La politique d’apaisement vis-à-vis de l’Iran d’Ahmadinejad est fondée sur la même incompréhension que celle qui fut menée face à Hitler à la fin des années 1930, par l’Angleterre et la France. Ce prétendu réalisme, au nom duquel il faut faire des concessions et pratiquer l’ouverture, procède certes d’un réflexe très humain. Mais il témoigne d’une méconnaissance profonde de l’adversaire. On est en face, dans les deux cas, d’une machine de guerre très habile et très bien organisée, qui connaît et qui exploite fort bien les faiblesses de l’Occident démocratique. Simon Epstein
L’Iran aurait pu être la Corée du Sud; il est devenu la Corée du Nord. (…) Mais n’oubliez pas qu’Ahmadinejad n’est que le représentant d’un régime de nature totalitaire, qui ne peut se réformer et évoluer, quelle que soit la personne qui le représente. (…) Aujourd’hui, le problème ne vient pas de l’idée de se doter de l’énergie nucléaire ; il provient de la nature du régime islamique. (…) je ne crois pas que les mollahs soient assez fous pour penser un jour utiliser la bombe contre Israël: ils savent très bien qu’ils seraient aussitôt anéantis. Ce qu’ils veulent, c’est disposer de la bombe pour pouvoir s’institutionnaliser une fois pour toutes dans la région et étendre leurs zones d’influence. Ils rêvent de créer un califat chiite du XXIe siècle et entendent l’imposer par la bombe atomique (…) il est manifeste qu’un gouvernement paranoïaque crée des crises un peu partout pour tenter de regagner à l’extérieur la légitimité qu’il a perdue à l’intérieur. Les dérives du clan au pouvoir ne se limitent pas au soutien au Hamas, elles vont jusqu’à l’Amérique latine de Chavez. Il ne s’agit en rien d’une vision qui vise à défendre notre intérêt national. Si le régime veut survivre, il doit absolument mettre en échec le monde libre, combattre ses valeurs. La République islamique ne peut pas perdurer dans un monde où l’on parle des droits de l’homme ou de la démocratie. Tous ces principes sont du cyanure pour les islamistes. Comment voulez-vous que les successeurs de Khomeini, dont le but reste l’exportation de la révolution, puissent s’asseoir un jour à la même table que le président Sarkozy ou le président Obama? Dans les mois à venir, un jeu diplomatique peut s’engager, mais, au final, il ne faut pas se faire d’illusion. Même si Khatami revenait au pouvoir, le comportement du régime resterait identique, car le vrai décideur c’est Khamenei. Je ne vois aucune raison pour laquelle le régime islamiste accepterait un changement de comportement. Cela provoquerait, de manière certaine, sa chute. Il ne peut plus revenir en arrière. J’ai bien peur que la diplomatie ne tourne en rond une nouvelle fois et que la course à la bombe ne continue pendant ce temps. Reza Pahlavi
L’Iran doit décider s’il veut être une nation ou une cause. Henry Kissinger (2006)
J’annonce au monde entier que si les infidèles font obstacle à notre religion, nous nous opposerons au monde entier et nous ne cesserons pas avant leur anéantissement, nous en sortirons tous libérés ou nous obtiendrons une plus grande liberté qui est le martyr. Soit nous nous serrerons les uns aux autres pour célébrer la victoire de l’islam sur le monde ou bien nous aurons tous la vie éternelle grâce au martyr. Dans les deux cas, la victoire et le succès seront à nous. Khomeiny
Beaucoup de déçus dans la lutte entre le monde islamique et les infidèles ont essayé de rejeter la responsabilité en annonçant qu’il n’est pas possible d’avoir un monde sans les États-Unis et le sionisme. Mais vous savez que ce sont un but et un slogan réalisables. Pour étayer ses propos, le président se réfère à la chute, dans l’histoire récente, de plusieurs régimes que personne ne voyait sombrer. Lorsque notre cher imam (Khomeiny) a annoncé que le régime (du Shah) devait être supprimé, beaucoup de ceux qui prétendaient être politiquement bien informés ont déclaré que ce n’était pas possible. Qui pouvait penser qu’un jour, nous pourrions être témoins de l’effondrement de l’empire de l’Est (Union soviétique) ? L’Imam a annoncé que Saddam devait s’en aller puis a ajouté qu’il s’affaiblirait plus vite que personne ne l’imagine. L’Imam (Khomeiny) a annoncé que le régime occupant Jérusalem devait disparaître de la page du temps. Ahmadinejad (Conférence du monde sans sionisme, 25 octobre 2005)
L’Imam disait que ce régime qui occupe Jérusalem doit être rayé de la carte. Ahmadinejad (traduction fautive de l’Islamic Republic New Agency)
Un Iran moderne, fort et pacifique pourrait devenir un pilier de la stabilité et du progrès dans la région. Cela ne sera possible que si les dirigeants iraniens décident s’ils représentent une cause ou une nation, si leur motivation première est la croisade ou la coopération internationale. L’objectif de la diplomatie des Six devrait être d’obliger l’Iran à faire ce choix. Henry Kissinger (2006)
Israël existe et continuera à exister jusqu’à ce que l’islam l’abroge comme il a abrogé ce qui l’a précédé. Hasan al-Bannâ (préambule de la charte du Hamas, 1988)
Le Mouvement de la Résistance Islamique est un mouvement palestinien spécifique qui fait allégeance à Allah et à sa voie, l’islam. Il lutte pour hisser la bannière de l’islam sur chaque pouce de la Palestine. Charte du Hamas (Article six)
La situation est tragique mais les forces en présence au Moyen-Orient font qu’au long terme, Israël, comme autrefois les Royaumes francs, finira par disparaître. Cette région a toujours rejeté les corps étrangers. Dominique de Villepin (2001)
L’Iran nous a informés à l’avance de ce qui allait se passer. Des développements possibles ont également été évoqués lors de la réunion avec Blinken, et ils ont fait savoir à l’Iran, par notre intermédiaire, que cette réaction devait rester dans certaines limites. L’Iran a répondu que la réaction serait une réponse à l’attaque d’Israël contre son ambassade à Damas et qu’elle n’irait pas au-delà. Source turque
La réponse de l’Iran aux attaques israéliennes a été disproportionnée car l’Iran a attaqué Israël sur son territoire. Emmanuel Macron
Netanyahu a obtenu ce qu’il cherchait en assassinant un dirigeant iranien dans une ambassade en Syrie. Une guerre régionale est le seul moyen qu’il a trouvé pour assurer la survie politique de son gouvernement. Ersilia Soudais (LFI)
Des tirs de missiles balistiques iraniens directement vers le territoire israélien sont hautement improbables. Antoine Basbous (4/4/2024)
Environ 16 milliards de dollars d’avoirs gelés seront bientôt restitués au régime iranien. Les États-Unis ont autorisé la Corée du Sud à débloquer 6 milliards de dollars sous séquestre et l’Irak à débloquer 10 milliards de dollars dus à Téhéran pour des livraisons de gaz naturel. En contrepartie, l’Iran a dilué une petite partie de son stock d’uranium enrichi et a ralenti l’enrichissement. (…) Il s’agissait du paiement d’une rançon pour cinq otages américains détenus par le régime iranien. À raison de 1,2 milliard de dollars par otage, il s’agirait du paiement de rançon le plus cher de l’histoire des États-Unis. Malgré ce montant élevé, un résident américain à la retraite est toujours détenu dans la tristement célèbre prison d’Evin, à Téhéran. L’administration n’avait peut-être pas 1,2 milliard de dollars de plus à dépenser. (…) La Maison Blanche savait que le Congrès s’opposerait à son accord, et c’est probablement la raison pour laquelle l’annonce a été faite pendant les vacances parlementaires du mois d’août, lorsque les auditions d’urgence ne peuvent être organisées et que les résolutions de désapprobation ne peuvent être accélérées. Le manque de transparence et la tromperie pure et simple de l’administration Biden concernant ses relations avec l’Iran sont stupéfiants. Au début de l’année, le département d’État a prétendu que Robert Malley, alors envoyé spécial en Iran, était en congé pour cause de maladie familiale. En réalité, l’habilitation de sécurité de Malley avait été suspendue pour « mauvaise manipulation d’informations classifiées ». Malley, un personnage controversé qui n’en est pas à son premier scandale politique, a été embauché par Obama et l’un des architectes du plan d’action global conjoint de 2015 (l’accord sur le nucléaire iranien). Le département d’État n’a toujours pas indiqué au Congrès quelles informations