D-Day 70: Vous avez dit munichois ? (Both Hitler and Chamberlain get invited to WWII after party)

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‘Avoir la paix’, le grand mot de toutes les lâchetés civiques et intellectuelles. Charles Péguy
Mes bons amis, pour la deuxième fois de notre histoire, un premier ministre britannique revient d’Allemagne apportant la paix dans l’honneur. Je crois que c’est la paix pour notre temps… Rentrez-chez vous et dormez en paix. Chamberlain
Vous aviez le choix entre le déshonneur et la guerre, vous avez choisi le déshonneur, vous aurez la guerre. Churchill
De Stettin sur la Baltique à Trieste sur l’Adriatique, un rideau de fer s’est abattu à travers le continent. Churchill (Westminster College, Fulton, Missouri, le 5 mars 1946)
J’estime que ce discours est un acte dangereux, qui vise à semer des germes de discorde entre les Etats alliés et à rendre plus difficile leur collaboration. (…)  En fait, M. Churchill se trouve actuellement dans la position d’un fauteur de guerre. Et il ne s’y trouve pas seul. Il a des amis, non seulement en Angleterre, mais également aux Etats-Unis. Il est à remarquer que, sous ce rapport, M. Churchill et ses amis rappellent d’une façon étonnante Hitler et ses amis. Hitler a commencé la préparation à la guerre par sa proclamation d’une théorie raciale, où il déclarait que seules les personnes de langue allemande représentaient une nation « véritable » au sens complet du mot. M. Churchill, également, commence la préparation à la guerre par une théorie raciale, en affirmant que seules les nations de langue anglaise sont des nations – dans toute l’acception du mot – appelées à diriger les destinées du monde entier. La théorie raciale allemande amena Hitler et ses amis à conclure que les Allemands, en tant qu’unique nation « véritable », devaient commander aux autres nations. La théorie raciale anglaise amène M. Churchill et ses amis à cette conclusion que les nations de langue anglaise, en tant que seules « véritables », doivent régner sur les autres nations du monde. En fait, M. Churchill et ses amis, en Angleterre et aux Etats-Unis, présentent aux nations ne parlant pas anglais quelque chose comme un ultimatum : « Reconnaissez de bon gré notre domination, et tout alors ira bien ; dans le cas contraire, la guerre est inévitable. »Mais, si les nations ont versé leur sang au cours de cinq années d’une terrible guerre, c’est pour la liberté et l’indépendance de leur pays et non pas pour remplacer la domination des Hitler par celle des Churchill.  Staline (1946)
Le communisme, c’est le nazisme, le mensonge en plus.  Jean-François Revel
Un des grands problèmes de la Russie – et plus encore de la Chine – est que, contrairement aux camps de concentration hitlériens, les leurs n’ont jamais été libérés et qu’il n’y a eu aucun tribunal de Nuremberg pour juger les crimes commis. Thérèse Delpech
La destruction de l’URSS fut la plus grande catastrophe géopolitique du siècle. Poutine (25.04. 05)
Je veux aussi, une fois élu, organiser un sommet dans le monde musulman, avec tous les chefs d’Etat, pour discuter franchement sur la façon de contenir le fossé qui s’agrandit chaque jour entre les musulmans et l’Occident. Je veux leur demander de rejoindre notre combat contre le terrorisme. Nous devons aussi écouter leurs préoccupations. (…) Je veux dialoguer directement avec l’Iran et la Syrie. Nous ne stabiliserons pas la région si nous ne parlons pas à nos ennemis. Lorsqu’on est en désaccord profond avec quelqu’un, il faut lui parler directement. Barack Obama
Tout dépendra de la fermeté de l’Ouest. La Russie teste. Elle ira aussi loin que le permettra l’Occident. Pavel Felgengauer
Les Russes ont monté de toutes pièces des « séparatistes » ossètes, et abkhazes, pour casser la Géorgie, coupable de lèse-Russie. Moscou préparait depuis des mois l’assaut qui vient de se produire. La 58ème armée, qui s’est ruée sur la Géorgie, avait été préparée de longue main. (…) Poutine a préparé l’action (…) dès le mois d’avril, nous dit le spécialiste russe des affaires militaires Pavel Felgenhauer. On ne lance pas à l’improviste une opération combinée des commandos, des unités de blindés, de la marine et de l’armée de l’air, sans oublier une vaste cyber-attaque commencée une ou deux semaine avant l’assaut. Vu l’état général des forces russes, où les officiers vendent les pneus, les munitions, les carburants et les équipements, il a fallu préparer spécialement l’invasion pendant des mois. Laurent Murawiec
Quel autre pays au monde peut en effet se permettre de raser des villes, de spolier les étrangers, d’assassiner les opposants hors de ses frontières, de harceler les diplomates étrangers, de menacer ses voisins, sans provoquer autre chose que de faibles protestations? Françoise Thom
La politique de « redémarrage » des relations russo-américaines proposée par le président Obama a été interprétée à Moscou comme l’indice de la prise de conscience par les Américains de leur faiblesse, et par conséquent comme une invitation à Moscou de pousser ses pions (…) Le contrat d’achat des Mistrals présente un triple avantage: d’abord, la Russie acquiert des armements de haute technologie sans avoir à faire l’effort de les développer elle-même ; deuxièmement, elle réduit à néant la solidarité atlantique et la solidarité européenne ; troisièmement, elle accélère la vassalisation du deuxième grand pays européen après l’Allemagne. Un expert russe a récemment comparé cette politique à celle de la Chine face aux Etats-Unis : selon lui, à Washington le lobby pro-chinois intéressé aux affaires avec la Chine est devenu si puissant que les Etats-Unis sont désormais incapables de s’opposer à Pékin; la même chose est déjà vraie pour l’Allemagne face à la Russie et elle le sera pour la France après la signature du contrat sur les Mistrals. Françoise Thom
