Comme des barbares: Attention, une face cachée peut en cacher une autre! (D-Day for French revisionists)

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Résultat de recherche d'images pour "La Ciociara film poster"Résultat de recherche d'images pour "La face cachée des libérateurs J. Robert Lilly"lls sont venus, ils ont vaincu, ils ont violé… Sale nouvelle, les beaux GI débarqués en 1944 en France se sont comportés comme des barbares. Libération

L’occasion était-elle trop belle ?

Après Abou Ghraib et Guantanamo, notre quotidien de la gauche bien pensante, pouvait-il résister à l’aubaine de pouvoir rappeler que… « les beaux GI débarqués en 1944 en France se sont comportés comme des barbares » ?

Petit retour sur la critique d’un documentaire diffusé il y a trois jours sur France 3 au sujet des crimes sexuels commis sur notre propre sol français et européen par nos libérateurs américains lors de la dernière guerre (« La face cachée des libérateurs », adapté par Alain Moreau et Patrick Cabouat de l’ouvrage d’il y a trois ans du criminologue américain J. Robert Lilly).

Où après, comme on vient de le voir, nous avoir mis l’eau à la bouche, Libération nous assène, « 2 500 meurtres (?) et viols commis par les GI’s entre 1942 et 1945 sur le seul sol anglais. » * Omettant au passage et contrairement au film, de nous rappeler qu’il s’agissait probablement de la plus forte concentration de troupes de l’Histoire, à savoir 2 millions (et en fait, pour tout l’Europe, jusqu’à un maximum de 4,5 millions) d’hommes, ce qui doit faire un taux de viols pour le seul exemple de l’Angleterre, de… 0, 4 pour 1 000 par an ? Et le tout en période de guerre avec des ratio d’hommes en armes par rapport aux populations civiles de facteur 3 ou plus à des moments et à des endroits.

A titre de comparaison (que se gardent bien de donner nos médias ou même nos chercheurs !), aux EU dans la population civile en temps de paix, on doit être actuellement à 1,5 contre 2,5 en 1973 – les deux tiers, on le sait, par des familiers de la victime – mais, même s’il faut aussi tenir compte du beaucoup plus fort de taux de non-déclaration alors, il devait probablement y en avoir encore moins dans les années 40 ?

Libération rappelle aussi que « comme par hasard, les coupables sont, en majorité, des Noirs ou des Indiens, pour des raisons bien analysées dans le documentaire », raisons qui se résument – hélas un peu vite – à la seule discrimination des autorités américaines envers leurs soldats noirs, laissant totalement dans l’ombre le racisme des Français eux-mêmes** et l’éventualité d’une réelle sur-agressivité sexuelle des 10% de soldats noirs de l’Armée américaine (en subite possibilité, l’uniforme et l’alcool aidant sans parler du mythe  du moindre racisme des « petites femmes faciles de Paris » transmis par les générations de la Première Guerre?), de réaliser le fantasme longtemps réfréné de… « se faire une Blanche  » ?). Sans compter le fait que, affectés aux tâches de transport, ils étaient restés sur place près d’une année après le départ des troupes d’assaut …

Notre courageux journaliste finit quand même, à l’instar du film, par un pudique « On attend encore les travaux d’historiens sur les exactions en Italie des troupes françaises, et celles de l’Armée rouge », mais se garde mystérieusement de donner les chiffres et estimations que donne pourtant le documentaire lui-même. A savoir, des milliers de viols par les troupes coloniales françaises (Marocains, d’où le terme de « maroquinades » en italien ***) pendant la campagne d’Italie (voir photos ci-contre du film adapté en 1961 par Vittorio De Sica du roman du même nom d’Alberto Moravia, « La Ciociara » – « Two women » en anglais  -, avec Sophia Loren – primée à Cannes et Hollywood – et Jean-Paul Belmondo, où, en 1943, une femme originaire des campagnes au sud de Rome connues sous le terme générique et péjoratif de « La Ciociora », (d’où, face au pudique titre anglais, le titre français de « La Paysanne aux pieds nus en français ») subit, avec sa fille de 13 ans et dans l’église où elles s’étaient réfugiées, le viol sauvage et collectif d’un corps de soldats marocains de l’armée coloniale française), puis en Allemagne, d’autres milliers pendant les derniers mois de la guerre et dans leur zone d’occupation (Sénégalais ?), dont près de 1200 pour la seule ville de Stuttgart ? Sans parler des centaines de milliers (millions ?) par les troupes soviétiques en Allemagne ?

