Egypte: L’Histoire serait-elle en train de confirmer le rêve de Bush? (We look to the day when they recognize that their greatest resource is their people)

N’importe qui peut jouer les gentils quand les mauvais garçons ont été abattus et le train a sifflé trois fois. Alors tout tremblants les habitants de la ville peuvent ressortir dans la grand’ rue et féliciter le shérif à coups de grandes claques dans le dos, se réjouissant que son pistolet soit à nouveau tranquillement rangé dans son étui – et que tous ces cadavres de méchants hors-la-loi soient commodément hors de vue chez le croque-mort. Victor Davis Hanson
L’impunité et l’immunité ont pris fin à la date du 11 septembre 2001. Les talibans s’en aperçurent peu après. Et l’assaut contre Bagdad inaugure un retournement complet de la stratégie américaine au Moyen-Orient. Afin de mener la guerre contre le terrorisme, le président Bush a répudié et abrogé la « doctrine Eisenhower ». C’est pourquoi la dictature syrienne, l’égale de l’irakienne, tremble si fort, et les ayatollahs honnis de leur propre population, et les perfides Saoudo-Wahhabites. C’est pourquoi on recommence à parler d’un Liban libre, au lieu de prétendre que tous les problèmes du Moyen-Orient viennent de la « question palestinienne », antienne des dictateurs qui permettait de masquer la malgouvernance et la tyrannie. L’effondrement du château de cartes saddamien montre à quel point les despotismes moyen-orientaux sont des tigres de papier. Dans l’affirmation de ce nouveau cours stratégique, il y aura des hauts et des bas, pour cette simple raison que nul ne change le statu quo sans perturber les vieilles habitudes. De mémoire d’homme, tous les acteurs du drame moyen-oriental vivaient dans le cadre de la doctrine qui vient d’être abandonnée : ils n’ont pour la plupart pas encore saisi qu’ils vivent dans un nouvel univers. Mais c’est de cela, c’est avant tout de cela qu’il est désormais question. Laurent Murawiec (avril 2003)
Est-ce que les peuples du Moyen-Orient sont hors d’atteinte de la liberté? Est-ce que des millions d’hommes, de femmes et d’enfants sont condamnés par leur histoire et leur culture au despotisme? Sont-ils les seuls à ne pouvoir jamais connaître la liberté ou même à ne pas avoir le choix? Bush (2003)
Avec notre aide, les peuples du Moyen-Orient s’avancent maintenant pour réclamer leur liberté. De Kaboul à Bagdad et à Beyrouth, il y a des hommes et des femmes courageux qui risquent leur vie chaque jour pour les mêmes libertés que nous apprécions. Et elles ont une question pour nous : Avons-nous le courage de faire  au Moyen-Orient ce que nos pères et grands-pères ont accompli en Europe et en Asie ? En prenant position avec les chefs et les réformateurs démocratiques, en donnant notre voix aux espoirs des hommes et des femmes décents, nous leur offrons une voix hors du radicalisme. Et nous enrôlons la force la plus puissante pour la paix et la modération au Moyen-Orient : le désir de millions d’être libres. (…) En ce tout début de siècle, l’Amérique rêve au jour où les peuples du Moyen-Orient quitteront le désert du despotisme pour les jardins fertiles de la liberté – et reprendront leur place légitime dans un monde de paix et de prospérité. Nous rêvons au jour où les nations de cette région reconnaitront que leur plus grande ressource n’est pas le pétrole de leur sous-sol – mais le talent et la créativité de leurs populations. Nous rêvons au jour où les mères et les pères de tout le Moyen-Orient verront un avenir d’espoir et d’opportunités pour leurs enfants. Et quand ce beau jour viendra, les nuages de la guerre seront balayés, l’appel du radicalisme diminuera… et nous laisserons à nos enfants un monde meilleur et plus sûr. Bush (11/9/2006)  
Le projet de révolution démocratique mondiale peut faire sourire. Mais ce n’est pas totalement sans raison que les néoconservateurs, qui l’ont inspiré, se targuent d’avoir contribué, sous le deuxième mandat de M. Reagan, à la démocratisation en Asie, en Amérique latine et en Europe. Ils souhaitent aujourd’hui mettre un terme à «l’exception moyen-orientale» : à la fois par intérêt et par idéalisme, l’Administration américaine veut rompre avec des décennies d’accommodement avec les dictatures de la région au nom de la stabilité (condition nécessaire, notamment, à l’accès régulier à un pétrole bon marché). Il s’agirait en effet de gagner la «quatrième guerre mondiale», comme a été gagnée la «troisième», c’est-à-dire la guerre froide. Le pari est évidemment difficile. Pour des raisons tactiques, les États-Unis doivent aujourd’hui ménager des régimes autoritaires tels que l’Arabie saoudite, dont ils ont besoin pour la lutte antiterroriste. (…) De ce fait, Paul Wolfowitz n’a pas tort de suggérer que le combat engagé par les États-Unis durera plus longtemps que la guerre froide et sera plus dur que la Seconde Guerre mondiale. Mais, si le résultat est incertain, le mouvement lui est bien engagé. Les révolutions pacifiques en Géorgie et en Ukraine ont été appuyées discrètement par des organisations publiques et privées américaines. Certes, ce qu’il est convenu d’appeler le «printemps arabe» repose aussi sur des dynamiques locales et a bien sûr bénéficié d’événements imprévus tels que la mort de Yasser Arafat ou l’assassinat de Rafic Hariri. Mais la pression américaine a joué un rôle non négligeable. En mai 2004, choisissant de «se couper les cheveux avant que les Américains ne les tondent» – selon les termes d’un diplomate, les dirigeants de la Ligue arabe se sont engagés à étendre les pratiques démocratiques, à élargir la participation des citoyens à la vie publique et à renforcer la société civile. Même le président Assad semble aux abois lorsqu’il dit publiquement qu’il «n’est pas Saddam Hussein» et qu’il «veut négocier»… (…). La question géopolitique centrale de notre temps reste donc bien celle qui avait été au coeur de l’affrontement franco-américain de 2002-2003 : faut-il préférer la stabilité au risque de l’injustice, ou la démocratisation au risque du chaos ? Optimiste et risqué, le pari américain n’en reste pas moins éthiquement défendable et met du coup l’Europe, qui se veut une «puissance morale» (si l’on en croit le président de la Commission, M. Barroso), en porte-à-faux. L’Union européenne s’est révélée être une force capable de promouvoir simultanément la stabilité et la démocratisation, mais seulement dans son environnement immédiat. Pour le reste, elle n’a pas de stratégie alternative, le «processus de Barcelone» ayant eu du point de vue politique des résultats plus que mitigés. Il lui reste donc à choisir entre approuver, s’opposer ou accompagner le combat américain. Bruno Tertrais (mars 2005)
A partir de la Guerre Froide, cette région est devenue stratégique de par ses ressources nécessaires au premier consommateur mondial d’énergie, mais aussi de par la rivalité idéologique entre l’URSS et les Etats-Unis. Cette époque fut dominée par la pensée de Kissinger qui prôna en conformité avec la « Realpolitik », l’immobilisme politique des régimes arabes comme option nécessaire à la consolidation de l’influence américaine. En échange d’une approbation de la diplomatie américaine, les régimes se voyaient soutenus. Les limites de cette politique ont commencé à se faire sentir lorsque les Etats-Unis en 1979 ont continué à appuyer le Shah d’Iran, ignorant alors qu’une population était en train de se soulever, donnant naissance à l’islamisme politique. Dans les années 80, le président Reagan introduisit une vision opposée au réalisme, attenant à une vision idéaliste d’une mission américaine d’exporter les justes valeurs au reste du monde. C’est dans son discours de Juin 1982 que Reagan parla « d’une croisade pour la liberté qui engagera la foi et le courage de la prochaine génération». Le président Bush père et Clinton reprirent une vision plus « réaliste » dans un nouveau contexte de sortie de Guerre Froide. Malgré « le nouvel ordre mondial » prôné par Bush père, son action n’alla pas jusqu’à Bagdad et préféra laisser un régime connu en place. Le 11 Septembre 2001 a révélé les limites de l’immobilisme politique des pays arabes, lorsque certains régimes soutenus n’ont pu s’opposer aux islamistes radicaux. Les néo-conservateurs qui participaient alors au gouvernement de G.W Bush, décidèrent de passer à l’action et de bousculer l’ordre établi dans la région, afin de pérenniser leur accès aux ressources énergétiques, mais aussi probablement pour d’autres raisons. Notamment selon G. Ayache « pour montrer (leur) force par rapport à la Chine dont le statut international ne cesse de croître et dont les besoins énergétiques sont appelés à concurrencer ceux des Etats-Unis (…), et dans l’objectif proclamé de lutte contre le terrorisme.» Les néo-conservateurs se sont dès le début prononcés pour la redistribution des cartes politiques dans cette région, donc un changement de régimes. Le nouveau président américain voulut se poser dans la lignée des présidents qui ont marqué l’histoire. Lors de son discours du 11 Septembre 2006, il s’est adressé en ces termes au peuple américain : « Ayez la patience de faire ce que nos pères et nos grands-pères ont fait pour l’Europe et pour l’Asie.» En fait, le vieux projet de Reagan d’exportation de la démocratie fut remis au goût du jour à travers l’annonce du projet de Grand Moyen-Orient en Novembre 2003 qui prôna la nécessité d’une démocratisation sans limites. Les néo-conservateurs qui avaient participé au deuxième mandat de Reagan revendiquèrent leur apport à la démocratisation en Asie, en Amérique latine et en Europe dans les années 80 et 90. Il était donc temps selon eux de mettre fin à la situation stagnante au Moyen-Orient. La théorie des dominos était censée s’appliquer à la région en partant de l’Irak, même si elle pouvait mettre un certain temps à se réaliser selon les dynamiques locales. Alia Al Jiboury
Depuis la chute de la dictature de Ben Ali en Tunisie, les dictateurs et autres despotes arabes tremblent devant le vent de liberté, transformé en tempête. Les peuples arabes, compressés depuis des décennies, rêvent de liberté et de démocratie. Ils finissent, à tour de rôle, par réaliser le projet de George W. Bush, qu’ils avaient tant dénoncé. Mediarabe.info (février 2011) 
Après Tocqueville, l’Histoire serait-elle en train de confirmer Bush?

