Mariage pour tous: A quand la gestation et l’accouchement pour tous ! (Pregnancy and childbirth for all !)

C’est le sens de l’histoire (…) Pour la première fois en Occident, des hommes et des femmes homosexuels prétendent se passer de l’acte sexuel pour fonder une famille. Ils transgressent un ordre procréatif qui a reposé, depuis 2000 ans, sur le principe de la différence sexuelle. Evelyne Roudinesco
Y’a pas d’ovules dans les testicules ! Slogan des anti-mariage pour tous
On a commencé avec la déconstruction du langage et on finit avec la déconstruction de l’être humain dans le laboratoire. (…) Elle est proposée par les mêmes qui d’un côté veulent prolonger la vie indéfiniment et nous disent de l’autre que le monde est surpeuplé. René Girard
Une chose est d’être élevé par un couple homosexuel quand on connaît sa filiation (son père et sa mère), une autre est d’être élevé par un couple homosexuel et d’être privé de repère soit du père, soit de la mère. Les défenseurs du projet de loi se retranchent toujours derrière la recherche de l’égalité des adultes. Mais que fait-on de l’égalité des enfants devant la filiation ? A-t-on le droit « d’expérimenter » la privation d’un père ou d’une mère ? Pour moi, en conscience, le droit d’un enfant à avoir un père et une mère l’emportera toujours sur le « droit » des adultes à avoir un enfant. Par ailleurs, faut-il modifier tout l’Etat Civil avec des conséquences très lourdes sur la filiation pour satisfaire la volonté de seulement quelques milliers de personnes ? La plupart des couples homosexuels refusent cette chimère de l’adoption et considèrent bien évidemment pour avoir été eux-mêmes l’enfant d’un père et d’une mère, que chacun se construit par l’altérité des sexes. Alors on pourra me répondre que beaucoup d’enfants n’ont justement pas connu l’un de leurs parents et qu’ils s’en sont sortis. Mais justement, toutes celles et tous ceux qui ont manqué d’un père et d’une mère en raison d’un décès, d’un divorce, d’une mésentente, peuvent témoigner du manque et de la douleur que ce fut. Comment notre société peut-elle vouloir généraliser consciemment ce type de souffrance ? Nicolas Dupont-Aignan
Si la revendication homoparentale a pu se frayer un chemin jusqu’à sa quasi-réalisation, c’est parce qu’elle a réussi à incarner le camp de la “culture”, en repoussant ses adversaires dans celui de la “nature”. L’argument final de ces derniers est en effet souvent le suivant : puisque la nature impose l’union d’un homme et d’une femme pour concevoir un enfant, ce dernier doit être élevé par un père et par une mère. Comme le clamaient joyeusement des pancartes de la manifestation parisienne du samedi 17novembre, “Y’a pas d’ovules dans les testicules !” Certes, répondent les promoteurs de l’homoparentalité, mais l’histoire de l’humanité n’est-elle pas celle des avancées de la culture sur la nature ? N’est-ce pas le propre de notre condition que de pouvoir échapper à la tyrannie déterministe de la nature, en regardant le sexe comme une construction culturelle ? Et de pouvoir ainsi proclamer, culture contre nature, qu’il n’existe aucune raison de considérer les couples homosexuels comme différents, tant au regard de la sexualité que de la parenté, des couples hétérosexuels ? (…) Confier un enfant à un couple homosexuel peut d’une certaine manière être regardé comme une faculté de la nature : abstraction faite de ses conséquences psychologiques en matière de troubles de l’identité et de la filiation, cela est “techniquement” faisable, de la même manière que dans la nature, le champ des partenaires sexuels est illimité. En réalité, beaucoup de choses sont possibles dans la “nature”, au sens où nos capacités de modelage de nos comportements, de notre environnement et de notre biologie sont immenses, brouillant la frontière entre ce qui est naturel et ce qui ne l’est pas. Pierre-Henri d’Argenson

A quand la gestation et l’accouchement pour tous !

A l’heure où, par la grâce et le progressisme ô combien éclairé de nos gouvernants actuels  …

L’humanité va enfin pouvoir, entre mamans ou putains prises en charge par le sécu, se libérer des limites intolérables de la tradition et de la nature…

Comme d’une terminologie aussi réactionnaire que ces histoires d’un autre âge faites de « pères » et de « mères » ou de « parenté » …

Et permettre, au-delà de l’incroyable modernité des doux termes de « parent A », « parent B » où d » homoparentalité », l’accès libre et gratuit (remboursé, s’il vous plait, par la sécu!) du mariage et demain de l’adoption pour tous …

Comment, contre tous les esprits chagrins, ne pas se réjouir à l’avance devant l’avenir radieux que laisse espérer une telle avancée ?

