Nankin/160e: C’est les Occidentaux et leur maudite religion, imbécile ! (I came not to send peace: Looking back at one of the worst civil wars in history)

https://i0.wp.com/thebrightestman.wikispaces.com/file/view/China_imperialism_cartoon.jpg/52470429/343x494/China_imperialism_cartoon.jpgNe croyez pas que je sois venu apporter la paix sur la terre; je ne suis pas venu apporter la paix, mais l’épée. Car je suis venu mettre la division entre l’homme et son père, entre la fille et sa mère, entre la belle-fille et sa belle-mère; et l’homme aura pour ennemis les gens de sa maison. Jésus
Un des grands problèmes de la Russie – et plus encore de la Chine – est que, contrairement aux camps de concentration hitlériens, les leurs n’ont jamais été libérés et qu’il n’y a eu aucun tribunal de Nuremberg pour juger les crimes commis. Thérèse Delpech
Il est malheureux que le Moyen-Orient ait rencontré pour la première fois la modernité occidentale à travers les échos de la Révolution française. Progressistes, égalitaristes et opposés à l’Eglise, Robespierre et les jacobins étaient des héros à même d’inspirer les radicaux arabes. Les modèles ultérieurs — Italie mussolinienne, Allemagne nazie, Union soviétique — furent encore plus désastreux. Ce qui rend l’entreprise terroriste des islamistes aussi dangereuse, ce n’est pas tant la haine religieuse qu’ils puisent dans des textes anciens — souvent au prix de distorsions grossières —, mais la synthèse qu’ils font entre fanatisme religieux et idéologie moderne. Ian Buruma et Avishai Margalit
On the eve of Operation Iraqi Freedom—the first bombs fell on March 19—well over 70% of the American public supported upending the Saddam regime. The temptation to depict the war as George W. Bush’s and Dick Cheney’s is convenient but utterly false. This was a war waged with congressional authorization, with the endorsement of popular acceptance, and with the sanction of more than a dozen United Nations Security Council resolutions calling for Iraq’s disarmament. Fouad Ajami
Les Israéliens ont eu leur propre guerre civile en 1948, bien qu’elle n’ait duré que dix minutes. L’artillerie du premier ministre de l’époque David Ben-Gourion a coulé le transporteur d’armes Altalena avec le futur premier ministre Menachem Begin à son bord. L’Altalena appartenait au groupe d’opposition Irgun, qui a alors placé ses forces armées sous le commandement de Ben Gourion. Spengler
Le mouvement Taiping n’est pas fondamentalement différent des mouvements millénaristes d’Afrique, d’Océanie ou d’autres régions où s’exerce au XIXe et au XXe siècle la domination de l’Occident chrétien. Jacques Chesnaux

C’est les Occidentaux et leur maudite religion des droits de l’homme, imbécile !

Après l’Angleterre (9 ans, 100 000 morts), les Etats-Unis (4 ans, 600 000 morts),  la Suisse (1 mois, 100 morts), Israël (10 minutes, zéro morts) …

Secte puritaine christiano-confucéenne anti-manchous, rebelles aux cheveux longs, communisme avant l’heure (partage des terres, mise en commun des biens de base, prohibition opium, tabac et alcool), émancipation des femmes, renonciation à la polygamie, l’esclavage ou au bandage des pieds, millénarisme (« Royaume céleste de la Grande Paix »), occupation de 600 villes et de 11 provinces sur 18, 11 ans, 20 millions de morts …

Retour, en ce 160e anniversaire de la prise de Nankin et avec le site Hérodote, sur l’une des pires guerres civiles de l’histoire …

Et au moment où, avec le 10e anniversaire du lancement de l’Opération Liberté pour l’Irak, nos belles âmes vont nous ressortir les couplets habituels sur les dizaines de milliers de victimes (pardon: centaines) de la « guerre de Bush » …

Sur la première guerre civile chinoise dite Révolte des Taiping

Qui, en près de douze ans et avant les dizaines de millions de morts des Lénine-StalineMaoPol Pot du siècle suivant, fera deux fois plus de victimes que la Première Guerre mondiale …

Et sera, comme souvent, à la fois inspirée et arrêtée par les Occidentaux et leur maudite religion

19 mars 1853

Prise de Nankin par les Taiping

Le 19 mars 1853, une troupe de «rebelles aux cheveux longs» aux ordres d’un certain Hung Xiuquan s’emparent de Nankin, la prestigieuse capitale de la Chine du sud, sur le fleuve Yang Tsé Kiang.

Leur révolte va se solder par 20 millions de victimes (deux fois les pertes de la Première Guerre mondiale) sur un total d’environ 330 millions de Chinois. Tout cela pour déboucher sur une nouvelle intervention des Occidentaux !

