Martin Luther King: L’équivalent le plus proche d’un saint laïc (America’s closest thing to a lay saint)

St MLKIl n’y avait point d’eau pour l’assemblée; et l’on se souleva contre Moïse et Aaron. (…) Moïse leur dit: Écoutez donc, rebelles! Est-ce de ce rocher que nous vous ferons sortir de l’eau? Puis Moïse leva la main et frappa deux fois le rocher avec sa verge. Il sortit de l’eau en abondance. L’assemblée but, et le bétail aussi. Alors l’Éternel dit à Moïse et à Aaron: Parce que vous n’avez pas cru en moi, pour me sanctifier aux yeux des enfants d’Israël, vous ne ferez point entrer cette assemblée dans le pays que je lui donne. Nombres 20: 2-12
Moïse monta des plaines de Moab sur le mont Nebo, au sommet du Pisga, vis-à-vis de Jéricho. Et l’Éternel lui fit voir tout le pays (…) L’Éternel lui dit: C’est là le pays que j’ai juré de donner à Abraham, à Isaac et à Jacob, en disant: Je le donnerai à ta postérité. Je te l’ai fait voir de tes yeux; mais tu n’y entreras point. Moïse, serviteur de l’Éternel, mourut là, dans le pays de Moab, selon l’ordre de l’Éternel. (…) Les enfants d’Israël pleurèrent Moïse pendant trente jours, dans les plaines de Moab (…) Il n’a plus paru en Israël de prophète semblable à Moïse, que l’Éternel connaissait face à face. Nul ne peut lui être comparé pour tous les signes et les miracles que Dieu l’envoya faire au pays d’Égypte contre Pharaon, contre ses serviteurs et contre tout son pays, et pour tous les prodiges de terreur que Moïse accomplit à main forte sous les yeux de tout Israël. Deutéronome 34 : 1-12
Comme tout le monde, j’aimerais vivre une longue vie. La longévité est importante mais je ne suis pas concerné par ça maintenant. Je veux juste accomplir la volonté de Dieu. Et il m’a autorisé à grimper sur la montagne! Et j’ai regardé autour de moi, et j’ai vu la terre promise. Martin Luther King (extrait de son sermon à la veille de son assassinat)
Ce que j’ajouterais, c’est que le rêve du docteur King a commencé à se réaliser quand le président Lyndon Johnson a passé la loi sur les droits civiques en 1964, quand il a réussi à faire passer au Congrès quelque chose que le président Kennedy espérait faire passer, le président précédent n’ayant même pas essayé, mais il a fallu un président pour le faire. Ce rêve est devenu une réalité. La puissance de ce rêve est devenue vraie dans la vie des gens parce que nous avions un président qui a dit « On va le faire! » et qui l’a effectivement fait. Hillary Clinton (Fox news, le 7 janvier dernier)
Ce à quoi je répondais, c’est de la part du sénateur Obama lui-même dans plusieurs de ses discours sa comparaison de lui-même au président Kennedy et au Dr. King. Le Dr. King ne s’est pas contenté de donner des discours, il a marché, il a milité, il a été gazé, il a été battu, il a été en prison. Il avait compris qu’il fallait changer le processus politique et y inclure ceux qui étaient au pouvoir. Il a fait campagne en faveur de leaders politiques, y compris pour Lyndon Johnson, parce qu’il souhaitait avoir à la Maison Blanche quelqu’un qui agirait en faveur des valeurs pour lesquelles il s’était battu toute sa vie. Hillary Clinton (Fox news, le 13 janvier dernier)

Comme l’a montré à nouveau la polémique de janvier dernier (à la veille de l’anniversaire de la naissance de Martin Luther King) entre les deux candidats démocrates, où Hillary Clinton avait été prise à parti, on s’en souvient, pour insulte à la mémoire du père des droits civiques …

L‘équivalent le plus proche de ce que les Américains puissent avoir d’un saint laïc est clairement devenu intouchable.

Mais, en cette 40e commémoration de son assassinat, il faut reconnaître que le seul Américain, avec le héros de la guerre d’indépendance et premier président George Washington, à avoir son propre jour férié n’était pas exactement le premier venu.

