Lorsqu’un Sanhédrin s’est déclaré unanime pour condamner, l’accusé sera acquitté. Le Talmud
Presque aucun des fidèles ne se retenait de s’esclaffer, et ils avaient l’air d’une bande d’anthropophages chez qui une blessure faite à un blanc a réveillé le goût du sang. Car l’instinct d’imitation et l’absence de courage gouvernent les sociétés comme les foules. Et tout le monde rit de quelqu’un dont on voit se moquer, quitte à le vénérer dix ans plus tard dans un cercle où il est admiré. C’est de la même façon que le peuple chasse ou acclame les rois. Marcel Proust
Prévoyante, la ville d’Athènes entretenait à ses frais un certain nombre de malheureux […]. En cas de besoin, c’est-à-dire quand une calamité s’abattait ou menaçait de s’abattre sur la ville, épidémie, famine, invasion étrangère, dissensions intérieures, il y avait toujours un pharmakos à la disposition de la collectivité. […] On promenait le pharmakos un peu partout, afin de drainer les impuretés et de les rassembler sur sa tête ; après quoi on chassait ou on tuait le pharmakos dans une cérémonie à laquelle toute la populace prenait part. […] D’une part, on […] [voyait] en lui un personnage lamentable, méprisable et même coupable ; il […] [était] en butte à toutes sortes de moqueries, d’insultes et bien sûr de violences ; on […] [l’entourait], d’autre part, d’une vénération quasi-religieuse ; il […] [jouait] le rôle principal dans une espèce de culte. René Girard
Il arrive que les victimes d’une foule soient tout à fait aléatoires ; il arrive aussi qu’elles ne le soient pas. Il arrive même que les crimes dont on les accuse soient réels, mais ce ne sont pas eux, même dans ce cas-là, qui joue le premier rôle dans le choix des persécuteurs, c’est l’appartenance des victimes à certaines catégories particulièrement exposées à la persécution. (…) il existe donc des traits universels de sélection victimaire (…) à côté des critères culturels et religieux, il y en a de purement physiques. La maladie, la folie, les difformités génétiques, les mutilations accidentelles et même les infirmités en général tendent à polariser les persécuteurs. (…) l’infirmité s’inscrit dans un ensemble indissociable du signe victimaire et dans certains groupes — à l’internat scolaire par exemple — tout individu qui éprouve des difficultés d’adaptation, l’étranger, le provincial, l’orphelin, le fils de famille, le fauché, ou, tout simplement, le dernier arrivé, est plus ou moins interchangeables avec l’infirme. (…) lorsqu’un groupe humain a pris l’habitude de choisir ses victimes dans une certaine catégorie sociale, ethnique, religieuse, il tend à lui attribuer les infirmités ou les difformités qui renforceraient la polarisation victimaire si elles étaient réelles. (…) à la marginalité des miséreux, ou marginalité du dehors, il faut en ajouter une seconde, la marginalité du dedans, celle des riches et du dedans. Le monarque et sa cour font parfois songer à l’oeil d’un ouragan. Cette double marginalité suggère une organisation tourbillonnante. En temps normal, certes, les riches et les puissants jouissent de toutes sortes de protections et de privilèges qui font défaut aux déshérités. Mais ce ne sont pas les circonstances normales qui nous concernent ici, ce sont les périodes de crise. Le moindre regard sur l’histoire universelle révèle que les risques de mort violente aux mains d’une foule déchaînée sont statistiquement plus élevés pour les privilégiés que pour toute autre catégorie. A la limite ce sont toutes les qualités extrêmes qui attirent, de temps en temps, les foudres collectives, pas seulement les extrêmes de la richesse et de la pauvreté, mais également ceux du succès et de l’échec, de la beauté et de la laideur, du vice de la vertu, du pouvoir de séduire et du pouvoir de déplaire ; c’est la faiblesse des femmes, des enfants et des vieillards, mais c’est aussi la force des plus forts qui devient faiblesse devant le nombre. René Girard
La participation médiocre, les conditions de cette victoire dans le contexte du «Fillongate», puis face à un adversaire «repoussoir», dans sa fonction d’épouvantail traditionnel de la politique française, donnent à cette élection un goût d’inachevé. Les Français ont-ils jamais été en situation de «choisir»? Tandis que la France «d’en haut» célèbre son sauveur providentiel sur les plateaux de télévision, une vague de perplexité déferle sur la majorité silencieuse. Que va-t-il en sortir? Par-delà l’euphorie médiatique d’un jour, le personnage de M. Macron porte en lui un potentiel de rejet, de moquerie et de haine insoupçonnable. Son style «jeunesse dorée», son passé d’énarque, d’inspecteur des finances, de banquier, d’ancien conseiller de François Hollande, occultés le temps d’une élection, en font la cible potentielle d’un hallucinant lynchage collectif, une victime expiatoire en puissance des frustrations, souffrances et déceptions du pays. Quant à la «France d’en haut», médiatique, journalistique, chacun sait à quelle vitesse le vent tourne et sa propension à brûler ce qu’elle a adoré. Jamais une présidence n’a vu le jour sous des auspices aussi incertains. Cette élection, produit du chaos, de l’effondrement des partis, d’une vertigineuse crise de confiance, signe-t-elle le début d’une renaissance ou une étape supplémentaire dans la décomposition et la poussée de violence? En vérité, M. Macron n’a aucun intérêt à obtenir, avec «En marche», une majorité absolue à l’Assemblée qui ferait de lui un nouvel «hyperprésident» censé détenir la quintessence du pouvoir. Sa meilleure chance de réussir son mandat est de se garder des sirènes de «l’hyperprésidence» qui mène tout droit au statut de «coupable idéal» des malheurs du pays, à l’image de tous ses prédécesseurs. De la part du président Macron, la vraie nouveauté serait dans la redécouverte d’une présidence modeste, axée sur l’international, centrée sur l’essentiel et le partage des responsabilités avec un puissant gouvernement réformiste et une Assemblée souveraine, conformément à la lettre – jamais respectée – de la Constitution de 1958. Maxime Tandonnet (07.05.2017)
Dans la guerre moderne, une image vaut mille armes. Bob Simon
Pendant 24 mn à peu près on ne voit que de la mise en scène … C’est un envers du décor qu’on ne montre jamais … Mais oui tu sais bien que c’est toujours comme ça ! Entretien Jeambar-Leconte (RCJ)
Karsenty est donc si choqué que des images truquées soient utilisées et éditées à Gaza ? Mais cela a lieu partout à la télévision, et aucun journaliste de télévision de terrain, aucun monteur de film, ne seraient choqués. Clément Weill-Raynal (France 3)
Oh, ils font toujours ça. C’est une question de culture. Représentants de France 2 (cités par Enderlin)
L’image correspondait à la réalité de la situation, non seulement à Gaza, mais en Cisjordanie. Charles Enderlin (Le Figaro, 27/01/05)
J’ai travaillé au Liban depuis que tout a commencé, et voir le comportement de beaucoup de photographes libanais travaillant pour les agences de presse m’a un peu troublé. Coupable ou pas, Adnan Hajj a été remarqué pour ses retouches d’images par ordinateur. Mais, pour ma part, j’ai été le témoin de pratique quotidienne de clichés posés, et même d’un cas où un groupe de photographes d’agences orchestraient le dégagement des cadavres, donnant des directives aux secouristes, leur demandant de disposer les corps dans certaines positions, et même de ressortir des corps déjà inhumés pour les photographier dans les bras de personnes alentour. Ces photographes ont fait moisson d’images chocs, sans manipulation informatique, mais au prix de manipulations humaines qui posent en elles-mêmes un problème éthique bien plus grave. Quelle que soit la cause de ces excès, inexpérience, désir de montrer de la façon la plus spectaculaire le drame vécu par votre pays, ou concurrence effrénée, je pense que la faute incombe aux agences de presse elles-mêmes, car ce sont elles qui emploient ces photographes. Il faut mettre en place des règles, faute de quoi toute la profession finira par en pâtir. Je ne dis pas cela contre les photographes locaux, mais après avoir vu ça se répéter sans arrêt depuis un mois, je pense qu’il faut s’attaquer au problème. Quand je m’écarte d’une scène de ce genre, un autre preneur de vue dresse le décor, et tous les autres suivent… Brian X (Journaliste occidental anonyme)
L’attaque a été menée en riposte aux tirs incessants de ces derniers jours sur des localités israéliennes à partir de la zone visée. Les habitants de tous les villages alentour, y compris Cana, ont été avertis de se tenir à l’écart des sites de lancement de roquettes contre Israël. Tsahal est intervenue cette nuit contre des objectifs terroristes dans le village de Cana. Ce village est utilisé depuis le début de ce conflit comme base arrière d’où ont été lancées en direction d’Israël environ 150 roquettes, en 30 salves, dont certaines ont atteint Haïfa et des sites dans le nord, a déclaré aujourd’hui le général de division Gadi Eizenkot, chef des opérations. Tsahal regrette tous les dommages subis par les civils innocents, même s’ils résultent directement de l’utilisation criminelle des civils libanais comme boucliers humains par l’organisation terroriste Hezbollah. (…) Le Hezbollah place les civils libanais comme bouclier entre eux et nous, alors que Tsahal se place comme bouclier entre les habitants d’Israël et les terroristes du Hezbollah. C’est la principale différence entre eux et nous. Rapport de l’Armée israélienne
Après trois semaines de travail intense, avec l’assistance active et la coopération de la communauté Internet, souvent appelée “blogosphère”, nous pensons avoir maintenant assez de preuves pour assurer avec certitude que beaucoup des faits rapportés en images par les médias sont en fait des mises en scène. Nous pensons même pouvoir aller plus loin. À notre avis, l’essentiel de l’activité des secours à Khuraybah [le vrai nom de l’endroit, alors que les médias, en accord avec le Hezbollah, ont utilisé le nom de Cana, pour sa connotation biblique et l’écho du drame de 1996] le 30 juillet a été détourné en exercice de propagande. Le site est devenu en fait un vaste plateau de tournage, où les gestes macabres ont été répétés avec la complaisance des médias, qui ont participé activement et largement utilisé le matériau récolté. La tactique des médias est prévisible et tristement habituelle. Au lieu de discuter le fond de nos arguments, ils se focalisent sur des détails, y relevant des inexactitudes et des fausses pistes, et affirment que ces erreurs vident notre dossier de toute valeur. D’autres nous étiquètent comme de droite, pro-israéliens ou parlent simplement de théories du complot, comme si cela pouvait suffire à éliminer les éléments concrets que nous avons rassemblés. Richard North (EU Referendum)
Lorsque les médias se prêtent au jeu des manipulations plutôt que de les dénoncer, non seulement ils sacrifient les Libanais innocents qui ne veulent pas que cette mafia religieuse prenne le pouvoir et les utilise comme boucliers, mais ils nuisent aussi à la société civile de par le monde. D’un côté ils nous dissimulent les actes et les motivations d’organisations comme le Hamas ou le Hezbollah, ce qui permet aux musulmans ennemis de la démocratie, en Occident, de nous (leurs alliés progressistes présumés) inviter à manifester avec eux sous des banderoles à la gloire du Hezbollah. De l’autre, ils encouragent les haines et les sentiments revanchards qui nourrissent l’appel au Jihad mondial. La température est montée de cinq degrés sur l’échelle du Jihad mondial quand les musulmans du monde entier ont vu avec horreur et indignation le spectacle de ces enfants morts que des médias avides et mal inspirés ont transmis et exploité. Richard Landes
S’il est trop tôt pour affirmer qu’une telle action de combat a pleinement rempli ses objectifs, une grande partie de ces objectifs ont sans nul doute été atteints. Le premier objectif atteint à ce stade est que ces marches ont rétabli le droit au retour dans la conscience palestinienne, arabe et internationale comme l’un des droits et principes importants du peuple palestinien. […] Un autre but atteint par ces marches est qu’elles ont remis la cause nationale palestinienne à l’ordre du jour international, alors que certains défaitistes prétendaient que l’agenda mondial était trop chargé et n’avait pas de place pour la cause nationale palestinienne. Ils ont essayé de l’utiliser pour promouvoir d’autres concessions. […] Je dois souligner un important objectif stratégique accompli le 14 mai. Notre peuple à Gaza a enregistré, aux yeux du monde entier, son témoignage sur le transfert de l’ambassade américaine à Jérusalem et sur la déclaration de Jérusalem comme la capitale de l’entité d’occupation. Au nom du peuple arabe palestinien et de tous les peuples arabes et islamiques, notre peuple de Gaza a rejeté cette décision et cette démarche, par cette importante activité, en enregistrant son témoignage pour l’histoire, et en signant ce témoignage avec le sang des martyrs – notre peuple a sacrifié soixante martyrs le 14 mai, ainsi que trois mille blessés. Ils ont été utilisés pour signer le rejet de notre peuple de la décision imprudente de transférer l’ambassade des États-Unis à Jérusalem. […] Notre peuple a imposé son ordre du jour au monde entier – les écrans de télévision du monde devaient présenter une image romantique de l’ouverture de l’ambassade américaine à Jérusalem, mais notre peuple… a forcé le monde entier à diviser les écrans de télévision … Cette méthode [de combat] est appropriée pour cette étape, mais les circonstances peuvent changer, et nous devrons peut-être retourner à la lutte armée. Lorsque cela se produira, notre peuple, les factions et le Hamas n’hésiteront pas à utiliser tous les moyens requis par les circonstances. […] L’ennemi affirme que nous utilisons les gens comme boucliers humains et les poussons vers la clôture, mais nous disons que ces jeunes et ces hommes auraient pu choisir une autre option. Ils auraient pu faire pleuvoir des milliers de missiles sur les villes de l’occupation lorsque les États-Unis ont ouvert leur ambassade à Jérusalem. Mais ils n’ont pas choisi cette voie. Nombre d’entre eux ont quitté leurs uniformes militaires et mis leurs armes de côté. Ils ont temporairement abandonné les moyens de la lutte armée et se sont tournés vers cette merveilleuse méthode civilisée, respectée par le monde et adaptée aux circonstances actuelles. […] Notre peuple a imposé son ordre du jour au monde entier. Les écrans de télévision du monde devaient présenter une image romantique de l’ouverture de l’ambassade américaine à Jérusalem, mais notre peuple, par sa conscience collective, a forcé le monde entier à diviser les écrans de télévision entre les images de fraude, de tromperie, de fausseté et d’oppression, manifestes dans la tentative d’imposer Jérusalem comme la capitale de l’Etat d’occupation, et les images d’injustice, d’oppression, d’héroïsme et de détermination, données par notre propre peuple dans ses sacrifices, le sacrifice de ses enfants comme une offrande pour Jérusalem et pour le droit au retour. […] Lorsque nous avons décidé de nous lancer dans ces marches, nous avons décidé de transformer ce qui nous est le plus cher – les corps de nos femmes et de nos enfants – en barrage pour stopper l’effondrement de la réalité arabe, un barrage qui empêche la course de nombreux Arabes vers la normalisation des liens avec l’entité spoliatrice, qui occupe notre Jérusalem, pille notre terre, souille nos lieux saints et opprime notre peuple jour et nuit. Yahya Sinwar
On Friday, the Palestinian terror group Hamas, which controls the Gaza Strip, is inaugurating what it is calling “The March of Return.” According to Hamas’s leadership, the “March of Return” is scheduled to run from March 30 – the eve of Passover — through May 15, the 70th anniversary of Israel’s establishment. According to Israeli media reports, Hamas has budgeted $10 million for the operation. Throughout the “March of Return,” Hamas intends to send thousands of civilians to the Israeli border. Hamas is planning to set up tent camps along the border fence and then, presumably, order participants to overrun it on May 15. The Palestinians refer to May 15 as “Nakba,” or Catastrophe Day. (…) what is it trying to accomplish by sending them into harm’s way? Why is the terror group telling Gaza residents to place themselves in front of the border fence and challenge Israeli security forces charged with defending Israel? The answer here is also obvious. Hamas intends to provoke Israel to shoot at the Palestinian civilians it is sending to the border. It is setting its people up to die because it expects their deaths to be captured live by the cameras of the Western media, which will be on hand to watch the spectacle. In other words, Hamas’s strategy of harming Israel by forcing its soldiers to kill Palestinians is predicated on its certainty that the Western media will act as its partner and ensure the success of its lethal propaganda stunt. Given widespread assessments that Iran is keen to start a new round of war between Israel and its terror proxies, Hamas in Gaza and Hezbollah in Lebanon, it is possible that Hamas intends for this lethal propaganda stunt to be the initial stage of a larger war. By this assessment, Hamas is using the border operation to cultivate and escalate Western hostility against Israel ahead of a larger shooting war. (…) The real issue revealed by Hamas’s planned operation — as it was revealed by the Mavi Marmara, as well as by Hamas’s military campaigns against Israel in 2014, 2011 and 2008-09 — is not how Israel will deal with it. The real issue is that Hamas’s entire strategy is predicated on its faith that the Western media and indeed the Western left will side with it against Israel. Hamas is certain that both the media and leftist activists and politicians in Europe and the U.S. will blame Israel for Palestinian civilian casualties. And as past experience proves, Hamas is right to believe the media and leftist activists will play their assigned role. So long as the media and the left rush to indict Israel for its efforts to defend itself and its citizens against its terrorist foes, who turn the laws of war on their head as a matter of course, these attacks will continue and they will escalate. If this border assault does in fact serve as the opening act in a larger terror war against Israel, then a large portion of the blame for the bloodshed will rest on the shoulders of the Western media for empowering the terrorists of Hamas and Hezbollah to attack Israel. Caroline Glick
The video turned out to be from an art workshop which creates this health exercise annually in Gaza. The goal of the workshop is to recreate child injuries sustained in warzones so that doctors can get familiar with them and learn how to care for injured children, the owner of the workshop, Abd al-Baset al-Loulou said. Al Arabya
Dix-huit morts et au moins 1 400 blessés. La « grande marche du retour », appelée vendredi par la société civile palestinienne et encadrée par le Hamas, le long de la barrière frontalière séparant la bande de Gaza et Israël, a dégénéré lorsque l’armée israélienne a tiré à balles réelles sur des manifestants qui s’approchaient du point de passage. (…) Famille, enfants, musique, fête, puis débordements habituels de jeunes lançant des cailloux à l’armée. Lorsque les émeutiers sont arrivés à quelques centaines de mètres de la fameuse grille, les snipers israéliens sont entrés en action. L’un des garçons, « armé » d’un pneu, a été abattu d’une balle dans la nuque alors qu’il s’enfuyait. (…) Ce mouvement, qui exige le « droit au retour » et la fin du blocus de Gaza, doit encore durer six semaines. C’est long. Le gouvernement israélien compte peut-être sur l’usure des protestataires, la fatigue, le renoncement, persuadé que quelques balles en plus pourraient faire la différence. A-t-il la mémoire courte ? Selon la Torah, Moïse avait 80 ans lorsqu’a commencé la traversée du désert. Ces quarante années d’errance douloureuse sont au coeur de tous les Juifs. Espérer qu’après soixante-dix ans d’exil les Palestiniens oublient leur histoire à coups de fusil est aussi absurde que ne pas faire la différence entre une balle de 5,56 et une pierre calcaire … Le Canard enchainé (Balles perdues, 04.04.2018)
Pro-Israel organization StandWithUs has resorted to claiming Palestinians are faking injuries to garner international sympathy and supported their claims by posting videos showing « Palestinians practicing for the cameras. » The Palestinians in the video were actually practicing how to evacuate the wounded during the protest… Telesur
Oui ! Oui ! Je suis tellement heureux ! L’Afrique a gagné la Coupe du monde ! L’Afrique a gagné la Coupe du monde ! Je sais bien, je sais bien. Il faut dire que c’est l’équipe de France. Mais regardez ces gars, hein ? Regardez ces gars ! Vous n’avez pas ce bronzage en vous promenant dans le sud de la France, les mecs. La France est devenue l’équipe de rechange de l’Afrique, une fois que le Nigeria et le Sénégal ont été éliminés. Trevor Noah
