Génocide rwandais: Attention, un déni peut en cacher un autre! (Will France ever come clean about its part in Rwanda’s 1994 genocide ?)

On nous dit qu’au Rwanda, la France aurait commis une “faute politique”. C’est trop ou trop peu. De quelle faute s’agit-il? Il faut l’expliquer! Aurions-nous, par exemple, pris systématiquement le parti d’un camp contre l’autre, des Hutus contre les Tutsis? C’est une contre-vérité. Pendant la période où j’ai conduit la diplomatie française (d’avril 1993 à mai 1995), nous avons fait tous les efforts possibles pour aider à la réconciliation des Rwandais. (…) l’opération Turquoise (…) a parfaitement accompli la mission qui lui avait été assignée, dans les conditions de temps et de lieu prévues. La présence de l’armée française a permis de sauver des dizaines de milliers de vie et d’arrêter le flux de plusieurs millions de personnes qui fuyaient vers le Zaïre voisin (devenu République Démocratique du Congo). Son intervention est à l’honneur de la France. Dès lors, de quelle faute nous parle-t-on? (…) La diplomatie française ne devrait pas s’écarter de la voie de la vérité et de la dignité. Alain Juppé (27.04.08)
Je ne comprends plus (…) de voir les autorités israéliennes, apparemment soutenues par l’immense majorité de leurs citoyens, se fourvoyer à ce point. Où donc l’attaque sauvage qu’elles mènent contre Gaza peut-elle les mener? Il y a d’abord la morale. Les écoles de l’ONU ou les convois humanitaires constituent-ils des objectifs militaires? Et que répondre aux responsables du Comité International de la Croix-Rouge (CICR) quand ils déclarent: “L’armée israélienne n’a pas respecté ses obligations requises par le droit international humanitaire. Le retard dans l’autorisation d’accès aux services de secours est intolérable.” Les images qui nous montrent des enfants blessés, des enfants morts ne sont pas des montages médiatiques! (…) L’isolement dans lequel Israël risque de s’enfermer est suicidaire. Le conseil de sécurité des Nations Unies vient d’adopter à l’unanimité, à l’exception des Etats-Unis qui n’ont pas voté contre mais se sont abstenus, la résolution 1860 qui demande un cessez le feu immédiat. Ce devrait être le signal, pour le gouvernement israélien, que maintenant, c’est assez. Alain Juppé
Les Israéliens se sont surarmés et en faisant cela, ils font la même faute que les Américains, celle de ne pas avoir compris les leçons de la deuxième guerre mondiale, car il n’y a jamais rien de bon à attendre d’une guerre. Et la force peut détruire, elle ne peut jamais rien construire, surtout pas la paix. Le fait d’être ivre de puissance et d’être seul à l’avoir, si vous n’êtes pas très cultivé, enfant d’une longue histoire et grande pratique, vous allez toujours croire que vous pouvez imposer votre vision. Israël vit encore cette illusion, les Israéliens sont probablement dans la période où ils sont en train de comprendre leurs limites. C’était Sharon le premier général qui s’est retiré de la bande de Gaza car il ne pouvait plus la tenir. Nous défendons absolument le droit à l’existence d’Israël et à sa sécurité, mais nous ne défendons pas son droit à se conduire en puissance occupante, cynique et brutale … Michel Rocard (Al Ahram, 2006)
C’est une stratégie de communication à l’américaine qui a été choisise. l’armée s’applique à tout contrôler. il fallait éviter un décompte macabre des morts djihadistes, comme ce fut ler cas à Gaza au moment de l’opéraion osraéelienne. Conseiller de l’Elysée (en privé, « Mali: une communication blindée », Le Canard enchainé, 30.01.13)
Il faut ouvrir les ventres de ces Tutsis que vous tuez pour qu’ils coulent et que les satellites ne les voient pas. Soldats français au Rwanda lors du génocide (cité par Andrew Wallis)
Nous livrons des munitions aux FAR en passant par Goma. Mais bien sûr nous le démentirons si vous me citez dans la presse. Philippe Jehanne (correspondant de la DGSE, à l’historien Gérard Prunier, en plein génocide rwandais, le 19 mai 1994)
On avait ordre de ne pas bouger, de ne rien faire, surtout pas bouger, rien faire. (…) Les gens nous parlaient d’une vallée, Bisesero, où il y aurait des Tutsis armés jusqu’aux dents. Un jour, on a désobéi (…) aux ordres de notre propre chef (…) le commandant Marin Gillier. Il nous avait interdit d’aller là-bas.» En allant à Bisesero, «on a découvert le pot aux roses : c’est une vallée où 10 000 victimes avaient été tuées. Il en restait 800 dans un état lamentable. Là on s’est rendu compte que c’était pas du tout les Tutsis qui tuaient les Hutus, c’étaient les Hutus qui tuaient les Tutsis, qui les massacraient carrément , tous les jours. Adjudant Thierry Prungnaud (ancien gendarme du GIGN, France Culture, le 22 avril 2005)
Monsieur,… la situation dans mon pays devient de plus en plus critique… Vu l’évolution actuelle du conflit, je vous confirme mon accord pour recruter, pour le gouvernement rwandais, 1000 hommes devant combattre aux côtés des Forces Armées Rwandaises. Augustin Bizimana (ministre de la Défense rwandais, lettre « au Capitaine Paul Barril », 27 avril 1994)
L’implication française est beaucoup plus terrible encore puisqu’elle a été un soutien logistique à l’armée d’Habyarimana. Il semble que même après le début du génocide, l’armée française – ou au moins une partie parce que ce n’est pas sûr que cela ait été décidé en haut lieu – ait continué à fournir des armes aux tueurs. (…) L’armée française a également installé la « zone turquoise ». C’était une décision politique prise dans les bureaux de François Mitterrand. Cette zone a été instaurée dans la région ouest du pays pour permettre pendant deux mois, mi-juin jusqu’à mi-août, à la communauté hutue de s’échapper et donc de protéger en son sein – toute la communauté n’était pas meurtrière – des génocidaires qui s’y cachaient. Jean Hatzfeld