Dès le départ, Michael King – son nom d’origine – n’a en effet rien d’ordinaire. Bien que né dans le « Sud profond » (Atlanta, Georgie) l’année même de la Grande Dépression, il est issu d’une famille noire plutôt aisée. Et instruite, entre son père et grand-père maternel tous deux pasteurs reconnus et plutôt engagés politiquement et sa mère institutrice. Pas étonnant donc qu’il sait déjà lire et écrire avant même d’entrer à l’école et que c’est à 15 ans qu’il entame ses études supérieures. Viendront ensuite une licence de sociologie à 19 ans ainsi que son ordination par son propre père qui en profitera pour lui léguer son nom (celui-là même du père de la Réforme). Et, cinq ans plus tard (à 24 ans !), sa propre église à Montgomery, Alabama, avant qu’il n’obtienne, deux ans plus tard, son doctorat à Boston University.

Même le début de sa carrière publique n’est pas exactement ordinaire non plus. A peine un an après son arrivée à Montgomery, ne le voilà-t-il pas choisi pour prendre la tête d’un boycott des bus de la ville suite à l’arrestation d’une militante locale (la fameuse Rosa Parks, couturière de son état) qui, on s’en souvient, avait refusé de laisser son siège à un Blanc. Boycott qui durera plus d’une année et donnera lieu à une action en justice qui, de cour locale en cour d’Etat remontera jusqu’à la Cour suprême, déclarant illégale la ségrégation dans les bus, restaurants, écoles et autres lieux publics.

Ce qui établit sa position à travers tout le pays comme l’un des principaux leaders du mouvement pour les droits civiques. Et, avec l’aide des militants du Student Nonviolent Coordinating Committee (dont le génial stratège Bayard Rustin qui était déjà à Scottboro en 1936 et de nombreux étudiants blancs et juifs), voit le développement de toute la palette des actions de désobéissance civile et de techniques de contestation non-violente (tous les « ins » : sit-ins, walk-ins, pray-ins, swim-ins, wade-ins, depuis le 1er sit-in d’un restaurant de Greensboro en 1960 jusqu’à l’occupation de bibliothèques, stations de bus, restaurants réservés aux blancs, églises, piscines, plages, boycotts, etc.) que reprendront plus tard les mouvements anti-guerre jusqu’à… notre propre mai 68!

En 1959, il est probablement le premier leader noir à visiter l’Inde pour étudier les enseignements de non-violence de Gandhi, mort lui-même assassiné 11 ans plus tôt. Et en 1963 pour le centenaire de l’abolition de l’esclavage par Lincoln, il co-organise la plus grande manifestation qu’avait alors jamais connue la capitale (plus de 200 000 personnes, noirs et blancs confondus) pour demander la fin de la discrimination dans l’emploi et les lieux publics, couronnée par la signature, par le président Johnson en 64 et 65, des Civil Rights Act et Voting Rights Act. Avec bien sûr son fameux discours (« Je fais un rêve », largement improvisé), récemment choisi aux Etats-Unis comme le plus grand discours du siècle. Et l’année suivante, il est, à 35 ans, le plus jeune lauréat du Prix Nobel de la paix.

Pourtant, il n’a pas non plus eu une vie facile. Arrêté 30 fois, emprisonné 14 fois, agressé et lapidé un incroyable nombre de fois (il est même poignardé une fois par une déséquilibrée noire l’accusant d’être un communiste!), sa maison est attaquée trois fois à la bombe incendiaire et il reçoit 50 menaces de mort. Il a aussi droit à la mise sur écoute permanente du FBI du fait de ses contacts avec des militants de gauche et même dans sa propre communauté noire, nombre de militants plus jeunes et plus radicaux (notamment Malcolm X ou Stokely Carmichael et leurs Black Panthers ou Nation of Islam) ne comprennent pas son insistence à s’en tenir à la non-violence. D’ailleurs, quand il commence à dénoncer l’injustice économique et la guerre au Vietnam (jusqu’à comparer les soldats américains aux nazis!), beaucoup dans l’opinion, grands journaux compris, se retournent contre lui jusqu’à cette fatidique journée du 4 avril 1968 où, à 39 ans à peine, il est assassiné par un ségrégationniste blanc (James Earl Ray, mort en prison il y a tout juste 10 ans).

Mais il n’est pas exactement un saint non plus puisque dès sa mort certaines révélations commencent à sortir sur sa thèse de doctorat largement plagiée et ses apparemment fortes pulsions sexuelles (notamment la fréquentation, quelque peu surprenante pour un homme d’église et père de famille, de call girls). D’où peut-être le fait qu’il ait fallu près de 20 ans (et une chanson de Stevie Wonder!) pour que son anniversaire devienne fête nationale le 3e lundi de janvier, le décret signé à contre-cœur par le président Reagan en 1983 n’étant finalement reconnu par l’ensemble des Etats que trois ans plus tard!

