Je suis Charlie: Attention, un slogan peut en cacher bien d’autres ! (Who needs terrorism when you’ve got PC ?)

https://i0.wp.com/www.allmystery.de/dateien/rs5862,1291189852,stop_we_have_run_out_of_virgins.gifhttps://i0.wp.com/resources3.news.com.au/images/2015/01/09/1227180/194155-51b90552-97e8-11e4-a48c-65589599f0ae.jpg
http://www.franceinfo.fr/sites/default/files/styles/wysiwyg_635/public/asset/images/2014/07/manifgaza3.jpg?itok=yeR4GP-xhttp://www.lemondejuif.info/wp-content/uploads/2014/07/DSCN1348.jpg
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Guevara in de rigueur keffiehFashion victims in de rigueur keffieh
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Les hommes trébuchent parfois sur la vérité, mais la plupart se redressent et passent leur chemin comme si rien ne s’était passé. Winston Churchill
Et immédiatement, le centre sacrificiel se mit à générer des réactions habituelles : un sentiment d’unanimité et de deuil. […] Des phrases ont commencé à se dire comme « Nous sommes tous Américains » – un sentiment purement fictif pour la plupart d’entre nous. Ce fut étonnant de voir l’unité se former autour du centre sacré, rapidement nommé Ground Zero, une unité qui se concrétisera ensuite par un drapeau, une grande participation aux cérémonies religieuses, les chefs religieux soudainement pris au sérieux, des bougies, des lieux saints, des prières, tous les signes de la religion de la mort. […] Et puis il y avait le deuil. Comme nous aimons le deuil ! Cela nous donne bonne conscience, nous rend innocents. Voilà ce qu’Aristote voulait dire par katharsis, et qui a des échos profonds dans les racines sacrificielles de la tragédie dramatique. Autour du centre sacrificiel, les personnes présentes se sentent justifiées et moralement bonnes. Une fausse bonté qui soudainement les sort de leurs petites trahisons, leurs lâchetés, leur mauvaise conscience. James Alison
Nous sommes entrés dans un mouvement qui est de l’ordre du religieux. Entrés dans la mécanique du sacrilège : la victime, dans nos sociétés, est entourée de l’aura du sacré. Du coup, l’écriture de l’histoire, la recherche universitaire, se retrouvent soumises à l’appréciation du législateur et du juge comme, autrefois, à celle de la Sorbonne ecclésiastique. Françoise Chandernagor
A Paris comme à Falluja la guérilla vaincra! Slogan des manifestations contre la guerre en Irak (2005)
Pendant cinq ans, des musulmans français irrités ont ingurgité un régime régulier de violence ô combien “romantique” – le jihad-Intifada en Israel, le jihad-insurrection en Irak, le jihad-insurrection en Afghanistan. Quand ils ont commencé à brûler des synagogues et à molester des juifs à l’automne 2000, les médias ont dûment signalé que ces voyous étaient les produits de la “frustration” ressentie du fait des traitements des musulmans du Moyen-Orient et d’Asie centrale. Leur propre gouvernement ne multipliait-il pas au même moment les imprécations contre les Américains? Les protestataires étaient on ne peut plus dans le ton. (…) Au sein des élites françaises, l’ennemi était clairement identifié: non l’slamisme ou l’slamofascisme, non les foules déchainées des banlieues parisiennes, non Saddam Hussein, non Al-Qaeda, mais les troupes britanniques et américaines en Irak. Les voitures et les bâtiments brûlés dont sont pleins les rues françaises sont le résidu intérieur du culte du jihad dont ces musulmans français ont été “drogués” par Al-Jazeera, et qui a été légitimé par une classe intellectuelle française qui a toujours eu une vision si “romantique” de la résistance sous toutes ses formes. (…) Peut-être que certains de ces journalistes, chercheurs, intellectuels et hauts fonctionnaires qui colportaient ces choses pensaient qu’elles resteraient une diversion idéologique abstraite. La France est loin de l’Irak, après tout. Mais maintenant que le militantisme s’est retourné contre l’Etat français lui-même, ils sont brusquement choqués de ce qu’ils ont semé. Nidra Poller (2005)
Nous exprimerons notre appréciation profonde de la foi musulmane qui a tant fait au long des siècles pour améliorer le monde, y compris mon propre pays. Barack Hussein Obama (Ankara, avril 2009)
Les Etats-Unis et le monde occidental doivent apprendre à mieux connaître l’islam. D’ailleurs, si l’on compte le nombre d’Américains musulmans, on voit que les Etats-Unis sont l’un des plus grands pays musulmans de la planète. Barack Hussein Obama (entretien pour Canal +, le 2 juin 2009)
Féru d’histoire, je sais aussi la dette que la civilisation doit à l’islam. Barack Hussein Obama
L’avenir ne doit pas appartenir à ceux qui calomnient le prophète de l’Islam. Barack Obama (président américain, issu d’une minorité opprimée, siège de l’ONU, New York, 26.09.12)
Je n’ai aucune estime pour monsieur Rushdie. J’ai lu ce qui a été publié dans la presse (des chapitres des Versets sataniques ont été publiés quelques jours plus tôt par Libération, le Nouvel Observateur et l’Evénement du jeudi, ndlr). C’est misérable. Et en règle générale, je n’ai aucune estime pour ceux qui utilisent le blasphème pour faire de l’argent. Jacques Chirac (maire de Paris, 26.02.89)
Dans le cadre du dialogue des civilisations et des cultures, il faut éviter tout ce qui anime les tensions et l’amalgame entre l’islam, qui est une grande religion respectée et respectable, et l’islamisme radical. Jacques Chirac
Suite à la parution de cette tribune, M. Redeker a fait l’objet de menaces de mort. Le MRAP les condamne avec autant de force et d’indignation qu’il a condamné les déclarations irresponsables d’un philosophe amateur de polémiques dont il croyait sans doute sortir à jamais indemne. C’est d’abord à ses propres limites que vient de se heurter Monsieur REDEKER. Preuve, s’il en était besoin, que toute forme de violence en appelle hélas d’autres en retour, parfois plus extrémistes encore. Le MRAP réclame d’une même voix la condamnation des propos provocants de M. REDEKER, sa protection contre toute atteinte physique et le châtiment des auteurs de ces inadmissibles intimidations et menaces de mort. MRAP (29.09.06)
Au printemps, le keffieh se portera en étendard : en version classique noir et blanc, en bleu indigo ou de toutes les couleurs… Magazine féminin  
La police, t’es foutue le Hamas est dans la rue! Slogan de manifestation pro-Hamas (Paris, 2009)
C’est un moment génial de l’histoire de France. Toute la communauté issue de l’immigration adhère complètement à la position de la France. Tout d’un coup, il y a une espèce de ferment. Profitons de cet espace de francitude nouvelle. Jean-Louis Borloo (ministre délégué à la Ville, avril 2003)
Charlie Hebdo ce n’est pas mes copains. Qu’ils crèvent ! Ils ont pris des risques sur la peau des autres. En plus ils ne sont pas drôles. C’était nul l’histoire de Mahomet. Guy Bedos (2012)
 Il s’agit du meilleur moyen pour récupérer notre électorat des banlieues et des quartiers. Benoit Hamon
Mon livre est provoqué par le fait que dans le système médiatique, dans les milieux intellectuels, chez les académiciens, il est accepté de cibler l’islam et les musulmans en général comme notre problème de civilisation (…) De Claude Guéant à Manuel Valls, sous la dissemblance partisane, d’une droite extrémisée à une gauche droitisée, nous voici donc confrontés à la continuité des obsessions xénophobes et, particulièrement, antimusulmanes (…) Aujourd’hui, et cela a été conquis de haute lutte, nous ne pouvons pas dire sans que cela provoque de réaction – il y a un souci de civilisation qui serait le judaïsme, les Juifs en France – . Eh bien je réclame la même chose pour ces compatriotes qui sont au coeur de ce qu’est notre peuple. (…) Je ne défends pas ceux qui trahissent leur religion en commettant des crimes, je défends nos compatriotes qui n’y sont pour rien et qui sont en même temps stigmatisés ou oubliés. Edwy Plenel (2014)
The greatest threat to liberty in France has come not from the terrorists who committed such horrific acts this past week but from the French themselves, who have been leading the Western world in a crackdown on free speech. Indeed, if the French want to memorialize those killed at Charlie Hebdo, they could start by rescinding their laws criminalizing speech that insults, defames or incites hatred, discrimination or violence on the basis of religion, race, ethnicity, nationality, disability, sex or sexual orientation. These laws have been used to harass the satirical newspaper and threaten its staff for years. Speech has been conditioned on being used “responsibly” in France, suggesting that it is more of a privilege than a right for those who hold controversial views.(…) The French, of course, have not been alone in rolling back protections on free speech. Britain, Canada and other nations have joined them. We have similar rumblings here in the United States. In 2009, the Obama administration shockingly supported Muslim allies trying to establish a new international blasphemy standard. And as secretary of state, Hillary Clinton invited delegations to Washington to work on implementing that standard and “to build those muscles” needed “to avoid a return to the old patterns of division.” Likewise, in 2012, President Obama went to the United Nations and declared that “the future must not belong to those who slander the prophet of Islam.” The future once belonged to free speech. It was the very touchstone of Western civilization and civil liberties. A person cannot really defame a religion or religious figures (indeed, you cannot defame the dead in the United States). The effort to redefine criticism of religion as hate speech or defamation is precisely what Charbonnier fought to resist. He once said that by lampooning Islam, he hoped to make it “as banal as Catholicism” for the purposes of social commentary and debate. Charbonnier died, as he pledged, standing up rather than yielding. The question is how many of those rallying in the Place de la Republique are truly willing to stand with him. They need only to look more closely at those three statues. In the name of equality and fraternity, liberty has been curtailed in France. The terrible truth is that it takes only a single gunman to kill a journalist, but it takes a nation to kill a right. Jonathan Turley
A group of core al Qaeda terrorists in Syria is planning mass casualty attacks against the West. We face a very serious level of threat that is complex to combat and unlikely to abate significantly for some time. (…) How to respond? One necessity is to accelerate and intensify the campaign against Islamic State and its 30,000 recruits. Jihad is more attractive when it is succeeding, and Islamic State has infused militant Islam with a new charisma. All the more so after President Obama announced a campaign to destroy it, began bombing, and then—very little. The desultory offensive so far may be winning more recruits for Islamic State than it is inflicting casualties. (…) The West also needs to cease its political campaign against the most effective antiterror tools. This means surveillance in particular. The same left-libertarian media who have canonized Edward Snowden and Glenn Greenwald now claim solidarity with Charlie Hebdo. Sorry. You cannot favor antiterror disarmament and then claim shock at terror successes.(…) My sharpest concern as director general of MI5 is the growing gap between the increasingly challenging threat and the decreasing availability of capabilities to address it. The dark places from where those who wish us harm can plot and plan are increasing and we need to be able to access communications and obtain relevant data on those people when we have good reason. Andrew Parker (MI5)
The incredible thing about the ongoing Kristallnacht against Denmark (and in some places, against the embassies and citizens of any Scandinavian or even European Union nation) is that it has resulted in, not opprobrium for the religion that perpetrates and excuses it, but increased respectability! A small democratic country with an open society, a system of confessional pluralism, and a free press has been subjected to a fantastic, incredible, organized campaign of lies and hatred and violence, extending to one of the gravest imaginable breaches of international law and civility: the violation of diplomatic immunity. And nobody in authority can be found to state the obvious and the necessary—that we stand with the Danes against this defamation and blackmail and sabotage. Instead, all compassion and concern is apparently to be expended upon those who lit the powder trail, and who yell and scream for joy as the embassies of democracies are put to the torch in the capital cities of miserable, fly-blown dictatorships. Let’s be sure we haven’t hurt the vandals’ feelings. You wish to say that it was instead a small newspaper in Copenhagen that lit the trail? What abject masochism and nonsense. Christopher Hitchens
Il nous faut réfléchir à ce à quoi nous sommes confrontés, et j’ai en effet déjà abordé ce sujet à plusieurs reprises. C’est incroyable que la pensée que nous tenons pour sainte pousse la communauté musulmane à être une source d’inquiétude, de peur, de danger, d’assassinats et de destruction dans le monde entier. (…) Est-il possible que 1,6 milliards de personnes aient envie de tuer le reste de la population mondiale — c’est-à-dire 7 milliards – pour qu’ils puissent vivre ? Impossible ! (…) Nous avons besoin d’une révolution religieuse. Imams, vous êtes responsable devant Allah. Le monde entier, je le répète, tout le monde attend votre réaction car cette oumma est ravagée, elle est détruite, elle est perdue, et elle est perdue par nos propres mains. Abdel Fattah al-Sissi (président égyptien)
Qu’a donc fait l’Etat Islamique que Mahomet n’a-t-il pas fait lui-même ? Ahmed Harqan (talk-show de télévision populaire)
Les islamistes n’ont fait qu’appliquer la charia élémentaire. Aldo Sterone
Look at what’s happened in Mosul now – it was attacked for the last 11 years, people were murdered just because they had the wrong name and were persecuted for a long time. Since the Islamic State took over, it has become the most peaceful city in the world. Yes there are other things going wrong there… they are murdering people, I agree, but you can go from east to west of the city without fear. My family is living there at the moment and that’s what they are telling me. Dr Raied Al-Wazzan (Belfast Islamic Centre)
Je réclame un autodafé pour ces chiens de Charlie Hebdo. Nekfeu (rappeur français, 2013)
Je ne connais pas ce rappeur. Je ne connais pas sa réputation. Mais je suis effaré qu’on appelle à brûler un journal. Surtout que cela s’est déjà passé. Ce qui me choque vraiment c’est l’opposition entre ces propos de haine et la marche de 1983. Il n’y a pas grand rapport entre le film sur la marche de 1983 et des rappeurs qui visiblement cherchent à instrumentaliser le film. Je suis stupéfait que la production du film laisse passer ça. Certains de ces rappeurs mélangent des sujets différents : ils se servent de l’anti-racisme pour défendre des thèses religieuses réactionnaires. (…) il n’y a pas que cette phrase. Quand un rappeur dit par exemple qu’il préfère une copine voilée que des filles maquillées… La marche de 1983 n’était pas une marche de filles voilées ! Et puis un autodafé, c’est littéralement un acte de foi [le terme autodafé provient du portugais « acto da fé », traduction du latin « actus fidei », « acte de foi », NDLR]. Par ailleurs, lorsqu’on nous appelle des « chiens », c’est clairement « chiens d’infidèles » que l’on veut dire. Charb
J’aimerais simplement que la production m’explique le rapport entre une marche antiraciste et fraternelle en 1983 et un chant religieux communautariste qui appelle à brûler un journal satirique antiraciste en 2013. Charb (directeur de Charlie Hebdo)
Je n’avais pas à valider les paroles. Je suis pour la liberté d’expression de tous, celles des rappeurs comme celle de Charlie Hebdo. Hugo Sélignac (producteur du film « La Marche »)
Je tiens à présenter mes sincères condoléances aux familles et proches des victimes de la tuerie sauvage qui a eu lieu aujourd’hui au siège de Charlie Hebdo. Certaines personnes malveillantes ont cru pertinent d’associer mon nom à cette horreur, en rappelant une pseudo-polémique dont j’ai fait l’objet il y a plus d’un an  (…) mes intentions de l’époque n’étaient évidemment pas de m’attaquer aux personnes sous quelque forme que ce soit, mais de me positionner en utilisant la liberté d’expression à égale provocation de celle revendiquée par le journal et ses auteurs. (…) Je dois avouer qu’en ce jour de deuil effroyable la formule en question résonne dans mon coeur avec regret, que je suis choqué et que je tiens fermement à soutenir la liberté d’expression qui m’est chère (‘§et la cohésion entre toutes les communautés qui forment notre pays. Paix et Amour. Pour de vrai. Nekfeu
Les musulmans doivent installer toutes sortes d’usines d’armement pour fabriquer tout genre d’armes en usage dans le monde ou toute invention nouvelle, même au détriment du bien-être de la nation. Cheikh Abu Bakr al-Jazairi (La Voie du musulman, avril 2014)
Le djihad a pour but de comprendre et de contenir les mécréants, ennemis de l’Islam et de la communauté musulmane. C’est un devoir pour tout musulman que tous les croyants sont appelés à accomplir (…) Par conséquent, les musulmans doivent installer toutes sortes d’usines d’armement pour fabriquer tout genre d’armes en usage dans le monde (…) les musulmans doivent aussi se perfectionner et s’améliorer dans l’art militaire défensif et offensif pour se défendre ou attaquer au moment opportun pour que le verbe de Dieu triomphe. L’hérétique : c’est le musulman qui renie sa religion, devient juif, chrétien ou athée, de son propre gré. On le somme dans un délai de trois jours pour revenir à l’Islam, s’il refuse, il sera passible de la peine de mort.  Cheikh Abu Bakr al-Jazairi (La Voie du musulman, avril 2014)
Dans le contexte actuel – des manifestations dans le monde musulman contre un film anti-islam, une ambassade américaine incendiée et des diplomates tués –, « Charlie Hebdo » fait de la pure provocation. Il joue à la fois sur la peur des Français non musulmans et sur celle des musulmans, qui craignent la stigmatisation et la prise à partie. Il est important de préciser que les récentes manifestations violentes ne concernent que quelques centaines d’individus et sont condamnées par les gouvernements, y compris ceux issus des Frères musulmans. Elles sont le fruit d’une minorité d’excités, qui ne représentent en rien l’ensemble des musulmans. Il faut se garder de tout amalgame entre cette image minoritaire et déformée de l’islam et la réalité. Or le numéro de « Charlie Hebdo » de cette semaine fait tout l’inverse et participe à l’amalgame. Le moment me semble donc particulièrement mal choisi, « Charlie Hebdo » aurait pu faire ce type de numéro dans une période plus calme. Tout ça ne va pas faciliter la tâche de nos diplomates à l’étranger et il faut souhaiter que nos ambassades ne soient pas prises à partie. Si le moment est mal choisi, il est bien sûr très opportun pour l’intérêt commercial de « Charlie Hebdo ». Ce journal sait que quand on tape sur l’islam, on vend du papier. L’intérêt est donc bien plus commercial qu’une recherche de liberté. Il est très différent de se moquer de la mort de De Gaulle dans une France gaulliste, où l’opposition était faible et la liberté de la presse pas aussi conséquente qu’aujourd’hui, et se moquer de nos jours des musulmans, qui ne sont pas en position de pouvoir en France, n’ont pas d’appuis dans la presse, sont montrés du doigt et connaissent des difficultés d’intégration. Autrement dit, ce n’est pas la même chose de taper sur le fort ou sur le faible. Le premier cas de figure relève du courage, pas le second. Les vrais dissidents ne tapent pas sur les faibles, mais sur les puissants. Là est le courage. (…) La tradition libertaire de « Charlie Hebdo » appartient depuis plusieurs années déjà au passé du journal, qui joue maintenant à fond la carte « beauf-raciste ». Il ratisse ainsi un nouveau type de lectorat, bien éloigné à mon avis des libertaires du début. (…) Il faut faire tomber les masques et dire que « Charlie Hebdo » est devenu journal populiste et non plus libertaire. Il n’y a rien de courageux à taper sur les musulmans en France à notre époque. Pascal Boniface
Il y avait le syndrome de Munich, par référence au recul en 1938 des gouvernements britannique et français face à Hitler. Il y a eu ensuite celui de Stockholm, mis en évidence en 1978, désignant la propension des otages partageant la vie de leurs geôliers à adopter peu ou prou leur point de vue. Dans la suite de ces manifestations des reculades occidentales, y aura-t-il désormais un syndrome de Copenhague ? Que les caricatures de Mahomet publiées au Danemark, puis en Norvège, et ces jours-ci en France et dans d’autres pays européens aient provoqué une telle indignation dans les pays musulmans donne une idée du chemin qui leur reste à parcourir avant de devenir des démocraties libérales. Après la réaction indignée de la Fédération des journalistes arabes, basée au Caire, dont on mesure ainsi la tolérance et l’esprit critique, ce sont des voix officielles, celles des ministres de l’Intérieur de 22 pays arabes, qui se sont élevées contre une pleine liberté d’opinion en condamnant ces publications et en demandant des sanctions contre les journaux coupables. Certaines organisations musulmanes implantées en Europe, l’UOIF par exemple, ne sont pas en reste. Mais le plus inquiétant n’est pas là. Il est dans le chemin de la repentance sur lequel s’engagent, l’un après l’autre, les gouvernements occidentaux. Ceux-ci commencent par déclarer qu’ils ne sauraient remettre en question la liberté de la presse dont ils se déclarent d’ardents défenseurs, avant d’exprimer leurs regrets et de préciser que la liberté de la presse doit s’exercer dans le respect des croyances et des religions. Les Etats-Unis et le Royaume-Uni ne sont pas loin d’avoir réhabilité la notion de blasphème que l’on croyait oubliée dans les pays occidentaux. Louise Arbour, commissaire pour les droits de l’homme des Nations unies, n’a-t-elle pas désigné deux experts «en racisme» pour enquêter sur ce qu’elle appelle «un manque de respect pour la foi» ?. (…) Si les gouvernements des pays démocratiques devaient se répandre en excuses, ils feraient un premier pas vers une reconnaissance de la charia islamique en tant que droit commun de l’humanité. André Grjebine