Malley avait mal traitées et comment elles l’avaient été, malgré les nombreuses demandes du Congrès. Les seuls détails disponibles proviennent du journal d’État iranien Tehran Times, qui affirme que M. Malley a tenu des réunions non autorisées avec l’ambassadeur iranien aux Nations unies ainsi qu’avec des personnalités irano-américaines telles que Trita Parsi, fondatrice et ancienne présidente du Conseil national irano-américain (National Iranian American Council). Trita Parsi a été qualifiée de « porte-parole du régime » en raison de ses opinions pro-Téhéran. (…) L’administration Biden n’est pas malveillante, juste naïve. L’équipe de politique étrangère du président Biden est composée en grande partie d’anciens employés d’Obama qui sont presque religieusement dévoués à la conclusion d’un accord avec l’Iran. Ils croient fermement qu’ils peuvent amener le régime iranien à mieux se comporter par des concessions et des gestes de bonne volonté. Mais si vous offrez à l’Iran une carotte sans bâton, il mangera la carotte et ne vous donnera rien. (…) Selon l’administration Biden, les fonds remis à l’Iran en échange des otages transiteront par le Qatar et seront contrôlés par le département du Trésor américain afin de s’assurer qu’ils n’enfreignent pas les sanctions en vigueur. Ce que le département du Trésor américain feint de ne pas comprendre, c’est que l’argent est fongible. En effet, l’ancien secrétaire d’État John Kerry a reconnu que, dans le cadre du JCPOA, une partie de l’allègement des sanctions accordé à l’Iran irait au terrorisme et qu’il n’y avait rien que les États-Unis puissent faire pour l’empêcher. Le mois prochain marquera le premier anniversaire des manifestations iraniennes qui ont suivi l’assassinat de Mahsa Amini pour n’avoir pas porté correctement le hijab. Les forces de sécurité iraniennes s’attendent à de grandes manifestations et s’y sont préparées par une répression brutale qui a notamment consisté à faire disparaître les membres des familles des manifestants tués l’année dernière par le régime. Les mesures de répression coûtent cher et, l’économie iranienne étant en grande difficulté, les 16 milliards de dollars que les États-Unis viennent de débloquer seront d’une grande utilité. Joseph Epstein
Au cours des six derniers mois, Washington a fait pression sur Jérusalem pour qu’il n’y ait pas d’escalade contre le groupe terroriste mandataire de l’Iran au Sud-Liban, malgré les tirs quotidiens de missiles, de roquettes et de drones qui ont contraint les villes du nord d’Israël à l’évacuation. La guerre du Hezbollah contre Israël a été normalisée en raison de l’absence de conséquences sévères imposées au groupe et à son commanditaire. Il en va de même pour les attaques quasi-quotidiennes de missiles et de drones sur la mer Rouge par les Houthis soutenus par l’Iran au Yémen, où les États-Unis ne veulent même pas inscrire le groupe sur une liste officielle de terroristes, et encore moins imposer de véritables coûts militaires à ses dirigeants. Pendant tout ce temps, la Maison-Blanche a fourni à Téhéran de l’argent liquide dans l’espoir de l’inciter à mieux se comporter – une politique plus connue sous le nom d’apaisement. Aujourd’hui, l’Amérique n’applique pas ses sanctions pétrolières contre l’Iran, ce qui permet au brut iranien de circuler librement vers la Chine et d’autres destinations asiatiques. Le mois dernier, Joe Biden a renouvelé une dérogation aux sanctions permettant à l’Iran d’accéder à plus de 10 milliards de dollars destinés à l’aide budgétaire. Le désespoir de Joe Biden pour un nouvel accord nucléaire n’a jamais été aussi clair qu’en octobre, quelques jours après le massacre du Hamas, lorsqu’il a laissé expirer l’embargo sur les missiles de l’ONU contre l’Iran plutôt que de travailler avec ses alliés européens pour déclencher le « snapback » des sanctions de l’ONU, un mécanisme permettant de rétablir toutes les restrictions multilatérales contre l’Iran sans le veto de la Russie ou de la Chine. L’Iran n’a subi aucune conséquence de la part des États-Unis pour le 7 octobre, malgré des années de financement, d’entraînement et d’armement du Hamas. L’Iran n’a pas non plus subi de conséquences pour avoir dirigé des attaques de missiles contre Israël depuis le Liban, des attaques de missiles contre la marine américaine depuis le Yémen et des attaques de missiles et de drones contre Israël et les forces américaines depuis l’Irak et la Syrie – même après l’assassinat de trois soldats américains. Ces dernières semaines, la colère publique du président a plutôt visé Israël : il a fait pression sur Israël pour qu’il mette fin à sa campagne de destruction du Hamas à Gaza, menacé de supprimer le soutien des États-Unis, n’a rien fait pour empêcher le Canada d’interrompre ses ventes d’armes et a encouragé les démocrates du Congrès à réclamer le conditionnement de l’aide américaine. Il est tout à fait logique que les mollahs examinent le dossier et concluent qu’une frappe de niveau stratégique sur Israël aurait deux résultats : aucune conséquence pour Téhéran et des pressions sur Israël pour qu’il ne réponde pas. À l’heure actuelle, ils ont raison. Israël n’a cependant pas d’autre choix que de répondre avec force à cette attaque, en imposant des coûts suffisamment élevés à Téhéran pour que le calcul de l’ayatollah devienne une erreur. La normalisation des frappes de missiles balistiques et de croisière à partir du territoire iranien – qu’elles parviennent ou non à percer les défenses antimissiles israéliennes – établira une nouvelle base de référence, outrageusement élevée, pour une escalade future. Cela pourrait également influencer le calcul du régime quant à l’opportunité et au moment de procéder à une explosion nucléaire, en doutant qu’il existe un quelconque niveau de comportement susceptible de rompre les politiques d’apaisement de l’Occident. Le président souhaiterait qu’Israël ne prenne pas de mesures de représailles militaires afin de pouvoir mettre en œuvre des options diplomatiques. Mais si ces options excluent les coûts économiques et politiques pour le régime, Joe Biden ne fera que mettre du rouge à lèvres sur une politique d’accommodement. Le président devrait immédiatement geler les 10 milliards de dollars mis à la disposition de l’Iran dans le cadre de sa propre dérogation aux sanctions, argent qui est actuellement accessible sur des comptes bancaires en Irak, à Oman et en Europe. Il devrait également ordonner la répression des importations chinoises de brut iranien. S’il refuse, le Sénat devrait enfin voter deux projets de loi adoptés par la Chambre des représentants qui lui forceraient la main sur ces deux questions. Sur la scène multilatérale, la Maison Blanche devrait s’associer au Royaume-Uni, à la France et à l’Allemagne pour déclencher le retour des sanctions de l’ONU et faire pression sur la Grande-Bretagne, le Canada et l’Union européenne pour qu’ils désignent enfin les Gardiens de la révolution islamique d’Iran comme une organisation terroriste. Le Canada devrait également être incité à lever son embargo sur les armes à destination d’Israël. Les États-Unis et Israël doivent reconnaître que l’Iran a mené son attaque malgré une semaine d’avertissements de la part des deux pays. Il ne s’agit pas d’une « victoire », mais d’un échec sur le plan de la sécurité nationale, qui devrait entraîner un changement immédiat de stratégie. Richard Goldberg