Toutes les « personnes noires » du monde ont célébrité la victoire des joueurs français en raison de leur « identité africaine. (…) J’ai trouvé ces arguments bizarres de dire qu’ils ne sont pas Africains, ils sont Français. Pourquoi ne peuvent-ils pas être les deux ? Pourquoi cette réflexion binaire de devoir choisir un groupe de personnes ? Pourquoi ne peuvent-ils pas être africains ? Dans ce que je lis, pour être français, il faut effacer tout ce qui te lie à l’Afrique. Quand je dis qu’ils sont Africains, je ne le dis pas pour exclure leur identité française, mais je le fais pour les inclure et partager avec eux l’identité africaine qui est la mienne. Je leurs dis : je vous vois mes frères français d’origine africaine. Trevor Noah
I’ve lived a life where I’ve never really fitted in in any particular way. Even now, people still debate on what I am. People will say, “Oh you’re black,” And then someone will turn around and say, “No but he’s not black, he’s not black; he’s colored.” And then colored people will say “but you’re not colored.” And then when you get older it’s cool because you’ve lived everywhere and nowhere, you’ve been everyone and no one, so you can say everything and nothing, and that’s really what affects my comedy and everything that I say. And if ever this comedy thing doesn’t work out, I’ve got poverty to fall back on, and I’m pretty sure I’ll be cool there. Trevor Noah
On a beau résister à l’envie (la nécessité) de réagir aux identitaires de l’autre bord, ceux du Sud en échec qui l’affirment avec le sourire sale, on finit par y venir. Non pour verser dans le contre-argument (inutile face aux extrémistes du Net), mais parce que cela a des conséquences, consolide un déni spectaculaire au Sud et sert à habiller la joie de rancune. Car la victoire de l’équipe française à la Coupe du monde n’est pas une victoire de l’Afrique. C’est un échec de l’Afrique. L’échec des pays de ce continent à retenir leurs enfants, à les faire rêver d’autre chose que de fuir par mers et par déserts, les soutenir, les former et leur offrir la sécurité, la possibilité du succès et celle de l’hommage. Si la moitié de l’équipe algérienne de football avait été française et qu’elle avait réussi la prouesse de décrocher deux Coupes du monde, j’aurais conclu à l’échec de la France à aimer et retenir ses enfants, pas à la victoire de l’Algérie seulement. Proclamer que c’est une victoire africaine n’est pas seulement un contresens, mais aussi un déni. Cela sert à fermer les yeux sur l’état des pays au Sud, l’état de leurs démocraties. Terres des rêves chétifs, des injustices, des caricatures des régimes assassins de sens et de vies et des « pères de la nation », déshérence des élites et sécheresse des cœurs et des gazons. Où est la victoire de l’Afrique si pour réussir il faut la quitter ? Ces joueurs que l’on dit « africains » (…), que serait-il advenu d’eux chez nous au Sud, entre nous ? Répéter que c’est une victoire des immigrés et de leurs descendants est une belle chose : cela peut aider la France à voir dans l’Autre autre chose qu’une menace. Mais le répéter pour faire le procès de la France sans faire le procès des siens, de leur racisme chez nous, leur rejet de l’autre, leurs campagnes d’expulsions nocturnes dans les déserts, c’est une forme de rancune seulement. Faire la leçon de l’acceptation et de l’altérité heureuse et ses bénéfices, sans retourner contre soi ce jugement juste et sévère, est une lâcheté. Quel est l’état du migrant, son périple, ses douleurs, ses blessures et l’histoire de ses rejets entre les pays africains eux-mêmes ? Quel est l’état de nos frontières, entre nous, au Sud ? Entre le Maghreb et les pays subsahariens ? En France, ces joueurs que l’on dit « africains » ont pu finir champions du monde dans un pays qui a ses difficultés, ses peurs, ses xénophobes, ses justes et ses âmes magnifiques. Que serait-il advenu d’eux chez nous au Sud, entre nous ? « J’aurais voulu, par exemple, que l’Algérie gagne une Coupe du monde, au lieu de médire sur celle des autres et y trouver des consolations risibles à ses échecs » rajoute encore le journalMais il se trouve qu’il y avait aussi des raisons idiotes : des Italiens y voyaient, dans cette équipe, le rêve de la souche pure, l’équipe d’un pays « sans mélange », sans « races importées », sans couleurs, rêve des identitaires du vieux continent, au moment même où des Maghrébins ou d’autres y voyaient une revanche sur leur sort, une occasion de joie par l’aigreur, une vengeance presque, une leçon faite à la France. Tout le paradoxe malheureux de ceux qui n’assument pas le présent, son don et sa complexité pour rêver les uns de revanche, les autres de souche pure. La belle équipe croate se retrouva chargée d’incarner la pureté des extrêmes droites en Occident ou le contrepoids à nos défaites au Sud, nos jalousies. Autant que l’équipe de France se retrouva, pour certains, objet de fantasmes sur une Afrique où ils ne veulent pas vivre, qu’ils défendent en la quittant, qu’ils proclament glorieuse en fermant les yeux sur nos échecs. Voilà, c’est dit. Il le fallait. Il était si insupportable pour le chroniqueur de garder le silence sur cette foire des dénis et des hypocrisies. La France a gagné, elle en a été heureuse et j’aurais voulu vivre ce moment chez moi, moi aussi, grâce aux miens. Les voir réussir dans la diversité, être acclamés dans le festin des différences, sur les toits du monde, avoir un président capable de saluer les siens et de rire avec leur bonheur. J’aurais voulu, par exemple, que l’Algérie gagne une Coupe du monde, au lieu de médire sur celle des autres et y trouver des consolations risibles à ses échecs. Répéter que c’est une victoire de l’Afrique, c’est faire l’éloge de l’échec en croyant défendre la vertu, réelle et nécessaire cependant, de l’acceptation. Kamel Daoud
Dans le cas français spécialement, et européen plus largement, la colonisation a particulièrement concerné des populations de religion musulmane. Depuis la décolonisation d’une part et la fin des grands récits de l’émancipation nationaliste ou anti-impérialiste d’autre part, une forme de pensée post-coloniale s’est développée, accompagnée des désormais incontournables « études » qui vont avec dans le monde universitaire. Elle est appuyée sur une idée simple: l’homme « blanc », européen, occidental, chrétien (et juif aussi) est resté fondamentalement un colonisateur en raison de traits qui lui seraient propres, par essence en quelque sorte : raciste, impérialiste, dominateur, etc. Par conséquent, les anciens colonisés sont restés des dominés, des victimes de cet homme « blanc », européen, occidental, judéo-chrétien… À partir des années 1970, à l’occasion de la crise économique qui commence et de l’installation d’une immigration venue de ses anciennes colonies, cette manière de voir postcoloniale va peu à peu phagocyter la pensée de l’émancipation ouvrière classique et de la lutte des classes qui s’est développée depuis la Révolution industrielle et incarnée dans le socialisme notamment. La figure du « damné de la terre » va ainsi se replier sur celle de l’ancien colonisé, donc de l’immigré désormais, c’est-à-dire celui qui est différent, qui est « l’autre ». Non plus principalement à raison de sa position dans le processus de production économique ou de sa situation sociale mais de son pays d’origine, de la couleur de sa peau, de son origine ethnique puis, plus récemment, de sa religion. Et ce, précisément au moment même où de nouvelles lectures, radicalisées, de l’islam deviennent des outils de contestation des régimes en place dans le monde arabo-musulman. (…) Toute une partie de la gauche, politique, associative, syndicale, intellectuelle, orpheline du grand récit socialiste et communiste, va trouver dans le combat pour ces nouveaux damnés de la terre une nouvelle raison d’être alors qu’elle se convertit très largement aux différentes formes du libéralisme. Politique avec les droits de l’Homme et la démocratie libérale contre les résidus du totalitarisme communiste ; économique avec la loi du marché et le capitalisme financier contre l’étatisme et le keynésianisme ; culturel avec l’émancipation individuelle à raison de l’identité propre de chacun plutôt que collective. En France, la forme d’antiracisme qui se développe dans les années 1980 sous la gauche au pouvoir témoigne bien de cette évolution. À partir de là, on peut aisément dérouler l’histoire des trente ou quarante dernières années pour arriver à la situation actuelle. Être du côté des victimes et des dominés permet de se donner une contenance morale voire un but politique alors que l’on a renoncé, dans les faits sinon dans le discours, à toute idée d’émancipation collective et de transformation de la société autrement qu’au travers de l’attribution de droits individuels aux victimes et aux dominés précisément. À partir du moment où ces victimes et ces dominés sont incarnés dans la figure de « l’autre» que soi-même, ils ne peuvent en aucun cas avoir tort et tout ce qu’ils font, disent, revendiquent, devient un élément indissociable de leur identité de victime et de dominé. Dans un tel cadre, l’homme « blanc », européen, occidental, judéo-chrétien… ne peut donc jamais, par construction, avoir raison, quoi qu’il dise ou fasse. Il est toujours déjà coupable et dominateur. On retrouve là la dérive essentialiste dont on parlait plus haut. Pour toute une partie de la gauche, chez les intellectuels notamment, tout ceci est devenu une doxa. Tout questionnement, toute remise en question, toute critique étant instantanément considérée à la fois comme une mécompréhension tragique de la société, de l’Histoire et des véritables enjeux contemporains. Mais aussi comme une atteinte insupportable au Bien, à la seule et unique morale, et comme le signe d’une attitude profondément réactionnaire, raciste, « islamophobe », etc. C’est pour cette raison, me semble-t-il, que l’on retrouve aujourd’hui, dans le débat intellectuel et plus largement public, une violence que l’on avait oubliée depuis l’époque de la guerre froide. Tout désaccord, toute nuance, tout questionnement est y immédiatement disqualifié. (…) Ce qui est intéressant en l’espèce, chez ces « nouvelles » féministes – on pourrait plutôt parler de post-féminisme d’ailleurs -, c’est qu’elles enrobent leur discours de toute une rhétorique dite « intersectionnelle » du nom du concept forgé par l’universitaire Kimberlé Crenshaw en 1993 (dans un article de la Stanford Law Review). Le but est de montrer que la lutte féministe et la lutte antiraciste peuvent se recouper pour défendre les minorités opprimées après les difficultés des mouvements identitaires des années 1970-80 à unir leurs forces (notamment après l’échec des « Rainbow Coalitions »1 et l’affaire Anita Hill/Clarence Thomas2) et à s’articuler ensuite aux revendications sociales. Or, ce qui pouvait être adapté aux Etats-Unis des années 1980-90 ne l’est pas à la France d’aujourd’hui, pour tout un ensemble de raisons qu’il serait long de détailler ici. Tout ce discours que l’on retrouve dans l’idée de convergence des luttes également ces derniers temps masque en réalité une forme de hiérarchisation implicite entre les différentes minorités à défendre. Et, comme on le constate à chaque fois, les exemples que vous citez sont très clairs : ce ne sont pas les femmes qui sont en haut de la liste, ni d’ailleurs les homosexuels. Ce qui prévaut systématiquement, y compris chez ces post-féministes, c’est l’attention à des critères identitaires de type ethno-raciaux ou religieux. Ce qui induit d’étranges alliances et de bien plus étranges contradictions encore puisque, par exemple, on retrouve des militants du progressisme des mœurs, favorables aux droits des femmes ou des homosexuels aux côtés de militants islamistes qui sont très conservateurs en matière de mœurs. Dans ce post-féminisme, on n’hésite plus désormais à parler d’émancipation de la femme à propos de jeunes filles portant le voile islamique, au prétexte qu’elles auraient librement choisi de se soumettre à des règles religieuses qui sont pourtant explicitement contraires à l’égalité entre hommes et femmes. La confusion est totale, sur le plan philosophique, entre liberté, consentement et choix. Mais aussi sur le plan politique puisque dans toute une partie de la gauche, ce genre de renversement idéologique apparaît désormais comme tout à fait normal. On en a eu récemment un exemple frappant avec l’affaire de la présidente de la section de l’Unef de Paris-Sorbonne, qui porte un voile islamique. (…) il y a un dévoiement d’une partie de la lutte antiraciste, devenue relativiste et essentialiste. Là encore, le fait que des organisations (associations, syndicats, partis) qui se réclament de la gauche, du projet progressiste, de l’émancipation collective… en viennent à adopter ou à justifier l’idée qu’on puisse se rassembler dans des réunions « non mixtes », entre « racisés », pour lutter contre le racisme, est d’une incohérence philosophique et politique totale. Si la gauche, c’est ça, alors il n’y a plus de gauche. C’est aussi simple que cela. Tout le combat historique pour l’universalisme, l’humanisme, contre le racisme, pour l’émancipation… perd son sens. Derrière de telles idées, on trouve finalement une forme de racisme brut et qui ne se cache même plus chez certains auteurs et certains militants de la mouvance dite « décoloniale » ou « indigéniste ». Je pense à Houria Bouteldja notamment dans son livre Les Blancs, les Juifs et nous paru en 2016. Ce racisme, venu du raisonnement sur la colonisation dont on parlait plus haut, conduit à rendre responsables et coupables de toutes les injustices, de toutes les discriminations et de tous les crimes… les « blancs », par un processus d’essentialisation pur et simple. De telles idées sont ultra-minoritaires, mais cela ne les rend pas moins dangereuses par le véritable terrorisme intellectuel qu’elles font peser sur toute cette gauche, sur nombre de médias notamment qui n’osent pas en révéler le caractère aussi fallacieux intellectuellement que destructeur politiquement et socialement. S’il y a un politiquement correct, c’est bien là qu’il se trouve : dans le refus non seulement de dire ce que l’on voit mais surtout de voir ce que l’on voit comme nous y incitait Péguy. Et gare à celui, surtout s’il est un « mâle blanc », qui ose ne serait-ce que constater cette dérive. Il sera immédiatement accusé d’être à son tour un « identitaire » et, évidemment, raciste, sexiste, islamophobe… Toute réalité, on n’ose même pas parler de vérité, est abolie au profit d’une vision purement idéologique qui ne fonctionne que par la terreur qu’elle fait régner. Laurent Bouvet
Aujourd’hui, ce jeune si ’brun’ auquel on demandait plus qu’au ’petit blond’ d’à côté est aux USA. Il m’a dit récemment : ’Je voudrais revoir mon prof de sixième. Celui-ci lui avait dit : ’Jamais tu n’iras au-delà de la cinquième’… Aujourd’hui, les Nations unies le sollicitent. Il a réussi sa vie, mais garde en tête ce prof ! Acteur de l’emploi
C’est toujours les mêmes métiers qui reviennent pour les filles et les mêmes métiers pour les garçons (garde d’enfants, vendeuse pour les filles, et mécanicien, plombier pour les garçons. Acteur de l’emploi
L’humoriste Yassine Belattar (…) est venu à Nantes, pour rencontrer les proches d’Aboubakar Fofana, tué le 3 juillet par un tir policier, parler aux animateurs du quartier du Breil où a eu lieu le drame, aux avocats de la famille… Sans mettre en avant sa nouvelle casquette de membre du Conseil présidentiel des villes. L’humoriste issu des banlieues franciliennes a une voix qui porte, quitte à faire grincer des dents, et il n’est pas du genre à la fermer quand un sujet lui tient à cœur. « Ça sert à quoi, sinon, d’être artiste ? » Jordan, 24 ans, habitant du Breil et «meilleur ami» d’Aboubakar se tient à ses côtés. Ils partagent la même indignation. « Pendant 48 heures, notre ami s’est fait traiter de voyou. Il a été insulté sur les réseaux sociaux. Des commentaires racistes se sont réjouis de sa mort ! Une double peine pour sa famille, se désole le jeune Nantais. « Tout ça parce que la police – via les médias- a laissé croire qu’il avait été tué dans un acte de légitime défense », renchérit Yassine. Ils racontent : « Ce garçon de 22 ans vivait à Nantes depuis un an et neuf mois. Ok, il avait fait des conneries à Garges-lès-Gonesses, difficile d’y échapper quand on grandit dans l’une des banlieues les plus mal famées de France. Mais, fort d’une famille très unie, aimante, il était parti à Nantes pour se reconstruire, trouver du travail. Et il est victime d’un fait divers affreux. » Yassine Belattar ajoute : « Je suis tombé de ma chaise quand je me suis rendu compte que le policier avait menti ! » Le drame a provoqué cinq nuits d’émeutes à Nantes : 175 voitures brûlées, une trentaine de bâtiments public et commerces dégradés ou ravagés par des incendies… Un choc pour la ville. « En banlieue parisienne, ça aurait été bien pire, affirme Belattar. Ici, les habitants espèrent encore dans la justice, les associations sont présentes dans des quartiers qui ne sont pas éloignés du centre-ville. Mais la violence n’est pas une solution. Ce n’est pas en brûlant une bibliothèque qu’on va faire revivre Aboubakar. Le problème des émeutes, c’est qu’au bout d’un moment, ça devient comme une espèce de jeu pour des très jeunes gens. Et dans cinq ans, à cause de ça, le gamin qui aura marqué Breil sur son CV ne va pas forcément se faire rappeler ». Ils ne veulent pas évoquer les suites judiciaires de cette affaire, pour laisser le champ aux avocats de la famille. Mais l’humoriste, confirmant que le CRS auteur du tir est d’origine maghrébine, balaie l’hypothèse d’un homicide raciste : « Pour nous, ce n’est pas un Rebeu qui a tué un Noir. C’est un policier qui a tué un jeune. Voilà le problème. » Jordan et lui espèrent que le « mensonge » initial du policier, provoquera un déclic, « un renouveau », dans les relations devenues détestables entre les forces de l’ordre et les jeunes. « C’est peut-être l’occasion d’ouvrir une nouvelle page. Il faut qu’ils se parlent. Qu’ils crèvent l’abcès pour de vrai. Oui, des policiers n’en peuvent plus de se faire insulter. Oui, certains peuvent friser le burn-out . Oui, les gens des quartiers se font maltraiter, insultés eux aussi et ont peur de la police, contrairement aux gens des centres-villes, martèle l’humoriste. Ouest France
Dans les cas de crime flagrant ou de délit flagrant […], toute personne a qualité pour en appréhender l’auteur et le conduire devant l’officier de police judiciaire le plus proche. Code de procédure pénale (article 73)
Monsieur Alexandre BENALLA est abasourdi par l’utilisation médiatique et politique de son action du 1er mai 2018 sur deux fauteurs de trouble qui agressaient les policiers. Monsieur BENALLA, en sa qualité de chargé de mission, adjoint au chef de cabinet du Président de la République, a été invité par la DOPC de la Préfecture de police de Paris, à observer les opérations de maintien de l’ordre à l’occasion des manifestations du 1er mai, annoncées pour être particulièrement violentes. Il a été accueilli et équipé par les services de police qui lui ont assigné différentes positions. A l’occasion de cette observation, Monsieur BENALLA a pu compléter ses connaissances du maintien de l’ordre et n’avait pas vocation à intervenir personnellement sur ces opérations. Toutefois, témoin des agissements de deux individus particulièrement virulents et de l’apparent dépassement des capacités opérationnelles des policiers sur place, Monsieur BENALLA a pris l’initiative de prêter main forte au dispositif en aidant à la maîtrise de ces personnes. Cette action vigoureuse mais menée sans violence n’a causé aucune blessure. Les individus ont pu être interpellés, présentés à un officier de police judiciaire, et n’ont déposé plainte contre personne. Monsieur BENALLA a immédiatement rendu compte de de son intervention personnelle qui lui a été vivement reprochée. Il a fait l’objet d’une sanction administrative de la part de son employeur. Cette initiative personnelle de Monsieur BENALLA, qui s’inscrit dans le cadre des dispositions de l’article 73 du code de procédure pénale et n’a eu aucune conséquence pour les personnes interpellées, sert manifestement aujourd’hui à porter atteinte à la Présidence de la République dans des conditions qui défient l’entendement. Monsieur BENALLA est un serviteur de l’Etat et n’a jamais failli dans cet engagement. Il collabore pleinement avec l’institution judiciaire et appelle chacun à garder sa raison. Mes Laurent-Franck Lienard et Audrey Gadot (avocats d’Alexandre Benalla)
Ne relayer pas l’article de libération parlant de rétropédalage concernant tolbiac. Ce n’est que mensonges et calomnie. Après avoir voulu nous faire taire nous empêcher de parler, après nous avoir voulu nous intimider et nous faire peur, après nous avoir lâchés à la vindicte populaire et aux chiens fascistes, aujourd’hui ils mentent comme des arracheurs de dents pour nous discréditer. La journaliste en question a demander le contact avec les témoins ce qui lui a été refusé pour protéger les témoins qui ont rdv dans la semaine avec l’avocat. Elle a ensuite sollicité Leila qui lui a répondu qu’elle ne donnait aucune interview. Cet article est un torchon, et toute la machine politico-médiatique se met en marche contre des étudiants résistants. ON NE LÂCHERA RIEN !
