Attentat d’Orlando: Cherchez l’erreur ! (While America still can’t name its enemies, France proposes Palestinian terrorist for next Nobel peace prize)

Orlando

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Il faut toujours dire ce que l’on voit. Surtout il faut toujours, ce qui est plus difficile, voir ce que l’on voit.
Charles Péguy (1934)
Ô musulman, ô serviteur d’Allah, il y a un Juif derrière moi, viens le tuer. Mahomet
L’envoyé d’Allah – Bénédiction d’Allah et Salut sur Lui – a dit: Qui que vous trouviez qui agit à la manière des gens de Loth, tuez l’actif et le passif. Hadith du Prophète
D’abord ils sont venus (…) pour les Juifs, mais je n’ai rien dit parce que je n’étais pas juif … Martin Niemöller
J’ai une prémonition qui ne me quittera pas: ce qui adviendra d’Israël sera notre sort à tous. Si Israël devait périr, l’holocauste fondrait sur nous.  Eric Hoffer
Si Israël est un occupant dans son pays, le christianisme, qui tire sa légitimité de l’histoire d’Israël, l’est aussi comme le serait tout autre État infidèle.  Bat Ye’or
What is significant in all these comparisons is, again, the contrast between the randomness of the pattern of Israeli fatalities and the more non-random distribution of Palestinian deaths. The random distribution is typical of terrorist attacks, which, though sometimes carried out in places frequented by young people, e.g. the Dolphinarium disco attack, may equally target restaurants or buses which are used by a wide spectrum of the population. Some of the most frequent targets of Palestinian terror attacks, such as open-air markets and public buses, are used disproportionately by the most vulnerable segments of society: women, the elderly, and the poor. The fact that Palestinian deaths caused by Israeli actions do not, as a rule, follow the same pattern would seem to undermine claims that Israel deliberately targets Palestinian civilians. Don Radlauer
Tuez-les, crachez-leur au visage, et écrasez-les avec vos voitures. Djhadiste français (Etat islamique)
Si vous pouvez tuer un incroyant américain ou européen – en particulier les méchants et sales Français – ou un Australien ou un Canadien, ou tout […] citoyen des pays qui sont entrés dans une coalition contre l’État islamique, alors comptez sur Allah et tuez-le de n’importe quelle manière. (…) Tuez le mécréant qu’il soit civil ou militaire. (…) Frappez sa tête avec une pierre, égorgez-le avec un couteau, écrasez-le avec votre voiture, jetez-le d’un lieu en hauteur, étranglez-le ou empoisonnez-le. Abou Mohammed al-Adnani (porte-parole de l’EI)
Ramadan, mois de la conquête et du djihad. Préparez-vous, soyez prêts… pour en faire un mois de calamité partout pour les non-croyants … Surtout pour les combattants d’Europe et d’Amérique … Abou Mohammed al Adnani (22 mai 2016)
Il est tout à fait légitime pour le peuple américain d’être profondément préoccupé quand vous avez un tas de fanatiques vicieux et violents qui décapitent les gens ou qui tirent au hasard dans un tas de gens dans une épicerie à Paris. Barack Hussein Obama
Des douzaines d’innocents ont été massacrés, nous soutenons le peuple d’Orlando. L’enquête débute seulement mais il s’agit bien d’un acte de terreur et de haine. Je viens d’avoir une réunion avec le FBI, toutes les ressources du gouvernement fédéral seront mises à disposition. On ne connaît pas les motivations de cet homme, mais il s’agissait d’un homme rempli de haine, nous allons essayer de savoir pourquoi et comment cela s’est passé. Barack Hussein Obama
In 2013, we learned that Mateen had been questioned by the FBI but that the inquiries were subsequently closed. We were not made aware of any alleged connections between Mateen and terrorist activities, and were unaware of any further FBI investigations. G4S spokesman
Officials said Mateen had a gun license by virtue of his work as a security officer and that he legally purchased the weapons used in the attack. Mateen had been employed since 2007 as a security guard with G4S, a large multinational security company that provides services to more than two-dozen juvenile-detention facilities in Florida. Heavy.com
Gilroy, a former Fort Pierce police officer, said Mateen frequently made homophobic and racial comments. Gilroy said he complained to his employer several times but it did nothing because he was Muslim. Florida today
Le Nobel de la Paix à Marwan Barghouti, une exigence qui gagne la planète. Desmond Tutu, archevêque sud-africain, prix Nobel de la Paix 1984, s’est adressé au comité du Nobel pour proposer la nomination de Marwan Barghouti. Les parlementaires belges se sont exprimés dans ce sens et les britanniques interpellent Israël pour la libération du dirigeant palestinien. L’Humanité (13.06. 2016
Tout comme l’ancien président sud-africain, Marwan Barghouti est tout d’abord un ardent défenseur de la résistance pacifique. (…) La visite d’Ariel Sharon sur l’esplanade des Mosquées à Jérusalem met le feu aux poudres et provoque la seconde Intifada, bien plus violente que la première. Marwan Barghouti en est l’un des leaders. Cette fois, il dirige le Tanzim, branche populaire du Fatah, dont certains éléments luttent militairement contre Tsahal. (…) Ce basculement vers la lutte armée a également été observé chez Nelson Mandela en 1960, face à son incapacité à répondre à la répression exercée par le régime de l’apartheid. À la tête de l’Umkhonto we Sizwe (« Le fer de lance de la nation »), branche armée de l’ANC, il se lance dans des activités de sabotages de sites militaro-industriels, première étape avant, dit-il, de mener des actions de « guérilla ». Très vite, Madiba se voit accuser de « terrorisme » par les autorités de Pretoria. Lors de son arrestation en 1963, le futur président expliquera que le recours au terrorisme n’était qu’une réponse à la violence du régime. Après avoir échappé à une tentative d’assassinat en 2001, Marwan Barghouti est finalement arrêté par Tsahal en 2002, à Ramallah. Inculpé pour avoir commandité cinq meurtres, dont l’attentat du Sea Food Market à Tel-Aviv dans lequel périrent trois civils, le député palestinien écope le 6 juin 2004 de cinq condamnations à la réclusion à perpétuité. Une peine à laquelle la justice israélienne ajoute 40 ans d’emprisonnement pour une tentative de meurtre déjouée par l’armée israélienne. Lors de son procès, le leader palestinien refuse de se défendre, le tribunal israélien étant à ses yeux illégitime. Il en profite au contraire pour se livrer à plaidoyer contre l’occupation, exactement comme Nelson Mandela lors du procès de Rivonia, en 1963. Le Point
Condamné cinq fois à la prison à vie pour avoir commandité cinq meurtres, dont l’attentat du SeaFood Market à Tel-Aviv dans lequel trois civils ont perdu la vie, il a écopé en plus de 40 ans de réclusion pour une tentative de meurtre déjouée par l’armée israélienne. Il a cependant été acquitté de 21 autres chefs d’inculpation pour meurtres. Depuis, sa femme, Fadwa, se bat pour faire libérer son époux et les autres prisonniers palestiniens. La semaine dernière, elle était à Paris afin de présenter la grande campagne internationale, lancée depuis la cellule de Nelson Mandela, à Robben Island en 2013, soutenue notamment par l’évêque sud-africain Desmond Tutu, l’ancien président américain Jimmy Carter, ou encore Michel Rocard. Stéphane Hessel s’était lui aussi engagé dans cette campagne. (…) Depuis le début de son engagement dans la lutte pour la Palestine, Marwan Barghouti est surnommé le «Mandela palestinien», en raison de la similarité de leurs parcours. Tous deux ont formé le mouvement de la jeunesse au sein de leur faction politique, tous deux on défendu le droit de résister, même par les armes (Mandela a dirigé l’aile armée de l’ANC lors de son arrestation et Barghouti est considéré comme l’un des principaux dirigeants des deux Intifada), tous deux ont refusé de reconnaître la légitimé des tribunaux devant lesquels ils étaient jugés, et tous deux sont devenus des symboles de la lutte de leur peuple. Depuis sa cellule d’ Hadarim, à l’annonce de la mort du leader sud-africain, Barghouti lui a d’ailleurs écrit une lettre: «Vous disiez: « Nous savons trop bien que notre liberté n’est pas complète car il lui manque la liberté des Palestiniens. » Et depuis l’intérieur de ma cellule, je vous dis que notre liberté semble possible parce que vous avez atteint la vôtre. L’apartheid n’a pas survécu en Afrique du sud et l’apartheid ne survivra pas en Palestine». Paris Match
Israel Prison Services released a film Wednesday, Aug. 18, filmed by a hidden camera that shows a man, apparently Barghouti, eating in his cell with the door and window covered by a cloth. Barghouti, the highest-ranking Palestinian in Israeli custody, is serving five consecutive life terms after being convicted of involvement in fatal attacks. The West Bank leader of Yasser Arafat’s Fatah movement was one of the organizers of the hunger strike. The black-and-white film carries a date of Aug. 17 in the lower right corner. It shows a bare-chested man who looks exactly like Barghouti washing his hands and then eating. Prison Services spokesman Ofer Lefler said Barghouti asked wardens for the food and ate without knowing that a camera was filming from a small hole in the wall. Israel wanted to show fasting prisoners how their leader was behaving, Lefler said. « I want to show the world and the Palestinians that we are dealing with terrorists, » Lefler said. « Barghouti is sitting on a pot of meat and he sends his friends to die. » Jerusalem Post
Some Palestinians, however, remain skeptical regarding Barghouti’s chances  of winning in a presidential election. They point out that Barghouti was at  the head of the Fatah list that lost to Hamas in the January 2005  legislative election. Unlike many in the Western media, Palestinian journalists and writers have  rarely – if ever – referred to Barghouti as a « charismatic » leader or as the  « Palestinian Nelson Mandela. » Cynics and conspiracy theorists in the  Palestinian territories go further by arguing that Barghouti is actually  part of a US-Israeli scheme aimed at turning him into the next leader of the  Palestinians. To back up their argument, they ask simple questions such as:  Since when does Israel allow a security prisoner to give media interviews or  hold meetings with Israeli, Palestinian, European and American officials in  his prison cell?  Undoubtedly, Barghouti is respected by many Palestinians. Yet, this is not  because he’s the Palestinian Nelson Mandela or Salah Eddin – the Muslim  warrior who drove the Crusaders out of Jerusalem – but because he’s sitting  in Israeli jail.  Barghouti is respected by many in Fatah, but his popularity among the  faction’s cadres is surely not as enormous as it’s being portrayed by many  Western journalists. Dahlan and Rajoub are believed to enjoy much more  support among Fatah members and supporters in the West Bank and Gaza Strip.  Some Fatah operatives have even complained that the public opinion polls  that have been predicting a sweeping victory for Barghouti were part of an  EU-funded campaign designed to bolster his image among Palestinians as their  only hope for the future. Khaled Abu Toameh
Sur un total d’1,3 milliard environ [de musulmans], 930 millions à peu près vivent en Asie, dont 240 millions au Moyen-Orient (Croissant fertile, Iran, Péninsule arabe et Turquie) et 690 millions environ en Asie méridionale centrale, 320 millions résident en Afrique, dont 130 environ en Afrique du Nord et 190 en Afrique sub-saharienne. L’Europe, enfin, compte environ 35 millions de fidèles d’Allah, l’Amérique du nord guère plus de 5 millions et l’Amérique latine un million et demi. Le pays musulman le plus peuplé est l’Indonésie avec environ 200 millions de citoyens, équivalents à 90 % de la population, qui professent une foi en Allah. Les 10 % restants sont composés de chrétiens de diverses confessions et d’hindous. Dans le sous continent indien, par contre, l’islam est la religion de la quasi totalité de la population au Pakistan et au Bangladesh, alors qu’en Inde c’est une minorité telle (130 millions) que, bien que n’étant que 13 % de la population, elle fait de l’Union indienne le troisième pays musulman du monde. (…) Le seul pays musulman qui ne garantit même pas la liberté religieuse de parole est l’Arabie Saoudite, où les non musulmans ne peuvent pas ouvrir de lieux de culte et professer librement leur religion. Le Royaume wahhabite adopte une attitude plutôt discriminatoire même envers les chiites qui, étant musulmans, peuvent avoir leurs mosquées mais sont sans arrêt sous contrôle et où on leur interdit de pratiquer leurs propres rites (par exemple dans le cas de la fête de la ashura, une des fêtes chiites les plus importantes). (…) Le Pakistan est en tête du classement : le sectarisme entre sunnites et chiites, minorité dans le « pays des purs », a causé, de janvier 89 jusqu’aujourd’hui, plus de 2000 morts et environ 4 mille blessés lors de presque 1900 incidents : une moyenne de 100 morts par an qui, en 2004, a dépassé la barre des 200. Dans les Moluques, la guerre entre chrétiens et musulmans (1999-2002) a causé entre 5 et 9 000 morts et plus de 500 000 réfugiés. Des manifestations sectaires sont signalées actuellement à Poso, dans les Sulawesi. Dans les états du nord de la Fédération nigériane, l’introduction de la charia a causé de violents affrontements entre musulmans et chrétiens. (…) Dans les autres pays musulmans [que l’Arabie saoudite] la liberté religieuse est officiellement garantie. Mais la pratique ne respecte pas toujours les règles. Différentes formes de discriminations sont donc possibles, par exemple en rendant l’accès à l’instruction supérieure compliqué pour les non musulmans, ou en augmentant les contrôles de manière à empêcher les conversions de l’islam à d’autres religions. La même chose vaut cependant à l’égard des musulmans dans les pays où ceux-ci représentent une minorité. Par exemple en Inde, où justement les lois anti-conversion (cette fois de l’hindouisme à l’islam ou au christianisme) ont réduit de façon drastique les possibilités d’un libre exercice de choix religieux. [pour les caricatures] Les « méchants » sont connus, un peu moins ceux qui ont essayé de jeter de l’eau sur le feu : Yusuf al Qaradawi, le très écouté représentant de l’islamisme modéré qui dans sa rubrique Charia et vie sur Al Jazeera a condamné les assauts contre les ambassades comme « inacceptables », ce qu’a fait aussi l’ayatollah libanais Fadlallah et Mohammed Mahdi Akef, guide suprême des Frères musulmans égyptiens. Mahmoud A-Zahar, leader du Hamas, a rendu visite à la paroisse catholique de Gaza pour offrir sa protection. Condamnations sévères aussi de la part de nombreux chefs d’états : en premier lieu, le Turc Erdogan mais aussi l’Indonésien Yudhoyono et le Malaisien Abdullah Badawi. ((…) Cela fait deux ans que participer au Hadj a quelques conséquences au Nigeria. L’année dernière l’Arabie Saoudite protesta formellement contre le gouvernement nigérian parce que, selon Riyad, 27 000 pèlerins nigérians environ étaient restés illégalement à l’intérieur des frontières saoudiennes après y être entrés pour le pèlerinage annuel, qui devenait ainsi une nouvelle route de l’immigration clandestine. Cette année, afin peut-être d’éviter les problèmes survenus en 2005, les pèlerins nigérians qui avaient obtenus un permis pour partir en Arabie Saoudite ont été laissés à terre en attente, dans leurs aéroports, si longtemps qu’ils sont arrivés trop tard pour le pèlerinage et qu’ils ont donc été renvoyés dès qu’ils sont arrivés dans l’espace aérien saoudien. Irene Panozzo et Emanuele Giordana
Il y a à peine plus de 3 millions de musulmans aux Etats-Unis, soit 1 pour cent de la population. C’est donc un peu comme si l’on assistait à l’inversion de la situation qui prévalait dans les années 1920, quand la France comptait à peine 5.000 Noirs et la «négrophilie» tenait le haut du pavé à Paris. À l’époque, l’élite française ne trouvait pas de mots assez durs pour fustiger le «racisme américain». Géraldine Smith

Cherchez l’erreur !