Henry Kissinger aimait à dire à propos de la France qu’elle était « une grande puissance de taille moyenne. » Avec les revers cuisants de l’administration Biden au niveau international, on serait tenté de lui renvoyer la politesse. Il n’est qu’à penser au retrait calamiteux d’Afghanistan, la gestion initiale de l’invasion russe en Ukraine, du recul constant face aux provocations iraniennes et l’incapacité à maîtriser les Houthis yéménites qui ne sont ni le Hamas, ni le Hezbollah, perturbant 15% du trafic maritime mondial, avec des armes rudimentaires. Sans ligne stratégique et n’ayant que quelques heures de lucidité par jour, d’après les fuites de la Maison Blanche, il incarne une Amérique qui a peur de sa propre puissance et qui est plus véhémente avec ses alliés qu’envers les ennemis du monde libre. Sur le plan intérieur il est prisonnier de son aile gauche, de son mentor Obama, dont l’équipe est omniprésente, et de la course pour un deuxième mandat. En essayant de contenter tout le monde, il ne rassure personne. A chaque conflit, il dévoile ses cartes en affirmant comme principe que les USA n’interviendront pas militairement. Cette fois encore, le locataire du Bureau ovale, s’est empressé de téléphoner au Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, pour le féliciter de l’exploit technique et qu’il n’y avait pas lieu à des représailles sur le territoire iranien. Et c’est très exactement ce sur quoi le Guide Suprême de la révolution compte pour lui sauver la mise et avec lui son régime moribond. C’est un très mauvais signal pour les alliés de l’Amérique en Europe, face à la Russie armée par les Ayatollahs, au Moyen-Orient face à l’Iran, la Russie et la Chine. Même si toutes les armées ont été impressionnées par les capacités de défense israéliennes, ce n’est qu’un aspect tactique. Les décisions stratégiques se prennent entre alliés fiables, ayant des intérêts communs et avec une politique partagée afin d’assurer la sécurité et les échanges commerciaux dans la région et au-delà. L’Iran, se veut la championne de la cause palestinienne et de la libération de Jérusalem. Pourtant, en provoquant la guerre à Gaza, sans offrir ne serait-ce qu’un abri à la population civile, malgré les 1 000 km de tunnels, les Pasdaran savaient ce qu’il en coûterait aux Palestiniens. Ils savaient également qu’en envoyant autant de drones et de missiles le risque était grand de toucher les Lieux Saints de toutes les religions monothéistes, dont la Mosquée d’al Aqsa. Le monde a été témoin en temps réel que c’est Israël qui les a sauvés. Ainsi, ils n’ont pas connu le même sort funeste que les grands Bouddhas détruits par la folie islamiste des Talibans. Que va décider Israël après cette « attaque historique » ? Une fois de plus, c’est sur un pays grand comme deux départements français, peuplé de 10 millions d’habitants (juifs, arabes, druzes, chrétiens araméens, Circassiens, Bahaïs…) que va reposer la sécurité de ce carrefour géographique entre trois continents, l’Asie, l’Afrique et l’Europe et au-delà, la crédibilité de l’Amérique dans cette région. Benjamin Netanyahou doit résoudre une équation impossible. Maintenir sa coalition « hétéroclite » et fragile, réunifier un pays qu’il a divisé avec sa tentative infructueuse de refonte judiciaire, reconquérir la confiance de la population après le terrible pogrome du 7 octobre qui a signé l’échec de toute sa politique d’apaisement envers le Hamas, sécuriser les frontières et ramener la population déplacée du Sud, à portée de roquette du Hamas, et du Nord attaqué par le Hezbollah libanais. Et surtout neutraliser la « tête de la pieuvre » à Téhéran, malgré les injonction étasuniennes. (…) Pour cela il devra faire un choix difficile. Soit se contenter d’une victoire tactique liée à la supériorité technologique et à la qualité de son armée composée majoritairement d’appelés et de réservistes (en particulier les pilotes qui ont neutralisé les drones) mais qui ne fait pas disparaître la menace existentielle d’un Iran nucléarisé. Soit partager le pouvoir en formant un gouvernement d’union nationale (on ne démissionne pas en temps de guerre), et malgré l’opposition de la Maison Blanche, revitaliser l’alliance d’Abraham pour affronter ensemble l’Iran sur son terrain afin de libérer son peuple et le Moyen-Orient de l’emprise du clergé chiite et des Pasdaran au pouvoir à Téhéran. La fable « Le Lion devenu vieux » de Jean de la Fontaine n’a jamais été aussi actuel : « Le Lion, terreur des forêts, chargé d’ans, et pleurant son antique prouesse fut attaqué par ses propres sujets » et ses ennemis, «devenus forts par sa faiblesse ». La morale étant connue, espérons que désormais avertis, nos dirigeants, par leurs choix, ne nous fassent subir « le coup de pied de l’âne ». Hagay Sobol
Israël est un État tiers et n’est pas lié par le droit des relations diplomatiques en ce qui concerne l’ambassade d’Iran en Syrie. Aurel Sari (Université d’Exeter)
Les ambassades sont protégées contre l’usage de la force dans un conflit armé, non pas en premier lieu parce qu’elles sont des ambassades, mais parce qu’elles sont des biens civils. Par conséquent, en principe, il n’est pas permis de viser une ambassade de la même manière qu’il n’est pas permis de viser une école. Yuval Shany (Université hébraïque de Jérusalem)
Les bâtiments diplomatiques bénéficient d’une large protection contre les attaques ou autres ingérences du pays hôte en vertu du droit coutumier international, codifié dans la convention de Vienne de 1961 sur les relations diplomatiques et la convention de 1963 sur les relations consulaires. L’article 22 de la Convention sur les relations diplomatiques stipule que « Les locaux de la mission sont inviolables. Les agents de l’État accréditaire ne peuvent y pénétrer qu’avec le consentement du chef de la mission. L’État accréditaire a le devoir particulier de prendre toutes les mesures appropriées pour protéger les locaux de la mission contre toute intrusion ou tout dommage et pour empêcher que la paix de la mission ne soit troublée ou que sa dignité ne soit atteinte ». Ces protections restent en vigueur même si l’ambassade est utilisée à des fins criminelles ou militaires. L’État d’accueil peut rompre les relations diplomatiques ou révoquer l’immunité diplomatique de certaines personnes et les expulser du pays, mais il doit toujours « respecter et protéger » les bâtiments de l’ambassade et leur contenu, même après la fermeture de la mission. Les locaux des consulats sont également inviolables en vertu de l’article 31 de la Convention de Vienne sur les relations consulaires. Dans un exemple particulièrement choquant, après l’assassinat du journaliste Jamal Khashoggi à l’intérieur du consulat saoudien en Turquie en 2018, les fonctionnaires turcs ont dû attendre plusieurs jours avant d’obtenir l’autorisation d’entrer dans le consulat. Mais si ces règles de relations diplomatiques constituent un principe fondamental du droit international, elles n’ont en réalité que peu de poids dans le cas de l’attentat de Damas, selon les experts, car elles ne font référence qu’aux responsabilités de l' »État destinataire » – en l’occurrence, la Syrie – et ne disent rien des attaques perpétrées par un État tiers sur un territoire étranger. (…) Les États destinataires ont l’obligation de protéger les ambassades contre les attaques, a déclaré M. Sari, ce qui signifie théoriquement que la Syrie avait l’obligation de protéger l’ambassade iranienne si elle le pouvait. Toutefois, les mesures de protection qu’elle aurait pu prendre dans ce cas ne sont pas claires. Dans la pratique, il existe un tabou fort dans les relations internationales concernant l’attaque des ambassades, a déclaré Marko Milanovic, professeur de droit international public à l’université de Reading, au Royaume-Uni. Mais cette coutume est plus large que ce que le droit international interdit réellement, a-t-il ajouté. « Les ambassades sont protégées contre l’usage de la force dans un conflit armé, non pas principalement parce qu’elles sont des ambassades, mais parce qu’elles sont des objets civils », a déclaré Yuval Shany, professeur de droit international à l’Université hébraïque de Jérusalem. « Par conséquent, en principe, il n’est pas permis de viser une ambassade de la même manière qu’il n’est pas permis de viser une école. Une ambassade peut toutefois perdre ces protections si elle est utilisée à des fins militaires, comme c’est le cas des écoles, des maisons et d’autres bâtiments civils en temps de guerre. Il faudrait d’abord se demander si le conflit lui-même est légal : Le droit international interdit généralement le recours à la force contre un autre État souverain, sauf en cas de légitime défense. (…) Un membre des Gardiens de la révolution, qui supervisent la Force Qods, a déclaré au Times que la frappe de lundi avait visé une réunion au cours de laquelle des responsables des services de renseignement iraniens et des militants palestiniens discutaient de la guerre à Gaza. Parmi eux se trouvaient des dirigeants du Jihad islamique palestinien, un groupe armé et financé par l’Iran. L’Iran brouille depuis longtemps les frontières entre ses missions diplomatiques et ses opérations