Affaire DSK: Attention, un puritanisme peut en cacher un autre (What sex was to the Victorians?)

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C’est le chimpanzé en rut! Tristane Banon
Qui n’a pas été coincée par Dominique Strauss-Kahn ?  Danielle Evenou 
Etonnant Strauss-Kahn, qui n’a cessé, toute sa carrière, de flirter dangereusement avec la ligne jaune. Ses frasques sont légendaires, mais quasi aucun écho n’en a été donné par la presse, tradition française oblige. Son goût pour le sexe faible l’a conduit à prendre beaucoup de risques. Il a failli plusieurs fois être l’objet de plaintes pour harcèlement. On l’a vu ici ou là dans des lieux d’où la plus élémentaire prudence devrait le tenir éloigné. Mais il a toujours privilégié sa liberté, ce qui ne le met pas à l’abri de quelques révélations ultérieures s’il devait être un concurrent-ou un adversaire-sérieux pour la prochaine présidentielle. Certes, tout le monde se tient par la barbichette, mais certaines personnalités prennent plus de précautions que d’autres… Et les moeurs, depuis la vulgarisation d’Internet, ne sont plus celles des dépêches prudentes de l’AFP. Sylvie Pierre-Brossolette
Aux Etats-Unis, un homme public ne badine pas avec le sexe… L’Express
Dans un mémo interne publié par le magazine « Foreign Policy », le président de la Banque mondiale adresse un « avertissement » à ses employés : « Ne pariez pas sur ma démission », dit en substance Paul Wolfwitz. Le Monde (le 2 mai 2007, article apparemment disparu des archives?)
Il y a des choses qu’on peut faire à Paris, mais pas à Washington… En France, une telle affaire, mêlant affaire de coeur et accusations de conflit d’intérêt, n’aurait jamais vu le jour. Il ne serait venu à l’idée de personne de faire une enquête pour tenter de vérifier les faits, et rien n’aurait filtré dans la presse. On a beaucoup d’exemples d’hommes politiques favorisant leurs petites copines – ce qui n’est pas prouvé dans le cas de DSK -, mais très peu ont des conséquences directes et «fuitent» dans la presse. L’affaire Dumas / Deviers-Joncours est un des très rares exceptions. On n’aurait par exemple jamais pu avoir une affaire Clinton / Lewinsky en France. Christophe Deloire
Avant cette annonce de candidature au FMI, il n’y avait pas de risque d’interférence entre cet élément de sa vie privée et ses mandats d’homme public. Aujourd’hui, la réalité est différente. S’il y a le moindre dérapage, imaginable dans un milieu comme celui du FMI, où la « séduction » est politiquement incorrecte, que dirons-nous, en tant que journalistes ? Oui, on savait, mais on n’en parlait pas ? Jean Quatremer
Personnellement, j’aurais tendance à considérer qu’un homme –ou une femme- politique doit avoir un comportement exemplaire dans ce domaine. L’hypocrisie française, en la matière, est passée d’âge. Jean Quatremer

Qu’en termes délicats ces choses-là sont dites!

« DSK dans de beaux draps » (Libération); « Une aventure sentimentale » (Le Figaro) ; « Une affaire de moeurs » (France Info); « Une liaison intime » (France 2)…

A l’heure où la France des Crédits lyonnais et des Jérome Kerviel sauve le monde de la rapacité sans bornes du capitalisme américain …

Et où, après le spécialiste des commissions, du plagiat et des jolies femmes éjecté de la BERD deux ans après sa nomination en 93 pour cause de goûts trop somptuaires, le patron français du FMI se voit rejouer les Wolfowitz

Nos quotidiens de révérence, qui l’an dernier s’étaient tant réjouis de la chute de l’ex-secrétaire adjoint à la Défense « neocon » de Bush, rivalisent à présent dans la retenue pour qualifier, comme le rappelait hier le quotidien gratuit 20 minutes, « ce qu’on appelle [ailleurs] une relation sexuelle ».

Et reprennent comme un seul homme la thèse commode du complot naturellement américain (le WSJ étant apparemment à l’origine des fuites au moment même où notre Sarko national faisait la leçon au futur ex-« maitre du monde » Bush).

Y compris le correspondant à Bruxelles de Libération Jean Quatremer qui, pourtant sur son blog et dès juillet dernier, avait, connaissant déjà l’affaire et malgré les rappels à l’ordre de ses confrères, osé avertir que « le rapport aux femmes » du directeur français du FMI allait poser problème au « pays du puritanisme ».

Mais aussi rappelé, loin des Victoriens qui soi-disant mettaient des culottes aux pieds de leurs pianos, l’étrange pudeur (ou, sous couvert de la loi, complaisance?) des médias français pour les pantalonnades de leurs responsables politiques

Extraits :

DSK, dont tous les médias connaissent le goût pour une sexualité débridée, risquait des ennuis dans un pays qui ne plaisante pas avec la morale, en général, et le harcèlement sexuel en particulier

Le seul vrai problème de Strauss-Kahn est son rapport aux femmes. Trop pressant, il frôle souvent le harcèlement. Un travers connu des médias, mais dont personne ne parle (on est en France). Or, le FMI est une institution internationale où les mœurs sont anglo-saxonnes. Un geste déplacé, une allusion trop précise, et c’est la curée médiatique. Après Jacques Attali et ses goûts somptuaires qui lui ont coûté la présidence de la BERD, la France ne peut pas se permettre un nouveau scandale.

