Histoire: Attention: un génocide peut en cacher un autre ! (The Holocaust just got more shocking)

Le décès de Stéphane Hessel a provoqué une vive émotion, à la hauteur du respect que l’homme suscitait. Au delà, nous souhaitons que le sens du combat de Stéphane Hessel perdure et soit reconnu. Le parcours de Stéphane Hessel fait en effet de lui un grand Républicain, bien au delà des clivages partisans. Son engagement dans la Résistance, son courage jamais démenti, sa droiture dans le service de la France, sa défense de la démocratie, son acharnement à promouvoir les valeurs des droits de l’Homme, son souci constant des plus démunis, donnent au mot de citoyenneté tout son sens. Notre identité nationale se forge aussi à partir des luttes concrètes telles que celles que Stéphane Hessel a mené tout au long de son existence. Ni l’âge, ni les difficultés de la vie ne l’ont détourné de sa bataille permanente pour élever la dignité de l’humain au dessus de toutes les contingences. Le message de Stéphane Hessel, cet appel à l’indignation, ce refus de toutes les formes d’injustices doit désormais faire partie de notre héritage commun. Nous demandons donc au Président de la République que Stéphane Hessel entre au Panthéon, pour que la République rende à ses combats l’hommage qui leur est dû. Nous souhaitons ardemment que la pédagogie civique et la mémoire collective témoignent de l’importance de l’esprit de résistance. Parce qu’avec Stéphane Hessel, c’est une vie consacrée à l’intérêt général et au service d’une certaine idée de la France qu’il s’agit d’honorer. Premiers signataires de la pétiton L’indigation doit rentrer au Panthéon: Julien Bayou (cofondateur de Génération Précaire et Jeudi noir, conseiller régional EE-LV), Eva Joly (eurodéputée EE-LV, ancienne candidate à l’élection présidentielle), Pouria Amirshahi (député PS), Etienne Pinte (ancien député UMP), Pascal Blanchard (historien), François Durepaire (historien), Elise Aubry (Jeudi noir, Sauver les riches), Aurélie Trouvé (coprésidente d’Attac France).
Fort heureusement, la réplique de Szlamowicz à Hessel est là pour nous rappeler un certain nombre de vérités attestées par des documents : la responsabilité de Hadj Amine El Husseini, grand admirateur d’Hitler dans l’exode de certains Arabes de Palestine lors de la Guerre d’Indépendance d’Israël, le chiffre extravagant du nombre des « réfugiés » palestiniens, l’occultation de la question des réfugiés juifs des pays arabes spoliés et chassés de leurs terroirs ancestraux, les attendus effrayants pour Israël et pour les Juifs contenus dans la charte de l’OLP jamais amendée comme dans celle du Hamas, l’éducation donnée aux enfants dans les écoles palestiniennes, le principe islamique de la tromperie, la taqqiya, Sans oublier l’utilisation abusive du terme « colon », le passé négationniste de Mahmoud Abbas auteur d’une « thèse » d’histoire soutenue à Moscou en 1982 et intitulée « La connexion entre les nazis et les dirigeants sionistes, 1933-1945 », ou encore l’expression de « Mur de l’apartheid » pour fustiger une barrière de sécurité appelée en hébreu geder hahafrada, « grillage de séparation », ce que le « Mur » est effectivement sur 96% de son parcours. Fort opportunément l’auteur nous rappelle les grands textes fondateurs de l’Israël moderne, notamment le traité de San Remo de la Société des Nations qui date de 1920 relatif aux territoires de Judée-Samarie. Ce traité, nous explique-t-il, n’a jamais été abrogé. Il aurait pu l’être par le plan de partage de 1948 mais les Arabes, on le sait, l’ont refusé. En somme, nous explique Szlamowicz, « non seulement les prétentions d’Israël sur ces territoires sont légitimes par rapport à cette histoire récente, mais les territoires aujourd’hui sous contrôle israélien ont été acquis-dans le cadre d’une nouvelle guerre d’extermination menée par les pays arabes et perdue par ces derniers-lors de la Guerre des 6 Jours de 1967 aux dépens de la Jordanie (et de l’Égypte pour Gaza) qui ne les réclame plus depuis 1988. Il s’agit donc de territoires qui n’ont jamais appartenu à une entité palestinienne qui n’existait pas à l’époque-et qui ne les a d’ailleurs jamais réclamés ni aux Jordaniens ni aux Égyptiens. Considérer que ces territoires seraient légitimement et automatiquement « palestiniens » est donc largement abusif ». Présentation de l’Editeur (« Détrompez-vous », Jean Szlamowicz)