militaires au Moyen-Orient. Il choisit ses ambassadeurs en Irak, en Syrie, au Liban et au Yémen – pays qui constituent l' »axe de la résistance » – parmi les commandants des Forces Qods, la branche extérieure du Corps des gardiens de la révolution, plutôt que parmi ses diplomates de carrière. En 2021, Mohammad Javad Zarif, alors ministre iranien des affaires étrangères, a déclaré dans un enregistrement ayant fait l’objet d’une fuite que la politique étrangère de l’Iran dans la région était déterminée par ses opérations militaires sur le terrain et non par la diplomatie traditionnelle définie par le ministère des affaires étrangères. Si la frappe visait des individus engagés dans des opérations militaires contre Israël, y compris par l’intermédiaire d’un groupe armé supplétif, cela signifierait probablement que le bâtiment était une cible militaire légitime, a déclaré M. Shany. (…) L’Iran arme et finance également le Hezbollah, une milice libanaise qui a bombardé le nord d’Israël et qui est également présente en Syrie. Le droit international exige toujours qu’une attaque soit proportionnelle : le gain militaire escompté doit l’emporter sur les dommages causés aux civils et aux biens de caractère civil, y compris les bâtiments. L’ambassadeur d’Iran en Syrie, Hossein Akbari, a déclaré à la télévision d’État qu’aucun civil n’avait été tué lors de l’attaque de lundi. Dans ce cas, Israël a utilisé la force contre deux États : L’Iran, dont l’enceinte de l’ambassade et les généraux ont été visés, et la Syrie, pays dans lequel se trouve l’ambassade. « Une frappe aérienne israélienne menée en Syrie sans le consentement de ce pays contreviendrait à l’article 2, paragraphe 4, de la Charte des Nations unies, qui interdit à un État de recourir à la force contre l’intégrité territoriale ou l’indépendance politique d’un autre État », a déclaré M. Sari, professeur à l’université d’Exeter. « À moins qu’Israël ne soit en mesure de justifier toute frappe aérienne comme un acte d’autodéfense, il violerait le droit international. Les experts juridiques débattent de la question de savoir quand et comment la légitime défense peut justifier des attaques sur le territoire de pays tiers, a déclaré M. Shany. « Il s’agit d’une question de droit international, dans quelle mesure il est possible de mondialiser une campagne et de l’étendre au territoire de pays tiers », a-t-il déclaré. « Dans une certaine mesure, la guerre mondiale contre le terrorisme a soulevé des questions similaires. Dans quelle mesure peut-on cibler des moyens militaires dans des pays tiers ? NYT
Au cours des dernières décennies, la stratégie iranienne s’est appuyée sur des supplétifs – en particulier des terroristes arabes chiites en Irak, au Liban, en Syrie et au Yémen, ainsi que les Arabes sunnites du Hamas – pour accomplir sa sale besogne, à savoir tuer des Israéliens et des Américains. (…) Pourtant, malgré toutes ses menaces bruyantes et effrayantes, l’Iran est incroyablement faible et vulnérable. Israël et ses alliés ont abattu la quasi-totalité de ses récents barrages nocturnes de missiles et de drones. De nombreux autres missiles auraient explosé au décollage en Iran ou se seraient écrasés en cours de route. Avant l’apaisement de Biden avec l’Iran, l’administration Trump avait isolé et presque mis en faillite Téhéran et ses mandataires. Les planificateurs terroristes des Gardiens de la révolution se sont révélés être des cibles faciles une fois qu’ils opéraient en dehors de l’Iran. Le seul espoir de l’Iran est d’obtenir une bombe et, avec elle, une dissuasion nucléaire pour empêcher les représailles lorsqu’il augmente ses attaques terroristes de substitution contre Israël, l’Occident et le commerce international. Pourtant, l’Iran a peut-être sauté le pas en s’attaquant pour la première fois à la patrie israélienne. Il est en train de découvrir qu’il n’a pratiquement aucun allié sympathique. Le Hezbollah libanais veut-il vraiment se venger d’Israël au nom de l’Iran perse, pour voir ses quartiers chiites du Liban réduits à l’état de ruines ? Tous les manifestants pro-Hamas sur les campus américains et dans les rues veulent-ils vraiment montrer aux Américains qu’ils célèbrent les attaques iraniennes et une éventuelle guerre iranienne contre les États-Unis ? L’Iran croit-il vraiment que 99 % des tirs de barrage israéliens contre des cibles iraniennes n’atteindraient pas ces cibles, comme l’ont fait ses propres tirs récents ? L’Iran croit-il vraiment que son incompétence à attaquer Israël lui vaut d’être gracié – comme s’il devait être excusé d’avoir essayé, sans y parvenir, de tuer des milliers de juifs ? En résumé, en déclenchant une guerre terroriste au Moyen-Orient et en ciblant la patrie israélienne, l’Iran pourrait se réveiller bientôt et apprendre qu’Israël, l’Amérique, ou les deux, pourraient riposter à un demi-siècle d’agression terroriste de sa part – et ce, dans l’indifférence, voire la joie, de la plupart des pays du monde. Victor Davis Hanson
Le Hamas a toujours joué cartes sur table. Sa charte est explicite : « La Palestine qui s’étend de la Jordanie à l’est jusqu’à la Méditerranée à l’ouest est une terre islamique arabe. C’est une terre sacrée et bénie qui a une place spéciale dans le cœur de chaque Arabe et de chaque musulman ». Au principe « la paix contre les territoires » le Hamas oppose la reconquête par la guerre sainte de tous les territoires occupés par les sionistes. Il n’a jamais dévié de cette ligne. Après l’assassinat d’Yitzhak Rabin, une campagne d’attentats suicides a conduit à l’élection de Benyamin Netanyahou. Après le retrait de Gaza, le Hamas a renversé l’Autorité palestinienne et, au lieu d’offrir une vie décente aux habitants de l’enclave, s’est lancé dans une guerre à outrance contre Israël. Il a sacrifié le bien-être des Gazaouis à la poursuite du djihad. Le camp de la paix ne s’en est pas relevé. (…) On ne peut pas manquer de faire le lien entre « la double razzia bénie » sur New York et Washington, la tuerie du Bataclan et les attaques perpétrées par le Hamas sur le sol d’Israël. Cette violence n’est pas une réponse aux crimes de l’armée israélienne ou à la colonisation rampante de la Cisjordanie. C’est l’occupation de Tel-Aviv, de Haïfa, de Beersheba qui constitue un crime aux yeux du Hamas. Pour comprendre ce qui se joue, il faut reconnaître l’importance du facteur religieux dans le monde musulman. Depuis la révolution islamique en Iran et la défaite soviétique en Afghanistan l’islam est redevenu un sujet politique à part entière. La fierté renaît avec le sentiment de faire à nouveau l’histoire. Ce n’est pas le désespoir qui conduit de jeunes Palestiniens à la radicalité, comme l’affirment encore, impavides, certains éditorialistes, c’est la force intrinsèque de l’islamisme. Il s’agit aussi pour le Hamas et pour l’Iran d’empêcher le rapprochement entre l’Arabie saoudite et Israël, de torpiller les accords d’Abraham, et plus généralement, de mettre les dirigeants musulmans qui sont tentés de choisir la voie de la modération en porte-à-faux avec leurs peuples. (…) Les attaques du Hamas ont révélé le lien entre le David palestinien et le Goliath arabo-islamique. Sans l’appui militaire et logistique de l’Iran, une telle opération n’aurait pas été possible. Même avec une armée puissante et des services de renseignements performants, Israël est vulnérable. (…) Des manifestations en Iran, au Yémen, en Turquie, au Liban, en Cisjordanie, ont salué l’exploit du Hamas. Malgré les images atroces ou plutôt à cause d’elles, on a héroïsé les pogromistes, on a mis les lyncheurs au pinacle. Ces réjouissances obscènes portent un coup mortel à la paix. Le parti Force juive d’Itamar Ben-Gvir est né en réaction au retrait de la bande de Gaza ordonné par Ariel Sharon et confronté au tout ou rien du Hamas, il a beau jeu de dire qu’il n’y a pas de partenaire pour un compromis territorial. Comment après ce massacre – plus de 1000 morts, 2600 blessés, une centaine d’otages qui vont servir de boucliers humains – les Israéliens pourraient-ils se retirer de la Cisjordanie et accepter la création d’un État palestinien qui mettrait le pays tout entier à portée de missiles et de pogroms ? Le statu quo est funeste pour la société israélienne comme pour les Palestiniens mais la seule chance qu’une solution