Or, à la différence de ce qui se passe en France, aux Etats-Unis -où se trouve le siège du FMI – le moindre « comportement inapproprié » peut coûter son poste au titulaire d’un mandat public. Les Américains ne plaisantent pas avec ce genre de chose même si cela nous fait ricaner. Si dans six mois, il y a un scandale (selon les normes US), les médias français vont-ils encore écrire: on le redoutait, mais on ne vous a rien dit ? Notre crédibilité n’en sortirait pas renforcée.

Pour bien connaître DSK, je sais qu’il est en séduction permanente, même s’il n’a jamais eu de gestes déplacés. Et que cela choque et a choqué, surtout hors des frontières hexagonales. Tous les journalistes qui ont couvert ses activités publiques –y compris à Marianne- le savent et les anecdotes sont nombreuses. Mais être «pressant» n’est pas un délit pénal, que cela soit clair. En revanche, aux Etats-Unis, c’est tout comme. C’est tout ce que je voulais dire : une fois à la tête du FMI, il faudra que DSK ravale son côté « French Lover » lourdingue« .

DSK: tempête dans un verre d’eau
Jean Quatremer
Coulisses de Bruxelles, UE
11/07/2007

J’ai déclenché une –petite- tempête avec mon post consacré à la candidature de Dominique Strauss-Kahn à la tête du Fonds monétaire international. Après avoir expliqué à quel point l’ancien ministre des finances de Lionel Jospin avait la carrure pour ce poste, je mettais en garde le futur directeur général : « le seul vrai problème de Strauss-Kahn est son rapport aux femmes. Trop pressant, il frôle souvent le harcèlement. Un travers connu des médias, mais dont personne ne parle (on est en France). Or, le FMI est une institution internationale où les mœurs sont anglo-saxonnes. Un geste déplacé, une allusion trop précise, et c’est la curée médiatique. Après Jacques Attali et ses goûts somptuaires qui lui ont coûté la présidence de la BERD, la France ne peut pas se permettre un nouveau scandale ».

Que n’avais-je pas dit là ! Ne s’agit-il pas d’une intrusion inadmissible dans la vie privée d’un politique ? Avais-je des preuves de ce que j’avançais ? Le site de Marianne m’a d’ailleurs épinglé, se demandant si je n’avais pas « franchi la ligne jaune » sous le titre « un journaliste de Libération chasse le DSK » (c’est me faire beaucoup d’honneur). De la part d’un journal qui passe son temps à dénoncer le « complot médiatique » et les silences coupables de la presse, j’avoue que je trouve l’accusation, comment dire, amusante. Ou les journalistes nous cachent tout, ou ce sont des fouilles-merdes indignes de considération.

J’ai pourtant expliqué à la journaliste de Marianne qui m’a appelé –non, chère Madame, je n’étais pas « très remonté »…- que je considérais que dès lors que la vie privée interfère avec l’action publique, les citoyens sont en droit d’être informé. Je n’ai toujours pas digéré d’avoir appris tardivement l’existence de la fille cachée de François Mitterrand (qui vivait aux frais de la République) ou la séparation du couple Hollande-Royal (qui a eu un effet déterminant sur la conduite de la campagne présidentielle). C’est ce que j’appelle « interférence ». En revanche, la vie sexuelle des politiques, dès lors qu’elle est légale, ne regardent personne. Sur le site de 20 minutes et sur Rue89 des papiers plus malins sur le sujet.

Or, à la différence de ce qui se passe en France, aux Etats-Unis -où se trouve le siège du FMI (ci-dessous)- le moindreFmi « comportement inapproprié » peut coûter son poste au titulaire d’un mandat public. Les Américains ne plaisantent pas avec ce genre de chose même si cela nous fait ricaner. Si dans six mois, il y a un scandale (selon les normes US), les médias français vont-ils encore écrire: on le redoutait, mais on ne vous a rien dit ? Notre crédibilité n’en sortirait pas renforcée. Personnellement, j’aurais tendance à considérer qu’un homme –ou une femme- politique doit avoir un comportement exemplaire dans ce domaine. L’hypocrisie française, en la matière, est passée d’âge.

Pour bien connaître DSK, je sais qu’il est en séduction permanente, même s’il n’a jamais eu de gestes déplacés. Et que cela choque et a choqué, surtout hors des frontières hexagonales. Tous les journalistes qui ont couvert ses activités publiques –y compris à Marianne- le savent et les anecdotes sont nombreuses. Mais être « pressant » n’est pas un délit pénal, que cela soit clair. En revanche, aux Etats-Unis, c’est tout comme. C’est tout ce que je voulais dire : une fois à la tête du FMI, il faudra que DSK ravale son côté « French Lover » lourdingue. L’entourage de l’ancien ministre ne s’est d’ailleurs pas offusqué de mon post qui n’est pas une « accusation », en dépit de la tentative de la journaliste de Marianne de faire monter la sauce, comme s’il s’agissait d’un complot anti-français visant à avoir la peau de DSK. Pour moi, la polémique s’arrête là.

Voir aussi :

FMI : Sarkozy propulse DSK et enterre Fabius
Jean Quatremer
Coulisses de Bruxelles, UE
09/07/2007

Ce soir, Nicolas Sarkozy va défendre la candidature du socialiste Dominique Strauss-Kahn à la directionDskthumbnail_2 générale du Fonds monétaire international, un poste traditionnellement réservé à un Européen, son titulaire, l’Espagnol Rodrigo Rato, ayant démissionné pour « raisons personnelles » (un divorce agité).

