Crimes de guerre: Le monde va-t-il se rétrécir pour Obama le criminel de guerre ? (Will Obama’s world shrink too after assassinations revelations?)

Les tortionnaires peuvent courir, mais ils ne peuvent pas se cacher. Et peu importe qui ils sont ou aussi puissants soient-ils, ils seront montrés du doigt et à jamais poursuivis. En février 2011, l’ancien président américain George W Bush a annulé un voyage en Suisse, où les victimes présumées de torture avaient l’intention de déposer une plainte pénale à son encontre. Une enquête mettant en cause des responsables américains dans la torture est en cours en Espagne. Tout à coup et contre toute attente, Bush et des membres clés de son administration trouvent le monde un endroit beaucoup plus petit et hostile. Human Rights International (février 2011)
Les drones américains ont liquidé plus de monde que le nombre total des détenus de Guantanamo. Pouvons nous être certains qu’il n’y avait parmi eux aucun cas d’erreurs sur la personne ou de morts innocentes ? Les prisonniers de Guantanamo avaient au moins une chance d’établir leur identité, d’être examinés par un Comité de surveillance et, dans la plupart des cas, d’être relâchés. Ceux qui restent à Guantanamo ont été contrôlés et, finalement, devront faire face à une forme quelconque de procédure judiciaire. Ceux qui ont été tués par des frappes de drones, quels qu’ils aient été, ont disparu. Un point c’est tout. Kurt Volker
Qu’est donc devenu cet artisan de paix récompensé par un prix Nobel, ce président favorable au désarmement nucléaire, cet homme qui s’était excusé aux yeux du monde des agissements honteux de ces Etats-Unis qui infligeaient des interrogatoires musclés à ces mêmes personnes qu’il n’hésite pas aujourd’hui à liquider ? Il ne s’agit pas de condamner les attaques de drones. Sur le principe, elles sont complètement justifiées. Il n’y a aucune pitié à avoir à l’égard de terroristes qui s’habillent en civils, se cachent parmi les civils et n’hésitent pas à entraîner la mort de civils. Non, le plus répugnant, c’est sans doute cette amnésie morale qui frappe tous ceux dont la délicate sensibilité était mise à mal par les méthodes de Bush et qui aujourd’hui se montrent des plus compréhensifs à l’égard de la campagne d’assassinats téléguidés d’Obama. Charles Krauthammer
I’m betting that Dick Cheney will love the new movie “Zero Dark Thirty.” Who could have predicted that? Hollywood, after all, is supposed to be a West Coast annex of the Democratic National Committee, and the makers of this gripping thriller, about the hunt for Osama bin Laden, were expected to repay the Obama administration for its indulgence of them with a tribute to the current president’s wisdom and grit. But the movie of the year is also the political conundrum of the year, a far, far cry from the rousing piece of pro-Obama propaganda that some conservatives feared it would be. “Zero Dark Thirty,” which opens in theaters on Dec. 19 and presents itself as a quasi-journalistic account of what really happened, gives primary credit for the killing of Bin Laden to neither the Bush nor the Obama administrations but to one obsessive C.I.A. analyst whose work spans both presidencies. And it presents the kind of torture that Cheney advocated — but that President Obama ended — as something of an information-extracting necessity, repellent but fruitful. Even as David Edelstein, the film critic for New York magazine, named “Zero Dark Thirty” the best movie of 2012 in a recent article, he digressed to say that it “borders on the politically and morally reprehensible,” because it “makes a case for the efficacy of torture.” The NYT
She was a real-life heroine of the CIA hunt for Osama bin Laden, a headstrong young operative whose work tracking the al-Qaeda leader serves as the dramatic core of a Hollywood film set to premiere next week. Her CIA career has followed a more problematic script, however, since bin Laden was killed. The operative, who remains undercover, was passed over for a promotion that many in the CIA thought would be impossible to withhold from someone who played such a key role in one of the most successful operations in agency history. The WP

Attention: un crime de guerre peut en cacher un autre !

