Colombie: Ingrid Bétancourt libérée, comme elle le désirait, par les forces armées de son pays (Uribe’s final vindication)

Ingrid Betancourt liberated by Columbian armed forces

Dans la marche vers la liberté en Amérique latine, l’exception, c’est Uribe, le fantoche des Etats-Unis. Toni Negri et Giuseppe Socco (Global)

Chaque fois que les comités Ingrid Betancourt dénigrent Alvaro Uribe, les Farc se frottent les mains. La guérilla y trouve une bonne raison de maintenir Ingrid en détention. C’est totalement contre-productif: cela fait d’elle un trésor de guerre qu’ils lâcheront difficilement. Francisco Santos (vice-président colombien)

Leur impéritie a prolongé le chemin de croix d’Ingrid quand il s’agissait de tenter d’en abréger la longueur, et donc les douleurs. Les faits ne leur permettront pas d’occulter cette réalité. Jacques Thomet

Soyons clairs, ce n’est pas le président Sarkozy qui a enlevé Ségolène Betancourt et Ingrid Royal et on ne peut demander à la France de renoncer, pour négocier, à sa souveraineté permanente sur une part de son territoire comme à l’époque de Vichy. Latin reporters

Après six longues années de détention comme du bétail humain par une guérilla d’un autre âge …

Et surtout toutes les imbécillités, politiques comme médiatiques, qui ont été répétées sur le président colombien Uribe …

De même que, de Villepin à Sarkozy et via le bouffon Chavez, les gesticulations qui ont surtout réussi à faire monter les enchères …

Retour, à l’occasion de la toute récente et particulièrement réjouissante annonce de la libération par l’Armée colombienne (suite à une opération d’infiltration avec l’aide probable des forces américaines et la présence très significative de McCain – Uribe sait où sont ses vrais amis!) d’une série de 15 otages dont Ingrid Bétancourt et des soldats colombiens comme des officiels américains …

Et, au-delà de la joie pour les otages et leurs familles et une pensée pour les centaines d’otages restants …

Sur un billet de notre confrère Philippe Convers du défunt blog France latine, qui, largement seul (avec Jacques Thomet) contre toutes les âneries dont nous ont matraqués nos médias, rappelait que c’était avant tout une affaire colombienne d’un gouvernement démocratiquement élu et soutenu par sa population.

Et que, contre les échanges de guérilleros emprisonnés que tout le monde voulait imposer au président combine, c’était la volonté d’Ingrid Bétancourt elle-même, comme elle l’avait précisé dans une vidéo, d’être libérée par les forces armées colombiennes …

Ingrid Betancourt: et si on se plantait complètement?
Philippe Convers

On a l’impression d’avoir tout lu et tout entendu sur le Chavez maladroit et bonhomme, interrompu dans sa bienveillante médiation par un Uribe pète-sec, boutefeu et pas plus humain que les vilains dictateurs militaires auxquels il vouerait un culte secret sous les caissons de son palais d’opérette.

Ingrid Betancourt est la seule personne qui vaille en effet aux Andes du Nord l’hommage d’un certain intérêt de la presse française. Périodiquement, on excave quelques experts et il nous est demandé d’écouter religieusement Mélanie Delloye-Betancourt nous expliquer la complexe géopolitique de la région, laquelle tourne évidemment exclusivement autour de la Jeanne d’Arc d’Amérique du Sud. Et nous sommes censés verser une larme compassionnelle en frémissant avant de nous replonger vite fait dans notre actualité nombriliste où, à défaut de guérilleros, nous admirons ou craignons des cheminots syndiqués et où en guise de discours martiaux on applaudit ou fustige les rodomontades sarkozyennes sur la décote, la surcote et les annuités des régimes spéciaux.

Cinq ans et quelques mois de gesticulations françaises et Ingrid n’a pas été libérée. Elle est aujourd’hui morte ou vivante mais est en tout cas sans aucun doute possible le plus bel atout que nous avons offert aux FARC, ses ravisseurs, par notre impéritie et notre satanée coutume de caresser les méchants plutôt que de soutenir ceux qui leur tapent dessus.

J’aurais voulu vous parler de tout ce qu’il y a d’autre en Colombie que cette triste affaire, des montagnes magnifiques, de la cumbia, de la salsa, des soupes chaudes et savoureuses de la montagne, des jolies filles, des corridas, de l’incroyable joie de vivre de tout un peuple qui a décidé d’être heureux malgré les salopards. Je l’ai fait jusqu’il y a quelques mois sur un blog dédié à l’Amérique latine, mais la monochromie de la photo qu’on veut encore nous vendre en France m’impose de me concentrer à la difficile tâche de pigmenter un peu pour vous cette seule photo de Chavez, Uribe et la famille Betancourt.

