Présidentielle américaine: Pas la couleur de leur peau mais la nature de leur caractère (Judged not by the color of their skin but by the content of their character)

Je rêve que mes quatre petits enfants vivront un jour dans un pays où on ne les jugera pas à la couleur de leur peau mais à la nature de leur caractère. Martin Luther King
Si Obama était blanc, il ne serait pas dans cette position. Et s’il était une femme, il ne serait pas dans cette position. Il a beaucoup de chance d’être ce qu’il est. Et le pays est pris par le concept.  Geraldine Ferraro (ex-colistière du candidat démocrate de 1984 Walter Mondale et proche d’Hillary Clinton, Daily Breeze, 07.03.08)
En 1984, si je m’étais appelée Gerard Ferraro au lieu  de Geraldine Ferraro, je n’aurais jamais été choisie comme candidate à la vice-présidence. Cela n’a rien à voir avec mes qualifications.  Geraldine Ferraro
Barack, il est méprisant avec les Noirs… Je veux lui couper les boules. Jesse Jackson
Vous avez le premier afro-américain traditionnel qui s’exprime bien, est brillant, propre sur lui et beau garçon. Un vrai conte de fées, mec ! Joe Biden
Ma propre ville de Chicago a compté parmi les villes à la politique locale la plus corrompue de l’histoire américaine, du népotisme institutionnalisé aux élections douteuses. Barack Obama (Nairobi, Kenya, août 2006)
Les chefs d´Etats et de gouvernements les plus anti-américains – Poutine, Ahmadinejad et Chavez -ont tous souhaité publiquement sa victoire. A l´inverse, les sondages montrent que l´opinion publique souhaite la victoire de McCain dans quatre pays: la Géorgie, l´Irak, Israël et les Philippines. Ces quatre pays ont tous une chose en commun: ils sont menacés par le terrorisme ou par des voisins agressifs et ils comptent sur leur alliance avec les Etats-Unis pour ne pas être emportés. Quand l´élection d´un candidat est souhaitée par vos ennemis et redoutée par les alliés qui comptent sur votre aide, il faut effectivement se poser des questions. Sébastien Castellion
Barack Obama n’est pas un candidat démocrate comme les autres. Sa caractéristique principale n’est pas d’être métis ou d’avoir été élu sénateur en 2004. Elle n’est pas, comme on le dit trop souvent dans les discours de propagande ambiants, d’être un homme neuf et jeune. Elle est d’avoir été le sénateur le plus à gauche du Sénat américain, d’avoir un passé très obscur et objectivement inquiétant, et d’apparaître aujourd’hui comme un produit de confection, dont les fabricants restent, pour la quasi-totalité d’entre eux, dans l’ombre. Elle est d’avoir réussi à s’assurer de ce qu’il faut bien appeler la complicité de plusieurs financiers, de nombreux artistes, et de la plupart des grands media américains, qui, en cette année 2008, ont jeté à la poubelle les règles de déontologie les plus élémentaires, et se sont transformés en propagandistes. Comment se fait-il qu’un homme né musulman, comme tous les documents disponibles le prouvent, puisse dire si aisément qu’il a toujours été chrétien, sans que quiconque, hormis quelques intellectuels courageux mais minoritaires, tels Daniel Pipes ou Edward Luttwak, n’en parle ? Sans que personne n’envisage même les conséquences potentielles de ce mensonge, alors que dans plusieurs pays musulmans, l’apostasie reste considérée comme un crime majeur ? Dans ces pays, on admet par ailleurs que la takyia, le mensonge pieux, est une pratique légitime pour un membre de la umma en situation délicate. Comment est-il possible qu’un homme qui a eu pour guide spirituel, au temps de son adolescence, un pornographe, stalinien de surplus, Frank Marshall Davis, et qui a passé ensuite le plus clair de son temps en compagnie d’un terroriste gauchiste non repenti (William Ayers), d’un pasteur antisémite et radicalement antioccidental et antiaméricain (Jeremiah Wright), et d’un assortiment de gens, qui vont de l’escroc lié à l’ex-régime de Saddam Hussein (Tony Rezko), au chantre du terrorisme palestinien (Rashid Khalidi), et, pendant quelques mois, au dirigeant d’une secte islamiste, le zélateur d’Adolf Hitler Louis Farrakhan, puisse ne jamais se trouver questionné sur tout cela ? Comme s’il s’agissait de rencontres de fortune avec des gens sans importance ? Comment est-il concevable qu’un homme, qui voici une décennie appartenait encore à un parti d’extrême-gauche (le New Party, fondé par les « activistes » Sandy Pope et Joel Rogers), et qui, jusqu’à cette année, entretenait encore des liens étroits avec une autre organisation d’extrême-gauche appelée ACORN, Association of Community Organizations for Reform Now, convaincue de fraudes massives dans au moins onze Etats, ne se voie poser aucune question sur ces sujets ? Pas plus qu’il ne se voit non plus interrogé sur le fait que, ces derniers jours, toujours, il était possible de donner de l’argent pour sa campagne, de partout dans le monde, en utilisant des cartes prépayées, et en recourant aux fausses adresses et aux pseudonymes les plus fantaisistes (des donations d’un Américain signant Oussama Ben Laden ont été acceptées) ? (…) Si je me trompe, on dira en France qu´Obama a été victime du «racismeaméricain»: cette obsession de la race est bien plus française que présente dans une Amérique aujourd´hui essentiellement insensible à la couleur de peau. Mais dans un pays comme le mien, où la nomination d´un journaliste noir à la présentation d´un journal télévisé est un événement national, l´idée qu´un métis puisse s´approcher de la présidence des Etats-Unis ne peut évidemment être que stupéfiante. Si Condi Rice avait été candidate, on aurait oublié, en France, qu´elle est noire pour souligner seulement qu´elle est républicaine: il ne suffit pas, pour plaire à Paris, d´être noir ou métis; il faut, en supplément, être à gauche, voire très à gauche, et si on a des amis voleurs ou poseurs de bombes, on a vraiment tout pour plaire… à une certaine intelligentsia. Guy Millière

