

Vous allez dans certaines petites villes de Pennsylvanie où, comme ans beaucoup de petites villes du Middle West, les emplois ont disparu depuis maintenant 25 ans et n’ont été remplacés par rien d’autre (…) Et il n’est pas surprenant qu’ils deviennent pleins d’amertume, qu’ils s’accrochent aux armes à feu ou à la religion, ou à leur antipathie pour ceux qui ne sont pas comme eux, ou encore à un sentiment d’hostilité envers les immigrants. Barack Hussein Obama (2008)
Pour généraliser, en gros, vous pouvez placer la moitié des partisans de Trump dans ce que j’appelle le panier des pitoyables. Les racistes, sexistes, homophobes, xénophobes, islamophobes. A vous de choisir. Hillary Clinton
J’ai toujours été reconnaissant de l’amitié du peuple français et du travail que nous avons accompli ensemble quand j’étais président des Etats-Unis. Je n’ai pas l’intention de m’impliquer dans beaucoup d’élections, maintenant que je ne me présenterai plus en tant que candidat. Mais l’élection française est d’une importance capitale pour l’avenir de la France et les valeurs que nous chérissons, parce que la réussite de la France importe au monde entier. J’admire la campagne qu’Emmanuel Macron a menée. Il a défendu des valeurs libérales [progressistes, ndlr]. Il a mis en avant le rôle important que la France joue dans l’Europe et dans le monde. Il s’est engagé pour un avenir meilleur pour les Français. Il s’adresse à leurs espoirs, et non à leurs peurs. Et j’ai récemment eu le plaisir de parler avec Emmanuel de son mouvement et de sa vision pour l’avenir de la France. Je sais que vous faites face à de nombreux défis et je veux que tous mes amis en France sachent à quel point je veux votre réussite. Parce que cette élection est trop importante, je veux que vous sachiez que je soutiens Emmanuel Macron pour aller de l’avant. En marche. Vive la France », conclut l’ancien président démocrate. Barack Hussein Obama
On vous demande une carte blanche, et vous salissez l’adversaire, et vous proférez des mensonges. Votre projet, c’est de salir, c’est de mener une campagne de falsifications, de vivre de la peur et des mensonges. La France que je veux vaut beaucoup mieux que ça. Il faut sortir d’un système qui vous a coproduit. Vous en vivez. Vous êtes son parasite. L’inefficacité des politiques de droite et de gauche, c’est l’extrême droite qui s’en nourrit. Je veux mener la politique qui n’a jamais été menée ces trente dernières années. Emmanuel Macron
On ne va pas s’allier avec le FN, c’est un parti de primates. Il est hors de question de discuter avec des primates. Claude Goasguen (UMP, Paris, 2011)
A la limite, je préfère la savoir dans un arbre qu’au ministère de la Justice. Anne-Sophie Leclère
Pourquoi on tolérerait tous ces chanteurs de cantiques de l’Internationale et pas les autres? Jean-Claude Gaudin
Faire le jeu de Le Pen, qui l’a fait mieux et avec une science plus consommée que le mortifère Mitterrand en son temps ? Il y a d’ailleurs eu quelque chose de profondément déplaisant à voir la fille de celui-ci venir sur un plateau déclarer avec candeur qu’elle allait voter Chirac en se bouchant le nez, sans qu’aucun serf médiatique ose lui rappeler que s’il y a bien quelqu’un qui a savamment peloté à son profit pendant quatorze ans la boule puante qui vient de nous exploser au nez c’est son père. De même, par la bouche mielleuse de ses représentants, la gauche sublime et fracassée, mais toujours aussi magnifique, ne s’est-elle pas privée de reprocher tartuffiennement à la droite de ne pas manifester à ses côtés dans la rue. Et personne n’a osé lui répondre que d’abord c’était sa rue, gloubiboulguisée à son image et ressemblance, et transformée en espaces de création, en zones franches pour le libre tapage des teufeurs sacrés de la scène techno ; et, surtout, que c’était son Le Pen. On leur laisse tout ça. Qui d’autre en a l’usage ?Pour comprendre dans ses tréfonds l’extase anti-lepéniste de ces derniers jours, il suffit de se souvenir, a contrario, de l’enthousiasme très modéré qu’avait suscité chez ces mêmes anti-lepénistes, à la fin de 1998, la brutale scission du Front national. L’éditorialiste Serge July, sous le coup de cette surprise, qui aurait dû être considérée, et à bon droit cette fois, pour divine, mais qui ne le fut pas du tout, alla jusqu’à écrire avec mélancolie : « Jean-Marie Le Pen est devenu bizarrement indispensable au bon fonctionnement de la démocratie française. »Il fallait comprendre que la modernité emballée en avait besoin pour rendre ses surenchères de toute façon plus aimables que lui ; et que s’il n’existait plus, il fallait le réinventer. Eh bien ça y est. Le malheur des temps l’a ressuscité in extremis. Philippe Muray (2002)
Pendant toutes les années du mitterrandisme, nous n’avons jamais été face à une menace fasciste, donc tout antifascisme n’était que du théâtre. Nous avons été face à un parti, le Front National, qui était un parti d’extrême droite, un parti populiste aussi, à sa façon, mais nous n’avons jamais été dans une situation de menace fasciste, et même pas face à un parti fasciste. D’abord le procès en fascisme à l’égard de Nicolas Sarkozy est à la fois absurde et scandaleux. Je suis profondément attaché à l’identité nationale et je crois même ressentir et savoir ce qu’elle est, en tout cas pour moi. L’identité nationale, c’est notre bien commun, c’est une langue, c’est une histoire, c’est une mémoire, ce qui n’est pas exactement la même chose, c’est une culture, c’est-à-dire une littérature, des arts, la philo, les philosophies. Et puis, c’est une organisation politique avec ses principes et ses lois. Quand on vit en France, j’ajouterai : l’identité nationale, c’est aussi un art de vivre, peut-être, que cette identité nationale. Je crois profondément que les nations existent, existent encore, et en France, ce qui est frappant, c’est que nous sommes à la fois attachés à la multiplicité des expressions qui font notre nation, et à la singularité de notre propre nation. Et donc ce que je me dis, c’est que s’il y a aujourd’hui une crise de l’identité, crise de l’identité à travers notamment des institutions qui l’exprimaient, la représentaient, c’est peut-être parce qu’il y a une crise de la tradition, une crise de la transmission. Il faut que nous rappelions les éléments essentiels de notre identité nationale parce que si nous doutons de notre identité nationale, nous aurons évidemment beaucoup plus de mal à intégrer. Lionel Jospin (France Culture, 29.09.07)
C’est le comportement de quelqu’un qui ne pense plus en français… qui pense dans la langue de la finance internationale. Jean-Luc Mélenchon (sur Pierre Moscovici, 23.03.13)
Ce jour est un jour de deuil pour nous et pour de très nombreux peuples et militants. Nous nous sentons liés de cœur. Chavez a été la pointe avancée d’un processus large dans l’Amérique latine qui a ouvert un nouveau cycle pour notre siècle, celui de la victoire des révolutions citoyennes. (…) Ce qu’est Chavez ne meurt jamais. C’est l’idéal inépuisable de l’espérance humaniste, de la révolution. (…) Il n’a pas seulement fait progresser la condition humaine des Vénézuéliens, il a fait progresser d’une manière considérable la démocratie. (…) Les Européens si prétentieux, arrogants, méprisants, l’infecte social-démocratie qui depuis 24 heures se répand en injure contre les figures progressistes d’Amérique latine feraient bien de se souvenir qu’au Venezuela contrairement à la France (…) on a fait reculer la pauvreté de manière spectaculaire, éradiqué ce qui est classé comme extrême pauvreté (…) l’analphabétisme a été éradiqué (…) on est parvenu à faire progresser de 70% la scolarisation des enfants. Voilà le bilan que nous portons fièrement à l’heure où l’image d’Hugo Chavez va se retirer. J’ai honte pour nous tous en Europe du niveau lamentable des commentaires que j’ai vus. Comment pouvez-vous être aussi infâmes et aussi bas? Comment pouvez-vous être devenus à ce point aussi insensibles à ce que représente le progressisme latino-américain dans ces moments de l’histoire pour avoir pour tout commentaire des insultes ?. (…) Les cendres de Chavez sont chaudes, sont brûlantes, et nous avons au cœur non seulement l’idée que nous continuons ce combat mais la haine intacte que nous avons contre les puissants et les puissances qui même à l’heure de la mort sont incapables du respect qu’ils manifestent pour tant d’autres qui le méritent moins. Jean-Luc Mélenchon (2013)
La France comprend trois foyers d’expression de l’antisémitisme très forts. Le premier, ce sont les proches du Front National et les électeurs de Marine Le Pen […] Le deuxième groupe, c’est parmi les Français musulmans […] Et puis le troisième groupe ce sont les proches du Front de gauche et les électeurs de Jean-Luc Mélenchon 2012, où là aussi on trouve, à un dégré moindre, et sur des ajustements ou, je dirais des agencements différents, l’expression d’un antisémitisme fort. (…) On a [dans ce groupe] une adhésion beaucoup plus forte que la moyenne à des préjugés qui relèvent de cet antisémitisme anticapitaliste et antiglobalisation. Cette idée que les juifs contrôlent l’économie. Qu’il y a un capitalisme cosmopolite, que le monde de la finance est un monde cosmopolite. Dominique Reynié
Toutes les violences aujourd’hui sont commises par des jeunes musulmans, et bien sûr c’est une toute petite minorité de la communauté musulmane et les musulmans en sont les premières victimes. Roger Cukierman