En invitant le président Poutine aux cérémonies de commémoration du Débarquement, la France a fait un pari risqué. Pour éviter que cette décision ne débouche sur l’un de ces épisodes peu glorieux de notre diplomatie que nous préférons oublier, tel le voyage de Ribbentrop à Paris en décembre 1938, en plein démembrement de la Tchécoslovaquie, il importe de comprendre dans quel esprit le dirigeant du Kremlin se rend en France, et surtout d’appréhender « l’autre réalité » dans laquelle il évolue. Il faut prendre en compte que la seconde guerre mondiale représente pour la Russie d’aujourd’hui un enjeu différent de celui qu’elle représente pour les Occidentaux : au point que la Douma vient d’adopter une loi sanctionnant de lourdes amendes, voire de peines de détention toute version de la Grande Guerre patriotique incompatible avec l’actuelle vulgate poutinienne. Ainsi la Russie d’aujourd’hui se refuse à reconnaître que la « libération » des pays d’Europe centrale et orientale par l’Armée rouge s’est traduite pour eux par un nouvel asservissement. Mais le noeud de la seconde guerre mondiale est encore plus complexe. En 1941-1945, Staline menait deux guerres parallèles, l’une ouverte contre l’Allemagne hitlérienne, l’autre cachée contre ses « alliés » anglo-saxons. La guerre froide commença lorsque les Occidentaux réveillés se mirent à bloquer les ambitions de l’URSS. Dans la vision russe officielle, les Occidentaux ont cru remporter une victoire avec l’effondrement de l’URSS mais, grâce à Poutine, la Russie s’est redressée et a entrepris de reconstituer l’empire perdu. Les révolutions « de couleur » en 2003-2004 en Géorgie et en Ukraine ont été interprétées à Moscou comme la preuve que, la Russie se renforçant peu à peu, les Occidentaux faisaient monter d’un cran leur lutte sournoise contre elle. Aux yeux des dirigeants du Kremlin, les manifestations anti-Poutine de l’automne-hiver 2011 apportent une nouvelle preuve du complot de l’étranger contre la Russie. La crise ukrainienne a été vue à Moscou à travers ce prisme : d’où l’acharnement de la propagande russe à montrer le malheureux gouvernement de Kiev comme une « junte fasciste » et à présenter l’annexion de la Crimée comme un remake de la bataille de Berlin. Poutine et sa secte raisonnent donc depuis le début en termes de guerre froide et de revanche. Mais alors qu’auparavant ils avaient un salutaire respect pour la puissance américaine, aujourd’hui ils considèrent que l’Amérique est presque aussi faible que l’Europe. Poutine est donc animé d’un immense mépris pour les Occidentaux : les Européens sont perçus comme décadents, vénaux, divisés, laminés. Le président Obama semble avoir une capacité infinie à encaisser sans broncher les affronts russes, mais au Kremlin on est conscient que l’Amérique ne sera pas toujours aussi accommodante. Françoise Thom
Si vous avez l’impression d’avoir déjà vu cela, c’est parce que c’est ce qu’a fait Hitler dans les années 1930. Tous les Allemands qui étaient (…) des Allemands ethniques, les personnes d’origine allemande qui se trouvaient en Tchécoslovaquie, en Roumanie et ailleurs, Hitler n’arrêtait pas de dire qu’ils étaient maltraités. Je dois aller protéger mon peuple, et c’est ce qui a rendu tout le monde si nerveux. Hillary Clinton
Vladimir Poutine est en train de faire la même chose que Hitler. Le prince Charles
Nous nous souvenons du sacrifice de ces jeunes hommes débarqués du Nouveau Monde, ainsi que des forces françaises d’Afrique, venus libérer la France du joug national socialiste. En revanche, les commémorations du 6 Juin 2014 soulèvent des questions. Rappelons que le 6 Juin 1944, c’est le débarquement en Normandie des forces armées anglo-américaines, composées de britanniques et ressortissants du Commonwealth, ainsi que d’américains principalement. Quelques français (les 177 du Commando Kieffer ainsi que quelques dizaines de soldats incorporés à l’US Army), quelques Polonais, Belges, Norvégiens, Néerlandais, Tchécoslovaques et Grecs complètent le tableau, certes, mais l’énorme majorité des 156 000 soldats sont des anglo-américains. Du coup, on se demande bien ce que font sur les plages de Normandie Vladimir Poutine, président de la Fédération de Russie et Angela Merkel, chancelière allemande. Que nous voulions rendre hommage à l’Armée Rouge des Soviétiques et à la victoire de Stalingrad peut se comprendre, mais la place de Poutine n’est-elle pas alors plutôt au 8 mai, commémoration de la fin de la guerre ?  Quand à Merkel, sa présence est encore plus surprenante. Que nous soyons aujourd’hui en paix avec l’Allemagne va évidemment de soi. Mais à quel titre Merkel est-elle en Normandie ? Si Hollande voulait faire une célébration rassemblant tous les belligérants de la Seconde Guerre Mondiale, pourquoi n’a t-il pas invité les présidents algériens, marocains, sénégalais et camerounais également ? En plus, dans le cas de l’Algérie, cela aurait été bien plus pertinent que de les faire venir au 14 juillet prochain sur les Champs Elysées … Bref, même dans ce qui, dans le cadre des institutions et de la pratique de la Veme République, apparaît comme étant une prérogative du Président de la République, Hollande arrive à embrouiller un message pourtant limpide à la base : les français remercient les anglo-américains d’avoir combattu les nazis en Normandie puis jusqu’à Berlin. Le parisien libéral
“To describe Putin as the skunk at the picnic would be an enormous understatement.” U.S. diplomat
The war “was won on the Eastern front; the West’s D-Day was for all intents and purposes a mopping-up operation on the Western front and a mere support for the Soviet forces.” Voice of Russia (Feb. 2014)
J’ai invité le président Poutine pour les célébrations du débarquement le 6 juin et je maintiens cette invitation. Nous avons en partage les millions de morts qui ont été les victimes de ce conflit, mais aussi les héros. La Russie a été solidaire de la France et a payé un lourd tribut contre le nazisme. Nous devons tout faire pour que ce soit l’esprit de paix qui l’emporte.  François Hollande

