France: Attention, un populisme peut en cacher un autre! (Mélenchon: I’ve always favored banning counter-republican parties)

Mon plus grand espoir est que vous n’écoutiez pas le chant des sirènes d’un régime cruel de « communisme sauvage». L’unique aspiration (du régime castriste) après avoir simulé des changements économiques imaginaires, est que l’Union européenne et le Parlement lèvent la position commune (de 1996 qui lie le dialogue politique au respect des droits de l’homme) pour qu’ils puissent bénéficier des crédits et des investissements. Guillermo Farinas
Je crois que l’Union européenne doit durcir ses politiques vis-à-vis de Cuba. Elle doit maintenir sa position commune et ne pas négocier avec un gouvernement qui l’a déjà trahie par le passé. Souvenez-vous qu’il s’était engagé et avait commencé à améliorer les droits de l’homme. Puis il a reçu l’aide économique du Vénézuela quand Chavez est arrivé au pouvoir et a quitté la table des négociations pour maintenir sa posture autocratique. L’Union européenne ne doit pas tomber à nouveau dans le même piège. Il ne faut pas écouter le chant des sirènes du gouvernement cubain qui demande du temps pour faire changer les choses. Il faut s’en tenir à une série d’objectifs et dire : « Si vous ne tenez pas vos promesses, nous ne négocierons pas avec vous ». (…) Dans le cas d’Oswaldo Paýa, cela (le prix)  a obligé le gouvernement à reconnaître qu’il ne reconnaissait pas ses propres lois ou la constitution. Jusque là, ce n’était jamais arrivé en public. Le « projet Varela » défendu par Paýa a montré au monde que le gouvernement ne respectait pas ses propres lois – sans même parler du droit international. Concernant l’autre lauréat, Les Femmes en blanc, la situation a évolué car, après la vague de répression en 2003 au cours de laquelle les mouvements dissidents ont été paralysés, elles ont montré l’exemple. De ce fait, j’estime que ces distinctions ont été très importantes car elles ont réanimé l’opposition qui avait été réduite à l’immobilité en trois jours. Les Dames en blanc ont beaucoup de mérite car les gens n’ont plus eu peur malgré les injustices, les menaces ou l’exil. (…) Pour la première fois, le gouvernement cubain a dû céder à des facteurs internes, et ce malgré ses manœuvres pour gagner le soutien du gouvernement espagnol et du Saint-Siège. Cela n’était jamais arrivé par le passé. Le gouvernement cherche toujours à montrer que les conflits n’ont rien à voir avec la population mais sont dus à d’autres pays. L’imminence de ma mort (il a été près de la mort lors de sa grève de la faim à l’été 2010, ndlr) associée à la condamnation internationale de celle d’Orlando Zapata (opposant cubain mort d’une grève de la faim en février 2010, ndlr), a mis le gouvernement dans une situation très difficile. Un médiateur crédible comme l’Eglise catholique a dû venir pour atténuer le discrédit jeté sur l’Etat cubain. (…): Nous nous sommes mis d’accord pour que je sois représenté par un siège vide mais ce siège sera recouvert d’un drapeau cubain. J’aimerais transmettre un message à tous les citoyens représentés au Parlement européen : ne fermez jamais les yeux sur la situation politique à Cuba. Chaque jour il y a de nouveaux signes avant-coureurs d’une explosion sociale, même entre les Cubains qui ne sont pas engagés dans les mouvements d’opposition. A tout moment, le gouvernement cubain, fort de l’arrogance conférée par 52 ans d’absolutisme, est capable de massacrer mes compatriotes. Le Parlement européen et ceux qu’il représente doivent être prêts à condamner et prendre des mesures contre toute action semblable à celle de la place Tienanmen. Guillermo Farinas
Je désapprouve ce prix qui entre dans les rites, les ritournelles du Parlement. C’est la troisième fois qu’un Cubain reçoit ce prix de la part d’un Parlement qui n’a pas trouvé une minute pour condamner le coup d’Etat au Honduras, et ne s’est jamais intéressé aux Cinq de Miami. Le Parlement européen est embrigadé dans des croisades anticommunistes qui m’exaspèrent. Ça ne veut pas dire qu’on approuve l’emprisonnement, ça veut dire qu’on désapprouve la manière dont le Parlement est bienveillant pour des dictatures fascistes, et malveillant vis-à-vis du camp progressiste. Jean-Luc Mélenchon
Les dirigeants du PS français et de la social-démocratie européenne, en effet, sont en général des personnages que je considère comme des poulets élevés en batterie. Ils sortent des grandes écoles, sans aucun passé militant dans les luttes populaires, et encore moins dans l’internationalisme politique. Ils montent les marches du pouvoir politique en croyant que leur discours de gestionnaires, c’est du socialisme. Et ils font croire que ça se résume à ça. Ces dirigeants n’ont jamais compris ce qui se passe en Amérique latine parce qu’ils ne se sentent pas concernés. Dans le meilleur des cas, ils se contentent de reproduire le discours de la propagande étasunienne, repris par la majorité des médias. (…) Le président Hugo Chavez note, comme moi : « Les gens ne veulent pas comprendre que pour redistribuer les richesses auprès des pauvres, il faut changer les institutions ». Et Chavez nous interpelle : « Parce qu’il existerait une alternative ? Et où se trouvent donc vos magnifiques modèles, vous les Européens, que l’on devrait prétendument imiter ? ». (…) C’est donc pour cela que j’ai demandé à ces dirigeants qu’ils se taisent, et qu’ils observent avec respect le chemin montré par Chavez, Evo Morales en Bolivie, Rafael Correa en Équateur ou José Mujica en Uruguay. Non pas pour les imiter, mais pour apprendre d’euxJean-Luc Mélenchon
Soljenitsyne était une baderne passéiste absurde et pontifiante, machiste, homophobe, et confis en bigoteries nostalgiques de la grande Russie féodale et croyante.(…) C’était un perroquet utile de la propagande « occidentale ». Utile car au contraire de tous ceux qui avaient dénoncé avant lui le goulag et les camps staliniens, Soljenitsyne était une voix de droite parmi les plus réactionnaire. Jean-Luc Mélenchon (sénateur membre du bureau national du PS, 04/08/08)
Je ne partage pas du tout l’enthousiasme béat pour le Dalaï-lama ni pour le régime qu’il incarne. (…) seule l’enquête « d’arrêt sur image » rapporte que les « évènements du Tibet » ont commencé par un pogrom de commerçants chinois par des « Tibétains ». (…) autant dire que le gouvernement français de l’époque a ordonné de pousser deux jeunes dans un transformateur électrique à Clichy Sous Bois au motif qu’il avait alors une politique de main dure face aux banlieues. Personne n’oserait avancer une bêtise aussi infâme. Dans les émeutes urbaines américaines la répression a aussi la main lourde. (…) Robert Ménard est un défenseur des droits de l’homme à géométrie variable. A-t-il mené une seule action, même ultra symbolique, quand les Etats-Unis d’Amérique ont légalisé la torture ? A-t-il mené une seule action pour que les détenus de Guantanamo soient assistés d’avocat ? (…) Le Tibet est chinois depuis le quatorzième siècle. (…) Parler « d’invasion » en 1959 pour qualifier un évènement à l’intérieur de la révolution chinoise est aberrant. Dit-on que la France a « envahi » la Vendée quand les armées de notre République y sont entrées contre les insurgés royalistes du cru ? (…) La version tibétaine de la Charia a pris fin avec les communistes. La révolte de 1959 fut préparée, armée, entretenue et financée par les USA dans le cadre de la guerre froide. (…) Depuis la scolarisation des enfants du Tibet concerne 81% d’entre eux là où il n’y en avait que 2% au temps bénis des traditions. Et l’espérance de vie dans l’enfer chinois contemporain prolonge la vie des esclaves de cette vallée de larmes de 35, 5 à 67 ans. Jean-Luc Melenchon
Parler d’invasion en 1959 pour qualifier un événement à l’intérieur de la révolution chinoise est aberrant. Jean-Luc Mélenchon
Il y a entre nous une culture commune bien plus étendue et profonde qu’avec les Nord-Américains. Les Chinois, comme nous, accordent depuis des siècles une place centrale à l’Etat dans leur développement. Dans leurs relations internationales, ils ne pratiquent pas l’impérialisme aveugle des Américains. La Chine est une puissance pacifique. Il n’existe aucune base militaire chinoise dans le monde. (…) La Chine n’est pas intéressée au rapport de forces de cet ordre. Jean-Luc Mélenchon
Car la consigne (« Qu’ils s’en aillent tous ») ne visera pas seulement ce président, roi des accointances, et ses ministres, ce conseil d’administration gouvernemental de la clique du Fouquet’s ! Elle concernera toute l’oligarchie bénéficiaire du gâchis actuel. « Qu’ils s’en aillent tous ! » : les patrons hors de prix, les sorciers du fric qui transforment tout ce qui est humain en marchandise, les émigrés fiscaux, les financiers dont les exigences cancérisent les entreprises. Qu’ils s’en aillent aussi, les griots du prétendu « déclin de la France » avec leurs salles refrains qui injectent le poison de la résignation. Et pendant que j’y suis, « Qu’ils s’en aillent tous » aussi ces antihéros du sport, gorgés d’argent, planqués du fisc, blindés d’ingratitude. Du balai ! Ouste ! De l’air ! Jean-Luc Mélenchon (extrait du livre)
