Histoire: Le peuple juif n’a jamais cessé d’être inventé (Back when the Jews were mass proselytizers)

Your people will be my people (Ruth, William Blake, 1795)Où tu iras j’irai, où tu demeureras je demeurerai; ton peuple sera mon peuple, et ton Dieu sera mon Dieu. Ruth (Ruth 1: 16)
Sur les bords des fleuves de Babylone, Nous étions assis et nous pleurions, en nous souvenant de Sion. Psaume 137: 1
Malheur à vous, spécialistes de la Loi et pharisiens hypocrites! Vous parcourez terre et mer pour amener ne fût-ce qu’un seul païen à votre religion, et quand vous l’avez gagné, vous lui faites mériter l’enfer deux fois plus que vous. Jésus (Matthieu 23: 15)
Celui qui est Sacré, béni soit il, n’a exilé les Juifs parmi les nations qu’afin de lui ajouter des convertis. Rabbi Eleazar (Pessa’him)
Les convertis sont à Israël comme le psoriasis. Rabbi Chelbo (Yevamot)
L’an prochain à Jérusalem. Prière juive traditionnelle (à la fois quotidienne et prononcée trois fois tous les ans durant la pâque juive pour clôturer les cérémonies depuis au moins l’exil babylonien il y a 2 500 ans?)
Les conversions massives à l’époque grecque et romaine enlèvent au judaïsme toute signification ethnologique, et coupent tout lien physique (mais non pas spirituel) avec la Palestine […] La plupart des Juifs de Gaule ou d’Italie, sont le produit de ces conversions. Quant aux Juifs du bassin du Danube, ou du Sud de la Russie, ils descendent sans doute des Khazars. Ces régions contiennent de nombreuses populations juives qui probablement n’ont rien à voir, du point de vue ethnologique, avec les Juifs d’origine. Ernest Renan (« Le Judaïsme comme race et religion », 1883)
La grande majorité des fellahs ne tirent pas leur origine des envahisseurs arabes, mais d’avant cela, des fellahs juifs qui étaient la majorité constitutive du pays. Yitzhak Ben Zvi (second président de l’Etat d’Israël, 1929)
Contraint à l’exil, le peuple juif demeura fidèle au pays d’Israël à travers toutes les dispersions, priant sans cesse pour y revenir, toujours avec l’espoir d’y restaurer sa liberté nationale. Déclaration d’indépendance d’Israël (préambule, 14 mai 1948)
Le paradigme suprême de l’envoi en exil était nécessaire pour que se construise une mémoire à long terme, dans laquelle un peuple-race imaginaire et exilé est posé en continuité directe du « Peuple du Livre » qui l’a précédé (…) Je me suis mis à chercher des livres étudiant l’envoi en exil – événement fondateur dans l’Histoire juive, presque comme le génocide; mais à mon grand étonnement, j’ai découvert qu’il n’y avait pas de littérature à ce sujet. La raison en est que personne n’a exilé un peuple de cette terre. Les Romains n’ont pas déporté de peuples et ils n’auraient pas pu le faire même s’ils l’avaient voulu. Ils n’avaient ni trains ni camions pour déporter des populations entières. Pareille logistique n’a pas existé avant le 20e siècle. C’est de là, en fait, qu’est parti tout le livre : de la compréhension que la société judéenne n’a été ni dispersée ni exilée. (…) Aucune population n’est restée pure tout au long d’une période de milliers d’années. Mais les chances que les Palestiniens soient des descendants de l’ancien peuple de Judée sont beaucoup plus élevées que les chances que vous et moi en soyons. Les premiers sionistes, jusqu’à l’insurrection arabe, savaient qu’il n’y avait pas eu d’exil et que les Palestiniens étaient les descendants des habitants du pays. Ils savaient que des paysans ne s’en vont pas tant qu’on ne les chasse pas. Même Yitzhak Ben Zvi, le second président de l’Etat d’Israël, a écrit en 1929, que « la grande majorité des fellahs ne tirent pas leur origine des envahisseurs arabes, mais d’avant cela, des fellahs juifs qui étaient la majorité constitutive du pays ». (…) Le peuple ne s’est pas disséminé, c’est la religion juive qui s’est propagée. Le judaïsme était une religion prosélyte. Contrairement à une opinion répandue, il y avait dans le judaïsme ancien une grande soif de convertir. Les Hasmonéens furent les premiers à commencer à créer une foule de Juifs par conversions massives, sous l’influence de l’hellénisme. Ce sont les conversions, depuis la révolte des Hasmonéens jusqu’à celle de Bar Kochba, qui ont préparé le terrain à la diffusion massive, plus tard, du christianisme. Après le triomphe du christianisme au 4e siècle, le mouvement de conversion a été stoppé dans le monde chrétien et il y a eu une chute brutale du nombre de Juifs. On peut supposer que beaucoup de Juifs apparus autour de la mer Méditerranée sont devenus chrétiens. Mais alors, le judaïsme commence à diffuser vers d’autres régions païennes – par exemple, vers le Yémen et le Nord de l’Afrique. Si le judaïsme n’avait pas filé de l’avant à ce moment-là, et continué à convertir dans le monde païen, nous serions restés une religion totalement marginale, si même nous avions survécu. Shlomo Sand
Il est clair que la crainte est de voir contester le droit historique sur cette terre. Révéler que les Juifs ne viennent pas de Judée paraît réduire la légitimité de notre présence ici. Depuis le début de la période de décolonisation, les colons ne peuvent plus dire simplement : « Nous sommes venus, nous avons vaincu et maintenant nous sommes ici » – comme l’ont dit les Américains, les Blancs en Afrique du Sud et les Australiens. Il y a une peur très profonde que ne soit remis en cause notre droit à l’existence. (…) Je ne pense pas que le mythe historique de l’exil et de l’errance soit la source de ma légitimité à être ici. Dès lors, cela m’est égal de penser que je suis d’origine khazar. Je ne crains pas cet ébranlement de notre existence, parce que je pense que le caractère de l’Etat d’Israël menace beaucoup plus gravement son existence. Ce qui pourra fonder notre existence ici, ce ne sont pas des droits historiques mythologiques mais le fait que nous commencerons à établir ici une société ouverte, une société de l’ensemble des citoyens israéliens.  (…) Je ne reconnais pas de peuple juif international. Je reconnais un « peuple yiddish » qui existait en Europe de l’Est, qui n’est certes pas une nation mais où il est possible de voir une civilisation yiddish avec une culture populaire moderne. Je pense que le nationalisme juif s’est épanoui sur le terreau de ce « peuple yiddish ». Je reconnais également l’existence d’une nation israélienne, et je ne lui conteste pas son droit à la souveraineté. Mais le sionisme, ainsi que le nationalisme arabe au fil des années, ne sont pas prêts à le reconnaître. Du point de vue du sionisme, cet Etat n’appartient pas à ses citoyens, mais au peuple juif. Je reconnais une définition de la Nation : un groupe humain qui veut vivre de manière souveraine. Mais la majorité des Juifs dans le monde ne souhaite pas vivre dans l’Etat d’Israël, en dépit du fait que rien ne les en empêche. Donc, il n’y a pas lieu de voir en eux une nation. (…) Dans le discours israélien sur les racines, il y a une dose de perversion. C’est un discours ethnocentrique, biologique, génétique. Mais Israël n’a pas d’existence comme Etat juif : si Israël ne se développe pas et ne se transforme pas en société ouverte, multiculturelle, nous aurons un Kosovo en Galilée. La conscience d’un droit sur ce lieu doit être beaucoup plus souple et variée, et si j’ai contribué avec ce livre à ce que moi-même et mes enfants puissions vivre ici avec les autres, dans cet Etat, dans une situation plus égalitaire, j’aurai fait ma part. Nous devons commencer à œuvrer durement pour transformer ce lieu qui est le nôtre en une république israélienne, où ni l’origine ethnique, ni la croyance n’auront de pertinence au regard de la Loi. Celui qui connaît les jeunes élites parmi les Arabes d’Israël, peut voir qu’ils ne seront pas d’accord de vivre dans un Etat qui proclame n’être pas le leur. Si j’étais Palestinien, je me rebellerais contre un tel Etat, mais c’est aussi comme Israélien que je me rebelle contre cet Etat. (…) Un mythe d’avenir est préférable selon moi à des mythologies du passé et du repli sur soi. Chez les Américains, et aujourd’hui chez les Européens aussi, ce qui justifie l’existence d’une nation, c’est la promesse d’une société ouverte, avancée et opulente. Les matériaux israéliens existent, mais il faut leur ajouter, par exemple, des fêtes rassemblant tous les Israéliens. Réduire quelque peu les jours de commémoration et ajouter des journées consacrées à l’avenir. Mais même aussi, par exemple, ajouter une heure pour commémorer la « Nakba », entre le Jour du Souvenir et la Journée de l’Indépendance. Shlomo Sand
La tradition d’Israël n’est pas une tradition raciale comme la Bible l’atteste (l’épouse non juive de Moïse, Séphora, Ruth, l’étrangère, ancêtre du roi David), tradition perpétuée par l’actuel Israël, comme tout visiteur peut le constater en admirant dans le peuple juif son extraordinaire pluralité : juifs noirs, jaunes, blancs, orientaux, blonds, bruns… (…) Le peuple juif n’a jamais cessé d’être “inventé”: par Abraham, par Jacob, par Moïse… Mais aussi par chaque juif. Car l’invention même du peuple juif, loin d’être une preuve de son inexistence, est une preuve radicale – irréfutable – de la singularité radicale de son existence propre. Existence fondée sur le principe abrahamique de son invention ou de sa vocation, puisque cette existence est réponse à un appel. Eric Marty
Si les juifs n’ont jamais vraiment existé, pourquoi l’Islam et le christianisme ont-ils passé tant de temps à les supprimer ? Seth J. Frantzman

Et si, à la manière des Américains (à qui il a d’ailleurs inspiré leur “Manifest destiny”), le peuple juif n’avait jamais cessé de s’inventer?

