrie, Olivier Lyon-Caen, Bertrand Mabille, Philippe Mauguin, Nina Mitz, Jean Peyrelevade, Michel Rocard, Maurice Ronai, Michèle Sabban, Florence Schmidt-Pariset, Catherine Tasca, Serge Telle, Jean-Philippe Thiellay, Jean-Noël Tronc, François Véron, François Villeroy de Galhau.

Plusieurs initiatives ont vu le jour, à gauche, en faveur d’une légalisation de la pratique des mères porteuses (Gestation Pour Autrui), associée à l’idée d’une vision « progressiste » de la parentalité.

Le recours aux mères porteuses est, en réalité, absolument contraire à tout engagement de nature « progressiste ». Tandis que les partisans de la GPA soutiennent que la pratique des mères porteuses, là où elle est légale, se déroule dans l’ensemble de manière positive, une étude concrète de ces pratiques aboutit à une conclusion inverse, à travers un quadruple constat :

– Loin de régler des problèmes, la légalisation des mères porteuses est un piège juridique qui entraîne une multiplication de conflits souvent dramatiques,

– La marchandisation du corps féminin est la conséquence concrète et quasi-universelle de cette légalisation. Elle conduit ainsi à une nouvelle exploitation, radicale, des femmes pauvres,

– Les conséquences psychologiques de cette pratique sont largement sous-estimées, et peuvent être graves,

– Les mères porteuses, loin d’être un progrès, sont une cause régressive et un mauvais combat pour la gauche, la plus récente et peut-être la plus choquante des extensions du domaine contemporain de l’aliénation.

Extraits de la note

A l’approche de la révision de la loi bioéthique, plusieurs initiatives ont été prises ces derniers mois en faveur d’une légalisation des mères porteuses, ou gestation pour autrui (GPA), en France. Ainsi, deux propositions de loi allant dans ce sens ont été déposées en des termes identiques au Sénat le 27 janvier 2010. En février 2010, un rapport de la fondation Terra Nova, rédigé par un groupe de travail sur la bioéthique, s’est prononcée en faveur de cette légalisation.

Pourtant, au sein même de la fondation Terra Nova, une partie des membres du conseil d’administration et du conseil d’orientation scientifique s’est au contraire exprimée fermement contre la légalisation de cette pratique en France.

La présente note résulte des échanges d’un groupe de réflexion associant des personnes de formation diverse, réunies dans une hostilité commune à l’idée d’une telle légalisation. Elle a pour but d’exposer les arguments des adversaires de cette légalisation et souligne combien le recours aux mères porteuses est absolument contraire à tout engagement de nature « progressiste ».

Cette hostilité résolue se fonde d’abord sur une conviction : le recours aux mères porteuses participe d’une logique profondément réactionnaire pour les droits des femmes, en ce qu’elle implique une instrumentalisation du corps féminin.

Loin de s’inscrire dans la logique d’une « parentalité progressiste », selon la formule de ses partisans, le recours aux mères porteuses induit une vision régressive de la parentalité, par la supériorité du lien génétique qu’il pose inévitablement sur les autres modes de filiation, et en particulier sur l’adoption.

Partout où elle a été légalisée dans le monde, la pratique des mères porteuses se traduit concrètement par une nouvelle exploitation, radicale, au sens où il s’agit de la prise de contrôle sur la vie d’une femme pendant neuf mois, et généralement d’un rapport inégalitaire et d’aliénation, entre commanditaires aisés et mères porteuses défavorisées souvent recrutées par des sociétés aux pratiques marchandes plus ou moins attentatoires à la dignité humaine.

Sa légalisation ouvrirait la voie à d’autres remises en cause : en donnant pouvoir à autrui sur la grossesse d’une femme, elle pourrait menacer le droit à l’avortement ; en reconnaissant le droit par contrat d’aliéner son corps à autrui, elle faciliterait l’émergence d’un cadre légal que ne manqueraient pas d’utiliser les promoteurs de la prostitution.

Au terme de nos travaux, fondés sur une étude concrète de la réalité des mères porteuses dans le monde, nous arrivons à cette conclusion simple qu’il n’y a pas d’entre-deux possible. L’idée d’un encadrement de la pratique par sa légalisation est une chimère.

La pratique, qui existe dans de nombreux pays, depuis de nombreuses années, conduit partout aux mêmes conséquences. Loin de régler les cas difficiles, la légalisation des mères porteuses provoquerait un recul de l’état de droit en France et provoquerait des conflits douloureux entre commanditaires et mères porteuses, conflits dont les premières victimes seraient les enfants.

La détresse des parents qui souhaitent, mais ne peuvent, avoir des enfants doit être entendue. La réponse passe par un discours responsable qui rappelle qu’il n’existe pas de « droit à l’enfant », mais aussi par une amélioration des conditions de l’adoption, notamment internationale, pour laquelle la France peut agir.

Le désir des personnes homosexuelles qui souhaitent accéder, elles-aussi, en toute transparence, à la parentalité, doit être pris en compte, même si la parenté homosexuelle est un débat que la présente note ne tranche pas. En outre, la réalisation de ce désir par l’adoption rencontrerait des limites, en particulier du fait de l’interdiction à l’adoption par les célibataires dans de nombreux pays.

Quant aux personnes qui font appel, aujourd’hui, aux solutions existant hors de France pour recourir à des mères porteuses, elles se placent en dehors de la loi et elles se font les complices de pratiques qui appellent la réprobation, non la reconnaissance.

La légalisation en France des mères porteuses n’arrêterait en rien les dégâts constatés à l’étranger. Elle nourrirait au contraire ce commerce du corps féminin qu’il faut combattre avec résolution, en particulier dans ses conséquences scandaleuses pour les femmes les plus défavorisées, celles des pays en voie de développement contraintes à cette nouvelle forme d’exploitation.

Demain, d’autres combats vont devoir être menés pour la cause des femmes et la défense des acquis progressistes. La disparition du servage et l’abolition de la domesticité au XVIIIème siècle, l’abolition définitive de l’esclavage au XIXème siècle, la fin de l’infériorité juridique de la femme au XXème siècle sont autant d’étapes essentielles dans la marche vers le progrès de la société française. L’inaliénabilité de la personne humaine doit être consacrée au XXIème siècle.

Espérons que notre pays saura rester ferme dans son refus de la régression catastrophique que constituerait la légalisation des mères porteuses, mais aussi que nous trouverons le chemin d’un combat réellement progressiste, celui qui verrait la France s’engager dans une action internationale pour l’abolition de cette pratique rétrograde.

1 – LES PROPOSITIONS DES PARTISANS FRANÇAIS D’UNE LEGALISATION DES MERES PORTEUSES

Rappel : retrouvez les arguments détaillés en faveur de la GPA dans le rapport de Terra Nova « Accès à la parenté : assistance médicale à la procréation et adoption » (Geneviève Delaisi et Valérie Sebag) et sa synthèse.

2 – LA LEGALISATION DES MERES PORTEUSES, UN PIEGE JURIDIQUE

2.1 – LE CADRE LEGAL ACTUEL DE LA GESTATION POUR AUTRUI

[…] En 1994, une loi (loi du 29/071994) énonce les grands principes qui confirment le principe législatif d’interdiction du recours aux mères porteuses, que la loi de 2004 n’a pas remis en cause :

– le corps humain, ses éléments et ses produits ne peuvent faire l’objet d’un droit patrimonial (article 16-1 du code civil) ;

– les conventions ayant pour effet de conférer une valeur patrimoniale au corps humain, à ses éléments ou à ses produits sont nulles (article 16-5 code civil) ;

– toute convention portant sur la procréation ou la gestation pour le compte d’autrui est nulle (article 16-7 code civil) ;

[…] Depuis, la question des mères porteuses est régulièrement l’objet de débats en France. Plusieurs institutions se sont prononcées contre toute légalisation, en particulier l’Office Parlementaire d’Evaluation des Choix Scientifiques et Technologiques (OPECST) du Parlement, en novembre 2008, du Conseil d’Etat, en mai 2009, de l’Agence de la biomédecine en septembre 2009, renforcés par l’avis négatif du Comité consultatif national d’éthique du 6 mai 2010.

[…] Le projet de loi relatif à la bioéthique, présenté en Conseil des ministres le 20 octobre 2010, n’aborde pas la question de la gestation pour autrui, dont l’interdiction reste donc, pour l’instant, la règle en France.

Dans les autres pays, la situation légale et pratique de la gestation pour autrui est très contrastée. En Europe, certains pays admettent la gestation pour autrui, comme la Belgique, le Royaume-Uni, l’Ukraine, la Russie ou la Grèce. A l’inverse la Suisse, l’Autriche, l’Espagne, l’Italie et l’Allemagne interdisent les mères porteuses. Aux Etats-Unis, la situation varie selon les Etats . Les mères porteuses sont également admises en Argentine, en Iran, en Israël ou au Brésil, par exemple. Au Japon, l’organisme national Science Council a proposé, fin 2008, une interdiction totale de la pratique.

Dans la plupart des cas, les législations autorisant les mères porteuses sont récentes et remontent, pour l’essentiel, aux années quatre-vingt-dix, d’où l’argument de ses partisans en France d’une tendance inéluctable et nécessaire dans laquelle la France devrait s’inscrire.

La mise en œuvre des mères porteuses donne partout lieu à une rémunération, « habillée » dans certains pays, comme au Royaume-Uni, sous le terme pudique de « compensation » (compensation). Les motivations des commanditaires ont également fait l’objet de nombreuses études. Les deux cas les plus fréquents, quel que soit le pays étudié, sont les couples stériles et les homosexuels, en couple ou célibataires.

[…] Dans les agences de mères porteuses, les formules les plus coûteuses, qui peuvent dépasser 100 000 $ aux Etats-Unis, offrent un niveau de « service » impressionnant : contrôle total sur la mère, en particulier sanitaire, tout au long de la grossesse et possibilité de « réversion » (notamment contrat garantissant l’avortement de la mère porteuse au cas où le commanditaire change d’avis). La logique commerciale est portée à son comble : à condition d’en avoir les moyens, il est possible d’éviter pratiquement toute démarche pour se voir « livrer » un bébé.

2.2 – LA LEGALISATION DES MERES PORTEUSES PROVOQUE UNE MULTITUDE DE CONFLITS DE DROITS AUX CONSEQUENCES SOUVENT DRAMATIQUES

[…] On peut regrouper les principaux types de conflits en trois cas de figure :

– La mère porteuse change d’avis et souhaite conserver l’enfant ou au contraire veut avorter.

– Les parents commanditaires changent d’avis et ne veulent plus de l’enfant.

– Les commanditaires et la mère porteuse entrent en conflit sur les conditions matérielles d’exécution du contrat.

[…] Ainsi, sous prétexte « d’avancée juridique », on aboutit à la création d’un état de droit générateur d’un désordre juridique, et de conflits entre personnes particulièrement complexes et traumatisants.

2.3 – FAUT-IL VALIDER JURIDIQUEMENT LE FAIT ACCOMPLI ?

[…] Parmi la diversité des raisonnements en faveur de la légalisation des mères porteuses, on entend aussi celui de personnes qui, tout en exprimant leur malaise, voire leur rejet des mères porteuses, considèrent qu’une validation juridique est préférable au maintien de la précarité juridique dans laquelle se trouvent les familles ayant eu recours aux mères porteuses. C’est exactement le raisonnement tenu lorsqu’il est demandé de régulariser des pratiques illégales en France mais légales dans d’autres pays, comme la polygamie, au motif de la situation effectivement douloureuses des secondes ou des troisièmes épouses.

Le droit n’a pas non plus à suivre toutes les « demandes sociales » ou toutes les évolutions de la société, ni surtout à s’adapter nécessairement au fait accompli imposé par quelques personnes, quelles que soient les difficultés dans lesquels ces couples se sont placés en pleine connaissance de cause.

2.4 – UNE RESPONSABILITE INTERNATIONALE DE LA FRANCE

[…] Le fait de légaliser les mères porteuses en France :

– n’éviterait pas le recours aux mères porteuses « marchandes », par des commanditaires qui en voudront toujours plus, en particulier attirés par le « marketing » des sociétés commercialisant ces « services » hors de nos frontières, comme l’a montré l’exemple d’Israël.

– n’empêcherait pas la publicité en France, via l’internet, des filières commerciales les moins encadrées.

– augmenterait au contraire le recours aux solutions étrangères, en légitimant moralement cette pratique en France. Tant que la pratique en reste illégale, beaucoup des personnes qui pourraient être tentées par cette solution en sont dissuadées par l’interdiction légale, et renoncent à avoir recours à la démarche, hasardeuse et coûteuse, d’une mère porteuse à l’étranger.

– renforcerait l’essor international de cette pratique, par le rôle d’exemple indiscutable que notre pays a dans le monde en matière juridique, et dans le domaine de la bioéthique.

2.5 – LE STATUT JURIDIQUE DES ENFANTS NES DE MERE PORTEUSE

[…] En pratique, parler, comme on l’entend souvent, de « mise en marge de notre société » pour les enfants nés à l’étranger de mère porteuse ne correspond pas à la réalité : l’absence de transcription de l’acte d’état civil étranger ne fait pas obstacle à ce que cet état civil étranger soit utilisé par les parents dans la vie courante, par exemple pour l’école, la santé ou dans les rapports avec des administrations. L’article 47 du code civil reconnaît en effet la valeur de preuve de l’acte d’état civil régulièrement dressé à l’étranger.

