21 000 MORTS !!!! (Is Europe ready to sacrifice its very lifeblood to save… its octogenerians ?)

Grippe : 21 000 morts, « ça ne peut devenir la norme »La France compte 66,6 millions d'habitants: boom des décès et recul de l'espérance de vieGraphique: Les vagues de chaleur les plus meurtrières | StatistaImage result for longévité hommes europeImage result for loi sur l'euthanasie en Europe
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Les justes lui répondront: Seigneur, quand t’avons-nous vu avoir faim, et t’avons-nous donné à manger; ou avoir soif, et t’avons-nous donné à boire? Quand t’avons-nous vu étranger, et t’avons-nous recueilli; ou nu, et t’avons-nous vêtu? Quand t’avons-nous vu malade, ou en prison, et sommes-nous allés vers toi? Et le roi leur répondra: Je vous le dis en vérité, toutes les fois que vous avez fait ces choses à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous les avez faites. Jésus (Matthieu 25: 44-45)
Une civilisation est testée sur la manière dont elle traite ses membres les plus faibles. Pearl Buck
Le monde moderne n’est pas mauvais : à certains égards, il est bien trop bon. Il est rempli de vertus féroces et gâchées. Lorsqu’un dispositif religieux est brisé (comme le fut le christianisme pendant la Réforme), ce ne sont pas seulement les vices qui sont libérés. Les vices sont en effet libérés, et ils errent de par le monde en faisant des ravages ; mais les vertus le sont aussi, et elles errent plus férocement encore en faisant des ravages plus terribles. Le monde moderne est saturé des vieilles vertus chrétiennes virant à la folie.  G.K. Chesterton
L’exigence chrétienne a produit une machine qui va fonctionner en dépit des hommes et de leurs désirs. Si aujourd’hui encore, après deux mille ans de christianisme, on reproche toujours, et à juste titre, à certains chrétiens de ne pas vivre selon les principes dont ils se réclament, c’est que le christianisme s’est universellement imposé, même parmi ceux qui se disent athées. Le système qui s’est enclenché il y a deux millénaires ne va pas s’arrêter, car les hommes s’en chargent eux-mêmes en dehors de toute adhésion au christianisme. Le tiers-monde non chrétien reproche aux pays riches d’être leur victime, car les Occidentaux ne suivent pas leurs propres principes. Chacun de par le vaste monde se réclame du système de valeurs chrétien, et, finalement, il n’y en a plus d’autres. Que signifient les droits de l’homme si ce n’est la défense de la victime innocente? Le christianisme, dans sa forme laïcisée, est devenu tellement dominant qu’on ne le voit plus en tant que tel. La vraie mondialisation, c’est le christianisme! René Girard
Je crois que le moment décisif en Occident est l’invention de l’hôpital. Les primitifs s’occupent de leurs propres morts. Ce qu’il y a de caractéristique dans l’hôpital c’est bien le fait de s’occuper de tout le monde. C’est l’hôtel-Dieu donc c’est la charité. Et c’est visiblement une invention du Moyen-Age. René Girard
Notre monde est de plus en plus imprégné par cette vérité évangélique de l’innocence des victimes. L’attention qu’on porte aux victimes a commencé au Moyen Age, avec l’invention de l’hôpital. L’Hôtel-Dieu, comme on disait, accueillait toutes les victimes, indépendamment de leur origine. Les sociétés primitives n’étaient pas inhumaines, mais elles n’avaient d’attention que pour leurs membres. Le monde moderne a inventé la « victime inconnue », comme on dirait aujourd’hui le « soldat inconnu ». Le christianisme peut maintenant continuer à s’étendre même sans la loi, car ses grandes percées intellectuelles et morales, notre souci des victimes et notre attention à ne pas nous fabriquer de boucs émissaires, ont fait de nous des chrétiens qui s’ignorent. René Girard
On a commencé avec la déconstruction du langage et on finit avec la déconstruction de l’être humain dans le laboratoire. (…) Elle est proposée par les mêmes qui d’un côté veulent prolonger la vie indéfiniment et nous disent de l’autre que le monde est surpeuplé. René Girard
L’idée d’une Chine naturellement pacifique et trônant, satisfaite, au milieu d’un pré carré qu’elle ne songe pas à arrondir est une fiction. L’idée impériale, dont le régime communiste s’est fait l’héritier, porte en elle une volonté hégémoniste. La politique de puissance exige de « sécuriser les abords ». Or les abords de la Chine comprennent plusieurs des grandes puissances économiques du monde d’aujourd’hui : la « protection » de ses abords par la Chine heurte de plein fouet la stabilité du monde. Et ce, d’autant qu’elle est taraudée de mille maux intérieurs qui sont autant d’incitations aux aventures extérieurs et à la mobilisation nationaliste. Que veut la République Populaire ? Rétablir la Chine comme empire du Milieu. (…) À cet avenir glorieux, à la vassalisation par la Chine, les Etats-Unis sont l’obstacle premier. La Chine ne veut pas de confrontation militaire, elle veut intimider et dissuader, et forcer les Etats-Unis à la reculade.  (…) Pékin a récupéré Hong-Kong – l’argent, la finance, les communications. L’étape suivante, c’est Taïwan – la technologie avancée, l’industrie, d’énormes réserves monétaires. Si Pékin parvient à imposer la réunification à ses propres conditions, si un « coup de Taïwan » réussissait, aujourd’hui, demain ou après-demain, tous les espoirs seraient permis à Pékin. Dès lors, la diaspora chinoise, riche et influente, devrait mettre tous ses œufs dans le même panier ; il n’y aurait plus de centre alternatif de puissance. La RPC contrôlerait désormais les ressources technologiques et financières de l’ensemble de la « Grande Chine ». Elle aurait atteint la masse critique nécessaire à son grand dessein asiatique. Militairement surclassés, dénués de contrepoids régionaux, les pays de l’ASEAN, Singapour et les autres, passeraient alors sous la coupe de la Chine, sans heurts, mais avec armes et bagages. Pékin pourrait s’attaquer à sa « chaîne de première défense insulaire » : le Japon, la Corée, les Philippines, l’Indonésie. La Corée ? Privée du parapluie américain, mais encore menacée par l’insane régime nord-coréen, elle ferait face à un choix dramatique : soit accepter l’affrontement avec le géant chinois, se doter d’armes nucléaires et de vecteurs balistiques, et d’une défense antimissiles performante, soit capituler, et payer tribut, tel un vassal, au grand voisin du sud. Elle pourrait théoriquement s’allier au Japon pour que les deux pays – dont les rapports ne sont jamais faciles – se réarment et se nucléarisent ensemble. Il est également possible – c’est le plan chinois – qu’ils se résolvent tous deux à capituler. Le Japon, géant techno-industriel, nain politico militaire, archipel vulnérable, serait confronté au même dilemme. L’Asie du Sud-Est, sans soutien américain ni contrepoids à la Chine en Asie du Nord, est désarmée. Tous montreraient la porte aux Etats-Unis, dont les bases militaires seraient fermées, en Corée et au Japon. Les Etats-Unis seraient renvoyés aux îles Mariannes, Marshall et à Midway – comme l’entendait le général Tojo, le chef des forces armées impériales du Japon et l’amiral Yamamoto, le stratège de l’attaque de Pearl Harbour en 1941. La Chine est-elle maîtresse de l’Asie ? Reste à neutraliser l’Inde, l’égale démographique, la rivale démocratique, anglophone, peu disposée à s’en laisser compter. Mais il faut la clouer sur sa frontière occidentale par l’éternel conflit avec le Pakistan islamiste et nucléaire. La Chine doit neutraliser l’Inde, ou l’attaquer, avant que ses progrès économiques et militaires ne lui confèrent une immunité stratégique. La Mongolie « extérieure » est récupérée, Pékin ne s’étant jamais accommodé de son indépendance ni de sa soumission à la Russie. Plus loin, le traité de Pékin de 1860, qui donna à la Russie les territoires de l’Extrême-Orient russe, pourra être effacé ou abrogé, la faiblesse russe allant s’aggravant. Au XXIe siècle, l’hégémonie asiatique, c’est le tremplin vers la domination mondiale. Harold Mackinder, le géopoliticien britannique, affirmait il y a un siècle que la domination du cœur de l’Eurasie, c’était la domination du monde. Les déplacements tectoniques intervenus dans l’économie et la politique mondiale font de l’Asie peuplée, riche et inventive, le pivot de la domination mondiale. Tel est le grand dessein chinois, à un horizon qui peut être placé entre 2025 et 2050. Pour qu’il réussisse, la condition nécessaire est l’élimination des Etats-Unis comme facteur stratégique majeur dans l’Asie-Pacifique. Objectera-t-on qu’il y a là une bonne dose d’irréalisme ? Le PNB du Japon de 1941 ne se montait guère qu’à 20 pour cent de celui des Etats-Unis. L’erreur de calcul est commune dans les affaires internationales, et fournit souvent la poudre dont sont faites les guerres. L’aptitude à se méprendre du tout au tout sur les rapports de force est caractéristique des dictatures. La Pax Sinica désirée par le nouvel hégémon bute sur bien d’autres obstacles. La course au nationalisme des dirigeants du régime est non seulement le produit atavique d’une tradition dont nous avons démonté les ressorts – « de même qu’il n’y a pas deux soleils dans le ciel, il ne peut y avoir qu’un empereur sur terre », dit le Livre des rites confucéen – elle est également le produit d’une fuite en avant provoquée par les multiples crises qui affligent la Chine. Le régime devrait résoudre la quadrature du cercle pour maîtriser ces crises : la perspective est improbable. L’échec probable rend possible l’ouverture d’un nouveau cycle de crise systémique. L’agressivité nationaliste du régime en serait aggravée. Jamais ses chefs n’ont été aussi isolés de la société, jamais la Chine n’a été aussi anomique qu’elle ne l’est devenue sous la férule de Jiang Zemin. L’absurde méga-projet de projet de barrage des Trois-Gorges sur le Yangzien en est l’éclatante démonstration : ce chantier pharaonique absorbe des investissements gigantesques au détriment de bien des projets plus réalistes, dans le but de résoudre en quelque sorte d’un seul coup la pénurie d’électricité nationale. Les études de faisabilité et d’impact environnemental ont été bâclées : nu ne sait ce qui adviendra de ce bricolage géant sur le géant fluvial de Chine du Sud. Les risques de catastrophe écologique sont considérables. Des millions de villageois ont été délogés. La corruption s’est emparée du projet, au point de menacer la stabilité et la solidité du barrage : le sable a remplacé le béton dans un certain nombre d’éléments du barrage. Une société moderne ne peut être gérée sur la base des choix arbitraires de quelques centaines de dirigeants reclus, opérant dans le secret et en toute souveraineté. Ce que les tenants, aujourd’hui déconfits, des « valeurs asiatiques », n’avaient pas compris, dans leurs plaidoyers pro domo en faveur d’un despotisme qu’ils prétendaient éclairé, c’est que les contre-pouvoirs, les contrepoids, que sont une opposition active, une presse libre et critique, des pouvoirs séparés selon les règles d’un Montesquieu, l’existence d’une société civile et de multitudes d’organisations associatives, font partie de la nécessaire diffusion du pouvoir qui peut ainsi intégrer les compétences, les intérêts et les opinions différentes. Mais, pour ce faire, il convient de renoncer au modèle chinois, c’est-à-dire au monolithisme intérieur. La renonciation au monolithisme extérieur n’est pas moins indispensable : la Chine doit participer à un monde dont elle n’a pas créé les règles, et ces règles sont étrangères à l’esprit même de sa politique multimillénaire. La Chine vit toujours sous la malédiction de sa propre culture politique. La figure que prendra le siècle dépendra largement du maintien de la Chine, ou de l’abandon par elle, de cette culture, et de sa malédiction. Laurent Murawiec (2000)
La «grippe de Hongkong» alias «grippe de 68» est pourtant la plus récente des pandémies grippales. Troisième du XXe siècle après la «grippe espagnole» (20 à 40 millions de morts en 1918-1920) et la «grippe asiatique» (2 millions de morts en 1957), elle a fait le tour du monde entre l’été 1968 et le printemps 1970, tuant environ un million de personnes, selon les estimations de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Combien en France ? Il a fallu la grande peur d’une nouvelle pandémie liée à l’émergence du virus H5N1 pour que l’on s’aperçoive que nul n’avait fait le compte. C’est ainsi que les statisticiens et épidémiologistes Antoine Flahault et Alain-Jacques Valleron viennent de découvrir, au terme d’une analyse encore inédite des fichiers de mortalité conservés par l’unité CEPIDC (Centre épidémiologique sur les causes médicales de décès) de l’Inserm, l’ampleur exacte de cette grippe «oubliée» : «25 068 morts en décembre 1969 et 6 158 en janvier 1970, soit 31 226 en deux mois, révèle Antoine Flahault. La grippe de Hongkong a tué en France deux fois plus que la canicule de 2003 ! Fait frappant, cette énorme surmortalité saisonnière est passée pratiquement inaperçue.» A la fin des sixties, la grippe, ses malades et ses morts n’intéressent pas. Ni les pouvoirs publics, ni le public, ni les médias. L’événement est sur la Lune avec l’équipage d’Apollo 12, au Vietnam où l’Amérique s’enlise, au Biafra qui agonise, en Chine où s’achève la Révolution culturelle, à l’Elysée où s’installe Pompidou avec mission de gérer l’après-68 et les grèves qui perlent toujours dans les entreprises, les universités et les lycées. Mais assurément pas dans les hôpitaux. Témoin la presse française qui, en cet hiver 1969, alors même que la grippe de Hongkong atteint son apogée dans l’Hexagone, consacre des articles sporadiques à l’«épidémie» ­ on n’use pas alors du mot «pandémie». (…) La grippe, dont nul ne signale les morts, est alors moins qu’un fait divers. C’est un «marronnier d’hiver», écrit France-Soir… Un marronnier pour tous, sauf pour les collaborateurs du réseau international de surveillance de la grippe créé par l’OMS dès sa fondation, en 1947. Un article du Times de Londres les a alertés, le 12 juillet 1968, en signalant une forte vague de «maladie respiratoire» dans le sud-est de la Chine, à Hongkong. C’est dans cette colonie britannique surpeuplée qu’avaient été recensées, en 1957, les premières victimes du virus de la «grippe asiatique». Depuis, Hongkong est devenu, pour les épidémiologistes, la sentinelle des épidémies dont la Chine communiste est soupçonnée d’être le berceau. Fin juillet 1968, le Dr W. Chang dénombre 500 000 cas dans l’île. La «grippe de Hongkong» est née. Le virus, expédié sur un lit de glace à Londres où siège l’un des deux centres internationaux de référence de la grippe, est identifié comme une «variante» du virus de la grippe asiatique, un virus de type A2 ­ on dirait aujourd’hui H2. Erreur : on établira bientôt, après de vifs débats d’experts, qu’il s’agit d’un virus d’un nouveau genre, baptisé ultérieurement H3. Qu’importe, il voyage. Et vite. Profitant de l’émergence des transports aériens de masse. Gagne Taiwan, puis Singapour et le Vietnam. Ironie de la guerre : en septembre, il débarque en Californie avec des marines de retour au pays. Ironie de la science : au cours de ce même mois, il décime les rangs d’un Congrès international qui réunit à Téhéran 1 036 spécialistes des maladies infectieuses tropicales. «C’était un gag», raconte le virologiste Claude Hannoun, pionnier du vaccin antigrippal français et futur directeur du centre de référence de la grippe à l’Institut Pasteur. «Le troisième jour, alors que j’étais cloué au lit, un confrère m’a dit qu’il y avait plus de monde dans les chambres qu’en session. Près de la moitié des participants sont tombés malades sur place ou à leur retour chez eux.» Une enquête montrera qu’ils ont contribué à l’introduction du virus non seulement en Iran, mais dans huit pays de trois continents, du Sénégal au Koweït en passant par l’Angleterre et la Belgique. Fin 1968, le virus a traversé les Etats-Unis, tuant plus de 50 000 personnes en l’espace de trois mois. En janvier 1969, il accoste l’Europe de l’Ouest, mais sans grands dégâts, et en mai il semble avoir disparu de la circulation. Tant et si bien qu’en octobre 1969, lorsque l’OMS réunit à Atlanta une conférence internationale sur la grippe de Hongkong, les scientifiques estiment que la pandémie est finie, et plutôt bien : «Il n’y a pas eu de grand excès de mortalité, excepté aux Etats-Unis», conclut alors l’Américain Charles Cockburn. «En décembre, ça a été la douche froide», dit Claude Hannoun. Le virus de Hongkong est revenu en Europe. Méchant, cette fois. D’autant plus que le Vieux Continent a négligé de préparer un vaccin adéquat. Certes, en France, on a vacciné. Quelques jours durant, le service de vaccination de Lyon a même été pris d’assaut. «Il y a eu un moment où les vaccinations se faisaient sur le trottoir, avec des étudiants en médecine recrutés dans les amphis et la police qui bloquait les accès de la rue», raconte le Pr Dellamonica. Hélas, à la différence des vaccins américains, les produits français, fabriqués alors de façon assez artisanale par Pasteur (Paris) et Mérieux (Lyon), n’incluent pas la souche de Hongkong, malgré un débat d’experts. «De fait, les vaccins ont été d’une efficacité très médiocre ­ 30 % au lieu de l’usuel 70 %», relève Claude Hannoun. Autres temps, autres moeurs : nul n’a alors accusé les experts de la grippe et/ou le ministre de la Santé, Robert Boulin, d’avoir négligé ce «marronnier d’hiver» qui a envoyé 31 000 personnes au cimetière. On est loin de la France du sang contaminé dénonçant les responsabilités des politiques et des scientifiques, loin de ce début de millénaire où gouvernements et experts égrènent avec angoisse le nombre de personnes mortes d’avoir été contaminées par des volailles excrétant le virus aviaire H5N1 (une soixantaine en deux ans), guettent les premiers frémissements d’une «humanisation» du virus et se préparent, à coups de millions de dollars, à affronter les retombées sanitaires, économique. «A la fin des années 60, on a confiance dans le progrès en général, et le progrès médical en particulier, analyse Patrice Bourdelais, historien de la santé publique à l’Ecole des hautes études en sciences sociales. Il y a encore beaucoup de mortalité infectieuse dans les pays développés, mais la plupart des épidémies y ont disparu grâce aux vaccins, aux antibiotiques et à l’hygiène. La grippe va donc, inéluctablement, disparaître.» Pour la communauté scientifique, la pandémie de Hongkong est cependant un choc. «Elle a sonné l’alarme, réveillé la peur de la catastrophe de 1918 et boosté les recherches sur le virus», dit Claude Hannoun. L’Institut Pasteur lui demande en effet dès 1970 de laisser ses travaux sur la fièvre jaune pour revenir à la grippe. «C’est elle aussi qui a dopé la production de vaccins, passée en France de 200 000 doses par an en 1968 à 6 millions en 1972.» Pour les épidémiologistes, «la grippe de Hongkong est entrée dans l’histoire comme la première pandémie de l’ère moderne. Celle des transports aériens rapides. La première, aussi, à avoir été surveillée par un réseau international, note Antoine Flahault. De fait, elle est la base de tous les travaux de modélisation visant à prédire le calendrier de la future pandémie». La grippe de Hongkong a bouclé son premier tour du monde en un an avant de revenir attaquer l’Europe. Elle nous dit que le prochain nouveau virus ceinturera la planète en quelques mois. Libération (2005)
Based on the data, I believe that the current dire models radically overestimate the ultimate death toll. There are three reasons for this. First, they underestimate the rate of adaptive responses, which should slow down the replication rate. Second, the models seem to assume that the vulnerability of infection for the older population—from 70 upward—gives some clue as to the rate of spread over the general population, when it does not. Third, the models rest on a tacit but questionable assumption that the strength of the virus will remain constant throughout this period, when in fact its potency should be expected to decline over time, in part because of temperature increases. As of March 16, the data from the United States falls short of justifying the draconian measures that are now being implemented. As of two days ago, 39 states have declared states of emergency, and they have been joined at the federal level with President Trump’s recent declaration to the same effect. These declarations are meant to endow governments with the power to impose quarantines and travel bans, close schools, restrict public gatherings, shut down major sporting events, stop public meetings, and close restaurants and bars. Private institutions are imposing similar restrictions. The one-two punch of public and private restrictions has caused a huge jolt to the economy. The irony here is that even though self-help measures like avoiding crowded spaces make abundant sense, the massive public controls do not. In light of the available raw data, public officials have gone overboard. To begin with, the word pandemic should not be lightly used. Recall that the Spanish influenza pandemic, fully worthy of the name, resulted in perhaps as many as a half-billion infections and between 50 and 100 million deaths, world-wide, of which some 675,000 were Americans, many coming back from Europe in the aftermath of the First World War. The World Health Organization recently declared coronavirus a pandemic at a time when the death count was at 4,000, presently being just over 6,500. It will surely rise no matter what precautions are taken going forward, but what is critical is some estimate of the rate. By way of comparison, the toll from the flu in the United States since October ran as follows: between 36 to 51 million infections, between 370 thousand to 670 thousand flu hospitalizations, and between 22 thousand to 55 thousand flu deaths. That works out to between roughly between 230,000 to 320,000 new infections per day, and between 140 to 350 deaths per day for an overall mortality rate of between 0.044 percent to 0.152 percent. As we think about the mortality rate of COVID-19, there are some important pieces of data to consider. (…) Washington state, with 676 reported cases and 42 deaths, has a mortality rate of 6.21 percent, which can be traced to a nursing facility in Kirkland Washington. While only contributing 57 cases, it was the source of 27 of the reported deaths, almost two-thirds of the fatalities. (We should expect, as has been the case, that the mortality rate in Washington will decline as the newer cases will not come exclusively from that high-risk population.) The next three states have 1,577 diagnosed cases and 11 deaths for a mortality rate of 0.69 percent, a number which has trended lower over the last few days. Unlike the deadly exposures in Kirkland, the exposures in New York state produced many documented illnesses, but only two deaths even after two weeks of exposure. And while it is easy to miss latent cases, it is harder to miss any virus-related death. Given that the incubation period is about two-weeks, the pool of cases before March 1 should be small. Many of the dire media accounts do not mention evolution. After the initial outburst in Kirkland, the target population was fitter. It is instructive therefore to look at the total number of cases, which spiked from 70 cases on March 5 to 672 cases on March 15. But those figures do not presage an increase into the thousands of daily cases that would be needed to reach the totals of the flu season. The current numbers are about 3 per cent of the rate of new flu cases in the 2019-2020 virus season. Even if there is some undercounting, it is highly unlikely, given the relatively short (two-week) incubation period, that the number of current cases will more than double or triple. It is also unlikely that most of the increase in reported cases (as opposed to deaths) will be in the population over age 70. More importantly, these numbers, as reported by the Centers for Disease Control, do not give any indication of heightened severity. What, then, does all of this portend for the future of COVID-19 in the United States? Good news is more likely than bad, notwithstanding the models that predict otherwise. The deaths in Washington have risen only slowly, even as the number of infections mount. The New York cases have been identified for long enough that they should have produced more deaths if the coronavirus was as dangerous as is commonly believed. (…) The theoretical answer to the question of how deadly the virus will turn out lies in part in a strong analytical relationship between the rate of spread and the strength of the virus. Start with the simple assumption that there is some variance in the rate of seriousness of any virus, just as there is in any trait for any species. In the formative stage of any disease, people are typically unaware of the danger. Hence, they take either minimal or no precautions to protect themselves from the virus. In those settings, the virus—which in this instance travels through droplets of moisture from sneezing and bodily contact—will reach its next victim before it kills its host. Hence the powerful viruses will remain dominant only so long as the rate of propagation is rapid. But once people are aware of the disease, they will start to make powerful adaptive responses, including washing their hands and keeping their distance from people known or likely to be carrying the infection. Various institutional measures, both private and public, have also slowed down the transmission rate. At some tipping point, the most virulent viruses will be more likely to kill their hosts before the virus can spread. In contrast, the milder versions of the virus will wreak less damage to their host and thus will survive over the longer time span needed to spread from one person to another. Hence the rate of transmission will trend downward, as will the severity of the virus. It is a form of natural selection. One key question is how rapidly this change will take place. There are two factors to consider. One is the age of the exposed population, and the other is the rate of change in the virulence of the virus as the rate of transmission slows, which should continue apace. By way of comparison, the virulent AIDS virus that killed wantonly in the 1980s crested and declined in the 1990s when it gave way to a milder form of virus years later once the condition was recognized and the bath houses were closed down. Part of the decline was no doubt due to better medicines, but part of it was due to this standard effect for diseases. Given that the coronavirus can spread through droplets and contact, the consequences of selection should manifest themselves more quickly than they did for AIDS. It is instructive to see how this analysis fares by taking into account the Korean data, which is more complete than the American data. South Korea has been dealing with the coronavirus since January 20. Since that time, the Korean government has administered a total of 261,335 tests to its citizens. In press releases updated every day, the Korean CDC is reporting (as of March 15) 8,162 total infections against 75 deaths for an overall mortality rate of 0.92 percent. But as shown in the table below, the age-disparity in outcome is striking: Clearly, the impact on elderly and immunocompromised individuals is severe, with nearly 90% of total deaths coming from individuals 60 and over. But these data do not call for shutting down all public and private facilities given the extraordinarily low rates of death in the population under 50. The adaptive responses should reduce the exposures in the high-risk groups, given the tendency for the coronavirus to weaken over time. My own guess is that the percentage of deaths will decline in Korea for the same reasons that they are expected to decline in the United States. It is highly unlikely that there will ever be a repetition of the explosive situation in Wuhan, where air quality is poorer and smoking rates are higher. So what then should be done? The first point is to target interventions where needed, toward high-risk populations, including older people and other people with health conditions that render them more susceptible to disease. But the current organized panic in the United States does not seem justified on the best reading of the data. In dealing with this point, it is critical to note that the rapid decline in the incidence of new cases and death in China suggests that cases in Italy will not continue to rise exponentially over the next several weeks. Moreover, it is unlikely that the healthcare system in the United States will be compromised in the same fashion as the Italian healthcare system in the wake of its quick viral spread. The amount of voluntary and forced separation in the United States has gotten very extensive very quickly, which should influence rates of infection sooner rather than later. Perhaps my analysis is all wrong, even deeply flawed. But the stakes are too high to continue on the current course without reexamining the data and the erroneous models that are predicting doom. Richard Epstein
In the earlier, March 16, 2020 version, of this essay, I made the single largest unforced intellectual error in my entire academic career, when I included numerical estimates about the possible impact of the coronavirus in terms of life and death. Those estimates were obviously ridiculously too low. Those mistakes brought on a torrent of criticism, pointing out the magnitude of those errors. Unfortunately, those responses detracted from the main purpose of that initial essay, which was to question some of the basic assumptions of the standard model. I regret those mistakes, and of course, I retract them. It is, however, important to stress that those errors were in no way essential to the central point that I made there, and continue to put forward—namely the serious overprojection of cases and deaths found in the New York Times graphic below, and in similar studies that predict tens of millions of coronavirus cases, and upwards of one million deaths. These proposals all rest on some version of the standard (“logistic”) models. In the constant efforts to criticize the incorrect numbers, little or no attention has been paid to my substantive queries as to the soundness of the standard models, by taking into account both the evolutionary forces of natural selection on the one side and the individual and institutional responses to incentives on the other. Adding those two elements into the mix led me to suggest that the estimates generated by the standard model would turn out to be far too high, perhaps by an order of magnitude. I have recently come across this extraordinary interview by Professor Knut Wittkowski, an epidemiologist which states in powerful form why the current policies of social distancing will prolong but not eliminate the disease. His insights go a long way toward explaining why, in the three weeks that have followed, the recent data has not come close to reaching those high estimates, and it seems unlikely that they will. The recent data shows that as of Monday morning April 6, 2020 the number of deaths in the United States stood at 9,655, and the total number of cases stood at 336,776, distributed as follows (where the sharp decline on April 5, 2020 may reflect some Sunday underreporting): These numbers are far below those predicted by the conventional models, and it is important to explain the discrepancy. As I mentioned in the initial version of this essay, I am fully aware that these views are contrary to the standard wisdom. But I hope that even my strongest critics will address the substantive arguments raised here against the conventional model, which seems systematically to have overpredicted the duration and severity of the current coronavirus pandemic. Richard Epstein
The immune system is a marvel of complexity and efficiency. It is designed to protect us from foreign invaders of all kinds, the most important of which are infectious agents, and from dangerous enemies that are generated within, like cancer. It is composed of a variety of defense strategies: it can generate chemicals to kill invaders; it can mobilize armies of cells to swallow them up; and it has an elaborate system whereby it can recognize thousands of substances that are foreign to our bodies and then neutralize them. For years it was thought by immunologists to be an autonomous system, though there were disconcerting stories about patients along the way that suggested that the mind might have something to do with the way it worked. For the most part these stories were discounted by the experts, but now there is concrete evidence that cannot be ignored that the brain is involved in the system. (…) there is a long history of awareness that the emotions have something to do with our susceptibility to or ability to fight off infection, but none of it is generally accepted by medical doctors and rarely applied in everyday practice. Frequent colds and genitourinary infections are among the most common but it is likely that psychological factors play a role in all infectious processes. As with cancer, it is the efficiency of the immune system to do its job of eradicating the infectious agent that is at issue. Stressful emotions can reduce that effectiveness and allow the infection to flourish but there is ample anecdotal evidence that people have the capacity to enhance immunologic efficiency by improving their emotional states. John E. Sarno (Healing back pain, 1991)
Selon un communiqué du 22 mars 2007 de l’Inserm, le nombre de décès du fait de la canicule 2003 s’élève à 19 490 en France et à 20 089 en Italie ; pour l’ensemble de l’Europe, il est de l’ordre de 70 000. Le chiffre de 25 000 morts des conséquences de la canicule est avancé par les syndicats des urgentistes de France. Wikipedia
Overall, this Review suggests that the psychological impact of quarantine is wide-ranging, substantial, and can be long lasting. This is not to suggest that quarantine should not be used; the psychological effects of not using quarantine and allowing disease to spread might be worse. However, depriving people of their liberty for the wider public good is often contentious and needs to be handled carefully. If quarantine is essential, then our results suggest that officials should take every measure to ensure that this experience is as tolerable as possible for people. This can be achieved by: telling people what is happening and why, explaining how long it will continue, providing meaningful activities for them to do while in quarantine, providing clear communication, ensuring basic supplies (such as food, water, and medical supplies) are available, and reinforcing the sense of altruism that people should, rightly, be feeling. Health officials charged with implementing quarantine, who by definition are in employment and usually with reasonable job security, should also remember that not everyone is in the same situation. If the quarantine experience is negative, the results of this Review suggest there can be long-term consequences that affect not just the people quarantined but also the health-care system that administered the quarantine and the politicians and public health officials who mandated it. The Lancet
Freshly killed hens are much better than frozen meat in supermarkets, if you want to make perfect chicken soup. The flavor is richer. Ran
Traditional medicine is a treasure of Chinese civilization, embodying the wisdom of the nation and its people. Xi Jinping
What a tragedy that the 100,000 pangolins that are purged every year are sacrificed over the false belief that their scales can aid in blood circulation and cure rheumatism! Melissa Chen
Wet markets, like the one in Wuhan that was ground zero for the COVID-19 pandemic raging across the globe, are common throughout Asia. The larger newly-industrialized cities in China play host to hundreds of such markets, providing fresh produce and meat but also functioning as social nuclei. Dubious food safety and hygiene standards aside, what made the Wuhan Seafood Market such a swarming petri dish for viral pathogens is the compendium of dead and live wildlife that were kept in close proximity, sometimes festering in their own fecal matter. Pictures and video clips circulated on Weibo and other social media platforms showed the range of animals on sale — wolf pups, rats, peacocks, raccoons, porcupines, snakes, crocodiles and foxes, all jammed side-by-side in flimsy cages awaiting their own slaughter, making it easy for zoonotic diseases to leap from species to species and from animals to humans. Scientists believe that the pangolin, an endangered Southeast Asian mammal that looks like the lovechild of a scaly anteater and an armadillo, was the intermediary that helped bridge the novel coronavirus’s jump from its original host, bats, to humans. To date, the virus has infected more than 200,000 and killed more than 8,000 people worldwide. The Chinese preference for wet markets and exotic wildlife has deep social, historical and cultural roots. Around 1960, Chairman Mao’s disastrous Great Leap Forward led to agricultural collapse and the starvation of tens of millions of people, a trauma that continues to make an indelible print on China’s collective psyche today. For one, it necessitated a scarcity mindset. Under starvation conditions, does it really matter what vessel of bodily flesh was delivering your next caloric intake? Why would you squander any body part? There’s an old Cantonese saying that goes, ‘anything that walks, swims, crawls, or flies with its back to heaven is edible’. The myth that freshly killed animals taste superior is very pervasive, particularly among the older generation. ‘Freshly killed hens are much better than frozen meat in supermarkets, if you want to make perfect chicken soup,’ a 60-year-old woman named Ran told Bloomberg while shopping at a Chinese wet market. ‘The flavor is richer.’ Perhaps because home refrigeration only became widespread in China in the last few decades, Chinese folks with rural roots still associate freshness with how recently the meat was slaughtered. This is why sellers keep their animals alive and only butcher them before their customers’ eyes. As for what’s driving the demand for exotic wildlife, we need only look to Traditional Chinese Medicine (TCM) which is very widely-adopted in China and among the Chinese diaspora. Its philosophical roots can be traced all the way back to the ancient text The Yellow Emperor’s Classic of Medicine, written roughly 2,000 years ago. This is the source material that lays out the various therapeutic effects of specific wild animal parts and suggests that consuming exotic meats confers wealth and status upon its devotee. What a tragedy that the 100,000 pangolins that are purged every year are sacrificed over the false belief that their scales can aid in blood circulation and cure rheumatism! Meanwhile, Beijing continues to aggressively promote TCM both internationally and domestically, in a bid to project nationalistic pride and soft power. Late last year, the state-run China Daily news website reported Xi Jinping saying that ‘traditional medicine is a treasure of Chinese civilization, embodying the wisdom of the nation and its people’. Most recently, Chinese officials have also been touting the success of deploying TCM methods to treat over half of the hospitalized COVID-19 patients in Hubei province, an ironic move given that it was the very indulgence of magical belief in traditional remedies that most likely caused the coronavirus outbreak in the first place. To its credit, the Chinese government has since taken swift action to close down some 20,000 wildlife farms and punish over 2,000 people for wildlife crimes since COVID-19 broke out uncontrollably. They have also temporarily banned the wildlife trade until the epidemic is over, but not without carving out exceptions for wild animals for the purposes of TCM. Unless this loophole is closed, people can and will simply abuse the system and use TCM as an excuse to smuggle in more meat and partake in the trade. Meanwhile, several articles have decried the problematic ways in which Chinese eating and hygiene habits have been discussed in light of the outbreak, especially because they may lead to stereotyping Chinese people as a whole for being barbaric and uncivilized. These stereotypes, they fear, will only end up fueling xenophobia and racism. The temptation here is to avoid falling into the trap of cultural relativism. It’s perfectly appropriate to criticize China’s rampant consumption of exotic animals, lack of hygiene standards and otherwise risky behavior that puts people at risk for zoonotic infections. Until these entrenched behaviors based on cultural or magical beliefs are divorced from Chinese culture, wet wildlife markets will linger as time-bombs ready to set off the next pandemic, which in a globalized age is proving only too easy to do. We already know that more than 75 percent of emerging diseases originate in animals and that in the last century, at least 10 infectious diseases jumped from animals to people. China should be aghast at its role setting off the global domino effect at Wuhan Seafood Market in late 2019. After countless infections and death, the obliteration of trillions of dollars and the radical retooling of modern life as we know it, the least China could do is introduce higher food safety regulations, eradicate all wet markets and ban the wildlife trade, once and for all. Melissa Chen
As early as Dec 27, a Guangzhou-based genomics company had sequenced most of the virus from fluid samples from the lung of a 65-year old deliveryman who worked at the seafood market where many of the first cases emerged. The results showed an alarming similarity to the deadly Sars coronavirus that killed nearly 800 people between 2002 and 2003. Around that time, local doctors sent at least eight other patient samples from hospitals around Wuhan to multiple Chinese genomics companies, including industry heavyweight BGI, as they worked to determine what was behind a growing number of cases of unexplained respiratory disease. The results all pointed to a dangerous Sars-like virus. That was days before China notified the World Health Organisation (WHO) on Dec 31 about the emergence of an unidentified infectious disease, two weeks before it shared the virus’ genome sequence with the world, and crucially, more than three weeks before Chinese authorities confirmed publicly that the virus was spreading between people. Concerns about the new disease were initially kept within a small group of medical workers, researchers and officials. On Dec 30, Dr Li Wenliang was one of several in Wuhan who sounded the first alarms and released initial evidence online. Dr Li, who was punished for releasing the information, would perish from the disease five weeks later, after contracting it from a patient. On Jan 1, after several batches of genome sequence results had been returned to hospitals and submitted to health authorities, an employee of one genomics company received a phone call from an official at the Hubei Provincial Health Commission, ordering the company to stop testing samples from Wuhan related to the new disease and destroy all existing samples. (…) Then on Jan 3, China’s National Health Commission (NHC), the nation’s top health authority, ordered institutions not to publish any information related to the unknown disease, and ordered labs to transfer any samples they had to designated testing institutions, or to destroy them. The order, which Caixin has seen, did not specify any designated testing institutions. It was Jan 9 when the Chinese authorities finally announced that a novel coronavirus was behind Wuhan’s viral pneumonia outbreak. Even then, the transmissibility of the virus was downplayed, leaving the public unaware of the imminent danger. Finally, on Jan 20, Dr Zhong Nanshan, a leading authority on respiratory health who came to national attention in his role fighting Sars, confirmed in a TV interview that the disease was spreading from person-to-person. (…) On the evening of Dec 30, several doctors in Wuhan, including the late Dr Li Wenliang, privately shared CapitalBio’s results as a warning to friends and colleagues to take protective measures. Those messages then circulated widely online and sparked a public uproar demanding more information. Several people, including Dr Li and two other doctors who sent the messages that night, were later punished by the authorities for « spreading rumours ». Caixa Global (29.02. 2020)As early as Dec 27, a Guangzhou-based genomics company had sequenced most of the virus from fluid samples from the lung of a 65-year old deliveryman who worked at the seafood market where many of the first cases emerged. The results showed an alarming similarity to the deadly Sars coronavirus that killed nearly 800 people between 2002 and 2003. Around that time, local doctors sent at least eight other patient samples from hospitals around Wuhan to multiple Chinese genomics companies, including industry heavyweight BGI, as they worked to determine what was behind a growing number of cases of unexplained respiratory disease. The results all pointed to a dangerous Sars-like virus. That was days before China notified the World Health Organisation (WHO) on Dec 31 about the emergence of an unidentified infectious disease, two weeks before it shared the virus’ genome sequence with the world, and crucially, more than three weeks before Chinese authorities confirmed publicly that the virus was spreading between people. Concerns about the new disease were initially kept within a small group of medical workers, researchers and officials. On Dec 30, Dr Li Wenliang was one of several in Wuhan who sounded the first alarms and released initial evidence online. Dr Li, who was punished for releasing the information, would perish from the disease five weeks later, after contracting it from a patient. On Jan 1, after several batches of genome sequence results had been returned to hospitals and submitted to health authorities, an employee of one genomics company received a phone call from an official at the Hubei Provincial Health Commission, ordering the company to stop testing samples from Wuhan related to the new disease and destroy all existing samples. (…) Then on Jan 3, China’s National Health Commission (NHC), the nation’s top health authority, ordered institutions not to publish any information related to the unknown disease, and ordered labs to transfer any samples they had to designated testing institutions, or to destroy them. The order, which Caixin has seen, did not specify any designated testing institutions. It was Jan 9 when the Chinese authorities finally announced that a novel coronavirus was behind Wuhan’s viral pneumonia outbreak. Even then, the transmissibility of the virus was downplayed, leaving the public unaware of the imminent danger. Finally, on Jan 20, Dr Zhong Nanshan, a leading authority on respiratory health who came to national attention in his role fighting Sars, confirmed in a TV interview that the disease was spreading from person-to-person. (…) On the evening of Dec 30, several doctors in Wuhan, including the late Dr Li Wenliang, privately shared CapitalBio’s results as a warning to friends and colleagues to take protective measures. Those messages then circulated widely online and sparked a public uproar demanding more information. Several people, including Dr Li and two other doctors who sent the messages that night, were later punished by the authorities for « spreading rumours ». Caixa Global (29.02. 2020)As early as Dec 27, a Guangzhou-based genomics company had sequenced most of the virus from fluid samples from the lung of a 65-year old deliveryman who worked at the seafood market where many of the first cases emerged. The results showed an alarming similarity to the deadly Sars coronavirus that killed nearly 800 people between 2002 and 2003. Around that time, local doctors sent at least eight other patient samples from hospitals around Wuhan to multiple Chinese genomics companies, including industry heavyweight BGI, as they worked to determine what was behind a growing number of cases of unexplained respiratory disease. The results all pointed to a dangerous Sars-like virus. That was days before China notified the World Health Organisation (WHO) on Dec 31 about the emergence of an unidentified infectious disease, two weeks before it shared the virus’ genome sequence with the world, and crucially, more than three weeks before Chinese authorities confirmed publicly that the virus was spreading between people. Concerns about the new disease were initially kept within a small group of medical workers, researchers and officials. On Dec 30, Dr Li Wenliang was one of several in Wuhan who sounded the first alarms and released initial evidence online. Dr Li, who was punished for releasing the information, would perish from the disease five weeks later, after contracting it from a patient. On Jan 1, after several batches of genome sequence results had been returned to hospitals and submitted to health authorities, an employee of one genomics company received a phone call from an official at the Hubei Provincial Health Commission, ordering the company to stop testing samples from Wuhan related to the new disease and destroy all existing samples. (…) Then on Jan 3, China’s National Health Commission (NHC), the nation’s top health authority, ordered institutions not to publish any information related to the unknown disease, and ordered labs to transfer any samples they had to designated testing institutions, or to destroy them. The order, which Caixin has seen, did not specify any designated testing institutions. It was Jan 9 when the Chinese authorities finally announced that a novel coronavirus was behind Wuhan’s viral pneumonia outbreak. Even then, the transmissibility of the virus was downplayed, leaving the public unaware of the imminent danger. Finally, on Jan 20, Dr Zhong Nanshan, a leading authority on respiratory health who came to national attention in his role fighting Sars, confirmed in a TV interview that the disease was spreading from person-to-person. (…) On the evening of Dec 30, several doctors in Wuhan, including the late Dr Li Wenliang, privately shared CapitalBio’s results as a warning to friends and colleagues to take protective measures. Those messages then circulated widely online and sparked a public uproar demanding more information. Several people, including Dr Li and two other doctors who sent the messages that night, were later punished by the authorities for « spreading rumours ». Caixa Global (29.02. 2020)
We routinely differentiate between two kinds of military action: the inevitable carnage and collateral damage of diffuse hostilities, and the precision of a “surgical strike,” methodically targeted to the sources of our particular peril. The latter, when executed well, minimizes resources and unintended consequences alike. As we battle the coronavirus pandemic, and heads of state declare that we are “at war” with this contagion, the same dichotomy applies. This can be open war, with all the fallout that portends, or it could be something more surgical. The United States and much of the world so far have gone in for the former. I write now with a sense of urgency to make sure we consider the surgical approach, while there is still time. (…) What we know so far about the coronavirus makes it a unique case for the potential application of a “herd immunity” approach, a strategy viewed as a desirable side effect in the Netherlands, and briefly considered in the United Kingdom. The data from South Korea, where tracking the coronavirus has been by far the best to date, indicate that as much as 99 percent of active cases in the general population are “mild” and do not require specific medical treatment. (…) These conclusions are corroborated by the data from Wuhan, China, which show a higher death rate, but an almost identical distribution. The higher death rate in China may be real, but is perhaps a result of less widespread testing. South Korea promptly, and uniquely, started testing the apparently healthy population at large, finding the mild and asymptomatic cases of Covid-19 other countries are overlooking. The experience of the Diamond Princess cruise ship, which houses a contained, older population, proves the point. The death rate among that insular and uniformly exposed population is roughly 1 percent. We have, to date, fewer than 200 deaths from the coronavirus in the United States — a small data set from which to draw big conclusions. Still, it is entirely aligned with the data from other countries. The deaths have been mainly clustered among the elderly, those with significant chronic illnesses such as diabetes and heart disease, and those in both groups. (…) The clustering of complications and death from Covid-19 among the elderly and chronically ill, but not children (there have been only very rare deaths in children), suggests that we could achieve the crucial goals of social distancing — saving lives and not overwhelming our medical system — by preferentially protecting the medically frail and those over age 60, and in particular those over 70 and 80, from exposure. (…) I am deeply concerned that the social, economic and public health consequences of this near total meltdown of normal life — schools and businesses closed, gatherings banned — will be long lasting and calamitous, possibly graver than the direct toll of the virus itself. The stock market will bounce back in time, but many businesses never will. The unemployment, impoverishment and despair likely to result will be public health scourges of the first order. (…) in more and more places we are limiting gatherings uniformly, a tactic I call “horizontal interdiction” — when containment policies are applied to the entire population without consideration of their risk for severe infection. But as the work force is laid off en masse (our family has one adult child home for that reason already), and colleges close (we have another two young adults back home for this reason), young people of indeterminate infectious status are being sent home to huddle with their families nationwide. And because we lack widespread testing, they may be carrying the virus and transmitting it to their 50-something parents, and 70- or 80-something grandparents. If there are any clear guidelines for behavior within families — what I call “vertical interdiction” — I have not seen them. Such is the collateral damage of this diffuse form of warfare, aimed at “flattening” the epidemic curve generally rather than preferentially protecting the especially vulnerable. I believe we may be ineffectively fighting the contagion even as we are causing economic collapse. There is another and much overlooked liability in this approach. If we succeed in slowing the spread of coronavirus from torrent to trickle, then when does the society-wide disruption end? When will it be safe for healthy children and younger teachers to return to school, much less older teachers and teachers with chronic illnesses? When will it be safe for the work force to repopulate the workplace, given that some are in the at-risk group for severe infection? (…) We just don’t know. We could wait until there’s an effective treatment, a vaccine or transmission rates fall to undetectable levels. But what if those are a year or more away? Then we suffer the full extent of societal disruption the virus might cause for all those months. The costs, not just in money, are staggering to contemplate. So what is the alternative? Well, we could focus our resources on testing and protecting, in every way possible, all those people the data indicate are especially vulnerable to severe infection: the elderly, people with chronic diseases and the immunologically compromised. (…) But there are several major problems with subsuming the especially vulnerable within the policies now applied to all. First, the medical system is being overwhelmed by those in the lower-risk group seeking its resources, limiting its capacity to direct them to those at greatest need. Second, health professionals are burdened not just with work demands, but also with family demands as schools, colleges and businesses are shuttered. Third, sending everyone home to huddle together increases mingling across generations that will expose the most vulnerable. As the virus is already circulating widely in the United States, with many cases going undetected, this is like sending innumerable lit matches into small patches of tinder. (…)This focus on a much smaller portion of the population would allow most of society to return to life as usual and perhaps prevent vast segments of the economy from collapsing. Healthy children could return to school and healthy adults go back to their jobs. Theaters and restaurants could reopen, though we might be wise to avoid very large social gatherings like stadium sporting events and concerts. So long as we were protecting the truly vulnerable, a sense of calm could be restored to society. Just as important, society as a whole could develop natural herd immunity to the virus. The vast majority of people would develop mild coronavirus infections, while medical resources could focus on those who fell critically ill. Once the wider population had been exposed and, if infected, had recovered and gained natural immunity, the risk to the most vulnerable would fall dramatically. (…) The path we are on may well lead to uncontained viral contagion and monumental collateral damage to our society and economy. A more surgical approach is what we need. David L. Katz
Epidémie de grippe saisonnière: une surmortalité de 21.000 décès cet hiver. France Soir (01/03/2017)
La France a enregistré en 2015 un boom des décès, «au plus haut depuis l’après-guerre», mais aussi un recul de l’espérance de vie et une légère baisse des naissances, pour atteindre 66,6 millions d’habitants au 1er janvier 2016, a indiqué mardi l’Insee. (…) En 2015, 600.000 personnes sont décédées (+7,3% sur un an). Cette «forte hausse s’explique par l’augmentation du nombre des 65 ans et plus et par la hausse des taux de mortalité après 65 ans». En cause, trois épisodes sanitaires de surmortalité: la grippe au premier trimestre 2015, la canicule en juillet et une vague de froid en octobre. Sous l’effet de ce surcroît de mortalité, l’espérance de vie à la naissance «diminue nettement», de 0,4 an pour les femmes, de 0,3 an pour les hommes. La Croix
La France a enregistré 600 000 décès l’an dernier, une « forte hausse » par rapport à 2014 (+41 000, soit +7,3 %) mais aussi un nombre de morts « à son plus haut depuis la Seconde guerre mondiale ». Ce bond s’explique par l’augmentation du nombre de personnes de 65 ans et plus, et par la hausse des taux de mortalité après 65 ans, due à trois épisodes sanitaires en 2015 : grippe au premier trimestre, canicule en juillet et vague de froid en octobre. Conséquence, l’espérance de vie à la naissance diminue, de 0,4 an pour les femmes et de 0,3 an pour les hommes. En 2015, une femme peut espérer vivre 85 ans et un homme 78,9 ans. Ouest France
En dépit d’une loi qui l’interdit, la Cour constitutionnelle a décrété mercredi que le suicide assisté peut être jugé licite en Italie si une série de conditions sont réunies, une décision qualifiée de « victoire » par les partisans de l’euthanasie. Dans une sentence très attendue, la haute cour a estimé que l’aide au suicide « n’est pas punissable » quand sont respectés « le consentement éclairé » de la personne, « les soins palliatifs », « la sédation profonde » ainsi qu’un contrôle (« vérification de ces conditions et des modalités d’exécution » du suicide assisté) effectué par les autorités de santé publique après « avis du comité éthique » local. La Cour a souligné que l’aide au suicide ne peut concerner que des patients « maintenus en vie par des traitements vitaux et atteints d’une pathologie irréversible, source de souffrances physiques et psychologiques jugées insupportables, mais pleinement en mesure de prendre des décisions libres et conscientes ». La Cour a aussi précisé que sa décision était prise « dans l’attente d’une intervention indispensable du législateur », demandant donc au parlement de modifier la législation en vigueur. En Italie, pays à forte tradition catholique, l’euthanasie est interdite et le code pénal punit « l’instigation ou l’aide au suicide » avec des peines comprises entre 5 ans et 12 ans de prison. Les juges constitutionnels étaient saisis du cas de Marco Cappato, un responsable du Parti radical (historiquement favorable à l’avortement et à l’euthanasie), qui avait conduit un célèbre DJ italien en Suisse en 2017 pour un suicide assisté. Fabiano Antoniani, dit DJ Fabo, grand voyageur, pilote de moto-cross et musicien, était resté tétraplégique et aveugle après un accident de la route en 2014. « A partir d’aujourd’hui nous sommes tous plus libres, y compris ceux qui ne sont pas d’accord » avec l’euthanasie, s’est félicité M. Cappato sur Facebook, évoquant une « victoire de la désobéissance civile ». « Pour moi aider DJ Fabo était un devoir, la Cour a établi que c’était son droit », a-t-il ajouté. Beppino Englaro, papa d’Eluana, plongée dans un état végétatif et qui fut entre 2008 et sa mort en 2009 un symbole de la lutte pour l’euthanasie, a salué en M. Cappato « un pionnier qui a ouvert la voie vers l’établissement d’un droit ». Le Point
En Italie, le patient « zéro » n’a pas pu être identifié. Seul le patient «un» est connu: un cadre de 38 ans, pris en charge au service des urgences de Codogno, en Lombardie et qui semble avoir été un amplificateur majeur de la diffusion initiale du nouveau coronavirus. On ignore toutefois comment cet homme a contracté l’infection, n’ayant pas voyagé lui-même dans une zone à risque, ni fréquenté des personnes déjà malades. Une hypothèse évoque une contamination à Munich, en Allemagne, auprès d’une personne en provenance de Shanghai. « Le virus est probablement arrivé d’un autre pays européen, donc pas directement de Chine. Puis il a circulé de façon souterraine de fin janvier au 21 février, explique le Pr Massimo Galli chef de service des maladies infectieuses de l’hôpital Luigi Sacco (Milan). Il s’est diffusé de façon très efficace dans la zone rouge, sans qu’aucune mesure de contrôle ne soit mise en place. » À ce stade, les premiè·res malades n’ont donc pas été diagnostiqué·es, leurs symptômes pouvant être assimilés à de simples grippes saisonnières. Ce n’est que dans la dernière semaine de février qu’une première alerte a pu être donnée, notamment grâce à Attilio Fontana, président de la Lombardie, qui a annoncé s’être mis de lui-même en quarantaine, un de ses collaborateurs ayant été infecté par le virus. Il a alors annoncé cette décision sur Facebook via une vidéo où on le voit en train de mettre un masque chirurgical. Plus de 300 personnes avaient alors déjà été testées positives en Lombardie. On devait également découvrir que l’Italie n’avait pas fait de véritable contrôle des retours d’Italien·nes en provenance de Chine en janvier. Le gouvernement avait certes interdits certains vols, mais des Italien·nes qui étaient en Chine sont rentré·es en Italie par des voies différentes, via d’autres pays –de même que des citoyen·nes chinois·es ont pu venir par ces mêmes voies en Italie. « Je crois que nous avons fait des erreurs, reconnaît Mateo Renzi. L’Italie était la première à décider d’arrêter les vols entre la Chine et l’Italie en janvier. Cette décision semblait une très bonne décision mais c’était seulement un bloc de vols directs. Mais beaucoup de Chinois ont décidé d’arriver en Italie avec d’autres vols. Aujourd’hui, il n’est pas nécessaire d’arrêter les vols directs. Ce qui est nécessaire, c’est d’arrêter les occasions de rendez-vous, les échanges. Aujourd’hui, c’est plus important de fermer les écoles que les vols directs. » Ce fut l’une des premières explications avancées par les spécialistes italien·nes pour expliquer la situation de leur pays: on y pratiquait beaucoup plus de tests de dépistage que dans les autres pays d’Europe. Ainsi, les patient·es présentant des symptômes mais ne nécessitant pas d’hospitalisation étaient d’emblée comptabilisé·es. (…) Les explications des spécialistes italien·nes peuvent sans aucun doute expliquer l’augmentation du nombre de cas détectés en Italie. Pour autant elles ne suffisent pas à expliquer l’important taux de mortalité du coronavirus observé dans le pays. Une analyse complète publiée le 17 février par le Centre chinois de contrôle et de prévention des maladies (CCDC) établit que le taux de létalité du Covid-19 augmente avec l’âge: 3,6% chez les 60-69 ans, 8% chez les 70-79 ans et 14,8% chez les plus de 80 ans. Or on sait que la population italienne est celle dont la moyenne d’âge est la plus élevée de l’Union européenne. Près d’un·e Italien·ne sur quatre (23%, contre 19,6% en France –données Eurostat) est âgé·e de plus de 65 ans. Et au niveau mondial, l’Italie occupe la deuxième place derrière le Japon. Est-ce suffisant pour expliquer le nombre important de cas et de décès observés dans le pays? Les avis des spécialistes, ici, divergent. (…) La situation ainsi créée met avant tout en lumière les difficultés massives rencontrées par un système sanitaire devant, en urgence, répondre à un afflux massif et brutal de malades. La leçon est d’autant plus importante que ce phénomène a concerné la Lombardie, l’une des régions les plus riches d’Europe et les mieux équipées, en infrastructures comme en compétences. « S’il y a autant de morts, c’est que nous n’avons pas réussi à les soigner, estime l’épidémiologiste italien Carlo La Vecchia. En Italie, les services sanitaires ne sont plus en mesure de fournir d’assistance respiratoire. Il n’y a pas assez d’appareils, mais surtout il n’y a pas assez de personnel en mesure de les utiliser. Nous manquons de structures adaptées. » (…) L’un des meilleurs systèmes de santé au monde, celui de la Lombardie, est à deux pas de l’effondrement», explique le Dr Pesenti dans une interview au quotidien milanais Il Corriere della Sera. (…) « C’est un cauchemar, confie le Dr Bassetti. Nous avons beaucoup de patients âgés avec des comorbidités, mais nous avons aussi beaucoup de patients plus jeunes, qui souffrent de pneumonies avec une insuffisance respiratoire», explique le médecin, ce qui requiert «une ventilation pendant une semaine ou deux ». (…) Il faut se rappeler que la pandémie de grippe de 1918 (très bien étudiée aux États-Unis) avait diffusée en trois vagues successives. La première (fin du printemps 1918) souvent appelée «annonciatrice» avait des caractéristiques qui ressemblent un peu à la dynamique observée actuellement avec le Covid-19. La deuxième (au début de l’automne 1918) fut la plus haute et la plus meurtrière. Quant à la troisième (hiver 1918-1919) elle fut plus haute que la première, mais inférieure à la deuxième. Un tel scénario est tout à fait envisageable désormais avec le Covid-19. Nous assisterions alors aujourd’hui à des soubresauts un peu erratiques qui ne seraient que le tout début d’un processus qui s’annoncerait prolongé mais long et entrecoupé de répits durant les périodes estivales, au moins dans les latitudes tempérées. Un élément plaide pour une telle «pause estivale»: c’est le calme relatif actuellement observé dans l’hémisphère sud. Cette hypothèse se verrait renforcée si nous devions observer, à l’approche de l’hiver austral (juin-septembre), une émergence marquée de l’activité virale en Australie, en Nouvelle-Zélande, en Afrique du Sud et en Amérique Latine. Slate
L’âge moyen des personnes décédées en Italie et testées positives au Covid-19 est de 79,5 ans et les hommes représentent 70% des morts, a annoncé l’Institut supérieur de la santé (ISS) qui publie régulièrement ses statistiques. Sur un échantillon de 2.003 morts, sur les 2.503 que le pays avait enregistrés mardi, 707 se trouvaient dans la tranche d’âge 70-79 ans, 852 dans la tranche d’âge 80-89 ans et 198 ont plus de 90 ans, selon un communiqué de l’ISS. « Dix-sept personnes positives au Covid-19 de moins de 50 ans sont mortes. En particulier, cinq de ces personnes avaient moins de 40 ans, toutes de sexe masculin, avec un âge compris entre 31 et 39 ans, avec de graves pathologies précédentes », précise l’ISS. Recensant une dizaine de pathologies les plus courantes relevées sur les personnes décédées, dont les plus fréquentes sont l’hypertension, le diabète ou la cardiopathie ischémique, l’ISS souligne que 48,5% des personnes décédées souffraient de 3 ou plus de ces pathologies et 25,6% de 2 pathologies. Seulement 0,8% des personnes, trois au total, n’avaient aucune pathologie, selon la même source. AFP
85 ans en France, contre 77 ans en Bulgarie : l’espérance de vie à la naissance des femmes connaît de grandes disparités en Europe. Le constat est identique en ce qui concerne les hommes. Les Françaises ont une espérance de vie de 85,3 ans à la naissance (données 2011), contre 77,8 ans pour les Bulgares. Chez les hommes, les Suédois et les Italiens peuvent espérer vivre un peu plus de 79 ans, contre aux alentours de 71 ans pour les Hongrois, Roumains et Bulgares. Au sein de l’Europe, les populations les mieux loties ont une longévité supérieure d’environ 9 ans à celles pour qui l’espérance de vie est la moins élevée. Les écarts sont aussi marqués entre hommes et femmes : les Français ont une espérance de vie à peine supérieure aux Roumaines. Mais les disparités entre les sexes ne sont pas équivalentes au sein de chaque pays : de près de 5 ans en Grèce et de 4 ans en Suède, on passe à 7 et 8,5 ans respectivement en France et en Pologne. Quelques changements apparaissent dans la hiérarchie des pays dès lors que l’on tient compte de l’espérance de vie en bonne santé. Cet indice mesure le nombre d’années qu’une personne peut potentiellement vivre sans subir de handicaps majeurs. Dans ce cas de figure, les écarts entre les femmes et les hommes se réduisent considérablement. L’espérance de vie en bonne santé est même supérieure pour les hommes en Suède (69,2 contre 68,7 années pour les femmes). Les Portugaises ont l’espérance de vie la plus faible, avec 57,2 années. Pour les hommes, ce sont les Autrichiens qui connaissent le niveau le plus bas (58 ans). Mais attention, il s’agit d’indicateurs subjectifs : ce sont les personnes interrogées qui indiquent être ou non en bonne santé. La perception d’être en « bonne » santé peut varier d’un pays à un autre. Inégalités
Si seulement il avait mentionné les caissières ! Vous n’imaginez pas comme on aurait été fières ! Caissière
Nous, les ouvriers, on nous dit : ‘Allez travailler !’ Alors que les cadres travaillent depuis chez eux. M. Leroy (élu CGT, Wattrelos)
La seule consigne que nous avons est de ne pas faire signer les clients sur nos téléphones. Pour le reste, c’est comme si de rien n’était : nous n’avons pas de mètre de sécurité car c’est impossible à appliquer, nous continuons le tri côte-à-côte. [Le gel hydroalcoolique] en tournée il est impossible de s’en servir toutes les demi-heures où dès que l’on touche une lettre ou un colis: Nous n’avons aucun gant ni masque, on nous dit que le masque n’est pas obligatoire. Les voitures sont partagées et non désinfectées, nous sommes ensemble 6 jours sur 7 sans protection, nous touchons les sonnettes, les portes… Nos chefs s’en fichent royalement, les syndicats nous disent que nous ne pouvons pas appliquer le droit de retrait car toutes les mesures de sécurité sont prises… Du gel hydroalcoolique  ! En vérité nous sommes juste résignés à attendre la maladie. Et pourtant, j’aime mon travail. Ils sont en train de nous dégoûter. Je suis tellement déçue. Factrice
« Quarantaine à deux vitesses : repos et loisirs pour les uns, précarité et risque sanitaire pour les autres. » « Le confinement, c’est pour les riches. » « On est 300 à bosser sur le site et les cadres sont en télétravail. Nous, qu’on se mette en danger, tout le monde s’en fout. » Les riches à l’abri, les pauvres au turbin ? Les aisés, en télétravail depuis leur maison secondaire du bord de mer, les précaires à l’usine ?  La formule est caricaturale, mais illustre ce sentiment diffus qui pointe, depuis quelques jours, chez certains travailleurs de terrain : deux salles, deux ambiances. Ou plutôt, deux poids, deux mesures. Car si Bruno Le Maire a appelé ce mardi, sur BFMTV, « tous les salariés des entreprises qui sont encore ouvertes, des activités qui sont indispensables au fonctionnement du pays, à se rendre sur leurs lieux de travail », pointe parfois, chez ceux qui sont mobilisés sur le terrain, l’impression d’être « envoyé au front », dans les usines, les bureaux, pour faire tourner la machine, et s’exposer, pendant que les autres, les confinés, préservent, au chaud et en télétravail, leur santé. Et tout ça pour très peu de reconnaissance. Ils sont caissiers, ouvriers, préparateur de commandes, logisticien, travaillent dans les transports, le commerce, ce sont les invisibles, ceux qui travaillent dans les tréfonds des usines, ceux qui ont les mains dans le cambouis. D’après le ministère du Travail, c’est un peu plus de quatre emplois sur dix qui peuvent être exercés à distance. Mais dans la conjoncture actuelle, les remarques fusent : « On ne peut pas aller voir la grand-mère, ni la famille, mais par contre, vous pouvez aller bosser. Et empilés les uns sur les autres », dit un salarié. Lâchés seuls en première ligne ? (…) Ce qui entretient encore plus particulièrement le sentiment d’injustice, c’est qu’on « laisse ouvrir des activités qui devraient être fermées », souligne Laurent Degousée.  « Le 14 mars, on a un arrêté qui indique la fermeture des commerces non utiles. Le 15, un autre arrêté liste les exceptions : les magasins de vapotage ont le droit d’être ouvert, la jardinerie, animalerie, la téléphonie mobile… On  se moque de qui ? » Qu’est-ce qui est utile, qu’est-ce qui ne l’est pas ? Pour certains salariés ou travailleurs, la réponse est toute trouvée : ils sont sacrifiés pour des besoins non-utiles. Les livreurs de plateformes se considèrent ainsi comme des « travailleurs sacrifiables pour du récréatif ».  LCI