A l’heure où après la Tunisie, le régime égyptien vacille et de Damas à Sanna, la « contagion » démocratique suit son cours …

Et ce malgré les inévitables résistances y compris de la part de son Apaiseur-en-chef de successeur
 
Comment ne pas y reconnaitre, avec l’éditorialiste du site libanais d’informations Mediarabe.infos et par ceux-là mêmes qui le dénonçaient le plus virulemment, la réalisation du rêve du « cowboy » Bush?  
 
Inconsciemment, les peuples arabes acclament George W. Bush et réalisent son rêve de liberté. En Syrie, le peuple se prépare à rejoindre le mouvement     
Khaled Asmar
Mediarabe.info
28 janvier 2011

Depuis la chute de la dictature de Ben Ali en Tunisie, les dictateurs et autres despotes arabes tremblent devant le vent de liberté, transformé en tempête. Les peuples arabes, compressés depuis des décennies, rêvent de liberté et de démocratie. Ils finissent, à tour de rôle, par réaliser le projet de George W. Bush, qu’ils avaient tant dénoncé.

Si l’ancien président américain se prépare à savourer, prochainement, le paysage que laissera le passage de la tempête révolutionnaire transnationale, les dictateurs, eux, préparent les armes pour réprimer la population, et les avions pour s’enfuir. Car, par manque de courage, ces dictateurs héréditaires écartent toute possibilité de réforme et d’ouverture. Par manque de courage aussi, comme tous les lâches, ils préfèrent fuir que se suicider !

C’est du moins le scénario que laissent entrevoir plusieurs sources d’informations, à l’instar du site « Elaph.com », qui affirme que plusieurs mouvements de l’opposition syrienne ont lancé un appel à des rassemblements à Damas et Alep, à partir du 5 février prochain. Dans la capitale syrienne, les manifestants entendent se rassembler devant le siège du Conseil du peuple (Parlement). Les organisateurs mettent en garde le régime contre toute tentation de réprimer le mouvement et réclament l’arrêt de la répression et de la tyrannie exercées par le régime. Ils attribuent à ce dernier toutes sortes de tortures, et l’accusent de « pousser les Syriens honnêtes à s’exiler et à laisser le pays entre les mains du clan familiale du président et de sa mafia ». Les organisateurs appellent le peuple syrien, dans toutes ses composantes ethniques et confessionnelles, à « se mobiliser et à s’armer de courage à l’instar des Tunisiens et des Egyptiens pour retrouver la dignité et se libérer de la tyrannie du régime ». D’autres appels ont été lancés sur internet pour des rassemblements similaires à Alep, la deuxième grande ville de Syrie.

La date choisie pour lancer l’intifada syrienne est significative : début février 1982, le régime avait lancé la plus vaste opération militaire contre la population de Hama, pour éradiquer des groupes islamistes armés. Le massacre commis par les Brigades spéciales (les Bérets rouges), commandées par Rifaat Al-Assad, frère de Hafez et oncle de Bachar, a fait entre 30.000 et 40.000 morts en moins de cinq jours. Les Syriens s’en souviennent et profitent de la date anniversaire pour commémorer ce crime collectif et réclamer la liberté.

La population n’a en effet pas besoin de prétexte pour exprimer sa souffrance. Elle s’enfonce dans la pauvreté, avec plus de 2 millions d’habitants vivant avec moins d’un dollar par jour de l’aveu même de la ministre syrienne des Affaires sociales et du Travail, Dyala Aref. Le Programme des Nations Unies pour le Développement humain (PNUD) estime les Syriens vivant sous le seuil de pauvreté à 7 millions de personnes (chiffre de 2010). Les Syriens ont du mal à comparer leur situation misérable à l’enrichissement flagrant et arrogant des cercles proches du président-dictateur, de sa famille et de son clan, enrichissement dû notamment à la fraude et aux pratiques mafieuses menées pour le compte du clan par Rami Makhlouf, le cousin de Bachar Al-Assad.

En effet, selon le site « Middle East Transparent » Makhlouf est accusé d’avoir mis la main sur plusieurs secteurs économiques, comme le GSM (il est l’associé de Najib Mikati, le nouveau premier ministre libanais, notamment dans la téléphonie mobile), les services pétroliers, le bâtiment, la distribution et internet. D’ailleurs, il a noué de fortes relations avec un autre mafieux, Sakher el-Materi, le gendre du président tunisien déchu, Ben Ali.

 Selon « Middle East Transparent », El-Materi a effectué plusieurs visites à Damas, s’est associé avec Makhlouf, et lui a prêté main forte pour renforcer le contrôle des réseaux informatiques et internet. D’ailleurs, depuis la chute de Ben Ali, les réseaux sociaux et les SMS ont été bloqués en Syrie. Et avec l’embrasement en Egypte, Damas a complètement bloqué l’accès à internet. « Middle East Transparent » affirme également que « depuis la chute de la dictature en Tunisie, qui fut l’allié d’Assad, ce dernier a renforcé les mesures de sécurité autour de son clan, et particulièrement autour de Rami Makhlouf, la véritable caisse noire du régime. Plusieurs blindés (BTR) et des unités de la Garde présidentielle sont stationnés en permanence autour de sa demeure et ses bureaux ». La même source ajoute que « depuis le 16 janvier, Damas s’est transformé en véritable caserne. Les autorités, sur le qui-vive, censurent les télévisions étrangères en démontant les antennes satellitaires. Pour éviter la colère des opposants, Assad a ordonné la fermeture du casino de Damas, inauguré pourtant fin décembre. Il a fait appel aux officiers retraités qui avaient servi sous le règne de son père et réprimé en Syrie et au Liban, comme Mohamed Al-Khaouli, Ali Douba et Ibrahim Al-Howaïji (l’assassin de Kamal Joumblatt en mars 1977 sur ordre de Hafez Al-Assad), pour renforcer le dispositif répressif ».

En effet, le régime craint la convergence, dans la rue, de la majorité pauvre, de la jeunesse réprimée, des proches d’islamistes terrorisés et massacrés dans les années 1980, et des Kurdes spoliés, y compris de leur identité, depuis l’arabisation forcée imposée en 1963. D’ailleurs, « Elaph.com » affirme que « de très nombreux Kurdes ont manifesté à Rikka, dans l’extrême est du pays, contre la mort suspecte de deux appelés kurdes, assassinés pendant leur service ». Les Kurdes se préparent en outre à commémorer le massacre du stade de Qamichli, les 12 et 13 mars 2004, massacre qui avait fait plusieurs dizaines de morts…

La destruction d’une statue d’Assad, à Qadssiya, dans la région de Damas (Rif Damas), révélée par « Elaph.com », peut d’ores et déjà donner un aperçu de ce qui attend l’original. Le peuple se prépare à la grande confrontation et à réaliser le rêve de George W. Bush. De l’autre côté, les forces de sécurité préparent les armes pour réprimer. Bachar Al-Assad et ses proches s’affairent à placer leur fortune sous des cieux plus cléments, et préparent l’avion pour s’enfuir. A moins que les meilleurs alliés d’Assad depuis 1967 ne lui procurent l’occasion de retourner la situation en sa faveur. Pour cela, il suffirait d’un raid israélien contre une cible en Syrie, fut-elle vide et désertique ! D’autres alliés peuvent aussi lui être d’une grande utilité, ou lui servir d’un confortable exil. Il en va de l’Iran, du Qatar ou de la France notamment.

Voir aussi: 
ÉTATS-UNIS Le «néoreaganisme» diplomatique de l’Administration républicaine peut-il porter ses fruits?

George W. Bush et la «paix démocratique»

 Bruno Tertrais

Le Figaro

19 mars 2005

George W. Bush lit peu, dit-on, mais ne s’est récemment pas privé de faire savoir que le dernier ouvrage de Natan (Anatolyi) Sharansky, The Case for Democracy, reflétait exactement sa vision du monde. Ex-dissident soviétique libéré sous Reagan, Natan Sharansky, aujourd’hui ministre du gouvernement Sharon, estime que «le terrorisme est avant tout un produit de l’absence de démocratie» et que les tyrannies sont naturellement belligènes, car elles ont besoin d’un ennemi extérieur pour s’affirmer. Sharansky n’hésite donc pas à plaider pour la démocratisation du monde, par les pressions sur les gouvernements en place et le soutien aux forces d’opposition.

Or il s’agit exactement là de la stratégie à long terme des Etats-Unis telle qu’elle a été définie par le président Bush dans son discours d’inauguration en janvier 2005, qui a annoncé «l’objectif ultime de mettre un terme à la tyrannie dans notre monde». Si la transformation du Moyen-Orient est pour les États-Unis un enjeu direct de sécurité, l’Administration américaine, sur sa lancée, estime que le mouvement de la démocratie ne doit pas s’arrêter à cette région. C’est ce qui explique que Mme Rice, dans ses auditions de confirmation devant le Sénat, n’ait pas seulement parlé du Moyen-Orient mais ait aussi mentionné des pays aussi divers que la Corée du Nord, Cuba, la Biélorussie, la Birmanie et le Zimbabwe.