Auteurs d’une fusillade ayant fait quatre morts et 16 blessés qualifiés avec les guillemets de rigueur de « terroristes », Afghan-Américain aux près de 100 victimes qui après deux voyages en Arabie saoudite et l’allégeance à l’Etat islamique et sans compter les enquêtes du FBI et les plaintes de ses collègues se voit réduit au statut de « loup solitaire » et victime de la NRA, cerveau de pas moins de cinq attentats sanglants « donné » selon toute vraisemblance aux Israéliens par ses propres compagnons d’arme du Fatah et faux gréviste de la faim surnommé « Mandela palestinien » et baptisé citoyen d’honneur de nombre de villes françaises voire proposé comme prochain prix Nobel de la paix

A l’heure où avec son moins d’un pourcent de musulmans et derrière ses deux océans et sans compter son premier président de culture coranique …

Une Amérique en plein déni nous refait avec Orlando et malgré Garland ou San Bernardino le coup de l’incompréhensible tuerie de masse ou du jusqu’ici insoupçonné loup solitaire …

Alors qu’à l’instar de l’Etat islamique et de Tel Aviv à Ankara ou Bagdad, nos djihadistes qui multiplient non seulement les revendications mais les appels à la guerre sainte pour tous se tuent littéralement à démontrer leur détermination …

Comment ne pas voir derrière l’incroyable sens de l’à propos et  le coup de génie de la une de l’Humanité de ce matin …

Proposant au monde l’attribution du prix Nobel de la paix …

A un prétendu « Mandela palestinien » qui ne compte pas moins de cinq attentats sanglants à son actif …

L’étrange légèreté d’un pays qui avec ses pas loin de 10% de musulmans …

Et malgré ses Charlie hebdo et Bataclan ou les prochains comme dans les Yvelines ce soir même n’arrive toujours pas à comprendre la réalité quotidienne …

D’un confetti de 8 millions de juifs noyés sans compter leurs 20 % intérieurs dans un océan de 240 millions de djihadistes potentiels ?

Serveuse musulmane giflée à Nice : comment les islamistes imposent un nouvel ordre moral
Vincent Tremolet de Villers
Le Figaro
10/06/2016

FIGAROVOX/GRAND ENTRETIEN – Une serveuse a été giflée à Nice parce qu’elle servait de l’alcool durant le ramadan. Pour Géraldine Smith, la pression montante d’une minorité peut transformer la vie quotidienne.

Géraldine Smith est l’auteur de Rue Jean-Pierre Timbaud, une vie de famille entre bobos et barbus (Stock, 2016).

Lire «Entre bobos et barbus, ma rue Jean-Pierre Timbaud».
FIGAROVOX. – Une serveuse a été giflée à Nice parce qu’elle servait de l’alcool durant le ramadan. Dans votre ouvrage sur laRue Jean-Pierre Timbaud (Stock) vous racontiez des petits événements qui témoignaient de l’installation d’une loi religieuse dans votre quartier. Comment s’exprimaient-ils?

Géraldine SMITH. – J’ai chroniqué, dans le microcosme qu’est la rue Jean-Pierre Timbaud à Paris, la pression montante exercée par une minorité de musulmans radicaux dans la vie quotidienne. Un ordre moral inspiré par l’Islam a été imposé chaque jour un peu plus. Dans l’immédiat, ce n’était jamais rien de bien dramatique mais, dans le cumul, l’atmosphère a totalement changé. Par exemple pour les femmes, du fait des regards lourds portés sur toute tenue jugée «indécente», à commencer par des bras nus. Pour les jeunes, c’était des sollicitations à répétition pour aller à la mosquée, pour rejoindre des groupes militants, pour faire du prosélytisme. Puis, un jour, le boulanger s’est mis à servir les hommes en premier… A l’école, les classes vertes ont été annulées parce que trop de parents musulmans refusaient de laisser leurs petites filles partir avec les garçons. Les principales victimes de ces changements étaient les plus vulnérables du quartier, ceux qui n’avaient pas les moyens de partir avec leurs enfants en vacances ou, encore, les commerçants musulmans trop «mous» aux yeux des intégristes. Dans mon livre, je raconte l’histoire d’un pizzaiolo tunisien qui a grandi dans la rue mais qui a fini par déménager pour ne plus être harcelé par des islamistes qui exigeaient qu’il ferme boutique aux heures de prière, que sa femme se voile et qu’il ne vende que du «Coca arabe». Avec chaque départ, un endroit modeste mais convivial où des riverains de toutes origines s’étaient fréquentés sans barrières insurmontables, ressemblait un peu plus à un fief, au bastion d’un seul groupe qui faisait régner sa loi fondamentale non écrite mais bien réelle.

Le ramadan, était-ce un moment particulier?

J’y ai vu le visage d’un islam modéré, qui s’affirmait sans avoir besoin de nier l’Autre. Je n’ai découvert que plus tard, en enquêtant pour mon livre, que c’était aussi le moment de l’année pendant lequel les plus zélés redoublaient d’efforts pour imposer leurs règles à leurs coreligionnaires.
Je ne sais pas ce qu’il en est ces jours-ci mais, quand je vivais rue Jean-Pierre Timbaud, la période du ramadan était un moment que je trouvais, dans l’ensemble, plutôt sympathique. Autour du métro Couronnes, devant les vitrines d’habitude austères des librairies et commerces islamiques, des étals sur le trottoir débordaient de crêpes feuilletées, de pâtisseries, de fruits… En fin de journée, il y avait foule pour acheter de quoi rompre le jeûne et festoyer une bonne partie de la nuit. On sentait une certaine fébrilité, la tension née de l’épreuve physique mais aussi la fierté d’avoir «tenu» et, de ce fait, d’avoir renouvelé l’appartenance à une communauté. J’y ai vu le visage d’un islam modéré, qui s’affirmait sans avoir besoin de nier l’Autre. Je n’ai découvert que plus tard, en enquêtant pour mon livre, que c’était aussi le moment de l’année pendant lequel les plus zélés redoublaient d’efforts pour imposer leurs règles à leurs coreligionnaires, certains se postant au rayon alcool des supermarchés pour «dissuader», c’est-à-dire menacer, la clientèle musulmane.

Des incidents comme l’agression de la serveuse à Nice provoquent toujours une grande gêne, comme si nous ne voulions pas y croire. Quels sont les ressorts de cet aveuglement volontaire?

On est gêné quand la réalité ressemble à une caricature. Dans le premier jet de mon livre figurait une histoire tellement scabreuse que j’ai fini par l’enlever – aussi pour protéger la personne qui me l’avait racontée. Un imam intégriste, marié et père de famille, avait offert des dessous sexy, à motif léopard, à une enseignante dans la classe où se trouvait son fils. Cette anecdote me gênait tant elle exposait l’hypocrisie sous le masque figé de la vertu. En la rapportant, j’aurais eu l’impression de fournir un argument facile à ceux qui n’attendaient que ça pour mettre tous les musulmans dans le même sac, comme des «frustrés», des bigots enragés. Or, je n’aurais peut-être pas pris autant de pincettes pour «bouffer du curé». En France, personne ne se dirait que dénoncer des prêtres pédophiles risque de stigmatiser l’Église catholique. Il y a un fond de mauvaise conscience par rapport à la «mission civilisatrice» de l’Occident qui nous empêche d’appliquer la même mesure aux anciens colonisés. Donc, on évite de parler de «terroristes islamistes», comme si l’Islam n’avait rien à voir dans le jihadisme. Dans le cas de la serveuse agressée, comme pour les immigrés violeurs de Cologne, on préfère ne voir que des «actes isolés», par peur de généralisations abusives. C’est une crainte justifiée mais faut-il aller jusqu’à s’interdire de réfléchir à une culture de la frustration ou de la violence sexuelle? Que dirait-on de quelqu’un qui expliquerait le colonialisme comme un enchaînement d’actes individuels?

En quoi l’antiracisme né de SOS Racisme dans les années 1980 participe-t-il de ce déni?

Très simplement et de bonne foi: pour qu’on ne touche pas à son «pote», qui était noir ou arabe, l’antiraciste a célébré l’immigré et le musulman au point d’en faire des icônes, des souffre-douleurs historiques qu’il fallait enfin «respecter» tels qu’ils étaient. Comme le racisme existait bel et bien, cette défense de ses victimes – a priori une noble cause – n’a pas été perçue pour ce qu’elle était paradoxalement devenue, à savoir un déni des hommes et des femmes en chair et en os vivant parmi nous. Personne, en effet, n’a pour voisin «l’immigré» ou «le» musulman! Or, tout désaccord avec un immigré ou un musulman en particulier était stigmatisé comme du «racisme». Des interdits de pensée ont été érigés et la liberté d’expression a été amputée. En 1989, l’affaire Salman Rushdie a cristallisé ces contradictions. Les esprits se sont divisés autour de l’auteur britannique condamné à mort par une fatwa pour ses écrits «blasphématoires» mais, pour beaucoup, l’intolérance n’avait pas changé de camp. Rushdie «l’avait cherché en insultant l’Islam». Après Charlie Hebdo et le massacre du Bataclan, cette position est devenue plus difficile à tenir en France. Mais il y a toujours une tendance à trouver des excuses, à culpabiliser plutôt que de se défendre.

La personne agressée était une femme. Avez-vous le sentiment que le féminisme craint d’aborder de front le problème de l’islam et des femmes?

Les féministes sont divisées face à l’Islam, on le voit bien au sujet du voile intégral. Aux yeux de certaines, l’interdire revient à imposer un «modèle» culturel et nier le libre-arbitre de celles qui le portent par conviction religieuse. Pour d’autres, l’autoriser, c’est accepter qu’en France des femmes puissent se couvrir de pied en cap pour se soumettre à la volonté de leurs maris, pères ou frères. Personnellement, je suis en colère quand je vois une femme en burqa, ou des jeunes filles portant plusieurs couches de voiles sombres qui ne laissent découvert que l’ovale du visage. Et, pourtant, je me demande s’il n’est pas préférable de se passer d’interdiction, pour ne pas faire des «martyres» et, aussi, par l’impossibilité pratique d’appliquer la mesure. Au demeurant, comment criminaliser le voile intégral sans interdire la tenue des bonnes sœurs? Cependant, je pense qu’il faudrait être bien plus strict pour faire respecter nos principes républicains, les lois qui fondent le contrat de citoyenneté en France: l’égalité des sexes, la laïcité, la liberté. En clair, chacun s’habille comme il l’entend mais rien, aucun «droit à la différence culturelle» ne justifie qu’une fille ne puisse pas participer à un cours de gym, partir en classe verte, ou doive accepter un mariage arrangé sans son accord.

La serveuse est musulmane. Dans le cadre qui a été celui de votre ouvrage, diriez-vous que les musulmans sont les premières victimes des plus fanatiques?

Il y a rarement un seul critère qui détermine la vulnérabilité de quelqu’un face à l’œuvre de « désintégration » des islamistes. Cela dit, les musulmans constituent une cible de choix.
Il y a rarement un seul critère qui détermine la vulnérabilité de quelqu’un face à l’œuvre de «désintégration» des islamistes. Cela dit, les musulmans constituent une cible de choix. Dans mon livre, je raconte l’histoire d’une mère tunisienne d’un camarade de classe de mon fils. Elle avait inscrit son garçon à l’école catholique Saint-Paul pour le sauver de mauvaises fréquentations et d’une scolarité catastrophique. Elle sacrifiait 50 euros de son salaire mensuel, mais les résultats étaient là. Les notes du garçon remontaient, il se faisait des copains. Mais un imam intégriste est venu la trouver chez elle pour lui dire qu’elle ne pouvait pas laisser son fils dans un établissement catholique. Cette femme était illettrée, elle n’avait pas de réseaux de solidarité en dehors de la petite communauté tunisienne qu’elle fréquentait. Autrement dit, elle n’avait pas les moyens de se fâcher avec l’imam. Elle a retiré son fils de Saint-Paul, quitte à compromettre son avenir. Mais personne n’est à l’abri, les voies du prosélytisme étant souvent surprenantes. Je connais un ado, rue Jean-Pierre Timbaud, qui a d’abord été embauché pour comme dealer parce que «les petits blancs se font moins contrôler». Quelques années plus tard, certains des garçons avec qui il traînait sont devenus des aspirants djihadistes. Il a commencé à recevoir des vidéos, des messages visant à l’entraîner dans leur sillage. Sa mère, née à Belleville où son père vendait du tissu au mètre, s’est épuisée à vouloir protéger son fils. Elle en est venue à haïr son quartier.

Vous habitez désormais aux États-Unis. Quel regard ont les Américains sur les tensions qui peuvent exister en France au sujet de l’islam?

Bien sûr, «les» Américains n’existent pas mais, face à l’Islam en France, on peut schématiquement distinguer deux positions aux antipodes. Les uns, souvent des gens ordinaires, ne trouvent depuis le 11 novembre 2001 rien de bon dans l’Islam et ne se soucient guère du sort des musulmans en France. Pour eux, tout musulman est un terroriste potentiel… Les autres, qui appartiennent plutôt à l’élite américaine, sont d’autant plus soupçonneux à l’égard de l’universalisme normatif dans la tradition française qu’en Amérique le communautarisme est une attitude normale, jugée positive. À partir de là, les musulmans de France sont facilement perçus comme les victimes de stigmatisation collective. D’où une certaine propension à faire la morale et à vouloir donner des leçons, pas forcément à tort mais à bon compte. Car il y a à peine plus de 3 millions de musulmans aux Etats-Unis, soit 1 pour cent de la population. C’est donc un peu comme si l’on assistait à l’inversion de la situation qui prévalait dans les années 1920, quand la France comptait à peine 5.000 Noirs et la «négrophilie» tenait le haut du pavé à Paris. À l’époque, l’élite française ne trouvait pas de mots assez durs pour fustiger le «racisme américain».