En octobre 2004, dans son rapport intitulé Chantier sur la lutte contre le racisme et l’antisémitisme, Jean-Christophe Rufin notait une diminution du rôle de l’extrême droite dans la responsabilité des violences antisémites et, en revanche, une augmentation de celui d’une frange de la jeunesse issue de l’immigration. (…) L’intérêt de la seconde enquête est de vérifier l’hypothèse d’un nouvel antisémitisme, avancée il y a presque quinze ans par Pierre-André Taguieff et reprise par Jean-Christophe Rufin dans son rapport de 2004. Il s’agit donc de savoir si les musulmans vivant en France sont plus ou moins susceptibles que la moyenne de la population nationale à partager des préjugés contre les Juifs, voire à développer une vision antisémite. (…) Enfin, pour comprendre ce regain des mauvaises pensées, il faut compter avec l’influence majeure d’un nouvel acteur, le Web, dont le rôle est rapidement devenu déterminant dans le domaine de l’information mais aussi de l’engagement politique, de la mobilisation militante et de la prise de parole en général et de type protestataire en particulier. La force du Web est décuplée par ses vertus apparentes et pour partie réelles: égalitarisme, spontanéisme, authenticité, immédiateté, universalité… Mais ce nouvel espace public est fortement porté par la possibilité singulière d’émettre des messages, des opinions, de les recevoir, de les partager, sans avoir nécessairement à décliner son identité, c’est-à-dire sans devoir engager sa responsabilité. Dans toute l’histoire de la liberté de la presse et de la liberté d’opinion, c’est une situation inédite. Ces outils offrent aux antisémites et aux racistes un statut d’extraterritorialité et, finalement, une impunité de fait, qui ne permet plus aux États de droit ni d’assurer la défense des valeurs humanistes ni de punir ceux qui se rendent coupables de les transgresser. (…) Il y a les opinions et il y a les agressions. En France, jamais nous n’avons réussi à descendre au-dessous de la barre de 400 actes antisémites par an depuis le début des années 2000, et l’année 2014 connaît une augmentation impressionnante (+ 91 %). Ainsi, de janvier à juillet 2014, comparativement à la même période en 2013, on a relevé 527 actes antisémites contre 276. La moitié des actes racistes sont des actes contre les Juifs, qui représentent probablement moins de 1 % de la population. Sur le Web, on note l’installation d’un antisémitisme déchaîné. Au cours de l’été 2014, lors des manifestations contre l’intervention israélienne dans la bande de Gaza, des slogans «Mort aux Juifs !» ont été entendus à Paris, place de la République; à Sarcelles, ces cris ont débouché sur la mise à sac de commerces au motif qu’ils appartenaient à des Juifs. Une synagogue a été attaquée. Il en va de même pour les actes atroces commis récemment: l’assassinat, en 2006, d’Ilan Halimi par le gang de Youssouf Fofana; celui, en 2012, de Jonathan Sandler et des enfants Gabriel Sandler, Arieh Sandler et Myriam Monsonego par Mohammed Merah, également meurtrier des malheureux Imad Ibn Ziaten, Mohamed Legouad et Abel Chennouf; puis, en 2014, la tuerie de Bruxelles perpétrée par Mehdi Nemmouche. Ne confondons pas ces drames avec des faits sans cause. Ils sont de notre époque et nous disent donc nécessairement de quoi elle est faite. (…) Parmi les informations que nous apporte cette enquête, l’un des points à retenir est certainement le fait que 16 % seulement des personnes interrogées se disent d’accord avec l’affirmation selon laquelle, en France, «il y a plus de problèmes d’antisémitisme que de problèmes de racisme». Autrement dit, 59 % des personnes estiment le contraire, ce qui s’oppose à l’évidence des données sur les agressions antisémites. En France, les actes antisémites constituent 50 % de tous les actes racistes, tandis que la communauté juive représente moins de 1 % de la population nationale. Il faut donc noter que, du point de vue du public, les agressions antisémites ne suscitent pas l’écho et la mémorisation auxquelles on pourrait s’attendre compte tenu de la nature des faits et de leur gravité (…) Selon notre enquête, de tous les partis politiques et des publics qu’ils fédèrent autour d’eux, les sympathisants du Front national et les électeurs de Marine Le Pen constituent l’univers politique et partisan où l’on trouve, et de très loin, le plus d’opinions antisémites et xénophobes. Les sympathisants du FN et ses électeurs ressemblent davantage au discours du fondateur du parti qu’au discours plus policé que sa nouvelle présidente s’efforce de mettre en scène. (…) Les musulmans répondants sont deux à trois fois plus nombreux que la moyenne à partager des préjugés contre les Juifs. La proportion est d’autant plus grande que la personne interrogée déclare un engagement plus grand dans la religion. Ainsi, lorsque 19 % de l’ensemble des personnes interrogées indiquent adhérer à l’idée selon laquelle «les Juifs ont trop de pouvoir dans le domaine de la politique», le taux grimpe à 51 % pour l’ensemble des musulmans. Cette question permet d’illustrer les effets de la pratique religieuse sur l’adhésion aux items antisémites: en effet, l’adhésion à cet item est de 37 % chez les personnes qui déclarent une «origine musulmane», de 49 % chez les musulmans croyants» et de 63 % chez les «musulmans croyants et pratiquants». (…) l’idée selon laquelle le sionisme « est une organisation internationale qui vise à influencer le monde», si typique de la vision antisémite, suscite un niveau d’approbation très élevé parmi les musulmans interrogés (44 %), contre 16 % en moyenne de la population âgée de 16 ans et plus. On voit encore ici que la proportion croît avec le degré d’implication religieuse. L’existence d’un complot sioniste est de 30 % chez ceux qui déclarent une «origine musulmane», de 42 % chez les « musulmans croyants » et de 56% chez les «musulmans croyants et pratiquants ». (…) Les préjugés contre les Juifs sont plus répandus au sein de la mouvance du Front de gauche que dans l’ensemble de la société française, mais ils sont moins répandus que dans la mouvance du Front national. Dominique Reynié
Les musulmans sont pris pour cible, ça suffit ! L »‘islamo-fascisme » cautionné par Roger Cukierman, c’est une « terminologie d’une autre siècle et d’autres horizons que les nôtres. Dalil Boubakeur
Considérer que toutes les violences aujourd’hui sont commises par des jeunes musulman sont des déclarations irresponsables et inadmissibles qui contreviennent au principe même du vivre ensemble. Communiqué du Conseil français du Culte Musulman (CFCM)
Bien sûr, on a toutes les bonnes raisons d’être méfiant à l’égard de Dominique Reynié, politocrate omniprésent, et de sa tambouille sondagière. Ses attaques assez ignobles contre Mélenchon, proférées sur le complaisant plateau de France Inter (1) sans déclencher d’autre réaction qu’une timide objection de Thomas Legrand. Les questions à la mords moi le noeud de son sondage Internet. Ses phrases qu’il faudrait découper au scalpel pour en analyser les manipulations, comme par exemple sa dénonciation de « cette idée que les juifs contrôlent l’économie, qu’il y a un capitalisme cosmopolite, que le monde de la finance est un monde cosmopolite ». Ces trois propositions (relisez-les bien) énoncées toutes les trois dans la même phrase, passez muscade, sans déclencher, cette fois, la moindre objection de Patrick Cohen. Daniel Schneidermann
Dans la série « les grands vieillards se lâchent », après Tesson, après Dumas, voici Roger Cukierman. Roger Cukierman, 79 ans, est le président du CRIF, le conseil représentatif des institutions juives de France. Qui représente-t-il exactement ? Qui l’a élu ? Qui le renouvelle à son poste ? Personne ne le sait exactement, mais il est là, il a micro ouvert, et une fois l’an, c’est lui qui invite à un dîner de gala les huiles de la République (largement aux frais du contribuable, d’ailleurs. Le carton d’invitation, mentionnant le prix de 900 euros par couvert, ouvrant droit à une déduction fiscale de 800 euros, fait les délices d’une partie de l’islamosphère. Cukierman, lundi matin, est donc invité d’Elkabbach. Et entre autres énormités, il dit deux choses. Premièrement que sur le plan de l’antisémitisme, Marine Le Pen est « personnellement irréprochable », même si quelques légers antécédents dans son parti empêchent malencontreusement son invitation au dîner annuel. Deuxièmement, que les violences antisémites sont toutes « commises par des jeunes musulmans », même si c’est « une toute petite minorité des musulmans français ». N’empêche qu’il faut absolument que « les musulmans eux-mêmes se mobilisent pour les contrer ».(…) Si on était très mauvais esprit, on serait tenté de conclure que « tous les dérapages islamophobes sont commis par des gérontes juifs ». Ce n’est certes « qu’une toute petite minorité de la communauté juive française ». N’empêche qu’il serait bienvenu « que les Juifs eux-même se mobilisent pour les contrer ». Daniel Schneidermann
Et voilà que Roger Cukierman s’avise soudainement (…) de dire des banalités : d’abord, les violences antijuives sont très majoritairement commises par des musulmans, deuxio que Marine Le Pen, sur ce point est irréprochable – bon, je n’aurais peut-être pas dit irréprochable, mais je dois être plus politique que lui. Ces propos déclenchent un charivari indescriptible et la défection bruyante de Boubakeur. Mais le véritable scandale, celui qui déclenche des réactions furibardes de Jack Lang à Sarkozy, c’est le quitus accordé à Cukierman à Marine Le Pen, comme si, en la lavant du soupçon d’antisémitisme, il risquait de faire sauter la dernière digue qui empêche pas mal d’électeurs, et pas seulement les juifs, de voter FN. L’indignation enfle de toutes parts jusqu’à ce que, le lendemain, Cukierman fasse piteusement repentance en jurant qu’on l’a mal compris et en affirmant que Marine Le Pen n’est finalement pas si irréprochable que cela. La franchise de Cukierman me semble à vrai dire plus honorable que sa reddition. Qu’il ait été lynché pour avoir dit des vérités ou en tout cas des choses raisonnables prouve, si besoin est, que le déni de réel est en passe de devenir un devoir civique. Elisabeth Lévy