Je suis toujours partisan d’interdire les partis contre-républicains.Jean-Luc Mélenchon
Jean-Luc Mélenchon est un personnage public discret (à la façon qu’on imagine Robespierre chaste) et cependant chaleureux, mieux considéré dans la rue que dans son Parti socialiste, et plus intimidé par le peuple que par ses pairs. Normal, puisque, père télégraphiste et mère institutrice, c’est du peuple qu’il vient, et de Tanger. Etre arrivé à 11 ans en Normandie dans ses habits de pied-noir le fit d’emblée «horsain», ainsi qu’on dit en Pays de Caux pour désigner l’étranger, le pas d’ici, avec quelque chose de métèque dans la connotation. Libération
Il se rend compte que, même s’il représente le Front de gauche à l’élection présidentielle, il ne dépassera peut-être pas 5 %. Du coup, il force le trait ! Dans le climat actuel, l’outrance lui permet d’exister médiatiquement bien plus que nous. Expert du PCF
Jadis trotskiste, longtemps médiocre apparatchik du PS puis terne sous-ministre de Jospin au début des années 2000, le camarade Mélenchon tente d’exister seul depuis le congrès de Reims où, se drapant dans sa vertu de jauréssien outragé, il tourna le dos à un parti qui, depuis plus de trente ans, faisait vivre ce professionnel de la politique. Hélas pour lui, l’ancien dirigeant de l’Organisation communiste internationaliste s’est depuis rendu compte que son groupuscule de cabine téléphonique, même allié à d’autres (PCF, Gauche unitaire) idéologiquement compatibles, lui permettrait peut-être d’obtenir quelques élus, mais certainement pas de jouer dans la cour des grands. […] Dès lors, la stratégie est simple : pesant peu dans les urnes, l’agit’-prop’ Mélenchon et ses sbires s’efforcent de peser dans le débat. En usant depuis plusieurs mois d’une tactique aussi vieille que la politique : démagogie et populisme, assortis d’insultes parfois pittoresques et fleurant mauvais les années 30 contre l’establishment en général et les journalistes en particulier […] L’enflure lui permet de tirer un pan de la couverture médiatique. A peu de frais et avec les mêmes méthodes nauséabondes que l’extrême droite. Guilhem Beauquier (L’Union)
Quand Mélenchon titre son livre Chassez-les tous (sic), c’est d’une violence extraordinaire. Mais lui est invité partout.  Jean-Marie Aphatie
Faites attention à deux personnages politiques qui vont peut-être être les arbitres du second tour qui s’appellent  Marine Le Pen (…) et Jean-Luc Mélenchon ! Bernard-Henri Lévy (vidéo étrangement tronquée?)
Moi, après tout, j’ai pas plus contre Marine Le Pen que contre Besancenot. Je dirais au fond c’est pour moi à peu près équivalent. (..) Moi, j’aime mieux  Marine Le Pen (…) Moi, je crois qu’elle est plus raisonnable. Luc Ferry
Pour Mélenchon, il n’y a jamais eu d’invasion chinoise du [archive] Tibet (…) Jean-Luc Melenchon n’a pas tort dans tout ce qu’il avance, et en particulier dans le fait que c’est en 2001, lorsque les Jeux ont été attribués à la Chine, qu’il aurait fallu protester. Ou encore lorsqu’il revient sur les récents événements du Tibet en citant Arrêts Sur Images (…) sur les incohérences de la couverture médiatique en France. Mais il serait plus crédible s’il avait un mot, un seul, pour commenter la condamnation le mois dernier à cinq ans de prison de Yang Chunlin pour avoir fait circuler une pétition sur le thème » Nous voulons des droits, pas des Jeux » … Ou sur la situation des Tibétains aujourd’hui, qui, loin du féodalisme d’avant 1950 que les jeunes émeutiers du 14 mars n’ont pas connu, ont le sentiment de vivre une situation de dépossession coloniale. En 1954, Jean-Luc Melenchon aurait-il reproché aux Algériens leur soulèvement violent contre la présence française, pourtant vieille de 150 ans et porteuse de plein de » bienfaits civilisateurs » ? Pierre Haski
Dans les années 1980, le FN avait tenté d’associer l’immigration à une pression à la baisse sur les salaires. Ça n’avait pas marché. En 2005, lors du référendum européen, dans le camp du « non », le discours national a rejoint le discours social. Jean-Luc Mélenchon s’est positionné contre l’adhésion de la Turquie à l’Union, dépeignant les Turcs comme les armées de réserve du capitalisme. Il y a un glissement vers le discours national, à droite et à gauche. Dominique Reynié
Le FN pose les bonnes questions mais donne les mauvaises réponses. Laurent Fabius (entretien avec Jacques Lanzi, TF1, 1985 ?)
Il y a quinze ans on a eu le voile, il y avait de plus en plus de voiles. Puis il y a eu la burqa, il y a eu de plus en plus de burqa. Et puis il y a eu des prières sur la voie publique (…) maintenant il y a dix ou quinze endroits où de manière régulière un certain nombre de personnes viennent pour accaparer les territoires. C’est une occupation de pans du territoire, des quartiers dans lesquels la loi religieuse s’applique, c’est une occupation. Certes y’a pas de blindés, y’a pas de soldats, mais c’est une occupation tout de même et elle pèse sur les habitants. Je suis désolée, mais pour ceux qui aiment beaucoup parler de la Seconde guerre mondiale, s’il s’agit de parler d’occupation, on pourrait en parler, pour le coup, parce que ça c’est une occupation du territoire. Marine Le Pen (réunion interne du FN, Lyon, 10.12.10)
Le 11-Septembre, je n’y crois pas. (…) Il y a énormément de faits anormaux dans la version officielle. J’ai lu et étudié de nombreuses recherches faites sur la question. Beaucoup d’éléments ne tiennent pas : il suffit de se pencher, par exemple, sur le cas du trou de l’avion dans le Pentagone, beaucoup trop petit, ou sur d’autres aspects moins connus.Roland Dumas
Le populisme est scientifiquement le fait d’utiliser un sentiment de défiance qu’ont certains citoyens vis-à-vis des élites politiques, pour distiller l’idée qu’il existe un bon sens populaire naturel affirmant que les élus sont éloignés de la réalité, voire corrompus et en touts cas incapables de se présenter comme les défenseurs du bien commun.  (…) Le populisme est un système politique dans lequel la démocratie représentative est remplacée par la démocratie directe. L’exemple suisse en est le symbole par excellence, toutes les questions de société (peine de mort, retraite, immigration etc…) étant soumises à une votation populaire. Le corolaire inéluctable de ce système est l’affaiblissement du pouvoir du Parlement. Et le risque est que la loi suive les fluctuations de l’opinion et ses passions. Jean-Yves Camus (17/07/10)
Le contexte historique explique largement la popularité grandissante de certaines thématiques propres à l’extrême droite. La globalisation, l’épuisement des finances publiques, le glissement démographique leur donnent clairement plus de poids. Le populisme auquel on assiste aujourd’hui n’est donc pas de nature conjoncturelle mais bien structurelle. Et c’est en cela qu’il est préoccupant. (…) Le populisme (…) repose sur (…) une crise de confiance profonde dans les élites intellectuelles, médiatiques, sociales et politiques ainsi qu’une prise en charge de ce sentiment par certains acteurs politiques dans le but de modeler cette opinion à leur profit. Ces dits acteurs ouvrent, pour ainsi dire, boutique sur un marché déjà disponible. Il est, par ailleurs, intéressant de voir que ce discours est généralement porté par des personnes issues des élites. C’est d’ailleurs l’une des caractéristiques principales du populisme. (…) Du point de vue de l’analyse politique, le populisme est une stratégie. Et c’est, en général, une stratégie pour les outsiders. Cette stratégie repose profondément sur l’association du politique et du spectaculaire. Le fait, pour Ségolène Royal, de prendre en charge un discours authentiquement populiste est lié à sa tentative de revenir dans le jeu politique. Elle tente d’utiliser comme une force dont elle tirerait profit la colère et l’exaspération de l’opinion face à une situation de crise économique et d’inquiétude sociale. (…) Cela dit, (…) il me semble qu’il est plus profitable au Front national et à l’extrême gauche qu’aux partis de gouvernement. Le PS est au pouvoir dans les régions et les départements et sera peut-être demain amené à diriger le pays. Les Français ne sont pas dupes. Dominique Reynié (17/07/10)
Les belles âmes, qui sont prêtes à comparer le sort des musulmans en France à celui des juifs sous l’occupation allemande, sont les mêmes qui trouvent détestable la provocation de la candidate à la présidence du FN (…) Ce parallèle historique est aussi outrancier que celui tenu par les donneurs de leçons qui assimilent la République au régime de Vichy. A ceci près que ces prières dans des rues, qui interdisent la libre circulation, sont bien des occupations illicites du domaine public. Faudrait-il le taire? Ivan Rioufol