Quel monde moderne rempli d’idées chrétiennes devenues folles ?

A l’heure où avec 372 morts en deux mois pour la France …

Contre 21 000 pour l’hiver d’il y a trois ans …

Ou les 70 000 de la canicule de l’été 2003

Ou, conjonction grippe, canicule et vague de froid, les 41 000 morts excédentaires de 2015

Voire – qui s’en souvient encore ? – les 31 000 morts en deux mois pour en 1968 une France de 50 millions d’habitants (et 50 000 en trois mois pour une Amérique de 200 millions) …

Et une moyenne d’âge des décès en Italie de 79,5 ans

Dont 99, 2% à une ou plusieurs comorbidités …

Pour la pire réplique sur le continent européen de l’épidémie chinoise, initialement cachée, du coronovirus …

Pour cause, dans l’une des régions les plus riches d’Italie, du manque d’isolement des premiers malades

Mais au moment aussi où la grogne monte, pendant que les riches se prélassent ou télétravaillent dans leurs gentilhommières, de toute une chair à canon de petits métiers

Comment ne pas voir …

Non seulement l’incroyable disproportion

Mais la véritable hystérie collective …

En une Europe où, sur fond d’appel à la décroissance, certains se battent, y compris en Italie, pour la généralisation de l’euthanasie active ou passive …

D’un pays prêt, via le confinement prolongé forcé, au suicide économique et au sacrifice de la totalité de ses forces vives…

Pour sauver en un hiver apparemment un peu plus rigoureux que d’habitude …

Habitudes culinaires et médicinales si particulières de nos amis chinois obligent …

Ses octogénères ???