Mais il faut dire que la critique de l’Humanité est elle encore plus pudique… puisqu’elle n’en dit tout simplement pas mot ! (voir ci-dessous).

Pourtant Le Monde montre lui que ce minimum d’honnêteté intellectuelle était possible puisqu’il mentionne lesdits chiffres… Même s’il aurait peut-être aussi été utile, ce que le livre (mais pas le film) fait, de rappeler qu’en France le viol n’a été reconnu comme crime qu’en… 1978 ?

Télévision

Docu. Retour sur les crimes et viols commis en Angleterre et en France par des soldats américains, entre 1942 et 1945.

Enragés sous les drapeaux

Sophie Rostain
Libération

24 mars 2006

(1) Chez Payot. Aucun éditeur américain n’a voulu de son travail (Libération du 2 juillet 2004).

France 3, 23 h 25. «La Face cachée des libérateurs»,
un documentaire d’Alain Moreau et Patrick Cabouat.

lls sont venus, ils ont vaincu, ils ont violé… Sale nouvelle, les beaux GI débarqués en 1944 en France se sont comportés comme des barbares. La chose est courante en temps de guerre, depuis la nuit des temps, il n’empêche…

Tout commence en 1942, sur le sol britannique où débarquent les premiers soldats américains. Anglais et Américains signent le Visiting Forces Act, qui autorise à «occuper le pays tel un pays conquis». Deux millions de soldats, dont 10 % d’Afro-Américains, vont transiter sur le sol anglais. Des films sont tournés pour l’armée américaine qui précisent quelle attitude les soldats noirs (la ségrégation est alors encore vive aux Etats-Unis) doivent avoir face aux ladies. Seulement voilà, les soldats, beaux, riches, se tiennent mal, comme témoigne Claire Chicoteau, engagée dans les Forces françaises libres : «Ils étaient fiers et arrogants. Ils se vantaient que tout était plus grand et mieux aux Etats-Unis, que l’Angleterre était un pays misérable, pauvre, petit.» Paroles d’enfants mal grandis, peut-être. Seulement voilà, les gamins qui arrosent leurs amies de dollars ont aussi des appétits sexuels. Et là, ça commence à déraper. Selon les travaux de J. Robert Lilly, chercheur en criminologie et auteur de la Face cachée des GI. Les viols commis par des soldats américains pendant la Seconde Guerre mondiale (1), on comptera 2 500 meurtres et viols commis par les GI entre 1942 et 1945 sur le seul sol anglais. Et ce n’est encore rien ! Le 6 juin 1944 a lieu le débarquement en Normandie. Le 14 juin 1944, le premier viol est commis, à quatre kilomètres de Sainte-Mère-l’Eglise. Quelques semaines plus tard, le général Juin écrit à Eisenhower pour que «soit mis un terme à l’insécurité permanente à laquelle sont soumises les populations terrorisées par les troupes américaines». En vain. Un an après, le chiffre est effarant : 3 500 crimes ! Encore ne s’agit-il que des plaintes traitées par les autorités militaires. Des cours martiales sont mises sur pied, composée de militaires blancs. Les jugements se succèdent à un rythme fou, les sanctions tombent : les coupables seront pendus. Comme par hasard, les coupables sont, en majorité, des Noirs ou des Indiens, pour des raisons bien analysées dans le documentaire.

Alain Moreau et Patrick Cabouat ont repris certaines de ces affaires et retrouvé des témoins de l’époque que l’on écoute avec stupeur. Les soldats américains franchissent ensuite la frontière allemande, et là, c’est autre chose : les viols ne sont plus des crimes, à peine des actes illicites. La fin de ce film qui jongle fabuleusement avec les archives, met justement les pendules à l’heure en rappelant que ces comportements sont ceux, partout et toujours, des vainqueurs. On attend encore les travaux d’historiens sur les exactions en Italie des troupes françaises, et celles de l’Armée rouge.

Voir aussi:

Médias télé
L’Humanité
24 mars 2006

La face cachée des libérateurs

France 3, 23 h 25.