[Stéphane Hessel] se présente et se laisse présenter comme le rédacteur de la Déclaration des Droits de l’Homme, alors que, poussé dans ses derniers retranchements, il a fini par concéder un jour – mais un peu tard – qu’il ne l’avait jamais été. Autre imposture de taille : ses choix dans le registre de sa prétendue indignation. Je vous mets au défi de trouver dans ce livre la moindre indignation en politique étrangère à l’exclusion notable de la Palestine. Il ne s’indigne pas de la Syrie, du Rwanda, du Tibet, ni du sort des chrétiens d’Orient, les nouveaux esclaves des émirats. Le génocide au Darfour ne lui arrache pas un soupir : la seule chose qui l’intéresse, c’est de fustiger Israël. Gilles-William Goldnadel (auteur de Le vieil homme m’indigne, 2912)
Je constate qu’après la formation de leur Etat, les Juifs, de victimes, sont devenus bourreaux. Ils ont pris les maisons, les terres des Palestiniens. Abbé Pierre (1991)
A Gaza et dans les territoires occupés, ils ont [les meurtres de violées] représenté deux tiers des homicides » (…) Les femmes palestiniennes violées par les soldats israéliens sont systématiquement tuées par leur propre famille. Ici, le viol devient un crime de guerre, car les soldats israéliens agissent en parfaite connaissance de cause. Sara Daniel (Le Nouvel Observateur, le 8 novembre 2001)
On a peine à imaginer qu’une nation de fugitifs issus du peuple le plus longtemps persécuté dans l’histoire de l’humanité, ayant subi les pires humiliations et le pire mépris, soit capable de se transformer en deux générations en peuple dominateur et sûr de lui, et à l’exception d’une admirable minorité en peuple méprisant ayant satisfaction à humilier.Les juifs d’Israël, descendants des victimes d’un apartheid nommé ghetto, ghettoîsent les palestiniens. Les juifs qui furent humiliés, méprisés, persécutés, humilient, méprisent, persécutent les palestiniens. Les juifs qui furent victimes d’un ordre impitoyable imposent leur ordre impitoyable aux palestiniens. Les juifs victimes de l’inhumanité montrent une terrible inhumanité . Les juifs, boucs émissaires de tous les maux, ‹ bouc-émissarisent › Arafat et l’Autorité palestinienne, rendus responsables d’attentats qu’on les empêche d’empêcher. Edgar Morin
Si je parle d’Auschwitz, ce n’est pas pour dire qu’il y a chambre à gaz, qu’il y a… non, c’est l’esprit ! José Saramago (Prix Nobel de littérature, 2002)
(L’armée israélienne) continue fidèlement (…) les doctrines génocidaires de ceux qui ont torturé, gazé et brûlé ses ancêtres. José Saramago
(…) ces experts en cruauté, ces diplômés en mépris, qui regardent le monde du haut de leur insolence qui est à la base de leur éducation. Nous comprenons mieux leur dieu biblique lorsque nous observons ses disciples. Jéhova, ou Yahvé, quel que soit le nom qui le désigne, est un dieu rancunier et féroce, un dieu que les Israéliens actualisent en permanence. José Saramago
Le blond David d’antan survole en hélicoptère les territoires occupés de Palestine. Il lance des missiles sur des innocents désarmés. Le délicat David d’antan conduit les tanks les plus puissants du monde et rase et détruit tout ce qu’il trouve sur son chemin. Le David lyrique qui chantait les louanges de Bethsabée, incarné à présent dans la figure gargantuesque d’un criminel de guerre nommé Ariel Sharon, lance le message ‘poétique’ qu’il faut au préalable en finir avec les Palestiniens pour après négocier avec ceux qui restent. » (…) (…) Mentalement intoxiqués par l’idée messianique du grand Israël qui leur permettra de concrétiser enfin les rêves expansionnistes du sionisme le plus radical ; contaminés par la ‘certitude’ monstrueuse et indéracinable que, dans ce monde catastrophique et absurde, il existe un peuple élu de Dieu et que, de ce fait, et au nom des horreurs du passé et des peurs du présent, toutes les actions inspirées d’un racisme obsessionnel, psychologiquement et pathologiquement exclusiviste, sont automatiquement justifiées et autorisées ; éduqués et endoctrinés dans l’idée que toute souffrance déjà infligée, ou en cours d’infliction, ou qui sera infligée, à n’importe qui d’autre, mais en particulier aux Palestiniens, sera toujours inférieure aux souffrances qu’eux-mêmes ont vécues pendant l’Holocauste, les juifs grattent sans cesse leur propre plaie pour qu’elle n’arrête pas de saigner, pour la rendre incurable, et ils l’exhibent au monde comme