Le monde moderne n’est pas mauvais : à certains égards, il est bien trop bon. Il est rempli de vertus féroces et gâchées. Lorsqu’un dispositif religieux est brisé (comme le fut le christianisme pendant la Réforme), ce ne sont pas seulement les vices qui sont libérés. Les vices sont en effet libérés, et ils errent de par le monde en faisant des ravages ; mais les vertus le sont aussi, et elles errent plus férocement encore en faisant des ravages plus terribles. Le monde moderne est saturé des vieilles vertus chrétiennes virant à la folie. Elles ont viré à la folie parce qu’on les a isolées les unes des autres et qu’elles errent indépendamment dans la solitude. Ainsi des scientifiques se passionnent-ils pour la vérité, et leur vérité est impitoyable. Ainsi des « humanitaires » ne se soucient-ils que de la pitié, mais leur pitié (je regrette de le dire) est souvent mensongère. G.K. Chesterton
FO et la CGT dans le carré de tête, je ne m’y retrouve pas … On sait déjà ce qui va faire l’ouverture du 20 Heures, ce sont les drag queens et les types avec des chaînes. Or ils ne représentent pas le gay moyen, celui qui comme moi vit normalement depuis dix ans avec son copain. Olivier Robert (ancien patron du Carré, rue du Temple à Paris)
Le mois des fiertés se situe en juin il y a plus de 50 ans aux États-Unis. Plus précisément en 1969 avec l’interruption de la police à Stonewall Inn. En effet, Stonewall Inn était un bar gay de New York. À la suite de cette interruption, un groupe de personnes composé de lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres se sont rebellées contre l’autorité. Juste un an plus tard (1979), toujours à New York, Brenda Howard (activiste américain luttant pour les droits bisexuels, entre autres luttes) organise la première marche des fiertés. En effet, Brenda devient une figure importante pour le mouvement LGBT et fait du mois de juin le mois des fiertés. Après plus de 50 ans, le mois des fiertés et la marche de la Gay Pride continue à être célébrée même si la société accepte de plus en plus l’homosexualité. Aujourd’hui, cette marche continue à se faire pour plusieurs raisons, l’une étant de continuer à lutter pour l’égalité, l’autre pour honorer les discriminations passées. Mais aussi pour soutenir les discriminations actuelles, car elles continuent malheureusement d’exister. (…) Avant la création de l’actuel drapeau LGBT, Hitler avait créé le premier symbole d’identification des homosexuels. Effectivement, c’était un triangle rose qu’ils devaient porter sur leurs vêtements, un emblème qui, à l’époque, servait aux nazis pour pouvoir distinguer les homosexuels dans les rues. À l’occasion de la huitième Gay Pride (25 juin 1978) et à seulement 27 ans, Gilbert Baker eut l’idée de coudre un drapeau composé de huit couleurs : le rose, le rouge, l’orange, le jaune, le vert, le turquoise, le bleu et le violet. Ces couleurs allaient les unes avec les autres avec une orientation horizontale. Un drapeau plein de symbolisme, puisque chaque couleur a été choisie pour une raison : le rose représentait la sexualité, le rouge faisait référence à la vie, l’orange était symbole de la guérison (en termes de santé), le jaune représentait le soleil, le vert a été choisi pour symboliser la nature, le turquoise faisait référence à l’art et à la magie, le bleu dénotait l’harmonie et la sérénité, et finalement le violet était présent pour représenter l’esprit humain. Puisque dans la Bible, l’arc-en-ciel est un symbole important, avec cette combinaison de couleurs, ce que Gilbert Baker voulait était de transmettre une promesse de paix. Mais aussi il voulait permettre aux homosexuels d’avoir un moyen de se reconnaître entre eux par un plus beau symbole qu’ils n’avaient initialement. (…) Aujourd’hui, ce drapeau créé en 1978 reste le symbole du mois des fiertés et de la communauté LGBT : lesbienne, gay, bi, trans. La même communauté que maintenant, ajoute Q de Queer, I d’Intersexo, A d’Asexual et le signe + pour tous les autres, actualisant ainsi son nom d’identification à LGBTQIA+. Revenant à l’ordre chronologique de l’histoire de ce drapeau, en 1979, soit un an après sa création, la couleur rose et la turquoise ont disparu. Cette décision a été prise par les industries de fabrication des drapeaux. Les industries ne voyaient pas le coût du colorant de ces deux couleurs en particulier rentable. Ainsi, depuis 1979, le fameux drapeau LGBT passe de huit couleurs à seulement six couleurs horizontales : rouge, orange, jaune, vert, bleu et violet. Femivoz
Les hommes aiment les hommes. Ils nous expliquent tout le temps combien ils aiment les femmes, mais on sait toutes qu’ils nous bobardent. Ils s’aiment, entre eux (…). A force de les entendre se plaindre que les femmes ne baisent pas assez, n’aiment pas le sexe comme il faudrait, ne comprennent jamais rien, on ne peut s’empêcher de se demander : qu’est-ce qu’ils attendent pour s’enculer ? Allez-y. Si ça peut vous rendre plus souriants, c’est que c’est bien. Virginie Despentes
Coucher avec une autre femme quand on est une femme, c’est comme trouver un très bon ostéopathe. Anne Akrich
Le phénomène de contagion sociale fait référence à un type d’influence exercée spécifiquement par les «pairs», qui vous encouragent à imiter un certain comportement. Dans le cas de la dysphorie de genre, les «influenceurs» en ligne jouent un grand rôle dans la propagation du sentiment de malaise vis-à-vis de son propre corps, et encouragent l’idée selon laquelle n’importe quel symptôme d’échec à être parfaitement féminine signifie qu’une fille est probablement transgenre. Les amis jouent également un grand rôle dans la diffusion et l’encouragement de ce sentiment – à la fois la propension à s’identifier comme transgenre et l’incitation à obtenir des traitements hormonaux ou des chirurgies de réassignement sexuel. (…) Nous n’avons pas de médecine centralisée aux États-Unis et un patient n’a pas besoin d’un diagnostic de dysphorie de genre d’un professionnel de la santé psychologique pour obtenir des hormones dans une clinique de genre («gender clinic»: établissements spécialisés dans le changement de sexe, NDLR). Ces deux facteurs rendent difficile l’obtention d’une comptabilité précise de ce pic soudain. Mais voici ce que nous savons: depuis 2007, l’Amérique est passée de deux cliniques de genre à bien plus de 50. Entre 2016 et 2017, le nombre de chirurgies de genre sur des personnes nées femmes a quadruplé aux États-Unis. Historiquement, seulement 0,01% de la population américaine était atteinte de dysphorie de genre, mais en 2018, 2% des lycéens américains disaient être transgenres et la plupart d’entre eux semblent être des femmes. (…) La dysphorie de genre traditionnelle commence dans la petite enfance et a toujours été, dans une très large majorité, ressentie par des hommes. Les adultes transgenres qui souffrent véritablement de dysphorie de genre (et j’en ai interviewé beaucoup) n’ont pas choisi cette identité pour se faire des amis, et n’y sont pas non plus arrivés après avoir subi l’influence des réseaux sociaux. Ils ont simplement éprouvé un malaise sévère dans leur sexe biologique aussi longtemps qu’ils s’en souviennent. (…) Les réseaux sociaux accélèrent cette tendance de la même manière qu’ils le font avec des choses comme l’anorexie – des adolescentes en véritable souffrance partagent cette souffrance avec des amies et la