The Toulouse massacre did not bring French anti-Semitism to a halt. It actually increased. (…) The immediate reason for Jewish pessimism in France (…) may be the Toulouse massacre last March: the murder in cold blood of three Jewish children and a Jewish teacher by Mohamed Merah, a Muslim terrorist, on their school’s premises. This crime, instead of instilling more compassion and understanding towards the Jewish community, has actually generated more anti-Jewish violence and hate talk, as if Merah was not seen as a vile thug but rather as a model by parts of the population. There were no less than six cases of aggravated assault on Jewish youths or rabbis in France from March 26 to July 5, including one case in Toulouse again. According to the Representative Council of French Jewish Organizations (CRIF), anti-Semitic incidents of all sorts have increased by 53% compared to the same period last year. (…) The connection between Muslim immigration — or Muslim-influenced Third World immigration — and the rise of a new anti-Semitism is a fact all over Europe. Muslims come from countries (or are culturally attuned to countries) where unreconstructed, Nazi-style Jew-bashing dominates. They are impervious to the ethical debate about the Holocaust and the rejection of anti-Jewish stereotypes that were gradually incorporated into the European political discourse and consciousness in the second half of the 20th century (to the point that lessons on the Holocaust are frequently dropped from the curriculum at schools with a plurality or a majority of Muslim pupils), and are more likely than non-Muslims to engage in assaults, attacks, or harassment practices directed at Jews. Moreover, Muslim anti-Semitism reactivates in many places a dormant, but by no means extinct, non-Muslim European anti-Semitism. Once Muslims are unopposed, or at least unprosecuted, when they challenge the historical veracity of the Holocaust or when they refer to the The Protocols of the Elders of Zion as an authentic document, a growing number of non-Muslims feel free to do the same. (…) Muslim immigration is nurturing European anti-Semitism in more surprising ways as well. One unintended and ironic consequence of European Islam’s demographic growth is that Jews are frequently amalgamated with Muslims. Many people use a widespread concern about a growing influence of Islam in Europe as a way to hurt Jews as well, or to hit them first. (…) to wrest Europe or any historically Christian part of the world from Christianity; recognizes the supremacy of state law over religious law in non-ritual matters; and sees Western democracy — a polity based on the rule of law — as the most legitimate political system. But Europeans are not culturally equipped to understand such nuances or to keep them in mind (far less than the Americans, who are more religious-minded, more conversant in Biblical matters, and more familiar with the Jewish way of life). (…) And what usually originates as a reaction against difficulties linked to radical brands of Islam quickly evolves into a primarily anti-Jewish business. (…) Earlier this year in France, during the last months of the conservative Sarkozy administration, a debate about the rapidly growing halal meat industry led to attacks against the kosher meat industry as well, complete with uncomely remarks about “old-fashioned rituals” by then-Prime Minister François Fillon. While Fillon subsequently “clarified” his views, the Sarkozy administration upheld its support for some kind of “tagging” of “ritually slaughtered meat,” a European Union-promoted practice that would prompt commercial boycott of such food and thus make it financially unaffordable for most prospective buyers. Since kosher meat regulations are much stricter than halal meat regulations, religious Jews would be more hurt at the end of the day than religious Muslims. (…) In Germany, a rare case of malpractice by a German Muslim doctor in a Muslim circumcision led a court in Cologne to ban circumcision on children all over Germany on June 19, on the quite extravagant grounds that only legal adults may decide on issues irreversibly affecting their body, except for purely medical reasons. Which is tantamount, in the considered issue, to denying parents the right to pass their religion to their children. Conservative Chancellor Angela Merkel immediately filled a bill to make religious circumcision legal in Germany, and it was passed on July 19 by the Bundestag (somehow, German conservatives are nowadays more genuinely conservative than, say, their French counterparts). But according to a YouGov poll for the DPA news agency released at about the same moment, 45% of Germans support the ban, while only 42% oppose it. In an even more ominous instance, Judaism has been singled out in a protracted intellectual debate in France since early June, as the fountainhead, past and present, of totalitarianism and political violence and thus as a more dangerous religion than radical Islam. Michel Gurfinkiel
Le président du CRIF crève, enfin, l’abcès (…) Aujourd’hui, il n’y a pas de tuerie au nom de Jésus ou de YHVH, ni même au nom d’Israël puisque si morts d’enfants il y a eu à Gaza comme le dénoncent les tueurs de juifs en France, à Copenhague, à Bruxelles, ces morts n’ont jamais été fait sciemment mais par accidents non voulus suite au refus forcené des Arabes à refuser le fait juif pensé en tant que Nation indépendante et non pas seulement en tant que peuple du « livre » qui doit être toléré mais dominé parce que déviant comme l’indiquent les textes coraniques ; rappelons que c’est bien les arabo-musulmans qui ont refusé la partition de 1947 et non les Juifs, et, aujourd’hui, en Syrie il y aurait 210.000 tués, 3 millions de Syriens exilés, 10 millions en exode au sein même du pays, soit une situation bien pire qu’en 47 en Palestine ; aussi, dire déjà cette vérité, là, de la part de ces dirigeants musulmans seraient un bien grand pas en avant vers ce fameux « vivre ensemble » dont se réclament ces dirigeants musulmans français. Car si, en effet, il n’y a pas eu, en France, de délation opérée par des musulmans sous Vichy contre les Juifs, il ne s’ensuit pas qu’en Algérie, en Égypte, en Syrie, en Irak, au Maroc, et ce sous loi islamique, il n’y ait pas eu des délations et des meurtres de Juifs ; la preuve ? Outre ces divers pogromes dont a parlé un Albert Memmi, des centaines de milliers ont dû s’enfuir d’Algérie parce qu’ils ne voulaient pas devenir des citoyens de seconde zone comme le sont devenus les Algériens eux-mêmes qui l’ont prouvé en venant massivement en France (…). N’oublions pas tous les juifs qui ont été jetés dehors des pays arabo-musulmans depuis la naissance d’Israël. Lucien Oulahbib
Longtemps, on a nié que l’antisémitisme puisse tuer en France. Longtemps, on l’a guetté du côté de l’extrême droite, qui avait, en effet, une longue tradition de haine des Juifs. Est-ce parce que le nouvel antijudaïsme criminel ne vient plus de ce côté, qu’on a tant cherché à en nier la réalité ? Brice Couturier
Roger Cukierman (…) n’a fait que dire une triste évidence – tous les islamistes étant musulmans (…) Je vis ce qui s’est passé hier comme une régression intellectuelle et politique surréaliste après une saignée de janvier qui a montre dramatiquement ce que je dis depuis des lustres: la violence anti-juive est le produit de l’islamo-gauchisme. La détestation d’Israël (comme l’a reconnu enfin Hollande hier) est son moteur moderne. L’antisémitisme issu de l’extrême droite, pour exister encore, est subalterne. Ce qui est scandaleux, c’est que les propos de Roger Cukierman fassent encore scandale: cela prouve la force de frappe de l’idéologie gauchisante: depuis qu’elle est présidente du FN, Marine Le Pen n’a fait effectivement aucune déclaration anti juive qu’on puisse lui reprocher. Au rebours de son père, elle est sortie définitivement de l’ambiguïté a l’égard de la réalité et des horreurs de la Shoah. Ne pas en prendre acte c’est se montrer, en creux, nostalgique de l’extrême droite d’antan et des petits frissons shoatiques. En ce qui concerne le FN, en revanche, celui ci n’a pas achevé son aggiornamento. Il conserve en son sein des personnalités notoirement antisémites ou proches du Hezbollah. Il doit choisir. (…) Le CRIF (…) paie a présent son tribut au politiquement correct et au fait d’avoir choisi de faire, à chaque fois, un pas en avant, un pas en arrière. J’exhorte depuis trop longtemps la communauté organisée à sortir de son hémiplégie morale et politique. Il est littéralement insensé après tout ce qui s’est passé, que le Parti Communiste (dont de nombreuses municipalités ont fait citoyens d’honneur des terroristes tueurs de juifs) et les Verts (dont certains membres ont participé aux manifestations sur Gaza qui ont viré a la haine et aux exactions anti juives) soient invités et pas le FN! Gilles-William Goldnadel
