Désinformation: Paris Match a trouvé son Charles Enderlin (Israel-bashing in French media: Who needs Charles Enderlin when you’ve got Frédéric Helbert ?)

 Si le gouvernement des États-Unis a un droit légitime de bombarder et de tuer des civils en Irak, les opprimés ont de même un droit moral d’attaquer les États-Unis avec leurs armes à eux. Les morts civils sont les mêmes qu’ils soient américains, palestiniens ou irakiens. Dr. Mads Gilbert (sur les attentats du 11/9, le 30 septembre 2001)
In an interview with the Norwegian news agency NTB in 2009, Gilbert described his own statements in the aftermath of 9/11 as « unwise and ill-considered », stressing that he is completely against terror against civilians. Wikipedia
C’est une attaque massive, d’Israel contre tout le peuple palestinien. Des crimes de guerre sont commis tous les jours. (…)  La réalité c’est un massacre sans précédent ici. Des tueries de masse, des atrocités visant le peuple palestinien.  C’est plus d’un millier de morts! C’est 50% des victimes qui sont des femmes ou des enfants. Je voudrais monter à Obama ces gens ordinaires, ces civils, amputés, les corps criblés de fragments de bombes, tailladés à mort par ces fléchettes normalement destinées à percer le blindage d’un char, où horriblement  brulés. Je voudrais qu’il voit de ces yeux l’infinie souffrance de ces gens ordinaires et innocents. Causée par une armée si puissante, bâtie et alimentée grâce à l’argent américain, au soutien américain, aux armes US. Quand j’ai écrit, je me posais la question à moi-même en fait. Comment tout cela est-possible? (…) Pour les victimes c’est l’enfer, pour nous c’est dur aussi, mais on doit rester fort dans la tempête et on le reste. En sachant que chaque fois qu’une bombe tombe, des civils palestiniens sont inévitablement tués où blessés. (…) Cela va beaucoup plus loin! Toutes les conventions internationales, toutes les « lois de la guerre » sont bafouées. La première arme de destruction terrible, c’est le siège de la Bande de Gaza. Une punition collective aux conséquences  inimaginables!  Ce siège est contraire l’article 33 je crois  de la Convention de Genève. Le siège de Gaza devenue une prison à ciel ouvert, ce châtiment collectif est totalement illégal.  Second point:  L’usage totalement disproportionné de la force. Comparez les bilans! Ceux des civils touchés: des centaines et des centaines de mort d’un coté, moins de 4 où 5 de l’autre. Le troisième point illégal c’est qu’il est interdit de bombarder sans discriminations zones civiles et militaires, en prétextant que le Hamas utilise la population comme « bouclier humain ». Ce territoire est si petit que tout est forcément imbriqué. Les Israéliens utilisent toujours le même argument pour commettre le pire. Je suis désolé de devoir le rappeler, mais si l’on regarde l’histoire des mouvements de résistance, comme celui qui lutta contre l’occupant allemand en France, on s’aperçoit qu’ils ils cachaient leurs armes partout, y compris dans des zones civiles. Je ne cautionne pas cela, pas plus que je n’ai une quelconque sympathie pour le Hamas, mais il y a une vraie hypocrisie à clamer que la résistance combattante, composée désormais de plusieurs groupes, d’ordinaires opposés, faisant pour l’heure front commun, utilise systématiquement la population pour se protéger. C’est une propagande que l’on martele coté israélien pour tout justifier. Que voulriez-vous qu’elle fasse la résistance? Qu’elle se mette à découvert sur une colline déserte et qu’elle attende les F-16? (…) Déjà le gouvernement israélien et les égyptiens pourraient ouvrir leurs frontières! Et permettre à la population civile de fuir. Les combattants eux veulent rester et affronter l’armée israélienne. OK. Mais qu’on ouvre les frontières pour permettre aux civils de fuir, et aux blessés d’être soignés correctement. Si vous êtes brave et courageux  Monsieur Netanyahu, ouvrez-donc les frontières! Mais Israel boucle plus que jamais Gaza, et use de ses F-16, ses hélicoptères d’attaque « Apache », pour viser délibérément des femmes et des enfants et à c’est vraiment dégueulasse. Je ne dis pas cela en l’air. Je me base sur ce que je vois tous les jours à l’hôpital. Les israéliens dans leur rhétorique sont pris à leur propre piège! Ils affirment que les bombardements sont ciblés, qu’ils ont un taux de réussite de 90%. Alors que nous médecins, nous avons affaire à des milliers de victimes civiles palestiniennes! Vous ne pouvez dire que les opérations ciblées sont une réussite, alors que des centaines de femmes, d’enfants, de vieillards, sont tués! Où alors on en revient à l’idée que les populations civiles sont délibérément visées! L’armée israélienne sait pertinemment qu’elle tue des civils en masse. Il n’y a aucun doute possible. C’est un massacre, un crime monstrueux. Cela ne relève pas du crime de guerre uniquement. C’est un crime contre l’humanité! Je suis satisfait  qu’une enquête internationale ait été ordonnée. Car cela ne concerne pas uniquement ce conflit. Si on laisse Israel faire en toute impunité, qui seront les prochaines victimes? Si on laisse Monsieur Obama et monsieur Netanyahu agir ainsi avec les armes les plus sophistiqués du monde contre des femmes et des enfants où va t-on? Sommes-nous, nous les occidentaux légitimes à condamner fermement des mouvements comme Boko-Aram, par exemple où les  états dits « voyous » quand nous laissons tuer des femmes et des enfants sans rien faire. Pour moi, et encore une fois je le dis comme toubib rompu à la médecine d’urgence, ce que fait Israel n’est rien moins que du « terrorisme d’état »… (…) Je ne me l ‘explique pas. Ils sont devenus fous à mes yeux.  Je constate mais je n’ai aucune explication rationnelle. J’imagine ce qu’ils diraient – à juste titre- si la situation était inversée. Et si elle l’était je serai comme mon devoir de médecin me l’impose aux cotés de leurs victimes. Je ne comprends pas non plus. l’inertie internationale, pire, le soutien aveugle de grandes nations comme la France derrière Israel. J’aime la France. Ce pays porte des valeurs universelles, et a longtemps été un soutien exceptionnel pour les palestiniens. La France, qui siège au Conseil de Sécurité, faisait entendre sa voix en faveur du peuple de Palestine. Aujourd’hui elle les abandonne, elle tourne le dos à des populations qui vivent l’un des pire moments de leur histoire.  Elle soutient Israel. Je crois que votre gouvernement, votre président, votre premier ministre surtout, celui des Affaires étrangères, mélangent tout. Leur référence c’est l’holocauste, mais les palestiniens n’ont rien à voir avec l’holocauste! Ils se battent pour leurs droits, pour récupérer leur terre, avoir un pays, vivre normalement, et sont épuisés par le siège, les guerres qui se succèdent, 3 en 6 ans,  le déni permanent de leurs droits. Que la France les ait abandonné dans les circonstances actuelles est pour eux un coup terrible… Mads Gilbert