pérenne voie le jour, c’est la défaite de l’islam radical et sa mise hors d’état de nuire. (…) En 2004, le doyen de l’équipe d’inspecteurs chargé de faire un rapport sur les signes et manifestations d’appartenance religieuse dans les écoles a interrogé un groupe d’enseignants qui évoquaient le départ de leurs élèves juifs. « Pourquoi sont-ils partis ? » leur a-t-il demandé. « C’est simple, lui fut-il répondu, ils n’étaient pas assez nombreux pour se défendre. » Dans les quartiers qu’on appelle populaires depuis que l’ancien peuple et les anciens immigrés en ont été chassés, certains se réjouissent à n’en pas douter de « la razzia bénie » sur Israël. Israël a été créé pour assurer la sécurité des Juifs et maintenant les Juifs de la diaspora sont en danger du fait d’Israël. Cette situation ne les éloigne pas de l’État juif, elle le leur rend d’autant plus précieux, d’autant plus cher. On nous tympanise avec l’antifascisme et le retour des vieux démons au moment même où un antisémitisme qui n’a plus rien à voir avec Hitler se répand parmi nous. Mais les lendemains seront difficiles. Quand la riposte de Tsahal prendra toute son ampleur, on peut craindre que l’esprit et la pratique du pogrom ne gagnent la France et d’autres pays européens. (…) LFI a osé qualifier le carnage auquel nous venons d’assister d’« offensive armée des forces palestiniennes menée par le Hamas ». Le pogrom à grande échelle devient donc une guerre en forme et même une guerre juste qui répond avec les moyens du bord à la politique coloniale d’Israël. Voilà où conduisent l’antisionisme et l’opportunisme électoral de l’extrême gauche. Tout est bon, même la judéophobie, pour conquérir et conserver les voix du nouveau peuple. La France insoumise n’est plus rien d’autre que la France soumise à l’islam radical. Alexis Corbière et François Ruffin qui ne se reconnaissent pas dans cette dérive doivent impérativement partir ou reprendre la main et, sous peine de se déshonorer, le reste de la gauche doit prononcer sans tarder l’acte de décès de la Nouvelle union populaire, écologique et sociale. On nous tympanise avec l’antifascisme et le retour des vieux démons au moment même où un antisémitisme qui n’a plus rien à voir avec Hitler s’installe sur le continent européen. Alain Finkielkraut (10/10/2023)
L’Iran a tombé le masque. Depuis qu’il a pris le pouvoir à Téhéran, il y a 45 ans, le régime islamiste a désigné Israël comme son ennemi régional, pour propager son idéologie mortifère et asseoir son influence dans le monde arabo-musulman en capitalisant sur la popularité de la cause palestinienne. Mais jusqu’alors, ses attaques contre l’État hébreu avaient toujours été indirectes, par l’intermédiaire de milices comme le Hezbollah libanais, le Hamas palestinien ou les houthis yéménites. L’agression du 13 avril a fait basculer le Proche-Orient dans un nouveau chapitre, beaucoup plus dangereux. C’est la première fois que l’Iran vise Israël depuis son propre territoire. La confrontation entre les deux puissances ennemies est désormais directe. Le risque d’une escalade dévastatrice s’accroît. De fait, l’attaque iranienne fut loin d’être symbolique. Qu’elle n’ait causé quasiment aucune victime – à part une fillette de 7 ans, qui se trouve d’ailleurs être arabe, grièvement blessée par un éclat dans le sud d’Israël – témoigne de l’efficacité de la défense antimissile israélienne, mais pas de la faiblesse de l’agression. Selon un décompte de l’armée israélienne, Téhéran et ses milices supplétives en Irak et au Yémen ont tiré plus de 120 missiles balistiques, une trentaine de missiles de croisière et au moins 170 drones, sans compter plusieurs dizaines de roquettes expédiées par le Hezbollah libanais. Les Iraniens entendaient frapper fort. Selon l’armée israélienne, 99 % des tirs ont été interceptés. L’épisode a mis en lumière le soutien international et surtout arabe dont Israël continue à bénéficier, alors même que la guerre à Gaza depuis six mois semblait au contraire l’avoir isolé comme jamais. La Jordanie a confirmé que ses avions de combat ont intercepté des drones iraniens au-dessus de son territoire. Plus extraordinaire encore, l’armée de l’air de Tel-Aviv a pu profiter de la coopération de l’Arabie saoudite qui a ouvert son espace aérien aux appareils militaires israéliens. Les unités américaines déployées dans la région ont participé activement à l’interception des missiles iraniens. Les militaires français (présents aux Émirats arabes unis et en Jordanie) et britanniques ont également apporté un soutien clair et net à Israël. Mais Israël ne peut probablement [?] pas se contenter de tirer seulement sur les flèches en épargnant les archers. La gravité de l’épisode l’incite à réagir, pour rétablir sa puissance de dissuasion. L’attaque confirme son analyse, qui place depuis plus de vingt ans le régime iranien et son programme nucléaire militaire en tête de ses menaces stratégiques. Le Premier ministre Benyamin Netanyahou est conforté dans sa posture anti-islamiste et retrouve une certaine marge de manœuvre dans la guerre qu’il mène contre le Hamas, ce qui n’était certainement pas l’objectif de Téhéran. L’Iran est-il allé trop loin ? Jusqu’à présent, il était le grand gagnant stratégique de la guerre à Gaza, qui plaçait Israël en position d’accusé dans le monde entier et distendait les liens entre ce pays et son grand protecteur américain. La volée de missiles du 13 avril a remisé au second plan le conflit à Gaza et le gouvernement Netanyahou apparaît justifié dans sa volonté d’éradiquer la menace islamiste. Les dirigeants israéliens, qui savent que les États-Unis entendent se désengager du Proche-Orient, pourraient être tentés [?] de saisir le moment où les Américains ont au contraire renforcé considérablement leur dispositif militaire régional depuis le 7 octobre pour infliger une leçon à l’Iran. Depuis des années, l’armée israélienne étudie la possibilité de bombarder les sites nucléaires iraniens. Le président Joe Biden, cependant, reste soucieux de contenir toute conflagration au Proche-Orient avant l’élection présidentielle américaine du 5 novembre, pour ne pas gâcher ses chances de réélection. Il a téléphoné à Benyamin Netanyahou pour l’avertir que les États-Unis ne soutiendraient pas une riposte de l’État hébreu contre le territoire iranien, ont indiqué des médias américains. Des représailles israéliennes pourraient déboucher sur une spirale hors de tout contrôle. Mais si, à l’inverse, Israël restait passif, il encouragerait les dirigeants iraniens à penser qu’ils peuvent désormais le frapper sans crainte ni contrainte. Son positionnement stratégique en pâtirait. Luc de Barochez (Le Point, 14/04/2024)
Le projet politique islamiste passe par l’éradication d’Israël. La volée de missiles lancés le 13 avril par l’Iran en est la seconde preuve en six mois, après le mégapogrom perpétré le 7 octobre par le Hamas. À deux reprises, le territoire israélien a été violé ; à deux reprises, la population israélienne a été attaquée. À chaque fois, l’État hébreu est condamné à se défendre, s’il veut garantir sa survie. L’image qui s’était imposée ces derniers mois dans l’opinion publique était celle d’un État d’Israël écrasant la population civile palestinienne sous les bombes. La réalité manifestée par l’épisode du 13 avril est tout autre : le régime iranien est à la manœuvre ; il ne fait qu’instrumentaliser la cause palestinienne ; son obsession est la disparition de l’État juif. Du brouillard de la guerre a surgi la cartographie réelle du conflit. C’est un nouvel alignement géopolitique qui se met en place. D’un côté, l’Iran, appuyé par la Russie et la Chine, et ses milices supplétives au Liban, en Syrie, en Irak, au Yémen et à Gaza. En face, Israël, entouré de pays arabes sunnites – Jordanie, Arabie saoudite, Égypte notamment – qui le soutiennent à l’heure du danger, car ils ont plus peur de Téhéran que de Jérusalem. La tragédie du Liban, dont l’État s’est effondré sous les coups de boutoir du Hezbollah pro-iranien, sonne pour ces États arabes comme un avertissement. Le 13 avril, ils ont transmis à Israël les informations en leur possession sur les plans iraniens, ouvert leurs espaces aériens aux appareils israéliens et occidentaux, partagé leurs données radar et même, dans le cas jordanien, engagé directement