There will be a strong, deliberate, and orderly withdrawal of U.S. forces from Syria — very deliberate, very orderly — while maintaining the U.S. presence in Iraq to prevent an ISIS resurgence and to protect U.S. interests, and also to always watch very closely over any potential reformation of ISIS and also to watch over Iran. We’ll be watching. (..) Now … the nations of the region must step up and take more responsibility for their future. While American might can defeat terrorist armies on the battlefield, each nation of the world must decide for itself what kind of future it wants to build for its people, and what kind of sacrifices they are willing to make for their children. America shouldn’t be doing the fighting for every nation on Earth not being reimbursed, in many cases, at all. (…) If they want us to do the fighting, they also have to pay a price — and sometimes that’s also a monetary price — so we’re not the suckers of the world. We’re no longer the suckers, folks. And people aren’t looking at us as suckers. Donald Trump
De l’extrême gauche anarchiste aux « identitaires » de la droite dure, tout le monde veut voir sa victoire dans le recul de Macron face aux gilets jaunes. Mais au-delà des agendas politiques français, ce sont bien les conservateurs américains qui voient leur vision du monde confortée ! Certains esprits ont vu dans le mouvement des gilets jaunes une exaltation des valeurs françaises. Rien de moins ! (…) Les acteurs les plus variés ont vu dans le mouvement des gilets jaunes l’expression populaire bienvenue de leurs propres revendications. Par exemple, lorsque les graves débordements éclatent à Paris, du NPA d’Olivier Besancenot à la droite identitaire, tous les radicaux se réjouissent et comptent leurs troupes en présence. Dans la partie plus présentable de l’échiquier politique, c’est un peu la même chose. Les libéraux ont vu dans le mouvement l’expression du trop-plein de taxes, amplifié par un président pourtant un temps identifié comme libéral. Les socialistes, eux, ont cru y voir le « retour de la question sociale », alors que le débat politique et intellectuel hexagonal était, selon eux, occupé par les questions d’identité ou de sécurité depuis des mois. On le voit : chacun a endossé son gilet jaune. Le philosophe Alain Finkielkraut déclare préférer les « ploucs » de province aux « bobos » parisiens. Il est gilet jaune. Mais le romancier Edouard Louis aussi, même si c’est dans une approche bien différente, et peut-être car il a des choses à se faire pardonner… Un soutien de plus, en tout cas. De peur apparaître « déconnectés » dans leurs rédactions parisiennes, les médiatiques n’ont jamais osé vraiment recadrer les propos parfois outranciers de certains gilets jaunes qui se pressaient devant les micros. Sans vouloir manifester ici le moindre mépris de classe, il faut reconnaître que les propos les plus crétins ont parfois été largement diffusés. De peur de passer pour « bourgeois » ou pour un « jaune » (le comble !), les esprits sensés se sont effacés devant les plus forts en gueule. Après les mesures lâchées, lundi soir, par un Macron en pleine tourmente, tout le monde devrait avoir remporté une grande victoire. Seul le président semble affaibli. Mais n’oublions pas que c’est notre chef pour encore quelques années. Macron voit le rythme des réformes de son quinquennat brutalement interrompu, tout comme son combat pour le « rafraîchissement » de la planète. (…) De leur côté, les conservateurs américains ne demandaient qu’à voir le programme de Trump appliqué dans leur coin… Même si la voix de la France ne porte plus tant que ça, ils ont été à de nombreuses reprises contrariés par les reproches français d’un Macron arrogant présenté comme le nouveau leader du monde libre (par une presse et une intelligentsia en sédition avec le pouvoir politique). Aussi, l’occasion était trop bonne : les conservateurs américains voient dans la situation sociale française actuelle une raison de plus de se détourner des politiques « vertes ». Outre-Atlantique, on ne se demande pas qui est gagnant ou perdant parmi les Français ou leurs élites politiques. C’est Trump : 1, Macron : 0. La croissance économique française déjà faiblarde ne pâtit-elle pas du mouvement social ? On évalue son impact à – 0,1 point. En termes d’image du pays à l’étranger ou de concorde civile, les dégâts sont désastreux et plus difficiles encore à mesurer. (…) Alors que la situation s’envenimait en France, Donald Trump s’est ainsi autorisé un tweet dont il a la recette à l’attention de son « ami » Emmanuel. Dans son esprit, les protestations des gilets jaunes et le recul de Macron ne font que confirmer ce qu’il disait des accords de Paris depuis deux ans. Les images de violence parisienne relayées par les télévisions comme Fox News sont l’illustration d’un petit peuple qui n’en peut plus d’être pressuré de taxes vertes et que l’administration Trump se garde bien d’imiter. Selon la rhétorique trumpiste, des élites technocratiques ont mis en place chez nous des politiques environnementales qui étranglent les familles modestes de la périphérie, bien contraintes d’utiliser leurs véhicules diesel. Pour les conservateurs américains, le peuple français rural – comme l’électorat de Trump – n’a pas d’autre choix pour aller travailler. Le mécontentement envers Macron était déjà grandissant : politique économique qui tarde à porter ses fruits et adoubement devant une vision mondialiste de l’économie qui fracasse les classes moyennes inférieures. Lesquelles entrent en révolte contre une élite qui les dirige depuis des métropoles où l’on se déplace en transport en commun… Martin Pimentel