Mansour Mansour, directeur de la maison d’édition Albouraq, qui estime que « l’actualité est l’élément déclencheur de la polémique ». Le problème, selon lui, ce sont « les amalgames » dont est souvent victime l’islam en France. « Dire que c’est un livre djihadiste est exagéré, c’est du bluff », estime-t-il, soulignant que les paragraphes polémiques ne constituent qu’une petite partie de l’ouvrage de plus de 400 pages. Soucieux de ne pas alimenter la polémique, il se déclare néanmoins « prêt à le retirer si le ministère lui en faisait la demande ». Métronews
On ne peut pas interdire des livres dès qu’ils sont choquants. S’il n’y a pas d’appel à la haine ou d’apologie au terrorisme, on ne peut pas l’interdire. Ce n’est pas un délit de prôner le djihad, ce n’est pénalement pas répréhensible. (…) Si l’on prend la Bible, c’est pareil, il y a également des passages choquants et pourtant, on ne va pas l’interdire. Ministère de l’Intérieur
In the West, we have declined from robust and honest debate into an ever-tightening straitjacket of political correctness. That movement has collapsed the use of language by stigmatizing legitimate constructs in politics and culture. On college campuses, which should serve as the hothouses for debate and independent thought, free speech often gets limited to demarcated “zones.” Our national debate has been plagued by demands for “trigger warnings” on certain topics lest a stray idea or image cause undue stress, and even the most innocent of colloquies can cause one to be branded a “micro-aggressor.” Unfortunately, this leaves us with a truncated vocabulary and substantial timidity when difficult issues arise. After flashpoints like Ferguson and the Eric Garner death, Americans keep promising themselves a “national conversation” on race, only to have it dominated by the angriest members on all sides leaving reasonable people afraid of giving offense rather than speaking their minds. “Conversations” inevitably become lectures from those who have the largest chips on their shoulders, and anyone offering dissent becomes instantly delegitimized. This is how the understandable anger over Garner’s death, caught on videotape during his arrest, turns into absurd, performance-art protests during Sunday brunches in a few urban centers, rather than into action that unites communities for more responsible policing – and perhaps the reduction of intrusive laws that would prevent the necessity for so much police intervention, as with Garner. Edward Morrissey
With respect to the current protest against the use of the word “illegal” in describing aliens applying for driver’s licenses, understand that the ultimate goal of the activists involved is to do away with the concept of immigration law altogether in favor of open borders and universal citizenry. They are attacking the use of the term “illegal” not because they are offended, but because they seek to affect the outcome of a national debate by controlling language in order to stifle dissent. With respect to this attack on a truthful and accurate headline, George Orwell said it best: “Political language is designed to make lies sound truthful and to give an appearance of solidarity to pure wind. Political speech is intended to hide the truth rather than express it.” The truth is, the term “illegal alien” accurately describes a foreigner who has entered or resides in a country unlawfully or without the country’s authorization, even if California chooses to issue driver’s licenses to the same. As such, the use of the word “illegal” to describe the status of an alien is neither race- or national origin-specific. Illegal aliens can hail from any country and race on earth, but these details are actually irrelevant to the discussion at hand. I would hope Wednesday’s terror attack in Paris is not lost in this debate, as it more closely mirrors what is going on here rather than any vague connections to Ferguson and New York. The point is, to what degree does society cater to people who claim the right to not be offended? Who do we check with to determine our speech meets the PC code? The critics who are the most threatening? Andy Caldwell
Gros malaise. Je ne suis pas descendu parmi la foule. Je ne suis pas Charlie. Et croyez-moi, je suis aussi triste que vous. Mais cet unanimisme émotionnel, quasiment institutionnel pour ceux qui écoutent les radio de service public et lisent les grands media, j’ai l’impression qu’on a déjà essayé de me foutre dedans à deux reprises. La société française est complètement anomique, mais on continue à se raconter des histoires. Première histoire: victoire des Bleus en 1998. Unanimisme: Thuram Président, Black Blanc Beur etc. J’étais alors dans la foule. Quelques années plus tard: Knysna, Finkelkraut et son Black Black Black, déferlement de haine contre ces racailles millionnaires, mépris de classe systématique envers des sportifs analphabètes tout droit issus du sous-prolétariat post-colonial. Super l' »unité nationale ». Deuxième histoire: entre deux-tour en 2002. Unanimisme: le FHaine ne passera pas, « pinces à linges », « sursaut républicain », foule « bigarrée » et drapeaux marocains le soir du second tour devant Chirac « supermenteur », « sauveur » inopiné de la République, et Bernadette qui tire la tronche, grand soulagement national. J’étais dans la foule des manifs d’entre deux tours. Quelques années plus trard: le FN en pleine forme, invention du « racisme anti-blanc », création d’une coalition Gauche/Onfray/Charlie/Fourest laïcarde et une Droite forte/UMP/Cassoulet en pleine crise d' »identité nationale » contre l’Islam radical en France, « racaille » et « Kärcher », syndrome du foulard, des prières de rue, des mosquées, émeutes dans les banlieues, tirs sur les policiers, couvre-feu, récupération de la laïcité par l’extrême droite, Zemmour, Dieudo, Soral… Super l' »unité nationale ». Troisième histoire: sursaut national après le massacre inqualifiable à Charlie en janvier 2015. Unanimisme: deuil national, « nous sommes tous Charlie », mobilisations massives pour la défense de la liberté d’expression dans tout le pays. Charlie ? Plus personne ne le lisait. Pour les gens de gauche qui réfléchissent un peu, la dérive islamophobe sous couvert de laïcité et de « droit de rire de tout » était trop évidente. Pour les gens de droite: on déteste cette culture post-68, mais c’est toujours sympa de se foutre de la gueule des moyen-âgeux du Levant. Pour l’extrême droite: pas lu, auteurs et dessinateurs détestés culturellement et politiquement, mais très utile, les dessins sont repris dans « Riposte laïque » [site islamophobe d’extrême droite]. Pour beaucoup de musulmans: un affront hebdomadaire, mais on ferme sa gueule, c’est la « culture française ». BC
Des manifestations suivies d’émeutes fleurissent partout, et nous donnent envie de renommer la ville lumière Paristan. Des commerces juifs, des synagogues, des individus juifs, sont pointés du doigt sur les réseaux sociaux et attaqués par une horde de sauvages qui ne savent même pas mettre Gaza sur une carte. Des gauchistes en mal de combats défient le gouvernement en allant manifester là où des émeutiers brûlent des drapeaux israéliens et exhibent des messages antisémites d’un autre âge, accompagnés de drapeaux du djihad et du hezbollah. Des Français « en ont marre » de cette importation du conflit, mais ne se prononcent pas, et attendent juste que ça passe en évitant certains quartiers les jours de manif. (…) Des gens prennent parti sans même se demander ce qu’ils feraient à la place d’un militaire israélien de 20 ans face à un gazaoui de 14 ans qui lui tire dessus avec une mitraillette. Ces mêmes gens prennent parti sans même se demander ce qu’ils feraient si eux et leurs enfants subissaient des bombardements quotidiens, et cerise sur le cheese cake, l’opprobre de la communauté internationale. Ces mêmes gens ne se rendent pas compte que nous aussi, israéliens, avons mal pour les civils tués quotidiennement. Et c’est pourquoi nous sommes fiers de cette armée qui prévient, qui essaye de limiter autant que possible les pertes civiles.  (…) Alors vous savez quoi ? Je crois qu’à un moment, je vais m’en foutre de ce que vous pensez. Du fait que la levée de boucliers a eu lieu quand le gouvernement français a soutenu Israël et a interdit les manifs, mais que personne ne dit rien quand l’état débloque 11 millions pour Gaza, alors que tout le monde sait très bien où va aller cet argent. (…) Nous n’allons pas nous excuser d’être en vie parce que l’état israélien fait tout pour protéger ses civils. Alors non, je ne répondrai plus aux « oui mais à Gaza quand même y’a vachement de morts ». (…) Vous pensez avoir tout compris au conflit israélo palestinien en prenant parti pour le plus faible ? Vous oubliez une chose. Israël n’est pas en conflit contre la Palestine. Mais contre le Hamas. Qui est responsable de la mort de centaines de civils. Le hamas n’est pas plus un mouvement de résistance que Boko Aram. Le hamas ne veut pas deux états, il veut détruire Israël. (…) Alors vous, la « majorité silencieuse » qui a « hâte que cela s’arrête », réveillez-vous. Quant à vous, les manifestants du dimanche (et du samedi aussi), qui vous prenez pour Che Guevara parce que vous brûlez des drapeaux israéliens le visage masqué en criant « Hitler reviens » et parce que vous détruisez le bitume parisien, sachez une chose : personne n’est dupe. Vous n’apportez rien à la cause palestinienne si ce n’est de la désolation. Vous desservez tellement votre cause que plus personne ne vous croit.  Alors oui, peut être que je dormirai mieux si je m’en fous. Si je ne regarde plus ce drapeau du djihad qui trône place de la République un samedi après midi d’été au cours d’une manifestation interdite, et organisée quand même par des partis politiques dont le NPA … Sophie Taieb (juillet 2014)
Les tueurs de Charlie hebdo ne sont pas des terroristes anonymes. Ils appartiennent sans doute à un réseau informel mais uni par une idéologie commune. Réduire leur nomination uniquement par le mot « terroriste » c’est s’interdire de regarder la menace en face en ne la nommant pas. Ce terrorisme là est islamiste, il invoque « Allah » avant de tirer et de tuer. Il prétend « venger le prophète ». Ce sont les mêmes cris qui sont prononcés par les coupeurs de tête des otages occidentaux en Irak et de Syrie. Ce sont les mêmes qui ont assassinés trois adolescents juifs en Israël en juin 2014. Ce sont les mêmes jouisseurs de mort qui ont tué des enfants juifs à Toulouse et au musée juif de Bruxelles. C’est la même idéologie qui a inspiré les poseurs de bombes de Madrid, de Londres, de Boston. Ce sont les mêmes imprécations qui ont accompagné les gestes du tueur de Sidney et du conducteur de la voiture bélier de Joué-les-Tours. Etaient-ils seulement des malades mentaux ? Ce sont les mêmes individus que la France combat au Mali, en Afghanistan, en Irak. Ce sont les mêmes qu’Israël affronte à Gaza. Ils se nomment Califat Islamique, Boko Aram en Afrique, Chebab somaliens, Hamas à Gaza ou Hezbollah au Liban. Cette hydre à tête multiple a un socle commun et s’il ne faut pas assimiler tous les musulmans à des terroristes tous ces terroristes là sont musulmans. Certes tous les musulmans ne sont pas jihadistes mais tous les jihadistes sont musulmans. Cette religion « d’amour et de paix » devrait y regarder de près pour extirper de son sein ce qui de l’intérieur de l’islam nourrit cette rage meurtrière.(…) Depuis le 11 septembre 2001 l’islam radical a déclaré la guerre au monde. Ne pas considérer que cette menace est globale et qu’elle se décline de la Kabylie à la Mésopotamie, du musée juif de Bruxelles à Toulouse ou à Londres, serait reproduire la même erreur de jugement que celle qui fut commise par Daladier et Chamberlain quand ils crurent stopper Hitler par les accords de Munich. On connaît la suite. On ne gagnera rien par les périphrases et les divers éléments de langage destinés à éviter de nommer l’ennemi. Recommander de dire « Daesh » plutôt que « Etat islamique » pour ménager les susceptibilités des musulmans relève d’une prudence dont les musulmans lucides ne s’embarrassent pas. L’acharnement mis par certains à ne pas prendre en compte la part islamique de l’islamisme relève de la volonté de ne pas voir la source du mal. Il ne s’agit pas de faire l’exégèse des textes issus du Coran mais bien plutôt d’analyser ce que certains font dire à ces textes et l’accusation d’islamophobie portée contre ceux qui osent faire cette démarche est dès lors vide de contenu. Quand des égorgeurs décapitent un otage aux cris de « Allah Akbar ! » c’est bien dieu qui est convoqué pour cautionner le crime, pour sanctifier ces gestes supposés de fidélité à die Combien faudra-t-il d’autres journalistes assassinés, d’autres têtes coupées pour que les juristes qualifient les crimes de cette barbarie? Combien d’autres mécréants, combien d’autres infidèles, combien de « croisés » et combien de Juifs vont être assassinés au nom de l’islam ? Combien d’autres adolescents israéliens vont être assassinés pour que l’on comprenne qu’il s’agit d’une barbarie identique? Les uns font ça au couteau, les autres à la kalashnikov. Les uns découpent, les autres se font exploser dans des arrêts de bus ou des cafés. Les uns sont plus artisanaux tandis que les autres sont plus modernes. Pourtant les uns envoient sur facebook les images de leurs performances alors que les autres cherchent à les dissimuler et pourchassent les journalistes qui pourraient en témoigner. Les uns sont les disciples du nouveau Calife de l’Etat Islamique en Irak et au Levant, les autres sont disciples du Hamas. Tous vénèrent Allah et tous vouent aux flammes de l’enfer, un Etat satanique, « l’entité sioniste » pour ne pas avoir à prononcer son nom. (…) Tant que les musulmans et ceux qui prétendent être dépositaires de l’héritage spirituel de l’islam n’auront pas fait ce travail critique sur leur propre corpus spirituel, ils resteront aveugles sur les sources intimes de leur désastre de leur supposée humiliation. C’est du sein de l’islam que des voix doivent s’élever pour dénoncer cette imposture. C’est bien plutôt l’islamisme version Hamas ou version Hezbollah ou version Etat Islamique et leurs multiples clones qui sont responsables de cet enfermement aussi surement que le goulag ne protégeait pas les droits des peuples mais les garrotait. Pourtant tous deux ne jouissent pas d’un statut identique dans le regard que l’Occident leur porte. L’Etat Islamique est dénoncé comme un mal absolu, un « cancer » par les Etats Unis, la France et les européens. Le Hamas, bien que figurant sur la liste des organisations terroristes, jouit d’une meilleure considération et a même reçu sur ses terres, de brillants intellectuels, Stéphane Hessel et Régis Debray. Tandis que l’EI (Etat Islamique) profite de la dislocation de l’Irak et de la Syrie, dont les frontières furent établies à la serpe par la Grande Bretagne et la France, à la fin de la première Guerre mondiale, après la dislocation de l’Empire Ottoman. Presque un siècle plus tard ces châteaux de cartes s’effondrent au profit d’une nébuleuse aussi chaotique que sanglante. Est-on capable en Occident de regarder cela en face ? On pourra toujours invoquer les mânes de la République et déclarer solennellement que ces gestes quand ils sont commis en France, sont isolés et qu’ils défigurent la France. Mohamed Merah, Mehdi Nemmouche, font hélas partie de la France d’aujourd’hui. Les manifestations en faveur de Gaza de juillet dernier n’étaient pas seulement pro palestiniennes, elle étaient aussi antijuives. Ces indignés sont-ils descendus dans la rue pour dénoncer les massacres de palestiniens en Syrie ? Sont ils indignés par les deux cent mille morts en Syrie ? Sont-ils descendus dans la rue pour dénoncer les kidnapping de centaines de jeunes filles au Nigéria commis au nom d’Allah par la secte islamiste Boko Aram ? Ont-ils dénoncé les attentats contre d’autres musulmans en Somalie, en Algérie, au Liban, en Irak, en Afghanistan ? Les massacres arabo-arabes ou islamo-islamistes seraient-ils à ce point une affaire de famille pour y trouver une excuse ? Quelle serait cette normalité acceptée pour cette barbarie alors que chaque riposte d’Israël pour assurer la protection de ses habitants serait considérée comme bien plus condamnable ? Quel souci ont-ils de la Palestine ceux qui ont fait de la haine du Juif une seconde nature ? Quelle différence en effet ! Israël utilise ses armes pour protéger sa population alors que le Hamas utilise sa population pour protéger ses armes ! En juillet dernier, c’est un pogrom qui a été tenté à Sarcelles et rue de la Roquette à Paris. Au cours d’autres manifestations ce sont les drapeaux du Hamas, du Hezbollah et l’Etat Islamique qui ont été exhibés place de la République. « Nous sommes tous des jihadistes », ont crié certains manifestants. Cet avertissement est valable pour tous. (…) Avec le masque de la bonne conscience certains ont instillé de manière totalement irresponsable cette haine du Juif et d’Israël avec les mots du progrès et de la justice. Faire d’Israël le responsable du malheur arabe constitue l’une des grandes impostures de l’histoire contemporaine. Le déni idéologique de cette réalité constitue l’autre face de ce désastre de la pensée.Désormais la menace est ici, chez nous, en France, en Europe. NOUS, en France, en Europe. Ne pas le comprendre est suicidaire. Jacques Tarnero
Ce qui vient de se produire était en effet écrit, pas par la main d’Allah dont les islamo-fascistes ont souillé jusqu’à la magnificence et rabaissé la majesté, mais par trente années de laxisme, d’angélisme et de conformisme malséant au pays de Voltaire. Écrit par les concessions aux tenants de l’islam identitaire, holistique et totalitaire, au nom de la démocratie et de la tolérance républicaine. De la question du voile islamique au massacre tragique de Charlie Hebdo, en passant par l’affaire Redeker ou la conférence du pape Benoît XVI à Ratisbonne, que de chemin parcouru dans la capitulation, l’altération de la laïcité et la subversion de la démocratie. Que de reculs des Lumières face à l’obscurantisme! Que de coups portés au modèle de civilisation occidentale devant la barbarie islamiste! Ce modèle universaliste auquel nous avions fini par y croire, nous autres musulmans d’Orient et du Maghreb, avant de nous réveiller un jour du «printemps arabe» aux sommations de certaines voix politiques et intellectuelles occidentales: la charia, pourquoi pas? L’islamisme «modéré», qu’à cela ne tienne! Nos zélateurs de l’islamisme «modéré» ont vite oublié que lorsqu’on le célèbre à deux heures de vol de la France, l’on risque d’en subir les assauts en plein cœur de Paris. Ils ont oublié que la Terre est devenue un village interconnecté, qu’il n’y pas de démocratie authentique sans sécularisation, que l’islamisme n’est pas la religion des musulmans mais une religion séculière dont le spectre s’étend des Frères musulmans aux néo-talibans de Daech, qui se partagent le même axiome: «Notre constitution c’est le Coran, notre modèle c’est le prophète, notre régime c’est le califat». Ils ont surtout oublié que la quintessence de la civilisation occidentale est dans la désacralisation du sacré et la sanctification de la liberté humaine. Parmi ceux que je vois se lamenter sur le sort des 12 morts, je reconnais certains qui s’étaient indignés que des dessinateurs aient osé toucher au «sacré» en reproduisant en 2006 les caricatures du Prophète, qui ne s’est d’ailleurs jamais octroyé cette sacralité supposée, celle-ci étant exclusivement réservée à Dieu et à Lui Seul. Je reconnais même certaines figures islamiques qui avaient porté plainte contre Charlie Hebdo, notamment le sempiternel imam de la Mosquée de Paris, ainsi que l’UOIF, qui est membre du Conseil français du culte musulman (CFCM)! Passées les jérémiades des fonctionnaires de l’islam, les indignations sincères de la classe politique, l’heure n’est pas seulement à l’unité nationale et au rejet des amalgames, mais aussi à l’autocritique. Le rejet des amalgames ne doit pas nous dispenser de remettre en cause la dogmatique ambiante qui paralyse la pensée et tétanise l’expression. Ce qui est permis en psychanalyse ne doit pas être interdit en politique: mettre des mots sur les maux. Même si les Kelkal, Merah, Kouachi et les centaines de sociopathes en Syrie restent minoritaires par rapport à la majorité des musulmans de France, on ne peut pas dire que le modèle d’intégration soit une réussite. Encore moins la gestion de l’islam qu’on disait une chance pour la France. La gallicanisation de l’islam a échoué. Cela vaut aussi pour les autres pays européens, notamment le Danemark, où a vu ses citoyens de la «diversité» manifester sous la bannière noire de Daech et aux cris de «A bas le régime, nous voulons le califat»! Si l’intégration a «échoué», l’intégrisme a en revanche conquis les cœurs. Parce qu’on a laissé la société s’ouvrir à ses ennemis, une microsociété passée de l’islam quiétiste à l’islamisme radical s’est développée grâce au microclimat culturel, éducatif, politique, médiatique et juridique. Le mal, c’est le cancer islamo-fasciste qu’on a laissé se métastaser dans les banlieues, les prisons, les mosquées, les associations, les écoles et même les universités. Mezri Haddad