Voir aussi:

un échantillon particulièrement incendiaire de son fameux discours anti-guerre de l’église Riverside de New York un an jour pour jour avant sa mort, qui ferait passer les sermons de Jeremiah Wright pour de la gnognote:

(…) Je sais que jamais je ne pourrai de nouveau m’élever contre la violence dont font l’objet les opprimés dans les ghettos sans m’être d’abord exprimé sans ambiguïté à propos du plus grand pourvoyeur de violence dans le monde aujourd’hui, mon propre gouvernement. (…) Ils nous regardent empoisonner leur eau, détruire leurs récoltes par millions d’hectares. Jusqu’à présent, peut-être avons-nous tué 1 million d’entre eux, des enfants pour la plupart » (…) Nous testons sur eux nos dernières armes, tout comme les Allemands testaient de nouveaux médicaments et de nouvelles tortures dans les camps de concentration de l’Europe … »

(…) I could never again raise my voice against the violence of the oppressed in the ghettos without having first spoken clearly to the greatest purveyor of violence in the world today — my own government. (…) So they go, primarily women and children and the aged. They watch as we poison their water, as we kill a million acres of their crops. They must weep as the bulldozers roar through their areas preparing to destroy the precious trees. They wander into the hospitals with at least twenty casualties from American firepower for one Vietcong-inflicted injury. So far we may have killed a million of them, mostly children. They wander into the towns and see thousands of the children, homeless, without clothes, running in packs on the streets like animals. They see the children degraded by our soldiers as they beg for food. They see the children selling their sisters to our soldiers, soliciting for their mothers.

What do the peasants think as we ally ourselves with the landlords and as we refuse to put any action into our many words concerning land reform? What do they think as we test out our latest weapons on them, just as the Germans tested out new medicine and new tortures in the concentration camps of Europe? Where are the roots of the independent Vietnam we claim to be building? Is it among these voiceless ones?

We have destroyed their two most cherished institutions: the family and the village. We have destroyed their land and their crops. We have cooperated in the crushing of the nation’s only noncommunist revolutionary political force, the unified Buddhist Church. We have supported the enemies of the peasants of Saigon. We have corrupted their women and children and killed their men. (…)

Martin Luther King Jr, (Discours à un groupe pacifiste, Riverside Church, New York, le 4 avril 1967)

Voir de même:

Les archives historiques montrent que King était rejeté comme un communiste – un traître – par une grande partie des citoyens américains, et non des moindres, tel le directeur du FBI de l’époque, J. Edgar Hoover. Alors que King incitait ses partisans à n’opposer aux chiens policiers et aux lances à incendie que des têtes baissées, on l’accusait de fomenter des violences.

Une des déclarations publiques les plus controversées de Martin Luther King a été sa dénonciation de la guerre du Vietnam, en 1967, lors d’un discours prononcé dans l’église de Riverside, à New York. Outre ses critiques à l’encontre de la guerre elle-même, il s’en est pris vertement au recours à la force de l’Amérique : « Je sais que jamais je ne pourrai de nouveau m’élever contre la violence dont font l’objet les opprimés dans les ghettos sans m’être d’abord exprimé sans ambiguïté à propos du plus grand pourvoyeur de violence dans le monde aujourd’hui, mon propre gouvernement. » Les Vietnamiens « nous regardent empoisonner leur eau, détruire leurs récoltes par millions d’hectares. Jusqu’à présent, peut-être avons-nous tué 1 million d’entre eux, des enfants pour la plupart », avait-il déclaré.

Ne réduisez pas Martin Luther King à une caricature
(No saint, MLK provoked us to be better)
Cynthia Tucker
The Atlanta Journal-Constitution
Traduit par Courrier international
3 avr. 2008

A l’occasion du 40e anniversaire de l’assassinat du père du mouvement pour les droits civiques, le quotidien de Géorgie brosse le portrait du pasteur en homme parfois féroce, aux propos virulents, bien loin de l’image trop simple de l’homme paisible qui prévaut aujourd’hui.

Quarante ans se sont écoulés depuis la mort de Martin Luther King. Si peu de temps ? Au cours des quatre décennies qui ont suivi son assassinat, à Memphis le 4 avril 1968, la nation américaine a connu un bouleversement sociopolitique époustouflant, que King lui-même n’aurait peut-être pas imaginé. Quand on a 25 ans aujourd’hui, on a bien du mal à imaginer à quoi ressemblait le pays autrefois.

