Dhimmi du mois: Faut-il oublier Averroès sous prétexte qu’il y a eu Ben Laden? (But Averroes was a jihadist, too)

29 avril, 2009
https://i0.wp.com/www.philosophersimages.com/images/philosophers_images/averroes/averroes01.jpgC’est pourquoi le Prophète –sur lui soit la paix- a dit : « Il m’a été ordonné de combattre les hommes jusqu’à ce qu’ils disent ‘Il n’y a de divinité qu’Allah’ et qu’ils croient en moi. Ibn Rushd (alias Averroès)
Les savants s’accordent à dire que le djihad est un devoir collectif et non personnel. (…) De l’avis de la majorité des savants, la nature obligatoire du djihad est fondée sur: «Le combat vous a été prescrit alors qu’il vous est désagréable.» (…) L’obligation de participer au djihad s’applique aux hommes adultes libres qui disposent des moyens de partir en guerre et qui sont en bonne santé. (…) Les savants s’accordent sur le fait que tous les polythéistes doivent être combattus. Cela est fondé sur: «Et combattez-les jusqu‘à ce qu’il ne subsiste plus d’association, et que la religion soit entièrement à Allah. Ibn Rush dit Averroès
Je suis le premier à reconnaître que nous n’avons rien ou presque à apprendre ni d’Averroès, ni des Arabes, ni du Moyen Âge. Ernest Renan
L’islam n’est pas une foi, mais une Loi (…) Allah n’est pas un « objet de croyance » pour les musulmans, mais le maître législateur auquel ils doivent se soumettre exclusivement, c’est-à-dire au mépris des lois non musulmanes. (…) Le voile n’est pas simplement un signe religieux ostentatoire, c’est l’affirmation que la femme musulmane ne peut appartenir qu’à un musulman, il est le drapeau du refus de l’exogamie de la communauté islamique. Sachant que c’est l’échange des femmes qui, selon les anthropologues, fonde l’assimilation et l’intégration réelle d’une communauté dans un corps social, ce refus est l’obstacle majeur à un rapport serein des autochtones avec ces « nouveaux Français ». L’interdit de l’exogamie est un pilier de l’islam qui découle directement de sa conception concrète d’Allah comme législateur universel : si une musulmane épousait un non musulman, cela voudrait dire qu’elle lui serait soumise et qu’elle désobéirait à Allah.
Devra-t-on abolir les jours fériés qui célèbrent des victoires d’un pays particulier ? Devra-t-on interdire Le bourgeois gentilhomme de Molière, car il se moque des Turcs ? Censurera-t-on Pascal parce qu’il véhicule de préjugés contre les juifs ? Passera-t-on au caviar le monologue de Figaro ? Interdirons-nous les représentations du Cid, car célébrant un massacreur de Maures? Détruirons-nous les monuments aux morts de la guerre 14-18 ? Et comment réparerez-vous cette injustice fondamentale qu’est le fait de dire que nous sommes en 2009 après Jésus-Christ ? Faudra-t-il instaurer un calendrier particulier pour chaque communauté, et modifier toutes les cartes d’identité, chacun pouvant déclarer à son gré s’il considère vivre en 2009 apr. J.C., en 1430 après l’Hégire, en 2552 après Bouddha, en l’An LI de la Vème République, en l’An VIII après Loana ou en l’An 42 après la télé couleur? Radu Stoenescu
Pour moi, toutes les cultures ne se valent pas et si les religions monothéistes, légitimation d’un système de domination des hommes sur les femmes, sont également sexistes, il y en a de moins pires. Anne Zelensky
Est-il si difficile de dire que nous tenons à notre liberté d’expression, à notre laïcité, unique au monde, à notre droit au blasphème, à notre culture anti-raciste, à notre conception de l’égalité hommes-femmes, au pluralisme politique, aux luttes sociales, aux droits syndicaux, à tout ce qui constitue une démocratie bourgeoise ? Est-il vraiment impossible d’admettre qu’en France, aujourd’hui, une véritable cinquième colonne, qui admire davantage Ahmadinejab et Tariq Ramadan que nos valeurs républicaines, est en train de s’organiser pour mettre à bas ces valeurs ? Est-il hérétique d’écrire qu’ils misent sur le temps, sur la démographie, et qu’ils opèrent pour cela la stratégie des petits pas ? Est-il blasphématoire d’affirmer qu’ils comptent sur l’effondrement de l’Occident, et de ses valeurs démocratiques, pour mettre en place la charia, et être fidèle au vœu de l’ayatollah Khomeiny, dès son arrivée au pouvoir en Iran : « Nous exporterons l’islam partout dans le monde ». Riposte laïque
Faut-il oublier Averroès sous prétexte qu’il y a eu Ben Laden? À suivre un tel amalgame, il faudrait oublier le Christ sous prétexte qu’il y a eu Torquemada. Henri Pena Ruiz

A l’heure où, sous les vivats des foules, le premier président multiculturel des Etats-Unis n’en finit pas de battre la coulpe de son propre pays et, refusant d’appeler un génocide par son nom, de vanter les supposés mérites de l’islam

Et au lendemain d’une prétendue conférence onusienne sur le racisme où, sous couvert de dénonciation du prétendu seul racisme sioniste et appuyé par le trio de démocrates de choc Chavez-Castro-Poutine, un notoire rayeur de cartes tentait de rameuter la rue arabe et de sanctuariser ses plus grands perpétrateurs dont l’épurateur soudanais de musulmans non arabes tout récemment encensé, au mépris du mandat international dont il est l’objet, par la Ligue arabe …

A signaler ce petit joyau de relativisme bien-pensant et d’équivalence morale, repéré par le site Riposte laïque, du philosophe et membre de la Commission Stasi Henri Pena Ruiz aux rencontres internationales laïques de Saint-Denis au début du mois …

Particulièrement exemplaire de toute une frange de l’Occident bien-pensant et adepte du tout se vaut refusant de reconnaître l’évidence de l’origine judéo-chrétienne des droits de l’individu comme leur négation dans les pays musulmans …

Où, renvoyant dos à dos Jésus au chef de tribunal islamique et prêcheur du jihad Averroes, Torquemada à Ben Laden et sans voir qu’une large part du Moyen-orient actuel a été pendant des siècles bien avant son islamisation guerrière (Jérusalem comprise d’où le contresens de présenter les croisades comme une agression), on récite le nouveau et interminable bréviaire des exactions du seul Occident chrétien et de son prolongement actuel israélien (bûchers de l’Inquisition, Index des livres interdits, expéditions coloniales, ethnocides, bombardements de civils, camps d’extermination, notion judéo-chrétienne de chef de famille, internement des magdalena sisters irlandaises, assassins et colons intégristes juifs) ……

L’islam se voyant lui paré de tous les apports (sauvetage de l’héritage culturel grec, dialogue des cultures, invention de la lecture rationnelle des textes et même des « Lumières ») …

Extraits :

Un tel idéal n’est le produit d’aucune civilisation. Il a été conquis de haute lutte dans l’Occident comme il peut l’être ailleurs. A l’époque, c’était le cléricalisme catholique, essentiellement, qui lui faisait obstacle. Rompons aussi avec les illusions de perspective et avec les amnésies sélectives. Il ne faut pas que la géographie présente rende aveugle sur l’histoire passée. Chaque monothéisme a engendré ses formes d’oppression et de communautarisme, et nul ne peut donner la leçon à l’autre en la matière. C’est en Occident « chrétien » que furent inventés les croisades, les bûchers de l’Inquisition, l’« Index des livres interdits », les expéditions coloniales assorties d’ethnocides, les bombardements massifs de population civile et les camps d’extermination à caractère raciste. Joli bilan.

C’est en terre arabo-musulmane qu’a été sauvé l’immense héritage de la civilisation grecque, qu’on a inauguré une coexistence harmonieuse et un dialogue exigeant des grandes cultures, que s’est inventé le principe de lecture rationnelle des textes (avec Averroès) : les « Lumières » y ont devancé les Lumières européennes de plusieurs siècles.

Serions-nous assez amnésiques pour l’oublier, et feindre de croire aujourd’hui qu’il n’y a d’Islam qu’intégriste et de christianisme que libérateur ? Certes, la figure intégriste de l’Islam politique est venue depuis ternir singulièrement l’image évoquée. Mais faut-il oublier Averroès sous prétexte qu’il y a eu Ben Laden ? À suivre un tel amalgame, il faudrait oublier le Christ sous prétexte qu’il y a eu Torquemada.

En réalité, nulle civilisation n’est réductible à un de ses moments, et c’est faire preuve d’une lecture partisane – à moins qu’elle ne soit simplement mal instruite- que de vouloir hiérarchiser les civilisations comme prétend le faire Samuel Huntington dans sa vision apocalyptique du « clash des civilisations ». Ceux qui dressent la croix contre le croissant en prétendant faire de l’Europe un club chrétien sont les ancêtres momifiés des fous de Dieu qui dressent l’Islamisme politique contre les « croisés ». Symétrie des ostracismes. Les uns et les autres développent une critique de la modernité laïque, de la raison, des Lumières, comme si on pouvait leur imputer les pires maux de notre époque. Il est si commode de prendre à témoin l’opinion en insistant sur les indéniables ravages produits par une mondialisation capitaliste inhumaine, et de faire semblant de les imputer aux idéaux laïques et démocratiques !

(…)

Un tel exercice, l’histoire le montre, n’est l’apanage d’aucune civilisation particulière, et c’est de lui que naît le patrimoine universel de la pensée libre, affranchie des tendances les plus oppressives et les plus rétrogrades qui se manifestent en chaque civilisation. Cessons de confondre le fait de respecter toutes les cultures avec celui de tout respecter dans les cultures. Car enfin, la répudiation unilatérale, la notion judéo-chrétienne de chef de famille, la lapidation pour adultère, la culpabilisation du plaisir sexuel, la mutilation du clitoris, sont-elles choses respectables ?

(…)

La laïcité n’est pas une particularité culturelle, et nulle religion ne lui est plus favorable qu’une autre. En Occident, elle fut conquise de haute lutte, souvent dans le sang et les larmes, à rebours de la tradition religieuse dominante. C’est pourquoi aujourd’hui on ne peut s’acharner unilatéralement contre une figure théologico-politique particulière, celle de l’islamisme politique, évidemment distincte de l’Islam. Certes, il ne faut lui faire aucune concession, et être intraitable tant sur la laïcité des institutions publiques que sur l’égalité des femmes. Mais cela doit se faire au nom d’une laïcité universaliste, qui ne soit pas à géométrie variable. La France laïque de la loi sur les signes religieux de Mars 2004 a demandé aux élèves d’ôter le voile, la kipa ou la croix charismatique en entrant dans les espaces scolaires. La même France, entre 1883 et 2005, a fait ôter les crucifix des salles de classes, des mairies, des palais de justice. Et en 1937 une circulaire du ministre Jean Zay avait déjà prohibé les signes religieux dans les établissements scolaires. Ce n’est donc pas une « loi sur le voile » qui a été votée sur proposition de la Commission Stasi, mais une loi sur l’ensemble des manifestations ostentatoires des religions.

(…)

Gardons en mémoire la jeune étudiante algérienne Katia Bengana, assassinée par les Islamistes parce qu’elle refusait de porter le voile : son courage est une leçon de liberté, hélas chèrement payée. N’oublions pas non plus les « magdalena sisters », ces femmes-parias de la très catholique Irlande, qui les enfermait et les pliait aux travaux forcés, pour avoir un jour « péché » contre une morale sexuelle intégriste. N’oublions pas non plus les intégristes du judaïsme qui assassinèrent des musulmans à Hébron ou colonisent des terres palestiniennes en considérant la Bible comme le titre de propriété du « grand Israel (Eretz) » supposé « terre promise » au peuple élu.

La domination masculine est la propre des sociétés marquées par les trois grands monothéismes. L’Ancien Testament fait dire à Dieu s’adressant à Ève : « Tes désirs te porteront vers ton mari, et lui dominera sur toi » (Genèse III, 15). À mettre en écho avec une prière juive traditionnelle du fidèle masculin : « Je remercie Dieu de na pas m’avoir fait naître femme ». Saint Paul, dans sa Lettre aux Éphésiens (V, 22), stipule : « Que les femmes soient soumises à leurs maris ». À mettre en écho avec la notion juridique de « chef de famille », présente dans les livrets de mariage occidentaux jusqu’à une époque récente. Et le Coran n’est pas en reste, qui précise : « Les femmes ont droit à l’équivalent de ce qui leur incombe selon les convenances. Les hommes ont toutefois sur elles préséance d’un degré ». (Sourate II, verset 228). À mettre en écho avec le Code de la famille, qui depuis 1984 organise en Algérie l’inégalité des droits des femmes et des hommes.

La laïcité, un idéal d’émancipation universel
Henri Pena Ruiz
Saint-Denis, rencontres internationales laïques
5 avril 2009

Faite pour tout le peuple, la république laïque libère le droit de ce qui divise les hommes. Ni religions reconnues, ni athéisme consacré. Ni credo imposé, ni credo interdit non plus. Une même loi vaut pour tous. À la liberté de conscience se conjugue la pleine égalité de celui qui croit au ciel et de celui qui n’y croit pas, comme des divers croyants. La complicité tendue de Dieu et de César laisse la place à l’affranchissement réciproque de Dieu et de Marianne.

Les choix qui règlent la vie personnelle sont d’autant plus libres que la laïcité radicalise le respect de la sphère privée en émancipant le droit de tout privilège accordé à un modèle d’accomplissement. Le droit ainsi promu pose comme règles communes des principes d’émancipation : liberté de conviction et d’éthique de vie, égalité de principe de tous les êtres humains, égalité des sexes, égalité de droits sans distinction d’origine ou de conviction. Quant aux conditions positives d’une telle liberté, l’Etat laïque les assure pour tous s’il joue pleinement son rôle par la promotion de l’instruction publique et de la justice sociale. Contrairement aux particularismes exclusifs, la laïcité permet de concilier la diversité des croyances et des patrimoines culturels avec l’égalité des droits. Ainsi, le bien commun échappe à la guerre des dieux. Et l’ouverture à l’universel est préservée par l’espace civique, pour le plus grand bien de la richesse culturelle des peuples, appelée à se manifester dans la liberté et non enrôlée dans des volontés très politiques de mise en tutelle.

La laïcité n’est pas le degré zéro des convictions. Elle parie sur des hommes libres, maîtres de leur jugement, capables de concorde authentique. L’école laïque apprend à ne pas transiger avec l’exigence de vérité : elle fait le pari de la culture et du jugement éclairé. Elle ose la liberté radicale d’une pensée maîtresse d’elle-même. Cette confiance dans la souveraineté de la pensée humaine est la vertu propre à la laïcité, force d’âme fraternelle où se transcendent les « différences ». Liberté, égalité et fraternité trouvent en elle leur sens plein et généreux.

Voilà le message que nous rappelle aujourd’hui l’idéal laïque, et il peut faire le tour du monde. Car il libère la création des censures, la culture des rapports d’oppression qui se réclament d’elle, les patrimoines collectifs des captations identitaires qui veulent faire que les hommes marchent au pas. Ce faisant, elle permet un authentique dialogue des civilisations, un libre métissage si l’on veut. Mais n’oublions pas que l’on ne peut « métisser » la liberté avec l’esclavage, l’égalité des sexes avec l’oppression traditionnelle des femmes, l’épanouissement créateur de l’art et de la culture avec la police politico-religieuse des œuvres et des pensées.

Du Maghreb, de France, d’Europe et du monde entier, osons dire tout haut les principes d’une humanité réconciliée de la seule façon qui permette d’éviter le retour des fanatismes meurtriers : l’union des hommes par ce qui les élève au meilleur d’eux-mêmes. Liberté authentique fondée sur l’autonomie de jugement, égalité des droits rendue crédible par la justice sociale et internationale, se conjugueront alors, et elles le feront grâce à l’émancipation laïque des sociétés comme des personnes.

Un tel idéal n’est le produit d’aucune civilisation. Il a été conquis de haute lutte dans l’Occident comme il peut l’être ailleurs. A l’époque, c’était le cléricalisme catholique, essentiellement, qui lui faisait obstacle. Rompons aussi avec les illusions de perspective et avec les amnésies sélectives. Il ne faut pas que la géographie présente rende aveugle sur l’histoire passée. Chaque monothéisme a engendré ses formes d’oppression et de communautarisme, et nul ne peut donner la leçon à l’autre en la matière. C’est en Occident « chrétien » que furent inventés les croisades, les bûchers de l’Inquisition, l’« Index des livres interdits », les expéditions coloniales assorties d’ethnocides, les bombardements massifs de population civile et les camps d’extermination à caractère raciste. Joli bilan. C’est en terre arabo-musulmane qu’a été sauvé l’immense héritage de la civilisation grecque, qu’on a inauguré une coexistence harmonieuse et un dialogue exigeant des grandes cultures, que s’est inventé le principe de lecture rationnelle des textes (avec Averroès) : les « Lumières » y ont devancé les Lumières européennes de plusieurs siècles. Serions-nous assez amnésiques pour l’oublier, et feindre de croire aujourd’hui qu’il n’y a d’Islam qu’intégriste et de christianisme que libérateur ? Certes, la figure intégriste de l’Islam politique est venue depuis ternir singulièrement l’image évoquée. Mais faut-il oublier Averroès sous prétexte qu’il y a eu Ben Laden ? À suivre un tel amalgame, il faudrait oublier le Christ sous prétexte qu’il y a eu Torquemada.

En réalité, nulle civilisation n’est réductible à un de ses moments, et c’est faire preuve d’une lecture partisane – à moins qu’elle ne soit simplement mal instruite- que de vouloir hiérarchiser les civilisations comme prétend le faire Samuel Huntington dans sa vision apocalyptique du « clash des civilisations ». Ceux qui dressent la croix contre le croissant en prétendant faire de l’Europe un club chrétien sont les ancêtres momifiés des fous de Dieu qui dressent l’Islamisme politique contre les « croisés ». Symétrie des ostracismes. Les uns et les autres développent une critique de la modernité laïque, de la raison, des Lumières, comme si on pouvait leur imputer les pires maux de notre époque. Il est si commode de prendre à témoin l’opinion en insistant sur les indéniables ravages produits par une mondialisation capitaliste inhumaine, et de faire semblant de les imputer aux idéaux laïques et démocratiques !

D’ailleurs la confusion régnante sur le terme de « culture » n’aide guère à voir clair. La culture, au sens émancipateur, ce n’est pas la soumission servile à une tradition, mais la capacité d’assumer celle-ci de façon éclairée, ce qui implique distance et recul critique. Pour être traditionnelle, la soumission de la femme à l’homme n’en est pas moins inacceptable. Dira-t-on que c’est trahir sa culture que la rejeter ? Cessons donc de penser que l’universel se construit par simple « métissage » de civilisations, sans égard à ce qui est vrai et juste en chacune d’elles, ce qui implique l’exercice du jugement critique et non le fidéisme ou une conception obscurantiste de l’« identité collective ». Un tel exercice, l’histoire le montre, n’est l’apanage d’aucune civilisation particulière, et c’est de lui que naît le patrimoine universel de la pensée libre, affranchie des tendances les plus oppressives et les plus rétrogrades qui se manifestent en chaque civilisation. Cessons de confondre le fait de respecter toutes les cultures avec celui de tout respecter dans les cultures. Car enfin, la répudiation unilatérale, la notion judéo-chrétienne de chef de famille, la lapidation pour adultère, la culpabilisation du plaisir sexuel, la mutilation du clitoris, sont-elles choses respectables ?

Bref, il est temps de rompre avec les amalgames. Il est temps de soumettre toute civilisation à l’examen critique de ce qui s’est effectivement produit en elle, et de cesser de s’agenouiller devant la « différence culturelle » sous prétexte qu’elle fut jadis bafouée et méconnue par des entreprises oppressives. Il est temps d’éviter d’enfermer chacun dans sa « différence », et de rappeler l’humanité une à elle-même, mémoire vive d’aspirations universelles à la liberté et à l’égalité, au bonheur et à la découverte éclairée de la richesse des peuples. Il est temps de sortir le débat de questions souvent mal posées, d’attitudes réactives, voire de bons sentiments qui produisent le contraire de ce qu’ils visent.

La laïcité n’est pas une particularité culturelle, et nulle religion ne lui est plus favorable qu’une autre. En Occident, elle fut conquise de haute lutte, souvent dans le sang et les larmes, à rebours de la tradition religieuse dominante. C’est pourquoi aujourd’hui on ne peut s’acharner unilatéralement contre une figure théologico-politique particulière, celle de l’islamisme politique, évidemment distincte de l’Islam. Certes, il ne faut lui faire aucune concession, et être intraitable tant sur la laïcité des institutions publiques que sur l’égalité des femmes. Mais cela doit se faire au nom d’une laïcité universaliste, qui ne soit pas à géométrie variable. La France laïque de la loi sur les signes religieux de Mars 2004 a demandé aux élèves d’ôter le voile, la kipa ou la croix charismatique en entrant dans les espaces scolaires. La même France, entre 1883 et 2005, a fait ôter les crucifix des salles de classes, des mairies, des palais de justice. Et en 1937 une circulaire du ministre Jean Zay avait déjà prohibé les signes religieux dans les établissements scolaires. Ce n’est donc pas une « loi sur le voile » qui a été votée sur proposition de la Commission Stasi, mais une loi sur l’ensemble des manifestations ostentatoires des religions. Il faut y insister, afin de rendre lisible l’exigence universelle qui légitime la loi. Et d’éviter toute stigmatisation. Il faut également rappeler la nécessité de bien distinguer ce qu’on peut légitimement combattre par la loi, et ce qu’il faut combattre par l’éducation et le travail de persuasion émancipatrice. Toute erreur dans les moyens utilisés se retournerait contre la laïcité elle-même. On ne peut interdire à une femme voilée ou à un homme portant la kipa de pénétrer dans tout lieu de la société civile. Certes, on peut considérer qu’un tel marquage est contestable, mais alors c’est par le débat argumenté qu’il faudra le contester.

Qui ne voit par ailleurs que le fait de reconnaître des droits à des groupes et non aux individus qui les constituent peut conduire à donner des instruments d’oppression aux guides et aux chefs religieux qui les dominent, plaçant dès lors sous tutelle la libre disposition de soi des personnes individuelles ? Une femme qui refuse de porter un voile, de réduire sa vie sexuelle à la procréation, d’être soumise à l’homme, le pourra-t-elle si au nom de son « identité culturelle » on la somme de se plier à des normes qui captent de façon tendancieuse les textes dits sacrés ? Gardons en mémoire la jeune étudiante algérienne Katia Bengana, assassinée par les Islamistes parce qu’elle refusait de porter le voile : son courage est une leçon de liberté, hélas chèrement payée. N’oublions pas non plus les « magdalena sisters », ces femmes-parias de la très catholique Irlande, qui les enfermait et les pliait aux travaux forcés, pour avoir un jour « péché » contre une morale sexuelle intégriste. N’oublions pas non plus les intégristes du judaïsme qui assassinèrent des musulmans à Hébron ou colonisent des terres palestiniennes en considérant la Bible comme le titre de propriété du « grand Israel (Eretz) » supposé « terre promise » au peuple élu.

La domination masculine est la propre des sociétés marquées par les trois grands monothéismes. L’Ancien Testament fait dire à Dieu s’adressant à Ève : « Tes désirs te porteront vers ton mari, et lui dominera sur toi » (Genèse III, 15). À mettre en écho avec une prière juive traditionnelle du fidèle masculin : « Je remercie Dieu de na pas m’avoir fait naître femme ». Saint Paul, dans sa Lettre aux Éphésiens (V, 22), stipule : « Que les femmes soient soumises à leurs maris ». À mettre en écho avec la notion juridique de « chef de famille », présente dans les livrets de mariage occidentaux jusqu’à une époque récente. Et le Coran n’est pas en reste, qui précise : « Les femmes ont droit à l’équivalent de ce qui leur incombe selon les convenances. Les hommes ont toutefois sur elles préséance d’un degré ». (Sourate II, verset 228). À mettre en écho avec le Code de la famille, qui depuis 1984 organise en Algérie l’inégalité des droits des femmes et des hommes.

De deux choses l’une. Ou bien ces références religieuses oppressives doivent être relativisées par l’évocation du contexte historique et social qui les a déterminées, et alors elle perdent toute valeur normative aujourd’hui : la raison humaine, disait Averroès, nous affranchit ainsi d’une lecture littérale qui nous conduirait à admettre l’inacceptable et à le parer d’une dimension sacrée. Ou bien on décide, congédiant la raison, de considérer que de tels textes doivent s’appliquer aujourd’hui sans égard à leur contexte d’origine. Cela ne peut se faire que parce qu’on nourrit alors un projet de domination et d’oppression : on en vient à se défier ainsi de la puissance éclairante propre à la raison et à la culture, et l’on tente d’ailleurs de la faire taire, comme ont fait partout les intégristes.

Dans un monde où les populations se mélangent de plus en plus, il est clair que les lois communes des Etats doivent s’affranchir de tout particularisme, pour ne mettre en œuvre que des exigences universelles, bonnes pour tous les hommes et tous les peuples, car propres à les émanciper des traditions rétrogrades tout en dégageant le bien commun de tout privilège. C’est en cela aussi que la laïcité est un idéal de paix de concorde, et de fraternité. Un idéal qui fera le tour du monde.

Voir aussi:

Averroès – avocat du djihad
AJM
January 23, 2006

Ibn Rushd, dit Averroès (1126-1198), est l’un des érudits musulmans les plus célèbres en Occident. On le connaît surtout pour ses commentaires d’Aristote, pour ses talents de médecin et pour le fait qu’il a été persécuté pour ses prises de position philosophiques. Averroès était trop influencé par la philosophie, la logique et les mathématiques grecques pour toujours rester un parfait Musulman. Bref, il fait figure de progressiste. On en a même fait un héros de cinéma.

Mais un érudit musulman est d’abord un juriste. Et un juriste musulman traite forcément du djihad. Ibn Rushd le fait dans son traité de droit intitulé Bidayat al-mudjtahid. Voici quelques extraits du premier des deux chapitres qu’il consacra au djihad. Cette traduction est basée sur celle, en anglais, de Rudolph Peters, parue dans Jihad in Mediaeval and Modern Islam: The Chapter on Jihad from Averroes et retranscrite dans The Legacy of Jihad, un recueil de textes sur le djihad édité par Andrew G. Bostom.

Qui est mieux placé pour donner du djihad une idée que nous autres Occidentaux pouvons considérer comme valable et légitime qu’Averroès, ce philosophe ami des Grecs, modéré et raffiné, et que les Musulmans aussi donnent volontiers en exemple?

Averroès traite le sujet en vrai juriste, se contentant d’indiquer l’état du débat juridique, sans impliquer sa propre interprétation. Mais il est clair que celle-ci compte parmi les plus pacifiques, à voir le nombre de solutions extrêmes qu’il choisit, visiblement, de ne pas évoquer [je prendrai soin d’indiquer la principale omission d’Averroès, toutefois, dans la 4e partie, en me basant sur le Kitab as-sunan d’Abou Daoud]. Mais même ainsi, dans ce texte d’un Musulman s’adressant à d’autres Musulmans, nous découvrons fort bien la réalité du djihad: une guerre de conquête, religieuse, qui ne s’arrête jamais. Jamais.

J’ai coupé la majeure partie des dissertations de détail pour éviter de trop lourdes répétitions, mais j’ai laissé quelques exemples complets qui témoignent de la réflexion des juristes musulmans et qui mettent bien en lumière le type de différences d’interprétation sur lesquelles s’affrontent les différentes écoles juridiques islamiques.
LE DJIHAD

1ère partie: Les qualifications légales (hukm) de cette activité et les personnes obligées d’y prendre part

Les savants s’accordent à dire que le djihad est un devoir collectif et non personnel. (…) De l’avis de la majorité des savants, la nature obligatoire du djihad est fondée sur [le verset du Coran 2:216] : «Le combat vous a été prescrit alors qu’il vous est désagréable.» (…) L’obligation de participer au djihad s’applique aux hommes adultes libres qui disposent des moyens de partir en guerre et qui sont en bonne santé. (…)

2e partie: L’ennemi

Les savants s’accordent sur le fait que tous les polythéistes doivent être combattus. Cela est fondé sur [le verset du Coran 8:39]: «Et combattez-les jusqu‘à ce qu’il ne subsiste plus d’association, et que la religion soit entièrement à Allah.» Toutefois, il a été relaté à Malik qu’il ne serait pas permis d’attaquer les Éthiopiens et les Turcs sur la base de la tradition du prophète: «Laissez les Éthiopiens en paix aussi longtemps qu’ils vous laissent en paix.» Interrogé sur l’authenticité de ce hadith, Malik ne le reconnut pas, mais dit: «Les gens évitent toujours de les attaquer.»

[Ceci constitue bel et bien la totalité du texte définissant l’«ennemi»]

3e partie: Les dommages pouvant être infligés aux différentes catégories d’ennemis

Les dommages infligés à l’ennemi peuvent consister en atteintes à sa propriété, à sa personne ou à ses libertés individuelles, c’est-à-dire sa mise en esclavage et son appropriation. Conformément au consensus (idjma), cela peut être infligé à tous les polythéistes – hommes, femmes, jeunes et vieux, important et communs. Les opinions ne varient qu’en ce qui concerne les moines. (…).

La majorité des savants s’accordent à dire que l’imam (le chef de l’État islamique, le calife) dispose de nombreux possibilités de traiter les captifs. Il peut leur pardonner, les tuer ou les libérer contre rançon ou sous forme de dhimmi, auquel cas le captif libéré est tenu de payer la taxe de capitation (jiziah).

Quelques savants, néanmoins, enseignent que les captifs ne doivent jamais être tués. Selon al-Hasan Ibn Muhammad al-Tamimi, c’était même la le consensus (idjma) de la Sahabah [les contemporains du prophète qui l’ont connu]. Cette controverse est apparue premièrement parce que les versets du Coran sont contradictoires à cet égard; deuxièmement parce que la pratique [du prophète et des premiers califes] était incohérente; et troisièmement parce que l’interprétation évidente du [verset du Coran 47:4] «Lorsque vous rencontrez les incroyants, qu’ils soient massacrés jusqu’à leur domination» est que l’imam n’a que le droit de pardonner aux captifs ou de les libérer, tandis que par ailleurs [le verset du Coran 8:67] «Un prophète ne devrait pas faire de prisonniers avant d’avoir mis les mécréants hors de combat sur la terre» de même que le contexte de la révélation de ce verset [les captifs de Badr] tendent à prouver qu’il vaut mieux tuer les captifs plutôt que de les mettre en esclavage.

Le prophète lui-même a tué certains captifs hors du champ de bataille, alors qu’il pardonna à d’autres. Il réduisait toujours les femmes en esclavage. Abou Abayd a relaté que le prophète n’avait jamais réduit en esclavage des Arabes de sexe masculin. Après lui, le Sahabah réunit l’unanimité autour de la règle voulant que les Gens du Livre, mâles et femelles, soient réduits en esclavage. Ceux qui soutiennent l’opinion selon laquelle le verset qui interdit l’exécution [47:4] abroge l’exemple donné par le prophète maintiennent que les captifs ne doivent pas être tués, D’autres professent toutefois que ce verset ne concerne pas le massacre de captifs et donc n’avait pas pour intention de limiter le nombre de traitements pouvant être infligés aux captifs. Au contraire, disent-ils, le fait que le prophète ait eu pour habitude de tuer les captifs ajoute une règle au verset [47:4] en question et ainsi annule le cas de la plainte selon laquelle il aurait omis de tuer les captifs de Badr. Ceux-ci, donc, professent que le massacre de captifs est autorisé.

(…)

En ce qui concerne les atteintes portées à la personne, c’est-à-dire le fait de tuer l’ennemi, les Musulmans s’accordent à dire qu’en temps de guerre, tous les mâles adultes valides et incroyants doivent être tués [suit une longue discussion sur la question de savoir qui d’autre peut aussi être tué, dans quels cas et selon quelles autorités basées sur quels actes du prophète, sur quels versets et quelles traditions, puis une autre, sur la question de savoir quels dommages peuvent être infligés à la propriété de l’ennemi, notamment l’incendie de ses arbres].

4e partie: les conditions préalables de la guerre

Selon l’ensemble des savants, la condition pour l’entrée en guerre est que l’ennemi ait entendu les appels à adopter l’Islam. Cela implique qu’il n’est pas autorisé d’attaquer avant que l’appel ne les ait atteints. (…) Cependant, une controverse existe quant à la question de savoir si l’appel doit être répété lorsque la guerre est reprise. Certains soutiennent que cela est obligatoire; d’autres considèrent que c’est seulement recommandé; un troisième groupe estime que ce n’est ni obligatoire, ni recommandé. La source de cette controverse se trouve dans les paroles et les actes du prophète. Selon une tradition faisant autorité, le prophète, en lançant ses armées, disait à leur commandant

«Lorsque tu rencontreras tes ennemis polythéistes, appelle-les à trois choses. Accepte celle à laquelle ils consentiront et ne les attaque pas, alors. Appelle-les d’abord à se convertir à l’Islam. S’ils acceptent, ne les attaque pas. Ensuite, appelle-les à quitter leur territoire pour adopter le foyer des émigrants (muhadjirun) [c’est-à-dire Médine] et dis-leur que s’ils acceptent ils auront les mêmes droits et devoirs que les émigrants. S’ils refusent et qu’ils préfèrent restent sur leurs terres, annonce-leur qu’ils seront comme les Bédouins convertis, qui sont sujets d’Allah comme les autres croyants, mais n’ont pas droit à une part du butin, à moins qu’ils ne rejoignent les Musulmans dans la guerre. S’ils refusent cela, alors appelle-les à payer la taxe de capitation (jiziah). S’ils acceptent cela, consens-y et ne les attaque pas. Mais s’ils refusent, invoque l’aide d’Allah et attaque-les.»

