Juifs utiles: Une force brutale d’occupation comparable à l’armée allemande durant la Seconde Guerre mondiale (The Gatekeepers: Guess who, to the delight of anti-Israel activists worldwide, is now comparing Israel to nazi Germany ?)

Aujourd’hui, ma principale indignation concerne la Palestine, la bande de Gaza, la Cisjordanie. (…)  Pas mal… Il faut être israélien pour qualifier de terroriste la non-violence. Stéphane Hessel
J’étais en contact permanent avec l’équipe qui a rédigé la Déclaration, dont l’Américaine Eleanor Roosevelt et le Français René Cassin. (…) Au cours des trois années, 1946, 1947, 1948, il y a eu une série de réunions, certaines faciles et d’autres plus difficiles. J’assistais aux séances et j’écoutais ce qu’on disait mais je n’ai pas rédigé la Déclaration. J’ai été témoin de cette période exceptionnelle. Stéphane Hessel (2008)
En réalité, le mot qui s’applique – qui devrait s’appliquer – est celui de crime de guerre et même de crime contre l’humanité. (..)  Pour ma part, ayant été à Gaza, ayant vu les camps de réfugiés avec des milliers d’enfants, la façon dont ils sont bombardés m’apparaît comme un véritable crime contre l’humanité. Stéphane Hessel (à propos de l’offensive israélienne dans la bande de Gaza, 5 janvier 2009)
Au cours des trois dernières années, à l’invitation de mes amis israéliens, qui font partie d’une minorité courageuse, nous y sommes allés, ma femme et moi, par trois fois. Nous avons constaté que la Cisjordanie est complètement ingérable parce qu’elle est occupée, colonisée. Les routes ne sont pas autorisées pour les Palestiniens. Ces derniers sont traités avec un mépris épouvantable par Israël. Quant à la bande de Gaza, elle a été enfermée dans ce que l’on peut appeler une « prison à ciel ouvert ». L’opération « Plomb durci », de décembre 2008 à janvier 2009, a été une succession de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité. La manière dont l’armée israélienne s’est comportée est absolument scandaleuse. Nous étions à Gaza en même temps que l’équipe dirigée par le juge Goldstone, et je peux témoigner que tout ce que relève le rapport Goldstone est exact. (…) Le gouvernement d’Israël bénéficie en effet d’une impunité scandaleuse, alors que depuis des années il bafoue le droit international et rejette les résolutions de l’ONU, ne respecte pas la Convention de Genève.  (…) Dès la fin de la guerre, je me suis retrouvé à New York comme fonctionnaire à l’ONU. J’ai assisté simultanément à deux événements importants : la rédaction de la Déclaration universelle des droits de l’homme et la création de l’État d’Israël. Pour quelqu’un comme moi, né de père juif et qui sortait des camps de concentration, cette création était de l’ordre du merveilleux. Je n’étais pas conscient du fait que cet État ne pouvait exister qu’en chassant un nombre considérable de Palestiniens de leurs terres. (…) Pendant vingt ans, j’ai continué à considérer favorablement le développement d’Israël : j’étais admiratif des kibboutz et des moshav. Tout a changé en 1967 avec la guerre des Six Jours. Cette guerre, gagnée par Israël pratiquement en une matinée, a donné aux gouvernants de l’époque ce que j’appelle une hubris, un sentiment de supériorité extraordinaire, qui les a amenés à ne plus tenir compte du droit international. C’est à partir de 1967 que je me suis engagé dans le camp de ceux qui voulaient un retrait des forces israéliennes la création d’un État palestinien. Stéphane Hessel (Jeune Afrique, 17.05.10)
Aujourd’hui nous pouvons constater ceci : la souplesse de la politique d’occupation allemande permettait, à la fin de la guerre encore, une politique culturelle d’ouverture. Il était permis à Paris de jouer des pièces de Jean-Paul Sartre ou d’écouter Juliette Gréco. Si je peux oser une comparaison audacieuse sur un sujet qui me touche, j’affirme ceci: l’occupation allemande était, si on la compare par exemple avec l’occupation actuelle de la Palestine par les Israéliens, une occupation relativement inoffensive, abstraction faite d’éléments d’exception comme les incarcérations, les internements et les exécutions, ainsi que le vol d’oeuvres d’art. Tout cela était terrible. Mais il s’agissait d’une politique d’occupation qui voulait agir positivement et de ce fait nous rendait à nous résistant le travail si difficile. Stéphane Hessel (2010)
Des « pieux » mensonges de Sartre pour ne pas désespérer Billancourt, couvrant ainsi les crimes communistes dont il devenait complice de fait… aux mensonges et falsifications de la meute anti-israélienne, couvrant ainsi les crimes terroristes arabo-islamistes dont ils se rendent complices, existe-il une différence de nature? (…) De quoi auraient l’air une Sallenave ou un Pascal Boniface ou encore une Leïla Shahid sans l’appoint d’un quelconque supplétif juif? David Dawidowicz
L’avenir est noir. Nous sommes devenus une force brutale d’occupation. Comparable à l’armée allemande durant la Seconde Guerre mondiale, du moins pour ce qu’elle fit aux populations polonaise, belge, hollandaise ou tchèque. Avraham Shalom
Ce n’est pas une question de moralité… Quand les terroristes deviendront moraux, nous serons moraux. Avraham Shalom
Le documentaire de Dror Moreh, The Gatekeepers, aurait pu être un film profond. Au lieu de cela, Moreh utilise ses entretiens avec six anciens directeurs des principaux services de sécurité israéliens pour envoyer un message politique simpliste et profondément partisan : si Israël se retire de la Cisjordanie, le terrorisme s’apaisera et la paix reviendra. Pour promouvoir ce message, le documentaire ne recule pas devant la malhonnêteté intellectuelle et omet tout contexte critique. Alors que la plupart des Israéliens connaissent le contexte plus large, le spectateur moyen l’ignore probablement et est donc vulnérable à la version biaisée des faits du cinéaste. Bien que le film essaie de dépeindre la politique antiterroriste d’Israël comme contre-productive et cruelle, les interviews laissent apercevoir à l’occasion une histoire différente. (…) le film ignore à plusieurs reprises l’histoire et le contexte. Il attribue à Israël l’hostilité et la violence palestiniennes survenues après 1967, lorsqu’Israël a commencé à administrer la Cisjordanie. Il passe ainsi sous silence que le terrorisme anti-juifs et anti-Israéliens n’est pas le résultat de l’administration israélienne, mais qu’il remontait en fait à l’époque pré-étatique. Les Arabes palestiniens ont assassiné plus de 1 000 Juifs entre 1920 et 1967, et ils ont nettoyé ethniquement toutes les communautés juives des zones qu’ils ont capturées pendant la guerre de 1948, y compris la Cisjordanie, Gaza et Jérusalem-Est. Le terrorisme s’est simplement poursuivi après la victoire d’Israël dans sa guerre défensive de 1967. Yasser Arafat a organisé 61 opérations militaires du Fatah depuis la Cisjordanie dans les quelques mois qui ont suivi la guerre, et 162 Israéliens ont été tués par des terroristes entre 1968 et 1970. Visuellement et verbalement, le film dépeint Israël comme un occupant sans cœur. Rien ne nous est dit sur la dureté de la vie des Palestiniens sous domination égyptienne et jordanienne entre 1948 et 1967, les maladies infantiles endémiques, la stagnation économique et les droits civils et politiques restreints. De plus, le documentaire néglige complètement la vue d’ensemble des relations israélo-palestiniennes positives après 1967. Même si Israël cherchait à arrêter les terroristes, il a également institué l’autonomie et l’administration municipales palestiniennes, introduit la liberté d’expression et d’association, et considérablement modernisé l’économie palestinienne ainsi que la santé, le bien-être et l’éducation, faisant de la Cisjordanie et de Gaza la quatrième croissance économique du monde des années 1970 et 1980. Conformément à ses arrières-pensées politiques, Moreh essaie de dépeindre tous les Israéliens religieux, les « colons » et les partis de centre-droit comme extrémistes et intransigeants. Le film insinue qu’à l’instar de nombreux Palestiniens, de nombreux Juifs sont aussi des terroristes et incitent à la haine. Pour preuve, Moreh amplifie certains incidents, en particulier le cas des « colons » juifs d’Hébron qui ont formé le « Jewish Underground » en 1980. Le film ferait croire au public que le Jewish Underground, qui a blessé deux maires palestiniens, assassiné trois Palestiniens et comploté pour faire sauter jusqu’à quatre bus palestiniens et le Dôme du Rocher, est représentatif de la plupart des colons. (…) Le Shin Bet en a arrêté les dirigeants en 1984, et le gouvernement israélien et la grande majorité des Israéliens, y compris d’autres « colons » ont dénoncé le groupe, bien que certains dirigeants israéliens de l’époque aient continué à exprimer leurs inquiétudes concernant le manque de protection du gouvernement pour les Juifs d’Hébron. De même, parce que les peines infligées aux dirigeants de l’Underground juif ont été commuées, le film implique que le gouvernement israélien a été « gentil» envers les extrémistes juifs et fait du deux poids deux mesures, traitant les terroristes juifs avec beaucoup plus de clémence que les terroristes palestiniens. Mais ces membres n’ont été libérés qu’après avoir purgé près de sept ans de prison, non pas parce qu’Israël était « indulgent » envers les terroristes juifs, mais parce qu’Israël avait libéré les prisonniers palestiniens mêmes qui avaient perpétré les attentats qui ont poussé le Jewish Underground à s’organiser. (…) Moreh rend les actions du Shin Bet immorales ou contre-productives en minimisant le contexte du terrorisme. Moreh passe sous silence l’impact de la deuxième Intifada (2000-2005), mais les horreurs de son terrorisme et la haine fanatique qui ont motivé les kamikazes ont décimé le camp de la paix d’Israël, un fait critique que le film néglige tout simplement. Le public n’apprend pas que près de 1 100 Israéliens ont été assassinés et des milliers d’autres mutilés par des terroristes pendant la deuxième Intifada. Plus décevant encore, le film ne fait jamais allusion au défi de taille auquel ces directeurs du Shin Bet ont été confrontés. Israël combat les terroristes qui se cachent régulièrement parmi les civils palestiniens précisément pour se protéger des attaques de Tsahal, car ils savent que Tsahal essaie d’éviter de blesser des passants innocents. (…) Le film ne décrit pas non plus la nature de l’ennemi auquel Israël fait face. L’idéologie génocidaire du Hamas n’apparaît jamais dans les interviews. Pourtant, les objectifs du Hamas, clairement exprimés dans sa charte et les déclarations de ses dirigeants, appellent au meurtre des Juifs et à « l’annihilation » d’Israël, et sont empreints d’antisémitisme. Le film ignore l’incitation incessante à haïr et à tuer les Juifs qui imprègne officiellement et officieusement la société palestinienne. (…) Plus inquiétant encore, le spectateur n’apprend jamais qu’Israël a essayé à plusieurs reprises de faire précisément ce que préconise Moreh. Le film ne mentionne jamais les offres d’Israël d’échanger des terres contre la paix en 1967, 1979, 2000 et 2008, ni que les dirigeants palestiniens ont systématiquement rejeté ces offres. Moreh veut que le public partage son vœu pieux, qu’Israël peut mettre fin au conflit simplement en se retirant de la Cisjordanie. Mais l’histoire récente, omise du film, contredit cette attente. Israël s’est retiré de sa zone de sécurité au Liban en 2000 et s’est retiré de toutes ses implantations dont plus de 8 000 Israéliens de Gaza en 2005. Les résultats ont été une escalade des menaces et du terrorisme de la part du Hezbollah iranien au Liban et des supplétifs iraniens du Hamas à Gaza, qui a tiré plus de 13 000 roquettes et des mortiers sur les communautés du sud d’Israël entre 2005 et 2012. (…) L’effort de Moreh pour rendre responsables Israël et les actions du Shin Bet pour l’hostilité continue envers l’État juif revient à accuser la victime qui se défend au lieu de ses persécuteurs. Les documents présentés par les Gatekeepers aurait pu produire un film profond s’ils n’avaient été sacrifiés à un message politique et si le film avait été plus honnête intellectuellement et inclu le modèle historique de l’idéologie génocidaire, la violence en cours et les défis stratégiques existentiels auxquels Israël est confronté tous les jours. Roz Rothstein and Roberta Seid
La controverse se poursuit concernant le documentaire percutant nominé aux Oscars The Gatekeepers, car il est plus trompeur qu’éclairant. En interviewant les six derniers chefs du renseignement du Shin Bet (Agence de sécurité israélienne), le film montre la vitalité démocratique d’Israël tout en cherchant à la saper. Un Israël démocratique devrait débattre de la question palestinienne complexe et répondre au défi du film selon lequel l’approche d’Israël reste tactique et non stratégique. Mais il est également démocratiquement légitime de critiquer les distorsions du film, tout en défiant les six barbouzes pour avoir parlé si franchement devant la caméra. Malgré la culture voyeuriste de Facebook d’aujourd’hui, qui pousse à faire sortir chacune de nos pensées, le silence dans certains cas reste toujours d’or. Tout comme les prêtres doivent résister à l’envie de diffuser leurs confessions les plus sordides, les barbouzes ne doivent pas parler, qu’ils soient actifs ou retraités. Cette restriction devrait être auto-imposée et non dictée par le gouvernement; il s’agit d’un impératif moral et non juridique. Si la démocratie garantit aux citoyens le droit de s’exprimer librement, elle confie également à certains citoyens des responsabilités particulières. Les agents de renseignement deviennent des moines politiques, faisant vœu exceptionnel de service et de silence. À qui le peuple et ses dirigeants ont confié des secrets d’État et un point de vue unique, ils devraient être des patriotes timides devant les caméras, averses aux micros et allergiques à la rédaction de mémoires – malgré les avances sonnantes et trébuchantes ou les dividendes politiques. L’ancien directeur de la CIA George H.W. Bush était libre de se présenter à la présidence et les anciens directeurs du Shin Bet, Ami Ayalon et Yaakov Peri, sont entrés légitimement en politique. Bush a rarement mentionné sa carrière à la CIA, bien qu’il ait manifestement bénéficié de cette ligne de son CV. (…) En revanche, dans le film, Ayalon et compagnie expriment leur point de vue alors que l’intelligence se dirige vers la prédication et la politique. Ayalon, qui domine la fin du film, en un tour de passe-passe cinématographique qui fait que ses opinions de gauche semblent être la position consensuelle des six, a été flagrant quant à son programme. (…) Ce brouillage de leurs opinions «professionnelles» et «politiques» ressemble à une tentative de coup d’État de la part des chefs à la retraite du Shin Bet. Envelopper leurs conclusions politiques – et celles du réalisateur Dror Moreh – dans le manteau de la crédibilité qu’ils ont acquise en servant la nation dans cette position sensible contourne le processus politique. Sans surprise, le film a été adopté par les militants anti-israéliens du monde entier, dont la plupart ignorent la complexité morale et l’hostilité palestinienne que ces « gardiens » reconnaissent. Ces six ex-espions ne sont pas stupides ; ils ne peuvent pas prétendre être surpris que leur exposé cinématographique encourage les délégitimateurs d’Israël. En termes américains, imaginez l’indignation des libéraux si les six derniers directeurs de la CIA racontaient des histoires à l’intérieur décrivant le président Barack Obama comme un faible apaisant les terroristes, ou la fureur des conservateurs si les six derniers directeurs de la CIA se réunissaient avant 2008 pour raconter des histoires en dehors de l’école. dépeignant George W. Bush comme un fasciste piétinant les libertés civiles. (…) Un fossé d’indignation continue de distordre le discours au Moyen-Orient. Le Hamas peut endoctriner les adolescents de Gaza pour qu’ils respectent sa charte prévoyant la destruction d’Israël, l’Autorité palestinienne peut renverser la démocratie en maintenant son président en fonction longtemps après l’expiration de son mandat, mais Israël reste considéré comme le danger. Une récente réaction du public à la Cinémathèque de Jérusalem a montré comment le film renforçait cette boussole morale dévoyée. (…) le public a réagi viscéralement aux descriptions de la mort de deux terroristes palestiniens battus lors de l’horrible scandale du Bus 300, mais a semblé blasé à propos des photos de la boucherie des attentats-suicides. (…) Les extraits soigneusement choisis des espions parlants présentent une histoire simpliste, en noir et blanc et à sens unique, accusant Israël et privant les Palestiniens de leur responsabilité, culpabilité et dignité. Pour souligner la culpabilité d’Israël, The Gatekeepers exagère l’impact de l’assassinat d’Yitzhak Rabin en 1995. L’assassin de Rabin n’a pas « assassiné l’espoir » – c’est le Hamas et le Jihad islamique qui l’ont fait. Dans « Israel : A History », l’historienne Anita Shapira observe à juste titre qu’« après le meurtre de Rabin, le public israélien penchait vers la gauche, et la victoire de Peres semblait assurée » aux élections de 1996, jusqu’à ce que le terrorisme palestinien entre en scène. Et même après cela, les deux premiers ministres suivants, issus de deux partis opposés, Binyamin Netanyahu et Ehud Barak, ont poursuivi le processus de paix. Oslo est mort lorsque Yasser Arafat a même refusé de proposer une contre-proposition à Camp David II en juillet 2000, puis a soutenu le retour des Palestiniens au terrorisme. (…) Je ne connais aucun film palestinien s’angoissant sur des dilemmes similaires. (…) Quand suffisamment de dirigeants palestiniens seront également angoissés, également prêts à passer du meurtre à la conversation, alors la paix à laquelle tant d’entre nous aspirent sera réalisable. Jusque-là, je veux que mes agents de renseignement soient discrets, volontaires et implacables. Gil Troy
Fort heureusement, la réplique de Szlamowicz à Hessel est là pour nous rappeler un certain nombre de vérités attestées par des documents : la responsabilité de Hadj Amine El Husseini, grand admirateur d’Hitler dans l’exode de certains Arabes de Palestine lors de la Guerre d’Indépendance d’Israël, le chiffre extravagant du nombre des « réfugiés » palestiniens, l’occultation de la question des réfugiés juifs des pays arabes spoliés et chassés de leurs terroirs ancestraux, les attendus effrayants pour Israël et pour les Juifs contenus dans la charte de l’OLP jamais amendée comme dans celle du Hamas, l’éducation donnée aux enfants dans les écoles palestiniennes, le principe islamique de la tromperie, la taqqiya, Sans oublier l’utilisation abusive du terme « colon », le passé négationniste de Mahmoud Abbas auteur d’une « thèse » d’histoire soutenue à Moscou en 1982 et intitulée « La connexion entre les nazis et les dirigeants sionistes, 1933-1945 », ou encore l’expression de « Mur de l’apartheid » pour fustiger une barrière de sécurité appelée en hébreu geder hahafrada, « grillage de séparation », ce que le « Mur » est effectivement sur 96% de son parcours. Fort opportunément l’auteur nous rappelle les grands textes fondateurs de l’Israël moderne, notamment le traité de San Remo de la Société des Nations qui date de 1920 relatif aux territoires de Judée-Samarie. Ce traité, nous explique-t-il, n’a jamais été abrogé. Il aurait pu l’être par le plan de partage de 1948 mais les Arabes, on le sait, l’ont refusé. En somme, nous explique Szlamowicz, « non seulement les prétentions d’Israël sur ces territoires sont légitimes par rapport à cette histoire récente, mais les territoires aujourd’hui sous contrôle israélien ont été acquis-dans le cadre d’une nouvelle guerre d’extermination menée par les pays arabes et perdue par ces derniers-lors de la Guerre des 6 Jours de 1967 aux dépens de la Jordanie (et de l’Égypte pour Gaza) qui ne les réclame plus depuis 1988. Il s’agit donc de territoires qui n’ont jamais appartenu à une entité palestinienne qui n’existait pas à l’époque-et qui ne les a d’ailleurs jamais réclamés ni aux Jordaniens ni aux Égyptiens. Considérer que ces territoires seraient légitimement et automatiquement « palestiniens » est donc largement abusif ». Présentation de l’Editeur
[Stéphane Hessel] se présente et se laisse présenter comme le rédacteur de la Déclaration des Droits de l’Homme, alors que, poussé dans ses derniers retranchements, il a fini par concéder un jour – mais un peu tard – qu’il ne l’avait jamais été. Autre imposture de taille : ses choix dans le registre de sa prétendue indignation. Je vous mets au défi de trouver dans ce livre la moindre indignation en politique étrangère à l’exclusion notable de la Palestine. Il ne s’indigne pas de la Syrie, du Rwanda, du Tibet, ni du sort des chrétiens d’Orient, les nouveaux esclaves des émirats. Le génocide au Darfour ne lui arrache pas un soupir : la seule chose qui l’intéresse, c’est de fustiger Israël. Gilles-William Goldnadel (auteur de Le vieil homme m’indigne, 2912)
Qui aurait osé soutenir, avec un tel aplomb, s’il n’avait pas d’emblée bénéficié d’un quitus, la cause palestinienne, attaquer avec une telle constance la politique d’Israël ? Qui aurait pu se permettre avec une telle démagogie de vitupérer la dictature des marchés financiers et les écarts de richesse grandissants ? Qui aurait eu le front de s’en prendre ainsi à la politique gouvernementale à l’encontre des sans papiers et des Roms en feignant de négliger que les mesures incriminées avaient été prises dans un espace démocratique et que celui-ci donnait une toute autre tonalité à l’odieux dénoncé unilatéralement par Stéphane Hessel ? Qui aurait accusé le Pouvoir, avec si peu de nuance et d’équilibre, d’avoir « bradé » les acquis sociaux de la Résistance comme les retraites ou la sécurité sociale? Philippe Berger 
La vacuité du propos qui décrit un monde binaire où l’on conspue les méchants (les financiers, la mondialisation, le ministre de l’intérieur, Israël) et où l’on chante les louanges des bons (les sans-papiers, les sans logis, les Roms, les Palestiniens, le programme du CNR) a beau être relevée par des gens aussi peu suspects de pensée subversive qu’Eric Le Boucher, le succès est irrésistible. Hessel, c’est l’axe du bien à lui tout seul : toute sa vie, il a eu tout juste, a toujours été du bon côté, ne s’est jamais compromis avec les salauds, s’est toujours arrangé pour que sa biographie ne puisse être autre chose qu’une hagiographie. (…) Brandir aujourd’hui le programme du Conseil national de la Résistance pour faire honte aux gouvernants d’aujourd’hui relève au mieux de l’idiotie historique, au pire de l’imposture. Ce texte de compromis s’appliquait à une France traumatisée qu’il fallait rassembler pour qu’elle se relève, dans un contexte où n’existaient ni l’Union européenne, ni la liberté généralisée des échanges des biens et des marchandises. (…) On n’a parfaitement le droit de ne pas aimer Israël, son gouvernement et même son peuple. Mais faut-il pour autant aller se prosterner à Gaza devant les chefs du Hamas ? Affirmer, lors d’un débat public, que les obus lancés par ces mêmes gens du Hamas n’avaient pour effet que de « faire courir un peu plus vite les habitants de Sdérot vers les abris » ? Luc Rosenzweig
Le CRIF a appris le décès de Stéphane Hessel à l’âge de 95 ans. Il est de notoriété publique que nous étions très opposés à ses prises de position, notamment à sa volonté obsessionnelle de faire de Gaza l’épicentre de l’injustice dans ce monde et du Hamas un mouvement pacifique, quasiment d’assistance sociale, contrastant avec son indifférence aux tragédies humaines et aux crimes de masse qui se déroulent de nos jours dans un silence général. Il est vrai que nous étions stupéfaits par sa propension à grandir ou à laisser grandir par ses thuriféraires dévoués, le rôle qu’il avait tenu dans plusieurs événements importants de notre histoire ainsi que par la volonté des médias de ne pas relayer ses déclarations sur la bénignité de l’occupation nazie en France qui, émises par tout autre que lui, auraient soulevé l’indignation. Il va sans dire que nous étions effarés par le succès de son fascicule d’une indigente indignation. Nous pensons que la mise au pavois de Stéphane Hessel, malgré ses accommodements avec la vérité historique et sa faiblesse argumentative, en dit beaucoup sur le désarroi intellectuel de notre société et sur le rôle aberrant qu’y joue le marketing des individus qu’on transforme à bas prix en luminaires idéologiques. Stéphane Hessel fut avant tout un maître à ne pas penser. Son grand âge, son sourire, son apparente ingénuité, son indignation focalisée et ses poèmes surannés évoquaient un monde angélique, mais pavaient la route, certainement sans qu’il le voulût lui-même, aux véritables criminels tapis derrière l’enfer des bonnes intentions. Richard Pasquier