2.6 – PRIMAUTE DU GENETIQUE ET DROIT A L’ENFANT

[…] La sacralisation du lien génétique qu’exprime la demande de mères porteuses nous paraît doublement régressive : d’une part, parce qu’elle pose de fait une hiérarchie des modes de parenté au détriment des enfants adoptés et de leurs parents, injuste et dangereuse. D’autre part, parce qu’elle relève d’une vision génétique de la filiation aux perspectives inquiétantes. Le temps n’est pas si loin où l’obsession génétique était au centre des questions d’identité et de famille.

Le principe doit être posé nettement : il n’y a pas de « droit absolu à l’enfant ». La démocratie n’est pas faite seulement de l’équilibre des libertés, selon la formule bien connue selon laquelle la liberté des uns s’arrête où commence celle des autres. Elle est aussi déterminée par l’équilibre entre des droits, qui peuvent entrer en opposition.

Le droit d’avoir des enfants ne peut l’emporter sur d’autres droits et obligations, dont la supériorité doit être posée : droit à la dignité de la personne humaine ; obligation de la société de protéger les droits des individus, même contre eux-mêmes, surtout les plus faibles.

2.7 – UNE NECESSAIRE EVOLUTION DES REGLES EN MATIERE D’ADOPTION

[…] Le nombre de projets supposés de mères porteuses en France est dérisoire, rapporté aux 10 000 demandes d’adoption déposées en France chaque année.

[…] C’est donc la procédure de l’adoption en France qu’il conviendrait d’améliorer, notamment par la simplification des procédures (il faut en moyenne neuf mois pour avoir un agrément).

3 – LE MARCHE DES MERES PORTEUSES, NOUVELLE FRONTIERE DE L’EXPLOITATION ?

[…] La pratique observée dans tous les pays où elle est autorisée entraîne de graves dégâts, et, très souvent, un rapport d’exploitation entre commanditaires et mère porteuse.

[…] L’exploitation que ces conventions entraîne s’illustre à la fois au plan national, puisque les mères porteuses sont en majorité issues des classes défavorisées, et entre pays développés et pays en développement, du fait du trafic international de plus en plus organisé auquel le marché des mères porteuses donne lieu.

[…] Ainsi, dans une étude de 1988, l’U.S. Office of Technology Assessment a montré que la plupart des couples commanditaires appartiennent aux catégories favorisées, à niveau d’éducation élevé, avec un revenu supérieur à 50 000 $. A l’inverse, « la plupart des mères porteuses se situent autour du revenu minimum. Seules 4% des mères porteuses sont diplômées et plus de 40% d’entre elles sont sans emploi et/ou dependent des aides publiques ».

3.1 – L’EXPLOITATION DES FEMMES PAUVRES DU SUD PAR LE NORD

Mais c’est dans leur dimension d’exploitation entre le Nord et le Sud que les dégâts auxquels aboutit la pratique des mères porteuses sont les plus évidents : le marché des mères porteuses est l’une des illustrations les plus récentes, et les plus violentes, de l’exploitation des populations fragilisées des pays en développement par les habitants des pays développés et, plus précisément, par les « habitants riches » des pays développés, compte-tenu du coût élevé de ces démarches.

[…]Le cas de l’Inde est particulièrement parlant, puisque la pratique des mères porteuses s’y développe très rapidement, à la fois par une exploitation des femmes pauvres par les femmes riches de l’Inde et par des couples venus des pays développés, en particulier la Corée, le Japon et le Royaume-Uni.

[…] Ainsi, la pratique des mères porteuses conduit à l’exploitation directe des plus pauvres du Sud par les plus riches du Nord : peu de cause pourraient sembler plus claires aux progressistes, et c’est pourtant au nom d’une vision « progressiste » que beaucoup souhaitent que la France rejoigne un mouvement international encore tout à fait résistible.

4 – DES CONSEQUENCES PSYCHOLOGIQUES LARGEMENT SOUS-ESTIMEES

[…] Le fait que la relation entre parents commanditaires et mère porteuse passe forcément par une relation contractuelle, sans parler de l’échange financier, fait naître chez l’enfant l’idée qu’il est aussi un objet, le résultat d’une transaction marchande. De fait, le contrat assimile l’enfant à naître à une chose, qui doit être fournie par la mère porteuse aux parents commanditaires.

[…] Mais le dommage psychologique ne concerne pas que l’enfant issu des mères porteuses. Il porte aussi sur la mère porteuse elle-même. Or, la tendance permanente des partisans de la gestation pour autrui à l’euphémisation, conduirait, si on n’y prenait garde, à faire oublier que pour la mère porteuse, il s’agit d’une grossesse comme un autre.

5 – LES MERES PORTEUSES, UNE CAUSE REGRESSIVE ET UN MAUVAIS COMBAT POUR LA GAUCHE

5.1 – UNE ALIENATION NOUVELLE

La pratique des mères porteuses renvoie fondamentalement à la notion d’aliénation, au sens de la transformation des capacités intrinsèques à un individu particulier en « objets ». Ici, l’objet est la fonction reproductive. La mère porteuse met son utérus à la disposition d’autrui. Elle ne vit plus pour elle-même mais pour un commanditaire, le temps de faire un bébé. Etendre la logique marchande à la fonction reproductive c’est franchir une étape supplémentaire dans le sens de l’aliénation de l’être humain.

[…] L’aliénation suprême est celle de son propre corps : c’est ce à quoi tend la pratique des mères porteuses. Il est étrange de voir des gens de gauche, si critiques à l’égard de l’emprise du marché dans tous les domaines (santé, culture, etc) se montrer aussi indifférents au marché du corps.

5.2 – LEGALISATION DES MERES PORTEUSES ET DE LA PROSTITUTION, UN LIEN EVIDENT

[…] Les principes posés aujourd’hui dans le droit français qui font obstacle à la pratique des mères porteuses sont aussi un obstacle fondamental à la banalisation de la prostitution.

5.3 – LE FUTUR

[…] Les avancées rapides de la science en matière de biotechnologies exigent de se poser déjà la question de la « suite » et permettent d’imaginer un futur proche où les techniques de greffe d’utérus, voire à plus long terme, d’ectogénèse (les technologies extra-corporelles de gestation) ouvriront de nouvelles perspectives.


Election américaine 2012: Attention, une différence culturelle peut en cacher une autre! (Obama/Romney: It’s the culture, stupid!)

17 août, 2012
Nous avons constaté que le sport était la religion moderne du monde occidental. Nous savions que les publics anglais et américain assis devant leur poste de télévision ne regarderaient pas un programme exposant le sort des Palestiniens s’il y avait une manifestation sportive sur une autre chaîne. Nous avons donc décidé de nous servir des Jeux olympiques, cérémonie la plus sacrée de cette religion, pour obliger le monde à faire attention à nous. Nous avons offert des sacrifices humains à vos dieux du sport et de la télévision et ils ont répondu à nos prières. Terroriste palestinien (Jeux olympiques de Munich, 1972)
Nous disons [à nos ennemis] : vous aimez la vie autant que les musulmans aiment la mort et le martyre. Il y a une grande différence entre celui qui aime l’au-delà et celui qui n’aime que ce monde-ci. Le musulman aime la mort et recherche le martyre. Cheikh Ikrima Sabri (mufti de Jérusalem et de la Palestine, 25.05.01)
Nous avons découvert comment frapper les Juifs où ils sont les plus vulnérables. Les Juifs aiment la vie, c’est donc ce que nous allons leur prendre. Nous allons gagner, parce qu’ils aiment la vie et nous aimons la mort. Nasrallah (chef du Hezbollah)
Les Israéliens ne savent pas que le peuple palestinien a progressé dans ses recherches sur la mort. Il a développé une industrie de la mort qu’affectionnent toutes nos femmes, tous nos enfants, tous nos vieillards et tous nos combattants. Ainsi, nous avons formé un bouclier humain grâce aux femmes et aux enfants pour dire à l’ennemi sioniste que nous tenons à la mort autant qu’il tient à la vie. Fathi Hammad (responsable du Hamas, février 2008)
Oh, ils font toujours ça. C’est une question de culture. Enderlin
Dans le monde musulman d’aujourd’hui, peut-être certains s’interrogent sur l’attitude de la France à l’égard de l’islam, probablement à cause de l’attitude de certains de nos prédécesseurs immédiats. Eh bien je veux vous dire clairement que la page est tournée. Laurent Fabius, ministre des Affaires étrangères, devant les 57 ambassadeurs de l’OCI (organisation de la coopération islamique, 23.07.12)
C’est ma dernière élection. Après mon élection, j’aurai plus de flexibilité. Obama (à Medvedev, 27.03.12)
 La Russie est notre ennemi géopolitique numéro un, dans la mesure où elle soutient les pires acteurs dans le monde, comme l’Iran ou la Syrie. C’est très troublant, très inquiétant de voir ce président chercher davantage de flexibilité, et qu’il n’ait pas à rendre des comptes aux Américains pour ses relations avec la Russie. Mitt Romney
C’est une expérience profondément émouvante d’être à Jérusalem, la capitale d’Israël. Nos deux nations sont séparées par plus de 5 000 miles. Mais pour un Américain à l’étranger, il n’est pas possible de ressentir un plus grande proximité avec les idéaux et les convictions de son propre pays qu’ici, en Israël. Nous faisons partie de la grande fraternité des démocraties. Nous parlons la même langue de liberté et de justice, et nous incarnons le droit de toute personne à vivre en paix. Nous servons la même cause et provoquons les mêmes haines chez les mêmes ennemis de la civilisation. C’est ma ferme conviction que la sécurité d’Israël est un intérêt vital de la sécurité nationale des États-Unis. Et notre alliance est une alliance fondée non seulement sur des intérêts communs, mais aussi sur des valeurs partagées. (…) Quand on vient ici en Israël et qu’on voit que le PIB par habitant est d’environ 21.000 dollars, alors qu’il est de l’ordre de 10.000 dollars tout juste de l’autre côté dans les secteurs gérés par l’Autorité palestinienne, on constate une différence énorme et dramatique de vitalité économique. (…) C’est la culture qui fait toute la différence. Et lorsque je regarde cette ville (Jérusalem) et tout ce que le peuple de cette nation (Israël) a accompli, je reconnais pour le moins la puissance de la culture et de quelques autres choses. Mitt Romney
At the risk of stating the obvious, this is overwrought. The matter at hand — mostly missed amid the political recriminations — is Russo-American disagreement over missile defense. Russia is uneasy about U.S. emplacements in Europe, especially in Poland, that would be part of a system to shoot down incoming missiles. Even if Obama is conceding a lot of ground, it’s not some secret, unrevealed shift. Indeed, as far back as September 2009, hawks were complaining bitterly after his administration drastically retrenched on the missile-defense system. On foreign affairs, Obama actually has a strong record of doing what he says he’ll do. During the 2008 primary, Hillary Clinton slammed him for his pledge to open direct negotiations with Iran. When he took office, he executed the plan — with Clinton has his secretary of state. The jury’s still out on how that worked. He also pledged to take unilateral action against Al Qaeda leaders in Pakistan: « If we have actionable intelligence about high-value terrorist targets and President Musharraf won’t act, we will. » Both Clinton and John McCain assailed that comment as hopelessly naive and ill-advised, but it was just such a strike that killed Osama bin Laden, strongly vindicating the strategy. Anyway, this is how diplomacy works. Matters are discussed behind closed doors, and timing is carefully calibrated; leaders have competing constituencies to serve and a limited amount of political capital that has to be budgeted. In this case, Obama faces a divided Congress that’s deadlocked over even the most pressing domestic matters, like passing a budget or reauthorizing transportation funding. To imagine that any meaningful action is going to take place before the election is folly (the present controversy proves the point). After the election, pressure will be off the president and lawmakers alike. In fact, the lame duck session and the early months after the inauguration are the only time we’re likely to see much movement before deadlock returns. And foreign policy is distinctly different from domestic policy. As James Fallows pointed out in his cover story on Barack Obama, foreign affairs is one area where the commander in chief has broad latitude. No need for Priebus to worry: Obama couldn’t make domestic policy by fiat in the same way if he got elected to four terms in office. Of course, that’s the crapshoot. Obama’s greatest sin here appears to be cockiness about his reelection prospects. David A. Graham
Les propos de Romney sont racistes. Il a beaucoup à apprendre, il ne connaît pas la région, sa culture et son histoire. Il est clair qu’il ignore que l’économie palestinienne ne peut pas décoller et atteindre le niveau souhaité tant que l’occupation (israélienne) continue. Saeb Erakat (négociateur palestinien)
Si le président Obama n’a pas encore fait quoi que ce soit envers Israël qui le situerait dans la lignée de Carter, le risque est néanmoins possible en cas de second mandat. Surtout si l’on a en tête son action passée. Sa frilosité personnelle à l’égard du Premier ministre israélien ; la chaleur sans précédent manifestée envers une Turquie anti-Israël ; les efforts sans précédent pour mettre de la distance diplomatique entre les Etats-Unis et Israël ; et, plus récemment, une campagne, toujours sans précédent, de fuites de renseignements militaire conçus pour garder la main dans le bras de fer qui oppose Israël à l’Iran. Comme quoi, le président Obama ne semble se préoccuper du sort d’Israël que lorsqu’il se sent en difficulté politique, lorsque ses efforts de collecte de fonds sont à la traîne, ou quand il a un grand discours à vendre à l’Aipac. Dernier exemple en date, la semaine dernière, Jay Carney, le porte-parole de la Maison Blanche, ne pouvait se résoudre à nommer la capitale d’Israël lorsqu’on lui a demandé lors d’un briefing. Pourquoi? Beaucoup de théories tentant d’expliquer cela sont centrées sur les amitiés passées de M. Obama avec le professeur Rashid Khalidi, le révérend Jeremiah Wright ou le rabbin Arnold Wolf, et les derniers boutefeux de l’extrême gauche juive. J’ai une théorie plus simple: les positions du président s’inscrivent plus largement dans le débat droite-gauche sur la nature de la réussite. Lorsque des détracteurs parlent au sujet d’Israël, ils ont tendance à penser que ses réussites sont en grande partie mal acquises : la terre de quelqu’un d’autre ; l’argent de quelqu’un d’autre ; les droits de quelqu’un d’autre. Mais aussi l’idée qu’Israël obtient une part inéquitable de l’aide étrangère des États-Unis, et qu’il prend une part inéquitable du territoire des Palestiniens. C’est aussi le point de vue que, en tant que partie présumée la plus forte dans ses relations avec les Palestiniens, Israël a le fardeau de faire des concessions tout en assumant tous les risques pour la paix. Les Palestiniens n’étant tenus de respecter aucune obligation morale réciproque. En revanche, lorsque des admirateurs d’Israël visitent le pays, ils sont généralement émerveillés par tout ce que ce pays a planté, construit, inventé, réinventé, restauré, sauvé. Les amis d’Israël pensent que le pays a gagné son succès à la dure, et qu’il mérite d’en récolter les fruits. C’est ainsi que Mitt Romney affirmait ce dimanche: « vous exportez de la technologie, et non pas la tyrannie ou le terrorisme …. Ce que vous avez construit ici, avec vos propres mains, est un hommage au peuple d’Israël ». Ce qui anime l’un des côtés de ce fossé est un sentiment d’admiration. Ce qui anime l’autre côté est un sentiment d’envie. M. (…) M. Obama semble sincère quand il parle de son admiration pour les kibboutzim israéliens, ou de son indignation face à négation de l’Holocauste, ou de sa solidarité avec les victimes israéliennes du terrorisme. Et il semble bien plus sincère encore dans son désir de voir Israël retourner à ses frontières de 1967. Tout cela équivaut à une forme de nostalgie pour l’Israël qui était autrefois l’opprimé-courageux, le digne représentant de l’Internationale socialiste. Tout ce qu’Israel n’est plus. L’attitude de M. Romney à l’égard d’Israël semble provenir d’un fond différent. Il admire le pays aussi bien pour où il va que pour d’où il vient. Et il n’est pas prêt à faire de l’incapacité palestinienne un laissez-passer automatique. Dans son esprit, le succès israélien est mérité, de même que l’ échec palestinien. M. Romney a une histoire d’homme politique éminemment pragmatique, et les vues qu’il a offert à Israël ont, jusqu’à présent, été politiquement sans risque. Comment agira-t-il en tant que président? Qui sait. Cela étant on sentait dans le discours de M. Romney au sujet des qualités de Jérusalem, de la conviction et de la sincérité, deux de ses traits de caractère les plus connus. Bret Stephens