s’il s’agissait d’un drapeau. Israël s’approprie les terribles paroles de Dieu dans le Deutéronome : « à moi la vengeance, à moi la rétribution ». Israël veut que nous nous sentions, directement ou indirectement, tous coupables des horreurs de l’Holocauste ; Israël veut que nous renoncions à notre plus élémentaire faculté de jugement critique pour que nous nous transformions en un docile écho de sa volonté ; Israël veut que nous reconnaissions de jure ce que pour eux constitue déjà un exercice de facto : l’impunité absolue. Du point de vue des juifs, parce qu’ils ont été torturés, gazés et incinérés à Auschwitz, Israël ne pourra jamais être soumis à la loi. Je me demande si les juifs qui sont morts dans les camps de concentration nazis, ceux qui furent persécutés tout au long de l’histoire, ceux qui sont morts dans les pogroms, ceux qui furent oubliés dans les ghettos, oui, je me demande si cette immense multitude de malheureux n’aurait pas eu honte des actes infâmes que leurs descendants commettent. Je me demande si le fait d’avoir tant souffert ne serait pas la meilleure raison de ne pas faire souffrir autrui. José Saramago
Aujourd’hui, ma principale indignation concerne la Palestine, la bande de Gaza, la Cisjordanie. (…)  Pas mal… Il faut être israélien pour qualifier de terroriste la non-violence. Stéphane Hessel
J’étais en contact permanent avec l’équipe qui a rédigé la Déclaration, dont l’Américaine Eleanor Roosevelt et le Français René Cassin. (…) Au cours des trois années, 1946, 1947, 1948, il y a eu une série de réunions, certaines faciles et d’autres plus difficiles. J’assistais aux séances et j’écoutais ce qu’on disait mais je n’ai pas rédigé la Déclaration. J’ai été témoin de cette période exceptionnelle. Stéphane Hessel (2008)
En réalité, le mot qui s’applique – qui devrait s’appliquer – est celui de crime de guerre et même de crime contre l’humanité. (..)  Pour ma part, ayant été à Gaza, ayant vu les camps de réfugiés avec des milliers d’enfants, la façon dont ils sont bombardés m’apparaît comme un véritable crime contre l’humanité. Stéphane Hessel (à propos de l’offensive israélienne dans la bande de Gaza, 5 janvier 2009)
Au cours des trois dernières années, à l’invitation de mes amis israéliens, qui font partie d’une minorité courageuse, nous y sommes allés, ma femme et moi, par trois fois. Nous avons constaté que la Cisjordanie est complètement ingérable parce qu’elle est occupée, colonisée. Les routes ne sont pas autorisées pour les Palestiniens. Ces derniers sont traités avec un mépris épouvantable par Israël. Quant à la bande de Gaza, elle a été enfermée dans ce que l’on peut appeler une « prison à ciel ouvert ». L’opération « Plomb durci », de décembre 2008 à janvier 2009, a été une succession de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité. La manière dont l’armée israélienne s’est comportée est absolument scandaleuse. Nous étions à Gaza en même temps que l’équipe dirigée par le juge Goldstone, et je peux témoigner que tout ce que relève le rapport Goldstone est exact. (…) Le gouvernement d’Israël bénéficie en effet d’une impunité scandaleuse, alors que depuis des années il bafoue le droit international et rejette les résolutions de l’ONU, ne respecte pas la Convention de Genève.  (…) Dès la fin de la guerre, je me suis retrouvé à New York comme fonctionnaire à l’ONU. J’ai assisté simultanément à deux événements importants : la rédaction de la Déclaration universelle des droits de l’homme et la création de l’État d’Israël. Pour quelqu’un comme moi, né de père juif et qui sortait des camps de concentration, cette création était de l’ordre du merveilleux. Je n’étais pas conscient du fait que cet État ne pouvait exister qu’en chassant un nombre considérable de Palestiniens de leurs terres. (…) Pendant vingt ans, j’ai continué à considérer favorablement le développement d’Israël : j’étais admiratif des kibboutz et des moshav. Tout a changé en 1967 avec la guerre des Six Jours. Cette guerre, gagnée par Israël pratiquement en une matinée, a donné aux gouvernants de l’époque ce que j’appelle une hubris, un sentiment de supériorité extraordinaire, qui les a amenés à ne plus tenir compte du droit international. C’est à partir de 1967 que je me suis engagé dans le camp de ceux qui voulaient un retrait des forces israéliennes la création d’un État palestinien. Stéphane Hessel (Jeune Afrique, 17.05.10)