Epidémie de grippe saisonnière: une surmortalité de 21.000 décès cet hiver
France Soir
01/03/2017

« Cette hausse » de la mortalité, toutes causes confondues, « concerne quasi-exclusivement les personnes âgées de 65 ans ou plus », a précisé l’agence de santé publique. « La très grande majorité de ces décès sont liés à la grippe », directement ou indirectement, estimait la semaine dernière, lors d’un précédent bilan, Daniel Levy-Bruhl, responsable de l’unité infections respiratoires à l’agence sanitaire. La surmortalité s’élevait alors à 19.400, selon ce précédent bilan. Le nombre de cas de grippe n’a pas été particulièrement important cette année (1,9 million de consultations), mais ils ont été « quasiment exclusivement occasionnés par un virus de la famille H3N2, particulièrement dangereux pour les personnes les plus fragiles », a expliqué l’épidémiologiste. Cette caractéristique a provoqué un taux d’hospitalisation important, en particulier chez les personnes âgées, à l’origine d’un engorgement dans certains hôpitaux au cours des dernières semaines de 2016. En France métropolitaine, la semaine dernière, le taux d’incidence des cas de syndromes grippaux vus en consultation de médecine générale a été estimé à 52 cas pour 100.000 habitants, en dessous du seuil épidémique (150 cas pour 100.000 habitants)…

 Voir aussi:

Italie: l’âge moyen des décédés du virus est de 79,5 ans

L’âge moyen des personnes décédées en Italie et testées positives au Covid-19 est de 79,5 ans et les hommes représentent 70% des morts, a annoncé l’Institut supérieur de la santé (ISS) qui publie régulièrement ses statistiques. Sur un échantillon de 2.003 morts, sur les 2.503 que le pays avait enregistrés mardi, 707 se trouvaient dans la tranche d’âge 70-79 ans, 852 dans la tranche d’âge 80-89 ans et 198 ont plus de 90 ans, selon un communiqué de l’ISS. « Dix-sept personnes positives au Covid-19 de moins de 50 ans sont mortes. En particulier, cinq de ces personnes avaient moins de 40 ans, toutes de sexe masculin, avec un âge compris entre 31 et 39 ans, avec de graves pathologies précédentes », précise l’ISS. Recensant une dizaine de pathologies les plus courantes relevées sur les personnes décédées, dont les plus fréquentes sont l’hypertension, le diabète ou la cardiopathie ischémique, l’ISS souligne que 48,5% des personnes décédées souffraient de 3 ou plus de ces pathologies et 25,6% de 2 pathologies. Seulement 0,8% des personnes, trois au total, n’avaient aucune pathologie, selon la même source…

 Voir également:

Qui vit le plus longtemps en Europe ?

Données 25 août 2011

85 ans en France, contre 77 ans en Bulgarie : l’espérance de vie à la naissance des femmes connaît de grandes disparités en Europe. Le constat est identique en ce qui concerne les hommes.

Europe Conditions de vie

Les Françaises ont une espérance de vie de 85,3 ans à la naissance (données 2011), contre 77,8 ans pour les Bulgares. Chez les hommes, les Suédois et les Italiens peuvent espérer vivre un peu plus de 79 ans, contre aux alentours de 71 ans pour les Hongrois, Roumains et Bulgares. Au sein de l’Europe, les populations les mieux loties ont une longévité supérieure d’environ 9 ans à celles pour qui l’espérance de vie est la moins élevée. Les écarts sont aussi marqués entre hommes et femmes : les Français ont une espérance de vie à peine supérieure aux Roumaines. Mais les disparités entre les sexes ne sont pas équivalentes au sein de chaque pays : de près de 5 ans en Grèce et de 4 ans en Suède, on passe à 7 et 8,5 ans respectivement en France et en Pologne.

Espérance de vie à la naissance en Europe
Unité : années
Femmes Hommes Écart femmes/hommes
Pays-Bas 83,2 79,9 3,3
Royaume-Uni 82,8 79,2 3,6
Suède 84,1 80,4 3,7
Norvège 84,2 80,5 3,7
Irlande 83,4 79,6 3,8
Danemark 82,7 78,8 3,9
Italie 84,9 80,3 4,6
Belgique 83,4 78,7 4,7
Allemagne 83,1 78,3 4,8
Autriche 83,7 78,8 4,9
Grèce 83,7 78,5 5,2
Union européenne (28 pays) 83,3 77,9 5,4
Espagne 85,7 80,1 5,6
Finlande 84,4 78,7 5,7
Portugal 84,3 78,1 6,2
France 85,5 79,2 6,3
Hongrie 79,0 72,3 6,7
Pologne 81,6 73,5 8,1
Source : Eurostat – Données 2015 – © Observatoire des inégalités

Quelques changements apparaissent dans la hiérarchie des pays dès lors que l’on tient compte de l’espérance de vie en bonne santé. Cet indice mesure le nombre d’années qu’une personne peut potentiellement vivre sans subir de handicaps majeurs. Dans ce cas de figure, les écarts entre les femmes et les hommes se réduisent considérablement. L’espérance de vie en bonne santé est même supérieure pour les hommes en Suède (69,2 contre 68,7 années pour les femmes). Les Portugaises ont l’espérance de vie la plus faible, avec 57,2 années. Pour les hommes, ce sont les Autrichiens qui connaissent le niveau le plus bas (58 ans). Mais attention, il s’agit d’indicateurs subjectifs : ce sont les personnes interrogées qui indiquent être ou non en bonne santé. La perception d’être en « bonne » santé peut varier d’un pays à un autre.

Espérance de vie en bonne santé
Unité : années
Femmes Hommes
Suède 68,7 69,2
Royaume-Uni 66,3 65
Grèce 65,8 65,4
Bulgarie 65,5 61,9
Irlande 65 63,2
France 64,2 62,4
Belgique 63,8 63,2
Espagne 63,3 63,8
Pologne 62,6 58,4
Roumanie 62,6 60
Union européenne 62 60,9
Italie 61,2 62,4
Danemark 60,7 62,3
Pays-Bas 59,8 62,4
Autriche 59,5 58
Finlande 59,4 58,6
Hongrie 58 54,6
Allemagne 57,4 55,8
Portugal 57,2 59
Source : Eurostat – 2008

On sait en réalité assez mal expliquer ces écarts. L’espérance de vie tient à de très nombreux facteurs, où se mêlent l’accès aux soins, les conditions et la durée du travail, les modes de vie (consommation de tabac, d’alcool, etc.), etc. La qualité du système de soins ne joue que très partiellement, ce qui explique par exemple que l’espérance de vie des Polonaises soit proche de celle des Danoises, alors que leur système de santé n’est pas comparable.

Voir de plus:

Italie: la Cour constitutionnelle rend possible le suicide assisté

Le Point/AFP

Voir encore:

Les différentes législations et pratiques de l’euthanasie en Europe

Alors que des heurts ont opposé mardi 10 février des manifestants anti et pro-euthanasie en Italie après la mort d’Eluana, devenue le symbole de la lutte pour le droit de mourir, état des lieux des différentes pratiques de l’euthanasie.

L’Obs

En Europe, seuls les Pays-Bas et la Belgique ont légalisé l’euthanasie, la Suisse la tolère tandis qu’au Luxembourg le processus de légalisation est en cours.

– Les pays qui ont légalisé l’euthanasie

Le 1er avril 2002, les Pays-Bas deviennent le premier pays au monde à légaliser l’euthanasie: la loi exempte le médecin de poursuites judiciaires s’il respecte certains « critères de minutie ».
La Belgique suit en septembre 2002.
Le 18 décembre 2008, les députés luxembourgeois se sont prononcés en faveur de la légalisation de l’euthanasie, en cas de situation médicale « sans issue », mais l’interdisent pour les mineurs. La validation du texte, auquel s’oppose le grand-duc Henri, pourrait prendre du temps, une loi réduisant ses pouvoirs n’étant pas entrée en vigueur.

– Les pays qui interdisent l’euthanasie mais autorisent une forme d’aide à la mort

En Italie, l’euthanasie est interdite. Le droit de refuser des soins est reconnu par la Constitution.
En France, la Loi Leonetti du 22 avril 2005 a instauré un droit au « laisser mourir », sans permettre aux médecins de pratiquer l’euthanasie.
En Suisse, un médecin peut fournir à un malade condamné et désirant mourir une dose mortelle d’un médicament qu’il prendra lui-même.
En Grande-Bretagne, l’euthanasie est interdite. Depuis 2002, la justice autorise l’interruption des soins dans certains cas.
En Allemagne, l’euthanasie passive, comme le fait de débrancher une machine n’est pas illégale si le patient a donné son consentement. La situation est sensiblement la même en Autriche.
En Espagne, l’euthanasie n’est pas autorisée mais la loi reconnaît aux malades le droit de refuser d’être soignés. Le gouvernement, après avoir envisagé une légalisation du suicide assisté, a indiqué en janvier qu’il ne prévoyait pas de loi en la matière sous cette législature.
Au Portugal, l’euthanasie comme le suicide assisté sont considérés par le code pénal comme des homicides qualifiés. Selon le nouveau code déontologique des médecins, adopté en janvier, « l’utilisation de moyens extraordinaires pour maintenir la vie » peut être interrompue en cas de mort cérébrale ou à la demande du malade, mais en aucun cas l’hydratation ou l’alimentation même administrées artificiellement.
En Norvège, un médecin peut décider de ne pas traiter un patient agonisant à sa demande, ou, s’il ne peut communiquer, à celle de ses proches.
Au Danemark, depuis fin 1992, on peut faire un « testament médical » que les médecins doivent respecter. En Suède, une assistance médicale au suicide est possible.
En Hongrie, les malades incurables peuvent refuser leur traitement ainsi qu’en République tchèque.
En Slovaquie, si « l’euthanasie et le suicide assisté sont inacceptables », le personnel médical « atténue la douleur des malades incurables et des mourants (…) et respecte les souhaits du patient en accord avec la législation ».

– Les pays où l’euthanasie est strictement interdite et qui ne prévoient pas d’aide à la mort

L’euthanasie est interdite en Grèce, comme en Roumanie, où elle est passible d’une peine allant jusqu’à sept ans de prison.
La Bosnie, la Croatie et la Serbie considèrent l’euthanasie comme un homicide qu’ils punissent.
En Pologne, l’euthanasie est passible de 3 mois à 5 ans de prison, mais « dans des cas exceptionnels » le tribunal peut appliquer une atténuation extraordinaire de la peine, voire renoncer à l’infliger.

Voir aussi:

We routinely differentiate between two kinds of military action: the inevitable carnage and collateral damage of diffuse hostilities, and the precision of a “surgical strike,” methodically targeted to the sources of our particular peril. The latter, when executed well, minimizes resources and unintended consequences alike.

As we battle the coronavirus pandemic, and heads of state declare that we are “at war” with this contagion, the same dichotomy applies. This can be open war, with all the fallout that portends, or it could be something more surgical. The United States and much of the world so far have gone in for the former. I write now with a sense of urgency to make sure we consider the surgical approach, while there is still time.

Outbreaks tend to be isolated when pathogens move through water or food, and of greater scope when they travel by widespread vectors like fleas, mosquitoes or the air itself. Like the coronavirus pandemic, the infamous flu pandemic of 1918 was caused by viral particles transmitted by coughing and sneezing. Pandemics occur when an entire population is vulnerable — that is, not immune — to a given pathogen capable of efficiently spreading itself.

Immunity occurs when our immune system has developed antibodies against a germ, either naturally or as a result of a vaccine, and is fully prepared should exposure recur. The immune system response is so robust that the invading germ is eradicated before symptomatic disease can develop.

Importantly, that robust immune response also prevents transmission. If a germ can’t secure its hold on your body, your body no longer serves as a vector to send it forward to the next potential host. This is true even if that next person is not yet immune. When enough of us represent such “dead ends” for viral transmission, spread through the population is blunted, and eventually terminated. This is called herd immunity.

What we know so far about the coronavirus makes it a unique case for the potential application of a “herd immunity” approach, a strategy viewed as a desirable side effect in the Netherlands, and briefly considered in the United Kingdom.

The data from South Korea, where tracking the coronavirus has been by far the best to date, indicate that as much as 99 percent of active cases in the general population are “mild” and do not require specific medical treatment. The small percentage of cases that do require such services are highly concentrated among those age 60 and older, and further so the older people are. Other things being equal, those over age 70 appear at three times the mortality risk as those age 60 to 69, and those over age 80 at nearly twice the mortality risk of those age 70 to 79.

These conclusions are corroborated by the data from Wuhan, China, which show a higher death rate, but an almost identical distribution. The higher death rate in China may be real, but is perhaps a result of less widespread testing. South Korea promptly, and uniquely, started testing the apparently healthy population at large, finding the mild and asymptomatic cases of Covid-19 other countries are overlooking. The experience of the Diamond Princess cruise ship, which houses a contained, older population, proves the point. The death rate among that insular and uniformly exposed population is roughly 1 percent.

We have, to date, fewer than 200 deaths from the coronavirus in the United States — a small data set from which to draw big conclusions. Still, it is entirely aligned with the data from other countries. The deaths have been mainly clustered among the elderly, those with significant chronic illnesses such as diabetes and heart disease, and those in both groups.

This is not true of infectious scourges such as influenza. The flu hits the elderly and chronically ill hard, too, but it also kills children. Trying to create herd immunity among those most likely to recover from infection while also isolating the young and the old is daunting, to say the least. How does one allow exposure and immunity to develop in parents, without exposing their young children?

The clustering of complications and death from Covid-19 among the elderly and chronically ill, but not children (there have been only very rare deaths in children), suggests that we could achieve the crucial goals of social distancing — saving lives and not overwhelming our medical system — by preferentially protecting the medically frail and those over age 60, and in particular those over 70 and 80, from exposure.

Why does this matter?

I am deeply concerned that the social, economic and public health consequences of this near total meltdown of normal life — schools and businesses closed, gatherings banned — will be long lasting and calamitous, possibly graver than the direct toll of the virus itself. The stock market will bounce back in time, but many businesses never will. The unemployment, impoverishment and despair likely to result will be public health scourges of the first order.

Worse, I fear our efforts will do little to contain the virus, because we have a resource-constrained, fragmented, perennially underfunded public health system. Distributing such limited resources so widely, so shallowly and so haphazardly is a formula for failure. How certain are you of the best ways to protect your most vulnerable loved ones? How readily can you get tested?

We have already failed to respond as decisively as China or South Korea, and lack the means to respond like Singapore. We are following in Italy’s wake, at risk of seeing our medical system overwhelmed twice: First when people rush to get tested for the coronavirus, and again when the especially vulnerable succumb to severe infection and require hospital beds.

Yes, in more and more places we are limiting gatherings uniformly, a tactic I call “horizontal interdiction” — when containment policies are applied to the entire population without consideration of their risk for severe infection.

But as the work force is laid off en masse (our family has one adult child home for that reason already), and colleges close (we have another two young adults back home for this reason), young people of indeterminate infectious status are being sent home to huddle with their families nationwide. And because we lack widespread testing, they may be carrying the virus and transmitting it to their 50-something parents, and 70- or 80-something grandparents. If there are any clear guidelines for behavior within families — what I call “vertical interdiction” — I have not seen them.

Such is the collateral damage of this diffuse form of warfare, aimed at “flattening” the epidemic curve generally rather than preferentially protecting the especially vulnerable. I believe we may be ineffectively fighting the contagion even as we are causing economic collapse.

There is another and much overlooked liability in this approach. If we succeed in slowing the spread of coronavirus from torrent to trickle, then when does the society-wide disruption end? When will it be safe for healthy children and younger teachers to return to school, much less older teachers and teachers with chronic illnesses? When will it be safe for the work force to repopulate the workplace, given that some are in the at-risk group for severe infection?

When would it be safe to visit loved ones in nursing homes or hospitals? When once again might grandparents pick up their grandchildren?

There are many possible answers, but the most likely one is: We just don’t know. We could wait until there’s an effective treatment, a vaccine or transmission rates fall to undetectable levels. But what if those are a year or more away? Then we suffer the full extent of societal disruption the virus might cause for all those months. The costs, not just in money, are staggering to contemplate.

So what is the alternative? Well, we could focus our resources on testing and protecting, in every way possible, all those people the data indicate are especially vulnerable to severe infection: the elderly, people with chronic diseases and the immunologically compromised. Those that test positive could be the first to receive the first approved antivirals. The majority, testing negative, could benefit from every resource we have to shield them from exposure.

To be sure, while mortality is highly concentrated in a select groups, it does not stop there. There are poignant, heart-rending tales of severe infection and death from Covid-19 in younger people for reasons we do not know. If we found over time that younger people were also especially vulnerable to the virus, we could expand the at-risk category and extend protections to them.

We have already identified many of the especially vulnerable. A detailed list of criteria could be generated by the Centers for Disease Control and Prevention, updated daily and circulated widely to health professionals and the public alike. The at-risk population is already subject to the protections of our current policies: social distancing, medical attention for fever or cough. But there are several major problems with subsuming the especially vulnerable within the policies now applied to all.

First, the medical system is being overwhelmed by those in the lower-risk group seeking its resources, limiting its capacity to direct them to those at greatest need. Second, health professionals are burdened not just with work demands, but also with family demands as schools, colleges and businesses are shuttered. Third, sending everyone home to huddle together increases mingling across generations that will expose the most vulnerable.

As the virus is already circulating widely in the United States, with many cases going undetected, this is like sending innumerable lit matches into small patches of tinder. Right now, it is harder, not easier, to keep the especially vulnerable isolated from all others — including members of their own families — who may have been exposed to the virus.

If we were to focus on the especially vulnerable, there would be resources to keep them at home, provide them with needed services and coronavirus testing, and direct our medical system to their early care. I would favor proactive rather than reactive testing in this group, and early use of the most promising anti-viral drugs. This cannot be done under current policies, as we spread our relatively few test kits across the expanse of a whole population, made all the more anxious because society has shut down.

This focus on a much smaller portion of the population would allow most of society to return to life as usual and perhaps prevent vast segments of the economy from collapsing. Healthy children could return to school and healthy adults go back to their jobs. Theaters and restaurants could reopen, though we might be wise to avoid very large social gatherings like stadium sporting events and concerts.

So long as we were protecting the truly vulnerable, a sense of calm could be restored to society. Just as important, society as a whole could develop natural herd immunity to the virus. The vast majority of people would develop mild coronavirus infections, while medical resources could focus on those who fell critically ill. Once the wider population had been exposed and, if infected, had recovered and gained natural immunity, the risk to the most vulnerable would fall dramatically.

A pivot right now from trying to protect all people to focusing on the most vulnerable remains entirely plausible. With each passing day, however, it becomes more difficult. The path we are on may well lead to uncontained viral contagion and monumental collateral damage to our society and economy. A more surgical approach is what we need.

David L. Katz is a specialist in preventive medicine and public health, president of True Health Initiative and the founding director of Yale University’s Yale-Griffin Prevention Research Center.

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Les riches à la maison, les pauvres envoyés au front ? Le sentiment d’injustice monte chez les non-confinés

GUERRE DES MONDES ? – Avec les mesures de confinement, se dessinent deux réalités pour les travailleurs : ceux qui peuvent se préserver, en télétravail, et ceux qui sont sur le terrain. Avec parfois, le sentiment d’y risquer leur santé.

« Quarantaine à deux vitesses : repos et loisirs pour les uns, précarité et risque sanitaire pour les autres. » « Le confinement, c’est pour les riches. » « On est 300 à bosser sur le site et les cadres sont en télétravail. Nous, qu’on se mette en danger, tout le monde s’en fout. » Les riches à l’abri, les pauvres au turbin ? Les aisés, en télétravail depuis leur maison secondaire du bord de mer, les précaires à l’usine ?  La formule est caricaturale, mais illustre ce sentiment diffus qui pointe, depuis quelques jours, chez certains travailleurs de terrain : deux salles, deux ambiances. Ou plutôt, deux poids, deux mesures.Car si Bruno Le Maire a appelé ce mardi, sur BFMTV, « tous les salariés des entreprises qui sont encore ouvertes, des activités qui sont indispensables au fonctionnement du pays, à se rendre sur leurs lieux de travail », pointe parfois, chez ceux qui sont mobilisés sur le terrain, l’impression d’être « envoyé au front », dans les usines, les bureaux, pour faire tourner la machine, et s’exposer, pendant que les autres, les confinés, préservent, au chaud et en télétravail, leur santé. Et tout ça pour très peu de reconnaissance.
Ils sont caissiers, ouvriers, préparateur de commandes, logisticien, travaillent dans les transports, le commerce, ce sont les invisibles, ceux qui travaillent dans les tréfonds des usines, ceux qui ont les mains dans le cambouis. D’après le ministère du Travail, c’est un peu plus de quatre emplois sur dix qui peuvent être exercés à distance. Mais dans la conjoncture actuelle, les remarques fusent : « On ne peut pas aller voir la grand-mère, ni la famille, mais par contre, vous pouvez aller bosser. Et empilés les uns sur les autres », dit un salarié. Lâchés seuls en première ligne ? L’incompréhension monte. Le sentiment d’injustice aussi. Tout ça prépare la colère, car ils se sentent en danger.A la RATP, c’est un salarié affecté au Poste de manœuvre local, qui dit : « Nous sommes déjà 7 et j’ai déjà croisé plus de 15 collègues ! Je ne suis pas en train de dire que je refuse de travailler, je souhaite et j’exige des précautions pour nous protéger. » A La Poste, c’est une employée qui travaille sur un site logistique, mêlant facteurs, colis et courriers, qui raconte l’inquiétude, et même la frayeur, qui s’insinue, peu à peu. « Un agent a signalé que son enfant avait 40 de fièvre et une toux, et que lui-même commençait à tousser. Il a demandé au chef de se mettre lui-même en quarantaine, il n’a pas voulu », nous confie-t-elle. « Donc, nous avons un cas possiblement porteur du virus avec nous. Un autre agent, dont la femme est suspectée de coronavirus, a été mis en quarantaine, mais personne au bureau n’est au courant, à part quelques-uns. Dans un bureau voisin, ils ont laissé partir une factrice avec de la fièvre en tournée. »
En vérité nous sommes juste résignés à attendre la maladie– Une factrice
La Poste se veut rassurante : « Nous nous adaptons un peu tous les jours », indique-t-on à LCI, en insistant sur l’attention portée aux règles d’hygiène : « Seuls 1600 bureaux sont ouverts sur 7700 en France, nous faisons tourner les équipes avec certaines qui restent chez elles, pour ne pas exposer tout le monde. Et pour les 80% de facteurs qui continuent les tournées le matin, tout est fait pour qu’ils aient le moins de contacts possible: on ne fait plus signer sur les smartphones, on va se laver les mains chez les buralistes. Mais notre rôle est aussi de rassurer la population, il est hyper important. »Depuis le terrain, la factrice tique : « La seule consigne que nous avons est de ne pas faire signer les clients sur nos téléphones, raconte-t-elle. « Pour le reste, c’est comme si de rien n’était : nous n’avons pas de mètre de sécurité car c’est impossible à appliquer, nous continuons le tri côte-à-côte. » Elle a bien reçu des gels hydroalcoolique, la semaine dernière, « mais en tournée il est impossible de s’en servir toutes les demi-heures où dès que l’on touche une lettre ou un colis » : « Nous n’avons aucun gant ni masque, on nous dit que le masque n’est pas obligatoire. Les voitures sont partagées et non désinfectées, nous sommes ensemble 6 jours sur 7 sans protection, nous touchons les sonnettes, les portes…  » Elle est désabusée : « Nos chefs s’en fichent royalement, les syndicats nous disent que nous ne pouvons pas appliquer le droit de retrait car toutes les mesures de sécurité sont prises… Du gel hydroalcoolique  ! » Elle en rit jaune, vert, bleu, elle en grince : « En vérité nous sommes juste résignés à attendre la maladie », reprend-elle. « Et pourtant, j’aime mon travail. Ils sont en train de nous dégoûter. Je suis tellement déçue. »
C’est une dinguerie ce qu’il se passe. Les salariés vont bosser la boule au ventre– Laurent Degousée, de Sud Commerce
Reste ce sentiment d’être envoyé au casse-pipe que perçoivent bien les syndicats, qui relaient depuis quelques jours ces inquiétudes. Que des commerces doivent ouvrir ? Aucun problème, c’est une évidence, pour Laurent Degousée, co-délégué de la fédération Sud-Commerces. « Je ne remets évidemment pas en cause le fait que, de Franprix à Carrefour, il faut que ce soit ouvert », explique le syndicaliste à LCI. « Mais les salariés travaillent dans des situation indigentes, malgré des mesures de protection extrêmement simples à mettre en œuvre. » « C’est une situation d’incurie, avec impréparation complète du côté des employeurs et du gouvernement », pointe-t-il. « En première ligne, on a le service public et les soignants, mais aussi 700.000 salariés de la distribution alimentaire. Et c’est une dinguerie ce qu’il se passe. Les salariés vont bosser la boule au ventre. »Le syndicaliste raconte pèle-mêle les témoignages qu’il n’arrête plus de recevoir : « Cela va des gens qui n’ont pas de gants, à ceux qui en ont, mais des gants pour le pain qui se déchirent au bout de dix minutes, à ceux qui n’ont pas de masques, parce qu’on leur dit que c’est anxiogène. Ce sont encore des salariés qui doivent s’acheter eux-mêmes le gel hydroalcoolique. Et ceux qui, quand ils en ont, ils ne disposent pas de temps de pause pour se laver les mains. » Il pointe aussi le non-respect des distances de sécurité, le fait qu’il n’y ait pas toujours d’agents de sécurité – alors que certains magasins ont vécu des incidents parfois violents… Ce sont, aussi des vitres de protection boutiquées avec du plastique et des films alimentaires… « Mais avant de vouloir fabriquer des vitres en plexiglas, donnez donc d’abord des gants ! » martèle-t-il.
Ce qui entretient encore plus particulièrement le sentiment d’injustice, c’est qu’on « laisse ouvrir des activités qui devraient être fermées », souligne Laurent Degousée.  « Le 14 mars, on a un arrêté qui indique la fermeture des commerces non utiles. Le 15, un autre arrêté liste les exceptions : les magasins de vapotage ont le droit d’être ouvert, la jardinerie, animalerie, la téléphonie mobile… On  se moque de qui ? » Qu’est-ce qui est utile, qu’est-ce qui ne l’est pas ? Pour certains salariés ou travailleurs, la réponse est toute trouvée : ils sont sacrifiés pour des besoins non-utiles. Les livreurs de plateformes se considèrent ainsi comme des « travailleurs sacrifiables pour du récréatif ».

La colère des salariés de terrain

Certains sites de production font face à une grogne des équipes, depuis quelques jours. Comme La Redoute, à Wattrelos dans le Nord où, explique 20 minutes Lille, 20 salariés ont débrayé mardi matin ; ou encore Amazon, particulièrement dans le collimateur des syndicats. Laurent Degousée y va à la sulfateuse pour « dénoncer l’attitude criminelle de la direction » : « La seule chose qu’ils ont, dans les entrepôts, ce sont des gants. Les mêmes qu’en temps normal, contre les coupures. Le respect de la distance minimale de sécurité, le fait de pouvoir se laver les mains, il n’y a rien. La seule mesure forte, c’est, à la cantine, de laisser un siège à côté de soi ! »De son côté, Amazon assure que la sécurité des personnels est « la priorité absolue », et souhaite aussi « pouvoir continuer à livrer les clients les plus touchés, dont beaucoup n’ont aucun autre moyen d’obtenir des produits essentiels. » Et rappelle les mesures prises : nettoyage de tous les installations, désinfection des postes au début et à la fin des shifts, l’aménagement des lieux de travail pour garder une « distance sociale », la mise en place de « pauses échelonnées » pour réduire le nombre de personnes dans les espaces de restauration.Pas suffisant pour la CFDT Amazon electrics : « Pour la direction, tout va bien, il faut travailler, quelques lingettes par-ci par-là, un peu de gel hydroalcoolique. Mais nous sommes des centaines de personnes à nous croiser chaque jour sur ces sites logistiques. » Et dénonce au passage des petits coups de pression : « Amazon en est à proposer des augmentations de salaire temporaires, jusqu’au 30 avril, pour faire venir les salariés. Les services RH Amazon menacent également les salariés faisant usage de leur droit de retrait. » Or, les syndicats appellent ainsi à ce droit de retrait : « L’activité d’Amazon n’est pas essentielle à la nation, les godemichets et DVD attendront quelques semaines pour être livrés », indiquait la CFDT dans un communiqué. D’autant que l’inquiétude sourd : « Plusieurs salariés Amazon sont désormais confinés chez eux car malades et suspectés de coronavirus », indique la CFDT.

Et le droit de retrait ?

Ce droit de retrait, souvent invoqué par les syndicats, reste délicat dans la pratique. Il est en effet prévu par le Code du travail, et permet à tout salarié de quitter son poste s’il s’estime soumis à un « danger grave et imminent », et que son employeur ne le protège pas. La porte-parole du gouvernement Sibeth Ndiaye, puis la ministre du travail Muriel Pénicaud, ont redit début mars que ce droit de retrait ne pouvait pas être invoqué dans le cas de l’épidémie en cours, si l’employeur a mis en place les précautions de sécurité sur le lieu de travail. Solliciter son droit de retrait dans ces conditions, c’est donc s’exposer sur le moment à une perte de salaire. Qui pourrait être invalidée par les Prud’hommes, mais dans de long mois. Ce qui rend beaucoup de salariés frileux, comme le raconte cet employé de la RATP : « J’ai milité auprès de mes collègues pour un droit de retrait afin de réclamer des mesures adéquates aux instructions données et également pour avoir des réponses aux questions qu’on se pose. Ils sont tous d’accord avec moi mais personne n’est prêt à exercer son droit ! »Dans certaines usines, le rapport de force se fait en faveur des ouvriers. Est-ce un effet de l’exemple italien, où des usines de tous secteurs se sont mises en grève la semaine dernière pour obtenir des règles de sécurité strictes et des protocoles de sécurité ? Quoi qu’il en soit, le constructeur automobile PSA a annoncé lundi qu’il fermait ses usines en Europe. Renault a stoppé l’usine de Douai dans la foulée. Chez Amazon, la mobilisation est lancée : selon les syndicats, environ 200 salariés du site de Douai (Nord) ont fait valoir mardi leur droit de retrait. Mercredi, ce sont 50% des CDI qui ont fait la même démarche ou étaient en débrayage à Montélimar (Drôme). En attendant, la CFDT prêche dorénavant pour une sorte grève du zèle… par l’hygiène, en appliquant les consignes à la lettre : 1 mètre entre chaque salarié, du gel hydroalcoolique à chaque changement de chariot, s’hydrater toutes les 15 minutes, et donc prévenir son manager qu’on va aux toilettes, nettoyer ses outils dès qu’ils changent… « Amazon veut qu’on vienne bosser, faisons-le sans penser productivité. »
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Coronavirus : dans toute la France, les caissières en première ligne

Raphaëlle Rérolle , Marie-Béatrice Baudet , Béatrice Gurrey et Annick Cojean

Le Monde

22 mars 2020

Enquête La plupart des « hôtesses de caisse » n’ont pas cessé le travail depuis le début de l’épidémie, obligées de rester fidèles au poste, malgré la peur d’être exposées au virus.

Ces gants-là, ça ne vaut rien. Assise derrière la caisse, elle regarde sa main comme un objet étrange, dans un bref moment d’accalmie. Ces doigts en plastique transparent, beaucoup trop larges, la légère transpiration à l’intérieur… Elle l’agite comme une marionnette et on entend le froissement du plastique. Un peu plus tard, elle accepte de donner son numéro de téléphone pour raconter, à l’abri des oreilles indiscrètes, sa vie de caissière pendant l’épidémie.

Maintenant on dit « hôtesse de caisse », mais il faudrait, en temps de guerre contre le coronavirus, parler de bons petits soldats, voire de chair à canon, tant elles ont subi – ce sont des femmes à 90 % – l’assaut d’une clientèle devenue folle, juste avant le confinement, décrété mardi 17 mars à midi.

Elles sont de moins en moins nombreuses depuis dix ans dans les super et les hypermarchés, avec l’apparition des caisses automatiques. Une baisse d’environ 10 %, soit un bataillon de 150 000 équivalents temps plein, selon la Fédération du commerce et de la distribution. Mais il est chaque jour au front depuis que tous les commerces « non indispensables » ont fermé. On ne peut plus dire « l’intendance suivra ». Elle précède tout.

Bénédicte, le prénom qu’elle a choisi pour ne pas être reconnue, a 30 ans et travaille en Normandie pour une chaîne de supermarchés de hard discount. « Ce sont des gants de boulangerie, on s’en sert pour mettre les viennoiseries en rayon, question d’hygiène. On se protège comme on peut mais ce n’est pas pratique pour rendre la monnaie. » La jeune femme travaille là depuis plusieurs années, payée au smic avec un contrat de 30 heures : « C’était ça ou rien. Quand il y a un rush on fait un avenant au contrat. »

Du jamais vu

Pour un rush, c’en était un, du jamais vu. Une heure et demie de queue devant le magasin, dès que les rumeurs de confinement ont commencé à courir, vendredi. Lundi, ce fut bien pire. « J’avais l’impression qu’on n’allait pas s’en sortir. Forcément, la contamination on y pense. On est en communication avec les microbes », dit cette mère de deux jeunes enfants.

