Le salut vient des Juifs. Jésus (Jean 4: 22)
Tu compteras sept semaines; dès que la faucille sera mise dans les blés, tu commenceras à compter sept semaines. Puis tu célébreras la fête des semaines, et tu feras des offrandes volontaires, selon les bénédictions que l’Éternel, ton Dieu, t’aura accordées. Deutéronome 16: 9-10
Le jour de la Pentecôte, ils étaient tous ensemble dans le même lieu. Tout à coup il vint du ciel un bruit comme celui d’un vent impétueux, et il remplit toute la maison où ils étaient assis. Des langues, semblables à des langues de feu, leur apparurent, séparées les unes des autres, et se posèrent sur chacun d’eux. Et ils furent tous remplis du Saint Esprit, et se mirent à parler en d’autres langues, selon que l’Esprit leur donnait de s’exprimer. Actes 2: 1-4
Dans le calendrier juif, Chavouot se déroule « sept semaines entières » ou cinquante jours jusqu’au lendemain du septième sabbat » après la fête de Pessa’h. De là son nom de Fête des Semaines (Chavouot, en hébreu) et celui de Pentecôte (cinquantième [jour], en grec ancien) dans le judaïsme hellénistique. Fête à considérer comme un sursaut de la tradition prophétique qui tend à s’estomper dans le judaïsme du Second Temple au profit d’une religion sacerdotale, elle puise ses origines dans une fête célébrant les moissons qui devient progressivement la célébration de l’Alliance sinaïtique entre Dieu et Moïse et de l’instauration de la Loi mosaïque. Vers le début du Ier siècle, elle devient l’un des trois grands pèlerinages annuels, surtout célébré par certains juifs hellénisés et par certaines sectes juives tout en conservant hors de ces groupes minoritaires sa dimension agricole jusqu’au Ier siècle de notre ère. Ce n’est qu’à partir du IIe siècle que le pharisianisme liera la fête de la moisson à la commémoration du don de la Loi au Sinaï. Les Actes des Apôtres situent explicitement lors de cette fête juive le récit où les premiers disciples de Jésus de Nazareth reçoivent l’Esprit Saint et une inspiration divine dans le Cénacle de Jérusalem : des langues de feu se posent sur chacun d’eux, formalisant la venue de l’Esprit dans un épisode de communication inspirée qui permet aux disciples de s’exprimer dans d’autres langues que le galiléen sans qu’on sache s’il s’agit plutôt de polyglottisme ou de glossolalie. L’image du feu — conforme à la tradition juive de l’époque sur l’épisode de la révélation sinaïtique que l’épisode entend renouveler — matérialise la Voix divine. La tradition chrétienne perçoit et présente la Pentecôte comme la réception du don des langues qui permet de porter la promesse du salut universel aux confins de la terre1 ainsi que semble en attester l’origine des témoins de l’évènement, issus de toute la Diaspora juive. Wikipedia
Dans l’ancien Orient, lors d’une alliance entre deux puissances, on disposait, dans le temple des partenaires, un document écrit devant être lu périodiquement, il n’est donc pas surprenant que les Tables de la Loi soit le témoignage concret de l’Alliance entre Dieu et son peuple. C’est la raison pour laquelle, les images des tables sont souvent présentes sur le fronton des synagogues. (…) Dans les temples protestants, une représentation des Tables de la Loi remplaçait, jusqu’au XVIIe siècle, la croix des églises catholiques. Wikipedia
Le deuxième jour de sera le jour le plus mémorable de l’histoire des États-Unis. J’ai tendance à croire que ce jour sera fêté par les générations à venir comme la grande fête commémorative. Il mérite d’être célébré comme le jour de la délivrance, par des actes solennels de dévotion à Dieu Tout-Puissant. Il mérite d’être célébré en grande pompe et avec des parades, avec des spectacles, des jeux, du sport, des coups de feu, des cloches, des feux de joie, et des illuminations, d’un bout à l’autre du continent, à partir de maintenant et pour toujours. John Adams (3 juillet 1776)
L’Assemblée Nationale reconnaît et déclare, en présence et sous les auspices de l’Être suprême, les droits suivants de l’Homme et du Citoyen… Préambule de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen (26 août 1789)