Attention: une différence culturelle peut en cacher une autre!

A l’heure où, preuve vivante et ultime de l’égalité des noirs, le président-candidat Obama est sur le point de se voir attribuer quatre nouvelles années pour démontrer à la face du monde qu’un président noir peut non seulement être aussi mauvais qu’un blanc mais faire un deuxième mandat encore plus calamiteux que le premier …

Et que pendant qu’entre le prétendu  « Printemps arabe » qui a fait largement long feu et l’inextricable imbroglio syrien, le Proche-orient menace de rebasculer dans le chaos sectaire qui a mis pendant des décennies le Liban à feu et à sang, le maitre du surplace et du double jeu de la Maison Blanche vient de s’acheter le plus cyniquement du monde (on n’est jamais trop sûr)  le vote hispanique en lançant une campagne d’amnistie massive des immigrés clandestins pouvant déboucher sur la régularisation de près de 2 millions (sur un total de 11, 5 millions) de sans papiers …

Comment, avec l’éditorialiste du WSJ Bret Stephens (merci sil pour la traduction partielle) ne pas voir la plus que jamais évidente « différence de culture » …

Entre un nostalgique du socialisme d’un autre temps comme l’actuel locataire de la Maison Blanche …

Et, comme l’a encore démontré son éloquent discours de Jérusalem,  un homme de l’avenir tel que Mitt Romney?

Mitt Versus Barack sur Israël : « Obama est nostalgique du passé socialiste de l’Etat juif. Romney admire son avenir capitaliste. »

 Bret Stephens

The WSJ

July 30, 2012

Mitt Romney a rendu furieux les Palestiniens lors de sa visite en Israël le week-end dernier en appelant Jérusalem la « capitale d’Israël. » Il a ensuite ajouté l’insulte à l’injure en notant-dans le contexte d’une discussion sur la «culture»- la «différence spectaculaire en matière de vitalité économique » entre Israéliens et Palestiniens. Une remarque qu’un responsable palestinien a qualifié de «raciste».

Puis de poursuivre en expliquant que : nous vivons à une époque où être pro-israélien est devenu un critère essentiel d’habillage présidentiel pour un candidat, et ce à juste titre. George W. Bush avait réussi ce test lors d’un vol en hélicoptère au-dessus d’Israël avec Ariel Sharon en 1999. Barack Obama avait tenté de faire la même chose quand il avait rendu hommage à la ville assiégée israélienne de Sderot en 2008. En revanche, Jimmy Carter pensait et pense qu’Israël est un Etat d’apartheid. Alors certes, être anti-Israël ne fait pas de vous forcément un antisémite. Cependant cela est susceptible de vous situer entre le crétin et une manivelle.

Alors si le président Obama n’a pas encore fait quoi que ce soit envers Israël qui le situerait dans la lignée de Carter, le risque est néanmoins possible en cas de second mandat. Surtout si l’on a en tête son action passée. Sa frilosité personnelle à l’égard du Premier ministre israélien ; la chaleur sans précédent manifestée envers une Turquie anti-Israël ; les efforts sans précédent pour mettre de la distance diplomatique entre les Etats-Unis et Israël ; et, plus récemment, une campagne, toujours sans précédent, de fuites de renseignements militaire conçus pour garder la main dans le bras de fer qui oppose Israël à l’Iran. Comme quoi, le président Obama ne semble se préoccuper du sort d’Israël que lorsqu’il se sent en difficulté politique, lorsque ses efforts de collecte de fonds sont à la traîne, ou quand il a un grand discours à vendre à l’Aipac. Dernier exemple en date, la semaine dernière, Jay Carney, le porte-parole de la Maison Blanche, ne pouvait se résoudre à nommer la capitale d’Israël lorsqu’on lui a demandé lors d’un briefing. Pourquoi?

Beaucoup de théories tentant d’expliquer cela sont centrées sur les amitiés passées de M. Obama avec le professeur Rashid Khalidi, le révérend Jeremiah Wright ou le rabbin Arnold Wolf, et les derniers boutefeux de l’extrême gauche juive. J’ai une théorie plus simple: les positions du président s’inscrivent plus largement dans le débat droite-gauche sur la nature de la réussite.

Lorsque des détracteurs parlent au sujet d’Israël, ils ont tendance à penser que ses réussites sont en grande partie mal acquises : la terre de quelqu’un d’autre ; l’argent de quelqu’un d’autre ; les droits de quelqu’un d’autre. Mais aussi l’idée qu’Israël obtient une part inéquitable de l’aide étrangère des États-Unis, et qu’il prend une part inéquitable du territoire des Palestiniens. C’est aussi le point de vue que, en tant que partie présumée la plus forte dans ses relations avec les Palestiniens, Israël a le fardeau de faire des concessions tout en assumant tous les risques pour la paix. Les Palestiniens n’étant tenus de respecter aucune obligation morale réciproque.

En revanche, lorsque des admirateurs d’Israël visitent le pays, ils sont généralement émerveillés par tout ce que ce pays a planté, construit, inventé, réinventé, restauré, sauvé. Les amis d’Israël pensent que le pays a gagné son succès à la dure, et qu’il mérite d’en récolter les fruits. C’est ainsi que Mitt Romney affirmait ce dimanche: « vous exportez de la technologie, et non pas la tyrannie ou le terrorisme …. Ce que vous avez construit ici, avec vos propres mains, est un hommage au peuple d’Israël »

Ce qui anime l’un des côtés de ce fossé est un sentiment d’admiration. Ce qui anime l’autre côté est un sentiment d’envie. M. Obama aurait-il pu dire la même chose que Mitt Romney ? Peut-être. Cependant vous ne pouvez pas vous empêcher de penser que le fond de sa pensée aurait été dominée par les mots: «vous n’avez pas construit ce. »

Cela veut-il dire que M. Obama est « anti-Israël » dans le sens le plus odieux ? M. Obama semble sincère quand il parle de son admiration pour les kibboutzim israéliens, ou de son indignation face à négation de l’Holocauste, ou de sa solidarité avec les victimes israéliennes du terrorisme. Et il semble bien plus sincère encore dans son désir de voir Israël retourner à ses frontières de 1967. Tout cela équivaut à une forme de nostalgie pour l’Israël qui était autrefois l’opprimé-courageux, le digne représentant de l’Internationale socialiste. Tout ce qu’Israel n’est plus.

L’attitude de M. Romney à l’égard d’Israël semble provenir d’un fond différent. Il admire le pays aussi bien pour où il va que pour d’où il vient. Et il n’est pas prêt à faire de l’incapacité palestinienne un laissez-passer automatique. Dans son esprit, le succès israélien est mérité, de même que l’ échec palestinien.

M. Romney a une histoire d’homme politique éminemment pragmatique, et les vues qu’il a offert à Israël ont, jusqu’à présent, été politiquement sans risque. Comment agira-t-il en tant que président? Qui sait. Cela étant on sentait dans le discours de M. Romney au sujet des qualités de Jérusalem, de la conviction et de la sincérité, deux de ses traits de caractère les plus connus.

Et Bret Stephens de conclure : ne changez rien, Monsieur le gouverneur, et vous pourrez gagner cette élection.

Voir aussi:

Discours de Jérusalem

Mitt Romney

Je vous remercie pour cette aimable introduction, monsieur le maire, et je vous dis merci à tous pour cet accueil chaleureux. C’est un plaisir et un privilège d’être à nouveau en Israël.

Poser le pied en Israël est poser le pied dans un pays qui est née d’une ancienne promesse faite dans ce pays même. Le peuple juif a survécu à l’un des crimes les plus monstrueux de l’histoire humaine, et maintenant ce pays prend sa place parmi les démocraties les plus impressionnantes qu’il y ait sur la terre. Les accomplissements d’Israël sont une des merveilles du monde moderne.

Ces accomplissements sont un témoignage de la résilience du peuple israélien. Vous avez réussi, contre toute attente, à maintes reprises tout au long de votre histoire, à persévérer, à vous relever après l’épreuve, et à en sortir plus forts.

L’historien Paul Johnson, lors du 50e anniversaire de la création de l’Etat juif, a déclaré qu’au cours de la vie d’Israël, cent nouveaux États indépendants étaient nés. « Israël est le seul dont la création peut être appelée un miracle », a-t-il écrit.

C’est une expérience profondément émouvante d’être à Jérusalem, la capitale d’Israël.

Nos deux nations sont séparées par plus de 5000 miles. Mais pour un Américain à l’étranger, il n’est pas possible de ressentir un plus grande proximité avec les idéaux et les convictions de son propre pays qu’ici, en Israël. Nous faisons partie de la grande fraternité des démocraties. Nous parlons la même langue de liberté et de justice, et nous incarnons le droit de toute personne à vivre en paix. Nous servons la même cause et provoquons les mêmes haines chez les mêmes ennemis de la civilisation.

C’est ma ferme conviction que la sécurité d’Israël est un intérêt vital de la sécurité nationale des États-Unis. Et notre alliance est une alliance fondée non seulement sur des intérêts communs, mais aussi sur des valeurs partagées.

L’une des voix les plus éminentes à énoncer ces valeurs partagées est celle de votre premier ministre, mon ami Benjamin Netanyahu. Je l’ai rencontré ce matin, et j’ai hâte de le retrouver ce soir, en famille, après la clôture de ce jour de jeûne de Ticha Be Av.

Il est remarquable de voir que tant d’adversité, pendant un si grand laps de temps, se trouve mémorisée par un seul jour sur le calendrier. C’est une journée du souvenir et du deuil, mais c’est aussi une journée qui invite à la clarté et à la résolution.

Au moment présent, nous nous souvenons aussi des 11 athlètes et entraîneurs israéliens qui ont été massacrés lors des Jeux olympiques de Munich voici quarante ans. Il y a dix ans cette semaine, 9 étudiants israéliens et américains ont été tués dans une attaque terroriste à l’Université hébraïque. Et des tragédies comme celles-ci n’appartiennent pas qu’au passé. Elles sont un rappel constant de la réalité de la haine, et de la façon dont elle peut s’abattre sur des innocents.

Menahem Begin a dit ceci à propos du neuvième jour du mois de Av : « Nous nous souvenons de ce jour-là », a t-il dit, «

et nous avons maintenant la responsabilité de faire en sorte que plus jamais notre indépendance ne soit détruite et que plus jamais le peuple Juif soit sans-abri ou sans défense ». Le Premier ministre Begin a ajouté : « Cela est au coeur des problèmes auxquels nous sommes confrontés pour l’avenir ».

Alors qu’aujourd’hui, Israël est confronté à des ennemis qui nient les crimes passés contre le peuple juif et cherchent à en commettre de nouveaux, ces paroles ont une résonance.