Combien de temps la France pourra-t-elle encore nier la réalité de son soutien aux génocidaires rwandais il y a bientôt 20 ans?

Contrat d’assistance daté, demande signée du ministre de la Défense rwandais de centaines de mercenaires (1000), factures d’hommes, d’armes et de munitions (cartouches, obus, mortiers, grenades… pour plus de 3 millions de dollars), faux certificats de décès, fausse boîte noire, faux missiles, faux témoins, juge aux ordres

Alors qu’aux Etats-Unis, le plus rapide prix Nobel de la paix de l’histoire qui a éliminé plus de terroristes en quatre ans que n’en a incarcéré la prison toujours ouverte de Guantanamo et laissé mourir le premier ambassadeur américain en 33 ans nous sort, après sa larme du massacre de Newton et avec l’étrange indulgence de sa classe médiatique, une photo de sa prétendue longue pratique du tir aux pigeons

Pendant que, devant les menaces vides du Leader-de-derrière de Washington, Israël est bien obligé de prendre les choses en main face aux tentatives de transport d’armes de la Syrie vers le Hezbollah …

Et que, poussé par la nécessité et certes le manque de lucidité de ses prédécesseurs en Libye, un nouveau gouvernement socialiste toujours incapable de transporter ou renseigner ses troupes et qui n’a toujours pas pris la mesure de la catastrophe qui se prépare sur son propre territoire joue pour une énième fois les sauveurs de l’Afrique …

Lui aussi avec la bénédiction peu regardante d’une claque médiatique si prompte d’habitude  à dénoncer les bavures des autres, en profite, entre deux hochets au Marais et demain à Barbès, pour se refaire une santé sondagière …

Qui (merci yms), après bientôt deux décennies d’enfumage dont notamment la fausse attribution aux Toutsis de l’attentat contre l’avion du président rwandais ayant servi de déclencheur au génocide, aura le courage de reprendre les informations accablantes que vient de sortir tant Libération que Le Parisien suite aux nouvelles perquisitions au domicile de l’ancien patron du GIGN et maitre ès coups tordus de la Mitterrandie depuis recyclé dans le conseil aux financiers du jihad ?

Exclusif.

Rwanda : des pièces accablantes pour la France

Des documents saisis chez le capitaine Paul Barril apportent de nouvelles preuves sur le rôle de la France dans le génocide tutsi, en1994,auRwanda.

Le Parisien

Elisabeth Fleury (avec N.J.)

24.01.2013

C’est une lettre de quelques lignes, tapée à la machine. Signée par Augustin Bizimana, le ministre de la Défense rwandais, elle est adressée « au Capitaine Paul Barril ». « Monsieur,… la situation dans mon pays devient de plus en plus critique… Vu l’évolution actuelle du conflit, je vous confirme mon accord pour recruter, pour le gouvernement rwandais, 1000 hommes devant combattre aux côtés des Forces Armées Rwandaises.

» La missive insiste sur « l’urgence » de la requête. Elle est datée du 27 avril 1994.

A cette date, le génocide rwandais a commencé depuis trois semaines. Depuis que, le 6 avril, l’avion du président Juvénal Habyarimana a été abattu. Les Hutus, accusant les Tutsis du Front patriotique rwandais (FPR) d’avoir commis l’attentat, lancent un effroyable génocide. Hommes, femmes, vieillards, enfants : en quatre mois, essentiellement à coups de machette, ils massacrent 800000 Tutsis (évaluation de l’ONU).

3M$ de factures d’armes, de munitions et d’hommes

Quatre ans après l’attentat contre le président rwandais, une enquête est ouverte en France pour déterminer qui a abattu l’aéronef. Très rapidement, en dépit des très nombreuses contradictions et insuffisances de ses investigations, le juge Bruguière accuse le FPR.

Mais, depuis que son successeur Marc Trévidic a repris le dossier, les cartes ont été entièrement rebattues. Le rôle des autorités françaises dans le génocide apparaît particulièrement ambigu. A ce titre, la lettre au capitaine Barril, récemment versée au dossier et dont nous nous sommes procuré la copie, est saisissante.