Voir aussi:

LES MUSULMANS DANS LE MONDE

Brève géographie sociale de l’Islam, avec un schématisme inévitable, beaucoup de simplification et un peu d’ironie

Irene Panozzo e Emanuele Giordana

Lunedi’ 13 Febbraio 2006

Lettra

13/2/06

Combien sont-ils ?
Sur un total d’1,3 milliard environ, 930 millions à peu près vivent en Asie, dont 240 millions au Moyen-Orient (Croissant fertile, Iran, Péninsule arabe et Turquie) et 690 millions environ en Asie méridionale centrale, 320 millions résident en Afrique, dont 130 environ en Afrique du Nord et 190 en Afrique sub-saharienne. L’Europe, enfin, compte environ 35 millions de fidèles d’Allah, l’Amérique du nord guère plus de 5 millions et l’Amérique latine un million et demi.

Les pays les plus peuplés
Le pays musulman le plus peuplé est l’Indonésie avec environ 200 millions de citoyens, équivalents à 90 % de la population, qui professent une foi en Allah. Les 10 % restants sont composés de chrétiens de diverses confessions et d’indous. Dans le sous continent indien, par contre, l’islam est la religion de la quasi totalité de la population au Pakistan et au Bangladesh, alors qu’en Inde c’est une minorité telle (130 millions) que, bien que n’étant que 13 % de la population, elle fait de l’Union indienne le troisième pays musulman du monde.

Les chiites
Les chiites constituent la confession religieuse majoritaire en Iran (94%), Irak (62,5 %) et Liban (34,1 %, par rapport à 23,4 % de maronites, 21,2 % de sunnites et 11,2 % d’orthodoxes), alors qu’il représentent des minorités importantes au Koweït (30,3 % contre 45 % de sunnites), dans les Emirats Arabes (15,9 %) et en Syrie (12 %). A Oman, par contre, la majorité de la population est de foi ibadite (73,6 %), une secte hétérodoxe musulmane. Les sunnites demeurent la majorité dans tous les autres pays musulmans.

Minorités inconnues
Il en existe au Népal (3,9 %) considéré à tort comme une monarchie bouddhiste (la majorité est hindoue), au Sri Lanka (9 %), où ils ont protesté parce qu’écrasés dans la guerre entre tamul et cingalais. Et jusqu’en Corée. En Chine, ils sont nombreux et considérés comme un risque de sécession par Pékin.

Minorités persécutées
Le Mouvement de la Ahmadiyya, minorité d’environ 200 millions de musulmans dispersés en 178 pays où ils vivent assez mal. Disciples, considérés comme hérétiques, du prophète panjab Mirza Ghulam Ahmad, qu’ils prennent pour une réincarnation de Jésus et le messie annoncé. Les groupes sunnites les plus radicaux ont demandé au Pakistan un amendement constitutionnel pour qu’ils soient déclarés non musulmans. En Indonésie, ils ont récemment été la cible de violentes attaques.

Le plus rigoureux
Le seul pays musulman qui ne garantit même pas la liberté religieuse de parole est l’Arabie Saoudite, où les non musulmans ne peuvent pas ouvrir de lieux de culte et professer librement leur religion. Le Royaume wahhabite adopte une attitude plutôt discriminatoire même envers les chiites qui, étant musulmans, peuvent avoir leurs mosquées mais sont sans arrêt sous contrôle et où on leur interdit de pratiquer leurs propres rites (par exemple dans le cas de la fête de la ashura, une des fêtes chiites les plus importantes).

Guerre de religions
Le Pakistan est en tête du classement : le sectarisme entre sunnites et chiites, minorité dans le « pays des purs », a causé, de janvier 89 jusqu’aujourd’hui, plus de 2 mille morts et environ 4 mille blessés lors de presque 1900 incidents : une moyenne de 100 morts par an qui, en 2004, a dépassé la barre des 200.
Dans les Moluques, la guerre entre chrétiens et musulmans (1999-2002) a causé entre 5 et 9 mille morts et plus de 500 mille réfugiés. Des manifestations sectaires sont signalées actuellement à Poso, dans les Sulawesi. Dans les états du nord de la Fédération Nigériane, l’introduction de la charia a causé de violents affrontements entre musulmans et chrétiens.

Madrassas
Les écoles coraniques les plus connues sont celles du Pakistan, aux alentours de 13 mille . Le groupe le plus important est celui des Deobandi Wafaq al –Madaris, avec plus de 7 mille écoles, les plus radicales. Barelvi Tanzeem al Madaris, qui en accueille environ 170, représente par contre la ligne modérée et ouverte de l’islam pakistanais. La construction de centaines de madrassas et mosquées a été financée, pendant cette dernière décennie, surtout par l’Arabie Saoudite, en Asie comme en Afrique.

Les lois anti-conversion
Dans les autres pays musulmans la liberté religieuse est officiellement garantie. Mais la pratique ne respecte pas toujours les règles. Différentes formes de discriminations sont donc possibles, par exemple en rendant l’accès à l’instruction supérieure compliqué pour les non musulmans, ou en augmentant les contrôles de manière à empêcher les conversions de l’islam à d’autres religions. La même chose vaut cependant à l’égard des musulmans dans les pays où ceux-ci représentent une minorité. Par exemple en Inde, où justement les lois anti-conversion (cette fois de l’indouisme à l’islam ou au christianisme) ont réduit de façon drastique les possibilités d’un libre exercice de choix religieux.

Les plus riches (et les plus petits)
Les 2 .400 habitants des Emirats arabes (21.500 dollars par habitant) , les 1 million et 500 mille habitants du Koweït (15.700) et les 350 mille habitants du Brunei (12 mille), petit état de Bornéo, grand de 5 mille kms carrés.

Les plus pauvres
La Somalie, avec 7 millions d’habitants et seulement 110 dollars de revenu annuel par habitant et le Burkina Fasso avec 110 millions d’habitants (dont la moitié de musulmans) et 331 dollars par habitant.

Les caricatures et les plus modérés
Les « méchants » sont connus, un peu moins ceux qui ont essayé de jeter de l’eau sur le feu : Yusuf al Qaradawi, le très écouté représentant de l’islamisme modéré qui dans sa rubrique Charia et vie sur Al Jazeera a condamné les assauts contre les ambassades comme « inacceptables », ce qu’a fait aussi l’ayatollah libanais Fadlallah et Mohammed Mahdi Akef, guide suprême des Frères Musulmans égyptiens. Mahmoud A-Zahar, leader du Hamas, a rendu visite à la paroisse catholique de Gaza pour offrir sa protection. Condamnations sévères aussi de la part de nombreux chefs d’états : en premier lieu, le turc Erdogan mais aussi l’indonésien Yudhoyono et le malaisien Abdullah Badawi.

Les plus sévères
Une autre forme de restriction de la liberté religieuse est celle opérée par certains gouvernements de pays musulmans à l’égard de l’islam lui-même, par exemple en imposant à toutes, ou presque toutes, les mosquées du pays des sermons préparés par les autorités pour la prière publique du vendredi. Cela arrive en Egypte, où s’est accrue au même moment la répression contre les conversions au christianisme, dans une attitude plutôt contradictoire qui ressemble fort à un instrument de contrôle sociopolitique de la part du régime bien plus qu’à un réel choix de politique religieuse.

Les plus courus
La Mecque et Médine sont visitées chaque année par au moins deux millions de personnes pour le Hadj, le pèlerinage aux lieux saints, un des piliers de l’islam. Les autres destinations fondamentales pour les sunnites sont Jérusalem, et Kairouan en Tunisie. Pour les chiites, les villes saintes sont Kerbala et Najaf en Irak, et Mashad en Iran.

Les plus … malchanceux
Cela fait deux ans que participer au Hadj a quelques conséquences au Nigeria. L’année dernière l’Arabie Saoudite protesta formellement contre le gouvernement nigérian parce que, selon Riyad, 27 mille pèlerins nigérians environ étaient restés illégalement à l’intérieur des frontières saoudiennes après y être entrés pour le pèlerinage annuel, qui devenait ainsi une nouvelle route de l’immigration clandestine. Cette année, afin peut-être d’éviter les problèmes survenus en 2005, les pèlerins nigérians qui avaient obtenus un permis pour partir en Arabie Saoudite ont été laissés à terre en attente, dans leurs aéroports, si longtemps qu’ils sont arrivés trop tard pour le pèlerinage et qu’ils ont donc été renvoyés dès qu’ils sont arrivés dans l’espace aérien saoudien.

Traduit de l’italien par Marie-Ange Patrizio

Voir également:

Marwan Barghouti – A Nelson Mandela or a PR gimmick?

Khaled Abu Toameh

The Jerusalem Post

Nov. 26, 2009

It’s not clear at this stage whether top Fatah operative Marwan Barghouti,  who is serving five life sentences in prison for masterminding a series of  terror attacks on Israel, would be part of a prisoner exchange agreement  between Hamas and Israel.  But what is clear is that Barghouti, 50, is already planning, from his  prison cell, how to succeed Mahmoud Abbas as president of the Palestinian  Authority.  Barghouti himself made it clear in a newspaper interview published on  Wednesday that he intends to run in a new presidential election. Earlier  this week, his wife, Fadwa, also stated that her husband has his eyes set on  the PA presidency.

Barghouti has been in prison since 2002 and there’s a feeling that the PA  leadership and many Fatah officials would prefer to see him remain behind  bars.  Recent public opinion polls suggesting that Barghouti was the Palestinians’  favorite choice for the job of PA president may be inaccurate or baseless.  Nonetheless, these polls have left many PA and Fatah representatives  worried. Old guard officials like Abbas are worried because Barghouti  represents a young generation of disgruntled Palestinians eager for regime  change.  This is a generation that has long been struggling for a larger role in the  decision-making process, but to no avail.  Yasser Arafat and his old-time colleagues who returned with him to the West  Bank and Gaza Strip after the signing of the Oslo Accords prevented the  young guard representatives from rising to power.  Abbas, who succeeded Arafat in January 2005, endorsed his predecessor’s  policy, keeping the young leaders away from bases of power in Fatah, the PLO  and the PA.  Barghouti was one of the few Fatah operatives who dared to speak out against  the policy of « marginalizing » him and the young guard, grassroots figures in  the West Bank and Gaza Strip. He was also one of the few Palestinians who  openly criticized rampant financial corruption in the Palestinian Authority.  Some of Barghouti’s supporters in Fatah are convinced that senior officials  in Arafat’s office had tipped-off the Israelis about his hiding place.

Yet Barghouti is also seen as a threat by some leading young guard  representatives in Fatah like Mohammed Dahlan and Jibril Rajoub, the two  former security commanders who served under Arafat. Both Dahlan and Rajoub  also see themselves as suitable candidates to succeed Abbas.  The release of Barghouti or, alternately, a decision by him to run in a new  election is therefore likely to aggravate tensions in the ruling Fatah  faction.  Barghouti is said to have close ties with the Hamas leadership, both in the  Gaza Strip and Syria. Over the past two years, Barghouti has come out in  support of unity between Fatah and Hamas. His release would not only  undermine the status of the current Fatah and PA leaders, but it could also  expedite the process of reconciliation between his faction and Hamas.

Some Palestinians, however, remain skeptical regarding Barghouti’s chances  of winning in a presidential election. They point out that Barghouti was at  the head of the Fatah list that lost to Hamas in the January 2005  legislative election.  Unlike many in the Western media, Palestinian journalists and writers have  rarely – if ever – referred to Barghouti as a « charismatic » leader or as the  « Palestinian Nelson Mandela. » Cynics and conspiracy theorists in the  Palestinian territories go further by arguing that Barghouti is actually  part of a US-Israeli scheme aimed at turning him into the next leader of the  Palestinians. To back up their argument, they ask simple questions such as:  Since when does Israel allow a security prisoner to give media interviews or  hold meetings with Israeli, Palestinian, European and American officials in  his prison cell?  Undoubtedly, Barghouti is respected by many Palestinians.

Yet, this is not  because he’s the Palestinian Nelson Mandela or Salah Eddin – the Muslim  warrior who drove the Crusaders out of Jerusalem – but because he’s sitting  in Israeli jail.  Barghouti is respected by many in Fatah, but his popularity among the  faction’s cadres is surely not as enormous as it’s being portrayed by many  Western journalists. Dahlan and Rajoub are believed to enjoy much more  support among Fatah members and supporters in the West Bank and Gaza Strip.  Some Fatah operatives have even complained that the public opinion polls  that have been predicting a sweeping victory for Barghouti were part of an  EU-funded campaign designed to bolster his image among Palestinians as their  only hope for the future.

Voir encore:

Video shows Barghouti breaking hunger strike
Yaakov Katz

The Jerusalem post

August 20, 2004

During the Palestinian security prisoner hunger strike, which began Sunday, Aug. 15, a number of cases of strike-breaking have been reported. Among those allegedly consuming food are imprisoned Fatah leader Marwan Barghouti and other strike leaders, who have been put in separate cells.

Israel Prison Services released a film Wednesday, Aug. 18, filmed by a hidden camera that shows a man, apparently Barghouti, eating in his cell with the door and window covered by a cloth.

Barghouti, the highest-ranking Palestinian in Israeli custody, is serving five consecutive life terms after being convicted of involvement in fatal attacks.

The West Bank leader of Yasser Arafat’s Fatah movement was one of the organizers of the hunger strike.

The black-and-white film carries a date of Aug. 17 in the lower right corner. It shows a bare-chested man who looks exactly like Barghouti washing his hands and then eating.

Prison Services spokesman Ofer Lefler said Barghouti asked wardens for the food and ate without knowing that a camera was filming from a small hole in the wall. Israel wanted to show fasting prisoners how their leader was behaving, Lefler said.

« I want to show the world and the Palestinians that we are dealing with terrorists, » Lefler said. « Barghouti is sitting on a pot of meat and he sends his friends to die. »

The Palestinian security prisoner hunger strike intensified on its fourth day Aug. 18, with the number of inmates striking rising from 1,400 to more than 2,200.

The strike started Aug. 15, started with low numbers, but prison officials explained that the inmates were set to gradually join the strike with the peak set to be at the end of the week.

Arafat joined the strike on Aug. 18, in a display of solidarity with the prisoners’ struggle.