En fait, le discours d’inauguration de M. Bush ne faisait que reprendre des thèmes déjà développés dans un autre discours prononcé le 6 novembre 2003, mais assez peu remarqué à l’époque. Pour la première fois, M. Bush mentionnait la nécessité d’une «révolution démocratique mondiale». Il reprenait le projet de M. Reagan : encourager la chute des régimes autoritaires et favoriser l’éclosion de la démocratie pour éviter la guerre et le terrorisme. M. Bush s’inscrivait même dans le droit-fil d’un discours de son lointain prédécesseur prononcé en juin 1982 à Londres, qui mérite d’être relu aujourd’hui tant il semble inspirer l’actuelle Administration. Le président de l’époque se proposait de lancer «une croisade pour la liberté qui engagera la foi et le courage de la prochaine génération». C’est à la suite de ce discours qu’avait été créée la National Endowment for Democracy… dont le budget a été récemment augmenté de 50% pour promouvoir la démocratie au Moyen-Orient.

L’idée de la démocratisation du monde a été théorisée par un personnage pittoresque, l’ambassadeur Mark Palmer, dont le dernier ouvrage, publié en 2003, s’intitule tout simplement Breaking the Real Axis of Evil : How to Oust the World’s Last Dictators by 2025. Palmer, ancien de l’Administration Reagan et très actif ambassadeur en Hongrie au moment de l’ouverture du rideau de fer, est, comme Sharansky, une passerelle entre le monde de la guerre froide et le monde du post-11 Septembre. Il relève que, sur 45 dictatures identifiées par l’organisation Freedom House (dont il est l’un des dirigeants), 23 se trouvent au Moyen-Orient. Encore moins connu en France que Sharansky, Mark Palmer est ainsi au coeur de la pensée «néoreaganienne» de l’Administration Bush.

Le projet de révolution démocratique mondiale peut faire sourire. Mais ce n’est pas totalement sans raison que les néoconservateurs, qui l’ont inspiré, se targuent d’avoir contribué, sous le deuxième mandat de M. Reagan, à la démocratisation en Asie, en Amérique latine et en Europe. Ils souhaitent aujourd’hui mettre un terme à «l’exception moyen-orientale» : à la fois par intérêt et par idéalisme, l’Administration américaine veut rompre avec des décennies d’accommodement avec les dictatures de la région au nom de la stabilité (condition nécessaire, notamment, à l’accès régulier à un pétrole bon marché).

Il s’agirait en effet de gagner la «quatrième guerre mondiale», comme a été gagnée la «troisième», c’est-à-dire la guerre froide. Le pari est évidemment difficile. Pour des raisons tactiques, les États-Unis doivent aujourd’hui ménager des régimes autoritaires tels que l’Arabie saoudite, dont ils ont besoin pour la lutte antiterroriste. Et la comparaison avec la guerre froide a ses limites. Al-Qaida a frappé au coeur de l’Amérique, ce que l’Union soviétique n’avait jamais fait. La coexistence pacifique n’est pas une option face à un ennemi qui cherche la destruction absolue : il n’y aura pas de «Gorbatchev» à la tête d’al-Qaida…

La «théorie des dominos» ne peut pas fonctionner de la même manière qu’en Europe, où un grand Etat dominait tout un camp. Et les pays du Moyen-Orient, pour leur part, ont sans doute en tête l’issue du processus de réformes en Union soviétique !

De ce fait, Paul Wolfowitz n’a pas tort de suggérer que le combat engagé par les États-Unis durera plus longtemps que la guerre froide et sera plus dur que la Seconde Guerre mondiale.

Mais, si le résultat est incertain, le mouvement lui est bien engagé. Les révolutions pacifiques en Géorgie et en Ukraine ont été appuyées discrètement par des organisations publiques et privées américaines. Certes, ce qu’il est convenu d’appeler le «printemps arabe» repose aussi sur des dynamiques locales et a bien sûr bénéficié d’événements imprévus tels que la mort de Yasser Arafat ou l’assassinat de Rafic Hariri. Mais la pression américaine a joué un rôle non négligeable. En mai 2004, choisissant de «se couper les cheveux avant que les Américains ne les tondent» – selon les termes d’un diplomate, les dirigeants de la Ligue arabe se sont engagés à étendre les pratiques démocratiques, à élargir la participation des citoyens à la vie publique et à renforcer la société civile. Même le président Assad semble aux abois lorsqu’il dit publiquement qu’il «n’est pas Saddam Hussein» et qu’il «veut négocier»…

Le raisonnement qui sous-tend la politique américaine est-il historiquement juste ? Il est exact que les démocraties ne se font que très rarement la guerre. Mais ce qui est applicable à un paradigme (la «paix démocratique» promue par Kant) ne l’est pas nécessairement au monde réel. Or les sociétés en voie de démocratisation ne sont pas moins belligènes que les autres et les sociétés démocratisées ne renoncent pas pour autant au recours aux armes. La question géopolitique centrale de notre temps reste donc bien celle qui avait été au coeur de l’affrontement franco-américain de 2002-2003 : faut-il préférer la stabilité au risque de l’injustice, ou la démocratisation au risque du chaos ?

Optimiste et risqué, le pari américain n’en reste pas moins éthiquement défendable et met du coup l’Europe, qui se veut une «puissance morale» (si l’on en croit le président de la Commission, M. Barroso), en porte-à-faux. L’Union européenne s’est révélée être une force capable de promouvoir simultanément la stabilité et la démocratisation, mais seulement dans son environnement immédiat. Pour le reste, elle n’a pas de stratégie alternative, le «processus de Barcelone» ayant eu du point de vue politique des résultats plus que mitigés. Il lui reste donc à choisir entre approuver, s’opposer ou accompagner le combat américain.

* Maître de recherche, Fondation pour la recherche stratégique. Dernier ouvrage paru : Quatre Ans pour changer le monde(Paris, Éditions Autrement, 2005
 Voir également:

 Les enjeux de la démocratisation au Moyen-Orient jusqu’en 2006

Alia Al Jiboury

19 Octobre 2006

Irenees.net

Au début de l’année 2004, le président G.W Bush a présenté officiellement la ligne de sa politique au Moyen-Orient, suite à la guerre en Afghanistan et en Irak.

Le cœur de cette politique qui est aujourd’hui toujours d’actualité pour le deuxième mandat consécutif de G.W Bush est le projet du Grand Moyen-Orient. Le but est de remodeler la région à travers l’économie, la politique et l’éducation, dans une perspective de démocratisation.

A partir de cette date, la « démocratisation du Moyen-Orient » passant par l’Irak est devenue le principal justificatif de l’action de l’administration américaine. En effet, le processus de reconstruction démocratique irakien encadré par les américains, est censé inspirer et se répandre à tous ses voisins. A cette fin l’équipe Bush s’engage à utiliser tous les outils accessibles.

Mais jusqu’où peuvent aller les protagonistes américains et quelles peuvent être les conséquences de cette démocratisation imposée dans une région aussi complexe ?

Dans une première partie nous aborderons la vision américaine de la région (I), puis nous étudierons les modifications qu’a entraîné la mise en pratique de cette politique (II) et pour finir nous analyserons les risques susceptibles d’en découler.

I. La vision américaine du Moyen-Orient

Le Moyen-Orient a toujours représenté un axe clef de la politique étrangère américaine, depuis les années 40. De par sa dimension pétrolière, il contient l’une des bases indispensable au développement de l’économie américaine.

A partir de la Guerre Froide, cette région est devenue stratégique de par ses ressources nécessaires au premier consommateur mondial d’énergie, mais aussi de par la rivalité idéologique entre l’URSS et les Etats-Unis. Cette époque fut dominée par la pensée de Kissinger qui prôna en conformité avec la « Realpolitik », l’immobilisme politique des régimes arabes comme option nécessaire à la consolidation de l’influence américaine. En échange d’une approbation de la diplomatie américaine, les régimes se voyaient soutenus.

Les limites de cette politique ont commencé à se faire sentir lorsque les Etats-Unis en 1979 ont continué à appuyer le Shah d’Iran, ignorant alors qu’une population était en train de se soulever, donnant naissance à l’islamisme politique.

Dans les années 80, le président Reagan introduisit une vision opposée au réalisme, attenant à une vision idéaliste d’une mission américaine d’exporter les justes valeurs au reste du monde. C’est dans son discours de Juin 1982 que Reagan parla « d’une croisade pour la liberté qui engagera la foi et le courage de la prochaine génération. » (1). Le président Bush père et Clinton reprirent une vision plus « réaliste » dans un nouveau contexte de sortie de Guerre Froide. Malgré « le nouvel ordre mondial » prôné par Bush père, son action n’alla pas jusqu’à Bagdad et préféra laisser un régime connu en place.