Attention: un juif utile peut en cacher d’autres !

En ce triste jour où vient de nous quitter notre dernier grand résistant national et co-rédacteur de la déclaration des droits de l’homme Stéphane Hessel ….

Pendant que de l’Iran à la Syrie s’accumulent tant les preuves de financement du terrorisme mondial que les victimes de la furie islamique …

Comment ne pas être frappé de l’étrange convergence …

Entre son indéfectible zèle à créditer l’occupation israélienne de la Palestine du jusqu’ici indépassable label nazi …

Et avec le film qui sort la semaine prochaine en France (« Israel confidential/The Gatekeepers ») …

L’époustouflante confirmation …

Des anciens chefs des services secrets israéliens eux-mêmes …

Comme si …

Oubliant commodément tout contexte historique ou contemporain …

Pour le plus grand bonheur nul doute d’une prochaine génération de Stéphane Hessel

Les six derniers directeurs de la CIA ne reculaient devant la révélation d’aucun secret d’Etat…

Pour discréditer tel ou tel président ?

Les services secrets israéliens sous une lumière crue aux Oscars

AFPQC |AFP

Huffington Post

19/02/2013

Mises en cause dans l’affaire du « prisonnier X », les toutes-puissantes agences de renseignement d’Israël sortent exceptionnellement de l’ombre pour se retrouver sous les projecteurs des Oscars avec « The Gatekeepers », un documentaire à la lumière crue et au ton amer.

Favori dans la catégorie du Meilleur documentaire, « The Gatekeepers (Israel Confidential) », co-production franco-israélienne, présente pour la première fois les témoignages de six anciens patrons du Shin Beth, le service de la sécurité intérieure, accusé d’être un maître ès basses oeuvres.

Avec une franchise inédite de la part d’ex-dirigeants du renseignement, et une introspection toute israélienne.

« C’est un film important », estimait récemment le journaliste et polémiste de gauche Gideon Levy, tout en reprochant au metteur en scène Dror Moreh d' »avoir rendu la vie un peu trop facile à ces types ».

Les « Gardiens » -Avraham Shalom, directeur du « Shabak » (autre nom du Shin Beth) de 1980 à 1986, Yaakov Peri (1988-1994), Carmi Gillon (1994-1996), Ami Ayalon (1996-2000), Avi Dichter (2000-2005) et Youval Diskin (2005-2011)- lèvent un voile sur trois décennies de lutte antiterroriste.

Mais au bout de leurs récits, accompagnés d’images d’archives et de photos animées, il y a davantage de servitude que de grandeur.

Pourtant considérés comme des héros en Israël, tous partagent un sentiment d’échec face à la question palestinienne.