Attention: un terrorisme peut en cacher un autre !

Mode du keffieh, bidonnages médiatiques à la petit Mohmmed, manifestations pro-Saddam ou pro-Hamas aux cris de « Mort aux juifs ! »,  polémique du voile islamique, affaire Redeker, tollé contre la conférence du pape Benoît XVI à Ratisbonne, torture et assassinat d’Ilan Halimi, massacres de Toulouse ou de Bruxelles, tapis rouge élyséen pour les financiers du djihad, drapeau noir de l’Etat islamique trônant sur la statue de la République, prédication du djihad en vente libre dans les hypermarchés, chansons de rap appelant au meurtre, viol de Créteil, lieux de culte sous constante surveillance policière, communauté qui avec à peine 1% de la population concentre quelque 50% des persécutions, dénonciation systématique de notre arsenal antiterrorriste et encensement de ceux qui les dévoilent au monde,  reconnaissance d’un prétendu Etat prônant rien de moins que la Solution finale

Au lendemain, suite au carnage de Charlie hebdo, du nouvel assassinat de quatre juifs dans un supermarché cacher parisien …

Et, derrière un slogan plus que galvaudé depuis le « Nous sommes tous américains » des attentats du 11 septembre, à la veille d’un nouveau rassemblement et d’un unanimisme de façade (avec un Abbas en vedette américaine ?) commandés par un pouvoir complètement discrédité

Alors qu’après des années d’atermoiements des grands médias en un pays qui croule sous les lois liberticides, les journaux se décident enfin à publier certaines des meilleurs caricatures des dessinateurs assassinés …

Comment ne pas voir avec le philosophe et ancien ambassadeur de la Tunisie auprès de l’UNESCO Mezri Haddad …

 Produit de « trente années de laxisme, d’angélisme et de conformisme » et faisant le lit du second …

Ce véritable terrorisme intellectuel de la pensée politiquement correcte ?

Terrorisme islamiste: cette guerre qui commence était hélas prévisible!
Le Figaro
Mezri Haddad
09/01/2015

Pour le philosophe tunisien Mezri Haddad le rejet des amalgames ne doit pas empêcher la remise en cause de la dogmatique ambiante. L’intégration de l’islam dans les pays européens a échoué et a laissé place au développement de l’intégrisme.