Bombardements aériens, raids nocturnes, assassinats ciblés, attaques de drones en Afghanistan, camp de Guantanamo toujours ouvert …

Barack Obama va-t-il devoir renoncer à voyager dans tous les pays ayant signé la Convention des Nations unies contre les crimes de guerre ?

Alors que s’apprête à sortir aux Etats-Unis le nouveau film de Kathryn Bigelow sur la traque et l’élimination de Ben Laden (« Zero Dark Thirty ») confirmant des informations précédentes sur l’apport décisif de la torture contre des agents d’Al-Qaïda pour la localisation du cerveau du 11/9 …

Et que nos médias continuent leur campagne de désinformation contre un ancien président Bush livré à la vindicte planétaire

Alors que chaque jour qui passe le plus rapide prix Nobel de la paix de l’histoire qui avait tant dénoncé les mesures antiterroristes de son prédécesseur et s’était engagé à fermer Guantnamo, n’a non seulement fait ni l’un ni l’autre mais a, via les assassiants ciblés, radicalement réglé le problème de la détention préventive et de la torture en faisant plus de victimes que le nombre total de prisonniers de Guantanamo

Comment ne pas voir l’étrange deux poids deux mesures de médias qui, du temps de l’Administration précédente, n’avait jamais eu de mots assez durs pour dénoncer « Bush le tortionnaire »?

Torture : le film sur la mort de Ben Laden fait déjà polémique

François Krug

Rue89

13/12/2012

« Zero Dark Thirty », récit de la traque et de la mort d’Oussama Ben Laden, ne sort que la semaine prochaine aux Etats-Unis, mais il a déjà rouvert le débat sur les méthodes utilisées par la CIA. En cause : des scènes laissant penser que Ben Laden a été localisé et tué grâce à la torture d’agents d’Al-Qaïda.

La réalisatrice, Kathryn Bigelow, est connue pour son sens du réalisme. En 2009, elle avait déjà exploré les suites du 11-Septembre dans « Démineurs », qui suivait, comme le titre l’indique, une équipe de démineurs américains en Irak. Ce film avait triomphé aux Oscars avec six récompenses.

Dans « Zero Dark Thirty », qui sortira en France le 23 janvier, elle raconte donc la longue traque d’Oussama Ben Laden. Le film est fondé sur de nombreux témoignages et documents : une fiction d’apparence journalistique.

Les scènes de torture d’agents d’Al-Qaïda n’occupent qu’une petite partie du film, mais ce sont elles qui ont retenu l’attention des médias américains. Ces scènes-là relèvent-elles de la réalité ou de la fiction ?

Dans les jours qui avaient suivi la mort de Ben Laden, des défenseurs républicains de la torture affirmaient déjà que la torture avait prouvé son utilité : sans elle, la cachette du leader d’Al-Qaïda n’aurait jamais été découverte. Le problème, c’est qu’aujourd’hui encore, rien ne permettrait de le prouver.

« Un test de Rorschach national »

La torture n’a pas été « une composante centrale » dans l’opération, assure par exemple au New York Times la sénatrice démocrate Dianne Feinstein, présidente de la commission du renseignement au Sénat. La commission vient pourtant de boucler un rapport de… 6 000 pages sur les interrogatoires de la CIA.

Les militants anti-torture sont eux aussi dubitatifs. Le film peut faire croire à « un rapport de cause à effet » entre la torture et la mise hors d’état de nuire de Ben Laden, regrette dans le même article du New York Times un des dirigeants de l’American Civil Liberties Union (ACLU). Le quotidien résume :

« “Zero Dark Thirty” […] est devenu un test de Rorschach national sur la question polémique de la torture. »

La version officielle, elle, ne fournit toujours que peu de détails. Après près de dix ans de recherches, les Etats-Unis auraient localisé Ben Laden après avoir identifié et pisté son messager. Comment ont-ils fait ? Secret défense.