Grand-reporter de guerre et journaliste d’investigation, spécialiste du Terrorisme, je couvre depuis 25 ans les unes de l’actualité. Très souvent sur le terrain, je souhaite partager avec tous la face parfois moins visible des enquêtes et reportages diffusés sur tous les médias. J’aime explorer le dessous des cartes de dossiers sensibles. Frédéric Helbert
Nous rencontrons Ahmed, qui nous emmène dans une maison, en lisière du village, face à la frontière. Dans la salle de bains une odeur pestilentielle se dégage encore. Le sol est d’un noir de sang séché mélangé à de la poussière. Sur les carreaux blancs des murs, des éclaboussures de sang et des dizaines d’impacts de balles. À l’extérieur, le mur ne présente aucune trace. C’est là qu’Ahmed a retrouvé son fils Bilal, 22 ans, couché sous un amoncellement de corps. Ils étaient six. Selon les renseignements obtenus par le père, Bilal et ses camarades ont été arrêtés dans les rues et ont été emmenés dans la maison par des forces spéciales. « C’étaient des civils. Un de mes fils a reconnu son frère à cause de ses chaussures parce que les cadavres étaient en état de décomposition », affirme-t-il. Quand bien même ce seraient des combattants, leur mort, une exécution sommaire, s’apparente, là encore, à un crime de guerre. Les identités des cinq autres ne sont pas connues. « Nous les avons enterrés tous ensemble avec des numéros pour pouvoir l’indiquer à leurs familles après la guerre », dit Ahmed. Autre témoignage, quelques rues plus loin. Celui de Mohammed Al Najjar, 62 ans, qui a retrouvé son beau-fils, Wasfi, 27 ans, mort à même le sol, près de la mosquée Ibed el Rahman. « Il avait les pieds liés par une corde et un trou au milieu du front », décrit-il avec émotion. « Depuis 1967, j’ai vécu plus d’une guerre menée par les Israéliens. Mais ça n’a jamais été comme ça. Ils veulent nous effacer de l’humanité. » Pierre Barbancey (L’Humanité)
«Des crimes de guerres ont été commis contre une population sans défense», ajoute un chauffeur de taxi assis devant sa maison détruite. Son taxi jaune est enseveli sous les décombres. «Vous en voulez la preuve? Il y en a partout mais allez au bout du village. Vous y trouverez une des rares maisons intactes. On l’appelle « la maison de l’horreur »». Après quelques minutes de marche, je m’enfonce dans une petite ruelle. Elle mène vers le domicile d’un médecin proche du Fatah -l’organisation rivale du Hamas- qui a fui.  En apparence, vu de l’extérieur, rien ne trahit ce que je vais découvrir. Moaz, 24 ans monte la garde devant une bâtisse aux murs en béton gris, entourée de verdure. Le propriétaire lui a confié les clés. Lorsque la porte en fer forgé s’ouvre, immédiatement une odeur terrible de mort me prend à la gorge. Les chambres sont en désordre mais intactes. C’est au bout d’un couloir que l’on découvre ce qui devait être une salle d’eau. Cinq mètres carrés à peine. La pièce de l’horreur à l’état brut. Des murs truffés d’impacts, maculés de sang. A terre, les restes noirâtres en état de décomposition avancée des corps de sept jeunes Palestiniens retenus prisonniers pendant deux jours, alors que l’offensive battait son plein, avant d’être froidement exécutés. Tous les témoignages que je vais recueillir pendant plusieurs heures concordent. Et confirment l’insoutenable vision.  Moaz, qui était l’ami des victimes livre un récit aussi méticuleux que possible : «Au début, mes amis, dont 6 appartenaient à la famille Al Najjar, la plus importante du village, ont tenté de se cacher au mieux alors que les bombardements étaient intenses et que 3000 personnes environ n’avaient pas réussi à fuir avant que le village soit totalement bouclé. Ils voulaient rester ensemble, solidaires. Un jour, je ne me souviens plus lequel, ils ont décidé de tenter de fuir à travers les ruelles du village, évitant la route principale où les chars israéliens avaient pris position. Mais ils sont tombés sur une patrouille israélienne. De sa fenêtre, un vieil homme a vu le premier châtiment. Une balle dans le genou pour chacun d’entre eux». Les sept Palestiniens capturés sont alors ramenés dans la maison dont ils ne sortiront pas vivants. Un autre voisin raconte qu’il entendait des cris affreux. «Comme ceux de gens que l’on torture.» Mais personne ne pouvait rien faire. Deux jours plus tard, soudain, le même voisin entend des rafales claquer. «J’ai compris tout de suite que c’était la fin, une fin atroce pour des jeunes qui n’avaient rien à se reprocher, et j’ai pleuré», bredouille-t-il, hanté par le souvenir. Retour dans la maison de l’horreur. Tout concorde. L’image des traces de sang, les murs déchirés par les balles… Des douilles de fusil d’assaut au sol. Et le magma de chair décomposée… Hier, raconte Moaz, «un des parents de mes amis assassinés est venu brièvement voir. Il a fondu en larmes et s’en est allé précipitamment».  Il faudra attendre la première trêve humanitaire pour que les cadavres soient extraits de la maison et enterrés à la hâte tous ensemble. Les familles veulent alors se rendre dans le cimetière le plus proche, mais il a été ravagé par les chars israéliens. «Un sacrilège, murmure sur place un homme en train de creuser une nouvelle tombe. Regardez par vous même». De fait, le cimetière a été bombardé, avant que des chars ne le traversent pour prendre position dans le village. La terre est complètement retournée. En se penchant sur un caveau défoncé, on distingue des squelettes, des crânes, des ossements. «Ce n’est pas un crime infâme, ça?», hurle le gardien du cimetière. Les sept jeunes Palestiniens assassinés reposent désormais ensemble sous une tombe encore fraiche, dans un autre cimetière situé à l’écart du village. «Il a fallu faire vite, dit un employé. Car cette trêve là a été très vite rompue». Je pars à la recherche des familles, mais elles demeurent invisibles, murées dans leur chagrin. «Ils ne veulent pas parler aujourd’hui», m’explique un de leurs proches. «Mais moi je peux. Et je vous jure devant Dieu que ce qui a été accompli dans la maison de l’horreur n’est pas le seul crime de guerre à Khouza’a. Il y en a eu d’autres, beaucoup d’autres». L’armée israélienne s’est vengée sauvagement selon lui d’un fait de guerre survenu en 2008. Un commando israélien avait fait une incursion par delà la frontière. Ils sont rentrés dans un ferme déserte qui avait été minée. Près de 10 soldats sont morts. Pour les rescapés de la destruction de Khouza’a, village où il faisait bon vivre disent tous ceux qui l’ont connu avant l’offensive, c’est là qu’il faut trouver l’explication d’un tel acharnement et de telles exactions. Frédéric Helbert (Paris Match)
Pour résumer : Paris-Match explique que son envoyé spécial à Gaza a découvert la scène d’un massacre, alors que d’autres médias (…) avaient publié des images plusieurs jours auparavant. Cet envoyé spécial n’a jamais vu les corps dans la maison (contrairement à Al Jazeera). Il n’a jamais vu les corps au cimetière (car ils étaient déjà enterrés et dans un autre cimetière). Il n’a pas réussi à rencontrer les familles des victimes et il fait confiance à un voisin qui lui a dit que les victimes sont « des jeunes qui n’avaient rien à se reprocher », alors qu’Al Jazeera montre des hommes en treillis. Cool Israël