La fête nationale est une pratique récente. Elle remonte à la deuxième moitié du XIXe siècle seulement. (…) Auparavant, on célébrait simplement l’anniversaire du souverain régnant ou de son accession au trône. Cette tradition perdure dans la plupart des monarchies actuelles, au Royaume-Uni et aux Pays-Bas aussi bien qu’au Maroc, en Thaïlande, au Népal ou au Japon. Aujourd’hui, la plupart des États consacrent une journée par an – parfois deux – à leur autocélébration en commémorant un événement fondateur (indépendance ou révolution). L’émergence des nationalismes au XIXe siècle a conduit les Européens à se doter de rituels d’essence religieuse, propres à renforcer les liens civiques, comme la fête nationale mais aussi l’hymne national et l’allégeance au drapeau. Ce phénomène a débuté dans les régimes et les États issus d’une révolution, aux États-Unis, en Belgique, en France… Aux États-Unis, le 4 juillet, anniversaire de la proclamation d’indépendance, a été proclamé fête nationale dès 1781 par le petit État du Massachusetts mais c’est seulement en 1870 que le Congrès américain a fait de cet anniversaire un jour férié. La République française a fait du 14 juillet sa fête nationale en 1880 en lui donnant d’emblée une tonalité très militaire car chacun a en tête la défaite de Sedan, dix ans plus tôt. Nul doute qu’il y a aussi chez les gouvernants français la volonté de concurrencer les rituels chrétiens traditionnels. Ils y réussissent plutôt bien. André Larané
Le texte s’inscrit sur deux registres, dont la forme évoque celles des Tables de la Loi rapportées par Moïse du mont Sinaï. Il est accompagné de figures allégoriques personnifiant la France et la Renommée, et de symboles comme le faisceau (unité), le bonnet « phrygien » (liberté), le serpent se mordant la queue (éternité), la guirlande de laurier (gloire), les chaînes brisées (victoire sur le despotisme) ; l’ensemble étant placé sous l’œil du Dieu créateur, rayonnant d’un triangle à la fois biblique et maçonnique. Philippe de Carbonnières
Les journées les plus décisives de la Révolution française sont contenues, sont impliquées dans ce premier fait qui les enveloppe : le 14 juillet 1789. Et voilà pourquoi aussi c’est la vraie date révolutionnaire, celle qui fait tressaillir la France ! On comprend que ce jour-là notre Nouveau Testament nous a été donné et que tout doit en découler. Léon Gambetta (14 juillet 1872)
La Fête de la Fédération: Il s’agit de la fête la plus célèbre de la Révolution française. Fête emblématique, au point qu’aujourd’hui encore notre fête nationale réunit en elle deux adversaires : la prise de la Bastille, le 14 juillet 1789, et la Fédération du 14 juillet 1790. L’intention primitive de la fête n’était pourtant pas celle d’une célébration unanime. L’idée était née en province, dans cet hiver 1790 où les alliances défensives, hantées par les souvenirs de la Grande Peur, n’avaient cessé de se nouer entre les gardes nationales et l’armée tout entière. Des fêtes locales et toutes militaires scellaient ces pactes. Paris s’inquiète alors de l’agitation qui risque de gagner les troupes régulières et choisit de la contrôler en convoquant dans la capitale, pour le 14 juillet, les députations provinciales. Mais le caractère conservateur d’une fête destinée à garantir l’ordre est vite débordé par l’enthousiasme collectif d’où la Fédération tire son prestige légendaire. Mona Ozouf
Les légitimistes s’évertuent alors à démonter le mythe du 14 Juillet, à le réduire à l’expression violente d’une foule (pas du peuple) assoiffée de sang (les meurtres des derniers défenseurs de la Bastille malgré la promesse de protection) allant jusqu’au sacrilège du cadavre (des têtes dont celle du gouverneur Launay parcourant Paris plantée au bout d’une pique) (…) la Bastille n’était pas un bagne, occupée qu’elle était par quelques prisonniers sans envergure, elle n’était pas la forteresse du pouvoir royal absolu tourné contre le peuple à travers l’instrumentalisation des canons, elle n’était pas la forteresse à partir de laquelle la reconquête de la ville pouvait être envisagée puisqu’elle n’était défendue que par quelques soldats qui du reste se sont rendus en fin d’après-midi. Le mythe de la prise de la Bastille tombe de lui-même pour les monarchistes et même plus il est une création politique construisant artificiellement le mythe du peuple s’émancipant, plus encore il apparaît comme annonciateur de la Terreur, justifiant les surnoms de « saturnales républicaines », de « fête de l’assassinat »… Pierrick Hervé