La fin de « Zero Dark Thirty » devrait en revanche mettre tous les Américains d’accord (attention, spoiler). Le 1er mai 2011, en pleine nuit, un commando de Navy Seals, un corps d’élite de la marine, fait irruption dans la maison où se cachait Ben Laden à Abbottabad (Pakistan).

Quarante minutes plus tard, le leader d’Al-Qaïda était mort, et Barack Obama pouvait célébrer cette victoire à la télévision. En espérant peut-être que le douloureux débat sur la torture allait enfin être clos.

Voir aussi:

Ben Laden retrouvé grâce à la torture ? Les pro-Bush jubilent

Pierre Haski

Rue89

04/05/2011

Quel rôle l’usage de la torture a-t-il joué dans la localisation d’Oussama Ben Laden, conduisant à l’élimination de l’ennemi public numéro un des Etats-Unis ? Selon le New York Times, l’un des prisonniers d’Al Qaeda aux mains des Américains a été soumis 183 fois au supplice du « waterboarding », la torture par la noyade, afin de lui faire avouer l’identité du « courrier » qui a finalement permis l’opération de dimanche.

Le débat est relancé aux Etats-Unis, et jette une ombre polémique sur le succès du président Obama. Il est lancé notamment par John Yoo, un homme qui fait partie des « treize tortionnaires », accusés d’avoir décidé ou couvert l’usage de la torture – le mot n’est évidemment jamais prononcé – au temps de l’administration Bush.

Vice-Attorney General adjoint de 2001 à 2003, Yoo a rédigé les premiers mémorandums établissant les règles de la torture, et déterminant les pouvoirs illimités du Président en temps de guerre. Il a aussi rédigé les textes garantissant l’impunité pour les auteurs de ces actes.

« La politique de l’administration Bush confortée »

Sur le site conservateur National Review, John Yoo souligne que l’essentiel du crédit pour l’élimination de Ben Laden va à Obama, mais il ajoute :

« Cela conforte aussi la politique de l’administration Bush sur le terrorisme, et montre que le succès vient de la poursuite de cette politique, pas de leur rejet (comme Obama a tenté de le faire depuis deux ans). »

John Yoo est évidemment dans une démarche d’autojustification d’une politique qui a été décriée par les opposants à la guerre d’Irak, mais aussi par Barack Obama lui-même avant d’être Président. Même démarche de Peter King, élu républicain de New-York et président de la commission sur la sécurité intérieure à la Chambre des représentants.

Les détracteurs de l’administration Bush estimaient que l’Amérique perdait son âme dans la torture, et dénigraient également l’efficacité de cette méthode d’extorsion d’aveux, à Guantanamo ou dans les prisons secrètes de la CIA à l’étranger. Le cas de la guerre française d’Algérie était régulièrement cité en contre-exemple de l’inutilité de la torture des prisonniers.

Le retour du « waterboarding », dégât collatéral du succès Obama

Dans l’enquête qui a conduit à l’opération pakistanaise et à la mort annoncée dimanche soir de Ben Laden, le recours à ces méthode n’a semble-t-il pas été refusé par la nouvelle administration, malgré ses états d’âme passés.

Khalil Cheiikh Mohammed, un des chefs militaires d’Al Qaeda arrêté en 2003, a ainsi été soumis 183 fois au « waterboarding », technique dite de la « noyade », qui fait suffoquer le suspect sous l’eau pour l’amener à des aveux.

Cette « technique coercitive », selon l’euphémisme en vigueur à l’époque de Bush, avait été reconnue par ce dernier dans ses Mémoires, publiés l’an dernier, bien après son départ de la Maison Blanche, mais l’ancien Président avait nié qu’il s’agissait de « torture ». Comme l’écrivait alors sur Rue89 Jean-François Lisée :

« On ne peut lui reprocher d’esquiver sa responsabilité. Dans son livre autobiographique, “ Decision Points ”, l’ex-président George W. Bush admet – non, se vante – d’avoir autorisé la pratique dite de la noyade simulée dans les interrogatoires de membres présumés d’Al Qaeda par la CIA. »

Barack Obama, pour sa part, avait promis en janvier 2009 que les Etats-Unis ne pratiqueraient plus la torture.

