Cet antisémitisme est une pathologie, une maladie qu’il faut combattre. Cette vague d’antisémitisme est enracinée dans cette croyance d’un Islam militant qui attaque les Juifs. La charte du Hamas demande l’éradication de tous les Juifs, pas seulement l’État juif. Ils ne veulent pas une solution à deux États. Ils veulent un seul État sans Juif. Donc ce n’est pas étonnant que les amis du Hamas en France, et ailleurs en Europe, partagent cette idéologie antisémite, et il faut la combattre. (…) Ce n’est pas la bataille d’Israël, c’est la bataille de la France, car s’ils réussissent ici et que nous ne sommes pas solidaires, et bien cette peste du terrorisme viendra chez vous. C’est une question de temps mais elle viendra en France. Et c’est déjà le cas. Benjamin Netanyahou
Notre démocratie est uniquement le train dans lequel nous montons jusqu’à ce que nous ayons atteint notre objectif. Les mosquées sont nos casernes, les minarets sont nos baïonnettes, les coupoles nos casques et les croyants nos soldats. Erdogan (1997)
La démocratie et ses fondements jusqu’à aujourd’hui peuvent être perçus à la fois comme une fin en soi ou un moyen. Selon nous la démocratie est seulement un moyen. Si vous voulez entrer dans n’importe quel système, l’élection est un moyen. La démocratie est comme un tramway, il va jusqu’où vous voulez aller, et là vous descendez. Erdogan
Dites-moi, quelle est la différence entre les opérations israéliennes et celles des nazis et d’Hitler. C’est du racisme, du fascisme. Ce qui est fait à Gaza revient à raviver l’esprit du mal et pervers d’Hitler. Erdogan
Ce n’est pas la première fois que nous sommes confrontés à une telle situation. Depuis 1948, tous les jours, tous les mois et surtout pendant le mois sacré du ramadan, nous assistons à une tentative de génocide systématique. Recep Tayyip Erdogan (premier ministre turc)
Erdogan va instaurer un régime basé sur un seul homme, qui frôle une dictature. Car il a supprimé la séparation des pouvoirs. L’exécutif, c’est lui, le législatif, c’est son parti, la justice est sous sa tutelle, les juges et les procureurs qui ouvrent des enquêtes non désirées sont immédiatement virés. Quant au quatrième pouvoir, les médias sont, en dehors de quelques exceptions, sous son contrôle. Baskin Oran
« L’argent leur sert à nouer des liens avec les élites. Quand ils achètent le PSG ou le Prix de l’Arc de triomphe, ils s’offrent aussi un accès privilégié au Tout-Paris, friand des invitations en loge », observe un habitué de ces rendez-vous mondains. Pour harponner les Français qui comptent, HBJ s’appuie sur l’ambassadeur du Qatar, son homme lige à Paris. Ce dimanche midi, le très urbain Mohamed al-Kuwari, qui a longtemps été directeur de cabinet du Premier ministre, accueille lui-même le millier d’invités qui se presse au palais d’Iéna. Pour fêter ses quarante ans d’indépendance, le Qatar a annexé un palais de la République. Le siège du Conseil économique, social et environnemental, la troisième assemblée de France, a été privatisé pour l’occasion. On y croise, coupe de champagne à la main, plusieurs ministres de Sarkozy comme David Douillet, Jeannette Bougrab, Thierry Mariani, Maurice Leroy, mais aussi Jean Tiberi. La plupart sont des habitués du 1 rue de Tilsitt, la nouvelle ambassade. Le splendide hôtel particulier de la place de l’Étoile voit défiler les people, qui, pour certains, ne repartent pas les mains vides. Prix Richesses dans la diversité ou prix Doha capitale culturelle arabe, toutes les occasions sont bonnes pour « récompenser » les amis du Qatar. Des dizaines de personnalités, à l’instar des anciens ministres Renaud Donnedieu de Vabres et Jack Lang ou de l’ancien président du CSA Dominique Baudis, se sont vu distinguer avec, pour certains, un chèque de 10 000 euros. C’est aussi le cas de Yamina Benguigui, qui vient de faire son entrée au gouvernement. Pour mener à bien sa mission de grand chambellan des relations publiques, l’ambassadeur du Qatar dispose d’une voiture diplomatique équipée d’un gyrophare. On ne compte plus les politiques qui ont fait le déplacement à Doha, devenue sous Sarkozy une destination à la mode. « Beaucoup voyagent gratuitement sur Qatar Airways, la compagnie nationale dont le président n’est autre que HBJ », persifle un parlementaire français. Parmi les habitués du Paris-Doha, Dominique de Villepin. L’ancien Premier ministre fréquente assidûment le Qatar depuis qu’il a dirigé le Quai d’Orsay. Sa particule et son élégance naturelle ont tout de suite séduit l’émir et son épouse, la cheikha Mozah. Une amitié généreuse qui ne s’est jamais démentie. Aujourd’hui avocat d’affaires, Villepin a pour client le Qatar Luxury Group, fonds d’investissement personnel de la femme de l’émir. C’est avec cette cassette que la cheikha a pris le contrôle du célèbre maroquinier Le Tanneur implanté en Corrèze, fief de François Hollande. Un pied de nez à son ennemi HBJ, le favori de la sarkozie. Cette relation particulière avec le couple royal, Villepin la défend jalousement. Témoin, cet incident : en 2008, lors d’un dîner de gala en marge d’une conférence, Dominique de Villepin quitte la table avec fracas lorsqu’il découvre que Ségolène Royal, candidate défaite à la présidentielle, occupe la place d’honneur. L’élue de Poitou-Charentes est assise à côté du Premier ministre qatari alors que lui doit se contenter du vice-Premier ministre chargé du pétrole. Le Point (2012)
Détestés à mort de toutes les classes de la société, tous enrichis par la guerre, dont ils ont profité sur le dos des Russes, des Boches et des Polonais, et assez disposés à une révolution sociale où ils recueilleraient beaucoup d’argent en échange de quelques mauvais coups. De Gaulle (détaché auprès de l’armée polonaise, sur les juifs de Varsovie, lettre à sa mère, 1919)
On pouvait se demander, en effet, et on se demandait même chez beaucoup de Juifs, si l’implantation de cette communauté sur des terres qui avaient été acquises dans des conditions plus ou moins justifiables et au milieu des peuples arabes qui lui étaient foncièrement hostiles, n’allait pas entraîner d’incessants, d’interminables, frictions et conflits. Certains même redoutaient que les Juifs, jusqu’alors dispersés, mais qui étaient restés ce qu’ils avaient été de tous temps, c’est-à-dire un peuple d’élite, sûr de lui-même et dominateur, n’en viennent, une fois rassemblés dans le site de leur ancienne grandeur, à changer en ambition ardente et conquérante les souhaits très émouvants qu’ils formaient depuis dix-neuf siècles. De Gaulle (conférence de presse du 27 novembre 1967)
Est-ce que tenter de remettre les pieds chez soi constitue forcément une agression imprévue ? Michel Jobert