Lorsque les dirigeants iraniens nient l’Holocauste ou parlent de rayer ce pays de la carte, seuls les plus naïfs – ou pire que naïfs – peuvent voir là un excès de rhétorique. Ne vous méprenez pas : les ayatollahs de Téhéran testent nos défenses morales. Ils veulent savoir qui va s’opposer, et qui va se taire.

Mon message au peuple d’Israël et aux dirigeants de l’Iran est le même : je ne vais pas détourner le regard, mon pays non plus. Comme le Premier ministre Begin l’a dit en mots lucides et qui donnent à penser, « si un ennemi du peuple juif dit qu’il cherche à nous détruire, je le crois ».

Nous avons vu les horreurs de l’histoire. Nous ne resterons pas les bras croisés. Nous ne les laisserons pas s’accomplir de nouveau.

Il serait insensé de ne pas prendre les dirigeants iraniens à la lettre. Ils sont, après tout, les produits d’une théocratie radicale.

Au cours des années récentes, l’Iran a amassé un passif sanglant et brutal. Il s’est emparé d’ambassades, a ciblé des diplomates, et tué son propre peuple. Il soutient le régime impitoyable d’Assad en Syrie. Il a fourni des armes qui ont tué des soldats américains en Afghanistan et en Irak. Il a comploté pour assassiner des diplomates sur le sol américain. C’est l’Iran qui est le principal financier du terrorisme mondial. C’est le pays le plus déstabilisateur de la planète.

Nous avons le devoir solennel et l’impératif moral de refuser aux dirigeants iraniens les moyens de donner suite à leurs intentions maléfiques.

Nous serons au côté de tous ceux qui entendront se joindre à notre action pour empêcher l’Iran de se doter d’armes nucléaires – et cela inclut les dissidents iraniens. On ne peut effacer de nos mémoires les scènes d’il y a trois ans, lorsque ce régime a fait tirer sur son propre peuple alors qu’il se soulevait. La menace qui nous guette ne vient pas du peuple iranien, mais du régime qui l’opprime.

Il y a cinq ans, lors de la Conférence d’Herzliya, j’ai dit que la poursuite par l’Iran de sa tentative d’accéder aux armes nucléaires constituait une menace intolérable pour Israël, pour les Etats-Unis, et pour le monde.

Cette menace n’a, depuis, fait qu’empirer.

Aujourd’hui comme hier, les allégations du régime disant qu’il cherche à enrichir des matériaux nucléaire à des fins pacifiques sont démenties par des années de mensonge et de tromperies.

Aujourd’hui comme hier, la conduite des dirigeants iraniens nous interdit de leur faire confiance lorsqu’il s’agit de matériaux nucléaires.

Mais aujourd’hui, le régime iranien a disposé de plusieurs années supplémentaires pour avancer vers l’arme nucléaire. Casser cette avancée doit être notre plus grande priorité de sécurité nationale.

Je veux insister sur ce dernier point. On dit parfois que ceux qui sont les plus déterminés à arrêter la progression du régime iranien vers l’arme nucléaire sont téméraires, provocateur et bellicistes.

C’est l’inverse qui est vrai. Nous sommes les vrais artisans de la paix. L’histoire nous enseigne avec force et clarté que lorsque les régimes les plus despotiques se procurent les armes les plus destructrices, la paix cède le pas à l’oppression, à la violence, ou à la guerre dévastatrice.

Nous ne devons pas nous leurrer en pensant que l’endiguement est une option. Nous devons agir pour empêcher l’Iran de construire et de posséder des armes nucléaires. Nous devons recourir à toutes les mesures nécessaires pour dissuader le régime iranien d’accéder à l’arme nucléaire, et si nous espérons que des mesures diplomatiques et économiques seront suffisantes, en dernier ressort, aucune option ne doit être exclue. Nous reconnaissons le droit d’Israël à se défendre, et nous disons qu’il est légitime que l’Amérique soit au côté d’Israël.

J’ai expliqué tout cela il y a cinq ans. Ce qui était nécessaire alors est devenu urgent aujourd’hui.

Permettez-moi maintenant de passer de l’Iran à d’autres pays du Moyen-Orient, où règnent le tumulte et le chaos. Au nord, la Syrie est au bord d’une guerre civile. Le dictateur de Damas, pas un ami d’Israël et pas un ami de l’Amérique, assassine son propre peuple en s’accrochant désespérément au pouvoir.

Un autre voisin d’Israël au Nord, le Liban, est sous l’influence croissante et dangereuse du Hezbollah.

Après une année de bouleversements et de troubles, l’Egypte a maintenant un président islamiste, élu de façon démocratique. Espérons que ce nouveau président et son gouvernement comprennent que l’on mesure l’authenticité d’une démocratie à la façon dont ceux qui sont élus par la majorité respectent les droits des personnes minoritaires. La communauté internationale doit user de son influence considérable afin de veiller à ce que le président et le gouvernement égyptiens respectent l’accord de paix avec Israël qui a été signé par le gouvernement de Anouar el-Sadate.

Comme vous le savez que trop bien, depuis que le Hamas a pris le contrôle de la bande de Gaza en 2007, des milliers de roquettes sont tombées sur les maisons et les villes israéliennes. Je me suis promené dans les rues de Sderot, et j’ai rendu hommage au courage de ses habitants. Et aujourd’hui, de nouvelles attaques sont lancées à partir de la péninsule du Sinaï.

En un contexte où les roquettes du Hezbollah visent Israël depuis le nord, et les roquettes du Hamas visent Israël depuis le sud, où une grande partie du Moyen-Orient est en désordre, et où l’Iran cherche à se doter d’armes nucléaires, le soutien de l’Amérique pour la défense d’Israël est encore plus essentiel. Chaque fois que la sécurité d’Israël est menacée, l’engagement de l’Amérique envers Israël doit être renforcé.

Lorsqu’il a dû prendre la décision en 1948, le président Harry Truman l’a fait sans hésitation, et a décidé que les États-Unis seraient le premier pays à reconnaître l’Etat d’Israël. Depuis ce moment, nous avons été des alliés naturels, mais notre alliance est plus profonde qu’une simple alliance d’intérêts ou qu’une alliance stratégique.

La façon dont l’Amérique – un pays encore si jeune si on le juge par les normes de cette ancienne région – s’est levée pour devenir le plus cher ami du peuple d’Israël fait partie des gestes les plus beaux et les plus prometteurs de l’histoire du pays.

Aussi différents qu’aient été nos parcours, nous voyons, l’un et l’autre, l’Amérique et Israël, les mêmes qualités chez l’un et chez l’autre. Israël et l’Amérique sont à bien le reflet l’un de l’autre.

Nous croyons l’un et l’autre en la démocratie, dans le droit de chaque peuple de choisir ses dirigeants et de choisir le futur du pays.

Nous croyons l’un et l’autre dans l’Etat de droit, sachant qu’en son absence, des hommes sans scrupules pourraient opprimer les plus faibles.

Nous pensons l’un et l’autre que nos droits sont universels, et ne viennent pas du gouvernement, mais de notre Créateur.

Nous croyons l’un et l’autre en la libre entreprise, car c’est le seul système économique qui a permis de tirer les gens de la pauvreté, créé une classe moyenne importante et durable, et a suscité des réalisations incomparables et l’épanouissement de millions d’êtres humains.

Etant quelqu’un qui a passé la majeure partie de sa vie dans le secteur des affaires, je suis particulièrement impressionné par les technologies de pointe et par l’économie florissante d’Israël. On parle d’Israël comme du « pays Start-up » – et les preuves sont tout autour de nous.

Vous avez embrassé la liberté économique. Vous exportez la technologie, et non pas la tyrannie ou le terrorisme. Et aujourd’hui, vos innovateurs et vos entrepreneurs ont fait fleurir le désert et rendu le monde meilleur.

Les citoyens de nos pays ont la chance de partager les fruits de la liberté économique et de la créativité de nos entrepreneurs. Ce que vous avez construit ici, avec vos mains, incite à rendre hommage à votre peuple, et constitue un modèle pour les autres.

Enfin, nous croyons l’un et l’autre en la liberté d’expression, parce que nous sommes confiants dans nos idées et dans la capacité des hommes et des femmes à penser par eux-mêmes.

Nous ne craignons pas le débat ouvert.

Si vous voulez entendre des critiques très vives d’Israël et de ses décisions politiques, vous n’avez pas à traverser les frontières. Tout ce que vous avez à faire est de marcher dans la rue et de vous rendre dans un café, où vous entendrez des gens faire valoir leurs arguments et parler l’esprit libre. Vous pouvez aussi vous procurer un journal israélien, vous y trouverez les critiques les plus âpres d’Israël que vous puissiez lire. Votre pays, comme le nôtre, est plus fort parce que cet échange énergique des idées et opinions existe.

C’est ainsi que fonctionne une société libre. Il y a des millions de personnes au Moyen-Orient qui voudraient avoir la possibilité de faire la même chose. Ces braves gens ne désireraient que pouvoir vivre dans la paix et la liberté et avoir l’occasion non seulement de choisir leur gouvernement, mais de le critiquer ouvertement, sans crainte de répression ou de représailles.

Je crois que ceux qui s’opposent à ces droits fondamentaux sont du mauvais côté de l’histoire. Mais la marche de l’histoire peut être lourde et très lente. Nous avons le devoir d’accélérer et de façonner l’histoire en étant les ambassadeurs obstinés des valeurs que nous partageons.

Les Etats-Unis et Israël ont montré qu’ils pouvaient bâtir des économies fortes et des armées puissantes. Mais nous devons aussi nous donner les moyens de faire progresser nos valeurs et de promouvoir la paix. Nous devons travailler ensemble pour changer les cœurs et éveiller les esprits par la puissance de la liberté, de la libre entreprise et des droits de l’homme.

Je crois que l’alliance durable entre l’Etat d’Israël et les États-Unis d’Amérique est davantage qu’une alliance stratégique : c’est une force du bien dans le monde.

Le soutien de l’Amérique envers Israël doit rendre fier tout Américain. Nous ne devons pas permettre aux complexités inévitables de la géopolitique moderne de venir occulter l’essentiel. Aucun pays et aucune organisation ou individu ne doit jamais douter de cette vérité fondamentale : une Amérique libre et forte défendra toujours la liberté et la force d’Israël.

Et nous ne nous devons pas nous tenir au côté d’Israël seulement par la coopération militaire et stratégique.

Nous ne pouvons rester silencieux face à ceux qui cherchent à ébranler Israël par des critiques excessives. Et nous ne devons en aucun cas nous joindre à ces critiques. La distance diplomatique entre nos pays galvanise les adversaires d’Israël.

Par l’histoire et par les valeurs, nos deux pays sont liés entre eux. Aucun individu, aucun pays, aucune organisation mondiale, ne pourrait défaire ces liens. Et tant que nous serons ensemble et solidaires, il n’y a pas de menace que nous ne pouvons surmonter et pas d’objectif que nous ne pouvons atteindre.

Merci à vous tous. Que Dieu bénisse l’Amérique, et qu’Il bénisse et protège Israël.

Mitt Romney

 Voir également:

Des Palestiniens dénoncent les propos « racistes » de Mitt Romney

The Huffington post

AFPQC | Par AFP

30/07/2012

Les Palestiniens ont vivement dénoncé lundi les propos qualifiés de « racistes » du candidat républicain à la présidentielle américaine, Mitt Romney, qui a expliqué l’écart entre leur niveau économique et celui d’Israël par une différence de « culture ».

« Quand on vient ici en Israël et qu’on voit que le PIB par habitant est d’environ 21.000 dollars, alors qu’il est de l’ordre de 10.000 dollars tout juste de l’autre côté dans les secteurs gérés par l’Autorité palestinienne, on constate une différence énorme et dramatique de vitalité économique », a déclaré lundi à Jérusalem M. Romney lors d’un petit-déjeûner organisé pour lever des fonds au profit de sa campagne.

« C’est la culture qui fait toute la différence. Et lorsque je regarde cette ville (Jérusalem) et tout ce que le peuple de cette nation (Israël) a accompli, je reconnais pour le moins la puissance de la culture et de quelques autres choses », a-t-il ajouté.

Dans leurs rapports, la Banque mondiale et le Fonds Monétaire international (FMI) soulignent régulièrement que les restrictions imposées par Israël à la liberté de mouvement des personnes et des marchandises constituent un facteur clef freinant le développement économique des Territoires palestiniens.

Mais M. Romney s’est abstenu de mentionner ce fait avant de s’envoler pour la Pologne, dernière étape de sa tournée à l’étranger.

« Les propos de Romney sont racistes. Il a beaucoup à apprendre, il ne connaît pas la région, sa culture et son histoire », a affirmé à l’AFP le négociateur palestinien Saeb Erakat.

« Il est clair qu’il ignore que l’économie palestinienne ne peut pas décoller et atteindre le niveau souhaité tant que l’occupation (israélienne) continue », a-t-il ajouté.

Dimanche, le candidat républicain à la Maison Blanche avait déjà suscité la colère des Palestiniens en qualifiant Jérusalem de « capitale d’Israël ».

Les Etats-Unis ne reconnaissent pas officiellement Jérusalem comme capitale d’Israël. Leur ambassade, comme pratiquement celles de tous les pays représentés dans l’Etat hébreu, se trouve à Tel Aviv.

