Histoire: A quand un tribunal de Nuremberg pour l’Holodomor chinois ? (No museum, no monument, no remembrance day to honor the victims of Mao’s 45-million-strong starvation of his own population)

Mao's Great Famine by Frank Dikotter, Books & Stationery, Non-Fiction on CarousellTombstone: The Untold Story of Mao's Great Famine: Amazon.co.uk: Jisheng, Yang, Friedman, Edward, Jian, Guo, Mosher, Stacy: 9780241956984: BooksUn des grands problèmes de la Russie – et plus encore de la Chine – est que, contrairement aux camps de concentration hitlériens, les leurs n’ont jamais été libérés et qu’il n’y a eu aucun tribunal de Nuremberg pour juger les crimes commis. Thérèse Delpech
Tout se passe comme si, à l’heure actuelle, s’effectuait une distribution des rôles entre ceux qui pratiquent le repentir et l’autocritique – les Européens, les Occidentaux – et ceux qui s’installent dans la dénonciation sans procéder eux-mêmes à un réexamen critique analogue de leur propre passé (..). Tout indique même que notre mauvaise conscience, bien loin de susciter l’émulation, renforce les autres dans leur bonne conscience. Jacques Dewitte (L’exception européenne, 2009)
Quand il n’y a pas assez de nourriture, les gens meurent de faim. Il est préférable de laisser mourir la moitié d’entre eux pour que l’autre moitié mange à sa faim. Mao
This is the price we have to pay; it’s nothing to be afraid of. Who knows how many people have been sacrificed on the battlefields and in the prisons [for the revolutionary cause]? Now we have a few cases of illness and death; it’s nothing! Mao
I saw no starving people in China … Considerable malnutrition undoubtedly existed. Mass starvation? No.’ And most positively: ‘Whatever he was eating, the average Chinese maintained himself in good health, as far as anyone could see. Edgar Snow
No religion forbids cannibalism. Nor can I find any law which prevents us from eating people. I took advantage of the space between morality and the law and based my work on it. Zhu Yu
It is worth trying to understand why China is producing the most outrageous, the darkest art, of anywhere in the world. Waldemar Januszczak (Times art critic)
Oui, on entend cela [que la Chine n’est pas faite pour la démocratie], et pas seulement en Chine, de la part d’occidentaux aussi. Que l’on arrête avec ces stupidités dégradantes pour notre peuple, pour moi, la démocratie, c’est tout simplement la justice et le parti unique conduit forcément aux injustices. Et quoi, la justice ne serait pas faite pour la Chine ? L’air, l’eau, le ciel ne conviennent pas à la Chine ? L’ordinateur ou le téléphone portable ne sont pas faits pour la Chine? Bao Tong (Ancien bras droit de Zhao Ziyang, le patron du PC au moment de Tiananmen)
Son nom même, en chinois Pilin-Pikong, tinte comme un grelot joyeux, et la campagne se divise en jeux inventés : une caricature, un poème, un sketch d’enfants au cours duquel, tout à coup, une petite fille fardée pourfend entre deux ballets le fantôme de Lin Biao : le Texte politique (mais lui seul) engendre ces mêmes happenings. Barthes (1974)
Le spectacle de cet immense pays terrorisé et crétinisé par la rhinocérite maoïste a-t-il entièrement anesthésié sa capacité d’indignation ? Non, mais il réserve celle-ci à la dénonciation de la détestable cuisine qu’Air France lui sert dans l’avion du retour : «Le déjeuner Air France est si infect (petits pains comme des poires, poulet avachi en sauce graillon, salade colorée, chou à la fécule chocolatée – et plus de champagne !) que je suis sur le point d’écrire une lettre de réclamation. Simon Leys
Du nazisme, les Français ont conservé, et à juste titre, la mémoire tragique de la défaite de 40 et de l´occupation (fusillades, pillages, déportations etc.). Par contre, depuis 1936, et surtout depuis 1944-1945, les Français ont assez largement conservé une mémoire glorieuse qui repose sur la participation du PCF au front populaire, sur la participation des communistes à la Résistance et à la Libération du pays, et aussi au rôle de l´URSS dans l´écrasement du nazisme. Cette opposition entre mémoire tragique de l´un et mémoire glorieuse de l´autre explique cette “différence de méfiance”. Mais, si vous allez par exemple en Europe de l´est, vous verrez qu´il n´y a aucune mémoire glorieuse du communisme, mais au contraire une mémoire tragique en raison des conditions dans lesquelles ont été “libérés” ces pays – certains dès 1939-1940, comme l´Ukraine occidentale, les Etats baltes – par l´Armée rouge : c´est-à-dire une totale soviétisation forcée avec à la clef la terreur de masse, les fusillades et déportations de masses, la destruction des cultures nationales etc. Stéphane Courtois
Nous soutenons le droit fondamental d’expression et de réunion pour tous et nous invitons toutes les parties à faire preuve de retenue et à s’abstenir de toute violence.  Hillary Clinton (secrétaire d’Etat, sur la situation en Egypte)
D’abord, je suis très reconnaissant au Président Hu Jintao d’avoir accepté que le premier séminaire de réflexion sur l’avenir d’un nouveau système monétaire international se passe en Chine. Nicolas Sarkozy
Je sais que lorsqu’on demande pardon, cela envoie non seulement un fabuleux message universel mais cela aide les survivants à faire leur deuil. Ils ont enfin le sentiment que quelque chose a changé, qu’on ne fera plus jamais cela. Une demande de pardon est un nouveau commencement. Fille d’un survivant de la Shoah
J’étais comme tout le monde un adorateur de Mao. Dès leur arrivée au pouvoir en 1949, les communistes ont déployé une propagande omniprésente. Nous étions persuadés que Mao était un génie, le communisme, un paradis, et le reste du monde, un enfer. La mort de mon père m’est apparue comme un malheur personnel. Je n’ai pas du tout fait le lien avec la collectivisation et le «Grand Bond en avant». L’appareil lui-même était tellement aveuglé par sa propre mythologie qu’il a mis un temps fou à mesurer le cataclysme, après quoi il l’a étouffé par tous les moyens. Je n’ai appris la vérité que parce que j’ai eu plus tard accès en tant que journaliste à des sources secrètes. Mes doutes datent de la Révolution culturelle (1966-1976), quand les turpitudes de tous ces révolutionnaires que j’admirais ont été révélées. Mais c’est le massacre des étudiants à Tiananmen, en 1989, qui m’a finalement «lavé» la tête. J’ai commencé l’enquête en me servant de mes contacts dans les régions. J’ai eu accès à des archives fermées qui m’ont révélé toute l’horreur de ces années. Cette tragédie était évitable, car elle n’était due ni à une guerre ni à une catastrophe naturelle, mais à un système qui l’avait créée de toutes pièces. (…)  le PC avait décidé de sacrifier les paysans sur l’autel de son rêve de puissance. La seule ressource du pays, c’était l’agriculture, mais ses surplus étaient faibles. Si on n’arrachait pas le pain de la bouche des paysans, comment financer l’industrialisation et l’armée? Avec la collectivisation des terres lancée en 1958, les paysans ont été réduits à l’état de serfs, liés à leur commune populaire. Les cuisines familiales ont été remplacées par des «cantines populaires» – mettant la survie même de chaque individu à la merci des petits chefs. L’Etat s’est emparé de la quasi-totalité de leur production pour financer ses grands projets, ne leur laissant qu’une part minime. Quand l’utopie maoïste s’est emballée, cette part infime a fini elle aussi par être confisquée. Alors que les greniers d’Etat étaient pleins, les cantines collectives ont fermé faute d’approvisionnement. Les paysans étaient condamnés à mourir de faim. La Grande Famine est une conséquence directe du système totalitaire qui a autorisé Mao à déployer son utopie irrationnelle et qui a laissé ces «erreurs» politiques se perpétuer malgré les signaux d’alarme. (…) La faim est terrible. Quand on a dévoré jusqu’à l’écorce des arbres, il ne reste plus que la fiente des oiseaux, le charbon, le kaolin… et la chair des cadavres. Il y a eu des dizaines de milliers de cas documentés. On déterrait les cadavres. Même au sein des familles, il y a eu du cannibalisme. Beaucoup sont devenus fous. Dès que quelqu’un s’opposait aux saisies, ramassait un épi de maïs vert ou s’enfuyait pour mendier, il était puni d’une mort terrifiante. Un grand nombre de méthodes ont été inventées: «faire sauter les haricots» consistait à mettre la victime au milieu d’un groupe qui la poussait comme un punching-ball jusqu’à ce qu’elle meure d’épuisement. «Allumer la lanterne céleste», c’était attacher sur la tête d’une personne un réchaud débordant d’huile et l’enflammer… J’ai du mal à en parler. Toute cette folie du totalitarisme a entraîné une grave dégénérescence du caractère national. (…) La cruauté est présente dès l’époque révolutionnaire: les rivalités se réglaient déjà à coups d’accusations de trahison; le prétendu «traître» n’était pas exécuté, les balles étant trop rares et précieuses, on lui fracassait la tête à coups de pierre, en public… Au tournant des années 1960, c’est toute la Chine qui est devenue folle. Les gens avaient perdu toute conscience morale. La religion, les liens familiaux et de voisinage, tout avait été détruit. (…) Pékin exigeait son quota de céréales. Tout a commencé par une escalade dans l’exagération. Pour plaire à Mao, les cadres locaux ont prétendu que les récoltes avaient été multipliées par deux, par quatre, par dix! Un miracle dû à la pensée de Mao. C’est sur ces chiffres gonflés que la part de l’Etat a été calculée. Dès les premières réquisitions, les paysans n’ont plus rien eu à manger. Mais le pouvoir était persuadé qu’ils étaient animés d’«égoïsme bourgeois», qu’ils fraudaient, qu’il fallait leur faire rendre gorge. (…) Si un petit cadre prenait la défense des paysans, il se retrouvait accusé de«déviation droitière» et battu à mort. Ses collègues comprenaient qu’il valait mieux s’acharner sur les paysans. Il y a eu quelques cadres courageux, qui ont ouvert les greniers d’Etat pour distribuer les stocks. Ce fut le cas dans mon propre district où d’ailleurs il y a eu moins de victimes. Mais ce responsable a été puni, relégué au Xinjiang. Il n’en est jamais revenu. (…) Pour tous les leaders du Parti, Mao était le critère suprême du vrai et du faux. Mao avait toujours raison. S’opposer à Mao était toujours une erreur. Cette conception remonte à Yanan [1935, ndlr], quand Mao est devenu le chef incontesté. Ca faisait donc des décennies que c’était enfoncé dans leur tête. Même le maréchal Peng Dehuai, héros révolutionnaire, qui était ministre de la Guerre, n’a pas osé s’opposer frontalement à Mao. Il a été limogé en 1961, torturé pendant des années jusqu’à sa mort en 1974. Pour les leaders, ce n’est pas juste un manque de courage, mais une adhésion à une idéologie totalitaire incarnée par Mao. Un d’entre eux a déclaré: «Nous croyons au président Mao jusqu’à la superstition. Nous l’adorons jusqu’à l’aveuglement.» Quand, plus tard, certains ont été poussés au suicide, ils sont morts en criant: «Vive le président Mao!»