Même si les Français ont occupé ce poste trente-deux ans sur les cinquante-deux d’existence du Fonds et ont déjà des postes prestigieux dans leur escarcelle (Banque centrale européenne, BERD, OMC), les chances de l’ancien ministre des finances d’être désigné par les Vingt-sept sont plutôt bonnes. D’une part, parce que personne n’a encore proposé une candidature d’un poids équivalent. D’autre part, et surtout, parce qu’il est activement soutenu par Jean-Claude Juncker, le Premier ministre luxembourgeois et président de l’Eurogroupe : il estime ce grand Européen qui a sans doute sauvé la monnaie unique.

En juin 1997, lors du retour surprise des socialistes au pouvoir, l’Union n’est pas passée très loin de la catastrophe. En effet, le PS avait fait de la renégociation dans un sens plus social du Pacte de Stabilité, conclu en décembre 1996, une condition sine qua non de la signature de la France qui devait intervenir formellement à la fin du mois de juin 1997. Et Lionel Jospin pouvait difficilement abandonner en quelques jours cette exigence. Or, pour l’Allemagne, alors dirigée par Helmut Kohl, il était hors de question de rouvrir une discussion qu’elle considérait comme close. DSK a alors su manœuvrer avec intelligence. Multipliant les rencontres avec ses partenaires, du plus petit au plus grand, il a su les convaincre de la nécessité de donner quelque chose à la France. Les Allemands se sont rapidement retrouvés isolés dans leur refus rigide de toute concession. Jouant sur l’amitié entre Juncker et Kohl, DSK a réussi à amener Berlin à faire un geste. Lors du Sommet d’Amsterdam, un « volet social » peu Euro_11_2 contraignant, est ajouté au Pacte de stabilité. L’honneur de chaque côté du Rhin est sauf. Et la France a pu alors se rallier à l’euro. DSK jouera aussi un rôle déterminant dans la mise en place de l’Eurogroupe, cette instance de coordination de la zone euro dont les Allemands ne voulaient pas. Bref, il a laissé le souvenir d’un ministre compétent et Européen convaincu.

Le seul vrai problème de Strauss-Kahn est son rapport aux femmes. Trop pressant, il frôle souvent le harcèlement. Un travers connu des médias, mais dont personne ne parle (on est en France). Or, le FMI est une institution internationale où les mœurs sont anglo-saxonnes. Un geste déplacé, une allusion trop précise, et c’est la curée médiatique. Après Jacques Attali et ses goûts somptuaires qui lui ont coûté la présidence de la BERD, la France ne peut pas se permettre un nouveau scandale.

Que Sarkozy présente DSK n’est pas choquant: ce n’est pas du débauchage, comme de nommer au gouvernement un socialiste, même si, un bienfait n’étant jamais perdu, le PS risque de se voir privé de son principal rénovateur. Il s’agit simplement d’un choix bipartisan : pourquoi ne pas désigner le plus compétent ?

En revanche, que le chef de l’Etat ait aussi pensé à Laurent Fabius pour ce poste, ne serait-ce qu’unEuro_37 instant, est surprenant : c’était la certitude de se prendre une claque magistrale. En effet, en Europe personne ne lui a pardonné sa campagne en faveur du « non » au traité constitutionnel : ce qui est admissible d’un obscur opposant, prendre en otage l’Europe pour servir ses ambitions personnelles, ne l’est pas d’un ancien Premier ministre. Il a achevé de se déconsidérer en se réjouissant du futur « traité simplifié », alors même qu’il s’agit du projet de Constitution découpé en tranches. Laurent Fabius a oublié que l’on ne construit pas une carrière politique en s’opposant à la construction communautaire. Sa marginalisation croissante le confirme.

Voir également:

Le FMI soupçonne son directeur, Dominique Strauss-Kahn, d’abus de pouvoir dans une affaire sexuelle
Jean Quatremer
Coulisses de Bruxelles, UE
18/10/2008

En pleine tempête boursière, Dominique Strauss-Kahn, le directeur du Fonds monétaire international Photo_122312469177240 (FMI), va-t-il être emporté par une affaire de cul ? Le Wall Street Journal, dans son édition d’aujourd’hui, révèle en « une » que le FMI a ouvert une enquête interne sur le dirigeant socialiste, en poste depuis septembre 2007, pour avoir « abusé de sa position » à l’occasion d’une relation sexuelle qu’il a eue avec l’une de ses subordonnées. La date de ce scoop est parfaitement minutée, puisque Nicolas Sarkozy, qui l’a parrainé pour ce poste, rencontre à Camp David George W. Bush en compagnie de DSK pour parler de la crise bancaire…

Original8360demi L’affaire est banale, du moins pour DSK : à peine arrivé à Washington, il tombe sous le charme d’une responsable du département Afrique du FMI, Piroska Nagy, une Hongroise mariée à un économiste argentin réputé, Mario Blejer, lui-même ancien employé du Fonds, de la Banque centrale argentine et de la Banque d’Angleterre. L’ancien ministre des finances socialiste est connu pour ses très nombreuses aventures et ses méthodes de drague lourde qui confinent parfois au harcèlement. Il se montre particulièrement pressant, multipliant les mails et les appels téléphoniques à partir de décembre 2007. Finalement, la dame cède à ses avances en janvier 2008, à l’occasion d’une conférence en Europe. Le mari découvre l’affaire et la relation cesse. En août 2008, Piroska Nagy quitte le FMI, avec indemnités, pour la BERD, à Londres.

Je connaissais cette affaire depuis huit mois. Une source proche du couple m’en a informé, mais je n’ai jamais pu leur parler, celui-ci refusant toute publicité, ce qui rendait difficile une publication sur le sujet. D’après cette source, le couple et surtout la femme ont été particulièrement atteints par cette affaire. L’enquête devra donc déterminer si DSK a abusé de sa position vis-à-vis de sa subordonnée et s’il l’a ensuite poussé vers la sortie. De même, ses indemnités de départ ont-elles été plus élevées que la normale afin de s’assurer de son silence ? Selon l’avocat de Nagy, cité par le WSJ, elle n’aurait subi aucune pression pour quitter le FMI et n’aurait touché que son dû.