Après TFI, Paris Match  a trouvé son Enderlin !

Alors qu’après l’éclatante démonstration de sa perfidie et de son échec militaire …

Le Hamas a, comme prévu, repris dès la fin de la trêve ses bombardements sur Israël …

Et qu’à l’instar du Figaro, nos médias en mal de copie titrent sur des « Israël reprend ses frappes sur Gaza: un enfant palestinien tué » (bandeau du flash actu) …

Autrement plus porteurs que le titre d’origine: « Le Hamas refuse de prolonger la trêve » (http://www.lefigaro.fr/international/2014/08/08/01003-20140808ARTFIG00030-le-hamas-refuse-de-prolonger-la-treve-a-gaza.php) …

Retour, avec le site israélien Cool Israël, sur ce qui devait probablement être le scoop du siècle …

Mais cette fois non de notre Charles Enderlin national et indéboulonnable maitre-faussaire de  France 2 …

Ni de son homologue Patrick Fandio à TFI …

Mais du vieux briscard Frédéric Helbert – à ajouter illico à notre « scorecard » – pour le magazine lui-même du choc des photos et du poids des mots !

Qui, après Al Jazeera et d’autres pages Facebook et à peu près au même moment que son confrère, un peu plus prudent, de l’Humanité Pierre Barbancey …

Et entre deux interviews de pompom girls du Hamas à la Mads Gilbert

Nous fait la visite de la « petite boutique des horreurs » (à inscrire bientôt au Guide du routard ?)…

Où, crime de guerre ou pas, ses fameux jeunes civils qui y auraient été torturés et assassinés et dont il n’a donc jamais vu les corps puisqu’ils étaient déjà enterrés …

Ne semblent pas avoir eu le temps, si l’on en croit les images de la chaine des financiers du jihad mondial Hamas compris, d’enlever leur treillis militaires …

Khouza’a (Gaza) : Le Scoop bidon de Paris Match !!!

Cool Israel
7 Aug 2014
Par La rédaction

Paris Match Khouzaa CI

Khouza'a Paris Match

Un article du reporter free-lance Fréderic Helbert publié dans Paris-Match le 7 août 2014, intitulé « A GAZA, LA MAISON DE L’HORREUR » prétend expliquer l’assassinat de 7 palestiniens dans une maison de Khouza’a dans la bande de Gaza durant l’opération Bordure protectrice. Cet article comporte des lacunes considérables.

Premièrement, Paris-Match s’est fait rouler dans la farine par son reporter Fréderic Helbert. Car naïvement, Paris Match annonce le 7 août en introduction de l’article « Notre envoyé spécial à Gaza raconte comment il a découvert la scène d’un massacre dans une maison du petit village de Khouza’a. » Le premier gros problème c’est que ce monsieur n’a rien découvert du tout et qu’il est même arrivé après la guerre car Al Jazeera avait publié l’information 1 semaine plus tôt.