(…) [C’était] d’ordre sectaire. Comme pour Staline en URSS. (…) Mao détestait l’idée d’un développement graduel. Il fallait brûler les étapes, passer tout de suite au communisme, doubler la production d’acier. Tout le monde s’est mis à en «fabriquer» dans son arrière-cour. Même Mao en faisait dans son parc… On a coupé toutes les forêts pour alimenter ces hauts-fourneaux artisanaux, pour un résultat nul. (…) Liu Shaoqi et Deng Xiaoping, après avoir beaucoup contribué au «Grand Bond en avant», ont pris conscience des dégâts et aboli les communes populaires, ce qui a rendu Mao furieux. Cinq ans plus tard, ce dernier lançait la Révolution culturelle et se vengeait d’eux. La Chine a de nouveau été plongée dans l’absurdité et la violence, et le culte de Mao a atteint des sommets délirants. (…) L’époque des «hommes forts» est révolue. Le dirigeant suprême doit désormais composer. Il n’est plus le Grand Timonier, il est le chauffeur: ceux qui sont assis à l’arrière décident de la direction. Mais ces gens-là ne pensent qu’à leurs propres intérêts. D’où ce que j’appelle «le dilemme du chauffeur»: il ne peut ni se libérer de ses passagers ni ignorer les aspirations du peuple. Pour ma part, je ne suis pas très optimiste. Le pouvoir des élites est trop grand. Yang Jisheng
Dikötter’s study is not the first to describe these events. Nonetheless, few Western intellectuals are aware of the scale of these atrocities, and they have had almost no impact on popular consciousness. This is part of the more general problem of the neglect of communist crimes. But Chinese communist atrocities are little-known even by comparison to those inflicted by communists in Eastern Europe and the Soviet Union, possibly because the Chinese are more culturally distant from Westerners than are Eastern Europeans or the German victims of the Berlin Wall. Ironically, the Wall (one of communism’s relatively smaller crimes) is vastly better known than the Great Leap Forward — the largest mass murder in all of world history. Hopefully, Dikötter’s important work will help change that. Ilya Somin  (George Mason University Law School)
 In terms of Mao’s reputation this book leaves the Chairman for dead, as a monster in the same league as Hitler and Stalin – and that is without considering the years of the Cultural Revolution (1966-76), when hundreds of thousands more Chinese died. (…)This is for now the best and last word on Mao’s greatest horror. Frank Dikötter has put everyone in the field of Chinese studies in his debt, together with anyone else interested in the real China. Sooner or later the Chinese, too, will praise his name.  Jonathan Mirsky (historian and journalist specializing in Asian affairs)
C’est l’une des pires catastrophes que le monde ait jamais connues. (…) Elle se classe avec les goulags et l’Holocauste comme l’un des trois plus grands événements du XXe siècle…. C’était comme si le génocide de Pol Pot avait été multiplié par 20. Frank Dikötter
Les documents que j’ai étudiés suggèrent qu’en tout, le Grand Bond en avant a provoqué la mort de 45 millions de personnes. (…) Pour honorer les dizaines de millions de victimes, il n’y a pas de musée, pas de monument, pas de journée commémorative. Les survivants, vivant pour la plupart à la campagne, emportent trop souvent leurs souvenirs dans leur tombe. Frank Dikötter
 En 1958 Mao était au pouvoir depuis près de dix ans et son impatience grandissait face au manque de développement économique et à la résistance des agriculteurs vis à vis de la collectivisation. Mais surtout il souhaitait prendre le leadership du camp socialiste. Son idée était donc de dépasser ses concurrents en utilisant ce qu’il considérait être la vraie richesse du pays : une main d’œuvre de centaines de millions d’hommes et de femmes. Il pensait qu’en utilisant tous les agriculteurs du pays, en les regroupant dans des communes géantes, et en les transformant en soldats d’une armée industrielle de la révolution, il pourrait transformer à la fois l’agriculture et l’industrie, catapultant ainsi le pays au-delà des performances de l’Union soviétique et même peut-être de l’Angleterre en quinze ans. En fait, c’’était le slogan : dépasser l’Angleterre en quinze ans
Mais il n’y a pas simplement l’étendue du nombre de morts qui compte, mais aussi la manière dont ces gens sont morts. Ce n’est pas que les gens mourraient de faim parce qu’il n’y avait pas de nourriture disponible. La nourriture était en réalité utilisée comme une arme pour forcer les gens à effectuer des tâches assignées par le Parti. Et des gens qui étaient vus comme de droite ou conservateurs, des gens qui s’étaient endormis à la tâche, qui était trop malades ou vulnérables pour en fait travailler se voyaient interdire de cantine et mourraient très rapidement de faim. Les gens faibles ou les éléments considérés comme inaptes par le Parti étaient donc délibérément affamés.
Mais il faut aussi souligner la violence du système. Entre deux et trois millions de gens ont été exécutés sommairement ou torturés à mort. Certains ont été torturés pour avoir volé une patate. Dans un cas, qui a été reporté en haut de la chaîne de commandement, un homme a eu, pour avoir volé une patate, ses jambes attachées avec du fil de fer, jeté sur le dos, une de ses oreilles coupées, puis torturé au tison. La torture était fort répandue. Un autre homme a par exemple été forcé d’enterrer son propre fils vivant parce que ce dernier avait chipé une poignée de grains de la cantine.
Mais une chose est certaine : Mao savait parfaitement ce qui se passait. Il recevait des rapports, des lettres écrites par des gens ordinaires. Ses propres secrétaires allaient sur le terrain pour voir ce qui s’y passait.
Ce titre « La fin de la vérité » est bien sûr directement inspiré du titre d’un chapitre du grand ouvrage de Hayek « La route de la servitude ». Je pense que « La route de la servitude » est un classique et que toute personne qui veut comprendre comment fonctionnent un État à parti unique et l’économie planifiée se doit de le lire. Le livre décrivait déjà, avant que Mao n’arrive au pouvoir, ce qui allait se passer en Chine. Le livre entier relate l’histoire des conséquences de la collectivisation radicale. Non seulement ce qu’elle produit en termes de destruction d’êtres humains, mais aussi de destruction de la connaissance, de l’infrastructure de transport, des maisons, ou de la nature. Tout s’écroule et s’arrête lorsque ceux en haut de la pyramide du pouvoir pensent qu’ils peuvent diriger l’économie entière dans une direction ou une autre.
Je pense que le Grand bond en avant entre 1958 et 1962 est une énorme zone grise durant laquelle ce n’était pas simplement des geôliers qui perpétuaient la violence à l’encontre des gens ordinaires, mais aussi les gens eux-mêmes qui devaient faire des choses terribles à leurs voisins, parfois aux membres de leur propre famille, juste dans le but de survivre : mentir, tricher, voler, dissimuler… Parfois vendre ses enfants pour un peu de céréales, manger de la boue ou même parfois des restes humains pour avoir assez d’énergie.
Beaucoup de chinois, de Chine ou de l’étranger, m’envoient des messages tous les jours. Ils me disent qu’ils sont heureux que ce livre a été publié. J’ai l’impression que beaucoup de lecteurs en Chine veulent savoir ce qui s’est passé durant cette période de l’histoire maoïste.  Frank Dikötter
A quand non seulement la liberté et démocratie mais la vérité, la justice et la réparation pour le peuple chinois ?
Destructions forcées de leurs propres outils ou maisons (pour en faire de l’acier ou de l’engrais !), tortures à mort,  exécutions sommaires pour d’infimes infractions,  flagellations, pendaisons, noyades attachés dans des étangs, mutilations et ingestions forcées d’excréments, marquage au tison, enterrement d’un garçon vivant par son propre père pour avoir volé un peu de grain, déterrement de cadavres et cannibalisme pour se nourrir …
A l’heure où une Chine qui comme l’ex-Union soviétique n’a toujours pas eu son procès de Nuremberg est fêtée des Etats-Unis à la France et que nos gouvernants-voyageurs de commerce continuent à se bousculer sous le portrait géant du Staline chinois de la Place Tienanmen …
Pendant qu’en France, gros contrats TGV en Floride et en Californie obligent, notre propre SNCF se voit rattrapée par son passé de collaboration forcée avec les nazis …
Et qu’après les révélations sur Katyn et Jedwabne et  à la veille du 65e anniversaire du torpillage par un sous-marin soviétique d’un paquebot entier de réfugiés allemands fuyant l’Armée rouge (jusqu’à peut-être 10 000 victimes !),  même les peuples tchèque (contre leur minorité allemande) et polonais (jusqu’au détroussement de cadavres des victimes du camp d’extermination de Treblinka) se voient contraints de faire face à leurs exactions jusque là passées inaperçues de la fin ou de l’après-guerre …
Comment ne pas s’étonner de l’étrange silence qui continue à entourer la monstrueuse catastrophe et l’immensité des crimes qu’a été et engendré le communisme au niveau mondial et  tout particulièrement en Chine ?
Comme, sorte d’Holodomor à la puissance 7 avec ses fausses excuses (la météo, les Soviétiques) et ses faux témoins ou idiots utiles (Snow, Barthes pour n’en citer que deux), la plus grande famine orchestrée de l’histoire plus connue sous le nom de Grand Bond en avant dont vient de révéler l’ampleur jusque là sous-estimée l’historien néerlandais basé à Hong Kong Frank Dötter ?
Qui, entre la folie collectiviste, l’utilisation de l’arme de la faim et les multiples châtiments comme les mauvais traitements induits (jusqu’au cannibalisme !) des victimes entre elles, sans compter plus tard son prolongement avec la Révolution culturelle, excéda en à peine quatre ans (1958-1962) très largement (jusqu’à 50 %) les  20 ou 30 millions de victimes établies jusque là, se rapprochant dangereusement des 55 millions des victimes mondiales de la dernière guerre.
Et qui, toujours impunis ou même reconnus 50 ans après, privent non seulement les familles des victimes de leur droit à la justice et à la possibilité de faire leur deuil mais restent gros, comme pour le massacre de Tienanmen,  de brutalisations ultérieures
Le Grand bond en avant, un cauchemar absolu
Frank Dikkoter
Le Temps (traduit du NYT)
18 janvier 2011
 