diffusent. Comme je l’explique dans le livre, cela a à voir avec les modes d’amitié que les filles partagent – leur tendance à assumer la souffrance de leurs amis, à être en accord avec leurs croyances, au point même de suspendre la réalité pour se mettre de leur côté. Et ainsi, elles s’encouragent dans leur dysphorie, se poussant mutuellement aux hormones et aux chirurgies. (…) Toute procédure médicale inutile constitue un dommage irréversible. Pour autant, je ne pense pas que toute transition médicale est dommageable ; de fait, j’ai interviewé de nombreux adultes transgenres qui attestent avoir été aidés par leur transition. Mais parmi ces adolescentes prises dans une contagion sociale, encouragées à prendre des hormones et à subir des chirurgies avec peu de surveillance médicale, beaucoup ont provoqué une altération permanente de leur corps qu’elles sont susceptibles de regretter. Ce sont ces dommages irréversibles que je dénonce. (…) La liberté d’expression est difficile car un petit nombre d’activistes radicaux utilisent les réseaux pour punir les dissidents et leur faire honte. Ils poursuivent toute personne qui exprime son scepticisme quant à la possibilité d’une transition médicale pour tout le monde, à la demande, sans aucune surveillance appropriée – mais ils font de même pour d’autres questions. (…) Je ne pensais pas pouvoir admirer J. K. Rowling davantage que je ne le faisais déjà. J’avais tort. Elle ne fait pas seulement partie des rares auteurs vivants dont nous lirons certainement encore les œuvres dans cent ans, elle est aussi une femme de grands principes et de décence qui a su lever la voix quand il le fallait au nom des femmes et des jeunes filles. Le fait que les gens soient traînés dans la boue pour avoir donné une définition sensée de «la femme» entraîne des conséquences terribles – comme tous les mensonges ont tendance à le faire. Prenons les prisons pour femmes par exemple: désormais des hommes biologiques violents y ont accès à condition qu’ils s’identifient comme femmes. En Californie, là où je vis, nous l’autorisons. Il s’agit d’une grave violation des droits fondamentaux des femmes détenues, et j’espère qu’elle donnera lieu à une contestation constitutionnelle devant nos tribunaux. Si forcer des prisonnières à vivre dans des quartiers confinés avec des hommes biologiques n’est pas une punition «cruelle et inhabituelle», je ne sais pas ce que c’est. Abigail Shrier
Alors que les demandes de changement de sexe chez les mineurs sont «en très forte augmentation» en France, dans le sillage des pays anglo-saxons, l’Académie de médecine alerte sur le «nombre croissant de jeunes adultes transgenres souhaitant “détransitionner”». Pointant un «risque de surestimation diagnostique réel», la société savante a appelé fin février à une «grande prudence médicale» chez l’enfant et l’adolescent, «compte tenu de la vulnérabilité, en particulier psychologique, de cette population et des nombreux effets indésirables, voire des complications graves, que peuvent provoquer certaines des thérapeutiques disponibles». Ypomoni, un collectif de parents qui milite «pour une approche éthique des questions de genre» et qui «grossit de semaine en semaine», rapporte «des histoires qui se ressemblent toutes: ados harcelés, agressés sexuellement, haut potentiel intellectuel (HPI), autistes, consultations expédiées, certificats de complaisance…» Et dans certains cas, les familles n’hésitent plus à se tourner vers la justice. Pour étayer son propos, l’Académie de médecine s’est appuyée sur la décision de l’hôpital universitaire Karolinska de Stockholm d’interdire, l’an dernier, l’usage des bloqueurs d’hormones. En France, il est autorisé, comme les prescriptions d’hormones du sexe opposé, avec l’accord des parents et sans conditions d’âge. Quant aux traitements chirurgicaux – notamment la mastectomie (ablation des seins), autorisée en France dès l’âge de 14 ans, – et ceux portant sur l’appareil génital externe (vulve, pénis) après la majorité, elle souligne leur «caractère irréversible». Et appelle à prolonger «autant que faire se peut» la phase de prise en charge psychologique. «Il n’y a pas d’âge pour débuter une transition», estime a contrario le guide publié par l’association OUTrans. Effet de mode, inquiétant phénomène d’embrigadement ou conquête de nouvelles frontières de l’identité? Les cas d’enfants, d’adolescents et de jeunes adultes qui pensent ne pas être «nés dans le bon genre» et veulent changer socialement ou médicalement de sexe se sont multipliés ces dernières années. Le rapport «relatif à la santé et aux parcours de soins des personnes trans», remis en janvier au ministère de la Santé, confirme un «nombre croissant depuis dix ans de mineurs en interrogation de genre et en demande de transition». «Les consultations spécialisées sont saturées», indique ce document, rédigé avec l’appui de l’Igas, qui appelle «à accueillir sans a priori les questionnements d’identité de genre», mais aussi à prendre en compte «les facteurs de survulnérabilité» chez les adolescents trans comme la déscolarisation, les comportements suicidaires, les troubles psychiques et les troubles du spectre autistiques. En mai, le suicide d’un élève transgenre de 15 ans dans son lycée, au Mans, a suscité l’émotion. «Pour nous l’épidémie est là: c’est une épidémie de suicides», s’inquiète Simon Jutant, juriste de l’association Acceptess-T, spécialisée dans la défense des droits des personnes transgenres, et co-auteur du rapport. Chez les adultes, le nombre de personnes prises en charge médicalement (admises en affection longue durée) pour transidentité a été multiplié par dix en dix ans, pour atteindre environ 9000 personnes en 2020, selon des chiffres de la Caisse nationale d’assurance-maladie (Cnam), cités dans le rapport. «70% des bénéficiaires ont entre 18 et 35 ans», précise le document. Épouvantée par l’ampleur du phénomène, Blandine, une enseignante, a créé avec un groupe de militantes féministes le podcast Rebelles du genre, afin de donner la parole à des «détransitionneuses». Pour elle, le discours actuel sur le genre signe l’apparition d’une «nouvelle oppression» sur les femmes. «Le phénomène trans touche plus les jeunes filles aujourd’hui, notamment celles qui ne rentrent pas dans les stéréotypes de genre. De plus, cette volonté de changer de sexe est souvent liée à la volonté d’échapper à un passé de violences sexuelles, de harcèlement. La difficulté de s’accepter comme lesbienne, à faire face à la lesbophobie peut également jouer un rôle», pointe-t-elle. «Aujourd’hui, l’accès au parcours de transition est un peu plus ouvert qu’autrefois et moins contraignant, ce qui explique cette augmentation des demandes, considère pour sa part Simon Jutant. De même, lorsque l’on a arrêté de contrarier les gauchers, leur nombre a augmenté d’un coup.» En France, le phénomène a explosé «durant le confinement», insiste la militante de Rebelles du genre, avec un effet de «contagion» sur les réseaux sociaux. «Isolées de la vie réelle, des jeunes filles se sont convaincues en ligne, en quelques semaines, qu’elles étaient des garçons. Des adolescentes m’ont raconté qu’elles étaient en permanence connectées à des forums de communautés trans qui jouent sur la victimisation. Elles avaient l’impression de rejoindre le camp du bien, des opprimés, et se voyaient acclamées quand elles se déclaraient