Video Al-Jazeera

Frédéric Helbert est présenté comme le découvreur de ce charnier mais comme il arrive 1 semaine après Al Jazeera il ne reste plus de cadavres mais seulement des « restes noirâtres en état de décomposition avancée ». Al Jazeera, quand à lui montre de vraies images sur lesquelles on peut voir des corps d’hommes entassés dans ce qui ressemble à la même maison, nous y reviendrons.

Au moment où le reporter de Paris Match est arrivé dans la maison, les morts avaient déjà été enterrés, il s’est donc rendu au cimetière le plus proche, a pu parler avec le gardien du lieu mais n’a donc pas vu les corps, enterrés dans « un autre cimetière situé à l’écart du village. »

Fréderic Helbert continue sa découverte : « Je pars à la recherche des familles, mais elles demeurent invisibles, murées dans leur chagrin. «Ils ne veulent pas parler aujourd’hui», m’explique un de leurs proches. «Mais moi je peux. Et je vous jure devant Dieu que…»». Le reporter reconnait qu’il n’a pu rencontrer aucun membre de la famille mais seulement un de leurs proches pour ce scoop annoncé comme tel par Paris Match.

Kouza'a Paris Match 4X4Ensuite Helbert écrit que selon un voisin : les 7 cadavres (qu’Helbert n’a pas vu) sont ceux de jeunes gens qui « n’avaient rien à se reprocher »). Bravo pour la rigueur journalistique. Contrairement à la version du reporter de Paris-Match, les images d’Al Jazeera (que l’on ne peut pas accuser d’être pro israélien) montrent des corps entassés d’hommes en treillis militaires qui ressemblent à tout, sauf à des civils. Les photos postées sur plusieurs comptes Facebook palestiniens montrent la même réalité que les images d’Al Jazeera.

Pour résumer :

  • Paris-Match explique que son envoyé spécial à Gaza a découvert la scène d’un massacre, alors que d’autres médias (source 1, source 2,source 3, source 4) avaient publié des images plusieurs jours auparavant.
  • Cet envoyé spécial n’a jamais vu les corps dans la maison (contrairement à Al Jazeera).
  • Il n’a jamais vu les corps au cimetière (car ils étaient déjà enterrés et dans un autre cimetière).
  • Il n’a pas réussi à rencontrer les familles des victimes et il fait confiance à un voisin qui lui a dit que les victimes sont « des jeunes qui n’avaient rien à se reprocher », alors qu’Al Jazeera montre des hommes en treillis.

Enfin, Fréderic Helbert, fier de son chef d’œuvre, n’a rien trouvé de mieux que de claironner sur son compte Twitter :

Le ridicule de ce « Comming…2 mn », comme le « coming soon » d’un film hollywoodien, (sans compter la faute d’orthographe qui va avec), semble être un détail mais il en dit beaucoup sur la qualité de ce reportage.

 Voir aussi:

Gaza : Crimes de guerre à Khouza’a
Pierre Barbancey
L’Humanité
6 Août, 2014

Corps amoncelés dans une maison, cadavres avec les pieds liés… Les témoignages révèlent les horreurs commises par l’armée israélienne.

Gaza (Palestine), envoyé spécial. Les habitants du village de Khouza’a, qui jouxte la frontière avec Israël, à l’est de Khan Younès, n’ont pu regagner leurs habitations, ou ce qu’il en reste, que le vendredi 1er août. Malgré de multiples tentatives les jours précédents, ils ont dû attendre une trêve et le retrait des chars israéliens qui barraient l’accès. Ce qu’ils ont découvert a dépassé toutes les horreurs. Cette localité de 13 000 habitants, connue pour être un havre de paix dans cette rude bande de Gaza, a été quasiment rasée par le flot de bombes et de missiles qui s’est abattu dès l’offensive terrestre israélienne. « Lorsque je suis revenu, je n’arrivai même pas à me repérer. On ne nous traite pas comme des êtres humains », certifie Jamal Al Najjar. L’Humanité a rendu compte du calvaire vécu par ces Palestiniens, dont certains ont été arrêtés, frappés, détenus pendant trois jours pour interrogatoire sans que quiconque ne parle d’« acte barbare ». Les récits qui suivent se sont déroulés durant les deux dernières semaines.