Selon le professeur Frank Dikkoter, qui a enquêté dans les archives du Parti communiste chinois, le bilan de la famine qui a suivi la campagne de Mao est encore bien pire que celui établi par les démographes. 45 millions de personnes auraient péri, et Mao n’en ignorait rien
 
 Le Parti essaie encore de minimiser ce lien, généralement en attribuant la famine aux conditions météorologiques. Pourtant, les archives nationales et locales du parti lui-même renferment des procès-verbaux détaillés de l’horreur. L’accès à de telles données aurait été impensable il y a dix ans encore, mais une révolution tranquille a eu lieu ces dernières années: de vastes fonds de documents ont progressivement été déclassifiés. Les informations les plus sensibles restent secrètes, mais les chercheurs ont le droit de fouiller dans la nuit profonde de l’ère maoïste.

De 2005 à 2009, j’ai examiné des centaines de documents dans toute la Chine, lors d’un voyage qui m’a conduit de la province subtropicale du Guangdong à celle, aride, du Gansu, tout près des déserts de la Mongolie intérieure. J’ai généralement trouvé ce matériel dans les locaux régionaux du parti, étroitement gardés par des soldats. Ceux-ci renferment d’énormes quantités de papiers poussiéreux et jaunis réunis dans des cartons, allant d’une feuille volante griffonnée par un secrétaire du parti il y a de cela des décennies aux procès-verbaux soigneusement tapés à la machine de réunions secrètes des dirigeants.

Les historiens savent depuis un certain temps que le Grand Bond en avant a provoqué l’une des pires famines de l’histoire mondiale. Sur la base des données de recensement officiel, les démographes ont estimé le nombre de victimes entre 20 et 30 millions de victimes. Mais dans les archives que j’ai consultées, que ce soient les minutes de réunions d’urgence, de rapports de police secrets ou d’enquêtes de sécurité publique, il y a abondance de preuves que la catastrophe a été sous-estimée. Les documents que jai étudiés suggèrent qu’en tout, le Grand Bond en avant a provoqué la mort de 45 millions de personnes.