« Together we will continue fighting until the establishment of our own state with Jerusalem as its capital, » Arafat said. « [Internal Security Minister Tzachi] Hanegbi says that he doesn’t care if you starve to death. I say to him that he does not scare us. »

Voir par ailleurs:

Marwan Barghouti, le nouveau Mandela ?
PORTRAIT. Le leader palestinien, incarcéré depuis 11 ans en Israël pour terrorisme, possède un parcours étonnamment semblable à celui de Madiba.
Armin Arefi

Le Point

10/12/2013

Parmi le concert de réactions à la mort de Nelson Mandela, une voix était particulièrement inattendue. Depuis la cellule 28 du centre de détention de Hadarim, au nord de Tel-Aviv, Marwan Barghouti, prisonnier palestinien incarcéré depuis onze ans, a rendu un vibrant hommage au père de la nation arc-en-ciel. « De ma cellule, je vous dis que notre liberté semble possible parce que vous avez obtenu la vôtre. (…) L’apartheid ne l’a pas emporté en Afrique du Sud et il ne l’emportera pas en Palestine. »

L’auteur de la missive a été condamné à cinq peines de perpétuité pour son implication dans des meurtres visant des civils israéliens. Mais loin d’être un simple prisonnier palestinien de droit commun, Marwan Barghouti est en réalité la figure politique la plus connue en Palestine. L’homme, âgé de 54 ans, est même surnommé le « Mandela palestinien » en raison de sa longue détention ainsi que de sa capacité à fédérer. « La comparaison est hors de propos, Mandela n’ayant pas de sang sur les mains », souligne Yaron Gamburg, porte-parole de l’ambassade d’Israël en France. Les similitudes entre les deux parcours sont pourtant frappantes.

Ardent défenseur de la lutte pacifique

À l’âge de 15 ans, celui que l’on décrit volontiers comme un enfant « désobéissant et rebelle » rejoint le mouvement palestinien Fatah, dont il fondera la branche des jeunes, le Shabiba. Premier point commun avec Nelson Mandela, qui a oeuvré chez les jeunes de l’ANC. Or, dès l’âge de 18 ans, Marwan Barghouti est arrêté par l’État hébreu pour « appartenance à une organisation terroriste ». C’est donc dans une prison israélienne qu’il achève ses études et apprend l’hébreu, qu’il parle aujourd’hui couramment. Deuxième point commun avec Mandela qui, durant ses vingt-sept années de détention, a appris l’afrikaans (langue de l’apartheid), pour mieux comprendre ses ennemis d’alors.

Tout comme l’ancien président sud-africain, Marwan Barghouti est tout d’abord un ardent défenseur de la résistance pacifique. À sa libération de prison, il est élu président du conseil des étudiants de l’université de Birzeit. Apprécié pour ses talents d’orateur, il joue un rôle de premier plan lorsqu’éclate en 1987 la première Intifada (soulèvement en arabe, NDLR), un mouvement de protestation populaire majoritairement pacifique contre l’occupation israélienne. Tsahal s’en rend compte et l’arrête au cours de la même année. Marwan Barghouti est expulsé manu militari vers la Jordanie. Il ne reviendra au pays qu’en 1994, à la faveur des accords d’Oslo.

Basculement vers la lutte armée

Cet exil de sept ans ne le dissuade en rien de conclure une paix durable avec Israël. Convaincu de l’importance de l’Autorité palestinienne, entité intérimaire censée proclamer au bout de cinq ans la création d’un État souverain, le petit homme chauve au visage rond devient en 1996 député au sein du Conseil législatif de Palestine, et secrétaire général du Fatah pour la Cisjordanie. Or, malgré le renoncement à la lutte armée, l’État promis ne voit jamais le jour, ajoutant à la frustration des Palestiniens. L’année 2000 sonne comme un tournant.

La visite d’Ariel Sharon sur l’esplanade des Mosquées à Jérusalem met le feu aux poudres et provoque la seconde Intifada, bien plus violente que la première. Marwan Barghouti en est l’un des leaders. Cette fois, il dirige le Tanzim, branche populaire du Fatah, dont certains éléments luttent militairement contre Tsahal. « Marwan Barghouti n’est pas un chef militaire mais un leader politique », souligne Majed Bamya, diplomate palestinien en charge du dossier des prisonniers. « S’il a invoqué la légitimité de la résistance contre l’occupation, y compris par des moyens militaires, il a toujours privilégié la voie diplomatique et s’est toujours opposé à des attentats contre des civils. » Une affirmation que conteste fermement le porte-parole de l’ambassade d’Israël en France. « Le Tanzim est impliqué dans des actes terroristes contre des civils, que Marwan Barghouti organisait », assure Yaron Gamburg.

« Terrorisme »

Ce basculement vers la lutte armée a également été observé chez Nelson Mandela en 1960, face à son incapacité à répondre à la répression exercée par le régime de l’apartheid. À la tête de l’Umkhonto we Sizwe (« Le fer de lance de la nation »), branche armée de l’ANC, il se lance dans des activités de sabotages de sites militaro-industriels, première étape avant, dit-il, de mener des actions de « guérilla ». Très vite, Madiba se voit accuser de « terrorisme » par les autorités de Pretoria. Lors de son arrestation en 1963, le futur président expliquera que le recours au terrorisme n’était qu’une réponse à la violence du régime.

Après avoir échappé à une tentative d’assassinat en 2001, Marwan Barghouti est finalement arrêté par Tsahal en 2002, à Ramallah. Inculpé pour avoir commandité cinq meurtres, dont l’attentat du Sea Food Market à Tel-Aviv dans lequel périrent trois civils, le député palestinien écope le 6 juin 2004 de cinq condamnations à la réclusion à perpétuité. Une peine à laquelle la justice israélienne ajoute 40 ans d’emprisonnement pour une tentative de meurtre déjouée par l’armée israélienne. Lors de son procès, le leader palestinien refuse de se défendre, le tribunal israélien étant à ses yeux illégitime. Il en profite au contraire pour se livrer à plaidoyer contre l’occupation, exactement comme Nelson Mandela lors du procès de Rivonia, en 1963.

Symbole

« Le procès de Marwan Barghouti était hautement politique », assure Majed Bamya, qui rappelle que le rapport de la commission des droits de l’homme de l’Union interparlementaire (l’organisation mondiale des Parlements des États souverains, NDLR) a conclu à un procès non équitable. « Marwan Barghouti a été arrêté parce qu’il était le symbole de la seconde Intifada », affirme le diplomate palestinien. « Marwan Barghouti a reconnu les faits et s’est même dit fier de ses agissements », prétend au contraire Yaron Gamburg. « Ce n’est pas un homme de paix mais un grand terroriste. »

La prison ne va pourtant pas le faire taire, bien au contraire. Malgré des périodes d’isolement allant jusqu’à mille jours, le député palestinien va même asseoir son autorité. « Comme Nelson Mandela dans la prison de Robben Island, Marwan Barghouti va servir de modèle à ses codétenus », note Majed Bamya. « Il a beaucoup oeuvré pour leur éducation, et ses prises de position sont très écoutées », souligne le diplomate palestinien. Son aura dépasse largement les murs de sa prison.

« Apartheid »
Depuis sa cellule n° 28, il invite les Palestiniens à la réconciliation nationale et initie le Document des prisonniers palestiniens, proposant de former un gouvernement de coalition afin de surmonter l’impasse de la victoire du Hamas aux législatives de 2006. L’initiative appelle également à un cessez-le-feu et à la négociation avec Israël sur la base des frontières de 1967. Fait sans précédent, Barghouti parvient à faire adopter le document par les leaders en prison de tous les partis palestiniens, y compris le Hamas, alors que celui-ci prône dans sa charte la destruction de l’État hébreu. « Cela témoigne de la capacité unificatrice et modératrice de Marwan Barghouti », souligne Majed Bamya.

Son sens aigu de la politique lui vaut de recevoir de régulières visites d’émissaires israéliens comme palestiniens. Extrêmement populaire chez une jeunesse désenchantée par l’inaction de sa classe politique vieillissante, Marwan Barghouti est souvent présenté comme un possible successeur au président Mahmoud Abbas. C’est « un homme qui, de sa prison, joue et jouera, c’est certain, une fois libéré, un rôle majeur pour bouger les lignes et ouvrir de nouvelles relations avec Israël », prédit même en avril dernier la vice-présidente du Parlement européen, Isabelle Durant.

Si le plus populaire des Palestiniens est à l’heure actuelle toujours emprisonné dans sa cellule Hadarim, son portrait trône fièrement sur le mur de séparation entre Israël et la Cisjordanie, surnommé « mur de l’apartheid » par les Palestiniens. En décembre 1997, Nelson Mandela avait marqué les esprits en annonçant que sa liberté était « incomplète sans la liberté des Palestiniens ». Alors que l’âme de Madiba s’est éteinte jeudi dernier, une campagne pour la libération de Marwan Barghouti et de l’ensemble des prisonniers palestiniens est née le 27 octobre dernier dans la cellule qui a enfermé pendant tant d’années le leader de la lutte anti-apartheid.

Voir aussi:

Emprisonné en Israël depuis 12 ans  Marwan Barghouti, le « Mandela palestinien » ?
Clémentine Rebillat

Paris Match

18/04/2014

L’épouse de Marwan Barghouti, incarcéré depuis 2002 en Israël, était la semaine dernière à Paris pour présenter la campagne internationale de libération de son mari et de tous les prisonniers politiques palestiniens.

Jeudi avait lieu la journée Internationale des prisonniers politiques. Parmi eux, Marwan Barghouti, figure influente du Fatah. Arrêté à Ramallah par les forces israéliennes le 15 avril 2002, il a été le tout premier parlementaire palestinien détenu. Condamné cinq fois à la prison à vie pour avoir commandité cinq meurtres, dont l’attentat du SeaFood Market à Tel-Aviv dans lequel trois civils ont perdu la vie, il a écopé en plus de 40 ans de réclusion pour une tentative de meurtre déjouée par l’armée israélienne. Il a cependant été acquitté de 21 autres chefs d’inculpation pour meurtres. Lors de son procès, Marwan Barghouti a refusé de se défendre, ne reconnaissant pas la légitimité du tribunal israélien et affirmant être innocent des chefs d’accusation portés contre lui.

Depuis, sa femme, Fadwa, se bat pour faire libérer son époux et les autres prisonniers palestiniens. La semaine dernière, elle était à Paris afin de présenter la grande campagne internationale, lancée depuis la cellule de Nelson Mandela, à Robben Island en 2013, soutenue notamment par l’évêque sud-africain Desmond Tutu, l’ancien président américain Jimmy Carter, ou encore Michel Rocard. Stéphane Hessel s’était lui aussi engagé dans cette campagne. «Marwan est un symbole de la résistance et sa non-libération est avant tout motivée par des questions politiques», a expliqué Fadwa Barghouti, qui a rappelé que «l’enlèvement» de son mari avait été «un choc pour tout le monde».

« C’est soit la paix, soit l’Apartheid »
Initiateur du Document national de la réconciliation des prisonniers, sur la base duquel le gouvernement d’union nationale s’est formé en 2007, Marwan Barghouti est rapidement devenu une figure populaire et unificatrice en Palestine. «Israël lui a tout infligé, 100 jours d’isolement, 100 jours d’interrogatoire. Mais face à la volonté d’Israël de le faire taire, lui a la volonté de se faire entendre», affirme son épouse. «La pression que nous subissons nous rendra encore plus déterminés à obtenir la libération nationale», ajoute-t-elle, lançant cette formule choc: «C’est soit la paix, soit l’Apartheid».

«Il faut qu’Israël comprenne que l’oppression ne fait pas régner la sécurité. Au lieu de placer ses efforts ailleurs, Israël préfère gérer l’occupation», affirme Fadwa Barghouti. Celle qui a rencontré son mari alors qu’elle était encore étudiante et militait déjà en faveur des droits des prisonniers palestiniens regrette qu’Israël ne tienne pas ses engagements, «même les plus simples». «Avec les accords d’Oslo, en 1993, nous sommes tombés dans le piège de croire que la paix permettrait la libération des prisonniers. Mais aujourd’hui, Israël refuse de libérer les prisonniers palestiniens. Quel signal donne-t-elle? La libération des prisonniers doit venir avant les négociations, et non comme un aboutissement», explique cette mère de quatre enfants. Pour elle, le refus de libérer les prisonniers, dont son mari, empêche le processus de paix d’avancer. «Il devrait être libre, pour que nous puissions aller plus loin. Mais lorsqu’on exige un prix en retour, nous sommes alors dans une situation de prise d’otage», lance-t-elle.

Et c’est avec l’aide d’autres pays que Fadwa Barghouti espère gagner son combat. «Il faut que la France agisse, parce que la cause est belle et juste. La France comprend le rôle que pourra jouer Marwan une fois libre. Mais il est également important que Monsieur Kerry, secrétaire d’État des Etats-Unis, nous dise enfin qui est responsable du non-avancement des négociations», explique-t-elle. Selon elle, «ne pas libérer les prisonniers est une humiliation pour le peuple palestinien».

Depuis le début de son engagement dans la lutte pour la Palestine, Marwan Barghouti est surnommé le «Mandela palestinien», en raison de la similarité de leurs parcours. Tous deux ont formé le mouvement de la jeunesse au sein de leur faction politique, tous deux on défendu le droit de résister, même par les armes (Mandela a dirigé l’aile armée de l’ANC lors de son arrestation et Barghouti est considéré comme l’un des principaux dirigeants des deux Intifada), tous deux ont refusé de reconnaître la légitimé des tribunaux devant lesquels ils étaient jugés, et tous deux sont devenus des symboles de la lutte de leur peuple. Depuis sa cellule d’ Hadarim, à l’annonce de la mort du leader sud-africain, Barghouti lui a d’ailleurs écrit une lettre: «Vous disiez: « Nous savons trop bien que notre liberté n’est pas complète car il lui manque la liberté des Palestiniens. » Et depuis l’intérieur de ma cellule, je vous dis que notre liberté semble possible parce que vous avez atteint la vôtre. L’apartheid n’a pas survécu en Afrique du sud et l’apartheid ne survivra pas en Palestine».

Mais si Marwan et Fadwa Barghouti ne perdent pas espoir, les années de lutte commencent à se faire sentir. «Cela a été pour moi douze longues années, j’ai faibli. J’ai faibli face aux questions de mes enfants. Ils voient leur père très rarement, il n’a même pas encore pu voir sa petite-fille», confie Fadwa. Elle ne le voit que 45 minutes, une fois toutes les deux semaines. «Mais cette visite derrière une vitre ne m’appartient pas, explique-t-elle. Je dois jongler entre tant de questions. Celles de nos enfants, les questions politiques, les messages que l’on veut envoyer…» Pourtant, Fadwa Barghouti ne regrette pas d’avoir pris la décision de le suivre dans ce combat. «Lorsqu’il a demandé ma main, il m’a dit: « prend une semaine pour réfléchir, avec moi la route sera longue et pénible. Je peux finir assassiné, arrêté. Mais un fois que le pays sera libre, je me consacrerai à vous ». Mais je n’ai pas eu besoin de temps pour réfléchir», assure-t-elle, certaine que ces souffrances seront un jour un lointain souvenir. «Parce que le message que nous portons est un message de paix, et d’humanité»

Voir encore:

Magnanville : le meurtrier de deux policiers abattu, la piste terroriste pas exclue
M.L. avec J.C, M.G et St.S.