Joseph Savès.

Hérodote

Communistes avant l’heure

Les rebelles doivent leur surnom à ce qu’ils rejettent le port de la natte imposé par les empereurs de la dynastie Tsin.

Indignés par l’abaissement de la cour impériale face aux «Barbares roux» (les Occidentaux), ils veulent installer à la tête du pays une dynastie chinoise au lieu de ces empereurs originaires de Mandchourie, une région à moitié barbare. Par la même occasion, ils veulent instaurer en Chine une société plus juste et plus égalitaire, fondée sur un partage des terres, l’émancipation des femmes…. Ils prônent la renonciation à la polygamie, à l’esclavage ou encore à la vieille coutume de bander les pieds des Chinoises.

Des illuminés à l’oeuvre

Les rebelles appartiennent à la secte Taiping (ou T’ai P’ing), ou secte de la Grande pureté. Ils sont guidés par une personnalité étrange autant que puissante, Hung Xiuquan.

Hung Xiuquan est le fils d’un paysan du Kwangsi, une province arriérée et montagneuse de l’ouest de Canton. Il a échoué aux examens pour devenir mandarin (énarque en quelque sorte). Mais il s’est consolé de son échec en entrant dans une secte protestante et en tirant de la Bible la conviction qu’il est… le frère de Jésus-Christ. Il échafaude ainsi un curieux syncrétisme du christianisme et de la doctrine traditionnelle de Confucius. Et il promet à ses disciples l’avènement d’un «Royaume céleste de la Grande Paix» destiné à durer mille ans.

Après la prise de Nankin, devenue capitale provisoire de leur royaume, les Taiping s’immiscent dans toutes les provinces de l’Empire du Milieu (ainsi se dénomme la Chine) et font vaciller le trône de l’empereur. Ils occupent jusqu’à 600 villes et onze provinces sur les dix-huit que compte l’empire chinois. Le 30 octobre 1853, ils atteignent Tientsin et menacent même Pékin, où réside l’empereur.

On pourrait s’attendre à l’émergence d’une nouvelle dynastie conformément à une vieille tradition de l’Histoire chinoise. C’est compter sans les Français et les Anglais, qui vont sauver les Mandchous, mais au prix d’une nouvelle humiliation, la «Seconde guerre de l’opium», conclue par la convention de Pékin (24 octobre 1860)…

Les Occidentaux restaurent l’ordre mandchou

Énivré par ses succès, Hung Xiuquan commet l’erreur de menacer Shanghai, le grand port marchand de la Chine centrale, où sont établis un grand nombre de négociants européens. Ceux-ci recrutent dès 1856 un corps de volontaires européens et américains pour protéger leur centre d’affaires.

Sous le commandement des Américains Ward et Burgevine, ces officiers constituent une armée de 5000 combattants chinois. Sous le nom mérité d’«Armée toujours victorieuse», la troupe s’illustre avec succès contre les rebelles et repousse leurs assauts sur Shanghai.

Après que l’empereur mandchou ait renouvelé son allégeance aux Occidentaux par un nouveau «traité inégal», le 24 octobre 1860, les Anglais apportent leur concours à la dynastie Qing. C’est ainsi que l’«Armée toujours victorieuse» est autorisée à s’allier à l’armée impériale, elle-même sous le commandement d’un énergique fonctionnaire chinois, Li Hong-tchang.

En 1862, suite à la mort de Ward, Li Hong-tchang obtient des Britanniques de le remplacer par l’un de leurs meilleurs officiers, le capitaine Charles Gordon (29 ans) qui ne tardera pas à accéder au grade de lieutenant-colonel.

Face à cette coalition improbable mais dotée de chefs énergiques et d’un armement moderne, les Taiping ne font pas le poids. Eux-mêmes ne disposent que d’un armement traditionnel et sont conduits par des chefs incompétents et qui n’hésitent pas à s’entretuer. Aussi cèdent-ils peu à peu du terrain.

Le 11 mai 1864, la prise de la citadelle de Changchow par le commandant Gordon consacre la fin de leur résistance. Le 19 juillet 1864, Nankin est reprise par l’armée impériale. Les rebelles sont massacrés tandis que leur chef se suicide… en avalant de l’or. 100.000 rebelles sont passés au fil de l’épée.

Voir aussi:

LE MILLÉNARISME DES TAIPING

Eugène P. BOARDMANN, « Millenary aspects of the Taiping rébellion (1851-64) » dans Sylvia Thrupp, éd. Millennid Dreams in Action. Essays in comparative study, La Haye, Mouton & Cô, 1962, pp. 70-80.

