Polémique Haenel: C’est en connaissance de cause que les Alliés n’ont pas cherché à arrêter l’extermination des juifs d’Europe (We would simply have saved the Germans work)

Saving the jews (Robert Rosen)C’est en connaissance de cause qu’ils n’ont pas cherché à arrêter l’extermination des juifs d’Europe. Peut-être à leurs yeux ne fallait-il pas qu’on puisse l’arrêter? Peut-être ne fallait-il pas que les juifs d’Europe soient sauvés? Yannick Haenel (Extrait de « Jan Karski »)
J’ai en effet répété à Karski ce que j’avais dit à Varsovie : que la question du sauvetage des juifs serait importante dans mon film, celle de la responsabilité des Alliés aussi. Cela, c’était au début de mon travail. Je me suis ensuite convaincu que tout cela était infiniment plus complexe que je ne l’avais pensé. Claude Lanzmann
Le Royaume-Uni, les États-Unis d’Amérique et l’Union des Républiques socialistes soviétiques ont reçu de nombreuses sources la preuve des atrocités, des massacres et des exécutions en masse effectués de sang-froid par les forces hitlériennes dans un grand nombre de pays qu’elles ont envahis, et d’où elles sont actuellement en voie d’être systématiquement chassées. La bestialité associée à la domination nazie n’est pas chose nouvelle, et tous les peuples et territoires qui sont sous ce joug ont été les victimes de la pire forme de gouvernement par la terreur. Ce qui est nouveau, c’est que plusieurs de ces territoires sont en voie d’être délivrés par l’avance des armées libératrices, et que, dans leur rage, les Huns redoublent de cruauté à mesure qu’ils reculent. Ceci est prouvé très clairement par les crimes monstrueux commis sur le territoire de l’Union soviétique, en voie de libération, ainsi que sur les territoires français et italien. En conséquence, les susdites trois puissances alliées, parlant au nom et dans l’intérêt des 33 Nations Unies, proclament solennellement ce qui suit, et donnent avertissement de leur proclamation : lorsqu’un armistice sera accordé à un gouvernement formé en Allemagne, quel qu’il soit, les officiers et soldats allemands et les membres du Parti nazi qui ont été responsables, ou qui ont donné leur consentement aux atrocités, massacres et exécutions dont il a été question, seront renvoyés dans les pays où ils auront perpétré leurs abominables forfaits, pour y être jugés et châtiés conformément aux lois de ces pays libérés et des gouvernements libres qui y seront formés. Des listes seront établies avec tous les détails possibles, dans chacun de ces pays, et particulièrement dans les territoires envahis de l’Union soviétique, de la Pologne, de la Tchécoslovaquie, de la Yougoslavie et de la Grèce (y compris la Crète et les autres îles), de la Norvège, du Danemark, de la Hollande, de la Belgique, du Luxembourg, de la France et de l’Italie. Ainsi les Allemands qui ont pris part aux fusillades en masse des officiers polonais, à l’exécution d’otages français, hollandais, belges, norvégiens et de paysans crétois, ou qui ont pris part aux massacres effectués en Pologne et dans les territoires de l’Union soviétique actuellement arrachés à l’ennemi, ces Allemands sauront qu’ils seront ramenés sur la scène de leurs crimes et jugés sur place par les peuples qu’ils auront martyrisés. Que ceux qui n’ont pas jusqu’à présent trempé leurs mains dans le sang innocent sachent ce qui les attend s’ils deviennent eux-mêmes des coupables. Car il est certain que les trois puissances alliées les poursuivront jusqu’au bout de la terre et les remettront aux mains de leurs accusateurs pour que justice soit faite. La déclaration ci-dessus ne préjuge pas du cas des criminels de guerre allemands dont les crimes ont été commis sans qu’il soit possible de les localiser géographiquement. Ceux-là seront punis par une décision commune des gouvernements alliés. Déclaration de Moscou (signée de Churchill, Staline et Roosevelt, 30 octobre 1943)
La « Solution finale », sans précédent, paraît inconcevable jusqu’en automne 1942 (…) Même au Congrès juif américain, on doute de la véracité des informations dont on dispose. Comment imaginer que des êtres humains puissent avoir de tels comportements? (…) des informations fiables passent pour des « rumeurs délirantes inspirées par les peurs juives ».(…) les responsables américains et britanniques se rappellent les rumeurs de la Première Guerre mondiale, lorsque des officines du camp de l’Entente fabriquaient de toutes pièces des atrocités allemandes prétendument commises en Belgique et dans le nord de la France, afin de retourner l’opinion mondiale contre le IIe Reich. Les Allemands auraient transformé les cadavres en produits chimiques! Ce qui est faux pendant la Première Guerre mondiale s’avère vrai pendant la Seconde (…) Surtout, il faut admettre qu’il s’avère très difficile de reconnaître un fait qui excède les limites de l’entendement. Comment croire à l’inhumanité illogique des nazis qui ont décidé de liquider tous les juifs d’Europe, alors que le Reich manque de main-d’œuvre? Hervé de Weck
Le Lt Col. Uttal, vétéran de 35 missions de bombardement au-dessus de l’Allemagne au cours de la Seconde Guerre Mondiale (…) cite un raid de bombardement d’octobre sur les installations de pétrole de Merseberg, au cours duquel 400 chasseurs nazis attaquèrent la force de bombardement et abattirent 26 avions. Kitchen ajoute que l’installation pétrolière de Monowitz était défendue par 79 canons lourds. (…) A titre de comparaison, il note qu’il n’a pas fallu moins de 10 raids de bombardements séparés, entre juillet et novembre 1944, avec des flottes de 100 à 350 bombardiers lourds, pour que les Alliés arrivent à paralyser l’installation pétrolière de Blechhammer, près d’Auschwitz. (…) il rappelle qu’aux bombardiers qui ont attaqué les raffineries de pétrole à Ploesti il fallut plus de 6 000 sorties et 13 464 tonnes de bombes pour accomplir leur mission. 350 bombardiers furent perdus. Uttal note que les bombardiers lourds de la Deuxième Guerre Mondiale « touchèrent leurs cibles 3% du temps », et insiste sur leur difficulté à viser leurs cibles lorsqu’ils volaient à 25000 à 30000 pieds d’altitude. (…) Il reconnaît que les Mitchells auraient pu atteindre Auschwitz qui se trouvait à la limite de leur portée, mais la nécessité de voler en formations de masse pour la protection leur aurait fait perdre tout élément de surprise et aurait conduit à des pertes prohibitives. Le Jerusalem Post
Le Professeur Martin Van Crefeld, un historien militaire renommé de l’Université Hébraïque (de Jérusalem) affirme que des raids de bombardement répétés auraient été nécessaires pour qu’Auschwitz fût mis hors d’état pour de bon. Il dit que le camp était comparable, en tant que cible, à Peennemunde, une île près de la côte Baltique, où les Allemands assemblaient les fusées V2. « Les Alliés menèrent une attaque aérienne sur celle-ci en 1942 ou en 1943, et l’endommagèrent, mais ils ne réussirent pas à la faire fermer définitivement ». Van Crefeld ajoute que, si les Alliés avaient décidé de viser de façon répétitive Auschwitz, les Allemands auraient frappé en retour. « Si les Allemands savaient qu’ils venaient, les bombardiers auraient rencontré de l’opposition. En octobre 1943, les bombardiers alliés attaquèrent le principal centre nazi de fabrication de roulements à billes, à Schweinfurt. Le premier assaut ne fit pas beaucoup de dommage. Quand les Alliés attaquèrent une seconde fois 100 bombardiers furent perdus ». Le Jerusalem Post
Si les Alliés avaient utilisé quelques dizaines de leurs bombardiers lourds, qui manquaient de précision, pour un raid unique sur Auschwitz, les Juifs en auraient été les principales victimes. (…) Un seul bombardement lourd aurait simplement fait le travail des Allemands. quatre-vingt-dix pour cent des tués auraient été Juifs. Et le camp n’aurait pas été détruit de façon permanente. Les nazis auraient pu le reconstruire assez rapidement. Van Crefeld
L’opinion juive informée était dans son ensemble contre l’opération. Levy
Les premières victimes seraient des Juifs [et un raid allié pourrait servir comme un] « prétexte bienvenu pour les Allemands pour affirmer que leurs victimes juives avaient été massacrées non par leurs assassins mais par les bombardiers alliés. Leon Kubowitzki (responsable du service d’aide du Congrès Juif Mondial, lettre au Conseil des réfugiés de guerre)
Une autre considération cruciale, facile à négliger 50 ans après, est que, alors qu’aujourd’hui nous pouvons voir qu’une victoire alliée était virtuellement inévitable en 1944, les stratèges militaires de l’époque n’avaient pas cette assurance. Chaque bombardement était potentiellement crucial, chaque écart par rapport aux buts stratégiques principaux, était catastrophique. Le Jerusalem Post
Les Alliés n’ont jamais été sûrs combien de progrès les Allemands avaient fait sur leur projet de bombe atomique. Uttal

Où l’on (re)découvre que c’est bien « en connaissance de cause » que les Alliés ont dû renoncer à « arrêter l’extermination des juifs d’Europe » …

Alors que s’accumulent les preuves du peu de sérieux et de l’amateurisme de quelqu’un qui prétendait en remontrer aux historiens …

Suite à l’actuelle polémique autour de l’ouvrage de Yannick Haenel sur le résistant polonais Jan Karski …

Et pendant que nos bouffons nationaux ne ménagent à nouveau ni leur talent ni leur peine pour animer, à l’occasion de l’anniversaire de la Révolution islamique, le « quart d’heure négationniste » des mollahs …

Retour, avec l’historien américain Robert Rosen (Saving the jews, 2006), à la polémique originelle (l‘accusation de non-assistance, voire de complicité passive, des Alliés et tout particulièrement de l’Administration Roosevelt face au génocide juif) qui avait secoué l’historiographie américaine il y a quelque 25 ans.

Notamment autour des livres des historiens David Wyman (« L’Abandon des Juifs », 1984), Henry Feingold (« Politique du sauvetage ») ou Arthur D. Morse (« Alors que six millions mouraient »).

Et qui a le mérite de montrer la diffculté (et, a contrario, quand on connait déjà la fin du film, la facilité rétrospective à voir des complots partout) à imaginer un évènement jusque là, Turquie exceptée mais c’était pas encore les usines de mort, complètement inouï et inédit et proprement dément (à un tout autre niveau et toutes proportions gardées, c’est un peu ce qui a permis le « succès » des attentats jusque là inédits, du 11/9 – exception faite du dernier avion).

Surtout que l’entreprise se fait même, contre toute logique, au prix de l’effort de guerre: continuer à donner la priorité à des convois de juifs à éliminer alors que les troupes manquent de tout sur certains fronts ne pouvait apparaitre que comme de la pure folie …

Petit résumé:

Sur l’abandon des passagers du St. Louis en 1939 (où un navire transportant 963 réfugiés juifs allemands se vit refouler de Cuba vers l’Europe):

Rosen rappelle qu’avec les efforts des autorités américaines [dès la Conférence d’Evian de juillet 1938], plus des deux tiers furent sauvés mais surtout qu’à la veille de la guerre et donc bien avant le début de la Solution finale, bien peu imaginaient la tournure qu’allaient prendre les évènements.

Sur l’échec de Roosevelt à changer les lois sur l’immigration:

Rosen ajoute que les Etats-Unis venaient d’accueillir des millions de juifs, Polonais, Italiens, Grecs, Slaves et autres nationaux mais qu’après les attentats anarchistes de Haymarket à Chicago, la montée de mouvements syndicaux violents et radicaux et même révolutionnaires, l’assassinat du Président McKinley par un anarchiste polonais comme l’attentat contre un cadre de Carnegie Steel par l’ami d’Emma Goldman, la Révolution bolchévique et la montée du Parti communiste et sans parler, à partir des années 30, de la Grande Dépression et de toute une série d’autres réfugiés (anti-nazis, anti-fascistes, socialistes, syndicalistes, refugiés de la Guerre civile espagnole, nombre d’Américains prirent peur et exigèrent les mesures particulièrement répressives contre l’immigration de 1921 et 1924, d’où l’impossibilité de changer ces lois.