Echec illustré par l’anecdote de ces jeunes soldats qui après la victoire israélienne de 1967, ne parlant pas assez bien l’arabe, annoncent à des habitants palestiniens qu’ils sont venus les « castrer » quand ils voulaient dire « recenser ».

Illustré aussi par la surprise du Shin Beth quand éclate la première Intifada le 9 décembre 1987, soulèvement qui embrase les Territoires occupés et qu’il n’avait pas vu venir malgré son appareil de répression et ses informateurs.

Les « Gardiens » confessent un certain aveuglement et un aveu d’impuissance devant l’extrémisme sioniste religieux qui conduira à l’assassinat de Yitzhak Rabin et à la défaite, peut-être définitive, du camp de la paix en Israël.

C’est sans doute le principal apport du film de Dror Moreh, déjà auteur d’un documentaire (positif) sur Ariel Sharon et pourfendeur de l’extrême droite: éclairer un radicalisme juif peu connu des spectateurs non israéliens.

« On a gagné toutes les batailles, mais on a perdu la guerre », résume Ami Ayalon, chargé de redorer le blason du Shin Beth discrédité au lendemain du meurtre du Premier ministre travailliste à l’issue d’un rassemblement pacifiste à Tel-Aviv le 4 novembre 1995.

Eux qui ont dirigé une guerre sale sans état d’âme, ils reconnaissent qu’elle ne peut apporter une solution au conflit israélo-palestinien et déplorent le manque de vision diplomatique de la classe politique israélienne.

Certains de leurs constats sont sans appel, comme le jugement accablant, sinon choquant, du vétéran Avraham Shalom qui compare in fine les forces d’occupation israéliennes à l’armée allemande pendant la Seconde Guerre mondiale.

Retournement de l’Histoire? Apparemment convaincus de l’immoralité d’une occupation brutale et qui dessert les intérêts à long terme d’Israël, nombre d’anciens soldats de l’ombre semblent virer leur cuti en partant à la retraite.

Le précédent chef du Shin Beth, Youval Diskin a mené l’an dernier une campagne féroce contre le Premier ministre de droite Benjamin Netanyahu et son ministre de la Défense Ehud Barak, les accusant de « tromper » les Israéliens sur l’Iran et de ne pas être à « un niveau suffisant » pour gérer une guerre contre Téhéran.

Ses critiques faisaient écho à celles de l’ancien patron du Mossad (le service de renseignement extérieur), Méir Dagan, et de l’ex-chef d’état-major, le général Gaby Ashkenazi.

Diskin fustige aussi le désintérêt de « Bibi » Netanyahu pour les négociations de paix avec les Palestiniens.

« Quand on quitte le Shin Beth, on devient un peu gauchiste », ironise à la fin du documentaire Yaakov Peri, élu récemment député du parti modéré Yesh Atid et ministre potentiel.

Voir aussi:

Les confessions des espions du Shin Beth secouent Israël

Adrien Jaulmes

Le Figaro

17/01/2013

Dans un documentaire, The Gatekeepers, sélectionné pour les Oscars, d’anciens chefs du service de renseignements dévoilent leurs méthodes et jugent que la répression face aux Palestiniens mène à l’impasse.

Correspondant à Jérusalem

Ils ne sont ni des pacifistes ni des idéalistes, mais des professionnels du renseignement et de l’action. Aucun n’a jamais laissé de scrupules moraux interférer avec ses décisions ni n’a reculé devant des méthodes expéditives pour lutter contre l’activisme palestinien.

Pourtant, tous reconnaissent que la politique sécuritaire israélienne dans les Territoires occupés n’est pas viable à long terme. «Ce n’est que de la tactique, pas de la stratégie», résume l’un d’entre eux. Ils savent d’autant mieux de quoi ils parlent qu’ils ont été depuis trente ans les principaux responsables de sa mise en œuvre.

Le documentaire Israel Confidential (The Gatekeepers, dans sa version anglaise), du réalisateur israélien Dror Moreh et financé en grande partie par la société française Les Films du Poisson, est basé sur les témoignages des six anciens chefs du Shin Beth, le service du renseignement intérieur israélien: Avraham Shalom, Yaakov Peri, Carmi Gillon, Ami Ayalon, Avi Ditcher et Yuval Diskin.

Entrecoupés d’images d’archives ou d’étonnantes reconstitutions dynamiques réalisées à partir de photos d’époque, leurs témoignages constituent un document exceptionnel qui va à l’encontre de beaucoup d’idées reçues et pose avec une acuité nouvelle la question de l’occupation des Territoires palestiniens par Israël.

«Dans la guerre contre le terrorisme, il n’y a pas de morale»

Ces hommes portent un regard froid de professionnels sur leurs propres actions. Ils n’occultent rien de leurs méthodes – recrutement d’informateurs, emploi de techniques d’interrogatoires relevant de la torture, assassinats ciblés -, qu’ils considèrent comme justifiées par leur mission.

«Dans la guerre contre le terrorisme, il n’y a pas de morale», souligne Avraham Shalom. Cet homme aux allures de paisible retraité avait pourtant été obligé de démissionner après le scandale du bus 300 en 1984, lorsque la presse avait révélé que deux des Palestiniens qui avaient détourné le car et ses passagers avaient été froidement assassinés après l’assaut des commandos israéliens, alors qu’ils étaient déjà prisonniers. «Le problème, c’était qu’il y avait des journalistes», dit seulement Avraham Shalom.

Le film évoque les assassinats ciblés, avec des images effrayantes de bombes qui explosent silencieusement sur des films en noir et blanc tournés par des drones au-dessus de Gaza. «Il y a parfois très peu de temps pour prendre une décision, alors que l’on est capable de tuer comme ça, en un instant», dit Carmi Gillon.

Il aborde aussi la grave crise traversée par le Shin Beth dans les années 1990, lorsque le service se révèle incapable de prévenir l’assassinat de Yitzhak Rabin. Les anciens chefs du service évoquent leur désarroi devant la clémence dont ont bénéficié depuis les activistes d’extrême droite de la Jewish Underground, dont l’idéologie a inspiré l’assassin du premier ministre, et qui projetaient de faire exploser le Dôme du Rocher à Jérusalem.

«On doit discuter avec tout le monde»

Mais le plus troublant reste la conclusion qu’ils tirent de leur expérience. Ces hommes, qui ont passé toute leur carrière à rassembler, analyser et exploiter tous les renseignements possibles sur les Palestiniens et à monter des opérations clandestines visant à décapiter les organisations d’activistes, arrivent tous au même constat: «On gagne toutes les batailles, mais on perd la guerre.» La répression n’est pas la solution.

«Nous nous contentons de maintenir les flammes au plus bas niveau possible, afin de permettre au gouvernement de prendre des décisions. Mais nous n’avons jamais réglé le problème», dit l’un d’eux.

Aucun d’entre eux n’a une vision très optimiste du futur. Et tous admettent continuer à réfléchir après leur retraite. «À la fin, on finit par devenir un peu de gauche», plaisante Yaakov Peri. Ils sont en faveur de négociations, sans exclure personne, y compris le Hamas. «On doit discuter avec tout le monde, c’est un principe de base dans notre métier», dit l’un d’eux.

Certains sont déjà allés plus loin que les autres et ont tiré les conséquences de leurs réflexions. Ami Ayalon avait, en 2002, en pleine intifada, élaboré un plan de paix avec l’intellectuel palestinien Sari Nusseibeh. Plus récemment, Yuval Diskin s’est opposé aux préparatifs d’action militaire de Nétanyahou contre l’Iran et a donné ces dernières semaines plusieurs interviews où il décrit le premier ministre comme un dangereux irresponsable. La sortie du film en pleine campagne électorale a déjà fait beaucoup de bruit en Israël. Il a été sélectionné en finale des Academy Awards, par le Festival de Sundance et figure parmi les favoris pour l’oscar du meilleur documentaire.

Voir également:

Le documentaire qui trouble Israël

Baudouin Loos

13 février 2013

Avec The Gatekeepers (les Gardiens), Dror Moreh secoue Israël. Ses témoins: les six anciens chefs de la sécurité israélienne intérieure. Qui parlent face caméra et contre l’occupation. « Car ils sont inquiets pour l’avenir d’Israël », dit le réalisateur.

Un documentaire peut-il changer la face du monde? Certes non. Mais il peut susciter une prise de conscience salutaire. Dror Moreh, le réalisateur israélien qui a filmé The Gatekeepers (1) a sans aucun doute fait oeuvre utile, en jetant ce pavé dans la mare, ou plutôt en apportant cette pierre dans l’édifice encore à bâtir qui s’appellerait la paix au Proche-Orient. Parce que ses « acteurs », les témoins qu’ils a interrogés avec minutie pendant trois ans, ne sont pas n’importe qui. Ce ne sont pas ceux qui argumentent en général pour la paix israélo-palestinienne. Ce ne sont pas « des juifs qui cultivent la haine de soi », ou quelques gauchistes mal dégrossis. Non. Ce sont les six ex-chefs du Shin Beth encore en vie. Le Shin Beth, aussi appelé la Shabak, ce sont les services de sécurité intérieure. Des durs.

Le documentaire choc qui, signe des temps, a vaincu sans problème la censure militaire israélienne, connaît un beau succès en Israël. Une quinzaine de cinémas le diffusent et font salles combles…

Nous voilà donc en présence de ceux qui ont, des années durant, dirigé les services qui espionnaient la société palestinienne, réprimaient, arrêtaient, torturaient, tuaient des Palestiniens. Accessoirement aussi, ils s’occupaient des extrémistes israéliens juifs. Six anciens responsables qui ont voué leur vie à la défense de la sécurité d’Israël. Et qui disent, chacun à sa façon, comment, comme le proclame l’un d’eux en conclusion du film, « nous avons gagné toutes les batailles mais nous perdons la guerre ».

La plongée dans les « batailles » du Shin Beth ne laisse pas indemne. C’est la lutte « contre le terrorisme ». A savoir le monde des exécutions (plus ou moins bien) ciblées, du recrutement intensif de collaborateurs, de la torture. Les chefs à la retraite en parlent. Tous avec réalisme. Certains aussi avec cynisme. Comme celui qui sourit au souvenir de l’assassinat par téléphone piégé de « l’ingénieur » du Hamas Yehya Ayache, en janvier 1996, « un beau travail, très propre, élégant ». Les représailles du Hamas, sans doute moins « élégantes », allaient faire des dizaines de morts dans des bus israéliens et ramener la droite extrémiste israélienne au pouvoir…

« L’avenir est noir, dit l’un des anciens responsables. Nous sommes devenus une force brutale d’occupation. Comparable à l’armée allemande durant la Seconde Guerre mondiale, du moins pour ce qu’elle fit aux populations polonaise, belge, hollandaise ou tchèque. » Un autre lâche: « Nous rendons la vie de millions de gens insupportable, nous les maintenons dans une souffrance humaine prolongée et ça me tue ».

Les six hommes n’affichent pas tous contrition ou résipiscence. Et puis, leurs états d’âme pourraient être considérés comme tardifs, ainsi que l’estime Gideon Levy, un chroniqueur du quotidien Haaretz qui n’a pas l’habitude de dissimuler ses sentiments: « Ils roulent des yeux, écrivait-il le 30 décembre dernier, et rejettent la responsabilité sur les dirigeants politiques comme s’ils n’auraient pas pu les influencer, comme s’ils n’auraient pas pu moins torturer, moins tuer ».

Binyamin Netanyahou a fait savoir par un communiqué qu’il n’avait pas vu le film et qu’il n’avait pas l’intention de le voir. On peut comprendre le Premier ministre israélien. Que des experts israéliens bien plus qualifiés que lui en matière de sécurité, de terrorisme, viennent proclamer face caméra, après mûres réflexions, que « l’occupation est mauvaise pour Israël » ne peut résonner agréablement à ses oreilles.

(1) La RTBF figure parmi les coproducteurs de ce documentaire. La Une le diffusera le 27 février à 22 heures, sous le titre Israel Confidential. Trois jours plus tôt, le réalisateur de The Gatekeepers saura s’il a reçu à Hollywood l’oscar du meilleur documentaire, catégorie dans laquelle il est nommé.

Voir encore:

The Gatekeepers: In New Film, Ex-Shin Bet Chiefs Denounce Occupation, Compare Israel to Nazi Germany

Democracy now

January 29, 2013

Amidst a spate of killings by Israeli forces of unarmed Palestinians in the occupied West Bank, we turn to the stunning Oscar-nominated documentary, « The Gatekeepers. » The film brings together six former heads of Israel’s internal security agency, the Shin Bet, collectively speaking out for the first time ever. They detail their methods against Palestinian militants and civilians in the Occupied Territories, including targeted killings, torture, recruiting informants, and the suppression of mass protests during two intifadas. But in doing so, they also criticize the occupation they were assigned with defending and warn that successive Israeli governments have endangered their country’s future by refusing to make peace. « We are making the lives of millions unbearable, into prolonged human suffering, [and] it kills me, » Carmi Gillon says in the film. « [We’ve become] a brutal occupation force similar to the Germans in World War II, » adds Avraham Shalom. We are joined by the film’s director, Dror Moreh.AARON MATÉ: For our first segment, we turn to Israel and the Occupied Territories, where Israeli forces have begun the year with a spate of killings of unarmed Palestinian civilians. So far this month, at least five unarmed Palestinians have been shot to death by Israeli troops. The latest we know about was a 21-year-old Palestinian woman named Lubna Hanash, who was killed when Israeli forces opened fire at a West Bank school. A witness said Hanash was standing with a group of companions when they came under fire.

Transcript

AHMED ABU KHERAN: [translated] Two Israeli solders traveling in a white car pointed their weapons, shooting indiscriminately at a college, where the women were standing at the entrance, and there was another man inside. They shot three people, and then a large number of soldiers arrived.