Vous avez dit munichois (ou yaltais ?) ?

Entre un Pleurnicheur en chef qui après l’Irak annonce officiellement son abandon de l’Afghanistan et relâche au passage cinq dirigeants talibans via les habituels financiers du terrorisme mondial

Un président russe qui, reprenant la méthode éprouvée des Sudètes comme l’ont rappelé récemment Hillary Clinton et le prince Charles, a non seulement annexé la Crimée mais continue à la géorgienne le démantèlement de la partie orientale de l’Ukraine …

Et un maitre-gribouille français qui, après le démantèlement (jusqu’à la suppression évoquée un temps des termes mêmes de père et mère !) d’une institution aussi fondamentale pour une société que celle du mariage et avant probablement celle de la génération à coup d’adoption homosexuelle, gestation assistée et théorie du genre à l’école de nos enfants, en est à présent en pleine crise ukrainienne à réarmer Hitler …

Alors que nous rendons un probablement dernier hommage aux millions de soldats, résistants et martyrs qui ont donné leur vie pour mettre un terme, avant celle du communisme (dont on attend toujours le Nuremberg), à l’aberration du nazisme …

Comment, 76 ans après un certain sommet de Munich (et 73 ans après Yalta), ne pas avoir derrière cette  invitation conjointe …

Et cette apparente tentative de remplacer, pour reprendre les termes de Staline après le discours du « rideau de fer » de  Churchill, la domination des Hitler par celle des Poutine  …

Une étrange et double sensation de déjà vu ?

New rivalries threaten to overshadow D-Day 70th anniversary

How the conflict between Ukraine and Russia threatens to mar the anniversary

Katie Engelhart

McLeans

June 5, 2014

On June 6, leaders from across Europe and North America will meet near the beaches of Normandy for lunch. The meal will mark 70 years since D-Day, when Canadian, British, U.S. and other Allied troops, as part of Operation Overlord, stormed the coastline of German-occupied France and began the final, decisive assault of the Second World War. Meant to commemorate the battle, and honour those lost that day (including some 340 Canadians on Juno Beach), the 70th-anniversary gathering has itself fallen victim to great power rivalries.

In May, French officials confirmed that both Russian President Vladimir Putin and newly elected Ukrainian President Petro Poroshenko would attend the event. For the first time since Russia’s illegal annexation of Crimea and the hostilities that have followed in eastern Ukraine, leaders from Moscow and Kyiv will meet face to face. Putin’s planned presence has sparked considerable controversy, as indeed has Russia’s traditional downplaying of the Normandy invasion. It’s not the first time that the solemn business of remembering the Second World War has acquired an unceremoniously political tinge.

D-Day commemorations began soon after the war’s end, but it would be decades before it became an event of international fanfare. Germany was not invited until the 60th anniversary in 2004. Historically, Russia’s involvement has also proved politically fraught. In the early years after the war, Russia’s contribution to the Allied effort was overshadowed by tension with Soviet powers. Like Germany, the Russian Federation was not represented at D-Day celebrations until 2004. Even since then, Russia and its state media have sought to minimize the significance of the Normandy landings, emphasizing instead the surge of Soviet troops on the Eastern front. An article this past February in Voice of Russia explained that the war “was won on the Eastern front; the West’s D-Day was for all intents and purposes a mopping-up operation on the Western front and a mere support for the Soviet forces.”

France pushed for Putin’s attendance this year. “We may have differences with Vladimir Putin,” French President François Hollande conceded, “but I have not forgotten and will never forget that the Russian people gave millions of lives” during the war. The move was tacitly supported by the White House, which, according to a spokeswoman, hardly expected France “to disinvite Russia.” The effort has nonetheless proved highly contentious, especially among observers who already accuse Europe of being lackadaisical in its post-Crimea negotiations with Moscow. As one U.S. diplomat told GlobalPost.com last week, “To describe Putin as the skunk at the picnic would be an enormous understatement.” Russia still has tens of thousands of troops along the Ukraine border and has warned that an armed invasion of east Ukraine is a still-plausible outcome.

While the ongoing conflict in Ukraine has complicated the commemoration of the Second World War, the Kremlin is also using the memory of the war to justify its ongoing intrusion in Ukraine. Russian officials have dismissed Kyiv’s opposition forces as “fascists” and Russian rhetoric presents the Ukraine incursion as a continuation of the Soviet Union’s 1940s anti-fascist struggle. As for June 6, some worry about an especially awkward encounter between Putin and Britain’s Prince Charles. Last month, news outlets reported that the Prince, while on a royal tour of Canada, compared the Russian president with Hitler. At a subsequent press conference in St. Petersburg, a bristling Putin called the remarks “unacceptable” and “not what monarchs do.”

Petty politics have long had a habit of marring D-Day remembrances. In the lead-up to the 60th anniversary, for instance, then French president Nicolas Sarkozy was lambasted for failing to invite Queen Elizabeth II, the only current head of state who served during the war. Ten years earlier, in 1994, then Canadian prime minister Jean Chrétien was accused of using the memory of the war to make his case against Quebec separatism, after he gave a speech in Normandy arguing that wartime Canadian soldiers “did not live as anglophones or francophones.”

Still, for the most part, those who attend the June 6 event will be there for the right reasons. France will reportedly spend nearly $5 million on the D-Day commemorations. Local officials estimate that several hundred thousand tourists will flock to Normandy over the summer, to roam the many memorials and cemeteries that dot the remarkable region.

Voir aussi:

Face à Poutine, « l’Occident doit se montrer ferme »
Françoise Thom (Historienne)
Le Monde
30.05.2014

En invitant le président Poutine aux cérémonies de commémoration du Débarquement, la France a fait un pari risqué. Pour éviter que cette décision ne débouche sur l’un de ces épisodes peu glorieux de notre diplomatie que nous préférons oublier, tel le voyage de Ribbentrop à Paris en décembre 1938, en plein démembrement de la Tchécoslovaquie, il importe de comprendre dans quel esprit le dirigeant du Kremlin se rend en France, et surtout d’appréhender « l’autre réalité » dans laquelle il évolue.