Sur sa non-dénonciation de la Shoah:

Rosen signale qu’à partir de la Nuit de Cristal, Roosevelt avait été l’un des seuls à protester publiquement et à avoir rappelé son ambassadeur d’Allemagne jusqu’à la fin de la guerre, multipliant les menaces de « châtiment » contre les nazis qui seraient reconnus coupables de crimes de guerre (jetant ainsi les bases pour après-guerre du Tribunal de Nuremberg). Et qu’avec sa Commission pour les réfugiés de guerre, les Etats-Unis étaient le pays ayant accueilli le plus de juifs, qui représentaient, entre 1938 et 1940, la moitié de ses réfugiés et plus de deux fois plus que le total du reste du monde (200,000 sur 300,00). Sans compter que personne n’imaginait que l’Europe occidentale (France, Norvège, Danemark, Pologne, Pays-Bas et Belgique) s’effondrerait si vite devant Hitler, d’où la réticence devant une telle menace (Hitler controlait l’essentiel de l’Europe où les juifs n’étaient pas accessibles) et celle du Japon, de recevoir plus de réfugiés.

Sur le refus de bombarder Auschwitz:

Rosen conclut avec le manque de précision des bombardiers de l’époque (seulement 1 sur 5 réussissait à approcher à moins de 7 km sa cible), les morts de juifs (dont la propagande aurait pu tirer parti) et la diversion de bombardiers pour le Débarquement de Normandie que cela aurait impliqué, l’inutilité de bombarder des voies ferrées qui auraient été très vite réparées. Et même si cela avait été possible, comme le complexe industriel qui y avait déjà été bombardé entre mai et novembre 1944, la majorité des leaders juifs (dont le futur premier ministre israélien David Ben-Gourion, la Jewish Agency Executive of Palestine et le World Jewish Congress) y étaient opposés …

Saving The Jews
Robert Rosen
Carter Center Library Speech
July 17, 2006

This book was inspired by a visit to the Boston Holocaust Memorial near Quincy Market. My daughter, Ali, then a student at Phillips Academy, and I visited that Holocaust Memorial, and we read these words:

“By late 1942, the United States and its Allies were aware of the death camps, but did nothing to destroy them.”

I told Ali that this statement could not possibly be true. The United States was not even a belligerent in World War II until December 7, 1941 when the Japanese bombed Pearl Harbor. How could we have saved the Jews of Europe in 1942?

But, “Dad,” she said, “I don’t think they put lies on Holocaust Memorials.” I told Ali I thought the statement – while literally true – was not correct, and I set out to find what this was all about. It turns out that the statement implies, incorrectly, that we Americans were morally culpable for failing to destroy death camps we were unable to destroy in 1942,or in 1943 for that matter.

What I found was quite remarkable: One of the biggest mistaken interpretations of American history ever, and it involved one of our most important presidents, Franklin Delano Roosevelt. A large group of historians, writers, journalists, filmmakers, activists, rabbis, and others, have created a body of work which paints FDR, his Administration and the American people as not caring at all about the plight of European Jewry, and even complicit in the Holocaust. In the words of one prominent historian, David Wyman, the Roosevelt Administration and the American people were, the “ all too passive accomplices,” of the Nazis.

Many of you are familiar with these books, The Abandonment of the Jews by Wyman, While Six Million Died by Arthur D. Morse – among many others, and with this version of history. Millions of Americans have been influenced by them because general American histories rely on these books and authors.

THE ONLY PROBLEM IS THAT IN MY OPINION – AFTER SIX YEARS OF RESEARCH – THEY ARE WRONG.

These are the main charges made against Franklin Roosevelt: His failure to save the passengers on the S.S. St. Louis in 1939, his failure to change the immigration laws and to speak out against the Holocaust; and his refusal to bomb Auschwitz.

1. The S.S. St. Louis

The critics say that Roosevelt refused to let Jewish refugees come to America. The voyage of the S.S. St. Louis, the “Voyage of the Damned,” is the chief incident trumpeted against him. Let the facts speak for themselves. The St. Louis sailed from Hamburg in May of 1939 before either World War II or The Final Solution had begun. It arrived in Cuba. The Jewish passengers had purchased visas which were illegal under Cuban law and the Cuban president would not honor them. The State Department and the American Jewish Joint Distribution Committee-known as the “Joint”- worked day and night to convince the Cubans to take in the passengers. The Joint sent a lawyer to Havana with a suitcase full of money to bribe the Cuban government. Henry Morganthau Jr., Roosevelt’s Jewish Secretary of the Treasury, the person in charge of the Coast Guard, was person ally involved. Sadly, all of their efforts failed. 29 of the 936 passengers got off in Cuba. Even though the Roosevelt Administration urged the Cuban government to allow the remaining 907 passengers to land, the S.S. St. Louis began its return to Europe.

With the active intervention of the State Department and the “Joint”, the St. Louis went to England (not Germany), where 288 of the 907 passengers disembarked and survived the Holocaust. The remaining 619 disembarked at Antwerp and went to France, Belgium, and Holland. The leading authorities on the St. Louis estimate that 392 of the 619 who disembarked at Antwerp survived the war. Thus more than 2/3 of the passengers on the St. Louis survived the Holocaust.

The passengers knew that Americans had saved them. “Our gratitude is as immense as the ocean on which we are now floating,” they wired Morris Troper of the Joint. Three years later, after Hitler conquered the Netherlands, France, and Belgium, and initiated the Final Solution, 227 of the St. Louis’s 936 passengers became victims of the Holocaust. Of course in June 1939 no one could have foreseen this. The death camps did not even exist in 1939. The Roosevelt Administration had done all it could.

2. Immigration Laws

But why did we not allow the St. Louis passengers in? America had taken in millions of Jews, Poles, Italians, Greeks, Slavs, and others in the late 19 th and early 20 th century. The ancestors of most Jews in America today emigrated between 1880 and 1920. But by the 19 teens, the great majority of Americans feared the new wave of immigrants. By the 1920s, after the Haymarket bombing by anarchists in Chicago in 1886, the rise of violent, radical, and even revolutionary labor movements, the assassination of President McKinley in 1901 by a Polish anarchist, the Bolshevik Revolution of November, 1917, the rise of the Communist party in the United States, the dramatic increase in the number of Polish and Italian Catholics, Slavs, Jews and others whose politics, culture, religion, dress, language, and behavior were very foreign to the majority of white Anglo Saxon, Protestants, Americans demanded that Congress dramatic ally curtail immigration. Congress did so in draconian laws enacted in 1921 and 1924.

Antisemitism certainly played in this legislation, although only a part. Clearly Jewish radicals, such as Emma Goldman whose boyfriend, Alexander Berkman who shot Carnegie Steel executive, Henry Clay Frick, did not win any friends. And the large number of Jews who were active in left-wing Socialist, anarchist and Communist causes, did not endear the American people to Jewish immigrants.

“The Statue of Liberty would still stand in New York harbor,” Maldwyn Jones observed, “but the verses on its base would henceforth be but a tribute to a vanished ideal.” (40) The immigration laws were amended, by an overwhelming vote in the Senate of 62 to 6 and in the House of Representatives of 326 to 71. (40)

Thus, when Hitler came to power in 1933 and began persecuting the Jews, America was no longer an asylum for those seeking freedom. A strict quota system had been put in place in 1924, 15 years before the voyage of the St. Louis and 17 years before the “Final Solution” began. Every historian agrees that it was a political impossibility to change these laws.

We must also keep in mind that when Roosevelt came into office in 1933, the Great Depression overshadowed everything else. Tens of millions of Americans were unemployed. Life in the United States presented a dismal picture: “In the long-blighted countryside,” David M. Kennedy wrote, “unmarketable crops rotted in fields and unsalable livestock died on the hoof….in towns and cities across the country haggard men in shaggy overcoats, collars turned up against the chill wind, newspapers plugging the holes in their shoes, lined up glumly for handouts at soup kitchens.” (42)

There was no possibility of the United States opening its doors to any more immigrants, regardless of their religion, race, or tragic situation. The passengers on the St. Louis were among many European refugees—anti-Nazis, anti-Fascists, Socialists, labor leaders, refugees from the Spanish Civil War—all seeking entrance to the United States.
3. Crystal Night

Despite all that, Franklin Roosevelt was outraged by the Nazis’ treatment of German Jews. He thought Hitler was insane. After the Crystal Night pogrom of November 1938, Roosevelt recalled the American ambassador to Germany. He was shocked by the actions of the Nazis. “I myself could scarcely believe that such things could occur in a twentieth century civilization,” he said at a press conference. No U.S. Ambassador returned to Germany until the Nazis were overthrown. And Roosevelt was the only important world leader to criticize Germany about Crystal Night. (76)

4. Immigration in 1940-1941

Contrary to popular belief, and in the face of strict immigration quotas, both the leadership of the American Jewish community and the Roosevelt Administration were actively involved in trying to save as many Jews as they reasonably could prior to the outbreak of World War II in September 1939 and the fall of France in June, 1940. 25% of all German Jews had fled from Germany between 1933 and 1937. In September 1939 the German Jewish population was 185,000 meaning 340,000 German Jews (65%) had fled prior to World War II. Of the 185,000 Jews in Austria in 1938, 126,000 had emigrated by 1940. (441) Between 1933 and 1942, 161,000 Jews came to the U.S. Between 1938-1940 half of all immigrants to the U.S. were Jews. [ I repeat, half of all immigrants…] The United States accepted about twice as many refugees as the rest of the world combined, 200,000 of 300,000. (442)

After the fall of France in 1940, the United States and Great Britain were stunned. France’s army had been larger than the German army. People could not believe that Germany could so swiftly conquer, not only France, but Norway, Denmark, Poland, the Netherlands, and Belgium.

In this atmosphere, Roosevelt was not about to admit any European refugees to the United States given the nature of the threat, the adamant opposition of the American people and Congress, the possibility of terrorists bombing American military targets (which the Germans actually did during World War I), and the desperate need for consensus in the conduct of American foreign policy.

Meanwhile, Hitler’s chief victims, were the Jews of Poland and Russia, who could not be saved. Of the nearly six million Jews who were murdered in the Holocaust, 4,565,000 were Polish and Russian and 125,000 were German. We have to keep in mind that the German Army and the S.S. controlled all aspects of life in Europe and that Poland was a very long way from Great Britain. We barely saved Great Britain and the Soviet Union. The Jews of Europe could only be saved by the defeat of the massive German war machine.

We must also remember that, after Pearl Harbor, our nation’s mission was the defeat of not one but two genocidal tyrannies, the Nazis and the Japanese militarists who had attacked us and killed over 2,000 Americans at Pearl Harbor. During World War II, the Japanese committed genocide on a massive scale. American CartoonThey murdered 20 million Asian civilians. (493) The United States was in a vicious war with the Japanese, whom the American people detested far more than the Germans. Roosevelt, however understood that the Germans must be defeated first.

The Final Solution began with the German invasion of the Soviet Union in June 1941. Roosevelt had been re-elected by promising to keep a reluctant America out of the war. Massive massacres of Jews, such as the murder of 33,000 at Babi-Yar occurred in September 1941 before the United States was even in the war.

By the end of 1942, Hitler was the master of Europe, from Norway to North Africa, from the Atlantic Ocean to the gates of Moscow. He was able to annihilate six million Jews in Poland, the Soviet Union and Europe, as he had absolute control of the killing fields.

5. Silence

Those who say that Roosevelt and the American people were silent about the Holocaust are wrong again. Roosevelt denounced the massacre of the Jews in the strongest possible terms beginning in August 1942. War criminals, he said, would face “fearful retribution.” The State Department made “the most vigorous representations possible,” to the French Vichy government, protesting the deportation of the Jews. View US Rebukes Vichy On Deporting Jews

As early as October 7, 1942, Roosevelt warned the Nazi leaders that the Allies were aware of their war crimes and that “it was the intention of this government that the successful close of the war shall include provisions for the surrender to the United Nations of War Criminals; and that the criminals would receive a certain punishment.” This was the origin of the Nuremberg trials.
View Nazi Punishment Seen By Roosevelt
View President Predicts Murder Orgy by Nazis to Wipe Out Minorities

Rabbi Stephen Wise and other Jewish leaders meet with Roosevelt on December 8, 1942 to request that the president issue a declaration condemning the massacre of Jews specific ally. The United Nations Declaration on Jewish Massacres was issued on December 17, 1942, nine days after Rabbi Wise and his delegation requested it. Signed by the United States, Great Britain, the Soviet Union, and eight occupied countries, it denounced, “in the strongest possible terms, this bestial policy of cold-blooded extermination.” Five MenIt condemned the German governments’ “intention to exterminate the Jewish people in Europe….” The Declaration received wide publicity in the American press. It was on the front page of the New York Times. In the eyes of the world, it committed the Allies to prosecute war crimes against the Jewish people. It simply would not have happened without FDR’s strong concern about the Jews of Europe.
View 11 Allies Condemn Nazi War On Jews

Why this declaration is barely quoted by legions of Roosevelt critics I do not know. Michael Beschloss in his best seller, The Conquerors, entitles his chapter on the subject, “The Terrible Silence,” and claims there was a “conspiracy of silence.” But there was no conspiracy and Roosevelt was certainly not silent.