Et si, ultime contresens, l’élection du premier noir de l’histoire américaine n’était en fait qu’une inversion et donc une forme plus subtile (à la « bon sauvage ») du racisme?

En ce jour où un monde reconnaissant devrait enfin recevoir le leader qu’il mérite …

Retour, avec deux autres trouble-fêtes (Guy Millière et Sébastien Castellion) sur l’étrange silence de nos médias.

Sur le critère principal de jugement (et donc d’élection… ou de non-élection!) qu’appelait de ses voeux Martin Luther King.

A savoir la nature du caractère de celui que la passion anti-raciste et le « désir immodéré d’être du ‘bon côté’ de l’histoire » risquent de faire élire aujourd’hui même à la tête du Monde libre …

Le peuple américain va-t-il vraiment faire ça ?
Guy Millière
Metula News Agency
le 03.11.08

Comment un candidat à la présidence, qui a eu pour guide le zélateur d’Adolf Hitler Louis Farrakhan [photo], puisse ne jamais se trouver questionné sur cela ?

Certes, nombre d’intellectuels juifs de gauche qui se disent attachés à l’existence d’Israël se sont déclarés en faveur de Barack Obama. J’ai lu leurs articles. Je dois dire qu’ils ne m’ont pas convaincu. Quand j’avais vingt ans, je me faisais des illusions ; je pouvais me laisser séduire par les apparences ; lorsque j’avais en face de moi des gens qui me parlaient de paix avec un grand sourire, il m’arrivait de croire qu’ils étaient obligatoirement sincères. Depuis, j’ai un peu mûri. J’ai appris à réfléchir et à analyser. Comme le dit une veille phrase, qui me semble très pertinente : « quand on ne croît pas à certaines niaiseries quand on a vingt ans, cela veut dire qu’on n’a pas de cœur, quand on y croît encore vingt ans plus tard, cela veut dire qu’on n’a pas de tête ».

Je sais aussi que, si, comme cela risque de se produire, Obama est élu demain, l’unanimité qui se dessine déjà depuis un certain temps va se faire plus forte encore, et il ne sera pas facile de marcher contre le sens du vent.

D’ores et déjà, en France, je suis exclu de quasiment tous les débats radiophoniques et télévisés, dès lors que, pour avoir voix au chapitre, il faut, soit être en faveur d’Obama, soit adorer Obama.