Lorsqu’il est sollicité par le ministre de la Défense rwandais, le capitaine Barril n’est pas n’importe qui. « Paul Barril, à cette époque, c’est la France, résume une source judiciaire. Faire appel à lui, c’est faire appel à la France. » Ancien patron du GIGN, cela fait déjà plusieurs années que, avec sa société Secrets, Barril travaille dans l’ombre, à la demande de François de Grossouvre (un conseiller de Mitterrand), pour le gouvernement rwandais. Officiellement, Barril est d’abord chargé d’« une mission d’infiltration » au service du gouvernement rwandais, avant d’être sollicité par la veuve Habyarimana pour enquêter sur les auteurs de l’attentat. Officieusement, son rôle est nettement plus discutable.

L’été dernier, à la demande du juge Trévidic, une série de perquisitions menées chez Barril et auprès de son entourage ont permis de mettre la main sur des documents accablants. Outre la demande de 1000 mercenaires, les enquêteurs ont récupéré des factures d’armes, de munitions et d’hommes, liées à « un contrat d’assistance » passé entre Barril et le gouvernement rwandais et daté du 28 mai 1994. Cartouches, obus, mortiers, grenades… le montant global dépasse les 3 M$. Le 20 décembre dernier, le juge Trévidic interroge le capitaine Barril sur ces documents. Le contrat d’assistance? « Cela n’a jamais existé », prétend l’intéressé. Les factures? « Cela ne s’est jamais fait. » Paul Barril, qui se présente désormais comme conseiller auprès des autorités qatariennes, a une expression pour résumer tout cela : « C’est de la mayonnaise africaine. » Une mayonnaise de près d’un million de morts.

Voir aussi:

Rwanda : trois fantômes et un mystère

Enquête Le faux certificat de décès d’un gendarme français mort en avril 1994 à Kigali après l’attentat contre l’avion du président Habyarimana renforce les doutes sur le rôle de Paris.

Maria Malagardis

Libération

9 janvier 2013

En enquêtant sur l’attentat contre l’avion du président rwandais Juvénal Habyarimana, le juge parisien Marc Trévidic a peut-être ressuscité trois fantômes : ceux de trois Français, décédés dans des circonstances étranges, peu après cet attentat mystérieux. Alain Didot, gendarme, sa femme Gilda, et René Maier, lui aussi gendarme, sont retrouvés morts dans la villa des deux premiers à Kigali, les 12 et 13 avril 1994. Leurs corps sont rapatriés en France, via Bangui en Centrafrique.

Or, Libération est en mesure d’affirmer que le certificat de décès d’au moins une de ses trois victimes françaises est un faux. Pour quelle raison rédiger un faux en écriture ? A l’issue d’une audition qui s’est révélée capitale, le juge l’aurait découvert presque par hasard. Dans un compte rendu, reprenant l’essentiel du procès-verbal et que Libération a pu consulter à Kigali, le juge Trévidic aurait jugé ces faits «gravissimes» et de nature à réorienter sa propre enquête sur l’attentat, en s’interrogeant sur l’attitude de Paris lors de ce moment clé de l’histoire du pays, basculant aussitôt après l’attentat dans un génocide.

Le faux certificat porte la signature du docteur Michel Thomas qui, à cette époque, était effectivement basé à Bangui, devenue la plaque tournante des évacuations du Rwanda en avril 1994. Entendu fin mai par le juge parisien, l’ancien médecin militaire a été catégorique : il n’a jamais établi ce document qui évoque non pas René, mais «Jean» Maier. Bien plus, il aurait relevé plusieurs anomalies. Il ne disposait pas du tampon officiel qui figure sur le certificat et établissait toujours ses actes de façon manuscrite (contrairement au faux présenté, tapé à la machine ou à l’ordinateur). Le médecin aurait également émis des doutes sur la conclusion générale de ce curieux certificat qui évoque un décès «accidentel», causé par des «balles d’arme à feu», sans détailler ou localiser le nombre d’impacts.

«Chagrin». L’audition du docteur Thomas jette ainsi un trouble singulier sur le rôle joué par la France au moment de l’attentat. Car il est évident qu’un faux certificat de «genre de mort» concernant un militaire français n’a pu être établi sans l’aval de certains responsables à Paris. Or, ce curieux maquillage s’est accompagné à l’époque d’une volonté de faire taire les familles des victimes. Gaëtan Lana, le frère de Gilda Didot, s’en souvient encore : «Quelque temps après l’enterrement, un haut gradé est venu trouver mes parents et leur a fait signer un papier dans lequel ils s’engageaient à ne jamais entamer d’enquête sur la mort de ma sœur. A l’époque, mes parents étaient dévastés par le chagrin, ils ont signé.» Une injonction au silence qui rappelle la situation vécue par les familles françaises de l’équipage de l’avion du président Habyarimana. Me Laurent Curt, avocat de la veuve du pilote, a raconté comment sa cliente avait été «encouragée à ne pas porter plainte» au lendemain de l’attentat. Il faudra donc attendre quatre ans, en 1998, pour qu’une instruction soit ouverte, très opportunément au moment où se constitue la mission d’information parlementaire sur le rôle de la France au Rwanda. Pourquoi une telle chape de plomb ? Qu’est-ce que Paris veut cacher dans ce drame ? Et en quoi Didot et Maier peuvent-ils être concernés ou impliqués dans la tragédie rwandaise ?