Le 11 Septembre 2001 a révélé les limites de l’immobilisme politique des pays arabes, lorsque certains régimes soutenus n’ont pu s’opposer aux islamistes radicaux. Les néo-conservateurs qui participaient alors au gouvernement de G.W Bush, décidèrent de passer à l’action et de bousculer l’ordre établi dans la région, afin de pérenniser leur accès aux ressources énergétiques, mais aussi probablement pour d’autres raisons. Notamment selon G. Ayache « pour montrer (leur) force par rapport à la Chine dont le statut international ne cesse de croître et dont les besoins énergétiques sont appelés à concurrencer ceux des Etats-Unis(…), et dans l’objectif proclamé de lutte contre le terrorisme. » (2)

Les néo-conservateurs se sont dès le début prononcés pour la redistribution des cartes politiques dans cette région, donc un changement de régimes. Le nouveau président américain voulut se poser dans la lignée des présidents qui ont marqué l’histoire. Lors de son discours du 11 Septembre 2006, il s’est adressé en ces termes au peuple américain : « Ayez la patience de faire ce que nos pères et nos grands-pères ont fait pour l’Europe et pour l’Asie. » (3) En fait, le vieux projet de Reagan d’exportation de la démocratie fut remis au goût du jour à travers l’annonce du projet de Grand Moyen-Orient en Novembre 2003 qui prôna la nécessité d’une démocratisation sans limites. Les néo-conservateurs qui avaient participé au deuxième mandat de Reagan revendiquèrent leur apport à la démocratisation en Asie, en Amérique latine et en Europe dans les années 80 et 90. Il était donc temps selon eux de mettre fin à la situation stagnante au Moyen-Orient. La théorie des dominos était censée s’appliquer à la région en partant de l’Irak, même si elle pouvait mettre un certain temps à se réaliser selon les dynamiques locales.

Après l’immobilisme des années 90, le moment était, selon des théoriciens comme William Kristol et Lawrence F. Kaplan, à la déstabilisation des régimes pour préfigurer un nouvel ordre mondial (4).

Mais les raisons de ce projet, semblaient aussi provenir de la conjoncture de la région emprunte à la montée de l’islamisme et du terrorisme. Le cas irakien ne fut finalement pas un réel succès et la question palestinienne semblait être dans une impasse, une nouvelle dynamique paraissait donc nécessaire et une nouvelle approche tombait à point.

Après la période de guerres préventives, les américains décidèrent que leur lutte contre le terrorisme devait s’attaquer à la stagnation du monde arabe.

II. De la théorie à la pratique

La Guerre d’Irak en 2003 a été, malgré la situation dramatique aujourd’hui, suivie de changements politiques importants dans la région. Même si ces phénomènes découlent aussi de dynamiques locales, ils ne peuvent pourtant pas être analysés sans lien avec la politique américaine dans la région. Il est en effet impossible de nier que l’invasion américaine a bouleversé le paysage du Moyen-Orient. En faisant un tour des principaux pays de la région, nous tenterons de voir les évolutions :

L’Irak est le premier pays ayant subi un changement radical en 2003. L’invasion américaine et la chute du régime de Saddam Hussein, mirent un terme au système dictatorial qui avait survécu par la volonté américaine, après la Guerre du Golfe et les 13 ans d’embargo. Ce pays qui était d’après les théoriciens de l’administration Bush, le meilleur champ pour expérimenter leur théorie est aujourd’hui libéré de trente ans de dictature sanguinaire, mais reste à la merci de forces extérieures venues perturber sa reconstruction. Les irakiens peuvent en théorie s’exprimer librement alors que la question de la démocratisation de l’Irak était impensable à l’époque des Bassistes, mais le pays est loin d’être à l’abri de l’apparition d’une nouvelle dictature.

La fin de l’occupation syrienne au Liban a été entraînée par des évènements locaux comme le réveil de la société civile libanaise après le report imposé par la Syrie des élections libanaises et l’assassinat de Rafic Hariri. Mais elle a surtout été possible par la pression de la communauté internationale et surtout de la part des Etats-Unis. La Syrie étant depuis longtemps visée par Damas, ses choix étaient limités et son désengagement inévitable dans le contexte de transformation du moment. Le régime de Bachar El Assad était isolé et marginalisé par l’action de l’administration américaine depuis 2003 (voir fiche sur les tensions syro américaines).

La Jordanie, continue sa libéralisation économique après la création d’une zone de libre-échange avec les Etats-Unis en 2000. En avril 2005, un nouveau gouvernement fut nommé et un programme de décentralisation administrative débuta. Ces changements ont été effectués après les nombreuses recommandations des américains concernant la démocratisation du régime. Le pouvoir des parlementaires s’est accru et l’opposition aux réformes lui donna pour la première fois l’occasion de jouer un vrai rôle.

L’Egypte qui a été l’un des pays à adopter un régime économique dévellopementaliste dans les années 70 suivi d’une évolution politique a connu, avec l’arrivée de Mubarak en 1981, une régression dans la transition démocratique pendant 20 ans. Même si le contrôle draconien de toute opposition continue, sous les pressions américaines, en Septembre 2005, se sont déroulées les premières élections présidentielles pluralistes, alors que jusqu’à présent l’élection présidentielle se faisait par plébiscite.

L’Arabie Saoudite est emprunte depuis 2001 à une dynamique interne de revendication de la part des réformistes qui veulent, certes, un régime monarchique mais aussi parlementaire. Ces demandes ont été plus virulentes au moment où le ton du discours américain s’est durcit vis-à-vis de son allié et où la politique de la monarchie est devenue de plus en plus impopulaire, surtout lors de l’invasion américaine de l’Irak en 2003. Finalement, le 10 février 2005 se sont tenues des élections municipales sur une base individuelle et non de partis politiques.

Le Koweït, en mai 2005, a amendé la loi électorale et autorisé le vote des femmes, salué immédiatement par l’administration Bush. En juin 2005, une femme a été pour la première fois nommée ministre, malgré les oppositions des islamistes dans le pays.

La situation en Palestine ne cesse de fluctuer et la mort de Yasser Arafat changea complètement la donne dans la région. Des élections transparentes ont été alors organisées pour permettre de désigner un successeur. En Août 2005, Ariel Sharon finit par se retirer de la bande de Gaza, après de nombreuses pressions du Département d’Etat américain.

Mais ces quelques cas de changement ne doivent pas cacher que le processus démocratique est loin d’être de fond. L’entreprise américaine d’imposer un système par une dynamique extérieure est loin de produire les effets attendus.

III. Les risques et les conséquences de la « démocratisation à l’américaine »

1/ Le cas irakien

La situation actuelle en Irak est loin de représenter pour le monde arabe un exemple réussi de démocratisation. L’embourbement dont font preuve les américains dans ce pays permet à la plupart des régimes autoritaires de garder une emprise sur leur population. En effet, plutôt que de servir de modèle dans la théorie des dominos néo-conservatrice américaine, l’Irak est devenu un modèle d’instabilité répulsif pour les populations arabes. L’équilibre entre les diverses composantes des populations de la région tenant d’une véritable alchimie dans beaucoup d’Etats, le phénomène de lutte pour le pouvoir qui se transforme en lutte communautaire effraie le monde arabe. Le déchaînement de violence incontrôlable est révélateur d’une transition démocratique mal préparée et imposée par une dynamique extérieure. Aujourd’hui l’Irak vit une situation chaotique et rappelle aux américains une guerre qui a duré particulièrement longtemps et qui s’est soldée par une défaite. En effet, le 18 octobre 2006, le président G.W Bush n’a pour la première fois pas écarté la comparaison avec le « Viêt-Nam » en parlant de la situation dans ce pays. Un changement de stratégie à l’égard du pays, qui devait provoquer une contagion démocratique dans le Monde arabe, semble devenu inévitable (5). Les américains veulent passer d’une résolution du conflit de manière unilatérale à une coopération avec les autres pays. Les deux principaux interlocuteurs pourraient être la Syrie et l’Iran qui sont les plus impliqués et donc les mieux placés pour devenir des interlocuteurs. Mais cela ne pourrait se faire que si les Etats-Unis revoyaient leur politique envers ces deux pays en contrepartie de leur participation. Cependant l’occupation américaine d’après les autorités de Washington est prévue pour durer au moins jusqu’à la fin du mandat de Bush. La question est donc de savoir si les nouvelles réorientations sont des promesses électorales ou si elles seront bien effectives ? La situation en Irak est imprévisible et personne ne peut prédire le futur de ce pays ni les conséquences pour l’équilibre de la région.

2/ Une démocratisation de surface

Le projet de démocratisation du monde arabe a, sans aucune contestation possible, bouleversé la situation établie depuis des décennies dans les pays de la région. Il a très certainement permis d’ouvrir la voie à des réformes réclamées depuis longtemps par les populations et d’accélérer le processus de démocratisation dans certains pays grâce aux pressions exercées sur les régimes par les américains. Le problème est de savoir si les évolutions réalisées et les transformations sont de fond ou superficielles.

Pour mieux comprendre la situation, il est possible de se référer à un mouvement des sciences politiques : la « transitologie » (6), qui depuis déjà plusieurs décennies, mène des études sur le processus de démocratisation dans le monde et les phénomènes de transition comparée(7). Il est intéressant de connaître le contenu de ces études selon les observations (8) et leur éventuelle adaptabilité au monde arabe. La démocratisation est le moment critique où l’on négocie des pactes. Selon les transitologues il existe trois étapes pour arriver à la vraie démocratie :

la libéralisation politique ;

la démocratisation ;

la consolidation de la démocratie.

Selon les transitologues, le monde arabe est divisé en deux camps :

la persistance de l’autoritarisme ;

la transition par contrainte : la transition est initiée par les régimes et non par la société civile.

Pour les pays qui sont entrés en transition par contrainte, la phase de libéralisation politique est le meilleur moyen pour ne pas aller jusqu’au bout. En effet, le pluralisme se met en place mais la marge d’action est consciencieusement gardée par le pouvoir autoritaire en place (voir Egypte, Jordanie, Koweït).