Faute d’admirer Obama on se trouve rapidement stigmatisé comme un vil réactionnaire belliciste, abruti et arriéré, de tendance fascisante et vraisemblablement raciste. A ce propos, je ne me fais aucune illusion.

Il y a des années que je parle de la montée d’un totalitarisme doux, moins violent, mais tout aussi délétère que le totalitarisme dur : oserai-je dire que nous sommes en plein dans ce totalitarisme doux ?

Néanmoins, ma réaction d’ensemble à ce qui paraît bien être en train de se produire relève de ce mélange de stupeur, de consternation et d’incrédulité, qui faisait écrire cette phrase sur son blog à la journaliste anglaise Melanie Phillips : « Le peuple américain va-t-il vraiment faire çà ? ».

De fait, Barack Obama n’est pas un candidat démocrate comme les autres. Sa caractéristique principale n’est pas d’être métis ou d’avoir été élu sénateur en 2004. Elle n’est pas, comme on le dit trop souvent dans les discours de propagande ambiants, d’être un homme neuf et jeune.

Elle est d’avoir été le sénateur le plus à gauche du Sénat américain, d’avoir un passé très obscur et objectivement inquiétant, et d’apparaître aujourd’hui comme un produit de confection, dont les fabricants restent, pour la quasi-totalité d’entre eux, dans l’ombre.

Elle est d’avoir réussi à s’assurer de ce qu’il faut bien appeler la complicité de plusieurs financiers, de nombreux artistes, et de la plupart des grands media américains, qui, en cette année 2008, ont jeté à la poubelle les règles de déontologie les plus élémentaires, et se sont transformés en propagandistes.

Comment se fait-il qu’un homme né musulman, comme tous les documents disponibles le prouvent, puisse dire si aisément qu’il a toujours été chrétien, sans que quiconque, hormis quelques intellectuels courageux mais minoritaires, tels Daniel Pipes ou Edward Luttwak, n’en parle ? Sans que personne n’envisage même les conséquences potentielles de ce mensonge, alors que dans plusieurs pays musulmans, l’apostasie reste considérée comme un crime majeur ? Dans ces pays, on admet par ailleurs que la takyia, le mensonge pieux, est une pratique légitime pour un membre de la umma en situation délicate.

Comment est-il possible qu’un homme qui a eu pour guide spirituel, au temps de son adolescence, un pornographe, stalinien de surplus, Frank Marshall Davis, et qui a passé ensuite le plus clair de son temps en compagnie d’un terroriste gauchiste non repenti (William Ayers), d’un pasteur antisémite et radicalement antioccidental et antiaméricain (Jeremiah Wright), et d’un assortiment de gens, qui vont de l’escroc lié à l’ex-régime de Saddam Hussein (Tony Rezko), au chantre du terrorisme palestinien (Rashid Khalidi), et, pendant quelques mois, au dirigeant d’une secte islamiste, le zélateur d’Adolf Hitler Louis Farrakhan, puisse ne jamais se trouver questionné sur tout cela ? Comme s’il s’agissait de rencontres de fortune avec des gens sans importance ?

Comment est-il concevable qu’un homme, qui voici une décennie appartenait encore à un parti d’extrême-gauche (le New Party, fondé par les « activistes » Sandy Pope et Joel Rogers), et qui, jusqu’à cette année, entretenait encore des liens étroits avec une autre organisation d’extrême-gauche appelée ACORN, Association of Community Organizations for Reform Now, convaincue de fraudes massives dans au moins onze Etats, ne se voie poser aucune question sur ces sujets ?

Pas plus qu’il ne se voit non plus interrogé sur le fait que, ces derniers jours, toujours, il était possible de donner de l’argent pour sa campagne, de partout dans le monde, en utilisant des cartes prépayées, et en recourant aux fausses adresses et aux pseudonymes les plus fantaisistes (des donations d’un Américain signant Oussama Ben Laden ont été acceptées) ?

Comment serait-il imaginable qu’un homme, que certains s’entêtent à présenter comme un ami d’Israël, ait pu, au-delà de la liste de ses fréquentations, avoir sur celle de ses conseillers en politique étrangère des noms tels que Zbignew Brzezinski, Samantha Powers ou Robert Malley ?