Arrivé au Rwanda en 1992, l’adjudant-chef Alain Didot était conseiller technique chargé des transmissions radio : il formait l’armée rwandaise et assurait la maintenance des différents réseaux radio, de l’ambassade de France, en passant par la mission de coopération française, jusqu’à l’armée rwandaise. Il avait installé à son domicile tout un équipement qui lui permettait de suivre un large éventail de conversations. Aurait-il surpris des discussions qu’il n’aurait pas dû entendre ? Notamment entre le 6 avril, jour de l’attentat, et le 8, date de son décès supposé ? Ce n’est qu’une hypothèse. René Maier, lui, débarque au Rwanda en septembre 1993. Apparemment, il est envoyé comme conseiller technique de police judiciaire. Mais il semble s’être beaucoup occupé de transmission radio. C’est ce que laisse entendre le supérieur des deux hommes, le colonel Bernard Cussac, alors chef de la mission de coopération militaire, qui désignera Didot et Maier, comme «des transmetteurs» devant la mission d’information parlementaire.

C’est aussi ce que soutient le capitaine Zacharie Maboyi, rencontré à Kigali il y a un mois : en 1994, cet officier était incorporé aux Forces armées rwandaises et suivait des cours de transmissions radio. Il connaissait bien Didot et Maier, et affirme que les deux hommes étaient tous deux chargés des transmissions. D’après Maboyi, ils étaient également en contact régulier avec l’état-major rwandais, et même avec le colonel Theoneste Bagosora, un officier à la retraite qui sera par la suite considéré comme «le cerveau du génocide».

Que savaient-ils ? Que soupçonnaient-ils lorsque l’avion du Président est abattu, le 6 avril au soir ? Didot et sa femme sont alors chez eux, non loin de l’Assemblée nationale, le CND, où sont cantonnés les rebelles du Front patriotique rwandais (FPR) depuis la signature des accords de paix en 1993. Comme les rebelles sont immédiatement accusés d’être responsables de l’attentat par la radio officielle, le quartier est rapidement sous tension. Officiellement, René Maier quitte vite son domicile, situé dans un camp de gendarmerie tout proche, pour rejoindre les Didot et assurer «la veille radio». Mais en réalité, personne n’a certifié avoir vu Maier chez les Didot. A partir de là, tout est flou. Longtemps a prévalu la thèse d’une «bavure» du FPR, qui aurait tué les Didot et Maier en les prenant pour des espions. Mais, dans ce cas, pourquoi Paris aurait-il empêché l’enquête ? Pourquoi aurait-on établi de faux certificats de décès ? La France n’était pas l’alliée du FPR, bien au contraire. Deux jours après l’attentat, la zone est encore sous le contrôle des Forces régulières rwandaise. Tôt le matin ce 8 avril, Alain Didot appelle les parents de sa femme. «Ils ont trouvé sa voix bizarre, tendue. Et derrière lui, mes parents ont clairement entendu une voix d’homme qui répétait : « raccroche, raccroche »», se souvient Gaëtan Lana, le frère de Gilda. Didot est donc vivant le 8 au matin. Pourtant, les trois premiers certificats de décès, dont le faux concernant Maier, sont datés du 6 avril, donc du jour de l’attentat. Gaëtan Lana se souvient que, quelques mois plus tard, ses parents ont soudain reçu un nouvel «acte de décès», annoté de manière manuscrite par le procureur de Nantes, qui mentionnait un changement de date. En réalité, pendant plusieurs années, des responsables français vont, eux aussi, donner des dates différentes, entretenant cette étrange confusion. Officiellement, le décès des trois Français n’est signalé que le 10 avril, lorsque les Casques bleus belges de la Mission de l’ONU pour l’assistance au Rwanda, la Minuar, sont sollicités pour aller récupérer les corps.

«Gêne française». C’est le major belge Jean Théry, un médecin militaire, qui est chargé de l’opération. Dans des conditions difficiles, car la villa des Didot se situe alors sur la ligne de front entre FPR et armée rwandaise. Il devra se rendre à trois reprises au domicile des Didot, entre le 11 et le 13 avril, avant de trouver les corps sommairement enterrés. A chaque fois, il y retourne «sur l’insistance des Français». «On m’a suggéré de regarder aussi dans le jardin», se rappelle-t-il. Il y trouvera effectivement les corps. Mais qui est ce «on» si perspicace ? «Je ne me souviens plus, ça fait près de vingt ans ! Peut-être ce colonel français avec qui nous étions en contact ?» suggère Théry. Après tant d’années, il garde surtout l’impression vague d’une «gêne française» sur «cette drôle d’affaire, pas très claire».

Une impression partagée par les familles des trois victimes. Hier, Gaëtan Lana a retrouvé pour Libération le premier certificat de décès de sa sœur : également signé par le docteur Michel Thomas. Un faux de plus ? Ce document-là n’a pas été présenté au médecin par le juge. Dans un dossier qui, depuis l’ouverture de l’instruction en 1998, a vu se multiplier les usages de faux – fausse boîte noire, faux missiles, faux témoins -, ces certificats de décès ne sont peut-être qu’une manipulation de plus. Mais aussi certainement un nouvel indice qui pointe vers Paris pour comprendre ce qui s’est passé dans le ciel du Rwanda, ce 6 avril 1994, vers 20 h 30. A la veille d’un génocide.