L’armée israélienne empêchait les secours d’accéder à la zone

La vérité sur ce qui s’est passé à Khouza’a commence à éclater, terrible. Sous les décombres, de nombreux corps ont été retrouvés : des habitants coincés, incapables de fuir, pris au piège sous le déluge de bombes. Un cas de crime de guerre caractérisé. D’autant que même les secours n’ont pu accéder à la zone, empêchés par l’armée israélienne. Un des quartiers de ce gros village est essentiellement occupé par une famille étendue, les Al Najjar. Nous rencontrons Ahmed, qui nous emmène dans une maison, en lisière du village, face à la frontière. Dans la salle de bains une odeur pestilentielle se dégage encore. Le sol est d’un noir de sang séché mélangé à de la poussière. Sur les carreaux blancs des murs, des éclaboussures de sang et des dizaines d’impacts de balles. À l’extérieur, le mur ne présente aucune trace. C’est là qu’Ahmed a retrouvé son fils Bilal, 22 ans, couché sous un amoncellement de corps. Ils étaient six. Selon les renseignements obtenus par le père, Bilal et ses camarades ont été arrêtés dans les rues et ont été emmenés dans la maison par des forces spéciales. « C’étaient des civils. Un de mes fils a reconnu son frère à cause de ses chaussures parce que les cadavres étaient en état de décomposition », affirme-t-il. Quand bien même ce seraient des combattants, leur mort, une exécution sommaire, s’apparente, là encore, à un crime de guerre. Les identités des cinq autres ne sont pas connues. « Nous les avons enterrés tous ensemble avec des numéros pour pouvoir l’indiquer à leurs familles après la guerre », dit Ahmed. Autre témoignage, quelques rues plus loin. Celui de Mohammed Al Najjar, 62 ans, qui a retrouvé son beau-fils, Wasfi, 27 ans, mort à même le sol, près de la mosquée Ibed el Rahman. « Il avait les pieds liés par une corde et un trou au milieu du front », décrit-il avec émotion. « Depuis 1967, j’ai vécu plus d’une guerre menée par les Israéliens. Mais ça n’a jamais été comme ça. Ils veulent nous effacer de l’humanité. » La femme de Wasfi, enceinte, doit maintenant élever ses deux enfants toute seule. L’histoire de Bassam Al Najjar, 31 ans, est tout aussi éloquente au sujet des exactions commises par l’armée israélienne à Khouza’a. « Le jour de l’invasion terrestre, beaucoup de gens du quartier se sont regroupés. Nous étions environ 170, hommes, femmes, enfants, dans une maison où nous pensions être à l’abri des bombardements. Mais le patio a été touché et nous nous sommes réfugiés dans la maison mitoyenne où nous pouvions entrer sans sortir dans la rue. Mais au milieu de la nuit, les obus sont tombés de façon encore plus intense. Nous avons tenté de joindre la Croix-Rouge et des leaders palestiniens, qui nous ont dit que les Israéliens n’acceptaient pas notre évacuation. Vers 6 h 30, le matin du 25 juillet, nous avons pris le risque de sortir. Nous avons brandi un drapeau blanc et avons commencé à marcher vers Abassane. Nous sentions des balles siffler au-dessus de nos têtes. Des éclats ont blessé légèrement un homme du groupe. C’est alors que nous avons aperçu un char. On s’est tous mis à genoux, les mains en l’air. On est resté environ une heure comme ça. Le char tirait au-dessus de nous et lançait des bombes qui faisaient du bruit, sans éclats. Mais un homme de 55 ans, Mohammed, a été touché au côté droit de la poitrine. Il était juste à côté de moi. Je n’ai rien pu faire. Il a agonisé pendant dix minutes puis est mort. Par la suite, le char a avancé vers nous. On pensait qu’on allait mourir. Un soldat est sorti de sa tourelle, nous a filmés puis a demandé, en arabe, que l’un d’entre nous vienne discuter. Nous avons envoyé Haytham Al Najjar avec un drapeau blanc. On nous a ensuite autorisés à partir après que les hommes et les adolescents ont soulevé leurs chemises pour montrer qu’ils n’avaient pas d’armes ni d’explosifs. Nous avons emmené le corps de Mohammed mais même à ce moment-là ils tiraient au-dessus de nos têtes. » Tous aujourd’hui pleurent leurs morts et la destruction de leur village. Ils sont encore logés dans des écoles de l’ONU, dans le dénuement le plus total. Tous se demandent si on leur rendra justice. « Je n’aurais jamais pensé qu’en 2014 une armée puisse agresser un peuple de cette manière », dit Bassam, le visage dur.

Voir également:

SEPT PALESTINIENS MASSACRÉS

A GAZA, LA MAISON DE L’HORREUR

A Gaza, la maison de l'horreur
Dans la maison de l’horreur, à Khouza’a. Des murs truffés d’impacts, maculés de sang. A terre, les restes noirâtres en état de décomposition avancée des corps de sept jeunes Palestiniens.© Frédéric Helbert
Le 06 août 2014 | Mise à jour le 07 août 2014
FRÉDÉRIC HELBERT, ENVOYÉ SPÉCIAL À GAZA

 

 

Notre envoyé spécial à Gaza raconte comment il a découvert la scène d’un massacre dans une maison du petit village de Khouza’a.

A l’heure d’une trêve respectée par toutes les parties, nombre de réfugiés tentent de regagner leurs villages. Le plus souvent pour y découvrir des théâtres de dévastation totale. A une demi-heure de route de la ville de Gaza, le village-martyr de Khouza’a, qui fut un point stratégique pour les Israéliens. Leurs forces, dès les premiers jours de la guerre, ont franchi la frontière, pour occuper le village et en faire une place forte. «Nous avons d’abord subi d’intenses bombardements raconte un vieux Palestinien rescapé d’une offensive d’une violence inouïe. Puis les les chars israéliens sont arrivés. Le village a été entièrement encerclé, puis occupé. Et le calvaire effroyable a commencé pour nous. Une punition barbare».

«Des crimes de guerres ont été commis contre une population sans défense», ajoute un chauffeur de taxi assis devant sa maison détruite. Son taxi jaune est enseveli sous les décombres. «Vous en voulez la preuve? Il y en a partout mais allez au bout du village. Vous y trouverez une des rares maisons intactes. On l’appelle « la maison de l’horreur »». Après quelques minutes de marche, je m’enfonce dans une petite ruelle. Elle mène vers le domicile d’un médecin proche du Fatah -l’organisation rivale du Hamas- qui a fui.

En apparence, vu de l’extérieur, rien ne trahit ce que je vais découvrir. Moaz, 24 ans monte la garde devant une bâtisse aux murs en béton gris, entourée de verdure. Le propriétaire lui a confié les clés. Lorsque la porte en fer forgé s’ouvre, immédiatement une odeur terrible de mort me prend à la gorge. Les chambres sont en désordre mais intactes. C’est au bout d’un couloir que l’on découvre ce qui devait être une salle d’eau. Cinq mètres carrés à peine. La pièce de l’horreur à l’état brut. Des murs truffés d’impacts, maculés de sang. A terre, les restes noirâtres en état de décomposition avancée des corps de sept jeunes Palestiniens retenus prisonniers pendant deux jours, alors que l’offensive battait son plein, avant d’être froidement exécutés. Tous les témoignages que je vais recueillir pendant plusieurs heures concordent. Et confirment l’insoutenable vision.