[Abou Daoud ajoute ici, au même paragraphe, dans son Kitab as-sunan, qui servait très probablement de source à Averroès, la chose suivante:
«Si tu assièges les gens d’une forteresse et qu’ils désirent se rendre sans condition (ala hukm Allah), n’y consens pas, mais fais-les se rendre quand tu le jugeras bon et fais d’eux ensuite ce que tu voudras.»]

Malgré cela, il est établi de manière irréfutable que le prophète effectua plusieurs attaques surprises contre l’ennemi, la nuit ou à l’aube. Certains, donc, et ils sont la majorité, affirment que les actes du prophète ont abrogé ses paroles. (…)

5e partie: Le nombre maximum d’ennemis contre lesquels on est obligé de se défendre

Le nombre maximum d’ennemis contre lesquels on est obligé de se défendre est le double de celui de ses propres troupes. (…) Ibn Madjishun affirme, sur l’autorité de Malik, que la puissance effective, plutôt que le nombre, doit être considérée, et qu’il peut être admis qu’un homme fuie avant un autre si ce dernier possède une meilleure monture, de meilleurs armes et une force physique supérieure.

6e partie: La trêve

La conclusion d’une trêve est considérée par certains comme étant permise d’emblée et sans occasion particulière, à condition que l’imam considère qu’elle est dans l’intérêt des Musulmans. D’autres soutiennent que cela n’est admissible que lorsque les Musulmans en sont réduits à la plus extrême nécessité, comme en cas de guerre civile. (…)

Shafii affirme qu’une trêve ne devrait jamais être conclue pour une durée dépassant celle de la trêve conclue par le prophète avec les incroyants l’année de Hudaybiyyah. La controverse sur la question de savoir si la trêve peut être admise sans une raison impérieuse se fonde sur le fait que l’interprétation évidente du [verset du Coran 9:5] «tuez les polythéistes où que vous les trouviez» et [du verset du Coran 9:29] «Combattez ceux qui ne croient ni en Allah ni au Jour dernier» contredit celle [du verset du Coran 8:61] «s’ils inclinent à la paix, incline vers celle-ci (toi aussi) et place ta confiance en Allah».

Certains affirment que le verset ordonnant aux Musulmans de combattre les polythéistes jusqu’à ce qu’ils se convertissent ou qu’ils paient la taxe de capitation (jiziah) [C 9:29] abroge le verset pacifique [C 8:61]. En conséquence, ils soutiennent que la trêve n’est admissible qu’en cas de nécessité. D’autres sont d’avis que le verset pacifique [C 8:61] complémente les deux autres versets et ils considèrent donc que la trêve est admise dès lors que l’imam le juge judicieux. Ils ajoutent, pour soutenir leur thèse, que le prophète a agi de la sorte, car la trêve de Hudaybiyyah n’avait pas été conclue par pure nécessité.

Selon Shafii, le principe est que les polythéistes doivent être combattus jusqu’à ce qu’ils acceptent de se convertir ou de payer la jiziah. Les actes du prophète durant l’année de Hudaybiyyah constituent une exception à cette règle. Donc, poursuit Shafii, une trêve ne doit jamais excéder la période pour laquelle le prophète a conclu la trêve dans le cas de Hudaybiyyah. Il reste cependant une controverse quant à la durée de cette période. Les uns disent qu’il s’agit de quatre ans, mais d’autres parlent de trois ans ou de dix ans. (…)

7e partie: Les objectifs de la guerre

Les Musulmans s’accordent à dire que l’objectif de la guerre contre les Gens du Livre, à l’exception de ceux appartenant à la tribu des Koraïchites et des Chrétiens arabes, est de deux ordres: soit la conversion à l’Islam, soit le paiement de la taxe de capitation (jiziah). Ceci est basé sur [le verset du Coran 9:29]: «Combattez ceux qui ne croient ni en Allah ni au Jour dernier, qui n’interdisent pas ce qu’Allah et Son messager ont interdit et qui ne professent pas la religion de la vérité, parmi ceux qui ont reçu le Livre, jusqu‘à ce qu’ils versent la capitation par leurs propres mains, après s’être humiliés.»

La plupart des juristes admettent que la jiziah peut aussi être collectée auprès des Zoroastriens (madjus) sur la base des paroles du prophète «Traitez-les comme les Gens du Livre». Il y a controverse, toutefois quant aux polythéistes qui ne sont pas des Gens du Livre: est-il admis de prélever la jiziah parmi eux également? Certains, comme Malik, enseignent que la jiziah peut être exigée de n’importe quel polythéiste. D’autres font une exception pour les polythéistes arabes. Shafii, Abu Thawr et quelques autres soutiennent que la jiziah ne peut être acceptée que de la part des Gens du Livre et des Zoroastriens.

La controverse est ici également générée par le fait qu’une règle générale s’oppose à une règle particulière. La règle générale est dérivée des [versets du Coran 2:193 et 8:39 (ces deux versets partagent ce même contenu)]: «Combattez-les jusqu‘à ce qu’il n’y ait plus d’association et que la religion soit entièrement à Allah seul» et de la tradition «‹Il n’y a pas d’autre dieu qu’Allah› S’ils disent cela, leur vie et leurs biens sont inviolables pour moi, excepté si la loi de l’Islam l’autorise. Il sont alors redevables devant Allah.»

La règle particulière est fondée sur la tradition mentionnée plus haut, soit que Mahomet avait pour habitude de dire au commandant des troupes qu’il envoyait contre les polythéistes arabes: «Lorsque tu rencontreras tes ennemis polythéistes, appelle-les à trois choses, etc.» Dans cette tradition, la jiziah est également mentionnée. Maintenant, certains savants affirment qu’une règle générale annule une règle particulière si la règle générale a été révélée à une date ultérieure. (…) D’autres, toutefois, avancent que les règles générales devraient toujours être interprétées en association avec les règles particulières, peu importe que cela soit inconnu. (…)

Une question fameuse reste à traiter dans ce chapitre: s’il est interdit de pénétrer en territoire ennemi en portant un exemplaire du Coran. (…)


Scoop: Bush nous a menti (Eichmann at the White House: We have found the source of all evil and it is Bush)

27 avril, 2009
Eichmann's trialC’est dans le vide de la pensée que s’inscrit le mal. Hanna Arendt

La banalité du mal se trouvait à la Maison Blanche et nous ne le savions pas!

Columbine, Abou Ghraib, Guantanamo, la torture, les fausses ADM irakiennes, la prétendue connection Al Qaeda-Saddam11/9

Merci, à l’heure où la nouvelle administration américaine s’apprête à transmettre à la presse reconnaissante les photos des sévices de Guantanamo, au critique cinéma du NYT de nous révéler, dans toute la vertigineuse profondeur de sa sordidité et avec les accents arendtiens idoines, la source de tous nos maux dont, Dieu merci, le messie Obama nous a enfin délivré.

Quand est-ce qu’on commence les procès?

The Banality of Bush White House Evil
Frank Rich
The New York Times
April 26, 2009

We don’t like our evil to be banal. Ten years after Columbine, it only now may be sinking in that the psychopathic killers were not jock-hating dorks from a “Trench Coat Mafia,” or, as ABC News maintained at the time, “part of a dark, underground national phenomenon known as the Gothic movement.” In the new best seller “Columbine,” the journalist Dave Cullen reaffirms that Dylan Klebold and Eric Harris were instead ordinary American teenagers who worked at the local pizza joint, loved their parents and were popular among their classmates.

On Tuesday, it will be five years since Americans first confronted the photographs from Abu Ghraib on “60 Minutes II.” Here, too, we want to cling to myths that quarantine the evil. If our country committed torture, surely it did so to prevent Armageddon, in a patriotic ticking-time-bomb scenario out of “24.” If anyone deserves blame, it was only those identified by President Bush as “a few American troops who dishonored our country and disregarded our values”: promiscuous, sinister-looking lowlifes like Lynddie England, Charles Graner and the other grunts who were held accountable while the top command got a pass.

We’ve learned much, much more about America and torture in the past five years. But as Mark Danner recently wrote in The New York Review of Books, for all the revelations, one essential fact remains unchanged: “By no later than the summer of 2004, the American people had before them the basic narrative of how the elected and appointed officials of their government decided to torture prisoners and how they went about it.” When the Obama administration said it declassified four new torture memos 10 days ago in part because their contents were already largely public, it was right.

Yet we still shrink from the hardest truths and the bigger picture: that torture was a premeditated policy approved at our government’s highest levels; that it was carried out in scenarios that had no resemblance to “24”; that psychologists and physicians were enlisted as collaborators in inflicting pain; and that, in the assessment of reliable sources like the F.B.I. director Robert Mueller, it did not help disrupt any terrorist attacks.

The newly released Justice Department memos, like those before them, were not written by barely schooled misfits like England and Graner. John Yoo, Steven Bradbury and Jay Bybee graduated from the likes of Harvard, Yale, Stanford, Michigan and Brigham Young. They have passed through white-shoe law firms like Covington & Burling, and Sidley Austin.

Judge Bybee’s résumé tells us that he has four children and is both a Cubmaster for the Boy Scouts and a youth baseball and basketball coach. He currently occupies a tenured seat on the United States Court of Appeals. As an assistant attorney general, he was the author of the Aug. 1, 2002, memo endorsing in lengthy, prurient detail interrogation “techniques” like “facial slap (insult slap)” and “insects placed in a confinement box.”

He proposed using 10 such techniques “in some sort of escalating fashion, culminating with the waterboard, though not necessarily ending with this technique.” Waterboarding, the near-drowning favored by Pol Pot and the Spanish Inquisition, was prosecuted by the United States in war-crimes trials after World War II. But Bybee concluded that it “does not, in our view, inflict ‘severe pain or suffering.’ ”

Still, it’s not Bybee’s perverted lawyering and pornographic amorality that make his memo worthy of special attention. It merits a closer look because it actually does add something new — and, even after all we’ve heard, something shocking — to the five-year-old torture narrative. When placed in full context, it’s the kind of smoking gun that might free us from the myths and denial that prevent us from reckoning with this ugly chapter in our history.

Bybee’s memo was aimed at one particular detainee, Abu Zubaydah, who had been captured some four months earlier, in late March 2002. Zubaydah is portrayed in the memo (as he was publicly by Bush after his capture) as one of the top men in Al Qaeda. But by August this had been proven false. As Ron Suskind reported in his book “The One Percent Doctrine,” Zubaydah was identified soon after his capture as a logistics guy, who, in the words of the F.B.I.’s top-ranking Qaeda analyst at the time, Dan Coleman, served as the terrorist group’s flight booker and “greeter,” like “Joe Louis in the lobby of Caesar’s Palace.” Zubaydah “knew very little about real operations, or strategy.” He showed clinical symptoms of schizophrenia.

By the time Bybee wrote his memo, Zubaydah had been questioned by the F.B.I. and C.I.A. for months and had given what limited information he had. His most valuable contribution was to finger Khalid Shaikh Mohammed as the 9/11 mastermind. But, as Jane Mayer wrote in her book “The Dark Side,” even that contribution may have been old news: according to the 9/11 commission, the C.I.A. had already learned about Mohammed during the summer of 2001. In any event, as one of Zubaydah’s own F.B.I. questioners, Ali Soufan, wrote in a Times Op-Ed article last Thursday, traditional interrogation methods had worked. Yet Bybee’s memo purported that an “increased pressure phase” was required to force Zubaydah to talk.

As soon as Bybee gave the green light, torture followed: Zubaydah was waterboarded at least 83 times in August 2002, according to another of the newly released memos. Unsurprisingly, it appears that no significant intelligence was gained by torturing this mentally ill Qaeda functionary. So why the overkill? Bybee’s memo invoked a ticking time bomb: “There is currently a level of ‘chatter’ equal to that which preceded the September 11 attacks.”

We don’t know if there was such unusual “chatter” then, but it’s unlikely Zubaydah could have added information if there were. Perhaps some new facts may yet emerge if Dick Cheney succeeds in his unexpected and welcome crusade to declassify documents that he says will exonerate administration interrogation policies. Meanwhile, we do have evidence for an alternative explanation of what motivated Bybee to write his memo that August, thanks to the comprehensive Senate Armed Services Committee report on detainees released last week.

The report found that Maj. Paul Burney, a United States Army psychiatrist assigned to interrogations in Guantánamo Bay that summer of 2002, told Army investigators of another White House imperative: “A large part of the time we were focused on trying to establish a link between Al Qaeda and Iraq and we were not being successful.” As higher-ups got more “frustrated” at the inability to prove this connection, the major said, “there was more and more pressure to resort to measures” that might produce that intelligence.

In other words, the ticking time bomb was not another potential Qaeda attack on America but the Bush administration’s ticking timetable for selling a war in Iraq; it wanted to pressure Congress to pass a war resolution before the 2002 midterm elections. Bybee’s memo was written the week after the then-secret (and subsequently leaked) “Downing Street memo,” in which the head of British intelligence informed Tony Blair that the Bush White House was so determined to go to war in Iraq that “the intelligence and facts were being fixed around the policy.” A month after Bybee’s memo, on Sept. 8, 2002, Cheney would make his infamous appearance on “Meet the Press,” hyping both Saddam’s W.M.D.s and the “number of contacts over the years” between Al Qaeda and Iraq. If only 9/11 could somehow be pinned on Iraq, the case for war would be a slamdunk.

But there were no links between 9/11 and Iraq, and the White House knew it. Torture may have been the last hope for coercing such bogus “intelligence” from detainees who would be tempted to say anything to stop the waterboarding.

Last week Bush-Cheney defenders, true to form, dismissed the Senate Armed Services Committee report as “partisan.” But as the committee chairman, Carl Levin, told me, the report received unanimous support from its members — John McCain, Lindsey Graham and Joe Lieberman included.

Levin also emphasized the report’s accounts of military lawyers who dissented from White House doctrine — only to be disregarded. The Bush administration was “driven,” Levin said. By what? “They’d say it was to get more information. But they were desperate to find a link between Al Qaeda and Iraq.”

Five years after the Abu Ghraib revelations, we must acknowledge that our government methodically authorized torture and lied about it. But we also must contemplate the possibility that it did so not just out of a sincere, if criminally misguided, desire to “protect” us but also to promote an unnecessary and catastrophic war. Instead of saving us from “another 9/11,” torture was a tool in the campaign to falsify and exploit 9/11 so that fearful Americans would be bamboozled into a mission that had nothing to do with Al Qaeda. The lying about Iraq remains the original sin from which flows much of the Bush White House’s illegality.

Levin suggests — and I agree — that as additional fact-finding plays out, it’s time for the Justice Department to enlist a panel of two or three apolitical outsiders, perhaps retired federal judges, “to review the mass of material” we already have. The fundamental truth is there, as it long has been. The panel can recommend a legal path that will insure accountability for this wholesale betrayal of American values.

President Obama can talk all he wants about not looking back, but this grotesque past is bigger than even he is. It won’t vanish into a memory hole any more than Andersonville, World War II internment camps or My Lai. The White House, Congress and politicians of both parties should get out of the way. We don’t need another commission. We don’t need any Capitol Hill witch hunts. What we must have are fair trials that at long last uphold and reclaim our nation’s commitment to the rule of law.


Après Durban II: Pendant les travaux, la vente continue (What Holocaust? Let’s get back to business!)

25 avril, 2009
Lang with Tehran's terrorist friend
Les Occidentaux devraient respecter pleinement la dignité de l’Iran et reconnaître son droit souverain à maîtriser la technologie nucléaire civile. Des négociations réussies entre Européens et Iraniens renforceraient la position de l’Europe et de l’Iran sur la scène internationale… C’est inimaginable que l’on soit dans une telle nasse, dans une telle impasse. Il est de l’intérêt de tous de sortir de cette crise. Il faut négocier. J’ai dit aux Iraniens que si on sortait de cette situation, un boulevard allait s’ouvrir entre l’Iran et la France et l’Europe. Jack Lang (sep. 2006)
Je pense qu’il faut retarder un petit peu, mais nous ne coupons pas les liens, nous ne brisons pas le dialogue: Nous n’avons rien contre les Iraniens. Bernard Kouchner (à l’ancien responsable iranien d’enlèvements des opposants en Turquie)
Nous n’avons rien contre l’esclavage des femmes, les lapidations, la pédophilie dépénalisée, les pendaisons publiques, les pendaisons de mineurs, l’exécution des homos, l’exécution ou l’amputation des opposants politiques et aussi rien contre les bons contrats pétroliers dont le dernier d’un montant de 32 millions d’euros a été signé par TOTAL ce mardi, le jour de cette déclaration, à Téhéran, pendant l’Iran Oil Show! Traduction d’Iran-Resist
Ceux qui ont quitté la salle ne constituent qu’une petite minorité et une petite minorité peut-elle imposer sa loi aux peuples du monde? Ahmadinejad
L’islam n’est pas incompatible avec les valeurs républicaines, pas plus que n’importe quelle autre religion. (…) Quand j’ai lu le Coran, pour les besoins de mes recherches, j’ai souvent été surprise de son contenu souvent plutôt progressiste. Mahomet s’est battu pour que les femmes héritent (au moins la moitié des hommes), que l’excision soit modérée, il a refusé que l’on marie une fille de force, sans son consentement. Bien sûr, il y a aussi des passages très durs, mais comme dans tous les textes sacrés. Ce sont aux hommes de faire le tri et de garder le meilleur. L’islam ne pose en soi aucun problème. Seul l’intégrisme menace les libertés et le vivre ensemble. Caroline Fourest
Le conseil des droits de l’homme est le reflet de l’état du monde. On ne supprime pas un mal en supprimant son reflet. Caroline Fourest
On ne brandit plus la croix gammée, on la colle sur la poitrine de ceux qu’on veut abattre.(…) Dit autrement: la rhétorique antiraciste couvre désormais les pratiques les plus autoritaires, les plus cruelles, les plus régressives, les plus abominables, partout dans le monde et notamment dans le Tiers-Monde et plus précisément en Afrique et dans les pays de l’Organisation de la conférence des pays islamiques. Alain Finkielkraut
Manouchehr Mottaki, né en 1953, a été ambassadeur en Turquie, pays par lequel transitent les Iraniens qui fuient l’Iran. La Turquie est un des terrains de chasse du régime (enlèvements, torture et rapatriements forcés des opposants). Les Turques laissent faire. Mottaki a fait carrière dans les Renseignements comme programmeur directeur des opérations internationales. Il a par la suite était vice-président de l’Organisation des Relations Islamiques. Cet organisme a pour mission la promotion internationale du fondamentalisme islamique et la coordination de l’exportation de la Révolution Islamique. À ce poste, Mottaki a eu pour mission le recrutement et la formation des terroristes étrangers. Il a également été sous-directeur du service juridique et international du ministère des affaires étrangères. A ce poste, il encadrait les agents de la Division Qods en mission sur des opérations terroristes à l’étranger. Mottaki avait pour tâches de fournir des passeports diplomatiques et Prévoir et fournir tous les besoins logistiques pour la mission. Iran-Resist

Après les indignations à géométrie variable qui, après sa visite officielle en Suisse, ont suivi le discours du rayeur de cartes à Genève la semaine dernière …

Retour, avec le site Riposte laïque, sur les oublis et oubliés du documentaire de Caroline Fourest de la semaine dernière sur Arte, où, et entre deux imprécations anti-Bush, elle défend son soutien de la participation française à une conférence des droits de l’homme présidée par la Lybie, l’Iran et Cuba et ouverte par qui-vous-savez …

Comme les Dafouris ou les Papous du Timor occidental (victimes les uns comme les autres de deux Etats musulmans) …

Ou, derrière les manœuvres des conférences de Durban et les massacres sauvages des Bahaï en Iran, le fait que c’est en Israël que les membres de cette religion syncrétiste issue du chiisme iranien ont trouvé la seule terre d’accueil proche de leur patrie d’origine (avec notamment leur centre mondial à Haïfa) …

Ou, contre la tentative iranienne de déligitimation du Conseil de sécurité (et surtout de ses sanctions!) via la mise en question de l’Etat d’Israël, l’existence bien avant 1945, du Yichouv, un quasi état national des Juifs, datant des années quatre vingt du dix neuvième siècle, sans compter, bien avant l’émergence de l’islam au VIIe siècle, l’interdiction romaine faite aux Juifs après la révolte de Bar Kochba de l’an 135, de se réinstaller à Jérusalem…

Mais aussi, avec le site de vrais opposants au régime, sur ces belles âmes et habitués des petits fours des mollahs

Nos Villepin, Le Pen, Dumas, Julia, Kepel, Renaud Girard, Annan, Jospin, Prodi, Mary Robinson, Jorge Sampaio, Oskar Lafontaine, Joshka Fisher, Felipe Gonzalez, Jack Lang …

IRAN : Holocauste et pétrole !
Iran-Resist
25.04.2009

Le boycott de la conférence Durban 2 par des ténors européens comme l’Allemagne, l’Italie et les Pays-Bas et par la suite le départ en guise de protestation de 23 délégations européennes pendant le discours d’Ahmadinejad à Genève a laissé entendre que l’Europe allait se montrer très ferme avec le régime des mollahs. Cette fermeté affichée a été de très courte durée.

Beaucoup d’Iraniens se sont réjouis du départ des 23 délégations européennes pendant le discours d’Ahmadinejad à Genève : ils y ont vu le signal du déclenchement des hostilités contre les mollahs. Il s’agissait en fait d’une mauvaise lecture des événements de leur part et surtout d’un manque de lecture tout court.

En lisant la presse iranienne, ils auraient été surpris d’apprendre qu’au moment même où les ténors de l’Europe se donnaient en spectacle de fermeté anti-Ahmadinejad et anti-mollahs, arrivaient à Téhéran, quelques 505 compagnies pétrolières de ces mêmes pays pour Iran Oil Show, le rendez-vous annuel entre les mollahs et le monde du pétrole.

D’ailleurs, après avoir fait son discours, Ahmadinejad et son ministre du pétrole qui l’accompagnait à Genève ont vite pris l’avion pour retourner en Iran afin d’inaugurer la 14ième édition d’Iran Oil Show. Un vrai succès selon Téhéran : 30 pays dont une majorité européenne ont envoyé des exposants. L’Allemagne, le champion du boycott Anti-Ahmadinejad arrive en tête de ce concours d’hypocrisie avec au moins 114 exposants dont des géants comme BASF et Siemens !

La Grande-Bretagne arrive en seconde position avec 30 exposants, la France est troisième avec 26 exposants (mieux que la Russie), l’Espagne est quatrième avec 12 exposants, l’Italie, un des autres boycotteurs, est le cinquième européen avec 12 exposants !

On retrouve sur cette liste des sponsors du régime des mollahs aussi bien la Pologne qui avait boycotté Genève que la Tchéquie qui se targuait de ne pas avoir regagné la salle après son départ pendant le discours d’Ahmadinejad.

Ce rendez-vous a été un succès car 17 compagnies américaines se sont également déplacées et le régime a aussi signé un contrat de 32 millions d’euros avec Total pour le gisement Doroud 3 !

Nous avons réussi à identifier quelques 400 des 505 exposants étrangers. Voici donc la liste des sponsors du régime des mollahs :

3H (Shanghai) Petroleum | Chine
Afton Chemical ltd. | Grande-Bretagne
AGC (Ausclad Group of Companies Limited) | Australie
Alderley | Grande-Bretagne
Alexander Wiegand GmbH & Co KG | Allemagne
Allweiler AG | Allemagne
Anko Industry Service GmbH | Allemagne
Anton Paar GmbH | Allemagne
APLICACIONES TECNOLÓGICAS, S.A. | Espagne
Apollo Fire Detectors Ltd | Grande-Bretagne
Aram (Shell Iran) | Grande-Bretagne
Aran Kimia Afzar
ARFLU, S.A. . | Espagne
Armacell International | USA
Armaturenfabrik | Allemagne
Arrow Pipes and fittings FZCO | Emirats & Inde
Aryan Beris Co Ltd Iran – intermédiaire pour Applikon and Avantes (Holland) -Acculab (U.S.) Trilogica, Sartorins, and Haberle (Germany) Technologica Meccanica (Italy) Edibon (Spain), and others
ASHCOM SYSTEMS LTD | Grande-Bretagne
Asia Caspian | Emirats & Iran
Asia Instruments | Singapour
AT
ATBIN | Emirats
Atlas Copco Energas GmbH | Allemagne
Autronika | Italie
Aurora Oil & Gas Corporation | USA
Autexier | France
AVEVA | France
BABCOCK POWER ESPAÑA, S.A. . | Espagne
Bakarie Steel Pipe Company
Barco | Belgique
BARTEC GMBH | Allemagne
BASF AG | Allemagne
Bekaert Advanced Filtration | Belgique
Beijing Comfort Technology & Development Co. Ltd
Belgian Oil & Gas Group | Belgique
BELORUSNEFT Production Association | Russie
Beratungs und Vertriebs GmbH | Allemagne
Blohm + Voss Repair GmbH | Allemagne
Bergrohr GmbH Siegen | Allemagne
Bluewater Energy services B.V. | Pays Bas
Bocad orbit GmbH & Co KG | Allemagne
Boehler Schweisstechnik | Autriche
BOMBAS ERCOLE MARELLI, SRL. | Espagne
Bopp & Reuther Messtechnik Engineering GmbH | Allemagne
Bopp & Reuther SR GmbH | Allemagne
Bornemann GmbH | Allemagne
Braunschweiger Flammenfilter GmbH | Allemagne
Bronto Skylift Oy Ab | Finlande
Bühler Technologies GmbH | Suisse
BW Technology | USA
BYSY
Canadian Civil Enginering | Canada
Carbone Lorraine San Ürünlerí. A.S. | France
CHAUDHRY HAMMER WORKS | Inde
Chelyabinsk Tube Rolling Plant JSC | Russie
Chemieanlagenbau Chemnitz GmbH | Allemagne
China Jingjia Valve Group | Chine
China National Precision Machinery I/E Corp
ChTPZ Group, Pervouralsky Novotrubny Works, Trade House « Uraltrubostal » | Russie
Clampon | USA (Texas)
Comer S.r.l. | Italie
Confind S.r.l. | Italie
Control Center of Iran Corp
Control Farayand Abzar Daghigh
COPA-DATA GmbH | Autriche
CRYOSTAR SAS | France
CTP Chemish
Delta (Doha) Corp | Emirats
Dena International GmbH | Allemagne
DENSO GmbH | Allemagne
Desautel | France
DIAMOCO Group | France
Dickow Pumpen KG | Allemagne
DME Cables | Emirats
Dräeger Safety AG & Co. KGaA | Allemagne
DRILLSTAR VAREL | France
DRESSER RAND S.A. | France
DURAG GmbH | Allemagne
EBROTANK, S.L. . | Espagne
E-CONTROL | Autiche
EDRA S.r.l. (European Drilling Rig Alliance) | Italie
EFCO Maschinenbau GmbH & Co. KG | Allemagne
Electronstandart-Pribor | Russie
Ellimetal N.V. | Belgique
Eltherm Electrowärmetechnik GmbH | Allemagne
EMERSON PROCESS MANAGEMENT | France
Endress + Hauser GmbH+Co. KG | Allemagne
ENIMEX | Grèce
ENOTEC GmbH | Allemagne
Epcon CFU Technology | USA
Equipment Co. Ltd.
Ericsson System and Services Iran
ERNDTEBRUKER EISENWERK GMBH & CO . KG | Allemagne
EUCARO Buntmetall GmbH | Allemagne
EUPEC PipeCoating GmbH | France
Europower Generators | Belgique
Eurosib-Logistics | Russie
Eurotherm HLG | Allemagne
Fang Zheng Valve Co (FZV) | Chine
FAPCO – Kuwait | USA
Faranovin Co.Ltd
FASAM S.r.l. – Filtration & separation | Italie
Fazar Tajhiz Ltd.
Feige GmbH, Abfülltechnik (Haver & Boecker group) | Allemagne
Fiberstruct | Pays Bas
Flanders Investment & Trade | Belgique
Flowtech | Grande-Bretagne
FLUIDEX. | Espagne
FMC Technologies / SGC | USA
Foxboro-Eckardt GmbH | Allemagne
Franz Schneider GmbH & Co. KG | Allemagne
Frenzelit-Werke GmbH & Co KG | Allemagne
Friulana Flande Srl | Italie
FZV | Chine
G&G International | Belgique
GAZ DE FRANCE | France
GEA Jet Pumps GmbH | Allemagne
Geofizyka Torun | Pologne
Geosat Technology | France
GEP : Groupement des entreprises parapétrolières et paragazières | France
Gerab National Enterprises | USA
GFA | Allemagne
Global Mechnumatic Trading Company L.L.C.
Goldschmidt TIB GmbH | Allemagne
GostareshPlastic
Grabner | Autriche
Grimley Smith Associates Ltd. | Grande-Bretagne
GSR Ventiltechnik GmbH & Co. KG | Allemagne
Hammelmann | Allemagne
Hamon Thermal Europe S.A./N.V. | France
Hamrah Poushesh Oil and Gas Engineering Services Co.
Hamworthy Combustion Engineering Ltd | Grande-Bretagne
Hamworthy Technologies | Grande-Bretagne
HANITEK GMBH + FOXBORO-ECKARDT GMBH | Allemagne
Haver & Boecker | Allemagne
Heat Waermetechnische Anlagen GmbH | Allemagne
Hebei Shenjian Pipe Fitting Co. Ltd | Chine
HeBei YuanDa Valve Co. Ltd | Chine
LiaoNing Jixie Equipment Co. Ltd | Chine
Heinzmann GMBH & KG | Allemagne
Hi-Force FZCO | Grande-Bretagne
Hirgan Energy Eng. Co.
HOERBIGER KOMPRESSORTECHNIK | Autriche
HRH Geological Services | Grande-Bretagne
Humble Europe (Exxon) | USA
Huntsman Belgium BVBA | Belgique
Hydralift-BLM | France
Hydraulic Machines and Systems Group | Russie
Hydromashservice » JSC | Russie
IC Control | Suède
ICEX . | Espagne
ICG Group | Grande-Bretagne
i-Fischer | Allemagne
IMP
Ingenieurtechnik GmbH | Allemagne
IN HOUSE GAS | Grande-Bretagne
INCDIE ICPE-CA | Roumanie
INDUSTRIALS SGC LTD | Grande-Bretagne
INPEX Holdings Inc. | Japon
Interface GmbH & Co KG | Allemagne
Internormen Technology GmbH | Allemagne
INTERSPIRO | Allemagne
Intertech-Hess GmbH | Allemagne
INTRA Industrial Services – INTRA Maschinen handelsgesellschaft GmbH | Allemagne
IODS Ltd – Pipe Clad Division | Grande-Bretagne
IOID-SPIE (OFOGH Group, Edgo Group (GB) and RAZIN Group holding S.A.L)
IPI (Iran-Pakistan-India pipeline)
Iranian Standard and Quality Inspection Co.
ITC Asia | Corée du sud
Japan Oil, Gas and Metals National Corporation (JOGMEC) | Japon
JC Fábrica De Válvulas, S.A. | Espagne
Sumy Frunze Machine-Building Science-and-Production Association | Ukraine
JPM INGENIEURTECHNIK GMBH | Allemagne
JNK Heaters Co. Ltd. | Corée du Sud
JULABO Labortechnik GMBH | Allemagne
Karbord Chemie Kara Co
KERPEN GMBH & CO . KG | Allemagne
Kimia Ara Ltd.
KISWELL
Knick Elektronische Messgerate GmbH & Co KG | Allemagne
KOBOLD Messring GmbH | Allemagne
KOBOLD MESSRING GMBH | Allemagne
Korrosionsschutz GmbH | Allemagne
Kroll & Ziller GmbH & Co. KG | Allemagne
KSB AKTIENGESELLSCHAFT
LABOMED | USA
Langfang Dynamic Technologies | USA
Lanzhou Lanshi Group Company Ltd. | Chine
Larzenegary Jarfkav (Exclusive Representative)
Lawyers Universal House
Leistritz Pumpen GMBH | Allemagne
Leobersdorfer Maschinenfabrik GmbH & Co.KG (LMF) | Autriche
Leoni-Kerpen | Allemagne
LESER GmbH & Co. KG | Allemagne
LHE Co. Ltd | Corée du Sud
Liaoning Complete Mechanical & Electrical Equipment Co. Ltd | Chine
Linde AG | Allemagne
Linde Engineering Division | Allemagne
Logstor A/S | Danemark
Loher GmbH | Allemagne
LOWATER | Grande-Bretagne
Luigi Resta | Italie
LUKOIL OIL COMPANY | Russie
MACRON | Italie
Mampaey Offshore Industries B.V. | Pays-Bas
MAN Turbomaschinen AG | Allemagne
Marelli Pumps | Espagne
MARTECNIC | Espagne
Maschinenfabrik GmbH | Allemagne
MAXFORD | Chine
MECÁNICA EGARENSE, S.A. – MECESA | Espagne
Mecesa – Mecanica Egarense S.A. | Espagne
MEHR Engineering Co.
Mess- + Regeltechnik GmbH | Allemagne
Messtechnik Engineering GmbH | Allemagne
METRA Energie-Messtechnik GmbH | Allemagne
Metso Automation | France
MIGS
Mineraloil Systems GmbH | Allemagne
Minimax GmbH & Co. KG | Allemagne
MKS International Co Ltd | Japon
MOMPAY
MORALY IES
Motor Sich Joint Stock Company | Ukraine
MTL
Nano Pars Espadana
Nar Foam Kar
Naue GmbH & Co. KG | Allemagne
Nefteprom Mash | Russie
Negus Expo International | Russie
Neico/ Zhejiang Supcon Technology Co. ,Ltd | Chine
NETZSCH Mohnopumpen GmbH | Allemagne
Neumann Elektronik GmbH | Allemagne
NEUMAN & ESSER GROUP | Allemagne
NIK Instruments Co.
Noor Neda System Co.
Nova Analitic | USA
Novatec Controls | Australie
Novin Tadbir
NSN (Nokia Siemens Networks) | Finlande
Oil Review Middle East | Grande-Bretagne
Ok Kwang Metal Co. LTD. | Corée du Sud
OMV (IRAN) ONSHORE EXPLORATION GMBH | Autriche
Opra Turbines | Norvège
Özka Makina Ìthalat Ìhracat Sanayi Tic. Ltd | Turquie
Pars Nikoo (PJSC)
Parto Tadbir Pars
Patent Co.
Paul Bungartz GmbH & Co. KG | Allemagne
PBG Geophysical Exploration Company Ltd | Pologne
Peinemann Equipment B.V. | Pays-Bas
Penztyazhpromarmatura JSC | Russie
Pepperl+Fuchs GmbH | Allemagne
Petrochemical Industries Design and Engineering Company (PIDEC)
Petrolink International | USA
Petro Power | Grande-Bretagne
PETROSTEEL FZE | USA
Petrotest Instruments GmbH & Co. KG | Allemagne
PG – INSTRUMENTS | Grande-Bretagne
Phönix Messtechnik GmbH | Allemagne
PIAK SCIENTIFIC | Grande-Bretagne
POLOTON | Tchéquie
Pooyeh Electronic Industry Co.
Production Association « BELORUSNEFT » | Russie
PROSIM | France
Qingdao Jieneng Rig Manufacturing Co.Ltd. | Chine
Quality Wine Products Co. W.L.L
Radan Farjam
Regeltechnik Kornwestheim GmbH | Allemagne
RAHA Ltd. Industrial Equipment
Rasta Group
Regel + Messtechnik GmbH | Allemagne
REMBE GmbH | Allemagne
RENER COMPRESOREN | Allemagne
Repsol YPF | Espagne
Rexroth AG (Boesch) | Allemagne
RINGO VÁLVULAS, S.L.L | Espagne
Rits International Technical Services L.L.C. | Emirats
RMG
Rockwool Technical Insulation B.V. | Pays-Bas
Rosenbauer International AG | Autriche
Rostransmash Trade, LLC | Russie
Rotating Equipment Solution | Norvège
Rotork Controls Ltd | Grande-Bretagne
Roxtec Middle East FZE | Suède
Royal Breeze / SIMA Engineering and TECTUBI Middle East | Emirats
Royal Breeze General Trading L.L.C | Emirats
Royan Joosh Saba
RTM
S2m |France
SAAB ROSEMOUNT TANK GAUGING | Suède
Safety & Control | Allemagne
Salzgitter Mannesmann International GmbH | Allemagne
Sama micro
Sameh Afzare Tajak Co (SATCO)
SAMSON AG MESS UND REGELTECHNIK | Allemagne
Sandvik Process Systems – Divison of Sandvik GmbH | Allemagne
SAPTEC | Grande-Bretagne
Saria Technologies | France
Sarvazma
Satco | France
SCAND POWER | Norvège
Scandora | USA
SE IVCHENKO PROGRESS | Ukraine
Sea Side Supplies Co.. L.L.C.
SEAWAY HEAVY LIFTING | Pays-Bas
SEKO S.p.A | Italie
SENTRONIC | Allemagne
Servomex | Grande-Bretagne
Sewerin | Allemagne
SGC
Shandong Fufeng Fermentation Co. Ltd | Chine
Shandong Kerui Petroleum Equipment Co, Ltd. | Chine
Shanghai SK Petroleum & Chemical Equipment Corporation Ltd | Chine
Shell Development Iran B.V. | Grande-Bretagne & Pays-Bas
Shenyang Blower Works | Chine
Shilla Fire | Corée du Sud
Shimi Tajzieh Sina Co Ltd
SHIVASP CO.
Shin Woo Metal Co. Ltd. | Corée du Sud
Sicherheits- und Regelarmaturen | Allemagne
Sichuan Huagong Petroleum Steel Pipe Co. Ltd | Chine
SICK MAIHAK GmbH | Allemagne
Siemens AG Energy Sector | Allemagne
SIERRAS SABI S.A. | Espagne
Silos & Systems GmbH | Allemagne
SIMA
SISICO (Imen Sahan Ariya)
SNR | France
Spirax Sarco Ltd. | France
SPP – Pump | Grande-Bretagne
SPT Group | Norvège
SPX Cooling Technologies Inc. | USA
StatoilHydro Iran | Norvège
Steuler Industrieller Korrosionsschutz GmbH | Allemagne
STÌ
Stork Turbo service B.V. | Pays-Bas
Stork Power Services/Energy Danan Ideh
Strack GmbH | Allemagne
Sulzer Chemtech Ltd | Suisse
Super Technical FZCO | Emirats
Syscom 18 S.r.l. | Roumanie
Tech Control Industrial Consultants Co
Technodata GmbH | Allemagne
Tejarat Sanati Fonoon Shargh
TEKTOBI
TELSONIC | Suisse
Thermo Engineering S.r.l. | Italie
Thunder Electronic Eng Co
THYSSEN KRUPP MANNEX CO | Allemagne
TIAL -Termoshrinkable Insulating Materials
TIB Chemicals AG | Allemagne
TK
TMK | Russie
TMS Turbomaschinenservice GmbH | Allemagne
TORN
Tosaca S.A. | Espagne
TOTAL E & P IRAN | France
TOTALWALTER | France
Tractebel Gas Engineering GmbH | Allemagne
Trametal S.p.A. | Italie
Turbo-Service GmbH | Allemagne
Tubos Reunidos S.A. | Espagne
Tyco | USA
United Metallurgical Company | Russie
URACA Pumpenfabrik | Allemagne
UTP | France
Vacono Aluminium Covers GmbH | Allemagne
VALVOSPAIN | Espagne
Vector & Wellheads Engineering | Espagne
VEGA GRIESHABER KG | Allemagne
VELAN GmbH | Canada
Vemm Tec Messtechnik GmbH | Allemagne
Ventil Test Equipment B.V. | Pays-Bas
Verhoef Access Technology | Pays-Bas
Veritas DGC | France
Viar Valvole S.r.l. | Italie
Voith Turbo BHS Getriebe GmbH | Allemagne
Voith Turbo GmbH & Co. KG | Allemagne
WEICON GmbH & CO. KG | Allemagne
Weidmüller Interface GMBH & KG | Allemagne
Weir Valves & Controls | Grande-Bretagne
Weir Pumps | Grande-Bretagne
Welding Alloys Group – Aliaj Joosh Iran
Wenzhou Changmi Airtight Manufacturing Co Ltd | Chine
Wenzhou Xiangjian Ball Valve Co. Ltd | Chine
Wepuko Hydraulik GmbH & Co. KG | Allemagne
Westfalia Separator Mineral Oil Systems GmbH | Allemagne
Wicksteed Engineering Ltd. | Grande-Bretagne
WIKA GMBH | Allemagne
WIKA Instrumentation Pars Kish KFZ Ltd | Allemagne
Wood Group | Grande-Bretagne
Yangzhou Xinyang Technology Development Co. Ltd | Chine
Yi Neng Group | Chine
Zavod Nefteprommash | Russie
Zeochem AG | Suisse
Zeppelin Silos & Systems GmbH | Allemagne
Zeta-PDM Ltd | Grande-Bretagne
Zhejiang Byho Valve Co. Ltd | Chine
Zhejiang SUPCON Technology Co., Ltd. | Chine
Zhejiang Teji Valve Co. Ltd | Chine
Zhejiang Zhedong High and Middle Pressure Valve Making Co.Ltd | Chine
Zhongcheng Machinery Manufacturing Co Ltd of Dagang Oilfield Group | Chine
ZORYA-MASHPROEKT | Russie
ZYT Petroleum Equipment Co. Ltd. | Chine

