Chavouot/Pentecôte: Et si l’actuel rejet du Sabbat n’était que la continuation de la solution finale par d’autres moyens? (Remember the Sabbath day to keep it holy)

JesusUnrolls
portail-sud-cathedraleCathedrale_de_StrasbourgDieu acheva au septième jour son oeuvre, qu’il avait faite: et il se reposa au septième jour de toute son oeuvre, qu’il avait faite. Dieu bénit le septième jour, et il le sanctifia, parce qu’en ce jour il se reposa de toute son oeuvre qu’il avait créée en la faisant. Genèse 2: 2-3
Souviens-toi du jour du repos, pour le sanctifier.Tu travailleras six jours, et tu feras tout ton ouvrage. Mais le septième jour est le jour du repos de l’Éternel, ton Dieu: tu ne feras aucun ouvrage, ni toi, ni ton fils, ni ta fille, ni ton serviteur, ni ta servante, ni ton bétail, ni l’étranger qui est dans tes portes. Car en six jours l’Éternel a fait les cieux, la terre et la mer, et tout ce qui y est contenu, et il s’est reposé le septième jour: c’est pourquoi l’Éternel a béni le jour du repos et l’a sanctifié. Quatrième commandement (Exode 20: 8-11)
Observe le jour du repos, pour le sanctifier, comme l’Éternel, ton Dieu, te l’a ordonné. Tu travailleras six jours, et tu feras tout ton ouvrage. Mais le septième jour est le jour du repos de l’Éternel, ton Dieu: tu ne feras aucun ouvrage, ni toi, ni ton fils, ni ta fille, ni ton serviteur, ni ta servante, ni ton boeuf, ni ton âne, ni aucune de tes bêtes, ni l’étranger qui est dans tes portes, afin que ton serviteur et ta servante se reposent comme toi. Tu te souviendras que tu as été esclave au pays d’Égypte, et que l’Éternel, ton Dieu, t’en a fait sortir à main forte et à bras étendu: c’est pourquoi l’Éternel, ton Dieu, t’a ordonné d’observer le jour du repos. Deutéronome 5: 12-15
Depuis le lendemain du sabbat, du jour où vous apporterez la gerbe pour être agitée de côté et d’autre, vous compterez sept semaines entières. Vous compterez cinquante jours jusqu’au lendemain du septième sabbat; et vous ferez à l’Éternel une offrande nouvelle. (…) Ce jour même, vous publierez la fête, et vous aurez une sainte convocation: vous ne ferez aucune oeuvre servile. C’est une loi perpétuelle pour vos descendants, dans tous les lieux où vous habiterez. Lévitique 23: 15-21
Tu compteras sept semaines; dès que la faucille sera mise dans les blés, tu commenceras à compter sept semaines. Puis tu célébreras la fête des semaines, et tu feras des offrandes volontaires, selon les bénédictions que l’Éternel, ton Dieu, t’aura accordées. Deutéronome 16: 9-10
Vous circoncirez donc votre coeur (…) car l’Éternel, votre Dieu, est le Dieu des dieux, le Seigneur des seigneurs, le Dieu grand, fort et terrible, qui ne fait point acception des personnes et qui ne reçoit point de présent, qui fait droit à l’orphelin et à la veuve, qui aime l’étranger et lui donne de la nourriture et des vêtements. Deutéronome 10: 16-18
Vous observerez le sabbat, car il sera pour vous une chose sainte. Celui qui le profanera, sera puni de mort; celui qui fera quelque ouvrage ce jour-là, sera retranché du milieu de son peuple. On travaillera six jours; mais le septième jour est le sabbat, le jour du repos, consacré à l’Éternel. Celui qui fera quelque ouvrage le jour du sabbat, sera puni de mort. Les enfants d’Israël observeront le sabbat, en le célébrant, eux et leurs descendants, comme une alliance perpétuelle. Ce sera entre moi et les enfants d’Israël un signe qui devra durer à perpétuité; car en six jours l’Éternel a fait les cieux et la terre, et le septième jour il a cessé son oeuvre et il s’est reposé. Exode 31: 14-17

Je leur donnai aussi mes sabbats comme un signe entre moi et eux, pour qu’ils connussent que je suis l’Éternel qui les sanctifie. Ezechiel 20: 17

Je mettrai ma loi au dedans d’eux, Je l’écrirai dans leur coeur; Et je serai leur Dieu, Et ils seront mon peuple. Jérémie 31:33
Le salut vient des Juifs. Jésus (Jean 4:22)
Ne croyez pas que je sois venu pour abolir la loi ou les prophètes; je suis venu non pour abolir, mais pour accomplir.Car, je vous le dis en vérité, tant que le ciel et la terre ne passeront point, il ne disparaîtra pas de la loi un seul iota ou un seul trait de lettre, jusqu’à ce que tout soit arrivé.Celui donc qui supprimera l’un de ces plus petits commandements, et qui enseignera aux hommes à faire de même, sera appelé le plus petit dans le royaume des cieux;  Jésus (Mathieu 5: 17-19)
Jésus (…) enseignait dans les synagogues, et il était glorifié par tous. Il se rendit à Nazareth, où il avait été élevé, et, selon sa coutume, il entra dans la synagogue le jour du sabbat. Luc 4: 14-16
Pendant ce temps, les disciples le pressaient de manger, disant: Rabbi, mange… Jean 4: 31
Vous êtes manifestement une lettre de Christ, écrite, par notre ministère, non avec de l’encre, mais avec l’Esprit du Dieu vivant, non sur des tables de pierre, mais sur des tables de chair, sur les coeurs. Paul (2 Corinthiens 3: 3)
Le jour de la Pentecôte, ils étaient tous ensemble dans le même lieu. Tout à coup il vint du ciel un bruit comme celui d’un vent impétueux, et il remplit toute la maison où ils étaient assis. Des langues, semblables à des langues de feu, leur apparurent, séparées les unes des autres, et se posèrent sur chacun d’eux. Et ils furent tous remplis du Saint Esprit, et se mirent à parler en d’autres langues, selon que l’Esprit leur donnait de s’exprimer.  Actes 2: 1-4
J’éprouve une grande tristesse, et j’ai dans le coeur un chagrin continuel. Car je voudrais moi-même être anathème et séparé de Christ pour mes frères, mes parents selon la chair, qui sont Israélites, à qui appartiennent l’adoption, et la gloire, et les alliances, et la loi, et le culte, et les promesses, et les patriarches, et de qui est issu, selon la chair, le Christ, qui est au-dessus de toutes choses, Dieu béni éternellement. Amen! Ce n’est point à dire que la parole de Dieu soit restée sans effet. Car tous ceux qui descendent d’Israël ne sont pas Israël, et, pour être la postérité d’Abraham, ils ne sont pas tous ses enfants; mais il est dit: En Isaac sera nommée pour toi une postérité, c’est-à-dire que ce ne sont pas les enfants de la chair qui sont enfants de Dieu, mais que ce sont les enfants de la promesse qui sont regardés comme la postérité. Paul (Romans 9: 2-8)
Je dis donc: Dieu a-t-il rejeté son peuple? Loin de là! Car moi aussi je suis Israélite, de la postérité d’Abraham, de la tribu de Benjamin. Dieu n’a point rejeté son peuple, qu’il a connu d’avance. Ne savez-vous pas ce que l’Écriture rapporte d’Élie, comment il adresse à Dieu cette plainte contre Israël: Seigneur, ils ont tué tes prophètes, ils ont renversé tes autels; je suis resté moi seul, et ils cherchent à m’ôter la vie? Mais quelle réponse Dieu lui fait-il? Je me suis réservé sept mille hommes, qui n’ont point fléchi le genou devant Baal. De même aussi dans le temps présent il y a un reste, selon l’élection de la grâce. Or, si c’est par grâce, ce n’est plus par les oeuvres; autrement la grâce n’est plus une grâce. Et si c’est par les oeuvres, ce n’est plus une grâce; autrement l’oeuvre n’est plus une oeuvre. Quoi donc? Ce qu’Israël cherche, il ne l’a pas obtenu, mais l’élection l’a obtenu, tandis que les autres ont été endurcis, selon qu’il est écrit: Dieu leur a donné un esprit d’assoupissement, Des yeux pour ne point voir, Et des oreilles pour ne point entendre, Jusqu’à ce jour. Paul (Romans 10: 1-8)
Le Seigneur dit enfin aux Juifs:  » Je ne supporte pas vos néoménies ni vos sabbats  » (Is 1,13 ). Voyez bien ce qu’il veut dire: ce ne sont pas vos sabbats actuels qui me sont agréables, mais celui que j’ai fait moi-même et dans lequel, mettant toutes choses au repos, j’inaugurerai le huitième jour, c’est-à-dire un univers nouveau. Voilà pourquoi nous célébrons dans l’allégresse le huitième jour celui où Jésus est ressuscité des morts et où, après s’être manifesté, il est monté aux cieux. Epitre de Barnabé
Que tous les juges, les citadins et les artisans se reposent au jour vénérable du soleil. Mais que ceux qui habitent la campagne s’adonnent paisiblement et en toute liberté à la culture de leurs champs, attendu que souvent aucun autre jour n’est aussi propice pour faire les semailles ou planter les vignes ; il ne faut donc pas laisser passer le temps favorable, et frustrer ainsi, les intentions bienveillantes du ciel.  (321)
Il n’est pas propre pour les chrétiens de judaïser en chômant le Sabbat, mais ils doivent travailler en ce jour ; ils doivent se reposer le dimanche comme les chrétiens, préférant ce jour s’il veulent. Sous peine d’anathème. Concile de Laodicée (canon 29)
Que les chrétiens et les hérétiques périssent  en un moment, qu’ils soient effacés du livre de vie et qu’ils ne soient pas comptés parmi les justes. Béni sois-tu,  Seigneur, toi qui humilies les insolents! Malédiction des hérétiques
Le sabbat est le repos du Dieu des juifs ; jeunons donc ce jour-là afin que nous n’accomplissions pas ce qui est ordonné par le Dieu des juifs. Marcion
Il apparait comme une chose indigne que, dans la célébration de cette très sainte fête, nous suivions la pratique des Juifs qui avec impiété ont souillé leurs mains d’un grave pêché et sont donc affligés à juste tire de cécité de l’âme. (…) N’ayons donc rien en commun avec la détestable foule juive. Eusèbe de Césarée
Le jour qu’on appelle le jour du soleil, tous, qu’ils habitent les villes et les campagnes, se réunissent dans un même lieu. On lit les Mémoriaux des apôtres et les écrits des prophètes autant que le temps le permet. Justin (La Grande Apologie, mort vers 165)
Ô vous qui avez cru, quand on appelle à la prière du jour du Vendredi, accourez à l’invocation de Dieu et laissez tout commerce, cela est bien meilleur pour vous, si vous saviez. Le Coran (Sourate 62 – Verset 9)
Le jour du Vendredi est le maître des jours, le plus important auprès de Dieu. Il est plus important que le Jour du Sacrifice et le Jour de la rupture du jeûne. Il comprend cinq éléments distinctifs : C’est un Vendredi que Dieu a créé Adam, c’est un Vendredi que Dieu fit descendre Adam sur terre, c’est un Vendredi que Dieu se saisit de l’âme d’Adam, c’est dans la journée du Vendredi que se trouve une heure où Dieu exauce les demandes de son adorateur, quelles qu’elles soient, tant qu’il ne demande pas quelque chose d’inutile. Et c’est un Vendredi que viendra l’Heure dernière. Mahomet (d’après Ibn Maja et Ahmad)