DES CRIS AFFREUX, « COMME DES GENS QUE L’ON TORTURE »

Moaz, qui était l’ami des victimes livre un récit aussi méticuleux que possible : «Au début, mes amis, dont 6 appartenaient à la famille Al Najjar, la plus importante du village, ont tenté de se cacher au mieux alors que les bombardements étaient intenses et que 3000 personnes environ n’avaient pas réussi à fuir avant que le village soit totalement bouclé. Ils voulaient rester ensemble, solidaires. Un jour, je ne me souviens plus lequel, ils ont décidé de tenter de fuir à travers les ruelles du village, évitant la route principale où les chars israéliens avaient pris position. Mais ils sont tombés sur une patrouille israélienne. De sa fenêtre, un vieil homme a vu le premier châtiment. Une balle dans le genou pour chacun d’entre eux». Les sept Palestiniens capturés sont alors ramenés dans la maison dont ils ne sortiront pas vivants. Un autre voisin raconte qu’il entendait des cris affreux. «Comme ceux de gens que l’on torture.» Mais personne ne pouvait rien faire. Deux jours plus tard, soudain, le même voisin entend des rafales claquer. «J’ai compris tout de suite que c’était la fin, une fin atroce pour des jeunes qui n’avaient rien à se reprocher, et j’ai pleuré», bredouille-t-il, hanté par le souvenir. Retour dans la maison de l’horreur. Tout concorde. L’image des traces de sang, les murs déchirés par les balles… Des douilles de fusil d’assaut au sol. Et le magma de chair décomposée… Hier, raconte Moaz, «un des parents de mes amis assassinés est venu brièvement voir. Il a fondu en larmes et s’en est allé précipitamment».

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A l’intérieur de la « maison de l’horreur ». Les murs témoignent de la violence qui s’y est déroulée.© Frédéric Helbert

 

 

Il faudra attendre la première trêve humanitaire pour que les cadavres soient extraits de la maison et enterrés à la hâte tous ensemble. Les familles veulent alors se rendre dans le cimetière le plus proche, mais il a été ravagé par les chars israéliens. «Un sacrilège, murmure sur place un homme en train de creuser une nouvelle tombe. Regardez par vous même». De fait, le cimetière a été bombardé, avant que des chars ne le traversent pour prendre position dans le village. La terre est complètement retournée. En se penchant sur un caveau défoncé, on distingue des squelettes, des crânes, des ossements. «Ce n’est pas un crime infâme, ça?», hurle le gardien du cimetière.

Les sept jeunes Palestiniens assassinés reposent désormais ensemble sous une tombe encore fraiche, dans un autre cimetière situé à l’écart du village. «Il a fallu faire vite, dit un employé. Car cette trêve là a été très vite rompue». Je pars à la recherche des familles, mais elles demeurent invisibles, murées dans leur chagrin. «Ils ne veulent pas parler aujourd’hui», m’explique un de leurs proches. «Mais moi je peux. Et je vous jure devant Dieu que ce qui a été accompli dans la maison de l’horreur n’est pas le seul crime de guerre à Khouza’a. Il y en a eu d’autres, beaucoup d’autres». L’armée israélienne s’est vengée sauvagement selon lui d’un fait de guerre survenu en 2008. Un commando israélien avait fait une incursion par delà la frontière. Ils sont rentrés dans un ferme déserte qui avait été minée. Près de 10 soldats sont morts. Pour les rescapés de la destruction de Khouza’a, village où il faisait bon vivre disent tous ceux qui l’ont connu avant l’offensive, c’est là qu’il faut trouver l’explication d’un tel acharnement et de telles exactions.

« ILS NOUS ONT TIRÉ DANS LE DOS »

D’autres habitants racontent comment un groupe de 400 personnes, parmi lesquelles de nombreux vieillards, des femmes, des enfants, ont tenté de sortir pour échapper à la furie des bombardements en avançant sur la route principale, mains levées, drapeau blanc hissé. «Ils ont d’abord été contraints à faire marche arrière parce qu’un char a tiré à la mitrailleuse lourde. Et ce n’étaient pas que des tirs d’avertissements. Certains ont été touchés et sont morts sur le coup. D’autres ont agonisé dans leur sang». Le jour suivant, nouvelle tentative. A hauteur de la station-service de Khouza’a, réduite en miettes, l’armée israélienne les a contraint à nouveau à stopper leur marche, et à ne pas bouger pendant 24 heures. Un père a vu son fils déjà blessé agoniser devant lui. Un frère a, des heures durant, tenu dans ses bras sa soeur handicapée, mortellement touchée par un tir de sniper alors qu’il la poussait sur une chaise roulante. Un jeune Palestinien a réussi à appeler la Croix-Rouge, qui a envoyé des ambulances. Mais interdiction leur a été faite de passer à coups de «warning shots» tirés par les chars. «Puis les Israéliens ont fini par nous laisser partir», raconte un blessé retrouvé à l’hôpital Al Najjar, dans une commune voisine. «Mais ils nous ont tiré dans le dos. C’est là que j’ai été touché, derrière l’épaule. Je peux m’estimer « heureux »». Au moins quatre personnes dont un vieillard de 92 ans sont morts à ce moment là.

Retour à Khouza’a, dans la maison de l’horreur, une dernière fois. Là où a été récupéré, parmi les douilles, le couteau d’un soldat israélien taché de sang. Sinistre signature. Moaz veille toujours. «A ce jour, je n’ai vu aucun enquêteur indépendant, aucun responsable de l’ONU ou d’une quelconque ONG n’est venu enquêter dit-il. Maintenant, nous le savons. Israël peut nous tuer comme il l’entend. En toute impunité. Le sang du peuple palestinien ne vaut rien».