L’idéologie encore dominante dans les médias de grande surface, mais en deuil de son pouvoir monopolistique à cause des courants d’information et d’opinion souterrains, aimerait pouvoir édicter de nouveaux principes moraux d’intimidation. C’est ainsi qu’il devrait être acquis sans discussions aux débats que les «fake news» relèvent précisément des réseaux underground et qu’il serait inconvenant parce qu’antidémocratique et complotiste de critiquer irrespectueusement les médias respectables. Malheureusement pour nous et eux, les grands cas de désinformation médiatique des dernières années proviennent des courants d’information de grande surface et sont précisément à l’origine de la profonde défiance publique souterraine. La semaine passée est tristement illustrative de cette réalité inavouée. C’est ainsi que Claas Relotius, l’un des journalistes vedettes du Spiegel, hebdomadaire emblématique de la gauche libérale allemande, vient d’être convaincu de falsifications et mensonges grossiers dans ses articles sur les orphelins syriens et les migrants mexicains refusés par Trump, sujets à haute teneur idéologique. En France, le 15 décembre, était découvert un trucage intervenu lors du journal télévisé «Soir 3» de la chaîne de service public France 3. Il est apparu en effet qu’une pancarte tenue par un gilet jaune et portant l’inscription «Macron dégage!» avait fait l’objet d’un nettoyage circonstancié et ne portait plus que l’improbable et laconique inscription «Macron»… La manipulation du soir mise à jour, la journaliste présentait le lendemain aux téléspectateurs mystifiés des excuses inexcusables car aggravantes, en invoquant, contre l’évidence aveuglante, une «erreur humaine» extravagante. Deux jours plus tard, avec une spontanéité relative, la présidente de France Télévisions, Delphine Ernotte, sentant venir le vent du boulet, réclamait des sanctions à l’égard d’une faute délibérée dont elle ne pouvait contester la gravité. Dans ce cadre médiatique rien moins que sécure, et où l’idéologie affleure, comment dès lors empêcher le public de douter de ceux qui l’informent en le désinformant? Comment ne pas voir que ce journalisme idéologique fait le jeu des conspirationnistes de tous poils, rien n’étant plus incontrôlable qu’un paranoïaque victime d’un apparent complot? Gilles William Goldnadel
Trump, le golem du business ? Pur produit du capitalisme le plus cynique, spéculateur immobilier sans scrupule, milliardaire ostentatoire et provocant, héros d’une émission de télé-réalité (The Apprentice) dont le leitmotiv symbolise le fantasme des patrons décomplexés – «you’re fired», «vous êtes viré» -, il échappe désormais à son milieu d’origine, jusqu’à angoisser la Bourse, éternel thermomètre des investisseurs. Ceux-ci l’avaient pourtant accueilli à bras ouverts, transportés de bonheur par les baisses d’impôt massives prévues dans son programme. Mais voici que ce capitaliste emblématique inquiète désormais les capitalistes eux-mêmes. Le monde des affaires aime la stabilité : l’imprévisibilité fantasque du Président heurte son amour de l’ordre ; les démissions qui se succèdent jettent un doute sur la santé mentale de celui qui gère la Maison Blanche avec la même devise que son émission ; ses attaques répétées contre le président de la Banque centrale américaine (qu’il a lui-même nommé) ébranlent cette institution que les épargnants voient comme un rempart contre les folies spéculatives ; son bras de fer avec la Chambre des représentants démocrate autour de la construction d’un mur à la frontière sud des Etats-Unis jette le désordre dans l’administration… Bref, l’hubris de ce président adepte plus qu’un autre des lois du marché vient troubler le bon fonctionnement dudit marché. Péché que les capitalistes jugent à tous égards… capital. Cela suffira-t-il à dessiller les yeux de la démocratie américaine ? Sans doute non. Trump est l’homme de la démagogie plus que des milieux d’affaires. A moins que son comportement n’en vienne à provoquer un véritable ralentissement économique. Auquel cas ses électeurs pourraient l’abandonner. Faudra-t-il une récession mondiale pour éviter la réélection de Trump ? Voilà le peu réjouissant paradoxe devant lequel nous sommes. Laurent Joffrin (Libération)
Le retour du balancier est en cours. Non seulement la montée des droites partout dans le monde a déjà pour effet de mater les excès de la rectitude, mais cette dernière commence à douter d’elle-même. La constance de Trump aux États-Unis n’y est pas étrangère. La victoire récente de Bolsonaro au Brésil non plus, de même que la résistance culturelle de certains pays d’Europe de l’Est. Trop longtemps refoulée, l’identité refait surface. L’identité malheureuse, diront certains, sera peut-être finalement l’identité victorieuse. Ils se sont employés à multiplier les tabous et les interdits. Ils ont surfé sur la vague de la déconstruction sans réaliser qu’ils déclencheraient un tsunami en sens inverse. Ils ont voulu assurer leur mainmise sur le langage, important des États-Unis une multitude de concepts que la population n’allait pas digérer. Ils ont décrit le monde avec des mots que le peuple ne connaissait pas, pour marquer sa distance avec lui et le faire passer pour ignorant. Ils ont décrit la France avec des mots qui niaient son universalité, pour lui dérober subtilement ce qui faisait sa grandeur. Ils ont racialisé tous les rapports sociaux au nom de l’antiracisme. Sont devenus presque courants en France les concepts de racisme systémique, de violence symbolique et d’appropriation culturelle, autant d’outils idéologiques destinés à cadenasser le débat. Au Québec, il y a quelques années, certains ont inventé la « laïcité ouverte » pour ne prôner rien d’autre que l’absence de laïcité. Si la première fonction du langage est de nommer la réalité, force est de constater que c’est de moins en moins vrai. Pour certains intellectuels, leur tâche n’est plus de décrire le réel, mais de faire abstraction des enjeux qui préoccupent les gens ordinaires. Le peuple a toujours tort prétendent des néo-progressistes, contrairement à ce que disait Rousseau. Comme dans le vaste monde de la sexualité, les tabous et les interdits ne produisent que des phénomènes de refoulement. Aux États-Unis, plusieurs observateurs ont déjà écrit que le phénomène Trump visait directement à rompre avec le politiquement correct. En fait, le refoulement lié aux interdits produit souvent des déviances. L’avènement de Trump est une extravagance de l’histoire venue répondre à un trop-plein. La gauche américaine en prendra-t-elle acte durant l’année qui vient ? (…) Il y a un parfum de conservatisme dans l’air, qui est de plus en plus difficile à ignorer un peu partout en Occident. Jérome Blanchet-Gravel