Pas de Tiger Woods, d’Oprah Winfrey ni de Will Smith. Pas de Colin Powell, de Condoleezza Rice ni de Barack Obama. Pas de président noir dans les films catastrophes ni de bébé noir dans les publicités pour les couches-culottes.

Mon enfance, c’était ça. Aujourd’hui, les commentateurs politiques évoquent sans sourciller l’éventualité d’un président noir. Le racisme existe toujours, mais il n’est plus que l’ombre de lui-même. Toutefois, pour en arriver là, le chemin a été semé d’embûches. Nous ne rendons pas service à Martin Luther King et au pays qu’il a contribué à changer quand nous enjolivons l’image du tumulte social et politique déclenché par le mouvement pour les droits civiques, mouvement extrêmement controversé qui s’est heurté à une opposition acharnée. Tout comme King lui-même.

On ne se souvient qu’imparfaitement de Martin Luther King, réduit à quelques fragments de rhétorique dans les gentils sermons du dimanche et à une silhouette de teinte sépia dans les parades scolaires. Si vous vous imaginez que King était un homme paisible et modéré sur le plan politique, passionné mais jamais provocateur, vous ne savez rien de lui. Vous avez fait d’une personnalité complexe une caricature. Il était bien plus que sa célèbre formule « Je fais un rêve ».

Les archives historiques montrent que King était rejeté comme un communiste – un traître – par une grande partie des citoyens américains, et non des moindres, tel le directeur du FBI de l’époque, J. Edgar Hoover. Alors que King incitait ses partisans à n’opposer aux chiens policiers et aux lances à incendie que des têtes baissées, on l’accusait de fomenter des violences.

Il s’était lassé des Blancs de bonne volonté qui recommandaient la patience de peur que les manifestations en faveur des droits civiques ne provoquent des représailles, lassitude qui a trouvé une expression éloquente dans sa « Lettre d’une prison de Birmingham », de 1963. Un an plus tard, il revenait sur ce sujet, déclarant : « Pour expliquer les représailles, on a le plus souvent tendance à invoquer l »agressivité’ des Noirs et leurs ‘revendications outrancières’. On les attribue aussi à un gouvernement trop zélé, accusé d’avoir tant privilégié les revendications noires qu’il les a stimulées au-delà du raisonnable. Ce sont, essentiellement, des demi-vérités, et, en tant que telles, de parfaits mensonges. »

Si King louait généreusement les responsables religieux blancs, juifs et catholiques compris, qui soutenaient le mouvement pour les droits civiques, il critiquait aussi férocement les hommes d’Eglise blancs qui ne le faisaient pas. Dans un entretien accordé en 1965 au magazine Playboy, il expliquait : « L’Eglise blanche m’a considérablement déçu. Alors que l’homme noir lutte contre une terrible injustice, la plupart des religieux blancs n’ont à offrir que de pieuses absurdités et de sentencieuses bêtises. Les paroissiens blancs, qui tiennent tant à se dire chrétiens, pratiquent la ségrégation dans la maison de Dieu avec la même rigidité que dans les salles de cinéma. Les croyants blancs sont bien trop nombreux à se montrer timides et inefficaces, et certains sont hystériques dans leur défense du racisme et des préjugés. »

Une des déclarations publiques les plus controversées de Martin Luther King a été sa dénonciation de la guerre du Vietnam, en 1967, lors d’un discours prononcé dans l’église de Riverside, à New York. Outre ses critiques à l’encontre de la guerre elle-même, il s’en est pris vertement au recours à la force de l’Amérique : « Je sais que jamais je ne pourrai de nouveau m’élever contre la violence dont font l’objet les opprimés dans les ghettos sans m’être d’abord exprimé sans ambiguïté à propos du plus grand pourvoyeur de violence dans le monde aujourd’hui, mon propre gouvernement. » Les Vietnamiens « nous regardent empoisonner leur eau, détruire leurs récoltes par millions d’hectares. Jusqu’à présent, peut-être avons-nous tué 1 million d’entre eux, des enfants pour la plupart », avait-il déclaré.

Il est rare que l’on cite ce discours lorsque l’on revient sur sa vie et son œuvre. Or il fait tout autant partie de son héritage que sa fameuse allocution de 1963 durant la Marche sur Washington. Ce discours vient nous rappeler les convictions de King. Il pensait que son véritable devoir envers son pays était de juger ses faiblesses avec réalisme tout en étant prêt à mettre sa vie en jeu pour le rendre meilleur.