Voir également:

Rwanda, le rapport qui met fin à des années de flou

Tanguy Berthemet

10/01/2012

Selon la justice française, des extrémistes hutus ont abattu l’avion présidentiel en 1994.

Le rapport des experts de plusieurs centaines de pages sur les circonstances de l’attentat contre l’avion du président rwandais Juvénal Habyarimana lève le voile sur un mystère vieux de dix-sept ans. Le récit, commandé par les juges français Marc Trévédic et Nathalie Poux et dévoilé mardi aux parties civiles, conclut que l’appareil a été abattu par deux missiles tirés depuis la colline de Kanombé, où se trouvait un camp militaire. «Cela met fin à des années de manipulations et de mensonges», s’est félicité Me Bernard Maingain, l’un des avocats de l’un des proches de l’actuel chef d’État rwandais, Paul Kagame, mis en examen.

Le camp de Kanombé étant alors un site aux mains de la garde présidentielle, cela désigne presque à coup sûr les extrémistes hutus comme les responsables de l’attentat. L’établissement des responsabilités est d’autant plus important que la mort du président rwandais le 6 avril 1994 fut le point de départ du génocide rwandais. En moins de cent jours, plus de 800.000 Tutsis et opposants hutus furent massacrés. Par une extrapolation, les mystérieux auteurs de l’attentat ont fini par endosser le rôle de premiers responsables des tueries.

Depuis ce 6 avril, deux théories s’étaient toujours affrontées autour de ce crime jamais revendiqué. Selon la première, les assassins seraient issus des rangs hutus et le crime le point de départ d’un complot plus vaste visant à mener un coup d’État et à résoudre dans le sang le «problème tutsi». La seconde faisait des hommes du Front patriotique rwandais (FPR), les rebelles majoritairement tutsis en guerre ouverte depuis quatre ans contre le régime d’Habyarimana, les responsables de l’attentat. C’est cette hypothèse qu’avait retenue le juge Jean-Louis Bruguière lors d’une première enquête très controversée diligentée par la justice française en 2006. Il avait ensuite émis six mandats d’arrêt contre des hauts cadres du FPR d’alors, le parti au pouvoir au Rwanda depuis 1994. Cette décision avait provoqué la rupture des relations diplomatiques entre Paris et Kigali. Des relations péniblement rétablies il y a deux ans.

Recours à la science

Le nouveau rapport du collège de spécialistes, voulu par les successeurs du juge Bruguière, prend totalement le contre-pied de cette idée et permet de voir plus clair dans un dossier hautement sensible qui brouille l’image de la France depuis près de deux décennies dans toute l’Afrique. Jusqu’à présent, les certitudes concernant cette attaque étaient rares. Tout juste pouvait-on affirmer que le Falcon 50, prêté par la France et piloté par un équipage français, était en approche de Kigali, la capitale rwandaise, peu après 20h30 quand il fut touché par un projectile avant de s’écraser dans le jardin du palais présidentiel.

Les magistrats, en raison du temps écoulé, ont choisi d’avoir recours à la science pour étayer leur conviction. Les experts réunis par Marc Trévidic, notamment des spécialistes en balistique, en crash aériens ainsi que des géomètres et un acousticien, ont enquêté pendant une semaine au Rwanda en 2010. Selon eux, les missiles tirés seraient des Sa-16, de fabrication russe qui ont touché l’appareil sous l’aile gauche, non loin des réservoirs. L’impact a mis immédiatement le feu au Falcon. Les techniciens en balistique qui ont étudié les trajectoires possibles ont écarté toutes les possibilités sauf deux, toutes depuis le camp de Kanombé. L’acousticien a lui aussi eu un rôle prépondérant. Il a étudié l’entourage et la diffusion des sons sur le site pour affiner deux témoignages. Le premier est celui, bien connu, du Dr Massimo Parush, un médecin militaire belge qui dit avoir entendu ce soir-là un bruit de souffle et vu une traînée orange. Le second provient d’un militaire français, le colonel de Saint-Quentin. Cet officier, qui logeait lui-même dans le camp de Kanombé, a toujours dit avoir clairement entendu les départs des tirs. Or, selon l’expert, la ferme de Massaka, l’autre site évoqué pour organiser l’attentat est trop loin pour que le son ait été aussi clair aux oreilles du colonel.

Les autorités rwandaises n’ont pas caché mardi leur satisfaction. «Les résultats présentés aujourd’hui constituent la confirmation de la position tenue de longue date par le Rwanda sur les circonstances qui entourent les événements du mois d’avril 1994», s’est félicitée la ministre rwandaise des Affaires étrangères, Louise Mushikiwabo.

Voir encore:

Rwanda, le déni français

Ce soir sur France 2 | Une vingtaine de responsables présumés du génocide de 1994 vivraient dans l’Hexagone en toute impunité. Malgré les plaintes, la justice reste sourde. Un documentaire implacable, “Génocide du Rwanda, des tueurs parmi nous ?”, est diffusé ce mardi soir 28 juin sur France 2.