After only two years in office, in the face of unprecedented and relentless resistance from the Democrats, the media, and the metastasizing Mueller investigation, President Trump has accomplished more than many presidents accomplish in two terms. He has not, of course, achieved all of his goals. The most obvious disappointments involved Obamacare and the border wall. Yet, even in these areas, his administration has made measureable progress and there is good reason to believe that he will eventually overcome Democratic obstructionism and achieve his ultimate objectives. Meanwhile, Trump’s long list of unalloyed successes keeps growing. Trump’s most conspicuous successes have involved the economy. Under his predecessor GDP growth was characterized by the kind of malaise that prevailed during the Carter era, and we were told that a growth rate of about 2% and an unemployment rate of about 4.5% was the new normal. Trump rejected that prognosis and took steps to energize the economy. Now, despite the somewhat inexplicable meddling with interest rates by the Fed, GDP growth is at 3.4% and the unemployment rate is 3.7%. As Investor’s Business Daily points out, much of this is directly attributable to the Trump tax cuts so often maligned by the Democrats and the media: Contrary to Democrats’ claims, workers are clearly sharing in the tax-cut windfall. Not just through tax-cut bonuses and lower withholdings, but through increased opportunities and wage growth.… Average hourly wages are rising at 3.1%, the fastest rate since 1999. Unemployment rates are at lows not seen since 1969, and for minority groups, they’re lower than any time on record. Median household income is at all-time highs. This means job opportunities for the blue collar “deplorables” who voted for Trump. Of the more than 4 million jobs created during his tenure in the White House, at least 10% have been in the manufacturing sector that the Democrats long ago left for dead. And among the most delicious ironies of the Trump economy is its positive effect on the job prospects of minority voters ostensibly represented by the Democrats. Black and Hispanic unemployment rates are at all-time lows. Female unemployment and youth unemployment are at their lowest points in half a century. Meanwhile, household incomes are rising. Yet Nancy Pelosi insists that all this is bad news: From day one, the White House and Republicans in Congress have sold out working and middle class families to further enrich the wealthy and big corporations shipping jobs overseas.… At the same time, the President’s reckless policies are exploding gas prices, wiping out the few meager gains that some families should have received from the GOP tax scam, as wages remain stagnant.… Democrats will never stop fighting for the hard-working middle class families. Every syllable of this is nonsense, of course. Pelosi’s claim that Americans are experiencing “exploding gas prices,” for example, is Orwellian fiction. Either the presumptive Speaker of the House doesn’t read the news or she is just another Democrat fabulist. In reality gas prices are dropping all across the country. U.S. News & World Report advised its readers last week that the average cost of gas has hit its lowest level in six years: “The national average price of gas dropped below $2 Monday morning for the first time since 2009, according to AAA. The average price at the pump was $1.998 per gallon.” If that’s hurting us, beat us harder please. But Pelosi and the Democrats have no choice but to lie about the positive changes that have occurred on Trump’s watch. This is particularly true of the Tax Cuts and Jobs Act that he signed into law last year. They can’t admit that most of its $5.5 trillion in gross cuts eased the tax burden on families. They must mislead the voters about its dramatic increase in the standard deduction for individuals and families. They can’t admit that it doubled the child tax credit. They can’t tell the truth about the 85% of American workers who saw their paychecks increase as a result of the cuts, or the entrepreneurs who can now deduct 20% of their business income. Likewise, the Democrats can’t tell the truth about the President’s efforts to free Americans from the Obamacare gulag by expanding short-term, limited-duration health plans and enabling more small businesses to join Association Health Plans. The Democrats can’t talk honestly about the repeal of the law’s “death panel,” the Independent Payment Advisory Board (IPAB), whose sole purpose was the rationing of essential health care to the elderly. They must lie about the effective repeal of Obamacare’s individual insurance mandate when the President and Congress eliminated the law’s “tax-penalty” for failing to purchase exorbitantly priced health plans. Nor can the Democrats tell the truth about Trump’s progress in reforming the federal judiciary by appointing judges willing to follow the Constitution. They can’t talk about his nomination and the Senate’s confirmation of two Supreme Court Justices — Neil Gorsuch and Brett Kavanaugh. Nor can they discuss the President’s nomination and the Senate’s confirmation of 83 additional federal judges who will sit on United States Courts of Appeals and United States District Courts. And they certainly can’t breathe a word about the very real possibility that he may well have to appoint a third justice to the Supreme Court during the next two years. The Democrats must also remain mum about the benefits of Trump energy initiatives like the approval of the Keystone XL Pipeline, opening up the Alaska National Wildlife Refuge to energy exploration, withdrawing from the economically unsustainable Paris climate agreement, reforming National Ambient Air Quality Standards, rescinding his predecessor’s deliberately cumbersome hydraulic fracturing rule, expansion of offshore drilling, ad infinitum. They can’t admit that Trump has largely defanged the disastrous Dodd-Frank “reform” legislation that has been strangling credit unions, community banks, and regional financial institutions. And then there’s foreign policy and defense. The President moved the U.S. Embassy in Israel to Jerusalem. He withdrew from the outrageous Obama Iran deal and re-imposed nuclear-related sanctions. He initiated an historic summit with North Korean President Kim Jong-Un in an effort to denuclearize the Korean Peninsula. Trump changed the rules of engagement with regard to the fight against ISIS resulting in the liberation of virtually all Iraqi territory from the tender mercies of that terrorist group, and announced the withdrawal of U.S. forces from Syria. Finally, Trump dramatically increased military funding to more than $700 billion for FY 2018. The list of Trump’s accomplishments is far longer than the above, but the point should be obvious. So let’s wrap it up with Criminal Justice Reform, something to which several administrations have devoted earnest lip service. As Wayne Allyn Root put it a few days ago, “If Obama passed criminal justice reform, he’d be hailed as a hero by the media, black leaders, the black community and the ACLU.… Trump did. I hear crickets.” Instead, the Democrats, the media, and Robert Mueller want to take him down. Why? Precisely because he has been so successful. I think he’ll beat them in the end, and I know he’ll get my vote in 2020. David Catron