non-binaires». Même constat pour l’association SOS Éducation, qui demande «que l’École reste en dehors du militantisme trans-affirmatif, dans l’intérêt supérieur des enfants»: «L’emprise des idéologies militantes trans-affirmatives fait croire à de plus en plus de jeunes en questionnement que le changement de sexe est la seule solution pour échapper à la souffrance identitaire qu’ils traversent, s’effraie-t-elle. Aveuglés par les réseaux sociaux, pris dans les mailles d’un dispositif associatif sectaire, le risque est qu’ils s’engagent, en marge de leur famille, mais adoubés à l’école, dans des transitions irréversibles. Les pays qui ont pratiqué ces expériences sur des enfants font marche arrière face aux vies brisées. Pourquoi l’Éducation nationale n’en tient-elle pas compte? Qui assumera la responsabilité d’avoir laissé des enfants sous influence devenir des “regretteurs”, des femmes à barbe stériles, volontairement mutilées?» Pour Blandine, «passé la période de l’adolescence, un certain nombre de ces jeunes se rendent compte qu’ils ont fait fausse route ; mais c’est une démarche très difficile de revenir en arrière». Les études scientifiques internationales ne relèvent jusqu’à présent que de faibles pourcentages de «détransitionneurs», entre 1 et 2 %. «Une minorité parmi la minorité», commente Simon Jutant, mais «qu’il faut entendre». «La vague est à venir», prévient de son côté la militante de Rebelle du genre. «Aujourd’hui, les “détransitionneuses” sont encore peu nombreuses car il faut généralement plusieurs années avant de se rendre compte que l’on s’est trompé. » Stéphane Kovacs et Agnès Leclair
Tous les sondages sur la sexualité en France, du rapport Simon de 1972 à l’Enquête sur la sexualité en France menée en 2008 par Nathalie Bajos et Michel Bozon — la plus complète à ce jour — indiquent que le nombre d’homosexuels exclusifs est stable, aux alentours de 4,5%. Un fait de nature — et pas de culture, contrairement à ce qu’affirment tous ces ignares. (…) Évidemment, dans le IVe arrondissement de Paris, ils sont plus nombreux, et savent trouver une oreille à l’Hôtel de ville, où le lobby LGBT a ses entrées… Et ils tentent de convaincre les adolescents qui errent — c’est de leur âge — entre des désirs contradictoires. C’est que l’homosexualité ou la transsexualité sont aujourd’hui « tendance », comme on dit, et de nombreux jeunes succombent à un effet de mode, importé d’Amérique, qui les pousse, à un âge d’incertitudes, à se revendiquer autres que ce qu’ils sont. « Oui, ma fille est lesbienne » / « Oui, mon père est gay », clame le ministère… Au point que l’école peut procéder à un changement d’état-civil sur un mineur sans en référer aux parents. Les effets à terme de cette mode peuvent être terrifiants, comme le raconte le Figaro dans un article récent. Une fois qu’une gamine s’est fait enlever les seins et l’utérus en croyant qu’au fond elle était un homme parce qu’elle préférait les femmes, il n’y a pas de retour possible. Quant aux traitements hormonaux pris pour compléter la chirurgie, eux aussi ont des effets permanents à long terme. D’autant que l’effet de mode passé, nombre de ces « trans » auto-proclamés rentrent dans le rang et dans leur sexe biologique. On appelle cela des désisteuses. Et la gamine malheureuse interviewée sur le sujet regrette franchement le « lavage de cerveau » opéré par certaines organisations. Abigail Shrier a fait paraître un ouvrage, Dommages irréversibles, sur le sujet — « un ouvrage transphobe », selon l’American Booksellers Association. Cela confirme les propos de l’auteur, qui parle dans Le Point de la « terreur » que font régner sur les campus les militants LGBT. J’avoue par ailleurs ne pas bien comprendre ce qui dans l’homosexualité mérite de générer une quelconque « fierté » — c’est le nom générique des marches organisées çà et là pour glorifier les LGBT. La dernière a eu lieu le 4 juin Saint-Denis. Les organisateurs attendaient entre 5 et 10 000 participants. Ils furent un petit millier : le LGBT n’est pas « tendance » dans les banlieues musulmanes. Mais au nom de l’intersectionnalité des luttes, on n’y fera pas attention, si on te pète la gueule à Saint-Denis, ce n’est pas la même chose qu’un fasciste qui casse du gay au faubourg Saint-Germain. À Saint-Denis, c’est culturel, mon pote… Comme les viols à Hambourg ou au Caire, probablement. Pour avoir eu quelques étudiants maghrébins homosexuels des deux sexes, je sais les contorsions et les ruses qu’ils pratiquaient pour que leur « communauté » ne sache rien de leur vie. Et si vous voulez savoir comment on traite les homosexuels dans certaines régions d’Afrique — au Mali par exemple… Je ne vois pas où est la fierté. On peut être fier de ses accomplissements — et si demain le ministère de l’Éducation lance une campagne sur le thème « Oui, ma fille est polytechnicienne » / « Oui, mon fils est docteur en Droit », j’applaudirai des deux mains. Je ne me flatte pas de ne pas attraper de coups de soleil ou d’avoir besoin de très peu de sommeil — c’est pratique, mais je n’y suis pour rien, c’est une caractéristique génétique. On vaut par ce que l’on fait — et pas par ce que l’on est, parce que l’on n’est rien, en dehors de ce que l’on fait. La vraie audace serait de lancer des affiches sur le thème « Oui, ma coloc vote Zemmour ! », « Oui, mon petit-fils aime Gérard Darmanin ! » — aussi extrême que puisse paraître cette dernière situation. Je me fiche des orientations sexuelles de mes contemporains — ou de leurs options religieuses, qui devraient être réservées elles aussi au domaine privé —, tant que je ne suis pas partie prenante. Je n’exhibe pas les miennes, étant entendu que ce qui se fait entre adultes consentants ne regarde personne en dehors des intéressés. Vouloir à toute force défiler avec une étoile rose, c’est faire du nazisme à l’envers — tout comme il existe du racisme à l’envers. Et forcer sa nature relève du crétinisme le plus profond. Jean-Paul Brighelli
Du passé faisons table rase !
A l’heure où au nom même de la souveraineté …
Le nouveau Führer de Moscou et ses idiots utiles occidentaux tentent d’imposer à coups de canon son nouvel impérialisme à l’ensemble de ses voisins …
Et où à la veille d’élections intermédiaires annoncées catastrophiques …
Les Démocrates américains reprennent leurs procès de Moscou …
Contre un ancien président dont ils ont non seulement systématiquement subverti l’élection et le mandat …
Mais volé la réélection …
Et en ce mois, désormais planétaire, dit « mois des fiertés » …
Où entre emprise et embrigadement par des idéologies de plus en plus militantes…
Avec l’appui de plus en plus intrusif, à coup de campagnes publicitaires dans nos rues, d’un Etat de plus en plus irresponsable …
Nos jeunes les plus vulnérables se voient embarquées, mode et contagion obligent et entre ablation des seins et de l’utérus, dans des transitions sexuelles toujours plus irréversibles …
Et où remis en cause à grand renfort d’échange de sextoys et au nom d’un répertoire sexuel plus large, plus jouissif et plus fréquemment utilisé …
Notre système se voit reprocher son obsession de sa propre reproduction …
Devinez pourquoi au moment où notre civilisation est de plus en plus diabolisée …
Sur fond d’immigration de plus en plus hors contrôle …
De plus en plus d’entre nous se sentent de plus en plus honteux …
Non seulement de nous-mêmes mais de notre propre pays ?