Moïse élevé à l’égyptienne, Séphora la Madianite, Ruth la Moabite (ancêtre de David et Jésus !), Berbères, Yéménites, réfugiés du royaume khazar, Slaves repoussés vers l’Ouest …

Suite à notre dernier billet sur la tentative, par l’historien israélien Shlomo Sand dans son dernier ouvrage, de reprendre en quelque sorte le projet brechtien pour le peuple juif, à savoir « dissoudre le peuple et en élire un autre » …

Retour, avec l’historien lui aussi israélien Israel Bartal, sur cette discutable tentative de déconstruction, illustrative peut-être de la difficulté de la part d’élites largement sécularisées et déjudaïsées, de se fonder une identité « juive » …

Qui, tout en ayant le mérite de ramener le projecteur sur l’importance et l’ancienneté des conversions dans les diasporas de Méditerranée et d’Europe centrale et donc sur l’origine largement mythique de l’idée d’exil et d’errance desdites populations, en profite pour dénier toute réalité à la notion de peuple juif …

Extraits:

Aucun historien du mouvement national juif n’a jamais vraiment cru que les origines des juifs sont ethniquement et biologiquement  » pures » (…) Aucun historien juif « nationaliste » n’a jamais essayé de cacher le fait bien connu que les conversions en judaïsme ont eu un impact important sur l’histoire juive dans la période antique et au début du Moyen-âge. Bien que le mythe d’un exil de la patrie juive (Palestine) existe dans la culture israélienne populaire, il est négligeable dans les discussions historiques juives sérieuses. Des groupes importants dans le mouvement national juif ont émis des réserves concernant ce mythe ou l’ont nié complètement.

Le nombre de juifs de la Diaspora au cours de la période antique était aussi haut qu’il était en raison des conversions, un phénomène qui était répandu dans la Diaspora juive à la fin de la période du second temple…. Nombre des convertis au judaïsme étaient issus de la population non-juive de la Palestine, mais un nombre encore plus grand de convertis pouvait être trouvé dans les communautés juives de la Diaspora à la fois de l’Occident et de l’Orient.

Sand définit l’identité nationale dans l’esprit des idées de la Révolution française. Non seulement rejette-t-il le concept d’une identité ethnique qui ne dépende pas de l’existence d’une entité politique confinée à l’intérieur de frontières bien définies, il rejette même une identité dont la revendication est fondée sur une entité culturelle ou politique qui n’est pas sujette au commandement ou à la gestion des agences du régime central. Selon lui, de telles identités ne sont que des « identités inventées » ; et il ne croit pas que les identités pré-modernes aient pu survivre jusqu’à l’ère moderne.

Inventing an invention
According to Shlomo Sand, everything you ever thought you knew about the Jewish people as a nation with ethno-biological origins is false. Israel Bartal, however, says Sand didn’t do his homework
Israel Bartal
H a a r e t z
06/07/2008

Mattai ve’ekh humtza ha’am hayehudi?
(When and How Was the Jewish People Invented?), by Shlomo Sand
Resling (Hebrew), 358 pages, NIS 94.

The first sentence of « When and How Was the Jewish People Invented? » reads: « This book is a historical study, not a work of pure fiction. Nevertheless, it will open with a number of stories rooted in a collective memory that has been adulterated with a considerable degree of imagination. » I recalled these words when I found myself utterly astounded by the statements of the author of this learned, fascinating study, concerned with the « period of silencing » in the « Jewish-Israeli collective memory, » a period that, to quote Sand, gave rise to a total avoidance of « any mention of the Khazars in the Israeli public arena. »

This assertion, according to which an entire chapter in Jewish history was deliberately silenced for political reasons, thrust me back to my days as a ninth grader, in the late 1950s. I recalled the Mikhlal Encyclopedia, an almost mythological reference text that nearly every Israeli high school student relied on in those years, the flagship of what is termed « mainstream Zionism, » in the lean Hebrew of 21st-century Israel. My ears still reverberate with the introduction to the encyclopedia’s entry on « Khazars »: « A source of consolation and hope for the scattered Jewish communities of the Diaspora during the Middle Ages, the story of the Khazar kingdom today has the ring of pure mythology. Nonetheless, that story is one of the most wonderful chapters in Jewish history. »

Sand suggests that it was « the wave of decolonization of the 1950s and 1960s [that] led the molders of Israeli collective memory to shield themselves from the shadow of the Khazar past. There was a profound fear that, should the Jews now rebuilding their home in Israel learn that they are not direct descendants of the ?Children of Israel,’ the very legitimacy of both the Zionist enterprise and the State of Israel’s existence would be undermined. »

With considerable trepidation, I returned to my yellowing copy of volume IV of the Mikhlal Encyclopedia. Could I perhaps have been mistaken and could it be that my teachers in the Socialist-Zionist city of Givatayim wanted to brainwash me with an ethno-biological perception of my parents’ origin?

When I reread the entry on the Khazars, my mind was put at rest. It was not the Zionist education to which I, as an Israeli teenager, was exposed that tried to make me forget the fact that the members of gentile tribes converted to Judaism in the Khazar Kingdom; instead, it is the author of this book about the « invention of the Jewish people » who has invented an ethno-biological Zionist historiography.

Here is what was written about the conversion of the Khazars, a nation of Turkish origin, in the Zionist Mikhlal Encyclopedia that the State of Israel’s Zionist Ministry of Education recommended so warmly during that « period of silencing »: « It is irrelevant whether the conversion to Judaism encompassed a large stratum of the Khazar nation; what is important is that this event was regarded as a highly significant phenomenon in Jewish history, a phenomenon that has since totally disappeared: Judaism as a missionary religion…. The question of the long-term impact of that chapter in Jewish history on East European Jewry — whether through the development of its ethnic character or in some other way — is a matter that requires further research. Nonetheless, although we do not know the extent of its influence, what is clear to us today is that this conversion did have an impact. » Sand, a professor of modern European history at Tel Aviv University, comments further on the silence of the historians: « Israel’s academic community developed a violent attitude toward this issue…. Any mention of the Khazars in the public arena in Israel was increasingly considered eccentric, a flight of fancy, even an open threat. »

Zionist historiography, he claims, concealed the possibility that the millions of Yiddish-speaking Jews were actually descendants of the Khazars and that even today Israeli historians deny the existence of an early Jewish nucleus that was augmented by immigrants who moved from Ashkenaz (present-day northern France and western Germany) to Eastern Europe.

These claims are baseless. Sand, for example, does not mention the fact that, from 2000 onwards, a team of scholars from the Hebrew University of Jerusalem labored on a monumental task: the production of a three-volume study on the history of the Jews of Russia.

In the first volume, which will shortly be published in Hebrew by the Zalman Shazar Center for Jewish History (another « Zionist » institution), considerable attention is devoted to the question of the origin of the East European Jews and to their link with the history of the Khazar kingdom.

Sand repeats the method he employs vis-a-vis the place of the Khazars in Jewish historiography in connection with other topics as well, presenting readers with partial citations and edited passages from the writings of various scholars. Several times, Sand declares what his ideological position is. Like him, I am not one of those who support the injustices committed by a number of Israeli government agencies against minority groups in this country in the name of arguments pretending to represent « historical values. » However, critical readers of Sand’s study must not overlook the intellectual superficiality and the twisting of the rules governing the work of professional historians that result when ideology and methodology are mixed.

Sand’s desire for Israel to become a state « representing all its citizens » is certainly worthy of a serious discussion, but the manner in which he attempts to connect a political platform with the history of the Jewish people from its very beginnings to the present day is bizarre and incoherent.

Descendants of pagans

What is Sand trying to prove in this study? In his view, the homeland of the Jewish people is not Palestine, and most Jews are descendants of the members of different nations who converted to Judaism in ancient times and in the medieval period. He claims that the Jews of Yemen and Eastern Europe are descendants of pagans.

According to Sand, this historical truth was concealed by Zionist thinkers, who developed an ethno-biological ideology, and the so-called « Jewish people » was invented as late as the 19th century. Furthermore, he argues, the idea of a « nation » that was exiled from its homeland in ancient times and which is destined to return to it in the modern age so as to rebuild its independent state is merely an invented myth.

Sand also maintains that, in the era preceding the emergence of European nationalism, the Jews were an ethnic group, not a nation. In his eyes, the argument promulgated by the Zionists and by their successors in the Israeli political arena concerning our « right to this land » rests on a biological-genetic ideology; that argument became the « narrative of the ruling group » thanks to the fact that the « authorized scholars of the past » have concealed the truth concerning the real, impure origin of the Jews.

My response to Sand’s arguments is that no historian of the Jewish national movement has ever really believed that the origins of the Jews are ethnically and biologically « pure. » Sand applies marginal positions to the entire body of Jewish historiography and, in doing so, denies the existence of the central positions in Jewish historical scholarship.

No « nationalist » Jewish historian has ever tried to conceal the well-known fact that conversions to Judaism had a major impact on Jewish history in the ancient period and in the early Middle Ages. Although the myth of an exile from the Jewish homeland (Palestine) does exist in popular Israeli culture, it is negligible in serious Jewish historical discussions. Important groups in the Jewish national movement expressed reservations regarding this myth or denied it completely.

