Islam: Le racisme doux des faibles attentes (The soft bigotry of low expectations: When killing Muslims becomes less offensive than criticizing their religion)

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Bret Stephens claims that he has « yet to meet the Israeli mother who wants to raise her boys to become kidnappers and murderers » (« Where Are the Palestinian Mothers?, » Global View, July 1). Actually, every Israeli mother is legally obligated by the Israeli government to enter her sons and daughters into an institution that systematically kidnaps and murders. It’s called the Israeli Defense Force. Since 1948, the IDF has been creating mourning mothers for the longest occupation of war crimes and human-rights atrocities in human history. Its illegal and immoral actions have been denounced in more U.N. resolutions than any other country in the world. Mr. Stephens refers to West Germany’s « moral rehabilitation » and ironically suggests it for the Palestinian people. Yet, in an iconic visit last month, Pope Francis stood before Israel’s apartheid wall and placed his hand on Palestinian graffiti that in desperate broken English said: « Bethlehem look like Warsaw ghetto. » Since the disappearance of the three Israelis on June 12, at least eight Palestinian civilians have been killed in retribution and hundreds more imprisoned with no charges. One of the three Israelis was old enough to have already served in the IDF, and all three of them were on an illegal settlement on Palestinian territory. Israeli settlers have been engaging in some of the worst hate crimes in the conflict, notoriously known for pillaging mosques, attacking and even running over Palestinians, and vandalizing Palestinian property with calls for the death of all Arabs. On July 2, Palestinian teenager Mohammad Hussein Abu Khdeir was kidnapped, murdered and burned by an Israeli mob, and among many Israelis his death was celebrated. All facets of Israeli society, even up to the government, called for this sort of retribution, with Benjamin Netanyahu demanding « revenge » and Michael Ben-Ari calling for « death to the enemy. » While the call for justice is expected of any democratic country, what Israel is calling for is indiscriminate revenge. Amani al-Khatahtbeh (American-Arab Anti-Discrimination Committee, Washington)
Les drones américains ont liquidé plus de monde que le nombre total des détenus de Guantanamo. Pouvons nous être certains qu’il n’y avait parmi eux aucun cas d’erreurs sur la personne ou de morts innocentes ? Les prisonniers de Guantanamo avaient au moins une chance d’établir leur identité, d’être examinés par un Comité de surveillance et, dans la plupart des cas, d’être relâchés. Ceux qui restent à Guantanamo ont été contrôlés et, finalement, devront faire face à une forme quelconque de procédure judiciaire. Ceux qui ont été tués par des frappes de drones, quels qu’ils aient été, ont disparu. Un point c’est tout. Kurt Volker
Beaucoup, violents ou pas, sont abreuvés par des sites qui montrent l’ennemi « croisé » ou « sioniste » dans son horreur destructrice, « tueur d’enfants et de civils »… Mais le point crucial est le retour qu’on leur fait faire au texte fondateur, au Coran, où les « gens du Livre », juifs et chrétiens, représentés aujourd’hui par l’Amérique, Israël et un peu l’Europe, sont qualifiés de pervers, faussaires, injustes, traîtres, etc. Certains leur citent des versets plus calmes, comme « Point de contrainte en religion », ou comme « Ne tuez pas l’homme que Dieu a sacré », mais c’est qu’ils vont voir de près dans le texte, ils vérifient et ils trouvent : « Ne tuez pas l’homme que Dieu a sacré sauf pour une cause juste. » Quant au verset du libre choix, ils le voient encadré de violentes malédictions contre ceux qui font le mauvais choix. En somme, on manque cruellement d’une parole ouverte et libre concernant les fondamentaux de l’islam ; et pour cause, ils sont recouverts d’un tabou, et toute remarque critique les concernant passe pour islamophobe dans le discours conformiste organisé, qui revient à imposer aux musulmans le même tabou, à les enfermer dans le cadre identitaire dont on décide qu’il doit être le leur (on voit même des juges de la République se référer au Coran pour arrêter leur décision…). Il y a donc un secret de Polichinelle sur la violence fondatrice de l’islam envers les autres, violence qui, en fait, n’a rien d’extraordinaire : toute identité qui se fonde est prodigue en propos violents envers les autres. Mais, avec le tabou et le conformisme imposés, cette violence reste indiscutée et semble indépassable. Récemment, dans Islam, phobie, culpabilité (Odile Jacob, 2013), j’ai posé ce problème avec sérénité, en montrant que les djihadistes, les extrémistes, sont au fond les seuls à crier une certaine vérité du Coran, portés par elle plutôt qu’ils ne la portent ; ils se shootent à cette vérité de la vindicte envers les autres, et même envers des musulmans, qu’il faut rappeler au droit chemin. Le livre est lu et circule bien, mais dans les médias officiels il a fait l’objet d’une vraie censure, celle-là même qu’il analyse, qui se trouve ainsi confirmée. Raconter ses méandres, ce serait décrire l’autocensure où nous vivons, où la peur pour la place est la phobie suprême : une réalité se juge d’après les risques qu’elle vous ferait courir ou les appuis qu’elle lui apporte. (…) La difficulté, c’est qu’un texte fondateur est comme un être vivant : dès qu’il se sent un peu lâché par les siens, il suscite des êtres « héroïques », des martyrs pour faire éclater sa vérité. Quitte à éclater le corps des autres. D’autres approches de cette « vérité » exigeraient un peu de courage de la part des élites, qui sont plutôt dans le déni. Pour elles, il n’y a pas de problème de fond, il y a quelques excités qui perdent la tête. Il ne faut pas dire que leur acte serait lié au Coran, si peu que ce soit. Le problème est bien voilé derrière des citations tronquées, des traductions édulcorées, témoignant, au fond, d’un mépris pour le Coran et ses fidèles. On a donc un symptôme cliniquement intéressant : quand un problème se pose et qu’il est interdit d’en parler, un nouveau problème se pose, celui de cet interdit. Puis un troisième : comment zigzaguer entre les deux ? Cela augmente le taux de poses « faux culs » très au-delà du raisonnable. Daniel Sibony
We are told again and again by experts and talking heads that Islam is the religion of peace, and that the vast majority of Muslims just want to live in peace. Although this unquantified assertion may be true, it is entirely irrelevant. It is meaningless fluff, meant to make us feel better, and meant to somehow diminish the specter of fanatics rampaging across the globe in the name of Islam. The fact is that the fanatics rule Islam at this moment in history. It is the fanatics who march. It is the fanatics who wage any one of 50 shooting wars world wide. It is the fanatics who systematically slaughter Christian or tribal groups throughout Africa and are gradually taking over the entire continent in an Islamic wave. It is the fanatics who bomb, behead, murder, or execute honor killings. It is the fanatics who take over mosque after mosque. It is the fanatics who zealously spread the stoning and hanging of rape victims and homosexuals. The hard, quantifiable fact is that the “peaceful majority” is the “silent majority,” and it is cowed and extraneous. Communist Russia was comprised of Russians who just wanted to live in peace, yet the Russian Communists were responsible for the murder of about 20 million people. The peaceful majority were irrelevant. China’s huge population was peaceful as well, but Chinese Communists managed to kill a staggering 70 million people. The average Japanese individual prior to World War II was not a war-mongering sadist. Yet, Japan murdered and slaughtered its way across Southeast Asia in an orgy of killing that included the systematic murder of 12 million Chinese civilians – most killed by sword, shovel and bayonet. And who can forget Rwanda, which collapsed into butchery? Could it not be said that the majority of Rwandans were “peace loving”? History lessons are often incredibly simple and blunt; yet, for all our powers of reason, we often miss the most basic and uncomplicated of points. Peace-loving Muslims have been made irrelevant by the fanatics. Peace-loving Muslims have been made irrelevant by their silence. Peace-loving Muslims will become our enemy if they don’t speak up, because, like my friend from Germany, they will awaken one day and find that the fanatics own them, and the end of their world will have begun. Peace-loving Germans, Japanese, Chinese, Russians, Rwandans, Bosnians, Afghanis, Iraqis, Palestinians, Somalis, Nigerians, Algerians and many others, have died because the peaceful majority did not speak up until it was too late. As for us, watching it all unfold, we must pay attention to the only group that counts: the fanatics who threaten our way of life. Paul E. Marek
Le fondamentalisme religieux (…) trouve son origine dans un mouvement de réveil protestant du début du XXe siècle aux États-Unis qui propage un retour aux « fondements » de la foi chrétienne au moyen d’un strict respect et d’une interprétation littérale des lois de la Bible. Un grand nombre d’études sur l’intégrisme religieux chrétien protestant aux Etats-Unis ont montré qu’il est fermement et constamment associé aux préjugés et à l’hostilité contre les minorités raciales et religieuses, ainsi que les groupes « déviants » tels que les homosexuels. En revanche, notre connaissance de l’étendue à laquelle des minorités musulmanes dans les pays occidentaux adhèrent à des interprétations de l’Islam fondamentalistes est étonnamment limité. Plusieurs études ont montré que, par rapport à la majorité de la population, les immigrés musulmans se définissent plus souvent comme religieux, s’identifient fortement à leur religion et participent plus souvent à des pratiques religieuses telles que prier, aller à la mosquée ou suivre des préceptes religieux tels que la nourriture halal ou le port du foulard. Mais la religiosité comme telle dit peu de choses sur la mesure dans laquelle ces croyances et pratiques religieuses peuvent être considérées comme « fondamentalistes » et sont associées à l’hostilité à l’exogroupe. (…) Comme les profils démographiques et socioéconomiques des immigrés musulmans et les chrétiens indigènes divergent fortement et puisqu’il est connu de la littérature que les individus marginalisés des classes inférieures sont plus fortement attirés par les mouvements fondamentalistes, il serait bien sûr possible que ces différences soient dues à la classe plutôt qu’à la religion. Cependant, les résultats de la régression tenant compte de l’éducation, situation du marché du travail, âge, sexe et état matrimonial des analyses révèlent que si certaines de ces variables expliquent la variation dans le fondamentalisme dans les deux groupes religieux, elles n’expliquent pas du tout ou même diminuent la différence entre musulmans et chrétiens. Une source d’inquiétude est que tandis que parmi les chrétiens l’intégrisme religieux est beaucoup moins répandu chez les personnes plus jeunes, les attitudes fondamentalistes sont aussi répandues chez les jeunes que chez les musulmans âgés. (…) Près de 60 % d’entre eux rejettent les homosexuels comme amis et 45 pour cent pensent que les Juifs ne sont pas fiables. Alors qu’environ une personne sur cinq parmi les nationaux peuvent être qualifiées d’islamophobes, le niveau de phobie contre l’Occident parmi les musulmans – pour laquelle curieusement il y a aucun mot ; On pourrait dire « Occidentophobie » – est beaucoup plus élevé encore, 54 pour cent pensent que l’Occident cherche à détruire l’Islam. Ces conclusions sont en parfaite concordance avec le fait que, comme une étude de 2006 de l’Institut de recherche Pew l’a montré, près de la moitié des musulmans vivant en France, Allemagne et Royaume Uni croient en la théorie du complot selon laquelle les attentats du 11 septembre n’ont pas été perpétrés par des musulmans, mais ont été orchestrés par l’Occident ou les Juifs. (…) Ces résultats contredisent clairement l’affirmation souvent entendue que le fondamentalisme religieux islamique est un phénomène marginal en Europe occidentale ou qu’il ne diffère pas du taux de fondamentalisme de la majorité chrétienne. Les deux affirmations sont manifestement fausses, comme près de la moitié des musulmans européens conviennent que les musulmans doivent retourner aux racines de l’Islam, qu’il n’y a qu’une seule interprétation du Coran et que les règles fixées par celui-ci sont plus importantes que lois laïques. Parmi les chrétiens de souche, mois d’un sur cinq peut être qualifié d’intégristes dans ce sens. (…) A la fois l’étendue de l’intégrisme religieux islamique et ses corrélats – l’homophobie, l’antisémitisme et « l’Occidentophobie » – devraient être de sérieux motifs de préoccupation pour les responsables politiques ainsi que les dirigeants de la communauté musulmane. Bien sûr, l’intégrisme religieux ne saurait être assimilée à la volonté de soutenir ou même de s’engager dans la violence religieusement motivée. Mais compte tenu de ses liens étroits avec l’hostilité à l’exogroupe, l’intégrisme religieux est très susceptible de fournir un terreau pour la radicalisation. Ruud Koopmans (WZB, Berlin Social Science Center, 2013)