Ancien ambassadeur de la Tunisie auprès de l’UNESCO, Mezri Haddad est philosophe, auteur d’essais sur la réforme de l’islam.

Pour la plupart des analystes et des politiciens, le carnage de Charlie Hebdo comme la prise d’otages de Vincennes, ces premières offensives de la guerre contre la France et la République, sont des traumatismes auxquels nul ne pouvait s’attendre. Mais pas pour l’élite franco-musulmane, ni pour les soldats de l’ombre qui luttent contre le terrorisme, ni pour les rares journalistes qui osent nommer l’innommable au risque de se faire accuser d’islamophobes. Ces derniers, comme les intellectuels musulmans éclairés, savaient que cela devait arriver un jour. Ils savent que si les gouvernants ne saisissent pas ce drame national pour revoir de fond en comble leur politique d’immigration, d’intégration, d’éducation, de réforme de l’islam et de relations avec certains émirats du Golfe, le pire serait à craindre.

Ce qui vient de se produire était en effet écrit, pas par la main d’Allah dont les islamo-fascistes ont souillé jusqu’à la magnificence et rabaissé la majesté, mais par trente années de laxisme, d’angélisme et de conformisme malséant au pays de Voltaire. Écrit par les concessions aux tenants de l’islam identitaire, holistique et totalitaire, au nom de la démocratie et de la tolérance républicaine. De la question du voile islamique au massacre tragique de Charlie Hebdo, en passant par l’affaire Redeker ou la conférence du pape Benoît XVI à Ratisbonne, que de chemin parcouru dans la capitulation, l’altération de la laïcité et la subversion de la démocratie. Que de reculs des Lumières face à l’obscurantisme! Que de coups portés au modèle de civilisation occidentale devant la barbarie islamiste! Ce modèle universaliste auquel nous avions fini par y croire, nous autres musulmans d’Orient et du Maghreb, avant de nous réveiller un jour du «printemps arabe» aux sommations de certaines voix politiques et intellectuelles occidentales: la charia, pourquoi pas? L’islamisme «modéré», qu’à cela ne tienne!

Nos zélateurs de l’islamisme «modéré» ont vite oublié que lorsqu’on le célèbre à deux heures de vol de la France, l’on risque d’en subir les assauts en plein cœur de Paris. Ils ont oublié que la Terre est devenue un village interconnecté, qu’il n’y pas de démocratie authentique sans sécularisation, que l’islamisme n’est pas la religion des musulmans mais une religion séculière dont le spectre s’étend des Frères musulmans aux néo-talibans de Daech, qui se partagent le même axiome: «Notre constitution c’est le Coran, notre modèle c’est le prophète, notre régime c’est le califat».

Ils ont surtout oublié que la quintessence de la civilisation occidentale est dans la désacralisation du sacré et la sanctification de la liberté humaine. Parmi ceux que je vois se lamenter sur le sort des 12 morts, je reconnais certains qui s’étaient indignés que des dessinateurs aient osé toucher au «sacré» en reproduisant en 2006 les caricatures du Prophète, qui ne s’est d’ailleurs jamais octroyé cette sacralité supposée, celle-ci étant exclusivement réservée à Dieu et à Lui Seul. Je reconnais même certaines figures islamiques qui avaient porté plainte contre Charlie Hebdo, notamment le sempiternel imam de la Mosquée de Paris, ainsi que l’UOIF, qui est membre du Conseil français du culte musulman (CFCM)!

Le rejet des amalgames ne doit pas nous dispenser de remettre en cause la dogmatique ambiante qui paralyse la pensée et tétanise l’expression.
Passées les jérémiades des fonctionnaires de l’islam, les indignations sincères de la classe politique, l’heure n’est pas seulement à l’unité nationale et au rejet des amalgames, mais aussi à l’autocritique. Le rejet des amalgames ne doit pas nous dispenser de remettre en cause la dogmatique ambiante qui paralyse la pensée et tétanise l’expression. Ce qui est permis en psychanalyse ne doit pas être interdit en politique: mettre des mots sur les maux.

Même si les Kelkal, Merah, Kouachi et les centaines de sociopathes en Syrie restent minoritaires par rapport à la majorité des musulmans de France, on ne peut pas dire que le modèle d’intégration soit une réussite. Encore moins la gestion de l’islam qu’on disait une chance pour la France. La gallicanisation de l’islam a échoué. Cela vaut aussi pour les autres pays européens, notamment le Danemark, où a vu ses citoyens de la «diversité» manifester sous la bannière noire de Daech et aux cris de «A bas le régime, nous voulons le califat»!

Si l’intégration a «échoué», l’intégrisme a en revanche conquis les cœurs. Parce qu’on a laissé la société s’ouvrir à ses ennemis, une microsociété passée de l’islam quiétiste à l’islamisme radical s’est développée grâce au microclimat culturel, éducatif, politique, médiatique et juridique. Le mal, c’est le cancer islamo-fasciste qu’on a laissé se métastaser dans les banlieues, les prisons, les mosquées, les associations, les écoles et même les universités.

Plutôt que de ressasser pas d’amalgames, mettre des mots sur les maux, c’est reconnaitre que les terroristes qui ont commis cet abominable crime sont des musulmans. Mais leur islam n’est pas mon islam, ni celui des 5 millions de Français paisibles, ni celui des 1,700 milliards de coreligionnaires dans le monde. Leur islam génétiquement modifié est celui des Talibans, d’Al-Qaïda et de Daech.

Les musulmans de France, pourront-ils encore dire dans leur prière quotidienne, «Allah Akbar», sans s’attirer la suspicion, voire même la haine? Devront-ils bannir de leur vocabulaire cette expression qui marque la transcendance, la grandeur et l’unicité divine dans la liberté humaine? Devront-ils taire cette invocation de l’Eternel, désormais associée au nihilisme des barbares?

Ces musulmans de France que chacun prétend représenter et dont nul n’incarne le quiétisme sont doublement atteints. Ils ont été frappés au centre de leur patrie et au cœur de leur foi. Ils pleurent l’assassinat de leurs compatriotes et la mort de Dieu.

Voir aussi:

Livre prônant le djihad : une polémique mais pas d’interdiction
Métronews

29-07-2014

RELIGION – A l’occasion du ramadan, la large diffusion en France d’un livre intitulé « La voie du musulman » fait polémique. Prônant la lutte armée contre les ennemis de l’islam, il fait l’objet de pétition réclamant son interdiction. Saisi, le ministère de l’Intérieur indique à metronews qu’il ne peut toutefois pas le retirer de la vente. Explications.

« La voie du musulman » a été mis dans les rayons de près de 1000 points de vente partout en France. Photo : Albouraq
Dans le cadre d’une « opération Ramadan », la maison d’édition Albouraq diffuse depuis 2001 plusieurs ouvrages islamiques dans les librairies de France. Cette année, l’un d’entre eux fait polémique. Intitulé « La voie du musulman », il contient des propos radicaux prônant le djihad. Vendu dans les magasins spécialisés ainsi que dans les rayons livres des hypermarchés, il est sujet à plusieurs pétitions qui souhaitent faire interdire sa vente, rapporte ce mardi Le Figaro.

« La voie du Musulman », éditée en avril 2014, promet sur sa quatrième de couverture « des solutions conformes aux exigences du monde moderne ». L’auteur, le cheikh algérien Abu Bakr Al-Jazairi, y conduit une exégèse du Coran et de hadith ( recueil des actes et paroles de Mahomet et de ses compagnons ) pour éclairer la conduite des pratiquants de l’islam. Mais après des chapitres sur « la foi » du musulman, « la bienséance », « la morale du musulman » ou les « pratiques religieuses », le chapitre « rapports sociaux » évoque longuement un sujet pour le moins controversé : « la guerre sainte, le djihad ».

« Les musulmans doivent installer toutes sortes d’usines d’armement »

Dans ces onze pages, l’auteur développe une analyse belliqueuse de l’islam. « Le djihad a pour but de comprendre et de contenir les mécréants, ennemis de l’Islam et de la communauté musulmane. C’est un devoir pour tout musulman que tous les croyants sont appelés à accomplir », commence-t-il page 263. Par conséquent, poursuit-il, « les musulmans doivent installer toutes sortes d’usines d’armement pour fabriquer tout genre d’armes en usage dans le monde ». Page 267, le livre indique que « les musulmans doivent aussi se perfectionner et s’améliorer dans l’art militaire défensif et offensif pour se défendre ou attaquer au moment opportun pour que le verbe de Dieu triomphe ». Et d’asséner, 13 pages plus loin : « L’hérétique : c’est le musulman qui renie sa religion, devient juif, chrétien ou athée, de son propre gré. On le somme dans un délai de trois jours pour revenir à l’Islam, s’il refuse, il sera passible de la peine de mort ».

Contacté par metronews, le groupe Carrefour, qui fait partie des points de vente du livre, souligne que « d’autres magasins le vendent aussi » à l’occasion du mois du ramadan. Agacée de cette polémique, l’enseigne souligne que sa vente s’est achevée dans leurs rayons le 19 juillet. La Fnac, qui vend toujours l’ouvrage, admet également dans les colonnes du Figaro que « vu le contexte, c’est sensible ».
« Il n’y a pas d’appel à la haine ou d’apologie au terrorisme »

Une opinion partagée par Mansour Mansour, directeur de la maison d’édition Albouraq, qui estime que « l’actualité est l’élément déclencheur de la polémique ». Le problème, selon lui, ce sont « les amalgames » dont est souvent victime l’islam en France. « Dire que c’est un livre djihadiste est exagéré, c’est du bluff », estime-t-il, soulignant que les paragraphes polémiques ne constituent qu’une petite partie de l’ouvrage de plus de 400 pages. Soucieux de ne pas alimenter la polémique, il se déclare néanmoins « prêt à le retirer si le ministère lui en faisait la demande ».

Le ministère de l’Intérieur nous confirme avoir été alerté au sujet de ce livre « salafiste aux propos radicaux ». Mais bien que la polémique intervienne en plein plan anti-djihad, les services de Bernard Cazeneuve assurent qu’ils ne peuvent rien faire. « On ne peut pas interdire des livres dès qu’ils sont choquants. S’il n’y a pas d’appel à la haine ou d’apologie au terrorisme, on ne peut pas l’interdire. Ce n’est pas un délit de prôner le djihad, ce n’est pénalement pas répréhensible », affirme-t-on cabinet du ministre, tout en assurant mener « une expertise juridique » pour s’en assurer. Et le ministère des Cultes de tempérer la polémique, en rappelant que ce genre de contenus n’est pas l’apanage d’ouvrages islamiques : « Si l’on prend la Bible, c’est pareil, il y a également des passages choquants et pourtant, on ne va pas l’interdire ».

Voir également:

« La Marche » : « Charlie Hebdo » effaré par une chanson liée au film
L’Obs avec AFP
25-11-2013
D’abord présentée comme la bande originale du film « La Marche », une chanson issue d’un projet parallèle attaque les « chiens de Charlie Hebdo »… qui réagit vivement.
Le film « La Marche », produit et distribué par EuropaCorp, s’inspire de l’histoire vraie d’une poignée d’enfants d’immigrés qui ont marché de Marseille à Paris en 1983 contre le racisme. (FRANCOIS LO PRESTI / AFP)

« Je réclame un autodafé pour ces chiens de Charlie Hebdo » : interprétée par une dizaine de rappeurs, une chanson particulièrement violente à l’égard de l’hebdomadaire satirique, d’abord présentée comme faisant partie de la bande originale du film « La Marche » – sur les écrans mercredi – a déclenché une polémique lundi 25 novembre. Mais face à « l’effarement » du quotidien satirique, le producteur Hugo Sélignac a pris ses distances. Il assure que la chanson « n’a jamais été prévue pour la B.O. du film ». Elle a néanmoins été réalisée avec son accord et soutien.

« Je n’avais pas à valider les paroles »
Diffusée sur internet depuis vendredi 22 novembre, la chanson controversée est présentée sur de nombreux sites comme « BO du film ‘La Marche' ». Ecrite et interprétée par une dizaine de rappeurs renommés, dont Akhenaton, Disiz, Kool Shen et Nekfeu, la chanson est en fait un projet parallèle monté par le rappeur Kore et le producteur du film, Hugo Sélignac, à l’occasion des 30 ans de la Marche antiraciste de 1983, qui est aussi le sujet du long métrage. Selon ce producteur, tous les droits de la chanson seront reversés à une association contre le racisme située à Vénissieux, dans le Rhône.

J’ai apporté mon soutien à cette chanson qui n’a jamais été prévue pour la BO du film. J’ai prêté des éléments sonores du film qui ont été intégrés à la chanson et j’ai donné mon accord pour que la typographie de la pochette et de l’affiche du film soit la même. Je n’avais pas à valider les paroles », explique Hugo Sélignac.
« Je suis pour la liberté d’expression de tous, celles des rappeurs comme celle de Charlie Hebdo », ajoute-t-il.

Joint également par l’AFP, le producteur de la chanson a défendu celle même « liberté d’expression » des rappeurs qui ont participé à la chanson : « Je comprends parfaitement que Charlie Hebdo s’offusque, mais ce n’est pas cette réaction que j’attends d’eux. Réagir comme ils le font, c’est jouer le jeu des extrêmes », a estimé Kore. Le rappeur Disiz, qui a participé à l’élaboration de la chanson, a quant à lui réagi sur Instagram, et réaffirmé sa position : « Fuck Charlie Hebdo ».

« Je réclame un autodafé pour ces chiens de Charlie Hebdo »
Un peu plus tôt dans la journée, la rédaction de « Charlie Hebdo » avait fait part de son « effarement » en découvrant la « violence » à son égard des paroles de la chanson. Dans le 7e couplet qu’il interprète, le rappeur Nekfeu chante notamment : « D’t’façon y’a pas plus ringard que le raciste / Ces théoristes veulent faire taire l’islam / Quel est le vrai danger : le terrorisme ou le taylorisme ? / Les miens se lèvent tôt, j’ai vu mes potos taffer / Je réclame un autodafé pour ces chiens de Charlie Hebdo ». Nekfeu est membre du collectif parisien « 1995 » (Polydor), très apprécié de la critique et pas coutumier des polémiques.

« Charlie Hebdo découvre avec effarement la violence des paroles de la bande originale du film ‘La Marche’ à son encontre. Ainsi, la chanson ‘Marche’ […] reprend les propos que tient habituellement l’extrême droite musulmane lorsqu’elle évoque notre journal », estime Charlie Hebdo dans un communiqué signé de « la rédaction ».

