Présidence Obama: Touche pas à ma liberté d’expression! (With the virtual ban of public discussion of more and more “taboo” subjects, will Americans prove angrier than expected in the privacy of the voting booth?)

Si Farooque Ahmed était connu de la police, c’était pour une série de factures impayées et pour quelques excès de vitesse. Il ne faisait partie d’aucune organisation, n’a jamais eu de contact d’aucune sorte avec Al-Qaida. Un jour, il a rêvé à haute voix devant ses collègues de lancer «le djihad en Amérique». Depuis, il était traqué par les agents du FIB. Le Temps
Quand je monte à bord d’un avion et que je vois des gens habillés comme des musulmans, je pense qu’ils mettent d’abord leur identité musulmane en avant. Cela m’inquiète, je deviens nerveux. Juan Williams
A news analyst cannot continue to credibly analyze the news if they are expressing opinions (emphasis added) about divisive issues. It’s that simple. And the same would go with anybody. Vivian Schiller (NPR’s CEO)
Senior news analyst Cokie Roberts called Glenn Beck a « terrorist. » Legal affairs correspondent Nina Totenberg once said she hoped conservative Sen. Jesse Helms or his grandchildren would contract AIDS, and she called the Bush tax cuts « immoral. » Tavis Smiley, who once called pro-death penalty then-Texas Gov. George W. Bush a « serial killer, » isn’t a news analyst, and he works in public broadcasting on TV, not on radio. But consider this jaw-dropping — but apparently non-newsworthy — exchange on PBS between this left-wing host and Ayaan Hirsi Ali, a Muslim author, as she criticized Islamic terrorists:
Smiley: But Christians do that every single day in this country.
Ali: Do they blow people up?
Smiley: Yes. … Every day, people walk into post offices; they walk into schools. That’s what Columbine is. I mean, I could do this all day long. … There are so many more examples, Ayaan, of Christians who do that than you could ever give me examples of Muslims who have done that inside this country, where you live and work. Larry Elder (the Washington Examiner, Oct. 29, 2010)

Et si, de plus en plus privé de liberté d’expression, le peuple finissait par se venger dans le secret de l’isoloir?

Le déficit, la Sécu, les questions raciales, les immigrés clandestins, le réchauffement climatique, le terrorisme islamique, le mariage homosexuel, les dérives universitaires …

Au lendemain du licenciement d’un éditorialiste de la radio publique américaine pour propos islamophobes caractérisés …

Et de l’arrestation, en plein Washington, d’un énieme musulman qui avait eu le malheur de « rêver à haute voix devant ses collègues de lancer le djihad en Amérique » …

Victor Davis Hanson rappelle ce dont, sous peine de sermon presidentiel, licenciement ou poursuites judiciaires, on ne doit pas parler en ces temps de tyrannie politiquement correcte en Amérique …

Mais aussi les éventuelles conséquences à la veille d’élections de mi-mandat qui s’annoncent plutot risquées pour la Maison Blanche et le parti démocrate …

What not to talk about in America

Victor Davis Hanson

The NY Post

October 28, 2010

Americans have developed two personas — one public and politically correct, the other private. Mix the two, and big trouble ensues. Some reminders on what to shut up about:

Don’t discuss the deficit. Instead, call borrowing « stimulus. » Debt can be paid back with more borrowing and someone else’s higher taxes. Ignore the lessons of Greece and California. To appear noble, call for more unemployment benefits, free medical care and more entitlements. To sound cruel, talk about borrowing to pay for them.

Keep silent about Social Security and Medicare. If the system is insolvent, it can’t be because we’re living longer, retiring earlier, often taking out more than we paid into the pot, abusing disability provisions or facing an aging and soon-to-be-shrinking population. Instead, rail at fat cats who need to pay more payroll taxes and at wasteful programs, like defense, that can be cut to ensure more for the elderly and needy.

Most Americans choose to be called « cowards » by Attorney General Eric Holder rather than accept his invitation to talk about race on his terms. The NAACP has accused the Tea Party of racist views. The anger over high taxes, debt and big government warrants more concern among the Beltway’s black leadership than exploring the causes of inordinately high incidence of crime, incarceration, one-parent homes and low high-school graduation rates.

Closing the border is taboo. Also the phrase « illegal alien. » Speak instead about the need for social justice, not the enforcement of mere laws. Illegal aliens broke no real law when enticed northward by greedy employers. That’s why the labor secretary released a video calling for workers to report employer abuses — whether the workers are « documented or not. »

Passing laws to subvert federal immigration laws, such as « sanctuary city » legislation, is commendable. Passing laws to enforce federal immigration statutes earns a lawsuit and condemnation by Mexico’s president. Ask Arizona.

Don’t get caught up in discussing global warming. If you must go there, employ the term « climate change » so that anything from a tornado to a blizzard can be blamed on man-caused carbon emissions.

Don’t associate global terrorism with Islam. If Muslims must be mentioned, it should only be in the context that a tiny number, without support and often due to past oppression, commit such terrorism — earning the furor of the Muslim community at large.

Don’t end up like Juan Williams of NPR, who was fired for his candid remarks. For insurance, talk ad nauseam about Timothy McVeigh and the Oklahoma City bombing as proof that white-male Christians blow things up just as frequently.

Don’t weigh in on gay marriage. Millions of Neanderthals voted to oppose it; a few sophisticated judges ruled to overturn bans on it. To talk positively about traditional marriage and the special historical relationship between a man and a woman is code for homophobia.