Voir aussi:

Bon document de Caroline Fourest, mais de curieux oublis
Alain Rubin
Riposte laïque
24 avril 2009

Je viens de regarder ce soir sur ARTE le film réalisé par Caroline Fourest. On peut dire que c’est un bon document, mais…

Je veux y relever deux choses. Caroline Fourest montre bien comment la préparation de Durban2 a d’abord cherché à interdire. Elle a, par exemple, interdit de parole les Bahaï. Le Président du conseil des droits de l’homme des nations unies, sur demande de l’Iran qui indique que la question « n’est pas à l’ordre du jour », rappelle à la discipline onusienne la représentante de l’ONG, « l’on ne doit pas parler d’un pays en particulier ». Le courage de la représentante des Bahaï a été illustré. C’est bien.

Mais ce qui devait ici être relevé, pour vraiment informer, c’est qu’après avoir montré les massacres sauvages des Bahaï en Iran, qui y sont toujours persécutés et assassinés, ce que le film oublie (mais est-ce un oubli ?) c’est qu’en Israël la liberté religieuse des Bahaï (1) est assurée, sans restriction aucune. C’est en Israël, à Haïfa, que se trouve le centre mondial Bahaï. Il y occupe une vaste partie du flanc de la montagne où s’étage la troisième grande ville d’Israël. Pourquoi le film ne le montre pas ?

Ignorance, oubli de la réalisatrice, une journaliste si méthodique et si documentée ? On voudrait le croire.

Mais un film si bien réalisé, bien documenté, bien préparé, produit de plusieurs mois de travail, peut-il ne pas savoir que les Bahaï ont trouvé à l’époque et jusqu’à ce jour et les suivants, en Israël, la seule terre d’accueil proche de leur patrie d’origine ?

Le film est singulièrement silencieux sur les Darfouri, qui sont une des grandes questions tabou de Durban2. Il est vrai que la question soudanaise est un cinglant démenti, au quotidien, à Ahmadinejad et à ses comparses à différents degrés quand ils accusent les « sionistes d’être pires racistes » que les auteurs de la shoah. Pourquoi ?

Le soit disant pays qui, a déclaré Ahmadinejad hier, aurait été formé après la seconde guerre mondiale (2) par « des racistes encore plus durs » que ceux dont les Juifs avaient été victimes pendant la shoah, ce pays est devenu, sans l’avoir décidé, depuis trois ans le refuge de dizaines de milliers de Soudanais non juifs.

Ces hommes et ces femmes, ces noirs de l’Afrique profonde, ont traversé à pied des vastes territoires désertiques, pour fuir les guerres à répétition menées contre les populations du Soudan depuis 1974, par les gouvernements putschistes islamistes successifs.

Ces noirs africains non juifs ont trouvé en Israël une terre promise réelle. Dans ce pays que l’islamo fascisme et ses comparses de droite et de gauche ou du « centre » appellent, d’une voix unique : une entité colonialiste et raciste, un apartheid d’un genre nouveau qui mériterait d’être traité comme l’Afrique du sud, ils sont des dizaines de milliers à y avoir cherché et trouvé refuge depuis le printemps 2006. Israël pays raciste « pire que les racistes nazis » ? Cette argutie du bourreau du peuple iranien est soutenue par les ONG qui veulent sortir de Durban2 avec des résolutions de boycott total destiné à abattre Israël.

Ahmadinejad et beaucoup d’autres qui préconisent le boycott total d’Israël, ignorent ou veulent effacer qu’avant 1945 en Palestine mandataire, il y avait le Ichouv. Le Ichouv était un quasi état national des Juifs, un état national restauré par en bas depuis les années quatre vingt du dix neuvième siècle. Ils oublient ou ignorent, qu’en 1840, cette Jérusalem de l’est, où les Juifs ne seraient que des intrus, des « colons » comme on écrit dans les médias, était une ville à majorité juive.

En 1948, cette Jérusalem- Est était toujours un quartier d’une ville juive aux trois quarts. Au 16ème siècle, les relations de voyage en témoignaient : les rares habitants de la « terre sainte » étaient principalement des Juifs regroupés essentiellement à Gaza, Hébron, Jérusalem, Safed, Tibériade et dans quatre ou cinq autres localités galiléennes reconstruites sur une terre qui leur avait été vendue, un siècle plus tôt, à un prix prohibitif, par Suleyman le Magnifique. N’en déplaise au tyran démagogue iranien, jamais la terre d’Israël n’a cessé d’être elle-même. Les nations unies, en 1945, n’ont fait que révoquer la décision romaine qui, après la révolte de Bar Kochba de l’an 135, avait cru pouvoir effacer la nation juive en débaptisant son pays, en déportant massivement ses hommes aptes au travail au moyen de l’esclavage et en complétant ces mesures par des interdits résidentiels. L’empire romain édictera l’interdiction aux Juifs survivants de se réinstaller à Jérusalem.

Les nations unies n’ont fait que confirmer, dans un cadre plus restreint, ce que la SDN avait reconnu en 1920-21.

La division en deux états n’était pas l’expulsion de ceux qui ne savaient pas encore qu’ils étaient des Palestiniens. Le vote de 1947 n’était pas la « nakba », il signifiait simplement qu’il y aurait deux petits états côte à côte : l’un à majorité arabe avec une petite minorité juive, l’autre avec une petite majorité juive et une grosse minorité arabe. La guerre déchaînée par la ligue arabe en décidera autrement, en se fixant pour but affirmé dans ses déclarations de rejeter à la mer les quelques Juifs survivants au massacre général. Ce ne furent ni le vote des nations unies de fin 1947, ni la proclamation d’indépendance politique des Juifs du 15 mai 1948 qui provoqueront l’exode/naqba, mais la décision de guerre à outrance prise et mise en œuvre par la ligue arabe. C’est ce que le discours du dictateur iranien a voulu grossièrement cacher. C’est aussi ce que cherchent à effacer des mémoires les organisations politiques « anti impérialistes » qui veulent jouer les locomotives d’une campagne internationale de boycott destiné à faire disparaître Israël.

Le film a montré ce que signifie, en une phrase, le signe égal que l’organisation des états islamiques veut mettre entre le « racisme » et la liberté de parole, quand la liberté d’expression « offense » l’islam et son prophète. Ce n’est pas la liberté de penser qui est en cause, nous dit le représentant du Pakistan : « c’est seulement l’abus de la liberté d’opinion ». L’abus de la liberté d’opinion…

Soyons justes, Caroline Fourest a réalisé un bon document. Mais, comme je l’indiquais plus haut, ce sont encore et toujours les détails qui révèlent la vérité des prix.

Elle se révèle dans les oublis et les oubliés. Parmi ces derniers, les Papous du Timor occidental, victimes d’une pure entreprise de colonisation, plus brutale que celle qui détruisit les tribus indiennes d’Amérique du nord. Les colonisateurs exterminateurs des Papous, ce ne sont pas des nord-américains, ni des européens. Ce sont des hommes armés envoyés par le gouvernement indonésien pour proposer le marché suivant aux clans de Papous : ou vous vous déclarez musulmans et vous changez totalement de mode de vie, de culture, croyance, tenue, alimentation, ou on vous tue… Ce djihad colonisateur est mené, encore en 2009, par l’Indonésie, un grand pays, vaste par la taille, imposant par le nombre des habitants et par ses ambitions, petit par son peu de respect de la vie et de la dignité humaine. Néanmoins, les Papous figurent parmi les oubliés de Durban2 et du reportage d’ARTE. Oubliés des « lignes rouges » de la diplomatie française, oubliés des lignes rouge du film reportage d’ARTE les Papous du Timor oriental. Cette vérité politique à laquelle on nous a préparés tout au long du reportage se résume à la conclusion de Caroline Fourest faisant écho à l’ambassadeur Mattei qui oppose à la constitution « d’un club des démocraties : « qu’il faut garder un cadre universel », quoi qu’il en coûte. On devrait donc se résoudre à la farce sinistre d’un conseil des droits de l’homme des nations unies devenu un instrument docile entre les mains d’une bande de geôliers étrangleurs des droits humains.

Ecoutons notre réalisatrice. Elle donne le mot de la fin : le conseil des droits de l’homme des nations unies, désormais dominé par des destructeurs des droits de l’homme « est le reflet de l’état du monde. On ne supprime pas un mal en supprimant son reflet ». En d’autres termes, la belle Caroline nous explique qu’il faut continuer de supporter l’insupportable. C’est ce qu’en 1938 préconisaient déjà nos realpolitik. On a vu à l’époque le résultat de ces « victoires » comme celle que vient de nous annoncer ce soir le ministre Kouchner.

Pour le ministre français Mattei, pour Caroline Fourest, les contribuables des pays de démocratie devraient continuer de financer 90% d’une machinerie impuissante, qui sert de tribune, de terrain d’entraînement et de pompe à finance à tous ceux qui veulent aligner les droits des citoyens sur les non droits des soumis à la charia (2).

PS. J’ai écrit ces commentaires à chaud, après avoir regardé le film de Fourest et le débat qui l’a suivi. Depuis, les « lignes rouges » bougent. Il y a comme un sentiment d’inquiétude généralisé. La presse même, commence à poser la question : l’ONU n’avait-elle pas mieux à faire avec les deniers des contribuables européens et nord-américain qui financent à 90% l’Onu, qu’à laisser se mettre en place un piège prévisible contre les droits humains basés sur la démocratie, sous prétexte « d’antiracisme » ? Quant à Kouchner, il espère contre tout espoir, et il se contente d’illusions qu’il veut à tout prix nous faire partager.

Alain RUBIN

(1) Les Bahaï forment une religion syncrétiste issue du chiisme iranien. Ces gens sont essentiellement pacifistes.

(2) La charia est le système juridique produit par la tradition musulmane s’appuyant sur l’interprétation des paroles et faits et gestes de MHMD. Après le film de Caroline Fourest, nous avons assisté à un indigeste débat. Disons, pour être objectif, que le journaliste a, quant à lui, cherché à poser réellement les problèmes. François Zimeray faisant penser à un jockey courant le grand prix de Paris assis sur un cheval de bois. Daniel Cohn Bendit, lui, se répandra en pantalonnades, cherchant des excuses aux tyrans domestiques afghans. S’ils écrasent leur femme sous des vêtements- prison et n’hésitent pas, de temps à autres, à l’enterrer vive-, ils ont certainement des excuses ; ils seraient, à peu de choses près ce qu’était l’homme occidental il n’y a pas si longtemps. Alors, où est le problème ? Le soi-disant leader de mai 68 donnera le mot de la fin, voulant rappeler que : c’est seulement en 1945 que l’on a donné le droit de vote aux femmes françaises. Si je comprends bien cette conclusion du leader des verts, allié électoral des verts nuance Hamas, on doit dire : mesdames les afghanes qu’on enterre vives, mesdames les palestiniennes victimes des crimes d’honneur que l’on égorge, mesdames les musulmanes victimes de la montée intégriste dans des banlieues françaises, patience. Patience, patience, patience !! Encore quelques décennies, et cela ira mieux. C’est dans l’ordre des choses, Paris ne s’est pas construit en un jour. Et si il y a un retour de la réaction sous la forme du djihadisme, c’est de la faute des démocraties. Elles n’ont pas su se battre en lançant des pétales de fleurs aux djihadistes, après qu’ils leur aient déclaré la guerre le 11 septembre 2001. En attendant, prenez votre mal en patience, supportez la charia. Ne soyez pas trop tristes, comme nous sommes de vrais et gentils antiracistes, nous les braves « écolos », nous invitons nos concitoyens à partager votre fardeau et à vivre un peu comme vous, en nous infligeant la charia, ou au moins des bouts. Comme cela, nous souffrirons ensemble, ce sera le pied, vous verrez. Les milices islamistes en Irak viennent de nous montrer quel avenir partagé ils nous préparent, ou plutôt, quelle barbarie inédite ils mettent en place. La dernière trouvaille contre les homosexuels, qui selon Ahmadinejad n’existent pas en terre d’islam : leur obturer l’anus avec une gomme qui ne peut être enlevée que par voie chirurgicale. Les coupables sont ensuite obligés de boire un breuvage provoquant une courante qui, ne pouvant s’évacuer, provoque d’affreuses douleurs et la mort par éclatement intestinal. Dialogue des civilisations quand tu nous tiens… Mettant fin aux procédures judiciaires de l’ancien régime et aux horreurs de sa justice, en matière de condamnation à mort, la révolution française avait adopté la guillotine, pour que les condamnés ne souffrent pas. A l’inverse, en Irak ou en Iran, et ailleurs dans la même aire « culturelle », nous sommes en présence d’un souci des autorités visant à obtenir un maximum de souffrance pour que l’être humain condamné à mort sente la mort et vive l’enfer. La faute, sûrement, à la manière dont les démocraties ont répondu à la déclaration de guerre de septembre 2001, va encore nous susurrer ce brave Cohn Bendit.


Génocide arménien/94e: Vers une nouvelle promesse non-tenue du président Obama ? (Let’s recognize the genocide – but just not this year)

24 avril, 2009
Break the silence of 93 years!Il y a deux ans, j’ai critiqué la secrétaire d’état pour le renvoi de l’ambassadeur des États-Unis en Arménie John Evans, après qu’il a correctement employé le terme de  » genocide » pour décrire le massacre par la Turquie  de milliers d’Arméniens à partir de 1915. Je partageais avec la secrétaire d’Etat Rice ma conviction fermement tenue que le génocide arménien n’est pas une allégation, une opinion personnelle, ou un point de vue, mais un fait largement documenté et appuyé par un irréfutable faisceau de preuves historiques. Les faits sont indéniables. Une politique officielle qui contraint les diplomates à tordre les faits historiques n’est pas une politique viable. En tant que sénateur, je soutiens fortement le passage de la résolution du génocide arménien et en tant que président je reconnaitrai le génocide arménien. (…) L’Amérique mérite un dirigeant qui parle avec véracité du génocide arménien et qui condamne fermement tous les génocides. J’ai l’intention d’être ce président. Candidat Obama (janvier 2008)
Nous exprimerons notre appréciation profonde de la foi musulmane qui a tant fait au long des siècles pour améliorer le monde, y compris mon propre pays. Barack Hussein Obama (Ankara, avril 2009)
Le souvenir de ces événements renforce notre engagement à agir lorsque nous sommes confrontés au génocide et à travailler avec des partenaires à travers le monde pour éviter de telles atrocités à l’avenir. (…) cette sombre occasion nous fait réfléchir sur la mort de plus de 800.000 hommes, femmes et enfants tués simplement à cause de leur appartenance ethnique ou de leurs opinions politiques (…) si énorme, si effrayant qu’il risque de devenir une statistique. Barack Obama (Communiqué pour le 15e anniversaire du génocide rwandais, le 7 avril 2009)
Oublions l’Arménie, les Turcs devraient condamner le génocide américain des Indiens. Cem Ryan
Obama reconnaît le Génocide des Arméniens. Anakara organise d’immenses manifestations nationalistes qu’il déclare ne pas contrôler et fait valoir les risques de déstabilisation nationale ainsi que de basculement anti-occidental. Erdogan devient parrain du fils du Président iranien Mahmoud Ahmadinejad ; lesquels inaugurent ensemble un musée du Génocide des Indiens d’Amérique et un centre de recherche nucléaire turco-iranien. Jean Stépanian

Vers une énième promesse non tenue du président Obama?

« Tragédie », « massacre de grande ampleur », « Grande Catastrophe », « événements reconnus comme un Génocide par les historiens » …?

En ce 94e jour-anniversaire du génocide arménien de 1915 perpétré par le gouvernement Jeune-Turc (l’équivalent largement du génocide rwandais dont le président américain rappelait récemment le souvenir) et toujours nié par l’actuelle Turquie …

Et après l’étape turque il y a trois semaines de la plus grande tournée d’auto- dénigrement de l’histoire américaine où le maitre de l’esquive de Chicago avait largement botté en touche, allant jusqu’à vanter, tout en évoquant un soi-disant génocide indien, les prétendus apports de l’islam à l’humanité …

Le monde, et notamment les Arméniens et leurs amis, se demandent quelle astuce le premier président multiculturel et munichois notoire va-t-il bien pouvoir trouver pour (comme ses prédecesseurs, il est vrai) revenir sur sa promesse électorale de parler explicitement du génocide arménien et prendre le risque, au moment où les Etats-Unis sont impliqués dans deux guerres simultanées dans la région, de s’aliéner un vital allié stratégique

Obama: 10 scénarios pour un 24 avril
Politique-Fiction
Jean Stépanian
France-Arménie
le 17 avril 2009Obama va-t-il reconnaître le génocide arménien ? Et pour quelles conséquences ?Jamais un Président américain n’a été aussi loin dans ses promesses sur la reconnaissance. Jamais il n’a exprimé autant d’intérêt envers la question arménienne. Jamais les Arméniens ne se sont autant mobilisés aux côtés d’un candidat lors de sa campagne électorale. Tout cela suffira-t-il à changer la position de la 1ère puissance du monde ? Quelles en seront les conséquences ? Passage en revu des meilleures comme des pires scénarios.2 questions, 10 possibilités. Faites votre choix.

1 – Obama recule, la Question arménienne est enterrée

24 avril 2009 : Obama se rabat sur les euphémismes traditionnels tels que « tragédie » ou « massacre de grande ampleur ». La consternation est telle que les institutions arméniennes, cherchant un responsable à l’échec, se lancent dans une guerre fratricide. Entraînée dans une série d’implosions et de scissions en cascade, déjà fragilisée, la diaspora cesse pour toujours d’être un acteur politique. L’Ararat disparaît des bouteilles de Cognac arménien sur décret gouvernemental, à l’instigation du nouvel axe Moscou-Ankara.

2 – Obama recule et la Question arménienne est redéfinie

Obama n’a pas un mot sur Génocide des Arméniens. Prenant acte de l’énormité de l’obstacle politique, les institutions arméniennes de diaspora décident d’ouvrir une nouvelle ère pour la question arménienne. Un grand débat international panarménien est organisé sur les objectifs et les stratégies de la Cause arménienne, en réactualisant sa définition, qu’ils élargissent à la Culture et au Djavakhk

3 – Obama esquive, les Arméniens persistent

Obama ménage la chèvre et le chou. Il n’emploie pas le mot ’Génocide’ mais ‘Medz Yerghern’ (‘Grande Catastrophe’), selon une stratégie pondue voici trois ans par les think tank américano-turcs. Les organisations arméniennes assurent officiellement que c’est un premier pas pour ne pas déprimer les troupes. Elle déclarent leur stratégie inchangée, sur l’air connu « tous les espoirs sont permis au premier faux pas qu’Ankara commettra en politique internationale ».

4 – Obama entérine une reconnaissance au rabais

Obama ménage la chèvre et le chou. Il parle d’événements « reconnus comme un Génocide par les historiens ». Sur les conseils d’un Etat-major autant préoccupé par la stabilité de l’Etat turc que par les velléités russes vers les mers chaudes, le Président rassure Ankara en déclarant « irréalistes » les demandes de réparations arméniennes. En contrepartie, le parlement turc vote un texte flou où sont formulés de vagues « regrets ». Bruxelles et Washington applaudissent. Ils déclarent le geste turc suffisant et enterrent la question arménienne.

5 – Obama reconnaît et la Turquie joue la rupture

Obama reconnaît le Génocide des Arméniens. Anakara organise d’immenses manifestations nationalistes qu’il déclare ne pas contrôler et fait valoir les risques de déstabilisation nationale ainsi que de basculement anti-occidental. Erdogan devient parrain du fils du Président iranien Mahmoud Ahmadinejad ; lesquels inaugurent ensemble un musée du Génocide des Indiens d’Amérique et un centre de recherche nucléaire turco-iranien. Après avoir chuté dans les sondages suite à un scandale Monica Levinsky fort opportun, Obama est balayé aux élections de 2012. Son successeur – pas plus que les 17 suivants – n’évoquent plus la Question arménienne.

6 – Obama reconnaît et la Turquie noie le poisson

Obama reconnaît le Génocide des Arméniens. Le gouvernement Erdogan inaugure une rue ’Hrant Dink’ pour noyer le poisson ; les « progressistes » arméniens se constituent en parti politique et acceptent officiellement le « pardon » des « progressistes » turcs ; la question politique est enterrée définitivement au nom de la « fraternité » et de « la stabilité régionale ».

7 – Obama reconnaît et Ankara fait le dos rond

Obama reconnaît le Génocide des Arméniens. C’est la liesse chez tous les Arméniens du monde, avec le sentiment du devoir accompli. Pourtant, cela ne change rien et Ankara fait encore le dos rond pendant un siècle encore sur le thème ‘nous ne nous ne laisserons pas dicter notre politique par l’impérialisme occidental’, non sans succès en Turquie.

8 – Obama reconnaît et rencontre les Iraniens en Arménie

Obama reconnaît le Génocide des Arméniens lors d’une visite surprise à Dzidzernagapert. Toujours à Erevan, il rencontre le Président iranien au Poplavok sur invitation de son homologue arménien en peaufinant ensemble les détails du « Nouvel ordre mondial » et « multilatéral » proclamé début avril.

9 – Obama reconnaît et insuffle un élan en Turquie

Obama reconnaît le Génocide des Arméniens. Les « progressistes turcs » se sentent pousser des ailes et s’autorisent à parler explicitement de Génocide. Cinq ans plus tard, le premier candidat non-négationniste se présente aux élections présidentielles en Turquie.

10 – Obama reconnaît et Gül s’incline à Dzidzernagapert

Obama reconnaît le Génocide et Gül s’incline à Dzidzernagapert. La presse national-kémaliste leur découvre une grand-mère arménienne commune – la même que Fetiye Çetin – pour expliquer leur geste, avant de se résoudre finalement à une hypothèse plus crédible : il y a peut-être bien eu Génocide.

Voir aussi:

Obama sera-t-il le président que l’Amérique mérite?
Info Collectif VAN – http://www.collectifvan.org

Washington envisagerait de reporter la déclaration présidentielle visant à reconnaître officiellement le génocide arménien: le président américain Barack Obama reviendrait donc sur sa promesse électorale, officiellement pour ne pas entraver le processus de réchauffement entre la Turquie et l’Arménie, officieusement par crainte des dangers qu’une telle déclaration ferait courir aux troupes US, si l’aide de la Turquie en Irak venait à faire défaut. La Turquie et l’Arménie peuvent avoir les relations qu’il leur plait d’avoir : un génocide concerne les valeurs de l’humanité et sa reconnaissance n’a pas à être rattachée à des accords politiques, économiques, diplomatiques ou autres. Quant aux alliances stratégiques avec la Turquie, et particulièrement dans le cadre de la guerre en Irak, elles existaient déjà pendant la campagne électorale américaine. Elles n’avaient pourtant pas empêché Barack Obama de déclarer : « Le génocide arménien n’est pas une allégation, une opinion personnelle, ou un point de vue, mais un fait largement documenté et appuyé par un nombre important de preuves historiques. (…) L’Amérique mérite un dirigeant qui parle avec véracité du génocide arménien et qui condamne fermement tous les génocides. J’ai l’intention d’être ce président. ». Visiblement, « avoir l’intention » ne suffit pas… Le Collectif Van vous propose la traduction d’extraits de l’article du Los Angeles Times, publié le 17 mars 2009.

Obama hésite sur l’engagement à reconnaître le génocide arménien

L’administration envisage de reporter une déclaration présidentielle sur le génocide arménien, du fait des problèmes qu’elle ferait risquer à l’aide de la Turquie au Moyen-Orient.
Paul Richter
LA Times
17 Mars 2009

Extraits

En direct de Washington – L’administration Obama hésite sur une déclaration présidentielle promise, reconnaissant que les Arméniens ont été victimes d’un génocide au début du 20ème siècle, car elle craint de s’aliéner la Turquie au moment où les dirigeants américains ont besoin de son aide.

Le président Obama et d’autres hauts représentants de l’administration ont promis pendant la campagne présidentielle de qualifier officiellement de génocide les massacres d’Arméniens perpétrés par les Turcs ottomans en 1915. (…)

Cependant l’administration a également sollicité l’aide d’Ankara sur l’Afghanistan, l’Irak, l’Iran, et d’autres questions de sécurité comprenant les avertissements turcs faisant état qu’une déclaration officielle américaine menacerait l’assistance de la Turquie.

Les représentants de l’administration envisagent de reporter une déclaration présidentielle, en citant le progrès vers un dégel des relations entre la Turquie et le pays voisin, l’Arménie. Les nouveaux signes de réchauffement – comme les discussions pour la réouverture de la frontière – renforceraient les arguments que la déclaration américaine pourrait menacer le progrès.

« Pour le moment, notre préoccupation est de savoir comment avancer pour que les États-Unis puissent aider l’Arménie et la Turquie à collaborer pour arriver à une réconciliation avec le passé »,- a dit Michael Hammer, un porte-parole du Conseil de la Sécurité nationale. Il a dit que l’administration était « encouragée » par l’amélioration des relations et pensait qu’il était « important que les deux pays entament un dialogue ouvert et honnête à propos du passé. »

(…)

Pour Obama, la controverse arrive à un moment particulièrement sensible. Il se rend en Turquie le 5 avril et ses positions sur la question attireront l’attention mondiale. En attendant, les Arméno-américains insistent sur une déclaration de la Maison Blanche le 24 avril, journée annuelle du souvenir. Des partisans du Congrès projetent également de représenter bientôt la résolution sur le génocide.