The World Wars of the twentieth century are historically considered secular wars fought over political, geographic, and economic interests. Yet in Europe, six million Jews were exterminated as a result of centuries of anti-Semitic teachings brewing in the heart of medieval Christendom. From the time of Muhammad and for nearly thirteen hundred years after, Islam waged religious wars against whole populations, forcing conversion to Islam (excluding Jews and Christians, known as « the people of the book ») as a means by which to spread its faith. The major Christian response to the spread of Islam manifested as the Crusades, which spanned the 11th to 13th centuries. The European wars of religion between rivaling Christian sects encompassed roughly 125 years of conflict in the sixteenth and seventeenth centuries. The Arab-Israeli conflict, though ostensibly fought over territory, contains a powerful religious component, especially in connection with Jerusalem, for which thousands have been killed and many more might die if it is not resolved peacefully. In all cases, religious conviction, which was repeatedly invoked, amplified a sense of entitlement to the lands and wealth of other. This begs the question: of what stuff is religion truly made? For in all the conflicts in the history of the world, the violence and atrocities incited by religious fervor comprise some of the worst violations of human dignity. Historically speaking, a religious war is a conflict exclusively incited and fueled by diversity in religious identity. While technically less than 10% of all the wars ever fought were wars of religion, only a few did not encompass or embody some religious component or sentiment. By the same token that we support the ethical teachings of religions, we must all the more and in unison condemn self-appointed messengers and spokespersons of the divine that foment mass murder in the name of God. For unless we believe that this all-merciful, fatherly, peace-loving, and ever-beneficent God wills for his believers to kill each other in His name, we must conclude that religions are repeatedly corrupted to pit the children of God against each other. (…) This is not to say that the intellectual approach has all of the answers, lest we forget Einstein’s reminder regarding science’s ethical limits. For while the West understandably pays a great deal of attention to the current killing in the name of God in some of the Arab states, the numbers involved do not compare to the fifty million or more slaughtered in World War II alone mostly Christians against Christians. Intellectually-bent Western societies may introduce the « civility » of war, complete with Geneva Conventions and other rules by which blood can be spilt. But their wars, to date, encompass a far greater destructive power than do the conflicts of any other peoples, especially in the current conflict of Muslims against Muslims in the Middle East. So the question remains: how can we cease the religious (in the name of God) and corporate (in the name of Mammon) justification of violence? Understanding violence in the broadest context, the West may in some respects be actually farther away from realizing this goal. While the death tolls of soldiers are easy to disseminate, the daily suffering of millions of dislocated, dishonored, and stateless lives does not as easily fit into our news diet. The West also does not live within the scope of history. While for us yesterday is already history, the Arab world lives day in and day out conscious of its histories of divisiveness, colonialism, dictatorships, and arbitrary borders imposed by Western powers that fostered sectarian conflicts and territorial claims and counterclaims. Nevertheless, the Arab world is left with the challenge to compartmentalize religion and God, just as the West has done; albeit far from perfect, religion in the West remains functional, consistent, and in the spirit of one’s personal choice. Alon Ben-Meir
Quand on pense aux crimes de masse, le premier nom qui vient à l’esprit est celui d’Hitler. Ou alors Tojo, Staline ou Mao. Les totalitarismes du XXe siècle sont considérés comme la pire espèce de tyrannie de l’histoire. Cependant, la vérité alarmante est que l’Islam a tué plus que n’importe lequel d’entre eux et peut tous les dépasser combinés en nombre et en cruauté. L’énormité des massacres perpétrés par la « religion de paix » dépassent tellement la compréhension que même les historiens honnêtes n’en remarquent même plus l’échelle. Si l’on va un peu au-delà de notre vision tronquée des choses, on verra que l’Islam est la plus grande machine à tuer de l’histoire de l’humanité, sans aucune exception. (…) Si l’on additionne tout ça. Les victimes africaines. Les victimes indiennes. Les victimes européennes. Le génocide arménien. Puis le nombre moins connu mais sans doute assez grand de victimes de l’Asie orientale. Le djihad commis par les musulmans contre la Chine, qui a été envahie en 651. Les prédations du khanat de Crimée sur les Slaves, en particulier leurs femmes. Bien que les chiffres ne soient pas clairs, ce qui est évident c’est que l’Islam est la plus grande machine de meurtre dans l’histoire sans aucune exception, ayant causé la mort de peut-être plus de 250 millions de personnes. Mike Konrad
Oecuménisme comme libéralisme, chacun à sa façon et à cause de leur attachement à la tolérance et la liberté d’expression, rendent difficile de rendre compte de ce qui se passe dans les États islamiques. (…) Les preuves ne manquent pas, tant dans la longue histoire de l’expansion militaire musulmane initiale que dans son interprétation théorique du Coran lui-même, pour montrer que l’État islamique et ses sympathisants ont fondamentalement raison. Le but de l’Islam, avec les moyens souvent violents qu’il utilise pour l’accomplir, est d’étendre son pouvoir, au nom d’Allah, au monde entier. Le monde ne peut pas être en « paix » tant qu’il n’est pas tout entier musulman. (…) Le jihadisme, si l’on peut l’appeler ainsi, est d’abord et avant tout un mouvement religieux. Allah accorde à la violence une place importante. C’est sur la vérité de cette position, ou mieux l’incapacité de la réfuter, que réside la véritable controverse. Un essai récent sur American thinker a calculé qu’au cours des années de son expansion, depuis ses débuts dans les VIIe et VIIe siècles, quelque 250 millions de personnes ont été tuées dans des guerres et des persécutions causées par l’islam. Rien d’autre dans l’histoire du monde, y compris les totalitarismes du siècle dernier, n’a été aussi meurtrier. (…) Il est possible pour certains de lire l’Islam comme une religion de « paix ». Mais sa « paix », selon ses propres termes, signifie la paix d’Allah sur son territoire. Avec le reste du monde extérieur, elle est en guerre pour accomplir un but religieux, à savoir, que l’ensemble soumis à Allah dans la voie passive que spécifie le Coran. (…) Présenter les djihadistes et les dirigeants de l’Etat islamique comme de simples « terroristes » ou des voyous revient à utiliser des termes politiques occidentaux et ne peut que nous aveugler sur le dynamisme religieux de ce mouvement. (…) Les racines de l’Islam sont théologiques, une théologie plutôt mauvaise, mais toujours cohérente au sein de sa propre orbite et ses présupposés. Bref, l’Islam, dans sa fondation, est censé être, littéralement, la religion du monde. Rien d’autre n’a d’existence à côté. Il s’agit d’amener le monde entier à adorer Allah selon les canons du Coran. (…) Dans la doctrine musulmane, toute personne née dans le monde est musulmane. Personne n’a quelque droit ou raison de ne pas l’être. Par conséquent, tout individu qui n’est pas musulman doit être converti ou éliminé. Ceci est également vrai de toute œuvre littéraire, monumentale, et d’autres marques de civilisation ou d’États qui ne sont pas musulmans. Ils sont voués à la destruction comme non autorisés par le Coran. C’est la responsabilité religieuse de l’Islam pour accomplir sa mission assignée de soumettre le monde à Allah. Lorsque nous essayons d’expliquer cette religion en termes économiques, politiques, psychologiques ou autres, nous ne voyons tout simplement pas ce qui se passe. De l’extérieur, il est presque impossible de voir comment ce système coïncide en lui-même. Mais, une fois acceptés ses prémisses et la philosophie du volontarisme qui permet de l’expliquer et de le défendre, il devient beaucoup plus clair qu’il s’agit en fait d’une religion qui prétend être vraie en insistant sur le fait qu’elle réalise la volonté d’Allah, pas la sienne.