DSK, intelligemment, ne nie pas l’affaire, dans un pays où le mensonge est presque pire que l’adultère : Strausskahn_dominique « l’incident qui s’est produit dans ma vie privée » a eu lieu en janvier 2008, déclare-t-il dans un communiqué. « À aucun moment, je n’ai abusé de ma position de directeur du fonds ».

Quelle que soit l’issue de cette affaire, elle n’est guère surprenante. Les lecteurs de ce blog se rappellent que j’avais prédit, le 9 juillet 2007, que DSK, dont tous les médias connaissent le goût pour une sexualité débridée, risquait des ennuis dans un pays qui ne plaisante pas avec la morale, en général, et le harcèlement sexuel en particulier (lire aussi ce billet). Ce papier, qui avait eu un fort retentissement sur la toile, m’a valu de sévères critiques…

Même si le harcèlement reste à prouver, comment être certain qu’une subordonnée donne un consentement libre à des relations sexuelles avec son patron ? Un minimum d’intelligence politique aurait du amener DSK à s’abstenir, à tout le moins, surtout qu’il s’est fait de solides ennemis au sein d’une institution qu’il a entrepris de réformer. L’homme est en tout cas atteint, même si sa démission n’est pas à l’ordre du jour. Pour l’instant. Et ce, au pire moment pour la France qui promeut une réforme du capitalisme mondial et qui comptait bien sur DSK pour l’aider dans cette tâche.

L’affaire n’est pas sans précédent. En 2007, le patron de la Banque mondiale, l’Américain Paul Wolfowitz, avait dû quitter ses fonctions après avoir été accusé d’avoir favorisé l’avancement de sa maîtresse. En 2004, le Néerlandais Ruud Lubbers, Haut commissaire pour les réfugiés des Nations Unies, a été accusé de harcélement sexuel par une employée américaine du HCR et fut contraint à la démission en 2005. Et, dans un autre registre, Jacques Attali avait été contraint à la démission en 1993 pour avoir dépensé trop d’argent dans l’aménagement du siège de la BERD à Londres…

NB: le code de bonne conduite du FMI.

NB1: on en parle sur Rue89, 20minutes.fr, Arrêt sur image, Mediapart, Nouvelobs.com, Bakchich.info, Corriere della Sera, Times, Independent, etc.

NB2: la réaction d’Anne Sinclair sur son blog.

NB3: « Une » du WSJ gentiment offerte par « Arrêt sur image ».

NB4: Le Wall Street Journal en remet une couche dans son édition du 21 octobre.

Voir enfin:

Les mésaventures de Paul Wolfowitz détournées sur le Web
Benoît Vitkine
Le Monde
le 02.05.07

Web Exclusive. Top Secret ! » C’est sous cette accroche que le site Internet, réputé sérieux, du magazine Foreign Policy a publié, mardi 1er mai, un document censé émaner du très discuté président de la Banque mondiale, l’Américain Paul Wolfowitz, adressé à l’ensemble du personnel de l’institution.

Dans cette lettre, M. Wolfowitz met en garde ses employés contre la tentation de parier en ligne sur l’éventualité de sa démission – possibilité qu’offrent certains sites de paris en ligne, sur lesquels on peut spéculer sur toutes sortes d’événements politiques. Il souligne « l’avantage clair » dont bénéficierait le personnel de la Banque sur les autres parieurs, moins au fait de la vie interne de l’institution.

L’objet de la lettre et son ton, léger et souvent ironique, sont toutefois pour le moins surprenants. En particulier lorsque M. Wolfowitz précise que sa mise en garde concerne également les « petites amies » des employés. Une précision qui ne manque pas de sel alors que c’est justement une promotion et une augmentation accordées à sa compagne qui poussent Paul Wolfowitz vers la démission.

Le Foreign Policy n’a pas jugé utile de préciser que ce « mémorandum » était un faux, imaginé et réalisé par Kenneth Rogoff, économiste et professeur à Harvard, qui s’est glissé dans la peau de Paul Wolfowitz le temps de cet exercice de style. Le Monde.fr s’est laissé abuser par le canular, trop pressé de publier un article sur l’étonnante note du chef de la Banque mondiale.

http://www.g1blog.com

Voir enfin:

Témoignage exclusif : la troisième affaire Strauss-Kahn

Olivier Bailly

Agoravox

22 octobre 2008

L’affaire DSK est-elle l’arbre qui cache la forêt ? Dans les dîners mondains, dans le tout-Paris, le directeur du FMI est paraît-il connu pour ses conquêtes amoureuses. Sa supposée relation intime avec une économiste hongroise défraye en ce moment la chronique. Mais cette relation entre adultes consentants est après tout sans conséquence si, comme le dit lui-même DSK, elle ne s’est bornée qu’à un banal échange amoureux. Il y a plus grave. Une vidéo en ligne sur le web explique à mots couverts que DSK aurait pu se livrer à des violences sur Tristane Banon, une jeune journaliste et romancière. Si les faits sont avérés, l’accusation est terrible. Or la victime ne les dissimule pas, mieux, elle accuse le directeur du FMI de l’avoir malmenée.

Comment cette vidéo n’a-t-elle pas fait un buzz énorme sur Internet ? On peut se le demander. Car son contenu est fracassant. Fracassant, peut-être, mais impossible à exploiter car le nom du protagoniste y est censuré. Pourtant, il n’est pas besoin d’être grand clerc pour savoir qui se cache derrière les bips… Il nous fallait vérifier que nos intuitions ne nous trompaient pas.