La visite d’Obama en Turquie est devenue risquée pour l’administration, a dit Mark Parris, un ancien ambassadeur américain en Turquie. « Faire plonger le président là-bas, fait vraiment monter les enchères, » a dit Parris, actuellement coprésident du programme sur la Turquie de l’Institut Brookings. « Maintenant, ça ne peut pas être passé sous silence…. Cela nuirait à sa crédibilité ».

(…)

Les représentants du Congrès qui soutiennent la résolution sur le génocide ont exprimé leur frustration pour cette dernière résistance.

« L’argument que certains présentent maintenant est seulement l’ultime incarnation de l’ancien refrain usé : ‘que nous devrions reconnaître le génocide – mais juste pas cette année’, » a dit le Républicain Adam B. Schiff (D-Burbank), un des sponsors de la résolution.

Un autre avocat, le Républicain Brad Sherman (D-Sherman Oaks) a dit que quoique la force des avertissements de la Turquie soit en baisse, les Turcs sont restés influents auprès des Congressistes qui croient que l’arrêt de l’aide d’Ankara pourrait nuire aux troupes américaines. Sherman a désigné cela comme étant « leur dernière carte à abattre. »

(…)

« Les Turcs comprennent très bien que le danger de la résolution (du génocide) ne s’éloigne pas, » a dit Bulent Aliriza, directeur du Projet de la Turquie au Centre pour les Études Stratégiques et Internationales.

Traduction Collectif VAN – 20 mars 2009 – 14:45 – http://www.collectifvan.org

Obama wavers on pledge to declare Armenian genocide
The administration is considering postponing a presidential statement amid worries that it would risk Turkey’s help in the Mideast.
Paul Richter
The Los Angeles Times
March 17, 2009

Reporting from Washington — The Obama administration is hesitating on a promised presidential declaration that Armenians were the victims of genocide in the early 20th century, fearful of alienating Turkey when U.S. officials badly want its help.

President Obama and other top administration officials pledged during the presidential campaign to officially designate the 1915 killings of Armenians by the Ottoman Turks as genocide. Many Armenian Americans, who are descendants of the victims and survivors, have long sought such a declaration.

But the administration also has been soliciting Ankara’s help on Afghanistan, Iraq, Iran and other security issues amid Turkish warnings that an official U.S. statement would imperil Turkey’s assistance.

Administration officials are considering postponing a presidential statement, citing progress toward a thaw in relations between Turkey and neighboring Armenia. Further signs of warming — such as talk of reopening border crossings — would strengthen arguments that a U.S. statement could imperil the progress.

« At this moment, our focus is on how, moving forward, the United States can help Armenia and Turkey work together to come to terms with the past, » said Michael Hammer, a spokesman for the National Security Council. He said the administration was « encouraged » by improvements in relations and believed it was « important that the countries have an open and honest dialogue about the past. »

Armenian Americans and their supporters, however, say policies that avoid offending Turkey merely advance Ankara’s denial of brutal periods in its history.

An estimated 1.5 million Armenians were victims of planned killings by the Ottoman Turks as the empire was dissolving during World War I, an episode historians have concluded was a genocide. But Turkey and some of its supporters contend that the deaths resulted from civil war and unrest and that their numbers were exaggerated.

American presidents have long sought to avoid calling the killings a genocide, fearing repercussions from a NATO ally that is acutely sensitive to the charge. In 2007, the Bush administration argued for a delay in a congressional genocide resolution, saying that Turkish assistance was needed for the safety of U.S. troops in Iraq.

For Obama, the controversy comes at an especially sensitive time. He is visiting Turkey on April 5, and his views on the issue will command worldwide attention. Armenian Americans, meanwhile, have been pushing for a White House declaration on April 24, the annual remembrance day. Congressional supporters are also planning to reintroduce the genocide resolution soon.

Obama’s visit to Turkey has become risky for the administration, said Mark Parris, a former U.S. ambassador to Turkey. « Plopping the president down over there really does raise the stakes, » said Parris, now co-director of the Brookings Institution’s program on Turkey. « Now it can’t be overlooked. . . . It could carry costs to his credibility. »

Obama declared repeatedly during his campaign that the killings were genocide. Vice President Joe Biden and Secretary of State Hillary Rodham Clinton are on record with similar positions.

But the Obama administration would like to use Turkey as part of the military supply line for Afghanistan. It also would like more help regarding Iraq, Iran’s nuclear program, Russia and Mideast peace.

Relations between Turkey and Armenia began warming noticeably in September, when Turkish President Abdullah Gul became the first Turkish leader to visit Armenia. The countries are considering opening borders and embassies, initiating economic cooperation and establishing a historical commission.

But Parris said further openings to Armenia would carry domestic risks for Turkish leaders, who could be reluctant to do so if they thought Obama would declare a genocide on April 24.

Congressional supporters of the genocide resolution expressed frustration about the latest resistance.

« The argument that some are making now is only the latest incarnation of the same old tired refrain: that we should recognize the genocide — just not this year, » said Rep. Adam B. Schiff (D-Burbank), one of the sponsors of the resolution.

Another advocate, Rep. Brad Sherman (D-Sherman Oaks), said that though the strength of Turkey’s cautions was declining, Turks remained influential with lawmakers who believed a halt in Ankara’s aid could hurt U.S. troops. Sherman called it « their ugly ace in the hole. »

Aram Hamparian, executive director of the Armenian National Committee of America, remained optimistic. Obama « is a man of his word and has been crystal clear on the issue, » he said.

But Turks remain uneasy. Ali Babacan, the Turkish foreign minister, warned in a TV interview last week that Obama’s visit didn’t preclude a genocide declaration.

« The Turks fully understand that the danger of the [genocide] resolution is not going away, » said Bulent Aliriza, director of the Turkey Project at the Center for Strategic and International Studies.

Voir enfin:FORGET ARMENIA, TURKS SHOULD CONDEMN AMERICAN INDIAN GENOCIDE

Cem Ryan, Ph.D.
Turkish forum
Istanbul
21 December 2008Massacre, Wounded Knee, South Dakota, December 1890
Turkey is today beset on all sides by the shock doctrine strategy of the west, and from within by its US-backed marionette government. Now the Armenian Genocide issue has once again bubbled to the surface. Apologize! Apologize! yell the so-called Turkish liberals, egos stroked and, no doubt, palms greased by their western puppeteers. It’s the same old drama with the same stodgy cast burbling the same trite lines. As usual, the Turkish government does nothing, thus contributing to the confusion, apathy, and fear that stalk the land. But that’s the whole idea isn’t it?Turkish people! Instead of handwringing and moaning, ACT! Turkish people, you heirs of the Atatürk Revolution, Mustafa Kemal Atatürk gave you the right (and responsibility) to save your country. (http://yunus.hacettepe.edu.tr/~sadi/dizeler/hitabe2.html ) Fight the rush-to-judgment efforts of the Armenian Genocide lobby. Every “Turkish child of future generations” should demand that their parliament immediately enact a resolution that condemns the American Indian Genocide. Turkish people…ACT! Defend your country against the dark powers that Mustafa Kemal Atatürk foresaw over eighty years ago. The facts of the catastrophe done to the American Indians are in plain sight and beyond dispute. Spain, Portugal, England, and, most importantly, the United States of America should stand condemned in the eyes of the world for the crimes committed against the aboriginal population in the Americas.More than 200 million Indians lost their lives on the combined North, Central, and South American continents after Columbus landed in 1492. The Indians in South and Central America were mostly enslaved to extract precious metals. The Indians in North America were displaced, starved, and slaughtered to make way for the enormous flow of European immigrants. Vast numbers died from European diseases, perhaps the first weapon of mass destruction, in this case, biological warfare. Surely Turkey has the right to defend itself from the Western claims of genocide, given the historically bloody hand of the West.

From approximately 15-18 million North American Indians present in the days of Columbus, only 190,000 were left in the territorial United States in 1890. The destruction of the Southern Indians (the Cherokee, Choctaw, Chickasaw, and Creek tribes) resulted in the seizure and clearance of their enormously fertile forest lands (the Southern black belt) in order to expand both slavery and cotton production in Arkansas, Alabama, and Mississippi. In this manner, the red and black races were displaced, enslaved, and murdered in order for white America to prosper. The proof of this assertion is fully documented and unassailable.

On the other hand, Turkey has welcomed the persecuted minorities of many nations. The same year that the destruction of the American Indians began, 1492, Turkey’s Sultan Bayezit II accepted with kindness and consideration the Jews expelled from Spain and Portugal. Similar compassion was rendered to Jews centuries later who fled Hitler’s genocide. Surely Turkey has the right, the responsibility, and moral authority to counter the orchestrated, poorly documented, rush-to-judgment of the Armenian Lobby and its collaborators, both western and Turkish.

The horrific destruction of the sophisticated Native American cultural system was encouraged by the government of the United States, particularly under the administration of that so-called champion of so-called democracy, Andrew Jackson. By 1890, the American Indians were finished. Their numbers had been reduced by 98 percent over the 400 years since Columbus landed. By 1890 the United States government had seized 98 percent of their land. No greater genocide or land grab has existed in the history of the world. Surely Turkey has the right to challenge the unproven claim of so-called genocide by affirming through parliamentary resolution the well-documented genocide of an entire race of people by an act of policy by the government of the United States of America.

It is high time that Turkey takes the offensive on the matter of genocide. In this day of widespread destruction, it is high time to remind America, Americans, and their government, that they are up to their ancestral elbows in the blood of the American Indians. The Turkish government must condemn the American Indian Genocide, or itself be condemned. And if you, the Turkish people, think that makes you a traitor, then read again Nazım Hikmet’s magnificent poem, Vatan Haini (“Traitor”) below, along with Atatürk’s statement of your “primary duty.”


Société: Le syndrome de Stockholm a encore frappé (Stockholm syndrome epidemic sweeps the globe)

23 avril, 2009
Stockholm syndrome coming soon
Les voleurs nous protègent contre la police. Otages du Crédit Suédois de Stockholm (le 23 août 1973)
Il y a eu un grave amalgame entre la réalité de cette scène et sa représentation. F.G. (noctilien parisien après son agression)
Personne n’utilisera ni les armes, ni les chars. Robert Pszczel (porte-parole de l’OTAN)
Ne croyez pas que je sois venu apporter la paix sur la terre; je ne suis pas venu apporter la paix, mais l’épée. Car je suis venu mettre la division entre l’homme et son père, entre la fille et sa mère, entre la belle-fille et sa belle-mère; et l’homme aura pour ennemis les gens de sa maison. Matthieu 10 : 34-36
Jésus nous demande-t-il vraiment de ramper aux pieds du premier venu, de quémander les gifles que personne ne songe à nous donner, et de nous porter volontaires pour satisfaire les caprices des puissants? René Girard
Le monde moderne n’est pas mauvais : à certains égards, il est bien trop bon. Il est rempli de vertus féroces et gâchées. Lorsqu’un dispositif religieux est brisé (comme le fut le christianisme pendant la Réforme), ce ne sont pas seulement les vices qui sont libérés. Les vices sont en effet libérés, et ils errent de par le monde en faisant des ravages ; mais les vertus le sont aussi, et elles errent plus férocement encore en faisant des ravages plus terribles. Le monde moderne est saturé des vieilles vertus chrétiennes virant à la folie.  G.K. Chesterton
Appelons cela le syndrome du Noctilien (en référence à ce bus de nuit parisien dans lequel un jeune passager a été roué de coups, dernièrement) : il consiste à nier la gravité de certaines évidences, en détournant l’attention, si possible, sur la source du désordre. En l’espèce, pour cet étudiant qui n’a pas voulu voir une agression raciste dans ce qui lui est arrivé, les coupables sont celui qui a diffusé la vidéo de son passage à tabac et ceux qui l’ont commentée. Le politiquement correct raisonne de cette manière. Ivan Rioufol

Enième confirmation du fameux aphorisme de Chesterton que cette nouvelle variante du syndrome de Stockholm évoquée cette semaine dans Le Figaro par Ivan Rioufol sous le nom de « syndrome du Noctilien »?

A l’heure où, sous les protestations de la patrie de Lénine et après la mise à sac d’un quartier entier de Strasbourg par nos chères têtes blondes, l’OTAN s’apprête à jouer, dans une Géorgie occupée depuis un an par les forces de Poutine, à « la guerre sans armes ni matériel de guerre »

Où, entre l’Europe et l’Amérique centrale, le nouveau chef du Monde libre termine une triomphale et totalement inédite tournée mondiale d’auto-dénigration de son pays, allant jusqu’à célébrer une religion et civilisation qui a donné au monde le génocide turc et à son propre pays les attentats du 11/9

le Machin lui-même fait le choix, lui aussi totalement inouï, d’un président rayeur de carte pour le discours d’ouverture (le jour-anniversaire de la Shoah et de la naissance d’Hitler) d’une conférence sur le racisme dans le monde …

Où les représentants de la France et de la Grande-Bretagne attendent les paroles qui fâchent (le bon monsieur n’a certes plus parlé rayage de carte d’un autre Etat-membre et a même envisagé « le prétexte de la souffrance » du peuple en question) pour manifester leur désaccord …

Où le Vatican, avec 200 autres courageux, maintient vaillamment son représentant jusqu’à la fin d’un discours qui attribue tous les malheurs du monde à un seul pays et à l’Occident qui le soutient …

Où en France pendant qu’avec leur bénédiction tacite les syndicalistes séquestrent leurs patrons et mettent à sac leurs locaux, les socialistes blâment, comme le rapportait Le Figaro hier, la « dérive sécuritaire » du président (« ce qui revient à dire qu’il en fait trop »), tout en dénonçant « l’échec » de l’ancien ministre de l’Intérieur (« ce qui revient à dire qu’il n’en a pas fait assez »), laissant au seul FN le courage d’en parler ….

Retour, en ces temps donc du « soft-power et de la culture du compromis », sur l’entretien du fameux Noctilien, ce jeune passager des bus de nuit parisiens qui, après celle de Daily motion, a fait récemment la une des journaux pour avoir courageusement refusé de voir une agression raciste dans le rouage de coups aux cris de sale français que lui avaient subir ses jeunes compagnons de voyage …

La victime agressée dans le bus témoigne
Propos recueillis par Christophe Cornevin
10/04/2009

INTERVIEW EXCLUSIVE – La victime raconte comment elle a vécu son agression et la révélation récente de celle-ci.

Très posé, âgé de 19 ans et élève en première année à Sciences Po Paris, F. G. n’a rien oublié de son agression, lors de la nuit du 6 au 7 décembre : pris à parti dans le bus Noctilien à Paris, il a été frappé par quatre voyous. La scène, filmée par une caméra de vidéo protection, a circulé sur Internet avant de déclencher la polémique. Un policier, soupçonné de l’avoir mise en ligne, a été suspendu.

F.G. revient sur les événements. Dans une brasserie de gare parisienne où il s’apprête à prendre un TGV, il se livre «en exclusivité pour Le Figaro qui m’a retrouvé le premier. Après quoi, je ne dirai plus rien. Je veux passer à autre chose…»

LE FIGARO. – Que s’est-il vraiment passé dans le Noctilien, cette nuit ?

Je passais une soirée avec des amis et je m’apprêtais à rentrer chez moi dans le XVIIe arrondissement. Je prends le Noctilien gare de l’Est, tout seul. Je tourne le dos à quatre jeunes hommes. Pendant que l’un me demande une cigarette, l’autre me fait les poches. Lorsque je me retourne, je vois l’un d’eux qui manipule mon portefeuille. À l’instinct, je tente de le récupérer. C’est alors qu’a commencé l’affrontement…

Votre agression, très violente, a dû vous sembler interminable…

D’un point vu spatial ou temporel, j’ai beaucoup de mal à évaluer ce que j’ai vécu. En voyant la vidéo, cela m’a permis d’ancrer mon agression dans le réel. Je me souviens juste qu’ils me poussent vers l’arrière du bus, que j’ai été frappé à terre. Dans une seconde phase, je suis revenu vers le conducteur avant de recevoir des coups de pied et de poing. Comme en témoigne la vidéo, d’autres voyageurs aussi ont été molestés, notamment un jeune homme tentant de me porter secours.

Et le chauffeur, qui reste assis ?

Je ne lui en veux pas. C’était très difficile pour lui de réagir. Il est intervenu à sa façon, observant les consignes : il a arrêté tout de suite le bus et a téléphoné aux policiers. Très vite sur place, ils ont arrêté deux personnes tandis que leurs complices présumés l’ont été quelques jours plus tard.

Des sites Internet affirment que des injures raciales auraient été proférées à votre encontre…

Personnellement, je n’ai rien entendu de la sorte. Ces propos, s’ils ont été dits, interviennent dans un contexte où mes agresseurs étaient drogués ou ivres. Par ailleurs, ils n’étaient pas tous issus de l’immigration. La vidéo de mon agression apparaît comme très stéréotypée car, ce soir-là, je suis habillé de façon bourgeoise et je suis face à quatre jeunes qui faisaient beaucoup de bruit. En aucun cas, je ne veux passer pour l’incarnation d’une certaine image sociale qui aurait été prise à partie par des étrangers. Je ne l’ai pas ressenti comme cela. L’un des assaillants en survêtement, rasé, avait d’ailleurs une couleur de peau très pâle…

Comment se sort-on d’une telle épreuve ?

Hormis un hématome à l’œil et des bleus, aucune séquelle n’a été décelée. Deux jours après les faits, je suis allé consulter un psychiatre de l’Hôtel-Dieu de Paris qui m’a dit que j’avais l’air de bien vivre cette histoire. Depuis, je reprends les transports en commun, et même le Noctilien…

Cette histoire vous est revenue tel un boomerang par Internet…

Oui, le 6 avril dernier, un ami me dit qu’une vidéo a été mise en ligne sur Facebook. En voyant le lien, je m’apprêtais à demander à l’internaute qui l’avait postée de la retirer. Je ne me suis pas rendu compte qu’elle allait être diffusée à une telle échelle…

Cette diffusion semble vous avoir autant perturbé que l’agression ?

Il est vrai que la situation est très difficile, très délicate. Beaucoup d’amis ont été choqués par cette diffusion qui me blesse. Diffuser ces images sur Internet est très grave car elles remettent en cause une partie de nos principes juridiques. Il y a eu un grave amalgame entre la réalité de cette scène et sa représentation. Cette vidéo a circulé sur des sites extrémistes et a été exploitée par des politiques. Or, je ne veux pas être instrumentalisé. Le sujet est propice aux idées radicales et je n’ai aucune envie de nourrir cela. Il me fallait sortir de cette réductrice caricature. Le fait d’apparaître brutalement au centre d’une polémique de cette ampleur n’est jamais très agréable. Cela me blesse beaucoup alors que j’avais réussi à dépasser le fait en lui-même. Je quitte Paris sans haine, pour me retrouver au calme avec mes proches.»

Une vidéo d’agression diffusée sur le web crée la polémique


Présidence Obama: Plus repentant que moi, tu meurs! (World let down by Obama’s America sucks tour: What about OUR sins?)

22 avril, 2009
https://scottthong.files.wordpress.com/2008/04/revjerwright341.jpgOn ne peut pas blâmer les États-Unis pour chaque problème dans cet hémisphère. Je suis très reconnaissant que le Président Ortega ne m’ait pas blâmé pour des choses qui se sont produites quand j’avais trois mois. Obama
Obama est la version manucurée de Wright: il est allé à Harvard. Il n’éructe pas, il ne bave pas, il ne montre pas le poing. Il n’émet pas de gros mots à jet continu comme le fait son gourou. Elégant, Il est tout miel – mais les dragées, même recouvertes de sucre, n’en sont pas moins au poivre. Le fond est identique. Wright insulte l’Amérique, Obama demande pardon : dans les deux cas, elle est coupable. Wright est pasteur, Obama est président. Plus encore, cette déplorable Amérique a semé le désordre et le mal partout dans le monde. Au lieu de collaborer multilatéralement avec tous, d’œuvrer au bien commun avec Poutine, Chavez, Ahmadinejad, Saddam Hussein, Bachir al-Assad, et Cie, l’insupportable Bush en a fait des ennemis. Quelle honte ! Il faut réparer les torts commis. L’Amérique ne trouvera sa rédemption que dans le retrait, la pénitence, la contrition, et une forme de disparition. Laurent Murawiec
Quand l’Autriche se moque de vous, c’est que ce n’est pas votre semaine. Pourtant qui peut blâmer Madame Fekter, vu le dédain qu’Obama a montré pour son propre pays à l’étranger, jouant au philosophe-roi au-dessus de la mêlée qui négocie entre sa patrie renégate et un monde par ailleurs chaleureux et accueillant ? (…) Il est particulièrement étrange de voir un leader mondial célébrer le déclin de son propre pays. Encore quelques tournées mondiales comme celle-ci et Obama aura beaucoup plus de déclin à célébrer. Charles Krauthammer
Bref, nous assistons au retour de l’idéalisme postnational d’un Carter mais avec cette fois le charisme d’un Reagan. Pendant 40 ans nos écoles ont enseigné l’équivalence morale, le pacifisme utopique et le multiculturalisme bien intentionné et nous apprenons maintenant que tout ceci n’était pas que de la thérapie mais est insidieusement devenu notre évangile national. Victor Davis Hanson

Et nos péchés à nous alors?

Esclavagisme, génocide indien, oppression des noirs, Hiroshima, torture, manque de respect pour l’islam, Bush …

Après sa triomphale et tout à fait inédite tournée européenne de dénigrement de son propre pays …

Et au lendemain, avant le lavage du linge sale de ses services secrets en public et nul doute sa très prochaine visite au Paradis du travailleur nord-coréen, d’un sommet des Amériquesle pénitent en chef du Monde libre s’est à nouveau excusé pour l’autoritarisme de son pays devant les parangons de démocratie Hugo Chavez, Evo Morales et les frères Castro

Retour, avec Victor Davis Hanson, sur l’incroyable suffisance avec laquelle notre nouveau messie de la repentance unilatérale et de la contrition préventive vient à nouveau, avec l’interminable litanie des péchés de son propre pays, d’humilier le reste du monde

Oubliés en effet le colonialisme britannique, le génocide et le commerce allemand avec les mollahs comme, Ségolène, les atrocités françaises au Vietnam et en Algérie

Impasse totale également sur le génocide turc des Arméniens et les persécutions des Kurdes …

Mépris complet de même pour la pauvre Russie et ses 30 millions de victimes du stalinisme, les assassinats de ses citoyens à l’étranger et sa destruction de la Tchétchénie et de l’Afghanistan …

Négation totale encore des 70 millions de victimes du maoïsme, du subventionnement des bombes nord-coréennes et de la dictature birmane comme de l’oppression du Tibet et des Ouighours …

Indifférence la plus pure enfin pour le financement saoudien ou iranien des jihadistes de tous poils en Israël, Irak ou même aux Etats-Unis et en Europe …

President of the World
The globe is hearing a deeply pessimistic view of what America was and is.

Victor Davis Hanson
National Review Online
April 17, 2009

Given Obama’s performance on his recent trip, three developments were quite astounding.

First, despite this fresh climate of atonement, there was a complete absence of a single apology from any other foreign leader — odd for the new shared spirit of multi-polarity and reciprocity.

Not a word came from Britain about colonialism. Nothing from Germany on the Holocaust, or its trade with Iran. Not a peep from France about Algeria or Vietnam.

Turkey was mum on the Armenian killings and its own tough anti-Kurdish policies. Russia said nothing about the 30 million murdered by Stalin — or its present assassinations abroad, much less its leveling of Grozny or its destruction of Afghanistan. Nothing came from China about the 70 million who perished under Mao or its present role in subsidizing North Korean nukes — or its violation of global copyright laws. We won’t hear anything in the “New Asian Hemisphere” about Muslim Uighurs or Tibet.

Second, there was no other example of “He did it!” about supposedly inept predecessors. Mr. Medvedev said nothing about Putin’s brutish rule. Sarkozy and Merkel did not trash the shady Chirac or Gazprom’s bought lobbyist Schroeder, and their role in harming the Atlantic alliance. Gordon Brown was quiet about Tony Blair and Iraq. China did not mention a reset button. The new Berlusconi did not trash the old Berlusconi.

Third, we saw no concrete evidence of any help — or hope and change — from any foreign leader. Zilch. There were expectations of American concessions, but nothing new or helpful from anyone else.

Instead I think a number of astute foreign leaders — rivals, enemies, and friends alike — have already drawn the following conclusions.

I. An Obama visit

A vast entourage will descend on your capital in campaign mode. Most of your functionaries will wish to get a photo-op with the rock-star president. The American president at some point will request a “town-hall meeting,” press conference, or open-air handshake session with the crowd. All this is largely for domestic consumption back home, and is designed to offer an antidote for the concessions or apologies that follow. It is quite successful in generating temporary goodwill toward the new Obama administration.

II. “I’m sorry.”

Obama will apologize for almost anything one can imagine. First comes the generic lamentation about Bush, the need for a reset button, and America’s characteristic “arrogance.” Then there are the “we are at fault” lines on spec, tailor-made mea culpas for the country in question.

If you are Turkish and Islamic, you get a threefer: the morally equivalent reference to the American treatment of the Indians, the pledge that we are not at war with Islam (forget that no president ever said we were), and the reminder that we are not a Christian nation.

In Europe, you receive apologies for Bush, Iraq, and the financial meltdown. Each leader gets a unique version of Obama’s somewhat narcissistic “Them, not me” — either a strain of something like “Bush did it” or “Every American except me is arrogant.” We can console ourselves only that Obama has not contextualized or apologized to the Somali pirates — yet.

III. “You’re Right!”

Differences that your country has with the United States will be resolved in your favor. Foreign leaders already sense that Obama’s success hinges on his “hope and change” ecstasy back home — which cannot for long sustain stories of difficult diplomacy and public manifestations of international trouble and acrimony, of anything really that suggests he is not mesmerizing the world in the manner he did the American electorate.

Europe? Take your pick. No more combat troops to Afghanistan; an international financial “czar”; no additional financial deficit stimuli; no Guantanamo prisoners on European shores; American acknowledgment of culpability for the financial crisis; no mention of Europe’s own reckless lending, protectionism, or pre-September 2008 declining GDP. But goodwill aplenty.

China? It gets praise when it ridicules the dollar, but offers no help on North Korea. Nothing new about trade violations. Hope is expressed that they will still buy our growing debt.

Russia? Let us count the ways. No more missile defense for Eastern Europe; no mention of Russia’s human-rights violations or its policy of serial assassination abroad; de facto abandonment of advocacy for former Soviet republics’ autonomy; Russia’s energy blackmail is Russia’s business; no help with de-nuclearizing Iran.

Turkey? Yes, Europe must let you in the EU. The new Danish NATO supreme commander must apologize for defending free speech — and, as relish, hire some of your generals; continued American assurance that we are not a Christian nation.

The Islamic World is not to be inconvenienced by any mention of radical Islam, or 9/11, or of the endemic pathologies that nourished al-Qaedism in the first place — such as gender apartheid, religious intolerance, autocracy, statism, and tribalism. Instead there is plenty of Bush-bashing, courting of Iran and Syria, caricatures of the “war on terror,” and talk of Iraq as a “mistake.”

IV. “Them”

Then comes the “separation.” Obama makes it clear to any host or foreign leader that both he and his vision of America are strangely exempt from America’s past, from Bush, and from our innately arrogant nature. That is accomplished in a number of adroit ways. There is evocation of his once-taboo middle name “Hussein” to win affection in the Middle East, but also to suggest a more Third Worldish resonance such as “I am one of you too who has grievances against ‘them.’ ”

He is beginning to mention the novelty of his racial heritage a lot, usually in the context that we are now in a new world of Obama, and that his very presence is a rejection of the old and illiberal America.

That the veteran Colin Powell and Russian-speaking Condoleezza Rice ran American foreign policy the last eight years, in a way unthinkable in Europe, is never voiced. Suggesting that China would have an Uighur foreign minister, that Saudi Arabia would have a Christian foreign minister, that France would have an Algerian foreign minister, that Germany would have a Turkish foreign minister, or that Russia would have a Chechen foreign minister is as absurd as suggesting that a Powell or Rice was never a big deal.

So what Obama leaves out about America is telling. He touches on slavery, lack of voting rights for blacks in the South (although he conflates this issue and implies to foreigners that African Americans could not vote in the North as well), our past treatment of Native Americans, and the dropping of the bomb against Japan.

These transgressions are rarely put in any historical context, much less referenced as sins of mankind shared by all of his hosts (the pedigree of murder, exploitation, and rapine of his foreign interlocutors is quite stunning). We don’t hear many references to the American Revolution, or the great tradition of American ingenuity embodied by Bell, Edison, or the Wright brothers.

We hear nothing about our Gettysburg, or our entry into World War I. Iwo Jima and the Bulge are never alluded to. Drawing the line in Korea and forcing the end of the Soviet monstrosity are taboo subjects. That we pledged the life of New York for Berlin in the Cold War is unknown. Liberating Afghanistan and Iraq from the diabolical Taliban and Saddam Hussein is left unsaid. The Civil Rights movement, the Great Society, affirmative action, and present billion-dollar foreign-aid programs apparently never existed. Millions of Africans have been saved by George Bush’s efforts at extending life-saving medicines to AIDS patients — but again, this is never referenced.

V. What’s Next?

At present the world is watching, probing, and digesting the Obama presidency. But it has already concluded that Obama is nourished by applause and will work to maintain it — not merely for personal gratification, but because he realizes that loud public endorsement is essential to his perpetual candidacy, given its absence of experience and sagacity.

Those abroad are also reassured that the American media, so heavily invested in hope and change, will do almost anything to transmogrify American embarrassments into Obama successes. Meanwhile, the contours of the new world order are clear. Iraq’s democrats are snubbed; Iran’s cutthroats are courted. A Saudi royal receives a bow; the British queen, a presumptuous squeeze — while her prime minister receives unplayable DVDs.

Pakistan released Dr. Khan and wants us to idle our Predators. Iran is adding to its centrifuges. North Korea will ready ever-more missiles. Syria lectures on the putative peace it is begged to participate in. The former Soviet republics will fall back into line, closing American supply bases or bracing for the next Putin push. Israel gets a Charles Freeman nomination; Gaza a billion U.S. dollars in aid.

The odious governments of Cuba, Libya, and Syria quite logically have now expressed warmth of some sort for Obama and expect similar treatment in return. Russia fears little challenge to the reestablishment of its 19th-century influence. Pirates in Somalia, though slightly fewer in number today, likely have little to fear going forward.

Europe had better prepare for its own defense. So should Japan. They may get more expressions of outrage when crises loom, more calls for U.N. action, but not much more than that. Expect a world of more nukes, not fewer — in direct proportion to Obama’s calls for their entire elimination.

In short, we have a return of Jimmy Carter’s postnational idealism, but this time with the charismatic face of a Ronald Reagan. For 40 years we have had well-meaning moral equivalence, utopian pacifism, and multiculturalism taught in our schools, and we are now learning that all that was not just therapy, but has insidiously become our national gospel. The world is hearing a deeply pessimistic view of what America was and is — now offered in mellifluous cadences by a messianic president who not so long ago in more unguarded moments called for more oppression studies and reparations.

President Obama will get his much-needed praise and adulation abroad, and Americans will finally be somewhat admired for a while. And thereafter, there will be real hell to pay — either abject U.S. appeasement as the world heats up, or some sort of frantic eleventh-hour hyper-response to restore stability and lost deterrence.

Just watch.

Update: After this essays was written and published, President Sarkozy stated his impressions of Obama as a world leader: “Obama has a subtle mind, very clever and very charismatic,” the French President said, “But he was elected two months ago and had never run a ministry. There are a certain number of things on which he has no position. And he is not always up to standard on decision-making and efficiency.”

Voir également:

It’s Your Country Too, Mr. President
Charles Krauthammer
The Washington post
Friday, April 10, 2009

In his major foreign policy address in Prague committing the United States to a world without nuclear weapons, President Obama took note of North Korea’s missile launch just hours earlier and then grandiloquently proclaimed:

« Rules must be binding. Violations must be punished. Words must mean something. The world must stand together to prevent the spread of these weapons. Now is the time for a strong international response. »

A more fatuous presidential call to arms is hard to conceive. What « strong international response » did Obama muster to North Korea’s brazen defiance of a Chapter 7 — « binding, » as it were — U.N. resolution prohibiting such a launch?

The obligatory emergency Security Council session produced nothing. No sanctions. No resolution. Not even a statement. China and Russia professed to find no violation whatsoever. They would not even permit a U.N. statement that dared express « concern, » let alone condemnation.

Having thus bravely rallied the international community and summoned the United Nations — a fiction and a farce, respectively — what was Obama’s further response? The very next day, his defense secretary announced drastic cuts in missile defense, including halting further deployment of Alaska-based interceptors designed precisely to shoot down North Korean ICBMs. Such is the « realism » Obama promised to restore to U.S. foreign policy.

He certainly has a vision. Rather than relying on America’s unique technological edge in missile defenses to provide a measure of nuclear safety, Obama will instead boldly deploy the force of example. How? By committing his country to disarmament gestures — such as, he promised his cheering acolytes in Prague, ratifying the Comprehensive Nuclear Test Ban Treaty.