Après le facteur rouge de Neuilly, la stratégie gagnante de la famille Le Pen ferait-elle d’autres émules à l’autre extrême du spectre politique?

A une semaine du 90e anniversaire du Congrès de Tours qui verra la scission du socialisme français et l’alignement inconditionnel sur Moscou d’un futur PCF dont le premier secrétaire général finira ministre de Vichy …

Et à l’heure où un ancien ministre des Affaires étrangères français (socialiste) ajoute son nom à la longue liste des négationnistes des attentats islamistes du 11 septembre 2001 …

Pendant que, deux ans avant peut-être un nouveau 21 avril, nos médias n’ont pas de mots assez durs pour dénoncer (jusqu’au boycott pour certaines émissions de la télévision publique qui invitent régulièrement des représentants de l’extrême-gauche?) l‘énième provocation d’un FN qui, en proie à une énième lutte de chefs et selon les fameux mots de Fabius, n’en finit pas de poser les bonnes questions pour y apporter les mauvaises réponses …

 Apologie de régimes à parti unique ou de chefs d’Etat autoritaires (Chine, Cuba, Chavez), dénonciation ou refus de soutenir des dissidents de régimes autoritaires (Dalai Lama, Guillermo Farinas ), révisionnisme voire négationnisme historique (Tibet), dénonciation démagogique de techniques policières et dénigrement d’institutions démocratiques (policiers- casseurs, journalistes-larbins), refus des Turcs en Union européenne censés venir prendre le travail des Français, refus de se lever avec le Front national pour l’hymne national européen alors qu’on a été élu député européen, appel à la violence politique (reprise du mot d’ordre des récentes révolutions autoritaristes latino-américaines pour le titre de son dernier ouvrage « Qu’ils s’en aillent tous! »)  …

Y a-t-il un dérapage ou une provocation que notre Frontiste de gauche national et récent invité de Drucker, du Grand Orient de France comme de Voici ne fera pas pour tenter d’imposer son jeune parti et ses calamiteux sondages (6% comme Olivier contre 13 à Marine  pour 2012 et 15 contre 31 pour le facteur rouge de Neuilly en notoriété)?

Jean-Luc Mélenchon aime la dictature cubaine et le montre

Jean Quatremer 

Coulisses de Bruxelles, UE

15 décembre 2010

Tout à l’heure, l’ancien sénateur socialiste et actuel député européen du Front de gauche, a quitté l’hémicycle de Strasbourg en compagnie de quelques élus de son groupe (GUE, gauche communiste) au moment de la cérémonie de remise du prix Sakharov (qui récompense les défenseurs des droits de l’homme) au journaliste cubain, Guillermo Farinas. Un dissident cubain récompensé, un journaliste qui plus est, voilà qui est insupportable pour cet admirateur de Fidel Castro et de Hugo Chavez.

Un geste d’autant plus curieux que ce dissident qui défend les libertés publiques à Cuba était absent, le régime castriste lui ayant interdit de quitter l’île : tout comme lors de la remise du prix Nobel de la paix au dissident chinois,  Liu Xiaobo, la cérémonie s’est déroulée devant une chaise vide. Pour José Bové, d’Europe Écologie, « ce geste était d’autant plus stupide que l’absence de Farinas montre bien quelle est la nature du gouvernement cubain ».

Ce cyberjournaliste de 48 ans, directeur de l’agence illégale Cubanacan Press et membre du mouvement clandestin « Alliance démocratique cubaine »,  s’est fait notamment connaître en faisant une grève de la faim de 135 jours pour réclamer la libération de prisonniers politiques. Il l’avait suspendu le 8 juillet dernier après l’annonce de la libération par le président cubain Raul Castro de 52 d’entre eux au terme d’une médiation de l’Église catholique.

Dans un message enregistré, Farinas a déclaré aux députés européens que son « plus grand espoir est que vous n’écoutiez pas le chant des sirènes d’un régime cruel de « communisme sauvage » ». « L’unique aspiration (du régime castriste) après avoir simulé des changements économiques imaginaires, est que l’Union européenne et le Parlement lèvent la position commune (de 1996 qui lie le dialogue politique au respect des droits de l’homme) pour qu’ils puissent bénéficier des crédits et des investissements ». A la fin de ce discours, tous les députés présents se sont levés pour l’applaudir. Sauf les députés du groupe communiste encore présents… Députés qui sont aussi restés assis, en compagnie du Front national, lorsque l’hymne européen a été joué.

« Qu’ils s’en aillent  tous », clame le populiste Mélenchon dans son dernier ouvrage. Manifestement, cette injonction ne vise pas que l’élite, mais aussi ceux qui s’opposent aux amis politiques de l’ancien sénateur socialiste. Une grande leçon de démocratie qui laisse présager la façon dont cet homme envisage l’exercice du pouvoir.

P.-S. J’ai cherché à joindre Jean-Luc Mélenchon. Pour l’instant en vain. Dès qu’il me rappelle, je vous tiens au courant.

A 22 Heures, toujours pas de rappel. Voici ce que ma consoeur de l’AFP qui est à Strasbourg a recueilli comme réaction: « Je désapprouve ce prix qui entre dans les rites, les ritournelles du Parlement. C’est la troisième fois qu’un Cubain reçoit ce prix de la part d’un Parlement qui n’a pas trouvé une minute pour condamner le coup d’Etat au Honduras, et ne s’est jamais intéressé aux Cinq de Miami ». Les « Cinq de Miami » ou « Cinq de Cuba » sont cinq espions cubains, arrêtés en 1998 à Miami et condamnés trois ans plus tard à des peines allant de 15 ans à la perpétuité par un tribunal de Miami (Floride), au terme d’un procès jugé inéquitable selon leurs avocats et le régime castriste. « Le Parlement européen est embrigadé dans des croisades anticommunistes qui m’exaspèrent. Ca ne veut pas dire qu’on approuve l’emprisonnement, ça veut dire qu’on désapprouve la manière dont le Parlement est bienveillant pour des dictatures fascistes, et malveillant vis-à-vis du camp progressiste ». Et ça justifiait de boycotter la remise du prix à un dissident cubain?