Ses journées durent dix heures. Après le paiement, les clients sont à touche-touche avec elle car les caisses n’ont pas de rebord, à dessein : « Faut que ça soit du tac au tac, que ça dégage vite. On doit passer 3 000 articles à l’heure, c’est l’objectif fixé. » Quand il y a moins de monde, Bénédicte fait le ménage ou de la mise en rayon. Pour la semaine du 23 mars, on leur a promis un bouclier de Plexiglas. Mais toujours pas de masques.

Article réservé à nos abonnés Lire aussi « Nous, les ouvriers, on nous dit : “Allez travailler !” alors que les cadres travaillent depuis chez eux »

Des masques, il n’en manque pas dans cet hypermarché d’Ille-et-Vilaine. Au rayon frais, charcuterie et fromage, les deux vendeuses articulent haut et fort pour être comprises des clients. Jeudi, la circulation des chariots est plutôt fluide dans les allées, où des hommes, masqués eux aussi, réapprovisionnent les rayons.

Aux caisses, en revanche, le visage de Manon se montre à découvert. « J’ai essayé le masque mais ça me gêne, ça m’oppresse. Je n’en ai jamais porté, je n’ai pas l’habitude, c’est pas comme les soignants », explique la jeune femme, en apparence guère affolée.

Au sol, des lignes bleues marquent l’espacement obligatoire entre chaque chariot, « 1 mètre », répète une voix au micro. Nathalie, qui officie à la caisse prioritaire pour femmes enceintes et handicapées, apprécie cette précaution mais a renoncé au masque : « J’ai essayé, mais très vite je ne vois plus rien, tellement j’ai de buée sur mes lunettes. »

Petit salaire et horaires de fou

Ce sont les invisibles, les discrètes, les modestes. Les fragiles, souvent. Celles qui se perdent dans le décor, confondues avec la caisse qui semble faire le seul travail incontestable : compter. Celles à qui l’on ne reconnaît aucune expertise – et pourtant. « Les hôtesses de caisse, on passe pour des nulles, tranche Déborath, 38 ans. Mais s’il fallait que les clients prennent notre place, ils ne tiendraient pas cinq minutes. »

Elle travaille dans un hypermarché du Var, très saisonnier, la première ville est à 5 km. Elle aime bien rire, Déborath, mais il était temps qu’un peu de reconnaissance arrive, enfin, avec le virus : « Pour une fois, la roue tourne. Ils ont besoin de nous pour manger. C’est con hein, mais un merci et un bravo, c’est la première fois et ça fait du bien. » Elle raconte le petit salaire, les horaires de fou, les gens qui les prennent pour des idiotes « alors qu’il faut gérer les clients, les problèmes de prix, les conflits entre personnes ».

Déborath, caissière : « On aurait dit qu’on allait tous mourir. Les gens se battaient pour des produits d’entretien et du papier toilette »

Le jour de la grande ruée l’a mise en colère : « C’était genre fin du monde. On aurait dit qu’on allait tous mourir. Les gens se battaient pour des produits d’entretien et du papier toilette. S’il y en avait un de contaminé, on le sera tous. » Les trois agents de sécurité étaient débordés, les clients se servaient sur les palettes : « J’étais du soir, on est partis à 21 heures au lieu de 20 h 30. Il a fallu ramasser la cinquantaine de chariots abandonnés dans le magasin. » Puis tout remettre en rayon, sauf le frais et le surgelé, partis à la poubelle. Combien de manipulations ? Cela fait quelques jours maintenant, et cela semble une éternité : « On était très en colère contre l’humain ce jour-là. » Déborath se demande encore comment des clients ont pu faire, qui 650 euros de courses, qui 900 euros : « D’où ils les sortent ? »

« Ce que j’ai ressenti, c’est de la peur, de l’angoisse, du stress, malgré toutes les précautions prises ici », dit-elle. Peur de contaminer sa mère de 70 ans, avec laquelle elle vit. Angoisse de voir resurgir une crise de polyarthrite, dont elle-même est atteinte. Stress de journées qui ne ressembleront plus à celles d’avant. Que faire aujourd’hui de ces deux heures de pause qui lui permettaient d’aller à la plage ou d’aller se balader dans le centre commercial ?

C’est un sujet de discussion avec le directeur du magasin, qui s’est montré exemplaire, assure la trentenaire : « Ça va être un moment compliqué à vivre ensemble et il n’a pas envie qu’on tombe malade. Sa femme travaille dans la santé. » Une entrée au lieu de trois habituellement, un système de barrières, des intérimaires embauchés, travail nocturne pour les manutentionnaires, « qui ont énormément apprécié, parce qu’ils ne sont plus en présence des gens », gants obligatoires, gel hydroalcoolique à disposition et conseils d’hygiène. Aux caisses, elles ne sont plus qu’une sur deux et les clients ne passent plus devant elles. Ils récupèrent leur marchandise au bout du comptoir, en passant par-derrière.

« Malade ou pas ? On se croirait dans un film mais ce n’est pas un film »

« L’ambiance est bizarre. Un client qui porte un masque, on se pose la question à chaque fois. Malade ou pas ? On se croirait dans un film mais ce n’est pas un film. » Cette atmosphère irréelle, presque de science-fiction, tient aussi aux confinements individuels improvisés dans les magasins, telles ces caissières de Chamalières (Puy-de-Dôme) entourées d’un habillage en cellophane, comme une sorte de cloche, ou les vitres de protection en Plexiglas, apparues ici ou là.

Ce n’est pas le cas partout. Aucun masque, aucune explication, aucune réunion, par exemple, dans ce grand magasin de proximité parisien. Une chaîne pourtant « branchée » qui s’est adaptée à son public de bobos. Une de ces femmes-troncs remarque, sans perdre son sourire, qu’on ne les a pas averties non plus du changement d’horaire, survenu du jour au lendemain pour avancer la fermeture du magasin, habituellement nocturne. Aucune instruction sur l’hygiène et les comportements à observer avec la clientèle. Les gants jetables que l’on a mis à leur disposition se trouent à la première occasion.

« La trouille au ventre »

Le directeur, lui, est parti en vacances et la chef du secteur caisses aussi. « Nous sommes livrées à nous-mêmes. Et j’ai la trouille au ventre, conclut une brune dynamique. On sait que la maladie circule parmi nos clients et qu’on finira par l’avoir. Comment faire autrement ? Ils sont proches de nous, on sent souvent leur souffle… »

Un client de ce quartier cossu lui a confié l’autre jour que sa fille, restée à la maison, avait le Covid-19. Il attendait peut-être du réconfort, mais il lui parlait à moins de 1 mètre, sans penser un instant qu’il la mettait en danger. Elle, elle l’avait bien en tête. « J’étais glacée d’angoisse mais je n’ai rien montré. C’est la règle. Et quand ils sont agressifs on serre les dents. Sinon, nous serions dans notre tort. »

Un droit de retrait ? Bien sûr que non ! Elles ont trop peur de perdre leur job, ces femmes, ces mères de famille, parfois célibataires ou divorcées. « Avec un loyer qui prend plus de la moitié de mon salaire net, 1 200 euros, je n’ai aucune marge de manœuvre », explique l’une d’elles.

Seules quelques mamans de très jeunes enfants ont demandé à ne pas venir pendant quelques jours. Une autre hôtesse nuance : « Ce n’est pas qu’une histoire d’argent. Les caissières ont aussi une conscience professionnelle ! On est là en temps de crise. On assure un service public. On ne flanche pas. »

« Si seulement Macron avait mentionné les caissières ! Vous n’imaginez pas comme on aurait été fières ! »

Elles ont noté – et approuvé – l’hommage appuyé du président de la République, Emmanuel Macron, aux personnels soignants, l’autre soir, à la télévision. Mais elles auraient aimé un mot, rien qu’un mot, pour les « obscurs », les « petites mains », les « chevilles ouvrières », qui contribuent à l’effort pour que le pays continue à manger, à boire, à vivre. « Si seulement il avait mentionné les caissières ! Vous n’imaginez pas comme on aurait été fières ! »

Dans ce magasin bio de Haute-Loire, situé dans une ville de 6 800 habitants, Maxime, le gérant, a reçu, lui, une avalanche d’instructions de sa chaîne, réactualisées plusieurs fois par jour, comme le lavage des mains tous les quarts d’heure. « Nous ne portons pas de gants, c’est un faux ami qui donne une impression de sécurité alors qu’on peut avoir les mains sales », détaille-t-il. Deux gros bidons de gel hydroalcoolique, fabriqué par une entreprise locale, attendent les clients à l’entrée. « Je ne suis pas angoissé du tout, assure Thomas, un caissier de 32 ans. Ce n’est pas dans ma nature et nos clients sont respectueux. »

Le port du masque peut être inconfortable quand on n’y est pas habitué, certains n’en portent donc pas. Ici à Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine), le 18 mars. LUCAS BARIOULET POUR LE MONDE

Mercredi 18 mars, Maxime, dépité de s’être vu refuser des masques à la pharmacie, s’est approvisionné en visières transparentes, celles dont on se sert pour éviter les projections dans les opérations de tronçonnage. Au petit supermarché voisin, les caissières portent toutes ces masques tant convoités et réservés aux soignants. « Ce sont des réserves de la dernière épidémie de grippe. Mais on en a peu, alors on les garde toute la journée », précise l’une d’elles. Il ne faut pourtant pas les conserver plus de quatre heures pour s’assurer de leur efficacité…

« Quand on voit des gens venir acheter une bouteille de bière toutes les deux heures, une par une, on se dit qu’ils n’ont rien compris »

Dans une moyenne surface du même département, les caissières s’ennuient un peu derrière leur vitre de Plexiglas, maintenant que l’heure du reflux a sonné. Se sentent-elles rassurées dans ce magasin dépeuplé ? « Bah, quand on voit des gens venir acheter une bouteille de bière toutes les deux heures, une par une, on se dit qu’ils n’ont rien compris », se désole Sylvie.

Au moins, se sentent-elles un peu mieux protégées que leurs collègues, à 15 km de là. De vagues morceaux de carton, de moins d’un mètre de côté, taillés dans de vieux emballages, ont été placés devant les caisses. « C’est tout ce que le gérant a trouvé pour nous protéger », déplore Monique.

La foule s’est évanouie et un aspirateur vrombit. Les caissières montent la garde derrière leur illusoire bouclier de carton. Angoissées mais étonnamment stoïques, quand des clients, âgés pour la plupart, passent leur tête sur les côtés pour mieux les entendre. Comme si le carton n’existait pas. Comme si l’épidémie n’existait pas. Comme si de rien n’était.

Voir enfin:

« Nous, les ouvriers, on nous dit : ‘Allez travailler !’ alors que les cadres travaillent depuis chez eux »

Alors que l’épidémie de coronavirus prend de l’ampleur, le gouvernement surveille de près le climat social, notamment dans le secteur de la grande distribution alimentaire où de nombreux salariés hésitent à se rendre au travail.

Audrey Tonnelier, Bertrand Bissuel, Juliette Garnier, Cécile Prudhomme, Perrine Mouterde, Eric Béziat, Véronique Chocron et Jordan Pouille

Le Monde

19 mars 2020 

Face à la pandémie liée au coronavirus, la colère gronde chez les salariés maintenus en poste, faute de pouvoir télétravailler. Et la peur tétanise de nombreux employés des secteurs jugés « essentiels ». PSA a fermé tous ses sites de production européens. Renault a suspendu la production de ses douze usines en France. Les manufactures Chanel sont à l’arrêt. « Alors, pourquoi pas nous ? », s’agace un manutentionnaire, Jean-Christophe Leroy, élu CGT de La Redoute. A Wattrelos (Nord), une trentaine des 50 salariés de l’entreprise de vente à distance ont alerté la société, mardi 17 mars, lors d’un débrayage au sein de ce site qui expédie ses colis. Malgré la réduction des effectifs, la fermeture des vestiaires pour éviter la promiscuité et la distribution de gants, « il est aberrant de nous faire travailler pour expédier des tee-shirts », juge M. Leroy.

Le président délégué du Medef s’alarme déjà d’un « changement d’attitude brutal » des salariés, depuis l’adoption de mesures de confinement mardi. Car « de nombreux salariés ont demandé à ce que leurs employeurs prennent des mesures d’activité partielle sans quoi ils exerceraient un droit de retrait », a déclaré Patrick Martin mercredi, à l’Agence France-Presse (AFP), se disant « très préoccupé » par la situation.

Conditions de sécurité insuffisantes

Chez Amazon, la fronde menace. Alors que le site de vente en ligne connaît un regain d’activité depuis la fermeture des magasins non alimentaires, samedi 14 mars, « les consignes contre le coronavirus ne sont pas respectées », assure Gaël Begot, élu CGT au sein de l’entrepôt du groupe américain, situé à Lauwin-Planque (Nord). Depuis mardi, des salariés Amazon s’y mobilisent contre les conditions de sécurité jugées insuffisantes et mal appliquées. Deux autres sites, à Chalon-sur-Saône (Saône-et-Loire) et Montélimar (Drôme), sont aussi concernés, souligne Julien Vincent, délégué général CFDT Amazon. Plus d’une centaine d’employés ont exercé leur droit de retrait, estimant que le coronavirus les met en danger sur leur lieu de travail, selon la CFDT. SUD-Solidaires à Saran et la CGT à Lauwin-Planque l’envisagent aussi.

A Strasbourg, dans l’usine Punch Powerglide (ex-General Motors), qui fabrique des boîtes de vitesse, les élus du personnel ont croisé le fer avant d’obtenir le chômage partiel. « Deux de nos collègues, infectés, ont été hospitalisés », rapport Julien Laurent (CFDT). D’après lui, des « mesures de confinement de la fonderie » ont été réclamées par les salariés, car un ouvrier de cette unité est tombé malade. En vain. « Révoltés » par l’attitude de leur employeur et inquiets pour la santé du personnel, les élus du comité social et économique de l’entreprise ont exigé l’arrêt de l’activité, mardi. Toujours en vain. Mercredi matin, aux aurores, « tous les gens sont sortis et ont fait jouer leur droit de retrait », raconte M. Laurent. Leur initiative a alors porté ses fruits : Punch Powerglide va passer en chômage partiel durant quatre semaines.

Chez Valeo, la CFDT espère obtenir « la fermeture provisoire des sites de production », confie un élu, Ivan Estlimbaum, selon lequel dans toutes les usines de l’équipementier auto les distances de sécurité sur les chaînes d’assemblage ne sont pas respectées. Et les gants et gels hydroalcooliques manquent.

Ces équipements font aussi défaut dans les agences bancaires qui, elles, resteront ouvertes au public. Les banques ayant le statut d’opérateur d’importance vitale (OIV), leurs activités sont considérées comme indispensables pour la population qui doit conserver l’accès à son argent. « Compte tenu du statut OIV, les salariés qui se sentent en danger sur leur lieu de travail ne peuvent pas exercer leur droit de retrait », souligne Frédéric Guyonnet, le président national du syndicat SNB-CFE-CGC, pour qui l’angoisse est palpable.

Gants, masques, gel hydroalcoolique

Or, partout, gants, masques et bidons de gel hydroalcoolique font défaut. Et ce manque d’équipements alimente un fort sentiment d’injustice. Y a-t-il deux poids deux mesures dans une même entreprise ?, s’interrogent les ouvriers. « Nous, les ouvriers, on nous dit : Allez travailler !”, s’agace M. Leroy, élu CGT à Wattrelos, alors que les cadres travaillent depuis chez eux. »

« La protection des travailleurs en activité [est] un gros point noir », a résumé Laurent Berger, le secrétaire général de la CFDT, sur France Inter, mercredi 18 mars. « Il y a des insuffisances », a-t-il relevé, plaidant pour que ceux qui poursuivent leurs activités soient équipés « de manière rapide. »

A défaut, l’exercice du droit de retrait – il est ouvert à tout salarié si la situation de travail présente un danger grave et imminent – pourrait vite prendre de l’ampleur, y compris au sein d’entreprises dites essentielles. Parce que La Poste a pris des mesures « insuffisantes pour protéger leur santé », selon le syndicat SUD-PTT, des préposés y ont eu recours dans des bureaux de poste de Loire-Atlantique, mais aussi à Grenoble. Des agents de la SNCF l’ont aussi exercé, reconnaît la société.

Face à ce phénomène, le gouvernement table sur l’instauration de l’état d’urgence sanitaire pour maintenir l’activité dans les entreprises « de secteurs particulièrement nécessaires à la sécurité de la nation ou à la continuité de la vie économique et sociale », selon le texte du projet de loi discuté, mercredi 18 mars après-midi, en conseil des ministres. Objectif : éviter un arrêt complet de l’économie tricolore, alors que la France s’impose des mesures de confinement pour lutter contre l’épidémie due au coronavirus.

Quelques heures avant la discussion du projet, Bruno Le Maire, ministre de l’économie, avait invité « tous les salariés des entreprises encore ouvertes et des activités indispensables au bon fonctionnement du pays nettoyage, traitement des eaux, industrie agroalimentaire, grande distribution à se rendre sur leur lieu de travail ».

Jeudi 19 mars, c’est Elisabeth Borne, ministre de la transition écologique et solidaire, qui a publié une lettre ouverte aux agents et salariés de l’énergie, des transports, de l’eau et des déchets, dans laquelle elle loue leur « rôle fondamental pour la vie de la nation ».

Cette reconnaissance sera-t-elle suffisante, alors que les salariés du secteur de traitement des déchets commencent aussi à se mobiliser ? En Seine-Saint-Denis, chez Otus, filiale de Veolia, certains camions-poubelles sont restés au garage, mercredi 18 mars. Dix-huit éboueurs ont exercé leur droit de retrait, rapporte Abdelkader Dif, représentant du personnel CGT. En cause, entre autres : un nombre insuffisant de flacons de gel hydroalcoolique. « Quatorze pour 130 salariés. Nous travaillons par équipes de trois, ça ne fait même pas un gel par équipe ! »

« On ne veut pas y laisser notre peau »

Des employés de la Blanchisserie blésoise, près de Blois, envisagent eux aussi d’avoir recours à ce droit, assure Eric Gondy, secrétaire général Force ouvrière du Loir-et-Cher. Dans ce site industriel où, de jour comme de nuit, 180 opérateurs lavent le linge d’hôpitaux franciliens, « nous avons du gel, des gants, mais pas de masques », déplore l’un d’entre eux en évoquant « les chariots de draps souillés, parfois gorgés de sang et d’excréments » qui y sont triés. « Or si le linge sort parfaitement propre, les chariots de transport ne sont pas décontaminés comme il le faudrait et cela représente un risque pour les opérateurs. On sait tous qu’il faut continuer de traiter le linge pour ne pas paralyser les hôpitaux, mais on ne veut pas y laisser notre peau », explique ce dernier.

Qu’en sera-t-il dans les secteurs de la grande distribution, de ses fournisseurs et de ses transporteurs ? Le président de l’Association nationale des industries alimentaires (ANIA), Richard Girardot, a mis en garde mercredi contre d’éventuelles difficultés logistiques de nature à perturber le fonctionnement des magasins. Le gouvernement y surveille de près le climat social. « Il n’y a pas de problème d’approvisionnement aujourd’hui (…), mais il commence à y avoir une tension dans un certain nombre de supermarchés, de commerces, en matière de salariés », a reconnu le ministre des finances, Bruno Le Maire, à l’issue du conseil des ministres, mercredi soir.

Le gouvernement multiplie les gestes d’encouragement aux caissières, employés et manutentionnaires qui travaillent dans les grandes surfaces. Mercredi, le ministre de l’agriculture, Didier Guillaume, et M. Le Maire ont diffusé dans la matinée un message « d’encouragement et de reconnaissance » aux salariés du secteur, saluant leur « sens des responsabilités » qui permet « d’assurer aux Français qu’ils pourront se nourrir sainement et sans privation ». « Nous comptons sur vous », ont fait valoir les deux ministres en promettant qu’« en retour, l’Etat sera à [leurs] côtés pour traverser cette période difficile ».

En première ligne

Car, partout en France, en magasin, à l’entrée, derrière la caisse, en réserve ou lors des livraisons, les employés des supermarchés sont en première ligne. La foule se presse en magasins depuis plusieurs jours, accroissant les risques de propagation du virus. « Les employés sont très angoissés, mais ils viennent quand même », rapporte Laurence Gilardo, déléguée syndicale FO du Groupe Casino. Lundi 16 mars, Carrefour avait enregistré moins de 10 % d’absentéisme dans ses effectifs. Ont-ils toujours le choix ? « Certains magasins Leclerc mettent la pression sur les salariés pour qu’ils ne se mettent pas en arrêt pour s’occuper de leurs enfants », a dénoncé le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger.

Dans le secteur du transport, ce taux d’absentéisme ne cesse de croître. « Nous sommes un peu plus inquiets qu’hier [mardi] », déclare Alexis Degouy, délégué général de l’Union des entreprises transport et logistique de France. Est-ce aussi un effet collatéral de l’indemnisation élargie du chômage partiel ? A l’en croire, « c’est une très bonne mesure pour les salariés, mais elle fonctionne aussi comme une incitation à rester à la maison ».

Voir par ailleurs:

Coronavirus Perspective

Richard A. Epstein

Hoover

March 16, 2020

[This article has been revised on April 6, 2020, and the updated version can be found here.]

The world is in a full state of panic about the spread and incidence of COVID-19. The latest world-wide tallies, as of this writing are:

The most dramatic news of the day has been the sudden spike in the number of Italian cases, totaling 24,747 with 1,809 deaths, which may grow to exceed the 3,099 in China.

Overlooked is the good news coming out of China, where the latest report shows 16 new cases and 14 new deaths, suggesting that the number of deaths in the currently unresolved group will be lower than the 5.3 percent conversion rate in the cases resolved to date. In my view, we will see a similar decline in Italy, for reasons that I shall outline in the remainder of this article.

From this available data, it seems more probable than not that the total number of cases world-wide will peak out at well under 1 million, with the total number of deaths at under 50,000. In the United States, the current 67 deaths should reach about 5000 (or ten percent of my estimated world total, which may also turn out to be low).

[Correction & Addendum as of March 24, 2020: 

My original erroneous estimate of 500 dead in the US is a number ten times smaller than I intended to state, and it too could prove somewhat optimistic. But any possible error rate in this revised projection should be kept in perspective. The current U.S. death toll stands at 592 as of noon on March 24, 2020, out of about 47,000 cases. So my adjusted figure, however tweaked, remains both far lower, and I believe far more accurate, than the common claim that there could be a million dead in the U.S. from well over 150 million coronavirus cases before the epidemic runs its course.]

Of course, every life lost is a tragedy—and the potential loss of 50,000 lives world-wide would be appalling—but those deaths stemming from the coronavirus are not more tragic than others, so that the same social calculus applies here that should apply in other cases.

These are deeply contrarian estimates. In dealing with any future prediction it is necessary to develop some model. Right now, the overwhelming consensus, based upon the most recent reports, is that the rate of infection will continue to increase so that the most severe interventions are needed to control what will under the worst of circumstances turn into a high rate of death. This pessimistic view is well captured in an op-ed by Nicholas Kristof and Stuart Thompson, who offer this graph to stress the importance and the immediacy of the looming crisis.

The model here projects a slow takeoff, a sharp rise, and an equally dramatic decline, with a huge cumulative total of deaths. The authors allow that if moderate precautions are taken, these totals might be reduced by about half. The key assumption of this model is a replication rate of 2.3, whereby each person who is infected then infects two others, seemingly without end. But the model does not specify the periodicity of the replication rate or allow it to vary with any downward changes in viral toxicity or human behavioral responses that delay interaction. Nor does the model recognize that if the most vulnerable people are hit first, subsequent iterations will be slower because the remaining pool of individuals is more resistant to infection. And finally, the model explicitly ignores the possibility that the totals will decline as the weather gets warmer.

The writer Tomas Pueyo has struck a similar chord with his viral post “Coronavirus: Why You Must Act Now.” That article contains graph after graph indicating an exponential expansion of cases in the last several days, and then claims that these infections will translate themselves into a similar number of deaths down the line unless radical countermeasures are taken.

Much of the current analysis does not explain how and why rates of infection and death will spike, so I think that it is important to offer a dissenting voice. In what follows, I look first at the trends in the American data, and then, building on my conclusions there, I construct a theoretical framework to evaluate the evolution of the coronavirus in other places.

Based on the data, I believe that the current dire models radically overestimate the ultimate death toll. There are three reasons for this.

First, they underestimate the rate of adaptive responses, which should slow down the replication rate. Second, the models seem to assume that the vulnerability of infection for the older population—from 70 upward—gives some clue as to the rate of spread over the general population, when it does not. Third, the models rest on a tacit but questionable assumption that the strength of the virus will remain constant throughout this period, when in fact its potency should be expected to decline over time, in part because of temperature increases.

As of March 16, the data from the United States falls short of justifying the draconian measures that are now being implemented. As of two days ago, 39 states have declared states of emergency, and they have been joined at the federal level with President Trump’s recent declaration to the same effect. These declarations are meant to endow governments with the power to impose quarantines and travel bans, close schools, restrict public gatherings, shut down major sporting events, stop public meetings, and close restaurants and bars. Private institutions are imposing similar restrictions. The one-two punch of public and private restrictions has caused a huge jolt to the economy.

The irony here is that even though self-help measures like avoiding crowded spaces make abundant sense, the massive public controls do not. In light of the available raw data, public officials have gone overboard. To begin with, the word pandemic should not be lightly used. Recall that the Spanish influenza pandemic, fully worthy of the name, resulted in perhaps as many as a half-billion infections and between 50 and 100 million deaths, world-wide, of which some 675,000 were Americans, many coming back from Europe in the aftermath of the First World War. The World Health Organization recently declared coronavirus a pandemic at a time when the death count was at 4,000, presently being just over 6,500. It will surely rise no matter what precautions are taken going forward, but what is critical is some estimate of the rate.

By way of comparison, the toll from the flu in the United States since October ran as follows: between 36 to 51 million infections, between 370 thousand to 670 thousand flu hospitalizations, and between 22 thousand to 55 thousand flu deaths. That works out to between roughly between 230,000 to 320,000 new infections per day, and between 140 to 350 deaths per day for an overall mortality rate of between 0.044 percent to 0.152 percent.

As we think about the mortality rate of COVID-19, there are some important pieces of data to consider. The chart below documents the most current numbers reported by the New York Times (as of March 16) for the four hardest hit states:

Note that Washington state, with 676 reported cases and 42 deaths, has a mortality rate of 6.21 percent, which can be traced to a nursing facility in Kirkland Washington. While only contributing 57 cases, it was the source of 27 of the reported deaths, almost two-thirds of the fatalities. (We should expect, as has been the case, that the mortality rate in Washington will decline as the newer cases will not come exclusively from that high-risk population.) The next three states have 1,577 diagnosed cases and 11 deaths for a mortality rate of 0.69 percent, a number which has trended lower over the last few days. Unlike the deadly exposures in Kirkland, the exposures in New York state produced many documented illnesses, but only two deaths even after two weeks of exposure. And while it is easy to miss latent cases, it is harder to miss any virus-related death. Given that the incubation period is about two-weeks, the pool of cases before March 1 should be small.

Many of the dire media accounts do not mention evolution. After the initial outburst in Kirkland, the target population was fitter. It is instructive therefore to look at the total number of cases, which spiked from 70 cases on March 5 to 672 cases on March 15. But those figures do not presage an increase into the thousands of daily cases that would be needed to reach the totals of the flu season. The current numbers are about 3 per cent of the rate of new flu cases in the 2019-2020 virus season. Even if there is some undercounting, it is highly unlikely, given the relatively short (two-week) incubation period, that the number of current cases will more than double or triple. It is also unlikely that most of the increase in reported cases (as opposed to deaths) will be in the population over age 70. More importantly, these numbers, as reported by the Centers for Disease Control, do not give any indication of heightened severity.

What, then, does all of this portend for the future of COVID-19 in the United States? Good news is more likely than bad, notwithstanding the models that predict otherwise. The deaths in Washington have risen only slowly, even as the number of infections mount. The New York cases have been identified for long enough that they should have produced more deaths if the coronavirus was as dangerous as is commonly believed.

But why might the dire predictions be wrong?  Consider the New York Times graphic below, which catalogs the daily totals of new coronavirus cases:

The theoretical answer to the question of how deadly the virus will turn out lies in part in a strong analytical relationship between the rate of spread and the strength of the virus. Start with the simple assumption that there is some variance in the rate of seriousness of any virus, just as there is in any trait for any species. In the formative stage of any disease, people are typically unaware of the danger. Hence, they take either minimal or no precautions to protect themselves from the virus. In those settings, the virus—which in this instance travels through droplets of moisture from sneezing and bodily contact—will reach its next victim before it kills its host. Hence the powerful viruses will remain dominant only so long as the rate of propagation is rapid. But once people are aware of the disease, they will start to make powerful adaptive responses, including washing their hands and keeping their distance from people known or likely to be carrying the infection. Various institutional measures, both private and public, have also slowed down the transmission rate.

At some tipping point, the most virulent viruses will be more likely to kill their hosts before the virus can spread. In contrast, the milder versions of the virus will wreak less damage to their host and thus will survive over the longer time span needed to spread from one person to another. Hence the rate of transmission will trend downward, as will the severity of the virus. It is a form of natural selection.

One key question is how rapidly this change will take place. There are two factors to consider. One is the age of the exposed population, and the other is the rate of change in the virulence of the virus as the rate of transmission slows, which should continue apace. By way of comparison, the virulent AIDS virus that killed wantonly in the 1980s crested and declined in the 1990s when it gave way to a milder form of virus years later once the condition was recognized and the bath houses were closed down. Part of the decline was no doubt due to better medicines, but part of it was due to this standard effect for diseases. Given that the coronavirus can spread through droplets and contact, the consequences of selection should manifest themselves more quickly than they did for AIDS.

It is instructive to see how this analysis fares by taking into account the Korean data, which is more complete than the American data. South Korea has been dealing with the coronavirus since January 20. Since that time, the Korean government has administered a total of 261,335 tests to its citizens. In press releases updated every day, the Korean CDC is reporting (as of March 15) 8,162 total infections against 75 deaths for an overall mortality rate of 0.92 percent. But as shown in the table below, the age-disparity in outcome is striking:

Clearly, the impact on elderly and immunocompromised individuals is severe, with nearly 90% of total deaths coming from individuals 60 and over. But these data do not call for shutting down all public and private facilities given the extraordinarily low rates of death in the population under 50. The adaptive responses should reduce the exposures in the high-risk groups, given the tendency for the coronavirus to weaken over time. My own guess is that the percentage of deaths will decline in Korea for the same reasons that they are expected to decline in the United States. It is highly unlikely that there will ever be a repetition of the explosive situation in Wuhan, where air quality is poorer and smoking rates are higher.

So what then should be done?

The first point is to target interventions where needed, toward high-risk populations, including older people and other people with health conditions that render them more susceptible to disease. But the current organized panic in the United States does not seem justified on the best reading of the data. In dealing with this point, it is critical to note that the rapid decline in the incidence of new cases and death in China suggests that cases in Italy will not continue to rise exponentially over the next several weeks. Moreover, it is unlikely that the healthcare system in the United States will be compromised in the same fashion as the Italian healthcare system in the wake of its quick viral spread. The amount of voluntary and forced separation in the United States has gotten very extensive very quickly, which should influence rates of infection sooner rather than later.

Perhaps my analysis is all wrong, even deeply flawed. But the stakes are too high to continue on the current course without reexamining the data and the erroneous models that are predicting doom.

Voir aussi:

Richard A. Epstein
Hoover
Monday, April 6, 2020

In the earlier, March 16, 2020 version, of this essay, I made the single largest unforced intellectual error in my entire academic career, when I included numerical estimates about the possible impact of the coronavirus in terms of life and death. Those estimates were obviously ridiculously too low. Those mistakes brought on a torrent of criticism, pointing out the magnitude of those errors. Unfortunately, those responses detracted from the main purpose of that initial essay, which was to question some of the basic assumptions of the standard model. I regret those mistakes, and of course, I retract them.

It is, however, important to stress that those errors were in no way essential to the central point that I made there, and continue to put forward—namely the serious overprojection of cases and deaths found in the New York Times graphic below, and in similar studies that predict tens of millions of coronavirus cases, and upwards of one million deaths. These proposals all rest on some version of the standard (“logistic”) models. In the constant efforts to criticize the incorrect numbers, little or no attention has been paid to my substantive queries as to the soundness of the standard models, by taking into account both the evolutionary forces of natural selection on the one side and the individual and institutional responses to incentives on the other.

Adding those two elements into the mix led me to suggest that the estimates generated by the standard model would turn out to be far too high, perhaps by an order of magnitude. I have recently come across this extraordinary interview by Professor Knut Wittkowski, an epidemiologist which states in powerful form why the current policies of social distancing will prolong but not eliminate the disease. His insights go a long way toward explaining why, in the three weeks that have followed, the recent data has not come close to reaching those high estimates, and it seems unlikely that they will. The recent data shows that as of Monday morning April 6, 2020 the number of deaths in the United States stood at 9,655, and the total number of cases stood at 336,776, distributed as follows (where the sharp decline on April 5, 2020 may reflect some Sunday underreporting):

These numbers are far below those predicted by the conventional models, and it is important to explain the discrepancy. As I mentioned in the initial version of this essay, I am fully aware that these views are contrary to the standard wisdom. But I hope that even my strongest critics will address the substantive arguments raised here against the conventional model, which seems systematically to have overpredicted the duration and severity of the current coronavirus pandemic.