Really, now. How does U.S. ratification of that treaty — which America has, in any case, voluntarily abided by for 17 years — cause North Korea to cease and desist, and cause Iran to turn nukes into plowshares?

Obama’s other great enthusiasm is renewing disarmament talks with Russia. Good grief. Of all the useless sideshows. Cut each of our arsenals in half and both countries could still, in Churchill’s immortal phrase, « make the rubble bounce. »

There’s little harm in engaging in talks about redundant nukes because there is nothing of consequence at stake. But Obama seems not even to understand that these talks are a gift to the Russians for whom a return to anachronistic Reagan-era START talks is a return to the glory of U.S.-Soviet summitry.

I’m not against gift-giving in international relations. But it would be nice to see some reciprocity. Obama was in a giving mood throughout Europe. While Gordon Brown was trying to make his American DVDs work and the queen was rocking to her new iPod, the rest of Europe was enjoying a more fulsome Obama gift.

Our president came bearing a basketful of mea culpas. With varying degrees of directness or obliqueness, Obama indicted his own people for arrogance, for dismissiveness and derisiveness, for genocide, for torture, for Hiroshima, for Guantanamo and for insufficient respect for the Muslim world.

And what did he get for this obsessive denigration of his own country? He wanted more NATO combat troops in Afghanistan to match the surge of 17,000 Americans. He was rudely rebuffed.

He wanted more stimulus spending from Europe. He got nothing.

From Russia, he got no help on Iran. From China, he got the blocking of any action on North Korea.

And what did he get for Guantanamo? France, pop. 64 million, will take one prisoner. One! (Sadly, he’ll have to leave his bridge partner behind.) The Austrians said they would take none. As Interior Minister Maria Fekter explained with impeccable Germanic logic, if they’re not dangerous, why not just keep them in America?

When Austria is mocking you, you’re having a bad week. Yet who can blame Frau Fekter, considering the disdain Obama showed his own country while on foreign soil, acting the philosopher-king who hovers above the fray mediating between his renegade homeland and an otherwise warm and welcoming world?

After all, it was Obama, not some envious anti-American leader, who noted with satisfaction that a new financial order is being created today by 20 countries, rather than by « just Roosevelt and Churchill sitting in a room with a brandy. » And then added: « But that’s not the world we live in, and it shouldn’t be the world that we live in. »

It is passing strange for a world leader to celebrate his own country’s decline. A few more such overseas tours, and Obama will have a lot more decline to celebrate.

Voir enfin:

The apology tour continues in Latin America
Ed Morrissey
Hot air
April 18, 2009

The following passage from Barack Obama’s speech to Latin American leaders will be one of those Rorshach tests for political perspective. Those who hated the Bush administration enough will applaud it; those who think America is usually wrong will cheer; and the rest of us will shake our heads:

I know that promises of partnership have gone unfulfilled in the past, and that trust has to be earned over time.

While the United States has done much to promote peace and prosperity in the hemisphere, we have at times been disengaged, and at times we sought to dictate our terms. But I pledge to you that we seek an equal partnership. (Applause.)

There is no senior partner and junior partner in our relations; there is simply engagement based on mutual respect and common interests and shared values. So I’m here to launch a new chapter of engagement that will be sustained throughout my administration.

Obama’s apologizing for being dictatorial … to Hugo Chavez, Evo Morales, and the Castros. As for “dictat[ing] our terms,” we used to call that defending American interests. When negotiating, people try to get the best terms for themselves. We didn’t send gunboats to Venezuela or Bolivia during the Bush administration, and the only people seizing assets over the last eight years have been the Venezuelans under Chavez.

Once again, we have the new President embarking on the “We Suck ‘09Åç tour, kicked off in Europe, where he felt the need to apologize for the last administration’s efforts to defend America’s interests on the international stage. Obama likes to call this “smart power” and tells us we’ll get more by appearing humble than by pursuing our interests in the normal fashion. So far, the rest of the world has applauded Obama’s performance — and gone on to reject our requests for economic cooperation, combat troops for Afghanistan, partnership with Russia against Iran, and North Korean continuation of the six-party nuclear disarmament talks without launching long-range missiles over Japan.

Buy the T-shirt for the tour, folks, but don’t be too unhappy if they run out. It looks like we’ll have a “We Suck” tour in 2010, 2011, and 2012, too.


Shoah/64e: Les conséquences oubliées de Katyn (How Katyn led to Jedwabne and Kielce)

21 avril, 2009
Des pressions païennes formidables vont s’exercer sur nous-mêmes et sur nos familles pour tenter de nous entraîner à une soumission passive à l’idéologie totalitaire. Si l’on ne parvient pas tout de suite à soumettre nos âmes, on voudra soumettre tout au moins nos corps. Le devoir des chrétiens est d’opposer à la violence exercée sur leur conscience les armes de l’Esprit. Pasteur André Trocmé (1940)
Les massacres sont souvent “expliqués” par les médias comme étant le produit de haines ancestrales, de la religion ou de l’ethnicité. (…) Certes, il n’est pas douteux que les facteurs religieux ou ethniques puissent jouer un rôle. Mais il s’agit plus d’une instrumentalisation de ces facteurs, par des leaders et des organisations, que d’une “explication” du massacre par le religieux ou l’ethnique. (…) Mais… l’approche rationnelle du massacre ne prend pas en compte les effets d’un autre phénomène: celui de la dynamique même du conflit induite par ces tueries. (…) La pratique répétée du massacre tend à “dérégler” les hommes qui les commettent, ce qui donne à leur conduite la dimension non seulement de la barbarie mais de la folie. (…) Pourquoi ces rituels étranges effectués sur les cadavres? Jacques Sémelin
Les événements de Jedwabne eurent lieu à un moment très particulier de la deuxième guerre mondiale : le secteur jusqu’ici occupé par les Soviétiques venait de passer sous le contrôle des Nazis. Les conséquences de l’occupation soviétique avaient été particulièrement destructives pour la société civile polonaise, avec la plupart sinon la totalité des administrateurs d’avant-guerre, des juges et policiers exilés en masse en Sibérie ou tués sur place. Cela laissa un vide de pouvoir qui fut rempli par des gens comme le « maire » Karolak et d’autres individus qualifiés de « policiers » dans certaines critiques de « Voisins » comme s’ils étaient la continuation du régime d’avant-guerre. Certainement pas. La Pologne d’avant-guerre n’était pas une terre promise pour les juifs mais rien de comparable à Jedwabne ne s’est produit ou aurait pu se produire avant 1941. Jurek Krzystek
Suite à nos billets sur Katyn et les massacres oubliés de la Pologne pendant et après guerre
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En ce jour où Israël commémore la Shoah et les Justes (dont les Polonais sont les premiers sur la liste de Yad Vashem) qui tentèrent de s’y opposer …
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Et où, à nouveau du haut d’une chaire de l’ONU, un président en exercice d’un de ses pays membres se permet pour la énième fois d’inciter au pogrom symbolique (dont on sait qu’il prépare au pogrom tout court) du pays membre de l’ONU dont on commémore justement aujourd’hui la quasi-destruction il y a 60 ans à peine …

Retour avec un intéressant échange de lettres à l’éditeur de mai 2001 dans la NY Review of books (entre trois historiens américains- Helen Fein, Jurek Krzystek et István Deák – commentant justement le livre de Gross sur le pogrom de Jedwabne) …

Sur une conséquence particulièrement déterminante et pas toujours rappelée de l’exceptionnelle brutalisation (car double et de la part des deux plus grands totalitarismes du siècle, soviétique et nazi) dont fut victime ce pays et dont Katyn fut l’incarnation la plus effroyable.

A savoir, le véritable vide d’autorité morale que produisit cette liquidation systématique de la moitié de ses élites intellectuelles et morales dont l’analyse montre l’importance pour la survie ou non des communautés juives pendant la dernière guerre (ou, plus récemment, avec l’ultime contre-exemple du Rwanda où les passage à l’acte furent directement inspirés par lesdites autorités morales).

Ainsi, comme le montre l’historienne américaine dans son étude comparative des différentes réponses nationales des pays européens face au génocide juif sous le nazisme que nous évoquions dans un précédent billet (”Accounting for Genocide: National Responses and Jewish Victimization During the Holocaust”, 1979), les pays où les communautés juives s’en sont “le moins bien sorties” se trouvent être où il n’y avait pas ou plus d’institutions (politiques, religieuses) appelant à résister.

Les pires bilans se trouvant être les pays où comme la Pologne ou les Pays-Bas, les dirigeants et élites s’étaient exilés en Angleterre et/ou avaient été décimées par les assauts conjoints des Nazis et des Soviétiques) par opposition à des pays comme le Danemark où Christian X avait explicitement pris position contre la déportation et dont la population juive (avec l’aide de leurs voisins suédois) a été très largement épargnée.

La France, avec son régime collaborationniste mais une partie de ses élites résistantes, ayant eu une position intermédiaire (“sauvant” en gros ses juifs nationaux sur le dos de ses juifs réfugiés pendant que le PCF négociait secrètement le maintien de sa presse avec l’ennemi).

Comme la Bulgarie, dont les autorités religieuses avaient bien résisté mais qui finit par abandonner, suite notamment à l’intervention personnelle du Grand Mufti de Jérusalem et “oncle” d’Arafat – exflitré lui aussi par la France après guerre – , “ses” juifs thraces et macédoniens.

Ou, exceptionnelle rareté en pays musulman, le Maroc dont le roi refusa de « livrer ses juifs » …

Extraits (traduits au babelfish):

Là où à la fois l’Etat et l’Eglise refusèrent de sanctionner la discrimination – comme au Danemark – la résistance interne fut la plus forte. Là où l’Etat ou la bureaucratie administrative nationale a commencé à coopérer, la résistance de l’Eglise fut déterminante pour freiner l’obéissance à l’autorité, légitimer la subversion, et/ou empêcher carrément la collaboration. Les protestations de l’Eglise se sont avérées être l’élément le plus important dans chacun des cas où la collaboration d’Etat fut arrêtée – comme en Bulgarie, en France, et en Roumanie…. La majorité des juifs a évité la déportation dans chaque Etat occupé ou allié avec l’Allemagne dans lequel les autorités de l’Eglise dominante ont protesté publiquement contre la déportation avant ou dès qu’elle a commencé.

Malheureusement, les Pays-Bas (que je discute en détail) n’ont pas réagi comme le laissait prévoir leur niveau d’antisémitisme d’avant-guerre. Ni la Reine ni le gouvernement en exil (ou la classe politique restée aux Pays-Bas) ne se montrèrent à la hauteur face à la fonction publique qui exécuta les ordres allemands. Ceci entraina une coopération importante de l’Etat au fichage des juifs. « Le fichage des Juifs le plus efficace et le plus au point fut conçu non pas dans le Reich mais aux Pays-Bas par un ancien fonctionnaire hollandais qui avec la permission de sa hiérarchie vint à Berlin montrer son innovation à la Gestapo, qui confirma que sa carte d’identité était bien plus difficile à contrefaire que la version allemande. ‘

Bien qu’il y ait eu assez vite des protestations de la part de l’Eglise protestante dominante, celles-ci ne furent ni publiques ni assez énergiques. Les fidèles n’en furent pas informés du fait que les autorités ecclésiastiques ne lirent pas publiquement leur protestation contre la déportation des juifs, se pliant à la demande allemande de ne pas les lire en chaire. Privés de toute source d’autorité pour la résistance, les Néerlandais ne formèrent de mouvement de défense pour les personnes dans la clandestinité qu’au printemps 1943 quand leurs compatriotes furent menacés par la déportation et les travaux forcés en Allemagne. Il était trop tard pour aider les Juifs néerlandais – dont il ne restait alors que la moitié.

Dr. Helen Fein
Cambridge, Massachusetts

‘Neighbors’: An Exchange
Helen Fein, Jurek Krzystek, Reply by István Deák

In response to Heroes and Victims* (May 31, 2001)

To the Editors:

I am quite amazed at the popularity of and the importance given to Neighbors on the American market. In my opinion, Neighbors extends our knowledge of the Holocaust only marginally. After all, the participation of local communities in the areas of formerly Soviet-occupied Poland in massacres of the Jews—spontaneous, or not spontaneous, encouraged or organized by the Germans—has been known for decades. Jan T. Gross showed that similar events happened also further west than had been acknowledged. On the other hand, the realization that their compatriots engaged in atrocities on such a scale has been quite a shock to the Poles themselves, as judged by the extremely intense debate still dominating in Polish mass media. Gross indeed deserves the credit for bringing this less-than-glamorous part of Polish history to light and to the Poles’ conscience.

This does not mean that his book is entirely free of deficiencies. Some of them were pointed out by István Deák in his excellent review [« Heroes and Victims, » NYR, May 31]. I would like to extend one of his comments. The events in Jedwabne happened in a very particular moment of World War II: the area hitherto occupied by the Soviets had just been transferred into the Nazi realm. The consequences of the Soviet rule were particularly destructive to Polish civil society, with most if not all pre-war administrators, judges, policemen exiled en masse to Siberia, or killed on the spot. This left a vacuum of power which was filled by people like « mayor » Karolak and other individuals called « policemen » in certain reviews of Neighbors as if they were a continuation of the pre-war regime. Nothing of this sort. Pre-war Poland was not a promised land for the Jews but nothing comparable to Jedwabne did happen or could have happened prior to 1941. I have missed such an observation in the book. Similarly, I have missed significant thought about the well-known fact that violence breeds violence. Soviet and later Nazi occupation brutalized people and initiated a vicious circle of hostilities that lasted long into the 1940s. We do not need to look to Jedwabne to notice how under certain conditions neighbors start killing neighbors. Bosnia and Kosovo are much closer to us chronologically to illustrate the problem, and better documented as well. We may also recognize a pattern in which innocent victims pay dearly for the deeds—real, or imagined—of others belonging to the same ethnic group.

Jurek Krzystek

Tallahassee, Florida

To the Editors:

István Deák asks in his review of Tzvetan Todorov, The Fragility of Goodness: Why Bulgaria’s Jews Survived the Holocaust [NYR, May 31, 2001]: « Why did the Bulgarians succeed in saving Jews while the Dutch, who were also not generally anti-Semitic, failed abysmally, with a nearly 100 percent Jewish survival rate in one country and only about 20 percent in the other? »

I answered that question for twenty-two states and regions occupied by and allied to Nazi Germany in Accounting for Genocide: National Responses to Jewish Victimization During the Holocaust (1979), using sociological, historical, and statistical analyses. There is not a direct effect of the extent of anti-Semitism on Jewish victimization (measured by the percent of Jews caught) but an indirect effect, mediated by the effect of pre-war political anti-Semitism on state cooperation. High state cooperation led to Jews becoming segregated and isolated, which led directly to the gas chambers.

Where both state and church refused to sanction discrimination—as in Denmark—internal resistance was highest. Where the state or native administrative bureaucracy began to cooperate, church resistance was critical in inhibiting obedience to authority, legitimating subversion, and/or checking collaboration directly. Church protest proved to be the single element present in every instance in which state collaboration was arrested—as in Bulgaria, France, and Romania…. The majority of Jews evaded deportation in every state occupied by or allied with Germany in which the head of the dominant church spoke out publicly against deportation before or as soon as it began.

Unfortunately, the Netherlands (which I discuss extensively) did not react as would be predicted from the level of pre-war anti-Semitism. There was little leadership from the Queen and government in exile (nor from political leaders in the Netherlands) to the civil service bureaucracy which executed German orders. This led to high state cooperation in registering Jews. « The more efficient, and almost foolproof, method of Jewish identification was devised not in the Reich, but in the Netherlands, by a pre-war Dutch civil servant who traveled to Berlin with his superior’s permission to display his innovation to the Gestapo: ‘The Gestapo had pronounced his identity card even more difficult to reproduce than its German counterpart.' »

Although there was early church protest in the dominant Protestant church, it was not a public nor vocal protest. Church leaders failed to inform their congregants of this as they did not read publicly their protest against the deportation of the Jews, deferring to a German request not to read it from the pulpit. Lacking leadership for resistance, the Dutch did not form a defense movement for people in hiding until the spring of 1943 when Dutchmen were threatened with deportation and forced labor in Germany. It was too late to help the Dutch Jews—by then less than half of them were left.

Deák is correct that only about 20 percent of Dutch Jews were saved but he is wrong about the Bulgarian toll. About 20 percent of Jews under Bulgarian rule became victims, including the Jews in territories formerly in Greece and Yugoslavia occupied by the Bulgarian state, as he explains later in his review.

Dr. Helen Fein
Cambridge, Massachusetts

István Deák replies:

In Poland the initial rancor of the debate that Mr. Krzystek refers to has been mitigated by statements from the Polish government admitting that Poles were responsible for the atrocities at Jedwabne. Meanwhile, according to recent reports, the National Remembrance Institute, an official Polish agency, has sponsored the exhumation of about two hundred victims in or near the barn where Jews were burned alive. Other graves have not been opened. The same agency reported that it discovered some bullets in the exhumed graves; but it remains unclear where these bullets came from and who fired them, and when. These are among the questions that may be dealt with in the much-awaited final statement of the National Remembrance Institute.

Jurek Krzystek is right to say that there were pogroms in other parts of Poland as well, and he is also right when he argues that the massacres were unlikely to have taken place in the absence of several historical factors: utter military defeat, foreign occupation, and the systematic killing of the Polish intelligentsia by both the Germans and the Soviets. After all, until 1939 Poles and Jews lived together, and although Jews suffered from discrimination, Jewish culture and politics thrived in interwar Poland as perhaps nowhere else.

There is no doubt that economic and religious anti-Semitism had deep roots in Poland and that it must have been a driving force in Jedwabne. But, as Jurek Krzystek writes, the massacre of Jews by their Polish neighbors in Jedwabne and elsewhere must also be attributed, besides other factors, to the nearly complete absence from eastern Poland of the old political, social, economic, and cultural elites. The landowning gentry, the administration, the judiciary, the professionals, and much of the clergy had been killed off or deported by the Soviets after 1939.[1] A new elite, installed by the Soviets, had barely been in place when its members had to flee the advancing Germans during June and July 1941. This led to anarchy, a lawlessness that often happens when an old elite is gone and the new one is not yet in place. Jedwabne, for instance, was left in the hands of Marian Karolak, a self-appointed mayor.

Encouraged by German atrocities in neighboring towns, by Karolak’s exhortations, and by the fateful silence of the local priests, the peasants of the region went wild, robbing and killing the Jews who, materially at least, were somewhat better off than they were. For these semiliterate and hopelessly poor people, a pair of good shoes counted for a lot—as it did for peasants elsewhere in Eastern Europe. From Gross’s book and other sources, it seems clear that there was an element of class hatred in the massacres at Jedwabne. It should not be necessary to say that neither this possibility nor any other historical circumstance could ever excuse the unspeakable behavior of the killers at Jedwabne.

Helen Fein is a respected observer of anti-Semitism in countries other than Germany during the war. She rightly argues that pre-war anti-Semitism had significant influence on the fate of Jews under German occupation but, as she herself states, there were also many other factors, for instance the behavior of local church leaders, the attitude of the exile governments, and whether or not the country in question had an efficient bureaucracy. The latter, unfortunately, was the case in the Netherlands.

Still, at least in my opinion, the most important factor for the treatment of Jews was whether or not a country in Nazi-dominated Europe was able to maintain a certain degree of sovereignty. In Italy, Hungary, Romania, Slovakia, Bulgaria, Finland, Vichy France, and Denmark, the governments used the Jews in bargaining with the Nazis and then with the Allies. The lives of Jews were sacrificed or spared depending on which of the two external forces the government wanted to please.

In the utterly defeated countries such as Norway and the Netherlands, which were without a government and without any sovereignty, local bureaucrats and policemen did just what the Nazis wanted them to do in carrying out the elimination of the Jews. In other countries, parts of the native population assisted the Germans in killing or rounding up Jews, as happened in Poland, Ukraine, and the Baltic countries. As a result, the largest percentages of Jews survived in countries that were allied with Germany during the war.

In Bulgaria, following a great deal of initial brutality and proclaimed anti-Semitic intentions, the pro-German government decided to spare the lives of Bulgarian Jews. The Germans were powerless to prevent this. As a result, so far as we know, not one of the 50,000-odd Bulgarian Jews was handed over to the Germans or killed at home, although many suffered badly in local forced labor camps. Helen Fein writes about Jews under Bulgarian rule; I wrote about the Bulgarian Jews. The 11,143 Jews that the Bulgarian regime handed over to Eichmann in 1943 lived in those parts of Greece and Yugoslavia that were occupied by the Bulgarian army; they were Yugoslav and Greek citizens and did not speak Bulgarian.

The actions of leading Bulgarian officials toward the Nazis and the Jews remain a subject of intense controversy. Among them were Prime Minister Filov, Minister of Interior Gabrovski, Parliamentary Deputy Dimitur Peshev, and, most powerful and controversial of all, King Boris III. The four memorial plaques erected in Jerusalem’s so-called Bulgarian forest to celebrate the survival of Bulgarian Jews were removed in 2000, apparently because one was dedicated to the heroic memory of the King. The debate over the plaques led to a minor political crisis in Bulgaria.

In a long letter to The New York Review, Norbert Yasharoff discusses the role in Bulgarian events of Dimitur Peshev, who did more than anyone else to save the Bulgarian Jews, and of his father, Joseph Yasharoff, the lawyer who dared to defend Peshev before the Communist court that condemned many of the former Bulgarian elite to death. Almost miraculously, Peshev was spared and was freed a few years later, to die in utter isolation and poverty.

We know less about Bulgaria during and just after the war than about most other European countries. Yasharoff, for instance, argues that his father, in defending Peshev, emphasized Peshev’s role as a savior of Jews and that this softened the verdict of his Communist judges. Tzvetan Todorov, the author of The Fragility of Goodness, the book I discussed in my review, believes otherwise. Yasharoff is convinced that Peshev personally ordered the local authorities to stop preparations for the deportation of the Bulgarian Jews in 1943; yet it is hard to believe that the vice-chairman of the National Assembly would have had such an authority, particularly in a country that Yasharoff calls a fascist state. But was Bulgaria truly a fascist country during the war? Yes, if we judge it by some of the actions of its police; no, if we consider that it had a functioning parliament with opposition parties, whose deputies often strongly opposed the government. However, because the government could take no major action in Bulgaria without the King’s consent, Boris III must bear responsibility both for the deportation of the Thracian and Macedonian Jews and for saving their Bulgarian counterparts. As a savior of some Jews and as the man responsible for the killing of others, Boris did not really differ greatly from such contemporary heads of state as France’s Marshal Pétain and Hungary’s Admiral Horthy.

Yasharoff disagrees with Tzvetan To-dorov and other writers who have stated that the law requiring Jews to wear the Star of David was generally ignored in Bulgaria. In Yasharoff’s article on Dimitur Peshev, entitled « Bulgaria’s Schindler » (The World and I, June 1995, pp. 206–213), a photograph shows the young Yasharoff and his sister wearing the star on their chests. But how many Bulgarian Jews wore the star and for how long? This is one of many unanswered questions about Bulgaria’s wartime history. The lesson of the Bulgarian story is best explained by Omer Bartov in The New Republic (August 13, 2001) when he writes: « The difference between virtue and vice is far less radical than we would like to believe. Sometimes the most effective goodness…is carried out by those who have already compromised themselves with evil, those who are members of the very organization that set the ball rolling toward the abyss. » Dimitur Peshev, who was a member of the ruling political party in Bulgaria and who voted for the original anti-Semitic laws, was such a person.

Despite their miraculous survival, almost all the Jews left Bulgaria after the war, just as most Jews left Central and Eastern Europe, whether or not there were local pogroms against the survivors.[2] The departure of the Jews must be seen as one result of a general East and Central European drive against foreigners, against « the other, » which began in the nineteenth century with the rise of nationalism and the formation of nation-states. The trend accelerated after World War I and even more during World War II with the forced population movements and the extermination of millions of people of all nationalities. After World War II, while all of Poland was shifted westward, millions of Germans were expelled from the region. Today most of the East European countries have only relatively small minorities.

Central to the drive against Jews and many others were the continuous efforts to get rid of people who lived in cities and were better educated, had more money, and often spoke a language and practiced religions different from those in the countryside. Lemberg, once a mainly German city, became the Polish Lwów and is now the largely Ukrainian-speaking L’viv. The inhabitants of Vilnius/Wilno/Vilna once spoke Polish and Yiddish; now they speak Lithuanian. In Budapest and Prague, many if not most people spoke German; now the inhabitants speak Hungarian and Czech. This is less because of the assimilation of local people, although that also took place, and more because of the extermination of the Jews and the expulsion of Germans, Poles, and Hungarians—in other words, many of the people who once made up the landowning, the business, and, in general, the educated classes. The deadly combination of class resentment and ethnic cleansing has been one of the most powerful and most tragic developments of the modern period.

Notes

[1] There is a longstanding debate regarding the number of Polish citizens, Jews and non-Jews, who died during the war. The customary figures are three million Jewish and three million non-Jewish Poles, but there are many other views as well. One reader, Jon Petrie, for instance, challenges my statement that more than a million non-Jewish Poles were killed in German prisons and camps and argues on the basis of much evidence that the number was between 500,000 and 700,000. These figures seem to be based on plausible research; however, because of the many changes in Poland’s borders and the annexation of the eastern half of Poland, we really do not know who was a Pole.

[2] A valuable study on the mass exodus of Jews from East Central Europe after World War II has recently been published by the Israeli historian Arieh J. Kovachi: Post-Holocaust Politics: Britain, the United States, and Jewish Refugees, 1945–1948 (University of North Carolina Press, 2001).

Voir aussi:

Heroes and Victims
István Deák
NYRB
May 31, 2001

Neighbors: The Destruction of the Jewish Community in Jedwabne, Poland
by Jan T. Gross
261 pages, $19.95 (hardcover)
published by Princeton University PressThe Fragility of Goodness:Why Bulgaria’s Jews Survived the Holocaust
by Tzvetan Todorov and translated from the French by Arthur Denner
190 pages, July 2001, $26.95 (hardcover)
published by Princeton University PressThe Jehovah’s Witnesses and the Nazis: Persecution, Deportation, and Murder, 1933-1945
by Michel Reynaud, Sylvie Graffard, translated from the French by James A. Moorhouse, and with an introduction by Michael Berenbaum
304 pages, $27.95 (hardcover)
published by Cooper Square PressIn 1941 Polish townspeople and farmers who had been persecuted by the Soviet occupation forces took their revenge on their innocent Jewish neighbors by torturing them and burning them alive. In 1943 Bulgarian right-wing politicians saved virtually all the Jews in their country and were later rewarded for their efforts by execution or imprisonment under the Communist government. Throughout the war German religious zealots refused to say “Heil Hitler,” preferring to be guillotined by the Nazis to serving in the war.Such are the major themes of the three books under review. They raise questions that defy clear answers. Why did Poles, who had suffered badly under the Soviet occupiers, choose to kill those even more downtrodden than they were? Do murders committed by semiliterate Polish farmers, craftsmen, and day laborers belong in the same category as murders committed by educated and trained German policemen, as Jan Gross seems to suggest in Neighbors? Does the suffering freely accepted by German Jehovah’s Witnesses belong in the same category as that of the Jews, who were not asked what they thought of the Führer and were not allowed to recant? Why did the Bulgarians succeed in saving Jews while the Dutch, who were also not generally anti-Semitic, failed abysmally, with a nearly 100 percent Jewish survival rate in one country and only about 20 percent in the other?1. Before World War II, there were some 50,000 Jews in Bulgaria, making up less than one percent of the population—approximately the same low proportion of Jews as in Germany and Italy, and not at all comparable to the vastly greater Jewish presence in Austria, Hungary, Romania, Poland, and Russia. Is there a direct relationship between the proportion of Jews in a country and the extent of popular anti-Semitism? We might think so when we consider the relatively mild fate of the Jews in wartime Bulgaria and Italy; but the case of Germany obviously suggests otherwise. Other factors must have influenced the extent of popular anti-Semitism. Bulgarian Jews, mostly of Sephardic origin, were tradesmen and artisans, with only relatively few businessmen, landowners, bankers, lawyers, and professors among them. In contrast to France or Poland, for instance, no Jews were to be found in the Bulgarian army officer corps or in the state administration.Unlike Jews in Hungary or Poland, Bulgarian Jews did not take an important part in the Bulgarian Communist movement. Thus they represented neither a political nor an economic challenge to non-Jews. Also, because there were so few Jewish journalists, artists, moviemakers, theater people, and writers in Bulgaria, right-wing critics of modern culture could not blame the Jews for immorality, secularization, corruption, and criminality. In addition, Bulgarians had more important minorities to worry about, such as the Macedonians, whose secret organizations had long been engaged in bloody terror, and also Turkish-speaking and Bulgarian-speaking Muslims.

With no Jews in important positions, there existed only minuscule anti-Semitic movements in Bulgaria. And yet Jews had much to fear. As Tzvetan Todorov explains in his strongly argued introduction to The Fragility of Goodness—a book that is largely a collection of documents—Bulgaria adopted some of the harshest anti-Jewish legislative measures in Europe. In October 1940, during the authoritarian rule of King Boris III, a Law for the Protection of the Nation severely restricted Jewish activities, and in 1941 many more such measures followed: Jews had to obey a curfew; many of them were expelled from their homes; others were forcibly conscripted into work gangs, and all were required to wear the yellow Star of David.

The worst persecution, however, did not happen in Bulgaria itself. In 1941, Bulgaria joined in Hitler’s Yugoslav and Greek military campaigns and was rewarded with the right to occupy and administer the province of Thrace in northern Greece as well as much of Macedonia and Kosovo in the former Yugoslav state. Even though Bulgaria was not allowed to annex these territories, the government conferred Bulgarian citizenship on their inhabitants, except for the Jews. This was a prelude to the deportation of the 11,384 Jews who, following their mistreatment by Bulgarian gendarmes, were handed over to Adolf Eichmann’s local representative in March 1943. The victims ended up in Auschwitz and Treblinka, where nearly all were killed.

The men chiefly responsible for this outrage were King Boris III and Prime Minister Professor Bogdan Filov. The prime minister was friendly to Germany, but Boris, a member of the Saxe-Coburg-Gotha family, which had produced many European kings and queens, including the descendants of Prince Albert and Queen Victoria, disliked the Nazis. Bulgarians today still argue over the motives for Boris’s behavior toward the Thracian and Macedonian Jews as well as the sudden change of policy in 1943 by which he stopped the deportation to Germany of the Bulgarian Jews. Not for nothing was the King often referred to as “wily Boris.”

In Italy, Hungary, Slovakia, and Romania, governments allied with Germany alternately promoted and sabotaged the deportation of Jews, mostly but not always because of the changing war situation. But in these government decisions, the public had at best a very limited part. Not so in Bulgaria, where, in 1940, the anti-Semitic Law for the Protection of the Nation caused a public uproar. The first collective protest came from the country’s leading writers and other intellectuals. It is true that in Hungary writers and artists such as the composers Béla Bartók and Zoltán Kodály were the first to protest the anti-Jewish laws. But in Bulgaria, strong protests were made to the National Assembly by professional organizations, politicians, and religious leaders. And, instead of petering out as they did in other countries, the protests increased. Government officials, the public, and the Jews themselves all ignored the law ordering the Jews to wear the Star of David.

The deportations of Jews began in the spring of 1943, with the arrest of the Thracian and Macedonian Jews as a first step, to be followed by de-portations from Bulgaria itself. Huge street demonstrations erupted in Sofia, led by the heads of the Orthodox state church. Stefan, the metropolitan of Sofia (the equivalent of an archbishop), sent telegrams of protest to the King, and Kyril, the metropolitan of Plovdiv, is said to have warned that he would lie down on the rails in front of the next deportation train. When the authorities arrested the Jews of Kyustendil, a town not far from Sofia, a delegation of its leading residents went to the capital to plead the case of their fellow citizens. Not only were these Bulgarians free of anti-Semitism, they were also brave people and great humanitarians.

Yet, as Todorov explains, the protests would, by themselves, not have prevailed against the determination of Prime Minister Filov and several key members of his cabinet to deport Jews. What counted, Todorov shows, was that the Kyustendil delegation appealed directly to Dimitur Peshev, the vice-chairman of the National Assembly, and that Peshev took up their cause. When Todorov writes about “the fragility of goodness,” he is referring to the decision taken by Peshev, a conservative nationalist politician and a leading member of the party in power, to risk his position and life by politely, diplomatically, and yet resolutely turning against his own government. Carefully avoiding members of the opposition parties, he invited fellow members of the government party to sign a statement arguing that the Jews were no problem for Bulgaria, and that handing over the Jews to the Germans was against the nation’s honor and interest. Forty-two other deputies signed the statement, although about a dozen of them later got cold feet. Still, all this was enough to cause Boris III and the country’s other leaders to hesitate, and they postponed the deportations. Meanwhile, Metropolitan Stefan invited Bulgaria’s chief rabbi to live in his house. It is hard to find a comparable gesture anywhere else in Europe.

By the summer of 1943, the King, too, was siding with the opponents of deportation. Even though Peshev was thrown out of his party and the King died under mysterious circumstances in August 1943, there were no deportations. As happened in Denmark and Italy, even the German ambassador in Sofia began to reflect Bulgarian views on the Jewish question in his dispatches. Thousands of Jews were sent to the countryside to do forced labor, but virtually all were alive and unharmed when the Soviet army arrived in September 1944.