Le Parisien

13 juin 2016

Vers minuit, les forces de l’ordre ont donné l’assaut et abattu le forcené qui avait tué un policier devant son domicile quelques heures plus tôt

Le dénouement est violent et le bilan terrible. Vers minuit, les forces de l’ordre ont donné l’assaut contre la maison où s’était retranché à Magnanville (Yvelines) le forcené qui, vers 20h30, avait poignardé à mort un policier en civil avant de se réfugier dans la maison du fonctionnaire. De nombreux tirs, et une ou deux explosions, ont alors été entendus.

En pénétrant dans le pavillon, Le Raid et la BRI  ont abattu le forcené. Mais, à l’intérieur, ils ont découvert le cadavre de la compagne du policier. Ils sont parvenus cependant à sauver le fils du couple âgé de trois ans qui a été pris en charge par des médecins. Selon certains témoins, le forcené, un voisin de la famille du policier, aurait crié «Allah Akbar»

Le commandant de police en civil, numéro deux du commissariat des Mureaux, a été tué de neuf coups de couteau à l’abdomen, lundi soir, vers 20 h 30 allée des Perdrix, un quartier résidentiel de Magnanville (Yvelines). Le tueur, dont on ignore encore l’identité, s’était ensuite retranché dans la maison du fonctionnaire où il avait pris en otage sa compagne et son fils âgé de trois ans.

Les policiers du Raid et de la BRI de Versailles se sont rapidement rendus sur les lieux pour tenter de négocier la reddition du meurtrier. Le quartier a alors été totalement bouclé, plongé dans le noir et le gaz a été coupé dans le périmètre. Plusieurs maisons voisines ont été vidées de leurs occupants.

En fin de soirée, le directeur de cabinet du ministre de l’Intérieur, le préfet et le maire de la commune se sont rendus sur place, ainsi que le directeur général de la police nationale.

Peu avant minuit, toutes les tentatives de dialogue avec le forcené ayant échoué, l’ordre a été donné de lancer l’assaut. D’autant que le forcené avait, semble-t-il, annoncé sur les réseaux sociaux, le meurtre de la compagne du policier.

L’émotion est très forte dans les rangs de la police. Le ministre de l’Intérieur a fait part lundi soir de son «infinie tristesse». Le commandant assassiné était âgé de 42 ans. Il était chef adjoint de la Police judiciaire au commissariat des Mureaux. Il était auparavant en poste au commissariat de Mantes-la-Jolie. « C’était un policier très sympathique qui avait très bonne réputation », souligne un de ses collègues. Sa compagne était, elle aussi, fonctionnaire de police au commissariat  de Mantes-la-Jolie.

Bernard Cazeneuve se rendra ce mardi aux commissariats des Mureaux et de Mantes-la-Jolie pour témoigner de la solidarité du gouvernement.

Voir enfin:

Déclin et chute du mouvement nationaliste palestinien
Barry RubinBarry Rubin, directeur du Global Research in International Affairs Center (GLORIA) (Herzliya, Israël, Université interdisciplinaire), dirige les éditions française et anglaise de la Middle East Review of International Affairs. Son dernier ouvrage s’intitule The Long War for Freedom: The Arab Struggle for Democracy in the Middle East (New York, Wiley, 2005).
Texte traduit de l’américain par Déborah Touboul

Cairn

2002

1La victoire du Hamas aux élections de janvier 2006 eut l’effet d’un tremblement de terre, alors qu’il n’aurait pas dû être une surprise. En plus de révéler la montée du Hamas et des islamistes, cette victoire a confirmé l’effondrement du mouvement nationaliste palestinien. Au bout du compte, le Fatah et les nationalistes auront survécu à leur utilité. Promettant et parfois même proclamant la victoire, ils ne connurent que défaite sur défaite, chassés de Jordanie en 1970, du Liban en 1982 et en 1983, Israël se renforçant au lieu de s’effondrer et les États arabes réduisant progressivement leur aide à l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) [1][1] Pour une histoire de l’OLP jusqu’en 1994, voir B. Rubin,….
2L’OLP revint en Cisjordanie et à Gaza en 1994, mais seulement grâce à un accord avec Israël. Après le retour de 200 000 Palestiniens, la formation d’un gouvernement, et avec l’aide massive de la communauté internationale, la situation palestinienne ne s’améliora que de très peu et Yasser Arafat dirigea en fait un régime corrompu et oppressif [2][2] Voir B. Rubin, The Transformation of Palestinian Politics:…. En 2000, Arafat rejeta à deux reprises une solution incluant la création d’un État palestinien, ainsi que des milliards de dollars de compensation, menant son peuple à cinq ans de guerre désastreuse. Paradoxalement pourtant, demandes maximalistes, méthodes dictatoriales et moyens terroristes, qui sont les vraies causes de l’échec, semblent acceptés par le Fatah et le Hamas, et appuyés par la majorité des Palestiniens. Face à l’extrémisme du Hamas, les nationalistes du Fatah furent pris d’une arrogante suffisance. Persuadés de leur propre slogan, selon lequel leur mouvement est le seul représentant légitime des Palestiniens, ils ne pouvaient concevoir d’être remplacés. La seule solution aurait été de développer un programme nouveau, fondé sur l’autocritique du passé et l’analyse de la réalité présente. Les nationalistes auraient pu se concentrer sur des mesures d’amélioration du niveau de vie, convaincre les réfugiés de revenir dans un État palestinien (au lieu d’exiger un retour en Israël), créer une économie solide, des écoles ou un système de santé.
3Certes, des causes immédiates eurent aussi leur rôle dans la chute des nationalistes :