Pourquoi accepterions-nous une troisième guerre mondiale à cause de ces gens là? Daniel Bernard (ambassadeur de France, après avoir qualifié Israël de « petit pays de merde », Londres, décembre 2001)
Ce n’est pas une politique de tuer des enfants. Chirac (accueillant Barak à Paris, le 4 octobre 2000)
La situation est tragique mais les forces en présence au Moyen-Orient font qu’au long terme, Israël, comme autrefois les Royaumes francs, finira par disparaître. Cette région a toujours rejeté les corps étrangers. Villepin (2001)
Il y a à Gaza l’aboutissement d’un engrenage dont Israël est prisonnier, l’éternel engrenage de la force. (…) Cette logique mène à la surenchère, toujours plus d’usage de la force, toujours plus de transgression du droit, toujours plus d’acceptation de l’inacceptable. (…) Après le 11-Septembre, l’Amérique a été livrée, elle aussi, à la peur. Son aspiration à la sécurité était justifiée. Mais, en s’engageant dans l’aventure irakienne, les Etats-Unis ont fait primer la force sur le droit, s’enfermant dans un conflit qu’ils ne peuvent gagner. (…) On le voit en Cisjordanie, un autre avenir est possible. (…) Ce chemin passe par la création d’un Etat palestinien, car seule la reconnaissance d’un Etat palestinien souverain peut être le point de départ d’un nouvel élan pour la région. Dans ce processus, tout le monde le sait bien, il faudra impliquer le Hamas dans la dynamique de paix. Comme pour tout mouvement radical, chaque défaite devant la force est une victoire dans les esprits, par un effet de levier imparable. L’enjeu, c’est bien aujourd’hui d’avancer vers une unité palestinienne qui offre un interlocuteur crédible pour la paix. (…) C’est un enjeu pour la stabilité du Moyen-Orient. Car ceux qui veulent œuvrer à la stabilité du Moyen-Orient sont affaiblis par la logique de force. La spirale sert de justification à d’autres spirales, comme celle de la prolifération nucléaire en Iran. Villepin (2010)
Les Israéliens se sont surarmés et en faisant cela, ils font la même faute que les Américains, celle de ne pas avoir compris les leçons de la deuxième guerre mondiale, car il n’y a jamais rien de bon à attendre d’une guerre. Et la force peut détruire, elle ne peut jamais rien construire, surtout pas la paix. Le fait d’être ivre de puissance et d’être seul à l’avoir, si vous n’êtes pas très cultivé, enfant d’une longue histoire et grande pratique, vous allez toujours croire que vous pouvez imposer votre vision. Israël vit encore cette illusion, les Israéliens sont probablement dans la période où ils sont en train de comprendre leurs limites. C’était Sharon le premier général qui s’est retiré de la bande de Gaza car il ne pouvait plus la tenir. Nous défendons absolument le droit à l’existence d’Israël et à sa sécurité, mais nous ne défendons pas son droit à se conduire en puissance occupante, cynique et brutale … Michel Rocard (Al Ahram, 2006)
Il n’y a pas de dialogue possible avec ces organisations dont le crime n’est pas seulement un moyen, mais une fin. Ils sont, en effet, prêts au pire, parce que c’est là leur pouvoir disproportionné sur le monde entier. Ils font image. Ils sont avant tout image. L’urgence pour la communauté internationale c’est devenir en aide aux civils qui souffrent, notamment en créant des corridors humanitaires pour évacuer les chrétiens d’Irak. Et en même temps il s’agit d’entendre et de traiter avec des interlocuteurs crédibles, à côté et en marge de ces mouvements, les revendications qu’ils fédèrent, par exemple le sentiment d’humiliation des sunnites d’Irak. (…) l’islam n’est pas la cause, mais le prétexte et en définitive la victime de cette hystérie collective. Les musulmans regardent aujourd’hui avec effroi ce au nom de quoi des crimes abominables sont perpétrés. (…) la solution est politique. C’est sur ce point qu’il faut aujourd’hui insister pour apporter des réponses. C’est sur ce terrain que les djihadistes de l’Etat islamique sont faibles. Le premier enjeu politique, ici comme toujours, c’est l’unité et le droit que doit incarner la communauté internationale. La force n’est qu’un pis aller pourempêcher le pire. Elle doit être ponctuelle. Et soyons conscients que c’est ce que souhaitent les djihadistes pour ennoblir leur combat et radicaliser les esprits contre l’Occident, toujours suspect soit de croisade, soit de colonialisme. C’est pourquoi aujourd’hui recourir à des frappes unilatérales n’est pas une solution. L’action ne peut se passer d’une résolution à l’ONU. Ne renouvelons pas sans cesse les mêmes erreurs. Souvenons-nous même que sans l’intervention unilatérale américaine en 2003, il n’y aurait pas eu un tel boulevard en Irak pour les forces totalitaires. Les frappes doivent être encadrées par une résolution du Conseil de sécurité des Nations unies et s’appuyer sur les principaux pays de la région. Il s’agit aussi de penser plus loin et de préparer d’ores et déjà la consolidation des pays les plus menacés par la tache d’huile djihadiste, laJordanie, verrou de la péninsule Arabique, et la Turquie, déjà vacillante politiquement et aujourd’hui soumise à un afflux de réfugiés de Syrie et d’Irak. (…) L’enjeu, plus encore, il faut avoir le courage de le dire haut et fort, ce sont les financements qui nourrissent l’Etat islamique. Il dispose désormais de ressources propres de plus en plus conséquentes, en rançonnant les populations, en accaparant des réserves d’or ou en s’appropriant des champs pétroliers. C’est cela qu’il faut assécher. Mais il faut aussi couper le robinet des bailleurs de fonds sans lesquels l’Etat islamique n’est rien. Dans un Moyen-Orient profondément tourmenté, il y a aujourd’hui des forces conservatrices, des individus ou des circuits, parfois ancrés dans la société, parfois en marge de l’action de l’Etat, qui agissent pour le pire, mues par la peur de perdre le pouvoir, mues aussi par la crainte d’idées novatrices et démocratiques. Il faut dire à l’Arabie saoudite et aux monarchies conservatrices qu’elles doivent sortir de ce jeu destructeur, car leurs dynasties seront les premières victimes d’un djihadistan qui s’étendrait à la péninsule Arabique, car il n’y a là-bas aucune alternative hormis les pouvoirs traditionnels actuels. Que ce soit par rivalité géopolitique ou que ce soit par conviction politique, il faut que ces pays cessent de souffler sur les braises du Moyen-Orient. La France peut agir sur ses points d’appui dans la région, notamment le Qatar, et faire pression en ce sens. Villepin (Le Monde, 09.08.14)