Le 14 juillet 1935: La SFIO se rallient aux communistes et acceptent une grande alliance avec les Radicaux. Un « Congrès international des écrivains pour la défense et la culture », réuni à Paris , rassemble des humanistes et des anti-fascistes allemands. Le mouvement Amsterdam-Pleyel propose de manifester le 14 juillet 1935 dans toute la France contre le fascisme. Le jour de la fête nationale, des délégués venus de tous les départements jurent de « défendre les libertés démocratiques, de donner du pain aux travailleurs, du travail à la jeunesse et au monde la grande paix humaine ». 500 000 personnes défilent de la Bastille à Vincennes avec Léon Blum à leur tête. Le leader de la SFIO est accompagné de Maurice Thorez (PC), de Benoît Frachon (CGTU) et Léon Jouhaux (CGT) ainsi que Edouard Daladier (Parti Radical). En Province, les manifestations atteignent également du 12 février 1934. On entend en même temps l’Internationale et la Marseillaise, on mêle le drapeau tricolore au drapeau rouge. Cette fois, l’unité est en marche pour de bon. Et dès le lendemain, on crée le comité national du Rassemblement populaire pour le pain la paix et la liberté. L’expression Front Populaire s’impose dans le langage. David Martin
La France, patrie des Lumières et des Droits de l’Homme, terre d’accueil et d’asile, la France, ce jour-là, accomplissait l’irréparable. Manquant à sa parole, elle livrait ses protégés à leurs bourreaux»… Jacques Chirac (16 juillet 1995)
La France appelle au cessez-le feu immédiat (…) Nous condamnons les tirs de roquettes qui se sont produits de la part du Hamas sur la population civile israélienne mais nous demandons aussi à Israël de faire preuve de mesure dans sa riposte et en particulier de respecter le droit international et de faire en sorte que les victimes civiles soient épargnées. Jean-Yves Le Drian (ministre de la Défense français)
Les tirs de roquettes aveugles sur Israël à partir de la bande de Gaza sont des actes terroristes, pour lesquels il n’existe aucune justification. Il est évident que le Hamas utilise délibérément des boucliers humains pour faire avancer le terroriste dans la région. L’incapacité de la communauté internationale à condamner ces actes répréhensibles encouragera les terroristes à poursuivre leurs actions épouvantables. Le Canada demande à ses alliés et partenaires de reconnaître que ces actes terroristes sont inacceptables et que la solidarité avec Israël est la meilleure façon d’arrêter le conflit. Le Canada est sans équivoque derrière Israël. Nous soutenons son droit à se défendre, par lui-même, contre ces attaques terroristes, et exhortons le Hamas à cesser immédiatement leurs attaques aveugles contre des civils israéliens innocents. Le Canada réitère son appel au gouvernement palestinien à désarmer le Hamas et les autres groupes terroristes palestiniens opérant à Gaza, y compris le mandataire iranien, le Djihad Islamique palestinien. Steven Harper (Premier-ministre canadien)
Après Thanksgiving, le panier à trois points, l’Amérique, Superman, le soft power, le génocide, les sionistes ont même inventé la fête nationale ! …
Anniversaire du souverain ou de son accession au trône, saint patron, explorateur, poète, poème, indépendance, proclamation de la République, victoire du Parti, victoire sur le nazisme, réunification …
En ce 14 juillet où la Patrie autoproclamée des droits de l’homme se joint comme prévu au reste du Monde libre, Canada excepté …
Pour faire la leçon de la « mesure », elle qui deux jours après sa fête nationale il y a 72 ans livrait aux nazis et à l’extermination les juifs qui l’avaient choisie comme refuge, à la seule véritable démocratie du Moyen-Orient alors que, depuis sa (re)création il y a 64 ans, celle-ci ne fait que défendre l’existence que ses voisins lui refusent …
Pendant que dans nos rues nos chères têtes blondes défilent avec tous les drapeaux imaginables excepté le tricolore …
Retour, avec un excellent papier du site Hérodote, sur l’invention des fêtes nationales ..