« Nous avons l’habitude de nous faire traiter de ‘chiens’ d’infidèles »
« S’il leur manque un couplet, nous précisons aux auteurs de la chanson que le journal numérique Inspire, édité par Al-Qaïda, a condamné à mort Charb en mars dernier », ajoute le communiqué de Charlie Hebdo. « Nous avons l’habitude de ces appels à la haine, de nous faire traiter de ‘chiens’ d’infidèles. »

« Nous sommes juste très surpris que le réalisateur [Nabil ben Yadir] d’un film clairement antiraciste, qui rend hommage à un événement majeur dans l’histoire de la lutte pour l’égalité des droits, ait choisi de l’illustrer par une chanson en totale opposition avec son oeuvre », conclut Charlie Hebdo.

« Pas de plainte, ni de demande particulière. J’aimerais simplement que la production m’explique le rapport entre une marche antiraciste et fraternelle en 1983 et un chant religieux communautariste qui appelle à brûler un journal satirique antiraciste en 2013 », a déclaré Charb, le directeur de Charlie Hebdo.

(Le clip vidéo de la chanson « Marche »)

Avec Jamel Debbouze à l’affiche, le film « La Marche », produit et distribué par EuropaCorp, s’inspire de l’histoire vraie d’une poignée d’enfants d’immigrés qui ont marché de Marseille à Paris en 1983 contre le racisme.

Le 2 novembre 2011, le siège de Charlie Hebdo avait été détruit par un incendie criminel, le jour où il publiait à la une une caricature de Mahomet.

Voir encore:

« Je ne suis pas Charlie. Et croyez-moi, je suis aussi triste que vous. »
BC, @sinaute

Arrêt sur images

9 janvier 2015 13:52

« Je ne suis pas descendu parmi la foule. » Un @sinaute exprime, dans le forum de discussion de la dernière chronique de Daniel Schneidermann, son malaise vis-à-vis de « l’union nationale » suite aux attaques meurtrières qui ont visé Charlie Hebdo. En cause, la « dérive islamophobe » du journal et de cette gauche « Onfray/Charlie/Fourest laïcarde ».

Gros malaise. Je ne suis pas descendu parmi la foule. Je ne suis pas Charlie. Et croyez-moi, je suis aussi triste que vous.

Mais cet unanimisme émotionnel, quasiment institutionnel pour ceux qui écoutent les radio de service public et lisent les grands media, j’ai l’impression qu’on a déjà essayé de me foutre dedans à deux reprises. La société française est complètement anomique, mais on continue à se raconter des histoires.

Première histoire: victoire des Bleus en 1998. Unanimisme: Thuram Président, Black Blanc Beur etc. J’étais alors dans la foule. Quelques années plus tard: Knysna, Finkelkraut et son Black Black Black, déferlement de haine contre ces racailles millionnaires, mépris de classe systématique envers des sportifs analphabètes tout droit issus du sous-prolétariat post-colonial. Super l' »unité nationale ».

Deuxième histoire: entre deux-tour en 2002. Unanimisme: le FHaine ne passera pas, « pinces à linges », « sursaut républicain », foule « bigarrée » et drapeaux marocains le soir du second tour devant Chirac « supermenteur », « sauveur » inopiné de la République, et Bernadette qui tire la tronche, grand soulagement national. J’étais dans la foule des manifs d’entre deux tours.

Quelques années plus trard: le FN en pleine forme, invention du « racisme anti-blanc », création d’une coalition Gauche/Onfray/Charlie/Fourest laïcarde et une Droite forte/UMP/Cassoulet en pleine crise d' »identité nationale » contre l’Islam radical en France, « racaille » et « Kärcher », syndrome du foulard, des prières de rue, des mosquées, émeutes dans les banlieues, tirs sur les policiers, couvre-feu, récupération de la laïcité par l’extrême droite, Zemmour, Dieudo, Soral… Super l' »unité nationale ».

Troisième histoire: sursaut national après le massacre inqualifiable à Charlie en janvier 2015. Unanimisme: deuil national, « nous sommes tous Charlie », mobilisations massives pour la défense de la liberté d’expression dans tout le pays. Charlie ? Plus personne ne le lisait. Pour les gens de gauche qui réfléchissent un peu, la dérive islamophobe sous couvert de laïcité et de « droit de rire de tout » était trop évidente. Pour les gens de droite: on déteste cette culture post-68, mais c’est toujours sympa de se foutre de la gueule des moyen-âgeux du Levant. Pour l’extrême droite: pas lu, auteurs et dessinateurs détestés culturellement et politiquement, mais très utile, les dessins sont repris dans « Riposte laïque » [site islamophobe d’extrême droite]. Pour beaucoup de musulmans: un affront hebdomadaire, mais on ferme sa gueule, c’est la « culture française ».

« Dieudo/Soral et les complotistes sont passés par là »

Résultat: des centaines de milliers de musulmans sommés de montrer patte blanche, quelques années à peine après la purge officielle sur l’identité nationale. Des années durant avec toujours le même message insistant: mais putain, quand est-ce que vous allez vous intégrer? Et vous, les musulmans « modérés », pourquoi on vous entend pas plus? A partir d’aujourd’hui, « vous êtes pour nous ou contre nous ». Cabu ne disait pas autre chose: « la caricature, ils doivent bien l’accepter, c’est la culture Française ». Super l' »unité nationale ».

Réactions à chaud de jeunes de quartiers entendues dans le micro: « c’est pas possible, c’est trop gros, c’est un coup monté ». Dieudo/Soral et les complotistes sont passés par là: manifestement certains ne croient pas plus au 07/01/15 qu’au 11/09/01. La réalité est qu’on les a déjà perdus depuis longtemps, et c’est pas avec des veillées publiques à la bougie qu’on va les récupérer ni avec des incantations à la « résistance » – mais à quoi vous « résistez » au fond ? Vous allez vous abonner à Charlie? Et ça va changer quoi?

« La majorité va se sentir mieux, et c’est précieux. Mais la fracture est totale. »

La réassurance collective est un mouvement sain et compréhensible face à un massacre aussi traumatisant, mais elle a pour versant complémentaire le déni collectif, et pour résultat l’oubli des causes réelles et profondes de l’anomie. La majorité va se sentir mieux, se faire du bien, comme elle s’était fait du bien en 1998 et 2002, et c’est précieux. Mais la fracture est totale. Et la confusion idéologique à son comble.

Personne ne se demande comment on en est arrivé là, comment des jeunes parigots en sont venus à massacrer des journalistes et des artistes à la Kalash après un séjour en Syrie, sans avoir aucune idée de la vie et des idées des gens qu’ils ont tué: ils étaient juste sur la liste des cibles d’AlQaeda dans la Péninsule Arabique. Personne ne veut voir que cette société française, derrière l’unanimisme de façade devant l’horreur, est en réalité plus que jamais complètement anomique, qu’elle jette désespérément les plus démunis les uns contre les autres, et qu’elle a généré en un peu plus d’une décennie ses propres ennemis intérieurs.

« La plus grosse fabrique à soldats d’Al Qaeda sur notre territoire, c’est la PRISON »

Personne ne veut voir que la plus grosse fabrique à soldats d’Al Qaeda sur notre territoire, c’est la PRISON. Personne n’a compris que la France n’a pas basculé en 2015, mais il y a dix ans déjà, lors des émeutes. Personne ne veut voir que nous vivons encore les conséquences lointaines de l’immense humiliation coloniale et post-coloniale, et que vos leçons de « civilisation » et de « liberté d’expression » sont de ce fait inaudibles pour certains de ceux qui l’ont subie et la subissent ENCORE.

Et on continue à se raconter des histoires, après la fiction des Bleus de 1998, après le mythe du « Front républicain » de 2002, en agitant cette fois-ci comme un hochet la liberté d’expression, dernier rempart d’une collectivité qui n’est plus capable de se donner comme raison d’être que le droit fondamental de se foutre de la gueule des « autres », comme un deus ex machina qui allait miraculeusement réifier cette « unité nationale » réduite en lambeaux.

Vous n’arriverez pas à reconstruire la « communauté nationale » sur ce seul principe, fût-il essentiel. Je vous le dis, vous n’y arriverez pas. Car ce n’est pas CA notre problème. Notre problème, c’est de faire en sorte qu’il n’y ait plus personne en France qui n’ait tellement plus rien à espérer et à attendre de son propre pays natal au point d’en être réduit à n’avoir pour seule raison de vivre que de tuer des gens en masse, chez nous ou ailleurs.

Car on ne peut rien contre ceux qui leur fournissent la liste des cibles une fois qu’ils sont conditionnés. Il faut donc TOUT mettre en oeuvre pour agir avant qu’ils en soient là: ce n’est pas facile mais c’est la seule chose qui compte si on ne veut pas progressivement tomber dans le gouffre de la guerre civile, qui est la conséquence ultime de l’anomie.

Après, c’est trop tard. Et c’est déjà trop tard….

Voir encore:

The biggest threat to French free speech isn’t terrorism. It’s the government.
The murders at Charlie Hebdo, while tragic, aren’t the problem.
Jonathan Turley
Washinton Post
January 8
Jonathan Turley is the Shapiro professor of public interest law at George Washington University.

Within an hour of the massacre at the headquarters of the Charlie Hebdo newspaper, thousands of Parisians spontaneously gathered at the Place de la Republique. Rallying beneath the monumental statues representing Liberty, Equality and Fraternity, they chanted “Je suis Charlie” (“I am Charlie”) and “Charlie! Liberty!” It was a rare moment of French unity that was touching and genuine.

Yet one could fairly ask what they were rallying around. The greatest threat to liberty in France has come not from the terrorists who committed such horrific acts this past week but from the French themselves, who have been leading the Western world in a crackdown on free speech.

Indeed, if the French want to memorialize those killed at Charlie Hebdo, they could start by rescinding their laws criminalizing speech that insults, defames or incites hatred, discrimination or violence on the basis of religion, race, ethnicity, nationality, disability, sex or sexual orientation. These laws have been used to harass the satirical newspaper and threaten its staff for years. Speech has been conditioned on being used “responsibly” in France, suggesting that it is more of a privilege than a right for those who hold controversial views.

In 2006, after Charlie Hebdo reprinted controversial cartoons of the prophet Muhammad that first appeared in a Danish newspaper, French President Jacques Chirac condemned the publication and warned against such “obvious provocations.”

“Anything that can hurt the convictions of someone else, in particular religious convictions, should be avoided,” he said. “Freedom of expression should be exercised in a spirit of responsibility.”

The Paris Grand Mosque and the Union of French Islamic Organizations sued the newspaper for insulting Muslims — a crime that carries a fine of up to 22,500 euros or six months’ imprisonment. French courts ultimately ruled in Charlie Hebdo’s favor. But France’s appetite for speech control has only grown since then.
The cases have been wide-ranging and bizarre. In 2008, for example, Brigitte Bardot was convicted for writing a letter to then-Interior Minister Nicolas Sarkozy about how she thought Muslims and homosexuals were ruining France. In 2011, fashion designer John Galliano was found guilty of making anti-Semitic comments against at least three people in a Paris cafe. In 2012, the government criminalized denial of the Armenian genocide (a law later overturned by the courts, but Holocaust denial remains a crime). In 2013, a French mother was sentenced for “glorifying a crime” after she allowed her son, named Jihad, to go to school wearing a shirt that said “I am a bomb.” Last year, Interior Minister Manuel Valls moved to ban performances by comedian Dieudonné M’Bala M’Bala, declaring that he was “no longer a comedian” but was rather an “anti-Semite and racist.” It is easy to silence speakers who spew hate or obnoxious words, but censorship rarely ends with those on the margins of our society.

Notably, among the demonstrators this past week at the Place de la Republique was Sasha Reingewirtz, president of the Union of Jewish Students, who told NBC News, “We are here to remind [the terrorists] that religion can be freely criticized.” The Union of Jewish Students apparently didn’t feel as magnanimous in 2013, when it successfully sued Twitter over posts deemed anti-Semitic. The student president at the time dismissed objections from civil libertarians, saying the social networking site was “making itself an accomplice and offering a highway for racists and anti-Semites.” The government declared the tweets illegal, and a French court ordered Twitter to reveal the identities of anti-Semitic posters.

Recently, speech regulation in France has expanded into non-hate speech, with courts routinely intervening in matters of opinion. For example, last year, a French court fined blogger Caroline Doudet and ordered her to change a headline to reduce its prominence on Google — for her negative review of a restaurant.

While France long ago got rid of its blasphemy laws, there is precious little difference for speakers and authors in prosecutions for defamation or hate speech. There may also be little difference perceived by extremists, like those in Paris, who mete out their own justice for speech the government defines as a crime. To them, this is only a matter of degree in responding to what the government has called unlawful provocations. As the radical Muslim cleric Anjem Choudary wrote this past week, “Why in this case did the French government allow the magazine Charlie Hebdo to continue to provoke Muslims?”

It was the growing French intolerance of free speech that motivated the staff of Charlie Hebdo — and particularly its editor, Stéphane Charbonnier — who made fun of all religions with irreverent cartoons and editorials. Charbonnier faced continuing threats, not just of death from extremists but of criminal prosecution. In 2012, amid international protests over an anti-Islamic film, Charlie Hebdo again published cartoons of Muhammad. French Prime Minister Jean-Marc Ayrault warned that freedom of speech “is expressed within the confines of the law and under the control of the courts.”
Editor’s note: This video contains graphic content. Videos shot near the Paris office of Charlie Hebdo captured two gunmen fleeing the area. One shows the gunmen shooting a police officer. (The Washington Post)
Carbonnier wasn’t cowed — by the government pressure, the public protests or the inclusion of his name on a list of al-Qaeda targets. In an interview with the French newspaper Le Monde, he echoed Mexican revolutionary Emiliano Zapata and proclaimed, “I would rather die standing than live on my knees.” Carbonnier was the first person the gunmen asked for in their attack on the office, and he was one of the first to be killed.

The French, of course, have not been alone in rolling back protections on free speech. Britain, Canada and other nations have joined them. We have similar rumblings here in the United States. In 2009, the Obama administration shockingly supported Muslim allies trying to establish a new international blasphemy standard. And as secretary of state, Hillary Clinton invited delegations to Washington to work on implementing that standard and “to build those muscles” needed “to avoid a return to the old patterns of division.” Likewise, in 2012, President Obama went to the United Nations and declared that “the future must not belong to those who slander the prophet of Islam.”
The future once belonged to free speech. It was the very touchstone of Western civilization and civil liberties. A person cannot really defame a religion or religious figures (indeed, you cannot defame the dead in the United States). The effort to redefine criticism of religion as hate speech or defamation is precisely what Charbonnier fought to resist. He once said that by lampooning Islam, he hoped to make it “as banal as Catholicism” for the purposes of social commentary and debate.