Voir encore:

Mads Gilbert: « Cette guerre est un crime contre l’humanité »

Frederic Helbert blog

28/07/2014

-EXCLUSIF-  MADS GILBERT, LE MEDECIN URGENTISTE  NORVEGIEN QUI INVITE BARACK OBAMA A VENIR VOIR LA REALITE D’UNE SITUATION TRAGIQUE SE LIVRE A « COEUR OUVERT ».

Mads Gilbert le médecin urgentiste qui a écrit une lettre ouverte à Obama @Frédéric Helbert

Gaza, Hôpital Shifa. Entretien sans détour avec Mads GILBERT.

Mads Gilbert – Ma lettre ouverte à Obama, je ne pensais pas qu’elle aurait un tel écho. Non vraiment pas. En fait nous avions vécu une journée et une nuit très dure. Nous avions reçu plus d’une centaine de blessés. C’était l’enfer! J’ai fini vers 5h du matin. Je me suis retrouvé épuisé, dans ma chambre, et j’avais besoin d’évacuer la pression. Alors je me suis mis à écrire comme je le fais souvent. C’est venu spontanément comme un cri du coeur. J’ai envoyé ce que j’avais écrit à quatre ou cinq amis, et puis cela a échappé à mon contrôle. La lettre a parcouru Internet, ça a fait un effet boule de neige. Et au bout du compte le tour du monde!

Frédéric Helbert: Avez-vous reçu une réponse?

Non! Rien, mais je ne suis malheureusement pas étonné. Les leaders et chefs d’état de la communauté internationale, comme ceux des Etats-Unis, ou le gouvernement israélien, sont totalement déconnectés du terrain. Des réalités humaines. Ils sont devenus distants, insensibles, « vaccinés » ignorant la souffrance des populations. Obama dit qu’Israel a le droit de se défendre? Personne ne peut s’élever contre le principe, mais ce n’est pas de la défense! C’est une attaque massive, d’Israel contre tout le peuple palestinien. Des crimes de guerre sont commis tous les jours. Moi, j’ai voulu humblement partager mes sentiments avec le Président des Etats-Unis. Nous sommes deux êtres humains. Nous avons tous les deux un coeur. Je voulais qu’il voit ce que je vois. Je voulais lui montrer la réalité palestinienne.  La réalité c’est un massacre sans précédent ici. Des tueries de masse, des atrocités visant le peuple palestinien.  C’est plus d’un millier de morts! C’est 50% des victimes qui sont des femmes ou des enfants. Je voudrais monter à Obama ces gens ordinaires, ces civils, amputés, les corps criblés de fragments de bombes, tailladés à mort par ces fléchettes normalement destinées à percer le blindage d’un char, où horriblement  brulés. Je voudrais qu’il voit de ces yeux l’infinie souffrance de ces gens ordinaires et innocents. Causée par une armée si puissante, bâtie et alimentée grâce à l’argent américain, au soutien américain, aux armes US. Quand j’ai écrit, je me posais la question à moi-même en fait. Comment tout cela est-possible? Je couchais mes sentiments sur le papier. Des sentiments contenus pendant les si dures heures de notre travail de médecins urgentistes. Pour les victimes c’est l’enfer, pour nous c’est dur aussi, mais on doit rester fort dans la tempête et on le reste. En sachant que chaque fois qu’une bombe tombe, des civils palestiniens sont inévitablement tués où blessés. 

FH- Mais rien n’a changé. Obama et les autres sont impuissants ou laissent faire. Des armes terrifiantes sont utilisées comme ces bombes à fléchettes d’acier ou autres…

– Cela va beaucoup plus loin! Toutes les conventions internationales, toutes les « lois de la guerre » sont bafouées. La première arme de destruction terrible, c’est le siège de la Bande de Gaza. Une punition collective aux conséquences  inimaginables!  Ce siège est contraire l’article 33 je crois  de la Convention de Genève. Le siège de Gaza devenue une prison à ciel ouvert, ce châtiment collectif est totalement illégal.  Second point:  L’usage totalement disproportionné de la force. Comparez les bilans! Ceux des civils touchés: des centaines et des centaines de mort d’un coté, moins de 4 où 5 de l’autre. Le troisième point illégal c’est qu’il est interdit de bombarder sans discriminations zones civiles et militaires, en prétextant que le Hamas utilise la population comme « bouclier humain ». Ce territoire est si petit que tout est forcément imbriqué. Les israéliens utilisent toujours le même argument pour commettre le pire. Je suis désolé de devoir le rappeler, mais si l’on regarde l’histoire des mouvements de résistance, comme celui qui lutta contre l’occupant allemand en France, on s »aperçoit qu’ils ils cachaient leurs armes partout, y compris dans des zones civiles. Je ne cautionne pas cela, pas plus que je n’ai une quelconque sympathie pour le Hamas, mais il y a une vraie hypocrisie à clamer que la résistance combattante, composée désormais de plusieurs groupes, d’ordinaires opposés, faisant pour l’heure front commun, utilise systématiquement la population pour se protéger. C’est une propagande que l’on martele coté israélien pour tout justifier. Que voulriez-vous qu’elle fasse la résistance? Qu’elle se mette à découvert sur une colline déserte et qu’elle attende les F-16?