Les données du rolling Ifop-Fiducial indiquent (…) une proportion nettement plus importante (37% des électeurs de la France insoumise) s’oriente vers l’abstention ou le vote blanc et cette proportion semble se renforcer. On constate la même tendance dans l’électorat filloniste, la part des adeptes du «bonnet blanc et blanc bonnet» étant passée de 26% à 28% en une semaine. Dans cet électorat également, le principe du front républicain ne semble pas aller de soi. Les électeurs fillonistes seraient même encore moins enclins que ceux de Jean-Luc Mélenchon à soutenir Emmanuel Macron: 41% contre 51%. (…) Les générations plus âgées (les 35-64 ans), elles, étaient en âge de voter et ont sans doute massivement glissé un bulletin Chirac dans l’urne il y a 15 ans. Pour ces générations de gauche, qui étaient relativement jeunes à l’époque, le 21 avril 2002 et la mobilisation contre Jean-Marie Le Pen ont constitué des évènements particulièrement marquants. Or, il semble que ce qui suivit ce moment historique (des gouvernements de droite sous les présidences Chirac puis Sarkozy et enfin Hollande, sur fond d’une progression régulière du FN) n’ait pas laissé que de bon souvenirs dans ces générations. Le goût amer laissé par cet épisode semble fonctionner dans une partie de cette génération comme un puissant verrou contre la participation au front républicain sur le thème «on ne se fera pas avoir deux fois». Les 35-64 ans représentent ainsi 59% des électeurs de la France insoumise voulant voter FN au second tour et 58% des abstentionnistes potentiels contre seulement 43% de ceux qui ont l’intention de voter pour Emmanuel Macron. Un clivage générationnel est également à l’œuvre dans les rangs fillonistes mais il ne fonctionne pas selon la même logique. Si la proportion de moins de 35 ans est identique (et faible) dans les trois segments, on observe que les tranches d’âges intermédiaires (35-64 ans) sont surreprésentées (49%) parmi les électeurs optant pour Emmanuel Macron et qu’à l’inverse, les plus de 65 ans, qui constituent la part la plus importante de l’électorat filloniste (45%) sont plus nombreux parmi les personnes envisageant de s’abstenir (57%) ou de voter Le Pen (47%) que parmi celles qui penchent pour un vote Macron (36%). L’électorat de droite âgé, dont la socialisation politique s’est effectuée à une période où le clivage gauche/droite était encore extrêmement prégnant, semble donc moins adepte du dépassement de ce clivage proposé par Emmanuel Macron. (…) La différence d’attitude pour le second tour des électeurs fillonistes selon leur statut social laisse entrevoir que le clivage entre les deux France (aisée versus plus populaire et fragilisée) apparue au premier tour au travers de la sociologie des électorats Macron et Le Pen pourrait s’affirmer de manière beaucoup plus nette au second tour. (…) Au premier tour, Marine Le Pen a très nettement dominé Emmanuel Macron chez les moins diplômés quand il la surclassait symétriquement parmi les plus diplômés. Or, cette dichotomie sera sans doute encore plus caricaturale au second tour. On constate en effet que les choix des électeurs mélenchonistes et fillonistes pour le second tour sont clairement indexés sur le capital culturel. Parmi les mélenchonistes, les diplômés du supérieur pèsent en effet 40% des macronistes du second tour contre seulement 23% des lepenistes du second tour. Ces derniers sont à l’inverse 68% à n’avoir que le bac ou un niveau scolaire inférieur contre seulement 49% des futurs électeurs d’Emmanuel Macron. Comme le montre le graphique suivant, on retrouve le même phénomène dans l’électorat filloniste. Les diplômés du supérieur comptent pour 47% du segment macronien contre 38% du segment lepeniste et inversement, les moins diplômés constituent 57% de ce segment contre 45% chez les macroniens. Jérome Fourquet
La position de Mélenchon (…) va à l’encontre de celle des communistes qui constituent pourtant une portion importante de ses soutiens au premier tour de cette élection présidentielle. Les communistes ont appelé à voter Macron au second tour (…) Ce point de discorde met en exergue deux approches inconciliables : celle des communistes et celle de l’ancien trotskiste qu’est Mélenchon. (…) Ce refus ne fait que s’inscrire dans une attitude idéologique que les trotskistes ont adoptée face aux nazis. Si une partie minoritaire des trotskistes franchit la ligne en rejoignant la Collaboration, la majorité d’entre eux se cantonne dans une forme de neutralité. Ils voient la Seconde Guerre mondiale comme une répétition de celle de 1914-1918. Il s’agit d’une guerre entre deux impérialismes. Le prolétariat n’a donc pas à prendre position pour les parties engagées dans cette guerre. Ni l’impérialisme anglo-américain de Churchill et Roosevelt, ni l’impérialisme allemand d’Hitler. Les trotskistes appliquent donc à la Seconde Guerre mondiale la grille analytique de la Première Guerre. Il en résulte qu’il ne faut pas résister face à l’occupant nazi. Ils se lancent dans des activités surréalistes de distribution de tracts aux soldats « prolétariens » allemands, car « Derrière un soldat « nazi » se cache un travailleur allemand ». Ils pensent pouvoir favoriser la fraternisation internationaliste contre les impérialismes. Les trotskistes distribuent des tracts aux soldats allemands que les communistes, engagés dans la Résistance, s’efforcent de tuer ! Cette attitude absurde consistant à considérer les alliés anglo-américains et l’Allemagne nazie comme deux ennemis de la classe ouvrière qui se valent entraine donc les trotskistes à ne pas prendre position dans cette guerre contre l’occupant nazi, en dehors de rares exceptions entrées dans la Résistance. Et avec le fameux « Ils se valent » publié en juin 1944 par le journal La Vérité (alors que les alliés viennent de débarquer en Normandie pour libérer l’Europe), ils ne font que confirmer qu’ils estiment que Roosevelt et Hitler se valent. (…) Evidemment et cette attitude sera lourde de conséquences. La formule « ils se valent » et l’assimilation de Roosevelt à Hitler dicte leur attitude après la Guerre. Les trotskistes ne peuvent pas parler de la Shoah. S’ils commencent à parler de la Shoah et des atrocités nazies, il leur est difficile, voire impossible, de continuer à tenir la ligne « ils se valent » de l’équivalence. Ils ne peuvent alors plus prétendre que les impérialistes américains et les impérialistes allemands sont pareils. Cela revient précisément à mettre en évidence ce qui les distingue. C’est ce qui a entraîné les trotskistes à ne pas aborder l’extermination des Juifs d’Europe. Dans les textes trotskistes des années 1950, on ne parle pas de la Shoah. Laurent Schwartz, le mathématicien français trotskiste, a même admis sans ses mémoires qu’ils parlaient de la Seconde Guerre mondiale sans jamais dire un mot sur la Shoah. Parce que la Shoah détruit complètement l’édifice fondé sur le « ils se valent ». Tout homme normalement constitué ne peut reconnaitre que les Etats-Unis et l’Allemagne nazie se valent si on lui parle de la Shoah. C’est la raison principale pour laquelle la Shoah, des années 1950 aux années 1980, ne figure ni dans les discours, ni dans la presse, ni dans les publications, ni dans les programmes de formation militante, ni dans les commémorations des diverses chapelles trotskistes. Si la Shoah et les horreurs hitlériennes resteront délibérément ignorées des trotskistes, ces derniers n’auront pas de mots assez durs pour dénoncer les « crimes impardonnables » commis par l’impérialisme américain aux quatre coins du monde. (…) Pour les trotskistes, il est inimaginable que des bourgeois s’en prennent à des bourgeois. En raison de la lutte des classes, ces derniers ne peuvent massacrer que des prolétaires, un point c’est tout. Ce qui rend l’antisémitisme et la Shoah illogiques à leurs yeux. Il est évident que ce type de raisonnement apparaît comme complètement tordu, mais il ne faut pas oublier qu’on est face à des dogmatiques. Dans le meilleur des cas, et le plus souvent, cela se traduit par le silence. Et dans le pire des cas, et c’est plus rare, certains finiront négationnistes. (…) mais (…) quand le besoin s’en fait sentir, ils sont prêts à introduire la Shoah dans leurs thématiques et leurs mobilisations. Observons deux cas, lourds de signification l’un comme l’autre, et qui procèdent d’une même logique. Le premier cas s’est manifesté lors de la réémergence électorale de l’extrême droite française, dans la foulée des succès initiaux du Front national de Jean-Marie Le Pen, en 1984. La Shoah fut donc utilisée dans l’idée que son souvenir conduirait la jeunesse française à comprendre les dangers liés à l’essor d’un parti d’extrême droite. Auparavant indifférents au malheur juif et insensibles à la Shoah, certains intellectuels se mirent soudain à s’indigner des atrocités hitlériennes, dans le but de combattre le racisme anti-arabe. Dans l’esprit des trotskistes, et plus généralement dans l’esprit de l’extrême gauche française, la Shoah avait enfin trouvé son utilité historique. Elle permettait de flétrir l’ignominie du racisme et donc de protéger les communautés afro-maghrébines contre l’extrême droite française. Une deuxième occasion d’exhumer la Shoah et de l’introduire dans l’arsenal argumentaire trotskiste leur a été fournie par la première et surtout par la deuxième Intifada. Cette fois, il s’agissait de donner libre cours à un antisionisme radical, en expliquant que les Israéliens font aujourd’hui aux Palestiniens, en gros, ce que les nazis firent aux Juifs pendant la guerre. Il s’agit de retourner la Shoah contre les Juifs et de diaboliser les Israéliens, tout en diffusant une vue aberrante et fantasmée du conflit proche-oriental. Simon Epstein
Emmanuel Macron (…) est souvent aussi entré dans son jeu, coupant la parole et plaçant ses formules. Hier soir, de part et d’autre, on était dans un bingo des éléments de langage qu’il fallait placer absolument. Autrefois, les finalistes du second tour de la présidentielle avaient une ou deux formules choc à placer pour marquer les esprits. Quand on tente d’en placer une douzaine, on n’est plus dans un débat présidentiel de second tour de la cinquième puissance mondiale. On est dans la foire d’empoigne. Mais pouvait-il en être autrement au terme de cette campagne de piètre qualité? David Desgouilles
La presse française et étrangère salue avec raison la qualité de ce débat de second tour, projet contre projet, entre Alain Juppé et Jean-Luc Mélenchon. La manière dont l’écologie et l’avenir de la France en Europe ont été abordés, de même que, sans invectives ni intox, les problèmes du travail et de la situation internationale, ont manifestement redonné aux Français le goût de la politique. Un grand moment démocratique alors que les sondages restent toujours aussi serrés. Les deux hommes revenaient de très loin et devaient impérativement se montrer à la hauteur des enjeux après une campagne de premier tour marquée par des affrontements violents et les affaires qui ont plombé le camp des Républicains. (…) Pédagogue, rassurant, citant Hugo, il a plaidé à la surprise générale pour « les Etats-Unis d’Europe » en clarifiant sa position devant un Alain Juppé surpris par cette sortie. Jérome Leroy
Attention: une violence peut en cacher une autre !