Et pourquoi pas demain enfin la gestation et l’accouchement pour tous ?

Et notamment pour cette moitié de l’humanité dont une nature cruelle en avait jusque-là et depuis des millénaires ô combien injustement privé ?

Hétéroparenté, un choix de culture

Pierre-Henri d’Argenson

Valeurs actuelles

22 Novembre 2012

Si la revendication homoparentale a pu se frayer un chemin jusqu’à sa quasi-réalisation, c’est parce qu’elle a réussi à incarner le camp de la “culture”, en repoussant ses adversaires dans celui de la “nature”. L’argument final de ces derniers est en effet souvent le suivant : puisque la nature impose l’union d’un homme et d’une femme pour concevoir un enfant, ce dernier doit être élevé par un père et par une mère. Comme le clamaient joyeusement des pancartes de la manifestation parisienne du samedi 17novembre, “Y’a pas d’ovules dans les testicules !” Certes, répondent les promoteurs de l’homoparentalité, mais l’histoire de l’humanité n’est-elle pas celle des avancées de la culture sur la nature ? N’est-ce pas le propre de notre condition que de pouvoir échapper à la tyrannie déterministe de la nature, en regardant le sexe comme une construction culturelle ? Et de pouvoir ainsi proclamer, culture contre nature, qu’il n’existe aucune raison de considérer les couples homosexuels comme différents, tant au regard de la sexualité que de la parenté, des couples hétérosexuels ?

Sans même s’en apercevoir, beaucoup d’opposants à l’homoparentalité ont accepté ce partage entre nature et culture, qui fragilise leur position dans le champ philosophique. Pourquoi ? Parce que le postulat selon lequel l’homme est avant tout façonné par la culture est vrai. La diversité des civilisations, des modes de vie, des moeurs et des morales sexuelles sur la planète nous rappelle en effet que l’homme est fondamentalement un être de culture.

Et pourtant, il faut refuser cette opposition de façade entre nature et culture, et affirmer que l’hétéroparenté n’est pas seulement une donnée anthropologique “naturelle” mais aussi un choix de culture. Confier un enfant à un couple homosexuel peut d’une certaine manière être regardé comme une faculté de la nature : abstraction faite de ses conséquences psychologiques en matière de troubles de l’identité et de la filiation, cela est “techniquement” faisable, de la même manière que dans la nature, le champ des partenaires sexuels est illimité. En réalité, beaucoup de choses sont possibles dans la “nature”, au sens où nos capacités de modelage de nos comportements, de notre environnement et de notre biologie sont immenses, brouillant la frontière entre ce qui est naturel et ce qui ne l’est pas. La fonction de nos institutions est bien d’opérer un choix culturel en direction de ce que notre société considère comme désirable pour son épanouissement et pour l’idée qu’elle se fait de sa vision de l’homme, une vision qui n’a pas à avoir honte de trouver sa source dans ses racines judéo-chrétiennes. Si tout était donné comme une évidence par la nature, toutes ces questions ne se poseraient pas.

Ce choix de culture de l’hétéroparenté, c’est d’attribuer une haute valeur à l’altérité sexuelle, en tant qu’initiation à l’altérité, c’est-à-dire à l’insuffisance ontologique de soi, qui est d’ailleurs l’une des intuitions fondamentales de la Genèse. Autrement dit, quand bien même nous pourrions naître de la division cellulaire ou de la parthénogénèse, il serait au plus haut point souhaitable que nous soyons élevés par un homme et par une femme. Observons à ce titre que bien des souffrances psychologiques naissent du déséquilibre des rôles père-mère, par hypertrophie ou absence de l’un ou de l’autre. D’une manière ou d’une autre, toutes les utopies ont voulu se débarrasser de l’altérité, en souhaitant dissoudre l’Autre dans le Même, en conjurant l’angoisse existentielle du mystère de notre humanité une et duale, masculine et féminine, que toutes les civilisations ont tenté d’apprivoiser.

Ce choix n’est pas non plus indifférent à la nature : au contraire, celle-ci est porteuse de messages anthropologiques fondamentaux qu’il serait malheureux d’ignorer. C’est bien le cas de l’hétéroparenté : en voulant que nous naissions de l’union d’une différence, la nature a permis que notre filiation soit par essence toujours double, que nous soyons issus de deux généalogies portées par deux sexes, et qu’ainsi nous soyons délivrés du Même : notre plongée dans l’humanité est d’abord accomplie par cette différence des sexes au coeur de notre liberté.