The Communists soon took over the country, killing many members of the country’s elite and putting on trial all the deputies from the wartime ruling party. As Todorov shows, of the forty-three deputies who had signed Peshev’s pro-Jewish declaration, the Communists sentenced twenty to death; most of the others were given long prison terms. Peshev himself was sentenced to fifteen years but was freed less than two years later. Among those executed were Deputy Ikonomov, who had been the first to sound the alarm on behalf of the Jews, and Deputy Petrov, who had fought hard in the National Assembly against the Law for the Defense of the Nation. Metropolitan Stefan was forbidden to carry on his pastoral activities.

During the Nazi alliance, not a single one of these brave men had been harmed. Now the Communists wiped them out while some in the Jewish community looked the other way. After two Jewish lawyers refused to represent Peshev at his trial, a third accepted; this courageous decision caused him later to be disbarred. Ironically, as Todorov explains, it was not what Peshev had done to save the Jews that persuaded the Communist court not to sentence him to hanging. What saved him was that earlier, as minister of justice, he had blocked the execution of a left-wing opposition leader.

Subsequently, most Bulgarian Jews emigrated, mainly to Israel, which left Bulgaria as judenfrei as all the other East Central European countries are today, except for Hungary and Romania. Under Communist rule, the wartime persecution of the Bulgarian Jews was barely mentioned, and when it was, their survival was attributed to the Communist Party. In history textbooks and in the press, wartime concentration camps were said to have held only political prisoners, while it was said of Auschwitz that “prisoners of all nationalities” had been killed.

After considering the claims and counterclaims regarding the survival of the Bulgarian Jews, Todorov rightly concludes that although the King was responsible for the death of nearly 12,000 Jews, he deserves credit for blocking German demands for deportation. This was a remarkable achievement, but the larger credit belongs to Dimitur Peshev and his fellow deputies who, in turn, would have been unable to act without popular support and, especially, without the support of the Bulgarian Orthodox Church. Compared to the lethargy of Pope Pius XII and of the Catholic prelates in Germany and East Central Europe, the Bulgarian church leaders were models of decency and strength.1 But who today remembers these saviors? Peshev, whose brief memoirs appear in the documentary section of Todorov’s book, is one of the thirteen “Righteous” Bulgarians who have been honored by the State of Israel. But he and his heroic colleagues and their tragic fate have been largely ignored by historians of World War II.

In reconstructing what happened to such decent men in his native Bulgaria, Todorov, a much respected French philosopher and social critic, is also pursuing his longstanding aim of showing that goodness can thrive under atrocious conditions. In fact, he believes it is under such conditions that goodness is most genuinely present, a view that he persuasively presents in Facing the Extreme: Moral Life in the Concentration Camps, a masterful comparative study of the Nazi and Soviet camps.2

2. If the Bulgarian story is that of quiet diplomatic maneuvering by clever politicians on behalf of their fellow citizens, the story of the Jehovah’s Witnesses in Germany is that of a direct confrontation between two implacable ideologies, one representing unbending pacifism, the other unbounded ruthlessness. Unlike the Bulgarians, the Jehovah’s Witnesses were not trying to help or defend anybody. As we learn from The Jehovah’s Witnesses and the Nazis, their only wish was to do God’s will, a position that brought them into direct confrontation with the Nazi regime.

1For an informative study on the failure of Pope Pius XII to help his “own” Jews in Rome, see Susan Zuccotti, Under His Very Windows: The Vatican and the Holocaust in Italy (Yale University Press, 2000).

2 Translated from the French by Arthur Denner and Abigail Pollak (Henry Holt, 1996); see my review, “Memories of Hell,” The New York Review, June 26, 1997. For an excellent and detailed evaluation of Todorov’s The Fragility of Goodness and the controversy over the rescue of the Bulgarian Jews, see Laura Secor, “Sofia’s Choice,” Lingua Franca, March 2001.

The Jehovah’s Witnesses are members of the Watch Tower Bible and Tract Society, a religious sect founded in the United States in 1872. According to its eschatological doctrine as it was preached in the 1930s, the “end of days” was approaching and would be preceded by war and other great crises. In the eyes of the Witnesses, the Nazis fulfilled all the requirements for a warlike, destructive regime that would hasten the arrival of the Apocalypse. As citizens of Jehovah’s Kingdom, the Witnesses could not possibly swear allegiance to this or any other government or do military service in any form.

In 1933, there were about 20,000 Jehovah’s Witnesses in Germany; some of their regional branches at first tried to make an accommodation with the Nazi regime, emphasizing their own anti-Bolshevism and their opposition to the established churches, which the Nazis also detested. They began to be persecuted systematically in 1935; thereafter, thousands were thrown into concentration camps. Not that this was inevitable. The slightest sign of repentance would have sufficed for them to avoid the camps. When the war broke out, those who refused to do military service were singled out for the harshest treatment. According to Michel Reynaud and Sylvie Graffard, the Nazis executed at least two hundred Witnesses, mostly by the guillotine, as befitted Aryan citizens of the Reich. Between 2,500 and 5,000 died in the camps.

For the Nazis, the Witnesses posed frustrating problems; they were not criminals, homosexuals, or Communists but hard-working German peasants and artisans. Some of those sentenced to death sang psalms on their way to the guillotine, confident that they would soon meet with their Maker. In the camps the members of the sect kept themselves clean, worked hard, and had no thoughts of escaping. The SS, which at first feared their proselytizing efforts and therefore dispersed the Witnesses in many camps, gradually discovered their value as gardeners, cooks, maids, and even babysitters. In his introduction to The Jehovah’s Witnesses and the Nazis, Michael Berenbaum writes: “Witnesses could serve as barbers and shave their oppressors, holding a razor blade to their throat.” The authors of the book, who are not themselves Witnesses but have unconditional respect for them, say very little about this bizarre aspect of the Witnesses’ story. Other survivors occasionally mention the Witnesses in their memoirs as men and women with purple or violet triangular patches who would not participate in any plot to escape, who kept to themselves, and whom the SS fully trusted. Some survivors recall that Witnesses sometimes offered a helping hand to other inmates in the camps.

Michel Reynaud and Sylvie Graffard have done admirable research in collecting information about the Witnesses, and in interviewing the few surviving members of the sect who were in the camps. They write that the Witnesses would not even make shoelaces for the soldiers; that, especially in the early years of Nazi rule, Witnesses were whipped and tortured in the camps by guards who ordered, “Raise your arm! Raise your arm!” Yet very few were willing to give the Nazi salute. The authors report that publications by the Witnesses were also banned in Italy, France, and Belgium during the war, and that at Nuremberg the Nazi idealogue Alfred Rosenberg defended the mistreatment of the Witnesses by referring to the US, where, during the war, some Witnesses who were conscientious objectors were held in prison camps. The Jehovah’s Witnesses were indeed badly treated in the US.3 Unfortunately, Reynaud and Graffard’s book is repetitious and poorly organized; but it is the most informed account of the persecution of the Witnesses that we have. 3 Shawn Francis Peters writes in his Judging Jehovah’s Witnesses: Religious Persecution and the Dawn of the Rights Revolution (University Press of Kansas, 2000) that 20,000 Wit-nesses were arrested in the US between 1933 and 1951, one of the main objections against them being that they, and particularly their children at school, refused to salute the flag. Peters writes that, during World War II, “even when Witnesses were able to present abundant evidence that they, like other recognized clergy, deserved minister’s exemptions from military service, local draft boards and the federal Selective Service bureaucracy tended to dismiss their claims. As a result, thousands of Witnesses were parceled off to prison for violating the federal draft law enacted by Congress in 1940”(pp. 11-12). The Witnesses were often seen as traitors and, in the presence of police, were beaten, humiliated, and even tortured by their neighbors. Lawsuits initiated by the Witnesses led to a long series of Supreme Court and other court decisions in favor of civil rights. Peters also explains that the Witnesses offended some members of the public by their confrontational proselytizing and the unconditional submission they enforced on their members.

The Jehovah’s Witnesses were true martyrs in the traditional sense of the word, similar to the early Christians who would rather be devoured by lions than make a modest offering at the altar of a Roman emperor. They were also similar to the Jews of medieval times, who would rather be burned alive than abandon their faith. The history of such fervent willingness to endure persecution suggests how wrong it is to say that Jewish victims of Nazism are martyrs. Whether religious or irreligious, baptized or unbaptized, submissive or defiant, the Jews were under irrevocable sentence of death; they were victims. To call them martyrs, that is, people who were given a chance to choose between life and death, is to deny the absolute evil of the Nazi system.

3. Jan T. Gross’s horrifying and thoughtful book Neighbors is about Poles and Jews, the two major victims of World War II. In his introduction, the author writes that he wants to show how “one day in July 1941, half of the population of a small East European town murdered the other half—some 1,600 men, women, and children.” According to his account, the members of the Gentile Polish population of Jedwabne, located in the poverty-stricken BialÎystok province in northeastern Poland, either took part in the most bestial forms of torture and killing or cheered on the killers. With the exception of a single family, no one helped the victims. Although a handful of German gendarmes were present in the region, Gross states, Poles alone committed the crime, with the tacit approval of the Germans but without their participation. No wonder that when Gross published this devastating accusation in Polish and in Poland a year ago, an intense debate took place which, far from being over, seems to be gathering momentum. Fresh evidence and new polemical articles appear in Poland virtually every day.4

Jan Gross, who is a professor of politics and European studies at New York University, was born in Poland. He participated in the democratic student movement of the 1960s, for which he was briefly imprisoned. Having witnessed government-inspired anti-Semitism, he left the country in the late 1960s. As an American scholar, he has published fine studies on the Soviet and the German occupation of World War II Poland. Several years ago, while in the Warsaw Jewish archives, he came across a deposition by Szmul Wasersztajn, dated April 1945, which described in detail the horrors inflicted in Jedwabne. Wasersztajn had himself escaped the massacre by hiding. His revelation led Gross to study the records of two court proceedings that took place in 1949 and 1953, respectively, in provincial courts of Communist Poland, against about two dozen Jedwabne defendants charged with carrying out the massacres. During the last few years, other eyewitness accounts by both Jewish and Gentile inhabitants of the town have been found. A memorial book about survivors in Israel was published in 1980 and the Polish filmmaker Agnieszka Arnold conducted interviews in 1998 with those willing to remember what happened in the town on July 10, 1941.

While all this means that the monstrous events at Jedwabne were not completely unknown in Poland after World War II, no one seems to have been interested in investigating them further. Nor had the public taken notice of them. Such lack of awareness might seem inconceivable; yet until recent stories were published, I wonder how many Americans had ever heard of what happened in Tulsa, Oklahoma, at the end of May 1921, when the city’s whites, incited by the press and by politicians, massacred several hundred innocent blacks. Although I am a professional historian, I heard of this atrocity only last year, forty-four years after I arrived in the US. The Tulsa massacre, moreover, took place when the United States was at peace, whereas Jedwabne occurred during a terrible war, under alternating cruel occupations, and in the midst of total administrative and political chaos.

According to Wasersztajn and others, the Jewish and non-Jewish inhabitants of Jedwabne lived in relative harmony until the late summer and fall of 1939, when, following the Hitler- Stalin pact of August 23, first the Germans and then the Soviet Red Army occupied the town. There can be no doubt about the horrors of Soviet occupation in the eastern half of Poland, which had immediately been incorporated into two of the Soviet Union’s western republics. In an excellent earlier study, Revolution from Abroad,5 Gross describes how the Communist authorities brutally deported 1.25 million people from Eastern Poland, mostly Poles, but also Jews and others, to Siberia; many of them died. The principal victims were from the Polish social, political, and military elite. Gross also writes that the Soviet NKVD executed about 100,000 people, nearly a tenth of the total male population. As he writes in Revolution from Abroad, “Very conservative estimates show that [between 1939 and 1941] the Soviets killed or drove to their deaths three or four times as many people as the Nazis from a population half the size of that under German jurisdiction.”

Farmers were hard hit by Soviet confiscations of land as well as by anti-Soviet partisan activity and the even more violent retribution by the Soviet army and police that followed. It is no wonder that, following the German attack on the Soviet Union on June 22, 1941, many people in the region—Poles, Ukrainians, and Belorussians—received the Germans as liberators. Similar events took place, one might add, in the Baltic countries and in Bessarabia (today’s independent Moldova), all of which the Soviets had occupied as a result of the Hitler-Stalin Pact.

As Gross explains in Neighbors, no sooner did the Germans arrive in eastern Poland at the end of June 1941 than rumors spread that the new masters of the land had given permission for Polish Gentiles to kill the Jews. By then, the German police had been shooting thousands of Jews in towns not far from Jedwabne. It seemed to many inhabitants of Jedwabne that the time had come to take revenge for what they perceived to have been Jewish-Communist oppression. Besides, there was now the prospect of acquiring Jewish riches. Much of Neighbors is devoted to a detailed discussion of how the pogrom started a day or two after the arrival of the German troops, and how it culminated in an orgy of killing on July 10. Even before then, peasants came from neighboring hamlets driving empty wagons in the hope of taking over some booty from Jews.

On July 10, under orders of the self-appointed new mayor, Marian Karolak, the chief culprit in what followed, young men armed with clubs, knives, and axes burst into Jewish homes, beating, kicking, and driving all the Jews they could find to the town square. One man stabbed eighteen Jews; others cut off heads, gouged out eyes, and slashed open the stomachs of their victims. Others forced young Jews to carry and then to bury a large statue of Lenin before killing them. All this was observed, according to Wasersztajn, by laughing spectators. Finally, all the survivors were driven into a peasant’s barn and burned alive. The spectators bludgeoned to death those who tried to escape.

While speculating on the significance of these events, Gross dismisses the argument that the Communist regime in the region included many Jews, or that Communist oppression had a major part in arousing the fury of the villagers. He concludes that they acted both out of sheer greed and because of their age-old hatred for the “killers of Christ” and “the shedders of the blood of Christian children.” It seems hard, however, to square this assessment with the scene described above involving the statue of Lenin, or the extreme savagery of the killing. Gross adds that no priest in the region was willing to lift a finger on behalf of the Jews, even though in Catholic Poland local priests would have had sufficient prestige to have stopped the atrocities.

Gross does not claim that all Poles were similar to the inhabitants of Jedwabne, but he points out that spontaneous atrocities occurred elsewhere, that violent anti-Semitism flared up again after World War II, and that the single family that had harbored Jews in Jedwabne was subjected to such hatred and even physical attacks that, after the war, they decided to leave Poland and now live in Chicago. In a clear allusion to Daniel Jonah Goldhagen’s famous collective indictment of the German people, Gross uses the term “willing executioners” in reference to the Poles of Jedwabne.

This seems to me an unfortunate choice of words. Not surprisingly, The New York Times Book Review entitled its review of Neighbors “Hitler’s Willing Executioners.” The statement is untrue when applied to the Polish or even to the German people as a whole; in any case it contradicts Goldhagen’s controversial argument that the German people were a unique breed of killers.8

The reception of Gross’s book in Poland has been nothing short of astonishing: it seems to have evoked more favorable responses than negative ones.

Here we must remind ourselves that, since the eighteenth century, Poles have tended to see themselves as a martyr nation, occupied, humiliated, and oppressed by aggressive imperial powers. Many times in modern history, whether under Russian or other foreign rule, it was a punishable offense for a Pole to refer to his own country as Poland. While imprisoned or executed at home, Polish patriots fought in many parts of the world “For Your Freedom and Ours,” as they liked to put it. During World War II in Europe only Great Britain, the Soviet Union, and Poland never surrendered to the Nazis, even though Poles were simultaneously persecuted by the Soviet Communists. More than a million non-Jewish Poles were killed in German prisons and camps; thousands upon thousands died fighting alongside the British, American, and Soviet armies. During the Warsaw uprising, between August and October 1944, nearly a quarter of a million people perished. At the end of the war, Poland became the subject of a deal in which the Western allies accepted both Soviet domination of Polish territory and the shift of the entire country’s borders from East to West at an immense cost in Polish, German, and Ukrainian lives. 7

Daniel Jonah Goldhagen, Hitler’s Willing Executioners: Ordinary Germans and the Holocaust (Knopf, 1996). See Steven Erlanger, “Hitler’s Willing Executioners,” The New York Times Book Review, April 8, 2001. The same reviewer drew a parallel between the behavior of the Poles during World War II and that of the Austrians, as if there was no difference between a country in which there were hundreds of thousands of fighters against Nazi Germany and a country that contributed hundreds of thousand soldiers to the Third Reich, including a vastly disproportionate number of SS men and concentration camp commanders.

Because of the hospitality extended by the old Polish kingdom, Poland historically harbored more Jews than all the other European countries combined. Although there was a tremendous rise of political anti-Semitism in independent Poland during the interwar years, Jewish political and cultural activity also flourished there. Against this background, Gross’s accusations have been devastating. The recent revelations of collaboration with the Nazis throughout Europe, and of Europe-wide participation in the Holocaust, seem to have made it more possible for many Polish intellectuals, young people, politicians, and clergymen to accept the notion that their countrymen had not been innocent either. Today the president as well as the government of Poland, and even the Catholic primate, Cardinal Glemp, are apologizing for crimes of which nearly all Poles had been unaware until the publication of Jan Gross’s writings. Moreover, not only these people but even most of Gross’s critics praise him for bringing into the open an appalling episode in Polish history.

There are, of course, those who denounce Jan Gross and his book. In their objections one can sometimes detect the old charge of a Jewish “worldwide conspiracy.” But these voices are not the loudest today. With some justification, other critics are asking for more evidence and confirmation. Asking questions about a crucial historical event does not make one automatically an anti-Semite, yet this is how some of Gross’s Western supporters have chosen to view those raising questions about parts of his work. No book of history should be treated as Holy Writ, especially not a book which is based on a limited number of documents.

Of the published objections to Jan Gross’s account, one of the most prominent claims is that he pays too little attention in Neighbors to the horrors of the Soviet occupation. In truth, for a more forceful description of why this occupation drove some people to extremes of violence, one must turn to Gross’s own Revolution from Abroad as well as to other sources. When he discusses the most controversial of all questions in Jewish-Polish relations, namely that of Jewish participation in Soviet rule, Gross presents convincing evidence that Jews in BialÎystok province were only marginally involved in Soviet oppressive measures, and that the Jews of Jedwabne were entirely innocent. However, Gross’s critics in Poland, especially the well-known historian of World War II Polish resistance movements Tomasz Strzembosz, argue that, in eastern Poland as a whole, a disproportionate number of Jews were involved in Communist police actions and police crimes. In Neighbors Gross says somewhat less than he says in his Revolution from Abroad about the joyful reception many of the Jews gave to the Soviet Red Army in September 1939, or about the large number of Jews in the Polish Communist movement.

It was quite natural for many Jews to rejoice over the arrival of the Soviet Red Army in September 1939: if nothing else, it saved them from Nazi rule. It was also predictable, in those circumstances, that many Jews would work for the Soviet regime, some of them as militiamen or political policemen. Gross is correct, of course, in stating that the Soviets deported thousands of Jews to Siberia and that, in desperation, thousands of Jews applied for Soviet permission to move to the Nazi-held zone in Poland. But why deny that any Jews participated in Communist crimes? Jews, like everyone else, behave in a variety of ways.

Some critics argue that Wasersztajn, who was in hiding, could not have seen all the horrors he claims to have witnessed. Others wonder about evidence from the trials in 1949 and 1953 which, according to Gross himself, were perfunctory affairs. (Marian Karolak, who should have been indicted for the major crime of ordering murder, was arrested by the Germans for theft during the war and disappeared.) The trial in 1949 lasted only two days, and in court the defendants complained of having been severely beaten by the police during their interrogation. The trial in 1953 involved a single defendant. Altogether, only one person was sentenced to death, but he was not executed, and within a few years all the accused were set free. Some historians, among them Tomasz Strzembosz, assert that Gross has misread some of the trial documents regarding the participation of Germans in the mass killing. He claims that there are more sources on Jedwabne in other Polish archives that Gross did not consult, and that Gross did no research in the German archives.10

10 Only a short time ago, Jan Gross contributed an essay to a Festschrift to honor Tomasz Strzembosz, a historian at the Catholic University at Lubin; Gross also mentions Strzembosz favorably in Neighbors. In his more recent writings, Strzembosz, in my view, is quite excessive in his criticism of Jewish behavior under Soviet occupation.

The main issue in contention is whether or not there were more than a handful of German soldiers, gendarmes, or Gestapo men on July 10 in Jedwabne. Gross says that there were fewer than a dozen of them and that all they did was take photographs of the massacre (photographs that haven’t been found). In response to the debate over Gross’s sources, the government-sponsored Institute of National Remembrance in Poland sent a historian to look into the relevant German archives; so far, he has found no conclusive evidence confirming or denying the presence of German soldiers in Jedwabne.

The question of German presence leads to another difficult issue, namely why the Jews did not defend themselves. As Gross writes, Jews made up two thirds of Jedwabne’s population. The Poles had no firearms. When some Polish writers raised this question, Jan Gross answered bitterly, arguing that the Jewish heads of families had to look after their wives and children. Yet is it not precisely in defense of their families that people tend to risk their lives? It is well known that, in extremis, some Polish Jews dared to confront even heavily armed SS soldiers; one can ask why the town’s Jewish blacksmiths, for instance, did not grab iron bars to fend off the attackers. They may have been hopelessly outnumbered, but the fact that they did not fight back may also suggest that there were more than a handful of armed Germans present at that time. In brief, there is good reason for research and debate on the Jedwabne massacre to continue.

Gross is entirely right to point out that many Poles who bravely opposed the Nazis were anti-Semitic, and that many who did so even killed Jews. At least one of the Jedwabne murderers was later sent to Auschwitz. Conversely, the founder of Z·egota, the one organization in Poland and in Europe as a whole that had as its sole purpose the saving of Jewish lives, was herself a zealous anti-Semite. She repeatedly expressed her wish that the Jews she was protecting would disappear from Poland after the war.

None of this explains the horrifying behavior of the one hundred-odd Jedwabne farmers and artisans who did the killing; nor does it explain the abominable behavior of the onlookers. Gross himself finds no satisfactory explanation for what took place. What is clear is that many, many Eastern Europeans participated in German-initiated killings in those years. Even more Europeans rejoiced over what was happening to the Jews, or at least turned their backs on them. Pogroms similar to that in Jedwabne occurred elsewhere in Poland as well as in Austria, Lithuania, Ukraine, and Romania.

In my native Hungary, the authorities generally protected the Jews until 1944; but when the Germans occupied the country, the same officials zealously arrested and dispatched half a million Hungarian Jews to die in Auschwitz. Because in Hungary the authorities took charge of the persecution, there was little opportunity for popular participation in it. But after the war, anti-Jewish feelings flared up, and some mothers would not let their children out of their houses for fear that Jews would snatch them in order to drink their blood. There was also concern that the Jews would come home and claim their stolen property.

Jan Gross cannot be praised enough for having awakened the Polish public to the need to address the dark episodes in their national history. A sure sign of his success is the sudden and unprecedented soul-searching that has swept Poland. Some of the most important articles on the subject are now available in English, published by Wieœz·, a progressive Catholic monthly, under the title Thou Shalt Not Kill: Poles on Jedwabne. The introduction is by the well-known Polish-Jewish historian Israel Gutman, and the authors include Jan Gross, his main opponent, Tomasz Strzembosz, and more than thirty others. And yet I believe that had Gross been a little less rigid in some of his generalizations, his argument would have been even more persuasive.

What is needed now is much good will among those trying to interpret history. Not until we understand that every ethnic group harbors its share of potential murderers who can be readily mobilized to commit violence will the cause of peace truly be furthered. Meanwhile, we ought to celebrate, more than ever, such heroes, whether Polish saviors of Jews, Jewish ghetto fighters, Bulgarian bishops and politicians, Jehovah’s Witnesses, or Polish guerrillas, who stood up for their beliefs and died fighting the worst tyrannies in modern history

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Kielce: Attention, un massacre peut en cacher d’autres! (Looking back at Europe’s last pogroms)

20 avril, 2009
Burying the pogrom victims (Kielce, Jul. 1946)J’espérais pouvoir, à moi seule, déclencher un autre Kielce. Femme arrêtée par la police pour diffusion de rumeur de viol contre un juif, Klodzko, Basse-Silésie)
Quiconque a fait partie de ces convois vous dira que, même de nuit, les yeux fermés, il pouvait reconnaître, à la seconde près, l’instant où le train était entré en territoire polonais. Lorsqu’il ne s’agissait pas d’une attaque en règle, avec exécution de quelques gens pris au hasard pour nous faire passer l’envie de rester en Pologne, les pierres lancées contre nos wagons nous servaient de message d’avertissement. Le jour nous étendions des couvertures aux fenêtres afin de nous dissimuler au regard des paysans et aussi de nous protéger des jets de pierres. Nos convoyeurs, venus de Varsovie afin d’organiser les départs, pour nous mettre en garde, nous avaient parlé des assassinats et des attaques de trains. Nous ne voulions pas les croire. Des meurtres de Juifs après l’holocauste, cela nous semblait inimaginable. Au bout de quelques heures de voyage, nous étions fixés. Rien n’avait changé dans ce pays. Témoignage de rapatrié d’URSS
Un nouveau drame se greffait sur le premier: ici ou là, les gens retrouvaient leurs meubles, un objet ayant appartenu aux parents, une voiture d’enfant… chez le voisin d’à côté ou d’en face. La tragédie prenait alors des proportions inhumaines pour ces rescapés, qui se rendaient peu à peu compte que les familles avaient été exterminées avec l’aide de ces nouveaux ‘propriétaires’ de biens juifs, les voisins polonais. Témoignage du journaliste Léon Leneman

Attention: un massacre peut en cacher d’autres!

Rzeszow (juin 1945), Cracovie (août 1945), Kielce (juillet 1946), mais aussi Velke Topolcany (Slovaquie, septembre 1945), Kunmadaras (Hongrie, mai 1946) …

Suite à notre dernier billet sur l’autre massacre oublié de Jedwabne

Retour, avec le site un livre du souvenir, sur les Kielce de l’immédiat après guerre (42 victimes dans l’attaque et presque autant alentour – elle aussi faussement attribuée par certains nationalistes aux Soviétiques mais apparemment initiée par la police communiste et dont le pays vient de commémorer le 60e anniversaire – par une foule de quelque 20 000 personnes contre un centre communautaire le 4 juillet 1946, suite à la disparition d’un enfant non juif sur fond d’accusation de meurtre rituel) …

A savoir, comme le rapportent les ouvrages de Marc Hillel (« Le Massacre des survivants en Pologne », 1985) ou de Jan T. Gross (« Fear, Anti-semitism in Poland after Auschwitz », 2006), les pogroms de survivants qui, entre les règlements de compte, la peur de devoir rendre les maisons volées ou d’être inquiétés pour les dénonciations commises, ont fait, outre les attaques contre les convois de trains ou établissements juifs (synagogues, organisation de santé et d’entraide, kibboutzim, orphelinats) quelque 1 500 victimes parmi les rescapés des camps, anciens partisans, rescapés des forêts et du ghetto ou rapatriés d’URSS renvoyés par Staline.

Sans compter les quelque 100 000 Juifs qui quittèrent la Pologne dans les trois mois qui ont suivi le pogrom de Kielce ne laissant que 100 000 à 120 000 Juifs dans toute la Pologne, avant 20-25 ans plus tard suite aux « pogroms froids » de 1956-57 ou 1968 (après la rupture des relations diplomatiques avec Israël en réponse à la Guerre des Six-Jours), le départ de nombre d’intellectuels comme le professeur Gross aux Etats-Unis, Israël ou ailleurs …

Les pogroms après la guerre en Pologne

À partir du printemps 1946, les Juifs rentrent d’URSS.

Les victimes juives de l’antisémitisme polonais étaient déjà nombreuses depuis 1944. Des Juifs rescapés des camps ou cachés dans la forêt, qui reviennent dans leurs villages, sont accueillis aux cris de : « Quoi, ils ne sont pas tous morts ? » Des incidents antisémites sont signalés. Des Juifs retournés dans leurs villages disparaissent. D’autres sont retrouvés morts sur les routes ou dans les bois. Ces faits passent d’abord inaperçus. L’insécurité est un problème pour tous, et même les soldats russes tombent victimes des nationalistes. L’Allemand parti, le Russe est devenu l’ennemi, comme l’est également le communiste polonais. Dans une église, un curé avait prévenu : « Attention, les Russes et les Juifs reviennent. Bientôt ils seront ici. Alors vengez-vous des Russes et des Juifs avant qu’il ne soit trop tard. » Le gouvernement provisoire publie en juillet 1944, à Chelm, déjà libérée, un manifeste assurant les Juifs de droits égaux. Lublin devient la capitale provisoire du nouveau gouvernement, en juillet 1944 également. Dans tout l’Est libéré (Lublin, Chelm, Zamosc), les règlements de compte se poursuivent avec les forces nationalistes (« les gars dans la forêt », les organisations NSZ, NZW1…).

Un Comité central des Juifs de Pologne est créé à la veille de l’offensive d’hiver de l’Armée rouge. Il regroupe des sionistes, des socialistes, des communistes. Il tient sa première assemblée nationale en novembre 1944 à Lublin, et organise l’accueil des survivants. En janvier 1945, Varsovie, Lodz, Cracovie puis Katowice sont libérés.

Les attaques contre les Juifs dans les villages éloignés, dans les trains et les autobus sont souvent le fait d’unités nationalistes, qui n’ont pas capitulé après la dissolution de l’AK (Armée de l’intérieur)2 en janvier 1945, et qui combattent les « ennemis de la Pologne ». Mais les paysans tuent aussi pour ne pas avoir à rendre les maisons qu’ils avaient volées, ou par crainte d’être inquiétés pour les dénonciations qu’ils avaient commises. En mai 1945 est promulguée une loi qui abroge tous les contrats de propriété passés entre des tiers et les autorités d’occupation, et qui prévoit que toute propriété abandonnée du fait de la guerre sera rendue.

Au-delà des meurtres individuels, le premier pogrom a lieu à Cracovie en août 1945 : attaques de synagogues, de centres communautaires et d’appartements, assassinats. Dans toute la région, qui accueille des Juifs d’autres lieux, les exactions se multiplient. Elles s’étendent à toute la Pologne. C’est dans ce contexte que le bruit court au début de 1946 que des dizaines de milliers de Juifs vont rentrer d’URSS. Ces retours s’opèrent à partir du printemps 1946, sur ordre de Staline, contre l’avis de Gomulka, vice-premier ministre polonais. La décision est prise de diriger ces Juifs vers les provinces de l’Ouest, récupérées ou prises sur l’Allemagne en 1945, en particulier vers la Silésie et la Poméranie. Ces régions sont peu peuplées car désertées par les Allemands, qui ont pris la fuite ou bien en ont été chassés par les Polonais. Aux yeux du gouvernement polonais, cela a un autre avantage : les Juifs ne reviendront ainsi pas dans leurs villages d’origine. En juillet 1946, ils sont 150 000 à être revenus. La Communauté juive en Pologne a quadruplé, et atteint 200 000 à 250 000 personnes. En dehors des régions de l’Ouest, beaucoup s’installent à Lodz, moins détruite que d’autres villes comme Varsovie, et où un grand centre de rapatriement fonctionne : à Lodz se trouvent 17 000 rescapés des camps, 1 500 anciens partisans, 2 000 rescapés des forêts et du ghetto, et 10 000 réfugiés d’URSS.

Les assassinats dans les trains se répandent. En mai 1946, alors que les rapatriements s’accélèrent, le Comité central de Varsovie a établi une liste de près d’un millier de morts officiellement recensés.