Voir aussi:

Embrigadement

 Franck Nouchi

Le Monde

17.12.10

Auteur à succès de Qu’ils s’en aillent tous ! (Flammarion), Jean-Luc Mélenchon a préféré, mercredi 15 décembre, quitter l’hémicycle du Parlement de Strasbourg plutôt que d’assister à la remise du prix Sakharov au journaliste cubain Guillermo Farinas. Jean Quatremer, qui couvre l’actualité européenne pour Libération, racontait cet épisode sur son blog « Coulisses de Bruxelles, UE ». Le geste du député européen du Front de gauche est d’autant plus curieux, écrivait-il, « que ce dissident qui défend les libertés publiques à Cuba était absent, le régime castriste lui ayant interdit de quitter l’île : tout comme lors de la remise du prix Nobel de la paix au dissident chinois, Liu Xiaobo, la cérémonie s’est déroulée devant une chaise vide ».

Cyberjournaliste de 48 ans, directeur de l’agence illégale Cubanacan Press et membre du mouvement clandestin « Alliance démocratique cubaine », Guillermo Farinas s’est fait notamment connaître en faisant une longue grève de la faim pour réclamer la libération de prisonniers politiques. Interrogé par l’AFP, M. Mélenchon a déclaré : « Le Parlement européen est embrigadé dans des croisades anticommunistes qui m’exaspèrent. Ça ne veut pas dire qu’on approuve l’emprisonnement, ça veut dire qu’on désapprouve la manière dont le Parlement est bienveillant pour des dictatures fascistes, et malveillant vis-à-vis du camp progressiste. »

Sur son blog, Jean-Luc Mélenchon est coutumier de ce genre de propos « radicaux ». Voici ce qu’il écrivait par exemple le 9 décembre : « Dominique Strauss-Kahn était à Athènes ces 7 et 8 décembre. Dans le plus grand journal athénien, Eleftherotypia, on pouvait lire ceci à propos de l’empereur des sondages français : « Partout où il passe, le social ne repousse plus. » Irresponsables !, « idiots-utiles-faire-gagner-sarkozy-pire-que-lepen-ne-pensez-tu-pas-deuxième-tour-que-ferez-tu-concrètement ? », demanderait aussitôt un observateur aguerri de la politique française, libre, cela va de soi, de toute strausskanolâtrie ? Misère ! » M. Mélenchon n’a pas son pareil pour vouloir promouvoir de nouveaux paradigmes. Ainsi, à propos des relations entre la France et la Chine, il écrit ceci dans son livre : « Il y a entre nous une culture commune bien plus étendue et profonde qu’avec les Nord-Américains. Les Chinois, comme nous, accordent depuis des siècles une place centrale à l’Etat dans leur développement. Dans leurs relations internationales, ils ne pratiquent pas l’impérialisme aveugle des Américains. La Chine est une puissance pacifique. Il n’existe aucune base militaire chinoise dans le monde. (…) La Chine n’est pas intéressée au rapport de forces de cet ordre. » Pas une ligne sur les atteintes à la démocratie en Chine. En 2012, si d’aventure il leur faut faire alliance avec lui en vue d’un second tour, socialistes et écologistes ne vont pas rigoler tous les jours avec M. Mélenchon.

Voir également:

Pour Mélenchon, il n’y a jamais eu d’invasion chinoise du Tibet

Pierre Haski

Rue89

09/04/2008

Si Jean-Luc Melenchon n’existait pas, il faudrait l’inventer. Il manquait effectivement, dans le paysage politique français, un défenseur de la vision chinoise sur le Tibet, vu que les communistes français ont, depuis longtemps, renoncé à jouer ce rôle vis-à-vis de leurs ex-camarades chinois. Les journalistes chinois à Paris ne s’y sont pas trompés, qui cherchaient mercredi matin à l’interviewer de toute urgence…

Le sénateur socialiste a lancé sur son blog, puis sur Europe1 mercredi, une diatribe contre les manifestations anti-JO, contre Robert Ménard, le patron de Reporters sans frontières, et contre le dalaï lama, dont il attribue le capital de sympathie en France à une trop grande lecture de » Tintin au Tibet » … Et de se lancer dans une envolée hasardeuse sur l’histoire du Tibet et de la Chine, qui reprend fidèlement l’historiographie officielle de Pékin, contestable et discutable. Avec une conclusion stupéfiante, mercredi matin sur Europe1 :

 » Parler d’invasion en 1959 pour qualifier un événement à l’intérieur de la révolution chinoise est aberrant. »

Outre le fait que, pour quelqu’un qui veut donner des leçons d’histoire du Tibet, il se trompe de neuf ans vu que c’est le 7 octobre 1950, et pas en 1959 (il confond avec la fuite du dalaï lama en Inde) que les troupes chinoises ont envahi le Tibet, c’est une drôle de vision qu’avance le sénateur de l’Essone, où la force de la révolution avance avec des chars. Morale de cette histoire, version Melenchon :

 » Ce qui se fait est une insulte gratuite et injustifiée contre les millions de Chinois qui ont voulu et préparent activement les Jeux. Pour moi il flotte un relent nauséabond de racisme sur cette marmite ! »

Jean-Luc Melenchon n’a pas tort dans tout ce qu’il avance, et en particulier dans le fait que c’est en 2001, lorsque les Jeux ont été attribués à la Chine, qu’il aurait fallu protester. Ou encore lorsqu’il revient sur les récents événements du Tibet en citant Arrêts Sur Images (qui lui même citait … Rue89 ! ) sur les incohérences de la couverture médiatique en France.

Mais il serait plus crédible s’il avait un mot, un seul, pour commenter la condamnation le mois dernier à cinq ans de prison de Yang Chunlin pour avoir fait circuler une pétition sur le thème » Nous voulons des droits, pas des Jeux » … Ou sur la situation des Tibétains aujourd’hui, qui, loin du féodalisme d’avant 1950 que les jeunes émeutiers du 14 mars n’ont pas connu, ont le sentiment de vivre une situation de dépossession coloniale. En 1954, Jean-Luc Melenchon aurait-il reproché aux Algériens leur soulèvement violent contre la présence française, pourtant vieille de 150 ans et porteuse de plein de » bienfaits civilisateurs » ? … Evidemment non !

Le sénateur de l’Essonne n’aime pas hurler avec les loups et il a raison. Mais de là à fermer les yeux sur tout ce qui pourrait gêner sa démonstration, il y a un pas qu’il aurait dû franchir avec un peu plus de prudence …

Voir de même:

Rouge… et brun

Guilhem BEAUQUIER

L’Union

12/10/2010

Jadis trotskiste, longtemps médiocre apparatchik du PS puis terne sous-ministre de Jospin au début des années 2000, le camarade Mélenchon tente d’exister seul depuis le congrès de Reims où, se drapant dans sa vertu de jauréssien outragé, il tourna le dos à un parti qui, depuis plus de trente ans, faisait vivre ce professionnel de la politique.

Hélas pour lui, l’ancien dirigeant de l’Organisation communiste internationaliste s’est depuis rendu compte que son groupuscule de cabine téléphonique, même allié à d’autres (PCF, Gauche unitaire) idéologiquement compatibles, lui permettrait peut-être d’obtenir quelques élus, mais certainement pas de jouer dans la cour des grands.

Une déception, certes, pour celui qui a le tout-à-l’ego (selon le mot cruel d’un ancien camarade) mais toute relative puisque Mélenchon, contrairement à Besancenot, n’a jamais fermé la porte à un accord de gouvernement avec le PS. Être une force d’appoint lui conviendrait très bien. Contre quelques postes, naturellement, comme au bon vieux temps du Programme commun.

Dès lors, la stratégie est simple : pesant peu dans les urnes, l’agit’-prop’ Mélenchon et ses sbires s’efforcent de peser dans le débat. En usant depuis plusieurs mois d’une tactique aussi vieille que la politique : démagogie et populisme, assortis d’insultes parfois pittoresques et fleurant mauvais les années 30 contre l’establishment en général et les journalistes en particulier (« Laquais des classes dominantes » pour Pujadas, « Baba-cool en guenilles de luxe » pour un confrère du Nouvel Obs, le « journal de la gauche Rolex » contre qui « des sanctions seront prises »). L’enflure lui permet de tirer un pan de la couverture médiatique. À peu de frais et avec les mêmes méthodes nauséabondes que l’extrême droite.