Sand’s references to « authorized » historians are absurd, and perpetuate a superficial pattern of discussion that is characteristic of a certain group within Israeli academe. The guiding principle in this pattern of discussion is as follows: « Tell me what your position is on the past and I will tell you the nature of your connection with the agencies of the regime. »

The kind of political intervention Sand is talking about, namely, a deliberate program designed to make Israelis forget the true biological origins of the Jews of Poland and Russia or a directive for the promotion of the story of the Jews’ exile from their homeland is pure fantasy.

Sand points to three components in the structuring of the Jewish national past. First, the national historical narrative, especially the Zionist narrative, emphasizes the « ethno-biological » identity of those who belong to the imaginary Jewish nation.

Second, this identity is directly connected with a nationalist ideology that is a substitute for the religious link between Jewish communities in the Diaspora that has considerably weakened in the present era of secularization. Third, an aggressive political establishment that controls the dissemination of knowledge is concealing vital information on what really happened in the past, preventing the publication of sources that can serve as an alternative to the recommended national narrative, and censoring dangerous passages in published texts.

The central book of the Zionist « Jerusalem School, » « Toldot am yisrael » (« History of the Jewish People, » published in 1969), speaks extensively of the Jewish communities that existed in the Diaspora before the destruction of the Second Temple in Jerusalem and whose total population exceeded that of the tiny Jewish community in Palestine. As one would expect from a work that reflects a profound knowledge of scholarly studies in the field, the Zionist « Toldot am yisrael » explains that the number of Jews in the Diaspora during the ancient period was as high as it was because of conversion, a phenomenon that « was widespread in the Jewish Diaspora in the late Second Temple period …. Many of the converts to Judaism came from the gentile population of Palestine, but an even greater number of converts could be found in the Jewish Diaspora communities in both the East and the West. »

Choosing to ignore all this, Sand categorically states in his book that, « the mass conversions that created such huge Jewish populations throughout the Mediterranean region are scarcely mentioned in Jewish national historiography. » Apparently, he is obsessed with the idea of proving that the Zionist historians (including Nahum Slouschz, who wrote about the North African Jewish warrior-queen Dahia al-Kahina) were « ethnocentric nationalists. » It is irrelevant to Sand what these historians actually wrote: To hell with the facts — the argument is what really counts!

Sand bends over backwards to prove that the great Jewish historians (such as Simon Dubnow, Salo Baron and Benzion Dinur), who, in their works, linked Jewish nationalism with liberalism, radicalism and socialism, were simply racists. Here’s what he writes, for example, about Israeli historian Haim Zeev Hirschberg (1903-1974), who studied the Jews of North Africa: « His continual attempts to prove that the Jews were a race of people that had been displaced from its ancient homeland and which had been condemned to wander from country to country as an exiled nation … dovetail beautifully with the directives of mainstream Zionist historiography. » According to Sand, Hirschberg never managed to liberate himself from a « purifying substantive ideology. » Does this sound familiar? When and where did you last read that Zionism was a racist movement?

Scattered communities

I will now refer briefly to the connection between the book’s conceptual underpinnings and the author’s main historical argument, namely, that, prior to the modern period, the Jews constituted only a group of « scattered religious communities. » Sand defines national identity in the spirit of the ideas of the French Revolution. Not only does he reject the concept of an ethnic identity that is not dependent on the existence of a political entity confined within clearly defined borders, he even rejects an identity whose possessors’ claim is founded on a cultural or political entity that is not subject to control or management by the agencies of the central regime. In his view, such identities are merely « invented identities » and he does not believe that pre-modern identities can survive in the modern era. In fact, Sand advocates the position that was heard in the French National Assembly in December 1789: « The Jews must not be allowed to constitute a special political entity or to have a special political status. Instead, each Jew must on an individual basis be a citizen of France. » However, whereas the champions of the Emancipation in Paris did recognize the non-religious essence of the pre-modern Jewish nation, Sand does not.

I was unable to find in Sand’s book any innovations in the study of nationalism. The author is stuck somewhere between historians such as Eric Hobsbawm, Benedict Anderson and Ernest Gellner — a generation behind what is happening today in the field. As far as I can discern, the book contains not even one idea that has not been presented earlier in their books and articles by what he insists on defining as « authorized historians » suspected of « concealing historical truth. » « When and How Was the Jewish People Invented? » is a marvelous blend of clearly modernist arguments, drawn from the legacy of 18th-century European Enlightenment, with a moderate, but disturbing (because of its superficiality), pinch of Foucaultian discourse from a previous generation.

Moreover, the author’s treatment of Jewish sources is embarrassing and humiliating. What serious reader who knows the history of modern Hebrew literature can take seriously the views expressed in a book that defines « Bohen tsadik » (Investigating a Righteous Man), a satirical (fictional!) work by the Galician intellectual and supporter of the Haskalah Yosef Perl (1773-1839), as something that was written by a person named Yitzhak Perl and which « contains 41 letters from rabbis that relate to various aspects of Jewish life »? Who would attest to the accuracy of facts in a research study where it is stated that historian Joseph Klausner (1874-1958) — a scholar who never was (despite his burning ambition to do so) a professor of history at the Hebrew University of Jerusalem and who, instead, served there as a professor of Hebrew literature — « was in fact the first official historian of the ?Second Temple period’ at the Hebrew University of Jerusalem »? Does such sloppiness reflect the author’s attitude to the subject of his research? Or, perhaps, because everything is an invention anyway, it does not really matter whether the « imagined object » is black or white?

The lugubrious Israeli combination of aggressive one-dimensional conceptuality and blatant disrespect for details (a characteristic mix among writers at both ends of the political spectrum) will undoubtedly captivate the hearts of the public relations executives of the electronic media. However, we, the skeptical historians, who are buried between mountains of books and piles of archival files, can only continue to read what has really been written and to write about what has really been read.

Prof. Israel Bartal is dean of the humanities faculty of the Hebrew University. His book « Cossack and Bedouin: Land and People in Jewish Nationalism » was published by Am Oved in its Ofakim series (Hebrew).

Haaretz Books, July 2008

Voir aussi:

Shlomo Sand: l’exil du peuple juif est un mythe
Géostratégie
Lundi, 19 mai 2008

L’historien Shlomo Sand affirme que l’existence des diasporas de Méditerranée et d’Europe centrale est le résultat de conversions anciennes au judaïsme. Pour lui, l’exil du peuple juif est un mythe, né d’une reconstruction à postériori sans fondement historique.

Entretien.

Parmi la profusion de héros nationaux que le peuple d’Israël a produits au fil des générations, le sort n’aura pas été favorable à Dahia Al-Kahina qui dirigea les Berbères de l’Aurès, en Afrique du Nord. Bien qu’elle fût une fière juive, peu d’Israéliens ont entendu le nom de cette reine guerrière qui, au septième siècle de l’ère chrétienne, a unifié plusieurs tribus berbères et a même repoussé l’armée musulmane qui envahissait le nord de l’Afrique. La raison en est peut-être que Dahia Al-Kahina était née d’une tribu berbère convertie semble-t-il plusieurs générations avant sa naissance, vers le 6e siècle.

D’après l’historien Shlomo Sand, auteur du livre « Quand et comment le peuple juif a-t-il été inventé ? » (aux éditions Resling – en hébreu), la tribu de la reine ainsi que d’autres tribus d’Afrique du Nord converties au judaïsme sont l’origine principale à partir de laquelle s’est développé le judaïsme séfarade. Cette affirmation, concernant les origines des Juifs d’Afrique du Nord à partir de tribus locales qui se seraient converties – et non à partir d’exilés de Jérusalem – n’est qu’une composante dans l’ample argumentation développée dans le nouvel ouvrage de Sand, professeur au département d’Histoire de l’Université de Tel Aviv.

Dans ce livre, Sand essaie de démontrer que les Juifs qui vivent aujourd’hui en Israël et en d’autres endroits dans le monde, ne sont absolument pas les descendants du peuple ancien qui vivait dans le royaume de Judée à l’époque du premier et du second Temple. Ils tirent leur origine, selon lui, de peuples variés qui se sont convertis au cours de l’Histoire en divers lieux du bassin méditerranéen et régions voisines. Non seulement les Juifs d’Afrique du Nord descendraient pour la plupart de païens convertis, mais aussi les Juifs yéménites (vestiges du royaume Himyarite, dans la péninsule arabique, qui s’était converti au judaïsme au quatrième siècle) et les Juifs ashkénazes d’Europe de l’Est (des réfugiés du royaume khazar converti au huitième siècle).

A la différence d’autres « nouveaux historiens » qui ont cherché à ébranler les conventions de l’historiographie sioniste, Shlomo Sand ne se contente pas de revenir sur 1948 ou sur les débuts du sionisme, mais remonte des milliers d’années en arrière. Il tente de prouver que le peuple juif n’a jamais existé comme « peuple-race » partageant une origine commune mais qu’il est une multitude bigarrée de groupes humains qui, à des moments différents de l’Histoire, ont adopté la religion juive. D’après Sand, chez certains penseurs sionistes, cette conception mythique des Juifs comme peuple ancien conduit à une pensée réellement raciste : « Il y a eu, en Europe, des périodes où, si quelqu’un avait déclaré que tous les Juifs appartenaient à un peuple d’origine non juive, il aurait été jugé antisémite séance tenante. Aujourd’hui, si quelqu’un ose suggérer que ceux qui sont considérés comme juifs, dans le monde (…) n’ont jamais constitué et ne sont toujours pas un peuple ni une nation, il est immédiatement dénoncé comme haïssant Israël » (p. 31).