Les hommes soumis à la loi mosaïque sont maudits et recouverts de la malédiction comme d’un vêtement, malédiction qui s’est infiltrée comme l’eau dans leurs entrailles et comme l’huile dans leurs os. Ils sont maudits à la ville et à la campagne, maudits à l’entrée et maudits à la sortie. Maudit soit le fruit de leurs entrailles, de leurs terres et de leurs troupeaux; maudits soient leurs celliers, leurs greniers, leurs boutiques,leur nourriture et les miettes de leurs repas! Evêque Agobard (Lettre à l’archévêque de Narbonne, 826-828)

Les quinze premiers évêques de Jérusalem étaient tous des Juifs circoncis, et la congrégation sur laquelle ils présidaient associait la loi de Moïse avec la doctrine du Christ. Il était naturel que la tradition primitive d’une Eglise, fondée quarante jours seulement après la mort du Christ, et longtemps dirigée sous la surveillance directe de ses apôtres, fût perçue comme le standard de l’orthodoxie. Les Eglises éloignées faisaient fréquemment appel à l’autorité de leur vénérable Mère. Edward Gibbon
Jusqu’à aujourd’hui nous ne savons pas quel démon les a amenés dans notre pays (..) A part le diable, vous n’avez pas d’ennemi plus venimeux, plus acharné, plus amer qu’un vrai juif. Luther
Si je trouve un juif à baptiser, je le conduirai sur le pont de l’Elbe, lui pendrai une pierre au cou et le pousserai dans l’eau en le baptisant au nom d’Abraham. Luther
Pour qui a observé la tenue insolente et l’indifférence de l’assemblée de fidèles à la synagogue, pendant un service divin en musique, il est facile de comprendre qu’un compositeur d’opéra juif ne se sente pas blessé de retrouver la même chose chez un public de théâtre… […] Le judaïsme est la mauvaise conscience de la civilisation moderne […] Réfléchissez qu’il existe un seul moyen de conjurer la malédiction qui pèse sur vous : la rédemption d’Assuerus – l’anéantissement. Richard Wagner
Luther (…) a commencé le combat que nous allons continuer maintenant. Hans Hinkel (propagandiste nazi)
 J’agis dans le sens du Créateur tout-puissant; en écartant les Juifs, j’agis pour l’oeuvre du Seigneur. Hitler (Mein Kampf)
Ce furent des libres penseurs, des savants, des médecins juifs qui maintinrent le drapeau des lumières et de l’indépendance d’esprit sous la contrainte personnelle la plus dure ; c’est à leurs efforts que nous devons en grande partie qu’une explication du monde plus naturelle, plus raisonnable, et en tout cas affranchie du mythe, ait enfin pu ressaisir la victoire, et que la chaîne de la civilisation gréco-romaine soit restée ininterrompue. Si le christianisme a tout fait pour orientaliser l’Occident, c’est le judaïsme qui a surtout contribué à l’occidentaliser à nouveau : ce qui revient à dire en un certain sens, à rendre la mission et l’histoire de l’Europe une continuation de l’histoire grecque. Nietszche
Prions aussi pour les Juifs perfides afin que Dieu Notre Seigneur enlève le voile qui couvre leurs cœurs et qu’eux aussi reconnaissent Jésus, le Christ, Notre-Seigneur. Prière du Vendredi saint
Prions pour les Juifs à qui Dieu a parlé en premier : qu’ils progressent dans l’amour de son Nom et la fidélité de son Alliance. Prière du vendredi saint
Que faut-il penser alors de l’institution du dimanche et d’autres rites et règlements de ce genre ? Voici la réponse des nôtres : Il est permis aux évêques et aux pasteurs d’établir certaines règles pour maintenir l’ordre dans l’Église, — mais non pour obtenir la grâce, ni pour faire satisfaction pour les péchés, ni pour imposer ces règles aux consciences comme si c’était un culte nécessaire, et comme si l’infraction à ces règles était un péché, même si elle se fait sans scandale pour le prochain. Ainsi, par exemple, saint Paul, dans la première Épître aux Corinthiens (ch. 11, 5-6 ; ch. 14, 27), établit la règle que dans l’assemblée les femmes aient la tête couverte, et que les prédicateurs, dans l’assemblée, ne parlent pas tous à la fois, mais dans l’ordre, chacun à son tour. L’amour chrétien et l’intérêt de la paix obligent l’assemblée chrétienne à observer ces sortes de règlements, et à obéir dans ces cas aux évêques et aux pasteurs, afin d’éviter tout scandale ainsi que le désordre et la confusion dans l’Église ; mais il faut observer ces règles de manière à ce qu’elles ne deviennent pas un fardeau pour les consciences, qu’on ne les considère pas comme nécessaires au salut, et qu’on ne regarde pas comme un péché l’infraction à ces règles, lorsqu’elle se fait sans scandaliser le prochain (…) Il en est de même de la célébration du dimanche, de la fête de Pâques, de la Pentecôte, et d’autres fêtes. Ceux qui pensent que l’observation du dimanche au lieu du sabbat a été introduite pour être obligatoire, se trompent fort. Car les Saintes Écritures ont aboli le sabbat, et elles enseignent que toutes les cérémonies de l’ancienne Loi peuvent être supprimées depuis que l’Évangile est survenu. Néanmoins, puisqu’il était nécessaire d’établir un jour déterminé pour que le peuple pût savoir quand il devait s’assembler, l’Église chrétienne à désigné à cet effet le dimanche ; et elle a fait ce changement d’autant plus volontiers qu’elle désirait donner aux gens un exemple de liberté chrétienne, afin qu’on sût qu’il n’est pas obligatoire d’observer soit le sabbat, soit un autre jour. Il y a un grand nombre de vaines discussions sur les modifications de la Loi, sur les cérémonies du Nouveau Testament, sur le déplacement du sabbat, qui toutes sont nées de l’erreur que voici : On croyait que la chrétienté devait posséder un culte semblable au culte lévitique des Juifs, et que le Christ avait ordonné aux apôtres et aux évêques de créer de nouveaux rites, qui seraient nécessaires au salut. Ces erreurs se sont infiltrées dans la chrétienté à partir du moment où l’on cessait d’enseigner et de prêcher purement et correctement la Justification par la Foi. Voici comment quelques-uns discutent au sujet du dimanche : L’observation du dimanche, disent- ils, n’est pas de droit divin, mais presque de droit divin ; puis ils prescrivent le genre et la quantité de travail permis un jours de fête. Que sont toutes ces subtilités, sinon des pièges qu’on tend aux consciences ? Il est vrai qu’ils cherchent à atténuer la rigueur des ordonnances humaines. Mais en réalité, aucun adoucissement n’est efficace tant que persiste l’opinion que l’observation de ces ordonnances est indispensable ; or, cette opinion persistera forcément aussi longtemps qu’on ignore la doctrine de la Justice par la foi et de la liberté chrétienne. Les apôtres ont prescrit qu’il faut s’abstenir du sang et des viandes étouffées. Qui donc observe aujourd’hui cette règle ? Et pourtant ceux qui ne l’observent pas ne commettent pas de péché ; car les apôtres eux-mêmes n’ont pas voulu accabler les consciences avec une telle servitude : ils n’ont établi cette règle que provisoirement et pour que les chrétiens évitent de scandaliser leurs frères. Confession d’Augsburg (canon 28, 1530)
Encore que des autorités juives, avec leurs partisans, aient poussé à la mort du Christ, ce qui a été commis durant sa passion ne peut être imputé ni indistinctement à tous les Juifs vivant alors, ni aux Juifs de notre temps. S’il est vrai que l’Église est le Nouveau Peuple de Dieu, les Juifs ne doivent pas, pour autant, être présentés comme réprouvés par Dieu ni maudits, comme si cela découlait de la Sainte Écriture. Que tous donc aient soin, dans la catéchèse et la prédication de la parole de Dieu, de n’enseigner quoi que ce soit qui ne soit conforme à la vérité de l’Évangile et à l’esprit du Christ. En outre, l’Église qui réprouve toutes les persécutions contre tous les hommes, quels qu’ils soient, ne pouvant oublier le patrimoine qu’elle a en commun avec les Juifs, et poussée, non pas par des motifs politiques, mais par la charité religieuse de l’Évangile, déplore les haines, les persécutions et toutes les manifestations d’antisémitisme, qui, quels que soient leur époque et leurs auteurs, ont été dirigées contre les Juifs.  Déclaration Nostra Ætate
 L’Israël selon la chair, cheminant dans la solitude, prend déjà le nom d’Eglise de Dieu (II Esdr. 13, 1; cf. Nombr. 20, 4; Deut. 23, 1 et suiv.); de même le nouvel Israël, celui de l’ère présente en quête de la cité future et qui ne finit pas (cf. Hébr. 13, 14), s’appelle également l’Eglise du Christ (cf. Mt. 16, 18). Car le Christ lui-même l’a acquise au prix de son sang (cf. Act. 20, 28), remplie de son Esprit et pourvue de moyens aptes à procurer une union visible et sociale. Dieu a convoqué ta communauté de ceux qui regardent avec foi Jésus, auteur du salut, principe d’unité et de paix, et il en a fait l’Eglise, afin qu’elle soit pour tous et pour chacun le sacrement visible de cette unité salvifique. Cette Eglise qui doit s’étendre à toute la terre et entrer dans l’histoire humaine, domine en même temps les époques et les frontières des peuples. Au milieu des embûches et des tribulations qu’elle rencontre, elle est soutenue, dans sa marche, par le secours de la grâce divine que lui a promise le Seigneur, afin que, dans la condition de l’humaine faiblesse, elle ne laisse pas d’être parfaitement fidèle, mais demeure la digne épouse de son Seigneur et se renouvelle sans cesse elle-même, sous l’action de l’Esprit-Saint; jusqu’à ce que, par la croix, elle parvienne à la lumière qui ne connaît pas de déclin. Constitution conciliaire dogmatique Lumen Gentium (sur l’Église, 21 novembre 1964)
Les chrétiens considéraient initialement le dimanche comme premier jour de la semaine, et le rapportaient au premier jour de la création. Ils le célébraient aussi sous l’appellation de huitième jour, le jour de la Création qui n’a pas encore eu lieu, c’est-à-dire le symbole d’une création nouvelle. La symbolique chrétienne associe fréquemment le sept au judaïsme, et le huit au christianisme, considéré comme le dépassement du judaïsme. La majorité des pays musulmans font commencer la semaine le samedi, car selon la religion musulmane la journée de prière correspond au vendredi qui est le jour saint de l’islam ce qui est conforme à la semaine chaldéenne originelle. Wikipedia
La norme ISO code le samedi par le chiffre 6 (6e jour) Wikipedia
Mais pourquoi donc le christianisme est-il devenu une religion non-juive ?  Gilles Bernheim
Les Juifs témoignent de l’absolue transcendance sur laquelle est fondée toute morale: la loi. Les chrétiens témoignent de l’incarnation de la Parole. deux voix pour le même Dieu! Deux voix différentes, dont  l’harmonie a été promise au-delà du temps. Mark Fressler
L’Histoire juive a été arrachée de son cadre étroit de la Palestine; par l’intermédiaire du christianisme, le Juif a cessé d’être un provincial insignifiant se pavanant sur l’étroite scène de la Judée; il a pénétré dans l’importance de la scène mondiale et est devenu une bénédiction pour toute l’humanité. Sans le christianisme, le judaïsme et le Juif auraient pu rester aussi insignifiants que l’ont été les disciples de Zoroastre. Maurice S. Eisendrath
Est-ce vraiment la volonté de Dieu qu’il n’existe plus aucun judaïsme dans le monde? Serait-ce vraiment le triomphe de Dieu si les rouleaux n’étaient plus sortis de l’arche  et si la Torah n’était plus lue dans les synagogues, si nos anciennes prières hébraïques, que Jésus lui-même utilisa pour adorer Dieu , n’étaient plus récitées, si le Seder de la Pâque n’était plus célébré dans nos vies, si la loi de Moïse n’était plus observée dans nos foyers?  Serait-ce vraiment ad majorem Dei gloriam d’avoir un monde sans Juifs? Abraham Heschel
Au travers des siècles, la communauté juive a interprété la décision de l’Eglise d’adorer Dieu le dimanche comme un rejet du coeur même de l’expérience juive: le rejet de la loi. Ce transfert du jour d’adoration au dimanche a rendu excessivement difficile, sinon virtuellement impossible, , pour le juif, d’accorder une considération sérieuse au message chrétien. R. Marvin Wilson
Au IVe siècle, on disait aux Juifs; « Vous n’avez pas le droit de vivre parmi nous en tant que juifs ». A partir du Moyen-Age jusqu’au XIXe siècle, on disait aux Juifs; « Vous n’avez pas le droit de vivre parmi nous. » A l’époque nazie, on disait aux Juifs: « Vous n’avez pas le droit de vivre. » Paul Hillburg
Il a fallu la « solution finale » des nazis allemands pour que les chrétiens commencent à prendre conscience que le prétendu problème juif est en réalité un problème chrétien et qu’il l’a toujours été. Alice L. Eckardt
Après Auschwitz, (…) demander aux juifs de devenir chrétiens est une manière spirituelle de les effacer de l’existence et ne fait donc que renforcer les conséquences de l’Holocauste. (…)  Après Auschwitz et la participation des nations à ce massacre, c’est le monde chrétien qui a besoin de conversion. Gregory Baum
Tant que l’Eglise chrétienne se considère comme le successeur d’Israël, comme le nouveau peuple de Dieu, aucun espace théologique n’est laissé aux autres confessions et surtout à la religion juive. Gregory Baum
Si la loi du sabbat appartient au cérémoniel et n’est plus obligatoire, pourquoi remplacer le sabbat par un autre jour? Jacques Doukhan
Si la grâce chrétienne a mis fin à la loi juive, si le dimanche chrétien a abrogé le sabbat juif, si la notion d’un Dieu invisible indéfiniment suspendu à une croix a remplacé la notion du Tout-puissant invisible, si le salut et son emphase sur le spirituel l’a emporté sur la création, sur la nature et sur le corps, si le Nouveau Testament a supprimé l’Ancien, si les païens ont remplacé Israël; alors les juifs ont eu théologiquement raison, et ont encore raison aujourd’hui, de rejeter la religion chrétienne. Jacques Doukhan