Dans cette vidéo, Tristane Banon, jeune journaliste et romancière, accuse un homme apparemment haut placé d’avoir voulu la violer. Qui est cet homme ? Mystère ? La scène se passe sur Paris Première pendant l’émission de Thierry Ardisson 93, Faubourg Saint-Honoré (diffusée le 5 puis le 20 février 2007).

Tristane Banon est assise autour de la table en compagnie des autres convives (étaient également présents Jacques Séguéla, Thierry Saussez, Jean-Michel Aphatie, Roger Hanin, Gérald Dahan, Claude Askolovitch et Hedwige Chevrillon) quand elle déclare : « Moi, c’est avec [et là le nom est remplacé par un long bip] avec qui ça c’est super mal passé. C’est le chimpanzé en rut ! » Et l’animateur Thierry Ardisson d’abonder dans son sens : « c’est un obsédé ! », lance-t-il.

Chacun se demande évidemment qui peut bien être cet individu dont on ignore pourquoi l’on bipe le nom. Pour le savoir, il a suffi de demander à la principale intéressée, Tristane Banon elle-même, qui nous a répondu le plus simplement du monde qu’il s’agissait de Dominique Strauss-Kahn.

Pourquoi avoir censuré le nom de ce politicien qui en 2002 n’était plus ministre, mais député et qui, en ce début d’année 2007, venait d’être nommé loin de Paris, au FMI ? « Je ne sais pas du tout, nous explique Tristane Banon. Ce que je sais c’est qu’il y avait déjà eu un problème une première fois quand Thierry Ardisson m’avait invitée sur l’émission Tout le monde en parle. On avait parlé de ça à la fin de ma séquence et la chaîne avait demandé à ce qu’on retire carrément toute la séquence… C’est une décision de Télé Paris et de Stéphane Simon. Ce n’est pas moi qui l’ai demandé, en tout cas ».

Autre sujet d’étonnement : pourquoi, en février 2007, personne n’a parlé de cette affaire ? Et pourquoi cette vidéo a-t-elle disparu d’internet comme si on avait voulu la supprimer définitivement des mémoires ? L’accusation portée par Tristane Banon est grave, mais pas absurde. Et elle est récurrente. « Qui n’a pas été coincée par Dominique Strauss-Kahn ? », demandait récemment Danielle Evenou pendant une émission de Laurent Ruquier. La presse anglo-saxonne, suivie par des blogs français, a également fait ses choux gras avec sa supposée liaison avec Yasmina Reza.

Comme on le sait, l’actuel directeur du FMI est actuellement sous les feux de l’actualité pour une affaire qui défraie la chronique, à savoir sa relation intime avec Piroska Nagy, une économiste hongroise qui a travaillé pour le département Afrique du FMI jusqu’en août dernier. DSK est soupçonné par l’institution internationale « sur un éventuel abus de pouvoir dont il aurait pu se rendre coupable en accordant des indemnités de départ trop importantes à Nagy ou en manœuvrant pour l’envoyer à Londres », selon Le Point.

Si Dominique Strauss-Khan ne nie pas avoir été proche de Mme Piroska Nagy, il nie en revanche tout abus de pouvoir. L’affaire aurait pu se terminer là si l’on ne reprochait pas également au directeur du FMI d’avoir agi en faveur d’une jeune femme qui a travaillé dans son équipe de campagne pendant la primaire socialiste de 2007, Emilie Byhet. Il lui est reproché d’avoir suggéré au département des ressources humaines du FMI de lui attribuer un stage au département recherche de l’institution…

Ces affaires ne sont certes pas à prendre à la légère, mais elles portent moins à conséquence que l’accusation que Tristane Banon lance à l’encontre de Dominique Strauss-Kahn. A l’époque des faits, en 2002, la jeune femme n’avait pas osé porter plainte. Pourtant elle avait pris contact avec un conseil juridique qui, d’après ce qu’elle explique dans la vidéo, possédait sur son agresseur supposé un fort volumineux dossier. Mais Tristane Banon a renoncé à porter plainte. Elle y renonce toujours, d’ailleurs :

« De toute façon, maintenant, je ne sais même pas s’il n’y a pas prescription. Ça fait six ans. Au départ, je voulais porter plainte, mais après il y avait eu l’histoire de Johnny Hallyday avec sa nana, c’était pile en même temps que ce qui m’était arrivé… Qu’est-ce qui va empêcher 50 % des gens que je vais croiser de ne pas me croire, ils ne sont pas censés croire en ma bonne foi. Alors je me suis dit qu’il fallait vivre avec ça. Et puis qu’est-ce que j’ai à y gagner ? De l’argent ? Je ne veux pas de son fric. Et si c’est pour faire vendre des bouquins sur ce genre de réputation, franchement je préfère en vendre peu ou pas… Et puis il y avait tout bêtement le fait que je vis seule à Paris. Il est avec un mec qui n’est pas forcément un tendre, il n’a pas forcément des méthodes très raffinées… Je ne pense pas qu’il m’aurait fait assassiner, mais me refaire le portrait, ça aurait été possible… ».

Comment tout cela s’est-il passé ? Tristane Banon prend contact avec Dominique Strauss-Kahn en 2002. A cette époque, elle prépare un livre, Erreurs avouées, qui sera publié quelques mois plus tard chez l’éditeur Anne Carrière, sans le témoignage de Dominique Strauss-Kahn. On comprend pourquoi en écoutant le récit de son entrevue sur Paris Première :

« … Il a proposé qu’on se voit, il m’a donné une adresse, que je ne connaissais pas, déjà ça m’a étonné parce que je connais un petit peu sa vie, plus ou moins, donc je sais où il habite, je sais où est sa permanence, l’Assemblée je vois un peu où c’est situé. Rien de tout ça.