D’après Sand, la description des Juifs comme un peuple d’exilés, errant et se tenant à l’écart, qui « ont erré sur mers et sur terres, sont arrivés au bout du monde et qui, finalement, avec la venue du sionisme, ont fait demi-tour pour revenir en masse sur leur terre orpheline », cette description ne relève que d’une « mythologie nationale ». Tout comme d’autres mouvements nationaux en Europe, qui ont revisité un somptueux âge d’or pour ensuite, grâce à lui, fabriquer leur passé héroïque – par exemple, la Grèce classique ou les tribus teutonnes – afin de prouver qu’ils existaient depuis fort longtemps, « de même, les premiers bourgeons du nationalisme juif se sont tournés vers cette lumière intense dont la source était le royaume mythologique de David » (p. 81).

Mais alors, quand le peuple juif a-t-il réellement été inventé, selon l’approche de Sand ? « Dans l’Allemagne du 19e siècle, à un certain moment, des intellectuels d’origine juive, influencés par le caractère ‘volkiste’ du nationalisme allemand, se sont donné pour mission de fabriquer un peuple “rétrospectivement”, avec la soif de créer une nation juive moderne. A partir de l’historien Heinrich Graetz, des intellectuels juifs commencent à esquisser l’histoire du judaïsme comme l’histoire d’un peuple qui avait un caractère national, qui est devenu un peuple errant et qui a finalement fait demi-tour pour revenir dans sa patrie. »

Entretien

Shlomo Sand, historien du 20e siècle, avait jusqu’à présent étudié l’histoire intellectuelle de la France moderne (dans son livre « L’intellectuel, la vérité et le pouvoir », Am Oved éd., 2000 – en hébreu), et les rapports entre le cinéma et l’histoire politique (« Le cinéma comme Histoire », Am Oved, 2002 – en hébreu). D’une manière inhabituelle pour des historiens de profession, il se penche, dans son nouveau livre, sur des périodes qu’il n’avait jamais étudiées – généralement en s’appuyant sur des chercheurs antérieurs qui ont avancé des positions non orthodoxes sur les origines des Juifs.

En fait, l’essentiel de votre livre ne s’occupe pas de l’invention du peuple juif par le nationalisme juif moderne mais de la question de savoir d’où viennent les Juifs.

« Mon projet initial était de prendre une catégorie spécifique de matériaux historiographiques modernes, d’examiner comment on avait fabriqué la fiction du peuple juif. Mais dès que j’ai commencé à confronter les sources historiographiques, je suis tombé sur des contradictions. Et c’est alors ce qui m’a poussé – je me suis mis au travail, sans savoir à quoi j’aboutirais. J’ai pris des documents originaux pour essayer d’examiner l’attitude d’auteurs anciens – ce qu’ils avaient écrit à propos de la conversion. »

Des spécialistes de l’histoire du peuple juif affirment que vous vous occupez de questions dont vous n’avez aucune compréhension et que vous vous fondez sur des auteurs que vous ne pouvez pas lire dans le texte.

« Il est vrai que je suis un historien de la France et de l’Europe, et pas de l’Antiquité. Je savais que dès lors que je m’occuperais de périodes anciennes comme celles-là, je m’exposerais à des critiques assassines venant d’historiens spécialisés dans ces champs d’étude. Mais je me suis dit que je ne pouvais pas en rester à un matériel historiographique moderne sans examiner les faits qu’il décrit. Si je ne l’avais pas fait moi-même, il aurait fallu attendre une génération entière. Si j’avais continué à travailler sur la France, j’aurais peut-être obtenu des chaires à l’université et une gloire provinciale. Mais j’ai décidé de renoncer à la gloire. »

« Après que le peuple ait été exilé de force de sa terre, il lui est resté fidèle dans tous les pays de sa dispersion et n’a pas cessé de prier et d’espérer son retour sur sa terre pour y restaurer sa liberté politique » : voilà ce que déclare, en ouverture, la Déclaration d’Indépendance. C’est aussi la citation qui sert de préambule au troisième chapitre du livre de Shlomo Sand, intitulé « L’invention de l’Exil ». Aux dires de Sand, l’exil du peuple de sa terre n’a en fait jamais eu lieu.

« Le paradigme suprême de l’envoi en exil était nécessaire pour que se construise une mémoire à long terme, dans laquelle un peuple-race imaginaire et exilé est posé en continuité directe du “Peuple du Livre” qui l’a précédé », dit Sand ; sous l’influence d’autres historiens qui se sont penchés, ces dernières années, sur la question de l’Exil, il déclare que l’exil du peuple juif est, à l’origine, un mythe chrétien, qui décrivait l’exil comme une punition divine frappant les Juifs pour le péché d’avoir repoussé le message chrétien. « Je me suis mis à chercher des livres étudiant l’envoi en exil – événement fondateur dans l’Histoire juive, presque comme le génocide ; mais à mon grand étonnement, j’ai découvert qu’il n’y avait pas de littérature à ce sujet. La raison en est que personne n’a exilé un peuple de cette terre. Les Romains n’ont pas déporté de peuples et ils n’auraient pas pu le faire même s’ils l’avaient voulu. Ils n’avaient ni trains ni camions pour déporter des populations entières. Pareille logistique n’a pas existé avant le 20e siècle. C’est de là, en fait, qu’est parti tout le livre : de la compréhension que la société judéenne n’a été ni dispersée ni exilée. »

Si le peuple n’a pas été exilé, vous affirmez en fait que les véritables descendants des habitants du royaume de Judée sont les Palestiniens.

« Aucune population n’est restée pure tout au long d’une période de milliers d’années. Mais les chances que les Palestiniens soient des descendants de l’ancien peuple de Judée sont beaucoup plus élevées que les chances que vous et moi en soyons. Les premiers sionistes, jusqu’à l’insurrection arabe, savaient qu’il n’y avait pas eu d’exil et que les Palestiniens étaient les descendants des habitants du pays. Ils savaient que des paysans ne s’en vont pas tant qu’on ne les chasse pas. Même Yitzhak Ben Zvi, le second président de l’Etat d’Israël, a écrit en 1929, que “la grande majorité des fellahs ne tirent pas leur origine des envahisseurs arabes, mais d’avant cela, des fellahs juifs qui étaient la majorité constitutive du pays”. »

Et comment des millions de Juifs sont-ils apparu tout autour de la Méditerranée ?

« Le peuple ne s’est pas disséminé, c’est la religion juive qui s’est propagée. Le judaïsme était une religion prosélyte. Contrairement à une opinion répandue, il y avait dans le judaïsme ancien une grande soif de convertir. Les Hasmonéens furent les premiers à commencer à créer une foule de Juifs par conversions massives, sous l’influence de l’hellénisme. Ce sont les conversions, depuis la révolte des Hasmonéens jusqu’à celle de Bar Kochba, qui ont préparé le terrain à la diffusion massive, plus tard, du christianisme. Après le triomphe du christianisme au 4e siècle, le mouvement de conversion a été stoppé dans le monde chrétien et il y a eu une chute brutale du nombre de Juifs. On peut supposer que beaucoup de Juifs apparus autour de la mer Méditerranée sont devenus chrétiens. Mais alors, le judaïsme commence à diffuser vers d’autres régions païennes – par exemple, vers le Yémen et le Nord de l’Afrique. Si le judaïsme n’avait pas filé de l’avant à ce moment-là, et continué à convertir dans le monde païen, nous serions restés une religion totalement marginale, si même nous avions survécu. »

Comment en êtes-vous arrivé à la conclusion que les Juifs d’Afrique du Nord descendent de Berbères convertis ?

« Je me suis demandé comment des communautés juives aussi importantes avaient pu apparaître en Espagne. J’ai alors vu que Tariq Ibn-Ziyad, commandant suprême des musulmans qui envahirent l’Espagne, était berbère et que la majorité de ses soldats étaient des Berbères. Le royaume berbère juif de Dahia Al-Kahina n’avait été vaincu que 15 ans plus tôt. Et il y a, en réalité, plusieurs sources chrétiennes qui déclarent que beaucoup parmi les envahisseurs d’Espagne étaient des convertis au judaïsme. La source profonde de la grande communauté juive d’Espagne, c’étaient ces soldats berbères convertis au judaïsme. »

Aux dires de Sand, l’apport démographique le plus décisif à la population juive dans le monde s’est produit à la suite de la conversion du royaume khazar – vaste empire établi au Moyen-âge dans les steppes bordant la Volga et qui, au plus fort de son pouvoir, dominait depuis la Géorgie actuelle jusqu’à Kiev. Au 8e siècle, les rois khazars ont adopté la religion juive et ont fait de l’hébreu la langue écrite dans le royaume. A partir du 10e siècle, le royaume s’est affaibli et au 13e siècle, il a été totalement vaincu par des envahisseurs mongols et le sort de ses habitants juifs se perd alors dans les brumes.

Shlomo Sand revisite l’hypothèse, déjà avancée par des historiens du 19e et du 20e siècles, selon laquelle les Khazars convertis au judaïsme seraient l’origine principale des communautés juives d’Europe de l’Est. « Au début du 20e siècle, il y a une forte concentration de Juifs en Europe de l’Est : trois millions de Juifs, rien qu’en Pologne », dit-il ; « l’historiographie sioniste prétend qu’ils tirent leur origine de la communauté juive, plus ancienne, d’Allemagne, mais cette historiographie ne parvient pas à expliquer comment le peu de Juifs venus d’Europe occidentale – de Mayence et de Worms – a pu fonder le peuple yiddish d’Europe de l’Est. Les Juifs d’Europe de l’Est sont un mélange de Khazars et de Slaves repoussés vers l’Ouest. »

Si les Juifs d’Europe de l’Est ne sont pas venus d’Allemagne, pourquoi parlaient-ils le yiddish, qui est une langue germanique ?