Et si l’actuel rejet du Sabbat n’était que la continuation de la solution finale par d’autres moyens?

Shabbat (hébreu), savvato (grec), saturnus dies/sabbatum dies (latin),  sabato (italien), sàbatu (corse), sábado (espagnol, philippin), ŝabato (portugais), sîmbata (roumain), samedi (français), dissabte (catalan), Samstag (allemand), szombat (hongrois), subotta (russe), subota (bulgare, bosniaque, serbe, croate, ukrainien), sobota (polonais, tchèque, slovaque, slovène), sabati (georgien), shabat (arménien), sabet (arabe), sabtu (indonésien), est-Sibt (maltais), sabti (somalien), saptu (soudanais), shanbe (farsi) …

En cette fête de Chavouot où, avec le don des dix commandements, le monde juif se remémore son acte fondateur …

Et où, dans son propre évènement fondateur de la Pentecôte, le monde chrétien célèbre l’Esprit saint qui, en en gravant les paroles dans les coeurs, devait en universaliser la portée à la planète entière …

En ces temps étranges où, entre la défense syndicale du Jour du seigneur et l’appel écolo à la création de nouveaux jours fériés juif et musulman et après le mariage polygame (pardon: le “concubinage multiple”) et le “mariage homosexuel”, on verra peut-être un jour prôner le droit au ”mariage inter-espèce” …

Mais où, avec la création de l’Etat d’Israël, les juifs ne sont plus, pour la première fois dans leur histoire, « sous la menace quotidienne de l’antisémitisme chrétien » …

Comment ne pas s’étonner, avec le chercheur franco-américain Jacques Doukhan, de ce curieux oubli de l’héritage de la Synagogue par l’Eglise?

Qui, avec le funeste abandon du quatrième commandement, devait non seulement précipiter leur séparation …

Mais, au terme d’une histoire de persécutions millénaire et au nom d’une idéologie de la substitution à la fois théologique et matérielle, préparer, selon le mot de Wagner, « la rédemption d’Assuérus – l’anéantissement » comme ultime moyen de résoudre le  « problème juif » ?

La synagogue et l’église

Jacques B. Doukhan

Dialogue universitaire

Selon sa coutume, il entra dans la synagogue le jour du sabbat.  (Luc 4 : 16.)

Sur cette pierre je bâtirai mon Eglise.  (Matthieu 16 : 18.)

Le premier passage décrit une coutume de Jésus quand il était sur la terre, une coutume de tous les sabbats. Il rendait un culte à son Père à la synagogue juive ou au temple. C’est là une coutume que ses disciples ont plus tard suivie en allant de ville en ville lors de leurs voyages missionnaires, comme on le voit dans le livre des Actes.

Le deuxième passage contient une promesse : Jésus lui-même édifiera l’Eglise là où il sera adoré comme Seigneur et Sauveur du monde. Les apôtres, tout en célébrant leur culte dans les synagogues, parlaient beaucoup de l’Eglise en tant que corps du Christ et en tant que communauté de croyants en Christ, envoyée par Dieu.

C’était l’époque apostolique. Mais depuis, l’histoire ne parle que de luttes et de conflits entre la synagogue et l’église, entre les juifs et les chrétiens.

Cette lutte est-elle nécessaire ? La haine devrait-elle marquer les relations entre ces deux communautés ? Pouvons-nous essayer de nous comprendre et d’apprendre les uns des autres ? La réponse doit être « oui » pour trois raisons : les deux communautés ont énormément en commun ; le christianisme peut beaucoup apprendre du judaïsme ; et le judaïsme peut beaucoup apprendre du christianisme.

Les points communs

Le christianisme et le judaïsme partagent les mêmes racines. D’abord les Ecritures. Jésus et les disciples n’avaient qu’une seule Bible : l’Ancien Testament. En effet, le Nouveau Testament continue l’Ancien et l’amplifie.

Puis la théologie. Le christianisme et le judaïsme partagent tous deux le concept d’un Dieu personnel ayant créé le monde. Le récit de la chute, l’appel d’Abraham, la nature de l’alliance, les dix commandements et l’insistance des prophètes sur l’éthique, tout cela fait partie de l’héritage commun des deux groupes religieux.

Enfin, il y a l’histoire. La philosophie de l’histoire selon laquelle Dieu est aux commandes, selon laquelle l’histoire va vers son apogée en un mode linéaire, est commune aux deux religions. L’Eglise fait remonter son histoire à l’église dans le désert ; elle tire son énergie et son inspiration des promesses faites aux enfants d’Israël. De plus, l’Eglise a grandi sur le sol d’Israël. Les premiers chrétiens étaient tous des juifs fidèles. Jésus était juif. L’Ancien Testament, ainsi que le midrashim, les paraboles juives, faisaient partie de ses enseignements. Tous ses disciples étaient juifs. La plus grande partie — sinon l’ensemble — du Nouveau Testament a été écrite par des juifs qui se référaient constamment aux Ecritures et traditions juives.

Avec tant en commun, pourquoi devrait-il y avoir conflit entre les deux religions ? Ne devraient-elles pas au contraire apprendre l’une de l’autre ?

Ce que le christianisme peut apprendre du judaïsme

L’Eglise peut établir une connexion avec Israël et apprendre de lui son amour des Ecritures. Les Ecritures hébraïques ont été préservées par le travail tenace des scribes juifs, qui ont recopié les anciens manuscrits avec soin, et aussi par les juifs fidèles, qui les ont lus à la synagogue au cours des siècles. Moïse, Esaïe, les Psaumes et le Cantique des cantiques sont encore psalmodiés dans la langue originale. Grâce aux juifs, les chrétiens ont accès au texte hébreu de l’Ancien Testament, à la pensée hébraïque des auteurs du Nouveau, et même aux prières hébraïques, par lesquelles Jésus lui-même a adoré son Père. Le rôle des Ecritures dans la vie et dans les services de culte des juifs peut être chéri également par les chrétiens.

L’Eglise peut aussi apprendre du judaïsme la signification plus profonde de la loi, des dix commandements, des lois alimentaires, du sabbat et de tout le code éthique. Les juifs n’ont pas seulement préservé tout cela par écrit, mais ils en sont aussi des témoins par leur façon de vivre. L’Eglise a besoin des juifs pour repenser la théologie de la loi. Les chrétiens ont une telle tendance à insister sur la grâce qu’ils ont souvent ignoré la valeur de la justice et de l’obéissance. On a trop souligné l’importance des émotions, des sentiments et des expériences subjectives aux dépens de la fidélité, de la volonté et du devoir objectif d’obéissance.

Dans le même ordre d’idée, l’Eglise a besoin des juifs pour redécouvrir la valeur et la beauté intrinsèques de l’étude de la Parole de Dieu, qui vient d’en haut et qui recèle sa propre vérité, prête à être découverte. Trop souvent, la Bible est utilisée comme preuve dans une dispute théologique, ou comme une inspiration sentimentale et creuse lors d’une méditation religieuse. Il est vrai que le chrétien peut s’attendre à l’illumination et aux directives de l’Esprit pour comprendre les Ecritures, mais il est naïf de le substituer à leur étude personnelle.

Les chrétiens peuvent aussi apprendre de la manière d’adorer des juifs : leur révérence pour le Dieu souverain, leur respect des Ecritures et leurs chants collectifs, qui impliquent des efforts intellectuels, de la sensibilité esthétique, une profonde émotion, ainsi que le mouvement du corps. En y prêtant attention, les chrétiens pourraient être inspirés à rendre leurs services d’adoration plus créatifs et plus satisfaisants.