The Jews of Europe had been Hitler’s prisoners since 1940. 3.5 million Jews were dead by December 1942, one year after Pearl Harbor. Not until the Normandy invasion could we begin the process of liberating Hitler’s Jewish prisoners, held, beyond Germany, in faraway Poland.

Until May 1943 we were losing the Battle of the Atlantic. We could not invade Western Europe, let alone rescue the Jews in Poland. Roosevelt’s critics do not seem to know that until May 1943 more American ships were sunk by German U-boats than succeeded in arriving in Great Britain. Sinking ShipThousands of merchant mariners died in the freezing waters of the North Atlantic. Churchill later admitted that the U-boat was “the only thing that really frightened me during the war.” “The Germans never came so near to disrupting communication between the New World and the Old World as in the first 20 days of March 1943,” the Admiralty Staff concluded. “From the Allied point of view,” historian Samuel Elliot Morison observed, “Victory was not even in sight.”

6. War Refugee Board

Even in the face of this difficult military situation, Henry Morganthau, Jr. and others, convinced FDR to establish an American agency to try to save the Jews of Europe, FDR created the War Refugee Board in 1944 by executive order. He warned the Hungarians in March 1944 to not participate in what he called, “one of the blackest crimes of all history, begun by the Nazis in the days of peace and multiplied by them a hundred times in time of war. The wholesale systematic murder of the Jews of Europe goes on unabated every hour.” He promised swift punishment to the Nazis. “The United Nations has made it clear,” he said, “that they will pursue the guilty and deliver them up in order that justice be done.”

accomplishments of the War Refugee Board are disputed by historians. But whatever it did accomplish (and some historians argue that it saved up to 200,000 Jews) was accomplished with funds from the American Jewish community, the Joint, and the Roosevelt Administration. For example, the savior of many Jews, Raoul Wallenberg, is revered by Roosevelt’s critics as, “a Swedish diplomat.” But, in fact, he was an agent of the War Refugee Board, the Roosevelt Administration and the Joint. He would never have gone to Hungary had it not been for the War Refugee Board, the Joint and the donations of American Jews.

7. Auschwitz

Finally we come to the explosive issue of the failure to bomb of Auschwitz. Arial View Of Auschwitz

We first have to accept the fact that the power and precision of World War II aerial bombardment was mythical and the American military knew it. Only one in five bombers got within 5 miles of its designated target. Successfully bombing Auschwitz meant killing the Jews in the camps. This included killing Anne Frank and her entire family. Bombing the railroad tracks from Hungry to Auschwitz would have been useless. First, it was a difficult task limiting air power needed for Normandy invasion in the Summer of 1944; second, trains could divert to other routes; and third, the railway lines could be repaired in a matter of hours. As Georgians are well aware, even the Confederate Army could quickly repair railway lines during the Civil War. That is why General William Tecumseh Sherman tied them in knots (474).
View Railroads and Auschwitz

There is no question that American bombers could have bombed Auschwitz between May and November 1944. Indeed the U.S. Air force bombed the complex where Auschwitz was situated. But no one wanted to bomb Auschwitz, especially Jews. The overwhelming majority of the Jewish leadership worldwide – including David Ben-Gurion (later the first Prime Minister of Israel), Jewish Agency Executive of Palestine, and the World Jewish Congress – adamantly opposed the bombing, “We do not know the truth concerning the entire situation in Poland,” Ben-Gurion said, “and it seems we will be unable to propose anything concerning this matter.” Another member of the JAE said, “it is forbidden for us to take responsibility for a bombing that could very well cause the death of even one Jew.”

A. Leon Kubowitzki, himself a refugee from Nazi-occupied Europe and head of the rescue department of the World Jewish Congress, wrote the director of the War Refugee Board, John Pehle, and underlined it for emphasis: “ View Letter The destruction of the death installations cannot be done by bombing from the air, as the first victims would be the Jews who are gathered in these camps, and such a bombing would be a welcome pretext for the Germans to assert that their Jewish victims have been massacred not by their killers, but by the allied bombings.”

Despite erroneous assertions by many historians and the United States Holocaust Memorial Museum, Jewish leaders overwhelmingly opposed the bombing of Auschwitz. Kubowitzki wrote to one Jewish leader, “I think you know that we are not in favor of the bombing of the extermination installations….Because we believe in hayei shaa [literally, “life of the hour,” meaning saving those currently living] and we are afraid for the Jewish victims of such bombings and giving the Germans an alibi.” View Letter

The Holocaust Museum takes one of Kubowitzki’s numerous letters to John McCloy, assistant Secretary of War and enlarged it to make it appear that he was requesting the bombing of Auschwitz. Not True. This letter, the centerpiece of the Museum’s display on the bombing of Auschwitz, merely passed on a message from the Czechoslovakian government in exile and McCloy was well aware that Kubowitzki and the World Jewish Congress adamantly opposed the bombing of Auschwitz. View First Letter View Second Letter (I have written the Holocaust Museum about this blatant error, but have yet to hear back from their Chief Historian.)

Representatives of all major Jewish organizations meet with Pehle, the Director of the War Refugee Board, on August 16, 1944 and none were in favor of the bombing of Auschwitz. It is a controversy created by historians, not by the actual participants in history.

What then can we say finally about
Franklin Roosevelt and the Holocaust?

First FDR had the support of 90% of American Jews in his races for the Presidency. “The Jews have three velten [“worlds” in Yiddish], Congressman Jonah J. Goldstein quipped, “Die velt [this world], yene velt [the next world], and Roosevelt.” [xxi] In fact, there were so many Jews in high and mid-level positions in FDR’s administration that it was referred to by numerous antisemites as “the Jew Deal” not the “the New Deal.”

In February of 1945 after the Yalta conference, Roosevelt went to see Ibn Saud, the leader of Saudi Arabia to convince the Muslim leader to support a Jewish state in Palestine. He told Saud he felt “a personal responsibility” for the Jewish victims of the Holocaust who had suffered “indescribable horrors at the hands of the Nazis” (412-413). Although he failed to convince Ibn Saud, Roosevelt had no political reason to go see him. He had no more elections ahead of him. He did not need votes in New York. In fact he would be dead in 8 weeks. So much for the nonsense that FDR was an antisemite.

***

I will leave you with the views of two contemporary American rabbis on FDR’s death:

“Men the world over will ever be grateful to God,” Rabbi Max Kleiman said in his eulogy of Roosevelt, “that is was this man who stood at the helm in a position to give leadership to the American people in the dark hours of ruthless Nazi barbarism seeking to destroy the work of ages.” (89)

And Rabbi David Matt said:
“As to the Jews in Europe and the Jewish aspirations in Palestine, Roosevelt was a powerful and sympathetic friend and spokesman. His passion for justice and his innate, over-mastering desire to aid the underprivileged, those who were most in need of help, explain his great interest in the welfare of the Jews of the world, who were the first, and the greatest, sufferers from Nazism and Fascism. »

Voir aussi:

POURQUOI LES ALLIES N’ONT PAS BOMBARDE AUSCHWITZ
David HOROWITZ
Extrait de PLURIELLES N° 4
1995

Cinquante ans après la libération du plus connu des camps de la mort nazi il est presque accepté comme un fait établi que les Alliés auraient pu et dû agir pour arrêter le meurtre. Mais non seulement un assaut réussi aurait été extrêmement complexe, mais il aurait sans doute coûté plus de vies qu’il n’en aurait sauvé. Le 13 septembre 1944, une force de bombardiers américains, poursuivant la stratégie alliée d’attaque des installations de production de pétrole sur lesquels reposait l’effort de guerre nazi, lançait un assaut sur Monowitz, une installation de production de pétrole synthétique qui se trouvait juste à quatre kilomètres du camp principal d’Auschwitz, et à moins de huit kilomètres des chambres à gaz d’Auschwitz-Birkenau. Volant sous un intense feu anti-aérien les bombardiers ne purent infliger que des dommages légers à l’usine. Beaucoup de leurs bombes ratèrent également leur cible. Quelques unes, par accident, tombèrent sur Auschwitz, frappant un atelier d’habillement, dans lequel 23 Juifs et 17 autres occupants furent tués. Elles détruisirent des baraques S.S.tuant 15 membres de la S.S., et en blessant 28. D’autres bombes perdues frappèrent Birkenau qui était proche- tuant 30 personnes dans un abri anti-bombe, endommageant un remblai de chemin de fer et la voie de garage qui menait aux crématoires. Quatre mois et demi plus tard, le 27 janvier 1945, les troupes soviétiques “libéraient” les 7500 survivants d’Auschwitz – les derniers rescapés de l’humanité dans un camp où, au cours des deux années et demi qui venaient de s’écouler, des millions de Juifs et d’autres victimes avaient été systématiquement tués dans les chambres à gaz. L’estimation des morts varie de un à quatre millions; le premier commandant du camp ayant confessé que lui-même ”avait personnellement organisé le gazage de deux millions de personnes entre juin-juillet 1941 et la fin de 1943”. Cinquante ans après la libération du camp, il est presque accepté comme un fait établi, par beaucoup d’historiens de l’Holocauste, d’analystes et de survivants que les Alliés auraient pu mettre un terme au meurtre de masse à Auschwitz et qu’un assaut aérien direct aurait pu sauver des centaines de milliers de vies.