« Les Juifs formaient, à l’Est, une couche sociale dépendante de la bourgeoisie allemande et c’est comme ça qu’ils ont adopté des mots allemands. Je m’appuie ici sur les recherches du linguiste Paul Wechsler, de l’Université de Tel Aviv, qui a démontré qu’il n’y avait pas de lien étymologique entre la langue juive allemande du Moyen-âge et le yiddish. Le Ribal (Rabbi Yitzhak Bar Levinson) disait déjà en 1828 que l’ancienne langue des Juifs n’était pas le yiddish. Même Ben Tzion Dinour, père de l’historiographie israélienne, ne craignait pas encore de décrire les Khazars comme l’origine des Juifs d’Europe de l’Est et peignait la Khazarie comme la “mère des communautés de l’Exil” en Europe de l’Est. Mais depuis environ 1967, celui qui parle des Khazars comme des pères des Juifs d’Europe de l’Est est considéré comme bizarre et comme un doux rêveur. »

Pourquoi, selon vous, l’idée d’une origine khazar est-elle si menaçante ?

« Il est clair que la crainte est de voir contester le droit historique sur cette terre. Révéler que les Juifs ne viennent pas de Judée paraît réduire la légitimité de notre présence ici. Depuis le début de la période de décolonisation, les colons ne peuvent plus dire simplement : “Nous sommes venus, nous avons vaincu et maintenant nous sommes ici” – comme l’ont dit les Américains, les Blancs en Afrique du Sud et les Australiens. Il y a une peur très profonde que ne soit remis en cause notre droit à l’existence. »

Cette crainte n’est-elle pas fondée ?

« Non. Je ne pense pas que le mythe historique de l’exil et de l’errance soit la source de ma légitimité à être ici. Dès lors, cela m’est égal de penser que je suis d’origine khazar. Je ne crains pas cet ébranlement de notre existence, parce que je pense que le caractère de l’Etat d’Israël menace beaucoup plus gravement son existence. Ce qui pourra fonder notre existence ici, ce ne sont pas des droits historiques mythologiques mais le fait que nous commencerons à établir ici une société ouverte, une société de l’ensemble des citoyens israéliens. »

En fait, vous affirmez qu’il n’y a pas de peuple juif.

« Je ne reconnais pas de peuple juif international. Je reconnais un “peuple yiddish” qui existait en Europe de l’Est, qui n’est certes pas une nation mais où il est possible de voir une civilisation yiddish avec une culture populaire moderne. Je pense que le nationalisme juif s’est épanoui sur le terreau de ce “peuple yiddish”. Je reconnais également l’existence d’une nation israélienne, et je ne lui conteste pas son droit à la souveraineté. Mais le sionisme, ainsi que le nationalisme arabe au fil des années, ne sont pas prêts à le reconnaître.

« Du point de vue du sionisme, cet Etat n’appartient pas à ses citoyens, mais au peuple juif. Je reconnais une définition de la Nation : un groupe humain qui veut vivre de manière souveraine. Mais la majorité des Juifs dans le monde ne souhaite pas vivre dans l’Etat d’Israël, en dépit du fait que rien ne les en empêche. Donc, il n’y a pas lieu de voir en eux une nation. »

Qu’y a-t-il de si dangereux dans le fait que les Juifs s’imaginent appartenir à un seul peuple ? Pourquoi serait-ce mal en soi ?

« Dans le discours israélien sur les racines, il y a une dose de perversion. C’est un discours ethnocentrique, biologique, génétique. Mais Israël n’a pas d’existence comme Etat juif : si Israël ne se développe pas et ne se transforme pas en société ouverte, multiculturelle, nous aurons un Kosovo en Galilée. La conscience d’un droit sur ce lieu doit être beaucoup plus souple et variée, et si j’ai contribué avec ce livre à ce que moi-même et mes enfants puissions vivre ici avec les autres, dans cet Etat, dans une situation plus égalitaire, j’aurai fait ma part.

« Nous devons commencer à œuvrer durement pour transformer ce lieu qui est le nôtre en une république israélienne, où ni l’origine ethnique, ni la croyance n’auront de pertinence au regard de la Loi. Celui qui connaît les jeunes élites parmi les Arabes d’Israël, peut voir qu’ils ne seront pas d’accord de vivre dans un Etat qui proclame n’être pas le leur. Si j’étais Palestinien, je me rebellerais contre un tel Etat, mais c’est aussi comme Israélien que je me rebelle contre cet Etat. »

La question est de savoir si, pour arriver à ces conclusions-là, il était nécessaire de remonter jusqu’au royaume des Khazars et jusqu’au royaume Himyarite.

« Je ne cache pas que j’éprouve un grand trouble à vivre dans une société dont les principes nationaux qui la dirigent sont dangereux, et que ce trouble m’a servi de moteur dans mon travail. Je suis citoyen de ce pays, mais je suis aussi historien, et en tant qu’historien, j’ai une obligation d’écrire de l’Histoire et d’examiner les textes. C’est ce que j’ai fait. »

Si le mythe du sionisme est celui du peuple juif revenu d’exil sur sa terre, que sera le mythe de l’Etat que vous imaginez ?

« Un mythe d’avenir est préférable selon moi à des mythologies du passé et du repli sur soi. Chez les Américains, et aujourd’hui chez les Européens aussi, ce qui justifie l’existence d’une nation, c’est la promesse d’une société ouverte, avancée et opulente. Les matériaux israéliens existent, mais il faut leur ajouter, par exemple, des fêtes rassemblant tous les Israéliens. Réduire quelque peu les jours de commémoration et ajouter des journées consacrées à l’avenir. Mais même aussi, par exemple, ajouter une heure pour commémorer la “Nakba”, entre le Jour du Souvenir et la Journée de l’Indépendance. »

Note :

Shlomo Sand est né en 1946 à Linz (Autriche) et a vécu les deux premières années de sa vie dans les camps de réfugiés juifs en Allemagne. En 1948, ses parents émigrent en Israël, où il a grandi. Il finit ses études supérieures en histoire, entamées à l’université de Tel-Aviv, à l’École des hautes études en sciences sociales, à Paris. Depuis 1985, il enseigne l’histoire de l’Europe contemporaine à l’université de Tel-Aviv. Il a notamment publié en français : « L’Illusion du politique. Georges Sorel et le débat intellectuel 1900 » (La Découverte, 1984), « Georges Sorel en son temps », avec J. Julliard (Seuil, 1985), « Le XXe siècle à l’écran » (Seuil, 2004). « Les mots et la terre. Les intellectuels en Israël » (Fayard, 2006)

Source : Ofri Ilani, Haaretz, 21 mars 2008, traduit de l’hébreu par Michel Ghys pour Protection Palestin

Voir enfin:

Ce qui est étrange, c’est que personne ne nie que le peuple allemand peut habiter en Allemagne ou que le peuple grec peut vivre en Grèce. Même si le nationalisme allemand moderne est illégitime et que les Grecs soient pour une large part descendants de partie de migrants slaves plutôt que de Périclès et Homère, personne ne dit que la Grèce devrait être donnée à la Turquie ou l’Allemagne à la Russie. Les Allemands et les Grecs peuvent conserver l’Allemagne et la Grèce, même si leurs vieux mythes nationalistes sont faux. Mais les juifs, seuls parmi les peuples du monde possèdent un mythe national qui les rend illégitimes comme propriétaires d’un Etat.

Sand (…) met la barre très haut pour les juifs, prétendant que parce que des gens se sont convertis au judaïsme au cours des deux derniers millénaires, donc tous les juifs modernes sont des descendants de convertis. Mais il ne met pas la barre aussi haut pour les Palestiniens arabes musulmans. Pour lui, leur nationalisme est légitime, et il voit en eux les anciennes tribus juives et peut-être les Cananéens. Par conséquent, ils précèdent nécessairement et ont plus de légitimité que les juifs modernes. L’Européen d’aujourd’hui veut croire qu’il a créé les juifs, mais la civilisation européenne chrétienne et la civilisation islamique n’auraient pu émerger sans l’existence préalable des juifs. Les deux traditions se sont établies sur l’existence des juifs.

Tel Aviv University – Shlomo Sand’s Revisionist Pseudo-History of the Jewish People
Isracampus
Seth J. Frantzman
December 5th, 2008

It must come as news to the Ethiopian Jews or to Ovadiah Yosef. You are not Jews at all! You were invented in Germany in the 19th century. This must be news for Rabbi Yosef because he has had a decidedly controversial relationship with Ashkenazi Jews, the Holocaust and the Reform movement, the last of which are especially linked to German Jewry. How surprising for Ethiopian Jews to learn that they were invented in Germany in the 19th century.

These are but two examples of people who will be quite shocked to read the newest book by Tel Aviv University historian, Prof. Shlomo Sand; Matai ve’ech humtza ha’am hayehudi? (When and How the Jewish People Was Invented?; Published by Resling, in Hebrew). But the Sand’s book is not unique. It follows in the footsteps of others and was the logical outgrowth of other attempts by Israeli intellectuals and academics to ‘smash idols’ and write ‘controversial’ works about Jewishness. Such treatises are composed partly out of a desire to get themselves noticed, published and get some cash, or out of a need to feel that they are being ‘original’.