Lever la voix face au massacre qui est perpétré à Gaza, c’est aujourd’hui, je l’écris en conscience, un devoir pour la France, une France qui est attachée indéfectiblement à l’existence et à la sécurité d’Israël mais qui ne saurait oublier les droits et devoirs qui sont conférés à Israël en sa qualité d’État constitué. (…) Comment comprendre aujourd’hui que la France appelle à la «retenue» quand on tue des enfants en connaissance de cause? Comment comprendre que la France s’abstienne lorsqu’il s’agit d’une enquête internationale sur les crimes de guerre commis des deux côtés? Comment comprendre que la première réaction de la France, par la voix de son président, soit celle du soutien sans réserve à la politique de sécurité d’Israël? (…) L’État israélien se condamne à des opérations régulières à Gaza ou en Cisjordanie, cette stratégie terrifiante parce qu’elle condamne les Palestiniens au sous-développement et à la souffrance, terrifiante parce qu’elle condamne Israël peu à peu à devenir un État ségrégationniste, militariste et autoritaire. Ayons le courage de dire une première vérité: il n’y a pas en droit international de droit à la sécurité qui implique en retour un droit à l’occupation et encore moins un droit au massacre. Il y a un droit à la paix qui est le même pour tous les peuples. La sécurité telle que la recherche aujourd’hui Israël se fait contre la paix et contre le peuple palestinien. En lieu et place de la recherche de la paix, il n’y a plus que l’engrenage de la force qui conduit à la guerre perpétuelle à plus ou moins basse intensité. L’État israélien se condamne à des opérations régulières à Gaza ou en Cisjordanie, cette stratégie terrifiante parce qu’elle condamne les Palestiniens au sous-développement et à la souffrance, terrifiante parce qu’elle condamne Israël peu à peu à devenir un État ségrégationniste, militariste et autoritaire. C’est la spirale de l’Afrique du Sud de l’apartheid avant Frederik De Klerk et Nelson Mandela, faite de répression violente, d’iniquité et de bantoustans humiliants. C’est la spirale de l’Algérie française entre putsch des généraux et OAS face au camp de la paix incarné par de Gaulle. Il y a une deuxième vérité à dire haut et fort: il ne saurait y avoir de responsabilité collective d’un peuple pour les agissements de certains. Comment oublier le profond déséquilibre de la situation, qui oppose non deux États, mais un peuple sans terre et sans espoir à un État poussé par la peur? On ne peut se prévaloir du fait que le Hamas instrumentalise les civils pour faire oublier qu’on assassine ces derniers, d’autant moins qu’on a refusé de croire et reconnaître en 2007 que ces civils aient voté pour le Hamas, du moins pour sa branche politique. (…) Troisième vérité qui brûle les lèvres et que je veux exprimer ici: oui il y a une terreur en Palestine et en Cisjordanie, une terreur organisée et méthodique appliquée par les forces armées israéliennes, comme en ont témoigné de nombreux officiers et soldats israéliens écœurés par le rôle qu’on leur a fait jouer. Je ne peux accepter d’entendre que ce qui se passe en Palestine n’est pas si grave puisque ce serait pire ailleurs. Je ne peux accepter qu’on condamne un peuple entier à la peur des bombardements, à la puanteur des aspersions d’«eau sale» et à la misère du blocus. Car je ne peux accepter qu’on nie qu’il y a quelque chose qui dépasse nos différences et qui est notre humanité commune.(…) Je ne peux accepter qu’on condamne un peuple entier à la peur des bombardements, à la puanteur des aspersions d’«eau sale» et à la misère du blocus. Car je ne peux accepter qu’on nie qu’il y a quelque chose qui dépasse nos différences et qui est notre humanité commune. Il n’y a aujourd’hui ni plan de paix, ni interlocuteur capable d’en proposer un. Il faut tout reprendre depuis le début. Le problème de la paix, comme en Algérie entre 1958 et 1962, ce n’est pas «comment?», c’est «qui?». Il n’y a pas de partenaire en Palestine car les partisans de la paix ont été méthodiquement marginalisés par la stratégie du gouvernement d’Israël. La logique de force a légitimisé hier le Hamas contre le Fatah. Elle légitime aujourd’hui les fanatiques les plus radicaux du Hamas voire le Djihad islamique. Se passer de partenaire pour la paix, cela veut dire s’engager dans une logique où il n’y aurait plus que la soumission ou l’élimination. Il n’y a plus de partenaire pour la paix en Israël car le camp de la paix a été réduit au silence et marginalisé. Le peuple israélien est un peuple de mémoire, de fierté et de courage. Mais aujourd’hui c’est une logique folle qui s’est emparée de son État, une logique qui conduit à détruire la possibilité d’une solution à deux États, seule envisageable. (…) On désespère de la diplomatie du carnet de chèques de l’Europe qui se borne à payer pour reconstruire les bâtiments palestiniens qui ont été bombardés hier et le seront à nouveau demain, quand les États-Unis dépensent deux milliards de dollars par an pour financer les bombes qui détruisent ces bâtiments. (…) L’urgence aujourd’hui, c’est d’empêcher que des crimes de guerre soient commis. Pour cela, il est temps de donner droit aux demandes palestiniennes d’adhérer à la Cour pénale internationale, qui demeure aujourd’hui le meilleur garant de la loi internationale. Le premier outil pour réveiller la société israélienne, ce sont les sanctions. Il faut la placer devant ses responsabilités historiques avant qu’il ne soit trop tard, tout particulièrement à l’heure où il est question d’une opération terrestre de grande envergure à Gaza. Cela passe par un vote par le Conseil de sécurité de l’ONU d’une résolution condamnant l’action d’Israël, son non-respect des résolutions antérieures et son non-respect du droit humanitaire et du droit de la guerre. Cela signifie concrètement d’assumer des sanctions économiques ciblées et graduées, notamment pour des activités directement liées aux opérations à Gaza ou aux activités économiques dans les colonies. (…) L’urgence aujourd’hui, c’est d’empêcher que des crimes de guerre soient commis. Pour cela, il est temps de donner droit aux demandes palestiniennes d’adhérer à la Cour pénale internationale, qui demeure aujourd’hui le meilleur garant de la loi internationale. C’est une manière de mettre les Territoires palestiniens sous protection internationale. (…) À défaut de pouvoir négocier une solution, il faut l’imposer par la mise sous mandat de l’ONU de Gaza, de la Cisjordanie et de Jérusalem Est, avec une administration et une force de paix internationales. Cette administration serait soumise à de grands périls, du côté de tous les extrémistes, nous le savons, mais la paix exige des sacrifices. Elle aurait vocation à redresser l’économie et la société sur ces territoires par un plan d’aide significatif et par la protection des civils. Elle aurait également pour but de renouer le dialogue interpalestinien et de garantir des élections libres sur l’ensemble de ces territoires. Forte de ces résultats, elle appuierait des pourparlers de paix avec Israël en en traçant les grandes lignes. Nous n’avons pas le droit de nous résigner à la guerre perpétuelle. Parce qu’elle continuera de contaminer toute la région. Parce que son poison ne cessera de briser l’espoir même d’un ordre mondial. Une seule injustice tolérée suffit à remettre en cause l’idée même de la justice. Villepin (31.07.14)