Et rétrospectivement, une telle affirmation semble à priori bien fondée. Le raid de bombardement accidentel de septembre 1944 pourrait apparaître comme une démonstration absolue qu’un assaut aérien sur Auschwitz était tout à fait dans les capacités des Alliés.” Il n’y pas de doute, « c’était possible” dit Yaakov Silberklang, un historien supervisant le projet d’extension actuel du Mémorial de l’Holocauste à Yad Vashem à Jérusalem. ”Il est évident que les avions auraient pu arriver là”. Il est également évident que si les Alliés en avaient la capacité il aurait fallu l’utiliser. Des milliers de gens étaient mis à mort chaque semaine. L’impératif moral était d’agir. Mais aussi tentant que puisse être le fait de chercher des boucs émissaires parmi les stratèges militaires alliés, d’attribuer à l’antisémitisme ce qui autrement serait une inexplicable indifférence aux prières des victimes d’Auschwitz, un examen sans à priori de la controverse révèle cependant que bombarder le camp constituait une opération bien plus complexe que beaucoup d’historiens ne voudraient nous le faire croire. En réalité les premières demandes juives concernant une intervention alliée arrivèrent trop tard dans la guerre pour sauver la majorité des victimes d’Auschwitz. Et qui plus est, un raid unique opéré par des bombardiers lourds aurait bien pu tuer plus de Juifs qu’il n’en aurait sauvé, n’endommageant le camp lui-même que superficiellement. S’il est vrai qu’un assaut soutenu sur Auschwitz aurait pu le mettre hors service, ce type de mission aurait constitué une diversion majeure de l’effort de guerre allié – qui consistait à démanteler la machine de guerre allemande aussi rapidement que possible. Irving Uttal, un lieutenant colonel à la retraite de l’U.S. Air Force qui lui-même participa à des missions de bombardement sur des objectifs nazis au cours de la seconde guerre mondiale, soutient qu’Auschwitz n’aurait pas pu ni dû être visé. Il raisonne avec son expérience personnelle pour réaffirmer que le bombardement réussi de petites cibles comme les chambres à gaz de Birkenau, à partir d’une hauteur de 25 000 pieds, aurait nécessité plusieurs missions, et des milliers de tonnes de bombes, jetées par des douzaines d’avions. Les pertes auraient été lourdes. Le détournement de l’effort de guerre principal aurait retardé la fin de la guerre, et aurait coûté encore beaucoup plus de vies. Dans son introduction à une analyse convaincante de cette question, publiée dans le Journal of Military History, James H. Kitchen III, un archiviste à l’Agence Historique de l’U.S Air Force, résume succinctement : “Des contraintes opérationnelles, en plus des préjugés, ont empêché les autorités alliées de bombarder Auschwitz.” Les leaders alliés ont fait les fautes que tous les humains font, écrit-il, “mais à l’évidence le non-bombardement du camp de la mort ne peut être attribué à des préjugés.” Dégoutté par “toutes les choses insensées” qui ont été publiées au cours des cinquante années passées sur le fait qu’il aurait été simple de bombarder Auschwitz, et que tant de vies juives auraient pu être sauvées, Richard H. Levy, un ingénieur à la retraite, de Seattle, vient juste de terminer un long article de recherche intitulé « Le bombardement d’Auschwitz revisité- une analyse critique », à paraître chez St Martin Press à New York. « Le traitement des aspects opérationnels de cette affaire par les « historiens de l’Holocauste » est pathétique », écrit-il avec colère. « Nombreux parmi eux sautent à la conclusion que le bombardement aurait pu être réalisé facilement, et passent directement de cette affirmation à celle que l’incapacité à avoir opéré le bombardement était dû à des motivations politiques ». Les historiens d’Auschwitz ne sont pas toujours d’accord avec cela. Mais il y a une question au sujet de laquelle il y a peu de conflit : celle concernant le moment où des nouvelles détaillées, crédibles arrivèrent aux Alliés au sujet de ce qui se passait dans ce camp. Il se peut qu’il soit vrai que de la fin 1942 au printemps 1994 des informations soient parvenues à l’Ouest suivant lesquelles des Juifs étaient mis à mort dans cet endroit : Dans une étude qui fait date  » Auschwitz et les Alliés » l’historien anglais Martin Gilbert détaille les rumeurs concernant de « grands bâtiments en béton » sur la frontière russo-polonaise » où les gens sont tués par gaz et sont brûlés »; il évoque les comptes rendus de seconde main sur des « masses de Juifs » qui sont exterminés « en masse » ; la lettre qui parlait de « fusillades et brûlage » à Auschwitz. Mais ce ne fût que fin juin ou début juillet 1944, avec la réception de témoignages de première main de rescapés d’Auschwitz que la « destination inconnue » vers laquelle tant de Juifs disparaissaient fut révélée dans toute son horreur et des demandes pressantes d’intervention faites par des dirigeants Juifs aux Alliés, commencèrent à se multiplier. Et à ce moment, l’immense majorité des Juifs qui devaient mourir à Auschwitz-Birkenau avaient déjà rencontré leur destin. Cependant, les chambres à gaz fonctionnaient encore, et des dizaines de milliers de Juifs furent encore anéantis avant que celles-ci ne fussent démantelées en novembre. Les transports vers Auschwitz durant la fin du printemps, durant l’été, et l’automne amenèrent des Juifs hongrois par dizaines de milliers; des Juifs de Corfou, d’Athènes, de Rhodes; de l’Italie du Nord; de Transylvanie; de Paris, de Belgique, de Berlin, de Slovaquie; des Juifs d’autres camps de concentration qui ne servaient plus à rien; les Juifs du ghetto de Lodz… La liste de ceux qui sont prêts à blâmer les Alliés pour leur inaction déraisonnable est longue, et s’allonge. Dans « Auschwitz et les Alliés », Gilbert affirme sans équivoque que lorsqu’ils furent pressés d’intervenir, par les dirigeants juifs orthodoxes et sionistes à la fin du printemps et au début de l’été de 1944 , les « Alliés avaient la capacité technique de bombarder aussi bien les voies de chemin de fer conduisant au camp, que les chambres à gaz dans le camp lui-même ». Les installations de production de pétrole dans la zone d’Auschwitz furent, après tout, bombardées de façon répétée par les Alliés cette année là. Elie Wiesel, survivant d’Auschwitz, a allègrement émis un blâme à l’égard de « d’une bureaucratie lente et insensible » pour le manque d’avoir fait bombarder Auschwitz. Michael Barenbaum, dans son livre « Le monde doit savoir- L’histoire de l’Holocauste comme il est raconté dans le Musée Mémorial de l’Holocauste » affirme que l’U.S. Air Force avait depuis mai 1944 la capacité de frapper Auschwitz « à sa guise ». Dans un livre récemment publié et intitulé « La guerre secrète contre les Juifs », John Loftus et Mark Aarons déclarent abruptement que « pour le prix de quelques bombes américaines, les camps de la mort restèrent ouverts ». Et David Wyman, auteur d’une autre étude américaine majeure, « L’abandon de Juifs » raille le Département de la Guerre américain pour avoir rejeté les supplications à bombarder en arguant de leur impossibilité à être exécutées. Pour lui cet argument n’est « rien de plus qu’une excuse pour l’inaction ». Wyman affirme que les Alliés avaient le contrôle complet du ciel au dessus de l’Europe- et donc rien à craindre de l’aviation allemande; que leurs avions avaient la portée nécessaire pour atteindre leur cible; que le bombardement aérien pouvait « certainement » être suffisamment précis pour mettre hors service les chambres à gaz; et que même (le temps) la météorologie était du côté allié pendant les mois d’août et septembre 1944. Wyman, un professeur d’histoire dont la biographie ne mentionne aucune expertise militaire, va même jusqu’à détailler le type d’avions qui auraient pu être utilisés pour la mission : bombardiers lourds, des bombardiers Mitchell volant plus bas, plus précis, des bombardiers en piqué Lightning, ou finalement, des chasseurs bombardiers britanniques Mosquito. Aussi bien l’historien militaire Kitchens que le Lt Col. Uttal, vétéran de 35 missions de bombardement au-dessus de l’Allemagne au cours de la Seconde Guerre Mondiale et qui est à présent à la retraite et vit en Californie, contestent systématiquement tous les arguments de Wyman. Contredisant l’affirmation de Wyman selon laquelle les Alliés avaient la maîtrise des cieux, Uttal note qu’au cours de l’année 1944, les Allemands avaient concentré beaucoup de leurs chasseurs pour la défense des installations pétrolières comme celles de la zone d’Auschwitz. Il cite un raid de bombardement d’octobre sur les installations de pétrole de Merseberg, au cours duquel 400 chasseurs nazis attaquèrent la force de bombardement et abattirent 26 avions. Kitchen ajoute que l’installation pétrolière de Monowitz était défendue par 79 canons lourds. « Des formations tournantes de bombardiers lourds au-dessus de Birkenau auraient difficilement pu éviter ce parapluie défensif ». Uttal détaille ensuite la véritable masse d’avions et de bombes qui auraient été nécessaires pour mettre hors service les installations des chambres à gaz d’Auschwitz, en partie souterraines. A titre de comparaison, il note qu’il n’a pas fallu moins de 10 raids de bombardements séparés, entre juillet et novembre 1944, avec des flottes de 100 à 350 bombardiers lourds, pour que les Alliés arrivent à paralyser l’installation pétrolière de Blechhammer, près d’Auschwitz. Citant l’étude, qui fait autorité, « Les forces armées dans la Deuxième Guerre Mondiale », il rappelle qu’aux bombardiers qui ont attaqué les raffineries de pétrole à Ploesti il fallut plus de 6 000 sorties et 13 464 tonnes de bombes pour accomplir leur mission. Trois cent cinquante bombardiers furent perdus. Uttal note que les bombardiers lourds de la Deuxième Guerre Mondiale « touchèrent leurs cibles 3% du temps », et insiste sur leur difficulté à viser leurs cibles lorsqu’ils volaient à 25000 à 30000 pieds d’altitude. Et Kitchen, expose l’impossibilité d’utiliser les autres avions suggérées par Wyman. Il reconnaît que les Mitchells auraient pu atteindre Auschwitz qui se trouvait à la limite de leur portée, mais la nécessité de voler en formations de masse pour la protection leur aurait fait perdre tout élément de surprise et aurait conduit à des pertes prohibitives. Il note que les bombardiers de plongée Ligthning ont été utilisé une seule fois, expérimentalement, dans une attaque en juin 1944 sur la raffinerie de Ploesti, attaque au cours de laquelle 22 sur les 94 avions furent perdus. L’installation reprit ses activité huit jours plus tard. Il établit que pas un Mosquito n’était stationné durant l’été 1944 en Méditerranée. L’auraient-ils été, les chances de succès d’une opération à la limite de leur portée, étant donné qu’ils n’avaient pas d’armement de défense, « aurait été improbable », affirme-t-il. Le Professeur Martin Van Crefeld, un historien militaire renommé de l’Université Hébraïque (de Jérusalem) affirme que des raids de bombardement répétés auraient été nécessaires pour qu’Auschwitz fût mis hors d’état pour de bon. Il dit que le camp était comparable, en tant que cible, à Peennemunde, une île près de la côte Baltique, où les Allemands assemblaient les fusées V2. « Les Alliés menèrent une attaque aérienne sur celle-ci en 1942 ou en 1943, et l’endommagèrent, mais ils ne réussirent pas à la faire fermer définitivement ». Van Crefeld ajoute que, si les Alliés avaient décidé de viser de façon répétitive Auschwitz, les Allemands auraient frappé en retour. « Si les Allemands savaient qu’ils venaient, les bombardiers auraient rencontré de l’opposition. En octobre 1943, les bombardiers alliés attaquèrent le principal centre nazi de fabrication de roulements à billes, à Schweinfurt. Le premier assaut ne fit pas beaucoup de dommage. Quand les Alliés attaquèrent une seconde fois 100 bombardiers furent perdus ». Pour Uttal, Kitchen et Van Crefeld, ces facteurs permettent de défendre l’argument allié officiel, mis en avant par le Département de la Guerre U.S. en juin 1944, mais dédaigné et même raillé par tant d’historiens, à savoir « que l’opération aérienne suggérée est impraticable … et ne pourrait être exécutée qu’en détournant un appui aérien considérable essentiel pour le succès de nos forces engagés dans des opérations décisives ailleurs … Nous considérons que l’aide la plus efficace aux victimes de la persécution par l’ennemi est la défaite rapide de l’Axe, une entreprise à laquelle nous devons consacrer toutes les ressources à notre disposition. » Et Uttal furieux écrit : « Gilbert, Wyman et d’autres spéculent à propos de ce qui aurait pu arriver si l’on avait détourné des missions du grand plan aérien pour le bombardement d’Auschwitz. Mais les arguments dans le sens opposé sont des faits – à savoir qu’en nous tenant à notre stratégie nous avons vaincu l’Allemagne plus tôt et non plus tard. La tuerie cessa dans les camps et sur les champs de bataille. Et les Juifs furent sauvés des pays occupés par les nazis avant qu’ils ne puissent être transportés » 6 Cet argument trouve un appui dans le témoignage après guerre du ministre allemand des Armements et de la Guerre, Albert Speer, qui raconta à ses interrogateurs alliés en juillet 1945 que la stratégie Alliée consistant à attaquer les installations allemandes de production, de raffinage et de stockage de pétrole avait été d’une efficacité dévastatrice. Vers l’hiver 1944, « Pour autant que l’armée était concernée, le manque d’essence liquide devint catastrophique. » Pour preuve, Richard Levy cite l’offensive nazie dans les Ardennes en décembre 1944, qui a failli atteindre Anvers et répéter la victoire écrasante nazie de 1940. « Un facteur important a été le manque d’essence de l’ennemi », note Levy. Si les avions US qui avaient bombardé les usines d’essence synthétique dans la zone d’Auschwitz avaient été détournés des plans stratégiques d’ensemble, afin de bombarder à la place Birkenau, affirme-t-il simplement, « l’essence aurait moins manqué. » Même si le bombardement d’Auschwitz n’apparaît pas aussi évident que certains historiens l’ont suggéré, on peut affirmer qu’une telle mission aurait au moins dû être tentée. Si les Alliés avaient pu bombarder Auschwitz, même si cela représentait un écart par rapport aux objectifs stratégiques globaux, alors ils auraient dû le faire. « Les gens venaient, à raison de 10 000 ou 15 000 par jour », se souvient Leo Laufer, un survivant qui est resté à Birkenau d’août 1943 à novembre 1944. « Quelques bombes sur les côtés des voies de chemin de fer, même si les dégâts n’avaient mis que quelques semaines à être réparés, auraient signifié cent mille personnes sauvées. Les transports auraient dû être détournés vers quelque autre destination, et il n’y avait pas d’installations de remplacement dans lesquelles autant de gens pouvaient être éliminés. » Le fait est que, loin d’avoir été examinée en profondeur, une attaque avait été rapidement rejetée en Grande-Bretagne comme étant au-dessus du pouvoir de la Royal Air Force, et n’avait pas été sérieusement évaluée par les stratèges militaires aux USA. Les suppliques de l’Agence Juive avaient été appuyées en Grande-Bretagne par le Premier Ministre Winston Churchill et son ministre des Affaires Étrangères Anthony Eden, mais le Ministre de l’Air était peu disposé à agir. A Washington, John J. McCloy, le Secrétaire-adjoint à la Guerre, ordonna sans ménagement à ses collaborateurs de « tuer » cette idée. Hugo Gryn, à présent, un important Rabbin britannique, a été adolescent à Birkenau. Se souvenant du son des bombardiers alliés, qui passaient au-dessus de têtes pour aller bombarder d’autres objectifs, il dit à Gilbert que « l’un des aspects les plus pénibles de la vie dans le camp était la sensation d’avoir été totalement abandonnés. » Mais plus important que le soutien psychologique aux Juifs d’Auschwitz, la question réelle est de savoir si le bombardement du camp aurait sauvé des vies. Wyman n’a aucun doute. Il estime que 150 000 Juifs ont été gazés entre le début de juillet, où les demandes de bombardement d’Auschwitz ont commencé à arriver à Washington, et le démantèlement des chambres à gaz en novembre. Si les raids de bombardement avaient été immédiatement approuvés, suggère-t-il, « le mouvement des 437 000 Juifs qui ont été déporté de Hongrie à Auschwitz aurait très probablement été arrêté. » Non, ce n’est pas cela, contredit Richard Levy dans sa nouvelle étude. Les appels de juillet à bombarder Auschwitz « coïncidèrent avec la fin de la déportation et le meurtre massifs de Hongrie », affirme-t-il. « Il n’a jamais été possible », poursuit-il, « que des bombardements aient pu interrompre le meurtre à large échelle des Juifs hongrois. » Et comme le rythme des meurtres à Auschwitz  » tomba fortement après la mi-juillet,il est beaucoup moins probable qu’un raid aurait sérieusement perturbé les opérations de meurtre »,conclut-il. Uttal soutient, de plus, que les nazis auraient rapidement récupéré même après un raid très réussi, ayant causé de larges dégâts. Il cite le ministre allemand de l’Armement, Speer, faisant remarquer, à propos des raids sur des installations de production de pétrole, qu’il « était possible de faire redémarrer une installation en six à huit semaines après une attaque, grâce à nos mesures de réparation. » De plus, avec une population « résidente » à Auschwitz en été 1944, au-dessus de 100 000 unités, un bombardement imprécis aurait pu signifier plus de vies perdues que sauvées. Wiesel a lui-même écrit que « si une bombe était tombée sur les blocks » où les Juifs étaient logés à Auschwitz, » elle aurait fait elle-même des centaines de victimes sur le lieu même. » L’historien de l’Air Force, James Kitchen, est sans équivoque : les bombardiers lourds B-17 et B-24, affirme-t-il simplement, « ont été conçus pour bombarder à partir (d’une altitude) de 15 000 à 30 000 pieds. Malheureusement frapper de cette hauteur, des immeubles choisis, sans faire de victimes humaines, était une mission tout à fait impossible. Il cite des études de l’Air Force pour montrer que « dans des conditions optimales » au moins la moitié des bombes jetées seraient tombées à au-moins 500 pieds de leur cible, et ensuite il note sobrement que deux des chambres à gaz de Birkenau se trouvaient exactement à 300 pieds des logements du camp. Une étude datant de 1983 réalisée par Pierre Sprey, un analyste d’armes du bureau de l’adjoint au Secrétaire d’État à la défense, a estimé que si des bombardiers lourds avaient attaqué Auschwitz, un tiers des bombes auraient frappé la zone des baraques des prisonniers. Le professeur à l’Université Hébraïque Van Crefeld, affirme que, si les Alliés avaient utilisé quelques dizaines de leurs bombardiers lourds, qui manquaient de précision, pour un raid unique sur Auschwitz, les Juifs en auraient été les principales victimes. « Nous avons tous vu les photographies des longues lignes de Juifs à Auschwitz gardés par trois officiers allemands et un chien, » dit-il.  » La réalité était ainsi. » Un nombre minuscule d’Allemands et des masses de prisonniers. Un seul bombardement lourd aurait simplement sauvé le travail des Allemands. quatre-vingt-dix pour cent des tués auraient été Juifs. Et le camp n’aurait pas été détruit de façon permanente. Les nazis auraient pu le reconstruire assez rapidement. » En août et septembre 1944, les Alliés s’écartèrent de leur objectif général qui était de terminer la guerre aussi vite que possible; ils surmontèrent les difficultés techniques, et envoyèrent des dizaines d’avions dans des dizaines de missions pour lâcher des armes et des approvisionnements aux Polonais qui se battaient contre les Allemands dans Varsovie. Les pertes furent lourdes, et la majeure partie de l’équipement n’atteignit pas l’Armée Intérieure polonaise. « Malgré le coût tangible , qui dépassait de loin les résultats tangibles obtenus, » un rapport des forces aériennes stratégiques U.S. expliqua que « cette mission était amplement justifiée.. L’Amérique tint ses promesses envers son allié. » Pour Wyman, le fait que les Alliés étaient prêts à détourner une partie considérable de leur puissance aérienne pour une telle mission, mais non pour une tâche similaire consistant à bombarder Auschwitz, équivaut à la preuve la plus claire que « pour les militaires américains, les Juifs d’Europe représentait un problème extérieur et un fardeau non désiré. » Pour Uttal, qui note que « nous n’avons jamais parachuté de la nourriture aux millions de troupes soviétiques mourant de faim dans les camps de prisonniers de guerre nazis, ni essayé d’aider les soldats américains ou les britanniques enfermés dans les camps de prisonniers de guerre allemands ou japonais, » les aides lâchées sur Varsovie furent une « exception malencontreuse » à la règle suivant laquelle « tous les écarts humanitaires [à la stratégie définie] étaient subordonnés aux besoins militaires. » Gilbert vient quelque part au milieu de ces positions, en suggérant dans son livre que « l’histoire de la réponse négative des Alliés aux demandes d’aide juives fut celle du manque de compréhension et d’imagination, en face de l’incroyable. » Il note, qu’après tout, de nombreux Juifs trouvèrent l’échelle du massacre difficile à comprendre. » En effet dans le demi-siècle qui vient de passer, beaucoup de gens semblent avoir oublié que les appels juifs à bombarder Auschwitz ne furent ni soutenus de façon convaincante ni même largement soutenus.. « L’opinion juive informée », dit Levy, « était dans son ensemble contre l’opération. » Une figure aussi connue que Leon Kubowitzki, responsable du service d’aide du Congrès Juif Mondial, s’opposa publiquement au bombardement, affirmant dans une lettre au Conseil des réfugiés de guerre que « les premières victimes seraient des Juifs » et qu’un raid allié pourrait servir comme un « prétexte bien venu pour les Allemands pour affirmer que leurs victimes juives avaient été massacrées non par leurs assassins mais par les bombardiers alliés. » Le Comité d’aide de l’Agence Juive à Jérusalem vota contre le fait même de réclamer un bombardement. Et alors que les représentants de l’Agence Juive plaidèrent pour un bombardement au cours d’une réunion avec Anthony Eden, ils rédigèrent ensuite un document affirmant qu’il aurait peu d’effets pratiques. « Aucun ne produisit un argument cohérent au moment où le bombardement d’Auschwitz était réalisable, et possible » affirme Levy.  » Personne n’amena le sujet directement au Président américain Roosevelt, qui était la seule personne qui aurait pu donner l’ordre de l’opération. » Une autre considération cruciale, facile à négliger 50 ans après, est que, alors qu’aujourd’hui nous pouvons voir qu’une victoire alliée était virtuellement inévitable en 1944, les stratèges militaires de l’époque n’avaient pas cette assurance. Chaque bombardement était potentiellement crucial, chaque écart par rapport aux buts stratégiques principaux, était catastrophique. Voici une raison citée par Levy pour montrer l’urgence qui était ressentie : « Les Alliés n’ont jamais été sûrs combien de progrès les Allemands avaient fait sur leur projet de bombe atomique. » Il est facile, d’un fauteuil d’histoire de pointer des doigts accusateurs, de blâmer, de railler l’engagement allié résolu pour un écrasement le plus rapide possible de la machine de guerre allemande. Cinquante ans plus tard, demande Uttal, « N’est-il pas temps de terminer la calomnie? » ( avec l’aimable autorisation du Jérusalem Report. Copyright The Jerusalem Report 1995)
Voir aussi chronologie de la déportation : http://users.skynet.be/pierre.bachy/chronologiedeportation.html