Il faut toujours se méfier des mots, mais [Gaza] c’est d’une certaine manière une prison à ciel ouvert, puisque ces gens ne peuvent pas rentrer, ne peuvent pas sortir, ne peuvent pas se baigner dans la mer. (…) J’ai vu la vie à Gaza. Ce n’est pas une situation qui peut perdurer (…) C’est la position de la France et de la grande majorité des pays qui sont par ailleurs amis d’Israël. Henri Guaino (plume du président Sarkozy, Radio J, 25.03.12)
Mon parti, Lutte Ouvrière, a toujours dénoncé avec détermination la politique du gouvernement d’Israël qui pousse les Palestiniens hors de leurs terres, enferme les populations derrière des barbelés et des murs de béton et des kilomètres de barbelés, qui transforment les territoires palestiniens en camps de concentration à ciel ouvert, et en particulier dans le cas de Gaza. Nathalie Arthaud
Oui, je signe cela. J’ai visité Gaza avec une délégation du parlement européen en 2008 et, réellement, ils sont enfermés, que ça soit vers la mer -la distance sur laquelle ils sont autorisés à pêcher est extraordinairement réduite-… ils ne peuvent pas cultiver les terres, et la communication est tout à fait contrôlée. C’est un mot très fort. Mais ils sont enfermés. Eva Joly
Des camps de travail ont été créés par les nazis durant la Seconde Guerre mondiale. Ils étaient à la fois destinés à exploiter la main d’œuvre constituée par les prisonniers, tout en maintenant délibérément ces personnes dans un état de dénuement physique et moral destiné à briser leur volonté et leur santé, l’objectif affiché étant d’en faire mourir un maximum ce qui les rapproche des camps d’extermination. Des camps de travail forcé étaient réservés aux Juifs avant leur déportation et leur extermination à Auschwitz. Ainsi le Judenlager des Mazures, dans les Ardennes de France et dont tous les Juifs avaient été emmenés de force depuis Anvers (Belgique). Son histoire est arrachée à l’oubli depuis des recherches entamées en 2002. Le travail forcé des jeunes filles a aussi eu lieu dans les Ardennes. Il existait aussi des camps de travail près des camps de concentration, tel celui de Bobrek près du complexe d’Auschwitz-Birkenau, dont est sortie Simone Veil, où le travail étant accompli à l’intérieur, les conditions de vie étaient moins rudes que dans le camp principal. Wikipedia
Eléonore Baur naît à Oberhaching près d’Augsbourg le 25 octobre 1886. Elle participe activement au putsch de Hitler en novembre 1923 et est la seule femme à laquelle est attribué le célèbre « Blutorden », la « médaille de sang », récompense suprême dans le monde nazi, tout comme elle sera la seule femme du corps des SS à être nommée « SS-Oberführerin ».Elle devient une des premières femmes SS gardienne gradée dans le camp de Dachau et sera bientôt responsable des horribles expériences médicales réalisées par les « médecins maudits »… C’est à Dachau qu’elle fêtera son cinquantième anniversaire. Elle se taille rapidement sous le pseudonyme de « Blutschwester Pia » « Sœur Pia la sanguinaire » une réputation de sadique ; Elle se plaît à battre, à rouer de coups de pied, à gifler, à fouetter les détenus dans le camp, dans les commandos ou dans sa villa. Elle est de très loin la plus redoutée des gardes féminines de Dachau. Après la seconde guerre mondiale, elle est condamnée à huit années de travaux forcés dans un camp de prisonniers, dont elle sera libérée après quelques années à cause de sa « santé chancelante »… Elle mourra en 1981, à l’âge de 95 ans, dans sa villa d’Oberhaching près de Munich, villa construite par d’anciens détenus de Dachau, sans jamais avoir admis ses crimes ni avoir eu le moindre geste de regrets… Encyclopédie BS
Our research has revealed that the Nazi concentration camp universe was much larger than scholars had previously believed. The size, scope and interconnectedness of the camp system can only be understood through a comprehensive examination. This project will provide the public and historians with a much more detailed understanding of the scale of the Nazis’ systematic attempt to exterminate Europe’s Jews, as well as their persecution of other groups for racial and political reasons. Geoffrey Megargee (Center for Advanced Holocaust Studies)
Nous savions déjà à quel point la vie dans les camps et les ghettos étaient horribles, mais les chiffres sont incroyables. Hartmut Berghoff (German Historical Institute in Washington)