Chavez : un drôle de bonhomme, lieutenant-colonel parachutiste et putschiste malheureux qui s’est rangé aux règles de l’élection quand il a senti qu’elles lui étaient favorables. Dix fois ou presque adoubé par un peuple fatigué des démocrates fantoches à la solde d’une invraisemblable oligarchie le Chavez. Il a suffi à don Hugo de distribuer quelques miettes aux pauvres pour faire mieux en matière de redistribution que tous ses prédécesseurs réunis. Mais j’ai bien dit quelques miettes. Et j’oubliais des milliers d’heures de discours plus ou moins fleuris mordant au grand dam des Vénézuéliens sur les telenovelas qui ont l’immense mérite de distraire leurs aficionados des soucis quotidiens. Jusque-là, rien de bien méchant donc. Sauf que Chavez se veut l’héritier de Fidel Castro et préfère aller crier sa haine de l’occident aux côtés du bon petit père Ahmadinejad et acheter des armes au courageux Loukachenko que de faire fructifier le pactole d’un pétrole cher au profit de ses électeurs… Dans quelques jours, don Hugo demande aux Vénézuéliens d’assurer au socialisme radieux un avenir sans obstacle. Pour ça, il faut réformer la constitution et permettre au seul interprète du libertador Simon Bolivar, j’ai dit Hugo, de se représenter « jusqu’à ce que ses os soient désséchés ». Et cet abruti de peuple doute, dit-on. Rien de tel qu’une bonne diversion internationale pour faire taire ces insolents d’opposants, lesquels doivent de toute façon être à la solde du démon Bush… Se fâcher avec Bogota, en voilà une idée qu’elle est belle ! Après avoir voulu faire du malheureux Juan Carlos d’Espagne l’héritier belliqueux des plus sauvages des colons espagnols, avoir disserté sur Victor Hugo à Paris faute de pouvoir présenter les premiers résultats tangibles de sa médiation avec la guérilla, exciter l’opinion publique contre ces méchants Colombiens butés va distraire ce fichu peuple…

Uribe : un phénomène dans son pays méconnu, qui continue d’atteindre une popularité supérieure à 70 % cinq ans après sa première élection à la présidence de la République. Et ceci malgré la guerre, atténuée mais pas terminée, malgré les otages que les FARC ne lâchent pas, malgré les péripéties d’une vie politique viciée par la drogue, les alliances impardonnables des caciques locaux avec les groupes armés, malgré l’opprobre de la gauche et de certains démocrates américains. Le problème, c’est que les Colombiens savent que leur pays n’est pas la Suisse et jugent leur président à l’aune du possible et non de l’idéal. Et les progrès enregistrés par leur Alvaro Uribe leur semblent considérables. Et puis, les Colombiens, comme leur Président, ils n’aiment pas les FARC, mais pas du tout. Et ils savent qu’il n’y a aucune négociation possible avec ces tarés. Ils espèrent seulement qu’un jour, lesdits tarés, affaiblis, isolés, menacés d’extradition vers les Etats-Unis, tenteront alors un compromis avec les institutions qu’ils combattent depuis plus de quarante ans.

La famille Betancourt : une famille de l’oligarchie colombienne, qui a plus vécu en France qu’en Colombie. Un carnet d’adresse qui n’a rien à envier au who’s who. Le père qui fait le lien avec la France, Fabrice Delloye, ex-mari et conseiller commercial viré pour son manque de diplomatie. Ne comprend pas que l’on n’ait pas compris qu’il avait tout compris mieux que tout le monde. Trouve très normal de parler géopolitique sud-américaine à l’Elysée chaque semaine et est sûr de le faire mille fois mieux que l’ambassadeur de Colombie. Astrid, la sœur de la captive, qui s’est dégottée un compagnon, diplomate de choix, en la personne de l’ancien ambassadeur de France à Bogota, devenu l’architecte de la stratégie française dans le dossier. Insubmersible Daniel Parfait, qui a vendu sa politique depuis 2002 aux autorités françaises successives, avec les résultats que l’on sait. Mélanie, la fille, qui aurait pu être touchante si elle ne s’était pas trompée de cible et si son juste chagrin se suffisait à lui-même. Mais non, la gamine nous explique la vie politique colombienne et exige de nous que nous comprenions que sa mère, otage parmi des milliers, est le principal déterminant de l’histoire andine. Sa grand-mère, Yolanda Pulecio, ne comprend plus l’époque. Comment peut-on lui faire ça à elle, l’ex-Miss Colombie qui a dûment fréquenté les meilleurs salons de Bogota et de la jet-set latino ? Juan-Carlos, le mari d’Ingrid, qui m’est le plus sympathique parce qu’il comprend que toute l’agitation dans les hôtels particuliers du VIIè arrondissement n’est pas d’un grand secours pour lui rendre sa chérie. Et puis Ingrid elle-même, dont on ne sait rien depuis 2003 et son message vidéo dans lequel elle refusait d’être échangée contre des guérilleros emprisonnés (on l’a oublié, cet épisode, au fait ?).