Je suis arrivée devant l’adresse, je me suis garée, je suis montée, c’était un appartement vide, complètement vide, avec un magnétoscope, une télévision, un lit au fond, très beau, il a bon goût, Monsieur a bon goût, poutres apparentes sublimes, sur cour intérieure, et puis là il a gentiment fermé la porte. J’ai posé le magnétophone tout de suite pour enregistrer, il a voulu que je lui tienne la main pour répondre, parce qu’il m’a dit « je n’y arriverai pas si vous ne me tenez pas la main », et puis après la main c’est passé au bras, et c’est passé un peu plus loin, donc j’ai tout de suite arrêté…

Je suis arrivée là-bas, j’avais un col roulé noir, ça fait peut-être triper les mecs un col roulé noir mais faut arrêter, et après surtout c’est que ça s’est très très mal fini, parce qu’on a fini par se battre, donc ça s’est fini très très violemment, puisque je lui ai dit clairement… [intervention d’un invité] non non on s’est battu au sol, pas qu’une paire de baffes, moi j’ai donné des coups de pieds, il a dégrafé mon soutien-gorge, il a essayé d’ouvrir mon jean… Ça a très mal fini, mais moi ce qui m’a marqué… [coupure montage]. Bon moi j’ai fini par partir, il m’a envoyé tout de suite un texto en disant « alors je vous fais peur ? » d’un air un peu provocateur, et je lui avais parlé quand on se battait, je lui avais dit le mot « viol » pour lui faire peur, ça ne lui a pas fait peur plus que ça, comme quoi apparemment il était accoutumé, et après il a pas arrêté de m’envoyer des textos en disant « je vous fais peur ? »

Selon Tristane Banon, DSK l’aurait empêchée de publier les passages le concernant :

« Anne Carrière a eu les jetons, elle a retiré le chapitre, ce qui, je pense, a été sincèrement une connerie car des journalistes l’avaient reçu… Ce que je n’ai vraiment pas apprécié c’est ce qu’il a fait après. Car dans l’histoire je n’étais pas méchante, je ne portais pas plainte, je retirais le chapitre, je faisais tout ce qu’il disait de faire. Il y avait beaucoup d’interviews de prévues dans la presse écrite, des passages télé, etc. et il a appelé Marc-Olivier Fogiel en lui demandant d’annuler parce qu’il avait peur que je parle de ça, chez lui parce que c’était du direct. Maintenant, c’est parole contre parole. C’est ce que m’a dit Marc-Olivier Fogiel et je ne vois pas pourquoi il me mentirait, mais Fogiel m’a dit, alors qu’il m’avait invitée (j’ai encore l’invitation de sa production), il m’a dit écoute Tristane, on me menace de couper le faisceau si je te laisse passer ».

 On peut toujours épiloguer et se demander qui est ce « on » capable de censurer les passages où il est question de lui sur une chaîne câblée, de censurer un éditeur, de menacer de black-outer une émission de divertissement sur une chaîne grand public ?

« Le seul vrai problème de Strauss-Kahn est son rapport aux femmes, écrivait dans un de ses billets Jean Quatremer. Trop pressant, il frôle souvent le harcèlement. Un travers connu des médias, mais dont personne ne parle (on est en France). Or, le FMI est une institution internationale où les mœurs sont anglo-saxonnes. Un geste déplacé, une allusion trop précise, et c’est la curée médiatique. ».

Que va faire désormais le FMI de ces révélations ?

COMPLEMENT:

 Les « coulisses » de la nouvelle affaire DSK

Olivier Bailly

Agoravox

25 octobre 2007

Le 21 octobre je reçois un mail au sujet d’une émission de Thierry Ardisson diffusée sur la chaîne Paris Première les 5 et 20 février 2007. Cette émission désormais bien connue concerne de prétendues violences de DSK aux dépens de la journaliste (Paris Match, Le Figaro) et écrivain Tristane Banon.

De nombreux témoins écoutent son témoignage pendant l’émission : Thierry Ardisson, Jacques Séguéla, Thierry Saussez, Jean-Michel Aphatie, Roger Hanin, Gérald Dahan, Claude Askolovitch et Hedwige Chevrillon.

A part Ardisson, personne n’ose intervenir pendant le récit de Tristane Banon. Les regards sont embarrassés et la gêne est palpable. Le seul à oser intervenir est Roger Hanin : « Tu vois, ça c’est de la connerie générale. S’il fait ça, il peut faire n’importe quoi ».

Mais, dans cette vidéo, le nom de l’homme politique est caché par un beep… Comment savoir qui se cache derrière ce bruit ? Je décide donc de contacter Tristane Banon par téléphone. Elle me confirme qu’elle parlait de DSK et me précise également qu’Entrevue a déjà publié cette révélation en mars 2007 (extrait disponible sur son site web). Je tente, sans succès, de contacter plusieurs fois DSK et son secrétariat auprès du FMI.

A ce stade l’histoire est tellement incroyable que je décide de publier un article sur AgoraVox le 22 octobre.

Dans la foulée plusieurs sites web reprennent cette information : Bakchich, Arrêt sur Images, EntreVue, 20 Minutes, Le Post, le service politique de L’Express…etc.