Où l’on apprend qu’avec les révolutions et les indépendances qui les ont apportées, elles n’ont guère plus d’un siècle …
Et que mis à part les quelques monarchies ou républiques qui ont conservé pour ce faire l’anniversaire de leur souverain ou de son accession au trône voire la fête de leur saint patron …
Elles sont pour l’essentiel, reconnaissant de fait la nécessité d’une certaine sacralisation en ces temps de déchristianisation avancée, la tentative de laïciser des fêtes auparavant religieuses …
Dont l’archétype n’est probablement nul autre que la petite nation d’Israël …
Qui d’une simple fête des moissons fit avec la Fête des semaines (sept semaines après la Pâque, devenue en grec Pentecôte puis, pour les chrétiens avec la réception de l’Esprit-Saint, fête de la fondation de l’Eglise) la célébration de sa Torah fondatrice (dont les fameuses tables inspireront d’ailleurs nos propres Droits de l’homme) …
Au moment même où, avec l’exil et la déportation, il avait perdu à la fois son roi et son temple ..
Avant de rejoindre, à son tour avec sa propre fête de l’indépendance il n’y a guère plus de 60 ans, le reste des grandes démocraties …
Les fêtes nationales dans le monde
La fête nationale est une pratique récente. Elle remonte à la deuxième moitié du XIXe siècle seulement et recouvre des réalités très diverses.
Auparavant, on célébrait simplement l’anniversaire du souverain régnant ou de son accession au trône. Cette tradition perdure dans la plupart des monarchies actuelles, au Royaume-Uni et aux Pays-Bas aussi bien qu’au Maroc, en Thaïlande, au Népal ou au Japon.
Aujourd’hui, la plupart des États consacrent une journée par an – parfois deux – à leur autocélébration en commémorant un événement fondateur (indépendance ou révolution).
Rituels civiques et populaires
L’émergence des nationalismes au XIXe siècle a conduit les Européens à se doter de rituels d’essence religieuse, propres à renforcer les liens civiques, comme la fête nationale mais aussi l’hymne national et l’allégeance au drapeau. Ce phénomène a débuté dans les régimes et les États issus d’une révolution, aux États-Unis, en Belgique, en France…
Aux États-Unis, le 4 juillet, anniversaire de la proclamation d’indépendance, a été proclamé fête nationale dès 1781 par le petit État du Massachusetts mais c’est seulement en 1870 que le Congrès américain a fait de cet anniversaire un jour férié.
La République française a fait du 14 juillet sa fête nationale en 1880 en lui donnant d’emblée une tonalité très militaire car chacun a en tête la défaite de Sedan, dix ans plus tôt. Nul doute qu’il y a aussi chez les gouvernants français la volonté de concurrencer les rituels chrétiens traditionnels. Ils y réussissent plutôt bien.