Israël considère pour sa part que l’ensemble de Jérusalem, y compris la partie orientale conquise et annexée en 1967, est sa « capitale éternelle et indivisible ». La communauté internationale ne reconnaît pas cette annexion, et les Palestiniens veulent établir à Jérusalem-Est la capitale de l’Etat auquel ils aspirent.

Voir encore:

Wash. Post, NY Times furious at Romney for demolishing their false Israeli-Palestinian narrative

Leo Rennert

 The American thinker

With headlines blazing and printer’s ink aplenty, the Washington Post and the New York Times turned downright apoplectic about Mitt Romney’s comment in Jerusalem that differences in « culture » are the key to Israel greatly outpacing the Palestinian territories in economic performance.

« Romney angers Palestinians with remarks on economy, » reads a six-page headline in the Post. « With Jerusalem Comment, Romney Raises Sparks, » blares a six-column headline in the Times.

The headlines are a tip-off that these two papers deem Romney’s remark an unpardonable affront to their own narratives of the Israeli-Palestinian conflict.

For years, they have blamed Israel for prolonging the conflict with the Palestinians and here comes Romney with one well-chosen word demolishing their basic thesis – that Israel is at fault for not making greater concessions, for refusing to divide Jerusalem, for expanding settlements. Take your pick. But avert your eyes from any Palestinian transgressions.

Romney turns this Post/Times premise upside down and squarely puts the onus on the Palestinians — that they have demonstrated « cultural » propensities that foul their own nest.

Such as being governed by a kleptocracy under the Palestinian Authority in the West Bank and a theocratic terrorist regime in Gaza. Such as failing to empower women and such as trampling over basic human rights in suppressing Hamas adherents in the West Bank and Fatah members in Gaza.

None of this, of course, graces the pages of the Post and the Times, which instead seek to parry Romney’s remark about « cultural » impediments on the Palestinian side by blaming Israel for limiting trade with roadblocks and checkpoints in the West Bank and a blockade of Hamas-governed Gaza.

But that’s confusing cause and effect. Neither the Post nor the Times acknowledges that such Israeli restrictions are the effect of another key component of Palestinian « culture » — i.e. a propensity to resort to violence and terrorism against Israel. When PA President Mahmoud Abbas glorifies terrorist killers by naming public places and facilities after them, he promotes and justifies terrorism. And it’s not just an idle threat. Somehow, the Post and the Times seem to have forgotten the first intifada and the second intifada — the latter killed more than a thousand Israelis and injured several thousands more.

And to this day, Palestinian rockets fired from Gaza continue to bombard civilian targets in southern Israel and terrorize 1 million Israelis within their range.

All of this falls under Romney’s rubric of Palestinian « culture » — yet goes unacknowledged by the Post and the Times. There would be no blockade of Gaza nor dwindling numbers of roadblocks in the West Bank if the Palestinians genuinely foreswore violence. But that’s highly unlikely because resort to violence against innocent civilians is also sadly ingrained in their « culture » — a reality that the Post and the Times stoutly continue to ignore.

Leo Rennert is a former White House correspondent and Washington bureau chief of McClatchy Newspapers

Richard N. Weltz adds:

Mitt Romney had the audacity to speak the truth in Israel Monday regarding the national culture which has enabled the Jewish State to make great leaps in scientific, technical, industrial, and democratic areas, especially compared to the Palestinians next door. While the former concentrates on entrepreneurship, education, and plain hard work, the Pals are best known for their political corruption and widespread educational efforts to engender hatred of Jews and Israel among the youngsters growing up in their society.

Unsurprisingly, the left-wing media have gone bonkers over the frankness and truth of Romney’s remarks; and the Palestinian spokespeople have taken a line from Obama’s « blame Bush » strategy to blame their own abject failures on the Israelis.

The New York Times, predictably, began an anti-Romney spin story right on its front page and echoed the smear in a particularly nasty editorial.

Said the Times editorial: « Mr. Romney did American interests no favors when he praised Israeli economic growth while ignoring the challenges Palestinians face living under Israeli rule in the West Bank and Gaza. » Ah, yes, the familiar line apologizing for the Palestinians by claiming that they’ve all along been stifled by those nasty, occupying Jews — with nary a nod to the restrictions brought upon themselves by the constant attacks on Israel, most notably in the Second Intifada and the murderous policies of the late Yasser Arafat, which were direct causes of necessary self-defensive actions that may have had a side effect of making more difficult whatever great economic achievements the Palestinians thought they might somehow make.

In the page one smear job, the Gray Lady roundly condemns Romney for having the nerve to upset the sensitivities of a group more interested in pursuing terror than commerce:

Mitt Romney offended Palestinian leaders on Monday by suggesting that cultural differences explain why the Israelis are so much more economically successful than Palestinians, thrusting himself again into a volatile issue while on his high-profile overseas trip.

* * *

« Culture makes all the difference, » Mr. Romney said. « And as I come here and I look out over this city and consider the accomplishments of the people of this nation, I recognize the power of at least culture and a few other things. »

Golly, gee! Mitt tells it like it is, and the Times is deeply disturbed. What a non-surprise.

Over at the Wall Street Journal, however, Bret Stephens took a more reasoned and sanguine view of the Romney remarks:

Mitt Romney infuriated Palestinians during his visit to Israel on the weekend by calling Jerusalem « the capital of Israel. » He then added insult to injury by noting-in the context of a discussion of « culture »-the « dramatically stark difference in economic vitality » between Israelis and Palestinians. A Palestinian official called the remark « racist. »

I’m beginning to warm to Mitt.

Stephens goes on to a careful delineation of the differences in attitude between Israel-supporters like Romney and those who tend to disparage or disdain the Wish State such as Jimmy Carter and Barack Obama.

Meanwhile, at The New York Post, columnist John Podhoretz also offered a view of the Israeli-Palestinian situation uncolored by the rose-tinted glasses of the liberal Left:

While in Israel, Mitt Romney said something every sane person knows to be true: There is great cultural and political meaning in the fact that Israel has prospered while the Palestinians have festered.

« Culture, » Romney said, « makes all the difference . . . you notice a dramatic, stark difference in economic vitality. » * * * Since signing the Oslo Accords with the Palestinians, Israel has spent two decades working to unshackle its economy from its socialist roots, with remarkable results.

The Palestinians? They’ve created what the House Foreign Affairs Committee has called a « chronic kleptocracy, » with foreign aid and investment shamelessly stolen and diverted to the bank accounts of the leaders of the Palestinian Authority and its gangsterish local strongmen.

On its editorial page, the Post opined:

Maybe what the media resent is the contrast Romney’s trip makes all too clear: that, unlike Obama, he understands that the world consists of good actors and bad, that some nations deserve America’s unwavering friendship – and some don’t.

That some will have America’s back when it truly matters – and some won’t.

And that the difference matters.

Certainly, he’s not afraid to takes sides.

America’s bond with Israel is more than « strategic, » Romney said in Jerusalem (calling it, without hesitation, Israel’s capital). « It’s a force for good in the world. »

Joshua Greenman, writing in the left-leaning NY Daily News, joined the hysterical chorus condemning the honesty of Romney’s remarks. « Oy, Mitt. Oy. » he wrote, and then went on to comment that, « he [Romney] demeaned Palestinians – pointing to « a dramatically stark difference in economic vitality » between the Jewish state and the occupied territories. His diagnosis: « Culture makes all the difference. »

Greenman proceeds to defend what he calls, « the legitimate gripes of Palestinians. They struggle under occupation. They have been shunned by Arab neighbors. That, and cycles of terror and war against Israel, is what holds them back – not some ingrained handicap.

As for the paper’s news columns, its editors choose to report the Romney visit and remarks by the expedient of printing a wire-service story from the notoriously biased Associated Press, the thrust of which is delineated in its headline:

Romney outrages Palestinians by saying Jewish culture helps make Israel more successful

When it comes to the mainstream press, as far as Israel goes, it is always a case of plus ça change.

Voir encore:

Hillary and the Hollowness of ‘People-to-People’ Diplomacy

Nearly a million miles in the air. And U.S. power is diminished.

Fouad Ajami

The WSJ

August 10, 2012

The sight of Hillary Clinton cutting a rug on the dance floor this week in South Africa gives away the moral obtuseness of America’s chief diplomat. That image will tell the people of the besieged Syrian city of Aleppo, under attack by a merciless regime, all they need to know about the heartlessness of U.S. foreign policy.

True authority over foreign affairs has been vested in the White House, and for that matter, in the Obama campaign apparatus. All the great decisions on foreign policy—Iraq and Afghanistan, the struggle raging in Syria, the challenge posed by the Iranian regime—have been subjugated to the needs of the campaign. All that is left for Mrs. Clinton is the pomp and ceremony and hectic travel schedule.

Much has been made of her time in the air. She is now officially the most traveled secretary of state in American history. She has logged, by one recent count, 843,458 miles and visited 102 countries. (This was before her recent African swing; doubtless her handlers will revise the figures.) In one dispatch, it was breakfast in Vietnam, lunch in Laos, dinner in Cambodia. Officially, she’s always the life of the party.

This is foreign policy trivialized. If Harry Truman’s secretary of state, Dean Acheson, was « present at the creation » of the post-World War II order of states, historians who bother with Mrs. Clinton will judge her as marking time, a witness to the erosion of U.S. authority in the international order.

After settling into her post in early 2009, she made it clear that the « freedom agenda » of the prior administration would be sacrificed. « Ideology is so yesterday, » she bluntly proclaimed in April of that year. This is what her boss had intended all along. The herald of change in international affairs, the man who had hooked crowds in Paris and Berlin and Cairo, was, at heart, a trimmer, timid about America’s possibilities beyond its shores.

Presidents and secretaries of state working in tandem can bend historical outcomes. Think of Truman and Acheson accepting the call of history when the British could no longer assume their imperial role. Likewise, Ronald Reagan and George Shultz pushed Soviet communism into its grave and gave the American people confidence after the diplomatic setbacks of the 1970s and the humiliations handed to U.S. power under the presidency of Jimmy Carter.

Grant Barack Obama and Hillary Clinton their due—they have worked well together, presided over the retrenchment of American power, made a bet that the American people would not notice, or care about, the decline of U.S. authority abroad. This is no small feat.

Yet the passivity of this secretary of state is unprecedented. Mrs. Clinton left no mark on the decision to liquidate the American presence in Iraq—the president’s principal adviser on Iraq was Vice President Joe Biden. We have heard little from her on Afghanistan, except last month to designate it a « major non-NATO ally. » She opened the tumult of the Arab Spring with a monumental misreading of Egypt: Hosni Mubarak was a « friend of my family, » she said, and his reign was stable. She will long be associated with the political abdication and sophistry that has marked this administration’s approach to the Syrian rebellion.

With nothing save her words invested in Syria, she never tires of invoking the specter of jihadists finding their way into the fight: « Those who are attempting to exploit the situation by sending in terrorist fighters must realize they will not be tolerated, first and foremost by the Syrian people. »

Aleppo, an ancient, prosperous city, the country’s economic trading capital, shelled as though it is a foreign city, is subjected to barbarous treatment, and Mrs. Clinton has this to say: « We have to set very clear expectations about avoiding sectarian warfare. »

Syria has now descended, as it was bound to, into a drawn-out conflict, into a full-scale sectarian civil war between the Sunni majority and the Alawi holders of power. But Mrs. Clinton could offer nothing better than this trite, hackneyed observation: « We must figure out ways to hasten the day when bloodshed ends and the political transition begins. We have to make sure that state institutions stay intact. »

These are the words of someone running out the clock on the Syrians, playing for time on behalf of a president who gave her this post knowing there would be at Foggy Bottom a politician like himself instead of a diplomat given to a belief in American power and the American burden in the world.

One doesn’t have to be unduly cynical to read the mind of the secretary of state and that of her closest political strategist, her spouse Bill Clinton. Defeated by Mr. Obama in 2008, the Clintons made the best of it. They rode with him without giving up on the dream of restoration. The passivity of Secretary Clinton, and the role assigned Bill Clinton in the Democratic convention as the one figure who might assure the centrists and independents that Barack Obama is within the political mainstream, are an investment in the future. The morning after the presidential election, the Clintons will be ready. They will wait out an Obama victory and begin to chip away at his authority.

And in the event of an Obama defeat, they will ride to the rescue of a traumatized party. Mrs. Clinton will claim that she has rounded out her résumé. She needn’t repeat fanciful tales of landing in Bosnia under fire in 1996; she will have a record of all those miles she has flown. She will pass in silence over the early hopes she had invested in Syria’s Bashar al-Assad as a reformer, and over the slaughter he unleashed on his people. Her devotees will claim that all was well at State and that Hillary mastered her brief with what she likes to call « people-to-people » diplomacy.

Mr. Ajami is a senior fellow at Stanford University’s Hoover Institution and the author most recently of « The Syrian Rebellion, » just out by Hoover Press

Voir de même:

Egypt’s New President Moves Against Democracy

Mohammed Morsi has given himself complete legislative and executive power, plus the right to select writers of a new constitution.

Eric Trager

The WSJ

August 15, 2012

Egypt’s « full transition to civilian rule, » long sought by the Obama administration, has finally come to fruition. But it is neither liberal nor democratic.

On Sunday, having purged top military officials, Muslim Brotherhood veteran and new President Mohammed Morsi issued a sweeping constitutional declaration. It grants him complete executive and legislative power, plus the authority to select the writers of Egypt’s new constitution. Eighteen months after Hosni Mubarak’s ouster, Egypt has a new dictator—and the way in which Mr. Morsi grabbed power says much about what he will do with it.