Voir enfin:

Mélenchon et sa révolution citoyenne

Fabien Escalona

Non fiction

03 décembre 2010

Science Politique

Qu’ils s’en aillent tous ! Vite, la révolution citoyenne

Jean-Luc Mélenchon

Éditeur : Flammarion

142 pages / 10 €

Résumé : Dans cet essai vigoureux, le président du Parti de Gauche expose des convictions radicales mais cohérentes, qui méritent de susciter le débat à gauche, en particulier sur la question européenne. 

Depuis sa rupture avec le PS en 2008 pour fonder le Parti de Gauche, depuis ses interventions médiatiques remarquées et les débats sur le « populisme » qu’elles ont provoqués 1, Jean-Luc Mélenchon suscite les passions. Ce n’est sûrement pas pour déplaire à ce héraut de la « République sociale », qui cherche à gagner en notoriété en vue des échéances électorales de 2012. Court, peu onéreux et écrit dans un style accessible, son dernier livre s’inscrit dans cette quête : faire connaître sa personne et ses idées à un large public. 

La « révolution citoyenne » pour crever la « bulle »

Dès les premières pages, le titre-slogan « Qu’ils s’en aillent tous » est replacé dans son contexte par l’auteur. Cette formule, rappelle-t-il, a été utilisée dans chacune des révolutions qui ont amené la gauche au pouvoir en Amérique Latine, à la place des élites libérales et sociale-démocrates. Or, c’est le retour à une souveraineté populaire véritable qui caractérise ces expériences, fascine Mélenchon, et l’inspire dans la description de la « révolution citoyenne » qu’il propose.   Le lecteur aura vite compris qui est concerné par le « coup de balai » qu’il compte entreprendre : le pouvoir actuel et ses alliés, les grands patrons, les financiers avides, les « déclinistes » en général… On croirait presque lire le Jean-François Kahn des Bullocrates 2 lorsqu’il s’insurge : « Le pays regorge de talents bloqués derrière le mur de l’argent. Les partants seront remplacés en vingt-quatre heures par meilleurs qu’eux, plus soucieux des autres, plus inventifs, moins addicts au fric, plus loyaux avec leur patrie républicaine » 3. A la domination de cette « bulle oligarchique », Mélenchon entend substituer le règne de l’intérêt général, lequel se définit par tout ce qui concourt au bien-être humain. Pour y parvenir, le leader du Parti de Gauche prône une refondation républicaine dont il développe les contours dans le premier chapitre. L’élection d’une Assemblée constituante servira ainsi à corriger les déséquilibres institutionnels de notre pays, mais surtout à impliquer tous les citoyens, y compris les membres des classes populaires qui ont depuis longtemps déserté le chemin des urnes. Selon Jean-Luc Mélenchon, c’est « la condition pour que les pouvoirs soient de nouveau légitimes » 4 aux yeux des Français, chez lesquels il diagnostique une inquiétante résignation politique.

Cependant, la restauration d’une vie civique digne de ce nom exigera selon lui des mutations profondes dans deux secteurs en particulier : l’école et les médias. Son républicanisme l’amène évidemment à insister sur la portée émancipatrice de l’éducation, mais en précisant que celle-ci doit être laïque, et préservée des règles du marché. Dénonçant la « marchandisation des savoirs » et la « mise en concurrence » des établissements de formation, Mélenchon refuse en effet de laisser « au secteur capitaliste […] la formation initiale et continue »5. Quant aux médias, il compte s’attaquer aux programmes débilitants destinés à libérer du « temps de cerveau disponible », tout comme aux conditions de travail des journalistes qui les contraignent souvent à suivre le chemin balisé de la pensée dominante. Ainsi propose-t-il pêle-mêle l’élection du président de France Télévisions par ceux qui paient la redevance, la transformation des titres de presse en coopératives, et enfin la sécurité de l’emploi comme « norme » dans les rédactions. Beau programme, même si aucun argument n’est fourni sur sa viabilité économique.

Partager les richesses et rompre avec l’Europe du traité de Lisbonne

On s’en fait cependant une petite idée à la lecture du second chapitre, consacré à la question économique et sociale. Appelant à une augmentation des salaires et à davantage de services publics de qualité, Jean-Luc Mélenchon est habitué aux répliques apitoyées sur son manque de réalisme et son ignorance de la réduction des marges de manœuvres financières. Pourtant, martèle-t-il, de l’argent il y en a, il suffit de le reprendre ! Il chiffre le « magot » à près de 200 milliards, soit la proportion de la richesse nationale passée « de la poche des producteurs à celle des rentiers » 6 depuis 1983. Dommage que le plaidoyer ne soit pas plus précis : sans nier la déformation du partage de la valeur ajoutée au détriment des salariés moyens et de l’investissement productif, on aurait souhaité la prise en compte des arguments de Denis Clerc. Le fondateur d’Alternatives Economiques, qui n’est pourtant pas stipendié par les forces de capital, récuse depuis longtemps l’ampleur de ce chiffrage 7. En revanche, Mélenchon pourra trouver du soutien même auprès de l’économiste Patrick Artus, pour souligner que si le capital était imposé de manière identique au travail, 100 milliards d’euros seraient récupérés chaque année par la puissance publique. Les travaux de Camille Landais vont aussi dans son sens lorsqu’il décrit l’envol des plus hautes rémunérations salariales par rapport à celles du commun des mortels. Or, constate-t-il, « le lien direct entre l’extrême accumulation de fortune et l’extrême pauvreté est occulté » 8. Alors que selon lui, ce sont bien les privilèges maintenus des classes possédantes qui commandent les sacrifices imposés aux couches populaires. Lucidement, Mélenchon remarque d’ailleurs que plus la condition salariale se dégrade, moins ceux qui en sont les victimes se sentent forts pour contester l’ordre social.

L’auteur effleure ici la difficulté majeure que rencontrent les partis à gauche de la social-démocratie : réussir à mobiliser des salariés atomisés et mis en concurrence, et surtout les convaincre qu’il est possible d’imposer un autre modèle par les urnes. Pourtant, l’homme politique ne va guère plus loin, son but étant justement de « faire partager un optimisme » 9… Alors il dresse la litanie des excès du CAC 40, conteste l’utilité sociale des grands patrons, dénonce les ravages d’une finance autonomisée de la sphère productive, remet à sa place Nicolas Anelka effarouché par les taux d’impôt français… Le tout pour mieux justifier le traitement qu’il préconise : une nouvelle nuit du 4 août, avec salaire et revenu maximum, et progressivité accrue de l’impôt, jusqu’à devenir confiscatoire au-delà de 30 000€ mensuels. 

Bien que l’impact de ces mesures sur l’immense majorité des Français soit relativisé, elles signifient un conflit radical avec les détenteurs de capitaux. D’autant plus que la nuit du 4 août  « mélenchonienne » n’est qu’une partie d’un dispositif qui vise à réduire les pouvoirs de la sphère financière, modifier les missions de la banque centrale, rapprocher le régime de propriété des entreprises du modèle de l’économie sociale, soustraire certains secteurs (comme l’énergie) à la concurrence… Bref, autant de contradictions avec l’Union européenne et la zone euro telles qu’elles fonctionnent aujourd’hui. Mélenchon assume : il faudra sortir du traité de Lisbonne, pour recouvrer notre souveraineté. D’autant que l’Europe à laquelle il croyait, une Europe fédérale, semblable à une « République élargie » 10, cette Europe-là s’est selon lui définitivement éloignée, pour laisser place à une « monstrueuse broyeuse bureaucratique » 11, imposant régressions sociales et suivisme atlantiste à des peuples dont le vote est ignoré.