Alors qu’au lendemain d’un débat de deuxième tour …
Que les mêmes belles âmes et champions de l’antiracisme qui avaient tant vanté …
Les imprécations, entre Hugo et Jaurès, du néo-léniniste et chavéziste de la France insoumise …
N’ont pas de mots assez durs pour dénoncer comme violent du seul fait d’une Marine Le Pen …
Qui manifestement dépassée par un programme économique non maitrisé …
En a même oublié l’immigration et donné l’euro à la Grande-Bretagne …
Comment ne pas voir …
Le véritable racisme de classe d’un candidat …
Pour qui, après le casse du siècle que l’on sait contre le candidat de la véritable alternance, nous sommes désormais moralement sommés de voter …
Et qui, à l’instar d’un Obama ou d’une Hillary Clinton, traite son adversaire d’ « indigne et de « parasite » ?
Mais surtout cette autre violence dont la dénonciation avait valu à d’autres avant elle les foudres de la bienpensance …
A savoir dans les banlieues dominées par les islamistes …
Dont les voix comptent tant pour le candidat du ni droite ni gauche …
La véritable source de l’antisémitisme et de la violence terroriste actuels ?
…entre Alain Juppé et Jean-Luc Mélenchon
Jérôme Leroy
est écrivain
Causeur
04 mai 2017
La presse française et étrangère salue avec raison la qualité de ce débat de second tour, projet contre projet, entre Alain Juppé et Jean-Luc Mélenchon. La manière dont l’écologie et l’avenir de la France en Europe ont été abordés, de même que, sans invectives ni intox, les problèmes du travail et de la situation internationale, ont manifestement redonné aux Français le goût de la politique. Un grand moment démocratique alors que les sondages restent toujours aussi serrés. Les deux hommes revenaient de très loin et devaient impérativement se montrer à la hauteur des enjeux après une campagne de premier tour marquée par des affrontements violents et les affaires qui ont plombé le camp des Républicains.
Mélenchon en challenger rassurant
Jean-Luc Mélenchon, sorti en tête du premier tour, était pourtant dans une situation paradoxale, celle du challenger. Que faire de ses surprenants 24,3% alors que sa réserve de voix est assez faible même en comptant le ralliement logique de Benoît Hamon et de ses 5,3% et celui, plus surprenant de NDA avec le même score ? D’abord éviter de se laisser enfermer dans l’image d’un candidat d’extrême gauche, fréquemment accusé de populisme par ses adversaires. La poussée spectaculaire qu’il avait enregistrée dans les dernières semaines du scrutin ne lui avait-elle pas fait atteindre une forme de plafond de verre dans une France pas forcément tentée par le changement radical de société auquel il aspire ? Ensuite, affiner une stature présidentielle que d’aucuns lui dénient. On peut dire qu’il a relevé le pari, au moins en partie. Pédagogue, rassurant, citant Hugo, il a plaidé à la surprise générale pour « les Etats-Unis d’Europe » en clarifiant sa position devant un Alain Juppé surpris par cette sortie.
« Ne prenez pas cet air étonné, monsieur Juppé, les millions d’électeurs de la France Insoumise ne sont pas les nationalistes de gauche que vous avez dénoncés lors de votre dernier meeting au Zénith de Lille. Notre finalité est loin de cette caricature et je sais que vous n’êtes pas l’homme de la caricature. Je suis convaincu que l’avenir du continent est celui d’un espace de paix et d’un futur modèle social. Mais pour cela, avant, ce que nous voulons, c’est renégocier les traités. Il ne s’agit pas de claquer la porte, il s’agit de repenser l’Europe, non plus comme vous et vos amis, à la manière d’un simple espace de libre échange des marchandises mais, à la manière de la Grèce de Syriza, en janvier 2015, comme le refus du régime austéritaire bruxellois. La différence, c’est que la France n’est pas la Grèce et qu’elle pourra imposer un autre rapport de forces avec l’Allemagne notamment dont le modèle économique est en contradiction avec un développement social harmonieux, car l’homme ne peut se réduire à être un simple agent économique. »
« Pas une voix pour Alain Juppé ! »
Alain Juppé, pour sa part, qui est donné légèrement favori, devait relever d’autres défis. Quand il a remplacé en catastrophe François Fillon, après avoir longtemps refusé de jouer les remplaçants de luxe, il a dû passer beaucoup de temps à gérer les doutes de l’aile droite des Républicains, et notamment le poids excessif qu’avait pris Sens Commun, sans pour autant s’aliéner la partie la plus conservatrice et identitaire de son électorat représentée par un Laurent Wauquiez. Mais aussi convaincre les 12,3% des voix d’Emmanuel Macron qui a apporté son soutien dès le soir du premier tour avant d’aller se consoler à La Rotonde, un Macron associé étroitement à la campagne du maire de Bordeaux depuis plus d’une semaine.
Il a donc d’abord attaqué Jean-Luc Mélenchon sur le financement de son programme : « Vous vivez dans un monde utopique, monsieur Mélenchon. Le lyrisme ne peut rien contre les chiffres. Je vais vous étonner, mais moi aussi, j’aime l’utopie et je crois moi aussi à vos Etats-Unis d’Europe. Le problème est que pour atteindre cet idéal, il faudra faire avec des règles. Nous ne les avons pas choisies, c’est vrai, mais notre modèle social est à bout de souffle et en le rénovant par le pacte que je veux passer avec les Français, moi aussi, car vous n’avez pas le monopole du cœur, je veux soulager la souffrance sociale qui a généré, encore une fois le score élevé de l’extrême-droite de madame Le Pen. Il s’en est fallu de quelques centaines de milliers de voix pour que ce soit-elle qui soit en face de vous. Je ne suis pas sûr que le débat démocratique y aurait gagné en qualité et que vous auriez préféré ce cas de figure. » Alain Juppé qui est passé de justesse devant Marine Le Pen avec 20,2% des voix contre 19,7% a ainsi devancé les critiques de l’entourage de Jean-Luc Mélenchon, sur le « candidat de repêchage du système ».
Jean-Luc Mélenchon a encaissé le coup d’autant plus que Marine Le Pen, il y a 48h, lui a donné le baiser de la mort en appelant ses électeurs à un retentissant : « Pas une voix pour Alain Juppé ! » Jean-Luc Mélenchon, a paru, à ce moment-là, sur la défensive. Est-il sorti du piège en précisant que les électeurs de Marine Le Pen se trompaient de colère et qu’il les distinguait du programme antisocial du Front national ? Et que l’absence de préoccupations écologiques comme l’obsession de la préférence nationale chez MLP étaient des marqueurs bien suffisants pour faire exister une opposition radicale entre la France Insoumise et l’idéologie frontiste ?
La (seule) bonne surprise de la campagne
De nombreux points d’accords ou de diagnostics partagés entre Juppé et Mélenchon sont par ailleurs apparus : la fermeté face à l’évasion fiscale, estimée par les deux candidats à 80 milliards d’euros, qui devaient pour l’un servir à financer la retraite à 60 ans et pour l’autre, baisser les charges des entreprises qui jouent vraiment le jeu de la création d’emplois. Mais aussi sur la lutte contre le terrorisme, le retour d’une police de proximité, le mariage pour tous ou encore le refus de la GPA.
Reste à savoir, maintenant, lequel des deux aura le plus convaincu. Mais il demeure certain, d’après les observateurs et les premières enquêtes d’opinion que les deux hommes ont affirmé, par leur retenue, leur souci de rassembler plus que de s’opposer frontalement, qu’ils feraient l’un comme l’autre, des présidents possibles. Ce débat est, de fait, la bonne surprise d’une campagne qui avait un peu désespéré les Français par sa médiocrité.
Voir aussi:
Le débat Macron – Le Pen, un « combat de rue violent de bout en bout »
REVUE DE PRESSE. Les journaux français déplorent la faible qualité des échanges entre les deux candidats du second tour.
Que retenir du débat télévisé qui a réuni, mercredi soir sur TF1 et France 2, Marine Le Pen et Emmanuel Macron à quatre jours du second tour ? Pour la presse française, c’est la brutalité inédite et la confusion dans les échanges qui ont été remarquables.
Les deux candidats se sont affrontés « au cours d’un débat d’entre-deux-tours d’une brutalité inédite qui a souvent manqué de hauteur et sans parvenir à instaurer un dialogue à la hauteur de l’enjeu », résume en une « le Figaro ». Pour Paul-Henri du Limbert, éditorialiste du quotidien, « il est malaisé de qualifier de ‘débat’ le pugilat d’hier soir ».
Un « débat brutal, violent de bout en bout », juge aussi « le Monde ». « Jamais un débat de l’entre-deux-tours n’aura été aussi vif », écrit en une « le Parisien.
« On attendait un débat tendu, il fut brutal. Pas une seconde de courtoisie ou d’amabilité ou tout simplement de politesse », poursuit en pages intérieures le quotidien pour qui « pour le fond des programmes, on reste sur sa faim ».
Dans « Libération », Laurent Joffrin s’emporte :
« Il y a beaucoup à dire sur les projets d’Emmanuel Macron mais pas comme cela. Pas avec une grosse artillerie qui tire au hasard toujours le même boulet. »
« On savait que ce serait du lourd et du brutal », ironise aussi Patrice Chabanet, du « Journal de la Haute-Marne ». Avant de poursuivre plus sérieusement :
« On a été servi. Le débat a été violent et l’électeur n’a rien appris de nouveau sur le fond. Il a assisté à un combat de rue. »
« Plus broyant qu’éclairant »
Le thème du combat de boxe inspire les éditorialistes. Les deux candidats se sont rendu « coups pour coups sur le ring explosif du débat présidentiel », relève Philippe Palat, du « Midi Libre ». Et pour lui, c’est « sans doute l’une des confrontations télévisées les plus brutales, les plus chaotiques ».