Avec Villepin, l’antisémitisme renoue avec une longue tradition française
« Massacre » d’enfants « en connaissance de cause », » crimes de guerre », « stratégie terrifiante », État ségrégationniste, militariste et autoritaire », » droit à l’occupation », « droit au massacre », « condamne les Palestiniens au sous-développement et à la souffrance », « spirale de l’Afrique du Sud de l’apartheid », « bantoustans humiliants », « spirale de l’Algérie française entre putsch des généraux et OAS », » assassine », » terreur organisée et méthodique appliquée par les forces armées israéliennes », « condamne un peuple entier à la peur des bombardements, à la puanteur des aspersions d’«eau sale» et à la misère du blocus », « logique folle », « guerre perpétuelle », « continuera de contaminer toute la région », » briser l’espoir même d’un ordre mondial », « une seule injustice tolérée suffit à remettre en cause l’idée même de la justice » …
A l’heure où, victime de l’incroyable succès de sa stratégie de propagande morbide, le Hamas a réussi l’exploit de rallier une communauté internationale jusque là divisée à la demande israélienne de son propre désarmement …
Et qu’avec son seul autre allié dans la région et aux côtés des incontournables financiers du jihadisme mondial, l‘islamisme dit « modéré » prend tranquillement le tramway de la démocratie …
Pendant que plus au sud en Irak, le Monde supposé libre découvre, quand il est déjà trop tard, le djihadisme réel qui, sous prétexte qu’ils sont chrétiens, crucifie, enterre vivant et découpe en morceaux les enfants …
Quelle meilleure illustration d’une autre prophétie du premier ministre israélien sur l’arrivée et la présence même des maux complémentaires de l’antisémitisme et du terrorisme en France …
Que cette tribune, en une du Figaro il y a une dizaine de jours (avant une deuxième du Monde sur les chrétiens d’Irak il y a trois jours poussant l’impertinence jusqu’à dénoncer la seule Arabie saoudite pour financement du terrorisme et prôner – surpise ! – la médiation du Qatar), de l’ancien ministre des affaires étrangères de Jacques Chirac et actuelle pompom girl de luxe de nos amis qataris …
Où, du terrorisme de l’Algérie française à l’apartheid sud-africain, tous les poncifs de l’antisémitisme (pardon: de l’antisionisme) actuel sont évoqués contre la « seule injustice tolérée » qui « suffit à remettre en cause l’idée même de la justice » ?
Renouant d’ailleurs avec une longue tradition française qu’il avait incarnée lui-même lors de son propre passage au Quai d’Orsay …
Lorsqu’il avait, on s’en souvient, fameusement évoqué la disparition d’ Israël de la région …
Rejeté comme un « corps étranger » « comme autrefois les Royaumes francs » …
« Lever la voix face au massacre perpétré à Gaza »
Dominique de Villepin
Le Figaro
31/07/2014
FIGAROVOX/EXCLUSIF- Dans une tribune publiée dans Le Figaro, l’ancien premier ministre s’inquiète du silence de la France face à l’escalade de la violence entre Israéliens et Palestiniens. Il appelle de ses vœux une interposition de l’ONU.
Dominique de Villepin est avocat. Il a été ministre des Affaires étrangères et premier ministre de Jacques Chirac.
Lever la voix face au massacre qui est perpétré à Gaza, c’est aujourd’hui, je l’écris en conscience, un devoir pour la France, une France qui est attachée indéfectiblement à l’existence et à la sécurité d’Israël mais qui ne saurait oublier les droits et devoirs qui sont conférés à Israël en sa qualité d’État constitué. Je veux dire à tous ceux qui sont tentés par la résignation face à l’éternel retour de la guerre qu’il est temps de parler et d’agir. Il est temps de mesurer l’impasse d’une France alignée et si sûre du recours à la force. Pour lever le voile des mensonges, des omissions et des demi-vérités. Pour porter un espoir de changement. Par mauvaise conscience, par intérêt mal compris, par soumission à la voix du plus fort, la voix de la France s’est tue, celle qui faisait parler le général de Gaulle au lendemain de la guerre des Six-Jours, celle qui faisait parler Jacques Chirac après la deuxième intifada. Comment comprendre aujourd’hui que la France appelle à la «retenue» quand on tue des enfants en connaissance de cause? Comment comprendre que la France s’abstienne lorsqu’il s’agit d’une enquête internationale sur les crimes de guerre commis des deux côtés? Comment comprendre que la première réaction de la France, par la voix de son président, soit celle du soutien sans réserve à la politique de sécurité d’Israël? Quelle impasse pour la France que cet esprit d’alignement et de soutien au recours à la force.
Je crois que seule la vérité permet l’action. Nous ne construirons pas la paix sur des mensonges. C’est pour cela que nous avons un devoir de vérité face à un conflit où chaque mot est piégé, où les pires accusations sont instrumentalisées. Ayons le courage de dire une première vérité: il n’y a pas en droit international de droit à la sécurité qui implique en retour un droit à l’occupation et encore moins un droit au massacre. Il y a un droit à la paix qui est le même pour tous les peuples. La sécurité telle que la recherche aujourd’hui Israël se fait contre la paix et contre le peuple palestinien. En lieu et place de la recherche de la paix, il n’y a plus que l’engrenage de la force qui conduit à la guerre perpétuelle à plus ou moins basse intensité. L’État israélien se condamne à des opérations régulières à Gaza ou en Cisjordanie, cette stratégie terrifiante parce qu’elle condamne les Palestiniens au sous-développement et à la souffrance, terrifiante parce qu’elle condamne Israël peu à peu à devenir un État ségrégationniste, militariste et autoritaire. C’est la spirale de l’Afrique du Sud de l’apartheid avant Frederik De Klerk et Nelson Mandela, faite de répression violente, d’iniquité et de bantoustans humiliants. C’est la spirale de l’Algérie française entre putsch des généraux et OAS face au camp de la paix incarné par de Gaulle.