Sophie Rostain

Télérama n° 3206

Le 25/06/2011

Parrain de la drogue, roi de la cambriole, génocidaires… ils ont tous un point commun : avoir été – ou être encore – parmi les criminels les plus recherchés de leur époque. C’est ainsi que Pablo Escobar, Albert Spaggiari, Ratko Mladic ont eu, lors de précédents numéros, les honneurs de La grande traque, sur France 2. La série produite par Tony Comiti a été rattrapée par l’actualité. Programmé une première fois le 31 mai 2011, le volet sur les génocidaires rwandais toujours en liberté, diffusé mardi 28 juin, avait été remplacé par le documentaire consacré à Mladic, arrêté le 26 mai pour être jugé par le Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie.

Pour bâtir son enquête, le journaliste Manolo d’Arthuys s’appuie sur le travail d’Alain Gauthier qui, depuis 2001, anime, avec sa femme, ­Dafroza, dont la famille fut ­décimée, le Collectif des parties civiles pour le Rwanda (CPCR). Il se souvient de son arrivée à Kigali, en novembre 2009, du choc ressenti : « Quand on parcourt ce pays, tout petit, du nord au sud, on marche partout sur des corps. Il reste de nombreux charniers qui n’ont pas été mis au jour. Le génocide est omniprésent. » Partout des stèles, des mémoriaux avec des ossuaires… pour ne pas oublier ces trois mois de 1994 qui virent l’éradication de huit cent mille Tutsi et le massacre des Hutu opposants au régime de Habyarimana. Une extermination ethnique préparée de longue date par l’entourage extrémiste hutu du président.

Dix-sept ans plus tard, nombre de tueurs ont été condamnés par les tribunaux rwandais, par le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR), installé à Arusha (Tanzanie), et par les tribunaux belges qui n’ont pas hésité à poursuivre les géno­cidaires réfugiés sur leur territoire. Mais le travail de la justice n’est pas fini. Le 23 mai 2011, le TPIR a commencé les auditions préalables à l’éventuel procès de Félicien Kabuga, l’argentier des Hutu, qui vivrait au Kenya. Comme lui, d’autres organisateurs du génocide vivent libres en Afrique ou en Europe.

Plaintes déposées

Le CPCR a porté plainte contre une vingtaine de responsables présumés exilés en France. L’enquête de Manolo d’Arthuys se concentre sur ces derniers : Agathe Habyarimana, veuve de l’ancien président, le Dr Charles Twagira, aujourd’hui médecin au CHU de Rouen, et l’ex-colonel Marcel Bivugabagabo, reconverti dans la sécurité privée. Les plaintes ont été déposées, mais la justice française n’a jusqu’à présent pas donné suite. Non que les témoignages manquent, comme le rappelle le film, construit en partie autour de la parole des victimes ou de leurs familles. Florence était la voisine des Habyarimana et l’amie d’Agathe : « Le dimanche, on allait à la messe, elle était très croyante mais aussi très machiavélique », raconte dans La grande traque celle qui n’a pas oublié l’arrivée, le 6 avril 1994, des gardes présidentiels, les coups de machette, ni les corps jetés aux cochons.

Et pour la première fois, face à la caméra, la veuve du président Habyarimana – qui a déposé un référé pour interdire la diffusion du documentaire mais a été déboutée de sa demande – répond à ces accusations, persistant dans sa version : cloîtrée dans sa maison, elle n’a rien vu, rien entendu, et a quitté le Rwanda le 9 avril 1994 pour la France où l’attendaient un bouquet de fleurs et l’équivalent de 30 000 euros, cadeaux du gouvernement français. « Les autres maillons de la machine hutu que j’ai rencontrés étaient dans le même déni, commente Manolo d’Arthuys. Comme si on leur avait fourni des éléments de langage pour le cas où ils devraient répondre aux questions des journalistes… » Nieront-ils avec le même cynisme le jour où la justice française se décidera enfin à ouvrir leur dossier ?

Dernier volet de La grande traque

Ce cinquième volet de La grand traque est le dernier de cette série. Initialement conçu comme un magazine d’investigation, puis diffusé tardivement comme une série documentaire, le programme n’a guère rassemblé plus de 7 % de téléspectateurs. « C’est dommage qu’on ait du mal à donner toutes ses chances au journalisme d’investigation à la française. Nous avons un vrai savoir-faire, analyse Tony Comiti. Les chaînes préfèrent des documentaires autour des “vraies gens”, moins longs à réaliser. » Génocide du Rwanda, des tueurs parmi nous ? a demandé environ six mois de travail.

Voir de même:

Paul Barril, au cœur des secrets d’Etat

Nicolas Jacquard (avec E.F.)

Le Parisien

24.01.2013

Paul Barril, c’est Christian Prouteau qui en parle le mieux. « C’est un vrai soldat, passé du côté obscur par manque d’encadrement », explique son ancien chef au GIGN. Major de sa promotion de gendarmerie en 1975, le capitaine Barril a été mis en disponibilité en 1984. Depuis, l’obscurité est son terrain de prédilection.

