Divorce: C’est une épidémie, imbécile! (Breaking up is hard to do, unless everyone else is doing it too)

Ne croyez pas que je sois venu apporter la paix sur la terre; je ne suis pas venu apporter la paix, mais l’épée. Car je suis venu mettre la division entre l’homme et son père, entre la fille et sa mère, entre la belle-fille et sa belle-mère; et l’homme aura pour ennemis les gens de sa maison. Jésus (Matthieu 10 : 34-36)
Pensez-vous que je sois venu apporter la paix sur la terre? Non, vous dis-je, mais la division. Car désormais cinq dans une maison seront divisés, trois contre deux, et deux contre trois; le père contre le fils et le fils contre le père, la mère contre la fille et la fille contre la mère, la belle-mère contre la belle-fille et la belle-fille contre la belle-mère. Jésus (Luc 12: 51-53)
Depuis que l’ordre religieux est ébranlé – comme le christianisme le fut sous la Réforme – les vices ne sont pas seuls à se trouver libérés. Certes les vices sont libérés et ils errent à l’aventure et ils font des ravages. Mais les vertus aussi sont libérées et elles errent, plus farouches encore, et elles font des ravages plus terribles encore. Le monde moderne est envahi des veilles vertus chrétiennes devenues folles. Les vertus sont devenues folles pour avoir été isolées les unes des autres, contraintes à errer chacune en sa solitude.  G.K. Chesterton
Quand elle eut ainsi un peu battu le briquet sur son cœur sans en faire jaillir une étincelle, incapable, du reste, de comprendre ce qu’elle n’éprouvait pas, comme de croire à tout ce qui ne se manifestait point par des formes convenues, elle se persuada sans peine que la passion de Charles n’avait plus rien d’exorbitant. Ses expansions étaient devenues régulières ; il l’embrassait à de certaines heures. C’était une habitude parmi les autres, et comme un dessert prévu d’avance, après la monotonie du dîner. Gustave Flaubert
Il est indispensable qu’une femme possède quelque argent et une chambre à soi si elle veut écrire une oeuvre de fiction. Virginia Woolf
15 octobre 1983. Mairie de Saint-Didier-au-Mont-d’Or, Rhône. Le maire énonce les principes bien connus du Code civil: ‘Les époux se doivent mutuellement fidélité, secours, assistance…’ Éric l’interrompt alors d’une voix claire: ‘Secours, assistance, oui. Fidélité, non. » Stupeur de l’assistance. Quelques rires, dont celui de ma mère. Jaune. Le maire m’interroge du regard : doit-il suspendre la cérémonie, comme, j’imagine, la loi l’exige ? Je ne sais pas comment réagir : depuis que je suis toute petite, mes parents m’ont inculqué l’idée qu’il ne faut pas se faire remarquer. A la perspective de mettre fin immédiatement à ce mariage, de blesser et d’humilier ma mère, qui a passé du temps à tout préparer pour le repas qui va suivre, de voir chacun se lever, peiné, et se séparer sur cette déclaration intempestive, tout mon courage m’abandonne. Mes principes aussi. Je prends sur moi. « Il plaisante, monsieur le maire, il plaisante. Vous pouvez continuer. » L’édile obtempère. Au fond de moi, je suis humiliée. Mais j’ai horreur du scandale, surtout sur des questions aussi intimes. Pourquoi Eric s’est-il senti obligé de lancer une telle provocation ? Par honnêteté probablement. Il ne veut pas me mentir. Préfère avertir tout le monde d’emblée : qu’on ne lui demande pas de prendre un engagement qu’il se sait incapable de tenir. Qu’il n’a pas tenu pendant les cinq ans que nous venons déjà de passer ensemble. Et qu’il ne tiendra pas plus après. Je ne pourrai pas dire que je n’ai pas été prévenue. […] Il s’est avéré beaucoup plus volage que je ne l’aurais souhaité… Quant à moi, la prétendue liberté qu’autorisait notre pacte conjugal ne m’a que médiocrement amusée. Et ma tolérance – ou mon ouverture d’esprit, ou ma bêtise, selon les points de vue – ne m’aura pas protégée de l’issue prévisible : parce qu’il côtoie de plus en plus de jeunes femmes attrayantes et d’autant mieux disposées qu’il est ministre, mon mari s’est mis à vivre le couple comme un carcan. Je me suis renseignée : presque aussi jeune que notre aînée, la belle se voulait vertueuse, même si elle respirait le narcissisme par tous les pores de sa jolie peau. Des yeux de biche, une fausse ingénuité, la jeunesse pour principal atout, et surtout une fascination absolue pour les paillettes… mon mari était tombé sur une oiselle coucou, prête à tout pour pousser hors du nid la famille qui le gênait. Il fallait agir vite et j’étais en colère. Je suis allée consulter notaire et avocate. Afin de se libérer au plus vite pour son exotique dulcinée, ou parce que sa culpabilité le poussait à un geste d’une générosité exceptionnelle, mon mari était prêt à tout abandonner : la maison où les enfants avaient grandi, ses biens… sa vie. La nouvelle législation en matière de divorce a considérablement simplifié les modalités de séparation dès lors qu’il y a consentement mutuel. Quand il apprit que divorcer ne prendrait que quelques semaines, Eric s’est exclamé : « Je n’en reviens pas que l’autoroute se soit dégagée si rapidement après trente ans d’embouteillages ! » Trente ans d’embouteillages, façon charmante de résumer un mariage, un couple, trois enfants, toute une vie, croyais-je, partagée. Un mois après, nous étions divorcés. Sophie Brunel 
Comment l’amour, qui n’a jamais connu de loi, peut-il s’inscrire dans la loi, puisque son oxygène, c’est la transgression ? (…) nous sommes volages aussi par goût de l’absolu, parce que nous attendons tout de l’amour, devenu la forme laïque du Salut. Pascal Bruckner
J’ai passé avec Christian quinze années merveilleuses, dans une bulle où je me nourrissais exclusivement de l’amour que je lui portais. Du jour où je l’ai rencontré, j’ai été raide dingue de lui. Séduite par sa personnalité, sa droiture, sa gentillesse, son mystère. A mes yeux, rien n’était plus important que lui. Pour que notre amour puisse s’épanouir, j’ai quitté Paris et me suis ­retrouvée, au gré de ses transferts, à Gênes, Madrid, Middlesbrough, Athènes, Genève et Bastia. Peu m’importait de ne pas pouvoir me rendre aux castings. Je n’avais que lui au monde, je ne souhaitais rien d’autre, même si je passais mes week-ends seule quand il était avec son équipe. (…) C’est une question de culture. Il voulait toujours que je fasse les choses avec lui et n’aurait pas supporté que je parte huit jours en vacances avec une amie ! Mais cela ne me dérangeait pas car toute ma vie tournait autour de lui. Notre couple était tellement fusionnel que, sans m’en rendre compte, je ne voyais plus mes amis ni ma famille. (…) Cependant, j’ai toujours réussi à sauvegarder mon travail [Adriana a créé sa marque de cosmétiques, présente dans 18 pays], même s’il aurait mille fois préféré que je reste à la maison. (…) Quand je ne travaillais pas, je passais mes journées à l’attendre, à lui préparer de bons petits plats, car j’adore cuisiner. Nous sortions très peu et ne recevions pas. Si Christian sortait avec ses copains après un match, je ne l’accompagnais pas mais cela ne me dérangeait pas. J’aimais cette vie-là. (…) Tant qu’il jouait au foot, sa présence dans son club faisait de notre maison un point d’ancrage. Maintenant qu’il ne joue plus, il a envie de trouver sa place et s’est lancé dans une multitude d’activités, comme une série de documentaires pour la chaîne Planète pour lesquels il peut partir deux ou trois mois sans que je sache ce qui se passe. (…) J’ai fini par me décider à partir, même si je n’oublierai jamais ce qu’il a fait pour moi. (…) Je suis véritablement née en 1996, l’année où je l’ai rencontré sur le vol Milan-­Paris. Il ne savait pas qui j’étais et c’est le copain avec qui il voyageait qui m’a reconnue. Avec lui, le monde prenait des couleurs. Je trouvais l’amour que je cherchais depuis tant d’années. (…) Christian, qui en avait déjà un [enfant] d’une première union, a toujours souhaité en avoir aussi avec moi. C’est moi qui ne voulais pas. J’ai vécu autrefois des traumatismes qui ont engendré la peur d’en faire. Et puis je craignais que l’amour que je donnerais à cet enfant enlève un peu de celui, total et exclusif, que je donnais à mon mari. Je n’étais pas sûre d’arriver à aimer quelqu’un d’autre que lui, d’une façon aussi intense… (…) Sans que je n’en sache jamais la raison, mon père s’est toujours montré dur avec moi. (…) C’est de cette période que datent ma constante envie de plaire et ma ­recherche éperdue de l’amour, moi qui n’ai jamais réussi à plaire à mon père. (…)  J’ai l’impression d’avoir grandi, de prendre conscience de mes forces et de mes faiblesses. C’est comme si, pour la première fois, je me tenais seule sur mes deux jambes en réalisant que, finalement, j’arrive à ­marcher toute seule. Adriana Karembeu
Je n’en reviens pas que l’autoroute se soit dégagée si rapidement après trente ans d’embouteillages. Eric Besson (à  Sophie Brunel, quittée après 30 ans de vie commune pour une étudiante de 22 ans)
Selon cette analogie, le conjoint crée les bouchons et interdit à la voiture personnelle de circuler librement! Après coup, la femme se rend compte qu’elle peut aussi décider de son itinéraire et de sa vitesse de croisière. de Singly
Pour comprendre cet individualisme qui vise à ce que chacun puisse être une personne émancipée – libérée – et singulière – comme usage visible de cette liberté -, on peut relire le classique féministe, Une chambre à soi de Virginia Woolf. Dans cet essai, cette écrivaine, chargée d’écrire une conférence sur « Les femmes et le roman », affirme qu’« il est indispensable qu’une femme possède quelque argent et une chambre à soi si elle veut écrire une oeuvre de fiction ». Sinon elle est condamnée à rester dans la prison de son sexe, comme la soeur de Shakespeare qui ne pouvait pas créer, car « arrivaient alors ses parents qui lui disaient de raccommoder les chaussettes ou de surveiller le ragoût, et de ne pas perdre son temps avec des livres et des papiers ». Virginia Woolf refuse que les femmes soient d’abord considérées comme femmes. Elle réclame qu’elles puissent développer, elles aussi, leur projet personnel. Ce droit ne prend sens que si en même temps elles peuvent avoir des ressources leur permettant de rendre effectif leur projet. Virginia Woolf insiste sur la chambre à soi pour permettre provisoirement à la femme de s’isoler des contraintes associées au rôle de femme. Le « libéralisme » (au sens américain, proche donc de l’individualisme) insiste sur la séparation: « Le libéralisme est un monde de murs, et chacun d’eux engendre une liberté nouvelle » (M. Walzer, 1992 ). C’est un paradoxe constant dans la conquête de soi: éventuellement briser des murs, non pas pour rester dans un champ de ruines, mais pour reconstruire les siens afin d’avoir un monde à soi. En transposant l’énoncé initial de Virginia Woolf, il est indispensable qu’une femme possède quelque argent et une chambre à elle si elle veut écrire une oeuvre, la sienne : sa vie. Le féminisme, mouvement collectif, a lutté et continue de lutter pour que les femmes puissent disposer d’elles-mêmes, de leur corps, puissent échapper à une définition de leur identité qui ne soit que « relationnelle » en tant que « fille de » ou « femme de », puissent construire une vie « personnelle ». L’individualisme ne peut devenir réalité que si et seulement s’il est en même temps projet collectif.  François de Singly (L’invidualisme est un humanisme, 2011)
Les hommes sont devenus individus avant les femmes. Ils avaient plus de droits, plus d’avantages, ils pouvaient se construire à la fois dans leur vie sociale, professionnelle, et intime. A l’inverse, la construction de l’individualisation pour les femmes ne pouvait passer que par ses proches, et surtout son mari, dont elle dépendait». Au sein d’un couple, une femme aura donc besoin que son conjoint l’aime entièrement, et lui donne ainsi, à lui seul, toute la reconnaissance dont elle a besoin. Alors que les hommes ont appris à cloisonner davantage, et à fractionner la reconnaissance qu’ils reçoivent. (…) Elles ont déstabilisé le monde beaucoup plus qu’on ne le croit, car tout ceci a ensuite un impact sur la sphère publique, la perception de la reconnaissance à l’école, au travail. (…) Si une mère reste avec un père et sent son identité niée, se sent écrasée, c’est un mauvais exemple éducatif. Car c’est dans l’éducation qu’on apprend à dire ‘je’. François de Singly
Si l’un des partenaires se sent freiné dans son propre développement personnel, il préfère sortir du véhicule conjugal.  de Singly
Pour éviter ces trois dangers, il reste à inventer un amour qui conserve bien des qualités de l’agape tout en respectant les exigences de la philia. de Singly
Le divorce est une revendication féminine. Libération
La  séparation libératrice ? Marie Claire
Quand les femmes décident le divorce Le Figaro
Le divorce, vu du point de vue des femmes, est une des modalités de l’émancipation. François de Singly (Le Nouvel observateur)
Adultère, ras-le-bol, lassitude… Plus les femmes accèdent au style de vie des hommes, plus leur comportement se ressemble. Mais elles restent un peu plus nombreuses à invoquer le désamour comme raison de rupture. Élodie Mulon (avocate)
Si aucun recoin de l’Hexagone n’est épargné, certains départements semblent a contrario moins touchés. Il s’agit principalement des départements de l’Ouest, en Bretagne et dans les départements limitrophes comme la Manche, la Mayenne, la Vendée et les Deux-Sèvres) et du Sud du Massif central (Cantal, Haute-Loire, Lozère et Aveyron), de tradition catholique bien ancrée. Une carte qui se recouvre quasiment avec la présence très forte de l’enseignement privé catholique. Le Figaro
L’autre élément non négligeable de la sociologie du divorce tient à la réforme de 2004, qui privilégie l’écart de revenus pour la fixation des indemnités compensatoires. Autrement dit les femmes qui, en général perçoivent des salaires inférieurs, sont moins angoissées que par le passé. SOS Papa
L’indicateur conjoncturel de divortialité ou somme des divorces réduits indique le nombre de divorces dans une promotion fictive de 1 000 mariages dont les taux de divorces seraient à chaque durée de mariage égaux à ceux observés l’année considérée. Il est calculé en faisant, pour une année donnée, la somme des divorces prononcés à chaque durée de mariage sur la base de 1 000 mariages dont ils sont issus. INSEE
Il est possible qu’en rompant, les gens fassent d’une certaine manière la promotion du divorce en montrant que cela leur a été profitable sur un plan personnel (ou au moins que la rupture a été tolérable). Les personnes qui forment un couple malheureux peuvent en effet être plus épanouis seuls, au sein d’un réseau d’amis plus étendu, ou avec un partenaire différent. Rose McDermott, James H. Fowler et Nicholas A. Christakis

A l’heure où, après Adriana Karembeu et contre nos « nouveaux philosophes » nostalgiques sans le dire des bons vieux arrangements du mariage bourgeois qu’ils avaient un temps si décrié, notre sociologue du couple national François de Singly a repris son bâton de pèlerin pour vanter, dans nos journaux comme sur nos plateaux télé, l’actuelle cédéisation du mariage (pardon: « l’expérience de la rupture » – à quand la contractualisation de la relation parent-enfant?) comme « étape de développement personnel »  …

Et où,  entre deux pubs, modes d’emploi ou injonctions pour « réussir son divorce » et selon la bonne vieille méthode de la prophétie autoréalisatrice,  nos médias sont sur le point d’obtenir les résultats qu’ils nous matraquent depuis des décennies à savoir « un mariage sur trois se termine par un divorce deux à Paris » (non certes du fait de la division, comme ils continuent à le faire, du nombre de mariages par le nombre de divorces annuels alors qu’une véritable comparaison ne pourrait se faire que sur la base de promotions ou cohortes de mariés d’une même année)  …

Pendant qu’à coup de divorces accélérés, pacs ou indemnités compensatoires (et bientôt de « foyers homoparentaux », naturellement d’autant plus obsédés par le mariage qu’entre allongement de la durée de vie et surenchère des exigences sur fond de crise, celui-ci se fait plus rare et plus fragile!), notre Etat-Nounou n’a de cesse d’attiser les feux du désamour …

Retour sur une récente étude de chercheurs américains qui, après l’obésité ou l’anorexie et derrière le triomphe supposé de l’individualisme le plus débridé, débusque la part toujours plus grande… du mimétisme et de la contagion sociale!

Et donc ce qui apparait de plus en plus comme une véritable épidémie …

Contre laquelle, tels des indiens dans leurs réserves, ne semblent plus pouvoir encore résister que nos régions les plus catholicisées ou les ban et arrière-banc de notre noblesse …

Le divorce est socialement contagieux

Tristan Vey

Le Figaro

05.07.10

Des chercheurs américains ont montré à travers une étude très sérieuse que le divorce avait tendance à se propager dans l’entourage rapproché de personnes ayant déjà rompu. Un couple ayant des amis qui divorcent aurait plus de chances de se séparer.

Vous êtes divorcé ? Si vos amis divorcent à leur tour, alors ce sera peut-être un peu de votre faute. Vous êtes marié ? Méfiez-vous de vos frères et sœurs : en se séparant, ils pourraient fort bien vous entraîner dans leur chute. Telles sont les étonnantes conclusions auxquelles est arrivée une équipe de chercheurs nord-américains d’Harvard, Brown et de l’université de Californie. Le titre de l’étude qu’ils ont soumis à un journal de sciences sociales pour publication est provisoire mais plein d’humour : «Se séparer est difficile, sauf si tous les autres le font aussi.»

Afin d’étudier l’influence des réseaux sociaux sur la vie maritale, les chercheurs ont puisé dans les données de la célèbre Framingham Heart Study : plusieurs cohortes d’individus de la ville de Farmingham, dans le Massachussets, globalement connectés les uns aux autres, qui sont régulièrement suivis depuis 1948 ou 1971. Ces échantillons représentent au total plus de 12.000 individus. Ils ont été créés par l’université de Boston pour permettre des études épidémiologiques sur les maladies cardiaques. Les nombreuses données recueillies par les scientifiques permettent toutefois d’étendre très largement ce champ d’application. Deux des auteurs de cette étude, James Fowler et Nicholas Christakis, avaient déjà utilisé cette base de données pour mettre en évidence le phénomène de contagion sociale de l’obésité en 2007. Un résultat important paru dans le très respectable New England Journal of Medicine qui avait fait beaucoup de bruit à l’époque.

Un divorce réussi pourrait donner des idées

Les chercheurs, passionnés par cette notion de contagion sociale qu’ils ont grandement contribué à développer et à faire connaître, se sont penchés sur le divorce. «Nous nous sommes intéressés à cette question car nous avions chacun vu beaucoup de personnes dans notre entourage divorcer, confie James Fowler au figaro.fr. Nous étions curieux de voir s’il existait le même type de contagion que nous avions mis au jour pour l’obésité.» Et la réponse semble bel et bien positive. Ainsi les personnes dont un des amis au moins a divorcé voient la probabilité de se séparer dans les deux ans qui suivent augmenter de 147% ! Si c’est un frère ou une sœur qui quitte son conjoint, vous avez 22% de chances en plus de vous séparer à votre tour. Enfin, quand un de vos proches collaborateurs divorce, il augmente sans le savoir le risque de vous voir divorcer de 55%.

Comment expliquer ce phénomène ? Les auteurs émettent plusieurs hypothèses. «Il est possible qu’en rompant, les gens fassent d’une certaine manière la promotion du divorce en montrant que cela leur a été profitable sur un plan personnel (ou au moins que la rupture a été tolérable), écrivent-ils. Les personnes qui forment un couple malheureux peuvent en effet être plus épanouis seuls, au sein d’un réseau d’amis plus étendu, ou avec un partenaire différent.»

En 2008, 129.400 divorces ont été prononcés en France. C’est plus de quatre fois plus qu’en 1960.

Voir aussi:

Les disparités géographiques du divorce

Aude Seres

Le Figaro

17/09/2010

Selon une étude de l’Ined, on se sépare autant à Paris que dans le Midi. La Bretagne, elle, n’est pas une terre de rupture.

Un préjugé bien ancré veut que l’on divorce plus à Paris qu’en province. Épuisés par un rythme de vie trépidant, les couples parisiens ne résisteraient pas au sempiternel métro-boulot-dodo de la capitale. Tandis qu’une province plus traditionnelle, plus calme et parfois plus ensoleillée serait épargnée par le tsunami du divorce. Pourtant, qui n’a pas des cousins de Montpellier, une nièce de Toulouse ou un vieil ami de Strasbourg dont il apprend la séparation?

Selon des chiffres établis par l’Institut national d’études démographiques (Ined) que révèle Le Figaro, si Paris reste en tête et de loin des statistiques de divorce, la capitale est aujourd’hui suivie de près par de nombreux autres départements, dont ceux de la région Provence- Alpes-Côte d’Azur et Rhône-Alpes (voir carte). L’étude réalisée par France Prioux et Magali Mazuy, chercheuses à l’Ined montre que le degré d’urbanisation n’est plus le seul critère. Certes, la procédure de divorce par consentement mutuel est plus importante dans les grandes villes, où ce phénomène est entré depuis plus longtemps dans les mœurs, mais elle progresse. Un rapport du ministère de la Justice établit que le tribunal de grande instance de Paris occupe une place à part en ce qui concerne le volume des affaires traitées et qu’il est l’un des deux TGI où le taux de divorce par consentement mutuel dépasse 75%, et l’un des cinq où il dépasse 70%.

L’autre élément non négligeable de la sociologie du divorce tient à la réforme de 2004, qui privilégie l’écart de revenus pour la fixation des indemnités compensatoires. Autrement dit les femmes qui, en général perçoivent des salaires inférieurs, sont moins angoissées que par le passé. «Dans des départements comme Paris, le Var ou les Alpes-Maritimes, plutôt aisés, la femme peut obtenir une indemnité compensatoire tout à fait raisonnable qui lui permet d’envisager la séparation avec moins d’inquiétude matérielle», explique Jérôme Casey, avocat spécialisé dans les divorces. À Marseille, où 12 juges aux affaires familiales enchaînent les jugements de divorce, l’avocat Bernard Arditti invoque «un tempérament procédurier des gens du Midi qui n’hésitent pas à aller devant les tribunaux, mais aussi une pratique qui est désormais tout à fait acceptée.». Par ailleurs, la population du Midi est composé de jeunes retraités arrivant de Paris ou Lyon, venant parfois gonfler les statistiques des locaux… À Montpellier, Nathalie Guion de Méritens, avocate spécialisée en droit de la famille constate que «cela concerne tous les milieux, à l’exception notable de la bourgeoisie montpelliéraine. Et la crise ne semble pas avoir ralenti le mouvement».

Si aucun recoin de l’Hexagone n’est épargné, certains départements semblent a contrario moins touchés. Il s’agit principalement des départements de l’Ouest, en Bretagne et dans les départements limitrophes comme la Manche, la Mayenne, la Vendée et les Deux-Sèvres) et du Sud du Massif central (Cantal, Haute-Loire, Lozère et Aveyron), de tradition catholique bien ancrée. Une carte qui se recouvre quasiment avec la présence très forte de l’enseignement privé catholique.

En revanche, les Français sont égaux en termes de durée de mariage. En moyenne, selon le ministère de la Justice, en 2009, la durée du mariage des personnes ayant divorcé était de 12,3 années, avec un âge moyen pour l’homme de 45 ans et pour la femme de 43 ans et demi.

Reste que le mariage n’est plus le modèle unique de la société française pour étudier les mutations du couple. La carte de France des séparations doit également se lire au regard de la baisse relative du mariage par rapport aux unions libres. Par définition, aucune statistique n’existe pour les couples non mariés qui se séparent après cinq, dix voire vingt ans de vie commune, qui pourrait bien venir gonfler les statistiques. Comme celles des séparations des concubins.

En outre, le pacs rencontre un succès croissant, avec plus d’un million de contractants depuis sa création en 1999. Et, pour avoir le portrait le plus fidèle de la société française, il faudra que les démographes se penchent aussi un jour sur les ruptures des pacsés!

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La synthèse de l’expert : France Prioux, chercheuse à l’Ined

On note aujourd’hui que le degré d’urbanisation est moins susceptible d’influencer les attitudes vis-à-vis du divorce, sauf peut-être dans les départements les plus ruraux et les plus urbains. Les changements les plus marquants sont la formation d’une zone contiguë où l’on divorce énormément dans le pourtour méditerranéen. En revanche, les deux zones où la divortialité est la plus faible correspondent presque exactement à celles où l’enseignement catholique est le plus fort: sud du Massif central, Bretagne et ses confins. Le degré d’attachement à la religion continue à influencer les comportements familiaux en France. On note l’extension vers l’est de la faible divortialité en Bretagne.

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Interdictions

Si le divorce est largement entré dans les mœurs, il reste encore tabou au sein de certaines institutions.

C’est ainsi que l’Association de la noblesse française (ANF) ne reconnaît pas comme membres les enfants nés d’un deuxième mariage. La raison : deviennent nobles les enfants issus d’un mariage religieux. Or, l’Église catholique interdisant le remariage religieux, il est impossible pour la nouvelle épouse et les nouveaux enfants d’un divorcé remarié de rentrer dans ce cercle très restreint de l’ANF. Une disposition que certains membres de l’association, principalement parisiens, aimeraient bien changer. Mais pour le moment, cette modification n’a pas été acceptée

La place des divorcés remariés est aussi un sujet débattu au sein de l’Église catholique. S’ils ne peuvent se remarier religieusement, les divorcés qui convolent en secondes noces devant le maire ne peuvent plus communier. À moins d’obtenir l’annulation de leur premier mariage, une procédure longue et complexe.

Dans beaucoup de diocèses cependant, il existe des groupes ou des sessions de réflexion sur la place des divorcés remariés dans l’Église.

Voir également:

Breaking Up is Hard to Do, Unless Everyone Else is Doing it Too:

Social Network Effects on Divorce in a Longitudinal Sample Followed for 32 Years

Rose McDermott

Brown University

James H. Fowler

University of California, San Diego

Nicholas A. Christakis

Harvard University

Abstract

Divorce is the dissolution of a social tie, but it is also possible that attitudes about divorce flow across social ties. To explore how social networks influence divorce and vice versa, we utilize a longitudinal data set from the long-running Framingham Heart Study. We find that divorce can spread between friends, siblings, and coworkers, and there are clusters of divorcees that extend two degrees of separation in the network. We also find that popular people are less likely to get divorced, divorcees have denser social networks, and they are much more likely to remarry other divorcees. Interestingly, we do not find that the presence of children influences the likelihood of divorce, but we do find that each child reduces the susceptibility to being influenced by peers who get divorced.

Overall, the results suggest that attending to the health of one’s friends’ marriages serves to support and enhance the durability of one’s own relationship, and that, from a policy perspective, divorce should be understood as a collective phenomenon that extends far beyond those directly affected.

The research was supported by National Institute on Aging Grants P01AG031093 and R01AG24448. Address correspondence to Rose McDermott, Department of Political Science, 36 Prospect St., Providence, RI 02912, Rose_McDermott@Brown.edu; James H. Fowler, Department of Political Science, and Center for Wireless and Population Health Systems at CALIT2, University of California, San Diego, CA 92093, jhfowler@ucsd.edu; or Nicholas A. Christakis, Department of Health Care Policy, Harvard Medical School, and Department of Sociology,

Harvard University, Cambridge, MA 02138, Christakis@hcp.med.harvard.edu.

According to the Census Bureau (National Vital Statistics Reports, 2008), roughly 50% of marriages will end in divorce within the first 15 years, and, as of 2007, the annual incidence of divorce stands at 36 per 1,000 (National Vital Statistics Reports, 2007). Moreover, remarriage, while common, tends to be even less successful than first marriage, resulting in higher rates of divorce with each successive trip down the aisle (Krieder & Fields 2002). These numbers matter because the individual health and welfare consequences for those who get divorced and because the influence of divorce on subsequent child development can be significant. But they also raise questions about whether there is an “epidemic” of divorce and, if so, whether there is a role of social contagion in this “epidemic.”

Here, we examine the effect of divorce among one’s peers, and even among others farther away in the social network, on one’s own divorce risk. One possibility is that people who get divorced promote divorce in others by demonstrating that it is personally beneficial (or at least tolerable) or by providing support that allows an individual to contemplate and endure a rupture in their primary relationship. People in an unhappy relationship may be happier either on their own, embedded in a wider network of friends, or with a different partner. Another possibility is that people who get divorced inhibit divorce in others by demonstrating that it may be more personally costly than expected. People who watch the painful process of divorce may decide that their own unhappiness is worth bearing in order to avoid the cost of breaking up on themselves or their children. If the inhibitory effect of divorce is weaker than the promotion effect, then divorce might spread through a social network via a process of social contagion (involving a variety of mechanisms) from person to person to person.

Past work on social connections and divorce has generally focused on the costs and benefits of social support for health, economic well-being, and marital stability. One area of research, for example, suggests that social networks and other emotionally supportive social ties can provide protective inoculation from severe social stressors and even disease (Durkheim, 1992; Berkman & Syme, 1979). Other work has shown that people receiving help experienced less distress (though the effect was reversed when the aid came with advice) (Kitson 1992).1 As Berkman (1995) writes, “For social support to be health promoting, it must provide both a sense of belonging and intimacy and must help people to be more competent and self-efficacious.” (245).

Hence, the question is whether outside forms of social support can reinforce a decision by unhappy spouses to stay in suboptimal relationships, or whether deeply engaged friends instead potentiate fissure in such relationships, in part by providing more effective forms of support. More broadly, little is known about whether person-to-person connections affect divorce, and prior literature has not explored the wider effects of the person-to-person-to-person effects of divorce, although the logic of such investigation seems clear. If one person’s divorce affects another’s likelihood of initiating marital disruption, why wouldn’t such effects diffuse through society in a more widespread manner?

There are two issues here, two distinct ways that social networks might affect divorce risk. First, the structure of the network in which one is embedded can itself affect risk of divorce. For example, the more friends a husband and wife have in common, the lower their risk of divorce. Or, the greater the transitivity of the network around them (the more their friends are friends with each other), the lower their risk of divorce (similar, for example, to the effect Bearman and Moody found with respect to suicide risk in adolescent girls (2004)). Or, possibly, the more peripheral a couple is in the social network, the greater their risk of divorce. Second, regardless of structure, processes of social contagion could operate within the network. Here, the issue is what kinds of attitudes and behaviors are evinced by one’s network neighbors, and what effects these might have. So, the greater the incidence of divorce among one’s friends, the higher the likelihood one would follow suit. Prior work on how the architecture of social networks affect divorce risk is limited. Similarly, prior work on how attitudes towards divorce might diffuse through social networks is also scarce.

Network Structure and Divorce

The existing literature on divorce offers some evidence regarding the impact of social support networks on the likelihood of marital rupture. This includes work examining the effect of the number of unique friends and the number of shared friends on the probability of divorce.

Some work suggests that spouses who share the same friends are less likely to get divorced than those who do not (Ackerman, 1963). Other research from a nationally representative sample indicates that weaker network ties to one’s spouse increase chances for marital infidelity, a factor that predisposes partners to divorce (Treas & Giesen, 2000). Yet such relationships are neither simple nor straightforward in nature. As Booth et al. (1991, 222) write: “simple embeddedness in the social fabric of society may not be sufficient to explain why some marriages endure and others break up.”

To examine more subtle aspects of the influence of networks on marriage, additional work has explored a more nuanced characterization of social network support, examining different types of relationships. Bryant & Conger (1999) studied three types of influence to examine whether network support helps encourage a couple to stay together or instead drives them apart. First, they studied outside support for the relationship from friends and family to see whether approval for the relationship provides an important predictor of relationship success, as some earlier work suggested (Johnson & Milardo, 1984). Second, they examined whether shared social networks enhanced marital satisfaction, including whether liking each other’s friends can improve marital happiness. Last, they investigated whether personal support within the relationship improved chances for marital success. An important aspect of this last component relates to a sense of reciprocal equality in the relationship, or whether one person feels he or she gives more than the other within the context of the marriage. Interestingly, only outside support from friends and family predicted marital success in the time period examined. However, the authors suggest an endogenous mechanism is at work among those who achieve success in relationships: “The greater the feelings of satisfaction, stability and commitment that partners have for their relationships, the greater the evidence for supportive extramarital relationships. In turn, the more supportive network members are, the greater are feelings of satisfaction, stability and commitment that partners have for their marital relationships. (448)”

Only one longitudinal panel study (Booth et al., 1991) has addressed the question of whether a greater number of social ties, and more frequent interaction among them, decreases the likelihood of divorce. The authors of this study defined communicative integration as the degree to which individuals remain embedded in a large social network and normative integation as a lack of divorce among one’s reference group members. They found a small negative effect of communicative integration on divorce, but only for those who had been married less than seven years. Importantly, they found that normative integration reduced the likelihood of divorce, regardless of how long people had been married: “When one’s reference group includes siblings or friends who have divorced, the individual is more likely to divorce.” (221).

Distinct from the foregoing, the literature has not addressed how – conversely – divorce can affect networks. As Bryant & Conger conclude in their own study: “Most of the existing work only presents evidence of networks influencing relationships, rather than relationships influencing networks (448).” That is, almost none of the literature has examined the reciprocal impact of divorce on the surrounding social network. This is curious, since the act of divorce directly affects the structure of a network by removing (or at least altering) an existing tie, and since divorce in one person might also affect the risk of divorce among his or her friends and other social contacts.

Finally, despite the tremendous attention paid to the influence of divorce on children, which we discuss below, relatively less interest has been dedicated to the impact of children on the probability of divorce. In a panel study involving a hazard analysis, Waite & Lillard (1991) found that firstborn children enhance marital stability until the child reaches school age.

Additional children improve the prospects for marital stability only while they remain very young. Having children prior to marriage, or having older children, portends poorly for marital endurance. In sum, these authors find that children only provide a marginal improvement in the likelihood of a marriage surviving twenty years. Heaton (1990), using a regression analysis on a current population sample, reported the stabilizing influence of up to three children on a marriage, noting that five or more children increased risk of divorce. Commensurate with the Waite & Lillard (1991) findings, Heaton (1990) also indicated that as children get older, the risk of divorce rises until the youngest child left home.

Network Contagion and Divorce

Most of the work exploring the relationship between social networks and divorce has concentrated on person-to-person effects, particularly those related to parent-to-child intergenerational transfer of divorce risk. One common hypothesis is that parents who divorce are significantly more likely to produce progeny who also show an increased propensity to experience ruptured marriages; this tendency becomes exacerbated when both partners have parents who experienced divorce themselves (Bumpass et al., 1991; Feng et al., 1999; Keith & Finlay, 1988; Kulka & Winesgarten, 1979; Mueller & Pope, 1977. ). In particular, daughters of divorced parents are more likely to divorce (Feng et al., 1999); one large study found that the risk of divorce in the first five years of marriage increased 70% among daughters of divorced parents (Bumpass et al, 1991). This risk may transfer differentially to daughters because such women display a stronger commitment to employment and plan to have fewer children, reducing their expected economic dependence on men (Goldscheider & Waite, 1991). While wives’ employment can ease financial stress in a marriage, it simultaneously potentiates conflict over household chores and childrearing, making marriages less enjoyable for both partners (Hochschild, 1989). In addition, wives’ financial independence makes divorce more economically feasible for such women.

Demographic patterns play an important role in the association between parental and child divorce (for an excellent review, see Amato, 1996). For example, age of marriage strongly influences prospects for success; young marriages are less likely to survive, and children of divorce tend to marry younger (Glenn & Kramer, 1987; Keith & Finlay, 1988). Children of divorce also seem to be more likely to cohabit prior to marriage, which some have argued is associated with increased divorce rates (Bumpass et al., 1989, Thornton, 1991; but see Elwert, 2007). In addition, compared with children from intact families, children of divorce attain less educational status, make less income, and have lower-level jobs, all of which combine to enhance the risk of divorce (Conger et al., 1990; Mueller & Cooper, 1986). In addition to these demographic factors, some work suggests that specific behaviors play a key role in potentiating the risk of divorce. For example, children may learn destructive traits, like jealousy or distrust, from their parents, and import such problematic tendencies into their own relationships, or they may fail to learn important interpersonal skills, like the ability to communicate clearly or compromise effectively (Amato 1996; Wallerstein & Blakeslee, 1989).

Note that these extant studies focus almost exclusively on parent-to-child transmission of risk factors for divorce, ignoring the potentially important impact of the peer-to-peer influence we explore here. Moreover, previous studies have been largely unable to address questions of causality because of a lack of longitudinal data. Here, we use a 32-year longitudinal study that contains information about marital and other network ties to test several hypotheses regarding divorce and networks. We hypothesize that structural features of the network in which people are embedded will affect their divorce risk, that divorce can diffuse through the social network from person to person, and that divorce can in turn modify social network structure. We use a variety of analytic approaches to partially address thorny problems of causal inference in this setting.

METHODS

Assembling the FHS Social Network Dataset

The Framingham Heart Study (FHS) is a population-based, longitudinal, observational cohort study that was initiated in 1948 to prospectively investigate risk factors for cardiovascular disease. Since then, it has come to be composed of four separate but related cohort populations: (1) the “Original Cohort” enrolled in 1948 (N=5,209); (2) the “Offspring Cohort” (the children of the Original Cohort and spouses of the children) enrolled in 1971 (N=5,124); (3) the “Omni Cohort” enrolled in 1994 (N=508); and (4) the “Generation 3 Cohort” (the grandchildren of the Original Cohort) enrolled beginning in 2002 (N=4,095). The Original Cohort actually captured the majority of the adult residents of Framingham in 1948, and there was little refusal to participate.

The Offspring Cohort included offspring of the Original Cohort and their spouses in 1971. The supplementary, multi-ethnic Omni Cohort was initiated to reflect the increased diversity in Framingham since the inception of the Original Cohort. For the Generation 3 Cohort, Offspring Cohort participants were asked to identify all their children and the children’s spouses, and 4,095 participants were enrolled beginning in 2002. Published reports provide details about sample composition and study design for all these cohorts (Cupples & D’Agostino, 1988; Kannel, Feinleib, Mcnamara, Garrison, & Castelli, 1979; Quan et al., 1997).

Continuous surveillance and serial examinations of these cohorts provide longitudinal data. All of the participants are personally examined by FHS physicians and nurses (or, for the small minority for whom this is not possible, evaluated by telephone) and watched continuously for outcomes. The Offspring study has collected information on health events and risk factors roughly every four years. The Original Cohort has data available for roughly every two years. For the purposes of the analyses reported here, exam waves for the Original cohort were aligned with those of the Offspring cohort, so that all participants in the social network were treated as having been examined at just seven waves (in the same time windows as the Offspring, as noted in Table A-1).

Importantly, even participants who migrate out of the town of Framingham (to points throughout the U.S.) remain in the study and, remarkably, come back every few years to be examined and to complete survey forms; that is, there is no necessary loss to follow-up due to out-migration in this dataset, and very little loss to follow-up for any reason (e.g., only 10 cases out of 5,124 in the Offspring Cohort have been lost).

The Offspring Cohort is the key cohort of interest here, and it is our source of the focal participants, or the egos in our network. However, individuals to whom these egos are linked – in any of the four cohorts – are also included in the network. These linked individuals are termed alters. That is, whereas egos will come only from the Offspring Cohort, alters are drawn from the entire set of FHS cohorts (including also the Offspring Cohort itself). Hence, the total number of individuals in the FHS social network is 12,067, since alters identified in the Original, Generation 3, and Omni Cohorts are also included, so long as they were alive in 1971 or later.

The physical, laboratory, and survey examinations of the FHS participants provide a wide array of data. At each evaluation, participants complete a battery of questionnaires, a physicianadministered medical history (including review of symptoms and hospitalizations), a physical examination administered by physicians on-site at the FHS facility, and a large variety of labtests.

In addition, non-clinical personnel at the FHS maintained additional records in order to track participants. To ascertain the network ties, we computerized information from these archived, handwritten documents. These documents record the answers when all 5,124 of the egos were asked to comprehensively identify relatives, friends, neighbors (based on address), coworkers (based on place of employment), and relatives. The key fact that makes these administrative records so valuable for social network research is that, given the compact nature of the Framingham population in the period from 1971 to 2007, many of the nominated contacts were themselves also participants of one or another FHS cohort.

We have used these tracking sheets to develop network links for FHS Offspring participants to other participants in any of the four FHS cohorts. Thus, for example, it is possible to know which participants have a relationship (e.g., spouse, sibling, friend, co-worker, neighbor) with other participants. On average, each ego has ties to nearly 11 alters in the overall data set. Of note, each link between two people might be identified by either party identifying the other; this observation is most relevant to the “friend” link, as we can make this link either when A nominates B as a friend, or when B nominates A (and, as discussed below, the directionality of this nomination is methodologically important). People in any of the FHS cohorts may marry or befriend or live next to each other or work with one another. Finally, given the high quality of addresses in the FHS data, the compact nature of Framingham, the wealth of information available about each participant’s residential history, and new mappingtechnologies, we determined who is whose neighbor, and we computed distances between individuals (Fitzpatrick & Modlin, 1986).

These sheets can also be used to supplement information obtained from the subjects when they were examined by physicians as part of their survey participation (that is, the test batterythey complete about developments in their  health and social life at every wave). Our measure of divorce was derived from marital status self-reports at each wave and a detailed analysis of spousal tie data derived from the tracking sheets. We combined self-reports with tracking sheet information because sometimes subjects would list themselves as “married” on the self-report, but the tracking sheet record showed that they were previously married to a different individual, implying a divorce had occurred between the exams if the previous spouse was still living. We code divorce as a dichotomous variable for each subject at each exam, with a 0 meaning never divorced and a 1 meaning the subject had been divorced at least once on or prior to the date of the current exam.

Tables A-2 and A-3 show summary statistics for divorce, network variables, and control variables we use to study the statistical relationship between divorce and social network structure and function. It is important to note that our sample exhibits a low average divorce rate because it is primarily white, middle class, and better educated than a representative sample for the U.S. population. Figures A-1 and A-2 also show how the incidence of divorce has changed from one exam to another, and how it varies by age group and years of education. Divorce rates in our data are not as high as contemporary rates since many of the participants come from older cohorts, and divorce was rare at the beginning of our survey range. Figure A-1 shows that people are more likely to get divorced in later exams; the increase in divorce rates has increased for all age groups, but it has increased fastest for the younger age groups. Table A-3 shows that rates of divorce for men and women in the study are about the same.

Statistical Information and Sensitivity Analyses

The association between the divorce status of individuals connected to each other, and the clustering of divorce within a social network, could be attributed to at least three processes: 1) influence or contagion, whereby one person’s divorce promotes or inhibits divorce in others; 2) homophily, whereby people with the same divorce status choose one another as friends and become connected (i.e., the tendency of like to attract like); (McPherson et al. 2001) or 3) confounding, whereby connected individuals jointly experience contemporaneous exposures (such as an economic downturn or co-residence in a wealthy neighborhood) that influence the likelihood of divorce. To distinguish among these effects requires repeated measures of divorce (Carrington et al., 2005), longitudinal information about network ties, and information about the nature or direction of the ties (e.g., who nominated whom as a friend) (Fowler & Christakis, 2008b).

For the analyses in Table 1-3, we considered the prospective effect of social network variables and other control variables on the likelihood of future divorce. For the analyses in Table 5 we restricted our analysis to those egos who were not divorced in the previous exam and we conducted regressions of ego’s current divorce status as a function of ego’s age, gender, education, and the alter’s divorce status in the current exam. Focusing on egos who were not divorced at the prior exam (and who maintained a social tie with the alter since the previous exam) helps control for homophily, since it eliminates any potential correlation between ego’s divorce status and alter’s divorce status at the inception of the relationship between ego and alter.

The key coefficient in these models that measures the effect of influence is on the variable for alter contemporaneous divorce status. We used generalized estimating equation (GEE) procedures to account for multiple observations of the same ego across waves and across different ego-alter pairings (Liang & Zeger, 1986). We assumed an independent working correlation structure for the clusters (Schildcrout & Heagerty, 2005). These analyses underlie the results presented in Figure 3. Mean effect sizes and 95% confidence intervals were calculated by simulating the first difference in alter contemporaneous divorce status (changing from 0 to 1) using 1,000 randomly drawn sets of estimates from the coefficient covariance matrix and assuming all other variables are held at their means (King, Tomz, & Wittenberg, 2000).

The regression coefficients have mostly the expected effects, such that, for example, ego’s age is a strong and significant predictor of the likelihood of divorce. The models in the tables include exam fixed effects, which, combined with age at baseline, account for the aging of the population and different norms regarding divorce in different cohorts (see Figures A-1 and A-2). The sample size is shown for each model, reflecting the total number of all such ties, with multiple observations for each tie if it existed in more than one exam, and allowing for the possibility that a given person can have multiple ties. As previously indicated, repeated observations were handled with GEE procedures.

We evaluated the possibility of omitted variables or confounding events explaining the associations by examining how the type or direction of the social relationship between ego and alter affects the association between ego and alter. If unobserved factors drive the association between ego and alter divorce status, then directionality of friendship should not be relevant.

Divorce status in the ego and the alter will move up and down together in response to the unobserved factors. In contrast, if an ego names an alter as a friend but the alter does not reciprocate, then a causal relationship would indicate that the alter would significantly influence the ego, but the ego would not ecessarily influence the alter.

We explored the sensitivity of our results to model specification by conducting numerous other analyses each of which had various strengths and limitations, but none of which yielded substantially different results than those presented here. For example, we experimented with different error specifications. Although we identified only a single close friend for most of the egos, we studied how multiple observations on some egos affected the standard errors of our models. Huber-White sandwich estimates with clustering on the egos yielded very similar results. We also tested for the presence of serial correlation in all GEE models using a Lagrange multiplier test and found none (Beck, 2001).

The Kamada-Kawai algorithm used to prepare the images in Figure 1 generates a matrix of shortest network path distances from each node to all other nodes in the network and repositions nodes so as to reduce the sum of the difference between the plotted distances and the network distances (Kamada & Kawai, 1989). The fundamental pattern of ties in a social network (the topology) is fixed, but how this pattern is visually rendered depends on the analyst’s objectives (Christakis & Fowler 2009).

RESULTS

In Figure 1, we show a portion of the social network that demonstrates a clustering of divorced (red nodes) and non-divorced (yellow nodes) people. To determine whether the clustering of divorced people shown in Figure 1 could be explained by chance, we implemented the following permutation test: we compared the observed network to 1,000 randomly generated networks in which we preserved the network topology and the overall prevalence of divorce but in which we randomly shuffled the assignment of the divorce value to each node (Szabo & Barabasi, 2007). If clustering in the social network is occurring, then the probability that an ego is divorced given that an alter is divorced should be higher in the observed network than in the random networks. This procedure also allows us to generate confidence intervals and measure how far, in terms of social distance, the correlation in divorce between ego and alter reaches.

As described below and illustrated in the left panel of Figure 2, we found a significant relationship between ego and alter divorce status, and this relationship extends up to two degrees of separation. In other words, a person’s tendency to divorce depends not just on his friend’s divorce status, but also extends to his friend’s friend. The full network shows that participants are 75% (95% C.I. 58% to 96%) more likely to be divorced if a person (obviously other than their spouse) that they are directly connected to (at one degree of separation) is divorced. The size of the effect for people at two degrees of separation (e.g., the friend of a friend) is 33% (95% C.I. 18% to 52%). At three degrees of separation the effect disappears (–2%, 95% C.I. –12% to 9%), in contrast to the “three degrees of influence” rule of social network contagion that has been exhibited for obesity, smoking, happiness, and loneliness (Cacioppo et al. 2009; Christakis & Fowler 2007; Christakis & Fowler 2008; Fowler & Christakis 2008a).

Notice in the right panel of Figure 2 that the decline in the effect size with social distance contrasts to a lack of decline in the effect size as people become more geographicly distant from one another. Although the association in divorce status is stronger among people who co-reside in the same household (category 1 in Figure 2, p<0.001) geographic distance appears to have no effect on the strength of the association among those who do not reside together. We confirmed this result by testing an interaction between distance and the effect size. These results suggest that a divorced friend or family member who lives hundreds of miles away may have as much influence on an ego’s risk of divorce as one who lives next door.

Network Structure and Divorce

Given the strong clustering of divorce outcomes that are present in the network, we explored the possibility that the structure of the network itself has an effect on divorce rates (and vice versa). Table 1 shows that although the number of family ties and the number of people the ego names as a friend do not appear to be related to the future likelihood of divorce (p=0.64 and p=0.23, respectively), the number of people who name the ego as a friend has a strong and significant effect. Each additional person who names the ego as a friend reduces her probability of divorce by 10% (C.I. 4% to 17%). In other words, more popular people are less likely to get divorced. This may relate to an argument put forward by Bryant & Conger (1999) suggesting the reciprocally supportive role of marital relationships and friendship networks; those with a good relationship also possess a strong, supportive friendship network, with both aspects of an individual’s social network enhancing the viability of the other. In addition, people with better social skills may select into better marriages and also have access to more supportive friendshipnetworks as a result of those same benefits. Those supportive friendship networks may also make it easier for individuals to weather inevitable marital stresses without having to resort to marital rupture. Some evidence does suggest that marital well being results more from self-selection into better marriages than from the marriage itself causing happiness (Mastekaasa, 1992). However, the prospective models we use here control for network characteristics in the previous period, suggesting that the relationship is not solely driven by selection. Table 2 shows that the causal arrow also points in the opposite direction: divorce has a significant effect on the structure of the network. People who go through a divorce experience a 4% (C.I. 0% to 8%) decrease in the number of people who name them as friends. They also name about 7% (C.I. 3% to 12%) fewer friends on average. People who get divorced may become less popular at least partly because they likely lose members of their spouse’s social network as friends. In addition, newly single friends may be perceived as social threats by married friends who worry about marital poaching, or suspect their partner may be susceptible to infidelity.

Table 3 shows that divorce also has an effect on the pattern of ties between ones’ friends.

A measure of transitivity – the probability that two of ones’ contacts are connected with one another – is significantly related to previous divorce status (even controlling for the total number of contacts, which is structurally related to transitivity). The implication is that people who go through a divorce tend to immerse themselves in denser groups with fewer ties outside these groups. In contrast, transitivity appears to have no effect on the future likelihood of divorce (p=0.37). Moreover, we find that sharing the same friends with one’s spouse does not significantly mitigate the likelihood of divorce. The correlation between sharing at least one friend and getting divorced at the next exam is negative but not significant (Pearson rho = -0.012, p=0.20). Similarly, the correlation between fraction of shared friends and getting divorced at the next exam is negative but not significant (Pearson rho = -0.011, p=0.22). Taken together, these results suggest that divorce has a stronger effect on the structure of the network than the structure of the network has on divorce.

Table 4 shows that divorced people exhibit strong homogamy with other divorcees.

After controlling for age, education, gender, and baseline divorce rates at each exam, people who have been divorced are much more likely to remarry someone who has gone through the same experience. Compared to others, divorcees are more than twice as likely to marry someone who was divorced prior to the last exam (increase of 138%, C.I. 44% to 313%). And the association is even stronger for recent divorcees. Those who became divorced in the previous exam are four times more likely to marry a divorcee (increase of 303%, C.I. 118% to 638%). These results do not explain why divorcees choose each other, but they do suggest that homophily may be an important source of clustering in the overall social network.

Network Contagion and Divorce

To study person-to-person effects, we examined the direct ties and individual-level determinants of ego divorce status. In the models we present in Table 5 we control for several factors as noted earlier, and the effect of social influence from one person on another is captured by the “Alter Currently Divorced” coefficient in the first row. We have highlighted in bold the social influence coefficients that are significant. Figure 3 summarizes the results from these models for friends, siblings, neighbors, and coworkers. People who have named a friend who has gotten divorced are 147% (95% C.I. 13% to 368%) more likely to get divorced themselves by the time they come to their next exam. Among friends, we can distinguish additional possibilities. Since each person was asked to name a friend, and not all of these nominations were reciprocated, we have ego-perceived friends (denoted here as “friends”) and “alterperceived friends” (the alter named the ego as a friend, but not vice versa). We find that the influence of alter-perceived friends is not significant (the estimate is 23%, C.I. –53% to 165%).

If the associations in the social network were merely due to shared experience, the significance and effect sizes for different types of friendships should be similar. That is, if some third factor were explaining both ego and alter divorce decisions, it should not respect the directionality of the friendship tie.

We also find significant effects for other kinds of alters. People with a divorced sibling are 22% (95% C.I. 0.1% to 45%) more likely to get divorced by the next exam than those without a divorced sibling. And while neighbors who live within 25 meters do not appear to affect each other (23%, C.I. –18% to 77%), we do find a significant association among coworkers at small firms (defined as those where 10 or fewer FHS participants work). People with a divorced co-worker are 55% more likely to get divorced at the next exam (C.I. 2% to 126%) than those with a non-divorced co-worker.

The Role of Children

We wondered whether children would have a protective effect by encouraging couples who would otherwise get divorced to stay together for the sake of raising their children, or to provide a self conscious role model against their children’s future prospects for divorce. As noted earlier, most literature and cross-sectional data suggests that children reduce the likelihood of divorce slightly, although childlessness, and especially infertility, can also sometimes precipitate divorce. In Table 6, we study the relationship between number of children and divorce and we find no such effect; in fact, the main effect of children on divorce is slightly positive, albeit not significant at conventional levels (p=0.13). However, we also include an interaction between the alter’s divorce status and ego’s number of children and we find that each additional child significantly (p=0.05) reduces the effect of alter’s divorce status on ego’s likelihood of getting divorced. For couples with no children the effect is much stronger than average—an alter who is divorced nearly sextuples the risk of divorce in the ego (593%, C.I. 106% to 1593%). But by the time a person has a third child, the effect of alter’s divorce status becomes insignificant (84%, C.I. –33% to 306%) and by the fifth child it completely vanishes (–4%, C.I. –86% to 233%). These results suggest that the protective effect of children acts specifically on a parent’s susceptibility to influence by peers who have gotten divorced.

DISCUSSION

Using a long-term longitudinal data set, we explored how social network structures and processes influence divorce and vice versa. First, we show that divorce tends to occur in clusters within the network. These results go beyond previous work intimating a person-to-person effect to suggest a person-to-person-to-person effect. Individuals who get divorced may influence not only their friends, but also their friends’ friends as the propensity to divorce spreads.

Importantly, this effect is not mitigated by geographic distance but does decline with social distance, suggesting that whatever causal mechanism underlies this effect depends on psychological, as opposed to logistical or practical factors that are more likely to require the physical presence of other parties. Moreover, the lack of decay with geographic distance militates against an explanation that relies on local exposures (e.g., to local counseling resources, local churches, or local norms against divorce) that might confound causal inference.

Second, while past work indicated that spouses who share friends are less likely to divorce, we do not replicate this finding in our sample. But we do demonstrate that popular people are less likely to get divorced in the future; however, we also show that divorce exerts a significant impact on the structure of a person’s social network and that those who divorce also become less popular. Moreover, divorcees tend to embed themselves in networks where there is greater likelihood that a person’s friends are also friends with each other, and they exhibit strong homogamy in remarriage, often (not surprisingly) choosing other divorcees as new partners.

Third, while past work concentrated on parent-to-child transmission of divorce, we examined the influence of peer-to-peer transfer among friends, siblings, neighbors, and  coworkers. The results show significant effects for friends, siblings, and coworkers, and people appear to be more influenced by the people they name as friends than vice versa. Interestingly, while children provide some protection against divorce, they appear to do this not directly, but rather indirectly, by reducing the influence of peers who get divorced.

It is important to note that there are no detectable gender interactions with any of the effects shown (results available on request). Men and women appear to be equally susceptible to splitting up if their friends do it. Moreover, unlike previous analyses of smoking and happiness (Christakis & Fowler 2008; Fowler & Christakis 2008a), the analysis of divorce fails to produce any associations with measures of network centrality. This may relate to the finding that divorce only clusters out to two (and not three) degrees of separation.

A limitation of all social network analyses is that the studies are necessarily bound to their sample, and ties outside the network cannot be discerned in such a sociocentric study. The compact nature of the Framingham population in the period from 1971 to 2003 and the geographic proximity of many of the subjects mitigate this constraint, but we nevertheless considered whether the results might have changed with a larger sample frame that includes all named individuals who were themselves not participants in the Framingham Heart Study. For instance, when we regress the number of contacts a person names outside the study on a person’s divorce status, we find an insignificant relationship (p=0.37). This result suggests that the sampling frame is not biasing the average risk of divorce in the target individuals we are studying. Another limitation in our analysis related to our sample is its restricted demographic range (e.g., virtually all the people in the sample are white), and the lack of observed homosexual unions.

Romantic and sexual practices as diverse as contraceptive use, sexual behaviors, and fertility decisions are all strongly influenced by the existence of these behaviors within one’s network. So divorce fits in with a pattern wherein such seemingly individualistic and intimate matters are in fact partly determined by collective, social network processes. For example, one study of 8,000 American families followed since 1968 found that the probability that a person will have a child rises substantially in the two years after his or her sibling has a child; the effect is not merely a shift in timing, but a rise in the total number of children a person chooses to have (Kuziemko, 2009). Similar effects have been documented in the developing world where decisions about how many children to have and whether to use contraception spread across social ties (Bloom, 2008). And, as an example of the spread of sexual behaviors, adolescents who believe that their peers would look favorably on being sexually active are more likely to have casual, non-romantic sex (Manning et al., 2005).

Divorce is consequential, and a better understanding of the social processes contributing to this behavior offers the promise of possibly being able to reduce the adverse effects of divorce. For example, one recent study showed that, on average, womens’ standard of living declines by 27% while men’s standard of living increases by 10% following divorce (Peterson, 1996). Divorce also appears to exert a decisive effect on overall mortality; married people have higher longevity than unmarried (Ben-Schlomo et al., 1993; Goldman, 1993; Elwert and Christakis, 2006). These mortality rates typically differ by gender, such that men demonstrate greater effects (Koskenvuo et al., 1986), but unemployed women and unskilled male workers in particular may suffer lower rates of life expectancy in the wake of divorce (Hemstrom, 1996). In addition, divorced people tend to have more health problems (Joung et al., 1997; Murphy et al., 1997; Elwert and Christakis, 2008)

Social networks can play a role in coping with divorce. One study reported that 67% of adjustment to divorce in men could be explained by social network size, income, family stress and the severity of the divorce, with social network size and severity of the divorce being directly related to outcome. In women, 20% of adjustment could be explained by the severity of the divorce, and the size of social network did not seem to exert a decisive effect on post-divorce adjustment, largely because wives had wider social networks, and possibly better social skills, even prior to divorce (Plumber & Koch-Hattemm, 1986). Additional work indicates that lack of social support portends poorly for post-divorce adjustment (Marks, 1996; Ross, 1995).

Given its high prevalence, our study indicates that approaching the epidemiology of divorce from the perspective of an epidemic appears apt in more ways than one. The contagion of divorce can spread through a social network like a rumor, affecting friends up to two degrees removed. Yet adopting a strategy of social isolation so as to avoid being affected (a fanciful idea) does not provide a realistic solution since friendship networks also provide protection against myriad forms of social distress. Rather, it remains important to understand the reciprocal influence between divorce and networks in developing programs designed to provide protection for individuals and children who may suffer social dislocation in the wake of its consequences.

If divorce can be understood as a public and social problem, rather than solely as an individual phenomenon, health interventions based on previous successful public health campaigns may prove beneficial for mitigating its effects, if not its prevalence. After all, alcoholism has come to be conceptualized as an illness and not as a personal failing, and it is largely treated through social interventions. Similarly, social support structures designed to address the particular medical, financial, and psychological risks experienced by divorced individuals might help ameliorate the health and social consequences of those subject to marital rupture. Successful interventions could, in turn, lower the risk for divorce among progeny of such dissolved marriages.

We have shown that divorce appears to spread through social networks, and, in turn, exerts effects on the structure of the network itself, changing its character. In so doing, we suggest that attending to the health of one’s friends’ marriages serves to support and enhance the durability of one’s own relationship. Depending on one’s children to provide such protection remains largely futile. Marriages endure within the context of communities of healthy relationships and within the context of social networks that encourage and support such unions.

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Voir enfin:

Comment les femmes ont déstabilisé le monde

 Charlotte Pudlowski

20 minutes

3 novembre 2011

ESSAI – Le sociologue François de Singly publie «Séparée, vivre l’expérience de la rupture», premier livre de sociologie sur la séparation ordinaire publié en français depuis le rétablissement du divorce par consentement mutuel en 1975…

«Il n’y avait plus de place pour moi dans sa vie. Ou plutôt je n’avais plus ma place». C’est ce que Pauline a confié au sociologue François de Singly, évoquant son compagnon. Et c’est ainsi qu’elle s’en est séparée, de ce type qui «passait dix fois plus de temps à jouer avec son lapin qu’à être avec [elle]». Lui aurait sans doute pu se satisfaire de leur relation. Mais Pauline, non. Parce que c’est une femme, et que la conception que les femmes ont du couple est différente de celle des hommes.

Cette différence, le sociologue François de Singly l’explique dans son passionnant essai, Séparée, vivre l’expérience de la rupture (Armand Colin). Les probabilités de divorcer ont doublé entre 1978 et 2008, «et cela est dû aux femmes, qui sont à 75% celles qui demandent le divorce dans le couple», explique François de Singly à 20Minutes. «Car elles ont réintroduit l’amour au sein d’une institution qui n’était auparavant qu’une simple histoire de reconnaissance sociale».

Amour totale ou cloisonnement

Dans nos sociétés occidentales individualistes, la définition que chacun a de son individualité n’a jamais eu autant d’importance. Historiquement, «les hommes sont devenus individus avant les femmes, explique le sociologue. Ils avaient plus de droits, plus d’avantages, ils pouvaient se construire à la fois dans leur vie sociale, professionnelle, et intime. A l’inverse, la construction de l’individualisation pour les femmes ne pouvait passer que par ses proches, et surtout son mari, dont elle dépendait». Au sein d’un couple, une femme aura donc besoin que son conjoint l’aime entièrement, et lui donne ainsi, à lui seul, toute la reconnaissance dont elle a besoin. Alors que les hommes ont appris à cloisonner davantage, et à fractionner la reconnaissance qu’ils reçoivent.

D’où un besoin de discussion, d’attention prêtée à l’autre, comme l’illustre le cas de Barbara, autre témoin de l’étude. «Il ne me disait jamais «oh, cela te va bien», ou «tu es bien habillée». Jamais rien. Je m’habillais comme je voulais parce qu’il ne me disait jamais si cela ne lui plaisait pas non plus. Jamais. Jamais.»

Sans cet amour «total» que les femmes réclament le plus souvent, elles ont trop à perdre d’elles-mêmes; elles partent. Les hommes eux, auraient davantage tendance à prendre une maîtresse. Et si les divorces n’augmentent que depuis quelques décennies, c’est simplement qu’avant, les femmes n’avaient pas les moyens économiques de leur indépendance. En demandant l’amour au sein du couple, les femmes ont demandé le divorce. «Elles ont déstabilisé le monde beaucoup plus qu’on ne le croit, car tout ceci a ensuite un impact sur la sphère publique, la perception de la reconnaissance à l’école, au travail…»

Bien ou mal?

Cette déstabilisation inquiète – les hommes surtout. «Les romans ou les films en attestent, comme le livre de Frédéric Beigbeder, L’Amour dure trois ans, ou celui de Pascal Bruckner, Le Mariage d’amour a-t-il échoué?». Depuis que le mariage est fondé sur l’amour, la séparation est une possibilité de départ. «Dans un mariage arrangé, on n’attendait rien qui puisse être déçu, aucune reconnaissance de l’autre. Dans un mariage d’Amour, tout peut l’être au contraire», souligne François de Singly.

Mais si ce nouveau mariage d’amour est plus fragile, la société ou les enfants ne le sont pas plus, selon l’auteur. «Si une mère reste avec un père et sent son identité niée, se sent écrasée, c’est un mauvais exemple éducatif. Car c’est dans l’éducation qu’on apprend à dire ‘je’».

Interview de François de SINGLY, auteur de « Séparée – Vivre l’expérience de la rupture »

Parent-Solo : Vous êtes sociologue, professeur à l’Université Paris Descartes et directeur du CERLIS (CNRS). Vous avez écrit de nombreux ouvrages sur le couple et la famille, dont le dernier « Séparée – Vivre l’expérience de la rupture », qui parle et analyse le rôle des femmes dans les séparations : pourquoi les femmes sont-elles majoritairement à l’origine des ruptures ?

François de Singly : Pour comprendre pourquoi les femmes sont majoritairement à l’origine des séparations, il faut revenir un peu en arrière. Au début du XXème siècle, ce sont les femmes qui ont demandé à ce que les maris soient amoureux d’elles et qu’elles puissent aimer leurs maris. Ce sont elles qui ont lutté contre le mariage « arrangé ». Or dès lors que le mariage est amoureux, il devient fragile : il dure tant que les deux partenaires sont amoureux, sinon pourquoi rester ensemble. Aujourd’hui, cela n’a guère changé : ce sont toujours les femmes qui sont plus exigeantes, elles veulent que leur compagnon ou mari soit amoureux d’elle.

P.S. : Vous semblez faire de la séparation une étape émancipatrice pour les femmes : le divorce deviendrait un « passage obligé » pour l’épanouissement personnel, un acte féministe ?

FdS : La séparation peut être une forme d’émancipation féminine. Une femme n’a pas à rester avec son mari parce qu’elle n’a pas de ressources économiques, parce qu’elle est dépendante. L’amour libre (au sens de la possibilité de se séparer) c’est une des manières pour les femmes de démontrer qu’elles restent maîtresses de leur destin.

P.S. : J’ai envie de vous demander « Et l’amour dans tout ça ? »

FdS : L’amour est au centre, comme jamais. Mais ce n’est pas l’amour des contes de fées, ils se marièrent et eurent beaucoup d’enfants. Non, l’amour d’aujourd’hui s’enracine dans l’amour courtois : la femme demande à être reconnue comme une personne, comme un individu, et non comme une future épouse et mère. Dès l’origine, l’amour a une durée indéterminé : il ne doit durer que tant que les deux partenaires s’aiment, aucune autre raison ne doit interférer.

P.S. : « Si l’un des partenaires se sent freiné dans son propre développement personnel, il préfère sortir du véhicule conjugal » : n’est-ce pas ce qu’on appelle parfois la société « kleenex » ?

FdS : Les séparations que certaines femmes demandent parce qu’elles pensent que leur compagnon ne les ont pas « suivies » ne prennent pas la forme de l’union « jetable ». Ces femmes sont déçues du manque d’attention pour ce qu’elles sont devenues, elles le disent à leur partenaire qui n’entend pas ou qui ne comprend pas. Elles rompent pour retrouver éventuellement un autre compagnon de voyage. Ce que nous apprend ce type de divorce c’est le fait qu’aucun des conjoints ne doit dormir pendant le voyage, se reposer sur les douces habitudes. Ce n’est pas le paysage qui change, c’est la conductrice elle-même !

P.S. : Passer de « femme de » à « ex de » n’est pas toujours facile socialement et économiquement : cependant les femmes ne surestiment-elles pas trop ces difficultés ?

FdS : Dans les longs récits, elles évoquent surtout les difficultés psychologiques à se reconstruire après, elles insistent très peu sur les difficultés matérielles. Elles le font dans d’autres espaces, notamment publics, pour obtenir des aides, ce qui est normal, tant que les inégalités de salaire hommes/femmes et de travail sont telles que la rupture est plus couteuse pour les femmes.

P.S. : On pourrait dire « dis moi la vie conjugale que tu as, je te dirai la séparation que tu vas vivre » ?

FdS : C’est le sens du livre. Tous les divorces ne se ressemblent pas. Ils diffèrent car ils reflètent la vie conjugale antérieure. La femme qui insiste sur le « nous » dans la vie conjugale demandera surtout à son mari de faire de même et sera déçue du faible investissement de son compagnon dans le « nous ». La femme qui insiste surtout sur son « je » sera plus exigeante sur le respect de son développement personnel, et rompra si elle estime que son homme ne la comprend plus.

P.S. : Après la séparation, il n’est pas rare qu’il y ait formation d’un nouveau couple : même modèle ou la femme a tiré les leçons de sa première expérience conjugale ?

FdS : Joker ! L’enquête ne permet pas de le dire. Ce qui est certain c’est que les femmes séparées n’expliquent pas du tout leur rupture en référence au modèle de vie conjugale de leurs parents. Elles ne pensent pas à ce type de continuité sur laquelle la psychanalyse insiste tant.

P.S. : C’est très souvent la difficulté dans le « processus de déconjugalisation » que nous lisons sur le forum de http://www.parent-solo.fr lorsqu’une personne s’y présente. Notre site ne participe-t-il pas à surmonter cela ?

FdS : Oui se séparer d’un conjoint n’a rien à voir avec se séparer d’un vieux téléphone ! La séparation est nécessairement une modalité de reconstruction identitaire. C’est pour cela que bien des femmes, comme le livre l’analyse, prennent appui sur des proches pour partager leur expérience de désenchantement, pour avoir une force supplémentaire pour ces moments difficiles. Les sites comme « parent-solo.fr » jouent le même rôle, celui d’un accompagnement, en offrant un espace d’échanges d’expériences. Chacune d’entre nous est unique, mais elle a besoin d’être soutenue, surtout dans les moments d’interrogation, dans les temps de bilan, dans les instants de fragilisation. Il y a toujours une dimension collective à l’histoire la plus personnelle.

Découvrir « Séparée – Vivre l’expérience de la rupture » de François de SINGLY

27.11.2011

Séparée , Vivre l’expérience de la rupture

 « On ignore si les hommes viennent de Mars et les femmes de Vénus , on sait seulement qu’ils continuent de vivre dans des mondes où le souci de l’autre n’occupe pas la même place. » (C’est un homme qui l’écrit !)

Il aura fallu bien des affrontements pour que le divorce soit instauré en France Une des plus ferventes divorciaires (qui défendent le divorce)au XIX ème siècle est George Sand et les aspirations de l’auteure d’Indiana préfigurent déjà certaines revendication contemporaines : »Je veux le bonheur! j’y ai droit, je le mérite, je le veux…Malgré toi, société infâme, malgré toi et tes décrets, je serai heureuse; je veux l’être et je le serai. »

Est-ce pour cela que trois quarts des séparations et des divorces sont demandés par les femmes ? Quelles sont les attentes des femmes par rapport au couple ? Quels sont les types de couples et surtout quels sont les principaux motifs des séparations, voici les principales questions que s’est posé le sociologue François de Singly.