FH- On vous a vu montrer beaucoup de compassion à l’égard des victimes que vous soignez. Vous avez-meme embrassé le front d’un enfant mourant…

– Mais c’est la moindre des choses. Je suis tellement impressionné par la retenue admirable des blessés, par le courage de ces enfants parfois atrocement touchés, par leur regards… La détresse des parents aussi me bouleverse. Cela fait partie de ma conception du métier. Je fais ce que j’ai à faire sur le plan médical. Je donne le maximum, mais c’est mon devoir aussi d’essayer d’apporter du réconfort, en parlant doucement aux victimes, à leurs pères, leurs mères, leurs frères, leurs soeurs. Un regard, un geste tendre peuvent beaucoup pour ces gens simples confrontés à la tragédie, pour les enfants, les nourrissons,  qui souffrent sans rien dire, et sans comprendre pourquoi on leur a fait cela. J’essaie d’apporter un peu d’humanité dans cet océan de douleurs. Mais je ne sais plus parfois où est l’humanité, quand j’entends les cris terribles de désespoir de ceux qui viennent de perdre un proche. Ce sont des moments insoutenables. Je ne m’y habituerai jamais!

FH: Voyez-vous une solution pour enrayer la spirale guerrière?

Déjà le gouvernement israélien et les égyptiens pourraient ouvrir leurs frontières! Et permettre à la population civile de fuir. Les combattants eux veulent rester et affronter l’armée israélienne. OK. Mais qu’on ouvre les frontières pour permettre aux civils de fuir, et aux blessés d’être soignés correctement. Si vous êtes brave et courageux  Monsieur Netanyahu, ouvrez-donc les frontières! Mais Israel boucle plus que jamais Gaza, et use de ses F-16, ses hélicoptères d’attaque « Apache », pour viser délibérément des femmes et des enfants et à c’est vraiment dégueulasse. Je ne dis pas cela en l’air. Je me base sur ce que je vois tous les jours à l’hôpital. Les israéliens dans leur rhétorique sont pris à leur propre piège! Ils affirment que les bombardements sont ciblés, qu’ils ont un taux de réussite de 90%. Alors que nous médecins, nous avons affaire à des milliers de victimes civiles palestiniennes! Vous ne pouvez dire que les opérations ciblées sont une réussite, alors que des centaines de femmes, d’enfants, de vieillards, sont tués! Où alors on en revient à l’idée que les populations civiles sont délibérément visées! L’armée israélienne sait pertinemment qu’elle tue des civils en masse. Il n’y a aucun doute possible. C’est un massacre, un crime monstrueux. Cela ne relève pas du crime de guerre uniquement. C’est un crime contre l’humanité! Je suis satisfait  qu’une enquête internationale ait été ordonnée. Car Cela ne concerne pas uniquement ce conflit. Si on laisse Israel faire en toute impunité, qui seront les prochaines victimes? Si on laisse Monsieur Obama et monsieur Netanyahu agir ainsi avec les armes les plus sophistiqués du monde contre des femmes et des enfants où va t-on? Sommes-nous, nous les occidentaux légitimes à condamner fermement des mouvements comme Boko-Aram, par exemple où les  états dits « voyous » quand nous laissons tuer des femmes et des enfants sans rien faire. Pour moi, et encore une fois je le dis comme toubib rompu à la médecine d’urgence, ce que fait Israel n’est rien moins que du « terrorisme d’état »…

FH: Comment pouvez vous expliquer que la société Israélienne puisse dans sa grande majorité approuver une telle opération, et soutenir une armée qui frappe si durement des civils?

– Je ne me l ‘explique pas. Ils sont devenus fous à mes yeux.  Je constate mais je n’ai aucune explication rationnelle. J’imagine ce qu’ils diraient – à juste titre- si la situation était inversée. Et si elle l’était je serai comme mon devoir de médecin me l’impose aux cotés de leurs victimes. Je ne comprends pas non plus. l’inertie internationale, pire, le soutien aveugle de grandes nations comme la France derrière Israel. J’aime la France. Ce pays porte des valeurs universelles, et a longtemps été un soutien exceptionnel pour les palestiniens. La France, qui siège au Conseil de Sécurité, faisait entendre sa voix en faveur du peuple de Palestine. Aujourd’hui elle les abandonne, elle tourne le dos à des populations qui vivent l’un des pire moments de leur histoire.  Elle soutient Israel. Je crois que votre gouvernement, votre président, votre premier ministre surtout, celui des Affaires étrangères, mélangent tout. Leur référence c’est l’holocauste, mais les palestiniens n’ont rien à voir avec l’holocauste! Ils se battent pour leurs droits, pour récupérer leur terre, avoir un pays, vivre normalement, et sont épuisés par le siège, les guerres qui se succèdent, 3 en 6 ans,  le déni permanent de leurs droits. Que la France les ait abandonné dans les circonstances actuelles est pour eux un coup terrible… 

L’entretien s’arrête brutalement. On vient chercher Mads Gilbert, que tout le monde appelle à l’hôpital « DoctorMads » pour tenter de sauver un palestinien entre la vie et la mort…

Mads Gilbert face à l'urgence absolue @Frédéric Helbert

Le chirurgien "aux manettes" face à un cas quasi-déséspéré @Frédéric Helbert

Le combat contre la mort en salle de réanimation d'urgence @ Frédéric Helbert DR

Interview et photos: Frédéric Helbert.

5 Responses to Désinformation: Paris Match a trouvé son Charles Enderlin (Israel-bashing in French media: Who needs Charles Enderlin when you’ve got Frédéric Helbert ?)

  1. […] l’inimaginable degré d’atrocité et du nombre de victimes, certes très probablement exagéré par le Hamas lui-même, que ceux-ci pouvaient provoquer […]

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  2. […] ne pas voir, avec l’ancien journaliste trotskyste et autre notoire maitre-faussaire à ses heures perdues Edwy Plenel ou le journaliste et ancien otage en […]

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  3. […] l’islamologue libano-américain Fouad Ajami et sans parler de nos Charles Enderlin à nous, la véritable bible du djihad mondial […]

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