D’ailleurs, la journaliste de l’Express Elise Karlin précise que l’histoire de Tristane Banon et de DSK aurait même été évoquée dans un ouvrage publié en 2006 :

« Cette jeune femme est la fille d’une conseillère générale socialiste, Anne Mansouret, 9ème vice-présidente du conseil général de l’Eure. Dans leur livre Sexus Politicus, publié chez Albin Michel et qui vient de sortir en poche, Christophe Deloire et Christophe Dubois racontaient déjà, sans donner son nom, qu’Anne Mansouret avait eu l’occasion de s’expliquer avec DSK, lequel avait invoqué ’une banale tentative de séduction’, et que François Hollande était intervenu pour calmer le jeu. Cette fois, DSK est bien seul pour gérer ses soucis au FMI ».

En effet, dans leur ouvrage tout fraichement reédité, Christophe Deloire (directeur du centre de formation des journalistes) et Christophe Dubois (grand reporter pour le magazine sept à huit) consacrent un chapitre entier aux prétendues frasques de DSK entre autres avec des journalistes politiques. Au sujet de l’histoire de Tristane Banon, les deux auteurs écrivent :

« L’affaire, à l’époque, fait grand bruit dans les arcanes du pouvoir, mais la presse l’ignore (…). François Hollande, qui la connait également, préfère soutenir la jeune femme sans l’influencer. Il passe des coups de fils de réconfort. Finalement l’affaire se règle à l’amiable. Sa mère aura l’occasion de s’expliquer avec DSK à un meeting (…). Elle lui fera remarquer son manque de délicatesse. Il invoquera une banale tentative de séduction ».

Une question me vient à l’esprit : Y-aurait-il eu des pressions ou « influences » politiques derrière la décision de Tristane Banon de ne pas déposer plainte comme semblent le suggérer ces différents extraits ?

Par ailleurs, toujours le 22 octobre, sur Rmc, Thierry Ardisson affirme au sujet des excès de DSK : « Tout le monde le savait. Moi, j’ai 14 copines qui me disent ’Il a essayé avec moi’… Je pense que ce type-là a une maladie… Il faut qu’il fasse une cure ! »

Le 23 octobre, la journaliste Sylvie Pierre-Brossolette écrit dans Le Point :

« Etonnant Strauss-Kahn, qui n’a cessé, toute sa carrière, de flirter dangereusement avec la ligne jaune. Ses frasques sont légendaires, mais quasi aucun écho n’en a été donné par la presse, tradition française oblige. Son goût pour le sexe faible l’a conduit à prendre beaucoup de risques. Il a failli plusieurs fois être l’objet de plaintes pour harcèlement.

On l’a vu ici ou là dans des lieux d’où la plus élémentaire prudence devrait le tenir éloigné. Mais il a toujours privilégié sa liberté, ce qui ne le met pas à l’abri de quelques révélations ultérieures s’il devait être un concurrent-ou un adversaire-sérieux pour la prochaine présidentielle. Certes, tout le monde se tient par la barbichette, mais certaines personnalités prennent plus de précautions que d’autres… Et les moeurs, depuis la vulgarisation d’Internet, ne sont plus celles des dépêches prudentes de l’AFP. »

4 Responses to Affaire DSK: Attention, un puritanisme peut en cacher un autre (What sex was to the Victorians?)

  1. jcdurbant dit :

    Voir aussi:

    A l’époque, on est en 2002, la jeune journaliste recueille des confessions de personnalités pour un livre sur les grandes erreurs de leur vie. C’est pour cet ouvrage qu’elle rencontre Dominique Strauss-Kahn. Anne Mansouret, la mère de Tristane Banon, élue socialiste et blogueuse à Rue89, se souvient :

    « Tristane a fait une dépression. Sa vie professionnelle a été perturbée par cette histoire. Elle est sous pression depuis huit ans, c’est un véritable harcèlement.

    Ce n’est d’ailleurs pas DSK lui-même qui est derrière ce harcèlement, mais son entourage, Ramzi Khiroun [conseiller en communication de DSK, ndlr]. Le prochain roman de Tristane, dont la sortie était prévue à la rentrée 2011, a été mis en suspens à cause de la candidature de DSK ! C’est une pression permanente.

    En 2002, des amies socialistes pensaient que Tristane devait porter plainte mais je l’ai dissuadée. Je ne voulais pas qu’elle soit à vie “la fille qui…” Elle démarrait juste dans le journalisme, je ne voulais pas que ça entrave sa recherche de travail ; c’est un milieu difficile.

    Sur le plan familial, c’était compliqué aussi. DSK est le père de sa meilleure copine et l’ex-mari de sa marraine. Ça nous paraissait délicat. Mais sa vie a été bousculée et elle a craqué un nombre inconsidéré de fois. J’en ai parlé une fois avec DSK. Il a dit “je sais pas ce qui m’a pris, j’ai pété un plomb”. »

    (…)

    Aurélie Filipetti : « Ne pas me retrouver seule avec lui »

    En 2008, interrogée par Le Temps, la députée évoque le souvenir d’une tentative de drague « très lourde, très appuyée » de DSK :

    « Je me suis arrangée pour ne pas me retrouver seule avec lui dans un endroit fermé. »

    Même dans le cas de sa liaison consentante entretenue avec Piroska Nagy au FMI en 2008 – un rapport avait blanchi DSK – le doute a plané après la révélation de cette lettre écrite aux enquêteurs :

    « Je n’étais pas préparée aux avances du directeur général du FMI. […] J’avais le sentiment que j’étais perdante si j’acceptais, et perdante si je refusais. […] Je crains que cet homme [DSK] n’ait un problème qui, peut-être, le rend peu apte à diriger une organisation où travailleraient des femmes. »

    Une responsable socialiste estime que sa candidature est foutue :