Plaidoyer pour une planification écologique

Parmi les nombreux articles du traité de Lisbonne que Mélenchon récuse, sont visés notamment ceux qui concernent le libre-échange. En effet, Qu’ils s’en aillent tous ! est aussi l’occasion pour lui de convaincre que sa conversion à la problématique écologiste est sincère. Pas par amour de la Nature pour elle-même, mais parce qu’il s’agit de préserver « l’écosystème qui rend possible la vie humaine » 12. En quelques pages, il démonte les tentatives de « verdir » le capitalisme, arguant que la nature de ce dernier est intrinsèquement productiviste. Dès lors, dans l’intérêt général des sociétés humaines (et c’est là que son écologie rejoint son républicanisme et son socialisme), il importe surtout de relocaliser les productions pour favoriser des circuits courts d’échange. Il s’agira aussi de mettre en œuvre une planification démocratique afin de transformer nos modes de production et de consommation 13. Enfin, il faudra sortir du nucléaire progressivement, dans le but de reconquérir une indépendance énergétique et de s’épargner une technologie dangereuse et productrice de déchets compliqués à traiter. Jean-Luc Mélenchon s’est donc approprié le sujet écologique, et le prouve en dévoilant des convictions assez claires. A ce titre, on notera la désignation significative de Martine Billard, une ex-Verte, à la co-présidence du Parti de Gauche.

Un partenariat franco-chinois ?

Sur le chapitre international, dernier thème de son livre, Jean-Luc Mélenchon met en garde contre les ferments guerriers qui continueraient d’agir en Europe, soulignant qu’ « à mesure que les problèmes sociaux s’accroissent, les solidarités se brisent » 14. D’où l’importance d’une réorientation des politiques européennes, et d’une nouvelle « hiérarchie des normes » pour que les échanges commerciaux soient subordonnés à des critères écologiques et sociaux 15. Par ailleurs, l’auteur recommande d’en finir avec l’alliance privilégiée avec les États-Unis. Dans un registre de « Realpolitik assumée », il relève que l’empire américain, fondé sur le dollar et sa capacité militaire, est sur la voie du déclin. Dès lors, la confrontation maladroite avec la Russie dans le cadre de l’OTAN, tout comme le projet de « grand marché transatlantique », seraient à remiser au profit d’un nouveau type d’alliances avec les pays émergents. Dont la Chine. Expédiant en deux lignes la nature dictatoriale et néolibérale de son régime, Mélenchon argue qu’il s’agit de notre indépendance, qu’ « en matière économique, on peut facilement se comprendre », et que « dans les relations internationales, [les Chinois] ne pratiquent pas l’impérialisme aveugle des Américains » 16. Sur ce dernier point, il n’est pas sûr que les pays d’Afrique ou les plus proches voisins de la Chine partagent la même opinion… quant au chapitre économique, la manipulation du taux de change de la monnaie chinoise et son dumping social sont tout bonnement éludés. Mais après tout, ces considérations « réalistes » peuvent se défendre. Encore faudrait-il éclaircir le paradoxe qu’il y a à vouloir dans le même temps substituer les délibérations de la CNUCED 17 au G20, objectif louable s’il en est mais un peu irénique d’un point de vue… « Realpolitik ».

Au final, l’essai de Jean-Luc Mélenchon est agréable à lire et expose ses principales propositions avec clarté. Certaines paraîtront trop radicales à certains, comme la sortie du traité de Lisbonne, dont on peut légitimement craindre les conséquences à terme. Pour autant, ses positions ont le mérite de la cohérence (ce qui se discute toutefois sur le plan international). Elles dévoilent en creux les impasses faites par le PS sur des questions aussi essentielles que le productivisme ou la nature de l’Union Européenne.

Notes :

1 – Voir Le Parti de gauche : populaire ou populiste ?, Le Monde, 19 novembre 2010.

2 – Jean-François Kahn, Les Bullocrates, Fayard, Paris, 2006.

3 – p.13

4 – p.26

5 – p.38

6 – p.51

7 – lire sa contribution dans la revue L’Économie politique, n°44, janvier 2009, mais aussi une réplique de Jean-Marie Harribey dans un article du Post

8 – p.55

9 – p. 19

10 – p.85

11 – p.86

12 – p.91

13 – Dans sa défense d’une planification publique préférable à la planification aveugle des marchés, Jean-Luc Mélenchon retrouve les arguments développés plus longuement par James K. Galbraith dans L’État prédateur

14 – p.120

15 – p.122

16 – p.129

17 – La Commission des Nations unies pour le commerce et le développement

Titre du livre : Qu’ils s’en aillent tous ! Vite, la révolution citoyenne

Auteur : Jean-Luc Mélenchon

Éditeur : Flammarion

Collection : Documents

Date de publication : 13/10/10

N° ISBN : 2081251337

Voir enfin:

Entretien avec Jean-Luc Mélenchon, président du Parti de gauche (PG)

« L’Amérique du Sud est une source d’inspiration, de lutte et d’optimisme »

Jean-Luc MELENCHON, Hernando CALVO OSPINA

Le Grand soir

23 juin 2010

Jean-Luc Mélenchon a non seulement été un leader étudiant, un dirigeant syndical, un journaliste et un professeur de français, il a aussi fait partie de la direction nationale du Parti socialiste (PS) dont il a démissionné pour créer le Parti de gauche (PG) en novembre 2009. L’ex-sénateur Mélenchon est aujourd’hui député européen. C’est l’un des rares hommes politiques européens au fait des processus politiques et sociaux en cours aujourd’hui en Amérique du Sud. Il répond ici aux questions de Hernando Calvo Ospina

Hernando Calvo Ospina : Que pensez-vous de l’analyse des dirigeants de gauche en France sur les processus politiques et sociaux que vivent des pays comme le Venezuela, la Bolivie ou l’Equateur ?

Jean-Luc Mélenchon : La majeure partie des dirigeants de gauche a vu dans mes réflexions sur l’Amérique latine une sorte d’exotisme. En particulier les dirigeants du PS, avec qui il fut impossible de mener une discussion sérieuse sur ce thème, car ils se satisfont de la pauvreté intellectuelle, culturelle, politique et socialiste d’une bonne partie de la gauche européenne qui encourage leur paresse.

Les dirigeants du PS français et de la social-démocratie européenne, en effet, sont en général des personnages que je considère comme des poulets élevés en batterie.Ils sortent des grandes écoles, sans aucun passé militant dans les luttes populaires, et encore moins dans l’internationalisme politique. Ils montent les marches du pouvoir politique en croyant que leur discours de gestionnaires, c’est du socialisme. Et ils font croire que ça se résume à ça.

Ces dirigeants n’ont jamais compris ce qui se passe en Amérique latine parce qu’ils ne se sentent pas concernés. Dans le meilleur des cas, ils se contentent de reproduire le discours de la propagande étasunienne, repris par la majorité des médias.

La social-démocratie européenne ne voit pas l’intérêt de tirer des leçons du modèle politique suivi actuellement par l’Amérique du Sud. Elle ne veut même pas savoir que les Latino-Américains sont fatigués des recettes du Fonds monétaire international, de la Banque mondiale et de ses hommes politiques traditionnels. Pourtant elle devrait en prendre de la graine, car ici notre peuple suit ce même chemin, et elle pourrait finir plus isolée qu’elle ne l’est déjà.

Le président Hugo Chavez note, comme moi : « Les gens ne veulent pas comprendre que pour redistribuer les richesses auprès des pauvres, il faut changer les institutions ». Et Chavez nous interpelle : « Parce qu’il existerait une alternative ? Et où se trouvent donc vos magnifiques modèles, vous les Européens, que l’on devrait prétendument imiter ? ». Et il a raison, car ce que l’on a à lui montrer, à lui proposer, c’est le modèle grec, dont le chef de file est le président de l’Internationale socialiste, de la social-démocratie, George Papandréou (le fils), qui s’est fait élire sur un discours de gauche et qui a ensuite soumis son pays aux banquiers. Et on voit le résultat…

C’est donc pour cela que j’ai demandé à ces dirigeants qu’ils se taisent, et qu’ils observent avec respect le chemin montré par Chavez, Evo Morales en Bolivie, Rafael Correa en Équateur ou José Mujicaen Uruguay. Non pas pour les imiter, mais pour apprendre d’eux. Mais leur arrogance les en empêche, bien que la social-démocratie soit enlisée, et que même ses propres dirigeants ne croient plus dans ce modèle comme projet pour le futur. Ils préfèrent arguer que le marché est une puissance neutre que l’on peut manœuvrer, une force qui avance, mais seulement sans savoir où elle va.