Il y a une deuxième vérité à dire haut et fort: il ne saurait y avoir de responsabilité collective d’un peuple pour les agissements de certains. Comment oublier le profond déséquilibre de la situation, qui oppose non deux États, mais un peuple sans terre et sans espoir à un État poussé par la peur? On ne peut se prévaloir du fait que le Hamas instrumentalise les civils pour faire oublier qu’on assassine ces derniers, d’autant moins qu’on a refusé de croire et reconnaître en 2007 que ces civils aient voté pour le Hamas, du moins pour sa branche politique. Qu’on cite, outre les États-Unis, un seul pays au monde qui agirait de cette façon. Même si les situations sont, bien sûr, différentes, la France est-elle partie en guerre en Algérie en 1995-1996 après les attentats financés par le GIA? Londres a-t-elle bombardé l’Irlande dans les années 1970?
Troisième vérité qui brûle les lèvres et que je veux exprimer ici: oui il y a une terreur en Palestine et en Cisjordanie, une terreur organisée et méthodique appliquée par les forces armées israéliennes, comme en ont témoigné de nombreux officiers et soldats israéliens écœurés par le rôle qu’on leur a fait jouer. Je ne peux accepter d’entendre que ce qui se passe en Palestine n’est pas si grave puisque ce serait pire ailleurs. Je ne peux accepter qu’on condamne un peuple entier à la peur des bombardements, à la puanteur des aspersions d’«eau sale» et à la misère du blocus. Car je ne peux accepter qu’on nie qu’il y a quelque chose qui dépasse nos différences et qui est notre humanité commune.
Il n’y a aujourd’hui ni plan de paix, ni interlocuteur capable d’en proposer un. Il faut tout reprendre depuis le début. Le problème de la paix, comme en Algérie entre 1958 et 1962, ce n’est pas «comment?», c’est «qui?».
Il n’y a pas de partenaire en Palestine car les partisans de la paix ont été méthodiquement marginalisés par la stratégie du gouvernement d’Israël. La logique de force a légitimisé hier le Hamas contre le Fatah. Elle légitime aujourd’hui les fanatiques les plus radicaux du Hamas voire le Djihad islamique. Se passer de partenaire pour la paix, cela veut dire s’engager dans une logique où il n’y aurait plus que la soumission ou l’élimination.
Il n’y a plus de partenaire pour la paix en Israël car le camp de la paix a été réduit au silence et marginalisé. Le peuple israélien est un peuple de mémoire, de fierté et de courage. Mais aujourd’hui c’est une logique folle qui s’est emparée de son État, une logique qui conduit à détruire la possibilité d’une solution à deux États, seule envisageable. La résignation d’une partie du peuple israélien est aujourd’hui le principal danger. Amos Oz, Zeev Sternhell ou Elie Barnavi sont de plus en plus seuls à crier dans le désert, la voix couverte par le vacarme des hélicoptères.
Il n’y a plus non plus de partenaire sur la scène internationale, à force de lassitude et de résignation, à force de plans de paix enterrés. On s’interroge sur l’utilité du Quartette. On désespère de la diplomatie du carnet de chèques de l’Europe qui se borne à payer pour reconstruire les bâtiments palestiniens qui ont été bombardés hier et le seront à nouveau demain, quand les États-Unis dépensent deux milliards de dollars par an pour financer les bombes qui détruisent ces bâtiments.
Face à l’absence de plan de paix, seules des mesures imposées et capables de changer la donne sont susceptibles de réveiller les partenaires de leur torpeur. C’est au premier chef la responsabilité de la France.
Le deuxième outil, c’est la justice internationale. L’urgence aujourd’hui, c’est d’empêcher que des crimes de guerre soient commis. Pour cela, il est temps de donner droit aux demandes palestiniennes d’adhérer à la Cour pénale internationale, qui demeure aujourd’hui le meilleur garant de la loi internationale.
Le premier outil pour réveiller la société israélienne, ce sont les sanctions. Il faut la placer devant ses responsabilités historiques avant qu’il ne soit trop tard, tout particulièrement à l’heure où il est question d’une opération terrestre de grande envergure à Gaza. Cela passe par un vote par le Conseil de sécurité de l’ONU d’une résolution condamnant l’action d’Israël, son non-respect des résolutions antérieures et son non-respect du droit humanitaire et du droit de la guerre. Cela signifie concrètement d’assumer des sanctions économiques ciblées et graduées, notamment pour des activités directement liées aux opérations à Gaza ou aux activités économiques dans les colonies. Je ne crois guère aux sanctions face à des États autoritaires qu’elles renforcent. Elles peuvent être utiles dans une société démocratique qui doit être mise face aux réalités.
Le deuxième outil, c’est la justice internationale. L’urgence aujourd’hui, c’est d’empêcher que des crimes de guerre soient commis. Pour cela, il est temps de donner droit aux demandes palestiniennes d’adhérer à la Cour pénale internationale, qui demeure aujourd’hui le meilleur garant de la loi internationale. C’est une manière de mettre les Territoires palestiniens sous protection internationale.
Le troisième outil à la disposition de la communauté internationale, c’est l’interposition. À défaut de pouvoir négocier une solution, il faut l’imposer par la mise sous mandat de l’ONU de Gaza, de la Cisjordanie et de Jérusalem Est, avec une administration et une force de paix internationales. Cette administration serait soumise à de grands périls, du côté de tous les extrémistes, nous le savons, mais la paix exige des sacrifices. Elle aurait vocation à redresser l’économie et la société sur ces territoires par un plan d’aide significatif et par la protection des civils. Elle aurait également pour but de renouer le dialogue interpalestinien et de garantir des élections libres sur l’ensemble de ces territoires. Forte de ces résultats, elle appuierait des pourparlers de paix avec Israël en en traçant les grandes lignes.
Nous n’avons pas le droit de nous résigner à la guerre perpétuelle. Parce qu’elle continuera de contaminer toute la région. Parce que son poison ne cessera de briser l’espoir même d’un ordre mondial. Une seule injustice tolérée suffit à remettre en cause l’idée même de la justice.