The first paragraphs of the earlier version of this essay have been deleted. The remainder, is as it appeared on March 16, 2020.

***

These are deeply contrarian estimates. In dealing with any future prediction it is necessary to develop some model. Right now, the overwhelming consensus, based upon the most recent reports, is that the rate of infection will continue to increase so that the most severe interventions are needed to control what will under the worst of circumstances turn into a high rate of death. This pessimistic view is well captured in an op-ed by Nicholas Kristof and Stuart Thompson, who offer this graph to stress the importance and the immediacy of the looming crisis.

The model here projects a slow takeoff, a sharp rise, and an equally dramatic decline, with a huge cumulative total of deaths. The authors allow that if moderate precautions are taken, these totals might be reduced by about half. The key assumption of this model is a replication rate of 2.3, whereby each person who is infected then infects two others, seemingly without end. But the model does not specify the periodicity of the replication rate or allow it to vary with any downward changes in viral toxicity or human behavioral responses that delay interaction. Nor does the model recognize that if the most vulnerable people are hit first, subsequent iterations will be slower because the remaining pool of individuals is more resistant to infection. And finally, the model explicitly ignores the possibility that the totals will decline as the weather gets warmer.

The writer Tomas Pueyo has struck a similar chord with his viral post “Coronavirus: Why You Must Act Now.” That article contains graph after graph indicating an exponential expansion of cases in the last several days, and then claims that these infections will translate themselves into a similar number of deaths down the line unless radical countermeasures are taken.

Much of the current analysis does not explain how and why rates of infection and death will spike, so I think that it is important to offer a dissenting voice. In what follows, I look first at the trends in the American data, and then, building on my conclusions there, I construct a theoretical framework to evaluate the evolution of the coronavirus in other places.

Based on the data, I believe that the current dire models radically overestimate the ultimate death toll. There are three reasons for this.

First, they underestimate the rate of adaptive responses, which should slow down the replication rate. Second, the models seem to assume that the vulnerability of infection for the older population—from 70 upward—gives some clue as to the rate of spread over the general population, when it does not. Third, the models rest on a tacit but questionable assumption that the strength of the virus will remain constant throughout this period, when in fact its potency should be expected to decline over time, in part because of temperature increases.

As of March 16, the data from the United States falls short of justifying the draconian measures that are now being implemented. As of two days ago, 39 states have declared states of emergency, and they have been joined at the federal level with President Trump’s recent declaration to the same effect. These declarations are meant to endow governments with the power to impose quarantines and travel bans, close schools, restrict public gatherings, shut down major sporting events, stop public meetings, and close restaurants and bars. Private institutions are imposing similar restrictions. The one-two punch of public and private restrictions has caused a huge jolt to the economy.

The irony here is that even though self-help measures like avoiding crowded spaces make abundant sense, the massive public controls do not. In light of the available raw data, public officials have gone overboard. To begin with, the word pandemic should not be lightly used. Recall that the Spanish influenza pandemic, fully worthy of the name, resulted in perhaps as many as a half-billion infections and between 50 and 100 million deaths, world-wide, of which some 675,000 were Americans, many coming back from Europe in the aftermath of the First World War. The World Health Organization recently declared coronavirus a pandemic at a time when the death count was at 4,000, presently being just over 6,500. It will surely rise no matter what precautions are taken going forward, but what is critical is some estimate of the rate.

By way of comparison, the toll from the flu in the United States since October ran as follows: between 36 to 51 million infections, between 370 thousand to 670 thousand flu hospitalizations, and between 22 thousand to 55 thousand flu deaths. That works out to between roughly between 230,000 to 320,000 new infections per day, and between 140 to 350 deaths per day for an overall mortality rate of between 0.044 percent to 0.152 percent.

As we think about the mortality rate of COVID-19, there are some important pieces of data to consider. The chart below documents the most current numbers reported by the New York Times (as of March 16) for the four hardest hit states:

Note that Washington state, with 676 reported cases and 42 deaths, has a mortality rate of 6.21 percent, which can be traced to a nursing facility in Kirkland Washington. While only contributing 57 cases, it was the source of 27 of the reported deaths, almost two-thirds of the fatalities. (We should expect, as has been the case, that the mortality rate in Washington will decline as the newer cases will not come exclusively from that high-risk population.) The next three states have 1,577 diagnosed cases and 11 deaths for a mortality rate of 0.69 percent, a number which has trended lower over the last few days. Unlike the deadly exposures in Kirkland, the exposures in New York state produced many documented illnesses, but only two deaths even after two weeks of exposure. And while it is easy to miss latent cases, it is harder to miss any virus-related death. Given that the incubation period is about two-weeks, the pool of cases before March 1 should be small.

Many of the dire media accounts do not mention evolution. After the initial outburst in Kirkland, the target population was fitter. It is instructive therefore to look at the total number of cases, which spiked from 70 cases on March 5 to 672 cases on March 15. But those figures do not presage an increase into the thousands of daily cases that would be needed to reach the totals of the flu season. The current numbers are about 3 per cent of the rate of new flu cases in the 2019-2020 virus season. Even if there is some undercounting, it is highly unlikely, given the relatively short (two-week) incubation period, that the number of current cases will more than double or triple. It is also unlikely that most of the increase in reported cases (as opposed to deaths) will be in the population over age 70. More importantly, these numbers, as reported by the Centers for Disease Control, do not give any indication of heightened severity.

What, then, does all of this portend for the future of COVID-19 in the United States? Good news is more likely than bad, notwithstanding the models that predict otherwise. The deaths in Washington have risen only slowly, even as the number of infections mount. The New York cases have been identified for long enough that they should have produced more deaths if the coronavirus was as dangerous as is commonly believed.

But why might the dire predictions be wrong?  Consider the New York Times graphic below, which catalogs the daily totals of new coronavirus cases:

The theoretical answer to the question of how deadly the virus will turn out lies in part in a strong analytical relationship between the rate of spread and the strength of the virus. Start with the simple assumption that there is some variance in the rate of seriousness of any virus, just as there is in any trait for any species. In the formative stage of any disease, people are typically unaware of the danger. Hence, they take either minimal or no precautions to protect themselves from the virus. In those settings, the virus—which in this instance travels through droplets of moisture from sneezing and bodily contact—will reach its next victim before it kills its host. Hence the powerful viruses will remain dominant only so long as the rate of propagation is rapid. But once people are aware of the disease, they will start to make powerful adaptive responses, including washing their hands and keeping their distance from people known or likely to be carrying the infection. Various institutional measures, both private and public, have also slowed down the transmission rate.

At some tipping point, the most virulent viruses will be more likely to kill their hosts before the virus can spread. In contrast, the milder versions of the virus will wreak less damage to their host and thus will survive over the longer time span needed to spread from one person to another. Hence the rate of transmission will trend downward, as will the severity of the virus. It is a form of natural selection.

One key question is how rapidly this change will take place. There are two factors to consider. One is the age of the exposed population, and the other is the rate of change in the virulence of the virus as the rate of transmission slows, which should continue apace. By way of comparison, the virulent AIDS virus that killed wantonly in the 1980s crested and declined in the 1990s when it gave way to a milder form of virus years later once the condition was recognized and the bath houses were closed down. Part of the decline was no doubt due to better medicines, but part of it was due to this standard effect for diseases. Given that the coronavirus can spread through droplets and contact, the consequences of selection should manifest themselves more quickly than they did for AIDS.

It is instructive to see how this analysis fares by taking into account the Korean data, which is more complete than the American data. South Korea has been dealing with the coronavirus since January 20. Since that time, the Korean government has administered a total of 261,335 tests to its citizens. In press releases updated every day, the Korean CDC is reporting (as of March 15) 8,162 total infections against 75 deaths for an overall mortality rate of 0.92 percent. But as shown in the table below, the age-disparity in outcome is striking:

Clearly, the impact on elderly and immunocompromised individuals is severe, with nearly 90% of total deaths coming from individuals 60 and over. But these data do not call for shutting down all public and private facilities given the extraordinarily low rates of death in the population under 50. The adaptive responses should reduce the exposures in the high-risk groups, given the tendency for the coronavirus to weaken over time. My own guess is that the percentage of deaths will decline in Korea for the same reasons that they are expected to decline in the United States. It is highly unlikely that there will ever be a repetition of the explosive situation in Wuhan, where air quality is poorer and smoking rates are higher.

So what then should be done?

The first point is to target interventions where needed, toward high-risk populations, including older people and other people with health conditions that render them more susceptible to disease. But the current organized panic in the United States does not seem justified on the best reading of the data. In dealing with this point, it is critical to note that the rapid decline in the incidence of new cases and death in China suggests that cases in Italy will not continue to rise exponentially over the next several weeks. Moreover, it is unlikely that the healthcare system in the United States will be compromised in the same fashion as the Italian healthcare system in the wake of its quick viral spread. The amount of voluntary and forced separation in the United States has gotten very extensive very quickly, which should influence rates of infection sooner rather than later.

Perhaps my analysis is all wrong, even deeply flawed. But the stakes are too high to continue on the current course without reexamining the data and the erroneous models that are predicting doom.

Correction & Addendum, added March 24, 2020: 

That estimate is ten times greater than the 500 number I erroneously put in the initial draft of the essay, and it, too, could prove somewhat optimistic. But any possible error rate in this revised projection should be kept in perspective. The current U.S. death toll stands at 592 as of noon on March 24, 2020, out of about 47,000 cases. So my adjusted figure, however tweaked, remains both far lower, and I believe far more accurate, than the common claim that there could be a million dead in the U.S. from well over 150 million coronavirus cases before the epidemic runs its course.

Voir également:

Grippe : 21 000 morts, « ça ne peut devenir la norme »

Alors que l’épidémie se termine, Benoît Vallet, le numéro 2 du ministère de la Santé, tente d’expliquer la surmortalité record de cet hiver. Sans aller jusqu’à vouloir rendre la vaccination obligatoire.

Le Parisien
8 mars 2017

Ça y est, l’épidémie de grippe est terminée. Derrière la bonne nouvelle, des chiffres qui montrent que « l’hécatombe » que notre journal avait décrite s’est confirmée. Cette saison, le virus a contribué à une surmortalité d’au moins 21 000 personnes. Les chiffres seront actualisés aujourd’hui mais c’est d’ores et déjà le pic le plus élevé depuis la mise en place du système d’évaluation de l’excès de décès hivernal en 2006. Le professeur Benoît Vallet, directeur général de la Santé, tente néanmoins de rassurer pour l’avenir.

Comment expliquer ce triste record ?

Benoît Vallet. Le virus H3N2 qui a sévi cette année de manière quasi exclusive est très virulent, notamment chez les plus de 65 ans. En 2014-2015, il avait déjà été responsable du surcroît important de décès (NDLR : 18 300). L’autre facteur est la couverture vaccinale qui reste faible : moins de 50 % des personnes à risque sont protégées contre la grippe.

Sauf qu’il y a deux ans, le vaccin n’était pas adapté au H3N2. Cette année, il était censé l’être…

L’efficacité du vaccin reste faible, 23 % chez les plus de 65 ans selon une étude européenne. Mais ce chiffre ne peut pas être compris tout seul. Car lorsqu’un vaccin, même à l’efficacité modeste, est appliqué de manière collective, il fait office de barrière naturelle. Une couverture de 75 ou 80 % protégerait la population de manière plus efficace. Regardez dans les maisons de retraite : ce taux de vaccination est à 85 % et les décès sont moins nombreux que chez les plus de 65 ans en général.

Qu’attendez-vous alors pour rendre le vaccin obligatoire ?

Pour la population en général, cela n’est pas à l’ordre du jour. Pour les personnels de santé, les taux sont très faibles, le rapport du professeur Fischer (NDLR : président du comité de la concertation citoyenne sur la vaccination) préconise une « recommandation forte ». Ils ont un devoir d’exemplarité. Selon moi, c’est même une question de déontologie.

Une efficacité faible du vaccin, pas de volonté politique de le rendre obligatoire… On peut craindre que 20 000 seniors qui succombent à la grippe ne devienne une habitude…

Non, cet excès de mortalité ne peut pas devenir la norme. On ne peut pas l’admettre. La préparation du système de santé a été précoce, il n’y a pas eu de retard de soins. Cela est très positif. Ce sur quoi nous pouvons nous améliorer est la prévention et l’amélioration de la couverture vaccinale.

Comment ?

Par des campagnes sur la nécessité de se faire vacciner pour se protéger soi-même mais aussi pour protéger les autres. A 65 ans, on ne se sent pas vieux, mais on a l’âge d’être à risque. Il faut réussir à faire passer ce message.

Voir de même:

La France compte 66,6 millions d’habitants: boom des décès et recul de l’espérance de vie
La Croix
19/01/2016

La France a enregistré en 2015 un boom des décès, «au plus haut depuis l’après-guerre», mais aussi un recul de l’espérance de vie et une légère baisse des naissances, pour atteindre 66,6 millions d’habitants au 1er janvier 2016, a indiqué mardi l’Insee.

Ainsi, 64,5 millions d’habitants vivent en métropole et 2,1 millions dans les cinq départements d’outre-mer. La population a augmenté de 247.000 personnes au cours de 2015 (+0,4%), quasi exclusivement portée par le solde naturel, différence entre les naissances et les décès, précise l’institut dans son dernier bilan démographique.

Ce solde naturel, le plus faible enregistré depuis quarante ans (+200.000 en 2015 sur un an), reste le principal moteur de la croissance démographique, bien supérieur au solde migratoire (+47.000).

Autres faits notables de l’année écoulée, les naissances ont légèrement diminué (-19.000 sur un an) et le nombre de décès a fortement augmenté (+41.000 sur un an), enregistrant «son plus haut niveau depuis l’après-guerre», souligne Marie Reynaud, cheffe des études démographiques et sociales de l’Insee.

En 2015, 600.000 personnes sont décédées (+7,3% sur un an). Cette «forte hausse s’explique par l’augmentation du nombre des 65 ans et plus et par la hausse des taux de mortalité après 65 ans».

En cause, trois épisodes sanitaires de surmortalité: la grippe au premier trimestre 2015, la canicule en juillet et une vague de froid en octobre.

Sous l’effet de ce surcroît de mortalité, l’espérance de vie à la naissance «diminue nettement», de 0,4 an pour les femmes, de 0,3 an pour les hommes.

En 2015, une femme peut espérer vivre 85 ans et un homme 78,9 ans.

Cependant, ce n’est pas «un coup d’arrêt dans la tendance à la hausse de l’espérance de vie», tempère Mme Reynaud. Depuis vingt ans, elle a augmenté de 3,1 ans pour les femmes et de 5,1 ans pour les hommes.

En 2003 et en 2012, l’espérance de vie à la naissance avait reculé pour les femmes uniquement pour repartir ensuite à la hausse. La baisse pour les deux sexes remonte à 1969.

– 800.000 bébés en 2015 –

«La population continue de vieillir, avec l’avancée en âge des baby-boomers (nés entre 1946 et 1974). La part des 65 ans et plus s’établit à 18,8% au 1er janvier 2016, contre 18,4% un an plus tôt», ajoute-t-elle.

Quant à la baisse des naissances en 2015, «elle n’a rien d’exceptionnel», assure l’Insee. D’une part, elle est faible (-2,3% par rapport à 2014), d’autre part, la natalité reste élevée, avec 800.000 nouveau-nés, un nombre à peu près stable depuis la fin du baby-boom.

«De telles fluctuations ont été observées dans le passé. Le point le plus bas avait été atteint en 1994 avec 741.000 naissances et le pic en 2010 avec 833.000 bébés», précise l’institut.

Cette baisse s’explique par la diminution depuis 1995 du nombre de femmes en âge de procréer et le léger recul de la fécondité en 2015: 1,96 enfant par femme (niveau observé en 2005), contre 2 en 2014.

En cause, la baisse de la fécondité des femmes de moins de 30 ans, qui s’est un peu accentuée. Celle des femmes de 30 à 34 a également reculé. Elle était stable depuis 2011.

«La baisse des naissances devrait se poursuivre, avec le recul du nombre de femmes en âge de procréer, mais rien n’indique que la fécondité suive le même chemin», selon Marie Reynaud.

Pour l’Union nationale des associations familiales (Unaf), cette baisse était prévisible, en raison «des remises en cause répétées et massives des politiques familiales» qui entament selon elle la confiance des familles et donc la natalité.

L’âge moyen à l’accouchement atteint désormais 30,4 ans.

Néanmoins, la fécondité française maintient son rang en Europe. L’Irlande et la France restent depuis 1999 les deux pays européens les plus féconds.

Enfin, si le nombre de mariages hétérosexuels demeure stable, à 231.000, les mariages entre personnes de même sexe sont moins nombreux: 8.000 l’an dernier contre 10.522 en 2014.

Voir enfin:

Insee. L’espérance de vie recule en France, la natalité reste élevée

La France a enregistré 600 000 décès l’an dernier, une « forte hausse » par rapport à 2014 (+41 000, soit +7,3%), selon un rapport de l’Insee.
Ouest-France
19/01/2016

La France métropolitaine et les départements d’outre-mer comptaient 66,6 millions d’habitants au 1er janvier 2016, une croissance de 247 000 personnes (+0,4 %) sur un an, marquée par une hausse exceptionnelle des décès et une baisse des naissances, a annoncé mardi l’Insee.

A cette date, la population de la métropole s’élevait à 64,5 millions d’habitants, précise l’institut dans son bilan démographique 2015.

La croissance annuelle a été quasi exclusivement portée par le solde naturel (différence entre les naissances et les décès), même si ce solde est le plus bas depuis quarante ans (+200 000).

 41 000 morts en plus en 2015

La France a enregistré 600 000 décès l’an dernier, une « forte hausse » par rapport à 2014 (+41 000, soit +7,3 %) mais aussi un nombre de morts « à son plus haut depuis la Seconde guerre mondiale ».

Ce bond s’explique par l’augmentation du nombre de personnes de 65 ans et plus, et par la hausse des taux de mortalité après 65 ans, due à trois épisodes sanitaires en 2015 : grippe au premier trimestre, canicule en juillet et vague de froid en octobre.

Conséquence, l’espérance de vie à la naissance diminue, de 0,4 an pour les femmes et de 0,3 an pour les hommes. En 2015, une femme peut espérer vivre 85 ans et un homme 78,9 ans.

« On ne peut pas dire que cette baisse marque un coup d’arrêt dans la tendance à la hausse de l’espérance de vie », relève l’Insee. Depuis 20 ans, elle a augmenté de 3,1 ans pour les femmes et de 5,1 ans pour les hommes.

Une baisse relative des naissances

Quant à la baisse des naissances, « elle n’a rien d’exceptionnel », assure l’Insee. D’une part, elle est faible, avec 19 000 naissances en moins en 2015 (-2,3 %), d’autre part, la natalité reste à un niveau élevé, avec 800 000 nouveau-nés. « De telles fluctuations ont été observées dans le passé », ajoute l’institut.

La baisse s’explique par la diminution du nombre de femmes en âge de procréer depuis 1995 et le léger recul de la fécondité en 2015: 1,96 enfant par femme, contre 2 en 2014. | VISACTU

La baisse s’explique par la diminution du nombre de femmes en âge de procréer depuis 1995 et le léger recul de la fécondité en 2015 : 1,96 enfant par femme, contre 2 en 2014.

Néanmoins, l’Irlande et la France restent depuis 1999 les deux pays européens les plus féconds. Enfin, on estime que 239 000 mariages ont été célébrés en 2015, accusant un léger recul, dont 8 000 entre personnes de même sexe, contre 10 522 l’année précédente.

22 Responses to 21 000 MORTS !!!! (Is Europe ready to sacrifice its very lifeblood to save… its octogenerians ?)

  1. jcdurbant dit :

    C’EST LE DEPISTAGE, IMBECILE ! (Le « miracle coréen » s’explique essentiellement, suite au sérieux avertissement du MERS il y a cinq ans, par la préparation à la fois législative, logistique et sociale d’un gouvernement et d’une population sensibilisés au risque)

    Alors que la Corée du Sud était à un moment l’une des zones les plus touchées par le nouveau coronavirus SARS-CoV-2, le pays s’est rapidement illustré par sa capacité de réaction en jugulant l’épidémie sans recourir à des mesures de confinement de toute la population. Ce vendredi 20 mars, la Corée compte « seulement » 8 600 cas confirmés, derrière la France, l’Italie, l’Espagne, l’Allemagne ou encore les États-Unis. Le taux de mortalité causé par Covid-19 est également assez faible dans le pays, avec 94 décès. À la mi-mars, le taux de guérison dépassait le taux de contamination.

    À vrai dire, la Corée du Sud impressionne dans sa gestion de la crise notamment par son impressionnant dispositif de test. Au 19 mars, 290 00 personnes avaient été testées, ce qui a permis d’identifier les 8 000 cas, dans un pays aux 50 millions d’habitants. La capacité est autour de 60 000 tests par jour. Le contraste est important avec un pays comme les États-Unis, aux 327 millions d’habitants, mais qui n’a pratiqué que 111 000 tests au 16 mars. La France, quant à elle, procède à 2 500 tests par jour (36 000 tests entre le 24 février et le 15 mars).

    Alors que le New York Times dénonçait, le 19 mars, dans un article d’opinion, « le grand échec des tests aux États-Unis », la polémique est la même en France : une incompréhension politique, médicale, citoyenne face au dispositif mis en place concernant les tests épidémiologiques. Alors, comment expliquer ce « miracle coréen » si contrasté avec le reste du monde ? On fait le point sur le système mis en place dans ce pays, sa raison d’être, ainsi que sa limite actuelle.

    Une stratégie payante, mais encore à nuancer

    C’est le dépistage massif qui caractérise l’action de la Corée du Sud. « Notre énorme capacité à faire des tests nous permet d’identifier les patients au plus tôt et de minimiser les effets néfastes », déclarait à la presse le ministre coréen de la Santé Kim Ganglip. Si les écoles sont bel et bien fermées, et ce pour encore quelques semaines, la stratégie de la Corée du Sud ne repose pas dans le confinement total de sa population comme en Chine, en Italie ou en France. Le confinement est bien davantage individualisé et précis. Si une personne est malade ou soupçonnée de l’être, alors on l’isole, puis on la teste.

    Ensuite, si le test est positif, les autorités sanitaires procèdent à un véritable traçage technologique pour remonter chronologiquement dans la vie de la personne infectée : on retrace tous ses déplacements grâce à la vidéosurveillance, au bornage téléphonique, aux achats réalisés par carte bancaire, afin d’identifier tous ceux et toutes celles avec qui cette personne a pu être en contact. On propose alors des tests à ces personnes potentiellement infectées elles aussi. La Corée du Sud en appelle également à la participation de sa population, en les prévenant lorsqu’il y a un cas de contamination proche de chez eux, ou lorsqu’elles ont pu avoir été en contact avec une personne infectée.

    De nouveaux foyers, dans des zones jusqu’ici délaissées par le dépistage, apparaissent

    Petite nuance toutefois dans ce dispositif de test : la Corée du Sud a concentré la majeure partie de ses efforts autour d’une zone en particulier, où se trouve une secte (Église Shincheonji) qui a massivement importé le coronavirus depuis Wuhan, où l’église voulait créer une antenne. En concentrant le dépistage sur cette église, il a été possible de contenir l’épidémie dans cette région, mais d’autres zones du pays ont été délaissées. D’autres foyers commencent à être détectés depuis la mi-mars, comme à Séoul, dans un centre d’appel. Ces nouvelles détections avaient provoqué un pic à 152 nouveaux cas, mercredi dernier.

    La bataille coréenne contre Covid-19 est encore loin d’être gagnée, mais les chiffres restent encourageants et l’épidémie semble davantage sous contrôle qu’ailleurs grâce aux capacités logistiques et technologiques de dépistage. Ce dernier point mérite d’ailleurs quelques précisions.

    Les leçons du passé

    L’efficacité de la Corée du Sud ne provient pas seulement de sa stratégie. Cette dernière est rendue possible par une capacité logistique à réaliser un grand nombre de tests, et ce, très rapidement. L’explication est limpide : la Corée du Sud s’était tenue prête à une potentielle épidémie de type Covid-19, après une expérience passée de mauvaise gestion d’une crise sanitaire.

    En 2015, un homme d’affaires a importé dans le pays le coronavirus du syndrome respiratoire du Moyen-Orient (MERS). Alors qu’il était malade et qu’il y avait bel et bien un soupçon sur l’origine des symptômes, il a été trimballé dans trois hôpitaux différents avant d’être définitivement testé positif et isolé. Au passage, pendant tout ce long processus, des dizaines de personnes ont été contaminées, jusqu’à causer 36 décès. Il aura fallu une quarantaine de 2 mois dans la zone concernée pour juguler de justesse une épidémie.

    La Corée en est ressortie comme traumatisée par l’imminence d’une épidémie, difficilement contrôlable dans un pays à si forte densité, pour les conséquences humaines et économiques que cela aurait provoqué. De fait, en Corée du Sud, cette histoire de test trop tardif a servi de leçon aux autorités.

    « Les tests en laboratoires sont essentiels »

    Dans Science, l’infectiologue Kim Woo-Joo relève que « cette expérience a montré que les tests de laboratoire sont essentiels pour contrôler une maladie infectieuse émergente. (…) L’expérience du MERS nous a certainement aidés à améliorer la prévention et le contrôle des infections dans les hôpitaux ». C’est ainsi que la législation avait été adaptée, après 2015, pour réagir plus rapidement à la moindre suspicion, mais aussi en donnant autorité au gouvernement pour faire temporairement exception à la vie privée et permettre le traçage du parcours des personnes infectées.

    Dès que Covid-19 a été signalée, la production de kits de test supplémentaires a été lancée, par anticipation. Par ailleurs, comme le relève Kim Woo-Joo dans Science, la Corée n’a pas de cas d’infections parmi le personnel soignant, tant les établissements étaient préparés : par exemple, les tests pour le coronavirus sont réalisés par un réseau de laboratoires accrédités, qui réalisent le dépistage dans des chambres à pression négative aptes à éviter la propagation du pathogène.

    Le « miracle coréen », comme le surnomme le journal espagnol Xataka, n’est pas si miraculeux, il se comprend essentiellement à travers la préparation du pays à l’imminence d’une épidémie. Il est question d’une préparation législative, qui réduit les lenteurs et le déblocage de budgets, mais aussi d’une préparation logistique pour les infrastructures médicales, ou encore une préparation de la population, qui est sensibilisée au risque. Autant de kits de tests ne peuvent être mobilisés en aussi peu de temps sans cette préparation. Cette réussite ne doit toutefois pas donner l’impression que tout est déjà réglé comme par magie en Corée du Sud : la multiplication des foyers donne du fil à retordre aux autorités sanitaires et la situation reste préoccupante.

    https://www.numerama.com/sciences/612916-depistage-du-coronavirus-pourquoi-la-coree-du-sud-sen-sort-si-bien.html

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  2. jcdurbant dit :

    AFTER THE PLAGUE, THE HEALTH SILK ROAD ! (While Trump is hitting Europe with a travel ban, guess who’s now your selfless friend showering you with generous gifts ?)

    “There is nothing wrong with China helping European and other countries, especially now that it has gained the upper hand in containing the coronavirus at home. But it is also clear that [Beijing] sees its aid as a propaganda tool. While Trump is hitting Europe with a travel ban, China is the generous, selfless friend. It sends a message to the domestic audience that China has overcome the crisis at home and is now able to help others. This helps fuel the Chinese communist party’s feel-good narrative, shifting attention away from its early failures to tackle the crisis. »

    Noah Barkin (German Marshall Fund)

    “Now we see Chinese officials and state media claiming that China bought the world time to prepare for this pandemic. We know the propaganda machine within China is able to rewrite history but now we are seeing that replicated overseas. China’s victory over Covid-19 has already been written and authorities are trying very hard for that message to be received overseas.”

    Natasha Kassam (Lowy Institute, Sydney)

    As the coronavirus outbreak spreads and countries struggle to respond, China has positioned itself as a leader and benefactor in public health, building the kind of soft power Beijing needs at a time of intensifying US-China rivalry and scrutiny of Chinese influence around the world. The coronavirus first emerged in the central Chinese city of Wuhan in December and threw the country into a state of emergency as more than 80,000 people were infected and more than 3,000 died. Public anger and criticism over the government’s initial suppression of information and slow response, enabling the virus to spread, posed one of the most serious threats to the Chinese leadership in decades. But as the number of new infections has dropped dramatically after stringent quarantine measures and social distancing by the public, China’s messaging has shifted. In recent weeks, Beijing has claimed almost-victory over the virus and state media have hailed China’s support for other countries facing the outbreak.

    Experts say that, while these humanitarian efforts are real, they have political ends that deserve attention. In a phone call with the Italian prime minister, Giuseppe Conte, this week, Xi said he hoped to establish a “health silk road” as part of China’s global One belt, One Road initiative, which has come under criticism from countries wary of expanding Chinese leverage and influence.

    The effort appears to be working. Last week, Italy’s foreign minister Luigi Di Maio posted a video of himself on Facebook watching live footage of a plane of supplies and medics from China, noting that China was the first to send aid. Serbian president Aleksandar Vučić said in a press conference this week that he believes in his “brother and friend Xi Jinping”. He said: “The only country that can help us is China.”

    The campaign is aimed at domestic audiences as much as it is directed at the international community. Recent state media headlines describe Chinese medics arriving in Italy in response to the country’s “cries for help”.

    But witnesses and critics of China’s early response are unlikely to forget the recent history. And in some cases, the messaging has gone too far. A recent graphic published by the People’s Daily showing the number of new infections around the world had surpassed those within China included a gleeful headline hailing the “reverse” in fortunes.

    One user commented: “The water pipes in your home broke and you flooded other people’s homes. Is this the golden age you wished for?”

    Lily Kuo (Shanghai)

    https://www.theguardian.com/world/2020/mar/19/china-positions-itself-as-a-leader-in-tackling-the-coronavirus

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  3. jcdurbant dit :

    AFTER THE PLAGUE, THE CHOLERA ! (What Chinese propaganda ?)

    « The huge Chinese propaganda apparatus has been launched. In Italy they feel, with good reason, abandoned by the European Union and are grateful for the help that the Asian country is giving them. This has been suitably amplified by the Italian media. This is a propaganda operation that hides various truths. The first and most important is that the culprit for this pandemic is the Chinese regime. It does not take any conspiracy theory to point it out. It was widely recognized that Chinese live animal markets are a very serious epidemic hazard. The very severe communist regime of the people’s republic, which controls everything for the welfare of the citizens, has been unable to shut them down. When the first cases emerged, it took forever for the highly efficient Communist Party to react and instead devoted its myriad resources just to hiding the truth. When it could no longer hide what was happening, it intervened brutally, and only in this way has it managed to stop the epidemic, not without first giving rise, due to its negligence, to the virus spreading throughout the world. The second is that communist bestiality is not necessary to effectively combat the virus. Infinitely better results can be achieved with capitalist intelligence, as has been shown by South Korea, which, having been much more capable than China, is not dedicated to paying for items in the West. For days now, this country has shown how valuable it can be to carry out massive tests. That is the best way for now, and the incredible thing is how long it took the Italians and the Spanish to realize this. However, this delay is not a consequence of not being blessed with two communist regimes, but rather of being governed by incompetents who, above all in our case, are that, socialists and communists. China wants to take advantage of this calamity to wrest global leadership from the United States. It will be the communist country that makes us the most energetic medicines to fight the virus. It will discover the vaccine before anyone else and distribute it worldwide in record time. It will buy our assets and invest in our countries to rescue our economies. Ultimately, it will claim to be our savior. »

    Emilio Campmany (Libertad Digital)

    « Spoke with Chinese PM Li Keqiang who announced that China will provide 2 mil surgical masks, 200,000 N95 masks & 50,000 testing kits. In January, the European Union helped China by donating 50 tons of equipment. Today, we’re grateful for China’s support. We need each other’s support in times of need. »

    Ursula Von der Leyen (president of the European Commission)

    « For China, the outreach to Europe is part of an effort to claw back an international leadership role after early cover-ups helped the virus spread well beyond its borders. President Xi Jinping’s government has sought to silence critics, including reporters and online commentators, and also spread conspiracy theories about where the virus originated. Geopolitically, China’s move to brand itself as Europe’s savior aims to improve its standing on a global stage as both spar with the Trump administration. China and the U.S. have continued a wider fight for global influence — Beijing kicked out more than a dozen American journalists this week — while also seeking to deflect blame for their handling of the disease. »

    Fortune magazine

    « Now we see Chinese officials and state media claiming that China bought the world time to prepare for this pandemic. We know the propaganda machine within China is able to rewrite history but now we are seeing that replicated overseas. China’s victory over Covid-19 has already been written and authorities are trying very hard for that message to be received overseas. »

    Natasha Kassam (former Australian diplomat)

    The Chinese government has been fast-tracking shipments of medical aid to Europe, which has become the epicenter of the coronavirus pandemic that first emerged in the Chinese city of Wuhan. The largesse appears to be part of a public relations effort by Chinese President Xi Jinping and his Communist Party to deflect criticism over their responsibility for the deadly outbreak.