Many observers have asserted that the withdrawal gives victory in Syria to Russia, Iran and the Syrian government. That’s absurd. Bashar al-Assad’s regime already controls about two-thirds of Syria, including all of the major cities. The portion of Syria that U.S. forces control alongside their Syrian Democratic Forces (SDF) allies is mostly either desert or drought-prone plains. The oil fields there produce high-sulfur, low-value crude, and production has long been diminishing. Oil revenue made up only about 5 percent of Syrian gross domestic product before the 2011 uprising, according to the International Monetary Fund. In sum, holding northeastern Syria would not have enabled Washington to leverage any important concessions from Damascus, Tehran or Moscow. Stability, not a deeply embattled Syrian Kurdish autonomous zone, is the vital long-term U.S. interest in northeastern Syria. Turkey can accept with conditions the return of Syrian government forces into the area, as Russia and Iran want. Ankara dislikes the Assad government, but it dislikes more the prospect of an autonomous Kurdish region along its border. The United States’ erstwhile friends, the Syrian Kurds, have always allowed Damascus to keep its security offices open in northeastern Syria; the Kurds never closed that channel of communication. If anything, the Syrian Kurds prefer the deployment of Syrian government forces along the Turkish border to deter Ankara. Agile Russian diplomacy should be able to secure the deal for an orderly, perhaps gradual, deployment of those Syrian government forces into the region formerly controlled by the United States. Nor will the U.S. withdrawal be a game changer for Israeli security. Already, Yaakov Amidror, a former chief of Israeli military intelligence, noted that the U.S. troops’ contribution against the Iranian forces in Syria was “marginal to zero.” If Iran tries to build a land bridge from Tehran to its allies in Lebanon, the Israeli Air Force is more than capable of interdicting those convoys. Critics also warn that the U.S. withdrawal could lead to a resurgence of the Islamic State. This is possible, although in western Syria, which is under the control of the Syrian government and its allies, there is little visible Islamic State activity. In any case, U.S. troops can’t destroy the Islamic State ideology, and restraining future recruitment by the extremist group requires more than some infrastructure rehabilitation projects. Syrians had electricity and water when they rose up against Assad in 2011; it is Syria’s underlying societal problems that spawned the unrest and spurred Islamist extremist recruitment. Only Syrians, not U.S. troops and stabilization teams, can reverse that. We would do well to be humbler about our abilities, especially in the face of sustained, widespread regional hostility. Going forward, the Trump administration should use the next few weeks to support SDF fighters’ efforts to capture remaining villages in eastern Syria still held by the Islamic State. Meanwhile, the administration needs to deliver three messages to Moscow. First, it should offer Russia cooperation in smoothing the way for a deal between the SDF and Damascus that would allow Syrian troops to return to eastern Syria in a manner that meets Turkish security concerns and gives no new space to the Islamic State. Second, Washington could offer to share with the Russians actionable intelligence about the Islamic State in eastern Syria and arrange an effective hotline in case the United States decides that a strike force stationed in the region should hit Islamic State targets inside Syria. Third, it should inform the Kremlin that the United States will support Israeli moves to counter Iranian actions in Syria that threaten Israel’s security. Finally, the president needs to consider how his own foreign policy team got so far out ahead of him on Syria. He needs a National Security Council staff that can more clearly relay his cautions and concerns about U.S. foreign policy to the people in charge of executing it. That staff needs to make clear to officials in the departments that, while he hears various departments’ views, those departments must act on his guidance. Ensuring implementation is the NSC’s job. The president would benefit politically and, more importantly, U.S. national security would benefit from a more effective foreign policy team. Robert S. Ford (Middle East Institute and Yale University, U.S. ambassador to Syria from 2011 to 2014)
C’est là un paradoxe inédit : la Maison Blanche, longtemps critiquée pour son interventionnisme sous couvert de « bienfaisance » (ou de « Manifest Destiny), est aujourd’hui fustigée pour son attitude inverse ! Les contempteurs de Trump en appellent ainsi au rôle de « leader » dévolu aux États-Unis depuis la seconde guerre mondiale, et à défaut attendent du reste du monde qu’il reprenne le flambeau de la protection de « l’ordre mondial », de la démocratie et du libre marché. Alors que l’Union Européenne manœuvre pour contrecarrer la Russie perçue comme l’ennemi existentiel, soutient un projet mondialiste sous couvert de globalisation, les États-Unis montrent un sens de la mesure et de la realpolitik inédits. (…) Choqué, le Secrétaire de la Défense, James Mattis, dont on attendait qu’il émousse la vision « America First » du président Trump, a remis sa démission en signe de désaccord total. Les « alliés » occidentaux s’en inquiètent, car Mattis était vu comme un grand soutien de l’OTAN, là où Trump menaçait (bluff) parfois même d’en sortir, au motif que les pays membres de l’Alliance ne prennent pas leur part du fardeau financier, ce qui est la stricte vérité. Cette plainte n’est d’ailleurs pas nouvelle, car tous les présidents des États-Unis ont regretté depuis des décennies que le budget devant être alloué à la défense n’ait jamais été atteint par les pays membres, notamment ceux de la « vieille Europe ». (…) Les États-Unis supportent en fait près de 75% des coûts de l’OTAN, dont l’objectif est pourtant en premier lieu de défendre la sécurité européenne, objectif hérité de la guerre froide et qui n’a plus grand sens aujourd’hui pour certains. (…) Cependant, ceux qui, parmi les capitales occidentales moralisatrices, accusent Donald Trump « d’abandonner les Kurdes », se sont souvent bien gardés de dénoncer les agissements