Une autre valeur religieuse que les chrétiens peuvent apprendre des juifs est la joie de vivre, le goût de la fête et la capacité à recevoir le don de Dieu dans la création. Dès les débuts, avec l’influence du gnosticisme, surtout celui de Marcion, le christianisme s’est opposé à la foi en un Dieu de la création, de la beauté et des sens. On a essayé d’établir une distinction entre le Dieu de l’Ancien Testament et celui du Nouveau. Elle se reflète parfois dans la théologie chrétienne du dimanche, interprété comme signe du salut, à l’opposé du sabbat, signe de la création. Ce dualisme a influencé des générations de chrétiens et a produit une religion triste qui trouve suspects le rire et le plaisir. Les chrétiens peuvent apprendre des juifs comment veiller à leur vie physique autant qu’à leur vie spirituelle. Ils peuvent apprendre d’eux leur vue holistique de la vie. Ce qu’ils mangent, ce qu’ils boivent — tout ce qu’ils font affecte l’ensemble de leur être. Les chrétiens, comme les juifs, peuvent affirmer que la religion est un mode de vie et pas simplement une tournure d’esprit.

Ce que les juifs peuvent apprendre du christianisme

L’histoire montre qu’Israël a besoin de l’Eglise. Ce sont les chrétiens qui ont fait connaître le Dieu d’Israël à travers le monde. Ils ont traduit la Bible hébraïque et transmis son message au monde entier. De l’Amazone en Afrique, de l’Alaska en Australie, on a raconté l’histoire de Joseph et les psaumes de David aux gens simples et aussi aux moins simples. La théologie juive du particularisme a été complétée par l’universalisme chrétien, ce dernier ayant apporté la vérité biblique aux confins de la terre. L’une des conséquences de cette mission chrétienne est la connaissance de l’Ancien Testament et de l’existence d’Israël. C’est l’un des paradoxes de l’histoire les plus ironiques et les plus intéressants. Sans l’Eglise, le judaïsme serait peut-être resté une religion insignifiante et obscure qui aurait bien pu disparaître.

Les juifs ont ignoré le Nouveau Testament délibérément, bien qu’il ait été écrit par des juifs avant même l’époque de la composition du Talmud. Ils tireraient un grand bienfait de la lecture de ces textes, car ces derniers ne rendent pas seulement témoignage de la vie et des croyances des juifs du premier siècle, mais ils contiennent aussi de précieuses vérités qui pourraient renforcer et enrichir leurs racines juives.

En fait, des juifs bien au courant de leurs propres Ecritures et traditions sont à même de comprendre le Nouveau Testament mieux que les chrétiens eux-mêmes, qui y projettent souvent leur propre vision des choses. Les juifs découvriraient que le Nouveau Testament n’est pas aussi étrange qu’ils ne le croient. Après tout, il a été écrit dans le cadre d’une conception du monde moulée par l’Ancien Testament. Dans cette optique, ils pourraient même mieux saisir leur propre héritage. Le sens et la beauté des Ecritures hébraïques sont souvent mis en valeur par les explications du Nouveau Testament. Les récits du rabbi de Nazareth, ses paraboles et ses enseignements, les surprendront par leur couleur juive et par les grands idéaux juifs qu’ils transmettent.

La grâce (hesed) n’est pas unique au message chrétien. Le judaïsme la chérit aussi. Les juifs peuvent toutefois apprendre des chrétiens que le salut n’est pas par mitzwoth (loi), mais par Dieu qui descend dans l’histoire et agit en faveur de son peuple. Ils ont besoin d’en apprendre davantage sur la proximité de Dieu, le Dieu qui va jusqu’à entrer dans le processus complexe de l’incarnation de façon à parler avec les hommes, être avec eux et les sauver. Abraham Heschel avait certainement pensé à cette réalité quand il observait que « la Bible n’est pas la théologie de l’homme mais l’anthropologie de Dieu ».*

En s’instruisant sur l’incarnation de Dieu, les juifs comprendront mieux le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob — le Dieu qui parla face à face avec Moïse, le Dieu qui combattit pour Israël à Jéricho et qui parla à travers les prophètes. Et cette perspective apportera même un nouveau souffle à leur mitzwoth. La loi ne sera plus accomplie comme une corvée obligatoire, mais elle se développera et jaillira du cœur comme un fruit résultant de leur relation personnelle avec Dieu.

La mission adventiste

La mission du reste eschatologique, qui doit rendre témoignage au monde, ne pourrait être complète sans une référence à ses racines. La fleur ne peut pas s’ouvrir si l’arbre n’a pas de racines : on ne peut préparer l’avenir sans ce souvenir. Cette exigence contient toute une philosophie du témoignage. La responsabilité d’apporter le message aux juifs et à d’autres chrétiens implique qu’on les respecte. Il est impossible de prêcher aux juifs si on est antisémite ; de la même manière, il n’est pas possible de prêcher aux catholiques si on est hostile envers eux. L’aventure adventiste se rapporte aux juifs, aux chrétiens, à tous.

En adventistes du septième jour, nous sommes héritiers à la fois de l’histoire juive et de l’histoire chrétienne. Nous sommes aussi chargés du mandat de l’Evangile éternel d’Apocalypse 14. Notre message n’est pas seulement unique parce que nous proclamons pleinement Jésus et la loi, la grâce et l’obéissance, mais aussi parce que nous parlons d’un avenir bien précis. Notre mission n’est pas d’une nature simplement historique — proclamer un événement passé — elle est aussi de nature eschatologique — proclamer un événement à venir.

Nous devrions donc accomplir notre mission avec humilité, ouverture et sensibilité, en restant conscients qu’il y a toujours quelque chose à apprendre et à recevoir d’autrui pour pouvoir toucher des hommes et des femmes de tous horizons, gentils ou juifs.

Les dix points de Seelisberg

Juste après la Seconde Guerre mondiale, des écclésiastiques catholiques et protestants, conscients de la terrible force de l’antisémitisme qui atteignit son apogée sous le IIIe Reich, se réunirent avec leurs collègues juifs pour préciser 10 points dans le but d’éviter « des présentations ou des conceptions fausses, inadéquates ou erronées… de la doctrine chrétienne ».

Souvenez-vous qu’un seul Dieu s’adresse à nous tous par l’Ancien et le Nouveau Testament.

Souvenez-vous que Jésus est né de mère juive, de la descendance de David et du peuple d’Israël, et que son amour et son pardon éternels embrassent son propre peuple et le monde entier.

Souvenez-vous que les premiers disciples, les apôtres et les premiers martyrs étaient juifs.

Souvenez-vous que le commandement fondamental du christianisme — aimer Dieu et son prochain, déjà proclamé dans l’Ancien Testament et confirmé par Jésus — concerne et les chrétiens et les juifs dans toutes les relations humaines sans exception.

Evitez de donner une distorsion ou une mauvaise représentation du judaïsme biblique ou post-biblique dans le but de faire l’éloge du christianisme.

Evitez d’utiliser le mot « juifs » dans un sens exclusif pour désigner les ennemis de Jésus, et les mots « les ennemis de Jésus » pour désigner l’ensemble du peuple juif.

Evitez de présenter la Passion d’une manière qui attribue le caractère odieux de la mort de Jésus à tous les juifs ou à eux seulement. Seule une faction des juifs de Jérusalem ont exigé la mort de Jésus, et le message du christianisme a toujours été que ce sont les péchés de l’humanité qui étaient représentés par ces juifs, et que ce sont les péchés de tous les hommes qui ont conduit Christ à la croix.

Evitez de faire allusion aux malédictions scripturales, ou au cri d’une foule en colère : « Que son sang retombe sur nous et sur nos enfants ! » sans garder à l’esprit que ce cri ne compte pas face aux mots infiniment plus lourds de notre Seigneur : « Père, pardonne-leur, car ils ne savent ce qu’ils font. »

Evitez de promouvoir la notion superstitieuse que le peuple juif est réprouvé, maudit et destiné à la souffrance.

Evitez de parler des juifs comme si les premiers membres de l’Eglise n’avaient pas été des juifs.

Publié en 1947 par l’International Council of Christians and Jews

Né en Algérie de parents juifs, Jacques Doukhan (doctorat de l’Université de Strasbourg et Th.D. d’Andrews University) enseigne l’hébreu et l’exégèse de l’Ancien Testament à Andrews University. Il est aussi rédacteur en chef de Shabbat Shalom/L’Olivier, une revue juive et chrétienne publiée en anglais et en français. Parmi ses livres : Drinking at the Sources, Daniel et Hebrew for Theologians. Son adresse : Andrews University ; Berrien Springs, Michigan 49104-1500 ; U.S.A.

Référence

* Abraham Heschel, Man Is Not Alone : A Philosophy of Religion (New York : Octagon Books, 1972), p. 129.

Voir aussi:

La substitution dans la littérature patristique, la liturgie et des documents-clé de l’Église catholique

M. Macina

Rivtsion

16 juin 2011

Pour mémoire, la thèse chrétienne de la substitution pose que, suite au refus juif de croire à la messianité et à la divinité du Christ, l’Église a supplanté la Synagogue. La paternité de cette conception est généralement attribuée à Saint Paul, sur base d’une lecture « orientée » de Ga 6, 16, dans laquelle l’Apôtre parle de « l’Israël de Dieu », expression que, de nos jours, la quasi-totalité des chrétiens considèrent comme désignant les chrétiens, au point que le Lectionnaire catholique s’arroge le droit de lui donner, par l’adjonction d’un adjectif discriminant, le sens substitutionniste de « véritable Israël de Dieu » (1). Le premier écrivain ecclésiastique à avoir émis cette conception semble être le philosophe païen converti à la foi chrétienne, Justin (103-165), qui écrivait :

[…] la race israélite véritable, spirituelle, celle de Juda, de Jacob, d’Isaac et d’Abraham […], c’est nous qui, par ce Christ crucifié, avons été conduits à Dieu […] (2).

Quel qu’en soit le mode d’expression, la connotation de substitution, qui n’apparaît pas dans le texte de Paul, est manifeste chez les Pères et dans la tradition ecclésiale subséquente. Dès les premiers siècles de notre ère et par la suite, la certitude qu’a toujours eue la chrétienté d’être l’héritière de la vocation initialement confiée aux juifs, l’a conduite à lire l’Ancien Testament comme préfigurant exclusivement le Christ et l’Église (conçue comme le nouveau peuple de Dieu). Cet à priori a comme inhibé la perception chrétienne des perspectives eschatologiques que recèle l’Écriture et le rôle messianique du peuple juif qui y est prophétisé.

On se fût attendu à un changement au moins sémantique, suite au Concile Vatican II, réputé avoir tourné la page de la théorie de la substitution. Ce n’est pourtant pas le cas, comme l’attestent deux textes conciliaires.