Dès 1989, on le retrouve au Rwanda. Officiellement, Barril conseille le président Habyarimana et réorganise les forces de sécurité. Officieusement, il est surtout un proche de la veuve du président et de son entourage, qui compte de nombreuses têtes pensantes du génocide de 1994. Fort des « contacts » qu’il se fait dans chacun des deux camps, Paul Barril affirme savoir, dès juin 1994, qui sont les auteurs de l’assassinat du président rwandais. Au journal de 20 heures, il dit détenir la boîte noire de l’avion du président, touché par un missile dont il aurait retrouvé « les tubes. » Dix-neuf ans plus tard, devant le juge Marc Trévidic chargé d’enquêter sur les causes de l’attentat, il ne se souvient plus, dit que tout était faux et qu’il a raconté ça « pour faire bouger la machine judiciaire. »

Mêlé aux plus retentissants scandales des années Mitterrand

L’homme est au cœur de multiples secrets d’Etat. Les turpitudes du pouvoir semblent le galvaniser. Il a la confiance des plus grands. Alors qu’il commande le GIGN avec Christian Prouteau, c’est à ces deux hommes que François Mitterrand demande de créer la cellule antiterroriste de l’Elysée. De l’affaire des écoutes de l’Elysée à celle des Irlandais de Vincennes, Barril se retrouve mêlé aux plus retentissants scandales des années Mitterrand. Fort de ses contacts, de ses protections et des réseaux qu’il a tissés au sein de la Françafrique, il finit par fonder la société de sécurité Secrets, mêlée à des affaires de ventes d’armes ou d’espionnage.

Ce grand-père de 67 ans est parvenu à conserver un casier judiciaire vierge. En 2008, Barril a été mis en examen pour « association de malfaiteur en vue de commission d’extorsion, corruption et assassinat » dans le dossier du Cercle Concorde. Un procès se tiendra au printemps, mais son avocate prévient : Barril, qui vit désormais en Angleterre, « souffre d’une grave maladie et ne pourra être présent au mieux qu’une journée ».

Voir par ailleurs:

The Independent révèle une bavure française au Mali

“Révélations : comment un raid français a tué 12 civils maliens,” titre en une The Independent. Selon le quotidien britannique, un hélicoptère d’assaut français a bombardé la ville de Konna, dans la région de Mopti au centre du pays, tuant douze civils et en blessant quinze. Parmi les victimes figuraient trois enfants âgés de moins de 11 ans.

La bavure aurait eu lieu « il y a deux semaines » au moment où les forces françaises essayaient de chasser les islamistes qui avaient pris la ville. Les faits n’ont été rapportés que ce week-end, après la reprise de la ville par les troupes françaises et maliennes. Depuis, la ville de Konna est accessible à la presse.

C’est lors de cet assaut que le pilote d’hélicoptère français Damien Boiteux aurait également été tué. A ce jour, c’est le seul soldat français mort dans l’opération Serval.

Voir enfin:

Revealed: how French raid killed 12 Malian villagers

Witnesses describe the moment civilians fell victim to a helicopter attack

Kim Sengupta, Daniel Howden, John Lichfield

The Independent

Monday, 28 January 2013

A father has described the moment a French attack helicopter bombed his town in Mali, killing his wife and at least three children from another family. Amadou Jallo, 57, lost his wife Aminata in the attack on Konna in which 12 civilians died and 15 more were injured.

But the couple’s one-year-old son, Saida, miraculously survived the assault despite the fact he was being carried on his mother’s back when the helicopter struck. “I thank Allah that my son is alive. It is amazing, a miracle, that he was not hurt,” he said.

The deaths – which included those of three children aged under 11 – occurred two weeks ago as French forces tried to drive out Islamists who had taken the town from government forces, but are only now being reported after Malian troops allowed reporters into Konna at the weekend.

One French helicopter pilot also died in the assault, to date the only confirmed French casualty of the war. French and Malian forces were closing in on the ancient town of Timbuktu tonight after advancing deep into the territory held by Islamist rebels. Earlier, there were ecstatic scenes in Gao as government troops entered the largest town in northern Mali for the first time in nine months.

The three allied Islamist rebel groups which conquered the north of the country last year offered only sporadic resistance. The rebels appear to have scattered into the desert to avoid relentless French air attacks and – France suspects – to launch a long guerrilla war.

French special forces were reported to have already arrived at the airfield in Timbuktu tonight to prepare for a larger airborne invasion today. The bulk of the Islamist fighters were said to have left the town.

A resident of the nearby town of Niafunke, just to the south, said that the jihadists had fled to caves in the surrounding hills. A local shepherd said that he had seen 40 vehicles hidden in the caves.

The capture of Gao on Saturday followed the same pattern as the liberation of other towns in recent days with French special forces, transported by air, doing the shooting before Malian and other French troops moved in behind them. The French forces had come under fire from “several terrorist elements” that were later “destroyed”, the French military said.

Lindsey Hilsum of Channel 4 News reported on her blog extraordinary scenes of joy when French and Malian forces entered Gao. “They rallied around us as we sped through the streets throwing Malian flags around our necks. Grabbing our hands shouting ‘Thank you’,” she wrote.