Le journaliste Léon Leneman raconte :
« J’ai fait moi aussi partie des premières vagues de rapatriés d’Union soviétique. Nous étions heureux de rentrer et n’imaginions pas un seul instant que les Polonais étaient restés antisémites après tout ce qui venait de se passer sous leurs yeux. Il a vite fallu abandonner nos espoirs. J’ai vu des trains arrêtés en rase campagne puis attaqués par les bandes de la NSZ. Ils volaient les bagages, battaient et tuaient les Juifs qui étaient descendus des wagons après que les Polonais eurent crié : « Officiers soviétiques et Juifs, sortez, quittez le train ». Il faut rappeler que ces fascistes polonais résistaient contre la présence de l’armée soviétique et la prise de pouvoir par les staliniens locaux rentrés de Moscou. L’animosité envers les Russes était très forte à ce moment-là. Les Juifs étaient fusillés sur place. Les Russes on les emmenait ailleurs. Pour en faire quoi ? Nous ne l’avons jamais su, mais je ne pense pas qu’il y ait eu des représailles de la part de l’Armée rouge, du moins pas à ma connaissance.
La première réaction de ceux qui, comme moi, avaient échappé aux attaques de trains, ces massacres de la liberté, consistait à retourner dans leur ville ou dans leur village à la recherche des membres de la famille dont ils avaient été séparés. Ils ne retrouvaient personne. Tous avaient été exterminés.
Alors commençait la quête pour un détail, un renseignement, un souvenir. Un nouveau drame se greffait sur le premier : ici ou là, les gens retrouvaient leurs meubles, un objet ayant appartenu aux parents, une voiture d’enfant… chez le voisin d’à côté ou d’en face.
La tragédie prenait alors des proportions inhumaines pour ces rescapés, qui se rendaient peu à peu compte que les familles avaient été exterminées avec l’aide de ces nouveaux ‘propriétaires’ de biens juifs, les voisins polonais. »

Un autre témoignage du retour en Pologne précise :
« Quiconque a fait partie de ces convois vous dira que, même de nuit, les yeux fermés, il pouvait reconnaître, à la seconde près, l’instant où le train était entré en territoire polonais. Lorsqu’il ne s’agissait pas d’une attaque en règle, avec exécution de quelques gens pris au hasard pour nous faire passer l’envie de rester en Pologne, les pierres lancées contre nos wagons nous servaient de message d’avertissement. Le jour nous étendions des couvertures aux fenêtres afin de nous dissimuler au regard des paysans et aussi de nous protéger des jets de pierres. Nos convoyeurs, venus de Varsovie afin d’organiser les départs, pour nous mettre en garde, nous avaient parlé des assassinats et des attaques de trains. Nous ne voulions pas les croire. Des meurtres de Juifs après l’holocauste, cela nous semblait inimaginable. Au bout de quelques heures de voyage, nous étions fixés. Rien n’avait changé dans ce pays. Ce qui explique qu’un certain nombre de rapatriés ne sont descendus du train qui venait de l’Est que pour monter dans un autre, en partance pour l’Ouest celui-là.
Nous allions trouver sur place quelques milliers de survivants des camps. Ils nous racontèrent que les Polonais ne voulaient plus d’eux et qu’ils avaient déjà tué plusieurs centaines de Juifs avant notre arrivée. Leur peur aurait fini par être contagieuse si nous n’avions pas été dirigés à l’autre bout de la Pologne, là où l’antisémitisme – faute de Juif – n’avait pas encore fait de victimes. »

Dans les territoires de l’Ouest de la Pologne, où se réfugient nombre de ceux qui rentrent d’URSS, se reconstitue une activité économique et renaît une vie juive, culturelle et religieuse. Dans les écoles, on apprend le yiddish, l’hébreu et le polonais. A Szczecin, un habitant sur deux est juif en mai 1946, et le yiddish devient prédominant dans les rues et sur les enseignes des boutiques. A Wroclaw, un théâtre se crée. En Basse-Silésie, les témoignages font état d’un grand calme. Yaakov Lustig, dans un entretien avec Marc Hillel raconte : « Celui qui venait de l’extérieur était surpris. Le plus extraordinaire est que les Juifs vivaient dans la plus parfaite tranquillité, comparé à ce qui se passait dans le reste de la Pologne. Certes les journaux les tenaient au courant des meurtres perpétrés par les terroristes. Ils se sentaient concernés, mais pas directement. Quand nous leur expliquions que nous nous barricadions, la nuit, par crainte d’une attaque, c’est tout juste s’ils acceptaient de nous croire. Pour eux, l’occupation était terminée et la confiance qu’ils mettaient dans un gouvernement socialiste les poussait à envisager l’avenir des Juifs en Pologne avec sérénité. D’ailleurs ils adhéraient nombreux au parti et entretenaient avec la population locale d’excellentes relations. Le miracle tenait au fait que Juifs et Chrétiens étaient logés à la même enseigne, c’est-à-dire qu’ils se partageaient un butin pris aux Allemands. Les Polonais, transplantés eux aussi, n’avaient donc aucune raison de massacrer les Juifs. »

À la différence de la Basse-Silésie et de la Poméranie au Nord (territoires allemands auparavant), la situation de la Haute-Silésie, au Sud, est plus tendue. La réinstallation des Juifs est rendue plus délicate du fait de la présence d’une forte population autochtone polonaise : dans ce territoire devenu polonais à partir de 1922, une politique de polonisation avait été menée. En 1945, des dizaines de milliers de Polonais silésiens, transplantés vers l’Est par les Allemands en 1939, emboîtent le pas de l’Armée rouge afin de rentrer chez eux, tandis que les Volksdeutsche (population allemande) sont chassés. Des Polonais d’autres régions arrivent aussi en masse. Ainsi, moins chanceux que ceux de Basse-Silésie ou de Poméranie qui ne rencontrent que des Polonais transplantés comme ils le sont eux-mêmes, les Juifs de Haute-Silésie, redevenue polonaise, sont contraints de se greffer sur une majorité de Silésiens autochtones. Mais contrairement aux districts de Kielce, Lublin, Lodz et Cracovie, les populations environnantes donnent aux survivants juifs l’impression qu’ils sont, sinon acceptés, du moins tolérés. Les Polonais de Haute-Silésie, très marqués par des siècles d’influence germanique, n’avaient pas fait preuve d’un patriotisme marqué pendant la guerre ; la résistance fut peu active et l’aide aux Juifs encore plus faible que partout ailleurs (l’extermination des Juifs, nombreux dans cette région, fut immédiate en 1939 dès l’invasion allemande). Ils ne tenaient donc pas à aggraver leur cas face au nouveau régime, et les Juifs se sont sentis plus libres de leurs mouvements. Ces régions sont plus calmes qu’ailleurs, et servent de vitrine pour les journalistes étrangers ; les incidents restent isolés. Dans un premier temps seulement.

Le 3 juin à Katowice, un train en provenance d’URSS est attaqué à la gare. Un mort, beaucoup de blessés. Mais la police intervient rapidement.

« Après cet affreux drame de la gare, d’où je suis sortie indemne, nos gens en Silésie ont commencé à partager la peur des autres. Dans la journée, ils étaient des Polonais qui participaient à la reconstruction de leur pays, la nuit ils redevenaient des Juifs qui se barricadaient à l’intérieur des maisons à plusieurs familles dans une pièce et sous la protection de quelques hommes armés. Mais nous avions très peur malgré tout. Certaines familles pliaient bagage et s’en allaient vers la frontière.
L’hostilité n’a cessé d’augmenter, à cause de l’arrivée des rapatriés d’URSS, qui se poursuivait, et de l’oppression policière qui s’abattait sur les Polonais, la police en profitant pour poursuivre les anti-communistes. La participation de Juifs à ces actions était vécue comme insupportable par les Polonais. »

À l’Ouest, le médecin responsable de l’organisation de santé et d’entraide juive OSE est assassiné chez lui. Une jeune fille de 20 ans est tuée dans le kibboutz créé à Zabrze, à 20 kilomètres de Katowice. Dans le reste de la Pologne, les agressions se développent, y compris contre des orphelinats qui regroupent les enfants rescapés.

Les départs vers la Palestine ou vers les pays occidentaux via les camps de DP (personnes déplacées) d’Allemagne et d’Autriche s’accélèrent.

Le 4 juillet 1946 a lieu le pogrom de Kielce, une petite ville située au Sud de Varsovie. Un enfant polonais avait disparu. Les Juifs sont accusés de l’avoir enfermé dans une cave, sur fond de meurtre rituel. La maison communautaire est attaquée. 42 personnes, près du tiers de la communauté des survivants, sont tuées. 20 000 Polonais y ont participé.

D’autres assassinats ont encore lieu, après ce pogrom, dans les trains qui viennent d’URSS. Des incidents surviennent partout. « À Klodzko, en Basse-Silésie, une femme parvient à répandre rapidement une rumeur inhabituelle, donc plus efficace : « Une jeune fille polonaise a été violée par un Juif ». Heureusement, la police veille. Mais aux policiers venus l’arrêter, elle déclare : « J’espérais pouvoir, à moi seule, déclencher un autre Kielce. » »

Environ 1 500 Juifs ont été tués après la fin de la guerre. 100 000 Juifs ont quitté la Pologne dans les trois mois qui ont suivi le pogrom de Kielce. Il est resté 100 000 à 120 000 Juifs en Pologne.

Sources :
Le Massacre des survivants en Pologne, 1945-1947, Marc Hillel, Plon, 1985, dont sont extraites les citations ci-dessus.
Pour une analyse de l’antisémitisme en Pologne après la guerre, voir : Fear, Anti-semitism in Poland after Auschwitz, an Essay in historical Interpretation, Jan T. Gross, Random House, 2006. L’auteur analyse la violence anti-juive d’après-guerre dans le contexte de la crise de la société après la guerre, mais aussi et surtout dans le contexte des comportements des Polonais pendant la guerre et des relations polono-juives avant la guerre.
Voir aussi : Les Voisins. 10 juillet 1941. Un massacre de Juifs en Pologne, Jan T. Gross, Fayard, 2002. L’auteur raconte le pogrom de Jedwabne, perpétré par des Polonais en 1941. Il explique comment ce sont des Polonais ordinaires, et pas seulement une poignée de salauds, qui massacrèrent. Les Juifs conduits dans la grange qui allait être incendiée virent des visages familiers, des voisins. Jan Gross dit : « Il existait une dynamique autonome des relations entre Juifs et Polonais dans le cadre des contraintes imposées par les occupants. Il est des choses que les gens auraient pu faire à l’époque et dont ils se sont abstenus ; il en est qu’ils n’étaient pas tenus de faire et qu’ils ont néanmoins faites. » Dans ce village après la guerre, des Polonais ont été menacés et frappés pour avoir secouru des Juifs ; certains ont demandé à rester dans l’anonymat, au lieu d’être reconnus comme Justes.

1. NSZ : Narodowe Sily Zbrojne, Forces armées nationales ; NZW : Narodowe Zjednoczenie Wojskowe, Association militaire nationale. Certains groupes de combat contre les Allemands se maintiennent après la guerre et combattent les « indésirables », désormais les communistes et les Juifs.

2. AK : Armia Krajowa. Actuellement, des historiens polonais commencent à faire et à publier des travaux sur le rôle de l’AK dans les assassinats de Juifs après la guerre.

Voir aussi :

Postwar Pogrom
Review by David Margolick
The New York Times
July 23, 2006

Sometime in the late 1950’s, a pair of Jewish newlyweds walked arm-in-arm down the streets of Lodz. Like all surviving Polish Jews of their generation, the two had lived through the Holocaust against enormous odds, making the joy of that moment all the more poignant. “Look at them,” a well-dressed passer-by suddenly sneered, loud enough for them to hear. “It’s like they’re in Tel Aviv.” To them, his message was clear: Jews had no business living in Poland, let alone being happy there.

I thought of these two people, who later became friends of mine, as I read Jan T. Gross’s new book, “Fear: Anti-Semitism in Poland After Auschwitz.” The Polish-born Gross, a professor of history at Princeton University, does not recount their story; even had he known it, there’d have been no room, or time. He has too many greater indignities to relate. He has to tell how surviving Polish Jews, having escaped the fate of 90 percent of their community — three million people — returned to their homeland to be vilified, terrorized and, in some 1,500 instances, murdered, sometimes in ways as bestial as anything the Nazis had devised.

One might have thought that if anything could have cured Poland of its anti-Semitism, it was World War II. Polish Jews and Christians were bonded, as never before, by unimaginable suffering at the hands of a common foe. One might also have thought there’d have been pity for the Jewish survivors, most of whom had lost nearly everything: their homes, their youth, their hope, their entire families. Besides, there were so few of them left to hate: only 200,000 or so in a population of 20 million.

Instead, returning Polish Jews encountered an anti-Semitism of terrible fury and brutality. Small wonder, then, that nearly as soon as they set foot on Polish soil, most fled all over again. Many went westward, to a place that, oddly enough, had suddenly become an oasis of tranquillity and safety by comparison: Germany. Far from being celebrated, those Poles who had sheltered Jews during the war — and there were many — begged them to say nothing, lest their neighbors deride them as “Jew lovers,” or beat them, or break into their homes (searching for the money the Jews had surely left behind) or kill them.

Polish attitudes toward the Germans remain understandably bitter. During his trip to Poland this May, when he visited Auschwitz, the German-born Pope Benedict XVI took care to speak mostly in Italian. But as Gross reminds us, in at least one respect many Poles applauded Hitler: just as he offered a final solution to Germany’s Jewish problem, he was taking care of Poland’s, too. Nazi policies toward the Jews, the legendary underground Polish diplomat Jan Karski reported to his government-in-exile in London in 1940, formed “a sort of narrow bridge where the Germans and a large part of Polish society meet in harmony.”

It wasn’t only Karski saying so. Eyewitnesses in the Warsaw ghetto saw Poles watching approvingly or even helping out, acting as spotters as German soldiers shot Jews. Polish girls were overheard joking, “Come, look, how cutlets from Jews are frying,” as the ghetto burned. Nazi accounts of Judenjagd, or “Jew hunts,” detailed how Poles pitched in to find any stray Jews the Germans somehow managed to miss. As the deportations proceeded, and practically before the trains had left for Chelmno or Belzec or Treblinka, Poles gathered on the outskirts of towns, waiting to plunder Jewish property or move into Jewish homes. And while the Nazis killed millions of Jews, Poles killed thousands — most famously, as Gross related in “Neighbors” (2001), a book that caused an uproar in Poland, 1,600 of them in the town of Jebwabne in July 1941 — crimes little noted at the time nor since remembered in Polish history books.

With the war over, and to tumultuous applause, a thousand delegates of the Polish Peasants Party actually passed a resolution thanking Hitler for annihilating Polish Jewry and urging that those he’d missed be expelled. Indeed, the mopping up soon began. Returning to their villages and towns, Jews were routinely greeted with remarks like “So, ____? You are still alive.” Their efforts to retrieve property were futile — and, sometimes, fatal. Some Jews met their end on trains — not cattle cars this time, but passenger trains, from which they were thrown off. If the trains weren’t moving fast enough, they were beaten to death.

This is a book filled with arresting, appalling images. There’s Treblinka, September 1945: a lunar landscape pockmarked with craters, where Poles had dug thousands of holes searching for gold fillings amid the bones and ashes. Or Polish synagogues disassembled for construction projects, and Jewish cemeteries used for landfill. Or Jewish schoolchildren being harassed and Jewish artisans and professionals denied work.

With the police and courts looking the other way, Jews were murdered randomly, or in pogroms. Behind these massacres, invariably, was the old canard of Jews killing Christian children for their blood, but with a new twist: Jews now craved gentile blood not just to make matzos, supposedly, but to fortify their own emaciated selves.

In the most notorious episode, 60 years ago this month, residents of Kielce, among them policemen, soldiers and boy scouts, murdered 80 Jews. “The immense courtyard was still littered with blood-stained iron pipes, stones and clubs, which had been used to crush the skulls of Jewish men and women,” the Polish-Jewish journalist Saul Shneiderman wrote the following day. It was the largest peacetime pogrom in 20th-century Europe, Gross says. But he maintains that Kielce was nothing special: during this era, it could have taken place anywhere in Poland. Polish intellectuals, Gross notes, were mortified by what was happening in their country. Only a psychopath, one wrote, could have imagined such cruelty.

Days before the pogrom, the Polish primate, Cardinal August Hlold, had spurned Jewish entreaties to condemn Roman Catholic anti-Semitism. Afterward, he charged that by leading the effort to impose Communism on Poland — Jews were in fact prominent in the party, though hardly in control — the Jews had only themselves to blame. The point was seconded by the bishop of Kielce, who suggested that Jews had actually orchestrated the unrest to persuade Britain to hand over Palestine. It was a neat trick: being Communists and Zionists simultaneously. Only the bishop of Czestochowa condemned the killings, and was promptly reprimanded by his colleagues. One wonders how Karol Wojtyla, then a young seminarian, later Pope John Paul II, viewed this cesspool of ignorance and intolerance.

If the Church gave the Jews short shrift, the same was true of the Communists, even the Jewish ones. For them, ignoring the Jewish plight, as well as Polish complicity in wartime atrocities, offered a way to ingratiate themselves with a wary nation. Besides, what was to be done? When Polish Jewish leaders called for the Communists to do something to stop the hatred, one official had a ready rejoinder. “Do you want me to send 18 million Poles to Siberia?” he asked.

How can one explain this madness? Gross conjures up the famous remark of the former Israeli prime minister Yitzhak Shamir — that Poles suck in anti-Semitism with their mothers’ milk — only to dismiss it. “Untenable in the light of common sense or empirical evidence,” he says. So, too, Gross writes, are spurious claims of ritual murder or Jewish-Communist complicity. Instead, he argues that Poles were feeling guilty: so implicated were they in the Jewish tragedy, aiding and abetting and expropriating, that the mere sight of those wraiths returning from the camps or exile or hiding, people who knew the Poles’ dirty secrets and held title to their property, was too much to bear. So they murdered Jews or chased them away.

But Gross’s evidence, right down to an anti-Semitic revue that was staged in January 1947 near the largest Jewish cemetery on the planet, Auschwitz (a local policeman had the starring role), overwhelms his theory. Such an enormous and varied inventory of inhumanity, one that included the cruelty of children too young to have felt guilt or remorse for anything, transcends any set of historical conditions. A more likely, if less politically palatable explanation, is that through their own state-of-the-art anti-Semitism, the Germans emboldened many Poles to act upon what they had always felt. The comment from Shamir, a Polish Jew himself, may strike us as deeply offensive, simplistic, racist. But whatever Gross may believe, he buttresses Shamir more than he discredits him.

Ultimately, what’s far more important than the “why” of this story is the “that”: that a civilized nation could have descended so low, and that such behavior must be documented, remembered, discussed. This Gross does, intelligently and exhaustively. That he digresses from time to time, that his chronology can be confusing, that he repeats himself and occasionally lets his indignation get the better of him, doesn’t really matter.

Two additional waves of government-inspired anti-Semitism, in 1956-7 and 1968-9, drove out most of those Polish Jews who, despite everything, had held on. (Among them were those newlyweds; the husband later told me that on his first day in New York he felt more at home than he ever had in Poland.) Now, despite occasional anti-Jewish episodes — in May, for instance, the country’s chief rabbi was punched on a Warsaw street by someone shouting “Poland for Poles” — and widespread suspicions that Jews still run things there, Poland has become a place of necro-nostalgia. Klezmer music wafts out of Krakow’s old Jewish quarter. There’s matzo in every Polish supermarket. And in liquor stores, the faces of happy Hasidim — more than you’ll now see in a lifetime in Lublin or Bialystok — stare out from bottles of Polish kosher vodka, prized for its supposed purity. Meantime, young people with even the most tangential Jewish ties now lay proud claim to their heritage. But as Gross reminds us in this depressing, devastating and infuriating book, the luckiest Polish Jews, not just before Hitler but after, were the ones who got away.

David Margolick, a contributing editor at Vanity Fair, is the author, most recently, of “Beyond Glory: Joe Louis vs. Max Schmeling, and a World on the Brink.


Jedwabne: L’autre massacre oublié de l’histoire polonaise (Polish history’s other forgotten massacre)

18 avril, 2009
Doubly occupied PolandNeighbors (Jan Gross)Voici quelle est ma culpabilité : à cause d’une faculté de représentation défaillante, à cause des tromperies de l’époque, par opportunisme et par paresse intellectuelle, je n’ai pas posé certaines questions. Cela tout en appartenant à ceux qui se sont engagés pour que la vérité soit faite sur le crime de Katyn, sur les procès-spectacles de l’époque stalinienne et sur les victimes de l’appareil communiste. Pourquoi n’ai-je pas recherché la vérité aussi sur les juifs assassinés à Jedwabne? Adam Michnik (historien et ancien dissident polonais)
C’était un pas supplémentaire dans notre examen de conscience et dans notre dialogue avec les Juifs que deux totalitarismes, le nazisme et le communisme, ont trop longtemps empoisonné. Adam Schulz (porte-parole de l’épiscopat)
La guerre a été un moment très important dans la construction de l’identité polonaise: d’abord les Alliés ont trahi la Pologne en l’abandonnant à Hitler, puis ils l’ont laissée tomber dans l’orbite soviétique. Cette identité s’est fondée sur une « victimisation » de la nation. On ne peut d’ailleurs nier que les Polonais aient été des victimes de l’Histoire. Mais avec la catastrophe de Jedwabne, ils ont soudain réalisé que la victime, lorsqu’elle en a eu l’occasion, est devenue bourreau. Jan Tomasz Gross
Entendre des Polonais admettre que des Polonais ont tué des Juifs, c’est extraordinaire, je ne m’attendais pas à un débat d’une telle ampleur, je pensais qu’il se limiterait aux spécialistes. Jan Gross

Attention: un massacre peut en cacher un autre!

Après la révélation d’un mensonge vieux de près d’un demi-siècle rappelé par l’émouvant « Katyn » du réalisateur polonais Andrzej Wajda …

Noyés, poignardés, égorgés, lapidés, bébés tués sur la poitrine de leur mère puis piétinés, jeune fille décapitée, rescapés brûlés dans une grange, malades et enfants survivants embrochés à coups de fourche et jetés à leur tour dans le feu, langues coupées, yeux arrachés, barbes enflammées, corps mutilés et traînés dans la poussière, à coup de haches, gourdins, barres de fer …

Retour sur un autre massacre oublié lui aussi pendant plus de 50 ans et à nouveau faussement attribué aux nazis et qui a obligé les Polonais cette fois à réviser leur image de pures victimes des totalitarismes tant soviétique que nazi et à confronter la part de certains d’entre eux (comme dans les pays baltes ou en Ukraine) dans la Shoah …

Présenté, jusqu’à la sortie du livre de l’historien américain d’origine polonaise Jan Tomasz Gross il y a neuf ans, comme l’oeuvre des nazis (stèle mensongère comprise, même si une douzaine de gendarmes allemands étaient effectivement présents occupés à prendre des photos), le massacre de 1600 Juifs (60 % de la population, sept rescapés cachés par une paysanne) par les habitants du village polonais de Jedwabne en une seule journée de l’été 1941 était largement, mis à part quelques allusions de spécialistes, tombé dans l’oubli.

Moins de quinze jours après l’arrivée des Allemands dans une région qui était sous occupation soviétique depuis septembre 1939 et quelques jours après au moins deux autres pogroms dans les villages voisins de Radzilow et Wasosz (un peu plus d’un an après le massacre soviétique, à Katyn et ailleurs, de près de la moitié de l’élite polonaise, qui a nul doute contribué au climat d’impunité) et avant les Kielce d’immédiat après guerre ou les « pogroms froids » de 1956 ou de 1968

Cette terrifiante bouffée de haine semble avoir été partiellement motivée, sans compter la chance de récupérer leurs maisons, par des soupçons et des rumeurs de collaboration avec les autorités russes (voire de dénonciation de résistants polonais déportés en Sibérie) de certains juifs qui, après des siècles d’antisémitisme avaient pu, à l’instar de nombre de Polonais avec les Allemands plus tard, accueillir les Soviétiques comme des libérateurs ….

La Pologne divisée par le souvenir du pogrom de Jedwabne
MICHEL GARA
Le Monde
31.03.01

La polémique à propos de la participation de Polonais au massacre de Jedwabne (près de Bialystok dans le Nord-Est) – 1 600 juifs tués le 10 juillet 1941 – vient de rebondir avec les déclarations, jeudi 22 mars, de l’évêque de Lomza, Mgr Stanislaw Stefanek, estimant que les juifs voulaient « faire de l’argent » avec les révélations sur ce pogrom. Evêque du diocèse dont dépend la paroisse de Jedwabne, il a été immédiatement désavoué par la hiérarchie catholique. Début mars, Alexandre Kwasniewski, président de la République, Jerzy Buzek, premier ministre, et le cardinal Josef Glemp, primat de Pologne, avaient reconnu la responsabilité de citoyens polonais dans ce massacre.

Révélé l’an dernier par un livre de Jan Tomasz Gross, historien polonais d’origine juive vivant aux Etats-Unis, ce massacre de 1941 suscite un débat passionné en Pologne. Après cinquante années d’une histoire officielle qui a exalté l’image d’un peuple d’héroïques résistants, il oblige les Polonais à réviser leurs certitudes d’avoir été les témoins impuissants de l’Holocauste. Intitulé Les Voisins, le livre de Gross raconte, témoignages à l’appui, comment des habitants de Jedwabne ont spontanément massacré la communauté juive du village quelques semaines après l’attaque de Hitler contre l’URSS. 1 600 habitants juifs ont été brûlés vifs dans une étable sous l’oeil approbateur de gendarmes allemands. La région, passée au début de la guerre sous occupation russe en vertu du pacte Ribbentrop-Molotov, venait d’être occupée par les troupes allemandes.

LE SILENCE DE LA POPULATION

Après la guerre, en mai 1949, un procès sommaire avait été organisé à Lomza par le pouvoir communiste. Une douzaine de Polonais avaient été condamnés pour « complicité » et un monument érigé sur les lieux du drame attribuant le crime « à la Gestapo et aux troupes hitlériennes ». Puis l’affaire fut oubliée.

Même si la crédibilité de certains témoignages cités par Gross et sa thèse d’une action spontanée sont contestées par des historiens polonais, il a fallu se rendre à l’évidence : les nazis allemands n’ont pas été les seuls responsables de massacres de juifs en Pologne. Si les Polonais sont les plus nombreux à avoir obtenu le titre de « Justes parmi les nations », décerné par l’Institut israélien de Yad Vashem à ceux qui ont sauvé des juifs, d’autres ont contribué aux exactions antijuives. « La participation des Polonais dans le crime de Jedwabne est indéniable. Aucun historien sérieux ne peut le nier, a dit le premier ministre, Jerzy Buzek. Si nous avons le droit d’être fiers des Polonais qui ont sauvé des juifs au risque de leur vie, nous devons aussi reconnaître la culpabilité de ceux qui ont pris part à ces assassinats. »

Le monument de Jedwabne, avec son inscription mensongère, vient d’être enlevé par les autorités locales. Un autre sera édifié à l’occasion du soixantième anniversaire du massacre le 10 juillet. Le président Kwasniewski a déjà annoncé sa participation aux cérémonies. Quant au cardinal Glemp, primat de Pologne, s’il a reconnu les faits, il répète que l’on ne peut pas faire porter la responsabilité de ce crime « collectivement » à tous les Polonais. La population du village de Jedwabne s’est réfugiée dans le silence. Les plus âgés continuent d’affirmer que le massacre a eu lieu sur ordre des soldats allemands. De son côté, la droite nationaliste parle, à propos des révélations de Jan Thomasz Gross, de complot juif anti-polonais.

Dans un entretien accordé à l’agence catholique KAI, le rabbin de Varsovie, Michael Schudrich, a appelé le pays à saisir l’occasion de ce débat pour chercher une réconciliation : « Une demande de pardon a une dimension morale, mais elle aurait aussi une grande importance pratique dans les contacts entre juifs et Polonais », a-t-il affirmé.

Voir aussi:

Le pogrom refoulé de Jedwabne
Jean-Jacques Bozonnet
Le Monde
10.07.01

Il y a soixante ans, la moitié d’un village polonais a exterminé, dans des conditions atroces, l’autre moitié, ses habitants juifs. Ce drame, révélé par un livre, « Les Voisins », a bouleversé le pays. Mardi 10 juillet, en grande pompe, le président polonais demandera pardon aux victimes. Retour sur les lieux du drame

Le 10 juillet 1941, dans le village polonais de Jedwabne écrasé de chaleur, la chasse aux Juifs a commencé tôt, pour se terminer au crépuscule, dans une âcre odeur de chair brûlée, l’horizon barré par une épaisse colonne de fumée noire. Mille six cents Juifs, soit 60 % de la population du village, ont péri dans d’atroces souffrances. Tout au long de cette journée d’horreur, des hommes et des femmes ont été noyés, poignardés, égorgés ; des adolescents lapidés ; des bébés tués sur la poitrine de leur mère, puis piétinés ; une jeune fille décapitée. Rassemblés sur la place du marché, les survivants, tremblant d’effroi, ont ensuite été poussés jusqu’à la grange du charpentier, promptement arrosée d’essence et transformée en brasier. Devant la porte jouait un petit orchestre improvisé, bien insuffisant pour couvrir les hurlements. Plus tard dans la soirée, des malades et des enfants, découverts dans les maisons abandonnées, seront embrochés à coups de fourche et jetés à leur tour dans le feu.

Soixante ans plus tard, Jedwabne, gros bourg de 2 000 habitants au nord-est de la Pologne, s’apprête à revivre la tragédie. Mardi 10 juillet, jour anniversaire du massacre, le président de la République, Aleksander Kwasniewski, doit conduire une marche silencieuse sur le trajet emprunté par les victimes. Jedwabne se serait bien passé de cette publicité. Ici, les cérémonies commémoratives ne suscitent que malaise et colère. « Certains ont parlé de barrer les routes », dit le curé, Edward Orlowski, qui conseille plutôt à ses paroissiens de rester chez eux, et de bouder ostensiblement la démarche présidentielle.

M. Kwasniewski doit en effet demander pardon, au nom de l’Etat polonais, pour ce crime que la Pologne a longtemps cru, ou feint de croire, l’oeuvre des nazis. La stèle, érigée dans les années 1960, qui attribuait la mort des 1 600 Juifs à « la Gestapo et la gendarmerie hitlérienne », a été retirée au mois de mars. Le nouveau monument ne mentionnera pas le nombre des victimes ni ne désignera les coupables, puisqu’une enquête officielle est en cours, mais la participation des villageois polonais à ce pogrom ne fait plus de doute depuis la parution, l’an dernier, d’un livre du sociologue américain Jan Tomasz Gross. Intitulé Les Voisins, l’ouvrage de cet universitaire polonais, émigré aux Etats-Unis lors de la vague antisémite de 1968, montre, témoignages à l’appui, que c’est la population qui a perpétré le massacre des Juifs. Et non quelques marginaux, enrôlés de gré ou de force par les Allemands, comme le voulait la version officielle depuis la fin de la guerre. « Mensonges ! », s’emporte le curé de Jedwabne, scandalisé que « les hommes politiques et le président veuillent faire du business avec ce génocide ». Le père Orlowski n’en démord pas : « Ici, il n’y a jamais eu de haine, l’extermination a été planifiée par les Allemands, qui ont utilisé des Polonais. » Les habitants de Jedwabne seront les derniers à reconnaître une quelconque responsabilité : « Ils ne vont pas tomber à genoux et avouer ce qu’ils n’ont pas commis », insiste-t-il. Le vieux prêtre est soutenu par son évêque, Stanislaw Stefanek, mais aussi par un politicien d’extrême droite, Leszek Bubel, qui profite de l’aubaine pour instiller son antisémitisme dans la région. Faisant preuve d’un courage politique certain, le maire de Jedwabne, Krzyzstof Godlewski, a une attitude d’ouverture mal comprise de ses administrés. Comme lui, la quasi-totalité des habitants du village est née après la guerre, doivent-ils se sentir coupables ? « Non, reconnaît Jan Tomasz Gross. Ils n’ont pas participé au crime, mais c’est chez eux qu’il s’est produit. Le curé et l’évêque devraient aider la population à y réfléchir au lieu de nier l’évidence. »

Cette évidence s’est imposée sans ménagement à l’opinion publique polonaise, qui ne connaissait même pas l’existence de Jedwabne avant la publication des Voisins. Sur l’horrible massacre, le livre de Jan Gross met des noms, ceux des tortionnaires comme ceux des suppliciés. Il raconte comment des groupes de villageois, emmenés par le maire et le conseil municipal, se sont acharnés sur leurs voisins avec des haches, des gourdins, des barres de fer. Il y a eu des langues coupées, des yeux arrachés, des barbes enflammées, des corps mutilés et traînés dans la poussière. Sept Juifs seulement ont pu s’échapper, recueillis et cachés par une famille polonaise d’un hameau voisin. C’est sur le témoignage de l’un d’entre eux, Szmul Waserstajn, que se fonde l’essentiel du travail de M. Gross. Plusieurs autres témoins, ainsi que les archives polonaises, biélorusses ou israéliennes, complètent la documentation du chercheur.

Aujourd’hui, personne ne conteste la réalité du drame. Même l’Eglise polonaise, après plusieurs mois de silence, a fini par l’admettre, exprimant son « repentir » le 27 mai, au cours d’une messe célébrée à Varsovie par le primat de Pologne. « C’était un pas supplémentaire dans notre examen de conscience et dans notre dialogue avec les Juifs que deux totalitarismes, le nazisme et le communisme, ont trop longtemps empoisonné », déclare le père Adam Schulz, porte-parole de l’épiscopat. « Cette cérémonie ne signifie pas que l’Eglise accepte tout ce que dit M. Gross dans son livre », nuance Bogumil Lozinski, journaliste à l’agence catholique d’information (KAI).

LA presse catholique de droite et quelques historiens locaux ratiocinent encore sur la méthode et la rigueur de son enquête et s’interrogent sur les intentions réelles du chercheur. Des livres teintés d’antisémitisme fleurissent dans les librairies – Les 100 mensonges de Gross ou Jedwabne Business. Mais le débat fait son chemin, entretenu par la presse. « Entendre des Polonais admettre que des Polonais ont tué des Juifs, c’est extraordinaire, s’étonne encore Jan Gross. Je ne m’attendais pas à un débat d’une telle ampleur, je pensais qu’il se limiterait aux spécialistes. »

Les Voisins a eu l’effet d’une déflagration dans ce pays où les relations entre Polonais et Juifs pendant la seconde guerre mondiale sont restées si longtemps taboues. Comment une nation dont le ciment est la victimisation pouvait-elle avoir eu en son sein des bourreaux ? Pourtant, les « révélations » du livre de Jan Gross n’en sont pas vraiment. L’auteur le reconnaît, « la plupart des informations étaient déjà dans le domaine public ». En 1949 et 1953, quinze participants au massacre avaient été jugés et condamnés, mais considérés comme de simples comparses. La déposition de Szmul Waserstajn auprès de l’Institut historique juif de Varsovie date de 1945. D’autres témoignages, bouleversants et sans équivoque, figurent dans le livre-mémorial de la communauté juive de Jedwabne, publié en 1980 en anglais et en hébreu. Enfin, en relisant les articles de l’historien juif polonais Shimon Datner, écrits dans les années 1960, on trouve des allusions au drame, mais entre les lignes.