hasta la victoria siempre ! Taha Bouhafs (24.04.2018)
C’est une rumeur qui a enflé depuis ce vendredi, jusqu’à prendre des proportions énormes et qui semble prendre de court aujourd’hui tous ses protagonistes. L’un d’eux, Taha Bouhafs, militant insoumis grenoblois âgé d’une vingtaine d’années est l’ex-candidat de la France insoumise aux dernières législatives en Isère. Le candidat malheureux aux élections de juin 2017 a participé au blocus de la faculté de Tolbiac et se retrouve depuis quelques jours pris sur les charbons ardents des réseaux sociaux. Le militant, qui a relayé certaines rumeurs de violence sans avoir vérifié leur véracité est aujourd’hui la cible d’une violente campagne de dénigrement. Le campus de Tolbiac, occupé par des étudiants qui militaient contre la loi ORE (qui instaure une sélection à l’entrée de l’université) depuis le 26 mars dernier, a été évacué par les CRS ce vendredi tôt dans la matinée. Si l’évacuation s’est fait dans un climat de tension, les confrontations violentes redoutées n’ont finalement pas eu lieu, malgré quelques accrochages. Pourtant, assez rapidement, une rumeur faisant état d’un blessé grave imputable à l’intervention des forces de l’ordre a été relayée sur les réseaux sociaux. Le magazine en ligne Reporterre a le premier relayé trois témoignages faisant état d’une chute grave. Des témoignages confus évoquaient tour à tour « une chute », « une flaque de sang », « un homme inanimé » gisant au sol, « un homme entre la vie et la mort », et même un décès. Problème, personne n’a réussi au bout de plusieurs jours, à mettre la main sur ce soi-disant blessé grave et la préfecture de police a démenti cette version dès ce vendredi. Face aux rumeurs de violences et au sous-entendus complotistes, Libération a finalement publié ce mardi une enquête fouillée qui démonte les rumeurs faisant état d’un blessé grave. Selon le quotidien, qui cite le magazine Reporterre, les témoins qui affirmaient avoir vu le blessé grave n’étaient pas des témoins directs et leur témoignage est infondé. Reporterre, qui a mené en interne une contre-enquête va dans le même sens et reconnaît que ces témoignages étaient « fallacieux ». Taha Bouhafs, qui était à Tolbiac au moment de l’évacuation persiste pourtant et remet en cause l’enquête de Libé. Le militant insoumis, dans un post Facebook aux accents victimaires, accuse le quotidien national de « mensonges et de calomnie ». Il assure que le contact des témoins a été « refusé » à la journaliste pour les « protéger » car ils ont « rendez-vous dans la semaine avec l’avocat ». Là aussi, Reporterre met à mal cette version et assure que l’un des prétendus témoins, qui devait rencontrer un avocat, a fait faux-bond deux fois au rendez-vous juridique… Taha Bouhafs est depuis ce mercredi ciblé sur les réseaux sociaux, par des internautes qui lui reprochent d’avoir relayé des accusations graves sans les avoir vérifiées. Il avait également affirmé dans un Tweet que « les CRS avaient épongé le sang des étudiants à l’intérieur de la Fac pour ne laisser aucune trace » (son compte Twitter est aujourd’hui protégé). (…) le député FN Gilbert Collard a publié une vidéo de l’évacuation où on voit Taha Bouhafs face aux forces de l’ordre. Le jeune homme, visiblement à bout de nerfs, interpelle et insulte les CRS impassibles qui l’empêchent de franchir le cordon de sécurité. (…) Face au flot de critiques, le militant a publié un nouveau communiqué ce mercredi, il y assure que « l’évacuation ne s’est pas faite dans le calme » mais reconnaît ne pas avoir été « témoin direct de l’événement ». Contacté par la rédaction de France 3, Taha Bouhafs n’a pour le moment pas directement répondu à nos questions. France 3 régions
L’affaire Benalla évoque un climat nauséabond de basse police et de cabinet privé au cœur de l’Élysée. Cette privatisation de la sécurité présidentielle, avec ses dérives barbouzardes, dévoile la part d’ombre du monarchisme macronien. C’est une alerte sur la dérive de cette présidence vers un pouvoir encore plus sans partage du chef de l’État, dans une marche consulaire, avec coup de force permanent. Edwy Plenel (Mediapart)
Ce qui paraissait au départ n’être qu’une affaire subalterne de brutalité individuelle commise par un sous-fifre se change en affaire d’Etat. Pourquoi ? A cause du mensonge. Le gorille n’a pas été sanctionné, mais protégé. Sur ordre de qui, sinon du président lui-même ? Et pourquoi cette mansuétude ? On craint de comprendre : diverses sources corroborées par d’autres vidéos montre qu’Alexandre Benalla vivait en fait dans l’intimité du couple présidentiel, qu’il accompagnait le chef de l’Etat dans ses visites officielles mais aussi dans ses activités privées, au tennis, au ski ou pendant ses vacances. Pourquoi (…) s’en remettre à un affidé, alors même qu’il est sans réelle qualification et connu pour son impulsivité ? Parce que c’est un proche, qui a rendu tant de services, ou qui en sait trop ? Hypothèses redoutables… Laurent Joffrin (Libération)
Ces faits montrent « qu’il existe au ‘château’ des nervis au statut flou, chargés d’opaques sinon basses besognes. On se croirait revenu au sale temps des barbouzeries orchestrées par le SAC gaulliste. Cette découverte fissure l’image d’Emmanuel Macron, qui a toujours insisté sur l’exemplarité et l’intégrité nécessaire à sa fonction. La communication présidentielle, jusque-là parfaitement lissée, a volé en éclats. Et l’on constate que le vieux monde, rance, est toujours bien là. La tentative manifeste d’étouffer le scandale est explosive. Pourquoi ce président, qui dès son arrivée n’avait pas hésité à virer le chef d’état-major des armées pour quelques mots critiques sur le budget de la Défense, a-t-il été incapable de se défaire d’un collaborateur instable traînant déjà plusieurs casseroles ? Pourquoi l’Elysée avait-il besoin de cet homme, alors qu’il existe un service officiel pour cela, le Groupe de sécurité de la présidence de la République (GSPR) ? Quelle était la relation exacte entre le candidat-puis-président Macron et cet homme qui le suivait comme son ombre ? En ne traitant pas cette affaire comme elle aurait dû l’être, l’Elysée a ouvert la boîte des mille questions légitimes, mais forcément embarrassantes. Pascal Riché (L’Obs)
Les égards et avantages dont il bénéficiait avant l’affaire témoignent tout à la fois de la grande confiance que lui accordait le chef de l’État que des tâches ambiguës dont il s’acquittait pour lui. Récent bénéficiaire d’un appartement de fonction quai Branly à Paris, Alexandre Benalla disposait également d’une voiture de fonction équipée de tous les attributs d’un véhicule de police haut de gamme. À la demande du directeur de cabinet du président de la République, il s’était également vu attribuer un badge lui donnant accès à l’ensemble des locaux de l’Assemblée nationale dont l’Hémicycle. De quoi s’interroger sur l’étendue de son champ d’action au service du président de la République. (…) Selon nos informations, c’est notamment lui qui aurait supervisé la sécurisation du Palais de l’Élysée, notamment l’installation des barrières de plots rétractables rue du Faubourg-Saint-Honoré, après avoir démontré au chef de l’État qu’un commando déterminé et aguerri pourrait mettre moins de cinq minutes à atteindre son bureau depuis la rue. De quoi mettre en porte-à-faux le commandement militaire de l’Élysée, officiellement en charge de la sécurisation du Palais. Au fil du temps, le poids et l’influence d’Alexandre Benalla à l’Élysée ont fini par agacer fortement. Notamment au sein de l’équipe officielle chargée de la protection du président, le GSPR, qui dépend du ministère de l’Intérieur. Avec Emmanuel Macron, il travaillait d’égal à égal avec l’équipe d’Alexandre Benalla. De quoi nourrir de solides inimitiés, et pas qu’avec le GSPR. Face à l’omniprésence du garde du corps du président sur le terrain et ses velléités de diriger l’ensemble des opérations, l’agacement des forces de l’ordre n’a fait que grandir. La semaine dernière encore, alors que l’équipe de France de football revenait victorieuse de sa campagne de Russie, un incident a opposé Alexandre Benalla et un gendarme sur le tarmac de l’aéroport. Décrit comme «agité et très autoritaire», il tente de prendre en main le dispositif de sécurité, jusqu’à ce qu’un gendarme lui demande qui il est. «Vous me manquez de respect», réplique-t-il alors en exhibant le pin qui atteste qu’il travaille à l’Élysée et en ajoutant: «Le préfet, je l’emmerde.» Selon plusieurs témoignages, Alexandre Benalla est coutumier de ces coups de sang. À la manière d’Emmanuel Macron, qu’il admire au-delà de tout pour avoir «disrupté» l’élection présidentielle, lui veut «disrupter» la sécurité présidentielle. Au total, ce sont quatre services différents qui s’occupent de la sécurité du président de la République. Lequel avait engagé une réflexion pour rationaliser l’ensemble. Il était notamment question de fusionner le GSPR et le commandement militaire pour former un organe de protection unique. Pour avoir participé à la réflexion et en avoir initié le chantier, Alexandre Benalla était suspecté de vouloir prendre la tête de cette sorte de secret service à la française. Une sorte de revanche pour lui, qui avait très mal vécu la fin de la campagne présidentielle en 2017. Approché par En marche! pour assurer la sécurité du candidat Macron, Alexandre Benalla recrute des gardes du corps et entre très vite dans les petits papiers du futur président. Il y a d’un côté l’équipe politique, le premier cercle de la macronie, de l’autre l’équipe sécurité, elle aussi au contact d’Emmanuel Macron quasiment 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7. C’est dans cette période que se crée son lien d’amitié avec ce candidat qu’il adore. Comme beaucoup de ceux qui approchent Emmanuel Macron, il tombe en admiration devant lui. Au point d’éprouver un sentiment de dépossession lorsque l’État entre dans le jeu et dépêche des policiers du SPHP (service de protection des hautes personnalités) pour assurer sa protection. Il faut passer la main, les frictions sont nombreuses. Car les policiers observent d’un très mauvais œil les libertés que prend Emmanuel Macron avec sa sécurité personnelle. Les contraintes de l’État d’un côté, la liberté revendiquée d’un candidat de l’autre. Entre les deux, les gardes du corps privés d’Alexandre Benalla, qui cèdent tout au patron. Comme ce jour de mars 2017 à Mayotte lorsqu’Emmanuel Macron décide, malgré un retard important, de traverser une rue bondée pour tenir un meeting en plein air, alors que la nuit est déjà noire. «C’est de la folie», souffle alors un policier selon qui aucune des conditions élémentaires de sécurité n’était réunie ce soir-là. Mais pas pour les gardes du corps d’Emmanuel Macron. Ce sont d’ailleurs eux que l’on retrouve derrière le candidat, Alexandre Benalla en tête, dans l’entre-deux-tours de la campagne présidentielle lorsqu’il décide d’aller au contact des salariés de Whirlpool dont l’usine va fermer. Ils viennent de recevoir la visite de Marine Le Pen, le climat est survolté, le chaos indescriptible. Il a bien sûr été fortement recommandé à Emmanuel Macron de ne pas se rendre sur le site. «C’est pas les mecs de la sécurité qu’il faut écouter. […] Il faut prendre le risque. Il faut aller au cœur à chaque fois. Si vous écoutez les mecs de la sécurité, vous finissez comme Hollande. Peut-être que vous êtes en sécurité, mais vous êtes mort», lance-t-il alors à ses équipes. La prise de risque physique s’avérera payante. Ceux qui lui auront permis de le prendre en tireront profit et une solide réputation de «cow-boys». Une fois élu président de la République, Emmanuel Macron emmène Alexandre Benalla avec lui au Palais. C’est même lui qui l’accompagne le soir de son élection lors de sa grande marche à travers la cour du Louvre. Quelques jours plus tôt, c’est aussi lui qui avait joué le rôle d’Emmanuel Macron pour les repérages de la séquence. Pour ce président qui ne veut rien sacrifier de sa précieuse liberté, son garde du corps est celui qui lui permet de sortir du cadre extrêmement contraint qu’impose sa fonction. On retrouve d’ailleurs Benalla au côté du chef de l’État sur presque toutes les images disruptives qui façonnent l’image d’un président jeune et moderne, en balade à vélo au Touquet, en ski à La Mongie ou sur un terrain de foot à Marseille. Malgré la sanction disciplinaire infligée par le directeur de cabinet du président, Patrick Strzoda, après les événements du 1er Mai, Alexandre Benalla est resté jusqu’au bout dans le premier cercle. Il était notamment présent dans le bus des Bleus lors de leur descente des Champs-Élysées la semaine dernière. Le Figaro
Sous Emmanuel Macron, les deux équipes – celle du GSPR et celle d’Alexandre Benalla – travaillaient d’égal à égal, et ce dispositif a fait naître d’importantes rivalités. En théorie, les déplacements du chef de l’Etat sont protégés par les policiers et gendarmes d’élite du GSPR. Mais interrogé sur sa mission à l’Elysée, Alexandre Benalla, alors âgé de 25 ans, se vantait de gérer « toute la sécurité privée » autour du chef de l’Etat. D’après nos informations, le jeune gendarme réserviste travaillait d’ailleurs activement à une fusion des différents services en charge de la sécurité du chef de l’Etat: entre policiers et gendarmes, au sein et à l’extérieur de l’Elysée. Une sorte de « Secret Service », du nom de agents qui assurent la sécurité du président américain et la Maison-Blanche, à la française. Une idée qui devait permettre de corriger des « incohérences » dans les moyens de communication utilisés par les différents agents, et qui a été approuvé par Emmanuel Macron. Le projet a fait l’objet de plusieurs réunions au Palais, avec des annonces prévues pour le mois de septembre. Ce nouveau service cherchait par ailleurs un local, avec en tête l’actuelle salle de presse. Mais malgré l’aval présidentiel, il n’était pas du goût de tous. L’idée déplaisait notamment au ministère de l’Intérieur, croit savoir le JDD. Des éléments qui alimentent l’hypothèse selon laquelle la fuite de la vidéo, mais surtout l’identification de Benalla sur les images des violences du 1er mai, pourraient directement être liées à ces rivalités et tensions. Une question qui se pose légitimement, tant l’attitude du jeune protégé d’Emmanuel Macron semble avoir fait grincer des dents. BFMTV
Benalla voulait aller plus loin : avec d’autres, il faisait partie du comité de pilotage sur la création d’une direction de la sécurité de la présidence de la République (DSPR), destinée à chapeauter toute la protection du chef de l’État. « L’idée était de reprendre la main, de devenir autonome par rapport au GSPR, qui dépend de l’Intérieur, d’ouvrir le recrutement à des profils mieux adaptés, tout en ayant la main sur la formation. C’était un projet de la présidence, validé au plus haut niveau. » Macron en avait accepté le principe, ce qui ne plaisait guère à la Place Beauvau. « Ça ne se fera pas », avaient assuré des responsables policiers, refusant même de participer aux réunions budgétaires. De quoi attiser les rivalités. « Ce jeune de 26 ans qui recadre tout le monde ne pouvait que se créer des inimitiés dans la police », poursuit cet ami pour lequel, si les premières vidéos ont été diffusées par les réseaux de La France insoumise, l’identification ultérieure de Benalla semble signée : « Le coup vient de l’Intérieur. » Au-delà d’une sanction initiale (deux semaines de mise à pied avec suspension de salaire), de nouvelles révélations sur l’appartement de fonction qu’il s’était vu attribuer à Paris, quai Branly (là où résidait jadis Mazarine, la fille cachée de François Mitterand), sur sa Renault Talisman de fonction ou sur son confortable salaire de 7.113 euros brut mensuels posent question : pourquoi tant de faveurs? Volonté de préserver un proche qui connaît nombre de ses secrets? Dérive du système monarchique français, où le chef de l’État donne ses ordres au GSPR, à la différence du Secret service américain, qui impose ses exigences? JDD