En 1890, la Belgique s’est à son tour dotée d’une fête nationale, le 21 juillet, anniversaire de l’accession au trône de son premier monarque, Léopold 1er. Pour ne pas être en reste, la Confédération helvétique a fait l’année suivante de l’anniversaire du pacte de Grütli (1er août 1291) la fête nationale suisse.
L’Irlande indépendante et le Québec, nations profondément catholiques, du moins jusqu’à la fin du XXe siècle, ont choisi d’honorer leur saint patron en guise de fête nationale. La Saint-Patrick (17 mars) est fêtée à grand renfort de chopines et de chansons dans tous les pubs irlandais de la planète (qui sait combien il y en a !). La Saint-Jean-Baptiste (24 juin) donne lieu au Québec à des agapes très joyeuses autour des traditionnels feux de la Saint-Jean et, dit-on, dans des effluves de cannabis caractéristiques.

L’Espagne, tiraillée entre des visions contraires de son Histoire nationale, a choisi depuis 1958 d’honorer ce qui fait consensus : les Descubridores (« Explorateurs »). C’est ainsi qu’elle célèbre la Fête de l’Hispanité le 12 octobre, jour anniversaire de l’arrivée de Christophe Colomb en Amérique. Cette fête est aussi célébrée avec danses et carnavals dans l’Amérique espagnole mais elle est de plus en plus contestée par les mouvements amérindiens qui y voient un reliquat de l’ère coloniale.
Dans une démarche similaire, le Portugal a choisi de célébrer le Jour du Portugal, de Camões et des communautés portugaises le 10 juin, jour anniversaire de la mort de son grand poète épique Luís Vaz de Camões (1525-1580).
La Finlande, en bonne républicaine, commémore son indépendance le 6 décembre mais elle célèbre aussi le Jour du Kalevala et de la culture finlandaise le 28 février, jour anniversaire de la publication de son grand poème national (1835).
Une « tradition » très contemporaine
De façon plus conventionnelle, la plupart des républiques issues de la décolonisation et des révolutions du XIXe et du XXe siècles ont fixé leur fête nationale au jour anniversaire de leur indépendance ou de leur révolution.
C’est le cas des États latino-américains et balkaniques comme des États asiatiques ou africains. Le défilé militaire est à peu près partout au programme des festivités… Les bals populaires sont plus rares.
L’Uruguay célèbre tout à la fois sa Constitution (18 juillet) et son Indépendance (15 août). Anticlérical à la manière hispano-américaine, ce petit pays a laïcisé par ailleurs les fêtes catholiques sous des noms aussi pittoresques que Jour de la Famille (25 décembre), Jour de l’Enfant (6 janvier) ou Semaine du Tourisme (Semaine Sainte).
L’Histoire de la Chine se lit dans ses fêtes nationales. La Chine nationaliste (Taiwan) célèbre l’anniversaire de la proclamation de la République, le 10 octobre 1911 (c’est le « Double Dix ») tandis que la Chine populaire préfère la victoire du parti communiste, le 1er octobre 1949.
Depuis la chute de l’URSS, la Russie ne célèbre évidemment plus la Révolution d’Octobre. Elle lui préfère la victoire sur le nazisme au terme de la « Grande Guerre patriotique ». Elle est commémorée le 9 mai.
Il semblerait que la version peace and love des fêtes nationales ait du mal à s’imposer… La nouvelle Allemagne a fixé au 3 octobre, jour anniversaire de sa réunification en 1990, sa fête nationale, dite « Jour de l’Unité allemande ». Il ne s’agit que d’un jour chômé ordinaire, avec quelques discours officiels et convenus, sans festivités populaires d’aucune sorte. Même sort pour la Fête de l’Europe, fixée le 9 mai, jour anniversaire de la création en 1950 de la CECA (Communauté européenne du charbon et de l’acier, tout un programme !).
Les anciens Hébreux ont institué la fête des semaines, ainsi nommée parce qu’elle vient sept semaines après Pessah, la Pâque juive (aussi appelée Chavouot, cette fête a été quelque peu reprise par les chrétiens sous le nom de Pentecôte).