Xavier Brouet, du « Républicain lorrain », a vu lui aussi un « rude combat » dans lequel « ne manquait que les gants de boxe ». Il ajoute :
« Le match a bien eu lieu. Celui des idées ? Pas sûr. »
« Tels deux boxeurs, ils ont commencé par quelques uppercuts. Au total, les échanges tenaient largement du dialogue de sourds », enrage Hubert Coudurier, du « Télégramme ». Ce fut « un duel au corps à corps, fougueux, direct, parfois cafouilleux à force de parole coupée », s’indigne Dominique Jung, des « Dernières nouvelles d’Alsace ».
Michel Urvoy, de « Ouest-France », a assisté pour sa part à « un dialogue assez confus sur la forme, plus bruyant qu’éclairant et sur le fond, rien de nouveau ». « On attendait un échange de haut niveau, on a eu des invectives », constate avec une certaine amertume, Bernard Stephan, dans « la Montagne ». Hervé Chabaud, de « l’Union/l’Ardennais », a assisté lui à « une cacophonie assommante, un brouhaha insupportable ». Et Philippe Marcacci, de « l’Est républicain », de regretter que « le débat que mérite l’élection présidentielle n’ait pas lieu ».
(Avec AFP)
Voir également:
Débat MLP/EM=la tête à Toto
Lucien SA Oulahbib
Résilience TV
4 mai 2017
Zemmour (sur RTL le 4 mai au matin face à l’inaltérable et toujours si imbu Alain Duhamel) pense bien sûr que c’était mieux avant (les fameux « grands » débats des anciens Présidents qui nous ont mené là où nous en sommes) et il était assez d’accord Zemmour sur le côté supposé « incompétent » de MLP en matière économique critiquant néanmoins le côté « technocrate » de Macron. Arrêtons-nous là : j’y ajouterai l’image du technocrate fêtard qui vient s’asseoir à califourchon sur sa chaise en attendant son manteau chez Castel et tente de comprendre en attendant pourquoi madame pipi qui autrefois vendait aussi cigarettes et confiseries vient de l’apostropher durement dès le début du débat.
Condescendant (les dames pipi sont adorables, j’ai connu celle des Bains Douches autrefois qui était extraordinaire) il l’écoute, Mister Castel, avec de grands airs (versus Mister Hyde), il absorbe toute sa « colère », oh là là, imaginez-le en train de se dandiner même sur sa chaise sur laquelle il est assis à califourchon le haut de forme un peu en arrière faisant des ronds de fumée en attendant aussi Bobonne qui vient de lui apporter à l’instant son manteau flanelle son écharpe blanche cachemire et sa canne à pommeau.
Et puis le fêtard Macron se lève, sourit, oeillade ici et là, ajuste son monocle, mais veut faire un dernier tour de bonneteau avec la réduction des charges sociales et l’augmentation de la CSG, sauf qu’il critique MLP lorsqu’elle fait aussi le même tour avec sa taxe de contribution sociale alors il lui répond qu’elle ne « propose rien » » rien rien rien » il en fait même une ritournelle, qu’elle est « indigne » etc ajoute-t-il à la cantonade, les autres fêtards l’approuvent bruyamment. Mais c’est vrai qu’au préalable comme on l’a dit plus haut quand Madame pipi l’a vu avec son ticket chercher son manteau elle l’avait un peu invectivé en effet lui rappelant comment lui avec son passif peut-il s’occuper tant que cela des plus démunis, rappelant au public que EM aurait pu sinon stopper au moins vilipender Vivendi lors de la vente de SFR. Alors il rigole, dit qu’il n’était pas encore en charge à cette époque sauf qu’en tant que conseiller de Tsoin-tsoin, il avait la haute main sur ces choses, le président se comportant de plus en plus en hyper Premier Ministre depuis la réforme du septennat passant en quinquennat.
En fait, j’ai été assez soulagé après ce débat, sans doute que je n’aurais pas attaqué bille en tête comme l’a fait MLP, mais EM n’a pas été si fort que cela, plutôt léger même, sans épaisseur, y compris au niveau économique, et, d’ailleurs, sur la chaîne parlementaire LCP les commentateurs mettaient au moins match nul alors que, ailleurs, l’écrasante majorité des journalistes et « experts » Yves Calvi en tête (très décevant le 4 mai au matin) a au contraire été dans le sens habituel du tressage de lauriers à EM ; or, il n’a fait au fond que proposer plus d’huile dans les rouages en espérant, comme Hollande, que la croissance repartant, tout ira bien mieux, alors qu’il ne s’agit pas seulement de mettre de l’huile mais de changer les rouages voire même changer de machine puisque celle-ci, la même depuis des décennies, nous a mené là où nous en sommes au risque de me répéter.
Il ne suffit pas en effet de jouer avec des hausses ou des baisses de tel ou tel paramètre économique politique social culturel sans prendre la mesure de ce qui se passe en France en Europe dans le monde. Regardons l’Europe, ou disons plutôt l’Union Européenne : l’Allemagne est passée d’un extrême à l’autre : d’un hyper nationalisme racialiste ravageur à un hyper-consumérisme nihiliste actant la disparition à la fois ethnique et culturel du peuple allemand au lieu de prendre à bras le corps le pourquoi de son effondrement démographique. Car l’Allemagne n’est pas les USA qui a pu absorber en effet des millions d’immigrants, mais déjà en les intégrant à la Nation autour du drapeau et de la Constitution, ensuite la majorité de ces immigrés ne venait pas pour être assisté mais pour avoir leur chance leur place dans le « rêve américain ».
Où est le « rêve français » en la matière ? Sinon dans cette énième rengaine de l’État nounou que Macron a en réalité bien plus avancé que MLP… Car l’UE, si elle a pu être bénéfique un moment, en particulier pour les pays issus des dictatures (Portugal, Espagne, pays de l’Est) aujourd’hui a basculé dans l’extrême technocratisme que l’actuelle « force » de l’Euro masque en réalité ; ce qui ne veut cependant pas dire que les failles immenses de l’économie française en sont les conséquences ; elles ont été plutôt accélérées par ledit dumping social.
Ainsi, quand le porc allemand concurrence le porc français grâce à l’abattage moins cher opéré en Pologne, le fait de taxer en retour celui-ci lorsqu’il reviendrait en France ne suffira pas si en même temps tout le poids de la protection sociale assis sur le travail n’est pas réformé en profondeur ; ce que pense certes faire Macron sauf qu’il fait payer son jeu de bonneteau par la CSG et donc les retraités fortunés et les classes moyennes supérieures au lieu de réformer en profondeur la SS que MLP tente de proposer mais sans aller très loin non plus puisqu’il faudrait réfléchir à distinguer cotisations assurantielles (santé, retraite, chômage) et cotisations universelles (famille, apl, etc) et donc penser à élargir leur assiette, les droits de propriété (les actions et la participation), la manière de penser la retraite qui n’a pas à être seulement par répartition.
Tout cela n’a pas été abordé hélas, les journalistes, intimidés, n’ont pas forcé les débatteurs à préciser, aussi l’invective a été bien plus constante que la démonstration. Mais de là à dire comme Yves Calvi que EM a « dominé de la tête et des épaules MLP » il y a là un pas qu’il ne faut surtout pas franchir. Car MLP, dans sa vive diatribe, s’est en fait adressée aux électeurs du Chavez français, aux abstentionnistes, et aussi aux classes salariées modestes et moyennes inférieures, la majorité du peuple. Mais ceci sera-t-il suffisant pour remporter l’élection alors que les classes intellectuelles déclassés et/ou profiteuses des grosses villes restent farouchement contre elle et vont plutôt s’engouffrer dans le vote EM et dans l’abstention en attendant un hypothétique troisième tour que les nervis antifa tentent d’illustrer de plus en plus ?…
Ce qui aura été le plus agaçant, enfin, dans ce débat, fut, pour moi, cette menace à peine voilée de EM stipulant que s’il n’était pas élu il y aurait la « guerre civile » avec les djihadistes, supputant ainsi que lui saura mieux les amadouer en leur donnant les « accommodements raisonnables » qu’ils désirent, mais oubliant que lorsque l’on donne le doigt la main puis le bras et ainsi de suite, le corps entier est ensuite exigé. C’est sans doute bien là que EM a été de loin le plus faible, en plus de ses non réponses sur ce qu’il a dit concernant le soit disant « crime contre l’humanité » français, la disparition de l’idée même de culture française, tous ces manques, ces naïvetés (comme cette histoire d’amendes et sa volonté de redresser une justice à l’abandon) qui, je pense, peuvent sinon lui coûter l’élection (une énorme surprise peut toujours survenir dimanche soir, ce qui sera piquant à observer) du moins rétrécir profondément l’écart entre EM et MLP.
En tout cas, même si la probabilité actuelle donnant le premier gagnant se trouve confirmée dimanche, EM et tous ses amis, ne pourront pas mettre au pas les nervis ultra-énervés de la « gauche » Chavez versus Notre dame des Landes, d’une part, d’autre part les islamophiles vont faire feu de tout bois accentuant leurs menaces voilées sur la guerre civile s’ils n’ont pas l’application de la loi travail sur le voile et les prières dans les entreprises, tandis que les réformes indispensables se feront mal ou peu, tant les résistances actuelles vont être décuplées à la fois par l’approfondissement multiforme de la crise de régime et l’absence de réelle légitimité d’un vote par défaut.
Dans ces conditions, en 2022, et même avant, le basculement du pays vers la non gouvernementalité sera tel que l’arrivée au pouvoir de MLP ne sera plus qu’un cautère sur une jambe sans même plus assez de bois pour le maintenir tant il aura été rongé, la jambe en chair et en os ayant disparu, elle, depuis longtemps remplacée par des hologrammes et autres simulacres.
Voir de plus:
David Desgouilles : « Ce débat n’était qu’un bingo d’éléments de langage»
Eugénie Bastié
Le Figaro
04/05/2017
FIGAROVOX/ENTRETIEN- David Desgouilles réagit au débat qui a opposé Marine Le Pen à Emmanuel Macron. Pour lui, la confrontation n’a pas été à la hauteur de l’événement, les deux candidats étant davantage soucieux de placer des éléments de langages que de faire preuve d’une stature présidentielle.