Sand’s point of departure, like most critics of Jewish nationalism, is that the Jewish national movement is not only morally wrong but that it must be based on a myth, on the Benedict Anderson idea of an ‘imagined community.’ When one begins to write a book or do a study whose conclusion has already been reached, it necessitates uncovering « sources » to prove it and ignoring any source which contradicts it. This decidedly un-scientific method leads to pseudo-scholarly revisionist writing about history, which, as has been illustrated by the works of Ilan Pappe, can pick and choose sources as one sees fit. Sand refers to this process as ‘historiography.’

Historiography is the analysis of how history is written. To give but one example, it would not address the history of the Holocaust but rather the history of how and why people have written about the Holocaust. Thus a historiography of the Jewish people is not a history of the Jewish people so much as a history of how people have written about them. Paul Kriwaczek’s Yiddish Civilization and Tudor Parfitt’s The Lost Tribes of Israel, have shown to some extent that Jews themselves were not always interested in writing their own history. This supposedly adds to the Sand thesis because it allows him to claim that absent of Jews writing their own history, their history was created by Europeans and then invented in the 19th century. But Jews didn’t need to write history books about themselves, they had the Talmud and other rich sources, living histories learned in the Yeshiva, and so they did not need to write history.

Sand describes his own venture into historic revisionism as an exploration in historiography, and notes: « My initial intention was to take certain kinds of modern historiographic materials and examine how they invented the ‘figment’ of the Jewish people. But when I began to confront the historiographic sources, I suddenly found contradictions. And then that urged me on: I started to work, without knowing where I would end up. I took primary sources and I tried to examine authors’ references in the ancient period – what they wrote about conversion. » Sand takes historiography one step further and rather then analyzing simply how Jews wrote about themselves in the 19th century he goes one step further and creates a new history of the Jewish people. So the Sand ideology was not just to write about how people wrote about Jews. Sand, who was once active in the Israeli splinter Maoist group Matzpen, also wanted to learn about stories of conversions to Judaism and then to connect those strands into a theory that claimed that all Jews everywhere are the descendants of converts. That being the case, Jewish peoplehood must itself be a fabrication, one invented in 19th century Germany, notably contemporaneous with the antecedents of Nazism. For Sand this is not a coincidence, because then Zionism can be shown to be similar to Nazism, is proven illegitimate, and so Israel should not exist at all. This is quite a novel way to rewrite history.

Before Sand there was Arthur Koestler and his The Thirteenth Tribe, published in 1976, which argued that all Eastern European Jews, the cradle of Ashkenazi Jewry, were descendants of the Khazars, a kingdom that converted to Judaism. The Zionist Koestler’s goal was to convince the world that Jews are indeed an interesting, exotic, group of people, deserving of respect and interest. The anti-Zionist Sand’s goals are the opposite.

Meanwhile, Koestler’s book has been distorted and misused by neo-Nazis and Islamic extremists to « prove » that today’s Jews are Khazar interlopers, with no legitimate claims to the land of Israel. Sand’s book seems to be popular among the same crowd. As one illustration, on Amazon.com one finds that large numbers of those who today buy Koestler’s book also buy Holocaust Denial and Neo-Nazi books. These include a book that is described as « The Synagogue of Satan is the first book ever to document the secret history of the evil conspirators responsible for wars, revolutions, and financial debacles around the world. It is a virtual encyclopedia of fresh new information and facts unmasking the Jewish Illuminati elite and their sinister goals and hidden influence. » So Sand is now connected to the same crowd of book writers who claim that Zionism is Nazism, that Zionism is ethnic-cleansing, and that the Holocaust is an ‘industry’ exploited by the Jews for money.

In his Haaretz interview with Sand, Ofri Ilani explains the Sand thesis: « He argues that the exile of the Jewish people is originally a Christian myth that depicted that event as divine punishment imposed on the Jews for having rejected the Christian gospel. » Sand rests his ‘proof’ on a simplistic deconstructing of history, one based on him being an expert on 20th century history. Sand claims that « the reason is that no one exiled the [Jewish] people of the country. The Romans did not exile peoples and they could not have done so even if they had wanted to. They did not have trains and trucks to deport entire populations. That kind of logistics did not exist until the 20th century. From this, in effect, the whole book was born: in the realization that Judaic society was not dispersed and was not exiled. » This begs the question how exactly the Mongols made it all the way to Eastern Europe, with no trains and trucks. It also begs the questions of other mass migrations, including about how Arabs ended up in Morocco.

For Sand « the chances that the Palestinians are descendants of the ancient Judaic people are much greater than the chances that you or I are its descendents. » But this begs a further question: Why not call the Palestinians ‘Jews’ if he truly believes this? Sand’s ‘evidence’ for this is: « Yitzhak Ben-Zvi, the second president of the State of Israel, wrote in 1929 that, ‘the vast majority of the peasant farmers do not have their origins in the Arab conquerors, but rather, before then, in the Jewish farmers who were numerous and a majority in the building of the land. » Some proof, a single old citation taken out of context!

This illustrates the typical pattern of misuse of history and selective quotes to ‘prove’ things that were never intended to be proven by the individual being cited. For instance when someone objects to the term ‘indigenous’ being used for the Arab Muslim Palestinians, one is always told to ‘read Jabotinsky’ because he referred to them as the ‘indigenous’ inhabitants. Similarly Sand ignores the origins of the Ben-Zvi citations. Ben-Zvi was not alone in believing that the rural peasantry of Palestine were descendants of the Jewish people. General Charles Gordon, who was in the Holy Land in 1883, and like Ben-Zvi and Sand was a self studied expert on the history of the Land of Israel, claimed that one could clearly see the Jewish people’s original facial structure in the faces of the Fellahin.

But which is the myth here? Gordon also believed he had found the ‘true’ tomb of Christ outside Damascus Gate at a place called the Garden Tomb. He believed rumours at the time that some of the Bedouin tribes practiced Judaism. There are even some Rabbis today who claim that they have found Jews among several Palestinian families in the Hebron hills.

The source of the ‘Palestinian Fellahin as Jews’ idea is not original to Sand, and it’s also not true that every Zionist believed this wholeheartedly. What is true is that leading Zionists from the late 19th and early 20th century did see among the Fellahin a people that were descendants of the Jews, just as they themselves were, and they felt that if the Fellahin could be freed from their Muslim and nationalist leaders that they would return to Judaism, just like, year later, some Ethiopian Jews who had converted to Christianity (referred to as Falash Mura) were encouraged to return, along with the Morranos. But the existence of some Ethiopian Jews-turned Christians or Morranos was never said to make the rest of the Ethiopian Jews or Sephardim not Jewish, they were simply some people who had been disconnected and should be brought back to Judaism. Sand takes the argument further and says the Palestinians are the real Jews, a fact that might be surprising to some of the Jerusalemite families such as the Dajanis who believe they are descendants from great Muslim Arabs of the 7th century. It might be a surprise to some of the light skinned Hebronite Arabs who are reputed descendants of the Crusaders. Or maybe the Jews are descendants of the Crusaders who borrowed their ideology from the Nazis, anything is possible in the Sand reading of history which requires new myths be used to replace what he sees as old myths. Not so unlike General Gordon’s creation of a new ‘tomb of Jesus’ to replace what he saw as the mythical tomb of Jesus in the Holy Sepulchre.

Sand has a theory for everything. For him the Sephardim are actually descendents from Berber tribes. « I asked myself how such large Jewish communities appeared in Spain. And then I saw that Tariq ibn Ziyad, the supreme commander of the Muslims who conquered Spain, was a Berber, and most of his soldiers were Berbers. Dahia al-Kahina’s Jewish Berber kingdom had been defeated only 15 years earlier. And the truth is there are a number of Christian sources that say many of the conquerors of Spain were Jewish converts. The deep-rooted source of the large Jewish community in Spain was those Berber soldiers who converted to Judaism. » Sand should look up the meaning of the term « non sequitur. »

There is a slight problem here because Sand has also claimed that Zionism has no claim to land in the Arab world because the Jews were invented in Europe and thus belong in Europe. But if some of the Jews are Berbers, then don’t they deserve a state someplace in North Africa? Aren’t they the ‘indigenous’ people of North Africa? Sand might dismiss that idea as imperialist colonialism.

Sand revives the long-disproved Koestler myth about the Khazars being the fathers of East European Jewry; « The Zionist historiography claims that their origins are in the earlier Jewish community in Germany, but they do not succeed in explaining how a small number of Jews who came from Mainz and Worms could have founded the Yiddish people of Eastern Europe. The Jews of Eastern Europe are a mixture of Khazars and Slavs who were pushed eastward. » He delves into demography, which is another thing in which he has no expertise. He ignores problems with the claims that a half million Palestinian refugees now number 9 million people.

As it turns out, the Khazars were dispersed and disappeared between the 10th and 13th centuries. Sand claims that it is demographically probable that they were the fathers of the 3 million Polish Jews who existed in the 20th century. Never mind that they have no Khazar family names, spoke Yiddish, and contained numerous Cohens and Levis who could not possibly be of Khazar ancestry (such status is passed through the patrilinear line and cannot be obtained via conversion). Demography actually tells us that it is far more likely that German Jewish immigrants became the millions of Jews of Eastern Europe through migration and natural growth.