d’Erdogan contre les kurdes, et ce dans une logique du double standard devenue la norme à l’international ces dernières années. Ils se gardent également de noter qu’en réalité, le président américain respecte tout simplement le droit international, et en particulier celui des Nations Unies, en réitérant son attachement non seulement au « patriotisme » (« America first ») mais aussi par là même occasion, celui de l’intangibilité des frontières. Un principe fondateur du droit international que la plupart des prédécesseurs de « Donald » ont tous violé, à commencer par les Bush et les Clinton, que ce soit en Amérique latine, en Irak, ou en ex-Yougoslavie. Les kurdes ont certes combattu avec une bravoure remarquée par la « communauté internationale », mais leur désir de former un État indépendant ne pouvait signifier, en cas de victoire pour eux, que la fin de la Syrie telle qu’on la connaît, et de surcroit la déstabilisation des trois autres pays abritant des forces et populations kurdes travaillées par le désir séparatiste (Irak, Iran, Turquie). (…) Et l’aide militaire américaine apportée aux milices kurdes et FDS à l’est de l’Euphrate n’est pas pour autant totalement supprimée : tout dépendra en fait de la façon dont l’armée turque et le néo-Sultan Erdogan profitera de façon sage ou inconsidérée du vide stratégique laissé par le retrait américain. (…) de l’avis de nombre de ses soutiens et électeurs, globalement restés fidèles, les mesures prises par le président américain depuis le début de sa présidence ont eu un effet particulièrement positif pour les Américains : le taux de chômage est au plus bas – y compris chez les Noirs américains, le prix du carburant a chuté, et la bourse n’a cessé de progresser jusqu’à la très récente crise du shutdown. Comme le rappelle Randall Schweller dans Foreign Affairs, Trump respecte en fait son engagement de mettre fin à l’ère où « nos politiciens semblent plus intéressés de défendre les frontières d’autres pays que du leur ». C’est d’ailleurs dans ce contexte qu’on peut comprendre le bras de fer actuel du président avec son administration visant à faire voter le financement du mur de la frontière sud avec le Mexique. Plutôt qu’un retrait du jeu mondial dont il laisserait la direction à d’autres, Trump entend en fait « responsabiliser » ses alliés, qu’ils soient latino-américains, européens ou asiatiques, et par conséquent redistribuer les cartes. (…) La triste ironie est que ces élites moralisatrices cosmopolitiquement correctes qui blâment les États-Unis de Donald Trump pour leur « manque d’engagement dans la grande lutte mondiale contre le réchauffement climatique » ou le fait de resserrer l’étau sur les tarifs douaniers avec la Chine, se couchent devant la Chine néo-impériale et feignent de nier la stratégie déloyale de Pékin qui pille les technologies occidentales, viole les règles de libre-échange de l’OMC, pratique un protectionnisme sournois et demeure de loin le plus grand pollueur au monde. A noter d’ailleurs que ce que les experts annonçaient comme un « désastre économique » pour les Américains a en fait été l’occasion de redresser un rapport de forces complètement déséquilibré entre la Chine et les États-Unis. En effet, Beijing a fini par céder en offrant à l’administration de Donald Trump d’augmenter ses importations de produits américains en échange du desserrement par les Etats-Unis de l’étau sur la douane et de la baisse sa taxe sur les voitures à 15 % (contre 25%, sachant que la taxe américaine équivalente était de 2,5% !). De même, alors que les États non-signataires du Pacte global sur les Migrations qui a tant fait jaser le « boboland » immigrationniste se voyaient sermonnés sur leur manque de vision – Donald Trump s’étant retiré de la table des négociations déjà un an avant le document final – on feint d’oublier que les États-Unis ont le plus haut pourcentage de migrants dans le monde. (…) Le recentrage voulu par Trump montre en fait que cette administration « isolationniste » est veut faire entrer les Etats-Unis dans une phase de maturité « multipolariste » alors que ses autres partenaires occidentaux (européens et canadien) de l’OTAN puis « l’Etat profond » démocrate-néo-cons américain s’enfonce dans ce qui ressemble très fort à de l’hubris. Il est facile de tout mettre sur le compte d’une « folie » du président américain, mais nombre des accords qu’il a répudiés (accord sur le nucléaire iranien, accord sur le climat, pacte global sur la migration) et des organisations qu’il critique étaient problématiques à plusieurs points de vue, et avant tout du point de vue américain lui-même qui en supporte le coût financier. Là où en Europe, on fait fi du contexte et de l’histoire, Donald Trump est finalement plus attentif à la situation actuelle de « multipolarisation » du monde de l’après-guerre froide. En effet, n’en déplaise à ceux qui s’évertuent à faire de Moscou l’œil de Sauron, la Guerre froide n’est plus, et le rôle de l’OTAN est donc à revoir de fond en comble. Ce qui ne veut pas dire détruire cette organisation, contrairement à ce que l’on a stupidement reproché à Donald Trump. La réelle aversion de Trump à faire usage de l’interventionnisme militaire et à privilégier la négociation (même très « hard » ou « cash »), dans un style souvent discutable, peut choquer, mais force est de constater son efficacité, comme on l’a vu par exemple avec la Corée du Nord, et peut être bientôt avec le régime totalitaire iranien, sur le point d’être économiquement à genoux. Alexandre Del Valle
Retrait de l’accord iranien, retrait du traité de Paris, transfert de l’ambassade américaine à Jérusalem, accord sur la Corée du nord, pressions sur les mauvais payeurs de l’OTAN, renégociation des traités avec Chine, Canada et Europe, records de croissance et de baisse du chômage, minorités comprises …
Y aura-t-il une gaffe aux conséquences catastrophiques annoncées que Trump n’aura pas faite ?
Et comment ne pas comprendre …
L’embarras et la rage décuplée de ses nombreux détracteurs et ennemis …
Entre une dénonciation de ses « fake news » et de sa dernière théorie du complot anti-Père Noël …
Qui lorsqu’ils ne se voient pas complètement rejetés par leur propre population …
En sont réduits pour le remettre enfin à sa place au rêve, souvent évoqué et à chaque fois démenti, d’une catastrophe boursière et financière américaine …
Et à lui reprocher aujourd’hui après son annonce du retrait de Syrie …
Après lui avoir si longtemps reproché hier son bellicisme…
Son coupable non-interventionnisme ?