(…) Si Allah transcende la distinction du bien et du mal, s’il peut vouloir ce qui sera son contraire demain, comme la toute-puissance d’Allah est comprise dans l’islam, il ne peut y avoir de discussion réelle qui ne soit autre chose qu’une trêve temporaire et pragmatique, un équilibre des intérêts et des pouvoirs. Chaque fois qu’on observe des incidents violents dans le monde islamique ou dans d’autres parties du monde causés par des agents islamiques, on enten souvent regretter que presque aucune voix musulmane ne prend la parole pour condamner cette violence. Lorsqu’à l’origine le 9/11 s’est produit, il n’a pas été l’objet de condamnations mais de célébrations de l’intérieur du monde islamique. L’Islam a été considéré comme gagnant. Mais tous les érudits musulmans savent qu’ils ne peuvent pas, sur la base du Coran, condamner le recours à la violence pour l’expansion de leur religion. Il y a tout simplement trop de preuves que cet usage est autorisé. Le nier reviendrait à saper l’intégrité du Coran. De toute évidence, les ennemis de l’État islamique et ses alliés djihadistes sont non seulement les « croisés » ou l’Occident. Certains des guerres les plus sanglantes de l’Islam ont été son invasion de l’Inde hindoue où la tension reste marquée. Il y a aussi les efforts des musulmans en Chine. Les Philippines ont un problème majeur, comme la Russie. Mais l’Islam se bat aussi avec lui-même. Les luttes sunnites/chiites sont légendaires. Il est important de noter qu’une des prirorités de l’ordre du jour de l’État islamique, s’il réussit à survivre, est d’unir tout l’Islam dans son unité de foi. (…) Il y a ou y a eu des chrétiens et autres minorités au sein de ces États qui sont plus ou moins tolérés. Mais ils sont tous, comme les non-musulmans, traités comme des citoyens de seconde zone. Le mouvement islamique renouvelle ce côté puriste de l’islam qui insiste pour éradiquer ou expulser les non-musulmans des terres musulmanes. L’archevêque de Mossoul, en voyant son peuple exilé et tué et obligé de choisir entre la conversion et la mort, a révélé que ses bâtiments avaient été détruits, avec les archives et toutes les traces de la longue présence chrétienne dans cette région. Il a averti que c’était la forme de traitement à laquelle devaient s’attendre tôt ou tard les nations occidentales. Il y a maintenant d’importantes et préoccupantes enclaves musulmanes dans toutes les régions d’Europe et d’Amérique comme centres de soulèvements futurs au sein de chaque ville. Il y a maintenant des milliers de mosquées en Europe et en Amérique, financées en grande partie par l’argent du pétrole, qui font partie d’une enclave privée qui exclut le droit local et applique la loi musulmane. Pourtant, nous pouvons nous demander : cet État islamique n’est-il pas après tout qu’une chimère ? Aucun État islamique n’a de possibilité sérieuse de vaincre les armées modernes. Mais, ironie du sort, ils ne pensent plus que des armées modernes seront nécessaires. Ils sont convaincus que l’utilisation généralisée du terrorisme et d’autres moyens de désordre civil peuvent réussir. Personne n’a vraiment la volonté ou les moyens de contrôler les forces destructrices que l’État islamique a déjà mis en place. (…) Enfin, l’affaire de l’État islamique et des djihadistes n’est pas seulement une menace découlant de la mission de l’Islam pour conquérir le monde pour Allah. C’est aussi une affaire de morale, rappelant que la vie en Occident est sans Dieu et décadente. Elle ne mérite pas sa prospérité et sa position. La mission de l’humanité est la soumission à Allah en toutes choses. Une fois que cette soumission est assurée, le domaine de la guerre sera aboli. Plus de décapitations ou d’attentats à la voiture piégée ne seront nécessaires ou tolérés. Aucune dissidence au sein de l’Islam ne sera possible ou permise. Tous seront en paix sous la Loi de l’islam. C’est là le but même de l’État islamique. C’est une folie d’y penser en n’importe quels autres termes. Révérend James V. Schall (traduction au babelfish)
Le problème que le révérend Schall fait ressortir dans sa tribune, c’est que nous ici en Occident et très certainement cette administration Obama, tentons de rationaliser et de nous débarrasser du problème. Nous ne parvenons pas à tout simplement accepter ce qui se passe, comme par le passé, sous nos yeux. Certes, il n’est pas question de condamner les musulmans. En revanche, il s’agit bien de dénoncer une idéologie politique théocratique impérialiste et totalitaire — ce n’est pas la violence au travail, les gars. Nous entendons toujours parler de « croisades » et pourtant personne ne veut parler de la manière dont l’Islam a cherché à se répandre, certainement pas par le prosélytisme pacifique — de l’ Afrique du Nord à l’Espagne (Al Andalusia) à la France (bataille de Poitiers) à la Méditerranée (bataille de Lépante) à Constantinople (Istanbul) dans les Balkans à Vienne, en Inde hindoue de la Chine aux Philippines et aujourd’hui à Fort Hood au Texas et Moore en Oklahoma. Et pourtant nous avons des gens comme le directeur de la CIA John Brennan qui nous donne une définition éduclcorée du djihad ou B. Hussein Obama nous disant qu’EIIL n’est pas islamique. Allen West
Le langage comme ordre propre de l’humain s’inscrit dans le réel et le transforme. Il constitue l’un des points par lequel se situe le rattachement du pôle de la subjectivité à la collectivité. Ce que Freud a établi cliniquement… Il agit comme un opérateur, détermine les compréhensions du monde en ce que le monde est découpé par les possibilités du langage. La pensée n’est pas seulement exprimée par les mots, elle vient à l’existence à travers les mots. Ne pas distinguer entre terrorisme et résistance participe d’une anomie lexicale générale, destructrice des aptitudes à penser, conditions de l’autonomie et de la liberté. Une telle anomie est conséquence et vecteur d’une «carence éthique», comme on dit «carence affective». Elle habille de surcroît de la légitimité déclarative de «résistance» une réalité terroriste. Les confondre, c’est se faire affidé d’une terreur mortifère dans une déshérence complaisante, et saper le sens de l’esprit de résistance ; c’est disqualifier son éthique pratique par l’assimilation inclusive de pratiques terroristes. Et, du même coup, saborder le droit de résistance dans la civilisation, et la civilisation de ce droit. Gérard Rabinovitch
Il y a des islamistes qui s’opposent à Daech [l’Etat islamique]. Il y a même des islamistes, y compris salafistes, qui ont engagé le combat armé contre lui. Mais sur le front des idées ce combat reste étonnamment atone. Cela amène à se demander pourquoi les musulmans ne s’insurgent pas pour défendre leur religion, cette religion qui sert aujourd’hui à désigner des pratiques qui sont les plus criminelles de l’histoire de l’humanité. Pourquoi sont-ils incapables de dire clairement que ce n’est pas l’islam ? L’explication réside dans le fait qu’au niveau intellectuel il n’existe pas de différence importante entre un modéré et un extrémiste. Tous aspirent à établir durablement le règne de l’islam, dans des pays qu’ils ne voient que sous l’angle de leur [seule] identité islamique.  Le sens d’un tel règne de l’islam consiste en quelque sorte à rétablir un ordre qui aurait été dévoyé par les complots des colonisateurs et consorts. Les Etats-nations et toute notre histoire contemporaine sont considérés comme des phénomènes passagers, puisque notre vraie nature profonde résiderait dans une invariable islamique qui remonte [à la naissance de l’islam]. Cela nie toute évolution historique, alors que les musulmans ne sont devenus majoritaires au Moyen-Orient qu’après les croisades, que la majorité des Egyptiens étaient chiites à l’époque fatimide… Le règne de l’islam n’est donc pas mû par une vision de l’avenir, mais par le désir de revenir à un état originel où chaque chose est censée avoir été à sa place. Sur tous ces points, il n’y a pas de distinction réelle entre modérés et extrémistes. Il y a seulement ceux qui sont extrémistes (Frères musulmans), d’autres qui sont très extrémistes (les salafistes du Front islamique), d’autres qui sont encore plus extrémistes (Front Al-Nosra), et finalement ceux qui sont excessivement extrémistes (Daech). Il y a certes des islamistes qui sont modérés, mais ils sont dépourvus des bases intellectuelles qui leur permettraient d’affirmer la légitimité de leurs positions. Al-Hayat
Ces groupes meurtriers, d’après des travaux recoupés, obéissent aux mêmes règles de comportement : « On retrouve d’habitude, développe Jacques Sémelin, un tiers de “perpétrateurs” actifs, un tiers de “suivistes” et un tiers de “réticents” », le premier tiers entraînant les autres. C’est ce que l’on appelle l’« effet Lucifer », selon la formule du psychologue américain Philip Zimbardo  : les actifs l’emportent sur les indécis. Autre constante rendant le massacre possible : « Les perpétrateurs doivent persuader les exécutants indécis que les victimes, les innocents désarmés, sont des ennemis dangereux, et leur crime un acte légitime. C’est d’habitude le rôle de l’idéologie », poursuit Jacques Sémelin. Au terme de sa monumentale enquête, La Loi du sang. Penser et agir en nazi (Gallimard, 576 p., 25 euros), l’historien Johann Chapoutot synthétise en une formule terrible comment l’idéologie nazie a justifié le pire : pour « tuer un enfant au bord de la fosse » en croyant que cela relève de la « bravoure militaire », il faut d’abord en avoir fait un « ennemi biologique », un être nuisible qui menace d’entraîner la dégénérescence de la race. On sait l’ampleur des crimes qui ont accompagné cette idéologie eugéniste durant la seconde guerre mondiale. L’idéologie suffit-elle à expliquer que toute compassion, toute humanité, soit levée ? L’historienne Hélène Dumas, auteur du Génocide au village (Seuil, 384 p., 23 euros), a tenté de comprendre le drame du Rwanda en concentrant ses recherches sur une petite ville. Comment a-t-il été possible qu’entre le 7 avril et le début du mois de juillet 1994, de 800 000 à 1 million de Tutsi aient été tués par leurs voisins Hutu ? Elle a découvert sur place « un génocide de proximité », un cauchemar où ce sont les voisins, parfois des parents, qui ont mené le massacre avec d’autant plus d’efficacité qu’ils connaissaient la région, les cachettes, les maisons. Comment comprendre ? Hélène Dumas a notamment décrit un puissant mouvement de « déshumanisation », à la fois mental – médiatique, politique – et physique : « On a assisté à une animalisation des Tutsi. Avant le massacre, dans plusieurs médias, on les traitait de “cafards”, de “serpents”. Ensuite, on disait qu’on allait à la chasse aux Tutsi, avec des armes de chasse. Quand on les regroupait, on disait qu’on déplaçait un troupeau de vaches. » Car on n’assassine pas des animaux, on les abat. Pire, pour les déshumaniser jusqu’au bout, on les frappait jusqu’à ce qu’ils n’aient plus forme humaine. Animaliser, chosifier, défigurer l’autre : cela aide le criminel à se persuader qu’il ne massacre pas des visages, des vies. Qu’il ne tue pas des humains. Frédéric Joignot
La différence entre le monde arabe et Israël est une différence de valeurs et de caractère. Nos sommes devant un contraste entre la barbarie et la civilisation, de la dictature face à la démocratie, du Mal contre le Bien. Il fut un temps où il y avait un endroit particulier dans les profondeurs de l’enfer pour toute personne qui tuait un enfant intentionnellement. Aujourd’hui, ce meurtre est rendu « légitime » comme « lutte armée » des Palestiniens. Mais on oublie cependant que si une telle conduite est rendue légitime contre Israël, elle le sera partout ailleurs, du fait que des gens sont élevés et éduqués dans la croyance subjective que s’envelopper de bâtons de dynamite et de clous pour tuer des enfants, c’est servir Allah. Du fait qu’on a enseigné aux Palestiniens que tuer des Israéliens innocents fera avancer leur cause et qu’on les a encouragés à le faire, le monde entier aujourd’hui souffre de cette plaie qu’est le terrorisme, de Nairobi à New York, de Moscou à Madrid, de Bali à Beslan. Brigitte Gabriel
Compare the collective response after each harrowing high-school shooting in America. Intellectuals and public figures look for the root cause of the violence and ask: Why? Yet when I ask why after every terrorist attack, the disapproval I get from my non-Muslim peers is visceral: The majority of Muslims are not violent, they insist, the jihadists are a minority who don’t represent Islam, and I am fear-mongering by even wondering aloud. This is delusional thinking. Even as the world witnesses the barbarity of beheadings, habitual stoning and severe subjugation of women and minorities in the Muslim world, politicians and academics lecture that Islam is a “religion of peace.” Meanwhile, Saudi Arabia routinely beheads women for sorcery and witchcraft. In the U.S., we Muslims are handled like exotic flowers that will crumble if our faith is criticized—even if we do it ourselves. Meanwhile, Republicans and Democrats alike would apparently prefer to drop bombs in Syria, Iraq, Afghanistan and beyond, because killing Muslims is somehow less offensive than criticizing their religion? Unfortunately, you can’t kill an idea with a bomb, and so Islamism will continue to propagate. Muslims must tolerate civilized public debate of the texts and scripture that inform Islamism. To demand any less of us is to engage in the soft bigotry of low expectations. Aly Salem