À cette occasion, ils se devaient d’offrir au Temple de Jérusalem les premiers fruits de la saison, ce que l’on appelle les « prémices ». Et ils profitaient de ce pèlerinage pour raconter devant leurs congénères l’histoire de leur famille, de la fuite d’Égypte à l’installation sur la Terre Sainte de Palestine.
Selon l’historien franco-israélien Alain Michel, on peut y voir un rituel destiné à souder la communauté et lui rappeler les combats menés pour conquérir sa place au soleil. En quelque sorte la première « fête nationale » !
Après la destruction du Temple, les juifs de la diaspora ont réduit ce « devoir de mémoire » à une lecture des livres sacrés de la Torah. C’est pourquoi cette fête s’appelle aussi aujourd’hui Fête de promulgation de la Torah.
Voir aussi:
1er août 1291
Le serment de Grütli
Hérodote
Le 1er août 1291, une trentaine de rudes montagnards se réunissent dans la prairie de Grütli (ou Rütli selon l’orthographe alémanique), au-dessus du lac des Quatre-Cantons. Ils se prêtent serment d’assistance mutuelle contre les exactions de leur seigneur.
De ce jour date selon la tradition la naissance de la Suisse indépendante…
André Larané
Fête nationale
En 1891, en souvenir de cet événement, les Suisses ont fait du 1er août leur fête nationale. Ce jour est chômé depuis 1994.
Des montagnards attachés à leurs libertés
Le col du Saint-Gothard, au coeur des Alpes, est une voie commerciale de première importance entre l’Allemagne et l’Italie. Au cours du XIIIe siècle, son franchissement en est facilité par la construction d’un pont dans le défilé des Schöllenen, le «pont du Diable» (cet ouvrage a défié les siècles jusqu’en 1888).
Les communautés paysannes des «pays forestiers» (Waldstaten), au nord du massif du Saint-Gothard et sur les bords du lac des Quatre-Cantons, profitent des droits de passage générés par le trafic commercial. Elles s’enrichissent et consolident leur autonomie. Mais celle-ci ne tarde pas à être menacée par le comte Rodolphe 1er de Habsbourg, dont les domaines cernent les «pays forestiers» et mordent de plus en plus à l’intérieur.
Pour se défendre contre ses empiètements, les montagnards obtiennent de l’empereur germanique Frédéric II de Hohenstaufen l’«immédiateté». Par ce privilège féodal, ils dépendent directement (ou immédiatement) de l’empereur (lointain donc peu gênant) et ne doivent rien au comte.
Mais voilà que le 1er octobre 1273, plus de vingt ans après la mort de Frédéric II, Rodolphe 1er de Habsbourg est à son tour élu empereur d’Allemagne. Il se croit dès lors en mesure de réduire les libertés dont bénéficient ses sujets montagnards. Il en a d’autant plus besoin qu’il mène de coûteuses expéditions dans les régions danubiennes et manque d’argent.
Prenant exemple sur les villes italiennes qui ont réussi à conquérir leur autonomie, trois communautés décident de faire front. Il s’agit des cantons d’Uri et de Schwyz ainsi que du demi-canton de Nidwald, qui fait partie avec Obwald du canton d’Unterwald (ou Unterwalden).
Tous contre un…
Les montagnards mettent à profit le passage à vide qui suit la mort de l’empereur Rodolphe 1er, survenue à Spire le 15 juillet 1291, pour réunir leurs forces.
Leurs représentants (Walter Fürst, Werner Stauffacher et Arnold de Melchtal si l’on en croit la tradition) se retrouvent dans la prairie de Grütli «en l’an du Seigneur 1291 au début du mois d’août». Là, ils font le serment de se défendre ensemble contre les empiètements des Habsbourg.