These moves follow an attack last week in the notoriously unstable Sinai peninsula, where militants killed 16 Egyptian soldiers, stole a military vehicle, and attempted to breach Israel’s borders. The incident gave Mr. Morsi an excuse to sack the security officials who posed the greatest threat to his domestic authority—particularly the leaders of Egypt’s now-defunct military junta, which in June had issued its own constitutional declaration limiting the newly elected president’s powers.

More important, Mr. Morsi used the Sinai crisis to assume the powers that the junta had undemocratically asserted for itself in a March 2011 constitutional declaration. He thus claimed unprecedented executive power, including complete authority over legislation, public budgets, foreign affairs, pardons, and political and military appointments.

Mr. Morsi’s declaration also gives him the power to select a new assembly for writing Egypt’s constitution. And since the new constitution must be approved by popular referendum before new parliamentary elections can be held, Mr. Morsi can intervene in the constitution-writing process to delay legislative elections—and thereby remain Egypt’s sole legislator—indefinitely.

Based on the evidence to date, Egypt’s president will use his expanded power to advance the Muslim Brotherhood’s radically intolerant domestic agenda.

Consider the editors he appointed to lead Egypt’s two largest state-run newspapers. The new editor of Al-Ahram is an old Mubarak regime hack who called last year’s uprising « foreign funded » and lost his column in 2010 for writing anti-Christian articles. The new editor of Gomhoriya shut down a conference on religious freedoms in 2008 and called for the murder of a well-known Bahai activist in 2009. The new editor of Al-Akhbar recently censored an article that criticized the Brotherhood.

Meanwhile, Mr. Morsi’s newly appointed defense minister, Abdel-Fattah El-Sisi, admitted that the military had subjected female activists to « virginity tests » in its brutal crackdown on Tahrir Square protests in March 2011. In its first major move against dissenters, the Morsi regime this month began prosecuting the editor of Al-Dustour, a private daily, for « harming the president through phrases and wording punishable by law. »

While the consequences of Mr. Morsi’s power grab are primarily being felt domestically, this is unlikely to last. His recent actions suggest that he will soon turn his attention to Egyptian foreign policy, steering it in a direction decidedly hostile to U.S. interests.

His constitutional declaration empowers him to do just that. His amendments to last year’s interim constitution give him the authority to sign—and presumably abrogate—treaties. Although many expected that de facto foreign-policy power would remain with the generals, Mr. Morsi’s quick reshuffling of the military leadership has brought the armed forces under his command.

Then there are his overtures to adversaries of the West. In a mere six weeks as president, Mr. Morsi has hosted top-level Hamas delegations twice and, despite the flow of militants from Gaza into Sinai, promised to keep open the Rafah border crossing. Last week he welcomed Iran’s vice president and was invited to attend the Non-Aligned Movement’s upcoming meeting in Tehran.

If he does, he’d be the first Egyptian head of state to visit Iran since the 1979 revolution. Accompanying him could be his new chief of staff, Mohamed Rifaat al-Tahtawi, a former ambassador to Libya and Iran who has declared Israel to be Egypt’s « main threat, » praised Syria as « a fundamental pillar of the resistance camp [against] Israel, » and called for closer relations with Iran and Hamas.

Many Washington analysts believe that Mr. Morsi won’t make any major foreign-policy moves, such as revoking Egypt’s peace treaty with Israel. They take his verbal assurances at face value and reason that he won’t rock the boat at the very moment that he needs international investment to boost Egypt’s ailing economy.

But this same logic once dictated that he wouldn’t rush to challenge Egypt’s generals. After all, he sat smiling next to Egypt’s top military officer (now fired) at military events, and Washington observers widely assumed that the Brotherhood would be content to focus on Islamizing domestic policy while leaving national-security matters to the military.

Mr. Morsi’s modus operandi, it turns out, isn’t accommodating or gradual. And now that he has declared extensive powers for himself, the only way to prevent him from moving swiftly against American interests is by pushing back immediately.

Rather than touting him as a democratically elected leader—as the Obama administration has frequently done—Washington should denounce his power grab and insist that he demonstrate his commitment to democratic rule with action or risk losing the international goodwill that followed his election. Failing to do so will enable him to continue building his power domestically without paying a price abroad. And that raises the likelihood of another—much more damaging—Sunday surprise.

Mr. Trager is a fellow at the Washington Institute for Near East Policy.

Voir de plus:

Syria’s Coming Sectarian Crack-Up

August 15, 2012

Michael Doran

The Obama administration has been decrying the spread of sectarianism in war-torn Syria and calling for the preservation of state institutions there. A « managed transition » is the new mantra in Washington. This isn’t a policy but a prayer. Syrian state institutions are inherently sectarian, and they are crumbling before the world’s eyes.

Syria is like Humpty Dumpty. Made up of four or five diverse regions glued together after World War I, the country is an accident of great-power politics. Like neighboring Lebanon, it has now dissolved into its constituent parts. The Free Syrian Army isn’t a unified force but rather a network of militias, each with its own regional power base and external patron.

Consider Aleppo. Syria’s largest city, its economic hub, is the central battleground in the current civil war. In the early 1920s, the French dragged Aleppo kicking and screaming into the new Syrian state, which they created. Today, Bashar al-Assad’s schools teach that Ibrahim Hananu, the leader of the Aleppine rebellion against the French, was a great patriot who fought for independence. He did fight the imperialists, yes, but for Turkey—not Syria.

In 1920 Aleppo was closer—economically, socially, and geographically—to Turkish Anatolia than to Arab Damascus. It was Mustafa Kemal Atatürk, the founder of modern Turkey, who armed and equipped Hananu and his men.

When the Turks were forced to cut a deal with the French, Hananu’s rebellion collapsed. As a result, the border between Syria and Turkey fell 40 miles north of Aleppo. It could just as easily have fallen much further south, with Aleppo nestling comfortably in the bosom of modern Turkey.

It was anything but comfortable in the new Syria. In the decades that followed, two parties dominated the country’s political life—one representing the interests of Aleppo, the other of Damascus. Each had its own separate foreign policy: Aleppo aligned, naturally, with Turkey and Iraq; Damascus with Egypt. By the mid-1950s, the Syrian state was disintegrating. Iraq, with the help of Turkey, stood poised to take control of the country—a development that would have privileged Aleppo over Damascus.

Then Gamal Abdel Nasser, Egypt’s charismatic proponent of pan-Arab nationalism, came to the rescue of his Damascene allies (just as, today, Iran is rescuing Assad). Nasser quickly founded the United Arab Republic, a Syrian-Egyptian amalgamation, in 1958.

Within four years, the Syrians bolted from the union. The country descended into a period of turmoil that ended only in 1970, when Hafez al-Assad imposed a new order with an iron fist. The core of the new regime was a group of close associates of Assad, almost all of them from the Alawite sect, a despised religious minority concentrated in the mountains of the north, above Latakia. The Alawites, who were marginal to the life of the main cities of Syria, rose to power through the military.

The new regime disguised its sectarian character by, among other tactics, stressing its pan-Arab credentials and its hostility to Zionism. There is no little irony in the fact that Assad, an Alawite, played the scourge of Israel. Historically, his sect was immune to the call of Arab nationalism. In 1936, for instance, Hafez al-Assad’s father joined a delegation of notables who petitioned the French to establish an autonomous Alawite canton—one centered on the mountains of the north, the minority’s heartland.

The delegation justified their demand as a necessary defense against Muslim intolerance. As evidence, the Alawite notables cited the unjust treatment that the « good Jews » of Palestine were receiving. The Jews, their petition stated, « scattered gold, and established prosperity in Palestine without harming anyone or taking anything by force, yet the Muslims declare holy war against them and never hesitated in slaughtering their women and children. » As a result, « a dark fate awaits the Jews and other minorities » when the Muslims would receive their independence.

By the time Hafez al-Assad took control of the Syrian state, he and his fellow Alawites had learned to embrace the anti-Israeli norms that prevailed among their Sunni neighbors. But beneath this veneer of agreement, the fear of the Muslim majority remained.

The sectarian nucleus of the state has always been a defining characteristic of the Assad regime. But the Alawite order is collapsing today, and it will never be reconstituted. Syria is now a regional battleground, with Tehran and Moscow backing Assad while Turkey, Saudi Arabia, Qatar and Jordan back the rebels.

When Assad loses Aleppo and Damascus—and this loss is almost a certainty—his Russian and Iranian patrons won’t abandon him. They have no other horse to ride in Syria. Instead they will assist in establishing a sectarian militia, an Alawite analogue to Hezbollah. In fact, such a militia is already rising up naturally, as Sunni defections transform the Syrian military into an overtly Alawite force.

If the rebels finally succeed in dislodging the regime from the main cities, it will retreat to the north, and the autonomous Alawite canton that Bashar al-Assad’s grandfather envisioned will finally be born. « Alawistan, » as the Mideast scholar Tony Badran called it, will join Hezbollah in the Bekaa Valley of Lebanon as another sectarian island in the Iranian archipelago of influence.

If the breakup of Syria and the rise of an Iranian-backed canton are indeed undesirable, then Washington must get to work immediately to create an alternative. The planning should begin in Turkey, which borders not just Aleppo but also the future canton of Alawistan.

Mr. Doran, who served as a deputy assistant secretary of defense from 2007-08, is a senior fellow in the Saban Center at the Brookings Institution

Voir enfin:

The Silly Outrage Over Obama’s Conversation With Medvedev
David A. Graham
The Atlantic
March 30, 2012

With the president, what you see is what you get. Critics who’ve accused him of bluffing on foreign affairs often have been proven wrong.

Someone call the John Birch Society: The president of the United States is up to some shady business with the Russians, and he’s trying to hide it from us. Or at least that’s what some commentators believe. Here’s what has them so concerned:

« On all these issues, but particularly missile defense, this can be solved, but it’s important for him to give me space, » Mr. Obama could be heard saying to Mr. Medvedev, according a reporter from ABC News, who was traveling with the president.

« Yeah, I understand, » the departing Russian president said. « I understand your message about space. Space for you … . »

Mr. Obama then elaborated in a portion of the exchange picked up by the cameras: « This is my last election. After my election I have more flexibility. »

« I understand. I will transmit this information to Vladimir, » Mr. Medvedev said, referring to Prime Minister Vladimir V. Putin, who just won an election to succeed Mr. Medvedev.

The reaction has been predictable. RNC Chairman Reince Priebus wrote in Human Events, « How depressingly cynical. How contemptuous of those he wants to re-elect him. It begs the question: What other plans does he have for a second term that he isn’t advertising? What exactly would Flexible Obama do? » Priebus speculates darkly about tax increases, abandoning Israel, and an untrammeled EPA wreaking havoc. Mitt Romney hosted a fill-in-the-blank contest on Twitter for what Obama would do. (This is an impressive piece of chutzpah, given that Romney had just given an interview to The Weekly Standard promising to eliminate government agencies but refusing to say which ones). Marco Rubio says it spurred his endorsement of Mitt Romney. Even Jon Stewart got in on the action.

At the risk of stating the obvious, this is overwrought. The matter at hand — mostly missed amid the political recriminations — is Russo-American disagreement over missile defense. Russia is uneasy about U.S. emplacements in Europe, especially in Poland, that would be part of a system to shoot down incoming missiles. Even if Obama is conceding a lot of ground, it’s not some secret, unrevealed shift. Indeed, as far back as September 2009, hawks were complaining bitterly after his administration drastically retrenched on the missile-defense system.

On foreign affairs, Obama actually has a strong record of doing what he says he’ll do. During the 2008 primary, Hillary Clinton slammed him for his pledge to open direct negotiations with Iran. When he took office, he executed the plan — with Clinton has his secretary of state. The jury’s still out on how that worked. He also pledged to take unilateral action against Al Qaeda leaders in Pakistan: « If we have actionable intelligence about high-value terrorist targets and President Musharraf won’t act, we will. » Both Clinton and John McCain assailed that comment as hopelessly naive and ill-advised, but it was just such a strike that killed Osama bin Laden, strongly vindicating the strategy.

Anyway, this is how diplomacy works. Matters are discussed behind closed doors, and timing is carefully calibrated; leaders have competing constituencies to serve and a limited amount of political capital that has to be budgeted. In this case, Obama faces a divided Congress that’s deadlocked over even the most pressing domestic matters, like passing a budget or reauthorizing transportation funding. To imagine that any meaningful action is going to take place before the election is folly (the present controversy proves the point). After the election, pressure will be off the president and lawmakers alike. In fact, the lame duck session and the early months after the inauguration are the only time we’re likely to see much movement before deadlock returns. And foreign policy is distinctly different from domestic policy. As James Fallows pointed out in his cover story on Barack Obama, foreign affairs is one area where the commander in chief has broad latitude. No need for Priebus to worry: Obama couldn’t make domestic policy by fiat in the same way if he got elected to four terms in office. Of course, that’s the crapshoot. Obama’s greatest sin here appears to be cockiness about his reelection prospects.

David A. Graham is a staff writer at The Atlantic.