Oui, ma petite-fille est trans — et autres slogans officiels
Jean-Paul Brighelli –
Causeur
7 juin 2022
Chacun fait ce qu’il veut derrière la porte de son domicile. Homosexuels des deux rives et autres LGBT++ ont les mêmes droits que tous les citoyens français. De là à en faire une campagne officielle patronnée par le ministère de la Santé…
En 1967, dans “Devine qui vient dîner”, Stanley Kramer confrontait avec humour une jeune fille blanche à ses parents, Démocrates bon teint aux idées larges, soudain confrontés au fiancé de leur fille — le magnifique Sidney Poitier, par ailleurs médecin prometteur. Katharine Hepburn et Spencer Tracy n’en revenaient pas. Et le film croula sous les récompenses — sans que personne ne s’interroge sur la probabilité infime qu’un Noir accède au statut de médecin dans l’Amérique de la Ségrégation.
Imaginons leur tête, quand dans un remake (qui mériterait d’être tourné, cinéastes woke, à vos caméras !), ladite jeune fille (en existe-t-il encore qui se revendiquent comme telles ?) leur amènera un clone de Conchita Wurst. Comme dit l’une des affiches de la campagne du Ministère de la Santé : « Oui, ma petite-fille est trans… »
Un effet de mode
Il fut un temps où l’homosexualité était en France un crime puni de mort — et elle l’est toujours dans nombre de pays musulmans. Puis un délit — jusqu’en 1981. Vint un temps où, par une loi de 1993 résumée dans la formule « don’t tell / don’t ask », les homosexuels purent entrer dans les forces armées américaines, à condition de ne pas faire étalage de leurs préférences. Enfin, en 1981 en France, ce ne fut plus un délit — et c’est tant mieux : tous les sondages sur la sexualité en France, du rapport Simon de 1972 à l’Enquête sur la sexualité en France menée en 2008 par Nathalie Bajos et Michel Bozon — la plus complète à ce jour — indiquent que le nombre d’homosexuels exclusifs est stable, aux alentours de 4,5%. Un fait de nature — et pas de culture, contrairement à ce qu’affirment tous ces ignares. Les mêmes qui ont conspué J.K. Rowling quand elle a déclaré qu’une femme était une personne susceptible d’avoir des règles. Une école anglaise qui portait son nom s’est débaptisée pour ne plus rien avoir à faire avec une « transphobe ».
4,5%. Évidemment, dans le IVe arrondissement de Paris, ils sont plus nombreux, et savent trouver une oreille à l’Hôtel de ville, où le lobby LGBT a ses entrées… Et ils tentent de convaincre les adolescents qui errent — c’est de leur âge — entre des désirs contradictoires.
C’est que l’homosexualité ou la transsexualité sont aujourd’hui « tendance », comme on dit, et de nombreux jeunes succombent à un effet de mode, importé d’Amérique, qui les pousse, à un âge d’incertitudes, à se revendiquer autres que ce qu’ils sont. « Oui, ma fille est lesbienne » / « Oui, mon père est gay », clame le ministère… Au point que l’école peut procéder à un changement d’état-civil sur un mineur sans en référer aux parents.
Les effets à terme de cette mode peuvent être terrifiants, comme le raconte le Figaro dans un article récent. Une fois qu’une gamine s’est fait enlever les seins et l’utérus en croyant qu’au fond elle était un homme parce qu’elle préférait les femmes, il n’y a pas de retour possible. Quant aux traitements hormonaux pris pour compléter la chirurgie, eux aussi ont des effets permanents à long terme.
La terreur trans
D’autant que l’effet de mode passé, nombre de ces « trans » auto-proclamés rentrent dans le rang et dans leur sexe biologique. On appelle cela des désisteuses. Et la gamine malheureuse interviewée sur le sujet regrette franchement le « lavage de cerveau » opéré par certaines organisations. Abigail Shrier a fait paraître un ouvrage, Dommages irréversibles, sur le sujet — « un ouvrage transphobe », selon l’American Booksellers Association. Cela confirme les propos de l’auteur, qui parle dans Le Point de la « terreur » que font régner sur les campus les militants LGBT.
J’avoue par ailleurs ne pas bien comprendre ce qui dans l’homosexualité mérite de générer une quelconque « fierté » — c’est le nom générique des marches organisées çà et là pour glorifier les LGBT. La dernière a eu lieu le 4 juin Saint-Denis. Les organisateurs attendaient entre 5 et 10 000 participants. Ils furent un petit millier : le LGBT n’est pas « tendance » dans les banlieues musulmanes. Mais au nom de l’intersectionnalité des luttes, on n’y fera pas attention, si on te pète la gueule à Saint-Denis, ce n’est pas la même chose qu’un fasciste qui casse du gay au faubourg Saint-Germain. À Saint-Denis, c’est culturel, mon pote…
Comme les viols à Hambourg ou au Caire, probablement. Pour avoir eu quelques étudiants maghrébins homosexuels des deux sexes, je sais les contorsions et les ruses qu’ils pratiquaient pour que leur « communauté » ne sache rien de leur vie.
Et si vous voulez savoir comment on traite les homosexuels dans certaines régions d’Afrique — au Mali par exemple…
Je ne vois pas où est la fierté. On peut être fier de ses accomplissements — et si demain le ministère de l’Éducation lance une campagne sur le thème « Oui, ma fille est polytechnicienne » / « Oui, mon fils est docteur en Droit », j’applaudirai des deux mains. Je ne me flatte pas de ne pas attraper de coups de soleil ou d’avoir besoin de très peu de sommeil — c’est pratique, mais je n’y suis pour rien, c’est une caractéristique génétique. On vaut par ce que l’on fait — et pas par ce que l’on est, parce que l’on n’est rien, en dehors de ce que l’on fait. La vraie audace serait de lancer des affiches sur le thème « Oui, ma coloc vote Zemmour ! », « Oui, mon petit-fils aime Gérard Darmanin ! » — aussi extrême que puisse paraître cette dernière situation.
Je me fiche des orientations sexuelles de mes contemporains — ou de leurs options religieuses, qui devraient être réservées elles aussi au domaine privé —, tant que je ne suis pas partie prenante. Je n’exhibe pas les miennes, étant entendu que ce qui se fait entre adultes consentants ne regarde personne en dehors des intéressés. Vouloir à toute force défiler avec une étoile rose, c’est faire du nazisme à l’envers — tout comme il existe du racisme à l’envers. Et forcer sa nature relève du crétinisme le plus profond.
PS. Bien sûr, les palinodies de Manuel Valls lui ont aliéné nombre de ses supporters. N’empêche que cet homme était, au pouvoir, d’une laïcité intransigeante. Et que Karim Ben Cheikh, le candidat de la NUPES arrivé en tête pour la 9ème circonscription (Maghreb et Afrique de l’Ouest), ne l’est pas forcément autant.
Voir aussi:
Adolescents transgenres: «Il existe un vrai phénomène de mode aux États-Unis»
Eugénie Bastié
Le Figaro
15/12/2020
ENTRETIEN – Abigail Shrier, journaliste américaine au Wall Street Journal, publie une enquête sur l’engouement que suscitent les enfants et les adolescents transgenres aux États-Unis. Ce phénomène qui touche en particulier les jeunes filles est, selon elle, très préoccupant. Son livre fait l’objet d’attaques et d’appels au boycott outre-Atlantique.
LE FIGARO. – Dans votre livre, Irreversible Damage («Dommage irréversible»), vous parlez de la «contagion sociale» à l’œuvre parmi les jeunes adolescentes qui décident de commencer une transition. Qu’entendez-vous par là? Pourquoi employer le terme de «contagion sociale» ?