leurs avions de combat contre les drones iraniens. Les hostilités conduites par les ennemis d’Israël ne reflètent plus tant le conflit israélo-palestinien pour la terre qu’une vaste confrontation idéologique entre une République islamique d’Iran, vouée à déstabiliser la région pour y imposer sa suprématie, et un État juif indépendant depuis soixante-seize ans à qui elle dénie le droit d’exister. L’ancien président iranien Mahmoud Ahmadinejad l’avait benoîtement [?] reconnu en 2005 lorsqu’il avait prédit qu’Israël serait effacé de la carte du monde – il ne faisait d’ailleurs que citer le fondateur de la République islamique, l’imam Khomeyni. Israël s’était laissé surprendre par l’attaque du 7 octobre. Il était paré pour celle du 13 avril, tambourinée à l’avance par Téhéran. Mais dans les deux cas, les agressions dont il a été victime montrent les limites de sa stratégie d’endiguement de la menace. (…) Les islamistes, qu’ils soient iraniens, palestiniens ou autres, ne se contentent pas de gérer le territoire qu’ils contrôlent, d’y opprimer les femmes, d’y supprimer les opposants et d’y imposer leurs valeurs rétrogrades. Ils veulent, comme ils le proclament sans détour – et comme le répètent niaisement leurs thuriféraires occidentaux « libérer la Palestine » de la mer Méditerranée au Jourdain. En clair, y faire disparaître la population juive. La création d’un État palestinien aux côtés d’Israël pourrait bien être la meilleure solution pour régler la question palestinienne. [?] Mais c’est s’illusionner que de penser qu’elle résoudrait le conflit qui agite le Proche-Orient, car celui-ci oppose non pas les Israéliens aux Palestiniens, mais les modernistes et les réalistes, d’un côté, aux fanatiques d’Allah et aux réactionnaires, de l’autre. Européens et Américains demandent à Israël de faire le gros dos face à l’agression de Téhéran, au motif qu’elle n’a pas fait de victime. C’est oublier que ce miracle est dû à l’efficacité des défenses antimissiles israéliennes et non à une quelconque mansuétude iranienne. C’est oublier que l’Iran, en attaquant directement Israël depuis son territoire, a établi une nouvelle équation régionale, qui tourne la page de la bataille de l’ombre menée depuis quarante-cinq ans et fait basculer la région dans une phase dangereuse. C’est oublier aussi que la République islamique, qui est toute proche du seuil nucléaire, saisira la première occasion qui s’offrira à elle pour recommencer, de même d’ailleurs que le Hamas palestinien, si jamais l’armée israélienne lui en laisse le loisir. Face à la haine, on ne tend pas l’autre joue. Luc de Barochez (Le Point, 16/04/2024)
De quel projet génocidaire l’islam est-il le nom ?
Iran, les missiles de la haine
Le régime iranien ne fait qu’instrumentaliser la cause palestinienne ; son obsession est la disparition de l’État juif.
Luc de Barochez
Le Point
16/04/2024
Le projet politique islamiste passe par l’éradication d’Israël. La volée de missileslancés le 13 avril par l’Iran en est la seconde preuve en six mois, après le mégapogrom perpétré le 7 octobre par le Hamas. À deux reprises, le territoire israélien a été violé ; à deux reprises, la population israélienne a été attaquée. À chaque fois, l’État hébreu est condamné à se défendre, s’il veut garantir sa survie.
L’image qui s’était imposée ces derniers mois dans l’opinion publique était celle d’un État d’Israël écrasant la population civile palestinienne sous les bombes. La réalité manifestée par l’épisode du 13 avril est tout autre : le régime iranien est à la manœuvre ; il ne fait qu’instrumentaliser la cause palestinienne ; son obsession est la disparition de l’État juif. Du brouillard de la guerre a surgi la cartographie réelle du conflit.
C’est un nouvel alignement géopolitique qui se met en place. D’un côté, l’Iran, appuyé par la Russie et la Chine, et ses milices supplétives au Liban, en Syrie, en Irak, au Yémen et à Gaza. En face, Israël, entouré de pays arabes sunnites – Jordanie, Arabie saoudite, Égypte notamment – qui le soutiennent à l’heure du danger, car ils ont plus peur de Téhéran que de Jérusalem.
La tragédie du Liban, dont l’État s’est effondré sous les coups de boutoir du Hezbollah pro-iranien, sonne pour ces États arabes comme un avertissement. Le 13 avril, ils ont transmis à Israël les informations en leur possession sur les plans iraniens, ouvert leurs espaces aériens aux appareils israéliens et occidentaux, partagé leurs données radar et même, dans le cas jordanien, engagé directement leurs avions de combat contre les drones iraniens.
Les hostilités conduites par les ennemis d’Israël ne reflètent plus tant le conflit israélo-palestinien pour la terre qu’une vaste confrontation idéologique entre une République islamique d’Iran, vouée à déstabiliser la région pour y imposer sa suprématie, et un État juif indépendant depuis soixante-seize ans à qui elle dénie le droit d’exister. L’ancien président iranien Mahmoud Ahmadinejad l’avait benoîtement reconnu en 2005 lorsqu’il avait prédit qu’Israël serait effacé de la carte du monde – il ne faisait d’ailleurs que citer le fondateur de la République islamique, l’imam Khomeyni.
Stratégie à courte vue
Israël s’était laissé surprendre par l’attaque du 7 octobre. Il était paré pour celle du 13 avril, tambourinée à l’avance par Téhéran. Mais dans les deux cas, les agressions dont il a été victime montrent les limites de sa stratégie d’endiguement de la menace. Pendant des années, les dirigeants israéliens ont cru qu’ils pouvaient vivre avec le péril islamiste, et même que celui-ci pourrait leur être utile pour fracturer le front palestinien. Cette stratégie à courte vue a sombré dans les flots de sang des massacres du 7 octobre dans le sud d’Israël.
Européens et Américains demandent à Israël de faire le gros dos face à l’agression de Téhéran, au motif qu’elle n’a pas fait de victime. C’est oublier que ce miracle est dû à l’efficacité des défenses antimissiles israéliennes et non à une quelconque mansuétude iranienne. C’est oublier que l’Iran, en attaquant directement Israël depuis son territoire, a établi une nouvelle équation régionale, qui tourne la page de la bataille de l’ombre menée depuis quarante-cinq ans et fait basculer la région dans une phase dangereuse. C’est oublier aussi que la République islamique, qui est toute proche du seuil nucléaire, saisira la première occasion qui s’offrira à elle pour recommencer, de même d’ailleurs que le Hamas palestinien, si jamais l’armée israélienne lui en laisse le loisir. Face à la haine, on ne tend pas l’autre joue.
Voir aussi:
Israël conforté dans sa guerre anti-islamistes
L’agression iranienne a révélé que l’État hébreu, malgré le conflit qu’il mène contre le Hamas à Gaza, était loin d’être isolé au Proche-Orient.
Luc de Barochez
Le Point
14/04/2024
L’Iran a tombé le masque. Depuis qu’il a pris le pouvoir à Téhéran, il y a 45 ans, le régime islamiste a désigné Israël comme son ennemi régional, pour propager son idéologie mortifère et asseoir son influence dans le monde arabo-musulman en capitalisant sur la popularité de la cause palestinienne. Mais jusqu’alors, ses attaques contre l’État hébreu avaient toujours été indirectes, par l’intermédiaire de milices comme le Hezbollah libanais, le Hamas palestinien ou les houthis yéménites. L’agression du 13 avril a fait basculer le Proche-Orient dans un nouveau chapitre, beaucoup plus dangereux. C’est la première fois que l’Iran vise Israël depuis son propre territoire.
La confrontation entre les deux puissances ennemies est désormais directe. Le risque d’une escalade dévastatrice s’accroît. De fait, l’attaque iranienne fut loin d’être symbolique. Qu’elle n’ait causé quasiment aucune victime – à part une fillette de 7 ans, qui se trouve d’ailleurs être arabe, grièvement blessée par un éclat dans le sud d’Israël – témoigne de l’efficacité de la défense antimissile israélienne, mais pas de la faiblesse de l’agression. Selon un décompte de l’armée israélienne, Téhéran et ses milices supplétives en Irak et au Yémen ont tiré plus de 120 missiles balistiques, une trentaine de missiles de croisière et au moins 170 drones, sans compter plusieurs dizaines de roquettes expédiées par le Hezbollah libanais. Les Iraniens entendaient frapper fort. Selon l’armée israélienne, 99 % des tirs ont été interceptés.