Mariage pour tous: Attention, une religion peut en cacher une autre! (Religion has no place in politics)

15 août, 2012
Image result for Chick-fil-A controversy En l’autorité de notre Seigneur Jésus-Christ, des bienheureux Apôtres Pierre et Paul, et par notre propre autorité, nous prononçons, déclarons, et définissons comme un dogme divinement révélé que l’Immaculée Mère de Dieu, la Vierge Marie, après avoir achevé le cours de sa vie terrestre, fut élevée corps et âme à la gloire céleste. Pie XII (Constitution dogmatique Munificentissimus Deus, 1er novembre 1950)
Nous soutenons la famille – la définition biblique de l’unité familiale. Dan Cathy (PDG de Chick-fill-A)
Les valeurs de Chick-fil-A ne sont pas les valeurs de Chicago. Rahm Imanuel
Pour celles et ceux qui on été récemment élus pour légiférer et gouverner ; que leur sens du bien commun de la société l’emporte sur les requêtes particulières et qu’ils aient la force de suivre les indications de leur conscience (…) Pour les enfants et les jeunes ; que tous nous aidions chacun à découvrir son propre chemin pour progresser vers le bonheur ; qu’ils cessent d’être les objets des désirs et des conflits des adultes pour bénéficier pleinement de l’amour d’un père et d’une mère. Cardinal André Vingt-Trois (président de la Conférence des évêques de France)
The irony of the gay marriage debate is that traditionalists are making arguments based on reason and nature, while secular culture is now largely irrational in spite of its trumpeting of reason, as the severing of faith and reason has led to a nihilism wherein the greatest good is the fulfillment of whatever desires among consenting adults. Is that all reason can really say, that anything one wants goes as long as no one else gets hurt ? Leroy Huizenza

Attention: une religion peut en cacher une autre!

Etranges temps en effet que les nôtres …

Où contre la nouvelle religion et la nouvelle irrationalité  désormais planétaire du n’importe quoi

Et des maitres démagogues qui s’en servent pour appâter le gogo …

Seuls osent encore s’élever une chaine de fast food au poulet

Ou une Eglise s’obstinant à défendre, en une fête d’un autre âge, des dogmes aussi peu non-bibliques que la prière des saints, la virginité éternelle ou l’élèvation au ciel de la mère du Christ dite « Mère de Dieu » …

Les évêques de l’Eglise catholique de France appellent à prier contre le mariage gay le 15 août

nicolas

Blogdei

le 7 août 2012

Ndlr: Rappelons à nos amis Catholiques que la Bible défend expressément d’adresser des prières à des défunts et que le culte de la Vierge Marie est étranger à l’Evangile, tel qu’enseigné par Jésus et ses premiers disciples. Précisons que Marie a eu d’autres enfants, comme nous le prouvons ici par la Bible et que ce mythe et cette fixation sur la virginité sont une survivance du paganisme ancien infiltré dans l’Eglise de Rome. Cette conception de la virginité « sacrée » est totalement étrangère à la Bible dans son ensemble, qui pointe uniquement le Messie Jésus-Christ, Sa personne et Son message…

Le cardinal André Vingt-Trois, président de la Conférence des évêques de France, a rédigé une prière nationale pour mobiliser les catholiques contre le projet de texte de loi autorisant le mariage homosexuel. Cette missive a été transmise à tous les diocèses de l’Hexagone afin d’être reprise dans les paroisses, notamment pour l’Assomption. Une démarche inédite.

« Compte tenu de la situation et des probables projets législatifs du gouvernement sur la famille, il me semble opportun de donner un signe national à l’occasion du 15 août qui rassemble des foules de catholiques à travers le pays (…) L’unité de la formule devrait faire signe et on peut espérer que certains de nos fidèles seront sensibilisés, même parmi des parlementaires… », explique ainsi le cardinal dans sa lettre jointe à la prière, retranscrite sur le site L’Evangile de la vie. « Je vous serais donc reconnaissant de bien vouloir transmettre cette proposition à vos curés et de leur demander de l’utiliser en insistant sur l’impact d’une formule unique à l’échelon national.

————

Texte complet de la prière

Frères et Soeurs,

En ce jour où nous célébrons l’Assomption de la Vierge Marie, sous le patronage de qui a été placée la France, présentons à Dieu, par l’intercession de Notre-Dame, nos prières confiantes pour notre pays :

1. En ces temps de crise économique, beaucoup de nos concitoyens sont victimes de restrictions diverses et voient l’avenir avec inquiétude ; prions pour celles et ceux qui ont des pouvoirs de décision dans ce domaine et demandons à Dieu qu’il nous rende plus généreux encore dans la solidarité avec nos semblables.

2. Pour celles et ceux qui on été récemment élus pour légiférer et gouverner ; que leur sens du bien commun de la société l’emporte sur les requêtes particulières et qu’ils aient la force de suivre les indications de leur conscience

3. Pour les familles ; que leur attente légitime d’un soutien de la société ne soit pas déçue; que leurs membres se soutiennent avec fidélité et tendresse tout au long de leur existence, particulièrement dans les moments douloureux. Que l’engagement des époux l’un envers l’autre et envers leurs enfants soient un signe de la fidélité de l’amour.

4. Pour les enfants et les jeunes ; que tous nous aidions chacun à découvrir son propre chemin pour progresser vers le bonheur ; qu’ils cessent d’être les objets des désirs et des conflits des adultes pour bénéficier pleinement de l’amour d’un père et d’une mère.

Seigneur notre Dieu, nous te confions l’avenir de notre pays. Par l’intercession de Notre-Dame, accorde-nous le courage de faire les choix nécessaires à une meilleure qualité de vie pour tous et à l’épanouissement de notre jeunesse grâce à des familles fortes et fidèles. Par Jésus, le Christ, Notre Seigneur.

Voir aussi:

La prière pour la France suscite des réactions

Les partisans du mariage homosexuel sont montés au créneau, mercredi 15 août, en réaction à la prière pour la France proposée par les évêques pour l’Assomption.

En revanche, dans les paroisses, l’initiative a été plutôt bien accueillie.

Avec cet article

Pour les fidèles, la prière pour la France « n’est pas un scoop »

Texte de la prière pour la France proposée pour la fête de l’Assomption

La prière pour la France, entre large adhésion et quelques réserves

De la prière pour la France, lue mercredi 15 août dans les paroisses de l’Hexagone pour la fête de l’Assomption, la plupart des médias n’auront retenu qu’un passage : celui dans lequel le cardinal Vingt-Trois, archevêque de Paris et président de la Conférence des évêques de France (CEF), invitait à prier pour que les enfants puissent « bénéficier pleinement de l’amour d’un père et d’une mère ».

Alors que le gouvernement s’apprête à légaliser le mariage homosexuel, ce passage a suscité une vive polémique, tournant même parfois à la passe d’armes sur le réseau social Twitter.

« Ce n’est un scoop pour personne que de dire que l’Église s’oppose au mariage homosexuel », avait pourtant averti sur France Inter Mgr Bernard Podvin, porte-parole des évêques, soulignant que cette prière « n’est pas là pour juger, exclure ou discriminer qui que ce soit ».

De nombreuses critiques des associations

Las. Les réactions ne se sont pas fait attendre. Cette prière est « un terreau pour la discrimination et pour l’homophobie », a jugé Michael Bouvard, membre du bureau de SOS Homophobie. Jean-Luc Romero, militant de la lutte contre le sida et pour l’euthanasie, a estimé dans un communiqué que l’Église catholique contestait « le vote des Français » qui ont choisi François Hollande et son programme.

L’association David et Jonathan, qui réunit des chrétiens homosexuels, s’est dite « affligée » par cette prière « anti-égalité » . « Il y a dans cette réaction de l’épiscopat un immense déficit en réflexion et en écoute », a pour sa part commenté le P. Jacques Mérienne, curé de la paroisse Saint-Merri, très sollicité par les journalistes parce qu’il accueille de nombreux homosexuels.

Lui-même reconnaissait n’avoir pas lu le texte, mais des « témoignages de vie » de ses paroissiens. Dans un communiqué, la Conférence des baptisés de France s’est elle aussi « désolidarisée » de cette prière qui « méconnaît » à ses yeux « la diversité des catholiques ».

Atteinte à la laïcité

Au-delà de la question du mariage et de l’adoption par des couples de même sexe, certains ont estimé que cette prière n’était rien de moins qu’« une atteinte à la laïcité », s’appuyant sur les déclarations du cardinal Philippe Barbarin, archevêque de Lyon, dans les colonnes du quotidien Le Progrès . Il y affirmait en effet que « le Parlement n’a pas tous les pouvoirs » et ne doit pas prétendre changer la nature du mariage.

Déjà très critique lors de l’annonce de cette initiative à la fin juillet, le Parti radical de gauche (PRG) a à nouveau reproché à l’Église de « s’immiscer dans le débat politique en France ».

Pourtant, dans les paroisses, l’initiative des évêques a été reçue plutôt positivement. « Il n’y a pas de quoi en faire un plat, c’est normal que l’Église tienne ce discours et se prononce en faveur de la famille », remarquait ainsi Pierre, un jeune père de famille, à la sortie de Saint-Pierre-de-Montrouge, à Paris.

« Nous voulons exprimer nos convictions »

Alice et Étienne ont jugé eux aussi les réactions excessives. Si l’Église ne doit pas donner un « contre-témoignage » en apparaissant homophobe, « nous voulons aussi exprimer nos convictions », ont-ils dit, jugeant opportune cette prière à l’occasion du 15 août plutôt qu’une déclaration officielle de la CEF qui aurait une dimension plus politique.

« Les chrétiens ne sont pas hors du monde. Leur foi les engage au cœur du monde à servir le bien commun », a plaidé sur les ondes et auprès de ses fidèles le P. Pierre-Hervé Grosjean, prêtre et blogueur de Versailles, disant espérer « que le gouvernement permettra qu’il y ait un vrai débat de fond » . Tout comme la présidente du Parti chrétien-démocrate (PCD), Christine Boutin, qui a quant à elle réclamé un référendum.

———————————————————————

65 % des Français favorables au mariage homosexuel

Selon une enquête de l’Ifop réalisée auprès d’un échantillon de 2 000 personnes et publiée mercredi 15 août dans La Lettre de l’opinion , 65 % des Français sont favorables au mariage homosexuel (en hausse de 2 points par rapport à 2011). En revanche, « les avis sont beaucoup plus partagés en ce qui concerne l’adoption d’enfants par les couples homosexuels : 53 % des Français y seraient favorables, chiffre en retrait de 5 points par rapport à l’année dernière » , indique l’Ifop.

Les catholiques pratiquants constituent « l’une des catégories les plus réfractaires » : seuls 45 % d’entre eux sont favorables au mariage homosexuel et 36 % pour ce qui est de l’adoption. Les catholiques non pratiquants, eux, adoptent « une position très proche de la moyenne des Français » : 61 % d’entre eux sont favorables au mariage et 49 % à l’adoption.

CÉLINE HOYEAU avec HUGUES-OLIVIER DUMEZ

Voir aussi:

L’Église mobilise ses fidèles contre le mariage gay

 Delphine de Mallevoüe

 02/08/2012

Le cardinal André Vingt-Trois, président de la Conférence des évêques de France, lors d’une messe à la mémoire des victimes du 11 septembre 2001, en 2011, à Notre-Dame de Paris.

Transmise à tous les diocèses de France, une prière nationale unique veut mobiliser avant la législation sur le mariage homosexuel.

Le caractère exceptionnel et collectif de la démarche émet un message fort. Une prière nationale a été écrite par le cardinal André Vingt-Trois, président de la Conférence des évêques de France, et transmise à tous les diocèses de l’Hexagone pour qu’elle soit reprise dans chaque paroisse. Une prière pour la France, à l’heure où la législation se penche sur la famille, avec, à la rentrée, les dossiers épineux du mariage homosexuel et de l’euthanasie.

«Pour celles et ceux qui ont été récemment élus pour légiférer et gouverner ; que leur sens du bien commun de la société l’emporte sur les requêtes particulières et qu’ils aient la force de suivre les indications de leur conscience», exprime la deuxième intention, dans cette prière à quatre temps.

«Pour les enfants et les jeunes ; que tous nous aidions chacun à découvrir son propre chemin pour progresser vers le bonheur ; qu’ils cessent d’être les objets des désirs et des conflits des adultes pour bénéficier pleinement de l’amour d’un père et d’une mère», formule une autre intention, qui fait clairement allusion à l’homoparentalité.

Déjà, lors de son premier entretien avec le président de la République, le 17 juillet, le cardinal Vingt-Trois avait rappelé à François Hollande que «le mariage n’est pas une façon de reconnaître l’authenticité des liens entre deux personnes qui s’aiment», mais «une institution sociale pour assurer le mieux possible la bonne éducation des enfants. Il ne faut pas confondre les institutions.»

«Des choix sociétaux de portée considérable»

Transmis aux diocèses le 25 juillet, l’appel national à l’union de prière a pris la fête de l’Assomption pour cadre, le 15 août, jour où l’on célèbre l’élévation de la Vierge Marie au ciel. «Devant la gravité de choix sociétaux de portée considérable, il est essentiel de conscientiser l’opinion au-delà de la sphère pratiquante habituelle, a expliqué Mgr Bernard Podvin, porte-parole des évêques de France. Non seulement la mère du Christ recueillait les événements en son cœur, mais aussi elle les méditait et concrétisait sa réponse envers eux.»

La tradition de prier pour la France le jour de l’Assomption existe, pour les catholiques, depuis que Louis XIII, en 1638, a fait le vœu de consacrer le pays à la Sainte Vierge. Mais elle s’est estompée dans l’Église de France après 1945. Un retour à cet usage s’observe néanmoins depuis quelques années dans la communauté chrétienne, notamment lors de la dernière campagne électorale, porté par les enjeux politiques et leurs desseins bio-éthico-sociétaux. Des groupes de prière et des rassemblements dans les paroisses s’étaient réunis en province et à Paris durant l’entre-deux-tours pour «appeler la grâce de Dieu sur la destinée inquiétante du pays», résume Jean, un Lyonnais pratiquant.