Charbonnier died, as he pledged, standing up rather than yielding. The question is how many of those rallying in the Place de la Republique are truly willing to stand with him. They need only to look more closely at those three statues. In the name of equality and fraternity, liberty has been curtailed in France. The terrible truth is that it takes only a single gunman to kill a journalist, but it takes a nation to kill a right.

Voir par ailleurs:

The Next Islamist Rampage
The West has to reinforce its terror defenses, including surveillance.
WSJ
Jan. 9, 2015

France’s terror rampage ended Friday as police killed three Islamists, but not before they had paralyzed much of the country, taken more hostages, and killed at least four more innocents. Europe and the U.S. had better brace for more such attacks, while reinforcing the antiterror defenses, moral and military, that have come under political assault in recent years.

***
The biggest question raised by Paris is whether it presages a new offensive by homegrown jihadists carrying European or U.S. passports who are inspired by al Qaeda or Islamic State. Officials say one of the killers was trained by the al Qaeda offshoot in Yemen, and we can expect other such links or sympathies.

It’s tempting but probably wrong to think that France has a unique jihadist problem because of its relatively large Muslim population (about 7.5% of the country) and the immigrant ghettoes where they congregate. These certainly are breeding grounds for radicalism. Yet the United Kingdom has Birmingham, the Islamist petri dish for the London subway bombers, and the U.S. sheltered the killer Tsarnaevs in Boston and the Somali immigrants in Minnesota who’ve gone to Syria.

America may have a better historical record of assimilating diverse peoples, but that was when the U.S. had a less fragmented national culture and an elite that was more confident in Western values. The Internet, for all its benefits, also makes it possible for young men in the West to be inspired or recruited by jihadist networks around the world.

The threat is compounded by America’s abdication in the Syrian civil war, which has become a Grand Central Station for global jihad. Thousands from the Muslim diaspora have flooded into Syria as they did in Iraq after the fall of Saddam Hussein. The difference is that in Iraq they were killed by the U.S.-Iraq counter-insurgency campaign.

In Syria they have had four years to develop safe havens and training camps. Hundreds of Europeans and Americans have joined the ranks of al-Nusrah, the al Qaeda branch in Syria, or Islamic State, which controls territory from Aleppo in Western Syria through the suburbs of Baghdad.

“A group of core al Qaeda terrorists in Syria is planning mass casualty attacks against the West,” said Andrew Parker, the director general of British security service MI5, in a speech Thursday. His timing was no accident. Mr. Parker said some 600 British citizens have traveled to Syria, many joining Islamic State. “We face a very serious level of threat that is complex to combat and unlikely to abate significantly for some time.”

How to respond? One necessity is to accelerate and intensify the campaign against Islamic State and its 30,000 recruits. Jihad is more attractive when it is succeeding, and Islamic State has infused militant Islam with a new charisma. All the more so after President Obama announced a campaign to destroy it, began bombing, and then—very little. The desultory offensive so far may be winning more recruits for Islamic State than it is inflicting casualties.

The West also needs to cease its political campaign against the most effective antiterror tools. This means surveillance in particular. The same left-libertarian media who have canonized Edward Snowden and Glenn Greenwald now claim solidarity with Charlie Hebdo. Sorry. You cannot favor antiterror disarmament and then claim shock at terror successes.

“My sharpest concern as director general of MI5 is the growing gap between the increasingly challenging threat and the decreasing availability of capabilities to address it,” Mr. Parker, the British security chief, also said this week. “The dark places from where those who wish us harm can plot and plan are increasing” and “we need to be able to access communications and obtain relevant data on those people when we have good reason.”

Surveillance by itself isn’t enough, given the many reports that French security had tracked this week’s killers. We’ll learn in the coming days if the French missed clues that the Kouachi brothers were ready to strike, but other countries have had similar oversights. The FBI was tipped off that Tamerlan Tsarnaev had visited the North Caucusus terrorist hotbed of Dagestan in 2012 but failed to act.

The West will have to consider more aggressive interventions, including arrest or exile, for citizens who visit terror regions and show signs of embracing jihad. Tracking Muslim student groups and clerics is also essential to preventing future attacks. The Associated Press campaign three years ago against the New York police for legal monitoring of Muslim groups looks more morally obtuse with each homegrown attack.

***
The indispensable and now-missing requirement for this counteroffensive is U.S. leadership. Mr. Obama clearly is unable to supply it. His May 2013 speech announcing victory in the war against al Qaeda may have reflected his sincere belief. But it also revealed his willful naivete about the nature of Islamist terror, and it encouraged jihadists to conclude the U.S. was in retreat. He can’t even find the words to forthrightly defend the antiterror programs his own Administration uses.

Members of Congress in both parties, and especially Republican presidential candidates, have an obligation to show the world that help is on the way. Rand Paul has made the clearest public impression by echoing Mr. Obama’s theme that the U.S. has gone too far in its antiterror defenses. Other candidates who disagree will have to speak clearly about how they define the Islamist threat and how the West can defeat it.

Stand up for Denmark!
Why are we not defending our ally?
Christopher Hitchens
Slate
Feb. 21 2006

Put the case that we knew of a highly paranoid religious cult organization with a secretive leader. Now put the case that this cult, if criticized in the press, would take immediate revenge by kidnapping a child. Put the case that, if the secretive leader were also to be lampooned, two further children would be killed at random. Would the press be guilty of « self-censorship » if it declined to publish anything that would inflame the said cult? Well, yes it would be guilty, but very few people would insist on the full exertion of the First Amendment right. However, the consequences for the cult and its leader would be severe as well. All civilized people would regard it as hateful and dangerous, and steps would be taken to circumscribe its influence, and to ensure that no precedent was set.

The incredible thing about the ongoing Kristallnacht against Denmark (and in some places, against the embassies and citizens of any Scandinavian or even European Union nation) is that it has resulted in, not opprobrium for the religion that perpetrates and excuses it, but increased respectability! A small democratic country with an open society, a system of confessional pluralism, and a free press has been subjected to a fantastic, incredible, organized campaign of lies and hatred and violence, extending to one of the gravest imaginable breaches of international law and civility: the violation of diplomatic immunity. And nobody in authority can be found to state the obvious and the necessary—that we stand with the Danes against this defamation and blackmail and sabotage. Instead, all compassion and concern is apparently to be expended upon those who lit the powder trail, and who yell and scream for joy as the embassies of democracies are put to the torch in the capital cities of miserable, fly-blown dictatorships. Let’s be sure we haven’t hurt the vandals’ feelings.

You wish to say that it was instead a small newspaper in Copenhagen that lit the trail? What abject masochism and nonsense. It was the arrogant Danish mullahs who patiently hawked those cartoons around the world (yes, don’t worry, they are allowed to exhibit them as much as they like) until they finally provoked a vicious response against the economy and society of their host country. For good measure, they included a cartoon that had never been published in Denmark or anywhere else. It showed the Prophet Mohammed as a pig, and may or may not have been sent to a Danish mullah by an anonymous ill-wisher. The hypocrisy here is shameful, nauseating, unpardonable. The original proscription against any portrayal of the prophet—not that this appears to be absolute—was superficially praiseworthy because it was intended as a safeguard against idolatry and the worship of images. But now see how this principle is negated. A rumor of a cartoon in a faraway country is enough to turn the very name Mohammed into a fetish-object and an excuse for barbaric conduct. As I write this, the death toll is well over 30 and—guess what?—a mullah in Pakistan has offered $1 million and a car as a bribe for the murder of « the cartoonist. » This incitement will go unpunished and most probably unrebuked.

Could things become any more sordid and cynical? By all means. In a mindless attempt at a tu quoque, various Islamist groups and regimes have dug deep into their sense of wit and irony and proposed a trade-off. You make fun of « our » prophet and we will deny « your » Holocaust. Even if there were any equivalence, and Jewish mobs were now engaged in trashing Muslim shops and embassies, it would feel degrading even to engage with such a low and cheap stunt. I suppose that one should be grateful that the Shoah is only to be denied rather than, as in some Islamist propaganda, enthusiastically affirmed and set out as a model for emulation. But only a moral cretin thinks that anti-Semitism is a threat only to Jews. The memory of the Third Reich is very vivid in Europe precisely because a racist German regime also succeeded in slaughtering millions of non-Jews, including countless Germans, under the demented pretext of extirpating a nonexistent Jewish conspiracy. As it happens, I am one of the few people to have publicly defended David Irving’s right to publish, and I think it outrageous that he is in prison in Austria for expressing his opinions. But my attachment to free speech is at least absolute and consistent. Those who incite murder and arson, or who silkily justify it, are incapable of rising above the childish glee that culminates in the assertion that two wrongs make a right.

The silky ones may be more of a problem in the long term than the flagrantly vicious and crazy ones. Within a short while—this is a warning—the shady term « Islamophobia » is going to be smuggled through our customs. Anyone accused of it will be politely but firmly instructed to shut up, and to forfeit the constitutional right to criticize religion. By definition, anyone accused in this way will also be implicitly guilty. Thus the « soft » censorship will triumph, not from any merit in its argument, but from its association with the « hard » censorship that we have seen being imposed over the past weeks. A report ($$) in the New York Times of Feb. 13 was as carefully neutral as could be but nonetheless conveyed the sense of menace. « American Muslim leaders, » we were told, are more canny. They have « managed to build effective organizations and achieve greater integration, acceptance and economic success than their brethren in Europe have. They portray the cartoons as a part of a wave of global Islamophobia and have encouraged Muslim groups in Europe to use the same term. » In other words, they are leveraging worldwide Islamic violence to drop a discreet message into the American discourse.
You may have noticed the recurrence of the term « One point two billion Muslims. » A few years ago, I became used to the charge that in defending Salman Rushdie, say, I had « offended a billion Muslims. » Evidently, the number has gone up since I first heard this ridiculous complaint. But observe the implied threat. There is not just safety in numbers, but danger in numbers. How many Danes or Jews or freethinkers are there? You can see what the « spokesmen » are insinuating by this tactic of mass psychology and mobbishness.
And not without immediate success, either. The preposterous person of Karen Hughes is quoted in the same New York Times article, under her risible title of « Under Secretary of State for Public Diplomacy. » She tittered outside the store she was happily giving away: « The voices of Muslim Americans have more credibility in the Muslim world frankly than my voice as a government official, because they can speak the language of their faith and can share their experience of practicing their faith freely in the West, and they can help explain why the cartoons are so offensive. » Well, let’s concede that almost any voice in any world has more credibility on any subject than this braying Bush-crony ignoramus, but is the State Department now saying that we shall be represented in the Muslim world only by Muslims? I think we need a debate on that, and also a vote. Meanwhile, not a dollar of Wahhabi money should be allowed to be spent on opening madrasahs in this country, or in distributing fundamentalist revisions of the Quran in our prison system. Not until, at the very least, churches and synagogues and free-thought libraries are permitted in every country whose ambassador has bullied the Danes. If we have to accept this sickly babble about « respect, » we must at least demand that it is fully reciprocal.
And there remains the question of Denmark: a small democracy, which resisted Hitler bravely and protected its Jews as well as itself.  Denmark is a fellow member of NATO and a country that sends its soldiers to help in the defense and reconstruction of Iraq and Afghanistan. And what is its reward from Washington? Not a word of solidarity, but instead some creepy words of apology to those who have attacked its freedom, its trade, its citizens, and its embassies. For shame. Surely here is a case that can be taken up by those who worry that America is too casual and arrogant with its allies. I feel terrible that I have taken so long to get around to this, but I wonder if anyone might feel like joining me in gathering outside the Danish Embassy in Washington, in a quiet and composed manner, to affirm some elementary friendship. Those who like the idea might contact me at christopher.hitchens@yahoo.com, and those who live in other cities with Danish consulates might wish to initiate a stand for decency on their own account.
Update, Feb. 22: Thank you all who’ve written. Please be outside the Embassy of Denmark, 3200 Whitehaven Street (off Massachusetts Avenue) between noon and 1 p.m. this Friday, Feb. 24. Quietness and calm are the necessities, plus cheerful conversation. Danish flags are good, or posters reading « Stand By Denmark » and any variation on this theme (such as « Buy Carlsberg/ Havarti/ Lego ») The response has been astonishing and I know that the Danes are appreciative. But they are an embassy and thus do not of course endorse or comment on any demonstration. Let us hope, however, to set a precedent for other cities and countries. Please pass on this message to friends and colleagues.

Caricatures: il faut se moquer de la religion
Christopher Hitchens

Traduit par Peggy Sastre

08.01.2015

En 2006, le monde était secoué par l’affaire dite des caricatures de Mahomet, publiées par un journal danois et reprises en France par Charlie Hebdo. Christopher Hitchens, grand défenseur de la laïcité aujourd’hui décédé, réaffirmait la nécessité de ne pas céder aux menaces et de critiquer les religions.

Mercredi, des hommes armés ont attaqué les bureaux de Charlie Hebdo, faisant au moins 12 morts. Le magazine était connu pour avoir publié des images du prophète Mahomet, y compris les dessins de 2005 parus pour la première fois dans le quotidien danois Jyllands-Posten, des caricatures qui avaient été à l’origine d’une vague de violence dans le monde entier. En février 2006, Christopher Hitchens, mort en 2011, se saisissait du problème à son inimitable manière. Nous republions aujourd’hui des extraits de son article.

Il débutait par la déclaration du porte-parole du Département d’Etat américain réagissant aux caricatures:

«Les images anti-musulmanes sont aussi inacceptables que le sont les images antisémites, les images anti-chrétiennes ou celles qui s’attaquent à n’importe quelle autre croyance religieuse.»
Une déclaration contestée par Hitchens:

[…] Comme il est effroyable que le pays du Premier Amendement soit représenté par une telle administration [l’administration Bush, NDLE]. Que veut-il dire en parlant d’«inacceptable»? Que les images devraient être interdites? Et comme il est lamentable qu’un «porte-parole» soit incapable de faire la différence entre la critique d’un système de croyance et le dénigrement d’un peuple entier.

Néanmoins, McCormack [le porte-parole]  l’analphabète a raison quand il compare sans le vouloir libelles racistes et foi religieuse. D’aucuns ont souligné combien la presse arabe et musulmane regorge de caricatures anti-juives, et souvent de la plus évidente et haineuse espèce. En un sens, la comparaison est désespérément inexacte.