Lay off the university. It hikes tuition higher than the rate of inflation. It exploits part-time teachers while clinging to archaic notions like tenure. It can’t guarantee that its graduates are competent in either basic reading or math — or that they’ll find a job. It shuns true diversity of thought. Yet question its budgets, hiring practices, political tolerance or affirmative action, and one is dubbed anti-intellectual, racist and cold-heartedly against letting someone be all that he can be.

We don’t quite know how Americans will vote next week, in part because citizens fear to talk openly about their concerns and instead employ group-speak. In the privacy of the voting booth, they may prove angrier than we think.

But why not, when they know that candor and honesty can earn a presidential lecture, a job firing or a lawsuit?

Voir aussi:

Quand le FBI dessine un attentat dans le métro de Washington…

Luis Lema, New York

Le Temps

29 octobre 2010

A moins d’une semaine des élections du «mid-term», une arrestation soulève des questions sur les méthodes employées par les services de renseignement

Un million de passagers par jour. Les services de sécurité américains savent que le métro de Washington, le plus utilisé des Etats-Unis après celui de New York, est une cible rêvée pour d’éventuels terroristes. Mercredi, la police a arrêté un Américain d’origine pakistanaise, Farooque Ahmed, 34 ans, qui préparait un tel attentat. Mais les conditions qui ont mené à cette arrestation soulèvent des questions embarrassantes sur les méthodes employées par les services de renseignement du FBI. Et ce davantage encore à moins d’une semaine des prochaines élections.

Si Farooque Ahmed était connu de la police, c’était pour une série de factures impayées et pour quelques excès de vitesse. Il ne faisait partie d’aucune organisation, n’a jamais eu de contact d’aucune sorte avec Al-Qaida. Un jour, il a rêvé à haute voix devant ses collègues de lancer «le djihad en Amérique». Depuis, il était traqué par les agents du FIB.

D’autres cas

Bien plus, en réalité. Se faisant passer pour une cellule d’Al-Qaida, les agents l’ont convaincu de prendre pendant six mois des photographies dans les stations de métro de la capitale, afin d’y préparer, disaient-ils, une attaque terroriste. «Jamais la population n’a couru de danger durant l’enquête», ont assuré les responsables du FBI. Un langage codé pour sous-entendre que l’opération «terroriste» a été menée de toutes pièces par les services de sécurité. Ce sont eux qui ont lancé l’idée, fourni le matériel et «enrôlé» le jeune homme. Sans eux, cette tentative d’attentat n’aurait sans doute jamais eu lieu.

Cette pratique est devenue monnaie courante aux Etats-Unis, presque une décennie après les attentats du 11 septembre 2001. Dans le New Jersey, cinq hommes musulmans, d’origine ex-yougoslave, ont été accusés d’avoir planifié une attaque contre l’armée dans la base militaire de Fort Dix. Dans l’Etat de New York, ce sont le propriétaire d’une pizzeria criblé de dettes et un imam local qui ont été accusés de blanchiment d’argent sale et de «conspiration terroriste». A New York encore, près de Newburgh, l’un des endroits les plus pauvres de l’Amérique, deux hommes ont été arrêtés pour avoir préparé des attentats contre une synagogue du Bronx.

Dans tous ces cas, le scénario a été le même. Les agents du FBI se sont appuyés sur des repris de justice musulmans qui se faisaient passer pour des fondamentalistes prêts à passer à l’action. Grassement rétribués, ces «informateurs» font tout pour attirer leur proie dans le piège. Dans le cas des «Cinq de Fort Dix», l’un des éléments à charge retenu contre les prévenus était le fait qu’ils regardaient des vidéos d’Al-Qaida décrivant l’utilisation d’explosifs. Or, d’après le témoignage de leurs proches, c’est précisément l’informateur engagé par le FBI qui leur avait envoyé ces vidéos.

Dans une enquête diffusée par l’émission Democracy Now!, un ancien agent du FBI, James Wedick, qui a passé trente-cinq ans sur le terrain, s’emportait: «Etant donné les méthodes utilisées, 90% des cas qui se sont produits ces dix dernières années sont à jeter à la poubelle.»

Parmi les divers inculpés, au moins un est atteint de sérieux problèmes mentaux. D’autres, ayant perdu leur emploi ou leurs clients du fait de la récession, se sont laissé aguicher – parfois au terme de mois d’insistance de la part des informateurs – par la promesse de recevoir des dizaines de milliers de dollars. «On peut sans doute les accuser de stupidité grave, mais beaucoup plus difficilement d’être des terroristes», résume Anjali Kamat, la productrice du documentaire de Democracy Now!. D’autres intervenants dans le documentaire suggéraient que ces diverses arrestations étaient en outre un moyen pratique pour les services de sécurité d’afficher des «succès» et de justifier ainsi la lourde machinerie mise en place après le 11 septembre.

Obsession sécuritaire

De fait, alors que le thème de la sécurité et de la lutte contre le terrorisme est parmi ceux qui enflamment les sympathisants du Tea Party, le public dans son ensemble est peu préoccupé par ce genre de nuances. En commentant le succès des collègues à Washington, la police de New York publiait jeudi une note interne, aussitôt rendue publique par la chaîne conservatrice Fox News: «L’arrêt de Farooque Ahmed a contrecarré des attaques terroristes dévastatrices qui auraient pu causer la mort de centaines de civils», se réjouissait le New York City Police Department (NYPD). En ajoutant: «La menace posée par des extrémistes grandis sur le sol américain et agissant de leur propre initiative devient un sérieux objet de préoccupation.»

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