Irak: Quand l’Université rivalisait d’ignorance avec l’Elysée (Gog and Magog: The day academic ignorance came to the rescue of political ignorance)

The blind leading the blind
La parole de l’Éternel me fut adressée, en ces mots: Fils de l’homme, tourne ta face vers Gog, au pays de Magog, Vers le prince de Rosch, de Méschec et de Tubal, Et prophétise contre lui! Ezechiel 38: 1-2
Puis je vis descendre du ciel un ange, qui avait la clef de l’abîme et une grande chaîne dans sa main. Il saisit le dragon, le serpent ancien, qui est le diable et Satan, et il le lia pour mille ans. Il le jeta dans l’abîme, ferma et scella l’entrée au-dessus de lui, afin qu’il ne séduisît plus les nations, jusqu’à ce que les mille ans fussent accomplis. Après cela, il faut qu’il soit délié pour un peu de temps. Et je vis des trônes; et à ceux qui s’y assirent fut donné le pouvoir de juger. Et je vis les âmes de ceux qui avaient été décapités à cause du témoignage de Jésus et à cause de la parole de Dieu, et de ceux qui n’avaient pas adoré la bête ni son image, et qui n’avaient pas reçu la marque sur leur front et sur leur main. Ils revinrent à la vie, et ils régnèrent avec Christ pendant mille ans. Les autres morts ne revinrent point à la vie jusqu’à ce que les mille ans fussent accomplis. C’est la première résurrection. Heureux et saints ceux qui ont part à la première résurrection! La seconde mort n’a point de pouvoir sur eux; mais ils seront sacrificateurs de Dieu et de Christ, et ils régneront avec lui pendant mille ans. Quand les mille ans seront accomplis, Satan sera relâché de sa prison. Et il sortira pour séduire les nations qui sont aux quatre coins de la terre, Gog et Magog, afin de les rassembler pour la guerre; leur nombre est comme le sable de la mer. Et ils montèrent sur la surface de la terre, et ils investirent le camp des saints et la ville bien-aimée. Mais un feu descendit du ciel, et les dévora. Apocalypse 20: 1-9
Le soir, vous dites: Il fera beau, car le ciel est rouge; et le matin: Il y aura de l’orage aujourd’hui, car le ciel est d’un rouge sombre. Vous savez discerner l’aspect du ciel, et vous ne pouvez discerner les signes des temps. Jésus (Matthieu 16 : 2-3)
Jusqu’à présent, les textes de l’Apocalypse faisaient rire. Tout l’effort de la pensée moderne a été de séparer le culturel du naturel. La science consiste à montrer que les phénomènes culturels ne sont pas naturels et qu’on se trompe forcément si on mélange les tremblements de terre et les rumeurs de guerre, comme le fait le texte de l’Apocalypse. Mais, tout à coup, la science prend conscience que les activités de l’homme sont en train de détruire la nature. C’est la science qui revient à l’Apocalypse. René Girard
J’annonce au monde entier, sans la moindre hésitation, que si les dévoreurs du monde se dressent contre notre religion, nous nous dresserons contre leur monde entier et n’auront de cesse avant d’avoir annihilé la totalité d’entre eux. Ou nous tous obtiendrons la liberté, ou nous opterons pour la liberté plus grande encore du martyre. Ou nous applaudirons la victoire de l’Islam dans le monde, ou nous tous irons vers la vie éternelle et le martyre. Dans les deux cas, la victoire et le succès nous sont assurés. Ayatollah Khomeiny
La possibilité d’une annihilation existe. Le projet sioniste entier est apocalyptique. Il existe dans un environnement hostile et dans un certain sens son existence n’est pas raisonnable. (…) Oui, je pense à Armageddon. C’est possible. Dans les vingt prochaines années, il pourrait y avoir une guerre atomique ici. Benny Morris
Dans l’Islam, de même que dans le Judaïsme et le Christianisme, certaines croyances portent sur une bataille cosmique marquant la fin des temps – Gog et Magog, l’Antéchrist, Armageddon et, pour les Musulmans chiites, le retour tant attendu de l’Imam caché, qui doit déboucher sur la victoire finale des forces du bien sur celles du mal, quelle qu’en soit la définition. Il est évident qu’Ahmadinejad et ses adeptes croient que ce temps est venu et que la lutte finale est déjà entamée, et même bien avancée. Bernard Lewis
Vous comprendrez d’autant mieux la perplexité de Jacques Chirac qui a entendu, un jour de 2003, George W. Bush lui expliquer qu’il fallait intervenir militairement en Irak, parce que Gog et Magog y étaient à l’œuvre. Quand il livre ses convictions les plus intimes sur la politique proche-orientale, George W. Bush ne pense donc pas au pétrole ou à des bases susceptibles d’accueillir ses GI. Il ne parle ni d’économie ni de géostratégie. Il réagit comme un croyant qui attend que se réalise une prophétie biblique… Jocelyn Rochat
Comme ni Jacques Chirac ni ses services n’ont compris la référence du président américain, Paris s’est mis au travail. George W. Bush appartenant à la mouvance chrétienne évangélique, l’Élysée s’est orienté vers les protestants de France, qui ont transmis la requête à Thomas Römer. Jocelyn Rochat

Attention: une ignorance peut en cacher une autre!