Ces fétides illustrations apparaissent pour la plupart dans des pays où un Etat décide ce qui est publiable ou diffusable. Pour autant, quand des musulmans réimpriment Les protocoles des sages de Sion ou perpétuent les rumeurs de sacrifices rituels lors de la Pâque juive, ils recyclent les fantasmes de la police secrète russe chrétienne orthodoxe (dans le premier cas) et des siècles de propagande catholique romaine et luthérienne (dans le second). Et quand un politicien israélien compare les Palestiniens à des serpents, des porcs ou des singes, il est quasi certain qu’il s’agira d’un rabbin (le plus souvent, le Rabbin Ovadia Yosef, leader de l’odieux parti Shass [depuis décédé, NDLE]) et qu’il se référera à une autorité talmudique quelconque pour légitimer son racisme. Pendant quasiment toute l’histoire de l’humanité, la religion et le sectarisme ont été les deux revers d’une même médaille, chose toujours visible aujourd’hui.

Dès lors, il y a fort à penser que le quotidien danois Jyllands-Posten, et tous ceux qui ont solidairement réitéré son initiative, affirment un droit de critiquer non pas simplement l’islam, mais la religion en général. […] Soyez certains que les journaux européens consacrés ont aussi caricaturé leur lot de nonnes, de papes et de colons israéliens messianiques, et brocardent les prêtres violeurs d’enfants. Il y eut un temps où tout cela n’aurait pas été possible. Mais ces tabous ont été brisés.

C’est à cela que servent les tabous: à être brisés

Et c’est à cela que servent les tabous, d’ailleurs bien présents au sein de l’islam. Dans son art, il existe un préjudice hostile à toute représentation humaine. L’interdiction de dessiner le prophète –qui n’était qu’un énième mammifère mâle– est apparemment absolue. Comme l’est celle du porc ou de l’alcool et comme sont prohibées, dans certaines sociétés musulmanes, la musique ou la danse.

Parfait, qu’on laisse un bon musulman s’en abstenir. Mais dès qu’il revendiquera le droit de me faire m’en abstenir à mon tour, alors la menace et la preuve de l’hostilité de ses intentions seront les plus évidentes possibles. Notre actuelle et importune coexistence n’est qu’un interlude, semble-t-il dire. Pour le moment, je ne peux qu’affirmer posséder la vérité absolue et réclamer une absolue immunité contre toute forme de critique. Mais à l’avenir, tu feras ce que je dis et tu le feras sous peine de mort.

Je refuse qu’on me parle sur ce ton, que je trouve au demeurant tout à fait «nauséabond». (Au fait, le mot «nauséabond» ne s’est-il pas mis réellement à puer ces derniers temps?) Face à la profanation du sacré, la répulsion innée de l’humain est bien plus ancienne que le plus ancien des monothéismes: sa plus puissante expression se retrouve dans l’Antigone de Sophocle.

Elle fait corps avec la civilisation. Je ne demande pas le droit d’égorger un porc dans une synagogue ou une mosquée, ni à me soulager sur un livre «saint». Mais on ne m’interdira pas de manger du porc et je n’aurais aucun respect pour ceux qui brûlent des livres tous les quatre matins.

Voyez, j’ai moi aussi de très profondes convictions et croyances, et je mets les Lumières au-dessus de tout sacerdoce ou de tout fétiche sacré. Il m’est révoltant de respirer le même air que celui qu’exhalent les éructations des madrassas, les putrides fumets des assassins kamikazes ou les sermons de Billy Graham et de Joseph Ratzinger [pape quand Hitchens écrivait ce texte, NDLE].

Mais les mêmes principes que je fais miens m’empêchent de ravager l’église la plus proche, de kidnapper le premier musulman que je croise dans la rue pour le retenir en otage, d’enfreindre l’immunité diplomatique en attaquant l’ambassade ou le personnel consulaire d’un Etat, fût-il le pire des pays islamiques, ou de me mettre en scène dans un spectacle grotesque et menacer de répandre le feu et le sang sur d’éloignés inconnus qui auraient pu heurter mes convictions intimes.

N’est-il pas évident que ceux qui sont décidés à être «offensés» dénicheront une provocation n’importe où?

Les grosses colères de bébés gavés de rumeurs que d’aucuns piquent à tout bout de champ, notamment dans le monde musulman, ne cessent de prouver combien la foi relève du stade infantile le plus pourri-gâté et le plus égoïste de notre espèce.

En l’occurrence, les caricatures incriminées ne sont ni très brillantes ni particulièrement mordantes. Mais si des musulmans ne veulent pas que leur soi-disant prophète soit assimilé à des actes barbares ou des fantasmes d’adolescent, ils devraient dire publiquement que le meurtre à l’aveugle récompensé par des vierges n’appartient pas à leur religion. Et on se heurte ici à une curieuse réticence… De fait, les dirigeants musulmans sunnites semblent tout bonnement incapables de condamner le plastiquage de mosquées chiites et de processions funéraires, que même quelqu’un comme moi pourrait qualifier de sacrilège. Bien évidemment, plusieurs millions de musulmans s’en affligent, et une autre raison de condamner les débiles de Washington et leur prise de position, à bien des égards dangereuse, veut que la première victime des lynchages auxquels nous assistons aujourd’hui est la véritable voix du peuple. Il s’agit d’une insulte à l’islam, si vous voulez.

Le problème de l’«outrage» est facile à résoudre.

Premièrement: imaginez que nous nous accordions tous pour nous comporter de façon à éviter d’offenser les croyants. Comment être sûr d’avoir pris suffisamment de précautions? Samedi, je suis intervenu sur CNN, une chaîne tellement terrifiée par d’éventuelles représailles qu’elle allait «pixeliser» les caricatures que ses téléspectateurs avaient précisément besoin de voir [en 2015 encore, certains médias anglosaxons censurent les dessins sur l’islam de Charlie Hebdo, NDLE]. Et ces ignobles angoisses ont fait irruption à Atlanta, aux Etats-Unis, à cause d’une illustration parue dans un tout petit journal scandinave dont personne n’avait entendu parler auparavant!

N’est-il pas évident que ceux qui sont décidés à être «offensés» dénicheront une provocation n’importe où? Nous ne pourrons jamais nous contorsionner suffisamment pour plaire à ces fanatiques, ne serait-ce qu’essayer de le faire est avilissant.

Ensuite (et il convient d’insister là-dessus): est-il possible de mener cette discussion sans être menacé par la violence, ou par un recours immédiat à celle-ci? Quand Salman Rushdie publia Les Versets sataniques en 1988, il le fit avec l’espoir de poursuivre un débat qui s’était d’ores et déjà ouvert dans le monde musulman, entre des rigoristes coraniques et ceux qui en appelaient à une possibilité d’interprétation du texte.

Il ne peut y avoir de négociation sous la contrainte ou sous la menace de chantage ou de meurtre

Nous savons aujourd’hui quelle allait être sa récompense et nous oublions parfois que la fatwa n’était pas uniquement dirigée contre lui, mais contre «tous ceux qui ont participé à sa publication», ce qui eut comme conséquence la mort du traducteur japonais du livre et les quasi-morts d’un autre traducteur et d’un éditeur.

A un moment donné, j’avais là aussi été invité sur CNN pour débattre avec un quelconque porte-parole de la foi outragée et avais dit que, pour notre part, nous serions heureux de débattre de la pertinence d’utiliser les saintes écritures à des fins littéraires et artistiques. Mais que nous n’échangerions pas un seul mot tant que la personne de l’autre côté de la table n’avait pas rangé son pistolet. (La sinistre grande gueule musulmane que j’avais en face de moi refusait de désavouer l’étatique appel au meurtre et pouvait, bien entendu, compter sur le soutien du bigot catholique Pat Buchanan).

La chose est aussi vraie des relations internationales: il ne peut y avoir de négociation sous la contrainte ou sous la menace de chantage ou de meurtre. Et la société civile consiste à faire passer la liberté d’expression avant les émotions de toute personne susceptible de considérer malséante une telle liberté. Il est déprimant d’avoir à réaffirmer l’évidence de ces principes et positivement odieux que notre gouvernement ait choisi de les jeter aux orties à peine le combat commencé.

As Americans Muzzle Free Speech, Terrorists Rejoice
Political correctness has eliminated real debate about race and gender
Students get ‘trigger warnings’ lest they suffer undue stress

Edward Morrissey,
The Fiscal Times

January 8, 2015

Sometimes, the world feels as though it would be better off if everyone went back to kindergarten. At least when I attended that grade, the teachers made us learn a mantra that has stuck with me ever since — Sticks and stones may break my bones, but words will never hurt me. That instruction was meant to keep the children from resorting to violence over every little criticism or humiliation and to toughen us up for the life ahead of us.

A few decades later (more than I’d care to admit), that lesson has been lost, in a number of ways. In the West, we have declined from robust and honest debate into an ever-tightening straitjacket of political correctness. That movement has collapsed the use of language by stigmatizing legitimate constructs in politics and culture.

On college campuses, which should serve as the hothouses for debate and independent thought, free speech often gets limited to demarcated “zones.” Our national debate has been plagued by demands for “trigger warnings” on certain topics lest a stray idea or image cause undue stress, and even the most innocent of colloquies can cause one to be branded a “micro-aggressor.”

Unfortunately, this leaves us with a truncated vocabulary and substantial timidity when difficult issues arise. After flashpoints like Ferguson and the Eric Garner death, Americans keep promising themselves a “national conversation” on race, only to have it dominated by the angriest members on all sides leaving reasonable people afraid of giving offense rather than speaking their minds.

“Conversations” inevitably become lectures from those who have the largest chips on their shoulders, and anyone offering dissent becomes instantly delegitimized. This is how the understandable anger over Garner’s death, caught on videotape during his arrest, turns into absurd, performance-art protests during Sunday brunches in a few urban centers, rather than into action that unites communities for more responsible policing – and perhaps the reduction of intrusive laws that would prevent the necessity for so much police intervention, as with Garner.

The growth of political correctness, however, pales in comparison to the horrors seen in Paris yesterday. The satirical magazine Charlie Hebdo had produced caustic, satirical commentary for years on a wide range of topics. Its cartoonists had skewered political leaders, cultural figures, and religion ever since its relaunch in 1992. Despite its ecumenical approach to the latter subject – Christianity and Judaism came in for blasphemous criticism – their attacks on Islam drew threats for years, as well as a lawsuit in 2006 (later dismissed).

Related: The Most Powerful Twitter Reactions to the Charlie Hebdo Massacre

After an issue in November 2011 purported to be guest-edited by Mohammed himself, the offices of Charlie Hebdo were destroyed in a firebomb attack. Almost a year later, the magazine ran another satire of Mohammed, drawing criticism from French Foreign Minister Laurent Fabius, as well as the White House. France had to tighten security as a result of threats after the publication.

“A drawing never killed anyone,” Editor in Chief Stéphane Charbonnier responded. « When you start saying that you can’t create such drawings, then the same thing will soon apply to other, more harmless representations. »

Sticks and stones may break my bones, but words will never hurt me.

Unfortunately for “Charb,” extremists don’t know that common wisdom. Using children as hostages, three Muslim gunmen forced their way into Charlie Hebdo’s offices on Wednesday, executing targeted members of the staff, including Charbonnier and two police officers. According to witnesses, they rejoiced for having “avenged the Prophet.” The attack left at least 12 people dead, making it one of the worst terrorist attacks in Europe in several years.

The deaths caused an outpouring of condemnations for the attacks – and oddly, a few for the victims. Columnist Tony Barber wrote in the Financial Times that Charlie Hebdo had “a long record of mocking, baiting, and needling French Muslims.” Barber scolded that “editorial foolishness [had] prevailed … Common sense would be useful at publications such as Charlie Hebdo and Denmark’s Jyllands-Posten, which purport to strike a blow for freedom when they provoke Muslims, but are actually just being stupid.” (The magazine’s editors took a much different view.)

The Catholic League’s Bill Donohue declared himself aligned with Muslims angered over being intentionally insulted by the magazine while helpfully prefacing his remarks by opposing murder over personal insults. “Stephane Charbonnier, the paper’s publisher, was killed today in the slaughter,” he wrote. “It is too bad that he didn’t understand the role he played in his tragic death.” Many others took to social media to declare that the biggest threat in the wake of this massacre was “Islamophobia” in reactions to the shooting.

Charlie Hebdo is not above criticism, certainly, but this is a strange moment to deliver it. The issue at hand stopped being a matter of etiquette and taste when the first bullets flew, and instead became a moment to stand for free expression. It’s also possible to overdo criticism and push it into hate speech. But twelve people dead in the streets of Paris make it clear that commentary is not the real threat. In fact, this should make it clear that commentary is the target.

Perhaps we have grown too accustomed to free speech to appreciate it. Some among us are too eager to push for silence in exchange for a modicum of ease and peace. One does not need to approve of Charlie Hebdo’s caricatures to understand that its editors and contributors had every right to publish them – and that its critics had every right to scold them over its content — without either having to be concerned over whether it would cost them their lives. The only way one can conclude that Charb played “a role … in his own tragic death” is to accept that the price of staying alive is to refrain from criticism, especially of Islam and its extreme adherents.

It took centuries for Western values to develop to the point where we could enjoy and exercise our right to speak out, dissent, criticize, and even be wildly wrong without that choice becoming a life or death matter. Those values are under attack from both within and without, as this episode clearly demonstrates. If this does not serve as a wake-up call to those threats, one may never exist.

Charb understood the risks, and the stakes. « I have neither a wife nor children, not even a dog. But I’m not going to hide,” he told Der Spiegel in 2012 after the criticism of Fabius and the US government, preferring to “die standing than live on my knees.” In the wake of the Charlie Hebdo massacre, we should stand for free speech and free expression. Mere words will never break our bones, but acquiescence to those who wish to silence criticism will eventually enslave us.
– See more at: http://www.thefiscaltimes.com/Columns/2015/01/08/Americans-Muzzle-Free-Speech-Terrorists-Rejoice#sthash.dhXe2NHJ.dpuf

Un journal publie une caricature du prophète
Le Figaro avec AFP
10/01/2015

Un journal australien a publié un dessin humoristique du prophète Mahomet discutant avec Jésus et a appelé à soutenir la liberté d’expression dans le monde, après la tuerie de Paris contre l’hebdomadaire satirique Charlie Hebdo. Le dessin publié par ce journal, The Weekend Australian, est intitulé « Prions ». Signé du dessinateur Bill Leak, il montre Jésus tenant le Coran et déclarant à Mahomet: « Je t’ai déjà dit qu’il a besoin d’une suite », une référence au fait que la Bible comporte un Ancien Testament et un Nouveau Testament.

Ce à quoi Mahomet, qui brandit un journal portant le titre « Le monde en guerre », répond qu’actuellement il ne peut pas reprendre une forme humaine parce qu’il serait « crucifié » s’il le faisait. Les représentations de Mahomet, telles que les caricatures publiées en 2006 par Charlie Hebdo, sont interdites par l’islam, et toute forme de dérision envers le prophète irrite un grand nombre de musulmans.