Certains arabes parlent comme dans le livre de Ghassan Salamé de « pluralisme sans démocratie » (9). Deux autres facteurs font du Moyen-Orient une région peu propice à une démocratisation de force :

La forte contrainte extérieure qui pèse sur la région, avec les conflits qui s’éternisent comme le conflit israélo-arabe et la Guerre en Irak. Ces évènements permettent aux différents régimes de mobiliser une idéologie forte et de légitimer l’union nationale.

La dépendance vis-à-vis de l’extérieur qui a entraîné pendant la Guerre Froide un gel des structures politiques. Au Moyen-Orient, il y a,à l’heure actuelle, les régimes menacés par la puissance américaine et ceux qui sont dépendants de son aide.

La démocratisation si elle est imposée de l’extérieur, freine le processus de base car cela la transforme en concept imposé par l’Occident et donc infériorise les populations arabes dans la pensée. Il est assez aisé d’organiser des élections libres, mais il est plus difficile d’enraciner une culture démocratique authentique.

3/ L’arrivée des islamistes

L’ouverture démocratique de certains pays a fait apparaître un phénomène que les Etats-Unis étaient loin d’imaginer et qui les fait de plus en plus s’interroger : l’arrivée des islamistes au pouvoir. En effet, la question est de savoir si la vague de démocratisation dans le monde arabe peut entraîner l’arrivée généralisée des islamistes au pouvoir. Quelle reconnaissance accorder alors à ces nouveaux arrivants de la scène politique ?

L’autoritarisme arabe présent dans la région depuis des décennies a muselé toute opposition possible au sein des sociétés civiles, les idéologies du passé n’existent plus, seuls les islamistes ont réussi depuis les années 80 à représenter une menace pour les régimes arabes. Lors de la libéralisation du politique et donc de l’introduction du pluralisme, les islamistes se sont soumis au processus démocratique et sont passés par les voies officielles. Ainsi au Liban durant l’année 2005, le Hezbollah a été plébiscité dans le sud du pays à l’occasion des dernières élections législatives et il est entré pour la première fois au gouvernement, se voyant attribué ainsi un statut officiel de parti politique. En juin 2005, l’Iran, après avoir vécu deux mandats sous les réformateurs, a élu à sa tête l’ultraconservateur Mahmoud Ahmadinejab. En Septembre 2005, en Egypte, les premières élections pluralistes ont fait apparaître le fort soutien populaire dont bénéficiait les Frères Musulmans. Pour finir le dernier exemple est celui du Hamas arrivé au pouvoir en Janvier 2006, largement plébiscité par la population palestinienne, après l’organisation d’élections transparentes supervisées par les européens.

Dans tous ces pays, l’arrivée des islamistes au pouvoir ne veut en aucun cas dire que les populations se radicalisent et défendent les islamistes, c’est en fait la seule solution pour eux d’en finir avec la corruption des régimes arabes et les conflits catastrophiques comme celui qui oppose les israéliens aux palestiniens. Ce conflit est aujourd’hui tellement ancré dans les mémoires arabes comme un concentré d’injustice et d’humiliations, que sans une résolution définitive, un processus de démocratisation de la région ne pourra être que superficiel.

Notes :

(1) Discours cité dans l’article sur G.W.Bush et la « paix démocratique », Le Figaro, 19 Mars 2005.

(2) Revue « Questions Internationales », Novembre-Décembre 2005, p.86.

(3) Extrait du journal « Le Monde », « Georges Bush prévient l’Amérique que la Guerre n’est pas finie », 13 Septembre 2006.

(4) « Notre route commence à Bagdad », Editions Saint-Simon, Paris, 2003.

(5) Voir le journal « Le Monde », « Bush et Blair fragilisés par les critiques sur l’Irak », le 20 Octobre 2006.

(6) Transitologie : analyse des acteurs dans l’espace politique en prenant en compte les acteurs avant les valeurs de la démocratisation.

(7) Auteurs fondamentaux de la Transitologie : G. O’Donnel, Philippe Schmitter.

(8) Ouvrage d’inspiration L. Whiteland, “ Transition from authoritarian rule prospect for the democracy “.

(9) ”Démocratie sans démocrates”, de Ghassan Salamé, Editions Fayard

Voir encore:

Egypt protests show George W. Bush was right about freedom in the Arab world

Elliott Abrams

The Washington Post
January 29, 2011

For decades, the Arab states have seemed exceptions to the laws of politics and human nature. While liberty expanded in many parts of the globe, these nations were left behind, their « freedom deficit » signaling the political underdevelopment that accompanied many other economic and social maladies. In November 2003, President George W. Bush laid out this question:

« Are the peoples of the Middle East somehow beyond the reach of liberty? Are millions of men and women and children condemned by history or culture to live in despotism? Are they alone never to know freedom and never even to have a choice in the matter? »

The massive and violent demonstrations underway in Egypt, the smaller ones in Jordan and Yemen, and the recent revolt in Tunisia that inspired those events, have affirmed that the answer is no and are exploding, once and for all, the myth of Arab exceptionalism. Arab nations, too, yearn to throw off the secret police, to read a newspaper that the Ministry of Information has not censored and to vote in free elections. The Arab world may not be swept with a broad wave of revolts now, but neither will it soon forget this moment.

So a new set of questions becomes critical. What lesson will Arab regimes learn? Will they undertake the steady reforms that may bring peaceful change, or will they conclude that exiled Tunisian President Zine el-Abidine Ben Ali erred only by failing to shoot and club enough demonstrators? And will our own government learn that dictatorships are never truly stable? For beneath the calm surface enforced by myriad security forces, the pressure for change only grows – and it may grow in extreme and violent forms when real debate and political competition are denied.

The regimes of Ben Ali and Egypt’s Hosni Mubarak proffered the same line to Washington: It’s us or the Islamists. For Tunisia, a largely secular nation with a literacy rate of 75 percent and per capita GDP of $9,500, this claim was never defensible. In fact, Ben Ali jailed moderates, human rights advocates, editors – anyone who represented what might be called « hope and change. »

Mubarak took the same tack for three decades. Ruling under an endless emergency law, he has crushed the moderate opposition while the Islamist Muslim Brotherhood has thrived underground and in the mosques. Mubarak in effect created a two-party system – his ruling National Democratic Party and the Brotherhood – and then defended the lack of democracy by saying a free election would bring the Islamists to power.

Of course, neither he nor we can know for sure what Egyptians really think; last fall’s parliamentary election was even more corrupt than the one in 2005. And sometimes the results of a first free election will find the moderates so poorly organized that extreme groups can eke out a victory, as Hamas did when it gained a 44-to-41 percent margin in the Palestinian election of 2006. But we do know for sure that regimes that make moderate politics impossible make extremism far more likely. Rule by emergency decree long enough, and you end up creating a genuine emergency. And Egypt has one now.

« Angry Friday » brought tens of thousands of Egyptians into the streets all over the country, and they have remained there all weekend, demanding the end of the Mubarak regime. The huge and once-feared police forces were soon overwhelmed and the Army called in. Even if these demonstrations are crushed, Egypt has a president who will be 83 at the time of this fall’s presidential election. Every day Hosni Mubarak survives in power now, he does so as dictator propped up by brute force alone. Election of his son Gamal as his successor is already a sour joke, and it is increasingly unlikely that Egypt’s ruling elites, civilian and military, will wish to tie their future to Hosni Mubarak rather than seeking new faces.

Mubarak’s appointment on Saturday of Egypt’s intelligence chief Omar Suleiman as vice president and of former air force commander Ahmed Shafiq as prime minister suggests that Mubarak knows his own future is much in doubt. It also suggests that the military is already in full control of the country and preparing for the post-Mubarak period. If Suleiman and Shafiq have the full support of the Army and would promise a free election in the fall, perhaps the crowds would accept them as transitional figures once Mubarak resigns. But it may be too late for Mubarak to hand-pick his closest aides to run Egypt if he is forced out.

The three decades Hosni Mubarak and his cronies have already had in power leave Egypt with no reliable mechanisms for a transition to democratic rule. Egypt will have some of the same problems as Tunisia, where there are no strong democratic parties and where the demands of the people for rapid change may outstrip the new government’s ability to achieve it. This is also certain to be true in Yemen, where a weak central government has spent all its energies and most of its resources simply staying in power.

All these developments seem to come as a surprise to the Obama administration, which dismissed Bush’s « freedom agenda » as overly ideological and meant essentially to defend the invasion of Iraq. But as Bush’s support for the Cedar Revolution in Lebanon and for a democratic Palestinian state showed, he was defending self-government, not the use of force. Consider what Bush said in that 2003 speech, which marked the 20th anniversary of the National Endowment for Democracy, an institution established by President Ronald Reagan precisely to support the expansion of freedom.

« Sixty years of Western nations excusing and accommodating the lack of freedom in the Middle East did nothing to make us safe – because in the long run, stability cannot be purchased at the expense of liberty, » Bush said. « As long as the Middle East remains a place where freedom does not flourish, it will remain a place of stagnation, resentment and violence ready for export. »

This spirit did not always animate U.S. diplomacy in the Bush administration; plenty of officials found it unrealistic and had to be prodded or overruled to follow the president’s lead. But the revolt in Tunisia, the gigantic wave of demonstrations in Egypt and the more recent marches in Yemen all make clear that Bush had it right – and that the Obama administration’s abandonment of this mind-set is nothing short of a tragedy.