En ces temps où 60 ans après Auschwitz, un chef d’Etat en exercice se permet d’évoquer explicitement et publiquement la solution finale de l’Etat juif tout en s’en préparant ostensiblement les moyens …

Et où moins de 25 ans après l’accident nucléaire de Tchernobyl, « la première société qui sache qu’elle peut se détruire de façon absolue » (y compris à travers des « formes douces » comme « l’extinction démographique qui guette l’Europe ») n’en finit pas d’afficher son mépris pour ces textes bibliques qui ont le mauvais goût de révéler la dimension proprement apocalyptique des temps que nous vivons

Retour, avec sa (re)sortie dans la blogosphère bien-pensante américaine, sur une énième confirmation que, des palais de nos gouvernants aux tours d’ivoire de nos universitaires, l’ignorance n’est décidément pas réservée au plus grand nombre.

Ainisi, cet article de 2007 de la revue de l’Université de Lausanne revenant, quatre ans après les faits en ces temps bénis de crasse ignorance et d’équivalence morale de la préparation à la guerre d’Irak où il était de bon ton de renvoyer dos à dos « le jihad évangélique de Bush » (dixit Le Figaro !) et celui de son soi-disant pendant islamiste Ben Laden à l’occasion d’une demande d’informations de l’Elysée à l’un de ses chercheurs, sur « les ahurissantes confidences de W. à Jacques Chirac » censées « révéler les soubassements religieux de la politique de Bush ».

Et qui avait beau jeu de moquer, derrière l’évocation par le président américain de la prophétie du livre biblique d’Ezéchiel sur une coalition de nations assemblées contre le peuple d’Israël, la vision effectivement naïve d’un partie très réduite des chrétiens américains de l’Apocalypse comme destruction divine.

Sans voir, comme le montre amplement l’histoire et en témoignent justement dans leur langue plus ou moins cryptique les textes bibliques eux-mêmes, que la destinée du peuple juif n’a jamais manqué d’épisodes similaires de tentatives de destruction de la part de ses voisins et que, comme le rappelait Reagan, « l’existence de la bombe atomique pouvait rendre réalisable ladite prophétie ».

Sans compter que, contrairement à la vulgate médiatique à laquelle n’échappe apparemment pas notre éminent bibliste, le président américain n’a jamais « appartenu à la mouvance chrétienne évangélique », les autorités de sa propre église – méthodiste – ayant, comme la plupart des autres églises américaines protestantes comme chrétiennes, dûment condamné l’intervention.

Et que, comme le révéleront plus tard deux journalistes du Parisien (“Chirac contre Bush, l’autre guerre“, Vernet et Cantaloube, 2004), le délinquant multirécidiviste qui squattait alors l’Elysée et n’en revenait pas des niveaux stratosphériques de ses sondages avait en fait dès la mi-décembre 2002, envoyé à Washington, dans le plus grand secret, le général Jean-Patrick Gaviard, sous-chef « opérations » à l’état-major des armées, pour qu’il présente des offres de service pour une guerre en Irak

Ce vent de Gog qui nous vient d’Amérique
Jocelyn Rochat
ALLEZ SAVOIR!
SEPTEMBRE 2007

Qui a entendu parler de Gog et de Magog? Rassurez-vous, cher lecteur ou chère lectrice, vous êtes une très large majorité à hausser les sourcils. Vous comprendrez d’autant mieux la perplexité de Jacques Chirac qui a entendu, un jour de 2003, George W. Bush lui expliquer qu’il fallait intervenir militairement en Irak, parce que Gog et Magog y étaient à l’œuvre. Ne cherchez pas ces désaxés du mal parmi l’état-major de Saddam Hussein. Ils n’y ont jamais travaillé. Et pour cause: Gog et Magog sont les vedettes d’une obscure prophétie, que l’on doit à un certain Ezéchiel et qui figure dans l’Ancien Testament. Quand il livre ses convictions les plus intimes sur la politique proche-orientale, George W. Bush ne pense donc pas au pétrole ou à des bases susceptibles d’accueillir ses GI. Il ne parle ni d’économie ni de géostratégie. Il réagit comme un croyant qui attend que se réalise une prophétie biblique…

Si «Allez savoir!» a choisi d’évoquer ces ahurissantes confidences de W. à Jacques Chirac dans ce numéro, c’est parce qu’un chercheur de l’UNIL s’est trouvé impliqué dans l’affaire. Le professeur de théologie Thomas Römer a ainsi été appelé par l’Elysée, qui cherchait à éclaircir les références ésotériques du président des Etats-Unis. Jacques Chirac ayant pris sa retraite, le chercheur lausannois peut s’exprimer librement sur cet entretien, qui appartient désormais à l’histoire.