Attention: un racisme peut en cacher un autre !

Alors qu’à l’instar de nos ados rivalisant de bêtises pour attirer l’attention mais aussi nul doute pour s’assurer de nouvelles recrues, les djihadistes redoublent de barbarie …

Et que lorsqu’ ils ne basculent pas dans la pire équivalence morale, nos belles âmes et médias multiplient les livres et les articles censés « expliquer l’inexplicable » …

Comment ne pas s’étonner avec  l’écrivain égypto-américain Aly Salem

De cette étrange forme de « racisme doux des faibles attentes » …

Pour lequel il semble moins grave de bombarder des musulmans (de préférence par drones ou chasseurs-bombardiers interposés) …

Que de prendre enfin au sérieux et critiquer la religion qui légitime leurs exactions ?

Let’s Talk About How Islam Has Been Hijacked
I’m appalled by what is done in the name of my religion. Yet my American friends don’t want to hear it.
Aly Salem
WSJ
Oct. 26, 2014

This week a Canadian Muslim gunman went on a rampage in Ottawa, killing a soldier and storming into the Parliament building before he was shot dead. Authorities have since said he had applied for a passport to travel to Syria. Three Muslim schoolgirls from Colorado were intercepted in Germany apparently on their way to Syria, the base for attacks there and in Iraq by the terror group Islamic State, or ISIS. An Aug. 20 article in Newsweek estimated that perhaps twice as many British Muslims are fighting for ISIS as are serving in the British army.

What could possibly inspire young Muslims in the West to abandon their suburban middle-class existence and join a holy war? How could teenagers in Denver or anywhere be lured by a jihadist ideology—or are grisly videos of ISIS beheadings and crucifixions not enough of a deterrent?

What is so compelling about radical Islamism may lie within its founding texts. It is time we acknowledged the powerful influence these texts have had even on ordinary Muslims. The political ideology based on them has already dragged the Middle East back toward the Stone Age.

As a teenager growing up in Egypt in the 1980s, I liked to stroll through Cairo’s outdoor book market, fishing out little gems like an Arabic translation of “War and Peace.” One day I stumbled upon a book that shook everything I believed in.

The book was “In the Shadows of the Quran,” Sayyed Qutb’s magnum opus. The Egyptian writer, who died in 1966, remains arguably the most influential thinker in contemporary Muslim societies. He was the principal theorist of the Muslim Brotherhood and the intellectual impetus behind the Islamist parties it spawned. Qutb’s ardent disciples included Osama bin Laden and Ayman Zawahiri of al Qaeda. It is not an exaggeration to say that Qutb is to Islamism what Karl Marx is to communism.

Qutb’s brilliance as a theorist was in how he applied Western-style literary criticism to the Quran to interpret God’s intentions. He concluded that the reason for the Muslim world’s decline were external cultural and political influences that diluted Islam: The culprits included everything from Greek empiricism and liberal democracy to socialism, Persian poetry and Hegelian philosophy. The only path to an Islamic renaissance was to cleanse Muslim societies of these contaminants and restore Islam to its seventh-century purity.

Today, Qutb’s outlook—Islamism—is the dominant political ideology in most Muslim-majority countries, often taking root in vacuums where secular politics have never had space to develop. Polls by the Pew Research Center, such as 2013’s “The World’s Muslims” indicate that in many Muslim countries, the population is overwhelmingly in favor of veiling for women, the death penalty for leaving Islam and stoning as punishment for adultery; rabid anti-Semitism is rampant. The few exceptions to these statistics tend to be countries with a long history of militant secularism (like Turkey), or former communist states (Tajikistan, Bosnia, Albania, etc.) where religion was effectively wiped out of the public sphere. But Islamism is now growing even in those places.

The trend of history is being reversed. In Egypt, for instance, veiling was unheard of 50 years ago and was virtually extinct until the Islamists resurrected the practice in the 1970s. Today an estimated 90% of Egyptian women are veiled. In many other countries the veil—originally a tribal norm not a religious one—is now ubiquitous, as are views on apostasy in countries that were far more progressive 50 years ago.

Many of my fellow Muslims are trying to reform Islam from within. Yet our voices are smothered in the West by Islamist apologists and their well-meaning but unwitting allies on the left. For instance, if you try to draw attention to the stark correlation between the rise of Islamic religiosity and regressive attitudes toward women, you’re labeled an Islamophobe.

In America, other contemporary ideologies are routinely and openly debated in classrooms, newspapers, on talk shows and in living rooms. But Americans make an exception for Islamism. Criticism of the religion—even in abstraction—is conflated with bigotry toward Muslims. There is no public discourse, much less an ideological response, to Islamism, in academia or on Capitol Hill. This trend is creating an intellectual vacuum, where poisonous ideas are allowed to propagate unchecked.

My own experience as a Muslim in New York bears this out. Socially progressive, self-proclaimed liberals, who would denounce even the slightest injustice committed against women or minorities in America, are appalled when I express a similar criticism about my own community.

Compare the collective response after each harrowing high-school shooting in America. Intellectuals and public figures look for the root cause of the violence and ask: Why? Yet when I ask why after every terrorist attack, the disapproval I get from my non-Muslim peers is visceral: The majority of Muslims are not violent, they insist, the jihadists are a minority who don’t represent Islam, and I am fear-mongering by even wondering aloud.

This is delusional thinking. Even as the world witnesses the barbarity of beheadings, habitual stoning and severe subjugation of women and minorities in the Muslim world, politicians and academics lecture that Islam is a “religion of peace.” Meanwhile, Saudi Arabia routinely beheads women for sorcery and witchcraft.

In the U.S., we Muslims are handled like exotic flowers that will crumble if our faith is criticized—even if we do it ourselves. Meanwhile, Republicans and Democrats alike would apparently prefer to drop bombs in Syria, Iraq, Afghanistan and beyond, because killing Muslims is somehow less offensive than criticizing their religion? Unfortunately, you can’t kill an idea with a bomb, and so Islamism will continue to propagate. Muslims must tolerate civilized public debate of the texts and scripture that inform Islamism. To demand any less of us is to engage in the soft bigotry of low expectations.

Mr. Salem is an Egyptian writer based in New York.

Voir aussi:

Massacrer au nom de la foi
Frédéric Joignot
LE MONDE CULTURE ET IDEES
23.10.2014

Depuis juillet, la liste des massacres, des viols, des exécutions sommaires, des tortures, des brutalités associées à l’imposition de la charia (mains coupées, flagellations publiques) que commettent les combattants du groupe armé Etat islamique (EI), que ce soit à Tikrit, à Rakka, à Mossoul, ne cesse de s’allonger. Ses partisans tournent et diffusent eux-mêmes les vidéos de leurs exactions : égorgements, crucifixions, têtes plantées sur des grilles, balles dans la tête, charniers.