AMY GOODMAN: Well, on Monday, the Israeli human rights group B’Tselem put out a report saying Israeli forces have been « extensively and systematically » violating their own rules of engagement when suppressing protests in the West Bank, in many cases leading to Palestinian deaths. According to B’Tselem, since 2005 at least 48 Palestinians have been killed by live ammunition fired at people throwing stones. Six more were killed by rubber-coated bullets fired at dangerously close range, and two were killed by tear-gas canisters directly fired at protesters. This is B’Tselem spokesperson Sarit Michaeli.

SARIT MICHAELI: This report exposes for the first time the full list of crowd-control weapons used by the Israeli security forces in the West Bank regarding Palestinian demonstrations, weapons like tear gas, rubber-coated bullets, the skunk stun grenades—different weapons that are meant to be non-lethal if used properly and according to regulations. We actually also provide the relevant military regulations that restrict the use of these different elements, and we show how these regulations are often very widely flouted by soldiers.

AARON MATÉ: That was Sarit Michaeli of the Israeli human rights group B’Tselem.

Well, we turn now to an explosive new documentary film that features some unlikely and unprecedented criticism of the Israeli occupation of Palestinians in the West Bank and Gaza. One subject of the film says, quote, « We are making the lives of millions unbearable, into prolonged human suffering, [and] it kills me. » A different subject of the film says, We’ve become, quote, « a brutal occupation force similar to the Germans in World War II. »

AMY GOODMAN: Now, these aren’t the words of Israeli peace activists or even of soldiers who have refused to serve in the Occupied Territories; they’re the words of the former heads of the Shin Bet, Israel’s secret service and the agency responsible for the country’s internal security. And in The Gatekeepers, by Israeli filmmaker Dror Moreh, these five—these six former Shin Bet chiefs are brought together to speak out for the first time ever.

In separate interviews, they they detail their methods against Palestinian militants and civilians in the Occupied Territories, including targeted killings, torture, recruiting informants, and the suppression of mass protests during the two intifadas. But in doing so, they also criticize the occupation they were assigned with defending and warn successive Israeli governments have endangered their country’s future by refusing to make peace.

In this clip, Yuval Diskin, who headed the Shin Bet from 2005 to 2011, shares the doubts he’s carried with him about the targeted killings of Palestinian militants.

YUVAL DISKIN: [translated] People expect a decision. And by « decision, » they usually mean « to act. » That’s a decision. « Don’t do it » seems easier, but it’s often harder. Sometimes it’s a super-clean operation: No one was hurt except the terrorists. Even then, later, life stops, at night, in the day, when you’re shaving—we all have our moments—on vacation. You say, « OK, I made a decision, and x number of people were killed. They were definitely about to launch a big attack. » No one near them was hurt. It was as sterile as possible. Yet you still say, « There’s something unnatural about it. » What’s unnatural is the power you have to take three people, terrorists, and take their lives in an instant.

AMY GOODMAN: That was Yuval Diskin, one of six former Shin Bet chiefs interviewed in the new documentary The Gatekeepers. It has just been nominated for the Academy Award for best documentary, joining a list of nominees that also includes another film about the Israeli occupation, Five Broken Cameras. The Gatekeepers opens in limited release in New York and Los Angeles Friday. Its director, Dror Moreh, joins us here in New York.

We welcome you, Dror, to New York to the studios of Democracy Now! You have interviewed all six surviving former Shin Bet heads, equivalent to the heads of the FBI.

DROR MOREH: FBI—well, a combination of FBI, CIA. They do all the things together.

AMY GOODMAN: How did you pull this off? Why did they talk to you?

DROR MOREH: I think they were ready to do that. I think that when I came to speak to them—as you know, timing is the most important thing, and I think that when I came to them with the idea of doing the movie, they felt that it’s already long due, needed, and that they had to speak, because they were worried about the state of Israel. They were worried about where Israel is headed if it will continue to maintain this occupation. So it was, for them, a kind of non-issue to come and speak in the movie.

AMY GOODMAN: In this clip, former Shin Bet chief Avi Dichter discusses an Israeli bombing of a home in Gaza in July 2002. The attack killed Salah Shehadeh, the head of Hamas’s military wing in Gaza, but also 14 innocent civilians, including Shehadeh’s wife and daughter and a family of seven living next door. Dozens were also wounded. The attack occurred just as Shehadeh was reportedly preparing to sign onto a ceasefire halting attacks on Israelis not in the Occupied Territories. Here, Dror Moreh, the director, confronts Dichter about the civilian deaths.

AVI DICHTER: [translated] The Air Force dropped a one-ton bomb on the house. Unfortunately, because of inaccurate intelligence, innocents were killed. No one knows the final number: nine to 14.

DROR MOREH: [translated] When you drop a one-ton bomb on a densely populated area, like in the Shehadeh incident, obviously bystanders will be hurt.

AVI DICHTER: [translated] No, it’s not obvious, no. You gather intelligence: Where do people live? How many? Who? What are the chances? Where do you shoot from?

AMY GOODMAN: Former Shin Bet chief Avi Dichter. Talk about his response.

DROR MOREH: Well, look, I—I have to say that I a little bit feel uncomfortable in the way that you present the things here, because you portray the things as if Israel is the brutal, aggressive all the time, with the Palestinians, that they are like doves. There is reason why the Shin Bet is doing what it’s doing there. And the fact of the matter is that you cannot say—in a way, portray Israel as the aggressive and the Palestinians are the innocent bystander who are always being killed by those aggressive forces. It’s not the case at all, and I think that this is misleading the people that are watching that.

And I think that there is—if there is something that I failed while doing this film, it’s that the whole situation is different shades of gray. There is no really total aggressive person there or aggressive entity towards a very innocent and not violent entity on the other side. It’s both. Both are doing the worst that they can. I think that I can relate to what Abba Eban said once, our former foreign minister. He said that the Palestinians have never missed an opportunity to miss an opportunity. I can say that on both sides. Both sides have never missed an opportunity to miss an opportunity.

And this is the whole goal of The Gatekeepers. The Gatekeepers portrays Israeli occupation in the last 45 years and basically says, « Enough of that. It’s not going anywhere. It’s only tactic without strategy. Where do you want to go with this conflict ahead? » and to show that in a way that will only benefits both sides. If you portray only one side as the brutal, aggressive force and the other one as the innocent naive, you are doing wrong to the truth or to the facts on the ground. And I have to say that this is something which my movie tried to do very, very strongly: to portray the situation as it is. The Palestinians are doing terrorist attack. They have right to do, in a way, something which they want to create their own country, their own homeland, and they oppose the aggressive occupation.

AARON MATÉ: Well, we certainly aren’t here to debate the history with you, but we are trying to portray your film, and your movie has some very powerful statements that should be highlighted. You know, you have Avraham Shalom saying something like—a line like: « [We’ve become] a brutal occupation force similar to the Germans in World War II. »

DROR MOREH: Yeah.

AARON MATÉ: « We have become cruel, to ourselves as well, but mainly to the occupied population, using the excuse of the war against terror. »

DROR MOREH: Yes.

AARON MATÉ: That’s in your movie, and it’s very powerful.

DROR MOREH: Absolutely, I’m not—yeah, I’m not saying that it’s not in the movie. Well, I did that movie; believe me, I know every sentence that is inside that movie. What I felt is that when you portray that as the Palestinians are people that are sitting there, you know, and not doing anything, it’s not the reality on the ground. And by that, you have to show both sides, because I think that when you do that, you portray only one side. And I said that before. It’s—you have to be balanced. And this is something that I felt that is not so much here.

AMY GOODMAN: Well, could you respond to both of these points? One is this powerful statement that Avraham Shalom says, the former head of Shin Bet—

DROR MOREH: Yeah, yeah.

AMY GOODMAN: —comparing themselves to the Nazis.

DROR MOREH: He’s—well, look, I have to say that this sentence that Avraham Shalom said, I—when I was doing the interview, it felt like a physical blow to my stomach when he said that. And I have to say that Avraham Shalom—well, when you see the film, you’ll know what happened in the 300 line when he ordered the execution of two terrorists that were captured alive. I think—

AMY GOODMAN: We’re going to talk about that after break. You’re talking about the execution of the—

DROR MOREH: Of the two terrorists who—

AMY GOODMAN: —of those who blew up the bus.

DROR MOREH: Yeah—no, didn’t blow up the bus; they were trying to kidnap the bus. They were captured alive after the storm on the bus. And he ordered them to be executed without a trial.

Look, I think that the occupation is bad for Israel, and I think that those people who came to speak in the movie, the six heads of the security defense establishment, the Shin Bet, came because they feel that the occupation of the Palestinians in the last 45 years is something that is not good for the state of Israel and should be stopped. And I think that when Avraham Shalom spoke about what you just mentioned, he spoke about the ramification of the occupation on the Israeli population, about what is becoming inside, internally, in the Israeli civilian people. And I totally agree with him.

And, by the way, Avraham Shalom was a young kid in Vienna in the 1930s. He didn’t know that he’s a Jew. He was forced to go to school after the Kristallnacht. He was almost beaten to death by his classmates. He felt firsthand what it means to be a Jew under a racist regime. And when he compares that, he compares the Israeli occupation to the Germans, that—like how the Germans treated the Poles, the Czechs, the Dutch, he knows what he speaks about. And I think that his worry is something that had resonance in me, as well, about what—where will it lead, the occupation—I mean, if it will continue like that.

AMY GOODMAN: And Avi Dichter’s point when he’s talking about the killing of the Hamas leader who was going for a ceasefire, killing his wife—

DROR MOREH: Look, this is something that happens in America, as well. Avi Dichter just mentioned after that, in that clip, he said that the Americans have drone attacks in Afghanistan. They killed 70 people in a wedding, which nobody knows if the suspect person was killed, as well. I think that now, in—the war of the 21st century is a war where you need intelligence to get to a needle in a haystack—that means in the form of a terrorist, that you are looking for him. And the intelligence people want to get into that specific person in a certain date at a certain time at a certain place. And this is a very difficult war to maintain. America is doing it now. You—just now you heard in your news that they are going to do drones surveillance over North Africa. I don’t—I think that you have to think strategically: Where do you want to lead with this conflict?

AMY GOODMAN: We’re going to continue this discussion. Dror Moreh is our guest. He is the Iraeli filmmaker, director of the Oscar-nominated documentary, The Gatekeepers. This is Democracy Now! We’ll be back in a minute.

[break]

AARON MATÉ: Well, we were just talking about the hijacking of the 300 bus, so let’s go to a clip of that. This excerpt deals with the Shin Bet’s killing of two Palestinian hijackers of an Israeli bus in 1984. They were brutally beaten to death by Israeli forces after they were captured. Avraham Shalom, the former Shin Bet director, who’s ordered the killing—who ordered the pair’s killing in person, is among those interviewed. He was later forced to resign over the incident.

AMI AYALON: [translated] We killed a terrorist, whose hands were tied, who no longer threatened us. By what right? But in the Shin Bet back then, there was no such concept as an illegal order. Not only did the Shin Bet fail, the Cabinet and the prime minister failed. And to some degree, they oversee the Shin Bet.

YAAKOV PERI: [translated] It’s a tough question. Did the prime minister know about the premeditated murder, the plan to kill the terrorist caught on the 300 bus? Did the head of the Shin Bet have the authority to do that, to make those decisions?

DROR MOREH: [translated] Under what circumstances did Shamir give you permission to kill?

AVRAHAM SHALOM: [translated] There were one or two cases, when I couldn’t find him, and it had to be done.

DROR MOREH: [translated] What had to be done?

AVRAHAM SHALOM: [translated] We had to deal with Arabs who were about to launch an attack, or that launched an attack. He said, « If you can’t find me, decide on your own. »

AARON MATÉ: That’s Avraham Shalom, a former Shin Bet director, who actually was forced to resign over this incident of the 300 bus. And before him speaking were two other directors of the Shin Bet, interviewed in this film that we’re talking about, The Gatekeepers. So, Dror, if you could talk about this incident?

DROR MOREH: This incident basically shook the corridors of power in Israel. It was the first time that the Shin Bet has come to the light of the cameras or the light of the—because before that, Shin Bet was almost—no one knew about, that Shin Bet existed, only few people around Israel, and basically the Shin Bet could do whatever he wanted. And that resulted in that horrible incident where the head of Shin Bet ordered the killing of two captured terrorists, which is horrible morality, any way that you can look at that.

But the main issue here for me was the fact that the politicians who gave those permissions to Avraham Shalom as head of Shin Bet were not convicted. You know, they always—those people who are in the field pay the price, and the politicians—namely, Yitzhak Shamir, the prime minister, and Shimon Peres—the after-that prime minister—fought in every way that they could in order to prevent that incident to go into the court. And at the end of the day, Avraham Shalom got clemency from the president, before trial even. It was unprecedented that someone get clemency before he was even convicted or tried. And they knew why, because they knew that if it will get into trial, it will reach the highest level of the political people in Israel, the prime minister. And basically, Avraham Shalom said, « I would say in a court that he gave me the permission to do that, » which is horrible.

AMY GOODMAN: In this clip of The Gatekeepers, the Shin Bet security chiefs discuss how they also confronted Israeli militants—in this case, the extremist right-wing group the Jewish Underground, which planned to blow up the Islamic holy site, the Dome of the Rock, in Jerusalem.

YAAKOV PERI: [translated] Then we investigated and found out that since 1978 to 1979 they were planning an attack on the Temple Mount to blow up the Dome of the Rock.