C’était un patriote.

Voir également:

Not In His Own Words
Dr. King Plagiarized Some Early Writings
Newsweek
Nov 19, 1990

As a college freshman, Clyborne Carson attended the 1963 March on Washington, where the Rev. Martin Luther King delivered his now legendary « I have a dream » speach. The Stanford University historian’s first book was a study of black awakening in the ’60s. When Coretta Scott King asked him to edit and publish her husband’s papers in 1985, it was another distinction in a long career of study and personal dedication to the struggle for civil rights. But Carson’s scholarship led him to a disturbing discovery, detailed last week in the Wall street journal: extensive portions of king’s academic writings, including the dissertation for his 1955 doctoral degree from boston univervisty, had been plagiarized. « Martin Luther King Jr. was a great man, » says Carson, « but a careless scholar. »

Evidence of borrowing first surfaced in 1987, when a graduate student working with Carson found passages in King’s 343 page dissertation that had been lifted from other works without proper citation. The thesis, a comparative study of theologians Paul Tillich and Henry Nelson Wieman, used virtually the same words and ideas as a dissertation written several years earlier by another BU student, Jack Boozer. King gives general credit to Boozer in a footnote, but, Carson concludes, it does not reflect his heavy reliance on Boozer’s work. An investigation into King’s other academic writings–both at BU and Crozer Theological Seminary in Chester, Pa.–revealed the same disturbing pattern.

Historians are at a loss to explain King’s dubious scholarship. It almost certainly was not out of a need to cover up academic shortcomings. King had been in colleges, universities and seminaries for 11 years by the time he submitted his dissertation; he earned strong grades at Crozer and BU, and even took a course in thesis writing. One dispiriting possibility: his teachers held him to a lower standard of performance because he was black. Carson and those who worked with King suggest he had taken the oral traditions of the black church with him to academia. In « voice merging, » preachers synthesize the words and ideas of those who spoke before them. As Joseph Lowery of the Southern Christian Leadership Conference told The New York Times: « Preachers have an old saying. The first time they use somebody else’s work they give credit. The second time, they say some thinker said it. The third time they just say it. »

The real question is whether Carson’s findings diminish King’s legacy–the majestically articulated vision of racial justice for which he won the 1964 Nobel Peace Prize. The historic value of the early papers in question is virtually nil. They carry no hint of the galvanizing message he would one day deliver extemporaneously from the pulpit. Scholars have known for years that King’s later books and magazine articles were written by others. But such is the case with numerous public figures. « It’s the element of submitting it for academic credit that makes the difference, » King biographer David Garrow told NEWSWEEK. « It will diminish his reputation. »

The Journal’s disclosure ended several year of anguished silence for Carson and his colleagues. They will proceed with their original plan–to publish the plagiarism findings in 1992 as extensive footnotes in the first two volumes of a 14-volume series on the King papers. It’s a task Carson will perform with sadness. « Unlike other discoveries that you can be happy and elated with, there is little joy in this, » says Carson. Nor is it likely to end the furor. The Journal also reported last week that Arizona State University professor Keith Miller will publish a book next spring showing that King borrowed heavily from others in later works. It will add to a body of disturbing revelations about King, including details of his womanizing disclosed by the Rev. Ralph Abernathy last year. Clearly enough to tarnish a reputation, but not a life–one that King lost defending transcendent ideals.

BORROWED LINES

Uncompromising on civil rights, King was a less rigorous scholar, drawing freely on the work of others without attribution. An example:

We must grant freely, however, that final intellectual certainty about God is impossible. Our knowledge of the absolute will always remain relitive [sic]. We can never gain complete knowledge or proof of the real.

MARTIN LUTHER KING Jr. The Place of Reason and Experience in Finding God

EDGAR S. BRIGHTMAN The Finding of God

Voir enfin:

The Middle Of The Journey
Taylor Branch’s Grand Civil-Rights History Rolls On
Jon Meacham
Newswek
January 19, 1998

January 6, 1964, was a long day for Martin Luther King Jr. He spent the morning seated in the reserved section of the Supreme Court, listening as lawyers argued New York Times Co. v. Sullivan, a landmark case rising out of King’s crusade against segregation in Alabama. The minister was something of an honored guest: Justice Arthur Goldberg quietly sent down a copy of Kings account of the Montgomery bus boycott, « Stride Toward Freedom, » asking for an autograph. That night King retired to his room at the Willard Hotel. There FBI bugs reportedly picked up 14 hours of party chatter, the clinking of glasses and the sounds of illicit sex–including King’s cries of « I’m f–ing for God » and « I’m not a Negro tonight! »