Voir aussi:
To Raise the Voice in View of the Massacre in Gaza
Dominique de Villepin Prime Minister of France from 2005-2007
The Huffington post
08/03/2014
Today, to raise one’s voice, in view of the massacre perpetrated in Gaza is, and I write this with conscience, France’s duty. France, whose commitment to the existence and the security of Israel is unwavering, but who, at the same time, cannot neglect the rights and duties of Israel in its quality as a nation state. I appeal to all those who are tempted to recoil in the face of the perennial return to war: now is time to speak and to act. It is time to measure the dead end in which France finds itself, aligned and so certain of the merits of force as recourse. It is time to pull off the veil of lies, of omissions and of half-truths, to support the hope for change.
Whether because of guilt, ill-conceived interest or submission in face of the toughest, France’s own voice has perished; the voice which impelled General de Gaulle to speak out in the wake of the Six Day War; the voice which drove Jacques Chirac to cry out the morrow of the second intifada. Today, how are we to understand France’s call for « restraint » when children are knowingly being killed? How are we to understand when France abstains as an international investigation is weighed on the crimes of war committed by both sides? How are we to understand when, from the mouth of its president, France’s initial reaction is one which unreservedly supports the security policy of Israel? France is in a blind alley with its adapting spirit and the support of the use of force.
I believe that truth alone can justify action. We will not build peace on lies. This is why we are duty-bound to truth in the face of a conflict in which each word is loaded and the most contemptible accusations are exploited.
Let us have the courage to declare a first truth: International law does not give a right to security which engages, in return, a right to occupy and even less so, a right to massacre. There is a right to peace, and that right is the same for all peoples. The security which Israel seeks today, is done so against peace and against the Palestinian people. Instead of a search for peace, there is but a spiral of force which heads toward perpetual war with varying intensity. Israel condemns itself to repeated confrontations in Gaza or in the West Bank because it condemns the Palestinians to backwardness and suffering. Terrifying strategy because, little by little, it condemns Israel to becoming a segregationist, militaristic and authoritarian State. It is the spiral of South Africa under apartheid — before Frederik De Klerk and Nelson Mandela — wrought by violent repression, fear and the debasing Bantustans. It is the spiral of French Algeria between the putsch of the generals and of the bombings of the Secret Armed Organisation (OAS) as opposed to the side of peace embodied by de Gaulle.
There is a second truth to declare forcefully: There can be no collective responsibility of a people for the acts of certain groups or individuals. How can we forget the depth of the imbalance of the situation; one which does not oppose two states, but, rather, a people, landless and hopeless, against a state which is driven by fear? One can not take pretext of the fact that the civilians are exploited by Hamas in order to obliterate the fact that they are the ones that are killed, even less so it has been denied to acknowledge that those very civilians voted for Hamas in 2007, or at least for one of its political branches. Other than the United States, could there be one single country in the world to act thus? Though the situations are, of course, vastly different, did France go to war in Algeria in 1995-1996 after the attacks financed by the Armed Islamic Group (GIA)? Did London bomb Ireland in the 1970s?
One cannot fail to note a third, tongue-burning truth which I want to state: Yes, there is terror in Palestine and in the West Bank. An organized, methodical terror, systematically applied by the Israeli armed forces as has been testified by numerous Israeli officers and soldiers disgusted by the role which they had been given. I cannot accept hearing that what is happening in Palestine is not that serious and that it would be worse elsewhere. I cannot accept that an entire people has been condemned to fear and bombing, to the stench of « dirty water » and the misery of the blockade. I cannot accept the denial that something transcends our differences – our common humanity.
Today, we have no peace plan or an interlocutor capable of proposing one. We have to start from scratch. The problem of peace, as was the case in Algeria between 1958 and 1962, is not « how? » but « who? »
There is no interlocutor in Palestine because the fighters for peace have been systematically marginalized by the strategy of the Israeli government. Yesterday’s logic of force legitimized Hamas against the Fatah. Today’s legitimizes the most radical forces of Hamas, or even, the Islamic Jihad. To do without a partner for peace is accepting a logic leading towards submission or elimination.
There are no more partners for peace in Israel, because the peace militants have been marginalized and reduced to silence. The people of Israel are a people of memory, pride and courage. But today a crazy logic has overtaken their state, a logic which leads to the loss of the possibility of a two-state solution, the only conceivable one. A resigned segment of the Israeli population is today’s primary threat. Amos Oz, Zeev Sternhell or Elie Barnavi are increasingly alone, crying in the desert, their voices drowned by the roar of the helicopters.
Nor are their partners on the international scene because of the many buried peace plans and the resulting weariness and resignation. We question the usefulness of the Quartet. We despair at the Europe checkbook diplomacy which limits itself to paying for the reconstruction of Palestinian buildings which were bombed yesterday and which will be bombed again tomorrow, while the United States spends two billion dollars annually to finance the bombs that destroy those very buildings.
Given the absence of a peace plan, only imposed measures capable of changing the general trend are susceptible to reawaken the partners out of their torpor. This is absolutely the responsibility of France.
Tool number one: Sanctions, to wake up the Israeli society. It needs to face its historical responsibilities before it is too late, particularly at this time, when a large scale military ground operation is being considered in Gaza. This is done by a vote of the UN Security Council with a resolution condemning Israel’s actions, its non-compliance with prior resolutions, its non-compliance with human rights and the laws of war. Concretely, applying targeted and calibrated economic sanctions, particularly to activities directly linked to the operations in Gaza or to those activities in the colonies. I don’t believe in sanctions against authoritarian states, which they reenforce, but I believe that they can be effective in a democratic society which needs to be confronted with reality.
Tool number two: International justice. The urgency today is to prevent war crimes. To achieve this, it is high time the right to be affiliated to the International Court of Justice, the best guarantor of international law today, be given to the Palestinians. By doing this, the Palestinian Territories come under international protection.
Tool number three available to the international community: an interposition force. In the absence of a possible negotiated solution, one must be imposed by a UN mandate in Gaza, the West Bank and East Jerusalem with an administration and an international peacekeeping force. We know that this administration would be in great danger from all across the extremist spectrum, but peace demands sacrifices. Its goals would be to restructure the economy and society in these territories with a substantial aid plan, as well as to protect civilians. Also, to resume the inter-Palestinian dialogue and guarantee free elections on the whole of its territories. With strength gained in these areas, it would promote peace negotiations with Israel and draft the outlines for these.
We do not have the right to resign in the face of perpetual war because it will continue to contaminate the whole region; its poison will not cease to shatter hopes for world order. One single injustice tolerated is sufficient to challenge the idea of justice itself.
This post was first published in Le Figaro newspaper on Friday, August 1.