l’OLP a pratiquement cessé d’exister et les populations palestiniennes du Liban et de Jordanie, convaincues que le Fatah ne pourrait jamais les ramener en Palestine, se sont progressivement tournées vers les partis islamistes ;
la direction de l’Autorité palestinienne (AP), surtout Mahmoud Abbas, s’est montrée faible et inefficace, et plus apte à piller les masses qu’à les défendre ;
les perspectives économiques étaient si mauvaises que la Banque mondiale estima en 2006 que dix années seraient nécessaires pour seulement retrouver le niveau de 2000 [3][3] « The Palestinian Economy and the PA’s Fiscal Situation:…. Fin 2005, le seul responsable jouissant de la confiance des investisseurs occidentaux, le ministre des Finances Salam Fayyad, démissionna, à la suite de l’augmentation irresponsable des salaires de l’AP. L’aide européenne fut suspendue [4][4] Reuters, 15 novembre 2005.. Fayyad forma son propre parti, mais son score aux élections parlementaires – deux sièges – dénonce la faiblesse des vrais modérés de la politique palestinienne ;
le Fatah s’est divisé avec, d’un côté, la faction intransigeante au pouvoir, contrôlant l’OLP, l’AP et les services de sécurité, et, de l’autre une jeune faction intransigeante, dirigeant les Tanzim (organisation populaire du Fatah) ainsi que les Brigades d’Al-Aqsa. Une majorité des sympathisants d’Abbas rejoignirent cette dernière faction ;
l’AP ne sut pas gérer la chance offerte par le retrait d’Israël de la bande de Gaza. Les zones palestiniennes se retrouvèrent plongées dans la violence des factions, l’anarchie et la corruption grandissantes. Le Fatah incarnait la continuité de cette situation.
Le Fatah aurait pu maintenir son contrôle pendant encore des années, en l’absence d’élections. Mais la victoire du Hamas représente un virage politique fondamental : il aura déjà fallu dix ans après le scrutin de 1996 pour renouveler le mandat « de quatre ans » du premier parlement. Le Fatah a dirigé le mouvement palestinien pendant presque 40 ans : le Hamas peut s’attendre à garder les rênes un moment. Pour ses dirigeants, il s’agit bien de la troisième ère politique palestinienne, après celle de l’OLP-cliente de l’Égypte (1964-1967) et l’ère Arafat (1968-2006).
Le legs Arafat
4Yasser Arafat a réussi à garder l’unité du mouvement palestinien, en lui évitant de devenir la marionnette d’un État arabe, et à lui gagner un large soutien international. En dépit de ces succès, une grande part de sa carrière dut être consacrée à survivre aux débâcles dont il était lui-même la cause.
5En 1993, Arafat signa les accords d’Oslo, dans lesquels il promit de mettre un terme au terrorisme et de négocier une sortie pacifique au conflit avec Israël. Il revint alors en Palestine et prit la direction de l’AP, alors convaincue qu’elle réussirait à créer un État. Mais, en plus de onze ans de pouvoir quasi incontesté sur plus de 2 millions de Palestiniens, Arafat ne fit presque aucun effort pour fonder des institutions solides, une économie productive ou un électorat favorable à la modération. En 2000, en rejetant les propositions de Camp David et du plan Clinton, Arafat choisit de continuer la guerre, convaincu que la violence lui permettrait de parvenir à ses fins : avec, pour résultat, quatre années de carnage et plusieurs milliers de morts inutiles.
6Le Fatah n’a jamais été un groupe nationaliste ordinaire : sa priorité principale n’a jamais été d’obtenir un État où son peuple vivrait en paix, mais une victoire totale détruisant Israël et transformant les terres contestées en un État arabe. L’exigence « non négociable » du retour de tous les réfugiés palestiniens en Israël est révélatrice. Aucun véritable mouvement nationaliste ne voudrait « renoncer » à ses citoyens potentiels de la sorte, en exigeant qu’ils aillent vivre dans un autre pays. Le concept de « retour » est simplement un moyen de renverser Israël de l’intérieur [5][5] Farouk Kaddoumi, qui fut pendant longtemps ce qu’il…. Seule une stratégie intégrant les compromis nécessaires aurait pu mener à une solution à deux États et à une paix réelle. Les dirigeants palestiniens ont préféré poursuivre le conflit plutôt que de le résoudre [6][6] Voir le document du Fatah : « 44 Readers why Fateh…. Pour Arafat et ses collègues, l’État palestinien ne pouvait être qu’une solution intérimaire, n’interférant pas avec la lutte prolongée qui déboucherait un jour sur les buts fixés. Les nationalistes redoutaient en réalité qu’un État palestinien ne les éloigne de leur ambition fondamentale. Ceci garantissait aussi que le conflit ne se terminerait pas par un compromis. Sinon, une solution négociée eût pu mener à un État palestinien dès les années 1970, 1980 ou 1990, ainsi qu’en 2000 [7][7] Voir les accords de Camp David entre l’Égypte et Israël,….
7L’acceptation par Arafat des méthodes terroristes n’est pas annexe mais centrale dans sa stratégie. En ciblant délibérément des civils israéliens, il pensait causer la chute d’Israël, alors qu’il discréditait les Palestiniens [8][8] Cf. B. Rubin, « The Origins of PLO Terrorism », in…. À l’issue de sa carrière, en dépit de son influence en Europe, de son don pour les relations publiques et de son image révolutionnaire, Arafat apparaissait de plus en plus comme une partie du problème et non comme sa solution. Le 11 septembre 2001 aggrava cette perception, en exhibant concrètement le coût du terrorisme. Alors que le monde s’engageait dans la guerre contre le terrorisme, Arafat continua à l’organiser et à le pratiquer [9][9] Voir par exemple la participation d’Arafat à Karine-A,…. Désillusionnés par son incompétence, son manque de fiabilité et sa stratégie violente, les États-Unis et Israël refusèrent de traiter avec lui [10][10] George W. Bush : « J’ai vu ce qu’il a fait au président…. Arafat était plus critiqué que jamais en Europe et dans le monde arabe, et, à sa mort, il était même plus populaire en France que parmi les Palestiniens [11][11] « Poll: French see Arafat as hero », Jerusalem Post,…. En 2004, les institutions palestiniennes se trouvaient dans un état critique. Le système Arafat assurait sa domination directe, mais de façon très laxiste, sans construire de véritables institutions, sans culture de la discipline et sans vraie chaîne de commandement. Rien ne fonctionnait sans Arafat, et le consensus n’était atteint que par le statu quo ou l’adoption du plus petit dénominateur commun entre les factions rivales, milices, groupes nationalistes ou islamistes. Les ressources finançaient, pour l’essentiel, les forces de sécurité ou l’achat du soutien de telle ou telle partie de la population, sans grande préoccupation d’une politique économique ou sociale. Stratégiquement, le mouvement se retrouvait dans une position fragilisée. L’aide étrangère, la bonne volonté israélienne et le soutien international s’étaient épuisés.
8Les Palestiniens peuvent bien proclamer leurs victoires, comme ils le firent récemment en affirmant qu’Israël s’était retiré de la bande de Gaza grâce à la lutte armée : ils font face, dans les faits, aux conséquences de leurs défaites. Les dirigeants palestiniens estiment qu’ils doivent continuer la lutte armée car elle leur rapporte, surestimant le soutien de l’Occident et du monde arabe, ainsi que la faiblesse d’Israël. Cette tendance à mal évaluer les conditions réelles et l’équilibre des forces porte le sceau d’Arafat. Quand Abbas et quelques autres réalisèrent l’étendue du désastre, ils furent à peine capables de dire la vérité et encore moins d’effectuer les changements nécessaires [12][12] Pour sa déclaration la plus intéressante, voir Al-Rai,…. Idéologiquement parlant, le prestige de la lutte armée, la légitimité du terrorisme et l’exaltation de la victoire totale sont devenus centraux. Israël est présenté comme le diable, un diable pouvant capituler devant un terrorisme fort et prolongé, chacune de ses propositions pour en arriver à la paix ou au compromis étant minimisée. Cette culture politique véhiculée par les écoles contrôlées par l’AP, les mosquées et les médias, est maintenant reprise par une nouvelle génération, toute base de compromis avec Israël étant définie fondamentalement comme une trahison. Peu de Palestiniens savent aujourd’hui qu’en 2000, les États-Unis et Israël ont offert une solution négociée sous tous ses aspects, comprenant un État palestinien indépendant sur la totalité de Gaza, presque l’intégralité de la Cisjordanie et une grande partie de Jérusalem-Est, dont la souveraineté sur la mosquée d’Al-Aqsa [13][13] Pour un compte rendu des négociations se basant sur…. Désinformés, les Palestiniens pensent qu’Israël a empoisonné Arafat, qu’elle compte exterminer les Palestiniens, qu’elle est l’ennemi de l’Islam, et donc que la lutte armée est le seul choix possible de long terme.
9Tous ces facteurs ont favorisé l’ascension du Hamas, qui promettait des institutions fortes et vertueuses. Stratégiquement et idéologiquement, il offrait implicitement de poursuivre dans la ligne du Fatah, mais plus efficacement. En chantant les louanges de l’extrémisme, le Fatah a semé les graines, et le Hamas a récolté les fruits.
L’échec de Mahmoud Abbas
10Ce qu’Arafat avait mis en place pouvait difficilement être modifié par Abbas, bureaucrate expérimenté mais ne jouissant pas d’un fort soutien personnel et aux moyens politiques limités [14][14] Une analyse du Comité exécutif de l’OLP et du Comité…. Il ne réussit ni à faire progresser les négociations avec Israël, ni à résoudre les problèmes de l’AP, ni à soigner les maux du Fatah, ni à stopper l’ascension du Hamas. Dépassé par les extrémistes et la nouvelle génération, il n’était soutenu que par moins de 20 % du Fatah et ses quelques supporters se disputaient avec lui et entre eux [15][15] Le Premier ministre Ahmed Qoraï (Abou Alla) s’opposa….
11Abbas dut affronter une division croissante du Fatah entre factions et le pouvoir demeura aux mains d’un establishment qui considérait que la seule issue acceptable du conflit était l’installation d’un État palestinien en lieu et place d’Israël [16][16] Un bon exemple de cette école est Sakhr Habash, chef…. Satisfaits par le statu quo, ces dirigeants ne trouvèrent aucune raison d’abandonner la politique et les pratiques traditionnelles. Au contraire, ils s’opposèrent au changement – une situation objectivement catastrophique pour les Palestiniens, et très profitable aux responsables en place. En dépit de son rejet des réformes, l’establishment avait de bonnes raisons de garder Abbas comme dirigeant. Il était des leurs, un homme qui soutiendrait leurs intérêts face à la nouvelle génération et aux islamistes, présenterait une façade modérée, et s’assurerait ainsi du soutien et de l’aide financière de l’Occident [17][17] La politique occidentale consistant à « soutenir les…. Parallèlement, il était trop faible pour représenter une menace. Un groupe de jeunes militants du Fatah, composé en partie des Brigades d’Al-Aqsa et du groupe des Tanzim, représentait un défi pour cet establishment. Le dirigeant le plus connu de ce groupe, Marwan Barghouti, est aujourd’hui dans une prison israélienne à vie pour avoir été l’organisateur principal de la campagne terroriste de 2000-2005. Les trois groupes palestiniens les plus puissants, l’establishment du Fatah, la jeune garde du Fatah et le Hamas, ont pourtant tous essentiellement la même vision, les mêmes buts et la même stratégie. Face à une telle convergence, la foi chancelante d’Abbas en la nécessité d’une position modérée n’avait que peu de chance de concrétiser quoi que ce soit [18][18] Abbas, même s’il voulait négocier avec Israël, était…. Après avoir aidé à l’échec de l’Administration Abbas, la jeune garde du Fatah et le Hamas apparurent dès lors comme des alternatives. Mais, en présentant trop de candidats rivaux aux législatives de janvier 2006, la jeune garde du Fatah garantissait sa défaite et une victoire écrasante du Hamas.
12Abbas parut particulièrement impuissant lors des campagnes locale de 2005 et législative de 2006. L’anarchie s’installa dans la bande de Gaza suite au retrait des Israéliens. Des factions armées du Fatah kidnappèrent à plusieurs reprises des représentants de l’AP et prirent le contrôle de différents services, pour exprimer leur mécontentement, exiger des emplois ou protester contre le non-paiement des salaires. Un des chefs les plus puissants des forces de sécurité, Moussa Arafat, neveu de Yasser, fut assassiné lors d’un violent accrochage près de la résidence d’Abbas [19][19] Bloomberg, 7 septembre 2005. Il y eut beaucoup d’autres…. Le 4 janvier 2006, les Brigades d’Al-Aqsa tuèrent deux soldats égyptiens et en blessèrent 30, en tentant de prendre le contrôle de la frontière entre Gaza et l’Égypte, pour exiger la libération d’un de leurs officiers, arrêté par l’AP pour avoir enlevé une famille britannique. Le lendemain, l’AP le libérait [20][20] Pour la forte réaction égyptienne, voir Al-Quds, 17…. Huit jours plus tard, une bande armée attaquait la résidence du ministre de l’Intérieur Nasser Youssef [21][21] Associated Press, 12 janvier 2006.. Vu l’anarchie régnant dans les zones contrôlées par les Palestiniens, la violence croissante entre les factions, la récession économique, la corruption grandissante et l’absence totale de perspective d’avenir, les Palestiniens se tournèrent alors vers le Hamas : le Fatah avait réussi son propre suicide politique.
La victoire du Hamas
13Trois élections différentes, entre 2005 et 2006, indiquèrent la tendance : les primaires du Fatah, au cours desquelles les intransigeants supplantèrent les modérés, les élections locales, où le Hamas triompha du Fatah, les législatives, dont les résultats furent semblables aux votes municipaux.
14Lors des primaires, la jeune garde réussit dans sa quête de places en tête de la liste législative du Fatah. Mais Mahmoud Abbas gardait, selon les règles du Fatah, toute latitude pour nommer qui il voulait aux hauts postes de responsabilité et ses collègues ne l’auraient de toute façon pas laissé les déloger de leur pouvoir. La jeune garde resta insatisfaite. Alors que Marwan Barghouti se laissait décourager de former son propre parti, plusieurs membres de la jeune garde, ainsi que d’autres éléments indisciplinés du Fatah, se présentèrent localement de leur propre initiative, fractionnant ainsi le vote du Fatah. Aux élections locales, le Hamas réussit remarquablement bien. Le Fatah gagna peut-être davantage de conseils, mais les islamistes triomphèrent dans ceux qui comptaient le plus, avec une nette majorité à Naplouse, Al-Bireh, Djénine et Ramallah. À l’issue des quatre tours, près de la moitié des Palestiniens vivaient sous des assemblées locales contrôlées par le Hamas [22][22] « Élections Palestine », Programme des Nations unies…. Ces résultats constituaient un avertissement évident pour le Fatah, mais restèrent sans effet. Les membres du Parlement devaient être élus en janvier de deux manières. La moitié des sièges étaient pourvus au scrutin de liste national : victoire impressionnante, la liste du Hamas obtint 29 sièges contre 28 pour le Fatah. Au niveau local, le Hamas réussit encore mieux, en raison du fractionnement du vote du Fatah. La Cisjordanie a élu 41 députés, 30 du Hamas, 10 du Fatah et 1 indépendant. Encore ces chiffres minorent-ils la victoire du Hamas : sur les 10 élus du Fatah, 4 l’ont été sur des sièges chrétiens. À Gaza, le Hamas a fait élire 15 candidats contre 6 pour le Fatah, et 4 indépendants. Soit un total de 74 sièges pour le Hamas, contre 44 au Fatah.
Le sens d’un tremblement de terre
15Dans le passé, 20 à 25 % des Palestiniens s’identifiaient au Hamas. Il est donc vraisemblable que la moitié des électeurs du Hamas ont approuvé son programme, l’autre moitié étant mue par la désillusion vis-à-vis du Fatah.
16Le Hamas n’a donc sans doute pas mandat d’appliquer un programme purement islamiste, mais cela ne signifie pas que ses électeurs soient modérés sur les autres questions. En dépit des opinions personnelles d’Abbas et des positions officielles du Fatah, les électeurs sont conscients que, concernant Israël et le terrorisme, les deux partis sont pratiquement identiques. Le Hamas peut donc considérer que son mandat est d’appliquer la plus grande part de son programme. D’aucuns pensent que le Hamas au pouvoir deviendra plus modéré. Mais une telle prévision va à l’encontre de ce que l’histoire, la logique politique et le comportement du Hamas lui-même nous enseignent. Historiquement, l’idée que des groupes radicaux deviennent modérés au pouvoir ne se vérifie pas dans la plupart des cas, et certainement pas dans les cas des communistes, fascistes, nationalistes arabes et groupes islamistes. C’est en général le contraire – l’échec dans l’accession au pouvoir – qui inspire les révisions, comme pour les mouvements eurocommunistes des années 1970, ou plus récemment les islamistes en Turquie. Mais le Hamas a obtenu une large victoire à partir de son programme : il n’a aucune raison de se modérer. D’autres facteurs importants militent aussi contre l’idée de la modération. Les dirigeants du Hamas croient passionnément en leur idéologie et la croient conforme à la volonté de Dieu, ce qui rend difficile son abandon [23][23] Voir le texte de la Charte du Hamas dans W. Laqueur…. Ils ne sont guère sensibles à l’avis des masses ; même le Fatah, dont la doctrine est plus populiste, put ignorer les doléances des victimes de sa politique. Les dirigeants du Hamas seront aussi détournés de la modération par la pression de leurs pairs : quiconque est accusé de modération voit sa carrière ruinée. Le fait qu’ils se pensent sur le chemin de la victoire les encourage peu aux concessions.