Parmi elles, deux à trois millions de victimes ont été torturées à mort ou sommairement exécutées, souvent pour d’infimes infractions. Les personnes accusées de ne pas travailler assez dur étaient battues ou pendues. Parfois, elles étaient attachées et jetées dans des étangs. Les mutilations et l’obligation de manger des excréments figuraient également au nombre des punitions infligées pour les moindres violations des ordres.

Un rapport daté du 30 novembre 1960 qui a circulé parmi les plus hauts dirigeants – et que Mao a probablement également lu – raconte comment un homme du nom de Wang Ziyou s’est fait couper les oreilles, entraver les jambes avec du fil de fer et accabler sous le poids d’une pierre de 10 kilos posée sur son dos avant d’être marqué par un tison. Son crime: il avait déterré une pomme de terre.

Alors qu’un garçon avait volé un peu de grain dans un village du Hunan, le chef local, Xiong Dechang, a forcé son père à l’enterrer vivant sur-le-champ. Le rapport de l’équipe d’enquête envoyée par les autorités provinciales en 1969 pour interroger les survivants de la famine indique que l’homme est mort de chagrin trois semaines plus tard.

La privation de nourriture était la punition de premier recours. Comme l’indiquent de très nombreux documents, les aliments étaient distribués parcimonieusement en fonction du mérite et utilisés pour forcer les gens à obéir au régime. Un inspecteur du Sichuan a écrit que «les membres de la commune trop malades pour travailler sont privés de nourriture pour hâter leur mort».

Au fur et à mesure que le désastre s’aggravait, les gens étaient obligés de recourir à des actes inimaginables auparavant, pour survivre. Les rapports sociaux s’étant délités, les gens se maltraitaient les uns les autres, se volaient et s’empoisonnaient. Parfois, ils allaient jusqu’au cannibalisme. Un rapport de police daté du 25 février 1960 détaille quelque 50 cas dans le village de Yaohejia (province de Gansu). On peut y lire par exemple: «Nom du coupable: Yang Zhongsheng. Nom de la victime: Yang Ecshun. Relation avec le coupable: petit frère. Type de crime: tuer et manger. Mobile: subsistance.»

Le terme de «famine» tend à renforcer le point de vue largement répandu que les morts ont été provoquées par des programmes économiques mal pensés et mal exécutés. Mais les archives montrent que la contrainte, la terreur et la violence étaient à la base du Grand Bond en avant.

Mao a reçu de nombreux rapports sur ce qui se passait dans les campagnes, dont certains ont été écrits à la main. Il était au courant de l’horreur qui y régnait, mais exigeait qu’on renforçât les moyens mis en place pour produire davantage de nourriture.

Lors d’une réunion secrète à Shanghai le 25 mars 1959, il a donné l’ordre au Parti de fournir jusqu’à un tiers des céréales disponibles, soit bien davantage qu’auparavant. Le procès-verbal de cette réunion révèle un président insensible aux pertes humaines: «Quand il n’y a pas assez de nourriture, les gens meurent de faim. Il est préférable de laisser mourir la moitié d’entre eux pour que l’autre moitié mange à sa faim.»

La Grande famine de Mao n’a pas seulement été un épisode de la construction de la Chine moderne. Elle a été un tournant. La Révolution culturelle qui s’ensuivit a été une tentative du leader pour se venger de ses collègues qui avaient osé s’opposer à lui durant le Grand Bond en avant.

Pour l’heure, peu d’informations circulent sur ce noir passé à l’intérieur de la Chine. Les historiens qui sont autorisés à travailler dans les archives du Parti tendent à publier leurs découvertes à Hongkong.

Pour honorer les dizaines de millions de victimes, il n’y a pas de musée, pas de monument, pas de journée commémorative. Les survivants, vivant pour la plupart à la campagne, emportent trop souvent leurs souvenirs dans leur tombe.

Traduction-adaptation: Xavier Pellegrini/Textes.ch

Voir aussi:

La grande famine de Mao

07.10.10

Nous sommes heureux de publier une interview d’Emmanuel Martin avec le professeur Frank Dikötter de l’Université de Honk Kong, qui vient de publier un ouvrage intitulé Mao’s Great Famine : The History of China’s Most Devastating Catastrophe (« La grande famine de Mao : L’histoire de la catastrophe la plus dévastatrice de la Chine » – 2010, Bloomsbury, London ; Walterbook, New York).

Emmanuel Martin : Professeur Dikötter, votre ouvrage traite des conséquences du Grand bond en avant initié par Mao en Chine. Quel était l’idée, le but de ce Grand bon en avant ?

Frank Dikötter : Le « Grand bond en avant » a commencé en 1958 et s’est terminé en 1962. Il a constitué une énorme catastrophe. Pourquoi l’avoir initié ? En 1958 Mao était au pouvoir depuis près de dix ans et son impatience grandissait face au manque de développement économique et à la résistance des agriculteurs vis à vis de la collectivisation. Mais surtout il souhaitait prendre le leadership du camp socialiste.

Son idée était donc de dépasser ses concurrents en utilisant ce qu’il considérait être la vraie richesse du pays : une main d’œuvre de centaines de millions d’hommes et de femmes. Il pensait qu’en utilisant tous les agriculteurs du pays, en les regroupant dans des communes géantes, et en les transformant en soldats d’une armée industrielle de la révolution, il pourrait transformer à la fois l’agriculture et l’industrie, catapultant ainsi le pays au-delà des performances de l’Union soviétique et même peut-être de l’Angleterre en quinze ans. En fait, c’’était le slogan : dépasser l’Angleterre en quinze ans.

Donc ce qu’il fit fut de collectiviser absolument tout. Les gens des campagnes furent entassés dans ces communes du peuple, les cantines étaient les seuls endroits où la nourriture était distribuée, et à la cuillère pour ainsi dire. Les gens virent leurs terres confisquées, comme leurs maisons et leurs modes de vie. Tout fut collectivisé. La seule manière de pousser des paysans affamés à travailler dans les champs était l’utilisation de la force. Très rapidement le paradis utopiste s’est révélé être une immense caserne militaire. La coercition et la violence étaient les seuls moyens de faire en sorte que les gens exécutent les tâches que leur ordonnaient les membres locaux du Parti.

EM : Quelles découvertes historiques avez vous trouvées sur cet épisode tragique ?

FD : Tout d’abord, c’est le premier livre basé sur les énormes archives du Parti. Jusqu’ici les historiens avaient utilisé comme sources des publications non officielles ou semi-officielles pour déterminer ce qui s’était passé. Ici, nous avons eu accès à des rapports, enquêtes, sondages extrêmement détaillés, ainsi que des rapports de surveillance de la police de sécurité sur le déroulement de la famine, c’est à dire des milliers de documents écrits par le Parti à l’époque. L’ouvrage jette donc une toute nouvelle lumière sur ce qui s’est passé.

Ensuite, la famine a pris des dimensions bien supérieures à ce que l’on pensait auparavant. Les experts démographes estimaient la catastrophe entre 15 et 30 millions de morts. Avec les statistiques compilées par le bureau de sécurité publique lui-même à l’époque, on arrive à une catastrophe bien plus grande : au moins 45 millions de morts prématurées entre 1958 et 1962.

Mais il n’y a pas simplement l’étendue du nombre de morts qui compte, mais aussi la manière dont ces gens sont morts. Ce n’est pas que les gens mourraient de faim parce qu’il n’y avait pas de nourriture disponible. La nourriture était en réalité utilisée comme une arme pour forcer les gens à effectuer des tâches assignées par le Parti. Et des gens qui étaient vus comme de droite ou conservateurs, des gens qui s’étaient endormis à la tâche, qui était trop malades ou vulnérables pour en fait travailler se voyaient interdire de cantine et mourraient très rapidement de faim. Les gens faibles ou les éléments considérés comme inaptes par le Parti étaient donc délibérément affamés.