David Desgouilles est membre de la rédaction de Causeur. Il a publié Le bruit de la douche, une uchronie qui imagine le destin de DSK sans l’affaire du Sofitel (éd. Michalon, juin 2015), et Dérapage (éd. du Cerf, 2017).@
FIGAROVOX.- Tout le monde ou presque s’accorde à dire que la prestation de Marine Le Pen n’a pas été à la hauteur hier soir. Quel est son principal problème: l’économie qu’elle ne maîtrise pas ou bien son agressivité?
David DESGOUILLES.- Marine Le Pen a en effet raté complètement son débat, ce qui tranchait avec la bonne campagne de second tour entamée dès le lundi 24 avril. En fait, c’est davantage son comportement qui est en cause. Ces derniers mois, on avait pu constater que Marine Le Pen pouvait se montrer convaincante en matière économique devant des journalistes. Mais elle le faisait avec le ton adéquat. Ces sujets pointus nécessitent précisément du calme et de la pédagogie. En demeurant dans la caricature, elle se condamnait à ne pas convaincre. Son souci était ailleurs: elle souhaitait «coller son adversaire contre le mur». Après des années d’effort dans le sens de la dédiabolisation, cette tactique est proprement incompréhensible. On n’a pas vu seulement de l’agressivité, mais aussi des moments gênants où elle pouffait, ricanait. Il est possible qu’elle ait même déçu une bonne partie de ses électeurs du premier tour qui attendait d’elle une posture présidentielle.
Est-ce qu’elle ne paye pas sa position sur l’euro, tranchée il y a un an, mais qui ne fait pas l’unanimité dans son propre camp?
Je ne pense pas. Cette position -celle de la monnaie commune (versus monnaie unique)- était à l’origine préconisée par des hommes comme John Major, premier ministre britannique au début des années 1990 et par Édouard Balladur. Elle a aussi figuré parmi les propositions d’un homme comme Jean-Pierre Chevènement. Ces trois personnalités sont connues pour être nuancées et d’une grande qualité intellectuelle. Mais je le répète, ce domaine nécessite de la pédagogie, du calme et de la maîtrise. Tout le contraire de ce qui a été montré hier soir. Je note que Marion Maréchal Le Pen a expliqué la position avec davantage de brio dans un débat dimanche sur Europe 1 face à un porte-parole d’Emmanuel Macron, alors qu’elle n’a jamais fait de la question monétaire une priorité personnelle. C’est d’autant plus impardonnable pour Marine Le Pen.
Au lendemain du débat, le ralliement de Dupont-Aignan vous apparait-il comme d’autant plus risqué, ou bien peut-il au contraire se présenter comme une alternative plus crédible?
Je pense qu’il apparaît d’autant plus risqué. Il apparaît même davantage pour ce qu’il est: une faute politique. Jean-Luc Mélenchon lui avait montré la voie: dans un monde où les électeurs se fichent des consignes de vote, il vaut mieux ne pas prendre position et inviter les candidats en lice à convaincre ses électeurs. Au lieu de cela, Nicolas Dupont-Aignan a conclu un accord politique, en forme d’aller sans retour, provoquant la démission de plusieurs dirigeants de son mouvement mettant ce dernier en danger d’éclatement. Il a désormais partie liée avec Marine Le Pen. S’il avait adopté le positionnement de Jean-Luc Mélenchon, il pourrait aujourd’hui prendre à témoin les électeurs du Front national et leur répéter ce qu’il leur disait depuis des années: «Vous voyez bien que le vote FN est une impasse pour faire gagner vos idées».
Emmanuel Macron a-t-il seulement profité des faiblesses de son adversaire ou bien a-t-il véritablement gagné une stature présidentielle?
Le premier terme de l’alternative me semble plus fidèle à la réalité. Il est apparu moins caricatural que son adversaire, en effet, ce qui n’était guère difficile. Mais il est souvent aussi entré dans son jeu, coupant la parole et plaçant ses formules. Hier soir, de part et d’autre, on était dans un bingo des éléments de langage qu’il fallait placer absolument. Autrefois, les finalistes du second tour de la présidentielle avaient une ou deux formules choc à placer pour marquer les esprits. Quand on tente d’en placer une douzaine, on n’est plus dans un débat présidentiel de second tour de la cinquième puissance mondiale. On est dans la foire d’empoigne. Mais pouvait-il en être autrement au terme de cette campagne de piètre qualité?
Voir encore:
Vu de l’étranger. “Le pire débat télévisé de l’histoire de la Ve République”
Courrier international
04/05/2017
Le débat d’entre-deux-tours entre Marine Le Pen et Emmanuel Macron a été très suivi en France et à l’étranger. Les médias internationaux se montrent interloqués par la violence entre les candidats, mercredi 3 mai, et donnent l’avantage à l’ancien ministre de l’Économie.
Excellente, Mme. Causeur, comme d’habitude !
Marine Le Pen aurait pu être la porte-parole du parti de l’inquiétude, elle aurait pu faire venir sur le plateau l’humeur de cette partie du pays qui voit sa disparition programmée et s’en désole. Elle aurait pu évoquer le séparatisme islamiste et l’immense tâche qui nous attend consistant à convaincre des dizaines, peut-être des centaines, de milliers de jeunes Français de l’excellence de leur pays, de ses arts, ses armes et ses lois. Or, du début à la fin, elle a paru retourner à son adversaire le procès en légitimité dont elle est sans cesse l’objet. Incapable de lui concéder le moindre point, autant que de lui opposer une véritable vision, elle a ânonné des mots-clefs comme « UOIF » et « banquier », croyant sans doute que cela suffirait à faire pleuvoir les votes, ce qui laisse penser qu’elle tient ses électeurs en piètre estime. Les insinuations sur l’argent de son adversaire, sa façon de dire à demi-mot au téléspectateur « si vous êtes dans la mouise, c’est parce que lui et ses amis se goinfrent », m’ont rappelé les heures sombres de l’affaire Fillon, quand des journalistes répétaient en boucle le même appel au ressentiment. L’autre France, celle qui n’a pas envie de l’avenir mondialisé et multiculti qu’on lui promet, mérite mieux que ce populisme ras des pâquerettes. (…) On n’est pas obligé, cependant, de hurler avec les bisounours. Quoi que répètent fiévreusement ceux qui adorent voler au secours des victoires, un faux pas, même de taille, ne suffit pas à faire de Marine Le Pen quelqu’un d’infréquentable. À la différence de l’intégralité de mes confrères qui se frottent les mains sur l’air de « je vous l’avais bien dit ! », je ne suis pas sûre qu’elle ait « montré son vrai visage ». L’ayant interviewée à plusieurs reprises, nous avons eu avec elles des engueulades homériques : jamais je ne l’ai vue, dans ces circonstances, faire preuve de la mauvaise foi fielleuse qu’elle a opposée à son adversaire – et je ne lui avais jamais vu, même sur un plateau, ce masque sarcastique. Avait-elle en quelque sorte intégré sa propre illégitimité, a-t-elle été mal conseillée par son cher Florian Philippot ou était-elle décidément très mal préparée à la fonction qu’elle briguait ? Toujours est-il qu’elle a raté son rendez-vous avec le peuple français. (…) Il faudra bien résoudre un jour ce petit problème de logique : il existe chez nous un parti que les tribunaux ne peuvent pas interdire, qui a le droit de se présenter aux élections, mais les électeurs n’ont pas le droit de voter pour lui et ses dirigeants n’ont pas le droit de gagner. Ce qui, on en conviendra, est assez pratique pour ceux qui l’affrontent en duel. On me dit qu’il respecte le cadre de la République, mais pas ses fameuses valeurs. Sauf que, pardon, qui est arbitre des valeurs, Le Monde, les Inrocks, Jacques Attali ? N’est-ce pas une façon bien commode d’exclure de la compétition ceux qui vous déplaisent ? Je ne me résous pas à vivre dans un monde où il y a une seule politique possible, un seul vote raisonnable et un seul point de vue acceptable. (…) Post Scriptum : je viens d’entendre un bout de la chronique de François Morel, l’un des papes du comico-conformisme sur France Inter. Il comparait – ou assimilait je ne sais – Marine Le Pen à une primate: Taubira, c’était dégueulasse; mais pour une Le Pen, c’est normal. Digne conclusion de la quinzaine de la haine (et de l’antifascisme nigaud) que nous a offerte la radio publique.
Elisabeth Lévy
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Cherchez l’erreur !
On ne va pas s’allier avec le FN, c’est un parti de primates. Il est hors de question de discuter avec des primates.