· La constitution Lumen Gentium énonce clairement, dans le droit fil d’une tradition multiséculaire, la certitude qu’a l’Église de constituer le « nouveau peuple de Dieu » :

Cette alliance nouvelle, le Christ l’a instituée : c’est la Nouvelle Alliance dans son sang (cf. 1 Co 11, 25), il appelle la foule des hommes de parmi les Juifs et de parmi les Gentils, pour former un tout selon la chair mais dans l’Esprit et devenir le nouveau Peuple de Dieu. Ceux, en effet, qui croient au Christ, qui sont « re-nés » non d’un germe corruptible mais du germe incorruptible qui est la parole du Dieu vivant (cf. 1 P 1, 23), non de la chair, mais de l’eau et de l’Esprit Saint (cf. Jn 3, 5-6), ceux-là constituent finalement « une race élue, un sacerdoce royal, une nation sainte, un peuple que Dieu s’est acquis, ceux qui autrefois n’étaient pas un peuple étant maintenant le Peuple de Dieu » (1 P 2, 9-10) (3).

· C’est également le cas du chapitre 4 de la Déclaration Nostra Aetate, consacré à définir la nature du lien entre l’Église et le peuple juif, et dans lequel on peut lire ce qui suit :

Du fait d’un si grand patrimoine spirituel, commun aux chrétiens et aux Juifs, le saint Concile veut encourager et recommander la connaissance et l’estime mutuelles, qui naîtront surtout d’études bibliques et théologiques, ainsi que d’un dialogue fraternel. Encore que des autorités juives, avec leurs partisans, aient poussé à la mort du Christ [Jn 19, 6], ce qui a été commis durant sa Passion ne peut être imputé ni indistinctement à tous les Juifs vivant alors, ni aux Juifs de notre temps. S’il est vrai que l’Église est le nouveau Peuple de Dieu, les Juifs ne doivent pas, pour autant, être présentés comme réprouvés par Dieu ni maudits, comme si cela découlait de la Sainte Écriture. Que tous donc aient soin, dans la catéchèse et la prédication de la Parole de Dieu, de n’enseigner quoi que ce soit qui ne soit conforme à la vérité de l’Évangile et à l’esprit du Christ (4).

· Il en va de même du Catéchisme de l’Église Catholique, qui, dans un chapitre intitulé « L’Église et les non-chrétiens », énonce ceci :

Par ailleurs, lorsque l’on considère l’avenir, le Peuple de Dieu de l’Ancienne Alliance et le nouveau Peuple de Dieu tendent vers des buts analogues : l’attente de la venue (ou du retour) du Messie. Mais l’attente est d’un côté du retour du Messie, mort et ressuscité, reconnu comme Seigneur et Fils de Dieu, de l’autre de la venue du Messie, dont les traits restent voilés, à la fin des temps, attente accompagnée du drame de l’ignorance ou de la méconnaissance du Christ Jésus (5).

· Signalons enfin une locution étrange – le peuple de Dieu de l’ancienne et de la nouvelle Alliance – qui figure dans un document de 1985 intitulé « Notes pour une correcte présentation des juifs et du judaïsme » ; elle n’a pas, sauf erreur, de précédent ni d’équivalent. Mais le contexte indique clairement, semble-t-il, qu’il s’agit d’une juxtaposition-fusion des deux formules : « peuple de Dieu de l’Ancienne Alliance » et « Peuple de Dieu de la nouvelle Alliance », et que l’on a donc affaire à la même théorie de la substitution :

En […] soulignant la dimension eschatologique du christianisme, on arrivera à une plus grande conscience que, lorsqu’il considère l’avenir, le peuple de Dieu de l’ancienne et de la nouvelle Alliance tend vers des buts analogues: la venue ou le retour du Messie — même si c’est à partir de deux points de vue différents. Et on se rendra compte plus clairement que la personne du Messie à propos de laquelle le peuple de Dieu est divisé, est aussi un point de convergence pour lui […]. On peut dire ainsi que juifs et chrétiens se rencontrent dans une espérance comparable, fondée sur une même promesse, faite à Abraham (cf. Gen 12, 1-3; Hébr 6, 13-18) (6).

Exemple de confusion grave engendrée par cette mentalité substitutionniste

Le paragraphe 674 du Catéchisme, cité plus haut, s’achève sur ces considérations, plus homilétiques que théologiques :

L’entrée de la plénitude des juifs (cf. Rm 11, 12) dans le salut messianique, à la suite de la plénitude des païens (cf Rm 11, 25 ; Lc 21, 24) donnera au Peuple de Dieu de « réaliser la plénitude du Christ » (Ep 4, 13) dans laquelle « Dieu sera tout en tous » (1 Co 15, 28) (7).

Cet hymne à la « plénitude » cache mal la faiblesse exégétique du propos, outre qu’il comporte une grave erreur d’interprétation. Pour la clarté, voici le contenu des trois références citées par le Catéchisme :

1. Et si leur faux pas a fait la richesse du monde et leur amoindrissement la richesse des païens, que ne fera pas leur totalité [plèrôma]! (Rm 11, 12).

2. […] une partie d’Israël s’est endurcie [ou : un endurcissement partiel est advenu à Israël] jusqu’à ce que soit entrée la totalité [plèrôma] des païens. (Rm 11, 25).

3. Ils tomberont sous le tranchant du glaive et ils seront emmenés captifs dans toutes les nations, et Jérusalem sera foulée aux pieds par des païens jusqu’à ce que soient accomplis [verbe plèroô] les temps des païens. (Lc 21, 24).

Pour quiconque a quelques notions de grec, il est facile de repérer la source du glissement sémantique et du contresens qui en est la conséquence. Les mêmes termes grecs se retrouvent dans les trois versets : ethnè (nations [païennes]), un substantif dérivé du verbe plèroô (accomplir) : plèrôma (plénitude, totalité), et une forme dérivée du même verbe : plèrôthôsin (que soient accomplis). Il est clair que le rédacteur du paragraphe 674 du Catéchisme, a cru voir dans ces trois citations la même connotation théologique : « accomplissement » et « plénitude », d’autant que, dans chacun d’eux, il est question des juifs et des nations. Et de fait, ce parallélisme se vérifie pour les deux premiers passages. Par contre, il est totalement inexistant pour le troisième.

En effet, l’ « accomplissement » dont il est question en Lc 21, 24 – qui décrit prophétiquement la prise de Jérusalem, dans un contexte visiblement eschatologique –, est celui du « temps des nations » ; il ne connote pas leur « plénitude », au sens d’épanouissement qu’a cru y voir le rédacteur de ces considérations, mais au contraire la « fin » du temps qui avait été imparti à ces nations pour nuire à Jérusalem. On peut s’étonner d’un tel contresens, car l’expression d’« accomplissement », au sens de fin d’un processus, est classique dans l’Écriture, comme en témoignent, entre autres, ces versets :

Et quand tes jours seront accomplis et que tu seras couché avec tes pères (2 S 7, 12).

[…] et les jours de ton deuil seront accomplis (Is 60, 20).

Or il advint, comme ils étaient là, que les jours furent accomplis où elle devait enfanter. (Lc 2, 6).

Et lorsque furent accomplis les jours pour leur purification. (Lc 2, 22).

Il ne s’agit pas d’une erreur minime. Le texte du Catéchisme de l’Église Catholique, même s’il n’entre pas dans le cadre dogmatique des définitions de foi, fait partie intégrante de l’enseignement ordinaire de l’Église et constitue, selon la Constitution Apostolique qui le promulgue,

[…] un exposé de la foi de l’Église et de la doctrine catholique, attestées ou éclairées par l’Écriture sainte, la Tradition apostolique et le Magistère ecclésiastique […] un instrument valable et autorisé au service de la communion ecclésiale et comme une norme sûre pour l’enseignement de la foi (8).

Il est à espérer qu’une prochaine édition du Catéchisme, corrigera au moins l’erreur manifeste exposée ci-dessus, et qu’elle en profitera pour esquisser les grandes lignes d’une reconsidération de la compréhension qu’a l’Église des événements de la Fin des temps, dont les modalités et les signes sont abondamment évoqués par les Écritures.

(1) Sur le site de l’Association Épiscopale Liturgique Française.

(2) Dialogue, 11, 5 et 135, 3, cité ici d’après Philippe Bobichon (éd.), Justin Martyr, Dialogue avec Tryphon, Academic Press, vol. I, Fribourg, 2003, p. 213 et 547.

(3) Lumen Gentium, II, 9. « La Nouvelle Alliance et le Peuple nouveau ».

(4) Nostra Aetate, § 4, texte en ligne sur le site du Vatican.

(5) Catéchisme de l’Eglise catholique, 1997-1998, chapitre 840.

(6) « Notes pour une correcte présentation des Juifs et du judaïsme dans la prédication et la catéchèse de l’Eglise catholique », II, 10, publiées le 24 juin 1985 (en ligne sur le site du Vatican).

(7) Catéchisme de l’Eglise catholique, op. cit. p. 149.

(8) Jean-Paul II, Constitution Apostolique Fidei depositum, pour la publication du Catéchisme de l’Église catholique rédigé à la suite du Concile œcuménique du Vatican, cité ici d’après le Catéchisme de l’Église catholique, op. cit., p. 8.

Voir également:

Les 18 propositions présentées par Jules Isaac à Seelisberg en 1947

ISAAC, JULES MARX (1877 -1963)

Historien français né à Rennes, il devint inspecteur en chef de l’enseignement d’histoire au ministère de l’éducation nationale.

Il fut cruellement éprouvé par la mort en déportation de sa femme et de sa fille.

Auteur de nombreux ouvrages, il publie en 1946 : « Jésus et Israël ».

Dans ce livre « qui est le cri d’une conscience indignée, d’un cœur déchiré », Jules ISAAC révèle les racines chrétiennes de l’anti-judaïsme et réclame l’instauration d’un dialogue véritable entre Juifs et Chrétiens.

En annexe du livre (pages 575-578), il propose 18 points comme base pour corriger l’enseignement chrétien sur les Juifs.

Cruellement éprouvé par la mort en déportation de sa femme et de sa fille, l’historien français Jules Isaac publie en 1846 un livre intitulé « Jésus et Israël », dans lequel il révèle les racines chrétiennes de l’anti-judaïsme et réclame l’instauration d’un dialogue véritable entre Juifs et Chrétiens. En annexe du livre (pages 575-578), il propose 18 points comme base pour corriger l’enseignement chrétien sur les Juifs.