I l était parfaitement normal que les organisateurs de la Conférence de Chicago sur les mouvements millénaristes (1), même s’ils étaient tenus de faire un choix et de se limiter à quelques cas typiques, y aient inclus la révolution Taiping en Chine. Cet extraordinaire épisode, qui fascina les Occidentaux de l’époque et tout particulièrement les missions protestantes, vit pendant plus de douze ans (1851-1864) des provinces entières de Chine centrale échapper à l’autorité impériale et proclamer l’avènement d’un « Royaume céleste de la Grande Paix » (Tai-ping Tian-guo) dont l’idéologie était un curieux mélange de christianisme et de cultes paysans chinois primitifs.

M. Boardman, auteur d’une thèse fort intéressante sur Les éléments chrétiens dans la religion Taiping, s’est efforcé ici de réexaminer ce problème, par rapport au phénomène du millénarisme. Acceptant les trois termes de la définition du millénarisme donnée par Norman Cohn (salut collectif, terrestre et imminent) il pense que le millénarisme Taiping était certainement collectif et terrestre, mais non imminent au sens religieux du terme ; les Taiping luttèrent avec acharnement pour une victoire politique et militaire qui n’avait rien d’assuré. Il souligne aussi le souci de purification personnelle des Taiping, tant par le baptême que par un rituel approprié, et leur sens du péché (au nom duquel ils dénonçaient comme pécheurs leurs adversaires des armées impériales). Il montre comment leur religion combine des éléments de millénarisme traditionnel chinois (le terme de Grande Paix, Tai-ping, évoque un vieux thème politico-religieux chinois, un rêve très ancien), et des éléments chrétiens ; ceux-ci, pense M. Boardman, étaient d’ailleurs sélectionnés dans un souci d’efficacité politique : on adopte le décalogue, qui fournit une excellente base pour assurer la discipline morale des troupes, on se réclame du Christ, dont le chef des Taiping s’est proclamé frère cadet, on promet le pardon des péchés (dont ne bénéficieront pas les Impériaux), mais on néglige les paraboles, le sermon sur la montagne et quantité d’autres éléments du Nouveau Testament.

Il nous semble pourtant que, même dans les brèves limites qui lui étaient imposées, l’auteur aurait pu pousser plus loin l’analyse et l’effort d’explication. Sa description des aspects religieux du mouvement Taiping est satisfaisante,

(1) Cf. Arch., 9, 1960, p. 105, et Arch. , 15, n« 227. 122

Voir enfin:

Taiping rebellion

Encyclopedia britannica

Under the Taipings, the Chinese language was simplified, and equality between men and women was decreed. All property was to be held in common, and equal distribution of the land according to a primitive form of communism was planned. Some Western-educated Taiping leaders even proposed the development of industry and the building of a Taiping democracy. The Ch’ing dynasty was so weakened by the rebellion that it never again was able to establish an effective hold over the country. Both the Chinese Communists and the Chinese Nationalists trace their origin to the Taipings.

The Taiping Rebellion changed the face of China. Every revolution that it inspired brought the country closer and closer to the rest of the world. Although the Taipings had heard neither of Karl Marx nor of Communism, they shared many of the same ideals. The Heavenly Kingdom of the Taipings is not so distant from the commune-oriented Marxist utopia. The Taiping leaders had attempted to establish a caste-free society based on egalitarian precepts. They did carry out this primitive Communism. Land was evenly distributed. Slavery and the sale of women was outlawed, as were foot-binding, prostitution, arranged marriages and polygamy. The Taipings were strongly against opium, alcohol, and tobacco. In short, the Communist Revolution may have been but a realization of an underground movement in China which began in the mid eighteen-hundreds.

The Taiping Rebellion played a significant role in ending China’s isolationist outlook. The Nian Rebellion, Boxer Rebellion, and the Communist Revolution all stem from the emotions and ideas which emerged from the Taiping vision. The influx of strange, new things had started in China an unsettling movement, away from the old ways of the ancestors and into the Western sphere of influence. The attempts of the Taipings to end this unrest and to reinstate a golden era are similar in many points to the Communist attempts in the same direction. After the Taiping Rebellion, China would never again be a realm unto herself. With the failure of the Taiping movement, the age of the emperors was finished.

The Taiping movement itself was a product of the clash between the East and the West which took place in the nineteenth century. The people of China, on the verge of joining the forming world community, took refuge briefly in their unique blend of traditional culture and modern idealism. For a time they fended off the foreigners, the weak Emperors, the crowding countries and strange cultures with this faith. When the Taiping Rebellion was crushed, the Chinese once again fled to an idealistic society, listening eagerly to the promises of Mao and Communism. In each of these cases, there was an inherent wish to return to the golden age of China, when the only threat to the unity of their lives was nature itself. The Taiping Rebellionwas a reaction against progress, more importantly against change. That action continues to mold the current events in China, a sign that the people, not the central authority, can control the future of China.

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