CARMI GILLON: [translated] At first, the idea was based on the belief that as long as the « abomination » stood over the site of the Jewish temple, there will be no Redemption; and therefore, they have to get rid of that dome. They prepared the bombs. They used a very sensitive type of explosive, Semtex. It was planned by Menachem Livni, who was a demolitions genius. The charges would be placed so that the entire force of the explosion would be directed at the support structure. This would result in the collapse of the dome. The consequence of blowing up the Dome of the Rock, even today, is that it could lead to total war by all the Islamic states, not just the Arab states, not just Iran, Indonesia too, against the state of Israel.

AARON MATÉ: That clip, from The Gatekeepers. Dror Moreh, this plot to blow up the Dome of the Rock?

DROR MOREH: You want me to have to tell you what happened there?

AARON MATÉ: Please, yes.

DROR MOREH: Well, I think that people should go to the movie and see that. It’s important. But look, the far-right extremism in Israel is the biggest danger to anything that moves towards peace. Those religious fanatics are willing to sacrifice everything in the name of God, in the name of their beliefs. And this is one of the most horrible incident in Israel’s history, the fact that people were willing to blow up the Dome of the Rock in order to stop the—it was when the peace process with Egypt, by the way. This was the aim of that. They wanted to blow up the Dome of the Rock as a preemptive that Israel will not withdraw from Sinai and create the peace with Egypt.

By the way, the head of Shin Bet, Dichter—this is not in the movie—said to me that in 2005, prior to the disengagement plan, which uprooted the settlements in Gaza, the fanatics, the extreme right-wing fanatics in Israel, were willing to blow up again the Dome of the Rock, and the threat over the dome was much more extensive than during the time of the Jewish Underground. And another plan was to assassinate the prime minister, the Prime Minister Sharon. And they know that if something will move towards peace, if there is something that can prevent that from happening, there is two things: Either they assassinate the prime minister, or either they will blow up one of the holy places to the Islam.

AARON MATÉ: Well, on this issue of fanatics, I want to ask you about the recent elections. Israeli Prime Minister Benjamin Netanyahu is now working on putting together a coalition.

DROR MOREH: Yeah.

AARON MATÉ: And he’s going to have to include some pretty far-right groups.

DROR MOREH: Well, I would say—

AARON MATÉ: What’s your reaction to the election and—

DROR MOREH: I think that the last elections have proven that the Israeli public is much more smarter than the leaders. I think that—the way that I look at it, Netanyahu wanted to do that. Netanyahu wanted, before the elections, to move towards the extreme right, but the Israeli public said to him very, very clearly, « You cannot do that. You have to go to the center. » And by voting 19 members of the Knesset to the new—there is a future group. They told him very clearly, « You are the only candidate now in Israel. There is nobody who—there’s nobody who opposes you. So—but you cannot do that with the far extreme right; you have to go to the center. »

And this is what seems to be the case now. He’s negotiating with this center parties, and I hope that this was what happen. I don’t have any trust in Netanyahu. Netanyahu, for me, is something that is the most dangerous person in terms of the peace and in terms of Israel. But I think that the Israeli public have sent him a very clear message in that election.

AMY GOODMAN: Speaking on Democracy Now! in 2006, former Israeli Foreign Minister Shlomo Ben-Ami—

DROR MOREH: Yeah.

AMY GOODMAN: —said that the former prime minister, the man who was assassinated, Yitzhak Rabin, never expected that Oslo would result in a creation of a Palestinian state.

SHLOMO BEN-AMI: Arafat in Oslo reached an agreement that didn’t even mention the right of self-determination for the Palestinians, doesn’t even mention the need of the Israelis to put an end to settlements. If the Israelis, after Oslo, continued expansion of settlements, they were violating the spirit of Oslo, not the letter of Oslo. There is nothing in the Oslo agreement that says that Israelis cannot build settlements. …

It was an exercise in make-believe. The Palestinians didn’t even mention self-determination so a leader like Rabin could have thought that, OK, we will have an agreement that will create something which is a state-minus. This was Rabin’s expression. He never thought this will end in a full-fledged Palestinian state.

AARON MATÉ: That was former Israeli Foreign Minister Shlomo Ben-Ami speaking on Democracy Now! in 2006. Now, of course, Rabin was assassinated by Israeli extremists.

DROR MOREH: Yeah.

AARON MATÉ: And I want to ask about that in a second, but the reason that we played this clip is because there’s a concern amongst many people that even within—that within the confines of mainstream Israeli politics, that there’s not the will to meet the minimal demands of Palestinians.

DROR MOREH: Absolutely.

AARON MATÉ: So, in your film, like there’s some great reverence for Rabin, and I understand that, but here you have the former foreign minister of Israel saying that even Rabin, who was at the—who was known as this man of peace, even he, himself, was not prepared to allow for a Palestinian state through the peace process.

DROR MOREH: I don’t know. I cannot speak in the name of Shlomo Ben-Ami, and I cannot speak in the name of Rabin. What I know is that the settlements are the biggest obstacle to peace. If there is something that will prevent peace, it’s the settlement and the settlers. They are the biggest obstacle to the peace process, to maintain or to continue. And I think this is the most largest and most influential and most powerful group in Israeli politics. They’re basically dictating the policy of Israel in the last years. I think that definitely for the Palestinians, the settlements are the worst enemy in the way—in their way to the homeland. When they see everywhere, in Judea and Samaria now, the settlements that are built like mushroom after rain, they see how their country is shrinking.

And for me, I am much more bleaker than those—the heads of the Shin Bet: I think that we have reached the point of no return. I don’t see a leader in Israel, definitely not the current one, who can weigh on his back the weight that—of the thing that needs to be done in order to reach peace: basically, to dismantle those settlements. And it’s tragic.

AARON MATÉ: What if—so, what will make the difference? If there’s no one in Israeli—in the Israeli mainstream who can do it, would a change in U.S. policy influence things?

DROR MOREH: Absolutely. I think that at the end of the day, unless Barack Obama—and I hope that in his last term, for the last four years—you know, he doesn’t have to be re-elected now—if he doesn’t force it, if he doesn’t come to both sides, by the way—the Palestinian are as weak as the Israelis, the leadership, although in the Palestinian Authority, the people, Abu Mazen and Salam Fayyad, are really pro-peace—this is what I feel. They say that they are renouncing terror. In the last—two days ago, there was an article in Israel that the last year was the cleanest year in terms of terrorist attacks in Israel. No Israeli died from terror attack coming from the West Bank. So, unless Barack Obama will come up, I would say, with an iron fist of 20 megaton in one hand and with a carrot on the other hand, and would say to them, « This is the deal. Take it or leave it. If you will take it, you will get this carrot. If you will not take it, you will get this iron fist, » nothing will happen on the ground. On the contrary, the thing will continue to deteriorate, and violence will prevail again.

AARON MATÉ: Have you tried to show this film to President Obama?

DROR MOREH: I wish that he will see that. I think that he can learn—I don’t know, how can I try to do that? Maybe if you can help me, I will be more than happy. I think that it shows for him a description of the conflict between the Israelis and the Palestinians, from the people who were most responsible to maintain that conflict, from people—from the security chiefs of the Israeli defense establishment, something that has not been done up until now together.

AMY GOODMAN: Dror Moreh, you have all six surviving former heads of Shin Bet.

DROR MOREH: Absolutely, all of them.

AMY GOODMAN: All critical—

DROR MOREH: All of them, yeah.

AMY GOODMAN: —ultimately, of the occupation.

DROR MOREH: All of them. All of things—

AMY GOODMAN: One of them you interviewed in the office when he was head of Shin Bet.

DROR MOREH: Of Shin Bet, yeah, in the Shin Bet headquarter.

AMY GOODMAN: What most surprised you in these interviews?

DROR MOREH: Well, I was shocked, believe me, 17 times, each interview, from what they told me. But the main thing I—what I felt was most surprising is how sober they are, how pragmatic they are, and how they see the fact that the leadership is not able to sustain the conflict, is not able to create a way out of that. This is something that they felt very strongly that they have to come against that. The fact that they served 45 years, more than that, in the service of the security of Israel, and they feel today that their work was in vain, in a way, because it didn’t lead Israel towards a better political solution. And this is the—

AMY GOODMAN: What was the quote that most surprised you?

DROR MOREH: A lot of them, a lot of the quotes. But basically, I would turn to what Ami Ayalon said when he came—when he was a young boy, he thought that there is a house in Jerusalem, and in that house there is a smart man—namely, Ben-Gurion. And he fix. He take care of us, of the Israelis. And when he grew up, he came to that house, he walked that corridor, he went beyond the door, and he saw that beyond that door there is no one who is thinking for us. And this is something that, you know, as a person who lives in a state like that, you think that the prime minister knows everything and takes the right decisions. After that movie, I’m much more desperate from—because I heard what they think about the leaders of Israel.

AMY GOODMAN: It’s Ayalon who said—

DROR MOREH: Yeah.

AMY GOODMAN: —the former Shin Bet head who said he realized there’s no one there—

DROR MOREH: Absolutely.

AMY GOODMAN: —talking about Netanyahu.

DROR MOREH: Yeah.

AMY GOODMAN: Now, there is a fascinating thing that is going on right now, which is of the five Oscar-nominated films, two are made by Israelis.

DROR MOREH: Yeah.

AMY GOODMAN: Joining The Gatekeepers in the nominees for best documentary at this year’s Academy Awards is another film also critical of the Israeli occupation of the West Bank and Gaza; it’s called 5 Broken Cameras. It tells the story of Palestinian farmer Emad Burnat, who got a video camera to record his son’s childhood but ended up documenting the growth of a resistance movement to the Israeli separation wall in the West Bank village of Bil’in. The film shows the nonviolent tactics used by residents of Bil’in as they join with international and Israeli activists to protest the wall’s construction and confront Israeli soldiers. Here, the co-director of 5 Broken Cameras, Emad Burnat, is arrested at night by Israeli forces who declare his home to be a « Closed Military Zone. »

ISRAELI POLICE: [translated] Open up!

EMAD BURNAT: [translated] Now it’s my turn. I take the camera to protect myself.

ISRAELI POLICE: [translated] I ask you to stop filming.

EMAD BURNAT: [translated] I can film in my own house.

ISRAELI POLICE: [translated] Show me your ID.

EMAD BURNAT: [translated] Get my ID. What’s the matter?

ISRAELI POLICE: [translated] This is a Closed Military Zone. « The military has declared this area a Closed Military Zone. Anyone found in a Closed Military Zone must evacuate the area at once. No one can enter or remain on the premises. » You are now in violation of that order. I ask you to stop filming.

EMAD BURNAT: [translated] I am a journalist. I can film.

ISRAELI POLICE: [translated] This is a Closed Military Zone. Stop filming. Put down the camera.

EMAD BURNAT: [translated] I am a journalist, and I’m in my own home.

ISRAELI POLICE: [translated] Put down the camera. That is an order. Turn the lens to the wall. Give it to your son. He can put it down.

AMY GOODMAN: An excerpt of 5 Broken Cameras, another of the five Oscar-nominated films, both made by Israeli filmmakers. This 5 Broken Cameras named for the fact that Emad Burnat, the Palestinian who’s trying to—started by filming his kid’s childhood, all five cameras were broken by the Israeli military occupation of his town in Bil’in. This is fascinating, Dror, that both of you, coming with different perspectives, but ultimately critical of the occupation, are going to be in the Oscars. What has been the reception to yours, and both these films?

DROR MOREH: First of all, I think that it’s an amazing fact that a country which is small like Israel, only seven million people, have produced two documentaries that have been nominated for the—in the last five nomination for the Oscars. I think it shows that the Israeli-Palestinian conflict is alive. I think, of course, it’s a big interest all around the world and that there’s really amazing Israeli filmmakers who are coming and portraying that, although in Israel the people are not—well, they don’t deal with that as much as I think they should in the Israeli-Palestinian conflict. We are a nation that become living in denial.

I think that it shows that—Emad’s film is an amazing film. It shows that the Israeli—the Israeli documentary scene is really, really vibrant. It thinks about the problems that deal—that the Israelis are dealing with and want to change that. And the best way to change that is by creating documentaries, by creating those films that are accessible to the public.

My film opened three weeks ago in Israel. You know, in Israel, there’s not a lot of audience for documentaries. We opened in two art houses in Israel, the Cinematheque in Tel Aviv, Cinematheque in Jerusalem. A week after that, we moved to seven cinemas. Now we are in 15 cinemas. Even the big multiplexes have acquired the rights to show the film. It is sold out. And a lot of Israelis are coming to see that film. And I’m very, very happy for that, because I think that this is the way to show the Israeli people how the mirror effect of their life looks like in the reality, not in what they have been told in the government television.

AMY GOODMAN: We want to thank you very much, Dror Moreh—

DROR MOREH: Thank you very much.

AMY GOODMAN: —for joining us, Israeli filmmaker, director of the Oscar-nominated documentary, The Gatekeepers.

This is Democracy Now!, democracynow.org, The War and Peace Report. When we come back, we go to Seattle, where a major protest is going on among teachers against standardized tests. Stay with us.

Voir de plus:

The dishonesty of ‘The Gatekeepers’

The film sends a ‘simplistic political message,’ implying that Israel’s occupation of the West Bank stands between terrorism and peace.
Roz Rothstein, Roberta Seid
The Jerusalem Post
February 13, 2013

Dror Moreh’s documentary, The Gatekeepers, could have been a profound film.

Instead, Moreh uses his interviews with six former directors of Israel’s top security services to send a simplistic and deeply partisan political message: If Israel withdraws from the West Bank, terrorism will subside and peace will break out.

To promote this message, the documentary engages in intellectual dishonesty and omits critical context. While most Israelis know the wider context, the average viewer probably does not, and therefore is vulnerable to the filmmaker’s biased version of the facts.

Though the film tries to portray Israel’s antiterrorism policies as counterproductive and cruel, the interviews inadvertently tell a different story. The six directors are well-spoken, deeply thoughtful, and genuinely self-critical.