Outre l’intérêt qu’il y a à découvrir les coulisses de la politique internationale, cet extrait des échanges Bush-Chirac sur l’Irak doit encore attirer notre attention sur les conséquences problématiques de notre méconnaissance de plus en plus crasse en matière de culture chrétienne.

Car, comme Jacques Chirac, nombre d’Européens n’auraient pas su que répondre à la référence biblique invoquée par George W. Bush en 2003. Par inculture religieuse, mais aussi parce que nous sommes nombreux à croire, en Suisse romande comme dans la France voisine, si fière de sa laïcité, que le religieux a été définitivement chassé de la conduite des affaires des Etats démocratiques avancés. Nous sommes aussi nombreux à imaginer que ce sentiment est désormais confiné à la sphère privée, où il peut s’exprimer sans (trop) faire couler de sang. Un espoir qu’il faudra relativiser très vite, sous peine de ne plus rien comprendre à la marche actuelle du monde.

Le 11 septembre nous avait rappelé que, dans le monde musulman, certains fanatiques sont prêts aux pires extrémités pour remettre leur Dieu au pouvoir. Et les références surréalistes de George W. Bush (c’est en page34 de ce magazine) achèveront de vous convaincre, si besoin en était, qu’il existe aussi des chrétiens qui travaillent à remettre l’Eglise au milieu du village planétaire.

Le hic, c’est que la bonne réponse à ces nouveaux fous de dieu passe par un retour aux textes religieux. Histoire de rappeler aux uns que le Coran interdit notamment d’attaquer des non-combattants, les femmes et les enfants, et d’expliquer aux autres que l’Irak d’hier et que l’Iran demain ne sont pas cette Perse ennemie de Dieu dont parlait le prophète Ezéchiel, quand il imaginait la fin des temps, il y a plus de 2000 ans. Davantage de paix dans le monde passe par cet effort d’explication. Le problème, c’est qu’il faut une excellente connaissance des Ecritures pour y parvenir. Un domaine qui n’est vraiment plus notre point fort. Et là, ce ne sont ni Gog, ni Magog, qui nous contrediront.

Gog et Magog
Le professeur Thomas Römer renseigne le président Jacques Chirac
Jocelyn Rochat
Allez savoir
Université de Lausanne
septembre 2007

Le téléphone a sonné. C’était la responsable du Service biblique de la Fédération protestante de France. Elle m’a demandé si je pouvais « écrire une page sur Gog et Magog pour l’Élysée. »

Professeur de théologie à l’Université de Lausanne (UNIL) et spécialiste de l’Ancien Testament, Thomas Römer vient de plonger dans les coulisses de la politique internationale. Car cette requête théologique apparemment banale a des ramifications insoupçonnées, puisqu’elle a été suscitée par George W. Bush.

« Les prophéties s’accomplissent »

J’ai encore appris durant ce coup de fil que le président des États-Unis avait évoqué Gog et Magog dans une conversation avec Jacques Chirac. La discussion portait sur l’actualité au Proche-Orient. Après avoir expliqué qu’il voyait Gog et Magog à l’œuvre, George W. Bush a ajouté que les prophéties bibliques étaient en train de s’accomplir, poursuit Thomas Römer.

Cette conversation, qui porta encore sur l’axe du mal, eut lieu au début 2003, quelques semaines avant l’intervention américaine en Irak. George W. Bush tentait alors, une fois de plus, de convaincre Jacques Chirac de le suivre dans son «opération Juste Cause», ce que la France refusait avec obstination.

Comme ni Jacques Chirac ni ses services n’ont compris la référence du président américain, Paris s’est mis au travail. George W. Bush appartenant à la mouvance chrétienne évangélique, l’Élysée s’est orienté vers les protestants de France, qui ont transmis la requête à Thomas Römer. « Il n’y a là rien d’inhabituel, poursuit le chercheur de l’UNIL. Nous collaborons souvent sur le plan scientifique avec nos voisins. »
Voilà donc le théologien lausannois chargé d’éclairer l’Élysée sur Gog et Magog. Un travail que ce spécialiste de l’Ancien Testament effectue de bonne grâce, et dont il parle pour la première fois aujourd’hui, maintenant que Jacques Chirac a pris sa retraite et que cet épisode appartient à l’histoire.

Un texte peu sûr et peu clair

«J’ai rédigé une page A4 qui expliquait les fondements théologiques de Gog et Magog, deux créatures qui apparaissent dans la Genèse, et surtout dans deux chapitres très obscurs du « Livre d’Ézéchiel » dans l’Ancien Testament, se souvient le théologien de l’UNIL. Avant d’ajouter qu’à plus d’un titre, « Ézéchiel » est un livre déroutant. La transcription qui nous est parvenue est peu sûre, les noms qui sont cités posent problème et le texte est difficile », ajoute Thomas Römer. Si cela ne suffisait pas à embrouiller le lecteur du XXIe siècle, ce livre « contient encore un message un peu dissimulé. Il fait partie d’un genre d’écrits qui spéculent sur l’avenir, dans une langue cryptique, et qui sont destinés à des initiés », précise-t-il.