Attention: un génocide peut en cacher un autre !

30 000 camps de travail forcé, 1 150 ghettos juifs, 980 camps de concentration, 1 000 camps de prisonniers de guerre, 500 maisons closes remplies d’esclaves sexuelles, milliers de camps destinés à l’euthanasie des personnes âgées ou infirmes, avortements forcés, « germanisation » des prisonniers ou transport des victimes vers les centres d’extermination …

A l’heure où nos belles âmes rivalisent d’hommages (à quand, avant la béatification, la panthéonisation ?) pour un homme qui, après nos Abbé Pierre ou nos Morin voire nos Guaino, s’était fait un véritable fonds de commerce de la nazification de l’actuel Etat d’Israël …

Petite remise des pendules à l’heure, avec le NYT, sur les premiers résultats des recherches en cours sur le génocide juif …

Et, cachée derrière l’émiettement et la monographisation de la recherche et après celle de la Shoah des Einsatzgruppen ou par balles, la (re)découverte de la véritable étendue du massacre …

Notamment, de la France à la Russie et à l’Allemagne elle-même mais aussi du camp d’extermination à la Auschwitz aux esclaves privés de dignitaires du régime à la « Soeur Pia », l’on dénombre pas moins de 42 500 ghettos et camps nazis à travers l’Europe pendant les douze années du Troisième Reich …

Pour un total de 15 à 20 millions de personnes emprisonnées ou mises à mort …

The Holocaust Just Got More Shocking

Eric Lichtblau

The New York Times

March 1, 2013

THIRTEEN years ago, researchers at the United States Holocaust Memorial Museum began the grim task of documenting all the ghettos, slave labor sites, concentration camps and killing factories that the Nazis set up throughout Europe.

What they have found so far has shocked even scholars steeped in the history of the Holocaust.

The researchers have cataloged some 42,500 Nazi ghettos and camps throughout Europe, spanning German-controlled areas from France to Russia and Germany itself, during Hitler’s reign of brutality from 1933 to 1945.

The figure is so staggering that even fellow Holocaust scholars had to make sure they had heard it correctly when the lead researchers previewed their findings at an academic forum in late January at the German Historical Institute in Washington.

“The numbers are so much higher than what we originally thought,” Hartmut Berghoff, director of the institute, said in an interview after learning of the new data.

“We knew before how horrible life in the camps and ghettos was,” he said, “but the numbers are unbelievable.”

The documented camps include not only “killing centers” but also thousands of forced labor camps, where prisoners manufactured war supplies; prisoner-of-war camps; sites euphemistically named “care” centers, where pregnant women were forced to have abortions or their babies were killed after birth; and brothels, where women were coerced into having sex with German military personnel.

Auschwitz and a handful of other concentration camps have come to symbolize the Nazi killing machine in the public consciousness. Likewise, the Nazi system for imprisoning Jewish families in hometown ghettos has become associated with a single site — the Warsaw Ghetto, famous for the 1943 uprising. But these sites, infamous though they are, represent only a minuscule fraction of the entire German network, the new research makes painfully clear.

The maps the researchers have created to identify the camps and ghettos turn wide sections of wartime Europe into black clusters of death, torture and slavery — centered in Germany and Poland, but reaching in all directions.

The lead editors on the project, Geoffrey Megargee and Martin Dean, estimate that 15 million to 20 million people died or were imprisoned in the sites that they have identified as part of a multivolume encyclopedia. (The Holocaust museum has published the first two, with five more planned by 2025.)

The existence of many individual camps and ghettos was previously known only on a fragmented, region-by-region basis. But the researchers, using data from some 400 contributors, have been documenting the entire scale for the first time, studying where they were located, how they were run, and what their purpose was.

The brutal experience of Henry Greenbaum, an 84-year-old Holocaust survivor who lives outside Washington, typifies the wide range of Nazi sites.

When Mr. Greenbaum, a volunteer at the Holocaust museum, tells visitors today about his wartime odyssey, listeners inevitably focus on his confinement of months at Auschwitz, the most notorious of all the camps.

But the images of the other camps where the Nazis imprisoned him are ingrained in his memory as deeply as the concentration camp number — A188991 — tattooed on his left forearm.

In an interview, he ticked off the locations in rapid fire, the details still vivid.

First came the Starachowice ghetto in his hometown in Poland, where the Germans herded his family and other local Jews in 1940, when he was just 12.

Next came a slave labor camp with six-foot-high fences outside the town, where he and a sister were moved while the rest of the family was sent to die at Treblinka. After his regular work shift at a factory, the Germans would force him and other prisoners to dig trenches that were used for dumping the bodies of victims. He was sent to Auschwitz, then removed to work at a chemical manufacturing plant in Poland known as Buna Monowitz, where he and some 50 other prisoners who had been held at the main camp at Auschwitz were taken to manufacture rubber and synthetic oil. And last was another slave labor camp at Flossenbürg, near the Czech border, where food was so scarce that the weight on his 5-foot-8-inch frame fell away to less than 100 pounds.

By the age of 17, Mr. Greenbaum had been enslaved in five camps in five years, and was on his way to a sixth, when American soldiers freed him in 1945. “Nobody even knows about these places,” Mr. Greenbaum said. “Everything should be documented. That’s very important. We try to tell the youngsters so that they know, and they’ll remember.”

The research could have legal implications as well by helping a small number of survivors document their continuing claims over unpaid insurance policies, looted property, seized land and other financial matters.