The contrasting scenes–the public King of glory and gravitas, the private man in an unguarded moment, under secret surveillance–vividly dramatize the complexities of the age chronicled in Taylor Branch’s new book Pillar of Fire: America in the King Years, 1963-65 (746 pages. Simon & Schuster. $30). The juicy sex details are a tiny part of this sweeping sequel to Branch’s Pulitzer Prize-winning «  »Parting the Waters »; at heart, «  »Pillar of Fire » is a magisterial history of one of the most tumultuous periods in postwar America. (A third volume will take King to his death in 1968.) Everyone is here: a scheming J. Edgar Hoover, the grieving Robert Kennedy, an insecure but brilliant Lyndon Johnson, the mercurial Malcolm X. Most important, Branch’s painstaking research makes clear that nothing about the movement was inevitable–a fact that is increasingly difficult to grasp as the ’50s and ’60s, from Montgomery to Memphis, recede into sepia-toned myth. Anyone who thinks the story of civil rights is familiar or straightforward doesn’t understand what Branch, a Southerner, knows in his bones: that history is less about grand, inexorable forces and more about the men and women who had to make real decisions in real time.

At the center is King, still improbably young. The action opens as the crisis mounts in Birmingham, where nonviolent marches provoked Bull Connor’s dogs and beatings. Those images, along with the emotions unleashed by JFK’s assassination, ultimately helped pass the civil-rights bill in mid-1964. But even that epochal law did not relieve the trouble on the ground, from the murder of three civil-rights volunteers in Neshoba County, Miss., to upheaval in St. Augustine, Fla.

For King, there were constant pressures. Convinced the preacher was a subversive, Hoover harassed him in ways small and large. One broadside: in an attempt to smear King after he won the Nobel Peace Prize, the FBI sent him a «  »suicide package » of embarrassing wiretaps with a letter suggesting that King kill himself or face exposure.

According to Branch, King felt the loss of the four girls killed in the September 1963 bombing of Birmingham’s 16th Street Baptist Church «  »as deeply as most Americans felt the tragedy of Dallas »–and was furious that the Kennedys had responded merely by sending a retired football coach to Alabama as a «  »mediator. » But King, who wanted to keep his lines to the White House open in the larger interests of the movement, could not express his anger publicly–so Hoover was delighted when the FBI’s bugs picked up an uncharacteristic outburst. Watching a rerun of Jacqueline Kennedy kneeling before her husband’s casket, King said, «  »Look at her– —-ing him off one last time. » The director made sure Robert Kennedy got that report, but RFK, who came to admire King, saw beyond the slur. By the end of «  »Pillar of Fire, » so do we: King’s greatness trumps his passing moments of human weakness.

The book was nine years in the making; «  »Parting the Waters » took six. Branch attributes the long haul on «  »Pillar of Fire » in part to time lost unsuccessfully trying to get the first volume made into a movie and to research he had to do on the Nation of Islam. That work was particularly worth the wait. Branch has fresh reporting on the feud between Malcolm X and Elijah Muhammad and on the role of Louis X, later Farrakhan, in the campaign against Malcolm.

Branch’s scholarship is strong, his storytelling colorful. The only quibble is that the detail can be overwhelming, but even in that vice there is a virtue: the trilogy will stand as a definitive history of the movement’s politics, personalities and theology. The last volume is to be called «  »At Canaan’s Edge »–just short of the Promised Land. In September 1964, The New York Times reported that a majority of whites favored the civil-rights bill but quoted some complaints that blacks expected «  »everything on a silver platter. » The country still wrestles with precisely that ambivalence about race. Reading Branch, it is easier to see why even the most remarkable revolutions are never complete.

2 Responses to Martin Luther King: L’équivalent le plus proche d’un saint laïc (America’s closest thing to a lay saint)

  1. […] l’actuel matraquage médiatique anti-Républicain et pour un candidat venu de nulle part nouveau Martin Luther King dont les parents se seraient connus 4 ans APRÈS sa naissance […]

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  2. […] que l‘équivalent le plus proche de ce que les Américains puissent avoir d’un saint laïque n’ait toujours pas eu droit, malgré plusieurs récentes tentatives (les nombreux plagiats et […]

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