Toutefois, il n’est pas nécessaire d’être un expert en ésotérisme pour saisir les grandes lignes de cette prophétie apocalyptique. Les rédacteurs du Livre d’Ézéchie» ont ajouté dans les chapitres 38 et 39 du livre une vision, selon laquelle une grande armée mondiale va se former, et que cette coalition de peuples viendra livrer une bataille finale à Israël.

«Cette confrontation est voulue par Dieu, qui veut profiter de ce conflit pour faire table rase des ennemis de son peuple, avant que ne débute un âge nouveau », poursuit Thomas Römer.

Gog, allié ou prince de Magog ?

L’auteur de ce texte place dans sa coalition des peuples connus des archéologues, comme les Perses et les Nubiens, les Assyriens et les Kushites. Il y ajoute d’autres noms qui rendent les historiens perplexes, mais qui ne laissent aucun doute sur le sens de la prophétie. L’armée qui se met en route est importante, et rassemble des peuples venus de loin à la ronde, mais majoritairement du nord d’Israël.

Selon ce texte, Ézéchiel annonce encore que cette grande coalition sera emmenée par un certain Gog, peut-être épaulé par Magog. Dans les différentes traductions de la Bible, on peut lire « Gog et Magog », « Gog de Magog » ou « Gog, au pays de Magog », voire « Gog, prince de Magog».

« Ces noms sont difficiles à décoder, souligne Thomas Römer, tout comme les noms de Mèshek et Toubal, qui sont aussi associés à la coalition et qui restent également énigmatiques. »

Des hypothèses récentes

Ce Gog énigmatique suscite des spéculations depuis plus de vingt siècles. George W. Bush le cherche probablement aujourd’hui du côté de cet Iran qui convoite l’arme atomique, après l’avoir traqué en Irak. Mais il n’est pas le seul à s’interroger. Avant lui, un autre président américain a cru à l’imminence de la réalisation de la prophétie d’Ézéchiel.

«Comme Ronald Reagan connaissait bien la Bible, il avait estimé que la guerre froide et l’existence de la bombe atomique rendaient réalisable la prophétie d’Ézéchiel, donc que le moment était venu », poursuit Thomas Römer.

« Parce que Gog est un ennemi qui vient du nord d’Israël, et parce que Mèshek peut facilement être apparenté à Moscou, les lecteurs d’Ézéchiel d’il y a vingt – vingt-cinq ans ont souvent associé Gog à la Russie communiste. Ils avaient également remarqué que le texte biblique dit que Gog est appelé « à la tête » de cette coalition. Or, en hébreu, la « tête » se dit rosh. De rosh, on passe facilement à « Russia », donc à la Russie communiste », sourit le théologien de l’UNIL.

La chute du Mur de Berlin ayant balayé cette hypothèse, l’imminence de l’apocalypse semble s’estomper. Pour des lecteurs rationalistes comme Thomas Römer, la « menace » a même disparu depuis plus de deux mille ans.

Gygos, Alexandre et Néron

Car tous les lecteurs d’Ézéchiel ne décortiquent pas l’actualité dans le but d’y déceler des signes de l’arrivée de Gog et de ses armées d’apocalypse. Nombre d’historiens et de théologiens recherchent plutôt sa trace dans le passé.

« Certains chercheurs ont identifié Gog avec un certain Gygos, qui fut un roi d’Anatolie au VIIe siècle av. J.-C. Il pourrait être à. l’origine de ce texte apocalyptique. Je pense que c’est le même procédé que dans le cas des prophéties apocalyptiques de Daniel, qui portent, elles, sur le grand ennemi de l’époque, Antiochus IV »

Si l’on ajoute à cela que de nombreux chercheurs estiment que l’empereur Néron est le fameux 666 évoqué dans l’Apocalypse de Jean, que la Grande Prostituée est Rome et que la chute annoncée est celle de l’Empire romain, on constate que le passé peut expliquer toutes ces prophéties apocalyptiques bibliques. Une analyse historique que privilégie Thomas Römer.