Claude Goasguen (UMP, Paris, 2011)
Anne-Sophie Leclère, ancienne candidate du Front national aux municipales dans les Ardennes, a été condamnée mercredi à 3.000 euros d’amende avec sursis pour injure raciale, après avoir comparé l’ancienne ministre de la Justice Christiane Taubira à un singe. Le parquet avait requis deux mois de prison avec sursis…
http://www.20minutes.fr/societe/1932579-20160928-ex-candidate-fn-condamnee-3000-euros-sursis-avoir-compare-taubira-singe
ne laissez pas la grande primate de l’extrême goitre prendre le mouchoir …
François Morel (France inter)
https://www.franceinter.fr/emissions/le-billet-de-francois-morel/le-billet-de-francois-morel-05-mai-2017
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On a le sentiment d’un monde parisiano-parisien qui joue un jeu légèrement autiste. Celui de se rassurer. Celui des postures… Un monde qui regarde la France depuis son piédestal, la tête dans les nuages, dans la ouate rassurante de l’entre-soi du VIe arrondissement, et qui refuse d’être à l’écoute du peuple, qui est, soit dit en passant, souvent son public… et qui donnera vraisemblablement dimanche un score supérieur à 40% à la candidate du FN. En faisant pourtant un effort simple cette élite aurait certainement pu approcher et interroger les origines du mal, les racines du vote extrémiste – dans un contexte de crise économique interminable, de promesses non tenues de redressement de la courbe du chômage, et de pays sous tension, gangréné par la montée des fondamentalismes, le terrorisme qui est un cancer de ce siècle, et des violences quotidiennes. Mais pour comprendre ça, cette caste aurait peut-être dû faire l’effort de sortir la tête de sa poubelle dorée. Cette élite qui cherche encore à faire l’opinion, qui a le monopole de la parole public, qui possède les médias, quand elle n’est pas possédée par eux…
Justice pour Théo mais pas pour le policier brûlé
Ce week-end, dans le cadre de la manifestation traditionnelle du 1er mai, en fin de cortège, les forces de l’ordre ont été l’objet d’attaques violentes de la part de casseurs et des membres des « Black Blocs », prétendument antifascistes. Frappé par un cocktail Molotov, un CRS d’une quarantaine d’années s’est transformé en torche humaine. L’image a fait le tour du monde, et notamment la Une du New-York Times. Elle semble avoir un peu moins passionné la presse française. L’homme est dans un état grave, brûlé au troisième degré. Où étaient, ces derniers jours, les pétitionnaires qui réclamaient encore il y a peu « justice pour Théo », et propageaient de manière irresponsable l’idée d’une police en guerre totale contre les jeunes-des-quartiers© ? Où étaient-ils pour dénoncer cette image – qui aura certainement plus d’impact que la plupart des discours, des débats, et des mises en garde pontifiantes sur le vote de dimanche ? Et ce n’est là qu’un exemple.
Et dans la France macronienne hors-sol qui s’annonce, le ressentiment qui nourrit le vote extrême ne peut que prospérer. Dans la France de Macron, que l’on entrevoit dans son programme et ses discours, son effervescence de mots vides et de phrases creuses ; son charabia managérial ; La France « Start-up nation » ; la France de l’ubérisation ; la France qui fait (quoi ?) ; la France qui ose (quoi ?) ; quelle place pour l’autre France ? Celle que l’on a appelé « périphérique », qui souffre, qui est déclassée et se sent trahie ? Contre la montée en puissance de ce ressentiment, la farandole antifasciste, les cocktails dinatoires au théâtre du Rond-Point et les imprécations médiatiques n’auront aucun impact. Et ne feront même que renforcer ce sentiment d’humiliation. Continuons sur ce ton et nous aurons vraiment le Front national au pouvoir en 2022. Et, comme le rajoutait en plaisantant un ami, certainement Hans Gruber en 2027…
http://www.causeur.fr/intellectuels-artistes-anti-fn-liberation-44150.html
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MERCI POUR CE MOMENT !
Leçon numéro 1. Le sacrifice de François Fillon, unique objet du premier tour, est complètement raté. Certes, sa candidature a été tuée, mais les électeurs ne sont pas en phase avec les sacrificateurs. Or, l’immolation est faite pour construire du consensus, pour détendre tout le monde, et le bourreau est supposé être l’artisan de la justice. Dans le cas de Fillon, l’exécution a exaspéré la méfiance à l’égard des gouvernants, de la justice, des médias, et de ses adversaires politiques. Au lieu de les libérer, le sacrifice a exaspéré les tensions.
Leçon numéro 2. Le sacrifice de Marine Le Pen, objet unique du second tour, est non moins raté. Certes, elle ne gagnera très probablement pas, car une partie des électeurs est encore en faveur de l’ancienne liturgie dans laquelle un Front Républicain fait barrage au Mal, mais le doute a gagné les partisans du Bien – doute qui s’exprime dans l’abstention ou tout simplement dans le peu de conviction avec laquelle la « diabolisation » s’exprime – et les partisans du Mal deviennent de plus en plus décontractés, de moins en moins concernés par l’injonction morale, l’admonestation solennelle, l’argument d’autorité « antifa ».
Macron et le hub France
Leçon numéro 3. Donc, la victoire de Macron apparaîtra comme le résultat d’un double sacrifice raté. On le regardera comme une sorte d’importun, voire d’imposteur, qui n’aura pas réussi à transformer sa victoire sur les autres en victoire pour tout le pays. Il ne sera pas élu, il sera placé premier. Et nul doute que tout le monde réclamera la vidéo car le match a été scandaleusement arbitré.
Leçon numéro 4. Nous avions bien compris, et toute la campagne l’a montré : le monde de Macron, c’est le hub France, avec ce raffinement de cruauté qu’il est en plus drogué à la dépense publique. Le hub France, c’est l’aéroport de Roissy. Au premier étage, une entrée réservée et discrète : dans des fauteuils cools, des dirigeants zens s’envoient un whisky japonais pas pingre en discutant avec leur private banker sur Internet. Au rez-de-chaussée, des cadres moyens sirotent de la bière et grignotent des cacahouètes dans un confort relatif, en gérant leur crédit revolving sur leur application bancaire de masse. Au sous-sol, les bagagistes payés au lance-pierre n’ont d’autre choix que le fondamentalisme (anti-immigré ou musulman) ou le vote Mélenchon. Faute de leur avoir enseigné La Fontaine et leur avoir donné des perspectives décentes, difficile de leur en vouloir, même s’il faut les dominer. Personne ne veut de ce monde-là. Nous allons voter pour. Le masochisme est officiellement devenu une catégorie de la pensée citoyenne. Ça faisait longtemps que ça couvait, ont noté les meilleurs observateurs.
Leçon numéro 5. Il y a plus : sur le plan de la politique économique, Macron, c’est la double peine : le socialisme en grand et le libéralisme en roue libre. L’Etat local hypertrophié entièrement au service de la mondialisation, c’est-à-dire de la séparation des pauvres et des riches à l’échelle planétaire, comme elle déjà eu lieu à l’échelle urbaine, et entre les villes et les campagnes. Des entraves étatiques partout, obsédantes, au service de la libération des forces du marché, c’est-à-dire de la cupidité décomplexée. Le pire de la bourgeoisie, le pire de la bureaucratie. Le Français contemporain doit s’habituer à avoir deux maîtres : l’inquisition de la cupidité et l’inquisition administrative. Comme tout le monde ne peut pas avoir un parcours d’inspecteur des finances, élite pointue qui peut avoir une carrière de double inquisiteur, très peu gagneront dans ce monde. Gageons que sur les 250 000 marcheurs que revendique le mouvement d’Emmanuel Macron, à peine mille verront leur avenir s’éclaircir. Aux yeux des Français, Macron peut passer en six mois pour un uber gandin au centre d’une cour de gastéropodes liberticides, valets de l’esprit ploutocratique.
Le naïveté restauratrice du FN
Leçon numéro 6. Ce n’est pas parce qu’il est devenu à peu près normal que le FN est devenu intelligent. Sa fonction était de transformer la colère et la méchanceté irréfléchies en proposition politique pour lutter contre leurs racines même : l’ignorance, l’oisiveté démunie, le sentiment d’avoir été abandonnés par les dirigeants de la communauté nationale, la fierté blessée, l’humiliation de l’expulsé, l’angoisse du déracinement, la morsure du mépris. Le FN a beau dire qu’avec la bénédiction de Nicolas Dupont-Aignan, il a opéré la jonction des républicains et des patriotes, il y a des trous dans la raquette républicaine et des trous dans la raquette patriotique. Des trous dans la raquette républicaine, car son programme est marqué par une sorte de naïveté restauratrice – c’était mieux avant, retournons-y -, par la préférence pour une pédagogie punitive, et par l’absence de stratégie globale tant sur le plan européen que sur le plan économique, qui sont à pleurer. Sa conception de la République est celle d’un colonel d’infanterie en 1950. Respectable, mais l’expérience du monde réel et l’imagination véritablement constructive sont ailleurs. Et des trous dans la raquette patriotique, car, quand bien même le mot de souverainisme met d’accord les patriotes et les nationalistes, la ligne de fracture en ces deux sensibilités persiste, et reste lourde de malentendus, de querelles, de conflits. J’appelle patriotique le sentiment que la patrie doit être respectée et aimée comme l’espace qui nous vient du temps, si je puis dire, et dans lequel la communauté s’organise solidairement pour continuer son histoire ; j’appelle nationaliste ce sentiment d’exaltation qui nous vient des batailles, de la culture de la guerre, et qui nous porte à préférer la France à tout, y compris à la réflexion et à la sympathie. La difficulté qu’a le FN à se débarrasser des hibernatus maurrassiens qui se nourrissent à sa racine belliqueuse est le signe malheureux de son incapacité à distinguer les deux, et à en tirer les conséquences politiques. Il va falloir choisir entre la psychologie de la guerre et celle de la paix, quand on parle de la France…
http://www.causeur.fr/presidentielle-election-macron-victoire-44099.html
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Bon courage à ceux qui vont voter pour le petit roquet !
L’ancien banquier d’affaires estime que la reconstitution du front républicain qui avait prévalu pour le second tour de l’élection présidentielle de 2002, opposant Jacques Chirac à Jean-Marie Le Pen, est plus difficile autour d’une candidature comme la sienne, “qui s’est construit en déjouant les règles du système”. “C’est ma grande différence avec Mme Le Pen. Elle est avec le système comme le pique-boeuf sur l’hippopotame : elle mange sur son dos, prospère de son inefficacité. Le jour où se met en place une organisation politique efficace, elle s’éteint”, lance-t-il. “Si je suis élu, ce sera sans front républicain, mais je vais pour ma part mener cette recomposition (politique, ndlr), de la social-démocratie au gaullisme”.
http://www.valeursactuelles.com/politique/mort-du-front-republicain-macron-parle-de-radicalisation-de-fillon-et-melenchon-82719
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