Mais il faut aussi souligner la violence du système. Entre deux et trois millions de gens ont été exécutés sommairement ou torturés à mort. Certains ont été torturés pour avoir volé une patate. Dans un cas, qui a été reporté en haut de la chaîne de commandement, un homme a eu, pour avoir volé une patate, ses jambes attachées avec du fil de fer, jeté sur le dos, une de ses oreilles coupées, puis torturé au tison. La torture était fort répandue. Un autre homme a par exemple été forcé d’enterrer son propre fils vivant parce que ce dernier avait chipé une poignée de grains de la cantine.

EM : Cela était-il planifié par Mao et les leaders communistes ?

FD : Cela n’était pas planifié dans le sens où le Grand Timonier n’avait pas donné d’ordre spécifique de torturer et tuer. Mais cela n’était pas non plus totalement imprévu puisque Mao avait spécifié que l’armée représentait la morale à suivre, que les gens de droite et les conservateurs devaient être éliminées, et nombreux de ses messages étaient suffisamment vagues pour que des « bonnes volontés » installent un régime de terreur sur les villageois. Un peu comme Hitler qui ne donnait pas d’ordres toujours clairs : ses subordonnés l’interprétaient.

Mais une chose est certaine : Mao savait parfaitement ce qui se passait. Il recevait des rapports, des lettres écrites par des gens ordinaires. Ses propres secrétaires allaient sur le terrain pour voir ce qui s’y passait. D’ailleurs nous savons, et le livre a jeté la lumière sur ce fait grâce à des mémos secrets, qu’en mars 1959 au milieu de la famine, Mao dit à un certain nombre de hauts dirigeants que la moitié du pays pouvait bien mourir de faim tant que l’autre moitié pouvait manger à sa faim. Il a donné l’ordre de prendre jusqu’au tiers de la récolte de céréales, nettement plus que ce qui avait été le cas jusque là. Il a envoyé du personnel supplémentaire pour aller arracher ces réserves de céréales aux villageois.

EM : L’économiste et philosophe autrichien Friedrich Hayek a beaucoup écrit sur la planification centralisée et le socialisme. A-t-il été une source d’inspiration pour l’historien que vous êtes ?

FD : Un des chapitres clés intitulé « La fin de la vérité » décrit comme durant l’été 1959 Mao s’est tourné contre un certain nombre de dirigeants qui avaient exprimé leur mécontentement à l’égard du Grand bond en avant. Il les a évincés, expulsés du Parti, pratiquant ainsi une purge. Ce titre « La fin de la vérité » est bien sûr directement inspiré du titre d’un chapitre du grand ouvrage de Hayek « La route de la servitude ». Je pense que « La route de la servitude » est un classique et que toute personne qui veut comprendre comment fonctionnent un État à parti unique et l’économie planifiée se doit de le lire. Le livre décrivait déjà, avant que Mao n’arrive au pouvoir, ce qui allait se passer en Chine. Le livre entier relate l’histoire des conséquences de la collectivisation radicale. Non seulement ce qu’elle produit en termes de destruction d’êtres humains, mais aussi de destruction de la connaissance, de l’infrastructure de transport, des maisons, ou de la nature. Tout s’écroule et s’arrête lorsque ceux en haut de la pyramide du pouvoir pensent qu’ils peuvent diriger l’économie entière dans une direction ou une autre.

EM : Il me semble que le communisme a été aussi une catastrophe morale, réduisant les êtres humains à l’état d’animaux luttant pour leur survie. Dans cette situation on est prêt à faire des choses que l’on ne serait pas prêt à faire dans un contexte normal.

FD : Absolument. Primo Levi l’a très bien décrit lorsqu’il narre sa survie dans le camp d’Auschwitz. Il raconte comment les gens doivent faire toutes sortes de compromis moraux dans le but de survivre, par exemple : ne pas partager de la nourriture qu’ils ont découverte. C’est ce qu’il appelait la « zone grise ». Je pense que le Grand bond en avant entre 1958 et 1962 est une énorme zone grise durant laquelle ce n’était pas simplement des geôliers qui perpétuaient la violence à l’encontre des gens ordinaires, mais aussi les gens eux-mêmes qui devaient faire des choses terribles à leurs voisins, parfois aux membres de leur propre famille, juste dans le but de survivre : mentir, tricher, voler, dissimuler… Parfois vendre ses enfants pour un peu de céréales, manger de la boue ou même parfois des restes humains pour avoir assez d’énergie.

EM : Voilà des choses très difficiles à entendre. Il est aussi difficile de croire qu’il puisse encore y avoir des partis communistes aujourd’hui. Il semble que certains n’aient pas de connaissance du passé et de l’application de leurs idées à la réalité. Y aura-t-il une version chinoise de l’ouvrage ?

FD : Beaucoup de chinois, de Chine ou de l’étranger, m’envoient des messages tous les jours. Ils me disent qu’ils sont heureux que ce livre a été publié. J’ai l’impression que beaucoup de lecteurs en Chine veulent savoir ce qui s’est passé durant cette période de l’histoire maoïste.

Interview par Emmanuel Martin le 19 septembre 2010. Vous pouvez écouter l’audio original en anglais.

Le 7 octobre 2010.

Voir également:

Mao’s Great Leap Forward ‘killed 45 million in four years’

Arifa Akbar, Arts Correspondent

The Independent

17 September 2010

Mao Zedong presided over a regime responsible for the deaths of up to 45 million people

Mao Zedong, founder of the People’s Republic of China, qualifies as the greatest mass murderer in world history, an expert who had unprecedented access to official Communist Party archives said yesterday.

Speaking at The Independent Woodstock Literary Festival, Frank Dikötter, a Hong Kong-based historian, said he found that during the time that Mao was enforcing the Great Leap Forward in 1958, in an effort to catch up with the economy of the Western world, he was responsible for overseeing « one of the worst catastrophes the world has ever known ».

Mr Dikötter, who has been studying Chinese rural history from 1958 to 1962, when the nation was facing a famine, compared the systematic torture, brutality, starvation and killing of Chinese peasants to the Second World War in its magnitude. At least 45 million people were worked, starved or beaten to death in China over these four years; the worldwide death toll of the Second World War was 55 million.

Mr Dikötter is the only author to have delved into the Chinese archives since they were reopened four years ago. He argued that this devastating period of history – which has until now remained hidden – has international resonance. « It ranks alongside the gulags and the Holocaust as one of the three greatest events of the 20th century…. It was like [the Cambodian communist dictator] Pol Pot’s genocide multiplied 20 times over, » he said.

Between 1958 and 1962, a war raged between the peasants and the state; it was a period when a third of all homes in China were destroyed to produce fertiliser and when the nation descended into famine and starvation, Mr Dikötter said.

His book, Mao’s Great Famine; The Story of China’s Most Devastating Catastrophe, reveals that while this is a part of history that has been « quite forgotten » in the official memory of the People’s Republic of China, there was a « staggering degree of violence » that was, remarkably, carefully catalogued in Public Security Bureau reports, which featured among the provincial archives he studied. In them, he found that the members of the rural farming communities were seen by the Party merely as « digits », or a faceless workforce. For those who committed any acts of disobedience, however minor, the punishments were huge.

State retribution for tiny thefts, such as stealing a potato, even by a child, would include being tied up and thrown into a pond; parents were forced to bury their children alive or were doused in excrement and urine, others were set alight, or had a nose or ear cut off. One record shows how a man was branded with hot metal. People were forced to work naked in the middle of winter; 80 per cent of all the villagers in one region of a quarter of a million Chinese were banned from the official canteen because they were too old or ill to be effective workers, so were deliberately starved to death.