Sur certains de ces films, on voit de jeunes hommes frapper, humilier et tuer des civils par dizaines, à l’arme blanche ou d’une rafale de mitraillette. Sans hésiter, avec détermination. Ces photos de meurtriers de masse en rappellent d’autres, de terrible mémoire et de tous les temps : celles de la Shoah, celles du génocide des Tutsi au Rwanda, et tant d’images de guerres civiles, de guerres de religion où des tueurs dressés devant des fosses achèvent en souriant une victime désarmée – non coupable, non combattante.
La « sympathie » abrogée

Comment des hommes en arrivent-ils à tuer des vieillards, à enlever des enfants, à torturer des gens qui parfois sont d’anciens voisins ? A quoi pensent-ils à cet instant ? Où est passée leur humanité ? Qu’en disent les historiens, les psychosociologues, les théoriciens des idéologies, les philosophes et les anthropologues qui travaillent sur ces questions de la barbarie, du meurtre de masse et du passage à l’acte ?

L’éclipse de la compassion serait la cause première. Le philosophe Marc Crépon, auteur d’un essai sur Le Consentement meurtrier (Cerf, 2012), avance qu’« il n’y a pas de guerre, pas de génocide, pas d’abandon de populations entières à leur errance entre des frontières meurtrières qui ne soit possible sans une “suspension” de la relation à la mort d’autrui, un déni des gestes de secours, des paroles de réconfort, du partage qu’elle appelle ». Pour décapiter au couteau des hommes attachés, pour violer des femmes, il faut que soit étouffé le savoir que chaque humain possède sur la souffrance de l’autre, sur sa fragilité et sa mortalité. Et la première explication à cette « suspension » est autant psychologique qu’idéologique : seule une force supérieure, et donc un Dieu, pourrait l’autoriser.
« Se convertir, fuir ou périr »

Des hommes, de tout temps, se sont autorisés à massacrer en prétendant brandir le glaive de Dieu. C’est un constat historique effrayant. C’est aussi l’argument des partisans de l’EI. Ils se proclament en guerre sainte. Ils vont imposer, disent-ils, entre la Syrie et le Kurdistan irakien, un califat régi par la loi islamique sunnite. « Je promets à Dieu, qui est le seul Dieu, que j’imposerai la charia par les armes », expliquait, fin août, Abou Mosa, 30 ans, représentant de l’EI, dans un reportage vidéodu groupe américain de médias Vice News. Dieu, poursuivait-il, veut que les membres de l’EI chassent et tuent les yézidis, les Turkmènes, les shabaks, mènent la guerre aux chiites, chassent les chrétiens d’Orient ancrés sur cette terre depuis deux millénaires, « parce que ce sont des infidèles, des apostats, des ennemis de Dieu, de la religion et de l’humanité ». Ils doivent « se convertir, ou fuir, ou périr ». Pour eux, l’interdit de meurtre est levé. Alors, l’EI tue sans états d’âme, en masse. La « sympathie » de chaque homme pour la souffrance des autres hommes, révélée par un des pères des Lumières, Adam Smith, comme un élément constitutif de la nature humaine, est abrogée.

Depuis la découverte des « neurones miroirs » ou « neurones de l’empathie » par l’équipe du biologiste Giacomo Rizzolatti en 1996, nous savons que cette compassion est sans doute universelle. Grâce à leurs effets en retour, chaque homme ressent les émotions des autres « comme si » elles étaient siennes, au niveau d’un « vécu », sans même raisonner – avec empathie. Ces recherches permettent de mieux comprendre les sentiments de pitié, la culpabilité et la moralité.
Les guerres de religion se ressemblent dans l’horreur

Comment un dieu, l’être moral suprême, peut-il alors pousser un homme à en massacrer d’autres ? Auteur, avec Anthony Rowley, de Tuez-les tous ! La guerre de religion à travers l’histoire. VIIe-XXIe siècle (Perrin, 2006), l’historien israélien Elie Barnavi rappelle que « la religion ajoute à la guerre une dimension unique, qui la rend particulièrement féroce et inexpiable : la conviction des hommes qu’ils obéissent à une volonté qui les dépasse et qui fait de leur cause un droit absolu ». Quand elle est pensée comme « la seule vraie foi », la religion transforme l’innocent d’une autre Eglise (ou l’athée) en « infidèle » ou en « érétique », et le tueur en soldat de Dieu.

Elie Barnavi explique ce terrible tour de passe-passe : « Le guerrier de Dieu se bat pour faire advenir la loi divine, telle qu’elle a été formulée une fois pour toutes dans un Livre saint. Dans cette optique, l’infidèle est un obstacle qui se dresse sur le chemin du salut de tous, à éliminer de toute urgence, et sans pitié. »
une « tentative de génocide »

Un autre historien des guerres de religion, Denis Crouzet, avance que les comportements meurtriers de l’EI rappellent d’effroyables « actions de sanctification » lors du massacre de la Saint-Barthélemy (1572). Les guerres de religion, note-t-il, se ressemblent dans l’horreur. Il remarque, par exemple, une même confusion entre l’état de soldat et celui de croyant en armes : « Les armées de croisés du XVIe siècle étaient faiblement professionnalisées du fait des recrues, qui étaient plutôt des militants de la foi. Quand elles prenaient une ville, l’esprit de croisade reprenait le dessus avec l’appel au meurtre des “impurs” et des “démons”. » De même, l’EI est composé d’anciens soldats de l’armée de Saddam Hussein, de sunnites radicaux et de militants du djihad venus de plusieurs pays. Cet été, dans la province de Ninive, quand ils ont exécuté en masse des yézidis – une communauté kurdophone estimée à500 000 personnes en Irak –, ils ont affirmé que ceux-ci étaient des « adorateurs de Satan ». L’ONU a estimé, mardi 21 octobre, que ce crime pourrait constituer une « tentative de génocide ».
Des recrues de l’Etat islamique. Image extraite d’une vidéo postée sur YouTube, le 23 septembre.

Denis Crouzet signale d’autres similitudes : « Pour fanatiser les soldats croyants, il faut des chefs religieux charismatiques et des prédicateurs appelant à la croisade. A Paris, en 1552, le prédicateur François le Picart affirmait que les signes avant-coureurs du retour du Christ sur terre se manifestaient par l’athéisme, l’hérésie et l’Antéchrist se faisant adorer comme Dieu. » Pendant la Saint-Barthélemy, le prêtre Artus Désiré avance que « le pardon est un péché » et qu’il n’est plus temps de tergiverser avec le mal : 3 000 huguenots sont massacrés.

Pareillement, dans le califat autoproclamé par l’EI, le « calife » Abou Bakr Al-Baghdadi se présente comme un sayyed, un descendant du prophète. Il se fait appeler « commandeur des croyants » et délivre chaque semaine un prêche appelant au djihad, après avoir prié en public. Ses déclarations, à la fois mystiques et autoritaires – « Obéissez-moi de la même façon que vous obéissez à Dieu en vous » (à Mossoul, le 9 juin) –, sont reprises par les imams dans les mosquées et par les camions de propagande.
Des Saint-Barthélemy musulmanes

Un autre comportement meurtrier inhérent aux guerres de religion, explique Denis Crouzet, est de sanctifier l’espace avec l’exhibition des corps meurtris des infidèles. Lors de la Saint-Barthélemy,« on traçait dans la ville des parcours sanglants pour montrer à Dieu qu’une ville lui revient. Les cadavres des huguenots, parfois des voisins, sont transportés dans les rues, mutilés. Il s’agit pour les violents, soldats et civils unis, de resacraliser Paris, d’exprimer à travers les corps démantelés l’adhésion à la justice eschatologique de Dieu ». Les partisans de l’EI se sont fait une spécialité de ces mises en scène macabres, prétendument purificatrices, tout en dynamitant les autres lieux de cultes.

Nous assisterions ainsi, dans cette région du monde, à des Saint-Barthélemy musulmanes, des dizaines de milliers d’hommes se déclarant des soldats de Dieu pour tuer en masse d’autres croyants, souvent musulmans eux aussi, comme les chiites, majoritaires en Irak. Malek Chebel, spécialiste de l’islam, rappelle que, jusqu’à ces dernières années, « de nombreux chiites et sunnites faisaient ensemble le pèlerinage de La Mecque et vivaient côte à côte dans l’Irak de Saddam ». Cependant, ajoute-t-il, « il vaut mieux aujourd’hui ne pas être chiite dans tel quartier d’une ville d’Irak, et sunnite dans tel autre car, alors, il faut s’attendre à un double massacre à base religieuse ».
Crimes de masse

Dieu n’est pas toujours indispensable pour expliquer ces crimes de masse : d’autres analyses, militaires, psychosociologiques, politiques, nous éclairent. Au-delà d’une guerre sainte, c’est une guerre classique qui se déroule actuellement en Irak et en Syrie, et ces hommes qui tuent sans trembler ressemblent à tous les soldats du monde : ils exécutent un ennemi, ils obéissent à l’EI, un groupe armé décidé, avec son commandement, sa stratégie.

Elie Barnavi, ancien soldat de l’armée israélienne, Tsahal, rappelle dans ses Dix thèses sur la guerre (Flammarion, 144 p., 12 euros) que la « psychologie du soldat » consiste en « un englobement immédiat et sans restriction des individualités » par une autorité supérieure : il obéit. Et toute guerre, précise l’historien, « porte en elle, à des degrés divers, une certaine “barbarisation” des comportements humains ». C’est cette barbarie, stade extrême de la guerre, que nous voyons à l’œuvre aujourd’hui.