They exude gravitas as they describe wrestling with the moral quandaries they regularly faced.

They are not cruel men. They sincerely grappled with how to protect Israelis and Palestinian civilians alike. Their descriptions of the Shin Bet’s legal and ethical constraints are a testament to Israel’s high moral standards. Their comfort in speaking freely is a testament to Israel’s robust democracy.

However, the film repeatedly ignores history and context. It blames Israel for the Palestinian hostility and violence that occurred after 1967, when Israel began administering the West Bank.

The viewer never learns from the film that terrorism against Jews and Israelis was not a result of Israel’s administration but rather has been a regular feature of life since pre-state days.

Palestinian Arabs murdered over 1,000 Jews between 1920 and 1967, and they ethnically cleansed all Jewish communities from the areas they captured during the 1948 war, including the West Bank, Gaza and eastern Jerusalem. The pattern of terrorism simply continued after Israel’s victory in its 1967 defensive war. Yasser Arafat organized 61 Fatah military operations from the West Bank in the few months after the war, and 162 Israelis were killed by terrorists between 1968 and 1970.

Visually and verbally, the film portrays Israel as a heartless occupier. Audiences get no information about how harsh life was for Palestinians under Egyptian and Jordanian rule between 1948 and 1967, with rampant childhood diseases, economic stagnation and restricted civil and political rights. In addition, the documentary completely overlooks the big picture of positive Israeli-Palestinian relations after 1967.

Even as Israel sought to stop terrorists, it also instituted Palestinian municipal self-government and administration, introduced freedom of speech and association, and vastly modernized the Palestinian economy as well as Palestinian health, welfare and education, turning the West Bank and Gaza into the world’s fourth fastestgrowing economy in the 1970s and 1980s.

In line with his political agenda, Moreh tries to paint all religious Israelis, settlers and rightof- center parties as extremist and intransigent.

The film insinuates that just as many Palestinians are terrorists and incite hatred, so do many Jews. For proof, Moreh magnifies selected incidents, particularly the case of Jewish settlers from Hebron who formed the “Jewish Underground” in 1980.

The film would have audiences believe the Jewish Underground, which wounded two Palestinian mayors, murdered three Palestinians, and plotted to blow up four Palestinian buses and the Dome of the Rock, is fairly representative of most settlers. It is not. Save for the handful of members of the Jewish Underground, Israel does not have Jewish terrorist organizations.

While extremists exist in Israel as in any society, the overwhelming majority of settlers, both religious and secular, are law-abiding citizens.

The country as a whole condemns and marginalizes such extremism. The Shin Bet arrested the Jewish Underground leaders in 1984, and the Israeli government and the vast majority of Israelis, including other settlers, denounced the group, though some Israeli leaders at the time continued to express concerns about the lack of government protection for Hebron’s Jews.

Similarly, because the sentences meted out to the Jewish Underground’s leaders were commuted, the film implies that the Israeli government has been “soft” on Jewish extremists and uses double standards, treating Palestinian terrorists far more leniently than Jewish terrorists.

But these members were freed only after serving almost seven years, not because Israel was “soft” on Jewish terrorists but because Israel had released the very Palestinian prisoners who had perpetrated the attacks that drove the Jewish Underground to organize.

SUCH OMISSIONS of fact and context continue throughout the film. Moreh makes the Shin Bet’s actions seem immoral or counterproductive by minimizing the context of terrorism.

Moreh glosses over the impact of the second intifada (2000-2005), yet the horrors of its terrorism and the fanatical hatred that motivated suicide bombers decimated Israel’s peace camp, a critical fact that the film simply overlooks. The audience does not learn that almost 1,100 Israelis were murdered and thousands more maimed by terrorists during the second intifada.

More disappointingly, the film never alludes to the daunting challenge these Shin Bet directors faced. Israel is fighting terrorists who routinely hide among Palestinian civilians precisely to shield themselves from IDF attacks because they know the IDF tries to avoid harming innocent bystanders. Pressed by the interviewer to admit that the Shin Bet’s actions were immoral during his tenure (1981-1986), Avraham Shalom finally snaps back: “This isn’t about morality…. When the terrorists become moral, we’ll be moral.”

Nor does the film depict the nature of the enemy Israel faces. Hamas’ genocidal ideology never comes up in the interviews. Yet the goals of Hamas, clearly expressed in its charter and its leaders’ statements, call for the murder of Jews and the « obliteration » of Israel, and are suffused with anti-Semitism. The film ignores the relentless incitement to hate and kill Jews that pervades Palestinian society officially and unofficially.

The film never explores the significance of what one Shin Bet director heard from a PLO terrorist he interrogated: terrorists consider it a victory when they make Jews suffer.

More disturbingly, the viewer never learns that Israel has repeatedly tried to do precisely what Moreh advocates. The film never mentions Israel’s offers to trade land for peace in 1967, 1979, 2000 and 2008, or that Palestinian leaders systematically rejected these offers.

Moreh wants audiences to share his wishful thinking, that Israel can end the conflict simply by withdrawing from the West Bank. But recent history, omitted from the film, contradicts this expectation. Israel pulled out of its security zone in Lebanon in 2000 and removed every settlement and over 8,000 Israelis from Gaza in 2005. The results were escalating threats and terrorism from Iranian proxy Hezbollah in Lebanon and from Iranian client Hamas in Gaza, which fired over 13,000 rockets and mortars into Israel’s southern communities between 2005 and 2012.

The documentary should be credited for revealing how much Israelis have retained their humanity and their hopes for peaceful coexistence, as exemplified by the Shin Bet directors.

This is a tribute to the Israeli spirit and to Israel’s enduring search for peace, but it also underscores Israel’s tragic dilemma: Israelis want peace, but they cannot find partners for peace unless, like Moreh, they turn a blind eye to the ongoing hostility and threats against them.

Moreh’s effort to blame Israel and the Shin Bet’s actions for the ongoing hostility to the Jewish state is like blaming the victim who is defending himself instead of blaming the perpetrator.

The Gatekeepers‘ material could have produced a profound film if it had not been sacrificed for a political message and if the film had been more intellectually honest and included the historical pattern of genocidal ideology, the ongoing violence, and the existential strategic challenges that Israel faces every day. It is these hard realities and that make the Shin Bet’s work so crucial and so heroic.

Roz Rothstein is the CEO and co-founder of StandWithUs. Roberta Seid, PhD, is the research and education director of StandWithUs.

Voir encore:

‘The Gatekeepers’: Speaking spooks’ coup d’etat
Controversy over Oscar-nominated documentary continues; criticism over distortions, retired Shin Bet heads’ legitimate.
Gil Stern Troy
The Jerusalem post
April 30, 2013

Controversy continues regarding the hard-hitting Oscar-nominated documentary The Gatekeepers, because it is more misleading than illuminating. In interviewing the past six Shin Bet (Israel Security Agency) intelligence chiefs, the film showcases Israel’s democratic vitality while seeking to undermine it. Democratic Israel should be debating the complex Palestinian question and responding to the movie’s challenge that Israel’s approach remains tactical, not strategic. But it is also democratically legitimate to criticize the movie’s distortions, while challenging the six spooks for speaking so candidly on camera.

Despite today’s voyeuristic Facebook culture, which encourages publicizing every thought, silence in some cases still remains golden. Just as priests should resist the urge to broadcast their most lurid confessions, spooks should not speak, be they active or retired. This restraint should be self-imposed, not government- dictated; this is a moral, not legal imperative.

While democracy guarantees citizens the right to speak freely, it also entrusts certain citizens with special responsibilities.

Intelligence officers become political monks, taking an exceptional vow of service and silence. Entrusted by the people and their leaders with state secrets and an unique vantage point, they should be camera-shy patriots, microphone-averse and allergic to memoir-writing – despite the big advances to earn or major political points to score.

Former CIA director George H.W. Bush was free to run for president and former Shin Bet directors Ami Ayalon and Ya’akov Peri legitimately entered politics. Bush rarely mentioned his CIA career, although he obviously benefitted from that resume line.

Similarly, Ayalon uses his previous job to build his credibility, but his activism goes beyond his once-secret service.

By contrast, in the movie, Ayalon and company parlay their perspective as intelligence heads into preaching and politics. Ayalon, who dominates the end of the movie, in a film-making sleight-of-hand that makes his leftist views appear to be the sextet’s consensus position, was blatant about his agenda.

The Forward’s J.J. Goldberg asked, “Wouldn’t the film have been better if it concentrated on moral dilemmas and avoided politics?” Ayalon replied: “If it had, there would have been no point to the film…. Many Israelis and American Jews want to deny it, but this is our professional opinion. We’re at the edge of an abyss, and if Israeli-Palestinian peace doesn’t progress, it’s the end of Zionism.”

This blurring of their “professional” and “political” opinions feels like an attempted coup d’etat by the retired Shin Bet heads. Wrapping their political conclusions – and those of the director Dror Moreh – in the mantle of credibility they earned while serving the nation in this sensitive position bypasses the political process.

Not surprisingly, the movie has been embraced by anti-Israel activists worldwide, most of whom ignore the moral complexity and Palestinian hostility these “gatekeepers” acknowledge. These six ex-spooks are not stupid; they cannot claim to be surprised that their cinematic exposé is encouraging Israel’s delegitimizers.

Thinking in American terms, imagine liberals’ indignation if the past six CIA directors told inside stories painting President Barack Obama as a terrorist-appeasing weakling, or conservatives’ fury if the past six CIA directors gathered before 2008 to tell tales out-of-school depicting George W. Bush as a civil-liberties-trampling fascist.

Actually, I doubt the past six CIA directors would dare so abuse their positions – and the American public’s trust.

When General Stanley McChrystal scorned administration officials in a 2010 Rolling Stone interview, President Obama correctly demanded his resignation, saying such conduct “undermines the civilian control of the military that is at the core of our democratic system.”

An outrage gap continues to distort Middle East discourse.

Hamas can indoctrinate Gazan teenagers to fulfill its charter envisioning Israel’s destruction, the Palestinian Authority can subvert democracy by keeping its president in office long after his term expires, yet Israel remains cast as the heavy. A recent audience reaction in the Jerusalem Cinematheque showed how the film reinforced this broken moral compass.

My 16-year-old son noticed that the audience reacted viscerally to descriptions of the beating deaths of two Palestinian terrorists during the horrific Bus 300 scandal, but seemed blasé about photos of suicide-bombing carnage.

This imbalance reflected a great historical distortion.

The speaking spooks’ cherry-picked excerpts tell a simplistic, black-and-white, one-sided story, blaming Israel and robbing Palestinians of their responsibility, culpability and dignity.

To emphasize Israel’s guilt, The Gatekeepers exaggerates the impact of Yitzhak Rabin’s 1995 assassination. Rabin’s assassin did not “murder hope” – Hamas and Islamic Jihad did. In Israel: A History, the historian Anita Shapira correctly observes that “after Rabin’s murder the Israeli public leaned toward the left, and Peres’s victory seemed assured” in the 1996 elections, until Palestinian terrorism intruded. Even then, the next two prime ministers, from two opposing parties, Binyamin Netanyahu and Ehud Barak, pursued the peace process. Oslo died when Yasser Arafat refused even to offer a counter-proposal at Camp David II in July, 2000, then supported Palestinians’ return to terrorism.

Ultimately, I honor these six spooks and their service. I am proud these thoughtful, tough but human and sensitive heroes helped Israel navigate the agonizing questions the country faces in defending itself from toxic terrorists, weighing the morality of bombing bombers lurking in crowded neighborhoods, wondering how to defend Israel without oppressing Palestinians.

I am dismayed that the discourse is so one-sided, in the movie and in reality – I know of no Palestinian movies agonizing about similar dilemmas.

Nevertheless, I abhor the speaking spooks’ collective indiscretion, mourn the death of an important democratic code of dignified silence, regret they did not choose other vehicles for expressing their views, am mystified as to why Israeli tax dollars subsidized the film.

When enough leading Palestinians are similarly anguished, equally ready to shift from killing to conversing, then the peace so many of us yearn for will be attainable.

Until then, I want my intelligence agents discrete, deliberative, and deadly.

The author is professor of history at McGill University and a Shalom Hartman Engaging Israel Research Fellow in Jerusalem. His latest book, Moynihan’s Moment: America’s Fight Against Zionism as Racism, was just published by Oxford University Press.

Voir par ailleurs:

Décès de Stéphane Hessel

Richard Pasquier

27 février 2013

Crif  (Conseil Représentatif des Institutions Juives de France)

Le CRIF a appris le décès de Stéphane Hessel à l’âge de 95 ans.

Il est de notoriété publique que nous étions très opposés à ses prises de position, notamment à sa volonté obsessionnelle de faire de Gaza l’épicentre de l’injustice dans ce monde et du Hamas un mouvement pacifique, quasiment d’assistance sociale, contrastant avec son indifférence aux tragédies humaines et aux crimes de masse qui se déroulent de nos jours dans un silence général.

Il est vrai que nous étions stupéfaits par sa propension à grandir ou à laisser grandir par ses thuriféraires dévoués, le rôle qu’il avait tenu dans plusieurs événements importants de notre histoire ainsi que par la volonté des médias de ne pas relayer ses déclarations sur la bénignité de l’occupation nazie en France qui, émises par tout autre que lui, auraient soulevé l’indignation.

Il va sans dire que nous étions effarés par le succès de son fascicule d’une indigente indignation.

Nous pensons que la mise au pavois de Stéphane Hessel, malgré ses accommodements avec la vérité historique et sa faiblesse argumentative, en dit beaucoup sur le désarroi intellectuel de notre société et sur le rôle aberrant qu’y joue le marketing des individus qu’on transforme à bas prix en luminaires idéologiques.

Stéphane Hessel fut avant tout un maître à ne pas penser.