U.S. officials talked to Mubarak plenty in 2009 and 2010, and even talked to the far more repressive President Bashar al-Assad of Syria, but they talked about their goals for Israeli-Palestinian peace and ignored the police states outside the doors of those presidential palaces. When the Iranian regime stole the June 2009 elections and people went to the streets, the Obama administration feared that speaking out in their support might jeopardize the nuclear negotiations. The « reset » sought with Russia has been with Prime Minister Vladimir Putin, not the Russian people suffering his increasingly despotic and lawless rule.

This has been the greatest failure of policy and imagination in the administration’s approach: Looking at the world map, it sees states and their rulers, but has forgotten the millions of people suffering under and beginning to rebel against those rulers. « Engagement » has not been the problem, but rather the administration’s insistence on engaging with regimes rather than with the people trying to survive under them.

If the Arab regimes learn the wrong lessons and turn once again to their police and their armies, the U.S. reaction becomes even more important. President Obama’s words of support for both the demonstrators and the government late Friday, after speaking with Mubarak, were too little, too late. He said Mubarak had called for « a better democracy » in Egypt, but Obama’s remarks did not clearly demand democracy or free elections there. We cannot deliver democracy to the Arab states, but we can make our principles and our policies clear. Now is the time to say that the peoples of the Middle East are not « beyond the reach of liberty » and that we will assist any peaceful effort to achieve it – and oppose and condemn efforts to suppress it.

Such a statement would not elevate our ideals at the expense of our interests. It turns out, as those demonstrators are telling us, that supporting freedom is the best policy of all.

Elliott Abrams is a senior fellow for Middle Eastern studies at the Council on Foreign Relations, where he writes a blog called « Pressure Points » on CFR.org. He was a deputy national security adviser in the George W. Bush administration. He will be online to take questions from readers on Tuesday at 11 a.m. ET. Submit your questions before or during the discussion.

Voir par ailleurs:

Remarks by President George W. Bush at the 20th Anniversary of the National Endowment for Democracy

United States Chamber of Commerce
Washington, D.C.

November 6, 2003

THE PRESIDENT: Thank you all very much. Please be seated. Thanks for the warm welcome, and thanks for inviting me to join you in this 20th anniversary of the National Endowment for Democracy. The staff and directors of this organization have seen a lot of history over the last two decades, you’ve been a part of that history. By speaking for and standing for freedom, you’ve lifted the hopes of people around the world, and you’ve brought great credit to America.

I appreciate Vin for the short introduction. I’m a man who likes short introductions. And he didn’t let me down. But more importantly, I appreciate the invitation. I appreciate the members of Congress who are here, senators from both political parties, members of the House of Representatives from both political parties. I appreciate the ambassadors who are here. I appreciate the guests who have come. I appreciate the bipartisan spirit, the nonpartisan spirit of the National Endowment for Democracy. I’m glad that Republicans and Democrats and independents are working together to advance human liberty.

The roots of our democracy can be traced to England, and to its Parliament — and so can the roots of this organization. In June of 1982, President Ronald Reagan spoke at Westminster Palace and declared, the turning point had arrived in history. He argued that Soviet communism had failed, precisely because it did not respect its own people — their creativity, their genius and their rights.

President Reagan said that the day of Soviet tyranny was passing, that freedom had a momentum which would not be halted. He gave this organization its mandate: to add to the momentum of freedom across the world. Your mandate was important 20 years ago; it is equally important today. (Applause.)

A number of critics were dismissive of that speech by the President. According to one editorial of the time, “It seems hard to be a sophisticated European and also an admirer of Ronald Reagan.” (Laughter.) Some observers on both sides of the Atlantic pronounced the speech simplistic and naive, and even dangerous. In fact, Ronald Reagan’s words were courageous and optimistic and entirely correct. (Applause.)

The great democratic movement President Reagan described was already well underway. In the early 1970s, there were about 40 democracies in the world. By the middle of that decade, Portugal and Spain and Greece held free elections. Soon there were new democracies in Latin America, and free institutions were spreading in Korea, in Taiwan, and in East Asia. This very week in 1989, there were protests in East Berlin and in Leipzig. By the end of that year, every communist dictatorship in Central America* had collapsed. Within another year, the South African government released Nelson Mandela. Four years later, he was elected president of his country — ascending, like Walesa and Havel, from prisoner of state to head of state.

As the 20th century ended, there were around 120 democracies in the world — and I can assure you more are on the way. (Applause.) Ronald Reagan would be pleased, and he would not be surprised.

We’ve witnessed, in little over a generation, the swiftest advance of freedom in the 2,500 year story of democracy. Historians in the future will offer their own explanations for why this happened. Yet we already know some of the reasons they will cite. It is no accident that the rise of so many democracies took place in a time when the world’s most influential nation was itself a democracy.

The United States made military and moral commitments in Europe and Asia, which protected free nations from aggression, and created the conditions in which new democracies could flourish. As we provided security for whole nations, we also provided inspiration for oppressed peoples. In prison camps, in banned union meetings, in clandestine churches, men and women knew that the whole world was not sharing their own nightmare. They knew of at least one place — a bright and hopeful land — where freedom was valued and secure. And they prayed that America would not forget them, or forget the mission to promote liberty around the world.

Historians will note that in many nations, the advance of markets and free enterprise helped to create a middle class that was confident enough to demand their own rights. They will point to the role of technology in frustrating censorship and central control — and marvel at the power of instant communications to spread the truth, the news, and courage across borders.

Historians in the future will reflect on an extraordinary, undeniable fact: Over time, free nations grow stronger and dictatorships grow weaker. In the middle of the 20th century, some imagined that the central planning and social regimentation were a shortcut to national strength. In fact, the prosperity, and social vitality and technological progress of a people are directly determined by extent of their liberty. Freedom honors and unleashes human creativity — and creativity determines the strength and wealth of nations. Liberty is both the plan of Heaven for humanity, and the best hope for progress here on Earth.

The progress of liberty is a powerful trend. Yet, we also know that liberty, if not defended, can be lost. The success of freedom is not determined by some dialectic of history. By definition, the success of freedom rests upon the choices and the courage of free peoples, and upon their willingness to sacrifice. In the trenches of World War I, through a two-front war in the 1940s, the difficult battles of Korea and Vietnam, and in missions of rescue and liberation on nearly every continent, Americans have amply displayed our willingness to sacrifice for liberty.

The sacrifices of Americans have not always been recognized or appreciated, yet they have been worthwhile. Because we and our allies were steadfast, Germany and Japan are democratic nations that no longer threaten the world. A global nuclear standoff with the Soviet Union ended peacefully — as did the Soviet Union. The nations of Europe are moving towards unity, not dividing into armed camps and descending into genocide. Every nation has learned, or should have learned, an important lesson: Freedom is worth fighting for, dying for, and standing for — and the advance of freedom leads to peace. (Applause.)

And now we must apply that lesson in our own time. We’ve reached another great turning point — and the resolve we show will shape the next stage of the world democratic movement.

Our commitment to democracy is tested in countries like Cuba and Burma and North Korea and Zimbabwe — outposts of oppression in our world. The people in these nations live in captivity, and fear and silence. Yet, these regimes cannot hold back freedom forever — and, one day, from prison camps and prison cells, and from exile, the leaders of new democracies will arrive. (Applause.) Communism, and militarism and rule by the capricious and corrupt are the relics of a passing era. And we will stand with these oppressed peoples until the day of their freedom finally arrives. (Applause.)

Our commitment to democracy is tested in China. That nation now has a sliver, a fragment of liberty. Yet, China’s people will eventually want their liberty pure and whole. China has discovered that economic freedom leads to national wealth. China’s leaders will also discover that freedom is indivisible — that social and religious freedom is also essential to national greatness and national dignity. Eventually, men and women who are allowed to control their own wealth will insist on controlling their own lives and their own country.

Our commitment to democracy is also tested in the Middle East, which is my focus today, and must be a focus of American policy for decades to come. In many nations of the Middle East — countries of great strategic importance — democracy has not yet taken root. And the questions arise: Are the peoples of the Middle East somehow beyond the reach of liberty? Are millions of men and women and children condemned by history or culture to live in despotism? Are they alone never to know freedom, and never even to have a choice in the matter? I, for one, do not believe it. I believe every person has the ability and the right to be free. (Applause.)

Some skeptics of democracy assert that the traditions of Islam are inhospitable to the representative government. This “cultural condescension,” as Ronald Reagan termed it, has a long history. After the Japanese surrender in 1945, a so-called Japan expert asserted that democracy in that former empire would “never work.” Another observer declared the prospects for democracy in post-Hitler Germany are, and I quote, “most uncertain at best” — he made that claim in 1957. Seventy-four years ago, The Sunday London Times declared nine-tenths of the population of India to be “illiterates not caring a fig for politics.” Yet when Indian democracy was imperiled in the 1970s, the Indian people showed their commitment to liberty in a national referendum that saved their form of government.

Time after time, observers have questioned whether this country, or that people, or this group, are “ready” for democracy — as if freedom were a prize you win for meeting our own Western standards of progress. In fact, the daily work of democracy itself is the path of progress. It teaches cooperation, the free exchange of ideas, and the peaceful resolution of differences. As men and women are showing, from Bangladesh to Botswana, to Mongolia, it is the practice of democracy that makes a nation ready for democracy, and every nation can start on this path.

It should be clear to all that Islam — the faith of one-fifth of humanity — is consistent with democratic rule. Democratic progress is found in many predominantly Muslim countries — in Turkey and Indonesia, and Senegal and Albania, Niger and Sierra Leone. Muslim men and women are good citizens of India and South Africa, of the nations of Western Europe, and of the United States of America.

More than half of all the Muslims in the world live in freedom under democratically constituted governments. They succeed in democratic societies, not in spite of their faith, but because of it. A religion that demands individual moral accountability, and encourages the encounter of the individual with God, is fully compatible with the rights and responsibilities of self-government.