    Beijing’s campaign as a global benefactor may deliver results in Europe, where pandering political leaders have long been notoriously fearful of antagonizing the European Union’s second-largest trading partner. What remains unclear is if European publics, which are bearing the brunt of the suffering caused by the epidemic, will be as easily willing to overlook the malfeasance of Chinese officials.

    The European Union has been incapable of providing meaningful assistance to Italy, the bloc’s third-largest member, which has been especially hard hit by the virus. After Germany, the EU’s most powerful member, banned the export of medical protection gear to avoid its own supply shortages of masks, gloves and suits, China stepped in.

    On March 12, China sent to Italy a team of nine Chinese medical staff along with some 30 tons of equipment on a flight organized by the Chinese Red Cross. The head of the Italian Red Cross, Francesco Rocca, said that the shipment « revealed the power of international solidarity. » He added:

    « In this moment of great stress, of great difficulty, we are relieved to have this arrival of supplies. It is true that it will help only temporarily, but it is still important. We have a desperate need for these masks right now. We need respirators that the Red Cross will donate to the government. This is for sure a really important donation for our country. »

    In recent days, China has also sent aid to:

    Greece, March 21. An Air China plane carrying 8 tons of medical equipment — including 550,000 surgical masks and other items such as protective equipment, glasses, gloves and shoe covers — arrived at Athens International Airport. The Chinese Ambassador to Greece, Zhang Qiyue, referred to words by Aristotle: « What is a friend? A single soul living in two bodies. » He said that « difficult times reveal true friends » and that China and Greece are « working closely together in the fight against the coronavirus. » This, he said, « confirms once again the excellent relations and friendship between the two peoples. »

    Serbia, March 21. China flew six doctors, ventilators and medical masks to Serbia to help Belgrade halt spreading of the coronavirus infection. « A big thank you to President Xi Jinping, the Chinese Communist Party and the Chinese people, » said Serbian President Aleksandar Vucic. China’s ambassador to Belgrade, Chen Bo, said the aid was a sign of the « iron friendship » between the two countries. The Chinese news agency Xinhua reported: « President Xi attaches great importance to the development of China-Serbia relations, and believes that through the joint battle against the epidemic, the two countries’ time-tested traditional friendship will gain more hearty support from their people, and their comprehensive strategic partnership will grow deeper and rise to a higher level.

    Spain, March 21. The founder and president of the Chinese technology company Huawei, Ren Zhengfei, donated one million face masks. They were expected to arrive at Zaragoza Airport in northeastern Spain on March 23. The masks will be stored at a warehouse belonging to the Spanish apparel retailer Zara. From there, Zara will put its logistics network at the service of the Spanish government. This shipment could be the first of several, as dozens of Chinese suppliers that have worked with Zara for years are reportedly showing a willingness to send material. The United States has warned Spain about the security risk inherent in opening its fifth-generation communications networks to Chinese mobile technology providers, including Huawei.

    Czech Republic, March 21. A Ukrainian cargo plane reportedly carrying 100 tons of medical supplies from China arrived at the airport in Pardubice, a city situated 100 kilometers east of Prague. On March 20, a Chinese plane carrying one million masks arrived in the Czech Republic, which reportedly ordered another 5 million respirators from China along with 30 million masks and 250,000 sets of protective clothing.

    France, March 18. China sent to France, the second-most powerful country of the European Union, a batch of medical supplies, including protective masks, surgical masks, protective suits and medical gloves. The Chinese Embassy in France tweeted: « United we will win! » The following day, China sent a second batch of supplies. The Chinese Embassy tweeted: « The Chinese people are next to the French people. Solidarity and cooperation will allow us to overcome this pandemic. »

    The Netherlands, March 18. China Eastern Airlines, China Southern Airlines and Xiamen Airlines, codeshare partners with KLM Royal Dutch Airlines, donated 20,000 masks and 50,000 gloves. The shipment arrived at Amsterdam Airport Schiphol on a Xiamen Airlines flight. « These are extremely difficult times for our country and our company, so we are very happy with this help for KLM and for the Netherlands, » KLM CEO Pieter Elbers said. « Less than two months ago, KLM made a donation to China and now we are being helped so wonderfully and generously. »

    Poland, March 18. The Chinese government pledged to send Poland tens of thousands of protective items and 10,000 coronavirus test kits. On March 13, the Chinese Embassy in Warsaw sponsored a videoconference during which experts from China and Central Europe shared their knowledge on tackling the coronavirus. Police Foreign Minister Jacek Czaputowicz thanked China for its support and stressed the need for continued cooperation with Beijing, including sharing experience in combating the pandemic.

    Belgium, March 18. A Chinese cargo plane carrying 1.5 million masks landed at Liege Airport. The masks, which will be distributed to Belgium, France and Slovenia, were donated by Jack Ma, the founder of Alibaba, a Chinese ecommerce giant known as the « Amazon of China. »

    Czech Republic, March 18. A plane carrying 150,000 test kits for coronavirus landed in Prague. The Ministry of Health paid about CZK 14 million ($550,000) for 100,000 testing kits, while another 50,000 kits were paid for by the Ministry of the Interior. Transport was provided by the Ministry of Defense.

    Spain, March 17. A Chinese plane carrying 500,000 masks arrived at Zaragoza Airport. « The sun always rises after the rain, » Chinese President Xi Jinping told Spanish Prime Minister Pedro Sánchez. He said that the friendship between China and Spain will be stronger and bilateral ties will have a brighter future after the joint fight against the virus. Xi said that after the pandemic, both countries should intensify exchanges and cooperation in a wide range of fields.

    Belgium, March 16. Another shipment of medical supplies donated by the Jack Ma Foundation and Alibaba Foundation for epidemic prevention in Europe arrived at Liege Airport.

    https://www.gatestoneinstitute.org/15776/coronavirus-china-propaganda

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  4. jcdurbant dit :

    WHAT UNNECESSARY AND POTENTIALLY DANGEROUS PANIC ? (Despite new waves, social-distancing and the ban on large gatherings should stop the coronavirus sooner than previously thought, but unneccessary panic and extreme public health measures could shut down the economy and cause their own health catastrophe, Stanford Nobel laureate warns)

    “What we need is to control the panic. In the grand scheme, we’re going to be fine. Numbers are still noisy but there are clear signs of slowed growth even with incomplete data. But this is not the time to go out drinking with your buddies. Getting vaccinated against the flu is important because a coronavirus outbreak that strikes in the middle of a flu epidemic is much more likely to overwhelm hospitals and increases the odds that the coronavirus goes undetected, which was probably a factor in Italy, a country with a strong anti-vaccine movement. But the media caused unnecessary panic by focusing on the relentless increase in the cumulative number of cases and spotlighting celebrities who contract the virus. By contrast, the flu has sickened 36 million Americans since September and killed an estimated 22,000, according to the CDC, but those deaths are largely unreported.The real situation is not as nearly as terrible as they make it out to be”

    Michael Levitt

    Michael Levitt, a Nobel laureate and Stanford biophysicist, began analyzing the number of COVID-19 cases worldwide in January and correctly calculated that China would get through the worst of its coronavirus outbreak long before many health experts had predicted. Now he foresees a similar outcome in the United States and the rest of the world. While many epidemiologists are warning of months, or even years, of massive social disruption and millions of deaths, Levitt says the data simply don’t support such a dire scenario — especially in areas where reasonable social distancing measures are in place.

    “What we need is to control the panic,” he said. In the grand scheme, “we’re going to be fine.”

    Here’s what Levitt noticed in China: On Jan. 31, the country had 46 new deaths due to the novel coronavirus, compared with 42 new deaths the day before.

    Although the number of daily deaths had increased, the rate of that increase had begun to ease off. Essentially, although the car was still speeding up, it was not accelerating as rapidly as before.

    “This suggests that the rate of increase in number of the deaths will slow down even more over the next week,” Levitt wrote in a report he sent to friends Feb. 1 that was widely shared on Chinese social media. And soon, he predicted, the number of deaths would be decreasing every day.

    Three weeks later, Levitt told the China Daily News that the virus’ rate of growth had peaked. He predicted that the total number of confirmed COVID-19 cases in China would end up around 80,000, with about 3,250 deaths.

    This forecast turned out to be remarkably accurate: As of March 16, China had counted a total of 80,298 cases and 3,245 deaths — in a nation of nearly 1.4 billion people where roughly 10 million die every year. The number of newly diagnosed patients has dropped to around 25 a day, with no cases of community spread reported since Wednesday.

    Now Levitt, who received the 2013 Nobel Prize in chemistry for developing complex models of chemical systems, is seeing similar turning points in other nations, even ones that did not instill the draconian isolation measures that China did.

    He analyzed 78 countries with more than 50 reported cases of COVID-19 every day and sees “signs of recovery.” He’s not looking at cumulative cases, but the number of new cases every day — and the percentage growth in that number from one day to the next.

    “Numbers are still noisy but there are clear signs of slowed growth.”

    In Iran, for instance, the number of newly confirmed COVID-19 cases remained relatively flat last week, from 1,133 on Monday to 1,148 on Friday.

    Of course, recovering from an initial outbreak doesn’t mean the virus won’t come back: China is now fighting to stop new waves of infection coming in from places where the virus is spreading out of control. Other countries are bound to face the same problem as well.

    Levitt acknowledges that his figures are messy, and that the official case counts in many areas are too low because testing is spotty. But even with incomplete data, “a consistent decline means there’s some factor at work that is not just noise in the numbers,” he said.

    The trajectory of deaths backs up his findings, he said. So do data from outbreaks in confined environments, such as the one on the Diamond Princess cruise ship. Out of 3,711 people on board, 712 were infected and eight died. In his view, this unintended experiment in coronavirus spread will help researchers estimate the number of fatalities that would occur in a fully infected population.

    Levitt said the social-distancing mandates are critical — particularly the ban on large gatherings — because the virus is so new that the population has no immunity to it and a vaccine is still many months away. “This is not the time to go out drinking with your buddies.”

    Getting vaccinated against the flu is important because a coronavirus outbreak that strikes in the middle of a flu epidemic is much more likely to overwhelm hospitals and increases the odds that the coronavirus goes undetected. This was probably a factor in Italy, a country with a strong anti-vaccine movement, he said.

    But he also blames the media for causing unnecessary panic by focusing on the relentless increase in the cumulative number of cases and spotlighting celebrities who contract the virus. By contrast, the flu has sickened 36 million Americans since September and killed an estimated 22,000, according to the CDC, but those deaths are largely unreported.

    He fears the public health measures that have shut down large swaths of the economy could cause their own health catastrophe, as lost jobs lead to poverty and hopelessness. Time and again, researchers have seen that suicide rates go up when the economy spirals down.

    The virus can grow exponentially only when it is undetected and no one is acting to control it, Levitt said. That’s what happened in South Korea, when it ripped through a closed-off cult that refused to report the illness.

    “People need to be considered heroes for announcing they have this virus,” he said.

    The goal needs to be better early detection — not just through testing but perhaps with body temperature surveillance, which China is implementing — and immediate social isolation.

    While the COVID-19 fatality rate appears to be significantly higher than that of the flu, Levitt says it is quite simply put, “not the end of the world.”

    Based on the experience of the Diamond Princess, he estimates that being exposed to the new coronavirus doubles a person’s risk of dying in the next two months. However, most people have an extremely low risk of death in a two-month period, and that risk remains extremely low even when doubled.

    “The real situation is not as nearly as terrible as they make it out to be,” he said.

    https://www.latimes.com/science/story/2020-03-22/coronavirus-outbreak-nobel-laureate

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  5. jcdurbant dit :

    WHAT INTERNATIONALLY WRONGFUL ACTS FROM THE CHINESE GOVERNMENT ? (Guess who waited until Feb. 14, nearly two months into the crisis, before it disclosed that 1,700 healthcare workers were infected ?)

    “The police call on all netizens to not fabricate rumors, not spread rumors, not believe rumors.”

    Xinhua News Agency (Jan. 1, 2019)

    « The [Chinese] government’s initial handling of the epidemic allowed the virus to gain a tenacious hold. At critical moments, officials chose to put secrecy and order ahead of openly confronting the growing crisis to avoid public alarm and political embarrassment.”

    The New York Times (Feb. 1, 2020)

    As the novel coronavirus incubated in Wuhan from mid-December to mid-January, the Chinese state made evidently intentional misrepresentations to its people concerning the outbreak, providing false assurances to the population preceding the approach of the Lunar New Year celebrations on Jan. 25. In mid-December, an outbreak of a novel influenza-like illness was traced to workers and customers of the city’s Huanan Seafood Wholesale Market, which contained exotic and wild animal species. On Dec. 26, multiple Chinese news outlets released reports of an anonymous laboratory technician who made a startling discovery: The sickness was caused by a new coronavirus that was 87 percent similar to SARS, or Severe Acute Respiratory Syndrome.

    Li Wenliang, an ophthalmologist at Wuhan Central Hospital, sounded the alarm in an online chatroom on Dec. 30. That night, Wuhan public health authorities solicited information on the emergence of a “pneumonia of unclear cause,” but omitted Li’s discussion about SARS or a novel coronavirus. Li and other medical professionals who tried to disclose the emergence of the virus were suppressed or jailed by the regime. On Jan. 1, the state-run Xinhua News Agency warned, “The police call on all netizens to not fabricate rumors, not spread rumors, not believe rumors.” Four days after Li’s chatroom discussion, officers of the Public Security Bureau forced him to sign a letter acknowledging he had made “false comments,” and that his revelations had “severely disturbed the social order.” Li, who has become something of an underground folk hero in China against chicanery by state officials, ultimately died of the disease. China silenced other doctors raising the alarm, minimizing the danger to the public even as they were bewildered and overwhelmed. State media suppressed information about the virus. Although authorities closed the Wuhan “wet market” at the epicenter of the contagion, they did not take further steps to stop the wildlife trade. By Jan. 22, when the virus had killed just 17 yet had infected more than 570 people, China tightened its suppression of information about the coronavirus that it deemed “alarming,” and further censored criticism of its malfeasance. “Even as cases climbed, officials declared repeatedly that there had likely been no more infections.”

    On Dec. 31, the Wuhan Municipal Health Commission falsely stated that there was no human-to-human transmission of the disease, which it described as a seasonal flu that was “preventable and controllable.” On Feb. 1, the New York Times reported that “the government’s initial handling of the epidemic allowed the virus to gain a tenacious hold. At critical moments, officials chose to put secrecy and order ahead of openly confronting the growing crisis to avoid public alarm and political embarrassment.”

    Importantly, China failed to expeditiously share information with the World Health Organization (WHO) on the novel coronavirus. For example, China waited until Feb. 14, nearly two months into the crisis, before it disclosed that 1,700 healthcare workers were infected. Such information on the vulnerability of medical workers is essential to understanding transmission patterns and to devise strategies to contain the virus. The experts at WHO were stymied by Chinese officials for data on hospital transmissions. China’s failure to provide open and transparent information to WHO is more than a moral breakdown. It is also the breach of a legal duty that China owed to other states under international law, and for which injured states — now numbering some 150 nations — may seek a legal remedy.

    Unfortunately, China’s evasions are part of the autocratic playbook, repeating its obstruction of information that worsened the SARS crisis 18 years earlier. In that case, China tried to cover up the SARS epidemic, which led WHO member states to adopt the new International Health Regulations in 2005. In both cases, China and the world would have been spared thousands of unnecessary deaths had China acted forthrightly and in accordance with its legal obligations. Although China’s public health system has been modernized, observed Jude Blanchette, head of China Studies at the Center for Strategic and International Studies, its political system has regressed.

    International Health Regulations

    As one of the 194 states party to the legally binding 2005 International Health Regulations, China has a duty to rapidly gather information about and contribute to a common understanding of what may constitute a public health emergency with potential international implications. The legally binding International Health Regulations were adopted by the World Health Assembly in 1969, to control six infectious diseases: cholera, plague, yellow fever, smallpox, relapsing fever, and typhus. The 2005 revision added smallpox, poliomyelitis due to wild-type poliovirus, SARS, and cases of human influenza caused by a new subtype, set forth in the second annex.

    Article 6 of the International Health Regulations requires states to provide expedited, timely, accurate, and sufficiently detailed information to WHO about the potential public health emergencies identified in the second annex in order to galvanize efforts to prevent pandemics. WHO also has a mandate in Article 10 to seek verification from states with respect to unofficial reports of pathogenic microorganisms. States are required to provide timely and transparent information as requested within 24 hours, and to participate in collaborative assessments of the risks presented. Yet China rejected repeated offers of epidemic investigation assistance from WHO in late January (and the U.S. Centers for Disease Control and Prevention in early February), without explanation. The Washington Post concluded in a story on Feb. 26 that China “was not sending details that WHO officials and other experts expect and need.” While WHO later commended China for its efforts, Mara Pillinger of Georgetown’s O’Neill Institute for National and Global Health Law concluded that Beijing’s partial collaboration “makes it politically tricky for WHO to publicly contradict” China while still getting at least some useful data from China.

    China’s Legal Responsibility

    While China’s intentional conduct is wrongful, is it unlawful? If so, do other states have a legal remedy? Under Article 1 of the International Law Commission’s 2001 Responsibility of States for Internationally Wrongful Acts, states are responsible for their internationally wrongful acts. This commission’s restatement of the law of state responsibility was developed with the input of states to reflect a fundamental principle of international customary law, which binds all nations. “Wrongful acts” are those that are “attributable to the state” and that “constitute a breach of an international obligation” (Article 2). Conduct is attributable to the state when it is an act of state through the executive, legislative, or judicial functions of the central government (Article 4). While China’s failures began at the local level, they quickly spread throughout China’s government, all the way up to Xi Jinping, the general secretary of the Chinese Communist Party. He is now being pilloried by Chinese netizens for his failures of action and inaction. The most prominent critic, Chinese tycoon Ren Zhiqiang, lambasted Xi for his mishandling of the coronavirus, calling him a “power hungry clown.” Ren soon disappeared.

    Responsibility flows from local Wuhan authorities to Xi himself, which are all organs of the state of China, and whose conduct is therefore attributable to China. An “organ of the state” includes any person or entities that are acting in accordance with national law. Even if China were to disavow conduct by local authorities or state media as not necessarily directly attributable to the national government, such actions nevertheless are accorded that status if and to the extent the state acknowledged and adopted the conduct as its own, as was done by the officials in Beijing (Article 11).

    Wrongful acts are those that constitute a breach of an international obligation (Article 11). A breach is an act that is “not in conformity with what is required of it by that obligation … .” China’s failure to expeditiously and transparently share information with WHO in accordance with the International Health Regulations constitutes an early and subsequently extended breach of its legal obligations (Article 14). Consequently, China bears legal responsibility for its internationally wrongful acts (Article 28). The consequences include full reparations for the injury caused by the wrongful acts. China did not intentionally create a global pandemic, but its malfeasance is certainly the cause of it. An epidemiological model at the University of Southampton found that had China acted responsibly just one, two, or three weeks more quickly, the number affected by the virus would have been cut by 66 percent, 86 percent, and 95 percent, respectively. By its failure to adhere to its legal commitments to the International Health Regulations, the Chinese Communist Party has let loose a global contagion, with mounting material consequences.

    The cost of the coronavirus grows daily, with increasing incidents of sickness and death. The mitigation and suppression measures enforced by states to limit the damage are wrecking the global economy. Under Article 31 of the Articles of State Responsibility, states are required to make full reparations for the injury caused by their internationally wrongful acts. Injuries include damages, whether material or moral. Injured states are entitled to full reparation “in the form of restitution in kind, compensation, satisfaction and assurances and guarantees of non-repetition” (Article 34). Restitution in kind means that the injured state is entitled to be placed in the same position as existed before the wrongful acts were committed (Article 35). To the extent that restitution is not made, injured states are entitled to compensation (Article 36), and satisfaction, in terms of an apology and internal discipline and even criminal prosecution of officials in China who committed malfeasance (Article 37). Finally, injured states are entitled to guarantees of non-repetition, although the 2005 International Health Regulations were designed for this purpose after SARS (Article 48). As the world continues to suffer the costs of China’s breach of its legal duties, it remains to be seen whether the injured states can be made whole.

    No one expects that China will fulfill its obligations, or take steps required by the law of state responsibility. So, how might the United States and other nations vindicate their rights? The legal consequences of an internationally wrongful act are subject to the procedures of the Charter of the United Nations. Chapter XIV of the charter recognizes that states may bring disputes before the International Court of Justice or other international tribunals. But the principle of state sovereignty means that a state may not be compelled to appear before an international court without its consent. This reflects a general proposition in international law, and its fundamental weakness.

    Still, injured states are not without remedy. Barring any prospect for effective litigation, states could resort to self-help. The law of state responsibility permits injured states to take lawful countermeasures against China by suspending their own compliance with obligations owed to China as a means of inducing Beijing to fulfill its responsibilities and debt (Article 49). Countermeasures shall not be disproportionate to the degree of gravity of the wrongful acts and the effects inflicted on injured states (Article 51). The choice of countermeasures that injured states may select is wide open, with only minimal limitations. For example, countermeasures may not involve the threat or use of force or undermine the human rights of China (Article 50). Except for these limitations, however, the United States and other injured states may suspend existing legal obligations or deliberately violate other legal duties owed to China as a means to induce Beijing to fulfill its responsibilities and address the calamitous damages it has inflicted on the world.

    The menu for such countermeasures is as limitless as the extent that international law infuses the foreign affairs between China and the world, and such action by injured states may be individual and collective and does not have to be connected explicitly to the kind or type of violations committed by China. Thus, action could include removal of China from leadership positions and memberships, as China now chairs four of 15 organizations of the United Nations system. States could reverse China’s entry into the World Trade Organization, suspend air travel to China for a period of years, broadcast Western media in China, and undermine China’s famous internet firewall that keeps the country’s information ecosystem sealed off from the rest of the world. Remember that countermeasures permit not only acts that are merely unfriendly, but also licenses acts that would normally be a violation of international law. But the limitations still leave considerable room to roam, even if they violate China’s sovereignty and internal affairs, including ensuring that Taiwanese media voices and officials are heard through the Chinese internet firewall, broadcasting the ineptness and corruption of the Chinese Communist Party throughout China, and reporting on Chinese coercion against its neighbors in the South China Sea and East China Sea, and ensuring the people of China understand the responsibility of the Chinese Communist Party in unleashing a global contagion.

    James Kraska is chair and Charles H. Stockton professor of international maritime law in the Stockton Center for International Law at the U.S. Naval War College. The views expressed here are his own and do not represent those of the Stockton Center, the U.S. Naval War College, the Department of the Navy, the Department of Defense, or any part of the U.S. government.

    https://warontherocks.com/2020/03/china-is-legally-responsible-for-covid-19-damage-and-claims-could-be-in-the-trillions/

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  6. jcdurbant dit :

    WHAT CHINESE POLICE STATE ? (Guess what happens to whistleblowers in China ?)

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  7. jcdurbant dit :

    WHAT MASSIVE CHINESE COVERUP ? (The reality shown by this epidemic is that the Party defends its own interests, the government officials defend their own interests, and the monarch only defends the status and interests of the core, but at some point, the responsible parties’ debt to the people must be repaid!)

    […] This outbreak of the Wuhan pneumonia epidemic has verified the reality: when all media took on the “surname of the Party” the people “were abandoned” indeed [a reference to a forecast Ren made in his response to Xi’s declaration that the media should “bear the Party surname”]. Without a media representing the interests of the people by publishing the actual facts, the people’s lives are being ravaged by both the virus and the major illness of the system.

    [..] I too am curiously and conscientiously studying [Xi’s teleconferenced February 23] speech, but what I saw in it was the complete opposite of the “importance” reported by all types of media and online. I saw not an emperor standing there exhibiting his “new clothes,” but a clown who stripped naked and insisted on continuing being emperor. Despite holding a series of loincloths up in an attempt to cover the reality of your nakedness, you don’t in the slightest hide your resolute ambition to be an emperor, or the determination to let anyone who won’t let you be destroyed.

    […] This conference [speech] may also reflect a crisis of governance within the Party, but it didn’t show people that there were any critical opinions at the meeting, it didn’t investigate or reveal any facts, it didn’t clarify the cause of the outbreak, and still nobody was reviewed for or admitted their responsibility. Trying to cover up the true facts with various “great achievements,” as if this epidemic began with your written instructions on January 7. So, what happened in December? Why wasn’t information made available promptly? Why did CCTV on January 1 investigate news about eight rumormongers? And how could we have the January 3 admonishment? Why was the United States notified of the outbreak on January 3? Why not mention the various crises that happened before January 7? Why haven’t the January 7 instruction been made public, not yet even today?! How were various national-level meetings able to gather after January 7? Why are you still traveling abroad? Why did you celebrate Spring Festival in Yunnan?

    […] No longer is the question about why the situation wasn’t announced in a timely fashion being asked. This is precisely because those who have grasped power want not to shoulder any responsibility, and refuse to allow society to hold them accountable. Just wanting to use “great accomplishments” to cover up their own embarrassment, while at the same time using all sorts of Party media for so-called public education and public opinion guidance; standardizing and updating information release mechanisms; publicizing the Party’s decision-making deployment, charming and moving deeds, leading public opinion with “positive energy,” and other methods to firmly block all traces of truth. Resolutely stop investigating the views that are responsible for this outbreak, while firmly refusing to acknowledge the action of the whistleblower, or the fact that the system and decision-makers are incompetent!

    But this type of propaganda to hush a scandal will probably only deceive those who are willing to be deceived, it can’t work on those who believe in truth and facts.

    […] The reality shown by this epidemic is that the Party defends its own interests, the government officials defend their own interests, and the monarch only defends the status and interests of the core. Precisely this type of system is capable of a situation where only the ruler’s order is obeyed with no regard for the people. When the epidemic had already broken out, they wouldn’t dare admit it to the public without the king’s command. They wouldn’t dare announce the facts of the matter, and instead used the method of catching and criticizing “rumors” to restrict the spread of truth, resulting in the disease’s uncontainable spread.

    […] China’s ruling party concealed the cause of the outbreak, then using the power of the entire country, followed up by sealing a city, deceiving the trust of the WHO, and winning international praise. But, it was harder to again deceive the Chinese people caught in the epidemic. Those who live in a democratic country with freedom of speech perhaps don’t know the pain of the lack of a free press and free expression. But Chinese people know that this epidemic and all the unnecessary suffering it brought came directly from a system that strictly prohibits the freedom of press and speech.

    No matter how many shortcomings exist in China’s system of administration, if there was freedom of speech, citizens would take active measures to protect themselves. If they new the truth up front, it would prevent such a massive loss of control and spread. For example, Li Wenliang’s WeChat warning family and friends to take precautions against the spread of the epidemic was considered a “rumor”! If this were not taken to be a rumor, and instead turned into a government announcement to society, then what need would there have been for the January 7 instructions and all that came after? Maybe simply trusting the people with freedom of speech could have already achieved a great victory in preventing and managing this epidemic, and there wouldn’t be such a huge price to pay!

    No matter what you go out bragging about the Party leader and his “personal command” [of the outbreak and response, as Xi assured the WHO’s director general on January 28], it’s impossible to explain the January 1 CCTV broadcast on the capturing of “rumors,” nor can it alter the whole of society’s investigation into the responsibility behind this outbreak. Maybe not today, but at some point, the responsible parties’ debt to the people must be repaid!

    I was unable to cheer for the February 23 speech, because in it I saw a bigger crisis, one that ferments even faster in [the context of] that speech and the cheers it won. When shameless and ignorant people attempt to resign themselves to the stupidity of the great leader, society becomes a mob that is hard to develop and sustain.

    Ren Zhiqiang

    https://chinadigitaltimes.net/2020/03/translation-essay-by-missing-property-tycoon-ren-zhiqiang/

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  8. jcdurbant dit :

    A VOT’ BON COEUR, M’SIEURS DAMES ! (Oui, aidez-nous à vous envahir un peu plus, après les milliers et milliers de milliards et sans compter les millions de vies que depuis un siècle on vous fait régulièrement perdre avec nos pratiques d’un autre âge et notre système corrompu !)

    Lors d’un sommet virtuel entre les 20 plus grandes économies de la planète, Xi Jinping «a appelé les membres du G20 à réduire les droits de douane, lever les barrières (douanières) et faciliter les flux commerciaux», a rapporté l’agence officielle Chine nouvelle…

    https://www.lefigaro.fr/flash-eco/xi-jinping-appelle-le-g20-a-abaisser-les-droits-de-douane-pour-redonner-confiance-dans-l-economie-20200326

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  9. jcdurbant dit :

    QUEL SHABBAT INESPERE POUR LA TERRE ? (Et étrange inversion où distanciation, frontières et vieillisme remplacent brutalement vivre ensemble, bougisme et jeunisme – au risque de figer pour longtemps… l’avenir économique de nos enfants ?)