“HOW many claims have been rejected because the victims were in a camp that we didn’t even know about?” asked Sam Dubbin, a Florida lawyer who represents a group of survivors who are seeking to bring claims against European insurance companies.

Dr. Megargee, the lead researcher, said the project was changing the understanding among Holocaust scholars of how the camps and ghettos evolved.

As early as 1933, at the start of Hitler’s reign, the Third Reich established about 110 camps specifically designed to imprison some 10,000 political opponents and others, the researchers found. As Germany invaded and began occupying European neighbors, the use of camps and ghettos was expanded to confine and sometimes kill not only Jews but also homosexuals, Gypsies, Poles, Russians and many other ethnic groups in Eastern Europe. The camps and ghettos varied enormously in their mission, organization and size, depending on the Nazis’ needs, the researchers have found.

The biggest site identified is the infamous Warsaw Ghetto, which held about 500,000 people at its height. But as few as a dozen prisoners worked at one of the smallest camps, the München-Schwabing site in Germany. Small groups of prisoners were sent there from the Dachau concentration camp under armed guard. They were reportedly whipped and ordered to do manual labor at the home of a fervent Nazi patron known as “Sister Pia,” cleaning her house, tending her garden and even building children’s toys for her.

When the research began in 2000, Dr. Megargee said he expected to find perhaps 7,000 Nazi camps and ghettos, based on postwar estimates. But the numbers kept climbing — first to 11,500, then 20,000, then 30,000, and now 42,500.

The numbers astound: 30,000 slave labor camps; 1,150 Jewish ghettos; 980 concentration camps; 1,000 prisoner-of-war camps; 500 brothels filled with sex slaves; and thousands of other camps used for euthanizing the elderly and infirm, performing forced abortions, “Germanizing” prisoners or transporting victims to killing centers.

In Berlin alone, researchers have documented some 3,000 camps and so-called Jew houses, while Hamburg held 1,300 sites.

Dr. Dean, a co-researcher, said the findings left no doubt in his mind that many German citizens, despite the frequent claims of ignorance after the war, must have known about the widespread existence of the Nazi camps at the time.

“You literally could not go anywhere in Germany without running into forced labor camps, P.O.W. camps, concentration camps,” he said. “They were everywhere.”

A reporter for The New York Times in Washington and a visiting fellow at the United States Holocaust Memorial Museum.

Voir aussi:

« L’indignation doit entrer en Panthéon »

Libération

27 février 2013

Tribune

Pour rendre, «au-delà des communiqués», un hommage en acte à Stéphane Hessel, une pétition vient d’être lancée pour appeler François Hollande à le faire entrer au Panthéon. Libération en publie le texte en exclusivité.

Par Julien Bayou (cofondateur de Génération Précaire et Jeudi noir, conseiller régional EE-LV), Eva Joly (eurodéputée EE-LV, ancienne candidate à l’élection présidentielle), Pouria Amirshahi (député PS), Etienne Pinte (ancien député UMP), Pascal Blanchard (historien), François Durepaire (historien), Elise Aubry (Jeudi noir, Sauver les riches), Aurélie Trouvé (coprésidente d’Attac France).

Le décès de Stéphane Hessel a provoqué une vive émotion, à la hauteur du respect que l’homme suscitait. Au delà, nous souhaitons que le sens du combat de Stéphane Hessel perdure et soit reconnu.

Le parcours de Stéphane Hessel fait en effet de lui un grand Républicain, bien au delà des clivages partisans.

Son engagement dans la Résistance, son courage jamais démenti, sa droiture dans le service de la France, sa défense de la démocratie, son acharnement à promouvoir les valeurs des droits de l’Homme, son souci constant des plus démunis, donnent au mot de citoyenneté tout son sens.

Notre identité nationale se forge aussi à partir des luttes concrètes telles que celles que Stéphane Hessel a mené tout au long de son existence. Ni l’âge, ni les difficultés de la vie ne l’ont détourné de sa bataille permanente pour élever la dignité de l’humain au dessus de toutes les contingences.

Le message de Stéphane Hessel, cet appel à l’indignation, ce refus de toutes les formes d’injustices doit désormais faire partie de notre héritage commun. Nous demandons donc au Président de la République que Stéphane Hessel entre au Panthéon, pour que la République rende à ses combats l’hommage qui leur est dû.

Nous souhaitons ardemment que la pédagogie civique et la mémoire collective témoignent de l’importance de l’esprit de résistance. Parce qu’avec Stéphane Hessel, c’est une vie consacrée à l’intérêt général et au service d’une certaine idée de la France qu’il s’agit d’honorer.