On s’étonne que personne n’ait reconstitué le puzzle plus tôt. Sans doute, le temps de l’introspection nationale, si douloureuse, n’était-il pas venu. Coprésident du Conseil pour le dialogue entre chrétiens et juifs, Stanislaw Krajewski se souvient d’une conversation avec le professeur Datner, dans les années 1970. « Nous étions une douzaine autour de lui dans le cimetière juif de Varsovie ; il avait regretté que des Polonais aient tué des Juifs dans des localités de la région de Byalistok, mais je n’ai pas compris, personne n’a relevé, et il n’a pas insisté. » Il y a cinq ans, Jan Tomasz Gross lui-même avait eu sous les yeux la déposition de Szmul Waserstajn : « Je savais que ce texte était important, mais je ne comprenais pas en quoi, avoue-t-il. C’est quand j’ai vu les rushes d’un film que préparait Agniewska Arnold sur cette période que tout est devenu clair. »

DEPUIS la sortie du livre, Mme Arnold a pu réaliser un documentaire entièrement consacré à la tragédie de Jedwabne. Intitulé lui aussi Les Voisins, il a été diffusé par la télévision nationale en avril. Il a bouleversé la Pologne. L’opinion publique voudrait savoir dans quelle proportion les habitants de Jedwabne ont prêté la main à cette barbarie. Les gendarmes allemands – moins d’une douzaine – se sont-ils contentés de prendre des photos, comme l’affirment plusieurs témoins cités par Jan Gross ? Les Polonais font confiance à l’Institut de la mémoire nationale (IPN) pour établir toute la vérité. Cette institution indépendante est chargée d’une enquête, dont les résultats sont attendus pour novembre ou décembre. Une enquête policière doublée d’une enquête d’historien que Leon Kieres, le président de l’IPN, entend mener tambour battant.

Fin mai, la justice a procédé à des exhumations aux emplacements présumés de deux fosses communes. La trace de deux cent cinquante corps a été retrouvée. Mais ces exhumations partielles ont été arrêtées au bout de cinq jours, faute de savoir où poursuivre les fouilles. De plus, leur « exploitation scientifique », soixante ans après les faits, s’avère difficile. « Les corps étaient tellement enchevêtrés qu’il est quasiment impossible de les distinguer », précise M. Gross, qui maintient son chiffre de 1 600 morts, recoupé par le recensement de 1931. Outre cette comptabilité macabre, les enquêteurs explorent toutes les archives disponibles, notamment allemandes, « pour rassembler le plus d’informations possible ». Ils ont déjà entendu une vingtaine de témoins, dont deux à Tel-Aviv fin juin.

Il faudra aussi élucider les raisons de cette brusque bouffée de haine, alors que Polonais et Juifs, selon l’expression de Leon Kieres, « cohabitaient depuis mille ans ». Le livre de Jan Tomasz Gross n’apporte pas de réponse évidente, sinon l’antisémitisme. La vengeance ? Le massacre est survenu moins de quinze jours après l’arrivée des Allemands dans une région qui était sous occupation soviétique depuis septembre 1939. Or de nombreux témoins soutiennent que les Juifs ont collaboré étroitement avec les autorités russes, au point d’avoir dénoncé des résistants polonais et contribué à leur déportation en Sibérie. « Je crois que les Juifs étaient plus prosoviétiques que ne l’exprime le livre de Gross », reconnaît Stanislaw Krajewski. Ce porte-parole de la communauté juive soupçonne aussi que « pour certains participants, les raisons matérielles ont été plus importantes que la haine antisémite : la nuit même, toutes les maisons des Juifs étaient occupées ». Le professeur Leon Kieres ignore s’il pourra apporter des réponses suffisamment précises à toutes ces questions, mais il est optimiste pour l’avenir : « Ce qui se passe est la preuve que nous sommes une grande nation, dit-il. Le livre de Jan Gross nous a donné l’occasion d’entamer une nouvelle réflexion sur l’histoire de notre pays, y compris sur ses jours les plus sombres. Mais si, de cette enquête, on devait conclure que les Polonais sont responsables de l’holocauste, alors, j’aurais perdu. D’un côté, il y a Jedwabne, certes, mais de l’autre, 6 000 «Justes» polonais qui ont sauvé des Juifs. »

L’IPN a aussi commencé une enquête sur le pogrom de Radzilow, près de Jedwabne, où le scénario a été le même, trois jours plus tôt. Il devrait ensuite s’intéresser à celui de Wasosz, le 5 juillet 1941. La Pologne n’en a pas fini avec ce passé enfoui. Mais, se réjouit Jan Gross, « dans les manuels scolaires et à l’université, l’enseignement de l’histoire de la Pologne va changer. Dans dix ans, tout sera différent. Le débat sera douloureux, mais les gens vont finir par l’accepter ».

Invités la semaine dernière à Varsovie par l’Institut de la mémoire nationale, des écoliers de Jedwabne ont rencontré des enfants de la communauté juive : « Ils ont découvert que le mot «voisin» ne signifie pas seulement Polonais, mais aussi Juif, Allemand ou Vietnamien », plaide M. Kieres. Pourtant, le village où ils grandissent reste recroquevillé sur sa mauvaise conscience. Une femme qui avait témoigné dans le film d’Agniewska Arnold s’est rétractée sous la pression du « voisinage ». Une autre « vedette » du film, Janusz Dziedzic, un solide paysan dont les parents avaient aidé Szmul Waserstajn, a dû fuir le pays avec femme et enfants. Il est parti le 11 juin pour Boston, où son père et ses frères l’avaient précédé de quelques mois. « Il avait peur, il rasait les murs » , explique Anna Bikont, une journaliste à qui il a confié son amertume avant de quitter sa ferme : « Aujourd’hui, à Jedwabne, tout pourrait recommencer comme il y a soixante ans. Les gens et le curé sont les mêmes, disait-il. Il ne manque que les Juifs. »

Voir enfin:

Le « paradoxe polonais » pendant la Shoah
Nicolas Weill
Le Monde
31.03.01

La presse allemande revient sur le massacre de 1 600 juifs de Jedwabne par leurs concitoyens chrétiens en 1941. Adam Michnik, rédacteur en chef du quotidien de Varsovie « Gazeta Wyborcza », propose son interprétation dans « Die Zeit »

VOICI qu’à son tour la presse d’outre-Rhin s’empare d’une affaire qui, depuis mai 2000, confronte le voisin polonais au thème explosif de l’antisémitisme et à la mémoire de la Shoah : l’assassinat par les habitants du bourg de Jedwabne de 1 600 juifs (il n’y eut que sept rescapés, cachés par une paysanne).

Le 10 juillet 1941, dans cette bourgade située au nord-est de Varsovie, non loin de la ville de Lomza, les juifs sont brûlés vifs dans une grange incendiée par leurs concitoyens chrétiens. Ce qui, aujourd’hui, ébranle l’opinion publique polonaise, alertée par la parution d’un ouvrage de l’historien Jan Thomasz Gross ( Sasiedzi. Historia zaglady zydowskiego miasteczka. – Les voisins. Histoire de l’extermination d’un village juif ), c’est que ce massacre semble avoir été spontané. La population polonaise a pris elle-même l’initiative du meurtre collectif, sans instigation allemande.

Tandis que le quotidien Frankfurter Allgemeine Zeitung du 26 mars ouvrait ses pages culturelles sur un reportage dans la ville du massacre, l’hebdomadaire libéral de Hambourg Die Zeit du jeudi 22 mars, sous le titre « Quelle culpabilité pour les Polonais ? » (« Wie schuldig sind die Polen ? »), préfère, avec tact, donner la parole à Adam Michnik, ex-dirigeant du syndicat Solidarnosc , aujourd’hui rédacteur en chef du quotidien de Varsovie Gazeta Wyborcza, qui rappelle ici ses propres origines juives. Son intervention est d’autant plus remarquable que la polémique en Pologne a été alimentée par une critique hostile de l’ouvrage, parue dans son propre journal.

JUDÉOPHOBIE « J’avoue que, dans un premier temps, moi non plus je n’ai pu ajouter foi à l’ouvrage et que j’ai soutenu l’opinion selon laquelle mon ami Jan Tomasz Gross avait été victime de sources biaisées. Mais le massacre de masse de Jedwabne (…) a bel et bien eu lieu. Il doit donc peser sur la conscience collective des Polonais, tout comme sur la mienne », reconnaît M. Michnik. Victime de l’occupation de son territoire par deux puissances totalitaires en 1939, la Pologne combattante s’est retrouvée dans le camp de la coalition anti-hitlérienne. Sur le terrain, il n’a pas, comme en France ou en Norvège, existé de collaboration à un niveau étatique. Du reste, les envahisseurs ne la cherchaient pas. Mais, paradoxalement, « dans la Pologne occupée, on pouvait être en même temps un antisémite et un héros de la résistance contre l’occupant », écrit M. Michnik. Certaines proclamations clandestines de l’époque protestaient contre le génocide, tout en continuant à désigner les juifs comme ennemis du pays.

C’est que la judéophobie, y compris dans ses expressions les plus meurtrières, a ses racines propres en Pologne, rappelle-t-il, où l’idée de nation s’est cristallisée sur l’appartenance ethnique et religieuse. Les années de communisme n’ont rien fait pour extirper ce préjugé, au contraire : en 1968, les quelques dizaines de milliers de juifs qui restaient sur place (sur trois millions avant 1939) furent ainsi chassés lors du fameux « pogrom froid ». Pour autant, précise M. Michnik, « je ne crois ni à la culpabilité ni à la responsabilité collective, excepté la responsabilité morale ». Stigmatisant les journalistes étrangers qui viennent en nombre à Jedwabne traquer les éventuels sentiments de culpabilité des actuels habitants, Adam Michnik affirme que ce sentiment, il ne l’éprouve en tant que Polonais que lorsqu’il entend certains de ses compatriotes attribuer le scandale à un prétendu « complot juif international ».

Dans une surprenante confession, l’ancien dissident ajoute : « Voici quelle est ma culpabilité : à cause d’une faculté de représentation défaillante, à cause des tromperies de l’époque, par opportunisme et par paresse intellectuelle, je n’ai pas posé certaines questions. Cela tout en appartenant à ceux qui se sont engagés pour que la vérité soit faite sur le crime de Katyn, sur les procès-spectacles de l’époque stalinienne et sur les victimes de l’appareil communiste. Pourquoi n’ai-je pas recherché la vérité aussi sur les juifs assassinés à Jedwabne ? » Une vérité qui est due, conclut-il, autant à la réconciliation judéo-polonaise qu’aux « justes » de ce pays, dont la mémoire peuple les bosquets du mémorial de Yad Vashem, à Jérusalem.


Présidence Obama: On ne rend pas service à l’islam en ignorant ses débats internes (Speaking Truth to Muslim Power)

17 avril, 2009
Islam's flag floating on White houseDieu est éminemment dangereux, ne le laissons pas aux mains des extrémistes. Forence Taubman
D’après de récentes informations, Ben Laden a obtenu de la part d’un religieux saoudien dévoyé un édit l’autorisant à utiliser l’arme nucléaire contre l’Amérique. Avec cela, plus rien ne fera reculer ceux qui ont commis les attentats du 11 septembre 2001 s’ils ont la possibilité de causer mille fois plus de morts. Imaginez l’impact qu’aurait l’explosion d’une arme atomique à New York, Londres, Paris, Sydney ou Los Angeles, ou pire, deux ou trois ! Toute la civilisation moderne est fondée sur des bases économiques et technologiques que les terroristes veulent détruire. Deux bombes ont permis la destruction de l’industrie touristique de Bali en 2002. Quel serait l’effet d’une attaque encore plus dévastatrice ? Il est temps de reconnaître le danger qui nous menace, un danger pour notre existence même qui trouve sa source dans le wahabisme et le salafisme. Abdurrahman Wahid (Ancien président de l’Indonésie, 30 décembre 2005)
Obama demande pardon pour les faits et gestes de l’Amérique, son passé, son présent et le reste, il s’excuse de tout. Les relations dégradées avec la Russie, le manque de respect pour l’Islam, les mauvais rapports avec l’Iran, les bisbilles avec l’Europe, le manque d’adulation pour Fidel Castro, tout lui est bon pour battre la coulpe de l’Amérique. Plus encore, il célèbre la contribution (totalement inexistante) de l’Islam à l’essor de l’Amérique, et il se fend d’une révérence au sanglant et sectaire roi d’Arabie, l’Abdullah de la haine. Il annule la ceinture anti-missiles sise en Alaska et propose un désarmement nucléaire inutile. (…) Plus encore, cette déplorable Amérique a semé le désordre et le mal partout dans le monde. Au lieu de collaborer multilatéralement avec tous, d’œuvrer au bien commun avec Poutine, Chavez, Ahmadinejad, Saddam Hussein, Bachir al-Assad, et Cie, l’insupportable Bush en a fait des ennemis. (…) Il n’y a pas d’ennemis, il n’y a que des malentendus. Il ne peut y avoir d’affrontements, seulement des clarifications. Laurent Murawiec
Ne pas parler de l’Islam en analysant Al Qaeda est comme parler des croisades sans mentionner le christianisme. (…) Bien qu’il soit maintenant devenu politiquement incorrect de le rappeler, la rhétorique démocratique de George W. Bush a réactivé le débat dans le monde sur la démocratie et les droits de la personne. Les avocats de la démocratie et les voix anti-autoritaires dans les terres arabes n’ont jamais été aussi pleins d’espoir qu’entre 2002, quand la promotion de la démocratie a commencé à germer à la Maison Blanche, et 2006, quand l’administration a renoncé au people power au Moyen-Orient (excepté en Irak). Reuel Marc Gerecht

Freedom-signing Dubai womanEt si, pour reprendre les mots de la pasteure Florence Taubman appelant il y a quelques années à un « retour d’un dialogue où la vérité est le mot clé », « le refus de critiquer une religion marquait en fait le plus profond mépris pour elle »?

En ces nouveaux temps où, avec le premier président multiculturel américain, il est devenu de bon ton de demander pardon pour tout ce qu’a pu faire son honni prédécesseur …

Et où triomphe le discours politiquement correct et, de l’Iran à la Turquie et de Cuba à la Corée du nord, les courbettes et les risettes sont devenues la réponse exclusive à tous les problèmes du monde …

Ce petit conseil de prudence dans le WSJ il y a deux jours et par un ancien agent de la CIA, sur la nécessité de connaître ses ennemis en prenant au sérieux l’idéologie qui les anime.

Et surtout, « de l’abolition de l’esclavage aux droits des minorités religieuses et des femmes comme de la liberté d’expression ou de l’idée même de société civile», rappel de la mission historique du Monde libre envers ceux et particulièrement celles qui ont soif de cette modernité dont le monde musulman a tant besoin pour enfin sortir de son sous-développement chronique.

Ce qui n’est effectivement pas gagné d’avance, surtout quand, oubliant qu’une bonne part du Monde dit aujourd’hui et souvent abusivement musulman (Jérusalem comprise) avait été largement christianisé, succombe lui-même au révisionnisme politiquement correct avec sa comparaison facile du jihad avec les Croisades …

Speaking Truth to Muslim Power
Obama does no favors to Islam by ignoring its internal debates.

Reuel Marc Gerecht
The WSJ
April 15, 2009

The United States is not at war with Islam and will never be. In fact, our partnership with the Muslim world is critical in rolling back a fringe ideology that people of all faiths reject. »

So spoke President Barack Hussein Obama in Turkey last week. Following in the footsteps of the Bush administration, Mr. Obama wants to avoid labeling our enemy in religious terms. References to « Islamic terrorism, » « Islamic radicalism, » or « Islamic extremism » aren’t in his speeches. « Jihad, » too, has been banished from the official lexicon.

But if one visits the religious bookstores near Istanbul’s Covered Bazaar, or mosque libraries of Turkish immigrants in Rotterdam, Brussels or Frankfurt, one can still find a cornucopia of radical Islamist literature. Go into the bookstores of Arab and Pakistani immigrant communities in Europe, or into the literary markets of the Arab world and the Indian subcontinent, and you’ll find an even richer collection of militant Islamism.

Al Qaeda is certainly not a mainstream Muslim group — if it were, we would have had far more terrorist attacks since 9/11. But the ideology that produced al Qaeda isn’t a rivulet in contemporary Muslim thought. It is a wide and deep river. The Obama administration does both Muslims and non-Muslims an enormous disservice by pretending otherwise.

Theologically, Muslims are neither fragile nor frivolous. They have not become suicide bombers because non-Muslims have said something unkind; they have not refrained from becoming holy warriors because Westerners avoided the word « Islamic » in describing Osama bin Laden and his allies. Having an American president who had a Muslim father, carries the name of the Prophet Muhammad’s grandson, and wants to engage the Muslim world in a spirit of « mutual respect » isn’t a « game changer. » This hypothesis trivializes Islamic history and the continuing appeal of religious militancy.

Above all else, we need to understand clearly our enemies — to try to understand them as they see themselves, and to see them as devout nonviolent Muslims do. To not talk about Islam when analyzing al Qaeda is like talking about the Crusades without mentioning Christianity. To devise a hearts-and-minds counterterrorist policy for the Islamic world without openly talking about faith is counterproductive. We — the West — are the unrivalled agent of change in the Middle East. Modern Islamic history — including the Bush years — ought to tell us that questions non-Muslims pose can provoke healthy discussions.

The abolition of slavery, rights for religious minorities and women, free speech, or the very idea of civil society — all of these did not advance without Western pressure and the enormous seductive power that Western values have for Muslims. Although Muslims in the Middle East have been talking about political reform since they were first exposed to Western ideas (and modern military might) in the 18th century, the discussion of individual liberty and equality has been more effective when Westerners have been intimately involved. The Middle East’s brief but impressive « Liberal Age » grew from European imperialism and the unsustainable contradiction between the progressive ideals taught by the British and French — the Egyptian press has never been as free as when the British ruled over the Nile valley — and the inevitably illiberal and demeaning practices that come with foreign occupation.

Although it is now politically incorrect to say so, George W. Bush’s democratic rhetoric energized the discussion of representative government and human rights abroad. Democracy advocates and the anti-authoritarian voices in Arab lands have never been so hopeful as they were between 2002, when democracy promotion began to germinate within the White House, and 2006, when the administration gave up on people power in the Middle East (except in Iraq).

The issue of jihadism is little different. It’s not a coincidence that the Muslim debate about holy war became most vivid after 9/11, when the U.S. struck back against al Qaeda in Afghanistan and Saddam Hussein in Iraq. Many may have found Mr. Bush’s brief use of the term « Islamofascism » to be offensive — although it recalls well Abul Ala Maududi, a Pakistani founding father of modern Islamic radicalism, who openly admired European fascism as a violent, muscular ideology capable of mobilizing the masses. Yet Mr. Bush’s flirtation with the term unquestionably pushed Muslim intellectuals to debate the legitimacy of its use and the cult of martyrdom that had — and may still have — a widespread grip on many among the faithful.

When Sunni Arab Muslims viewed daily on satellite TV the horrors of the Sunni onslaught against the Iraqi Shiites, and then the vicious Shiite revenge against their former masters, the debate about jihadism, the historic Sunni-Shiite rivalry, and the American occupation intensified. Unfortunately, progress in the Middle East has usually happened when things have gotten ugly, and Muslims debate the mess.

Iran’s former president Mohammed Khatami, whom Bill Clinton unsuccessfully tried to engage, is a serious believer in the « dialogue of civilizations. » In his books, Mr. Khatami does something very rare for an Iranian cleric: He admits that Western civilization can be morally superior to its Islamic counterpart, and that Muslims must borrow culturally as well as technologically from others. On the whole, however, he finds the West — especially America — to be an amoral slippery slope of sin. How should one talk to Mr. Khatami or to Ayatollah Ali Khamenei, the less curious but morally more earnest clerical overlord of Iran; or the Saudi royal family and their influential state-supported clergy, who still preach hatred of the West; or to the faithful of Pakistan, who are in the midst of an increasingly brutal, internecine religious struggle? Messrs. Khatami and Khamenei are flawlessly polite gentlemen. They do not, however, confuse civility with agreement. Neither should we.

It’s obviously not for non-Muslims to decide what Islam means. Only the faithful can decide whether Islam is a religion of peace or war (historically it has been both). Only the faithful can banish jihad as a beloved weapon against infidels and unbelief. Only Muslims can decide how they balance legislation by men and what the community — or at least its legal guardians, the ulama — has historically seen as divine commandments.

Westerners can, however, ask probing questions and apply pressure when differing views threaten us. We may not choose to dispatch the U.S. Navy to protect women’s rights, as the British once sent men-of-war to put down the Muslim slave trade, but we can underscore clearly our disdain for men who see « child brides » as something vouchsafed by the Almighty. There is probably no issue that angers militants more than women’s rights. Advancing this cause in traditional Muslim societies caught in the merciless whirlwind of globalization isn’t easy, but no effort is likely to bear more fruit in the long term than having American officials become public champions of women’s rights in Muslim lands.

Al Qaeda’s Islamic radicalism isn’t a blip — a one-time outgrowth of the Soviet-Afghan war — or a byproduct of the Israeli-Palestinian confrontation. It’s the most recent violent expression of the modernization of the Muslim Middle East. The West’s great transformative century — the 20th — was soaked in blood. We should hope, pray, and do what we can to ensure that Islam’s continuing embrace of modernity in the 21st century — undoubtedly its pivotal era — will not be similarly horrific.

We are fooling ourselves if we think we no longer have to be concerned about how Muslims talk among themselves. This is not an issue that we want to push the « reset » button on. Here, at least, George W. Bush didn’t go nearly far enough.

Mr. Gerecht, a former Central Intelligence Agency officer, is a senior fellow at the Foundation for Defense of Democracies.

Voir aussi:


Je m’excuse de vous demander pardon

Laurent Murawiec
Metula News Agency
17/04/09
L’Amérique ne trouvera sa rédemption que dans le retrait, la pénitence, la contrition, et une forme de disparition
J’ai passé 2008 à fatiguer les oreilles des lecteurs en prédisant qu’Obama serait pour les Etats-Unis et pour le monde un désastre complet. Bon sang ! J’étais à cent lieues de m’imaginer à quel point. N’est pas Cassandre qui veut.Obama demande pardon pour les faits et gestes de l’Amérique, son passé, son présent et le reste, il s’excuse de tout. Les relations dégradées avec la Russie, le manque de respect pour l’Islam, les mauvais rapports avec l’Iran, les bisbilles avec l’Europe, le manque d’adulation pour Fidel Castro, tout lui est bon pour battre la coulpe de l’Amérique.

Plus encore, il célèbre la contribution (totalement inexistante) de l’Islam à l’essor de l’Amérique, et il se fend d’une révérence au sanglant et sectaire roi d’Arabie, l’Abdullah de la haine. Il annule la ceinture anti-missiles sise en Alaska et propose un désarmement nucléaire inutile.

Que Poutine, le dictateur, ait ressuscité depuis dix ans la haine et l’agressivité russes envers l’Occident, en s’attaquant par le fait à ses voisins, et par tous les autres moyens aux Etats-Unis, n’en parlons pas. C’est, ça doit être, ça ne peut être que la faute de l’Oncle Sam.

La faute de l’Amérique depuis 30 ans si les relations avec l’Islam sont dégradées, par manque de respect américain. Nasser, les dictateurs syriens, irakiens, l’influence soviétique, n’en parlons pas.

Coupable par définition. L’insanité belliqueuse et la haine de l’Occident qui marquaient, depuis les années quarante, l’Ayatollah Khomeiny ? La conversion générale de l’intelligentsia iranienne à l’extrême-gauche anti-impérialiste ? Le sauvetage de millions de musulmans par l’Amérique aux quatre coins de l’espace de barbarie qu’est l’Islam ? Les génuflexions rhétoriques de Bush devant « l’Islam, religion de paix » ?

L’Europe, apeurée par son ombre, hésitante à s’armer ne serait-ce que d’un canif (dangereuse arme d’agression), celle qui manifestait par millions contre les « euromissiles » et Ronald Reagan, et même contre Clinton ? C’est encore, c’est toujours la faute à l’Amérique. « Nous ne parlons pas russe ! C’est votre faute ».

Mais où Obama a-t-il donc appris ces inepties ? D’où vient cet amoncellement de mécomptes du monde, d’idées fausses et difformes? D’où provient ce prurit du je-vous-demande pardon ? On est habitué au Jimmycartérisme, qui se mettait à quatre pattes devant Khomeiny (« un saint »), l’URSS, Cuba, le tiers monde, le terrorisme musulman. D’où vient qu’Obama ait – dirigeant d’une république – courbé la tête devant le roi d’Arabie ?

C’est là qu’il convient de se souvenir de l’homme qui fut son pasteur pendant vingt ans, ce qui est très long quand on n’en a pas encore cinquante : le pasteur Jeremy Wright, de l’Eglise de la Trinité à Chicago, dont Obama ne se sépara que contraint et forcé, pour cause de déclarations insupportablement anti-américaines et antioccidentales, délirantes et conspirationnistes, et qui « passaient mal» dans la campagne.

Pendant 20 ans, Wright fut son mentor et son Nestor, celui qui l’introduisit dans les cercles de la Black Theology de Chicago, qui l’initia aux idées de cette version noire de la « théologie de la libération».
Et que dit-elle, que dit Wright ? « Not ‘God Bless America,’ but ‘God damn America’. » Que Dieu ne bénisse pas, mais qu’il accable l’Amérique ! Que l’Amérique, c’est l’esclavage, que le SIDA a été “inventé” par le gouvernement américain pour exterminer les Noirs, etc.

Wright hait l’Amérique de tout son être, même s’il en empoche tous les dividendes imaginables… La théologie de la « libération » noire est l’équivalent américain des pires perversions castristes, guévaristes, fanonistes : l’Amérique est satanique, et tous les autres, victimes de l’Amérique, sont angéliques.

Vingt ans, et on s’imprègne des sermons. C’est Wright qui fait du diplômé de Harvard qui est maintenant un agitateur local (community organizer), un politicien en vue à Chicago. N’oublions pas que la carrière politique locale d’Obama est lancée par les fanatiques de la haine de l’Amérique, les ultragauchistes terroristes des Weathermen, à Chicago, qui répètent et confirment la même antienne idéologique. Tous les aquariums où a nagé le têtard avaient la même eau.

Obama est la version manucurée de Wright : il est allé à Harvard. Il n’éructe pas, il ne bave pas, il ne montre pas le poing. Il n’émet pas de gros mots à jet continu comme le fait son gourou. Elégant, Il est tout miel – mais les dragées, même recouvertes de sucre, n’en sont pas moins au poivre. Le fond est identique. Wright insulte l’Amérique, Obama demande pardon : dans les deux cas, elle est coupable. Wright est pasteur, Obama est président.

Plus encore, cette déplorable Amérique a semé le désordre et le mal partout dans le monde. Au lieu de collaborer multilatéralement avec tous, d’œuvrer au bien commun avec Poutine, Chavez, Ahmadinejad, Saddam Hussein, Bachir al-Assad, et Cie, l’insupportable Bush en a fait des ennemis.

Quelle honte ! Il faut réparer les torts commis. L’Amérique ne trouvera sa rédemption que dans le retrait, la pénitence, la contrition, et une forme de disparition. Submergée dans les organisations multilatérales et internationales, recouverte par les unanimités onusiennes, harmonisée avec l’Europe, abandonnant sa propre souveraineté au profit d’un « droit international », dont les juges ne s’embarrassent pas de démocratie et ne sont comptables devant personne – comme l’Union européenne, qui a abrogé la démocratie et l’a remplacée par le gouvernement des juristes et des commissaires. Jeremy Wright veut des apocalypses ; Obama veut tout changer en version soft, par l’avocasserie.
C’est bien pourquoi son administration est bourrée de ces juristes qui regardent avec condescendance et mépris la Constitution américaine, les électeurs, les élus : leurs pairs sont le jet-set international des juristes multinationaux, des ONG juridiques, des juges des cours internationales.

Ils veulent non tant l’Etat de droit et le droit international que le règne des juristes. Ils veulent placer un juriste derrière chaque soldat et mettre la guerre – qui est ultima ratio regis, l’ultime argument du roi, comme il était écrit sur les canons de Frédéric II – hors-la-loi.

Ils sont les seuls à le faire, pendant que les gangs de tueurs parcourent les rues et les allées de la mégalopole. Ils examinent vétilleusement les moindres actes des soldats, des hommes du renseignement, du gouvernement, et les soumettent non seulement à la censure, mais aussi à la sanction, auto-désarmement par moyen d’utopie, pendant que les autres côtés, qui n’en ont cure, continuent leurs déprédations.

C’est ce que l’on apprend à L’Ecole de droit de Harvard, dont Obama est diplômé. Toute action doit être réglementée par la dictature des petits paragraphes et des porteurs-interprètes d’alinéas, les avocats.

Il faut, à tout prix, trouver des terrains d’entente avec tous. Il faut aller loin, très loin, dans les concessions : l’autre côté finira bien par comprendre. Kim Jong-Il, Hugo Chavez, l’ayatollah Khamenei, Assad, le Hamas, on trouvera les compromis nécessaires à un deal avec les avocats des partie adverses.

Sans entente, on retombe dans les errements de l’Amérique honnie. L’Amérique, quelle horreur, se laisse aller à défendre ses alliés contre ses ennemis. On se bat au Vietnam et en Corée contre le communisme agresseur. On se bat contre le Communisme soviétique. Que croyez-vous que l’Obama de la campagne électorale ait signifié à Berlin, en disant, non sans délire, que le monde avait gagné la Guerre froide « en s’unissant » comme s’il n’y avait un qu’un seul camp dans cette guerre !

L’Amérique doit être réduite dans ses prétentions et dans sa puissance. Le monde doit être réduit à un seul camp, celui des faiseurs de paix, avec lesquels l’entente est toujours trouvable. Il n’y a pas d’ennemis, il n’y a que des malentendus. Il ne peut y avoir d’affrontements, seulement des clarifications.

Vous n’êtes pas d’accord ? Taisez-vous ! C’est vous qui êtes la menace, le trublion, le danger public. Vous entendez vous défendre ?
Qui êtes-vous donc pour défier la « communauté internationale » ? Le chœur des menteurs qui promeut la pseudo-réalité officielle flétrira votre voix et votre action.

La claque des sycophantes est assourdissante. Tenez, hier, après l’opération des commandos de marine qui ont libéré le capitaine américain, otage des pirates somaliens, le Washington Post, écœurant sycophante, titrait en première page « Première victoire militaire pour Obama » – c’était la bataille de Lépante, celle du Jutland, Midway, on était dans l’épopée.

Gonfler une minuscule opération de police pour en faire une victoire militaire, c’est évidemment s’abuser sur ce qu’est la guerre et sur ce que sont les moyens militaires. C’est que l’Obamisme s’en est fait une image si difforme, qu’il ne distingue plus le réel de la divagation. A confondre un raid de gendarmerie avec la guerre, on les mélange. Ce n’est pas grave en cas d’accident de la route, ça l’est en cas de vrai conflit.

Si ce n´est pas trois lamentables vauriens de la côte somalienne qu´il faut neutraliser, mais la Corée du Nord de cette vermine de Kim Jong- Il, trois commandos de marine ne suffisent pas.

Et le mega-voyou iranien? Et Poutine? Quand on ne distingue plus le blanc du noir, on ne voit plus rien. On s´abaisse devant le despote, on assure à l´Islam qu´on ne sera jamais en guerre avec lui (même si lui l´est avec nous). On promet un «nouveau départ» aux tyrans russes, déterminés à faire de l´Amérique un ennemi.

Bazar et confusion sont à leur comble. L´Obamaland est terre de cohue. Notons à propos que la mêlée des «réalistes»de la politique étrangère, qui préconise justement de se débarrasser des alliés afin de s´arranger avec les méchants, est aux anges, et participe à la mise en oeuvre de l´obamisterie. Ah! finalement, on ne s´embarrasse plus d´autre chose que la «stabilité» à court terme.

Obama ne sépare ni le blanc du noir, ni l´ami de l´ennemi. Il a gratuitement offensé les Anglais en méprisant la «relation spéciale». Il a offensé le Japon, en ne se souciant pas de lui ni du survol de son territoire par le missile nord-coréen. Il n´a pas eu un mot pour l´allié taïwanais. Il prépare avec acharnement une crise avec Israël. Il a montré à la Tchéquie et à la Pologne, sur l´affaire de la défense anti- missiles, qu´il ne faut pas compter sur Washington et qu´ils seront sacrifiés sur l´autel du «nouveau départ» avec Moscou.

Pour tous, la leçon est brutale: à l´ère d´Obama, mieux vaut être un ennemi qu´un ami: ami, on vous jettera aux orties. Ennemi, on fera tout pour vous plaire.

En géopolitique, le stratège chinois Sun Zi a parlé d´or: il faut éviter les points forts et se ruer sur les points faibles. Le «plein» est à éviter, le «vide» est à envahir. Obama crée du vide et évide les pleins.

Dans les années qui viennent, la ruée des méchants est prévisible, et le sacrifice des bons. Carter avait sacrifié le Chah d´Iran, qui n´était pas un ange, au profit du satanique ayatollah. C´est le modèle que suit Obama. J´ai vu dans un Western le duc anglais qui jette au visage de la brute du Far West: « Eh! bien monsieur, nous allons nous battre». Le temps qu´il enlève sa veste, l´autre lui a balancé plusieurs coups de pied là où il ne faut pas.