Un enseignement chrétien digne de ce nom devrait :

donner à tous les chrétiens une connaissance au moins élémentaire de l’Ancien Testament ; insister sur le fait que l’Ancien Testament, essentiellement sémitique – fond et forme, était l’Écriture sainte des Juifs, avant de devenir l’Écriture sainte des chrétiens ;

rappeler qu’une grande partie de la liturgie chrétienne lui est empruntée ; et que l’Ancien Testament, œuvre du génie juif (éclairé par Dieu), a été jusqu’à nos jours une source permanente d’inspiration pour la pensée, la littérature et l’art chrétiens ;

se garder d’omettre le fait capital que c’est au peuple juif, élu par Lui, que Dieu s’est révélé d’abord dans sa Toute-Puissance ; que c’est par le peuple juif que la croyance fondamentale en Dieu a été sauvegardée, puis transmise au monde chrétien ;

reconnaître et dire loyalement, en s’inspirant des enquêtes historiques les plus valables, que le christianisme est né d’un judaïsme non pas dégénéré mais vivace, comme le prouvent la richesse de la littérature juive, la résistance indomptable du judaïsme au paganisme, la spiritualisation du culte dans les synagogues, le rayonnement du prosélytisme, la multiplicité des sectes et des tendances religieuses, l’élargissement des croyances ; se garder de tracer du pharisaïsme historique une simple caricature ;

tenir compte du fait que l’histoire donne un démenti formel au mythe théologique de la Dispersion – châtiment providentiel (de la Crucifixion), puisque la dispersion du peuple juif était un fait accompli au temps de Jésus et qu’à cette époque, selon toute vraisemblance, la majorité du peuple juif ne vivait plus en Palestine ; même après les deux grandes guerres de Judée (1er et 2ème siècles), il n’y a pas eu dispersion des Juifs de Palestine ;

mettre en garde les fidèles contre certaines tendances rédactionnelles des Évangiles, notamment dans le quatrième Évangile l’emploi fréquent du terme collectif « les Juifs » dans un sens limitatif et péjoratif – les ennemis de Jésus : les grands prêtres, scribes et pharisiens, – procédé qui a pour résultat non seulement de fausser les perspectives historiques, mais d’inspirer l’horreur et le mépris du peuple juif dans son ensemble, alors qu’en réalité ce peuple n’est nullement en cause ;

dire très explicitement, afin que nul chrétien ne l’ignore, que Jésus était juif, de vieille famille juive, qu’il a été circoncis (selon la Loi juive) huit jours après sa naissance ; que le nom de Jésus est un nom juif (Yeschouha) grécisé, et Christ l’équivalent grec du terme juif Messie ; que Jésus parlait une langue sémitique, l’araméen, comme tous les juifs de Palestine ; et qu’à moins de lire les Évangiles dans leur texte original qui est en langue grecque, on ne connaît la Parole que par une traduction de traduction ;

reconnaître – avec l’Écriture – que Jésus, né « sous la Loi » juive, a vécu « sous la Loi » ; qu’il n’a cessé de pratiquer jusqu’au dernier jour les rites essentiels du judaïsme ; que, jusqu’au dernier jour, il n’a cessé de prêcher son Évangile dans les synagogues et dans le Temple ;

ne pas omettre de constater que, durant sa vie humaine, Jésus n’a été que « le ministre des circoncis » (Romains, XV,8) ; c’est en Israël seul qu’il a recruté ses disciples ; tous les apôtres étaient des juifs comme leur Maître ;

bien montrer, d’après les textes évangéliques, que, sauf de rares exceptions, et jusqu’au dernier jour, Jésus n’a cessé d’obtenir les sympathies enthousiastes des masses populaires juives, à Jérusalem aussi bien qu’en Galilée ;

se garder d’affirmer que Jésus en personne a été rejeté par le peuple juif, que celui-ci a refusé de le reconnaître comme Messie et Fils de Dieu, pour la double raison que la majorité du peuple juif ne l’a même pas connu, et qu’à cette partie du peuple qui l’a connu, Jésus ne s’est jamais présenté publiquement et explicitement comme tel ; admettre que, selon toute vraisemblance, le caractère messianique de l’entrée à Jérusalem à la veille de la Passion n’a pu être perçu que d’un petit nombre ;

se garder d’affirmer qu’à tout le moins Jésus a été rejeté par les chefs et représentants qualifiés du peuple juif ; ceux qui l’ont fait arrêter et condamner, les grands-prêtres, étaient les représentants d’une étroite caste oligarchique, asservie à Rome et détestée du peuple ; quant aux docteurs et aux pharisiens, il ressort des textes évangéliques eux-mêmes qu’ils n’étaient pas unanimes contre Jésus ; rien ne prouve que l’élite spirituelle du judaïsme se soit associée à la conjuration ;

se garder de forcer les textes pour y trouver la réprobation globale d’Israël ou une malédiction qui n’est prononcée nulle part explicitement dans les Évangiles ; tenir compte du fait que Jésus a toujours pris soin de manifester à l’égard des masses populaires des sentiments de compassion et d’amour ;

se garder par-dessus tout de l’affirmation courante et traditionnelle que le peuple juif a commis le crime inexpiable de déicide, et qu’il en a pris sur lui, globalement, toute la responsabilité ; se garder d’une telle affirmation non seulement parce qu’elle est nocive, génératrice de haines et de crimes, mais aussi parce qu’elle est radicalement fausse ;

mettre en lumière le fait, souligné par les quatre Évangiles, que les grands-prêtres et leurs complices ont agi (contre Jésus) à l’insu du peuple et même par crainte du peuple ;

pour ce qui est du procès juif de Jésus, reconnaître que le peuple juif n’y est pour rien, n’y a joué aucun rôle, n’en a même probablement rien su ; que les outrages et brutalités qu’on met à son compte ont été le fait des policiers ou de quelques oligarques ; qu’il n’y a nulle mention d’un procès juif, d’une réunion du sanhédrin dans le quatrième Évangile ;

pour ce qui est du procès romain, reconnaître que le procurateur Ponce Pilate était entièrement maître de la vie et de la mort de Jésus ; que Jésus a été condamné pour prétentions messianiques, ce qui était un crime aux yeux des Romains, non pas des Juifs ; que la mise en croix était un supplice spécifiquement romain ; se garder d’imputer au peuple juif le couronnement d’épines qui est, dans les récits évangéliques, un jeu cruel de la soldatesque romaine ; se garder d’identifier la foule ameutée par les grands-prêtres avec le peuple juif tout entier ou même avec le peuple juif de Palestine dont les sentiments antiromains ne font pas de doute ; noter que le quatrième Évangile met en cause exclusivement les grands-prêtres et leurs gens ;

en dernier lieu, ne pas oublier que le cri monstrueux : « Son sang soit sur nous et sur nos enfants » ne saurait prévaloir contre la Parole : « Père, pardonnez-leur, car ils ne savent ce qu’ils font ».

Voir également:

LES DIX POINTS DE SEELISBERG

Du 30 juillet au 5 août 1947 eut lieu à SEELISBERG (Suisse) une conférence internationale extraordinaire du COUNCIL OF CHRISTIANS AND JEWS, pour étudier les causes de l’anti-sémitisme chrétien et tenter d’y porter remède. Parmi les soixante-dix personnalités venues de dix-sept pays, on comptait vingt-huit juifs (dont Jules ISAAC), vingt-trois protestants, neuf catholiques et deux orthodoxes grecs. Lors de cette conférence, les Chrétiens prirent conscience de l’état de l’enseignement chrétien à l’égard des Juifs et du judaïsme. Ils mesurèrent l’étendue de la responsabilité chrétienne dans le génocide hitlérien et comprirent qu’il fallait d’urgence corriger l’enseignement chrétien. Ils élaborèrent dix points, largement inspirés des dix-huit propositions de l’historien Jules ISAAC pour éradiquer les préjugés contre les Juifs.

1. Rappeler que c’est le même Dieu vivant qui nous parle à tous, dans l’Ancien comme dans le Nouveau Testament.

2. Rappeler que Jésus est né d’une Vierge juive, de la race de David et du Peuple d’Israël, et que Son amour éternel et Son pardon embrassent son propre peuple et le monde entier.

3. Rappeler que les premiers disciples, les Apôtres et les premiers martyrs étaient juifs.

4. Rappeler que le précepte fondamental du Christianisme, celui de l’amour de Dieu et du prochain, promulgué déjà dans l’Ancien Testament, et confirmé par Jésus, oblige « Chrétiens et Juifs » dans toutes les relations humaines, sans aucune exception.

5. Éviter de rabaisser le judaïsme biblique ou post-biblique dans le but d’exalter le Christianisme.

6. Éviter d’user du mot « juifs » au sens exclusif de « ennemis de Jésus » ou de la locution « ennemis de Jésus » pour désigner le peuple juif tout entier.

7. Éviter de présenter la Passion de telle manière que l’odieux de la mise à mort de Jésus retombe sur les juifs seuls. Ce ne sont pas les Juifs qui en sont responsables, car la Croix, qui nous sauve tous, révèle que c’est à cause de nos pêchés à tous que le Christ est mort. (Rappeler à tous les parents et éducateurs chrétiens la grave responsabilité qu’ils encourent du fait de présenter l’Evangile et surtout le récit de la Passion d’une manière simpliste.

En effet, ils risquent par là d’inspirer, qu’ils le veuillent ou non, l’aversion dans la conscience ou le subconscient de leurs enfants ou auditeurs. Psychologiquement parlant, chez des âmes simples, mues par un amour ardent et une vive compassion pour le Sauveur crucifié, l’horreur qu’ils éprouvent tout naturellement envers les persécuteurs de Jésus, tournera facilement en une haine généralisée des Juifs de tous les temps, y compris ceux d’aujourd’hui.)

8. Éviter de rapporter les malédictions, scripturaires et le cri d’une foule excitée : « Que son sang retombe sur nous et sur nos enfants », sans rappeler que ce cri ne saurait prévaloir contre la prière infiniment plus puissante de Jésus : « Père, pardonnez-leur, car ils ne savent pas ce qu’ils font. »

9. Éviter d’accréditer l’opinion impie que le peuple juif est réprouvé, maudit, réservé pour une destinée de souffrances.

10. Éviter de parler des Juifs comme s’ils n’avaient pas été les premiers à être de l’Église.

Ce message a été rédigé par les membres chrétiens de la Commission religieuse à l’intention des chrétiens. Afin d’éviter tout malentendu, les délégués juifs de cette Commission ont précisé dans une déclaration écrite, qu’ils ne prenaient aucune position quant aux implications théologiques et historiques du texte.

Les participants à cette conférence : le premier assis à gauche, le Grand Rabbin de Roumanie, Alexandre Safran ; derrière lui, debout : le Grand Rabbin adjoint de France, Jacob Kaplan ; l’écrivain Josué Jéhouda, de Genève ; le professeur Selig Brodetzki, président du Conseil représentatif des Juifs d’Angleterre. (L’antisémitisme. Résultats d’une conférence internationale de chrétiens et juifs. Seelisberg, Suisse 1947. Edité par le Conseil International de Chrétiens et Juifs, Genève).

Voir enfin:

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On the Name of the Weekly Day of Rest

Michael Falk

Canada

Abstract

In antiquity, Jews developed the concept of a seven-day week with the seventh day, named ‘Shabbat’, devoted to rest and worship. This concept was later borrowed by other religions and cultures but the day of rest was shifted to other days of the week. When the name ‘Shabbat’ was transmitted through Islam, it continued to denote the name of the seventh day of the week, but no longer the day of rest. When the name was transmitted through Christianity, however, a more complicated situation developed. Some day names derived from ‘Shabbat’ now denote the seventh day of the week, but no longer the day of rest and worship, while other names derived from ‘Shabbat’ denote the day of rest, but no longer the seventh day of the week. Many terms derived from ‘Shabbat’ denote new and unrelated concepts. This paper discusses the etymology and the range of meanings of the root ‘sh-b-t’ in biblical and modern Hebrew. It then traces the semantic changes that the day name ‘Shabbat’ has undergone upon being borrowed into other languages and cultures. In addition, it examines the names of Saturday obtained from sources other than Shabbat.

***

Introduction

In Hebrew, both biblical and modern, the first six days of the week have no names, only numbers.