Une mince, très mince chance existe qu’Obama soit un arriviste sans scrupules, qui a gravi les marches vers le pouvoir suprême en étant prêt à s’allier avec des gens sordides et en s’appuyant sur la crédulité de la gauche de Beverly Hills et le cynisme de quelques milliardaires tels George Soros.

Je crains toutefois que l’arriviste sans scrupule soit, au fond de lui, imprégné des dogmes de tous ceux qu’il a côtoyés sans sourciller. Je crains, à l’instar de la journaliste Claudia Rosett, qu’Obama, qui a entassé les cadavres dans des placards depuis des mois, puisse être redevable à des maîtres chanteurs, qui l’influenceront et le téléguideront.

John Frankenheimer avait réalisé, en 1962, un excellent film appelé The Manchurian Candidate, où il était question d’un agent programmé pour assassiner un président des Etats-Unis. Obama n’est pas un agent programmé, mais il peut être un agent tenu par des offres qu’il ne pourra refuser. Il n’envisage, bien entendu, l’assassinat de personne : loin de moi cette pensée.

Mais dans un monde en crise financière et géopolitique, où l’Iran poursuit sa marche vers l’arme nucléaire, où la Russie se place en position de fuite en avant, et où la sécurité d’Israël se trouve plus que jamais soumise à des pressions et à de lourdes menaces, confier la Maison Blanche à un homme tel qu’Obama me semble constituer un pari sur l’avenir, aussi risqué que s’il s’agissait de confier un briquet et des cuves emplies d’essence à un ancien pyromane, censé être guéri de son goût pour les incendies. Si le pari réussit, je m’en réjouirai. Si ce n’est pas le cas, je pourrai dire – c’est une moindre consolation – que j’avais pris date.

On me dira, bien sûr, que des gens tels que Colin Powell ne peuvent pas soutenir un homme dangereux : l’opportunisme et le désir immodéré d’être du « bon côté » de l’histoire peuvent cependant pousser des gens à prendre des décisions étranges, voire nauséabondes.

Powell n’a pas eu de mots assez durs pour parler de John McCain et porter contre lui des accusations mensongères. Une semaine plus tard, il témoignait en faveur de son ami, le sénateur Ted Stevens, jugé pour divers cas de corruption avérée. Devrais-je dire, comme je pourrais le faire également concernant Barack Obama : montre-moi tes amis et je pourrai commencer à définir qui tu es ?

Même si ce n´est pas à la mode ces temps-ci, j´entends rester du côté de la droiture. Je continuerai à penser qu´il y a des choses qui ne se font pas, comme retourner sa veste aux fins de garder le portefeuille qui se trouve à l´intérieur, par exemple. Je continue à aimer les Etats-Unis, tout en me sentant très mal à l´aise, et en me disant qu´une réaction irrationnelle, un mouvement de foule et une manipulation médiatique pourraient avoir rapproché le monde d´une situation catastrophique.Je suis plus que jamais attaché à la liberté en général et, très spécifiquement, à l´existence d´Israël en particulier. Et je ne suis pas prêt à jouer à la roulette russe avec l´avenir de la liberté et la sécurité d´Israël. Si j´étais Américain, je voterais McCain, vous l´aurez compris. En tant qu´ami de la liberté, des Etats-Unis et d´Israël, je dirai seulement, en citant Melanie Philips une fois encore, «ce qui se passe est terrifiant», et en citant Mark Levin, «le peuple américain semble glisser sous l´emprise d´un démagogue autoritaire».J´ai peur que les quatre années àvenir soient extrêmement longues, qu´elles revêtent, en divers endroits, les couleurs de l´incendie.Je serai de ceux qui feront tout ce qui est en leur pouvoir pour qu´elles soient aussi peu tragiques qu´il est possible. Mais je ne suis qu´un dissident, et une grande machine aux allures de rouleau compresseur est en marche. Le 31 octobre, c´était la soirée d´Halloween aux Etats-Unis: je fais partie de ceux qui appréhendent que la soirée du 4 novembre soit bien plus effrayante qu´une soirée d´Halloween.J´espère me tromper, bien sûr. Si je me trompe, on dira en France qu´Obama a été victime du «racismeaméricain»: cette obsession de la race est bien plus française que présente dans une Amérique aujourd´hui essentiellement insensible à la couleur de peau.