Tirer sur les flèches, épargner les archers ?
Mais Israël ne peut probablement pas se contenter de tirer seulement sur les flèches en épargnant les archers. La gravité de l’épisode l’incite à réagir, pour rétablir sa puissance de dissuasion. L’attaque confirme son analyse, qui place depuis plus de vingt ans le régime iranien et son programme nucléaire militaire en tête de ses menaces stratégiques. Le Premier ministre Benyamin Netanyahou est conforté dans sa posture anti-islamiste et retrouve une certaine marge de manœuvre dans la guerre qu’il mène contre le Hamas, ce qui n’était certainement pas l’objectif de Téhéran.
L’Iran est-il allé trop loin ? Jusqu’à présent, il était le grand gagnant stratégique de la guerre à Gaza, qui plaçait Israël en position d’accusé dans le monde entier et distendait les liens entre ce pays et son grand protecteur américain. La volée de missiles du 13 avril a remisé au second plan le conflit à Gaza et le gouvernement Netanyahou apparaît justifié dans sa volonté d’éradiquer la menace islamiste. Les dirigeants israéliens, qui savent que les États-Unis entendent se désengager du Proche-Orient, pourraient être tentés de saisir le moment où les Américains ont au contraire renforcé considérablement leur dispositif militaire régional depuis le 7 octobre pour infliger une leçon à l’Iran.
Depuis des années, l’armée israélienne étudie la possibilité de bombarder les sites nucléaires iraniens. Le président Joe Biden, cependant, reste soucieux de contenir toute conflagration au Proche-Orient avant l’élection présidentielle américaine du 5 novembre, pour ne pas gâcher ses chances de réélection. Il a téléphoné à Benyamin Netanyahou pour l’avertir que les États-Unis ne soutiendraient pas une riposte de l’État hébreu contre le territoire iranien, ont indiqué des médias américains. Des représailles israéliennes pourraient déboucher sur une spirale hors de tout contrôle. Mais si, à l’inverse, Israël restait passif, il encouragerait les dirigeants iraniens à penser qu’ils peuvent désormais le frapper sans crainte ni contrainte. Son positionnement stratégique en pâtirait.
Tribune du Pr. Hagay Sobol. La plus grande menace pour le monde libre n’est pas le conflit entre l’Iran et Israël mais la faiblesse de l’Amérique
L’attaque sans précédent de l’Iran contre d’Israël a été immédiatement condamnée par la communauté internationale. Paradoxalement, alors que l’État hébreu n’a pas encore répliqué, les mêmes, Joe Biden en tête, appellent déjà à la désescalade.
Délaissant sa politique de déstabilisation par proxys interposés, l’Iran a attaqué directement Israël qu’elle menace de destruction depuis des années. Certes, l’élimination récente de cadres de haut niveau des Pasdaran (Gardiens de la révolution islamique), attribuée à « l’entité sioniste », ne pouvait rester sans réponse. Mais c’est surtout la pusillanimité des occidentaux et en particulier la faiblesse de l’Amérique de Joe Biden qui a convaincu le Guide suprême Ali Khameneï qu’il pouvait agir en toute impunité.
L’Iran, menace réelle ou tigre de papier ?
L’Iran poursuit imperturbablement sa politique hégémonique régionale. Pourtant, son économie est au plus mal, du fait des sanctions internationales, et son armée est déclassée sur le plan technologique. Sans oublier que le régime des Mollahs est défié quotidiennement par sa population. Pour survivre et sanctuariser sa « Révolution », le pouvoir n’a d’autres choix que de disposer de l’arme atomique. L’attaque du Hamas, le 7 octobre, et la guerre qu’elle a provoquée s’inscrivent dans une longue série d’événements similaires constituant un écran de fumée pour détourner les regards de son programme nucléaire.
Malgré une guerre de communication gagnée haut la main par le Hamas avec la complicité d’organisations humanitaires, de journalistes partisans et de politiques complaisants, le but principal qui était le soulèvement des arabes israéliens et de la Cisjordanie, durant le mois du Ramadan, n’a pas été atteint. C’est même un échec cuisant, sans parler de l’annonce d’une normalisation entre l’Indonésie, le plus grand pays musulman du monde, et Israël !
Pire encore, pris à son propre piège des provocations et des menaces, la Théocratie chiite a été mise dans l’obligation de répondre à une attaque attribuée à Israël qui a décapité le haut commandement des gardiens de la révolution en Syrie. La technicité, le timing, le lieu choisi pour intervenir sont autant d’éléments démontrant une très grande préparation et des fuites au plus haut niveau. Augmentant encore la suspicion entre officiels du régime.
En Syrie, ne pouvant se prévaloir de l’atteinte à une représentation diplomatique, la proximité d’une ambassade avec un QG militaire lui a fait perdre de facto toute immunité, (comme cela a été le cas à Gaza avec les hôpitaux transformés en bastions du Hamas), il fallait une action d’éclat pour redorer le blason de Téhéran. Les Mollahs perses ont donc décidé d’envoyer la plus grande armada de drones suicides, missiles de croisière et de missiles balistiques jamais vue, environ 400 unités, depuis plusieurs fronts, y compris à partir de son territoire, afin de saturer les systèmes de défenses israéliens et alliés. Le résultat a été de permettre aux ingénieurs hébreux de démontrer la supériorité absolue de leur système anti-missile hypersonique Hetz (Arrow) avec une efficacité de 99%, même contre les fleurons de la flotte persane.
Qui plus est, les alliés US, britanniques et français auxquels se sont joints les Jordaniens ont neutralisé environ 80 engins. L’Arabie Saoudite et les pays de l’alliance d’Abraham n’ont pas été en reste. Il s’agit d’un double échec stratégique, à la fois militaire et politique puisque cela a démontré l’inefficacité de la menace iranienne et cette attaque a reformé l’alliance mise à mal par la guerre à Gaza.
La presse internationale et les chancelleries n’ont pas hésité à qualifier de folie la surenchère de la République islamique et de brandir le spectre d’une mondialisation du conflit. Cependant, les Mollahs, s’ils prônent une doctrine messianique, ne sont pas fous pour autant. Ce sont de fins calculateurs. Ces joueurs d’échec ont un atout dans leur manche : la peur de l’administration américaine de se retrouver embarquée dans une guerre avec en perspective les prochaines élections présidentielles.
L’Amérique « une puissance moyenne de grande taille » ?
Henry Kissinger aimait à dire à propos de la France qu’elle était « une grande puissance de taille moyenne. » Avec les revers cuisants de l’administration Biden au niveau international, on serait tenté de lui renvoyer la politesse. Il n’est qu’à penser au retrait calamiteux d’Afghanistan, la gestion initiale de l’invasion Russe en Ukraine, du recul constant face aux provocations iraniennes et l’incapacité à maîtriser les Houthis yéménites qui ne sont ni le Hamas, ni le Hezbollah, perturbant 15% du trafic maritime mondial, avec des armes rudimentaires.
Sans ligne stratégique et n’ayant que quelques heures de lucidité par jour, d’après les fuites de la Maison Blanche, il incarne une Amérique qui a peur de sa propre puissance et qui est plus véhémente avec ses alliés qu’envers les ennemis du monde libre. Sur le plan intérieur il est prisonnier de son aile gauche, de son mentor Obama, dont l’équipe est omniprésente, et de la course pour un deuxième mandat. En essayant de contenter tout le monde, il ne rassure personne.
A chaque conflit, il dévoile ses cartes en affirmant comme principe que les USA n’interviendront pas militairement. Cette fois encore, le locataire du Bureau ovale, s’est empressé de téléphoner au Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, pour le féliciter de l’exploit technique et qu’il n’y avait pas lieu à des représailles sur le territoire iranien. Et c’est très exactement ce sur quoi le Guide Suprême de la révolution compte pour lui sauver la mise et avec lui son régime moribond.
C’est un très mauvais signal pour les alliés de l’Amérique en Europe, face à la Russie armée par les Ayatollahs, au Moyen-Orient face à l’Iran, la Russie et la Chine. Même si toutes les armées ont été impressionnées par les capacités de défense israéliennes, ce n’est qu’un aspect tactique. Les décisions stratégiques se prennent entre alliés fiables, ayant des intérêts communs et avec une politique partagée afin d’assurer la sécurité et les échanges commerciaux dans la région et au-delà.