17Dans leurs discours et interviews en arabe, les dirigeants du Hamas ne révèlent aucun changement réel quant aux positions historiques de leur organisation. Lorsqu’ils s’expriment en anglais, ils empruntent un langage prudent, mélangeant une image modérée à des positions intransigeantes [24][24] Au mieux, la position du Hamas équivaut à celle de…. Le « plan de paix » du Hamas consiste à contraindre Israël à se retirer derrière toutes les frontières de 1967 et à permettre aux réfugiés palestiniens qui le souhaitent de retourner y vivre. En échange, le Hamas dit seulement qu’il n’attaquera pas Israël tant qu’il n’y sera pas prêt [25][25] Par exemple, lors d’une entrevue avec la chaîne de…. La haine profonde de l’organisation vis-à-vis des Juifs et ses visées génocidaires sont présentes dans ses déclarations quotidiennes. En dehors du choix des cibles prioritaires, peu d’éléments distinguent le Hamas d’Oussama Ben Laden, du Hezbollah ou du gouvernement iranien [26][26] Les groupes comme les Frères musulmans ou le Hamas…. Dans une cassette vidéo officielle du Hamas, retransmise en décembre pendant la campagne, Raed Said Hussein Saad (Abou Mouadh), commandant des activités militaires du Hamas au nord de Gaza, explique que la lutte continuera jusqu’à ce que « pas un pouce de notre terre sacrée ne reste aux mains des Juifs » [27][27] Reuters, 12 janvier 2006.. Deux autres cassettes vidéos officielles rendues publiques en février, après l’élection, montrent des kamikazes terroristes du Hamas, l’un d’entre eux proclamant dans un message aux Juifs : « Nous vous détruirons, vous ferons exploser, nous vengerons contre vous [et] purifierons la terre de vous, cochons qui avez sali notre pays ». « Le Djihad est le seul moyen de libérer la Palestine, toute la Palestine, de l’impureté des Juifs. » [28][28] Traduit par le Palestinian Media Watch Bulletin, 14… Ces cas ne sont pas isolés ; ils expriment le point de vue de tous les dirigeants du Hamas. Certes, l’organisation se réserve le droit de lancer des attaques terroristes au moment et à l’endroit de son choix, ce qui permet de faire le parallèle avec l’opinion du Fatah selon laquelle le terrorisme est légitime si le choix du moment, conforme aux intérêts du mouvement, est fait par la direction.
18La structure du processus électoral et les fractures du Fatah ont permis au Hamas d’obtenir plus de sièges qu’il n’en aurait eus sur une base purement proportionnelle. À moins que le Fatah ne transforme miraculeusement sa direction et sa politique, sa chute pourrait renforcer encore la position du Hamas et son contrôle sur la pensée et la vie palestiniennes [29][29] Sur la manière dont une victoire peut se renforcer…. Mais le Hamas pourrait demeurer dépourvu des deux types d’influence les plus communs qui accompagnent généralement une position de pouvoir. L’un des premiers leviers donnés par le pouvoir est le contrôle des finances. Un contrôle particulièrement important en l’occurrence : 140 000 Palestiniens travaillent pour l’AP et, chaque mois, 100 millions de dollars d’aide sont nécessaires pour leurs salaires. L’aide internationale étant très élevée, aucun impôt général n’est collecté. Mais, la victoire du Hamas provoquant une interruption partielle de l’aide de l’Occident et des reversements israéliens, il risque de ne pas bénéficier de ce puissant moyen d’influence [30][30] Jusqu’à maintenant, les États-Unis fournissaient à…. L’autre atout clé d’un régime est le contrôle des moyens de répression, ici les services de sécurité de l’AP. Toute tentative du Hamas de contrôler directement ces institutions, privant ainsi d’emploi 58 000 personnes, presque toutes supporters du Fatah, pourrait causer une guerre civile.
19Si l’on ajoute qu’Abbas demeurera président de l’AP, le résultat pourrait être un pouvoir divisé plus qu’une dictature du Hamas. Au mieux, c’est l’impasse : ni progrès, ni paix, sans doute plus d’extrémisme et de haine, et moins d’attention aux problèmes économiques et sociaux.
Un conflit de long terme : vue interne et externe
20Il existe un grand décalage entre l’idée que l’Occident se fait du mouvement palestinien, et l’identité que ce dernier définit lui-même. Une grande partie de l’Occident pense que le conflit israélo-palestinien traduit simplement une résistance nationaliste contre une occupation. Ce n’est pas ce que disent les dirigeants palestiniens lorsqu’ils parlent entre eux, ou s’adressent à leur public et au monde arabe.
21Si cette perception extérieure était exacte, le conflit aurait pu être rapidement résolu, avant 1948, après la guerre de 1967, quand l’Égypte fit la paix à la fin des années 1970 ou lors de la campagne diplomatique de 1988-1990. La meilleure indication est ici l’expérience du processus de paix des années 1990. En termes pragmatiques, les dirigeants palestiniens devraient penser : « Violence, radicalisme et demandes maximalistes ne nous ont rien rapporté. Acceptons l’existence d’Israël, obtenons notre propre État, faisons des réfugiés des citoyens productifs et concentrons-nous sur les développements économiques, sociaux et culturels. » Ceci semble si évident que le monde suppose, en gros, que telle est la logique de la position palestinienne. Mais la vraie position de la direction est : « Notre lutte armée gagne. Continuons la bataille, ne faisons aucune concession, affichons une image modérée et nous gagnerons à la longue ; Israël s’écroulera, peu importe combien d’années cela prendra, combien de vies cela coûtera. » Les dirigeants du Hamas ont intégré cette logique et, convaincus de bénéficier d’une autorisation divine, ils ne se préoccupent guère du temps, de l’opinion internationale ou des souffrances infligées aux Palestiniens. Le Hamas est cependant conscient d’être confronté à deux barrières internes importantes. Même si son programme visant à la destruction d’Israël par l’utilisation du terrorisme est populaire, la majorité palestinienne est bien moins favorable à une islamisation de la société. Il est donc probable que les mesures d’islamisation ne pourront s’imposer que de façon graduelle, d’abord à travers les conseils locaux.
22Le second problème du Hamas, la compétition avec le Fatah, est plus sérieux. Comment le Hamas peut-il contrôler les mécanismes du pouvoir sans provoquer une guerre civile avec le Fatah ? Le renvoi d’un sympathisant du Fatah, surtout s’il appartient à des forces de sécurité surnuméraires, ou l’arrestation et le passage en jugement de représentants du Fatah, pourrait entraîner une crise majeure. Comment le Hamas pourra-t-il alors lutter contre la corruption ? Dans ce contexte, il misera sans doute sur ce qui unit les Palestiniens : l’identification de leurs problèmes à Israël et la nécessité de la combattre. Les opérations terroristes co-organisées par le Fatah et le Hamas sont courantes depuis 2000. Plutôt que de se combattre, Hamas et Fatah pourraient coopérer contre l’ennemi commun.
23Cette stratégie conviendrait au Hamas, qui ambitionne de représenter la cause « nationale », plutôt que de demeurer un simple parti islamiste. D’une certaine façon, les communistes chinois, cubains et vietnamiens sont, quant à eux, parvenus à réaliser une telle ambition. En attendant, le Hamas restera fidèle à sa voie radicale, afin de consolider et de guider ses soutiens. Comme l’explique Mahmoud Zahar : « Ceux qui ont bâti sur la base du Coran […] ne peuvent changer pour des promesses venant d’Amérique ou de l’argent venant d’Europe. […] Notre programme consiste à libérer la Palestine, toute la Palestine. [31][31] Jerusalem Post, 14 février 2006. » Pourtant, le Hamas essaiera sans doute de donner aux étrangers l’illusion de la modération. Son plan actuel « modéré » affirme que si Israël cède sur tout – se retire de toute la Cisjordanie et de Jérusalem-Est, laisse tous les réfugiés palestiniens venir vivre en Israël – le Hamas, en échange, ne l’attaquera pas tant qu’il ne sera pas prêt à le faire [32][32] Entretien de Moussa Abou Marzouq avec la chaîne de…. Cette offre ne signifie même pas que le Hamas s’efforcera d’empêcher les autres, le Fatah, le Djihad islamique, ou des militants du Hamas agissant « non officiellement », d’orchestrer des attaques terroristes durant ce temps. En d’autres termes, pour Mahmoud Zahar, ministre des Affaires étrangères : « Quiconque pense que le calme signifie une capitulation se trompe. Le calme signifie une préparation à une nouvelle vague de résistance et de victoire. » Le Hamas entre, pour ce dernier, au Parlement « afin d’éliminer toute trace » des accords d’Oslo. Cela signifie simplement que les concessions israéliennes n’auront pas eu d’équivalent du côté palestinien [33][33] Jerusalem Post, 14 février 2006.. La stratégie du Fatah est aussi ambiguë, mais elle est dans un triste état. La défaite électorale n’a résolu aucun problème. Les dirigeants de l’establishment sont toujours en place, le conflit entre factions dure et le Fatah n’a, avec Abbas, qu’un porte-drapeau faible et discrédité. Le Fatah réussira-t-il à conserver ses appuis, sans le contrôle du budget ni des organismes gouvernementaux ? Miné par les divisions, il risque de ne jamais arriver à se rétablir, et une grande partie de ses militants pourraient s’allier au Hamas. Au minimum, les forces « nationalistes » sont en forte crise ; au pire, elles deviendront une minorité permanente tentant de rivaliser avec le Hamas dans les limites établies par lui.
24Faiblesse et échec semblent garantis pour le mouvement palestinien, avec les divisions internes et l’incapacité à prendre des décisions clés d’un côté, de l’autre l’absence d’objectifs raisonnables et de toute stratégie viable. La victoire militaire est impossible. Le mouvement sera donc sans doute incapable de parvenir à un État, de stopper l’occupation israélienne, d’assurer le bien-être de son peuple, de mettre fin à la violence ou de consolider de bonnes relations avec l’Occident.
Notes
[1] Pour une histoire de l’OLP jusqu’en 1994, voir B. Rubin, Revolution Until Victory?: the Politics and History of the PLO, Cambridge, Harvard University Press, 1994.
[2] Voir B. Rubin, The Transformation of Palestinian Politics: from Revolution to State-building, Cambridge, Harvard University Press, 1999.
[3] « The Palestinian Economy and the PA’s Fiscal Situation: Current Status », Banque mondiale, 1er février 2006.
[4] Reuters, 15 novembre 2005.
[5] Farouk Kaddoumi, qui fut pendant longtemps ce qu’il y avait de plus proche d’un numéro deux dans l’OLP, et qui prit plus tard la tête du Fatah, expliqua : « Le droit au retour à Haïfa et à Jaffa des réfugiés est plus important que d’avoir un État », Wall Street Journal, 29 mars 2002.
[6] Voir le document du Fatah : « 44 Readers why Fateh [sic] Movement Rejects the Proposals Made by U.S. President Clinton », Our Opinion, Fatah Movement Central Publication, 1-7 janvier 2001.
[7] Voir les accords de Camp David entre l’Égypte et Israël, le plan Reagan, les négociations entre la Jordanie et l’OLP dans les années 1980, le dialogue entre les États-Unis et l’OLP de 1988 à 1990, ainsi que les discussions à l’occasion du processus de paix d’Oslo.
[8] Cf. B. Rubin, « The Origins of PLO Terrorism », in B. Rubin (dir.), Terrorism and Politics, New York, St. Martins Press, 1991.
[9] Voir par exemple la participation d’Arafat à Karine-A, opération de contrebande d’armes en décembre 2001 et janvier 2002.
[10] George W. Bush : « J’ai vu ce qu’il a fait au président Clinton », Associated Press, 24 avril 2003.
[11] « Poll: French see Arafat as hero », Jerusalem Post, 9 novembre 2004. Comparer avec le sondage n° 51, Jerusalem Media and Communication Center, juin 2004 ; et le sondage n° 13, Palestinian Center for Policy and Survey Research in the West Bank and the Gaza Strip, 23 et 26 septembre 2004.
[12] Pour sa déclaration la plus intéressante, voir Al-Rai, 27 septembre 2004. Traduit dans MEMRI, n° 793, 5 octobre 2004, téléchargé sur <www. memri. org>.
[13] Pour un compte rendu des négociations se basant sur des interviews avec plusieurs participants, voir B. Rubin et J. Colp Rubin, Yasir Arafat, A Political Biography, New York, Oxford University Press, 2003. Pour un exemple des distorsions délibérées d’Arafat sur ce sujet, voir p. 210. Voir aussi les comptes rendus dans B. Clinton, My Life, New York, Knopf, 2004, et D. Ross, The Missing Peace, New York, Farrar, Straus and Giroux, 2004.
[14] Une analyse du Comité exécutif de l’OLP et du Comité central du Fatah montre qu’aucun membre ne lui est réellement dévoué.
[15] Le Premier ministre Ahmed Qoraï (Abou Alla) s’opposa souvent à Abbas ; voir, aussi, la rivalité entre Mohamed Dahlan, chef de la sécurité de la bande de Gaza, et son concurrent en Cisjordanie, Jibril Rajoub.
[16] Un bon exemple de cette école est Sakhr Habash, chef des activités d’éducation et idéologiques du Fatah ; mais presque tous les hauts représentants du Fatah font de semblables déclarations.
[17] La politique occidentale consistant à « soutenir les modérés » ne pouvait se maintenir que tant qu’Abbas dirigeait l’AP, ses homologues du Fatah, à l’exception d’Abou Alla, de Dahlan et de Fayyad, ne manifestant pratiquement aucune modération.
[18] Abbas, même s’il voulait négocier avec Israël, était très attaché à l’idée du « droit de retour », ce qui rendait un tel accord impossible. Voir par exemple sa déclaration du 26 janvier 2001, dans Al-Ayyam.
[19] Bloomberg, 7 septembre 2005. Il y eut beaucoup d’autres attaques contre des hauts fonctionnaires : par exemple, une bombe explosa devant la maison du ministre de la Justice à Gaza. Associated Press, 1er août 2005.
[20] Pour la forte réaction égyptienne, voir Al-Quds, 17 février 2006, et Al-Hayat al-Jadida, 18 février 2006.
[21] Associated Press, 12 janvier 2006.
[22] « Élections Palestine », Programme des Nations unies pour le développement (PNUD).
[23] Voir le texte de la Charte du Hamas dans W. Laqueur et B. Rubin, The Israel-Arab Reader, New York, Penguin, 2001.
[24] Au mieux, la position du Hamas équivaut à celle de l’OLP de 1974 ; il a fallu 20 ans pour que l’OLP exprime un changement. Pour des informations sur le plan « en deux phases » de l’OLP, voir Laqueur et Rubin, op. cit. [23], p. 162-163, et Rubin et Rubin, op. cit. [13], p. 69-70.
[25] Par exemple, lors d’une entrevue avec la chaîne de télévision Dream-2, le 13 février 2006, le chef adjoint du bureau politique du Hamas, Moussa Abou Marzouq, expliqua : « Nous affirmons que toute la Palestine, depuis le fleuve [Jourdain] jusqu’à la mer [Méditerranée], appartient aux Palestiniens. […] Un État indépendant palestinien qui posséderait la souveraineté totale sur la Cisjordanie, Jérusalem et la bande de Gaza ne serait qu’une solution temporaire […] non une solution permanente. » Il compara l’opinion du Hamas à celle des États arabes entre 1948 et 1967, lorsqu’ils attendaient le bon moment pour entrer en guerre contre Israël, mais utilisèrent plutôt le terrorisme et d’autres moyens, document disponible sur <www. memritv. org>.
[26] Les groupes comme les Frères musulmans ou le Hamas ont pour objectif premier de faire la révolution là où ils se trouvent, les groupes djihadistes se concentrent sur l’attaque de l’Occident.
[27] Reuters, 12 janvier 2006.
[28] Traduit par le Palestinian Media Watch Bulletin, 14 février 2006.
[29] Sur la manière dont une victoire peut se renforcer d’elle-même, voir le sondage d’opinion réalisé peu de temps après l’élection par le Jerusalem Media and Communication Center, sondage n° 57, février 2006. Selon ce dernier, quelques jours après l’élection, 44,1 % des Palestiniens affirmaient qu’ils voteraient pour le Hamas, contre 31 pour le Fatah, soit une marge plus grande que celle du scrutin.
[30] Jusqu’à maintenant, les États-Unis fournissaient à eux seuls 8 fois plus d’aide que l’ensemble du monde arabe ; et la totalité des contributions arabes demeurent au même niveau que les subventions bilatérales de la Suède, de l’Allemagne, du Royaume-Uni ou de l’Italie, bien derrière celle de la Norvège. Il ne sera pas facile de remplacer les dotations occidentales. Voir le rapport de l’OCDE sur <www. oecd. org>.
[31] Jerusalem Post, 14 février 2006.
[32] Entretien de Moussa Abou Marzouq avec la chaîne de télévision Dream-2, 13 février 2006, traduite par MEMRI, n° 1098, 22 février 2006. Voir <memri.org>.
[33] Jerusalem Post, 14 février 2006.