Mais dans un pays comme le mien, où la nomination d´un journaliste noir à la présentation d´un journal télévisé est un événement national, l´idée qu´un métis puisse s´approcher de la présidence des Etats-Unis ne peut évidemment être que stupéfiante. Si Condi Rice avait été candidate, on aurait oublié, en France, qu´elle est noire pour souligner seulement qu´elle est Républicaine: il ne suffit pas, pour plaire à Paris, d´être noir ou métis; il faut, en supplément, être à gauche, voire très à gauche, et si on a des amis voleurs ou poseurs de bombes, on a vraiment tout pour plaire… à une certaine intelligentsia.

Voir aussi:

Vers une présidence ratée?
Sébastien Castellion
Metula News Agency
03 novembre 2008

Il y a d’excellentes raisons de penser que Barack Obama sera élu demain Président des Etats-Unis. Il y a aussi d’excellentes raisons de penser que cette élection sera une mauvaise nouvelle pour les Etats-Unis et pour le monde.

Certes, les sondages se sont resserrés depuis quelques jours. Pour la première fois depuis six semaines, l’un d’entre eux (Zogby, 31 octobre) donne John McCain vainqueur. Mais chaque sondage comprend inévitablement un risque d’erreur ; comme les méthodes sont différentes d’un institut à l’autre, le risque est réduit si l’on considère la moyenne des différents résultats plutôt qu’un sondage particulier. Or, au 1er novembre, la moyenne des sondages – pour plus de 250 sondages réalisés dans les six dernières semaines – donnait à Obama un avantage de 6,5 points sur McCain.

Rien ne permet de croire que les sondeurs puissent se tromper en bloc, d’une manière assez massive pour permettre à McCain d’espérer l’emporter. Il y a bien eu, dans le passé, des erreurs de 3 à 4 points de la moyenne des sondeurs. Reagan fut élu en 1980 alors qu’il était à la traîne des sondages au cours des dernières semaines. Bush, en 2000, fut élu comme l’annonçaient les instituts, mais avec moins de voix que Gore, alors que les derniers sondages le montraient en avance de 3 points. Mais dans ces deux cas, le nombre des sondages en cause était beaucoup plus réduit qu’il ne l’a été cette année.

Si McCain l’emportait mardi, les instituts devraient se poser des questions très sérieuses sur leurs méthodes et sur leurs préjugés. Il faudrait aussi se demander comment le candidat républicain aura pu surmonter tous les désavantages structurels qui l’ont handicapé pendant la campagne : des coffres beaucoup moins remplis (McCain a accepté le financement public, accompagné de sévères limites sur la capacité à lever des fonds privés, alors qu’Obama a mené la campagne politique la plus chère de l’histoire de l’humanité) et des volontaires moins nombreux et moins bien organisés.

Si, au contraire, les sondeurs ont raison et Obama l’emporte, il y a peu de chances que les Etats-Unis et le monde en retirent tous les avantages que nombreux parmi nos collègues journalistes énumèrent chaque jour.

Laurent Murawiec a expliqué hier, dans ces colonnes, l’une des principales raisons qui permettent de douter qu’Obama fera un grand président. La presse américaine, en surprotégeant le candidat de son cœur, est parvenue à empêcher presque entièrement l’une des opérations les plus importantes pour le bon fonctionnement de la démocratie : le processus par lequel les électeurs sondent les qualités et les défauts de chaque candidat et se font, avant de voter, une idée aussi précise que possible de son caractère.

Le caractère de Barack Obama recèle des forces que nous avons tous vues : il est éloquent, intelligent, gracieux dans les débats et résistant sous la pression. Il a aussi montré une remarquable habileté tactique dans la conduite de sa campagne. Mais Obama a aussi ses faiblesses, qui ont été soigneusement dissimulées pendant la campagne, et qui pourraient avoir une considérable influence sur son action de président.

L’homme qui se présente aujourd’hui en candidat de réforme et de réconciliation a montré un goût prononcé pour les coups tordus. Il est le produit de la machine politique de Chicago – aujourd’hui comme jadis probablement la plus corrompue des Etats-Unis – et n’a jamais fait preuve de la moindre indépendance face aux méthodes qui y ont cours.