Mr Dikötter said that he was once again examining the Party’s archives for his next book, The Tragedy of Liberation, which will deal with the bloody advent of Communism in China from 1944 to 1957.

He said the archives were already illuminating the extent of the atrocities of the period; one piece of evidence revealed that 13,000 opponents of the new regime were killed in one region alone, in just three weeks. « We know the outline of what went on but I will be looking into precisely what happened in this period, how it happened, and the human experiences behind the history, » he said.

Mr Dikötter, who teaches at the University of Hong Kong, said while it was difficult for any historian in China to write books that are critical of Mao, he felt he could not collude with the « conspiracy of silence » in what the Chinese rural community had suffered in recent history.

 

Voir enfin:

‘Livelihood Issues’

Jonathan Mirsky 
 
 
Mao’s Great Famine: The History of China’s Most Devastating Catastrophe, 1958-62 

In 1936 Mao Tse-Tung, then a cave-dwelling revolutionary, told Edgar Snow his life story. Snow recorded Mao’s self-serving autobiography in Red Star Over China, which for decades made the American’s name as the leading reporter in China.

Back in China twenty-four years later, Snow was pestered by news agencies enquiring about mass starvation. The Snow of the 1930s had gone into the field to see for himself a prolonged drought in the north-west, where people were rumoured to be selling their children. But this time he relied on his access to top officials such as Premier Zhou Enlai, and foreigners who flacked for China such as the New Zealander Rewi Alley. In the book he wrote about that trip, The Other Side of the River, Snow stated, ‘I saw no starving people in China … Considerable malnutrition undoubtedly existed. Mass starvation? No.’ And most positively: ‘Whatever he was eating, the average Chinese maintained himself in good health, as far as anyone could see.’

In brutal fact, between 1959 and 1962, at least forty-three million Chinese died during the famine Snow didn’t bother to see. Most died of hunger, over two million were executed or were beaten or tortured to death, the birth rate halved in some places, parents sold their children, and people dug up the dead and ate them.

The cause of this disaster, the worst ever to befall China and one of the worst anywhere at any time, was Mao, who, cheered on by his sycophantic and frightened colleagues, decreed that before long China’s economy must overtake that of the Soviet Union, Britain and even the US. Mao suggested that ‘When there is not enough to eat people starve to death. It is better to let half of the people die so that the other half can eat their fill,’ and declared that anyone who questioned his policies was a ‘Rightist’, a toxic term eventually applied to thirteen million Party members.

The outlines and many of the specifics of this catastrophe have been known in the West for decades. A few brave Chinese, too, have exposed what they discovered. Mao’s doctor, Li Zhisui, wrote about it from his exile in the United States, and some revealing local studies by Americans have made clear what happened in certain villages.

Now Frank Dikötter, a professor at the School of Oriental and African Studies in London and at Hong Kong University, has laid out the vast horror in detail, drawing on local and provincial archives that have only recently become available to approved foreign scholars. In terms of Mao’s reputation this book leaves the Chairman for dead, as a monster in the same league as Hitler and Stalin – and that is without considering the years of the Cultural Revolution (1966-76), when hundreds of thousands more Chinese died. One of Dikötter’s observations is that Mao instigated the Cultural Revolution to wreak revenge on close colleagues who had dared to show him up. It is a mark of the historical darkness that still envelops China that many Chinese blame the famine on the Soviet Union, which, they maintain, snatched food from the mouths of starving Chinese by insisting that Beijing export grain to repay Moscow’s loans.

Until recently, Dikötter states, most accounts of the famine have been based on central government sources that are often incomplete or untrue. What he found during his years rummaging in archives throughout China was that such central documents were transmitted in fuller, less censored versions to the provinces and below. In addition, the archives he saw contained letters of complaint or justification from local officials and even ordinary people, minutes from local and even central meetings, and statistics which were either falsified to hoodwink Mao or local superiors, or were subtle enough to reveal that awful things were happening. For example, in 1960 in the ‘model province’ of Henan, in Xinyang alone ‘over a million people died … Of these victims 67,000 were clubbed to death with sticks’. When this came to Mao ‘he blamed the trouble on class enemies’. On another occasion, when the Chairman learned that there had been terrible deaths in one town he had hitherto admired, ‘Mao simply switched his allegiance to the next county down the road willing to outdo others in extravagant production claims.’ Mao and his cronies insisted, as one of them put it as reports of deaths rolled in, that ‘This is the price we have to pay; it’s nothing to be afraid of. Who knows how many people have been sacrificed on the battlefields and in the prisons [for the revolutionary cause]? Now we have a few cases of illness and death; it’s nothing!’ Every detail was locally recorded and explained – or obscured. Take this report from 25 February 1960 in Yaohejia village: ‘Name of culprit: Yang Zhongsheng … Name of victim: Yang Ecshun. Relationship with Culprit: Younger Brother … Manner of Crime: Killed and Eaten. Reason: Livelihood Issues.’

Society completely unravelled. In the newly established communes, peasants following Mao’s lunatic advice ploughed their paddies uselessly deep. They dismantled their houses to use as fertiliser, and melted down their tools to make the steel Mao had decreed was the mark of an advanced socialist country (after all wasn’t Stalin ‘the man of steel’?). Other peasants abandoned their fields and marched miles to work all night constructing mammoth water schemes that often came to nothing, while their families died without grain at home. The only reason millions more didn’t starve, as Dikötter describes in detail, is because of their desperate ploys to steal food.

Dikötter is very sure of himself and sometimes scornful. He dismisses the reports of the ‘fabled sinologists in the British embassy [as] pretty clueless’ without showing why. He says that only one foreign scholar, Jasper Becker, author in 1996 of the ‘very readable’ Hungry Ghosts: Mao’s Secret Famine, discovered that in 1979, after Mao’s death in 1976, a team surveying rural China concluded that forty-three to forty-six million people died during the famine. This is the figure adopted, minimally, by Dikötter. But the same source and number appeared in 1997 in volume three of Roderick MacFarquhar’s The Origins of the Cultural Revolution. Rightly proud of his own investigations, Dikötter doesn’t make much use of revealing local studies like Ralph A Thaxton’s Catastrophe and Contention in Rural China, and Edward Friedman et al’s Chinese Village, Socialist State. And he is dismissive of Tombstone (which he mistranslates as Wooden Tombstone), a sweeping, very informative investigation into the famine by the courageous Chinese journalist Yang Jisheng, which of course had to be published in Hong Kong two years ago.

Never mind. Few scholars can resist a bit of contempt. This is for now the best and last word on Mao’s greatest horror. Frank Dikötter has put everyone in the field of Chinese studies in his debt, together with anyone else interested in the real China. Sooner or later the Chinese, too, will praise his name.

 

La pire catastrophe de l’histoire chinoise, et l’une des pires de l’histoire tout court a été la grande famine qui a duré de 1958 à 1962. Jusqu’ici, le Parti communiste avait à peine reconnu que celle-ci a été la conséquence de l’incorporation des villageois dans des communes populaires, l’une des mesures du «Grand Bond en avant» lancé par Mao Zedong en 1958.

By Frank Dikötter (Bloomsbury 420pp £25)

COMPLEMENT:

La Grande Famine de Mao

La Grande Famine de Mao

Le «Grand Bond en avant» a fait 36 millions de morts en quatre ans. Un journaliste chinois publie une extraordinaire enquête sur cette tragédie de la folie totalitaire. Entretien avec Yang Jisheng

Ursula Gauthier

Le Nouvel Observaeur Votre livre est le récit implacable de la terrible famine déclenchée par le «Grand Bond en avant». De 1958 à 1961, 36 millions de personnes sont mortes de faim ou victimes de violences, selon vos calculs. Vous avez vu votre propre père mourir de faim. Puis vous êtes devenu membre du Parti et journaliste à l’agence de presse officielle du gouvernement, Chine nouvelle. Qu’est-ce qui vous a finalement ouvert les yeux?