« Sentant le vent tourner en recevant des appels de journalistes, il y a trois jours, à propos de la vidéo le mettant en cause», comme le raconte une source policière au Figaro, Alexandre Benalla, aux abois, aurait alors tenté d’allumer un contre-feu en cherchant d’autres séquences de la scène de la Contrescarpe, susceptibles, à ses yeux, de le dédouaner. Le «chargé de mission» aurait alors sollicité un contrôleur général affecté à l’état-major de la DOPC, réputé proche de lui. Ce haut fonctionnaire, dont le nom avait publiquement circulé l’hiver dernier pour le très prisé poste de directeur de la sécurité du PSG, aurait consenti à rendre ce précieux «service». Sans en avertir a priori son directeur, le contrôleur général aurait alors demandé à un jeune commissaire, lui aussi affecté à l’état-major de l’ordre public, de sélectionner la séquence. Il se trouve que ce dernier, considéré comme un fonctionnaire jusqu’ici irréprochable et très prometteur, était aussi place de la Contrescarpe ce fameux 1er Mai, avec un détachement de CRS, afin de libérer les lieux occupés par un reliquat de militants anarcho-autonomes. Sur place, il aurait même croisé Alexandre Benalla, avant de rédiger une fiche de «mise à disposition» de la personne maîtrisée. «C’est la preuve que ce commissaire n’a rien dissimulé», assure un de ses pairs dans la police, convaincu qu’«il s’est trouvé là à la mauvaise heure, au mauvais moment». «Connu comme le loup blanc des services d’ordre parisien, poursuit en off ce fonctionnaire, Benalla était aussi redouté sur le terrain en raison d’une proximité avec le chef de l’État dont il ne se cachait pas…» Le soir du 1er Mai, Alexandre Benalla s’était ainsi invité à la salle d’information et de commandement (SIC) de la DOPC, au moment où le ministre de l’Intérieur et le préfet de police étaient venus soutenir les forces après une éprouvante journée. Mais ce n’est qu’en voyant la vidéo le lendemain que le grand patron de la police parisienne a découvert qu’Alexandre Benalla avait été dans le dispositif. Après s’être exécuté, en faisant copie de la séquence de vidéoprotection demandée, le jeune commissaire l’a transmise à un officier. Lequel, au printemps dernier, est passé au grade de commandant. À la surprise de syndicats, dont l’un d’eux parle de «circonstances rocambolesques». Une promotion à laquelle s’en est ajoutée une autre, dans la foulée, puisqu’il a été bombardé «officier de liaison» à l’Élysée. Alors que le parquet de Paris a par ailleurs cosaisi l’Inspection générale de la police nationale (IGPN, «police des polices»), les trois fonctionnaires ont été suspendus à titre conservatoire jusqu’à quatre mois, en l’absence de poursuite judiciaire. Samedi matin, ils ont cependant été placés en garde à vue pour «détournement d’images issues d’un système de vidéo-protection» et «violation du secret professionnel». Face à la polémique qui enfle, Gérard Collomb a «condamné lourdement» des «agissements qui, s’ils devaient être confirmés, […] portent atteinte à l’image d’exemplarité […] de la police nationale». Depuis 48 heures, les investigations sont menées au pas de charge. Après l’audition en toute discrétion, et en qualité de témoin, jeudi, du directeur de cabinet d’Emmanuel Macron, Patrick Strzoda, les policiers ont aussi placé en garde à vue Vincent Crase. Comme pour Alexandre Benalla, cette dernière a été prolongée de 24 heures samedi matin. Ce chef d’escadron de réserve de la gendarmerie, employé de LaREM et proche d’Alexandre Benalla, est lui aussi accusé d’avoir commis des violences sur la place de la Contrescarpe. Les enquêteurs pourraient aussi s’intéresser au «3e homme» présent à ses côtés sur les images. Il s’agit d’un major de la DOPC qui avait pour mission de l’accompagner toute la journée pendant sa «mission d’observation». De ces auditions, qui pourraient éclabousser d’autres protagonistes et les faire tomber comme dans un jeu de dominos, il ressort déjà les contours d’un curieux cercle de relations personnelles, risquant d’écorner l’image de «République exemplaire» promue au plus haut sommet de l’État. Le Figaro
« Alexandre » Benalla, 26 ans, en charge de la protection très rapprochée d’Emmanuel Macron est né en septembre 1991 dans cette ville, une arrière-cour de la banlieue parisienne. Originaire du Maroc, lui qui aurait modifié son prénom pour le franciser, n’a pas laissé le souvenir du solide gaillard aux épaules larges qu’on lui connaît après les images de l’agression commise sur un manifestant le 1er mai dernier à Paris sur la place de la Contrescarpe. (…) Mais « Ben » est ambitieux. « Il avait de l’ambition trop sans doute… Mais il lui manquait un peu d’éducation. Sans lui faire injure, il était lourdaud mais côté physique il en imposait. Même trop. C’était le robocop de l’équipe. Il fallait parfois le retenir », se souvient un réserviste qui a fait sa préparation militaire gendarmerie (PMG) avec lui. Une formation accélérée d’une centaine d’heures qui permet à des civils d’endosser l’uniforme dans la réserve opérationnelle. Il devient gendarme adjoint de réserve militaire du rang avant d’obtenir le grade de brigadier-chef et a pour responsable un certain Sébastien Lecornu, lieutenant de réserve de la gendarmerie et maire de Vernon (Eure), devenu depuis secrétaire d’État à la Transition écologique. (…) « Il ne cachait rien de ses ambitions. Il voulait briller. Il était attiré par le milieu politique, car il savait qu’il pouvait en tirer profit. Moi au bout de 8 ans, je suis toujours simple gendarme… », critique cet ancien qui a côtoyé Alexandre Benalla et qui juge « immorale » cette promotion « au grade de lieutenant-colonel ». Dans un communiqué interne, la gendarmerie indique qu’Alexandre Benalla « n’a plus été employé dans la réserve opérationnelle depuis 2015 et radié en 2017 à sa demande ». Curieusement, il a été intégré comme « spécialiste expert » de la gendarmerie et son grade de lieutenant-colonel lui a été été attribué en raison de son « niveau d’expertise ». Une promotion qui « ulcère » dans les rangs de la gendarmerie. C’est sur proposition de l’Élysée que le brigadier-chef de réserve a en effet été nommé en 2017 lieutenant-colonel de la réserve opérationnelle, la plus prestigieuse, au titre « de la sécurité des installations » sans aucune référence militaire ou universitaire reconnue ou même professionnelle. Une promotion vertigineuse surtout pour son âge. Nous on passe les concours de Saint-Cyr, d’autres l’École militaire inter-armes, ou de Polytechnique ! Au mieux on peut être colonel à 40 ans à quelques exceptions si on a réussi encore le concours de l’École de guerre. C’est plutôt vers 43/44 ans pour la plupart », s’étonne un patron de groupement de gendarmerie. Le Parisien
Ils avaient une attitude extrêmement pacifique, souriante et décontractée. Je ne suis pas certain que ces deux jeunes faisaient partie des manifestants, puis le garçon a pointé un doigt en direction des CRS, sans doute pour dire sa manière de penser sur cette charge. (…) le garçon, à mon sens, fait de la résistance passive et en même temps, il essaie de dialoguer. Naguib Michel Sidhom (photographe et ancien journaliste AFP et Monde)
Presque au contact de la ligne de CRS, on reconnaît sans difficulté les deux manifestants qui seront quelques instants plus tard interpellés par Alexandre Benalla et Vincent Crase. Ce couple, qui parle en grec et en français dans les vidéos et qui n’est pas réapparu depuis, jette alors violemment trois objets sur la ligne de CRS, qui est à quelques mètres d’eux. Juste avant que la jeune femme leur fasse un bras d’honneur. (…) Alors que le manifestant est maîtrisé et à terre, Alexandre Benalla le saisit, le relève, lui donne plusieurs coups, le jette à terre, et enfin lui adresse un violent coup de pied. Ismaël Halissat
Avec le report, à la rentrée, de la révision constitutionnelle, dont l’examen n’était que suspendu à l’Assemblée nationale, l’affaire Benalla a pris, lundi, une ampleur nouvelle car elle affecte, désormais, la mise en oeuvre des réformes voulues par le chef de l’Etat. Même si elle apparaît sage dans ce contexte d’hystérie estivale qui s’est emparée du monde politique, cette décision marque un tournant dans le quinquennat d’Emmanuel Macron. Ce n’est plus Jupiter omnipotent, mais Jupiter empêtré. Et, plus Janus que jamais, le peuple français, royaliste hier encore, se redécouvre des pulsions régicides. La verticalité du pouvoir, qu’était parvenu à rétablir le successeur de François Hollande, vacille, heurtée par les écarts de conduite d’un barbouzard. Mais ce qui doit inquiéter dans cette affaire, ce n’est pas tant ce qu’elle révélerait d’un fonctionnement – assurément perfectible – du pouvoir, c’est qu’elle relance la vieille mécanique du dénigrement. Elites et populistes, progressistes et conservateurs, tout ce que la transformation macronienne compte d’adversaires s’est coalisé en une conjuration des défaitistes, prompte à jeter le bébé avec l’eau du bain. A leurs yeux, le comportement condamnable d’un homme, et la liberté qui lui fut donnée d’agir ainsi, deviennent les symptômes d’un mal plus profond. Selon cette habitude bien française qui consiste à tirer des leçons de tout événement en toutes circonstances, l’affaire Benalla signerait la faillite d’un système et d’une politique. Il n’est qu’à écouter les sermons de Jean-Luc Mélenchon pour s’en convaincre. C’est la revanche de ceux qui ont perdu dans les urnes et dans les rues. Profiter de l’occasion pour instruire le procès du Président, de son équipe et de sa gouvernance, éreinter sa majorité certes maladroite et inexpérimentée, c’est affaiblir le redressement du pays. (…) Ce qui se joue, dans cette tempête de l’été 2018, ce n’est pas seulement une épreuve politique, dont dépendra en partie la capacité du Président à poursuivre avec autorité des réformes courageuses, c’est d’abord une bataille intellectuelle avec les forces de l’ultra-gauche. Laquelle n’hésite pas, il faut le rappeler, à user d’une grande violence dans les manifestations. C’est à cette inversion des valeurs que l’on reconnaît les glissements de l’histoire. Pour que ce triste épisode n’ouvre pas un chapitre aux populismes, les responsables politiques des formations de gouvernement feraient bien de ramener l’affaire Benalla à ce qu’elle est en réalité : un scandale d’été, pas un scandale d’Etat. Jean-François Pécresse
C’est en définitive la conséquence la plus grave de cette affaire, qui menace de ternir dans son ensemble l’action des forces de l’ordre chargées d’encadrer ces manifestations violentes. Or leur comportement lors de ces événements est, compte tenu de la situation, largement exemplaire. Seulement certains journalistes, on l’a vu avec Yann Moix à Calais, conçoivent effectivement la police comme un instrument d’État de nature essentiellement répressive et non comme une force de sécurité et de protection de la population. Dans cette mesure, ils voient dans toutes les bavures, qui sont statistiquement très rares, le signe d’une pratique générale ; ce qu’aucun élément concret ne confirme. (…) La manière dont communiquent les mouvements violents vise à présenter leurs membres comme des jeunes laissant exploser leur colère. Le phénomène serait donc spontané et passionnel. Cette violence est en réalité méthodique et renvoie à une longue tradition de pratiques dites subversives. Les partis ou groupes révolutionnaires veulent renverser l’ordre établi. Pour justifier leur propre violence il leur faut prouver que l’ordre qu’ils combattent est illégitime, qu’il est lui-même violent et injuste. Pour ce faire il leur faut exposer les forces de l’ordre à des situations où leurs concepts opérationnels deviennent inopérants et où elles sont donc amenées à commettre des erreurs et exercer la force de manière excessive ou sur des innocents. Le black block constitue un exemple typique de cette technique. Le public comprend que la police soit habilitée à faire un usage proportionnel de la force contre les manifestants violents. L’objectif du black block est donc d’attirer l’action de la police en dehors de ce cadre. Pour cela les militants ne vont pas créer une manifestation séparée mais au contraire s’immiscer au milieu des manifestants pacifiques. Les organisations ou individus non violents, mais favorables à la cause ou aux moyens d’action du black block, vont quant à eux tâcher d’empêcher l’identification des éléments violents. Par exemple en s’interposant entre le black block et la police ou encore en portant le même genre de vêtements noirs que ces derniers. Les forces de sécurité sont alors confrontées à une alternative. Soit elles agissent et prennent alors le risque de provoquer des victimes collatérales. Soit elles n’agissent pas et laissent faire les violences. En sachant que même lorsqu’elles interviennent, les techniques citées plus haut rendent impossible le rassemblement des preuves ou l’identification des auteurs. Le perfectionnement des téléphones portables a rendu possible une mise en scène de la violence policière qui consiste à capter les images des réactions policières en omettant le travail préalable de harcèlement et de provocation effectué par certains militants violents. Pour faire une guerre civile, il faut être deux. Étant donné la détermination de ces groupes violents à provoquer des incidents, on peut au contraire saluer le professionnalisme des forces de sécurité. Avec la prise vidéo systématique des interventions par les « journalistes indépendants », le petit nombre d’incidents justifiant des sanctions à l’égard des policiers montre que le portrait d’une institution violente et raciste est très éloigné de la réalité. Aussi navrante que soit l’affaire Benalla, elle ne doit pas servir de prétexte afin de discréditer le difficile travail des forces de l’ordre. Alexis Carré
Au lendemain d’un couronnement ô combien fêté, saccages et pillages compris, de la diversité d’une équipe de France de football…
Présentée comme « victoire de l’Afrique » à la fois par les plus « réactionnaires » comme les plus « progressistes » …
Mais d’une Afrique que, comme le rappelle l’écrivain algérien Kamel Daoud, il faut quitter pour réussir …
Polémique
Affaire Benalla : bien plus qu’un fait divers, l’indicateur d’une décomposition française
Alors que la polémique médiatique se concentre sur les violences honteuses commises par Alexandre Benalla, le garde du corps d’Emmanuel Macron, Alexis Carré s’interroge sur l’identité de l’homme qui filme la scène. Taha Bouhafs, militant insoumis proche de Jean-Luc Mélenchon, est connu pour avoir déjà été présent lors de nombreuses scènes d’agitation similaire.
Atlantico
20 Juillet 2018
Atlantico.fr : L’ampleur que prend « l’affaire Benalla » vous surprend-elle ?
L’homme qui a filmé le garde du corps d’Emmanuel Macron en train de rouer de coups un manifestant est Taha Bouhafs, un militant de la France insoumise qui s’est fait déjà connaître pour de nombreuses violences lors de manifestations. Si cette vidéo est accablante pour le garde du corps d’Emmanuel Macron, ne l’est-elle pas au moins autant pour les militants insoumis qui ont provoqué les forces de l’ordre violemment ?
Comment se fait-il que les exactions des policiers soient si systématiquement filmées par les mêmes militants ? L’extrême gauche, d’une certaine manière, ne cherche-t-elle pas à susciter les violences pour mieux se victimiser ?
En somme, les insoumis ont adopté le 1er mai une stratégie proche de la guerre civile ?
L’affaire Benalla, un scandale d’été, pas un scandale d’Etat
Non, l’affaire Benalla ne signe pas la faillite d’un système ou d’une politique, comme le voudraient les populistes.
Jean-Francis Pecresse
Les Echos
23/07/2018
Avec le report, à la rentrée, de la révision constitutionnelle, dont l’examen n’était que suspendu à l’Assemblée nationale, l’affaire Benalla a pris, lundi, une ampleur nouvelle car elle affecte, désormais, la mise en oeuvre des réformes voulues par le chef de l’Etat. Même si elle apparaît sage dans ce contexte d’hystérie estivale qui s’est emparée du monde politique, cette décision marque un tournant dans le quinquennat d’Emmanuel Macron.
Ce n’est plus Jupiter omnipotent, mais Jupiter empêtré . Et, plus Janus que jamais, le peuple français, royaliste hier encore, se redécouvre des pulsions régicides. La verticalité du pouvoir, qu’était parvenu à rétablir le successeur de François Hollande, vacille, heurtée par les écarts de conduite d’un barbouzard.
Conjuration des défaitistes
Mais ce qui doit inquiéter dans cette affaire, ce n’est pas tant ce qu’elle révélerait d’un fonctionnement – assurément perfectible – du pouvoir, c’est qu’elle relance la vieille mécanique du dénigrement. Elites et populistes, progressistes et conservateurs, tout ce que la transformation macronienne compte d’adversaires s’est coalisé en une conjuration des défaitistes, prompte à jeter le bébé avec l’eau du bain.
A leurs yeux, le comportement condamnable d’un homme, et la liberté qui lui fut donnée d’agir ainsi, deviennent les symptômes d’un mal plus profond. Selon cette habitude bien française qui consiste à tirer des leçons de tout événement en toutes circonstances, l’affaire Benalla signerait la faillite d’un système et d’une politique. Il n’est qu’à écouter les sermons de Jean-Luc Mélenchon pour s’en convaincre.
Le procès du Président
C’est la revanche de ceux qui ont perdu dans les urnes et dans les rues. Profiter de l’occasion pour instruire le procès du Président , de son équipe et de sa gouvernance, éreinter sa majorité certes maladroite et inexpérimentée, c’est affaiblir le redressement du pays. Bien sûr, passées la suppression de l’ISF et la réforme du Code de Travail, le bilan est incomplet les projets parfois décevants. Une grosse année après l’élection, tout reste à faire pour réduire la sphère publique pour baisser les charges, déréguler l’économie pour doper la croissance, moderniser l’organisation et le financement de la santé pour soigner mieux et moins cher, rénover les banlieues pour relancer l’ascenseur social…
Inversion des valeurs
Mais, fût-elle isolée dans un monde qui se replie sur ses frontières, la direction empruntée est la bonne. A force d’exiger toujours le meilleur, le tempérament national finit par récolter le pire. Ce qui se joue, dans cette tempête de l’été 2018, ce n’est pas seulement une épreuve politique, dont dépendra en partie la capacité du Président à poursuivre avec autorité des réformes courageuses, c’est d’abord une bataille intellectuelle avec les forces de l’ultra-gauche. Laquelle n’hésite pas, il faut le rappeler, à user d’une grande violence dans les manifestations. C’est à cette inversion des valeurs que l’on reconnaît les glissements de l’histoire. Pour que ce triste épisode n’ouvre pas un chapitre aux populismes, les responsables politiques des formations de gouvernement feraient bien de ramener l’affaire Benalla à ce qu’elle est en réalité : un scandale d’été, pas un scandale d’Etat.