Rédigé en latin, le serment de Grütli prévoit que les confédérés se prêteraient secours en cas d’attaque, n’accepteraient aucun juge étranger, trancheraient leurs différends par l’arbitrage des plus sages, puniraient les criminels, incendiaires et voleurs.
Le pacte est conclu pour l’éternité mais ses signataires n’entendent en rien fonder une Nation… Il n’empêche que la commémoration de ce jour sera plus tard fête nationale.
Guillaume Tell
Depuis le XVe siècle, les Suisses se délectent de l’histoire de Guillaume Tell, qui est à vrai dire un condensé de différents récits oraux, la réalité historique du héros national n’étant en rien attestée.
Cet habile archer est originaire du village d’Altdorf, capitale du canton d’Uri. Son bailli, Hermann Gessler, gère avec dureté les intérêts des Habsbourg. Il plante sur la place du village un pieu surmonté de son chapeau et ordonne à chacun de s’incliner en passant devant lui.
Guillaume Tell refuse d’obéir. Le bailli le fait arrêter et lui impose en guise de sanction de tirer avec son arbalète sur une pomme placée… sur la tête de son fils Walter. C’est ça ou la mort immédiate pour le père et le fils !
L’affaire se serait déroulée le 18 novembre 1307. Prenant deux «carreaux» (flèches d’arbalète) entre les doigts, Guillaume Tell vise la pomme et la fend en deux. Le bailli, qui assiste à la scène, lui demande pourquoi il a pris deux carreaux. Et lui de répondre que s’il avait touché son fils, il aurait aussitôt dirigé le second carreau vers le bailli.
Ce dernier, n’appréciant pas la plaisanterie, ordonne qu’on emmène l’archer dans sa forteresse, de l’autre côté du lac de Lucerne. Mais le rebelle réussit à s’enfuir en sautant de la barque et, gagnant par ses propres moyens la forteresse, tue pour de bon le méchant bailli.
Voir encore:
«Guillaume Tell est un véritable mythe»
Roger Sablonier, historien médiéviste, ne veut ni casser les mythes ni démolir les traditions. Mais il démontre que l’histoire fondatrice de l’Etat suisse par le serment des trois Confédérés sur la prairie du Grütli est une invention.
Swiss info
01. août 2008
Cet expert du Moyen Age évoque pour swissinfo cette histoire mythique de la Suisse vers 1300, sur laquelle il vient de publier un livre en allemand.
swissinfo: Pas de Guillaume Tell, pas de serment du Grütli. Faut-il alors supprimer aussi la Fête nationale du 1er Août?
Roger Sablonier: Pas du tout. La Fête nationale a été célébrée pour la première fois en 1891. L’arrière-fond historique avec la signature du Pacte fédéral de 1291 par les trois Confédérés sur le Grütli a été créé de toutes pièces, et surtout au 19e siècle.
Cela ne change rien au fait que la tradition du 1er Août est devenue importante et que, faisant partie d’une culture historique populaire, elle appartient à la culture politique de la Suisse. Du point de vue de l’histoire des mentalités, elle peut être considérée comme ayant joué un rôle important dans le processus d’unification nationale d’un pays constitué de plusieurs minorités.
swissinfo: La Suisse primitive n’a donc jamais existé, pas plus que les «cantons primitifs» d’Uri, Schwyz et Unterwald?
R. S.: La croyance populaire qui voudrait qu’Uri, Schwyz et Unterwald existaient déjà en tant que «cantons» autour de 1300 est effectivement fausse. La notion de «Suisse primitive» est imputable à l’idée que la Suisse centrale aurait formé le «noyau», la «racine», de la future Confédération, voire même de la Suisse actuelle.
Les recherches historiques des dernières décennies ont permis de montrer que la formation de cet Etat est un processus de longue durée, sur lequel la ville de Berne a pesé de manière importante aux 14e et 15e siècles, mais qui s’explique surtout par la situation politique dans les pays environnants.
swissinfo: Votre livre s’intitule «Gründungszeit ohne Eidgenossen» (une fondation sans Confédérés). Il n’y a donc pas de Confédération non plus?