Alexandre Del Valle
Atlantico
December 28, 2018
Le président américain est en plein bras de fer avec son gouvernement, décidé à maintenir son shutdown jusqu’à ce que le budget devant financer le mur de la frontière sud avec le Mexique soit approuvé. Politique « à la force du poignet » ou façon de responsabiliser les acteurs tant au pays qu’à l’étranger
Alors que le retrait des troupes américaines de Syrie, annoncé le 19 décembre par Donald Trump, a largement été commenté ces derniers jours, Alexandre del Valle analyse l’envers d’une telle décision et dégage ce qu’elle signifie pour l’avènement d’un « monde multipolaire ». C’est là un paradoxe inédit : la Maison Blanche, longtemps critiquée pour son interventionnisme sous couvert de « bienfaisance » (ou de « Manifest Destiny), est aujourd’hui fustigée pour son attitude inverse ! Les contempteurs de Trump en appellent ainsi au rôle de « leader » dévolu aux États-Unis depuis la seconde guerre mondiale, et à défaut attendent du reste du monde qu’il reprenne le flambeau de la protection de « l’ordre mondial », de la démocratie et du libre marché. Alors que l’Union Européenne manœuvre pour contrecarrer la Russie perçue comme l’ennemi existentiel, soutient un projet mondialiste sous couvert de globalisation, les États-Unis montrent un sens de la mesure et de la realpolitik inédits. L’abandon des Kurdes – critiqué avec justesse – est, certes, le dommage collatéral de l’opposition entre deux visions du monde totalement opposées: l’hyper-globalisation d’un côté, le « pays » d’abord de l’autre.
Décidément, Donald Trump a le don de tenir ses promesses de campagne, au grand dam de ses contempteurs qui avaient cyniquement compté sur son « assagissement » post-victoire – c’est-à-dire escompté qu’il n’ait fait que de l’esbroufe pour gagner mais qu’il rentre dans les rangs par la suite et trahissent ainsi ses électeurs. Le président américain avait promis de mettre un terme aux guerres coûteuses et interminables menées par les États-Unis à l’étranger, et voilà qu’il retire ses troupes de Syrie. Il compte également réduire de moitié la présence des troupes américaines en Afghanistan, après 18 ans de guerre « interminable ». Choqué, le Secrétaire de la Défense, James Mattis, dont on attendait qu’il émousse la vision « America First » du président Trump, a remis sa démission en signe de désaccord total. Les « alliés » occidentaux s’en inquiètent, car Mattis était vu comme un grand soutien de l’OTAN, là où Trump menaçait (bluff) parfois même d’en sortir, au motif que les pays membres de l’Alliance ne prennent pas leur part du fardeau financier, ce qui est la stricte vérité. Cette plainte n’est d’ailleurs pas nouvelle, car tous les présidents des États-Unis ont regretté depuis des décennies que le budget devant être alloué à la défense n’ait jamais été atteint par les pays membres, notamment ceux de la « vieille Europe ». Toutefois, Donald Trump, avec sa verve coutumière, l’a exprimé plus clairement encore, avec sa manière toute particulière de mener des « deals », c’est-à-dire des « propositions que l’on ne peut pas refuser », pour paraphraser un célèbre mafieux new yorkais… Les États-Unis supportent en fait près de 75% des coûts de l’OTAN, dont l’objectif est pourtant en premier lieu de défendre la sécurité européenne, objectif hérité de la guerre froide et qui n’a plus grand sens aujourd’hui pour certains.
L’abandon des forces kurdes qui ont combattu DAECH ?
Le retrait de Syrie pourrait signer le coup d’arrêt pour les forces Kurdes qui ont pourtant joué un rôle crucial dans les multiples défaites de l’Etat Islamique depuis 2016. D’un autre côté, sans leur allié américain, les Kurdes pourraient être amenés à reformer leur alliance avec les forces pro-gouvernementales afin de contrer la répression turque, Erdogan cherchant à les écraser des deux côtés de l’Euphrate. Ce serait donc l’opportunité pour le régime de Bachar Al-Assad de recouvrer l’entièreté du territoire syrien, avec bien sûr un fort appui russe, territoire pour l’instant laissé à la gestion des Forces de Défense Syriennes (principalement composées de Kurdes des YPG et de leurs alliés arabes locaux), ceci du fait de la faiblesse de l’armée syrienne qui devait privilégier l’ennemi principal, à savoir les jihadistes internationaux et les rebelles sunnites arabes et turcophones. Il est clair que sans les Américains sur le sol syrien, le jeu des forces en présence (Russie, Turquie, Iran) peut basculer à tout moment sans qu’on en connaisse l’issue.
Cependant, ceux qui, parmi les capitales occidentales moralisatrices, accusent Donald Trump « d’abandonner les Kurdes », se sont souvent bien gardés de dénoncer les agissements d’Erdogan contre les kurdes, et ce dans une logique du double standard devenue la norme à l’international ces dernières années. Ils se gardent également de noter qu’en réalité, le président américain respecte tout simplement le droit international, et en particulier celui des Nations Unies, en réitérant son attachement non seulement au « patriotisme » (« America first ») mais aussi par là même occasion, celui de l’intangibilité des frontières. Un principe fondateur du droit international que la plupart des prédécesseurs de « Donald » ont tous violé, à commencer par les Bush et les Clinton, que ce soit en Amérique latine, en Irak, ou en ex-Yougoslavie. Les kurdes ont certes combattu avec une bravoure remarquée par la « communauté internationale », mais leur désir de former un État indépendant ne pouvait signifier, en cas de victoire pour eux, que la fin de la Syrie telle qu’on la connaît, et de surcroit la déstabilisation des trois autres pays abritant des forces et populations kurdes travaillées par le désir séparatiste (Irak, Iran, Turquie).
Cette fois-ci, c’est peut-être donc l’occasion pour le régime syrien de contrôlée à nouveau l’ensemble de son territoire, ce que Trump semble bien avoir à la fois compris et accepté, voir négocié tant avec les Turcs qu’avec les Russes. En fait, en bon adepte de la Realpolitik, certes, non fait de bons sentiments mais de réalisme et de cynisme, le président étatsunien a de facto décidé de laisser la main haute aux deux puissances étrangères les plus décisives en Syrie : la Russie et la Turquie, lesquelles se sont elles-mêmes entendues depuis 2016 dans le cadre des accords d’Astana (militaires) et de Sotchi (politiques), alors qu’elles poursuivent au départ des intérêts totalement opposés en Syrie. De ce fait, si Ankara s’est vengée du soutien américain aux forces kurdes en se rapprochant depuis 2016 de Moscou (après une crise pourtant très grave en 2015), le retrait américain peut finalement rééquilibrer la donne et finalement mener à une sortie du conflit. Et l’aide militaire américaine apportée aux milices kurdes et FDS à l’est de l’Euphrate n’est pas pour autant totalement supprimée : tout dépendra en fait de la façon dont l’armée turque et le néo-Sultan Erdogan profitera de façon sage ou inconsidérée du vide stratégique laissé par le retrait américain.
Les Américains se retirent-ils du jeu mondial ?
Les réactions au retrait américain n’ont pas manqué, certains estimant que le « versatile » Donald Trump « lâchait » ses alliés. En réalité, les critiques viennent de deux camps opposés. D’une part, celle des néoconservateurs et des Démocrates, adeptes de l’interventionnisme américain, et qui voient dans le « repli » de leur Président « l’abandon » du rôle de « leader mondial » dévolu aux États-Unis, voire même un « manquement au devoir moral » de répandre la démocratie et le « bien » puis soutenir la « liberté dans le monde». Ce n’est d’ailleurs sans doute pas Donald Trump qui les détromperait : après tout, sa promesse est de mettre « l’Amérique d’abord », et l’on ne soigne jamais aussi bien son chez-Soi qu’en cessant de se dépenser pour le compte des Autres. L’autre camp des critiques est celui des Européens qui s’indignent de ce que les États-Unis ne jouent plus le « jeu mondial », celui de la globalisation d’abord, entendue non plus comme des moyens d’échanges mais comme un projet mondialiste, nuance que Trump a explicitement évoquée.
Or de l’avis de nombre de ses soutiens et électeurs, globalement restés fidèles, les mesures prises par le président américain depuis le début de sa présidence ont eu un effet particulièrement positif pour les Américains : le taux de chômage est au plus bas – y compris chez les Noirs américains, le prix du carburant a chuté, et la bourse n’a cessé de progresser jusqu’à la très récente crise du shutdown. Comme le rappelle Randall Schweller dans Foreign Affairs, Trump respecte en fait son engagement de mettre fin à l’ère où « nos politiciens semblent plus intéressés de défendre les frontières d’autres pays que du leur ».
C’est d’ailleurs dans ce contexte qu’on peut comprendre le bras de fer actuel du président avec son administration visant à faire voter le financement du mur de la frontière sud avec le Mexique. Plutôt qu’un retrait du jeu mondial dont il laisserait la direction à d’autres, Trump entend en fait « responsabiliser » ses alliés, qu’ils soient latino-américains, européens ou asiatiques, et par conséquent redistribuer les cartes.
Trump à contre-courant de la grande unification « libérale »
Alors qu’en Europe les alliances se succèdent dans le sens d’un soutien idéologique à une globalisation effrénée qui cache mal un projet mondialiste, Trump a clairement montré son intention de recentrer la politique américaine sur les intérêts des citoyens américains. Qu’on le dénonce comme téméraire, imprudent ou irréfléchi ne le gêne pas outre-mesure, autre pied de nez à la règle informelle internationale du « (cosmo)politiquement correct » qui veut que « dénoncer » les trublions suffirait à les faire rentrer dans le rang. Or Donald Trump est bien décidé à mettre fin au multilatéralisme excessif, pas celui des années 1950 originel, mais celui, actuel, hérité de l’Après-Guerre froide, qui réduit la capacité des Etats à contrôler « leurs » affaires nationales propres par toute une série de contraintes morales et juridictionnelles.
Les Etats-Unis se sont ainsi retirée de l’accord sur le nucléaire avec l’Iran, de l’accord de Libre-échange pacifique TTIP ; des négociations sur le Pacte global sur la migration des Nations Unies, etc. En d’autres mots, Trump va entièrement à l’encontre du mouvement que poursuit l’Establishment européen, canadien et états-unien, plus soucieux d’ouvrir les frontières, de favoriser la « migration », et d’accélérer la globalisation que de répondre aux « passions » dangereuses et « identitaires » des citoyens lambdas que l’on doit de ce fait « rééduquer ». La triste ironie est que ces élites moralisatrices cosmopolitiquement correctes qui blâment les États-Unis de Donald Trump pour leur « manque d’engagement dans la grande lutte mondiale contre le réchauffement climatique » ou le fait de resserrer l’étau sur les tarifs douaniers avec la Chine, se couchent devant la Chine néo-impériale et feignent de nier la stratégie déloyale de Pékin qui pille les technologies occidentales, viole les règles de libre-échange de l’OMC, pratique un protectionnisme sournois et demeure de loin le plus grand pollueur au monde. A noter d’ailleurs que ce que les experts annonçaient comme un « désastre économique » pour les Américains a en fait été l’occasion de redresser un rapport de forces complètement déséquilibré entre la Chine et les États-Unis. En effet, Beijing a fini par céder en offrant à l’administration de Donald Trump d’augmenter ses importations de produits américains en échange du desserrement par les Etats-Unis de l’étau sur la douane et de la baisse sa taxe sur les voitures à 15 % (contre 25%, sachant que la taxe américaine équivalente était de 2,5% !).
De même, alors que les États non-signataires du Pacte global sur les Migrations qui a tant fait jaser le « boboland » immigrationniste se voyaient sermonnés sur leur manque de vision – Donald Trump s’étant retiré de la table des négociations déjà un an avant le document final – on feint d’oublier que les États-Unis ont le plus haut pourcentage de migrants dans le monde.
Deux visions du monde, deux types de gouvernance ?
Les critiques ne manquent pas, en particulier concernant le dédain supposé de Trump pour ses alliés. Or derrière cette critique, il convient de voir deux visions du monde – et du rôle joué par les États-Unis – qui s’opposent radicalement. Le respect des alliés est en fait l’autre face de l’interventionnisme américain sous couvert de « répandre » la démocratie – comme si l’on pouvait l’étaler à travers le monde, au mépris des spécificités géopolitiques et des jeux d’équilibres précaires propres à la région du Moyen-Orient.
Le recentrage voulu par Trump montre en fait que cette administration « isolationniste » est veut faire entrer les Etats-Unis dans une phase de maturité « multipolariste » alors que ses autres partenaires occidentaux (européens et canadien) de l’OTAN puis « l’Etat profond » démocrate-néo-cons américain s’enfonce dans ce qui ressemble très fort à de l’hubris. Il est facile de tout mettre sur le compte d’une « folie » du président américain, mais nombre des accords qu’il a répudiés (accord sur le nucléaire iranien, accord sur le climat, pacte global sur la migration) et des organisations qu’il critique étaient problématiques à plusieurs points de vue, et avant tout du point de vue américain lui-même qui en supporte le coût financier. Là où en Europe, on fait fi du contexte et de l’histoire, Donald Trump est finalement plus attentif à la situation actuelle de « multipolarisation » du monde de l’après-guerre froide. En effet, n’en déplaise à ceux qui s’évertuent à faire de Moscou l’œil de Sauron, la Guerre froide n’est plus, et le rôle de l’OTAN est donc à revoir de fond en comble. Ce qui ne veut pas dire détruire cette organisation, contrairement à ce que l’on a stupidement reproché à Donald Trump.
La réelle aversion de Trump à faire usage de l’interventionnisme militaire et à privilégier la négociation (même très « hard » ou « cash »), dans un style souvent discutable, peut choquer, mais force est de constater son efficacité, comme on l’a vu par exemple avec la Corée du Nord, et peut être bientôt avec le régime totalitaire iranien, sur le point d’être économiquement à genoux. C’est d’ailleurs peut-être le secrétaire d’État américain Michael Pompeo qui l’a le mieux exprimé, notamment lorsqu’il a parlé de la capacité de Donald Trump à discuter même avec ses adversaires les plus déterminés : comme Ronald Reagan en son temps, Trump a le mérite de mélanger la clarté morale et l’acuité diplomatique. Une forme de réalisme politique auquel on aimerait voir nos dirigeants revenir.
Voir aussi:
Gilets jaunes: le vrai gagnant, c’est Donald Trump?
Je vous l’avais bien dit que les gens ne voulaient pas de votre écologie!
SPOT THE ERROR ! (Worst year ever: while Merkel, Macron and May all crashed and apart from the Washington anti-Trump hysterics, 2018 was a pretty good year for Americans)
The government is still shut down. Talk of impeachment by the newly Democrat-controlled House of Representatives is in the air. Seemingly every day there are sensational breakthroughs, scandals and bombshells that race through social media and the Internet — only to be forgotten by the next day. In truth, aside from the Washington hysterias, 2018 was a most successful year for Americans.
In December, the United States reached a staggering level of oil production, pumping some 11.6 million barrels per day. For the first time since 1973, America is now the world’s largest oil producer. In addition, the United States remains the largest producer of natural gas and the second-greatest producer of coal. The scary old energy-related phraseology of the last half-century — « energy crisis, » « peak oil, » « oil embargo » — no longer exists. Near-total energy self-sufficiency means the U.S. is no longer strategically leveraged by the Middle East, forced to pay exorbitant political prices to guarantee access to imported oil, or threatened by gasoline prices of $4 to $5 a gallon.
The American economy grew by 4.2% in the second quarter of 2018, and by 3.4% in the third quarter. American GDP is nearly $1.7 trillion larger than in January 2017, and nearly $8 trillion larger than the GDP of China. For all the talk of the Chinese juggernaut, three Chinese workers produce about 60% of the goods and services produced by one American worker.
In 2018, unemployment fell to a near-record peacetime low of 3.7%. That’s the lowest U.S. unemployment rate since 1969. Black unemployment hit an all-time low in 2018. For the first time in memory, employers are seeking out entry-level workers rather than vice versa.
The poverty rate is also near a historic low, and household income increased. There are about 8 million fewer Americans living below the poverty line than there were eight years ago. Since January 2017, more than 3 million Americans have gone off so-called food stamps.
Abroad, lots of bad things that were supposed to happen simply did not. After withdrawing from the Paris climate accord, the U.S. exceeded the annual percentage of carbon reductions of most countries that are part of the agreement. North Korea and the U.S. did not go to war. Instead, North Korea has stopped its provocative nuclear testing and its launching of ballistic missiles over the territory of its neighbors. Despite all the Trump bluster, NATO and NAFTA did not quite implode. Rather, allies and partners agreed to renegotiate past commitments and agreements on terms more favorable to the U.S. The United States — and increasingly most of the world — is at last addressing the systematic commercial cheating, technological appropriation, overt espionage, intellectual-property theft, cyber intrusions and mercantilism of the Chinese government.
The Middle East is still chaotic, but it is a mess that is now far less important to the U.S. for a variety of reasons. Energy-wise, America is not dependent on oil imports from corrupt Gulf monarchies or hostile Islamic states. Strategy-wise, the new fault lines are not Arab and Islamic cultures versus Israel or the United States. Instead, it is internecine strife within the Islamic world, mostly with Iran and its Shiite satellites opposing the Sunni Arab monarchies and more moderate Middle Eastern regimes.
For all the pro- and anti-Trump invective and media hysteria, the Brett Kavanaugh confirmation circus, and the bitter midterm elections, the U.S. was relatively calm in 2018 compared with the rest of the world. There was none of the mass rioting, demonstrations and street violence that occurred recently in France, and none of the existential and unsolvable divides over globalization and Brexit that we saw in Europe. Europe’s three most powerful leaders — Angela Merkel or Germany, Emmanuel Macron of France and Theresa May of the United Kingdom — have worse approval ratings than the embattled Donald Trump.
In sum, the more media pundits claimed that America was on the brink of disaster in 2018, the more Americans became prosperous and secure.
VDH
https://www.investors.com/politics/columnists/trump-2018-good-year-victor-davis-hanson/
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