Lors de l’entrée en guerre de l’Angleterre, Churchill avait promis du sang et des larmes. Il avait oublié le sperme. Mais l’armée américaine, elle aussi, aura été prise de court. Elle n’avait prévu ni les juges ni les bourreaux pour traiter des viols commis par ses soldats. Il y en aurait eu 2 040 en Angleterre, 3 620 en France et plus de 11 000 en Allemagne. Le viol est tant une arme de guerre qu’un dommage collatéral pour cette armée de libérateurs n’osant s’avouer d’occupation. Le documentaire d’Alain Moreau est accablant. Même si l’on sent que, pris dans un sujet trop vaste, il a voulu tout traiter, au risque de laisser des zones d’ombre. Mais l’éclairage apporté n’en est pas moins salutaire.

S. H.

Il apporte toutefois une conclusion fort pertinente, en rappelant que l’armée allemande a pratiqué le viol à grande échelle dans toute l’Europe, que l’armée soviétique est responsable de plusieurs centaines de milliers de crimes sexuels, que les soldats français ont violé des milliers de femmes au cours de la campagne d’Italie et qu’en Allemagne, pour la seule ville de Stuttgart, des documents attestent l’implication des troupes françaises dans 1 098 viols. Et Alain Moreau d’ajouter : « A quand un ouvrage français à l’image de celui publié par le professeur Lilly ? »

23.25 FRANCE 3
La face cachée des libérateurs

Le Monde du 19.03.06

Patrick Cabouat (Fr3, 2005).
Depuis un demi-siècle, combien de fois a-t-on vu ces images idylliques de la Libération avec l’immanquable illustration sonore d’un des airs les plus « swing » de Glenn Miller : ces Françaises arborant leurs plus belles robes à fleurs pour sauter au cou des GI fraîchement débarqués (voir photo en « une ») ? « Elles disent la vérité, ces images, avertit ce documentaire. Mais pas toute la vérité. » Fin juin 1944, en Normandie, trois semaines seulement après le débarquement, 175 soldats américains étaient déjà accusés de viols. Certains ont été pendus sur-le-champ, aussitôt après leur condamnation par un tribunal militaire.

Ancien éditeur audacieux ( Suicide, mode d’emploi ; P comme Police, etc.), Alain Moreau, aujourd’hui scénariste et documentariste, poursuit une démarche toujours aussi singulière. Comme il avait exploré l’ « histoire tourmentée et cachée » d’Interpol, il avait décrit, dans Fusillés pour l’exemple (réalisé aussi par Patrick Cabouat), la répression aveugle des mutineries dans l’armée française durant la première guerre mondiale. Dans ce dernier cas, il s’était fondé sur les travaux d’historiens qui avaient profondément exploité des archives militaires, dont l’accès avaient été longtemps restreint.

Cette fois, Alain Moreau s’est fondé sur les recherches effectuées par J. Robert Lilly, professeur d’université aux Etats-Unis et en Grande-Bretagne, qui a notamment fouillé, à Washington, les documents des cours martiales de la seconde guerre mondiale, récemment déclassifiés. Ce sociologue et criminologue américain a publié en France le résultat de son étude dans un livre intitulé La Face cachée des GI’s (Payot), mais il n’a pu le faire aux Etats-Unis, où les éditeurs se sont récusés pour cause de guerre en Irak…

Robert Lilly guide ce documentaire aux Etats-Unis, en Grande-Bretagne, en France et en Allemagne, pour interroger divers témoins. Selon lui et les archives, 2 500 « viols ou meurtres » ont été imputés aux troupes américaines outre-Manche, où elles étaient stationnées de 1942 à 1944, avant le débarquement. Ces exactions ont augmenté en France : 3 500 en un an. Elles se sont considérablement multipliées outre-Rhin : plus de 11 000. Ce documentaire troublant à plus d’un titre révèle que 84 % des condamnés à mort étaient des Noirs alors qu’ils ne représentaient que 10 % des effectifs. Mais l’une des qualités de ce film est de montrer à quel point la ségrégation et la discrimination raciales étaient encore en vigueur, à l’époque, dans l’armée des « libérateurs ».

Ces chiffres et les faits rapportés sont accablants, d’autant plus que Robert Lilly considère que « seulement 5 % des viols ont donné lieu à des plaintes ». Mais ce film démythificateur souffre, par moments, d’imprécision, quand on se demande s’il est question d’estimations, de plaintes enregistrées ou de condamnations. D’autre part, le commentaire lu par Marie-Christine Barrault est parfois un peu trop insistant. Il apporte toutefois une conclusion fort pertinente, en rappelant que l’armée allemande a pratiqué le viol à grande échelle dans toute l’Europe, que l’armée soviétique est responsable de plusieurs centaines de milliers de crimes sexuels, que les soldats français ont violé des milliers de femmes au cours de la campagne d’Italie et qu’en Allemagne, pour la seule ville de Stuttgart, des documents attestent l’implication des troupes françaises dans 1 098 viols. Et Alain Moreau d’ajouter : « A quand un ouvrage français à l’image de celui publié par le professeur Lilly ? »
Francis Cornu