R. S.: C’est un malentendu flagrant. Quelque chose s’est bien évidemment construit au fil du temps dans l’espace de la Suisse actuelle, qui peut être décrit comme la Confédération.
Mais cela ne s’est fait qu’au 15e, et surtout au 19e siècle. Si la Suisse moderne veut se qualifier de Confédération, elle n’a aucun besoin de se prévaloir de l’histoire de la fin du 13e siècle.
swissinfo: Le Pacte fédéral, qui a servi de modèle à de nombreuses chartes, notamment aux Etats-Unis, ne date donc pas de 1291. Mais de quand, alors?
R. S.: Ce n’est pas nouveau de dire que la Suisse n’a pas été fondée par la Charte fédérale. Ce texte «de 1291» n’est pas un document fondateur, parce qu’au Moyen Age, on était bien incapable de fonder un Etat.
C’est un document qui assure le pouvoir aux dirigeants locaux, entre autres les nobles, sous forme de contrat écrit antidaté.
Il est le produit d’une situation particulière et ne parle ni de liberté, ni de résistance contre la domination des Habsbourg, ni même de la fondation d’un Etat.
swissinfo: Qui est Guillaume Tell selon vous? Faut-il encore mentionner son nom?
R. S.: Bien sûr que oui. L’histoire de Tell est, à mon avis, la seule part de la tradition de libération que je considérerais comme un véritable mythe, même si notre vision est d’abord influencée par celle de Schiller.
L’image de Tell est un symbole de courage civil et d’aspiration à la liberté, mais elle a une importance plus politique que scientifique.
swissinfo: Votre livre veut-il faire table rase de légendes dépassées?
R. S.: Non. A part certaines choses qu’on pourrait peut-être éliminer, comme par exemple la bataille de Morgarten, je ne veux rien démolir, mais je veux reconstruire.
Mon but est de prouver qu’une fois démontré le rôle de ces légendes pour l’histoire de la Suisse centrale des environs de 1300, il ne reste pas un simple trou noir.
On ne peut pas se contenter de dire ce qu’il n’y avait pas, mais au contraire que cette région a indubitablement sa propre histoire qui, même sans «lunettes confédérales», peut se montrer bien plus passionnante et riche en enseignements que celle des héros nationaux.
swissinfo: Les nationalistes de droite de l’UDC se sont toujours réclamés des anciens Confédérés qui se sont battus courageusement contre l’ennemi extérieur pour défendre la liberté et l’indépendance. Vous tirez le tapis sous les pieds du premier parti de Suisse…
R. S.: Là, vous exagérez beaucoup le rôle et l’importance de la recherche historique. Cette manière d’instrumentaliser l’histoire fait partie de la culture politique de ce pays et sert les intérêts de la politique au quotidien.
swissinfo: Votre livre détruit des mythes. Mais un pays n’a-t-il pas besoin de mythes pour renforcer son sentiment national?
R. S.: Je ne suis pas du tout d’accord avec cette idée de destruction de mythes. A part dans le cas de Tell, je ne parle pas volontiers de mythes, mais plutôt de légendes fondatrices, comme le serment du Grütli, qui a donné une légitimité historique à l’Etat constitutionnel libéral et démocratique fondé au 19e siècle.
Il n’y a pas besoin de détruire les mythes. On ne le peut pas non plus, car ils ont un rôle à jouer dans la recherche scientifique. La discussion sur leur supposée authenticité historique n’a pas de sens, parce que les mythes n’ont pas besoin d’être authentiques pour avoir un impact sur les humains.
Mythes et légendes ne sont pas mauvais en soi. Mais si on les utilise pour titiller les émotions nationalistes en se servant de la xénophobie et du racisme, c’est une autre histoire.
Interview swissinfo: Gaby Ochsenbein
(Traduction de l’allemand: Isabelle Eichenberger)
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