HCO : Vous ne trouvez pas qu’il existe en France, et en Europe en général parmi certains intellectuels et de nombreux médias, une sorte de hargne contre ces dirigeants ?

J-LM : Le néolibéralisme a engendré un niveau incroyable de destruction et de régression dans les sociétés latino-américaines. Il a œuvré pour la destruction du rôle de l’Etat, sous prétexte que c’était un système collectif inefficace et bureaucratique qu’il fallait donc supprimer et remplacer par les entreprises privées. Aujourd’hui le rôle de l’Etat a presque complètement disparu, et les services rendus sont mauvais et chers. Je pense qu’au Venezuela, en Bolivie, en Uruguay, en Équateur et dans d’autres pays d’Amérique latine, on prend la bonne direction pour sortir de ce schéma-là.

Beaucoup d’entre ceux qui se disent intellectuels, une grande partie de la presse, et j’inclus de nombreux secteurs de gauche, sont hostiles à Chavez et Morales, surtout. Pour eux il ne suffit pas qu’ils soient arrivés au gouvernement par la voie démocratique, ou qu’ils fassent baisser le taux de pauvreté en un temps record, ou qu’ils alphabétisent, ou bien qu’ils permettent aux pauvres l’accès à la santé. D’ailleurs ils l’ignorent. Ces aspects si essentiels sont perçus comme secondaires.

L’argument de toujours : dans ces pays, « on manque de libertés ». On exige d’eux une liberté de presse inconcevable même en Europe. Ici on ne peut ni insulter ni calomnier le président ou le roi ni aucune autorité de l’Etat, et c’est pourtant bien ce que fait la presse d’opposition dans ces pays. Ils disent que Chavez est un dictateur, mais ils éludent qu’il a gagné douze processus électoraux tout à fait ouverts.

Ces gens-là reprochent à Morales, à Chavez ou à Correa d’avoir « confisqué » le pétrole et le gaz aux multinationales. Mais ils oublient de dire que c’est pour les rendre aux peuples. J’applaudis leur décision ! Car, en France et en Europe, on nous a aussi raconté qu’en privatisant tout, ça améliorerait notre vie. C’est tellement faux ! Tout est cher et marche plus mal depuis. Les élites craignent que le peuple français et les peuples européens voient comment des pays qui se trouvent aux portes de l’empire étasunien résistent et avancent grâce à un autre type de logique – je ne dis pas de modèle, je dis de logique -, en essayant de construire un autre type d’organisation sociale pour le bien de la grande majorité, c’est-à-dire les pauvres. Les attaques contre Chavez, Morales, Correa ou Mujica naissent de la mauvaise conscience à propos de ce qui se passe ici. Ils veulent cacher le fait que tandis que, là-bas, ils sont en train de réduire la pauvreté, ici la misère augmente.

HCO : Ce que l’on peut facilement percevoir, c’est que ce ne sont pas de simples attaques, sinon des campagnes bien orchestrées contre ces dirigeants.

J-LM : Cracher sur l’Amérique latine qui change est le ticket d’entrée pour appartenir au club des bien-pensants, des personnes qui méritent le respect et la considération des médias. L’extraordinaire alignement de la France sur les intérêts des Etats-Unis qui d’ailleurs implique aussi de nombreux secteurs de gauche, a accru ce mépris. Les grotesques campagnes de désinformation que lance régulièrement la CIA démontrent comment les officines de propagande et autres agences étasuniennes bénéficient de beaucoup de complicité et de facilités dans toutes sortes de sphères dirigeantes.

Avec Chavez, les exemples ne manquent pas. Les campagnes se montent aux Etats-Unis et arrivent en France et dans les autres pays européens via les médias espagnols. Ce qui est absurde, c’est qu’elles sont régulièrement reprises par les partis de gauche comme étant véridiques, sans qu’ils se donnent la peine de vérifier leur contenu.

J’ai vécu cette situation au Parti socialiste. Je me rappelle qu’une fois j’ai demandé au premier secrétaire du Parti s’il était d’accord avec un communiqué qui allait être publié contre Chavez. Il m’a dit qu’il ne savait pas de quoi il s’agissait. Après lui avoir expliqué que l’information était tronquée, on a décidé de vérifier d’où provenait l’idée centrale du message, jusqu’à ce qu’on aboutisse à ce que je considère comme des agents d’influence de Washington. Pure coïncidence ? Les auteurs étaient des personnes qui avaient été invitées aux Etats-Unis par des institutions politiques ou des universités, tous frais payés. Cela crée des relations de reconnaissance mutuelle, d’amitié et de gratitude, que ces personnes manifestent en appuyant ces campagnes d’opinion quand on le leur demande. Ces personnes existent dans le PS et dans beaucoup d’autres partis en Europe, de droite comme de gauche, et elles sont directement liées aux agences étasuniennes. Elles sont en quelques sortes payées pour accompagner leurs intérêts.

Honduras Resiste HCO : Et dans ce contexte que tu décris, qu’en est-il de Cuba ? On ne peut pas oublier que ce processus a été constamment attaqué depuis plus de cinquante ans.

J-LM : Je ne suis pas un fin connaisseur de Cuba, mais en revanche j’en suis un observateur attentif. Je peux dire que Cuba, en Amérique latine, bénéficie d’une autorité et d’une audience qui est totalement incomprise en Europe. Ici, quand on parle de Cuba, c’est pour la cataloguer comme une dictature et pour dire qu’il n’y a pas suffisamment de liberté. L’obsession des médias, tous attentifs aux Etats-Unis, est de trouver un dissident ou un prétendu prisonnier politique pour en faire un héros et ainsi justifier leurs dénigrements. Ils ne mentionnent jamais les presque 600 attentats que la CIA a préparés contre Fidel Castro, ni le terrible embargo imposé par les Etats-Unis.

En Europe, Cuba fait les frais d’une vision totalement déséquilibrée et absurde. Ici on nous empêche de comprendre la réalité politique, humaine et même spirituelle de ce pays et de l’Amérique latine en général. Cuba génère de la vindicte parce qu’elle incarne un sentiment d’indépendance, parce qu’elle a donné une autre vision de la souveraineté populaire. De quelle souveraineté populaire pourrait-on parler en Europe, quand les nations elles-mêmes sont soumises in fine aux Etats-Unis, et ses citoyens soumis individuellement à des contrôles étatsuniens ? Quelle souveraineté populaire existe-t-il en France où, par exemple, la majorité des citoyens vote contre la Constitution européenne et où le gouvernement la fait ensuite approuver par le Parlement ?

Il faut être lucide et comprendre que Cuba provoque de la hargne chez les puissants car c’est le foyer qui maintient l’idée, le rêve éveillé de pouvoir construire quelque chose de différent, et qui continue à avancer, malgré tous les problèmes matériels auquel elle est confrontée. Je félicite Cuba, sa résistance et les contributions qu’elle a faites à la science, à la culture, au sport et à l’histoire universelle.

Beaucoup d’hommes politiques, de médias et d’intellectuels en Europe ne veulent pas comprendre qu’en Bolivie, au Venezuela et dans d’autres nations sud américaines, la majorité a décidé de se gouverner librement. Et cette rébellion latino-américaine n’est pas nouvelle : elle existe depuis les guerres d’indépendance, il y a 200 ans. Les Latino-Américains ont toujours cultivé la rébellion par soif de liberté.

HCO : Et pour terminer ?

J-LM : Chaque fois que j’en ai l’occasion, je parle de l’Amérique latine, et en particulier de ces peuples qui luttent actuellement pour construire leur société différemment. En Europe, on devrait regarder dans cette direction, car c’est une source d’inspiration, de connaissances, de lutte et d’optimisme, dont on a bien besoin ici. Il n’existe pas d’autre endroit au monde où l’on trouve tout cela.

Hernando Calvo Ospina

journaliste et collaborateur du Monde diplomatique.