Voilà, ce triptyque un peu tragique. Et si nous changions de stratégie et décidions d’exercer nos modestes pressions sur les FARC, les seuls coupables de l’affaire ? Et si nous décidions de comprendre que la médiation Chavez pose de fort légitimes difficultés aux Colombiens ? Et si nous nous posions la question de savoir si Chavez n’a pas dépassé les limites fixées par Uribe parce qu’il savait que sa médiation était vouée à l’échec et qu’il voulait en faire porter la responsabilité aux Colombiens ?

Puisse mon témoignage de colombianophile convaincu vous donner un autre éclairage sur ce triste jeu de dupes. Moi, je crois qu’un mandat d’arrêt contre les responsables des FARC et une coopération opérationnelle accrue avec le gouvernement colombien sont bien plus susceptibles de faire réfléchir les FARC et de les pousser à négocier. Et j’ose espérer que si négociation il y a un jour, celle-ci ne concernera pas l’infime minorité d’otages « échangeables », sur lesquels portent toutes les discussions depuis cinq ans, mais sur l’ensemble des otages anonymes. Pour l’instant, on ne peut que reconnaître la puissance de la stratégie de communication des prétendus amis d’Ingrid et, tout à la fois, sa profonde inanité.

LEMONDE.FR Avec AFP | 02.07.08 | 22h01 • Mis à jour le 02.07.08 | 22h01

L’otage franco-colombienne Ingrid Betancourt, les trois otages américains et onze militaires colombiens ont été libérés par l’armée colombienne, a annoncé mercredi à Bogota le ministre colombien de la défense, Juan Manuel Santos.

Les otages, parmi lesquels les Américains Marc Gonsalves, Thomas Howes et Keith Stansell, ont été libérés lors d’une opération héliportée de l’armée, a ajouté le ministre au cours d’une conférence de presse.

Onze militaires colombiens, principalement des officiers, ont également pu retrouver la liberté lors de cette opération, menée dans la province de Guaviare, dans le sud-est de la Colombie, selon le ministre.

« Les otages ont été libérés lors d’une opération militaire au cours de laquelle il a été possible d’infiltrer le premier cercle des Forces armées révolutionnaires de Colombie, celui qui a surveillé pendant les dernières années un important groupe d’otages », a précisé le ministre de la défense.

Ingrid Betancourt, 46 ans, ex-candidate écologiste à la présidence de la Colombie, était otage des Farc depuis plus de six ans.

http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2008/07/02/01011-20080702FILWWW00559-ingrid-betancourt-a-ete-liberee.php

Ingrid Betancourt a été libérée
Le Figaro
02/07/2008
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L’otage franco-colombienne Ingrid Betancourt, les trois otages Américains et onze militaires colombiens ont été libérés par l’armée colombienne, a annoncé mercredi à Bogota le ministre colombien de la Défense, Juan Manuel Santos.

Plus d’informations dans quelques minutes

5 Responses to Colombie: Ingrid Bétancourt libérée, comme elle le désirait, par les forces armées de son pays (Uribe’s final vindication)

  1. Nadj dit :

    En tout cas elle ne sait toujours pas s’habiller, preuve qu’elle n’a aucunes racines dans la culture française Aha, mais bon communautarisme oblige..

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  2. Nadj dit :

    Les contribuables français vont enfin cessé de payer le plus coûteux camp d’amaigrissement au monde pour sa diplomate colombienne, mais on peut être rassuré : elle en est sorti rajeunit de sa cure thermale, les dépenses ne sont pas autant dilapidés que le prétend la fausse idée générale.

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  3. alexis dit :

    Les contribuables français ne cessèrent de payer, maintenaient les colombien demanderont a les françaises le paiement de toutes les dépenses faites pour libérer votre franco- conasse et plus nous vous demanderont public rétractation de tout les be tisses fait et dites contra Uribe et la colombie

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  4. Emile Koch dit :

    C’est drôle comme on critique Ingrid maintenant que, libérée, elle montre poliment que ses prétendus « souteneurs »étaient manipulés par ses pires ennemis. Vous devriez écouter MacKenzie sur Lumière 101.

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  5. jcdurbant dit :

    Bien vu!

    Merci pour les liens.

    Voir mon billet suivant …

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