Diplomatie: Golfeur en chef président des bisous, même combat ! (Mitt Romney was right: great geopolitical powers still matter)

https://i0.wp.com/static01.mediaite.com/med/wp-content/uploads/2013/02/golf.jpghttps://i0.wp.com/h16free.com/wp-content/uploads/2012/06/president-des-bisous.jpgUn des grands problèmes de la Russie – et plus encore de la Chine – est que, contrairement aux camps de concentration hitlériens, les leurs n’ont jamais été libérés et qu’il n’y a eu aucun tribunal de Nuremberg pour juger les crimes commis. Thérèse Delpech
Tout se passe comme si, à l’heure actuelle, s’effectuait une distribution des rôles entre ceux qui pratiquent le repentir et l’autocritique – les Européens, les Occidentaux – et ceux qui s’installent dans la dénonciation sans procéder eux-mêmes à un réexamen critique analogue de leur propre passé (..). Tout indique même que notre mauvaise conscience, bien loin de susciter l’émulation, renforce les autres dans leur bonne conscience. Jacques Dewitte (L’exception européenne, 2009)
J’ai plein de bisous hein, moi, je suis le président des bisous ! François Hollande
D’une certaine façon, les Etats-Unis sont passés du rang de ‘modèle des droits de l’homme’ à celui d »espion de la vie privée’, de ‘manipulateur’ du pouvoir centralisé sur le réseau international internet et d »envahisseur’ fou des réseaux de pays tiers. (…)  Le monde se souviendra d’Edward Snowden, dont l’audace a fait tomber le masque moralisateur de Washington. Le Quotidien du peuple
Nous avons reçu la demande d’asile (…). Nous l’analysons avec beaucoup de sens des responsabilités. Il y va de la liberté d’expression et de la sécurité des citoyens dans le monde. Il y va aussi de la confidentialité des communications. Ricardo Patino (ministre des Affaires étrangères équatorien, Hanoï)
Nous n’avons pas reçu de demande officielle, mais si c’était le cas, nous l’étudierions. Snowden devrait recevoir une aide humanitaire mondiale pour l’information qu’il a révélée. (…) Que se passerait-il si le monde apprenait que le Venezuela se livrait à de l’espionnage? Le Conseil de sécurité de l’ONU se réunirait sans doute. Nicolas Maduro (président vénézuélien)
Oui, on entend cela [que la Chine n’est pas faite pour la démocratie], et pas seulement en Chine, de la part d’occidentaux aussi. Que l’on arrête avec ces stupidités dégradantes pour notre peuple, pour moi, la démocratie, c’est tout simplement la justice et le parti unique conduit forcément aux injustices. Et quoi, la justice ne serait pas faite pour la Chine ? L’air, l’eau, le ciel ne conviennent pas à la Chine ? L’ordinateur ou le téléphone portable ne sont pas faits pour la Chine? Bao Tong (Ancien bras droit de Zhao Ziyang, le patron du PC au moment de Tiananmen)
Il va sans dire que nombre de pays en développement envient le succès de la Chine. Quel pays pauvre refuserait trois décennies de croissance à 10%? Et quel despote ne voudrait pas d’une croissance à 10%, tout en ayant l’assurance de rester au pouvoir pour longtemps? (…) Par ailleurs, la Chine est parvenue à ce résultat en ignorant délibérément les conseils de l’Occident; elle a su tirer parti des avantages du marché, sans pour autant succomber à l’ensemble de ses charmes. Pendant des années, les banquiers du monde entier se sont rendus à Pékin pour prêcher la bonne parole de la libéralisation financière, conseillant aux dirigeants chinois de laisser flotter leur monnaie et d’ouvrir leur compte de capital. Comment reprocher aux Chinois d’avoir compris que cette recommandation était évidemment motivée par des intérêts personnels? Une théorie à la mode veut que le succès de la Chine ait donné naissance à un nouveau «consensus de Pékin», qui remettrait en cause l’importance de l’économie de marché et de la démocratie —les deux marques de fabrique du «consensus de Washington». Le consensus de Pékin proposerait ainsi un système économique pragmatique et une politique autoritariste prête à l’emploi. Mais observez le modèle chinois de plus près, et vous verrez qu’il n’est pas si simple de le l’imiter. La plupart des pays en développement n’ont pas la tradition et la complexité bureaucratique de la Chine; la structure du parti lui donne une capacité à mobiliser des ressources et à diriger ses fonctionnaires qu’ils ne peuvent égaler. La République démocratique du Congo pourrait-elle établir et administrer un département de l’organisation? En Chine, l’autoritarisme ne pourrait fonctionner sans les ressources du parti. Richard McGregor
Les Chinois ont maintenant assez peu d’illusions par rapport à la France. (…) ils ont été déçus successivement par Jacques Chirac – qui a reconnu l’existence de « valeurs asiatiques » qui seraient différentes des valeurs universelles – et par Nicolas Sarkozy, qui a un petit peu dit tout et le contraire. Et maintenant, j’ai l’impression que l’on n’attend plus grand-chose de François Hollande. (…) La dictature, en Chine, est une dictature assumée. En quelque sorte, ils nous disent : « Oui, nous matraquons, nous tuons, nous emprisonnons. Et alors ! » Et effectivement, quand ils nous disent : « Et alors ! » Qu’est-ce que l’on répond ? Je crois que la seule réponse qu’on puisse apporter, systématiquement, c’est que les valeurs universelles restent universelles. A partir du moment où ils ont accepté d’entrer dans l’Organisation du mondial du commerce (OMC), dans l’Onu et qu’ils font partie de cette planète, ils doivent œuvrer avec nous au bien-être du monde entier. Et pas seulement au bien-être de l’élite dirigeante de la Chine. Marie Holzman
Il y a en Chine un nombre très important de détentions illégales et arbitraires, ainsi que des disparitions forcées. Des centaines de milliers d’autres personnes sont envoyées en « rééducation » dans des camps de travail, qui devaient être abolis en 2013. Là encore, il s’agit de détentions sur décision purement administrative, sans aucune intervention du pouvoir judiciaire. Même si aucune statistique n’est disponible, on sait que la Chine est le « leader mondial » de la peine de mort, avec des milliers d’exécutions chaque année. Des minorités religieuses, comme les catholiques, et des minorités ethniques, les Ouïgours et les Tibétains sont persécutés. Car le régime veut tout contrôler, et donc toute personne, toute institution, qui tente d’échapper à ce contrôle doit être sanctionnée. Des personnes sont régulièrement expulsées de leurs logements et de leurs terres, sans compensation ni cadre juridique, au nom du développement économique. Francis Perrin
Back then in the 1960s, and at least until the late 1980s, it was clear that most regional problems were nested in a global rivalry between Washington and Moscow. Today, however, there is a determined effort to view regional events as divorced from global power politics — an odd formulation, given that almost all social and economic phenomena tend to be seen as linked to globalization-driven trends. Last fall, Mitt Romney performed a signal service in reminding us that, even decades after the Cold War, great geopolitical powers still matter. An awareness of this can inform and should guide grand strategy today. Ignorance of this simple truth is the path to costly ruin. John Arquilla

Golfeur en chef président des bisous, même combat !

A l’heure où le Golfeur en chef et continuateur masqué de l’antiterrorisme bushiste se voit ouvertement défier, tant sur l’espion en fuite Snowden que la Syrie ou l’armement nucléaire, par l’ancien kagébiste du Kremlin …

Et que, de l’Equateur au Vénézuéla, les petits autocrates progressistes se bousculent pour accueillir le dernier martyr en date de la liberté des peuples …

Comment ne pas voir, un mois après sa visite chez l’autre « petite frappe » de la planète actuelle et sous couvert du sacro-saint politiquement correct, la même lâcheté élevée au rang de vertu politique de notre Président des bisous à nous ?

Marie Holzman: « La dictature, en Chine, est une dictature assumée »

RFI

2013-04-25

Pour sa première visite d’Etat en Chine, François Hollande a axé sa visite principalement sur l’économie, écartant, de fait, les aspects plus politiques et les questions des droits de l’homme. Marie Holzman, spécialiste de la Chine contemporaine et présidente de l’association Solidarité Chine, plaide pour un abord franc de ces questions : « Il faut engager la Chine et, en même temps, dire les choses comme elles sont. »

RFI : Le président français a choisi de placer sa visite en Chine sous l’axe économique. En tant que spécialiste de la Chine, cela vous semble être une bonne stratégie, de ne pas froisser d’entrée de jeu les autorités chinoises avec des dossiers qui fâchent ?

Marie Holzman : Oui, évidemment. Nos relations économiques entre la Chine et la France sont très importantes. Entre l’Europe et la Chine encore plus. Donc il ne faut pas se leurrer, la base de cette relation franco-chinoise, c’est quand même l’économie. Nous avons énormément à leur proposer, que ce soit le nucléaire, la gestion de l’eau, les vins de luxe, les parfums, etc.

Donc, nous cherchons des marchés et des débouchés. Les Chinois, eux, cherchent des endroits où s’investir et où vendre leurs produits. C’est ce qui fait la trame de la relation. Cela ne devrait pas empêcher, évidemment, le gouvernement, le président François Hollande et toute sa suite, d’évoquer les problèmes des droits de l’homme, mais je crois qu’aujourd’hui il faut les évoquer en tant que vision du monde.

Qu’est-ce que nous souhaitons pour nos populations ? Qu’est-ce que nous souhaitons en termes de santé alimentaire ? Un air pur ? Une sécurité des citoyens ? Ou acceptons-nous les principes de la violence et de la dictature ? Je crois que c’est en ces termes-là qu’il faut voir les choses.

Sur cette question des droits de l’homme, quel dossier doit, selon vous, aborder François Hollande en priorité ?

Je crois que, fondamentalement, c’est celui de la société civile chinoise. Pour le moment, cette société civile est constamment muselée, massacrée, réprimée, et empêchée de s’exprimer dans sa diversité. C’est aussi dans ce contexte-là que le problème tibétain a pris des proportions épouvantables. Nous avons encore eu trois immolations par le feu dans cette seule semaine.

Cette société civile, et ceux qui luttent pour la démocratie, comment perçoit-elle cette visite, selon vous ?

Je crois que les Chinois ont maintenant assez peu d’illusions par rapport à la France. Je crois qu’ils ont été déçus successivement par Jacques Chirac – qui a reconnu l’existence de « valeurs asiatiques » qui seraient différentes des valeurs universelles – et par Nicolas Sarkozy, qui a un petit peu dit tout et le contraire. Et maintenant, j’ai l’impression que l’on n’attend plus grand-chose de François Hollande. Il faut donc qu’il les surprenne.

Il y a Liu Xiaobo, le Prix Nobel de la Paix, toujours emprisonné. Il y a l’artiste Ai Weiwei, privé de passeport. Comment, selon vous, François Hollande peut-il manœuvrer, sans être accusé d’ingérence ?

Dans ce cas de figure, je crois qu’il faut adopter une attitude relativement naïve. Il faut dire : nous avons beaucoup d’amateurs d’Ai Weiwei dans notre pays. Nous aimerions l’inviter pour une exposition. Voilà. Il faut poser la question comme ça, avec beaucoup de simplicité. Et je crois que ça, ça peut, peut-être, marcher.

Dans le cas de Liu Xiaobo, là, je crois, hélas, qu’il faut faire honte à la Chine. Dire que ce n’est pas en son honneur de garder en prison le seul Prix Nobel du monde emprisonné à l’heure actuelle. Il n’y a pas un seul Prix Nobel nulle part, sauf en Chine, qui soit en prison.

Parmi les autres dossiers qui pèsent également sur la bonne entente bilatérale, il y a la question des visas, et la lenteur dans les procédures pour les étudiants chinois qui souhaitent venir en France. Là-dessus quelle est votre position ?

La question des visas est assez douloureuse, parce qu’effectivement, les étudiants chinois viennent en masse en France. Un grand nombre d’entre eux sont tout à fait légitimes et doivent pouvoir venir. Un petit nombre trichent sur les diplômes, sur l’achat des passe-droits, etc. Je crois que c’est cela qui a rendu, justement, ce processus pénible. Du coup, il y a eu délocalisation de la délivrance des visas, en dehors des consulats. Tout cela donne lieu à des négociations de type plutôt commerciales, qui me paraissent inquiétantes.

Vous parliez tout à l’heure de la répression au Tibet, qui se poursuit. Nicolas Sarkozy, en son temps, avait pris position là-dessus. Finalement, cela n’avait pas été si productif que cela…

Non, parce que je crois que lorsqu’on lance un ultimatum à quelqu’un, en fait on lance un boomerang. Si vous dites : je n’irai pas en Chine avant que vous repreniez les négociations avec le Dalaï Lama – ce qu’avait fait Nicolas Sarkozy – et que vous allez quand même en Chine, alors que les négociations n’ont pas repris, c’est vous qui vous prenez le boomerang dans la tête. C’est un très mauvais langage. Il faut engager la Chine et en même temps dire les choses comme elles sont, sans mettre d’ultimatum.

Le fait que François Hollande arrive peu après un changement d’équipe à la tête du Parti communiste et de l’Etat chinois, cela peut être un atout pour les relations futures entre les deux pays ?

Peut-être. On dit que François Hollande est le premier grand président que rencontre Xi Jinping. C’est peut-être bon signe. C’est qu’effectivement, on accorde quand même à la France une position respectable. Il faut espérer qu’il n’en sorte que de bonnes choses.

Que les questions de droit de l’homme soient abordées ou non, on a un peu l’impression que les autorités chinoises ne bougent pas d’un iota. Comment faire ?

J’avoue que c’est ce qui nous désespère. Malheureusement, cela désespère aussi tous les observateurs chinois qui sont condamnés à l’exil et vivent parmi nous en France, en Allemagne, en Amérique, et qui se posent exactement cette question.

La dictature, en Chine, est une dictature assumée. En quelque sorte, ils nous disent : « Oui, nous matraquons, nous tuons, nous emprisonnons. Et alors ! » Et effectivement, quand ils nous disent : « Et alors ! » Qu’est-ce que l’on répond ?

Je crois que la seule réponse qu’on puisse apporter, systématiquement, c’est que les valeurs universelles restent universelles. A partir du moment où ils ont accepté d’entrer dans l’Organisation du mondial du commerce (OMC), dans l’Onu et qu’ils font partie de cette planète, ils doivent œuvrer avec nous au bien-être du monde entier. Et pas seulement au bien-être de l’élite dirigeante de la Chine.

Voir aussi:

Francis Perrin : « Il faut utiliser tous les canaux possibles pour faire progresser les droits humains en Chine »

Le porte-parole et ancien vice-président d’Amnesty International France déplore que la question du respect des droits humains ne figure pas au cœur de la visite qu’effectue François Hollande en Chine.

La Croix

25/4/13

Qu’attendez-vous de la visite du président Hollande en Chine pour la défense des droits de l’homme ?

Francis Perrin : Une déclaration du président de la République sur les droits humains en Chine aurait du poids et il n’y a pas de raisons que ces sujets soient traités de manière discrète. Des dirigeants américains et allemands n’ont pas évité de les évoquer et je ne crois pas que les firmes américaines et allemandes ont été pénalisées dans la compétition internationale.

Pour Amnesty International, le respect des droits humains devrait occuper une place centrale dans la politique intérieure et extérieure de chaque pays, y compris la France. Il faut utiliser tous les canaux possibles pour faire progresser les droits humains : les Nations unies, les ONG et les médias, mais aussi les relations bilatérales d’État à État.

Comment évolue la situation des droits de l’homme en Chine ?

F. P. : La situation est loin d’être brillante et se caractérise à la fois par la diversité et la gravité des violations des droits humains. À commencer par la liberté d’expression, avec une répression très forte contre les militants et les défenseurs des droits humains. Le prix Nobel de la paix, Liu Xiaobo, y a été condamné à onze ans de prison pour « incitation à la subversion du pouvoir de l’État » parce qu’il était l’auteur principal du manifeste Charte 08. Son épouse est assignée à résidence depuis octobre 2010.

Il y a en Chine un nombre très important de détentions illégales et arbitraires, ainsi que des disparitions forcées. Des centaines de milliers d’autres personnes sont envoyées en « rééducation » dans des camps de travail, qui devaient être abolis en 2013. Là encore, il s’agit de détentions sur décision purement administrative, sans aucune intervention du pouvoir judiciaire.

Même si aucune statistique n’est disponible, on sait que la Chine est le « leader mondial » de la peine de mort, avec des milliers d’exécutions chaque année. Des minorités religieuses, comme les catholiques, et des minorités ethniques, les Ouïgours et les Tibétains sont persécutés. Car le régime veut tout contrôler, et donc toute personne, toute institution, qui tente d’échapper à ce contrôle doit être sanctionnée.

Des personnes sont régulièrement expulsées de leurs logements et de leurs terres, sans compensation ni cadre juridique, au nom du développement économique.

Recueilli par Camille Hamet

Voir également:

Le Tibet vit depuis des mois au rythme des immolations

Plus de 90 Tibétains se sont immolés ou ont tenté de le faire depuis 2009 en demandant une véritable liberté religieuse sans entraves

La Croix

10/12/12

Sous grande tension depuis les manifestations violentes de 2008, toute la région vit sous conrôle policier et militaire chinois

Toute personne qui sera convaincue d’avoir aidé ou incité un Tibétain à s’immoler par le feu sera poursuivie pour « homicide volontaire », a annoncé cette semaine la presse officielle chinoise alors que plus de 90 Tibétains se sont immolés ou ont tenté de le faire depuis 2009. Un avis conjoint de la Cour suprême et des plus hautes instances judiciaires et policières stipule « clairement que ceux qui, en coulisses, organisent, incitent, aident, encouragent ceux qui s’immolent seront poursuivis pour le crime d’homicide volontaire », a souligné le journal officiel Gannan.

« Les récentes immolations dans les régions tibétaines sont liées aux forces hostiles à l’intérieur de la Chine et à l’étranger, organisées et encouragées par des séparatistes et constituent des incidents particulièrement odieux ayant pour but la destruction de l’unité ethnique et le désordre social », selon le journal, publié dans la préfecture de Gannan, qui fait partie de la province de Gansu (nord-ouest) où ont eu lieu plusieurs immolations en novembre. Aux portes de la région autonome chinoise du Tibet, le Gansu a une importante population d’ethnie tibétaine, qui accuse les autorités d’étouffer leur culture et leur religion.

Pékin accuse régulièrement le chef spirituel des Tibétains, le dalaï lama, d’encourager les immolations par le feu. « Le gouvernement chinois devrait enquêter sur la cause (de ces immolations). La Chine ne s’en occupe pas sérieusement (de cette situation) et essaye d’y mettre fin rien qu’en me critiquant », avait répliqué le mois dernier le dirigeant spirituel tibétain. Alors que Pékin ne cesse de défendre sa politique de développement au Tibet et dans les régions frontalières de la Région autonome du Tibet où vivent d’importantes communautés tibétaines.

Pour Robert Barnett, directeur du Département de Tibétologie à l’Université Columbia de New York, grand connaisseur de la situation au Tibet, « la situation au Tibet est une véritable crise pour la Chine qui tient à la cacher au monde extérieur ». Aucun journaliste nep eut entrer dans ces territoires bouclés par la police et l’armée. Certains observateurs et spécialistes iamaginent que la nouvelle équipe chinoise au pouvoir à Pékin pourrait adopter une autre approche à l’avenir dans le dossier tibétain. Pour Robert Barnett, « il faudra un grand courage à Xi Jinping pour changer la politique chinoise à l’égard du Tibet car les résistances internes sont fortes ». Force est de constater que la situation tibétaine est aujourd’hui dans une impasse.

D.M

Voir encore:

L’AFFAIRE SNOWDEN • Moscou, un protecteur opportuniste

Dans le scénario digne de la guerre froide qui se joue entre Washington et Moscou, le jeune informaticien américain est bien utile aux Russes. Mais si un Snowden russe faisait un jour son apparition, le pouvoir n’aurait aucune indulgence à son égard.

Ioulia Kalinina

Moskovski Komsomolets

25 juin 2013

C’est le sujet idéal d’un blockbuster hollywoodien : les services d’espionnage américains ont imaginé de mettre le monde entier sous leur coupe et ont baptisé PRISM leur système de surveillance intégrale. Mais un jeune homme ordinaire, Edward Snowden, informaticien de son état, qui travaillait à la CIA comme administrateur système, apprend l’existence de leur plan et le révèle à la presse. Celle-ci, bien entendu, en informe le monde entier.

Les services américains décident alors de punir le héros. Mais il prend la fuite, direction Moscou. Les principaux évènements se déroulent à l’aéroport de Cheremetievo.

Snowden veut se rendre en Equateur, pays qui envisage de lui offrir l’asile politique. Les quinze heures d’attente pour la correspondance se passent sous haute tension. Les Etats-Unis font pression sur les autorités russes, et exigent son extradition. Les Russes rétorquent que la zone de transit est un territoire neutre.

Et déjà les rumeurs vont bon train : les Américains pourraient faire atterrir l’avion lorsqu’il aura atteint leur espace aérien. Mais les pilotes de l’avion de l’Aeroflot, transportant Snowden, obéiront-ils aux aiguilleurs du ciel américains ? Et s’ils n’obéissent pas, que se passera-t-il ? L’avion sera-t-il abattu ?

Le point culminant (du scénario) n’est pas loin, mais nous n’y sommes pas encore.

Jouer un mauvais tour aux Américains

L’avion devait décoller lundi peu après trois heures. J’ai écrit cette note à une heure alors que les dépêches d’agences laissaient entendre que l’atmosphère chauffait. Leur ton ne laissait aucun doute : « La Maison-Blanche attend du pouvoir russe qu’il étudie toutes les possibilités concernant l’extradition de l’ancien agent de la CIA et de l’Agence de sécurité nationale, Edward Snowden, vers les Etats-Unis, où il risque d’être inculpé pour espionnage », annonce la BBC.

Les autorités américaines exigent du pouvoir russe qu’il leur rende Snowden. Par tous les moyens. Mais la Russie ne le fera pas. Et je m’en réjouis car je le soutiens. Je le défends. Comme lui, je ne veux pas que le monde soit placé sous la surveillance des services secrets. Je ne veux pas que mes conversations téléphoniques, mes messages et mes pensées soient épiés.

Les autorités de mon pays font exactement ce que je souhaite. Pour une fois, nous sommes en phase. La seule chose qui tempère cette harmonie et cette fierté c’est que leurs motivations sont très différentes des miennes. Je suis pour Snowden, parce que je suis opposée à la surveillance massive des individus, quels que soient les buts poursuivis. Les dirigeants russes sont pour Snowden, car ils veulent jouer un mauvais tour aux Américains.

Un Snowden russe ne sera pas épargné

Grâce à lui, nous savons que les services secrets américains ont écouté les conversations téléphoniques de Dmidri Medvedev au sommet du G20. Cela suffit à nos dirigeants pour ne jamais extrader personne vers les Etats-Unis. A cela il faut ajouter la longue liste de griefs qui vont du système de défense antimissile européen à la liste Magnitski.

En ce qui concerne la surveillance massive des individus qui est inacceptable à mes yeux, le pouvoir n’y est justement pas opposé. Et il serait même très satisfait si nos services secrets avaient un projet semblable à PRISM, permettant d’espionner les conversations téléphoniques, les courriers électroniques et les réseaux sociaux du monde entier.

Du reste, peut-être, l’ont-ils déjà. Ou bien ils l’auront bientôt. Et si un jour un Snowden russe fait son apparition, il ne sera pas épargné. Tout comme les Américains ne ménagent pas Snowden.

Le film n’est pas terminé

P. S. Lundi à 14 heures 41 (heure de Moscou), l’avion dans lequel devait se trouver Edward Snowden, roulait vers la piste de décollage de l’aéroport de Cheremetievo. Mais, d’après des journalistes qui avaient acheté un billet pour ce vol, il ne se trouvait pas à bord, ni en classe affaires, ni en classe économique.

Il y a trois possibilités. Ou bien il est tout de même à bord, et on l’aura caché pour que les Américains n’aient pas de raison de contraindre l’avion à atterrir. Ou alors, il a quitté Cheremetievo dans le véhicule de l’ambassadeur de l’Equateur et il vivra dans l’ambassade de ce pays, à Moscou, comme Assange vit à l’ambassade de l’Equateur à Londres. Ou encore, il est resté dans la zone de transit [ce que Vladimir Poutine a confirmé le 25 juin], et va essayer de se rendre en Equateur par d’autres vols aériens.

De toute façon, le film n’est pas terminé. Le dénouement est momentanément différé, le projet PRISM toujours en vigueur, et Snowden toujours vivant. A suivre.

Voir de plus:

Romney right on Russia?

Jennifer Rubin

June 25, 2013

Mitt Romney was mocked in the 2012 election when he named Russia as our biggest foe. Bashing the president for his remark to Dmitry Medvedev, picked up by a hot mic, that he would have more “flexibility” after the 2012 election, Romney asserted: “This is without question our No. 1 geopolitical foe. They fight for every cause for the world’s worst actors. The idea that he has more flexibility in mind for Russia is very, very troubling indeed.” No kidding.

Guffaws followed. But the fear was well-founded (as he was in smelling a rat in the Benghazi debacle).

Today Sen. John McCain (R-Ariz.) on CNN had this exchange with host Chris Cuomo:

MCCAIN: [I]t is well-known that [Snowden’s] in Russia, and it’s reminiscent of the days of the Cold War when you hear a Russian spokesman saying that he’s not in Russia, when every shred of evidence indicates that he is.

Look, we’ve got to start dealing with Vladimir Putin in a realistic fashion for what he is. He’s an old KGB colonel apparatchik that dreams of the days of the Russian empire, and he continues to stick his thumb in our eye in a broad variety of ways, most importantly to me, of course, and should be to the world is their continued support of Bashar al Assad and the massacre taking place in Syria, not to mention a number of other areas that Russia is basically showing us a total lack of respect. By the way, this sends a message to the Iranians that they have to be wondering whether we are very serious about saying that they can’t achieve nuclear weapons status. . .

As you know I spent a lot of time in the Middle East. Every one of these leaders say where is American leadership? Where is American leadership? We need to show more leadership and that does not mean confrontation but it means steadfast adherence to the principles that many presidents since the end of the Cold War and since before have stood for that the rest of the world will respect.

McCain argues that “the problem is that most now especially China and Russia don’t believe we’re serious.” He recommends that we should undertake “a reevaluation of our relations, particularly with Russia and China, a more realistic approach to two nations that are acting in their own spheres of influence in a provocative fashion.” In practical terms this means:

[W]e should stop the sequestration, which is decimating our military to an alarming degree, and we should carry out the promises and commitments that we make. And it doesn’t mean threats, but it means that the United States is still the only nation in the world that the rest of world can depend on, and these — and China and Russia both in their own way are trying to assert spheres of influence which are not good for the things we stand for and believe in. . . .. Putin’s behavior has been with disdain or even contempt of the United States of America so we’ll have to see. But I — he has to understand and we have to be serious that this will affect our relations with Russia in a broad variety of ways, and that does not mean a return to the Cold War. But it means a very realistic approach to our relations with both of those countries.

McCain is not alone in his assessment. John Arquilla writes in a piece entitled “Mitt Romney was right” for Foreign Policy magazine:

Though the current furore over Moscow’s willingness to shelter the fugitive Edward Snowden is eye-catching, the resurgent rivalry is more evident, and more important, in the case of Syria, where Russia can derail any effort to obtain the blessing of the United Nations for military intervention and at the same time shore up the Assad regime with a wide range of weaponry. . . .

Syria is thus something of a lens through which Russian strength, influence, and strategy can be gauged. From political pull in the United Nations to alliance-creation and clientelism among friendly states, and on to nuclear parity and a robust conventional military capability, Russia remains formidable. Moscow has engineered a strong position for itself in the Middle East just as the United States is talking openly about de-emphasizing the region in favor of focusing on the Far East. And the dismissive way in which President Obama’s call for deep reductions in nuclear arms was treated by Russian leaders is yet another sure indication of Moscow’s confidence in its standing in the world.

He concludes that “Mitt Romney performed a signal service in reminding us that, even decades after the Cold War, great geopolitical powers still matter. An awareness of this can inform and should guide grand strategy today. Ignorance of this simple truth is the path to costly ruin.”

It is in this context that we should appreciate how ridiculous is Obama’s proposal for unilateral nuclear arms reduction. That is what Obama foolishly preferred in the original Cold War; in the 21st century version of Russian aggression, it is nearly as preposterous.

A final note: Romney and his foreign policy team were right on a great number of foreign policy issues. But to the dismay of those same advisers, he and his political handlers refused to emphasize these issues. Never can Republicans take this approach again. Foreign policy is the most critical (and generally unchecked) authority the president has. Ignoring it is the height of irresponsibility. And if one wants to command respect and demonstrate fitness for the job, foreign policy prowess is a critical part of any presidential campaign.

Voir enfin:

Mitt Romney Was Right

Russia’s our No. 1 enemy — and Snowden’s just the tip of the iceberg.

John Arquilla

Foreign policy

June 24, 2013

Back in the late 18th century, when Adam Smith wrote that « there is much ruin in a nation, » he was referring generally to the resiliency of countries under conditions of great adversity. Today, his words seem especially well tailored to Russia. Its 20th century history was bookended by problematic social revolutions (the first destroyed the Russian Empire, the second dissolved the Soviet Union) and was replete with military defeats (to Japan in 1905, in World War I a decade later, and then again in Afghanistan in the 1980s). Forced collectivization of farms caused the starvation of millions in the 1930s, and even victory over the Nazis cost tens of millions more lives. It is a wonder that Russia has survived and even more astonishing that it thrives, both economically and as a key player in the high politics of world affairs.

Mitt Romney suffered much unfair criticism last fall when he called Russia « our number one geopolitical foe. » Russia remains a country of vast natural resources, much military capability — including parity with the United States in nuclear arms — and human capital of the very highest quality. These classic geopolitical indicators of inherent strength aside, Romney noted, the leaders of Russia have also made it clear that their interests often do not coincide with American policy preferences. Though the current furore over Moscow’s willingness to shelter the fugitive Edward Snowden is eye-catching, the resurgent rivalry is more evident, and more important, in the case of Syria, where Russia can derail any effort to obtain the blessing of the United Nations for military intervention and at the same time shore up the Assad regime with a wide range of weaponry.

A determined effort to understand Russian strategic thinking about the Syrian situation could pay real dividends in terms of pointing out Moscow’s true geopolitical strength on the world stage. In my view, Russian reasoning and aims regarding Syria are nested — in a manner somewhat like their many-in-one matryoshka dolls. The first layer of motivation must certainly be defined by a determination to avoid being snookered into giving even tacit permission — as happened in the case of Libya — for international military action against the Assad regime. Yet another concern must be about maintaining a naval toehold in the Mediterranean, as is provided for the Russians by the Syrian port of Tartous.

But in a larger strategic sense, Moscow may be looking at Syria as the western anchor of an anti-Sunni arc of friendly countries in what is — the American pivot to the Pacific notwithstanding — the most important region in the world. This point may do the most to explain both the importance to Moscow of avoiding an outright insurgent victory in Syria and steadfast Russian support for Iran in the current proliferation crisis. Of course, Tehran’s influence with the Shiite-led government in Baghdad ensures that the eastern and western ends of this geostrategic arc of friendly states are connected, with Iraq serving as bridge between the two. And, as the Russians have keen insight into the ethnic fissures in the Muslim world, it is not at all surprising that Moscow is also sensitive to the needs and concerns of the sizeable Christian population of Syria — some two million in number, most of them Orthodox.

Syria is thus something of a lens through which Russian strength, influence, and strategy can be gauged. From political pull in the United Nations to alliance-creation and clientelism among friendly states, and on to nuclear parity and a robust conventional military capability, Russia remains formidable. Moscow has engineered a strong position for itself in the Middle East just as the United States is talking openly about de-emphasizing the region in favor of focusing on the Far East. And the dismissive way in which President Obama’s call for deep reductions in nuclear arms was treated by Russian leaders is yet another sure indication of Moscow’s confidence in its standing in the world.

It is tempting to ask what Mitt Romney would do — and I invite him to weigh in on this matter — given that the concerns he expressed about Russian opposition to American interests during last fall’s presidential campaign have been largely borne out. For my part, geostrategic thinking leads me to three pretty straightforward conclusions. First, there is the need to keep Russia from « winning » in Syria. This can be achieved either by escalating support for the anti-Assad insurgency or ratcheting up a peace process — the aims of which are to put Syria on a path to a post-Assad, democratic future. Perhaps both approaches can be simultaneously pursued. Either way, Russian influence will wane, and the western linchpin of its anti-Sunni arc would become unhinged.

The second country of geostrategic importance in the region is Iraq, and any fruitful initiative here may require some truly perverse thinking. Basically, the implication is to support the Sunnis who are currently resisting Shiite, Tehran-friendly rule in Baghdad — perverse given that this is an al Qaeda aim as well. But the end of Assad in Syria, something that the Obama administration has repeatedly demanded, also aligns us with al Qaeda’s aims. Yes, refraining from toppling Saddam Hussein in the first place would have avoided this mess — but that was then; this is now. And a consistent strategy, one that would thwart larger Russian geostrategic aims, means siding with the Sunnis in Iraq.

As for Iran, the third link in the Middle Eastern anti-Sunni arc, the solution is far simpler: Offer the mullahs a guarantee that the United States will not plump for regime change in return for Tehran’s absolutely verifiable abandonment of its nuclear weapons development program. This solution is quite like the deal that President John F. Kennedy cut with Fidel Castro and Nikita Khrushchev to end the Cuban Missile Crisis some 50 years ago.

Back then in the 1960s, and at least until the late 1980s, it was clear that most regional problems were nested in a global rivalry between Washington and Moscow. Today, however, there is a determined effort to view regional events as divorced from global power politics — an odd formulation, given that almost all social and economic phenomena tend to be seen as linked to globalization-driven trends. Last fall, Mitt Romney performed a signal service in reminding us that, even decades after the Cold War, great geopolitical powers still matter. An awareness of this can inform and should guide grand strategy today. Ignorance of this simple truth is the path to costly ruin.

Arquilla is professor of defense analysis at the U.S. Naval Postgraduate School, author of « Insurgents, Raiders, and Bandits: How Masters of Irregular Warfare Have Shaped Our World, » and co-editor of Afghan Endgames: Strategy and Policy Choices for America’s Longest War.

3 Responses to Diplomatie: Golfeur en chef président des bisous, même combat ! (Mitt Romney was right: great geopolitical powers still matter)

  1. […] de la planète actuelle et sous couvert du sacro-saint politiquement correct, la même lâcheté élevée au rang de vertu politique de notre Président des bisous à nous […]

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  2. […] ces temps étranges  où, prise à son tour après le Golfeur en chef dans le pinkwashing ambiant, la Cour suprême américaine ajoute sa petite pierre à […]

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