Voir encore:
« Ne laissons pas le Moyen-Orient à la barbarie ! »
Dominique de Villepin (Ancien premier ministre)
Le Monde
09.08.2014
Il semble que chaque jour annonce des massacres plus épouvantables que la veille. Des centaines de milliers de chrétiens d’Orient, à qui une longue histoire lie la France, sont menacées de massacres et fuient sur les routes dans les pires conditions. Aujourd’hui des femmes, des enfants, des vieillards meurent de soif dans le désert irakien pour la seule raison qu’ils sont chrétiens ou yézidis. L’Irak se vide depuis onze ans de la diversité religieuse qui a fait sa richesse pendant des millénaires. La France a un devoir de parole et d’action, parce qu’elle porte encore et toujours le message des droits de l’homme, parce qu’elle est obligée par sa propre histoire de douleurs et d’épreuves.
Je l’ai dit le mois dernier, lors des fulgurantes victoires de l’Etat islamique d’Irak et du Levant (EIIL), le poison identitaire, comme les pires venins, attaque en moins de temps qu’il ne faut pour le dire l’ensemble de l’organisme. Si nous voulons lutter contre cette menace, nous devons tâcher de la comprendre et la combattre en commun, méthodiquement.
LA VIE OU LA MORT ?
Ce n’est en rien un choc immémorial entre les civilisations, entre l’Islam et la chrétienté, ce n’est pas la dixième croisade. Ce n’est pas davantage la lutte sans âge de la civilisation contre la barbarie, car c’est trop facile de se croire toujours ainsi justifié d’avance. Non il s’agit d’un événement historique majeur et complexe, lié aux indépendances nationales, à la mondialisation et au « Printemps arabe ». Le Moyen-Orient traverse une crise de modernisation qui a un caractère existentiel et qui altère si bien les rapports de force sociaux et politiques que tous les vieux clivages sont réveillés. Les frontières de l’âge Sykes-Picot sont balayées. Les modèles politiques post-coloniaux et de guerre froide sont obsolètes. Les chiites et les sunnites sont face à face et les minorités sont en butte à toutes les purifications identitaires. En un mot l’islamisme est à l’islam ce que le fascisme fut en Europe à l’idée nationale, un double monstrueux et hors de contrôle, à cheval sur l’archaïsme et sur la modernité. Imaginaires archaïques et médiévaux, communications et propagande aux technologies ultramodernes. Il faudra une génération au Moyen-Orient pour entrer dans sa propre modernité apaisée, mais d’ici là il est guetté par la tentation nihiliste, par le suicide civilisationnel. Nous sommes à la veille du moment décisif où la région basculera de l’un ou de l’autre côté. Notre rôle, c’est de l’aider du mieux que nous pouvons à choisir la vie contre la mort.
L’appel à l’histoire n’a de sens que si elle nous ouvre des chemins. Quels enseignements pouvons-nous alors tirer d’une telle analyse ? Le premier, il n’est pas inutile, c’est qu’il n’y a pas de dialogue possible avec ces organisations dont le crime n’est pas seulement un moyen, mais une fin. Ils sont, en effet, prêts au pire, parce que c’est là leur pouvoir disproportionné sur le monde entier. Ils font image. Ils sont avant tout image. L’urgence pour la communauté internationale c’est devenir en aide aux civils qui souffrent, notamment en créant des corridors humanitaires pour évacuer les chrétiens d’Irak. Et en même temps il s’agit d’entendre et de traiter avec des interlocuteurs crédibles, à côté et en marge de ces mouvements, les revendications qu’ils fédèrent, par exemple le sentiment d’humiliation des sunnites d’Irak.
Le deuxième enseignement, c’est que l’islam n’est pas la cause, mais le prétexte et en définitive la victime de cette hystérie collective. Les musulmans regardent aujourd’hui avec effroi ce au nom de quoi des crimes abominables sont perpétrés.
Le troisième enseignement c’est que la solution est politique. C’est sur ce point qu’il faut aujourd’hui insister pour apporter des réponses. C’est sur ce terrain que les djihadistes de l’Etat islamique sont faibles.
Le premier enjeu politique, ici comme toujours, c’est l’unité et le droit que doit incarner la communauté internationale. La force n’est qu’un pis aller pourempêcher le pire. Elle doit être ponctuelle. Et soyons conscients que c’est ce que souhaitent les djihadistes pour ennoblir leur combat et radicaliser les esprits contre l’Occident, toujours suspect soit de croisade, soit de colonialisme. C’est pourquoi aujourd’hui recourir à des frappes unilatérales n’est pas une solution. L’action ne peut se passer d’une résolution à l’ONU. Ne renouvelons pas sans cesse les mêmes erreurs. Souvenons-nous même que sans l’intervention unilatérale américaine en 2003, il n’y aurait pas eu un tel boulevard en Irak pour les forces totalitaires. Les frappes doivent être encadrées par une résolution du Conseil de sécurité des Nations unies et s’appuyer sur les principaux pays de la région. Il s’agit aussi de penser plus loin et de préparer d’ores et déjà la consolidation des pays les plus menacés par la tache d’huile djihadiste, laJordanie, verrou de la péninsule Arabique, et la Turquie, déjà vacillante politiquement et aujourd’hui soumise à un afflux de réfugiés de Syrie et d’Irak.
Deuxièmement, l’enjeu, ce ne sont pas tant les groupuscules fanatiques que les masses qu’ils peuvent parvenir à fédérer et à mobiliser, soit par la peur d’un danger plus grand, comme c’est le cas pour certains chefs de tribu et pouvoirs locaux sunnites, soit par la haine. Il s’agit de mener une politique méthodique pourdissocier les composantes hétéroclites qui constituent l’engrenage actuel en territoire sunnite. Qu’est-ce qui a été obtenu depuis un mois du gouvernement Al-Maliki ? Rien. Il demeure un pouvoir sectaire et borné qui attend patiemment que Téhéran et Washington soient contraints d’endosser ses actions faute d’autre solution. C’est encore et toujours sur le gouvernement d’Al-Maliki qu’il faut fairepression pour que les frappes ne soient pas des coups d’épée dans le sable. Il faut dès aujourd’hui un gouvernement inclusif faisant place à toutes les composantes pacifiques de la société irakienne. Il faut un programme d’inclusion communautaire dans l’armée et l’administration pour empêcher le cercle vicieux des frustrations et des haines.