La pétition «L’Indignation doit entrer au Panthéon»

Premiers signataires: Julien Bayou (cofondateur de Génération Précaire et Jeudi noir, conseiller régional EE-LV), Eva Joly (eurodéputée EE-LV, ancienne candidate à l’élection présidentielle), Pouria Amirshahi (député PS), Etienne Pinte (ancien député UMP), Pascal Blanchard (historien), François Durepaire (historien), Elise Aubry (Jeudi noir, Sauver les riches), Aurélie Trouvé (coprésidente d’Attac France).

TRADUCTION:

Shoah – la cartographie des sites nazis révèle 42500 camps et ghettos en Europe

Misha Uzan

Israel infos

06.03.2013

Il y a treize ans, des chercheurs du Mémorial de la Shoah aux Etats-Unis, se sont donnés la mission de recenser tous les ghettos, camps de travaux forcés, camps de concentration et d’extermination mis en place par les nazis ont dans toute l’Europe.

Ce qu’ils ont trouvé a choqué les scientifiques et historiens les plus versés dans l’histoire de la Shoa.

Les chercheurs ont en effet répertorié quelques 42.500 ghettos et camps nazis en Europe, couvrant les zones contrôlées par les Allemands de la France à la Russie, et en Allemagne même, pendant la période durant laquelle Hitler a exercé le pouvoir en Allemagne, de 1933 à 1945.

Le résultat est tellement incroyable que même les spécialistes de la Shoah ont dû s’assurer qu’ils avaient bien entendu lorsque les principaux chercheurs leur ont fait part de leurs conclusions en janvier dernier à un forum académique à l’Institut historique allemand de Washington.

« Les chiffres sont beaucoup plus élevés que ce que nous pensions, ils sont incroyables », a déclaré dans une interview Hartmut Berghoff, directeur de l’Institut d’histoire allemande de Washington, après avoir pris connaissance des nouvelles données.

Le recensement ne comprend pas seulement les camps d’extermination », mais également, par exemple, les milliers de camps de travaux forcés, les sites nommés par euphémisme « centres de soins », où, les femmes enceintes étaient contraintes à avorter – ou voyaient leurs bébés tués dès la naissance – ainsi que les maisons closes, où les femmes étaient contraintes à avoir des relations sexuelles avec des militaires allemands.

Auschwitz et une poignée d’autres camps de concentration symbolisent aujourd’hui la machine de mort nazie dans la conscience publique.

De même, le système nazi de ghetto est devenu associé à un site unique : le ghetto de Varsovie, célèbre pour son soulèvement en 1943 et sa destruction.

Mais ces sites, aussi infâmes qu’ils aient été, ne représentaient qu’une infime partie de l’ensemble du réseau allemand, comme le montre clairement la nouvelle recherche.

Les cartes que les chercheurs ont mis au point pour identifier les camps et les ghettos, transforment de larges pans de l’Europe pendant la guerre en camps de mort, de torture et d’esclavage, en Allemagne et en Pologne, mais également partout en Europe.

Les responsables du projet de recherche, Geoffroy Megargee et Dean Martin, estiment que 15 à 20 millions de personnes sont mortes ou ont été emprisonnées dans les sites qu’ils ont identifiés et répertoriés dans le cadre d’une encyclopédie en plusieurs volumes.

Le Mémorial de la Shoah a publié les deux premiers, et cinq autres sont prévus d’ici à 2025.

La connaissance de l’existence de nombreux camps et ghettos était auparavant fragmentée, connue pays par pays.

Les chercheurs ont collecté les données de près de 400 contributeurs, pour dresser une carte à l’échelle de l’Europe entière.

Le New York Times rapporte l’expérience d’Henri Greenbaum, 84 ans, survivant de la Shoah qui vit dans la banlieue de Washington, un vécu caractéristique de cette multiplicité des sites nazis.

Bénévole au Mémorial de la Shoah, lorsqu’il raconte aux visiteurs son expérience de la guerre, les auditeurs concentrent sur son enfermement à Auschwitz, le plus connus des camps.

Mais les images des autres camps où les nazis l’ont emprisonné sont ancrées dans sa mémoire aussi profondément que le numéro A188991 tatoué sur son avant-bras gauche.

En effet, Henri a d’abord connu le ghetto de Starachowice dans sa ville natale en Pologne, où les Allemands ont parqué sa famille –comme d’autres juifs polonais – en 1940, alors qu’il n’avait que 12 ans.

Il fut ensuite déplacé avec sa sœur dans un camp de travail à quelques pas des limites de la ville, tandis que le reste de sa famille était envoyé à la mort à Treblinka.

Après avoir été contraint au travail forcé en usine, les Allemands l’ont contraint – avec d’autres prisonniers – à creuser des tranchées qui ont été utilisées pour l’ensevelissement des corps des victimes.