Son grand âge, son sourire, son apparente ingénuité, son indignation focalisée et ses poèmes surannés évoquaient un monde angélique, mais pavaient la route, certainement sans qu’il le voulût lui-même, aux véritables criminels tapis derrière l’enfer des bonnes intentions.

Le travail de déconstruction de Stéphane Hessel sera effectué. Mais en ce jour de sa mort, nous voulons aussi retenir de lui qu’il fut un résistant courageux, un contributeur, modeste, mais réel, à la lutte pour les droits de l’Homme (y compris à l’époque des refuzniks) et un amoureux passionné des lettres françaises.

Voir encore:

Iran’s Global Business Is Murder Inc.

Bombings in capital cities, kidnappings, trade in drugs and guns—Iranian exports, all. Now Tehran wants nukes.

Michael Oren

The WSJ

February 11, 2013

A bomb explodes in Burgas, Bulgaria, leaving five Israeli tourists and a local driver dead. Mysteriously marked ammunition kills countless Africans in civil wars. Conspirators plot to blow up a crowded cafe and an embassy in Washington, D.C. A popular prime minister is assassinated, and a despised dictator stays in power by massacring his people by the tens of thousands.

Apart from their ruthlessness, these events might appear unrelated. And yet the dots are inextricably linked. The connection is Iran.

In 25 cities across five continents, community centers, consulates, army barracks and houses of worship have been targeted for destruction. Thousands have been killed. The perpetrators are agents of Hezbollah and the Quds Force, sometimes operating separately and occasionally in unison. All take their orders from Tehran.

Hezbollah’s relationship with Tehran is « a partnership arrangement with Iran as the senior partner, » says America’s director of national intelligence, James Clapper. The Lebanon-based terror group provides the foot soldiers necessary for realizing Iran’s vision of a global Islamic empire. Hezbollah chief Hassan Nasrallah says his organization was founded to forge « a greater Islamic republic governed by the Master of Time [the Mahdi] and his rightful deputy, the jurisprudent Imam of Iran. »

With funding, training and weapons from Iran, Hezbollah terrorists have killed European peacekeepers, foreign diplomats and thousands of Lebanese, among them Prime Minister Rafiq Hariri. They have hijacked American, French and Kuwaiti airliners and kidnapped and executed officials from several countries. They are collaborating in Bashar Assad’s slaughter of opposition forces in Syria today.

Second only to al Qaeda, Hezbollah has murdered more Americans—at least 266—than any other terrorist group. The United States designated Hezbollah as a terrorist organization in 1997, though the European Union has yet to do so.

Above all, Hezbollah strives to kill Jews. It has fired thousands of rockets at Israeli civilians and tried to assassinate Israeli diplomats in at least six countries. Its early 1990s bombing of a Jewish community center and the Israeli Embassy in Argentina killed 115.

The attack in Burgas occurred last July, and this month the Bulgarian government completed a thorough inquiry into who was behind it: Hezbollah. « The finding is clear and unequivocal, » said John Kerry in one of his first pronouncements as U.S. secretary of state. « We strongly urge other governments around the world—and particularly our partners in Europe—to take immediate action and to crack down on Hezbollah. »

Then there is the Quds Force, the elite unit of Iran’s Revolutionary Guard Corps, which takes orders directly from Iranian Supreme Leader Ali Khamenei. The U.S. has repeatedly accused the Quds Force of helping insurgents kill American troops in Iraq and Afghanistan, and of supplying weapons to terrorists in Yemen, Sudan and Syria. In 2007, Quds Force operatives tried to blow up two Israeli jetliners in Kenya and kill Israel’s ambassador in Nairobi.

Hezbollah and the Quds Force also traffic in drugs, ammunition and even cigarettes. Such illicit activities might seem disparate but they, too, are connected to terror and to Tehran.

In 2011, the New York Times reported that Hezbollah was working with South American drug lords to smuggle narcotics into Africa, the Middle East and Europe. The terror group laundered its hundreds of millions of dollars in profits through used-car dealerships in America.

Also in 2011, the FBI exposed a plot in which senior Quds Force operatives conspired with members of Mexico’s Los Zetas drug cartel to assassinate Saudi Arabia’s ambassador to Washington by bombing the restaurant where he dined. The Israeli Embassy in Washington was also targeted. The middleman between the terrorists and the drug dealers was an Iranian-American used-car salesman.

And still the dots proliferate. U.S. authorities have implicated Hezbollah in the sale of contraband cigarettes in North Carolina, and Iran has manufactured and sold millions of rounds of ammunition to warring armies in Africa. So while skirting Western sanctions, Iran funds terror world-wide.

But Iran’s rulers are counting on the West’s inability to see the larger pattern. Certainly the European Union would take a crucial step forward by designating Hezbollah a terrorist organization, but terror is only one pixel.

Tehran is enriching uranium and rushing to achieve military nuclear capabilities. If it succeeds, the ayatollahs’ vision of an Islamic empire could crystallize.

Iran and its proxies have already dotted the world with murderous acts. They need only nuclear weapons to complete the horrific picture.

Mr. Oren is Israel’s ambassador to the United States.

Voir enfin:

Terrorism: Israel’s Payback Principle (extraits)
David Margolick
Vanity Fair
January 2003

traduit par Danilette

Le 26 septembre dernier [2002] en fin de matinée, Mohamed Deif [Mohamed Diab al-Masri signifiant l’Egyptien], le chef de l’aile armée du Hamas, le cerveau de nombreux attentats suicides, fusillades, enlèvements, assassinats, et autres actes de terreur qui ont tué des dizaines d’Israéliens au cours des dix dernières années, et l’homme le plus recherché du pays, était finalement dans la ligne de mire. Aucun autre terroriste palestinien n’a échappé aux Israéliens aussi longtemps, il a échappé quatre fois à une tentative d’élimination et à chaque fois il a réussi à s’échapper en s’enfonçant si bien dans la clandestinité que toutes les photos existantes de lui étaient inexploitables. Six ans auparavant, Deif était considéré comme suffisamment important pour que les Israéliens demandent à Arafat de le leur livrer ; « Mohamed qui » ? aurait répliqué Arafat, comme s’il n’avait jamais entendu parler de lui. […]

Le 26 septembre, grâce sans aucun doute aux renseignements fournis par leur réseau complexe de collaborateurs palestiniens, les Israéliens savaient exactement où se trouvait Deif : assis du coté droit du siège arrière d’une Mercedes jaune, roulant dans le quartier encombré de Cheik Radwan. Non seulement ils l’avaient localisé et avaient marqué son véhicule au repérage laser, ils avaient également un hélicoptère Apache tournant au-dessus de lui à une si haute altitude que Deif ne s’en doutait pas. Aux alentours de midi, un tir de deux missiles anti-tank atteint la voiture qui fut transformée sur-le-champ en une épave tordue et fumante. La nouvelle fut immédiatement transmise au Cabinet israélien, qui attendait dans les anciens locaux de David Ben Gourion à Tel-Aviv. Le Premier ministre Sharon, qui avait approuvé l’opération, réserva son avis, mais le Ministre des Affaires Etrangères Shimon Peres était plus optimiste, « il est déjà mort » dit-il.

Les deux autres passagers de la voiture, les gardes du corps de Deif, eux l’étaient. Quelque 43 passants, y compris 15 écoliers, étaient blessés. Et Deif ? Un film pris immédiatement après, par une équipe de télévision d’Abou Dhabi, révèle un homme en sang, brûlé mais encore vivant, que l’on retire du véhicule. En moins de quelques heures, les services secrets israéliens apprendront que Deif bien que brûlé et ayant perdu un œil a encore une fois survécu. Il ne fallut pas longtemps à Israël pour se préparer en vue des inévitables représailles. […]

Pour Israël, « les éliminations ciblées » sont aussi anciennes que le Talmud qui dit « si quelqu’un s’approche pour te tuer, tue-le d’abord » L’histoire de cet état de 54 ans est émaillée d’actions de ce genre, avec parfois des trésors d’ingéniosité à la James Bond et des actions d’éclat.

Les Israéliens ont toujours été tranquillement fiers de celles-ci et en même temps se demandent s’ils désirent ou s’ils doivent faire de telles actions. Après tout, Israël n’a effectivement pas de peine capitale et n’a exécuté qu’un seul homme : Adolf Eichman, le bureaucrate allemand qui a entassé les Juifs dans des wagons à bestiaux pour les envoyer dans les camps de la mort. […]

En 1955 le philosophe israélien Yishayahu Leibowitz s’est plaint dans une lettre à Ben Gourion, le Premier ministre israélien, du sort de Palestiniens innocents tués dans des opérations israéliennes. « J’ai reçu votre lettre et je ne suis pas d’accord avec vous » répondit Ben Gourion. « Si je devais mettre en balance tous les idéaux humains d’un coté et la sécurité d’Israël de l’autre, je choisirais la sécurité d’Israël, car s’il est important qu’il y ait un monde rempli de paix, de fraternité, de justice et d’honnêteté, il est encore plus important que nous en fassions partie ». […]

Les Israéliens disent qu’ils se concentrent sur les kamikazes eux-mêmes et ceux qui leur préparent les bombes ou leurs commanditaires mais que les arrestations sont toujours préférables. Les prisonniers, surtout les jeunes kamikazes potentiels, craquent facilement et deviennent une source majeure d’informations. Les arrestations, au contraire des meurtres, sont réversibles. Et les arrestations ne produisent pas de shahids (martyrs).

Techniquement, certaines de ces opérations sont éblouissantes, mettant en jeu des objets piégés cachés en pleine vue et dont la mise à feu est télécommandée. Quelque unes impliquent des unités d’élite dans lesquelles des Israéliens se déguisent en arabes, « ils savent comment les Arabes prient à la mosquée, comment ils boivent leurs cafés, comment ils se grattent les testicules », dit un Israélien qui pendant des années a suivi les questions de sécurité. Beaucoup font appel à des technologies sophistiquées comme les drones et les ballons de surveillance de haute altitude équipés de télescopes. […]

Elles peuvent impliquer jusqu’à 200 personnes mais même des opérations qui semblent simples sont étonnamment complexes. « Il faut un hélicoptère dans les airs, il faut au moins deux sources pour vérifier que la cible est bien dans la voiture ; il faut évaluer les dommages collatéraux ; il faut suivre la trace du véhicule qui se déplace ; il faut choisir la position, il faut être sûr que la personne ciblée n’a pas quitté la voiture entre temps, ce qui arrive souvent ; il faut assurer que les agents sur le terrain n’auront pas de problèmes » explique Ehud Ya’ari, qui couvre les affaires arabes pour la 2ème chaîne israélienne et pour le Jérusalem Report. « chacune d’elles est une mini guerre avec une salle de contrôle. » […]

Dans cette campagne, l’implication du Shin Bet, la version israélienne du FBI, qui fournit à l’armée la plupart de ses informations est au moins aussi importante que celle de l’armée. Equipés de dispositifs d’écoute, les agents et les informateurs qui ont infiltré chaque couche de la société palestinienne (la plus dangereuse cellule du Hamas à Naplouse travaillait sous couvert d’un magasin de vêtements appartenant à un Palestinien employé par le Shin Bet) ont dévoilé une liste importante de cibles, certaines dans la clandestinité depuis des années, d’autres qui étaient supposées être dans les prisons palestiniennes. La plupart du temps, le Shin Bet sait à l’avance quel poseur de bombes est sur le point d’agir, à quel date et quelle est l’origine de la bombe. L’organisation a déjoué des quantités d’attentats, y compris sept durant une période de 10 jours pour le mois d’octobre seulement. Plus de 3000 activistes palestiniens ont été emprisonnés durant ces deux dernières années, y compris 160 kamikazes capturés avant qu’ils n’activent leurs détonateurs. (Israël ne laisse plus désormais de journalistes parler à aucun d’entre eux. Selon Daniel Seaman, le directeur du bureau de presse du gouvernement israélien : « certains d’entre eux avaient dans les interviews fait passer des messages codés. D’autres paraissaient trop héroïques et pouvaient faire des émules. D’autres encore sont experts en manipulation perverse ». Selon Seaman, Alfred Hitchcock avait raison : il ne montrait jamais de violence, laissant les spectateurs imaginer quelque chose de bien pire. Je préfère que les gens s’en fassent une image de monstres plutôt que de jeunes défendant une cause » dit Seaman.

Pour un œil américain, le Shin Bet (connu en Israël aussi comme le Shabak) est extrêmement inhabituel : une agence de renseignements qui fonctionne réellement et, ce qui est encore plus remarquable, ne s’en vante pas, même en privé. […]

Les assassinats ciblés, dit Ehud Yaari, sont le seul outil vraiment efficace car ils donnent aux terroristes le sentiment de se sentir surveillés, examinés, exposés, déconcertés, sous-expérimentés et vulnérables. Avec les couvre-feu et les démolitions de maisons appartenant aux familles des kamikazes, ces opérations font que des terroristes potentiels reconsidèrent leurs plans. Ce n’est pas parce qu’ils ne veulent pas nous tuer ou qu’ils cessent de nous haïr mais ils y réfléchissent à deux fois ». Même Abdel-Aziz Rantisi, le porte-parole du Hamas reconnaît que le fait de décimer les hauts responsables rendent les choses beaucoup plus difficiles pour les « combattants » du Hamas, du moins jusqu’à ce qu’ils se réorganisent. […]

La plupart des américains ne furent pas directement touchés par les évènements du 11 septembre, en dépit du terrible carnage de ce jour-là. Mais le terrorisme affecte chaque Israélien chaque jour. Des Israéliens évitent les autobus ou ne les utilisent pas pour leurs enfants ou roulent en restant à bonne distance de ceux-ci. Ils font leurs courses dans des centres commerciaux parce que la sécurité y est plus grande ou les évitent parce qu’ils ne sont pas sûrs. Ils ne mangent que dans des restaurants avec des vigiles de sécurité (un « service de sécurité » est désormais ajouté à chaque facture comme contribution à leur salaire) ou bien ils commandent des plats à emporter –et c’est une nouveauté désagréable pour ce pays compulsivement social.