Lorsqu’il s’est présenté au Sénat de l’Illinois, en 1996, il a utilisé une armée de juristes pour faire disqualifier, sur une technicalité, tous ses concurrents – y compris Alice Palmer, qui avait été la première à reconnaître les talents politiques du jeune Barack. Plus tard, en 2004, lors de sa campagne pour un siège au Sénat fédéral, deux de ses concurrents virent leurs dossiers de divorce – des dossiers confidentiels, gardés par l’administration de l’Etat de l’Illinois – mystérieusement fuités à la presse.

De plus, Obama ne s’est inventé que très récemment son nouveau positionnement politique de centre gauche. Il a circulé, pendant plus de vingt ans, dans les milieux de l’extrême-gauche révolutionnaire et anti-américaine ; il est considéré par ces milieux comme leur plus grand espoir. Il fut le disciple de Saul Alinsky (théoricien de l’agitation marxiste) ; l’ami de Bill Ayers et Bernardine Dohrn (terroristes marxistes actifs dans les années 1960 et 1970, désormais professeurs d’université) ; le paroissien, pendant vingt ans, de Jermiah Wright, un pasteur convaincu que le sida a été inventé par le gouvernement américain pour exterminer les Noirs.

Tout cela ne prouve pas, bien sûr, qu’un Président Obama conduirait la politique de ces dangereux cinglés. Mais on ne peut pas échapper au choix suivant : soit Obama partageait les convictions de ces gens jusqu’à un âge avancé, auquel cas il ment probablement dans son centrisme actuel ; soit il ne partageait pas leurs convictions mais ne voyait pas de difficulté à les fréquenter, auquel cas on peut se poser des questions sur son jugement ; soit, enfin, il ne les a fréquentés que pour constituer une base politique qui le lancerait et qu’il pourrait trahir plus tard. La dernière explication est la plus rassurante, mais elle fait d’Obama un homme politique cynique, comme les autres, et non un Messie.

Enfin – et, à mon sens, surtout – Obama souffre d’un narcissisme criant, même par comparaison avec la moyenne des hommes politiques. Voilà un homme qui a exigé, avant d’avoir été élu, de parler devant la porte de Brandebourg à Berlin, comme les Présidents Kennedy et Reagan ; qui a annoncé que son élection « renverserait la montée des océans » ; qui a rédigé deux autobiographies à quarante-cinq ans, et qui proclame tous les jours qu’il va « changer le monde ».

Une telle démesure dans l’ego serait insupportable, même chez un homme qui aurait produit une œuvre importante ou dirigé une grande organisation. Mais Obama n’a jamais dirigé que des campagnes politiques ; il n’a rédigé ni lois importantes, malgré sa longue activité politique, ni articles juridiques, malgré ses diplômes et son long enseignement du droit. La maigreur de sa production et l’ampleur de son ego sont d’ailleurs probablement interactifs. Il a encore, à quarante-sept ans, l’arrogance égotiste des jeunes gens brillants qui n’ont pas testé la limite de leurs talents.

Il est impossible que ces trois faiblesses du caractère d’Obama n’aient pas d’effet sur son action future s’il est élu. Son goût pour les coups bas risque de polluer l’atmosphère politique américaine et de faire régner à Washington la peur et la méfiance. Sa proximité avec l’extrême-gauche se traduira nécessairement dans ses recrutements.

Elle donnera un poids démesuré au groupe le plus gauchiste du Congrès, le Congressional Progressive Committee, qui veut réduire fortement les dépenses militaires, augmenter les impôts et faire intervenir massivement le gouvernement dans la gestion de l’économie. Enfin, le narcissisme d’Obama peut le conduire à éviter les sujets difficiles, ou à les traiter par un beau discours plutôt que par des actions toujours imparfaites. Il peut lui faire préférer, sur la scène internationale, l’adulation du monde à la défense rigoureuse des intérêts nationaux – et donc à céder trop facilement, négociation après négociation, aux concurrents ou aux ennemis de l’Amérique.