“For nine long months the people of Gao have not been allowed to sing, dance, shout or smoke. The women have not been allowed outside unveiled, let alone to ride motorbikes.”

“Now they were doing everything as loudly and chaotically as possible.”

A force from Chad and Niger is expected to cross the Nigerien border today help to garrison the Gao region. This will be the first front-line deployment by the pan-African force up to 7,500 strong which is expected eventually to take over most of the ground fighting from the French.

Despite efforts in recent days to talk up the achievements of “coalition forces”, a French army spokesman confirmed today that their troops had led all combat efforts since France intervened two weeks ago last Friday. “In the field it’s clear that it’s more efficient to send French troops with heavy equipment,” he said

French warplanes struck targets today in Kidal – the last of the three major towns held by Islamists in northern Mali. Among the reported targets was the home of Iyad Ag Ghaly – the leader of Ansar Dine, one of the trio of Islamist groups that has controlled northern Mali for the last nine months. Tensions between Paris and Washington over the French intervention appeared to have been resolved over the weekend.

After dropping its demand for payment by France for use of its transport planes, the Pentagon agreed to use of three KC-135 aerial refuelling planes based in Spain to help French fighter-bombers to attack targets in northern Mali from airfields in France.

Voir enfin:

Why France Can’t Fight

The WSJ

January 28, 2013

The French armed forces field some of the world’s most sophisticated fighter jets, nuclear submarines, attack helicopters and armored vehicles. The country spent $52 billion last year on defense, which puts it in the world’s top league in total military spending. That’s more than twice what such robust middle powers as South Korea, Turkey and Israel spend.

Yet in its commendable efforts to fight terrorists in Mali, Paris is all but begging for logistical and military support and has come up short on everything from refuelling to surveillance to heavy transport. Independently deploying a brigade-sized force to a country a mere five hours flight-time away is proving a bridge too far. How did that happen?

The question is worth asking because it tells us something about the nature of current European militaries—and perhaps the future of the U.S. military, too.

Consider personnel costs. In the U.S., military planners fret that the Pentagon spends $107 billion of its roughly $600 billion budget on salaries, another $53 billion or so on health care, and another $50 billion on retirement costs. In France, the Defense Ministry spends an astounding 50% of its total budget on personnel costs.

Some of that is the result of moving to an all-volunteer force, as France did in 1996, which has made the military smaller but more professional. But the bulk of the problem is that the Defense Ministry spends €7.6 billion ($10.2 billion) on retirees—roughly 20% of its budget, euros that are effectively taken away from war-fighting needs.

The result is an increasingly hollow military. On paper France has 230,000 men and women in uniform, but only 30,000 are estimated to be deployable on six months notice.

France does spend money on modern weaponry: Since 2009, one of the few pieces of equipment that saw an upward revision in planned inventory through 2014 is Dassault’s twin-engine Rafale fighter jet, of which France already has more than 70, with plans for nearly 160 more.

But militaries need the not-so-sexy stuff, too, and here Paris has been shortchanging its soldiers for years. French infantrymen must now deploy with barely half the number of logistical transport vehicles the military had planned four years ago. French diplomats spent the first week of the Malian intervention haggling with the U.S., Canada and Britain for American-made C-17s to transport soldiers and gear to Mali.

France has no C-17s, though for nearly a decade it has had an order in for 50 A400-M cargo planes. The A400-M (aka the Airbus « Atlas ») is a joint project of several European governments, whose inability to pay for it has delayed the program repeatedly. The A400-M can handle only about half the payload of a C-17.

France is also still hunting for more air-refueling tankers to back up its small fleet of aging KC-135s, which are the only way its Rafales can carry out attacks throughout northern Mali. The U.S. has now agreed to help on that one. Again, Paris has an order in for 14 new Airbus 330s to replace its tankers, but this purchase was postponed in 2010.

Refueling capacity is one of the many areas covered in France’s 2010 « Defense and Cooperation Treaty » with the U.K., through which the allies were meant to make up the growing holes in each other’s military capabilities should the need arise. But now that the need is there in Africa, British defense officials say they have no tankers to spare. Theirs are either busy in Afghanistan or on standby in case they need to get to the Falklands.

Given the Obama Administration’s unfortunate unwillingness to provide more than minimal help in Mali, policy makers across Europe must now reconsider their future defense-to-GDP ratios with some urgency. Meantime, France needs help to secure the Sahel from Islamist insurgents. Paris’s misguided spending priorities have compromised its ability to win on its own in Mali, but neither France nor its allies can afford to see it lose.

4 Responses to Génocide rwandais: Attention, un déni peut en cacher un autre! (Will France ever come clean about its part in Rwanda’s 1994 genocide ?)

  1. […] du président rwandais ayant servi de déclencheur au génocide, aura le courage de reprendre les informations accablantes que vient de sortir tant Libération que Le Parisien suite aux nouvelles perquisitions au domicile […]

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  2. […] le gouvernement rwandais, 1000 hommes devant combattre aux côtés des Forces Armées Rwandaises. Augustin Bizimana (ministre de la Défense rwandais, lettre "au Capitaine Paul Barril", 27 avril […]

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