Selon le New York Times, malgré l’intensité de ces pressions, Khalil Cheikh Mohammed n’aurait rien lâché, conduisant ses interrogateurs sur de fausses pistes. D’autres sources affirment au contraire que ses renseignements ont joué un rôle crucial.

Un autre chef militaire d’Al Qaeda soumis aux mêmes traitements dans cette affaire est Abu Faraj al-Libi, capturé en 2005. C’est en fait l’accumulation de renseignements qui a conduit les services américains sur la piste du « courrier » qui a mené, à son tour, à la résidence de Ben Laden au Pakistan.

La polémique sur la torture n’est pour l’instant qu’un dégât collatéral du succès de Barack Obama qui a réussi là où George W. Bush avait échoué. Mais il est clair qu’au-delà de l’euphorie qui a gagné une partie importante des Américains, et du booster de moral qu’a représenté la disparition de « l’homme du 11-Septembre “, la question des ‘moyens’ reste posée.

Le camp de Guantanamo toujours ouvert

Barack Obama avait promis de fermer le camp d’internement de Guantanamo, situé à Cuba et soumis à des législations particulières. Il a échoué, et, comme l’ont rappelé les documents rendus publics il y a quelques jours à peine par WikiLeaks, des dizaines de prisonniers y sont toujours gardés sans procès depuis des années, soumis à des traitements que l’actuel Président critiquait avant son élection.

Cette question ne menace pas de ternir le succès d’Obama au sein de l’opinion américaine qui estime, majoritairement, que la fin justifie les moyens, et cette fin-là – la mort de Ben Laden –, justifiait tout.

Parmi les minoritaires, la militante des droits de l’Homme Kathy Kelly qui, sur le Huffington Post cité par Lexpress.fr, rejette cette autosatisfaction des conservateurs :

‘Les bombardements aériens, raids nocturnes, assassinats et attaques de drones en Afghanistan des dix ans passés ont-ils été bénéfiques au peuple américain ? Ces bains de sang ont-ils aidé à retrouver Oussama Ben Laden ? Avons-nous mis fin au terrorisme ou au contraire avons-nous créé plus d’animosité contre nous ?’

Et de citer Matt Daloisio, responsable de la campagne ‘Témoins contre la torture’ :

‘Plus de 6 000 soldats tués ; des milliards de dollars gaspillés, la mort de centaines de milliers de civils […] et nous sommes supposés célébrer le meurtre d’une personne ? Non, je ne suis pas enthousiaste ; je suis profondément triste.’

Mais c’est surtout à l’extérieur des Etats-Unis, dans le monde arabo-musulman, que la question des moyens peut handicaper l’explication de texte américaine, après tous les efforts de diplomatie de Barack Obama, après son élection, pour ‘vendre’ une rupture avec l’ère Bush.

Voir encore:

Bin Laden, Torture and Hollywood

Frank Bruni

The New York Times

December 8, 2012

I’m betting that Dick Cheney will love the new movie “Zero Dark Thirty.”

Who could have predicted that? Hollywood, after all, is supposed to be a West Coast annex of the Democratic National Committee, and the makers of this gripping thriller, about the hunt for Osama bin Laden, were expected to repay the Obama administration for its indulgence of them with a tribute to the current president’s wisdom and grit.

But the movie of the year is also the political conundrum of the year, a far, far cry from the rousing piece of pro-Obama propaganda that some conservatives feared it would be. “Zero Dark Thirty,” which opens in theaters on Dec. 19 and presents itself as a quasi-journalistic account of what really happened, gives primary credit for the killing of Bin Laden to neither the Bush nor the Obama administrations but to one obsessive C.I.A. analyst whose work spans both presidencies. And it presents the kind of torture that Cheney advocated — but that President Obama ended — as something of an information-extracting necessity, repellent but fruitful.