Abigail SHRIER. – Le phénomène de contagion sociale fait référence à un type d’influence exercée spécifiquement par les «pairs», qui vous encouragent à imiter un certain comportement. Dans le cas de la dysphorie de genre, les «influenceurs» en ligne jouent un grand rôle dans la propagation du sentiment de malaise vis-à-vis de son propre corps, et encouragent l’idée selon laquelle n’importe quel symptôme d’échec à être parfaitement féminine signifie qu’une fille est probablement transgenre. Les amis jouent également un grand rôle dans la diffusion et l’encouragement de ce sentiment – à la fois la propension à s’identifier comme transgenre et l’incitation à obtenir des traitements hormonaux ou des chirurgies de réassignement sexuel.
Quelle est l’ampleur de ce phénomène aux États-Unis?
Nous n’avons pas de médecine centralisée aux États-Unis et un patient n’a pas besoin d’un diagnostic de dysphorie de genre d’un professionnel de la santé psychologique pour obtenir des hormones dans une clinique de genre («gender clinic»: établissements spécialisés dans le changement de sexe, NDLR). Ces deux facteurs rendent difficile l’obtention d’une comptabilité précise de ce pic soudain. Mais voici ce que nous savons: depuis 2007, l’Amérique est passée de deux cliniques de genre à bien plus de 50. Entre 2016 et 2017, le nombre de chirurgies de genre sur des personnes nées femmes a quadruplé aux États-Unis. Historiquement, seulement 0,01% de la population américaine était atteinte de dysphorie de genre, mais en 2018, 2% des lycéens américains disaient être transgenres et la plupart d’entre eux semblent être des femmes.
Quelle différence faites-vous entre la dysphorie de genre, qui est une réalité, et ce phénomène que vous estimez être de «contagion sociale» ?
La dysphorie de genre traditionnelle commence dans la petite enfance et a toujours été, dans une très large majorité, ressentie par des hommes. Les adultes transgenres qui souffrent véritablement de dysphorie de genre (et j’en ai interviewé beaucoup) n’ont pas choisi cette identité pour se faire des amis, et n’y sont pas non plus arrivés après avoir subi l’influence des réseaux sociaux. Ils ont simplement éprouvé un malaise sévère dans leur sexe biologique aussi longtemps qu’ils s’en souviennent.
En quoi les réseaux sociaux accélèrent-ils cette tendance?
Les réseaux sociaux accélèrent cette tendance de la même manière qu’ils le font avec des choses comme l’anorexie – des adolescentes en véritable souffrance partagent cette souffrance avec des amies et la diffusent. Comme je l’explique dans le livre, cela a à voir avec les modes d’amitié que les filles partagent – leur tendance à assumer la souffrance de leurs amis, à être en accord avec leurs croyances, au point même de suspendre la réalité pour se mettre de leur côté. Et ainsi, elles s’encouragent dans leur dysphorie, se poussant mutuellement aux hormones et aux chirurgies.
En quoi ce phénomène a-t-il des conséquences néfastes? Pourquoi parlez-vous de dommages «irréversibles»?
Toute procédure médicale inutile constitue un dommage irréversible. Pour autant, je ne pense pas que toute transition médicale est dommageable ; de fait, j’ai interviewé de nombreux adultes transgenres qui attestent avoir été aidés par leur transition. Mais parmi ces adolescentes prises dans une contagion sociale, encouragées à prendre des hormones et à subir des chirurgies avec peu de surveillance médicale, beaucoup ont provoqué une altération permanente de leur corps qu’elles sont susceptibles de regretter. Ce sont ces dommages irréversibles que je dénonce.
Depuis que votre livre a été publié, certains militants ont tenté de vous faire taire. Une professeur de Berkeley a même encouragé à «brûler» votre livre. Comment expliquez-vous que la liberté d’expression soit si difficile à ce sujet?
La liberté d’expression est difficile car un petit nombre d’activistes radicaux utilisent les réseaux pour punir les dissidents et leur faire honte. Ils poursuivent toute personne qui exprime son scepticisme quant à la possibilité d’une transition médicale pour tout le monde, à la demande, sans aucune surveillance appropriée – mais ils font de même pour d’autres questions.
La romancière J. K. Rowling, créatrice d’Harry Potter, a été vivement critiquée pour avoir déclaré que les hommes et les femmes sont différents. Que pensez-vous de cette polémique et du fait que l’on ne peut plus définir ce qu’est une femme?
Je ne pensais pas pouvoir admirer J. K. Rowling davantage que je ne le faisais déjà. J’avais tort. Elle ne fait pas seulement partie des rares auteurs vivants dont nous lirons certainement encore les œuvres dans cent ans, elle est aussi une femme de grands principes et de décence qui a su lever la voix quand il le fallait au nom des femmes et des jeunes filles.
Le fait que les gens soient traînés dans la boue pour avoir donné une définition sensée de «la femme» entraîne des conséquences terribles – comme tous les mensonges ont tendance à le faire. Prenons les prisons pour femmes par exemple: désormais des hommes biologiques violents y ont accès à condition qu’ils s’identifient comme femmes. En Californie, là où je vis, nous l’autorisons.
Il s’agit d’une grave violation des droits fondamentaux des femmes détenues, et j’espère qu’elle donnera lieu à une contestation constitutionnelle devant nos tribunaux. Si forcer des prisonnières à vivre dans des quartiers confinés avec des hommes biologiques n’est pas une punition «cruelle et inhabituelle», je ne sais pas ce que c’est.
«Irreversible Damage: The Transgender Craze Seducing Our Daughters», Regnery Publishing, 2020.
Voir également:
La détresse de ces jeunes qui regrettent d’avoir voulu changer de sexe
Stéphane Kovacs et Agnès Leclair
Le Figaro
30/05/2022
ENQUÊTE – Alors que les demandes de changement de sexe sont en forte augmentation, familles, enseignants et associations alertent sur son «caractère irréversible».
Premiers regrets, premières contestations. Alors que les demandes de changement de sexe chez les mineurs sont «en très forte augmentation» en France, dans le sillage des pays anglo-saxons, l’Académie de médecine alerte sur le «nombre croissant de jeunes adultes transgenres souhaitant “détransitionner”». Pointant un «risque de surestimation diagnostique réel», la société savante a appelé fin février à une «grande prudence médicale» chez l’enfant et l’adolescent, «compte tenu de la vulnérabilité, en particulier psychologique, de cette population et des nombreux effets indésirables, voire des complications graves, que peuvent provoquer certaines des thérapeutiques disponibles». Ypomoni, un collectif de parents qui milite «pour une approche éthique des questions de genre» et qui «grossit de semaine en semaine», rapporte «des histoires qui se ressemblent toutes: ados harcelés, agressés sexuellement, haut potentiel intellectuel (HPI), autistes, consultations expédiées, certificats de complaisance…» Et dans certains cas, les familles n’hésitent plus à se tourner vers la justice.
Pour étayer son propos, l’Académie de médecine s’est appuyée sur la décision de l’hôpital universitaire Karolinska de Stockholm d’interdire, l’an dernier, l’usage des bloqueurs d’hormones. En France, il est autorisé, comme les prescriptions d’hormones du sexe opposé, avec l’accord des parents et sans conditions d’âge. Quant aux traitements chirurgicaux – notamment la mastectomie (ablation des seins), autorisée en France dès l’âge de 14 ans, – et ceux portant sur l’appareil génital externe (vulve, pénis) après la majorité, elle souligne leur «caractère irréversible». Et appelle à prolonger «autant que faire se peut» la phase de prise en charge psychologique. «Il n’y a pas d’âge pour débuter une transition», estime a contrario le guide publié par l’association OUTrans.