* Lilly estime à 18 000 le nombre de viols (déclarés) perpétrés par les forces américaines pour l’ensemble de leur campagne européenne entre 1942 et 1945

** Voir ci-dessus l’inscription de la pierre tombale normande, d’un mari assassiné en 1944 par un groupe de noirs pour avoir tenté d’empêcher le viol de sa femme (« Tué par des noirs »)

*** les Italiens inventeront même l’expression « se faire maroquiner » et l’Etat italien se verra obligé de verser des pensions aux victimes …

Note:

In case anyone need proof that, outside of Chomsky or Galloway, the French definitely don’t have a monopoly on rabid antiAmericanism, here’s a little sample from the same school who gave America and the world the legendary « Cambridge four » or « five » (Philby, Burgess, Mac Lean, Blunt, Cairncross), who were probably many more (Liddell, Hollis, Rees, Rothschild, Ashby, Long, Symon , etc) .…
An ethical blank check

British and US mythology about the Second World War ignores our own crimes and legitimizes Anglo-American warmaking

By RICHARD DRAYTON*

(10 May 2005) — IN 1945, as at the end of all wars, the victor powers spun the conflict’s history to serve the interests of their elites. Wartime propaganda thus achieved an extraordinary afterlife. As Vladimir Putin showed yesterday, the Great Patriotic War remains a key political resource in Russia. In Britain and the US, too, a certain idea of the second world war is enthusiastically kept alive and less flattering memories suppressed.

Five years ago, Robert Lilly, a distinguished American sociologist, prepared a book based on military archives. Taken by Force is a study of the rapes committed by American soldiers in Europe between 1942 and 1945. He submitted his manuscript in 2001. But after September 11, its US publisher suppressed it, and it first appeared in 2003 in a French translation.

We know from Anthony Beevor about the sexual violence unleashed by the Red Army, but we prefer not to know about mass rape committed by American and British troops. Lilly suggests a minimum of 10,000 American rapes. Contemporaries described a much wider scale of unpunished sex crime. Time Magazine reported in September 1945: « Our own army and the British army along with ours have done their share of looting and raping … we too are considered an army of rapists. »

The British and American publics share a sunny view of the second world war. The evil of Auschwitz and Dachau, turned inside out, clothes the conflict in a shiny virtue. Movies, popular histories and political speeches frame the war as a symbol of Anglo-American courage, with the Red Army’s central role forgotten. This was, we believe, « a war for democracy ». Americans believe that they fought the war to rescue the world. For apologists of the British Empire, such as Niall Ferguson, the war was an ethical bath where the sins of centuries of conquest, slavery and exploitation were expiated. We are marked forever as « the good guys »and can all happily chant « Two world wars and one world cup. »

All this seems innocent fun, but patriotic myths have sharp edges. The « good war » against Hitler has underwritten 60 years of warmaking. It has become an ethical blank check for British and US power. We claim the right to bomb, to maim, to imprison without trial on the basis of direct and implicit appeals to the war against fascism.

When we fall out with such tyrant friends as Noriega, Milosevic or Saddam we rebrand them as « Hitler ». In the « good war » against them, all bad things become forgettable « collateral damage ». The devastation of civilian targets in Serbia or Iraq, torture at Abu Ghraib and Guantánamo, the war crime of collective punishment in Falluja, fade to oblivion as the « price of democracy ».

Our democratic imperialism prefers to forget that fascism had important Anglo-American roots. Hitler’s dream was inspired, in part, by the British Empire. In eastern Europe, the Nazis hoped to make their America and Australia, where ethnic cleansing and slave labor created a frontier for settlement. In western Europe, they sought their India from which revenues, labor and soldiers might be extracted.

American imperialism in Latin America gave explicit precedents for Germany’s and Japan’s claims of supremacy in their neighbouring regions. The British and Americans were key theorists of eugenics and had made racial segregation respectable. The concentration camp was a British invention, and in Iraq and Afghanistan the British were the first to use air power to repress partisan resistance. The Luftwaffe – in its assault on Guernica, and later London and Coventry – paid homage to Bomber Harris’s terror bombing of the Kurds in the 1920s.