Even as David Edelstein, the film critic for New York magazine, named “Zero Dark Thirty” the best movie of 2012 in a recent article, he digressed to say that it “borders on the politically and morally reprehensible,” because it “makes a case for the efficacy of torture.”

Edelstein isn’t the only critic in a morally complicated swoon over “Zero Dark Thirty.” Last week the New York Film Critics Circle awarded it the best movie of the year. So did the National Board of Review. Surprises atop surprises: not only does “Zero Dark Thirty” decline to toe a conventionally liberal line, but it is being embraced by many cultural arbiters who are probably at some level horrified by the conclusions it seems to reach.

Will they wrestle honestly with that, as Edelstein did? Or will they elect unsullied rapture for “Zero Dark Thirty” and either ignore or come up with a selective interpretation of its policy implications? That will be one of the fascinating wrinkles of the imminent debate about a movie that demands close examination.

With ample reason, we often dismiss what comes out of the commercially minded dream factory of Hollywood as simplistic, candied, trivial. Yet “Zero Dark Thirty” and “Lincoln,” another of the year-end movies at the center of the unfolding Oscar race, are dedicated to the ethical ambiguities and messy compromises of governing — to the muck and stink that sometimes go into the effort of keeping this mighty country of ours intact and safe.

“Lincoln” looks at that through the prism of our 16th president and the legislative art and chicanery by which he and his allies passed the 13th Amendment, ending slavery. “Zero Dark Thirty” uses the war on terror as its lens and raises big, complicated questions about whether one brand of evil excuses another and the preservation of freedom hinges on targeted applications of savagery. From Hollywood during the holiday season, we’re getting not just “The Hobbit” and the inevitable Tom Cruise vehicle. We’re getting a civics lesson.

“Zero Dark Thirty” takes its title from a military term for half past midnight, which is when Navy SEALs raided Bin Laden’s compound in Pakistan. It’s the work of the director Kathryn Bigelow and the screenwriter Mark Boal, who previously collaborated on “The Hurt Locker.” As they researched their new movie, they got considerable cooperation from the C.I.A. and the Defense Department, provoking complaints from some conservatives, who smelled an Obama hagiography in the making.

They smelled wrong. Obama isn’t a character in the movie but, rather, a part of the backdrop to a narrative about the bloody drama and bloodless tedium of intelligence gathering over the course of nearly 10 years between 9/11 and the killing of Bin Laden. It’s about finding a needle in a uniquely messy and menacing haystack. “Enhanced interrogation techniques” like waterboarding are presented as crucial to that search, and it’s hard not to focus on them, because the first extended sequence in the movie shows a detainee being strung up by his wrists, sexually humiliated, deprived of sleep, made to feel as if he’s drowning and shoved into a box smaller than a coffin.

The explicit detail with which all of this is depicted could, I suppose, be read as the moviemakers’ indictment of it, and to some extent “Zero Dark Thirty” will function as a Rorschach test, different viewers seeing in it what they want to see. But the torture sequence immediately follows a bone-chilling, audio-only prologue of the voices of terrified Americans trapped in the towering inferno of the World Trade Center. It’s set up as payback.

And by the movie’s account, it produces information vital to the pursuit of the world’s most wanted man. No waterboarding, no Bin Laden: that’s what “Zero Dark Thirty” appears to suggest. And the intelligence agents involved in torture seem not so much relieved as challenged by Obama’s edict that it stop. Their quest for leads just got that much more difficult.

That’s hardly a universally accepted version of events. “Some of the F.B.I. agents and C.I.A. officers involved in this program at the really gritty, firsthand level were the ones who blew the whistle on it, because they were really horrified,” said Jane Mayer, the author of the best-selling book “The Dark Side,” which is widely considered the definitive account of the interrogation program.

“Zero Dark Thirty” doesn’t convey that, nor does it reflect many experts’ belief that torture is unnecessary, yielding as much bad information as good. “The military, the F.B.I., the C.I.A. itself — along with G.O.P. hawks like McCain, who was himself tortured — say there’s no justification, no need and no excuse,” Mayer said.