Sand’s theories are all predicated on his basic view that Jews have no right to be in Israel at all. « It is clear that the fear is of an undermining of the historic right to the land. The revelation that the Jews are not from Judea would ostensibly knock the legitimacy for our being here out from under us. » Sand does not believe the Jewish people exist, except perhaps as Arab Palestinians. He does believe that there is a ‘Yiddish’ people, the descendants of Khazars, and also an ‘Israeli’ people that have nothing to do with Jewishness. Sand’s ‘Israelis’ are connected to the old ideology of Canaanism, which was once an ideological fad among some Israeli intellectuals who believed the creation of Israel would lead to the creation of a new people of Hebrew-speaking Canaanites, the new Israelis

According to Ron Kuzar, himself a radical leftist, « The Canaanites redefined the forming nation as a new Hebrew (rather than Jewish) nation which had its roots in the glorious days of the Biblical era. They claimed that large parts of the Middle East, which they named the Land of Kedem (kedem ‘East/antiquity’), constituted in antiquity a Hebrew-speaking civilization. Hence the Hebrew renaissance should aspire to rebuild a nation based on the same geographical area, which should embrace the whole local population, liberating them from Islam and from pan-Islamic and pan-Arab tendencies. »

Canaanism was a small splinter movement made up of poets and intellectuals, some of whom became members of the revisionist underground groups, the Etzel and Lehi, and some later became extremist anti-Israel leftists. One-time adherents to Canaanism or fellow travelers include Uri Avnery, author of Israel without Zionists: a plea for peace, Meron Benvenisti, and Boaz Evron, author of Jewish State or Israeli.

Sand identifies with those he sees as the « actual Jews, » the Palestinians, noting, « If I were a Palestinian I would rebel. » Meaning become a terrorist? For Sand, Israel is based upon « an ethnocentric, biological, genetic discourse. » Of course Palestinian nationalism, is not. In Sand’s upside-down world, the Palestinians, who by and large never considered themselves to be a people at all before 1967, are an unchallengeable ethnic-nation, while the oldest ethnic-nation on earth, the Jews, are a bunch of interloping converts with no entitlement to self-determination.

Sand’s prescriptions for a non-Jewish Israeliness appear mild; « It is necessary to add, for example, pan-Israeli holidays. To decrease the number of memorial days a bit and to add days that are dedicated to the future. But also, for example, to add an hour in memory of the Nakba [literally, the ‘catastrophe’ – the Palestinian term for what happened when Israel was established], between Memorial Day and Independence Day. » In short, the Palestinians, who are the real Jews, need more memorials inside Israel, but the other Jews, the ‘Yiddish’ and ‘Israeli’ nations, do not. Sand is modest in his description of himself:; « As a historian it is my duty to write history and examine texts. This is what I have done. »

But Sand also has a radical alternative: « since the beginning of the period of decolonization, settlers have no longer been able to say simply: ‘We came, we won and now we are here’ the way the Americans, the whites in South Africa and the Australians said. There is a very deep fear that doubt will be cast on our right to exist. » But Sand’s theory is also part of his re-definition of himself: « I don’t think that the historical myth of the exile and the wanderings is the source of the legitimization for me being here, and therefore I don’t mind believing that I am Khazar in my origins. » So Sand is a self-defined Khazar who identifies with the real Jews, the Palestinians, and would join them if only he were a real Jew like they are; but he is not, he is a Khazar.

It is hard to debate the Sand discourse because it is so convoluted, based on so many dubious assumptions, so out-of-step with the history he claims to understand, including demography, technology, and the movements of people. Nevertheless, it is necessary to point out several key flaws with it.

The Sand belief that Jewish nationalism is connected to other European nationalism is not unique. His belief that Zionism must be subjected to the same critique of nationalism as other nationalisms is also neither unique nor problematic. Sand claims that the search for a ‘mythical’ Jewish past is connected to the interest of Greek nationalism in Classical Greece or German nationalism’s interest in the Teutonic tribes. So for Sand « at a certain stage in the 19th century, intellectuals of Jewish origin in Germany, influenced by the folk character of German nationalism took upon themselves the task of inventing a people ‘retrospectively,’ out of a thirst to create a modern Jewish people. »

But what is strange is that no one denies that the German people may live in Germany or that Greek people may live in Greece. Even though modern German nationalism may be illegitimate and the Greeks are in large part descendants from Slavic migrants rather than Pericles and Homer, no one says that Greece should be given to Turkey or Germany given to Russia. Germans and Greeks get to keep Germany and Greece, even if their old nationalist myths are false. But the Jews, alone among the world’s peoples, are said to have a national myth which makes them illegitimate as owners of a state. Books such as Japan’s Modern Myth by Roy Andrew Miller critique Japanese national myths, but don’t suggest the Japanese should be expelled back to Korea, whence some claim they came, nor that China should be given Japan. But for people like Sand, that is the implication: the Jews must go, so that the ‘real Jews’, the Palestinians, can have their ethnic-nationalist state.

Herein lies the second problem with the Sand thesis. He holds the Jews to a very « high standard, » claiming that because some people converted to Judaism over the last two thousand years, therefore all modern Jews are descendants from converts. But he does not hold the Muslim Arab Palestinians to a similarly high standard. For him, their nationalism is legitimate, and he sees in them the ancient Jewish tribes and perhaps Canaanites. Hence they necessarily predate and have more legitimacy than the modern Jews.

But any critique of nationalism should be the same for all peoples, including Jews and Arabs. The Arabs cannot be painted as a homogenous people who are allowed a mythical national narrative, while the Jews are said to be no more than a myth. For Sand this is precisely what happens. In fact he helps create a mythical Palestinian history in order to tear down Jewish history. This is de facto anti-Semitism, the holding of the Jews to a different standard than other peoples, singling them out for special hatred and contempt, while raising up other peoples.

Furthermore Sand’s argument that Jews are either Berbers, ancient Yemenite « remnants of the Himyar Kingdom in the Arab Peninsula, who converted to Judaism in the fourth century, » or Khazars should actually mean that Jews have a right to three new states; Yemen, Algeria and perhaps Azerbaijan. Instead, for Sand the Jews deserve no state, which means once again they are alone among the world’s peoples in not being allowed self-determination, even in their supposed forms as descendents of Yemenites, Berbers and Khazars.

Another problem with the Sand thesis is that it is Eurocentric and allows for the idea that only the Europeans « invented » the Jews. Since those Jews were then said, by anti-Semites, to control Europe, as per the Elders of Zion, the same Europeans decided to exterminate the Jews they had, according to Sand, created. This predicates Jewish existence on whatever Europeans decide. Europeans create the Jews, then hate them, then accuse them of controlling the world, then exterminate them, and now claim all Jews are really Europeans.

But who are Europeans? What is their pedigree? Why are their states legitimate? This is a problem that returns us to the old ghosts of the colonialistic past, where Europeans practiced pseudo-scientific anthropology wherever they went, creating ‘martial tribes’ and describing others as ‘naturally slaves.’ But it is a circular argument. European civilization into the 1950s was based on Christianity and the original anti-Semitism was inspired by Christianity. Yet now we hear that Europeans invented the Jews, the very people from which Jesus sprung.

There is also an entrenched racism behind the Sand thesis. Sand is welcome to think that the Ashkenazi elite of Israel is based on a mythical history, but by what right does he claim that the Sephardim were ‘invented’ in Europe? When European civilization consisted of people clubbing eachother to death, the Jews of Babylon were a rich community of intellectuals and scholars. Today’s European wants to believe he created the Jews, but Christian European civilization and Islamic civilization could not have arisen without the Jews first existing. Both traditions were built upon the existence of the Jews.

Furthermore it is quite alarming to have a professor at a leading Israeli university point to the Sephardim, the Ethiopians, and the Yemenite Mizrachim, all who happen to be darker skinned Jews, and say ‘we created you; you are a myth; you are based in Europe; your heritage is a lie.’ Their heritage is actually older than that of the Ashkenazi Jews. Is it just a coincidence that the Sand’s condemnation of the Sephardic, Mizrachi and Ethiopian heritages targets those Jews who happen to be of darker skin? These are also people who came as refugees from the Islamic world (except for Ethiopian Jews who came from Orthodox Christian Ethiopia), their rich heritage destroyed and crushed and their lives broken, only to try to succeed in Israeli society. They are now being told by an Austrian-born Israeli academic that they are a myth. They are being told they should be deported ‘back’ to Europe, their ‘origin’, a continent that genocided the Jews when the Jews lived there.

But the Sand thesis has one other simple problem: history. Sand chose to pick and choose sources, Christian or anti-Semitic, that agreed with him, just as Dr. Ariel Toaff ‘proved’ that the Blood Libel was true in Bloody Passovers: The Jews of Europe and Ritual Murder (he used Jewish confessions extracted under torture to ‘prove’ that the Jews ‘might’ have drank the blood of Christian children). But he misses the real history.

Apion, who lived from 20 B.C to 45 A.D, wrote anti-Jewish works and encouraged communal riots against Jews. In 70 A.D the Jews of Judea revolted against Rome and their polity was destroyed. In 118 the Jews of Cyrus and North Africa revolted against their Roman and Greek administrators and massacres resulted. In 415 A.D Theodosius II of Byzantium forbade Jews from holding public office. In the 7th century Mohammed complained that the Jews refused to recognize him and he exterminated one of the Jewish tribes of Arabia. In 1096 Crusader knights massacred Jews in the Rhine valley on their way to the Holy Land. In 1148 the Almohades conquered Cordoba and ordered the Jews to convert, die or leave. Many fled, including the family of Maimonides. In 1290 Edward I of England expelled the Jews from his country. In 1306 Philip IV of France expelled the Jews from his France. In 1492 the Jews were expelled from Spain. In 1543 Martin Luther published his anti-Semitic Jewish text, On the Jews and Their Lies. In 1573 Jews were expelled from Berlin. In the Chemielnicki massacre of 1648 some 300 Jewish communities were destroyed in the Ukraine by Cossacks. In 1821 the first recorded Pogrom took place in Odessa.