Il faut prendre en compte que la seconde guerre mondiale représente pour la Russie d’aujourd’hui un enjeu différent de celui qu’elle représente pour les Occidentaux : au point que la Douma vient d’adopter une loi sanctionnant de lourdes amendes, voire de peines de détention toute version de la Grande Guerre patriotique incompatible avec l’actuelle vulgate poutinienne. Ainsi la Russie d’aujourd’hui se refuse à reconnaître que la « libération » des pays d’Europe centrale et orientale par l’Armée rouge s’est traduite pour eux par un nouvel asservissement. Mais le noeud de la seconde guerre mondiale est encore plus complexe. En 1941-1945, Staline menait deux guerres parallèles, l’une ouverte contre l’Allemagne hitlérienne, l’autre cachée contre ses « alliés » anglo-saxons. La guerre froide commença lorsque les Occidentaux réveillés se mirent à bloquer les ambitions de l’URSS.

Dans la vision russe officielle, les Occidentaux ont cru remporter une victoire avec l’effondrement de l’URSS mais, grâce à Poutine, la Russie s’est redressée et a entrepris de reconstituer l’empire perdu. Les révolutions « de couleur » en 2003-2004 en Géorgie et en Ukraine ont été interprétées à Moscou comme la preuve que, la Russie se renforçant peu à peu, les Occidentaux faisaient monter d’un cran leur lutte sournoise contre elle. Aux yeux des dirigeants du Kremlin, les manifestations anti-Poutine de l’automne-hiver 2011 apportent une nouvelle preuve du complot de l’étranger contre la Russie. La crise ukrainienne a été vue à Moscou à travers ce prisme : d’où l’acharnement de la propagande russe à montrer le malheureux gouvernement de Kiev comme une « junte fasciste » et à présenter l’annexion de la Crimée comme un remake de la bataille de Berlin.

UN IMMENSE MÉPRIS POUR LES OCCIDENTAUX

Poutine et sa secte raisonnent donc depuis le début en termes de guerre froide et de revanche. Mais alors qu’auparavant ils avaient un salutaire respect pour la puissance américaine, aujourd’hui ils considèrent que l’Amérique est presque aussi faible que l’Europe. Poutine est donc animé d’un immense mépris pour les Occidentaux : les Européens sont perçus comme décadents, vénaux, divisés, laminés. Le président Obama semble avoir une capacité infinie à encaisser sans broncher les affronts russes, mais au Kremlin on est conscient que l’Amérique ne sera pas toujours aussi accommodante.

Poutine se rend en France bien décidé à recueillir les fruits de sa politique ukrainienne. Son objectif est d’attiser les dissensions entre Américains et Européens ; d’inciter les Européens à faire pression sur les dirigeants ukrainiens afin que ceux-ci se plient aux plans de fédéralisation de l’Ukraine, en acceptant pour interlocuteurs les hommes de sac et de corde installés par les services russes à la tête des régions sécessionnistes. Cela permettra à Moscou de contrôler le gouvernement ukrainien comme par le passé, grâce aux structures mafieuses des régions orientales appuyées par les services russes. Contrairement à ce qu’affirment les propagandistes prorusses, ce n’est pas l’Europe qui a imposé à l’Ukraine de choisir entre l’UE et la Russie. Il y a incompatibilité objective entre les régimes dictatoriaux mafieux sur lesquels repose l’Union eurasienne voulue par Poutine, et les démocraties libérales européennes. Moscou veut avant tout que l’Ukraine continue d’être un Etat raté. C’est ce dessein que les Occidentaux doivent faire échouer.

Une attitude ferme et solidaire des Occidentaux serait pour lui un rude choc, mais aussi une expérience salutaire. Au contraire, si les Occidentaux continuent à étaler leurs divisions et leur incapacité d’agir, nous risquons de nous trouver dans une situation bien plus dangereuse que pendant la guerre froide. Car les premiers secrétaires du PCUS (Parti communiste de l’Union soviétique) devaient rendre des comptes à leurs collègues du Politburo. Ceux-ci n’aimaient pas les risques et les incartades diplomatiques. Le régime russe actuel ne connaît pas ces contrepoids : un seul homme décide, et les élites sont obligées de taire leurs inquiétudes. N’en doutons pas, la politique de Poutine ne fait pas l’unanimité en Russie aujourd’hui. Mais l’exemple du courage doit être montré par l’Occident.

Voir encore:

Staline: Au sujet du discours de M. Churchill à Fulton (mars 1946)

QUESTION. – Comment jugez-vous le dernier discours prononcé par M. Churchill aux Etats-Unis?

RÉPONSE. – J’estime que ce discours est un acte dangereux, qui vise à semer des germes de discorde entre les Etats alliés et à rendre plus difficile leur collaboration.

QUESTION. – Peut-on estimer que le discours de M. Churchill compromet la paix et la sécurité mondiale?

RÉPONSE. – Sans contredit, oui. En fait, M. Churchill se trouve actuellement dans la position d’un fauteur de guerre. Et il ne s’y trouve pas seul. Il a des amis, non seulement en Angleterre, mais également aux Etats-Unis.

Il est à remarquer que, sous ce rapport, M. Churchill et ses amis rappellent d’une façon étonnante Hitler et ses amis. Hitler a commencé la préparation à la guerre par sa proclamation d’une théorie raciale, où il déclarait que seules les personnes de langue allemande représentaient une nation « véritable » au sens complet du mot.

M. Churchill, également, commence la préparation à la guerre par une théorie raciale, en affirmant que seules les nations de langue anglaise sont des nations – dans toute l’acception du mot – appelées à diriger les destinées du monde entier.

La théorie raciale allemande amena Hitler et ses amis à conclure que les Allemands, en tant qu’unique nation « véritable », devaient commander aux autres nations. La théorie raciale anglaise amène M. Churchill et ses amis à cette conclusion que les nations de langue anglaise, en tant que seules « véritables », doivent régner sur les autres nations du monde.

En fait, M. Churchill et ses amis, en Angleterre et aux Etats-Unis, présentent aux nations ne parlant pas anglais quelque chose comme un ultimatum : « Reconnaissez de bon gré notre domination, et tout alors ira bien ; dans le cas contraire, la guerre est inévitable. »

Mais, si les nations ont versé leur sang au cours de cinq années d’une terrible guerre, c’est pour la liberté et l’indépendance de leur pays et non pas pour remplacer la domination des Hitler par celle des Churchill.