«Épidémie de suicides»
Effet de mode, inquiétant phénomène d’embrigadement ou conquête de nouvelles frontières de l’identité? Les cas d’enfants, d’adolescents et de jeunes adultes qui pensent ne pas être «nés dans le bon genre» et veulent changer socialement ou médicalement de sexe se sont multipliés ces dernières années. Le rapport «relatif à la santé et aux parcours de soins des personnes trans», remis en janvier au ministère de la Santé, confirme un «nombre croissant depuis dix ans de mineurs en interrogation de genre et en demande de transition». «Les consultations spécialisées sont saturées», indique ce document, rédigé avec l’appui de l’Igas, qui appelle «à accueillir sans a priori les questionnements d’identité de genre», mais aussi à prendre en compte «les facteurs de survulnérabilité» chez les adolescents trans comme la déscolarisation, les comportements suicidaires, les troubles psychiques et les troubles du spectre autistiques. En mai, le suicide d’un élève transgenre de 15 ans dans son lycée, au Mans, a suscité l’émotion. «Pour nous l’épidémie est là: c’est une épidémie de suicides», s’inquiète Simon Jutant, juriste de l’association Acceptess-T, spécialisée dans la défense des droits des personnes transgenres, et co-auteur du rapport. Chez les adultes, le nombre de personnes prises en charge médicalement (admises en affection longue durée) pour transidentité a été multiplié par dix en dix ans, pour atteindre environ 9000 personnes en 2020, selon des chiffres de la Caisse nationale d’assurance-maladie (Cnam), cités dans le rapport. «70% des bénéficiaires ont entre 18 et 35 ans», précise le document.
Épouvantée par l’ampleur du phénomène, Blandine, une enseignante, a créé avec un groupe de militantes féministes le podcast Rebelles du genre, afin de donner la parole à des «détransitionneuses». Pour elle, le discours actuel sur le genre signe l’apparition d’une «nouvelle oppression» sur les femmes. «Le phénomène trans touche plus les jeunes filles aujourd’hui, notamment celles qui ne rentrent pas dans les stéréotypes de genre. De plus, cette volonté de changer de sexe est souvent liée à la volonté d’échapper à un passé de violences sexuelles, de harcèlement. La difficulté de s’accepter comme lesbienne, à faire face à la lesbophobie peut également jouer un rôle», pointe-t-elle. «Aujourd’hui, l’accès au parcours de transition est un peu plus ouvert qu’autrefois et moins contraignant, ce qui explique cette augmentation des demandes, considère pour sa part Simon Jutant. De même, lorsque l’on a arrêté de contrarier les gauchers, leur nombre a augmenté d’un coup.»
«L’emprise des idéologies militantes»
En France, le phénomène a explosé «durant le confinement», insiste la militante de Rebelles du genre, avec un effet de «contagion» sur les réseaux sociaux. «Isolées de la vie réelle, des jeunes filles se sont convaincues en ligne, en quelques semaines, qu’elles étaient des garçons. Des adolescentes m’ont raconté qu’elles étaient en permanence connectées à des forums de communautés trans qui jouent sur la victimisation. Elles avaient l’impression de rejoindre le camp du bien, des opprimés, et se voyaient acclamées quand elles se déclaraient non-binaires». Même constat pour l’association SOS Éducation, qui demande «que l’École reste en dehors du militantisme trans-affirmatif, dans l’intérêt supérieur des enfants»: «L’emprise des idéologies militantes trans-affirmatives fait croire à de plus en plus de jeunes en questionnement que le changement de sexe est la seule solution pour échapper à la souffrance identitaire qu’ils traversent, s’effraie-t-elle.
Aveuglés par les réseaux sociaux, pris dans les mailles d’un dispositif associatif sectaire, le risque est qu’ils s’engagent, en marge de leur famille, mais adoubés à l’école, dans des transitions irréversibles. Les pays qui ont pratiqué ces expériences sur des enfants font marche arrière face aux vies brisées. Pourquoi l’Éducation nationale n’en tient-elle pas compte? Qui assumera la responsabilité d’avoir laissé des enfants sous influence devenir des “regretteurs”, des femmes à barbe stériles, volontairement mutilées?»
Pour Blandine, «passé la période de l’adolescence, un certain nombre de ces jeunes se rendent compte qu’ils ont fait fausse route ; mais c’est une démarche très difficile de revenir en arrière». Les études scientifiques internationales ne relèvent jusqu’à présent que de faibles pourcentages de «détransitionneurs», entre 1 et 2 %. «Une minorité parmi la minorité», commente Simon Jutant, mais «qu’il faut entendre». «La vague est à venir», prévient de son côté la militante de Rebelle du genre. «Aujourd’hui, les “détransitionneuses” sont encore peu nombreuses car il faut généralement plusieurs années avant de se rendre compte que l’on s’est trompé.»
Voir de même:
Je suis un vieux con et j’ai perdu la guerre
Ces évolutions de la société française qui choquent le vieux con que je suis – et quelques autres…
Causeur
9 juin 2022
Je suis un vieux con. Le vieux con se définit généralement comme décalé, plus très en phase avec les évolutions de la société. L’expression « vieux con » ne met pas l’accent sur « con », mais sur « vieux ». A partir d’un certain âge, le vieux lâche prise et devient con parce qu’il ne comprend pas ou n’adhère pas aux signaux que lui envoie la société.
A ma décharge, je connais des plus jeunes qui, comme moi, sont aussi des vieux cons. Comme moi, de jeunes cons s’ébahissent de la campagne de publicité menée par Santé Publique France, établissement public placé sous la tutelle du ministère de la Santé. Sur tous les abribus et sur les murs, des affiches en couleur de personnes qui se serrent chaleureusement l’une contre l’autre proclament : « Oui ma fille est lesbienne » , « Oui ma petite-fille est trans », « Oui ma coloc est lesbienne » ou « Mon père est gay », Chacune des affiches est marquée du slogan : « Face à l’intolérance, à nous de faire la différence. »
Ayant fait très tôt le choix de ne pas me soucier de ce que chacun peut bien faire dans l’intimité de son lit, le vieux con que je suis est interloqué. Pourquoi l’Etat s’acharne-t-il alors à me faire la morale ? Pourquoi cette campagne me place-t-elle en position de délinquant intolérant vis-à-vis de minorités dont le comportement sexuel m’est indifférent ? Pourquoi une succursale de l’Etat m’explique-t-elle que je ne me comporte pas correctement ? Pourquoi dois-je payer des impôts pour être morigéné dans mes trajets quotidiens ?
Le vieux con que je suis aime aussi regarder passer les jolies femmes. Mais depuis un an au moins, j’ai appris à être prudent. Les féministes affirment qu’un regard admiratif peut être considéré comme dégradant, attentatoire à l’intégrité corporelle des femmes équivalent à une tentative de viol. Ce que les jolies femmes d’autrefois prenaient pour un hommage, les jeunes connes d’aujourd’hui l’assimilent à une agression, un rapport de prédation qui rompt le principe d’égalité entre les sexes.
Le vieux con que je suis se sent aussi de plus en plus décalé dans une société qui considère l’homosexualité comme une norme. Je lis ainsi dans le journal Le Monde un article qui pose une question proprement suffocante : « Comment peut-on encore être hétérosexuel ?! Maïa Mazaurette, auteur de l’article, postule que le « vieux con » que je suis est titulaire d’une identité sexuelle factice qu’il lui serait facile de quitter s’il … était moins con. Je suis donc invité à « sortir de l’hétérosexualité » alors qu’il ne me viendrait pas à l’idée d’expliquer à un gay, à un trans ou à toute autre lettre majeure de l’alphabet qu’il ou elle serait « plus épanoui » s’il était hétéro.