Dans un éditorial, The Weekend Australian appelle le monde occidental à ne pas montrer de faiblesse dans la défense de ses valeurs fondamentales et à ne pas céder sur la liberté d’expression.

A propos de l’attentat commis mercredi par deux jihadistes français d’origine algérienne contre Charlie Hebdo, qui a fait douze morts, le journal écrit: « Que cela soit délibéré ou pas, l’un des aspects les plus dévastateurs de cette atrocité est qu’elle a frappé notre civilisation à un endroit qui est déjà en train de devenir notre talon d’Achille: un penchant lâche pour le politiquement correct ». « Au cours des dernières années, face à ceux qui sont perpétuellement outragés, nos sociétés pluralistes, démocratiques et libres ont progressivement lâché du terrain sur la liberté d’expression que nous avions durement conquise », déclare l’éditorial.

L’auteur du dessin, Bill Leak, a estimé dans un article publié hier que les extrémistes qui ont commis un massacre à la rédaction de Charlie Hebdo avaient délibérément choisi « un symbole de la liberté de parole qui est au fondement même de la civilisation occidentale ». Selon lui, « un beau sens de l’humour est l’une des caractéristiques distinctives des êtres humains hautement évolués et civilisés », et « son absence est l’une des caractéristiques distinctives de la barbarie ».

How terrorism harms radical Islam
Daniel Pipes

January 9, 2015

An epidemic of recent high-profile attacks by Muslims in the name of Islam – in Canada, Israel, Nigeria, Australia, Pakistan, and France – raises an obvious question: How do the Islamist perpetrators figure that murdering an honor guard, driving cars into pedestrians, slaughtering non-Muslim bus passengers, taking hostage the patrons of a café, or massacring army kids and cartoonists will achieve their goal of applying Islamic law and building a caliphate?

Logically, their violence only helps if it terrorizes their enemies and compels them to bend to the Islamists’ wishes; intimidation, after all, is the essence of terrorism. Sometimes, Islamist terrorism does achieve this objective. For example, to stay out of trouble, a sizeable number of artists have censored themselves concerning Islam; and the botched government response to the 2004 Madrid train bombings helped the opposition party win an election, then withdraw Spanish forces from Iraq.

As a rule, however, terrorism leads not to intimidation but to anger and hostility. Instead of cowing a population, it raises consciousness and provokes hatred for the Islamist cause among Muslims and non-Muslims alike. Rather than advance the Islamist cause, high profile acts of violence harm it.

Some prominent examples:

9/11 removed Islamism from the shadows where it had flourished, stimulating an American-led « war on terror » and a large increase in anti-Islamic sentiment;

The 2004 massacre of school children in Beslan poisoned Russian attitudes toward Muslims and helped Vladimir Putin consolidate power;

The 2013 Boston Marathon bombing locked down a large metropolitan area, giving millions a first-hand taste of Islamist oppression.

Wednesday’s killing of twelve in Paris created a national mood of defiance that put Islamists on the defensive as never before. If the first hours anticipate future developments, a significant portion of the French electorate will demand more effective measures against radical Islam.

Ironically, obscure acts of terror do not have this counterproductive effect. To take one of many examples, when an Egyptian Muslim beheaded two Coptic Christians in New Jersey in 2013, few took notice and little anger ensued. Because of reluctance among police, politicians, the press, and the professoriate, most jihadi-style attacks of this nature tend not to be publicized, thus avoiding an increase in anti-Islamic sentiments. (Sadly, those with a duty to protect too often hide the truth.)

If high-profile violence is counterproductive, why do Islamists persist in this self-defeating behavior? Out of anger and because of a violent disposition.

Anger: Islamists, especially the more extreme ones, exude bitterness, bile, resentment, and envy. They celebrate the medieval period, when Muslims were the richest, most advanced, and most powerful of peoples, and interpret Muslim decline as the result of Western duplicity and betrayal. Only by striking back righteously at these conniving Crusaders and Zionists can Muslims regain their rightful place of honor and power. Expressing anger becomes an end in itself, leading to myopia, an inability to plan, an absence of strategic thinking, and pulsating grandiosity.

A violent disposition: Exulting in their sense of direct knowledge of God’s will, Islamists favor violence. To make the enemy cower in fear, then smite him is the ultimate Islamist dream, a fulfillment of intense ill will, a triumph of Islam’s superiority over other religions and those Muslims who lack the fire of their faith. Suicide bombings, beheadings, gangland-style murders, and other acts of grotesque recrimination express a deep desire for vengeance.

In the long term, then, these acts of violence do immense damage to the Islamist cause. Turned around, the victims of that violence – some 10,000 fatalities in 2,800 attacks in 2013 alone – did not die in vain but unwittingly sacrificed their lives in a dreadful war of wills. Targeted assassinations, such as those against the French cartoonists, have an outsized impact on public opinion.

In sum, self-indulgence and strategic ineptitude are the hallmarks the Islamist campaign. The catastrophe of the Islamist program is matched by the ineptitude of its tactics. And so, I conclude, its fate will be the same dust-heap of history where fascism and communism can be found. Like those two other totalitarianisms, it promises terrible destruction and many deaths before ultimately failing. The war will be long and painful but in the end, again, the forces of civilization will vanquish those of barbarism.

The recent drumbeat of terrorism in the name of Islam may appear to help the Islamist cause. In fact, it brings its agenda closer to a deserved collapse.

Daniel Pipes is president of the Middle East Forum.

Voir de plus:

Le Danemark hésite à diffuser une série satirique sur les islamistes
Agathe Heintz

L’Express

26/11/2010

Ce programme est jugé inopportun, au regard du scandale provoqué par la publication de caricatures de Mahomet en 2005.

Pas question de se moquer des terroristes islamistes au Danemark, et surtout pas à la télévision. En effet, la chaîne télévisée danoise SBS TV a reporté sine die la diffusion d’une série satirique sur le sujet, selon le quotidien danois Jyllands Posten.

Intitulée initialement « Terrorcellen » (« La cellule terroriste ») puis renommée « Cellen » (« La cellule »), la série en 12 épisodes est écrite par le comique danois Omar Marzouk. Le pitch? Elle relate les péripéties absurdes et déjantées d’un trio de terroristes islamistes (et de leur poisson rouge… George Bush) qui résident au Danemark.

Alerté par la décision de SBS TV, son auteur Omar Marzouk déplore la lâcheté de la chaîne: « La série se moque des taliban et d’Al Qaeda, mais par principe, elle se moque de tout le monde », explique-t-il.

Le moment est « inopportun » déclare de son côté le porte-parole de la télévision, en faisant référence aux menaces terroristes qui pèsent sur le pays. Il estime que la diffusion de « Cellen » risque également d’éloigner les annonceurs, inquiets à l’idée que cela cause une polémique similaire à celle de la publication des caricatures de Mahomet, par le journal Jyllands Posten, voici cinq ans.

« Auto-censure nourrie par la peur »
Ce choix a également soulevé une vague de protestations au Parlement et au gouvernement. Le ministre de la Culture, Per Stig Moeller, s’est élevé contre « cette auto-censure nourrie par la peur », qui fait « le jeu des terroristes ». Il a averti SBS TV: « s’ils ne diffusent pas la série -avant le 6 juin 2011-, ils doivent rembourser l’argent reçu des fonds publics », soit plus de 600 000 euros.

Pour le directeur de l’Institut du film danois, Henrik Bo Nielsen, qui a octroyé cette aide à SBS TV, la décision de la chaîne est « incompréhensible ». « Il s’agit d’une série très amusante qui se moque des terroristes d’une manière légère, et ne cloue au pilori en aucun cas l’islam ou les islamistes », a-t-il remarqué.

Voir encore:

Mosul most peaceful city in world, claims Belfast Muslim
IS took over the Iraqi city of Mosul last June

BBC news

9 January 2015

An Iraqi city seized by Islamic State (IS) is « the most peaceful city in the world », one of Northern Ireland’s most senior Muslims has claimed.

IS, a radical Islamist group whose tactics include mass killings and abductions of minorities, overran the northern city of Mosul last June.

Dr Raied Al-Wazzan of Belfast Islamic Centre said relatives living there had told him life was better now.

« These people are less evil than the Iraqi government, » he said.

Dr Al-Wazzan said Western governments had created the conditions for the growth of IS by « establishing a failed state in Iraq, run by militias ».

« Islamic State came to protect a section of society that had been marginalised, and foreign policy had pushed part of society to reach this point, » he told BBC Radio Ulster’s Talkback programme on Friday.

Islamic State has become one of the most formidable jihadist groups in the world
Tents at a camp hosting displaced Iraqi from the Yazidi community near Mosul
IS took control of Mosul in June, introducing a strict regime in line with its radical interpretation of Islamic law.

Dr Al-Wazzan said that while mainstream Islam « never supports radicalisation », it was « important to look at the facts ».

« Look at what’s happened in Mosul now – it was attacked for the last 11 years, people were murdered just because they had the wrong name and were persecuted for a long time, » he said.

« Since the Islamic State took over, it has become the most peaceful city in the world.

« Yes there are other things going wrong there… they are murdering people, I agree, but you can go from east to west of the city without fear.

« My family is living there at the moment and that’s what they are telling me. »

Voir par ailleurs:

Caricatures : le syndrome de Copenhague
André Grjebine*
06/02/2006

Il y avait le syndrome de Munich, par référence au recul en 1938 des gouvernements britannique et français face à Hitler. Il y a eu ensuite celui de Stockholm, mis en évidence en 1978, désignant la propension des otages partageant la vie de leurs geôliers à adopter peu ou prou leur point de vue. Dans la suite de ces manifestations des reculades occidentales, y aura-t-il désormais un syndrome de Copenhague ?

Que les caricatures de Mahomet publiées au Danemark, puis en Norvège, et ces jours-ci en France et dans d’autres pays européens aient provoqué une telle indignation dans les pays musulmans donne une idée du chemin qui leur reste à parcourir avant de devenir des démocraties libérales. Après la réaction indignée de la Fédération des journalistes arabes, basée au Caire, dont on mesure ainsi la tolérance et l’esprit critique, ce sont des voix officielles, celles des ministres de l’Intérieur de 22 pays arabes, qui se sont élevées contre une pleine liberté d’opinion en condamnant ces publications et en demandant des sanctions contre les journaux coupables. Certaines organisations musulmanes implantées en Europe, l’UOIF par exemple, ne sont pas en reste. Mais le plus inquiétant n’est pas là. Il est dans le chemin de la repentance sur lequel s’engagent, l’un après l’autre, les gouvernements occidentaux. Ceux-ci commencent par déclarer qu’ils ne sauraient remettre en question la liberté de la presse dont ils se déclarent d’ardents défenseurs, avant d’exprimer leurs regrets et de préciser que la liberté de la presse doit s’exercer dans le respect des croyances et des religions. Les Etats-Unis et le Royaume-Uni ne sont pas loin d’avoir réhabilité la notion de blasphème que l’on croyait oubliée dans les pays occidentaux. Louise Arbour, commissaire pour les droits de l’homme des Nations unies, n’a-t-elle pas désigné deux experts «en racisme» pour enquêter sur ce qu’elle appelle «un manque de respect pour la foi» ?

Toutes ces déclarations témoignent d’une profonde incompréhension de ce qu’est l’esprit de tolérance. En effet, si chacun est libre de professer les opinions qu’il veut, la tolérance suppose que chacun puisse également contester n’importe quelle religion.

Dans un Etat démocratique, la seule limite que l’on peut exiger des adversaires d’une religion comme de ses fidèles est de ne pas dériver vers le racisme, c’est-à-dire de critiquer autant qu’ils veulent les croyances, mais de ne jamais stigmatiser de supposées caractéristiques ethniques. Se moquer d’une religion, ce n’est pas se moquer d’un peuple. Rien ne permet d’attribuer une telle dérive aux caricaturistes danois. On ne peut malheureusement en dire autant de la presse de plusieurs Etats musulmans qui fustige régulièrement les juifs en tant que tels, quand elle ne construit pas des procès d’intention contre eux fondés sur des faux comme le Protocole des sages de Sion.

Comme le suggère Umberto Eco, dans Le Nom de la rose, ce que toutes les institutions religieuses craignent le plus, c’est le rire, la remise en question décapante de la Révélation.

Il n’y a rien de plus redoutable que des hommes qui sont incapables de relativiser leurs croyances et qui entendent forcer les autres à les partager, ou au moins, à leur interdire de mettre ces croyances en question.

C’est pourquoi il est fondamental de défendre le droit de rire pour aider ceux qui entendent défendre la liberté et la tolérance à l’intérieur même de l’islam, comme Salman Rushdie, Ayaan Hirsi Ali aux Pays-Bas ou Shabana Rehman en Norvège. Le flambeau de la lutte contre l’intolérance religieuse, allumé au XVIIIe siècle, par Voltaire et d’autres philosophes des Lumières, ne doit pas s’éteindre, ou plutôt il doit être rallumé. Si les gouvernements des pays démocratiques devaient se répandre en excuses, ils feraient un premier pas vers une reconnaissance de la charia islamique en tant que droit commun de l’humanité.

* Philosophe, essayiste, directeur de recherche au Centre d’études et de recherches internationales de Sciences po.

Voir enfin:

Quand ils sont venus chercher les communistes

Martin Niemöller

Quand ils sont venus chercher les communistes,
Je n’ai rien dit,
Je n’étais pas communiste.

Quand ils sont venus chercher les syndicalistes,
Je n’ai rien dit,
Je n’étais pas syndicaliste.

Quand ils sont venus chercher les juifs,
Je n’ai pas protesté,
Je n’étais pas juif.

Quand ils sont venus chercher les catholiques,
Je n’ai pas protesté,
Je n’étais pas catholique.

Puis ils sont venus me chercher,
Et il ne restait personne pour protester

9 Responses to Je suis Charlie: Attention, un slogan peut en cacher bien d’autres ! (Who needs terrorism when you’ve got PC ?)

  1. […] l’heure où, pour appuyer un gouvernement discrédité, le monde s’apprête à crier Je suis Charlie aux côtés de Mahmoud Abbas […]

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  2. […] qu’un mois après les attentats de Charlie hebdo et de l’Hypercacher comme du sursaut républicain censé les avoir suivis […]

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  3. […] qu’un mois après les attentats de Charlie hebdo et de l’Hypercacher comme du sursaut républicain nous sommant à nous identifier à notre tour, derrière la nécessaire critique, à la […]

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  4. […] l’heure où, après l’unanimité rassurante du selfie géant du 11 janvier qui a réuni après les massacres de Charlie et de Hyper cacher et […]

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  5. […] qu’après ses 21 points en plus dans les sondages post-11 janvier et 25 ans après Carpentras, le président Hollande n’a pas de mots assez durs pour dénoncer […]

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