Saturday, the seventh day and the Jewish day of rest and worship, is the only day of the week that

has a name, Shabbat. This paper is about that name, Shabbat, and what happened to it as the use

of the seven-day week spread out about the world.

The name Shabbat in Hebrew

The origin of the Biblical word Shabbat is uncertain. Many linguists bring up the likely

connection with the Babylonian sapattu ‘feast of the full moon’ (Wilson 1937: 242; O’Neil 1978:

35). A possible evidence of an ancient connection of Shabbat with the phases of the moon is the

command to observe “Sabbaths and new moons”, recurring thirteen times in the Hebrew Bible.

The root שׂבּתּ sh-b-t occurs in the Bible as a verb and as a noun. In the English translation the

noun is rendered as ‘Sabbath’ while the verb is usually translated as ‘rest’, but its basic sense is

not simple rest but deliberate desisting from work. In Modern Hebrew one of the meanings of this

verb is ‘to be on strike’.

Spread of the use of the seven-day week

The use of the seven-day week started with the Jews, probably before 10th century B.C.E.

However, its spread over the world was not due to Jews. The modern week was picked up by the

Romans in Egypt in the first century B.C.E. in somewhat uncertain circumstances and brought to

Rome from where it proliferated throughout the Roman Empire one step ahead of the spread of

Christianity (Zerubavel 1989:14).

Later, it was spread farther by the Christians, and later still by the Moslems. Therefore,

historically most of the names of the seven days of the week in modern languages fall into three

categories:

1. Names of pre-Christian origin.

2. Names of Christian origin.

3. Names of Moslem origin.

We shall examine the present-day names for Saturday that belong to these three categories.

Pre-Christian Names for Saturday

The Roman Empire adopted the seven-day week before the spread of Christianity, using names of

the days of the week based on seven Roman deities. The Roman week had no day of rest but Dies

Saturni, which happened to coincide with the Jewish Shabbat, survives today as the name of

Saturday in many European languages, including English (Table 1).

Table 1.

Names for Saturday derived directly from Latin Dies Saturni

—————————————————————————————————–

English Saturday

Frisian Saterdei

Dutch Zaterdag

Afrikaans Saterdag

Scots Gaelic Di-Sathairne

Irish Gaelic De-Sathairn

Manx Gaelic Jesarn

Breton De Sadorn

Welsh Dydd Sadwrn

Cornish Dy Sadorn

Albanian Shtunë

From the Roman Empire the names of the seven days of the week made their way eastward. In

many of today’s languages of South and South-East Asia, the name for Saturday is derived from

the Sanskrit Shani, Hindu deity corresponding to Roman Saturn (Table 2).

Michael Falk, Canada 358

Table 2.

Names for Saturday derived from the Sanskrit Shani

————————————————————————————————

Hindi, Marathi Shanivaar

Bengali Shonibaar

Punjabi Shanicharvaar

Nepali Sansarbaar

Dhivehi Honihiruduvas

Gujarati Shanivaar

Assamese Honibaar

Sinhalese Sinasurada

Oriya Shonibaar

Tamil Chani

Telugu Shanivaaram

Kannada, Konkani Shanivaar

Malayalam Shani

Myanmar Sáne

Thai Wun-sao

Lao Wan sao

Cambodian Tngay-saow

In Central Asia and Eastern Asia we find names for Saturday derived from Dies Saturni via the

medieval Chinese term ‘earth day’, earth being the element associated with the planet Saturn

(Table 3). These names are not used in modern Chinese, but Japanese retains the Chinese

characters 土曜日 for ‘earth day’.

Table 3.

Names for Saturday meaning ‘earth day’, the medieval Chinese element associated with the planet Saturn

———————————————————————————————————–

Japanese Do-yoobi

Korean To-yo-il

Tibetan Spen-pa

Mongolian Byamba

Kalmyk Bembä

In Scandinavian languages, the names for Saturday are derived from Old Norse laugardagr

‘bathing day’ (Table 4).

Table 4.

Names for Saturday derived from the pagan ‘bathing day’ (Old Norse ‘laugardagr ‘)

————————————————————————————————————

Icelandic Laugardagur

Faroese Leygardagur

Norwegian, Swedish Lördag

Norwegian (Nynorsk) Laurdag

Danish Lørdag

Finnish Lauantai

Estonian Laupäev

Saami Lavvardat

Michael Falk, Canada 359

Bathing day was a pagan concept, designating the day preceding major pagan festivals, on which

ritual bathing was common. However, the designation of Saturday as ‘bathing day’ has Christian

undertones, because Saturday was the day before the Christian weekly day of worship. It is

interesting that the Maori name for Saturday is Rahoroi, with ra = ‘clean’, horoi = ‘day’. While

this name, clearly signifying ‘bathing day’, was introduced by 18th century Christian missionaries,

their choice of name confirms that the custom of bathing before a holy day was common to many

pagan societies.

Some of the pre-Christian names for Saturday are of considerable antiquity. However, none

of them have any connection with Shabbat and convey no connotation of rest.

Christian Names for Saturday

The earliest Christians celebrated the Jewish Sabbath on the seventh day of the week but soon

they began to celebrate the first day of the week, Sunday, as Lord’s Day. A short-lived

intermediate stage, when both days were celebrated, is preserved in the naming of Saturday and

Sunday in languages of Ethiopia. Ethiopian Christians were isolated early in their history from

major centers of Christianity in Constantinople and Rome and traditionally use the same name,

Senbet ‘Sabbath’, for both Saturday and Sunday (Table 5). In several languages of the region

these two days of the week are now distinguished by the use of qualifiers such as ‘first’/ ‘second’,

‘Jewish’/ ‘Christian’ or ‘small’/ ‘great’. When used without a qualifier, Senbet means ‘Sunday’.

Table 5.

The use of the name Senbet for Saturday and Sunday in Ethiopian languages

————————————————————————————————————

Language Saturday Sunday

Amharic (Ethiopia) Senbete Ayhud Senbete Krestyan

‘Jewish Sabbath’ ‘Christian Sabbath’

Kedam Senbet

‘earlier’ ‘Sabbath’

Gurage (Ethiopia) Kedam Senbet Wir Senbet

‘earlier Sabbath’ ‘major Sabbath’

Tigre (Ethiopia) Senbet N’ish Senbet Abay

‘small Sabbath’ ‘big Sabbath’

Oromo (Ethiopia, Kenya) Sanbata Tinno Sanbata Guddaa

‘small Sabbath’ ‘full-size Sabbath’

Tigrinya (Eritrea) Kedam Senbet

‘earlier’ ‘Sabbath’

When the day of worship and rest was shifted to Sunday, the majority of Christian churches chose

a new name for that day: Greek Kyriake, Latin Dominicus (both meaning ‘Lord’s Day’), Old

Bulgarian Nedelja (meaning ‘no work’ or ‘no activity’). However, they kept the Hebrew name

Shabbat (Greek Sabbaton, Latin Sabbatum, Syriac Shabta) for Saturday. Many of the names of

Saturday in European languages today are therefore derived indirectly from the Hebrew Shabbat

(Table 6).

Michael Falk, Canada 360

Table 6.

Names for Saturday derived from Hebrew Shabbat via Greek, Latin or Syriac

————————————————————————————————————

Derived via Latin Sabbatum, Sabbata and Dies Sabbati or Greek Sabbaton:

Spanish, Portuguese Sábado

Italian Sabato

Sardo Sappadu

Catalan, Occitan Dissabte

Provençal Disapte

Tagalog Sabado

Russian/Ukrainian/Belarus Subbota

Polish, Czech, Slovak, Slovene Sobota

Serb, Croatian, Macedonian Subota

Bulgarian Sybota

Modern Greek Sàvvaton

Derived via Greek Sambaton or possibly via Latin Sambatum (note the epenthetic ‘m’):

Southern German Samstag

Swabian Samschdich

Romanian Sîmbătă

Hungarian Szombat

French Samedi

Amharic Senbet (Saturday or Sunday)

Derived via Syriac Shabta (note the preservation of the original ‘sh’ of Shabbat):

Georgian Shabati

Armenian Shabat

Chechen Shot

Ingush Shoatta

————————————————————————————————————

A few names for Saturday were derived from other sources than Hebrew Shabbat (Table 7).

Michael Falk, Canada 361

Table 7.

Names for Saturday derived from sources other than Shabbat

————————————————————————————————————

‘Day before Sunday’ (early medieval coinage)

German Sonnabend

Frisian Sneon

Romany Dives- maŋkā- kūrkē

‘Sixth day’ (13th to 18th century coinages)

European Languages

Lithuanian Seštādienis

Latvian Sestdiena

Languages of Asia and the Pacific

Mandarin Xīngqīliǘ

Taiwanese Pài-gō

Hmong (Laos) Hnub rau

Hawaiian Pō’aono

‘Day that completes the week’ (18th century coinage)

Bantu Languages (Southern Africa)

Shona (Zimbabwe) Mugovera

Zulu (Southern Africa) iMigqibelo

Xhosa (Southern Africa) uMgqibelo

Tonga (Zimbabwe) Mujibelo

Sesotho (Lesotho) Moqebelo

We may note that in early Christian coinages Saturday is denoted as day seven, following the

Bible. In later coinages, however, it is denoted as day six. This change appears to have been

brought about by a natural tendency to consider the celebrated special day of the weekly cycle as

ending the cycle rather than beginning it. So, after about the tenth century for most Christians

Sunday replaced Saturday as day seven. An analogous change occurred in the Islamic world

where Friday began as day six but later became counted as day seven.

Michael Falk, Canada 362

Islamic names for Saturday

Moslems took over the seven-day week from the Jews but shifted the day of weekly worship to

the sixth day of the week, our Friday. The choice of Friday was said to be because God created

man on the sixth day, but it must have been strongly motivated by the desire to distance the

followers of Islam from both Jews and Christians.

Like Jews, Moslems gave the first five days of the week numerical names (in Arabic or in

Persian), but chose a special Arabic name for the sixth day, Youm al-Joum’a ‘day of assembly’.

For the seventh day, they kept the Hebrew designation, Shabbat (Youm as-Sabt in Arabic,

Shambe in Persian) but without retaining the underlying notion of rest. In fact, early Moslems had

no day of rest. The Koran specifies Friday only as a day of public assembly and worship, leading

to a tradition of work stopping only during the time of communal prayer, not for the entire day.

However, in modern times Friday in many Moslem societies also began to function as a day of

rest. Moreover, a Thursday-Friday “weekend” has emerged in countries such as Iran and Kuwait,

the equivalent of the Saturday-Sunday weekend celebrated in the West (Bloom and Blair,

2000:109).

Thus, for most Moslem communities around the world Saturday is denoted by a name derived

from the Hebrew name Shabbat, although that day does not represent to them a day of rest (Table

8).

Table 8.