Yet there’s a great challenge today in the Middle East. In the words of a recent report by Arab scholars, the global wave of democracy has — and I quote — “barely reached the Arab states.” They continue: “This freedom deficit undermines human development and is one of the most painful manifestations of lagging political development.” The freedom deficit they describe has terrible consequences, of the people of the Middle East and for the world. In many Middle Eastern countries, poverty is deep and it is spreading, women lack rights and are denied schooling. Whole societies remain stagnant while the world moves ahead. These are not the failures of a culture or a religion. These are the failures of political and economic doctrines.

As the colonial era passed away, the Middle East saw the establishment of many military dictatorships. Some rulers adopted the dogmas of socialism, seized total control of political parties and the media and universities. They allied themselves with the Soviet bloc and with international terrorism. Dictators in Iraq and Syria promised the restoration of national honor, a return to ancient glories. They’ve left instead a legacy of torture, oppression, misery, and ruin.

Other men, and groups of men, have gained influence in the Middle East and beyond through an ideology of theocratic terror. Behind their language of religion is the ambition for absolute political power. Ruling cabals like the Taliban show their version of religious piety in public whippings of women, ruthless suppression of any difference or dissent, and support for terrorists who arm and train to murder the innocent. The Taliban promised religious purity and national pride. Instead, by systematically destroying a proud and working society, they left behind suffering and starvation.

Many Middle Eastern governments now understand that military dictatorship and theocratic rule are a straight, smooth highway to nowhere. But some governments still cling to the old habits of central control. There are governments that still fear and repress independent thought and creativity, and private enterprise — the human qualities that make for a — strong and successful societies. Even when these nations have vast natural resources, they do not respect or develop their greatest resources — the talent and energy of men and women working and living in freedom.

Instead of dwelling on past wrongs and blaming others, governments in the Middle East need to confront real problems, and serve the true interests of their nations. The good and capable people of the Middle East all deserve responsible leadership. For too long, many people in that region have been victims and subjects — they deserve to be active citizens.

Governments across the Middle East and North Africa are beginning to see the need for change. Morocco has a diverse new parliament; King Mohammed has urged it to extend the rights to women. Here is how His Majesty explained his reforms to parliament: “How can society achieve progress while women, who represent half the nation, see their rights violated and suffer as a result of injustice, violence, and marginalization, notwithstanding the dignity and justice granted to them by our glorious religion?” The King of Morocco is correct: The future of Muslim nations will be better for all with the full participation of women. (Applause.)

In Bahrain last year, citizens elected their own parliament for the first time in nearly three decades. Oman has extended the vote to all adult citizens; Qatar has a new constitution; Yemen has a multiparty political system; Kuwait has a directly elected national assembly; and Jordan held historic elections this summer. Recent surveys in Arab nations reveal broad support for political pluralism, the rule of law, and free speech. These are the stirrings of Middle Eastern democracy, and they carry the promise of greater change to come.

As changes come to the Middle Eastern region, those with power should ask themselves: Will they be remembered for resisting reform, or for leading it? In Iran, the demand for democracy is strong and broad, as we saw last month when thousands gathered to welcome home Shirin Ebadi, the winner of the Nobel Peace Prize. The regime in Teheran must heed the democratic demands of the Iranian people, or lose its last claim to legitimacy. (Applause.)

For the Palestinian people, the only path to independence and dignity and progress is the path of democracy. (Applause.) And the Palestinian leaders who block and undermine democratic reform, and feed hatred and encourage violence are not leaders at all. They’re the main obstacles to peace, and to the success of the Palestinian people.

The Saudi government is taking first steps toward reform, including a plan for gradual introduction of elections. By giving the Saudi people a greater role in their own society, the Saudi government can demonstrate true leadership in the region.

The great and proud nation of Egypt has shown the way toward peace in the Middle East, and now should show the way toward democracy in the Middle East. (Applause.) Champions of democracy in the region understand that democracy is not perfect, it is not the path to utopia, but it’s the only path to national success and dignity.

As we watch and encourage reforms in the region, we are mindful that modernization is not the same as Westernization. Representative governments in the Middle East will reflect their own cultures. They will not, and should not, look like us. Democratic nations may be constitutional monarchies, federal republics, or parliamentary systems. And working democracies always need time to develop — as did our own. We’ve taken a 200-year journey toward inclusion and justice — and this makes us patient and understanding as other nations are at different stages of this journey.

There are, however, essential principles common to every successful society, in every culture. Successful societies limit the power of the state and the power of the military — so that governments respond to the will of the people, and not the will of an elite. Successful societies protect freedom with the consistent and impartial rule of law, instead of selecting applying — selectively applying the law to punish political opponents. Successful societies allow room for healthy civic institutions — for political parties and labor unions and independent newspapers and broadcast media. Successful societies guarantee religious liberty — the right to serve and honor God without fear of persecution. Successful societies privatize their economies, and secure the rights of property. They prohibit and punish official corruption, and invest in the health and education of their people. They recognize the rights of women. And instead of directing hatred and resentment against others, successful societies appeal to the hopes of their own people. (Applause.)

These vital principles are being applied in the nations of Afghanistan and Iraq. With the steady leadership of President Karzai, the people of Afghanistan are building a modern and peaceful government. Next month, 500 delegates will convene a national assembly in Kabul to approve a new Afghan constitution. The proposed draft would establish a bicameral parliament, set national elections next year, and recognize Afghanistan’s Muslim identity, while protecting the rights of all citizens. Afghanistan faces continuing economic and security challenges — it will face those challenges as a free and stable democracy. (Applause.)

In Iraq, the Coalition Provisional Authority and the Iraqi Governing Council are also working together to build a democracy — and after three decades of tyranny, this work is not easy. The former dictator ruled by terror and treachery, and left deeply ingrained habits of fear and distrust. Remnants of his regime, joined by foreign terrorists, continue their battle against order and against civilization. Our coalition is responding to recent attacks with precision raids, guided by intelligence provided by the Iraqis, themselves. And we’re working closely with Iraqi citizens as they prepare a constitution, as they move toward free elections and take increasing responsibility for their own affairs. As in the defense of Greece in 1947, and later in the Berlin Airlift, the strength and will of free peoples are now being tested before a watching world. And we will meet this test. (Applause.)

Securing democracy in Iraq is the work of many hands. American and coalition forces are sacrificing for the peace of Iraq and for the security of free nations. Aid workers from many countries are facing danger to help the Iraqi people. The National Endowment for Democracy is promoting women’s rights, and training Iraqi journalists, and teaching the skills of political participation. Iraqis, themselves — police and borders guards and local officials — are joining in the work and they are sharing in the sacrifice.

This is a massive and difficult undertaking — it is worth our effort, it is worth our sacrifice, because we know the stakes. The failure of Iraqi democracy would embolden terrorists around the world, increase dangers to the American people, and extinguish the hopes of millions in the region. Iraqi democracy will succeed — and that success will send forth the news, from Damascus to Teheran — that freedom can be the future of every nation. (Applause.) The establishment of a free Iraq at the heart of the Middle East will be a watershed event in the global democratic revolution. (Applause.)

Sixty years of Western nations excusing and accommodating the lack of freedom in the Middle East did nothing to make us safe — because in the long run, stability cannot be purchased at the expense of liberty. As long as the Middle East remains a place where freedom does not flourish, it will remain a place of stagnation, resentment, and violence ready for export. And with the spread of weapons that can bring catastrophic harm to our country and to our friends, it would be reckless to accept the status quo. (Applause.)

Therefore, the United States has adopted a new policy, a forward strategy of freedom in the Middle East. This strategy requires the same persistence and energy and idealism we have shown before. And it will yield the same results. As in Europe, as in Asia, as in every region of the world, the advance of freedom leads to peace. (Applause.)

The advance of freedom is the calling of our time; it is the calling of our country. From the Fourteen Points to the Four Freedoms, to the Speech at Westminster, America has put our power at the service of principle. We believe that liberty is the design of nature; we believe that liberty is the direction of history. We believe that human fulfillment and excellence come in the responsible exercise of liberty. And we believe that freedom — the freedom we prize — is not for us alone, it is the right and the capacity of all mankind. (Applause.)

Working for the spread of freedom can be hard. Yet, America has accomplished hard tasks before. Our nation is strong; we’re strong of heart. And we’re not alone. Freedom is finding allies in every country; freedom finds allies in every culture. And as we meet the terror and violence of the world, we can be certain the author of freedom is not indifferent to the fate of freedom.

With all the tests and all the challenges of our age, this is, above all, the age of liberty. Each of you at this Endowment is fully engaged in the great cause of liberty. And I thank you. May God bless your work. And may God continue to bless America. (Applause.)

Voir enfin:

September 11 2006
 Good evening. Five years ago, this date — September the 11th — was seared into America/s memory. Nineteen men attacked us with a barbarity unequaled in our history. They murdered people of all colors, creeds, and nationalities — and made war upon the entire free world. Since that day, America and her allies have taken the offensive in a war unlike any we have fought before. Today, we are safer, but we are not yet safe. On this solemn night, I have asked for some of your time to discuss the nature of the threat still before us, what we are doing to protect our nation … and the building of a more hopeful Middle East that holds the key to peace for America and the world.We are training Iraqi troops so they can defend their nation. We are helping Iraq’s unity government grow in strength and serve its people. We will not leave until this work is done. Whatever mistakes have been made in Iraq, the worst mistake would be to think that if we pulled out, the terrorists would leave us alone. They will not leave us alone. They will follow us. The safety of America depends on the outcome of the battle in the streets of Baghdad. Osama bin Laden calls this fight « the third world war » — and he says that victory for the terrorists in Iraq will mean America’s « defeat and disgrace forever. »

If we yield Iraq to men like Bin Laden, our enemies will be emboldened … they will gain a new safe haven … and they will use Iraq’s resources to fuel their extremist movement. We will not allow this to happen. America will stay in the fight. Iraq will be a free nation, and a strong ally in the war on terror.