«Vu la tournure des choses dans le paysage politique français, une intention de prière collective ne sera pas de trop, réagit Muriel, qui, le 15 août, partira en famille au pèlerinage national de Lourdes. Nos dirigeants ont la responsabilité de choix stratégiques pour l’avenir, nous prierons pour que l’intérêt supérieur de l’homme soit au cœur de leurs décisions, et non l’intérêt des hommes.»

Positions radicales

Pour l’épiscopat français, cette prière nationale est une manière mesurée de réaffirmer ses valeurs et de replacer les convictions des catholiques dans le débat politique. Manière aussi de ne pas laisser sa voix se faire couvrir par celle des groupes catholiques intégristes qui, depuis la volonté de la nouvelle majorité de légiférer sur des sujets contraires aux convictions catholiques, «prennent des positions radicales – dans les urnes et à la tribune publique – qui caricaturent notre communauté et dessert notre position», estime un prêtre du diocèse de Paris. «Ce n’est pas en criant fort qu’on a le monopole de la parole, encore moins de la pensée, dit un de ses pairs. Nous aurons notre part au débat.»

La prière de Mgr Vingt-Trois, qui appelle aussi à «la solidarité avec nos semblables» face aux «restrictions diverses» et à «l’inquiétude» engendrées par «ces temps de crise économique», pose le premier acte d’une mobilisation spirituelle qui, à la rentrée, devrait s’engager dans une défense plus argumentée des intérêts chrétiens.

Voir encore:

La vraie prière du 15 août, en exclusivité.

15 août 2012

Ici, vous trouverez les paroles sincères et profondes de l’Eglise catholique en sous-titres de la prière originale.

Nous nous sommes également permis de filmer un jeune prêtre de la paroisse de Sainte-Nadine à Paris, qui répétait sa prière avant la messe du 15 août. Merci à lui, merci à touTEs de prier avec nous.

HTML – 7.6 ko

Act Up-Paris Prière du 15 août 2012. – YouTube

En ce jour où nous célébrons l’anniversaire de Madonna, en ces temps où beaucoup de nos concitoyens donnent de moins en moins au denier de l’Eglise, prions pour les patrons, banquiers, agences de notations, etc.

Et pour que les pauvres partagent leur RSA.

Pour ces élus de gauche qui seraient tentés par l’égalité, que leur sens du bien commun de la société l’emporte sur les requêtes particulières des tarlouzes et gouinasses hystériques, et qu’ils aient la force de suivre les ordres de l’Eglise.

Pour que les familles hétérosexuelles catholiques restent les seules à bénéficier du soutien de l’Etat.

Pour qu’ils puissent continuer à baiser paisiblement sans capotes, y compris lors des sodomies.

Pour que le mariage et la famille nucléaire restent les seules formes acceptables de vie sociale.

Pour ces mignons éphèbes à la peau douce, que tous nous aidions chaque enfant à découvrir son corps grâce à nos prêtres et nos évêques.

Que les pédés et les gouines cessent de faire valoir ce que nous appelons « droit à l’enfant », que seuls nos prêtres et nos familles puissent en bénéficier.

Travail, famille, patrie seront pour toujours nos valeurs.

Certains groupes mécréants bretons ont tenté de faire croire qu’ils détenaient la Vraie Prière du 15 août. Ils ont même compromis les Soeurs de la perpétuelle indulgence dans leur travail de sape. Nous laissons à chaque croyantE le soin de discerner le faux du vrai.

[Et bien sûr, il s’agit d’un hommage.]

 Voir de même:

Aux Etats-Unis, il y a de l’homophobie dans le poulet

Alexis Buisson

Têtu

02 août 2012

Fast-food spécialisé dans le poulet, Chick-Fil-A est au cœur d’une polémique nationale après les propos de son PDG contre le mariage des homos.

Derrière les portes vitrées du 5-11 University Place, à Manhattan, une tempête gronde. Dans cette résidence universitaire appartenant à New York University (NYU) se trouve le seul Chick-Fil-A de New York, une chaîne de fast-food spécialiste des hamburgers au poulet et d’autres produits hypercaloriques.

Cinq millions aux anti-gays

Mi-juillet, son PDG, Dan Cathy, a déclaré à un site d’information chrétien qu’il assumait l’opposition de son entreprise au mariage homosexuel. «Nous soutenons la famille – la définition biblique de l’unité familiale», a-t-il dit, provoquant un tollé dans l’Amérique gay. A New York, la porte-parole lesbienne du conseil municipal, Christine Quinn, qui veut briguer la mairie, a appelé à la fermeture du restaurant de NYU contre l’avis du maire actuel Michael Bloomberg, et lancé une pétition pour demander au patron de s’excuser.

L’épisode n’est que le dernier en date dans une saga qui réunit des protagonistes aussi divers que Sarah Palin, Dieu et les Muppets. Fondé en 1967 par S. Truett Cathy (le père de Dan), un protestant conservateur, Chick-Fil-A s’est développé dans les centres commerciaux du sud des Etats-Unis. Sa compagnie, gérée «à la chrétienne» – ses employés ne travaillent pas le dimanche par exemple – compte plus de 1.600 établissements aux Etats-Unis et pèse quatre milliards de dollars. Une somme que la famille Cathy réinvestit dans des causes peu friendly: elle a donné cinq millions de dollars entre 2003 et 2010 à des groupes anti-gays, selon l’organisation Equality Matters.

Les Muppets au renfort

Les propos de Dan Cathy ont fait déborder le vase. Une pétition appelant au boycott de l’enseigne a recueilli plus de 6.000 signatures. Jim Henson Co., le producteur des fameux Muppets, qui proposait un jouet avec certains repas du fast-food, a mis un terme à sa collaboration avec la chaîne et reversé l’argent de la prestation à GLAAD, une association de défense des LGBT dans les médias.

Et Thomas Menino et Rahm Emanuel, maires de Boston et Chicago, ont indiqué que l’enseigne n’était pas la bienvenue chez eux. Un comble en pleine crise. «En tant que compagnie privée, Chick-Fil-A a le droit de se mettre à dos autant de clients qu’elle veut, mais chaque client a le droit de se faire entendre», estime Harndon Graddick, le directeur de GLAAD, qui a appelé à un kiss-in vendredi dans les établissements de l’enseigne.

Menu de société

Les pro-Chick-Fil-A sont aussi montés au créneau. Hier, des milliers américains se sont donnés rendez-vous dans les restaurantes en signe de soutien, donnant lieu à des files d’attente énormes (voir la vidéo). Sarah Palin n’a pas été en reste; elle a posté sur Facebook une photo d’elle et de son mari Todd dans un restaurant du Texas avec ce message: «Nous avons fait un détour par Chick-Fil-A dans les Woodlands pour soutenir une grande entreprise.»

Une grande entreprise qui, si l’on en croit plusieurs sites, aurait créé de faux comptes Facebook pour répondre aux critiques. Ce qu’elle dément. «Nous avançons, nous laissons le débat sur le mariage des homosexuels au gouvernement et à l’arène politique», a-t-elle indiqué dans un communiqué. En attendant peut-être de trancher un jour le débat, les Américains ces jours-ci doivent répondre à la question: «Poulet? Or not poulet?»

Regardez un reportage sur le soutien à Chick-Fil-A hier aux Etats-Unis (en anglais):

Voir enfin:

Opposing Gay Marriage Is Rational, Not Religious

Leroy Huizenga

August 9, 2012

 First Things

Many make the mistake of thinking that opposition to gay marriage is religious. A Facebook friend recently posted this quote: “Have you ever noticed the same people who claim that marriage is a religious institution only think that LGBT people shouldn’t get married? They never seem to object to Hindus, Muslims, Buddhists, or atheists getting married.”

This is a perfect summary of the ignorance with which many (though by no means all) gay marriage proponents operate. And I think their ignorance largely the fault of religious supporters of traditional marriage who have forgotten the categories of reason and nature.

Many times Christians present our arguments for the traditional family by making arguments from Scripture and speaking of “God’s design for marriage.” For instance, Billy Graham recently issued a statement in support of Chik-fil-A and its owners, the Cathy family, in which he said, “Each generation faces different issues and challenges, but our standard must always be measured by God’s word. I appreciate the Cathy family’s public support for God’s definition of marriage.” Dan Cathy himself said, “I think we are inviting God’s judgment on our nation when we shake our fist at Him and say ‘we know better than you as to what constitutes a marriage’ and I pray God’s mercy on our generation that has such a prideful, arrogant attitude to think that we have the audacity to define what marriage is about.”

It’s no wonder, then, that the broader population thinks opposition to gay marriage is a matter of religion alone. And as such, it can be marginalized. Indeed, it must be marginalized, for our culture assumes a fundamental split between faith and reason. The roots of this split reach back to the medieval period in William of Occam’s nominalist and voluntarist theology, which conceived of God not as reason but as raw arbitrary will. Religion became regarded as irrational. And most modern Christians—whether Protestant or Catholic—accept that split, having absorbed it from the ambient culture.

There’s a reason Occam was never sainted. The broader Christian tradition has claimed God is rational. First, the intelligibility of creation suggests a rational intellect as creator. Second, the first verses of the Gospel of John claim that the logos—the second person of the Trinity, the Son of God—was God and the agent of creation. Most translations render logos as “Word,” but it can also be rendered as “Reason”: “In the beginning was Reason . . . and Reason was God.” The split between faith and reason (and thus religion and the public square) is not a necessary given of Christian theology. Rather, the broader Christian tradition has seen faith and reason operating in harmony. John Paul II wrote in Fides et Ratio that “Faith and reason are like two wings on which the human spirit rises to the contemplation of truth,” that faith and reason need each other, that reason provides common ground for believers and non-believers, and that the separation of faith and reason leads to violence. Benedict XVI picked up these themes in his Regensburg address. You will find no greater defender of right reason today than the Catholic Church. And so the irony of the gay marriage debate is that traditionalists are making arguments based on reason and nature, while secular culture is now largely irrational in spite of its trumpeting of reason, as the severing of faith and reason has led to a nihilism wherein the greatest good is the fulfillment of whatever desires among consenting adults. Is that all reason can really say, that anything one wants goes as long as no one else gets hurt?

These claims are controverted, of course. It’s a common postmodern maneuver to claim that all appeals to the objectivity of nature and reason are merely masquerades instantiating culture by the will to power. We need to continue having that discussion. But for now, in simpler terms, consider this: Is “Thou shalt not kill” a truth of faith, or a truth of reason? Shall we repeal our laws forbidding murder because its prohibition is found in a religious text?

Of course not. And so when thoughtful religious people make arguments in the public square based on reason, they should not be discounted. For instance, responding to Chicago mayor Rahm Emanuel’s remarks declaring Chik-fil-A restauranta non grata, Cardinal George suggested on his blog, “It might be good to put aside any religious teaching and any state laws and start from scratch, from nature itself, when talking about marriage.” He then made the following points:

Marriage existed before Church and state. Therefore, “Neither Church nor state invented marriage, and neither can change its nature.”

Marriage concerns the physical complementarity of the sexes. “The sexual union of a man and woman is called the marital act because the two become physically one in a way that is impossible between two men or two women.”

Even though marriage precedes the state, the state has an interest in regulating marriage, which is a public institution, to the end of “assur[ing] stability in society and the proper protection and raising of the next generation of citizens.”

The Church is also interested in regulating marriage, “because Jesus raised the marital union to the level of symbolizing his own union with his Body.” For Catholics, at least, the harmony of reason and faith, of nature and grace, means that things that existed before Jesus Christ was ever conceived—water, bread, wine, marriage—can be raised to the level of a sacrament.

The Cardinal, then, claims that the State has a duty not to define marriage according to the passing fancies of the body politic at a given time but to protect marriage as a natural good preceding the State. The Church too has a double duty, as it is indebted not only to nature but also to revelation.

Because of the harmony of faith and reason, thoughtful Christians can speak of marriage in terms of both categories. And we sometimes confuse categories, and that proves confusing to the general public. But make no mistake: Our defense of marriage is no act of legerdemain, in which we try to force what we know solely by revelation on the public. (Observe no one is pushing laws forcing participation in the sacraments or forbidding participation in a particular faith.) Rather, we are concerned for the common good, a rational concern motivated by our very faith. Convinced that reason and nature teach us the truth about marriage, we will continue to make arguments in the public square about the public goods of marriage, for no society or person can long thrive kicking against the goads of reason and nature.

Leroy Huizenga is Director of the Christian Leadership Center at the University of Mary in Bismarck, North Dakota. His personal website is LeroyHuizenga.com. His previous “On the Square” articles can be found here.

RESOURCES

Billy Graham Offers His Support to Chik-fil-A

Robert George, Sherif Girgis, and Ryan Anderson, What Is Marriage?

Does Jesus Care About Sex and Marriage?

Anthony Esolen, Ten Arguments for Sanity

Cardinal George, Reflections on “Chicago Values”

John Paul II, Fides et Ratio

Become a fan of First Things on Facebook, subscribe to First Things via RSS, and follow First Things on Twitter.

© Copyright First Things 2012 | Visit http://www.FirstThings.com for more information.

 En l’autorité de notre Seigneur Jésus-Christ, des bienheureux Apôtres Pierre et Paul, et par notre propre autorité, nous prononçons, déclarons, et définissons comme un dogme divinement révélé que l’Immaculée Mère de Dieu, la Vierge Marie, après avoir achevé le cours de sa vie terrestre, fut élevée corps et âme à la gloire céleste » — Constitution dogmatique Munificentissimus Deus, § 44


%d blogueurs aiment cette page :