Le vieux con n’aime pas du tout non plus que la société soit gouvernée par des victimes professionnelles (racisées, LGBTQ, femmes, noirs, musulmans ….) qui réclament d’entorchonner la tête des femmes au nom de leur liberté religieuse et prônent la suprématie noire au nom de la lutte contre la suprématie blanche.
Mais d’autres évolutions, plus significatives encore, choquent le vieux con que je suis. L’école et l’hôpital étaient, au temps de ma jeunesse, deux institutions fondatrices de la société française. Or aujourd’hui, j’apprends que les infirmières quittent l’hôpital en masse faute d’argent et de considération et que des services entiers ferment faute de médecins pour soigner les malades. J’apprends aussi que l’académie de Versailles compte recruter 1300 profs via un « job dating » de quatre jours ou n’importe qui a été invité à postuler. Une bonne présentation et une bonne élocution ont remplacé les diplômes qu’il était autrefois difficile de conquérir. Qu’est ce que cette école transformée en garderie ?
Le choix du nouveau ministre de l’éducation, Pap Ndiaye sidère aussi le vieux con que je suis. L’éminent Pierre-André Taguieff, historien, philosophe, sociologue s’est senti lui aussi vieux con et a reconnu dans Le Figaro qu’il avait été saisi par « un sentiment de stupéfaction, voire de sidération » à l’annonce de cette nomination. Le nouveau ministre n’est pas plus crétin qu’un autre, mais il s’inscrit dans un courant de pensée dit « décolonial » qui affirme que la société française doit être « décolonisée » parce qu’elle est « blanche », donc « structurellement raciste », que ses natifs bénéficient du « privilège blanc » et que cette « hégémonie blanche » va de pair avec l’« hétéro-patriarcat » sans oublier que pour les décoloniaux, le sionisme est un racisme qui fait d’Israël un « État d’apartheid ». Les décoloniaux – et sans doute aussi Pap Ndiaye croient aussi que les musulmans souffrent de « discriminations systémiques » et sont victimes d’une islamophobie d’État.
Les plus jeunes et moins cons que moi clament haut et fort qu’il faut « attendre » et ne pas préjuger de l’action du nouveau ministre, mais ils ne se demandent pas pourquoi un président qui a dénoncé la colonisation et institué la discrimination positive à l’orée de son premier quinquennat (emplois sans charges pour les jeunes de banlieue) choisit un tel homme-symbole pour présider aux destinées de l’Education Nationale. Moi, je leur réponds : il ne s’agit pas d’assurer la pérennité du système, mais de le communautariser.
Le « vieux con » que je suis est las aussi de voir des jeunes cons comme Alizé, 22 ans, activiste écologiste, interrompre une demi-finale de Roland Garros, et s’attacher au filet d’un court de tennis pour rappeler qu’il reste trois ans pour respecter les absurdes Accords de Paris sur le climat, Accords qui ne servent qu’à appauvrir les pays riches pour enrichir les comptes bancaires des potentats des pays pauvres. Les vieux cons ne supportent plus le pillage et la diabolisation de la civilisation occidentale par l’écologie et l’écolo-islamo-gauchisme.
En réalité, un vieux con comme moi ne souffre pas d’être devenu un vieux con, c’est-à-dire un individu qui a lâché prise et se laisse distancer par une société qui évolue naturellement, tirée par sa jeunesse et l’innovation technologique. J’aurais au contraire adoré accompagner le mouvement, expérimenter, comprendre tester des nouveautés culturelles, techniques ou sociétales. Mais ce n’est pas de cela dont il est question. Les vieux cons aujourd’hui ne perdent pas pied parce qu’ils sont vieux. Ils souffrent – comme les jeunes – de devenir étrangers dans leur pays, ils peinent face à trop d’immigration et sont malheureux qu’un communautarisme islamique mette en pièces la laïcité. Ils souffrent que la civilisation française à laquelle ils se sont assimilés au prix de tellement d’efforts et de ravissements mélangés – le vieux con que je suis est issu de la décolonisation d’un ghetto juif d’Afrique du Nord par les Français– soit dépecée, démantelée, pièce après pièce par tous ceux qui (politiques, universitaires, médias, magistrats…) devraient avoir pour métier et vocation de la défendre.
Le vieux con se sent vieux et con parce qu’il a compris trop tard qu’une guerre était menée contre lui. Il a perdu la guerre parce que ce monde qu’il croyait aussi solide que le Mont Blanc a commencé de partir en morceaux sans qu’il réagisse et qu’aujourd’hui, on ne voit pas quelle force peut enrayer le processus. Le vieux con n’est pas seulement vieux et con, il est aussi très, très triste.
Voir de plus:
Comment peut-on encore être hétérosexuel ?
L’orientation sexuelle ne conditionne pas les pratiques, souligne Maïa Mazaurette, chroniqueuse de « La Matinale », qui invite à sortir du cadre rigide de la culture hétérosexuelle et à élargir son répertoire pour une sexualité plus épanouie.
Maïa Mazaurette
Le Monde
05 juin 2022
En 2006, dans son œuvre-culte King Kong Théorie, Virginie Despentes constatait les limites de l’hétérosexualité : « Les hommes aiment les hommes. Ils nous expliquent tout le temps combien ils aiment les femmes, mais on sait toutes qu’ils nous bobardent. Ils s’aiment, entre eux (…). A force de les entendre se plaindre que les femmes ne baisent pas assez, n’aiment pas le sexe comme il faudrait, ne comprennent jamais rien, on ne peut s’empêcher de se demander : qu’est-ce qu’ils attendent pour s’enculer ? Allez-y. Si ça peut vous rendre plus souriants, c’est que c’est bien. »
Seize ans plus tard, l’actualité littéraire aborde encore plus frontalement la question d’une possible impasse des rapports hommes-femmes. Deux essais en ont récemment fait leur objet : Sortir de l’hétérosexualité, de Juliet Drouar (Binge Audio, 2021), et Comment devenir lesbienne en dix étapes, de Louise Morel (Hors d’atteinte, 226 pages, 12 euros). Le même questionnement émerge dans des ouvrages plus généralistes, comme Le Sexe des femmes, d’Anne Akrich (Gallimard, 192 pages, 18,50 euros), où on peut lire cet amusant encouragement : « Coucher avec une autre femme quand on est une femme, c’est comme trouver un très bon ostéopathe. »
Il faut mesurer le chemin écoulé : en 2009, une maison d’édition comme La Musardine proposait les Conseils d’une lesbienne pour faire l’amour à une femme (par Marie Candoe), puis en 2015 les Conseils d’un gay pour faire l’amour à un homme (par Erik Rémès). L’homosexualité était utilisée pour rassembler les hétérosexuels. Aujourd’hui, il s’agirait plutôt de faire sécession !
Satisfaction sexuelle
Sommes-nous donc face à un énième signal de la fin du vivre-ensemble (et soyons fous, de la civilisation) ? Pas si sûr. La critique du système hétérosexuel se double d’une attente immédiate et concrète : avoir une vie plus douce… et une sexualité plus épanouie. Si vous le voulez bien, je vais volontairement laisser de côté dans cette chronique les aspects sociétaux liés à l’homosexualité – et notamment la LGBTphobie – pour me concentrer uniquement sur la satisfaction sexuelle. Comme vous allez le constater, les chantres de la plénitude homosexuelle disposent de solides arguments.