Il est donc tout à fait probable que les nations qui ne parlent pas l’anglais, et qui représentent l’énorme majorité de la population du globe, n’accepteront pas de retourner à un nouvel esclavage. La tragédie de M. Churchill consiste dans le fait qu’il ne comprend pas, en « tory » endurci, cette vérité simple et évidente.

Il n’y a aucun doute que la position prise par M. Churchill est une position qui mène à la guerre, un appel à la guerre contre l’URSS. Il est clair aussi que cette position de M. Churchill est incompatible avec le traité d’alliance qui existe actuellement entre l’Angleterre et l’URSS.

Il est vrai que, pour embrouiller ses auditeurs, il déclare en passant que le traité anglo-soviétique d’aide mutuelle et de coopération pourrait être facilement prolongé pour une période de cinquante ans. Mais comment peut-on concilier une telle déclaration de M. Churchill avec sa position qui mène à la guerre contre l’URSS, avec son prêche en faveur de la guerre contre l’URSS ?

Il est clair que ces faits sont absolument inconciliables. Et, si M. Churchill, invitant à la guerre contre l’URSS, estime cependant que le traité anglo-soviétique peut être prolongé et voir sa durée portée jusqu’à cinquante ans, cela montre qu’il considère ce traité comme un papier sans importance, qui ne lui sert qu’à couvrir et masquer sa position antisoviétique.

C’est pourquoi l’on ne peut pas considérer sérieusement les fausses déclarations des amis de M. Churchill en Grande-Bretagne relatives à une prolongation du traité anglo-soviétique jusqu’à cinquante ans et plus. La prolongation du traité ne répond à rien si l’une des parties viole le traité et le transforme en un papier vide de sens.

QUESTION. – Que pensez-vous de la partie du discours dans laquelle M. Churchill attaque le régime démocratique des Etats européens voisins de l’Union soviétique, et où il critique les relations de bon voisinage établies entre ces Etats et l’URSS ?

RÉPONSE. – Cette partie du discours de M. Churchill présente un mélange d’éléments de calomnie avec des éléments de grossièreté et de manque de tact. M. Churchill affirme que « Varsovie, Berlin, Prague, Vienne, Budapest, Belgrade, Bucarest, Sofia, toutes ces villes célèbres, avec la population d’alentour, se trouvent dans la sphère soviétique et subissent toutes, sous une forme ou une autre, non seulement l’influence soviétique, mais encore le contrôle toujours grandissant de Moscou ». M. Churchill qualifie tout cela de « tendances expansionnistes » sans limites de l’URSS.

Il n’est pas nécessaire de faire un gros effort pour démontrer que M. Churchill calomnie grossièrement et sans pudeur aussi bien Moscou que les Etats voisins de l’URSS dont il est question plus haut.

Premièrement, il est tout à fait absurde de parler de contrôle exclusif de l’URSS à Vienne et à Berlin, où se trouvent également des Conseils de contrôle alliés composés de représentants des quatre puissances, et où l’URSS n’a qu’un quart des voix. Il arrive que certaines gens ne puissent pas faire autrement que de calomnier, mais il faut cependant garder la mesure.

Deuxièmement, il ne faut pas oublier les circonstances suivantes : les Allemands ont envahi l’URSS à travers la Finlande, la Pologne, la Roumanie, la Bulgarie, la Hongrie. Ils ont pu exécuter leur agression à travers ces pays parce que, dans ces derniers, existaient alors des gouvernements hostiles à l’Union soviétique.

Par suite de l’invasion allemande, l’Union soviétique a perdu sans retour, dans les combats avec les Allemands, pendant l’occupation et par l’envoi d’hommes soviétiques dans les bagnes allemands, près de dix-sept millions de personnes. Autrement dit, les pertes de I’Union soviétique dépassent de plusieurs fois celles de la Grande- Bretagne et des Etats-Unis pris ensemble.

Il est possible qu’en certains lieux on soit enclin à oublier ces pertes colossales du peuple soviétique, qui ont rendu possible la libération de l’Europe du joug hitlérien. Mais l’Union soviétique ne peut oublier ces pertes.

On se demande ce qu’il peut bien y avoir d’étonnant dans le fait que l’Union soviétique, voulant garantir sa sécurité dans l’avenir, s’efforce d’obtenir que ces pays aient des gouvernements qui observent une attitude loyale envers l’URSS. Comment peut-on, si l’on a tout son bon sens, qualifier ces intentions pacifiques de l’Union soviétique de tendances expansionnistes de notre Etat ?

M. Churchill affirme, plus loin, que « le gouvernement polonais, se trouvant sous la domination des Russes, a été encouragé à formuler, vis-à-vis de l’Allemagne, des exigences énormes et injustifiées ». Chacun de ses mots est une calomnie grossière et insultante.

La Pologne démocratique actuelle est dirigée par des hommes éminents. Ils ont montré par leurs actes qu’ils savent défendre les intérêts et la dignité de leur patrie mieux que n’ont pu le faire leurs prédécesseurs.

Quelles raisons peut invoquer M. Churchill pour affirmer que les dirigeants de la Pologne contemporaine peuvent tolérer dans leur pays la « domination » de représentants de quelque Etat étranger que ce soit? Les calomnies de M. Churchill contre les « Russes » ne sont-elles pas dictées par l’intention de semer des germes de discorde dans les relations entre la Pologne et l’Union soviétique?

M. Churchill n’est pas content que la Pologne ait effectué un tournant dans sa politique en faveur de l’amitié et de l’alliance avec I’URSS. Il fut un temps où, dans les relations entre la Pologne et l’URSS, prédominaient des éléments de discorde et de contradictions.

Cela donnait la possibilité, à des hommes d’Etat du genre de M. Churchill, de jouer de ces contradictions, de chercher à mettre la main sur la Pologne sous prétexte de la protéger des Russes, d’agiter le spectre de la guerre entre l’URSS et la Pologne et de conserver la position d’arbitre.