Une version en espagnol de cet entretien a été publiée sur le site de l’auteur :

http://www.hernandocalvoospina.com/

NOTE DU GRAND SOIR :

On se souvient aussi qu’en avril 2009, c’est la présence d’Hernando Calvo Ospina dans un avion régulier d’Air France qui incita les USA à dérouter cet avion. Voir : http://www.legrandsoir.info/L-homme-qui-fait-trembler-les-US

15 Responses to France: Attention, un populisme peut en cacher un autre! (Mélenchon: I’ve always favored banning counter-republican parties)

  1. Greg dit :

    Les dirigeants, de leurs côtés, n’hésitent pas à manipuler ceux qu’ils gouvernent afin d’en profiter. Ces militaires africains qui prennent le pouvoir par la force sont-ils si éloignés des politiques occidentaux déguisant la vérité pour obtenir des votes ou de l’argent ?

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  2. jcdurbant dit :

    Voir aussi:

    La seule chose vraiment certaine en ce qui concerne la prochaine élection présidentielle, c’est qu’elle sera sacrément rock’n’roll. (…) Mais si j’ai cherché à comparer, point par point, le reste des propositions socio-économiques des uns et autres, avouons qu’il est plus facile de se rencarder chez les lepénistes que chez les mélenchonnistes. A main droite, on annonce la couleur, tout est décrit en détail et la France bleu-Marine ressemblerait effectivement à un mix d’étatisme, de corporatisme, de racisme, d’autoritarisme, de provincialisme intellectuel, d’archaïsme sociétal et économique, d’antilibéralisme, d’anti-américanisme, de bêtise crasse… A main gauche ― que le flou qui entoure la relation du boss avec le PC empêche d’aller au-delà des banalités génériques du progressisme orthodoxe ― on flaire peu ou prou la même chose, la xénophobie en moins, on l’a vu, mais le collectivisme en plus.

    Un sondage express, absolument a-scientifique et représentatif de pas grand chose, m’enseigne pourtant qu’autour de moi, on irait malgré tout mettre un bulletin Mélenchon dans la boîte en cas de catastrophe. Ce qui est assez ironique puisque ce dernier s’abstiendrait lui-même de voter pour DSK, qui ne vaut pas mieux que l’UMP, laquelle est plus à droite que Marine Le Pen !

    Pour moi, il s’agirait d’un fameux dilemme. Ne pas voter ? Je n’ai jamais loupé le moindre scrutin et je me suis toujours moqué des abstentionnistes. Voter blanc ? Je n’ai jamais compris ce qu’exprimait le fait de ne rien exprimer. Voter Le Pen ? Tss, je ne réponds même pas à ce genre de provocations… Voter Mélenchon ? Arghh… Non, vraiment, pas possible. Ou alors juste avant de m’expatrier, charge à ceux qui restent de se démerder avec la nouvelle donne et de nous faire passer des nouvelles …
    Hugues Serraf

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  3. J’ai bien aimé votre site et je vous suggegère le mien : http://casabarata.net/ il s’agit d’un site de petites annonces gratuites, un annuaire professionnel, un espace e-learning, un guide pratique de Tanger, un espace publicitaire pour les entreprises,un espace emploi et stages ,casabarata.net c’est également un espace d’échange,de réflexion, de partage et de tolérance.

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  4. […] Il y a entre nous une culture commune bien plus étendue et profonde qu’avec les Nord-Américains. Les Chinois, comme nous, accordent depuis des siècles une place centrale à l’Etat dans leur développement. Dans leurs relations internationales, ils ne pratiquent pas l’impérialisme aveugle des Américains. La Chine est une puissance pacifique. Il n’existe aucune base militaire chinoise dans le monde. (…) La Chine n’est pas intéressée au rapport de forces de cet ordre. Jean-Luc Mélenchon […]

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  5. […] tentation conspirationniste, son abandon non moins historique aux petits partis protestataires et extrémistes et au profit d’un “peuple de substitution” d’immigrés […]

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  6. […] profit d’une gauche qui ne s’est jamais embarrassée, elle, de ses alliances avec les thuriféraires du communisme ou de la Terreur […]

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  7. […] profit d’une gauche qui ne s’est jamais embarrassée, elle, de ses alliances avec les thuriféraires du communisme ou de la Terreur […]

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  8. […] profit d’une gauche qui ne s’est jamais embarrassée, elle, de ses alliances avec les thuriféraires du communisme ou de la Terreur […]

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  9. […] outre sa notoire consanguinité médiatique, ses alliances avec une extrême-gauche aux accents robespierristes qui défend les joyeusetés des régimes vénezuélien, cubain ou […]

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  10. […] Car la consigne (« Qu’ils s’en aillent tous ») ne visera pas seulement ce président, roi des accointances, et ses ministres, ce conseil d’administration gouvernemental de la clique du Fouquet’s ! Elle concernera toute l’oligarchie bénéficiaire du gâchis actuel. « Qu’ils s’en aillent tous ! » : les patrons hors de prix, les sorciers du fric qui transforment tout ce qui est humain en marchandise, les émigrés fiscaux, les financiers dont les exigences cancérisent les entreprises. Qu’ils s’en aillent aussi, les griots du prétendu « déclin de la France » avec leurs salles refrains qui injectent le poison de la résignation. Et pendant que j’y suis, « Qu’ils s’en aillent tous » aussi ces antihéros du sport, gorgés d’argent, planqués du fisc, blindés d’ingratitude. Du balai ! Ouste ! De l’air ! Jean-Luc Mélenchon […]

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  11. […] homo à qui l’on droit le mariage pour tous Pierre Bergé au tribun pousse-au-crime Jean-Luc Mélenchon et jusqu’au zozo et apprenti-sorcier de l’Elysée […]

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  12. jcdurbant dit :

    Communistes anonymes (ils étaient quand même bons)

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  13. jcdurbant dit :

    Quand Boucheron oint Poutou

    Ce matin sur France Inter, Philippe Poutou a même reçu l’onction de la nouvelle star du monde intellectuel français : Patrick Boucheron. Invité par Patrick Cohen pour nous expliquer ce qu’il faut penser de questions aussi graves que celle du statut de la vérité dans notre monde en miettes, Patrick Boucheron a prétendu pour cela s’appuyer sur la pensée de Michel Foucault. Curieux, alors même que Foucault fut le principal fossoyeur du concept de vérité, en affirmant que la vérité n’existait que comme « effet de vérité » et non pas en elle-même. C’est d’ailleurs dans une certaine fidélité à cette conception purement performative de la vérité que Patrick Boucheron a produit récemment son Histoire mondiale de la France, tentative sans doute réussie de planter le dernier clou dans le cercueil de notre roman national. Inviter Boucheron à nous aider à lutter contre le monde de la « post-vérité », c’est un peu comme inviter un enthousiaste héritier du pyromane en chef que fut Michel Foucault à nous expliquer comment éteindre un incendie.
    Soljenitsyne-Poutou, même combat!?

    Mais ce dernier, sans trop le reconnaître ouvertement, a retourné sa veste à la fin de son existence. Il propose en exemple, dans son tout dernier cours, intitulé Le Courage de la vérité, l’attitude des anciens Grecs et des premiers chrétiens face au pouvoir, à travers la figure du parrèsiaste, celui qui ose dire et incarner la vérité, fût-ce au péril de sa vie. La parrhèsia est un concept omniprésent dans le Nouveau Testament. Son succès dans le christianisme est inséparable de la déchirure dans l’ordre politique dont le Christ est responsable, lorsqu’il instaure l’ordre du monde et celui de Dieu. Cela, Boucheron s’est bien gardé de nous le rappeler, se contentant, lorsqu’il s’est agi de nommer des figures de parrèsiastes, de passer sans transition et sans craindre le ridicule d’Alexandre Soljenitsyne à Philippe Poutou. Voilà donc le monde dans lequel nous nous trouvons : le courage de la vérité autrefois incarné par Soljenitsyne est aujourd’hui incarné par Philippe Poutou. Hier, le courage de la vérité consistait à oser parler face aux loups, aujourd’hui, pour Patrick Boucheron, cela consiste à hurler avec eux.

    http://www.causeur.fr/poutou-boucheron-foucault-post-verite-43592.html

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