Names for Saturday derived from Hebrew Shabbat via Arabic or Persian

————————————————————————————————————

A. Via the Arabic As-sabt

Syrian Issabt

Egyptian Essabt

Maltese Issibt

Hausa Subdu, Assabit

Fula Aset

Tuareg Essebtin

Tamasheq Essebbet

Kabyle Sebt

Malagasy Asabotsy

Malay, Indonesian Sabtu

Javanese Setu

Maranao Sabtoo

Fulfulde Assebdu

Teda Essebdu

Harari, Somali Sabti

Michael Falk, Canada 363

B. Via the Persian Shambe

Farsi, Pashto Shanbe

Kirghiz Ishembi

Azeri, Turkmen Shenbe

Uzbek Shanba

Kurdish Shemme

Kazakh Senbi

Baluchi Shembe

Tajik Shanbe

Uyghur Shänbä

Kazakh Senbi

Bashkir Shämbe

In some of the languages which use the name for Saturday derived through the Persian Shambe,

that same word also functions to denote ‘week’. Not all of the Islamic names for Saturday are

derived from Hebrew Shabbat. In Turkish, Azeri, and Crimean Tatar, the name for Saturday is

Cumartesi, Turkish for ‘day after Friday’. In Punjabi, Pashto, Dari, and Urdu the name is Hafta,

Persian for ‘seventh’, while the more recently coined Swahili name is Jumamosi, ‘first of the

week’.

Lexical developments of the name Shabbat

In most European languages we find words derived from the Hebrew Shabbat, with a wide

variety of meanings. These words fall into two categories: those that preserve the notion of rest

and those that do not. In the first category we find words like English Sabbatarian (one who

keeps the Sabbath) and Sabbatical (Research leave given to University professors). In the second

category we find words like Yiddish shabbes-shtekh (hasty stitches sown in a hurry as on the eve

of Sabbath), Polish sobótka (bonfire, such as were laid on the eve of Pagan holidays), or

Ukrainian subitka (whipping of schoolchildren carried out on Saturdays). An extreme example of

this category is witches’ sabbath, a term used in all European languages, e.g., German and Dutch

Hexensabbat, Russian shabash vyed’m, Slovene sabat čarovnic, French sabbat de sorcières, or

Italian sabba di streghe. Witches’ sabbath denotes a midnight orgy, the very opposite of a day of

rest.

The expression witches’ sabbath has its roots in the European Middle Ages, which were

permeated by the general belief in the evil power of witches and in the malevolence of Jews and

heretics. Witches’ sabbath is based on the supposed nocturnal gatherings of witches and their

consorting with the devil. Referring to such imagined gatherings as ‘Sabbaths’ stems from the

intermingling of witches and Jews in the popular mind.

Summary

The concept of the weekly day of rest has become entrenched in the modern world. The original

Hebrew name for this concept, Shabbat, found its way into most modern languages, but in many

cases it no longer denotes rest or the day of rest.

Michael Falk, Canada 364

Note

The names of Saturday and Sunday in modern languages were gleaned from dictionaries available in print

or from on-line dictionaries on the Internet. Linguists specializing in many of the languages were also

consulted, and some of their names are listed in two previous publications in Onomastica Canadiana (Falk

2003, 2004). In addition, the author wishes to acknowledge the help from Dr. Adrian Koopman (Zulu day

names), Dr. Philip W. Matthews (Maori day names), and his wife, Dr. Lilian Falk (Modern Hebrew usage).

References

Bloom, Jonathan, and Sheila Blair. 2000. Islam: A thousand years of faith and power. New York: TV

Books.

Falk, Michael. 2003. Names of the Seven Days of the Week in the Languages of Western Europe.

Onomastica Canadiana 85: 43–57.

Falk, Michael. 2004. Names of the seven days of the week in the languages of Europe, Part II. Onomastica

Canadiana 86: 17–40.

O’Neil, William Matthew. 1978. Time and the Calendars. Sydney: Sydney University Press.

Wilson, Philip Whitwell. 1937. The Romance of the Calendar. New York: W.W. Norton.

Zerubavel, Eviatar. 1989. The Seven Day Circle. The History and Meaning of the Week. Chicago:

University of Chicago Press.

Michael Falk

1591 Conrose Avenue

Halifax, Nova Scotia

B3H 4C4

CANADA

mlfalk@ns.sympatico.ca

11 Responses to Chavouot/Pentecôte: Et si l’actuel rejet du Sabbat n’était que la continuation de la solution finale par d’autres moyens? (Remember the Sabbath day to keep it holy)

  1. […] à notre précédent billet sur les funestes conséquences de l’abandon du Sabbat pour les relations judéo-chrétiennes […]

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  2. […] à notre précédent billet sur les funestes conséquences de l’abandon du Sabbat pour les relations judéo-chrétiennes […]

    J’aime

  3. […] pourrait déboucher à terme, si l’on n’y prête attention, sur la continuation de la solution finale par d’autre moyens […]

    J’aime

  4. jcdurbant dit :

    BUT THE RIGHTEOUS SHALL LIVE BY HIS FAITH (From Paul to Luther: looking back at the productive misunderstanding which launched the Reformation)

    To live, the poet must mis-interpret his literary father, by the crucial act of misprision, which is the rewriting of the father.

    Harold Bloom

    But the just shall live by his faith

    Habakkuk 2: 4

    For therein is the righteousness of God revealed from faith to faith: as it is written, The just shall live by faith.

    Paul (Romans 1: 17)

    No man is justified by the law in the sight of God, it is evident: for, The just shall live by faith.

    Paul (Galatians 3: 11)

    Now the just shall live by faith: but if any man draw back, my soul shall have no pleasure in him.

    Paul (Hebrews 10: 38)

    This is the verse that changed Church history. For Luther interpreted this verse as follows: you don’t have to pay the Church indulgences anymore, nor do you have to ask a priest for forgiveness of sins, nor do you have to obey the instructions of the priest to obtain absolution for sins committed.

    There is an element of truth in what Luther taught. As the Messiah himself taught (and as reiterated by Paul), no one has to be captive to empty man-made philosophy and the commandments of men anymore. Because Messiah died as our substitute, we have been set free from the bondage of sin and from the bondage of man-made customs, laws, traditions and practices. We don’t need to look to man anymore to find forgiveness or mediation or guidance. We need merely to look to the Scriptures for authoritative teaching and obey the Creator’s Word. We look to Messiah who opened the door. So, the primary thrust of Luther’s discovery that the just shall live by faith and his emphasis against « man made works » is true.

    In the year 1517, the German monk Martin Luther nailed his ninety five theses to the door of Wittenberg Church. This is usually identified as the event which launched the Protestant Reformation. It is commonly thought that the basis of the reformation was Sola Scriptura, a phrase which means « Scripture only. » Sola Scriptura lifts the authority of Scripture over that of church councils and the concept of Papal infallibility. However, while calling themselves Protestants, mainstream Christianity continues to adhere to pre-reformation church tradition that is in direct opposition to the written Word. While reformation did occur in the 16th century; the proclamation of it, as being Sola Scriptura in nature, is misleading.

    Very few Protestants have not heard of Luther, but most have no idea what those theses addressed. They have been led to believe that the goal of Martin Luther’s reform was to separate from the Catholic Church; and to replace it with what is now recognized as Protestantism. This is simply not true. Martin Luther unequivocally rejected the Old Testament. Luther says so himself:

    « We don’t want to see or hear Moses. How do you like that, my dear rebels? We say further, that all such Mosaic teachers deny the gospel, banish Christ, and annul the whole New Testament. I now speak as a Christian for Christians. For Moses is given to the Jewish people alone, and does not concern us Gentiles and Christians. We have our gospel and New Testament. If they can prove from them that images must be put away, we will gladly follow them. If they, however, through Moses would make us Jews, we will not endure it.. »

    « …Therefore Moses’ legislation about images and the Sabbath, and what else goes beyond the natural law, since it is not supported by the natural law, is free, null and void, and is specifically given to the Jewish people alone. »

    Luther’s disdain for the Law of Moses contributed to his misunderstanding from the book of Habakkuk. Where it is clear that the Hebrew emunah means « faithfulness, loyalty », Luther’s clouded thinking resulted in his teaching that faith, a mere mental acknowledgement of Elohim, and not faithfulness, the covenant loyalty to Elohim, is the key to life. In fact, the pernicious lie that one does not have to obey the word of Elohim but that one only has to « believe » something to be so, is the underlying cause for the deception of millions of people for hundreds of years. What does one say to this?

    Martin Luther is not the great teacher many have portrayed him as. He has been a major contributor to the lie that is leading the whole world away from fidelity to the covenant which Yahuwah has offered his people. That lie is leading the many who travel the broad road into destruction. Those who have the impression and belief that they don’t really have to « do » the commandments may find themselves on the other side of the conversation in which the Messiah says, « Depart from me, you workers of Lawlessness. I never knew you. »

    Near the end of his life, Martin Luther warned that those studying his work should « read my earliest books very circumspectly » He goes on to explain:

    « I too was a monk, and one of the right frantic and raving papists. When I took up this matter against Indulgences, I was so full and drunken, yea, so besotted in papal doctrine that, out of my great zeal, I would have been ready to do murder — at least, I would have been glad to see and help that murder should be done — on all who would not be obedient and subject to the pope, even to his smallest word. »

    While Luther and others did achieve a certain degree of reformation, no reformation was necessary for the faithful remnant of his day – those who kept « the commandments of Elohim and the faith of Messiah. » But Martin Luther was no friend of those who hold the Old Testament Scriptures as authoritative, and of those who are faithful to Elohim and to his Messiah. No wonder, with a misguided leader and role model such as Luther, that the popular Christianity of our day is so sated in false doctrine and wrong thinking!

    David M Rogers

    http://www.bibletruth.cc/Faith.htm#Habakkuk_2:4_

    Influence, as I conceive it, means that there are no texts, but only relationships between texts. These relationships depend upon a critical act, a misreading or misprision, that one poet performs upon another, and that does not differ in kind from the necessary critical acts performed by every strong reader upon every text he encounters.

    Let me reduce my argument to the hopelessly simplistic; poems I am saying, are neither about “subjects” nor about “themselves.” They are necessarily about other poems; a poem is a response to a poem, as a poet is a response to a poet, or a person to his parent. Trying to write a poem takes the poet back to the origins of what a poem first was for him, and so takes the poet back beyond the pleasure principle to the decisive encounter and response that began him.

    Harold Bloom

    we often hear people say that the Apostle Paul was the son of Habakkuk and Luther or Augustine was the grandson of Habakkuk and Luther was the great, great, grandson of Habakkuk. The truth of the matter is he was the great, great, great, grandson of Moses who said concerning Abraham’s faith in Genesis chapter 15, verse 6 “And he believed in the Lord and he accounted it to him for righteousness.” It’s very plain as you study Habakkuk and look at the Hebrew text of Habakkuk chapter 2, verse 4 that he has come to this revelation of truth, “The just shall live by faith” through the terminology of Genesis chapter 16, verse 6.

    Dr. S. Lewis Johnson

    « Paul misunderstood the prophesy of Habakkuk. Really what Habakkuk said was “the righteous will live by faithfulness” faithfulness to the moral law of God, for example.”

    Jewish commentator

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  5. […] moment même où, après la  dimanchisation du sabbat, notre Big Brother de Bruxelles envisage de criminaliser la circoncision […]

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  6. […] cette fête des moissons devenue, exil oblige et à quelques jours près, fête du don de la Loi pour les juifs et de l’Esprit pour les chrétiens […]

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