En ce sens, un enfant n’a pas seulement besoin d’un père et d’une mère en tant que pourvoyeurs de diversité psychologique et affective. Il a besoin, en tant qu’homme en devenir, de pouvoir rattacher sa présence sur terre à une filiation qui traverse ses parents, et qui interdit de le traiter comme une page blanche, sur laquelle on pourrait écrire ce que l’on veut. Bien sûr que le poids des origines est parfois lourd à porter, mais dans son essence, c’est d’abord un mécanisme de délivrance. C’est là un point de rencontre entre la nature et la culture que toutes les civilisations ont eu l’intuition millénaire de protéger.

Je n’ignore pas le désir des couples homosexuels qui souhaiteraient élever un enfant, mais il est du devoir de la société de fixer une limite dans le choix de son modèle anthropologique d’éducation et de filiation et, au nom de la nature mais aussi d’un choix de culture, d’affirmer le droit de tout enfant, hors circonstances exceptionnelles, à être élevé par un homme et par une femme.

Pierre-Henri d’Argenson est l’auteur d’Éduquer autrement, le regard d’un père sur l’éducation des enfants, L’OEuvre, 2012.

Voir aussi:

Pourquoi diviser les Français ?

Nicolas Dupont-Aignan

novembre 16 2012

Ce week-end dans toute la France, beaucoup manifesteront contre le projet du gouvernement d’autoriser le mariage homosexuel et l’adoption.

Le gouvernement, impuissant à relever les défis économiques et sociaux, croit rassurer sa base en voulant passer en force des lois dites sociétales qui vont profondément diviser nos compatriotes. C’est un véritable gâchis.

Sur ce thème souvent passionnel, il était pourtant tout à fait possible de trouver un compromis rassemblant les Français.

J’ai toujours gardé la même ligne. Autant je crois légitime de mettre en œuvre une union pour les couples qui veulent solenniser leur amour, autant je suis totalement hostile à la nommer mariage car cela débouche obligatoirement sur l’adoption.

Bien évidemment, un couple homosexuel, et c’est déjà le cas, peut offrir un foyer plein d’amour à un enfant. Mais doit-on en conséquence généraliser ce modèle au risque de « fabriquer » des enfants à 2 pères ou 2 mères ?

Une chose est d’être élevé par un couple homosexuel quand on connaît sa filiation (son père et sa mère), une autre est d’être élevé par un couple homosexuel et d’être privé de repère soit du père, soit de la mère.

Les défenseurs du projet de loi se retranchent toujours derrière la recherche de l’égalité des adultes. Mais que fait-on de l’égalité des enfants devant la filiation ? A-t-on le droit « d’expérimenter » la privation d’un père ou d’une mère ?

Pour moi, en conscience, le droit d’un enfant à avoir un père et une mère l’emportera toujours sur le « droit » des adultes à avoir un enfant.

Par ailleurs, faut-il modifier tout l’Etat Civil avec des conséquences très lourdes sur la filiation pour satisfaire la volonté de seulement quelques milliers de personnes ?

La plupart des couples homosexuels refusent cette chimère de l’adoption et considèrent bien évidemment pour avoir été eux-mêmes l’enfant d’un père et d’une mère, que chacun se construit par l’altérité des sexes.

Alors on pourra me répondre que beaucoup d’enfants n’ont justement pas connu l’un de leurs parents et qu’ils s’en sont sortis. Mais justement, toutes celles et tous ceux qui ont manqué d’un père et d’une mère en raison d’un décès, d’un divorce, d’une mésentente, peuvent témoigner du manque et de la douleur que ce fut.

Comment notre société peut-elle vouloir généraliser consciemment ce type de souffrance ?

Le débat va s’ouvrir. Chacun doit l’aborder en conscience et dans tous les partis politiques des voix différentes s’expriment.

J’ai voulu simplement par ce billet rappeler ma position et mettre en garde la représentation nationale sur les très graves conséquences de ce projet.

3 Responses to Mariage pour tous: A quand la gestation et l’accouchement pour tous ! (Pregnancy and childbirth for all !)

  1. […] retoqués par le Conseil constitutionnel) retire discrètement l’amendement sur la procréation assistée qui devait accompagner la mesure […]

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  2. […] ces temps étranges de mariage et de gestation assistée pour tous mais aussi d’euthanasie bientôt remboursée par la Sécurité sociale […]

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