Mais si toute guerre est barbare, rappelle Barnavi, elle n’est pas totalement impunie. Depuis l’émergence du droit international humanitaire né avec le tribunal de Nuremberg (1945-1946), réaffirmé après les guerres dans l’ex-Yougoslavie (1991-2001), puis le génocide des Tutsi au Rwanda en 1994, tout conflit meurtrier doit respecter les lois de la guerre : « Traiter correctement les prisonniers, distinguer entre combattants et population civile, protéger celle-ci des affres du conflit, interdire les armes de destruction massive et, en dernier ressort, juger dans des tribunaux spéciaux les principaux auteurs de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité », détaille Elie Barnavi. Or, l’EI ne respecte pas les règles internationales. D’après les rapports d’Amnesty International et de Human Rights Watch, l’organisation tue les non-combattants, pille les civils, enlève des femmes.
Les « vertiges de l’impunité »

Pour Jacques Sémelin, historien au CNRS et auteur de Purifier et détruire (Seuil, 2005), les militants de l’Etat islamique cèdent aux « vertiges de l’impunité ». C’est une autre analyse, plus politique, des exactions de l’EI. Ils jouissent du pouvoir conféré par les armes sur un territoire conquis. « La guerre sans règle devient une sorte de fête, d’ivresse de puissance, analyse-t-il. On se croit indestructible, car on donne la mort. On se prend pour Dieu. On est craint partout. Rien n’est plus grisant. »

Dans le reportage de Vice News, le combattant de l’EI Abou Mosa explique pourquoi il ne retourne pas voir sa famille. « Je suis en guerre permanente. Je ne suis jamais avec ma femme et mes enfants. Il y a des buts plus élevés. Il n’y aurait personne pour défendre l’islam si je restais avec eux. » Il préfère être avec ses « frères » et se battre pour « humilier [ses] ennemis ». Il dit encore : « Plus la situation est violente, plus on se rapproche de Dieu. » Jacques Sémelin commente : « A la paix, ils préfèrent l’état de guerre où tout devient possible, où ils libèrent leurs pulsions meurtrières et sont les maîtres. »

Au-delà du vertige d’être hors-la-loi, il y aurait donc un autre moteur à l’impunité, qui serait propre à l’humain : le plaisir de faire souffrir, de tuer, de violer, de régner. « Ces hommes ne se vantent pas de ce qu’ils font aux femmes. Ils ne racontent pas les crimes et les vols qu’ils commettent quand ils sont les maîtres du terrain », fait remarquer l’historien. Des reportages réalisés dans le Kurdistan irakien décrivent pourtant des jeunes femmes yézidies et turkmènes, de 13 ans à 20 ans, enlevées par centaines par l’EI, violées et revendues aux soldats. Les viols collectifs constituent un classique des périodes de massacre et de génocide.
On retrouve toujours les mêmes « matrices criminelles »

Pour Jacques Sémelin, il existe « un fond sadien » en l’homme, un « moi assassin » et jouisseur qui se libère dans les situations d’impunité et de conquête – Freud, dans Considérations actuelles sur la guerre et la mort, parlait déjà d’une pulsion primitive de meurtre. Et, selon l’historien, on retrouve toujours les mêmes « matrices criminelles » pour qu’il y ait passage à l’acte et meurtre de masse. On peut écrire « une grammaire du massacre », transhistorique et transculturelle, avec ces règles presque intangibles. Ainsi, les tueurs massacrent en groupe. « Ils constituent un “nous” contre un “eux” nuisible », au cours d’une opération identitaire, appuyée sur une idéologie totalitaire ou une religion intolérante. Ces groupes meurtriers, d’après des travaux recoupés, obéissent aux mêmes règles de comportement : « On retrouve d’habitude, développe Jacques Sémelin, un tiers de “perpétrateurs” actifs, un tiers de “suivistes” et un tiers de “réticents” », le premier tiers entraînant les autres. C’est ce que l’on appelle l’« effet Lucifer », selon la formule du psychologue américain Philip Zimbardo  : les actifs l’emportent sur les indécis.

Autre constante rendant le massacre possible : « Les perpétrateurs doivent persuader les exécutants indécis que les victimes, les innocents désarmés, sont des ennemis dangereux, et leur crime un acte légitime. C’est d’habitude le rôle de l’idéologie », poursuit Jacques Sémelin. Au terme de sa monumentale enquête, La Loi du sang. Penser et agir en nazi (Gallimard, 576 p., 25 euros), l’historien Johann Chapoutot synthétise en une formule terrible comment l’idéologie nazie a justifié le pire : pour « tuer un enfant au bord de la fosse » en croyant que cela relève de la « bravoure militaire », il faut d’abord en avoir fait un « ennemi biologique », un être nuisible qui menace d’entraîner la dégénérescence de la race. On sait l’ampleur des crimes qui ont accompagné cette idéologie eugéniste durant la seconde guerre mondiale.
« Un génocide de proximité »

L’idéologie suffit-elle à expliquer que toute compassion, toute humanité, soit levée ? L’historienne Hélène Dumas, auteur du Génocide au village (Seuil, 384 p., 23 euros), a tenté de comprendre le drame du Rwanda en concentrant ses recherches sur une petite ville. Comment a-t-il été possible qu’entre le 7 avril et le début du mois de juillet 1994, de 800 000 à 1 million de Tutsi aient été tués par leurs voisins Hutu ? Elle a découvert sur place « un génocide de proximité », un cauchemar où ce sont les voisins, parfois des parents, qui ont mené le massacre avec d’autant plus d’efficacité qu’ils connaissaient la région, les cachettes, les maisons. Comment comprendre ?

Hélène Dumas a notamment décrit un puissant mouvement de « déshumanisation », à la fois mental – médiatique, politique – et physique : « On a assisté à une animalisation des Tutsi. Avant le massacre, dans plusieurs médias, on les traitait de “cafards”, de “serpents”. Ensuite, on disait qu’on allait à la chasse aux Tutsi, avec des armes de chasse. Quand on les regroupait, on disait qu’on déplaçait un troupeau de vaches. » Car on n’assassine pas des animaux, on les abat. Pire, pour les déshumaniser jusqu’au bout, on les frappait jusqu’à ce qu’ils n’aient plus forme humaine.

Animaliser, chosifier, défigurer l’autre : cela aide le criminel à se persuader qu’il ne massacre pas des visages, des vies. Qu’il ne tue pas des humains.

À LIRE

« Les Guerriers de Dieu. La violence au temps des troubles de religion », de Denis Crouzet ( Champ Vallon, 2005).

« La Peur des barbares. Au-delà du choc des civilisations », de Tzvetan Todorov (Robert Laffont, 2008).

« Le sec et l’humide », de Jonathan Littell (Gallimard, 2008).

Voir encore:

Allocution de Brigitte Gabriel -journaliste chrétienne libanaise – Fondatrice de American Congress for Truth‏

Je suis honorée et fière d’être aujourd’hui parmi vous en tant que Libanaise parlant en faveur de la seule démocratie du Moyen Orient, Israël. J’ai été élevée dans un pays arabe et je voudrais vous donner ici un aperçu venant de l’intérieur du monde arabe.

J’ai grandi au Liban où on m’a enseigné que les Juifs étaient  » le Mal « , Israël  » le Diable  » et que nous n’aurions la paix au Moyen Orient que le jour où tous les Juifs seraient morts, engloutis dans la mer.

Quand les Palestiniens et les Musulmans du Liban ont déclaré leur Jihad contre les Chrétiens en 1975, ils ont commencé à les massacrer, ville après ville. Je me suis retrouvée dans un abri souterrain depuis l’âge de 10 ans jusqu’à 17 ans, sans électricité, mangeant de l’herbe pour survivre et, rampant sous les balles de tireurs embusqués, pour parvenir à un point d’eau. Ce sont les Israéliens qui nous ont sauvé au Liban. Ma mère a été blessée par un obus tiré par des « jihadistes » et elle a été transportée vers un hôpital israélien pour être soignée.

 Lors de notre arrivée aux « urgences » j’ai été frappée par ce que j’ai vu : des dizaines de blessés, des Palestiniens, des Libanais et des soldats Israéliens jonchaient le sol. On soignait les blessés en fonction de la gravité des blessures, ma mère avant un soldat israélien, étendu près d’elle. Ils ne tenaient compte ni de l’identité ni de la religion du patient, ils ne tenaient compte que de la blessure à soigner, et c’était nouveau pour moi !

Pour la première fois de ma vie j’ai vécu une compassion humaine qu’il ne m’a pas été donné de vivre dans la culture du pays où je suis née. J’ai vu des « valeurs nouvelles » appliquées par des Israéliens, capables de compatir pour un ennemi, dans les moments les plus difficiles. J’ai passé 22 jours dans cet hôpital et ces 22 jours ont changé toute ma vie et toute la vision que j’avais du monde extérieur, que je ne connaissais qu’à travers les médias libanais.

 J’ai réalisé que mon gouvernement m’avait « vendu » des mensonges grossiers sur les Juifs et sur Israël. J’ai réalisé aussi que si j’avais été une Juive au milieu d’un hôpital arabe, j’aurais été lynchée et jetée dehors au milieu des cris de joie et de « Allahou Aqbar » (allah est grand), retentissant partout dans le voisinage.

Dans cet hôpital, j’ai noué des amitiés avec les familles de soldats blessés, notamment avec Rina, dont le fils unique était blessé aux yeux. Alors que je lui rendais visite, un groupe musical de l’armée israélienne était venu remonter le moral des soldats blessés et ils ont entouré son lit en chantant. Rina et moi nous fondîmes en larmes et je me suis sentie de trop, esquissant un mouvement de sortie, mais Rina m’a retenue par la main, me rapprochant d’elle sans me regarder, « tu n’es pour rien dans tout cela… ».

Nous sommes restées ainsi quelques instants, pleurant la main dans la main. Comment ne pas comparer cette mère à côté de son fils unique au visage déformé par une explosion, capable d’aimer son propre ennemi, et ces mères musulmanes qui envoient leurs enfants se faire exploser en pièces, juste pour tuer des « infidèles »…

La différence entre le monde arabe et Israël est une différence de valeurs et de caractère.