    « La septième année sera un sabbat, un temps de repos pour la terre. »

    Lévitique 25: 4

    « Jusqu’à hier, nous étions, pour la plupart d’entre nous, des messagers. Michel Serres, prenant les mots au mot, disait même« des anges ». Délivrés du poids de l’appartenance et de ce que Heidegger appelait, pour désigner l’existence humaine l’« être-là », nous ne tenions plus en place. Nous nous grisions de la suppression des distances. La fluidité, la mobilité, l’ubiquité, avaient remplacé les anciens modes d’habiter et de penser la Terre. Le 06 avait eu raison du 01 et les objets nomades avaient rejeté la sédentarité dans les ténèbres de la pré-histoire. Il y avait bien quelques retardataires. Mais leurs jours étaient comptés. Le « hors-sol » allait devenir la loi universelle du monde humain. Et puis voici qu’un virus s’est glissé parmi les anges, et tout a été détraqué. Notre réalité s’est mise à ressembler à un film catastrophe. Au bougisme a succédé le confinement, et, bon gré, mal gré, nous nous sommes soumis à l’impératif qui résumait pour tous les millenials l’esprit de réaction : « Demeure ! » La solidarité elle-même a changé de nature. Ce n’est pas par l’effusion qu’on témoigne du goût des autres mais par la distanciation. Le geste fraternel est maintenant le geste barrière. « Si tous les gars du monde se lavaient les mains » devient le slogan du vivre-en-semble. L’esprit civique consiste à déserter l’espace public et le principe évangélique à se fuir les uns les autres. Il y a de quoi y perdre son globish. (…) Étrange chassé-croisé : Camus avait choisi dans La Peste, de donner à la guerre le visage d’une épidémie, au risque, comme l’a dit méchamment Sartre, de faire tenir le rôle de l’Allemand par des microbes ; aujourd’hui c’est dans l’idiome de la guerre que nous sommes invités à penser la contagion qui déferle. Cette analogie a évidemment ses limites : nous avons des ennemis, bien réels, bien humains, qui veulent sinon notre mort, du moins, à l’image du sultan du Bosphore, notre submersion, et nous aurions tort de les oublier. Et puis, si nous devons nous mobiliser face au virus, ce n’est pas exactement en tant que soldats. Mais nous vivons dans une société individualiste où la discipline est spontanément regardée comme une machinerie du pouvoir et dans une société fracturée où la francophobie se diffuse à toute vitesse. Comment faire bloc dans ces conditions ? Comment retrouver le sens de l’unité nationale ? La rhétorique guerrière s’impose, mais il n’est pas sûr qu’elle soit suffisante. À la demande de rester chez soi, les mieux lotis des bourgeois et des bobos des grandes métropoles ont répondu en prenant leurs cliques et leurs claques au risque assumé de répandre le virus là où il n’était pas encore arrivé. Rimini est devenu le premier foyer d’infection en Italie après la fuite de nombreux Milanais vers leurs résidences secondaires sur la côte Adriatique. Dans les quartiers qu’on appelle « po-pulaires » depuis que l’ancien peuple en est parti, le trafic continue, les contrôle s policiers dégénèrent en affrontements, des jeunes dénoncent une maladie ou un complot de « Blancs » et les maires hésitent, malgré les attroupements nocturnes, à imposer un couvre-feu parce qu’ils n’auraient pas les moyens de le faire respecter. Union nationale, bien sûr, mais formons-nous encore une nation ? (…) Produire pour consommer, consommer pour produire : la modernité mondialisée offrait, en effet, le désolant spectacle de cette circularité sans fin. Une volonté planétaire était à l’œuvre en l’absence de tout but et indépendamment de tout contenu. Ce processus nihiliste ne laissait aucun répit à personne et faisait oublier qu’il était né d’un grand projet humaniste, celui d’une science non plus contemplative et orgueilleuse mais, comme l’a écrit Leo Strauss, « active et charitable ». Une science pour la puissance et une puissance pour l’amélioration du sort des hommes. Descartes, le premier des modernes, avait très clairement formulé cette ambition face au cardinal de Bérulle : « Il lui fit entrevoir les suites que ces pensées pourraient avoir si elles étaient bien conduites et l’utilité que le public en retirerait si on appliquait sa manière de philosopher à la médecine et à la mécanique, dont l’une produirait le rétablissement et la conservation de la santé, l’autre la diminution et le soulagement des travaux des hommes. » Ce projet originel a brusquement ressurgi à la faveur de la crise. La politique qui s’était mise au service de l’économie, en favorisant, du mieux qu’elle pouvait la circulation des capitaux, des hommes et des marchandises, a pris le risque de figer l’économie car des vies étaient en jeu, et que ce n’est pas le salut mais la santé qui est et qui demeure depuis le début des temps modernes « le premier bien et le fondement de tous les autres en cette vie » (Descartes encore). Et les croyants eux-mêmes ne demandent plus à Dieu l’éternité mais une vie longue et saine, comme en témoigne ce merveilleux dessin de Sempé cité récemment par Comte-Sponville et qui montre une dame entrain de prier : « Mon Dieu, mon Dieu, j’ai tellement confiance en vous, que, des fois, j’ai envie de vous appeler docteur ! On nous répète à satiété que 98 % des patients touchés par le coronavirus guérissent. Si la logique économique régnait sans partage, nos sociétés auraient choisi de laisser faire. La majorité de la population aurait été atteinte et immunisée. Seraient morts les plus vieux, les plus vulnérables, les bouches inutiles en somme. On n’a pas voulu de cette sélection naturelle. Et si le confinement devient de plus en plus strict, c’est pour éviter l’engorgement des hôpitaux et d’avoir à faire le tri entre les malades : celui-ci non, il est à bout de souffle ; ce-lui-là oui, il est dans la force de l’âge. Peut-être la guerre nous contraindra-t-elle à ces pratiques de priorisation, comme on apprend à dire. Mais elles nous font horreur. La vie d’un vieillard vaut autant qu’une personne en pleine possession de ses moyens. L’affirmation de ce principe égalitaire dans la tourmente que nous traversons montre que le nihilisme n’a pas encore vaincu et que nous demeurons une civilisation. Le mot d’humanité vient de humare, inhumer, ensevelir », écrivait Vico dans La Science nouvelle. Cette étymologie est sans doute fantaisiste. Mais peu importe : elle dit la vérité. Sans rites funéraires, il n’y a pas d’humanité digne de ce nom. L’une des choses les plus affreuses de ce moment épouvantable, c’est que les malades meurent seuls, que leurs proches sont privés d’adieu et que les cérémonies de deuil sont réduites au strict minimum. (…) Nous redécouvrons la vertu des frontières mais il importe aussi que les pays européens ne réagissent pas en ordre dispersé et nous avons besoin d’une coopération mondiale des infectiologues. Il faut avoir le courage d’affronter et événement dans sa contingence. Il est indéductible. Il nous tombe dessus. La mondialisation est sans doute en cause, mais la peste asiatique s’est répandue en Europe au Moyen Âge. Cessons donc de faire les malins et de vouloir enfermer la réalité dans nos systèmes. Rappelons-nous Péguy :« Tout est immense, le savoir excepté. « Nihil est sine ratione. » Le principe de raison suffisante règne sur nos représentations. Tout doit être calculé, et pour ce qui semble échapper au calcul, il doit y avoir un coupable. Ainsi certains ne peuvent penser la catastrophe que sur le registre de l’accusation et dans la modalité du scandale. Ils demandent des comptes, ils exigent sur un ton comminatoire la généralisation d’un médicament dont ils ignoraient l’existence la semaine dernière et ils s’indignent de la pénurie de masques comme ils s’indignaient hier de leur trop grand nombre après l’épidémie de grippe H1N1. De même, ceux qui avaient retardé la prise de conscience du virus du sida en dénonçant une épidémie de peur ont ensuite réclamé un procès de Nuremberg pour les autorités accusées de lenteur, de tergiversations, voire de laisser mourir délibérément les homosexuels. On oublie que « les hommes avancent dans le brouillard » selon la si juste expression de Milan Kundera. Et pour rendre la tâche de ceux qui nous gouvernent encore plus difficile, on en fait les boucs émissaires de nos peurs primaires, on les traduit devant le tribunal de la bêtise surinformée, et on veut les contraindre à prendre les décisions qu’on leur reprochera, ensuite, avec la même arrogance, d’avoir prise. Nombreux sont les bourgeois qui fuient dans l’affairement leur vide intérieur. Suis-je, par ce que j’ai la chance ou le malheur d’écrire, mieux armé qu’eux devant l’oisiveté ? Maintenant que me voilà privé de mon émission hebdomadaire sur France Culture je me sens, je l’avoue, un peu perdue t j’ai du mal à me remettre à la lecture désintéressée. D’ailleurs, si j’ai accepté de répondre à votre questionnaire, ce n’est pas seulement parce que l’événement que nous vivons est, dans toutes ses ra-mifications, un défi à l’intelligence, c’est aussi, plus trivialement, pour me donner quelque chose à faire. Quelles leçons devrons-nous tirer de la mise à l’arrêt du monde tel que nous le connaissions ? Faudra-t-il que nous changions à l’issue de la crise ? À Venise, la mer est redevenue bleue et on a signalé la présence d’un dauphin dans les eaux du Grand Canal. Le repos forcé de l’économie et des transports est un shabbat inespéré pour la Terre. Elle se refait une beauté et les autres créatures respirent. Entrecoupé seulement par le chant des oiseaux, le silence a, en outre, provisoirement repris possession de tous les lieux d’où l’avait chassé le vacarme impitoyable. On apprend aussi qu’à Pékin, le premier effet de la lutte contre la pandémie est une chute spectaculaire des engorgements routiers et une quasi-disparition du dôme de pollution qui dissimulait le ciel. « L’homme est partout, partout ses cris, et sa douleur et ses menaces. Entre tant de créatures assemblées, il n’y a plus de place pour les grillons », écrivait Albert Camus. Si l’homme, avec le confine-ment, prend conscience qu’il n’est pas seul, peut-être, une fois la machine remise en marche, gardera-t-il dans les oreilles la beauté du silence. Peut-être aussi retrouvera-t-il le goût de partager la Terre, le respect des distances et le sens de l’indisponible. Je n’ose y croire.

    Alain Finkielkraut

    https://www.lefigaro.fr/vox/societe/alain-finkielkraut-le-nihilisme-n-a-pas-encore-vaincu-nous-demeurons-une-civilisation-20200326

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  10. jcdurbant dit :

    QUEL VRAI COUT DU CONFINEMENT ? (Quand pour ne pas guérir contre les règles, nos gouvernants refusent tour à tour fermeture des frontières, masques, tests et chloroquine, pour l’artillerie lourde d’un confinement qui pourrait nous coûter, avec les conséquences sociales et sanitaires que l’on peut imaginer, jusqu’à 7% de PIB ?)

    Pour lutter contre l’épidémie de coronavirus, notre gouvernement a écarté quatre remèdes bon marché. La fermeture des frontières, par pure idéologie, en expliquant que cela ne servait à rien ; tous les pays du monde ont finalement adopté ce remède. Les masques, pour la bonne raison que nous n’en avions pas, mal camouflée par des discours sur leur inutilité, et sur l’incapacité des Français – « même les ministres » a dit la porte-parole du gouvernement – à savoir s’en servir. Les tests, pour une raison mystérieuse, vendue sous le pavillon de complaisance de la scientificité. La chloroquine enfin, au motif que l’innocuité de ce médicament très connu n’était pas absolument garantie, et qu’il valait mieux, comme disent les médecins de Molière, mourir selon les règles que guérir contre elles. Ces quatre remèdes, qui ont prouvé leur efficacité dans des pays comme la Corée, le Japon, Taiwan, Singapour, ou la Chine, ont en commun d’être simples et donc compris de tous, et de ne coûter presque rien. Leur rejet a conduit nos gouvernants, au bout de deux mois, à mettre en œuvre l’artillerie lourde du confinement.

    « Quoi qu’il en coûte ». Le gouvernement, qui sait pourtant tout ou presque, est avare d’estimations. Le 21 février, le ministre des Finances avait bien évalué le coût économique à « un dixième de point de PIB » perdu. Il a rectifié ce chiffre ridicule trois semaines plus tard, le 9 mars, en parlant de « plusieurs » dixièmes. Peut-on avoir un ordre de grandeur de la facture ? Il faut, à cet effet, distinguer entre le coût pour l’économie (la diminution de PIB), et le coût pour les finances publiques (l’augmentation du déficit).

    Le coût pour l’économie sera sans doute de 7 ou 8 points de PIB. L’auteur, qui n’est pas un macro-économiste, peut se tromper, même lourdement. On peut concevoir deux méthodes (sans doute davantage) d’estimation. L’une consiste à considérer la population active, qui « produit » le PIB. Elle est de 30 millions de travailleurs. Supposons (généreusement) que le confinement en écarte les deux-tiers, 20 millions, de leur poste de travail ; certains de ces confinés ne travaillent plus du tout, d’autres s’activent, grâce au télétravail, mais sont moins efficaces qu’avant. Admettons que leur productivité diminue en moyenne de moitié. La force de travail est de fait réduite d’un bon tiers. Le PIB aussi. Il diminue de 33%.

    L’autre approche consiste à considérer la valeur ajoutée par branche. Il y a, pour 600 milliards d’euros (G€) de valeur ajoutée, des branches dont l’activité est très fortement réduite, disons de 70%, parce que commerces, usines, spectacles, hébergement, transports, etc. sont à l’arrêt ; de 600 G€ leur production passe à environ 400 G€. Mais les autres branches, pour 1500 G€, voient aussi leur activité se réduire (faute de débouchés, de main d’œuvre, ou de composants, etc.), disons de 20% ; de 1500 G€, leur production passe à 1200 G€. De 2100 milliards, le PIB de la France se réduit à 1600 milliards. Il diminue d’environ 30%. Les deux méthodes convergent à peu près, peut-être par hasard.

    Ces diminutions sont annuelles. Elles évaluent ce qui se passerait si le confinement durait une année entière, ce qui est heureusement improbable. S’il dure seulement un trimestre, la baisse du PIB en 2020 (par rapport à 2019) sera quatre fois moins importante : de 7 ou 8%. On attendait +1%, on aura -7%. Cela signe une récession d’une ampleur jamais vue en France depuis la guerre ; en 2009, le taux de croissance a été de -3%. La baisse prévisible de l’activité signifie une forte hausse du chômage. Il existe une formule (discutable et discutée) qui en donne un ordre de grandeur : 600 000 chômeurs de plus.

    Le coût du confinement pour les finances publiques est bien différent, mais pas moins inquiétant. Le gouvernement, à juste titre, va ouvrir grand les cordons de sa bourse. Les impôts vont diminuer, et les dépenses publiques augmenter. Les recettes des administrations font un peu moins de 50 % du PIB ; si le PIB diminue de 8%, ces recettes vont diminuer de 4% du PIB. Les dépenses vont exploser : par exemple l’Etat, par l’intermédiaire de la sécurité sociale, va rembourser aux entreprises tout ou partie des salaires qu’elles versent à leurs travailleurs confinés : cela seul représente 5 ou 6% du PIB. Ces moindres recettes et ces dépenses supplémentaires représentent quelques 10% du PIB. Le déficit prévu était de 3%, le voilà porté à 13%. Il sera financé par une augmentation de la dette publique. De 100% du PIB actuellement, elle bondira du côté de 110%.

    Ces estimations simplistes n’ont pas de prétention scientifique. D’autres les critiqueront, les corrigeront, les compléteront. Mais ces tristes chiffres donnent des ordres de grandeurs malheureusement plausibles. Les plus beaux discours n’y feront rien. Si nous travaillons moins, si nous nous déplaçons moins, nous produisons moins. Si nous produisons moins nos revenus réels diminuent. Aujourd’hui ou/et demain.

    Rémy Prud’homme

    Le coût du confinement

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  11. jcdurbant dit :

    MAINTENANT NOUS SOMMES TOUS DANS LE MEME BATEAU (Et ça fait au moins 15 ans que la CIA nous avertit !)

    « Je rappelle d’abord que les rapports de la CIA étaient réguliers, ils avaient l’habitude d’y évoquer la situation géopolitique avec des questions comme « La Russie va-t-elle rester dans une semi-démocratie ou va-t-elle connaître un épisode autoritaire ? Ou d’autres questions comme « la Chine représente-t-elle une menace ?». Des questions pour lesquelles j’avais une certaine compétence. Les éditions Robert Laffont me demandaient alors d’écrire des introductions où je prenais position sur ce que racontait la CIA. Cela intéressait beaucoup de monde, c’était une idée très intelligente de la CIA. Au lieu d’envoyer ce genre de rapport à quelques personnalités triées sur le volet, l’idée était de s’adresser à l’opinion publique et de la prendre à témoin, de se mettre au service du public. (…) Je l’avais moi-même oublié, mais le terme « corona » apparaît dans ce texte écrit dès 2005. « Corona » est un terme codé qui était utilisé par les épidémiologistes en Amérique pour nommer ce qu’ils considéraient comme la pandémie ultime. De pandémie en pandémie, nous allions avoir une pandémie qui allait véritablement s’étendre à la Terre entière. Pourquoi ? Et bien parce que la mondialisation avait atteint un stade très avancé. La CIA mettait en garde, et j’étais plutôt d’accord. J’étais assez critique, non pas de la mondialisation que je considérais comme un phénomène inévitable et qui comporte de nombreux éléments très positifs, mais elle avait aussi des éléments négatifs. Par exemple, et c’était ce à quoi la CIA était déjà sensible, le fait que les Etats-Unis, pour des raisons de coûts de court terme, s’étaient complètement mis à la disposition de la Chine qui fabriquait pratiquement tous les produits pharmaceutiques dont l’Amérique avait besoin. Le pays avait quasiment tiré un trait sur son industrie pharmaceutique, qu’il faisait faire à l’étranger. La CIA disait dans ce rapport que ce n’était pas très sage. Dans mes commentaires à l’époque, j’abondais dans ce sens parce que je savais que la France avait la tentation de le faire aussi. Elle l’a d’ailleurs fait malheureusement. Il fallait maintenir un certain nombre de productions stratégiques et de stocks nécessaires sur place. (…) Parce que c’était déjà arrivé. Cela nous ramène aux livres de Tom Clancy qui lui aussi écrivait à partir de l’expertise de la CIA. Il racontait de manière effrayante une épidémie d’Ebola. Et effectivement, à l’époque, Ebola n’était pas du tout maîtrisé. Entre temps, les Instituts Pasteur et leurs équivalents ont trouvé le vaccin pour Ebola, ce qui est presque un miracle. Nous n’avons plus d’Ebola, mais nous avons cette maladie qui est à la fois effrayante parce que nous n’avons pas encore trouvé le vaccin mais beaucoup moins dangereuse du point de vue de la mortalité. (…) Il n’y a eu aucune réaction ! Aucune ! Parce que c’était un rapport parmi d’autres. Et certainement pas en France. On n’a rien fait de particulier et c’est vrai de tous les pays européens. C’était chacun pour soi et tout le monde était tout à fait insouciant. Il y avait un sentiment, comme toujours quand on avance, où on pense que cela n’arrive qu’aux autres. (…) Je pense que la CIA a voulu provoquer un choc émotionnel à ses lecteurs. Leur disant, si vous ne faites rien, ces drames viendront et ne viendront pas une fois mais à plusieurs reprises. C’est parfaitement possible, sauf que maintenant que nous avons connu cette période de pandémie mondiale avec la première conjoncture mondiale qui affecte la totalité de la Terre, cela peut changer la donne. C’est quand même renversant de penser que nous sommes tous, au même moment, au même endroit, arrêtés. Et là je pense aux mots de mon maître Louis Althusser qui avait lu cela chez Hegel, le philosophe allemand : « l’humanité avance toujours, mais toujours par sa négativité. » C’est-à-dire que c’est toujours par un phénomène négatif que des phénomènes par ailleurs massivement positifs arrivent, comme le fait que l’humanité est Une et que maintenant nous sommes tous dans le même bateau. Et bien pour y arriver, nous sommes passés par cette pandémie. (…) Les gens voient à quel point le repli, indispensable en ce moment pour prévenir l’épidémie, est grave pour les sociétés et pour les économies. Les gens sont certes préservés des pires fléaux, mais ils sont pauvres ! Ils sont appauvris comme nous le sommes aujourd’hui dans toute l’économie française par ces mesures de « containment » qui sont nécessaires. Toutes les entreprises qui font faillite ou toutes celles qui ont des dettes épouvantables, le voient bien aujourd’hui. Donc on comprend comment le protectionnisme, les circuits courts, etc… Ce sont surtout les cerveaux courts, les circuits courts ! (…) Nous sommes sur une pente ascendante. Je le sens. Pendant la guerre, on a vu tant de Français et de braves gens qui sans mot d’ordre d’organisations de résistance, encore à peine développées, ont eu les bons gestes. Cacher des juifs, cacher des résistants, cacher le ravitaillement que les Allemands pillaient de façon éhontée… Tout cela, ce sont des gestes de survie de la société qui ont fait une autre société en 1945. Nous avons eu une société beaucoup plus fraternelle et beaucoup plus courageuse dans laquelle des gens jeunes ont remplacé des gens trop âgés et qui ont insufflé ce qu’on a appelé « Les Trente Glorieuses ». Ce genre de phénomène, nous l’avons déjà connu. Et dramatiquement, puisqu’il s’agissait là d’une tragédie sans précédent. Vous imaginez le choc qu’a été 1940, pour une France qui se pensait encore comme une grande puissance mondiale. Et du jour au lendemain, cette chute ! Puis cette remontée avec le Général de Gaulle. Il n’y a pas de De Gaulle en France aujourd’hui même si je trouve que notre Président Macron se débrouille avec beaucoup de courage et beaucoup de sang-froid dans une situation très difficile. Et d’ailleurs les sondages le prouvent. Les Français se disent : « heureusement qu’il est là quand même ! ». Un certain nombre de querelles sont en train de s’éteindre et elles ne reviendront plus. Cette période de profonde amertume que vous voyez à travers le monde est en train d’être dépassée. (…) [les peuples] vont se tourner vers des hommes politiques rationnels qui n’ont pas raconté n’importe quoi, qui n’ont pas sombré dans l’hystérie, qui ne sont pas roulés par terre devant le public. Ils vont se tourner vers des hommes politiques, qui tout en étant des gens raisonnables, sont aussi des gens qui savent faire preuve d’autorité. L’autorité, ce n’est pas la dictature et c’est exactement ce qu’on souhaite aujourd’hui. On a bien vu aux Etats-Unis comment Franklin Roosevelt – dont les réactions n’étaient pas toutes très bonnes et qui n’était pas un homme exemplaire – a maintenu les Etats-Unis dans une démocratie où les élections se sont tenues, où la liberté d’expression n’était pas étouffée alors qu’il a mené la guerre la plus importante de toute l’histoire américaine et qu’il l’a gagnée. Cet exemple qui est aussi celui de Winston Churchill en Grande-Bretagne, c’est la preuve que les démocraties sont capables dans des circonstances exceptionnelles de faire les sacrifices et de manifester une certaine forme d’autorité sans sacrifier les libertés fondamentales. Nous sommes dans un monde pluraliste, un monde qui n’est pas encore unifié par une démocratie unique et généralisée, mais qui va dans le bon sens, c’est évident ! (…) Je vois par exemple que devant la difficulté que traverse le Moyen-Orient, nous avons une coopération, évidemment forcée et évidemment grommeleuse, mais qui naît aujourd’hui [entre] les Israéliens et les Palestiniens par exemple, parce qu’ils sont exactement dans le même bateau, que la maladie est la même. Il y a autant d’Israéliens qui voyagent aux Etats-Unis ou en Inde ou ailleurs qu’il y a de Palestiniens qui sont en contact avec des Libanais, et avec des Syriens ou des Iraniens, mais le résultat est le même, la maladie est dans tout Israël, et Israël est dans le confinement comme tout le monde, et ils sont en train de trouver une voie d’union nationale et un compromis. (…) Je pense que d’ici 2040, nous allons vers des transformations énormes. Hitler qui était très superstitieux croyait au Reich de mille ans, parce qu’un certain nombre de voyants lui avaient dit qu’après cette grande épreuve qu’est la guerre, il mènerait un monde millénaire et ce serait la grande époque de l’Allemagne. En fait l’Allemagne a explosé à la suite de ses folies et nous n’avons pas eu ce monde millénaire. Mais en même temps, ce qui est vrai, c’est qu’au lendemain de ces épreuves terribles auxquelles nous sommes confrontées, se préparait quelque chose d’autre. Et ce « quelque chose d’autre » est là maintenant. Nous sommes dans un monde qui va se libérer des hydrocarbures, qui va trouver des moyens de produire beaucoup plus proprement, qui a compris que la nature ne nous appartient pas… Bref ! Nous sommes dans un monde qui est en train de prendre connaissance d’un certain nombre de nos folies et notre grande folie, on la connaît depuis toujours, c’est la folie prométhéenne : celle qui a donné le feu aux Hommes, c’est bien ! Même de nous donner l’atome, c’était pas mal ! Mais avec des dangers très grands ! Ces dangers, nous en sommes enfin conscients, c’est cela qui se passe à l’échelle mondiale. »

    Alexandre Adler

    https://www.publicsenat.fr/article/societe/alexandre-adler-le-terme-corona-apparait-dans-un-rapport-de-la-cia-des-2005-181525

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  12. jcdurbant dit :

    NO TIME FOR XENOPHOBIA !

    “We have, right now, a crisis with the coronavirus. This is no time for Donald Trump’s record of hysteria and xenophobia – hysterical xenophobia – and fearmongering to lead the way instead of science.”

    Joe Biden (02/01/20)

    https://thehill.com/homenews/campaign/481028-biden-slams-trump-for-cutting-health-programs-before-coronavirus-outbreak

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  13. jcdurbant dit :

    QUEL SENS DES PROPORTIONS ? (Par comparaison, la grippe saisonnière fait en moyenne entre 250.000 et 500.000 morts par an, selon des estimations de l’OMS)

    La pandémie grippale causée par le virus H1N1 pourrait avoir fait 15 fois plus de morts que les chiffres avancés jusqu’à présent et basés exclusivement sur des examens de laboratoires, selon des travaux publiés mardi par la revue médicale spécialisée The Lancet Infectious Diseases. Alors que l’OMS faisait jusqu’à présent état de 18.500 décès -confirmés avec des tests en laboratoire – entre avril 2009 et août 2010, une nouvelle étude modellisée avance une fourchette comprise entre 151.700 et 575.400 morts pour les victimes de la grippe H1N1 contractée lors de la première année qui a suivi la circulation du virus dans les différents pays. Par comparaison, la grippe saisonnière fait en moyenne entre 250.000 et 500.000 morts par an, selon des estimations de l’OMS. «Il s’agit d’une des premières études à fournir des estimations globales du nombre des décès provoqués par la grippe H1N1 et contrairement à d’autres estimations, elle inclut des estimations pour les pays d’Asie du sud-est et d’Afrique où les données sur la mortalité associée aux grippes sont limitées» note Fatimah Dawood, du Centre de contrôle et de prévention des maladies d’Atlanta (CDC), qui co-signe l’étude avec plusieurs autres chercheurs…

    https://sante.lefigaro.fr/actualite/2012/06/26/18487-deces-causes-par-grippe-revus-hausse

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  14. jcdurbant dit :

    WHAT COMPARING OF APPLES AND ORANGES ? (When every death is « with » the coronavirus, how do you know which death is « of » the coronavirus ?)

    « The distinction between dying ‘with’ COVID-19 and dying ‘due to’ COVID-19 is not just splitting hairs. Consider some examples: an 87-year-old woman with dementia in a nursing home; a 79-year-old man with metastatic bladder cancer; a 29-year-old man with leukemia treated with chemotherapy; a 46-year-old woman with motor neurone disease for two years. All develop chest infections and die. All test positive for COVID-19. Yet all were vulnerable to death by chest infection from any infective cause (including the flu). COVID-19 might have been the final straw, but it has not caused their deaths. Consider two more cases: a 75-year-old man with mild heart failure and bronchitis; a 35-year-old woman who was previously fit and well with no known medical conditions. Both contract a chest infection and die, and both test positive for COVID-19. In the first case it is not entirely clear what weight to place on the pre-existing conditions versus the viral infection — to make this judgement would require an expert clinician to examine the case notes. The final case would reasonably be attributed to death caused by COVID-19, assuming it was true that there were no underlying conditions. It should be noted that there is no international standard method for attributing or recording causes of death. Also, normally, most respiratory deaths never have a specific infective cause recorded, whereas at the moment we can expect all positive COVID-19 results associated with a death to be recorded. Again, this is not splitting hairs. Imagine a population where more and more of us have already had COVID-19, and where every ill and dying patient is tested for the virus. The deaths apparently due to COVID-19, the COVID trajectory, will approach the overall death rate. It would appear that all deaths were caused by COVID-19 — would this be true? No. The severity of the epidemic would be indicated by how many extra deaths (above normal) there were overall. Colleagues in Germany feel sure that their numbers are nearer the truth than most, because they had plenty of testing capacity ready when the pandemic struck. Currently the death rate is 0.8 percent in Germany. If we assume that about one-third of the recorded deaths are due to COVID-19 and that they have managed to test a third of all cases in the country who actually have the disease (a generous assumption), then the death rate for COVID-19 would be 0.08 percent. That might go up slightly, as a result of death lag. If we assume at present that this effect might be 25 percent (which seems generous), that would give an overall, and probably upper limit, of death rate of 0.1 percent, which is similar to seasonal flu. Let’s look at the UK numbers. As of 9 a.m. on Saturday there were 1,019 deaths and 17,089 confirmed cases — a death rate of 6.0 percent. If one third of the deaths are caused by COVID-19 and the number of cases is underestimated by a factor of say 15, the death rate would be 0.13 percent and the number of deaths due to COVID-19 would be 340. This number should be placed in perspective with the number of deaths we would normally expect in the first 28 days of March — roughly 46,000. »

    John Lee (former NHS consultant pathologist)

    We often see a ratio expressed: deaths, as a proportion of cases. The figure is taken as a sign of how lethal COVID-19 is, but the ratios vary wildly. In the US, 1.8 percent (2,191 deaths in 124,686 confirmed cases), Italy 10.8 percent, Spain 8.2 percent, Germany 0.8 percent, France 6.1 percent, UK 6.0 percent. A 15-fold difference in death rate for the same disease seems odd among such similar countries: all developed, all with good healthcare systems. All tackling the same disease.

    You might think it would be easy to calculate death rates. Death is a stark and easy-to-measure end point. In my working life (I’m a retired pathology professor) I usually come across studies that express it comparably and as a ratio: the number of deaths in a given period of time in an area, divided by that area’s population. For example, 10 deaths per 1,000 population per year. So just three numbers:

    The trouble is that in the COVID-19 crisis each one of these numbers is unclear.

    1. Why the figures for COVID-19 infections are a vast underestimate

    Say there was a disease that always caused a large purple spot to appear in the middle of your forehead after two days — it would be easy to measure. Any doctor could diagnose this, and national figures would be reliable. Now, consider a disease that causes a variable raised temperature and cough over a period of 5 to 14 days, as well as variable respiratory symptoms ranging from hardly anything to severe respiratory compromise. There will be a range of symptoms and signs in patients affected by this disease; widely overlapping with similar effects caused by many other infectious diseases. Is it COVID-19, seasonal flu, a cold — or something else? It will be impossible to tell by clinical examination.

    The only way to identify people who definitely have the disease will be by using a lab test that is both specific for the disease (detects this disease only, and not similar diseases) and sensitive for the disease (picks up a large proportion of people with this disease, whether severe or mild). Developing accurate, reliable, validated tests is difficult and takes time. At the moment, we have to take it on trust that the tests in use are measuring what we think they are.

    So far in this pandemic, test kits have mainly been reserved for hospitalized patients with significant symptoms. Few tests have been carried out in patients with mild symptoms. This means that the number of positive tests will be far lower than the number of people who have had the disease. Sir Patrick Vallance, the UK government’s chief scientific adviser, has been trying to stress this. He suggested that the real figure for the number of cases could be 10 to 20 times higher than the official figure. If he’s right, the headline death rate due to this virus (all derived from lab tests) will be 10 to 20 times lower than it appears to be from the published figures. The more the number of untested cases goes up, the lower the true death rate.

    2. Why COVID-19 deaths are a substantial over-estimate

    Next, what about the deaths? Many UK health spokespersons have been careful to repeatedly say that the numbers quoted in the UK indicate death with the virus, not death due to the virus — this matters. When giving evidence in parliament a few days ago, Prof. Neil Ferguson of Imperial College London said that he now expects fewer than 20,000 COVID-19 deaths in the UK but, importantly, two-thirds of these people would have died anyway. In other words, he suggests that the crude figure for ‘COVID deaths’ is three times higher than the number who have actually been killed by COVID-19. (Even the two-thirds figure is an estimate — it would not surprise me if the real proportion is higher.)

    This nuance is crucial ­— not just in understanding the disease, but for understanding the burden it might place on the health service in coming days. Unfortunately nuance tends to be lost in the numbers quoted from the database being used to track COVID-19: the Johns Hopkins Coronavirus Resource Center. It has compiled a huge database, with COVID-19 data from all over the world, updated daily — and its figures are used, world over, to track the virus. This data is not standardized and so probably not comparable, yet this important caveat is seldom expressed by the (many) graphs we see. It risks exaggerating the quality of data that we have.

    The distinction between dying ‘with’ COVID-19 and dying ‘due to’ COVID-19 is not just splitting hairs. Consider some examples: an 87-year-old woman with dementia in a nursing home; a 79-year-old man with metastatic bladder cancer; a 29-year-old man with leukemia treated with chemotherapy; a 46-year-old woman with motor neurone disease for two years. All develop chest infections and die. All test positive for COVID-19. Yet all were vulnerable to death by chest infection from any infective cause (including the flu). COVID-19 might have been the final straw, but it has not caused their deaths. Consider two more cases: a 75-year-old man with mild heart failure and bronchitis; a 35-year-old woman who was previously fit and well with no known medical conditions. Both contract a chest infection and die, and both test positive for COVID-19. In the first case it is not entirely clear what weight to place on the pre-existing conditions versus the viral infection — to make this judgement would require an expert clinician to examine the case notes. The final case would reasonably be attributed to death caused by COVID-19, assuming it was true that there were no underlying conditions.

    It should be noted that there is no international standard method for attributing or recording causes of death. Also, normally, most respiratory deaths never have a specific infective cause recorded, whereas at the moment we can expect all positive COVID-19 results associated with a death to be recorded. Again, this is not splitting hairs. Imagine a population where more and more of us have already had COVID-19, and where every ill and dying patient is tested for the virus. The deaths apparently due to COVID-19, the COVID trajectory, will approach the overall death rate. It would appear that all deaths were caused by COVID-19 — would this be true? No. The severity of the epidemic would be indicated by how many extra deaths (above normal) there were overall.

    3. COVID-19 and a time period

    Finally, what about the time period? In a fast-moving scenario such as the COVID-19 crisis, the daily figures present just a snapshot. If people take quite a long time to die of a disease, it will take a while to judge the real death rate and initial figures will be an underestimate. But if people die quite quickly of the disease, the figures will be nearer the true rate. It is probable that there is a slight lag — those dying today might have been seriously ill for some days. But as time goes by this will become less important as a steady state is reached.

    Let me finish with a couple of examples. Colleagues in Germany feel sure that their numbers are nearer the truth than most, because they had plenty of testing capacity ready when the pandemic struck. Currently the death rate is 0.8 percent in Germany. If we assume that about one-third of the recorded deaths are due to COVID-19 and that they have managed to test a third of all cases in the country who actually have the disease (a generous assumption), then the death rate for COVID-19 would be 0.08 percent. That might go up slightly, as a result of death lag. If we assume at present that this effect might be 25 percent (which seems generous), that would give an overall, and probably upper limit, of death rate of 0.1 percent, which is similar to seasonal flu.

    Let’s look at the UK numbers. As of 9 a.m. on Saturday there were 1,019 deaths and 17,089 confirmed cases — a death rate of 6.0 percent. If one third of the deaths are caused by COVID-19 and the number of cases is underestimated by a factor of say 15, the death rate would be 0.13 percent and the number of deaths due to COVID-19 would be 340. This number should be placed in perspective with the number of deaths we would normally expect in the first 28 days of March — roughly 46,000.

    The number of recorded deaths will increase in the coming days, but so will the population affected by the disease — in all probability much faster than the increase in deaths. Because we are looking so closely at the presence of COVID-19 in those who die — as I look at in more detail in my article in this week’s UK edition of The Spectator — the fraction of those who die with COVID-19 (but not of it) in a population where the incidence is increasing, is likely to increase even more. So the measured increase in numbers of deaths is not necessarily a cause for alarm, unless it demonstrates excess deaths — 340 deaths out of 46,000 shows we are not near this at present. Britain has prepared for the worst, but it has not yet happened. The widespread testing of National Health Service staff recently announced may help provide a clearer indication of how far the disease has already spread within the population.

    The UK and other governments have no control over how their data is reported, but they can minimize the potential for misinterpretation by making absolutely clear what its figures are, and what they are not. After this episode is over, there is a clear need for an internationally coordinated update of how deaths are attributed and recorded, to enable us to better understand what is happening more clearly, when we need to.

    John Lee is a recently retired professor of pathology and a former NHS consultant pathologist. This article was originally published on The Spectator’s UK website.