La prophétie d’Ézéchiel serait donc liée, si l’on en croit le chercheur de l’UNIL, au périple d’Alexandre le Grand. « L’arrivée de l’hellénisme au Proche-Orient a constitué un choc culturel majeur, explique Thomas Römer. Au point que la Bible a conservé plusieurs traces de l’équipée du roi macédonien, notamment des oracles sur la prise de Tyr. Cet épisode a sans doute amené les gens à développer une chronologie, à réfléchir à des successions de règnes, à évoquer l’avènement de forces et à spéculer sur la fin des temps et l’irruption d’un temps nouveau. »

Pas d’apocalypse sans reconstruction du Temple

Reste que tout le monde ne lit pas l’Ancien Testament aussi rationnellement que Thomas Römer. Il nous faut donc préciser aux plus inquiets de nos lecteurs qu’il ne suffit pas qu’une coalition de pays attaque Israël pour que la fin des temps intervienne. « Il y est longuement question du Temple reconstruit et cette reconstruction est, pour certains courants du judaïsme, la condition nécessaire pour le retour du Messie. »

Cette reconstruction du Temple de Jérusalem est longuement détaillée par Ézéchiel, qui y consacre des chapitres interminables. Avant de préciser que le Temple devra être reconstruit à son emplacement initial, soit la célèbre Esplanade du Temple, à Jérusalem, où s’élève désormais un des lieux les plus saints de l’islam, la Mosquée Al-Aqsa.

Autant dire qu’il faudra un concours de circonstances réellement apocalyptiques pour que les conditions évoquées dans la prophétie soient réunies.

Ézéchiel facilite le soutien américain à Israël

Plus largement, ce texte d’Ézéchiel explique les liens très forts qui se sont tissés entre les États-Unis et l’État d’Israël.

«Pour George W. Bush, ce texte a des conséquences politiques, poursuit Thomas Römer. Comme de nombreux chrétiens américains. il croit que Dieu sera auprès d’Israël lors de la confrontation finale, donc que les ennemis de ce pays seront dans le camp de l’Antéchrist. Il soutiendra donc Israël sans faiblir, parce qu’il est intimement persuadé que, quand la fin des temps arrivera, il faudra être du côté d’Israël. »

Voilà qui surprendra plus d’un Européen, habitué à des analyses davantage fondées sur la géopolitique, les rapports de force, la carte des pipelines transportant du pétrole que sur le religieux, quand il est question de la politique étrangère des États-Unis.

« Cette lecture américaine échappe effectivement aux Européens, qui ont perdu ce rapport aux textes bibliques, poursuit le théologien de l’UNIL. Les Allemands comprennent plus facilement George W. Bush que les Français ou les Suisses. Pour un Américain, ces questions sont centrales. Si on oublie le religieux dans l’analyse du soutien des États-Unis à Israël, on se trompe. »

Ces réflexions politiciennes figuraient-elles sur la page A4 que Thomas Römer a transmise à Élysée, au début 2003 ? « Non. J’ai envoyé une note biblique. Sur une page, j’ai situé ce texte, j’ai précisé qu’il s’agissait d’une prophétie de type apocalyptique, avec une bataille cosmique qui met en scène des peuples. J’ai parlé de Gygos et j’ai donné l’époque de sa rédaction. Et je n’ai plus eu de nouvelles, ni de Jacques Chirac, ni de ses conseillers. »

George W. Bush et le Code Ezéchiel Quand il évoque la situation politique au Proche-Orient, le président des Etats-Unis voit Gog et Magog à l’œuvre. Deux créatures qui apparaissent dans une vision apocalyptique de l’Ancien Testament! Les explications de Thomas Römer, un expert de l’UNIL qui a été contacté par l’Elysée en 2 003

«Seule une minorité de croyants voient l’Iran actuel comme la Perse dont parlait la Bible» Olivier Favreest docteur ès sciences sociales de l’UNIL et pasteur de l’Eglise évangélique apostolique. Il est le coauteur de la première étude empirique sur l’évolution du mouvement évangélique en Suisse*. Nous lui avons demandé comment les textes d’Ezéchiel étaient lus par les évangéliques helvétiques.

Allez savoir!: Les évangéliques suisses s’intéressent-ils autant que George W. Bush aux prophéties d’Ezéchiel?

Olivier Favre:En Suisse, les thématiques apocalyptiques sont bien moins présentes aujourd’hui que durant la période de la guerre froide. J’observe une prise de distance par rapport à cette manière de lire l’histoire et de croire en l’avenir. La tendance, dans les communautés évangéliques helvétiques, est plutôt de réinvestir le politique, de développer leur message sur l’ici-bas. On le voit notamment avec leur récent engagement (certes conservateur) dans la politique. Ces croyants ont pris conscience qu’ils ne sont pas réduits au fatalisme.

Les communautés évangéliques font-elles la même lecture de ces textes apocalyptiques que George W. Bush?

La grande majorité reste très prudente à ce propos. Mais, dans les extrêmes, on trouve effectivement une petite minorité de gens qui voient l’Iran actuel comme la Perse dont parlait la Bible, donc comme un ennemi d’Israël. Cette minorité croit que les prophéties bibliques s’accomplissent. Et à l’autre extrême, il y a des évangéliques qui considèrent George W. Bush comme l’Antéchrist, et qui voient dans les attentats du 11 septembre 2001 la preuve que Dieu désapprouve le matérialisme américain.

Ce sont des visions sensiblement différentes…

Oui, parce que les évangéliques ont des lectures sensiblement différentes de ces textes apocalyptiques, que ce soit Ezéchiel, mais aussi Daniel. En simplifiant, on peut dire qu’il y a deux positions, diamétralement opposées, sur les temps de la fin. Mais elles sont très minoritaires. La majorité s’attend simplement au retour du Christ sans se prononcer sur le reste.

Il y a des optimistes et des pessimistes? Ceux que j’appelle les évangéliques prémillénaristes sont effectivement catastrophistes. Ils pensent que le retour du Christ doit être précédé par la montée de l’Antéchrist dont le règne nous vaudra une longue période de catastrophes. A l’opposé de cette vision, il y a les postmillénaristes, qui, eux, croient que l’Eglise triomphera, et que le Christ reviendra dans une planète en paix. Enfin, très éloignée de ces positions, il y a la vision des protestants traditionnels, mais aussi d’évangéliques modérés, qui font une lecture symbolique de ces textes apocalyptiques et pensent que la Bible annonce la chute d’un empire, notamment celui de Rome.

A quel point le président des Etats-Unis est-il représentatif des idées évangéliques?

Il faut être prudent avec la figure de George W. Bush. Il est extrêmement difficile de savoir ce qui, dans ses discours et dans ses actes, relève de convictions personnelles, et ce qui relève d’une instrumentalisation de la foi évangélique. Notez enfin que l’électorat évangélique américain est aujourd’hui divisé à son égard. Si certains l’approuvent, d’autres le critiquent désormais, notamment à cause du réchauffement de la planète. ce qui frappe, quand on lance une recherche sur Gog et magog sur Wikipedia, l’encyclopédie sur Internet, c’est la différence entre les informations contenues dans les versions française et anglaise.I l y a cinq lignes en fançais et cinq pages en anglais. cela montre bien que ces relectures d’Ezéchiel sont surtout une thématique américaine. Le développement des évangélqies dans l’hémisphère sud (Amérique du sud, Afrique) a marginalisé ces thématiques apocalyptiques et a apporté d’autres priorités, car ces communautés sont plus soucieuses dss problèmes socaiaux et écologiques. On a tendance à croire que pluqss personne ne raisonne en trmes religieux. Or nous avons ds popuations qui restent croyantes dde diverses manières. La pr!ère es toujours pratiquée et les gens conservent la foi dans une vie après la mort. On peut donc s’aendre, à l’avenir, à c que la composante religieuse ressurgisse également chez nous dans l’espace public.te.

TEXTE D’EZECHIEL:

Il y eut une parole du SEIGNEUR pour moi : « Fils d’homme, dirige ton regard vers Gog, au pays de Magog, grand prince de Mèshek et Toubal; prononce un oracle contre lui. Tu diras : ainsi parle le Seigneur DIEU :
Je viens contre toi, Gog, grand prince de Mèshek et Toubal, et je t’entraînerai, je mettrai des crochets à tes mâchoires, je te ferai sortir avec toute ton armée : chevaux, cavaliers superbement vêtus, vaste troupe portant écu et bouclier, tous maniant l’épée. La Perse, la Nubie, Pouth seront avec eux ayant tous bouclier et casque – Gomer et tous ses escadrons, Beth-Togarma, à l’extrême nord, avec tous ses escadrons: de nombreux peuples seront avec toi. »
[…] Depuis bien des jours, on aurait dû intervenir contre toi (Gog) ! Cela arrivera à la fin des ans, sur une terre dont la population a été entraînée après le passage de l’épée. Venue de pays très peuplés, elle a été rassemblée sur les montagnes d’Israël qui avaient été longtemps en ruines. Cette population a été retirée des peuples et elle habitera tout entière en sécurité. Tu monteras, tu arriveras en tempête, tu seras comme une nuée recouvrant le pays, toi, tous tes escadrons et les nombreux peuples qui seront avec toi.
Ainsi parle DIEU : en ce jour-là, de nombreux projets te monteront au cœur, tu inventeras un plan malfaisant, tu diras : Je monterai contre un pays sans défense, j’arriverai vers des gens tranquilles, vivant en sécurité : ils habitent des villes sans murailles, ils n’ont ni verrou ni portes. Tu viendras pour entasser du butin, pour piller et pour tourner ta main contre des ruines repeuplées […]
C’est pourquoi, prononce un oracle, fils d’homme, tu diras à Gog : Ainsi parle le Seigneur DIEU […] Tu viendras de ton pays, de l’extrême nord, toi et de nombreux peuples avec toi ; tous montés sur des chevaux, vous formerez une grande assemblée, une immense armée.
Tu monteras contre mon peuple d’Israël, au point de recouvrir le pays comme une nuée. Cela se passera à la fin des temps ; je te ferai venir contre mon pays, afin que les nations me connaissent quand, sous leurs yeux, ô Gog, j’aurai montré ma sainteté à tes dépens.
[…] Ce jour-là, le jour où Gog arrivera sur la terre d’Israël[…] – il y aura un grand tremblement de terre sur le sol d’Israël […] J’exercerai le jugement contre lui (Gog) par la peste et le sang ; je ferai pleuvoir sur lui, sur ses escadrons et sur les nombreux peuples qui seront avec lui une pluie diluvienne, du grésil, du feu et du soufre.
Je montrerai ma grandeur et ma sainteté; je me ferai connaître aux yeux de nombreuses nations. Alors elles connaîtront que je suis le SEIGNEUR. Ézéchiel 38, traduction de la TOB

Voir par ailleurs:

Les demi-fous de Dieu

Jacques Julliard,

directeur délégué de la rédaction du Nouvel Observateur ( )

L’Obs

Les gourous de George Bush voient dans les Etats-Unis un « empire bienveillant » et universel appuyé sur la foi et la force. Ce sont des demi-fous qui ont toute leur raison et pas une once de jugementQU’Y A-T-IL

derrière George Bush ? Des pétroliers ? Des banquiers ? Des généraux ? Des marchands de canons ? Oui, il y a un peu de tout cela derrière ce télé évangéliste en battle-dress. Mais avant tout peut-être, il y a des idéologues surgis d’une Amérique largement ignorée des Européens, longtemps considérés comme marginaux à cause du radicalisme de leurs thèses, et qui rongeaient leur frein dans leurs universités, leurs revues, leurs think tanks depuis la fin de la guerre froide. C’est une Amérique quasi inédite qui est apparue au grand jour il y a un peu plus de deux ans, comme le raconte Vincent Jauvert dans ce numéro. Le grand mérite du livre de Pierre Hassner et Justin Vaïsse (1) est de nous introduire au cœur d’une machinerie intellectuelle qui est en train de modifier le visage du monde où nous vivons, au point de le rendre grimaçant.
Comme les Etats-Unis ont les moyens de faire toutes choses à grande échelle et dans la longue durée, il s’y déroule depuis des décennies un débat permanent en politique étrangère, dont nous subissons bon gré mal gré les conséquences. En schématisant les analyses très fines des auteurs, voici comment on peut les résumer.
Il y a classiquement dans le débat géostratégique américain deux paramètres qui se combinent pour donner naissance à des postures variées. Le premier, c’est le paramètre réalisme/idéalisme, que symbolisent assez bien les figues antagonistes de Theodore Roosevelt, président des Etats-Unis de 1901 à 1908, adepte du « big stick » et de l’ordre américain : les Etats-Unis se réservent le droit de faire régner l’ordre dans le monde occidental à l’aide d’un « gros bâton ». A l’inverse, Woodrow Wilson, président de 1912 à 1920, est l’apôtre du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes et de la Société des Nations.
Le second paramètre oppose l’unilatéralisme au multilatéralisme. L’unilatéralisme est la doctrine selon laquelle les Etats-Unis doivent agir seuls, en considération de leurs intérêts propres. Le multilatéralisme préconise au contraire l’action des Etats-Unis dans le concert des nations, au sein des institutions internationales, avec, naturellement, un rôle de leader.
Maintenant, combinez ces deux paramètres et vous obtiendrez quatre écoles diplomatiques et stratégiques différentes.
1°) Les réalistes unilatéralistes. Ceux qui ne s’embarrassent pas de grands mots et pensent que moins les Etats-Unis s’occuperont des affaires du monde, mieux ils se porteront. Ce sont ceux que l’on appelle « isolationnistes », partisans d’une politique étrangère réduite au minimum. Ils représentent une espèce d’extrême droite bourrue, dont le chef de file actuel est Pat Buchanan. Peu écoutés aujourd’hui, ces isolationnistes, on ne saurait l’oublier, ont été à l’origine du refus par le Sénat du traité de Versailles et de l’entrée des Etats-Unis dans la Société des Nations. A chaque grande expédition extérieure qui tourne mal, ils retrouvent de la voix et reprennent de l’influence…
2°) Les idéalistes multilatéralistes, que l’on appelle parfois wilsoniens, en référence au président cité plus haut, se situent à l’opposé, soit selon la terminologie française, à gauche. Dans le vocabulaire anglo-saxon, ce sont des libéraux. Ils sont partisans de la démocratie à l’extérieur comme à l’intérieur et se proposent de la faire avancer par la concertation et la négociation. On peut dire que Jimmy Carter, et dans une large mesure Bill Clinton, appartiennent à ce courant. Nous comprenons mieux aujourd’hui la chance que nous avions hier avec de tels hommes.
3°) Les réalistes multilatéralistes. Ce sont avant tout des pragmatiques qui se soucient assez peu des grands principes, mais qui pensent que les Etats-Unis doivent jouer leur rôle, un grand rôle, dans le monde tel qu’il est. Henry Kissinger, secrétaire d’Etat de Nixon, est l’archétype de ces hommes qui ont dominé pendant la guerre froide et il faut rétrospectivement s’en réjouir.
4°) Les idéalistes unilatéralistes. Vous les attendiez, ceux-là, car, bien entendu, ce sont eux qui occupent aujourd’hui le haut du pavé à Washington. A leur manière, qui est la manière forte, ce sont des idéalistes, des gens qui veulent faire régner sur le monde les principes de Wilson avec les méthodes de Roosevelt, la démocratie avec le « big stick ». On peut aussi appeler cela la pax americana, ou l’hégémonie yankee. Ces « néo-conservateurs » sont très souvent des hommes de gauche dégrisés, des intellectuels en proie à la gueule de bois, qui ont fini par s’emparer de l’esprit de George W. Bush, au terme de leur confrontation avec un Colin Powell plutôt kissingerien. Bush le jeune se réclame de la « transparence morale ». Je crains plutôt qu’il ne relève d’une espèce de transparence intellectuelle, qui laisse le champ libre aux idéologues. La vérité c’est qu’aux Etats-Unis ce sont des idées, ces idées-là justement, qui sont au pouvoir. Quand des idées s’emparent du pouvoir, on peut être presque sûr que ce ne sont pas les meilleures… Alors, les Paul Wolfowitz, Richard Perle, Robert Kagan, William Kristol sont des hommes ivres de leur puissance récente, pleins de condescendance avec quiconque n’a pas connu la même évolution que la leur. Convaincus que leur droit est d’autant plus le bon droit qu’il est gagé sur la force, ils voient dans les Etats-Unis un « empire bienveillant » (Kagan), un empire universel auquel seules la France et peut-être l’Europe (Muravchik) pourraient trouver à redire. Ce sont des demi-fous qui ont toute leur raison, mais pas une once de jugement.
Je terminerai par trois réflexions.
Et d’abord, comment expliquer le surgissement brutal, dans le sillage de Bush, de cette quintessence de la bonne conscience américaine ? Par un ensemble de facteurs, dont en premier lieu le 11 septembre. Mais aussi par le désintérêt des Européens pour les affaires du monde et pour les questions de défense. Lorsqu’ils nous reprochent de bénéficier d’une « sécurité gratuite » qui fait de nous les obligés et même les vassaux des Etats-Unis, Robert Kagan a raison. L’indépendance a un prix. Il ne suffira pas demain d’applaudir à la noble posture de Jacques Chirac. Il faudra accepter d’en payer le prix afin de prolonger l’effort.
Ensuite, ces hommes qui bannissent la langue de bois de leur discours ont le mérite de nous alerter sur la mobilité et la fragilité des alliances dans le monde de l’après-guerre froide. « Ce sont les missions qui déterminent les coalitions, non les coalitions qui déterminent les missions », a déclaré Paul Wolfowitz. La nouvelle géographie européenne et atlantique, surgie de l’hiver onusien que nous venons de vivre, en est la preuve. Qui, par exemple, aurait imaginé il y a six mois qu’il y aurait un axe Paris-Berlin-Moscou ? Question capitale : est-il appelé à durer ?
Enfin, il nous faut de toute urgence lire et même étudier de près le précis d’Hassner et Vaïsse pour comprendre ce qui se passe à Washington et qui nous concerne au premier chef. Dans deux ans, Bush sera peut-être battu et les spin doctors du « wilsonisme botté » auront alors quitté la scène. On se fera une raison. En attendant, mesurons bien ce qu’ils sont : pour l’ensemble du monde occidental, pour ses valeurs, pour sa place dans le monde, une arme de destruction massive. J.J.(1) « Washington et le monde, dilemmes d’une superpuissance ». Ceri, Autrement. 176 pages.

1 Responses to Irak: Quand l’Université rivalisait d’ignorance avec l’Elysée (Gog and Magog: The day academic ignorance came to the rescue of political ignorance)

  1. […] Vous comprendrez d’autant mieux la perplexité de Jacques Chirac qui a entendu, un jour de 2003, George W. Bush lui expliquer qu’il fallait intervenir militairement en Irak, parce que Gog et Magog y étaient à l’œuvre. Quand il livre ses convictions les plus intimes sur la politique proche-orientale, George W. Bush ne pense donc pas au pétrole ou à des bases susceptibles d’accueillir ses GI. Il ne parle ni d’économie ni de géostratégie. Il réagit comme un croyant qui attend que se réalise une prophétie biblique… (…) Comme ni Jacques Chirac ni ses services n’ont compris la référence du président américain, Paris s’est mis au travail. George W. Bush appartenant à la mouvance chrétienne évangélique, l’Élysée s’est orienté vers les protestants de France, qui ont transmis la requête à Thomas Römer. Jocelyn Rochat […]

    J’aime

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.