Israël, tous les chemins mènent à Jérusalem ?
L’Iran, se veut la championne de la cause palestinienne et de la libération de Jérusalem. Pourtant, en provoquant la guerre à Gaza, sans offrir ne serait-ce qu’un abri à la population civile, malgré les 1 000 km de tunnels, les Pasdaran savaient ce qu’il en coûterait aux Palestiniens. Ils savaient également qu’en envoyant autant de drones et de missiles le risque était grand de toucher les Lieux Saints de toutes les religions monothéistes, dont la Mosquée d’al Aqsa. Le monde a été témoin en temps réel que c’est Israël qui les a sauvés. Ainsi, ils n’ont pas connu le même sort funeste que les grands Bouddhas détruits par la folie islamiste des Talibans.
Que va décider Israël après cette « attaque historique » ? Une fois de plus, c’est sur un pays grand comme deux départements français, peuplé de 10 millions d’habitants (juifs, arabes, druzes, chrétiens araméens, Circassiens, Bahaïs…) que va reposer la sécurité de ce carrefour géographique entre trois continents, l’Asie, l’Afrique et l’Europe et au-delà, la crédibilité de l’Amérique dans cette région.
Benjamin Netanyahou doit résoudre une équation impossible. Maintenir sa coalition « hétéroclite » et fragile, réunifier un pays qu’il a divisé avec sa tentative infructueuse de refonte judiciaire, reconquérir la confiance de la population après le terrible pogrome du 7 octobre qui a signé l’échec de toute sa politique d’apaisement envers le Hamas, sécuriser les frontières et ramener la population déplacée du Sud, à portée de roquette du Hamas, et du Nord attaqué par le Hezbollah libanais. Et surtout neutraliser la « tête de la pieuvre » à Téhéran, malgré les injonction Étasuniennes.
Autrefois homme politique brillant, démocrate, issu d’une famille prestigieuse, saura-t-il s’en souvenir afin d’assurer l’avenir d’Israël et de toute la région ? Pour cela il devra faire un choix difficile. Soit se contenter d’une victoire tactique liée à la supériorité technologique et à la qualité de son armée composée majoritairement d’appelés et de réservistes (en particulier les pilotes qui ont neutralisé les drones) mais qui ne fait pas disparaître la menace existentielle d’un Iran nucléarisé. Soit partager le pouvoir en formant un gouvernement d’union nationale (on ne démissionne pas en temps de guerre), et malgré l’opposition de la Maison Blanche, revitaliser l’alliance d’Abraham pour affronter ensemble l’Iran sur son terrain afin de libérer son peuple et le Moyen-Orient de l’emprise du clergé chiite et des Pasdaran au pouvoir à Téhéran.
La fable « Le Lion devenu vieux » de Jean de la Fontaine n’a jamais été aussi actuel : « Le Lion, terreur des forêts, chargé d’ans, et pleurant son antique prouesse fut attaqué par ses propres sujets » et ses ennemis, «devenus forts par sa faiblesse ». La morale étant connue, espérons que désormais avertis, nos dirigeants, par leurs choix, ne nous fassent subir « le coup de pied de l’âne ».
Hagay Sobol, Professeur de Médecine est également spécialiste du Moyen-Orient et des questions de terrorisme. A ce titre, il a été auditionné par la commission d’enquête parlementaire de l’Assemblée Nationale sur les individus et les filières djihadistes. Ancien élu PS et secrétaire fédéral chargé des coopérations en Méditerranée. Président d’honneur du Centre Culturel Edmond Fleg de Marseille, il milite pour le dialogue interculturel depuis de nombreuses années à travers le collectif « Tous Enfants d’Abraham ».
Voir de plus:
Victor Davis Hanson
Townhall
Apr 19, 2024The theocracy of Iran has been the world’s arch-embassy attacker over the last half-century.So it has zero credibility in crying foul over Israel’s April 1 attacks on its « consulate » in Damascus and the killing of Iran’s kingpin terrorists of the Revolutionary Guard Corps there.Remember, the world was first introduced to the Iranian ayatollahs by their violent takeover of the U.S. embassy in Tehran in 1980.Iranian surrogates next bombed the American embassy in Beirut and the Marine barracks in 1983.
In fact, Iran has attacked U.S. and Israeli diplomatic posts off and on for decades, most recently in 2023, when Iran helped plan an attack on the U.S. embassy in Baghdad.
For this reason and several others, Iran’s justification for sending 170 drones, 30 cruise missiles, and 120 ballistic missiles into Israel because Israel had bombed an Iranian diplomatic post is completely ridiculous.
One, Iran has never honored diplomatic immunity. Instead, it habitually attacks and kills embassy personnel and blows up diplomatic facilities across the world.
Two, on April 1, the Israelis attacked a pseudo-« consulate » in Damascus which was hosting grandees of the Iranian Revolutionary Guard Corps as they planned terrorist attacks on Israel.
Without Iran, the Middle East might have had a chance to use its enormous oil and natural gas wealth to lift its 500 million people out of poverty rather than to be mired in constant tribal and religious anti-Israeli, anti-American, and anti-Western terrorism.
During the Iraq War, Iran’s Shiite terrorists and its massive supplies of deadly shaped-charge explosive devices killed hundreds of Americans. It routinely hijacks container ships in the Straits of Hormuz and stages near collisions with American ships and planes.
How does Iran get away with nonstop anti-Western terrorism, its constant harassment of Persian Gulf maritime traffic, its efforts to subvert Sunni moderate regimes, and its serial hostage-taking?
The theocrats operate on three general principles.
One, Iran is careful never to attack a major power directly.
Until this week, it had never sent missiles and drones into Israel. Its economy is one-dimensionally dependent on oil exports. And its paranoid government distrusts its own people, who have no access to free elections.
So Iranian strategy over the last few decades has relied on surrogates–especially expendable Arab Shiite terrorists in Iraq, Lebanon, Syria, and Yemen, along with the Sunni Arabs of Hamas — to do its dirty work of killing Israelis and Americans.
It loudly egged all of them on and then cowardly denied responsibility once it feared Israeli or American retaliation.
Two, it has fooled Western governments and especially left-wing American administrations by posing as a persecuted victim. Iran claims it is the champion of aggrieved Shiite Arab and Persian minorities, unfairly exploited by Israel, moderate Arab regimes, and rich Sunni Gulf monarchies.
Three, Iran hopes its pseudo-diplomatic outreach to left-wing Western governments, coupled with its lunatic existential threats and unleashing terrorist attacks on its enemies, can coax or bully the West into granting it concessions — especially time to acquire a dozen or so nuclear weapons.
Yet for all its loud, creepy threats, Iran is incredibly weak and vulnerable.
Israel and its allies shot down almost all its recent nocturnal missile and drone barrages. Lots of other missiles reportedly blew up on liftoff in Iran or crashed in transit.
Before the Biden appeasement of Iran, the Trump administration had isolated and nearly bankrupted Tehran and its proxies. Its Revolutionary Guard terrorist planners proved to be easy targets once they operated outside Iran.
Iran’s only hope is to get a bomb and, with it, nuclear deterrence to prevent retaliation when it increases its terrorist surrogate attacks on Israel, the West, and international commerce.
Yet now Iran may have jumped the shark by attacking the Israeli homeland for the first time. It is learning that it has almost no sympathetic allies.
Does even the Lebanese Hezbollah really want to take revenge against Israel on behalf of Persian Iran, only to see its Shiite neighborhoods in Lebanon reduced to rubble?
Do all the pro-Hamas protestors on American campuses and in the streets really want to show Americans they celebrate Iranian attacks and a potential Iranian war against the United States?
Does Iran really believe 99 percent of any future Israel barrage against Iranian targets would fail to hit targets in the fashion that its own recent launches failed?
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Does Iran really believe that its sheer incompetence in attacking Israel warrants them a pardon — as if they should be excused for trying, but not succeeding, to kill thousands of Jews?
In sum, by unleashing a terrorist war in the Middle East and targeting the Israeli homeland, Iran may wake up soon and learn Israel, America, or both might retaliate for a half-century of its terrorist aggression — and mostly to the indifference or even the delight of most of the world.