Mais cette époque est révolue, car l’hostilité entre la Pologne et la Russie a fait place à l’amitié polono-soviétique. La Pologne actuelle, démocratique, ne veut plus être un « ballon de jeu » aux mains d’étrangers. Il me semble que c’est précisément cette circonstance qui irrite M. Churchill et la pousse à des sorties grossières, dépourvues de tact, contre la Pologne. Pensez donc : on ne le laisse pas jouer aux dépens d’autrui…

En ce qui concerne les attaques de M. Churchill contre l’Union soviétique, à propos de l’extension des frontières occidentales de la Pologne, grâce à la reprise de territoires anciennement pris par l’Allemagne à la Pologne, il me semble que M. Churchill pipe ouvertement les dés.

Comme on le sait, la décision relative aux frontières occidentales de la Pologne a été adoptée à la conférence de Berlin des trois puissances sur la base des demandes polonaises. L’Union soviétique a déclaré à plusieurs reprises qu’elle considérait ces demandes comme justes et équitables.

Il est tout à fait probable que M. Churchill n’est pas content de cette décision. Mais pourquoi M. Churchill, sans ménager, ses flèches contre la position des Russes dans cette question, cache-t-il à ses auditeurs le fait que cette décision a été prise à l’unanimité à la conférence de Berlin et qu’elle a été votée non seulement par les Russes, mais également par les Britanniques et les Américains? Pourquoi M. Churchill a-t- il eu besoin d’induire en erreur ses auditeurs ?

M. Churchill affirme plus loin que « les Partis communistes étaient très faibles dans tous ces Etats d’Europe orientale, qu’ils ont acquis une force extraordinaire dépassant de beaucoup leur importance en effectifs et qu’ils s’efforcent d’instaurer partout un contrôle totalitaire », que « des gouvernements policiers dominent dans presque tous ces pays et que, à l’heure actuelle, il n’y existe aucune démocratie véritable, exception faite pour la Tchécoslovaquie ».

Comme on le sait, en Angleterre, un seul parti dirige maintenant l’Etat : le Parti travailliste, alors que les partis d’opposition sont privés du droit de participer au gouvernement anglais. Chez M. Churchill, cela s’appelle le véritable esprit démocratique.

En Pologne, en Roumanie, en Yougoslavie, en Bulgarie, en Hongrie, c’est un bloc de plusieurs partis qui gouverne, un bloc de quatre à six partis, et l’opposition, si elle est à peu près loyale, se voit assurer le droit de participer au gouvernement.

Chez M. Churchill cela s’appelle du totalitarisme, de la tyrannie, de la dictature policière. Pourquoi? Pour quel motif? N’attendez pas de réponse de la part de M. Churchill. M. Churchill ne comprend pas dans quelle position comique il se met avec ses discours criards sur le totalitarisme, la tyrannie et la dictature policière.

M. Churchill voudrait que la Pologne soit gouvernée par Sosnkowski et Anders, la Yougoslavie par Mikhaïlovitch et Pavélitch, la Roumanie par le prince Stirbey et Radescu, la Hongrie et l’Autriche par n’importe quel roi de la maison des Habsbourg, et ainsi de suite.

Il voudrait nous convaincre que ces messieurs de la fourrière fasciste peuvent garantir « un ordre vraiment démocratique ». Tel est l’ « esprit démocratique » de M. Churchill.

M. Churchill n’est pas loin de la vérité quand il parle de l’influence accrue des Partis communistes en Europe orientale. Il convient cependant de noter qu’il n’est pas tout à fait précis.

L’influence des Partis communistes a augmenté non seulement en Europe orientale, mais aussi dans tous les pays où avait auparavant dominé le fascisme (Italie, Allemagne, Hongrie, Bulgarie, Roumanie, Finlande), ou bien où avait eu lieu l’occupation allemande, italienne ou hongroise (France, Belgique, Hollande, Norvège, Danemark, Pologne, Tchécoslovaquie, Yougoslavie, Grèce, Union soviétique, etc.).

L’accroissement de l’influence des communistes ne peut pas être considéré comme un fait du hasard, mais comme un phénomène entièrement légitime.

L’influence des communistes s’est accrue parce que, pendant les dures années de la domination fasciste en Europe, les communistes se sont montrés des combattants sûrs, audacieux, pleins d’abnégation, contre le régime fasciste et pour la liberté des peuples.

M. Churchill rappelle quelquefois, dans ses discours, « les petites gens qui vivent dans des maisons modestes ».

Il leur donne, en grand seigneur, des tapes amicales sur l’épaule et se dit leur ami. Mais ces hommes ne sont pas aussi simples qu’on pourrait le croire à première vue. Ces « petites gens » ont leur point de vue, leur politique, et ils savent se défendre.

Ce sont eux, les millions de ces « petites gens » qui ont battu M. Churchill et son parti en Angleterre, donnant leurs voix aux travaillistes.

Ce sont eux, les millions de ces « petites gens », qui ont isolé en Europe les réactionnaires et les partisans de la collaboration avec le fascisme, et ont donné leur préférence aux partis démocratiques de gauche.

Ce sont eux, les millions de ces « petites gens », qui, après avoir éprouvé les communistes dans le feu de la lutte et de la résistance au fascisme, ont décidé que les communistes méritaient pleinement la confiance du peuple.

C’est ainsi que l’influence des communistes a augmenté en Europe. Telle est la loi du développement historique.

Naturellement, M. Churchill n’est pas satisfait par un tel développement des événements, et il sonne l’alarme, faisant appel à la force.

Mais M. Churchill n’était pas non plus satisfait de l’apparition du régime soviétique en Russie, après la Première Guerre mondiale. A cette époque, il sonnait également l’alarme et organisa la campagne militaire « des quatorze Etats » contre la Russie, se proposant de faire tourner en arrière la roue de I’Histoire.

Mais I’Histoire s’est avérée plus forte que l’intervention churchillienne et le donquichottisme de M. Churchill l’a amené à subir à l’époque une défaite complète.

Je ne sais si M. Churchill et ses amis réussiront à organiser, après la Seconde Guerre mondiale, une nouvelle campagne militaire contre « l’Europe orientale ».