Voir également:

October 12, 1997
The Prison That Was Europe The author argues that the Allies were powerless to stop the Holocaust.
MICHAEL SHERR

THE MYTH OF RESCUE
Why the Democracies Could Not Have Saved More Jews From the Nazis.
By William D. Rubinstein.
267 pp. New York: Routledge. $25.

ITOOK on this book reluctantly, irritated by its dogmatic, sensational subtitle. My misgivings turned out to be only partly justified.  »The Myth of Rescue » challenges those parties — among them some filmmakers and Holocaust historians, and to a degree the United States Holocaust Memorial Museum — who insist that Allied governments and timorous Jewish groups missed opportunities to rescue more Jews from the Holocaust. An American teaching history in Wales and the author of  »A History of the Jews in the English-Speaking World, » William D. Rubinstein begins by declaring that  »no Jew who perished during the Nazi Holocaust could have been saved by any action which the Allies could have taken at the time, given what was actually known about the Holocaust, what was actually proposed at the time and what was realistically possible. »

 »Fully 72 percent of German Jewry escaped from Nazi Germany before emigration became impossible, » he points out (adding the astonishing figure that  »in 1934 as many as 16,000 returned »). What trapped the remainder was not quotas elsewhere, but the inability to foresee an awful fate, the poverty or family obligations that tied some down, and then the outbreak of war. Other European Jews had no compelling reason to fear the worst until the Nazis seized their homelands. Although then and now called  »refugees » — the United States had a War Refugee Board — they were in fact  »prisoners, » as Rubinstein rightly terms them,  »quite literally unreachable by the Allies. » Getting out of Europe, not getting in somewhere else, was the problem.

Most wartime proposals to rescue Jews showed  »bankruptcy, helplessness, inaccuracy and wishful thinking, » Rubinstein asserts, especially schemes to bomb Auschwitz or the rail lines to it: some plans surfaced too late to help, all faced grave difficulties and indeed  »many Jewish groups specifically opposed the bombing of Auschwitz. » Had the Allies bombed Auschwitz, he speculates, then in today’s climate of finger-pointing they  »would now be blamed for ‘killing Jews’ in a foolish and unnecessary way. » The most plausible (if farfetched) method of stopping the Holocaust was to assassinate Hitler, but that option was neglected.

Rubinstein regards reasons  »sometimes offered for the lack of a rescue policy — ignorance of genocide, Jewish community powerlessness, anti-Semitism and anti-Zionism in the democracies » — as  »essentially irrelevant to the basic fact that rescue was impossible, » and also as unsound. He finds, for example,  »an astonishing degree of American sensitivity to anti-Semitism and hostility to Nazi oppression » by the end of the 1930’s. The  »paper walls » blocking immigration, as the historian David S. Wyman has termed them, arose after World War I, not in response to refugees from Nazism, and proved porous, especially after 1938. Rubinstein concludes too much from thin polling data and tends facilely to equate antifascism with philo-Semitism, but he makes the case that European Jews were largely exempted from Americans’ prevailing suspicions toward immigrants.

Rubinstein makes his claims about Allied capabilities mostly persuasive, but does so in a style as dogmatic and vindictive as that of some of the  »myth » purveyors he condemns:  »All of the many studies which criticize the Allies (and the Jewish communities of the democracies) . . . are inaccurate and misleading, their arguments illogical and ahistorical »; Wyman’s work in  »The Abandonment of the Jews » is  »egregiously and ahistorically inaccurate. » Such invective detracts from his weighty evidence and illustrates a disturbing trend: some scholars shout as if engaged in  »McLaughlin Group » combat or the expose culture of the tabloids. Gray academic prose presents its own problems, and Rubinstein is not the first on this subject to shout. But his tone can cheapen his valuable scholarship.