Les défauts de caractère du probable futur Président risquent donc de l’entraîner sur une route qui l’éloignera du peuple américain, un peuple qui reste majoritairement de centre droit et attaché à la défense de ses intérêts nationaux. Mais la situation sera presque certainement rendue encore plus grave par le caractère de celui qu’Obama a choisi pour colistier, le sénateur Joe Biden.

Obama a des défauts, mais Biden tient une pathologie. Voilà un homme qui, au cours de son débat avec Sarah Palin, a évoqué l’époque où « avec les Français, nous avons chassé le Hezbollah du Liban »…

Qui a nié que le candidat Obama avait affirmé qu’il rencontrerait Ahmadinejad, alors que le site d’Obama lui-même affiche officiellement cette position. Qui a invité les auditeurs à venir dîner avec lui dans un restaurant de sa circonscription, fermé depuis vingt ans. Qui a affirmé que sept ans de guerre en Afghanistan avaient seulement coûté autant que trois semaines de guerre en Irak (le vrai chiffre est vingt fois supérieur). Et qui va jusqu’à mentir sur son histoire familiale, affirmant, contre les faits, qu’il est le premier de sa famille à être allé à l’université, qu’il a eu des ancêtres mineurs de charbon en Pennsylvanie, ou que sa première femme, morte dans un accident de voiture, a été tuée par un conducteur ivre (l’homme était sobre).

La presse américaine, qui a examiné chaque déclaration de Sarah Palin au microscope, en espérant la faire passer pour une réactionnaire attardée, ne semble avoir aucun problème à la perspective de voir un mythomane clinique accéder un jour à la présidence. Il n’est pourtant pas difficile de prédire que cette pathologie ne va pas disparaître si Biden est élu, et ne peut pas contribuer à la réussite d´une présidence Obama.

Tous ces facteurs font peser le risque important que la probable présidence Obama ne soit pas, pour les Américains, une présidence réussie. Pour le reste d´entre nous, l´avenir ne s´annonce pas beaucoup plus riant.

On entend et on lit beaucoup que l´élection d´Obama «restaurera l´image des Etats-Unis dans le monde». Cette affirmation est curieuse. Il y a bien eu, naguère, en 2003-2004, une crise sérieuse des relations entre les Etats-Unis et certains de leurs alliés, notamment en Europe. Mais, pour ceux qui l´auraient oublié, cette crise s´est terminée lorsque les deux pays les plus agressifs du camp anti-américain – l´Allemagne et la France – ont élu de nouveaux dirigeants pro-américains, qui ont rétabli des relations normales avec le Président Bush.

D´autres alliances américaines – avec le Japon ou l´Europe de l´Est, par exemple – n´avaient jamais faibli. Au cours des dernières années, les Etats-Unis ont renforcé leur amitié avec les pays arabes traditionnellement alliés. On voit donc mal ce qu´il y a encore à «restaurer» chez les alliés de l´Amérique. Le seul groupe actuellement hostile à l´Amérique de Bush, et qui pourrait être réconcilié avec l´Amérique d´Obama, est formé des classes bavasseuses de l´intelligentsia européenne. Heureusement, le poids de ces gens dans les affaires du monde est égal à zéro.

Et si la petite phrase sur la «restauration de l´image de l´Amérique» ne s´applique pas aux alliés des Etats-Unis, mais à leurs ennemis – alors, on peut se faire beaucoup de mauvais sang. Car la Russie ou l´Iran ne sont pas hostiles à Bush, mais aux Etats-Unis.

Contrairement aux intellectuels européens, ils ne passent pas leur temps à se moquer du cow-boy texan: ils travaillent à réduire la puissance américaine et à augmenter la leur propre. La seule façon dont Obama pourrait «améliorer les relations» entre son pays et ces ennemis serait d´accepter l´affaiblissement des Etats-Unis – en réduisant la présence militaire américaine à l´étranger, en acceptant de perdre encore plus de temps que l´Amérique n´en perd déjà dans des discussions stériles à l´ONU, et, surtout, en réduisant la protection que l´Amérique fournit à ses alliés contre leurs agresseurs.