L’ARABIE SAOUDITE DOIT SORTIR DE CE JEU DESTRUCTEUR
L’enjeu, plus encore, il faut avoir le courage de le dire haut et fort, ce sont les financements qui nourrissent l’Etat islamique. Il dispose désormais de ressources propres de plus en plus conséquentes, en rançonnant les populations, en accaparant des réserves d’or ou en s’appropriant des champs pétroliers. C’est cela qu’il faut assécher. Mais il faut aussi couper le robinet des bailleurs de fonds sans lesquels l’Etat islamique n’est rien. Dans un Moyen-Orient profondément tourmenté, il y a aujourd’hui des forces conservatrices, des individus ou des circuits, parfois ancrés dans la société, parfois en marge de l’action de l’Etat, qui agissent pour le pire, mues par la peur de perdre le pouvoir, mues aussi par la crainte d’idées novatrices et démocratiques. Il faut dire à l’Arabie saoudite et aux monarchies conservatrices qu’elles doivent sortir de ce jeu destructeur, car leurs dynasties seront les premières victimes d’un djihadistan qui s’étendrait à la péninsule Arabique, car il n’y a là-bas aucune alternative hormis les pouvoirs traditionnels actuels. Que ce soit par rivalité géopolitique ou que ce soit par conviction politique, il faut que ces pays cessent de souffler sur les braises du Moyen-Orient. La France peut agir sur ses points d’appui dans la région, notamment le Qatar, et faire pression en ce sens.
Le troisième enjeu politique, c’est d’empêcher le double jeu des Etats qui, dans la politique du pire, imaginent toujours un moyen de consolider tel ou tel avantage. La Turquie doit clarifier ses positions dans la région et soutenir un Irak équilibré avec une composante kurde stable, en luttant avec toutes ses forces contre les réseaux de l’Etat islamique qui utilisent notamment son territoire comme terrain de parcours. Aucun des Etats-nations de la région ne mène aujourd’hui la politique de simplicité, de clarté et d’urgence qui s’impose, ni l’Iran, ni l’Egypte. Il est temps, face au péril qui pourrait tous les effacer, de cesser toutes les arrière-pensées mesquines.
Le temps d’un effort de construction régionale est venu. Ne nous y trompons pas, c’est le Moyen-Orient des prochaines décennies qui se dessine. C’est une stratégie et une action de long terme qui s’imposent, en impliquant tous les acteurs de la région. Le processus de négociation sur la prolifération nucléaireiranienne est décisif pour la place d’un Iran apaisé dans la région. La seule réponse aujourd’hui c’est une conférence régionale permettant d’avancer sur des grands dossiers stratégiques, économiques et politiques, des questions pétrolières jusqu’au partage des eaux.
La France a raison de se mobiliser par la voix de François Hollande. Elle a raison d’avoir choisi la voie des Nations unies. Mais il lui faut aujourd’hui donnerclairement le cap, les moyens et les bornes de son action.
Dominique de Villepin (Ancien premier ministre)
Voir enfin:
Elections présidentielles 2012
Patrimoine: Demeure de maître pour Villepin
Anne Vidalie
L’Express
22/02/2012
L’ex-Premier ministre – qui n’a pas répondu au questionnaire de L’Express – a acquis un hôtel particulier à Paris. Il y a installé son cabinet d’avocat dont il tire de substantiels revenus.
Retour du refoulé ou clin d’oeil du hasard? C’est dans la très chic rue Fortuny, où Nicolas Sarkozy a grandi, au coeur du XVIIe arrondissement de Paris, que Dominique de Villepin s’est offert un hôtel particulier, en janvier 2010, pour 3 millions d’euros.
Officiellement, cette bâtisse de 400 mètres carrés à la façade en brique et pierre blanche, édifiée en 1876 pour la comédienne Sarah Bernhardt, appartient à la société civile immobilière (SCI) Fortuny 35, créée en décembre 2009 pour abriter le patrimoine de la famille Villepin – laquelle a fait l’objet d’une donation-partage aux trois enfants du couple, en octobre 2010.
Désormais, la demeure de la rue Fortuny abrite le cabinet d’avocat fondé par l’ex-Premier ministre en 2008. Une reconversion réussie: au cours des deux derniers exercices, Villepin International a engrangé 4,2 millions d’euros de chiffre d’affaires et dégagé un résultat net cumulé de 1,8 million. Son président s’octroierait, selon ses déclarations, une rémunération mensuelle de 20 000 euros.
Officiellement séparés depuis le printemps 2011, Dominique de Villepin et son épouse, Marie-Laure, ont revendu le mois dernier le vaste appartement familial de la rue Georges-Berger, dans le XVIIe. Le couple l’avait acheté 1,87 million d’euros en septembre 2005.
Une SCI baptisée Villepin Immobilier
Quatre ans plus tard, les Villepin et leurs trois enfants ont constitué une SCI, baptisée Villepin Immobilier, pour acquérir un appartement d’une valeur de 860 000 euros rue Cambacérès, dans le VIIIe, derrière le ministère de l’Intérieur. Le héraut de République solidaire est également nu-propriétaire, aux côtés de sa soeur et de son frère, de l’appartement qu’occupe leur père, l’ancien sénateur Xavier de Villepin, dans le XVIe, à deux pas de la Seine.
A la tête d’un patrimoine évalué, hors biens professionnels, à environ 4 millions d’euros, Dominique de Villepin a versé 26 808 euros au fisc en 2011 au titre de l’impôt sur la fortune. Cette année-là, il avait cédé aux enchères, à l’hôtel Drouot, sa collection de livres consacrés à Napoléon pour 1,2 million d’euros.
Voir enfin:
«Une gaffe diplomatique met en émoi les salons conservateurs.» C’est du moins ce qu’affirme le quotidien The Times qui montre du doigt le gaffeur: Daniel Bernard, ambassadeur de France à Londres. Décrit comme «les yeux et les oreilles du président Chirac en Grande-Bretagne», Bernard aurait eu la mauvaise idée de se confier à son ami et hôte, lord Black of Crossharbour, lors d’une soirée qui réunissait le gratin médiatique et politique du Londres conservateur. Il lui aurait assuré que la crise internationale actuelle avait été déclenchée par Israël, «ce petit pays de merde». Mais voilà, lord Black est non seulement propriétaire du Daily Telegraph, mais son épouse, l’écrivain Barbara Amiel, tient une rubrique dans le journal. Sans révéler l’identité de Bernard, elle a parlé de «l’ambassadeur d’un grand pays de l’Union européenne». Les représentants de la communauté juive de Grande-Bretagne semblent avoir lu entre les lignes et se sont plaints officiellement des propos de l’ambassadeur. Bernard assure ne pas s’en souvenir et le Quai d’Orsay a qualifié l’attribution de cette phrase à l’ambassadeur de France d’insinuations malveillantes.
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