    « Il n’est peut-être pas conscient d’être brutal, mais il y a des quantités d’histoires et elles vont sans doute ressortir maintenant. »

    Rue89

    Voir également:

    «Aujourd’hui, je regrette d’avoir dissuadé ma fille de porter plainte contre DSK. je porte une lourde responsabilité. Après les faits, on a discuté, beaucoup parlé. Et finalement, elle a décidé, on a décidé, de ne pas lancer de procédure. Vous savez ma fille était très mal, mais Tristane est la filleule de la seconde femme de Dominique. C’était délicat pour des raisons familiales et amicales ». « Ce que je peux vous dire, précise encore l’élue normande, c’est que ma fille, malgré les années qui passent, est toujours bouleversée par ces faits. Cette nuit, je suis allée la voir à Paris pour la réconforter. C’est très dur pour elle ».

    Sur ces nouvelles accusations venues d’Outre-Atlantique qui valent au patron du FMI d’être inculpé ce dimanche, Anne Mansouret dit ne pas être surprise : « Pour moi, Dominique Strauss-Kahn est malade . Ce n’est pas une injure de dire cela , il a un vrai problème: une addiction au sexe , comme d’autres ont des soucis avec l’alcool, la drogue ou le jeu. Il est malade. Sur les faits eux-mêmes, je ne peux pas me prononcer, je n’y étais pas. Mais pour moi, c’est très plausible que cette femme a été agressée sexuellement. En revanche, je suis formelle, il a bien tenté d’abuser de Tristane ». Des accusations lourdes, mais « fondées » selon l’élue socialiste, qui refuse qu’un lien soit fait entre sa candidature aux primaires de son parti et ses propos. « Certes, je me présente, mais il faut être raisonnable. Je ne me fais guère d’illusion. Je veux simplement faire entendre mes opinions politiques, mes projets pour la France ».

    Pour l’heure, Tristane Banon ne souhaiterait pas s’exprimer. Elle a contacté son avocat ce matin et devrait dans les prochains jours tenir une conférence de presse. Anne Mansouret confie que sa fille réaffirmera ses accusations contre Dominique Strauss-Kahn. Si ce témoignage est avéré, les choses pourraient encore se compliquer pour DSK, car la justice française, cette fois-ci, pourrait s’emparer de ce dossier. Les faits ne sont pas prescrits.

    Paris-Normandie

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  2. jcdurbant dit :

    Voir également:

    Il faut sortir de l’hypocrisie. Ce n’est pas la première fois que DSK se livrait à ce genre d’agissements au Sofitel. C’est là qu’il descendait toujours. Ça s’est produit plusieurs fois et depuis plusieurs années. Tout le monde le savait dans l’hôtel. (…) Les employés étaient sur le point de se révolter. La direction était au courant mais jusque-là n’osait rien dire. Elle a étouffé toutes les autres affaires. D’autres femmes de chambre avant Ophelia – une femme charmante de 32 ans qui travaillait très bien – avaient été agressées. Il faut arrêter de jouer les vierges effarouchées. Vous croyez que les flics de New York l’auraient interpellé dans l’avion s’ils n’avaient pas d’informations précises?

    Bernard Debré

    Debré se corrige…
    Ce mardi 17 juillet, à 13h14, Bernard Debré est revenu dans un communiqué publié sur son blog, sur ses propos recueillis par LEXPRESS.fr
    « Le Professeur Bernard Debré, Ancien Ministre, Député de Paris, opérant actuellement en Chine, tient à préciser que ses correspondants à New-York ont laissé entendre qu’il pouvait y avoir d’autres affaires de même nature impliquant Dominique Strauss-Kahn mais sans viser spécifiquement les hôtels Sofitel. »

    L’Express

    Voir enfin:

    Si demain les Français, lecteurs ou électeurs, nous accusent une nouvelle fois d’avoir gardé un secret entre soi, d’avoir accepté chez les puissants ce que nous refusons aux humbles, que leur répondrons-nous ? Que nombre d’entre nous ne savaient pas ou n’ont pas cherché à savoir ? Nous ne pouvons pas donner aux citoyens des raisons de penser que nous leur mentons, même par omission. Il ne s’agit pas ici de trancher l’affaire de la chambre du Sofitel, simplement d’affirmer, une fois encore, que nous devons avoir l’ambition de dire rien que la vérité, mais toute la vérité. Se garder de propager les rumeurs, tel est notre devoir. Les laisser se propager sans avoir la curiosité de les vérifier est une erreur. (…) Le rôle des journalistes ne consiste pas plus à accabler Dominique Strauss-Kahn qu’à faire office de témoins de moralité, il consiste à approcher au plus près de la vérité, sans jamais considérer qu’un procès-verbal même avec un tampon officiel, est une parole d’Evangile, sans jamais nous autoriser non plus à pas savoir faute d’avoir cherché. L’affaire Strauss-Kahn, un personnage porté aux nues soudain écrasé sur le mur de l’actualité, risque d’approfondir encore les traumatismes psychologiques de la France. Le pays a pris l’habitude de geindre, mais si l’on regarde bien, plus que de ses blessures réelles, le pays souffre d’un sentiment d’iniquité, d’un déni de réalité et d’un défaut de sens. Les journalistes, qui contribuent à l’organisation du débat public, doivent y réfléchir avant qu’il ne soit trop tard.

    Christophe Deloire (directeur du Centre de formation des journalistes)

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  3. […] celui d’un Zemmour à droite fustigeant, pour défendre les frasques d’un DSK ou enfoncer un peu plus les demandes de pardon d’un Cahuzac, le puritanisme […]

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