Israël est un petit pays avec moins de juifs que Hitler n’en a tués en Europe. Et quand une tragédie éclate, ce pays où tout le monde connaît tout le monde peut sembler aussi claustrophobe que dans les petites communautés où autrefois vivaient les Juifs d’Europe avant d’être exterminés. Peu importe le rang ou les privilèges, tout le monde connaît quelqu’un qui a été tué ou estropié. Tout le monde est touché par la plus indicible des tragédies.

Nathan Cherny, un oncologiste que j’ai rencontré à Jérusalem, m’a cité sa propre liste de victimes : Malka Roth, 15ans, la fille d’un de ses amis, tuée à la pizzeria Sbarro. Avi Boaz, 71 ans, le mari d’une de ses patientes, assassiné par les Brigades des Martyrs Al-Aqsa une semaine à peine après le décès de sa femme d’un cancer. Shmuel Gillis, un collègue hématologiste de 42 ans et père de 5 enfants, abattu alors qu’il conduisait pour rentrer à la maison. Eran Picard, le fils de 18 ans d’un autre collègue, tué dans son école à Gaza . Shiri Negari, la sœur âgée de 21 ans de l’un de ses étudiants en médecine, tuée dans l’explosion d’un autobus. Iman Kabha, le camarade de chambre arabe israélien d’un autre de ses étudiants, est mort dans le même autobus. Gal Eisenman, la fillette de 5 ans d’un ami docteur, tuée dans un attentat à la bombe à un arrêt d’autobus à Jérusalem. Puis il y a Jonathan, un patient de Cherny âgé de 19 ans, souffrant d’un stade avancé de cancer. Il n’a pas été tué, mais s’étant trouvé trop près du kamikaze dans l’attentat du centre commercial Ben Yehuda, il s’est retrouvé avec une main pulvérisée et un boulon d’acier dans le scrotum.

Personne n’est protégé ni même le Docteur Cherny qui avait l’habitude de recevoir des patients palestiniens sans honoraire, de leur donner des médicaments gratuitement et –avant que cela ne devienne trop dangereux- de faire des visites à domicile chez eux en Cisjordanie [Judée Samarie]. Il risque autant qu’un autre d’être pulvérisé par une bombe. Les dangers sont « partout, pernicieux et intolérables » dit-il ; il approuve complètement qu’on tue ceux qui en sont responsables, car « le danger est vraiment réel et malfaisant ». […]

Le sionisme promettait aux Juifs, qui ont vécu en danger pendant des siècles, une terre de normalité. Le fondateur du sionisme politique, Théodore Herzl, formulait sa vision célèbre d’une terre non seulement de génies juifs mais aussi de policiers juifs et même de prostituées juives, où les Juifs pourraient vivre comme tout le monde. Pendant les grisantes années 90 des accords de paix d’Oslo, cet objectif semblait être à portée de main. Et avec la paix est venue la prospérité : une culture de loisirs et d’abondance a remplacé graduellement les années de socialisme spartiate.

Désormais, la « normalité » en Israël ne peut survivre que par des moyens extraordinairement anormaux. J’étais là en octobre quand le Général Uri Bar Lev de la police israélienne, dans un exposé à ses collègues, passait en revue l’arsenal de soldats, tireurs d’élite, soldats du génie, policiers, personnels d’hôpital, chiens, détecteurs de métaux, barrages routiers, hélicoptères, matériel pour neutraliser les bombes, bicyclettes, motos, et bus qui lui semblait nécessaire pour protéger d’un attentat, 25 000 scouts se rassemblant dans le square Rabin à Tel-Aviv. […]

Désormais Israël contredit Herzl : Comme les récents épisodes terroristes ailleurs dans le monde (Bali et à Moscou) l’ont mis en évidence, ce qui passe pour « normal » en Israël est rapidement en train de devenir normal partout ailleurs. Début novembre, au Yémen, quand un avion prédateur américain élimina un responsable d’Al-Qaïda et cinq personnes avec lui, les Américains, malgré toutes leurs condamnations antérieures des assassinats ciblés et leurs efforts pour s’en démarquer, ont appliqué cette même méthode.

A l’époque du Mandat britannique, un Arabe palestinien avait violé et tué une Juive d’un Kibboutz, puis il avait revendiqué son acte comme un acte patriotique. Des membres du Palmach, le groupe armé de défense pré-étatique, le poursuivirent et le tuèrent. Après la création de l’état en 1948, les opérations continuèrent. Auréolés par le mythe, confus et embellis par les années, les détails de celles-ci sont souvent vagues. Dans une des opérations qui a le plus frappé les esprits, une bombe explosa lorsque l’attaché militaire égyptien ouvrit une biographie du Maréchal allemand Gerd Von Rundstedt. Similairement, dans le début des années 1960, le Mossad –qui au contraire du Shin Bet, s’occupe de renseignements en dehors d’Israël et des territoires occupés- a envoyé des lettres piégées aux scientifiques allemands qui travaillaient sur le programme de roquettes égyptien. Au moins cinq personnes furent tuées.

Encore plus célèbre, sur les ordres de Golda Meir, alors Premier ministre, Israël rechercha systématiquement et tua tous les terroristes responsables du massacre des Jeux Olympiques de Munich en 1972, excepté un ou deux, dans lequel les membres du mouvement d’Arafat, Septembre Noir, assassinèrent 11 athlètes israéliens. […]

Quand Arafat et Yitzhak Rabin se sont serré la main sur la pelouse de la Maison Blanche en 1993, la nécessité de l’assassinat politique a sans doute disparu. Egalement aussi, la capacité des renseignements d’Israël dans les territoires occupés ; son réseau d’informateurs a été décimé. Mais comme le terrorisme a persisté et que l’Autorité palestinienne a refusé de poursuivre ceux que les Israéliens rendaient responsables, le Shin Bet a commencé à reconstruire son système d’informateurs.

Dans le domaine des renseignements, ce que le Shin Bet a accompli depuis, est stupéfiant. « Pour les victimes de la terreur et pour la population en général, les attentats suicides semblent imprévisibles », dit Amir Oren, le correspondant des affaires militaires pour Ha’aretz. « Ils semblent surgir du néant ; n’importe qui –le jardinier qui vient juste de vous sourire, le type qui monte dans l’autobus, la fille qui vient juste d’entrer au restaurant- peuvent se révéler être des terroristes. Cela ressemble une catastrophe naturelle difficilement contrôlable. Mais pour les professionnels, qui ont accompli la tache exécrable d’apprendre qui est qui, et quoi est quoi, dans le moindre village de Cisjordanie, dans chaque immeuble des camps de réfugiés de Gaza, quels sont les liens de famille entre les différentes personnes, qui a fréquenté une école religieuse et avec qui, cela ne ressemble pas à une masse de Palestiniens anonymes du tout. »

A l’automne 2000, le Premier ministre Ehud Barak –qui jeune membre d’un commando en 1973 se déguisa en femme pour une mission mouvementée à Beyrouth qui tua trois des terroristes du massacre des Jeux Olympiques- a réactivé la politique d’assassinats ciblés. Malgré toutes leurs imperfections, conclut-il, ils étaient le moyen le plus clair, le plus sûr, le plus efficace de s’occuper des terroristes suicides. « C’est quelque chose que chaque gouvernement de bon sens ferait », m’a-t-il déclaré dans un entretien à New York, « il existe deux mauvaises options, l’une c’est de frapper ce type avec ses propres armes, spécialement dans une optique à long terme ou l’autre qui est d’attendre et contempler sa population exploser ». […]

Le bureau de l’officier responsable de la presse, le Brigadier Général Ruth Yaron, se trouve dans un bâtiment couleur kaki juste à l’extérieur de la Kirya, le quartier général du Ministère de la Défense à Tel Aviv. Il date du mandat britannique et cela se voit. L’endroit personnifie le peu d’importance que l’armée israélienne a accordé traditionnellement aux relations publiques. Fonctionnel il est vrai mais mal entretenu, avec une vieille chaise jetée sans cérémonie près de la porte d’entrée. Avant, l’armée pensait qu’elle avait d’autres choses à faire que de se vendre au reste du monde, en particulier puisque le monde n’était pas particulièrement réceptif. En haut des escaliers, accrochées n’importe comment à côté d’un arbre en plastique, se trouvent les photos des prédécesseurs de Yaron. Il y a là des personnages basanés et romantiques de l’Exodus ; d’autres ressemblent à des professeurs de l’Université de Chicago. Tous sont des hommes.

Yaron, 45 ans, qui est née en Algérie et est arrivée en Israël à l’âge de 4 ans, est la première femme, la première diplomate et la première civile nommée à ce poste. S’exprimant bien, elle a l’air d’une femme d’affaires et symbolise la reconnaissance tardive par l’armée de l’importance de l’opinion publique après les accusations injustes, portées contre Israël, d’un massacre de Palestiniens à Jénine.

Faire accepter l’élimination ciblée, concède-t-elle, n’est pas facile. « Les explications sont complexes, impossibles à faire passer dans un bref extrait d’interview. Les journalistes de télévision reviendront toujours aux pauvres Palestiniens et aux méchants Israéliens. Mais ce qu’ils ne disent pas c’est qu’un « pauvre palestinien » kamikaze peut tuer beaucoup de « méchants israéliens » ».

Les Israéliens ne laisseront aucun journaliste être présent au cours d’une opération. A la place, Yaron me met en relation avec Gira Eiland, un général israélien impliqué dans la supervision des éliminations ciblées. Il m’explique que plusieurs conditions doivent être requises. Premièrement, la personne doit être suffisamment importante. Cela veut dire le poseur de bombes ou quelqu’un qui facilite son action ou bien le recruteur ou celui qui fabrique les bombes. Deuxièmement, il faut que l’arrestation soit impossible. Troisièmement, l’élimination doit neutraliser une menace spécifique, en d’autres mots ne pas être le châtiment d’actes passés. Quatrièmement, les Israéliens doivent être surs qu’ils frappent la bonne cible. Jusqu’à présent, insiste-t-il cela a toujours été le cas. (le Groupe Palestinian Human Rights Monitoring, prétend qu’en juillet 2001 les Israéliens ont tué Moustafa Yassin au lieu de Muhammad Yassin et en octobre Mohamed Abayat au lieu de Nasser Abayat. Israël n’a reconnu aucun des deux.) Cinquièmement, dit-il, le risque de toucher des civils doit être bas. Malgré toute la mauvaise presse faite à Israël, au moins 80 pour cent des objectifs n’impliquaient pas de civils du tout. Et sixièmement, c’est la question du timing. Ce qui veut dire qu’une opération ne sera pas poursuivie si cela doit outrager les Américains ou faire la une sur CNN ou sur la BBC. Le général, une personne au ton délibérément posé, a perdu son calme seulement quand je lui ai demandé si certaines éliminations ont en fait provoqué de nouvelles attaques. « Il n’y a pas de rapport entre les deux », répond-il catégoriquement, « ils essaieront de lancer autant d’opérations qu’ils peuvent, quoi que l’on fasse ». […]

De nombreuses organisations étrangères (Amnesty International, Human Rights Watch, la Croix Rouge Internationale) fulminent contre la politique d’assassinats ciblés. Les Israéliens sont largement défiants. « Notre histoire nous montre que nous sommes toujours jugés avec un standard différent, plus élevé, que nous avons à répondre à des questions jamais posées à d’autres nationalités », dit le Brigadier Général Yaron. Israël dit-elle, est en train de vivre une nouvelle guerre d’indépendance et n’utilise pas un dixième de la puissance en sa possession. « D’autres démocraties ne se posent même pas les questions d’éthique que nous nous posons », dit-elle.

Les critiques et pressions pour plus de modération, me dit un autre général israélien, se sont un peu calmé depuis le 11 septembre et la guerre américaine en Afghanistan. « Nous commençons à avoir plus de marge de manœuvre, dit-il. Ils ont compris qu’il n’y a pas de façon complètement propre de combattre le terrorisme, que c’est une guerre sale, que nous avons à utiliser ces instruments. Nous avons pu prendre plus de risques car nous étions moins inquiétés par l’opinion publique ».

Presque chaque jour apporte son lot de nouvelles arrestations, nouveaux incidents, nouvelles tragédies, nouvelles alertes, 57 alertes en une seule matinée au mois de novembre ! La liste des hommes les plus recherché d’Israël continue à se renouveler : les activistes du Hamas se renouvellent tellement rapidement en Cisjordanie, dit Amos Harel du Ha’aretz que même le Hamas ne peut pas suivre. Alors que les groupes sont écrasés, le danger n’est pas tant détruit que dispersé, en particulier depuis que l’apprentissage de fabrication de bombe est disponible facilement sur Internet et dans des manuels qu’on trouve dans chaque village et dans chaque camp de réfugiés. Chaque fois que les Israéliens relâchent leur pression sur Jénine, Naplouse ou Ramallah, il en sort un émissaire meurtrier. Rien, ni même les prochaines élections israéliennes ne semblent pouvoir changer quelque chose rapidement.

Un responsable israélien m’a dit : « quand chaque jour, vous lisez les rapports des renseignements, il faut être très fort pour ne pas perdre la raison ».

23 Responses to Juifs utiles: Une force brutale d’occupation comparable à l’armée allemande durant la Seconde Guerre mondiale (The Gatekeepers: Guess who, to the delight of anti-Israel activists worldwide, is now comparing Israel to nazi Germany ?)

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