Nos sommes devant un contraste entre la barbarie et la civilisation, de la dictature face à la démocratie, du Mal contre le Bien. Il fut un temps où il y avait un endroit particulier dans les profondeurs de l’enfer pour toute personne qui tuait un enfant intentionnellement. Aujourd’hui, ce meurtre est rendu « légitime » comme « lutte armée » des Palestiniens.

Mais on oublie cependant que si une telle conduite est rendue légitime contre Israël, elle le sera partout ailleurs, du fait que des gens sont élevés et éduqués dans la croyance subjective que s’envelopper de bâtons de dynamite et de clous pour tuer des enfants, c’est servir Allah. Du fait qu’on a enseigné aux Palestiniens que tuer des Israéliens innocents fera avancer leur cause et qu’on les a encouragés à le faire, le monde entier aujourd’hui souffre de cette plaie qu’est le terrorisme, de Nairobi à New York, de Moscou à Madrid, de Bali à Beslan.

On attribue les attentats suicide au désespoir de l’occupation. Ceci est un leurre. Je vous rappelle que la première attaque terroriste commise par des Arabes contre des Juifs en Israël a eu lieu 10 semaines avant la déclaration d’indépendance. Elle a eu lieu un dimanche matin, le 22 février 1948, anticipant cette indépendance. Trois camions piégés ont explosé dans la rue Ben Yéhouda à Jérusalem et 54 personnes sont mortes et il y eut des centaines de blessés.

Le terrorisme arabe n’est pas mû par le désespoir mais par une volonté farouche d’empêcher tout état juif dans la région.

Remarque du Collectif Arabes Pour Israël :

De temps à autre une voix s’élève pour défendre Israël. Encore faut-il qu’elle soit entendue et comprise. Brigitte Gabriel  est une journaliste chrétienne  libanaise .Elle est la Fondatrice de American Congress for Truth. Elle est née et a vécu presque toute sa vie au Liban et a passé son adolescence dans les abris anti-bombes. Elle témoigne de la façon dont le Hezbollah, la Syrie et l’Iran ont patiemment pris contrôle de son pays depuis plus de 30 ans, en terrorisant la population chrétienne. Brigitte Gabriel soutenait que « La différence entre le monde arabe et Israël est une différence de valeurs : c’est la barbarie contre la civilisation » .Pour elle le terrorisme arabe n’est pas dû au « désespoir » mais à la seule idée de l’existence d’un Etat juif.

Elle nous rappelle, par exemple, que le 22 février 1948, en prévision de l’indépendance d’Israël, une triple bombe explosa dans la rue de Ben Yehuda, qui était alors le quartier juif de Jérusalem. 54 personnes furent tuées et des centaines blessées. Ceci démontre à l’évidence que le terrorisme arabe n’est pas dû au « désespoir » de « l’occupation » mais à la seule idée de l’existence d’un Etat juif.

Voir encore:

Brigitte Gabriel on Radical Islam; Brigitte Gabriel’s Anti-Islam Message on Radical Muslims

Christiane Amanpour

CNN

March 8, 2011

SPITZER: Republican Congressman Peter King’s hearings into radical Islam have ignited a firestorm of protest. Critics say it’s nothing more than a witch-hunt and an improper effort to target an entire religion of nearly 1.6 billion people. Just as revolutions calling for freedom and democracy are sweeping across the Arab world.

Others say no, Islam is, in fact, a threat.

Joining us is one such voice. Brigitte Gabriel, author of, and I quote, « They Must Be Stopped. » She joins us from Washington.

Welcome to the show.

BRIGITTE GABRIEL, AUTHOR, « THEY MUST BE STOPPED »: Thank you, Eliot. Glad to be with you.

SPITZER: There was, as I’m sure you know, a front page article about you and your perspective on Islam just today. And I want to quote something you said in this article.

So I apologize for putting on my glasses, but you said, « America has been infiltrated on all levels by radicals who wish to harm America. They have infiltrated us at the CIA, at the FBI, at the Pentagon, at the State Department. They’re being radicalized in radical mosques, in our cities and communities within the United States. »

Now first, I’ve just got to ask you, because I read this and it harkened back to the worst form of McCarthyism of the 1950s. Who are these people? Where are the names and what proof do you have that there are people who are radicals trying to undo our society in these institutions of government?

GABRIEL: Well, I was talking about the Muslim Brotherhood project which has been presented as evidence in the Holy Land Foundation trial in 2007 in Texas, which is the largest ever terrorism trial taken by the United States government. And terrorism financing, where 108 guilty verdicts were handed down.

In that trial, a project written by the Muslim Brotherhood, a 100-year plan for radical Islam to infiltrate and dominate the West, was presented. The plan for North America was presented which was written in 1991.

In that plan, they discussed 29 front Islamic organizations for the Muslim Brotherhood set up in the United States, and now operating, infiltrating our government.

This is not an opinion. This is a fact that was presented in —

SPITZER: Brigitte —

GABRIEL: — in a terrorism case.

SPITZER: Brigitte, again, I want to drill down. I know about that case. I was a prosecutor — in fact, we were involved in generation of the evidence way back for that case.

You have not given me the name of a single individual — you list every major aspect of our government. The CIA, the FBI, the State Department. Name one person who you can say is infiltrated in those institutions by radical Islam since you were saying radical Islam is this fundamental threat to our security.

One person at those institutions.

GABRIEL: Well, there are people who are under investigation, and their names will not be released by the FBI just like the people who are wanted during Nidal Hasan. For a year. And they did not release his name. And they did not share intelligence. Because when once someone is being monitored you don’t discuss them publicly.

SPITZER: But Brigitte —

GABRIEL: But I can tell you that we have had guests to the White House, like al-Amoudi, for example, who has been a VIP guest for both the Democratic presidents and Republican presidents, who is now serving a 20-year — 23-year prison sentence.

You take Sami Al-Arian, for example, who also was a guest to the White House, who we found out is the head of the Islamic jihad in the United States.

There are cases and there are convictions where people have been already tried and either exiled like the Sami Al-Arian case, and only you find out about them after their trial has been over.

SPITZER: With all due respect you haven’t answered the question. Give me the name of a single person that you can say to the public. You’re quoted in the front page of « The New York Times » saying every major law enforcement organization in the United States has been infiltrated by radical Islam.

And now you’re saying you can’t give us a name because maybe they’re under investigation? Give us the name of one person.

GABRIEL: Well, I can give you one name. Hasham Islam who works at the Pentagon who actually ousted Stephen Coughlin, who was the highest authority on Islam at the Pentagon back a couple of years ago.

SPITZER: OK.

GABRIEL: Is a front for the Muslim Brotherhood.

There are many people like that operating and working within our government who are now being monitored by the FBI. Their names are not going to be released because they are being monitored.

SPITZER: All right. All right. We got one name in and we will follow up on that. I appreciate that.

Now I want to run a quotation, a piece of tape in which you made some kind of remarkable comments — I think kind of remarkable comments about Islam and the Arab world. And you said that — you’re contrasting the Arab world basically with everybody else.

Let’s run this tape, and then I want you to react to it, if you would.

(BEGIN VIDEO CLIP)

GABRIEL: The difference between civilization and barbarism is the difference between goodness and evil. And this is what we’re witnessing in the Arabic world. They have no soul. They are dead set on killing and destruction.

(END OF VIDEO CLIP)

SPITZER: So Brigitte, I just want to make sure I’m understanding this. You’re saying the entire Arab world is dead set on destruction, has no respect for the rights that I hope you and I believe are central to our democracy here. And you’re saying this at the very moment that one of the most remarkable revolutionary moments in history is sweeping across North Africa and the Middle East.

Was that — is that your view?

GABRIEL: Well, actually, you are looking at an edited tape. This speech was given about the Israeli-Palestinian conflict in which I was discussing the Hamas mother who sent her children to die, strapping bombs on their bodies, and saying, I already killed three, I have another seven, I’ll be willing to send them out to die, as well.

And I was talking about how Palestinian mothers are encouraging their children to go out and blow themselves up to smithereens just to kill Christians and Jews. And it was in that context that I — that I contrasted the difference between Israel and the Arabic world, was the difference between democracy and barbarism.

That’s how I made these comments, but obviously that clip was edited.

When we are looking at the — what’s happening in the Middle East right now, for example, the revolutions that we are witnessing in Egypt. The people in Egypt are taking to the streets because they are tired of the rule of Mubarak who has been in power for 30 years.

The people do want freedom. But the only people who will fill the hole are going to be the Muslim Brotherhood. We saw how Hamas used democracy to gain power in Gaza. We saw how Hezbollah used democracy to gain power in Lebanon.

What we are seeing right now in Egypt, what might have started as a revolution for peace, is going to be filled by radical Islamic Muslim Brotherhood that we already saw Al-Qaradawi came back to Egypt, gave the Friday prayer to a hero’s welcome.

It’s like watching again the — what happened in Iran in 1979 be replayed again in Egypt right —

SPITZER: Brigitte —

GABRIEL: Right before our own eyes.

SPITZER: Brigitte, with all due respect I don’t think anybody knows how any of these revolutions will play out. But the consensus is clearly that these are essentially secular, that they are pro- democratic, that they are pro-freedom, and that they are not Islamist revolutions. Of course, history will tell us 10 years from now who is right. With respect to the editing, you gave the speech with respect to events in Gaza, you’re your comments did not in fact relate only to Gaza and I’ll give you another quotation in a second.

Nobody has been more fervent in condemning terrorism, violence than I especially Hamas, is a terrorist organization to be condemned and dealt with harshly, but that’s not what you said.

I want to quote back to you something else you said and I don’t have a tape of this. This was an interview you gave and you said, « A practicing Muslim goes to mosque, prays five times a day, doesn’t drink, believes God gave him women to be his property, to beat, to stone to death. He believes Christians and Jews are apes and pigs because they are cursed by Allah. He believes it is his duty to declare war on the infidels because they are Allah’s enemies. That is a practice in Muslim. »

Is that your view of the entirety of the religion? And that’s where I’m trying to come to grips with sweep and breadth of your comments, and your lack of differentiation between radicals and extremists who exist in virtually all religions, and the enormous mass of those who believe in Islam.