And for the drone attacks that have been a favored tactic of the Obama administration, leading to the assassinations of people never tried or convicted? Is there ample justification for that? The end of “enhanced interrogation” wasn’t the end of methods seemingly outside the usual precepts of American law, and as “Zero Dark Thirty” reminds us, Obama ordered the raid that led to Bin Laden’s death without any guarantee that Bin Laden would be there and that the bullet-riddled bodies in that Pakistan compound would be his and his associates’.

In the name of our democracy, we have long done and we continue to do some ruthless cost-benefit analyses and some very ugly things, to which we should never turn a blind eye. Whatever “Zero Dark Thirty” gets wrong, it gets that much right.

Voir enfin:

In ‘Zero Dark Thirty,’ she’s the hero; in real life, CIA agent’s career is more complicated

Greg Miller

The Washington Post

December 10, 2012

She was a real-life heroine of the CIA hunt for Osama bin Laden, a headstrong young operative whose work tracking the al-Qaeda leader serves as the dramatic core of a Hollywood film set to premiere next week.

Her CIA career has followed a more problematic script, however, since bin Laden was killed.

The operative, who remains undercover, was passed over for a promotion that many in the CIA thought would be impossible to withhold from someone who played such a key role in one of the most successful operations in agency history.

She has sparred with CIA colleagues over credit for the bin Laden mission. After being given a prestigious award for her work, she sent an e-mail to dozens of other recipients saying they didn’t deserve to share her accolades, current and former officials said.

The woman has also come under scrutiny for her contacts with filmmakers and others about the bin Laden mission, part of a broader internal inquiry into the agency’s cooperation on the new movie and other projects, former officials said.

Her defenders say the operative has been treated unfairly, and even her critics acknowledge that her contributions to the bin Laden hunt were crucial. But the developments have cast a cloud over a career that is about to be bathed in the sort of cinematic glow ordinarily reserved for fictional Hollywood spies.

The female officer, who is in her 30s, is the model for the main character in “Zero Dark Thirty,”a film that chronicles the decade-long hunt for the al-Qaeda chief and that critics are describing as an Academy Award front-runner even before its Dec. 19 release.

The character Maya, which is not the CIA operative’s real name, is portrayed as a gifted operative who spent years pursuing her conviction that al-Qaeda’s courier network would lead to bin Laden, a conviction that proved correct.

At one point in the film, after a female colleague is killed in an attack on a CIA compound in Afghanistan, Maya describes her purpose in near-messianic terms: “I believe I was spared so I could finish the job.”

Colleagues said the on-screen depiction captures the woman’s dedication and combative temperament.

“She’s not Miss Congeniality, but that’s not going to find Osama bin Laden,” said a former CIA associate, who added that the attention from filmmakers sent waves of envy through the agency’s ranks.

“The agency is a funny place, very insular,” the former official said. “It’s like middle-schoolers with clearances.”

The woman is not allowed to talk to journalists, and the CIA declined to answer questions about her, except to stress that the bin Laden mission involved an extensive team. “Over the course of a decade, hundreds of analysts, operators and many others played key roles in the hunt,” said agency spokeswoman Jennifer Youngblood.

Friction over mission, movie

The internal frictions are an unseemly aspect of the ongoing fallout from a mission that is otherwise regarded as one of the signal successes in CIA history.

The movie has been a source of controversy since it was revealed that the filmmakers — including director Kathryn Bigelow and writer Mark Boal — were given extensive access to officials at the White House, the Pentagon and the CIA.

6 Responses to Crimes de guerre: Le monde va-t-il se rétrécir pour Obama le criminel de guerre ? (Will Obama’s world shrink too after assassinations revelations?)

  1. […] qu’une 2e administration Obama qui aura liquidé plus de monde avec ses drones que n’en aura incarcéré la prison de Guantanamo […]

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  2. Ativan dit :

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