    How to understand — and report — figures for ‘COVID deaths’
    Nuance is crucial — not just in understanding the disease, but for understanding the burden it might place on health services in coming days
    Dr John Lee
    The Spectator
    March 29, 2020

    https://spectator.us/understand-report-figures-covid-deaths/

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  15. jcdurbant dit :

    ET ILS MOURURENT TOUS GUERIS (Cherchez l’erreur quand en trois mois, on passe de l’insouciance conviviale à l’alerte sanitaire et au confinement indifférencié avant… le suicide économique ?)

    « On se croirait revenu après la Nouvelle Politique Économique dans l’URSS de Joseph Staline. L’activité économique n’est pas divisible et arrêtable selon des critères administratifs. Toutes les activités économiques sont indispensables, elles sont reliées, et les productions sont innombrables qui contribuent à la valeur ajoutée finale. Les entreprises sont des plateformes aux interconnexions multiples et surtout il faut continuer, accélérer et valoriser l’innovation qu’elle soit liée à l’épidémie ou non. Seules les activités économiques produisant des biens et des services liés à des loisirs, des mobilités ou des évènements où existent des risques d’augmentation de la transmission doivent être stoppées. Cependant il est nécessaire de les réévaluer si les acteurs inventent une organisation parfaitement sécuritaire et conforme aux prescriptions. Ceci doit être encouragé car la gestion de cette épidémie peut être longue en particulier si des résurgences apparaissent et la soutenabilité des restrictions d’activité est inversement proportionnelle à leur nombre.
    Le confinement total ou le faux espoir de triompher du virus pour périr économiquement

    Le Conseil d’état (CE) a été saisi par un collectif de “jeunes médecins”, l’Ordre et le syndicat des Internes la semaine dernière. Le but était de contraindre l’état à imposer un lockdown à durée indéterminée et à fournir des tests. La décision est parue hier. Pour la première requête c’est bien parti, le CE qui ne connaît rien à la transmissibilité virale ni aux effets bénéfiques de l’activité physique sur l’immunité ne veut pas que vous sortiez et encore moins que vous courriez. Les bases scientifiques de sa décision sont absentes de l’arrêt. Il suggère fortement au PM de revoir sa copie et de l’écrire de manière à ce que l’état, dont l’impéritie a été grande, reprenne le contrôle de vos sorties devant chez vous en marchant, en courant ou en vélo. Le CE apparaît favorable dans son raisonnement à un lockdown économique mais ne l’impose pas car il estime que l’état est incapable d’y pourvoir. Enfin pour les tests, instrument essentiel d’une politique intelligente, le CE considère que le gouvernement a tout fait et qu’il impossible de le contraindre puisqu’il a rempli cette obligation de moyens. Nous allons donc aller vers plus de contraintes et moins de diagnostics certains. Sera-ce vers plus d’efficacité? Il est rationnel d’en douter.

    Nous recommençons à entendre ceux qui n’ont pas vu arriver le TGV qui décime l’Europe, Mrs Hulot, Jadot ou d’autres. Ils n’ont pas de solution mais voudraient culpabiliser encore un peu plus les populations de cette planète alors que c’est une épidémie qui ne doit son génie maléfique qu’à sa capacité de survie et de mutation comme toutes les autres dans notre histoire, HIV, Zyka, Ebola, SRAS, MERS, Influenza… Pour autant ils ne sont pas au pouvoir et ce qui est inquiétant c’est le discours officiel. En effet lors de son intervention le président de la république a évoqué le chômage partiel dans des termes qui conduisent aujourd’hui à considérer que l’état prendra en charge le chômage partiel dans tous les cas sans exception. Il n’en fallait pas plus pour que certains acteurs économiques choisissent l’aléa moral. L’aléa moral consiste pour une entreprise assurée contre un risque à se comporter de manière plus risquée que si elle était totalement exposée au risque. L’arrêt de l’activité doit être dissuadé.

    Partie de Wuhan (Hubei, Chine) l’épidémie se développe vers l’ouest, destination des échanges avec l’Europe et vers l’est c’est à dire les USA. Non seulement l’Europe est touchée mais elle est l’épicentre de l’épidémie et le nombre de morts a dépassé celui de toute la Chine. L’Italie du Nord est le siège d’une catastrophe avec une mortalité élevée comme l’Espagne. Dans le Grand Est de la France un foyer épidémique de grande ampleur s’est déclaré depuis le rassemblement d’une église évangélique… Le système de soins public est dépassé ce qui était prévisible. Pourtant toutes les ressources ne sont pas mobilisées. Comment peut on imaginer que le secteur hospitalier privé puisse avoir été tenu à l’écart? Comme pour la mise à l’écart des médecins généralistes, c’est un choix délibéré. En effet ce n’est pas au moment d’une demande maximale que l’offre de soins doit être réduite. Plusieurs dizaines de lits de réanimation sont disponibles et restent disponibles dans les hôpitaux privés en raison du report des interventions programmées. Pourquoi l’ARS, dont le rôle devrait se cantonner à ces situations d’urgence sanitaire, n’a-t-elle pas coordonné toutes les capacités d’hospitalisation? Ce sont là des questions extrêmement importantes qui ne doivent pas faire oublier que le pays de tant de réussites industrielles n’a pas de masques, de solutions hydro-alcooliques, de tests diagnostique et peine à en produire. Tout semble dicté par la pénurie d’un système de santé publique abandonné et inspiré par une vision exclusive hospitalo-centrée qui ne repose sur aucune base scientifique. Les errements du discours officiel sur les masques, sur la fermeture des frontières, sur l’école, sur les tests en témoigne.

    Plusieurs pays ont rapidement mis en place une communication adaptée en temps réel en parlant plus tôt que l’OMS de pandémie. C’était approprié car la réalité très fidèlement imagée par les tableaux de bord de la diffusion planétaire du virus permettaient de l’affirmer.

    Ce sujet a divisé les pays de l’UE. Il est évident aujourd’hui que le contrôle des frontières est un instrument de sécurité dans une pandémie. On ne peut pas affirmer l’évidence que les virus ne se déplacent que dans un hôte biologique et refuser de contrôler intelligemment les flux aux frontières physiques. Là aussi, par idéologie des erreurs ont été commises.

    Depuis le début les tentatives de justifications rationnelles à propos des tests diagnostics n’a abusé personne. C’est l’absence de tests qui en est la cause. L’Allemagne a conservé le système de soins dans son organisation habituelle et les tests ont été pratiqués sur prescription des médecins généralistes par plus de 400 laboratoires. Comme pour tout autre pathologie. Il n’est jamais trop tard pour bien faire car nous nous installons peu à peu dans la durée de la pandémie. Faire des tests diagnostic pour rechercher le virus ou les signes d’une réponse immunitaire protectrice est fondamental pour les patients et pour le contrôle différencié de l’épidémie en France.

    Une grande confusion règne sur les définitions des mesures et c’est préjudiciable. Nous étions bien partis après le rapatriement de nos ressortissants de Wuhan. L’organisation fut presque parfaite. Nos ressortissants n’ont pas contribué à la transmission. Dès lors que ce schéma a été expliqué et compris par tous comment justifier la suite? Comment refuser aux Français les tests qui permettent un diagnostic plus fiable et la mise en quarantaine (avec l’organisation qui va avec) des personnes contaminantes? Comment faire comprendre que l’on impose un confinement indifférencié voire un lockdown à tous alors que le diagnostic des personnes contaminantes est possible et nécessaire car elles sont les plus nombreuses?
    Le confinement indifférencié est uniquement une mesure de protection immédiate dont il faut sortir au plus vite.

    À l’école, l’instituteur sait qu’il ne faut pas punir tout le monde quand on peut identifier les fauteurs de trouble. C’est pareil pour l’épidémie, il faut contraindre au confinement jusqu’à ce que les comportements, les organisations, les mobilités soient en place pour casser la transmission et permettre de travailler en sécurité. Il faut organiser le dépistage par les tests et ainsi mettre en quarantaine les individus positifs. Il faut confiner strictement les fragiles, dont les critères sont connus et que les médecins peuvent alerter pour qu’ils ne prennent aucun risque. Enfin, le confinement différencié s’adresse aux personnes qui travaillent à l’extérieur et qui doivent rentrer directement à la maison. Il s’adresse aussi dans le cadre familial aux vecteurs qui peuvent effectuer des télé-activités, du télé-enseignement, du télétravail depuis leur domicile mais sans leur interdire de sortir seul pour des activités comme les courses, le sport et ce à pied ou en vélo. Ainsi la société civile redevient capable de fonctionner, de fournir les biens et services sans favoriser la transmission et ce pour plusieurs semaines. Car il y a une courbe d’apprentissage individuel et si nous ne faisons pas cet apprentissage le risque de résurgence augmentera. À l’inverse, le confinement indifférencié dans la durée sera un échec par non observance et/ou effondrement économique. Il n’est pas possible que l’état incapable de faire respecter les consignes et les conditions de fonctionnement qui cassent la transmission par une minorité impose à tous des restrictions d’activité qui au final sont excessives et délétères. Certains pays l’ont compris qu’il s’agisse de l’activité physique ou des marchés.

    Finalement, il faut s’intéresser au moral des français. Les conséquences psychologiques d’une telle pandémie sont inévitables. En minimisant cette dernière, le gouvernement a fait fausse route. Annoncer chaque semaine ou chaque jour que ce qui a été affirmé la veille n’est plus vrai a, le plus souvent, été la conséquence de cette volonté politique de ne pas dire la vérité plutôt qu’un principe de réalité. Or l’excès d’optimisme est pire que la panique. La peur est un sentiment naturel qui comme la douleur ne doit pas être supprimé complètement car le prix à payer est élevé. C’est ce qui s’est passé lorsque les Français ont massivement ignoré le danger en ne respectant pas les consignes visant casser la transmission. En dehors des hors la loi habituels, ce comportement traduisait l’ignorance, une forme de déni ou l’excès de confiance dans des déclarations imprudemment rassurantes qui d’ailleurs ne venaient pas uniquement du gouvernement. Plus que jamais, il faut traiter les Français d’abord comme des adultes. C’est très bon pour leur moral.

    Guy-André Pelouze

    Décryptages » Lutte contre le Coronavirus : ces failles intellectuelles qui fragilisent la méthode française
    La pandémie du SARS Cov-2 à surpris le monde entier et révélé ses fragilités. Notamment en France, où la réponse des dirigeants à l’épidémie, parcellaire et risquée, démontre leurs nombreuses lacunes.
    Guy-André Pelouze
    Atlantico
    24 mars 2020

    https://www.atlantico.fr/decryptage/3588257/lutte-contre-le-coronavirus–ces-failles-intellectuelles-qui-fragilisent-la-methode-francaise-guy-andre-pelouze

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  16. jcdurbant dit :

    QUEL SACRIFICE DES JEUNES POUR SAUVER LES VIEUX ? (Jugement dernier sur la mondialisation: on envoie les usines en Chine, elle nous envoie un virus, mais garde la production de masques et de médicaments)

    Il m’est pénible de parler avec la froideur du démographe d’une pandémie qui cause des centaines de milliers de morts dans le monde. Mais je vais essayer. Dans les premiers temps, on a eu l’impression que la maladie touchait les élites mondialisées. Puis ce fut le tour des vieux. Et ensuite, des pauvres, sur tous les continents. Le Covid-19 va passer la planète au scanner, en montrant les privilèges et les rapports de force. Dans l’Hexagone, par exemple, 60% des décès ont eu lieu dans le Grand Est et la région parisienne, et 30% dans les Hauts-de-France, en Auvergne-Rhône-Alpes, Paca et Bourgogne-Franche-Comté. Ces zones dessinent la carte de la France des tempêtes que j’ai décrite dans mon livre, celle qui est bousculée par les crises industrielle ou migratoire, par contraste avec la France « abritée » et plus favorisée de l’Ouest.

    Si on élargit à l’international, l’une des premières choses qui m’ont frappé comme anthropologue est l’alignement de la mortalité sur des critères culturels. Au 22 avril, le pays le plus touché était la Belgique, avec 55 décès pour 100 000 habitants. Venaient ensuite l’Espagne (46), puis l’Italie (42), la France (32) et le Royaume-Uni (27). Tandis que l’Allemagne et l’Autriche en étaient à 6. Si vous ajoutez le faible nombre de décès en Corée et au Japon, on voit se dessiner une ligne de partage entre les cultures individualistes libérales (monde anglo-américain ou latin), très frappées par la pandémie, et les pays de tradition autoritaire – Japon, Corée, Vietnam – ou attachés à la discipline – l’Allemagne ou l’Autriche.

    J’ai beau croire que l’individualisme à tous crins est une erreur, je reste un Occidental qui vit entre la France, l’Angleterre et les Etats-Unis, et qui sait parfaitement que ces pays de tradition libérale sont ceux où le statut de la femme est le plus reconnu et où la liberté d’expression ne sera pas menacée. Les sociétés les plus touchées par ce virus ne sont d’ailleurs pas forcément plus en échec sur le long terme.

    La France, l’Angleterre ou la Suède ont des taux de reproduction démographique raisonnables, contrairement à l’Allemagne et au Japon. Les taux de fécondité tournent autour de 1,8 pour les premières, contre 1,5 pour les deuxièmes. Les naissances sont bien plus déterminantes pour la survie d’un pays que certains décès. Nous devons donc garder le sens des proportions : au moment où je vous parle, l’Allemagne enregistre 5315 décès par Covid-19, et la France 21 373. Mais, en 2019, l’Allemagne a eu un déficit de 201 000 naissances par rapport aux décès, et la France un excédent de 141 000. Je vous prie d’excuser la sécheresse de mon analyse, mais la vitalité d’une société se mesure par sa capacité à enfanter plutôt que par sa capacité à sauver ses personnes âgées, même si sauver les anciens est un impératif moral.

    Etant moi-même dans le « coeur de cible », avec mes presque 69 ans et une santé en rapport, il m’est difficile de vous dire le contraire. Mais tout de même. L’épidémie de sida avait causé 40 000 morts en France de 1982 à 2002, des jeunes adultes surtout. Soit une fois et demie à deux fois plus que le Covid, dont on va sans doute mesurer dans quelque temps qu’il touche dans 80% des cas des gens de plus de 75 ans. Il faut bien admettre que l’impact démographique de la pandémie ne sera pas extrêmement important.

    Maintenant, il faut sortir. On ne peut pas sacrifier la vie des jeunes et des actifs pour sauver les vieux. Mais, dans un premier temps, nous devions confiner parce que les gouvernements qui se sont succédé depuis Nicolas Sarkozy nous ont désarmés sur le plan sanitaire. L’exemple de l’Allemagne est terrible : il montre que le Covid-19 n’a pas un taux de mortalité « intrinsèque ». Si une maladie peut tuer 6 000 personnes dans un pays de 82 millions d’habitants et plus de 20 000 dans un autre – le nôtre – de 67 millions, cela veut dire que l’essentiel n’est pas d’ordre épidémique.

    L’essentiel, en France, c’est la destruction de l’hôpital et la déconnexion avec le réel dont ont fait preuve nos dirigeants. Le sida, la vache folle, le Sras, Ebola avaient pourtant donné l’alerte. Au tournant du troisième millénaire, tout gouvernant se devait d’intégrer le risque épidémiologique comme une donnée permanente. On sait mes critiques envers les énarques, et spécialement envers Hollande et Macron. Mais là, je dois dire que je suis quand même stupéfait de constater dans quel état de vulnérabilité nos hauts fonctionnaires politiciens nous ont mis.

    Des copies de l’ENA. De l’enfilage de poncifs contradictoires. Macron dit : souveraineté européenne plus souveraineté nationale, ce qui est un non-sens pratique. J’en déduis que Macron est hors de la réalité, idiot ou psychotique. Un gouvernement doit immédiatement régler le problème du déficit de production des biens essentiels. Investir. Planifier dès la sortie de crise. Nous dire : « Nous avons dégagé X milliards pour construire Y usines. »

    Le problème, c’est que, comme le montre de façon éclatante la pandémie, nous n’avons plus d’appareil industriel. Aucun système, qu’il soit libéral, social-démocrate ou je ne sais quoi, ne peut assurer la sécurité de ses citoyens sans appareil industriel. Le problème n’est pas de savoir si on a besoin de plus de Benoît Hamon ou de moins d’Emmanuel Macron, mais de pouvoir à nouveau compter sur des usines, des ouvriers, des ingénieurs. Mais pour ça, il faut retrouver la capacité de création monétaire, se libérer de la dette par un défaut partiel, et de l’euro.

    Cette pandémie le prouve : les gens n’ont pas des utilités sociales équivalentes. Les camionneurs, les caissières, les infirmières, les médecins, les enseignants permettent au pays de rester debout, contrairement aux financiers et aux virtuoses du droit. Le débat intellectuel que nous devons avoir aujourd’hui est un très vieux débat, c’est celui qui opposait jadis les libéraux aux marxistes et aux protectionnistes : quel arbitrage opérer entre le travail productif et le travail non productif ?

    [l’idée de revenu universel] Là encore, on est dans les slogans. Le problème, je le répète, c’est la production matérielle. D’un côté, vous avez les pays naïfs qui ont joué pleinement le jeu de la globalisation, et de l’autre ceux qui sont encore capables de fabriquer l’équipement dont ils ont besoin (tests, masques, respirateurs) parce qu’ils ont su préserver leur industrie. L’Angleterre ou la France ont sacrifié leur capacité industrielle et leur système de santé, par la faute de la pensée magique du « signe monétaire ».

    « L’avenir appartient aux manipulateurs de symboles », disait Robert Reich, ministre du Travail de la première administration Clinton, dans les années 1990. Sauf que la manipulation des symboles, contre le Covid-19, ça ne marche pas. Ce qui impressionne la maladie, ce sont les respirateurs et les masques. Le coronavirus est le jugement dernier sur la globalisation. On envoie les usines en Chine, elle nous envoie un virus, mais garde la production de masques et de médicaments. Nous sommes ridicules.

    Nous saurons que le monde a changé quand ceux qui nous ont mis dans ce pétrin en supprimant les stocks de masques seront devant un tribunal – et je ne parle pas d’une simple commission parlementaire. On nous demande de croire que les gens qui ont péché sous les régimes précédents et qui sont toujours là ont fait leur examen de conscience. C’est trop facile ! Il faut en finir avec l’impunité.

    Olivier Todd

    https://www.lexpress.fr/actualite/idees-et-debats/emmanuel-todd-on-ne-peut-pas-sacrifier-les-jeunes-et-les-actifs-pour-sauver-les-vieux_2124472.html

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  17. jcdurbant dit :

    QUELLE ACCELERATION DES MUTATIONS EN COURS ? (Le coronavirus devrait avoir pour principal résultat d’accélérer certai­nes muta­tions en cours alors que depuis pas mal d’années, l’ensemble des évolutions technologiques, mineures (la vidéo à la demande, le paiement sans contact) ou majeures (le télétravail, les achats par Internet, les réseaux sociaux) ont eu pour principale conséquence ou principal objectif de dimi­nuer les contacts matériels, et surtout humains, et d’offrir ainsi une magni­fique raison d’être à cette tendance lourde : une certaine obsolescence des relations humaines)

    « D’ici peu, faire des enfants soi-même, gratuitement et au hasard, semblera aussi incongru que de faire de l’auto-stop sans plateforme web. »

    Les chim­panzés du futur

    « Je ne crois pas une demi-seconde aux déclarations du genre « rien ne sera plus jamais comme avant ». Au contraire, tout restera exactement pareil. Le déroulement de cette épidé­mie est même remarquablement normal. L’Occident n’est pas pour l’éternité, de droit divin, la zone la plus riche et la plus développée du monde ; c’est fini, tout ça, depuis quelque temps déjà, ça n’a rien d’un scoop. Si on examine, même, dans le détail, la France s’en sort un peu mieux que l’Espagne et que l’Italie, mais moins bien que l’Allemagne ; là non plus, ça n’a rien d’une grosse surprise.

    Le coronavirus, au contraire, devrait avoir pour principal résultat d’accélérer certai­nes muta­tions en cours. Depuis pas mal d’années, l’ensemble des évolutions technologiques, qu’elles soient mineures (la vidéo à la demande, le paiement sans contact) ou majeures (le télétravail, les achats par Internet, les réseaux sociaux) ont eu pour principale conséquence (pour principal objectif ?) de dimi­nuer les contacts matériels, et surtout humains. L’épidémie de coronavirus offre une magni­fique raison d’être à cette tendance lourde : une certaine obsolescence qui semble frapper les relations humaines. Ce qui me fait penser à une comparaison lumineuse que j’ai relevée dans un texte anti-PMA rédigé par un groupe d’activistes appelés « Les chim­panzés du futur » (j’ai découvert ces gens sur Internet ; je n’ai jamais dit qu’Internet n’avait que des inconvénients). Donc, je les cite : « D’ici peu, faire des enfants soi-même, gratuitement et au hasard, semblera aussi incongru que de faire de l’auto-stop sans plateforme web. » Le covoiturage, la colocation, on a les utopies qu’on mérite, enfin passons.

    Il serait tout aussi faux d’affirmer que nous avons redécouvert le tragique, la mort, la finitude, etc. La tendance depuis plus d’un demi-siècle maintenant, bien décrite par Philippe Ariès, aura été de dissimuler la mort, autant que possible ; eh bien, jamais la mort n’aura été aussi discrète qu’en ces dernières semaines. Les gens meurent seuls dans leurs chambres d’hôpital ou d’EHPAD, on les enterre aussitôt (ou on les inci­nère ? l’incinéra­tion est davantage dans l’esprit du temps), sans convier person­ne, en secret. Morts sans qu’on en ait le moindre témoignage, les victimes se résument à une unité dans la statistique des morts quoti­diennes, et l’angoisse qui se répand dans la population à mesure que le total augmente a quelque chose d’étrangement abstrait.

    Un autre chiffre aura pris beaucoup d’importance en ces semaines, celui de l’âge des malades. Jusqu’à quand convient-il de les réanimer et de les soigner ? 70, 75, 80 ans ? Cela dépend, apparem­ment, de la région du monde où l’on vit ; mais jamais en tout cas on n’avait exprimé avec une aussi tranquille impudeur le fait que la vie de tous n’a pas la même valeur ; qu’à partir d’un certain âge (70, 75, 80 ans ?), c’est un peu comme si l’on était déjà mort.

    Toutes ces tendances, je l’ai dit, existaient déjà avant le coronavirus ; elles n’ont fait que se manifes­ter avec une évidence nouvelle. Nous ne nous réveillerons pas, après le confinement, dans un nouveau monde ; ce sera le même, en un peu pire.

    Michel Houellebecq

    https://www.franceinter.fr/emissions/lettres-d-interieur/lettres-d-interieur-04-mai-2020

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  18. jcdurbant dit :

    QUELLE RELIGION DU PRINCIPE DE PRECAUTION ? (Contre le centralisme technocratique des bureaucrates de la précaution, le biologiste et essayiste britannique Matt Ridley rappelle que c’est les pays qui se sont appuyés sur le secteur privé qui ont le mieux résisté au nouveau virus chinois et contre la tentation de recréer des super-États démultipliant les réglementations paralysantes, la priorité absolue de recréer de l’activité sans mettre sans cesse des bâtons dans les roues des innovateurs et des entreprises)

    « La première leçon à tirer, c’est que les pays qui se sont fortement appuyés sur le secteur privé ont fait mieux que ceux qui ont tout misé sur l’État et sur l’hôpital public. C’est le cas, par exemple, en Corée du Sud, où il a été très tôt demandé aux acteurs privés d’accroître leur capacité de dépistage. C’est aussi le cas en Allemagne, qui s’est fortement appuyée sur son système médical privé et décentralisé. Chez nous, en Grande-Bretagne, tout comme en France, nous avons donné la priorité à l’hôpital public et avons trop longtemps réservé les tests à ce seul secteur. C’était une erreur. (…)D’abord parce que les failles logistiques ont mis en lumière le manque d’anticipation et de préparation des États face aux grandes catastrophes. Pourtant, si l’État existe, c’est avant tout pour nous protéger des grands dangers auxquels nous ne pouvons faire face seuls. Par ailleurs, les administrations sont aussi coupables d’avoir trop fortement freiné l’innovation ces dernières décennies, et nous en subissons aujourd’hui les conséquences. (…) Sans nous en rendre compte, nous avons pris un retard colossal en matière d’innovation alors que nous aurions pu faire bien plus ! Nous le payons aujourd’hui en vies humaines. Les médicaments antiviraux à large spectre existent à peine, et le développement de nouveaux vaccins prend un temps considérable. Quant aux tests de diagnostic in vitro, ils ne sont pas aussi bons qu’ils auraient pu l’être. Ce n’est pas un problème de compétence : les talents ne manquent pas. Ce qui nous a ralentis collectivement, c’est l’excès de précaution, qui est devenu la norme occidentale en matière de recherche. (…) Car, en cherchant à éviter de petits risques, c’est un risque bien plus grand qu’on a vu apparaître. Face à lui, nous nous retrouvons bien démunis. La bureaucratie s’est infiltrée à tous les étages de la science pour tout freiner, tout ralentir, tout bloquer. Avec une seule idée en tête : « Innovez… mais ne prenez surtout pas de risques ! » C’est un non-sens. Ces risques pointés par nos technostructures paraissent bien minimes comparés à ces médicaments ou ces protocoles qu’on aurait pu inventer avant que la pandémie ne vienne nous frapper. C’est tout aussi vrai pour les technologies médicales. Résultat : il aura fallu soixante-dix mois pour approuver un nouveau stimulateur cardiaque en Italie ! Ce qu’on chiffre en mois, on pourrait le chiffrer en nombres de morts. C’est une vérité qu’il va falloir accepter d’entendre. (…) [il faut faire] l’audit de toutes les normes qui créent une présomption de culpabilité sur les chercheurs. Ces derniers passent parfois plus de temps à chercher à démontrer que leur invention comporte peu ou pas de risques qu’à innover vraiment. Il faut en finir avec cette religion de la précaution excessive. (…) Le meilleur exemple de la mondialisation heureuse, c’est la recherche. Le remède ou le vaccin qui mettra fin au Covid-19 sera distribué partout sur la planète grâce à des réseaux mondialisés. Ceux qui refusent la mondialisation peuvent donc dire adieu à un traitement rapide du coronavirus ! Il en va de même pour les tests diagnostiques, les meilleures pratiques médicales et les équipements de protection. (pour le virus] là encore, il faut cesser d’être naïf : il n’y a pas d’action humaine sans risque. Et si le commerce, la recherche mondiale et la libre circulation sont des gains objectifs du monde globalisé, cela ne va pas sans danger, notamment quand certains font commerce d’espèces sauvages valorisées par la médecine chinoise sur des marchés humides… (…) La biosécurité doit devenir l’une de nos priorités si nous voulons pleinement profiter des avantages de la mondialisation. Les espèces invasives et potentiellement toxiques sont un problème sous-estimé jusqu’alors – qu’il s’agisse de virus, d’animaux ou de plantes. Il faudra y remédier en interdisant et en contrôlant. Nous cesserons peut-être aussi de dire, comme l’OMS en 2015, que « le changement climatique est la plus grande menace pour l’humanité ». La crise actuelle doit nous permettre de voir clair sur ce qui est essentiel pour nous, les humains, et réviser ainsi nos priorités. (…) Je pense surtout qu’il faudra cesser de tout réglementer dans ce sens et qu’il faut refaire confiance aux acteurs privés. Nous allons affronter une crise économique majeure, et la priorité absolue devra être de recréer de l’activité sans mettre sans cesse des bâtons dans les roues aux innovateurs et aux entreprises. Le meilleur moyen d’avoir une planète plus propre, c’est de faire confiance à l’inventivité humaine, pas de mettre un gendarme à chaque coin de rue. (…) La forte diminution de la pauvreté, de la mortalité infantile et de nombreux autres problèmes que le déploiement du capitalisme sur la planète a permis de régler va se poursuivre. Le Covid-19 est un revers, mais il est peu probable qu’il provoque les mêmes ravages que les pandémies précédentes. Nous finirons par le vaincre grâce aux vaccins, aux médicaments antiviraux et aux habitudes de distanciation sociale. Certaines de nos habitudes sociales vont sans doute changer : on travaillera davantage à distance, on communiquera plus virtuellement, et l’argent liquide pourrait même progressivement disparaître. Pour le reste, tout recommencera comme avant. J’espère simplement que nous tirerons les bonnes leçons de cette crise en ne créant pas des super-États démultipliant les réglementations paralysantes. Car c’est la dernière chose dont notre monde a besoin. Et, sur ce point, je ne dois avouer que je ne suis pas parfaitement optimiste. »

    Matt Ridley

    https://www.lepoint.fr/editos-du-point/sebastien-le-fol/matt-ridley-assez-d-exces-de-precautions-05-05-2020-2374095_1913.php

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  19. jcdurbant dit :

    QUEL SACRIFICE GENERATIONNEL ? (L’événement, c’est moins l’épidémie, que la réponse politique et le prix extravagant que la jeunesse a payé)

    « On est ramené aux conditions singulières de l’expérience, chacun confronté à sa propre solitude (…) On a pas tous les mêmes fondations, sûres, et il est temps de descendre à la cave pour voir les dégâts (…) Il y a un gouffre qui s’ouvre devant nous, la responsabilité politique c’est l’autre temps, qui vient. (…) Je me méfie spontanément des intellectuels à thèse (…) il y a une opportunité formidable, l’histoire n’est pas là pour nous rassurer sur nos certitudes, mais pour nous dire ‘là, il y a une entaille’ : ce qui va avoir lieu, c’est à nous d’en décider collectivement, politiquement. La terre entière a pris une décision incroyable au regard de l’Histoire : défendre toutes les vies, quoi qu’il en coûte (…) la vie est un bien inconditionnel, aujourd’hui, si on doit sauver des vies, ça vaut pour tout le monde, c’est à ce moment-là qu’il faut vérifier qu’on est bien d’accord, pour ceux qui rament dans la vie, ceux qui sont sur des canots en Méditerranée ». (…) Je ne vais pas dire que j’ai eu le confinement heureux, parce que franchement me séparer des autres, c’est m’affaiblir (…) La jeunesse a payé un prix extravagant, et encore aujourd’hui : il y a eu un sacrifice générationnel, enfants compris, et les étudiants. Dans les annonces gouvernementales, les universités venaient toujours en dernier, après les terrasses et le Puy du Fou de fou, on leur disait : ‘elles ne rouvriront pas’. Mais quel scandale! (…) On ne parle que des exams, on s’assure qu’ils n’ont pas triché, on utilise leurs webcam comme outil de télésurveillance. Ils [le gouvernement] ne sont pas très précis ni très pressés (…) La population étudiante n’est pas qu’une question sanitaire : ce sont des lieux de vie et de production du savoir, et on n’a jamais autant parlé de sciences que pendant cette crise ». (…) On doit dire à la jeunesse qu’elle a peut-être la solution à des questions que leurs ainés ont été incapables de poser (…) J’ai 54 ans, et je suis dans une société ou l’on considère que je suis jeune ! Ça ne va pas ! On encombre ! On doit penser à la jeunesse, il ne faut pas la pousser à la révolte, c’est absurde ! (…) On ne peut pas se laisser désigner par une catastrophe, la jeunesse ne peut [accepter de se faire appeler la génération Covid], à eux de donner le nom du temps qu’ils ont vécu (…) l’événement, c’est moins l’épidémie, que la réponse politique : ce sont les jeunes qui doivent dire, aujourd’hui, de quelle génération ils veulent être. (…) Aujourd’hui ça n’a pas de sens, quand on est expert de rien, comme moi, [de prendre la parole] que pour dire ‘ça commence’. (…) [autrefois] on avait compris que les médecins avaient besoin de sociologues et d’ anthropologues. (…) Aujourd’hui, [certains] disent qu’ils ont raison parce que les Français ne leur donnent pas tort, comme Raoult : moi, je ne comprends pas ce qu’il dit (…) On a vu comment se construit la science, c’est compliqué. (…) On s’est tous autoproclamés virologues, on a l’impression qu’il n’y a plus que ce métier. Or il y a aussi ceux des sciences sociales, qui consistent à douter (…) On a rien à attendre d’une maladie, sinon qu’elle ne nous tue pas et qu’elle passe le plus vite possible, ce sont les malades, les marqueurs sociaux, ça veut dire qu’on va en discuter en commun (…) La recherche publique : c’est en faire un enjeu commun. »

    Patrick Boucheron

    https://www.franceinter.fr/emissions/l-invite-de-8h20-le-grand-entretien/l-invite-de-8h20-le-grand-entretien-03-juin-2020

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  20. jcdurbant dit :

    VIVE L’INTERDICTION DEROGATOIRE ! (Après avoir sacrifié leur avenir pour nos septuagénaires et octogénaires, devinez qui se dévoue à présent pour maximiser notre immunité collective ?)

    Alors que les rassemblements de plus de 10 personnes sont toujours interdits dans le cadre de l’épidémie du Covid-19, certaines manifestations pouvaient néanmoins «faire l’objet d’un régime dérogatoire», avec une «autorisation préalable du préfet de département, en lien avec le Maire», selon le ministère de la Culture…

    https://www.lefigaro.fr/musique/fete-de-la-musique-des-milliers-de-personnes-bravent-l-interdiction-a-paris-20200621

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