GABRIEL: Well, also that quote was edited. Those words were not uttered in sequence the way you quoted them. And what I was talking about was about the difference between a devout Muslim who might fall into radicalism and the difference between a regular Muslim who is a moderate who does not subscribe to Sharia law.

Those who are adherent to Sharia law according to the Koran who are devout following the Sharia principle are the ones who believe that their women are their property. This is how Ayman al-Zawahiri believes, this is how Osama bin Laden believes, this is how Anwar al- Awlaki believes. This is how Imam Choudary believes.

This is how every radical who follows the exact commandment of the Koran and Sharia law believes. Those are the radicals and that’s what sets them apart from the moderates.

Obviously the moderates who believe in sending their daughters to study, to get an education, to gets a profession, not to cover with a hijab from head to toe, a man who believes his wife is his equal, not his property, is a moderate Muslim who does not subscribe to the ideology of al Qaeda.

Again, it’s amazing, Eliot — you know, I come from the media, you are in the media. We are both journalists, and we both — I was anchor for « World News, » and you’re an anchor for CNN.

We both know how easily journalists, or people and comments especially now with the Internet age, can take few words and either paste them together or edit them together to basically express their own point of view.

SPITZER: Brigitte, with — again, with all due respect, the entirety of your writing, the entirety of your comments and the entirety of your purpose in going out to speak and that has been fairly captured in the comments and the quotations that we have given to the viewers of the show tonight. And as you just said, you think a devout —

GABRIEL: Your opinion.

SPITZER: Somebody who is a devout believer in Islam, actually, you fairly captured their views about Jews and Christians being apes and pigs. You said if they’re devout, that’s what they believe.

So the question, again, that I have for you is, you — are you not sweeping with such a broad brush? Are you not failing that most critical, critical error of judgment which is to differentiate between those who are extremists, who have no judgment? And are you not picking the few to generalize about 1.6 billion people? And are you not feeding into the animus that at the end of the day is so destructive?

GABRIEL: Eliot, I come from the Middle East. I was born and raised there. I walk into a grocery store in Arlington, Virginia, and speak in Arabic and hear what they’re saying and understand it much differently that you would or anybody else.

And I can tell you how the Middle East and how the Muslim world and the Arabic world operates. So when I speak about certain things regarding the Middle East or their religion itself or how they talk about their religion, I hope that you would give me enough credit to know that what I’m talking about in warning what’s coming to the United States will be at least considered as someone who comes from the Middle East and understands the culture and can read the Koran in Arabic, the language in which it was written and recited in Arabic, as much as Osama bin Laden can recite it.

So what I’m telling you that what we in the West consider as a difference between radical Islam and a moderate Islam, when you listen to the (INAUDIBLE), for example, the prime minister of Australia, or when you listen to Imam Choudary telling you there is no radical Islam and moderate Islam, there’s only one Islam.

Believe what you’re enemy — at least what the radicals are saying because it is the radicals right now that matter. And it is the radicals who have declared war on the United States.

We must be very wise in understanding what our enemy is saying to us. They are not lying. They don’t have a hidden agenda. They’re being very clear in their messaging.

We are trying to translate and reflect our western values and standards on their words. And we better be very careful because we are playing with fire and the lives of millions of people if we do not learn how to differentiate between what the radicals and the devout do and say and what the moderates do and say.

ELIOT SPITZER, HOST: All right. I think you meant the prime minister of Turkey, not Australia, if I heard you properly with —

GABRIEL: Sorry. Exactly. SPITZER: Just to prove I was listening carefully to you. I just want you to know that. All right.

Voir enfin:

L’ISLAM EN DÉBAT

Ce que les islamistes « modérés » ont en commun avec l’Etat islamique
Il existe bien des islamistes « modérés » qui s’opposent à l’organisation Etat islamique. Mais leur contestation reste modeste parce qu’intellectuellement, ils partagent la même idée de la religion que les extrémistes.
Al-Hayat
Yassine Al-Haj Saleh
27 octobre 2014
Il y a des islamistes qui s’opposent à Daech [l’Etat islamique]. Il y a même des islamistes, y compris salafistes, qui ont engagé le combat armé contre lui. Mais sur le front des idées ce combat reste étonnamment atone.

Cela amène à se demander pourquoi les musulmans ne s’insurgent pas pour défendre leur religion, cette religion qui sert aujourd’hui à désigner des pratiques qui sont les plus criminelles de l’histoire de l’humanité. Pourquoi sont-ils incapables de dire clairement que ce n’est pas l’islam ?

L’explication réside dans le fait qu’au niveau intellectuel il n’existe pas de différence importante entre un modéré et un extrémiste. Tous aspirent à établir durablement le règne de l’islam, dans des pays qu’ils ne voient que sous l’angle de leur [seule] identité islamique.

Le sens d’un tel règne de l’islam consiste en quelque sorte à rétablir un ordre qui aurait été dévoyé par les complots des colonisateurs et consorts. Les Etats-nations et toute notre histoire contemporaine sont considérés comme des phénomènes passagers, puisque notre vraie nature profonde résiderait dans une invariable islamique qui remonte [à la naissance de l’islam].

Cela nie toute évolution historique, alors que les musulmans ne sont devenus majoritaires au Moyen-Orient qu’après les croisades, que la majorité des Egyptiens étaient chiites à l’époque fatimide… Le règne de l’islam n’est donc pas mû par une vision de l’avenir, mais par le désir de revenir à un état originel où chaque chose est censée avoir été à sa place.

Sur tous ces points, il n’y a pas de distinction réelle entre modérés et extrémistes. Il y a seulement ceux qui sont extrémistes (Frères musulmans), d’autres qui sont très extrémistes (les salafistes du Front islamique), d’autres qui sont encore plus extrémistes (Front Al-Nosra), et finalement ceux qui sont excessivement extrémistes (Daech). Il y a certes des islamistes qui sont modérés, mais ils sont dépourvus des bases intellectuelles qui leur permettraient d’affirmer la légitimité de leurs positions.

Pour être précis, les islamistes partagent quatre idées :
1) Le refus de séparer clairement la religion de la violence et de dire que la violence au nom de l’islam est illégitime. Par conséquent, personne parmi eux n’accepte entièrement la liberté religieuse, la liberté de changer de religion ou de ne pas en avoir. Sur ce point, il n’y a pas de rupture entre les “modérés” et Daech.
Les “modérés” sont incohérents quand ils s’opposent à la violence débridée de Daech sans s’opposer à la substantialité du lien entre la religion et la violence, ni à “l’application de la charia”, ni au projet de contrôler à la fois l’Etat et la société, à l’instar des organisations totalitaires.

2) L’imaginaire de l’empire. Cet imaginaire tourne autour de conquêtes, d’invasions et de gloire militaire. C’est un imaginaire de puissance et de domination, de héros et de sultans qui laisse peu de place aux aspects de la vie quotidienne, aux gens ordinaires et aux femmes. On n’a jamais procédé à une révision de l’Histoire pour dire que ces conquêtes islamiques s’expliquent par des contingences historiques, sans lien intrinsèque avec la religion.

3) Le mépris de l’Etat-nation. Ce qui compte aux yeux de tous les islamistes est la nation islamique [umma]. Les islamistes dissolvent les Etats existants dans l’umma, alors que ces Etats représentent l’intérêt général depuis plus d’un siècle et que l’umma a duré moins longtemps qu’eux. Est-ce que les islamistes “modérés” – les Frères musulmans syriens, par exemple – ont critiqué cet apatriotisme ? Pas un mot ! Pourquoi ? Parce qu’ils le partagent.

4) L’“application de la charia” est un autre point commun, qui s’ajoute à la coercition, à l’imaginaire de l’empire et au mépris pour l’Etat-nation. En l’absence de bases intellectuelles solides pour s’opposer aux extrémistes, les jeunes musulmans ont l’impression que c’est Daech et consorts qui représentent leur religion, et non pas les modérés inconsistants.

—Yassine Al-Haj Saleh
Publié le 26 août 2014 dans Al-Hayat (extraits) Londres

2 Responses to Islam: Le racisme doux des faibles attentes (The soft bigotry of low expectations: When killing Muslims becomes less offensive than criticizing their religion)

  1. jcdurbant dit :

    Voir:

    As Western governments tend to focus more and more of the risks associated with the “Islamic State“ (IS) terrorist group, several organizations linked to more traditional Al-Qaeda networks reiterated threats in recent weeks against the international transportation system.

    On Monday October 27, sympathizers of the terrorist organization Al-Qaeda in the Arabian Peninsula (AQAP) re-launched an old call to carry out bomb attacks against commercial flights in Western countries. More specifically, the authors of the message republished on the Islamist website Tawhid.ws (Unicity of God) the 16th edition of the “Sada Al-Malahem” (“Echo of the epics”) magazine, which was first released in February 2011. To recall, the terrorist organization had then described how to target planes with the use of undetectable low-cost parcel-bombs developed by its own explosive experts in Yemen.

    It is worth mentioning that similar threats led the U.S. authorities to impose stricter airport security measures in July 2014, fearing that terrorists could use false smartphones, laptops or tablets batteries to commit attacks. Although it is not clear that Al-Qaeda-linked terrorists effectively have such devices, the threat has therefore already achieve one of its stated objectives, namely to impose costly security spending to Western countries.

    Both in the case of AQAP and AQIS, one could reasonably have serious doubts about their real operational capabilities to carry out his threats against Western countries. In recent years, while the IS has proven its ability to inspire deadly attacks in the West, terrorist organizations affiliated with Al-Qaeda have mainly been fighting to enshrine strongholds in their home countries. In this context, the new threats can be considered as a strategy to regain the international attention; in order to rebuild legitimacy amongst jihadist circles, in the wake of IS success to recruit a huge number of fighters from around the world.


    Terrorist organizations struggle to attract world media attention

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