Commençons par l’orgasme : si les hommes gays et hétérosexuels l’atteignent à peu près à la même fréquence, ce n’est pas le cas des femmes lesbiennes (qui y arrivent 86 % du temps) et des hétérosexuelles (66 % du temps, selon les Archives of Sex Behaviour, 2018). Un différentiel identique s’observe dans les enquêtes françaises : 19 % des femmes hétéros disent avoir « souvent » du mal à atteindre l’orgasme, mais 0 % des lesbiennes. 99 % de ces dernières trouvent leur partenaire actuelle très attentive à leur plaisir, contre 88 % des hétéros… ce qui reste, tout de même, un bon score (source : IFOP/Online Séduction, 2019).
Du côté du nombre de partenaires, les hétérosexuels sont à la traîne : à Paris par exemple, 80 % des homosexuels ont eu plus de 10 partenaires dans leur vie… mais seulement 37 % des hétérosexuels. Même écart chez les femmes : 44 % des lesbiennes ont eu plus de 10 partenaires, mais 23 % des hétérosexuelles (IFOP/Cam4, 2017).
Abordons maintenant la fréquence et l’amplitude des pratiques : en 2014, un couple hétérosexuel avait 1,4 rapport par semaine en moyenne… mais un couple homosexuel en avait 1,7. Les gays et lesbiennes ont une plus grande expérience des coups d’un soir, du sexe à plusieurs, des pratiques anales et des sextoys : victoire à plate couture, sur toute la ligne (enquête Marianne/IFOP, 2014).
Des préférences qui évoluent
Tout serait donc parfait chez les homos ? Pas vraiment. Par exemple, on trouve plus d’insatisfaction sentimentale chez les lesbiennes (37 %) que chez les hétérosexuelles (27 %, selon l’IFOP/The Poken Company, 2021). Quant aux gays, moins satisfaits sexuellement que leurs copains hétéros, ils sont plus nombreux à avoir déjà simulé un orgasme – 48 %, contre 25 % des hétéros, selon une enquête Zavamed.
Alors, bien sûr, j’entends certains mauvais esprits me rétorquer que cette avalanche de chiffres ne sert à rien, puisqu’on ne peut pas « devenir » gay ou lesbienne. Une telle « conversion », surtout par opportunisme sexuel, serait tout aussi aberrante que l’imposition forcée de l’hétérosexualité à coups de prétendues « thérapies de conversion » (qui sont désormais interdites). Cela fait des décennies que les militants de la cause LGBT nous le répètent : l’orientation sexuelle ne se décide pas.
Et pourtant, on voit ponctuellement apparaître des contre-discours (par exemple chez certaines militantes féministes) : soit d’ordre politique (on pourrait aligner son désir sur ses valeurs), soit d’ordre pratique (en essayant, on découvre que ses certitudes hétérosexuelles sont finalement très flexibles). Sans rejouer un énième match nature contre culture, on se contentera de constater que certaines préférences évoluent. Ou même que de temps en temps, elles se laissent modeler.
Remettre en cause l’hétéronormativité
Faut-il donc se débarrasser de l’hétérosexualité ? Non, et d’ailleurs, ce n’est absolument pas la position que défendent les penseuses dont j’ai cité les essais. Ce qui est remis en cause, c’est l’hétéronormativité, c’est-à-dire le cadre extrêmement rigide par lequel la culture hétérosexuelle aligne ses codes sur la reproduction – un pénis, un vagin, une pénétration. Rien n’empêche de coucher avec une personne de l’autre sexe, sans adhérer à un cadre hétéronormé – et d’ailleurs, il y a fort à parier que ça (vous ?) arrive fréquemment. Quand le cunnilingus ou le chevillage (l’acte pour une femme de pénétrer un homme avec un gode-ceinture) s’invitent dans des pratiques hétéros, quand une femme prend le dessus, quand on renonce à la pénétration obligatoire, quand on s’échange ses sextoys, c’est déjà une subversion… et c’est déjà une manière de rester hétéro dans le choix de ses partenaires, tout en sortant de l’hétérosexualité comme système.
Non seulement l’orientation sexuelle ne conditionne pas les pratiques, mais elle ne conditionne pas la communication entre les corps. On entend parfois dire qu’il est plus simple de coucher avec quelqu’un qui nous ressemble, au prétexte que l’autre fonctionnerait comme un « double ». Attention à ce genre de raccourcis, qui gomme les différences individuelles tout en rappelant certaines théories réactionnaires.
Si la remise en question de l’hétérosexualité est certainement méritée, surtout quand on la frotte aux statistiques, elle ne justifie ni l’idéalisation d’une homosexualité qui reste très malmenée dans la société ni l’auto-apitoiement hétérosexuel. Au contraire, le fait que certains et certaines d’entre nous bénéficient d’un répertoire sexuel plus large, plus jouissif et plus fréquemment utilisé devrait inspirer les personnes hétérosexuelles. Et leur donner envie de relever le défi.
La chronique de Maïa Mazaurette adopte un rythme mensuel, vous la retrouverez désormais le premier dimanche du mois.
Voir encore:
La Gay Pride divise le Marais
Emmanuelle Mougne
Le Parisien
30 juin 2007
TANDIS que Madrid célèbre l’Europride, les homosexuels défileront aujourd’hui de Montparnasse à la Bastille, pour leur traditionnelle Gay Pride, maintenant appelée Marche des fiertés homosexuelles avec pour mot d’ordre « Egalité, ne transigeons pas». Comme les années précédentes, trois minutes de silence contre le sida seront observées à 16 heures tout le long du cortège.
Mais, alors que la communauté homosexuelle est de mieux en mieux intégrée, des fissures apparaissent ici et là au sein du milieu gay et certains désertent la manifestation annuelle. Ainsi Olivier Robert, ancien patron du Carré (rue du Temple), Bernard Bousset, patron de l’Open Café (rue des Archives), et Gilles Pigot, qui possède le Tilt, un sauna de la rue Sainte-Anne, tous trois membres du Syndicat national des entreprises gays (SNEG) ne se rendront pas aujourd’hui au défilé. Pêle-mêle, ils accusent la Gay Pride d’être devenue « trop festive », « trop commerciale » ou « trop politique ».
« FO et la CGT dans le carré de tête, je ne m’y retrouve pas », lance ainsi Olivier… Qui n’adhère pas plus au côté spectacle : « On sait déjà ce qui va faire l’ouverture du 20 Heures, ce sont les drag queens et les types avec des chaînes, dit-il. Or ils ne représentent pas le gay moyen, celui qui comme moi vit normalement depuis dix ans avec son copain. »
Bruno Lalanne, qui dirige le Cud et qui participe pour la première fois à la Gay Pride avec un char au nom de son établissement, revendique au contraire cette double appartenance : « Le côté festif appartient à notre identité, dit-il.
Ce qui n’empêche pas les revendications car il reste des combats à mener, notamment autour de l’amélioration du pacs ou de la lutte contre l’homophobie. Alors comme cette année j’ai lesmoyens, j’y participe avec mon char… (NDLR : un char coûte de 10 000 à 15 000 ). »
Quant à Alain Piriou, porte-parole de l’inter-associative lesbienne, gaie, bi et transexuelle, organisatrice de la marche, il prend les critiques avec philosophie. « Le fait même qu’on nous reproche à la fois d’être trop festif ou trop politique prouve que nous avons sans doute atteint un point d’équilibre. » Et il assène : « Le succès de la marche est notre meilleure défense. Et si ce succès est lié à l’afflux d’hétérosexuels, tant mieux. Cela prouve que notre combat contre la discrimination avance. »
Voir enfin: