Autre Forme de Capitulation Préventive: La Dhimmitude (Bat Ye’or)

Cheese-eating surrender monkey chief (Chirac)Oui, c’est Chirak qui avait raison. L’Europe a beaucoup emprunté à l’islam:

l’esclavage des Africains, l’étoile jaune, le ghetto des Juifs …

Telles sont quelques unes des vérités longtemps occultées que révèle l’historienne britannique d’origine égyptienne, Bat Ye’or, dans son dernier livre «Eurabia : l’axe euro-arabe» et dans un entretien dans Le Point de cette semaine.

Mais qu’on avait pu découvrir dès mai 2003 – autre texte fort au milieu de ces longs mois d’unanimisme munichois – à nouveau grâce à upjf.org.

Morceaux choisis:

« L’Europe est devenue le nouveau continent de la dhimmitude, où on ne livre pas bataille parce que l’on s’est déjà soumis sans se battre. Cet engrenage s’est mis en marche dès 1974-1975, à l’instigation de la France » …

« La quasi-totalité du sol palestinien appartenait encore au sultan turc jusqu’en 1917. Les fellahs en étaient les simples métayers, ils n’en avaient pas la possession. »

« Leurs vêtements discriminatoires obligatoires les exposaient à la vindicte et aux insultes dans la rue (pièces de couleur cousues sur les vêtements). C’est d’ailleurs là l’origine de la rouelle imposée aux juifs en 1215 par le Concile de Latran. »

« Ils vivaient dans des ghettos dont on fermait les portes le soir. »

« Souvent accusés de collaborer avec les chrétiens de l’extérieur, les dhimmis chrétiens tentaient de détourner la colère islamique contre les juifs. »

« C’est une histoire de violence, d’esclavage, de souffrance, de viols, de déportations, d’humiliation. »

« L’Europe a alors élaboré le mythe andalou comme modèle de civilisation multiculturelle, âge d’or des trois religions. Tout ce qui concernait le djihad et la dhimmitude a été éliminé. »

« Selon l’islam, l’histoire biblique est une histoire islamique. Le judaïsme et le christianisme seraient des déformations ultérieures de la religion islamique, première et seule vraie religion. »

Chrétiens, juifs et islam

Bat Ye’or : « L’Europe s’est soumise à l’islam sans se battre »

Cette histoire a été effacée quand l’Europe a fondé ses relations avec le monde arabo-musulman sur le partenariat politique, économique et culturel. L’Europe a alors élaboré le mythe andalou comme modèle de civilisation multiculturelle, âge d’or des trois religions. Tout ce qui concernait le djihad et la dhimmitude a été éliminé.

« L’Europe s’est soumise à l’islam sans se battre »
Le Point
Le 5 mars 2005
Propos recueillis par Monique Atlan

Historienne britannique d’origine égyptienne, Bat Ye’or présente dans Eurabia : l’axe euro-arabe une analyse provocante des relations entre l’Europe et l’islam. Un essai paru en janvier 2005 aux États-Unis, édité par l’université Fairleigh Dickinson.

Et si la tolérance de l’islam n’était qu’un mythe ? Et si l’Europe, par peur du terrorisme, avait déjà renoncé à une partie de ses valeurs pour complaire à ses partenaires arabes ? Questions explosives que pose l’historienne Bat Ye’or dans Eurabia : l’axe euro-arabe. Son oeuvre majeure, Face au danger intégriste, juifs et chrétiens sous l’islam, est rééditée en France par Berg International. Elle y décrit le statut des minorités non musulmanes dans l’Islam ancien.

Le Point : Votre dernier livre s’intitule Eurabia, pour décrire la relation de l’Europe à l’islam, l’Europe devenant, selon vous, le « protégé » de l’islam ?

Bat Ye’or : Depuis trente ans, la France et l’Europe sont menacées par le terrorisme. Cela a commencé avec le terrorisme palestinien, puis islamiste. Le fait que les autorités refusent de nommer le mal ne signifie pas qu’il n’existe pas. L’Europe est devenue le nouveau continent de la dhimmitude, où on ne livre pas bataille parce que l’on s’est déjà soumis sans se battre. Cet engrenage s’est mis en marche dès 1974-1975, à l’instigation de la France, qui a milité pour une politique proarabe, afin de doter l’Europe d’un poids et d’un prestige qui rivaliseraient avec ceux de l’Amérique. Eurabia est à la fois un partenariat avec le monde arabo-musulman et une stratégie menée discrètement, en dehors des traités officiels, sous le nom bénin de Dialogue euro-arabe. Il s’agit d’une structure qui gère les aspects financiers, politiques, économiques, culturels et migratoires des relations euro-arabes, sous les auspices des chefs d’Etat européens et de leurs ministres des Affaires étrangères, en étroite collaboration avec leurs homologues arabes, et avec les représentants de la Commission européenne et de la Ligue arabe.
Les Arabes mirent plusieurs conditions à cette association : une politique européenne indépendante de celle de l’Amérique, la reconnaissance par l’Europe d’un État palestinien, le soutien à l’OLP, le retrait d’Israël sur les lignes d’armistice de 1949, la souveraineté arabe sur Jérusalem.

La condition dhimmie, qui est celle d’une insécurité perpétuelle, est aujourd’hui celle de l’Europe menacée par le terrorisme. L’esprit de soumission d’Eurabia découle d’un libre choix : obtenir, moyennant un alignement politique et le versement de fonds considérables par l’Union européenne, une protection factice.

Vous avez consacré toute votre vie à l’histoire du dhimmi. Pourriez-vous le définir ?

En arabe, dhimmi signifie protégé. Le terme a désigné durant treize siècles les juifs, chrétiens et autres non-musulmans des pays islamisés dès le VIIe siècle. Très souvent occulté, ce concept du dhimmi est fondamental ; il s’insère dans l’idéologie même du djihad, la guerre sainte de l’Islam, qui divise l’humanité en deux camps : les musulmans, représentant le camp de la paix, et les infidèles, celui des territoires de la guerre dar al-harb.

Invoquant le Coran et les hadiths (piliers de la loi islamique), le djihad prescrit à la communauté musulmane l’obligation de conquérir les pays non musulmans afin de les soumettre à la loi islamique. Le djihad peut être mené soit pacifiquement (prosélytisme, immigration), soit par la guerre. Toute résistance à la progression de l’islam constitue un casus belli.

Le dhimmi est l’infidèle qui, se soumettant sans combattre à la suzeraineté islamique, bénéficie d’une protection sur sa vie et ses biens. Des droits limités lui sont reconnus. En échange, il doit payer une rançon-capitation, la jiziya (Coran 9, 29). Ce paiement est assorti d’humiliations. Le refus de payer la jiziya, assimilé à une rébellion, abolit la protection et restaure automatiquement la loi du djihad.

De quand date ce système ?

Du VIIIe siècle. Mais les jurisconsultes musulmans le font remonter au traité entre Mahomet et les cultivateurs juifs de Khaybar, une oasis à 140 kilomètres de Médine.

La conquête par le djihad a islamisé d’énormes territoires, du Portugal à l’Indus. Les juristes théologiens fondateurs du droit musulman ont alors formulé, au VIIIe siècle, le statut des millions d’indigènes non musulmans.

Quel était le prix de leur sécurité ?

Tout d’abord, l’expropriation. Ces pays devenus le butin (fay) de la communauté musulmane appartenaient au calife, qui les gérait au bénéfice des musulmans et favorisait une intense colonisation arabe. Ce fut le cas de la Terre sainte, terre de butin enlevée aux dhimmis expropriés. La quasi-totalité du sol palestinien appartenait encore au sultan turc jusqu’en 1917. Les fellahs en étaient les simples métayers, ils n’en avaient pas la possession.

À quelles contraintes leur vie quotidienne était-elle soumise ?

L’interdiction de porter des armes les rendait très vulnérables. Il leur était interdit de construire ou de réparer leurs lieux de culte. Leurs vêtements discriminatoires obligatoires les exposaient à la vindicte et aux insultes dans la rue (pièces de couleur cousues sur les vêtements). C’est d’ailleurs là l’origine de la rouelle imposée aux juifs en 1215 par le Concile de Latran.

Dans la rue, les dhimmis devaient marcher rapidement, les yeux baissés, passer à la gauche des musulmans, c’est-à-dire du côté impur, et enterrer leurs morts en courant. Leur culte devait être silencieux et les processions étaient interdites. Ils vivaient dans des ghettos dont on fermait les portes le soir. Le mariage d’un dhimmi avec une femme musulmane et le blasphème contre l’islam étaient évidemment punis de mort.

Paradoxalement, cette vulnérabilité attisait les conflits entre les victimes, notamment entre chrétiens et juifs ?

Oui, les chrétiens étaient souvent plus vulnérables que les juifs. Les chrétiens étaient assimilés aux ennemis de l’extérieur. Cela provoquait représailles et massacres. Mais, par ailleurs, ils pouvaient aussi bénéficier de la protection des rois chrétiens, dont les cadeaux au calife leur assuraient certains privilèges. Souvent accusés de collaborer avec les chrétiens de l’extérieur, les dhimmis chrétiens tentaient de détourner la colère islamique contre les juifs.

Vos recherches vous ont amenée à élaborer la notion de dhimmitude.

La dhimmitude représente l’ensemble des comportements et de l’histoire de peuples se chiffrant par millions et rassemblant une infinie variété de groupes ethno-religieux, d’Europe, d’Orient, d’Asie. Chacun évolua à sa manière, mais dans le même univers juridique. Cette histoire s’étend du Portugal aux Indes et du sud de la Pologne jusqu’au Soudan. Elle se poursuit encore aujourd’hui sous nos yeux. Certaines sont toujours valables dans les pays musulmans, même en Turquie. Pourtant, cette histoire qui a affecté une si large proportion de l’humanité n’est même pas étudiée dans les universités. Elle est ignorée, alors qu’elle exige d’être examinée dans sa globalité et sa complexité. C’est une histoire de violence, d’esclavage, de souffrance, de viols, de déportations, d’humiliation. C’est toute une humanité qui vibre, souffre, lutte pour survivre et se libérer, et qui non seulement combat les ennemis extérieurs, mais aussi la corruption des siens.

Pourquoi cette occultation ?

Cette histoire a été effacée quand l’Europe a fondé ses relations avec le monde arabo-musulman sur le partenariat politique, économique et culturel. L’Europe a alors élaboré le mythe andalou comme modèle de civilisation multiculturelle, âge d’or des trois religions. Tout ce qui concernait le djihad et la dhimmitude a été éliminé. La mémoire dhimmie est fragmentée, interrompue au rythme de massacres, de destruction d’églises, de synagogues, gardiennes des archives. L’histoire n’est possible qu’avec la liberté. Tant que le dhimmi vit dans l’oppression, il ne peut avoir d’histoire, puisqu’il ne peut critiquer le gouvernement qui l’opprime. Il est obligé de louer la tolérance islamique et de perpétuer son aliénation. Il a perdu la mémoire de son histoire, la conscience de ses droits. Pour constituer une mémoire, il faut aussi une réflexion critique, une conscience de sa situation.

Vous ne craignez pas d’être taxée d’islamophobie ?

On m’a déjà fait ce reproche. Mais récuser l’histoire de millions de gens pour ménager la sensibilité de leurs oppresseurs est immoral. Surtout, l’on doit connaître l’idéologie du djihad, puisqu’elle détermine les relations avec les non-musulmans. Nous devons pouvoir discuter des conceptions islamiques concernant notre propre identité. Selon l’islam, l’histoire biblique est une histoire islamique.

Le judaïsme et le christianisme seraient des déformations ultérieures de la religion islamique, première et seule vraie religion. Il est essentiel que les non-musulmans s’interrogent sur la conception musulmane de leur identité et s’interrogent aussi sur ce qu’ils sont eux-mêmes.

D.R.
Religion
Les chrétiens, les juifs et l’islam

Jamais l’islam n’a été aussi vilipendé par un Occident effrayé qui le comprend mal. Les musulmans eux-mêmes brouillent le message spirituel à des fins politiques. Comment les chrétiens et les juifs peuvent-ils alors cohabiter avec eux ? « L’Europe s’est soumise », affirme Bat Ye’or, historienne britannique dont le livre « Eurabia » provoque une polémique. Les pièces du dossier

Jérôme Cordelier et Catherine Golliau

L’islam au coeur de l’Europe. Voici ce que signifie pour beaucoup d’Européens l’adhésion de la Turquie à l’Union européenne. La Turquie et ses 70 millions d’habitants, cheval de Troie de l’islam dans une Europe qui s’est construite sur ses valeurs chrétiennes ? Turcs en Allemagne, Albanais en Italie, Marocains en Espagne, Pakistanais en Grande-Bretagne, Algériens en France… L’Europe compte plus de 10 millions de musulmans, dont plus de 3 millions en France, le pays qui accueille la plus importante communauté – où les juifs ne sont que 620 000. Le poids démographique de l’islam inquiète d’autant plus que ses adeptes sont assimilés à la pauvreté, à la délinquance, à l’immigration clandestine, au terrorisme et surtout à l’intégrisme. Islam de l’oppression des femmes qu’ont dénoncé en foule les manifestantes de Ni putes ni soumises le 6 mars à Paris. Islam dont se réclamaient les frères d’Hatun Sürücü quand ils l’ont assassinée le mois dernier en Allemagne parce que cette jeune divorcée portait des tee-shirts sans manches. Peu importe que cette tragédie soit moins le fait de la religion islamique que d’archaïsmes transplantés avec l’immigration en plein centre de l’Europe… L’islam fait peur.

Pourquoi l’islam fait peur

Il inquiète d’autant plus qu’il séduit les plus jeunes. Et si l’Europe cédait sous la pression culturelle et religieuse des musulmans et devenait cette « Eurabia » que nous promet, sans nuances, Bat Ye’or, historienne britannique d’origine égyptienne (voir page 52) ? Au Canada, déjà, la province de l’Ontario envisage de créer des tribunaux islamiques pour juger sa population musulmane. « Attention au multiculturalisme béat », lançait, il y a quelques mois, Otto Schily, ministre de l’Intérieur allemand.

La peur de l’islam ? Tous les pays d’Europe sont contaminés… De l’Espagne, frappée par les attentats de mars 2004 à Madrid, aux Pays-Bas, où le modèle d’intégration résiste mal à l’assassinat au nom de l’islam en novembre 2004 du cinéaste Théo Van Gogh, en passant par la Grande-Bretagne, confrontée aux réseaux terroristes islamistes. Toutes les communautés sont emportées par cette spirale anxiogène : les juifs, cibles de la haine raciale, les chrétiens, engagés pourtant dans l’ouverture oecuménique, sans oublier la majorité des musulmans eux-mêmes, effrayés autant par des actes qu’ils condamnent que par le regard que l’on porte sur eux. Il y a quelques années, le « politiquement correct » interdisait toute prise de distance avec l’islam. Aujourd’hui, ce ne sont pas seulement des mouvements d’extrême droite ou des associations juives mais aussi l’organisation SOS Racisme qui s’inquiètent publiquement de la radicalisation de jeunes musulmans.

Jamais, semble-t-il, la critique n’a été aussi virulente. Que reproche-t-on à l’islam ? Son intolérance, le peu de place qu’il laisse au libre arbitre. Mais aussi ses contradictions, sa rigidité, son conservatisme… et surtout sa violence. Violence du terrorisme aveugle. Violence contre les femmes. Violence des textes, aussi. Le Coran ne dit-il pas, à propos des non-musulmans : « Dieu n’aime pas les transgresseurs ! Tuez-les où que vous les rencontriez… » ? Même si « djihad » signifie en arabe autant « effort » que « combat dans le chemin de Dieu » pour aboutir à la sainteté, il a toujours été l’arme de la conquête, qu’elle soit dirigée par les califes ou Ben Laden.

Car l’islam est aussi une religion impérialiste, y compris dans sa doctrine. « Il s’est installé d’office comme la dernière prophétie, celle qui intègre toutes les autres prophéties », lance Michel Serfaty, rabbin de Ris-Orangis. L’islam se considère en effet comme la « vraie » révélation, les autres n’étant que des brouillons. D’après le Coran, texte « incréé », transmis par Dieu lui-même, les juifs et les chrétiens sont des « falsificateurs ». Les premiers auraient réservé la révélation à un seul peuple, Israël, les deuxièmes auraient nié l’unicité de Dieu en instituant le mystère de la Trinité. Certes, en tant que « gens du Livre » et « détenteurs de la révélation », ils bénéficieront d’un statut à part. « Les musulmans, les juifs […] et les chrétiens – ceux qui croient en Allah et au Dernier Jour et accomplissent oeuvre pie -, nulle crainte sur eux et ils ne seront point attristés », peut-on lire dans trois sourates différentes (II, 99 ; V, 73 ; XXII, 17). Ils seront donc soumis au statut du dhimmi, le « protégé », ce non-musulman qui demande contre impôt la protection de la communauté des croyants, l’Oumma.

Islam, seule vérité de Dieu ? Il se nourrit pourtant d’emprunts. Le judaïsme est sa matrice. Il en adopte les prophètes, les histoires, les rituels, comme la circoncision ou les interdits alimentaires, qu’il adapte. Les hadiths, les « dits du Prophète », texte le plus sacré pour les musulmans après le Coran, ressemblent par leur construction au Talmud des juifs. Il s’inspire aussi des chrétiens. Il reprend, notamment, à son compte une thèse en vigueur chez les premiers chrétiens du Proche-Orient selon laquelle Jésus, fils de Dieu, ne pouvait être crucifié et aurait donc été remplacé par un sosie.

Mais les emprunts ne signifient pas reconnaissance ou dialogue. Le Coran récrit le scénario de la révélation. Certes, il reconnaît les VIP de la Bible et des Evangiles, et d’abord Abraham. Mais, de Noé à Jésus en passant par Moïse et Marie, ces personnalités n’ont plus la même mission, ni la même biographie. Abraham, le fondateur des trois monothéismes, tient sa foi de… Mahomet, et non le contraire. « Il ne fut ni juif ni chrétien, mais fut musulman et soumis à Allah », dit le Coran. Quant à Jésus, il refuse la Trinité : « Ne dites pas trois », prévient-il. Sa mission : prêcher l’unicité de Dieu.

Ce complexe de supériorité porte-t-il en lui l’intolérance ? En théorie, non, puisque le Coran prône tout à la fois la guerre sainte contre les hérétiques mais refuse aussi la conversion forcée : « Nulle contrainte en la religion ! » dit-il. Mais alors, au nom de qui, aujourd’hui, persécute-t-on les chrétiens au Soudan, au Pakistan ou en Irak ? A quoi se réfèrent les dirigeants syriens en proférant en public des propos antisémites ? Le message spirituel, comme c’est souvent le cas, est brouillé par la politique.

Pourtant, l’histoire le prouve : l’islam ne s’est pas montré plus intolérant que d’autres religions, au premier chef le christianisme. Dès le début de la conquête islamique, au VIIe siècle, la propagande byzantine dépeint les musulmans en barbares sanguinaires. Or les califes de cette époque, installés à Damas, en Syrie, ont la réputation d’être respectueux des peuples qu’ils soumettent. Redoutables combattants mais nomades sans culture administrative, ils utilisent les compétences locales, juives et chrétiennes. Nombreux sont les nestoriens et autres hérétiques chrétiens du Proche-Orient qui vont donc préférer la domination musulmane aux impôts des Byzantins et des Perses, les puissances dominantes du moment.

Léon Poliakov, dans sa célèbre « Histoire de l’antisémitisme » (Calmann-Lévy, 1956), rappelle aussi qu’au XIe siècle les califes fatimides d’Egypte subventionnaient l’académie rabbinique de Jérusalem. Le plus bel exemple de la tolérance musulmane reste cependant l’Andalousie médiévale, où, du IXe au XIe siècle, juifs et chrétiens, bien que dhimmis, vont participer pleinement à la vie politique et culturelle. Souvent, les postes de commandement sont détenus par des juifs, comme Samuel ibn Nagrela, qui, au Xe siècle, dirigea les armées du roi musulman de Grenade et publia en arabe une dissertation sur les diverses contradictions du Coran… C’est dans cette Espagne qui traduit les textes de la philosophie grecque que s’épanouit Moïse Maïmonide, juif écrivant en arabe, philosophe et théologien majeur. C’est aussi cette Espagne de la coexistence pacifique qui va devenir, dans l’imaginaire des musulmans et des juifs, chassés de la péninsule en 1492 par les chrétiens, le mythe d’El-Andalous, synonyme de tolérance. « Il y eut dans l’Histoire et pendant plusieurs siècles un temps de dialogue », souligne aujourd’hui Mgr Olivier de Berranger, président du comité épiscopal pour les relations interreligieuses. Autre exemple, plus proche de nous : des juifs de France ont été cachés dans la Mosquée de Paris pendant la Seconde Guerre mondiale. L’intolérance n’est donc pas consubstantielle à l’islam…

La question de la liberté

La notion de libre arbitre, en revanche, lui serait-elle étrangère ? Dès le début du VIIIe siècle, le moine Jean Damascène soulève ce problème dans sa « Controverse entre un musulman et un chrétien » : si, comme le veut l’islam, Dieu impose une soumission absolue à l’homme, comment celui-ci peut-il être libre ? L’interrogation reste actuelle. « La question de la liberté est l’un des principaux obstacles qui nous séparent des musulmans, rappelle aujourd’hui encore Armand Abécassis, professeur de philosophie et spécialiste de la mystique juive. Abraham discute avec Dieu la destruction de Sodome et Gomorrhe ; il ne se soumet pas. Jésus sur la Croix reproche à son père de l’avoir abandonné. Lui non plus ne se soumet pas. Ce dialogue est difficile pour le Coran : le musulman est par définition « soumis « . »

Paradoxe : le fidèle de Mahomet, lui, est convaincu d’être le seul homme libre. Pourquoi ? Parce que le péché originel n’existe pas dans le Coran. « L’homme dans l’islam est entièrement responsable de ses actes, explique Dalil Boubakeur, recteur de la Mosquée de Paris, dans une interview au Point (n° 1631). Il ne peut pas se réfugier derrière une espèce de prédestination. » Et il a le droit, lui aussi, de discuter l’enseignement de Dieu : Mahomet, encouragé par Moïse, a ainsi négocié avec Allah le nombre de prières journalières imposées au croyant. Dieu en voulait cinquante, son prophète a obtenu qu’elles se limitent à cinq…

Certes. Mais alors que penser des mariages forcés et du voile ? La femme musulmane n’aurait-elle pas le droit au libre arbitre ? Question fondamentale en Europe, où le combat du sexe féminin pour l’égalité est un enjeu majeur et où la soumission de la femme est considérée comme le principal scandale du monde musulman. Or ce statut n’est pas le fruit d’une injonction sacrée mais le résultat d’un archaïsme culturel…

Cette question du libre arbitre est au coeur du débat qui oppose l’islam et les autres religions du Livre. La réponse passerait-elle par la laïcité, gage de tolérance, comme le pensent beaucoup d’observateurs ? C’est en tout cas le passage obligé pour l’avenir en Europe d’une religion qui, rappelons-le, ne conçoit pas la séparation du temporel et du spirituel. Mais il faudrait pour cela que l’islam opère sa « révolution » culturelle. Or il est actuellement dominé par sa version la plus rétrograde, celle de la lecture littérale des textes et du retour au passé, le wahhabisme saoudien. Celle à laquelle adhèrent le plus souvent les jeunes paumés de banlieue, à la recherche d’une identité nouvelle. Celle que retiennent aujourd’hui les contempteurs de l’islam. Impasse.

Comment rapprocher les trois religions ?

Comment en sortir ? Une des clés serait le rapprochement des trois mono- théismes. Avec les juifs ? Pas facile. « Je reste à certains égards sceptique, confie le rabbin Michel Serfaty, pourtant à l’origine des Amitiés judéo-musulmanes de France. L’islam en France est, d’abord, celui des caves et des banlieues. Ces musulmans ne sont pas dangereux, mais ils portent en eux un antisémitisme latent. »

Avec les chrétiens ? L’Eglise a déjà fait un bout du chemin. En 1965, dans sa déclaration Nostra Aetate, elle reconnaissait l’islam en même temps que le judaïsme. Jean-Paul II a été le premier pape à se rendre à la mosquée des Omeyyades de Damas pour prêcher le pardon mutuel entre chrétiens et musulmans. « Nous en sommes encore à purifier la mémoire, reconnaît Mgr de Berranger. On ne peut pas dire que les croisades représentent une gloire de l’Eglise… Mais les musulmans ont aussi un effort de mémoire à fournir. Les uns et les autres, nous ne pouvons nous contenter de stéréotypes qui conduisent à la barbarie. » Problème : les deux religions sont concurrentes, particulièrement en Afrique. « Il est dans leur nature de se confronter, constate le père Christian Delorme, acteur engagé du dialogue interreligieux. Chacune rassemble une population énorme et prétend être dépositaire de la totalité de la Révélation et gouverner l’universel. » Surtout, côté musulman, les frustrations restent vives. Alors que les jeunes se sentent souvent rejetés, les anciens n’ont oublié ni les vexations du décret Crémieux, qui, dans l’Algérie française, imposait une discrimination entre citoyens musulmans et juifs, ni les atrocités de la décolonisation.

L’ouverture est pourtant possible, même si elle ne relève souvent que d’initiatives individuelles. Ainsi, c’est grâce à l’action de personnalités comme l’orientaliste Louis Massignon, le philosophe Henri Corbin ou l’historien Jules Isaac que l’Eglise catholique s’est ouverte au judaïsme et à l’islam. Ce sera peut-être grâce à des musulmans modérés à la recherche des vrais textes que l’islam retrouvera le sens du débat. Faudra-t-il attendre encore une génération ?
Les musulmans et le monde

570-632 Vie de Mahomet.

632-661 Début de la conquête.

661-750 Dynastie des Omeyyades.

718 Début de la Reconquista.

750-1258 Dynastie des Abbassides.

756 Prise de Cordoue par l’héritier omeyyade.

1099 Prise de Jérusalem par les croisés.

1453-1571 Apogée de l’Empire ottoman.

1492 Prise de Grenade par les chrétiens. Expulsion des Arabes et des juifs d’Espagne.

1830 Début de la conquête française de l’Algérie.

1924 Abolition du califat en Turquie par Mustafa Kemal.

1928 Fondation en Egypte du mouvement des Frères musulmans.

1932 Création du royaume d’Arabie saoudite.

1948 Proclamation de l’Etat d’Israël.

1967 Guerre des Six-Jours entre Israël et l’Egypte.

1979 Proclamation de la république islamique d’Iran.

1993 En Afghanistan, prise de Kaboul par les talibans.

1995 Attentats à Paris.

2001 Attentat à New York.

2003 Seconde guerre du Golfe.

2004 Attentats à Madrid.

© le point 10/03/05 – N°1695 – Page 48 – 2068 mots

Voir également:

La dhimmitude
Bat Ye’or
UPJF
02/05/2003

Peu de personnes savent ce qu’est la dhimmitude, et cependant, aujourd’hui, la dhimmitude est plus actuelle que jamais. La dhimmitude fut l’univers juridique, politique, spirituel des Juifs et des Chrétiens indigènes dont les pays furent conquis par le jihâd et gouvernés par la loi islamique : la shari’a. L’univers de la dhimmitude a englobé des millions de personnes, il a couvert trois continents – Afrique, Asie, Europe – il a duré de treize siècles à quelques siècles, selon les régions.

La dhimmitude vient du mot arabe « dhimmi », qui désignait les Juifs et les Chrétiens indigènes gouvernés et protégés par la loi islamique.

Il y eut deux vagues majeures d’islamisation des pays chrétiens par le jihâd. La première fut la vague arabe de 632 à 750, qui couvrit toute la rive sud de la Méditerranée, de l’Espagne à l’Arménie. La deuxième fut la vague turque, du XIe au XVIe siècle, elle couvrit l’Arménie, l’Anatolie, les Balkans et la Grèce.

Tous ces pays étaient peuplés exclusivement de Chrétiens, avec, selon les lieux, de larges communautés juives. Une partie de ces populations fut massacrée, une autre réduite en esclavage, une autre déportée, et une autre devint dhimmie.

Le mot dhimmitude définit l’ensemble des relations entre, d’une part, l’umma – la communauté islamique -, et, d’autre part, le Peuple du Livre (la Bible), c’est-à-dire les indigènes juifs et chrétiens (ahl al-kittab). Aujourd’hui l’intérêt de ce passé réside dans l’enseignement qu’il nous livre sur les relations que les peuples musulmans nouèrent, au cours des siècles avec le « Peuple du Livre », qu’ils combattirent par le jihâd, ou gouvernèrent dans la dhimmitude, et ceci sur trois continents.

Les peuples de la dhimmitude furent nombreux: Juifs, Grecs, Syriens, Egyptiens, Arméniens, Maronites, Berbères, Espagnols, Bulgares, Slaves, peuples de cultures, langues, religions différentes: catholiques, grecs-orthodoxes, monophysites, nestoriens, juifs.

Comment ces pays chrétiens furent-ils progressivement islamisés et ce, pour le sud méditerranéen, de façon irrévocable? Il y eut, certes, de nombreux facteurs, mais l’un parmi les plus importants, fut la corruptibilité des chefs chrétiens.

A toutes les époques et à tous les niveaux, notamment aux postes de responsabilités, des Chrétiens – chefs religieux, politiques, intellectuels, cadres, militaires – trahissent et collaborent avec les forces musulmanes. Si bien que les victoires de l’islam furent des victoires de Chrétiens islamisés ou ralliés à l’islam contre d’autres Chrétiens. Cette collaboration – alliance du patriarcat et du califat – fut active tout au long de la dhimmitude et jusqu’à aujourd’hui.

Tant que Juifs et Chrétiens se soumettaient à la loi islamique, c’est-à-dire acceptaient l’état de dhimmitude, l’Etat musulman théoriquement protégeait leur vie et leurs biens. Il leur reconnaissait une liberté religieuse limitée, et le droit de s’administrer selon leurs lois civiles. Leur chef: patriarche, pour les Chrétiens, chef de la communauté pour les Juifs, les représentaient auprès du calife qui ratifiait leur nomination.

Les dhimmis toutefois devaient accepter des contraintes fort nombreuses d’ordre politique, économique et religieux. Chrétiens et Juifs jugés impurs et inférieurs par la loi islamique étaient soumis dans tous les domaines à un système d’inégalité et d’humiliation.

LES DROITS MONNAYABLES

Brièvement, les caractères principaux de la dhimmitude sont les suivants:

1) La dhimmitude est la conséquence du jihâd. Le concept de jihâd exclut toute légitimité d’une souveraineté politique autre qu’islamique. C’est pourquoi tout acte de guerre est licite, dans les pays non-musulmans (dar al-harb) excepté dans le cas de traités qui ne peuvent être que provisoires. (1)

2) La dhimmitude, institutionnalisée par les lois islamiques, est intégrée à la shari’a.

3) Les deux Peuples du Livre, Juifs et Chrétiens ont exactement le même statut juridique, les mêmes droits, les mêmes obligations sous les lois de l’Islam. Ils sont indissociables, et leur destin historique par rapport au jihâd et à la dhimmitude furent identiques et le sont encore.
Ici, j’ouvre une parenthèse pour préciser que malgré cette identité de destin, les Eglises orientales demeuraient tout autant judéophobes et hostiles l’une à l’autre. Car le monde de la dhimmitude est celui de l’esclavage spirituel, de la souffrance, de l’avilissement, de l’insécurité, de la haine de soi et des autres. Juifs et Chrétiens vécurent ainsi côte à côte, servant le maître musulman, s’entre-aidant parfois, se trahissant toujours. Une situation encore actuelle.

4) Les droits du dhimmi sont des droits concédés, c’est-à-dire qu’ils peuvent être annulés, ils ne sont pas attachés à la personne humaine. Ses droits à la vie et à la sécurité sont monnayables, il doit sans cesse les racheter par une capitation coranique, la jizya. Le rachat de ses droits est indissociable d’une condition obligatoire d’humiliation, d’infériorité et de vulnérabilité extrême.

Telle fut la dhimmitude qui est intégrée à la shari’a, considérée par les Musulmans comme une législation d’inspiration divine. Et là réside le dilemme car ce système qui paraît juste aux Musulmans, nous semble à nous, Peuple du Livre, fondamentalement injuste. Ainsi nous avons deux conceptions radicalement opposées de la justice.

La situation est différente dans les Etats musulmans modernes, car sous la pression des Etats occidentaux à la fin du XIXe siècle et sous la colonisation, la dhimmitude fut abolie et des législations inspirées de l’Occident furent adoptées.

Cependant la mentalité du jihâd existe toujours dans les groupes fondamentalistes et dans les masses, et la dhimmitude, c’est-à-dire la persécution ou la marginalisation des indigènes juifs et chrétiens dans les pays musulmans n’a jamais cessé. Aujourd’hui, il n’y a pratiquement plus de Juifs dans les pays musulmans et de nombreux Chrétiens se convertissent ou émigrent. De plus, si les islamistes rétablissaient la shari’a, l’idéologie du jihâd et de la dhimmitude reviendrait. De plus, les intellectuels musulmans n’ayant jamais soumis le jihâd et la dhimmitude à un examen critique, ces politiques continuent d’être jugées parfaites.

LA PROTECTION AVILISSANTE

Il est certain qu’au Moyen-Âge, toutes les religions étaient oppressives et fanatiques. Néanmoins, les autorités politiques et religieuses occidentales ont dénoncé les idéologies et les législations du passé, contraires à la dignité et aux droits de l’homme.

L’histoire de la dhimmitude est une histoire de souffrance et d’humiliation, d’usurpation de terres, de destruction de civilisations indigènes, d’exploitation fiscale des droits humains. Et cette histoire a bien existé même si, à certaines époques, les pays islamiques accueillirent les persécutés juifs et chrétiens, même si les lois islamiques se référant au Coran interdisent les conversions forcées et assurent protection à l’indigène non-musulman, protection uniquement garantie dans le système avilissant de la dhimmitude.

Il est vrai que ce système, parfois plus ou moins tolérant que d’autres, s’intégrait aux préjugés et mentalités de l’époque, et que les périodes de massacres et d’esclavage résultaient aussi de situations incontrôlables. Mais il n’en reste pas moins que les peuples dhimmis des régions arabisées et d’Anatolie et d’Arménie ne purent survivre que par le rançonnage permanent de leur propre existence tolérée dans l’insécurité et l’humiliation. Le génocide des Arméniens fut le premier de ce siècle.

Dans ce contexte de dhimmitude, Israël représente la libération d’un peuple dhimmi. D’où la volonté de le sataniser dans les instances internationales, de l’avilir et de légitimer un terrorisme qui perpétue l’insécurité dans laquelle vivait le dhimmi et le droit que s’arrogeait le Musulman sur sa vie.

Or ce droit d’Israël doit être reconnu sans condition préalable. Tant que la légitimité d’Israël n’est pas reconnue, celle des autres peuples dhimmis chrétiens, libérés de la dhimmitude: Espagnols, Grecs, Slaves, Arméniens, n’est pas non plus assurée. Si la dhimmitude doit être obligatoire pour un peuple de la Bible – les Juifs, alors elle l’est aussi pour l’autre peuple de la Bible, les Chrétiens.

Cette solidarité du Peuple de la Bible, inscrite dans le dogme et la législation islamique au long de treize siècles d’histoire, ni les Chrétiens d’Orient ni l’Occident ne l’ont comprise. Au contraire, les Chrétiens d’Orient, certainement à cause de leur condition d’otages, se sont unis aux forces antisionistes, se faisant ainsi l’instrument de leur propre destruction.

L’ANTISIONISME, SOURCE D’ANTISEMITISME

Je prendrai deux exemples:

1) Le nationalisme arabe, qui fit des Chrétiens le fer de lance du jihâd contre Israël, fut l’instrument idéologique, politique, culturel, d’anéantissement du christianisme d’Orient et fit exploser le Liban.
Ici, je voudrais mentionner la propagande des Eglises irakiennes, syriennes et arabo-palestiniennes. Otages du monde arabo-musulman, elles sont utilisées par les Etats arabes pour propager en Occident l’antisémitisme et l’antisionisme. Prétendant avoir toujours bien vécu dans le monde musulman, elles attribuent la détérioration de leurs relations avec l’islam à la création de l’Etat hébreu, accusé de provoquer le radicalisme islamique.

Accusations démenties par l’histoire, car la destruction du christianisme oriental et les nombreux massacres qui ponctuèrent ce processus, précédèrent de plusieurs siècles le rétablissement de l’Etat hébreu.

2) L’antisionisme occidental, conséquence de l’arabophilie, constitue aujourd’hui l’une des sources majeures de l’antisémitisme. Or, la délégitimation d’Israël implique celle de l’Occident, car la haine anti-occidentale et la haine contre Israël s’enracinent dans le même dogme, la même législation, la même histoire. Et cette association s’inscrit dans treize siècles de dhimmitude.

Sur le plan idéologique, l’antisionisme est une menace contre l’Occident lui-même, contre les valeurs qu’il s’efforce de promouvoir dans la Charte des Nations-Unies et la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme.

Je soulignerai que la dhimmitude prétend apporter un message de paix et de réconciliation.

1) Paix entre les Eglises et les peuples, car la dhimmitude fut la conséquence de leurs haines réciproques et de leur aveuglement.

2) Paix entre les Peuples de la Bible. Or, aujourd’hui, les forces antisionistes cherchent à développer la haine antisémite et anti-israélienne en Occident. On ne voit pas pourquoi seuls les Juifs seraient privés de souveraineté nationale dans leur pays. Quiconque est anti-israélien est ipso facto anti-chrétien. Et certains Chrétiens orientaux, émissaires, en Europe, du jihâd anti-israélien, en occultant leur propre histoire de dhimmi, ne font que creuser leur tombe et celle de l’Europe.

Car les destins des deux Peuples du Livre sont unis et inséparables. Quand Israël se bat contre les valeurs du jihâd et de dhimmitude, il mène aussi le combat du Chrétien. L’un ne se sauvera pas sans l’autre. Et si les deux se combattent mutuellement, tous deux risquent de périr.
Soyons aussi attentifs aux forces qui cherchent à semer la haine entre l’Occident et Israël pour les utiliser l’un contre l’autre. Chrétiens et Juifs doivent comprendre que leurs intérêts sont communs. Qu’ils le veuillent ou non, c’est le chemin déterminé par l’histoire depuis treize siècles et dont le but, tel qu’il m’apparaît, est la réconciliation des trois religions monothéistes.

Aujourd’hui, si nous voulons établir des relations de coexistence pacifique entre Juifs, Chrétiens et Musulmans, il est essentiel, tout d’abord, d’annuler le principe de l’impureté de l’infidèle, encore en vigueur, aujourd’hui, comme le prouvent l’interdiction, pour les non-Musulmans, de visiter la Mecque et Médine, et, en Arabie, les restrictions imposées au culte des habitants chrétiens.

Il serait aussi légitime de demander aux peuples musulmans de reconnaître les souffrances incalculables qu’ils ont infligées aux populations indigènes, chrétiennes et juives, soumises à la dhimmitude.

Histoire occultée, car les peuples dhimmis n’ont pas droit à la parole ni à leur histoire. Or, cette histoire doit être reconnue, car une non-reconnaissance impliquerait la nature inférieure des dhimmis chrétiens et juifs, le déni de leurs droits et sentiments humains. Leur déshumanisation justifierait la législation discriminatoire et avilissante de la dhimmitude et conforterait l’idéologie qui divise le monde en deux catégories d’humanité : une humanité supérieure, les Musulmans, et l’autre, les non-Musulmans, voués à l’avilissement.

La modification des mentalités et des préjugés du passé exige la reconnaissance des droits égaux et inaliénables des êtres humains et la satisfaction de la demande que les dhimmis soient rétroactivement reconnus dans leur dignité humaine.

Le poids historique du passé doit être assumé, comme ce fut le cas pour l’Allemagne, les Croisades, l’Inquisition, l’esclavage des Noirs d’Afrique et la colonisation. Si nous croyons à l’égalité et à l’identité des êtres humains, nous ne pouvons tolérer que les victimes de la dhimmitude soient seules flétries par le mépris de l’oubli.

L’EXAMEN CRITIQUE DU PASSE

Tant que les droits humains du Peuple du Livre ne seront pas rétroactivement reconnus par un examen critique de la dhimmitude, il y aura deux systèmes de valeurs fondamentalement opposés: l’un, moderne, qui reconnaît l’égalité des hommes et l’inaliénabilité des droits humains, et l’autre, fondé sur l’inégalité des droits, ce qui implique, s’ils sont concédés, qu’ils peuvent être retirés unilatéralement par ceux qui les concèdent.

Ceci perpétue la séparation des êtres humains en deux groupes: ceux qui concèdent les droits et ceux qui bénéficient, dans la gratitude et la soumission, de ces droits concédés. Ces principes sont contraires à la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme.

DENONCER LA DHIMMITUDE

La dénonciation des politiques impérialistes et fanatiques de l’expansion islamique confortera les éléments rénovateurs musulmans et favorisera l’harmonisation de nos valeurs. Ce changement des mentalités représente une énorme tâche. Encore récemment, des Musulmans égyptiens furent emprisonnés parce que leurs livres furent jugés blasphématoires. Et tout le monde connaît l’Affaire Rushdie » (2).

Juifs et Chrétiens sont unis dans ce combat, qui vise, par une rénovation profonde de la mentalité islamique, à l’abolition du principe de dhimmitude. Mais ils sont aussi unis avec les Musulmans réformistes.

Et c’est là le défi d’Israël : en reconnaissant la légitimité d’Israël, l’islam acceptera le principe de l’égalité des hommes et des peuples et abolira le jihâd et la condition de dhimmi. Et s’il le fait pour les Juifs, il le fera pour les Chrétiens et le reste de l’humanité.

C’est là le sens profond de la restauration de l’Etat d’Israël, car, par sa médiation, s’opérera la réconciliation de la famille humaine. Ou bien c’est le jihâd nucléaire, surtout contre l’Occident.

Le fondamentalisme, l’explosion démographique et les problèmes économiques créeront bientôt autour de l’Europe, du Caucase à l’Afrique du Nord, tel un croissant, le front du jihâd. Jihâd nucléaire qui conduira à la destruction de notre planète.

Voilà le défi historique qui nous unit, Juifs et Chrétiens. Une tâche à laquelle nous devons rapidement nous atteler avec les Musulmans réformistes, car le temps presse. Si l’Europe veut éviter un retour aux prises d’otages et au terrorisme, on doit définitivement rejeter les idéologies qui les justifient.

5 Responses to Autre Forme de Capitulation Préventive: La Dhimmitude (Bat Ye’or)

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    Vous avez dit dhimmi ?

    « On m’a clairement expliqué qu’une telle visite de l’Équipe de France au Mémorial de la Shoah serait très mal perçue par les Musulmans français. À ce moment précis, j’avais compris que la FFF n’avait pas le courage politique d’honorer son engagement. »

    Yohann Taïeb

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