6 Responses to Attentat d’Orlando: Cherchez l’erreur ! (While America still can’t name its enemies, France proposes Palestinian terrorist for next Nobel peace prize)

  1. jcdurbant dit :

    Il faut mener des attaques comme l’a demandé le cheikh Abou Mohammed Al-Adnani (…) attaquer des policiers, des journalistes, des personnalités publiques, des gardiens de prison et des rappeurs » … Nous allons faire de l’Euro un cimetière.

    Larossi Abballa

    http://france3-regions.francetvinfo.fr/paris-ile-de-france/nous-allons-faire-de-l-euro-un-cimetiere-avait-menace-abballa-qui-disait-avoir-soif-de-sang-1023635.html

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  2. oliver dit :

    Nice post !

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  3. jcdurbant dit :

    Autant il est aisé de condamner au nom de l’Évangile les violences provoquées ou cautionnées par la religion chrétienne, autant il n’est guère possible de condamner la violence musulmane au nom des textes saints de l’islam, dès lors que l’invitation à la violence y est expressément et abondamment inscrite. Concernant l’homosexualité masculine – la seule ayant été prise en compte -, les sociétés chrétiennes l’ont certes longtemps réprouvée et punie sévèrement au motif que la Bible (Genèse, 19) rapporte que Yahvé a lancé le feu du ciel sur Sodome et Gomorrhe. Mais, déjà dans la France de Louis XV, ainsi que l’a constaté l’historien Maurice Lever dans son livre Les bûchers de Sodome (1985) où il notait l’absence des bûchers à cette époque, la royauté de droit divin faisait preuve d’une grande modération. Au contraire, les textes saints de l’islam sont féroces. Il y a en particulier un hadith terrible du Prophète qui invite les croyants à tuer les homosexuels: «L’envoyé d’Allah – Bénédiction d’Allah et Salut sur Lui – a dit: Qui que vous trouviez qui agit à la manière des gens de Loth, tuez l’actif et le passif». Ce texte figure dans la Sunna (rassemblant les actes, dires et approbations de Mahomet: les hadiths) dont la réunion avec le Coran constitue la Charia. Or celle-ci est le guide de ceux qui veulent revenir au respect de la loi divine. Le lien avec le massacre d’Orlando est plus qu’évident. C’est un déni de réalité que de mettre systématiquement sur le même plan les religions monothéistes afin de ne pas avoir à prononcer de critique envers l’islam. Ce déni de réalité est pratiqué par les démocraties occidentales au nom d’un «politiquement correct» qui n’est qu’un aspect d’une religion séculière que l’on peut appeler religion des droits de l’homme. Dans la seconde moitié du XXe siècle, cette religion a très largement occupé le vide creusé en Europe occidentale à la fois par l’effondrement de la pratique religieuse chrétienne et par l’implosion du communisme soviétique. Avatar de la religion de l’humanité, le culte des droits de l’homme a remplacé depuis quelques décennies le communisme – dont il partage la nature de religion séculière – dans son rôle d’utopie censée instaurer le règne du bien sur la terre. Dans cette nouvelle religion séculière, les droits de l’homme sont en charge de la promesse du royaume de Dieu sur la terre, en charge du projet d’une humanité réconciliée grâce à l’instauration d’une société parfaite, au moyen de la mutation du monde ancien en un monde nouveau entièrement cosmopolite et fondé exclusivement sur les droits des individus. À la suite de François Furet, l’historien américain Samuel Moyn a confirmé en 2010 dans The last Utopia que l’hégémonie de l’idéologie des droits de l’homme depuis les dernières décennies du XXe siècle s’est édifiée sur les ruines des idéologies révolutionnaires. C’est de l’implosion des utopies antérieures qu’est née la «dernière utopie» que sont les droits de l’homme comme norme suprême censée faire advenir un monde meilleur. (…) Dans la mesure où ils favorisent le succès des revendications musulmanes, les droits de l’homme contribuent à la montée en puissance de l’islam en France et dans les autres pays occidentaux. Lorsque, au nom du principe de non-discrimination, des droits individuels sont reconnus (par la loi, le juge ou l’administration) à des membres d’un groupe identitaire au titre de leur appartenance à ce groupe, ces droits deviennent des droits du groupe, et donc des droits collectifs. La sacralisation des droits individuels par la religion séculière des droits de l’homme aboutit finalement à la mise en place de droits identitaires, ce dont l’islam a su tirer un grand profit. L’islam ne manque jamais d’utiliser l’arme des droits de l’homme pour contraindre les pays européens à adopter un profil bas face à la population musulmane qui y vit. Sous couvert de non-discrimination et de respect de la liberté religieuse, c’est une civilisation antagoniste de la civilisation européenne qui poursuit son entreprise de conquête et de domination. En Europe occidentale, l’islam a profité à plein des droits de l’homme. C’est sur eux que se fondent les revendications vestimentaires, alimentaires et autres des musulmans, lesquelles relèvent en réalité d’une prise de pouvoir de nature politique, d’une appropriation de territoires, d’une domination de secteurs de la société. L’islam combinant en lui le politique, le juridique et le religieux, toute concession faite à l’islam comme religion est aussi une concession faite à l’islam politique et juridique, avec pour effet de transformer peu à peu les pays européens concernés en terres musulmanes.(…) beaucoup d’immigrants s’introduisent et s’incrustent en Europe occidentale simplement pour des raisons d’intérêt personnel, pour jouir d’un niveau de vie et de conditions d’existence infiniment meilleurs que dans leur pays. Ils n’ont pas d’arrière-pensées colonisatrices ou conquérantes. Mais les Wisigoths, les Burgondes et les Francs jadis autorisés par le pouvoir impérial à trouver refuge et à s’installer sur le territoire de l’Empire romain d’Occident n’avaient pas non plus d’intentions conquérantes. Simplement, deux générations plus tard, ils avaient pris le pouvoir et s’étaient taillé des royaumes sur le territoire de l’Empire anéanti. L’histoire montre par de nombreux exemples qu’une immigration numériquement minoritaire mais vigoureuse peut s’emparer durablement du pouvoir et dominer la population autochtone. Aussi bien certaines personnalités musulmanes ne cachent-elles pas leurs intentions conquérantes en Europe. Tel le cheikh Youssouf al Quaradawi, l’un des principaux de l’UOIE (Union des organisations islamiques européennes, dont la branche française est l’UOIF), qui déclarait en 2002: «Avec vos lois démocratiques nous vous coloniserons. Avec nos lois coraniques nous vous dominerons.» (…) On ne peut pas ne pas secourir les réfugiés. Pour autant, nous n’avons pas les moyens de les accueillir sur la base des niveaux de vie et modes de vie occidentaux. Ils ne peuvent raisonnablement attendre de nous que des conditions de logement ainsi que des prestations sociales et médicales minimales. De plus, il ne faut pas leur laisser penser qu’ils vont s’installer durablement chez nous. Il faut leur faire savoir que, dès que la situation sera rétablie dans leur pays, ils seront invités à y repartir. D’ailleurs, autant l’accueil s’impose moralement pour les enfants, les mères et les vieillards, autant la place normale des hommes jeunes et adultes n’est pas ici mais dans leur pays, sur le sort duquel ils semblent avoir bien vite tiré un trait. Dans bien des cas, la qualité même réelle de réfugié dissimule plus ou moins une immigration motivée par la recherche d’une vie plus facile, c’est-à-dire une immigration économique. Or, étant donné l’énorme accroissement démographique au sud de la Méditerranée, l’Europe doit s’attendre à voir prochainement déferler une immigration économique d’une ampleur encore jamais vue, se comptant en dizaines de millions d’individus s’invitant dans nos pays dans l’espoir d’y améliorer leurs conditions de vie. Mais l’Europe occidentale sera incapable d’absorber une telle masse d’immigrés. Elle périra à moins que les immigrants économiques ne soient systématiquement reconduits dans leur pays. Cependant, pour que les États concernés acceptent de favoriser la reconduite de leurs ressortissants, il est évident qu’il sera indispensable de rétribuer leur bonne volonté par une énorme augmentation de l’aide au développement. (…) Pour mettre fin à l’appel d’air permanent qui attire par millions les immigrants d’origine extra-européenne, il faut restaurer la discrimination fondatrice de l’idée de cité: celle qui traite différemment le citoyen et le non-citoyen, le national et l’étranger. Il faudrait idéalement qu’il n’y ait plus d’intérêt matériel à s’incruster illégalement sur le sol français. Or cela va à l’encontre de la religion séculière des droits de l’homme. Dès l’aube des années 1980, Marcel Gauchet avait bien vu que, si les démocraties européennes faisaient des droits de l’homme leur politique, elles se condamneraient à l’impuissance collective. La religion des droits de l’homme handicape très dangereusement la France face au déferlement de l’immigration et à la présence sur son sol d’un islam de masse. Instaurant une morale d’État vertueusement suicidaire, la religion des droits de l’homme interdit à nos dirigeants d’envisager ces problèmes et d’y répondre d’un point de vue politique. La religion des droits de l’homme est la négation des droits collectifs des nations européennes. Elle refuse à la collectivité nationale le droit de vivre comme elle le souhaite. La souveraineté démocratique consiste dans la propriété d’un groupe humain sur lui-même, son destin, son identité, son sol, son patrimoine matériel et immatériel. Refusant cette souveraineté, la religion des droits de l’homme détruit l’idée de patrimoine d’un groupe humain, elle prétend le contraindre à le partager, le mettre en commun. Bref, c’est une nouvelle forme de communisme. (…) La religion séculière des droits de l’homme n’est pas, malgré les apparences, d’origine chrétienne, car elle découle de deux grandes hérésies: la gnose et le millénarisme. Les droits de l’homme comme religion ne sont pas un prolongement du christianisme: c’est un système de croyances post-chrétien. La religion (ou utopie) des droits de l’homme qui règne aujourd’hui ne relève pas des «fondamentaux de l’Occident» au même titre que ses racines chrétiennes. Inspirée par une compassion cosmique indifférente aux États et aux nations, sa conception des droits individuels est profondément différente de la conception classique, celle des déclarations américaines et française de la fin du XVIIIe siècles, lesquelles ont établi avant tout les libertés publiques des citoyens au sein des États-nations démocratiques. D’ailleurs, ces deux réalités très différentes sont désignées dans la langue anglaise par des appellations distinctes: pour les droits de l’homme actuels, human rights, terme apparu seulement au milieu du XXe siècle ; tandis que, pour les droits individuels reconnus aux citoyens en 1776 et 1789, on parlait de rights of man. À cela répond en France la distinction entre d’une part les «libertés publiques», centrées sur les seuls nationaux, et d’autre part les «droits fondamentaux» – terme introduit dans les années 1970 – dont les grands bénéficiaires sont les étrangers, systématiquement admis à tous les acquis et avantages des peuples européens. La fidélité aux «fondamentaux de l’Occident» passe par le rejet du délire anti-discriminatoire suicidaire de la religion séculière des droits de l’homme et le retour aux droits de l’homme conçus comme protecteurs des citoyens contre le pouvoir, c’est-à-dire aux libertés publiques – centrées sur les seuls nationaux – qui sont notre patrimoine juridique. (…) Nous sommes confrontés à deux impératifs vitaux: bloquer d’urgence les flux migratoires et arrêter le processus de la conquête musulmane. Pour cela, il nous faut résister à la religion séculière des droits de l’homme qui favorise notre submersion par une immigration extra européenne sans limite et la domination d’une civilisation musulmane conquérante qui veut imposer ses mœurs et son droit. Pour tenter de survivre comme peuple, nous n’avons pas le choix: nous sommes dans l’obligation de rétablir ou de créer des discriminations, lesquelles ne contredisent d’ailleurs nullement la démocratie, bien au contraire. Les fanatiques d’une immigration érigée en droit de l’homme prétendent mener en faveur des étrangers entrés clandestinement un combat citoyen. C’est une imposture: leur combat est un combat contre la cité et la citoyenneté, un combat anti-citoyen et anti-démocratique. La démocratie repose sur l’idée de discrimination. En son article 3, la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen du 26 août 1789 énonce que «le principe de toute souveraineté réside essentiellement dans la Nation». Il n’y a pas de démocratie possible en l’absence d’un cadre territorial et humain bien précis. Ainsi que l’écrit Rousseau au début de l’Émile, «où il n’y a pas de patrie, il ne peut plus y avoir de citoyens». Patrie, démocratie: dans les deux cas, il s’agit du peuple, d’un peuple particulier. L’existence d’une démocratie suppose une discrimination entre citoyens et non-citoyens, entre nationaux et étrangers. Quant à une discrimination à l’égard de l’islam, elle n’est pas davantage contraire à la démocratie. D’ailleurs, c’est la démocratie la plus ancienne et la plus exemplaire du monde, la démocratie helvétique, qui nous en donne l’exemple et nous montre la voie. En interdisant la construction de minarets, le peuple suisse n’a aucunement restreint la liberté religieuse, il a instauré une discrimination d’ordre symbolique destinée à faire comprendre aux musulmans vivant dans le pays que la Suisse n’était pas une terre d’islam, que la civilisation arabo-musulmane n’y était pas chez elle et ne devait pas chercher à y imposer ses mœurs et ses règles de droit prétendument divines. Dans le même esprit, il est vital d’adopter en France et dans les autres pays européens des mesures discriminatoires l’égard de l’islam. C’est une discrimination amplement justifiée par le fait que l’islam est avant tout un système politique et juridique, qui fonctionne en France et dans les autres pays européens comme une machine de guerre dirigée contre la civilisation européenne dans le but de lui substituer la civilisation arabo-musulmane. De toute manière, si nous laissons se poursuivre la conquête musulmane, nous sortirons purement et simplement des droits de l’homme, car les textes fondateurs de l’islam sont porteurs d’un système structurellement ultra-discriminatoire (à l’encontre des non-musulmans, des femmes, des esclaves) et négateur de la liberté d’expression. La Déclaration sur les droits de l’homme en islam de 1990 interdit d’exprimer toute opinion «en contradiction avec les principes de la Charia».

    Jean-Louis Harouel

    http://www.lefigaro.fr/vox/societe/2016/06/17/31003-20160617ARTFIG00364-les-droits-de-l-homme-eriges-en-religion-detruisent-les-nations.php

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  4. jcdurbant dit :

    IT’S NOT ISLAM, STUPID !

    According to Barack Obama, “ISIL is not Islamic.” According to the Daily Beast, “reports indicate” that Orlando shooter Omar Mateen “was not that pious a Muslim.” Progressives downplaying the role of Islam in terrorism is old news. Here’s something new: According to NPR’s Dina Temple-Raston, it seems as if “the motive for this attack had very little—or maybe nothing—to do with ISIS.” Why? Because intelligence officials have “yet to find any indication that [Mateen] became noticeably more religious.” One wonders what Dina Temple-Raston thinks of Mohammad Atta, who hit a few topless clubs before flying a passenger plane into the World Trade Center. Not devout enough to be a real member of al-Qaeda?

    https://www.commentarymagazine.com/politics-ideas/liberals-democrats/radical-islam-terrorists-muslims/

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  5. jcdurbant dit :

    Même les gays les plus islamophiles distinguent pourtant des différences entre les culs bénits qui se signent sur leur passage et ceux qui les saignent quand ils s’emportent, entre ceux qui leur promettent l’enfer après leur mort naturelle et ceux qui les défenestrent pour aller au paradis hétéro d’Allah. Même les lesbiennes les plus orientalistes préfèrent vivre en terres chrétiennes, où les fanatiques religieux homophobes sont groupusculaires et ne font pas les lois et où l’homophobie est un délit poursuivi, plutôt qu’en terres d’Islam où la charia les fait, où les peuples les font appliquer avec zèle et où c’est l’homosexualité qui est réprimée pénalement. Même les bi et les trans savent bien qu’il vaut mieux perdre son chemin au Vatican que dans certains quartiers de Marseille, que l’imam gay Ludovic Mohamed Zayed a fui pour aller vivre en Afrique du sud avec son amant citoyen de l’autre nation arc en ciel.

    Toutes ces petites différences finissent par en faire une de taille : la violence et le crime. Comparé au Coran, l’évangile du pasteur le plus cinglé n’est qu’un massage un peu hardcore, comparé au salafisme, le catéchisme de Ted Cruz n’est qu’une fessée. Et plus prés de nous, Faut-il rappeler l’évidence ? On n’a jamais vu la Gay pride s’aventurer au delà du périphérique. Faut-il enfoncer le clou ? Ce n’est pas est seulement par amour du drapeau que 32% des personnes se déclarant homosexuelles votent pour le front national. Je gage que tous les LGBT, même les plus à gauche, même les plus bouchés, voient bien qu’il y a dans le choc des civilisations, une homophobie avec une grande hache et une homophobie avec une petite bite.

    Alors il faut vraiment une sacré dose de mauvaise foi pour présenter les deux fondamentalismes dans un jeu de miroirs, pour les renvoyer dos à dos (ou face à face, donc) comme au jeu du déni et du fantasme, et pour ça Jérôme Leroy ne craint personne parce qu’il bat tout le monde. Et le procédé est aussi répandu qu’agaçant. Pour bidonner une balance et nous la rendre équilibrée en trompe l’œil, on minimise les nuisances de l’un et on fantasme la puissance de l’autre. On grossit un fait divers, on nous rappelle d’antiques attentats d’intégristes chrétiens comme s’ils encombraient l’actualité, et on feint d’oublier que, ce qui relève de l’accident et de l’exception réprouvée et réprimée en Occident est la règle et la coutume en Orient. Pour conclure son article et pour toute eau à son moulin, Leroy conseille un roman américain de politique-fiction, et oppose une théocratie américaine pour de faux aux théocraties islamiques qui sévissent pour de vrai, qui lapident pour de vrai, qui torturent et assassinent pour de vrai …

    http://www.causeur.fr/daech-islam-homophobie-orlando-38759.html

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  6. jcdurbant dit :

    FURTHERING ISIS PROPAGANDA (US Justice dpt finally decides to release unredacted transcript of Orlando shooter’s 911 calls)

    If Orlando becomes merely another story about why assault weapons should be illegal or discrimination against gays is terrible, then we need not give much thought to the epic struggle that is being waged by large numbers of Islamists around the globe who inspire people like Mateen to act on their impulses in the name of their faith. Nor would we have to think more about why they seek to murder adherents of different faiths or, for that matter, any gay person they can lay their hands on. Take ISIS out the mix and the Obamans can steer the debate about Orlando in such a way as to back up the administration’s adamant refusal to name the ideology of the enemy or to deploy the sort of forces that might be necessary to decisively defeat them in Iraq and Syria.

    Mateen was not alone in looking to ISIS and other terror groups for motivation. If we are to grasp the nature of the threat of home-grown terror, we cannot pretend that is indistinguishable from differences about the culture wars or that it’s merely another argument about the Second Amendment. To the contrary, if Americans are ever to summon the will to decisively defeat radical Islam they must understand what it is and why it kills …

    https://www.commentarymagazine.com/terrorism/phone-call-transcript-follies/

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