Se fondant sur des entretiens* , rapportés de manières très vivante, mais aussi sur un corpus d’oeuvres littéraires ou cinématographiques, il apporte ainsi un éclairage structuré et imagé , sans jamais jargonner, sur un phénomène qui nous touche toutes, de manière directe ou indirecte. Chacune de nous se reconnaîtra, elle ou ses amies dans ces cheminements qui sont ici débroussaillés et envisagés « à froid » avec une lucidité épatante.

Comprendre le fonctionnement des couples et la manière différente dont les hommes et les femmes l’envisagent m’a tout simplement enthousiasmée et j’ai collé à toute allure plein de marque-page sur ces 222 pages que j’ai dévoré à toute allure !

Seul petit bémol, l’auteur a relégué en note de bas de page une conséquence à mon avis très importante : du point de vue économique, le risque de pauvreté (ou du moins de diminution du pouvoir d’achat) pour les femmes qui constituent l’essentiel des familles monoparentales.

Séparée, Vivre l’expérience de la rupture, François de Singly, Armand colin 2011.

* Je les ai trouvée courageuses et clairvoyantes , ces femmes !

Un siècle de divorce

Record atteint en 2003 : 45 %

Michel THIZON, Fondateur de SOS PAPA

On entend généralement dire que le taux de divorce de la population française est de trente pour cent. Cela fait en réalité plus de quinze ans que ce taux est dépassé et l’année 2003 a vu, pour la première fois, le nombre des divorces atteindre les 125.000 depuis son institution en 1884.

Méthodologie

Si l’évolution du nombre total des divorces dans la population, au cours des années, est facile à établir lorsqu’on en possède les chiffres globaux (Figure 1), la détermination du taux réel des divorces par rapport aux mariages n’est pas chose aisée. En effet, les couples qui divorcent se sont mariés bien des années auparavant et il conviendrait d’attendre des dizaines d‘années pour effectuer un calcul exact du taux du divorce.

La fréquence la plus élevée des divorces intervient désormais après 4 à 5 années de mariage (Figure 4) contre 6 à 7 ans environ dans les années 1960 – 1970. Mais de nombreux couples divorcent encore après 20 ou 30 ans de mariage. La méthode standard utilisée par les démographes est une méthode complexe de détermination par classes d’ancienneté dans le mariage, laborieuse et associée de toutes façons à des extrapolations inévitables.

Il est également possible d’utiliser la moyenne de la durée de mariage avant divorce (Figure 4) dans la mesure où la stabilité de celle-ci est vérifiée. Bien que ces courbes de divortialité en fonction de la durée du mariage ne soient ni gaussiennes ni symétriques on est fondé à utiliser cette moyenne du fait de la régularité constatée, au cours du temps, de la fréquence des divorces selon la durée de mariage . Cette moyenne est proche de 12 à 12,5 ans. Jean-Paul SARDON a démontré (Population, INED, 1996) qu’elle variait assez peu sur quarante années depuis 1950. Elle varie durant cette période récente entre 11,5 et 13 ans.

Il a été retenu la valeur de 12 ans pour la durée moyenne d’un mariage ayant donné lieu à divorce et les taux de divortialité (Tableau 1 et Figure 3) ont été déterminés en effectuant le rapport du nombre des divorces de l’année (N) par le nombre des mariages de l’année (N-12).

En ce qui concerne le nombre absolu des mariages et des divorces chaque année, de grandes difficultés existent en outre pour la détermination des valeurs dans les années anciennes.

Les statistiques nationales font l’objet d’incertitudes dues à des imprécisions, à des retards, à des lacunes des reports dans les registres d’état civil ou à des négligences de certains tribunaux dans leurs communications au ministère de la justice. L’évolution des frontières géographiques de la France, liées à l’histoire et aux variations territoriales, a une incidence surtout pour les valeurs les plus anciennes. Les flux exceptionnels de population, comme au moment de l’intégration dans la société française des rapatriés d’Afrique du nord, provoquent également des fluctuations.

Certaines valeurs sont conflictuelles selon les sources diverses ou même inconnues (ex. nombre inconnu des divorces en 1939) Pour réaliser cette étude, les sources ont donc été nombreuses. La principale toutefois, en ce qui concerne les valeurs anciennes, est l’article de Jean-Paul SARDON, démographe à l’Observatoire Démographique Européen, publié dans Population en 1996. Il s’agit, de loin, de l’étude la plus complète et à la méthodologie la plus sûre. Nous avons retenu ses valeurs corrigées ou extrapolées lorsqu’il existait un conflit entre diverses valeurs publiées (voir tableau 1).

Il faut également le remercier pour avoir aimablement communiqué le nombre des mariages de certaines années difficiles à reconstituer.

Un palier atteint à 45%?

Depuis une dizaine d’années, le taux de divorce est régulièrement supérieur à 40 %. Il fluctue entre 40 et 45 %. (tableau 1, Figure 3) Bien qu’un maximum absolu ait été atteint en 2003, dernière année connue, avec 45,2 %, il est possible que le divorce ait atteint un palier de 40 / 45 % ou, pour le moins, un ralentissement notable de son augmentation. Quelques années seront encore nécessaires pour confirmer ou infirmer ces tendances.

Conséquences sociales et familiales

Si les constats généraux effectués les années précédentes s’appliquent toujours, ce qui est éminemment probable, on est en droit de projeter que le taux de divorce dans les grandes villes frôle désormais les 70 % et que le nombre des enfants mineurs impliqués en France par le divorce de leurs parents a atteint 125.000 enfants en 2003.

La tendance record en ce qui concerne les enfants séparés d’un ou deux parents s’établirait ainsi désormais aux alentours de 26 % de la population enfantine avec sans doute une stabilisation. Les conséquences négatives qui sont désormais établies et admises en matière de déstabilisation psychologique et sociale des enfants et des adolescents du divorce ne peuvent ainsi que s’affirmer encore dans les toutes prochaines années.

Causes principales de l’éclatement du taux de divorce

En France le report des divorces pendant les guerres et le retour des prisonniers a provoqué de brutales fluctuations du divorce (Graphique 1). Celui-ci a ensuite subitement doublé en dix ans, entre 1970 et 1980. Des causes diverses ont été évoquées pour expliquer ce bouleversement. En premier lieu, le travail des femmes. Mais quand on examine l’évolution du travail des femmes (Figure 5) moins de femmes sont actives en 1970 que 30 ans auparavant. Par contre, on observe un accroissement progressif du travail féminin dans le secteur tertiaire,secteur urbain par excellence. Or on sait que les divorces en milieu urbain sont plus fréquents. D’ailleurs, l’évolution fondamentale régulière du divorce (Figure 1) au cours du siècle correspond avec la citadinisation qui se caractérise par l’existence de contacts et de relations humaines mixtes plus fréquentes et plus aisées que dans le monde rural ou dans les ateliers industriels. Dans notre pays, survient la conjonction de plusieurs évènements entre 1965 et 1970 : réforme du régime matrimonial qui permet à l’épouse de travailler sans l’autorisation du mari (Mais on vient de voir que l’évolution du travai  féminin a été lente depuis – Figure 5) ainsi que de gérer son compte bancaire.

L’autonomie financière de l’épouse est peut-être en effet un facteur plus significatif que le travail luimême. Mais l’évènement qui coïncide le plus nettement avec l’accélération du divorce dans de nombreux pays est la légalisation de la contraception (v. page 3 – dès 1960 aux USA mais seulement en 1980 en Grèce).

La maîtrise de la contraception signifie concrètement la maîtrise des relations sexuelles, Des synergies croisées entre la contraception, le mouvement de libération de la femme et le mouvement libertaire de Mai 1968 sont très probables pour de nombreux pays. En URSS, qui n’a pourtant pas connu de Mai 68 à l’occidentale, le divorce a progressé bien plus tôt mais l’IVG y a été autorisée dès 1955.

En France, les progressions de la diffusion de la contraception et du divorce sont parallèles (Figure 6). La contraception semble donc bien, avec une bonne probabilité, le facteur objectif dominant du phénomène de l’accélération du divorce, même si ce n’est pas le seul. Ceci n’est pas foncièrement étonnant. La maîtrise des relations sexuelles ne peut être sans incidence sur les comportements sociaux. En Grande  Bretagne l’adultère était encore la cause déclarée de 26 % des divorces en 1995.

Avec la libéralisation des moeurs, l’évolution des relations entre les sexes et probablement aussi l’accroissement du niveau d’exigences individuelles, le divorce est devenue une constante de la société moderne dont il faut définitivement intégrer le phénomène lui1967 1990 même et ses conséquences familiales et sociales.

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Voir enfin:

Des liens entre profession et divorce ?

Selon une étude britannique,certaines professions seraient plus exposées que d’autres aux divorces.

Ainis, les professions ayant le plus de % de « chance » de divorcer seraient :

Danseurs et chorégraphes (43.05%)

Barman (38.43%)

Kinésithérapeutes 38.22%

Nounou, psychiatre, et Auxiliaires de vie (28.95%)

Entraîneurs sportifs et autres métiers liés au sport (28.49%)

Porteurs de bagage et concierges (28.43%)

Télémarketeurs (28.10%)

Serveurs / serveuses (27.12%)

Couvreurs (26.85%), employés de maison et ménagers (26.38%)

Chefs cuisiniers (20.10%)

A l’inverse, les dentistes et ophtalmologistes n’auraient qu’entre 2 à 7% de chances de divorcer, la palme de la fidélité revenant aux ingénieurs agronomes avec moins de 2% de risques de divorcer.

Les divorces dans le monde

Nombre de divorces pour 100 mariages (2002)

Finlande 50,1 ;

Danemark 46,6 ;

Norvège 46,1 ;

Autriche 44,7 ;

Allemagne 41,8 ;

Hongrie 41,7 ;

Suisse 40,3 ;

P.-Bas 37,2 ;

Grèce 15,7 (en 1999).

6 Responses to Divorce: C’est une épidémie, imbécile! (Breaking up is hard to do, unless everyone else is doing it too)

  1. […] nos deux chercheurs se gardent bien d’en parler! –  définitivement rétamés par le divorce) peuvent encore se payer nos centre-villes  (ou en tout cas, à défaut de l’ouest, leurs […]

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  2. […] ces temps où les dérives victimaires prennent des proportions proprement épidémiques […]

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  3. […] ou parareligieuse (yoga, méditation), les épidémies de suicides,  attentats-suicides, divorces, émeutes […]

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  4. […] aussi, de par la libération/dislocation des anciens cadres sociétaux qu’il permet/provoque, au niveau du déclenchement même de la […]

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