Mais s’ils y réussissent, ce qui est peu probable, car des millions de « petites gens » montent la garde pour défendre la cause de la paix, on peut dire avec assurance qu’ils seront battus, de même qu’ils ont été battus autrefois, il y a de cela vingt-six ans.

J. V. Stalin
Interview to “Pravda” Correspondent Concerning Mr. Winston Churchill’s Speech at Fulton
March, 1946

Source: J. V. Stalin on Post-War International Relations
Publisher: Soviet News, 1947
Transcription/Markup: Brian Reid for MIA, 2008
Public Domain: Marxists Internet Archive (2008). You may freely copy, distribute, display and perform this work; as well as make derivative and commercial works. Please credit “Marxists Internet Archive” as your source.

TOWARDS the middle of March, 1946, a “Pravda” correspondent requested J. V. Stalin to clarify a number of questions connected with Mr. Churchill’s speech at Fulton, U.S.A. Below are J. V. Stalin’s replies to the correspondent’s questions.

Question: How do you appraise Mr. Churchill’s latest speech in the United States of America?

Answer: I appraise it as a dangerous act, calculated to sow the seeds of dissension among the Allied States and impede their collaboration.

Question: Can it be considered that Mr. Churchill’s speech is prejudicial to the cause of peace and security?

Answer: Yes, unquestionably. As a matter of fact, Mr. Churchill now takes the stand of the warmongers, and in this Mr. Churchill is not alone. He has friends not only in Britain but in the United States of America as well.

A point to be noted is that in this respect Mr. Churchill and his friends bear a striking resemblance to Hitler and his friends. Hitler began his work of unleashing war by proclaiming a race theory, declaring that only German-speaking people constituted a superior nation. Mr. Churchill sets out to unleash war with a race theory, asserting that only English-speaking nations are superior nations, who are called upon to decide the destinies of the entire world. The German race theory led Hitler and his friends to the conclusion that the Germans, as the only superior nation, should rule over other nations. The English race theory leads Mr. Churchill and his friends to the conclusion that the English-speaking nations, as the only superior nations, should rule over the rest of the nations of the world.

Actually, Mr. Churchill, and his friends in Britain and the United States, present to the non-English speaking nations something in the nature of an ultimatum: “Accept our rule voluntarily, and then all will be well; otherwise war is inevitable.”

But the nations shed their blood in the course of five years’ fierce war for the sake of the liberty and independence of their countries, and not in order to exchange the domination of the Hitlers for the domination of the Churchills. It is quite probable, accordingly, that the non-English-speaking nations, which constitute the vast majority of the population of the world, will not agree to submit to a new slavery.

It is Mr. Churchill’s tragedy that, inveterate Tory that he is, he does not understand this simple and obvious truth.

There can be no doubt that Mr. Churchill’s position is a war position, a call for war on the U.S.S.R. It is also clear that this position of Mr. Churchill’s is incompatible with the Treaty of Alliance existing between Britain and the U.S.S.R. True, Mr. Churchill does say, in passing, in order to confuse his readers, that the term of the Anglo-Soviet Treaty of Mutual Assistance and Collaboration might quite well be extended to 50 years. But how is such a statement on Mr. Churchill’s part to be reconciled with his position of war on the U.S.S.R., with his preaching of War against the U.S.S.R.? Obviously, these things cannot be reconciled by any means whatever. And if Mr. Churchill, who calls for war on the Soviet Union, at the same time considers it possible to extend the term of the Anglo-Soviet Treaty to 50 years, that means that he regards this Treaty as a mere scrap of paper, which he only needs in order to disguise and camouflage his anti-Soviet position. For this reason, the false statements of Mr. Churchill’s friends in Britain, regarding the extension of the term of the Anglo-Soviet treaty to 50 years or more, cannot be taken seriously. Extension of the Treaty term has no point if one of the parties violates the Treaty and converts it into a mere scram of paper.

Question: How do you appraise the part of Mr. Churchill’s speech in which he attacks the democratic systems in the European States bordering upon us, and criticises the good-neighbourly relations established between these States and the Soviet Union.

Answer: This part of Mr. Churchill’s speech is compounded of elements of slander and elements of discourtesy and tactlessness. Mr. Churchill asserts that “Warsaw, Berlin, Prague, Vienna, Budapest, Belgrade, Bucharest, Sofia—all these famous cities and the populations around them lie within the Soviet sphere and are all subject in one form or another not only to Soviet influence, but to a very high and increasing measure of control from Moscow.” Mr. Churchill describes all this as “unlimited expansionist tendencies” on the part of the Soviet Union.

It needs no particular effort to show that in this Mr. Churchill grossly and unceremoniously slanders both Moscow, and the above-named States bordering on the U.S.S.R.

In the first place it is quite absurd to speak of exclusive control by the U.S.S.R. in Vienna and Berlin, where there are Allied Control Councils made up of the representatives of four States and where the U.S.S.R. has only one-quarter of the votes. It does happen that some people cannot help in engaging in slander. But still, there is a limit to everything.

Secondly, the following circumstance should not be forgotten. The Germans made their invasion of the U.S.S.R. through Finland, Poland, Rumania, Bulgaria and Hungary. The Germans were able to make their invasion through these countries because, at the time, governments hostile to the Soviet Union existed in these countries. As a result of the German invasion the Soviet Union has lost irretrievably in the fighting against the Germans, and also through the German occupation and the deportation of Soviet citizens to German servitude, a total of about seven million people. In other words, the Soviet Union’s loss of life has been several times greater than that of Britain and the United States of America put together. Possibly in some quarters an inclination is felt to forget about these colossal sacrifices of the Soviet people which secured the liberation of Europe from the Hitlerite yoke. But the Soviet Union cannot forget about them. And so what can there be surprising about the fact that the Soviet Union, anxious for its future safety, is trying to see to it that governments loyal in their attitude to the Soviet Union should exist in these countries? How can anyone, who has not taken leave of his wits, describe these peaceful aspirations of the Soviet Union as expansionist tendencies on the part of our State?

Mr. Churchill claims further that the “Russian-dominated Polish Government has been encouraged to make enormous, wrongful inroads on Germany.”