Ensuite il fut envoyé à Auschwitz, puis retiré du camp pour travailler dans une usine de fabrication de produits chimiques en Pologne connue sous le nom de Buna Monowitz.

Lui et quelques 50 autres prisonniers extirpés d’ Auschwitz y ont été envoyés pour la fabrication de caoutchouc et d’huile synthétique.

Enfin, il a travaillé dans un camp de travaux forcés à Flossenbürg, près de la frontière tchèque.

À l’âge de 17 ans, Greenbaum avait été ainsi un « esclave du travail forcé » pendant 5 ans dans 5 camps différents.

Il était en route vers un sixième camp lorsque les soldats américains l’ont libéré en 1945. « Personne ne connaissait ces lieux jusqu’à maintenant », a déclaré Henri Greenbaum.

« Tout doit être recensé.

C’est très important. Nous voulons le dire aux jeunes pour qu’ils sachent, et qu’ils se souviennent. »

Par ailleurs, cette recherche pourrait avoir des implications juridiques en aidant un petit nombre de survivants, grâce à ces informations, à récupérer des polices d’assurances, des compensations, ou des propriétés perdues.

« Combien de demandes ont été rejetées parce que les victimes ont été placées dans un camp que nous ne connaissions pas? » a demandé Sam Dubbin, un avocat de Floride qui représente un groupe de survivants qui cherchent à porter plainte contre les compagnies d’assurance européennes.

Le Dr Megargee, principal chercheur, a déclaré que le projet faisait aussi évoluer la compréhension qu’ont les spécialistes de la Shoa de la façon dont les camps et les ghettos ont évolué.

Dès 1933, au début du règne d’Hitler, le Troisième Reich a créé environ 110 camps spécialement conçus pour emprisonner quelques dix mille opposants politiques.

Lorsque l’Allemagne a envahi et occupé ses voisins européens, l’utilisation des camps et des ghettos a été élargie pour enfermer et parfois déjà exterminer les Juifs mais aussi les homosexuels, les Tziganes, les Polonais, les Russes et de nombreux autres groupes ethniques de l’Est de l’Europe.

Selon les chercheurs, les types de camps et de ghettos ont énormément varié en fonction de leur mission, leur organisation et leur taille, en selon les besoins de l’appareil nazi.

Le plus grand site identifié est le ghetto de Varsovie, qui a enfermé jusqu’à 500.000 personnes.

Mais une dizaine de prisonniers seulement travaillaient sur le site München-Schwabing en Allemagne, l’un des plus petits camps.

De petits groupes de prisonniers y ont été envoyés depuis le camp de concentration de Dachau, surveillés par des gardes armés.

Ils étaient chargés de travaux domestiques dans la maison d’une dignitaire nazie, et …régulièrement battus; il leur fallait nettoyer sa maison, son jardin et même construire des jouets d’enfants.

Lorsque la recherche a débuté en l’an 2000, le Dr Megargee s’attendait à trouver quelques 7.000 camps et ghettos nazis, selon les estimations d’après-guerre.

Mais les chiffres ont grimpé d’abord à 11.500, puis 20.000, puis 30.000, et désormais 42.500.

Les chiffres sont impressionnants : 30.000 camps de travaux forcés, 1150 ghettos juifs, 980 camps de concentration, 1.000 camps de prisonniers de guerre, 500 maisons closes remplies de femmes réduites à l’esclavage sexuel, des milliers d’autres camps utilisés pour euthanasier les personnes âgées et les infirmes, et pratiquer des avortements forcés, « germaniser » les prisonniers ou encore transporter les victimes vers les camps d’extermination.

Rien qu’à Berlin, les chercheurs ont répertorié quelque 3.000 camps, tandis qu’il y en avait 1300 à Hambourg.

Le Dr Dean, qui a effectué des recherches pour le projet, estime que les résultats ne laissent aucun doute dans son esprit sur le fait que de nombreux citoyens allemands, malgré les déclarations fréquentes de leur ignorance des crimes nazis après guerre, ont dû avoir connaissance de l’existence généralisée des camps nazis.

« Vous ne pouviez littéralement aller nulle part en Allemagne sans vous rencontrer à des camps de travaux forcés, des camps de prisonniers de guerre, ou des camps de concentration », a-t-il déclaré, « Ils étaient partout. » (avec New York Times)

2 Responses to Histoire: Attention: un génocide peut en cacher un autre ! (The Holocaust just got more shocking)

  1. […] privés de dignitaires du régime à la « Soeur Pia », l’on dénombre pas moins de 42 500 ghettos et camps nazis à travers l’Europe pendant les douze années du Troisième Reich […]

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  2. […] antisioniste!), le Pays autoproclamé des Droits de l’homme se refait une santé d’unanimisme […]

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