Moreover, Rubinstein misses one thrust of the criticism of Allied behavior, concerning what people wanted to do. The United States War Department rejected one proposal for bombing Auschwitz because it would require the  »diversion of considerable air support essential for the success of our forces. » The language suggests that rescue was not a high priority or, more charitably and accurately, that it was subsumed under the goal of speedy victory ( »the most effective relief to the victims, » the War Department maintained). Major Allied powers displayed a gritty, unsentimental stance — in Stalin’s case, something far worse — toward most of the war’s victims, including civilians bombed in occupied lands and many non-Jewish refugees.

Though a savage realist about the Holocaust, Rubinstein naively asserts that  »no government, in wartime, will direct scarce and valuable resources . . . into projects whose success was dubious »; an attack on Auschwitz would have been carried out only  »for political rather than for military reasons. » But as desperation or politics pressed them, Allied governments, like all nations in titanic wars, knowingly pursued many  »projects whose success was dubious, » bombing cities to inflict terror and exact revenge, for example. War is not only an extension of politics, but it is partly that. Rubinstein convinces me that the capacity to rescue more Jews was rarely available, but not that the will to do more was there, although will and capacity are of course related — it’s hard to pursue the impossible.

If rescue is a myth, why did the myth arise as it did after the mid-1960’s? He suggests that  »extremist claims » and ambitious politicians exploited — in the United States and elsewhere more than in Israel — lingering guilt about the Holocaust, and that internal Jewish politics and the rising voice of strictly Orthodox Jews also played a role. Other forces were at work too. The bankrupt American policy in Vietnam (at a time of a crisis of authority in other Western governments) prompted revisionism: if John Kennedy, Lyndon Johnson and Richard Nixon committed grave misdeeds, what about their great predecessor Franklin Roosevelt? Dark suspicions about F.D.R. were hardly new; the  »myth of rescue » joined earlier, mostly conservative myths — that F.D.R. knowingly permitted the attack on Pearl Harbor or sold out Eastern Europe. But after the 1960’s, suspicions about government spread over the political spectrum and over time. While stimulating useful scholarship, these suspicions also nurtured myths. With a more supple approach, Rubinstein could have done even more to cut one of them down to size.

Michael Sherry is the author of  »In the Shadow of War: The United States Since the 1930’s. »

Voir de plus:

Could The Allies Have Bombed Auschwitz-Birkenau?
Mitchell Bard
Jewish Virtual Library

One of the longstanding controversies about World War II regards the question of whether the Allies could have and should have bombed Auschwitz. In his seminal work, The Abandonment Of The Jews,1 David Wyman argued that the failure to bomb the camp was a result of the Allies’ indifference to the fate of the Jews rather than the practical impossibility of the operation. Several recent studies have suggested that it was not possible to bomb,2 however, in perhaps the most exhaustive analysis of the issue, Stuart Erdheim proves otherwise.3

One argument is that the Allies did not know about the Final Solution early enough to make plans to bomb the camps and they didn’t have reliable intelligence about their location. In fact, the Allies began had information about the Nazi plan to exterminate the Jews by 1942. As early as June 1944, the United States had detailed information about the layout of Auschwitz from Rudolf Vrba and Alfred Wexler, who had escaped that April. In fact, he cites Richard Breitman, who concluded that prior to 1994 “there was enough generally accurate information about Auschwitz-Birkenau to preclude the argument that the Allies did not bomb the camp because they got the necessary information too late.”4

Erdheim insists that bombing the camp would have been “no more complex than numerous other missions.” He says P-38 or Mosquito fighters could have been used without causing significant collateral damage and that heavy and medium bombers had the range to attack the camp as well.5

Some defenders of the Allied policy argue Auschwitz should not have been bombed even if it were possible because many prisoners would have been killed. Prisoners would surely have died in any raid, but Erdheim notes that Birkenau prisoners worked outside the camp, so the number of casualties would not been as high as some critics suggest. Moreover, the focus, Erdheim says, should be on the number of Jews who might have been saved by the bombing.6
Aerial reconnaissance photograph of Auschwitz showing Auschwitz II (Birkenau) taken by the U.S. Air Force between April 4, 1944 and January 15, 1945. The photos were discovered in the Defense Intelligence Archives by two CIA photo analysts in 1978 (USHMM Photo Archives).

Both the British Secretary of State for Air, Sir Archibald Sinclair, and the U.S. Assistant Secretary of War, John McCloy, concluded Auschwitz could not be bombed. Erdheim notes, however, that this determination was made without following normal procedures to make such a decision. “The ‘could not’ assessment, in short,” Erdheim says, “appeared the most expedient way to implement the already established policy of not using the military to aid ‘refugees.’”7

Yet another argument for not bombing the camps was that it would have made no difference. The Jews still would have been killed by the millions. Erdheim notes, however, that destroying Crematoria II and III at Birkenau would have eliminated 75 percent of its killing capacity at a time when it would have been difficult, if not impossible to rebuild them. Erdheim also rejects the idea that the Jews could have simply been sent to another camp:

Without the extermination facilities, the SS undoubtedly would have been forced to slow or altogether halt the deportations (which in the spring/summer of 1944 amounted to 70-80,000 Hungarian Jews a week) while they resorted to other, less efficient means of killing and body disposal.8

Another argument used by McCloy and others for not bombing Auschwitz was that it would have required a “diversion of considerable air support essential to the success of our forces now engaged in decisive operations.” Erdheim’s response is that if Churchill or Roosevelt had ordered an attack, it would not have been considered a diversion.9

Erdheim concludes:

Doris Kearns Goodwin, a noted Roosevelt historian, once said that she thought bombing Auschwitz would have been worthwhile “if it had saved only one Jew. FDR somehow missed seeing how big an issue it was.” With the kind of political will and moral courage the Allies exhibited in other missions throughout the war, it is plain that the failure to bomb Birkenau, the site of mankind’s greatest abomination, was a missed opportunity of monumental proportions.10

Former U.S. Senator George McGovern piloted a B-24 Liberator in December 1944, and his squadron bombed Nazi oil facilities less than five miles from Auschwitz. In 2005, he said “There is no question we should have attempted…to go after Auschwitz. There was a pretty good chance we could have blasted those rail lines off the face of the Earth, which would have interrupted the flow of people to thos death chambers, and we had a pretty good chance of knocking out those gas ovens.” Reflecting the ongoing controversy, U.S. Holocaust Memorial Museum historian Peter Black’s response to McGovern’s argument was that had the reail lines been destroyed, the Nazis might have shot the Jews instead. He also said the government couldn’t pinpoint where the gas chambers were and would have had to carpet-bomb the camp.11

The focus on bombing Auschwitz may actually be misplaced, since that was just one of hundreds of concentration camps (albeit perhaps the worst). Many Jews could have been saved by bombing other camps. The Allies did bomb Buchenwald, for example, but not for the purpose of saving Jews.12
Notes

1David S. Wyman, The Abandonment Of The Jews, (NY: Pantheon Books, 1984).
2See, for example, James H. Kitchens III, “The Bombing of Auschwitz Reexamined,” The Journal of Military History (April 1994), pp. 233-66; Richard H. Levy, “The Bombing of Auschwitz Revisited: A Critical Analysis,” in Holocaust and Genocide Studies, (Winter 1996), pp. 267-98 and William D. Rubinstein, The Myth of Rescue, (London: Routledge, 1997), pp. 157-181.
3Stuart G. Erdheim, “Could the Allies Have Bombed Auschwitz-Birkenau?” Holocaust and Genocide Studies, (Fall 1997), pp. 129-170.
4Richard Breitman, “Allied Knowledge of Auschwitz-Birkenau in 1943-1944” in Verne E. Newton, ed., FDR and the Holocaust, (NY: St. Martin’s Press, 1996), p. 180, cited in Erdheim, p. 137.
5Erdheim, pp. p. 130, 155.
6Erdheim, pp. 133, 146.
7Erdheim, p. 154.
8Erdheim, p. 156
9Erdheim, p. 154.
10Erdheim, p. 157.
11Washington Post, (January 30, 2005).
12Mitchell G. Bard, Forgotten Victims: The Abandonment of Americans in Hitler’s Camps, (CO: Westview Press, 1994), pp. 50-51.

Voir par ailleurs:

La Shoah, ce que les Alliés et… le Gouvernement suisse en savaient
Hervé de Weck
Revue militaire suisse
juin-juillet 2006

Les exécutions massives de juifs et leur gazage à Chlemno commencent à la fin de l’année 1941 en territoire soviétique occupé, alors que le 75 à 80% des victimes de la Solution finale sont encore en vie à la mi-mars 1942. Ils sont effectuées par les SS, les Einsatzgruppen, les formations de la Police d’ordre et des policiers auxiliaires baltes. Seule une partie des officiers de la Police d’ordre fait partie de la SS mais pas la troupe. La «Solution finale», au sens strict du terme, n’est pas mise en œuvre à grande échelle avant le deuxième semestre 1942, décidée à la conférence de Wansee le 21 janvier 1942.

Dans Secrets officiels. Ce que les nazis planifiaient, ce que les Britanniques et les Américains savaient[1], l’Américain Richard Breitman en véritable historien, sans jouer au procureur, exploite une source inédite: les décryptages réalisés en Grande-Bretagne de messages radio de la police d’ordre et du SS Wirtschaft-Verwaltungshauptamt. Son ouvrage, fruit d’un travail de bénédictin, démontre que les décideurs ont toujours beaucoup de peine à croire une information qui ne correspond pas à leur vision des choses et qu’ils semblent avoir peur de la vérité. A propos de la Shoah, ce ne sont pas les renseignements qui font défaut, mais la capacité des responsables alliés de les accepter comme vrais et de rassembler les pièces du puzzle pour avoir une image claire et cohérente de la situation. Ils ont tendance à détourner le regard parce qu’ils ne croient pas. Il faut admettre que les informations exigent le plus souvent d’être interprétées en les comparant à l’ensemble des données disponibles[2].

Il s’avère encore difficile aujourd’hui d’évaluer de manière exhaustive la façon dont les services de renseignements britanniques et américains ont réagi à l’Holocauste. Certains rapports peuvent avoir été détruits, la plupart restent classifiés mais il y en a assez pour se faire une bonne idée. L’OSS, qui disposait d’informations moins nombreuses et moins fiables que le MI 8 et le MI 14 à Londres, n’a pas été en mesure de représenter correctement la «Solution finale» avant la fin de l’année 1942.

Londres dispose d’informations fiables…

Dès 1941, les services de renseignements britanniques disposent d’informations crédibles sur les massacres de juifs par les nazis. A partir de 1937, ils ont en effet réussi à déchiffrer certains codes allemands, entre autres ceux de la Police d’ordre qui, depuis septembre 1939, passe des messages radio concernant les transferts de main-d’œuvre dans le Gouvernement général de Pologne et, depuis juin 1941, les liquidations de juifs dans les territoires soviétiques. Dès le début de la guerre, les services britanniques ont percé certaines clés utilisées avec la machine de codage sophistiquée Enigma, entre autres une de celles du SS Wirtschaft-Verwaltungshauptamt en charge des camps de concentration, puis d’extermination. En revanche, ils ne sont pas parvenus à percer les clés Enigma de la Gestapo et du Sicherheitsdienst, qui servent à crypter les messages des Einsatzgruppen.

Les analystes militaires britanniques comprennent que les fonctionnaires nazis recourent à l’euphémisme et au camouflage lorsqu’ils évoquent des mesures extrêmes. «Umsiedlung» (réinstallation) ou «Sonderbehandlung» signifie exécution de juifs ou de Russes, . Entre l’été et l’automne 1941, ils déchiffrent des douzaines de rapports clairs concernant des exécutions massives. Le 30 août, le chef SS Bach-Zelewski se vante que, dans sa région, les exécutions dépassent les trente mille. Le chef du Secret Intelligence Service envoie chaque semaine à Winston Churchill des résumés en anglais des activités de la police allemande sur territoire soviétique. Certains messages déchiffrés figurent dans les rapports quotidiens soumis au Premier ministre.