Le monde semble convaincu qu´un tel affaiblissement américain sera, au moins dans un premier temps, la politique d´un Président Obama. Les chefs d´Etats et de gouvernements les plus anti-américains – Poutine, Ahmadinejad et Chavez -ont tous souhaité publiquement sa victoire. A l´inverse, les sondages montrent que l´opinion publique souhaite la victoire de McCain dans quatre pays: la Géorgie, l´Irak, Israël et les Philippines.

Ces quatre pays ont tous une chose en commun: ils sont menacés par le terrorisme ou par des voisins agressifs et ils comptent sur leur alliance avec les Etats-Unis pour ne pas être emportés. Quand l´élection d´un candidat est souhaitée par vos ennemis et redoutée par les alliés qui comptent sur votre aide, il faut effectivement se poser des questions.

Il n´est pas certain qu´Obama sera aussi faible qu´Ahmadinejad et Poutine le souhaitent, mais il est certain que les ennemis des Etats-Unis l´espèrent. Il est donc inévitable qu´ils chercheront à le jauger dans les premiers mois de sa présidence. Joe Biden a, récemment, publiquement reconnu qu´il y aurait une crise internationale majeure «dans les six mois» après l´élection d´Obama, dans le seul but de tester le nouveau Président.

Il est probable que, cette fois, Biden n´a pas fabulé. Plusieurs crises sont possibles: l´invasion d´un nouveau voisin par la Russie, une nouvelle vague d´attaques en Irak, coordonnée par l´Iran, une attaque simultanée d´Israël, venant de Gaza et du Liban, avec des armes améliorées, ou même une invasion de Taiwan par la Chine.

Si Obama est élu, quand ces crises se matérialiseront, celui qui y répondra ne sera pas l´Obama idéal que ses admirateurs ont inventé de toutes pièces. L´homme qui sera aux commandes ce jour-là sera l´Obama réel – avec ses qualités et ses défauts, son intelligence et son inexpérience, son éloquence et son narcissisme, sa souplesse d´esprit et ses préjugés. Espérons seulement que le monde ne regrettera pas, ce jour-là, de ne l´avoir pas connu plus tôt.

12 Responses to Présidentielle américaine: Pas la couleur de leur peau mais la nature de leur caractère (Judged not by the color of their skin but by the content of their character)

  1. Sandrine dit :

    Et pour suivre dans des bars ou autre la soirée électorale américaine et faire la fête en case de victoire de …???
    Retrouvez tous les bons plans ici :
    http://www.laboiteasorties.com/2008/11/presidentielle-americaine-la-soiree-electorale-a-paris/

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  2. […] s'apprêtent à réélire, toujours selon nos sondeurs, leur premier président choisi pour sa couleur de peau, lui-même tellement sûr de son coup, qu'il en est déjà à brader notre défense anti-missile […]

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  3. […] métis hispanique  et démocrate, s’il vous plait!), le premier président américain élu pour sa couleur de peau et sa meute de chasseurs d’ambulance font feu de tout bois pour faire oublier un peu glorieux […]

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  4. […] Je rêve que mes quatre petits enfants vivront un jour dans un pays où on ne les jugera pas à la couleur de leur peau mais à la nature de leur caractère. Martin Luther King […]

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  5. […] au lendemain d’une courte réélection du premier président américain élu sur sa simple couleur de peau et ses cadeaux de Noël, nos médias ont repris leur matraquage obamalâtre […]

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  6. zombie movies dit :

    Yeeeaahhh. kill’ a zombie. That is of course, unless it is at the expense of someone else.

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  7. […] Je rêve que mes quatre petits enfants vivront un jour dans un pays où on ne les jugera pas à la couleur de leur peau mais à la nature de leur caractère. Martin Luther King […]

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  8. […] Je rêve que mes quatre petits enfants vivront un jour dans un pays où on ne les jugera pas à la couleur de leur peau mais à la nature de leur caractère. Martin Luther King […]

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  9. […] remplacer (ne nous avait-on pas déjà fait le coup en 2008 avec l’élection qui avait viré au concours de beauté du premier président de couleur ?) […]

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  10. […] I have a dream that my four little children will one day live in a nation where they will not be judged by the color of their skin but by the content of their character. Martin Luther King […]

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  11. […] ne pas repenser à l’incroyable décalage avec les espoirs soulevés par leurs élections après des prédécesseurs tant honnis et critiqués mais dont ils […]

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