Yang Jisheng J’étais comme tout le monde un adorateur de Mao. Dès leur arrivée au pouvoir en 1949, les communistes ont déployé une propagande omniprésente. Nous étions persuadés que Mao était un génie, le communisme, un paradis, et le reste du monde, un enfer.

La mort de mon père m’est apparue comme un malheur personnel. Je n’ai pas du tout fait le lien avec la collectivisation et le «Grand Bond en avant». L’appareil lui-même était tellement aveuglé par sa propre mythologie qu’il a mis un temps fou à mesurer le cataclysme, après quoi il l’a étouffé par tous les moyens. Je n’ai appris la vérité que parce que j’ai eu plus tard accès en tant que journaliste à des sources secrètes.

Mes doutes datent de la Révolution culturelle (1966-1976), quand les turpitudes de tous ces révolutionnaires que j’admirais ont été révélées. Mais c’est le massacre des étudiants à Tiananmen, en 1989, qui m’a finalement «lavé» la tête. J’ai commencé l’enquête en me servant de mes contacts dans les régions. J’ai eu accès à des archives fermées qui m’ont révélé toute l’horreur de ces années. Cette tragédie était évitable, car elle n’était due ni à une guerre ni à une catastrophe naturelle, mais à un système qui l’avait créée de toutes pièces.

Yang Jisheng
Yang Jisheng, né en 1940, a fait toute sa carrière de journaliste à l’agence Chine nouvelle. Il est rédacteur en chef adjoint du très sérieux « Annales Chinoises ». Il vient de publier au Seuil « Stèles. La Grande Famine en Chine, 1958-1961 ». Ce livre n’est pas sorti dans son pays. (DR)

Mao n’a pas délibérément affamé des millions de Chinois…

Non. Mais le PC avait décidé de sacrifier les paysans sur l’autel de son rêve de puissance. La seule ressource du pays, c’était l’agriculture, mais ses surplus étaient faibles. Si on n’arrachait pas le pain de la bouche des paysans, comment financer l’industrialisation et l’armée? Avec la collectivisation des terres lancée en 1958, les paysans ont été réduits à l’état de serfs, liés à leur commune populaire. Les cuisines familiales ont été remplacées par des «cantines populaires» – mettant la survie même de chaque individu à la merci des petits chefs.

L’Etat s’est emparé de la quasi-totalité de leur production pour financer ses grands projets, ne leur laissant qu’une part minime. Quand l’utopie maoïste s’est emballée, cette part infime a fini elle aussi par être confisquée. Alors que les greniers d’Etat étaient pleins, les cantines collectives ont fermé faute d’approvisionnement. Les paysans étaient condamnés à mourir de faim. La Grande Famine est une conséquence directe du système totalitaire qui a autorisé Mao à déployer son utopie irrationnelle et qui a laissé ces «erreurs» politiques se perpétuer malgré les signaux d’alarme.

Le tout s’est accompagné de violences inimaginables.

La faim est terrible. Quand on a dévoré jusqu’à l’écorce des arbres, il ne reste plus que la fente des oiseaux, le charbon, le kaolin… et la chair des cadavres. Il y a eu des dizaines de milliers de cas documentés. On déterrait les cadavres. Même au sein des familles, il y a eu du cannibalisme. Beaucoup sont devenus fous. Dès que quelqu’un s’opposait aux saisies, ramassait un épi de maïs vert ou s’enfuyait pour mendier, il était puni d’une mort terrifiante.

Un grand nombre de méthodes ont été inventées: «faire sauter les haricots» consistait à mettre la victime au milieu d’un groupe qui la poussait comme un punching-ball jusqu’à ce qu’elle meure d’épuisement. «Allumer la lanterne céleste» c’était attacher sur la tête d’une personne un réchaud débordant d’huile et l’enflammer… J’ai du mal à en parler. Toute cette folie du totalitarisme a entraîné une grave dégénérescence du caractère national.

Pourquoi une telle cruauté?

La cruauté est présente dès l’époque révolutionnaire: les rivalités se réglaient déjà à coups d’accusations de trahison; le prétendu «traître» n’était pas exécuté, les balles étant trop rares et précieuses, on lui fracassait la tête à coups de pierre, en public… Au tournant des années 1960, c’est toute la Chine qui est devenue folle. Les gens avaient perdu toute conscience morale. La religion, les liens familiaux et de voisinage, tout avait été détruit.

Y a-t-il eu des ordres pour encourager la violence?

Non. Mais Pékin exigeait son quota de céréales. Tout a commencé par une escalade dans l’exagération. Pour plaire à Mao, les cadres locaux ont prétendu que les récoltes avaient été multipliées par deux, par quatre, par dix! Un miracle dû à la pensée de Mao. C’est sur ces chiffres gonflés que la part de l’Etat a été calculée. Dès les premières réquisitions, les paysans n’ont plus rien eu à manger. Mais le pouvoir était persuadé qu’ils étaient animés d’«égoïsme bourgeois», qu’ils fraudaient, qu’il fallait leur faire rendre gorge.

Mao, dans un extrait du film "Morning son" (©AFP)

Mao, dans un extrait du film « Morning son » (©AFP)

Y a-t-il eu des résistances parmi les responsables locaux?

Si un petit cadre prenait la défense des paysans, il se retrouvait accusé de«déviation droitière» et battu à mort. Ses collègues comprenaient qu’il valait mieux s’acharner sur les paysans. Il y a eu quelques cadres courageux, qui ont ouvert les greniers d’Etat pour distribuer les stocks. Ce fut le cas dans mon propre district où d’ailleurs il y a eu moins de victimes. Mais ce responsable a été puni, relégué au Xinjiang. Il n’en est jamais revenu.

Pourquoi Chou En-lai, Liu Shaoqi et les leaders du Parti ne se sont-ils pas opposés à ces mesures?

Pour tous les leaders du Parti, Mao était le critère suprême du vrai et du faux. Mao avait toujours raison. S’opposer à Mao était toujours une erreur. Cette conception remonte à Yanan [1935, ndlr], quand Mao est devenu le chef incontesté. Ca faisait donc des décennies que c’était enfoncé dans leur tête.

Même le maréchal Peng Dehuai, héros révolutionnaire, qui était ministre de la Guerre, n’a pas osé s’opposer frontalement à Mao. Il a été limogé en 1961, torturé pendant des années jusqu’à sa mort en 1974. Pour les leaders, ce n’est pas juste un manque de courage, mais une adhésion à une idéologie totalitaire incarnée par Mao.

Un d’entre eux a déclaré: «Nous croyons au président Mao jusqu’à la superstition. Nous l’adorons jusqu’à l’aveuglement.» Quand, plus tard, certains ont été poussés au suicide, ils sont morts en criant: «Vive le président Mao!»

C’était d’ordre religieux?

Je dirais plutôt d’ordre sectaire. Comme pour Staline en URSS.

Quelques-uns des 60.000 réfugiés chinois qui gagnèrent Hong-Kong en mai 1962, et y furent nourris avant d'être renvoyés en Chine par les autorités de Hong-Kong le 28 mai 1962. (©AFP)

Quelques-uns des 60.000 réfugiés chinois qui gagnèrent Hong-Kong en mai 1962, et y furent nourris avant d’être renvoyés en Chine par les autorités de Hong-Kong le 28 mai 1962. (©AFP)

Il y a eu aussi le rôle joué par le volontarisme, l’idée qu’il suffisait de vouloir pour obtenir un développement fulgurant.

Mao détestait l’idée d’un développement graduel. Il fallait brûler les étapes, passer tout de suite au communisme, doubler la production d’acier. Tout le monde s’est mis à en «fabriquer» dans son arrière-cour. Même Mao en faisait dans son parc… On a coupé toutes les forêts pour alimenter ces hauts-fourneaux artisanaux, pour un résultat nul.