We forget, too, that British and US elites gave aid to the fascists. President Bush’s grandfather, prosecuted for « trading with the enemy » in 1942, was one of many powerful Anglo-Americans who liked Mussolini and Hitler and did what they could to help. Appeasement as a state policy was only the tip of an iceberg of practical aid to these dictatorships. Capital and technology flowed freely, and fascist despots received dignified treatment in Washington and London. Henry Ford made Hitler birthday gifts of 50,000 marks.

We least like to remember that our side also committed war crimes in the 1940s. The destruction of Dresden, a city filled with women, children, the elderly and the wounded, and with no military significance, is only the best known of the atrocities committed by our bombers against civilian populations. We know about the notorious Japanese abuse of prisoners of war, but do not remember the torture and murder of captured Japanese. Edgar Jones, an « embedded » Pacific war correspondent, wrote in 1946: « ‘We shot prisoners in cold blood, wiped out hospitals, strafed lifeboats, killed or mistreated enemy civilians, finished off the enemy wounded, tossed the dying into a hole with the dead, and in the Pacific boiled flesh off enemy skulls to make table ornaments. »

After 1945, we borrowed many fascist methods. Nuremberg only punished a handful of the guilty; most walked free with our help. In 1946, Project Paperclip secretly brought more than 1,000 Nazi scientists to the US. Among their ranks were Kurt Blome, who had tested nerve gas at Auschwitz, and Konrad Schaeffer, who forced salt into victims at Dachau. Other experiments at mind control via drugs and surgery were folded into the CIA’s Project Bluebird. Japan’s Dr Shiro Ishii, who had experimented with prisoners in Manchuria, came to Maryland to advise on bio-weapons. Within a decade of British troops liberating Belsen, they were running their own concentration camps in Kenya to crush the Mau Mau. The Gestapo’s torture techniques were borrowed by the French in Algeria, and then disseminated by the Americans to Latin American dictatorships in the 60s and 70s. We see their extension today in the American camps in Cuba and Diego Garcia.

War has a brutalizing momentum. This is the moral of Taken By Force, which shows how American soldiers became increasingly indiscriminate in their sexual violence and military authorities increasingly lax in its prosecution. Even as we remember the evils of nazism, and the courage of those who defeated it, we should begin to remember the second world war with less self-satisfaction. We might, in particular, learn to distrust those who use it to justify contemporary warmongering.

*Richard Drayton is senior lecturer in history at Cambridge University.
Comments to : shunpike@shunpiking.com

12 Responses to Comme des barbares: Attention, une face cachée peut en cacher une autre! (D-Day for French revisionists)

  1. […] de Télérama qui, il y a six mois à peine (dans sa critique d’un documentaire de France 3: “La face cachée des libérateurs”) déblatérait sur la “face noire de la Libération” et la “liste noire” […]

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  2. jcdurbant dit :

    Voir aussi:

    Slate

    Sex was certainly on the liberators’ minds. The book cites military propaganda and press accounts depicting France as “a tremendous brothel inhabited by 40 million hedonists,” as Life magazine put it. (Sample sentences from a French phrase guide in the newspaper Stars and Stripes: “You are very pretty” and “Are your parents at home?”)

    The few scholars who have looked more closely at rape by G.I.’s have attributed its racially skewed prosecution to “the Jim Crow army,” which was happy to depict rape as a problem only among the noncombat support units to which black soldiers were mostly limited. “White soldiers got a pass because of their combat status,” said William I. Hitchcock, author of “The Bitter Road to Freedom” (2008), a history of the liberation of Western Europe from the perspective of often traumatized local civilians. “The Army wasn’t interested in prosecuting a battle-scarred sergeant.” (Among the soldiers hanged for rape and murder was Louis Till, the father of Emmett Till.)

    But her analysis is hardly more flattering to the French, whose often shaky accusations, as she sees them, reflected their own need to project the humiliations of occupation onto a racial “other.” (“We have no more soldiers here, just a few Negroes who terrorize the neighborhood,” one civilian remarked in April 1945.)

    The NYT

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  3. jcdurbant dit :

    Le manuel de guerre un peu fleuri de Mahomet serait-il plus dangereux que la pornographie ?