En août 1941, le problème juif ne se trouve pourtant pas au centre des préoccupations de Churchill, qui lie les atrocités nazies à l’âpre résistance soviétique et met en relation les exécutions de dizaines de milliers de patriotes russes avec l’irritation des responsables allemands face aux pertes de la Wehrmacht. A ce moment, il pourrait pourtant déceler un nombre et un pourcentage grandissants de victimes juives. En ce qui concerne les juifs, le Premier ministre, les gouvernants et les spécialistes initiés se montrent peu enclins à croire les rapports les plus alarmistes.

Les mises en garde des services d’Himmler concernant la vulnérabilité des transmissions radio réduisent considérablement les indiscrétions. Comparés à ceux de l’été et de l’automne 1941, les messages transmis par la Ordnungspolizei en 1942 comprennent beaucoup moins de données sur les exécutions massives de juifs et d’autres victimes dans les territoires soviétiques. En revanche, ils évoquent souvent le sérieux manque de main-d’œuvre dont souffre le Reich, qui amène la décision d’exploiter les juifs aptes au travail au lieu de les exécuter immédiatement.

Le décryptage de messages radio diffusés par le SS Wirtschaft-Verwaltungshauptamt donne des indications de première main sur les camps d’extermination et le processus industriel d’extermination. A Auschwitz-Birkenau, on liquide dans les meilleurs délais les nouveaux arrivants mais, dans le camp, il se trouve aussi des contingents de juifs travailleurs forcés, ce qui brouille les pistes. En 1942, les responsables SS transmettent par radio un compte rendu presque quotidiennement du nombre d’individus ajoutés ou retranchés à la population du camp. Quoi qu’il en soit, «au milieu de l’année 1942, et à partir de ces seuls décryptages, il eût été très difficile pour les analystes britanniques de faire le lien entre les transports de juifs vers Auschwitz et les nouvelles installations [nouveaux fours crématoires] qui s’y trouvaient. Rien n’indique que les services secrets l’aient fait.» Mais d’autres renseignements auraient pu être exploités, par exemple ceux de la résistance polonaise…

Les messages radio décryptés de la police d’ordre et de la SS sont diffusés d’une manière très restreinte, vraisemblablement pour éviter de divulguer des sources majeures. Cette restriction empêche des hauts fonctionnaires du Foreign Office de comprendre le génocide décidé par les nazis. Malgré ces messages et les autres sources annonçant la disparition et l’exécution de juifs, le Gouvernement britannique opte pour le silence face à la politique nazie à l’égard des juifs. «Pour autant qu’on puisse en juger, écrit Richard Breitman, la Grande-Bretagne a tout simplement mis en réserve les informations relatives aux débuts de ce qu’on appelle maintenant la Shoah, obtenues par l’intermédiaire des messages décodés ou de toute autre source.»

Les Etats-Unis ne bénéficient pas des décryptages

Pendant la Seconde Guerre mondiale, la collaboration américano-britannique dans le domaine du renseignement, si elle commence avant l’entrée en guerre des Etats-Unis, reste peu intense. Les deux communautés ont leur caractère propre et des particularités qui font qu’elles sont peu en phase avec les relations politiques entre les deux Etats. Les services de renseignements gardent traditionnellement les secrets qu’ils découvrent, ils les exploitent sans les partager. Jusqu’en 1945, les autorités civiles et militaires américaines ne connaissent pas les succès britanniques touchant à Enigma et les décryptages des messages radio de la Police d’ordre allemande; elles ne reçoivent que quelques documents de synthèse émis par les Britanniques. En revanche, elles disposent de l’enregistrement des conversations entre prisonniers allemands. L’ambassade américaine à Berlin prévoit, à fin octobre 1941, que tous les juifs d’Allemagne seront déportés «en l’espace de quelques mois», ajoutant à la mi-novembre, que les individus valides sont transférés d’Allemagne en Russie comme travailleurs forcés. L’attaché militaire rapporte que des unités SS exécutent des juifs dans de nombreuses localités occupées de Russie.

Les médias américains publient de nombreuses informations. Le principal correspondant allemand de l’Associated Press écrit à fin octobre 1941 que l’élimination totale des juifs est «une politique allemande déterminée» et que le sort des déportés reste inconnu. Le New York Journal American, à la mi-novembre, fait un gros titre en première page de l’assassinat par les Roumains de 25000 juifs à Odessa: en réalité le chiffre est beaucoup plus élevé. A la fin du mois, le New York Herald Tribune, qui veut rester prudent, évoque certains rapports provenant d’Europe centrale qui «parlent de massacres de juifs par les Allemands». The New York Time annonce en mars 1942 que la Gestapo a assassiné 24000 juifs déportés en Ukraine; le Daily Telegraph, dans un grand article paru en juin, mentionne l’utilisation par les nazis de chambre à gaz mobiles. Le New York Herald Tribune, le 25 novembre, titre «Hitler a donné l’ordre de tuer 4 millions de juifs en 1942». Mais la presse américaine traite en général avec scepticisme toute information concernant les exécutions de juifs.

Aux Etats-Unis, de réels obstacles empêchent de croire à l’existence de l’Holocauste. La barbarie nazie se produit à des milliers de kilomètres. La «Solution finale», sans précédent, paraît inconcevable jusqu’en automne 1942 dans les hautes sphères du département d’Etat et chez les proches du Président. Même au Congrès juif américain, on doute de la véracité des informations dont on dispose. Comment imaginer que des êtres humains puissent avoir de tels comportements? Le Gouvernement américain dit avoir besoin de faits soigneusement documentés ne laissant planer aucun doute sur leur authenticité, Au milieu de l’année 1942, il ne croit pas encore en disposer, alors que des informations fiables passent pour des «rumeurs délirantes inspirées par les peurs juives». Les articles de journaux ne suffisent pas à convaincre l’opinion, d’autant plus qu’ils sont souvent écrits en termes modérés, voire sceptiques…

Les raisons de cette attitude

Face aux informations relatives aux assassinats massifs de juifs par les Allemands, les responsables américains et britanniques se rappellent les rumeurs de la Première Guerre mondiale, lorsque des officines du camp de l’Entente fabriquaient de toutes pièces des atrocités allemandes prétendument commises en Belgique et dans le nord de la France, afin de retourner l’opinion mondiale contre le IIe Reich[3]. Les Allemands auraient transformé les cadavres en produits chimiques! Ce qui est faux pendant la Première Guerre mondiale s’avère vrai pendant la Seconde…

Les dirigeants alliés ne veulent pas donner l’impression qu’ils manipulent leur opinion publique, et ils soupçonnent les réseaux d’information juifs et polonais d’exagérer les crimes nazis afin d’obtenir de secours pour leurs peuples. En août 1943, c’est toujours la conviction de Victor Cavendish-Bentinck, patron du Britsh Joint Intelligence Committee, alors qu’il a en main des preuves indiscutables de certains épisodes de l’Holocauste.

Même Churchill, qui est pro-sioniste, craint d’officialiser le massacre des juifs, ce qui risquerait de circonscrire la cause antinazie, voire de la compromettre, vu l’antisémitisme culturel[4] régnant en Grande-Bretagne comme partout en Europe, ainsi que l’hostilité envers les juifs chez les Arabes du Commonwealth. Se focaliser sur la question juive accréditerait également la thèse de la propagande allemande selon laquelle les Alliés mènent la guerre pour le compte des juifs. Il faut donc attendre le 17 décembre 1942 pour que les gouvernements alliés, pour la première et la dernière fois, publient une condamnation formelle «de la mise en pratique de la menace maintes fois répétée par Hitler de détruire le peuple juif[5]».

Le Gouvernement britannique refuse d’envoyer des secours aux juifs qui meurent de faim, entre autres dans les ghettos polonais, parce que cela n’empêcherait pas les nazis de liquider ces populations et que la stratégie choisie par la Grande-Bretagne implique d’obliger l’Allemagne à nourrir les peuples qu’elle a conquis. Faire quitter l’Allemagne et les territoires occupés à des enfants, des femmes, des personnes âgées allégerait pour le pouvoir nazi l’obligation de subvenir aux besoins des résidents. Des envois de nourriture ou de médicaments permettraient à l’Allemagne de consacrer des ressources supplémentaires pour son effort de guerre, ce qui risquerait de retarder son effondrement. Pour les Alliés, il faut que le blocus déploie ses pleins effets et que l’on continue à faire la guerre sans soulager les souffrances des civils sous la botte ennemie.

Surtout, il faut admettre qu’il s’avère très difficile de reconnaître un fait qui excède les limites de l’entendement. Comment croire à l’inhumanité illogique des nazis qui ont décidé de liquider tous les juifs d’Europe, alors que le Reich manque de main-d’œuvre? Le décalage entre les informations disponibles et le crédit qu’on leur attribue constitue un problème de psychologie sociale durant toute la Seconde Guerre mondiale. Ce n’est pas avant le second semestre 1942, prétend Richard Breitman, que des informations en provenance de plusieurs sources permettent qu’à Londres et à Washington, on comprenne la monstrueuse entreprise nazie, particulièrement la volonté d’anéantir la totalité des juifs résidant en Europe. Même à ce moment, plusieurs responsables du Foreign Office et du département d’Etat restent sceptiques face aux preuves de l’existence de la Shoah.

Cette impossibilité de voir la réalité se rencontre également dans les milieux juifs. A fin 1943, le consistoire juif français prend soigneusement note de toutes les informations à sa disposition, mais rien n’indique qu’il en saisisse la véritable signification. Deux évadés d’Auschwitz décrivent à des résistants de Nice la réalité du camp de la mort. On ne les croit pas, on les prend pour des individus traumatisés par leurs malheurs[6]…

Ni Churchill, ni Roosevelt, qui ont pourtant reconnu très tôt les méfaits du nazisme et ont pris des risques énormes pour s’opposer à l’Allemagne, n’expliqueront pas leur attitude de réserve face au génocide des juifs. Les autorités britanniques et américaines refusent d’utiliser les récits d’atrocités, d’informer le peuple allemand de ce qui se passe pour contraindre les nazis à stopper les massacres, voire de décider des bombardements aériens de représailles sur des villes allemandes. Cette dernière mesure risquerait de mettre en question la légitimité des attaques aériennes normales sur les villes considérées comme des cibles militaires.

Aux Etats-Unis, cette absence de réactions semble s’expliquer par la crainte de mesures de rétorsion touchant les prisonniers alliés dans les pays ennemis, par le fait qu’on n’a pas compris ce que signifie concrètement l’extermination ou qu’on est décidé à ne pas distinguer les meurtres en masse de juifs de la souffrance des autres victimes. Décrire la situation désespérée des juifs entrave la guerre psychologique américaine: les juifs étrangers ne figurent pas parmi les groupes les plus populaires dans le pays, et la propagande nazie accuse les Alliés de mener la guerre pour le compte des juifs.

Depuis qu’à la mi-septembre 1941, le Secret Intelligence Service (MI 6) cesse de transmettre ses rapports concernant le sort des juifs en Allemagne à Churchill, celui-ci ne sollicite aucune information; il a délégué la question au Foreign Office. A la mi-décembre 1942, il manifeste cependant la volonté d’en arriver à une décision commune des Alliés concernant l’anéantissement des juifs. Le 17 décembre, les gouvernements alliés dénoncent pour la première fois le massacre des juifs par les nazis, mais cela ne modifiera pas leur stratégie; ils ne prennent pas de mesures destinées à sauver des juifs. Le Ministre britannique de l’Intérieur, le 31 décembre, consent tout au plus à accueillir quelques milliers de réfugiés, rappelant qu’il y en a «environ 100000 (…) dans le pays, principalement des juifs, et que le problème de l’hébergement, qui est déjà assez difficile, deviendrait critique en cas d’attaques aériennes renouvelées.» Il ajoute qu’il y a «un très fort antisémitisme larvé dans ce pays. S’il y avait un accroissement substantiel du nombre de réfugiés juifs ou si ces réfugiés ne quittaient pas le pays après la guerre, nous serions en sérieuse difficulté.»

En dernière analyse, il semble que les autorités américaines, mais surtout britanniques, craignent que les nazis et leurs satellites puissent libérer un grand nombre de juifs qu’il leur faudrait alors accueillir et entretenir en plein effort de guerre. La position d’Anthony Eden, ministre des Affaires étrangères du Gouvernement Churchill, apparaît significative: toute tentative de négocier le sauvetage de quelques juifs pourrait avoir pour résultat que «Hitler veuille que nous prenions tous les juifs». En revanche, Américains et Britanniques encouragent les neutres à ouvrir leurs frontières… Le 23 mars 1943, la Chambre des lords débat de la motion de l’archevêque Temple demandant d’accueillir tous les réfugiés pouvant atteindre la Grande-Bretagne. Le Gouvernement la rejette, invoquant les difficultés de ravitaillement et le manque de bateaux disponibles.