We can be confident that our coalition will succeed — because the Iraqi people have been steadfast in the face of unspeakable violence. And we can be confident in victory — because of the skill and resolve of America’s armed forces. Every one of our troops is a volunteer, and since the attacks of September the 11th, more than 1.6 million Americans have stepped forward to put on our nation’s uniform. In Iraq, Afghanistan and other fronts in the war on terror, the men and women of our military are making great sacrifices to keep us safe. Some have suffered terrible injuries — and nearly 3,000 have given their lives. America cherishes their memory. We pray for their families. And we will never back down from the work they have begun.

We also honor those who toil day and night to keep our homeland safe — and we are giving them the tools they need to protect our people. We have created the Department of Homeland Security. We have torn down the wall that kept law enforcement and intelligence from sharing information … we have tightened security at our airports, seaports, and borders … and we have created new programs to monitor enemy bank records and phone calls. Thanks to the hard work of our law enforcement and intelligence professionals, we have broken up terrorist cells in our midst and saved American lives.

Five years after 9/11, our enemies have not succeeded in launching another attack on our soil — but they have not been idle. al-Qaeda and those inspired by its hateful ideology have carried out terrorist attacks in more than two dozen nations. And just last month, they were foiled in a plot to blow up passenger planes headed for the United States. They remain determined to attack America and kill our citizens — and we are determined to stop them. We will continue to give the men and women who protect us every resource and legal authority they need to do their jobs.

In the first days after the 9/11 attacks, I promised to use every element of national power to fight the terrorists wherever we find them. One of the strongest weapons in our arsenal is the power of freedom. The terrorists fear freedom as much as they do our firepower. They are thrown into panic at the sight of an old man pulling the election lever, of girls enrolling in school or families worshipping God in their own traditions. They know that given a choice, people will choose freedom over their extremist ideology. So their answer is to deny people this choice by raging against the forces of freedom and moderation. This struggle has been called a clash of civilizations. In truth, it is a struggle for civilization. We are fighting to maintain the way of life enjoyed by free nations. And we are fighting for the possibility that good and decent people across the Middle East can raise up societies based on freedom, and tolerance, and personal dignity.

We are now in the early hours of this struggle between tyranny and freedom. Amid the violence, some question whether the people of the Middle East want their freedom — and whether the forces of moderation can prevail. For 60 years, these doubts guided our policies in the Middle East. And then, on a bright September morning, it became clear that the calm we saw in the Middle East was only a mirage. Years of pursuing stability to promote peace had left us with neither. So we changed our policies, and committed America’s influence in the world to advancing freedom and democracy as the great alternatives to repression and radicalism.

With our help, the people of the Middle East are now stepping forward to claim their freedom. From Kabul to Baghdad to Beirut, there are brave men and women risking their lives each day for the same freedoms that we enjoy. And they have one question for us: Do we have the confidence to do in the Middle East what our fathers and grandfathers accomplished in Europe and Asia? By standing with democratic leaders and reformers, by giving voice to the hopes of decent men and women, we are offering a path away from radicalism. And we are enlisting the most powerful force for peace and moderation in the Middle East: the desire of millions to be free.

Across the broader Middle East, the extremists are fighting to prevent such a future. Yet America has confronted evil before, and we have defeated it — sometimes at the cost of thousands of good men in a single battle. When Franklin Roosevelt vowed to defeat two enemies across two oceans, he could not have foreseen D-Day and Iwo Jima — but he would not have been surprised at the outcome. When Harry Truman promised American support for free peoples resisting Soviet aggression, he could not have foreseen the rise of the Berlin Wall — but he would not have been surprised to see it brought down. Throughout our history, America has seen liberty challenged — and every time, we have seen liberty triumph with sacrifice and determination.

At the start of this young century, America looks to the day when the people of the Middle East leave the desert of despotism for the fertile gardens of liberty — and resume their rightful place in a world of peace and prosperity. We look to the day when the nations of that region recognize that their greatest resource is not the oil in the ground — but the talent and creativity of their people. We look to the day when moms and dads throughout the Middle East see a future of hope and opportunity for their children. And when that good day comes, the clouds of war will part the appeal of radicalism will decline … and we will leave our children with a better and safer world. On this solemn anniversary, we rededicate ourselves to this cause. Our nation has endured trials — and we face a difficult road ahead. Winning this war will require the determined efforts of a unified country. And we must put aside our differences, and work together to meet the test that history has given us. We will defeat our enemies we will protect our people … and we will lead the 21st century into a shining age of human liberty.

Earlier this year, I traveled to the United States Military Academy. I was there to deliver the commencement address to the first class to arrive at West Point after the attacks of September the 11th. That day I met a proud mom named RoseEllen Dowdell. She was there to watch her son Patrick accept his commission in the finest Army the world has ever known. A few weeks earlier, RoseEllen had watched her other son, James, graduate from the Fire Academy in New York City. On both these days, her thoughts turned to someone who was not there to share the moment: her husband, Kevin Dowdell. Kevin was one of the 343 firefighters who rushed to the burning towers of the World Trade Center on September the 11th — and never came home. His sons lost their father that day — but not the passion for service he instilled in them. Here is what RoseEllen says about her boys, « As a mother, I cross my fingers and pray all the time for their safety — but as worried as I am, I am also proud — and I know their dad would be too. »

Our nation is blessed to have young Americans like these — and we will need them. Dangerous enemies have declared their intention to destroy our way of life. They are not the first to try — and their fate will be the same as those who tried before — 9/11 showed us why. The attacks were meant to bring us to our knees, and they did — but not in the way the terrorists intended. Americans united in prayer … came to the aid of neighbors in need … and resolved that our enemies would not have the last word. The spirit of our people is the source of America’s strength. And we go forward with trust in that spirit, confidence in our purpose — and faith in a loving God who made us to be free.

Thank you, and may God bless you.

6 Responses to Egypte: L’Histoire serait-elle en train de confirmer le rêve de Bush? (We look to the day when they recognize that their greatest resource is their people)

  1. jcdurbant dit :

    Tiens, tiens, même la gauche se réveille à présent!

    Les manifestations en Egypte montrent que Bush avait raison de prôner la démocratie au Moyen-Orient.

    Stephen Carter

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  2. jcdurbant dit :

    Pas réussi à joindre l’intéressant fil de discussion de nos amis de ldldb mais voici quelques éléments pour alimenter le débat:

    Charniers géants, 300 000 Irakiens disparus, une population écrasée par 35 ans de bottes baasistes leur défonçant le visage – voilà ce que c’est que le fascisme ! Et vous, vous croyez que quelques contrats juteux avec les potes à Bush chez Halliburton, un ou deux brandissements frénétiques de la Bible et les ridicules réductions d’impôts de Bush et ses aubaines pour les super-riches ne sont pas différents de ça ? Pas différentes du fascisme ? D’une véritable politique de massacre?

    Paul Berman

    L’Irak est le vrai laboratoire de la démocratie dans le monde arabe. C’est là que se joue l’avenir de la démocratie dans la région. Potentiellement, l’Irak peut devenir un modèle politique pour ses voisins. Et, qu’on le veuille ou non, tout cela a été obtenu grâce à l’intervention américaine de 2003. (…) il faut redire que les dernières élections ont constitué une victoire pour la démocratie. Il n’y a pas tant d’autres pays dans la région où les résultats ne sont pas connus avant le vote… (…) L’avenir des rapports entre l’Orient et l’Occident se joue en partie en Irak. L’échec de l’Irak serait celui du monde entier et donc aussi celui de la France. Dans cette région stratégique très riche en hydrocarbures …

    Boris Boillon (ancien ambassadeur de France à Bagdad et nouvel ambassadeur en Tunisie)

    Voir aussi:

    Islamisme: Premières fissures dans la muraille médiatique? (First cracks in the media wall?)

    Iraqi Freedom/5e: L’ingratitude des peuples est sans limite (France seen through ungrateful Iraqi eyes)

    Irak/7e: Choisiriez-vous, pour vous-même, la botte? (Would you, for yourself, choose the boot?)

    Histoire: Jamais le prestige de l’Amérique n’a été aussi bas (Never has American prestige been lower)

    ADM/Irak: Pas de révélations historiques d’importance (Saddam Lied, Saddam Died!)

    ADM irakiennes: Les inspecteurs n’ont jamais pu vérifier… (Thérèse Delpech: As the gassing of the Kurds demonstrated, these weapons also had their own domestic uses)

    http://www.wired.com/dangerroom/2010/10/wikileaks-show-wmd-hunt-continued-in-iraq-with-surprising-results/

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  3. […] Egypte: L’Histoire serait-elle en train de confirmer le rêve de Bush? (We look to the day when th… […]

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  4. […] à nouveau la preuve de son ineptitude, la gauche américaine se voit contrainte de reconnaitre la justesse de l’analyse de Bush concernant le Moyen-Orient suite aux attentats du 11/9 et de la mise à pied forcée de Saddam […]

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  5. […] Et sans lequel il n’y aurait probablement pas eu, aussi mitigé soit son bilan, de « printemps arabe« … […]

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