Who were these Jews, who appear so often in history, in official edicts of expulsion, and tractates of anti-Semitism? Sand would have us believe that they were all imaginary and mythical characters. So then why did so many of them have to die over the years? Why were 6 million of them exterminated? Why were their caricatures of Jews sucking at the breasts of sows in Germany, while they were ordered to wear special clothes, enter through special gates and live in segregated ghettos, locked at night?

That is the ultimate question. If the Jews never really existed, then why did Islam and Christianity spend so much time suppressing them?

Voir enfin:

La Déclaration d’Indépendance d’Israël

14 mai 1948

ERETZ-ISRAEL est le lieu où naquit le peuple juif. C’est là que se forma son caractère spirituel, religieux et national. C’est là qu’il réalisa son indépendance, créa une culture d’une portée à la fois nationale et universelle et fit don de la Bible au monde entier.

Contraint à l’exil, le peuple juif demeura fidèle au pays d’Israël à travers toutes les dispersions, priant sans cesse pour y revenir, toujours avec l’espoir d’y restaurer sa liberté nationale.

Motivés par cet attachement historique, les juifs s’efforcèrent, au cours des siècles, de retourner au pays de leurs ancêtres pour y reconstituer leur Etat. Tout au long des dernières décennies, ils s’y rendirent en masse : pionniers, maapilim et défenseurs. Ils y défrichèrent le désert, firent renaître leur langue, bâtirent cités et villages et établirent une communauté en pleine croissance, ayant sa propre vie économique et culturelle. Ils n’aspiraient qu’à la paix encore qu’ils aient toujours été prêts à se défendre. Ils apportèrent les bienfaits du progrès à tous les habitants du pays. Ils nourrirent toujours l’espoir de réaliser leur indépendance nationale.

En 1897, inspiré par la vision de l’Etat juif qu’avait eue Théodore Herzl, le premier congrès sioniste proclama le droit du peuple juif à la renaissance nationale dans son propre pays. Ce droit fut reconnu par la Déclaration Balfour du 2 novembre 1917 et réaffirmé par le mandat de la Société des nations qui accordait une reconnaissance internationale formelle des liens du peuple juif avec la terre d’Israël, ainsi que de son droit d’y reconstituer son foyer national.

La Shoah qui anéantit des millions de juifs en Europe, démontra à nouveau l’urgence de remédier à l’absence d’une patrie juive par le rétablissement de l’Etat juif dans le pays d’Israël, qui ouvrirait ses portes à tous les juifs et conférerait au peuple juif l’égalité des droits au sein de la famille des nations.

Les survivants de la Shoah en Europe, ainsi que des juifs d’autres pays, revendiquant leur droit à une vie de dignité, de liberté et de travail dans la patrie de leurs ancêtres, et sans se laisser effrayer par les obstacles et la difficulté, cherchèrent sans relâche à rentrer au pays d’Israël.

Au cours de la Seconde Guerre mondiale, le peuple juif dans le pays d’Israël contribua pleinement à la lutte menée par les nations éprises de liberté contre le fléau nazi. Les sacrifices de ses soldats et l’effort de guerre de ses travailleurs le qualifiaient pour prendre place à rang d’égalité parmi les peuples qui fondèrent l’Organisation des Nations unies.

Le 29 novembre 1947, l’Assemblée générale des Nations unies adopta une résolution prévoyant la création d’un Etat juif indépendant dans le pays d’Israël et invita les habitants du pays à prendre les mesures nécessaires pour appliquer ce plan. La reconnaissance par les Nations unies du droit du peuple juif à établir son Etat indépendant ne saurait être révoquée.

C’est de plus, le droit naturel du peuple juif d’être une nation comme les autres nations et de devenir maître de son destin dans son propre Etat souverain.

EN CONSEQUENCE, NOUS, MEMBRES DU CONSEIL NATIONAL REPRESENTANT LE PEUPLE JUIF DU PAYS D’ISRAEL ET LE MOUVEMENT SIONISTE MONDIAL, REUNIS AUJOURD’HUI, JOUR DE L’EXPIRATION DU MANDAT BRITANNIQUE, EN ASSEMBLEE SOLENNELLE, ET EN VERTU DES DROITS NATURELS ET HISTORIQUES DU PEUPLE JUIF, AINSI QUE DE LA RESOLUTION DE L’ASSEMBLEE GENERALE DES NATIONS UNIES, PROCLAMONS LA FONDATION DE L’ETAT JUIF DANS LE PAYS D’ISRAEL, QUI PORTERA LE NOM D’ETAT D’ISRAEL.

NOUS DECLARONS qu’à compter de la fin du mandat, à minuit, dans la nuit du 14 au 15 mai 1948, et jusqu’à ce que des organismes constitutionnels régulièrement élus entrent en fonction, conformément à une Constitution qui devra être adoptée par une Assemblée constituante d’ici le 1er octobre 1948, le présent Conseil agira en tant qu’Assemblée provisoire de l’Etat et que son propre organe exécutif, l’administration nationale, constituera le gouvernement provisoire de l’Etat d’Israël.

L’ETAT D’ISRAEL sera ouvert à l’immigration des juifs de tous les pays où ils sont dispersés; il développera le pays au bénéfice de tous ses habitants; il sera fondé sur les principes de liberté, de justice et de paix enseignés par les prophètes d’Israël; il assurera une complète égalité de droits sociaux et politiques à tous ses citoyens, sans distinction de croyance, de race ou de sexe; il garantira la pleine liberté de conscience, de culte, d’éducation et de culture; il assurera la sauvegarde et l’inviolabilité des Lieux saints et des sanctuaires de toutes les religions et respectera les principes de la Charte des Nations unies.

L’ETAT D’ISRAEL est prêt à coopérer avec les organismes et représentants des Nations unies pour l’application de la résolution adoptée par l’Assemblée le 29 novembre 1947 et à prendre toutes les mesures pour réaliser l’union économique de toutes les parties du pays.

NOUS FAISONS APPEL aux Nations unies afin qu’elles aident le peuple juif à édifier son Etat et qu’elles admettent Israël dans la famille des nations.

Aux prises avec une brutale agression, NOUS INVITONS cependant les habitants arabes du pays à préserver les voies de la paix et à jouer leur rôle dans le développement de l’Etat sur la base d’une citoyenneté égale et complète et d’une juste représentation dans tous les organismes et les institutions de l’Etat, qu’ils soient provisoires ou permanents.

NOUS TENDONS la main de l’amitié, de la paix et du bon voisinage à tous les Etats qui nous entourent et à leurs peuples. Nous les invitons à coopérer avec la nation juive indépendante pour le bien commun de tous. L’Etat d’Israël est prêt à contribuer au progrès de l’ensemble du Moyen Orient.

NOUS LANÇONS UN APPEL au peuple juif de par le monde à se rallier à nous dans la tâche d’immigration et de mise en valeur, et à nous assister dans le grand combat que nous livrons pour réaliser le rêve poursuivi de génération en génération : la rédemption d’Israël.

CONFIANTS EN L’ETERNEL TOUT-PUISSANT, NOUS SIGNONS CETTE DECLARATION SUR LE SOL DE LA PATRIE, DANS LA VILLE DE TEL AVIV, EN CETTE SEANCE DE L’ASSEMBLEE PROVISOIRE DE L’ETAT, TENUE LA VEILLE DU CHABBATH, 5 IYAR 5708, QUATORZE MAI MIL NEUF CENT QUARANTE-HUIT.

10 Responses to Histoire: Le peuple juif n’a jamais cessé d’être inventé (Back when the Jews were mass proselytizers)

  1. bonjour
    Et si l’on se laissait guider par les noms pour accueillir les identités ? Ne serait-ce pas la vocation des sémites (descendants de Sem, »Nom ») ?

    La Bible/Thora est riche de généalogies, de récits où les noms sont des paraboles, des chemins de destinées que la volonté divine se permet de transformer (voir les exemples frappants de Avram – Abraham, et Saraï – Sarah, Génèse, 17) …

    L’un des cinq livres ne s’appelle-t-il pas Chemot, commençant par «et voici les noms…»

    Une réflexion autour des mots de « Juif » et « Judaïsme », dont l’utilisation générique recouvre une réalité historique complexe et changeante ne serait pas de trop.

    En remontant dans le récit biblique jusqu’à l’origine du nom « Israël » et de ses fils (en particulier Yehoudah), on pourrait éclairer l’évolution de ces dénominations, et d’apporter un éclairage sur des thématiques de territorialité, de diaspora, et de circulations des identités dont l’impact est sans doute présent jusqu’à nos jours.

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  2. […] feuille sympa, fait un trait d’humour sur ce thème : jcdurbant.wordpress.com […]

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  3. […] Ici, une feuille sympa qui enfonce le clou s’ille fallait : jcdurbant.wordpress.com […]

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  4. […] arabes, mais d’avant cela, des fellahs juifs qui étaient la majorité constitutive du pays. Yitzhak Ben Zvi (second président de l’Etat d’Israël, […]

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  5. […] arabes, mais d’avant cela, des fellahs juifs qui étaient la majorité constitutive du pays. Yitzhak Ben Zvi (second président de l’Etat d’Israël, […]

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  6. […] arabes, mais d’avant cela, des fellahs juifs qui étaient la majorité constitutive du pays. Yitzhak Ben Zvi (second président de l’Etat d’Israël, […]

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  7. […] qui probablement n’ont rien à voir, du point de vue ethnologique, avec les Juifs d’origine. Ernest Renan (« Le Judaïsme comme race et religion », […]

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  8. […] Si les juifs n’ont jamais vraiment existé, pourquoi l’Islam et le christianisme ont-ils passé tant de temps à les supprimer ? Seth J. Frantzman […]

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