Cette tragédie a-t-elle servi de leçon au Parti?

Pas vraiment. Liu Shaoqi et Deng Xiaoping, après avoir beaucoup contribué au «Grand Bond en avant», ont pris conscience des dégâts et aboli les communes populaires, ce qui a rendu Mao furieux. Cinq ans plus tard, ce dernier lançait la Révolution culturelle et se vengeait d’eux. La Chine a de nouveau été plongée dans l’absurdité et la violence, et le culte de Mao a atteint des sommets délirants.

Et maintenant? Pensez-vous que les leaders issus du 18e congrès du Parti vont relancer les réformes?

L’époque des «hommes forts» est révolue. Le dirigeant suprême doit désormais composer. Il n’est plus le Grand Timonier, il est le chauffeur: ceux qui sont assis à l’arrière décident de la direction. Mais ces gens-là ne pensent qu’à leurs propres intérêts. D’où ce que j’appelle «le dilemme du chauffeur»: il ne peut ni se libérer de ses passagers ni ignorer les aspirations du peuple. Pour ma part, je ne suis pas très optimiste. Le pouvoir des élites est trop grand.

Propos recueillis par Ursula Gauthier

Stèles. La Grande Famine en Chine, 1958-1961,
par Yang Jisheng, Seuil, 660p., 28 euros.

10 Responses to Histoire: A quand un tribunal de Nuremberg pour l’Holodomor chinois ? (No museum, no monument, no remembrance day to honor the victims of Mao’s 45-million-strong starvation of his own population)

  1. […] Histoire: A quand un tribunal de Nuremberg pour l’Holodomor chinois ? (No museum, no monument, no … […]

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  2. lhddt dit :

    Nul doute que Mao a fait des conneries, mais à l’heure où la puissance de la Chine (qui a bien changé) va e comparer aux US, il est très contreproductif voir idiot de resortir les vieux fantômes, pourquoi pas condamner G. Marchais par contumace pour dénis des 80 M de morts de Staline ?
    On nous emmerdre déjà suffisamment avec l’Holocauste sans perdre son temps à ça

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  3. […] Un des grands problèmes de la Russie – et plus encore de la Chine – est que, contrairement aux camps de concentration hitlériens, les leurs n’ont jamais été libérés et qu’il n’y a eu aucun tribunal de Nuremberg pour juger les crimes commis. Thérèse Delpech […]

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  4. […] Un des grands problèmes de la Russie – et plus encore de la Chine – est que, contrairement aux camps de concentration hitlériens, les leurs n’ont jamais été libérés et qu’il n’y a eu aucun tribunal de Nuremberg pour juger les crimes commis. Thérèse Delpech […]

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  5. […] Un des grands problèmes de la Russie – et plus encore de la Chine – est que, contrairement aux camps de concentration hitlériens, les leurs n’ont jamais été libérés et qu’il n’y a eu aucun tribunal de Nuremberg pour juger les crimes commis. Thérèse Delpech […]

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  6. […] “Consensus de Washington”) sur le  “Consensus de Pékin” des bouchers toujours impunis du laogai et du goulag censé l’avoir détroné est justement sa formidable capacité […]

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  7. […] en près de douze ans et préfigurant les dizaines de millions de morts des Lénine-Staline-Mao-Pol Pot du siècle suivant, fera deux fois plus de victimes que la Première Guerre mondiale […]

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  8. […] Un des grands problèmes de la Russie – et plus encore de la Chine – est que, contrairement aux camps de concentration hitlériens, les leurs n’ont jamais été libérés et qu’il n’y a eu aucun tribunal de Nuremberg pour juger les crimes commis. Thérèse Delpech […]

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  9. jcdurbant dit :

    VOUS AVEZ DIT NIHILISME HISTORIQUE ?

    « Il existe au sommet du pouvoir la crainte qu’une critique historique de l’héritage maoïste ne débouche sur une remise en cause de la légitimité du Parti. [Mais] Il existe un risque de voir des mouvements sociaux se saisir de l’idéologie communiste et de la figure de Mao pour exprimer du ressentiment, chose que le régime souhaite à tout prix éviter. Par ailleurs, si l' »Empereur rouge » reste populaire auprès d’une partie du pays, il est aussi honni par de nombreux Chinois, qui n’oublieront jamais les souffrances qu’il leur a infligées. »

    Éric Florence (Centre d’études français sur la Chine contemporaine, Hongkong).

    L’Empereur rouge, dont le visage apparaît sur tous les billets de banque, reste une figure tutélaire du Parti communiste chinois. La façon de se positionner par rapport à lui constitue un marqueur politique fort : l’aile gauche du régime, gênée par l’essor du capitalisme, le vénère ; tandis que la frange « libérale » et réformatrice du pays pointe ses erreurs et ses dérives sanglantes pour appeler à davantage de pluralisme. Dans un contexte où Xi Jinping ne cesse de renforcer son contrôle sur le Parti et la société, la répression contre ces esprits libres s’accentue…

    http://est-et-ouest.fr/chronique/2017/170209.html

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  10. jcdurbant dit :

    100 MILLION DEAD AND COUNTING: (70 years of murderous communism: Will China outlast the horrific record of the Soviet union while the Free world looks away ?)

    The PRC has outlived its big brother, the Soviet Union, and outgrown western economies. Yet it now faces new challenges. Many in China are grateful for the party’s rule. It enjoys a level of support that many democratically elected governments would envy, and not only because of its mammoth propaganda and censorship apparatus. The last 70 years have seen extraordinary progress in lifespan, literacy and incomes: hundreds of millions are no longer living in poverty. Yet people were not lifted out of poverty; they worked their way out. The party banned the family tyranny of forced marriages, but brought the official tyranny of the one-child policy, and even now polices the womb. The advances came at a terrible and wholly unnecessary cost. The famine sparked by Mao’s Great Leap Forward took tens of millions of lives. Tens of millions more people were hounded in the Cultural Revolution. Even some of those worst affected see cause to celebrate today.

    Yet many in China are angry, cynical or despairing. The party-state’s cruelties are both vast and petty. In Xinjiang, perhaps 1.5 million Muslims are locked up in camps which the party euphemistically calls vocational training centres. Meanwhile a six-year-old boy is forced out of school because his father has sought to use China’s own law to uphold basic rights.

    The party-state’s embrace of pomp and majesty itself has a remarkably brittle quality. The military parade is by invitation only; nearby residents are under order to keep their curtains closed. Elderly “Tiananmen mothers” who lost their children in the brutal crackdown on pro-reform demonstrations in 1989 have police guarding their homes today.

    Since the massacre, the CPC has doubled down on “national education”, and the construction of a history in which its central role is not class struggle but putting an end to “national humiliation”. This narrative grows all the more important as the costs of spectacular economic growth – fractured families, grotesque corruption, inequality and environmental devastation – are succeeded by its slowing, and as conflict with the US looms large.

    Meanwhile in Hong Kong, a huge swathe of the population has shown that not everyone is grateful for the party-state’s rule. The 17-week-long protest movement, and the reaction to it, has in turn has boosted support for Taiwan’s incumbent president, Tsai Ing-wen, in the upcoming elections – undermining Beijing’s hopes.

    Under these circumstances, the party is promoting its historical message more assiduously than ever, at a time which, though very different from the past, bears distinct echoes of it. The “people’s leader” has overseen growing repression, a resurgence of ideology, and is increasingly invoking the idea of struggle. China is seeking to reshape the international order once more. Xi is already looking ahead to the republic’s centenary, 30 years hence. Might another story be told by then?

    https://www.theguardian.com/commentisfree/2019/sep/30/the-guardian-view-on-the-peoples-republic-of-china-at-70-whose-history

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