Voir enfin:

10 Most Absurd Holocaust Remarks
Dr. Rafael Medoff
Arutz Sheva
28 January 10Authors claiming that President Franklin Roosevelt was helpless to rescue any Jews from the Holocaust topped the 2009 annual list of ten most absurd statements about the Allies’ reaction to the Nazi genocide.

1. « The only meaningful way to save the intended victims of Hitler’s murder machine was to win the war as quickly as possible. »

(William J. Vanden Heuvel, longtime president of the Franklin & Eleanor Roosevelt Institute, on NewYorkTimes.com, 5 October 2009.)

[COMMENT: There were, in fact, a variety of ways that Jews could have been saved before the war ended, such as using empty troop supply ships returning from Europe to bring refugees for temporary shelter to the United States; bombing the Nazi death camps or the railway lines leading to them; and pressing the British to open Palestine to Jewish refugees.]

2. « [W]e have to keep in mind that the German army controlled everything after 1940. Nobody was escaping. The uh–the uh, nobody could get out….The Jews of Europe had been Hitler’s prisoners since 1940. They couldn’t get out. It didn’t matter whether we let ’em in, they couldn’t get out. »

(Robert N. Rosen, author of ‘Saving the Jews,’ speaking on May 7, 2009 at the Hauenstein Center for Presidential Studies, Grand Valley State University, Allendale, MI,http://main.gvsu.edu/hauenstein/?id=40130E84-99A9-ABD7-8BB977C001C18738)

[COMMENT: In fact, Hitler Europe was far from hermetically sealed. For example, more than 26,000 European Jewish refugees escaped to Palestine between 1941 and 1944; about 8,000 Jews escaped from German-occupied Denmark to Sweden in 1943; thousands of Jews fled from German-occupied territory to Soviet territory during 1940-1945; several thousand refugees, mostly Jews, were smuggled out of Vichy Francy in 1940-1941 by Varian Fry’s rescue network; and thousands of Jewish refugees escaped from elsewhere in Europe to Italy, 1,000 of whom were brought to the United States in 1944.]

3. « [A]ll presidents are required to take an oath of office to enforce the laws of the United States, and the then-in-effect law, that of 1924, prohibited more than 100,000 people coming into this country a year, and that 100,000 were allocated by a complicated formula. So the fact that a president [such as Roosevelt] doesn’t like a particular law doesn’t somehow mean that there is automatically a change in the law. »

(Prof. Gerhard Weinberg, speaking on the radio program « MTSU on the Record » [Tennessee] on October 18, 2009. http://frank.mtsu.edu/~proffice/podcast/2009/OTR_10-18-09.mp3

[COMMENT: The maximum number that could have been admitted in any one year was 154,000, not 100,000. The fact that President Roosevelt could not unilaterally alter the immigration law does not change the fact that the Roosevelt administration could have saved many Germany Jews without changing the law, simply by permitting the existing quotas to be filled each year. A total of 184,525 immigrants could have been admitted to the U.S. from Germany (and, later, German-annexed Austria) from 1933 to 1939, but the actual number of German Jews admitted during those years was only about 70,000.]

4. « We have found some fundamentally new information about the president’s views and policies before and during the Holocaust… » (p.4) « [W]e have uncovered some key episodes in changing American refugee polices previously overlooked … President Roosevelt promised McDonald and George Warren, under the right circumstances, to ask Congress to appropriate $150 million to help resettle refugees in various parts of the world. » (p.335)

(Richard Breitman, Barbara Stewart McDonald, and Severin Hochberg, eds. Refugees and Rescue: The Diary and Papers of James G. McDonald 1935-1945. Bloomington: Indiana University Press, in association with the United States Holocaust Memorial Museum.)

[COMMENT: The episodes Breitman et al claim to have « uncovered » were not « previously overlooked »; they were described in, among other works, David S. Wyman’s Paper Walls (1968) and Henry Feingold’s The Politics of Rescue (1970). McDonald did not succeed in « changing American refugee policies »; indeed, the Roosevelt administration’s intransigence was the whole problem. Roosevelt’s statement to McDonald and Warren may or may not have constituted a « promise, » but in any event he did not fulfill it; he never asked Congress to appropriate funds to resettle refugees. Finally, the term « under the right circumstances » is an elastic loophole that in effect cancels out the rest of that « promise »; for when it came to FDR and the Jews, « the right circumstances » never arrived.]

5. Concerning the Wagner-Rogers bill, which would have admitted 20,000 refugee children from Germany outside the quota system, and which FDR refused to endorse:
« [President Roosevelt] saw that bill as a gesture–not a solution. He was a man of grand vision who wanted to resettle a much larger number of refugees from Germany. » (p.335)

(Richard Breitman, Barbara Stewart McDonald, and Severin Hochberg, eds. Refugees and Rescue: The Diary and Papers of James G. McDonald 1935-1945. Bloomington: Indiana University Press, in association with the United States Holocaust Memorial Museum.)

[COMMENT: There are no known documents in which FDR states that he disliked Wagner-Rogers because it would have saved too few Jewish refugees.]

6. « Bombing the railway lines to Auschwitz and other camps would only have achieved a temporary respite for the Jews, and distracted attention and resources from the larger purpose of overthrowing the regime that was killing them. »

–Richard J. Evans, The Third Reich at War (New York: Penguin Press, 2009), p. 560

[COMMENT: Even a temporary respite might have saved many lives by disrupting the mass murder process. The claim that bombing the railway lines would have « distracted resources » was made by the Roosevelt administration in 1944, and was baseless, as demonstrated by the fact that U.S. bombers were already in the area, flying over Auschwitz repeatedly in the summer and autumn of 1944 as they struck German oil factories in the vicinity, some of them less than five miles from the gas chambers.]

7. « McCloy, he was Assistant Secretary of War, and he’s a very convenient target, because he’s kind of a WASP, mildly anti-Semtitic guy, who belongs to some clubs in New York that Jews don’t belong to, and so he’s kind of a good guy to make into a villain. »

–Robert N. Rosen, author of ‘Saving the Jews,’ speaking on May 7, 2009 at the Hauenstein Center for Presidential Studies, Grand Valley State University, Allendale, MI,http://main.gvsu.edu/hauenstein/?id=40130E84-99A9-ABD7-8BB977C001C18738)

[COMMENT: In fact, scholars have criticized McCloy not because of his ethnic background or club memberships, but because of his opposition to the use of even minimal U.S. military resources to aid refugees or interrupt the mass murder process; his instruction to an aide to « kill » a request to bomb the railways to Auschwitz; his knowingly false claims, in rejecting bombing requests, that bombing would require the diversion of planes from elsewhere in Europe; and his decision to pardon or commute the sentences of large numbers of Nazi war criminals when he was High Commission of Germany from 1949 to 1952.

8. « [American c]ollege and university presidents defended cultural exchanges [with Nazi Germany] as a good way to enhance mutual understanding between the people of Germany and the United States. … In the 1930s, of course, leaders in higher education didn’t have the luxury of hindsight. »

–Glenn C. Altschuler, in the Boston Globe, July 26, 2009, in his review of The Third Reich in the Ivory Tower, by Stephen Norwood.

[COMMENT: The violence, antisemitism, and totalitarianism of Nazi Germany was well known when such cultural exchanges took place during the early and mid-1930s –not only « in hindsight. » Among the well known features of Nazi Germany during this period were the mass expulsion of Jews from most professions; the book burnings, suppression of political dissidents, and state takeover of the news media; the Nazification of all school and university curricula; the Berlin pogrom of 1935; and the Nuremberg Laws.]

9. « The United States accepted about twice as many refugees as the rest of the world combined, 200,000 of 300,000.”

–Robert N. Rosen, author of ‘Saving the Jews,’ speaking on May 7, 2009 at the Hauenstein Center for Presidential Studies, Grand Valley State University, Allendale, MI,http://main.gvsu.edu/hauenstein/?id=40130E84-99A9-ABD7-8BB977C001C18738)

[COMMENT: In fact, while the United States did admit about 200,000 Jews between 1933 and 1945, the « rest of the world combined » admitted about 365,000. Thus the U.S. admitted about one-third, not two-thirds, of the world total. (The most widely-accepted figures for Jewish immigration to destinations other than the U.S. from 1933 to 1945 are: Palestine, 138,000; Latin America, 85,000; Great Britain, 70,000; Canada, 5,000; Australia, 15,000; Switzerland, 22,000; Shanghai, 18,000, and Sweden, 12,000.)]

10. « [W]hen Allied long-range bombers were able to make flights from our airbase in Foggia, Italy, with long-range fighter support, could they then have bombed the marshalling yards at Birkenau? Yes, they could have, but by that time all activity had really ceased and the Germans by November 29, 1944 were dismantling the crematoria at Auschwitz, and making efforts to re-locate, or kill the balance of the Jews that remained. »

–Richard J. Garfunkel, radio talk show host, June 16, 2009, « The Bombing of Auschwitz and Jewish Reaction to the Holocaust: Fact, Feelings and Reactions. »http://rjgpublicthoughts.blogharbor.com/blog/_archives/2009/6/16/4226131.html

[COMMENT: The Allies had sufficient information about Auschwitz-Birkenau and control of the skies in the region to bomb it by the early summer of 1944. The mass deportation of hundreds of thousands of Hungarian Jews to Auschwitz was still underway at that time; it is not true that « by that time all [mass murder] activity had really ceased. »

Information about the List:

The annual list for 2009 was released this week by The David S. Wyman Institute for Holocaust Studies, in conjunction with International Holocaust Remembrance Day, which is commemorated on January 27, the anniversary of the liberation of Auschwitz.

« Despite mountains of evidence to the contrary, some FDR apologists still claim there was nothing he could have done to rescue Jews from the Holocaust, » says the writer, Wyman Institute director Dr. Rafael Medoff. « Like the last Japanese soldier holding out on a remote island years after World War II ended, these diehards simply refuse to face the facts. »

Medoff said the purpose of the annual list is to « expose the most severe misrepresentations of the Allies’ response to the Holocaust, so that the public will have an accurate and balanced account of those crucial historical events. »

The nominees were judged by a panel of scholars who have researched the Allies’ response to the Holocaust: Prof. David S. Wyman, author of The Abandonment of the Jews; Prof. Laurel Leff, author of Buried by ‘The Times’; Dr. Racelle Weiman, founding director (emer.) of Hebrew Union College’s Center for Holocaust and Humanity education; Prof. Bat-Ami Zucker, author of In Search of Refuge; Prof. Judith Baumel-Schwartz, author of Unfulfilled Promise; Dr. Alex Grobman, author of Denying History; and Wyman Institute director Medoff, author of Blowing the Whistle on Genocide.

5 Responses to Polémique Haenel: C’est en connaissance de cause que les Alliés n’ont pas cherché à arrêter l’extermination des juifs d’Europe (We would simply have saved the Germans work)

  1. Stalker dit :

    Pour compléter votre très intéressant dossier.

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  2. berlinski dit :

    c’est une remarque : étrange, la menace de « rétribution »:rappelé son ambassadeur d’Allemagne jusqu’à la fin de la guerre, menaçant les nazis de rétribution!
    Ne serait-ce pas plutôt « RETORSION »?

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  3. jcdurbant dit :

    Merci, Stalker, pour cet effectivement important témoignage qui montre bien le peu de sérieux et l’amateurisme de quelqu’un qui prétendait en remontrer aux historiens et que j’avais d’ailleurs déjà intégré à mon billet …

    Quant au terme de « retribution », c’est effectivement, merci, le terme anglais pour « châtiment ».

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  4. andrew dit :

    To Dr Rafael Medoff:

    About your point #2: the claim that 8000 Jews escaped
    Nazi-occupied Denmark does not fit with what I have read here and there. Actually, in the few hours during which the German invasion appeared to be imminent, a number of Danes endeavoured to send most Jews to Sweden, with the help of a disparate flotilla assembled in haste. Among the various sources, I remember a book I read 35 years ago, by Rabbi Melchior
    (Chief Rabbi of Denmark at the time)

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  5. […] du tout-victimisation et de la réécriture intéressée et largement anti-américaine (voir notre Yannick Haenel national) de l’histoire […]

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