    Voir:

    « ‘Those whom you own’ (slavery) existed before Islam. It existed among all nations and countries, not just among pre-Islam Arabs. Anyone could trade in freeborn men and women. This is called the selling of freeborn people. It’s like the selling of human organs and trafficking in freeborn humans today. But when Islam emerged, it put (slavery) into order, by limiting it to legitimate wars between Muslims and their enemies. If we fought Israel, which is plundering land, and is an aggressor against people and their faith… Obviously, it is impossible that we will fight Israel, even though Surat Al-Isra in the Quran foretells this, and nothing is beyond the power of Allah… The female prisoners of wars are ‘those whom you own.’ In order to humiliate them, they become the property of the army commander, or of a Muslim, and he can have sex with them just like he has sex with his wives.

    […]

    « Some opportunists and extremists, who only harm Islam, say: ‘I will bring a woman from East Asia, as (a slavegirl) under the status of « those whom you own, » and with the consent of my wife, I will allocate this woman a room in the house, and will have sex with her as a slavegirl.’ This is nonsense. This is not prescribed by Islam at all. Islam says that a woman is either a wife or a slavegirl. Legitimately-owned slaves come from among prisoners from a war, which is waged against the Muslims, a war to plunder land, a war against our faith, and so on. What some people are doing now is an aggression against Allah and against Allah’s legal texts in the Quran, and we must not be influenced by this at all. »

    Suad Saleh (Al-Azhar Professor of Theology, Fatwa show, September 12, 2014)

    http://www.memritv.org/clip/en/5252.htm

    More young girls and women have revealed the horrifying sexual harassment they have been subjected to at the hands of refugees after being encouraged to come forward by the furore surrounding the mass rapes in Cologne.

    Officials in Austria are investigating claims that young asylum seekers were allowed to spend months sexually assaulting girls at their school because teachers did not want to report them to police.

    The revelations come amid growing anger over an apparent cover-up of migrant sex crimes led by politically correct authorities who wanted to avert a backlash against new arrivals.

    http://www.express.co.uk/…/migrant-sex-attacks-refugees-gro…

    “Pornography consumption was associated with an increased probability of the use or threat of force to obtain sex” …

    http://www.express.co.uk/news/science/634385/Shocking-study-proves-watching-excessive-PORN-is-linked-to-sexual-aggression

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  4. jcdurbant dit :

    70 ans après, la France se réveillerait-elle ?

    Disparus de la mémoire de la Libération, les viols de masse commis au printemps 1944 par les troupes françaises restent une plaie ouverte dans le cœur des Italiens du Latium. Sept décennies plus tard, la France ne s’est jamais excusée et les victimes n’ont pas oublié.

    Le 11 mai 1944 … au terme de six mois de guerre, de pertes humaines considérables, l’armée de Libération remporte la bataille de Monte Cassino. Grâce à l’intervention décisive du général Juin et des soldats du Corps expéditionnaire français (CEF), la route vers la capitale est ouverte, la Wehrmacht est défaite, la libération de Rome n’est plus qu’une question de semaines.

    Ivres de leur victoire, des milliers de soldats du CEF déferlent sur les petits villages du Latium. Mais, à la surprise des civils qui croient accueillir une armée de libérateurs, l’esprit de conquête se libère en fureur… Entre le 15 mai 1944 et le début du mois de juillet, des milliers de viols (1) sont commis par les soldats tricolores. Femmes, hommes, enfants, vieillards, les civils de 8 à 72 ans sont victimes des marocchinate, des «maroquinades», un mot générique (et particulièrement injuste) pour désigner les «viols de masse» (2) commis par les soldats du CEF (dont 60% étaient originaires d’Afrique du Nord). Le général Juin, lui, deviendra un des plus grands héros militaires de la Seconde Guerre mondiale.

    «La bataille du Monte Cassino a été très violente et très frustrante pour les soldats qui ont piétiné pendant des mois dans le froid, sans pouvoir vraiment avancer. Il y a donc eu un phénomène de décompensation qui s’est retourné contre les civils, explique l’historienne Julie Le Gac, auteure d’une thèse édifiante sur le CEF (3). Par ailleurs, le commandement français a clairement entretenu l’esprit de revanche des troupes à l’égard des Italiens qui avaient « trahi la France ». Résultat : les civils ont parfois été considérés comme le butin de cette guerre.» Pour ne rien arranger, le général Juin mettra neuf jours à réagir aux exactions alors que les alertes arrivent de toutes parts. Le héros de Monte Cassino ne le fera qu’«à la demande insistante des Alliés».