Alexandre Benalla, gloire et chute d’un garde du corps
RÉCIT – L’ancien membre du service d’ordre d’En marche! avait pris une importance grandissante à l’Élysée, où il s’était attiré de solides inimitiés.
C’est une série de paires de baffes qui ébranle les fondements du macronisme, menace le chef de l’État et fait vaciller la République. Au fil des révélations sur celui qui les a distribuées ce mardi 1er mai place de la Contrescarpe, à Paris, Alexandre Benalla, le mystère s’épaissit sur le rôle exact du garde du corps du président de la République.
Les égards et avantages dont il bénéficiait avant l’affaire témoignent tout à la fois de la grande confiance que lui accordait le chef de l’État que des tâches ambiguës dont il s’acquittait pour lui. Récent bénéficiaire d’un appartement de fonction quai Branly à Paris, Alexandre Benalla disposait également d’une voiture de fonction équipée de tous les attributs d’un véhicule de police haut de gamme.
À la demande du directeur de cabinet du président de la République, il s’était également vu attribuer un badge lui donnant accès à l’ensemble des locaux de l’Assemblée nationale dont l’Hémicycle. De quoi s’interroger sur l’étendue de son champ d’action au service du président de la République.
À l’Élysée, les mots sont d’ailleurs pesés au trébuchet pour décrire son poste. «Il était chargé de mission rattaché au pôle chefferie du cabinet, explique un conseiller d’Emmanuel Macron. Dans ce cadre, il était en charge de la logistique et de l’organisation des déplacements du président de la République. Il assurait également l’interface entre divers services chargés de la protection du président et du Palais: le GSPR (groupe de sécurité du président de la République), le commandement militaire et la Préfecture de police. Il n’avait aucune fonction, aucune activité et aucune mission au sein du GSPR.»
Voilà pour le cadre général. Dans le détail, Alexandre Benalla était tout de même extrêmement impliqué, et de très près, dans la gestion de la sécurité du chef de l’État.
Selon nos informations, c’est notamment lui qui aurait supervisé la sécurisation du Palais de l’Élysée, notamment l’installation des barrières de plots rétractables rue du Faubourg-Saint-Honoré, après avoir démontré au chef de l’État qu’un commando déterminé et aguerri pourrait mettre moins de cinq minutes à atteindre son bureau depuis la rue. De quoi mettre en porte-à-faux le commandement militaire de l’Élysée, officiellement en charge de la sécurisation du Palais.
Au fil du temps, le poids et l’influence d’Alexandre Benalla à l’Élysée ont fini par agacer fortement. Notamment au sein de l’équipe officielle chargée de la protection du président, le GSPR, qui dépend du ministère de l’Intérieur. Avec Emmanuel Macron, il travaillait d’égal à égal avec l’équipe d’Alexandre Benalla. De quoi nourrir de solides inimitiés, et pas qu’avec le GSPR.
«Le préfet, je l’emmerde»
Face à l’omniprésence du garde du corps du président sur le terrain et ses velléités de diriger l’ensemble des opérations, l’agacement des forces de l’ordre n’a fait que grandir. La semaine dernière encore, alors que l’équipe de France de football revenait victorieuse de sa campagne de Russie, un incident a opposé Alexandre Benalla et un gendarme sur le tarmac de l’aéroport. Décrit comme «agité et très autoritaire», il tente de prendre en main le dispositif de sécurité, jusqu’à ce qu’un gendarme lui demande qui il est. «Vous me manquez de respect», réplique-t-il alors en exhibant le pin’s qui atteste qu’il travaille à l’Élysée et en ajoutant: «Le préfet, je l’emmerde.»
Selon plusieurs témoignages, Alexandre Benalla est coutumier de ces coups de sang. À la manière d’Emmanuel Macron, qu’il admire au-delà de tout pour avoir «disrupté» l’élection présidentielle, lui veut «disrupter» la sécurité présidentielle.
Au total, ce sont quatre services différents qui s’occupent de la sécurité du président de la République. Lequel avait engagé une réflexion pour rationaliser l’ensemble. Il était notamment question de fusionner le GSPR et le commandement militaire pour former un organe de protection unique. Pour avoir participé à la réflexion et en avoir initié le chantier, Alexandre Benalla était suspecté de vouloir prendre la tête de cette sorte de secret service à la française. Une sorte de revanche pour lui, qui avait très mal vécu la fin de la campagne présidentielle en 2017.
Approché par En marche! pour assurer la sécurité du candidat Macron, Alexandre Benalla recrute des gardes du corps et entre très vite dans les petits papiers du futur président. Il y a d’un côté l’équipe politique, le premier cercle de la macronie, de l’autre l’équipe sécurité, elle aussi au contact d’Emmanuel Macron quasiment 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7. C’est dans cette période que se crée son lien d’amitié avec ce candidat qu’il adore. Comme beaucoup de ceux qui approchent Emmanuel Macron, il tombe en admiration devant lui. Au point d’éprouver un sentiment de dépossession lorsque l’État entre dans le jeu et dépêche des policiers du SPHP (service de protection des hautes personnalités) pour assurer sa protection. Il faut passer la main, les frictions sont nombreuses.
Sur tous les fronts
Car les policiers observent d’un très mauvais œil les libertés que prend Emmanuel Macron avec sa sécurité personnelle. Les contraintes de l’État d’un côté, la liberté revendiquée d’un candidat de l’autre. Entre les deux, les gardes du corps privés d’Alexandre Benalla, qui cèdent tout au patron. Comme ce jour de mars 2017 à Mayotte lorsqu’Emmanuel Macron décide, malgré un retard important, de traverser une rue bondée pour tenir un meeting en plein air, alors que la nuit est déjà noire. «C’est de la folie», souffle alors un policier selon qui aucune des conditions élémentaires de sécurité n’était réunie ce soir-là. Mais pas pour les gardes du corps d’Emmanuel Macron.
Ce sont d’ailleurs eux que l’on retrouve derrière le candidat, Alexandre Benalla en tête, dans l’entre-deux-tours de la campagne présidentielle lorsqu’il décide d’aller au contact des salariés de Whirlpool dont l’usine va fermer. Ils viennent de recevoir la visite de Marine Le Pen, le climat est survolté, le chaos indescriptible. Il a bien sûr été fortement recommandé à Emmanuel Macron de ne pas se rendre sur le site. «C’est pas les mecs de la sécurité qu’il faut écouter. […] Il faut prendre le risque. Il faut aller au cœur à chaque fois. Si vous écoutez les mecs de la sécurité, vous finissez comme Hollande. Peut-être que vous êtes en sécurité, mais vous êtes mort», lance-t-il alors à ses équipes.
La prise de risque physique s’avérera payante. Ceux qui lui auront permis de le prendre en tireront profit et une solide réputation de «cow-boys».
Une fois élu président de la République, Emmanuel Macron emmène Alexandre Benalla avec lui au Palais. C’est même lui qui l’accompagne le soir de son élection lors de sa grande marche à travers la cour du Louvre. Quelques jours plus tôt, c’est aussi lui qui avait joué le rôle d’Emmanuel Macron pour les repérages de la séquence.
Pour ce président qui ne veut rien sacrifier de sa précieuse liberté, son garde du corps est celui qui lui permet de sortir du cadre extrêmement contraint qu’impose sa fonction. On retrouve d’ailleurs Benalla au côté du chef de l’État sur presque toutes les images disruptives qui façonnent l’image d’un président jeune et moderne, en balade à vélo au Touquet, en ski à La Mongie ou sur un terrain de foot à Marseille.
Malgré la sanction disciplinaire infligée par le directeur de cabinet du président, Patrick Strzoda, après les événements du 1er Mai, Alexandre Benalla est resté jusqu’au bout dans le premier cercle. Il était notamment présent dans le bus des Bleus lors de leur descente des Champs-Élysées la semaine dernière. Comme si le chef de l’État avait fait à ses troupes la même promesse que Didier Deschamps à ses joueurs pendant la Coupe du monde: «Je vous protégerai tous un par un.» Difficile, voire impossible désormais tant l’affaire a pris de l’ampleur et menace de se retourner contre le président de la République. Lequel a dû se résoudre à engager la procédure de licenciement de son collaborateur. Non sans l’avoir eu auparavant au téléphone. Selon le JDD, Emmanuel Macron et Alexandre Benalla se sont parlé dès les débuts de l’affaire.
Voir de même:
Émeutes à Nantes. Yassine Belattar : « Jeunes et police doivent se parler »
Recueilli par François Chrétien
Ouest France
10/07/2018
Venu à Nantes rencontrer les proches du jeune homme tué par un tir policier, l’humoriste Yassine Belattar espère que ce drame servira à enclencher un renouveau dans les relations entre Police et quartiers.
Il est venu à Nantes, pour rencontrer les proches d’Aboubakar Fofana, tué le 3 juillet par un tir policier, parler aux animateurs du quartier du Breil où a eu lieu le drame, aux avocats de la famille… Sans mettre en avant sa nouvelle casquette de membre du Conseil présidentiel des villes. L’humoriste issu des banlieues franciliennes a une voix qui porte, quitte à faire grincer des dents, et il n’est pas du genre à la fermer quand un sujet lui tient à cœur. « Ça sert à quoi, sinon, d’être artiste ? »
« Double peine pour la famille »
Jordan, 24 ans, habitant du Breil et «meilleur ami» d’Aboubakar se tient à ses côtés. Ils partagent la même indignation. « Pendant 48 heures, notre ami s’est fait traiter de voyou. Il a été insulté sur les réseaux sociaux. Des commentaires racistes se sont réjouis de sa mort ! Une double peine pour sa famille, se désole le jeune Nantais. « Tout ça parce que la police – via les médias- a laissé croire qu’il avait été tué dans un acte de légitime défense », renchérit Yassine. Ils racontent : « Ce garçon de 22 ans vivait à Nantes depuis un an et neuf mois. Ok, il avait fait des conneries à Garges-lès-Gonesses, difficile d’y échapper quand on grandit dans l’une des banlieues les plus mal famées de France. Mais, fort d’une famille très unie, aimante, il était parti à Nantes pour se reconstruire, trouver du travail. Et il est victime d’un fait divers affreux. » Yassine Belattar ajoute : « Je suis tombé de ma chaise quand je me suis rendu compte que le policier avait menti ! »
« En Ile-de-France, ça aurait été pire »
Le drame a provoqué cinq nuits d’émeutes à Nantes : 175 voitures brûlées, une trentaine de bâtiments public et commerces dégradés ou ravagés par des incendies… Un choc pour la ville. « En banlieue parisienne, ça aurait été bien pire, affirme Belattar. Ici, les habitants espèrent encore dans la justice, les associations sont présentes dans des quartiers qui ne sont pas éloignés du centre-ville. Mais la violence n’est pas une solution. Ce n’est pas en brûlant une bibliothèque qu’on va faire revivre Aboubakar. Le problème des émeutes, c’est qu’au bout d’un moment, ça devient comme une espèce de jeu pour des très jeunes gens. Et dans cinq ans, à cause de ça, le gamin qui aura marqué Breil sur son CV ne va pas forcément se faire rappeler ».
« Pas un homicide raciste »
Ils ne veulent pas évoquer les suites judiciaires de cette affaire, pour laisser le champ aux avocats de la famille. Mais l’humoriste, confirmant que le CRS auteur du tir est d’origine maghrébine, balaie l’hypothèse d’un homicide raciste : « Pour nous, ce n’est pas un Rebeu qui a tué un Noir. C’est un policier qui a tué un jeune. Voilà le problème. » Jordan et lui espèrent que le « mensonge » initial du policier, provoquera un déclic, « un renouveau », dans les relations devenues détestables entre les forces de l’ordre et les jeunes. « C’est peut-être l’occasion d’ouvrir une nouvelle page. Il faut qu’ils se parlent. Qu’ils crèvent l’abcès pour de vrai. Oui, des policiers n’en peuvent plus de se faire insulter. Oui, certains peuvent friser le burn-out . Oui, les gens des quartiers se font maltraiter, insultés eux aussi et ont peur de la police, contrairement aux gens des centres-villes, martèle l’humoriste. S’il faut faire des Assises, c’est le moment. Et je suis prêt à donner un coup de main pour animer des débats. »
Voir de plus:
Rumeurs de violence à Tolbiac : un ex-candidat de la France Insoumise en Isère pris dans la tempête
Taha Bouhafs, ex-candidat de la France Insoumise aux législatives en Isère s’est retrouvé mêlé ces derniers jours aux événements de Tolbiac et aux rumeurs de violence policière. Le militant, qui a relayé des témoignages infondés est désormais la cible d’une violente campagne de dénigrement.
C’est une rumeur qui a enflé depuis ce vendredi, jusqu’à prendre des proportions énormes et qui semble prendre de court aujourd’hui tous ses protagonistes. L’un d’eux, Taha Bouhafs, militant insoumis grenoblois âgé d’une vingtaine d’années est l’ex-candidat de la France insoumise aux dernières législatives en Isère.
Le candidat malheureux aux élections de juin 2017 a participé au blocus de la faculté de Tolbiac et se retrouve depuis quelques jours pris sur les charbons ardents des réseaux sociaux. Le militant, qui a relayé certaines rumeurs de violence sans avoir vérifié leur véracité est aujourd’hui la cible d’une violente campagne de dénigrement.
Une évacuation, des rumeurs confuses
Le campus de Tolbiac, occupé par des étudiants qui militaient contre la loi ORE (qui instaure une sélection à l’entrée de l’université) depuis le 26 mars dernier, a été évacué par les CRS ce vendredi tôt dans la matinée. Si l’évacuation s’est fait dans un climat de tension, les confrontations violentes redoutées n’ont finalement pas eu lieu, malgré quelques accrochages.
Pourtant, assez rapidement, une rumeur faisant état d’un blessé grave imputable à l’intervention des forces de l’ordre a été relayée sur les réseaux sociaux. Le magazine en ligne Reporterre a le premier relayé trois témoignages faisant état d’une chute grave.
Des témoignages confus évoquaient tour à tour « une chute », « une flaque de sang », « un homme inanimé » gisant au sol, « un homme entre la vie et la mort », et même un décès. Problème, personne n’a réussi au bout de plusieurs jours, à mettre la main sur ce soi-disant blessé grave et la préfecture de police a démenti cette version dès ce vendredi.
Des témoignages « fallacieux »
Face aux rumeurs de violences et au sous-entendus complotistes, Libération a finalement publié ce mardi une enquête fouillée qui démonte les rumeurs faisant état d’un blessé grave. Selon le quotidien, qui cite le magazine Reporterre, les témoins qui affirmaient avoir vu le blessé grave n’étaient pas des témoins directs et leur témoignage est infondé. Reporterre, qui a mené en interne une contre-enquête va dans le même sens et reconnaît que ces témoignages étaient « fallacieux« .
Taha Bouhafs, qui était à Tolbiac au moment de l’évacuation persiste pourtant et remet en cause l’enquête de Libé. Le militant insoumis, dans un post Facebook aux accents victimaires, accuse le quotidien national de « mensonges et de calomnie« . Il assure que le contact des témoins a été « refusé » à la journaliste pour les « protéger » car ils ont « rendez-vous dans la semaine avec l’avocat« .
Là aussi, Reporterre met à mal cette version et assure que l’un des prétendus témoins, qui devait rencontrer un avocat, a fait faux-bond deux fois au rendez-vous juridique…
Taha Bouhafs est depuis ce mercredi ciblé sur les réseaux sociaux, par des internautes qui lui reprochent d’avoir relayé des accusations graves sans les avoir vérifiées. Il avait également affirmé dans un Tweet que « les CRS avaient épongé le sang des étudiants à l’intérieur de la Fac pour ne laisser aucune trace » (son compte Twitter est aujourd’hui protégé).
Mais le jeune homme est également pris pour cible par des commentaires injurieux, dont certains aux relents clairement racistes, d’autres appelant à la violence.
Histoire d’ajouter de l’huile sur le feu, le député FN Gilbert Collard a publié une vidéo de l’évacuation où on voit Taha Bouhafs face aux forces de l’ordre.
Le jeune homme, visiblement à bout de nerf, interpelle et insulte les CRS impassibles qui l’empêchent de franchir le cordon de sécurité.
En légende de la vidéo, le député frontiste regrette que le jeune homme « n’ait pas pris de tarte avec ou sans crème »…
« Jamais je n’ai affirmé ou même laissé croire que j’aurais été témoin de la scène »
Face au flot de critiques, le militant a publié un nouveau communiqué ce mercredi, il y assure que « l’évacuation ne s’est pas faite dans le calme » mais reconnaît ne pas avoir été « témoin direct de l’événement« .
Contacté par la rédaction de France 3, Taha Bouhafs n’a pour le moment pas directement répondu à nos questions.
Voir encore:
Blessé grave à Tolbiac: un témoin avoue avoir menti, le site «Reporterre» rétropédale
«Libération» a enquêté sur la rumeur d’un blessé grave lors de l’évacuation du campus parisien. Aucun élément ne vient l’accréditer. Mercredi, «Reporterre», qui citait trois témoins directs du «drame», va publier une enquête pour revenir sur ses premiers articles
Pauline Moullot
Libération
24 avril 2018
La rumeur finit de se dégonfler. Elle courait depuis l’évacuation de Tolbiac: un étudiant aurait chuté et serait tombé dans le coma. Malgré les démentis (de la préfecture, des hôpitaux) ce week-end, l’affirmation a continué à circuler, se nourrissant même des démentis officiels pour instiller le soupçon d’un mensonge d’Etat… Libération a enquêté. Plusieurs riverains, dont les fenêtres donnent directement sur l’endroit de la chute supposée, confirment formellement n’avoir vu ni ambulance, ni pompiers, ni chute. Nous n’avons retrouvé aucun témoin direct ayant vu la scène. Au contraire, Leïla, l’une des trois témoins principaux cités par les médias ayant accrédité cette rumeur, nous a avoué avoir menti. Le magazine en ligne Reporterre, qui a le premier relayé des témoignages faisant état d’une chute grave, nous a confirmé «après enquête» que ces témoignages ne sont pas fiables. Ils révèlent à Libération qu’ils publieront un article (publié depuis) revenant sur leur premier article. Récit d’une rumeur.
Comme nous l’expliquions dans une réponse CheckNews, des rumeurs faisant état d’un étudiant mort, puis dans le coma et gravement blessé ont commencé à circuler vendredi après-midi. Plusieurs heures déjà après l’évacuation. Tout s’emballe en milieu d’après-midi, quand le journal en ligne Reporterre publie plusieurs témoignages affirmant qu’un étudiant aurait chuté en tentant de s’enfuir: «Un baqueux lui a chopé la cheville. Ça l’a déséquilibré, et le camarade est tombé du haut du toit, en plein sur le nez. On a voulu le réanimer. Il ne bougeait pas. Du sang sortait de ses oreilles…» Un deuxième témoin aurait assisté à la scène. Et un troisième aurait vu le corps et les flaques de sang. Car, selon les étudiants, des policiers ou équipes de nettoyage de la Ville de Paris (selon les versions) auraient nettoyé des traces de sang. Problème: on ignore l’identité de la victime présumée, son état, et l’hôpital où elle aurait été transférée.
Rumeur qui persiste
Plusieurs médias reprennent ces informations: Politis relaie les témoignages de deux témoins; le Média diffuse le témoignage d’une jeune fille, Leïla, qui raconte avoir vu du sang lui sortir par les oreilles; et Marianne reprend le récit d’une responsable de l’Unef affirmant qu’un étudiant est dans le coma, avant de se corriger pour écrire «gravement blessé», puis de finalement reprendre le démenti de la préfecture.
Car au fur et à mesure de la journée, la préfecture dément à deux reprises qu’un étudiant ait été gravement blessé. L’université dit se fier au communiqué de la préfecture et affirme que ses équipes de sécurité n’ont vu aucune scène de ce genre. Le ministère de l’Intérieur confirme le démenti, mais la rumeur continue de persister. Vendredi soir, en assemblée générale sur le site de Censier à Paris-III, des étudiants affirment que la victime serait un migrant, ce qui expliquerait notamment qu’aucun proche ne se soit manifesté…
Samedi matin, Reporterre maintient son information et publie trois témoignages. Il y aurait deux témoins directs et une troisième personne ayant vu le corps à terre. Dans la foulée, SUD Santé, qui a cherché sans succès où la personne blessée aurait pu être hospitalisée, s’interroge dans un communiqué sur une «rumeur ou [un] mensonge d’Etat». «Nous savons qu’un patient a été proposé à la grande garde de neurochirurgie mais refusé parce que ne relevant pas de la chirurgie et transféré dans un autre établissement, note le syndicat sans qu’aucun lien direct ne soit établi avec Tolbiac. Les faits sont pour pour le moins troublants», conclut-il en demandant à l’APHP de «lever le voile sur cette affaire».
Samedi après-midi, c’est au tour des hopitaux de Paris de communiquer… en démentant la rumeur.
L’AP-HP dément fermement les rumeurs selon lesquelles un blessé grave aurait été conduit dans l’un des services de l’AP-HP à la suite de l’évacuation de #Tolbiac https://t.co/LDbap1Mutk
— AP-HP (@APHP) 21 avril 2018
Que ce soit vendredi ou samedi, Reporterre a mis à jour ses articles au fur et à mesure. Notamment en publiant des démentis contredisant leurs témoignages, dont celui de Mao Peninou, maire adjoint chargé de la propreté de la Ville de Paris: « Nous avons mené une enquête dans nos services. Qui conclut que n’avons ni nettoyé ni repéré de taches de sang ou quoi que ce soit de ressemblant à Tolbiac ou dans ses environs.» Une témoin citée par Reporterre confirme pourtant que des traces ont été nettoyées.
Reporterre de moins en moins affirmatif
Résumons la situation en fin de week-end: d’un côté, plusieurs témoins continuent d’être cités pour affirmer qu’une personne est grièvement blessée. De l’autre, les autorités dans leur ensemble démentent formellement. Lundi matin, quand on commence à revenir à froid sur l’enquête, les étudiants et SUD AP-HP renvoient vers l’article de Reporterre. Sauf que le site, de son côté, commence à être moins sûr…
Le fondateur du site et rédacteur en chef, Hervé Kempf, explique à Libération qu’un des témoignages évoqués brièvement dans l’article publié vendredi soir, s’est révélé faux. On y lisait: «Selon un.e membre de la « Commune libre de Tolbiac » et ami.e de l’étudiant blessé, contacté.e par Reporterre, son camarade a été transporté à l’hôpital Cochin, à Paris. Le personnel hospitalier lui a confirmé l’arrivée d’un étudiant de Tolbiac, inconscient. L’étudiant, inscrit à Tolbiac, est âgé d’une vingtaine d’années. Il est membre de la Commune libre.» Sauf que «l’ami», n’a plus jamais répondu aux sollicitations de Reporterre. «Peu après, on a eu le démenti de SUD Santé [disant n’avoir aucune confirmation d’une hospitalisation, ndlr] et on l’a publié à la suite.» Hervé Kempf explique avoir conservé l’article en l’état, sans le retirer et en publiant les démentis au fur et à mesure, dans un souci de transparence. «S’il s’avère que les témoignages ne sont pas fiables, on le dira», prévient-il alors.
Libération a cherché à entrer en contact avec les autres témoins cités. En vain. Il s’avère que le témoin clé, Désiré dans l’article de Reporterre, est injoignable: il protégerait son identité. Le deuxième témoin, selon la Commune libre de Tolbiac, serait beaucoup plus difficile à joindre, dit-on sur un ton un peu embarrassé. A mi-mots, on nous concède que sa fiabilité commence à être mise en doute. Quant au troisième témoin de Reporterre, celui qui a vu la flaque, les étudiants ignorent qui il est. On apprendra par la suite qu’il s’agit de Leïla, l’étudiante qui racontait au Média que «la première chose qu’on a vue […], c’est un gars devant les grilles, la tête complètement explosée, une flaque de sang énorme». Contactée par Libération, elle reconnaît pourtant avoir menti… tout en continuant d’affirmer qu’il y a bien eu un blessé grave. Mais elle ne l’a pas vu : «Je ne suis pas un témoin visuel. Les témoins ne veulent pas parler aux médias, c’est pourquoi nous relatons les faits.»
Flaque de sang nettoyée ?
La rumeur s’appuie donc finalement sur deux témoins… introuvables. Un avocat aurait été contacté, mais n’aurait finalement pas pris le dossier. Impossible de le contacter aussi. Des riverains auraient-ils pu assister à la scène? On nous parle d’une passante qui, dans un bus, aurait aperçu un camion de pompiers… Les étudiants ont mis sur pied une équipe d’enquête, qui n’a en fait rien de plus que les témoignages. Ni vidéo, ni photos…
Une enquête de voisinage a été menée par Libération dans l’immeuble qui donne sur la rue Baudricourt (où auraient eu lieu les faits) et les fameux parapets de l’université. Six riverains, réveillés au moment de l’évacuation et qui l’ont regardée par leurs fenêtres, assurent formellement n’avoir ni vu, ni entendu aucune ambulance, camion de pompiers ou gyrophare. Personne non plus nettoyant d’éventuelles flaques de sang.
Contacté par Libération, mardi soir, Reporterre a affirmé avoir fini son enquête. Et en conclut donc que les témoignages cités dans leurs précédents articles n’étaient pas fiables. Les journalistes «n’arrivent pas à remettre la main» sur les témoins, et Désiré, «qui avait pourtant tout consigné dans un récit écrit très cohérent» (qui sera publié sur le site mercredi matin), a fait deux fois faux bond à l’avocat contacté par les étudiants. Le journal en ligne explique donc qu’il reviendra sur cette enquête, «en expliquant le contexte de l’intervention, avec des étudiants choqués, dans un état d’excitation, de peur et de colère», dans un article finalement publié mardi soir.
Vendredi, à l’aube, les CRS ont débarqué dans l’université occupée. Une opération «sans incident» pour les autorités, mais les étudiants parlent de matraques et de blessures.
Voir par ailleurs:
Incidents après la victoire des Bleus : deux morts, des heurts et 292 gardes à vue
La célébration de la victoire des Bleus a été endeuillée par deux accidents mortels et marquée par de nombreux incidents à Paris et en province.
La victoire des Bleus en finale de la Coupe du monde de football, dimanche, à Moscou, a été endeuillée par deux accidents mortels, dans l’Oise et en Haute-Savoie. Lors de cette soirée, des heurts opposant notamment forces de l’ordre et « casseurs » ont également éclaté dimanche à Paris et en régions, en marge des rassemblements festifs célébrant la victoire française.
Un total de 292 personnes ont été placées en garde à vue dans toute la France, selon le bilan établi lundi par le ministère de l’Intérieur. Quarante-cinq policiers et gendarmes ont été blessés au cours d’incidents mais aucun ne l’a été gravement, a précisé le porte-parole du ministère.
Quand les Champs-Elysées explosent de joie au coup de sifflet final Deux accidents mortels. La victoire des Bleus a été endeuillée par plusieurs accidents graves, dont deux mortels. A Annecy (Haute-Savoie), un quinquagénaire s’est tué en plongeant dans un canal, dans une trop faible profondeur d’eau. A Saint-Félix (Oise), un automobiliste qui faisait la fête tout en conduisant est mort après avoir encastré sa voiture dans un platane.
Trois enfants, âgés de 3 et 6 ans, ont été gravement blessés après avoir été percutés par une moto à Frouard (Meurthe-et-Moselle).
A Toul (Meurthe-et-Moselle), un policier a été blessé dans une échauffourée et un spectateur touché par l’explosion d’un pétard, selon L’Est Républicain.
A Aubenas (Ardèches), trois piétons marchant sur le trottoir ont été heurtés par un automobiliste, rapporte le Dauphiné. Très légèrement blessés, ils ont été transportés au centre hospitalier.
A La Flèche (Sarthe), une femme a été blessée et hospitalisée dimanche soir après avoir chuté de la plateforme d’un pick-up explique Ouest France.
Des blessés et 102 interpellations à Paris. 102 personnes ont été interpellées dimanche soir à Paris, et 90 d’entre elles placées en garde à vue, a annoncé lundi le préfet de police de Paris. De nombreux blessés sont à déplorer.
« Compte tenu de la foule présente et malgré des débordements inacceptables, on doit enregistrer un bilan mesuré », a souligné le préfet Michel Delpuech, lors d’une conférence de presse.
Ailleurs en Ile-de-France, 24 voitures ont brûlé dans le département de la Seine-Saint-Denis et la fête a été gâchée en Essonne (voitures de police caillassées, affrontements entre bandes et incendies en série). Des voitures ont également brûlé en Seine-et-Marne et dans le Val-de-Marne. Une cinquantaine de personnes ont été interpellées ce week-end dans le Val-d’Oise.
Trente interpellations après les violences à Lyon. Les forces de l’ordre ont interpellé 30 personnes dimanche soir à Lyon après les violences, vols et échauffourées.
Parmi elles, 18 ont été placées en garde à vue pour des « vols » par effraction après le saccage, notamment, d’une boutique de vêtements Lacoste et d’une vitrine du grand magasin Le Printemps au centre-ville.
Les 12 autres sont mises en cause pour des « violences » et « jets de projectiles » sur les forces de l’ordre, ces affrontements sur la presqu’île et dans le quartier de la Guillotière ayant fait 11 blessés légers parmi les 360 gendarmes et policiers mobilisés pour encadrer la soirée.
Le Drugstore des Champs-Elysées pillé par des casseurs. Dans la capitale, une trentaine de casseurs ont pénétré avant 22 heures dans le Drugstore Publicis des Champs-Elysées, pillant notamment bouteilles de vin ou de champagne, avant d’être dispersés par les forces de l’ordre qui se sont ensuite employées à protéger l’entrée du magasin. Au moins deux autres supérettes ont également fait l’objet de pillages.
Champs-Elysées : des casseurs pillent le Drugstore Publicis Des échauffourées ont éclaté sporadiquement sur la prestigieuse avenue entre forces de l’ordre et groupes de « casseurs », les gaz lacrymogènes répondant aux jets de bouteilles ou de chaises. L’avenue s’est progressivement vidée des centaines de milliers fêtards qui y ont célébré la victoire des Bleus dès le coup de sifflet final. Vers 23 h 30, les forces de l’ordre ont fait usage d’engins lanceurs d’eau pour disperser les derniers fauteurs de troubles.
Deux hommes grièvement blessés à Paris. Un homme a reçu un violent coup de casque lors d’une rixe survenue vers 21 h 10 à proximité des Champs-Elysées. Il a été hospitalisé dans un état grave, selon une source policière.
Un peu plus tard dans la soirée, vers 23 h 30, le conducteur d’un scooter, sans saque, s’est engagé à contresens de la circulation sur le boulevard périphérique extérieur au niveau de la porte de Champerret dans le 17e arrondissement rapporte Le Point. Le pilote a heurté de plein fouet une automobile puis un deux-roues. Il a été transporté dans un état critique vers l’hôpital du Kremlin-Bicêtre dans le Val-de-Marne.
Ailleurs en Ile-de-France, quelque 24 voitures ont brûlé en Seine-Saint-Denis et de nombreux incidents ont gâché la fête en Essonne (voitures de police caillassées, affrontements entre bandes, incendies en série). Des voitures ont également brûlé en Seine-et Marne et dans le Val-de-Marne. Une cinquantaine de personnes ont été interpellées ce week-end dans le Val-d’Oise.
Incidents à Marseille. Plusieurs incidents ont éclaté, notamment autour du Vieux-Port et de la fan zone. « ll y a eu de nombreux jets de projectiles, deux membres des forces de l’ordre ont été blessés, et 10 personnes ont été interpellées », a rapporté un porte-parole de la police. Peu avant 23 heures, la situation était redevenue calme.
A Nantes, sept personnes ont été interpellées dimanche soir pour notamment des jets de projectiles sur les forces de l’ordre quai de Turenne indique une journaliste de Presse Océan sur Twitter.
A Ajaccio, des échauffourées ont éclaté après le coup de sifflet final entre des supporteurs de l’équipe de France qui fêtaient la victoire et des personnes affirmant soutenir la Croatie, ont rapporté les pompiers et les services de la préfecture. Il n’y a pas eu de blessés.
A Strasbourg ou à Rouen, des heurts sporadiques ont opposé des jeunes aux forces de l’ordre, les gaz lacrymogènes répondant aux jets de projectiles. Sept personnes ont été interpellées à Rouen, a rapporté la préfecture.
« L’Afrique a gagné la Coupe du monde ! » : La blague raciste de Trevor Noah dans « The Daily Show »
Florian Guadalupe
Téléstar
17 Juillet 2018
Une blague très douteuse. Hier soir, dans « The Daily Show », un late show américain de la chaîne Comedy Central, l’animateur Trevor Noah a commenté la victoire de l’équipe de France à la Coupe du monde de football en Russie. Après avoir diffusé un zapping des réactions médiatiques au sacre des joueurs tricolores, le présentateur s’est amusé à assimiler les joueurs menés par Didier Deschamps à des Africains.
« Vous n’avez pas ce bronzage dans le sud de la France »
« Oui ! Oui ! Je suis tellement heureux ! L’Afrique a gagné la Coupe du monde ! L’Afrique a gagné la Coupe du monde !« , a chanté Trevor Noah, en croisant les bras, clin d’oeil au film « Black Panther », et geste notamment repris par la communauté afro-américaine. Il a ensuite poursuivi en montrant les joueurs tricolores titulaires lors de la finale contre la Croatie : « Je sais bien, je sais bien. Il faut dire que c’est l’équipe de France. Mais regardez ces gars, hein ? Regardez ces gars !« . Et d’enchaîner : « Vous n’avez pas ce bronzage en vous promenant dans le sud de la France, les mecs. La France est devenue l’équipe de rechange de l’Afrique, une fois que le Nigeria et le Sénégal ont été éliminés« . puremedias.com vous propose de visionner la séquence.
En Italie, les réseaux sociaux ont été le réceptacle de nombreux propos racistes envers l’équipe de France, victorieuse. « Ce n’est pas la France qui a gagné, c’est l’Afrique« , a par exemple titré « La Repubblica », citant un commentaire lu sur les réseaux sociaux, dans un article les dénonçant. Dans le journal le plus vendu du pays, le « Corriere della Sera », un journaliste a tenu pour sa part des propos douteux : « Une équipe pleine de champions africains mélangés à de très bons joueurs blancs face à une équipe seulement de blancs d’un pays au centre de trois grandes écoles de football, celle slave, allemande et italienne.«
« C’est l’Afrique qui a gagné »
Auparavant, le président vénézuélien avait déjà dérapé après le sacre des Bleus, en déclarant : « L’équipe de France ressemblait à l’équipe d’Afrique, en vrai, c’est l’Afrique qui a gagné (…) L’Afrique a tellement été méprisée et dans ce mondial, la France gagne grâce aux joueurs africains ou fils d’Africains
Voir aussi:
« Honteux » : Nagui réagit au dérapage raciste de Trevor Noah sur l’Équipe de France
Clément Garin
Téléstar
19 juillet 2018
L’animateur de Tout le monde veut prendre sa place et N’oubliez pas les paroles a réagi à la blague douteuse faite par l’animateur américain Trevor Noah, affirmant que l’Afrique avait remporté la Coupe du monde.
Trevor Noah se croyait-il vraiment drôle en annonçant l’Afrique gagnante de la Coupe du monde ? En voulant faire une « blague », l’animateur américain a provoqué une vive polémique en France. Sur le plateau du Daily Show, Trevor Noah a félicité les joueurs de l’Équipe de France tout en les ramenant honteusement à leurs origines : « Je sais que ce sont les joueurs de l’équipe de France, mais regardez ces gars-là ».
Très vite, le sketch a fait le tour du monde, et l’animateur doit aujourd’hui faire face à une véritable volée de bois vert sur les réseaux sociaux. Accusé de racisme par des centaines de milliers d’internautes, Trevor Noah a même fait réagir Nagui. Très fan des Bleus, qu’il est allé supporté durant toute la Coupe du monde en Russie, l’animateur de N’oubliez pas les paroles et de Tout le monde veut prendre sa place a commenté ce dérapage sur Twitter : « Honteux et surtout pas drôle ».
Benjamin Mendy répond aux tweets racistes
Reste à savoir quelle suite va être donnée à ce dérapage aux États-Unis. L’animateur réagira-t-il de lui-même à la polémique ? La chaîne Comedy Central va-t-elle, de facto, s’en mêler ? Depuis plusieurs jours, les Bleus champions du monde font face à de nombreux commentaires racistes sur les réseaux sociaux, poussant même Benjamin Mendy à répondre à SPORF avec un tweet liké près de 150 000 fois.
Voir également:
Trevor Noah répond à la polémique qu’il a lancée sur la victoire des Bleus : « C’est le miroir du colonialisme de la France »
Clément Garin
Téléstar
19 juillet 2018
Il y a quelques jours, l’animateur américain Trevor Noah félicitait « les Africains » d’avoir remporté la Coupe du monde. Une blague douteuse qu’il a tenté d’expliquer ce mercredi sur le plateau du Daily Show.
La polémique ne désemplit pas. Lundi dernier, sur le plateau du Daily Show, l’animateur vedette Trevor Noah évoquait la victoire des Bleus à la Coupe du monde en félicitant les « Africains » champions du monde. Une supposée blague qui n’a pas été appréciée, et qui a provoqué un véritable tollé en France. Ce mercredi, l’animateur s’est expliqué, sans pour autant s’excuser.
Évoquant ce qui est pour lui « le miroir du colonialisme en France », Trevor Noah a estimé que les Bleus étaient les simples représentants de « la diversité » française : « Ils ont été éduqués en France, ils ont appris à joueur au football en France, ils sont des citoyens français. Ils sont fiers de leur pays, la France. Les origines riches et variées de ces joueurs sont le miroir de la diversité de la France. Maintenant, je ne veux pas passer pour un trou du cul, mais je pense que c’est plus le miroir du colonialisme de la France » a estimé l’animateur.
« Si vous tracez la lignée de ces joueurs, vous verrez comment ils sont devenus Français, comment leur famille a appris la langue française » a osé Trevor Noah, assumant les nombreuses critiques et insultes qu’il a reçues sur les réseaux sociaux, et s’en prenant aux « nazis de France qui utilisent le fait que ces joueurs ont des origines africaines pour chier sur leur identité française« . Trevor Noah a tenu à indiquer que toutes les « personnes noires » du monde ont célébrité la victoire des joueurs français en raison de leur « identité africaine ».
« Je partage avec eux l’identité africaine qui est la mienne »
« J’ai trouvé ces arguments bizarres de dire qu’ils ne sont pas Africains, ils sont Français. Pourquoi ne peuvent-ils pas être les deux ? Pourquoi cette réflexion binaire de devoir choisir un groupe de personne ? Pourquoi ne peuvent-ils pas être africains ? Dans ce que je lis, pour être français, il faut effacer tout ce qui te lie à l’Afrique. Quand je dis qu’ils sont Africains, je ne le dis pas pour exclure leur identité française, mais je le fais pour les inclure et partager avec eux l’identité africaine qui est la mienne. Je leurs dis : je vous vois mes frères français d’origine africaine » a conclu l’animateur. La boucle est bouclée.
Voir enfin:
Laurent Bouvet: « Si la gauche, c’est ça, alors il n’y a plus de gauche »
Entretien avec le fondateur du Printemps républicain (1/3)
QUELLE HYSTERIE COLLECTIVE ?
M. Benalla, a décidé d’intervenir « en tant que citoyen. Mon client il est très combatif, il ne va pas se laisser faire. Il est très combatif parce qu’il a été invité sur une manifestation, il a vu une situation qui semblait, selon lui, échapper aux policiers en place et il a décidé d’intervenir en qualité de citoyen. Il est intervenu une poignée de secondes sur deux citoyens, il ne les a pas blessés […], elles n’ont pas déposé plainte. M. Benalla est « courtois, convenable et très respectueux », même s’il est « fougueux. Pour lui c’est un non-événement, c’est une action vigoureuse mais c’est un non-événement. Si le fait de maîtriser ces deux fauteurs de troubles, qui avaient lancé des canettes sur les policiers qui les invectivaient qui les violentaient, et de les amener à l’officier de police judiciaire, dans un cadre légal, c’est grave, moi je ne sais plus lire le code pénal! Pour lui, son action à ce moment-là, selon sa propre appréciation elle était légitime […]. Ensuite, il y a l’hystérie collective après l’effet Coupe du monde et de manière manifestement à porter atteinte à la présidence de la République, une hystérie collective totalement démesurée par rapport à l’action dont on parle, parce que l’action dont on parle je vous rappelle que c’est zéro jour d’ITT, c’est une maîtrise d’individus sans blessure. Est-ce que ça justifie le scandale d’État, ou le scandale d’été parce qu’on ne sait plus très bien de quoi il retourne, est-ce que ça justifie l’hystérie actuelle? »
Me Laurent-Franck Lienard
https://www.leprogres.fr/faits-divers/2018/07/24/alexandre-benalla-est-fougueux-mais-courtois-selon-son-avocat
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QUELS REGLEMENTS DE COMPTE ?
Je n’allais quand même pas organiser une conférence de presse pour annoncer qu’on avait suspendu pour quinze jours un mec qui avait fait une connerie. C’est l’histoire d’un type qui pète les boulons, de quelques barbouzes officiant à la Préfecture de police qui tentent de profiter de la bavure pour régler des comptes. Tout ça géré par des amateurs, les gars qui sont dans nos cabinets. On va rester calmes. Nos opposants parlent de police parallèle et veulent transformer une connerie en scandale d’Etat. Ils confondent l’affaire Benalla et l’affaire Ben Barka …
Emmanuel Macron
http://www.valeursactuelles.com/politique/macron-en-prive-sur-laffaire-benalla-cest-lhistoire-dun-type-qui-pete-les-boulons-gere-par-des-amateurs-97587
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ET EN PLUS IL AURAIT FRANCISE SON NOM !
Alexandre Benalla a-t-il vraiment changé de nom ?
Emma Donada
Libération
23 juillet 2018
Un article du Parisien le suggère et des sites d’extrême droite affirment connaître son ancien patronyme.
«Bonjour, nous lisons tout et n’importe quoi sur l’identité de Monsieur Benalla… Alexandre Benalla est-il son vrai nom ? On dit qu’en réalité il se nommerait Lahcene Benahlia. Si c’était vrai, qu’elles sont les conditions pour changer de nom ? Merci».
Question posée par Roger le 22/07/2018
Bonjour,
De nombreux tweets affirment qu’Alexandre Benalla s’appelle en réalité Lahcène Benahlia.
Collomb, si tu ne trouves pas Alexandre Benalla sur le tour externe de sous-préfet, effectuer une recherche avec sa véritable identité : Lahcene Benahlia BFMTV
— Matoury351 (@matoury351) 23 juillet 2018
pourquoi vous continuez à l’appeler Benalla alors que son vrai nom c’est Lahcène Benalhia il faudra aussi expliquer pourquoi ce changement de nom .
— doudoule (@yaya196823) 23 juillet 2018
Cette rumeur provient d’un article de blog raciste repris par reseaulibre et d’une vidéo intitulée «l’affaire Benalla (Lahcène Benahlia) secoue la République» postée par le youtubeur d’extrême droite Aldo Sterone. Dans les deux cas, aucune source, ni aucune explication n’est donnée.
Depuis le début de l’affaire, le 17 juillet, seul le nom d’Alexandre Benalla ou Monsieur Benalla est utilisé pour se référer à l’ancien collaborateur de l’Elysée. Toutefois dans un article du Parisien, le journaliste Jean-Marc Ducos, envoyé spécial dans l’Eure, là où l’homme de 26 ans a passé sa jeunesse, évoque rapidement le sujet.
Il explique – en employant le conditionnel — qu’Alexandre Benalla, né à Évreux, et «originaire du Maroc, […] aurait modifié son prénom pour le franciser». Sans plus de précisions.
Contacté par CheckNews, Thomas Toutain, ancien responsable des jeunes socialistes de l’Eure qui connaît Alexandre Benalla depuis 2010, estime que cette affirmation «fait partie des Fake News». «Il a effectué toute sa scolarité sous ce nom-là [d’Alexandre Benalla]» assure-t-il.
Pas de trace non plus d’un tel changement dans une interview accordée à l’Eveil Normand par Eric Dionis, le secrétaire de direction de son ancien Lycée à Bernay qui l’appelle «Alexandre» :
«Le lycéen de l’époque a quelque peu changé physiquement. « À 16/17 ans, il n’était pas très costaud. Il a dû prendre 30 kg », observe le secrétaire de direction du lycée Fresnel. Il poursuit : « C’est un jeune homme dont j’ai suivi l’actualité parce qu’il a un parcours atypique. C’était un gamin attachant. Alexandre ne se laissait pas marcher dessus. Il a joué au rugby dans l’équipe UNSS de Fresnel. Il était dans le bon rugby dans son comportement ».
Rien ne permet par ailleurs d’étayer les affirmations de l’extrême droite sur un éventuel changement de nom de famille d’Alexandre Benalla.
Vous nous demandez aussi quelles sont les procédures pour changer de prénom. N’importe quel citoyen français peut demander à changer de prénom s’il justifie «d’un intérêt légitime». Une autre procédure existe aussi lors de l’obtention de la nationalité, grâce à laquelle il est possible de demander à «franciser» son prénom et/ou son nom.
En résumé : rien ne permet d’affirmer que Benalla a changé de nom. Un ancien du Mouvement des Jeunes Socialistes de l’Eure auquel il a adhéré dénonce une «fake news».
Cordialement
Emma Donada
http://www.liberation.fr/checknews/2018/07/23/alexandre-benalla-a-t-il-vraiment-change-de-nom_1668229
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MEME LES CODES NUCLEAIRES !
« Alexandre Benalla n’a jamais détenu les codes nucléaires. Alexandre Benalla n’a jamais occupé un 300 mètres carrés à l’Alma. Alexandre Benalla n’a jamais gagné 10.000 euros. Alexandre Benalla n’a jamais lui non plus été mon amant. »
Emmanuel Macron
https://www.bfmtv.com/politique/affaire-benalla-le-seul-responsable-c-est-moi-declare-macron-devant-les-deputes-larem-1494617.html
https://www.huffingtonpost.fr/2018/07/23/alexandre-benalla-avait-les-codes-nucleaires-ce-depute-lr-sest-fait-pieger-en-beaute-par-nordpresse_a_23487619/
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BEATING A STUDENT DEMONSTRATOR (But they were just a peaceful couple of passers by playfully throwing carafes and ashtrays at the police and resisting arrest ?)
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MACRON FAIT DU FILLON
« On dit : ‘Regardez, les images tournent en boucle’ d’une scène – inadmissible et que je condamne. Je ne vois jamais la scène d’avant, la scène d’après. Quel est le contexte ? Qu’est-ce qui s’est passé ? S’agissait d’individus qui buvaient gentiment un café en terrasse ? Que s’est-il passé juste ensuite ? J’ai cru comprendre qu’il y avait des images. Où sont-elles ? Sont-elles montrées avec la même volonté de recherche de la vérité et d’apporter de manière équilibrée les faits ? Non, on a un pouvoir médiatique qui veut devenir un pouvoir judiciaire, qui a décidé qu’il n’y avait plus de présomption d’innocence dans la République et qu’il fallait fouler au pied un homme et avec lui toute la République. »
Emmanuel Macron
http://www.valeursactuelles.com/politique/affaire-benalla-macron-etrille-la-presse-97594
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ON S’EST SERVI DE MON AFFAIRE POUR REGLER DES COMPTES (Barbe rasée pour ne pas être importuné: Je n’ai pas commis un délit mais une faute politique, d’image)
« Ce sont des déclarations que je comprends. Parce que s’il y a un problème autour du président de la République, il ne doit pas être provoqué par un collaborateur. C’est quelqu’un qui avait – et qui a toujours, je pense – confiance en moi, dans mon action au quotidien. Mais au vu de ce que cette histoire a déclenché, je ne vois pas quels autres termes il aurait pu employer pour qualifier la situation. Donc forcément qu’il y a de la déception, forcément qu’il doit y avoir un sentiment de trahison… (…) Moi, je n’ai pas le sentiment d’avoir trahi le président de la République, j’ai le sentiment d’avoir fait une grosse bêtise. Et d’avoir commis une faute. Mais cette faute, elle est plus d’un point de vue politique : je n’aurais jamais dû aller sur cette manifestation en tant qu’observateur, puis j’aurais, peut-être, dû rester en retrait. (…) Je fais une première demande [de port d’arme] au ministère de l’intérieur, fin 2016. On me répond que ce n’est pas possible. Mais il y a deux cents personnes qui bossent au QG, représentant une « cible molle », comment les protéger de la menace terroriste ou même d’un fou ? Donc on fait la demande d’acquérir et détenir des armes dans le QG. Et on obtient finalement de la Préfecture de police l’autorisation de détenir des armes, des Glock 17 de mémoire, mais dans le QG uniquement. (…) Je suis inscrit dans un club de tir depuis des années et je suis un réserviste de la gendarmerie. Il n’y a pas d’amateurisme là-dedans, au contraire. Et si le préfet de police a accordé l’autorisation, c’est qu’il estimait bien qu’il y avait une menace. (…) Le soir de la passation, Patrick Strzoda [directeur de cabinet du président] vient me trouver et me dit : « Le chef m’a expliqué que vous étiez un mec bien, j’ai quelque chose à vous proposer, faudra qu’on se voie dans les jours à venir… » Et je m’installe à la chefferie de cabinet, au 1er étage. Strzoda me convoque quelques jours après, me dit : « Vous avez un profil sécurité, on m’a dit que vous étiez un génie de l’organisation, je vous vois bien à la chefferie de cabinet, ça vous va ? » Et j’entre donc officiellement avec le titre de « chargé de mission auprès du chef de cabinet du président de la République ». (…) Un contrat sur toute la durée du mandat, donc cinq ans, rémunéré 6 000 euros net, c’est le salaire de tous les chargés de mission. (…) Moi, je dois m’occuper des affaires privées du président de la République, parce qu’il a une vie à côté de ses fonctions, avec Brigitte Macron, celle d’un Français normal. Il va au théâtre, au restaurant, part en vacances… Je suis toujours présent, avec le groupement de sécurité de la présidence de la République (GSPR) et le service privé du président. (…) le GSPR, ils ne sont pas du tout dans l’organisation. Eux ne prennent en compte que la sécurité. Par exemple, si le président va au théâtre, moi je vais tenir compte de la tranquillité du couple présidentiel, de l’image du président, etc. (…) En fait, tout à l’Elysée est basé sur ce que l’on peut vous prêter en termes de proximité avec le chef de l’Etat. Est-ce qu’il vous a fait un sourire, appelé par votre prénom, etc. C’est un phénomène de cour. (…) Je n’ai jamais détenu les clefs ! [de sa maison au Touquet] Elles sont à disposition du GSPR. Après il peut arriver qu’il y ait un truc à récupérer, donc il m’est arrivé de les avoir en main, mais je ne les ai jamais détenues, ni eues chez moi. (…) Des frictions [avec le GSPR], oui, mais sous forme de non-dits. Moi, j’ai toujours fait les choses, non pas pour ma personne, mais dans l’intérêt du président. Mais il y a des gens qui sont formatés d’une autre façon. On fait le sale boulot. Et on s’expose forcément. Et quand on s’expose face à ce type de personnes, ils vous disent « oui » avec un sourire, mais ils n’oublient pas… Je ne fais pas partie du club. Je le ressens mais je dois en faire abstraction, car la seule chose qui compte c’est que le président soit bien. (…) La vérité, c’est que ma nomination à ce poste, ça a fait chier beaucoup de gens. Parce qu’un gamin de 25 ans, qui n’a pas fait l’ENA, qui n’est pas sous-préfet – parce que je suis le seul à ne pas l’être dans l’équipe, je suis l’extraterrestre de la bande ! –, et en plus qui dit les choses, là où il n’y a que des non-dits, évidemment, ça suscite des rancœurs… (…) On met un appartement attribué « par nécessité absolue de service » à ma disposition. Le 8 ou 9 juillet, on me remet les clefs. J’avais demandé au directeur de cabinet du président, Patrick Strzoda, s’il était possible d’avoir un appartement, et il m’avait dit « bien sûr, vu les contraintes liées à vos fonctions, il y a un appartement qui est en train d’être rénové, je vous l’attribue… » Oui, un appartement de 80 mètres carrés, pas 300 comme ça a été dit. (…) [la carte d’accès à l’hémicycle de l’Assemblée] Moi, je ne considère pas ça comme un passe-droit. C’est une demande de ma part, cette carte. J’en avais bénéficié d’une avant Emmanuel Macron, en tant que collaborateur parlementaire bénévole. Je l’ai demandée tout simplement parce que j’aime aller à la salle de sport de l’Assemblée. C’est peut-être un caprice de ma part, je l’admets. (…) Les syndicats de police ne disent que des conneries, ils ont trouvé le moyen d’exister alors qu’ils sont très affaiblis au sein de la police nationale. Ça ne me touche pas. [le retour des Bleus ou l’hommage à Simone Veil] (…) toutes les missions délicates sont pour moi, mais je ne participe plus aux déplacements du président. S’agissant du bus des Bleus, j’ai monté les réunions préparatoires mais je n’ai pas donné l’ordre d’accélérer le rythme du bus ! Je suis juste là pour informer l’Elysée s’il y a un problème. Et je ne m’occupe pas des bagages des joueurs ! (…) On a accès à des informations sensibles quand on approche le président. J’ai eu droit à une enquête très poussée de la DGSI, j’ai une habilitation secret-défense, mais je n’ai pas les codes nucléaires ! Les plans de l’Elysée, c’est classifié, les notes de services le sont, et je produis des documents qui sont classifiés, notamment la future direction de la sécurité de la présidence de la République (DSPR), à la conception de laquelle j’ai participé. Au cabinet, tout le monde est habilité. (…) Deux entités concourent à la même mission : le commandement militaire, la gendarmerie, et de l’autre, le GSPR. Le GSPR, c’est l’enfant terrible de l’Elysée. Il y a des incohérences qui, pour moi, sont complètement incroyables. Si demain il y a une cohabitation, vous avez la sécurité qui est sous la main du ministre de l’intérieur. Le service de la protection de la personne (SDLP), qui coiffe administrativement le GSPR, n’a pas accès aux déplacements du président de la République, c’est leur rêve, ils nous appellent dix fois par jour pour être dans l’avion avec le président. Ils n’ont qu’un pouvoir de nuisance qu’ils savent mettre en œuvre si vous ne leur donnez pas ce qu’ils veulent, le SDLP. Ce n’est pas la création d’une garde prétorienne, le président ne va pas avoir à son service des mercenaires ou des barbouzes… On avait bien avancé, mais on avait en face un ministère de l’intérieur qui refusait de participer à l’élaboration de cela. Je n’aurais eu aucun rôle dans la future structure. Je n’avais aucun intérêt à quitter le cabinet. (…) on a essayé de m’atteindre, de me « tuer », et c’était l’opportunité aussi d’atteindre le président de la République. Les faits, je les assume, je ne suis pas dans la théorie du complot, c’est la réalité. Sur ce qui s’est passé après, je suis beaucoup plus réservé. Il y avait en premier une volonté d’atteindre le président de la République, c’est sûr et certain. Et je suis le maillon faible, je le reconnais. Et en même temps, il y a énormément de gens qui se frottent les mains en se disant “ça y est, on s’est débarrassé de lui, il ne va plus nous emmerder, c’est fini”. Les gens qui ont sorti cette information sont d’un niveau important. (…) Des politiques et des policiers. Et je ne pense pas à Collomb en qui j’ai confiance, je ne suis personne pour lui. Mais il y a des gens qui travaillent autour de lui qui auraient pu… (…) Le chef de cabinet, j’ai une entière confiance en lui. On s’est servi de mon affaire pour régler des comptes, ça a pris des proportions… Je dis pas que j’ai servi de fusible, je dis juste que ça a servi plusieurs intérêts, un intérêt pour atteindre le président de la République, à un moment pas mal pour lui, une bonne séquence, et voyant que ça avançait pas mal de mon côté et que j’emmerdais pas mal de monde alors que je faisais juste mon travail. Et faire son travail, c’est surtout ce qu’il ne faut pas faire, sauf si vous avez un statut particulier ou que vous faites partie de la bande. Ce n’était pas mon cas. (…) C’est une façon d’attraper le président de la République par le colbac. J’étais le point d’entrée pour l’atteindre, le maillon faible. Au bout d’un an, il y a des inimitiés qui se créent, il y a des gens qui ne supportent pas que vous ne fassiez pas partie du club, que vous ne soyez pas énarque, sous-préfet… Je pense que si j’avais eu un tel statut et qu’il s’était passé ce qui s’est passé le 1er mai, les choses auraient été différentes. (…) Je ne demande pas à être observateur. Je suis invité à être sur place par Laurent Simonin, chef d’état-major à la Préfecture de police. Il me dit un jour : “Je te propose de participer sur le terrain au service en tant qu’observateur…” Ce sont eux qui me le proposent. Contrairement à ce que dit le préfet de police, quand il parle de copinage malsain, je n’ai jamais pris une bière ou mangé au restaurant avec Laurent Simonin. Le 26 mars, je reçois le SMS de Simonin, puis le 27 avril, je reçois un appel de Simonin qui me demande toutes mes mensurations. Ensuite je vais voir le directeur de cabinet, Patrick Stzroda, je lui dis que j’ai été invité. Il me dit “c’est très bien, c’est une bonne expérience”. En aucun cas Stzroda ne sait que je vais me retrouver avec un casque sur la tête, à deux pas des casseurs, place de la Contrescarpe. (…) Même si j’ai été surpris, je ne m’y suis pas opposé. La réalité des choses, c’est que la préparation et l’encadrement de cette mission d’observation, elle n’a pas été au niveau. Il n’y a pas de copinage malsain. Quand on fait venir un magistrat ou un journaliste, il y a trois policiers autour de lui. Même s’il est habillé en policier. (…) L’officier de liaison de l’Elysée vient deux jours avant la manifestation avec un sac qu’il me remet, avec un casque, un ceinturon en cuir, un masque à gaz, un brassard police et une cote bleue marquée police et un grade de capitaine dessus. L’équipement reste dans mon bureau. Puis, j’ai un kit oreillette et le porte radio. On me procure ensuite des rangers et une radio. Je n’y connais rien, déjà je suis surpris. Je mets le brassard dans ma poche au cas où ça camphre, je prends la radio pour savoir ce qui se passe, dans la salle, je n’ai pas parlé à la radio, vous pouvez chercher c’est enregistré, je n’ai aucune légitimité à parler. (…) Le black bloc commence à se former au niveau du pont. Ils descellent les pavés, ils avancent, mettent le feu au Mc Do. Je recule. C’est la confusion la plus totale, on se retrouve sur un côté. Les CRS arrivent. Un policier me dit “t’as un brassard, ils savent pas si t’es un collègue”, je le mets, j’ai une radio dans la main. (…) Une cinquantaine de jeunes sont au milieu de la place, avec des lunettes de piscine, je pense pas qu’ils avaient piscine, des masques de chantier, je ne pense pas qu’ils travaillaient sur des chantiers, des sacs à dos, des casquettes coquées, c’est un lieu de regroupement donné sur les réseaux sociaux. Les lunettes, ça sert à échapper aux lacrymos. Je prends le casque dans le coffre de la voiture car le major me dit “on ne sait pas ce qui peut se passer et je le dissimule sous ma chemise”. Ils se déchaînent, ils envoient les verres sur les CRS, on est en retrait, on est isolés, c’est de la guérilla urbaine, des gens masqués, avec des bras d’honneur, les CRS ne savent pas qui on est, personne n’est au courant. A un moment, je vois ces deux personnes, ce couple qui s’enlaçait tendrement au milieu de la place cinq minutes avant. Ils avaient insulté avant, on les avait repérés, c’était les plus agités de la bande, la fille essaie de saisir une table, elle n’y arrive pas, elle jette une chaise, son copain, se met au milieu de la place, il jette une bouteille qui arrive sur la tête d’un CRS, elle reprend des bouteilles, ça arrive sur l’épaule d’un CRS, elle fait des bras d’honneur… On les voit sur la vidéo, elle est hystérique et lui aussi. (…) Ce qui se passe dans ma tête, c’est “si on reste là à rien faire, on va être isolés, et en plus, il faut donner un coup de main, on ne va pas laisser faire des délinquants », jeter des projectiles sur un CRS, c’est violences volontaires, c’est un délit puni d’emprisonnement, c’est très clair dans ma tête. Et la faute que je commets à ce moment-là, c’est d’y aller. Et de laisser de côté mes fonctions à l’Elysée. C’est la faute pour laquelle je suis puni ensuite, ce n’est pas parce que j’ai commis un délit, c’est parce que j’ai fait une faute politique, d’image, on peut qualifier cela comme on veut, et de faire abstraction des fonctions qui sont les miennes. (…) Article 73 du Code de procédure pénale : tout citoyen a qualité pour appréhender l’auteur d’un délit. Je ne considère pas avoir fait une arrestation, j’ai appréhendé quelqu’un et l’ai remis aux policiers. Les gens ont des agissements délictueux, ils cassaient en toute impunité, il faut le vivre, et moi, c’est ma nature, je suis trop engagé. Si je n’étais pas collaborateur de l’Elysée, je referais la même chose. Collaborateur de la présidence, je ne le referais pas. (…) Le casque m’est donné, rien ne m’interdit de le porter. Je ne nie pas que l’on a l’apparence de policiers, mais le casque, on me dit de le porter, c’est pour ma sécurité personnelle. Quand je le fais c’est clair, ce sont des situations auxquelles j’ai déjà été confronté. J’ai interpellé des personnes auteurs de délits flagrants, il y a très longtemps, en Normandie. Des personnes se faisaient agresser, j’ai interpellé l’auteur des faits et je l’ai remis aux policiers, c’est le devoir du citoyen. (…) Il n’y a aucun coup. C’est vigoureux. Je conçois que c’est une scène qui peut paraître violente, mais les policiers y sont confrontés des dizaines de fois par jour. Le mec a une force qui est décuplée, il est dans l’adrénaline, il est excité, il a été gazé, il ne veut pas se laisser faire. D’ailleurs, si vous regardez la vidéo, à cinq CRS, équipés et formés à ce type de situation, pendant plus de trente secondes, ils n’arrivent pas à le maîtriser. C’est des débiles, les mecs en face, lui y compris. Je passe ma main gauche sous son aisselle, et la deuxième au niveau de son cou, et j’essaie de le lever pour l’emmener vers le major Mizerski et un autre policier. C’est exactement le même geste que j’ai fait à Emmanuel Macron quand il a pris un œuf au Salon de l’agriculture : il n’a pas déposé plainte pour violence et il n’a eu mal au cou plus que ça le lendemain ! (…) Je sais depuis le début de la manifestation que je suis filmé. Je ne me cache pas. (…) [le policier qui m’accompagnait] est en retrait. Je me mets à sa place : c’est un major de police, il y a un collaborateur du président de la République avec lui, il ne va pas m’attraper par le cou et me mettre par terre. Ce n’est pas lui qui est fautif. Ce qui a été sous-dimensionné, ce n’est pas son action à ce moment-là, c’est le dispositif qui était censé encadrer un collaborateur du président venant sur ce type d’événement. (…) On s’en va à pied avec le major Mizerski, je remets mon casque dans le coffre de la voiture, on part à la Préfecture de police et on redescend en salle de commandement. Dans la salle, grosse surprise, Gérard Collomb est présent, avec le préfet de police de Paris, avec le DOPC Alain Gibelin, le cabinet du ministre et celui du préfet. Je me mets dans un coin. Ils sont en train de faire une présentation à Collomb. Quand il sort, il vient me voir et me serre la main : “Ça va ? Qu’est-ce que tu fais là ?” (…) Je me mets à sa place. Je pense que la connerie vient d’un échelon qui reste à déterminer à la préfecture de police. Il pense que ce n’est pas sa connerie à lui, tout le monde est en train de l’attaquer, il fait des réponses maladroites. (…) Dans la salle de commandement, je vois le major Mizerski et un sous-directeur de la préfecture partir dans le fond de la salle à gauche, où il y a deux opérateurs en civil qui sont sur les réseaux sociaux, et en l’occurrence sur Twitter. Il y a des images de la place de la Contrescarpe, une heure et demie après. On me dit que c’est problématique, je regarde le truc. Moi, je ne vois toujours pas ce que j’ai fait de mal. Je ne comprends pas l’ampleur que ça va prendre, et c’est là justement mon erreur. Je connais donc l’existence de cette vidéo le soir même. Le lendemain, je reçois un coup de téléphone de Patrick Strzoda : “Alexandre, qu’est-ce que c’est que cette histoire de vidéo, est-ce que vous pouvez venir me voir ?” C’est là que je comprends que j’ai fait une faute. Il m’annonce qu’il va prendre une sanction à mon égard. (…) La faute, c’est d’avoir exposé la présidence de la République. C’est un préfet qui a l’expérience du maintien de l’ordre. Il sait très bien qu’il n’y a pas de délit. Il n’y a pas de tabassage, comme ont pu le dire certains journalistes. C’est un citoyen qui appréhende un délinquant, point à la ligne. Je n’étais pas d’accord avec la sanction, mais je l’ai acceptée. Patrick Strzoda me rappelle dans la journée. Il me dit : “J’ai vu Alexis Kohler [secrétaire général de l’Elysée], on va vous mettre quinze jours de suspension sans traitement et on verra quelles seront vos fonctions quand vous rentrerez.” (…) [le président] était en Australie à ce moment-là (…) je ne vais pas le déranger avec ça, ce n’est pas mon rôle. Je n’ai jamais eu le président au téléphone pendant ma suspension. Le vendredi, je prends ma voiture et je pars en Bretagne avec ma femme. J’y reste du 4 au 15 mai, je rentre à Paris le 15 et je ne remets pas les pieds à la présidence avant le 22. [Alain Gibelin, le directeur de l’ordre public et de la circulation ] ment, et c’est même la deuxième fois qu’il ment. Il dit qu’il n’a appris que le 2 mai que j’étais présent à la manifestation la veille. Ce n’est pas vrai. On a déjeuné quelques jours avant avec le général Bio-Farina [commandant militaire de l’Elysée], au 2 rue de l’Elysée. C’était une réunion de travail à propos des policiers qui font la sécurité autour du palais. A la fin de ce déjeuner, il m’a demandé si je venais toujours le 1er mai et si j’avais reçu l’équipement que je devais recevoir. (…) Il y a des gens qui pensent à leur carrière et qui se défaussent. Je n’ai participé à aucune réunion, ni à la présidence de la République, ni par email, ni par téléphone. Je pense qu’Alain Gibelin s’en veut de ne pas avoir prévenu le préfet de police. Je pense sincèrement que le préfet n’était pas au courant de ma venue ce jour-là au cœur de la manif. Il était réellement surpris quand il m’a vu dans la salle de commandement. Alain Gibelin, lui, était parfaitement au courant et n’en a pas rendu compte à sa hiérarchie. (…) J’ai un rendez-vous avec Patrick Strzoda et le chef de cabinet, qui me disent qu’on ne va pas pouvoir faire comme avant. J’ai déjà été puni, je suis surpris. Ils me disent : “Tu es trop dedans, il faut que tu prennes un peu de recul, tu ne vas t’occuper que des événements qui se passent au palais de l’Elysée.” Je le vis comme une humiliation. (…) Quelques jours après mon retour, à l’occasion d’un événement dans le palais, il me prend à part et il me dit les choses. Il me dit : “C’est une faute grave, ça va être compliqué et il faut assumer.” Il m’explique que ça n’enlève pas la confiance qu’il a en moi mais que j’ai fait une grosse bêtise. (…) [la vidéo que la justice vous reproche d’avoir détenue] Moi, je ne l’ai pas demandée. Après la publication de l’article du Monde sur Internet, je reçois un appel vers 22 heures de quelqu’un à la préfecture de police, dont je ne citerai pas le nom : “Alexandre, on a la vidéo du gars et de la fille en train de jeter des projectiles sur les CRS, est-ce que tu la veux pour te défendre ?” Bien sûr que ça m’intéresse, si on peut prouver que les gens en face ne sont pas de simples passants mais des casseurs. Je ne sais pas d’où viennent ces images. Je suis en train de dîner dans un restaurant près du Palais et quelqu’un vient me donner un CD. Il n’y a rien écrit dessus, ni “préfecture de police”, ni “vidéosurveillance”. Ce CD, je ne le regarde pas et je le remets à l’Elysée à un conseiller communication. Ces images n’ont pas été diffusées. (…) Je crois qu’ils ont essayé de la diffuser et de la fournir à des gens, pour montrer la réalité des faits.
Alexandre Benalla
https://lemonde.fr/politique/article/2018/07/26/entretien-exclusif-alexandre-benalla-livre-ses-verites_5336090_823448.html
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WHAT CHILDREN HUMAN SHIELDS ?
https://www.breitbart.com/jerusalem/2018/07/26/terrorist-sniper-used-20-children-as-decoy-to-shoot-at-idf-forces/
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SCANDALE ! (fuite d’images rétablissant… la vérité des faits !)
http://www.valeursactuelles.com/politique/benalla-des-comptes-twitter-pro-lrem-ont-fait-fuiter-les-images-illegales-97650
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BEAUCOUP ONT TOUT PERDU AVEC MACRON
« Beaucoup de gens ont tout perdu avec l’élection de Macron, et ils ne savaient pas sous quel angle l’attaquer »…
Alexandre Benalla
https://www.lejdd.fr/politique/exclusif-benalla-au-jdd-jetais-pret-a-demissionner-on-ma-repondu-que-ce-netait-pas-la-peine-3721481
« J’ai grandi avec ma mère, mon petit frère et ma petite sœur dans 15m² à La Madeleine, une ZUP d’Evreux. La fenêtre donnait sur la maison d’arrêt, on s’habillait au Secours populaire. On a dû me cacher chez ma tante… »
Alexandre Benalla
http://www.valeursactuelles.com/politique/benalla-comment-son-pere-tente-de-lenlever-97740
On est en pleine contre-com et la Mimi Marchand doit pas être loin …
https://fr.wikipedia.org/wiki/Mich%C3%A8le_Marchand
Mais en même temps, c’est intéressant, signe de la confusion des temps, de voir ces situations de fronts renversés se multiplier où, pour les besoins de la cause de nos habituelles belles âmes immigrationnistes, une histoire de méchant immigré frappant des gentils petits bobos casseurs – pardon: « rebelles » – du dimanche, qui aurait pu être une histoire finalement exemplaire de l’ascension sociale d’un fils d’immigré méritant, bascule dans le scandale d’Etat …
Et ce serait d’ailleurs tout aussi intéressant de voir comment il est perçu de l’autre côté de la petite mare …
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MEA CULPA
Quoi qu’il en soit, on ne devrait jamais se faire une opinion sur une polémique avant d’entendre toutes les versions. Je l’avoue, j’ai été convaincue par les explications de Benalla sur les événements (d’une grande banalité) de la place de la Contrescarpe. Quand il dit qu’en voyant des manifestants agresser des policiers (ce que ne montrait pas la première vidéo, habilement montée à charge), il a réagi instinctivement et qu’il le referait s’il n’était pas membre de la présidence, non seulement je le crois, mais je trouve ça plutôt honorable. Il est vrai qu’en l’occurrence, on n’avait pas vraiment besoin de lui, mais les victimes d’agression souffrent plus, dans notre pays, de la passivité des témoins que d’un interventionnisme excessif. Si je me faisais attaquer dans un RER comme ce jeune homme qui, le 15 juillet, s’est jeté par la fenêtre d’un train qui roulait pour échapper aux quatre racailles qui le rouaient de coups devant d’autres voyageurs, j’aimerais bien qu’il y ait un Benalla dans les parages. Mea culpa : contrairement à ce que je croyais sans rien savoir, le gars est sympathique et franc du collier. Il ne se cache pas d’être le pitbull du président (il ne le dit pas comme ça). À en juger par son parcours, il ne manque pas de talent, sinon, il n’aurait pas gagné la confiance de dirigeants politiques expérimentés, comme François Hollande. Le Président se dit fier d’avoir recruté ce garçon atypique, entendez qu’il n’est pas énarque, ni même diplômé de Sciences Po et qu’il ne vient pas des beaux quartiers. Alors que le macronisme est aussi largement le règne des technocrates (en même temps !, vous dis-je), Alexandre Benalla devait détoner, amuser, énerver et séduire. Et rendre nombre de services dans l’organisation des raouts présidentiels comme il l’avait fait dans la campagne. S’il s’était fait beaucoup d’ennemis à l’extérieur, on dirait qu’il a pas mal d’amis au Palais.
Le défaut de Benalla, c’est qu’il voit trop de films, comme il le confie avec candeur – ou alors c’est de la roublardise de haut vol. Son rêve, il n’en fait pas mystère, c’était de créer un Secret service, comme dans le film Dans la ligne de mire (In the line of fire), où Clint Eastwood incarne un membre de la sécurité présidentielle. Est-ce ce jeune homme de 26 ans qui a vendu à Emmanuel Macron l’idée d’un service de sécurité présidentiel autonome, échappant à la tutelle de l’Intérieur et faisant appel à des compétences, en matière de garde rapprochée, qui ne se trouveraient pas dans la police mais plutôt dans le monde de la sécurité privée ? Le général Bio-Farina, commandant militaire de l’Elysée, a reconnu qu’on avait donné à Benalla un grade de lieutenant-colonel pour lui permettre de parler d’égal à égal avec ses pairs dans un groupe de travail créé, à très haut niveau, pour réfléchir à la réforme de la sécurité présidentielle.
Il n’y a peut-être pas scandale au sens moral du terme, mais au minimum matière à débat public. À moins, bien sûr, qu’on découvre prochainement que toute l’affaire a été montée par l’Elysée pour créer une diversion et faire oublier au bon peuple que le grand projet européen est dans les choux.
Elisabeth Lévy
https://www.causeur.fr/benalla-macron-lrem-police-153244
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