Every word of this is a gross and insulting calumny. Outstanding men are at the helm in present democratic Poland. They have proved by their deeds that they are capable of upholding the interests and dignity of their country as their predecessors were not. What grounds has Mr. Churchill to assert that the leaders of present-day Poland can countenance in their country the domination of representatives of any foreign State whatever? Is it not because Mr. Churchill means to sow the seeds of dissension in the relations between Poland and the Soviet Union that he slanders “the Russians” here?

Mr. Churchill is displeased that Poland has faced about in her policy in the direction of friendship and alliance with the U.S.S.R. There was a time when elements of conflict and antagonism predominated in the relations between Poland and the U.S.S.R. This circumstance enabled statesmen like Mr. Churchill to play on these antagonisms, to get control over Poland on the pretext of protecting her from the Russians, to try to scare Russia with the spectre of war between her and Poland, and retain the position of arbiter for themselves. But that time is past and gone, for the enmity between Poland and Russia has given place to friendship between them, and Poland—present-day democratic Poland—does not choose to be a play-ball in foreign hands any longer. It seems to me that it is this fact that irritates Mr. Churchill and makes him indulge in discourteous, tactless sallies against Poland. Just imagine—he is not being allowed to play his game at the expense of others!

As to Mr. Churchill’s attack upon the Soviet Union in connection with the extension of Poland’s Western frontier to include Polish territories which the Germans had seized in the past—here it seems to me he is plainly cheating. As is known, the decision on the Western frontier of Poland was adopted at the Berlin Three-Power Conference on the basis of Poland’s demands. The Soviet Union has repeatedly stated that it considers Poland’s demands to be proper and just. It is quite probable that Mr. Churchill is displeased with this decision. But why does Mr. Churchill, while sparing no shots against the Russian position in this matter, conceal from his readers the fact that this decision was passed at the Berlin Conference by unanimous vote—that it was not only the Russians, but the British and Americans as well, that voted for the decision? Why did Mr. Churchill think it necessary to mislead the public?

Further, Mr. Churchill asserts that the Communist Parties, which were previously very small in all these Eastern States of Europe, have been raised to prominence and power far beyond their numbers and seek everywhere to obtain totalitarian control. Police governments prevail in nearly every case, and “thus far, except in Czechoslovakia, there is no true democracy.”

As is known, the Government of the State in Britain at the present time is in the hands of one party, the Labour Party, and the opposition parties are deprived of the right to participate in the Government of Britain. That Mr. Churchill calls true democracy. Poland, Rumania, Yugoslavia, Bulgaria and Hungary are administered by blocs of several parties—from four to six parties—and the opposition, if it is more or less loyal, is secured the right of participation in the Government. That Mr. Churchill describes as totalitarianism, tyranny and police rule. Why? On what grounds? Don’t expect a reply from Mr. Churchill. Mr. Churchill does not understand in what a ridiculous position he puts himself by his outcry about “totalitarianism, tyranny and police rule.”

Mr. Churchill would like Poland to be administered by Sosnkowski and Anders, Yugoslavia by Mikhailovich and Pavelich, Rumania by Prince Stirbey and Radescu, Hungary and Austria by some King of the House of Hapsburg, and so on. Mr. Churchill wants to assure us that these gentlemen from the Fascist backyard can ensure true democracy.

Such is the “democracy” of Mr. Churchill.

Mr. Churchill comes somewhere near the truth when he speaks of the increasing influence of the Communist Parties in Eastern Europe. It must be remarked, however, that he is not quite accurate. The influence of the Communist Parties has grown not only in Eastern Europe, but in nearly all the countries of Europe which were previously under Fascist rule—Italy, Germany, Hungary, Bulgaria, Rumania, and Finland—or which experienced German, Italian or Hungarian occupation—France, Belgium, Holland, Norway, Denmark, Poland, Czechoslovakia, Yugoslavia, Greece, the Soviet Union and so on.

The increased influence of the Communists cannot be considered fortuitous. It is a perfectly logical thing. The influence of the Communists has grown because, in the years of the rule of Fascism in Europe, the Communists showed themselves trusty, fearless, self-sacrificing fighters against the Fascist regime for the liberty of the peoples. Mr. Churchill in his speeches sometimes recalls the plain people from little homes, slapping them patronisingly on the back and parading as their friend. But these people are not so simple as may at first sight appear. These plain people have views of their own, a policy of their own, and they know how to stand up for themselves. It was they, the millions of these plain people, that defeated Mr. Churchill and his party in Britain by casting their votes for the Labourites. It was they, the millions of these “plain people,” who isolated the reactionaries and advocates of collaboration with Fascism in Europe, and gave their preference to the Left democratic parties. It was they, the millions of these “plain people,” who after testing the Communists in the fires of struggle and resistance to Fascism, came to the conclusion that the Communists were fully deserving of the people’s confidence. That was how the influence of the Communists grew in Europe.

Of course Mr. Churchill does not like this course of development and he sounds the alarm and appeals to force. But neither did he like the birth of the Soviet regime in Russia after the First World War. At that time, too, he sounded the alarm and organised an armed campaign of 14 States against Russia setting himself the goal of turning back the wheel of history. But history proved stronger than the Churchill intervention, and Mr. Churchill’s quixotry led to his unmitigated defeat at that time. I don’t know whether Mr. Churchill and his friends will succeed in organising a new armed campaign against Eastern Europe after the Second World War; but if they do succeed—which is not very probable because millions of plain people stand guard over the cause of peace—it may confidently be said that they will be thrashed, just as they were thrashed once before, 26 years ago.

On Post-War International Relations Index
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3 Responses to D-Day 70: Vous avez dit munichois ? (Both Hitler and Chamberlain get invited to WWII after party)

  1. […] que de l’Afghanistan à l’Iran et à l’Ukraine, le Munichois en chef de la Maison Blanche multiplie les gestes d’apaisement […]

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  2. […] qu’avec le retour des djihadistes en Irak suite au départ précipité du Munichois en chef de la Maison Blanche, ceux qui avaient hurlé contre Bush et regretté Saddam nous ressortent leurs […]

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