    Devant la frilosité des réactions des officiers français, la population du Latium méridional se protège tant bien que mal. Dès les premières exactions, la rumeur se répand comme une traînée de poudre dans les petites communes isolées : «A l’époque, ils disaient « il faut cacher les filles car les diables les enlèvent »», raconte le maire adjoint de Lenola, dont les trois grands-tantes ont été violées. D’après plusieurs témoignages, «les proies potentielles» sont cachées «dans les grottes», «les écuries», «les fermes et les églises reculées».

    Ils ont fouillé partout et puis les Américains sont arrivés, ça les a effrayés, ils sont partis.» Et de poursuivre plus tristement : «Tout le monde n’a pas eu la même chance que moi. Je ne sais pas combien de filles ont été « attrapées », mais quand les soldats sont partis, beaucoup avaient des maladies vénériennes. Certaines sont tombées enceintes, des fiancés ont rejeté leur promise. Il y a même des jeunes femmes qui sont devenues folles et se sont suicidées. Personne n’en parlait vraiment, ça restait dans la famille, les victimes allaient chez les médecins secrètement et on donnait aux filles des plantes pour avorter. Cette période a été terrible, c’est comme s’ils avaient tué la joie de la jeunesse, tout le monde était devenu triste, déprimé.»

    L’apparition d’un groupe de soldats met fin au calvaire de l’adolescente : «Les Canadiens sont arrivés et les « chiens » se sont enfuis… Ils auraient pu nous tuer. La fille de Valentina, ils l’ont tuée. Elle avait 17 ans, elle était très belle et elle a été violée par 40 soldats. Quand sa mère s’est interposée, ils lui ont coupé la langue et l’ont obligée à regarder.» L’horreur de l’histoire finit par calmer l’octogénaire qui devient moins bavarde. Pourtant, les langues n’ont pas fini de se délier, car dans le Latium, la mémoire des anciens regorge de souvenirs, plus terribles les uns que les autres.

    «Ils étaient en colère car les jeunes filles étaient cachées ailleurs, dans une grotte. Alors les militaires ont pris la seule femme qui était présente, une mère de famille, et ils m’ont obligé à tirer un matelas à l’extérieur de la maison. Ensuite, ils m’ont demandé d’aller chercher une bougie, pour que nous puissions tous bien voir ce qui allait se passer. Les uns après les autres, ils l’ont violée. Personne ne pouvait bouger, car ils étaient armés. L’un d’entre eux, un Blanc, nous a dit dans notre langue, que c’était ce que les Italiens avaient fait aux femmes françaises pendant la guerre.»

    Les récits des survivants ou de leurs descendants rivalisent d’horreur, et pourtant ils sont moins cruels que les comptes rendus factuels des tribunaux militaires. Ces documents, que nous nous sommes procurés, décrivent avec force détails le traitement réservé aux civils et mettent en cause la responsabilité du haut commandement qui avait obtenu de la part des gendarmes, des médecins et des coupables eux-mêmes, la preuve de ces exactions. «En réunion et sous le regard des proches.» C’est ainsi que Pierre D., soldat 2e classe, reconnaît avoir, le 12 juin 1944, «conduit dans une grotte» sous la «menace d’une arme» un garçon de 12 ans – qui témoigne également dans l’acte d’accusation. «Dans cette grotte, je l’ai déshabillé pour le violer, comme il s’opposait à ma volonté, je l’ai frappé de plusieurs coups de poing à la figure, puis je l’ai jeté à terre et l’ai fait coucher sur le ventre. A ce moment, le garçon s’est mis à crier, je l’ai menacé de mon arme en lui disant « ne crie pas ou bien je te tue ». Afin d’étouffer ses cris, j’ai appliqué ma main sur sa bouche, puis me jetant sur lui, je l’ai violé.» Le militaire sera condamné à dix ans de travaux forcés pour «atteinte à la pudeur».

    Cette histoire fait terriblement écho à celle de Pietro, le vieux paysan de Lenola, et pourtant le mode opératoire de cette agression reste exceptionnel. En effet, selon les actes d’accusation dont nous avons eu copie, les militaires du général Juin qui se sont rendus coupables de violences sexuelles l’ont fait presque toujours en réunion, sous la garde d’au moins un camarade. Dans la majorité des cas, les soldats entraînaient les victimes un peu à l’écart du lieu de la rencontre ou commettaient leur crime dans la maison sous le regard des proches.

    C’est ainsi que le 30 mai 1944, quatre soldats français, Belgacem B., Jean-Marie G., François S. et Mohamed G. sont reconnus coupables de viol sur deux jeunes femmes de Castro dei Volsci, âgées de 20 et 29 ans. La première avait été agressée dans sa propre chambre en présence de sa mère et de sa tante, avant de l’être de nouveau par deux autres soldats, dans un champ de blé voisin. La seconde avait été violée dans la grange de la ferme. Bien que les quatre soldats furent reconnus coupables, seuls Jean-Marie G. et François S., les soldats français, obtiendront des suspensions d’exécution de peine. Indiqué dans les comptes rendus, le motif de la clémence est identique dans les deux cas : «Il semble bien résulter des données et des débats que X s’est laissé entraîner par des camarades indigènes et qu’il ne se soit pas rendu compte de la gravité de sa faute.» Aucun des historiens interrogés n’a pu expliquer cette différence de traitement.

    Selon les données récoltées par Julie Le Gac, 207 soldats seront jugés pour violences sexuelles, et 19%, soit 39 hommes, seront acquittés, «le plus souvent faute de preuves». Vingt-huit soldats pris en flagrant délit seront exécutés sans jugement. L’historienne précise que «55 % d’entre eux bénéficieront de circonstances atténuantes attribuées de manière discrétionnaire». Pour certains, ces décisions de justice sont la preuve que la France a bien condamné ces exactions. En outre, après enquête, le 1er janvier 1947, Paris a autorisé l’indemnisation de 1 488 victimes de violences sexuelles. Une forme de reconnaissance ? Peut-être. Sauf que c’est Rome qui a payé. Selon la procédure mise en place par les Alliés, l’Italie, pays vaincu, a dû indemniser les victimes des exactions.

    Au-delà de la question financière, pour Fabrizio Battistelli, professeur de sociologie à l’université de Rome (Sapienza), c’est avant tout une affaire de «reconnaissance». Selon le chercheur qui a travaillé sur les violences du CEF dans le Latium méridional, «il ne semble pas que, du côté français, il y ait eu une prise de conscience appropriée de la gravité des faits». Pour lui, «la responsabilité de la République française, représentée sur le terrain par le général Juin et ses subordonnés, est indiscutable».

    En effet, le professeur estime que ces «crimes» ont été commis de «manière systématique» dans un cadre «de tolérance générale, sinon d’autorisation ouverte» du commandement français.

    Moins radicale, l’historienne française estime que ces violences «ne sont pas un sujet tabou pour l’armée française», mais reconnaît «un problème d’encadrement dû à un manque de personnel». Julie Le Gac ajoute : «Si l’armée n’en parle pas ouvertement, c’est aussi pour ne pas ternir l’image glorieuse de la bataille de Monte Cassino, surtout à un moment où l’on commence à redonner sa juste place à la contribution des troupes coloniales, car cela brouille le message politique.»

    Nous avons interrogé le ministère de la Défense, qui nous a fait la réponse suivante : «Nous ne pouvons pas nous positionner sur des faits historiques, par contre les historiens qui ont travaillé sur cette question se sont exprimés, vous pouvez consulter le service historique de la Défense, mais l’affaire est avérée.»

    D’après Emiliano Ciotti, président de l’Association nationale des victimes des Marocchinate, qui collecte des archives depuis 2010, «l’objectif du travail de mémoire n’est pas de stigmatiser un groupe ethnique. C’est avant tout un geste politique. Il faut que la France reconnaisse l’existence de ces viols, qu’ils soient inscrits dans l’histoire de la Libération, que les manuels d’histoire la racontent. Pour qu’ils ne se reproduisent plus».

    (1) Le nombre des viols commis par le CEF à cette période fait l’objet de débats parmi les historiens (entre 200 – le nombre de condamnations par les tribunaux militaires – et 12 000 environ), les gouvernements (2 000 pour le gouvernement italien, 1 488 personnes indemnisées pour les autorités françaises) et les associations (60 000). (2) «Viol de masse», en raison de la faible densité démographique de la province et de la courte période durant laquelle ils ont été commis. (3) «Vaincre sans gloire, le Corps expéditionnaire français en Italie», thèse publiée aux éditions les Belles Lettres, ministère de la Défense-DMPA.

    http://www.liberation.fr/societe/2015/05/15/elle-avait-17-ans-et-elle-a-ete-violee-par-40-soldats_1310075

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    « Laissant totalement dans l’ombre le racisme des Français eux-mêmes »…bien sûr, on transforme les bourreaux en victimes et on insulte les victimes. Pratique désignée sous le nom de Victim Blaming, et qui est pour le moins ignoble.

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